Novembre 2021
TRACTEURS Tendances des tracteurs Obstacles à l’économie de carburant Faucheuse mue par la fée électricité Qu’est-il permis à l’avant du tracteur?
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Novembre 2021 | Éditorial • Sommaire
Actualité 4
Editorial
En bref
Marché 8 12 14 16 18 20 22 30 36 39 40 44
Interview de Michel Denis, PDG de Manitou Pulvérisation «Smart-Spraying» de Bosch et BASF Prix «Tractor of the Year 2022» attribué à John Deere Gamme rafraîchie «6R» de John Deere Fertilisation «DeePot 25.1» de Rauch Nouveautés d’Amazone
Roman Engeler
Thème principal: tracteurs L’évolution poursuit sa route Dix obstacles sur le chemin du succès Economie de diesel: c’est le chemin qui compte Réduire le diesel lors du mélange de fourrage Ecodrive: «Ne jamais accélérer à fond» Aides intelligentes en machinisme agricole
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Impression 48 50 52
Test du Valtra «A115 HiTech4» Köppl «Gekko»: une faucheuse avec des raffinements En savoir plus Le biodiesel sur le banc d’essai
Management 54
Que peut-on transporter à l’avant du tracteur?
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Sécurité 57 58
Cours «As du Volant» pour les membres de l’ASETA Toujours les plus exposés aux accidents
Plate-forme 60 62 64 68 71
Innovations de l’Eima Fournisseur d’équipements pour le lisier H. U. Kohli AG Faucheuse mue par la fée électricité Recherches sur les batteries
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Obligation des pendillards Différée, mais pas enterrée
Passion 72
Fendt «Xylon 524» aux portes de Zurich
ASETA 74 76 78 79
Conférence des cadres: sur la bonne voie Communications des sections Christian Schönbächler: «365FarmNetworker» Les cours et l’impressum Page de couverture Le modèle John Deere «6120M Autopowr» a été distingué par le jury du concours «Tractor of the Year 2022» comme le tracteur le plus polyvalent.
www.youtube.com/ agrartechnikCH
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Le tracteur était le titre de la revue à laquelle a succédé Technique Agricole. Le tracteur demeure aussi, encore et toujours, la pièces maîtresse du parc de machines d’une ferme, celle autour de laquelle s’articule peu ou prou l’ensemble de la mécanisation. C’est un motif suffisant pour que nous nous penchions une nouvelle fois sur cet engin qui n’a cessé d’évoluer. De déjà puissant mais encore élémentaire «cheval mécanique», le tracteur est devenu un véhicule moderne, numérisé, connecté en réseau, pouvant offrir un poste de travail très confortable à son pilote. Comme le montre notre point fort, l’évolution du tracteur est loin d’être achevée, même si une limite a été atteinte sur le plan des performances pour les exécutions standard. Il a souvent été question du poids de cet auxiliaire. Sous cet angle, on a atteint un niveau au-delà duquel il est peu judicieux de s’aventurer, surtout pour les travaux des champs. Les entraînements et les moteurs recèlent encore du potentiel. Injustement discrédité, le moteur diesel n’a encore guère de concurrent en termes d’efficacité grâce à la densité énergétique élevée du carburant. Plusieurs articles sur la question des économies de carburant montrent comment ces moteurs peuvent être employés de manière encore plus économique. Des recherches sont menées sur des carburants alternatifs comme le (bio-)méthane, et des essais préalables ont été réalisés avec la propulsion électrique ou hybride-électrique. Reste à voir quand ces concepts s’imposeront sur le terrain. Il n’est pas exclu que des véhicules autonomes prennent du service et les devancent. Des autorités législatives semblent déjà prêts à vouloir lever certains obstacles. L’édition no 12 paraîtra le 16 décembre 2021.
Photo: John Deere
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Actualité
En bref Bernd Kallfass prend les rênes de la direction commerciale de Topcon pour la région Allemagne, Autriche et Suisse, ainsi que pour la Pologne.
Maniable comme un félin
Dans le Jura français, Agro-Rhin, entreprise dans laquelle GVS Agrar détient une participation, rachète Garnier, une concession Fendt. Le territoire opérationnel d’Agro-Rhin pour Fendt, s’étend désormais du nord de l’Alsace au bassin lémanique. Massey Ferguson a pris possession de nouveaux locaux de formation dans le Training-Center-Süd d’Agco, à Altdorf (D). Kverneland acquiert 80 % du capital de ROC Company. Cette maison italienne est un spécialiste des andaineurs à tapis. Thierry Panadero, responsable du marché agricole pour toutes les marques de CNH Industrial en Europe depuis janvier 2020, a quitté le groupe au 1er octobre. Ropa a dévoilé sa «Maus 6», dotée d’une cabine nettement plus spacieuse. Scott Harris devient président général de Case IH, tandis que Mirco Romagnoli prend la vice-présidence de Steyr et Case IH en Europe. BouMatic rachète le Danois SAC Group. Le fabricant de matériel de traite américain consolide sa position sur le marché mondial. L’association Sauvetage faons Suisse et la Fédération suisse des drones civils vont désormais œuvrer main dans la main. A la foire «Tech&Bio» de Valence (France), Güttler a obtenu une distinction pour son procédé de semis au moyen de dents. Le World Food System Center du «Poly» de Zurich et Fenaco ont lancé un partenariat de recherche en agriculture durable intelligente («Smart Sustainable Farming»). Kubota reprend le constructeur espagnol de turbodiffuseurs Pulverizadores Fede. A Bologne (I), 270 700 visiteurs ont fréquenté la 44 e Eima du 19 au 23 octobre. En Europe, le marché des outils pour la production fourragère a connu cette saison une nette croissance, indique la fédération de constructeurs «Cema». Le nombre d’apprenti(e)s en agriculture a augmenté de presque 6 % par rapport à l’an passé. Ils et elles sont 208 au total. Le Mémento et agenda agricole 2022 est fraîchement sorti de presse. Il peut être commandé sur le site internet d’agridea.
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La nouvelle Ropa «Panther 2S» associe un design sportif et moderne avec une maniabilité et une agilité garantes d’une récolte de betteraves efficace. Cette machine est mue par un Volvo Penta en ligne de 16,12 litres développant 796 chevaux et un couple maximal de 3650 Nm. La conception de la machine intègre le système de train roulant médaillé, sachant ménager le sol, avec stabilisateur et compensation automatique de dévers.
Comme sur le «Tiger 6S», une nouvelle génération de puissants ordinateurs forme le cœur de la télématique, du diagnostic prédictif en ligne et gère les systèmes pour la récolte semi-autonome des betteraves à sucre. Désormais, le «Panther 2S» occupera le sommet de la gamme des récolteuses à deux essieux Ropa. Avec son architecture informatique visionnaire, elle est indubitablement plus qu’une simple évolution de l’actuelle «Panther 2».
Aux petits soins pour les prairies Düvelsdorf a développé une herse qui sera particulièrement utile pour les petites exploitations. La «Green.Rake vario» est une étrille principalement destinée à être montée devant le tracteur. Elle peut toutefois aussi être attelée au trois-points arrière grâce à un dispositif d’attelage en option. Dans ses versions 2,5 et 3 mètres, elle
convient aux lieux difficiles d’accès. Elle est équipée de deux rangées de dents, espacées chacune de 60 mm, et de roues de jauge pour maintenir une pression au sol optimale. L’agressivité des dents peut être réglée de très douce à forte, de sorte que même les adventices les plus tenaces peuvent être éliminées.
Actualité
125 ans de pères en fils et fille La famille Köppl est une entreprise depuis 125 ans. Elle fabrique 15 monoaxes et environ 90 accessoires. La première pierre fut posée en 1896 par Emil Köppl, l’arrière-grand-père de l’actuel patron, Karl Köppl junior, lorsqu’il se maria dans la forge du village d’Entschenreuth (D). Il ouvrit un commerce de gros de faux. En 1933, son fils Karl Köppl, né en 1899, reprit la forge et élargit la gamme de produits aux charrues, herses, motofaucheuses et tracteurs. Lorsqu’il décéda à 59 ans d’une longue maladie, son fils Karl junior, né en 1942, poursuivit l’activité. Il n’avait que 17 ans. En 1960, il se lança dans le négoce de tracteurs importés, puis il fit fabriquer des motofaucheuses selon les plans qu’il avait lui-même dessinés. Enfin, il se mit à produire lui-même ces machines. En 2014, il transmettait la maison à son fils Karl et à sa fille Birgit. Le chiffre d’affaires annuel est récemment passé à 9,5 millions d’euros. Les exportations représentent 60 %.
Epandeurs pneumatiques portés
Rauch construit depuis 1983 des épandeurs d’engrais pneumatiques qui s’ajoutent aux modèles à une ou deux assiettes. Mais depuis 2004, Rauch n’a plus proposé ses épandeurs pneumatiques qu’en version traînée, pour des largeurs de travail de 30 ou 36 mètres. Des tolérances plus sévères, des engrais à granulométries diverses, la modulation intraparcellaire de la fertilisation ont relancé l’intérêt en faveur de l’épandage pneumatique dans des structures foncières plus petites. C’est ce qui a incité Rauch à proposer cette technologie sur des épandeurs portés. Aux largeurs de travail de 27 et 30 mètres viendront bientôt s’ajouter des épandeurs de 18, 21 et 24 mètres. Le concept «Aero 32.1» porté au trois-points a été dévoilé à l’Agritechnica 2019. L’année 2020 a permis de le faire évoluer, avec des essais en halle et sur le terrain. Une série pilote a été lancée. La production en série devrait démarrer en octobre 2022.
Génération naissante Travail ergonomique Les éleveurs de troupeaux laitiers savent l’importance d’entretenir les onglons de leurs animaux, pour leur santé et leur vitalité. Le danois KVK construit des travails de haute qualité, comme le nouveau modèle «800-1+50». Conçu pour des bovins de 300 à 900 kg, il les maintient dans une position confortable et optimale pendant que l’ongleur est à l’œuvre. Cet appareil est donc extrêmement respectueux du bien-être animal. L’opérateur peut travailler en gardant une posture ergonomique. Grâce aux quatre dispositifs de maintien des pieds, il est possible de traiter tous les onglons simultanément. Les fonctions hydrauliques sont protégées contre les surcharges; le «800-1+50» est silencieux et sont bruit n’incommode ni l’animal ni le soigneur. Son importateur suisse Itin+Hoch exposera ce travail au salon Suisse Tier à Lucerne, du 25 au 28 novembre.
Faresin lance son chargeur télescopique «FS 7.32 Compact», premier modèle de la nouvelle gamme «FS». Développée à partir de zéro, elle est déjà prête pour l’«internet des objets» avec une technologie futuriste. Il s’agit d’un chargeur compact de 3,2 tonnes avec une hauteur de levage maximale de 7,1 mètres. L’angle de braquage de 37° autorise un rayon de braquage de 3,8 mètres. L’empattement est de 2,95 mètres. Le modèle est disponible en deux versions, une standard et une exécution basse «Low Cab», avec 2,06 mètres de haut seulement. Côté motorisation, cinq Deutz 4-cylindres de 2,9 à 3,6 litres refroidis par eau sont proposés, développant entre 75 et 136 chevaux. Toutes les versions du «FS 7.32» sont dotées de l’entraînement hydrostatique «Ecodrive». Deux variantes de transmissions sont au catalogue: une monovitesse jusqu’à 30 km/h, et l’autre avec deux rapports mécaniques qui permet d’atteindre les 40 km/h.
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Actualité
Espoir dans le potentiel hydrogène En compagnie du premier ministre Boris Johnson, le président de JCB Anthony Bamford a dévoilé à Londres des prototypes de chargeurs télescopiques et à godet «Loadall» tournant à l’hydrogène. Le chargeur télescopique est un JCB «542-70» pouvant hisser 4,2 tonnes à 7 mètres. Selon JCB, les premiers modèles à hydrogène doivent être produits en série d’ici la fin de l’année 2022. Anthony Bamford: «Nous ne pensons pas que la traction électrique soit la solution universelle, en particulier pour les lourdes machines de chantier.» C’est pourquoi JCB investit 120 millions d’euros dans le développement de moteurs à hydrogène et prévoit d’embaucher 50 ingénieurs qui se joindront aux 100 ingénieurs travaillant déjà sur cette technologie chez JCB.
Tracteur hybride à biogaz Auga, important producteur de denrées biologiques en Lituanie, a mis au point un tracteur hybride biométhane-électricité destiné à un usage agricole professionnel. L’«Auga M1» utilise un système d’entraînement hybride biométhane-électricité. Lorsque le tracteur tourne, un moteur à combustion alimenté au biométhane produit de l’énergie et la transmet directement aux moteurs électriques des roues. En fonctionnement normal, qui ne nécessite pas une puissance élevée, le tracteur stocke la réserve d’énergie générée dans ses batteries. Le défi à relever pour la diffusion des tracteurs fonctionnant au biométhane est le sous-développement de l’infrastructure des stations de remplissage de ce type de gaz. Le groupe Auga a résolu le problème en proposant un échange rapide et pratique de bonbonnes de gaz.
Centre mis à jour La mise à jour de l’«Operations Center» de John Deere accélère l’affichage de l’état des machines et du travail sur le terrain. Vous pouvez désormais voir immédiatement si une machine est en mode travail, au ralenti ou en mode trajet sur route. De plus, les affichages sur les cartes détaillées des travaux et sur celles des machines ont été optimisés, de sorte que vous pouvez maintenant mieux voir le rendement, le taux d’utilisation et l’historique des opérations de votre équipement. L’emplacement de la machine est mis à jour toutes les 5 secondes et affiché sur la carte en temps réel.
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Etrille de précision L’«Aerostar-Fusion» complète la gamme des herses Einböck. Il s’agit d’une étrille de précision entièrement nouvelle. Elle montre ses avantages surtout dans les cultures spéciales comme les légumes, les herbes aromatiques mais aussi dans les cultures sur buttes. Cet outil est doté de dents à ressorts indirects qui peuvent être réglées facilement et précisément pour des interventions en douceur et respectueuses des cultures, ceci sans aucun câble. Il est possible d’intervenir dans des cultures élevées comme les céréales, le soja et le maïs. La conception spéciale du cadre assure un fonctionnement régulier et une grande durabilité. Les roues de jauge sont réglables individuellement. Cette herse Premium est déjà commercialisée, issue d’une importante présérie.
Actualité
Un biofiltre transforme le lisier en précieux fertilisants Cette technologie était destinée à l’industrie spatiale pour fabriquer de l’engrais à partir d’urine et de déchets organiques. Ce fertilisant devait ensuite aider les astronautes à faire pousser des légumes. Un biofiltre rend possible ce processus mis au point par le Centre aéronautique et spatial allemand. Aujourd’hui, le filtre fait ses preuves sur terre dans le traitement du lisier. Une étude est menée pour déterminer son acceptance. Simultanément, le biofiltre est adapté et agrandi et le premier essai de terrain a commencé à la fin de l’automne. «Ce procédé est une méthode purement biologique de transformation des eaux usées chargées en azote en solution fertilisante», explique Tim Paulke (photo), chef de projet. «Le principe est adapté à l’urine humaine, mais il peut être facilement appliqué à des effluents d’élevage, comme le lisier de bovins, ou à des produits de fermentation.» L’usage d’engrais minéraux en agriculture pourrait être réduite. Le système empêche des quantités excessives d’azote de pénétrer dans l’air, l’eau ou les écosystèmes du sol.
Concours SMS En partenariat avec un commerçant en machines agricoles, «Technique Agricole» vous propose de gagner chaque mois un superbe modèle de tracteur.
Dans cette édition, vous pouvez gagner un modèle Siku d’un Claas «Axion 950»
Traite adaptée aux débits de lait des vaches Parties intégrantes de sa traite adaptée au débit de lait («Flow-Responsive Milking»), DeLaval introduit deux nouvelles technologies, une stimulation et un vide contrôlé par le débit du lait. Avec ces systèmes, DeLaval vise un nouveau standard dans la traite des vaches qui s’adapte à leur flux de lait naturel. En réglant le vide d’après le flux du lait de chaque vache, le fabricant affirme que les temps de traite peuvent être réduits jusqu’à 10 %, favorisant ainsi la santé de la mamelle et le bien-être des animaux.
Installation expérimentale agro-solaire Un projet pilote agro-photovoltaïque dans des cultures de fraises et de framboises démarre à Conthey (VS) en collaboration avec la start-up suisse Insolight et Romande Energie. Il s’agit d’une nouvelle technologie utilisée pour la première fois dans un projet pilote à grande échelle. L’objectif de ce programme de 4 ans est d’analyser et d’optimiser les rendements agricoles ainsi que la production d’électricité. Les résultats devraient montrer les possibilités d’une utilisation généralisée de systèmes solaires, sans sacrifier de surfaces de cultures..
à l’échelle 132.
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Marché | Interview
Michel Denis, directeur général du groupe Manitou, a de bonnes raisons de voir l’avenir sereinement: «Aujourd’hui, notre carnet de commandes dépasse les 2 milliards d’euros, un niveau jamais atteint!» Photos: Matthieu Schubnel
Manitou Group: un carnet de commandes pléthorique À l’occasion d’une interview accordée à Technique Agricole, le directeur général de l’entreprise française spécialisée dans la manutention Manitou Group, Michel Denis, est revenu, entre autres, sur les conséquences de la pandémie et sur la gestion de production. Il a abordé le climat économique actuel du secteur, les délais de livraison ou encore les perspectives de développement mais aussi de nouveaux services aux agriculteurs. Matthieu Schubnel
Technique Agricole: Quelle proportion de votre chiffre d’affaires est générée par le secteur agricole? Michel Denis: Tous marchés géographiques confondus, notre activité est générée principalement par le secteur de la construction. Le chiffre d’affaires provient à 56 % de la construction, mais le secteur agricole pèse tout de même pour 30 %. Le restant provient de nos activités dans le secteur industriel.
Comment se portent les ventes dans le secteur agricole chez Manitou? 8
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Sur l’année 2020, en raison de la pandémie, notre chiffre d’affaires a chuté de 24 % pour atteindre péniblement 1,6 milliard d’euros. En mars 2020 pourtant, le carnet de commandes était significatif. Nous avons honoré l’ensemble des demandes en décalant des congés pour pouvoir livrer les clients agricoles.
Quelles sont les tendances d’évolution commerciales? Habituellement compris entre 400 et 600 millions d’euros, le carnet de commandes avait connu un pic exceptionnel à 1 milliard d’euros fin 2018. Aujourd’hui, on
dépasse les 2 milliards d’euros de commandes, un niveau jamais atteint et le carnet continue de se remplir! Notre gamme NewAg lancée voici quelques années connaît un certain succès. Nous avons adopté un positionnement fort dans la sécurité et œuvré pour une forte baisse forte du TCO (Total cost of ownership, ou coût total de possession) grâce à un travail sur maintenance, sur la consommation de carburant… Cette gamme correspond vraiment aux besoins des agriculteurs. Sur le plan de l’ergonomie, les modèles de la série NewAg intègrent de multiples avancées.
Interview | Marché
Comment vous êtes-vous adapté pour traverser cette crise sanitaire? En production, nous avons arrêté presque tous nos sites de production à l’exception de nos implantations aux Etats-Unis. Ces arrêts n’ont pas eu lieu exactement au même moment dans nos différentes usines, selon le niveau d’intensité de la crise localement. Ils ont duré entre 4 et 7 semaines selon les sites, 4 semaines en particulier pour nos sites français). L’ensemble des postes de travail a dû être revu pour maintenir la distanciation sociale entre les collaborateurs. En France, nous avons mis une grande partie des opérateurs de production en en activité partielle, grâce à un accompagnement de l’Etat. Nous avons mis 1,5 mois pour être à nouveau opérationnels à fin mai. La production a redémarré avec une certaine inertie, le temps par exemple de retrouver des fournisseurs en capacité de nous livrer. Notre carnet de commande comptait en effet plusieurs milliers de machines à livrer, pour lesquelles nous n’étions pas en mesure de tenir les délais. De nombreux échanges ont eu lieu avec nos concessionnaires du monde entier pour redéfinir les priorités de livraison avec l’administration des ventes. Au lieu de livrer sur avril, mai et juin 2020 les 500 millions d’euros de matériels commandés avant le début de la crise sanitaire, nous nous sommes engagés à honorer ces commandes entre mai et décembre, en priorisant le secteur agricole. L’ensemble de la production a été replanifié avant la remise en route des chaînes de production. Nous avons annoncé un plan social en septembre 2020, qui a finale-
ment été annulé fin octobre 2020. Une année très éprouvante en somme!
De quelle manière vos activités sur le marché agricole ont-elles été impactées par la crise sanitaire? Nos activités dans le secteur agricole ont été assez faiblement concernées par une baisse de chiffre d’affaires en 2020. Durant la pandémie, l’activité de pièces de rechange, par exemple, ne s’est jamais arrêtée, car nous avons maintenu notre organisation de livraison des pièces dans le monde entier. Nous avons ainsi envoyé le nécessaire à tous les agriculteurs qui en demandaient, où qu’ils se trouvent.
Quelles sont les matières premières pour lesquelles vous avez le plus subi de hausse ces 18 derniers mois? La hausse du prix de l’acier impacte le plus fortement nos coûts de production car c’est une composante essentielle de nos produits. Aux Etats-Unis, son prix a doublé!
Quels composants font le plus défaut actuellement dans vos usines?
On doit jongler mais on est régulièrement confrontés à des problèmes entraînant une augmentation des délais de fabrication, nécessitant une replanification en permanence et aussi de doubler certains fournisseurs. Les prix des containers ont été multipliés par sept, huit ou neuf en février 2021 et ce prix se trouve toujours à ce niveau aujourd’hui. On ne voit pas de retour à la normale dans les 12 mois prochains mois.
Quel délai aujourd’hui entre une prise de commande et une livraison chez le client final? Le délai d’attente après une nouvelle commande dans l’agricole est de 12 mois voire
Le délai d'attente pour la livraison d'une commande est de 12 mois voire davantage, contre 3 à 6 mois auparavant.
Des défaillances sont possibles pour tous les composants, qu’il s’agisse de problèmes de disponibilité des containers ou des défauts de fournisseurs. Les tensions sont globales. Les composants électroniques font le plus défaut. Cela a déjà entraîné des décalages de livraisons pour certaines de nos machines.
davantage. Avant la crise, il était de 3 à 6 mois. Nos capacités de production n’arrêtent pas d’augmenter mais la croissance va elle aussi se poursuivre. Il existe un phénomène croissant d’anticipation de la clientèle qui ne veut pas rater l’occasion de disposer d’une machine. Ce phénomène existe aussi dans le secteur automobile.
Comment faites-vous aujourd’hui face à cette pénurie de composants?
Les résultats du second semestre s’annoncent-ils aussi bons que ceux du 1er semestre 2021? L’année ne va pas se terminer aussi bien en termes de résultat financier. Nous avions déjà annoncé que notre résultat était très bon mais pénalisé en raison du prix de l’acier. Depuis juin-juillet, nous payons cette matière première à un prix élevé, ce qui pénalise notre marge. Sur l’ensemble de l’année 2021, nous visons un EBIT à 6,7 % du chiffre d’affaires.
Selon vous, le marché des chariots télescopiques poursuit-il le rebond amorcé l’année dernière?
Pour faire face à cet afflux de commandes exceptionnel, le groupe s’apprête à recruter, dès à présent et au cours des prochains mois, plus de 150 collaborateurs en CDI, selon Manitou.
Oui; le rebond était très fort et le marché continue aujourd’hui d’aller de l’avant car les stocks de machines sont faibles. Le secteur de la construction enregistre de nombreuses remises en chantier. Certains états ont par ailleurs décidé la mise en œuvre de nouveaux chantiers d’infrastructure. Le chariot télescopique est très utilisé en Eu11
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Marché | Interview
rope mais beaucoup moins ailleurs. Petit à petit, ce type de machines pénètre sur des marchés tels que les Etats-Unis, l’Asie ou même l’Amérique du Sud.
Compte tenu de l’agrandissement des exploitations, envisagez-vous de renforcer votre présence sur le segment des agrochargeuses? Nous disposons déjà d’une gamme très large: skid-steer, track loaders, chariots télescopiques, mini-chargeuses articulées auxquelles s’ajoutent les chargeuses plus grandes à bras télescopique… Les agrochargeuses ne sont pas notre priorité. Nous avons d’ailleurs élargi récemment la gamme de chariots télescopiques avec le modèle «MLT 961-160 V+L» de forte capacité pour les besoins intensifs, capable de soulever 6,1 tonnes et pouvant être équipée d’un godet de 4500 L.
La différenciation par le service est un élément essentiel pour Manitou. Comment se porte l’activité des chargeuses télescopiques «MLA-T» à châssis articulé et bras télescopique réintroduites en 2017? Il s’agit de machines haut de gamme. La demande varie selon les régions, disposant par exemple de série de la fonction EcoStop pour baisser la consommation. Au Royaume-Uni et au Benelux, la demande est forte. Le marché redémarre et la croissance est soutenue. Notre offre compte aussi deux autres machines plus petites, elles aussi articulées. De plus faible capacité mais beaucoup plus compactes, elles sont davantage demandées en Allemagne, au Benelux ainsi qu’en Suisse.
ser Maschinen und Fahrzeuge AG) et à l’est du pays (Aggeler AG). Deux autres concessionnaires commercialisant notre marque Gehl (Fleury+Bessiere SA et Hand Baumaschinen AG). Un sixième acteur assure la distribution exclusive de la marque MustangbyManitou pour la Suisse (Agrar Landtechnik AG).
Plusieurs de vos concurrents (Faresin, Merlo, JCB…) ont déjà présenté des chariots télescopi ques animés électriquement. Où en êtes-vous dans la mise au point de ce genre de modèles? Suite à un partenariat avec le motoriste Deutz, nous avons présenté une gamme de prototypes fait maison à l’occasion du salon Bauma en 2019. Nous avons aussi lancé la première nacelle 100 % électrique et des chariots télescopiques rotatifs élect riques. Concernant le secteur agricole, nous anticipons une demande différée du marché pour ces matériels électrique par rapport à celui de la construction. Nos plans prévoient donc une disponibilité à moyen terme.
Bosch Rexroth vient de présenter sa plate-forme d’électrification «eLION» sur un modèle Manitou repeint en gris. Est-ce que cela présage une collaboration plus poussée de Manitou Group avec ce fournisseur? Cet acteur fait partie des partenaires possibles mais rien n’est arrêté là-dessus. Bosch Rexroth a essentiellement mené ce
travail d’implantation lui-même. Mais ce n’est pas un hasard si cet acteur a choisi l’une de nos machines!
Envisagez-vous de proposer de nouveaux services aux agriculteurs? La différenciation par le service est un élément essentiel pour Manitou. Nous proposons déjà des services de financement et de garantie sans leasing. Les nouveaux services vont surtout concerner l’exploitation des données. Toutes nos machines sont connectées en standard depuis 2019. Nous récupérons les data et stockons cette énorme quantité d’informations. Nous travaillons actuellement au développement de nouveaux services autour de ces data. Par exemple: comment améliorer le TCO de nos clients finaux, optimiser l’utilisation de leur machine, anticiper des pannes, etc.
Quels investissements avez-vous prévu prochainement? Nous avons annoncé en début d’année un plan d’investissement de 460 millions d’euros pour les cinq ans à venir, dont 80 millions sur les sites industriels en France. Afin d’honorer le volume inédit de commandes enregistrées (plus de 2,3 milliards d’euros), le groupe [qui compte 4400 salariés, NDLR] recrute dès à présent et sur les prochains mois plus de 150 collaborateurs en CDI en informatique, maintenance, qualité, achats, logistique, R&D, marketing … sur l’ensemble de nos sites de l’ouest de la France.
Quel volume d’activité est généré par le marché suisse? Pour notre entreprise, le marché suisse représente de faibles volumes. Nous ne communiquons pas sur les chiffres en valeur par marché. Nous sommes néanmoins très bien représentés dans ce pays.
Quelle est l’organisation de Manitou en matière de distribution en Suisse? Le réseau de distribution agricole suisse de Manitou Group compte trois partenaires commerciaux Manitou: à l’ouest (Bernard Frei & Cie SA), au centre (A. Lei10
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«Nous travaillons actuellement au développement de nouveaux services autour des data générées par les machines connectées des clients», confie Michel Denis.
