Technique Agricole 12/2015

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décembre 2015

Technique Agricole

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LE MONDE DIGITAL Capteurs omniprésents Geospread : un entrepreneur a fait ses expériences Comptes rendus de Suisse Tier, Sitevi et Agritechnica Sécurité : un hiver sans accident


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Editorial • Sommaire décembre 2015   ■

■ Marché 4 8 10

Editorial

Actualités GVS-Agrar conclut de nouveaux partenariats Capteurs omniprésents

Werner Salzmann *

■ Impression 15 18 21

McHale « Orbital » : une affaire qui tourne Geospread : une précision de pointe Récolte analogique préférable à une salade de données

En savoir plus

22 42

Electrification de systèmes connectés Course aux freins pour des tracteurs plus sûrs

Maîtrise des coûts 15

■ Management 24 25 28

Marques auriculaires high-tech pour la détention animale Capteurs de panse surveillant l’acidité Bien assuré en cas de location de machines

■ Plate-forme 31 32 34 36 38

La détection des maladies fongiques des céréales Grandes cultures : précision oblige Suisse Tier : au profit des animaux Révolution annoncée dans le machinisme viticole L’Agritechnica, moteur de l‘innovation

36

■ Sécurité 49 50

Où en sommes-nous avec la sécurité ? Un hiver sans accident

■ Passion 52 53

Les cadeaux de Noël Un record du monde en guise de label qualité

■ ASETA 54 Nouvelles des sections 55 Impressum

54

Lors de l’impressionnante manifestation pacifique de la fin novembre à Berne, les agricultrices et agriculteurs suisses ont attiré l’attention sur leur situation actuelle et exprimé leur mécontentement envers la politique agricole, en particulier le plan d’épargne du Conseil fédéral. Les coupes annoncées dans les paiements directs qui ont pourtant été promis il y a quelques mois encore frappent durement l’agriculture suisse. En conséquence, beaucoup d’exploitations familiales auront de grandes difficultés à compenser la diminution de cette subvention. En ma qualité de président de l’ASETA et de conseiller national nouvellement élu, je tiens à ce que les coûts des exploitations agricoles n’augmentent plus. Il faudra se mobiliser plus vigoureusement que jusqu’ici contre la multitude de charges souvent onéreuses qui n’améliorent cependant pas le rendement. Du point de vue de l’ASETA, le facteur de coûts « machines » convient d’être étudié attentivement. Les recherches d’Agroscope Tänikon ont démontré que la part de frais de machines d’exploitations de même type diffère considérablement. Ma tâche et celle de l’ASETA sera d’élaborer des solutions à ces questions et de les communiquer à nos membres et lecteurs de Technique Agricole à qui je souhaite une bonne et heureuse année 2016. * Président de l’ASETA

Page de couverture : L’électronique et les systèmes de commande correspondants jouent un rôle de plus en plus important en technique agricole. Photo : landpixel.dr

www.youtube.com/ agrartechnikCH

www.facebook.com/ CHLandtechnik

L’édition n° 1 paraîtra le 21 janvier 2016.

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n  Actualités

Brèves ■  Avec plus de 2 millions de visiteurs au « Padiglione svizzero », la branche agro-alimentaire suisse tire un bilan positif de sa présence à Expo Milano. ■  Robert Aebi Landtechnik a repris, au 1er novembre 2015, l’importation et la distri­ bution de l’ensemble du programme de ­machines forestières de John Deere. ■  Les premières Journées forêt de la Société allemande d’agriculture (DLG) sont une réussite. La DLG remettra donc ça du 15 au 17 septembre 2017 à Brilon-Madfeld (dans le Sauerland, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie). ■  Le 9 juin 2016 a lieu la cinquième Journée des grandes cultures bio sur l’exploitation « bourgeon » d’Urs et de Ladina Knecht à Brütten (ZH). ■  John Deere a racheté le constructeur français de semoirs de précision Monosem. L’entreprise conserve son nom. ■  Trelleborg devrait reprendre, à la mi-2016 et sous réserve de l’accord des autorités de la concurrence, le groupe CGS et son fabricant de pneus Mitas. Pour sa part et dès janvier prochain, Mitas commercialisera exclusivement sous son propre nom les pneus de la marque Continental, qu’elle a acquise en 2004. ■  Dès le 1er janvier 2016, Roland Herrmann prendra les rênes de la division agricole (verte) des usines Kramer au titre de Business Developmanager. Son prédécesseur, Norbert Mingau, reprend la direction du service après-vente. ■  Manitou ouvre une succursale à Dubaï en vue de renforcer sa présence sur les marchés en croissance des engins de génie civil mais aussi des machines agricoles au Moyen-Orient. ■  L’association des propriétaires de forêts suisses s’appellera « Forêt Suisse ». Elle veut s’ouvrir à l’ensemble des thématiques liées à la forêt, ont décidé ses délégués lors de leur assemblée. ■  A l’Agritechnica, Claas a signé un protocole avec le ministre russe de l’industrie stipulant que l’entreprise allemande bénéficiera en Russie du statut de producteur indigène, ce qui facilitera la vente des machines fabriquées sur place. ■  La 11e édition de la rencontre internationale de la branche de la pomme de terre « PotatoEurope » aura lieu les 14 et 15 septembre prochain dans le nord de la France, à Villers-Saint-Christophe (Aisne). ■  Felice Di Paolo, qui a une grande expérience dans le commerce de pneus, est le nouveau directeur des ventes du producteur de pneumatiques Vredestein en Suisse.

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Pas vraiment dangereux, mais très performant : un « Scorpion » en forêt.

Leader du marché en cinq ans ABM Machines à Huttwil (BE), dont l’acronyme vient des initiales de ses fondateurs, Jakob Aeschbacher, Markus Brunner et Fritz Müller, est, depuis sa création en 2010, importateur général de l’irlandais McHale, spécialiste du pressage. ABM annonce avoir vendu 98 machines en 2014, se hissant ainsi en quelques années en Tobias Brunner explique le fonctionnetête du marché suisse des presses à balles ment du dispositif de filmage déverondes. « Ce succès, nous le devons entre autres loppé par ABM pour la presse « F5500 ». aux relations étroites que nous entretenons avec notre clientèle, à notre service après-vente fonctionnant 24 heures sur 24 et à nos efforts pour répondre aux souhaits spécifiques des utilisateurs de chaque région », ­explique Tobias Brunner, vendeur. En collaboration avec le fabricant irlandais, ABM a aussi fait preuve d’un bel esprit innovant en lançant le filmage pour la presse à balles rondes « F5500 », développé en interne et aujourd’hui proposé de série. Depuis 2013, ABM est aussi importateur général de l’assortiment d’instruments de traitement ­et d’épandage de lisier Eckart. On attend avec impatience de voir quelle place les faucheuses McHale vont se tailler sur le marché. Elles n’étaient pas exposées aux jour­nées annuelles de Huttwil, mais viennent d’être présentées à l’Agritechnica.

Vente de bienfaisance chez Fliegl Lors de la cérémonie commémorant ses 40 ans, le constructeur allemand Fliegl a mis aux enchères le 40e modèle d’une remorque à fond poussant en livrée spéciale « Black Panther ». Ces enchères étaient organisées lors d’une soirée des concessionnaires à l’Agritechnica. Le fruit de cette vente a été versé à la fondation contre la leucémie du ténor vedette José Carreras. Au terme d’enchères à suspens, c’est finalement Serco, l’impor­ tateur suisse de Fliegl représenté par son ­chef de produits Urs Ledermann, qui a remporté­ la mise à plus de 40 000 euros.

Urs Ledermann (à g), de Serco Land­technik, et le directeur du constructeur, Josef Fiegl junior, montrent l­e chèque de plus de 40 000 euros destiné à la Fondation José Carreras et fruit de la vente de la remorque « Black Panther ».


Actualités   n

Récolteuse de bois d’un nouveau genre L’entreprise finlandaise Ponsse a laissé la bride sur le cou à ses ingénieurs pour développer une nouvelle génération d’abatteuses. Cet initiative a donné naissance au « Scorpion », un engin qui se distingue par son ergonomie hors du commun. La mise en œuvre d’aciers à haute résistance a permis à Ponsse d’optimiser aussi bien les performances que la conduite de la nouvelle machine. Parmi les vœux des clients figure par exemple la cabine pivotante, qui servit de prétexte à un remodelage intégral de l’ensemble du véhicule. Le principal avantage du nouveau « Scorpion » réside dans son ergonomie qui devrait aussi favoriser la productivité de l’engin, estiment les ­in­génieurs.

En route pour le Texas ! Vu la forte demande, un voyage de l’ASETA supplémentaire sera prochainement organisé vers le Texas, du 8 au 19 février 2016. Il conduira les participants sur plusieurs fermes, dont le « King Ranch », un des plus grands ranchs de la planète avec ses élevages de bovins et de chevaux, ses cultures de céréales, de canne à sucre et d’agrumes, de légumes et de coton. C’est aussi une ferme expérimentale pour John Deere. En Floride, c’est la « North Florida Holstein Farm » qui sera au programme avec ses 10 000 têtes de bétail et ses 2400 hectares de­ SAU. Pour ses exploitants, le défi essentiel est de maintenir une atmosphère propice aux bovins sous le climat subtropical de la Floride. Le prix par personne en chambre double s’élève à 5990 francs. Le programme détaillé est disponible auprès de Bischofberger Voyages, Dufourstrasse 157, 8034 Zurich, tél. 044 384 93 93, www.bischofberger-reisen.ch

Un demi-siècle En 1965, Lely lançait sur le marché une faneuse dotée de dents révolutionnaires pour l’époque. Ces dents à crochets, comme les appelle Lely, ­permettent de soulever et manipuler l’herbe tout en la ménageant. Selon Lely, la forme de ces dents est restée inchangée jusqu’à nos jours et consti­ tue une des clefs du succès des faneuses de type « Lotus ». Lely a fêté cet anniversaire lors de l’Agritechnica 2015 à Hanovre.

Photo : Dominik Senn

« Tractor of the Year »

Le concessionnaire Andreas Völlmin et le directeur des ventes Bruno Graf posent devant une benne basculante Oehler avec une grue à bois.

Völlmin a invité – et tous sont venus Fin novembre, les agriculteurs et les passionnés se sont rendus nombreux à la présentation de machines agricoles de Völlmin Landtechnik AG à Ormalingen (BL). Depuis 40 ans, Völlmin importe toute la gamme de machines Oehler, matériel forestier inclus, les broyeurs à prise de force rigide, les moteurs submersibles, et les épandeurs d’ensilage de la firme Reck, de même que des turbopompes de Suède. Völlmin propose encore l’assortiment complet de Pöttinger ainsi que les tracteurs de Deutz et les transporteurs de Reform. Les domaines de prédilection du concessionnaire Andreas Völlmin sont la fabrication CNC ainsi que le tournage et le fraisage de pièces sophistiquées répondant aux besoins spécifiques du client.

Fendt, Massey Ferguson, Valtra et Same sont, cette année, les récipiendaires des prix remis chaque année par 23 journalistes dans le cadre du concours « Tractor of the Year ». Sur la première marche du podium pour 2016 se trouve le Fendt « 1050 Vario », qui a convaincu le jury par son concept d’ensemble,­ plus q ­ ue par sa taille et ses 500 chevaux. Same remporte le ­trophée du tracteur spécial avec le « Frutteto S 90.3 » et sa ­transmission « ActiveDrive ». Le Valtra « N174 V » gagne le prix­ de l’esthétique (« Golden Tractor of Design »). Pour la première fois, un prix du meilleur tracteur polyvalent (poids total en charge de 8,5 t au maximum) a été décerné ; il échoit au Massey Ferguson « 5713 SL ». Le Fendt « 1050 Vario » est le tracteur de l’année 2016.


n  Actualités

Une « Tornado » a survolé Küssnacht Pour les 40 ans de son entreprise, Sepp Knüsel a encore surpris son monde en dévoilant des inno­vations de son cru. Ces journées portes ouvertes avaient lieu fin novembre. La nouvelle faucheuse à disques frontale « Tornado » était la vedette du jour. Elle est dérivée de la « Blitz », « éclair » qui a aussi jailli dans la maison. La « Tornado » s’attelle par le biais du cadre pour trois-points breveté « poussé-tiré », avec son mécanisme

disponibles en modèle à cinq rangées de dents, «  Vario 235  » et «  Vario 245 ». Placé à l’entrée de l’exposition, un transporter Caron doté d’une autochargeuse Lüönd rappelait qu’en mars prochain la maison deviendra importateur général de la marque italienne pour la Suisse. L’assortiment exposé comprenait les produits «  maison  » que sont le Rigitrac, les faucheuses, faucheuses à tambour frontales et andaineurs à rubans, qui voisinaient avec les tracteurs Antonio Carraro et les machines de fenaison SIP.

Un exposé de portée internationale d’oscillation de 20° d’amplitude. Le lamier est à bain d’huile, des sécurités protègent les couteaux à changement rapide. La jupe de protection est totalement amovible pour faciliter les travaux de nettoyage et de maintenance. La faucheuse sera disponible pour la saison prochaine, en 2,2 m, 2,62 m et 3 m. Vitesse maximale : 25 km/h. Les andaineurs à quatre rubans Knüsel de la gamme légère « Vario 230 » et «  Vario 250  » sont désormais aussi

Edith Winter-Knüsel et son fils Leano, Marlis, Theres, Doris et Ruth avec Sepp Knüsel et la nouvelle faucheuse « Tornado 266 ». Photo : Dominik Senn

En 2016, Sepp Knüsel transférera toutes ses activités dans Sepp Knüsel AG et Rigitrac Traktorenbau AG. Cette dernière restera aux mains du couple Sepp et Marlis Knüsel, tandis que leur fille Theres siègera à leurs côtés à la tête de la première SA.

Les lecteurs de Technique Agricole bénéficient régulièrement des contributions éclairantes de Roger Stirnimann sur les moteurs et les transmissions. Ce membre du comité de l’ASETA est aussi enseignant en machinisme agricole à la Haute école spécialisée ber­­ n­oise (HAFL). A ce titre, il a été invité par ­la Société allemande d’agriculture (DLG) à présenter un exposé sur les évolutions dans la construction des tracteurs, dans le cadre de la conférence de presse d’ouverture de l’Agritechnica. Sa présentation a captivé un parterre de journalistes du monde entier. Roger Stirnimann lors de son exposé à l’Agritechnica.

Expo réussie Par des températures exceptionnellement élevées, la traditionnelle exposition d’Agromont a attiré à Hünenberg (ZG) une foule de visiteurs intéressés par les machines agricoles de montagne et les engins de voirie. Au cœur de l’expo brillait le nouveau fer de lance des faucheuses à deux essieux, le « Metrac H7 RX ». Le public de professionnels s’est aussi laissé séduire par le transporter « Muli T10 HybridShift », un véhicule surtout apprécié des services communaux et doté d’une double transmission mécanique et hydrostatique commutable. Durant la manifestation, un test d’habileté à la conduite a permis aux visiteurs de se mesurer au volant d’un « Metrac ». Clemens Malina-Atzinger, directeur de Reform, et Pius Kaufmann, directeur d’Agromont.

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Un prix spécial pour le « Kari Holzhacker » Karl Burkhard, de Hausen am Albis (ZH), a remporté le prix spécial de l’Association suisse des machines agricoles (ASMA) remis par Emmental Assurance dans le cadre de l’« Agro-Prix 2015 ». Avec cette récompense de 5000 francs, l’ASMA encourage l’innovation dans le domaine du machinisme. Cette année, le jury de l’ASMA, présidé par Bendicht Hauswirth, a donc primé l’idée décoiffante que Karl Burkhard a eue en 2009. L’inventeur ne s’est pas contenté de monter un broyeur à plaquettes de bois, une grue et une fendeuse sur un châssis de camion. Il a aussi remplacé la cabine du véhicule par une cabine Claas « X10 », un habitacle qui peut s’élever et pivoter hydrauliquement au-dessus de l’engin. De là-haut, le conducteur pilote la déchiqueteuse lorsqu’elle travaille en forêt, puis il redescend au niveau du châssis pour prendre la route. Le MAN « TGS 33.540 6 × 6 BB » avec le broyeur Wüst « BBHK-120 » et la cabine tout confort Claas « X10 ». La cabine se soulève hydrauliquement de 1,20 m et peut pivoter sur 270°.

Christa Rigozzi et la « Jaguar » La traditionnelle soirée des entrepreneurs a ouvert les « Serco Open », l’exposition annuelle de Serco Landtechnik, le dernier week-end de novembre. Christa Rigozzi a conduit la présentation avec les respons­ables produits respectifs de chaque machine.

La soirée des entrepreneurs avait lieu pour la première fois dans l’Arène Serco, l’occasion pour les responsables de la maison de laisser libre cours à leur fantaisie. C’est ainsi qu’ils ont invité l’ex-Miss Suisse Christa Rigozzi à animer la soirée. En bonne polyglotte, elle n’a pas caché, en plusieurs langues, son enthousiasme pour la technique agricole. Il n’était bien entendu pas question de présenter en détail chaque machine de l’assortiment. Les invités n’ont ainsi pas vu l’ombre d’une « Jaguar » de chez Claas. Christa Rigozzi leur a rétorqué qu’elle en avait une dans son garage ! Personne n’a su si la demoiselle faisait allusion à une ensileuse ou à une auto ! Peu importe, les 400 convives présents se sont bien amusés, dans un joyeux mélange de mondanités légères et d’informations techniques. Ils retiendront que deux modèles « Arion » 4- et 6-cylindres (de respectivement 155 ch et 165 ch) vont être proposés en édition « Arena » à prix spécial, assortis d’un financement à taux réduit à un pour cent.

Les équipements de sécurité, tels les rétroviseurs, doivent être fiables et en bon état.

Maintenance des équipements de sécurité Même quand les conditions de travail sont bonnes, véhicules et machines s’usent et leurs équipements de sécurité subissent des dommages. Il faut profiter du temps généralement disponible en hiver pour les indispensables services et réparations. « Si l’éclairage, les clignotants et les dispositifs réfléchissants, ainsi que les rétroviseurs réglementaires étaient toujours réglés, pro­pres et en bon état, si les freins des remor­ques fonctionnaient, on éviterait bien des accidents impliquant des véhicules agricoles  », écrit le Service de prévention des accidents dans l’agriculture (SPAA) dans un communiqué. Il est du devoir du propriétaire d’un véhicule de le maintenir en bon état de fonctionnement. « Le conducteur doit réagir lorsqu’il constate un défaut qui met en danger la sécurité de l’engin », ajoute le document. Il est donc important que les équipements de sécurité soitent aussi bien protégés que faire se peut pour fonctionner de façon fiable. Le SPAA fournit quelques trucs : –  Munir d’une grille les verres des phares qui se cassent fréquemment –  Prévoir des protections adéquates pour les phares qui sont régulière­ment salis –  Remplacer les équipements réfléchissants devenus « aveugles » ou endommagés –  Les rétroviseurs et leurs supports doivent être facilement réglables –  Si un arbre de prise de force mal protégé cause un accident, la personne responsable peut être poursuivie pour négligence aggravée.

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n  Actualités | Aperçu

GVS-Agrar conclut de nouveaux partenariats En faisant l’acquisition de la société Bovet SA, l’entreprise GVS-Agrar fait d’une pierre deux coups : d’une part elle comble une lacune dans son réseau de distribution en Suisse romande, d’autre part elle complète son portefeuille. Roman Engeler C’est sous le mot d’ordre « un avenir en commun » que GVS-Agrar reprend, au 1er janvier 2016, la société Bovet SA domiciliée à Saint-Aubin (FR). « Pour assurer le développement continu de notre entre-

prise, faute de successeurs, nous avons décidé de chercher un partenaire solide pour notre commerce », précisent Phillip et Denis Bovet au sujet de cette opération. Pour GVS-Agrar, cet achat représente une poursuite logique de sa stratégie : être le plus proche possible du client, avec des produits de grande qualité et un réseau de revendeurs professionnels.

Nouvelles marques Cette reprise permet non pas seulement à GVS-Agrar d’intégrer un nouveau site dans son réseau commercial, mais aussi d’ajouter à la palette de produits GVS-

Agrar / Agrar-Landtechnik des marques de machines de grande renommée, telles que « Sulky », « Tecnoma », « Monosem » et « Favaro » (voir également l’interview d’Ivo Fausch, directeur des ventes d’Agrar-Landtechnik). L’opération permet en particulier de combler des lacunes dans le domaine de la technique d’épandage d’engrais, des pulvérisateurs portés et des semis monograine. GVS-Agrar va mettre à profit l’année prochaine pour réaliser l’intégration de ces nouvelles marques. L’introduction officielle sur le marché suisse se fera alors en novembre 2016 lors de l’Agrama.  n

Le portefeuille de marques de GVS-Agrar s’enrichit, grâce à la reprise de Bovet SA, des produits Sulky et Monosem entre autres. Photos : ldd


Aperçu | Actualités   n

« Nous poursuivons notre stratégie » Dans l’interview ci-dessous, Ivo Fausch, directeur des ventes auprès d’Agrar-Landtechnik, s’exprime sur le rachat de la société Bovet, en explique le contexte et évoque l’orientation future des activités de distribution. Technique Agricole : L’acquisition de la société Bovet SA à Saint-Aubin (FR) ne permet pas seulement à GVS-Agrar d’offrir de nouveaux produits ou marques d’importation, mais également de disposer d’un nouveau site de distribution. Existe-il une tendance consistant pour les importateurs de machines agricoles à absorber de plus en plus souvent des revendeurs autrefois indépendants ? Ivo Fausch : GVS-Agrar pratique depuis longtemps une politique de mixité : 90 % de nos distributeurs sont des commerçants indépendants, 10 % appartiennent à GVSAgrar. Nous avons toujours fait l’acquisition de ces sites propres là où notre réseau de distribution présentait encore des lacunes. Poursuivrez-vous cette stratégie à l’avenir ? En premier lieu, nous voulons travailler avec des revendeurs indépendants. Mais là où nous n’avons pas encore réalisé nos objectifs et où nous voulons néanmoins être bien représentés, nous envisagerons toujours d’avoir notre propre site. Pour l’instant, nous n’avons cependant pas d’autres projets dans ce domaine. Quel sera le positionnement futur de Bovet ? Bovet continuera d’exister sous son nom traditionnel, bien implanté dans la région. Cependant l’offre de produits sera étendue. C’est ainsi que les tracteurs de GVS-Agrar, avec les marques « Fendt », « Massey Ferguson » et « Valtra » dans le standard Agco bien connu, compléteront la gamme. Pour y parvenir, nous allons ou devrons investir. Nous avons déjà élaboré un projet à cette fin. Ensuite, nous introduirons les lignes de produits d’Agrar-Landtechnik – avec les chargeurs de Kramer, les dispositifs de récolte de fourrage de Krone et d’Agrar, ainsi que l’ensemble de notre ligne « Terra-Profi » pour le travail du sol, avec les machines de Horsch et Rabe – pour compléter la palette de produits de Bovet. Les clients doivent-ils s’attendre à des changements ? Pour ce qui est des activités actuelles de Bovet, il n’y aura aucun changement. La palette de produits sera cependant étendue, tant du point de vue quantitatif que qualitatif.

Qu’adviendra-t-il des collaborateurs et de la direction ? Il n’y aura pas de licenciements et la direction restera confiée à Philipp Bovet jusqu’à nouvel ordre. Mais étant donné que nous voulons étendre le site, nous aurons besoin de davantage d’effectifs. La reprise de Bovet SA permet également à GVS-Agrar de disposer de nouvelles marques. Comment celles-ci seront-elles intégrées au portefeuille existant ? Nous aurons besoin de l’année qui vient pour mettre en route la vente, le service après-vente et d’autres services. Le lancement officiel, avec les nouvelles marques, aura ensuite lieu à l’occasion de l’Agrama 2016. Les nouvelles machines seront alors disponibles auprès des distributeurs partenaires d’Agrar-Landtechnik. Que vous apportent concrètement ces nouvelles marques ? Avec Sulky, nous disposons maintenant d’un distributeur d’engrais, en l’occurrence de grande qualité, dans notre gamme de produits. Sulky nous fournit en outre des semoirs et des herses rotatives. De plus, la marque haut de gamme « Sky » vient s’ajouter, via Sulky. Tecnoma et Favara ouvrent de nouvelles voies en matière de protection phytosanitaire, et enfin Monosem nous fournit des possibilitésinédites dans le vaste domaine du semis monograine. Mais il y aura alors d’éventuels chevauchements avec la gamme de produits existante ? Oui, mais dans un faible nombre de cas. Nous n’avons pas pu vendre en Suisse les produits de semis de Rabe en raison d’un accord en vigueur. Cette lacune est maintenant comblée par Sulky. Ce n’est que sur le plan des herses rotatives qu’il existe des doublons entre Sulky et Rabe. La technique de pulvérisation nous était jusqu’à présent fournie par Horsch, mais ce uniquement dans le haut de gamme des pulvérisateurs à culture tractés et automoteurs. A ce niveau, les modèles portés de Tecnoma et Favaro apportent un complément bienvenu, de sorte que maintenant tous les souhaits peuvent être satisfaits. Un tel apport existe également au niveau du semis monograine, pour lequel nous disposons maintenant aussi de machines portées dans notre gamme de produits.

