Technique Agricole 11/2020

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Novembre 2020

TRACTEURS Alternatives ou naïveté ? Proposition de catégorisation Le Farmerstop « dans les cordes » Outils portés électriques et sécurité


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Novembre 2020 | Éditorial • Sommaire

Actualité 4

Éditorial

En bref

Marché 8 12 14 16 17 18 22 28 30 37 42

Toujours plus haut avec Weidemann La buse « Duplo » scinde le lisier Les vainqueurs de l’« Alp Innovation Trophy » Kubota : nouvelle gamme « M6002 » De l’eau bouillante contre les adventices

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Thème principal : tracteurs Le tracteur : un siècle de succès Proposition de catégorisation Grand tableau récapitulatif Indice de masse corporelle des tracteurs Vraies alternatives ou naïveté ? Le tracteur en tant que collecteur de données

Impression 44 46 48 50

« F-Con » : système de couplage rapide de Fliegl Le « Grip 4-70 » : talents multiples déployés Test du « MF 5711 M » doté de la transmission « Dyna-4 » Ensileuse avec dispositif de déchargement

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Management 51 52

À quoi faut-il être attentif avec le Farmerstop ?

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En savoir plus Poste de conduite : un système d’opérateur high-tech

Sécurité 55

Dangers liés au maniement de véhicules électriques

Plate-forme 58 60

Des séchoirs qui ont « du chien » « FullEnergy » : les perspectives d’un réseau intelligent

Passion 64

Le Valtra « 6400 HiTech » de 2001

ASETA 67 70 71

Communications des sections Roman et Lisa Strahm, ambassadeurs Les cours et l’impressum

Page de couverture Il est souvent difficile de comparer des tracteurs entre eux en ne se basant que sur le critère de la puissance. Une répartition dans des catégories prenant en compte la pratique sur le terrain peut favoriser une meilleure mise en parallèle.

www.youtube.com/­ agrartechnikCH

www.facebook.com/­ CHLandtechnik

Roman Engeler

La mécanisation est un acteur essentiel de l’amélioration de la productivité qu’a connue l’agriculture de ces dernières décennies. Le tracteur, machine vedette de l’exploitation, a joué un rôle de premier plan dans cette évolution. Et ce n’est pas fini. Dans le sillage du dénigrement généralisé dont l’agriculture est victime dans les médias – devenu une sorte de mode, et alimenté par la méconnaissance dont la population fait preuve à l’égard du monde de la terre –, le tracteur doit aussi affronter le feu des critiques. Les journalistes s’en prennent surtout aux grands modèles, les plus puissants et les plus lourds. Autant ces professionnels des médias traitent superficiellement des sujets concrets – ce qui peut déjà alimenter force controverse sur ce thème délicat –, autant l’article se révèle en fin de compte tendancieux. Les arguments des personnes compétentes sont extraits de leur contexte et ficelés de manière à correspondre à l’opinion préconçue de l’auteur. Peut-on y faire quelque chose ? Tant que les rayons des magasins resteront garnis et nos estomacs rassasiés, la plupart des actions en ce sens feront « chou blanc ». Malgré tout, le secteur agricole, et la technique agricole avec lui, sont mis au défi d’intensifier leurs opérations de communication pour combler la méconnaissance du public, mais aussi pour présenter aux plus critiques de leurs contempteurs les tenants et aboutissants d’un certain nombre de causes. L’objectif consiste à rétablir l’image et la crédibilité d’une agriculture productive au sein de la société, sans remettre en avant de vieux clichés. La production de denrées alimentaires mérite bien un tel effort de réhabilitation. L’édition no 12 paraîtra le 17 décembre 2020.

Photo : Roger Stirnimann

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Actualité

En bref La société mère de Google conduit des recherches sur un robot agricole dans le but de mettre à profit l’intelligence artificielle pour aider un jour les cultivateurs. Manitou a lancé son nouveau site internet : manitou.com. Il est plus clair et aéré que le site précédent du constructeur français de chargeurs télescopiques. Fenaco et l’entreprise spin-off de l’EPFZ Yasai réalisent une ferme verticale pilote en Suisse et y investissent 500 000 francs. L’usine autrichienne de tracteurs CNH Industrial de Saint-Valentin (Case IH et Steyr) a remporté le titre d’« Entreprise performante de l’année » lors du concours « Factory 2020 » (« Usine 2020 »). 12 000 visiteurs ont assisté à la 2e exposition virtuelle du constructeur tyrolien Lindner. Le nouveau « Lintrac 75 LS », troisième modèle « Lintrac » avec changement de vitesse sous charge, en était la vedette. New Holland a signé un accord avec Maschio Gaspardo pour la fourniture de déchaumeuses à disques et de soussoleuses. Claas a nommé Martin von Hoyningen-Huene à la tête de son secteur d’activités Tracteurs et de celui de Claas Industrietechnik GmbH. Horsch vient d’ajouter une version 3 mètres à sa gamme d’outils « Focus » pour le semis en bandes (strip-till). Compte tenu de la situation incertaine, le salon Eurotier de février 2021 se tiendra sous forme de plate-forme numérique. L’interface de télémétrie DataConnect entre Claas, 365FarmNet et John Deere est maintenant en ligne. Le groupe Rapid a acquis les droits sur les roues « Flexispike ». Elles viendront compléter la gamme de produits Rapid et Brielmaier à l’automne 2021. Yokohama, la société mère d’Alliance Tire, veut transférer le fabricant de pneus Alliance dans la nouvelle entité commerciale « Yokohama Off-Highway Tyres ». Massey Ferguson a lancé une nouvelle moissonneuse-batteuse pour la pente, la MF 7360 AL4, avec correction de dévers par vérins hydrauliques intégrés. Trimble lance une campagne de collecte de fonds et fait un don de 100 000 $US pour soutenir les femmes dans l’agriculture de pays en voie de développement.

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Trémies frontales Pöttinger élargit sa gamme de semoirs pneumatiques « Aerosem ». Les modèles de 4,0 et 5,0 m repliables sont désormais disponibles avec une trémie frontale qui ouvre deux domaines d’application nouveaux. Cette trémie est munie d’un couvercle étanche à l’air afin de transférer les doses nécessaires par convoyeur pneumatique vers l’arrière. La trémie existe en versions 1700 litres ou 2300 litres. Au cours du développement, une attention particulière a été accordée à la manipulation et à l’accessibilité pour le remplissage et l’étalonnage. Un marche-pied muni de commandes permet à l’opérateur de dominer le réservoir pendant le remplissage. Lors de l’achat du réservoir frontal, le client peut choisir entre un système de dosage simple standard ou le tout nouveau développement du système de dosage double.

Ce nouveau principe de dosage est appelé «  Single Shoot  ». Il permet de mettre en place non seulement des semences mais aussi de l’engrais dans la ligne de semis en une seule opération. Cela offre une souplesse d’utilisation maximale. Les exigences futures des nouvelles réglementations dans le domaine de la fertilisation, de l’épandage, de la biodiversité peuvent être satisfaites avec le nouveau semoir à trémie frontale « Aerosem ».

Désileuse, mélangeuse et automotrice La mélangeuse-distributrice automotrice «  Triotrac M  » complète la gamme «  Triotrac  » du spécialiste néerlandais Trioliet. Ce modèle est destiné à remplacer le « Smartrac », dont le développement sera stoppé. Le « Triotrac M » est équipé d’une vis mélangeuse verticale. Le fourrage est transféré par un système de chargement à couteaux (prélèvements jusqu’à 4,5 m de hauteur) sur une plaque munie d’un rotor, d’où il est directement introduit dans le bol. La direction intégrale est disponible en option sur ce véhicule équipé d’un moteur arrière JCB 4-cylindres de 129 kW, actuellement en-

core en phase 4 de dépollution, prêt à passer prochainement à la phase 5. La transmission (jusqu’à 35 km/h) est hydrostatique. La direction sur l’essieu arrière est de série. La cabine est réglable en hauteur pour améliorer la vue sur le chantier. Le pilotage se fait par un joystick avec lequel tous les réglages pour le chargement, le mélange et le dosage peuvent être effectués. Le fourrage est déchargé vers l’arrière à l’aide d’un tapis roulant transversal ou d’une goulette doseuse. La capacité est de 14 m3. Cette machine sera vendue dès 2021, d’abord au Benelux et en Allemagne.


Actualité

240 ans pour les cultivateurs Il y a 240 ans, Wilhelmus Lemken a commencé à construire des charrues, des cultivateurs et des herses et, dans sa petite forge de Xanten am Niederrhein, il a posé les fondements d’une entreprise qui poursuit encore son évolution. La septième génération est aux commandes, avec Nicole Lemken. La maison emploie plus de 1600 personnes et possède 29 sites de distribution dans le monde entier. Pour marquer son 240e anniversaire, cette entreprise familiale organise de nombreuses actions à l’intention de ses collaboratrices et collaborateurs, de ses partenaires commerciaux et de ses clients. Le portefeuille de produits Lemken se concentre sur la préparation des sols, les semis et la protection des plantes. La société s’est repositionnée dans ce dernier domaine, pour orienter spécialement ses efforts vers le binage mécanique contrôlé par caméra et le traitement sélectif des cultures.

Le meilleur de deux mondes Le « G2200E » est le premier chargeur Tobroco-Giant tout électrique. Il tire son courant d’une batterie lithium-ion de 48 V, disponible dans des capacités allant de 260 à 520 Ah, pour une autonomie jusqu’à 8 heures. Grâce à ses options de recharge en 220 V et 380 V et à son système de récupération d’énergie, l’engin est toujours prêt à servir. Deux moteurs électriques pour l’entraînement (6,5 kW) et l’hydraulique (12 kW) fournissent une puissance suffisante pour des opérations tout en précision. Ce chargeur, rapide, se déplace à 18 km/h. La répartition optimale du poids avec la batterie à l’arrière de l’engin, lui permet d’atteindre une charge de basculement de 1450 kg pour un poids propre de 2200 kg.

Semoir mécanique au courant Sur le nouveau semoir mécanique en lignes compact Kuhn « Sitera e » à entraînement électrique, le dosage peut être réglé manuellement ou automatiquement par GPS si un terminal Isobus est disponible. Avec le « Contrôle de section » par GPS, le semoir s’arrête et redémarre automatiquement en bout de champ. La roue doseuse est entraînée par le moteur électrique monté sur le côté droit de la machine. L’étalonnage peut être effectué automatiquement. Les machines sont commandées soit par le terminal « VT30 » à écran couleurs de 3,5 pouces, soit par les terminaux isobus « CCI 800 » ou « CCI 1200 ». Les machines « Sitera 3010/3020/3030 e » sont compatibles avec les déchaumeuses de la gamme « HR 1020/1030/1040 ». Ces combinaisons, disponibles en largeurs de travail de 3, 3,5 et 4 m, sont conçues pour des tracteurs jusqu’à 300 chevaux. Un dispositif rapide breveté facilite l’accouplement de l’engin au tracteur.

Plus d’humus pour tout type de sol La famille Etienne Candaux a organisé une journée portes ouvertes peu ordinaire sur son exploitation laitière de 94 hectares à Premier (VD). Depuis 2016, les Candaux appliquent les technologies Bactériosol et Bactériolit de la société française Sobac, de Lioujas (Aveyron). Elle repose sur l’action de certains micro-organismes pour recycler les éléments minéraux non assimilés par les plantes et augmente la teneur en humus et la fertilité des sols. Elle permet de réduire les apports d’intrants, d’optimiser la gestion de la fertilisation, de fixer le carbone et d’équilibrer le pH naturel du sol. Pour démontrer l’efficacité de la méthode, deux tranchées de 2 mètres de profondeur ont été creusées respectivement dans un champ de maïs-témoin fertilisé conventionnellement et dans un champ ayant bénéficié de la technologie Bactériosol et Bactériolit pendant quatre ans. La différence sautait aux yeux. Dans le second champ, la teneur en humus et la fertilité du sol ont augmenté, ceci sans aucune utilisation d’engrais minéraux et chimiques, contrairement à la méthode conventionnelle. 11

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Actualité

L’hydrogène à la station-service Agrola a ouvert sa première station-service de remplissage d’hydrogène (H2) à Zofingue (AG). Ce carburant est d’origine 100% renouvelable. Selon Agrola et sa société mère Fenaco, la mobilité à l’hydrogène offre toutes les conditions pour réduire durablement les émissions de CO2 dans le trafic routier et pour promouvoir le tournant énergétique. La station-service d’hydrogène de Zofingue est la troisième station-service H2 accessible au public en Suisse. Les voitures particulières et les véhicules commerciaux peuvent s’y ravitailler. Fenaco est membre fondateur de l’association « Mobilité H2 Suisse » et s’engage à développer un réseau national de stations de remplissage d’hydrogène. C’est une condition préalable pour que la technologie des piles à combustible s’impose comme un moyen de propulsion des véhicules.

« Protégé - Sans protection » La communauté d’intérêt (CI) BauernUnternehmen, approximativement « PaysansEntrepreneurs », a organisé une conférence de presse à Worben (BE) pour montrer aux représentants des médias les effets de l’absence de produit de protection des cultures sur un champ de betteraves sucrières, parcelle « Zéro traitement » à l’appui. « En lieu et place de plantes saines, les adventices envahissent le terrain, maladies et parasites se répandent et anéantissent les cultures censées fournir nos produits régionaux d’origine suisse », a expliqué Fernand Andrey, membre du comité de la CI. « Les gens devraient venir voir sur place ce qui se passe sur cette parcelle sans traitement contrôlé. Un abandon complet des traitements entraînerait des pertes de rendement allant jusqu’à 40% ». Lars Nyffenegger a montré le jaunissement viral qui a touché son champ de betteraves sucrières, une affection qui a causé des dégâts considérables à de nombreux pro-

Défaner sans chimie La nouvelle défaneuse Ropa vise à réduire, voire à éviter complètement l’utilisation de défanant chimique. L’appareil est conçu pour broyer la partie aérienne de la pomme de terre de manière sûre, complète et efficace, facilitant ainsi la récolte et renforçant la fermeté de la peau des tubercules. La végétation déchiquetée est déposée dans les sillons, entre les buttes. Avec le dispositif de transport en long, muni d’un éclairage et disponible en option, la machine peut circuler attelée en sécurité sur la route aussi. La défaneuse « KS 475 » est actuellement proposée en version 4-rangs, pour des interrangs de 75 ou 80 centimètres.

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ducteurs de betteraves cette année. Si le produit d’enrobage Gaucho n’est pas à nouveau autorisé, au moins partiellement, l’agriculteur de Worben abandonnera la culture de betteraves. Hans-Peter Christen, d’Utzenstorf (BE), soutient également la campagne d’affichage « Protégé, sans protection » avec une parcelle « Zéro traitement », qui a fortement attiré l’attention dans sa localité. « Nous sommes convaincus que notre campagne stimulera une discussion plus factuelle sur l’agriculture moderne ». Cette année, dans le cadre de cette campagne, la CI a placé environ 2000 affiches dans des cultures très diverses dans toute la Suisse.

Paquet de muscles d’Italie Il était déjà exposé à l’Agritechnica en novembre 2019, mais il n’avait pas l’air complètement terminé à l’époque, le nouveau McCormick « X7.6240 ». Le plus grand tracteur de la classe moyenne de la marque a été cette fois officiellement présenté. Les performances des moteurs (dépollution niveau 5) s’inscrivent dans la désignation du type. Ce vaisseau amiral à variation continue est baptisé « X7.624 VT-Drive », à moteur 6-cylindres de 240 chevaux donc. Ses deux « petits frères » affichent 210 et 225 chevaux, surpuissance incluse. Le capot hérite de la ligne modernisée « X8 ». Les autres gammes suivront modèle après modèle. Le toit a aussi été optimisé pour pouvoir accueillir jusqu’à 20 projecteurs de travail LED fournissant un éclairage à 360°.


Actualité

Plus performantes et rapides Les autochargeuses Aebi de dernière génération peuvent emmener jusqu’à 11% de chargement en plus. Le volume maximal pour la « LD 540 » est de 25 m3, et de 23 m3 pour la « LD 530 ». Grâce à la plus grande largeur de ratissage du pick-up (à largeur extérieure identique), il est possible de ramasser des andains de fourrage plus importants. Le suivi du terrain par le pick-up a encore été perfectionné pour garantir une adaptation précise aux contours du sol. Un verrouillage central du dispositif de coupe permet d’installer-escamoter les couteaux facilement, rapidement et en toute sécurité. Les 19 couteaux (maximum) sont retirés et verrouillés en place d’un seul mouvement. Ils peuvent être placés n’importe où dans le flux d’alimentation. La porte arrière s’ouvre et se bascule hydrauliquement de la cabine. C’est désormais un équipement de série. Le dispositif de déchargement rapide se met automatiquement en place lorsque la porte arrière est relevée. Les autochargeuses « LD 530 » et « LD 540 » sont disponibles pour les empattements court et long, ainsi qu’en versions étroite et large.

Concours SMS En partenariat avec un commerçant en machines agricoles, Technique Agricole vous propose de gagner chaque mois un superbe modèle de tracteur.

Dans cette édition, vous pouvez gagner un modèle Fendt « 1050 Vario » avec son mécanicien

Faucheuse orientable Le fabricant irlandais Keltec souligne qu’il est probablement le premier fabricant au monde à avoir développé une faucheuse dont l’inclinaison par rapport au tracteur peut être modifiée jusqu’à 16°, directement de la cabine par un distributeur à double effet. Cette faucheuse de 3 mètres avec conditionneur à dents peut bien sûr pivoter dans le sens vertical pour suivre au plus près les inégalités du terrain. Ce système de contrôle de la faucheuse vise à obtenir une coupe plus précise, en particulier dans les courbes et en bouts de champ, afin d’éviter les inesthétiques et peu pratiques « Schnautz ». La faucheuse et son conditionneur intégré pèsent 1440 kg et requièrent un distributeur simple et un distributeur à double effet.

à l’échelle 1  :16.

Un SMS et gagnez avec  : LMG Landmaschinen AG Oberdorfstrasse 71 3365 Grasswil (BE)

Un pneu qui peut beaucoup BKT lance un nouveau pneu radial « Agrimax Turf RT 333 », conçu pour les petits tracteurs utilisés dans l’horticulture, en arboriculture et dans les vignobles, des domaines où les pneus jouent un rôle clé pour la protection du sol contre un éventuel compactage. L’« Agrimax Turf RT 333 » est doté d’une bande de roulement à profil extra profond (R-3+), qui assure une meilleure adhérence et garantit une plus longue durée de vie. Une de ses caractéristiques importantes est la conception spéciale de ce profil avec des plots directionnels destinés à réduire le compactage du terrain. Les épaulements fortement arrondis du pneumatique contribuent aussi à ménager le terrain.

Envoyez un SMS ( coût 1 franc ) avec la mention SVLT, votre nom et votre adresse au numéro 880, et avec un peu de chance, vous remporterez ce modèle réduit de tracteur Fendt « 1050 Vario ». Marguerite Cressier, de 1789 Lugnorre (FR), est l’heureuse gagnante du modèle de Massey Ferguson avec frontal, mis en jeu dans l’édition d’octobre de Technique Agricole.

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Marché | Interview

Bernd Apfelbeck : « Ces prochaines années, Weidemann élargira sa gamme avec des chargeurs télescopiques de plus grande taille et des véhicules électriques. » Photos : Roman Engeler

Toujours plus haut avec Weidemann Très prochainement, Weidemann enrichira sa gamme de produits avec de plus grands chargeurs télescopiques. C’est à ce sujet, mais aussi à propos de l’évolution générale de cette marque et du groupe Wacker Neuson, que Technique Agricole s’est entretenu avec son directeur, Bernd Apfelbeck. Roman Engeler Technique Agricole : Il y a 10 ans, vous avez lancé le « T4512 », un chargeur télescopique de petites dimensions. Comment s’est-il vendu ? Bernd Apfelbeck : Le volume des ventes du « T4512 » a évolué de manière très favo­rable. C’était pour nous, à l’époque, un tout nouveau produit. Jusqu’alors, Weidemann se concentrait sur les valets de ferme et les chargeurs avec ou sans bras télescopique. Le « T4512 » est à présent l’un de nos deux bestsellers. Vous comprendrez toutefois que je ne peux pas vous donner de chiffres concrets, ne serait-ce que pour ne pas trop attirer 8

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l‘atten­ tion de la concurrence sur nos machi­nes. Aujourd’hui, avec le passage du moteur à la norme de dépollution 5, ce chargeur fait son grand retour sur le marché. À quels problèmes avez-vous été confrontés ? L’un des problèmes a été de faire rentrer l’indispensable système de post-traitement des gaz d’échappement dans cette machine tout de même très compacte. Par ailleurs, nous nous sommes efforcés de répondre aux souhaits exprimés par nos clients pendant ces dix ans. Le design

et l’équipement intérieur ont été modernisés. La cabine est plus spacieuse et de nouveaux éléments ont été ajoutés, tels qu’un frein de stationnement. C’est ainsi qu’est né un véhicule d’un type inédit, esthétiquement très réussi et qui vise aussi à refléter l’esprit du visuel de notre future gamme de produits. On constate qu’avec ce changement de moteur, la puissance des valets de ferme et des petits chargeurs télescopiques baisse, puisque près de 6 chevaux sont perdus sur le « T4512 » équipé d’un moteur d’entrée de gamme…


Interview | Marché

… proposer un modèle d’entrée de gamme à un prix intéressant résultait d’un choix délibéré. En agriculture sur­ tout, les machines tournent souvent sur de courtes périodes, en mode start/stop. Pour cette raison, nous avons créé cette variante à 18,4 kW, soit 25 chevaux. Nous sommes néanmoins conscients qu’un cer­ tain niveau est nécessaire, ce qui nous a conduit à développer une transmission à régulation électronique grâce à laquelle la puissance du moteur peut être mieux exploitée. Et l’utilisateur qui trouvera cela insuffisant pourra simplement opter pour la variante dotée d’un moteur plus puis­ sant, de 45 chevaux. Comment cela se présente-t-il pour les autres produits ? Notre but est de minimiser les pertes sur nos machines pour obtenir la même puis­ sance avec des moteurs plus petits. Dans ce but, nous avons beaucoup investi dans la recherche ces dernières années et, concernant la transmission à régulation électronique « ecDrive », nous sommes sur la bonne voie. Cette technologie s’ap­ pliquera aussi à d’autres produits, car les machines compactes mais puissantes sont très demandées, surtout pour les travaux à l’intérieur de la ferme. Depuis longtemps, la marque Weidemann n’est présente que dans le domaine agricole. Comment expliquez-­ vous cela ? Ce n’est plus le cas. La marque Weide­ mann est issue de l’agriculture et elle reste fortement représentée dans le sec­ teur agricole de nombreux pays. Sur les marchés européens, nous réalisons ac­ tuellement certes près de 60 % de notre chiffre d’affaires dans l’agriculture, mais 40 % déjà dans d’autres secteurs, notam­ ment le domaine communal, l’artisanat, l’industrie, l’hôtellerie et le tourisme. Par le même mode de distribution ? Oui, en général par le même mode de distribution. Seul l’avenir nous dira s’il en sera encore ainsi ces prochaines années. Nous avons l’intention de modifier notre gamme de produits et de l’étendre – aus­ si bien vers le haut que vers le bas. Et s’il s’avère que des circuits de distribution supplémentaires deviennent né­cessaires, nous y réfléchirons en temps voulu. Depuis 2005, Weidemann fait partie du groupe Wacker Neuson. Comment le portefeuille de Weidemann a-t-il

« Le lancement de la production en série des gros chargeurs télescopiques est prévu pour le deuxième semestre 2021 », confie Bernd Apfelbeck à Technique Agricole.

été modifié par cette intégration durant ces quinze ans ? Weidemann était déjà bien implanté dans le machinisme agricole et a fait une per­ cée dans le secteur de la construction par l‘intermédiaire du groupe Wacker Neu­ son, ce qui a eu une influence sur notre gamme de produits. Un exemple en est le modèle « 1390 » qui existe aussi pour le secteur de la construction sous la déno­ mination « DL28 », mais qui est doté d’un système de chargement différent. Existe-t-il des synergies avec d’autres marques du groupe comme entre les secteurs de la construction et de l’agriculture ? Il y a de telles synergies dans les domaines de l’architecture des machines, de l’électro­ nique et de manière plus générale dans les processus de développement, où l’on veut éviter les doublons. Il y a alors concertation au sein du groupe. Et puis il existe aussi une sorte de communauté d’achat. Mais lorsque le particulier y attache de l’impor­ tance, nous sommes clairement présents sous l’étiquette Weidemann, dans le déve­ loppement comme dans la commercialisa­ tion. En pareil cas, chaque marque travaille individuellement et a son propre position­ nement, si bien que le client sait toujours précisément ce qu’il peut en attendre, et par conséquent ce qu’il obtiendra. Au sein du groupe, êtes-vous totalement libre en ce qui concerne le développement de nouvelles machines ? Oui, sur ce plan nous sommes très libres. Le critère décisif est toujours que la ma­ chine convienne le mieux possible au client. On pourrait résumer ainsi la philo­

sophie du groupe : le machine doit être utile au client et non à l’entreprise. Le client reste au centre de nos préoccupa­ tions. Bien sûr, nous cherchons à savoir s’il existe déjà dans l’entreprise un produit comparable, par exemple un essieu. Si tel est le cas et si un tel composant répond à nos exigences, nous nous adressons conjointement au fournisseur. Quelles sont en fait les principales différences quant aux exigences des deux segments de clientèle, agri­ culture et construction ? La principale différence est qu’en agri­ culture le paysan conduit le plus souvent lui-même son engin et achètera celui qui correspondra à ses besoins propres. Dans le secteur de la construction, le proprié­ taire est bien plus rarement le conduc­ teur et la location de machines est en outre beaucoup plus répandue. Le fac­ teur rentabilité joue souvent un rôle plus important, raison pour laquelle ces ma­ chines sont dotées d‘équipements plus abordables. Il existe des points communs sur les outils portés : pelles, fourches à palettes ou balais, qui sont utilisés par les deux groupes cible. On trouve aussi dans le groupe Wacker Neuson la marque « Kramer », qui est réapparue voici quelques années sur le segment des machines agricoles… … Kramer cherchait un réseau de distri­ bution et l’a trouvé lors d’une collabora­ tion avec John Deere. Cela signifie que ce réseau n’est plus envisageable pour nous. Je pense toutefois que cela a été béné­ fique de ne jamais se concentrer sur un 11

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Marché | Interview

seul circuit de distribution. Nous avons été en contact avec tous les constructeurs qui proposent une gamme longue, mais sans nous lier à l’un d’entre eux en particulier. Pour l’heure, il règne une coexistence harmonieuse avec Kramer. Nous avons aussi décidé au sein du groupe que chaque marque aurait sa propre spécificité et se distinguerait donc des autres. Cet état de fait se reflète plus nettement encore dans les produits actuels et futurs. Existe-il des doublons ? En d’autres termes : peut-on trouver des « Weidemann » d’origine en livrée verte, et à l’inverse, les machines en livrée verte sont-elles aussi à la disposition de Weidemann ? Dans les catégories supérieures, il existe des doublons, mais la base reste la même : ici c’est un produit Kramer et là c’est un produit Weidemann. Il y a quelques années, vous avez présenté le projet « Farm Mobility » et avez annoncé une campagne de produits portant sur des chargeurs de différents types, compacts, télescopiques, tombereaux, à quatre roues directrices et à direction articulée. Où en est ce projet aujourd’hui ? Ce projet a été abandonné. D’après nos estimations, le volume de la demande est relativement faible pour notre groupe cible principal et le projet a donc été mis entre parenthèses pour des raisons économiques. Nous serons présents sur le marché dès l’année prochaine avec nos propres développements : des « gros chargeurs télescopiques ». Dans ce domaine, à quoi peut-on s’attendre ou quels produits pourra-t-on découvrir prochainement ? Le lancement de la production en série est prévu pour le deuxième semestre 2021. Des tests approfondis sont actuellement en cours chez certains clients. Il s’agit de deux machines de 7 mètres que nous avons entièrement développées nous-mêmes, avec une force de levage de respectivement 3,5 et 4,5 tonnes. Une variante de 9 mètres s’y ajoutera plus tard, et peut-être aussi une de 6 mètres. Ces chargeurs que vous produisez seront-­ils présentés à l’Eurotier qui a été reporté à l’année prochaine ? Non, nous ne serons pas présents à l’Eurotier de février 2021 car l’Agritechnica se tiendra à l’automne. Nous espérons 10

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lancer à cette occasion le chargeur téle­ scopique de 7 mètres sur le marché. Dans le domaine du machinisme agricole électrique, Weidemann a été l’un des premiers à passer à l’offensive avec le valet de ferme « 1160e ». Comment se présentent les choses sur le plan commercial ? De manière très positive. Nous vendons actuellement près d’un quart de ce modèle dans sa variante électrique. L’année prochaine ce chariot agricole sera disponible avec de nouveaux développements, peut-être une cabine. Où la demande est-elle la plus forte et où est-elle la plus faible ? La demande est très forte dans les pays scandinaves, mais en allant vers le sud, en Italie ou en Espagne, on constate un fléchissement. La région Allemagne, Autriche et Suisse enregistre elle aussi une demande soutenue. En Russie également les chargeurs électriques ont trouvé leur clientèle grâce à des solutions de financement très intéressantes. Avez-vous encore d’autres chargeurs électriques dans les tuyaux ? Oui, dans les années à venir, nous allons nous implanter sur ce segment avec quelques nouveaux modèles, chargeurs télescopiques compris. Êtes-vous satisfait du marché suisse ? Nous en sommes très satisfaits. Bucher Landtechnik et son centre Weidemann sont pour nous d’excellents partenaires qui sont aussi associés à nos projets de développement. Ils offrent aussi une assistance très fiable et compétente à nos clients en Suisse. Reste-t-il encore du potentiel vers le haut ? Oui, nous sommes en train de déterminer quels sont les groupes cible auxquels nous pourrions encore nous adresser dans le marché helvétique, ce qui manque encore à notre offre... En creusant ces points, nous pouvons certainement trouver encore un potentiel de croissance. Avec la marque Merlo, Bucher Landtechnik, votre revendeur suisse, détient encore une deuxième marque de chargeurs en portefeuille. Comment vivez-vous cela ? C’est une bonne question. Bucher Landtechnik s’est clairement divisé en plusieurs

« Nous sommes très satisfaits du marché suisse », souligne Bernd Apfelbeck.

segments et dans le domaine des chargeurs, les circuits Weidemann et Merlo sont bien séparés. C’est une situation que nous vivons très bien. Seul l’avenir dira la manière dont elle évoluera. Mais je suis persuadé que nous trouverons une bonne solution avec Bucher Landtechnik même après l’extension de notre offre. Le coronavirus nous a tous affectés d’une manière ou d’une autre. Comment votre entreprise a-t-elle été touchée ? Nous avons connu un arrêt de production au printemps, non pas à cause de la pandémie en elle-même, mais en raison de ruptures dans la chaîne d’approvisionnement, ce qui a occasionné quelques difficultés. Nous avons pris conscience alors des limites de la dépendance à une seule source d’approvisionnement, c’est pourquoi nous élargirons certainement notre base de fournisseurs. Quels ont été les effets à court et à moyen terme de cette pandémie sur les affaires de Weidemann ? Dans le secteur agricole, nous avons à peine ressenti les effets de la pandémie du côté des clients. Des problèmes tels que la sécheresse ou les intempéries en général ont un effet bien plus important. Notre réflexion se porte davantage sur de nouvelles approches à envisager en matière de formation ou de communication des informations. Nous nous demandons s’il sera encore possible de participer à des salons ou, tout simplement, de présenter nos machines. Nous avons déjà fait un pas en direction de la formation en ligne afin de tenir nos partenaires commerciaux au courant de notre actualité et d’assurer leur formation. Notre chiffre d’affaires de cette année sera légèrement au-dessous de nos prévisions, mais globalement, nous sommes très satisfaits.