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Marché | Nouveautés
La technologie de pulvérisation ciblée «Smart Spraying» de Bosch et BASF est aujourd’hui en mesure de désherber sur parcelle non levée (green on brown) ou d’appliquer un traitement localisé sur culture (green on green). Photo: Matthieu Schubnel
Pulvérisation de pointe BASF veut réduire l’impact de ses produits phytosanitaires sur la biodiversité et propose, en collaboration avec Bosch, la technologie «Smart Spraying». Celle-ci est désormais au point et la commercialisation des premières unités est prévue pour 2022. Matthieu Schubnel
Le géant de l’agrochimie BASF ambitionne d’aider le secteur agricole à atteindre des objectifs précis en matière de réduction de CO2, de durabilité, de développement de solutions digitales, de sécurité de l’utilisateur de produits phytosanitaires et de développement de surfaces dédiées à la biodiversité sans perte de rendement. Avec l’aide du fournisseur Bosch au travers de la joint-venture Bosch-BASF Smart Spraying, il a mis au point la solution «Smart Spraying», afin de pulvériser de l’herbicide de façon ciblée. C’est un changement de paradigme: avec cette technologie, l’agriculteur adopte une approche différente. Le dispositif permet de réduire, selon BASF, jusqu’à 70 % de la quantité d’herbicide apportée, augmentant ainsi la profitabilité par hectare tout en réduisant la pression sur l’environnement. La solution est vendue aux constructeurs de pulvérisateurs. Bosch fournit les technologies de 12
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détection d’adventices par caméra et les solutions d’éclairage tandis que BASF apporte, avec sa solution digitale Xarvio, un appui face à la complexité de la prise de décisions agronomiques. Le système ainsi constitué facilite la gestion des mauvaises herbes et permet de pulvériser au bon moment, l’algorithme décidant quand la pulvérisation doit avoir lieu ou non. Modulaire et flexible, il est conçu pour s’adapter aux appareils neufs des différents constructeurs. Il est testé depuis la fin d’année dernière notamment avec Amazone. Selon BASF, la solution a été testée dans toutes les conditions hygrométriques et le dispositif fonctionne bien. Travail à 12 km/h Cet ensemble de pulvérisation deux en un «Smart spraying» présenté sur betteraves en octobre lors d’une conférence de presse à Leipzig (Allemagne) dispose et de deux lignes de pulvérisation distinctes,
l’une alimentée par la cuve fontale de 1500 litres de capacité, l’autre par la cuve de 5200 litres de l’appareil traîné Amazone «UX 5201 Smart Sprayer». Avec sa rampe de 36 mètres spécialement équipée, il est possible d’identifier et de pulvériser exclusivement les mauvaises herbes dans une parcelle où la culture n’a pas encore levé (green on brown), mais aussi, désormais, de localiser les adventices dans une culture en rang déjà en végétation (green on green). L’appareil distinguant les adventices des plantes cultivées intègre quatre types de modules. Une batterie de caméras et de projecteurs lumineux à LED associés sont répartis sur toute la largeur de rampe, pointent vers le sol.. Ces différentes sections regroupant caméras et éclairage, de longueur correspondant à celle des différents bras de la rampe, sont fixées en surplomb sur la rampe. Lors des séquences de déploiement ou de repliage, certaines d’entre elles s’abaissent et
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d’autres se relèvent de façon synchronisée au moyen de petits vérins alimentés par le circuit hydraulique de repliage. Le montage de dispositif «Smart Spraying» sur le modèle de plus grande capacité UX 6201 n’est pas possible aujourd’hui, en raison d’une largeur au transport supérieure à 3 mètres qu’afficherait la machine rampe repliée. Autres composants du système, des calculateurs positionnés à proximité déterminent en permanence si la buse doit être alimentée ou non. Enfin, l’unité de contrôle de la connectivité assure le transfert des données entre la machine et les serveurs de l’outil d’aide à la décision Xarvio Field Manager. Les buses, distantes entre elles de 25 cm, doivent travailler à une hauteur de 50 cm pour une couverture optimale. L’ouverture de chaque buse est contrôlée individuellement et de façon automatique selon la présence ou non d’adventices. La vitesse maximale d’intervention fixée actuellement en Europe par le constructeur est de 12 km/h, allure à laquelle la surface de traitement unitaire est de 60 cm de long et de 25 cm de large Cette largeur de pulvérisation est obtenue en utilisant une buse diffusant sur un angle de 40°, telle que le modèle «SpotFan 40-03» d’Agrotop. Disponibilité début 2022 Ces différents équipements embarqués sont gourmands en énergie. Ils requièrent, selon la configuration, entre 1 et 2 kW d’électricité supplémentaires
Avec sa solution digitale Xarvio exploitée pour le fonctionnement de la technologie «Smart Spraying», BASF apporte un appui face à la complexité de la prise de décision agronomique. Photo: Xarvio/BASF
pour fonctionner. Ce niveau ne pose pas généralement pas problème pour des automoteurs équipés de leur propre moteur. En revanche, les pulvérisateurs traînés, l’équipement standard ne fournit pas suffisamment de puissance électrique. Dans ce cas, le fournisseur propose une génératrice embarquée, montée sur le relevage arrière, qui génère et fournit la puissance électrique requise. Selon BASF, de nombreuses machines «Smart Spraying» de plusieurs constructeurs seraient déjà en fonctionnement dans les fermes de différentes régions du monde. Ces appareils sont utilisées à la fois pour valider le système et mener des essais agronomiques. La solution «Smart Spraying» est prête pour les cultures de betterave et de maïs. Les premières machines devraient
Le système de traitement localisé fonctionne de jour comme de nuit, grâce à une batterie de LED intégrées sur la rampe de pulvérisation. Photo: BASF
être commercialisées début 2022, selon BASF. En début d’année prochaine, les algorithmes seront également adaptés aux interventions phytosanitaires sur soja et tournesol. Fin 2022, le système sera capable d’opérer dans du coton et des légumineuses telles que le pois ou le haricot. À compter de 2023, il devrait être compatible avec la culture de colza. Technologie coûteuse Le système, utilisable de jour comme de nuit grâce à l’éclairage LED, est flexible et adaptable sur de nombreuses machines neuves provenant de constructeurs différents et équipées de rampes de différentes largeurs. Le prix de la technologie «Smart spraying» dépend de la configuration spécifique du système. Il est défini par le constructeur de pulvérisateurs qui commercialise l’ensemble du système. Pour l’Amazone UX 5201 présenté, le représentant d’Amazone Stefan Kiefer a estimé que «cela doublerait plus ou moins le prix en comparaison d’un pulvérisateur UX conventionnel». Selon BASF, le point d’équilibre économique dépend de la zone géographique d’utilisation et de de la culture. D’après leurs estimations, il serait atteint en moins de 3 ans pour un pulvérisateur utilisé sur une surface d’utilisation de 2000 ha, principalement grâce aux économies de produits phytosanitaires que génère le système. Pour le moment, cette technologie est donc clairement réservée aux très grandes exploitations ou aux agroentrepreneurs. Pourtant, l’objectif ambitieux annoncé par BASF est de couvrir 125 millions d’hectares d’ici 2030. La firme voit aussi l’équipement de pulvérisateurs déjà en service avec cette innovation comme un potentiel énorme. Cette opportunité est actuellement explorée avec différents partenaires. 11
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Les candidats Catégorie principale «Tractor of the Year» • Case IH «Optum 300 CVX» • John Deere «7R 350 AutoPowr» • Massey Ferguson «8S.305 Dyna-VT» • New Holland «T6.180 Methane Power» • Valtra «T235 Direct» Catégorie «Best Utility» • Claas «Arion 470» • John Deere «6120M AutoPowr» • Landini «5-120 Dynamic» • Massey Ferguson «5S.145 Dyna-6» • Valtra «A 115 Hitech 4»
John Deere remporte le titre de «Tractor of the Year 2022» avec le «7R 350 AutoPowr». Photos: ldd
Les vainqueurs sont connus Les vainqueurs du concours «Tractor of the Year 2022» sont désignés. John Deere remporte la catégorie principale avec le modèle «7R 350 Autopowr». Roman Engeler
Cette année, un total de 14 tracteurs provenant de 11 constructeurs différents ont pris part au concours pour remporter les prix convoités de «Tractor of the Year»: cinq respectivement pour les catégories principale et «Best Utility» (tracteurs polyvalents à quatre cylindres d’un poids total maximal de 10,5 t) et quatre autres pour le concours du meilleur tracteur spécialisé. Comme ce fut déjà le cas l’année dernière, le jury, composé de représentants de 25 magazines dédiés au machinisme agricole de nombreux pays européens, n’a pas pu tester tous les modèles. Mais au-delà de la mise à disposition d’informations détaillées et techniques, les constructeurs ont aussi fourni des documents supplémentaires tels que des vidéos explicatives et parfois aussi de matériels en action, afin de combler cette lacune. Ce concours est soutenu et accompagné depuis deux ans par le manufacturier de pneumatiques BKT. 14
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«Tractor of the Year»
Catégorie «Best of Specialized» • Antonio Carraro «SRX 5800» • Carraro Tractors «Compact VLB 75» • Ferrari «Vega 85 DualSteer» • Reform «Metrac H75 Pro» En outre, tous les candidats étaient nominés pour le prix de la durabilité «Sustainable Tractor of the Year».
lation et la désinstallation automatiques de 1700 kg de lestage additionnel.
«Best Utility» Dans cette catégorie, John Deere a également décroché un titre, avec le modèle «6120M AutoPowr». La transmission à variation continue bien conçue, l’empattement court de 2400 mm, le poids total maximal de 10 450 kg et les techniques les plus avancées d’agriculture de précision ont plaidé en faveur de ce tracteur, qui peut être configuré pour les travaux les plus divers, depuis la manutention au chargeur frontal jusqu’au travail du sol et au transport.
Le jury a été convaincu par la technologie embarquée, les possibilités d’automatisa- «Best of Specialized» tion et la cabine spacieuse et confortable Le «Metrac H75 Pro» de Reform a rempordu John Deere «7R 350 Autopowr». En té le trophée du meilleur tracteur spécialiplus de la performance, ce tracteur a marqué des points en matière d’économie garantie de carburant. Un atout supplémentaire réside dans l’«Active Command Steering», grâce auquel le chauffeur peut adapter le fonctionnement à ses préférences et à ses besoins. Par ailleurs, le dispositif «EZbalLe lauréat choisi pour la catégorie «Best Utility» est le modèle last» assure l’instal«6120M AutoPowr» de John Deere.
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Avec le «Metrac H75 Pro» de Reform, un représentant du machinisme agricole de montagne a décroché la distinction de la catégorie des tracteurs spécialisés.
sé. Il est considéré comme outsider car il s’agit d’un produit de niche issu du segment de l’agriculture de montagne que le jury, majoritairement issu de plats pays, a tout de même eu du mal à prendre en considération. Le centre de gravité bas, la transmission hydrostatique et la possibilité de pouvoir travailler simultanément avec deux outils, ont fait pencher la balance en faveur de Reform.
Sans surprise, New Holland a remporté le prix de la durabilité «Sustainable Tractor of the Year» avec son tracteur «T6.180 Methane Power».
«Sustainable Tractor of the Year» Le New Holland «T6.180 Methane Power», représentant la première offre commerciale de tracteur capable d’utiliser comme carburant le biogaz de la ferme, se voit décerner le prix de la durabilité. Le concept de base comprenant le châssis, la cabine et la transmission n’est certes pas nouveaux, mais ce tracteur équipé du moteur NEF modifié de 6,7 litres de FTP carburant
au gaz a convaincu le jury, dans la mesure où il développe la même puissance que son équivalent fonctionnant au gazole. Au-delà des coûts, les niveaux d’émission sont abaissés de telle sorte que le constructeur a pu faire l’impasse sur un système complexe de post-traitement des gaz d’échappement pour ne conserver qu’un simple catalyseur à trois voies afin de respecter les normes d’émissions.
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Plus que des solutions.
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Avec quatre nouvelles références, la gamme renouvelée de tracteurs «6R» de John Deere comprend maintenant 14 modèles au total. Photos: John Deere
La série «6R» renouvelée Davantage d’électronique, de numérisation, de confort et quatre modèles additionnels – voilà ce que promet la nouvelle gamme rafraîchie «6R» de John Deere, avec 14 tracteurs. Roman Engeler John Deere lance une nouvelle génération de tracteurs «6R» sur le marché. Les quatorze modèles comptent cinq modèles à quatre cylindres et neuf modèles à six cylindres, avec quatre empattements différents. Quatre modèles de plus complètent la gamme: les quatre-cylindres «6R 140» et «6R 150», ainsi que les six- cylindres «6R 165» et «6R 185». Les deux premiers affichent un poids à vide de 6,5 t et un poids total autorisé de 10,45 t. Ces caractéristiques-là auraient pu être encore quelque peu améliorées. Mais les quatre- cylindres peuvent désormais être équipés d’une transmission «CommandQuad», en plus des transmissions «AutoQuad Plus» et «AutoPowr» déjà proposées.
male. Tous les paramètres souhaités peuvent aussi être programmés à l’avance et gérés via un cloud: données agronomiques telles que limites de parcelles, lignes de références et autres cartes d’application. Dès que le tracteur roule par-delà la limite de parcelle, le profil enregistré est appelé automatiquement. Bien que le chauffeur bénéficie de réglages simplifiés du tracteur, John Deere a aussi travaillé la commodité d’utilisation. Le tableau de bord fixé sur la colonne de direction a disparu. Grâce à cette modification, le chauffeur dispose non seulement d’une meilleure visibilité vers l’avant, mais a aussi mieux à portée de main les fonctions de l’accoudoir et de la console d’utilisation.
Plus simples d’utilisation Désormais, le «1-Click-Go-AutoSetup» est disponible de série. Avec cette fonctionnalité, la machine se règle bien plus vite et facilement. Jusqu’à 90 % de clics seraient économisés et le tracteur conserverait néanmoins une configuration opti16
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Joystick électrique L’«E-Joystick» est une nouveauté supplémentaire utilisée avant tout avec les chargeurs frontaux. Le chauffeur attribue librement la fonction de chaque bouton et inverse le sens de marche via une simple
pression. Au travers d’un système de reconnaissance de la main, le clapet de sécurité n’est plus nécessaire. Sur les chargeurs frontaux, la pesée dynamique détermine le niveau de charge même lorsque le tracteur est en mouvement. De plus, John Deere intègre le retour automatique en position de chargement et l’alignement horizontal électronique de l’outil.
Nouveau: IPM hydraulique John Deere a amélioré son dispositif «Intelligent Power Management» (IPM). Au-delà d’une puissance de sortie additionnelle supérieure lors des travaux de transport ou à la prise de force, tous les modèles proposent, au travers d’un IPM hydraulique, jusqu’à 20 ch de plus pour les modèles à 4 cylindres et jusqu’à 40 ch de plus pour les 6-cylindres, pour entraîner un outil hydraulique.
Capots moteurs modifiés Les nouveaux «6R» sont reconnaissables par leur aspect extérieur, leur capot redessi-
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né et leurs rétroviseurs déjà montés sur les modèles des gammes supérieures. La dénomination a elle aussi été reprise des autres modèles. À l’avant figure désormais le nom de la gamme «6R» suivi de l’indication séparée de la puissance moteur en chevaux.
de 200 ch. Le nouveau «6R 185» délivre jusqu’à 204 ch de puissance maximale, voire, avec l’IPM, 234 ch sur la route et lors de travaux à la prise de force, ainsi que pour des applications hydrauliques. L’empattement court de 2,76 m rend la machine plus compacte que les modèles de 2,8 et 2,9 m d’empattement. En combinaison avec le moteur de 6,8 l et la transmission à variation continue, ce tracteur doit s’avérer sobre sur la route.
Le «6R 185» pour le transport L’exploitant circulant beaucoup sur les routes recherche des tracteurs compacts et puissants dans la catégorie des moins
Les modèles John Deere «6R» en chiffres Modèle Puiss. nomin. Puiss. max. Puiss. max. av. IPM Empattement Nombre cyl. 6R 110
110 ch
121 ch
135 ch
6R 120
120 ch
132 ch
145 ch
6R 130
130 ch
143 ch
156 ch
6R 140*
140 ch
154 ch
166 ch
6R 150*
150 ch
165 ch
177 ch
6R 145
145 ch
160 ch
192 ch
6R 155
155 ch
171 ch
203 ch
6R 165*
165 ch
182 ch
213 ch
6R 185*
185 ch
204 ch
234 ch
6R 175
175 ch
193 ch
223 ch
6R 195
195 ch
215 ch
244 ch
6R 215
215 ch
237 ch
259 ch
6R 230
230 ch
253 ch
281 ch
6R 250
250 ch
275 ch
301 ch
*Nouveaux modèles
Nouveau Manitou
MLT 841
2580 mm
4
2765 mm
6 2800 mm
2900 mm
Les chargeurs frontaux peuvent recevoir la pesée dynamique, opérante y compris en mouvement.
«6R 150» polyvalent Avec une puissance maximale de 165 ch (177 ch avec IPM), le «6R 150» devient incontestablement le nouveau plus gros quatre-cylindres de cette gamme. Pour qu’il ne soit pas limité en capacité de levage, la force de levage du relevage arrière a été augmentée de 12 %. Sur demande, John Deere installe une pompe hydraulique délivrant 155 l/min. Avec le dispositif de pesée dynamique, elle fournit un gain de performances conséquent lors du travail avec le chargeur frontal.
LE SAVIEZ-VOUS ? Le bruit en cabine est la première source de fatigue de l’opérateur. Afin d’y remédier, Manitou a créé la cabine la plus silencieuse du marché avec 69 dB. Profitez de notre expérience. Nous aurons le plaisir de vous conseiller.
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Le nouveau concept de fertilisation en profondeur «DeePot» de l’entreprise Rauch comporte une trémie arrière et quatre socs injecteurs montés sur une barre.. Photos: Rauch
«L’innovation fait partie de notre ADN» Pour fêter son centenaire, l’entreprise Rauch s’est offert un cadeau en développant un nouveau procédé de fertilisation en profondeur ainsi qu’un semoir compatible. Dominik Senn
La méthode Cultan «Cultan» est l’acronyme du terme anglais Controlled Uptake Long Term Ammonium Nutrition, qui peut se traduire «nutrition permanente et régulée des plantes par de l’ammonium (NH 4+)». En d’autres mots, la fertilisation azotée des plantes pendant toute la période de végétation ne se fait pas avec des nitrates, mais avec de l’ammonium. L’ammonium concentré est incorporé par une technique d’injection jusqu’à 20 cm de profondeur près des plantes cultivées, au niveau des semences ou des plantules. L’ammonium ne se dissolvant pas dans l’eau, il est absorbé par le sol sans être lessivé. Ainsi, des apports d’azote plus élevés sont possibles. Les racines poussent vers la zone où se trouve l’engrais. Leur développement est plus dense, les réserves en eau augmentent dans le sol; cela favorise un peuplement végétal qui résiste mieux à la sécheresse.
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Il aura fallu environ sept ans à Rauch, le fabricant mondial d’équipements de fertilisation basé à Sinzheim (D), pour commercialiser un procédé de fertilisation en profondeur, adapté surtout au maïs, à la betterave et au colza, et un épandeur correspondant. Dévoilée lors de la célébration du centenaire de l’entreprise, cette innovation nommée «DeePot 25.1» se base sur la méthode «Cultan» (voir encadré ci-contre), reléguée entretemps au second plan. Le terme deep («profond» en anglais) fait référence à l’incorporation hermétique d’engrais en bande jusqu’à 25 cm de profondeur, un rang sur deux.
type «Torpedo» puis d’un étroit tube de descente sans bourrage équipé d’un séparateur cyclonique. Ce dernier dissocie l’engrais de l’air comprimé qui l’a transporté pneumatiquement depuis la trémie avant ou arrière; il tombe ensuite dans le tube par simple gravité. Juste derrière, des ressorts racleurs (brevet en cours) rendent les parois du sillon plus rugueu ses, avant que les roues de rappui incli nées en V ne les referment com plètement, à la manière d’une fermeture éclair. De cette façon, l’engrais n’entre pas en contact avec l’atmosphère et son dépôt se fait en profondeur. Malgré ce dernier fait, le sol préserve sa structure naturelle parce qu’il n’est pas travaillé.
Fermeture complète des sillons La caractéristique décisive de cette méthode est l’incorporation de l’engrais. Selon la culture, quatre à six socs injecteurs sont alignés sur une barre. Ils se composent d’un disque ouvrant le sillon avec précision, suivi d’un soc étroit de
20 % d’économie d’azote Cette méthode inédite présente plusieurs avantages. Avec «DeePot 25.1», les pertes en azote par volatilisation de l’ammoniac et d’oxyde nitreux sont réduites de 90 % par rapport à un épandage classique en
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Rauch fête ses 100 ans Rauch Landmaschinenfabrik GmbH, une entreprise familiale aujourd’hui dirigée par les quatrième et cinquième générations, possède une histoire centenaire. L’usine fut fondée par Hermann Rauch en 1921 puis transmise à ses fils Gerhard, Alfred et Lothar après la Seconde Guerre mondiale. Sous la direction d’Hermann (finances/ressources humaines/production), Robert (achats), Joachim (ventes/marketing) et Norbert (recherche/développement), la quatrième génération a favorisé le développement dans le
machinisme agricole, mais aussi celui des équipements de voirie. L’entreprise a établi sa renommée dans le dosage et l’épandage précis des engrais. Plus de 170 brevets actifs et de nombreuses distinctions obtenues lors de grands salons nationaux et internationaux témoignent de sa force d’innovation permanente. Comme l’a confirmé Volker Stöcklin, membre du conseil d’administration et responsable du pôle «recherche et développement», lors de la célébration du centenaire et devant une presse internationale spécialisée en machinisme agricole: «L’innovation fait partie de notre ADN.» La cinquième généra-
tion a accédé à la direction en 2016 en la personne de Martin Rauch (production et informatique), rejoint par Hermann Rauch (finances), et, depuis 2017, par Wilfried Müller (ventes/marketing) ainsi que par Volker Stöcklin. Elle insuffle un nouveau dynamisme. Le siège de Rauch se trouve à Sinzheim, près de Baden-Baden (D). Rauch développe et construit des épandeurs d’engrais et des saleuses pour le service hivernal de haute qualité, ainsi que des semoirs. Un chiffre d’affaires de 89,6 millions d’euros a été réalisé lors de l’exercice 2020 avec 380 employés. La part des exportations est de 69 %.
La direction de Rauch lors de la célébration de son centenaire: Wilfried Müller, Joachim Rauch, Hermann Rauch, Volker Stöcklin et Martin Rauch. Photo: Dominik Senn
surface, ainsi que l’ont montré des essais culturaux menés sur sept années dans le maïs avec l’engrais Alzon. Malgré une
Un soc injecteur avec (de gauche à droite) les roues de rappui, les ressorts racleurs (brevet en instance), le tube de descente avec le «cyclone» au-dessus et la «torpille» (le disque ouvreur se trouvant en tête du dispositif est masqué par le déflecteur rouillé).
quantité d’azote réduite de 20 %, les rendements observés ont augmenté de 3 à 5 %. Les racines s’enfoncent plus dans le sol et forment une masse plus importante grâce à l’incorporation en profondeur de l’engrais. Pendant les longues périodes de sécheresse, la croissance des peuplements de maïs dure jusqu’à trois semaines de plus que lors d’une fertilisation conventionnelle. La croissance plus profonde des racines leur permet en effet d’accéder aux réserves hydriques du sol. Grâce à leur position en profondeur, les granulés ne sont pas lessivés par les fortes pluies ou les inondations. L’incorporation en bandes réduit au minimum la surface de contact entre l’engrais et le sol. En clair: la fertilisation en profondeur proposée par l’entreprise Rauch est actuellement considérée comme l’un des procédés de fertilisation des plantes les plus efficaces. Elle répond déjà aux futures exigences telles que l’augmentation de l’efficacité des engrais, la protection du climat et de l’eau ainsi que la sécurité du rendement en cas de sécheresse. L’innovation sera présentée au public au salon Agritechnica qui se tiendra à Hanovre (D) du 27 février au 5 mars 2022.
Centre d’essais le plus hightech d’Europe pour épandeurs Le centre d’essais pour les épandeurs d’engrais le plus à la pointe d’Europe a été mis en service en 2019 par Rauch. L’aire d’épandage de la halle climatisée couvre une surface de près de 1235 mètres carrés, où l’on peut tester des modèles dont la largeur de travail va jusqu’à 75 mètres. Les 88 plateaux collecteurs équipés de cellules de pesée à haute vitesse entièrement automatisées garantissent des résultats rapides et précis pour tous les types d’épandeurs, existants et en développement.
Aperçu du centre d’essais le plus moderne d’Europe; l’épandeur est ici monté sur un plateau tournant.
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Marché | Nouveautés
Le semoir «Cataya Special» peut désormais recevoir en option des socs à doubles disques de type «TwinTec». Photos: Amazone
Optimisation et extension de gamme Lors d’une conférence en ligne, Amazone a dévoilé ses nouveautés pour la saison à venir. Parallèlement à l’optimisation d’équipements déjà connus, le constructeur poursuit l’extension de son éventail de produits. Roman Engeler En 2016, Amazone reprenait la division «charrues» de Vogel & Noot, entreprise alors en faillite. Le nouveau propriétaire n’a, depuis, cessé de développer ce segment. La gamme «Teres 300» comprend de nouveaux modèles de charrues portées réversibles. Elles doivent associer le meilleur des gammes «Cayros» et «Cayron». Plus tôt cette année, Amazone a déjà dévoilé des nouvelles charrues dans sa gamme «Tyrok 400». Avec son déchaumeur superficiel «Cobra», Amazone propose une machine à usage polyvalent, pouvant être équipée de plusieurs outils. Dotée de 6 poutrelles, l’appareil est disponible en 6 et 7 mètres de large, pour des profondeurs de travail de 4 à 13 cm. La herse rotative «KE 02», en largeurs de travail de 3 à 6 mètres, peut désormais être équipée du système «Rotamix»; il permet de préparer le sol avec quatre porte-outils par mètre de largeur. Un nouveau boîtier de transmission «Direct20
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Drive» entraîne directement les outils rotatifs. Il évite les pertes de charge provoquées par les boîtiers renvois d’angle. Amazone commercialise dès à présent un rouleau à lames à monter devant le semoir en ligne repliable «Cirrus 6003-2». Ce rouleau garantit un émiettement plus fin de la terre et un déchiquetage intensif des résidus de récolte. Les cultures intermédiaires et les longs chaumes sont coupés en morceaux perpendiculairement au sens d’avancement. Cette machine convient bien derrière une culture de tournesol, dans des chaumes de maïs ou après des cultures intermédiaires.
Du nouveau dans les semoirs La variante compacte du semoir mécanique «Cataya» peut être équipée de socs à doubles disques «TwinTec». Chaque paire de disques de 340 mm est montée à l’avant sur une articulation en caoutchouc et maintenue à l’arrière par un rouleau de rappui régulant sa profondeur. Un réglage
central, à l’arrière de la machine, sert à modifier la pression des socs (jusqu’à 40 kg) et la profondeur du semis. Ces nouveaux socs sont destinés aux petites et moyennes exploitations avec labour ou semis sous litière. Ils peuvent travailler jusqu’à l’allure de 10 km/h. Amazone a baptisé «SmartForce» un nouveau système de réglage automatique du terrage pour ses semoirs monograine «Precea». Ce dispositif hydraulique permet d’obtenir des profondeurs de semis régulières dans des terres hétérogènes. La pièce maîtresse du système est une broche de mesure intégrée aux socs «PreTec» qui détermine en continu la contre-pression programmée dans le terminal, et qui agit en conséquence sur le système. Autre innovation: un dispositif de déport des éléments de dépose de semences ou d’engrais des semoirs monograine. Il sert à décaler latéralement (jusqu’à 400 mm) les unités pour créer des voies de passage de roues sans désactiver les unités qui
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Automatiser, robotiser Depuis plusieurs années, Amazone s’emploie intensivement à développer des robots agricoles. Elle a engagé de longue date un partenariat avec l’Université d’Osnabrück (D) pour mettre au point «BoniRob», qui a déjà pu faire des sorties convaincantes sur le terrain, notamment lors du «Field Robot Event». Amazone tient aussi à sa collaboration avec le constructeur danois du robot «Farmdroid FD20». Il accomplit des travaux de semis et de sarclage en maraîchage et dans les betteraves sucrières. Le but est de rendre compatible l’activité de ce robot avec les méthodes de «SpotSpraying». Un autre partenariat est en cours avec la start-up néerlandaise AgXeed, qui a inventé les tracteurs autonomes «AgBot». Amazone profite de cette collaboration pour, via l’Isobus, rendre cette unité compatible TIM, donc autoriser l’outil attelé à commander le tracteur. Avec sa filiale Schmotzer Hacktechnik et Agravis, Amazone pratique des essais de toutes cultures en interlignes fixes de
suivent les roues du tracteur. On parvient à créer des voies atteignant la largeur de la machine ou, grâce au déport asymétrique, pouvant atteindre 2,10 mètres. La combinaison «Precea 3000-ACC» de 3 mètres de large est une autre innovation. Elle se compose d’un déchaumeur à disques compact «CombiDisc» et d’un semoir porté «Precea-A». Le déchaumeur possède deux rangées de 12 disques crénelés de 410 mm de diamètre.
Le vent sous contrôle Le vent peut avoir des effets indésirables, surtout lors de l’épandage d’engrais mi néraux. Amazone vend depuis quelques
50 cm. Grâce aux traitements et à la fertilisation de précision sur le rang, les dépôts de produits dans les interlignes restent très réduits. Ces espaces peuvent ainsi bénéficier à la biodiversité. Ce procédé nommé «Controlled Row Farming» devrait égaler les rendements et revenus obtenus en culture conventionnelle. Les coûts des interventions plus élevés des machines seraient compensés par une réduction des dépenses pour les intrants.
Le tracteur «AgBot» de 156 chevaux tracte un cultivateur à 3 rangées d’outils de type «Cenio» dans un champs de chaumes.
temps déjà son «WindControl» qui surveille la nappe d’épandage et compense automatiquement l’impact du vent lors de la distribution d’engrais. «WindControl» est désormais disponible pour les épandeurs «ZA-TS» (porté) et «ZG-TS» (traîné). Il peut être utilisé indépendamment de la présence ou non du contrôleur de nappes d’épandage «ArgusTwin».
Lacune comblée dans les «pulvés» Amazone souhaite combler une lacune entre les pulvérisateurs à un et ceux à deux essieux. La marque lance donc deux machines traînées à un essieu, les «UX 7601 Super» et «US 8601 Super». Ces
Pour une levée homogène des semis, Amazone propose son système «SmartForce» qui ajuste automatiquement la pression des socs de semis de son semoir monograine «Precea». Les éléments semeurs et de dépose de l’engrais, peuvent se déporter latéralement de 40 cm au maximum pour créer des traces de passage de roues.
Pour réduire les coûts des travaux de préparation préalables, un rouleau à lames est proposé en option, à monter à l’avant du combiné de semis «Cirrus».