A propos de Monosem : la reprise par John Deere, intervenue juste avant votre opération, vous a-t-elle surpris ? Ce rachat n’a jamais été à l’ordre du jour lors de nos entretiens, de sorte que nous avons été assez surpris. Mais à notre époque, de telles transactions sont monnaie courante dans notre branche et il faut toujours être prêt à de telles éventualités. Monosem reste-t-il dans votre programme de vente? Oui, nous avons les assurances correspondantes, à savoir nous continuerons à distribuer les machines de Monosem après la vente à John Deere. Prévoyez-vous une poursuite de l’extension des marques que vous distribuez ? Fondamentalement, nous voulons être un spécialiste des récoltes de fourrage et du travail du sol. Nous y sommes parvenus à plus de 95 % avec Krone et Agrar pour ce qui concerne les surfaces herbagères et également dans le domaine de la culture des champs, avec un portefeuille de marques un peu plus conséquent rassemblé sous la rubrique « Terra-Profi ». Personnellement, je m’intéresse aussi au domaine de la logistique de transport professionnelle dans le secteur agricole, mais pour l’instant il n’existe pas de projets concrets à ce niveau.

Propos recueillis par Roman Engeler

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n  Marché | Tendance

A l’avenir, les caméras panoramiques permettront de mieux surveiller les alentours immédiats des engins de grande taille.

Vision panoramique, la sécurité en plus Si la taille actuelle des machines limite de plus en plus le champ de vision du conducteur à proximité du véhicule, les caméras avant et arrière des tracteurs et les caméras panoramiques des moissonneuses permettent toutefois d’améliorer cet état des choses. Plusieurs systèmes de caméras visant à accroître la sécurité sur la ferme et dans la circulation ont été présentés et primés, notamment lors de la dernière Agritechnica. Ruedi Hunger Présents partout, les entrées et sorties dangereuses des fermes, les accès aux routes dépourvus de visibilité et les angles morts ont ceci de commun qu’ils obligent les conducteurs de tracteur et de moissonneuse à rouler jusqu’à la ligne de visée pour voir les voitures arrivant par les côtés. A ce moment-là, le véhicule est déjà exposé au trafic, un état des choses encore aggravé par les équipements montés à l’avant qui allongent l’engin. Les caméras frontales permettraient toutefois d’améliorer la situation. En Suisse, la législation en vigueur autorise l’installation de caméras supplémentaires, mais continue à imposer l’antéviseur.

chacune le côté droit ou le côté gauche de l’avant du véhicule. Fliegl ne produisant aucune caméra à large angle d’ouverture, ces dispositifs sont dotés d’un champ de vision allongé se prolongeant suffisamment sur les côtés de la route. Les images vidéo s’affichent sur un écran partagé sur le moniteur. En Allemagne, le code de la route stipule que les véhicules dont l’avant-corps est supérieur à 3,5 m requièrent un opérateur de guidage visant à sécuriser les manœuvres de virage aux endroits dépourvus de visibilité. Selon Fliegl, ce système de caméras rendrait cet opérateur superflu.

Satconsystem Fliegl Le système « Hawk » de la marque Fliegl est équipé de deux caméras surveillant

* En ingénierie, la redondance de systèmes au sein d’une machine vise à améliorer la fiabilité de cette dernière. En multipliant les systèmes, on prévient la défaillance de l’un d’entre eux. (Wikipédia)

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Technique Agricole  12 2015

Le système de caméra-moniteur d’avantcorps de Satconsystem (Vorbau-KameraMonitor-System, VKMS) se compose de deux caméras dont l’objectif est protégé contre la formation de buée en cas de brouillard, de pluie et de gel, lesquelles sont dès lors capables de détecter même des objets de petite taille dans différentes conditions de visibilité. Le boîtier des caméras se monte sans outil sur une platine

de support amovible antivibrations. Selon le fabricant, ce boîtier est étanche à l’eau et à la poussière, si bien que la caméra supporte sans problème d’être lavée par un nettoyeur à haute pression en même temps que la machine. En outre, le VKMS est équipé d’un moniteur doté d’une intelligence de commutation supplémentaire et placé dans le champ de vision du conducteur. Le système comprend également des connecteurs haut de gamme (13 broches). Dès l’activation d’une caméra, un actionneur intégré ouvre le clapet de protection latéral et les clignotants de redondance*, dont les clignotements deviennent visibles ou sont transmis au conducteur, s’allument. L’opérateur a ainsi la garantie que l’écran affiche une vidéo en temps réel. Solutions maison Les conducteurs versés en technologie (et en électronique) peuvent envisager de monter leurs propres caméras, dans la mesure où ils respectent certains principes. S’agissant notamment des équipements frontaux, tout comme pour les


Tendance | Marché   n

Lorsque l’élément saillant est visiblement trop important (exemple de l’Allemagne !), le système de caméras de Satconsystem aide le conducteur à entrer et à sortir de la ferme ainsi qu’à traverser les carrefours à visibilité réduite. Le système de caméras « Hawk » de la marque Fliegl permet de surveiller à la fois le côté droit et le côté gauche de l’avant du véhicule.

antéviseurs, on remarque que les vibrations déforment les images, en réduisent la qualité ou les rendent inutilisables. Il faut dès lors anticiper et équiper les caméras d’une protection contre les salissures. Il est important que les deux images s’affichent en simultané sur le moniteur (vues gauche et droite). En outre, il convient également de s’assurer que la vidéo est diffusée en temps réel et qu’il ne s’agit pas de « vieilles » images.

De nouveaux systèmes de caméras globaux Grâce au traitement numérique, les possibilités d’application des systèmes d’imagerie pour appréhender l’environnement des machines agricoles se sont considérablement accrues et présentent des avantages substantiels par rapport aux solutions se limitant à une représentation purement visuelle. Trois systèmes basés sur cette approche et récompensés d’une médaille d’argent avant l’Agritechnica 2015 sont présentés ci-après. •  Deutz-Fahr Deutz-Fahr avait présenté son dispositif « Driver Extended Eye » en prélude à l’Agritechnica. Ce système est composé de trois caméras intégrées au

Ce système de caméras panoramiques pour moissonneuses-batteuses offre au conducteur une vue d’ensemble du véhicule.

capot avant du tracteur : une caméra frontale et deux caméras latérales, à gauche et à droite. Tous les signaux vidéo sont transmis à l’iMonitor 2.0 par une unité centrale. Deutz-Fahr a étoffé encore davantage les fonctions disponibles, de sorte qu’un superviseur tracteur puisse intervenir dans les fonctions actives du tracteur, comme le pilotage de la transmission. A l’avenir, d’autres fonctions de sécurité devraient être automatisées, ce qui permettra, par exemple, de réduire la vitesse de translation du tracteur, d’enclencher le système de freinage ou de modifier activement et automatiquement la voie de l’engin. •  John Deere John Deere (Mannheim, Allemagne) et Continental Automotive (Autriche, Vienne) ont élaboré conjointement un système de caméras 3D panoramiques. Ce système intégré permet d’élargir considérablement le champ de vision du conducteur sous divers angles grâce au traitement d’images numériques. L’affichage de différentes perspectives – pouvant aller jusqu’à six – sécurise les manœuvres, les travaux de manutention et les opérations de transport des tracteurs et des moissonneuses. Ce système de caméras 3D optimise par conséquent la surveillance de l’environnement immédiat de la machine. •  AGCO / Fendt Grâce à un nouveau système de caméras panoramiques de pointe, Fendt accroît la visibilité et la sécurité aux alentours des moissonneuses-batteuses. Les images numériques de quatre caméras à champ ultralarge, placées sur les quatre côtés de la machine,

sont combinées en une seule image retransmise sur le terminal. Le conducteur peut ainsi pratiquement apercevoir la machine dans son ensemble, y compris les zones difficilement visibles. Ce système de caméras panoramiques sera proposé sur les moissonneuses-batteuses Fendt des séries X et P pour la moisson 2016.

Conclusion Voilà un certain temps déjà que les caméras de recul accroissent la sécurité. Les caméras frontales, quant à elles, améliorent la visibilité de la zone problématique se situant devant le tracteur. En Suisse, les antéviseurs restent néanmoins obligatoires. Les caméras panoramiques permettent désormais de mieux surveiller les alentours immédiats des machines. Le perfectionnement de ces systèmes devrait même permettre d’intervenir automatiquement dans le pilotage de la transmission et des freins.  n

Le nouveau système de caméras du fabriquant Deutz-Fahr, dénommé « Driver Extended Eye », permet de surveiller tout l’avant et les deux côtés du tracteur.

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Capteurs omniprésents L’électronique relie aujourd’hui les moteurs et les transmissions, les tracteurs et les machines, les animaux et les stations d’affouragement. Pour assurer une haute précision dans les conditions propres à l’agriculture, les capteurs doivent être dotés d’une protection étanche et sans faille. L’aperçu ci-dessous se limite aux principaux capteurs et à leurs propriétés qui sont décrits aussi simplement que possible. Ruedi Hunger

Toutes les interfaces sont surveillées au moyen de capteurs qui fournissent des données au calculateur de processus. Les mesures recueillies, sous forme de distances, d’angles, de températures ou de pressions – et bien d’autres encore – sont converties en signaux électriques. Les capteurs sont étalonnés selon leur application, de sorte qu’ils délivrent des données de départ normalisées. Le mot « capteur » vient du latin captor  qui signifie «  celui qui prend  ». Les capteurs sont aussi désignés par les termes de détecteur, tâteur ou senseur (anglicisme inspiré du mot sensor qui a été repris tel quel en allemand). Le capteur, ou palpeur de mesure, est un dispositif qui permet de détecter certaines propriétés physiques et chimiques ou des caractéristiques constitutives de l’environnement sur le plan qualitatif, ainsi que de les enregistrer en tant que variable quantitative. Les valeurs acquises sont converties en un signal électrique exploitable.

de circuits électroniques complexes. Les capteurs passifs ne nécessitent pas d’alimentation supplémentaire. Cependant, les signaux générés doivent être traités ultérieurement. Il existe une pléthore d’applications pour chaque mode d’action et seuls quelques exemples sont énumérés dans le tableau 2.

Principe de mesure et d’action

Propriétés et exemples d’application des capteurs

Les capteurs sont regroupés selon leurs taille, technique de fabrication et mode d’utilisation. Ils sont également classés en capteurs actifs ou passifs en fonction de leur mode d’action lors de la conversion des paramètres. Les capteurs actifs sont tributaires d’une alimentation électrique externe, car ils disposent généralement Tableau 1. Valeurs physiques et chimiques (non exhaustif) Exemples

Eléments mesurés

Propriétés physiques

Quantité de chaleur, température, humidité, pression, champ sonore, luminosité, accélération ...

Propriétés chimiques

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PH, valeur de charge, potentiel électrochimique

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capteur à ultrasons

capteur d’angle

Les rampes d’épandage des pulvérisateurs modernes sont guidées précisément sur leur objectif au moyen de capteurs d’inclinaison et à ultrasons.

•  Effet Doppler / capteur radar Chaque signal atteignant le récepteur depuis une source est constitué d’ondes. Peu importe que les ondes soient lumineuses ou sonores. La distance entre leurs sommets s’appelle longueur d’onde ou fréquence. Lorsque l’émetteur et le récepteur se rapprochent, la longueur d’onde se « raccourcit » de manière sensible. A l’inverse, leur éloignement « agrandit » la longueur d’onde. Ce processus est connu sous le nom d’effet Doppler. Un appareil radar émet un faisceau d’ondes électromagnétiques comme signal primaire. L’écho renvoyé par les objets constitue le signal secondaire. Le mouvement relatif entre l’émetteur et l’objet peut être calculé par l’entremise de l’effet Doppler. La conjonction des

mesures individuelles indique la distance et la vitesse absolue. En technique agricole, le capteur radar (effet Doppler) sert à mesurer la vitesse effective sans glissement. De l’herbe ou une culture haute peut affecter le résultat. La tension d’alimentation est de 12 volts. Lors de l’installation, une inclinaison précise de 37 degrés doit être respectée. •  Capteurs de rotation et d’embardée Les gyromètres (ou capteurs de rotation) mesurent la vitesse de rotation d’un corps. La vitesse angulaire mesurée autour d’un axe de rotation indique l’angle formé par le déplacement d’un corps par rapport à ce dernier en un temps donné. Le calcul du taux de rotation est effectué principalement à partir des trois axes spatiaux suivants : –  lacet (axe vertical) –  roulis (axe longitudinal) –  tangage (axe transversal) Des gyromètres de haute précision sont utilisés pour la circulation des avions et des fusées. Des capteurs de rotation micromécaniques sont construits pour les véhicules, notamment les systèmes de


Aperçu | Marché   n

stabilité. Ils sont aussi montés dans des appareils GPS qui servent de relais pour le passage dans des zones sans couverture satellite dans le domaine de la navigation.

Tableau 2. Classification des capteurs selon leur mode d’action Principes d’action

Exemples d’application (liste non exhaustive)

Mécanique

Manomètre, barre de dilatation, peson à ressort, balance à levier, thermomètre

Thermoélectrique

Eléments thermiques

•  Capteur à effet Hall

Résistif

Jauge de contrainte (DMS), fil chaud, semi-conducteur (DMS)

Comme son nom l’indique, ce type de capteur utilise l’effet Hall pour la mesure des champs magnétiques. Le fonctionnement se résume à calculer la déviation des lignes d’un champ magnétique défini par des influences externes. Les valeurs mesurées sont multipliées jusqu’à ce que leur conversion en signaux numériques

Piézoélectrique

Accéléromètre

Capacitif

Capteur de pression, détecteur de pluie

Inductif

Inclinomètre, capteur d’effort, capteur de déplacement

Optique

Capteur CCD, cellule photoélectrique

Magnétique

Capteur à effet Hall, interrupteur Reed

capteur à ultrasons

•  Capteur inductif Les capteurs inductifs fonctionnent selon la loi éponyme. Pour cela, une bobine, un champ magnétique et un mouvement s’avèrent nécessaires. Ce principe de mesure s’effectue ainsi sans contact et donc sans usure. Il permet d’évaluer les angles, les distances et les vitesses. Le sens de rotation n’est cependant pas détecté par ces capteurs. La vérification du fonctionnement se fait par LED (indication d’ouverture ou de connexion). Les détecteurs inductifs sont utilisés pour la saisie de la vitesse et le contrôle du régime de rotation.

Graphique : Ruedi Hunger

soit possible. Elles peuvent être traitées directement à partir du tracteur et intégrées dans le CAN-Bus. Les capteurs à effet Hall servent à mesurer la vitesse du véhicule, le contrôle du régime ou le comptage d’événements. La tension d’alimentation est de 12 volts. La distance de commutation est comprise entre 5 et 10 millimètres.

•  Contact Reed / interrupteur à lames Le contact Reed est constitué de deux contacts en alliage fer-nickel placés dans un tube de verre et actionnés par un champ magnétique. Lorsqu’un aimant est placé à proximité, les languettes de contact ferromagnétiques se déplacent et le circuit se ferme. Les contacts Reed fonctionnent sans contact direct. Ils sont insensibles grâce à l’encapsulation et au gaz de remplissage inerte.

Ils servent à déterminer un positionnement statique, par exemple la position de travail ou de verrouillage. Ils sont également utilisés pour mesurer la vitesse de machines lentes comme les semoirs. Un autre domaine d’application est le contrôle des semoirs monograine et des pulvérisateurs. Comme les contacts Reed fonctionnent électriquement et non électroniquement (aucun signal numérique), leur intégration dans le CAN-Bus est impossible. Les hautes fréquences ne peuvent pas être traitées. •  Capteurs d’angle et d’inclinaison Un capteur d’inclinaison (ou inclinomètre) est un appareil donnant la référence précise de la ligne d’aplomb d’un instrument ou d’un véhicule et surveillant les changements de l’angle d’inclinaison. L’angle ou l’inclinaison peut être mesuré de plusieurs manières différentes. Par exemple, les capteurs de déplacement et d’angle fonctionnent sans contact avec l’effet Hall. Les lignes de champ magnétique générées par le capteur sont déviées par la rotation d’un élément. L’amplitude de

Des capteurs sont également utilisés pour la surveillance de la vitesse de rotation et de l’état de remplissage des trémies à grains.

Les contacts Reed assurent des fonctions de contrôle sur les semoirs monograine et les pulvérisateurs.

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Les capteurs radars servent à déterminer la vitesse sans glissement.

ultrasons. Selon le matériau de l’obstacle, les ultrasons sont réfléchis, absorbés, diffusés par lui ou le traversent. Comme les autres ondes, ils sont sujets à des réfractions, des diffractions ou des interférences. Le fonctionnement d’un capteur à ultrasons se base sur la mesure du temps de transmission d’un signal sonore. Le son se propage pratiquement dans n’importe quel environnement, mais dépend fortement de la température. En technique agricole, les capteurs à ultrasons sont utilisés pour le guidage des rampes d’épandage des pulvérisateurs. Un autre domaine d’application est la mesure de l‘état de remplissage. Le positionnement des objets et les niveaux sont contrôlés avec une précision millimétrique.

Conclusion L’électronique des tracteurs réduit notablement la consommation de carburant. La quantité d’engrais, de lisier ou de produits phytosanitaires à distribuer peut être dosée très précisément. Les semoirs sont contrôlés quant aux lacunes de semis, au volume de semences et à la profondeur de dépôt. Les capteurs capables de saisir, de convertir ou de transférer les données les plus diverses se situent toujours en tête de liste.  n

Exemples d’électronique et de capteurs appliqués sur des tracteurs

Les capteurs de rotation (gyromètres) ou d’embardée peuvent alerter à temps le conducteur des risques existants.

cette déviation indique sa position. Des mesures sont prises sur 90 degrés dans les deux directions, soit sur 180 degrés au total. Les capteurs d’inclinaison ou d’angle servent à mesurer l’angle et/ou l’inclinaison de machines et d’appareils. Un exemple est la distribution de la paille de la moissonneuse-batteuse (réglage de l’angle des déflecteurs). •  Capteurs à ultrasons Les fréquences du son trop élevées pour être audibles par l’homme sont appelées 14

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1 Clavier à effleurement de l’ordinateur de bord, boîtier électronique, commande EHR, connecteur de diagnostic 2 Capteur d’angle à la pédale d’embrayage, présélection marche avant / arrière 3 Capteurs divers, notamment des régimes du moteur et de sortie de transmission 4 Capteurs d’angle de braquage et d’inclinaison de la suspension avant, déclenchement de la traction intégrale en demi-tour, entraînement par prise de force 5 Capteurs d’effort EHR et de position EHR, gestion du blocage de différentiel, contrôle de la vitesse


Prise en main | Impression   n

« Orbital » : une affaire qui tourne La nouvelle enrubanneuse « Orbital » de McHale est dotée d’une conception particulière la rendant apte à envelopper les balles rondes en un temps record. La machine s’est montrée dans la pratique à la hauteur de ses promesses. Ruedi Burkhalter

« Orbital » est la première et seule enrubanneuse fonctionnant pour l’instant avec un anneau d’enrubannage vertical. Photo : McHale

Constructeur irlandais spécialisé dans les balles rondes, McHale est connu pour ses solutions originales, une réputation justifiée une fois encore avec « Orbital », son enrubanneuse ultrarapide présentée pour la première fois à l‘Agritechnica cette année. « Orbital » est pour l’instant la seule enrubanneuse fonctionnant avec un anneau d’enrubannage vertical, même si ce principe avait déjà été mis en œuvre sur les combinés presses-enrubanneuses de la série « Fusion » de McHale. Technique Agricole a eu l’occasion d’assister à une démonstration en grandeur réelle d’une des rares machines « Orbital » de présérie construites jusqu’à présent.

Anneau d’enrubannage tournant plus vite « Orbital » est bien plus qu’une partie du combiné « Fusion ». En effet, la conception technique, et notamment le système de commande, été entièrement repensée pour permettre à cette enrubanneuse simple de fonctionner avec un débit de chantier élevé sans sacrifier la qualité d’enrubannage. La principale mesure concerne la vitesse de rotation de l’anneau d’enrubannage, qui a été portée à 40 tr / min, de sorte que 25 à 30 secondes suffisent pour entourer une balle d’ensilage de six couches de film. Cet anneau tourne entre deux gros rouleaux d’entraî-

nement en bas, et deux rouleaux de guidage, plus petits, en haut. Il devrait demander peu de maintenance et assurer un chevauchement régulier des couches car la distance entre les extenseurs et la balle est la même à chaque tour. Cette régularité devrait permettre en même temps de moins endommager le film.

Cylindres au profil cannelé pour une rotation fiable des balles La balle est entraînée en rotation par deux cylindres cannelés en acier, non solidaires entre eux. Ce profil innovant garantit une rotation fiable des balles, même dans des conditions défavorables : 12 2015  Technique Agricole

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débattement angulaire des cylindres est en revanche limitée. Les balles d’un diamètre inférieur à 1,0 m ne peuvent pas être enrubannées, car elles passeraient entre les deux cylindres.

Gestion automatique de deux balles en même temps

Le changement des rouleaux de film s’effectue à une hauteur optimale et dans de bonnes conditions d’accessibilité. Photos : Ruedi Burkhalter

herbe d’automne, balles d’ensilage trempées et molles et, pour compliquer le tout, sur un terrain en pente. « Orbital » peut traiter des balles d’un diamètre compris entre 1,0 et 1,4 m. Trois diamètres de balles peuvent être paramétrés, correspondant à trois angles (écarts) différents entre les deux cylindres. Une des raisons du haut débit de chantier de cette enrubanneuse réside dans le fait que les deux cylindres cannelés font en même temps partie du dispositif de chargement (cylindre avant) et de déchargement (cylindre arrière) de la balle. Lorsque le bras de chargement soulève une balle pour la placer dans l’anneau d’enrubannage, le cylindre avant s’abaisse brièvement pour faciliter le passage, puis remonte au niveau du cylindre arrière. Le processus d’enrubannage peut commencer. Une fois qu’il est terminé, c’est au tour du cylindre arrière de s’abaisser pour que la balle puisse être déposée en douceur au sol. Avec une vitesse d’avancement d’environ 5 km / h, la balle s’immobilise immédiatement après être déposée, ce qui est un atout lorsque le terrain est

en pente. De par la construction de l’enrubanneuse, les différentes étapes du travail se composent d’une suite de trajets courts parcourus rapidement. Mais il y a un revers à tout. S’il est vrai que le principe des cylindres cannelés qui participent en même temps au mécanisme de chargement et de déchargement permet un débit de chantier extraordinairement élevé, la plage de

Du chargement de la balle à l’enrubannage complet, le processus est entièrement automatique. Lorsque l’enrubanneuse aborde une balle, le conducteur se contente d’actionner la touche « Auto Load », le contrôleur s’occupe du reste. La dernière rotation de l’anneau d’enrubannage s‘effectue à vitesse réduite pour permettre la sortie du dispositif de coupe et de maintien du film. Celui-ci est alors serré en « boudin », calé dans le dispositif de serrage puis coupé proprement. « Grâce à ce système, « Orbital » fait preuve d’une fiabilité sensiblement accrue, même dans des conditions de chaleur ou d’humidité extrêmes », explique McHale, qui attribue le faible risque de rupture de film de son « Orbital » au dispositif, dépourvu d’arêtes coupantes, qui maintient ce « boudin » robuste en place.

« Orbital » en vidéo D’autres vidéos sur des thèmes intéressants de machinisme agricole sont disponibles sur notre chaîne Youtube « Schweizer Landtechnik »

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Les cylindres au profil cannelé et le dispositif de serrage breveté sont uniques.


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de couches d’enrubannage. Le timon pivotant peut être actionné, selon la préférence du conducteur, par le terminal ou un boîtier de commande séparé sur le tracteur. Selon McHale, celui-ci fournit un débit hydraulique minimum de 35 l/min, mais d’après notre expérience il en faut sensiblement plus pour effectuer simultanément les processus d’enrubannage d’une balle et de chargement de la balle suivante. L’enrubanneuse peut fonctionner avec un système hydraulique ouvert ou fermé, mais pour travailler avec un débit de chantier maximal sans maltraiter les balles, un système Load-Sensing est préférable.