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Marché | Nouveautés

génieux constructeur bavarois à la journée de plein champ. Elle se compose du capteur de mesure des composants du lisier « VANControl 2.0 » développé en interne et perfectionné, d’un capteur de débit magnéto-­ inductif servant à saisir la quan­tité de lisier ou de substrat, et d’une bat­terie rechargeable pour l’alimentation électrique. Le « VAN-Control 2.0 » mesure précisément les teneurs des composants du lisier tels que les fractions d’azote, le phosphore, le potassium ainsi que le taux de matière sèche. Ces informations sont saisies et affichées sur le terminal Isobus « CCI 200 » de Zunhammer. Le « Dokustar » est monté sur un cadre galvanisé à chaud comprenant un attelage trois-points, de sorte qu’il peut être facilement transporté sur le lieu de travail à l’aide d’un relevage frontal. Sebastian Zunhammer senior présente la nouvelle buse « Duplo ». Elle scinde le flux de lisier s’écoulant d’un tuyau en deux jets plus étroits. Photos : Dominik Senn

La buse « Duplo » scinde en deux le flux de lisier Le salon Eurotier ayant été reporté à 2021, Zunhammer, spécialiste des équipements pour le lisier, a présenté sa buse « Duplo » conçue pour les rampes à patins sur son site bavarois de Traunreut (D). Dominik Senn

En fonction de la teneur en matière sèche du lisier, de la hauteur de coupe de l’herbe et des conditions météorologiques, la fertilisation des prairies peut entraîner une contamination du fourrage. Le constructeur de matériels pour le traitement du lisier Zunhammer a élaboré à cet effet la buse « Duplo » qui équipera les rampes à patins. Les principales étapes de ce développement

Lors du transfert de lisier, la station mobile « Dokustar » mesure le volume et la composition de l’amendement.

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Technique Agricole 11 2020

ont été retracées par Sebastian Zunhammer lors de la journée de plein champ 2020.

Jets de 12,5 centimètres de diamètre « Grâce à la buse ‹ Duplo ›, peu sensible au bourrage, nous avons pour un coût modique réduit de moitié, de 25 à 12,5 centi­ mètres, l’écartement entre les raies d’épandage. Le jet sortant est également divisé en deux et le fourrage est ainsi bien moins contaminé. » Les émissions d’odeur sont aussi fortement réduites. La paroi intérieure de la buse est revêtue d’une surface lisse afin d’éviter le blocage ou l’obstruction par les parties solides du lisier. La buse « Duplo » peut se monter sur toutes les rampes à patins pour un coût avoisinant les 70 euros par unité.

« Dokustar » mesure les fertilisants La station de documentation mobile « Doku­star » a aussi été présentée par l’in-

Également pour la tuyauterie La station « Dokustar » peut collecter des données dans des conduites à lisier et permet ainsi un enregistrement et une documentation fiables des composants et des volumes, indépendamment du type et de la marque de véhicule d’épandage ou de transport. Le « Dokustar » peut bien sûr être intégré dans des dispositifs où le lisier est transporté depuis la fosse directement via une canalisation. « Les agriculteurs et, surtout, les communautés de machines et les entreprises agricoles peuvent utiliser le lisier de la même manière que les engrais minéraux et documenter ses fertilisants conformément à l’ordonnance sur les engrais », explique Sebastian Zunhammer junior. Le capteur « VAN-Control 2.0 » a obtenu le label de la Société allemande d’agriculture (DLG).

Une logistique efficace du lisier La journée de plein champ s’est terminée sur le thème de la chaîne logistique de l’épandage du lisier et des résidus de fermentation. L’entreprise Zunhammer a présenté plusieurs attelages composés de tracteurs, de camions agricoles et de tracteurs à sellette avec des remorques-citernes compatibles Annaburger. Selon André Lüderitz, directeur de la société sœur Annaburger Nutzfahrzeuge, le transport peut s’effectuer à relativement bon marché avec un tracteur et des citernes semi-remorques à deux et trois essieux (12 à 21 m3) jusqu’à une parcelle éloignée au maximum de 15 kilomètres. « Les coûts annuels de transport baissent toutefois considérablement si l’on remplace le tracteur par un camion pour tirer l’attelage », a-t-il conclu.


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Marché | Distinctions

reportée à octobre et finalement tenue uniquement en ligne.

Rénovation de prairies en mode léger

La coupe de l’« Alp Innovation Trophy 2020 ». Photo : Johannes Paar

Les gagnants sont connus La revue agricole autrichienne  Landwirt  et Technique agricole  ont organisé le concours « Alp Innovation Trophy » afin de mettre en évidence des innovations techniques pour l’agriculture de montagne. Elles en ont trouvé. Roman Engeler

Un jury composé de représentants de l’enseignement, de la recherche, de la prévention des accidents, des cercles de machines, des entrepreneurs ainsi que des rédactions des deux publications a examiné les innovations soumises dans le cadre de cet «Alp Innovation Trophy ». Les critères d’analyse sont les suivants : • Optimisation et simplification des processus de travail en zone de montagne ; • Efficacité et ergonomie ; • Réduction de la consommation de ressources non renouvelables ;

• Amélioration de la durabilité et du taux d’utilisation des machines ; • Sécurité accrue pour l’homme et la machine. Le jury a d’abord présélectionné respectivement trois et quatre innovations dans les catégories « Créateur-inventeur » et « Industrie ». Puis ces objets ont été soumis à l’appréciation des lecteurs des deux revues par un vote en ligne. Environ 2500 suffrages ont été exprimés. Les lauréats ont été présentés lors de la conférence « Machinisme agricole en zone alpine », initialement prévue en avril 2020,

Le rénovateur de prairies « BSK 240 » de Bernhard Krallinger.

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Technique Agricole 11 2020

Le gagnant de la catégorie « Créateur-­ Inventeur » s’appelle Bernhard Krallinger et travaille sur la ferme de montagne de ses parents à Annaberg-Lungötz (Salzbourg, Autriche). A l’occasion de son mémoire de fin d’études à la Haute école d’agriculture de Raumberg-Gumpenstein (A), cet étudiant de 22 ans a conçu, construit et testé, avec son cousin Andreas Haunsperger, un combiné de réensemencement «  BSK 240 » pour prairies en pente. La machine se distingue par son faible poids propre, sa maniabilité et sa bonne tenue au sol. Cette invention a été testée l’été 2019 et s’est révélée extrêmement pratique. Comme le « BSK 240 » a un poids propre environ 36% inférieur à celui des machines comparables, elle contribue au développement de l’amélioration et de la rénovation de prairies en zone alpine.

Un porte-outil innovant Le lauréat en catégorie « Industrie » est Sauerburger. Cette entreprise familiale de Wasenweiler, dans le Bade-­ Wurtemberg (D), a dévoilé l’an dernier son porte-outil pour la pente «  Grip 4-70  », désormais construit en série. Ses caractéristiques remarquables sont sa cabine centrale, qui offre au conducteur une meilleure vue d’ensemble et qui, associée au moteur Kohler de 75 chevaux installé à l’arrière, offre une meilleure répartition du poids dans le sens longitudinal et transversal par rapport au sens de la marche. Autre point innovant : l’essieu avant pivotant à 17 degrés est monté sur un pivot placé à 31 cm au-dessus de l’axe des roues. En outre, le nouveau groupe de refroidissement, qui peut être déployé sur le côté sans outil et est indépendant du moteur, assure une performance de refroidissement constante en toutes circonstances.

Porte-outil pour les pentes Sauerburger « Grip 4-70 ».

Photos : ldd


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Marché | Nouveautés

Quatre vitesses de prise de force Les tracteurs « M6002 » sont équipés de série de quatre régimes de prises de force : 540, 540E, 1000 et 1000E. Une prise de force frontale de 1000 tr/min est disponible en option. Les prises de forces sont actionnées électro-hydrauliquement depuis l’accoudoir ou sur l’aile arrière. La progressivité d’activation est programmable. La pompe à cylindrée variable et à détection de charge a un débit de 115 l/min. Trois distributeurs mécaniques à double effet sont installés de série, un quatrième est livré sur demande. Le constructeur indique que la force de levage maximale est de 7000 kilos à l’arrière et de 3260 kilos à l’avant.

Les trois modèles de la gamme « M6002 » ont des puissances allant de 123 à 143 chevaux. Toutes les commandes de l’accoudoir multifonctions sont à portée de main. Photos : Kubota

Kubota crée une gamme pour ses 130 ans

Confort de conduite et d‘utilisation Les tracteurs ont un empattement de 2,69 mètres. Avec le système «Bi-Speed», le diamètre de braquage est de 9 mètres seulement. Les suspensions de série du pont avant et de la cabine procurent un bon confort de conduite lorsque la vitesse augmente. La cabine est équipée d’un accoudoir multi­fonctions muni des commandes d’inverseur, de mémorisation des régimes, de relevage et du mode auto­ matique. La console latérale, ergonomique est située à la droite du siège du conducteur et comporte toutes les commandes importantes. On peut se faire livrer en option un écran de 7 pouces. Parmi les autres accessoires, on peut citer le guidage automatique. Le toit vitré offre une belle luminosité dans la cabine et une bonne vue sur le chargeur frontal lorsqu’il est levé. Dix projecteurs à LED sont fournis dans l’équipement de base. Il est possible d’en ajouter encore six pour obtenir un éclairage à 360 degrés. Kubota propose en outre cinq différents chargeurs frontaux à apparier avec ces tracteurs.

Pour célébrer son 130e anniversaire, Kubota lance les tracteurs « M6002 », dont l’aspect et la technologie sont inspirés de la gamme sœur « M7 ». Leur puissance s’échelonne de 123 à 143 chevaux. Roman Engeler Kubota célèbre son 130e anniversaire, après avoir subi un recul de son chiffre d’affaire au premier semestre à cause de la pandémie de coronavirus. D’ici 2030, le constructeur japonais a pour objectif d’être en tête des fournisseurs de gamme complète dans le secteur du machinisme agricole. Il franchit une étape en lançant les tracteurs « M6002 », qui remplaceront à terme certains modèles de la gamme « MGX ». La cabine et le moteur 4-cylindres (6,1 litres) des tracteurs « M6002 » ont été repris des modèles plus grands de la gamme sœur « M7002 ». La vitesse nominale est réduite à 1900 tr/min. Le moteur bénéficie d’une surpuissance de 20 chevaux pour les transports à partir de 20 km/h et 1500 tr/min. Les réservoirs de diesel et d’AdBlue ont une contenance de respectivement 230 et 20 litres.

Huit rapports sous charge La transmission neuve offre huit rapports sous charge en trois groupes, c’est-à-dire un total de 24 vitesses avant et 24 arrière qui se changent via le levier multifonctions monté sur l’accoudoir. Elle est dotée de plusieurs fonctions automatisées, et même 16

Technique Agricole 11 2020

un mode complètement automatique. Les rapports s’enclenchant sous charge avec passage progressif des vitesses sont idéaux lorsqu’on travaille à vitesse élevée avec de lourds poids remorquables. La fonction « Xpress-Restart » (Stop & Go) est engagée en appuyant sur la pédale de frein. Cela permet d’arrêter le tracteur sans devoir débrayer. Le sens de marche peut être changé sous le volant à gauche, ou à droite, en pressant un bouton du levier multifonctions. La vitesse maximale de 40 km/h est déjà atteinte à 1640 tr/min.

La gamme Kubota « M6002 » en chiffres M6122 Moteur

M6132

M6142

Kubota V6108, 4-cylindres, 6,1 l, étape 5

Puissance nominale

123 ch

133 ch

143 ch

Puissance maximale

143 ch

153 ch

163 ch

Prise de force Force de levage maximale

540/540E/1000/1000E (démarrage progressif programmable) 7000 kg (arrière), 3260 kg (avant)

Empattement

2690 mm

Poids à vide

6000 kg

Poids maximum autorisé Prix (TVA incluse) Données du constructeur

9800 kg CHF 125 130.–

CHF 128 730.–

CHF 132 325.–


Nouveautés | Marché

De l’eau bouillante pour huit heures

Hanspeter Bleuler : « Avant l’utilisation, les 300 litres d’eau du réservoir sont chauffés électriquement à une température de 100 degrés. Le tuyau sur enrouleur intégré mesure 18 mètres. » Photos : Heinz Röthlisberger et ldd

Désherbeur à eau bouillante électrique L’« Eco WeedKiller Pro 3sp » est un nouvel appareil de désherbage à l’eau bouillante fonctionnant à l’électricité. Cet outil très convivial qui ne produit ni émissions ni nuisances sonores se prête bien à un usage agricole. Heinz Röthlisberger

Beat Wyss, entrepreneur de travaux agri­ coles à Oberramsern (SO), et Hanspeter Bleuler, agriculteur à Schleitheim (SH), ont commencé à se spécialiser dans la lutte contre les adventices avec de l’eau bouil­ lante il y a trois ans à peine, en janvier 2018. Leur société WeedControl GmbH importe de Finlande des désherbeurs à eau bouil­ lante destinés à l’utilisation à grande échelle, principalement sur les surfaces dures. L’eau est chauffée au moyen de moteurs diesel, ou du moins elle l’était. Avec l‘« Eco Weed­ Killer Pro 3sp », on dispose désormais d’un appareil où l’eau chauffée à l’électricité « ne produit ni bruits de moteur ni gaz d’échap­ pement », comme l’affirme Beat Wyss.

Killer › y est parfaitement adapté pour la lutte, ciblée si nécessaire, contre les adven­ tices dans les cultures de baies, l’arbori­ culture et le maraîchage. Il peut aussi com­ battre les néophytes persistants. De toute façon, il convient bien à une utilisation tout autour de la maison et de la ferme, notam­ ment de tourisme rural où la propreté joue un rôle non négligeable. » L’appareil pèse 330 kilos à vide et se transporte aisément sur un chariot élévateur, une camionnette, un pick-up ou une remorque.

Sur le nouveau « WeedKiller », l’eau conte­ nue dans le réservoir de 300 litres est chauffée électriquement à une tempéra­ ture de 100 degrés Celsius. « On peut rac­ corder l’appareil à toutes les prises de 230 volts », explique Hanspeter Bleuler lors de la démonstration dans la ferme de la fa­ mille Weyeneth à Lüterkofen (SO), où sont cultivées des citrouilles. Il faut près de 8 heures pour chauffer les 300 litres d’eau. Hanspeter Bleuler propose de faire cette opération la nuit précédant les travaux. Une fois bouillante, l’eau reste prête à l’emploi pendant 8 heures environ. Pen­ dant le traitement, le « WeedKiller » est débranché de la prise électrique et de l’ali­ mentation en eau. Les modèles standard « Eco WeedKiller Pro 3sp » comportent tous un tuyau de 18 mètres muni d’un enrou­leur et une lance d’une largeur de 18 cm. On peut aussi se procurer en op­ tion une lance conique pour traiter les plantes une par une. L’eau bouillante est amenée dans la lance par sa propre pres­ sion et un peu d’air comprimé issu du ré­ servoir. Elle n’est pas projetée par la pres­ sion, mais est versée sur les adventices.

Une utilisation simple Beat Wyss insiste sur la convivialité de l’ap­ pareil dont le débit est de 5 litres par mi­ nute : « Selon la lance choisie, on peut tra­ vailler pendant une heure avec un plein de réservoir. Il n’y a pas de capteurs sensibles aux pannes ni de programmes de com­ mande compliqués. » L’appareil de base coûte 12 000 francs (sans TVA). Un modèle plus grand avec un réservoir de 600 litres est en cours de conception. Il existe un « WeedKiller » électrique plus petit destiné au secteur privé et vendu à un prix avoisi­ nant 1400 francs.

Dans l’arboriculture ou le maraîchage Beat Wyss pense que le « WeedKiller » élec­ trique possède un potentiel partout où le bruit dérange, par exemple autour des im­ meubles et des écoles. Il voit aussi des pos­ sibilités pour l‘agriculture. « L’‹ Eco Weed­

Le désherbeur à eau bouillante peut aussi combattre les adventices plant par plant.

L’eau bouillante est versée sur les adventices par la lance de 18 centimètres de largeur.

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TRACTEURS

Un siècle de succès La mécanisation de l’agriculture a contribué à une augmentation substantielle de la productivité et de la sécurité alimentaire. Le tracteur a joué un rôle prépondérant à cet égard. Ruedi Hunger

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TRACTEURS

Le tracteur est une machine de travail mobile destinée à faire gagner de l’argent. Conçu dès l’origine pour tirer des charges (tracter, remorquer), il a été créé en vue d’un usage universel dans l’agriculture et la sylviculture. Cela a perduré pour l’essentiel jusqu’à aujourd’hui. Outre la traction, l’entraînement des différents équipements au moyen de la prise de force a constamment gagné en importance. Une troisième fonction, incontournable, est le transport (et la traction) des outils au moyen du trois-points hydraulique arrière. Il faut cependant signaler que les outils exclusivement portés (épandeurs à engrais, pulvérisateurs) sont rares. De nos jours, les fonctions de base offertes par le tracteur se voient souvent cumulées (tracter, porter, entraîner), par exemple avec un semoir mécanique combiné avec un outil de travail du sol en­ traîné par prise de force. Le transfert de l’énergie hydraulique aux outils revêt également une grande importance depuis plusieurs années. C’est typiquement le cas dans notre exemple, lorsqu’un semoir pneumatique à entraînement hydraulique est utilisé à la place du semoir mécanique. La production et la transmission d’énergie électrique pour les consommateurs externes sur des outils portés constituent une nouveauté qui gagne en importance. Enfin, le tracteur est devenu maintenant la plaque tournante électronique de toutes les données collectées sur son fonctionnement, dans le champ et sur les outils. Il est vraiment polyvalent et le restera.

Deux et demi par exploitation Chaque exploitation agricole suisse compte généralement plusieurs tracteurs, excepté en montagne où la mécanisation est par­ ticulière. Dans l’agriculture suisse, on dénombre actuellement une moyenne de plus de 2,5 tracteurs par exploitation. De l’extérieur, cela peut surprendre, voire paraître suspect et critiquable. Cependant, le nombre décisif n’est pas celui de tracteurs par exploitation, mais bien celui d’heures de service annuelles. Ce chiffre, économiquement pertinent, n’est pourtant que relatif et se trouve fortement influencé par la structure d’exploitation. Les détails sta­ tistiques figurent dans le tableau de la page 19.

Les exploitations suisses comptent en moyenne plus de deux tracteurs. Photos : Ruedi Hunger

Tracteur : définition et historique Le terme français « tracteur » définissait en 1832 un instrument de chirurgie. Il a désigné en 1876 une « locomotive à vapeur ayant à l’arrière un crochet pour remorquer un wagon » (Littré), et été inscrit en 1896 avec sa situation actuelle de « véhicule qui tire… des charrues et des machines », l’engin fonctionnait alors à la vapeur. Le mot anglais tractor a été utilisé pour la première fois en 1906 par la société amé­ ricaine Hart-Parr Company dans sa publicité en lieu et place de l’expression gasoline traction engine, ou « moteur de traction à pétrole ». Le tracteur en général 1892 : premier tracteur construit aux USA par John Froelich avec un moteur à combustion vertical monocylindre Otto et de grandes roues arrière 1917 : production en série de tracteurs selon le standard actuel par Ford/USA (« Fordson ») Milieu des années 1920 : production en série de tracteurs à roues en Europe chez Deutz, Hanomag et Lanz 1923 : premier tracteur articulé à 4 roues motrices produit par Lanz 1926 : premier tracteur diesel de série conçu par la « Motorenfabrik Deutz » 1930 : apparition du petit tracteur diesel européen Fendt « Dieselross » 1930-1940 : production accrue des petits tracteurs « Elfer Deutz » (plusieurs dizaines de milliers) Après 1945 seulement : introduction du moteur diesel dans les tracteurs aux USA. 1960 : sortie d’usine du dernier des 219 253 Lanz Bulldog

Dès les années 1930 : production en série 1936 : premier relevage hydraulique construit par John Deere Transmission 1918 : première « prise de force » équipant des tracteurs aux USA 1930 (et 1938) : première prise de force indépendante du régime moteur produite par Oliver Hart-Parr aux USA (et sur le « Fendt Dieselross F18 » en Europe) 1950 : premier raccord hydraulique (Voith) installé sur un Porsche Allgaier 1954 : premier prototype de tracteur à entraînement hydrostatique en Angleterre et première transmission à passage sous charge à deux rapports « Torque Amplifier » d’IH/USA 1957 : premiers essais avec convertisseur à chaîne Reimers à l’Institut de recherche de Braunschweig-Völkenrode (D) 1958 : apparition chez Ford de la transmission continue « Select-O-Speed », de dix rapports avant à passage sous charge 1963 : lancement par John Deere de la transmission continue « PowerShift » avec huit rapports avant à passage sous charge (près de 250 000 unités produites jusqu’en 1982). 1965 : premier entraînement central de l’essieu avant présenté par Same 1968 : tracteurs Fendt proposés avec un accouplement hydraulique Voith Pneumatiques 1931 : pneumatiques (Continental) montés sur les tracteurs à roues Lanz Source : Das neue Traktorlexikon, 4 e édition ; Robert Fritz

Place de travail roulante Dans les premières décennies, les tracteurs se caractérisaient par une place de travail plutôt inconfortable. Tous étaient

Hydraulique 1926 : brevet déposé par Ferguson pour le relevage hydraulique trois-points réglable

Kunze, Oldtimer-Schlepper und ihre Technik, réédition, Bulldog Press ; Karl Theodor Renius, Traktoren-Technik und ihre Anwendung, 1985.

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Technique Agricole

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TRACTEURS

agriculteurs, sont en demande d’éclaircissements à ce sujet. Le tracteur est trop beau pour se voir réduit à un simple objet de prestige.

Le mieux est l’ennemi du bien

Le tracteur peut effectuer plusieurs activités simultanément.

logés à la même enseigne et rares étaient ceux qui se plaingnaient. Dans les années 1960, le terme « ergonomie » a évolué de pair avec les exigences en matière de santé et le « siège santé » a joué un rôle central dans l’aménagement du poste de conduite. Dans son livre dont le titre pourrait être traduit « Technique des tracteurs et utilisation », Karl Theodor Renius (voir encadré page 20) notait en 1985 que près de 20 % du prix du tracteur était consacré à l’utilisateur. En bref, un cinquième des coûts de production d’un tracteur était investi dans la cabine et son équipement au milieu des années 1980 déjà. Ces coûts concernent essentiellement la conception ergonomique de l’environnement et des processus de travail.

Un auxiliaire fidèle ou coûteux ? Le prix d’un tracteur de la classe de puissance inférieure (50 kW/70 chevaux) est d’environ 65  000 francs. Ce montant entraîne des coûts fixes annuels de

5200 francs. Un tracteur de puissance supérieure (225 kW/300 chevaux) vaut près de 300 000 francs. Les coûts fixes annuels augmentent en conséquence et s’élèvent à 26 500 francs. Entre les deux se trouve toute une palette de puissances et de coûts. Les agriculteurs ne font pas de tels investissements à la légère. Cependant, ils sollicitent rarement des conseils externes avant l’achat, décidé de leur propre chef. Une acquisition de cette ampleur s’accompagne en outre d’une certaine fierté. Pourtant, les achats de tracteurs ne s’effectuent de nos jours pour ainsi dire jamais en espèces. Cela impose donc de modérer sa fierté, car le propriétaire effectif n’est souvent pas celui que l’on croit. Signe des temps également, la population s’intéresse à la façon dont les subventions fédérales allouées à l’agri­culture sont utilisées. Il arrive que les machines agricoles fassent l’objet de discussions et de critiques se focalisant sur les apparences, dont leur taille et leur poids. Les consommateurs, voire les

Le tracteur actuel est un « diesel ». Cela n’a pas toujours été le cas. Le Lanz était doté d’un moteur deux temps à boule chaude et à pétrole brut. Les moteurs Otto ont dominé le monde des tracteurs jusqu’au milieu des années 1920, et même jusqu’à la fin de la deuxième guerre mondiale aux États-Unis. Les moteurs diesel sont maintenant soumis à de sévères critiques après avoir constitué le standard incon­ testé durant des décennies. Ils ne disparaîtront toutefois pas du jour au lende­main, parce qu’il n’existe encore aucune autre solution applicable à grande échelle. De surcroît, les constructeurs de tels moteurs ont valorisé tout leur potentiel d’optimisation ces dernières années. Ils ont payé le prix fort, en y consacrant jusqu’à la moitié du budget de développement des départements concernés. Cette évolution a été particulièrement mise en évidence lors de la présentation en rangs serrés à l’Agritechnica 2019 des gammes de modèles existants ou nouveaux munis de moteurs conformes à la phase 5 des normes antipollution. Ces perfectionnements ont bénéficié de l’injection à rampe commune, des quatre soupapes par cylindre, des turbocompresseurs, de l’intercooler, de la gestion électronique des moteurs et de diverses technologies de traitement des gaz d’échappement. Pour des raisons de place, les systèmes de post-traite­ ment des émissions de gaz, groupés en « modules compacts individuels », doivent être disposés de plus en plus souvent hors de la zone du moteur. Le mieux est l’ennemi du bien, c’est bien connu. La question est de savoir si de meilleurs produits sont déjà disponibles ? Les projets de moteurs au gaz ainsi que les études de tracteurs hybrides et d’autres prototypes entièrement électriques fleurissent à l’heure actuelle. Toute­fois, le calendrier de lancement sur le marché de tracteurs équipés d’en­traîne­ment alternatifs mûrs pour la pratique n’est pas encore clairement défini. Il est certain que le moteur diesel sera remplacé !

L’entraînement du futur est-il électri­que  ?

Travailler sans le trois-points hydraulique est impensable de nos jours.

20

Technique Agricole 11 2020

La technologie phare de ces vingt-cinq dernières années est sans aucun doute la transmission à variation continue. De


TRACTEURS

nombreux composants sont entretemps devenus la norme. Le travail se poursuit néanmoins dans les départements de recherche. En plus des transmissions à variation continue intégrale à passage sous charge et hydrostatique à répartition de puissance, une transmission électrique à répartition de puissance a été présentée pour la première fois l’année dernière à l’Agritechnica à Hanovre. Elle fournit jusqu’à 100 kW d’énergie électrique externe (John Deere). L’hybridation de l’entraînement se profile comme une solution de remplacement du simple moteur diesel. Ce dernier peut être déconnecté dans certaines situations, lorsque le tracteur fonctionne de manière purement électrique. La société suisse Rigitrac installe un entraînement entièrement électrique, muni de batteries au lithium-ion, dans son « Rigitrac électrique ». Mais les bonnes choses se font attendre.

