Technique Agricole 12/2019

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Décembre 2019

SATELLITES ET DRONES Précieux instantanés de l’espace Les drones en protection des plantes Comparaison des tronçonneuses à accus et à essence Utiliser des treuils forestiers en toute sécurité


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Décembre 2019 | Éditorial • Sommaire

Actualité 4

Éditorial

En bref

Marché 8 12 16 20 24 26

Interview d’Hubertus Mühlhäuser, patron de CNH

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Thème principal : satellites et drones Quels sont les avantages de « la vue du ciel » ? Assistance des satellites Évolution rapide de la technologie des drones Landi Weinland : drones sur les vignobles Agriculture de précision appliquée à grande échelle

Impression 28 30 34 36 38

Une Agrar «Bison 552» chez Eric Brunnschweiler En forêt avec une tronçonneuse à accus Premier «StalkBuster » en Suisse

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En savoir plus La pomme de terre capteur aide à éviter les dommages Les affichages tête haute

Management 39

Permis provisoire de la voiture dès 17 ans

Plate-forme 40 45 46

Nouveautés de l’Agritechnica Les balayeuses électriques d’Aebi Schmidt Fabrication de pneus chez Vredestein

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Sécurité 48

Utiliser un treuil forestier : attention les mains !

Passion 50

Le break, «VW» hippomobile en version rurale

ASETA 53 54 56 62 63

Cours de conduite « As du volant » Comptes rendus des assemblées de sections Communication des sections René Tschümperlin: agriculteur et conducteur de dameuse Les cours et l’impressum

Page de couverture Les drones et les satellites fournissent un grand nombre de données pour une agriculture de plus en plus précise.

www.youtube.com/­ agrartechnikCH

www.facebook.com/­ CHLandtechnik

Roman Engeler

Par le passé, la technique a eu une influence notable sur l’agriculture. Elle reste un élément prégnant, pour ne pas dire le plus influent. C’est d’ailleurs grâce à elle qu’un nombre réduit d’agriculteurs parvient à nourrir autant de gens. Rétrospectivement, les arrivées de la charrue, de la batteuse ou du tracteur sont vues comme autant d’étapes déterminantes de la mécanisation. Chacun peut ajouter des douzaines d’autres jalons à cette historique, en fonction de sa lecture ou de ses affinités personnelles pour une marque ou l’autre. Entretemps, à en croire au moins les apparences, des notions comme « smart farming », « big data », « capteurs » ou « robotique » semblent s’imposer dans le monde de la technique agricole. Drones et satellites offrent une toute nouvelle vision de la terre, insoupçonnée il y a peu encore. Ils fournissent aussi des données inédites pour une agriculture toujours plus précise. La numérisation sera-t-elle un jour considérée comme un nouveau palier dans l’évolution de la technique agricole ? Nous le saurons seulement dans quelques années. Tout semble indiquer aujourd’hui que ce sera le cas. Néanmoins, bien des agriculteurs affichent leur scepticisme à l’égard de ces nouvelles tendances et se demandent jusqu’à quel point eux et leurs collaboratrices et collaborateurs vont devoir « se digitaliser » pour rester dans le fil de l’évolution. Les données sont une bonne chose. Mais tout dépend essentiellement de l’usage qui peut en être fait sur le plan agronomique. C’est le grand défi du numérique, qui déterminera s’il permet de générer des économies de coûts ou une amélioration des revenus. L’édition no 1 paraîtra le 16 janvier 2020

Photo : agrarfoto.com

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Actualité

En bref Le fabricant de moteurs FPT a signé un protocole d’accord pour une collaboration industrielle et commerciale avec Microvast, entreprise active dans la fabrication de batteries de traction à recharge ultra-rapide et à longue durée de vie. John Deere a réalisé un bénéfice de 3,3 milliards de dollars au cours de l’exercice 2019 (clôturé le 3 novembre 2019), pour un chiffre d’affaires total de 39,3 milliards de dollars. Fin novembre, la police thurgovienne a effectué une vaste campagne de contrôles routiers, notamment sur les transports de betteraves. Sept conducteurs ont fait l’objet d’une plainte pour des problèmes de freins ou d’immatriculation des remorques. Werner Salzmann, président de l’ASETA, a été élu au second tour au Conseil des États. Il y représentera le canton de Berne ces quatre prochaines années. Changement à la tête du directoire de Fendt : Christoph Gröblinghoff (53 ans) succède à Peter-Josef Paffen, qui prend sa retraite. Trelleborg et Agricolus ont conclu un partenariat pour développer conjointement des solutions innovantes basées sur le «  cloud  » pour l’agriculture de précision. Helmut Korthöber, directeur marketing et planification stratégique chez John Deere, rejoint GEA, spécialiste en équipements d’étables et pour l’industrie alimentaire. Vogelsang et John Deere veulent développer des synergies dans l’épandage du lisier en associant les dispositifs de gestion de largeur d’épandage « SectionControl » et « Comfort Flow Control » (CFC). La plateforme d’« agriculture intelligente » (« smart farming ») « Barto powered by 365FarmNet » est lancée. Elle a été spécialement adaptée à l’agriculture suisse. DeLaval lance son nouveau système de traite automatique « VMS V310 ». Fendt apporte des modifications à son tracteur électrique « e100 Vario » et lui ajoute une prise de recharge de type 2. Reinhard Riepl prend la direction de Reform, où il remplace Clemens MalinaAtzinger. Ce dernier garde la présidence du conseil d’administration. Importante fusion dans la recherche agronomique en France : le 1er janvier 2020, l’INRA et l’IRSTEA (ex-Cemagref) formeront l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, INRAE.

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Désherbage électrique pour cultures pérennes CNH Industrial et Zasso ont signé il y a quelque temps déjà un accord pour la commercialisation en exclusivité du système de désherbage électrique « XPower » (photo). C’est AgXTend qui assure la distribution de l’appareil  ; CNH propose cette plateforme à des start-up innovantes ; elle leur ouvre l’ensemble des canaux de distribution de CNH. Zasso va poursuivre cette coopération en adaptant le système « XPS » aux besoins spécifiques de la viticulture et de l’arboriculture. Le concept « XPS » est basé sur des simulations générées par ordinateur ; il est validé par des capteurs de la haute école spécialisée d’Aix-laChapelle (D). Le dispositif mécanique se compose de deux électrodes statiques et

d’une électrode oscillant sur deux axes rotatifs passifs. Toutes les pièces sont montées sur une structure en fibres de verre isolante. La cinétique du bras palpeur revêt une importance particulière afin d’optimiser le désherbage au plus près des ceps et des troncs sans les blesser, indique un communiqué. L’« XPS » sera commercialisé au quatrième trimestre 2020.

Centrale photovoltaïque mobile Exploitant de l’alpage Honegg, Bernhard Aeschlimann, d’Eriz (BE), a gagné cette année le prix spécial de l’Association suisse des machines agricoles remis dans le cadre de l’AgroPrix. Avec Max Ursin, un pionnier des batteries et fondateur de la start-up Innovenergy GmbH, il a développé un module solaire mobile pour la production d’électricité durable dans les alpages. L’installation, en service depuis 2016, peut être une alternative aux générateurs à essence ou diesel. Une installation photovoltaïque repliable et transportable, associée à des batteries montées sur une remorque, fournit du courant propre pour les alpages. Le

module peut alimenter la machine à traire, le refroidisseur à lait, des lampes et d’autres consommateurs. Si l’installation solaire n’est pas utile en hiver à l’alpage, on la replie et on l’emporte dans la vallée où elle peut continuer à fonctionner. L’installation se monte et se démonte en un rien de temps.

2000e grue à foin Bächtold Landtechnik, de Menznau (LU), a monté sa 2000 e griffe à foin, en présence des propriétaires de la maison, Andreas Wittwer et Philipp Loosli. L’entreprise construit ses propres machines, mais elle est aussi un distributeur renommé de plusieurs marques. Un entraînement à variation continue pour ponts roulants « PowerDrive+ » a été récompensé en 2018 par un

­ euxième prix aux « Swiss Innovations d Awards » de Technique Agricole.


Actualité

250 000 semoirs

Deux remplaçants

L’heure est à la fête chez Amazone. Cette entreprise familiale vient de vendre son 250 000 e semoir. Les débuts remontent à 1947, lorsque Heinrich Dreyer et un certain monsieur Kademann ont mis au point le premier semoir « D1 » de 2 mètres, doté du disque distributeur « Elite » pour semences normales et petites graines. Ce semoir a révolutionné la mise en place des cultures dérobées. Contrairement aux autres outils de l’époque, le « D1 » n’exigeait pas de changement de roue distributrice. Amazone propose aujourd’hui une large gamme de semoirs et de techniques de semis, pour des largeurs entre 2,5 et 15 mètres, adaptés à toutes les tailles d’exploitations et à tous les sols.

Après l’arrêt définitif, pour cause de normes antipollution, des modèles « 2070LP » et « 2070LPT » de 80 chevaux, Weidemann vient de présenter leurs remplaçants, les « 2080LP » et « 2080LPT ». Le constructeur a retravaillé ces deux véhicules ; ils sont équipés en série d’un moteur Deutz « TD 2.9 » de 45 kW/61 chevaux. L’acheteur peut aussi opter pour un moteur Deutz « TCD 2.9 » (55,4 kW/75 chevaux). Ces deux « moulins » sont munis d’un catalysateur à oxydation diesel (DOC) et d’un filtre à particules ; ils sont conformes à la norme Étape 5 en vigueur. Chez Weidemann, « LP » signifie « Low Position ». Grâce à son poste de conduite abaissé, cette machine garde une hauteur raisonnable.

Cartouches de traite Le DeLaval « Evanza » est le premier faisceau trayeur à utiliser un système de cartouches en lieu et place de manchon. Grâce à leur tête en silicone souple et à leur corps en élastomère thermoplastique, les cartouches s’adaptent parfaitement à la tétine. Le système devrait également convaincre par sa longévité. Jusqu’à 5000 traites par cartouche devraient être possibles. Le faisceau trayeur comprend un nouveau bol qui autorise un débit de lait élevé. Un raccord rapide sur le tuyau à lait permet un remplacement sans effort de la cartouche. Cette opération est jusqu’à trois fois plus rapide qu’avec les manchons trayeurs conventionnels et permet d’économiser du temps de travail et des ressources précieuses.

Manitour entre chez Agrar Landtechnik Depuis le 1er novembre, Agrar Landtechnik importe et distribue en Suisse les chargeurs Manitou compacts à roues mais avec direction à levier et les chargeurs télescopiques. Une centaine d’agents ont été mis au courant de ce nouveau programme, début décembre à Balterswil (TG); il remplace les produits Kramer qui ont disparu du catalogue au début de cette année. Directeur des ventes, Karl Tanner a fait part de son enthousiasme en présentant cette palette complète de produits et a vanté l’image dont jouit la marque Manitou. « Sur ces modèles, Manitou n’installe que des composants de qualité, de construc-

teurs réputés. » Karl Tanner a aussi parlé de la cinématique sécurisée et de la construction solide, en acier très résistant, de ces véhicules. Sur la photo, de g. à d. : Michel Jahn et Domenic Welzel, de Manitou Allemagne, avec Ivo Fausch et Karl Tanner, d’Agrar Landtechnik.

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Actualité

Combinaisons de broyeurs Avec le « Pegasus Autark 8000 », Sauerburger lance sur le marché une combinaison de broyeurs de 7,90 m de large intégrant châssis, hydraulique embarquée et moteur auxiliaire pour la destruction du maïs derrière l’ensileuse. Elle devrait bientôt être suivie d’un « Pegasus Autark 9500 » de 9,40 m. Deux moteurs de 300 ou 350 chevaux sont proposés. Ces broyeurs ont un attelage à boule ou à anneau, en fonction du véhicule tracteur. L’unité de commande est installée dans la cabine de l’engin tracteur, d’où l’opérateur peut diriger toutes les fonctions de la machine.

Un demi-siècle d’importation de tracteurs Jean-Pierre Stauffer et son fils Sébastien (photo) ont célébré les 50 ans d’importation de tracteurs Landini lors des journées portes ouvertes de leur entreprise, fin novembre-début décembre. C’est le 1er avril 1970 que les premiers tracteurs Landini de la gamme « 5000 » sont arrivés d’Italie par camion dans les locaux de Samuel Stauffer SA aux Thioleyres (VD). Les tracteurs importés par Stauffer ont été exposés pour la première fois à l’Agrama de Lausanne, en 1971. L’importateur suisse Landini et McCormick a également présenté aux nombreux visiteurs un nouveau hall d’exposition avec des bureaux et des salles de formation, ainsi qu’un vaste magasin de pièces détachées Promodis, récemment ouvert. En plus des tracteurs Landini et McCormick, Stauffer Expo propose de nombreux

Au rythme du climat Il y a peu, le mouvement écologiste était marginal. Aujourd’hui, aucun débat politique ne peut plus ignorer le climat et l’environnement. L’industrie du machinisme agricole réagit avec le projet de recherche « EkoTech », qui se concentre sur l’efficacité énergétique. Dans le cadre d’un projet, un consortium de constructeurs, de scientifiques et d’associations a réussi à démontrer que, tous fabricants inclus, les machines innovantes, la gestion intelligente des processus, les concepts d’exploitation modernes permettent de réduire notablement la consommation de diesel par rapport aux procédés conventionnels. L’économie se situe dans une fourchette entre 35 et 40 %.

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autres articles, comme la remorque à balles rondes avec dispositif d’arrimage hydraulique de Fruehauf Agro, ou encore le chargeur télescopique électrique Farsin « 6.26 Full Electric ».

Un aérateur pour monoaxe La société Köppl GmbH de Saldenburg (D) a ajouté un aérateur de prairies à sa gamme de produits. Cet outil a une largeur de travail de 200 cm, pèse 126 kg (173 kg avec le semoir). Ses rangées de dents et la lame niveleuse sont réglables en hauteur. Les fonctions de cet aérateur peuvent être commandées à partir du guidon du monoaxe. A l’avant se trouvent deux roues porteuses réglables manuellement en hauteur. Un semoir pneumatique peut être monté en option. La semence est guidée à travers les flexibles jusqu’aux déflecteurs situés devant les dents à ressorts.


Actualité

Contrôle actif des outils Pour les interventions nécessitant une grande précision, John Deere propose un dispositif de guidage actif automatique intégré qui assure que les outils attelés suivent précisément les traces du tracteur pour ménager les cultures. Ce guidage actif prévient également les dommages accidentels aux conduites et aux canaux d’irrigation, évitant des réparations coûteuses. Le système convient aux outils portés au trois points, dont le guidage latéral est assuré par un vérin, ainsi qu’aux équipements attelés avec timon, essieux ou socs et disques réglables. Des émetteurs-récepteurs « StarFire 6000 » montés sur le tracteur et sur les outils assurent la communication entre les machines et donc un guidage très précis du tracteur et des outils dans les mêmes ornières. A l’aide de signaux RTK ou SF3, le système maîtrise les lignes droites et les courbes.

Perspectives en demi-teinte L’entreprise familiale Jenz en est à sa quatrième génération et fêtera bientôt ses cent ans. Cependant, le spécialiste du déchiquetage de bois a une vision plutôt ambivalente de l’avenir car, si le prix des plaquettes de bois atteint un plancher, les ventes de déchiqueteuses ne fléchissent pas. Il y a actuellement trop de machines, ce qui peut s’expliquer par l’argent « trop bon marché ». Pour construire ses véhicules, Jenz travaille avec MAN. Les moteurs des broyeurs sont achetés à MTU et à Cat. A l’Agritechnica, Jenz a relevé le fait que le marché s’oriente plutôt vers davantage d’automoteurs, tandis que la demande pour les machines traînées plus petites est en baisse.

La soirée a fait le plein Les quelque 800 agriculteurs et entrepreneurs invités fin novembre à la traditionnelle manifestation annuelle Serco, baptisée pour la première fois « Serco Night », ont découvert moultes nouveautés : les nouvelles moissonneuses-batteuses Claas « Lexion », le tracteur Claas « Axion 900 » à chenilles, la presse « Rollant 520 » du même constructeur, les enrubanneuses Tanco, le matériel d’affouragement automatique de Trioliet ou les sarcleuses Carré avec caméras. Les représentants des marques et le personnel de Serco se sont prêtés au jeu des questions-réponses. De la nuit Serco, on a ensuite glissé vers la journée des bonnes affaires «  Serco Profitiertag », avec ses campagnes de remises et d’offres d’avant-saison pour les matériels Claas, Fliegl, Carrée. Trioliet et d’autres marques.

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Marché | Interview

Ces cinq prochaines années, Hubertus Mühlhäuser veut investir dans CHN Industrial 13 milliards de dollars, dont la moitié sera affectée au machinisme agricole. Photos : Roman Engeler

La marque Steyr doit dominer le marché des tracteurs Hubertus Mühlhäuser a repris les rênes de CNH Industrial depuis une année. Dans l’interview qu’il a accordée à Technique Agricole, l’homme fort à la tête des marques Case IH, New Holland et Steyr fait le point sur l’orientation qu’il veut donner au groupe. Roman Engeler Technique Agricole : vous êtes le patron de CNH Industrial depuis une bonne année. Qu’avez-vous trouvé à votre arrivée dans cette entreprise gigantesque ? Hubertus Mühlhäuser : j’ai trouvé une entreprise comportant une diversité impressionnante de technologies et de marques fortes, surtout en machinisme agricole. Je maîtrisais déjà certains aspects de CNH Industrial, d’autres en revanche, comme Iveco ou Magirus, m’étaient trop peu connus. C’est pourquoi, dans un premier temps, il a été nécessaire que je me familiarise avec cette société que vous qualifiez justement de gigantesque. Elle compte 65 000 collaborateurs et réalise un chiffre d’affaires de 30 milliards de 8

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dollars. J’ai ensuite restructuré la direction du groupe et constitué une équipe avec laquelle j’ai élaboré une stratégie pour l’évolution future de CNH Industrial. Les structures alors en place étaientelles trop compliquées à vos yeux ? Normalement, on définit d’abord le plan stratégique avant de réorganiser l’équipe de direction. Cependant, j’ai commencé par créer une structure hiérarchique plus légère et adaptée aux quatre segments industriels, l’ancienne étant décidément trop peu compréhensible. Parallèlement, une unité fonctionnelle a été mise sur pied, dans laquelle nous nous penchons sur les thèmes transversaux actuels, tels que la numérisation, l’automatisation ou

les carburants de substitution. Ces sujets centraux servent de fil conducteur dans toutes nos divisions. Cette stratégie, quelle est-elle ? Le plan d’action repose sur trois piliers. Le premier est de générer de la croissance et gagner des parts de marché par l’innovation. Ces cinq prochaines années, nous

Le tracteur New Holland à biogaz n’est plus un projet, du fait qu’on peut maintenant l’acheter.


Interview | Marché

voulons investir dans l’entreprise 13 milliards de dollars, dont la moitié sera affectée au secteur agricole. Nous nous concentrerons avant tout sur les technologies digitales, l’automation et les moteurs hybrides ou utilisant du biogaz, dans l’objectif d’atteindre une croissance annuelle de 5 %. Je pense que les marchés agricoles sont plutôt à la hausse et que nous avons encore une marge de progression, en particulier dans l’espace germanophone. Le deuxième pilier consiste à accroître la rentabilité en allégeant les procédures et les structures afin d’être plus réactifs. Nous voulons améliorer la qualité et l’efficacité de nos services. Nous nous efforcerons de réduire au maximum les formalités administratives pour faciliter la collaboration avec CNH Industrial et avec nos marques. Il y a quelques semaines, on a appris que CNH Industrial allait se scinder en deux. Quel résultat désirez-vous obtenir avec cette séparation ? C’est le troisième pilier de notre stratégie. Nous voulons dissocier du groupe CNH Industrial le segment « on-road », englobant Iveco et FPT Industrial, qui construit des véhicules routiers, camions et bus, et des moteurs. Nous constituerons deux sociétés cotées en bourse, chacune leader mondiale dans son domaine. Cette décision est motivée par les thèmes transversaux déjà mentionnés. Ils sont certes présents dans les deux segments, mais nous considérons que ceux-ci présentent des profils d’investissements trop différents pour réaliser réellement des synergies. Les uniques coopérations possibles concernant les moteurs, nous conclurons des contrats de livraison à long terme avec FPT Industrial pour conserver leur savoir-faire en matière d’équipements destinés à l’agriculture et à la construction. De la sorte, nous nous centrerons davantage sur la gestion de notre activité principale et apporterons une valeur ajoutée à nos actionnaires. Où en sont ces plans ? Les plans avancent bien ; des informations seront communiquées au cours de 2020, à commencer par les annonces de la direction au second trimestre. Le but est de boucler la scission au 1er janvier 2021. Quelles seront les conséquences pour l’activité agricole de CNH ? CNH Industrial, l’entreprise restante, aura l’avantage d’être axée principalement sur le secteur agricole, avec un chiffre d’af-

faires de 15,6 milliards de dollars. Ce secteur ne représente actuellement que 40 % du volume total des ventes ; l’objectif est d’atteindre 75 %. Les équipements agricoles seront associés aux machines de chantier et aux véhicules spéciaux. Concentrons-nous sur la technologie agricole. Comment comptez-vous positionner les marques Case IH, New Holland et Steyr ? New Holland reste un constructeur proposant une très large gamme de produits, des tracteurs, petits et grands, aux machines de récolte et aux ensileuses. Acteur de premier plan sur le marché mondial des moissonneuses-batteuses depuis de nombreuses années, il restera une référence en la matière. Cette marque opère aussi dans les secteurs des cultures viticoles, fruitières et maraîchères. Case IH proposera toujours un assortiment complet incluant des tracteurs et des équipements de récolte, mais sera davantage ciblé sur les producteurs professionnels et les entreprises de travaux agricoles. À nos yeux, Steyr est la marque de tracteurs « high-tech ». Ce constructeur lancera à l’avenir ses nouvelles technologies sur le marché avant de les proposer sur ses marques sœurs. Pour cette raison, nous avons présenté le concept de tracteur hybride avec cette marque à l’Agritechnica. Steyr restera un constructeur de tracteurs focalisé sur le marché européen. Il développera des partenariats avec d’autres fa-

Steyr n’a pas la place qu’il devrait occuper en Europe et que nous voulons qu’il obtienne à l’avenir. bricants comme Kuhn, Amazone, Krone, Pöttinger, Lemken ou Horsch. On constate que ces « shortliner » comme on les appelle, ou constructeurs de gamme courte, sont souvent évincés des canaux de distribution et cherchent de ce fait à s’associer pour partager le réseau d’un grand constructeur de tracteurs. La marque Steyr n’est toutefois pas présente sur tous les marchés européens. Cela changera-t-il ? Absolument. Steyr n’a pour le moment de loin pas la place qu’il devrait avoir en Europe et que nous voulons qu’il obtienne.

Avant d’être nommé PDG de CNH Industrial, Hubertus Mühlhäuser a notamment assuré la vice-présidence de la division mondiale des moteurs et la direction générale de régions au sein du groupe Agco.

Je vois dans cette marque un potentiel de croissance en lien avec la transformation des réseaux de distribution. Avec l’acquisition de Kongskilde, CNH Industrial propose une gamme encore plus complète. Ces machines sont uniquement disponibles pour la marque New Holland. Est-ce que cela restera ainsi ? Ces machines seront réservées à New Holland dans un premier temps. Elles resteront vendues sous les couleurs de Kongskilde par l’intermédiaire de nos réseaux et ceux d’autres concessionnaires OEM. Sur quels marchés ces équipements sont-ils déjà disponibles ? Où les trouverons-nous à l’avenir ? Mettez-vous la pression sur la distribution pour les faire proposer ? Nous sommes en train de réorganiser notre réseau de distribution européen de manière plus professionnelle. Certains changements seront apportés, notamment dans le sens que vous mentionnez. En Suisse aussi ? Oui, en Suisse également ! Voulez-vous développer encore cette stratégie de gamme longue ? Nous allons de toute manière l’appliquer pour renforcer les marques New Holland et Case IH dans leurs secteurs respectifs. Nous avons récemment acquis le fabricant d’outils K-Line, le constructeur de trains de chenilles ATI Track Systems et AgDNA, spécialiste en logiciels de gestion d’exploitations agricoles. Nous avons aussi annon12 2019 Technique Agricole

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Marché | Interview

cé notre collaboration avec les sociétés Data Connect et Agrirouter. Nous sondons continuellement le marché à la recherche d’acquisitions stratégiques qui viendront compléter et améliorer notre portefeuille. Au salon Agritechnica, Steyr a dévoilé l’étude d’un concept de tracteur hybride, New Holland a présenté l’évolution de son tracteur au méthane, tandis que Case IH propose depuis plusieurs années un véhicule autonome. Où en sont ces projets ? Le tracteur au biogaz de New Holland n’est plus un concept du fait que l’on peut maintenant l’acheter. De mon point de vue il ouvrira un tout nouveau créneau. Je suis étonné que nos concurrents ne soient pas encore montés dans ce train. Le biogaz permet à un agriculteur de produire son propre carburant à bas prix et durablement. En outre, il est neutre en CO2, dioxyde de carbone donc, voire le réduit. Cela permet de réaliser des économies tout en ménageant l’environnement. Les études conceptuelles de Steyr visent à réaliser une propulsion hybride, c’est-à-dire une électrification la plus complète possible, associée à un moteur diesel ou à gaz. Nous analysons actuellement les retours positifs de nos clients et de la presse spécialisée. Sur un plan purement technique, un tel tracteur pourrait déjà être mûr pour le marché dans les prochaines années. Il est certain que l’électrification gagne également du terrain en machinisme agricole, notamment sous la forme de moteurs de tracteurs et de machines, et que cela va encore beaucoup évoluer. Comment imaginez-vous le tracteur de demain ? Le tracteur de demain consistera en une synthèse de ces technologies. Je prévois aussi une automatisation croissante de nos équipements, parce que le personnel formé est trop rare en de nombreux endroits dans le secteur agricole. Le nouveau Case IH « Magnum » présenté à l’Agritechnica est un développement logique des études de tracteurs autonomes que je viens de mentionner. Il fonctionne sur les champs sans aucune intervention humaine, à l’instar de nos moissonneuses-batteuses. New Holland crée aussi des machines automotrices, principalement pour la viticulture. La production de groupes motopropulseurs flexibles et électriques continuera, de même que celle d’un large éventail de capteurs. Les tracteurs seront mieux 10

Technique Agricole 12 2019

« Nous sommes en train de réorganiser notre réseau de distribution de manière plus professionnelle, pour atteindre nos objectifs de croissance », souligne Hubertus Mühlhäuser (à d.) dans son interview à Technique Agricole.

connectés pour optimiser les cycles d’utilisation et d’entretien. Ils seront observés par les constructeurs dans des « postes de contrôle », afin de garantir un fonctionnement parfait.