«pulvés» peuvent être équipés d’un essieu directeur (braquage jusqu’à 28°) et d’une suspension hydropneumatique. Leur nouveau châssis autorise une charge d’appui de 4 tonnes plus une charge par essieu de 10 tonnes, soit un poids total autorisé de 14 tonnes. Développée à leur intention, la rampe «Super L3» comportant 4 segments repliables offre une largeur de travail jusqu’à 42 mètres. Le procédé d’injection «DirectInject», au moyen duquel un deuxième produit peut être introduit dans la bouillie, est un système remarquable. Munie d’une pompe en propre, la nouvelle cuve frontale «FT-P 1502» peut être employée seule, y compris avec la coupure de tronçons. Elle peut aussi servir en combinaison avec une bineuse portée à l’arrière du tracteur pour pratiquer un traitement en bande, ou pour appliquer de l’engrais liquide lors d’un semis au semoir porté. En partenariat avec Bosch et BASF («Xarvio»), Amazone s’engage et joue la carte d’une protection des végétaux durable. Les premières expériences prometteuses avec le «Smart Sprayer» viennent d’avoir lieu. Les adventices sont reconnues instantanément et la buse n’applique de l’herbicide qu’à l’endroit où se développe effectivement une mauvaise herbe (voir aussi en pages 12-13).
Le pulvérisateur «UX 7601 Super» possède un châssis d’une seule pièce incluant le timon. Son centre de gravité est proche du sol.
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TRACTEURS
L’évolution poursu Les tracteurs modernes émettent moins de substances nocives, possèdent des cabines tout confort et tiennent bien la route. Ils offrent des fonctions digitales de plus en plus élaborées. Et cette évolution n’est de loin pas terminée. Roger Stirnimann* 2021 a vu naître un éventail de gammes de tracteurs, innovations intégrales ou mises à jour de séries existantes. Si dans un passé récent − du moins dans les catégories de puissances moyennes et supérieures − les moteurs donnaient le «la» avec l’étape 5 de mise en conformité, ce sont les cabines qui concentrent cette année les évolutions (voir tableau), tandis que les puissances n’ont guère été affectées par les changements de modèles.
La progression des moteurs diesel se poursuit La réglementation sur les gaz d’échappement continue d’imprégner l’évolution des moteurs diesel. Injection à rampe commune, quatre soupapes par cylindre, turbocompresseur, recyclage et refroidissement des gaz de suralimentation, gestion électronique sont les pierres angu*Roger Stirnimann est enseignant en machinisme agricole à la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL) à Zollikofen (BE).
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2021
laires permettant aux moteurs de satisfaire aux exigences en termes de puissance, de consommation et d’émissions. Les systèmes de traitement des émissions − catalyseur d’oxydation diesel (DOC, diesel oxydation catalyst), filtre à particules (FAP), réduction catalytique sélective (SCR, selective catalytic reduction) −sont désormais usuels aussi sur les tracteurs des catégories de puissances inférieures, dès 56 kW. L’encombrement des unités de traitement se réduit. CNH joue la carte du «SCRonFilter», dont le FAP est doté d’un revêtement SCR qui réduit en partie les oxydes d’azote (NOX), fonction autrement assurée en aval par la SCR. Côté recirculation des gaz d’échappement, procédé intégré au moteur pour limiter la formation de NOX, deux stratégies coexistent: avec ou sans elle. Une analyse détaillée des gammes de moteurs révèle que la plupart des constructeurs adoptent en fait une stratégie mixte. De nombreuses marques dotent leurs tracteurs d’une fonction boost, dite aussi
«surpuissance à la demande». Jusqu’à présent, son activation obéissait à des paramètres élémentaires (vitesse d’avancement minimale, puissance minimale à la prise de force). Il y a deux ans, Fendt est arrivé avec son «Dynamic Performance» sur le «314 Vario», un concept de surpuissance dont l’activation varie selon les besoins en puissance des consommateurs auxiliaires comme le ventilateur, l’alternateur, la climatisation ou le compresseur d’air. Le but est de conserver en permanence de la puissance disponible pour les organes de travail (roues, prises de force, hydraulique). John Deere a de son côté l’«Intelligent Power Management» (IPM, gestion de puissance intelligente) sur sa récente gamme «6R». Sur les modèles 4-cylindres, elle libère jusqu’à 20 chevaux de plus (jusqu’à 40 chevaux sur les 6-cylindres) pour l’entraînement hydraulique des outils, indépendamment de la vitesse d’avancement et de la prise de force. Cet «IPM hydraulique» est progressif et s’aligne sur le besoin en puissance de la
TRACTEURS
uit sa route pompe hydraulique, pour lui fournir exactement les chevaux supplémentaires dont elle a besoin.
Intervalles de service plus larges Pour réduire les opérations de maintenance, de plus en plus de moteurs de tracteurs possèdent un réglage automatique du jeu des soupapes. Les ventilateurs à visco-coupleur électronique sont aussi relativement nouveaux: leur vanne d’enclenchement n’est plus actionnée par un bilame réagissant à la température de l’air de refroidissement, mais par un interrupteur électromagnétique. Cela permet à l’électronique du moteur de contrôler le moment où l’huile de silicone contenue dans le visco-coupleur passe du réservoir au boîtier d’entraînement, et vice-versa. Des ventilateurs à viscocoupleur électronique «e-Visco» équipent, entre autres, les toutes récentes gammes Deutz-Fahr «6» et «7», encore des tracteurs qui ne nécessitent plus de vidange d’huile moteur que toutes les 1000 heures de service.
Nettoyage en roulant Lors de la mise à jour de ses «900 Vario» et «1000 Vario», Fendt a dévoilé une solution intéressante pour le nettoyage automatique du filtre à air. Le processus se dé-
roule tracteur en marche. Un capteur mesure la dépression dans la tubulure d’admission d’air et enclenche un cycle de nettoyage lorsque sa valeur chute en deçà d’un seuil défini. Dix secondes avant l’opération de soufflage proprement dite, la vitesse du ventilateur hydrostatique augmente, puis une vanne spéciale à commande électromagnétique génère, à deux reprises, un souffle d’air bref et très puissant qui extrait à contre-courant les poussières et saletés du filtre. L’air soufflé provient d’un réservoir sous pression, indépendant. La poussière éjectée est aspirée et évacuée par le ventilateur, qui retrouve sont régime normal dix secondes après la fin du nettoyage (voir schéma ci-contre).
Gaz et biogaz comme carburants
Le nouveau système de nettoyage du filtre à air mis au point par Fendt. Il agit pendant la marche du véhicule. Photo: Fendt
La «décarbonation» concerne aussi la motorisation agricole. New Holland peut compter sur l’expérience d’Iveco, société sœur au sein du groupe industriel italien. A la fin de l’année, le tractoriste va lancer la production en série du «T6.180 Me11 2021 Technique Agricole
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TRACTEURS
thane Power» qu’on a vu à l’Agritechnica 2019. Son 6-cylindres fonctionne selon le procédé Otto; il peut donc tourner exclusivement au gaz. Un unique catalyseur 3-voies suffit à traiter ses émissions. D’après son constructeur, ce moteur atteint une puissance et un couple équivalents à ceux d’un modèle diesel. Le méthane est fourni sous forme de GNC (gaz naturel comprimé) dans sept bonbonnes sous pression intégrées (185 l/32 kg); en option, un «Range Extender», un réservoir supplémentaire donc, de 270 l/47 kg, peut être ajouté à l’avant du tracteur (voir photo ci-dessous). Le gaz naturel peut être remplacé par du biogaz raffiné à 83 % de méthane au moins. La marque destine ce tracteur aux exploitations maraîchères avec peu de travaux lourds, mais aussi les fermes avec production de biogaz. Un plein doit assurer au «T6.180 Methane Power» une autonomie de trois à six heures, en fonction du type de travail à effectuer.
Disposition des réservoirs de gaz naturel comprimé (CNG) sur le New Holland «T6.180 Methane Power». Ils sont intégrés à gauche et à droite. Des bonbonnes supplémentaires peuvent se monter à l’avant. Photo: New Holland.
Le Rigitrac «SKE40 Electric»: avec ses quatre moteurs électriques, il tire le meilleur parti possible de l’électrification. Photo: Roman Engeler
férente avec son petit tracteur électrique à batterie «SKE 40 Electric» (puissance de traction 40 kW). Il a été conçu de manière à exploiter en toute cohérence tous les avantages de l’électrification. Le circuit 400 volts alimente quatre moteurs électriques: un pour la transmission à variation continue (pas de transmission classique, d’où une fabrication plus économique), un pour chaque prise de force arrière et avant (sens de rotation inversable/régimes variables), enfin un dernier pour la pompe hydraulique à engrenages (à débit variable obtenu en régulant le régime du moteur). La batterie lithium-ion
de 50 kWh est installée entre les essieux. Une pompe à chaleur peu gourmande en énergie assure climatisation et chauffage de la cabine. Les communes et les services de voirie constituent la clientèle cible prioritaire de ce petit tracteur. Il sera commercialisé à partir de 2022. Un modèle plus grand suivra, plutôt destiné aux exploitations agricoles.
Transmissions à variation continue: une révolution en pleine évolution Les transmissions à variation continue à ramification hydrostatique-mécanique de puissance sont utilisées sur des tracteurs
Petits véhicules à batterie Les entraînements électriques à batterie sont envisageables pour des applications exigeant peu d’efforts, pour des travaux récurrents et lorsque l’intervalle entre deux phases d’utilisation suffit pour effectuer un cycle de recharge. En agriculture, il y a les engins de ferme et les petits tracteurs qui remplissent de telles conditions. A l’Agritechnica 2017, Fendt a exposé son «e100 Vario», tracteur électrique de 50 kW à batterie. La place du moteur à combustion et de ses périphériques (système de refroidissement, filtre à air, etc.) est occuupée par une batterie de 100 kWh et par un moteur électrique central; transmission et pont arrière sont repris des modèles classiques. Le tracteur n’est pas encore fabriqué en série. Rigitrac adopte une approche un peu dif24
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2021
Massey Ferguson propose maintenant aussi ses «8S» en version à variation continue.
Metrac H95
Metrac H70
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TRACTEURS
depuis 25 ans. D’abord proposées exclusivement sur des tracteurs standard des catégories de puissances moyenne et supérieure, elles se sont, depuis quelques années, peu à peu imposées sur les gros porte-outils et sur les engins articulés, ainsi que sur les petits tracteurs jusqu’à 75 kW/100 chevaux (versions à voie étroite incluses). Jusqu’à présent, Deutz-Fahr a utilisé des transmissions à variation continue avec une structure de base à couplage d’entrée (ramification par engrenages, sommation par trains planétaires) sur toutes ses gammes de tracteurs. Elles venaient de chez ZF («Eccom», «S-Matic») pour les «6.4», «6», «7» et «9», tandis que les «5DS» et «6C» recevaient des transmissions «maison». Avec le «8280 TTV» lancé à l’automne 2020, la marque allemande mise cette fois sur une transmission à couplage hybride (ramification et sommation par un ensemble réducteur à trains planétaires Compound). Sa structure est similaire à celle de l’«EQ220» de Claas sur l’«Arion 660». Les tout nouveaux modèles «6» et «7» sont dotés d’une transmission analogue. Intéressant à noter: ces 6-cylindres ne sont plus vendus qu’avec des transmissions à variation continue. Les amateurs de boîtes de vitesses à passage sous charge trouveront une consolation en adoptant le mode de conduite «Power Shift» qui permet de programmer des rapports de démultiplication fixes. Les Massey Ferguson «8S» lancés l’an dernier sont désormais disponibles avec la transmission à variation continue «Dyna-VT» (l’Agco «ML 260» comme sur les «8700S»); elle s’ajoute aux boîtes powershift «Dyna-7» et «Dyna-E-Power».
Transmission intégrale contraintes de tension Avec sa gamme de gros tracteurs «1000 Vario», Fendt a lancé en 2015 le concept «VarioDrive», désormais aussi installé sur les «900 Vario». La structure de base est toujours à couplage en sortie (ramification par trains planétaires, sommation par engrenages). La branche hydrostatique se compose d’une pompe et de deux moteurs à axe incliné, comme dans les grandes transmissions «Vario». Dans le «VarioDrive», cependant, ces derniers ne transmettent pas leur puissance à un arbre sommateur commun, mais à des arbres distincts pour les essieux avant et arrière (photo en bas de page). L’huile délivrée par la pompe se répartit librement entre les deux moteurs hydrauliques via un simple raccord en «T», ce qui permet d’obtenir un effet différentiel longitudinal entre les deux essieux. Par conséquent, les roues avant ne sont plus poussées dans les virages − comme c’est le cas avec une transmission intégrale classique − mais tirées. Cet effet «pull-in-turn» («traction en virage») permet de réaliser des braquages plus serrés. L’embrayage multidisques sur l’arbre d’entraînement de l’essieu avant ne fonctionne pas comme un embrayage de transmission intégrale, mais comme un blocage de différentiel central. Par souci d’efficacité, dès 25 km/h le moteur hydraulique de l’essieu avant est automatiquement désengagé par un embrayage multidisques. Jusqu’à cette allure, on dispose d’une transmission intégrale permanente et sans contraintes de tension. Avec une seule plage mécanique de vitesse, le conducteur n’a plus à choisir entre les allures
Transmission «VarioDrive» avec train planétaire de ramification (en haut de la photo), la pompe (en bas à g.) et le moteur hydrauliques 1 (en haut à g., en partie caché) pour l’essieu arrière, le moteur 2 et l’embrayage multidisques pour l’essieu avant (en bas à d.) et l’embrayage multidisques qui fait office de différentiel central (au centre en bas, un peu caché). Photo: Fendt
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«champ» et «route». Avec le «VarioDrive», Fendt inaugure une tendance vers des systèmes d’entraînement intégrant non seulement moteur et transmission, mais aussi des éléments du train roulant.
La «Fée électricité» remplace le «Génie hydrostatique» A l’Agritechnica 2019, John Deere dévoilait une transmission à variation continue inédite. Cette «eAutoPowr» est prévue pour les gros tracteurs de la gamme «8R». La progressivité du rapport de transmission n’est plus assurée par des unités hydrostatiques mais par des organes électriques (photo ci-dessous). En plus, ce générateur et ce moteur électriques sont assez généreusement dimensionnés pour assurer l’entraînement du véhicule et pour fournir jusqu’à 100 kW de courant à des consommateurs externes. Il peut s’agir de moteurs d’appareils (turbine d’un semoir, par exemple) ou de remorques (entraînements auxiliaires de moyeux), ou encore d’organes du tracteur (ventilateurs, compresseurs…). Dans le domaine du machinisme agricole, John Deere est le premier constructeur à présenter une telle transmission électrique-mécanique, innovation à double effet qui assure l’alimentation de consommateurs sans générateur accessoire. Elle pourrait bien stimuler l’électrification des tracteurs. Les premiers engins équipés de cette transmission devraient arriver en Europe au début de 2022 sur les grands modèles «8370R» et «8410R». L’«eAutoPowr» est une contribution à l’émergence d’ensembles d’entraînement-transmission polyfonctionnels, une tendance en vogue.
Transmission «eAutoPowr» avec ramification de puissance électrique-mécanique. L’alternateur et la prise électrique peuvent délivrer jusqu’à 100 kW de puissance électrique à des consommateurs externes. Photo: John Deere
TRACTEURS
Boîte à 8 rapports enclenchables sous charge avec double embrayage CNH: deux embrayages multidisques suffisent à passer les huit vitesses sans rupture de couple. Photo: CNH
Développement à marche forcée Aux côtés des transmissions à variation continue, les boîtes powershift n’ont pas dit leur dernier mot. Leur rendement élevé à pleine charge et leur longue durée de vie constituent des avantages non négligeables, notamment sur les exploitations qui effectuent beaucoup de travaux demandant des efforts de traction élevés. Le passé récent a donc vu naître pas mal de transmissions à rapports commutables
en tout ou partie sous charge. En 2017, par exemple, CNH a présenté une toute nouvelle boîte powershift à double embrayage et 8 rapports commutables sous charge pour les gammes des 4-cylindres Case IH «Maxxum», New Holland «T6» et Steyr «Profi» (photo ci-dessus). New Holland la propose désormais aussi sur ses grands modèles «T5». Les éléments et groupes powershift sont de conception similaire à la transmission «DirectDrive»
Nouvelles gammes et nouveaux modèles (sélection) Gammes/modèles
Principales innovations
Case IH «Optum», Steyr «Terrus», New Holland «T7 HD»
Cabines revues, électronique restructurée
Claas «Arion 400»
Moteurs Etape 5 (FPT avec DOC/SCRoF), nouveaux modèles de haut de gamme
Deutz-Fahr «5», «6» et «7»
Cabines revues, nouvelles transmissions
Fendt «500 Vario»
Cabine avec commandes «FendtOne»
Fendt «900 Vario», «1000 Vario»
Cabine avec commandes «FendtOne», nettoyage automatique du filtre à air
John Deere «6R»
Cabines revues, «1-Click-Go-AutoSetup», nouveaux modèles (4-cylindres et «petits» 6-cylindres)
Massey Ferguson «5S», «6S», «7S»
Cabines revues avec écran tactile «Datatronic-5» et levier de pilotage «MultiPad», «E-Loader»
Massey Ferguson «8S»
Modèles supplémentaires «8S.285» et «8S.305», transmission à variation continue pour tous les modèles
McCormick (et Landini) «X4», «X5», Moteurs Etape 5 (FPT avec DOC/SCRoF), 4-cylindres à «X7.4», «X7.6 SWB» plus long empattement (2,65 m) Valtra «A», «N» et «T»
Cabines revues, fonction «Precision Lift&Load» («Levagechargement de précision») sur chargeur frontal
de John Deere, également à 8 rapports commutables sous charge et double embrayage. John Deere la propose désormais sur les 4-cylindres de sa récente gamme «6R». D’autres exemples de transmissions powershift perfectionnées sont la «Dyna-7» et la «Dyna-E-Power» de Massey Ferguson. La Dyna-7 est une boîte powershift à 7 vitesses avec quatre groupes de vitesses synchronisées, basée sur la précédente Dyna-6. La «Dyna E-Power» a la même structure de base, mais ici le changement de groupes s’effectue sous charge via des doubles embrayages, ce qui donne une transmission intégralement commutable sous charge à 28 rapports avant et autant de rapports arrière. Avec la «Dyna-E-Power», dans la fourchette d’allures les plus usitées entre 5 et 20 km/h, l’exploitation des chevauchement entre les deux groupes de vitesses moyennes permet d’obtenir des étagements de 1,09 entre deux rapports, contre 1,2 pour des boîtes à passages sous charge classiques. Avec la «Dyna-7», l’offre actuelle en transmissions powershift partielles s’étale de 2 à 8 rapports commutables sous charge. Les tracteurs munis de transmissions powershift bénéficient de plus en plus de fonctions «de confort» longtemps cantonnées aux engins à variation continue, comme les modes de conduite pédale ou levier, conduite sans débrayer, réglage automatique du régime moteur optimal. Les constructeurs proposent de la sorte de combiner les qualités des transmissions classiques avec le confort de celles à à variation continue.
L’évolution des cabines marquées par la numérisation La numérisation continue d’entraîner une automatisation progressive des processus et des opérations. De nouveaux terminaux de commande et d’affichage dans les cabines améliorent l’interaction entre le tracteur et les outils; ils facilitent aussi la mise en réseau de plusieurs machines sur un même chantier, comme pour le déchargement en roulant des trémies des moissonneuses-batteuses. Les liaisons s’établissent également avec le bureau de l’exploitation. Les postes de conduite ont souvent plusieurs terminaux sur lesquels les différents affichages peuvent être répartis à volonté. Ainsi le concept d’exploitation «FendtOne» autorise-t-il l’affichage en lien avec l’autoguidage sur les traces de passage aussi bien sur l’écran 11 2021 Technique Agricole
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TRACTEURS
Ecran central sur le volant des New Holland «T7 HD». Photo: Roman Engeler
du tableau de bord que sur celui du toit de la cabine. Des fabricants permettent de transférer l’affichage sur des tablettes du commerce, à l’exemple du Deutz-Fahr «XTend». De plus en plus de boutons des accoudoirs de commande et des joysticks peuvent être affectés librement. Les ta bleaux de bord devant le volant sont soit «numérisés» (Fendt), soit intégrés dans le montant droit. Il existe plusieurs exemples de cette deuxième variante, fournis par les nouvelles gammes Case IH «Optum», Steyr «Terrus», New Holland «T7HD», John Deere «6R», Massey Ferguson «8S» et Valtra «N» et «T». New Holland pro
pose en option un écran numérique sur le volant des «T7 HD» (photo ci-dessus). Les systèmes audio et de téléphonie mo bile, les antivols électroniques des portes de cabine et de contact du moteur, les ensembles de caméras intégrés équiva lent désormais à ceux des automobiles. La démultiplication variable de la direc tion servant au conducteur à déterminer le nombre de tours de volant pour faire braquer les roues d’une butée à l’autre, se sont généralisés. Les cabines des trac teurs modernes sont équipées de suspen sions mécaniques, hydropneumatiques ou purement pneumatiques, et la «réfé rence» en termes de bruit est actuelle ment de 65 dB(A).
Tracteurs et outils
retour en position du bras, le maintien ho rizontal de l’outil ou le «secouage» du go det, ainsi qu’une balance de pesage. Pour augmenter la sécurité lors des trans ports, des constructeurs proposent un freinage à déclenchement automatique qui évite que la remorque ne pousse le tracteur lors de décélérations au frein moteur et via la transmission (sans action nement du frein de service). Cette situa tion est détectée par des capteurs et la vanne électronique du frein de la re morque libère automatiquement jusqu’à 2 bars dans la conduite de frein. Les trains tracteur-remorque sont ainsi maintenus en tension, désamorçant les conditions qui rendent le convoi instable. CNH pro pose un tel système depuis 2018 («Intelli gent Trailer Brake System» sur les New Holland «T7» entre autres). De tels «stretch brakes» sont aussi disponibles chez Deutz-Fahr pour les nouvelles gammes «6», «7» et «8» («Advanced Trailer Brake Management») et chez Claas pour les «Arion 500» et «Arion 600» («Auto Stretch Brake»). John Deere propose désormais une instal lation intégrée de gonflage des pneus sur sa gamme «8R» (photo ci-dessous). Il s’agit d’un circuit à une conduite, muni d’une vanne «intelligente» qui s’ouvre sous l’effet d’une impulsion uniquement lorsque la pression des pneus doit être ajustée. Les conduites − de grandes di mensions − ne restent donc pas sous pression en permanence. Un compresseur de 720 cm³ assure l’alimentation en air comprimé. Grâce à un raccord spécial à l’arrière du tracteur, le circuit peut aussi être alimenté par de grands compresseurs externes, comme ceux installés sur les ci ternes à lisier.
L’interaction optimale entre le trac teur et les outils/remorques peut contribuer à accroître la produc tivité et la sécurité. Les constructeurs proposent donc de plus en plus sou vent des systèmes d’assis tance. Pour les chargeurs frontaux, le «E-Loader» et le «Precision Lift&Load» de Massey Ferguson et Valtra en sont des exemples. Il contiennent des fonctions telles que le Le McCormick «X7.618» est un des nouveaux tracteurs à moteur 6-cylindres à empattement court. La suspension de la cabine est, au choix, mécanique ou semi-active hydropneumatique. A l’inverse des plus grands modèles «X7.6», ce tracteur n’a pas de demi-châssis en fonte. Photo: McCormick
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John Deere propose une centrale de gonflage sur sa gamme «8R». Photo: John Deere
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TRACTEURS
Le tracteur et l’outil doivent être adaptés l’un à l’autre dans les exploitations herbagères également.
Photo: Ruedi Hunger
Dix obstacles sur le chemin du succès Le chemin de l’économie de carburant est parsemé d’embûches. Il existe autant de possibilités de travail et d’exploitation que d’optimisation. Différents leviers sont utilisés, et dix d’entre eux, qui peuvent se révéler des obstacles, sont décrits dans le présent article. Ruedi Hunger
A l’origine, les performances de traction du tracteur dépendaient certes de la puissance de son moteur, mais surtout de son poids. L’énergie servait principalement à déplacer le lourd véhicule. Au fil des ans, le rapport poids-puissance a constamment diminué, passant de plus de 100 kg/kW à 60-80 kg/kW, puis à environ 40-60 kg/kW ces 50 dernières années. La puissance des moteurs a considérablement augmenté dans le même temps, entraînant une hausse des poids à vide et poids total, ainsi que des charges par roue. 30
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Premier obstacle: le rendement Le rendement d’un tracteur indique la proportion de l’énergie fournie qui est convertie en énergie utilisable. Le moteur à combustion se trouve d’emblée mal positionné. En considérant le diagramme du flux d’énergie d’un tracteur, l’on constate que l’efficacité du système est de quelque 20% seulement. Plus de 60% de l’énergie du combustible se perd dans l’environnement sous forme de chaleur. Lors de l’achat d’un nouveau tracteur, la consommation de carburant devrait constituer un
critère de sélection déterminant (avant la couleur!). Il est préférable de se fier à un rapport d’essais* plutôt qu’aux informations contenues dans les prospectus. L’efficacité d’un moteur diesel pourrait être améliorée notablement si l’énergie contenue dans la chaleur résiduelle et les gaz d’échappement pouvait être mieux valorisée. Un exemple est le dispositif turbo-compound, où l’énergie cinétique du flux de gaz d’échappement est utilisée par une autre turbine (après le turbo) et transférée au vilebrequin.
TRACTEURS
Recommandation: bien utiliser le moteur en privilégiant les régimes compris entre 1500 et 1800 tr/min!
Deuxième obstacle: la capacité de traction Depuis le début de la mécanisation, la surface de contact entre la roue et le sol constitue la clef en matière de charge au sol et de capacité de traction. Elle a une influence décisive sur l’efficacité de la traction, ainsi que sur la préservation du sol. On peut valoriser la capacité de traction du tracteur de deux façons très différentes, avec une puissance de traction soit élevée à allure réduite, soit faible à vitesse élevée. Cette dernière engendre (presque) toujours des problèmes. Elle se fait souvent au détriment de la qualité du travail, ou alors le moteur tourne dans une plage de puissance peu efficace. Sur le plan de la rentabilité, il convient d’utiliser le tracteur avec une charge moteur élevée. Cela implique que le tracteur et l’outil soient compatibles l’un avec l’autre. En d’autres termes, le tracteur doit être mis à contribution par l’outil au régime optimal dicté par la qualité du travail. La transmission joue un rôle déterminant en ce qui concerne le transfert de la puissance de traction. On peut économiser du diesel en sélectionnant le rapport de vitesse adéquat. Les transmissions à variation continue permettent d’économiser du carburant par rapport aux transmissions manuelles, notamment lors de trajets rapides. Plus le moteur fonctionne à
charge partielle pendant les travaux de traction, plus l’économie est importante. Attention: chaque tracteur devient un «glouton» lorsqu’il tourne à plein régime!
Différentes mesures au potentiel d’économies de carburant Mesures
Economies jusqu’à...
Poids correct du tracteur
10 %
Troisième obstacle: la prise de force
Bonne répartition de la charge sur les roues
2 %
Aux balbutiements de leur développement, les tracteurs servaient exclusivement aux travaux de traction. Aujourd’hui, un tracteur serait considéré comme dépassé s’il n’était disponible que pour la traction. Avec les années, une part croissante de la puissance du moteur a été détournée pour l’entraînement des outils et des machines au moyen de la prise de force. Celle-ci fournit la principale prestation utile délivrée par le tracteur, c’est pourquoi elle est également prise en compte dans la mesure des performances. Son utilisation efficace implique de disposer de différents régimes de rotation. Les tracteurs modernes en proposent donc jusqu’à quatre. Pour obtenir un fonctionnement efficace et économe en carburant de la prise de force, il convient de toujours choisir un régime adapté à l’outil et à la charge du moteur. Dans de nombreux cas, le régime Eco (prise de force Eco) peut être utilisé à cette fin. Attention: les pleins gaz associés à une faible charge de moteur sont synonyme d’utilisation improductive!
Pneus et pressions corrects
8 %
Rapport de vitesse adéquat
26 %
Combinaison tracteur-outil
20 %
Vitesse adaptée
8 %
Quatrième obstacle: le choix adéquat de l’outil La tendance à l’augmentation des performances à la surface induit des largeurs de
Déclenchement des quatre roues motrices Déclenchement du blocage de différentiel
8 % 5 %
*Source: KTBL-Schrift 463. Ces mesures ne peuvent s’additionner car elles s’influencent parfois mutuellement.
travail plus importantes qui occasionnent une augmentation du poids. La combinaison tracteur-outil entraîné par prise de force perd alors à nouveau de son attrait par rapport aux outils tractés. Ces derniers nécessitent cependant des vitesses de déplacement plus élevées et une efficacité sans faille pour obtenir de bons résultats. Bien des éléments influencent la transmission de la puissance ou de la force de traction, et donc la consommation de carburant. En principe, le tracteur doit bénéficier d’un bon taux d’exploitation en étant associé à l’outil porté et fonctionner dans une plage de puissance optimale pour sa consommation. Facile à dire! Pour cela, le conducteur doit connaître son tracteur et savoir où et quand il peut l’utiliser de manière économiquement intéressante. L’entretien adéquat des outils, le remplacement en temps voulu des pièces d’usure et l’affûtage régulier des couteaux permettent d’économiser jusqu’à 30% de carburant. Remarque: on ne peut pas simplement atteler l’équipement et partir. Il faut au préalable procéder à des réglages corrects!
Cinquième obstacle: les distances supplémentaires
Le labour exige beaucoup de puissance de traction, car chaque centimètre de profondeur déplace 150 t/ha par hectare. Photo: Ruedi Hunger
Tout conducteur de tracteur connaît le terme «patinage». Cela entraîne une distance supplémentaire, ainsi qu’une perte de performance à la surface, d’énergie (carburant) et de temps. Mais à quoi le patinage est-il dû? Le couple de la roue est transmis au point de contact «pneu/ sol». La bande de roulement du pneu s’accroche à cette surface de sol restreinte. La transmission de puissance sou11 2021 Technique Agricole
31
TRACTEURS
haitée se produit par le frottement entre la surface du crampon et le sol, et par la force de cisaillement du sol entre les crampons. Lorsque la force de traction se transmet par les crampons du pneu au sol, celui-ci est comprimé, compacté, et déplacé horizontalement. Le tracteur patine. Si le sol est humide, la compression causée par le pneu est également transmise en profondeur. Outre le poids du véhicule, son patinage est également responsable d’un tassement dommageable du sol qui s’étend à ses couches les plus
profondes. Un sol sec est plus porteur et la force de traction peut mieux se transmettre. Le patinage est donc un mouvement relatif entre la surface de contact du pneu et la voie de déplacement. En d’autres termes, la roue parcourt une plus grande distance que l’ensemble du véhicule. L’objectif doit donc consister à transmettre la puissance du tracteur en limitant le patinage au minimum. Un patinage tolérable se situe à une valeur d’environ 10% (5 à 15%).