Le tracteur peut également être commandé par l’outil attelé grâce au système TIM (ou tractor implement management).

« Influences extérieures » limitées Les tracteurs peuvent renoncer à une partie de leur « autorité » sans rien perdre, si l’on y regarde de plus près. Au contraire, ils sont connectés directement à l’outil porté ou tracté et laissent la presse à balles ou l’autochargeuse exercer une influence limitée par l’entremise d’un « tractor implement management (TIM) ». Les vrais gagnants sont les conducteurs. L’interface entre le tracteur et la machine n’est plus un levier de commande, mais le système Isobus combiné au TIM. Cette connexion décharge le conducteur et lui permet de se concentrer sur d’autres tâches.

Apprentissage automatique Les tracteurs d’aujourd’hui, et a fortiori de demain, offrent tellement de possibilités que même les conducteurs expérimentés sont confrontés à de véritables défis. La complexité fonctionnelle de la navigation dans les menus, en particulier, ainsi que les nombreuses options de configuration placent l’opérateur face à ses limites ou prennent un temps considérable. Des systèmes d’assistance sont dès lors proposés

À l’avenir, le tracteur devrait servir avant tout à fournir un travail efficace, et, seulement accessoirement, à frimer.

afin de l’aider à utiliser au mieux le tracteur et les machines. Des systèmes de reconnaissance automatique des processus de travail sont basés sur des capteurs, déjà présents sur le tracteur. La stratégie de changement de rapports spécifique, la gestion ciblée du moteur ou le fonctionnement entièrement automatique du système de contrôle de la pression des pneus constituent des exemples de ces optimisations. Leur but consiste à garantir que la combinaison de machines est utilisée de manière optima­ le, sans intervention directe du conducteur, afin que le potentiel économique soit valorisé au mieux.

Conclusion Le tracteur est probablement l’engin qui a le plus influencé le développement de la mécanisation agricole. Il a été conçu comme une machine de travail mobile grâce à laquelle on pouvait gagner de l’argent. Restons toutefois réalistes  ! Chaque évolution est associée à des coûts en conséquence. Cela s’applique aux tracteurs autant qu’aux autres véhicules et équipements. Le progrès technique dont le tracteur est le résultat est synonyme de performances accrues et de facilitation du travail. Sinon, il ne serait qu’un coûteux hobby !

Nombre moyen de tracteurs par exploitation agricole en Suisse Nombre total de véhicules agricoles

Nombre de tracteurs

Part de tracteurs

Nombre d‘exploitations agricoles

Nombre moyen de tracteur(s) par exploitation

2000

177 963

124 139

70 %

70 537

1,76

2010

186 485

132 605

71 %

59 065

2,25

2019

193 834

142 133

73 %

50 038

2,84

Année

Sources : Office fédéral de la statistique et rapport agricole

11

2020

Technique Agricole

21


TRACTEURS

« Dévoile-moi tes caractéristiques et je te dirai qui tu es » : en révisant la catégorisation des tracteurs, on pourrait probablement mieux comparer entre eux les divers modèles. Photos : Roger Stirnimann

Equilibrons les comparaisons ! Les tracteurs sont généralement comparés en regard de leurs seules performances. Cet article propose une catégorisation offrant une répartition pratique susceptible d’améliorer la comparabilité entre des gammes de différents constructeurs. Roger Stirnimann*

Un magazine compare les performances de trois tracteurs : le Kubota « M5111 », le Fendt « 312 Vario » et le Steyr « Multi 4120 », présentant des puissances nominales de 84, 85 et 86 kW (114, 116 et 117 ch). Un concurrent compare un autre trio : le Massey Ferguson « 6715 S », le Deutz-Fahr « 6155.4 » et le John Deere « 6145R », développant des puissances maximales de 110, 115 et 118 kW (150, 156 et 160 ch). Les puissances des véhi*Roger Stirnimann est professeur de technique agricole à la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL) de Zollikofen (BE).

22

Technique Agricole 11 2020

cules de ces comparatifs sont donc de niveau similaire. Ces tracteurs sont-ils pour autant vraiment comparables  ? La réponse serait plutôt négative car la puissance ne suffit pas à elle seule à ranger les tracteurs en catégories. Reste que comparer des produits analogues est depuis toujours un enjeu pour les praticiens, surtout à l’occasion d’un achat. Cette question de la comparabilité revient aussi souvent sur le tapis à la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL) de Zollikofen (BE), notamment lorsque des étudiants analysent l’offre de tracteurs dans le cadre de leurs travaux. C’est ce qui nous a incité à prépa-

rer la présente proposition de catégorisation. Dans un premier temps, nous avons défini des critères appropriés et onze catégories provisoires ; puis nous avons passé à la loupe la palette de l’offre pour l’Europe occidentale des principaux constructeurs ; enfin, les données techniques pertinentes ont été compilées. L’étape suivante a consisté à ordonner des gammes et modèles de tracteurs comparables en catégories et à définir une première fourchette de valeurs.

Le contexte général Ces deux années passées, la grille de répartition par catégories a été complétée,


TRACTEURS

adaptée, affinée en plusieurs « boucles », en tenant compte des nouvelles gammes arrivées sur le marché. Le résultat est la proposition du tableau 1. Cette grille est destinée aux praticiens et aux commerçants, mais elle pourrait intéresser d’autres groupes cibles s’occupant de tracteurs. Comme le montre le tableau 1, la proposition comprend 13 catégories, ce qui paraît beaucoup à première vue. Toutefois, cette amplitude est nécessaire pour classer l’offre actuelle qui s’étend de 40 à 380 kW (55 à 517 ch). John Deere, par exemple, propose désormais sa série « 6R » en quatre tailles : 4-cylindres à châssis court et 6-cylindres à châssis moyen, grand et très grand. D’autres fabricants ont également subdivisé leurs gammes, à l’exemple de New Holland qui a scindé sa gamme « T7 » en « SWB », « LWB » et « HD », ou encore de Fendt et de sa série « 700 » répartie en groupes de modèles « 714/716 » et « 718724 ». Il fallait tenir compte de ces scissions. Pour rappel, au milieu des années 1990 l’éventail des puissances des tracteurs standard ne s’étendait que de 38 à 206 kW (50 à 280 ch) ; huit catégories auraient été suffisantes pour les classer dans le cadre de la présente proposition. Notre grille de catégorisation est conçue pour les tracteurs standard avec des ni-

De la catégorie 4 à la 1, de g. à d. : le John Deere « 5125R », le Fendt « 211 Vario », le McCormick « X4.70 » et le New Holland « T4 ».

veaux de spécification élevés. Elle exclut les « tracteurs utilitaires compacts » (« Compact Utility Tractors » pour les espaces verts et la voirie), les tracteurs à voie étroite et les grands tracteurs à système ou articulés. Des réserves s’imposent aussi pour les modèles «mid-spec». En Europe occidentale, les tracteurs de puissance inférieure ont généralement des niveaux de spécification moyens et n’ont pas d’homologues dans le plus haut de gamme (Massey Ferguson «  4700M  » ou New Holland «  T5  » par exemple), ce qui apparaît dans notre grille. En revanche, parallèlement aux modèles haut de gamme, certains constructeurs proposent des modèles intermédiaires (par

exemple, New Holland « T7.S » ou John Deere « 6130M » à « 6195M ») plus sommairement dotés. Ils sont allégés au propre et au figuré : privés par exemple de dispositif de surpuissance « boost », ils affichent parfois aussi un poids total autorisé plus faible. Ces modèles parallèles ne s’inscrivent pas tout à fait dans la grille actuelle ; il est recommandé de les « aligner » sur les modèles « premiums » correspondants

Critères de classification Les critères pris en compte sont indiqués dans le tableau 1 et décrits en détail ciaprès. Dans la plupart des cas, seuls les critères principaux « poids total autorisé »,

Tableau 1 : La catégorisation des tracteurs standard Critères techniques Moteur diesel Cat.

Classes actuelles de tracteurs

Cyl. Cylindrée (n)

Poids/Dimensions Puissance maximale 1)

Poids max. autorisé 2)

Poids à vide 3)

Taille max. des pneus arrière

Empattement

(l)

(kW)

(ch)

(t)

(t)

ø (m)

SRI 4)

(m)

2,9–3,8 2,9–3,8 3,3–3,8

74 85 92

100 115 125

4,75–5,75 5,75–6,75 6,75–7,75

3,0–3,5 3,5–4,0 4,0–4,75

1,45–1,50 1,50–1,55 1,55–1,65

675–700 700–725 725–775

2,05–2,20 2,20–2,30 2,30–2,40

3,4–4,5 4,0–4,5 4,5–6,1 4,9–6,1

103 114 129 151

140 155 175 205

7,75–8,75 8,75–10,0 10,0–11,25 11,25–12,5

4,75–5,5 5,5–6,25 6,25–7,0 7,0–7,75

1,65–1,70 1,70–1,75 1,75–1,85 1,85–1,95

775–800 800–825 825–875 875–925

2,35–2,45 2,40–2,55 2,50–2,65 2,60–2,75

6,1–6,8 6,1–7,4 6,7–7,4

169 206 228

230 280 310

11,5–13,0 13,0–14,5 14,5–16,0

7,25–8,25 8,25–9,25 9,25–10,5

1,85–1,95 1,95–2,05 2,05

875–925 925–975 975

2,75–2,85 2,80–3,00 2,90–3,05

6,7–9,0 8,4–10,0 10,0–13,0

287 338 386

390 460 525

16,0–18,0 18,0–20,0 über 20,0

10,5–11,75 11,75–14,0 über 14,0

2,15 2,15 2,30

1025 1025 1125

2,90–3,05 3,05–3,25 > 3,25

Tracteurs compacts 1 2 3 4 5 6 7a 7b 8 9 10 11 12

Classe des compacts inférieurs 3/4 Classe des compacts moyens 3/4 Classe des compacts supérieurs 3/4 Tracteurs intermédiaires 4-cyl. Classe des 4-cyl. intermédiaires inf. 4 Classe des 4-cyl. intermédiaires moyens 4 Classe des 4-cyl. intermédiaires sup. 4 Top-classe des 4-cylindres 4 Tracteurs intermédiaires 6-cyl. Classe des 6-cyl. intermédiaires inf. 6 Classe des 6-cyl. intermédiaires moyens 6 Classe des 6-cyl. intermédiaires sup. 6 Gros tracteurs Gros tracteurs compacts 6 Gros tracteurs 6 Gros tracteurs nouvelle génération 6

1) Puissance max. du modèle de tête de la gamme, avec surpuissance (si proposée). 2) A 40 km/h. 3) Ces poids à vide s’entendent pour les modèles Premium, tous pleins faits, avec équipement de complet : cabine, traction intégrale, variation continue et suspension avant (si proposées), grands pneus, relevage et pdf avant ; les poids à vide des tracteurs sommairement équipés peuvent être jusqu’à 10% inférieurs. 4) Speed Radius Index (= Indice de rayon de roulement, SRI), selon ETRTO (Organisation technique européenne du pneu et de la jante).

11

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Technique Agricole

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TRACTEURS

« poids à vide » et « taille maximum des pneus arrière » sont requis pour la catégorisation proprement dite.

Nombre de cylindres La plupart des tracteurs standard actuels sont mûs par des moteurs à 4 ou 6 cylindres ; quelques constructeurs installent des 3-cylindres sur des modèles compacts. Le nombre de cylindres n’est donc qu’un critère approximatif ; il ne peut être utilisé que pour la formation des classes. Ces dernières années, le point de transition de 4 à 6 cylindres s’est déplacé vers le haut ; il se trouve actuellement en catégorie 7, subdivisée en 7a et 7b. Si ce point de transition de 4 à 6 cylindres devait continuer à s’élever (chose prévisible !), il faudra un jour subdiviser la catégorie 8. Pour mémoire, ce point de transition était bien plus bas dans l’échelle voici un quart de siècle (voir le chapitre « Rétrocompatibilité »).

Représentants de la catégorie 6, de g. à d. : le John Deere « 6130R », le New Holland « T6.175 » et le Fendt « 516 Vario ». Avec son empattement de 2,68 mètres, l’engin bleu sort quelque peu du lot.

Tableau 2 : Constructeurs, nombre de cylindres et cylindrées de moteurs courants de tracteurs agricoles standard Motoristes

Nombre de cylindres

Agco Power

3

3,3

4

4,4

Cylindrée Les cylindrées des moteurs reflètent l’offre actuelle et ne sont donc pas des « chiffres ronds » (tableau 2). Les fourchettes de valeurs représentent des cylindrées caractéristiques des différentes catégories de moteurs, mais on observe toutefois des chevauchements. La cylindrée est donc à considérer que comme un critère secondaire intéressant, par exemple pour identifier des véhicules « exotiques ».

Maximalleistung Les valeurs indiquées se réfèrent aux modèles de pointe au sein des gammes, ou à des modèles présentant des caractéristiques similaires ; les dispositifs de surpuissance (« boost ») sont pris en compte lorsqu’ils existent. Comme les constructeurs n’indiquent souvent que les performances normées ECE-R120, 97/68 CE ou ISO TR14396 dans leurs documents commerciaux, on a retenu les chiffres bruts (ventilateurs non inclus dans les mesures au banc d’essai). La puissance en chevaux (ch) reste la valeur la plus couramment utilisée au quotidien. Dans bien des cas, elle figure dans la désignation des modèles. On a donc utilisé une échelle avec des valeurs arrondies à cinq unités et un classement à l’échelon le plus proche. Vu les importants chevauchements au sein des gammes et entre modèles, la catégorisation ne peut être réalisée selon ce seul critère de puissance (tableau pages 28-29). 24

Technique Agricole 11 2020

Deutz

Cylindrée (en litres)

4

4,9

6

6,6

6

7,4

6

8,4

4

2,9

4

3,6

4

4,0

6

6,1

6

7,8

Farmotion

3

2,9

(SDF)

4

3,8

Fiat Power Train

3

2,9

(FPT)

4

3,4

4

4,5

6

6,7

6

8,7

John Deere

3

2,9

(DPS)

4

4,5

6

6,8

Kubota

MAN Perkins

Il doit être considéré conjointement avec d’autres. Mais pour dresser une « vue d’ensemble », la puissance reste un critère important qui ne saurait être mis de côté dans une grille de catégorisation. Les valeurs indiquées dans le tableau incluent

6

9,0

4

3,3

4

3,8

4

6,1

6

9,0

6

12,4

4

3,4

4

3,6

4

4,4

donc des petites « réserves » et sont un peu supérieures aux puissances maximales effectives des tracteurs actuellement en tête des gammes. On peut partir de l’idée que les puissances continueront à augmenter et qu’il faudra ajuster ces va-


TRACTEURS

Les New Holland « T7.225 » et Deutz-Fahr « 6155 TTV », deux représentants caractéristiques de la catégorie 7b.

leurs en temps opportun (à l’instar du point de transition de 4 à 6 cylindres).

Poids total autorisé en charge Le poids total maximum autorisé est un critère principal qui convient bien pour une première répartition approximative. Les fourchettes de valeurs du tableau sont tirées des catalogues des constructeurs. Certains indiquent plusieurs poids totaux autorisé en fonction des vitesses maximales ou des transmissions. Nous avons retenu, le cas échéant, les valeurs pour 40 km/h et pour les transmissions à variation continue. Le poids total autorisé est vérifié lors de contrôles routiers dans certains pays européens. Il est souvent dépassé lorsque des outils lourds sont accouplés au tracteur. Les distributeurs locaux font parfois « alourdir » leurs modèles les plus vendus, ou bien les fabricants concèdent des poids plus élevés si certaines largeurs de pneus ou de voies ne sont pas dépassées. Ces spécifications nationales ne sont pas prises en compte dans nos présentes fourchettes.

De g. à d., le Massey Ferguson « 7726S », le Valtra « T274 », le John Deere « 6215R » et le Fendt « 724 Vario » sont quatre acteurs de la catégorie 8.

Ces chiffres valent pour des tracteurs Premium, tous pleins faits, sans contrepoids mais avec cabine, traction intégrale, pneus de grande taille et, le cas échéant, transmission à variation continue, suspension et relevage et prise de force frontaux. Nous avons choisi cette option « tous équipements inclus » car des constructeurs ne vendent leurs tracteurs qu’avec hydraulique frontal et transmission à variation continue. Les estimations se basent sur le poids à vide effectif de plus de 150 tracteurs avec des équipements variés recensés dans le cadre de travaux d’étudiants de la HAFL, ainsi que sur les rapports de tests d’institutions indépendantes. La collecte de données sur le poids à vide révèle parfois des différences frappantes entre les modèles à boîte classique et ceux à transmission à variation continue. Dans la catégorie 7, la différence peut dépasser 500 kg, tout autre équipement identique par ailleurs. Des montes pneumatiques différentes sont à l’origine d’écarts de poids

de 250 kg sur les tracteurs de gamme intermédiaire (par exemple, en passant d’une monte 600/65R38 et 480/65R28 à une VF 710/60R38 et VF 600/60R28). Les modèles à boîte à vitesses classiques, chaussés de petits pneus, peuvent donc accuser un poids à vide jusqu’à 10% inférieur aux valeurs du tableau. En discutant avec les constructeurs, on apprend que le poids à vide et de poids total autorisé ne « pèsent » pas la même chose selon les marchés. Les acheteurs sont plus attentifs au poids total dans les pays où il fait l’objet de contrôles. Ailleurs, ils veillent plus sur le poids à vide. Nous avons donc aussi pris en compte la charge utile – soit la différence entre les deux valeurs – au titre de « potentiel compromis ». Toutefois, si sur les tracteurs des catégories 1 à 9 une certaine « linéarité de la charge utile » est perceptible, elle s’interrompt généralement. Il y a aussi de grandes différences entre les marques et la conception des châssis, raison pour laquelle la charge

Poids à vide Le poids à vide est un autre critère principal « sans chevauchement », mais il doit toujours être considéré en association avec le poids total autorisé. Il est cependant difficile d’obtenir des chiffres de poids à vide réalistes. Dans leurs documents commerciaux, les constructeurs indiquent souvent des poids à vide qui se révèlent beaucoup trop faibles pour des tracteurs richement pourvus en équipements. C’est pouquoi les fourchettes de valeurs indiquées dans le tableau de catégorisation sont alignées sur des estimations de poids à vide maximisés.

Un trio de la catégorie 10, de g. à d. : le McCormick « X8 », le Steyr « Terrus » et le John Deere « 7R ».

11

2020

Technique Agricole

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TRACTEURS

fréquent des tracteurs à voie étroite avec des suspension avant fait « tache d’huile » sur les tracteurs standard de catégorie 1.

Classes intermédiaires

Représentants typiques de la catégorie 11, de g. à d. : le New Holland « T8 », le Fendt « 900 Vario » (modèle année 2020) et le Claas « Axion 900 ».

utile n’a finalement pas été prise en compte comme critère de catégorisation.

Taille maximale des pneus arrière La taille maximale des pneus arrière est un autre critère essentiel. Dans le tableau de catégorisation, les tailles sont données en diamètre et en SRI (« speed radius index », indice de rayon de roulement). Notez qu’il n’y a pas de relation directe de calcul entre ces deux indications ; les diamètres sont des ordres de grandeur. Des fourchettes étroites ont été définies pour les catégories 1 à 8. Pour les catégories 9 à 12, il s’agit de valeurs individuelles obligatoires.

Empattement L’empattement pourrait être un critère de catégorisation intéressant, mais les valeurs pour les tracteurs standard sont très proches et se chevauchent. Par exemple entre le plus petit Fendt, le « 200 », et le plus grand, le « 1000 », l’écart n’atteint que 98 cm. Les fourchettes du tableau ont donc été définies de manière étroite ; elles représentent des ordres de grandeur typiques. Les empattements effectifs peuvent s’en écarter. Ainsi en catégorie 4 où la plage s’étend de 2,35 à 2,45 m, mais avec des extrêmes à 2,25 m (John Deere « 5R ») et 2,50 m (MF « 5700M »). L’empattement constitue donc aussi un critère secondaire utilisable pour affiner un réglage ou pour identifier des objets « exotiques ».

Des catégories aux classes Les 13 catégories ont été regroupées en quatre classes. La transition de la classe compacte à la classe intermédiaire 4 cylindres, ainsi que la transition de la classe 26

Technique Agricole 11 2020

intermédiaire 6 cylindres à la classe des grands tracteurs ne reposent pas sur des critères explicitement quantifiables. La classe compacte pourrait cependant être définie par la présence d’un certain nombre de tracteurs équipés de moteurs à 3 cylindres, de cylindrées le plus souvent inférieures à 1 l par cylindre, ou par le fait que des tracteurs à voie étroite sont dérivés de modèles de cette classe. La catégorie des gros tracteurs pourrait se définir par une combinaison intégrant par exemple des valeurs minimales de poids total autorisé (16 t) et de taille maximale des pneus à l’arrière (SRI 1025). Les deux classes intermédiaires, en revanche, se distinguent facilement par le nombre de cylindres. Chez quelques constructeurs, les plus grands modèles 4-cylindres et les plus petits 6-cylindres affichent des valeurs très proches de poids autorisé, de poids à vide, de puissance, de monte pneumatique maximale et parfois aussi d’empattement, ensemble de critères qui constitue une raison supplémentaire de subdiviser la catégorie 7 en sous-catégories 7a et 7b.

La classe des « compacts » La puissance des tracteurs compacts s’étale de 40 à 92 kW (55 à 125 ch), avec des valeurs de puissance nominale et maximale souvent proches. Les dispositifs de surpuissance sont rares. Les niveaux de spécifications au sein de la classe ont augmenté relativement fortement ; transmission à variation continue et suspension de l’essieu avant sont longtemps restées exceptionnelles en catégories 2 et 3. Toutefois, l’équipement de plus en plus

Dans les classes intermédiaires, la puissance des 4-cylindres va de 74 à 147 kW (100 à 201 ch), à quoi peuvent s’ajouter des surpuissances (boost) considérables. Il existe d’importants chevauchements de puissances au sein du groupe de classes et avec les catégories directement inférieure et supérieure. La cylindrée dépasse généralement 1 l par cylindre. Il y a quelques années, la catégorie 6 constituait la classe supérieure des 4-cylindres ; elle est maintenant détrônée par la catégorie 7a et ses tracteurs ayant les caractéristiques des 6-cylindres. Les plus petits objets de la catégorie 7b, d’une puissance de l’ordre de 110 kW (150 ch), forment l’« entrée de classe » des 6-cylindres de la classe intermédiaire allant jusqu’à 221 kW (300 ch). Il y a d’importants chevauchements de puissances au sein de cette classe intermédiaire des 6-cylindres, mais aussi avec les catégories directement inférieure ou supérieure. Il y a peu, les engins de catégorie 9 étaient qualifiés de « gros tracteurs compacts ». Dans la classe intermédiaires des 6-cylindres, on installe généralement les petites motorisations 6-cylindres accusant 1 l à 1,25 l par cylindre.

La classe des gros tracteurs La puissance des « gros tracteurs » va de 199 à 380 kW (270 à 517 ch). Deux catégories ont été ajoutées aux gros tracteurs classiques de la catégorie 11 : des « gros tracteurs compacts » de 16 à 17 t de poids total autorisé pour environ 11,5 t à vide, avec un empattement jusqu’à 3 m (catégorie 10). John Deere n’a cessé de faire progresser cette catégorie avec les « 7R » toujours plus puissants ; cette année, la marque a augmenté à 18 t leur poids total autorisé. De la sorte les tracteurs de la catégorie 10 sont mis en concurrence avec les engins plus légers de la catégorie 11 comme le MF « 8700S » ou les Valtra « S ». D’autre part, les gros Fendt «  1000 Vario  » constituent une nouvelle catégorie 12. Elle se distingue de la catégorie 11 notamment par des cylindrées considérablement plus importantes (plus de 2 litres par cylindre sur le Fendt contre 1,4 à 1,5 litre par cylindre pour les modèles courants), des poids totaux autorisés plus élevés et des pneus arrière de plus grande taille.


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12.08.20 12:26


TRACTEURS Gammes actuelles d’une sélection de constructeurs (état : novembre 2020) Puissance max.* [kW] 44

51

59

66

Puissance max.* [ch]

70

80

90

60

74

81

88

96

103

110

118

125

132 140

147

154 162 169

176

184 191 199

100 110 120 130 140 150 160

170

180 190 200 210 220 230 240 250 260 270

Elios 200 Atos 200

Claas

Arion 500

Atos 300 Arion 400

Arion 800 Arion 600

Serie 5D Deutz-Fahr

Serie 5G

6C

6.4

Serie 7

Serie 5

Serie 6

200 (MY 2021)

700 300

Fendt

500

800 6R 6 Zyl.

5R

5E

6M**

John Deere 5M

6R 4-Zyl.

M4002

MGX IV M5001

Kubota

M6002 M7003

3700 AL Massey Ferguson

6700 S

4700 M

8S 7700 S

5700 M 5700 S

X4

X6.4

X7.6

X5

McCormick

X7.4 X6

Farmall Case IH

X7.6 (MY 2021)

Vestrum Farmall 85-115

Maxxum 150

Maxxum

Puma 185-240

Luxxum

Puma 150-175

Kompakt

Steyr

Profi 6145

Expert

Kompakt S

Profi

Absolut

Multi

Impuls

T4/T4S

T6.180

T5 AC T5

New Holland

X8

T6

T7 LWB

T5 EC

T7 SWB

A-Serie

T-Serie

G-Serie

Valtra

N-Serie 1 Catégories neutres ***

4 2

7b 5

3

8 6

9 7a

28

Technique Agricole 11 2020


TRACTEURS 206 213

221 228 235 243 250 257 265 272 279 287 294 301 309 316 324 331 338 346 353 360 368 375 382

280 290 300 310 320 330 340 350 360 370 380 390 400 410 420 430 440 450 460 470 480 490 500 510

520

Axion 900

8280

Serie 9 900 900 (MY2020) 1000

7R 8R

8700 S

Magnum AFS Connect Optum

Terrus

Légende des bandes T8

Puissance max. sans « boost »

Boost

T7 HD

S-Serie

11 12 * Données brutes | ** Modelle 6090M-6120M

10

***Valeurs basses sans surpuissance (« boost »), valeurs hautes avec surpuissance (si disponible)

11

2020

Technique Agricole

29


TRACTEURS

Donne-moi tes caractéristiques et je te dirai qui tu es !

Photos : Roger Stirnimann

Indice de masse corporelle des tracteurs Dans cet article, la catégorisation des tracteurs proposée dans les pages précédentes est utilisée pour classifier les modèles des principaux constructeurs. Roger Stirnimann* La catégorisation des gammes de tracteurs ou de modèles de conception semblable d’après le système proposé précédemment (pages 22 à 29) a été effectuée selon le procédé décrit ci-dessous : • Premier tri grossier en tenant compte du poids total autorisé. • Quand le poids total autorisé se trouve dans une zone de transition ou si les critères usuels ne correspondent pas à la catégorie choisie, on utilise le poids à vide et la taille maximale des pneumatiques arrière. • Si le résultat n’est toujours pas clair, on prend en considération la puissance maximale des modèles les plus costauds et l’empattement. *Roger Stirnimann est professeur de technique agricole à la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL) à Zollikofen.

30

Technique Agricole 11 2020

Les tableaux suivants contiennent les gammes de tracteurs actuelles des constructeurs choisis ainsi que les données techniques utilisées pour la définition de la catégorisation proposée.

Fendt Les gammes de Fendt sont très « homogènes ». Chacune d’entre elles correspond à une catégorie propre (tableau 1), à l’exception de la « 700 ». L’actuelle gamme « 200 » entre sans réserve dans la catégorie 3. La version prochaine (« MY2021 ») devrait également y correspondre. La classification de la gamme « 300 » n’est pas aussi claire. Au premier abord, le poids total autorisé de 8,5 tonnes place cette gamme dans la catégorie 4, mais tous les autres critères parlent pour une catégorie 5. Le rapport entre la charge utile et le poids à vide démontre que le poids total autorisé n’est pas tout à fait adéquat. Ce

rapport inférieur à 0,5 est clairement en-dessous de celui des gammes comparables équipées de demi-châssis. Fendt pourrait faire des  300 » de véritables modèles de catégorie 5 en augmentant leur poids total autorisé d’une demi-tonne. Le classement des gammes « 500 » et « 800 » dans les catégories 6 et 9 est claire. Seuls leurs moteurs de petites cylindrées ne rentrent pas exactement dans les critères. Fendt ne propose actuellement pas de tracteurs des catégories 1, 2, 7a et 10. Les anciens « 900 », avec leur poids à vide de près de 11,5 t, se situent entre les catégories 10 et 11. La nouvelle gamme « 900 » passe dans la catégorie supérieure. On peut donc aussi en déduire que les futurs « 800 » se placeront dans la catégorie 10 ainsi laissée vacante. Fendt reste le seul constructeur à proposer des tracteurs de catégorie 12.