Nous sondons continuellement le marché à la recherche d’acquisitions stratégiques qui viendront compléter notre portefeuille.

CNH Industrial a créé avec AgXtend une plateforme d’innovation. Quel est son objectif ? Avec AgXtend, nous voulons avant tout étudier la manière dont nous pouvons collaborer avec des start-up. Nous avons aussi l’occasion de proposer à nos clients des technologies agricoles expérimentales, comme le désherbage électrique, écologique, qui pourrait un jour remplacer les produits chimiques. Nous suivons de près l’actualité des start-up. Si nous voyons des produits intéressants, nous invitons la société qui les a élaborés à les distribuer de manière exclusive dans notre réseau mondial. Pour la plupart de ces entreprises, cette opportunité équivaut à gagner au loto. Elles ont accès, quasiment d’un jour à l’autre, à des milliers de points de vente. De notre côté, nous trouvons dans ces partenariats des sources d’inspiration : ils mènent souvent à des projets communs, à des avancées technologiques et au perfectionnement de nos produits.

Que peut-on encore attendre dans ce contexte ? Nous n’en sommes qu’au tout début. Les possibilités sont multiples. La marque AgXtend pourrait servir d’« incubateur » pour des jeunes entreprises. Actuellement, elle en intègre en moyenne une par trimestre. Ce qui est passionnant avec le machinisme agricole, c’est que l’innovation y tient une place extrêmement importante. De nouveaux développements sont présentés presque quotidiennement. Deux ou trois sociétés sont créées chaque mois, surtout dans le domaine des technologies numériques de pointe. CNH Industrial doit être un groupe ouvert à la nouveauté avec lequel on aime conclure des affaires. CNH a rejoint les plateformes numériques DataConnect et Agrirouter. Quels horizons ouvrez-vous à l’échange de données à l’échelle du fabricant ? Cette adhésion est en phase avec l’engagement de CNH Industrial en faveur d’une technologie numérique « ouverte ». L’agriculteur peut choisir la solution qui lui convient le mieux. « DataConnect » permet aux agriculteurs et aux entrepreneurs d’analyser plus efficacement leurs équipements agricoles, et de mieux les intégrer dans la gestion de leur flotte mixte. Ces deux plateformes devraient être considérées comme un moyen d’accélérer les normes d’échange de données de l’industrie. Le fait que l’agriculteur puisse communiquer ses données, dans le domaine de la maintenance des machines, mais aussi dans celui de sa production, devrait entraîner une hausse de la productivité. Je suis persuadé que les systèmes fermés n’auront aucune chance d’être compétitifs dans le futur.


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Satellites et drones

Observation et interprétation d’images enregistrées par le satellite « Sentinel 1/2 » au-dessus du Seeland bernois, le 27 octobre 2019. À gauche: les images fournies par le capteur radar; à droite, celles du capteur optique. Photo : Heinz Röthlisberger, CropX

Les vues du ciel ouvrent bien des perspectives d’avenir La numérisation fait-elle progresser ou entrave-t-elle l’agriculture ? Difficile de répondre par « oui » ou par « non » : il faut nuancer. Cela vaut aussi à propos de l’utilité des drones et satellites : ces deux systèmes fournissent des informations certes bien différentes, mais ils sont tous deux intéressants. Ruedi Hunger

Les drones et satellites nous offrent une vue depuis le ciel, qui, contrairement à la perception sociétale et politique, n’a pas pour objectif une autovalorisation. La télédétection a un comportement prévisible et neutre. Les drones et satellites fournissent des valeurs en pixels, données brutes qu’il convient de traiter pour en extraire des informations pertinentes. Ils donnent avant tout des précisions, mettent en exergue des différences ou similitudes. Dans un premier temps, l’agri12

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culteur doit toujours aller voir sur place, comme avant. Ce n’est que plus tard, lorsqu’il peut comparer les valeurs mesurées et en tirer des enseignements, qu’il ressent des retombées positives sur sa charge de travail.

Des satellites gratuits Depuis que l’Agence spatiale européenne (ESA) a mis plusieurs duos de satellites en orbite polaire à une altitude d’environ 700 kilomètres, la Terre est régulièrement

balayée tranche par tranche. Outre les satellites d’observation, on retrouve des satellites radar qui offrent d’excellentes conditions pour la télédétection en agriculture. Mais leurs données brutes sont difficiles à exploiter pour le commun des mortels, car leur utilisation requiert des connaissances et des logiciels spéciaux. Le traitement des images est généralement très sophistiqué. Il faut, par exemple, des programmes adaptés pour visualiser les images multispectrales, déterminer l’indice


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de végétation et mesurer la vitalité des plantes. Différents services en ligne exis­ tent pour des applications plus simples. Le « Programme Copernic » de l’ESA a dé­ marré en 2014 avec le premier satellite « Sentinel ». « Sentinel-6 » sera lancé à la fin de l’année 2020. En agriculture, « Sen­ tinel-1A/B » et « Sentinel-2 A/B » sont uti­ lisés pour la télédétection. « Sentinel-1 » a un taux de revisite de six jours en orbite polaire, contre cinq pour « Sentinel-2 ». La période de révolution est de 90 minutes.

À quoi servent les données radar ? Si l’on se penche de plus près sur les appli­ cations agricoles utilisant les données ra­ dar, on trouve en premier lieu, sans grande surprise, l’agriculture de précision. Il y a un réel potentiel d’utilisation dans le domaine de la fertilisation et de la protection des plantes. Les tracteurs et machines dispo­ sant d’un système de positionnement peuvent utiliser les données satellites à des fins de gestion. Ces données peuvent éga­ lement servir à évaluer les dommages sur les vastes étendues de terres. Par exemple, dans le cas de dégâts dus à des intempé­ ries, il est possible d’observer plus précisé­ ment les zones touchées. Les dommages déjà présents sont aussi visibles. Les don­ nées radar sont idéales pour identifier le gel, la sécheresse et les inondations, ainsi que les dégâts causés par la grêle et les tempêtes. La surveillance à grande échelle des conséquences des périodes de séche­ resse (2018) dépend des données de télé­ détection.

Mise en réseau indispensable À l’instar des dispositifs terrestres, les sys­ tèmes à satellites se heurtent à un pro­ blème de taille : l’interprétation des images

Les données de satellites sont de plus en plus souvent utilisées dans le domaine de l’agriculture de précision. Photo : Manon Schick

aériennes n’est pas univoque. Une perte de vitalité dans une culture de céréales peut avoir différentes causes, carence en azote, manque d’eau, etc. Cela implique le recoupement avec d’autres informations telles que les cartes pédologiques, les conditions climatiques, la topographie et les rapports consignant les mesures déjà effectuées. Ces paramètres peuvent être mis en réseau grâce à l’agriculture 4.0.

Les drones, bien plus que des jouets Utilisés à bon escient, les drones peuvent fournir des informations précieuses aux agriculteurs afin de les aider à optimiser leur exploitation. Les drones sont bien plus que de simples jouets. Ces « survols de surveillance », comme on pourrait les appeler, ont pour mission de repérer de façon précoce les éventuels problèmes des cultures et de minimiser ainsi les pertes. D’autre part, ils permettent d’ob­ tenir des informations ciblées sur les vé­

Définitions des termes spécifiques • O rthophotographie : image à l’échelle et sans distorsion de la surface de la Terre résultant du traitement d’images aé­ riennes et satellites. • UAV (acronyme du terme anglais unmanned aerial vehicle) : aéronef sans humain à bord commandé par un ordi­ nateur ou depuis le sol à l’aide d’une commande à distance. • RPAS (acronyme de remotely piloted aircraft system) : aéronef sans humain à bord ne fonctionnant pas de façon autonome, mais commandé depuis une station au sol.

• V TOL (acronyme de vertical take-off and landing) : aéronef décollant et atterrissant à la verticale mais volant à l’horizontale. • Capteur lidar (acronyme de light detection and ranging) : capteur doté d’un radar servant à mesurer la distance et la vitesse de façon optique ainsi qu’à mesurer des paramètres atmosphériques à distance. Des rayons laser sont utilisés à la place des ondes radio des radars habituels. • Une carte interactive mise au point par l’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC) indique les restrictions et les interdictions. Cette carte peut également être affichée dans l’application « Swiss Map Mobile ».

gétaux, notamment leur vitalité, de dé­ tecter de façon précoce les maladies et autres parasites et nuisibles, ou encore d’évaluer l’efficacité des traitements ou des façons culturales. Le marché des systèmes UAV et RPAS (voir les définitions ci-dessous) ne cesse de croître. On y retrouve un nombre im­ portant de drones utilisés dans le do­ maine de l’agriculture à des fins commer­ ciales. Une partie de ces informations peut être extraite des images satellites également. Les drones à usage profes­ sionnel dans le domaine de l’agriculture se répartissent en trois groupes : • Les multicoptères : les appareils clas­ siques décollent et atterrissent à la verticale et n’ont donc pas besoin de piste. Le risque de dommages au dé­ collage et à l’atterrissage est très faible. Ce type de multicoptères sont en outre adaptés aux capteurs haut de gamme. Les appareils convenant à une utilisation dans le domaine de l’agriculture sont équipés d’un sys­ tème de contrôle de vol sophistiqué et d’un mode de pilotage automa­ tique. Ils peuvent suivre un itinéraire défini de façon autonome d’une simple pression de bouton. • Les aéronefs à voilure fixe : ces ap­ pareils disposent d’ailes rigides qui génèrent près de 90 % de l’élan né­ cessaire. Un moteur et une hélice assurent la propulsion horizontale (construction similaire à celle d’un modèle réduit). Les appareils de ce type peuvent voler jusqu’à quatre heures, bien plus longtemps que les multicoptères, et ils sont peu sensibles au vent. Grâce à leur sys­ tème de pilotage automatique so­ 12 2019 Technique Agricole

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phistiqué, ils peuvent survoler des zones définies et atterrir de manière autonome. Ils ont besoin d’une certaine vitesse pour démarrer (il suffit de les lancer), ce qui est un peu délicat. L’utilisation d’une catapulte est plus sûre et présente moins de risques. Ces aéronefs atterrissent en vol en translation à une vitesse d’environ 25 à 35 km/h. Ils ont donc besoin d’une piste d’atterrissage. Il existe dès lors un risque de dommages ou d’écrasement. • Les aéronefs à décollage vertical : les appareils à voilure fixe VTOL sont considérés comme hybrides. Le décollage et l’atterrissage se font à la verticale, d’où une meilleure sécurité. Le vol se fait à l’horizontale, ce qui est également plus sûr. Ces appareils se distinguent par une longue autonomie, une vitesse de travail élevée et donc une grande couverture de surface. La commande est simple et ils encourent moins de risques lors du décollage et de l’atterrissage que les aéronefs à voilure fixe. Selon les experts, ces drones sauront se faire une place pour de nombreuses applications dans le domaine de l’agriculture.

La réalité augmentée peut être utilisée pour aider le conducteur ou pour optimiser le système. Photo : Manon Schick

thermiques sont fréquemment utilisées pour le sauvetage des faons. Elles mesurent également la température de surface des cultures et peuvent ainsi servir à gérer l’irrigation. En cas de stress hydrique, les plantes ferment leurs stomates (ces petits orifices permettant les échanges gazeux), ce qui entraîne rapidement une hausse de la température de surface. Les caméras thermiques sont donc en mesure de détecter les déficits en eau de façon précoce. Les capteurs lidar ont été récemment introduits. Ils permettent de mesurer assez précisément la hauteur des plantes ainsi que la biomasse.

Conclusion Les capteurs, des outils de travail Pour remplir leurs missions, les drones ont besoin d’outils de travail, tels un dispositif d’éjection, des capteurs et caméras. On utilise dans le contexte agricole des caméras traditionnelles notamment pour prendre en compte des paramètres pertinents lors du travail du sol et du semis et mieux visualiser la couverture végétale ou les dégâts dus au gibier. Ces images sont faciles à interpréter. Les caméras multispectrales mesurent la réflexion électromagnétique invisible des plantes. Par exemple, le rayonnement proche infrarouge NIR (également détecté par des capteurs) est fortement réfléchi par la chlorophylle. Ces caméras sont aussi utilisées pour repérer les adventices. Les images des drones ont un degré de corrélation élevé avec les informations recueillies par les capteurs terrestres. Les caméras hyperspectrales sont de plus en plus souvent utilisées. Elles permettent d’identifier les carences des sols en détectant les différents éléments fertilisants et oligoéléments présents dans les cultures arables. Les caméras hyperspectrales sont très coûteuses et les images doivent être analysées par un expert. Les caméras 14

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Grâce au « Programme Copernic », qui a pour objectif l’observation de la Terre, l’Europe dispose depuis deux ans d’un système de télédétection pour une gestion efficace de l’espace rural. Même si bon nombre d’exploitations suisses sont encore réticentes à l’idée d’utiliser de tels systèmes, il ne tient qu’à nous de les employer de façon intelligente. Certains agriculteurs sont déjà familiarisés avec les drones et les utilisent afin d’avoir une vue d’ensemble. Il serait intéressant de les intégrer dans une chaîne de processus. La télédétection depuis l’espace et la collecte d’informations à l’aide de drones seront certainement un jour en concurrence,

voire se complèteront. En fin de compte, il est tout à fait légitime de se demander quelle est l’utilité de cette « vue du ciel » pour les agriculteurs, et si les frais supplémentaires que cela implique, de l’ordre de 15 à 40 % selon les estimations, en valent la peine.

L’avis de « Suisse Grêle » « Suisse Grêle a déjà recours à des drones afin d’évaluer les dommages. Les drones sont principalement utilisés dans le cas de dégâts survenus dans des champs de maïs ou dus à des inondations, car les zones touchées sont souvent difficilement accessibles pour les experts. Lorsqu’elles sont basées sur la résolution spatiale et temporelle, les données satellites peuvent théoriquement remplir la même fonction que celles des drones. Cependant, le résultat des données satellites disponibles gratuitement leur est encore inférieur. De plus, la couverture nuageuse peut représenter un problème lors de la consultation de données multispectrales optiques. Suisse Grêle peut toutefois envisager l’utilisation des données satellites dans un avenir proche afin d’aider les experts à évaluer les dégâts, à développer des produits ou encore dans le cadre du service clients ». Tiziana Speckert

Utilisation des données satellites Dietrich Heintz, de la société Cropix, basée à Thalwil (ZH), donne son avis quant à la façon dont les agriculteurs suisses pourraient utiliser les données satellites : « Tout le monde peut avoir accès gratuitement aux données brutes issues du programme européen. Il n’existe aucune limitation d’utilisation légale. Avec une résolution de 20 mètres sur 20, les surfaces de moins d’un hectare ne sont pas

appropriées, car le nombre de pixels est trop élevé et la déformation est trop importante. La Suisse dispose d’un paysage agricole à petites structures . » Les données sont accessibles par internet. Toutes celles des satellites « Sentinel » sont regroupées sous le « Programme Copernic ». Il suffit de créer un compte pour télécharger les données (https ://cophub.copernicus.eu/).


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« Sentinel-1 » envoie des micro-ondes à la surface de la Terre et mesure la réflexion reçue. Cela permet de détecter les évolutions des terrains agricoles, par exemple à la suite du travail du sol, de la croissance des cultures ou de la récolte. Photo : ESA

Précieux instantanés de l’espace utiles à l’agriculture L’observation de la Terre par les satellites « Sentinel » à grande résolution de l’Agence spatiale européenne (ESA) fournit à l’agriculture et aux instances de contrôle des informations complètes, continues et gratuites. Cela permet aux autorités et aux instituts de recherche d’effectuer un monitoring exhaustif. Diverses firmes élaborent sur cette base des services innovateurs pour les paysans. Wolfgang Rudolph* Les voyages dans l’espace ne font pas penser d’emblée à l’agriculture. Et pourtant un lien existe depuis le lancement réussi des satellites d’observation de la Terre « Sentinel-2B » au printemps 2017. Leur mise en service a permis de compléter le premier quartet de satellites de l’agence spatiale européenne (ESA). La technologie satelli* Wolfgang Rudolph, de Bad Lausick (D), est un journaliste indépendant spécialisé dans les secteurs de l’agriculture, de l’environnement ainsi que des énergies renouvelables.

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taire moderne élargit considérablement le champ d’action de l’agriculture de précision. De conception identique et en orbite depuis 2014, les satellites « Sentinel-1 »­ et « Sentinel-2 » appartiennent au programme européen d’observation de la Terre « Copernicus ». Ce dernier comprend plusieurs objectifs. Avec « Sentinel-3A » et « -3B », il comporte désormais un troisième duo de satellites capables, entre autres, de mesurer les températures de surface au sol. Douze « Sentinels » devraient se trouver en orbite d’ici 2020. La planification de

la prochaine génération de satellites « Sentinel » dès 2030 est déjà en cours.

Un nouveau scan tous les trois jours Les paires de satellites « Sentinel-1 » et « Sentinel-2 » s’avèrent particulièrement im­ portantes pour l’agriculture. Equipés d’instruments de pointe, ils recueillent depuis l’espace des informations sur les terrains et les cultures en place avec une résolution spatiale sans précédent de dix mètres sur dix. Ces satellites sont équipés d’un système optique très précis leur per-


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mettant d’enregistrer les données des terrains et des cultures en place. Chaque paire de satellites trace une orbite héliosynchrone commune à une altitude de 700 à 800 kilomètres. Cependant, les deux satellites de même type se déplacent avec un phasage de 180 degrés. Cela double le nombre de survols, offrant de meilleures perspectives de visibilité sans nuages. Il faut près d’une heure et demie aux satellites pour effectuer une révolution complète dans l’axe Nord-Sud (passant par les pôles). Les instruments de mesure balaient en quelque sorte la Terre. Les bandes d’observation ont une largeur de 290 à 1270 kilomètres, selon le système utilisé. Dans des pays à latitude élevée, les bandes d’observation se chevauchent jusqu’à 50 %. Il en résulte de nouveaux « instantanés » quotidiens de la plupart des régions. Chacune d’entre elles est ainsi entièrement scannée tous les trois jours.

Indépendants de la météo Les paires de satellites disposent d’équipements et de fonctions différents. Les « Sentinel-1A » et « Sentinel-1B » servent de radar. Ils transmettent des micro-ondes à la surface de la Terre et mesurent leur réflexion. Un tel système a l’avantage d’être indépendant par rapport aux conditions météorologiques et lumineuses de la zone scannée. Il ne nécessite pas de lumière solaire et les micro-ondes traversent les nuages, d’où la possibilité d’une observation en continu. Les mesures radar peuvent servir à détecter les changements des cultures dus par exemple au travail du sol, à la croissance des plants ou à la récolte. Le type de végétaux et leurs phases de maturation émettent également des signaux spécifiques permettant un repérage précis par zone.

Sur la base d’images satellites continuellement mises à jour, le module « Crop View » de Claas et « 365FarmNet » permettent de détecter quasiment en temps réel les différences de végétation. Ces informations peuvent ensuite servir à créer des cartes d’application. Photo : 365FarmNet

Les caméras multi-spectrales à grande résolution des deux satellites « Sentinel-2 » mesurent la réflexion de la lumière solaire de la surface de la Terre, à l’instar d’un capteur N passif sur un tracteur, mais dans une plage spectrale allant du bleu visible à l’infrarouge moyen en 13 bandes spectrales distinctes. À partir des données de télédétection optique, leur collecte nécessitant cependant l’absence de nuages, la densité et l’état instantané des cultures peuvent aussi être observés sur des parcelles (entières ou partielles). Ainsi, des anomalies de peuplements, telles que les dommages suivant l’hiver, peuvent être repérés.

Cartes de rendement à l’instar de la moissonneuse-batteuse « La véritable percée du monitoring agricole de qualité vient du recoupement des enregistrements à haute résolution fournis par les équipements radar avec ceux des camé-

ras multi-spectrales des quatre satellites Sentinel. Ces enregistrements sont maintenant fournis en continu et à l’échelle nationale sur plusieurs années », explique Holger Lilienthal. Ce chercheur de l’Institut Julius Kühn (JKI), à Braunschweig (D), section production végétale et pédologie, coordonne les travaux du centre de recherche pour la télédétection agricole (Forschungszentrum für landwirtschaftliche Fernerkundung, ou FLF) créé récemment. Le FLF assure la mission de traiter pour le secteur agricole les valeurs mesurées et les séquences d’images des « Sentinels », proposées gratuitement par l’ESA sous forme de données brutes. Elles doivent ainsi être utilisables pour les agriculteurs, les autorités et diverses institutions de recherche. « Les avantages pour la recherche et de nombreuses applications agricoles ne sont pas encore perçus intégralement. Cette valeur ajoutée augmente si les données des «Sentinels » sont complétées par d’autres informations telles que les relevés météorologiques, les indices de végétation et les connaissances en production végétale. Nous n’en sommes encore qu’aux prémices», ajoute Holger Lilienthal.

Exemples d’informations disponibles

Grâce à l’outil « SAT TS-Monitoring », disponible d’abord gratuitement, KWS offre la possibilité de déterminer par satellite la teneur en matière sèche de ses variétés de maïs d’ensilage et d’en prévoir le développement pour les six jours suivants. Photo : KWS

L’expert en télédétection indique que les données traitées par le FLF seront à l’avenir disponibles gratuitement. Dans les régions testées, il s’agit notamment d’indications concernant la date de maturité des céréales dans les différentes parcelles. Celleci se détermine facilement en raison de la diminution de la teneur en eau des plantes et de la modification du signal radar qui en résulte. Pour les agro-entrepreneurs actifs dans un large rayon, de telles informations 12 2019 Technique Agricole

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Lors de l’établissement de cartes de biomasse et d’applications par satellite, Yara associe à l’application web les algorithmes « N-sensor » développés durant de nombreuses années d’essais pratiques. Photo : Yara

s’avèrent certainement précieuses pour la planification des machines au moment de la récolte. La détermination du rendement constitue un autre exemple. « Grâce à la résolution spatiale de dix mètres sur dix, cela ressemble aux cartes de rendement des moissonneuses-batteuses modernes, les variations à l’intérieur d’un champ étant également prise en compte », explique Holger Lilienthal. Ces seules données ne suffisent pourtant pas pour constituer une carte de traitement pour la fertilisation. Cependant, les petites exploitations agricoles ne disposant pas d’instruments de mesure peuvent ainsi comparer leurs rendements à ceux des exploitations voisines.

Liens avec les services météo La connexion prévue des données « Sentinels » avec les prévisions du service météorologique allemand a pour but d’anticiper les stades de développement des cultures en fonction de la température, au moyen de modèles relativement simples. Le résultat probant obtenu avec l’une des méthodes provient de l’addition des températures moyennes journalières communiquées par les satellites dès la date de semis. « Si le blé fleurit à une température ad­ ditionnée de 1200 degrés, qu’il a déjà atteint 1150 degrés et que la température moyenne quotidienne est de 10 degrés selon les prévisions météorologiques de la semaine suivante, le blé fleurira dans les cinq prochains jours. Il devient alors possible de planifier, si nécessaire, des mesures de pro18

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Le système « NBalance » développé par John Deere et Airbus permet de suivre le bilan azoté des grandes cultures et de l’évaluer après la récolte. Photo : John Deere

tection des cultures d’après ce stade de développement », explique Holger Lilienthal.

Fiabilité en question La fiabilité des prévisions issues de l’observation par satellites dépend principalement de l’instant de l’acquisition des données, en particulier pour la caméra multi-spectrale du « Sentinel-2 ». Les essais effectués à l’ICM pour l’estimation du rendement l’ont démontré. «  Si une image sans nuages est obtenue au stade de maturité laiteuse, le rendement peut alors être estimé avec une précision de plus ou moins 10 %. Cependant, si la phase de végétation disponible est beaucoup plus précoce, par exemple peu de temps avant l’épiaison, les inexactitudes sont plus grandes », indique Holger Lilienthal. Il est cependant possible de compléter une prise de vue lacunaire en intégrant les données de plusieurs années de la zone correspondante (pour autant qu’on y ait accès).

Aspect important : la fonction de surveillance Le nom « Sentinel » donné aux satellites du programme Copernic n’est pas le fruit du hasard. Selon l’Union européenne (UE), leur rôle est essentiel en matière de contrôle uniforme de la politique agricole commune (PAC), à l’échelle des pays et des régions. Beaucoup d’argent est en jeu ! « Près de 40 % du budget de l’UE est attribué aux subventions agricoles. L’exactitude des déclarations des agricul-

teurs peut se vérifier par des données satellitaires », indique le communiqué de presse du 22 mai 2018 à propos d’une modification réglementaire de la direction générale de l’agriculture relative à la répression des fraudes. Phil Hogan, commissaire européen à l’agriculture, souligne que la technologie satellitaire « réduit sensiblement le nombre de contrôles de terrain qui causent du stress aux agriculteurs ». L’administration économise simultanément des coûts pour l’exécution des contrôles. L’UE souhaite aussi encourager l’utilisation de la technologie satellitaire pour le développement de méthodes de culture innovantes. Elle a dès lors mis en place une interface comprenant les données brutes de « Sentinel », sous code-de.org et en coopération avec l’ESA. Elle peut être utilisée gratuitement à des fins commerciales.