Besoins en carburant pour le travail du sol et le semis Travail et machine*
Résistance du sol
Déchaumeuse superficielle
1
2
5
10
20
Consommation de diesel (l/ha)
Faible
6,9
5,9
5,1
4,8
4,5
Moyenne
10,4
9,1
8
7,5
7,2
Elevée
15,8
13,8
12,4
11,8
11,3
Faible
6,7
5,9
5,3
5,1
4,9
Herse à disques (déchaumage)
Moyenne
9,4
8,4
7,8
7,5
7,3
Elevée
16,9
15,4
14,3
13,8
13,5
Faible
17,5
16,4
15,7
15,6
15,4
Labour (sans packer)
Moyenne
26,6
25
23,9
23,9
23,6
Elevée
49,1
46,5
44,6
44,6
44,1
Labour avec packer
Sous-soleuse Herse rotative (lit de semences)
Faible
20
18,6
17,7
17,6
17,3
Moyenne
29,9
28
26,7
26,7
26,3
Elevée
53,5
50,5
48,3
48,3
47,7
Faible
10,6
9,9
9,4
9,3
9,2
Moyenne
17,4
16,3
15,6
15,4
15,2
Elevée
28,7
27
26
25,6
25,4
Faible
8,4
7,7
7,2
7
6,9
Moyenne
10,9
10,1
9,5
9,3
9,2
Elevée
18,7
17,3
16,4
16,1
15,9
Faible
5,3
4,6
4,1
4
3,9
Lit de semence combinaison de semis tractée
Moyenne
6,9
6,1
5,6
5.4
5,2
Elevée
12,8
11,4
10,4
10,1
9,8
Lit de semence vibroculteur
Faible
5,5
4,9
4,5
4,4
4,3
Moyenne
7,7
6,9
6,3
6,1
5,9
Elevée
9,7
8,6
7,9
7,6
7,4
Faible
4,3
3,9
3,6
3,6
3,5
Moyenne
4,4
4
3,8
3,7
3,6
Elevée
4,5
4,2
3,9
3,8
3,8
Faible
9,7
9
8,5
8,4
8,3
Semis avec semoir
Semis avec herse rotative et semoir
Moyenne
12,9
12,1
11,5
11,4
11,2
Elevée
19,5
18,4
17,5
17,4
17,2
Semis avec cultivateur et herse rotative
Faible
17,1
16
15,2
15,2
14,9
Moyenne
25
23,6
22,4
22,3
22,1
Elevée
38,8
36,7
35,1
35
34,6
4,5
3,9
3,5
3,4
3,3
Rouleau Source: KTBL-Heft 58. *Machine de taille moyenne
32
Surface de la parcelle (ha)
Technique Agricole 11
2021
Attention: le patinage est une perte de distance, de performance, de carburant et de temps!
Sixième obstacle: l’influence des pneus Les pneus avec un diamètre et une largeur supérieurs ont une plus grande surface de contact au sol. Malheureusement, cette largeur ne peut pas être accrue indéfiniment. Les pneus larges accroissent les dimensions d’un tracteur de manière incompatible avec la législation sur la circulation routière. Les roues jumelées constituent une bonne alternative, mais atteignent également la limite de la largeur autorisée sur la route. Un système efficace de changement rapide et de transport des roues d’appoint s’avère nécessaire. Des solutions sont régulièrement proposées, mais elles sont encore peu réalisables; le transport des roues, notamment, reste compliqué. Les roues jumelées permettent de réduire la profondeur de la voie et donc la pression au point de contact. La surface de contact est alors augmentée d’environ 40% par rapport aux pneus simples. Le patinage est réduit et l’efficacité du châssis est améliorée. Revers de la médaille, les roues jumelées augmentent la résistance au roulement. La modification de la pression des pneus constitue un moyen bien connu pour augmenter la traction et ménager le sol. Ce sont principalement les entrepreneurs de travaux agricoles qui adoptent les équipements proposés sur le marché, malgré leur accessibilité. La pratique générale ne consiste pas (encore) à varier la pression des pneus, bien que de nos jours, il existe des systèmes pour les tracteurs qui sont faciles à utiliser. Cette réticence s’explique principalement par les coûts supplémentaires. L’EvoBib de Michelin est spécialement conçu pour être associé à un système de contrôle de la pression. Sa bande de roulement de conception nouvelle s’adapte bien à ce dispositif. Ce pneu radial possède cinq rangées de crampons. La pression de gonflage est élevée sur la route et c’est principalement la zone centrale qui entre en contact avec elle. Lorsque la pression est réduite, la surface de contact augmente et tous les crampons travaillent. En fonction des études, ces pneus permettent d’économiser entre 5 et 15% de carburant (FH Kiel). Attention: économiser sur les pneus peut coûter cher!
TRACTEURS
La réduction de la pression des pneus augmente la surface de contact avec le sol.
Photo: Ruedi
Hunger
Septième obstacle: l’influence du sol L’état du sol exerce une influence déterminante sur le patinage. L’effet de cisaillement arrive au premier plan. Il dépend de la «cohésion», c’est-à-dire de l’adhésion des particules du sol entre elles. L’eau se trouvant entre les particules du sol réduit la cohésion et le sol dispose d’une capacité de charge moindre. La propagation typique de la pression vers le bas et le côté, sous forme d’oignons, est également à mettre en lien avec l’adhésion. Les sols limoneux et argileux ont une bonne cohésion à l’état sec, car ils présentent une grande surface avec une infinité de fines particules. C’est moins le cas des sols sableux en raison du «petit» nombre de grains. Sur le terrain, cela signifie que dans des conditions de sol normales et avec un patinage équivalent, davantage de force de traction peut être transmise sur un sol lourd que sur un sol sableux. Une teneur en eau élevée sur un sol riche en limon et en argile augmente l’adhérence et donc les forces de liaison entre le sol et le pneu. Il en résulte un sol très adhérent qui remplit les espaces entre les matériaux et entraîne une diminution rapide de la capacité de traction. L’autonettoyage des pneus n’est alors plus suffisant. Lapalissade: la capacité de traction diminue sur un sol humide!
inutile». En réalité, la question se pose de savoir si le poids supplémentaire ne va pas à l’encontre des efforts mentionnés précédemment pour réduire les contraintes sur le sol et la consommation de carburant. Le poids supplémentaire doit toujours être évité s’il est superflu ou s’il existe d’autres moyens d’améliorer la capacité de traction et donc l’efficacité énergétique. Le poids peut être augmenté directement ou indirectement: • On parle de lestage indirect lorsque, pendant la traction, le «poids» est trans-
féré au tracteur sous l’effet de la traction horizontale. L’exemple classique est la régulation de la traction. Le même effet est obtenu avec un renforceur de traction. Ajouté à la charge d’appui de l’outil, les deux mesures transfèrent une force verticale supplémentaire sur l’essieu arrière du tracteur. Il faut cependant considérer que l’essieu avant est délesté de ce fait. • Pour le lestage direct, des poids sont fixés sur différents points de montage du tracteur. Les plus connus sont les contrepoids de type «valise». Ils se placent individuellement dans des supports frontaux spécifiques. Le montage et le démontage étant fastidieux, le dispositif reste souvent sur le tracteur plus longtemps que nécessaire. Sur les tracteurs équipés d’un relevage hydraulique avant, les contrepoids peut être montés ou démontés facilement et rapidement. Ces deux types de ballast se trouvent devant l’essieu avant. Cela signifie qu’un poids supplémentaire est transféré de l’essieu arrière vers l’essieu avant. Avec un empattement court, cette charge supplémentaire ne doit pas être sous-estimée car un risque de dépassement de la charge admissible sur l’essieu avant existe. Les contrepoids arrière placés derrière l’essieu arrière délestent l’essieu avant. Pour ces raisons, les masses de roues (y compris le remplissage des pneus avec de l’eau) sont bien adaptées car le poids supplémentaire s’exerce directement au bon endroit. Les masses de roues n’entraînent pas de transfert de poids à l’intérieur du véhicule. Elles sont très rares dans
Huitième obstacle: le lestage Par définition, le terme «lest» laisse une impression négative dans le sens d’une «cargaison sans grande valeur» ou de «charge
La consommation de diesel peut augmenter de 120% si l’on garde la pression de terrain (0,5 bar) sur la route au lieu de privilégier celle qui convient sur la route (1,6 bar). Photo: CNH
11 2021 Technique Agricole
33
TRACTEURS
notre pays et, le cas échéant, rarement montées et démontées. Il en va de même pour le remplissage des pneus avec de l’eau. Les constructeurs recherchent donc des solutions techniques propres à simplifier le montage et le démontage. Lors du salon Agritechnica 2017, John Deere/La-
Dixième obstacle: le facteur humain L’homme reste le principal obstacle sur la voie d’une utilisation efficace et économe des machines. Les différents problèmes et les influences sur le tracteur ont été expliqués précédemment. Mais au final, c’est bien le facteur humain, en
Les charges élevées sur les roues et les conditions de fonctionnement défavorables détériorent l’efficacité énergétique sur deux plans. En effet, le patinage entraîne inévitablement une augmentation de la consommation de carburant et, le décompactage du sol demande beaucoup d’énergie.
de la quantité de poids supplémentaire (chargeur frontal compris) avec laquelle elle/il se déplace. Cette décision influence jusqu’à 8% de la consommation de diesel. Enfin, la pression des pneus choisie détermine la surface de contact tracteur/sol et tracteur/route. Un ajustement de la pression des pneus peut permettre d’économiser jusqu’à 5%, voire davantage de diesel. Sur le plan économique, il convient d’utiliser le tracteur en veillant à ce que la charge du moteur soit élevée. Cela est parfaitement réalisable lorsque l’outil et le tracteur sont adaptés l’un à l’autre. Prudence: l’homme reste le premier obstacle sur le chemin d’une utilisation efficace et économe des machines.
Conclusion: chaque litre compte forge a présenté pour la première fois à un système simplifié de montage des masses de roues au moyen d’un chariot élévateur. Le contrepoids entre essieux EZ (1700 kg, pour tracteurs John Deere série «7R») peut également se monter et se démonter rapidement depuis le siège du conducteur. Il y a 40 ans déjà, la société Schlüter avait présenté son Eurotrac, un tracteur capable d’optimiser la répartition de la charge sur les essieux pendant le travail grâce à une masse coulissante. Des contrepoids frontaux pivotants ou extensibles procurent le même effet. L’attelage inférieur à déplacement longitudinal, présenté par Fendt à l’Agritechnica 2017, assure également un effet similaire. Recommandation: n’utiliser le lestage que si nécessaire!
clair la conductrice ou le conducteur, qui exerce la plus forte influence sur la consommation de diesel. Elle/il la définit déjà lors de l’acquisition. Le choix des accessoires (parfois inutile) du tracteur lui revient également. Le mode de conduite du tracteur détermine grandement la consommation et se situe dans une fourchette de 10 à 15%, soit 100 à 150 litres sur 1000 litres. Un entretien régulier et adéquat s’avère essentiel. Il permet également d’économiser 10% ou plus de carburant. Tout compte fait, c’est la conductrice ou le conducteur qui décide
Un litre de diesel coûte actuellement près de 1,80 franc, et ce prix a tendance à augmenter. Les possibilités d’économiser du carburant, et donc de réduire les coûts, sont multiples. Mais avant toute chose, la conductrice ou le conducteur doit connaître le tracteur et sa plage d’utilisation optimale. Disposer de ces connaissances et les mettre en œuvre de manière conséquente aide à éviter les embûches. *Rapports d’essais DLG, rapport ART N° 678, etc.
Neuvième obstacle: la répartition de la charge par essieu Comme indiqué ci-dessus, l’utilisation de contrepoids avant et/ou arrière modifie la répartition de la charge sur les essieux. Les tracteurs à quatre roues motrices ont généralement 40 à 45% de leur poids sur l’essieu avant et 55 à 60% sur l’essieu arrière. La monte pneumatique correspond également à cette répartition de la charge par essieu. À pression égale et combinaisons de pneus habituelles, la capacité de charge des pneus arrière est environ 1,5 fois supérieure à celle des pneus avant. Il en résulte également un rapport d’environ 40:60 pour la capacité de charge des pneus. Tous les pneus peuvent être utilisés à basse pression dans cette même relation. Remarque: les contrepoids avant et arrière modifient la répartition de la charge sur les essieux! 34
Technique Agricole 11
2021
Le régime de la prise de force doit permettre au tracteur de fonctionner dans la plage d’économie de carburant. Photo: Lindner
TRACTEURS
Economies de carburant en texte et image Air pur et combustion propre Un moteur bien entretenu peut fournir les performances attendues. Les grilles d’admission d’air et les filtres doivent être nettoyés régulièrement. Ce n’est que lorsque suffisamment d’air SP_6_Bild_7 pur est disponible que le combustible peut être efficacement transformé en énergie. Changer régulièrement les filtres à carburant et maintenir propre le local à carburant de la ferme. Pertes de distance Alors que jusqu’à 10% de patinage, on parle encore d’une consommation de carburant de 100% environ, l’augmentation de la profondeur de voie et du patinage de 20% entraîne SP_6_Bild_9 déjà une consommation de 125%. La transmission optimale de la puissance de traction se situe entre 5 et 15%. Utilisation optimale de la prise de force Les tracteurs modernes offrent plusieurs régimes. Ces possibilités doivent être utilisées. Les prises de force à variation continue sont souvent mentionnées, mais ne sont pas encore mûres pour la pratique.
Réglage correct de l’outil Principe: le poids et la puissance de l’outil doivent être adaptés au tracteur. De nombreuses erreurs peuvent être commises lorsque plusieurs possibilités de réglage existent. Les vitesses élevées augmentent l’usure et la consommation de carburant tout en nuisant à la qualité du travail. Déplacement ciblé du point d’attelage Un attelage bas réglable en longueur modifie la répartition de la charge sur les essieux (Fendt). Le graphique montre la manière dont la répartition de la charge sur l’essieu change avec l’attelage bas mobile.
Lestage et répartition de la charge par essieu Les contrepoids avant peuvent être très efficaces, mais sont limités par la charge admissible sur l’essieu et les contraintes sur la trans- SP_6_Bild_17 mission. Le lestage doit être variable pour répondre aux différentes exigences, mais n’a pas sa place sur la route s’il est inutile. Contrepoids entre essieux et masses de roues Le contrepoids entre essieux EZ est un système de lestage très pratique et n’influence pas la répartition de la charge sur les essieux. SP_6_Bild_19 Les masses de roue amènent la charge au bon endroit. Cependant, ils ne sont pas assez pratiques jusqu’à présent. Un système de changement rapide les rend plus attrayants.
11 2021 Technique Agricole
35
TRACTEURS
Economiser le carburant est un impératif écologique et économique auquel l’agriculture doit trouver une réponse. Photos: Ruedi Hunger
Economie de carburant: c’est le chemin qui compte Economiser le carburant est un souci presque aussi vieux que le tracteur lui-même. Longtemps, seule la rentabilité a motivé cette quête de sobriété. C’est maintenant aussi pour pallier l’augmentation des émissions de CO2, les inconvénients des carburants fossiles et leur impact environnemental qu’on s’inquiète de réduire leur consommation. Ruedi Hunger
En agriculture, la disponibilité de l’énergie a été un facteur limitant pour la production alimentaire jusqu’au milieu du XXe siècle environ. Le recours accru aux énergies fossiles a totalement changé la donne. Aujourd’hui, il devient de plus en plus évident que les besoins élevés en énergie, à l’échelle mondiale, et la consommation de ressources qui en découle provoquent d’importantes émissions néfastes pour l’environnement. Elles limitent l’air pur disponible, et les gaz à ef36
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2021
fet de serre résultant de la combustion d’énergies fossiles accélèrent le changement climatique. Des décennies durant, le moteur exclusif des mesures pour économiser le carburant a été rentabilité. Paradoxalement, cet aspect ne bénéficie pourtant pas toujours de l’attention qu’il faudrait. Aujourd’hui, la prise de conscience environnementale et les discussions sur la réduction des polluants rejoignent le devant de la scène. Depuis plus de 20 ans, le débat sur l’utilisation de carburants fos-
siles stimule le progrès technologique. Les réactions dans ce domaine sont perçues comme insuffisantes par les praticiens. Pourtant, l’industrie connaît déjà depuis des années une profonde mutation et fabrique des composants de plus en plus efficaces sur le plan énergétique. Mais le caractère très sensible des questions environnementales fait que la pression de l’opinion et des milieux politiques en faveur d’entraînements plus respectueux de l’environnement ne cesse de croître.
TRACTEURS
plats soudés sur les socs pour de prétendues économies, alors qu’on sait combien ces ajouts augmentent la consommation de carburant. Il n’y a pas de mauvaises intentions là-derrière, plutôt de l’étourderie. Selon les spécialistes, les coûts du carburant rapportés aux coûts d’utilisation globaux des machines ont augmenté de 30 à 50 %. Cela donne d’autant plus à réfléchir quand on sait que plus de 60 % de l’énergie contenue dans un carburant est dispersée sous forme de chaleur, et que le rendement du système n’atteint que 20 % à peu près. La profondeur de travail, le poids et l’intensité de la préparation du sol jouent un rôle important dans la consommation de diesel.
Rattrapé par le passé
Un sujet ignoré par les praticiens?
Les aspects de rentabilité et d’impact environnemental des carburants fossiles sont de longue date étroitement liés. En matière d’économie de carburant, on a observé un premier «pic» dans les années 1970 et 1980. La science avait élargi et amélioré les possibilités de mesurer et d’analyser la consommation de carburant. A l’époque, la Station fédérale de recherches en économie et technologie agricoles de Tänikon (FAT, aujourd’hui Agroscope) jouait un rôle de pionnier pour tester les tracteurs et analyser leur consommation. En 1986, dans un ouvrage intitulé «Traktoren – Technik und Anwendung» («Tracteurs, technique et utilisation»), Karl Theodor Renius, de la chaire de technologie des véhicules à l’Université technique de Munich (D), pose une question: «Que fait un tracteur si on considère son usage sur l’année entière?» La question en ellemême interpelle. Karl Theodor Renius cherchait à définir l’économicité de l’exploitation agricole avec deux tracteurs, ce qui n’était pas encore la règle à l’époque, du moins en Suisse,mais qui est devenue la norme minimale depuis lors. Dans son livre «Wirtschaftliches Fahren von Landwirtschaftsfahrzeugen» («Usage économique de véhicules agricoles», qui n’a plus été réédité depuis la réunification des deux Allemagne en 1990), l’ingénieur berlinois Herbert Schulz s’est penché avec beaucoup d’esprit scientifique sur la consommation de carburant et, de là, sur la rentabilité des tracteurs. Cette dernière, et donc la rentabilité en général de l’utilisation des machines dans l’agriculture, est un sujet récurrent. Il ne bénéficie toutefois pas toujours de l’attention qu’il mérite.
La réduction de la consommation de carburant étant une vieille préoccupation économique, il est surprenant et paradoxal que l’on ne s’y intéresse pas plus systématiquement. Il semblerait que cet aspect soit un argument prioritaire jusqu’à l’achat d’un nouveau tracteur. Plus tard, dans l’utilisation au quotidien, il tendrait à être relégué au second plan, voire à être négligé. C’est du moins ce qu’on est tenté de conclure quand on voit deux paysans papoter pendant une demi-heure à côté de leurs tracteurs dont ils laissent tourner les moteurs. Le même constat s’impose en observant un tracteur travaillant un champ avec ses pneus gonflés pour faire de la route, ou encore une charrue qui laboure avec des fers
Vision d’avenir ou feu de paille? Bernd Scherer est gérant des associations du machinisme agricole au sein de la fédération allemande des constructeurs de machines et d’équipements (VDMA). Il a noté dans un récent commentaire publié par la Société allemande d’agriculture (DLG) que si, pour les voitures, l’électromobilité figurait à l’agenda politique, il n’en allait pas de même pour les tracteurs. Si le tracteur électrique a conquis quelques secteurs comme la voirie, Bernd Scherrer estime qu’il n’est pas la panacée. Sa place reste insignifiante en grandes cultures. L’évolution à moyen et à long terme dépendra du développement des technologies et de l’infrastructure. Bernd Scherer souligne que l’industrie du machinisme agricole adopte systématiquement une approche «par processus». Concrètement, cela signifie que la réduction des
Pourquoi les émissions ont-elles un poids? Quand un véhicule consomme un litre d’essence, il rejette 2,37 kg de CO2. Avec du diesel, ces rejets sont de 2,65 kg par litre. Difficile d’imaginer que les gaz d’échappement des moteurs ont un poids; le calcul suivant montre que c’est pourtant le cas: lors de la combustion, le carbone et l’hydrogène contenus dans l’essence réagissent avec l’oxygène de l’air. Chaque atome de carbone se lie à deux atomes d’oxygène pour former une molécule de dioxyde de carbone, CO2 donc. Quant aux atomes d’hydrogène, ils se lient à l’oxygène pour donner de l’eau, H2O. Autrement dit, lors de la combustion d’hydrocarbures, les atomes légers d’hydrogène liés aux atomes de carbone sont échangés contre des atomes plus lourds d’oxygène. L’hydrogène est très léger, son noyau atomique est constitué d’un seul proton. C’est pourquoi, dans le tableau périodique des
éléments, un atome d’hydrogène possède une masse atomique relative de «un». Un atome de carbone est près de douze fois plus lourd qu’un atome d’hydrogène, et un atome d’oxygène seize fois plus lourd. La masse atomique relative du CO 2 constitué d’un atome de carbone (12) et de deux atomes d’oxygène (16+16) est donc 44. La combustion (équivalent d’une oxydation rapide) de 15 grammes d’hydrocarbure (12+1+1+1) génère ainsi 44 grammes de CO 2. Ce qui ressort à l’arrière d’une voiture sous forme de CO 2 est donc près de trois fois plus lourd que la substance d’origine, l’essence. Cette dernière contenant aussi quelques composants autres que des hydrocarbures, les émissions effectives de CO 2 sont légèrement inférieures. La règle générale établit qu’un litre d’essence génère 2,3 kg de CO 2, et un litre de diesel est transformé en 2,6 kg de CO 2.
11
2021 Technique Agricole
37
TRACTEURS
C’est toujours l’ensemble des processus qui détermine la consommation de carburant.
émissions est une question qui concerne l’ensemble de la chaîne de production et de la valeur ajoutée. Ce qui détermine en fin de compte le bilan environnemental, ce n’est pas le moteur du tracteur, de la moissonneuse-batteuse ou de l’ensileuse considéré individuellement, mais la combinaison intelligente de l’ensemble des machines, outils et systèmes de logiciels au champ, sur la route, à la ferme et dans l’étable.
Des émissions prioritaires par rapport à la consommation On parle actuellement davantage des émissions de gaz d’échappement que de la consommation de carburant. Les deux s’influencent réciproquement, mais on ne peut pas automatiquement tirer de conclusions sur les émissions à partir de la consommation, et inversement. Il est assez facile de déterminer la consommation à différents degrés de charge du moteur et de mesurer ses émissions au banc d’essais. Mais la situation est tout autre en conditions réelles. Jusqu’à ce jour, les niveaux d’émissions réels des tracteurs au travail ne pouvaient pas être établis de façon représentative, faute de méthodes d’analyse. Désormais, grâce aux «cycles de conduite proches des conditions réelles» (PTFZ, de l’allemand «Praxisnaher Traktor-Fahrzyklen»), on peut aisément simuler sur un banc d’essai le fonctionnement du moteur d’un tracteur au champ. Les émissions peuvent ainsi être déterminées dans des situations reproductibles. Un système portatif sert à enregistrer le comportement réel des émissions (en anglais «real driving emission», RDE) de façon aléatoire, y compris dans des conditions environnementales fluctuantes. Ce 38
Technique Agricole 11
2021
système de mesure est assez avancé pour utiliser de manière représentative des informations relatives au fonctionnement du moteur collectées sur plusieurs centaines d’heures. Autrement dit, on peut ainsi créer pour chaque type d’opération un PTFZ incluant une courbe dynamique de régime et de couple. Les PTFZ peuvent ensuite être reproduits sur un banc d’essai de tracteur, avec l’aide d’un frein appliqué à la prise de force du véhicule testé, qui simule le travail effectué. L’opération permet d’enregistrer les émissions réelles dans des situations reproductibles, quelles que soient les conditions météo et les variations saisonnières.
Un «oui, mais» pour les carburants alternatifs En 2020, le parc de véhicules agricoles en Suisse comptait environ 195 000 unités. Dans le pays, la consommation de diesel en agriculture s’élève à quelque 150 mil-
lions de litres. Le potentiel de l’ester méthylique de colza (EMC) est de 25 000 tonnes, soit 22 millions de litres, ce qui équivaut à 23,5 millions de litres de diesel. Par conséquent, l’EMC pourrait remplacer environ un sixième de la consommation de diesel (Landis, 2017). Les exigences posées aux nouveaux agents énergétiques destinés à la mobilité sont multiples. Souvent, ils ne sont évalués que de manière superficielle du point de vue des gaz à effet de serre. Or, le succès de leur utilisation dépend aussi de leur densité énergétique, de la présence d’une infrastructure, de leurs coûts et de leur toxicité. Par exemple, les énergies à base de gaz ou d’électricité ne conviennent que sous certaines conditions pour les véhicules agricoles, parce que l’autonomie assurée est relativement faible et que l’infrastructure fait (encore) largement défaut. La solution pour réaliser des progrès rapides en matière de réduction d’émissions pourrait passer par une diversification des carburants (carburants à base d’huile de colza, bioéthanol, biométhane et mélanges), et par un emploi plus large de machines fonctionnant avec différents carburants (stratégie «multi-carburants», voir Technique Agricole 1/2021).
Conclusion Economiser le carburant en agriulture est un impératif écologique et économique. Les défis sont considérables, car de nombreux paramètres entrent en jeu. En matière d’économie de carburant, c’est le chemin qui compte. Mais cette voie est semée d’embûches. Vous en apprendrez plus dans l’article «Dix obstacles sur le chemin du succès», en pages 30 à 35 du présent Technique Agricole.
La production fourragère s’accompagne aussi d’une consommation accrue de carburant.
TRACTEURS
de la structure du fourrage, des longueurs de coupe inégales et un écoulement irrégulier du fourrage.
Couteaux émoussés sources de coûts
Les couteaux d’une vis mélangeuse sont soumis à une usure continue qui augmente la consommation de carburant. Photos: Ruedi Hunger
Pas de gaspillage de diesel Les mélangeuses fonctionnent tels des «coureurs de fond». Des contrôles réguliers s’imposent pour qu’un effort (excessif) ne fasse pas augmenter la consommation de diesel. Ruedi Hunger Seules les installations de traite atteignent ou dépassent un tel degré d’utilisation. Pour éviter que le nombre de germes totaux ne monte en flèche et pour maintenir une qualité du lait élevée et constante, l’installation est régulièrement entretenue et les pièces d’usure, comme les tuyaux et les têtes de manchons en caoutchouc, sont remplacées.
En finir avec les «menus à la carte» Ce qui paraît évident pour une installation de traite est souvent négligé dans le cas d’une remorque mélangeuse, même si cette dernière fonctionne bien jour après jour. Sa tâche consiste à fragmenter correctement les différents composants du fourrage et de les brasser de manière aussi homogène que possible, sans en endommager la structure. En d’autres termes, sans en faire une bouillie. En associant les aliments en une ration totale mélangée, les animaux ne peuvent plus choisir les composants qu’ils préfèrent et laisser les autres de côté. L’objectif est de
les faire ingérer, à chaque bouchée, chaque substance présente dans la ration.
Les couteaux sont les principales pièces d’usure Le taux d’utilisation élevé de la mélangeuse ne la laisse pas indemne. L’usure continue et répétée provoque une perte irrémédiable de matière des parties exposées. Il existe deux principaux types d’usure. Les pièces métalliques exposées de la mélangeuse subissent bien sûr une contrainte mécanique, mais aussi chimique en raison du pH plutôt acide de l’ensilage. En outre, une mélangeuse est également exposée aux changements de température et d’humidité. Différents couteaux sont utilisés afin que tous les composants fourragers soient mélangés pour produire une ration homogène dans un délai raisonnable. Il est ainsi tout à fait normal que ces couteaux soient soumis à une certaine usure. Des couteaux usés amoindrissent la qualité de la ration et entraînent une modification
L’usure est (presque) toujours un processus graduel, que l’on ne remarque pas toujours sauf lorsqu’on y regarde de plus près. Outre la dégradation de la qualité du mélange déjà mentionnée, la durée de brassage augmente ainsi que, logiquement, la consommation de diesel du tracteur, vu l’effort plus élevé requis. Un couteau doit être tranchant et doté de dents affûtées. Quiconque a déjà essayé de couper de la viande ou du pain avec un couteau non aiguisé s’en rend compte. Chaque mélange avec des couteaux émoussés est prolongé de cinq minutes, soit 30 à 60 heures, si l’on extrapole sur une année. En comptant les frais de procédure* de 104 francs par heure, cela représente de 3100 à 6200 francs. Avec une telle somme, on peut aisément payer un affûtage ou un jeu de nouveaux couteaux.
Conclusion Le prix d’un jeu de couteaux neufs se conçoit clairement. C’est plus difficile d’appréhender le coût de l’affûtage (pour autant que cela soit possible), au mieux une valeur empirique. Il en va de même du coût extrapolé pour le temps supplémentaire requis pour effectuer le mélange et les coûts associés qui représentent, dans le meilleur des cas, une valeur théorique non tangible. Quoi qu’il en soit, il vaut toujours la peine d’économiser du carburant. * Programme de calcul TractoScope: Codes 1006 + 10 033 + main-d’œuvre.