TRACTEURS

John Deere Le programme de John Deere comprend des tracteurs des catégories 1 à 11 avec deux lacunes dans les secteurs inférieurs et moyens (tableau 2). Le modèle « 6135R » avec son châssis d’un 6-cylindres pourrait prendre place dans le haut de la catégorie des 4-cylindres. Toutefois, selon les autres critères, il se situe plutôt dans la catégorie 6. Le poids total autorisé conséquent de 10,45 tonnes (en option) des quatre modèles d’entrée de la série « 6M » fait à première vue pencher pour la même catégorie. La catégorie 5 semble toutefois plus appropriée si l’on tient compte des autres critères. Concernant le poids total autorisé, les modèles de la série « 6R » équipés de moteur de 4 cylindres « détonnent dans le paysage ». Avec l’introduction du nouveau modèle « 7R350 », John Deere augmente le

Tout nouveau dans le club des 9 : la « Série 8 » de Deutz-Fahr.

Tableau 1 : Le classement des gammes actuelles de Fendt Fendt

Cyl. Cylindrée Puissance maximale 1)

Gamme/modèle

Poids max.

Poids à vide 3) Pneus ar. ø Empattement

(#)

(l)

(kW)

(ch)

autorisé (t)

(t)

(m)

(m)

Catégorisation

Vario 200 S3

3

3,3

82

112

7,0

4,5

1,55

2,32

3

Vario 200 (MY2021)

3

3,3

91

124

7,5

4,75

1,55

2,37

3

Vario 300 (MY2020)

4

4,4

112

152

8,5

5,75

1,75

2,42

(5)

2)

Vario 500

4

4,0

126

171

10,5

6,75

1,85

2,56

6

Vario 714/716

6

6,1

126

171

12,5

7,75

1,85

2,78

7b

Vario 718–724

6

6,1

181

246

14,0

8,25

1,95

2,78

8

Vario 800

6

6,1

211

287

16,0

9,75

2,05

2,95

9

Vario 900

6

7,8

291

396

18,0

11,5

2,15

3,05

10-11

Vario 900 (MY2020)

6

9,0

305

415

20,0

12,5

2,15

3,15

11

Vario 1000

6

12,4

380

517

23,0

14,5

2,30

3,30

12

1) Puissance maximale brute des modèles de pointe avec « boost » (si présent) 2) à 40 km/h 3) avec équipement complet, estimation de l’auteur

Tableau 2 : Le classement des gammes actuelles de John Deere John Deere

Cyl.

Gamme/modèle

(#)

Cylindrée Puissance maximale 1) (l)

(kW)

Poids max.

Poids à vide3)

Pneus ar. ø

Empattement

(ch)

autorisé (t)

(t)

(m)

(m)

2)

Catégorisation

5E

3

2,9

55

75

5,1

3,25

1,5

2,05

1

5M

3/4

2,9/4,5

88

120

7,5

4,5

1,5

2,30

3

5R

4

4,5

99

135

8,6

5,25

1,70

2,25

4

6M : 6090–6120

4

4,5

107

145

9,5/10,45 )

6,0

1,75

2,40

5

6R : 6110–6130

4

4,5

114

155

9,95 )

6,5

1,88

2,58

6

4

5

6R : 6135

4

4,5

122

166

10,45

6,75

1,85

2,77

6

6R : 6145/6155

6

6,8

149

203

11,75 5)

8,0

1,95

2,77

7b

6R : 6175–6215

6

6,8

190

258

13,45 5)

8,5

2,05

2,80

8

6R : 6230/6250

6

6,8

221

300

15,0

9,5

2,05

2,90

9

7R : 7250/7270

6

6,8

224

305

16,0/18,0 4)

11,25

2,15

2,93

10

7R : 7290–7350

6

9,0

285

388

16,0/18,0 4)

11,5

2,15

2,93

10

8R

6

9,0

337

458

18,0

13,75

2,15

3,05

11

1) Puissance maximale brute des modèles de pointe avec « boost » (si présent) 2) à 40 km/h 3) avec équipement complet, estimation de l’auteur 4) Valeurs plus élevées optionnelles 5) Modèles d’entrée de gamme avec des valeurs à chaque fois un peu inférieures

11

2020

Technique Agricole

31


TRACTEURS

poids total autorisé de l’ensemble de la série « 7R » à 18 tonnes (en option), ce qui place ces tracteurs au niveau des « 8R ». Le poids à vide, la puissance maximale et l’empattement permettent toutefois de séparer clairement ces deux gammes (catégories 10 et 11).

modèle « 6120 » et son petit moteur de 3,6 litres de cylindrée le placent un peu en dehors du cadre. Avec un poids total autorisé de 11,5 tonnes et un poids à vide de 11,5 tonnes, la « Série 6.4 » se place clairement dans la catégorie supérieure des 4-cylindres. Certaines restrictions restent de mise, notamment en raison de la petite cylindrée des moteurs et de l’empattement court de ces tracteurs.

Deutz-Fahr Les modèles Deutz-Fahr couvrent les catégo­ ries 1 à 8. Avec la «Série   9  » aussi, des modèles de la catégorie 11 sont proposés (tableau 3). L’écart important entre les catégories 8 et 11 se réduit avec la « Série 8 ». La « Série 5 » se place dans la catégorie 3, même si le poids total autorisé, le poids à vide et la puissance maximale la situeraient plutôt dans la zone de tran­ sition de la catégorie 4. La situation est moins claire pour la « Série 6C », dont plusieurs valeurs correspondent à la catégorie 5. Le poids total autorisé de 8 tonnes du

Claas Les gammes « Elios » et « Atos » de Claas se placent sans hésitation dans les catégories 1 à 3. La classification des gammes « Arion » est moins claire (tableau 4). Le poids total autorisé des « Arion 400 » de 8,5 tonnes les place aux premiers abords dans la catégorie 4. Les autres critères indiquent toutefois la catégorie supérieure. Claas pourrait facilement ici aussi ajouter une demi-tonne à leur poids total autorisé pour les installer dans la

catégorie 5. Concernant les gammes « Arion 500 » et « Arion 600 », dont les constructions sont lourdes, le rapport entre les poids totaux autorisés et à vide n’est pas le plus favo­ rable. Les modèles «  Axion 810  » à « Axion 870 » passent en catégorie 9 grâce à leur poids total autorisé qui passe à 15 tonnes. Ils restent des poids lourds dans cette catégorie. L’« Axion 800 » se maintient dans la catégorie 8. Sa conception étant la même que celle de ses grands frères, on peut dire que le programme de Claas ne comporte pas de modèles typiques de la caté­gorie 8.

New Holland New Holland propose des tracteurs dans les catégories 1 à 11, avec des lacunes dans les catégories 3, 7a et 9 (tableau 5). Les modèles « T6 » conçus sur « l’ancien » châssis 6 cylindres avec un empattement de 2,68 mètres étaient destinés à la catégorie

Tableau 3 : Le classement des séries actuelles de Deutz-Fahr Deutz-Fahr

Cyl. Cylindrée Puissance maximale 1)

Poids max.

Poids à vide 3)

Gamme/modèle

(#)

(l)

(kW)

Pneus ar. ø

Empattement

(ch)

autorisé (t)

(t)

(m)

(m)

Catégorisation

Série 5D

3/4

2,9/3,8

75

102

5,2

3,5

1,45

2,10/2,23

1

Série 5G : 5080–5110

3/4

Série 5G : 5110P–5120

4

2,9/3,8

78

106

5,8/6,2

4,25

1,55

2,30/2,40

2

3,8

85

116

7,0/7,5

4,5

1,65

2,40

3

Série 5

4

3,6

93

126

7,5

4,75

1,65

2,37

3-4

Série 6C

4

3,6

105

143

8,0/9,0

6,0

1,75

2,54/2,55

(5)

Série 6.4

4

4,0

126

171

11,5

7,75

1,85

2,54

7a

Série 6 : 6155–6185

6

6,1

138

188

11,5/12,5

8,0

1,85

2,77

7b

Série 6 : 6205/6215

6

6,1

166

226

13,5

8,5

1,95

2,85

8

Série 7

6

6,1

181

246

14,5

9,0

1,95

2,87

8

Série 8

6

6,1

211

287

16,0

10,25

2,05

2,92

9

Série 9

6

7,8

247

336

18,0

12,5

2,15

3,14

11

2)

1) Puissance maximale brute des modèles de pointe avec « boost » (si présent) 2) à 40 km/h 3) avec équipement complet, estimation de l’auteur

Tableau 4 : Le classement des gammes actuelles de Claas Claas

Cyl.

Cylindrée

Puissance maximale 1)

Poids max.

Poids à vide3)

Gamme/modèle

(#)

(l)

(kW)

Pneus ar. ø

Empattement

(ch)

autorisé 2) (t)

(t)

(m)

(m)

Catégorisation

Elios 200

4

3,4

76

103

5,1

3,5

1,45

2,16

1

Atos 200

3

2,9

71

97

5,8/6,2

4,0

1,55

2,30

2

Atos 300

4

3,8

Arion 400

4

4,5

83

113

7,0/7,5

4,5

1,65

2,40

3

104

141

8,5

5,5/5,75

1,70/1,75

2,49/2,53

(5)

Arion 500

4

4,5

121

165

10,25/11,0

7,5

1,85

2,56

6

Arion 600

6

6,8

151

205

11,0/12,5

8,5

1,95

2,82

7b

Axion 800 : 800

6

6,7

173

235

13,0

9,25

1,95

2,98

8

Axion 800 : 810-870

6

6,7

217

295

15,0

10,5

2,05

2,98

9

Axion 900

6

8,7

327

445

18,0

13,25

2,15

3,15

11

1) Puissance maximale brute des modèles de pointe avec « boost » (si présent) 2) à 40 km/h 3) avec équipement complet, estimation de l’auteur

32

Technique Agricole 11 2020


TRACTEURS

supérieure des 4-cylindres. CNH n’utilise pas le potentiel de son poids total autorisé de 10,5 tonnes. Avec son moteur 6-cylindres, le « T6.180 » appartient à la catégo-

rie 7b, bien qu’il présente les mêmes caractéristiques que les modèles « T6 » à 4 cylindres. Ceci en fait un représentant très compact et très léger de cette catégorie. Les gammes plus puissantes correspondent très bien aux exigences de leurs catégories respectives. Seuls les tracteurs « T8 » affichant un empattement très long de 3,55 mètres paraissent « exotiques ».

Admis dans le club des 8 : le McCormick « X 7.624 ».

Massey Ferguson L’offre de tracteurs de Massey Ferguson couvre également les catégories 1 à 11. Elle présente toutefois des lacunes dans la catégorie moyenne des 4-cylindres et dans la zone de transition entre la catégorie moyenne des 6-cylindres et celle des gros tracteurs (tableau 6). L’arrivée récente de la gamme « 8S » a comblé cette lacune. La gamme « 6700S » appartient manifestement à la catégorie 7a, avec un poids total autorisé de 12,5 tonnes, un poids à vide de près de 7,5 tonnes, un empattement 2,67 mètres et un moteur de 4,9 litres délivrant 147 kW (200 ch). L’écart avec la gamme « 5700S », déjà présent, s’est encore creusé. Avec une augmentation du poids total autorisé de 500 kilos, cette gamme pourrait figurer dans la catégorie 5. Les modèles de la gamme « 7700S » sont des représentants typiques des catégories 7b et 8.

Tableau 5 : Le classement des gammes actuelles de New Holland (analogues à Case IH et Steyr, voir p. 28/29) New Holland

Cyl.

Cylindrée

Puissance maximale 1)

Poids max.

Gamme/modèle

(#)

(l)

(kW)

(ch)

autorisé (t)

(t)

(m)

(m)

Catégorisation

T4S/T4

3/4

2,9/3,4

55

75

4,8

3,25

1,45

2,13

1

T5

4

3,4

84

114

6,2/6,5

4,0

1,55

2,29

2

T5 EC

4

3,4

86

117

8,0

5,0

1,65

2,38

4

T5 AC

4

4,5

103

140

8,8

5,75

1,75

2,49

5

2)

Poids à vide 3)

Pneus ar. ø

Empattement

T6 4-cylindres

4

4,5

129

175

10,5

7,0

1,85

2,68

6

T6 6-cylindres

6

6,7

129

175

10,5

7,25

1,85

2,68

7b

T7 SWB

6

6,7

165

244

11,5

7,75

1,95

2,79

7b

T7 LWB

6

6,7

198

269

14,0

9,0

1,95

2,88

8

T7 HD

6

6,7

230

313

16,8

11,5

2,15

3,00

10

T8

6

8,7

320

435

18,0

13,5

2,15

3,55

11

1) Puissance maximale brute des modèles de pointe avec « boost » (si présent) 2) à 40 km/h 3) avec équipement complet, estimation de l’auteur 4) Données valables pour modèles avec essieux avant suspendus

Tableau 6 : Le classement des gammes actuelles de Massey Ferguson Massey Ferguson

Cyl.

Gamme/modèle

(#)

(l)

(kW)

3700 AL

4

3,4

4700 M

3

5700 M : 5709–5711

4

5700 M : 5712–5713

4

5700 S

4

6700 S

4

7700 S : 7715–7716

6 6

7700 S : 7715–7719

Cylindrée Puissance maximale 1)

Poids max.

Poids à vide 3)

Pneus ar. ø

Empattement

(ch)

autorisé (t)

(t)

(m)

(m)

Catégorisation

70

95

5,1

3,5

1,45

2,16

1

3,3

74

100

6,2

4,0

1,55

2,25

2

4,4

85

115

8,5

4,75

1,70

2,43

4

4,4

99

135

8,5

5,25

1,75

2,50

4-5

4,4

96

130

8,5

5,5

1,75

2,55

(5)

4,9

147

200

12,5

7,5

1,85

2,67

7a

6,6

136

185

12,5

7,75

1,95

2,88

7b

6,6

162

220

14,0

8,0

1,95

2,88

8

2)

7700 S : 7720–7726 )

6

6,6/7,4

206

280

14,0

8,75

2,05

3,00

8

8S

6

7,4

210

285

16,0

9,75

2,05

3,05

9

8700 S

6

8,4

298

405

18,0

11,5

2,15

3,10

11

4

1) Puissance maximale brute des modèles de pointe avec « boost » (si présent) 2) à 40 km/h 3) avec équipement complet, estimation de l’auteur 4) Modèles remplacés par la gamme « 8S »

11

2020

Technique Agricole

33


TRACTEURS

Tableau 7 : Le classement des séries actuelles de Valtra Valtra

Cyl.

Cylindrée

Puissance maximale 1)

Poids max.

Poids à vide 3)

Pneus ar. ø

Empattement

Série/modèle

(#)

(l)

(kW)

(ch)

autorisé (t)

(t)

(m)

(m)

Catégorisation

Série A : A74–A94

3

3,3

70

95

6,2

4,0

1,55

2,25

2

Série A : A104–A114

4

4,4

81

110

8,5

4,75

1,65

2,43

4

Série A : A124–A134

4

4,4

96

130

8,5

5,25

1,75

2,50

4

Série G

4

4,4

107

145

9,5

5,75

1,75

2,55

5

Série N : N104

4

4,4

85

115

8,0

5,5

1,75

2,67

(5)

Série N : N114–N124

4

4,4

99

135

10,0

6,5

1,85

2,67

6

Série N : N134–N174

4

4,9

148

201

11,0

7,0

1,85

2,67

6

Série T : T144/T154

6

6,6

132

180

13,5

7,75

1,95

3,00

8

Série T : T174/T254

6

7,4

199

271

13,5

8,25

2,05

3,00

8

Série S

6

8,4

298

405

18,0

11,5

2,15

3,10

11

2)

1) Puissance maximale brute des modèles de pointe avec « boost » (si présent) 2) à 40 km/h 3) avec équipement complet, estimation de l’auteur

Tableau 8 : Le classement des gammes actuelles de Kubota Kubota

Cyl.

Cylindrée

Puissance maximale 1)

Poids max.

Poids à vide 3)

Gamme/modèle

(#)

(l)

(kW)

Pneus ar. ø

Empattement

(ch)

autorisé 2) (t)

(t)

(m)

(m)

Catégorisation

M4002

4

3,3

54

74

5,5

3,25

1,50

2,14

1

M5001

4

3,8

83

113

6,65

3,75

1,55

2,25

2

MGX-IV : 95/105

4

3,8

MGX-IV : 115–135

4

6,1

82

111

8,2

4,5

1,65

2,44

4

105

143

9,2

5,0

1,75

2,68

(5)

M6002

4

6,1

118

161

10,0

6,5

1,75

2,69

6

M7003

4

6,1

129

175

11,5

7,25

1,85

2,72

7a

1) Puissance maximale brute des modèles de pointe avec « boost » (si présent) 2) à 40 km/h 3) avec équipement complet, estimation de l’auteur

Tableau 9 : Le classement des gammes actuelles de McCormick McCormick

Cyl. Cylindrée

Puissance maximale 1)

Poids max.

Poids à vide 3)

Pneus ar. ø

Empattement

Gamme/modèle

(#)

(l)

(kW)

(ch)

autorisé (t)

(t)

(m)

(m)

Catégorisation

X 4 : 4.30–4.50

4

2,9

65

88

5,3

3,25

1,45

2,10

1

X 4 : 4.55–4.70

4

3,6

79

107

6,0

3,75

1,55

2,23

2

X5

4

3,6

83

113

6,5

4,25

1,55

2,36

(3)

X6

4

3,6

X 6.4 VT

4

4,5

93

126

8,5

5,0

1,65

2,42

4

103

140

8,5

5,75

1,70

2,54

(5)

X 7.4

4

4,5

129

176

11,5

7,0

1,85

2,60

7a

X 7.660-X 7.670

6

6,7

X 7.6 (MY 2020)

6

6,7

133

181

13,0

7,75

1,95

2,82

7b

176

240

13,0

8,5

1,95

2,82

8

X8

6

6,7

228

310

16,0

11,5

2,15

3,00

10

2)

1) Puissance maximale brute des modèles de pointe avec « boost » (si présent) 2) à 40 km/h 3) avec équipement complet, estimation de l’auteur

Valtra Valtra, marque sœur du même groupe, présente des analogies avec Massey Ferguson (tableau 7). Il est connu que les tracteurs «  Série A  » sont issus des gammes « M » et que la « Série S » reprend les principes de la gamme MF « 8700S ». La « Série N » entre à part entière dans la catégorie 6. Les modèles les plus puissants se situeraient plutôt en catégorie 7a si l’on considère leur moteur. 34

Technique Agricole 11 2020

Le modèle d’entrée de « Série N104 » avec son faible poids total autorisé et son empattement long sort complètement des critères de tri. Il est évident que la nouvelle « Série G » que l’on peut classer dans la catégorie 5 remplacera les petits modèles « N ». Les modèles de la « Série T » correspondent bien à la catégorie 8. Les deux plus petits modèles, avec un poids à vide inférieur à 8 tonnes, en sont les plus légers représentants.

Kubota En Europe, Kubota ne propose actuellement que des tracteurs à 4 cylindres (tableau 8). Les modèles « M7003 » avec leurs gros moteurs de 6,1 litres de cy­ lindrée et le poids total autorisé de 11,5 tonnes sont des exemples typiques de la catégorie 7a. La nouvelle gamme « 6002M » entre dans la catégorie 6. Les plus gros modèles de la gamme « MGXIV » sont plus « exotiques » : gros moteurs,


TRACTEURS

Tableau 10 : Le classement des gammes actuelles de Lindner Lindner

Cyl.

Cylindrée Puissance maximale 1)

Poids max.

Poids à vide 3)

Pneus ar. ø

Empattement

Gamme/modèle

(#)

(l)

(kW)

(ch)

autorisé (t)

(t)

(m)

(m)

Catégorisation

Geotrac 64ep

4

3,4

56

76

5,3

3,25

1,45

2,08

1

Geotrac 74/84ep

4

3,4

75

102

5,3

3,5

1,55

2,24

1

Lintrac 90

4

3,4

75

102

6,4

4,0

1,55

2,26

2

Geotrac 84/94/104ep

4

3,4

83

113

7,2

4,5

1,65

2,28

3

2)

Lintrac 110

4

3,4

83

113

8,0

4,5

1,70

2,33

4

Lintrac 130

4

3,6

100

136

8,5

4,75

1,70

2,42

4

Geotrac 114/134ep

4

4,4

106

144

9,0

5,5

1,70

2,50

5

1) Puissance maximale brute des modèles de pointe avec « boost » (si présent) 2) à 40 km/h 3) avec équipement complet, estimation de l’auteur

Tableau 11 : Le classement des (anciennes) gammes de Fendt (vers 1995)

1)

Fendt

Cyl. Cylindrée Puissance maximale 1)

Poids max.

Poids à vide 3)

Gamme/modèle

(#)

(l)

(kW)

Pneus ar. ø

Empattement

(ch)

autorisé 2) (t)

(t)

(m)

(m)

Catégorisation

Farmer 200

3/4

2,8/4,1

55

75

4,5/5,0

2,8–3,0

1,45

2,05/2,18

1

Farmer 300 : 307

3

3,1

55

75

6,5

3,9

1,55

2,15

2

Farmer 300 : 308/309

4

4,2

Farmer 300 : 310

4

4,2

70

95

7,5/8,0 3)

4,3/4,4

1,65

2,28

3–4

77

105

7,5/8,5 3)

4,9

1,75

2,33

3–4

Favorit 500 : 509/510

4

4,2

77

105

9,0

5,0

1,75

2,33

4–5

Farmer 300 : 311/312

6

6,2

92

125

7,5/9,0 3)

5,2/5,4

1,75

2,59

4–5

Favorit 500 : 511-515

6

6,2

Favorit 800

6

6,9

110

150

9,0/9,5

5,3–5,5

1,85

2,60

5–6

169

230

14,0

7,5–8,0

1,95

2,84

8

Favorit 900

6

6,9

191

260

14,0

7,8

1,95

2,84

8

Puissance maximale des modèles de pointe selon ECE R24 2) Données des prospectus

empatte­ments longs et un poids à vide bas. La « vue d’ensemble » de ces tracteurs les place dans la catégorie 5.

McCormick L’offre actuelle de McCormick est un peu particulière : une gamme compacte assez dense et deux classes intermédiaires plutôt clairsemée. Avec la gamme «  X8  », le constructeur italien est à nouveau présent dans la catégorie des gros tracteurs compacts (tableau 9). La mise à jour des « X 7.4 » et des plus petits modèles « X 7.6 » à la norme d’échappement 5 devrait toutefois combler certains vides.

3)

Valeurs plus basses pour les équipements de base, valeurs plus élevées « sur demande »

sente l’avantage de pouvoir être utilisée pour les tracteurs plus anciens. Les tableaux 11 et 12 présentent les gammes de tracteurs Fendt et John Deere de 1995. Les modèles de pointe comme le « Favorit 926 » et le « 8400 » se classent par exemple en catégorie 8 aux côtés des Fendt «  724 Vario  » et John Deere

« 6215R », les modèles actuels les plus vendus des deux marques. Il est intéressant de constater qu’à l’époque, la zone de transition entre les 4- et les 6-cylindres se trouvait entre les catégories 4 et 5. Par rapport à aujourd’hui, les empattements et la taille maximale de pneus arrière étaient un peu plus grands dans les ca­ tégories 5 et 6, parce qu’il

Lindner Avec les « Geotrac » et « Lintrac », Lindner évolue dans les gammes de puissances inférieures et sur des marchés de niche. Bien que ces tracteurs soient prévus pour des utilisations particulières (surtout en terrains difficiles), ils se laissent clairement ranger dans les catégories 1 à 5.

Compatibilité rétrospective La proposition de catégorisation pré­ sentée est pensée pour les gammes et modè­ les de tracteurs actuels. Elle pré-

Autres nouveaux venus dans le club des 9 : les Massey Ferguson « 8S ».

11

2020

Technique Agricole

35


TRACTEURS

s’agissait à l’époque de tracteurs 6-cylindres. On constate en revanche que les poids à vide étaient moins importants. Ceci est dû en premier lieu au fait que les valeurs indiquées dans les tableaux ont été reprises des prospectus. Cependant, on doit admettre que les tracteurs étaient sensiblement moins lourds. L’explication réside dans la motorisation plus

simple (pas de système de traitement des gaz d’échappement) et des équipements de base moins « riches » (suspensions, climatisation etc.).

Conclusion Cet article présente une grille de catégorisation des tracteurs standard illustrée par des exemples concrets. Une grande

partie de l’offre des principales marques se laisse relativement facilement classer dans les différentes catégories. Il existera toujours des exemples qui se placent dans les zones de transition ou dont les caractéristiques ne répondent pas parfaitement aux différentes catégories. Cette catégorisation n’est qu’une proposition ouverte à la discussion.

Tableau 12 : Le classement des (anciennes) gammes de John Deere (vers 1995) John Deere

Cyl.

Cylindrée Puissance maximale 1)

Poids max.

Poids à vide 3)

Gamme/modèle

(#)

(l)

(kW)

Pneus ar. ø.

Empattement

(ch)

autorisé (t)

(t)

(m)

(m)

Catégorisation

5000 (Carraro)

3

2,9

51

70

4,5-5,0 3)

2,8

1,50

2,10

1

3000 (Renault)

3/4

2,9/3,9/4,5

63

85

6,0-6,5 3)

3,0-3,5

1,55

2,43

2

6000 : 6100–6400

4

3,9/4,5

76

104

6,8/7,5

3,9-4,1

1,70/1,75

2,40

3-4

6000 : 6506/6600

6

5,9/6,8

83

113

7,5/8,2

4,7

1,75

2,65

4-5

6000 : 6800/6900

6

6,8

98

133

8,6/9,0

5,0/5,4

1,85

2,65

5-6

7000

6

6,8/7,6

125

170

11,5

6,5-6,6

1,85

2,80

7

8000

6

7,6/8,1

208

283

14,0

8,3-8,5

1,95

2,95

8

2)

1) Puissance maximale des modèles de pointe selon ECE R24 2) Données des prospectus 3) Pas d’informations dans les prospectus, estimation de l’auteur

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36

Technique Agricole 11 2020

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TRACTEURS

Quel sera l’avenir de l’essence et du diesel ? Le RigiTrac « SKE 50 » à l’électricité est en route.

Photo : Knüsel

Vraies alternatives ou naïveté ? Depuis des décennies, les moteurs à combustion constituent des fournisseurs fiables d’énergie d’entraînement, pour les machines agricoles également. Les effets indésirables, du diesel en particulier, appellent à chercher d’autres systèmes d’entraînement. L’optimisme, c’est bien, mais gare aux faux espoirs ! Ruedi Hunger

Dès les débuts de la mécanisation de l’agriculture, l’on cherchait le système d’entraînement idoine. Le moteur à combustion s’est ensuite imposé pour des décennies. Cependant, ce type de moteur a pour caractéristique que l’énergie cinétique passe inéluctablement par la production de chaleur, dont une grande partie est inutilisée et s’échappe dans la nature.

Le diesel : bouc émissaire Le moteur diesel est actuellement la technologie prédominante des véhicules et des machines agricoles mobiles. Il se distingue par la formation d’un mélange interne au-

to-explosif. Le moteur diesel, le plus efficace des moteurs à combustion actuels, se caractérise par ses performances élevées. Afin de réduire la pollution engendrée par la combustion, les constructeurs ont « pris des mesures internes et externes ». A l’intérieur du moteur, ils ont optimisé la chambre de combustion, adapté de manière ciblée le processus d’injection et la recirculation des gaz d’échappement (EGR). Les systèmes de post-traitement des gaz d’échappement font partie des développements apportés à l’extérieur des moteurs. Ils consistent en des catalyseurs d’oxydation diesel (DOC), des filtres à particules diesel (FAP) et de la « selective catalytic reduc-

tion » ou catalyseur SCR. Le tableau 1 récapitule les éléments apportés à l’intérieur et à l’extérieur des moteurs.

Evaluation des objectifs atteints En dépit de toutes les critiques, la réduction des émissions réalisée au cours des vingt dernières années doit être reconnue. Par exemple, un tracteur (70 kW) de l’an 2000 émet le même volume de particules (1,25 g/kWh) que 92 tracteurs de puissance équivalente construits en 2020 (Landis, Agroscope). Toutefois, la part de suies de diesel émises par l’agriculture continue d’augmenter proportionnellement, car les autres catégories de véhi11

2020

Technique Agricole

37


TRACTEURS

cules réduisent leurs émissions de leur côté, parfois même plus rapidement. En effet, la consommation de carburant des voitures a continuellement baissé au cours des dernières années, ce qui n’est malheureusement pas le cas des tracteurs.

Moteurs Otto La majorité des petites machines sont équipées de moteurs à essence (Otto), caractérisés par la constitution externe d’un mélange suivi d’une inflammation. Ces

Au contraire des combustibles fossiles, les biocarburants doivent prouver leur production durable et la réduction effective des émissions de gaz à effet de serre.

Les carburants à l’huile de colza sont aussi fiables que le diesel, mais bien plus efficaces pour la préservation du climat, du sol et des eaux. Photo : TFZ

servent de prototypes pour l’utilisation de méthane ou d’autres carburants. On le fait lorsque le diesel ne convient que partiellement, voire pas du tout.