Fertilisation et semis selon les données Sur cette base, diverses firmes développent des offres de services destinées aux exploitations agricoles. L’objectif consiste à mieux utiliser le potentiel de rendement des champs grâce à une gestion modulée, à économiser les ressources et à limiter les contraintes environnementales. Les quantités d’engrais et de semences sont optimisées selon la variabilité locale quant à la fertilité des sols. La base de calcul provient des cartes de traitement constituées à partir des données satellitaires.


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Prestataires de télédétection Un choix de fournisseurs de services de télédétection liés à la production végétale est présenté ci-dessous. Entreprise AgriCircle AG La start-up suisse AgriCircle AG utilise des images satellites avec son système de gestion de terrain basé dans un cloud. En 2019, son fondateur Peter Fröhlich a annoncé l’introduction d’un nouvel outil destiné à la création de cartes de traitement. Cet outil devrait fonctionner sur les terminaux les plus courants, indépendamment du fabricant, et se base sur un projet de recherche incluant notamment le centre allemand de recherches « GeoForschungsZentrum » de Potsdam, le laboratoire « LUFA Nord-West » et l’EPF de Zurich. www.agricircle.com Application « Atfarm » L’application « Atfarm » consiste en une solution de surveillance par satellite des peuplements et de fertilisation azotée modulée de la parcelle de Yara. Pour le développement de l’outil numérique, l’entreprise s’appuie sur son expérience avec le capteur N. Les cartes de traitement peuvent être facilement constituées, exportées en différents formats (ex : ISO-XML, Trimble, Shapefile et John Deere) et transférées au terminal via une clé USB ou par courriel. www.atfarm.de Module « Crop View » Le module « Crop View » de Claas et 365Farm­Net valorisent en continu les images satellites des parcelles et de la végétation afin de gérer précisément les travaux agricoles. Actuellement, il est possible de constituer des cartes d’application pour l’épandage ciblé d’engrais aux formats ISO-XML et Shape. Une extension pour le semis et la protection des plantes est en préparation. www.365farmnet.com/produkt/bausteine/ pflanze/claas-cropview/ Société Green Spin La start-up Green Spin de Wurtzbourg valorise des images satellites à l’aide de l’intelligence artificielle. Selon les dires de ses responsables, les cartes de l’évolution des plantes ou du potentiel de rendement des champs sont disponibles en quelques secondes. Les années prises en compte sont sélectionnables par l’utilisateur et les résultats s’affichent immédiatement. Cependant, l’offre numérique de suivi d’un peuplement et de création de cartes de traitement ne s’adresse pas directement aux agriculteurs, mais aux entreprises qui souhaitent inclure ce service dans leur portefeuille. www.greenspin.de

Développement « My Data Plant » Le « My Data Plant » est un développement de la société d’études de marché Kleffmann Group proposant des cartes de biomasse, de semis et de fumure par satellite. Il permet d’identifier les différences de peuplements selon les zones et de constituer des cartes de traitement. Outre la transmission vers un terminal Isobus, les cartes peuvent être utilisées via une application sur des tablettes standard, par exemple pour adapter manuellement les quantités d’engrais à apporter grâce à la fonction GPS. www.mydataplant.com Système « NBalance » Développé conjointement par John Deere et Airbus et récompensé par une médaille d’argent au Sima 2019, le système « NBalance », permet de suivre en direct le bilan azoté en grandes cultures à l’aide d’images satellites recoupées avec des données provenant de la machine, par exemple via le capteur d’azote « HarvestLab » de la citerne à lisier. Cela permet à l’agriculteur de déterminer en permanence la manière dont la culture se développe, la quantité d’azote dont les plantes disposent encore et leurs manques éventuels. Lors de la récolte, le capteur « HarvestLab 3000 » mesure la teneur en azote de la culture. Ces données peuvent alors servir à l’établissement du bilan azoté de la saison. www.deere.de Entreprise NetFarming Tous les services de l’entreprise NetFarming, filiale d’Agravis, y compris l’observation à distance, se fondent sur les cartes destinées à la modulation intraparcellaire du semis, de la fertilisation et de la protection des plantes. Ces cartes sont révisées chaque année d’après les images satellites et les cartes de rendement en résultant. Le groupe Agravis voit des avantages à l’association des prestations numériques à l’expertise maison dans les domaines de la mécanisation, du commerce et de la production végétale www.netfarming.de Outil « SAT TS-Monitoring » Pour ses variétés de maïs d’ensilage, KWS propose l’outil « SAT TS-Monitoring », initialement gratuit, permettant de déterminer par satellite la teneur en matière sèche (MS). De plus, l’utilisateur reçoit un pronostic du développement de la MS pour les six jours suivants basé sur les prévisions météorologiques. Cela permet aux agriculteurs de planifier le moment optimal de la récolte. La résolution spatiale est de quelques mètres. Ceci permet de travailler les parcelles en entier ou partiellement. www.kws.de/drymatter

Application « Solorrow » Avec son application « Solorrow App », Spatial Business Integration offre un outil satellitaire destiné à la gestion intraparcellaire pour les smartphones et tablettes. Les cartes de traitement générées peuvent être transférées en tant que fichiers Isobus à l’unité de commande des machines agricoles intégrées dans des cartes de parcelles au format XML et SHP. Une édition en format PDF est prévue prochainement. www.solorrow.com Service « Talkingfields » Filiale de BayWa à l’instar de la société Vista, le développeur du service « Talkingfields », la firme FarmFacts, rend les données satellitaires utilisables. Ainsi, le groupe propose une gamme complète en agri­culture de précision. Les cartes de surveillance des cultures, ainsi que celles de semis et de fertilisation modulée de la parcelle, sont générées en direct par le logiciel « NEXT Farming ». Cette offre est gratuite jusqu’à ce que l’utilisateur souhaite télécharger les résultats et les cartes d’appli­c ation. www.talkingfields.de Entreprise Vantage Agrometius La société hollandaise Vantage Agrometius propose un service gratuit sur le web à l’adresse www.applikationskarte.de pour évaluer le développement des cultures à partir de l’analyse d’images satellites. Les zones sont sélectionnées via l’application « CropSAT » en zoomant sur une carte et en traçant une ligne. Des interfaces directes avec les constructeurs de machines agricoles et de systèmes de gestion sont en préparation. http ://www.vantage-agrometius.nl/de/ applikationskarten/ Outil « Xarvio Field Manager » Cet outil, développé par BASF Digital Farming GmbH, utilise des données satellites afin de déterminer le stade de développement des cultures et les tâches à effectuer. L’agriculteur obtient ainsi des recommandations sur les mesures de protection appropriées à appliquer en cas de risques phytosanitaires spécifiques. Le dosage optimal pour les différentes zones du champ se calcule en fonction de la biomasse enregistrée par le satellite. Selon BASF, la coopération avec les sociétés américaines Planet et VanderSat élargit la base de données de ce service. Les satellites VanderSat utilisent des micro-ondes pour mesurer l’humidité du sol et la température au sol. www.xarvio.de

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Le « Maja 20 » a un diamètre d’environ quatre mètres et un poids total de près de 50 kilos. Photos : Carmen Rudolph

Quand le drone « Maja » épand des granulés de soufre À la suite du développement très rapide de la technologie des drones, les semoirs volants talonnent les épandeurs à engrais et les pulvérisateurs. Les premiers prestataires de services s’établissent sur le marché des drones porteurs. Wolfgang Rudolph* Des chercheurs de l’Université de Californie ont récemment présenté le plus petit robot volant du monde. Il ne mesure que deux centimètres sur deux et pèse moins d’un gramme. Ils estiment qu’il pourrait être utilisé comme une abeille artificielle pour la pollinisation. Udo Lippmann, directeur d’Agroflight GmbH en Saxe, appelle son drone du nom d’une abeille popu­laire : « Maja » (à prononcer Maya), même si l’impressionnant bourdonnement produit par ses huit moteurs au moment de quitter le sol fait plutôt penser à un bourdon surdimensionné. Avec son envergure de quatre mètres et un poids total de presque 50 kilos, « Maja » *Wolfgang Rudolph, de Bad Lausick (D), est un journaliste indépendant spécialisé dans les secteurs de l’agriculture, de l’environnement ainsi que des énergies renouvelables.

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est l’opposé du minidrone californien. Cet UAV (acronyme du terme anglais unmanned aerial vehicle traduit « véhicule aérien sans pilote » en français), comme on l’appelle dans le jargon spécialisé, peut remplir des tâches plus lourdes dans le domaine agricole, tel l’épandage d’engrais ou de semences.

Atouts pour les applications spécia­les L’entreprise Agroflight est l’un des premiers prestataires de services dans le domaine agricole en Allemagne. L’application de produits phytosanitaires par voie aérien­ne est, à quelques exceptions près comme les vignobles escarpés, interdite dans ce pays. Pourtant, Udo Lippmann voit dans la technologie des drones porteurs une grande diversité d’applications possibles en agriculture.

«  Naturellement, les engins volants n’atteignent pas les débits de surface d’un pulvérisateur, d’un semoir ou d’un épandeur à engrais, même s’ils disposent d’une charge utile relativement importante  », concède l’entrepreneur. Mais ils offrent des avantages pour réaliser certaines tâches en production végétale, notamment l’absence de tassement du sol, l’abandon des passages de traitement et surtout la possibilité d’intervenir dans les cultures lorsque le sol est trop humide pour qu’un tracteur puisse y rouler. Ces atouts sont aussi valables pour la production fourragère sur les parcelles en pente. « Cette année, nous allons procéder pour la première fois à un épandage de phosphore sur un pâturage très pentu. Nous avons prévu une quantité de 100 kilos par hectare. Ce qui veut dire qu’avec une charge utile de 20 kilos, ‹ Maja 20 › devra survoler 20 fois la parcelle pour couvrir les


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Voici le remplissage de la trémie conique du drone agricole avec 20 kilos de granulés de soufre. Le dispositif d’épandage et situé à la base du cône.

4 hectares en question » calcule Udo Lippmann. Les applications par drone ont l’avantage de répartir les granulés de façon homogène sur toute la largeur d’épandage, neuf mètres dans le cas présent. Pour les applications de liquides, les turbulences créées par les rotors contribuent à une bonne couverture de toutes les parties des plantes.

Possibilité de ressemis Udo Lippmann mentionne encore le ressemis sur des zones où la culture n’a pas levé ou la mise en place d’intercultures dans les céréales avant la récolte. Cette méthode permet à la culture suivante de profiter de la couverture de la paille pour s’établir rapidement. Une technique similaire est pratiquée dans le maïs, où l’on sème à la volée un mélange de trèfle et de graminées ou de la fétuque rouge. La lente vitesse de croissance de ces prairies ne pénalise pas le développement du maïs. Elles peuvent ainsi poursuivre leur croissance après la récolte du maïs. Il voit aussi un large domaine d’activité pour les constructeurs de matériel agricole spécialisés en agriculture biologique. Dans ce secteur, les parcelles sont souvent plus petites et les exigences environnementales particulièrement élevées avec des fenêtres d’intervention étroites pour les mesures de protection des plantes. Le large éventail de produits applicables inclut l’acide lactique, les renforçateurs de plantes, les bactéries fixatrices d’azote et les mélanges d’oligo-éléments.

Agriculteurs bio contents des essais Jan Kunze, agriculteur bio en Saxe centrale, exploite un domaine de 45 hec-

tares de culture et 27 hectares de prairie. Il profite de ces services pour ses cultures situées dans une zone de collines. Par un matin froid et humide, il se tient en bordure d’une parcelle de 7 hectares de céréales et observe Franz Leihkauf, collaborateur d’Agroflight, occupé à remplir la trémie de « Maja 20 » avec 20 kilos de granulés de soufre. Le drone s’envole ensuite et survole la parcelle selon un plan préétabli. Les granulés sont dispersés par un équipement monté au centre de l’engin. « Il n’est pas possible d’entrer dans la parcelle au volant d’un tracteur lorsque le sol est aussi humide qu’aujourd’hui », fait remarquer l’agriculteur. Il utilise les granulés de soufre avant tout sur ses blés pour assurer la couverture des besoins des plantes. L’été dernier, il a testé pour la première fois l’épandage aérien de bactéries fixatrices d’azote dans une parcelle de triticale. « Avec 62 kilos, le rendement de cette parcelle était supérieur à celui de l’année dernière, malgré une sécheresse persistante. » Jan Kunze est donc satisfait du résultat. La pulvérisation d’acide lactique pour lutter contre les maladies fongiques a aussi donné des résultats visibles.

une telle performance, tout doit parfaitement fonctionner. Les batteries du drone doivent en effet être changées toutes les 12 à 15 minutes. « Le législateur allemand autorise les vols dès une heure avant le lever du jour. C’est donc l’heure à laquelle nous commençons notre travail. À ce moment de la journée, le vent est souvent absent et nous pouvons profiter de la rosée pour réduire les volumes d’eau nécessaires pour les applications de produits liquides. Avec des concentrations plus élevées, il nous est possible de traiter plus de surface avec une même quantité embarquée  », explique Udo Lippmann. Le pilote ne souhaite pas se prononcer sur les tarifs de ce type d’intervention. Les prix sont fortement déterminés par les conditions locales et les exigences concrètes. « Nous les calculons par hectare. Ensuite nous ajoutons un montant correspondant au temps de préparation et de planification. Dans tous les cas, c’est le donneur d’ordre qui nous fournit les produits à appliquer. Nous établissons ensuite une offre transparente indiquant les heures de vol nécessaires. L’agriculteur peut ainsi décider s’il fait appel à nos services », précise le directeur d’Agroflight.

Formation de pilote de trois semaines en Chine Pour développer son offre de services, l’entre­prise a acheté auprès d’un constructeur chinois deux drones porteurs avec une charge utile de 20 kilos (d’où le nom « Maja 20 ») ainsi qu’un UAV capable d’emporter 10 kilos. Les équipements pour l’épandage de substrats comme des granulés, du liquide ou de la poudre faisaient aussi partie de la commande. Le parc volant de l’entreprise compte encore un plus petit engin prénommé « Willi ». Ce dernier est avant tout utilisé pour l’épandage de capsules de trichogrammes pour lutter contre la pyrale du maïs. Udo Lippmann et Franz Leihkauf ont suivi une formation de

Jusqu’à 10 ha par heure « Le dosage dépend de la vitesse de vol », explique Franz Leihkauf pendant qu’il remplit la trémie du drone qui vient de revenir de son vol d’application. La vitesse est calculée par un logiciel spécial qui définit aussi à l’avance le plan de vol optimal au-dessus de la parcelle. « Nous pouvons ainsi travailler jusqu’à 10 hectares par heure », explique le pilote. Pour atteindre

Le drone porteur du prestataire de service Agroflight à l’épandage de granulés de soufre sur une parcelle de céréales bio. La largeur de travail est de 9 mètres.

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principal frein au modèle économique inno­ vant en lien avec l’utilisation des drones. » Il est particulièrement énervé par l’interdiction faite aux UAV d’évoluer hors du champ de vision du pilote. Bien qu’il soit possible de demander des déro­ gations, son expérience démontre que ces dernières ne sont accordées que pour des cas absolument exceptionnels. Un distributeur allemand d’électricité a ainsi été débouté parce qu’il souhaitait utiliser des drones pour surveiller ses lignes électri­ques.

Interdiction de vol hors de la vue

Sur l’écran de l’unité de commande, on peut voir le plan de vol prédéfini ainsi que la position actuelle du drone agricole.

trois semaines en Chine chez le construc­ teur des machines afin de pouvoir utiliser les grands drones en toute sécurité.

Performances en augmentation Dans les faits, la technologie des drones a atteint un niveau qui permet de réaliser l’essentiel des travaux agricoles et fores­ tiers autorisés par la loi. Elle avance cepen­ dant plus vite que les lois et l’avionneur Airbus a annoncé la construction d’un drone autonome équipé de quatre double rotors électriques destiné au transport de passagers. Il y a quelques mois, des scien­ tifiques chinois annonçaient qu’un drone à moteurs thermiques d’une charge utile d’une tonne venait de réussir une série de tests. Au niveau mondial, plusieurs entre­ prises travaillent à des concepts de drones porteurs destinés aux travaux agricoles et forestiers (voir encadré page 19).

liaison, et peuvent aussi survoler les fo­ rêts sans déranger les arbres grâce à la reconnaissance des obstacles. Malgré tout, la peur et la retenue prévalent dans les discussions publiques, poussant les autorités à réagir de manière dispropor­ tionnée. Martin Maslaton déplore que les lacunes juridiques soutiennent aussi ce phénomène : « C’est actuellement le

Une règle exige que le pilote voie son drone en permanence, pour pouvoir l’utiliser en agriculture. Il peut ainsi être nécessaire de déplacer souvent le centre de contrôle pour des applications phytosanitaires en région vallonnée, ce qui complique énormément le travail. Martin Maslaton s’oppose à cette inter­diction de vol hors de la vue en avan­ çant des arguments basés sur son expé­ rience de pilote : « Je possède une autori­ sation de vol aux instruments. J’ai ainsi le droit de piloter un avion avec des passagers à l’aveugle, en suivant les indications des instruments comme l’altimètre ou l’horizon artificiel. Pour cela, je ne dois pas réelle­ ment être assis dans la machine. Je pourrais aussi le faire depuis le sol. Ceci n’est actuel­ lement pas autorisé pour un drone. Pour­ tant, ce dernier peut être équipé d’une ca­ méra et ne vole pas en aveugle. Il en va de même lorsque j’effectue un vol aux instru­ ments sur machine bien plus grande. »

Pas de vol sans visibilité « Les UAV sont déjà dotés de dispositifs de sécurité d’un très haut niveau, déclare Martin Maslaton, professeur à l’universi­ té de technologie de Chemnitz, directeur de la société éponyme et avocat. Ils dis­ posent de commandes GPS permettant de programmer un chemin et des actions à réaliser. Les drones se posent en dou­ ceur au sol en cas de baisse de la perfor­ mance des batteries ou de perte de la 22

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À l’Agritechnica, John Deere et Volocopter ont présenté un grand drone de pulvérisation capable de transporter près de 200 kilos pendant une demi-heure. Photo : John Deere


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Développeurs et vendeurs de drones porteurs Un choix de développeurs et de vendeurs de drones porteurs pour l’agriculture et l’exploitation forestière est présenté ci-après : Aerones Le fabricant letton Aerones SIA construit des drones utilisés pour le sauvetage et les travaux sur des objets hauts et difficiles d’accès comme les éoliennes. Avec leurs 28 moteurs électriques et une charge utile atteignant 200 kilos, leurs machines pourraient être utilisées pour des travaux agricoles ou forestiers. En 2017, Aerones a démontré les performances d’un de leurs engins déplaçant une caisse de 50 kg depuis la vallée jusqu’à la cabane du Pinzgauer à une altitude de 1700 mètres (en Autriche). www.aerones.com Agronator La société Agronator AG est basée à Geisenheim (Hesse). Elle est connue pour avoir développé un épandeur à engrais volant en collaboration avec l’entreprise Rauch. L’octocoptère, d’un diamètre de 4 mètres pour une charge utile de 30 kilos, est équipé de disques de distribution électriques d’engrais. Il était présenté à l’Agritechnica 2017. Une nouvelle version peut maintenant recevoir une rampe de pulvérisation ou une tronçonneuse. www.agronator.de ARDN Technology La particularité du drone « SKYF » du constructeur ARDN Technology, que l’on désigne aussi sous le nom de « Hulk russe », vient de la différence de taille entre les rotors porteurs et ceux d’orientation. Cette conception permet à ce drone de la taille d’un SUV d’emporter jusqu’à 350 kilos dans les airs. Il peut servir pour l’épandage d’engrais et de produits phytosanitaires liquides. www.skyf.pro Alaady Alaady n’est pas un modèle de drone, mais un projet du Centre allemand pour l’aéronautique et l’astronautique (Deutsches Zentrum für Luft- und Raumfahrt ou DLR) dans le domaine des transports aériens sans pilote. Dans la mesure où les systèmes de sécurité seront développés pour permettre le vol hors de la vue, cet appareil pourrait être utile pour des travaux agricoles et forestiers dans des régions où la visibilité n’est pas assurée. Les scientifiques du DLR se sont basés sur un autogyre « MTOfree » à moteur thermique construit par AutoGyro GmbH à Hildesheim pour développer le prototype Air Dolly. Celui-ci est capable d’emporter une charge de 200 kilos. www.dlr.de, www.auto-gyro.com

Drone Delivery Drone Delivery Canada (DDC) est un pionnier dans le domaine des drones porteurs. Il est titulaire d’une autorisation du ministère des transports canadien qui lui permet de faire voler des drones de fret en dehors du champ de vision de son pilote. Avec ses quatre doubles rotors électriques, le modèle « Flyte » n’est capable de lever que 15 kilos, mais il lui est possible de livrer des pièces de rechange à 60 kilomètres de son point de départ sans devoir atterrir. Le déchargement s’effectue au moyen d’un câble. www.dronedeliverycanada.com Drone4Agro Drone4Agro a été fondée par le Néerlandais Winfried Rijssenbroek. Cette start-up soutenue par l’Union européenne (UE) ambitionne de mettre sur le marché des drones sans pilote et à moteurs électriques pour la réalisation de travaux agricoles. Dans sa première variante, le « tracteur volant » devrait pouvoir recevoir différentes barres de pulvérisation. Quatre modèles sont prévus. Le plus petit, équipé de 8 rotors, supporte une cuve de 15 litres et pulvérise sur une largeur de 3 mètres. Le plus grand modèle dispose de 24 rotors et d’une charge utile de 80 kilos. Sa largeur de travail est de 9 mètres. www.drone4agro.com DroneSeed La société DroneSeed, basée à Seattle (État de Washington aux USA), propose un système aérien pour une plantation rapide d’arbres après un incendie, dans des zones détruites par les tempêtes ou pour la reforestation. Ces drones survolent le sol à faible altitude et tirent des capsules spéciales contenant des plantons au moyen d’air comprimé. Grâce à une technique de commande intelligente, un pilote est capable de manœuvrer 15 drones en même temps. www.droneseed.com EHang et Volocopter Le taxi volant chinois « EHang 184 », équipé de 4 double rotors électriques, a été présenté pour la première fois en 2016 au Consumer Electronics Show (CES) à Las Vegas. Selon son concepteur, cette machine a déjà réalisé plus de 1000 vols de test et 30 unités ont été construites. Le « EHang 184 » peut soulever une charge de 125 kilos et se déplacer à une vitesse de 100 km/h. Son autonomie est d’environ 30 kilomètres. L’Allemand Volocopter « VC200 » possède 18 propulseurs électriques disposés en deux cercles. Ces propulseurs ont une puissance

totale de 50 kW. La performance des nouvelles batteries permet à ce biplace (charge utile de 160 kilos au maximum) de voler 20 à 25 minutes à la vitesse de 80 à 100 km/h. De tels drones high-tech sont clairement trop coûteux pour une utilisation agricole. Ils illustrent toutefois les capacités de la technologie actuelle ainsi que les futurs standards en la matière. www.ehang.com, www.volocopter.com Griff Aviation L’octocoptère « Griff 300 » de l’entreprise norvégienne Griff Aviation est un poids lourd parmi les drones civils. En plus de ses 75 kilos de poids à vide, il peut soulever 225 kg de charge utile. Outre les équipements pour le transport ou les services de secours, le constructeur annonce qu’une barre de pulvérisation et une cuve de 50 litres pour les applications agricoles seront bientôt disponibles. ProDrone L’entreprise japonaise ProDrone propose un drone équipé de deux bras robotisés. Cet équipement peut saisir des objets jusqu’à 10 kilos et les déposer ou réaliser des travaux avec une sorte de scie sans qu’un contrepoids ne soit nécessaire. Des modèles spéciaux sont aussi disponibles pour l’agri­culture, comme l’« Octocopter Sky­matiX X-F1 ». Avec sa cuve de 10 litres et son outil de pulvérisation, il est à même d’intervenir dans les cultures en pente. www.prodrone.com Drones agricoles chinois La plate-forme de e-commerce Made-inChina.­com inventorie des milliers de drones qui peuvent être commandés directement auprès du constructeur et livrés dans le monde entier. On y trouve différents modèles de drones agricoles, par exemple le pulvérisateur volant « JT sprayer15 » avec une cuve de 15 litres proposé à 9000 dollars. https ://de.made-in-china.com John Deere et Volocopter Le groupe John Deere et le pionnier allemand du taxi volant Volocopter souhaitent développer ensemble un grand drone destiné aux travaux agricoles. Le prototype du « VoloDrone », équipé d’une barre de pulvérisation pouvant emporter une charge de 200 kilos, était présenté à l’Agritechnica 2019. Ce drone d’une envergure de 9,2 mètres est animé par 18 rotors électriques. Une charge de batterie suffit pour une utilisation de 30 minutes. Selon les indications de John Deere, il peut avoir un débit de 6 hectares par heure.

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La Suisse est le premier pays en Europe à avoir édicté un processus d’autorisation pour les traitements par drone.

Photo : Landi Weinland

Des drones sur les vignes La protection des végétaux est aujourd’hui l’objet d’un vaste débat public. Les interrogations et les recommandations sur la question, plus ou moins avisées, de gens plus ou moins compétents, ne manquent donc pas. La viticulture n’échappe pas plus au phénomène que les autres productions. Ruedi Hunger

Les traitements aériens par hélicoptère sont contestés en raison des problèmes de dérive et du bruit qu’ils occasionnent. Mais la pulvérisation manuelle dans les coteaux, avec tuyaux et guns, est très pénible. De surcroît, elle exige l’emploi de gros volumes de bouillie. La nécessité de revêtir des équipements de protection individuels constitue un autre point critique.