Les couteaux doivent être vérifiés lorsque la durée du mélange se prolonge.
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Des accélérations et des freinages brusques augmentent la consommation de carburant. Photos: Heinz Röthlisberger
«Ne jamais accélérer à fond» L’écoconduite permet de réduire le carburant et donc les émissions de CO2. Lors de son interview, Hansjörg Furter, enseignant en machinisme agricole au centre de Liebegg, a évoqué les comportements à adopter et les économies substantielles qui en découlent. Heinz Röthlisberger
Technique Agricole: Existe-t-il un potentiel d’économie de carburant en agriculture? Hansjörg Furter: Oui, bien sûr! Les agricul teurs suisses consomment 150 millions de litres de diesel par année. En n’économi sant que 5 %, on obtient un résultat de 7,5 millions de litres, soit près de 12 mil lions de francs. Une économie de carbu rant est synonyme de réductions d’émis sions de CO2 et de dépenses!
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tuation. De manière générale, le moteur devrait toujours tourner «en charge» et à régime réduit, si possible entre 1600 et 1800 tr/min. Des économies de 10 à 15 % de carburant peuvent être réalisées en adoptant un bon comportement de conduite. Ensuite, les équipements doivent bien se combiner avec le tracteur et être réglés en conséquence. On peut réduire le diesel de 10 % en adaptant la pression des pneus lors du passage des champs à la route et vice-versa.
Comment peut-on économiser du diesel de manière simple et efficace en roulant en tracteur?
Quels sont les autres éléments à prendre en considération?
Naturellement, cela varie selon le tracteur et les travaux. Les règles ne sont pas aussi claires que dans la conduite de voitures. Dans les différents moyens préconisés, on peut piocher ceux qui conviennent à la si
La maintenance joue aussi un rôle essen tiel. Pour que la combustion se déroule de manière optimale, le moteur a besoin de beaucoup d’air frais et propre. Il est donc impératif d’entretenir régulièrement le
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filtre à air. Une combustion efficace né cessite aussi une pression d’injection cor recte. Pour cette raison, il est judicieux de faire tester de temps à autre les injecteurs et la pression d’injection lors du service. Réaliser des économies de diesel est plus compliqué avec certains travaux, notam ment ceux qui exigent simultanément des régimes de moteur élevés et des perfor mances importantes.
Que provoque un lestage superflu sur les véhicules? Un lestage adapté peut générer des éco nomies de carburant allant de 5 à 8 %. Sur la route, une tonne de lest augmente la consommation d’à peu près un litre par heure. Toutefois, lorsque des équipements lourds comme des cultivateurs ou des charrues sont attelés au tracteur, celui-ci
Einsparung von Treibstoff
Reduktion der CO2-Emissionen
Senkung der Treibstoffkosten
doit être lourd afin que la force de son moteur permette d’éviter au maximum le patinage. Lors des travaux à la prise de force et des transports, le tracteur devrait être léger ou avoir un poids qui correspond à sa charge utile (charge au timon).
Comportement de conduite approprié: 10-15 %
Et lors des transports routiers?
Bon entretien: 5-10 %
On devrait limiter le lestage à son minimum lors des transports (par exemple avec le chargeur frontal). Il n’est nécessaire que si la charge sur l’essieu avant doit être augmentée. Le lestage superflu engendre une consommation plus élevée de diesel et une usure plus rapide des pneus.
Comment peut-on réduire la consommation de carburant des véhicules agricoles? De bons comportements de conduite et une pression adaptée des pneus donnent déjà des résultats concluants. On veillera aussi à ne jamais accélérer à fond et à laisser le moteur fonctionner correctement. Les outils de travail du sol doivent être bien paramétrés et utiliser la puissance du tracteur. Il vaut mieux utiliser des équipements avec de grandes largeurs de travail plutôt que de rouler vite. Une charrue bien réglée permet d’économiser 10 à 20 % de diesel. Une pression plus basse des pneus lors des travaux aux champs améliore l’efficacité du tracteur et ménage le sol.
Que peut-on encore faire? On peut aussi s’assurer de temps en temps que la profondeur de travail du cultivateur
Le prochain cours Ecodrive sera dispensé en mars 2022
Verteilung der laufenden Jahreskosten eines 82 kW-Traktors mit einer Auslastung von 500 h/Jahr.
Treibstoffeinsparung auf Stufe Traktor Réduction de la consommation du tracteur
Qualité du diesel: 3-5 %
Équipements et réglages adéquats: 5-8 %
Lestage et répartition des poids corrects: 5-8 %
© Agco
Choix et pression adaptés des pneumatiques: 5 %
En appliquant des mesures ciblées, il est possible de réduire sensiblement la consommation de carburant et les émissions de CO2 . Graphique: Liebegg
et des autres équipements est toujours appropriée. Un centimètre supplémentaire équivaut à 150 tonnes de terre de plus à traiter par hectare. On choisira toujours la prise de force Eco pour les travaux ne nécessitant pas la pleine puissance du moteur. Des accélérations et des freinages agressifs lors des transports n’ont pour conséquence qu’une consommation plus élevée ainsi que des pneus et freins précocement détériorés! Et le temps ainsi gagné est négligeable.
Passons à l’aspect financier. En ce moment, le prix du litre de diesel à la pompe, de 1,80 franc, est effectivement très élevé. Le carburant est un facteur de coût. Selon Agroscope, il constitue quelque 40 % des charges d’un tracteur de 120 chevaux avec un taux d’utilisation annuelle d’environ 500 heures. Même si en moyenne, les agriculteurs suisses atteignent un taux inférieur, ils peuvent malgré tout économiser plus de mille francs en suivant les préconisations évoquées auparavant.
Mais l’habitude est une seconde nature chez l’être humain. Lorsque l’on a entendu durant des années qu’il fallait donner un gros coup de gaz avant de couper le moteur, il est difficile de changer du jour au lendemain! Hansjörg Furter est enseignant en machinisme agricole au centre de Liebegg à Gränichen (AG). Il organise les cours ASETA «Économiser en roulant». Les cours Ecodrive ne sont pas dispensés en français pour le moment. Le prochain cours en allemand aura lieu le mardi 29 mars 2022. Pour davantage d’informations à ce sujet, on consultera avec profit la rubrique «Cours» sur le site de l’ASETA agrartechnik.ch.
TRACTEURS © ART
Pour maîtriser la consommation de diesel en roulant, on devrait connaître les caractéristiques du moteur de son véhicule, notamment la plage de régime dans laquelle sa puissance est à son maximum, plus précisément son couple. Le moteur devrait fonctionner au régime avec lequel il est le plus efficace. On veillera à être en-deçà de la limite pour garder un peu de réserve en cas de sollicitation supplémentaire soudaine. Des diagrammes de moteurs donnent les
informations nécessaires. Les rapports de tests établis par Agroscope donnaient des renseignements utiles auparavant. Ceux de la DLG peuvent être consultés pour les modèles récents de tracteurs (voir note à la fin du présent article, page 42).
Avez-vous un conseil à donner pour que nous ne retombions pas dans nos travers? Chaque conducteur de tracteur doit s’habituer à ces nouveaux comportements de conduite. Un affichage de la consommation procurerait une aide précieuse dans
De manière générale, le moteur devrait toujours travailler à régime réduit, idéalement entre 1600 et 1800 tr/min. ce sens et aurait un effet psychologique. Nous voulons nous améliorer et nous mettons en œuvre les moyens nécessaires!
L’écoconduite fonctionne-t-elle mieux avec un tracteur doté d’une transmission à variation continue plutôt que manuelle? Oui, mais pas seulement. Si on les considère séparément, les transmissions à variation continue sont moins efficaces que les manuelles. Toutefois, les tracteurs munis de transmissions à variation continue peuvent dévoiler leurs atouts en matière d’économie de consommation de diesel lors de vitesses élevées à très bas régime et sont dès lors plus performants. Toutefois le danger d’accélérer et de ralentir brusquement demeure, lorsque tout est si facile. Et le potentiel d’économie est alors réduit à néant! 11 2021 Technique Agricole
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Quelles autres aides le tracteur recèle-t-il?
mesures à prendre dans les situations qui le permettent.
Les tracteurs récents pourvus de transmissions mécaniques intègrent souvent un mode économique qui rend possible les vitesses élevées à régime réduit. En outre, ils sont équipés de commandes pour le moteur et la transmission ainsi que de transmissions sous charge automatiques, où des modes Eco peuvent être sélectionnés par défaut. Mais en dehors des trajets rapides sur route, on peut économiser du diesel y compris au volant d’un tracteur quarantenaire, en maintenant consciemment un régime bas et en soulageant le moteur avec un rapport plus élevé.
Pratiquez-vous l’écoconduite? Oui. En voiture, je suis presque plus attentif à l’affichage de la consommation qu’au compteur. J’essaie de passer les vitesses au régime le plus bas. Pour ce faire, j’interviens parfois manuellement sur la commande de transmission automatique. Je dois consta-
ter toutefois qu’un régime trop bas ne réduit pas la consommation, mais l’augmente. Depuis que je sais à quel régime ma voiture délivre le plus de puissance, je peux économiser du carburant, et, cerise sur le gâteau, être satisfait de ma conduite. Les tests de tracteurs DLG peuvent être consultés dans la rubrique «Tests» du site www.dlg.org.
Vous dispensez les cours Ecodrive au centre de Liebegg. Quelles sont les réactions des participants? La plupart des personnes sont également des automobilistes qui connaissent déjà l’écoconduite: un régime bas, un passage rapide à la vitesse supérieure, etc. Les défis sont toutefois différents pour le tracteur. On ne peut pas toujours exploiter le potentiel d’économie. L’objectif des cours Ecodrive est d’avoir un aperçu des
On peut économiser 10 à 20 % de diesel en réglant correctement la charrue et en réduiant la pression des pneus lors des travaux dans les champs.
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Il y a cinq ans, la société Case IH a été la première à présenter un concept autonome d’un tracteur sans cabine, pouvant être équipé d’un grand nombre d’outils portés. Photo: Case IH
Les systèmes d’aide intelligents La tendance à l’interconnexion électronique des moteurs et des systèmes hydrauliques n’épargne pas le machinisme agricole. Elle pourrait permettre de rendre certaines séquences totalement autonomes dans un avenir proche. Roman Engeler* Outre les progrès de l’automatisation, l’évolution des machines mobiles est caractérisée par l’avènement de systèmes d’aide dits intelligents. Des fonctions comme le suivi de voie ou de compensation du vent latéral interviennent dans la direction pour assister le conducteur et le décharger des tâches routinières.
La direction facilitée Les soupapes électro-hydrauliques de direction représentent bien les systèmes de ce type. Elles assurent une direction assistée indépendante de la vitesse simultanément à la conduite automatisée. Dans un tel environnement, les soupapes des circuits à haute pression se pilotent par des commandes électriques, ce qui évite l’installation de flexibles hydrauliques fragiles jusque dans la cabine. Dans le contexte
*Source: rapport préalable de la DLG (Société allemande d’agriculture) sur l’exposition «Systems & Components» présentée à l’Agritechnica du 27 février au 5 mars 2022 à Hanovre (D).
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des machines de travail autonomes, les experts considèrent cette technologie comme le procédé de direction de demain. Les systèmes électro-hydrauliques sont par ailleurs optimisés en vue de fonctionner avec des capteurs, GPS, laser, ou permettant la détection des rangs et l’analyse d’images. Englobant la totalité du processus, du volant à l’essieu directeur, ces composants modernes assurent au conducteur un retour d’information haptique immédiat des efforts de direction. Comme sur tous les sous-ensembles et systèmes hydrauliques destinés aux secteurs de l’agriculture, de la sylviculture ou de la construction, il faut des composants robustes et compacts, à même de garantir un fonctionnement fiable dans les environnements les plus rudes. À titre d’exemple, le système électronique de gestion de la direction de John Deere, appelé «ActiveCommand Steering 2» illustre parfaitement les solutions modernes «Steer-by-Wire» de dernière génération. À l’aide d’un gyroscope,
il acquiert les mouvements de lacets du tracteur et compense automatiquement les dérives, ce qui permet au tracteur de se maintenir dans la voie. Le conducteur peut activer ou désactiver la démultiplication variable de la direction, régler sa sensibilité et adapter la résistance.
Aides intelligentes en cabine Jetons un coup d’œil dans une cabine actuelle: les temps où les conducteurs tenaient entre leurs mains un volant et des leviers surdimensionnés sont révolus. Des joysticks multifonctions, des volants miniatures et des écrans tactiles aux fonctions intuitives les ont remplacés. Le conducteur dispose ainsi de toutes les informations nécessaires pour faire de la cabine un centre de pilotage du travail au champ. Contrairement aux systèmes Orbitrol courants, les soupapes électro-hydrauliques de direction acceptent plusieurs entrées de commande, offrant ainsi la possibilité de choisir l’entrée la mieux appropriée pour une tâche donnée.
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Les impulsions électriques des joysticks sont traitées par l’ordinateur de bord en temps réel et traduites en mouvements hydrauliques. Le conducteur peut ainsi di riger la machine de manière traditionnelle pendant les trajets sur route, et adopter une autre méthode plus ergonomique pour les chargements ou travaux de nivel lements. C’est surtout lorsqu’on effectue des tâches comportant beaucoup de manœuvres que la direction par joystick, plus ergonomique, se révèle précieuse, avec des mouvements courts au lieu des tours de volant incessants et fastidieux.
Dispositifs de pesée Parmi l’éventail de fonctions offertes par les systèmes d’assistance figurent des sys tèmes de pesée équipant les chargeuses sur pneus. Liebherr a développé une ba lance de contrôle au fonctionnement au tomatique qui fournit en même temps des informations sur le processus de charge ment. La plage de pesage est automati quement adaptée en fonction de l’ap plication et la pesée s’effectue pendant les cycles de chargement réguliers. Le conducteur saisit la consigne de poids sur l’afficheur et le système d’aide calcule le poids idéal par godet chargé et le nombre de cycles de chargement nécessaires. L’opération fastidieuse de correction du poids consistant à secouer le godet ou à reprendre un peu de produit après le der nier godet n’est plus nécessaire. On gagne ainsi en productivité par un chargement régulier et précis, tout en ménageant les machines.
Conditions extrêmes Pour améliorer encore la productivité et l’efficacité, il faut des concepts et des
Le système «Machine Sync» de John Deere permet à une moissonneuse-batteuse ou une ensileuse de piloter un tracteur roulant à côté d’elle pendant le transbordement des récoltes. Ce système allège considérablement le travail du conducteur pendant le transbordement permanent et contribue à éviter les dommages aux machines. Photo: John Deere
technologies appropriées. Il s’agit en pre mier lieu de véhicules connectés entre eux et avec leur environnement, au fonc tionnement de plus en plus automatisé et équipés de série de fonctions permettant à tout conducteur, quelle que soit son ex périence, de travailler avec un bon rende ment. «Vision 3», la génération actuelle des afficheurs de TTControl, a été conçue dans ce but. Ses nombreuses interfaces peuvent être intégrées dans une architec ture système hautement complexe. L’affi chage simultané du stream provenant de quatre caméras améliore la visibilité et contribue grandement à augmenter la sé curité et l’efficacité pendant le travail. Au champ, les machines agricoles opèrent souvent en parallèle et à proximité l’une de
La dernière génération de l’afficheur de TTControl peut être intégrée dans une architecture de véhicules complexe grâce à ses très nombreuses interfaces. Photo: TTControl
l’autre. Les systèmes d’aide facilitent le fonctionnement autonome, par exemple sous la forme d’agriculture de précision, faisant appel aux fonctions de détection des rangs et de commande précise des mouvements. Ces avancées sont possibles
Les législateurs réagissent À l’instar de ses homologues, le Conseil fédéral a approuvé une modification de la convention de Vienne sur la circulation routière. «Cette convention concerne la conduite automatisée et garantit que le législateur est en phase avec l’évolution rapide des technologies», écrit l’Office fédéral des routes (OFROU) dans un communiqué. La Convention de Vienne prévoyait jusqu’ici que tout conducteur doit constamment avoir le contrôle de son véhicule. Compte tenu des progrès technologiques, cette disposition est désormais modifiée. Le nouveau texte définit dans quelles conditions les sys tèmes de conduite automatisée peuvent être utilisés. Ainsi, des conditions cadres en la ma tière devront être créées sur le plan international. L’OFROU précise qu’il s’agit «d’une solution transitoire en attendant qu’une nouvelle convention, qui doit encore être élaborée, régle mente la conduite automatisée». Le Conseil fédéral a approuvé cette modifi cation parce que «ce cadre est conforme aux intentions de la Suisse de permettre la conduite automatisée».
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Ils sont aussi très intéressants pour les applications nécessitant en permanence des transbordements.
L’avenir est à l’autonomie
Dans le cas du dispositif de pesage «Truck Payload Assist» de Liebherr, la plage de pesage s’adapte automatiquement aux besoins de l’application. Photo: Liebherr
teuses ou aux ensileuses automotrices de commander automatiquement la vitesse et la direction du tracteur qui les accompagne en tractant une remorque. Les systèmes de ce type sont les bienvenus surtout pour le travail de nuit ou lors de longues journées.
grâce à la fusion des données de différents capteurs et grâce au traitement de données d’imagerie complexes par des contrôleurs électroniques ultra-performants en temps réel. Une synchronisation par GPS permet désormais aux moissonneuses-bat-
Un degré d’automatisation élevé, faisant appel à l’intelligence artificielle, doit contribuer à répondre aux exigences croissantes envers les machines sur les différents marchés. Les algorithmes des systèmes d’aide prennent en charge toujours davantage de fonctions des machi nes mobiles, dont ils rendent la conduite plus conviviale et le travail plus sûr. On dit que ce qui est compliqué pour l’homme est simple pour une machine. L’inverse est également vrai: ce qui va de soi pour nous peut être excessivement complexe pour les machines. S’il est vrai qu’un conducteur humain ne parvient pas à surveiller ce qui se passe sur 360° autour d’une machine, un tracteur équipé de caméras et de systèmes d’alarme y parviendra aisément. Inversement, il est impossible de reproduire l’expérience pratique et les connaissances d’un agriculteur sous la forme d’un algorithme et de «les implanter» sur une machine.
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Le Valtra «A115 Hitech-4» est de construction compacte et dispose d’une technologie à la fois nouvelle et éprouvée. Ce tracteur, encore plus polyvalent, peut s’utiliser notamment pour le transport de balles d’ensilage. Photos: Martin Abderhalden
Technologie éprouvée et nouvelle Valtra a présenté en janvier sa nouvelle série «A». Ces tracteurs sont maintenant sur le terrain. Le modèle «A115» avec équipement «Hitech-4» et chargeur frontal a été testé par Technique Agricole. Martin Abderhalden* La série «A» de Valtra comprend sept tracteurs équipés simplement d’une puissance de 75 à 135 chevaux. Ces modèles, dotés d’une technologie éprouvée, sont basés sur le principe «la forme dépend de la fonction». Le travail dans une exploitation mixte peut ainsi s’effectuer aisément et en toute confiance. Technique Agricole a eu l’opportunité de tester le Valtra «A115 Hitech-4» avec chargeur frontal et châssis moyen de manière approfondie.
Construction compacte Les proportions sont parfaitement équilibrées. Avec le choix de la peinture, un vert cette fois-ci, le Valtra «A115» attire les regards. Le capot incliné vers l’avant abrite un moteur performant Agco Power de 4,4 litres de cylindrée, à injection Common Rail délivrant une puissance maximale de 115 *Martin Abderhalden est agriculteur et teste régulièrement des machines et des engins pour Technique Agricole.
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chevaux, soit 5 de plus que la précédente version. Grâce à la technologie DOC, DPF et SCR avec AdBlue, le post-traitement des gaz d’échappement ne nécessite pas de recirculation des gaz d’échappement pour satisfaire au Stage 5. Le réservoir d’AdBlue est monté sur la droite et celui de diesel sur la gauche, ce qui compliquait le remplissage. Nous n’avons pas bien compris la raison pour laquelle les radiateurs ne sont pas articulés pour le nettoyage. Le tracteur d’essai était une version «Hitech 4», c’est-à-dire doté d’une transmission à 4 rapports sous charge et autant de gammes. Les passages de rapports fonctionnaient déjà fort bien pour un tracteur neuf. En outre, les rampantes offrent une transmission élargie à 32 × 32 rapports. Un dispositif automatique réglable pour les gammes du powershift et des présélections de démarrage ajustables également ne constituent que quelques fonctions très pratiques de cette transmission à commande électronique. Avec la fonction activable «Au-
totraction», on peut arrêter le tracteur au moyen de la pédale de frein sans devoir actionner l’embrayage. Le changement de gamme et des rapports sous charge s’effectue à l’aide de deux interrupteurs à bascule situés sur le gros levier bien connu des tracteurs Valtra. Moyennant une petite période d’acclimatation, cette opération devient intuitive. Les 40 km/h sont atteints à 2000 tr/ min. Les variantes de pneus sont disponibles jusqu’à «SRI800», les paires de 28 à
Brève évaluation + Performances au chargeur frontal, commande avec joystick + Cabine spacieuse et confortable + Etagement de la transmission – Radiateurs non basculables pour le nettoyage – Pas d’Eco Speed à 40 km/h – Volant masquant partiellement le tableau de bord
Rapport de test | Impression
Comme d’habitude avec Valtra, le tracteur est disponible dans différentes teintes encore mieux mises en valeur avec la nouvelle ligne.
Ces deux boutons servent à sélectionner les rapports et les gammes sous charge. La «Hitech-4» offre 4 rapports et 4 gammes de changement de vitesse sous charge.
Le joystick progressif pour le chargeur frontal ou le relevage intégré dans l’accoudoir est réglable et peut s’utiliser tout en finesse.
38 pouces convenant donc également. Un essieu avant suspendu n’est pas disponible sur ces modèles.
Les commandes sont clairement disposées sur le côté droit de la console et sur le montant de la cabine. Une instruction légère suffit avant de démarrer. Le levier d’inverseur avec frein de stationnement intégré est facile à prendre en main et très agréable. Il garantit un stationnement sûr du véhicule grâce à un dispositif de ressorts. Le tableau de bord dispose d’une grande variété d’informations et de réglage, de la gestion de la transmission au compteur de surface, qui se commandent via un petit clavier. Cependant, le tableau de bord est souvent dissimulé partiellement par le volant, très pratique au demeurant.
4060 du tracteur est un atout incontestable.
Débit hydraulique de 98 l/min Le «A115» ne souffre d’aucune faiblesse quant à ses performances hydrauliques. Un système à centre ouvert alimente au maximum trois unités mécaniques à l’arrière et deux électriques à l’avant. Les pompes peuvent être activées simultanément par un interrupteur à bascule, ce qui assure un débit maximal de 98 l/min et un travail rapide avec le chargeur frontal. Les 32 litres d’huile exportable permettent d’actionner un ou deux cylindres de remorque basculante. La prise de force avant, avec son relevage Aigner, est bien intégrée. Sa capacité de levage de 3000 kg convient également aux accessoires frontaux les plus lourds
Cabine avec accès exemplaire L’accès à la cabine est exemplaire et pratique. Il est très large, antidérapant et offre de bonnes possibilités de maintien. Le volant, relevable grâce à une pédale et d’un diamètre limité à 35 cm, ménage beaucoup d’espace pour s’installer. On est assis confortablement sur le siège chauffant et on dispose d’un généreux débattement de 20 cm de la suspension. Pour les personnes de grande taille, le coin de la cabine est un peu bas à l’entrée. Un large toit vitré offre une vue parfaite sur le chargeur frontal. Il peut se fermer avec un store coulissant pour bloquer la lumière du soleil. Les portes à grande ouverture peuvent également se clore aisément. La cabine, spacieuse et lumineuse, est conçue simplement. Sa suspension mécanique ajoute au confort de conduite. Un compartiment réfrigéré et un coffret de rangement verrouillable seraient appréciés.
Chargeur frontal parfait Le Valtra «A115» a été utilisé pour un travail intensif au chargeur frontal et pour tracter un tonneau à lisier de 12,5 tonnes. En conduite sur route à pleine charge, le saut entre D3 à D4 était assez important. Le manque de confort sans suspension de l’essieu avant s’est fait sentir. Ce tracteur maniable a été brillant lors des travaux avec le chargeur frontal d’origine, disponible d’usine avec le cadre de montage intégré et parfaitement compatible. Le système «Lock&Go» assure un attelage et un dételage rapide. Les supports paraissent en revanche un peu faibles. Le joystick progressif intégré à l’accoudoir et réglable, s’utilise de manière confortable et sensible. Le dispositif permet de manipuler les balles d’ensilage de maïs de 950 kg rapidement et sans problème. Le chargeur fonctionne très rapidement, même avec le moteur au ralenti. Grâce à son empattement de 243 cm, ce tracteur quatre cylindres s’avère très maniable. L’inverseur réglable réagit agréablement, tout en douceur et rapidement, comme il se doit. La répartition des masses
Conclusion Le Valtra «A115 Hitech-4» est un tracteur polyvalent, mûr et maniable, pourvu d’une cabine confortable et d’une bonne transmission. Il dispose d’une technologie simple mais éprouvée. et offre d’excellentes facultés au chargeur frontal. Le manque de suspension avant se fait toutefois ressentir. Avec un poids à vide de 5200 kg, le Valtra est parfait pour le travail au chargeur frontal. Le Valtra «A115 Hitech-4» est un bon choix pour ceux qui recherchent un tracteur simple, correctement équipé, dans le segment de prix moyen.
Le Vatra «A115 Hitech-4» en chiffres Moteur: Agco Power Turbodiesel, 4,4 l de cylindrée, 115 ch à 2200 tr/min Transmission: 32 × 32 vitesses, 4 vitesses avec 4 rapports sous charge et groupes de rampantes 100 m/h-40 km/h Hydraulique: système à centre ouvert avec max. 98 l/min, 32 l d’huile exportable Relevage: 4300 kg (arrière, 3000 kg (avant) Pneus: Mitas 440/65R24 (avant), 540/65R34 (arrière), max. 38 pouces Poids: 5200 kg (tracteur testé sans frontal), poids total autorisé 8500 kg Dimensiosn: longueur 450 cm (avec relevages); largeur 213 cm; hauteur 277 cm; empattement 243 cm Prix: CHF 98 000.– (tracteur testé avec frontal, TVA incluse.) Données du constructeur
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Impression | |Rapport Rapportde detest test
La Köppl «Gekko» est munie d’une barre de coupe spéciale «384». Photos: Johannes Paar
Faucheuse avec des raffinements Köppl a profité d’un lifting de son polyvalent «Gekko» pour encore l’améliorer. Les barres de coupe spéciales de 3,84 et 4,70 mètres lui apportent encore plus de performances. Johannes Paar*
Le «Gekko» est le monoaxe porte-outils le plus polyvalent et performant de Köppl. Une nouvelle version ainsi que deux barres de coupe plus large viennent d’être lancées sur le marché. Ce test se focalise sur la barre de coupe spéciale à double couteaux. Le constructeur est en train d’équiper ces barres de coupe à double couteaux de nouveaux supports de couteaux et de doigts. Ce développement ne peut toutefois pas encore être testé.
Largeur de fauche de 3,84 ou de 4,70 mètres Köppl est connu pour la diversité et l’étendue de son assortiment. La gamme de barres de coupe à doubles couteaux se termine à 3,10 mètres de largeur de travail. En 2018, le constructeur a répondu
*Johannes Paar est rédacteur en chef de la revue autrichienne Landwirt.
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aux souhaits de ses clients qui demandaient plus de performances. Il a élargi vers le haut sa gamme de barres de coupe à doubles couteaux pour le «Gekko»: les barres de coupe spéciales «384» et «470» affichant des largeurs de fauche de respectivement 3,84 et 4,70 mètres. La dénomination interne du type est «KDSP». La machine testée était équipée d’une barre 384. La particularité des barres «KDSP» réside dans leur fixation à gauche et à droite sous un cadre porteur. La barre de coupe est plus de deux fois plus large que son châssis porteur. Sur les barres usuelles, l’entraînement des couteaux se trouve à gauche ou à droite à l’extrémité du couteau. Cette construction nécessite que le châssis et la barre de coupe aient des largeurs quasiment identiques. Les deux entraînements des couteaux des barres de coupe spéciales sont placés vers l’intérieur. Le châssis de la barre de 384 mesure 1,55 mètres de largeur. Celui de la 470 est de 2 mètres.
Köppl garde sa typicité en animant ses barres de coupe mécaniquement au moyen de la prise de force du porte-outil. C’est aussi le cas de ses autres accessoires. La transmission placée au centre de l’outil fournit la puissance aux deux couteaux au moyen de deux barres de poussée et de deux bras oscillants. Le niveau d’huile de la transmission se contrôle facilement grâce à un verre cellulaire. La transmission est équipée d’un embrayage qui protège la coupe contre les sur-
Brève évaluation + Construction légère + Bon suivi du sol + Pas de bourrage en bout de barre de coupe – Mauvaise visibilité sur le bout de la barre de coupe – Dans les fourrages feutrés, risques d’accrochage aux entraînements du couteau
Rapport de test | Impression
charges. La barre de coupe de la machine testée était une ESM, mais Köppl annonce un changement de fournisseur pour ce type d’équipements. Pour obtenir une fauche propre, on veillera à une position correcte de la barre. Les couteaux doivent être relevés de 5,5 degrés vers l’avant. Ce réglage de base est assuré par celui de l’inclinaison intégré de série sur les châssis des barres de coupe spéciales.