Recherche d’alternatives moteurs émettent des gaz d’échappement moins chargés en polluants, telle la suie, que les moteurs diesel. Dès lors, le post-traitement des gaz d’échappement avec un catalyseur à trois voies y est plus simple. Les moteurs Otto sont installés maintenant dans les engins mobiles et

Tout d’abord quels sont les motifs de la recherche de motorisations alternatives et pourquoi en avons-nous besoin ? Une réponse simple et rapide : les débats actuels sur le climat. Pour préciser une peu cette déclaration générale, il convient de se référer aux émissions de CO2. La réduction

Tableau 1 : Perfectionnement à l’intérieur et à l’extérieur du moteur

38

DOC Catalyseur d’oxydation diesel

Sa tâche principale est l’oxydation du monoxyde de carbone et des hydrocarbures en dioxyde de carbone et en eau. En outre, les composants des particules volatiles s’oxydent dans le DOC et le rapport entre le dioxyde et le monoxyde d’azote augmente.

FAP Filtre à particules diesel

Sa tâche principale consiste à séparer les particules du flux de gaz d’échappement. Plus la quantité de particules de suie et de cendres est importante, plus la résistance au flux dans le filtre augmente. Une régénération active s’avère donc nécessaire à intervalles réguliers.

SCR Réduction catalytique sélective

Dans le système de post-traitement des gaz d’échappement (SCR), les oxydes d’azote sont réduits au moyen d’ammoniac (NH3) en azote inoffensif et en eau. L’ammoniac provient de la solution urée-eau (AdBlue®) introduite dans le flux de gaz d’échappement. Le taux de particules reste élevé.

EGR Recirculation des gaz d’échappement (mesure interne)

L’effet de réduction des NOx provient principalement du processus de combustion plus lent et des températures maximales plus basses qui en résultent. Les gaz d’échappement recyclés ont une teneur en oxygène plus faible et ne participent plus activement au processus de combustion.

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de ces émissions dans le secteur des transports (véhicules agricoles compris) nécessite cependant plusieurs années pour les constructeurs. Les nouvelles technologies, et donc les nouveaux modèles, ont besoin de temps de développement et doivent satisfaire à tous égards aux besoins exigeants de la pratique quotidienne. Le gaz, l’hydrogène, les hybrides électriques (plug-in-hybrid 1) et les moteurs électriques constituent de possibles solutions identifiées. Lorsque l’on parle d’entraînements alternatifs, les importants efforts de mise en place des infrastructures nécessaires sous forme de bornes de recharge et autres réservoirs de carburants de remplacement sont souvent oubliés. Pour ces derniers, en particulier, une infrastructure d’approvisionnement complète dans les zones rurales devrait être mise en place. A l’heure actuelle, on imagine par exemple mal la création d’une « station-service » pour l’hydrogène à la ferme. Des investissements privés plus conséquents qu’un simple réservoir de diesel seront un jour probablement inévitables.

Porteurs d’espoir : les moteurs à gaz Les experts soulignent sans cesse que l’agriculture est prédestinée à la production et l’utilisation de gaz. Aujourd’hui, on utilise principalement le gaz naturel comprimé qui s’obtient à partir de méthane provenant de sources renouvelables. Il s’agit de gaz de synthèse produit par électrolyse. Lorsque ce gaz naturel comprimé est refroidi à une température


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Tableau 2 : Différents types de gaz pour la combustion dans les moteurs LPG : (acronyme du terme Mélange de butane et de propane et donc un anglais liquefied petroleum sous-produit de la production de pétrole et de gas), en français GPL, gaz de gaz naturel. pétrole liquéfié

Lors de sa combustion, il dégage environ 15% moins de CO2 que l’essence, mais n’est pourtant pas une alternative écologique à l’essence et au diesel.

LNG : (acronyme du terme anglais liquefied natural gas), ou GNL en français.

Le gaz naturel est liquéfié par refroidissement à La compression en gaz naturel liquéfié nécessite de grandes -162 °C. Après compression, son volume corquantités d’énergie et libère jusqu’à 15% de dioxyde de carbone. respond à 1/600 du volume original.

Bio-LNG : bio-méthane liquéfié

Avec le gaz liquéfié issu de la production biologique, les économies de CO2 atteignent 90% par rapport au gaz naturel fossile. Le bio-méthane est donc incontournable.

Le bio-méthane liquéfié est produit à l’échelle régionale dans des installations de biogaz. Les transports sont courts et, chimiquement, le bio-méthane liquéfié est identique au bio-méthane fossile.

Hydrogène H2 : carburant des moteurs à hydrogène

Souvent appelé le carburant de l’avenir. Condition préalable : utilisation d’énergie renouvelable lors de sa production. Aucun polluant n’est généré lors de la combustion, car il ne reste que de la vapeur d’eau.

L’H2 est également utilisé pour la production d’électricité avec une pile à combustible. Dans tous les cas, la production de H2 doit passer par de l’électricité durable, faute de quoi le bilan global n’est pas vraiment respectueux de l’environnement.

inférieure, à -162 degrés, il se liquéfie et est appelé gaz naturel liquéfié Le processus de liquéfaction nécessite environ 15% de la teneur énergétique du méthane. En principe, la densité du gaz naturel comprimé et liquéfié est beaucoup plus faible que celle du diesel. Le pouvoir calorifique (MJ/kg) est légèrement plus élevé. A l’inverse, le pouvoir calorifique par litre se réduit d’environ 5,5 fois pour le gaz naturel comprimé et de moitié pour le gaz naturel liquéfié par rapport au diesel. Les projets de moteurs à gaz de tracteurs concrétisés jusqu’à aujourd’hui ont prouvé leur faisabilité, mais pas davantage. New Holland en a d’ailleurs fait la démonstration avec son «  T6-Methane Power ». Le tableau 2 donne un aperçu des différents types de gaz.

Actuelle : la mobilité à l’hydrogène L’hydrogène est 14 fois plus léger que l’air et s’évapore rapidement. Après liquéfaction à basse température (-250 degrés), l’hydrogène se stocke dans des réservoirs isolés thermiquement. Une condition préalable à l’utilisation judicieuse de l’hydrogène en tant qu’énergie d’entraînement est l’utilisation d’électricité issue de sources renouvelables. • Techniquement, l’hydrogène peut être utilisé comme carburant pour les véhicules équipés de moteurs à combustion. Cependant, le rendement d’un moteur à combustion alimenté à l’hydrogène reste inférieur à celui d’une pile à combustible. Comme l’hydrogène ne contient pas de carbone, un

moteur à combustion interne ne produit que de l’oxyde d’azote et quelques traces d’autres gaz polluants provenant des huiles utilisées pour la lubrification du moteur et contenant du carbone. • L’utilisation de l’hydrogène dans des piles à combustible constitue une forme particulière d’entraînement électrique. La différence essentielle est que l’électricité n’alimente pas une batterie pour être ensuite transférée progressivement de la batterie au moteur, mais que la pile à combustible génère l’électricité lors du déplacement du véhicule. Contrairement au moteur à combustion, aucune énergie n’est perdue par dégagement de chaleur dans ce processus. La fourniture d’énergie électrique au moyen d’hydrogène et de piles à combustible n’est pas encore à l’ordre du jour dans l’agriculture. Pour les travaux sur le terrain, une durée de travail ininterrompue d’au moins dix heures doit être garantie en général. A l’heure actuelle, le réseau de stations-service n’est pas approprié pour l’agriculture. Une station de

remplissage d’hydrogène nécessite un investissement avoisinant un million de francs. La Suisse n’en comptait que trois au début du mois d’octobre 2020. Mais le développement se poursuit rapidement et, d’ici la fin de l’année, sept stations-service devraient être ouvertes sur

Un véhicule à pile à combustible (FCEV) est obligatoirement un véhicule électrique car il est toujours entraîné par un moteur électrique.

l’axe allant du lac de Constance au lac Léman (y compris la station-service de recherche de l’Empa qui ravitaille une cinquantaine de clients). Ce qui est donc faisable pour les camions (et les voitures) sur l’axe est-ouest n’est cependant pas envisageable pour l’agriculture pendant un certain temps encore en raison de l’absence d’un approvisionnement décentralisé avec des «  stations-service » à la ferme. Même si New Holland a déjà présenté un premier tracteur à hydrogène lors d’Agritechnica 2011, celui-ci est maintenant devenu un « Methane Power Tractor » qui sera produit en série dès Les concepts à gaz naturel 2020-2021. Sur le plan comprimé ne se limitent pas au tracteur. Photo : ldd de l’exploitation pure, 11

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la propulsion à hydrogène est la plus propre qui soit. Cependant, cela doit être relativisé dans le bilan écologique en considérant la production d’hydrogène et la construction de piles à combustible. La propulsion à l’hydrogène n’atteint un bilan écologique réellement équilibré que si le processus de production devient plus efficace sur le plan énergétique et que l’électricité utilisée provient exclusivement de sources renouvelables.

Le futur : l’eau Jules Verne disait déjà en 1870 : « L’eau est le charbon de l’avenir. L’eau décomposée par l’électricité constitue l’énergie de demain. La séparation des composants de l’eau, l’hydrogène et l’oxygène, assurera l’approvisionnement énergétique de la Terre dans un avenir proche » (citation H2energy/Coop). Cent cinquante ans plus tard, l’on constate que l’exploitation de cette source énergétique ne s’est pas dé-

veloppée aussi vite que Jules Verne ne l’avait imaginé. Pourtant, de nombreux signes montrent que cet objectif subsiste après maintes circonvolutions. Une pile à combustible transforme un élément porteur d’énergie chimique, servant de « combustible », en énergie électrique. Contrairement à une batterie, cet élément n’est pas disponible en fixe, mais apporté de l’extérieur en cours de fonctionnement. Dans la recherche de

Tableau 3 : Concepts d’entraînement alternatifs et niveau de développement « Methan Power Traktor », moteur à gaz (prêt pour la pratique) New Holland « Methan Power » Le New Holland « T6 Methan Power » délivre la même puissance que son homologue diesel, soit 132 kW/180 ch et un couple de 740 Nm. Le premier tracteur de ce type au monde prêt pour la production en série. Début de la production prévu en 2020 ou 2021.

Le tracteur au méthane NH « T6 » permet à la ferme du futur qui possède sa propre installation de biogaz d’avoir une chaîne de production presque neutre en CO2. Grâce à son moteur à gaz, ce tracteur produit 99% moins de particules, 10% moins d’émissions de CO2 et 80% d’émissions totales en moins qu’un moteur diesel comparable.

Tracteur électrique à batteries (prototype à l’essai) Tracteur électrique Fendt « e100 Vario » Selon Fendt, malgré sa première présentation en 2017, le tracteur électrique se trouve toujours « en phase de projet stratégique traitant de l’électrification des machines agricoles ». Nombreux essais pratiques en cours dans l’agriculture, le secteur communal et l’entretien hivernal.

Tracteur électrique délivrant une puissance d’entraînement de 50 kW. La source d’énergie est une batterie Li-ion de 650 V d’une capacité de 100 kWh. En conditions réelles de fonctionnement, l’alimentation électrique assure jusqu’à cinq heures d’autonomie. La batterie peut fournir une brève puissance d’appoint atteignant 150 kW pour l’entraînement des appareils. Si une énergie renouvelable est disponible, l’exploitation peut être neutre en CO2.

Prototype autonome à batteries (pas prêt pour la pratique) Concept futuriste e-tracteurs John Deere Depuis 20 ans, l’industrie des tracteurs traite de l’électrification des machines agricoles. Lorsqu’on lui demande quand les agriculteurs pourront commencer à utiliser les premiers tracteurs électriques de série, Peter Bickel, du Centre de recherche JD, répond : « Cela prendra encore un certain temps ». Selon JD, le prototype n’est en aucun cas mûr pour une production en série.

Actuellement, les fabricants de batteries sont très sollicités, car les batteries actuelles n’assurent pas suffisamment d’autonomie. Par exemple, un tracteur de 185 kW (250 ch) a besoin d’une capacité de batterie de plus d’un MWh pour fonctionner dix heures à 50% de sa capacité. Même si de telles batteries étaient disponibles, elles seraient beaucoup trop chères pour les agriculteurs (P. Bickel, JD).

Tracteur hybride diesel-électrique (concept) « Concept Steyr » Etude de tracteur hybride sans entraînement mécanique ni composants hydrauliques dans la chaîne cinématique. L’hydraulique du tracteur et la prise de force fonctionnent à l’électricité. Connexions de 700 V et 48 V disponibles pour les appareils électriques. Présenté à Agritechnica 2019. Développement et production en série sont encore inconnus.

Entraînement électrique hybride modulaire, avec moteur diesel FPT, générateur et plusieurs moteurs électriques. La propulsion est assurée par quatre moteurs électriques individuels par roue, pouvant être alimentés par le générateur ou par une batterie de 60 kWh. Récupération et stockage de l’énergie en descente.

Prototype autonome électrique à batterie avec cellules photovoltaïques (stade inconnu) Etude conceptuelle du tracteur Kubota « X » L’entraînement électrique de ce concept de tracteur tire son énergie d’une combinaison de batteries Li-ion et de cellules photovoltaïques. Que ce tracteur à chenilles autonome soit un jour produit en série ou qu’il reste un simple concept est encore inconnu.

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Tracteur électrique autonome à énergie solaire. Ce tracteur entièrement autonome fonctionne sur la base de données environnementales et météorologiques. Il sélectionne automatiquement la meilleure option.


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concepts de conduite performants et à faibles émissions de CO2, les véhicules produisant l’électricité nécessaire à la propulsion au moyen de piles à combustible à hydrogène constituent un choix judicieux. D’ailleurs, le premier véhicule de ce type au monde a été présenté en 1959 déjà. Il s’agissait d’un tracteur du fabricant américain « Allis-Chalmers ». Cependant, ce prototype unique n’a servi qu’à des démonstrations. En 2011, soit une cinquantaine d’années plus tard, New Holland a présenté le concept de tracteur NH2TM, « le tracteur le plus propre du monde ». Equipé d’un réservoir d’hydrogène et d’une pile à combustible, ce tracteur produit de l’électricité pour la propulsion électrique. Comme le dit le dicton  : «  Une hirondelle ne fait pas le printemps  ». Ce concept est précieux, mais il faudra des années pour sa mise en œuvre à large échelle. C’est pourquoi ce prototype à hydrogène a été « muté » en un tracteur à méthane prêt à être utilisé aujourd’hui.

Rendement des piles à combustible Les piles à combustible alimentées à l’hydrogène atteignent un rendement d’environ 80%, alors que celui d’un véhicule équipé d’une telle pile diminue à environ 50%. En incluant la production d’hydrogène, le rendement baisse encore à un peu moins de 30%. Dans un véhicule électrique à batteries, si la production

d’électricité est incluse dans le bilan, le rendement n’est que légèrement supérieur à celui d’un véhicule équipé d’une pile à combustible à hydrogène. Un aspect positif est qu’un système d’entraînement à pile à combustible offre un rendement largement plus élevé qu’un moteur à combustion. L’autonomie d’un véhicule à pile à combustible est comparable à celle d’un véhicule diesel ou à essence classique.

Coûts élevés Actuellement, deux facteurs contrecarrent le succès global de la technologie des piles à combustible : les coûts de fabrication élevés des piles Stack 2) et le bilan environnemental encore peu satisfaisant de la production d’hydrogène comme combustible (en utilisant de l’électricité non durable). Le méthane ou le méthanol peuvent également s’utiliser, mais seul l’hydrogène ne provoque aucune émission de CO2. Il convient aussi de noter qu’une pile à combustible ne peut pas se dispenser de platine (sert de catalyseur). Une expansion rapide de la propulsion à l’hydrogène entraînerait donc une augmentation considérable de la demande de ce métal précieux.

E-tracteurs : ça tarde ! Les moteurs à combustion convertissent l’énergie des carburants, liée chimiquement, en énergie mécanique. En revanche, dans les entraînements élec-

Conditions de l’utilisation du gaz comme carburant

Production de gaz naturel

Energie renouvelable

En modes moteur et générateur Outre la meilleure efficacité des entraînements électriques, leur fonctionnement est possible dans les deux sens, comme moteur (consommateur d’énergie) et comme générateur (producteur d’énergie). En pratique, cela signifie que le véhicule est conduit en mode moteur et freiné en mode générateur. Ce mode de fonctionnement permet de récupérer une partie de l’énergie cinétique. Il faut alors disposer d’un dispositif de stockage approprié. Les entraînements électriques assurent un fonctionnement local sans émissions et peu bruyant. Aujourd’hui, des véhicules et des appareils électriques d’une puissance allant jusqu’à 100 kW sont déjà utilisés pour les travaux à la ferme. Les moteurs électriques se commandent facilement, ont un rendement élevé et nécessitent peu d’entretien. L’énergie solaire peut être utilisée sur les machines électriques.

Conclusion Bio-méthane

Gisements de gaz naturel

Bio-méthane synthétique

Plantes énergétiques

Gisements de pétrole

Extraction du méthane

Résidus agricoles (lisier, fumier)

Déchets bio ménagers et industriels Source : Land.Technik für Profis 2019

triques, l’énergie électrique se transforme directement en énergie mécanique. Selon sa technologie de production, l’électricité engendre des niveaux variables d’émissions de gaz à effet de serre. Son utilisation ne produit ensuite aucun gaz localement. Les machines électriques fonctionnent silencieusement et génèrent bien moins de chaleur que les moteurs à combustion. Les génératrices permettent de fournir de l’énergie électrique pour des outils accessoires ou des fonctions supplémentaires tout en maintenant les systèmes d’entraînement classiques. Jusqu’à présent, les concepts hybrides n’étaient que rarement disponibles pour les machines agricoles.

Le moteur diesel est sous pression. Il donne une image négative des véhicules et machines qui en sont équipés. De nombreuses solutions existent, mais à des stades de développement très différents. Dans les prochaines décennies, le moteur diesel sera probablement remplacé, au moins partiellement, par des systèmes d’entraînement alternatifs. Mais, dans toute cette affaire, il serait naïf de croire que le moteur diesel pourrait être remplacé à large échelle par d’autres systèmes d’entraînement du jour au lendemain. 1) Plug-in-hybrid, véhicule à entraînement hybride, dont les batteries peuvent être rechargées sur le réseau électrique (Wikipedia). 2) Stack : cellules branchées en série formant ensemble une pile à combustible.

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Le tracteur va de plus en plus se muer en un appareil connecté au milieu environnant, qui collecte des données, les enregistre directement sur le champ et les transmet à d’autres outils, composants, banques de données, etc. Photo : BKT

Le tracteur, collecteur de données Comment se profile le tracteur du futur ? Des indices permettent d’esquisser l’image d’un appareil collectant des données de son environnement plus ou moins proche, une machine agréable à piloter, sûre, et bientôt capable d’évoluer de manière autonome. Roman Engeler*

Le jury du « Tracteur de l’année » réunit 26 magazines spécialisés provenant d’autant de pays, dont Technique Agricole pour la Suisse. Il est en train d’évaluer les innovations présentées par les constructeurs de tracteurs dans le cadre de ce concours annuel. Outre les critères traditionnels que sont la puissance du moteur, les organes de transmission et hydrauliques, le confort de la cabine, le jury accorde une attention particulière à la mise en réseau des machines. En raison de la situation sanitaire, le concours se déroule cette année exclusivement sous forme numérique.

*Condensé d’un article très exhaustif (« White Paper ») du jury du « Tractor of the Year » (« Tracteur de l’année »).

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Connectivité et numérisation La connectivité implique la possibilité de transférer des quantités importantes de données de manière rapide et standard, dans le cas présent du tracteur vers des plate-formes externes. Un meilleur contrôle des données se traduira par une amélioration du rendement et des résultats et, bien sûr, par une efficacité accrue. De nos jours, la croissance des technologies numériques permet d’accéder à des données qui regroupent des facteurs environnementaux, climatiques et fonciers. Cela permet aux agriculteurs d’intervenir de manière ciblée, en rendant les processus de travail plus efficaces, dans le respect des délais impartis. Grâce aux systèmes logiciels installés sur les machines sur le terrain, il est possible de suivre et de certifier les produits depuis le terrain

jusqu’à l’industrie de transformation. En outre, la connectivité constituera une aide précieuse pour la gestion technique des machines, par exemple pour prévoir leur usure et planifier ainsi la maintenance nécessaire, et donc un processus d’économie.

Sécurité La sécurité et le confort du conducteur sont aussi au centre des préoccupations du jury, à travers des détails qui sont essentiels pour les personnes travaillant dans des environnements difficiles. Ces détails sont reliés à la cartographie numérique de l’environnement, du climat et du type de terrain. Autant de données sur lesquelles la machine parfaite devra être capable de fournir une réponse en temps réel pour protéger le conducteur.


TRACTEURS

Ainsi, l’information météo sur un orage estival imprévu peut être transmise à la cabine grâce à la connexion directe par satellite, ce qui permet d’adapter l’horaire de l’intervention ou du travail. De la même manière, grâce aux informations numériques, le changement climatique nous fournira d’autres informations utiles telles que la nécessité de modifier la pression des pneus, par exemple, permettant une adaptation idéale aux changements de terrain. Enfin, toutes les informations nécessaires doivent être disponibles à l’intérieur de la cabine, ce qui permet de tout contrôler et de le rendre très facile à utiliser.

Durabilité Selon un rythme dicté par les impératifs liés au changement environnemental, il existe déjà parmi les tracteurs de nouvelle génération des véhicules largement opérationnels électriques, à gaz, à hydrogène, qui font donc appel à des sources d’énergie alternatives. Ils peinent toutefois encore à s’imposer, notamment du fait des prix avantageux des carburants conventionnels. Les agriculteurs ne peuvent faire abstraction de la question des coûts d’exploitation en lien avec le rendement et l’efficacité, la consommation de carburant et l’impact environnemental. L’ensemble des étapes, si elles sont contrôlées par la technologie, peuvent être planifiées, et offrent ainsi une meilleure vision en termes de durabilité générale.

Conduite autonome Non seulement les tracteurs seront connectés afin de transférer des données, mais ils seront également reliés

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à des consoles à distance pour pouvoir travailler de manière autonome. L’intelligence artificielle collectera, par exemple, des données agronomiques fournies par des capteurs placés directement dans le champ, et les tracteurs pourront même être dépourvus de cabine et de poste de conduite puisqu’il n’y aura pas de conducteur. Sur cette question, il faudra toutefois d’abord solliciter le législateur, qui devra poser le cadre juridique autorisant ce type de pilotage. La prochaine innovation que nous verrons est celle des moteurs qui alternent les systèmes hybrides et électriques ou des tracteurs semi-automatiques, qui peuvent même être contrôlés à partir d’un smartphone. Le tracteur autonome sera d’ailleurs disponible dans les champs avant tout autre véhicule conventionnel sur la route, estiment les experts de la question.

Et les pneumatiques ? Dans ce cas de figure, l’industrie du pneumatique fonctionne de manière très flexible grâce à ses recherches. Le pneu est l’un des composants fondamentaux de la performance des véhicules en termes de durabilité environnementale et économique globale. La communication entre le pneumatique et les machines est donc un aspect essentiel : c’est un exemple d’intégration pour les nouvelles générations de véhicules de travail. Les capteurs montés sur le pneumatique peuvent informer le véhicule sur l’usure de la bande de roulement ou sur l’effet de compaction au sol. La pression de gonflage peut ainsi être adaptée en temps réel pour limiter l’usure du pneumatique.

JUWEL

– ON-OF

F-LAND

Pour plus d‘informations, contactez votre concessionnaire LEMKEN ou vos représentants LEMKEN: Karl Bühler, GSM: 079 8 24 32 80, Email: k.buehler@lemken.com Andreas Rutsch, GSM: 079 6 06 00 05, Email: a.rutsch@lemken.com

Les candidats au titre de « Tractor of the Year » 2021 Catégorie principale « Tractor of the Year » (« Tracteur de l’année ») • Armatrac « 1254 LUX CRD 4 » • Case IH « Quadtrac 620 » • Claas « Axion 960 Cemos » • Fendt « 1167 Vaio MT » • Kubota « M7173 KVT » • Landini « 7 V-Shift » • Massey Ferguson « 8S265 » • New Holland « T6.160 » • Steyr « 6240 Absolut CVT » Catégorie « Best of Specialized » (« Meilleur tracteur spécial ») • Antonio Carraro « Tony 8900 V » • Fendt « 211 V Vario » • Landini « Rex3-080 F » (étape 5) • Valtra « F105 » Catégorie « Best Utility » (« Tracteur le plus fonctionnel ») • Armatrac « 1004 Lux CRD 4 » • Case IH « Vestrum 130 CVX » • Fendt « 211 Vario » • Kubota « M6142 » • Valtra « G135 » La désignation des « Tracteurs de l’année 2021 » aura lieu lors d’une réunion en ligne, le 18 décembre 2020. Un prix subsidiaire sera attribué au « Tracteur le plus durable » (« Sustainable Tractor of the Year ») parmi les candidats. www.tractoroftheyear.org

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Impression | Rapport de test

Le « F-Con Multi » permet de brancher en une seule opération jusqu’à huit conduites hydrauliques, deux liaisons électriques et la conduite de frein pneumatique. Photos : Johannes Paar

Fini les embrouilles Le système de couplage rapide « F-Con » de Fliegl est l’interface parfaite entre tracteur et outil. Il permet l’établissement sûr des liaisons, mais son emploi n’est pas toujours simple. Johannes Paar* Les agriculteurs connaissent les nombreuses manipulations nécessaires pour atte­ler/dételer les différents outils et les remor­ques. Une fois l’outil accroché à l’atte­lage trois points et l’arbre de trans­mission à cardans installé, il reste à brancher les conduites hydrau­ liques et pneu­ matiques, puis les connexions électriques. Fliegl entend simplifier ce processus avec son système. « F-Con », pour « Fliegl connect ». Il a été conçu pour brancher ou débrancher en un tour de main l’ensemble des liaisons entre le véhicule tracteur et l’outil porté, à l’instar du multicoupleur qui relie le chargeur frontal au tracteur ou la barre de coupe à la moissonneuse-batteuse. « F-Con » permet d’établir jusqu’à douze connexions en une seule opération : liaisons hydrauliques, conduites de freins, câbles d’alimentation *Johannes Paar est rédacteur en chef de la revue autrichienne Landwirt.

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électrique, liaisons de données, voire conduites d’eau, d’engrais ou de détergent. Fliegl propose son système en trois versions  : le modèle d’entrée de gamme « F-Con » pour un maximum de huit raccords hydrauliques (4xde ou 8xse), le modèle testé « F-Con Multi », qui comporte d’autres raccords pneumatiques et des connexions électriques, et le modèle complet, le « F-Con Premium ».

Installation côté tracteur Le système « F-Con » est conçu selon le principe de l’adaptateur. Il se compose d’une platine fixe côté tracteur, appelée « platine de base », et d’une platine mobile côté outil. Toutes les sorties du tracteur sont reliées à la platine de base via des tuyaux spécifiques, flexibles ou rigides, dotés d’une connectique appropriée. Pour installer le système, on doit d’abord trouver un emplacement à l’arrière du tracteur

pour la platine de base. Cela a été aisé sur le Valtra « A114 » utilisé pour le test, car nous avons profité de quatre vis disponibles sur le bloc hydraulique. L’emplacement choisi doit offrir assez de place pour loger la platine de base et faciliter l’emboîtement de la platine mobile sans que la vue vers l‘arrière ne soit trop masquée. C’est là notre première critique : la vue sur les bras inférieurs et la chape d‘attelage est fortement restreinte. Le montage de la platine de base, qui varie selon le tracteur, prend près d’une heure. Comme il n’est généralement réalisé qu’une fois, cette durée est acceptable.

Platine mobile côté outil Pour brancher les conduites hydrauliques, « F-Con » utilise des raccords à joints plats, conçus pour réduire le risque de fuite pendant la connexion ou la déconnexion. On commence par démonter les


Rapport de test | Impression

Il est possible de brancher les conduites sur la platine de base sans passer par une platine mobile (à g.) ou en utilisant une platine auxiliaire personnalisée (à d.).

Le coupleur rapide Fliegl « F-Con » en chiffres Type « F-Con » « F-Con Multi »*

« F-Con Premium »

Équipement 8 raccords à joint plat de taille 3 8 raccords à joint plat de taille 3, 1 connecteur 7 broches et 1 connecteur 3 broches, raccord pneumatique « Duo-Matic » Configurable de façon modulaire, par ex. 12 raccords, 2 connecteurs 7 broches et 1 connecteur 3 broches, 1 connecteur Isobus, raccord pneumatique « Duo-Matic »

Prix Set de platines CHF 1418/648 CHF 2280/1200

CHF 9120/3840

* Modèle utilisé lors du test (données du constructeur, prix hors TVA)

raccords classiques pour les remplacer par des raccords à joints plats. Le constructeur propose les tailles de 1 à 6, couvrant une plage de débit comprise entre 25 et 400 l/min, mais les raccords généralement utilisés sont de taille 3 (diamètre nominal 12 mm), avec un débit de 60 l/min. Nos essais comprenaient l’attelage d’une citerne à lisier, demandant l’ajout sur la platine mobile d’un connecteur d’éclairage à sept broches, d’une prise d’alimentation électrique à trois broches et d’une conduite de frein pneumatique. Le système de frein pneumatique se branche à l’aide d’un raccord rapide de type « Duo-Matic », connu des professionnels du camion. Les connexions doivent être parfaitement alignées pour assurer l’emboîtement de la platine mobile sur la platine de base. La procédure est décrite en détail dans le manuel d‘utilisation.

tracteur. La platine mobile est réalisée en alliage d’aluminium spécial, qui lui confère ses qualités de légèreté et de rigidité. En acier hardox, la clé multifonctions est prévue principalement pour verrouiller le système « F-Con ». Elle remplace aussi un jeu de clés traditionnelles. Le verrouillage du système « F-Con » nécessite une clé à cinq pans spéciale. Interrogé sur cette forme inhabituelle, le constructeur avance des raisons de sécurité des manipulations. Si on garde la clé enfermée dans la cabine du tracteur, l’ouverture malveillante par des tiers est rendue difficile. Revers de la médaille : si vous égarez cette clé après avoir emboîté et verrouillé les deux platines, vous avez peu de chances de trouver rapidement une solution dans l’atelier de la ferme.