Changer les rouleaux de films sans contorsions

Deux rouleaux enrobés de caoutchouc en partie basse, entraînés par l’hydraulique du tracteur, assurent la rotation de l’anneau d’enrubannage.

L’automatisation est tellement poussée qu’en cas de rupture ou de fin du film, la balle se tourne immédiatement deux fois moins vite, tandis que l’enrubannage se poursuit en n’utilisant que le film de l’autre rouleau. Toute rupture de film est détectée dans l’instant par l’un des deux capteurs « Film Break ». La commande peut gérer l’abordage et le chargement de la balle suivante pendant que la première est en cours d’enrubannage. Dès que le conducteur appuie sur le bouton

de déchargement, la balle traitée est éjectée et l’autre transférée à la cellule d’enrubannage. Ce système offre, en plus d’un travail rapide et fluide, la possibilité pour le conducteur de déposer deux balles en bout de champ, gagnant ainsi un temps appréciable au ramassage des balles enrubannées et protégeant mieux des sols. La machine se commande via le terminal «  Expert Plus  », un afficheur conçu pour régler de manière simple les paramètres essentiels, comme le nombre

La facilité avec laquelle l’opérateur peut changer les rouleaux de films est un des points forts de l’enrubanneuse « Orbital ». Les rouleaux se changent à l’arrière de la machine, du côté gauche. Après avoir inséré le film dans le premier extenseur, le conducteur ferme la porte latérale et actionne un bouton à l’arrière gauche de la machine pour commander une demi-rotation de l’anneau, amenant ainsi l’extenseur suivant en position de recevoir la feuille du deuxième rouleau. Le changement de rouleau est grandement facilité. La possibilité d’amener les extenseurs à tour de rôle à une hauteur adaptée à la taille de la personne pour qu’ils soient facilement accessibles après ouverture de la grille latérale est un avantage.

Conclusion

Pendant qu’une balle se fait enrubanner, le dispositif de chargement peut sans attendre charger la balle suivante.

« Orbital » a su tenir ses promesses durant les tests. Le cycle de travail se déroule avec une grande efficacité grâce à la position verticale de l’anneau d’enrubannage et aux cylindres d’entraînement de la balle, escamotables individuellement. Le logiciel de commande capable de piloter les séquences avec un synchronisme parfait nous a convaincus, surtout pour une machine de présérie. Lorsque les balles à enrubanner se succèdent rapidement, la machine offre un débit de chantier théorique (hors changements de feuille) de plus de 100 balles par heure, enrubannées à six couches. Un conducteur expérimenté peut donc enrubanner les balles produites simultanément par deux presses. Les essais effectués dans des conditions difficiles, balles plutôt molles constituées d’ensilage d’automne sur terrain en pente, se sont déroulés sans perturbation notable.  n 12 2015  Technique Agricole

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n  Impression | Prise en main

Une précision de pointe Dans les grandes cultures, on utilise de plus en plus des machines avec gestion des traitements par GPS et par secteur. Elles s’avèrent très pratiques surtout aussi pour des parcelles petites et irrégulières comme en Suisse. Ruedi Burkhalter « Exacta TL Geospread » le seul épandeur d’engrais ayant une « véritable » coupure de tronçon en pas de 2 m. En Suisse, 20 exemplaires de ce système ont déjà été vendus.

Le déplacement du point de lancement permet de réaliser des largeurs réduites

Martin Uhlmann utilise Geospread depuis deux ans.

« L’apport d’engrais a été parfait jusqu’à aujourd’hui », dit Martin Uhlmann. L’agriculteur de Seedorf (BE) utilise depuis deux saisons un épandeur d’engrais équipé d’une coupure de tronçon par GPS sur les parcelles appartenant à la communauté d’exploitation « BG Löhr » et sur mandat sur d’autres domaines. Cet appareil lui permet de distribuer plus précisément son engrais sur les champs et de bénéficier d’une meilleure conduite.

Plus de 20 machines en action De plus en plus souvent, des sociétés présentent des systèmes de production soutenus par des données géostationnaires souvent primées par des prix d’innovation. Seulement, toutes les innovations primées ne sont pas nécessairement utilisables dans la pratique de manière économique. En Suisse, on argumente souvent que ces systèmes onéreux ne sont rentables uniquement pour des grandes exploitations de l’étranger. Technique Agricole a également retrouvé de tels systèmes en Suisse : Kverneland propose avec la série d’épandeurs d’engrais 18

Technique Agricole  12 2015

Le groupe Kverneland a présenté le nouveau matériel et le logiciel « Geospread » pour des épandeurs d’engrais entraînés mécaniquement. Geospread ajuste la largeur de répartition par un réglage « en ligne » du point de chute du disque en pas de 2 m sur les bordures du champ. Tout au contraire des autres systèmes qui réalisent une coupure de tronçon par commande hydraulique dont le bénéfice de précision réalisable est douteux d’après Kverneland. Il est reconnu que pour réaliser une bonne distribution latérale avec des coefficients variables stables, les poches de répartition du disque gauche et droit doivent se chevaucher. Si l’on diminue le débit et la vitesse de rotation d’un disque pour réaliser l’effet de flux pour une largeur par-

tielle, on ne peut pas exclure un changement négatif de la répartition sur le côté opposé, comme le confirment les essais sur le terrain. La différence par rapport aux épandeurs entraînés hydrauliquement réside dans le fait que la vitesse de rotation des disques à entraînement mécanique du système Geospread reste toujours constante. Un second moteur de positionnement adapte le point de chute et ainsi le degré d’inclinaison du lancement de l’engrais par rapport à la position GPS et règle la quantité à répartir en conséquence. La largeur de distribution est ainsi diminuée ou augmentée en pas de 2 m. La précision de distribution reste la même dans toutes les largeurs alimentées, souligne Kverneland.

Le conducteur n’a plus qu’à conduire Dans la pratique, le travail du conducteur consiste à régler tout d’abord la machine à partir de la cabine en se servant du tableau électronique d’épandage, de rouler sur le périmètre du champ et de répartir


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une largeur de travail entière ou partielle avec le dispositif d’épandage en bordure. « Nous travaillons le plus souvent avec un dispositif d’épandage en bordure car il effectue un travail très précis de distribution sur le périmètre du champ », précise Martin Uhlmann. « On ne trouve pratiquement pas de grains d’engrais sur le chemin ». La partie du champ non traitée peut être travaillée dans n’importe quel sens de marche ou de chronologie sans que le conducteur ait à se soucier du réglage de la machine. L’écran à double affichage graphique «  Isomatch Tellus  » permet de visualiser à tout moment la surface restante à traiter. L’automation réduit les efforts du conducteur non seulement pendant le travail, mais le rend plus simple car l’épandeur est relié au châssis inférieur par quatre boulons de pesage pour réaliser ainsi un travail de pesage très précis. C’est le cas pour le travail en pente ou sur un sol inégal, un capteur d’inclinaison et un capteur d’accélération enregistrent en permanence la déclivité et l’accélération pour transmettre ses valeurs aux boulons de pesage et effectuer les corrections nécessaires. « Les données de la superficie du champ me permettent de charger l’épandeur au kilo près », rapporte Martin Uhlmann. « Dans la pratique, cela fonctionne toujours et je peux, en une course, travailler sur plusieurs champs et je connais exactement la quantité d’engrais répandue sur chaque champ. »

« J’ai confiance dans la technique » Le système offre un avantage supplémentaire : jusqu’à présent, il était difficile

d’apprécier l’uniformité de la répartition au crépuscule ou pendant la nuit, mais avec « Geospread » l’on peut aisément répandre de l’engrais dans l’obscurité. Mais n’est-ce pas très exigeant de commander un tel système ? « On a reçu du service après-vente une bonne formation et si les réglages sont corrects, le système se manie très simplement  », souligne Martin Uhlmann. Le système est très fiable, mais « si quelque chose cloche, il faut un bon soutien ». Au cours des deux dernières années, Martin Uhlmann en a eu besoin une seule fois, lorsqu’il a déréglé involontairement une distance offset. Il rachèterait le système car l’engrais tombe exactement à l’endroit choisi et les cultures croissent et mûrissent plus uniformément qu’en utilisant l’ancien épandeur. Et la suite ? Il est vrai que les nouvelles techniques sont très onéreuses au lancement sur le marché. L’épandeur décrit dans le rapport (kit complet au module Isobus, écran, récepteur GPS, licences uniques) au prix de 27 000 francs environ coûte le double d’un épandeur semblable sans dispositif de pesage et coupure de tronçon automatique. La technique devrait devenir plus avantageuse avec le nombre croissant d’outils et peut-être devenir un jour le standard. La tendance pourrait aller vers de tels systèmes en raison des exigences plus élevées en termes d’obligation d’enregistrement. Justement en ce qui concerne les engrais et les produits phytosanitaires, il est

Grâce à la double visualisation, il est possible d’afficher en même temps sur l’écran IsoMatch Tellus les données machine en haut et les surfaces travaillées en bas.

Economie contre distribution L’effet d’une commande de machines basées sur les données géostationnaires peut toujours être analysé à partir de deux perspectives différentes : 1. Prenons l’hypothèse que l’agriculteur veuille répandre 300 kg d’engrais sur toute la superficie d’un champ de 1 hectare et qu’il a réglé son épandeur d’engrais en conséquence. Dans ce cas, sans avoir recours à la coupure de tronçon à commande électronique (en raison du chevauchement), il aurait répandu effectivement 320 kg par hectare. Avec la coupure de tronçon, il répand effectivement seulement 300 kg par hectare et profite de cette économie. 2. Prenons l’hypothèse qu’il reste à l’agriculteur une quantité exacte de 300 kg d’engrais pour 1 hectare. Sans coupure de tronçon, il devrait le régler à 280 kg par hectare pour avoir assez d’engrais (et en raison du chevauchement) pour toute la superficie du champ. La plus grande partie aurait reçu seulement 280 kg par hectare, les surfaces de chevauchement le double. Grâce à la coupure de tronçon, il peut épandre sur toute la superficie du champ une quantité exacte de 300 kg par hectare et il réalise ainsi une répartition parfaite de l’engrais existant.

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n  Impression | Prise en main

Placés sous le réservoir, ces capteurs détectent la déclivité du terrain et les accélérations provoquées par un sol inégal (correction de pesage).

écologiquement avantageux d’éviter un « traitement double ». Quand on pense qu’un tel système fournit en même temps la documentation de la « bonne pratique spécialisée » sans frais supplé-

Un moteur de positionnement (noir) règle le débit, un second moteur ajuste le point de chute de l’engrais.

Grâce au dispositif d’épandage en bordure, lors du premier trajet de roulage du champ, il est possible de suivre exactement les limites extérieures du champ.

mentaires, il reste encore un potentiel non utilisé de la technique. Jusqu’à présent, Martin Uhlmann n’utilise pas encore l’enregistrement électronique et la répartition spécifique sur les surfaces par-

tielles de l’engrais des cartes existantes d’apport de l’agro-entrepreneur. « Geospread » est désormais aussi disponible sur le petit modèle «CL» à partir d’une contenance de réservoir de 1100 l.  n

Le calculateur d’économies permet d’appréhender l’utilité Quelle quantité puis-je économiser ? Cette question doit intéresser lorsqu’il s’agit de l’achat d’une commande de machine basée sur pilotage GPS. Le calcul exact des quantités économisées par ces systèmes est difficile. Kverneland offre un outil très intéressant avec le « iM Calculator ». Il s’agit d’un calculateur d’économie sur une application web gratuite afin de calculer l’ordre de grandeur de l’économie possible sous la forme de calcul modélisé. Le déroulement s’effectue ainsi : l’utilisateur peut choisir s’il veut d’abord calculer les économies pour une lance de champ, un épandeur d’engrais ou une machine à semer. La deuxième étape consiste à choisir la forme approximative du champ. Il est possible, pour l’essai, de choisir entre quatre différentes formes de champs, de « rectangulaire » à « pourtour très irrégulier avec obstacles comme des arbres ». Les conditions d’exploitation sont saisies lors de la troisième étape pour l’état actuel (changement manuel sans épandeur de pesage) et avec Geospread (changement de largeur partielle automatique). Les données nécessaires sont : la superficie totale, le nombre de cycles, la largeur de travail, le nombre de largeurs partielles et les frais annuels des moyens d’exploitation. Le calculateur

Le calculateur est disponible sur : www.kvernelandgroup.com/farming/. Un logiciel est aussi disponible sur : www.isomatchtellus.com. « Isomatch Simulator », un programme pour ordinateur, permet le maniement de toutes les machines équipées d’un système Isobus pour s’exercer sans danger sur l’écran IsoMatch Tellus.

Calcul d’un champ rectangulaires.

Calcul d’un champ de forme irrégulière.

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permet de jouer avec les paramètres et, avec le temps, on arrive à jouer avec l’effet des diverses hypothèses. Le calculateur ne permet pas d’utiliser les cartes existantes de l’exploitation. Cependant, cela suffit pour avoir une impression des lois. L’exemple ci-dessous montre le calcul de deux superficies identiques de champs rectangulaire (à gauche) et très irréguliers (à droite). En principe, l’économie en pourcentage augmente : •  plus la surface traitée diminue •  plus les champs sont irréguliers •  plus la largeur de travail utilisée est grande •  plus le nombre de largeurs partielles augmente


Pratique | En savoir plus   n

Récolte analogique préférable à une salade de données Lorsque le développement de l’agriculture de précision était à ses débuts, il visait à une gestion différenciée des sols. Dans un certain nombre d’exploitations, on a commencé à rassembler des données de production de toutes les parties du terrain, et ce pendant une période de trois à cinq ans. La visualisation de ces données sur des cartes pluriannuelles de rendement constituait une base prometteuse pour optimiser les processus de culture. L’euphorie a cédé la place au désenchantement. Ruedi Hunger De l’avis des spécialistes, l’utilisation de cartes de rendement a plutôt baissé au cours des dernières années. Vu que le manque de qualité des données, l’abondant travail ultérieur et les coûts figurent parmi les raisons avancées, la question qui se pose est de savoir quelles sont les données pertinentes pour les cultures. Est-ce sensé de rassembler des informations sur les passages effectués dans un champ pendant la période de végétation dans la documentation sur la croissance des plantes ? Ici aussi, ce qui est collecté et représenté dépend de la technique utilisée. La saisie de différentes densités de peuplement dans des parties du terrain suscite un intérêt croissant. L’indice foliaire et l’augmentation de la masse seraient des critères à prendre en compte, de même que la quantité d’azote. Ce type de documentation permet de mieux déterminer les zones similaires. Enfin, les données de rendement intraparcellaires complètent

l’analyse. Toutefois, la pratique de ce prin­cipe réserve aussi une déception.

Interruptions de saisie néfastes Une raison de ce désenchantement consiste en ce que la collecte de données cesse après le dernier passage de distribution de produits phytosanitaire ou de fumure, soit six à huit semaines avant la récolte. Beaucoup de choses peuvent se produire pendant ce laps de temps. Un déficit en eau ou une verse changent par exemple complètement le résultat. On peut dès lors se demander quelles sont les données présentant encore un intérêt au moment du battage. En premier lieu, on doit remédier aux défauts du système d’enregistrement. La saisie des données est à simplifier, pour que le conducteur ne soit pas débordé de travail. Toutes les informations recueillies pendant la croissance des végétaux ne sont pas à prendre en considération parce que des facteurs intervenant peu avant la

récolte tels que la sécheresse, la grêle, des dégâts de gibier et la verse peuvent revêtir une grande importance.

Saisie de données supplémentaires ? Un problème crucial est posé par les données saisies parce qu’elles sont jusqu’ici peu, voire pas du tout interprétables. L’amélioration de la qualité d’acquisition des données intraparcellaires est envisageable. Un tel projet est expérimenté depuis quelques temps. Sûrement, l’enregistrement de la consommation de carburant de toute la chaîne de production sera intéressant à l’avenir, surtout pour équilibrer les rendements et les frais. Les possibilités de réglage du débit permettront alors aux capteurs de détecter le volume à moissonner devant la barre de coupe. Du point de vue économique, cela semble souhaitable de tendre vers une collecte multiple de données. Plusieurs points restent cependant à clarifier : quelles données sont utilisées et dans quel but ? Leur qualité est-elle garantie ? Quels sont la charge de travail et les coûts de l’acquisition de données par rapport à leur traitement ?­ Et finalement, quel en est le bénéfice ?

Conclusion Un certain nombre d’experts ont réalisé que les agriculteurs considèrent de plus­ en plus la technique comme une « boîte noire » dont la méthode de travail et le fonctionnement leur échappe. Ils craignent de nouveaux cimetières de données. Cela signifie que les possibilités existantes doi­ vent être améliorées, notamment sur le plan de l’exactitude, pour que l’agriculture de précision ait du succès.  n Source : DLG / VDI-Tagung « Landtechnik für Profis », in Harsewinkel ; Dölger, Schoppenhauer

L’agriculture de précision a débuté dans l’euphorie. Depuis lors, elle a fait place à une certaine désillusion : la saisie des données s’est révélée qualitativement insuffisante, en plus d’être compliquée pour le con­duc­teur, et demande par la suite un travail considérable­ dont l’utilité est limitée.

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n  En savoir plus | Technique

Claas a confirmé la sécurité fonctionnelle de l’électrification à interface en testant la combinaison tracteur / andaineur. Photo : Claas, Paderborn

Electrification de systèmes connectés Le développement des transmissions électriques et de leur connexion dans des systèmes tout électriques semble prometteur pour améliorer les performances des machines agricoles. Pour vérifier cette approche encore théorique jusqu’à présent, Claas a testé une combinaison électrifiée tracteur et outil atelé. Ruedi Hunger

Des entraînements flexibles sont réalisés mécaniquement, hydrauliquement et électriquement pour améliorer les fonctions et augmenter les fonctionnalités. Les systèmes hydrauliques et électriques sont souvent inférieurs aux mécaniques sur le plan du rendement, mais l’emportent du point de vue de la capacité de commande et de la maniabilité. Dans le domaine du machinisme agricole, des entraînements électriques ont de bonnes chances d’être fabriqués partiellement dans un proche avenir. Ils sont l’objet de nombreuses discussions et de nouvelles solutions sont régulièrement présenté. Cependant, l’électrification doit s’imposer parmi des systèmes hydrauliques bien établis générant des densités de puissance plus élevés.

Gros plan sur l‘interface Des machines complexes de récolte – surtout des moissonneuses-batteuses – 22

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ont été proposées pour l’introduction de l’« électrification », parce qu’il faut coordonner plusieurs entraînements et phases de processus. Néanmoins, un tel système est fermé et ne dépend pas d’interfaces liant les flux de puissance et de communications de dispositifs partiels. C’est pourquoi les experts s’attendent à ce que les premières applications pratiques en série d’entraînements électriques soient développées sur des outils portés avec un tracteur comme source d’énergie mobile. Pour cette raison, Claas Industrietechnik, à Paderborn (D), s’est donné le but de procéder à l’électrification à interface entre un tracteur et un andaineur. Une attention particulière a été portée à l’interface utilisable et uniformisée pour la puissance et la communication, en plus des exigences inhérentes à la mise au point d’entraînements électriques. Un concept de sécurité y a également été intégré. Un tracteur standard Claas « Arion »

équipé d’une transmission à variation continue développée en interne et un andaineur grande largeur à quatre toupies servaient de base de recherche.

Tracteur hybride ou générateur à prise de force Transformé en tracteur hybride, l’« Arion 650 » utilisé pour ce projet était doté d’un alternateur à vilebrequin placé entre le moteur diesel et d’une transmission à variation continue. Un générateur à prise de force a aussi pu être utilisé en alternative à cet équipement. Le groupe motopropulseur mécanique fabriqué en série à toupies a été intégralement remplacé par un système d’entraînement variable. L’électrification a été effectuée avec des composants standard industriels refroidis par air. L’ensemble des connecteurs et des lignes de haut voltage ont été construits et déplacés en mettant en œuvre des mesures de sécurité. Dans les


Technique | En savoir plus   n

essais en plein champ, l’andaineur électrique a été combiné tant avec le tracteur hybride que le générateur à prise de force. De la sorte, un concept d’interface utilisant deux différentes sources d’énergie a été testé.

Développement de l’hybride TIM L’approche basée sur une interface a donné pour résultat que le transport par courant continu convient mieux que celui par courant alternatif. La communication entre les machines est assurée par le renommé Isobus. Par exemple, l’andaineur transmet ses besoins en puissance – comme pendant de la protection de surcharge – directement au tracteur. Celui-ci adapte alors sa gestion opérationnelle et énergétique à la puissance moteur réelle. Au moyen d’une stratégie TIM (tractor implement management) élaborée prenant en compte la vitesse d’avancement, le système est optimisé et la tâche du con­ ­ ducteur facilitée. Par rapport à une machine comparable de construction conventionnelle, les premiers résultats des recherches (TETZLAFF 2015) font état ­

A la place d’un tracteur hybride, on peut utiliser une électrification à interface ou un générateur entraîné par la prise de force. Photo : GKN

d’une valeur productive plus élevée, ­liée à un meilleur confort. Pour les outils et la mise en réseau des machines, le p ­ o­tentiel d’une automatisation et d’une intercon­

nexion plus poussées paraît considérable. C’est pourquoi, celles-ci seront développées à l’occasion d’autres études de combinaisons de tracteurs hybrides et TIM.  n

INSERATE

BETRIEBSSICHER – ZUVERLÄSSIG – WIRTSCHAFTLICH

012 A 2 005 M B R A Stand

Doppelwirkende, liegende Ölbad-Zweikolbenpumpe, Baureihe Typ H-303-0 SG2

A Glle 3.2 / Ha

9 0 0 1 - 20 0

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IS

O

Hans Meier AG Tel. ++41 (0)62 756 44 77 CH-4246 Altishofen Fax ++41 (0)62 756 43 60 www.meierag.ch info@meierag.ch

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n  Plate-forme | Recherche

Adaptation de la technique

Les ultra hautes fréquences (UHF) peuvent servir à contrôler l’activité d’un animal à l’abreuvoir. Lorsqu’une vache s’y rend peu, cela peut indiquer une maladie qui doit être diagnostiquée. Photo : DeLaval

Marques auriculaires high-tech pour la détention animale Les systèmes RFID à ultra haute fréquence étaient auparavant impropres à l’identification électronique des animaux en raison de leur sensibilité à l’eau. De nouveaux transpondeurs UHF, qui se montrent très résistants à l’humidité, ont été élaborés. Ces développements récents ont été testés depuis 2012 quant à leur fiabilité et la distance de détection dans des conditions humides. Ruedi Hunger Des chercheurs de l’Université de Hohenheim ont adapté la technique à ultra haute fréquence (UHF) au marquage auriculaire dans une étable. Ils l’ont fait au moment où la technologie avait atteint ses limites. Le marquage auriculaire électronique s’appuie sur la radio-identification (de l’anglais radio frequency identification, abrégé RFID). La technologie à basse fréquence reste de nos jours la méthode standard en élevage. Selon le professeur Thomas Jungbluth, de l’Uni-

Transpondeur Un transpondeur est un appareil de communication sans fil qui reçoit des signaux entrants et y répond automatiquement ou les transmet. Le terme « transpondeur » est issu de l’anglais transponder, qui est une contraction des mots transmitter et responder. Transmitter veut dire « émetteur, convertisseur, transmetteur » et vient du latin transmittere. Responder signifie « celui qui répond ».

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versité de Hohenheim, ce type de lecteurs n’identifie qu’un seul animal de tout un groupe. Par conséquent, chaque animal doit être saisi séparément. En outre, la portée de lecture reste relativement faible.

Les liquides conducteurs tels que les fluides corporels d’animaux ou l’eau absorbent bien mieux les signaux UHF que ceux des précédents transpondeurs à basse fréquence. En conséquence, des transpondeurs UHF moins sensibles à l’eau ont dû être développés pour l’identification électronique des animaux (IDEA). Ce premier objectif a été atteint. Ensuite, les mouvements de tête ou d’oreilles constituaient un obstacle supplémentaire à surmonter. En outre, la manière dont un transpondeur est intégré dans une marque de plastique influe sur la lisibilité des signaux. Variant de deux à dix mètres, la portée maximale de la technologie UHF dépasse de loin celle de la technologie à basse fréquence. Un système UHF basé sur la technologie RFID permet d’utiliser un « monitoring hot spot ». Cela signifie que les activités d’un animal à la fourragère ou à l’abreuvoir – des hot spots ou points chauds – peuvent être surveillées. L’agriculteur peut donc observer à quels endroits de l’étable une vache ou un cochon passe la journée. La professeure Eva Gallman, de l’Université de Hohenheim, estime que les résultats du « monitoring hot spot » des porcs d’engraissement s’avèrent très prometteurs à ce jour. Les conclusions définitives du projet de recherche UT, lancé en 2012, sont attendues d’ici la fin de 2015. Abréviation de UHF-Tier-Erkennung, UTE désigne le projet de recherche Elektronische Tiererkennungssysteme auf Basisultrahochfrequenter Radio-Frequenz-Identifikation (reconnaissance électronique des animaux sur la base de la radio-identification à ultrahaute fréquence).  n

Technique UHF La technologie UHF qui peut détecter tous les objets (paquets par exemple) en même temps avec la dénommée « lecture simultanée » aide depuis longtemps la logistique industrielle. La portée agrandie et la vitesse de lecture plus élevée procurent d’autres avantages. La technologie UHF augmente, par rapport à celle à basse fréquence, le nombre d’applications dans l’élevage. Transposer ce qui fonctionne dans un entrepôt dans une étable était un véritable défi pour les chercheurs. L’eau et le métal en particulier – présents tous les deux en grandes quantités dans cette dernière – perturbent le système.