Les barres de coupe «KDSP» en chiffres «KDSP 384»
«KDSP 470»
Largeur de barre
3,84 m
4,70 m
Poids
165 kg
179 kg
Largeur/hauteur/profondeur (longueur)
3,91 m/0,50 m/1,07 m
4,75 m/0,50 m/1,07 m
Protection contre les surharges
mécanique: prise de force, entraînement à bain d’huile, barres de levage et bras oscillant Réglé à 200 Nm, accouplement à encliquetage à bain d’huile
Bon suivi du sol
Prix (TVA incluse)
11 782 euros
Les conducteurs du test ont été satisfaits du résultat de la fauche. Outre l’efficacité, le bon suivi du terrain a reçu de nombreux éloges. Sur sa largeur, la barre de coupe s’avère plus souple que ses concurrentes qui ne sont articulées «qu’en leur centre». De plus, malgré une construction en acier, le faible poids a été évalué positivement. La plupart des autres constructeurs proposent des châssis en aluminium pour des largeurs de travail comparables. Le système présente encore l’avantage de pouvoir faucher sous les clôtures ou les rails de guidage. Köppl installe des patins de série sur ses barres de coupe à double couteaux. Ces équipements facilitent surtout les déplacements en marche arrière. Les habituels patins montés aux extrémités ont aussi disparu sur ces barres. Ceci évite les bourrages et les bandes non fauchées dues à la pression des patins sur le fourrage. L’absence de patins extérieurs présente toutefois un inconvénient: dans les hautes herbes, on ne voit pas le bout de la coupe. Ceci complique la précision de la conduite pour éviter les chevauchements et augmente le risque de collision avec un obstacle. Selon le constructeur, des patins latéraux diviseurs sont proposés en option pour les travaux dans les prairies
Données du constructeur
Entraînement
hautes. Cet équipement dispose d’une pointe relevée qui doit rendre l’extrémité de la barre plus visible. Cet équipement n’était pas disponible pour le test. Dans les peuplements hauts, feutrés et denses – trèfle blanc et vesce, le fourrage peut se coincer dans les deux entraînements des couteaux.
Lifting L’amélioration la plus significative du «Gekko» consiste en l’agrandissement de la zone de réglage de l’emplacement de l’essieu. Jusqu’à présent, il était possible de déplacer l’essieu de 200 mm en actionnant un bouton ou grâce à l’automatisme «Self Balance». La nouvelle version autorise un déplacement de 300 mm. Cette amélioration apporte un meilleur équilibre de l’outil, en particulier pour les travaux de fauche vers l’amont avec des outils frontaux de poids différents. Le guidon «Multi-Flex» et le marche-pied «Freeride» sont aussi des nouveautés. En plus du réglage en hauteur, il permet maintenant de régler l’angle des poignées avec les éléments de commande. Le marche-pied possède une surface antidé-
Les barres de coupe «KDSP» ont la particularité d’être fixées à gauche et à droite du châssis du porte-outil.
12 412 euros
rapante. On peut régler son inclinaison au moyen d’une denture fine. Il peut être relevé quand il n’est pas utilisé. Un rouleau robuste est encore fixé sous le marchepied. Il empêche le cabrage de la machine et son basculement vers l’arrière. Ce marche-pied facilite le travail sur des terrains pentus jusqu’à 40 %. Il est en revanche trop étroit pour être utilisé dans les pentes plus abruptes. Dans de telles situations, l’utilisation de la télécommande est le plus souvent préférable pour autant que la topographie le permette. Köppl a changé de fournisseur pour ses télécommandes. Maintenant, l’ensemble des modèles dispose d’une commande à distance identique, plus ergonomique, selon le constructeur. Elle possède un rayon d’action plus étendu et est homologuée dans de nombreux pays dans le monde. Le moteur de Briggs&Stratton dispose maintenant d’une injection électronique ainsi que d’une surveillance visuelle et acoustique de la température du moteur. Efin,: deux anneaux soudés sur le châssis favorisent un assurage correct de la machine sur une remorque. Selon le constructeur, ces anneaux sont aussi testés.
Le marche-pied permet la conduite dans les pentes dont l’inclinaison peut atteindre 40 %.
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En savoir plus | Technique
Les constructeurs de moteurs sont toujours plus «verts». Cela ne suffit toutefois pas. À court terme, l’utilisation de biocarburants est nécessaire. Photo: CNH
Le biodiesel sur le banc d’essai Les experts estiment que les engagements de l’Union européenne (UE) en matière d’émissions pour 2030 ne seront atteignables qu’en recourant à la fois à l’électromobilité et aux motorisations hybrides, en y intégrant les carburants alternatifs et renouvelables. Ruedi Hunger
Ces engagements prévoient qu’en accord avec le pacte vert pour l’Europe, les émis sions de gaz à effet de serre baisseront de 50 à 55 % d’ici 2030. Tant que les motori sations et carburants de substitution ne sont pas disponibles en nombre et quali tés suffisants, le remplacement des com bustibles fossiles par des biocarburants est une piste sérieuse pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Par rap port au diesel d’origine fossile, le biodie sel permet de les réduire d’environ 80 %. Afin d’atteindre les objectifs climatiques fixés à moyen terme pour le secteur des transports d’ici 2030, l’utilisation de car burant mélangé (B10, B20 ou B30) ou de 52
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biodiesel pur (B100) est déjà proposée pour les moteurs des camions et ma chines mobiles (tracteurs, etc.).
Dépôts dans les injecteurs? L’utilisation de biodiesel reste liée à la formation de dépôts au niveau des in jecteurs diesel (IDID1). De tels dépôts peuvent conduire à des dysfonctionne ments du moteur, ou à une modification du comportement dynamique des injec teurs diesel, nommés buses d’injection en langage familier. Les moteurs mo dernes à injection par rampe commune sont particulièrement touchés en raison de leurs exigences spécifiques. Ils sont
caractérisés par l’utilisation de pressions plus importantes (pression d’injection) et par un fonctionnement le plus souvent à un taux de charge élevé. Afin d’étudier plus précisément ce phénomène de dé pôts IDID, l’université de Rostock (D) a lancé un projet de recherche concernant les camions.
Interactions additifs-carburants Les interactions entre les additifs et les carburants sont régulièrement mises en cause dans la formation de dépôts au ni veau des injecteurs. Pour pouvoir être uti lisés dans les moteurs diesel modernes, les carburants doivent contenir des addi
Technique | En savoir plus
tifs bien définis; ils servent aussi de lubrifiant pour les systèmes d’injection. Les constituants de ces derniers sont montés avec des jeux toujours plus faibles, et les pressions d’injection sont toujours plus élevées. On comprend que ces systèmes soient plus sensibles. On cite souvent les acides carboniques, les carboxylates métalliques (savons), les polyamides et les liaisons azotées hétérocycliques comme responsables des dépôts dans les injecteurs, les agglomérations savonneuses et polyamides étant considérées comme particulièrement critiques. Des procédures de tests systématiques avec des carburants, des mélanges de carburants et des additifs ont été utilisées par l’université de Rostock pour développer un procédé spécial dénommé DDFT 2. Ce procédé permet de réaliser des mesures de
l’épaisseur des dépôts au banc d’essai. Leur formation à des températures définies est aussi étudiée. Pour les essais DDFT, les chercheurs ont utilisé quatre esters méthyliques d’acides gras différents, abrégés «FAME». Il s’agit d’ester méthylique d’huile de colza, de graisses alimentaires usagées, de graisses animales et d’huile de soja. Les FAME utilisés remplissent en principe les exigences du biodiesel selon la norme DIN EN 14 214. Des recherches spéciales portaient sur les effets des additifs, en particulier sur les interactions avec ces additifs.
Conclusion Contrairement aux idées reçues sur la formation de dépôts par les FAME, l’étude indique que le biodiesel pur ou en mélange permet de la réduire fortement
Des recherches montrent que le biodiesel favorise efficacement la réduction des dépôts au niveau des injecteurs. Photo: VDB
dans les injecteurs. Les chercheurs l’ont attesté, mesures DDFT et passages au banc d’essai à l’appui. Pour les mélanges de diesel et d’ester méthylique de colza (EMC), ils ont démontré que la formation de dépôts dans les injecteurs n’est pas due aux EMC, mais aux composants utilisés pour la fabrication du diesel. On constate même une baisse de la formation de dépôts lorsque la part de FAME croît. Selon les scientifiques, la mauvaise stabilité de conservation du biodiesel n’est pas source d’augmentation de la formation de dépôts à l’intérieur des injecteurs à rampe commune.
En mélange ou en utilisation pure, l’ester méthylique de colza pourrait contribuer efficacement et rapidement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Photo: VDB
¹ IDID, pour Internal diesel injector deposits, soit dépôts à l’intérieur des injecteurs diesel. ² DDFT, pour Diesel deposit formation test, soit test de formation de dépôts dans les moteurs diesel.
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Management | Question de lecteur
Le transport d’intrants intégrés à un appareil, comme ici la bouillie de traitement dans la cuve du pulvérisateur frontal, peut être considéré comme acceptable et non soumis à autorisation. Photo: Heinz Röthlisberger
Qu’est-il permis de transporter à l’avant du tracteur? Est-il permis de véhiculer des objets ou des produits à l’avant du tracteur? Les règles ne sont pas très claires sur le sujet. Pour éviter de se retrouver en porte-à-faux avec la législation, mieux vaut faire contrôler et homologuer les équipements destinés à cet usage, sauf s’ils bénéficient déjà d’une homologation ou d’une réception par type. Stephan Stulz*
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conformité. C’est très embêtant pour les agriculteurs et les entreprises de travaux agricoles concernés. Les uns et les autres courent à tout moment le risque d’être poursuivis pénalement. Cet article tente de faire le point sur la question.
Le transport d’objets ou de produits (que, pour simplifier, nous appellerons ici «choses») à l’aide d’un équipement monté devant le tracteur suscite des appréciations divergentes. La seule unanimité est qu’il n’existe aucune règle pratique sur la bonne manière d’utiliser ce type d’équipements au quotidien, ni de vérifier leur
L’essentiel du problème
* Avocat, Stephan Stulz dispose de sa propre étude à Baden (AG). Il est spécialisé dans les procédures administratives et pénales liées au secteur agricole (www.stulz-recht.ch).
Le fait que les avis divergent tient surtout aux définitions techniques – avec des références parfois historiques – figurant dans l’ordonnance sur les exigences techniques requises pour les véhicules routiers
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(OETV). Son article 11, al. 2 let. h définit le tracteur comme «voiture automobile construite pour tirer des remorques et actionner des équipements interchangeables n’ayant qu’un pont de charge réduit». C’est donc premièrement sa destination (tirer des remorques et utiliser des équipements interchangeables) qui définit un tracteur, deuxièmement la caractéristique de n’être autorisé à posséder qu’un pont de charge réduit. Cette exigence de pont réduit sert surtout à différencier le tracteur d’autres ca-
Question de lecteur | Management
tégories de véhicules. La visée est aussi sécuritaire: en définitive, un tracteur ne doit pas servir accessoirement à transporter des choses. Les définitions techniques figurant dans la législation européenne (voir Règlement UE 2018/858) sont différentes des nôtres. Elles sont plus détaillées, plus techniques. Elles ne définissent pas de limites pour le pont de chargement. Sont par contre fournies, pour les tracteurs dotés d’une telle surface, des prescriptions pour sa construction dans le but qu’elle réponde aux exigences de sécurité.
d’obliquer. Au besoin, il doit recourir à l’aide d’une tierce personne qui surveillera la manœuvre (art. 13 al. 6 de l’OCR).
Spécifications physiques claires
Ce qu’a dit le Tribunal fédéral
Les dimensions admissibles pour les équipements montés à l’avant du tracteur (en «porte-à-faux») ont maintenant été précisées. Les équipements accessoires montés à titre temporaire à l’avant des véhicules automobiles agricoles et forestiers (ainsi que des tracteurs industriels utilisés pour des courses agricoles ou forestières) peuvent dépasser de 5,00 m au plus vers l’avant du véhicule, à compter du centre du dispositif de direction. La charge admise par essieu et la capacité de charge des pneumatiques ne doivent pas être dépassées (art. 164, al. 1 de l’OETV). Des prescriptions fiables et chiffrées, existent aussi sur les poids admissibles, aux premiers rangs desquels figurent la charge par essieu, le poids d’adhérence, la capacité de charge des pneumatiques et le poids garanti, des thèmes déjà souvent abordés dans «Technique agricole».
A notre connaissance, le Tribunal fédéral (TF) n’a eu jusqu’ici à statuer qu’une seule fois sur le transport de choses à l’avant d’un tracteur. Ce cas venant du canton de Glaris a été jugé en 2017. Le TF a considéré qu’on ne pouvait parler d’équipement accessoire (non assujetti à autorisation) que si cet équipement servait au tracteur à accomplir une opération accessoire, comme faucher ou déneiger. En l’espèce, le TF a donc déduit que l’équipement qui avait été monté à l’avant du tracteur pour emmener des rouleaux de film d’enrubannage ne pouvait être considéré comme un équipement accessoire, mais qu’il s’agissait d’une modification du tracteur, soumise donc à autorisation. Le TF avait été saisi suite à une procédure cantonale, où il avait été reproché au conducteur d’avoir conduit un véhicule ne respectant pas les conditions de sécurité
Mesures de sécurité Un véhicule n’est autorisé à circuler que s’il est sûr et conforme aux prescriptions en vigueur. Il doit par ailleurs être conçu et entretenu de manière à ce qu’il puisse respecter les règles de la circulation, à ce que son conducteur, ses passagers et les autres usagers de la route ne soient pas mis en danger, et à ce qu’il n’endommage pas les routes.
requises! Les tribunaux glaronnais ont ensuite jugé que le porte-rouleaux ne pouvait être considéré comme surface de chargement au sens de l’art. 74 al. 4 de l’ordonnance sur la circulation routière (OCR). Le TF a donc considéré que l’aspect «obligation de notification et d’autorisation d’une modification d’un véhicule» prévalait sur l’aspect «montage (non soumis à autorisation) d’un équipement accessoire». Le TF n’a cependant pas été en mesure de fournir d’éléments techniques objectifs à l’appui de sa thèse. Il n’a pas non plus approfondi le sujet, n’avançant que des arguments purement formels. En effet, comment se fait-il – d’un point de vue technique et en vertu de la loi sur la circulation routière – qu’un dispositif de déneigement ou une faucheuse montés à l’avant d’un tracteur ne soient pas soumis à autorisation, alors qu’une installation (fermée) servant à transporter par exemple du liquide à pulvériser, des graines à semer, du film d’enrubannage ou d’autres intrants indispensables à l’accomplissement d’un travail le soit?
Analyse et implications Voilà ce que l’on peut déduire en s’appuyant sur l’état actuel de la législation et de la jurisprudence: • Le transport de choses ou de produits à l’aide d’un équipement monté à l’avant du tracteur peut être considéré comme admissible – et non soumis à autorisation – si ces choses ou produits (par exemple liquides à pulvériser, additifs
La visibilité doit être suffisante Concernant la visibilité, des directives techniques (à l’exemple des directives européennes sur la conception et l’homologation des cabines de tracteurs) définissent exactement ce qui est admissible et ce qui ne l’est pas. Les équipements frontaux sont par ailleurs assujettis aux prescriptions générales de la loi fédérale sur la circulation routière (LCR). Ceci signifie que la vitesse doit toujours être adaptée aux circonstances, notamment aux particularités du véhicule et du chargement, ainsi qu’aux conditions de la route, de la circulation et de la visibilité (art. 32 de la LCR). Le conducteur doit veiller à n’être gêné, ni par le chargement, ni d’une autre manière (art. 31 al. 3 de la LCR). Lorsque le chargement d’un véhicule automobile ou d’une remorque masque la visibilité, le conducteur doit faire preuve d’une prudence particulière au moment de se mettre en ordre de présélection ou
Lorsqu’on utilise un équipement frontal pour transporter des objets ou des intrants de réserve pour un travail agricole, il convient de déterminer si l’équipement a passé la procédure de réception par type ou d’autorisation par le service des autos. Photo: ldd
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safe! Accoudoir modulaire 225MA midi: mise en œuvre rapide et économique, toutes les exigences de sécurité sont respectées. Ce qui était auparavant réservé aux „grands“ du secteur des machines agricoles est désormais une réalité pour les fabricants de petites séries : un confort d‘utilisation maximal grâce à un accoudoir multifonctionnel conçu sur mesure. Modulaire, configuré individuellement, techniquement parfait et testé de manière exhaustive. La solution plug & play prête à l‘installation, ergonomique, développée conformément à la „Mother Regulation“ et avec le niveau de sécurité AgPL c. Répondez aux exigences les plus élevées des clients simplement, de manière fiable et économique. Avec le 225MA midi, vous êtes en sécurité. Pour plus d‘informations, visitez notre site www.elobau.com ou appelez-nous au 041 530 23 28.
ou autres produits similaires) sont en quelque sorte partie intégrante de cet équipement. • Concernant le transport d’autres types d’objets (par exemple des bobines de films d’enrubannage, des semences ou des objets de réserve pour l’accomplissement de travaux agricoles ou pour assurer le bon déroulement de ceux-ci), la situation n’est juridiquement pas vraiment claire. • Si l’on s’en tient au pied de la lettre des textes de loi, tout transport d’objets au moyen d’un équipement monté à l’avant d’un tracteur doit être considéré comme non autorisé. • A l’inverse, si l’on s’appuie sur une interprétation exhaustive des textes, en mettant l’accent sur leur sens et sur leur destination et en incluant la classification systématique des prescriptions légales, on constate que le transport de tout objet avec un équipement monté à l’avant du tracteur peut, sur le fond, être considéré comme admissible, à condition que les prescriptions légales en vigueur par ailleurs (surtout celles relatives aux poids et dimensions, à la sécurité, à la visibilité, à la signalisation et à l’état du véhicule) soient respectées.
Conclusion et recommandation La situation juridique relative au transport de choses et de produits au moyen d’un équipement monté à l’avant des tracteurs n’étant pas claire, les amendes infligées ne sont en général pas très élevées, à condition que les autres prescriptions légales élémentaires soient respec-
Où est-ce que le bât blesse? Quelles sont les préoccupations des membres des sections de l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA)? Quels soucis, quelles difficultés rencontrent-ils dans leur pratique quotidienne? Dans une série paraissant épisodiquement, Technique Agricole traite les questions qui sont soumises à l’ASETA. Pour obtenir de plus amples renseignements, s’adresser à l’ASETA à Riniken, tél. 056 462 32 00 ou par courriel à zs@agrartechnik.ch.
tées, surtout celles concernant le poids, la sécurité, la visibilité, la signalisation et l’état du véhicule. En outre, la procédure pénale et ses suites administratives (retrait de permis) constituent en règle générale des obstacles qui ne sont pas insurmontables. La situation devient en revanche beaucoup plus problématique si un accident survient alors qu’on transporte des choses à l’avant du tracteur. En pareil cas, la compagnie d’assurance responsabilité civile fera valoir que le véhicule n’était pas conforme aux prescriptions légales, et pourra donc restreindre la couverture des dommages éventuels ou exercer un droit de recours. C’est la raison pour laquelle il est recommandé de faire homologuer et autoriser par le service des automobiles (art. 73 al. 4 de l›OCR) tout équipement frontal dépourvu de réception par type avec lequel on souhaite transporter des choses. Histoire d’être du bon côté de la balance!
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Circulation Fahrkurs routière| | Sécurité
Dans un environnement sûr et selon des instructions précises, les participants exercent différentes manœuvres, notamment de freinage, d’évitement ainsi que de virages sur route sèche et glissante. Photo: SPAA
S’entraîner pour parer à toute éventualité Le cours de conduite «As du Volant» sera à nouveau dispensé cet hiver. Certaines dates sont réservées exclusivement aux membres de l’ASETA, qui profitent en outre d’un tarif préférentiel. Roman Engeler Une fraction de seconde ou quelques centimètres suffisent à faire la différence entre un accident grave et un «coup de chance». La maîtrise de son véhicule dans toutes les situations est donc un facteur de sécurité important, y compris sur la route. De surcroît, il est avéré que ceux qui apprennent à titre préventif les bons comportements et qui les répètent activement ont de meilleures chances de réagir correctement en cas d’urgence.
Cours d’une journée Le cours «As du Volant» du Service de prévention des accidents dans l’agricul ture (SPAA) est l’une des formations en sécurité routière proposées dans ce but. D’une durée d’une journée, il s’adresse tout particulièrement aux conducteurs de tracteurs agricoles ou industriels, avec remorque. Il est en outre reconnu comme formation continue OACP. Dans un environnement sécurisé et sous la houlette d’instructeurs expérimentés,
les participants s’entraînent à diverses manœuvres telles que des freinages, des évitements ainsi que des virages sur routes sèche et glissante. Les installations modernes des centres du TCS à Betzholz (ZH), Derendingen (SO) et Cossonay (VD) simulent parfaitement des conditions routières délicates telles que des routes mouillées ou enneigées.
Points principaux du cours Le cours est centré entre autres sur l’entraînement de manœuvres et essais de freinage. Outre les exercices de conduite, d’autres sujets importants sont abordés, tels que le réglage du siège du conducteur, l’attelage et le dételage des remorques, les consignes de sécurité lors de la conduite en pente ainsi que l’arrimage du chargement. Le cours «As du Volant» consiste en une mesure de prévention active, tout en se prêtant bien à une journée d’entreprise ou comme cadeau utile.
Pour les membres de l’ASETA Les dates de cours proposées ci-dessous sont réservées aux membres de l’ASETA. Betzholz: 17.01.2022 (en allemand) • de 07 h 30 à 16 h 00, 10 personnes • de 09 h 00 à 17 h 30, 10 personnes Derendingen: 26.01.2022 (en allemand) • de 07 h 30 à 16 h 00, 10 personnes • de 09 h 00 à 17 h 30, 10 personnes Cossonay: 02.02.2022 (en français) • de 07 h 30 à 16 h 00, 10 personnes • de 09 h 00 à 17 h 30, 10 personnes Prix spécial (sans OACP): CHF 155.– Prix spécial (avec OACP): CHF 280.– Inscription: bul@bul.ch, 062 739 50 40, https://www.bul.ch/fr-ch/cours-etoffres/cours/detail/36/aseta-cours-deconduite-as-du-volantVeuillez mentionner votre numéro de membre lors de l’inscription.
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Sécurité | Prévention des accidents
Selon les statistiques, les personnes les plus exposées à des soucis de santé travaillent dans les secteurs de l’agriculture et de l’exploitation forestière. Les douleurs osseuses, articulaires et musculaires représentent les pathologies les plus fréquemment rencontrées chez les agriculteurs. Photo: Heinz Röthlisberger
Les plus exposés aux accidents Agriculture et sylviculture détiennent toujours le triste record du nombre d’accidents. Les paysans sont aussi les plus touchés par des problèmes de santé. C’est ce que révèle la dernière enquête suisse «Accidents de travail et autres problèmes de santé liés au travail». Heinz Röthlisberger En 2020, 7% des personnes actives professionnellement ont eu au moins un accident de travail. C’est ce que l’on apprend en consultant l’enquête suisse sur la population active (ESPA) intitulée «Accidents de travail et autres problèmes de santé liés au travail» et publiée en 2020 par l’office fédéral de la statistique (OFS). En comparai-
Enquête par échantillonnage L’enquête suisse sur la population active (ESPA) est le plus grand sondage effectué régulièrement auprès d’un échantillon représentatif d’Helvètes. Elle collecte chaque année des données sur différents secteurs professionnels ainsi que sur d’autres thèmes économiques et sociaux, notamment les «Accidents et problèmes de santé liés au travail».
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son avec l’enquête précédente effectuée en 2013, cette proportion n’a pas varié significativement. En outre, l’agriculture et l’exploitation forestière détiennent le taux le plus élevé d’accidents, et dans toutes les classes d’âge, avec 18% des personnes actives ayant subi au moins un accident en 2020. Elles se classent même devant la branche de la construction qui en totalise 16% (voir graphiques de la page suivante). La proportion d’accidentés varie également en fonction des corps de métiers dans la Nomenclature suisse des professions CH-ISCO-19. On trouve aussi en tête de ce classement les agriculteurs et sylvi culteurs (20%), suivis en revanche par les personnes exerçant un métier qualifié de l’industrie et de l’artisanat (13%), ainsi que par les opérateurs d’installations et de machines (12%).
Problèmes de santé Les problèmes de santé des sondés ont également été analysés. Selon l’enquête ESPA, 12% des personnes de la classe d’âge entre 15 et 74 ans qui ont exercé une activité professionnelle dans leur vie ont rencontré au moins un souci de santé en 2020. En considérant les différents secteurs économiques, l’agriculture et l’exploitation forestière constituent le seul groupe significativement au-dessus de la moyenne (de quelque 9%) avec 17% des personnes interrogées qui ont déclaré des pathologies liées à leur travail. Près de six personnes sur dix (58%) éprouvent avant tout de douleurs osseuses, articulaires ou musculaires dans différentes parties du corps. La part des troubles musculo-squelettiques est particulièrement élevée parmi les personnes actives
Prévention des accidents | Sécurité
professionnellement dans l’agriculture et l’exploitation forestière (71%) ainsi que dans la construction (68%).
Jeunes gens plus souvent victimes d’accidents L’enquête ESPA indique aussi que les jeunes sondés (dans tous les corps de métiers) subissent davantage d’accidents que leurs aînés. «Les individus de 15 à 24 ans actifs professionnellement, les apprentis en particulier, sont près de deux fois plus exposés à un accident que les travailleurs plus âgés. Ces jeunes gens constituent 23% des accidentés, bien qu’ils ne représentent que 12% des personnes actives.» En outre, les hommes sont plus souvent impliqués dans un accident de travail que les femmes (9% contre 5%).
Prévention contre les accidents plus importante que jamais Les chiffres de l’enquête ESPA «Accidents et problèmes de santé liés au travail» le montrent: la prévention contre les accidents et les soucis de santé est plus nécessaire que jamais. Il est indispensable d’appliquer toutes les mesures de prudence pour éviter les accidents au travail. La santé n’est pas non plus à négliger. Les tensions et douleurs musculaires ne peuvent être soulagées qu’en effectuant régulièrement des mouvements de renforcement musculaire et des étirements (voir à ce sujet l’article «En forme au volant» paru dans l’édition de septembre de Technique Agricole).
Accidents de travail selon le secteur économique, en 2020 Population de 15 à 74 ans active lors des douze derniers mois Agriculture et exploitation forestière Construction Transport et manutention Hôtellerie et restauration Commerce et réparation d’automobiles Santé et affaires sociales Total Industrie manufacturière et autre Administration publique Enseignement Autres Finances et assurances Intervalle de confiance (95 %)
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Source: OFS, enquête suisse sur la population active (ESPA), module «accidents de travail», © OFS 2021
Problèmes de santé liés au travail selon le secteur économique, en 2020 Personnes de 15 à 74 ans ayant eu au moins une activité professionnelle dans leur vie Agriculture et exploitation forestière Construction Santé et affaires sociales Hôtellerie et restauration Commerce et réparation d’automobiles Total Administration publique Transport et manutention Finances et assurances Industrie manufacturière et autre Enseignement Autres Intervalle de confiance
Prévention des accidents: www.safeatwork.ch, www.bul.ch
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Source: OFS, enquête suisse sur la population active (ESPA), module «accidents de travail», © OFS 2021
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Plate-forme | |Exposition Exposition
Découverte d’innovations à l’Eima Le 44e salon Eima, premier grand événement international consacré aux machines agricoles depuis le début de la pandémie, s’est déroulé à Bologne (Italie). Un comité international avait distingué au préalable 19 innovations Roman Engeler Un salon est, comme chacun sait, un lieu de rencontre privilégié entre visiteurs et exposants mais ce sont en particulier les innovations qui donnent vie à ce type d’événements. Comme souvent, à l’approche du 44 e salon Eima (Esposizione internazionale di macchine) à Bologne, un jury d’experts a évalué les innovations soumises puis décerné le prix «Novità Technica» à un total de 19 matériels. Débitmètre Arag «Orion WR»: une composante du système de contrôle d’un pulvérisateur comprenant deux circuits séparés, activés par le biais d’un vérin. Les constructeurs de pulvérisateurs peuvent ainsi concevoir différents circuits de répartition plus précis, plus réactifs et mieux adaptés à l’agriculture de précision.
Tracteur hybride-électrique Landini «Rex 4»: un concept de tracteur «Rex 4» hybride-électrique avec transmission automatique, animé électriquement via l’essieu avant et dont la transmission peut être ajustée au besoin entre les essieux avant et arrière. Le véhicule présente ainsi un rayon de giration moindre. Il bénéficie d’une suspension de cabine semi-active contrôlée électriquement.
Tête de répartition Alpego «Horizon»: une tête de répartition électromécanique autonivelante pour semoir pneumatique, pour garantir une répartition régulière de la semence y compris dans les parcelles en pente. Augmenta Agricultura «Field Analyzer»: un outil multispectral pour l’analyse d’images de cultures en temps réel, utilisé pour optimiser les apports de fertilisants, ou la pulvérisation de régulateurs ou d’herbicides.
Tracteur spécialisé Antonio Carraro «SRX Tora»: malgré son passage aux normes antipollution de niveau 5 et l’intégration d’un filtre à particules, a pu conserver ses dimensions originales et ainsi toujours être adapté à la conduite dans les espaces étroits.
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Earth Automations a reçu une distinction pour son innovation de tracteur à chenilles autonome «DooD».
BCS «Dualsteer: une combinaison d’orientation des roues avant et de direction articulée sur un tracteur à voie étroite, réduisant largement le rayon de giration.
Caffini «Smart Synthesis»: un ventilateur animé électriquement capable de produire une modulation de largeur d’impulsion à économie moyenne.
Exposition Exposition| | Plate-forme
Kits «Agri 4.0» et «Easy Fit» de Cobo: les différents outils attelés au tracteur sont identifiés via une reconnaissance numérique et dont les fonctions et le travail peuvent être enregistrés.
Rivulis «X-Pell»: un conduit à paroi mince destiné à l’irrigation en goutte à goutte avec incorporation possible d’un insecticide à faible dose. Ceci repousse les insectes piqueurs, pour préserver les tuyaux.