« F-Con » dans la pratique Le système mécanique est exempt de maintenance. L’important est de nettoyer

les connexions avant d’emboîter les deux platines, une règle qui vaut pour toute opération de connexion. La platine de base s‘encrasse à la longue si elle n’est pas surmontée d’une platine mobile. « F-Con » ne possède pas de sécurité contre l’arrachement des raccords hydrauliques. Pour des raisons systémiques, il existe entre les sorties d’origine du tracteur et la platine de base plusieurs points faibles qui présentent un risque de fuites. Cela dit, on gagne un temps certain, surtout lorsque les raccords hydrauliques sont nombreux. L’établissement simultané de toutes les connexions hydrauliques facilite les mani­pulations et évite les confusions. Les raccords à joint plat du système « F-Con » peuvent être branchés ou débranchés même sous une légère pression. Les utilisateurs qui optent pour ce système de raccord rapide ont intérêt à équiper la totalité de leurs remorques et outils portés, même si un « fonctionnement mixte », tantôt avec et tantôt sans la platine mobile, est théoriquement possible. Lorsque vous souhaitez raccorder un outil sans passer par la platine mobile du système de couplage, vous devez quand même dévisser tous les raccords existants pour équiper les flexibles de raccords compatibles avec le système Fliegl : raccords hydrauliques à joint plat et pneumatiques « Duo-­Matic ». Sinon, vous démon­tez la platine de base avec ses conduites côté tracteur, pour brancher les raccords d’origine directement sur les sorties du tracteur. Vous pouvez aussi réaliser vous-même une platine d’interface sur laquelle vous brancherez manuellement les raccords rapides traditionnels, sans démonter le système « F-Con ». Les utili­ sations sont variées. Cela se complique lorsqu’on veut raccorder un outil muni d’une platine mobile sur un tracteur sans platine de base « F-Con ». Dans ce cas, il faut démonter la platine mobile ou bricoler des éléments d‘interface. C’est faisable, mais loin d’être simple.

Connexion en quelques secondes L’invention a surtout l’avantage d’établir toutes les connexions de manière rapide, précise, et sans confusions. L’opération d’une durée de 10 à 20 secondes comprend les étapes suivantes : placer la platine mobile reliée à l’outil ou à la remorque sur la platine de base, emboîter la platine mobile dans la platine de base via un mécanisme à parallélogramme actionné à l’aide de la clé multifonctions fournie, verrouiller en poussant au-delà du point mort. Le verrouillage ou le déverrouillage peut s’effectuer depuis la gauche ou la droite du

Bref descriptif

La clé multifonctions sert à emboîter la platine mobile reliée à l’outil dans la platine de base pour la verrouiller ensuite en poussant au-delà du point mort.

+ Branchement rapide de toutes les conduites + Pas de risque de confusion, opération chaque fois identique + Utilisation souple, personnalisable – Encombrement de la vue vers l‘arrière – Encrassement de la platine de base en l’absence de platine mobile – Pas de sécurité anti-arrachement

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Impression | Prise en main

Avec son « Grip 4-70 » Sauerburger propose un porte-outil compact et léger, mais néanmoins performant et arborant un design innovant. Photos : Roman Engeler et ldd

Talents multiples dévoilés Sauerburger a récemment ajouté le modèle « Grip 4-70 » à sa gamme de porte-outils spécialement affectés aux travaux en terrains accidentés et pentus. Technique Agricole a pu examiner de plus près cette machine compacte, légère et maniable. Roman Engeler

F.X.S. Sauerburger a son siège à Wasenweiler, près de Fribourg-en-Brisgau (D). Cette maison est spécialisée dans le machinisme agricole ; elle occupe plusieurs créneaux. Il y a 40 ans, elle s’est lancée dans la construction de tracteurs étroits, puis de chargeurs, puis de porte-outils spécialement conçus pour les pentes. Si chargeurs et tracteurs ont été abandonnés, Sauerburger continue de développer des porte-outils. Il a créé la gamme « Grip 4 » il y a 4 ans, enrichie depuis peu du modèle « Grip 4-70 ».

La cabine au centre Contrairement à d’autres modèles de ce genre d’engins, le « Grip 4-70 » se distingue par sa cabine à vitrage panoramique montée au centre du véhicule sur 46

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des amortisseurs hydrauliques. Cette disposition assure une absence d’angle mort en toute circonstance, même vers l’arrière à droite, le point faible des porte-outils avec cabine à gauche. Et le siège, fixé sur les longerons doubles du châssis, se retrouve en position légèrement surélevée. Les solides essieux et leurs freins multidisques humides viennent de chez Comer Industries. L’essieu avant est attaché à un pivot, placé à 31 cm au-dessus du centre de son axe. Pour renverser ce véhicule, il faudrait donc amener son centre de gravité – situé très près du sol –, au-dessus de ce point pivot. Un risque proche de zéro. Dans l’habitacle, la colonne de direction est réglable, le siège offre un confort de haut niveau avec, en option, un dispositif

de pivotement. Le joystick, qui commande le moteur, la transmission et aussi le relevage frontal, est intégré dans la console latérale, qui accueille aussi les commandes des distributeurs mécaniques (maximum 3) et du relevage arrière. En complément du tableau de bord, un écran sur le montant droit de la cabine affiche, à l’aide d’un menu, les principaux états de fonctionnement du véhicule.

Moteur déporté vers l’arrière Du fait de la position centrale de la cabine, le moteur du « Grip 4-70 » a dû être installé à l’arrière. En roulant, on laisse en quelque sorte le bruit du moteur derrière soi. Sauerburger fait valoir que cette disposition permet une meilleure répartition


Prise en main | Impression

Le radiateur complet est pivotant : ce qui donne un accès au moteur sans avoir besoin d’outil.

du poids. En effet, avec un outil frontal, les charges sont réparties entre les essieux avant et arrière et entre les roues gauches et droites. Un 4-cylindres Kohler de 2,5 litres fournit 75 chevaux et un couple de 300 Nm pour entraîner la machine. Il est à refroidissement par eau et possède un « intercooler » (refroidisseur d’air de suralimentation). Selon le constructeur, il fonctionne sans problème jusqu’à 45 degrés d’inclinaison. L’échappement est dirigé vers le haut, au-dessus du capot. Le tube de sortie est recourbé pour créer une aspiration par effet Venturi afin d’aider à évacuer l’air chaud du compartiment moteur. Les réservoirs de carburant et d’huile, intégrés dans les passages de roue arrière, se terminent en lignes fuyantes intégrant les dispositifs d’éclairage.

Système de refroidissement inédit Le « Grip 4-70 » innove par son système de refroidissement, dont le concept a été entièrement revu et qui peut pivoter vers l’extérieur sans outil. Les deux éléments du radiateur sont ainsi isolés du moteur.

La disposition avec aspiration par le haut et refoulement latéral, donc directement à l’air libre, garantit une capacité de refroidissement constante. En option, le « Grip 4-70 » peut être fourni avec un ventilateur hydraulique réversible.

Hydrostat à deux vitesses Pour l’entraînement, Sauerburger utilise un hydrostat Bondioli suivi d’une transmission mécanique permettant de choisir entre deux allures (0 à 20 km/h et 0 à 40 km/h). Une prise de force 1000 tr/min se trouve à l’avant, une 540 tr/min alimente l’arrière. La machine possède de série quatre roues motrices, avec verrouillage des différentiels avant et arrière. Il est possible de passer à tout moment, sans arrêter le véhicule, du mode roues avant directrices au mode quatre roues directrices ou à l’avance en crabe. Un quatrième mode, roues arrière directrices, est disponible en option. Il permet de braquer les roues arrière vers l’amont lors des trajets en dévers. L’acquisition de l’angle de braquage est automatique, les roues sont synchronisées par des capteurs d’angle. Le constructeur annonce un rayon de braquage de 3,50 mètres.

Relevage frontal

Le moteur, ici avec capot ouvert, est monté à l’arrière, les gaz d’échappement sont évacués vers le haut, bénéficiant d’un effet Venturi.

Le relevage frontal, qui a un débattement latéral hydraulique de 36 centimètres et un système de délestage à régulation automatique, est solidaire de l’essieu. Le constructeur annonce une force de levage de 1300 kilos à l’avant et de 1200 kilos à l’arrière. Ce second équipement n’est pas compris dans l’offre de base. Le « Grip 4-70 » accuse un poids à vide de 2,34 tonnes et une charge à l’essieu admissible de 3 tonnes (avant et arrière). Le poids total autorisé atteint 4 tonnes.

L’essieu avant oscillant permet un débattement de 17 degrés.

Conclusion Grâce au « Grip 4-70 » le constructeur Sauerburger, spécialisé dans les produits de niche, occupe un créneau très particulier dans le domaine des porte-outils conçus pour les pentes. Avec sa cabine placée au centre et son moteur à l’arrière, il constitue une nouveauté dans cette catégorie de véhicules. Le prix de 65 000 euros pour la variante de base semble très intéressant. Outre l’agriculture de montagne, le constructeur vise aussi les applications communales, notamment l’entretien général des terrains et des paysages, où le système de refroidissement innovant s’avère particulièrement efficace pendant les longues journées de travail.

Le Sauerburger « Grip 4-70 » en chiffres Moteur : Kohler, 4 cylindres, 2504 cm³, étape 5, réservoir de diesel de 86 l Puissance : 55 kW / 75 ch à 2600 tr/min Couple : 300 Nm à 1500 tr/min Entraînement : hydrostatique à variation continue, moteur hydraulique à deux gammes de vitesse (0 à 20 et 0 à 40 km/h). Châssis : roues avant directrices, 4 roues directrices ou marche en crabe ; roues arrière directrices en option Hydraulique : 30 l/min à 180 bars Force de levage : 1300 kg (avant), 1200 kg (arrière) Prise de force : 1000 tr/min (540 en option à l’avant), 540 tr/min en option à l’arrière Poids à vide : 2230 kg Poids maximum : 4200 kg Prix : dès 65 000 euros (hors TVA) Données du constructeur

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Impression | Rapport de test

Le « MF 5711 M » avec transmission « Dyna-4 » est un tracteur bien équipé et convivial idéal pour une utilisation polyvalente. Photos : Roman Engeler et Martin Abderhalden

Polyvalent pour tous les jours Massey Ferguson lance la gamme « MF 5700 M », composée cinq tracteurs d’une puissance allant de 95 à 135 chevaux. Il s’agit de modèles conçus simplement, polyvalents et efficaces pour les travaux quotidiens. Martin Abderhalden* Le « M » de la gamme « MF 5700 » signifie « Medium Specification ». Ces modèles offrent moins d’électronique et leur fonctionnement est plus aisé. Technique Agricole a testé le « MF 5711 M » équipé de la transmission « Dyna-4 ».

Moteur performant La grille de radiateur et les phares intégrés à la calandre de cette gamme correspondent au visuel actuel de la marque Massey-Ferguson. Le capot abrite un moteur Agco Power 4 cylindres de 4,4 litres délivrant une puissance maximale de 110 chevaux. Le couple *Martin Abderhalden est agriculteur et teste régulièrement des machines et des engins pour Technique Agricole.

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maximal est obtenu à 1500 tr/min. Cela permet de travailler à bas régime. Les caractéristiques du moteur sont assez vives. Grâce au système d’échappement « tout-en-un » compact, comprenant un filtre à particules, les normes d’émission de Stage 5 sont respectées. Un interrupteur permet au conducteur de commander l’activation du système.

règle rapidement en inclinaison et en hauteur, et peut être ramené très vite en position de conduite. La cabine est lumineuse malgré les montants latéraux. Le capot étroit et incliné assure une bonne visibilité à l’avant. La vue sur le relevage et la chape d’attelage s’avère également dégagée

Cabine bien agencée

Bref descriptif

Les portes à large ouverture, les quatre marches bien adhérentes à gauche et les trois marches plus raides à droite offrent un accès agréable et sûr dans la cabine. Les poignées de porte, recourbées vers le haut de bas en haut, offrent une excellente prise à l’instar d’une main courante. Le volant au dégagement important, se

+ Utilisation simple + Bon confort de la cabine + Accès sûr – Pas de suspension avant disponible – Levier de frein à main peu accessible – Siège conducteur inconfortable, pas d’appuie-tête


Rapport de test | Impression

à l’arrière. La conduite est plutôt confortable grâce à la suspension mécanique de la cabine, malgré l’absence de suspension de ­l’essieu avant. Le niveau sonore se limite à quelque 70 dB. Malheureusement, le siège pivotant du conducteur est dépourvu de suspension horizontale. Un rembourrage un peu plus souple et un appui-tête apporteraient un gain de confort substantiel. En revanche, le siège passager, robuste et rapidement rabattable, ne souffre d’aucun reproche. L’accoudoir gauche gêne l’accès au levier du frein à main, mal positionné. Les autres commandes sont disposées de manière ergonomique et claire. Sur la console de droite se trouvent un levier de vitesse avec sa forme typique en « T », les commandes de la prise de force et de l’hydraulique, ainsi que l’accélérateur à main. Les interrupteurs pour l’éclairage et le EHR sont placés sur la poignée de la cabine. L’affichage des réglages et des informations se situe sur le tableau de bord. La vue est parfois limitée par la position du volant.

Transmission « Dyna-4 » La transmission « Dyna-4 » à quatre rapports et autant de gammes se commande par le levier de vitesse, sans embrayage. Une poussée vers l’avant ou l’arrière permet de passer les vitesses. En appuyant simultanément sur le bouton orange, le groupe suivant s’enclenche. Un sélecteur situé derrière la console permet de choisir les modes « manuel », « AutoDrive Power » (passage des rapports sous charge à 2100 tr/min) ou «  Auto­ Drive Eco  » (passage des rapports sous charge à 1500 tr/min). Le changement de rapports peut également être commandé à l’aide du levier de direction situé à gauche du volant. Les vitesses rampantes optionnelles s’enclenchent au moyen d’un inter-

La facilité d’utilisation, l’intérieur clair et la bonne visibilité rendent confortable la cabine par ailleurs très silencieuse.

Un frein pneumatique à double conduite, trois raccords hydrauliques et un retour libre se trouvent à l’arrière.

rupteur à bascule, le nombre de rapports passant à 32 × 32. Le paquet comprend aussi la fonction d’embrayage via la pédale de frein. Celle-ci est également présélectionnée par l’entremise d’un interrupteur monté sur la console latérale droite. L’embrayage est donc actionné en même temps que la fonction de freinage, ce qui est très confortable lorsqu’il faut manœuvrer en finesse.

Bon confort de conduite

Plus d’hydraulique avec « High-Flow » Le système hydraulique simple et ouvert est alimenté par deux pompes. Une pompe avec un débit de 34 l/min alimente les systèmes internes, la seconde de 58 l/min le relevage et les soupapes de commande mécaniques. Avec le système « High-Flow », l’accouplement de la pompe est activé par un interrupteur à bascule. Le débit s’élève alors à près de 100 l/min. Le « MF 5711 M » bénéficie d’une capacité de levage de 4300 kilos. Un relevage avant Aigner et une prise de force était disponibles, offrant une capacité de levage de 3100 kilos aux points d’attelage, ainsi que deux connexions hydrauliques. Les bras se replient lorsqu’ils ne sont pas utilisés, ce qui permet de gagner de la place. Un système d’amortissement intégré améliore le confort de conduite.

L’accès au levier de frein à main est malaisé, que l’accoudoir soi ou non rabattu.

Lors du test, le « MF 5711 M » tirait une remorque basculante tandem de 12 tonnes et un conditionneur à fléaux de trois mètres. Le bon rapport était toujours disponible lors des opérations de remorquage. Il fallait cependant bien anticiper les changements de groupes sous charge. Le système de freinage pneumatique intégré garantit une bonne sécurité. Le confort de conduite était parfait, même sans essieu avant suspendu, car la cabine suspendue bien insonorisée remplit parfaitement son rôle. Le levier de vitesse en « T » pourrait être placé un peu plus haut, mais il s’utilise facilement en combinaison avec le levier de vitesse sur le volant. Le moteur réactif délivre une belle puissance et assure même à bas régime. Les pneus de 28 pouces conviennent bien à l’empattement compact. Des pneus plus larges seraient mieux adaptés à ce tracteur de 4800 kilos pour rouler dans les prés. Le « MF 5711 M » doté de la transmission « ­Dyna-­­4 » satisfera ceux qui se contentent d’un équipeme­nt simple avec trois raccords hydrauliques arrière et qui se passent de suspension de l’essieu avant.

Le « MF 5711 M » en chiffres Moteur : Agco Power, 4,4 l, 4 cylindres, réservoirs de 160 de carburant et de 18 l d’AdBlue Puissance maximale : 115 ch Transmission : Dyna-4, 32 × 32 (semi-­ powershift (16 × 16R + rampantes 16  × 16R) Force de levage avant/arrière : 3100 kg / 4300 kg Dimensions : longueur 4305 mm ; largeur 2170 mm ; hauteur 2780 mm Empattement : 2430 mm Rayon de braquage : 608 cm Poids à vide : 4850 kg Poids total : 8500 kg Poids remorquable : 30 175 kg Pneumatiques : Continental, 440/65R28 (avant), 540/65R38 (arrière) Prix de la machine testée : CHF 89 000.– (TVA incluse) Données du constructeur

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Impression | Rapport d’expérience

Combiner l’ancien et le nouveau

L’agro-entreprise Häckselkette Wittwer dispose à nouveau d’une benne à tapis élévateur. Photos : Ruedi Engeler

Ensiler avec une benne dotée d’un dispositif de déchargement En Suisse, on apprécie particulièrement les ensileuses à trémie. Dans nos champs, on en rencontre un bon nombre dont certaines fabriquées maison. Roman Engeler L’ensileuse à trémie Claas « Field Shuttle » de l’agro-entreprise Häckselkette Wittwer, à Helsighausen (TG), a été presque totalement détruite l’automne dernier,

Willi Wittwer (à g.) et Kaspar Schild.

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alors que la récolte de maïs-ensilage battait son plein. Le véhicule produit en petite série par Claas à partir de 1994 a soudainement pris feu pour des raisons encore mal élucidées. A la tête de l’entreprise depuis plus de 35 ans, Willi Wittwer a discuté avec Kaspar Schild, son suc­ cesseur désigné, de l’opportunité de travailler de nouveau avec une benne dotée d’un tapis élévateur. C’était une décision difficile à prendre parce que les constructeurs d’ensileuses ne fabriquent plus ce type de combinaisons, excepté lors de collaborations occasionnelles avec des tiers pour des transformations de machines.

Willi Wittwer a eu l’idée d’acheter une ensileuse Claas « Jaguar 960 » de type 498 et de la combiner avec le seul vestige de l’incendie de la trémie « C 35 », le châssis sablé et repeint. Le bogie, les tôles latérales, le tapis à chaînes, le circuit hydraulique et ses vérins et le système électrique ont été refaits. En outre, on a installé un nouveau dispositif de graissage central. Sur l’ensileuse, on a retiré l’essieu arrière et monté un solide cadre prolongé jusqu’à l’essieu avant. Deux couronnes rotatives ont été montées entre l’ensileuse et la trémie d’une contenance de 35 mètres cubes. Ainsi, le véhicule fonctionne presque comme un tracteur articulé, mais il peut avancer en crabe dans le champ pour ménager le sol. La commande de la marche en crabe se fait par deux pédales supplémentaires, les autres fonctions de la trémie, tels le basculement et l’actionnement du fond mouvant, sont contrôlées via un joystick d’appoint. Le conducteur bénéficie d’une bonne vue d’ensemble sur le chantier grâce aux trois caméras placées l’une à l’arrière et les deux autres de manière à surveiller les flancs du tapis à chaînes en deux parties. Des pneumatiques 900 (900/60R38) munis d’un système de télégonflage sont montés sur l’essieu avant et des 850 (850/45R26.5) le sont sur le châssis arrière. L’attelage d’une longueur de 12,5 mètres a été immatriculé par l’office cantonal de la circulation routière. La construction de cette machine rétro a été réalisée par la société Eschtec, à Müllheim (TG), et le concessionnaire Claas Meier Maschinen, à Marthalen (ZH).

Les souhaits des clients Le déchargement dure près de deux minutes. Ensiler en utilisant cette benne munie d’un tapis élévateur prend en fin de compte un peu plus de temps qu’avec une machine conventionnelle. De nombreux clients apprécient de pouvoir bénéficier des services d’une trémie munie d’un dispositif de transbordement en hauteur. C’est bien pratique lorsqu’on veut transporter la récolte au moyen de véhicules routiers pour charger ces derniers. Si l’ensilage est déchargé de la trémie sur des tracteurs et des remorques conventionnels, ces attelages peuvent rester en bout de champ. On évite ainsi de salir la chaussée lorsque le terrain est humide. Leurs roues restent en outre propres, évitant ainsi de souiller le fourrage des silos-couloirs.


Question de lecteur | Management

d’un frein de stationnement est obligatoire, qui doit pouvoir maintenir à l’arrêt la machine à pleine charge dans une pente de 12 %. Ce frein n’est pas obligatoire si, de par sa conception (présence de pieds ou de béquilles sans roue par exemple), la remorque ne saurait se mettre en mouvement dans une pente jusqu’à 12 %, ou lorsqu’elle est munie de cales assurant le même effet.

À partir de l’année de construction 1993, le frein Farmerstop n’est autorisé que comme frein de stationnement. L’œillet d’attelage tordu de la remorque présenté sur cette photo est à remplacer. Photo : Heinz Röthlisberger

Levier Farmerstop : faut-il une corde jusque dans la cabine ? Farmerstop, freins de stationnement et freins à inertie : Technique Agricole reçoit régulièrement des questions sur ces trois sujets. Roman Engeler

« Nous possédons une vieille autochargeuse présentant une charge utile de 4750 kilos. Elle a un levier de frein Farmerstop, mais ni frein à inertie ni frein hydraulique. Le levier Farmerstop doit-il être relié à la cabine par une corde ? » En principe, l’année de construction de la remorque détermine la réponse à cette question. Elle peut être utilisée avec un levier de frein Farmerstop si elle a été construite avant 1985. Attention : si le levier de frein ne peut pas être actionné correctement depuis le siège du conducteur, et c’est généralement le cas, il doit être adapté en conséquence, par exemple prolongé vers l’avant, ou bien la corde est à munir d’une poignée, afin que le conducteur puisse l’actionner avec la force nécessaire. À noter que, comme le précise la brochure

n° 2 du SPAA « Circulation routière », le levier Farmerstop doit toujours être relié au tracteur par une corde, même si la remor­que a des freins hydrauliques, ceci pour faire office de frein de rupture. Sur les remorques à partir de l’année de construction 1993, le levier Farmerstop n’est plus autorisé que comme frein de stationnement. À partir de cette année millésime, l’autochargeuse, à l’instar de toute autre remorque agricole, doit être pourvue d’une installation de frein de service. « Et qu’en est-il d’un enrouleur pour l’irrigation ou d’un rouleau traîné sans frein de stationnement ? » Dans le cas de l’enrouleur ou du rouleau traîné (catégorie remorque de travail), on peut se passer d’un frein de service jusqu’à un poids total de 3 tonnes ; mais la présence

« Comment est déterminée la charge remorquable non freinée d’un tracteur ? Souvent, aucune indication ne figure sur le permis de circulation du véhicule ! » Pour les tracteurs les plus récents, les charges remorquables non freinée et freinée par inertie sont souvent indiquées sur le permis de circulation. Si rien n’est mentionné (dans le cas des véhicules plus anciens), la responsabilité de son estimation incombe au conducteur. Mais une réglementation indique les systèmes de freinage dont la remorque doit être pourvue : • Pour les remorques construites jusqu’au 30 avril 2019, un frein à inertie suffit jusqu’à des poids garantis de 6 tonnes à 30 km/h et de 3,5 tonnes à 40 km/h. • Pour les remorques construites à partir du 1er mai 2019, un frein à inertie suffit jusqu’à un poids garanti de 8 tonnes à 30 km/h comme à 40 km/h. Attention, les freins à inertie (« freins de poussée  ») sont certes autorisés, mais posent de gros problèmes du point de vue de la sécurité. Leurs garnitures et la tringlerie doivent être contrôlées et ajustées régulièrement pour que le freinage soit sûr. Si les garnitures sont usées ou qu’elles exercent une pression insuffisante contre le tambour, l’effet de ralentissement de la remorque va être retardé ou ne sera que partiel, provoquant un allongement de la distance de freinage.

Où est-ce que le bât blesse ? Quelles sont les principales préoccupations des membres des sections de l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) ? Quels soucis, quelles difficultés rencontrent-ils dans leur pratique quotidienne ? Dans une série paraissant épisodiquement, Technique Agricole traite les questions pratiques qui sont régulièrement soumises à l’ASETA. Pour obtenir de plus amples renseignements, s’adresser à l’ASETA à Riniken, tél. 056 462 32 00 ou par courriel à zs@agrartechnik.ch.

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En savoir plus | Technique

L’ergonomie revêt également une grande importance lors de la conception d’un système d’opérateur.

Photo : John Deere

Ergonomie et aménagement du poste de conduite Le poste de conduite est aussi vieux que le tracteur. Rudimentaire, il comportait en son centre un siège en forme de baquet, le plus souvent perforé, monté sur un gros ressort plat recourbé. C’est maintenant devenu un poste de pilotage high-tech. Ruedi Hunger

Il y a une soixantaine d’années, on a tenté de prévenir les méfaits de la position assise prolongée au volant en montant des sièges de meilleure qualité dans les tracteurs. A cette époque, les autres tentatives d’aménagements de ce poste de travail particulier se sont limitées à ajouter des leviers d’inversion du sens de marche et de commutation de groupe, ainsi qu’un levier de commande de la prise de force et l’hydraulique, outre le levier de vitesses ! Dans les années 1960 et 1970, le thème du « siège santé » a gagné en importance. Le nombre d’éléments de commande a augmenté, obligeant le conducteur à se contorsionner parfois pour les atteindre. L’on a commencé alors à par52

Technique Agricole 11 2020

ler « d’ergonomie de la cabine du conducteur ». Le poste de travail sur le tracteur s’est développé très rapidement depuis l’an 2000. La science a défini la notion d’« interaction homme-machine ». En effet, un système intégré et un nouvel envi­ ronnement de la cabine a été créé avec des possibilités inédites de réglage des sièges, l’ajout d’accoudoirs multifonctionnels pour la commande du véhicule et l’affichage d’informations relatives à son fonctionnement. Un regard vers l’avenir montre que les termes « conducteur » et «  poste de conduite  » seront remplacés par ceux d’« opérateur » et de « système d’opérateur ».

Travaux moins fatigants Le terme « système d’opérateur » désigne le système comprenant le conducteur et la machine en relation avec les tâches à effectuer. Cette définition scientifique inclut, outre l’opérateur et son implication directe dans le processus de travail, les nombreux systèmes de contrôle et d’informations, ainsi que son siège. Au 22e colloque sur la science du travail tenu à Tänikon (TG) en septembre 2020 (voir aussi l’article « Outils portés électriques et sécurité au travail » en page 55), Susanne Frohriep, du fabricant de sièges allemand Grammer, a présenté une étude internationale sur ce thème (Frohriep, Sch-


Technique | En savoir plus

Une conception moderne du poste de travail doit avoir une influence positive sur la productivité, la santé et la sécurité au travail. Photo : Case IH

neider et al). Le projet « Zukunft des Operatorsystems » (« Avenir du système d’opérateur », seulement en allemand), a consisté à rechercher des composants d’équipement ou des variantes de conception qui soient en mesure d’accroître les performances du système homme-machine sur les gros tracteurs. Par exemple, le recours aux systèmes d’assistance donne une plus grande liberté de mouvements à l’opérateur. Les performances pourraient également être améliorées par des travaux plus rapides, moins fatigants ou engendrant moins d’erreurs, et par des processus plus fluides.

cessus monotones ont été considérés comme un signal qui nécessite la prise de mesures. Des problèmes de santé comme les maux de dos et des hanches étaient récurrents, ce qui met en évidence le rôle central joué par le siège. La vision sur les écrans et les commandes électroniques compliquée par les conditions de lumière changeantes, l’aménagement et les équi­ pe­ ments intérieurs, ainsi que la convi­ vialité du siège et de ses fonctions (positionnement, amortissement, sentiment de confort et accoudoir multifonctionnel) étaient des facteurs fréquemment cités. L’amortissement des vibrations et l’isolation du siège revenaient souvent aussi. Les résultats de cette étude internationale constituent la base du cahier des charges du développement des produits Grammer et sont pris en compte dans leur conception (détails dans le rapport du 22e colloque sur la science du travail 2020, à Tänikon, disponible seulement en allemand).