Jusqu’à présent, la technique à basse fréquence (BF) ne pouvait détecter qu’un animal dans un troupeau. Les nouveaux dispositifs UHF permettent une lecture simultanée et peuvent enregistrer les données de plusieurs animaux à la fois. Photo : Universität Hohenheim, Sacha Daupin


Management   n

Capteurs de panse surveillant l’acidité Un capteur de panse permet de contrôler le pH et la tem­pérature dans le rumen d’une vache. Cette surveillance automatique peut favoriser la santé de l’animal. « Peut » car le capteur seul ne promet pas d’amélioration. Les résultats des mesures doivent être interprétés correctement et permettre de tirer les conclusions correctes. Ruedi Hunger Un affouragement non optimal des vaches laitières, comprenant une forte proportion d’hydrates de carbone facilement digestibles et une part relativement faible de fibres structurelles, entraîne une diminution notable du pH dans ­la panse. Cela provoque une acidose subclinique du rumen avec une réduction des performances et des séquelles, ainsi les mammites ou les problèmes de sabots. Un diagnostic sans équivoque est compliqué à établir vu que l’acidose se décèle mal en tant que telle. Les vaches ayant fraîche­ ment vêlé sont particulièrement exposées à ce danger pendant les ­50 à 60 premiers jours de lac­tation. Le risque est accru en cas de changements brusques de ration alimentaire, comme une con­ sommation réduite, une hausse rapide des quantités de concentrés ou l’ingestion de composés alimentaires très acides.

Expériences de la pratique Des essais avec des capteurs de panse ont été conduits sur plusieurs années au LFZ Raumberg-Gumpenstein (A). Dans le même temps, des expériences ont été réalisées dans des exploitations, l’Allemagne concentrant à elle seule plusieurs centaines de vaches. En résumé, l’utilisation de capteurs a permis de constater d’importantes fluctuations du pH. En général, les vaches ruminent pendant la nuit et mangent moins, d’où des valeurs de pH stables dans la panse. Pendant la journée, les zones critiques sont régulièrement dépassées avec des rations riches en énergie et pauvres en fibres. Une faible fréquence d’affouragement (options propres aux animaux eux-mêmes) augmente les variations. Il est recommandé d’équiper une ou deux vaches par troupeau (ou 10 à 15 % de l’effectif)

d’une sonde. Pour que les données soient représentatives de la moyenne de l’ensemble du troupeau, seules des vaches stables doivent être sélectionnées. pH et température Pesant quelque 200 grammes, un capteur de panse a la taille d’un aimant en cage conventionnel. Il est introduit dans la bouche de la vache avec un lance-aimant et tombe sur le fond du réticulum où il reste stable. Les mesures peuvent être répétées à des intervalles allant d’une seconde à une heure au moyen de réglages. Dans la pratique, elles sont fréquemment effectuées toutes les dix minutes. La température est relevée en plus du pH. Ceci se justifie, car de nombreux facteurs l’influencent dans la panse (températures du corps, du fourrage, de l’eau et de l’environnement, fermentation, consommation d’eau). Le fabricant garantit une précision de mesure élevée pendant 50 jours et un fonctionnement du capteur durant 150 jours (cinq mois), avec cependant une éventuelle diminution de l’exactitude de l’évaluation du pH. Les données collectées sont stockées et transmises régulièrement par radio à une unité de réception externe. Connectée à un serveur internet, celle-ci est généralement montée à côté du distributeur de concentré ou dans la salle de traite.

Conclusion Le capteur de panse peut être utile dans des exploitations à forte production laitière ou à changement rapide des rations alimentaires, ainsi qu’en cas de problèmes de digestion dans le rumen. Les coûts qui dépassent 500 francs par capteur (plus 2500 francs pour la station de base) ne sont cependant pas à sous-estimer.  n

Le capteur de panse (photo en haut à gauche) enregistre le pH à intervalles régla­bles sur une durée de 50 à 150 jours. Les mesures sont relevées (photo ci-dessus) lorsqu’une vache équipée d’un capteur s’approche de la station de base. Photos : SamXtec

pH de la panse Le pH de la panse définit l’approvisionnement en fibr structurées des vaches laitières de manière fiable. Une moyen­ne optimale des valeurs considérées comme normales du pH du rumen se situe entre 6,5 à 7,2. Un chiffre inférieur indiquerait une trop grande acidité. S’il était en dessous de 5,5, il évoquerait une acidose clinique. Une acidose – latin acidum « acide » – consiste en un trouble de l’équilibre acido-basique chez les animaux (et les humains) qui provoque une diminution du pH dans le sang. Des études scientifiques concluent que 20 à 22 % des vaches en souffrent. Les vaches à haut rendement sont particulièrement vulnérables. Les rations riches en énergie et en amidon ainsi que celles qui sont pauvres en fibres augmentent le risque.

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n  Management

Economiser de l’électricité grâce à la récupération de la chaleur du lait La production de lait nécessite de grandes quantités d’énergie électrique pour le refroidissement du lait et la fourniture d’eau chaude. Pour l’élaboration d’un programme de développement sur cinq sites-pilotes, AgroCleanTech a mesuré en conditions réelles les économies potentiellement réalisables grâce à la récupération d’énergie calorifique. Simon Gisler* Récupération de chaleur : avant de produire de l’électricité propre, qui est coûteuse, il peut être judicieux de l’économiser dès le départ grâce à une technique efficiente. Photo : Agro-Clean-Tech

seur dans le circuit frigorifique. Dans les systèmes actuels, l’échangeur de chaleur est habituellement installé directement dans l’accumulateur de chaleur, qui est placé en amont du chauffe-eau électrique dans la conduite d’eau fraîche (voir graphique page suivante). Avec cette transformation, la chaleur résiduelle du réfrigérant peut désormais être utilisée pour le chauffage de l’eau dans l’accumulateur d’eau chaude. L’eau du robinet est ainsi préchauffée à ­environ 50° C et nécessite une quantité d’électricité significativement plus faible lors du chauffage de l’eau destinée au nettoyage, qui est portée à une température de 75 à 80° C dans le chauffe-eau.

Des économies d’électricité de 33 % Pour empêcher l’altération du lait après la traite, celui-ci doit être refroidi aussi rapidement que possible, sa température devant passer d’environ 30° C à moins de 4° C. Normalement, le refroidissement du lait se fait grâce à un groupe frigorifique qui libère la chaleur dans l’environnement. En même temps, des détergents et de l’eau chaude sont nécessaires après chaque traite et à chaque fois que le tank à lait est vidé, afin que l’installation de traite reste stérile.

* Ingénieur (EPFZ) en agronomie et gérant d’AgroCleanTech

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Technique Agricole  12 2015

Cette eau est habituellement chauffée dans un chauffe-eau électrique qui consomme beaucoup d’électricité. Les deux processus peuvent cependant être combinés selon l’état actuel de la technique, permettant un fonctionnement économe en énergie. Ce qui a été réalisé des milliers de fois dans le bâtiment au moyen de pompes à chaleur devrait maintenant se généraliser dans l’économie laitière.

La chaleur résiduelle est transformée en chaleur utile Pour intégrer la récupération de chaleur dans un système existant, un échangeur de chaleur est installé après le compres-

A l’occation d’une étude-pilote financée par le canton de Saint-Gall et soutenue de façon déterminante par l’agence de l’énergie de Saint-Gall, cinq sites ont été équipés de récupérateurs de chaleur. La Haute école zurichoise de sciences appliquées (ZHAW) a procédé à une série de mesures sur ces sites-pilotes. La quantité de lait traitée par ces exploitations était comprise entre 200 000 et 475 000 kg par an. Avant l’installation, la consommation moyenne d’électricité liée au refroidissement du lait était comprise entre 12 000 et 22 000 kWh par an en fonction de la quantité de lait. Dont environ un tiers en moyenne a pu être économisé avec l‘installation d’un dispositif de récupération


Management   n

Le programme de soutien ProKilowatt pour l‘agriculture

En vert, les éléments nécessaires à la récupération de chaleur qui doivent être ajoutés à l’installation existante.

de chaleur (voir le graphique ci-desssous). Cela correspond à des économies annuelles allant de 4000 à 7000 kWh, soit une réduction annuelle des frais d’électricité de 800 à 1500 francs.

Rentabilité de la récupération ­ de chaleur Les coûts liés à l’ajout d’un dispositif de récupération de chaleur varient en fonction du modèle et de sa performance et sont de l’ordre de 4000 à 9000 francs pour une exploitation de taille moyenne. Les coûts individuels liés à l’installation (électricien, installateur sanitaire,…) peu­ vent varier en fonction des conditions particulières. Celui qui veut équiper en conséquence son processus de refroidis-

sement du lait peut recevoir des contri­ butions pouvant couvrir environ 25 % des coûts totaux de transformation. Grâce à elles et aux économies d’énergie réalisées, une installation de récupération de chaleur peut être rentabilisée en cinq à huit ans en fonction du niveau du prix de l’électricité.

Le programme d’encouragement d’AgroCleanTech La Confédération accorde des contributions à la récupération de chaleur lors du refroidissement du lait grâce à sa cagnotte issue de la rétribution à prix coûtant du courant injecté (RPC). Des montants de soutien sont octroyés pour l’amélio­ra­tion d’installations existantes (c’est-à-dire lors­

Énergie électrique en kWh par 100 kg de lait

Récupération de chaleur du lait 6.0 5.0 4.0

1.79

0.99

2.41

3.0 2.0 1.0 0.0

2.80

exploitation 1

1.67

2.56

3.61

3.77

3.14 2.20

exploitation 2

exploitation 3

Consommation après installation

exploitation 4

exploitation 5

Économies

Consommation électrique et économies d’énergie des cinq sites-pilotes après installation d’un récupérateur de chaleur.

Avant de produire de l’électricité propre, qui est coûteuse, il peut être judicieux de l’économiser dès le départ grâce à une technique efficiente. A terme, avec les programmes de soutien « refroidissement du lait » et « machine à traire », plus de 7 GWh d’électricité seront économisés chaque année lors de la production de lait. Cela équivaut à la consommation électrique moyenne de plus de 2‘300 ménages. Les agriculteurs intéressés peuvent déposer leur demande de subvention en ligne à l’adresse http://www.agrocleantech.ch/index. php/fr/programmes-de-soutien Le cas échéant, les représentants locaux et les chambres cantonales d’agriculture peuvent également vous assister. Les coordonnées de contact ou la saisie directe de la demande de subvention peuvent être trouvées sur le site www.agrocleantech.ch.

que des tanks à lait avec refroidissement électrique et des boilers électriques sont déjà présents) et sont de l’ordre de 1100 à 2500 francs par installation. Ils sont attribués individuellement et sont déterminés en fonction des économies d’énergie attendues. Pour plus d’informations sur le montant des contributions de soutien et pour savoir si votre exploitation peut y prétendre, consultez la page de notre site http ://www.agrocleantech.ch/index.php/ fr/programmes-de -soutien /por tail-de soutien.

Enseignements du programme d’encouragement Plus de 200 exploitations ont profité du programme d’encouragement depuis son lancement. En installant un récupérateur de chaleur, elles réorganisent leur production de lait de façon à consommer moins d‘énergie qu’auparavant. L’expérience tirée de ces installations montre l’importance d’une information sérieuse et d’explications portant sur les différentes installations de refroidissement existantes et sur les boilers. Les économies d‘électricité maximales ne peuvent être réalisées que si l’installation est adaptée par des spécialistes aux conditions particulières sur place. Le volume de l’accumulateur doit en particulier correspondre aux besoins quotidiens en eau chaude pour que le groupe frigorifique puisse transmettre la chaleur à l’eau de façon efficace à chaque traite.   n 12 2015  Technique Agricole

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n  Management

Cette photo provenant d’Allemagne ne se rapporte pas à l’accident précité, mais montre bien les forces destructives libérées par le simple basculement d’une remorque chargée. Photo : SPAA

Bien assuré en cas de location de machines Si un agriculteur loue une machine agricole, il est responsable des dommages éventuels envers le propriétaire. Les compagnies d’assurances bien ancrées dans le domaine agricole comme Emmental, Mobilière et la Vaudoise offrent pour ces cas des paquets « aucun souci » avantageux pour les locataires et les propriétaires. Dominik Senn Ceci s’est passé récemment. Un agriculteur loue à un voisin une remorque d’ensilage d’une capacité de 30 m3 pour récolter le maïs et l’attelle devant son tracteur conduit par son fils. Au retour du champ, la remorque est chargée au maximum, ses roues arrière gauche dont l’essieu traîné n’était pas verrouillé quittent le chemin de roulement en terre et sont déportées sur l’accotement. « Pendant un instant, j’ai été inattentif, déconcentré », reconnaît le conducteur. La charge fait glisser les roues qui commencent à toutes s’enfoncer en même temps. Le tracteur s’arrête après trois secondes environ et 15 mètres plus loin, mais la remorque est déjà couchée sur le côté. « Quand j’ai réalisé que la remorque s’enfonçait, j’ai corrigé immédiatement mon estimation. Mais, à ce moment-là, la remorque commençait déjà à basculer  », raconte le conducteur à Technique Agricole. Selon l’analyse du père du conducteur fautif, la remorque n’aurait peut-être pas basculé si l’essieu traîné avait été verrouillé. L’attelage bas à boule 80 et le serreflan sont des éléments éprouvés. Le tracteur n’a subi aucun dommage car le coupleur s’est décroché pendant le basculement et la prise de force s’est décou28

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plée. Cependant, la remorque a été endommagée. La structure et la poutrelle médiane sont gauchies, les parties latérales, le hayon et les rails avec entraînement par chaînes sont déformés . Le distributeur de machines agricoles et la compagnie d’assurances Emmental responsable du dossier ont évalué le montant du sinistre à environ 20 000 francs.

Contrôle des dommages Andreas Stucki, le responsable et membre du comité de direction de la compagnie Emmental assurance directement concerné par l’accident, précise que le locataire d’une chose (machine) doit la restituer «  dans l’état qui résulte d’un usage conforme au contrat » comme le stipule l’article 267 alinéa 1 du Code des obligations. Au moment de la restitution, le loueur doit contrôler l’état du bien et annoncer immédiatement au locataire les dommages que celui-ci doit prendre à sa charge. S’il néglige de le faire, le loueur ne peut plus exercer son droit, exception faite des dommages qu’il ne pouvait pas déceler au moment de la restitution. S’il découvre des dommages ultérieurement, il doit l’annoncer immédiatement au locataire. Le principe du renversement de la

charge de la preuve est applicable. Cela veut dire que la personne accusée doit prouver son absence de faute. Andreas Stucki  ajoute  : « Un éventuel procès-verbal de réception d’une machine listant les dommages existants est donc dans l’intérêt du locataire. »

Assurance collision Dans le cas décrit plus haut, le locataire de la remorque est responsable des dommages causés par l’accident. Il sera tenu de payer les frais de réparation jusqu’à un maximum égal à la valeur intrinsèque. Si le loueur avait contracté une assurance collision **, une indemnisation plus importante aurait pu être accordée dans les sept premières années en cas de sinistre total. Dans cette dernière éventualité en effet, la compagnie d’assurances Emmental rembourse en échelonnement annuel 100 % du prix de catalogue (ou de la valeur neuve déclarée) depuis la première année, de 41 à 50 % pendant la septième année (et à partir de la huitième année la valeur intrinsèque). Du fait que le locataire a contracté une assurance responsabilité civile dont la couverture ne s’élevait qu’à 10 000 francs, il doit payer de sa poche le solde de 10 000 francs.


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Risques de la location Dans le cas évoqué, le loueur s’en tire à bon compte. En principe, il n’a pas besoin de contracter une assurance collision s’il veut prendre à sa charge les risques d’une utilisation personnelle. S’il loue la machine, en règle générale, c’est le locataire qui est tenu responsable des dommages engendrés. Comme l’explique Andreas Stucki, il existe cependant trois facteurs d’insécurité qui peuvent coûter très cher au loueur. Le loueur ne sait pas toujours si le locataire a vraiment conclu un contrat d’assurance, s’il a bien versé sa prime et si la couverture est suffisante. Dans ces cas, la location de machines et d’outils souvent très chers suscite une certaine appréhension auprès de l’un ou l’autre loueur.

Responsabilité envers le propriétaire En règle générale, le ou la responsable est celui ou celle qui engendre des dommages à une machine, et ce indépendamment de la manière dont la machine est confiée, qu’elle soit louée, prise en leasing ou empruntée, qu’elle fasse l’objet d’un accord oral ou écrit. De nombreux assureurs incluent un contrat d’assurance de biens pour les machines agricoles et automotrices, mais seulement lorsqu’elles font partie de l’exploitation de l’agriculteur. Pour les machines et outils agricoles externes mis à disposition, l’assurance responsabilité civile (de l’exploitation agricole dans notre cas) peut être mise à contribution. L’assurance de biens pour l’utilisation de machines externes est souvent, par la plupart des compagnies d’assurances, exclue de la couverture de base et uniquement disponible en tant qu’assurance complémentaire donnant lieu au paiement de primes. Elle est aussi appelée « assurance pour les dommages aux objets confiés » et couvre les dégâts causés directement ou par accident aux machines et outils externes loués ou empruntés temporairement. L’exclusion de la couverture de base part de l’idée que l’utilisation de choses louées doit être effectuée avec grande précaution ou qu’un dommage causé à un objet confié ne doit pas être automatiquement répercuté sur l’assurance personnelle de responsabilité civile. Une couverture générale pourrait inciter un propriétaire à se faire financer l’une ou l’autre réparation qui s’impose en tant que dommage aux objets confiés aux frais de l’assurance d’une connaissance qui a loué la machine ou le véhicule.

La solution Emmental assurance Numéro deux suisse des assureurs spécialisés dans le secteur agricole, Emmental assurance a créé agroCasco pour les cas précités qui offre une couverture pour les véhicules, les outils et les objets agricoles, nommée . Il est ainsi possible de contracter pour ses machines une assurance casco partielle (incendie, bris de verre, etc.) et / ou de collision. La singularité d’ agroCasco  consiste à pouvoir choisir une franchise pour les engins supplémentaires des tracteurs et transporteurs de manière forfaitaire. Les outils auxiliaires sont classifiés en trois catégories : montage avant / arrière, montage sur transporteur, tiré, remorqué. Andreas Stucki précise : « Si des outils tirés sont garantis contre des dommages de collision pour 20 000 francs, cette couverture est valable pour tous les outils de ce genre en possession du preneur d’assurance. » En outre, Emmental assurance en tant qu’organisatrice du concours d’innovation de l’agriculture suisse agroPrix propose des solutions de couverture de bris de machine, de perte de revenu et de frais supplémentaires, non seulement pour les tracteurs, les transporteurs et les autres machines de travail automotrices, mais aussi pour les trois catégories d’outils auxiliaires précitées. Ces positions de sinistre résultent toujours à la suite d’incidents assurés, qui, en règle générale, ne sont pas couverts par l’assurance responsabilité civile du locataire de machine, a signalé Andreas Stucki. Bref, une telle assurance casco met en évidence le côté « sans souci » comparé à l’assurance responsabilité civile qui ne rembourse que la valeur intrinsèque, ne connaît qu’une

Andreas Stucki, Emmental  assurance, le certifie : « Un éventuel procès-verbal de réception d’une machine répertoriant les dommages actuels est clairement dans l’intérêt du locataire. » Photo : Dominik Senn

franchise plus élevée (20 %, minimum 500 francs) et ne paie que lorsque le locataire est tenu responsable sur la base des prescriptions légales.

casco complète, les remorques attelées et les outils peuvent y être intégrés. De la sorte, les dommages casco causés à des remorques et des outils personnels seraient aussi indemnisés.

La solution Mobilière La police MobiPro est une solution pour les machines et outils agricoles, également avec une assurance de biens contre l’incendie, le vol, les dégâts élémentaires et d’eau et le bris de verre de l’inventaire agricole personnel, loué ou pris en leasing. La remorque de récolte louée qui a basculé est assurée par l’assurance entreprise et bâtiment de la Mobilière et donc par la couverture complémentaire avantageuse pour les dommages d’objets confiés. Pour les véhicules utilitaires et les tracteurs bénéficiant d’une assurance

La solution la Vaudoise Assurance Egalement bien ancrée dans le secteur agricole, la Vaudoise Assurance couvre le sinistre précité avec l’assurance responsabilité civile de l’exploitation agricole à condition que l’assurance complémentaire ait été conclue pour les machines, tracteurs et outils de travail pour tiers. La Vaudoise confirme que la plupart des clients ont conclu une telle assurance, ce qui n’est pas surprenant en raison de la surprime modérée. Car la Vaudoise assure au sein de cette couverture complémen12 2015  Technique Agricole

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taire les dommages de machines mais aussi ceux causés aux tracteurs ou remorques, indépendamment qu’ils soient empruntés ou loués. La durée de location ou la fréquence d’utilisation n’est pas limitée. Le dernier point est d’une importance fondamentale si l’on considère que, dans la pratique, les agriculteurs louent plusieurs fois par an les mêmes machines et qu’elles sont aussi probablement utilisées pendant une longue période de temps.

quelque chose arrive, résume Andreas Stucki, spécialiste en assurances  : Les loueurs de machines font bien de se faire conseiller par un professionnel dans ce domaine lorsqu’ils évaluent les risques. De cette manière, il est possible d’effectuer une protection sur mesure selon ses besoins. Les locataires devraient orienter la couverture de leur assurance responsabilité civile au montant le plus élevé d’un sinistre. Ils peuvent ainsi éviter de mauvaises surprises.  n

Le lieu d’origine du cas décrit. Il en faut bien peu pour qu’un véhicule bascule.

Assurer aussi les outils auxiliaires La Vaudoise Assurance conseille aussi aux propriétaires de tels engins supplémentaires de les assurer et de les incorporer dans son assurance casco. En effet, celle-ci est spécialement conçue pour les exploitations agricoles, et les outils attelés au tracteur peuvent également y être couverts.

Conclusion Pour répondre à la question « Qui paie ? », qui ne devrait même pas se poser lorsque

Le hayon ne se referme plus. * *  Collision : dommages / destructions à la suite d’une action extérieure sur l’objet assuré par un choc, une collision, une chute, un enlisement, également ceux succédant à un dommage fonctionnel, de rupture ou d’usure. C’est la différence par rapport à l’endommagement / destructions générés à l’intérieur de machines à la suite d’une erreur de manipulation, maladresse, négligence, actes préjudiciables commis par des tiers, sabotage, erreurs de construction ou matériel, court-circuit, corps étranger, maniement, etc.

La partie frontale du rail de guidage avec entraînement par chaînes pour le déplacement latéral est déformée.

Coûts des machines – une aide pour la pratique Recueil complet de données sous forme de catalogue Le recueil contenant plus de 600 machines est publié par divers organes de presse en version fortement agrégée. Seul le rapport Coûts-machines « Agroscope-Transfer » mentionne toutes les suppositions et les résultats détaillés tout en indiquant les valeurs de référence pour les utilisations divergentes (+/– 25 %). En plus, la publication de 52 pages garantit une vue d’ensemble parfaite. Le nouveau rapport coûts-machines peut être téléchargé gratuitement sous forme de PDF du site Internet www.couts­ machines.ch. Les plus rapides recevront un des 300 exemplaires sous forme papier que la rédaction de Technique Agricole leur enverra gratuitement. Les coûts de production élevés de l’agriculture sont principalement dus aux machines. Est-ce plus judicieux d’acheter une machine que de la louer ou vaut-il mieux mandater un agro-entrepreneur pour effectuer le travail ? Le rapport Coûts-machines sert de base de calcul. (Photo : Christian Gazzarin)

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(E-Mail : ulrich.zweifel@agrartechnik.ch, Tél. 056 462 32 50).