L’alternative du drone La météo n’était guère favorable à des évolutions aériennes quand la rédaction de Technique Agricole s’est rendue, un 24

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des derniers jours du mois de novembre, sur le site de la Landi Weinland à Marthalen (ZH). Les nuages étaient sombres, noirs et bas, les averses fréquentes. En clair, le temps était maussade et il fallait pas mal d’imagination pour deviner le superbe paysage du Weinland zurichois. Fin novembre, il n’y avait plus guère d’emploi non plus pour un drone de pulvérisation et l’occasion était donc belle de parler à un pionnier de cette technique aérienne en viticulture. Depuis cette année, la Landi Weinland utilise en effet un de ces aéronefs spécialement adaptés ; elle peut établir un premier bilan.

Un avenir prometteur Patrick Meier, de Alten près de Kleinandelfingen (ZH), est vigneron et responsable des ventes du secteur agricole de la Landi Weinland. Il cherchait une alternative au gun pour traiter ses vignes plantées dans des pentes. Le drone s’est imposé. « En fait, je suis tombé dessus un peu par hasard. Mais ensuite j’ai été impressionné par cette technologie et ses possibilités », raconte Patrick Meier. D’autres viticulteurs devaient également pouvoir en bénéficier. Il fallait donc convaincre la direction de la Landi et sonder les vignerons pour évaluer leurs be-


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soins. Ensuite, des clarifications s’imposaient au sujet des drones. Quel modèle prévu pour transporter des charges convenait à cette usage ? Qui pouvait fournir un tel produit et offrir le service approprié ? Enfin, il fallait clarifier comment le propriétaire, la Landi Weinland, pouvait obtenir une concession de vol.

Agrément et formation Les démarches ont duré jusqu’au début de 2019 ; les vignerons ont manifesté beaucoup d’intérêt pour le projet. La Landi s’est fixé pour but de créer une zone d’utilisation couvrant une dizaine d’hectares. Urs Sager, vendeur de drones à Herisau (AR), a pu fournir des informations détaillées sur les démarches à effectuer. La procédure d’approbation par l’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC) a été simple et rapide, conviennent les vignerons du Weinland. L’acquisition du drone s’est donc faite. Il est maintenant enregistré et immatriculé, et ses pilotes, trois personnes de la Landi Weinland, ont suivi une formation de trois jours.

Un drone haut de gamme Le drone « Agras MG-1S » n’est pas un produit de moyenne gamme mais un appareil de pointe. « Un engin de haut niveau, tant du point de vue purement aéronautique qu’en ce qui concerne l’aspect pulvérisation », note Patrick Meier. Cet aéronef pèse 25 kg et possède un réservoir de 10 litres de bouillie. Il est doté de quatre buses couvrant chacune une largeur de 3 mètres, à un mètre au-dessus de la surface cible ; le dosage de bouillie atteint 100 litres par hectare. Une charge de batterie offre une autonomie de vol de dix minutes. La Landi dispose d’une remorque de voiture pour transporter l’aéronef et tout son équipement, y compris un réservoir d’eau douce de 1000 litres. L’alimentation électrique est assurée par six batteries interchangeables et un groupe électrogène. « Cela suffit pour toute une journée de travail », explique Patrick Meier.

lorsque la vitesse du vent dépasse 2 mètres/secondes. Le souffle descendant généré par les huit rotors est un avantage, car il pousse le brouillard de pulvérisation dans le feuillage de la vigne et empêche la dérive.

... et économiquement intéressant Le drone a coûté environ 34 000 francs. Patrick Meier prévoit entre trois et cinq ans pour l’amortir. Au terme de cette première année d’utilisation, le client se verra facturer 200 francs par hectare, plus les produits. Il sera procédé à une nouvelle évaluation après la deuxième saison. La Landi est d’accord de proposer le drone comme prestation, mais son utilisation doit au moins couvrir les coûts. « Comparé au tarif d’Agroscope, nous sommes moins chers avec notre drone de pulvérisation », constate Patrick Meier. Et la dépense est moindre pour le vigneron.

Perspectives L’intérêt pour le drone ne faiblit pas. La saison à venir, il devrait traiter entre 20 et 23 hectares et l’acquisition d’un second appareil est à l’étude, sachant que l’épandage de granulés hélicides sur d’autres

Patrick Meier, vigneron et responsable des ventes agricoles à la Landi Weinland, à Marthalen (ZH). « Le projet de drone a démarré sans anicroches ; il s’agit de le faire durer. » Photo : Ruedi Hunger

cultures est un marché en développement. Au prix de modestes adaptations, le drone pourrait aussi être converti en semoir à graminées.

Un contrôle tous les trois ans La Suisse a été le premier pays d’Europe à développer une procédure d’autorisation pour le traitement aérien par drones. L’objectif est de faciliter l’usage de ces aéronefs récents, notamment comme alternative aux traitements par hélicoptère. La faible dérive

du procédé est un atout essentiel. À l’instar de n’importe quel pulvérisateur, les drones homologués seront soumis tous les trois ans à un test, histoire de garantir leur bon fonc­tionnement dans la durée.

Écologiquement judicieux... Il tire un bilan positif de la première année d’exploitation. Le résultat satisfait aux attentes de la Landi ; 14 vignerons ont fait appel au drone pour traiter un total de 14,4 hectares. « Nous savons maintenant dans quelles conditions il peut voler, mais aussi quand il faut renoncer », souligne notre interlocuteur. « Quand l’air atteint 25° C, nous ne volons plus, ni

Un drone au banc d’essai pour tester la régularité de son pulvérisateur. Photo : Thomas Anken, Agroscope

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Depuis une dizaine d’années, Torsten Reim, agriculteur et agro-entrepreneur dans la région du Taunus, applique les méthodes du « precision farming ». Photos : Roman Engeler

La précision mise en pratique Torsten Reim exploite 280 hectares dans le Taunus, près de Francfort-sur-le-Main (D). Sur ce domaine, il applique strictement les méthodes du « precision farming », soit l’agriculture de précision. Dans le cadre d’une excursion, Technique Agricole a rencontré cet agriculteur et agro-entrepreneur et l’a questionné sur ses expériences. Roman Engeler

Technique Agricole : vous pratiquez la modulation intraparcellaire à grande échelle sur votre exploitation. Qu’estce qui vous a amené à l’agriculture de précision ? Torsten Reim : formulé de manière quelque peu abstraite, mon activité agricole a pour objectif d’interconnecter des briques élémentaires pour les réunir dans un système global. Pour dire les choses plus simplement, il s’agit d’améliorer notre chaîne de valeur à la fois sur les plans économique et écologique. L’aventure a commencé il y a 26

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un peu plus de dix ans quand, avec l’aide d’un collègue, j’ai prélevé des échantillons de sol jusqu’à 1 mètre de profondeur en suivant un quadrillage de 30 × 30 mètres. Les cartes réalisées ont révélé une hétérogénéité jusqu’alors insoupçonnée des terres du domaine. Compte tenu de cette variabilité, les conditions idéales pour une modulation intraparcellaire semblaient réunies. Combien de temps vous a-t-il fallu pour rendre l’agriculture de précision véritablement opérationnelle ?

Pour commencer nous avons procédé à une collecte systématique des données relatives à la composition des sols et aux récoltes – quantités et qualités – suivie de l’évaluation et du traitement des résultats. Nous avons progressivement intégré les technologies les plus modernes en matière de capteurs et de guidage par satellite pour être en mesure d’épandre les semences, les engrais et les pesticides avec la précision requise. Après une phase de transition de quatre ans, le « precision farming » était en place sur


Satellites et drones

c’est le capteur qui ouvre le clapet de l‘épandeur. Là où le capteur détecte un niveau d’approvisionnement correct, les apports seront modérés au premier et au deuxième passage, mais plus généreux au troisième, pour donner un coup de pouce final. Dans les zones où le peuplement est clairsemé, un apport plus généreux de fertilisant serait sans grand effet. Quels sont les points sur lesquels il vous reste à concentrer votre attention pendant vos passages avec le tracteur ? Je me concentre entièrement sur l’outil porté ou traîné. Le tracteur suit sa trajectoire grâce au système de guidage ; le capteur mesure l’état du peuplement et détermine le débit d’épandage et la fonction « Section Control » adapte automatiquement la largeur de travail de l’épandeur ou du pulvérisateur. À chaque passage du tracteur, le capteur « Isaria » est toujours là pour scanner le peuplement et recueillir des informations permettant d’optimiser la cartographie.

l’ensemble de l’exploitation. Les données recueillies ouvrent de nombreuses possibilités et nous font bénéficier d’un potentiel d’optimisation sans cesse croissant. Nous disposons désormais d’une cartographie détaillée des rendements pour toutes les parcelles. Vous avez dû y consacrer du temps ? Oui, la route a été longue et la conversion a pris du temps. J’ai été un pionnier et je n’ai donc bénéficié d’aucune aide. Il n’y avait pas non plus de collègues avec lesquels j’aurais pu échanger des infor­mations.

les apports d’engrais ou à appliquer des phytorégulateurs. Concrètement, comment les choses se passent-elles ? Je calcule par exemple le niveau d’approvisionnement azotée des plantes conformément à la législation sur les engrais en vigueur. Cette dernière fixe la limite supérieure des apports, mais en fin de compte

Et le bilan financier ? Pour résumer, je dirais que les rendements sont meilleurs ; j’utilise moins d’intrants et par-dessus tout je profite d’une récolte de meilleure qualité. Mes conducteurs de moissonneuses-batteuses subissent moins de stress pendant le travail et le réglage des machines est devenu moins contraignant. Pouvez-vous nous donner des chiffres ? Le supplément moyen de recettes oscille entre 80 et 100 euros par hectare.

Vous devez avoir un parc de machines équipé en conséquence ? En effet, semoirs, distributeurs d’engrais et pulvérisateurs, tous possèdent des fonctions appropriées de coupure de tronçons et de variation du débit d’épandage. La moissonneuse-batteuse me renseigne sur les rendements intraparcellaires et les tracteurs sont équipés de systèmes de guidage. Vous utilisez aussi le système de fertilisation Fritzmeier « Isaria ». Dans quel but ? Le capteur de ce système cartographie les peuplements en faisant ressortir les différences de développement des plantes. Je profite de chaque passage avec le tracteur pour scanner la culture afin d’optimiser les cartes qui me servent à moduler

Grâce aux nombreuses fonctions autonomes, notamment au guidage automatique, le conducteur peut consacrer toute son attention à la surveillance des outils de travail.

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Une autochargeuse performante : avec sa « Bison 552 », Eric Brunnschweiler récolte le foin et l’herbe pour plus de 100 têtes de bétail. L’autochargeuse est équipée d’un essieu tandem, d’un doseur et d’un tapis roulant pour distribuer le fourrage. Photos : ldd

Une « Bison », dix ans de service Eric Brunnschweiler tire le maximum de son autochargeuse Agrar « Bison 552 ». Avec cette machine de 55 m3, cet agriculteur de Villeret (BE) récolte du fourrage pour plus d’une centaine de vaches et des jeunes bovins. Et ce depuis dix ans. Heinz Röthlisberger

Le volume de fourrage est énorme. Avec sa « Bison 552 », Eric Brunnschweiler remplit sa grange de 5000 mètres cubes de foin et de regain. Sa grande autochargeuse, il l’emploie aussi tous les jours pendant sept mois de l’année pour « herber » et affourrager la centaine de laitières et la cinquantaine de génisses de son troupeau. Le volume d’herbe nécessaire quotidien est important dans cette exploitation sans ensilage ; un seul voyage ne suffit pas. « L’utilisation de l’autochargeuse sur notre exploitation est très intensive et on exige énormément de cette machine », explique l’agriculteur de 49 ans. C’est encore plus vrai en automne, quand l’herbe est lourde et mouillée. Eric Brunnschweiler a déménagé de Suisse orientale à Villeret en 1990 ; il a acheté l’autochargeuse en 2008. Il s’agissait alors de l’une des premières machines de la nouvelle gamme « Bison » construite par Agrar Landtechnik AG. 28

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Six ameneurs de grande puissance La « Bison 552 » d’Eric Brunnschweiler est un modèle surélevé d’une capacité de 55 mètres cubes, à compression moyenne. Elle est équipée d’un cadre rabattable en ciseaux, d’un pick-up de 1,80 mètre, de 6 couteaux et 6 ameneurs. « Sur mon exploitation où l’on va à l’herbe tous les jours, les ameneurs ont fait leurs preuves pendant ces dix ans », explique l’agriculteur. Le système de transfert ménage le fourrage tout en étant performant. Eric Brunnschweiler peut le confirmer, car il charge l’herbe à une vitesse assez élevée. « En moyenne, je roule entre 13 et 15 km/h, la plupart du temps avec le régulateur de vitesse », confie-t-il. C’est assez rapide, mais ce n’est pas un problème avec les ameneurs de la « Bison ». En effet, les ameneurs Agrar sont équipés d’une bielle au lieu d’un guidage par came, ce qui garantit un chargement sans à-coups. De plus, l’articulation des ameneurs est placée directe-

ment à l’endroit où s’exerce le couple transmis par la chaîne, ce qui permet une transmission optimale de la force et un fort rendement tout en limitant l’usure des composants.

Nombre de couteaux un peu juste S’il devait choisir une nouvelle autochargeuse, notre hôte opterait aujourd’hui pour un modèle mieux doté en couteaux. « Six couteaux, c’est trop peu, dix-huit, ce serait mieux. » Il testerait également un dispositif de coupe amovible qui faciliterait le remplacement et l’affûtage des lames. La «  Bison 552  » d’Eric Brunnschweiler est équipée d’un dispositif de dosage à deux rouleaux et d’un tapis roulant à déchargement à gauche ou à droite. « Grâce à cet équipement, j’évite que l’herbe chauffe et il n’y a pratiquement pas besoin de pousser l’herbe vers les crèches. » Le déchargement du foin avec un doseur donne un tas plus aéré et plus facile à reprendre.


Rapport d’expérience | Impression

Les six ameneurs ne fonctionnent pas avec un guidage à came, mais avec une bielle. Ceci permet une capacité de charge élevée.

Pneus soumis à rude épreuve La remorque est montée sur un essieu tandem de type bogie suiveur, chaussé de pneus 500/55-20. L’autochargeuse était équipée à l’origine d’un essieu tandem fixe ; comme il y a un virage en épingle à cheveux pour arriver à la ferme, les pneus y laissaient toute leur gomme. « Aujourd’hui, j’opterais même pour un essieu à direction active », explique Eric Brunnschweiler. L’autochargeuse possède des freins à air comprimé, avec correcteur asservi à la charge (ALB).

Des chevaux, beaucoup de chevaux L’autochargeuse est généralement attelée à un Fendt « 820 Vario » de 220 chevaux. « Beaucoup estiment que c’est un trac-

Eric Brunnschweiler utilise l’autochargeuse sur son exploitation laitière depuis dix ans. Photo : Heinz Röthlisberger

teur trop puissant et trop lourd », commente Eric Brunnschweiler. Mais avec la faucheuse frontale, les lourdes charges à tirer sur les routes pentues des reliefs autour de Villeret, il faut un tracteur puissant et de bon poids. Eric Brunnschweiler possède aussi un tracteur de 150 chevaux, mais il doit trop souvent le pousser dans ses limites. L’autochargeuse est équipée d’un circuit hydraulique à détection de charge (load-sensing)  ; il ne « pompe » que la quantité d’huile nécessaire du tracteur. Une caméra de recul et une caméra montée au-dessus du doseur permettent au conducteur de garder tout l’environnement à l’œil.

Améliorations ultérieures

L’Agrar « Bison 552 » en chiffres Volume de chargement (DIN) : 21,1 m³ d’herbe ou 35,1 m³ de fourrage sec Volume comprimé : 55 m³ de fourrage sec Poids à vide : 4400 kg Poids total : 15 000 kg Alimentation : 6 ameneurs (4 en option) Organe de coupe : 6 couteaux (en option 18 ou 35 couteaux et ensemble extractible) Dimensions : longueur 9,7 m, largeur 2,5 m, hauteur 2,65 m (3,80 m avec cadre déployé) Pick-up : 1,80 m (en option 1,60 m) Pneumatiques : 500/55-20 Équipements complémentaires sur la machine d’Eric Brunnschweiler : essieu bogie tandem suiveur, doseur, tapis roulant latéral, détection de charge hydraulique, caméra de recul Prix de base du modèle actuel « HL54L5 » : dès CHF 60 000.−, TVA incluse Données du constructeur

Eric Brunnschweiler est toujours resté en contact étroit avec Agrar Landtechnik AG à Balterswil (TG) ; il lui a acheté l’une des premières autochargeuses « Bison » et il en fait un usage très intensif. Le pick-up a posé des problèmes. S’il était performant au ramassage et au chargement, il s’usait

très vite. Du moins les premières années. En effet, Agrar a ensuite amélioré et renforcé cet organe. Le problème résultait aussi de l’utilisation intensive qu’en fait notre interlocuteur, en raison des gros volumes de fourrage qu’il récolte sur son exploitation. Pour les mêmes raisons, le timon de la remorque, un modèle articulé, a dû être renforcé. Dans l’ensemble cependant, l’autochargeuse est encore en très bon état. Les ameneurs fonctionnent parfaitement ; les parois latérales avec leurs renforts et leurs entretoises ne se sont pas déformées, malgré les fortes contraintes auxquelles elles sont soumises, sources de quelque appréhension pour l’exploitant. Il a gardé de très bons contacts avec la maison Agrar et l’échange d’expériences est toujours d’actualité. « Vu l’utilisation intensive que je fais de cette autochargeuse, elle a un peu joué le rôle de machine-test pour son constructeur  », s’amuse Eric Brunnschweiler. Qui n’hésiterait pas à en racheter une si c’était à refaire.

La ferme Brunnschweiler Eric Brunnschweiler, 49 ans, et sa famille gèrent une exploitation laitière sans ensilage à Villeret (BE). Elle compte une centaine de vaches holstein, une cinquantaine de bovins d’élevage, plus des bêtes à l’engrais. Eric Brunnschweiler est en communauté d’exploitation sur 70 hectares avec un collègue du même vallon de Saint-Imier. Les prairies occupent la majeure partie des terres ; s’y ajoutent un peu de blé et de maïs en vert. Eric Brunnschweiler a quitté la Suisse orientale pour Villeret en 1990 ; il n’a cessé depuis de développer sa production laitière. Il livre

près d’un million de kilos de lait, principalement pour la fabrication de Tête de Moine AOP à la fromagerie du village. Une partie du volume est utilisée pour du Gruyère AOP ou pour l’industrie. Il engage des saisonniers pour les foins et les regains mais peine à recruter des employés qui travailleraient à l’année sur son exploitation dans cette région. Villeret se trouve dans le Jura bernois, à 740 mètres d’altitude dans le vallon de Saint-Imier, niché entre la chaîne du Chasseral et le Mont-Soleil. « Le climat ici est très rude », constate Eric Brunnschweiler.

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La Husqvarna « 536 LiXP » (à gauche) et la Stihl « MSA 200 C » (deuxième à partir de la gauche) ont été comparées avec des tronçonneuses à essence de différentes catégories de puissance lors d’un essai pratique. Photos : Johannes Paar et Wilhelm Tritscher

En forêt avec une tronçonneuse à accumulateurs Les tronçonneuses à accumulateurs sont-elles adaptées à l’exploitation forestière ? Lors d’un test, la Husqvarna « 536 LiXP » et la Stihl « MSA 200 C » ont été comparées avec des tronçonneuses à essence de différentes catégories de puissance. Christoph Huber* Le centre de formation forestière (FAST) de Traunkirchen (A) a comparé les tronçonneuses à accumulateurs les plus puissantes des deux marques leaders du marché, la Husqvarna « 536 LiXP » et la Stihl « MSA 200 C », avec des tronçonneuses à essence classiques de différentes catégories pour évaluer si elles sont adaptées à une utilisation en forêt. Les tests comparatifs portaient sur la coupe simple et l’élagage. Afin de créer des conditions comparables, ils ont été effectués sur des grumes spécialement préparées, semblables à celles utilisées dans les compétitions forestières. Les tests visaient à déterminer les performances des tronçonneuses et à évaluer des aspects ergonomiques et sanitaires tels que la manipulation, le bruit et les vibrations. * Christoph Huber est directeur adjoint du département matériel forestier au Centre de formation de Traunkirchen (A).

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Bonne puissance de coupe Afin d’évaluer la puissance de coupe, les testeurs de la discipline « débitage » ont scié le plus rapidement possible plusieurs sections de tronc à la suite. Déjà dans cette discipline, les deux tronçonneuses à accumulateurs ont montré qu’elles sont capables de suivre le rythme des petites tronçonneuses à essence. Les modèles testés ont atteint une performance de coupe supérieure à 25 cm²/seconde et se situent donc dans la gamme de puissance des tronçonneuses à essence de 2,2 chevaux, d’une cylindrée de 35 à 40 cm³ environ. Le niveau de performance d’une tronçonneuse professionnelle de 4 chevaux (52 cm²/s), telle que la Husqvarna « 550 XP », n’a cependant de loin pas pu être atteint. La puissance élevée des tronçonneuses à accumulateurs s’explique surtout par la faible largeur de chaîne. Stihl a utilisé une chaîne particulièrement

étroite pour le « MSA 200 C » : la largeur des traits de coupe n’était que de 3,85 millimètres. La Husqvarna «  536 LiXP » est aussi équipée de série d’une chaîne fine. Cependant, le trait de coupe est légèrement plus large que celui de la « MSA 200 C » de Stihl.

Protections auditives nécessaires avec les scies à accumulateurs L’étape suivante consistait à déterminer le niveau de pression acoustique des tronçonneuses dans les deux disciplines, « débitage » et « ébranchage ». Un dispositif de mesure du niveau sonore a été placé sur le casque de l’utilisateur, directement à côté de son oreille. Comme on pouvait s’y attendre, les deux tronçonneuses à accumulateurs ont obtenu un meilleur score que leurs homologues à essence. Elles ont atteint un niveau de pression acoustique compris entre 89 dB(A) (ébran-


Rapport de test | Impression

longueur inégale peuvent en effet conduire à une charge vibratoire bien supérieure (mais en aucun cas à une augmentation des performances de coupe).

Le poids dépend des accumulateurs

Les tronçonneuses à accumulateurs et à essence ont été essayées par divers testeurs sur des arbres de compétition pour créer des conditions comparables.

chage) et 92 dB(A) (débitage). Les tronçonneuses à essence testées ont toutes affiché des valeurs nettement supérieures, comprises entre 101 et 107 dB(A). Malgré l’exposition au bruit nettement plus faible, la limite d’exposition de 85 dB a été nettement dépassée dans les deux disciplines. Le port d’une protection auditive est donc également obligatoire lors de l’utilisation de tronçonneuses à accumulateurs.

Vibrations plus faibles Outre la puissance et la pression acoustique, la charge vibratoire des tronçonneuses a également été examinée. Des capteurs d’accélération 3D très sensibles ont été placés sur les deux poignées des tronçonneuses testées. Les capteurs fournissent des informations sur les vibrations transmises à l’ensemble du corps via les mains de l’utilisateur. Les deux scies ali-

mentées par accumulateurs ont été convaincantes lors du test. Au cours des essais, elles ont affiché des valeurs de vibration inférieures à celles des tronçonneuses à essence conventionnelles. Cela s’explique certainement par des différences dans la technique d’entraînement (moteur électrique et moteur à essence). L’excellent résultat des tronçonneuses à accumulateurs est d’autant plus surprenant qu’elles n’ont pas de poignées antivibrations, contrairement aux tronçonneuses à essence modernes. Leurs poignées sont raccordées directement au boîtier du moteur. Malgré les bons résultats des tests, rappelons que la condition pour travailler sans vibrations est de bien entretenir la tronçonneuse, qu’elle soit à accumulateurs ou à essence, ainsi que l’équipement de coupe. Des angles d’affûtage incorrects, des limiteurs de profondeur réglés trop bas ou des dents de

Pour évaluer la performance de coupe, il fallait couper des rondelles le plus rapidement possible.

Les tronçonneuses se caractérisent par de longues phases de ralenti. Selon leur utilisation, les tronçonneuses tournent au ralenti durant 25 % du temps d’utilisation. Pendant ces phases, les tronçonneuses à essence émettent des vibrations particulièrement fortes. Elles ont un effet très dommageable sur l’utilisateur lorsque la tronçonneuse à essence est tenue à la main. C’est là que les scies à accumulateurs obtiennent un meilleur score, car elles ne vibrent plus dès que leur chaîne s’arrête. Le poids des tronçonneuses à accumulateurs dépend essentiellement de la capacité des accumulateurs utilisés. Sans ces derniers et l’équipement de coupe, elles pèsent environ 3 kilos. Si on leur ajoute des accus d’une capacité de quelque 300 Wh et un guide-chaîne, leur poids grimpe jusqu’aux environs de 5 kilos. Elles sont dès lors dans une classe de poids similaire à celle des tronçonneuses à essence de 3 chevaux comme la Husqvarna « 543 XP » ou la Stihl « MS 241 ».

Autonomie réduite par temps froid Toutefois, la prudence est de mise en hiver lors de l’utilisation de tronçonneuses à accumulateurs dont la durée de fonctionnement dépend largement de la température ambiante ; elle diminue sensiblement par temps très froid. À des températures de –5° C, il peut même arriver que ces tronçonneuses ne puissent pas être mises en marche. Les expériences faites au Centre de formation forestière de Traunkirchen ont montré qu’une capa-

Les tronçonneuses à accumulateurs sont toujours plus puissantes et de mieux en mieux adaptées à l’usage en forêt.