Potentiel d’optimisation

Nouvelle expérience « on-board »

Les quinze participants sélectionnés pour l’étude ont l’agriculture pour activité principale et ils utilisent des gros tracteurs au quotidien. Près de la moitié d’entre eux viennent d’Allemagne et les autres de France. Sept marques de tracteurs bien connues ont également été mises à contribution. Les domaines d’application ont été spécifiés. Les processus de travail entre l’Allemagne et la France étaient aisément comparables. Dans les deux pays, la fatigue, voire les épisodes de micro-sommeil résultant de journées de travail éreintantes ou de pro-

Le poste de conduite des tracteurs Fendt « 300 Vario » et « 700 Vario » a été entièrement réaménagé. Le conducteur peut le combiner intelligemment avec les activités du bureau grâce à l’automatisation accrue des différents processus de travail et à l’uniformité de fonctionnement. Ce sont les trois terminaux (tableau de bord numérique, terminaux situés sur l’accoudoir et rétracta­ ble dans le toit) qui le permettent. Comme l’a expliqué Adrian Hackfort d’Agco lors du colloque de Tänikon dans sa conférence intitulée « L’aménagement du poste de conduite dans le contexte de

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En savoir plus | Technique

l’automatisation et de l’optimisation des processus », les différents mondes externes et embarqués sont reliés entre eux via la transmission sans fil. Le tracteur se trouve ainsi toujours connecté au PC ou à la tablette. Les données et les missions sont transmises, en temps réel par radio, des outils au terminal du tracteur et inversement.

Conclusion Le travail ne doit pas rendre malade. Les données collectées lors d’une étude de convivialité auprès de personnes travaillant à plein temps dans l’agriculture devraient à l’avenir contribuer à la transition d’un poste de conduite vers un poste de travail fonctionnel et ergonomiquement optimal.

Le conducteur se voit déchargé de certains processus qui peuvent être automatisés. Une uniformité de fonctionnement permet cette évolution. De surcroît, le poste de conduite numérique permet de relier le travail quotidien avec les activités de bureau. En fin de compte, le métier de conducteur va se muer en celui d’opérateur.

Évolution du poste de conduite du tracteur

Dans les années 1920

Les débuts du tracteur Après les charrues à vapeur et les charrues motorisées, les tracteurs s’imposent en Europe à partir des années 1920. Le mot « ergonomie » est encore inusité et le poste de conduite est conçu de manière extrêmement rudimentaire.

A partir des années 1950

Premiers efforts pour améliorer le poste de conduite du tracteur. On commence à définir la position des éléments de commande, ainsi que l’espace libre de l’espace de pilotage. Des notions telles que la direction de la force exercée sur les pédales, la force et la course d’actionnement de l’accélérateur, du levier de blocage du différentiel, du frein et de l’embrayage sont décrites. Le terme « ergonomie » utilisé en lien avec le poste de conduite apparaît. En 1985, Karl-Theodor Renius, spécialiste allemand en machinisme agricole, mentionne qu’environ 20 % du prix du tracteur est dépensé pour son conducteur.

Interaction homme-machine

Situation actuelle

Système d’opérateur

Termes scientifiques englobés • Macro-ergonomie : base constituée par les différents processus d’une opération globale. La pondération de ces scénarii d’utilisation dépend des critères durée, difficulté ou fréquence d’utilisation. • Micro-ergonomie : différentes étapes d’un processus déterminées par une analyse d’utilisation et faisant l’objet d’un profil force/faiblesse. • Info-ergonomie : critères de conception du poste de travail basés sur un processus d’utilisation raisonnable tels que l’utilisabilité, la compatibilité spatiale, la disposition et la logique des fonctions, la compatibilité de mouve­ment, le nombre d’étapes de fonctionnement, ainsi que la fiabilité. Terme désignant le système composé de l’opérateur et de la machine en relation avec les tâches pertinentes à réaliser (« Use Cases » / cas d’application) •

Avenir

• •

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Technique Agricole 11 2020

Transformation des fonctions en applications (« applification ») pour la génération « natifs du numérique » Nouveaux concepts de fonctionnement comme les pavés tactiles avec retours d’information haptiques, le contrôle des gestes et les interfaces cerveau-ordinateur révolutionnant l’interaction homme-machine dans le cockpit du tracteur Machine devenant totalement automatisée et degré d’automatisation ensuite adapté selon l’opérateur Simplification et individualisation des fonctions et utilisation adaptative


Ferme et champ | Sécurité

Les systèmes d’entraînement électriques ne sont pas très dangereux en soi, mais en agriculture ils sont à ce jour presque inconnus. Photos : Fendt

Outils portés électriques et sécurité au travail Les machines agricoles électrifiées constituent une source de dangers pour les utilisateurs. C’est ce qu’a démontré une étude de l’université de Munich (D) menée avec un cultivateurenfouisseur doté d’un rouleau de traction électrique. Ruedi Hunger

Lors du colloque sur la science du travail à Tänikon (voir source ci-dessus, page 57), Jochen Georg Wiecha, de l’Université technique de Munich, a présenté une étude sur la sécurité au travail et sur les risques encourus par les utilisateurs d’outils électriques. L’étude portait sur une combinaison cultivateur-enfouisseur de lisier munie d’un rou-

leau de traction électrique qui devait limiter les émissions par une incorporation rapide du lisier, suivie du rappuyage de la terre ameublie. Cette technique fait appel à des sous-ensembles électriques et implique en matière de sécurité des risques d’un type nouveau avec lesquels les agri­culteurs ne sont pas encore très familiers.

Équipement technique Le prototype du cultivateur-enfouisseur de lisier muni d’un rouleau de traction électrique est alimenté par une batterie installée sur l’hydraulique frontal du tracteur. Le convertisseur de courant et les composants électroniques sont montés sur le châssis porteur du rouleau de trac11

2020

Technique Agricole

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Sécurité | Ferme et champ

Il est nécessaire de disposer d’arrêts d’urgence à la fois dans la cabine du tracteur et sur la machine.

tion (hydraulique arrière). Un onduleur convertit la tension de 550 à 700 volts du « Powerpack » aux 400 volts exigés par le moteur fourni par ZF Friedrichshafen AG. Le moteur peut tourner jusqu’à un régime de 10 300 tr/min. L’unité de traction est suivie de deux rangées de dents rigides et d’un rouleau cage. Le système électrique a été complété par un arrêt d’urgence en cabine, identique à celui implan­ té sur l’outil porté. À cause du rouleau de traction à entraînement électrique, le cultivateur-enfouisseur

Série « Le travail dans l’agriculture moderne » Vous trouverez dans ce fascicule d’autres résultats de recherches liées au « travail en agriculture moderne qui intègre l’automatisation et la numérisation » dans l’article intitulé « Ergonomie et aménagement du poste de conduite », pages 52-54. Dans les prochaines éditions, il est prévu de développer les thèmes « Temps d’attente des robots », « Robots pour la récolte », « Risques de la numérisation en production laitière », « Utilisation des systèmes de localisation des animaux du point de vue de la science du travail », « Intelligence artificielle à l’étable : chance ou menace ? » et « Utilisation de la robotique dans les exploitations laitières suisses ». Déjà publié dans Technique Agricole : « Le travail dans le viseur de la science » et « Satisfaction au travail dans la viticulture » (N° 10 2020).

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Technique Agricole 11 2020

est sensiblement plus lourd qu’une machine traditionnelle de taille comparable.

Potentiel de danger Les dangers encourus par les opérateurs ou par des tiers peuvent être classés selon les catégories suivantes : • Dangers mécaniques Le prototype se distingue des cultivateurs-­ enfouisseurs traditionnels par les efforts de poussée engendrés par le rouleau de traction. Pour assurer la propulsion, le rouleau doit présenter une certaine valeur de glissement, autrement dit, sa vitesse de rotation doit être supérieure à la valeur nécessaire pour avancer. Un patinage (positif) allant jusqu’à 40 % a été mesuré pendant les essais au champ. Il en résulte un frottement à la surface du sol, qui a pour effet de broyer des particules de terre ou des objets. Il faut que les câbles de puissance, les flexibles hydrauliques et les tuyaux du circuit de refroidissement soient empêchés de toucher le rouleau en rotation. En cas de dysfonctionnement, le système se bloque immédiatement. Tout contact physique avec le rouleau de traction peut provoquer des contusions, parfois sévères. Le glissement systémique de ce rouleau peut entraîner une forte accélération de particules de terre et de cailloux, susceptibles de constituer une menace pour les personnes se trouvant à proximité. À l’avenir, un capotage complet sera monté. • Dangers électriques De par leur construction, les éléments sous tension sont protégés de tout contact avec

des personnes. Un danger d’électrocution ne peut se manifester qu’après un dommage mécanique. Les outils portés électriques sont à contrôler régulièrement pour prévenir les risques potentiels. Des processus électromagnétiques peuvent affecter les sous-ensembles électriques partout où des courants électriques sont mis en œuvre. Un risque pour les porteurs d’un stimulateur cardiaque ne peut être totalement exclu. Les câbles haute tension sont à blinder séparément. Il n’y a pas de risques liés à l’électricité statique dans la mesure où les outils portés électriques sont utilisés à l’air libre, loin de toute concentration de gaz. Il en va autrement si le système, après avoir été utilisé au champ, est entreposé, encore sous tension, dans un hangar fermé. Pour exclure tout danger, les hangars fermés doivent impérativement être conçus de manière à éviter la présence de gaz. À défaut, les machines peuvent être entre­ posées sous abri dans un hangar ouvert. Les surcharges sont un problème d’ordre général. La section des câbles doit être choisie en fonction de la capacité maximale de la machine, l’électronique de puissance étant protégée contre les surtensions par des fusibles. Enfin, un court-circuit peut causer une photokératite (œil du soudeur) ou des brûlures par projection de gouttes de métal fondu. À condition de ne pas procéder soi-même à des réparations ou des opérations de maintenance sur le système électrique, on peut conclure à l’absence de dangers de cet ordre, les composants à risque étant inaccessibles aux utilisateurs potentiels. • Dangers thermiques Un refroidissement approprié est in­ dispensable pour faire fonctionner le système du rouleau de traction à en­ traînement électrique. Le circuit de refroidissement peut être coupé en cas de dysfonctionnement. Certains éléments sont alors portés à une température dépassant les valeurs attendues, mais ce point n’entre en ligne de compte que si le système est endommagé. • Dangers susceptibles de se propager Les vibrations ne posent pas de problèmes pour autant que tous les éléments soient correctement assemblés. Selon la nature du champ et les conditions du sol, de la terre peut s’agglomérer sur le rouleau de traction, provoquant un balourd de plus en plus prononcé. Ce balourd peut s’aggraver au point de forcer le conducteur


Ferme et champ | Sécurité

à réduire sa vitesse, voire à s’arrêter pour nettoyer la surface du rouleau de traction. Un autre phénomène susceptible de se propager : le bruit. De prime abord, l’existence d’un risque direct n’est pas avérée, mais le bruit des coups, raclements ou frottements causés par le glissement du rouleau de traction peut dépasser le niveau sonore couramment admis. Ce genre de bruit se produit pendant les pointes de charge et on ne peut le prévoir. Cette imprévisibilité est pernicieuse, car le personnel qui utilise un outil porté électrique ne s’attend pas à un danger associé au bruit.

Conclusion À première vue, l’évaluation de la sécurité au travail et des risques présentés par des outils portés électriques, en l’occurrence un cultivateur-enfouisseur avec rouleau de traction, semble peu réaliste. On aurait cepen­dant tort de s’en désintéresser, car les systèmes d’entraînement électriques ouvrent des perspectives entièrement nouvelles, et rendent possibles des construc­ tions inconnues jusqu’à présent. Indépendamment d’une machine spécifique, les

moteurs électriques présentent des dangers actuellement inconnus en agriculture. Il est donc important de sensibiliser les utilisateurs le plus tôt possible. Quant à savoir si le cultivateur-enfouisseur de lisier entraîné par un rouleau de traction présente le moindre intérêt économique, la question est ici secondaire. Source : rapport du 22e colloque sur la science du travail, septembre 2020, Tänikon. Il n’existe encore qu’en allemand sous le titre 22. Arbeits­ wissenschaftliches Kolloquium.

• Dangers présentés par la machine à l’arrêt Le cultivateur-enfouisseur avec rouleau de traction, objet de l’étude, pèse plus lourd qu’une machine comparable traditionnelle. Lorsqu’il est dételé du tracteur, il risque de se déplacer d’un demi-mètre de part et d’autre parce qu’il n’est pas équipé pour bloquer le rouleau. Le prototype d’un poids de 2,8 tonnes présente donc un danger à ne pas sous-estimer pour le personnel chargé de l’attelage et du dételage.

Danger élevé La SUVA nous apprend que les décès par électrocution sont cinquante fois plus élevés que les autres types d’accidents. Près de 90 % des accidents électriques se produisent dans les installations à basse tension, contre 10 % seulement dans celles à haute tension.

Le

Pour des raisons de sécurité, on constate une tendance à abandonner l’alimentation en haute tension en faveur d’une alimentation en 96, voire 48 volts.

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Technique Agricole

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Plate-forme | Reportage

Des séchoirs qui ont « du chien » Avec la tête (planification/conseil), avec le cœur (ventilateur radial), avec les mains (construction sur mesure), Karl Barth SA à Dättlikon (ZH) réalise des installations pour le séchage de foin, de biomasse, de plaquettes de bois, d’herbes aromatiques. Entre autres. Dominik Senn

Le foin séché en grange est plus riche en feuilles, en vitamines, en éléments nutritifs et il fournit aux animaux davantage d’énergie assimilable car il a moins subi

de traitement mécanique sur le champ. L’agriculteur peut aussi mettre à profit des fenêtres météo plus brèves pour le récolter. C’est du souci en moins. Planifica-

teur réputé dans toute l’Europe, principal constructeur suisse de séchoirs à foin et à biomasse, Karl Barth SA à Dättlikon (ZH), entreprise familiale aux mains de la troisième génération, produit depuis passé 50 ans des systèmes de ventilation pour le séchage du foin, mais aussi pour les plaquettes de bois, les céréales, les semences, les herbes aromatiques, etc.

Développement de ventilateurs radiaux Né en 1969, Matthias Barth a repris l’entreprise voici exactement 20 ans des mains de Karl Barth. Matthias est ingénieur en génie mécanique, spécialiste des technologies énergétiques et des processus. Avant de reprendre les rênes de l’entreprise, il a acquis savoir-faire et expérience dans la clima­tisation et occupé un poste de chef de projet dans la construction de stations d’épuration. « En collaboration avec la fameuse usine de machines Sulzer de Winterthour, mon père a développé des ventilateurs radiaux spécialement conçus pour les installations de séchage de foin. À l’époque, les fabricants utilisaient des ventilateurs axiaux ; de par leur construction, ils résistent mal à la pression. Nous n’en avons jamais construit », raconte Matthias Barth. Avec un ventilateur axial, l’air est aspiré et expulsé sur le même axe ; avec un modèle radial, il est dévié de 90 degrés. L’objectif consistait à améliorer l’efficacité du pro-

Série « Entreprises suisses »

Matthias Barth est un peu le cerveau de Karl Barth SA. Il pose ici avec un ventilateur radial. Photos : Dominik Senn et ldd

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Technique Agricole 11 2020

Dans cette série, Technique Agricole présente épisodiquement des constructeurs et des distributeurs suisses d’équipements agricoles. Déjà publié dans Technique Agricole : Hans Meier AG, Altishofen (LU), Walter Marolf AG, Finsterhennen (BE), Jenni Lüftungen AG, Ruswil (LU), et Wüst, Eggiwil (BE).


Reportage | Plate-forme

cessus et à le rendre le plus silencieux possible. C’est un point capital : les venti­ lateurs de tout poil sont réputés pour être des « gouffres énergétiques ».

Planifier et conseiller avec la tête… « Avant de construire ou de transformer une étable, mieux vaut consulter le spé­ cialiste du séchage de foin » , explique Matthias Barth. Le système, complexe, pourra être intégré au bâtiment et au processus d’exploitation. Si l’on prévoit des conduits d’air sous le pan sud du toit, la chaleur du soleil peut être utilisée pour sécher le foin avec une importante éco­ nomie d’énergie. On peut aussi intégrer une installation photovoltaïque ou d’au­ tres sources de chaleur comme le bois ou des échangeurs thermiques. Une installa­ tion de déshumidification ou un échan­ geur thermique permettant d’utiliser la chaleur produite par le système de chauf­ fage existant peuvent aussi entrer en jeu. Matthias Barth est responsable de la pla­ nification. Ses connaissances lui servent à établir des plans et à prévoir judicieuse­ ment ventilateurs, conduits, échangeurs thermiques et système de programma­ tion au gré des clients et de la capacité du séchoir. Cela s’applique aussi aux installa­ tions et conteneurs de séchage pour les céréales et les semences : chaque séchoir est unique. Les paramètres comme la marchandise à sécher, la construction, le climat, la capacité de séchage, etc. doivent être pris en compte. Pour un sé­ chage efficace, chaque composant doit être correctement conçu et dimensionné. « Conseil et planification pointus sont très recherchés », souligne Matthias Barth.  »’ »

… placer le ventilateur au cœur… Les ventilateurs « Ventomat » et les com­ mandes de séchage automatisées « Seco­ mat » sont construits en interne de A à Z. « Ils intègrent les techniques les plus ré­ centes », explique Matthias Barth. Il existe près de cent types de ventilateurs radiaux qui se distinguent par leur conception, leur motorisation, la position des ouver­ tures. Plus des solutions spéciales.

… et enfin construire à la main Les installations sont fabriquées à la de­ mande. Le premier semestre, deux à trois machines sont montées quotidiennement sur place, toutes étapes incluses : dé­ coupe au laser, pliage, fraisage, roulage, soudage, peinture. Les turbines sont équi­ librées avec une précision de 2 grammes. Les pièces sont préfabriquées en basse

Séchage de bois en conteneurs utilisant la chaleur résiduelle de l’installation de méthanisation à l’arrière-plan.

Un collaborateur équilibre une turbine. À deux grammes près.

saison. Le stock contient jusqu’à 120 tur­ bines. Karl Barth emploie dix personnes, dont un apprenti. La moitié de sa produc­ tion part à l’étranger. Les machines sont vendues via un réseau constitué surtout de concessionnaires et de constructeurs de machines agricoles.

Installation de séchage de semence à échangeur de chaleur.

Projet de recherche et pelletisation Karl Barth SA est non seulement active dans le conseil et dans la planification et la construction d’installations de séchage, mais aussi dans la recherche. Elle participe à un projet de recherche national du Techni­ cum de Winterthour (ZH) pour la construc­ tion d’un séchoir à absorption à basse température dont l’épurateur évacue l’hu­ midité de l’air au moyen d’une solution saline ou alcaline. « Ce projet vise à réduire la consommation d’énergie des très gour­ mandes installations frigorifiques », ex­

plique Matthias Barth. Ce séchoir peut fonctionner à l’énergie solaire. L’entreprise participe aussi à la construc­ tion d’une installation de production de pellets pour Matterhorn Pellet SA à Zer­ matt (VS), qui doit produire 2,4 tonnes de pellets par heure. Après avoir planché des années sur son projet, un ancien agri­ culteur est parvenu à produire des pellets de bois sans additif. Le séchoir au cœur de l’installation fonctionne en continu, avec un rendement énergétique maximal.

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Technique Agricole

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Plate-forme | Exposition

L’énergie excédentaire fournie par l’installation photovoltaïque (ou les éoliennes) est utilisée pour préparer de l’eau bouillante pour l’installation de traite Lemmer-Fullwood dans l’exploitation de Franz X. Demmel, à Schönrain, lieu-dit situé près du village bavarois de Königsdorf. Photos : Dominik Senn

Efficacité énergétique grâce au « FullEnergy » Le nouveau système « FullEnergy » de Lemmer-Fullwood mesure en permanence les énergies solaire et éolienne. Il en emploie immédiatement l’excédent pour constituer un réservoir de glace pour le refroidissement du lait et pour préparer de l’eau bouillante pour le nettoyage des installations de traite. Dominik Senn Le constructeur Lemmer-Fullwood nous a récemment convié à la visite de deux exploitations bavaroises. Le « Huabahof » de l’agriculteur Franz X. Demmel à Schönrain, Königsdorf, une exploitation bio certifiée « Naturland », comporte un robot de traite et un refroidisseur de lait à eau glacée. L’étable en stabulation libre de 90 places date de 2019. Pourvue d’équipements de pointe, elle a été conçue en collaboration avec la haute école de Weihenstephan-­ Triesdorf, l’université technique de Munich, la société allemande FullEnergy Baum­ gartner et d’autres partenaires qui étaient tous éminemment représentés lors de ce « tour des fermes ». Le système intégré de gestion agricole « FullEnergy » ou « CowEnergy » a été développé en commun pour la production combinée de lait 60

Technique Agricole 11 2020

et d’énergie dans les exploitations et la mise en place d’un réseau régional.

ment mesurée et adaptée en fonction de sa priorité dans le système de production. L’exploitation compte plusieurs véhicules et

Les véhicules électriques : des réservoirs mobiles « CowEnergy » permet de stocker le courant électrique de production propre ainsi que d’en gérer et d’en planifier la consommation pour les machines et appareils de l’exploitation, même en cas de panne prolongée. « La consommation sur l’exploitation est adaptée à la quantité d’énergie produite. Il est nécessaire à cet effet que la planification de la production d’énergie serve de base à celle des autres procédures de travail », explique Jörn Stumpenhausen, professeur à la haute école de Weihen­ stephan-Triesdorf. La consommation de chaque utilisateur serait en outre exacte-

Le réseau intelligent Un réseau intelligent (smart grid en anglais) est un réseau de transport, de sto­ckage et de distribution de l’énergie électrique doté des outils techniques et informatiques qui permettent d’en optimiser la gestion et la fiabilité en tenant compte du comportement des usagers et de l’offre des producteurs. Ils servent à faciliter l’utilisation de sources d’énergie intermittentes ou diversement réparties sur le territoire, ainsi que la gestion par les usagers de leur consommation. Définition : IATE


Exposition | Plate-forme

équipements électriques, qui sont en outre utilisés comme réservoirs mobiles supplémentaires : le Hoftrac Weidemann, le chargeur Kramer, la mélangeuse auto­matrice Silo­king, trois voitures et bientôt un tracteur Fendt. Une station de recharge est mise à disposition. Dans l’étable, un tank de refroidissement du lait de 6150 litres est équipé d’un réservoir de glace de 60 kWh intégré et sert accessoirement de réservoir stationnaire. Le nettoyage du robot de traite est réalisé avec de l’eau bouillante ; la chaudière de 240 litres installée à cet effet sert par ailleurs de réservoir de chaleur. La pièce maîtresse du « CowEnergy » est un système photovoltaïque installé sur les toits qui fournit 350 kWp. Le courant est fourni par un accumulateur de 137 kW.

L’économie de ressources L’amélioration de la commande, de la régulation, de l’automation et de la surveillance électroniques de l’ensemble des chaînes de procédés permet d’économiser des ressources. La glace, par exemple, n’est produite que lorsque le courant électrique est bon marché (la nuit) ou produit sur place. Franz X. Demmel a donné des informations sur le prix du stockage de l’électricité. Les coûts globaux de son installation de 137 kW s’élèvent à 101 928 euros nets, soit 744 euros par kW. Cela donne une mise à disposition de 50 005 kW via l’accumulateur sur 365 jours. L’électricité achetée coûte à l’heure actuelle 28 centimes le kW, dont 8 sont remboursés, soit presque la valeur de la

« Un degré élevé d’autonomie énergétique »

Franz X. Demmel, de Schönrain bei Königsdorf (D). « Le système de gestion de l’énergie EMS offre pour l’avenir un degré d’autonomie amené à s’étendre considérablement avec le développement constant de nouvelles ma-

rétribution à prix coûtant du courant injecté pratiquée en Allemagne. Il en résulte pour le stockage propre la contre-valeur de 20 centimes par kW. Cela donne 10 001 euros pour une capacité annuelle de stockage de 50 005 kW. On obtient ainsi 100 010 euros en dix ans, correspondant à un excédent de 1918 euros après déduction de l’investissement dans l’accumulateur. « Il s’agit grosso modo d’un jeu à somme nulle », confie Franz X. Demmel. Si les coûts de stockage devaient baisser à deux tiers d’ici 2025, il en résulterait un excédent de 31 510 euros sur dix années d’exploitation.

L’instrument « FullEnergy » mesure en continu les énergies renouvelables solaire et éolienne. Il les met à disposition le soir et pendant la nuit.

chines. Comme toutes les installations techniques, l’EMS sera naturellement soumise à des dysfonctionnements (elle fonctionne actuellement de façon très stable). Nous ressentons de la satisfaction et une certaine fierté à contribuer à des innovations techniques importantes pour l’agriculture. Une politique agricole moderne devrait être fondée sur les principes d’une production durable, en petites unités, au sein d’exploitations familiales intégrant la production rurale d’énergie, le ménagement des ressources et la préservation des infrastructures et des structures sociales en milieu rural – parallèlement à la fourniture d’énergies renouvelables via l’EMS. L’agriculture a le potentiel de remplacer les grandes centrales électriques. Le monde politique doit enfin réunir les conditions cadres pour le rendre possible. »

L’agriculteur n’a que quatre mois d’expérience dans ce domaine. D’après sa première estimation prudente, la part de courant propre sur l’exploitation est, comme chez Georg Koch, d’environ 75 %.

La gestion de l’énergie Le nouveau robot de traite « Merlin », le dispositif d’affouragement entièrement automatique et le système de gestion d’énergie « FullEnergy » doté d’un refroidisseur à eau glacée de 4400 litres livré par LemmerFull­wood attirent l’attention dans l’étable flambant neuve à système photovoltaïque de la famille Georg Koch à Aubing, aux portes de Munich. L’exploitation Koch abrite une trentaine de vaches laitières et leurs quelque 80 veaux. Le moyen de sto­ckage utilisé repose sur un accumulateur de glace de 60 kWh, un récupérateur de chaleur ainsi qu’une chaudière à eau bouillante de 350 litres. Le système « FullEnergy » commande un réseau électrique intelligent (voir l’encadré page 24) et assure le lien entre tous les générateurs et consomma-

Stephan Baumgartner, de la société FullEnergy Baumgartner, de Ramsau, explique le fonctionnement du réservoir de glace.

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Technique Agricole

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Plate-forme | Exposition

Le système de batterie lithium-ion sert de solution globale pour le stockage d’énergie stationnaire à la ferme du Huabahof.

teurs de courant électrique. L’énergie excédentaire provenant de l’installation photovoltaïque sert à former un réservoir de glace pour refroidir le lait et à préparer l’eau bouillante (98° C) destinée au nettoyage des installations de traite.

L’exploitation de Georg Koch est équipée, outre le système de gestion d’énergie « FullEnergy », du robot d’affouragement « FMR » Lemmer-Fullwood et du robot de traite « Merlin ».

Refroidisseur de lait pour chauffer l’eau Le réservoir de glace est placé sous la cuve de lait. Un stock de glace se constitue principalement autour des tubes vaporisateurs avec du courant de nuit. Le lait est refroidi en vaporisant de l’eau glacée sur les parois extérieures du réservoir intérieur. La chaleur récupérée du refroidisseur de lait est transmise à un réservoir d’eau sous pression par un échangeur thermique au lieu d’être évacuée à l’air libre. Il est ainsi possible de chauffer sans frais presque 0,9 litre d’eau dont la température passe de 15 à près de 50 degrés à partir de l’énergie d’un litre de lait précédemment refroidi (passant de 35 à 4 degrés, selon les professeurs Heinz Bernhardt et Jörn Stumpenhausen, qui enseignent respectivement à l’université technique de Munich et à la haute école de Weihenstephan-­ Triesdorf.) Le fourrage de base est distribué par un robot « FMR » Lemmer-Fullwood suspendu en rations fraîches du jour et de taille égale. Le robot gère complètement l’affouragement de la pesée en passant par le mélange jusqu’à la distribution à tous les groupes d’animaux, et ce plusieurs fois par jour à heures fixes. L’agriculteur saisit une seule fois la composition de chaque ration sur le terminal, ainsi que la répartition dans la journée ; le reste est assuré par le robot. La représentation suisse de Lemmer-Fullwood se trouve à Gunzwil (LU), son directeur commercial est Pius Muff. 62

Technique Agricole 11 2020

Dans l’exploitation Koch, à Aubing, le lieu de préparation des aliments comporte quatre boxes pour les rations de fourrage.