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Les infections fongiques, comme la rouille jaune, commencent généralement par l’apparition de quelques foyers. La recherche vise à traiter ces derniers par des applications ciblées de fongicides grâce à une nouvelle technologie de capteurs. Photo : ldd

gier les traitements fongicides à large spectre pour toutes les supprimer.

Capteurs sans contact

La détection des maladies fongiques des céréales Une nouvelle technologie de capteurs a été développée ces dernières années pour cibler les applications d’azote. Des techniques en temps réel de ce type existent déjà pour les contrôles des adventices et de la croissance. Or, on ne dispose pas encore de capteurs pour les traitements fongicides dans le domaine phytosanitaire. Ruedi Hunger Une épidémie fongique commence généralement par le développement de quelques foyers d’agents pathogènes, comme lors de l’épidémie de rouille jaune de 2014. La mesure phytosanitaire couramment adoptée consiste en un traitement fongicide appliqué à la totalité du champ. L’évaluation visuelle des pathologies pourrait être remplacée à l’avenir par un système de capteurs, à condition de mettre au point des capteurs capables de détecter de manière fiable, pendant le passage du pulvérisateur dans le champ, les plantes infectées, même à un stade précoce de la maladie. Autant la lutte contre les adventices n’a besoin que de capteurs pouvant reconnaître différentes espèces végétales, autant les traitements fongicides exigent des appareils aptes à discerner, au sein d’une même espèce, les plantes malades ou affaiblies, une tâche autrement plus complexe.

Fin des doses par hectare Les traitements phytosanitaires traditionnels comportent des doses données de produit à pulvériser par hectare. Celui-ci

Le premier capteur utilisable pour les applications ciblées de fongicides dans les céréales était un capteur mécanique appelé « CROP meter ». Il était constitué d’un pendule dont le débattement était proportionnel à la densité de plantation et fournissait ainsi un signal lié à la biomasse (Dammer et Ehlert 2006). Lors d’essais réalisés sur plusieurs années, une économie de fongicides de 22 % a été réalisée, et elle a même atteint 33 % en superposant des cartes du projet « proPlant expert.precise ». Les capteurs sans contact sont dits plus simples à mettre en œuvre que le « CROP meter ». Voilà pourquoi des pulvérisateurs basés sur une technologie d’ultrasons et de caméras ont été élaborés et testés sur le terrain en 2013 et 2014.

Signaux sonores courts par ultrasons est en partie gaspillé quand les fongicides sont appliqués dans des zones de faible densité végétale. A l’opposé, une protection phytosanitaire de précision s’obtient en modulant les doses selon le couvert végétal ou la biomasse en ciblant spécifiquement les plantes cultivées. Pour fonctionner, le capteur d’un pulvérisateur pour grandes cultures doit émettre un signal correspondant à la biomasse présente. Cependant, cette technologie est encore insuffisante parce que ne tenant pas compte des interactions entre la fréquence des infections et la concentration de la biomasse. En effet, les pathologies végétales réagissent différemment en fonction de la densité de plantation. Par exemple, l’oïdium se rencontre le plus souvent dans les champs de céréales compacts. La prolifération de la rouille jaune est favorisée par les températures clémentes au printemps, vu que les zones de faible peuplement végétal se réchauffent plus vite. Comme des maladies fongiques diverses peuvent se déclarer à différents moments dans un même champ, les agriculteurs tendent à privilé-

Les capteurs à ultrasons ont notamment servi à déterminer des paramètres tels que la hauteur des plantes et la biomasse dans les champs de blé et de maïs. La « hauteur ultrasonique » correspond à la hauteur des plantes calculée par ultrasons. Les images en plusieurs bandes spectrales produites par les caméras des pulvérisateurs sont converties en niveaux de gris. Un processus de calibrage permet de séparer les plantes cultivées vertes de l’arrière-plan. Celui-ci peut être constitué de végétaux mûrs ou morts. Dans les différentes parties d’un champ, la végétation qui a atteint, voire dépassé, le stade de maturité doit être distinguée de celle qui est restée dense, où le processus d’assimilation est toujours en cours, et à laquelle doit être réservé le traitement fongicide. Des capteurs à caméra parviennent aussi à détecter la fusariose de l’épi (fusarium spp.). Les systèmes à caméra ne peuvent plus déterminer assez précisément la hauteur des plantes et la biomasse à partir d’une certaine hauteur.  n Source : Deutsche Landtechnik 70(2), 2015, 31-43

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Précision oblige Le dernier article* de la série de trois articles consacrée aux tendances de la technique agricole traite des innovations dans les domaines du travail du sol, de l’épandage d’engrais et des applications phytosanitaires. La précision est d’or, surtout dans ces deux derniers domaines. Roman Engeler tech­nologie qui a fait ses preuves à des millions d’exemplaires dans les entraînements des vélos électriques ou des motocycles Segway. Grâce à ce que l’on appelle la magnétostriction, la variation du champ magnétique est mesurée séparément au niveau de chaque axe moteur des disques d’éparpillement et convertie en signaux de couple correspondants. Avec cette technique, précise-t-on chez Rauch, le dosage de l’engrais entièrement automatique est encore plus facile d’utilisation, plus précis et plus sûr.

Machine autoréglable La précision, aussi bien sur le plan de la quantité d’épandage que du respect des distances, prend de plus en plus d’importance pour la pulvérisation des cultures. Photo : ldd

La plus grande précision lors de l’application d’engrais ou de produits phytosanitaires est de nos jours de mise, et ce pour de nombreuses raisons. D’une part, ces produits coûteux ne doivent être appliqués que là où en fin de compte ils génèrent un rendement correspondant. D’autre part, le législateur exige, en adoptant des règles toujours plus contraignantes dans le domaine de la protection de l’environnement et des eaux, une application et un dosage toujours plus précis – en particulier en bordure des champs et à proximité immédiate d’eaux courantes ou stagnantes.

Banc d’essai mobile La technique d’épandage complexe, à guidage GPS et Isobus, représente la référence actuelle en matière de distributeurs d’engrais, en tout cas pour ce qui est des constructeurs les plus connus. Il existe néanmoins des progrès novateurs, en particulier sur le plan du contrôle de la qualité de distribution sur le champ. * La partie 1 traitait des tendances au niveau des tracteurs et des matériels de récolte de fourrage (Technique Agricole 10/2015), alors que la partie 2 concernait les techniques de récolte pour la culture des champs (Technique Agricole 11/2015).

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Amazone a développé un test simple, ou autrement dit en anglais « EasyCheck ». Un banc d’essai numérique quasi mobile con­ trôle la répartition transversale des distri­ buteurs d’engrais centrifuges, avec une application smartphone et des tapis amor­ tisseurs vendus dans les magasins spécialisés en bricolage. Les granulés d’engrais sont recueillis à l’aide de tapis adhésifs faciles à transporter et photographiés à l’aide du smartphone. Une application de traitement d’images dépouille ensuite les photos. Le résultat de cette opération permet de calculer automatiquement le réglage optimal. Pour déterminer la répartition de l’engrais sur le champ, on recourait jusqu’à présent à des coupelles, une méthode tellement fastidieuse et compliquée qu’on ne l’utilisait guère dans la pratique. C’est là qu’intervient « EasyCheck », qui offre un système simple et rapide et qui ne nécessite qu’un quart environ du temps requis par la méthode des coupelles.

Technique E-Bike Une technique sensorielle sans contact de haute technologie mesure et régule le débit dans les distributeurs de Rauch. Le con­ structeur allemand utilise pour cela une

Il y a deux ans, Claas a présenté la première machine autoréglable, la moissonneusebatteuse « Lexion ». C’est au tour maintenant du premier distributeur d’engrais autoréglable, l’« Axis », que Rauch a tellement perfectionné qu’il peut scanner, en tout juste quatre secondes, l’ensemble de la zone de diffusion au moyen de 27 capteurs radar puis, sur la base des données obtenues, déterminer la position, le caractère et l’expansion de la plage de dispersion. Cette technologie ouvre de nouvelles perspectives dans le domaine de l’épandage d’engrais professionnel. Les influences de la structure de l’engrais ou des conditions ambiantes sont automatiquement détectées et compensées durant le travail d’épandage.

Porté, remorqué ou automoteur ? La tendance vers une plus grande puissance de pulvérisation des cultures se poursuivant dans tous les pays, il existe une forte demande de grandes capacités au niveau des dispositifs tractés. Les machines portées, en combinaison avec des cuves frontales, sont présentées comme de «  petits automoteurs », les charges par essieu étant dans ce cas volontiers laissées de côté. De nouveaux ravageurs, des cultures spéciales et des applications en cultures hautes stimulent pour leur part la tendance à utiliser des automoteurs. Le but général des recherches est d’augmenter le rendement des pulvérisateurs à


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cultures. Des dispositifs électroniques peu­ vent de ce point de vue apporter une assistance, mais la complexité du maniement reste encore souvent un obstacle. La pratique réclame des solutions universelles, ouvertes ou normalisées.

Buses et commande par tringles La commande par tringles a fait de grands progrès au cours des dernières années. Des capteurs laser ou ultrasoniques améliorent la détection précoce des zones clairsemées, des passages ou des obstacles. Les buses à modulation d’impulsions en largeur sont aujourd’hui capables de piloter de manière variable la dose par buse. Dans le domaine des buses à réduction de dérive, presque tous les constructeurs proposent aujourd’hui des produits qui obtiennent de bons résultats, que les buses d’injection soient compactes ou qu’elles soient longues. « Mais il convient de faire attention à ne pas oublier l’effet biologique lors de l’optimisation de la réduction de dérive », avertit Harald Kramer du Service phytosanitaire de Münster (D) dans un article du service de presse DLG, ajoutant qu’il faut garder cet élément présent à l’esprit lorsque l’on travaille avec des quantités d’eau toujours plus réduites et à des vitesses toujours plus élevées. L’objectif principal devrait être d’obtenir un mouillage suffisant, avec pénétration des cultures. Monsieur Kramer pense que, du point de vue actuel, il ne reste en fait que l’intervention au niveau de la buse d’injection. « Elle assure l’effet biologique, satisfait aux exigences environnementales et garantit un bon rendement. »

Le nettoyage, un sujet permanent Des améliorations sont encore possibles, dans la pratique, en ce qui concerne le nettoyage des buses requis après utilisa-

tion. Il existe certes de nombreux systèmes automatiques et semi-automatiques, mais qui apportent des solutions très variables à la problématique des résidus. De plus, le législateur intervient aussi fortement dans ce débat, ce qui inquiète encore davantage le secteur dans ses activités de conception et l’utilisateur au moment de l’achat, car, pour l’instant, aucune norme unifiée ne semble prévue.

La polémique se calme La polémique autour de la charrue semble s’être un peu calmée. Aucun appareil ne peut satisfaire en même temps à toutes les exigences. En pratique, il n’est pas rare que l’on passe, allègrement et sans préjugé, du travail du sol avec retournement (à la charrue) à la pratique aratoire conservative. Vu sous cet angle, la charrue conserve son importance et cet appareil se perfectionne en conséquence. Les modèles à pilotage Isobus et GPS sont déjà sur le marché et permettent aussi bien l’automatisation du réglage de la charrue que celle du redressement du sillon.

Une question de flexibilité Le traitement du fond du sol nécessitant beaucoup d’énergie, les questions de profondeur du travail et d’intensité font toujours l’objet de discussions. Là non plus, il n’existe pas de réponse valable dans tous les cas, d’où l’importance de pouvoir régler les machines de manière aussi flexible que possible. Il existe de plus en plus sur le marché des dispositifs confortables, qui s’ajustent euxmêmes et trouvent le réglage optimal durant leur utilisation en fonction de l’endroit. Pour un outil combiné, il serait souhaitable que, après modification du réglage d’un composant (profondeur de labour du soc), les autres composants s’ajustent automati-

quement pour parvenir au réglage optimal. Les appareils équipés de capteurs peuvent maintenant détecter les conditions (couverture de paille, rugosité, inégalité du sol) à la surface du sol et régler l’intensité en conséquence.

Travail du sol en bandes Le travail du sol en bandes combine les avantages du travail conventionnel (ameu­ blissement et aération du sol à la charrue) et les avantages du semis direct (portance, protection contre l’envasement et l’érosion, pas de remontée de semis anciens). Il peut en principe être pratiqué sur tous les sites. L’état de la technique limite cependant l’utilisation à des sols présentant un niveau adéquat de friabilité. C’est pourquoi les recherches se poursuivent pour trouver de bonnes solutions permettant d’élargir le spectre d’utilisation. Le travail du sol en bandes devient avant tout intéressant parce qu’il s’adapte bien aux différentes formes de fumure enfouie. Il permet aussi de manipuler correctement les engrais liquides à forte odeur. Les effets compensatoires représentent un effet collatéral positif de la fumure enfouie. C’est ainsi que les répercussions négatives de l’écartement large des rangées sur le développement des plantes peuvent plus facilement être compensées. Des écartements extrêmes (supérieurs à 24 cm) sont donc également envisagés pour les céréales. Si à l’avenir il devenait possible de semer tous les grains avec un espacement de rangées unifié, cela s’avérerait avantageux pour l’utilisation des machines. Le travail ne s’effectuerait plus qu’avec une technique de semis précise. Celle-ci étant utilisée de manière unifiée pour tous les grains, il s’agirait également d’une solution économique – une vision pour le court ou le moyen terme. n

Le nouvel « Axmat plus » de Rauch dispose de 27 capteurs radar, qui sont positionnés en cercle sous les disques d’éparpillement d’engrais. Après le scannage, le logiciel détecte la position, le caractère et l’expansion de la plage de dispersion Photo : Roman Engeler

Le travail du sol en bandes combine les avantages du travail conventionnel du sol et ceux de la pratique aratoire conser­ vative. Photo : ldd

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n  Plate-forme | Exposition

Innovations au profit des animaux A la mi-novembre 2015 et pour la neuvième fois, le salon de Lucerne a été le point de rencontre des détenteurs d’animaux de rente. Plus de 13 500 visiteurs ont profité de la foire spécialisée Suisse Tier pour élargir leurs connaissances sur les produits et les services, établir des contacts durables ou soigner des relations dans une ambiance détendue. Ruedi Burkhalter Il n’y a jamais eu autant d’exposants que les 200 de cette année à la foire Suisse Tier. Ils ont présenté au public intéressé des solutions d’entreprise, des innovations et des perspectives de succès durable. Suisse Tier a abordé des thèmes comme l’efficacité dans le secteur de l’élevage des animaux de rente. A l’instar des éditions précédentes de la foire spécialisée, des agriculteurs inventifs et des entreprises innovantes ont été cette fois aussi primés pour leur créativité et performance innovatrice à l’occasion du

lisé par un constructeur âgé de 15 ans pour un travail scolaire de classe terminale. L’exploitation de son père utilisait jusqu’à présent un râteau-faneur et une herse rotative frontale séparément. Grâce à la nouvelle construction, ces deux machines peuvent être désormais montées sur la faucheuse à deux essieux et utilisées simultanément, ce qui permet de doubler la performance d’andainage et de réduire de moitié les courses d’andain et de chargement. La pièce centrale du support pivotant est constituée d’un profilé de

Matthias Gerber montre le support pivotant de l’andaineur en position de travail. Photo : Beat Schmid

concours traditionnel d’innovation et des nouveautés. Trois « innovations agricoles » et cinq « nouveautés artisanales » ont été retenues par le jury jugeant qu’elles contribuent à augmenter la production et la qualité, ou à faciliter le travail quotidien.

Prix décerné à un adolescent de 15 ans Une performance remarquable a été primée avec « l’andaineur à support pivotant » du jeune inventeur Matthias Gerber de Wiggen (LU). En plus d’être remarquable en lui-même, ce projet a été réa34

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section carré et d’une charnière. Le profilé est rabattu pour le transport routier ; la herse rotative se trouve alors directement derrière le véhicule propulseur et peut être soulevée comme une herse arrière « conventionnelle ». Arrivé sur le champ, Matthias Gerber peut abaisser la machine et déplier le support pivotant par une manœuvre rapide. Ainsi, l’andaineur est orienté en direction de travail vers l’avant et roule pendant le travail à côté de la faucheuse à deux essieux. L’andaineur prend l’andain à l’avant du râteau-faneur et le transporte

vers une deuxième largeur de travail. Le positionnement latéral génère peu de contraintes, ce qui rend le tout très maniable et parfaitement adapté au relief du terrain. L’andaineur est entraîné par un circuit hydraulique individuel avec pompe à prise de force et un réservoir d’huile fixé au châssis.

Perfectionnement après trois prix d’innovation L’agriculteur Peter Studer, de Flühli (LU), a présenté hors concours un perfectionnement de son appareil de traitement des sabots et de transport « KBT » (abréviation du terme allemand KlauenpflegeBehandlungs- und Transportstand). Peter Studer n’est pas un inconnu du concours d’innovation Suisse Tier : il s’est vu décerner trois fois le prix d’innovation agricole avec son appareil fixe pour le traitement des sabots en 2003, le « KBT » en 2009 et le lève-vache mobile à réglage de hauteur hydraulique en 2013. L’appareil « KBT » repensé, de construction modulaire, a été terminé juste à temps pour l’ouverture de la foire Suisse Tier. Il reprend les composants éprouvés de l’appareil de traitement, comme par exemple le dispositif breveté de prise autonome, les portes arrière amovibles alliées au treuil pour pattes arrière pivotant réglable à différentes positions et les parois de transport amovibles. Cependant, la nouveauté réside dans le fait que tous les composants sont fixés au châssis principal avec un système modulaire. Le nouveau concept offre encore davantage de flexibilité. Les tubes latéraux peuvent être démontés facilement et facilitent l’accès de l’animal vers l’étable. De nombreux composants améliorés sont montés comme les treuils pivotants pour les pattes avant et la fermeture crantée des portes battantes arrière. La construction modulaire permet un investissement par étapes. Dès lors, le dispositif peut être acheté comme appareil de traitement et


Exposition | Plate-forme   n

Peter Studer présente pour la première fois l’appareil de traitement de construction modulaire.

Le procédé de fraisage de rainures (Lorenz Agner, Buttisholz LU) permet d’améliorer durablement la résistance au dérapage.

L’auge de Hansruedi Suter se remplit à nouveau automatiquement Photo : Aline Küenzi

Le nouveau brasseur immersible « Orka » brasse dans les deux sens.

L’app « T4C InHerd » de Lely transmet à l’éleveur des informations importantes.

être doté par la suite des équipements de traitement des sabots et de transport. Une information intéressante peut être délivrée aux lecteurs : grâce à un nouveau partenaire de fabrication, le modèle revu est financièrement plus avantageux que le précédent. En effet, l’appareil de base est commercialisé à partir de 2100 francs, le « KBT » qui était exposé au salon tout équipé peut être acquis dès 7800 francs. Par ailleurs, le « KBT » reste un produit 100 % suisse.

Outre les innovations agricoles, cinq produits artisanaux ont reçu un prix spécial dont la loge de mise-bas de l’entreprise ATX Suisse GmbH d’Ermense (LU). Elle se distingue par un nid thermique pour les porcelets, une aide à se coucher pour la truie et des grilles qui, grâce à leur mode de basculement, sont faciles à nettoyer.

le brasseur immersible « Orka » de Reck. Celui-ci a été construit avec des roulements et des garnitures d’étanchéité supplémentaires pour assurer une durée de fonctionnement de 100 % en mode avant et arrière (en poussée et en refoulement). Ainsi, la durée de brassage nécessaire pour dissoudre la couche flottante est fortement réduite.

Invention simple diminuant l’utilisation d’antibiotiques L’auge pour porcelets de Hansruedi Suter, d’Arch (BE), est une innovation agricole marquante. Il s’agit d’un bac, similaire à celui utilisé pour les lapins, qui est rempli de liquide en continu avec un tuyau. Le mécanisme est simple : dès que l’embouchure du tuyau est à découvert, l’air peut entrer dans le réservoir d’alimentation, ce qui fait couler le liquide à nouveau automatiquement. Dès le deuxième jour, Suter met à libre disposition des porcelets de l’eau ferrugineuse à laquelle il ajoute un électrolyte savoureux à partir de la deuxième semaine. De la sorte, l’inventeur peut, d’une part, assurer l’apport de fer sans injection, d’autre part, les porcelets sont moins sujets à la diarrhée, d’où des antibiotiques moins fréquemment utilisés alliés à une meilleure santé animale.

Amélioration durable de la résistance au dérapage Le procédé de fraisage de rainures pour les grilles et les surfaces de marche en béton a été présenté en première à la foire Suisse Tier. Avec les années, l’usure et l’urine diminuent la résistance au dérapage des grilles et autres surfaces en béton. Les animaux sont insécurisés, ce qui crée des problèmes pour le discernement des chaleurs et peut provoquer des blessures graves et des décès. Le procédé de fraisage de rainures est effectué par un tambour équipé de plusieurs disques diamantés espacés de 15 mm qui fraisent à une profondeur de 2 mm dans le béton une structure en forme de losange. Le fraisage a donné pour résultat une structure à arêtes propres, ce qui améliore fortement la résistance au dérapage par rapport à d’autres procédés visant à rendre une surface rugueuse. Dans le secteur du traitement du lisier, l’entreprise Völlmin Landtechnik à Ormalingen (BL) a montré pour la première fois

Electronique Les thèmes principaux du salon ont été l’électronique et la gestion des systèmes. Lely, par exemple, a présenté l’application « T4C InHerd » pour smartphone. Le système fonctionne avec un capteur fixé au cou de l’animal et une antenne détectant la rumination des vaches dans un rayon allant jusqu’à 500 m. Dès que le système détecte une anomalie dans le processus de rumination, par exemple lorsque le vêlage est imminent, un message est transmis sur le smartphone du chef d’exploitation. Ce dernier peut avoir accès à toutes les données du système depuis son téléphone mobile et être si nécessaire à l’étable au bon moment. n

La prochaine édition du salon Suisse Tier aura lieu du 24 au 26 novembre 2017. Ce sera la dixième édition de la foire spécialisée pour les animaux de rente.

12 2015  Technique Agricole

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n  Plate-forme | Expositions

Révolution annoncée dans le machinisme viticole La viticulture du futur s’est dévoilée lors du dernier Sitevi qui s’est tenu du 24 au 26 novembre dernier à Montpellier. C’est, en effet, dans le cadre d’une matinée de conférence que les nombreux participants ont pu découvrir les nouveautés en cours de développement. Il est très intéressant de relever les nombreuses collaborations entre agronomes, ingénieurs en robotiques et informaticiens. Visiblement, l’heure est à la coopération ! Monique Perrottet *

Le Sitevi a enregistré une hausse de 10 % de fréquentation, concrétisant ainsi un dynamisme déjà perceptible avant l’ouverture de cette importante foire. Photo mise à disposition

Pour nombre d’intervenants, les technologies de pointe vont progressivement s’imposer en viticulture avec un triple objectif : améliorer la productivité, réduire l’utilisation d’intrants qu’il s’agisse de produits phytosanitaires, d’engrais, d’eau ou de carburants et faciliter le travail des vignerons tout en proposant des produits répondant aux attentes des consommateurs. Toutefois, les défis sont importants : non seulement le développement de ces technologies exige un travail collaboratif mais l’implantation de * Agridea Lausanne, département Œnologie, Viticulture, Petits fruits, Fruits

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Technique Agricole  12 2015

celles-ci devra être accompagnée par de la formation afin d’en assurer l’appropriation ainsi que les changements d’habitude.

Entrée dans l’ère du big data Alors que l’agriculture de précision est déjà une réalité, la viticulture de précision fait ses premiers pas. La récolte de données sur la parcelle va s’intensifier. Des capteurs aériens ou fixes vont permettre de mesurer un nombre croissant de paramètres – sol, climat, plante mais aussi machine. L’analyse de ces données va soutenir le vigneron dans la prise de décision pour autant que ces données soient valorisées et mises à sa disposition. Et c’est bien là un des enjeux majeurs : la

gestion de ces données mais surtout l’analyse et le partage de celles-ci ont une valeur marchande bien réelle que les agrofournisseurs ont déjà appréhendé. La création de portails d’information gérée par la profession serait à même d’assurer une répartition plus équitable de cette valeur ajoutée. La possibilité d’observer en permanence la plante ainsi que son environnement va fortement impacter la manière de travailler. Avec la production intégrée, nous sommes sur une viticulture de bilan. Avec la possibilité de mesurer en permanence, le pilotage se veut plus précis : on mesure, on analyse, on prend une décision et on met en œuvre. La traçabilité induite par ces mesures va permettre un retour d’expérience et donc une amélioration des connaissances. Ces technologies vont générer d’importants changements : le savoir-faire mais aussi les habitudes de travail ou encore l’organisation de l’exploitation vont devoir évoluer. La formation apparaît dès lors comme un élémentclé incontournable. L’incompatibilité entre les outils peut constituer un frein rédhibitoire  ; c’est pourquoi, l’établissement de normes paraît inéluctable. L’isobus est un bon exemple de cette évolution. Lancé en 2001, l’isobus est un protocole standardisé de communication qui permet de faire communiquer entre eux un tracteur, une console et un outil via une prise électrique spéciale. L’isobus, déjà bien présent dans le monde agricole, fait son apparition en viticulture. Pour nombre d’observateurs, le machinisme viticole se trouve à l’aube d’une révolution !