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Impression | Rapport de test

Vitesse de coupe comparée entre tronçonneuses à accumulateurs et à essence

Nouveaux top modèles

Performances de coupe (cm2/s)

La rapidité d’évolution des accumulateurs se vérifie par le fait que les deux constructeurs ont, depuis la fin de ce test, d’ores et déjà lancé des modèles plus puissants sur le marché. La « MSA 220 C-B » est la tronçonneuse la plus puissante de Stihl depuis le mois d’août de cette année et, chez Husqvarna, la « 535i XP » a désormais remplacé la « 536 LiXP », présentée dans ces pages. Tronçonneuses à accumulateurs Husqvarna « 536 LiXP »

Tronçonneuses à essence Husqvarna « 435 » Husqvarna « 550 » Stihl « 211 »

Stihl « MSA 200 C-B »

cité d’accumulateurs d’environ 300 Wh suffit pour l’abattage et le traitement de deux ou trois épicéas avec un DHP (diamètre à hauteur de poitrine) d’environ 25 cm à des températures supérieures à 10° C.

Interventions dans les jeunes peuplements Même si les tronçonneuses à accumulateurs ne peuvent pas encore rivaliser avec les tronçonneuses professionnelles à essence, elles peuvent remplacer les petites

et moyennes machines. Les aspects sanitaires de l’utilisation de ces tronçonneuses sont particulièrement convaincants : le travail sans émissions, le démarrage par simple pression d’un bouton et la moindre exposition au bruit sont leurs principaux avantages. En raison de leurs performances, elles sont pour le moment principalement utilisées en forêt pour les interventions dans les jeunes peuplements et les premières éclaircies.

Tronçonneuses à accumulateurs La tronçonneuse Stihl a obtenu un bon score lors du test, principalement grâce à sa performance de coupe élevée. La tronçonneuse Husqvarna, quant à elle, a impressionné par son corps étroit et son panneau de commandes convivial. Christoph Huber et Alexander Janusko* La Husqvarna « 536 LiXP » et la « Stihl MSA 200 C » ont également été soumises à un test pratique au Centre de formation forestière de Traunkirchen. Les différences entre les deux modèles testés sont perceptibles dès le démarrage. La tronçonneuse « 536 LiXP » d’Husqvarna est munie de série d’un bouton de démarrage situé directement au-dessus de la poignée droite. En outre, elle est équipée d’un mode d’économie d’énergie appelé « savE ». Sur le modèle « MSA 200C » de Stihl, on cherche en vain un bouton d’alimentation. Dès qu’un accumulateur est inséré et que le frein de chaîne est desserré, il suffit de désactiver le verrouillage de l’accélérateur. Les testeurs ont d’abord dû s’habituer à appuyer sur ce bouton de verrouillage. Certains d’entre eux ont éprouvé des difficultés à le faire, en particulier pour l’ébranchage, 32

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car la position de la tronçonneuse change constamment. Différences au niveau de la chaîne Les deux fabricants proposent également des exécutions différentes pour l’équipement de coupe. La « MSA 200 C » de Stihl est équipé de série d’un guide-chaîne étroit et pointu. En combinaison avec une chaîne étroite (1/4" ; largeur de rainure 1,1 mm), on obtient un rendement de coupe élevé de 32 cm²/s et la pénétration de la lame dans le bois est considérablement facilitée. Cependant, lors de l’abattage, la lame s’est révélée capricieuse, d’autant plus qu’il faut du doigté pour former une charnière droite en raison de la forme pointue de la lame. Par rapport à Stihl, Husqvarna utilise un équipement de coupe plus épais (3/8" ; largeur de rainure

1,1 mm) pour les scies à batterie. La lame est donc plus stable et la chaîne peut être affûtée plus facilement. En raison de la largeur du trait de coupe, la performance de coupe de cette scie à moteur est légèrement inférieure (26 cm²/s) à celle de l’autre modèle testé. Compartiment de l’accumulateur Les deux outils testés peuvent être équipés d’accumulateurs lithium-ion de capacité différente. Les accumulateurs les plus puissants des deux fabricants ont une capacité comprise entre 7 et 9 Ah, ce qui est suffisant pour abattre et débiter deux ou trois épicéas d’un diamètre à hauteur de poitrine (DHP) d’environ 25 cm. Pour une durée de fonctionnement plus longue, on peut utiliser une ceinture d’accumulateurs. Dans ce cas, ne pas oublier


Rapport de test | Impression

Vibrations et bruit Par rapport à la plupart des tronçonneuses à essence, aucune des deux machines à accus n’est équipée de poignées antivibrations. Il est donc d’autant plus surprenant que les valeurs de vibration mesurées sont parfois même inférieures à celles des tronçonneuses à essence. Le modèle Stihl testé a obtenu un score particulièrement élevé lors du test comparatif. Elle a atteint des valeurs de vibration de 2,1 m/s² (à droite) et 2,8 m/s² (à gauche). Avec 3,0 m/s² (à gauche) et 3,2 m/s² (à droite), les vibrations du modèle 536 LiXP d’Husqvarna ne sont que légèrement supérieures à celles de son concurrent allemand. Les nuisances sonores sont à peu près les mêmes pour les deux modèles testés, soit environ 90 dB(A) mesurés à l’oreille de l’utilisateur. Cependant, comme les deux tronçonneuses affichent un résultat nettement supérieur à la valeur limite d’exposition de 85 dB(A), une protection auditive reste nécessaire.

* Christoph Huber est responsable adjoint du département de technique forestière, Alexander Janusko est formateur au Centre de formation forestière de Traunkirchen (BFW, Waldcampus Österreich).

Les tronçonneuses testées en chiffres Husqvarna « 536 LiXP »

Stihl « MSA 200 C-B »

Tension nominale

36 volts

36 volts

Vitesse maximale de la chaîne

20 m/s

19 m/s

Poids opérationnel

5,35 kg

5,32 kg

Guide-chaîne conseillé

De 25 à 35 cm

De 25 à 35 cm

Chaîne

3/8" ; 1,1 mm

1/4" P ; 1,1 mm

Prix catalogue*

CHF 1080.−**

CHF 900.−***

* Prix avec les accumulateurs et la station de recharge (TVA incluse) ** Prix de la nouvelle « 535i XP ». Elle succède à la « 536 LiXP » (modèle 2018) *** Depuis août 2019, la « MSA 220 C-B » à CHF 1095.− est la tronçonneuse Stihl à accumulateurs la plus puissante. Performances au débitage de rondelles

Performances de coupe (cm2/s)

Avec ou sans outils Les deux constructeurs utilisent également des stratégies différentes pour le montage du rail de guidage et de la chaîne. Chez Husqvarna, le couvercle du pignon est fixé à l’aide d’un écrou de rail, qui doit être ouvert avec une clé à fourche. Une clé à fourche est également nécessaire pour tendre la chaîne. Contrairement à Husqvarna, Stihl propose un montage sans outils pour le modèle « MSA 200 C ». Le couvercle du pignon de chaîne est fixé à l’aide d’un écrou à ailettes à serrer manuellement. La tension de la chaîne peut également être réglée sans outil à l’aide d’une roue en plastique.

Les tronçonneuses à accumulateurs testées étaient la Husqvarna « 536 LiXP » et la Stihl « MSA 200 C ».

Husqvarna « 5376LiXP » Stihl « MSA200 C-B » Type de tronçonneuse Valeurs de vibrations lors du débitage de rondelles

Valeurs de vibrations (m/s)

d’ajouter à temps l’huile de chaîne. L’état de charge des accumulateurs des deux tronçonneuses peut être vérifié à tout moment sur la barre lumineuse de la batterie. Sur le modèle Stihl, l‘accumulateur est inséré dans la tronçonneuse par le haut. Il est ensuite automatiquement fixé à l’aide de deux sangles de verrouillage situées sur le boîtier. Chez Husqvarna, par contre, l’accumulateur est inséré latéralement dans la tronçonneuse, ce qui empêche l’accumulation d’eau sur les surfaces de contact.

Husqvarna « 536 » Stihl « 200 » Main gauche Main gauche

Tronçonneuse

Husqvarna « 536 » Stihl « 200 » Main droite Main droite

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Le bec à maïs Kemper à huit rangs relevé dégage la vue sur les « StalkBuster ». Les broyeurs à fléau intégrés immédiatement derrière l’unité de coupe détruisent les chaumes de maïs avant qu’ils ne soient écrasés par les roues de l’ensileuse. Photos : Heinz Röthlisberger

Des broyeurs intégrés au bec à maïs Hacher les chaumes pendant l’ensilage, c’est désormais possible grâce au « StalkBuster » de Kemper. Il s’agit de cueilleurs intégrés au bec à maïs au niveau du sol, que les Suisses ont eu l’occasion d’admirer en action cet automne lors d’une démonstration. Heinz Röthlisberger Il y a deux ans, le public a pu découvrir un nouveau broyeur au niveau du sol, intégré directement au bec à maïs de l’ensileuse : le « StalkBuster ». Cette innovation, conçue pour lutter efficacement contre la pyrale du maïs, avait valu à la société Kemper, grand spécialiste allemand en matière de têtes de récolte, une médaille d’or à l’Agritechnica 2017. Le « StalkBuster » innove par le fait que le broyage des chaumes de maïs intervient en même temps que la récolte des cannes, avant le passage des roues de l’ensileuse. Cette innovation était attendue avec impatience, car le broyage complet des chaumes est primordial, certes 34

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pour détruire l’habitat de la pyrale du maïs et lutter contre la fusariose, mais aussi pour accélérer la décomposition des résidus. Or, la broyeuse passant en aval de l’ensileuse aurait beaucoup de difficultés à saisir les chaumes écrasés par les roues de la machine. Le « StalkBuster », qui broie les chaumes en amont de ces roues, permet de résoudre efficacement ce problème.

Bec à huit rangs Kemper a mis à profit les deux ans écoulés depuis la première présentation au public pour améliorer son « StalkBuster » par des essais pratiques sur des machines de

pré-série. Les fléaux ont ainsi été arrondis pour les rendre plus stables. Roland Sommer, de Kirchlindach (BE), est le premier à utiliser le « StalkBuster » en Suisse, en l’occurrence sur une ensileuse John Deere «  8400i  », avec laquelle il a récolté quelque 200 hectares de maïs cet automne. Par ailleurs la société Robert Aebi Landtechnik AG a organisé une première démonstration des performances du « StalkBuster » en Suisse. Pour l’instant le « StalkBuster » n’est disponible que sur le « 460 Plus », le bec Kemper à huit rangs d’une largeur de travail de 6 mètres, qui a dû être allongé pour pouvoir loger les broyeurs. En dépit de l’important porte-


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Si le maïs est coupé bas, le résultat est parfait : les chaumes sont hachés et lacérés au niveau du sol.

Pour l’instant le « StalkBuster » n’est disponible que pour le bec à maïs Kemper « 460 Plus » à huit rangs. Les huit broyeurs à fléaux sont à suspension pendulaire, un dispositif à air comprimé assurant le suivi du terrain.

En revanche, seule la partie supérieure des chaumes est lacérée si le maïs est coupé haut. Au niveau du sol les chaumes restent intacts ou ne sont que faiblement entamés.

Conclusion et prix Lors de la démonstration à Zuchwil (SO), le broyeur « StalkBuster » a prouvé son efficacité. Dans tous les rangs, les chaumes de maïs ont été assez correctement broyés. Roland Sommer affirme que les meilleurs résultats sont obtenus avec un écartement inter-rang de 75 centimètres. La précision des semis est particulièrement importante. Il faut cependant savoir que si le maïs est coupé haut, de nombreux chaumes resteront debout, malgré les dispositifs de broyage. Les cannes seront certes lacérées dans la partie supérieure, mais resteront intactes au niveau du sol. La durée de vie des fléaux dépend entièrement des conditions d’utilisation et de la surface traitée. Roland Sommer estime qu’un jeu de fléaux lui fera deux saisons. Pour s’offrir un bec à maïs équipé du « StalkBuster », il faut compter un supplément de 30 000 euros

(Kemper ne communique pas de prix en francs). Ce surcoût, ajouté à la consommation de carburant supplémentaire de l’ensileuse, va inévitablement peser sur le coût de la récolte. En contrepartie, l’agriculteur fera l’économie d’un passage avec la broyeuse. Selon la société Kemper, d’ailleurs une filiale de John Deere, la production en série du « StalkBuster » sera lancée pour la saison 2020. D’autres constructeurs d’ensileuses ont développé des produits similaires. Au cours des prochaines années nous verrons si les agriculteurs sont prêts à supporter un surcoût à la récolte pour faire l’économie du passage avec la broyeuse. Lors de la démonstration de son produit, la société Kemper a laissé entendre qu’elle était toujours en train de perfectionner son « StalkBuster ». Par ailleurs un bec à maïs de 12 rangs serait également dans les tuyaux.

à-faux avant, Roland Sommer n’a pas besoin de roue d’appui pour transporter son ensileuse.

À chaque rang son fléau Le système de broyage intégré dans l’unité de coupe comporte pour chaque rang de maïs un réducteur quart de tour associé à une sécurité à came en guise de protection du fléau. Ce dernier, un tube de forme spécialement étudiée et qui tourne à une vitesse de 350 tr/min, possède un revêtement ultrarésistant en carbure de tungstène pour éviter une usure prématurée. Le bec à huit rangs héberge huit broyeurs à fléaux, fixés chacun à travers une suspension pendulaire. Un système pneumatique maintient le broyeur contre le sol, assurant ainsi le suivi du terrain. L’ensileuse doit donc être munie d’un compresseur d’air. Pour assurer le suivi du terrain, l’ensileuse devrait posséder un système de commande automatique de la hauteur de l’équipement, tel que le système « AHC » des ensileuses John Deere. La durée de vie des fléaux dépend des conditions d’utilisation, Kemper revendiquant une durée de vie allant au-delà de la saison. Le remplacement des fléaux est rapide et peut être réalisé sans outils.

Quelques chevaux de plus Le « StalkBuster » se distingue par un poids relativement faible et une consommation d’énergie réduite. Lors de la démonstration à Zuchwil (SO), il a été précisé que le supplément de puissance nécessaire au broyeur était d’environ 50 chevaux. Le « StalkBuster » ajoute un surpoids de 350 kilos. Lorsque l’ensileuse doit reculer, le « StalkBuster » se soulève automatiquement dès que le levier de commande est en position marche arrière. Cet automatisme exclut tout risque de dommages. 12 2019 Technique Agricole

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En savoir plus | Pratique

De la récolte à l’entreposage, les pommes de terre devraient pouvoir résister à des convoyages de hauteurs différentes, si possible sans dommages. Photo : Grimme

La pomme de terre capteur Les contraintes mécaniques sur les tubercules entraînent des dommages directs ou indirects sur eux et dans leur chair. Un capteur en forme de pomme de terre est utilisé pour déterminer où et avec quelle intensité ces contraintes se produisent. Ruedi Hunger

De la récolte à l’entreposage, les pommes de terre sont constamment exposées à des contraintes mécaniques, notamment lorsqu’elles heurtent des parties mécaniques ou qu’elles tombent sur une surface non rembourrée. Les forces agissant sur le tubercule sont amorties par les tissus. Les conséquences dépendent d’une part de la force et de la fréquence des impacts et, d’autre part, de la sensibilité du tissu de la pomme de terre (différen­ces variétales). Les tubercules plus gros et plus froids sont, par exemple, beaucoup plus sensibles. En outre, de nombreux heurts de moindre importance au même endroit causent des dommages comparables à un impact important. Le talon est 36

Technique Agricole 12 2019

particulièrement sensible. Ces contraintes multiples surviennent en particulier lors de la préparation de lots de pommes de terre par l’entremise de points de pression à l’entreposage. Comme leur tissu est déjà fortement sollicité par les points de pression lors du stockage, même des impacts mineurs sont suffisants pour provoquer des taches noires ou des nécroses¹ si elles sont froides.

Défauts de qualité évidents Au moment de la récolte, les tubercules sont très fermes et ont une forte teneur en eau. Des contraintes mécaniques critiques peuvent provoquer l’éclatement des cellules. Il en résulte différents types

de dommages dans les tissus. Il y a l’apparition de décolorations (noires) à l’intérieur du tubercule et des nécroses dites de récolte qui se forment quelques jours seulement après la contrainte mécanique. Autour de cette nécrose, le tissu endommagé se dessèche et l’amidon se transforme en une masse blanchâtre. Les nécroses sont situées sous la peau et ne sont détectées ni par les machines de tri optoélectroniques, ni lors du tri manuel. Pour le consommateur, elles constituent cependant un défaut évident de qualité. La décoloration noire (taches noires) apparaît vers la fin de l’entreposage lorsque la teneur en eau est faible. Il s’agit d’une réaction chimique au cours de laquelle


Pratique | En savoir plus

Grâce à des leurres en forme de pommes de terre et équipés d’un smartphone, les contraintes sont enregistrées et transmises en temps réel. Photos : projet « nPotato Smart Service »

aucune cellule n’est détruite. Toutefois, des taches noires peuvent également être observées avant la fin du stockage si la température des tubercules est supé­ rieure à 25° C pendant plusieurs jours après le défanage ou si la combinaison de températures élevées et de la sécheresse entraîne des pertes d’eau et donc de turgescence. Il en résulte une plus grande sensibilité aux taches noires.

Et ce n’est pas tout Pendant les premières semaines d’entrepo­ sage, les tubercules endommagés pré­ sentent une perte en eau plus importante ce qui rend leur séchage plus difficile et in­ flue considérablement sur les pertes de stockage ultérieures. Ils présentent en outre une fréquence respiratoire plus élevée et un métabolisme plus intensif. Ces deux critères entraînent une dégradation plus rapide des inhibiteurs de germination et donc une ger­ mination plus précoce et plus forte.

tif est de fournir au producteur des recommandations pour améliorer les ré­ gla­ges des machines et d’optimiser ainsi la récolte sur le plan quantitatif et qualitatif. L’objet « nPotato », en plastique, est de poids et de masse similaires à un tubercule réel. Il est équipé d’un smartphone normal qui capte et enregistre les impacts phy­ siques pendant le processus de récolte. Les premiers essais sur le terrain ont été effectués à l’automne 2018. L’objectif était d’évaluer la faisabilité et l’efficacité d’une prévision en temps réel des dom­ mages à la récolte. Pour ce faire, la « nPo­ tato » a été testée en plein champ sur trois parcelles de 25 ares chacune et à trois vi­ tesses différentes (4 km/h, 5 km/h, 6 km/h). Avant chaque passage, on a de­ mandé à l’exploitant/l’opérateur de la ré­ colteuse et à son constructeur d’estimer les dommages prévus à la récolte en fonc­ tion des réglages choisis. Puis, plusieurs « nPotato » ont été placées dans le sol et récoltées avec les pommes de terre.

Dommages à la récolte en temps réel

Mise en valeur des données

Un objet test appelé « nPotato » a été dé­ veloppé et testé dans le projet de re­ cherche « Smart Farming Welt »². L’objec­

Les capteurs du smartphone sont capables de détecter les accélérations et les impacts subis par la « nPotato ». Grâce aux données

brutes recueillies, il est possible de prédire en temps réel les dommages causés aux tu­ bercules pendant la récolte. Lors de chaque passage, des échantillons de tubercules ont été prélevés sur la table de tri de la récol­ teuse. Tout en respectant un temps d’at­ tente de 48 heures, on a cherché les taches noires sur les tubercules. Chacun d’entre eux qui présentait une tache noire a été considéré comme complètement endom­ magé. L’analyse des données montre que la proportion effective de pommes de terre récoltées présentant des points noirs atteint les 1 à 2 % (dernière colonne du tableau ci-dessous). Les mises en valeur expérimen­ tales des données fournies par « nPotato » montrent des résultats similaires (sixième colonne du tableau). Les résultats confir­ ment la grande précision du modèle et donc son applicabilité pour l’optimisation des processus de récolte.

Conclusion Les initiateurs de l’étude « Smart Farming Welt » ont dressé un bilan positif. Le projet « nPotato Smart Service » permet d’obtenir en temps réel une qualité fiable de prévi­ sion des dommages subis par les tubercules pendant la récolte. Sur la base des données transmises en temps réel, le conducteur peut immédiatement optimiser les réglages de sa machine. ¹ Des nécroses se forment lorsque, de manière localisée, des cellules végétales meurent. ² Partenaires du projet : Claas, Deutsche Telekom AG, le Centre de recherche allemand pour l’intelligence artificielle (DFKI), RWTH Aachen, Grimme et Logic Way GmbH.

La « nPotato » : fermée au premier plan et ouverte en arrière-plan. On distingue sur l’ordinateur portable le profil de secousses qu’elle a enregistré.

Influence de la récolte sur la qualité des pommes de terre (source : DFKI) Passages (sous-parcelle)

Météo

1.

Brumeux

2.

Ensoleillé

3.

Ensoleillé

Sol Sec, petites pierres

Température (°C)

Prévision Vitesse (km/h) nPotato (%)

Prévision de l’agriculteur (%)

Prévision du constructeur (%)

Dommages effectifs (%)

10

4

2,13

5,0 – 10,0

3,0

2,0

13

5

0,82

7,0 – 12,0

3,0

1,0

16

6

0,97

2,0 – 3,0

3,0 – 4,0

1,0

12 2019 Technique Agricole

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En savoir plus | Terminologie

Exemple d’affichage tête haute de BMW.

Valtra développe depuis plus de deux ans le « SmartGlass », un affichage tête haute ou head-up display. Ce dispositif sera testé de manière approfondie l’année prochaine. Photos : ldd

L’affichage tête haute Les affichages tête haute projettent des informations sur le pare-brise. Avantage pour le chauffeur : plus besoin de baisser la tête. Ces systèmes, plutôt courants sur les voitures, pourraient être d’actualité en machinisme agricole. Heinz Röthlisberger Tête haute et regard vers l’avant. Telle est la promesse des bien nommés affichages tête haute (terme traduit de l’anglais head-up displays). Ces systèmes d’aide à la conduite projettent les données importantes du trajet comme la vitesse, le régime moteur, la consommation ou les annonces de navigation sur le pare-brise, directement dans le champ de vision du chauffeur. Celui-ci n’a dès lors pas à bouger la tête ; il peut garder les yeux sur la route parce que les informations sont affichées sur son pare-brise. Un tel dispositif permet de porter l’attention à la route et contribue ainsi à améliorer la sécurité routière.

Sur les moyens de transport militaires et les voitures privées Les affichages tête haute ne sont pas nouveaux. Les pilotes d’avions de combat les utilisent depuis les années 1940. Ces derniers temps, les constructeurs automobiles en ont installé dans des voitures 38

Technique Agricole 12 2019

des classes supérieures. Ils sont aussi de plus en plus fréquents sur les petites voitu­res.

Visibilité et résolution On distingue les affichages « directs » qui projettent les informations directement sur le pare-brise, et les affichages « indirects » qui les affichent sur une plaque translucide. Un affichage précis (résolution) ainsi qu’une bonne visibilité en conditions claires, par exemple une météo ensoleillée, sont de véritables défis. L’utilisation est aussi importante. On pense ici à la manière dont le chauffeur peut rechercher les informations et à la quantité d’entre elles pouvant être affi­chée. La surabondance peut distraire. De toute façon, un affichage tête haute n’est pas autorisé s’il réduit la visibilité sur la route.

Des tests chez Valtra Les affichages tête haute pourraient prendre pied sur les équipements agri-

coles. Le constructeur Valtra en présentait un exemple, avec son dispositif « SmartGlass », lors de l’Agritechnica 2017. Ce projet a toutefois été stoppé pour y apporter des améliorations. Une nouvelle version a été présentée cette année à Hano­vre. Valtra a réorganisé l’affichage pour couvrir une plus grande zone et amélioré la visibilité en conditions claires. Le « SmartGlass » se base sur une technologie d’écran transparent laminé entre deux feuilles de verre. Selon le constructeur, cette solution serait très robuste et donc adaptée aux conditions de travail difficiles rencontrées dans le secteur du machinisme agricole.

Seuil de renversement et charge « SmartGlass » affiche les informations de base du tracteur comme le rapport, le régime moteur ou la vitesse d’avancement. Valtra y voit un avantage surtout pour les travaux avec un chargeur frontal, durant lesquels le regard du chauffeur est souvent orienté vers le haut. Sur les modèles équipés d’usine d’un chargeur Valtra, des informations comme le seuil de renversement ou la charge pourraient être affichées sur le « SmartGlass ». Mais on n’en est pas encore là. L’année prochaine, Valtra mettra l’affichage tête haute à disposition de vingt exploitations pilotes et procédera à de nouveaux tests. Une éventuelle mise en production de série serait prévue pour la fin 2020.

Fin de la série « Terminologie » Avec cette contribution, Technique Agricole clôt sa série « Terminologie » qui couvre les thèmes « AdBlue », « common rail », « convertisseur de couple », « injecteur », « galvanisé », « lampe halogène », « loadsensing », « DOC », « éclairage LED », « capteur NIR », « waste gate », « écran tactile », « télématique », « droplegs », « régulateur ALB », « découpe au plasma », « soudure sous protection gazeuse », « pneumatique MPT », « caméra thermique », fabricant d’équipements d’origine « OEM », « chauffage stationnaire » et « train planétaire ».


Question de lecteur | Management

très important dans de nombreuses professions). Cette mesure entrera en vigueur le 1er janvier 2021.

Un seul jour de formation continue La formation continue ne durera plus qu’un jour (au lieu de deux) et devra être suivie dans l’année après l’obtention du permis. Un des thèmes de perfectionnement sera la conduite économique ; elle pourra s’exercer sur simulateurs.