Le chariot télescopique «GD 42.7» de Dieci propose une détection de charge adaptative de Walvoil. Le circuit hydraulique est adapté de façon dynamique selon la charge, réduisant ainsi la consommation et améliorant l’utilisation de la puissance moteur. L’unité de coupe «Drago Gold» d›Olimac: conçue pour la récolte du tournesol, elle se compose d’un broyeur entraîné hydrauliquement pour hacher les tiges. Elle propose, au travers d’un dispositif hydraulique, différentes hauteurs de coupe des tiges et des capitules.
Distributeur d’engrais à double disques «SWS E» de DCM: application possible de doses d’engrais différenciées droite/gauche.
Le «Slide Ventum Trax» de Hortech peut récolter les légumes à petites feuilles. Ces produits sont acheminés dans des caisses à l’aide d’une turbine, les impuretés étant ainsi écartées. Les caisses sont par ailleurs constamment pesées, pour atteindre une répartition homogène de ces contenants.
La herse rotative Maschio Gaspardo «Toro Isotronic»: un outil intégrant de multiples fonctions Isobus et de nombreux capteurs, censés améliorer le travail et la durée de vie de la machine.
Nobili et CNH ont reçu une distinction pour leurs outils animés électriquement, tels que les pulvérisateurs arboricoles et les broyeurs, attelés à un tracteur à voie étroite qui embarque à l’avant un générateur de courant entraîné par la prise de force.
Selvatici et Bertoni ont reçu un prix pour un décompacteur rotatif, qui se déplace selon une trajectoire elliptique et qui n’altère pas la structure du sol. Du carburant devrait ainsi être économisé avec cet outil de travail du sol singulier.
«Easyride» de Rinieri: système de positionnement automatique évaluant la distance de l’outil de désherbage mécanique par rapport à la rangée d’arbres. Un vérin hydraulique assure son déport transversal automatique.
Spezia «ALS 2020»: outil frontal automatique destiné aux tracteurs vignerons qui détecte, recueille et dépose dans un conteneur les feuilles rouges de la vigne qui se distinguent par leur valeur pharmaceutique.
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Plate-forme | |Reportage Reportage
Michael Kohli, directeur de la société éponyme, présente le brasseur à moteur immergé mobile doté d’un mât télescopique et conçu pour des fosses dont l’ouverture mesure de 30 à 90 cm. Ce brasseur peut être pivoté sur 360 degrés. Photos: Dominik Senn
Fournisseur complet d’équipements de lisier Basé à Gisikon, H. U. Kohli AG propose une gamme intégrale d’équipements professionnels de lisier, du stockage à l’épandage, mais est aussi un pionnier dans la construction de rampes à pendillards. Dominik Senn L’ancienne forge de Gisikon (LU) est, comme dans d’autres localités, devenue une entreprise de machines agricoles prospère. Après avoir acquis les locaux de Hans Kiener en 1975, Hansueli Kohli a commencé à construire et à réparer des équipements, pour la plupart agricoles. Nul n’aurait pu imaginer alors que son entreprise deviendrait une référence en écotechnologie et en technique de lisier: H. U. Kohli AG fournit une gamme complète de matériels allant du stockage du lisier à l’épandage. En outre, elle fait figure de pionnier dans la construction de rampes à pendillards. Ce fils d’agriculteur a grandi à Wetzikon (ZH). Après avoir terminé son apprentissage de forgeron mécanicien en machines agricoles, il a, avec son épouse, acheté la forge et fondé l’entreprise «H. Kohli Traktoren und Landmaschinen Gisikon». Fort 62
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de sa grande expérience dans la réparation et l’entretien d’anciennes dameuses de pistes orange de marque Fendt, Hansueli Kohli s’est également fait connaître en tant que constructeur de ses propres machines et équipements tels qu’un relevage hydraulique avant pour tracteur, des excavateurs, un chargeur frontal et une fendeuse à bois qui s’attelle au tracteur.
Brasseurs avec essieux automobiles Hansueli Kohli a identifié très tôt les opportunités offertes par les équipements de lisier et développé les premiers brasseurs en recyclant des essieux automobiles. Dix ans après la création de son entreprise, il a construit le premier silo à lisier à Pfaffwil (ZH) et installé les premières pompes à pistons rotatifs avec tête de distribution Vogelsang. En 1991, l’activité machines agri-
coles a été revendue à Paul et Theres Burkhardt, qui, faute de place, ont transféré l’atelier à Sins, en Argovie, huit ans plus tard. Hansueli Kohli s’est ensuite spécialisé dans les équipements de lisier. Afin d’augmenter les capacités de stockage, il s’est lancé dans la construction de cuves. «À ce jour, quelque 1500 silos à lisier en acier émaillé ont été construits dans toute la Suisse et les silos existants peuvent être surélevés moyennant une préparation appropriée», indique Michael Kohli, le fils de
Série «Entreprises suisses» Dans cette série, Technique Agricole présente épisodiquement des constructeurs et des distributeurs suisses d’équipements agricoles.
Reportage | Plate-forme
Pionnière des rampes à pendillards Comme Michael Kohli le relève, la H. U. Kohli AG est une pionnière de la construction de rampes à pendillards: «La production a commencé dans les années 1980 et nous sommes l’un des premiers fournisseurs de ce type d’équipements en Suisse.» La dernière innovation est la rampe à pendillards pour l’épandeur «Piccolo II», principalement destinée à l’agriculture de montagne. Elle ne pèse que 390 kg pour une largeur de travail de 6 ou 7 mètres et une largeur au transport de 2,2 mètres,
Hansueli. Depuis 2012, ce dernier possède et dirige l’entreprise familiale, rebaptisée «H. U. Kohli AG», qu’il a rejointe en 2001. Il est en outre importateur général de la marque GLS Tanks pour l’agriculture et l’industrie suisses.
Brasseurs et citernes L’épandage d’engrais de ferme liquide nécessite un brassage préalable. La maison Kohli propose des solutions pour tous les
dispositif de verrouillage hydraulique compris. Un système de sécurité anticollision mécanique développé en interne équipe les bras extérieurs. L’adaptation étant effectué à l’aide de deux traverses, il n’est pas nécessaire de fixer le mât sur le corps de la citerne. Les tubes d’épandage oscillants s’adaptent parfaitement à un terrain vallonné. Ils sont montés à l’aide de raccords rapides. Si nécessaire, la rampe d’épandage peut se démonter sans outil et être utilisé pour l’épandage sans tonne (option).
types de brassage, ainsi qu’une pompe appropriée à chaque situation. Kohli distribue également des séparateurs de la marque CRI-MAN en tant qu’importateur général en Suisse. La technologie d’épandage et sa gamme de produits constitue la vitrine de l’entreprise. Elle inclut les citernes à lisier, notamment Vakutec, les rampes à pen dillards, les enrouleurs, les épandeurs électriques et à diffusion, jusqu’aux
L’injecteur à patins «Starrpack» est vendu en largeurs de travail de 7 et 9 mètres.
Voici un aperçu du site de production de Kohli Reuss 3, à Gisikon (LU).
installations d’irrigation. La gamme intégrale d’équipements de lisier est complétée par des matériels liés au biogaz et à l’installation de conduites, ainsi que différents accessoires.
Accent mis sur le service
Les pompes à colimaçon de Kohli sont conçues pour des sollicitations maximales. Ici, elles sont équipées d’un surpresseur de fabrication maison permettant de purger les conduites.
«Les prestations vont de la planification à la vente et au montage, en passant par un conseil compétent et un service impeccable», déclare Michael Kohli. Ce serrurier en bâtiment ayant suivi une formation complémentaire de chef d’atelier et de directeur assure la direction opérationnelle de son entreprise de trente employés. Pour que cette affirmation ne reste pas lettre morte, il mise sur une formation constante de ses salariés et sur un vaste stock de pièces de rechange: «Rien n’est pire qu’un arrêt prolongé dû à une panne. C’est pourquoi nous gardons toujours des machines et des pièces de rechange sous la main, afin de pouvoir procéder à un remplacement dans les plus brefs délais. Nous disposons par exemple en permanence de deux douzaines de pompes et de brasseurs en stock», explique Michael Kohli. La H. U. Kohli AG peut également compter sur des collaborateurs compétents, car la plupart des mécaniciens, soudeurs ou monteurs de machines, sont issus du milieu agricole. 11 2021 Technique Agricole
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Plate-forme | Recherche
Heinz Bodenmann avec son «e-Berg-Trak 802» et le dispositif de fauche «Chamäleon 290» en plein travail.
Photos: Roman Engeler
Faucheuse mue par la fée électricité Avec l’aide de deux étudiants de la Haute école de Suisse orientale à Buchs (SG), Heinz Bodenmann a totalement électrifié un Rasant «Berg-Trak 802» de presque 40 ans. C’est devenu une faucheuse à deux essieux du dernier cri. Roman Engeler
Au départ, l’entreprise autrichienne Nussmüller Land- und Kommunaltechnik, réalisait à Schwanberg, sous la dénomination «Rasant», des équipements conçus pour l’agriculture de montagne et la voirie. En novembre 2000, la société Aebi a conclu avec Nussmüller un partenariat de commercialisation des machines Rasant. Puis elle a repris l’entreprise, pour en arrêter la production un peu plus tard. Bon nombre de machines de marque Rasant sont toujours en activité, notamment le modèle «BergTrak 802», un tracteur avec faucheuse frontale, sur l’exploitation de Heinz Bodenmann à Gais, dans le canton d’Appenzell. *Mémoire de Bachelor Électrification d’un véhicule de fauche, 2021; auteurs: Dino Mitterlehner (Bludenz, A) et Hannes Meyer (Thüringen, A). Haute école de Suisse orientale, Buchs (SG).
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Le «Berg-Trak 802» La machine de Heinz Bodenmann a une quarantaine d’années à son actif. Elle se manœuvre facilement et son centre de gravité très bas lui permet d’affronter des pentes jusqu’à 90%. Le constructeur annonce un poids de 560 kg pour l’engin équipé d’une barre de coupe de 1,60 mètre. Le «Berg-Trak» est entraîné par un moteur diesel Kubota à trois cylindres, peu gourmand en énergie et encore assez performant. Un système purement mécanique transmet le couple aux roues et aux prises de force avant et arrière. La direction est cependant d’un type un peu particulier. Les quatre roues sont suspendues de manière rigide par l’intermédiaire d’une boîte de transfert. Une chaîne d’entraînement relie entre elles les deux roues
du côté gauche, une autre celles du côté droit. La direction se sert d’un différentiel de vitesse entre les roues de droite et celles de gauche: le véhicule tournera du côté des roues les moins rapides. Pour tourner, il faut donc freiner les roues du côté gauche ou droit, pendant que celles du côté opposé continuent de tourner. En fin de compte, Heinz Bodenmann a jugé ce principe de direction peu convaincant. En effet, les freins du système de direction manquent rapidement d’efficacité sous l’effet de l’humidité. La perte de couple dans les tournants diminue l’efficacité du véhicule dans les pentes.
Soudain la solution: l’électrification Heinz Bodenmann a alors pensé à électrifier le véhicule. Si les roues latérales étaient entraînées par un moteur élec-
Recherche | Plate-forme
trique, la vitesse de rotation des roues pourrait être réglée séparément de chaque côté. Avec cette idée en tête, Heinz Bodenmann, qui travaillait accessoirement comme technicien médical, s’est adressé à la Haute école de Buchs (SG). On peut dire qu’il a été entendu, car les étudiants Dino Mitterlehner et Hannes Meyer ont décidé sur le champ de consacrer leur mémoire de Bachelor à son projet.* Deux variantes ont d’abord été envisagées, l’une entièrement électrique, l’autre diesel-électrique (hybride). La variante électrique a prévalu assez rapidement. En même temps, il a été décidé de faire fonctionner le véhicule rénové avec la barre de coupe «Swissblade» développée récemment par Wepfer Technics et intégrée dans la faucheuse «Chamäleon» (voir Technique Agricole, 9/2021, pages 1819). Cette barre peut en effet être animée par un moteur électrique, facile à intégrer dans un ensemble électrifié.
Comme le châssis (la carrosserie) est susceptible de subir de fortes contraintes, il n’a pas été possible d’aligner le support des moteurs sur l’arbre de liaison avec la précision nécessaire. Une articulation à cardan double a heureusement permis de compenser le décalage des arbres. Un frein de maintien (électro-magnétique à ressort) est également intégré. Il agit directement sur l’arbre d’entraînement du moteur, Lorsque le courant est coupé, le frein est bloqué et fait ainsi office de frein de stationnement.
Un joystick pour remplacer le volant Un joystick s’est substitué au volant, et sert désormais à diriger l’engin. Cette solution offre de nombreuses possibilités, tout en permettant une posture plus ergonomique du conducteur. Pour choisir entre les marches avant et arrière, il suffit d’incliner le joystick en avant ou en arrière. Une inclinaison à droite ou à gauche provoque un virage dans la direction cor-
respondante. Si le Tempomat est désactivé, une rotation du joystick commande un demi-tour sur place S’il est activé, chaque rotation du joystick fait accélérer ou ralentir le véhicule par paliers. Il n’y a pas de commande équivalente à la pédale d’accélération. La pédale existante ne sert qu’à activer ou désactiver le Tempomat. Le joystick est intégré dans l’accoudoir droit. Les deux boutons-poussoirs sur le dessus servent à relever et à abaisser la barre de coupe. Le siège est muni d’un contacteur pour éviter tout démarrage intempestif lorsque le conducteur touche le joystick par inadvertance. Ce n’est que lorsque ce dernier est bien installé sur le siège que le joystick devient opérationnel.
Pupitre de commandes Un pupitre de commandes simple a été intégré. Sur l’afficheur, où l’on peut visualiser sur plusieurs pages des informations telles que la vitesse d’avancement, la
Réalisation Le véhicule a ensuite été démonté de fond en comble. Le châssis du «Berg-Trak 802» est constitué d’un corps («baignoire») en tôle d’acier de 3 mm d’épaisseur. À certains endroits, la tôle a dû être renforcée pour garantir la rigidité nécessaire après intégration des nouveaux composants. Une batterie de traction a été installée à la place du moteur diesel. Logée dans un réceptacle protégé capitonné à l’intérieur, elle se compose de 25 modules «BoostPacks». Le poids total approche les 150 kg. Les modules sont connectés en série par groupes de cinq pour arriver à une tension nominale de 55,5 V. Cinq ensembles de ce type mis en parallèle fournissent la puissance brute nécessaire d’environ 28 kW. Malgré sa taille, la batterie se passe d’un système de refroidissement actif. Seule reste à évacuer la chaleur emmagasinée à cause de l’exposition au soleil, une tâche pour laquelle deux ventilateurs pour PC suffisent. Le courant de la batterie, converti en courant alternatif par un onduleur, alimente deux moteurs électriques placés au niveau des roues arrière. Ils tournent chacun à un régime de près de 5000 tr/min et possèdent une puissance de 15 kW. Le couple généré par les moteurs (70 Nm maximum) est appliqué à un arbre de liaison, par une boîte de transfert, puis, à travers un réducteur, à la chaîne tendue qui entraîne les roues latérales.
Vue du pupitre de commande avec son afficheur et les boutons d’activation de la barre de coupe (jaune) et de l’éclairage.
L’entraînement est électrique, via une chaîne (droite) qui transmet le couple fourni par le moteur aux deux roues correspondantes de part et d’autre du véhicule. L’articulation à cardan double est également visible.
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Plate-forme | Recherche
Chargeur de batterie
C’est ce moteur électrique qui entraîne la faucheuse.
Trois chargeurs monophasés, branchés en série, sont installés sur le tracteur de fauche. Ils se connectent à un réseau 230 V. Le fournisseur de la batterie garantit 2000 cycles de charge (selon l’état de déchargement), le nombre de cycles étant généralement supérieur dans la pratique. Le temps de charge est d’environ six heures. Un chargeur extérieur alimenté sous 400 V permet de le ramener à deux heures (80%) ou à trois heures (pour 100% de charge). Selon l’ampleur du travail à effectuer, la batterie chargée possède une autonomie suffisante pour travailler quelque cinq heures d’affilée. Il est cependant possible de changer la batterie sur le terrain, ce qui permet d’accomplir une journée de travail complète en partant avec deux jeux d’accus chargés.
Conclusion
Le joystick intégré dans l’accoudoir droit peut être déplacé selon trois axes. Il commande l’accélération et la direction du véhicule.
puissance de traction, ainsi que l’état de charge des différents modules de la batterie. Outre l’afficheur, le pupitre de commandes regroupe une «serrure de contact», un interrupteur d’arrêt, un bouton qui commande le fonctionnement de la faucheuse, un autre pour la régulation de vitesse de la barre de coupe et, à côté d’un emplacement prévu à titre de réserve, un bouton pour l’éclairage. Le système de sonorisation activé par l’intermédiaire d’une interface Bluetooth est un gadget destiné à rompre la monotonie du travail. Le conducteur peut ainsi écouter la musique de son smartphone avec le volume sonore souhaité.
La faucheuse «Chamäleon» Le Rasant «Berg-Trak 802» électrifié et transformé en tracteur de fauche utilise la barre de coupe «Swissblade» développée pour la faucheuse «Chamäleon 290» (2,90 m de largeur de travail) par Hans Wepfer, d’Andelfingen (ZH). La barre de 66
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coupe est fixée au moyen d’une structure tubulaire réalisée dans ce but, sur une console aux emplacements habituels des dispositifs trois points du véhicule. Un moteur linéaire sur le bras supérieur permet de remonter et d’abaisser la console ou de la maintenir en position flottante. Un ressort est prévu pour décharger le poids de l’appareil. L’effort de délestage peut être adapté en fonction des circonstances en déplaçant le ressort le long d’une barre à trous. La barre de coupe est entraînée par un moteur électrique dont le régime est déter miné par l’intermédiaire d’un capteur. Le régime de la barre de coupe est adapté proportionnellement à la vitesse d’avancement. Le régime minimum est limité à 250 tr/min. Le régime maximum de 2000 tr/min correspond à une vitesse d’avancement de 13 km/h. Il s’agit là du régime idéal lorsque les couteaux sont fraîchement affûtés. Au fur et à mesure que les couteaux s’émoussent, la consigne de régime peut être augmentée sur l’écran tactile.
Une fois de plus, il s’avère que la rencontre d’une idée et d’une équipe apportant les compétences nécessaires ouvre des perspectives insoupçonnées. Dans notre cas, c’est l’idée d’un agriculteur voulant rénover un véhicule un peu vieillot, mais dont la conception de base reste d’actualité, pour lui insuffler une nouvelle vie, voire le rendre plus performant. Une idée vite conjuguée au talent et au savoir-faire de deux étudiants d’une haute école. Bénéficiant d’une solide formation en génie mécanique, ils se sont aussitôt attelés à la tâche, avec le soutien actif de Heinz Bodenmann, notamment dans l’approvisionnement et l’assemblage des composants. Technique Agricole a pu vérifier les étonnantes capacités de l’«e-Berg-Trak 802» sur les pentes les plus escarpées de l’Appenzell. De prime abord, la direction basée sur un différentiel de vitesse entre les roues de droite et les roues de gauche, selon un système comparable à celui des chars d’assaut, ne semble pas ménager
Pour divertir les faucheurs: le système de sonorisation, activé par Bluetooth, est fixé sur l’arceau de protection.
Recherche | Plate-forme
Prise de force frontale
Boîte de transfert (4x) Chaîne d’entraînement
Convertisseur DC
Barre de coupe Batterie
Moteur Diesel
Volant
Ecran
Batterie de traction
Pédale de frein Pédale d’embrayage
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Siège
Siège
Réducteur principa
Chargeur
Frein
Engr./ chaîne E-moteur
Frein de direction gauchee
Engr./ E-moteur chaîne
Frein de direction droit Prise de force arrière
Schéma de la machine d’origine. Schémas: Dino Mitterlehner et Hannes Meyer
les sols. Ces craintes sont en réalité infondées, car le véhicule est une faucheuse, qui évolue pour ainsi dire sur un tapis d’herbe. L’«e-Berg-Trak 802» n’est pas autorisé à circuler sur la route à ce jour. Les émissions sonores et les gaz d’échappement du moteur diesel d’origine sont définitivement révolus. Seul le cliquetis des chaînes d’entraînement reste audible. On pourra y remédier ultérieurement.
Schéma de la faucheuse ainsi obtenue
Aux yeux des développeurs, une optimisation potentielle consisterait à rendre le siège inclinable (pour faciliter les trajets en dévers) et à compléter les informations visualisées sur l’afficheur. Par ailleurs, le ressort de traction utilisé pour délester la barre de coupe pourrait être remplacé par un vérin hydraulique ou un amortisseur sur le train roulant. L’adaptation de la force d’appui au sol
exercée par la barre de coupe selon la pente serait ainsi plus sensible. Et quel bilan tire Heinz Bodenmann de cette opération de rénovation? «Si l’on s’en tient au débit de chantier, au confort de conduite et au respect de l’environnement, mon véhicule est en avance sur bon nombre de porte-outils modernes équipés de dispositifs de fauche traditionnels.»
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Le liant pour anodes est mélangé dans le laboratoire de recherche. Photos: BASF
Recherches sur les batteries BASF et le KIT s’associent pour étudier la possibilité d’équiper les batteries au lithium-ion d’anodes multicouches. Le projet vise à favoriser le transfert de savoir-faire dans les technologies de revêtement afin de répondre aux demandes globales des clients. Ruedi Hunger
L’électro-mobilité est partout considérée comme une étape décisive sur la voie de la neutralité climatique. Les puissantes batteries au lithium-ion (Li-Ion) jouent un rôle clé dans l’alimentation des véhicules électriques. La société BASF est un acteur majeur sur le marché des batteries, en particulier les matériaux cathodiques (CAM) de pointe et les liants pour anodes, pour répondre aux besoins des produits standard et des solutions sur mesure. Pour améliorer les performances des batteries au lithium-ions, en autonomie et en temps de recharge, BASF et son réseau s’efforcent de développer des matériaux intelligents et des processus de production avec une empreinte carbone réduite. Les anodes multicouches des batteries sont caractérisées par une densité énergétique plus élevée et contribuent grandement à rendre la production plus efficace. 68
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Les experts, en collaboration avec l’Institut de technologie de Karlsruhe (KIT, voir encadré page 70) explorent les limites des différentes formulations à l’intérieur d’une étape du processus de revêtement.
tains producteurs de batteries ont exploré cette piste. Le bénéfice inhérent aux formulations de revêtement et aux différentes combinaisons entre elles est encore largement inexploré.
Un domaine largement inexploré
«Batterie 2000 Transfer»
Une approche pour perfectionner les capacités et la production des batteries au lithium-ion consiste à diviser les élec trodes en plusieurs couches fonctionnelles. Par exemple, une fine couche d’accrochage sur la face inférieure de l’anode proprement dite se traduit par une amélioration considérable de l’adhérence, ce qui permet de réduire la teneur totale en liant, pour aboutir à une densité énergétique supérieure. Certaines étapes du processus peuvent ainsi être omises, d’où une réduction des coûts et du taux de rebut. Les institutions académiques et cer-
L’étude s’inscrit dans le pôle de recherche «Batterie 2020 Transfer» initié en Allemagne. Le projet conjoint vise à développer un modèle de formulation et de revêtement des batteries multicouches, prêt à être mis en œuvre. La contribution des spécialistes de BASF consiste à partager leur expérience en formulation et leur savoir-faire pendant la phase de test des applications afin de définir des couches fonctionnelles en interaction. Les experts du KIT sont chargés d’implémenter et de compléter ces couches dans les modèles de stabilisation des couches existants.
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Aebi Suisse Handels- und Serviceorganisation SA CH-3236 Gampelen | CH-8450 Andelfingen | 032 312 70 30 | www.aebisuisse.ch
ASETA | SVLT Association suisse pour l‘équipement technique de l‘agriculture Téléphone 056 462 32 00
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Plate-forme | Recherche
Partenariats de recherche Selon BASF, ce projet conjoint offre l’occasion d’approfondir le savoir-faire en formulation et en traitement des couches des batteries, en plus d’acquérir les bases techniques propices à la conception future. Il renforce en même temps la collaboration avec des partenaires extérieurs dans la
branche, passionnante, de la recherche sur les matériaux pour batteries. BASF considère que la mise en œuvre simultanée de plusieurs couches fonctionnelles répond d’ores et déjà aux attentes à l’égard des futures batteries au lithium-ion. Le fait que BASF soit partenaire dans ce projet et y apporte son expertise rassure
En 2020, BASF a construit à Harjavalta, en Finlande, une unité de production de matériaux pour batteries.
BASF est un groupe industriel chimique coté en bourse, ayant son siège à Ludwigshafen (D). L’entreprise est issue de la «Badische Anilin- und Sodafabrik», fondée à Mannheim en 1865. Le groupe emploie plus de 110 000 collaborateurs dans le monde entier. Le KIT ou Karlsruher Institut für Technologie, soit Institut de technologie de Karlsruhe (D), est l’université de recherche de la communauté Helmholtz. L’origine de l’université remonte à 1825. Les recherches sont menées par 9600 collaborateurs spécialisés dans différents domaines scientifiques. Le KIT compte quelques 23 300 étudiants.
le KIT quant aux possibilités d’approfondir les théories en matière de revêtements multicouches pour batteries. Les performances des électrodes sont au centre des préoccupations des clients de BASF, qui est dès lors favorable à la conclusion de tels partenariats stratégiques de développement.
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Sécurité et respect sur la route Le fumier et le lisier ne sont pas épandus le week-end. Les travaux de récolte doivent être réduits au minimum pendant la nuit et le week-end.
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Obligation des pendillards xxx | xxx
Le report au 1er janvier 2024 de l’obligation d’utiliser des pendillards donne aux exploitations agricoles concernées davantage de temps pour trouver une solution adaptée à leur entreprise. Photo: Kohli
Une obligation différée, mais pas enterrée Début novembre, le Conseil fédéral a, au travers du train d’ordonnances agricoles 2021, décidé de différer l’entrée en vigueur de l’obligation dite des pendillards et décale maintenant ce rendez-vous de deux ans au 1er janvier 2024. Roman Engeler
La réglementation relative au stockage et à l’épandage des engrais de ferme est intégrée aux prestations écologiques requises. Des sanctions seront prises en cas de non-respect des dispositions appropriées. Les sanctions relatives au stockage seront appliquées comme prévu dès le 1er janvier 2022. Dans le domaine de l’épandage, l’obligation d’utiliser des pendillards est repoussée au 1er janvier 2024. L’entrée en vigueur des exigences relatives à l’ordonnance sur la qualité de l’air aura également lieu à cette date-là.
Davantage de temps pour s’équiper Après le rejet de la motion «Hegglin» au Conseil national (juin 2021), l’Association suisse pour l’équipement technique de
l’agriculture (ASETA) a, en collaboration étroite avec l’Union suisse des paysans (USP), mais aussi avec l’Association suisse de la machine agricole (ASMA), pris contact avec les offices fédéraux et souligné les difficultés d’une mise en œuvre à très court terme. En plus de délais de livraisons actuellement très longs pour de nouveaux équipements d’épandage de lisier, ont été abordés le traitement rapide des demandes d’exemption de même que, de façon plus générale, le champ d’application encore nébuleux de la réglementation. Le Conseil fédéral a pris en compte ces préoccupations dans sa décision et donne plus de temps au secteur agricole pour s’équiper d’outils d’épandage, mais aussi
aux agences gouvernementales pour venir à bout des difficultés soulevées.
Obligation bientôt effective À l’heure actuelle, il n’est pas envisageable que des ajustements conséquents soient apportés au règlement lui-même d’ici le 1er janvier 2024, bien que sur le plan agricole et agronomique, l’un ou l’autre levier puisse certainement encore être actionné. Les exploitations sont donc toujours tenues d’investir dans des équipements d’épandage du lisier conformes à la réglementation, c’est-à-dire une diffusion à même le sol et en bandes, s’ils n’en disposent pas encore dans leur parc matériel et s’ils souhaitent continuer à épandre eux-mêmes du lisier. 11
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Passion | Youngtimer
Kuhn.ch: avec le Fendt «Xylon 524», tous les feux sont au vert! «Tous les feux sont au vert!» Ainsi peuvent se résumer le travail et la philosophie de l’agroentreprise Kuhn.ch à Seebach, aux portes de Zurich. Le vert est aussi la couleur d’un matériel clé de cette société aux multiples activités, à savoir un Fendt «Xylon 524». Dominik Senn A Seebach (ZH), Christian et Inge Kuhn ne se contentent pas de diriger leur exploitation agricole. En 1996, ils ont commencé à proposer des prestations de semis, de transport de compost ou de fauche d’accotements routiers; ils ont aussi acheté un des premiers semoirs pour semis direct de Suisse. La société actuelle Kuhn LKA GmbH a été créée en l’an 2000. Elle est spécialisée dans les travaux d’abattage, l’entretien d’espaces verts et le transport d’amendements organiques. Une première faucheuse d’accotements munie d’un aspirateur a d’abord complété le parc de machines. En 2007, s’y est ajoutée une déchiqueteuse à bois, en même temps qu’était conclu un contrat de broyage et de service hivernal avec la ville de Zurich. Un hangar à machines a été bâti en 2011. Un an plus tard, la société se dotait d’un système inédit de transport et d’épandage du compost par camion. Elle a connu un
nouvel essor en 2017 avec l’embauche de Jan Müller. Cet agro-technicien d’Eschenbach (SG) est né en 1995. Suivirent les achats d’un caisson avec grue, d’une deuxième déchiqueteuse, puis de nouveaux équipements de fauche spéciaux. En hiver, Kuhn.ch propose des prestations avec un service de piquet 24 h/24 h pour le déneigement. Elle réalise aussi des abattages et des évacuations d’arbres et branchages en urgence. En 2020, Kuhn. ch employait sept salariés à plein temps. Aujourd’hui, elle en compte déjà neuf.