« Presque pas de perte de fourrage »

Georg Koch, d’Aubing (l’un des 25 secteurs de la ville de Munich). « Je suis très satisfait du robot d’affouragement de Lemmer-Fullwood. Durant les cinq années de sa mise en service, il a déjà fourni 7850 heures de travail sans la moindre défaillance. Le service de maintenance et le service

clientèle sont exemplaires. Outre le fourrage de base, j’utilise des aliments minéraux, des drêches de brasserie, de la poudre de roche et du sel des Carpates. Le robot FMR se remplit de manière autonome dans le lieu de préparation en prélevant les quantités correctes de fourrage et de concentrés dans les réservoirs. Le fourrage est dosé avec précision à l’aide de jauges de contrainte. Deux vis horizontales mélangent le fourrage au milieu afin de l’empêcher de se transformer en bouillie. Ces vis sont équipées de couteaux et de contre-couteaux qui permettent d’alimenter en fourrages à fibres longues, comme l’herbe d’ensilage fournie par une chargeuse. L’homogénéité au gramme près des rations mélangées est remarquable. Les vaches ne sélectionnent rien, il n’y a pratiquement pas de pertes de fourrage. La part de courant produite sur l’exploitation par le système « Full­ Energy » est estimée à près de 75 %. »


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Fabian Steger, une vie avec ses Valtra, à g. le « T 172 Direct » et à d. le « 6400 HiTech ». Photos : Dominik Senn et ldd

« Le ‹ 6400 › fait partie de ma vie » C’est à l’âge de 16 ans que Fabian Steger, aujourd’hui mécanicien en machines agricoles, crée sa propre entreprise de travaux agricoles à Niederrohrdorf (AG). Son vaisseau amiral est un Valtra « 6400 ». Il ne voudrait s’en passer à aucun prix. Dominik Senn

Fabian Steger est né en 1997. Il se montre vite débrouillard. Il découvre qu’il y a un « coup de commerce » à faire dans la ré­ gion en ramassant des petites bottes de foin et paille. Il n’hésite pas à casser sa ti­ relire pour acquérir une chargeuse de type carrousel, une Kemper « BE 125 ». C’est ainsi qu’il crée, à 16 ans, sa propre entreprise de travaux agricoles, la « Lohn­ unternehmen Steger ». Il propose ses ser­ vices au secteur agricole avec une palette impressionnante de machines. La famille de Fabian Steger est un des piliers de l’entre­prise ; l’autre est un tracteur que Jakob, le grand-père de Fabian, a acheté neuf pour sa ferme Brandhof à Nieder­ 64

Technique Agricole 11 2020

rohrdorf (AG) en 2001. C’est un Valtra « 6400 HiTech ». « Avec ses 100 chevaux délivrés par un Sisu 4-cylindres de 4,4 litres, sa traction intégrale, son rele­ vage avant, ses 4,8 tonnes à vide, son es­ sieu arrière de 5 tonnes et son essieu avant de 3,6 tonnes, il a pris le relais d’un Steyr ‹ 870 › à deux roues motrices qui ne suffisait plus pour le semoir combiné », raconte Fabian Steger.

Une famille, trois entreprises Quand Fabian se met à son compte en 2013, il bénéficie d’un contexte fort pro­ pice. Il vient de commencer son appren­ tissage de mécanicien en machines agri­

coles chez Mäder, à Birrhard (AG). En­ suite, son oncle Daniel exploite une ferme avec bovins à l’engrais – 90 têtes –, grandes cultures et prestations pour tiers en protection phytosanitaire, semis mo­ nograine de maïs, tournesol et betterave sucrière surtout. Enfin, son père Urban et Daniel gèrent ensemble une entreprise de battage, la « Dreschteam Steger ». Ils ont deux moissonneuses-batteuses John Deere « T 560 », dont une est équipée d’une barre repliable, l’autre d’une barre « Vario » que Fabian transporte sur une remorque. « Les trois entreprises sont in­ dépendantes, chacune avec une compta­ bilité propre. Nous nous facturons les


Youngtimer | Passion

heures de main d’œuvre et de machines, tout en collaborant étroitement en famille », souligne Fabian. Cependant, lui et son père Urban travaillent principalement comme salariés. Urban est vulgarisateur, et Fabian est chauffeur de poids-lourds chez Patrick Räber SA, transport et exploitation forestière à Wohlenschwil (AG).

Pour tous travaux des champs Jakob Steger a acheté son Valtra chez Hans Hauri à Reinach (AG). C’était l’un des premiers en Suisse. L’importateur était alors Meier Machines SA à Marthalen (ZH) ; GVS Agrar à Schaffhouse est de­ venu importateur Valtra en 2007. Le « 6400 » est utilisé pour tous les travaux culturaux. Il s’acquitte souverainement de la tâche, confirme Fabian Steger. Son moteur est super, la vue panoramique de la cabine est bonne, notamment grâce au capot plongeant. L’essieu industriel arrière supporte 4,5 tonnes. « Longtemps, Valtra a été la marque avec les plus fortes charges admissibles. Ses tracteurs étaient surtout destinés à l’exploitation forestière », souligne Fabian. Sa transmission se décline en 36 vitesses avant et arrière en 3 groupes enclenchables sous charge.

Fabian Steger a créé sa propre entreprise avec ce carrousel à petites bottes.

Jamais de grosses réparations « L’étagement des rapports du Valtra est super, mais le passage mécanique des vitesses est rugueux, plutôt rude voire agressif ; je débraye toujours à mi-course pour amortir le choc du passage des rapports. » Malgré tout, jamais eu de problèmes de boîte ou d’embrayage. « J’aime conduire le ‹ 6400 ›, affirme même Fabian Steger. Mon tracteur et moi formons une belle équipe ! » À 7200 heures de service, l’engin n’a jamais eu besoin de répa­ rations importantes, hormis la pompe hydrau­lique et une fusée d’essieu avant.

Le « T 172 Direct » en tête d’un train de remorques chargées de balles rondes.

Fabian Steger a réparé lui-même. Avec son père, il lui a fallu moins d’un jour pour réparer l’essieu avant.

Un « T 172 Direct » pour ses 50 ans Les Steger sont tellement enthousiasmés par ce tracteur que, pour ses 50 ans, Urban a réalisé un rêve. Il s’est acheté chez

De Valmet à Valtra À la fin des années 1940, la fabrique de canons finlandaise Valtion Tykkitehtaat s’est lancée dans la réalisation d’un tracteur. Elle le commercialisera dès 1951 sous le nom de Valmet. En 1979, Valmet a racheté le secteur tracteurs du constructeur suédois Volvo BM. En 1994, la fabrique de tracteurs Valmet rejoint le groupe Sisu. Trois ans plus tard, Sisu fusionne à son tour avec le groupe Partek et « Sisu-Tractors » prend le nom de « Valtra Oy ». Cependant, les droits d’utilisation de la marque Valmet arrivent à échéance en avril 2001. Pour cette raison,

à partir de 1997 et sous le règne du propriétaire Partek, la marque devient Valtra Valmet, un double nom qui sera abandonné en 2001 pour devenir Valtra tout court. En 2002, le groupe Partek est à son tour repris par Kone, qui, un an plus tard, cède Valtra au groupe d’investisseurs industriels Agco. Le siège principal de Valtra et son usine sont établis à Suolahti, au centre de la Finlande. Un autre site de production se trouve au Brésil, dans l’État fédéral de São Paulo, où sont aussi assemblés les moteurs Agco Power pour les tracteurs Valtra.

GVS Agrar un Valtra « T 172 Direct » flambant neuf de 170 chevaux, avec une transmission « Agco » à variation continue sur base mécanique. Ses quatre gammes, de A à D, sont chacune verrouillée à une allure maximale. Les gammes « culture » A et B à 13,8 km/h, la C est une gamme intermédiaire et la D, jusqu’à 42 km/h, est la vitesse de transport. Si l’effort est trop élevé, le tracteur rétrograde en C soit manuellement ou en mode programmé.

Généreuse charge utile Le nouveau véhicule totalise 1700 heures ; c’est normalement Fabian qui est au volant, pour des transports, pour son agro-entreprise ou, mais moins souvent, sur les champs. « Avec 5080 kilos de charge utile, il se trouve, toutes marques confondues, sur la plus haute marche du podium. L’essieu avant du tracteur est équipé d’une suspension industrielle à lames et soufflets pneumatiques, il se conduit presque comme une voiture », dit-il avec enthousiasme. 11

2020

Technique Agricole

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Bien s‘informer pour bien investir Le magazine pour les pros de technique agricole

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Technique Agricole 11 2020


Sections | ASETA

GL

TG L’assemblée générale qui devait se tenir le 11 novembre 2020 au restaurant Krone, à Pfyn, est definitivement annulée.

AG L’assemblée générale qui devait se tenir le 18 novembre 2020 à l’auberge St. Urs und Viktor, à Walterswil (SO) est annulée.

BE L’assemblée générale qui devait avoir lieu la première semaine de décembre à l’auberge de Schönbühl sera remplacée par un vote par écrit.

LU L’assemblée générale du 5 décembre est annulée. Le comité tiendra les membres informés de la suite des opérations.

BL

BS

Examen pour le permis de catégorie F/G La section des Deux Bâle de l’ASETA organise les cours préparatoires en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G pour les jeunes gens qui auront 14 ans en 2020 (nés en 2006), ou plus âgés. Cours préparatoire : mercredi, 04.11.2020 ; examen : samedi, 21.11.2020 Lieu du cours : centre de formation d’Ebenrain, Sissach, Kurslokal 1 Lieu de l’examen : Motorfahrzeugprüfstation (MFP), Münchenstein Prix : CHF 40.– pour les membres (CD didactique de CHF 40.– non inclus), CHF 80.– pour les non-membres (CD didactique de CHF 40.– non inclus). Inscription : au plus tard 30 jours avant le début du cours auprès de Marcel Itin, Hof Leim 261, 4466 Ormalingen, 076 416 27 13, marcelitin@­gmx.ch ; merci d’indiquer les dates du cours et de naissance

FR Campagne pour la sécurité routière 2020 Les tests des systèmes de freinage effectués sur les chars et remorques de tout genre, 30 ou 40 km/h, sont cofinancés par un montant de CHF 50.– par essieu. La liste des ateliers agréés peut être consultée sur www.agrotecsuisse.ch. Seuls les convois équipés de freins de service hydrau­liques ou pneumatiques peuvent être testés. Nouvelles immatriculations 40 km/h : afin d’encourager les agriculteurs à immatriculer leurs chars et remorques à 40 km/h, nous soutenons toute nouvelle immatriculation avec un montant de CHF 50.– par essieu. Ceci est valable pour toutes les premières immatriculations. Nouveauté en 2020 : installation de systèmes caméra frontale et moniteur À la suite de l’introduction de la nouvelle réglementation de mai 2019 sur les porte-à-faux avant, nous offrons CHF 100.– pour chaque acquisition d’un système caméra frontale et moniteur homologué. Pour plus d’informations sur ces systèmes, la gérance de l’AFETA/FVLT se tient à disposition. Pour toutes ces demandes, il vous suffit d’envoyer une copie de la facture pour les tests et l’achat d’une caméra ainsi que pour les nouvelles immatriculations une copie du permis de circulation à l’adresse suivante : AFETA/FVLT, Samuel Reinhard, Rte de Grangeneuve 31, 1725 Posieux.

Permis de conduire de catégorie G pour la conduite de véhicules agricoles Le permis de catégorie G permet aussi de conduire des cyclomoteurs. La réussite des examens théoriques donne également accès au permis de catégorie F. La formation se base sur l’Ordonnance réglant l›admission à la circulation routière (OAC) du 27 octobre 1976. Depuis le 1er janvier 1977, tous les conducteurs de véhicules à moteur agricoles sont soumis à l’obligation de posséder un permis. Sur la voie publique, l’âge minimal requis pour conduire des véhicules automobiles agricoles (à une vitesse maximale de 40 km/h) est de 14 ans révolus. Les candidats de cet âge (ou plus âgés) doivent passer avec succès un examen théorique simplifié pour obtenir le permis les autorisant à le faire. En hiver 2021, la section glaronaise de l’Association suisse pour l›équipement technique de l›agriculture (ASETA) proposera à nouveau des cours de formation, suivis des examens théoriques mis sur pied par l’office cantonal de la circulation routière. Les jeunes filles et les jeunes gens qui auront 14 ans au cours de l’année 2021 (nés en 2007 ou auparavant) peuvent les suivre, mais ne recevront le permis de conduire qu’après leur anniversaire (pour autant qu’ils réussissent les examens). Les participants plus jeunes ne seront pas admis. Si les inscriptions sont assez nombreuses, les cours seront organisés à Nafels et à Schwanden. Le troisième demi-jour, avec les examens, est fixe pour tous les participants à l’office cantonal de la circulation routière, à Schwanden. La durée du cours (examens inclus) est de trois demi- jours (environ 3¾ h). Prix : CHF 70.– (documents de théorie et CD didactique distribués au début du cours inclus) pour les membres de la section glaronaise (CHF 95.– pour les non-membres), encaissé le premier jour de cours par le responsable. Les frais d’examens et de permis (non compris dans le prix du cours) s’élevant respectivement à CHF 30.– et à CHF 65.– sont facturés par l’office cantonal de la circulation routière. Cours 1 : Näfels, Rest. Schützenhof, 16.01.2021, de 8 h 15 à 12 h 00 Näfels, Rest.Schützenhof, 13.02.2021, de 8 h 15 à 12 h 00 Schwanden StVA, 13.03.2021, de 13 h 30 à 17 h 15 Cours 2 : Schwanden StVA, 16.01.2021, de 13 h 30 à 17 h 15 Schwanden StVA, 13.02.2021, de 13 h 30 à 17 h 15 Schwanden StVA, 13.03.2021, de 8 h 15 à 12 h 00 Inscription : envoyer les formulaires blancs dûment remplis (voir info@vlt-sg.ch) dès à présent et jusqu’au 8 janvier 2021 au plus tard à l'adresse Strassenverkehr

LU Offre de cours actuelle Examen théorique de cyclomoteur ou de tracteur : cours de préparatiion à l›examen théorique du permis de conduire de cyclomoteurs ou de tracteurs ont lieu le mercredi après-midi. Tarif des cours incluant la plaate-forme d›apprentissage en ligne (24 cartes de théorie) : CHF 70.– pour les membres et CHF 90.– pour les non-membres. Dates des prochains cours : Mercredi 25 novembre à Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30 Mercredi 16 décembre à Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30 Examen théorique de scooter ou de voiture : préparation en ligne pour CHF 29.– Cours de base de scooter et moto : à Büron et à Sursee, CHF 300.– pour les membres et CHF 320.– pour les non-membres Prochain cours : n˚ 609 : samedis 21 (de 7 h 30 à 11 h 30) et 28 novembre (de 12 h 00 à 16h 00), ainsi que samedi 5 décembre (de 8 h 00 à 12 h 00

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Technique Agricole

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ASETA | Sections

Cours de théorie sur le trafic routier : à Sursee, Schüpfheim et Hoch­ dorf, CHF 220.– pour les membres et CHF 240.– pour les non-membres. Prochain cours : au printemps 2021. Les cours sont en train d‘être plani­ fiés. Le calendrier sera publié sur le site www.lvlt.ch. Les cours n’ont lieu que si le nombre de participants est suffisant. Formation des scootéristes  et motocyclistes : des modifications im­ portantes y seront apportées à partir du 1er janvier 2021. Les formations dont les cours de sensibilisation aux problèmes du trafic routier auront une durée de validité illimitée. L’âge minimum sera adapté à celui en vi­ gueur dans l’Union européenne. Ainsi, les jeunes scootéristes et motocy­ clistes pourront chevaucher des petites cylindrées (max 50 cm3/45 km/h) dès leur quinzième anniversaire, puis de motos de 125 cm3 à seize ans. Vous trouverez des indications plus détatillées sur le site www.lvlt.ch. Cours de théorie camion : constitué de 32 leçons. Le prochain cours inten­sif commence probablement le 11 décembre 2020 à Lucerne. Informations et inscription (sous réserve de changements de lieux, de contenu, de prix ou de durée de cours) : Auto-école de la LVLT, Senn­ weidstrasse 35, 6276 Hohenrain, tél. 041 467 39 02, fax 041 460 49 01, info@lvlt.ch

TG Les examens se déroulent à l’office de la circulation routière, à Frauenfeld, Amriswil ou à Kreuzlingen. Les examens en vue des permis de cyclomoteur de catégorie M et de tracteur de catégorie G (jusqu’à 30 km/h) peuvent être passés au plus tôt un mois avant le quatorzième anniversaire. Les cours durent deux demi-jours, afin de préparer les jeunes conduc­ teurs de manière optimale aux examens. Ils ont lieu le samedi matin et le mercredi après-midi. Des formulaires de demandes peuvent être deman­ dés dans n’importe quel poste de police ou à l’office de la circulation routière, à Frauenfeld et à Amriswil.

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Lieu

Friltschen

Cours M/G Samedi de 8 h 30 à 11 h 30 (mercredi après-midi de 13 h 30 à 16 h 30) Samedi 05.12.2020

Cours M/G Mercredi de 13 h 30 à 16 h 30 (samedi matin de 8 h 30 à 11 h 30) Mercredi 16.12.2020

Prix : CHF 70.– pour les enfants de membres de la section thurgovienne et CHF 90.– pour les non-membres, CD didactique et questions offi­ cielles d’examens inclus. Les taxes d’examen de l’office de la circulation routière seront facturées séparément. Envoyer le talon dûment rempli à VTL/Landtechnik, Markus Koller, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen.

ZG Cours de base sur les chariots élévateurs à contrepoids et télescopiques Ce cours de deux jours enseigne maniement sûr des chariots élévateurs à contrepoids et télescopiques selon les directives de la Suva. Objectifs : certificat Suva pour ces deux machines ( R1, R4 ), un jour pouvant être comptabilisé pour la formation OACP (Ordonnance réglant l’admission des chauffeurs). Conditions : être âgé au minimum de 18 ans et bénéfi­ cier d’une expérience pratique des machines. Dates : lundi 11 et mardi 12 janvier 2021 (premier cours) ; mercredi 13 et 14 janvier 2021 (deuxième cours). Prix : CHF 660.– pour les membres de la section zougoise et CHF 700.– pour les non-membres, dossier de cours et repas inclus. Inscription : Beat Betschart, 041 755 11 10, www.natuerlich-zug.ch

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AR

AI

GL

Cours et examens théoriques de permis de tracteur 2020 Responsable du cours : Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach

Lieu de cours 1er jour 2e jour + examen Après-midi mercredi après-midi Niederbüren, Schulh. Probelokal Sa 14.11.2020 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim/StVA Winkeln 23.12.2020 Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 25.11.2020 Kaltbrunn, Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn 16.12.2020 Mosnang, Oberstufenzentrum Sa 12.12.2020 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 13.01.2021

Cours théoriques 2020 pour le permis M/G

SG

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St.Peterzell, Schulhaus Me 20.01.2021 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA

10.02.2021

Wittenbach, Oberstufenzentrum Me 27.01.2021 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 24.02.2021 Neu St. Johann, Klostergebäude Sa 06.02. 2021 Kaltbrunn Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn 10.03.2021 Niederbüren, Schulh. Probelokal Sa 20.02.2021 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA

17.03.2021

Wangs , Parkhotel Sa 27.02.2021 Wangs , Parkhotel/StVA Mels 24.03.2021 Trogen Me 03.03.2021 Trogen / Trogen StVA Trogen 31.03.2021 Widnau, Rest. Rosengarten Sa 27.03.2021 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 21.04.2021 Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 07.04.2021 Kaltbrunn, Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn

05.05.2021

Mosnang, Oberstufenzentrum Sa 24.04.2021 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 19.05.2021 St.Peterzell, Schulhaus Sa 08.05.2021 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA

02.06.2021

Wangs , Parkhotel Sa 15.05.2021 Wangs , Parkhotel/StVA Mels 09.06.2021

Formation sur les transports d‘animaux Formation non reconnue OACP Cette formation doit impérativement avoir été suivie (et est à renouveler tous les trois ans) dès que l’on effectue un transport de bétail pour des


Sections | ASETA

tiers pour satisfaire la loi fédérale sur la protection des animaux. Elle est valable avec des véhicules d’un poids total inférieur à 3,5 tonnes. L’attestation de cette formation est nécessaire pour effectuer des transports d’animaux avec une Jeep tractant une remorque ou des véhicules de livraison. Un permis de conduire de catégorie B ou BE est requis. Formation reconnue OACP Cette formation est nécessaire pour effectuer des transports d›animaux avec un camion. Un permis de conduire de catégorie C ou CE est requis. Dates de cours : mercredis 4 et 11 novembe 2020, mardi 8 décembre 2020 et lundi 1er février 2021, de 8 h 00 à 16 h 30 Lieu de cours : Berufsfachschule, à Ziegelbrücke Prix : CHF 270.− sans attestation OACP ; CHF 360.− avec attestation OACP Inscription : VLT-SG, Eliane Müller, Azmoos, courriel : info@vlt-sg.ch, tél. 081 783 11 84, informations : www.vlt-sg.ch

Formation pour le permis F/G Les jeunes gens doivent suivre des cours de théorie en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G. L’examen réussi donne le droit de conduire sur la voie publique des véhicules à moteur agricoles dont la vitesse maximale est de 30 km/h.

Nous travaillons quotidiennement pour l’agriculture.

Et nous proposons une offre spéciale par mois aux membres de l’ASETA.

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Pour plus d’informations, consultez le site www.fahrkurse.ch. AG Contact : Yvonne Vögeli, Strohegg 9, 5103 Wildegg, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch (possibilité d’inscriptions à court terme) BL, BS Contact : Marcel Itin, 076 416 27 13, marcelitin@gmx.ch

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GR Lieux de cours : Landquart, Ilanz, Thusis, Scuol, Samedan Contact : Luzia Föhn, 081 322 26 43, 7302 Landquart, foehn@ilnet.ch, www.svlt-gr.ch NE Contact : Bernard Tschanz, chemin du Biolet, 2042 Valangin, bernardtschanz@net2000.ch

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Nous sommes le centre de compétence pour la sécurité au travail et la protection de la santé dans l’agriculture et les domaines apparentés.

Lieu de cours : Oulens-sous-Échallens  Contact : ASETA – Section vaudoise, Virginie Bugnon, chemin de Bon-Boccard, 1162 Saint-Prex, v.bugnon@bluewin.ch ZG

Service de prévention des accidents dans l’agriculture (SPAA) Grange-Verney 2 | 1510 Moudon +41 21 557 99 18 | spaa@bul.ch | www.spaa.ch

Contact : Beat Betschart, 041 755 11 10, beatbet@bluewin.ch ZH Lieu de cours : Strickhof, Lindau. Contact : SVLT ZH, Eschikon 21, 058 105 98 22, Postfach, 8315 Lindau, www.svlt-zh.ch

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Technique Agricole

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ASETA | Portrait

Ambassadeurs Une troupe de gamins de deuxième année vient de quitter le Lobärghof, à Ersigen (BE), et profite du panorama sur les Alpes et le Jura. Roman Strahm, jeune agriculteur né en 1989, vient de leur montrer sa ferme. Les écolières et écoliers ont fait connaissance avec la quarantaine de laitières, leurs veaux, plus Roxana, la jeune génisse que Roman et Lisa ont reçue pour leur mariage le 29 mai 2020. Il y a aussi les deux poneys, le chien et 2000 poules pondeuses, sans oublier les machines pour la culture de pommes de terre, de céréales et de fourrage. À l’étable, les mioches ont pu voir comment on affourage l’ensilage au bétail et explorer la salle de traite en tandem. « À l’école, mon filleul a proposé de visiter la ferme quand le sujet de l’agriculture a été abordé. Pour ma femme et moi, c’est bien sûr l’occasion d’améliorer l’image de la paysannerie auprès de la population. Nous n’avons pas dit non ! » Depuis lors, trois classes sont déjà venues visiter les lieux. Le jeune couple se considère comme un ambassadeur de l’agriculture et maintient un contact étroit avec ses clients pour leur faire comprendre leurs préoccupations. Les œufs sont vendus en direct. Les deux jeunes agriculteurs discutent beaucoup de leur métier avec leurs collègues. Lisa est ambulancière de son premier métier ; elle est aussi paysanne diplômée de l’école d’agricultrices de Langenthal (BE) et se prépare à passer l’examen supérieur. « C’est important que je puisse parler d’agriculture en toute connaissance de cause. Avec mon mari, mais aussi avec les gens de l’extérieur. » Le couple va franchir une nouvelle étape. Il doit reprendre la ferme le 1er janvier 2021. « Nous avons décidé de fonder une société simple. Cela nous permettra de participer tous deux, sur pied d’égalité, à la prise de décisions. Je trouve ça cool », dit Roman Strahm. En 2014/2015, les parents ont imprimé le cap de la ferme avec la construction de la nouvelle étable. La production de lait et d’œufs sont deux solides piliers. Les parents ont déjà emménagé dans le « stöckli ». Maman sera employée à titre permanent, papa aura un salaire horaire. Les préparatifs sont bien avancés, frères et sœurs sont tenus informés et sont impliqués dans le processus. « Il est important de discuter cartes sur table avec la génération des parents », disent les deux jeunes agriculteurs bien conscients de leur nouvelle responsabilité. « Mais le plus important, c’est d’être heureux », s’accordent-ils à affirmer. Ils continueront à s’adonner à leurs passe-temps, elle à suivre les marches populaires et faire des excursions en montagne, lui à pratiquer le hornuss, le ski et... le battage de céréales pour une entreprise de travaux agricoles. Tous deux apprécient aussi de partir en promenade et en voyage dans leur vieux bus VW. Propos recueillis par Dominik Senn

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Cours | ASETA

Les cours proposés par l’ASETA et le SPAA

Cours de pilotage de drones

Cours de conduite « G40 » Tout titulaire d’un permis de catégorie G qui a participé au cours de conduite « G40 » est autorisé à conduire des tracteurs et des véhicules spéciaux agricoles ainsi que des tracteurs immatriculés en tant que véhicules industriels à une vitesse de 40 km/h au maximum, pour des courses agricoles. Le cours de conduite « G40 » de l’ASETA est reconnu par l’Office fédéral des routes (OFROU) et sera inscrit dans le permis de conduire. Inscription : sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).

Formation continue OACP Lieu : Riniken (AG)

Inscription : sur les sites www.agrartechnik.ch et www. fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours.

Cours de soudure Lieu : Riniken (AG) Ces cours s’adressent aux débutants désireux de connaître les techniques de base de soudure et aux avancés souhaitant actua­liser et approfondir leur savoir-faire, qu’ils soient amateurs ou professionnels. Inscription : sur les sites www.agrartechnik.ch et www. fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours (uniquement en allemand).

Formation obligatoire des conducteurs de poids lourds Inscription : sur les sites www.agrartechnik.ch et www. fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours (uniquement en allemand).

nouveau

Cours de conduite Ecodrive Conduite économique de véhicules agricoles Inscription : www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch

nouv eau

Cours agriLIFT Les modules de base R1 (chariot élévateur à contrepoids) et R4 (chariot télescopique) sont traités en deux jours en séquences théoriques et pratiques, selon la directive CFST 6508. Inscription : sur le site www.bul.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).

De plus amples informations sur les cours sont disponibles sur le site www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch, contact : 056 462 32 00 ou zs@agrartechnik.ch  Impressum 82e année www.agrartechnik.ch Éditeur Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) Werner Salzmann, président et conseiller aux États Dr Roman Engeler, directeur Rédaction Tél. : 056 462 32 00 Roman Engeler : roman.engeler@agrartechnik.ch Heinz Röthlisberger : heinz.roethlisberger@agrartechnik.ch Dominik Senn : dominik.senn@agrartechnik.ch Ruedi Hunger : hungerr@bluewin.ch Ruedi Burkhalter : r.burkhalter@agrartechnik.ch Abonnements et changements d’adresse Ausserdorfstrasse 31, 5223 Riniken Tél. : 056 462 32 00, fax 056 462 32 01 www.agrartechnik.ch

Directeur de la publication Dr Roman Engeler, Ausserdorfstrasse 31 5223 Riniken (AG) Tél. : 079 207 84 29 roman.engeler@agrartechnik.ch Annonces Alex Reimann Vente d’annonces Tél. : 079 607 46 59 inserate@agrartechnik.ch Tarif des annonces Tarif valable : 2020 Rabais pour la parution simultanée dans Schweizer Landtechnik Production et expédition AVD GOLDACH AG Sulzstrasse 10-12 9403 Goldach (SG) Paraît 11 fois par an

Prix de l’abonnement Suisse : CHF 110.– par an (TVA incluse) Gratuit pour les membres de l’ASETA Étranger : CHF 135.– (TVA exclue)

Prochain numéro Thème principal « Rouler en mode autonome » L’automatisation et les machines sans conducteur ont un grand potentiel dans l’agriculture. Mais ils ne peuvent pas fonctionner sans les agriculteurs qui doivent les gérer. L’édition 12 2020 paraîtra le 17.12.2020. Clôture de la rédaction : 30.11.2020 Clôture des annonces : 07.12.2020

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2020

Technique Agricole

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AGRIMAX V-FLECTO Quelles que soient vos exigences, AGRIMAX V-FLECTO est votre meilleur allié quand il s’agit d’opérations de travail du sol et de transport. Ce pneu se distingue par une excellente traction et aussi un meilleur confort de conduite tant aux champs que sur route. Doté de la technologie exclusive VF, AGRIMAX V-FLECTO peut transporter des charges très lourdes avec une pression de gonflage inférieure même à une vitesse élevée en assurant un compactage réduit du terrain, d’excellentes propriétés d’auto-nettoyage et également des économies de carburant. AGRIMAX V-FLECTO est la réponse de BKT tant en termes de technologie que de performances pour les tracteurs forte puissance.

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