La robotique Bon nombre de tâches s’avèrent fastidieuses, répétitives et, de surcroît, pé-


Expositions | Plate-forme   n

Le Vitirover en pleine action et, en gros plan, vue sur les disques rotatifs. Photo: Monique Perrottet

nibles pour le vigneron. Les tables de tri équipées de capteurs optiques ont déjà su remplacer ici ou là le long travail du tri de la vendange. Mais pour les travaux viticoles, cela semble plus difficile. Pourtant, cette année, un tournant semble avoir été franchi. La société Naïo a profité du Sitevi pour dévoiler son robot de désherbage mécanique. Cette jeune société a déjà développé un robot autonome pour le binage des cultures maraîchères dont une trentaine a déjà été commercialisée. Ils travaillent actuellement au développement d’un modèle pour le désherbage mécanique sur le rang de vigne. Les premiers essais doivent avoir lieu cet hiver. Selon une étude menée par l’IFV (Institut Français de la Vigne et du Vin), l’utilisation d’un tel robot serait économiquement plus intéressante que le désherbage chimique  ! Outre le désherbage mécanique, il devrait être possible d’équiper ce robot d’autres fonctions telles que la tonte de l’interrang, l’épamprage, le rognage et l’effeuillage. Un système de pulvérisation avec récupérateur et capteurs embarqués est également imaginé.

Le robot de tonte Vitirover Ce robot de tonte est, lui, opérationnel ! Durant toute la saison, il a pour mission d’entretenir seul et de manière autonome l’enherbement, interrang et cavaillon, de 1 hectare de vigne. Avant la première utilisation, il est nécessaire de cartographier le parcellaire, puis, grâce à son antenne GPS, le petit robot se retrouvera facilement sur son terrain. En tout temps, son propriétaire peut le localiser sur son smartphone. Il est possible d’exiger un fauchage alterné ou encore de l’utiliser dans des banquettes voire même de lui demander d’épargner quelques plantes particulièrement précieuses. Equipé de panneaux solaires, il ne dépend d’aucune énergie fossile. Les panneaux solaires d’une puissance de 35 watts, suffisent pour une utilisation normale, soit la gestion de l’enherbement de 1 hectare de vigne. En cas d’utilisation plus intensive, un robot peut travailler jusqu’à 3 hectares au maximum, il devra être rechargé sur le secteur ; il faut compter

douze heures pour effectuer une recharge complète de la batterie en lithiumion. En l’absence totale de soleil, l’autonomie est de 20 heures. Le petit robot est équipé de sept moteurs dont un pour chaque roue. Les autres moteurs permettent le fonctionnement des trois modules de fauche situés à l’avant du robot. Chaque module est composé de contre-lames et d’un disque rotatif tournant à 3000 tr / min, doté de cinq lames d’acier. Le robot se déplace lentement, de 300 à 500 m / h selon le terrain. S’il est coincé, il va manœuvrer pour se sortir de cette situation inconfortable. Toutefois, il a besoin d’un espace minimum pour manœuvrer : ainsi, la distance de plantation sur le rang doit être d’au moins 90 cm (entre les plants mais aussi entre un plant et un piquet). Même s’il est très respectueux des ceps adultes, il peut manquer d’égard face à un jeune plant. Il est dès lors recommandé de protéger les remplacements. Même s’il est très compact, il mesure 72 cm de long pour 32 de large et 26 de haut, il a besoin d’espace pour se faufiler sous les fils : la hauteur minimale sous le fil porteur est donc d’au moins 35 cm. Développé dans le vignoble de Saint Emilion, ce petit robot peut gravir des pentes jusqu’à 15 %. Un peu faible pour les vignobles suisses  ! Toutefois, son concepteur, Xavier David Beaulieu, est convaincu que le Vitirover serait à même

de franchir des pentes supérieures en le dotant de moteurs plus puissants. Serait-ce un développement intéressant pour les vignerons à la recherche d’alternatives à l’utilisation des herbicides surtout dans les vignobles pentus ? Mais d’autres développements sont également envisagés. Des capteurs pourraient venir se greffer sur ce petit robot afin de glaner nombre d’informations telle que suivi de la maturation, estimation de récolte, voire même détection de maladies de manière précoce ou encore détection de la présence de ravageurs inféodés à la vigne ou nouveaux. Le robot coûte 8000 euros HT avec garantie pièces et main-d’œuvre, contrat d’entretien et assurance tous risques (en particulier vol et vandalisme) durant cinq ans.

Conclusion Même si des développements doivent encore être envisagés, la robotique tout comme le big data vont apporter leur lot de bouleversements dans les exploitations viticoles. Ces nouveaux outils devraient nous permettre de mieux répondre aux défis que la viticulture se doit de relever que ce soit au niveau environnemental, social ou économique. Toutefois, comme tout changement, l’adoption de ces nouvelles pratiques est source de frein qu’il s’agira de prendre en considération afin d’y apporter les réponses adéquates, en particulier par la formation.  n 12 2015  Technique Agricole

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n  Agritechnica

L’Agritechnica aimante le public et sert de moteur à l’innovation.

L’Agritechnica, moteur de l’innovation De la route dentée à la moissonneuse-batteuse, de l’Argentine au Japon : l’Agritechnica 2015 n’a jamais été aussi diverse. L’effectif des exposants et la surface d’exposition continuent de croître, pour des visiteurs dont le nombre stagne. Roman Engeler, Ruedi Hunger, Ruedi Burkhalter, Ueli Zweifel Pour les fournisseurs de matériel agricole actifs sur la scène internationale, les perspectives à court terme ne sont pas très brillantes. Dans le meilleur des cas, ils ­les­ considèrent d’un regard prudent. Pour autant, le potentiel d’innovation de la branche ne semble connaître aucun répit. Ce que reflétait, bien avant l’exposition déjà, le nombre d’innovations annoncées. La tendance s’est confirmée parmi les objets présentés au sein de la manifestation même. Occupant quelque 40 hectares, dont 23­ à l’abri des halles, le salon de Hanovre a définitivement conquis le statut de rendez-vous global de la branche. L’effectif des exposants a encore grimpé, à 2900 acteurs, tandis que le nombre de visiteurs 38

Technique Agricole  12 2015

tend à stagner. Il est étonnant de constater que, malgré son rayonnement de plus en plus large, l’Agritechnica attire moins de visiteurs étrangers, alors que le nombre d’Allemands est plus élevé qu’il y a deux ans. Selon la direction de la foire, 10 000 personnes sont venues de Suisse pour visiter l’Agritechnica.

dans l’espace d’exposition !). Kubota a, une fois de plus, mobilisé l’attention. Les Japonais lorgnent-ils sur Valtra ? Agco a-t-il, à ­l’inverse, des vues sur le groupe japonais, comme le laisserait sous-entendre le P­ DG d’Agco, Martin Richenhagen, dans u ­ n s­ em­­blant de contre-attaque ? A ce chapitre des bruits de couloir, la seule nouvelle ­ « au comptant » et vérifiable a été livrée par Trelleborg. Le fabricant de pneumatiques Rumeurs et bruits de couloir a annoncé durant la foire qu’il reprenait Il n’y a rien d’étonnant à ce qu’une foire internationale, leader en son domaine,­ le groupe CGS et la marque « Mitas ». attire une foule de chefs d’entreprises.­ Découvrez, dans les pages qui suivent, Qui en profitent pour parler entre eux. quelques-uns des objets vedettes du salon Qu’ils soient le fruit du hasard ou for­ saisis par l’équipe de rédacteurs de Techmellement agendés, les pourparlers de nique Agricole. Un choix qui doit beauce genre donnent toujours lieu à des spécoup à la chance et au hasard, sans précu­lations (il y avait aussi 1100 journalistes­ tendre à aucune exhaustivité.


Agritechnica   n

Produits-phares de l’Agritechnica « It’s all about the Cow » n Claas

les autres thèmes marquants du stand et serviront de fil conducteur pour améliorer de nombreuses machines.

Des prototypes « en masse »

Expérience technique virtuelle n New Holland

n Vogel & Noot

Tout (ou presque) chez Claas tournait autour de la vache, à l’exemple notable des ensileuses. L’efficacité de la machine aux champs ne sera plus le paramètre prépondérant. A l’avenir, c’est l’efficacité du fourrage au niveau du système digestif de l’animal qui deviendra le critère central, eu égard à son influence sur le rendement en lait et en viande. Avec différents modèles d’éclateurs et la licence du « Shredlage », Claas veut apporter sa contribution à la production d’un fourrage optimal. A côté des nouveautés sur les moissonneuses-batteuses, le public a aussi apprécié l’extension de la gamme des « Axion 800 » avec le modèle « 870 » (voir Technique Agricole 8 / 2015).

Rapidité, précision et capacité n Väderstad

Väderstad présentait le système de comptage des grains développé avec son partenaire hongrois Digitroll. Ce « SeedEye » s’utilise sur les semoirs «  Spirit R  » et « Rapid A ». Le chauffeur fixe le nombre de graines au mètre carré et la machine s’occupe automatiquement du reste. Rapidité, précision et extension des capacités étaient

Vogel & Noot a adopté un nouveau concept d’exposition. Son stand ne montrait aucune machines de série ou de présérie, uniquement des prototypes sans plaquette d’identification. « Helios », la charrue innovante en matériaux allégés et aux lignes dynamiques, voisinait avec le pulvérisateur traîné « Pharos » doté d’une rampe entièrement hydraulique.

Isobus, charrue et GPS : quel avenir ?

Les nouveaux tracteurs «  T7.290  » et « T7.315 » en version « Eco-blue », ainsi que la nouvelle génération des cinq ensileuses « FR Forage Cruiser » dominaient le stand de New Holland. Chaussé de lunettes ­spéciales « OnBoard360 », on pouvait se promener parmi les machines tout en apprenant à en connaître virtuellement les principales caractéristiques. Une fois dans la cabine, on distinguait avec ces lunettes les différentes fonctions et commandes, leur tâche et la manière dont elles facilitent la vie du conducteur.

« Nous voilà full liner ! » n Fendt

n Lemken Chez Lemken, les efforts de développement se sont concentrés sur les charrues, bien que le modèle attendu à guidage GPS ne fût pas présent (il devrait être présenté dans un an environ). Par contre, Lemken a exposé le système de réglage « OptiLine » désormais disponible pour les charrues semi-portées. Il permet de réduire le tirage latéral. Les visiteurs pouvaient également manipuler le boîtier de liaison d’une charrue à commandes Isobus pour tester ce système.

Annoncé voici quatre ans, absent il y a deux ans, le prototype de l’autochargeuse « VarioLiner » de 24 t et 40 m3 était exposé chez Fendt. Cette machine fabriquée par Stolpen, et conçue en collaboration avec l’Université de Dresde, possède quelques caractéristiques propres, à l’exemple d’un timon articulé manœuvré de l’extérieur ou d’un fond mouvant qui se déplace avec la récolte. Fendt prévoit de la commercialiser en 2017. Avec ses moissonneuses-batteuses, l’ensileuse « Katana », les grandes presses et les outils de fenaison que sont les faucheuses, faneuses et andaineuses, Fendt est désormais un full liner, annonçait 12 2015  Technique Agricole

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n  Agritechnica

fièrement Peter-Josef Paffen, porte-parole de la direction de Agco-Fendt.

Sans châssis mais pas sans fond n Zunhammer

Evolutions autrichiennes n Steyr CNH fait aussi bénéficier la marque « Steyr » des dernières finesses en matière de tracteurs. « Terrus CVT » est le nom des deux modèles de 270 et 300 chevaux à variation continue qui viennent agrandir la famille Steyr. Leur nom comme leur design ont été tenus secrets jusqu’au moment de la présentation. Les Autrichiens se positionnent aussi dans le secteur des machines de voiries et comme concepteurs d’instruments d’agriculture de précision utilisables avec des machines et modèles de toutes marques.

duction de pneus agraires, activité qu’ils ont cédée voici quelques années à l’entreprise qui vient de fusionner.

Surpuissance et design au top n Case IH

Le spécialiste bavarois Zunhammer décèle encore bien des potentiels ignorés dans le domaine de la logistique de l’épandage des lisiers. Il a lancé l’« Ultra Light », citerne synthétique dépourvue de châssis qui permet donc de transporter au bord des champs des volumes appréciables de lisier avec de petits tracteurs. Zunhammer exposait aussi de nouveaux épandeurs, ainsi que la version optimisée du doseur de fertilisants « VAN Control 2.0 », qui fonctionnera bientôt avec n’importe quelle marque et gagnera en polyvalence grâce à une liaison Isobus.

« X8 » au cœur de l’innovation n McCormick McCormick s’est servi de la scène de l’Agritechnica pour dévoiler à un public international le « X8 » de sa plus récente gamme de tracteurs. Dans un décor futuriste, deux extraterrestres juchés sur des échasses ont accompagné la présentation des tracteurs, qui font entrer McCormick dans la catégorie des 300 chevaux et élargissent son offre de modèles à variation continue.

Case-IH a, bien avant l’Agritechnica déjà, dévoilé les lignes des « Optum CVX ». Pour autant, le public s’est laissé conquérir par le style de ces modèles et leur efficacité énergétique remarquable (249 g / kWh),

« Impress » ions d’Autriche n Pöttinger La presse à balles rondes « Impress », seule ou combinée à une enrubanneuse, était la vedette du stand Pöttiger. L’entreprise autrichienne fêtait aussi ses 40 ans de présence dans le domaine du travail du sol. Exemple de ses compétences : le « Tegosem », module de semis qui permet de combiner déchaumage et semis de dérobées en un seul passage.

même s’ils apparaissent bien petits en regard des « Quadtracs » et de leur dispositif de surpuissance. Les nouvelles moissonneuses axiales « 140 » ont pour slogan « Zéro perte de grain ». Elles pourront être dotées, en option, d’un train de chenilles Zuidberg.

La force idéalisée n Fliegl

Des rachats dominent les discussions n Trelleborg / Mitas D’entrée de jeu, Trelleborg a surpris en annonçant le rachat prochain du groupe CGS et de sa marque de pneus « Mitas ». L’annonce de cette concentration s’ajoutait à la rumeur voulant que Continental et Pirelli réfléchissent à un retour dans la pro40

Technique Agricole  12 2015

Fidèle à lui-même, Fliegl exposait une large palette de machines, dont le prototype d’un essieu moteur à gestion électronique


Agritechnica   n

développé avec ZF. Il est destiné aux grandes remorques. On remarquait aussi des composants électroniques, des capteurs de recul, le système de double caméra « Hawk » pour les machines frontales. Mention spéciale pour la pelle mélangeuse pour chargeur frontal. D’une capacité de 1,7 m3, elle vient de passer des tests sur des fermes bavaroises comptant jusqu’à 30 vaches. Une alternative aux mélangeuses classiques.

Pédale de gaz pour du vrai gaz n Same Deutz-Fahr

Un concept de tracteur de type « 5120 C » était présenté par Deutz-Fahr qui a développé son moteur à gaz avec le motoriste Deutz, l’Université de Rostock et l’institut Thünen. C’est un moteur diesel classique transformé en moteur Otto pour tourner au gaz naturel. « Il est aussi puissant qu’un diesel tout en émettant moins de polluants et de CO2 », remarquent les ingénieurs. Ce moteur de tracteur devrait tourner à 100 % au gaz naturel et au biométhane.

Sur une chaise électrique n Grammer Les visiteurs n’avaient rien à craindre du siège entièrement électrifié sur lequel ils s’asseyaient chez Grammer. Il n’a bien sûr rien à voir avec un quelconque instrument de torture. Tout au contraire, il est appelé à améliorer l’ergonomie du tracteur. Ce siège-concept se règle avec le levier multi-

fonction à écran tactile Grammer, un instrument déjà connu permettant d’ajuster et mémoriser l’assise pour chaque utilisateur. Il intègre des fonctions inédites, comme un système de massage, un chauffage et une suspension à réglage électronique horizontal et vertical.

De la haute technologie sortie d’un magasin de bricolage n Amazone

Pour un dosage parfait n Rauch En 1999, l’« EMC », contrôle électronique de masse pour les épandeurs d’engrais à deux disques, faisait son apparaition. Rauch vient maintenant de présenter un système de dosage de précision inédit, entièrement automatique, comportant deux clapets de dosage gauche et droit. Rauch fait appel ici à des modules de contrôle magnétiques déjà utilisés sur les vélos électriques et les Segway. Avantage : il s’agit de matériels courants et éprouvés. Des instruments de fertilisation pour le maraîchage et un épandeur autoréglable complétaient le stand du constructeur.

Il y avait quelque 30 innovations de toutes sortes à découvrir chez Amazone. Le système de capteurs pour buses « AmaSpot » permet un traitement par zones, là où se trouvent effectivement les adventices ou les foyers de maladies d’un champ de céréales. Les corps de la charrue « Cayron 200 » disposent d’une sécurité antipierre hydraulique. Quant aux tapis en caoutchouc achetés au magasin de bricolage, ils servent de support à une application pour smartphone (« EasyCheck ») permettant de mesurer en toute simplicité la densité et la régularité de l’épandage des distributeurs d’engrais.

Stabilité et croissance par l’innovation Le royaume du silence n Weidemann / Kramer

n Joskin Le belge Joskin étonne depuis plus de 30 ans par son dynamisme. Il l’a maintenant mis au service d’un système de pesage.

Le stand commun à Weidemann et Kramer respirait le silence, celui du moteur électrique du chargeur «  E-Hoftrac  » dont Weidemann vient d’améliorer encore les

batteries. Il trônait au centre du stand, côtoyant son grand frère que Kramer vient de lui adjoindre sous la forme d’un chargeur à quatre roues directionnelles d’une capacité de 2 tonnes. Les deux marques proposaient aussi d’autres compléments à leurs assortiments de modèles actuels.

dynamique pour ses remorques de transport et d’épandage ! Il fonctionne avec deux capteurs sur le train roulant, un autre sur le timon suspendu et transmet par liaison sans fil le poids du véhicule au conducteur du tracteur ou du chargeur. Joskin exposait aussi un essieu moteur électrique pour remorque « E-Drive ». 12 2015  Technique Agricole

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n  Agritechnica

Bon pour les pentes

Puces accrocheuses

n Lely

n Michelin

Pas de « Yellow Revolution » (révolution jaune) pour une fois. La nouveauté de la foire était la « RP 160 V Xtra », un modèle inaugurant une nouvelle génération de presses à balles rondes, avec une chambre

Michelin présentait, selon ses dires, le premier pneumatique agricole connecté du monde. Doté d’une puce RFID, il pourra établir une communication via un smartphone entre l’homme et les machines. Pour gérer une flotte de véhicules, contrôler des pneumatiques et en optimiser l’usage. Michelin utilise déjà cette technologie dans d’autres secteurs. En outre, le constructeur exposaient de nouveaux pneumatiques « Michelin » et « Kléber » pour machines de récolte et tracteurs.

à géométrie innovante. En face trônait le modèle de (pré-)série de la « CRB », presse à fonctionnement continu. Il a aussi été question d’enrubannage, mais c’est l’importance prise par le programme « Alpin » qui surprenait le plus. Aux faucheuses légères déjà en vente devraient venir s’ajouter des faneuses et des andaineurs qui doivent permettre à Lely d’accroître sa présence dans les régions alpines.

Botteler d’abord, faucher ensuite n McHale

C’est la voie que suit McHale. Dans le développement de son offre de machines, bien entendu. Quoi qu’il en soit, le constructeur irlandais – surtout connu jusqu’à présent pour ses solides presses – présentait à l’Agritechnica et en première des faucheuses à disques de 3 mètres à utiliser à l’avant ou à l’arrière du tracteur, ainsi qu’une combinaison papillon de 9 mètres de type « ProGLide », dotée d’intéressants dispositifs de délestage et de suspension. A monter toujours à l’avant ou à l’arrière du tracteur. 42

Technique Agricole  12 2015

tracteurs, dont la nouvelle série « M7001 », on y découvrait essentiellement des instruments Kverneland, une marque du groupe, accrochés à l’avant ou à l’arrière des tracteurs. Kubota a profité de sa présence à l’Agritechnica pour faire connaître la phase 2 de sa conquête du marché. Les Japonais ne souhaitent pas se cantonner dans le tracteur mais aussi graver leur propre nom sur les instruments culturaux qu’ils proposent à leurs revendeurs.

« Pulvérisateur automoteur traîné » Pas peur des monstres

n Challenger

n BKT Les monster-trucks et leurs roues géantes, c’est bien connu, écrasent tout sur leur passage. Le fabricant de pneus BKT sponsorise ce genre d’exploit sportif et exposait un de ces monstres sur son stand pour attirer l’œil. Allez maintenant savoir si cet Indien, qui va prochainement inaugurer une nouvelle usine à Bhuj, écrasera de la sorte ses concurrents sur le marché du pneu. Le fait est que BKT vise le marché des véhicules non routiers et qu’il présentait à l’Agritechnica, encore une fois, des modèles innovants.

Kubota devant, Kubota derrière

Challenger était jusqu’ici connu pour ses chenillards, ses pulvérisateurs automoteurs et ses épandeurs à lisier. La marque a exposé, entre autres, les premiers pulvérisateurs traînés d’Agco construits en Europe, à Grubbenvorst (Pays-Bas), et vendus sous la marque « Challenger ». On a entendu dire que ces nouveaux pulvérisateurs traînés partageaient deux tiers de leurs composants avec les automoteurs « RG600 », ce qui leur vaut le surnom de pulvérisateurs automoteurs traînés. La nouvelle série « RoGator 300 » comprend les deux modèles « RG333 » et « RG344 », dont les réservoirs ont une capacité de 3300 l, respectivement 4400 l.

Pas de moteur, mais quelle puissance !

n Kubota Comme au Sima, ce printemps, le groupe japonais Kubota s’est offert un stand d’importance à l’Agritechnica. En plus des

n Kuhn Les semoirs Kuhn « Espro 3000 / 6000 » ont été développés pour offrir un gros


Agritechnica   n

rendement en termes de surface, mais avec des besoins en puissance réduits. L’« Espro 3000 » et ses 3 m de largeur de travail doit permettre de semer à 13 km / h avec un tracteur de 100 chevaux seulement. Deux rangées de disques de 460 mm de diamètre garantissent un bon émiettement de la surface. Les disques sont suivis par un rouleau à pneu à deux roues décalées, chacune d’elles servant à plomber la largeur de deux éléments. L’« Espro » est une machine Isobus qui peut être complétée par divers terminaux et commandes multifonctions.

Rabe se lance dans le strip-till

verts, des infrastructures et au domaine des transports. La motofaucheuse « Combicut CC66 » entraînée par un moteur mono- ou bicylindre de 23 chevaux était présentée pour la première fois en Allemagne. Aebi qualifie cette machine combinable avec une foule d’accessoires de « Machine couteau suisse – The Swiss Knife Machine ». L’entreprise proposait également des solutions de financement pour l’Allemagne, à des taux d’intérêt avantageux.

Mesure simple de l’usure n Scharmüller

un camion MAN doté d’une déchiqueteuse une cabine sur tourelle Claas « X10 » à surélévation dans sa version « plus ». Puis de nommer cet ensemble « Cobra ». Sauf que l’idée a été lancée par un Suisse, Kari Burkhard de Hausen a. A., et qu’elle a déjà été utilisée en Suisse sur un prototype de déchiqueteuse en service mais pas construit par Jenz ! Ce dernier exposait aussi sa nouvelle déchiqueteuse « HEM 593 » à goulette hydraulique et dont le canal d’alimentation mesure 1400 mm de large pour 680 mm de haut.

Une griffe et de l’air comprimé pour changer de couteaux

n Rabe Avec son « Tigris », Rabe met un pied dans le monde du semis en bandes et élargit son offre dans le domaine du travail du sol réduit. Pour développer sa machine, Rabe a collaboré avec Sly, un spécialiste français du travail du sol en bandes, et avec Vogelsang, spécialiste de l’épandage de précision localisé de lisier. Le « Tigris » sera proposé en trois variantes de 4, 6 ou 8 rangs et un interligne de 75 cm. Rabe ex-

posait aussi, dans sa section labour, sa charrue onland « Condor » et un amortisseur pour ses charrues portées de la série « Super Albatros ».