Solution transitoire pour les personnes nées en 2003 En 2021, le permis d’élève conducteur pourra être délivré dès l’âge de 17 ans et la conduite accompagnée durera désormais douze mois. Photos : Heinz Röthlisberger

Dès 2021, permis provisoire de voiture à 17 ans Les jeunes conducteurs de 17 ans pourront faire des courses d’apprentissage en 2021. Une disposition transitoire sera prise pour ceux qui sont nés en 2003. Des modifications sont aussi prévues pour les motocyclistes et les scootéristes. Heinz Röthlisberger Fin 2018, le Conseil fédéral a décidé, lors de la révision de la loi « Opera-3 », que les jeunes conducteurs de 20 ans devront désormais passer par une phase d’apprentissage de douze mois avant de pouvoir passer l’examen pratique de voiture (catégorie B). L’objectif est d’accroître la sécurité routière. Selon l’Office fédéral des

routes (OFROU), plus les courses d’apprentissage accompagnées sont nombreuses avant l’examen pratique, plus le risque d’accident est faible. Le Conseil fédéral a réduit l’âge de demande du permis provisoire à 17 ans, pour que les candidats puissent tout de même passer le permis de conduire à 18 ans (ce qui est

Scooter 50 cm3 dès 15 ans et 125 cm3 dès 16 ans

Des modifications seront apportées à la loi à compter du 1er janvier 2021 pour la conduite de motocycles et de scooters jusqu’à une cylindrée de 125 cm3. Ils pourront alors être pilotés dès l’âge de 16 ans. Aujourd’hui, l’âge minimal pour la catégo-

rie de permis de conduire « A1 » est de 18 ans. Le Conseil fédéral harmonise ainsi les prescriptions suisses avec le droit européen existant. En outre, l’exécutif fédéral a décidé de rendre possible la conduite de petits motocycles, jusqu’à 50 cm3 et 45 km/h (catégorie « AM »), depuis l’âge de 15 ans (contre 16 ans actuellement). En revanche, il interdit la formation directe pour les motocycles sans limitation de puissance (catégorie A). Jusqu’à présent, les conducteurs âgés de 25 ans ou plus pouvaient accéder directement à cette catégorie. À partir de 2021, ils devront piloter une motocyclette d’une puissance maximale de 35 kW (48 chevaux) pendant au moins deux ans avant d’être autorisés à prendre le guidon d’une grosse cylindrée.

Une disposition transitoire s’appliquera aux jeunes conducteurs nés en 2003, qui peuvent obtenir le permis provisoire à partir du 1er janvier 2021. S’ils en disposent en 2021, ils pourront passer le permis de conduire à partir de 18 ans, même s’ils n’ont pas effectué la conduite accompagnée pendant douze mois. Sans cette clause, les personnes nées au début de l’année 2003 ne pourraient, à partir de 2021, obtenir le permis de conduire qu’à l’âge de 19 ans, en raison de la période d’apprentissage d’un an. Les personnes nées en 2003 qui demanderont le permis provisoire en 2022 ou plus tard devront passer par la phase d’apprentissage de douze mois.

Autres préoccupations Les personnes nées en 2002 doivent obtenir le permis provisoire en 2020 si elles veulent éviter la période d’apprentissage de douze mois. Pour celles qui demandent un permis d’élève conducteur après leur vingtième anniversaire, la réglementation actuelle reste valable. Le seul changement est le cours de formation continue d’une durée d’une journée désormais.

Situation actuelle : www.fuehrerausweise.ch

Où est-ce que le bât blesse ? Quelles sont les préoccupations des membres de l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) ? Quelles difficultés rencontrent-ils au quotidien ? Dans une série paraissant épisodiquement, Technique Agricole traite les questions régulièrement soumises à l’ASETA. Veuillez contacter l’ASETA à Riniken au numéro 056 462 32 00 ou à l’adresse zs@agrartechnik.ch

12 2019 Technique Agricole

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Plate-forme | Exposition

Moteur de l’innovation Les organisateurs d’Agritechnica considèrent ce méga-événement, qui a attiré environ 450 000 visiteurs le mois dernier, comme un véritable moteur de l’innovation en agriculture. La numérisation, l’automatisation et la robotique lui ont donné un nouvel élan. Roman Engeler, Ruedi Burkhalter et Ruedi Hunger

Ce sont près de 450 000 personnes qui ont convergé vers Agritechnica cette année. De plus en plus d’exposants et de visiteurs viennent de l’étranger. L’automatisation, la numérisation et la robotique ainsi que la durabilité ont été les tendances les plus marquantes. Photos : Roman Engeler, Ruedi Burkhalter, Ruedi Hunger, Johannes Paar, DLG et ldd

Plus de 2800 exposants (sur une superficie de 40 hectares) et 450 000 visiteurs, tels sont les principaux chiffres d’Agritechnica 2019. Cette exposition a ainsi atteint son plafond. Il est presque impossible d’en faire davantage, car la capacité d’accueil est restreinte. La volonté d’investir semble cependant rester élevée, selon l’enquête réalisée auprès des visiteurs. Elle a montré que deux tiers des agriculteurs, agro-entrepreneurs et cercles de machines interrogés ont l’intention d’investir dans des équipements au cours des deux prochaines années. Outre les domaines de la numérisation, de l’automatisation et de la robotique, devenus récurrents, la durabilité a pris une place de choix dans l’exposition. Il s’agit notamment de concepts et de solutions mûres pour la production, comme des entraînements et des carburants alternatifs, des 40

Technique Agricole 12 2019

traitements phytosanitaires de précision ou de nouveaux types de systèmes de contrôle de la pression des pneus. Dans l’exposition spéciale «  Protecting Yield and Nature » (protection des récoltes et de la nature), des chercheurs et des firmes ont présenté des solutions sur des thèmes d’actualité. La prochaine Agritechnica aura lieu du 14 au 20 novembre 2021 (journées exclusives les 14 et 15 novembre) au Parc des Expositions de Hanovre.

Hybridité chez Steyr Steyr exposait le concept d’un tracteur hybride diesel-électrique. Les quatre roues, la prise de force et la pompe hydraulique sont entraînées par batterie. Celle-ci se charge au moyen d’une génératrice, elle-même entraînée par un moteur diesel. Steyr scinde ses tracteurs à variation continue en les séries « Impuls

CVT » et « Absolut CVT » et leur donne un design actuel Steyr. Leur taille et leur technologie diffèrent : les modèles « Impuls », plus courts, seront lancés sur le marché au premier semestre 2020, tandis que les « Absolut », plus gros, seront disponibles à partir du second semestre 2020.


Exposition | Plate-forme

Chargeur télescopique avec cabine

Fendt continue d’étendre son programme avec le chargeur télescopique «  Cargo T955 », construit par Sennebogen, à Straubing en Basse-Bavière. Le Fendt « Cargo T955 » se distingue par sa cabine réglable avec amortisseur de vibrations. Avec une capacité de charge de 5,5 tonnes et une hauteur de levage de 8,5 mètres, il convient aux espaces de chargement les plus hauts.

Bientôt également des chenilles

En plein essor, le fabricant de pneus indien complète continuellement sa gamme de produits. En plus des pneus pour tracteurs et remorques, BKT propose maintenant des pneus spéciaux pour camions agricoles et bientôt également des chenilles. BKT collabore actuellement avec un constructeur pour développer des chenilles pour moissonneuses-batteuses.

Sursemis pour prairies

Changement rapide des outils

Malgré le dispositif de changement rapide, le conducteur doit généralement descendre du chargeur lors de l’attelage de l’outil afin de raccorder les éléments de commande hydrauliques. Weidemann a présenté son nouveau système « Easy Coupler ». Les raccords hydrauliques sont intégrés dans le système de verrouillage et se branchent automatiquement.

Croissance de la technique de semis Patins plutôt que roues de jauge

Grâce aux nouveaux patins synthétiques en option, au lieu des roues de jauge, la contamination du fourrage est réduite sur l’andaineur à toupies « Top 842 C », le sol étant compressé sur toute la surface à proximité des dents. Pöttinger précise que les patins révèlent toute leur efficacité en particulier sur sols humides et marécageux avec des traces profondes.

Avec « HarroFlex 600 », Güttler lance une nouvelle machine destinée à l’entretien et au sursemis des prairies. Les conduites de semences aboutissent directement derrière les dents de la herse. La semence est donc placée directement sur le sol et non plus sur l’herbage. Cette machine devrait être disponible à partir de mai 2020.

Nouveau nom, nouveau design

Regent a surpris avec son semoir pneumatique porté entièrement nouveau. Large de 3 mètres, le « Ventra » fonctionne avec 24 socs à double disque guidés par parallélogramme. Le système de dosage électrique est alimenté par une trémie de 820 ou 1100 litres. Le « Ventra » devrait arriver sur le marché dès 2021.

Pendillard de deuxième génération

Herber avec des doubles lames

La firme BB Umwelttechnik est connue pour ses faucheuses doubles lames. Le constructeur bavarois a présenté pour la première fois la faucheuse frontale « Seco Duplex 275 F Eco » avec « andaineur hélicoïdal » boulonné en option. Le fourrage rassemblé entre les roues du tracteur peut ainsi être ramassé directement par l’autochargeuse.

Massey Ferguson a lancé de nouveaux tracteurs avec un équipement simple. Ils se distinguent par la lettre « M » ajoutée au nom de leur modèle et remplacent les « Global Series ». Les cinq modèles de la série MF 5700 M disposent de quelque cinq chevaux de plus que leurs prédécesseurs. Le design de la calandre rappelle les anciennes générations de tracteurs. MF a aussi présenté des concepts de tracteurs du futur dépourvus de volant et munis de pneus fabriqués sans carbone industriel.

Fliegl a présenté à Hanovre son nouveau pendillard à sabot « Skate 2.0 ». En rabattant les segments extérieurs, la largeur de travail peut être réduite de 15 à 12 mè­ tres. Le nouveau distributeur à vis « FlexFlow » permettant des débits variables, ainsi que le sabot de distribution « Twin » en forme de Y, avec buses en deux parties, sont également disponibles sur demande. 12 2019 Technique Agricole

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Plate-forme | Exposition

Épandeur pneumatique

Numérique chez SDF

duire les dommages aux plantations causés par le gel. Il permet d’obtenir la protection antigel plus facilement qu’avec des bougies. La machine brûle des balles de paille ou des copeaux de bois dans son foyer et distribue la chaleur, la fumée et la vapeur d’eau dans la plantation. L’air chaud protège contre le gel, alors que la fumée réduit le rayonnement à l’instar des nuages.

Récolteuse de patates douces Rauch revoit la série « Aero » de ses épandeurs d’engrais pneumatiques. Techniquement, ces machines diffèrent passablement des précédentes. Le système de dosage Multi-Rate, à commande électrique en option, permet de gérer individuellement 24 tronçons de rampe de 1,25 mètre chacun. Le nouvel « Aero 32.1 » a une capacité de 3200 litres d’engrais qu’il distribue sur 18 à 30 mètres de largeur.

Aucune chance pour les graines d’adventices

Chez SDF, l’accent a été mis sur le système à quatre roues directrices « Active Steer », proposé actuellement en option sur ses tracteurs à voie étroite (photo), mais aussi disponible ultérieurement pour d’autres modèles. Dans le domaine de la numérisation, SDF veut progresser avec le « Connect Farming System » composé d’outils de guidage par trace, de la gestion du parc machine et du management de l’ensemble des données. SDF participe à « Agrirouter », mais non à « DataConnect ».

Attelage rapide « F-Con »

Schmiede.one, start-up fondée par Grimme, a présenté la première récolteuse automotrice de patates douces à chenilles. Cette variété de pomme de terre, récoltée jusqu’à présent manuellement, rencontre un intérêt croissant en Europe et sera de plus en plus cultivée sous nos latitudes.

Remorque basculante à fond mouvant

Zürn Harvesting a exposé le « Seed-Terminator ». Ses deux broyeurs à marteaux pulvérisent les résidus du tamis de la moissonneuse-batteuse. Cela doit empêcher la germination des grains perdus et des graines d’adventices. Le « Seed-Terminator » est disponible pour les moissonneuses-batteuses John Deere, Claas, Case IH et New Holland. Une machine similaire de Redekop était présente au stand John Deere.

Imbattable ?

Avec son raccord multifonction « F-Con », Fliegl propose un raccordement rapide et surtout aisé des conduites hydrauliques et pneumatiques, ainsi que des câbles électriques entre le tracteur et la remorque. Il est ainsi possible de raccorder d’un coup les câbles de données et électriques, les tuyaux d’épandage d’engrais et de produits de nettoyage, les conduites de frein et jusqu’à douze raccords hydrauliques.

Dragon à brouillard Selon John Deere, la nouvelle moissonneuse-batteuse grande taille « X9 », avec dispositif de coupe en bande revisité, se place au-dessus de la série « S ». Cette augmentation de la productivité et de l’efficacité de la récolte provient du canal le plus large du marché, de l’amélioration du flux de récolte, du battage et de la séparation à double rotor et d’un crible plus grand. 42

Technique Agricole 12 2019

Avec sa semi-remorque à deux essieux «  SKS 20/950  », Krampe combine les avantages d’une benne basculante avec le système de fond mobile. Sur terrain accidenté, le conducteur peut déplacer préalablement la charge en arrière grâce au fond mobile et lancer ensuite seulement le processus de basculement. La charge étant ainsi détachée, elle s’évacue plus facilement lors du basculement. Le centre de gravité est également abaissé, ce qui améliore la stabilité à des vitesses de déchargement élevées.

Ballast supplémentaire

Le dragon à brouillard « Fog Dragon » utilise une nouvelle technique permettant de ré-


Exposition | Plate-forme

« The Future of Farming »

Les tracteurs doivent être aussi légers que possible pour le transport sur route et les travaux à la prise de force, mais doivent s’alourdir pour les travaux de remorquage lourds. Le montage de ballasts conventionnels, tels que les poids sur les roues, s’avère astreignant. John Deere et Laforge ont développé le concept « EZ Ballast ». Il s’agit d’un ballast de 1700 kilos qui se monte hydrauliquement sous le tracteur.

Remorque de transport à double compartiment

curité. Le siège « Maximo Evolution » a reçu un système de climatisation active encore plus performant.

ZF a présenté des concepts d’entraînement individuel par roue pour les outils portés. Ces innovations offrent un large éventail d’applications. Les roues d’appui à entraînement électrique n’en constituent qu’un exemple. Elles sont censées améliorer la transmission de puissance entre le pneu et le sol, limiter le patinage ainsi que les contraintes dynamiques et statiques au sol. L’assistance à la traction sur l’outil porté, ainsi qu’un rendement du système accru, augmentent les performances à la surface et facilitent le travail en conditions difficiles.

« Cursor X » Poids avant, réservoir d’air et compresseur

Bergmann a présenté une nouvelle génération de remorque de transvasement disponible en option avec compartiment divisé. Celui-ci est partagé perpendiculairement au sens de la marche en deux chambres avec un rapport de 50/50 ou 40/60. Une chambre peut être remplie de semences et l’autre d’engrais. Le doseur a également été divisé afin de pouvoir vider les chambres séparément.

Amélioration après coup

Paul Forrer a apporté des améliorations à son frein hydraulique à double conduite. La perte de pression dans la soupape de freinage d’urgence constatée appartient désormais au passé, grâce à un compresseur actif en permanence et garantissant la sécurité du système.

Par « Cursor X », le fabricant de moteurs FPT entend un concept d’entraînement puissant, modulaire, polyvalent et intelligent. Celui-ci convient à toutes les utilisations, qu’il s’agisse de gaz naturel, de piles à combustible ou de batteries. Grâce aux nom­ breuses possibilités de montage et d’ins­ tallation, le « Cursor X » peut entraîner tous les types de véhicules utilitaires et de machines. De plus, ce nouvel entraînement dispose d’algorithmes d’auto-apprentissage.

TerraCare a présenté son « Airpower », concept révisé, plus rapide et efficace, de son ancien système de contrôle de pression des pneus. Une protection contre l’encastrement peut y être intégrée avec des déflecteurs latéraux ajustables à la largeur du tracteur. Le montage de deux caméras latérales se trouve également en cours de développement. Des projecteurs additionnels en différents modèles sont également disponibles.

Quatre réservoirs à semences

Diminution active du bruit

Sky, le spécialiste français, équipe ses derniers semoirs pour semis direct et sous litière de quatre réservoirs. Ainsi, ils peuvent épandre lors du même passage les semences de la culture principale, des sous-semis, de l’engrais et d’autres granulés.

Recalm souhaite utiliser des ondes sonores actives pour réduire le bruit dans les cabines. En collaboration avec Lindner, la start-up hambourgeoise a présenté un système actif de réduction du bruit. L’émission d’ondes contraires ciblées depuis l’appuie-tête, par simple pression sur un bouton, doit réduire jusqu’à 75 % les bruits gênants et nuisibles pour le conducteur dans la plage de fréquence jusqu’à 500 Hz.

Quatre trémies de semis Grammer s’est concentré sur de nouveaux concepts de sièges pour une plus grande sécurité, comme le « Haptic Warning System ». Le système, intégré au siège, assure une liaison directe entre le siège et les systèmes d’assistance. Des signaux haptiques fiables et perceptibles avertissent le conducteur au travers de l’assise du siège, augmentant ainsi la sé-

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Plate-forme | Exposition

Le fourrage avant tout

Compensation automatique de pente

Avec son andaineur à bande « Respiro », Reiter Innovative Technology a fait sensation ces dernières années dans le domaine du machinisme agricole. Il présente maintenant une combinaison avant/arrière du « Respiro R3 profi ». Ses points forts : andainage médian, latéral ou de nuit, rendement jusqu’à 7 ha/h, puissance du tracteur à partir de 120 chevaux, aucun passage sur le fourrage. Cette technologie d’andainage à bande est également utilisée par les automotrices Plöger.

Les citernes à lisier à moitié pleines voient leur centre de gravité se déplacer considérablement dans les pentes. Pour assurer davantage de sécurité et de traction dans ces conditions, Zunhammer propose désormais une compensation automatique de pente et un essieu moteur pour les terrains difficiles. L’essieu à ressort hydraulique, à débattement particulièrement important, tend à maintenir autant que possible le véhicule en position horizontale, de manière analogue aux moissonneuses-batteuses.

Tracteurs à voie étroite

Valtra a présenté de nouveaux tracteurs viticoles et arboricoles. La série «  F  » compte quatre modèles avec des puissances allant de 75 à 105 chevaux. Le modèle standard mesure environ 1,5 mètre, le modèle à voie étroite 1,3 mètre de large seulement. L’équipement de série comprend une cabine chauffée et climatisée. Cette nouvelle série sera disponible à partir de début 2020.

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Contexte | Plate-forme

tentielle. C’est pourquoi il est souhaitable de disposer d’un dispositif de recharge rapide ou partielle pouvant être utilisé pendant les pauses.

Minimiser les pertes

Les balayeuses électriques, comme ici à Thoune (BE), font moins de bruit.

Photo : Aebi Schmidt

Se déplacer presque sans émissions Selon les estimations de l’ONU, près de 70 % de la population mondiale sera citadine d’ici 2050. Cela renforce l’intérêt pour des machines non polluantes. Ruedi Hunger À l’avenir, l’électrification du mode de propulsion des véhicules devrait permettre de respecter les limites d’émissions d’oxydes d’azote (NOx) et de CO2. En même temps, le niveau sonore peut être sensiblement réduit, d’où la possibilité d’effectuer certaines tâches la nuit. La demande en machines non polluantes de la part des entreprises de nettoyage municipales est élevée surtout dans les grandes villes.

Aucun compromis sur la qualité Le développement des engins électriques reste un défi d’envergure. En effet, les clients ne tolèrent aucune diminution des performances par rapport à celles des véhicu­les diesel-électriques traditionnels. De plus, les systèmes d’exploitation comportant un entraînement principal et de nombreux entraînements auxiliaires sont très hétérogènes. Les modes de fonctionnement d’une balayeuse électrique peuvent être divisés en deux parties, dont la première concerne le trajet jusqu’au lieu d’intervention et la seconde se rapporte à l’intervention proprement dite. Quel que soit le temps nécessaire

pour chacune de ces étapes, le véhicule doit pouvoir fonctionner pendant toute la durée de la mission (dix heures par exemple) sans interruption significative.

Prépondérance des entraînements auxiliaires Outre la traction, l’énergie électrique est nécessaire pour que les systèmes hydrauliques de direction et de freinage ainsi que la climatisation de la cabine du conducteur puissent fonctionner durant le trajet sur le lieu d’intervention. Lorsque le véhicule y est arrivé, le flux d’énergie effectif change fondamentalement. Pendant le balayage, la vitesse est relativement faible. Les besoins énergétiques de la traction sont alors peu élevés, au contraire de ceux de certains entraînements hydrauliques (brosses de balayage, ventilateurs d’aspiration) qui augmentent en flèche et doivent être couverts. D’autres consommateurs auxiliaires, tels que la pompe à eau ou un nettoyeur haute pression, doivent aussi être pris en compte dans le flux, et l’alimentation. Ces facteurs influencent l’autonomie po-

Il convient en priorité d’exploiter au mieux les systèmes d’entraînements électriques. Dans les véhicules similaires équipés de moteurs diesel, la transmission de l’énergie est principalement assurée par des systèmes hydrauliques. Outre le rendement plus faible du moteur diesel (par rapport à l’électrique), d’autres pertes hydro­statiques importantes sont relevées. Les moteurs électriques requièrent une puissance nominale inférieure à celle des entraînements hydrauliques parce qu’ils bénéficient d’une conception efficace et adaptée aux missions. De surcroît, les réserves d’huile du véhicule peuvent être réduites de près d’un quart et le refroidissement séparé de l’huile est superflu.

Premiers véhicules en service Une balayeuse du type proposé par Aebi Schmidt est équipée de batteries Li-ion (LiFePo = lithium-phosphate-de-fer). Elles ne sont pas sujettes au phénomène de thermal runaway*, ce qui constitue un avantage du point de vue de la sécuri­té. La machine possède deux compartiments à batteries pour contenir les accus nécessaires, soit une capacité de 73 kWh. Elle est équipée d’un chargeur intégré d’une puissance de charge de 22 kW. Cela signifie que 80 % de la capacité électrique peut être rechargée en trois heures environ.

Conclusion A l’usage, il est démontré que les coûts d’énergie et d’entretien sont considérablement réduits. Contrairement aux moteurs diesel, les moteurs électriques ne requièrent aucun entretien. Le recours à l’hydraulique pour la transmission de puissance a été fortement réduit et le volume d’huile à vidanger est bien plus faible; la fréquence des services peut être réduite, car la charge est moindre. Ceci compense en grande partie la faible densité énergétique des accus par rapport au réservoir de carburant. Les systèmes d’entraînements électriques des balayeuses contribuent largement à une mo­ bilité sans émissions polluantes. *L’expression thermal runaway, d’origine anglaise, désigne le phénomène d’emballement thermique (surchauffe) d’une cellule de stockage électrique.

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Plate-forme | Reportage

De nombreuses opérations se font encore manuellement dans l’usine Vredestein, à Enschede : les différentes nappes du pneu sont étendues une à une sur le tambour en rotation par les collaborateurs. Photos : Tovornik, Vredestein, et Dominik Senn

Les pneus de tracteurs, un vrai travail manuel Contrairement à la fabrication de pneus de voiture, la production de pneumatiques agricoles nécessite une partie de travail manuel et complexe, ce que Technique Agricole a constaté lors d’une visite chez le constructeur Vredestein. Dominik Senn

Le nom Vredestein est associé à la fabrication de caoutchouc en 1909, dans le village hollandais de Loosduinen, lors de la création de la société N. V. Rubberfabriek Vredestein. Les premiers pneus de vélo et de voiture voient le jour respectivement en 1910 et en 1912. La production de pneumatiques agricoles commence en 1955. Technique Agricole a pu assister à la naissance d’un immense pneu pour tracteurs dans l’usine Vredestein, à Enschede (NL).

Le mélange de gommes Les éléments servant à produire les pneus 46

Technique Agricole 12 2019

se présentent dans des réservoirs et sur des palettes : caoutchouc naturel, caoutchouc synthétique, noir de carbone, silicate, carbonate, plastifiant, huile minérale, câbles, fibres textiles, etc. Chaque fabricant a sa recette secrète, à laquelle il tient comme à la prunelle de ses yeux. Dans un premier temps, les proportions définies de caoutchouc et le grand nombre de composants (300 kilos au total) sont amenés dans un malaxeur équipé de crochets. Le mélange est effectué doucement. Lors d’un deuxième processus de pétrissage, il est chauffé à environ 150 °C, acheminé

vers l’extrudeuse et pressé dans un moule. Les bandes de gomme grossières qui en sortent sont refroidies et aspergées d’eau savonneuse afin de pouvoir être empilées en plusieurs couches sans coller.

L’assemblage Ensuite, il faut incorporer des fibres textiles ultrarésistantes et des renforts métalliques (cordes, câbles et fils en acier) dans la gomme. Les textiles sont tissés spécifiquement pour chaque type de pneu et intégrés ensemble en plusieurs bandes et sous différents angles dans les futures


Reportage | Plate-forme

1. Bande de roulement 2. Ceinture 4 3. Ceinture 3

1

4. Ceinture 2 5. Ceinture 1

2

3

6. Flanc 7. Talon 8. Fil d’acier de la tringle

4 14

9. Bourrage

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6

10. Bandelette-talon 11. Revêtement intérieur 1 12. Revêtement intérieur 2

12 10

11

8

13

13. Bourrage sur tringle 14. Carcasse

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Cette coupe transversale d’un pneu « Traxion+ » de Vredestein montre les nombreuses étapes nécessaires à son élaboration.

surfaces de roulement et parois latérales; le talon est renforcé avec un fil d’acier. Les nappes fabriquées séparément sont maintenant appliquées, de l’intérieur vers l’extérieur, sur une couche de base en caoutchouc tendue sur un tambour en ro­ tation. Les pneus de tracteurs sont tou­ jours faits à la main, tandis que le proces­ sus est auto­matisé pour ceux de voitures. Les parties latérales sont posées contre l’extérieur de cet ensemble et entourées sur l’extrémité extérieure des pneus.