Philosophie de l’entreprise «Notre slogan <Tous les feux sont au vert!> décrit notre travail, mais aussi notre philosophie, notre sensibilisation à l’environnement», explique Jan Müller. «Nous aménageons des espaces verts et les entretenons. En procédant à des abattages, nous éloignons des arbres malades ou
morts et libérons de l’espace pour de nouvelles plantations. En fonction des besoins, pelouses, talus, prairies sont fauchés et entretenus de façon écologique. Nous obtenons ainsi ces précieuses surfaces vertes indispensables à l’Homme et à la Nature. Le compost de déchets de taille fournit de la matière organique pour structurer le sol. Les plantes disposent de conditions optimales pour leur croissance. Nous veillons à utiliser les outils adéquats pour les abattages: grues télescopiques, grues de camion ou pliantes, voire l’hélicoptère. Nous possédons des grappins d’abattage mais utilisons aussi les services d’élagueurs. Nous pouvons ainsi évacuer chaque arbre sereinement, efficacement, en sécurité. Nous avons des essoucheuses, un broyeur à branches qui intervient dans plusieurs communes. Avec la benne à grue, nous pouvons transporter du bois d’œuvre, des branchages, des déchets verts.» Ces der-
Le Fendt «Xylon 524» de Kuhn.ch au fauchage le long d’une route cantonale zurichoise. Photos: Kuhn.ch et Dominik Senn
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Youngtimer | Passion
Fendt «Xylon 524»: 1423 exemplaires
Depuis 2017, Jan Müller est directeur de l’entreprise Kuhn.ch à Seebach (ZH).
niers sont transformés en compost et en broyats livrés gratuitement aux clients intéressés. Le cycle régional est ainsi bouclé, en accord total avec la philosophie de notre entreprise. Aux dires de Jan Müller, ces prestations ne concurrencent pas les paysagistes ou d’autres prestataires. Elles leur prêtent plutôt assistance, avec les machines et la main d’œuvre appropriées, comme ce fut récemment le cas après une tempête. «Avec des équipements <faits maison>, nous sommes en mesure de mécaniser des travaux peu valorisant pour les jardiniers», précise Jan Müller, citant les systèmes d’aspiration pour faucheuses et essoucheuses.
Applications en ville La demande dans l’agglomération zurichoise a incité Kuhn.ch à chercher un véhicule agile et multifonctionnel. C’est ainsi qu’un Fendt «Xylon 524» – 140 chevaux, 6,755 tonnes de poids à vide –est arrivé en 2001 dans l’entreprise, post-équipé d’un filtre à particules, accessoire imposé pour travailler pour le secteur public. «Routes étroites, forêt, accotements: il est à l’aise partout. Il est équipé d’un bras hydraulique Herder sur l’essieu avant. Pivotant sur 180 degrés, il peut intervenir des deux côtés, contrairement à la plupart des produits concurrents. Une souffleuse peut être montée à l’arrière. Le bras peut recevoir une foule d’outils: épareuse, broyeur forestier, cisaille d’élagage, essoucheuse, godet,
Le «524» est un tracteur porte-outils de la gamme «Xylon» de Fendt. C’est aussi le modèle de la gamme «500» ayant rencontré le plus de succès. Mais avec 1423 unités en 10 ans, les volumes étaient trop faibles pour maintenir sa production. Elle a été abandonnée en 2004. Après la disparition du constructeur Schlüter, les ingénieurs de Fendt, à Marktoberdorf (D), avaient bricolé avec Siegfried Leutner, le «père» du Schlüter «Euro Trac», un concept pour perpétuer l’ère des porte-outils. C’est ainsi que naquit la gamme «Xylon» et ses modèles «520», «522» et «524». Ils succédaient aux longs porte-outils «GT», reprenant la transmission de la gamme «Favorit 500», et adoptant le principe de quatre grandes roues de taille analogue. A l’époque, le «Xylon» était le seul tracteur porte-outils du marché doté de quatre emplacements pour accessoires et conte-
barre de coupe. Sa présence n’empêche pas d’atteler une remorque. Dans les lieux exigus, nous montons en lieu et place d’une remorque une benne qui nous permet de collecter les résidus végétaux aspirés. Le <Xylon> ne peut pas entraîner une déchiqueteuse. Il dispose de huit prises hydrauliques avec un circuit à détection de charge», indique Jan Müller. En hiver, le bras hydraulique est déposé et remplacé par une fraise à neige. Le Xylon est donc utilisé partout où l’accès est restreint, ou lorsque les exigences écologiques et économiques l’imposent.
«Adapté au chargeur frontal» «Vu l’âge de cet engin, je suis fasciné par toutes les possibilités de fixation et de montage avant et arrière, puis par la visibilité hors pair qu’il offre, mais aussi par son équipement multifonctionnel, ses capacités hydrauliques, son turbo-embrayage. C’est impressionnant», raconte Jan Müller. Du siège au centre de la cabine, la vue vers l’avant est complètement dégagée. «Je trouve que le Xylon est vraiment bon avec un chargeur frontal, car la vue sur les outils est parfaite et le poids de l’engin pose davantage vers l’arrière comparé à un tracteur conventionnel.» Enfin, les grandes roues confèrent un comportement appréciable aussi bien sur la route que sur des sols forestiers non carrossables. Jan Müller n’élude pas les inconvénients de son engin. Son siège est à l’aplomb exact du moteur, lui-même couvert par le
nants et pouvant circuler à 50 km/h. Il possédait un turbo-embrayage, un relevage électronique à l’avant aussi et, de série, un essieu avant suspendu et quatre régimes de prise de force. Autant d’exclusivités. Son poids à vide affiche 5950 kg (6755 kg à compter de 2001). Ces automoteurs polyvalents logent un bloc MAN turbocompressé de 4,6 l refroidi par air, développant entre 110 et 140 chevaux au régime nominal de 2300 tr/min. Deux ventilateurs viscostatiques à régulation séparée assurent un approvisionnement suffisant du moteur en position inclinée sous la cabine. Il faut basculer la cabine pour changer le filtre à carburant ou à huile, ainsi que pour intervenir sur le moteur. Compliqué? En réalité plus facile qu’il paraît. Seul le conduit d’échappement est au préalable tiré sur le côté. Il ne reste que deux verrous à libérer et la cabine peut alors être soulevée à l’aide d’une pompe hydraulique à main.
le plancher incliné. Comme sur le porteoutils «GT» ou sur le Schlüter «Euro Trac», cette disposition laisse peu d’espace et l’accessibilité est mauvaise et la chaleur du «moulin» peut indisposer le conducteur. Les interventions sont pénibles: il faut toujours démonter des pièces pour accéder à l’organe à remplacer, ce qui pourrait inciter à négliger la maintenance, option pouvant être fatale à terme. Mais il faut mentionner que le quatre-cylindres du «Xylon 524» de Kuhn.ch n’a jamais souffert de la moindre avarie. Vu l’usage soutenu qui en est fait (800 à 1000 heures de service par an), il est question de lui trouver bientôt un remplaçant, termine Jan Müller.
Le Fendt «Xylon 524», avec ses quatre possibilités d’attelage, lors de l’entretien d’une lisière de forêt.
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ASETA | Comité
Le président de l’ASETA, le conseiller aux États Werner Salzmann, a animé la conférence des cadres. Photos: Dominik Senn
Sur la bonne voie
La conférence des cadres 2021 s’est tenue dans l’ancien pressoir de Villigen (AG).
L’ASETA se trouve sur la bonne voie – tel est le bilan positif établi par la conférence des cadres du 2 novembre. Les cours de chariots élévateurs en ont constitué le thème principal. Dominik Senn À l’occasion de l’évaluation préliminaire de la politique agricole lors de la conférence des cadres, le président de l’ASETA Werner Salzmann a plaidé contre la suspension de l’«AP 22+» et a exposé la liste des demandes adressées par le Parlement au Conseil fédéral en prévision du remaniement de la politique agricole. L’ASETA est sur la bonne voie sur le plan des finances. Le budget 2022 est prévu à l’équilibre, grâce notamment à un nombre à nouveau croissant de stagiaires aux cours de conduite «G40». Pour conserver le niveau de participation actuel, il est indispensable de mener des campagnes promotionnelles sur les salons et dans les écoles, mais aussi d’agir au niveau des sections. Le directeur de l’ASETA Roman Engeler a évoqué les changements ayant eu lieu au niveau du personnel du secrétatiat central 74
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et du magazine de l’association «Technique Agricole». Après le départ de Loana Bianchi et l’aide temporaire de Käthi Spillmann, Michèle Rossi a repris en octobre la comptabilité et le secrétariat. Plus tôt dans l’année, Matthieu Schubnel a été embauché en tant que rédacteur notamment pour couvrir la Suisse romande.
mie. L’ASETA n’exposera pas à la manifestation «Swiss Expo» cette année, mais participera à l’«Agrovina», à «Tier&Technik» et à l’«Agrama» (24 au 28 novembre 2022). Le président de la section de Fribourg de l’ASETA, Olivier Kolly, a présenté la prochaine réunion des délégués au travers d’une vidéo. Cette assembléei se tiendra les 1er et 2 avril 2022 à Morat (FR).
Projets et participations aux salons Le vice-directeur de l’ASETA Aldo Rui a dressé le bilan du projet mené avec succès de conseil «Minimiser la diffusion de pesticides provenant de sources ponctuelles». La plateforme de matériels d’occasion doit être rebâtie. Des films pédagogiques consacrés aux machines agricoles seront produits et diffusés sur les réseaux sociaux. Le concept de sponsoring développé en 2019 a été mis en suspens pour l’instant en raison de la pandé-
Centenaire en 2024 En 2024, l’ASETA aura 100 ans. Cet anniversaire devant être fêté comme il se doit, le président désigné du comité d’organisation, Pascal Furer, membre du comité de l’ASETA, a proposé quelques idées non arrêtées, et a invité vigoureusement les personnes présentes à communiquer leurs souhaits et idées. Il est prévu une réunion des délégués anniversaire «toute particulière» dans le canton originel d’Argovie.
Comité | ASETA
Le directeur du SPAA Thomas Frey a informé l’assistance sur la formation relative aux chariots élévateurs, désormais aussi nécessaire dans le secteur agricole.
Des discussions animées ont eu lieu lors de la conférence des cadres.
Olivier Kolly a jeté les bases de la prochaine assemblée des délégués de l’ASETA, qui se tiendra les 1er et 2 avril 2022 dans la ville de Morat (FR).
Les nouveaux employés de l’ASETA se sont présentés. Depuis début octobre, Michèle Rossi est en charge de la comptabilité et de la gestion des membres. Matthieu Schubnel, quant à lui, renforce la rédaction et concentre notamment son activité sur les réseaux sociaux en langue française et sur une meilleure intégration des adhérents romands dans l’association.
La formation sur les chariots élévateurs suscite des questions Avec la directive de la Commission fédérale de coordination pour la sécurité au travail (CFST) n° 6518, entrée en vigueur mi-2017 sans période de transition, la conduite dans le secteur agricole de chariots élévateurs industriels exige désormais elle aussi un permis. Cette obligation a soulevé de nombreuses questions ces derniers mois. Le directeur du Service de prévention des accidents dans l’agriculture (SPAA), Thomas Frey, a rappelé la base légale de la prévention des accidents. En vertu de la loi sur l’assurance-accidents, les entreprises doivent solliciter des spécialistes de la sécurité dès que leurs salariés sont exposés à des risques. Cette obligation est réglementée dans la directive n° 6508 de la CFST. Pour une mise en œuvre favorable de la directive dans le secteur agricole, l’Union suisse des paysans et les associations professionnelles affiliées ont créé leur propre solution de branche «agriTOP», supervisée par le SPAA en tant qu’unité spécialisée. «agriTOP» soutient les employeurs dans la mise en œuvre de la prévention des accidents du travail et des soins de santé et donc aussi pour remplir leurs obligations légales, avec l’aide de spécialistes de la sécurité au travail du SPAA.
L’agriculture perd son statut particulier La directive CFST n° 6518 régit la formation et l’instruction des utilisateurs de chariots élévateurs industriels en se fondant sur l’ordonnance sur la prévention des accidents et maladies professionnelles (OPA). L’agriculture perd ainsi son statut particulier en matière de conduite de chariots élévateurs. Toutes les personnes intervenant dans une entreprise non liées par un lien familial étroit, à savoir la main d’œuvre, les apprentis, les formateurs, de même que les employés d’une société au statut de Sàrl ou SA travaillant avec un véhicule de levage sont concernées par cette obligation de formation. Seuls les travailleurs indépendants et membres directs de leur famille (ascendants et descendants) percevant un salaire de l’entreprise ne sont pas concernés. Solution temporaire pour les apprentis Pour les apprentis, la directive prévoit principalement une formation de quatre jours. Le SPAA a cependant pu démontrer de façon crédible à la caisse nationale suisse d’assurance accidents (Suva), que les apprentis agricoles possèdent déjà certaines compétences dans la conduite de véhicules et de
machines lorsqu’ils débutent leur apprentissage. Au travers d’une solution intermédiaire, la Suva a donc établi un concept de formation, consistant en un permis «G40», une formation de base en école professionnelle, des voyages d’apprentissage supervisés en entreprise, une journée de cours interentreprise et validé in fine par une journée d’examen volontaire. Selon Thomas Frey, la formation dédiée aux chariots élévateurs industriels sera intégrée dans le nouveau règlement de formation professionnel agricole, qui devrait être mis en œuvre à compter de 2024/2025. Toute autre personne possédant une expérience pratique suffisante des véhicules agricoles peut suivre ce cours en deux jours. Cours proposés par le SPAA Le SPAA organise des formations ouvertes au public ou en interne, pour les catégories «R1», «R4» et d’autres engins de levages. Les cours sont audités par la Suva, reconnus par l’OACP, et dispensés en langues allemande, française et portugaise. Le coût de deux jours de formation oscille entre 500 et 790 francs, en fonction des prestations propres fournies par l’entreprise cliente.
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ASETA | Sections
Inscription: Peter Gerber, gérant de la BVLT, 031 879 17 45, 079 411 02 33; bvlt@bluewin.ch; www.bvlt.ch
AG Cours préparatoires au permis G/M/F Les cours de théorie constituent la préparation idéale pour l’obtention du permis de catégorie G/M/F ainsi que pour la conduite de tracteurs et de vélomoteurs. Cette formation en deux parties peut être suivie dans les six mois précédant le 14 e anniversaire. Les règles sanitaires de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) y sont respectées. Si elles venaient à être modifiées, des changements de dernière minute pourraient survenir. Cours fixés au printemps 2022: jeudis 17 et 24 février à 18 h 30 à Gränichen Liebegg; jeudis 12 et 19 mai à 18 h 30 au FIBL à Frick. Informations: auprès de Hansjörg Furter et Yvonne Vögeli, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch Inscription: via le site www.fahrkurse.ch
BE Cours préparatoires 2021 au permis G/M Que dois-je faire pour suivre un cours préparatoire et passer le permis? 1. Toutes les informations se trouvent sur le site www.bvlt.ch, sous la rubrique «Führerprüfung». 2. Inscription à un cours d’instruction. 3. Cours non obligatoire. 4. Préparation à l’examen. 5. Inscription à l’examen et test de vision chez l’opticien (au plus tôt 60 jours avant le 14 e anniversaire). 6. Confirmation de l’inscription par l’Office de la circulation routière de Berne. 7. Réservation d’une date d’examen (au plus tôt deux semaines avant le 14 e anniversaire). 8. Examen… Bravo: examen réussi. Inscription à un cours d’instruction: cette formation d’une durée de trois heures a lieu sur plusieurs sites dans le canton de Berne. Les cours sont planifiés en fonction du nombre d’inscriptions. Leur contenu porte essentiellement sur le droit de priorité qui constitue près de 50 % des questions de l’examen. La manière correcte de s’inscrire à l’examen et son déroulement exact sont aussi abordés.
Tests de pulvérisateurs 2021 Tous les pulvérisateurs testés pour la dernière fois en 2017 doivent l’être cette année. Pourquoi faire tester les pulvérisateurs par la BVLT? La BVLT offre une évaluation neutre de toutes les marques avec son installation à la pointe. Vous êtes présents et en qualité de client, nous vous contactons tous les trois ans automatiquement au contrôle périodique, et vous recevrez une confirmation d’inscription. Cela peut être important lors d’un contrôle PER anticipé. Tarifs en vigueur en 2021: CHF 90.– pour les membres et CHF 120.– pour les non-membres pour une rampe d’une largeur de 15 m; CHF 100.–/130.– pour 18 m; CHF 110.–/140.– pour 21 m; CHF 120.–/150.– pour 24 m; CHF 130.–/160.– pour 27 m; CHF 140.–/170.– pour 30 m. À partir de 2023, un système de nettoyage intérieur sera obligatoire pour tous les pulvérisateurs avec une cuve d’une contenance égale ou supérieure à 400 litres. Le démarrage du rinçage et son déroulement doivent être possibles sans descendre du tracteur. On peut utiliser indifféremment un système de nettoyage continu ou séquentiel. Les nouveaux pulvérisateurs importés avec un certificat «CE», ou ayant passé avec succès un test reconnu par l’UE, sont aussi considérés en Suisse comme contrôlés et devront l’être à nouveau, selon la loi, lorsque les trois années civiles seront écoulées.
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LU Offre de cours actuelle Examen théorique de cyclomoteur ou de tracteur : cours de préparation à l‘examen théorique du permis de conduire de cyclomoteurs ou de tracteurs ont lieu le mercredi après-midi. Tarif des cours incluant la plate-forme d’apprentissage en ligne (24 cartes de théorie) : CHF 70.– pour les membres et CHF 90.– pour les non-membres. Dates du prochain cours : Mercredi 17 novembre au BBZN de Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30 G40: le cours G40 est organisé par l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture et a lieu sur les sites lucernois de Hohenrain, Willisau, Schüpfheim et Sursee. Des informations à ce sujet sont disponibles sur le site www.agrartechnik.ch: G40-Kurse Examen théorique de scooter ou de voiture: préparation en ligne pour CHF 29.– Cours de base et de théorie Cours de base de scooter ou de moto: à Büron et à Sursee. Prix du cours en trois parties: CHF 460.– pour les membres et CHF 480.– pour les non-membres. Cours de théorie sur le trafic routier: à Sursee, Schüpfheim et Hoch dorf. Prix: CHF 220.– pour les membres et CHF 240.– pour les nonmembres. Les prochains cours auront lieu au printemps 2022 et sont en cours de planification. Ils seront publiés sur le site www.lvlt.ch. Les cours n’ont lieu que si le nombre de participants est suffisant. Si l’OFSP devait édicter de nouvelles directives sur le coronavirus, les cours seraient annulés ou reportés à court terme. Cours de théorie camion: constitué de 32 leçons. Le prochain cours est dispensé sur demande. Informations et inscription (sous réserve de changements de lieux, de contenu, de prix ou de durée de cours): Auto-école de la LVLT, Sennweidstrasse 35, 6276 Hohenrain, tél. 041 467 39 02, fax 041 460 49 01, info@lvlt.ch
ZG Cours de base sur les chariots élévateurs à contrepoids et télescopiques Mardi 4 janvier et mercredi 5 janvier 2022
La section zougoise de l’ASETA propose un cours de deux jours sur les chariots élévateurs à contrepoids et télescopiques, avec alternance de théorie et d’exercices pratiques. Un maniement sûr de ces engins selon les directives de la Suva y est enseigné. Objectifs: certificat Suva pour ces deux machines, maîtrise des chariots élévateurs à contrepoids et télescopiques, un jour pouvant être comptabilisé pour la formation OACP (Ordonnance réglant l’admission des chauffeurs). Conditions: être âgé au minimum de 18 ans et bénéficier d’une expérience pratique des machines. Prix: CHF 690.– pour les membres et CHF 730.– pour les nonmembres; deux jours de cours, dossier de cours et repas inclus. Renseignements et inscription: Beat Betschart, 041 755 11 10, beatbet@bluewin.ch
Sections | ASETA
Formation pour le permis F/G
ZH Cours préparatoires au permis de tracteur 27 novembre, de 8 à 14 heures
La section ASETA Zurich aide les futurs conductrices et conducteurs en proposant des cours de préparation à l’examen théorique en vue de l’obtention du permis de catégorie G (tracteurs jusqu’à 30 km/h). Ces cours peuvent être suivis quatre à six mois avant le 14 e anniversaire (des attestations de cours secourisme et de sensibilisation au trafic routier ne sont pas encore nécessaires dans cette catégorie). Prix : CHF 80.– pour les membres de l’ASETA Zurich, CHF 110.– pour les non-membres. Le dossier de cours et le repas de midi sont compris dans le prix. Le cours se déroule au Strickhof, Eschikon 21, à Lindau. Inscription en ligne : www.fahrkurse.ch Renseignements et inscription à l’examen : auprès du service des automobiles.
SG
AR
AI
AG Contact: Yvonne Vögeli, Strohegg 9, 5103 Wildegg, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch (possibilité d’inscriptions à court terme) BL, BS Contact: Marcel Itin, 076 416 27 13, marcelitin@gmx.ch BE Contact: Peter Gerber, 031 879 17 45, Hardhof 633, 3054 Schüpfen, www.bvlt.ch FR Contact: AFETA, Samuel Reinhard, route de Grangeneuve 31, 1725 Posieux, samuel.reinhard@fr.ch, 026 305 58 49 GR Lieux de cours: Landquart, Ilanz, Thusis, Scuol, Samedan Contact: Luzia Föhn, 081 322 26 43, 7302 Landquart, foehn@ilnet.ch, www.svlt-gr.ch NE Contact: Bernard Tschanz, chemin du Biolet, 2042 Valangin, bernardtschanz@net2000.ch
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Cours et examens théoriques de permis de tracteur 2021 Responsable du cours: Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach 2e jour Lieu 1er jour + examen Après-midi Mercredi après-midi Me 24.11.2021 Kaltbrunn, Rest. Löwen Kaltbrunn, Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn
Les jeunes gens doivent suivre des cours de théorie en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G. L’examen réussi donne le droit de conduire sur la voie publique des véhicules à moteur agricoles dont la vitesse maximale est de 30 km/h. Pour plus d’informations, consultez le site www.fahrkurse.ch.
22.12.2021
Formation 2022 pour le permis F/G Le programme de cours 2022 de préparation au permis de conduire de catégorie F/G peut être consulté sur le site www.vlt-sg.ch. Les dates seront publiées dans l‘édition de décembre de Technique Agricole. Renseignements: auprès de Hans Popp, tél. 071 845 12 40, hanspopp@ bluewin.ch.
GL Contact: Hans Popp, 071 845 12 40, Karrersholz 963, 9323 Steinach, hanspopp@bluewin.ch SH Contact: VLT-SH, Geschäftsstelle, Adrian Hug, Schüppelstrasse 16, 8263 Buch, 079 395 41 17, www.vlt-sh.ch SO Contact: Beat Ochsenbein, 032 614 44 57, ochsebeis@bluewin.ch SZ, UR Contact: Florian Kälin, Geschäftsstelle VLT Schwyz und Uri, 055 412 68 63, 079 689 81 87, info@glarnernbeef.ch TG Contact: VTL/Landtechnik, Markus Koller, 071 966 22 43, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen VD Lieu de cours: Oulens-sous-Échallens Contact: ASETA – Section vaudoise, Virginie Bugnon, chemin de Bon-Boccard, 1162 Saint-Prex, v.bugnon@bluewin.ch ZG Contact: Beat Betschart, 041 755 11 10, beatbet@bluewin.ch ZH Lieu de cours: Strickhof, Lindau. Dates de cours: 27.11.2021. Contact: SVLT ZH, Eschikon 21, 058 105 98 22, Postfach, 8315 Lindau, www.svlt-zh.ch
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ASETA | Portrait
«365FarmNetworker» Né en 1986, Christian Schönbächler, d’Einsiedeln (SZ), a une formation d’agriculteur et d’agrotechnicien ES. En 2013, il a fondé avec trois collègues la société BRS Hoftech GmbH, spécialisée dans l’aménagement d’étables pour la détention et l’élevage de veaux. Il la gère depuis lors en télétravail. Très actif, le jeune agriculteur siège en outre au comité de l’Association lait de foin suisse et il préside le conseil d’ad ministration de la plate-forme de smart farming Barto. Cette dernière a adapté pour la Suisse la plate-forme de «365FarmN et», un fournisseur de logiciels de gestion d’exploitations agricoles avec des solutions numériques opérationnelles adaptées également aux petites structures de notre pays, pour les aider à progresser. Notre réseauteur «365 Farm-Networker» est aussi un praticien de terrain. Voici cinq ans, il a épousé son amie, Gabriela Koster, de Gonten (AI), spécialiste en finances et en comptabilité. Rapidement, il a été évident qu’ils allaient pouvoir reprendre la ferme Nüschür, une exploitation laitière de 17 hectares de surface agricole utile en zone de montagne II. Il s’agit d’un domaine herbager typique. Le troupeau se compose de deux douzaines de vaches laitières et de veaux. Le lait de montagne produit est livré à la laiterie «Milchmanufaktur» d’Einsiedeln, où il est transformé en yoghurts, ainsi qu’en fromages frais et à pâte mi-dure. En 2018, le couple a rénové de fond en comble le bâtiment d’habitation et l’étable. «L’exploitation est au cœur de notre vie commune. Nous décidons ensemble de la manière dont nous la gérons et des montants que nous y investissons», explique Christian. Il mise sur la production laitière, avec la certitude d’avoir un acheteur et de bons partenaires régionaux. La gestion de son exploitation occupe environ 50 % de son temps de travail annuel. «Nous pouvons créer encore plus de valeur ajoutée. Mais cela impliquerait que je réduise mes activités annexes, voire que je les cesse», ajoute-t-il. Il s’est fixé comme condition préalable d’effectuer seul les travaux quotidiens de l’exploitation, la traite matin et soir, la récolte des fourrages, etc. Lorsque des aides se présentent, elles sont toujours bienvenues. Mais sinon, il se débrouille! Il peut compter sur des remplaçants pour prendre des vacances ou s’absenter. Gabriela l’aide lors des pics d’activités ou en cas de besoin. Mais sa priorité, c’est la garde des deux enfants du couple, Julie et Malou. C’est elle aussi qui assure la comptabilité de la laiterie Milchmanufaktur d’Einsiedeln, à temps partiel. Si nécessaire, Christian peut faire appel à ses beaux-parents ou à ses parents. Ces derniers habitent sur la ferme de son frère aîné, dans le village voisin. «Nous pouvons réellement toujours compter sur eux», confie-t-il. L’entraide au sein de la famille fonctionne à merveille, raconte notre interlocuteur. Il n’hésite pas à donner un coup de main à son frère. Et réciproquement. D’ailleurs, les deux possèdent un parc de machines commun. Propos recueillis par Dominik Senn
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Cours | ASETA
Les cours proposés par l’ASETA et le SPAA Cours de pilotage de drones
Cours de conduite «G40» Tout titulaire d’un permis de catégorie G qui a participé au cours de conduite «G40» est autorisé à conduire des tracteurs et des véhicules spéciaux agricoles ainsi que des tracteurs immatriculés en tant que véhicules industriels à une vitesse de 40 km/h au maximum, pour des courses agricoles. Le cours de conduite «G40» de l’ASETA est reconnu par l’Office fédéral des routes (OFROU) et sera inscrit dans le permis de conduire. Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).
Formation continue OACP Lieu: Riniken (AG)
Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours.
Cours de soudure Lieu: Riniken (AG) Ces cours s’adressent aux débutants désireux de connaître les techniques de base de soudure et aux pratiquants confirmés souhaitant actua liser et approfondir leur savoir-faire, qu’ils soient amateurs ou professionnels. Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours (uniquement en allemand).
Formation obligatoire des conducteurs de poids lourds Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours (uniquement en allemand).
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Cours de conduite Conduite économique de véhicules agricoles Inscription: www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch
Cours agriLIFT Les modules de base R1 (chariot élévateur à contrepoids) et R4 (chariot télescopique) sont traités en deux jours en séquences théoriques et pratiques, selon la directive CFST 6508. Inscription: sur le site www.bul.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).
De plus amples informations sur les cours sont disponibles sur le site www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch, contact: 056 462 32 00 ou zs@agrartechnik.ch Impressum www.agrartechnik.ch Directeur de la publication Dr Roman Engeler, Ausserdorfstrasse 31 Éditeur 5223 Riniken (AG) Association suisse pour l’équipement Tél.: 079 207 84 29 technique de l’agriculture (ASETA) roman.engeler@agrartechnik.ch Werner Salzmann, président et conseiller aux États r Annonces D Roman Engeler, directeur Alex Reimann Rédaction Vente d’annonces Tél.: 056 462 32 00 Tél.: 079 607 46 59 Roman Engeler: roman.engeler@agrartechnik.ch inserate@agrartechnik.ch Heinz Röthlisberger: Tarif des annonces heinz.roethlisberger@agrartechnik.ch Tarif valable: 2021 Matthieu Schubnel: Rabais pour une parution simultanée dans matthieu.schubnel@agrartechnik.ch Schweizer Landtechnik Dominik Senn: dominik.senn@agrartechnik.ch Ruedi Hunger: hungerr@bluewin.ch Production et expédition Ruedi Burkhalter: r.burkhalter@agrartechnik.ch AVD GOLDACH AG Sulzstrasse 10-12 Abonnements et changements d’adresse 9403 Goldach (SG) Ausserdorfstrasse 31, 5223 Riniken Tél.: 056 462 32 00, fax 056 462 32 01 Paraît 11 fois par an www.agrartechnik.ch 83e année
Prix de l’abonnement Suisse: CHF 110.– par an (TVA incluse) Gratuit pour les membres de l’ASETA Étranger: CHF 135.– (TVA exclue)
Prochain numéro Thème principal «Équipements communaux» Bien des agriculteurs et des agro-entrepreneurs fournissent des prestations pour les services communaux. Il est important que ces travaux soient correctement rétribués. L’édition 12 2021 paraîtra le 16.12.2021. Clôture de la rédaction: 03.12.2021 Clôture des annonces: 06.12.2021
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