« Couteau suisse » technologique

n Krone

Le modèle de détermination « K 80 Verschleisslehre » de Scharmüller permet, avec des moyens simples, de mesurer l’usure des pièces maîtresses d’un attelage « K80 ». Le kit est constitué d’un arc pour mesurer l’usure de la boule et d’un autre chablon convexe pour mesurer celle du récepteur. La détermination de l’usure est simple. Une boule d’attelage neuve ne traverse pas l’arc de cercle et reste coincée au niveau de son diamètre maximum. Mais si l’arc de cercle passe sur la boule, cela indique qu’elle est usée et qu’elle doit être remplacée. Le processus est le même pour le récepteur.

Cet outil à main n’est pas particulièrement spectaculaire, il n’occupait pas le centre du stand Krone, mais il a retenu l’attention au milieu de machines beaucoup plus sophistiquées. Il s’agit d’un appareil fort pratique à air comprimé pour changer les couteaux des faucheuses (Krone) en un tour de main et sans effort. La presse à pellets «  Premos  », médaillée d’or du concours d’innovation, a aussi connu son heure de gloire et le personnel du stand a été quasi submergé de demandes de gens intéressés par cette machine. Certains

« Cobra, assumez maintenant ! » n Jenz

n Aebi C’est ensemble avec Schmidt qu’Aebi présentait des matériels technologiquement avancés destinés à l’entretien des espaces

C’est à peu près le titre en allemand de la série américaine « Mission Impossible » qui semble avoir motivé le constructeur de déchiqueteuses à bois Jenz de monter sur

voulaient payer d’avance, expliquait-on sur le stand, pour réserver un des rares modèles de présérie de cette machine destinée à conditionner paille et foin. 12 2015  Technique Agricole

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n  Agritechnica

John Deere et Monosem n John Deere Le contrat de vente entre les deux entreprises a été signé juste avant le début de la foire. John Deere étend ainsi ses compétences et occupe une position prééminente dans le domaine de l’agriculture de précision. D’autre part, on a fêté sur le stand vert et jaune et en présence d’un public fourni la récolte des trois médailles d’or et des dix d’argent qu’a engrangé le groupe américain. John Deere se félicite que plusieurs partenaires issus

tournant le fleuret contre l’« adversaire », à évoqué pince-sans-rire le possible achat de Kubota par Agco !

Du muscle pour toutes les opérations

n Massey Ferguson

Un global player pour allrounder

n Manitou Michel Denis, directeur général du groupe Manitou, l’a dit : « Nous accordons une attention soutenue aux besoins des agriculteurs. » Ce que démontre le Manitou « MLT 732 », un engin simple et sobre. Il est conçu comme une alternative pour satisfaire les besoins d’agriculteurs accédant pour la première fois à un chargeur et l’utilisant entre 500 et 800 heures par an. Deux chargeurs à roues Gehl et Mustang ont été présentés en avant-première au salon de Hanovre. Ils ont été développés pour des travaux lourds dans des environnements difficiles. Manitou appelle « Eco-Booster » l’hydraulique hybride, option pour exploiter de manière optimale l’énergie interne fournie par les machines.

Zetor by Pininfarina

Massey Ferguson travaille à une échelle globale pour fournir des produits universels, tel est le sens de cette devise. Le fabricant a remodelé ses tracteurs « MF 5600 » pour donner naissance aux « 5700 » équipés d’une foule d’innovations. Ils étaient présentés pour la première fois au public. Le « MF5713SL » a obtenu dans la foulée le titre de « Tracteur de l’année » décerné par un jury au meilleur tracteur à vocation universelle du moment. MF a aussi mis en évidence ses tracteurs des « Global Series », ses nouvelles presses et naturellement les machines de récolte de fourrages Fella aux armoiries MF.

n Zetor

Vision laser prospective

du monde de l’industrie et des services aient contribué au développement de la plupart des nouveautés distinguées, présentées par le service de recherche et développement interne. C’est la démonstration d’un tournant technologique et de l’ouverture dont fait preuve le constructeur dans le domaine des systèmes.

Pour ses septante ans, Zetor s’est offert rien moins qu’un « Crystal », sous forme d’un tracteur 6-cylindres. Fabio Filippi, chief creative officer chez Pininfarina, était visiblement fier de dévoiler cet engin et d’expliquer la relation existant entre son nouveau design et la puissance et la résis-

tance dont font preuve les produits Zetor. L’usine devrait, à l’avenir, produire des tracteurs jusqu’à 150 kW (200 chevaux), même s’il n’existe pas encore de plan déterminé à ce sujet, dit-on chez Zetor. Sinon, le constructeur présentait le prototype d’une nouvelle série. Ce 3-cylindres 44

de 49 chevaux conçu pour les petites exploitations est de conception simple. Zetor s’est fixé pour objectif de prospecter plus intensivement les marchés-clés d’Europe occidentale et d’étendre son réseau partout où le besoin se fait sentir.

Technique Agricole  12 2015

Rumeurs et distinctions

n Horsch

n Valtra La nouvelle gamme « N4 » (à cabine à toit panoramique « Skyview ») sortie juste avant l’Agritechnica et la « T4 » présentée l’an dernier figuraient au centre des produits exposés. Une rumeur bruissait sur Valtra, parlant d’un projet de vente de la marque à Kubota. Le chef d’Agco, Martin Richenhagen, ne s’est pas contenté de démentir la chose, il en a rajouté et, re-

Les systèmes de guidage des rampes de pulvérisateurs courants utilisant des dispositifs à ultrasons peuvent être induits en erreur lorsqu’il y a des trous dans une culture, en raison, par exemple, de dégâts du gibier ou du passage de machines. Ils agissent alors sans raison sur la rampe. Ce n’est pas le cas avec le système de reconnaissance prospectif à laser de Horsch : le scanner laser est monté sur le toit de la cabine et distingue à l’avance l’environne-


Agritechnica   n

ment de la machine, aussi bien vers l’avant que sur les côtés, pour en tirer une représentation modélisée du terrain. La position de la rampe est ensuite réglée en fonction de ces données, en hauteur et latéralement, ce qui permet aussi de prendre en compte d’éventuels obstacles qui se trouveraient dans la culture.

Une machine à café pour un anniversaire n JCB Il y a 70 ans, Joseph Cyril Bamford fondait l’entreprise JCB. Les employés du siège de Rocester (GB) ont bénéficié à cette occasion d’un jour de congé, et les 70 exemplaires d’une série spéciale limitée de pelleteuses ont été dotés d’une machine à café,

pour le plus grand plaisir de leurs utilisateurs. Les premiers chargeurs télescopiques JCB pour les marchés européens répondent à la nouvelle spécification « EcoMAX Tier 4 final ». Le constructeur entend par là un dispositif SCR compact sans préjudice sur la vue depuis la cabine ou les dimensions de la machine. La technologie JCB « intelligente » réduit la durée des cycles d’une valeur pouvant atteindre 20 % et permet à l’agriculteur de manipuler la même quantité de matériaux avec 15 % de carburant en moins. Les deux chargeurs télescopiques « 525-56 Agri Plus » et « 527-58 Agri » sont dotés de nouvelles fonctions qui leur confèrent une solide plus-value.

Table de coupe électrique n Zürn La barre de coupe électrifiée « i-Flow » a montré ses qualités dans les essais de ter-

rain effectués durant les campagnes de récolte 2014 et 2015, affirme Rolf Zürn, dirigeant de Zürn Harvesting, sur le stand de la foire. Tous les éléments de la barre de coupe sont à entraînement électrique. Les moteurs électriques jouent à la fois le rôle de moteur et de capteurs pour le réglage des couples de force et des régimes de rotation. Dans le rôle de capteur, ils délivrent de précieuses informations sur l’effort et les conditions d’engagement. D’après notre interlocuteur, le système à basse tension (60 V) est très sûr et fonctionne par tous les temps.

Des chenilles pour chaque remorque n Annaburger Le système « Uni Crawler » d’Annaburger est conçu pour reléguer aux oubliettes les coûteuses installations de réglage de pression des pneumatiques tout en ménageant les sols au mieux. Avec sa grande surface de contact au sol, l’« Uni Crawler » permet de circuler avec de lourdes charges sans endommager le terrain. Ça fonctionne ainsi : le chauffeur déplace la remorque dotée de pneus normaux sur la plateforme et serre le frein. La suite du trajet s’effectue sur un train de chenilles, sans que le conducteur n’ait à quitter son siège. Pour

La transmission « TerraPower » était l’un des objets phares présentés, pour des puissances allant de 180 à 210 chevaux. Autre attraction : la « TMG 45 » est conçue pour des tracteurs jusqu’à 450 chevaux. Un moyeu à entraînement électrique individuel à usage agricole a suscité beaucoup d’intérêt sur le stand.

Nouveaux produits chez Alliance n Alliance « Alliance », « Galaxy » et « Primex ». Ainsi se nomment les marques que distribue en Europe le groupe Alliance Tire (ATG). Parmi les dernières innovations figure l’Alliance « 354 Agriflex », pneumatique pour pulvérisateurs traînés ou automoteurs. Avec le « 376 Multistar », ATG dispose d’un pneu spécifique pour tracteurs et moissonneuses-batteuses, indique Angelo Noronha, directeur commercial d’ATG pour l’Europe. ATG recommande d’utiliser des « Alliance 380 » ou « 385 » pour équiper les véhicules de transport. Ils supportent des charges équivalentes à un pneu de transport classique, mais avec une pression de gonflage 30 % inférieure.

revenir sur la route, il n’a qu’à desserrer le frein de la remorque. La plateforme se replie hydrauliquement à 2,4 m pour le transport sur route.

Toute la technologie nécessaire, mais autant d’économies que possible

Comme dans une grange. Même sans toit n Tama

n ZF Le leader de la technologie – c’est l’image que se donne volontiers ZF – présentait plusieurs nouveautés importantes à Hanovre. Le fabricant de transmissions s’est doté d’une stratégie dite du «  Best Choice », du meilleur choix donc, pour fournir à ses clients les équipements correspondant au plus près à leurs besoins.

Tama propose, avec ses technologies « Edge to Edge » et « Bale + Technologie », deux produits innovants pour le liage en filets des balles de foin, de paille ou d’ensilage. Mais la dernière nouveauté exposée à Hanovre était le « John Deere B-wrap », un filet « CoverEdge » pour des balles qui doivent rester à l’extérieur, exposées aux intempéries. Le matériau destiné aux enru12 2015  Technique Agricole

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n  Agritechnica

La « Mercedes » de l’assurage

banneuse John Deere est breveté, et Tama l’équipe subsidiairement d’un revêtement SCM. Ce dernier est durablement hydrofuge et empêche les pertes de fourrage dues aux intempéries ou à l’humidité remontant du sol. Il est cependant aussi respirant et permet à l’humidité qui se dégage du fourrage de s’évaporer par de minuscules pores.

Au service du bien-être des vaches

n Beck

de l’intéressant système de gestion « proconnect » que Fella intègre sur ses machines à connection Isobus. « pro-connect » réunit trois fonctions : la « flexHigh » gère automatiquement la hauteur des dents, « gapControl » dirige la trajectoire de la machine pour éviter les chevauchements et « Fella myMemory » est le dispositif de contrôle de l’andaineur.

Le système Beck pour l’assurage des chargements « BSS 10 » a une longueur d’avance sur les autres fabricants. Grâce à ses doubles articulations hydrauliques, ce système ne se contente pas d’être simple à ouvrir et à fermer ; il s’adapte aussi en hauteur, en fonction des charges à assurer. Il se positionne également sur la surface de chargement, permettant d’arrimer une rangée unique de paloxes ou de bottes. Sa toiture est aussi caractéristique. Elle ne se contente pas de couvrir le chargement,

Toujours un coup d’avance

n Siloking « SelfLine 4.0 », tel est le nom de la nouvelle génération de mélangeuses automotrices Siloking, destinées à préparer des

rations précisément mélangées et de belle structure avec la contribution d’une fraise de 2 m à 42 couteaux pour prélever de manière optimale le fourrage dans le silo et des vis et trémies spécialement étudiées. Les remorques mélangeuses de grand volume de la gamme « TrailedLine » peuvent être équipées d’un embrayage hydraulique « Softstart » placé entre le train planétaire et la vis. Sur le stand, l’accent était mis sur le confort de conduite, même pour de longs trajets sur la route. A cette fin, les roues des automotrices sont équipées de suspensions individuelles.

A la foire de Hanovre, Deutz exposait différents moteurs. Dans la catégorie des cylindrées entre 2,9 et 7,8 l, le constructeur confirme sa position de pionnier, dans la mesure où ces engins sont déjà en conformité avec l’étape V en matière d’émissions, qui s’imposera probablement à partir de janvier 2019. Cette avancée est rendue possible, explique Michael Wellenzohn, membre de la direction, du fait que Deutz équipe déjà systématiquement ses moteurs de filtres à particules, assurant aux clients de disposer d’un équipement au point. Et ceci sur le long terme.

mais son cadre sert en plus à maintenir en place une deuxième couche médiane de balles, ou un deuxième étage de paloxes, qu’il comprime vers le bas.

Si on fauchait en faisant la sieste ? n Conver BV

Pas pour le Juras

Le « Greenbot » du constructeur néerlandais Conver BV est un engin analogue à un tracteur capable de s’acquitter de manière autonome de différents travaux : fauche, broyage, etc. Il fonctionne en utilisant la cartographie de la parcelle ou de l’espace à traiter. Ce système remplit-il les conditions légales pour effectuer certains travaux dangereux comme le broyage ? La question reste ouverte.

n Fella

Une machine universelle

Le nouvel andaineur à quatre rotors porte le nom de « Juras », mais ses dimensions risquent fort de se révéler trop généreuses pour les montagnes de la région presque homonyme. On notera toutefois l’existence 46

n Deutz AG

Technique Agricole  12 2015

n Claydon Claydon a présenté l’« Hybrid T4 », un semoir combinant la mise en place du semis et la fertilisation. Ce procédé unique est


Agritechnica   n

appelé «  Semis direct en bandes  » par Claydon, puisque la machine est capable d’intervenir sur des sols très peu ou pas du tout travaillés, grâce aux multiples outils de dépose disponibles. La dénomination « Hybrid » signifie que le semis peut être réalisé dans une terre non travaillée, préparée à minima ou en terrain labouré, ce qui doit permettre à l’agriculteur de réaliser plusieurs opérations en un seul passage, pour un investissement minime et une consommation de carburant d’une dizaine de litres / ha.

Hydrostat et hydraulique modernes n Paul Forrer

C’est la première fois que Paul Forrer SA disposait de son propre stand sur une foire à l’étranger. La maison zurichoise y exposait des systèmes hydrauliques prêts à brancher, en particulier pour le domaine du machinisme agricole. En vedette figurait le « Trailer Drive System », essieu moteur hydraulique, dont un modèle a retenu l’attention de nombreux visiteurs. Citons aussi les systèmes de freinage hydrauliques, un domaine dans lequel la Suisse et Paul Forrer ont une longue expérience, et qui pourraient intéresser des utilisateurs d’autres pays dans la perspective d’une harmonisation des règles en la matière.

lente. La nouvelle génération de barres « Drago GT » se distingue avec son déchiqueteur en position basse qui, par un effet de cisaillement étudié, contribue à une qualité du hachage des tiges de maïs au-dessus de la moyenne. Ce résultat est obtenu grâce aux doubles couteaux à quadruple effet dont est pourvu chaque éléments. L’entraînement est assuré par des engrenages et des arbres mécaniques en carter fermé.

Travail à distance

Grâce au guidage parallèle des rotors, le biotope des pyrales est chamboulé sur l’ensemble de la surface, y compris dans les ornières et les terrains accidentés. La consommation de carburant à l’hectare est moins élevée que pour un hersage complet de la surface. L’entraînement des rotors peut être soit mécanique, soit hydraulique.

Sans poussière ni échauffement n Klauenmesser

n PTH-products La palette des engins à commande à distance et à centre de gravité très bas pour effectuer des travaux agricoles ou de voirie dans les endroits accidentés ne cesse de s’étendre. C’est dans ce domaine que l’entreprise autrichienne PTH-products a développé le porte-outils « Hymog ». Il est entraîné électriquement, avec une alimentation assurée par un générateur diesel embarqué, et dispose de moteurs électriques aussi bien pour avancer que pour l’entraînement des outils. Le rendement énergétique est meilleur que celui d’une transmission mécanique ou hydrostatique. Une batterie permet de faire face à d’éventuelles surcharges.

La rainette électrique à parer les onglons ne paye pas de mine, mais c’est une nouveauté susceptible d’intéresser bien des

exploitants, comme alternative ou complément à la disqueuse. Le couteau double se fixe à un vibreur multifonctionnel courant du commerce. Avantages principaux : la rainette travaille sans échauffer les onglons ni dégager de particules, ce qui permet de travailler sans lunettes. En plus, la taille effilée du couteau double et son poids plume doivent permettre d’accéder à des endroits trop exigus pour une meuleuse d’angle.

Nouveau tracteur forestier

Cueilleurs à maïs italiens

Pyrale du maïs hachée menu

n Olimac

n Schmidt Stahlbau

Le constructeur italien Olimac se concentre sur la réalisation de cueilleurs à maïs. Les plateaux cueilleurs individuels des éléments du « Drago GT », équipés de dispositifs amortisseurs, s’adaptent aux diamètres irréguliers des tiges de maïs. Ces dernières sont délicatement saisies et coupées par les longs tambours de coupe à rotation

Le déchiqueteur de racines de maïs proposé par Schmidt Stahlbau est un outil unique. Il est prévu pour lutter mécaniquement et de façon efficace contre la pyrale avec un rendement à l’hectare élevé. Les couteaux en métal dur permettent de hacher menu les résidus de tiges et de racines de maïs jusqu’à une profondeur de 5 cm.

n Pfanzet Le « PM-Trac 2380 4f » de Pfanzelt est un successeur totalement réactualisé du célèbre tracteur porte-outil de la marque. Le modèle précédent utilisait comme base un tracteur Steyr standard ; son successeur est entièrement réalisé par Pfanzelt. Le « PM-Trac 2380 4f » se mue rapidement en tracteur agricole, grâce à un système d’attelages et de connections rapides ne demandant pas d’outils. Il dispose d’un châssis-pont et d’une suspension hydrau12 2015  Technique Agricole

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n  Agritechnica

quasi toute marchandise ou bien pour l’agriculture, et peut être utilisée toute l’année, du printemps à l’hiver suivant. Des

lique à verrouillage automatique qui améliorent sa stabilité. Sa cabine panoramique est équipée d’un poste de pilotage pivotant électriquement sur 340 °, pour un travail ergonomique et une visibilité optimale.

Une première sans ranchet latéral

« Schnitzel », ensilages ou céréales peuvent être véhiculés aussi bien que le colza, des pulvérulents, des big bags ou des palettes. Une trentaine de rouleaux de soutien maintiennent le tapis en place et garantissent un déchargement intégral de la remorque. Le rouleau de renvoi arrière, caoutchouté, sert d’entraînement, celui de devant maintient le tapis sous tension.

Pulvérisation en densité variable

n Rudolph n Tee Jet

La remorque basculante « DK 280 RP » de Rudolph est la première remorque basculante avec ridelles à vantaux (« en portail ») mais sans ranchet central. La ridelle gauche s’ouvre même intégralement vers le bas en offrant une fonction portail, ce qui facilite par exemple le chargement de paloxes ou de marchandises sur palette. Les ridelles servent aussi à arrimer des charges telles que les grandes balles de fourrage. Cette remorque, basculante et avec couvercle, offre une polyvalence encore inégalée parmi les outils de transport pour l’agriculture.

Fond roulant exclusif n Strautmann Avec sa remorque à fond en tapis roulant « Aperion », Strautmann propose un véhicule quasi universel, totalement inédit, pour le transport d’objets ou de marchandises en vrac. Sa caractéristique essentielle : un fond en forme de tapis et en continu roulant qui permet de vider intégralement la remorque en un temps record. L’Aperion permet de transporter 48

Technique Agricole  12 2015

Agri ». Elle est disponible en 2,5 m et 2,9 m de large et peut être équipée de la trémie figurant sur cette illustration, ou d’un composant pneumatique Krummenacher. L’intervalle entre les doubles disques est de 7,5 cm. La construction légère et compacte de cet instrument autorise une utilisation avec des tracteurs légers, voire avec des grandes faucheuses à deux essieux. La forme améliorée des trémies, la présence d’une grille à l’intérieur, l’éclairage LED et une unité de calibration séparée facilitent l’utilisation de cette machine.

Conjointement avec une nouvelle buse de fertilisation liquide, TeeJet a présenté son concept « Variable Rate ». Les nouvelles buses à 7 ou 3 trous permettent de remplacer jusqu’à cinq types de buses classiques pour une fourchette de volumes / hectare correspondante. Leur souplesse d’utilisation, elles la doivent à une pastille en élastomère EPDM qui répond à toutes les caractéristiques chimiques en termes de résistance et de précision. Elles per-

mettent de travailler à des allures entre 8 et 16 km / h, pour des volumes / hectare de 80 à 400 l, ou de 70 à 350 l / ha en générant de très grosses gouttes, vraiment régulières, sans changement de buses. Le concept fonctionne en utilisant les propriétés de l’élastomère dont l’ouverture s’agrandit quand le débit augmente, sans modification notable de la contre-pression.

Allégée et améliorée n Vredo Vredo a présenté la version 2016 de sa machine de sursemis «  Super Compact

Entraînement à variation continue n Grimme L’entraînement « Vario Drive » mécaniquehydrostatique à répartition de puissance pour arracheuses à pommes de terre permet, c’est une première, de réguler la vitesse des tapis de tamisage en fonction des conditions d’arrachage, et d’en inverser le sens de marche par simple pression sur un bouton. Sur les machines classiques, les tamis sont mus par des transmissions soit mécaniques, soit hydrauliques, avec chacun leurs avantages et leurs inconvénients. Grimme réussit à marier les avantages des deux systèmes sur une machine traînée, sans en subir les inconvénients. La nouvelle transmission combine un train planétaire et un moteur hydraulique. Elle a un rendement 20 % supérieur à celui d’une transmission entièrement hydraulique, ce qui permet d’économiser 1 litre de carburant à l’heure en moyenne. Son prix n’est pas plus élevé que celui d’une transmission hydraulique classique.


Ferme et champs | Sécurité   n

Où en sommes-nous avec la sécurité ? Les machines deviennent toujours plus grandes. Pour les experts en sécurité, la question se pose de savoir si ces nouveaux appareils sont également plus sûrs. Il y a de bonnes approches, comme certains exemples l’ont démontré à l'Agritechnica. Ruedi Burgherr * Champ de vision amélioré : le rétroviseur principal est combiné avec un rétroviseur grand angle plus petit.

Aujourd’hui, fondamentalement, les véhicules, machines et appareils doivent être construits de manière à permettre un travail en toute sécurité. L’Agritechnica offre une bonne occasion de voir le résultat de ce travail et de comparer les différentes solutions proposées par les constructeurs. Les véhicules et les machines sont toujours plus grands, il devient difficile d’avoir une bonne vue d’ensemble. Pour cette raison, les yeux et les rétroviseurs ne suffissent plus pour à garder. Il devient nécessaire d’avoir des systèmes de surveillance électroniques, des détecteurs à ultrason, des caméras ou des radars. Avec certaines nouvelles machines, nous pouvons constater cette tendance. Quelques-unes se sont aussi distinguées avec des médailles (cf. Technique Agricole 10 /2015).

normalement conformes aux normes de sécurité. Le facteur humain reste souvent le risque numéro un des accidents. Concrètement, les accidents ont pour cause le manque de visibilité, un comportement erroné, une application incorrecte, un entretien déficient ou une perturbation de l’organisation au sein de l’exploitation. La campagne de prévention du SPAA « Réfléchis à 2 fois ! » est toujours actuelle, voire devient même encore plus nécessaire. Qui fait une analyse de risque et réfléchit sérieusement à ce qu’il fait a plus de chances d’éviter un accident. Peut-être même devrait-on réfléchir à plus de deux fois avant un travail, pour être sûr d’accomplir ce dernier en toute sécurité. Des exemples pour une sécurité impeccable sont montrés et décrits ici.

Champ de vision De nombreuses études ont contribué à élargir le champ de vision autour du tracteur. Ainsi, on voit de plus en plus de rétroviseurs doubles, ou un rétroviseur principal combiné avec un rétroviseur grand angle, plus petit. Ces rétroviseurs sont avant tout destinés aux grands tracteurs. Ils sont également disponibles en kits, pour l’équipement après-coup. Avec cette combinaison, le champ de vision du chauffeur est considérablement augmenté.