L’ébauche de pneu Quand l’assemblage est terminé, le pneu, encore brut et plat, est tendu sur une ma­ trice dotée de deux rebords en lieu et place de la future jante. La machine gonfle le disque plat à une pression de 0,5 bar pour lui donner la bonne forme. Ce n’est qu’après cette opération qu’apparaissent les barrettes, appliquées par couches et nécessitant une grande quantité de maté­ riau. En effet, Vredestein dote ses pneus « Premium » de barrettes arquées assurant une grande surface de contact au centre et, partant, un roulement confortable sur route, ainsi qu’un effet autonettoyant im­ portant et davantage de traction dans les champs. L’ébauche de pneu se termine par l’application des barrettes.

La vulcanisation L’ébauche de pneu (aussi appelée pneu cru) est ensuite pressée dans un moule en fonte de plusieurs tonnes correspondant au type du pneu désiré. Avec des pres­ sions pouvant dépasser les 10 bars à une température de plus de 160 degrés Cel­ sius, le pneu cuit pendant 90 minutes au maximum. La durée de cuisson dépend

de sa taille et n’excède pas une dizaine de minutes pour un pneu de voiture. Les mo­ lécules des différentes couches du pneu sont reliées entre elles au cours de ce proces­sus, appelé vulcanisation. Le caou­ tchouc passe de l’état plastique à l’état élastique. Il faut également considérer que l’acier ne se lie alors pas directement au mélange de gommes, raison pour la­ quelle les câbles sont recouverts de cuivre. Les filaments de la gomme du nouveau pneu passent à travers des petits trous du moule. Ils permettent à l’air de sortir, jusqu’à ce qu’elle durcisse et étan­ chéifie ainsi le moule. Enfin, le pneu est taillé, les résidus de gomme sont enlevés et la concentricité est contrôlée. Le pneu de tracteur est né.

Le moule en fonte (peu avant le processus de cuisson ici) détermine la taille, les indications et la forme des barrettes du pneu de tracteur.

La cuisson, ou vulcanisation, fait passer le pneu de tracteur de l’état plastique à l’état élastique.

Les pneus agricoles de Vredestein à Enschede L’usine de pneus d’Enschede (NL) compte quelque 1800 collaborateurs, 344 jours par an, répartis en trois équipes qui travaillent 24 heures sur 24. Elle produit surtout des pneus pour des voitures particulières, en plus des grands pneus de remorques et de tracteurs. Selon le chef du département européen, Ruud Nijland, la capacité atteint les 40 000 pneus agricoles par an. Depuis 1955, Vredestein développe des pneus résistants avec un confort de conduite amé­ lioré. Parmi eux, on peut mentionner le « Traxion+ », le premier pneu de tracteur des séries « 65-70 », ainsi que le premier pneu de remorque radial « Flotation Pro » lancé en 1999, le pneu pour moissonneuse introduit sur le marché en 2013 avec la technologie Vredestein « F+ » (IF), le « Traxion Cereall », le « Traxion Harvest »

sorti en 2015 pour moissonneuses, les pneus agricoles et industriels « Versa » et « Endurion », ainsi que le pneu de tracteur « Traxion Optimall » commercialisé depuis 2018. Ce dernier convient bien aux sols argileux et sablonneux qu’il protège grâce à la forme unique et arquée de ses barrettes (contact particulièrement grand du centre de la bande de roulement et effet autonet­ toyant) et à sa traction souveraine. Il se distingue par sa durabilité et son confort pendant la conduite. Depuis 2009, Vre­ destein est une filiale du constructeur Apollo, actif dans le monde entier. Apollo Vredestein Schweiz AG est une société anonyme dont le siège se situe à Baden (AG) et qui commercialise des pneus pour voitures et des pneus agricoles, ainsi que des accessoires automobiles.

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Sécurité | Prévention des accidents

Si une erreur de commande survient, une main est vite écrasée.

Photo : Thomas Fottner

Attention les mains ! D’énormes forces sont en jeu lorsqu’on travaille avec un treuil forestier. Elles peuvent échapper à tout contrôle. Il est important de connaître les dangers qui guettent. Thomas Fottner* « La solidité d’une chaîne se mesure à son maillon le plus faible. » L’expression vaut aussi pour la liaison entre le tambour d’un treuil forestier et le tronc qu’il doit tirer. L’ensemble de ses composants, câble, boucles, chokers (crochets spéciaux) et chaînes de débardage doivent tous résister à la force de traction maximale. Qu’un seul élément soit endommagé ou sous-dimensionné ouvre la porte à de graves accidents. Chaque composant doit donc être calibré pour supporter au moins deux fois la force maximale du treuil. * Thomas Fottner travaille à l’École bavaroise de sylviculture de Kelheim/Goldberg (D).

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Technique Agricole

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Rupture de la poulie de déviation Lorsqu’une chaîne rompt, la projection de débris de métal peut facilement défoncer la grille de protection du treuil. Ceci s’applique aussi aux câbles en acier ou synthétiques. En forêt, câbles et chaînes sont soumis à une forte usure ; il est donc capital de vérifier régulièrement leur état. En terme de physique, l’emploi d’une poulie de déviation ou de renvoi crée une situation particulière, analogue à un mouflage. L’effort qui s’exerce sur la poulie peut atteindre jusqu’à deux fois la force maximale du treuil. Conclusion logique : personne ne doit se tenir à l’intérieur de l’angle de déviation du câble, un espace

où s’exercent d’énormes forces. En cas de rupture de la poulie, cette dernière est violemment projetée avec le câble, et fend l’air comme une balle de fusil. On doit donc accorder la plus grande attention au dimensionnement de la poulie et soigner son installation.

Rester en lieux sûrs Lorsqu’une bille courte en phase de treuillage heurte un obstacle, la force de traction du treuil augmente instantanément jusqu’à son maximum et le billon est dévié brutalement, à moins qu’il ne se cabre. Les débardeurs qui utilisent des télécommandes marchent souvent à côté ou de-


Prévention des accidents | Sécurité

vant la charge. Ils courent un risque élevé d’être frappés par la pièce de bois et resteront donc toujours derrière elle. Avec les treuils à commande mécanique, l’emplacement le plus sûr pour l’opérateur est à côté du tracteur, à environ 5 mètres de lui.

Attention aux renversements Lorsqu’une charge reste bloquée et que le tracteur est trop léger par rapport à la force de traction du treuil, ou bien lorsque la traction s’exerce latéralement par rapport au véhicule, ce dernier peut se soulever et se renverser. Le point de basculement est rapidement atteint lors d’un treuillage latéral. Il peut aussi arriver que le tracteur, notamment si le bouclier n’est pas abaissé, soit attiré vers la charge et qu’il bascule dans la pente. Pour éviter ce genre d’accidents, le tracteur peut être doté d’un détecteur électronique d’inclinaison qui déclenche automatiquement le treuil si la gîte atteint un certain seuil. Ces détecteurs ne fonctionnent qu’avec les treuils à télécommande.

Éviter les erreurs de commande Les accidents avec blessures aux mains résultent souvent de malentendus ou d’une communication déficiente entre opérateurs. Avec les treuils à commande mécanique, une personne commande le treuil et une autre attache les bois. Dans une telle configuration, les deux opérateurs doivent être en contact visuel permanent pour pouvoir échanger des signes clairs, ou bien utiliser une radio si le contact visuel ne suffit pas. Avec les treuils à commande radio, les erreurs de manipulation peuvent entraîner de graves écrasements des mains. Un accident de ce type survient à une fréquence assez élevée dans la situation suivante : l’extrémité du câble est proche de la poulie d’entrée du treuil et l’opérateur saisit le câble derrière le crochet coulissant pour le tirer et le dérouler en direction du tronc à tirer. Si la radiocommande n’est pas commutée correctement et se trouve sur la fonction « tirer le câble » au lieu de « relâcher le câble », le risque

d’écrasement est très élevé pour la main qui tire le crochet en cas de fausse manipulation de la radio.

La concentration est essentielle Le fait d’être concentré sur son travail et au bénéfice des compétences nécessaires permet de réduire considérablement les risques d’accident. La télécommande ne doit pas être employée à l’aveuglette, sans vue sur le chantier. Il ne faut jamais saisir le câble derrière le crochet coulissant lorsqu’il est proche de la poulie d’entrée du treuil. Pensez aussi aux équipements de sécurité complémentaires, à l’exemple de la poignée coulissante en plastique proposée par un fabricant connu, qui permet d’éviter les blessures causées par des fils d’épissure. La solution préventive optimale serait une butée d’arrêt montée sur le câble qui déclencherait la fonction « tirer le câble » lorsque l’extrémité de ce dernier s’approche de l’entrée du treuil. Un prototype existe ; il est encore au stade expérimental.

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Passion | Reportage

L’harmonie parfaite : Albert et Margrit Sporrädli avec leur accompagnatrice Tatjana lors d’un concours à Rothenburg (LU). Photos : Dominik Senn et ldd

Le break, « VW » hippomobile en version rurale À Steinach (SG), Albert Sporrädli collectionne et restaure des voitures et des chars hippomobiles. Ce conducteur et propriétaire de chevaux affectionne tout parti­ culièrement le break, sorte de « VW », « voiture du peuple » donc, en version rurale. Dominik Senn

Albert Sporrädli est né en 1945. Il a donc l’âge de la retraite, mais continue à travailler comme moniteur d’auto-école. Le travail du bois n’a pas de secret pour ce menuisier-charpentier diplômé. Son passe-temps associe ces deux métiers : Albert Sporrädli collectionne, restaure et conduit des voitures hippomobiles. Il est même titulaire ­de la licence de concours. Il vit avec son épouse Margrit au « Sonnenberg » d’où l’on jouit d’une vue imprenable sur le lac de Constance. C’est ici qu’il conserve une collection exceptionnelle de charrettes, calèches, traîneaux et tout le nécessaire pour les atteler, des harnais anglais, grisons viennois et d’attelage lourd. Dans sa maison, il expose un nombre impressionnant de trophées et de coupes gagnées en concours. 50

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Trois chevaux, des Franches-Montagnes, complètent ce tableau idyllique.

du cheval de l’Offa, la foire de printemps de Saint-Gall », raconte notre hôte.

Les machines du voisin

Un cabriolet de 1840

« Enfant déjà, je voyais mon voisin, Hans Germann, utiliser ses machines tirées par son cheval ‹ Litto ›. C’est vraisemblablement de là que m’est venu à l’esprit que ces machines ne devaient pas disparaître », raconte Albert Sporrädli. Il a sauvé de la casse de nombreux engins, une arracheuse à pommes de terre, un semoir Aebi, une faucheuse Bucher à moteur auxiliaire, une faucheuse McCormick avec entraînement par les roues, un tonneau à lisier, « Bschütti-Trucke » en patois, ou encore un char à pont à roues cerclées. « J’ai eu le privilège de présenter certains véhicules à la journée

L’objet le plus ancien de sa collection est un cabriolet, construit par Boisse à Niort (F) vers 1840, au temps de la naissance des premières avenues comme les Champs-Élysées, qui remplaçaient les voies pavés et les chemins sillonnés d’ornières. En Suisse, la construction de voitures hippomobiles a connu son apogée à partir du milieu du XIXe siècle ; elle s’est poursuivie jusque vers 1910. Dans les pays monarchiques comme la France, l’Angleterre, l’Allemagne et l’Italie, la tradition était plus ancienne, remontant au haut Moyen-Âge. Elle y perdure d’ail-


Reportage | Passion

Albert Sporrädli occupe souvent les premières places des concours d’attelage nationaux et internationaux.

leurs ; il suffit de penser aux carrosses do­ rés des cérémonies de couronnement, à six ou huit chevaux.

La calèche du dimanche Albert Sporrädli a un faible pour les breaks, très répandus en Suisse orientale. Ils y ser­ vaient de voiture familiale du dimanche, avec les parents devant et les enfants der­ rière. « Le break simple était à deux bancs ; celui de derrière s’enlevait pour transporter des marchandises. Sur les breaks pliants, les sièges s’escamotaient dans des caissons, donnant au véhicule une ligne plus épurée. Le break était très répandu en Suisse orien­ tale, où dans presque tous les grands vil­ lages un charron et un maréchal en cons­ truisaient. À Amriswil, David Stäheli, un pa­ rent de mon épouse, a fabriqué le break avec lequel j’ai gagné des concours en Ita­ lie », raconte notre hôte.

La voiture bernoise En Suisse, la voiture bernoise, plus longue, était connue dès 1824, avant le break de Suisse orientale, rapporte Robert Sallmann, auteur et collectionneur, dans son livre édi­

En restauration, Albert Sporrädli (à droite) et son ami Cornel Hanimann en connaissent un rayon.

té en 2011 « Der Klappbreak ». On la voyait surtout dans la région de Berne et en Suisse romande. C’est une voiture à pont plat, à quatre roues à suspension arrière et avant à ressorts elliptiques (double elliptique plus tard). Le banc du conducteur offre place à deux ou trois personnes ; la place est proté­ gée par un pare-boue. Les ridelles arrière sont typiques. L’arrière servait le plus sou­ vent de surface de chargement. Des plan­ ches pouvaient y être placées pour servir de siège. Un longeron relie les essieux avant et arrière et transmet les forces de traction. « C’était la VW en version rurale de l’épo­ que », souligne Albert Sallmann. Aprèsguerre, les paysans ont commencé à s’offrir de vraies « Coccinelles ».

Au moins cinq métiers impliqués La construction de chars et calèches né­ cessite le concours de cinq artisans : forge­ ron, charron, menuisier, sellier et peintre. Les principaux matériaux utilisés sont le frêne résistant et souple, l’orme et le peu­ plier pour les panneaux, ainsi que du tilleul et du saule. L’hickory et le noyer entraient dans la fabrication des voitures de luxe.

De la coche à l’automobile Le plus ancien véhicule tiré par des chevaux encore existant est un char à deux roues qui appartenait au pharaon égyptien Toutânkha­ mon, qui vécut de 1361 à 1352 av. J.-C. On peut l’admirer au Musée du Caire. Les premières « coches », grandes voitures à chevaux pour voyageurs, furent fabriquées à Kocs, dans l’ouest de la Hongrie, vers la fin du XVe siècle. Leur nom viendrait de cette ville. Il s’est répandu dans d’autres langues européennes : « coach » (anglais),

« cocchio » (italien) et « coche » (espagnol). Le 8 mars 1886, un certain Gottlieb Daimler commanda à Wilhelm Wimpff & Söhne à Stuttgart (D) une calèche de type « Ameri­ cain », laquelle fut livrée en août 1886. Prévue à l’origine comme cadeau à sa femme Emma, elle devint la première auto­ mobile à quatre roues après que Daimler l’eut équipée d’un moteur. D’après des extraits du livre sur les calèches d’Andreas Furger.

L’originalité est déterminante Pour Albert Sporrädli le critère qui déter­ mine l’intérêt d’un objet est l’originalité de ses composants, un peu comme sur les voitures ou les tracteurs anciens. Des lanternes brillantes en laiton, des cou­ vercles de moyeux arborant le nom du forgeron sont particulièrement sédui­ sants, tout comme l’origine suisse du mo­ dèle. Le collectionneur est également fier de sa « Mylord » pour dames, signée par Kaufmann à Bâle, de son « Derbycar » do­ té d’un phaëton rabattable de Geissber­ ger à Zurich, un modèle vendu dans toute l’Europe, ou encore du landau de Henri V de Copenhague. Il a en outre restauré luimême une pompe à incendie tirée par deux chevaux, construite en 1903 par F. Schenk à Worblaufen (BE).

Conduire, un vrai plaisir Conduire ces véhicules, c’est la cerise sur le gâteau. Il y a les sorties en famille ou pour des sociétés. Albert Sporrädli est aussi meneur dans des concours interna­ tionaux en Italie, en Allemagne, en France et en Suisse ; dans ces compétitions, les critères de classement vont du code vesti­ mentaire à l’originalité des matériaux, en passant par le couvre-chef du conduc­ teur, le harnachement, l’entretien de l’at­ telage, et l’harmonie d’ensemble de l’équipage qui doit accomplir divers exer­ cices et passer des obstacles sans points de pénalité. Albert Sporrädli est toujours le bienvenu dans ces disciplines et gagne régulièrement les marches des podiums. Son rêve serait de créer un musée de chars et de voitures hippomobiles. Mais cela reste un songe, car exposer chars, calèches, traîneaux et pièces de harnais exige beaucoup d’espace. 12 2019 Technique Agricole

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L1718036 Jungheinrich DFG320, 2016, Preis: auf Anfrage. TECHNICA Agro+Kran, 9445 Rebstein, Albert Tobler, Tel.: +41 71 344 10 10, www.technica-kran.ch

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L1243425 Palax 55T TR, 2011, Preis: SFR 1.889,(exkl. Normalsatz (7,7 %)) KELLER Forstmaschinen AG, 4537 Wiedlisbach, Tel.: +41 32 6360444, www.keller-forstmaschinen.ch

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L2281169 Krone Comprima V 150 XC, 2019, auto, Preis: auf Anfrage. Schär Landtechnik AG, 3368 Bleienbach, Hansruedi Schär, Tel.: +41 62 922 35 65, www.schaer-landtechnik.ch

L2273575 Farmtech Supercis 650, 2019, 6500l, Preis: auf Anfrage. Schär Landtechnik AG, 3368 Bleienbach, Hansruedi Schär, Tel.: +41 62 922 35 65, www.schaer-landtechnik.ch

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L2268095 Farmtech Minifex 500, 2019, 5m³, Preis: SFR 17.500,- (Normalsatz (7,7 %)) Erni Landmaschinen AG, 6122 Menznau, Tel.: +41 41 4931033, www.erni-landmaschinen.ch

Aebi TC 07, Preis: SFR 26.800,(Normalsatz (7,7 %)) Kronenberg Hans, 6130 Willisau, Tel.: +41 41 9702133, www.h-kronenberg.ch

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DDK 240 BK, Preis: SFR 41.000,(Normalsatz (7,7 %)) VÖLLMIN LANDTECHNIK AG, 4466 Ormalingen, Tel.: +41 61 9858666, www.voellmin-landtec hnik.ch

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Cours | ASETA

Chacun le sait, la théorie est une chose, la pratique en est une autre. Ce constat vaut aussi pour les conducteurs de véhicules agricoles comme les tracteurs. Le cours « As du volant » est dispensé dans des centres de sécurité où des tracteurs et des remorques sont mis à disposition. Les participants y perfectionnent la technique de conduite et expérimentent les limites de la sécurité. L’un des objectifs est de cerner la dynamique du tracteur et de la remorque et les lois physiques qui interviennent lors de leur maniement. Ce cours reconnu par l’OACP et « agriTOP » comme formation continue s’adresse aux détenteurs de permis des catégories C, C1, D et D1. Le cours « As du volant » contribue à améliorer la sécurité routière. Photo : SPAA

Le cours « As du volant » Le cours de conduite avec tracteur et remorque du SPAA constitue un cadeau idéal à déposer au pied du sapin. Hans Stadelmann *Hans Stadelmann travaille à Schöftland (AG) au Service de prévention des accidents dans l’agriculture (SPAA).

LA NOUVELLE SÉRIE 5D MY19.

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Prix du cours Le cours coûte 195 francs par personne. Le Fonds de sécurité routière (FSR) participe à son financement (hormis pour les cours OACP) en versant 100 francs. Le cours OACP revient à 350 francs. Renseignements et inscription : auprès du SPAA, 5040 Schöftland, 062 739 50 40, www.bul.ch

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ASETA | Sections

TG

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AG

Collaboration interexploitation

En visite chez Sepp Knüsel

L’échange de machines et les freins de remorques ont été au centre des discussions de l’assemblée générale de la section thurgovienne de l’ASETA

La section argovienne de l’ASETA s’est réunie cette année à Sins. L’assembée générale s’est conclue par la visite de l’entreprise Rigitrac Traktorenbau.

Roman Engeler

Roman Engeler

Dans son discours d’ouverture, le président Rolf Kuhn a déploré les critiques dont l’agriculture est actuellement l’objet. « Nous devrons être attentifs et ne commettre aucune erreur lors des prochaines campagnes sur les initiatives contre les produits phytosanitaires », estime-t-il. Le gérant Markus Koller est revenu sur les plus importantes manifestations de l’année écoulée. Il a entre autres mentionné les tests de pulvérisateurs pour les grandes cultures et l’arboriculture, ainsi que le colloque qui a traité de l’évitement de la contamination des sources ponctuelles par les produits phytosanitaires. Karl Vetterli, membre du comité et trésorier, a présenté la communauté de machines de Rheinklingen, qui a pour but une utilisation efficace et avantageuse des équipements agricoles. Les défis d’une telle communauté sont posés par les exigences toujours plus élevées en matière de puissance, la spécialisation croissante des exploitations et le savoir-faire technique demandé aux utilisateurs. Karl Vetterli a fait la démonstration d’un système de saisie et de facturation électronique, des fonctionnalités les plus simples aux plus complexes, comme l’application « FarmX ». L‘application « FarmX » a été ensuite présentée plus en détail par Thomas Cadonau, du cercle de machine de Suisse orientale, l’une des organisations qui a contribué à son développement. Lancée au début de l’année 2019, elle a d’ores et déjà recensé un millier d’utilisateurs et plus de 5000 réservations. Les efforts sont maintenant concentrés sur l’augmentation du nombre de loueurs jugé trop limité. On cherche surtout à cibler des communautés qui louent leurs équipements à leurs adhérents et qui désirent simplifier leur système de facturation. Thomas Cadonau est persuadé que l’application « FarmX » aura du succès. Roman Engeler, directeur de l’ASETA, a adressé un message de salutation à l’assistance et donné un aperçu des activités de l’association faîtière. Il a aussi fait le point sur la législation actuelle relative aux freins de remorques. Les freins hydrauliques posent encore quelques problèmes. Par exemple, il n’est pas possible dans plusieurs cantons d’obtenir un permis de circulation pour des remorques équipées de freins à double circuit sans contrôle d’efficacité ou réception par type. Il reste à savoir si l’on peut rouler sur la route en toute légalité avec une nouvelle remorque pourvue de freins hydrauliques à double circuit attelée à un tracteur avec un système hydraulique à un circuit. Le groupe de travail « Circulation routière agricole » collabore avec l’Office fédéral des routes pour trouver une solution qui satisfasse toutes les parties concernées.

Une visite chez le constructeur Sepp Knüsel, à Küssnacht am Rigi (SZ), est toujours un événement que la centaine de participants à l’assemblée générale de la section argovienne n’auraient manqué pour rien au monde. La « salle du trésor » du sous-sol abrite une collection inestimable de raretés et de pièces uniques (moteurs, générateurs, tracteurs et bien d’autres choses). La mythique halle de fabrication produit un tracteur tous les quinze jours. Et, cerise sur le gâteau, les maîtres de céans, Sepp et sa femme Marlis, étaient partout à la fois, toujours enthousiastes. Ils les ont guidés dans les locaux tout en les régalant d’anecdotes, par exemple à propos d’une pièce d’un Rigitrac ou de la restauration d’un Oldtimer. On ne voit maintenant presque plus le couple, parce que leurs quatre filles, la deuxième génération, déjà très compétentes, ont repris le flambeau. Elles fourmillent d’idées et de vitalité. La fabrication de tracteurs a été adaptée aux nouvelles prescriptions sur les émissions de gaz d’échappement. Les essais du Rigitrac électrique passent la dernière ligne droite, et la production en série (Sepp Knüsel parle de trois modèles) va bientôt commencer. Outre la commercialisation des machines, incluant des faucheuses ainsi que des andaineurs à bandes et à tapis, les Knüsel essaient continuellement de les optimiser pour répondre aux besoins réels des agriculteurs et ils concrétisent le plus souvent cet objectif. Les objets statutaires ont été traités rapidement, sous la houlette de Pascal Furer, président de la section. Ils ont été approuvés sans opposition. Les modifications apportées aux ordonnances ont suscité des discussions et des questions, en particulier à propos des freins de remorques et du porte-à-faux avant. Le gérant Thomas Vögeli a présenté les comptes qui affichent une perte minime en raison de l’effectif de membres en léger recul et des cours accusant un petit déficit. Le programme 2020 est plus ou moins calqué sur celui de l’année précédente. Par exemple, les cours de bûcheronnage et de conduite de tracteur pour les femmes sont à nouveau planifiés. La section continuera aussi à se mobiliser pour la formation des jeunes conducteurs de tracteurs. La traditionnelle soirée consacrée au machinisme agricole aura lieu à la mi-mars sur le thème de l’alimentation de secours. La grande nouveauté a trait aux tests de pulvérisateurs avec soufflerie pour les cultures fruitière et viticole que la section organisera pour la première fois, en plus de ceux, traditionnels, des pulvérisateurs pour grandes cultures.

Le gérant Markus Koller et le président Rolf Kuhn en compagnie des conférenciers Karl Vetterli et Thomas Cadonau. Photo : Roman Engeler

Marlis Knüsel indique les particularités du Rigitrac, entre autres l’articulation centrale et la transmission intégrale. Photo : Roman Engeler

Technique Agricole 12 2019


Sections | ASETA

BE

LU

Circuler avec l’équipement correct

Relever activement les défis

Peter Hofer, de la Police cantonale de Berne, a donné des renseignements précieux sur les prescriptions routières aux membres de la section bernoise.

Des comptes équilibrés et un riche programme ont marqué la première assemblée de la section lucernoise depuis la fusion avec les cercles de machines.