Panneaux de signalisation en angle Les mécanismes pliants des machines pour respecter la largeur autorisée sur la route sont variés. Les dispositifs d’éclairage LED améliorent la visibilité et sont plus solides. Aujourd’hui, des dispositifs d’éclairage ainsi que les panneaux de signalisation sont la norme chez les exposants renommés. Si la visibilité de l’outil depuis devant / derrière et latéralement doit être garantie, on utilise maintenant des panneaux de marquage angulaires.

Sièges à suspension semi-active Dans la pratique, comparée aux systèmes passifs, l’électronique réglée de manière semi-active apporte une meilleure performance de suspension horizontale et de côté des sièges, par exemple lors d’un travail en pente ou dans une raie de charrue. Pour le conducteur, ce système apporte clairement un meilleur confort et contribue à sa santé. En outre, le nouveau siège de Grammer est équipé du soutien du dos adaptatif « Dualmotion ». Celui-ci permet un soutien idéal du conducteur également lors de l’observation des outils accrochés à l’arrière du tracteur. Ainsi, la fatigue du conducteur est réduite. La climatisation de siège active maintient une température agréable en tout temps.  n

En majorité en ordre Aujourd’hui, fondamentalement, les véhicules, les machines et les outils sont

* SPAA, Grange-Verney 2, 1510 Moudon Tél. 021 557 99 18, www.spaa.ch.

Nouveau siège avec suspension horizontale et de côtés réglée de manière semi-active et soutien de dos modulable.

Panneaux de signalisation angulaires, pour être vus de devant, derrière et de côté.

12 2015  Technique Agricole

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n  Sécurité | Ferme et champs

Un hiver sans accident Chaque année, l’agriculture suisse recense une centaine d’accidents mortels. Les circonstances veulent que les accidents soient plus nombreux en hiver qu’en été, que ce soit dans les bâtiments ou avec des appareils dans des aménagements intérieurs. Bien souvent, une certaine routine de travail couplée à une certaine négligence est à l’origine d’un accident. Ruedi Hunger Dans les fermes (fenil, trappe à foin, échelle), les chutes sont les accidents les plus courants. Plus d’un tiers d’entre elles ont une issue mortelle et les autres causent des lésions souvent graves avec des séquelles même parfois irréversibles.

Places de travail non sécurisées – conséquences fatales Une mesure de prévention utile consiste par exemple à sécuriser toutes les trappes et autres ouvertures dans le sol, de manière à éviter toute chute de personnes, et ce également pendant le travail. En pratique, il existe différentes solutions qui garantissent la protection exigée en évitant les inconvénients. La brochure SPAA Bâtiments agricoles sûrs fournit des indications précieuses

« Un accident ne se produit pas simplement – il a une cause. » pour la mise en place d’installations de protection. Les systèmes de grue aujourd’hui largement utilisés exigent que l’accès soit sûr et d’une construction solide. Il faut tout particulièrement assurer une protection suffisante au moment de passer du palier de montée à la cabine de la grue.

Un escalier est toujours plus sûr qu’une échelle. Son avantage : ses marches sont plus larges et plus sûres que les barreaux de l’échelle. Une main courante au moins est toujours nécessaire. Comme la photo l’illustre, un simple treuil électrique permet de relever la partie de l’escalier qui dépasse dans la voie de passage. Photos : Ruedi Hunger

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Ferme et champs | Sécurité   n

mortels, une chute dans une telle machine cause néanmoins des blessures très sérieuses. Ces remorques facilitent assurément le travail, mais, attention, il ne faut pas agir imprudemment: un remplissage directement depuis le fenil ou par la trappe ne doit pas se faire sans surveillance. Bien souvent les remorques actionnées par le tracteur sont munies d’un palier de service. Celui-ci doit être sécurisé par une barrière fonctionnelle, sur laquelle il est interdit de grimper tant que la machine fonctionne. Par principe, toutes les machines doivent être construites de manière à exclure autant que possible toute avarie. Si les installations de protection sont démontées pour une éventuelle réparation, elles doivent être remises en place immédiatement après celle-ci. Dans certaines zones, une manutention peut comporter d’importants risques de contusion aux mains ou aux doigts.

Ces installations de protection doivent être régulièrement contrôlées et, si nécessaire, immédiatement réparées. Les silos-tours sont en général munis d’une échelle pour y monter, installée sur le côté du canal de remplissage. A partir d’une hauteur de 5 m, l’échelle doit être sécurisée par une protection arrière qui doit commencer à 3 m du sol. Afin d’en rendre l’accès impossible à toute personne non autorisée, les enfants en particulier, elle doit être munie d’une protection pour enfant : il faut par exemple veiller à ce que la partie inférieure de l’échelle soit suffisamment haute ou alors amovible. Ne jamais pénétrer dans un silo lorsque la fraise fonctionne. Celle-ci doit être munie d’un système d’arrêt automatique

« Ne jamais pénétrer dans un silo lorsque la fraise fonctionne. Celle-ci doit être munie d’un système d’arrêt automatique. » (broche de sécurité, corde sécurité / interrupteur sécurité). Des accidents avec des remorques mélangeuses surviennent. S’ils ne sont pas

Conclusion Prévenir les accidents permet non seulement de faire des économies, mais aussi dre ne pas devoir déplorer d’avoir causé du tort à quelqu’un. Les installations de protection ne sont pas forcément coûteuses : installer une main courante, des barrières ou des crochets pour fixer les échelles ou éliminer des obstacles dangereux sont autant de mesures efficaces de protection.

Selon la loi fédérale sur la sécurité d’installations et d’appareils techniques (LSIT), les installations d’une exploitation doivent être construites et ordonnées selon les normes de sécurité. Ceci signifie qu’il faut parfaitement sécuriser les accès au palier et à la cabine de la grue.

Brochures SPAA : Machines sûres – utilisation correcte et Bâtiments agricoles sûrs : www.spaa.ch  n

Il faut toujours remplir les remorques mélangeuses de manière indirecte et utiliser pour cela des véhicules ou des engins spéciaux, des systèmes de grues, des élévateurs ou des tapis roulants. Si l’on remplit le silo depuis le haut, il faut faire attention de ne pas tomber. Une chute dans une remorque en marche peut causer des blessures très graves voire mortelles.

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n  Passion

Les cadeaux de Noël « Un sapin de Noël suisse dans chaque salon », voici l’excellent slogan de la communauté d’intérêts « SuisseChristbaum ». L’idéal serait de déposer sous chaque sapin indigène des cadeaux fabriqués dans notre pays, comme par exemple le « Farming Simulator » ; Technique Agricole a fouillé dans les magasins de jouets suisses pour trouver des articles en rapport avec l’agriculture. Dominik Senn « Farming Simulator » est une série de jeux vidéo de simulation de la vie agricole et a été conçu à Schlieren (ZH). C’est un article d’exportation à très grand succès qui a été vendu à des millions d’exemplaires. Le joueur doit cultiver des champs, vendre les produits récoltés, garder des animaux de ferme, gérer le parc à machines et organiser de manière rationnelle la main-d’œuvre. Le but du jeu est de transformer une petite ferme en une exploitation agricole moderne. Le jeu est non seulement disponible pour Windows et Mac en mode multi-­ joueurs, mais également pour Xbox et Playstation, ainsi que pour les écrans mobiles. Actuellement, le jeu comporte environ 140 véhicules et équipements de plus de 40 marques et depuis peu des machines et des outils pour la forêt.

gasin « Agriswiss » à Grolley (FR) offre le même assortiment et propose des pièces détachées pour réparer les véhicules.

www.gameswelt.ch/landwirtschaftssimulator-15 (allemand), www.farming-simulator.com

www.wtech.ch (allemand)

Un grand classique : les tracteurs pour enfants

La vache à plier de bauernhof.net est la star de la petite ferme. Ceux qui le souhaitent peuvent lui offrir un logement. Il suffit de télécharger le modèle de bricolage, de découper et de coller les formes­ et c’est terminé. La « ferme  à plier » est

Le magasin en ligne nommé « Original Schweizer Rolly Toys Shop », à Volketswil (ZH), propose des tracteurs pour enfants, des minitrac sans pédales aux tracteurs électriques avec des accessoires allant de­ la remorque, en passant par le rouleau et­ la charrue, les outils frontaux, la pelle­ t­euse arrière, le treuil, les chaînes à neige jusqu’aux feux de signalisation, aux freins et aux klaxons. Les plus populaires sont les tracteurs classiques. L’enfant peut ouvrir le capot. Le tracteur à pédales peut être équipé par la suite de multiples accessoires comme par exemple de véritables roues gonflables. Ces véhicules accompagnent parfaitement les enfants d’environ trois à huit ans pour une grandeur de 104 à 152 cm. La durée de garantie est même de trois ans sur tous les modèles. Le ma­ 52

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www.traktorenshop.ch (allemand) www.agriswiss.ch

Des modèles en grand nombre WTech est une entreprise familiale qui est spécialisée depuis 2006 uniquement dans le commerce et la vente de jouets­ en relation avec l’agriculture provenant­ de différents fabricants ; elle propose des jouets à profusion et également des tracteurs, des remorques, des machines destinées à préparer le sol et à récolter. L’as­ sortiment complet est vendu dans son magasin en ligne, mais également dans ses pro­pres établissements à Basadingen (TG) et Hauenstein (SO).

La vache à plier est une grande star

Un tracteur pour enfant classique provenant du magasin « Trak­torenshop » à Volketswil. Photo : Adexa GmbH

équipée de tous les éléments, gratuits en plus, qui caractérisent une vraie ferme ! Le matériel nécessaire est simple : de la colle, des ciseaux, du papier cartonné et des trom­bones. www.bauernhof.net (site en allemand très bien illustré: aller sur « Spiel und Spass »,)

Le paradis des jeux sur internet On peut trouver sur internet différents ­paradis de cadeaux avec un immense choix de jouets et de jeux. Les plus attrayants sont sûrement les multiples drones, hélicoptères, avions et autres véhicules télécommandés. On peut rechercher les futurs cadeaux par marque ou catégorie sur : www.agriswiss.ch ; www.fcw.ch/fr ; www.maxitoys.ch ; monjouet.ch ; www.toutpourjouer.ch/fr

Tout ce qu’il faut pour le modélisme Le magasin zurichois rc-shop.ch mérite un commentaire spécial. C’est un spécialiste des avions et des véhicules télécommandés ; il offre également tous les accessoires et les pièces de rechange imaginables pour ces articles. On y trouve également des kits pour construire des tracteurs Siku et Tamiya avec télécommande et commande électronique. www.rc-shop.ch (allemand) ; www.aeromodel­ shop.ch ; www.conrad.ch ; www.speed-rc.ch

20 000 jeux et jouets

« Meinspielzeug.ch » de Winterthour est égale­ment un spécialiste du modélisme télécommandé, possèdant aussi dans ­ son assortiment des tracteurs à pédales avec leurs accessoires et des tracteurs électriques. Un cadeau apprécié pourra sans doute être trouvé parmi les 20 000 articles. www.meinspielzeug.ch (allemand)

Le gars avec la vache Qui ne connaît pas la vache tachetée rouge ou noire en bois qui est le symbole suisse de l’artisanat connu par de nombreuse petites mains d’enfants de par le monde ? Elle est produite depuis 1938 dans l’Oberland bernois de manière artisanale par l’entreprise familiale Trauffer qui est devenue une société anonyme en 2006 et est dirigée actuellement par Marc A. Trauffer.  n www.trauffer-holzspielwaren.ch, en vente par exemple chez Jouets Weber www.fcw.ch/fr/produits/ catalogue-de-noel


Passion   n

Objectif : une inscription au livre Guinness des records. Le « CR10.90 » de New Holland sur le chemin d’une tentative réussie de record du monde d’une durée de huit heures.

Un record du monde en guise de label qualité Presque 800 tonnes de blé moissonnées en l’espace de huit heures ou près de 100 ha d’herbages fauchés : pour des constructeurs de matériel agricole réputés comme New Holland, de tels records mondiaux Guinness établis par leurs machines constituent des labels de qualité reconnus. Dominik Senn Le Guinness Book des records fête son 60 e anniversaire cette année. New Holland a saisi cette occasion pour orchestrer une campagne complètement folle. Le constructeur international de matériel agricole voulait entrer dans l’édition anniversaire de 2015 grâce à un record.

797 tonnes de blé en l’espace de huit heures L’année dernière, New Holland Agriculture (NH) venait justement de revoir sa gamme « CR » de moissonneuses-batteuses. Il revenait alors à la firme de présenter au monde agricole son nouveau fleuron, le «  CR10.90  ». La campagne publicitaire devait conjuguer savoir-faire technique et images de nature à impressionner un large public pour mettre en valeur l’exceptionnelle performance de cette machine. Les dés étaient jetés à mi-août 2014 : NH a envoyé sa « CR » dans un champ de blé près de Wragby dans le Comté anglais du Lincolnshire. La tâche était simple, d’après le communiqué : elle devait moissonner le plus de tonnes de blé possible en l’espace de huit heures. Pour cette moissonneuse-batteuse d’une puissance de 653 ch, ce n’était pas un problème. Après huit heures, la « CR10.90 »

avait moissonné 797,66 tonnes et établi ainsi un nouveau record comme l’ont officiellement confirmé les juges.

96,29 ha d’herbages en l’espace de huit heures Non moins impressionnante a été la tentative réussie du constructeur polonais SaMASZ de faucheuses à disques visant battre le record de la plus grande surface d’herbages jamais fauchée par un combiné de fauche triple. A Bialystok, le conducteur a, sous les yeux des juges, allumé le moteur de sa Deutz-Fahr « 7250

Le livre Guinness des records Chaque année, le livre Guinness compile des faits et des données étonnants sur la nature et l’environnement tout comme des records réalisés par des hommes ou des femmes. Il est paru pour la première fois en 1955, sur commande de la brasserie Guinness en Irlande. Ce livre à succès paraît depuis dans plusieurs pays et est décliné par thèmes. Beaucoup de tentatives de records ne seraient probablement pas entreprises sans son existance. Aujourd’hui, le Guinness World Records est une firme dont le siège est à Londres. De nombreuses contraintes posées par le siège doivent être respectées pour qu’un nouveau record y soit consigné. Pour plus d’informations, consulter www.guinessworldrecords.de

TTV » et fauché avec le combiné une surface de pas moins de 96,29  ha d’herbages à une vitesse moyenne de 17,9 km / h – une démonstration éclatante de la fiabilité de l’attelage !  n

Un tandem gagnant : la faucheuse à disques de SaMASZ / Deutz-Fahr «7250 TTV».

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n  ASETA | Sections

VD Formation permis G Sur la voie publique, pour conduire un tracteur dont la vitesse maximale est de 30 km / h, les jeunes gens doivent avoir 14 ans révolus et être porteurs du permis de conduire de la catégorie G. Ce permis donne aussi le droit de conduire des cyclomoteurs. Les cours d’une durée de deux après-midi (mercredi) sont décentralisés en fonction des inscriptions et accueillent 6 à 13 participants. Le lieu des cours est Oulens-sous-Echallens, la période est à choisir : un des deux semestres de l’année. Il est possible de passer l’examen un mois avant l’anniversaire. Lieu et dates des cours : Oulens-sous-Echallens, mars et juin 2016 Contact : Virginie Bugnon, chemin de Bon-Boccard, 1162 Saint-Prex, v.bugnon@bluewin.ch

FR Formation permis G Cours sur la circulation routière et l’équipement des véhicules automobiles agricoles : l’Association Fribourgeoise pour l’Equipement Technique de l’Agriculture (AFETA), avec l’aide des instructeurs de la Police cantonale et de l’Institut agricole de Grangeneuve, organise des cours en vue de se préparer pour l’examen théorique du permis de conduire de la catégorie G (véhicules automobiles agricoles dont la vitesse maximale n’excède pas 30 km / h), qui donne aussi le droit de conduire des cyclomoteurs. Ce cours aura lieu pendant une journée, soit le mardi 29, le mercredi 30 ou le jeudi 31 mars 2016. Il est destiné aux jeunes garçons et filles nés avant le 1er mars 2003. Les bulletins d’inscription sont disponibles auprès des secrétariats des CO du canton ou auprès de l’AFETA, laurent.guisolan@fr.ch, 026 305 55 58. L’inscription est possible jusqu’au 1er mars 2016. Impérativement respecter ce délai !

La campagne de test de freins L’AFETA maintient sa campagne de test de freins. Ces tests sont destinés aux chars et remorques en tout genre, 30 ou 40 km / h, qui tout au long de l’année remplissent leur rôle, dont la maintenance est trop souvent négligée. A l’issue du contrôle, vous disposerez d’un diagnostic précis de vos véhicules, établi par un professionnel agréé par l’USM. Où : l’atelier agréé le plus proche de votre domicile. (La liste des ateliers peut être consultée sur www.smu.ch.) Quand : durant toute l’année 2016. Important : Pour les tests, les convois doivent être équipés de freins de service hydrauliques ou pneumatiques. Avantage : Pour ses membres, l’AFETA prend en charge un montant de 50 francs par essieu sur le prix du test. Pour­ cela, il vous suffit d’envoyer une copie de la facture à l’adresse 54

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suivante : AFETA, Laurent Guisolan, rte de Grangeneuve 31, 1725 Posieux

Cours de conduite pour agricultrices et jeunes conducteurs L’AFETA met sur pied un cours de conduite d’une journée qui s’adresse particulièrement aux agricultrices et jeunes conducteurs de véhicules agricoles avec un permis valable (catégorie : B, C, D, F, G). Où : à l’Institut agricole de Grangeneuve, 1725 Posieux. Quand : le samedi 5 mars 2016 de 9h00 à 16h00. Tarif : 110 francs pour les épouses et enfants des membres et 130 francs pour les non-membres. Compris dans le cours : inscription, café-croissant, repas de midi, gilet de sécurité. Donc : inscrivez-vous de suite et jusqu’au 24 février 2016 à ­l’ad­resse suivante : AFETA, Laurent Guisolan, rte de Grange­ neuve 31, 1725 Posieux

L’antenne romande de l’ASETA Sur le site de l’école d’agriculture du canton de Vaud AgrilogieGrange-Verney à Moudon, l’ASETA s’est donné un nouveau visa­ge. L’antenne romande de l’ASETA est devenue un centre de ré­férence pour les membres des sections romandes. Cette antenne assure à L’ASETA et aux sections romandes une présence sur place et le maintien, voire le développement, de prestations pour les membres francophones. Elle accroît le rayonnement suprarégional d’Agrilogie, à l’instar du SPAA, dont le siège se situe à GrangeVerney. Compétences spécifiques en technique et en trafic agricoles : Walter Hofer, enseignant en machinisme agricole et personne de contact de l’antenne romande de l’ASETA : 021 557 46 46, walter.hofer@vd.ch. Photo : Ueli Zweifel

Assemblées annuelles : préavis VD Mercredi 27 janvier 2016, 10 h

à la salle Jean-Villard Gilles, St-Saphorin-Lavaux

GE Mercredi 3 février 2016, 10 h 30 à la salle communale de Satigny

FR Mardi 16 février 2016, 9 h 30 Restaurant Kreuz, 3216 Ried près de Chiètres


ASETA Impressum 77e année SVLT ASETA

Unterstützt durch den Fonds für Verkehrssicherheit (FVS)

Cours de conduite G40 Tout titulaire d’un permis de catégorie G qui a participé au cours de conduite G40 est autorisé à conduire des tracteurs agricoles et des véhicules exceptionnels à une vitesse de 40 km / h au maximum. Le G40 est reconnu par l’Office fédéral des routes (OFROU) et annoté dans le permis de conduire. Lieux de cours (* en allemand) : * Aarberg BE, * Balgach SG, * Bazenheid SG, * Biberbrugg SZ, * Brunegg AG, * Bülach ZH, Bulle FR  ; Claro TI, Corcelles-près-Payerne VD, Courtételle JU, * Düdingen FR, * Frauenfeld TG, * Gossau ZH, * Hohenrain LU, * Ilanz GR, * Interlaken BE, * Kägiswil OW, * Konolfin­gen BE, * Landquart GR, * Langnau i.E. BE,­ La Sarraz VD, Les Hauts-Geneveys NE,­­ * Lindau ZH, * Lyss BE, * Lyssach BE, * Marthalen ZH, *  Mettmenstetten ZH, Mou­ don VD, * Niederurnen GL, Nyon VD, * Oensingen SO, * Saanen BE, Saint-Maurice VS, * Salez SG, * Schöftland AG, * Schwarzenburg BE, * Schwyz SZ, * Scuol GR, Sion VS, * Sissach BL, * Sitterdorf TG, * Sursee LU, * Thusis GR, Tramelan BE, * Tuggen SZ, * Visp VS, * Willisau LU, * Zuoz GR, * Zweisimmen BE, * Zwingen BL Conditions de participation : • Un permis de conduire G, ou catégorie supérieure, âge minimum de 14 ans •  Un tracteur avec cabine de protection o ­u arceau de sécurité (vitesse maximale de­ 30 ou 40 km / h) pour la première journée • Un tracteur avec cabine de protection­ ou arceau de sécurité et une remorque agricole (poids garanti au moins 3500 kg) pour la deuxième journée •  Une bonne maîtrise de la conduite

Antenne romande de l’ASETA Service technique, Walter Hofer Tél. 021 557 46 46, walter.hofer@vd.ch

Prochain numéro :

Thème général : Protection des plans Agrovina : Aperçu des atomiseurs en culture arboricole et viticole Tendances dans les traitements phytosanitaires En savoir plus Traction intégrale réglable en continu •  Véhicules techniquement au point •  L’assurance est de la responsabilité des participants Autorisation exceptionnelle : associée au permis de conduire de catégorie G, les participants reçoivent environ un mois avant le premier jour de cours une autorisation exceptionnelle leur permettant de s’exercer au volant d’un tracteur agricole roulant à 40 km / h, ainsi que de conduire la remorque uniquement pendant le cours sur le lieu duquel elle sera amenée par le chemin le plus direct. Prix du cours : membres de l’ASETA CHF 580.– / *CHF 480.– net, non-membres CHF 630.– / *CHF 530.– net (*montant de la fac­ture après la déduction d’une ristourne de CHF 100.– accordée par le Fonds de sécurité routière [FSR]). Des frais administratifs de CHF 60.– seront perçus pour une annulation survenant moins de deux semaines avant­ le début du cours. En cas d’absence injustifiée, l’ASETA se réserve le droit d’encaisser l’intégralité du montant de la facture.

Les autres cours :

Plate-forme Viticulture : véhicule avec entraînement électrique Editeur Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) Werner Salzmann, président Aldo Rui, directeur Rédaction Tél. : + 41 56 462 32 50 Roman Engeler : roman.engeler@agrartechnik.ch Ueli Zweifel : ulrich.zweifel@agrartechnik.ch Dominik Senn : dominik.senn@agrartechnik.ch Ruedi Hunger : hungerr@bluewin.ch Ruedi Burkhalter : r.burkhalter@agrartechnik.ch Abonnement, changement d’adresse Case postale, 5223 Riniken, Tél. : + 41 56 462 32 00, fax + 41 56 462 32 01 www.agrartechnik.ch Directeur de la publication Roman Engeler, case postale, 5223 Riniken, Tél. : 079 207 84 29 Courriel : roman.engeler@agrartechnik.ch Annonces Stämpfli SA Vanessa Ciglar, cheffe des annonces Tél. : + 41 31 300 63 87 Courriel : inserate@staempfli.com Tarif des annonces Tarif valable : 2015 Rabais de 25 % sur la combinaison avec Schweizer Landtechnik

Soudure (autogène, électrique, TIG)

Informations et renseignements : 056 462 32 00, zs@agrar­technik.ch, www.coursdeconduite.ch et www.g40.ch

Formation continue pour les chauffeurs selon l’OACP Cours pour caristes (formation de base)

Production et expédition Stämpfli SA Wölflistrasse 1, 3001 Berne Paraît 11 fois par an Prix de l’abonnement Suisse : CHF 110.– par an (TVA incluse) Gratuit pour les membres ASETA Etranger : CHF 135.– (TVA exclue) Le numéro 1 / 2016 paraîtra le 21 janvier 2016. Dernier jour pour les ordres d’insertion : 7 janvier 2016.

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Nous dépassons toutes vos attentes!

7 x oui

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z e d n a Dem e n u t n a n mainte t une offre e tion ! a r t s n o dém IZ

Bucher Landtechnik AG, 8166 Niederweningen www.new-holland-traktoren-center-schweiz.ch

New Holland T6 et T7 Autocommand 1. Un moteur économique de premier plan ? 2. Un frein moteur disponible en option ? 3. Une régulation automatique de l’arrêt ? 4. Une commande simple par pédale, levier + tempomat ? 5. Suffisamment de poids garanti et de charge utile ? 6. Des prix et des possibilités de leasing attractifs ? 7. Le Full Service compris ?

NH-TESTING


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