Heinz Röthlisberger

Roman Engeler

Poids d’adhérence, porte-à-faux avant et équipement correct : il a été évident à l’assemblée générale de l’Association bernoise pour l’équipement technique de l‘agriculture (BVLT),) à Schönbühl, que ces thèmes de circulation routière agricole intéressent les membres. La salle était comble, le gérant Peter Gerber a même dû refuser des inscriptions. Dans sa conférence, Peter Hofer, collaborateur du service de circulation de la Police cantonale bernoise, a signalé à l’assistance quelques points critiques auxquels ils devaient faire attention avec leurs véhicules. Il a par exemple précisé qu’au moins 22 % du poids effectif des ensembles de véhicules agricoles dont la vitesse maximale par construction est supérieure à 25 km/h et inférieure ou égale à 40 km/h doit reposer sur les essieux moteurs (poids d’adhérence). Cette prescription est en vigueur depuis le 1er février 2019. Concernant le porte-à-faux avant qui peut atteindre 5 mètres depuis le 1er mai 2019 sous certaines conditions. Peter Hofer a indiqué que trois fournisseurs proposent depuis lors des systèmes caméra-moniteur testés et homologués pour la Suisse. Si le dépassement à l’avant se situe entre 3 et 4 mètres, l’installation de rétroviseurs de vision latérale reste obligatoire. Ces miroirs doivent toutefois avoir désormais une surface d’au moins 500 cm2. Peter Hofer a demandé aux distributeurs de machines agricoles de ne livrer que des véhicules conformes à la loi sur la circulation routière. Il a conclu en affirmant que la contribution des agriculteurs pour un trafic routier sûr était très importante et que l’on n’obtenait de bons résultats qu’en se regroupant. Peter Gerber a abondé dans son sens et en a appelé les policiers et les conducteurs à entretenir une bonne communication et à faire preuve d’une grande tolérance, afin d’éviter les malentendus. Le président de l’ASETA, Werner Salzmann, conseiller aux États bernois récemment élu, a évoqué dans sa conférences les prochains défis qui attendent l’agriculture, notamment le prochain message du Conseil fédéral sur la PA 2022+, les initiatives sur l’eau potable et les pesticides, ainsi que les négociations de libre-échange avec le Mercosur. Klaus Brenzikofer, président de la BVLT, et Peter Gerber ont présenté des comptes équilibrés avec un léger excédent. L’effectif, avec 2211 adhérents, est en recul de 4,2 % par rapport à l’année précédente. Urs Schneeberger a été confirmé par l’assemblée pour quatre ans dans ses fonctions de membre du comité.

L’assemblée de l’association lucernoise pour l’équipement technique de l’agriculture (LVLT) a traditionnellement lieu le jour de la Saint-Nicolas. Le président Anton Moser et le gérant Josef Erni ont eu le plaisir de se retourner sur un exercice réussi, où l’intégration des cercles de machines régionaux a laissé une forte empreinte, entre autres sur les comptes. Ceux-ci ont été bouclés à l’équilibre, mais le chiffre d’affaires a presque doublé. La section a de nouveau mis sur pied des cours, destinés aux jeunes conducteurs. Elle a aussi proposé, via l’organisation « agriWork », un service de dépannage agricole, toutefois, ce dernier manque de ressources en personnel. Le cercle de machines a obtenu des réponses positives à différents appels d’offres, permettant à quelques membres d’effectuer des travaux intéressants et d’obtenir ainsi un revenu supplémentaire. Les contacts avec les autorités, par exemple l’Office de la circulation routière ou les organes policiers, ont constitué des éléments centraux du programme d’activités. En outre, la LVLT organise les tests de pulvérisateurs pour les grandes cultures, la viticulture et l’horticulture. Elle aimerait aussi mettre à disposition des autres sections un logiciel d’évaluation qu’elle a spécialement fait développer à cette fin. La cotisation reste inchangée vu que le budget de l’année prochaine prévoit un résultat positif. L’assemblée s’est terminée par la conférence donnée par le directeur Roman Engeler qui présentait les défis, actuels et futures, de l’ASETA. Les thèmes du financement, de l’acquisition de nouveaux membres, de l’organisation du secrétariat, et de la répartition des tâches entre les sections et l’association faîtière, et de la réflexion permanente au sujet des nouvelles prescriptions y ont été abordés. Sur ce dernier point, il est important de déceler à l’avance où des problèmes éventuels peuvent se poser pour l’agriculture. L’ASETA a restructuré son secteur de conseil technique, qui offre désormais aussi des réponses compétentes aux questions de numérisation. Grâce à un accord avec le SPAA, l’ASETA endossera à nouveau la responsabilité des cours « G40 ». Roman Engeler a encore rappelé l’importance de tirer à la même corde dans l’agriculture. Seule une branche unie et des organisations puissantes aux effectifs nombreux peuvent faire entendre leur voix et faire triompher leurs causes.

Peter Hofer, de la Police cantonale bernoise, a donné des éclaircissements sur les prescriptions routières. Photo: Heinz Roethlisberger

Le gérant Josef Erni et le président Anton Moser relatent les faits marquants de l’année écoulée. Photo : Roman Engeler

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ASETA | Sections

Assemblées générales  SG

AI

AR

Communications des sections  GL

Samedi 4 janvier 2020, 9 h 45 École professionnelle de Ziegelbrücke

ZH Jeudi 9 janvier 2020, 19 h 30 Restaurant Neubüel, Wädenswil

SH Jeudi 16 janvier 2020, 20 h Restaurant Schützenhaus, Schaffhouse

AGRO-ENTREPRENEURS SUISSE Mercredi 29 janvier 2020, 9 h 30 Forum Fribourg

ZG Jeudi 30 janvier 2020, 19 h 45 Restaurant Schnitz und Gwunder, Steinhausen

VD Vendredi 31 janvier 2020, 10 h Caserne de Chamblon

GE Mardi 4 février 2020, 10 h Soral

FR Mercredi 12 février 2020, 9 h 30 Auberge du Lion d‘Or, Farvagny

NE Vendredi 6 mars 2020 Restaurant de la Tourne, Rochefort

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Technique Agricole 12 2019

AG Tests de pulvérisateurs pour grandes cultures Du lundi 6 au vendredi 17 avril 2020 à Lengnau, Leuggern, Liebegg, Villigen et Zofingue Un test de pulvérisateur valable, de moins de quatre ans, est demandé pour les contrôles PER. Les tests de pulvérisateurs pour grandes cultures sont organisés par l’AVLT (section argovienne de l’ASETA) depuis 2012. Le gérant, Thomas Voegeli, est la personne de référence pour toutes les questions relatives à ces tests. Les détenteurs de pulvérisateurs pour grandes cultures testés en 2016 recevront un formulaire d’inscription. Merci de communiquer les nouvelles inscriptions jusqu’au 25 février 2020 à : AVLT-Geschäftsstelle, Th. Voegeli, Strohegg 9, 5103 Wildegg, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch

Tests de pulvérisateurs avec soufflerie (turbo) pour l’arboriculture et la viticulture Du jeudi 19 au vendredi 27 mars 2020 à Frick, Autobahnwerkhof Un test de pulvérisateur valable de moins de quatre ans est demandé pour les contrôles PER. Les tests de turbo-diffuseurs seront organisés par l’AVLT pour la première fois en 2020. Le gérant Thomas Voegeli est la personne de référence pour toutes les questions relatives à ces tests. Les détenteurs de pulvérisateurs avec soufflerie (turbo) testés en 2016 recevront un formulaire d’inscription. Merci de communiquer jusqu’au 25 février 2020 les nouvelles inscriptions à : AVLT-Geschäftsstelle, Th. Voegeli, Strohegg 9, 5103 Wildegg, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch

Cours de conduite de tracteur pour femmes Jeudi 2 ou vendredi 3 avril 2020, de 9 h à 16 h 15 Centre agricole de Liebegg, Gränichen Obtenir des explications complètes sur un tracteur, le manœuvrer avec ou sans remorque, connaître des outils portés comme la pirouette ou l’andaineur à toupies et les atteler au tracteur sans stress ni contrainte de temps. Thèmes abordés : maniement du tracteur, contrôles importants, manœuvres des tracteurs, des remorques et des outils portés en toute sécurité, situations dangereuses à la ferme, perception et maîtrise du terrain et de la route. Ce cours s’adresse aux femmes qui désirent approfondir leurs connaissances pratiques des tracteurs. Le permis de circulation de la voiture ou du tracteur est demandé. Des connaissances préalables ne sont pas nécessaires. Responsable du cours : Hansjörg Furter, Centre agricole de Liebegg. Prix : CHF 110.–, matériel de cours et repas de midi inclus si le mari, le partenaire ou l’ami est un membre de AVLT ; CHF 130.– pour les non-membres. Inscription : jusqu’au 10 mars 2020 au Centre agricole de Liebegg, 5722 Gränichen, secrétariat, Ramona Jutzeler, 062 855 86 15, kurse@liebegg.ch

Réunion annuelle 2020 des cercles et communautés de machines argoviens Jeudi 23 janvier 2020, de 13 h 15 à 16 h Gränichen, Zehnder Group Suisse AG, Moortalstrasse 3 (réception)


Sections | ASETA

Au programme du matin : la visite du siège du Zehnder Group Suisse AG, actif dans le monde entier et fournisseur leader en Suisse de systèmes de ventilation ambiante confortable avec récupération de chaleur et de radiateur design sur mesure. La société développe et fabrique ses produits dans ses seize ateliers, dont cinq se situent en Chine et en Amérique du Nord. Le groupe Zehnder emploie environ 3500 personnes dans le monde, dont environ 300 en Suisse. L’après-midi sera consacrée à l’échange d’expériences et des difficultés rencontrées au sein des cercles et communautés de machines argoviens. Inscription : jusqu’au 17 janvier 2020 auprès de Hansjörg Furter, Centre agricole de Liebegg, 5722 Gränichen, 062 855 86 27, hansjoerg.furter@ag.ch

KUHN

Spécialiste pour les cultures

BL

BS

Examen pour le permis de catégorie F/G La section des Deux Bâle de l’ASETA organise les cours préparatoires en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G pour les jeunes gens qui auront 14 ans en 2019 (nés en 2005), ou plus âgés. Cours préparatoire : mercredi, 15.01.2020 Examen : samedi, 01.02.2020 Cours préparatoire : mercredi, 13.05.2020 Examen : samedi, 30.05.2020 Cours préparatoire : mercredi, 04.11.2020 Examen : samedi, 21.11.2020 Lieu du cours : centre de formation d’Ebenrain, Sissach, Kurslokal 1 Lieu de l’examen : Motorfahrzeugprüfstation (MFP), Münchenstein Prix : CHF 40.– pour les membres (CD didactique de CHF 40.– non inclus), CHF 80.– pour les non-membres (CD didactique de CHF 40.– non inclus).

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Inscription : au plus tard 30 jours avant le début du cours auprès de Marcel Itin, Hof Leim 261, 4466 Ormalingen, 076 416 27 13, marcelitin@­gmx.ch ; merci d’indiquer les dates du cours et de naissance.

FR La campagne de tests de freins 2020 L’AFETA maintient sa campagne de tests de freins en 2019. Ces tests sont destinés aux chars et remorques en tout genre, 30 ou 40 km/h, qui tout au long de l’année remplissent leur rôle, dont la maintenance est trop souvent négligée. À l’issue du contrôle, vous disposerez d’un diagnostic précis de vos véhicules, établi par un professionnel agréé Agrotec Suisse. Ces tests ont lieu dans l’atelier agréé le plus proche de votre domicile. La liste des ateliers peut être consultée sur www.agrotecsuisse.ch. Important : les convois doivent être équipés pour les tests de freins de service hydraulique ou pneumatique. Depuis cette année, l’AFETA propose en plus de soutenir les nouvelles immatriculations de remorques. Avantage : l’AFETA prend en charge pour ses membres un montant de 50 francs par essieu sur le prix du test ainsi que 50 francs par essieu pour une première immatriculation. Pour cela, il vous suffit d’envoyer une copie de la facture ou du permis de circulation pour une nouvelle immatriculation à l’adresse suivante : AFETA / FVLT, Samuel Reinhard, rte de Grangeneuve 31, 1725 Posieux. Cette offre n’est pas valable pour l’achat de nouveau matériel ou en cas de convocation ultérieure à une expertise.

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ASETA | Sections

BE BVLT : la pesée fait l’unanimité

Il pleut à verse, ce vendredi 18 octobre 2019. Il est 9 h 22. Le conducteur du train routier chargé de betteraves tourne dans le parking de la sucrerie d’Aarberg. Pas possible ! La police, là, sur cette place de stationnement ? Ouf ! Non, constate finalement avec soulagement le conducteur : ce ne sont pas les forces de l’ordre mais un représentant du BVLT, la section bernoise de l‘ASETA. Son convoi est dirigé vers une aire un peu à l’écart, délimitée par des cônes de signalisation. Et on demande au conducteur s’il consent à ce que son tracteur soit pesé. Ce scénario s’est répété 53 fois les 18, 19 et 20 octobre, avec autant de convois de betteraves. Sur la base d’une pesée simultanée des deux essieux et d’une tabelle de conversion, le conducteur apprend sur-le-champ quel est le poids total auquel il a droit en fonction de son poids d’adhérence. Au total, 16 des 53 convois remplissaient les conditions relatives au poids d’adhérence pour avoir droit à un poids total de 40 tonnes. Pour environ 40 % d’entre eux, ce poids total autorisé oscillait dans une fourchette entre 30 et 39 tonnes, et pour 20 % entre 20 et 30 tonnes. Deux trains routiers étaient en dessous de la limite imposée de 20 % minimum de charge sur l’essieu avant. Quatre agriculteurs sont partis reconnaissants de s’en tirer sans sanction mais dûment avertis qu’ils devaient massivement réduire leurs prochains chargements. C’est surtout avec les tracteurs sans charge d’appui à l’arrière que le poids total admissible du convoi diminue drastiquement avec la nouvelle règle du poids d’adhérence. Les convois professionnels atteignent souvent les 40 tonnes. Il ne s’agit pas d’être trop tolérant là-dessus et certains feraient bien d’alléger leurs chargements. Les permis de circulation où sont indiqués les poids autorisés des tracteurs n’ont pas été examinés. La longueur totale des convois n’a pas été mesurée non plus. Attention aux contrepoids frontaux ! Pour résumer, cette exercice de pesée organisé au pied levé a été apprécié par les conducteurs. À une exception près, tous ont accepté de participer. Du convoi en surcharge extrême au train routier parfaitement agencé, l’échantillonnage recouvrait tous les possibles. Cet engagement sous la pluie valait la peine. Au vu des réactions, c’est décidé, une opération du

GL Examen pour l’obtention du permis de conduire de catégorie G pour la conduite de véhicules agricoles Le permis de catégorie G permet aussi de conduire des cyclomoteurs. La réussite des examens théoriques donne également accès au permis de catégorie F. La formation se base sur l’Ordonnance réglant l’admission à la circulation routière (OAC) du 27 octobre 1976. Depuis le 1er janvier 1977, tous les conducteurs de véhicules à moteur agricoles sont soumis à l’obligation de posséder un permis. Sur la voie publique, l’âge minimal requis pour conduire des véhicules automobiles agricoles (à une vitesse maximale de 40 km/h) est de 14 ans révolus. Les candidats de cet âge (ou plus âgés) doivent passer avec succès un examen théorique simplifié pour obtenir le permis. En hiver 2020, la section glaronaise de l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) proposera à nouveau des cours de formation, suivis des examens théoriques mis sur pied par l’Office cantonal de la circulation routière. Les jeunes filles et les jeunes gens qui auront 14 ans au cours de l’année 2020 (nés en 2006 ou avant) peuvent les suivre, mais ne recevront le permis de conduire qu’après leur anniversaire (pour autant qu’ils réussissent les examens). Les participants plus jeunes ne seront pas admis. Si les inscriptions sont assez nombreuses, les cours seront organisés à Näfels et à Schwanden. Le troisième demi-jour, avec les examens, est fixe pour tous les participants, à l’Office cantonal de la circulation routière, à Schwanden. La durée du cours (examens inclus) est de trois demi-jours (environ 3,75 h). Prix : CHF 70.– (documents de théorie et CD didactique inclus) pour les membres de la section glaronaise (CHF 95.– pour les non-membres), encaissés le premier jour de cours par le responsable. Les frais d’examens et de permis (non compris dans le prix du cours) s’élevant respectivement à CHF 30.– et à CHF 65.– sont facturés par l’Office cantonal de la circulation routière. Inscription : envoyer les formulaires blancs dûment remplis dès à présent et jusqu’au 7 janvier 2020 au plus tard à l’adresse suivante : Strassenverkehrs­ amt des Kantons Glarus, Mühlestr. 17, 8762 Schwanden. Cours 1 : Näfels, Rest. National, 11.01.2020, de 8 h 15 à 12 h Näfels, Rest. National, 15.02.2020, de 8 h 15 à 12 h Schwanden, StVA, 14.03.2020, de 13 h 30 à 17 h 15 Cours 2 : Schwanden, StVA, 11.01.2020, de 13 h 30 à 17 h 15 Schwanden, StVA, 15.02.2020, de 13 h 30 à 17 h 15 Schwanden, StVA, 14.03.2020, de 8 h 15 à 12 h Responsable du cours : Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach, 071 845 12 40, hanspopp@bluewin.ch

même style sera organisée en 2020 sur un autre lieu bien fréquenté.

TG Cure thermale à Bad Birnbach (D) Du samedi 11 au samedi 18 janvier 2020 Du samedi 18 au samedi 25 janvier 2020 Du samedi 25 janvier au samedi 1er février 2020 La station thermale de Bad Birnbach propose 31 différents établissements thermaux, où la température de l’eau est comprise entre 24 et 40° C. L’hôtel offre des chambres spacieuses et confortables, un accès chauffé aux bains, un cabinet de physiothérapie, un restaurant à la décoration harmonieuse…

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Technique Agricole 12 2019


Sections | ASETA

Prestations comprises : • Trajets en car moderne incluant le buffet du petit-déjeuner à l’aller et le goûter au retour • 7 nuitées dans l‘hôtel quatre étoiles wellness Chrysantihof avec demi-pension (repas à quatre plats, buffet de salades et plateau de fromages) • 8 cartes journalières donnant accès à toutes les infrastructures des thermes Rottal avec sauna • Bains possibles les jours d’arrivée et de départ • Soirée-buffet conviviale avec musique live • Excursions Prix : 7 nuitées en demi-pension CHF 1200.– pour une chambre de luxe sur la galerie CHF 1200.– pour une chambre confortable au rez-de-chaussée CHF 850.– pour une semaine supplémentaire CHF 100.– de supplément pour chambre individuelle Inscription : en donnant les dates du voyage, les souhaits concernant la chambre et le lieu de départ auprès de : Geschäftsstelle VTL/Landtechnik, Weierhofstrasse 9, 9542 Münch­wilen, 071 966 22 43, info@tvlt.ch

Voyage au Frioul et en Slovénie Du 6 au 14 juin 2020 1er jour : trajet en car de la Thurgovie au Frioul (Italie) via le Klostertal, Innsbruck et le col du Brenner ; attribution des chambres pour trois nuits 2e jour: visite du domaine viticole Collio avec dégustation de vin 3e jour : tour de la ville d’Udine connue pour ses nombreux palais ; déplacement vers San Daniele avec ses 26 petites et moyennes exploitations produisant le fameux jambon séché du même nom 4e jour : déplacement depuis le Frioul jusqu’à Adelsberg (Slovénie) et excursion dans la grotte de stalactites 5e jour : déplacement à Ljutomer via Jeruzalem. Visite de Farmtech, constructeur de machines agricoles (notamment de remorques et épandeurs à fumier) 6e jour : visite de la plus vieille vigne du monde à Ptuj 7e jour : déplacement via Maribor, Zalec, Ljubljana et Bled. Visite de la société Thenos (production de faucheuses à refus) 8e jour : visite du musée agricole du lac de Jasna 9e jour  : trajet de retour via la Carinthie, Mittersill, le col du Thurn, Kitzbühl, Innsbruck, et l’Arlberg Prix par personne : CHF 1590.– en chambre double, CHF 300.– de supplément pour chambre individuelle. Prestations incluses : voyage en car, tous les péages routiers, huit nuitées en demi-pension, toutes les visites, dégustations de vin, excursion en train dans la grotte de stalactites. Inscription : au plus tard jusqu’au 24 février 2020 (nombre de places limité) auprès de : Geschäftsstelle VTL/Landtechnik, Markus Koller, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen, 071 966 22 43

Excursion d’avant-printemps Mercredi 12 février 2020, visite de la pépinière de Singen (D) et de la communauté d’exploitation agricole de Heggelbach (D) Au programme du matin, visite des serres de la communauté de maraîchers « Gärtnersiedlung Bodensee » à Singen (D). Les maraîchers de l’île de Reichenau produisent ensemble des légumes sur une surface de 13 hectares de serres. Après le repas de midi, en route pour la communauté d’exploitation agricole de Heggelbach, dont les 95 hectares sont consacrés à la production biodynamique Demeter. L’exploitation comporte une fromagerie et une installation de production d’énergie. Lieux de départ possibles  : 6 h 15 : Amriswil, Sportanlage Tellenfeld Egelmoosstr. 6 h 40 : Sulgen, Landgasthof Löwen

6 h 50 : Weinfelden, Güttingersreuti 7 h 15 : Frauenfeld, Hotel Domicil Prix : CHF 110.– (trajets en car, visites et repas inclus) Inscription : en donnant le lieu de départ, le plus rapidement possible, parce que le nombre de participants est restreint, dernier délai vendredi 31 janvier 2020 auprès de : Geschäftsstelle VTL/Landtechnik, Markus Koller, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen, 071 966 22 43, info@tvlt.ch

LU Offre de cours actuelle Examen théorique de cyclomoteur ou de tracteur : les cours de préparation à l’examen théorique du permis de conduire de cyclo­moteurs ou de tracteurs ont lieu le mercredi après-midi. Tarifs des cours incluant la plateforme d’apprentissage en ligne (24 cartes de théorie) : 70 francs pour les membres et 90 francs pour les non-membres. Dates des prochains cours : mercredi 15 janvier 2020 à Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30 mercredi 12 février 2020 à Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30 Examen théorique de scooter ou de voiture : préparation en ligne pour 29 francs Cours de base de scooter et moto : à Büron et à Sursee, 300 francs pour les membres et 320 francs pour les non-membres Prochain cours : n˚ 601, samedis 21 et 28 mars 2020, de 12 h à 16 h Cours de théorie sur le trafic routier : à Sursee, Schüpfheim et Hoch­ dorf, 220 francs pour les membres et 240 francs pour les non-membres. Prochain cours : n˚ 401, quatre soirs, les mercredis et jeudis 15 et 16 ainsi que les 22 et 23 janvier 2020, de 19 h à 21 h, à Sursee. Les cours n’ont lieu que si le nombre de participants est suffisant Offre combinée pour les scootéristes : plus avantageuse que les prix à l’unité. Apprendre la théorie en ligne / cours de base 1 et 2 (8 leçons) /  cours de théorie sur le trafic routier (4 × 2 leçons), 539 francs pour les membres, 579 francs pour les non-membres Cours de théorie camion : constitué de 32 leçons réparties sur quatre semaines (un jour de cours par semaine). Le cours est composé de modules et on peut le commencer chaque semaine. Les prochaines dates de cours, à partir de janvier 2020, seront communiquées sur le site internet. Informations et inscription (sous réserve de changements de lieux, de contenu, de prix ou de durée de cours): Auto-école de la LVLT, Senn­ weidstrasse 35, 6276 Hohenrain, tél. 041 467 39 02, fax 041 460 49 01, info@lvlt.ch

Tests de pulvérisateurs Les tests de pulvérisateurs auront lieu du 16 au 26 mars 2020. Informations, notices et formulaires à télécharger à l’adresse www.lvlt.ch

ZG Cours de base sur les chariots élévateurs à contrepoids et télescopiques Du lundi 6 au mercredi 8 janvier 2020, deux jours La section zougoise de l’ASETA propose un cours de deux jours sur les chariots élévateurs à contrepoids et télescopiques. Un maniement sûr de ces engins selon les directives de la Suva y est enseigné. Objectifs : certificat Suva pour ces deux machines, maîtrise des chariots élévateurs à contrepoids et télescopiques, un jour pouvant être comptabilisé pour la formation OACP (Ordonnance réglant l’admission des chauffeurs).

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ASETA | Sections

Conditions : être âgé au minimum de 18 ans et bénéficier d’une expérience pratique des machines. Date : du 6 au 8 janvier 2020, cours de deux jours (lundi : théorie pour tous les participants, mardi ou mercredi : exercices pratiques) Prix : CHF 660.– pour les membres de la section zougoise et CHF 700.– pour les non-membres, dossier de cours et repas inclus Inscription : Beat Betschart, 041 755 11 10, beatbet@bluewin.ch

Prix : CHF 15.– pour les membres, CHF 30.– pour les non-membres et CHF 5.– pour les apprentis. Renseignements et inscription : SVLT Zürich, Stephan Berger, Eschikon 21, 8315 Lindau, 058 105 99 52, stephan.berger@strickhof.ch

SG   ZH Invitation à la 93 assemblée générale e

Jeudi 9 janvier 2020, 19 h 30 Restaurant Neubüel, Wädenswil Après 20 ans de collaboration fructueuse avec le cercle de Winterthour, la section zurichoise de l’ASETA a décidé de suivre une nouvelle voie. Elle souhaite désormais organiser son assemblée chaque année dans un lieu différent, dans un objectif de plus grande proximité avec les membres de toutes les régions. La première assemblée se déroulant sous la nouvelle formule aura lieu jeudi 9 janvier à Wädenswil. Programme : 19 h 30, apéritif ; à partir de 20 h, ouverture de l‘assemblée, élection des scrutateurs, procès-verbal de la 92e assemblée, rapport annuel 2019, comptes 2019, cotisation, budget 2020, informations, activités 2020 et divers, conférence sur le thème de l’économie de courant et de la baisse des coûts par Felix Düring, agriculteur et électricien, et enfin collation offerte par l’ASETA-Zurich.

Perdre moins de temps au bureau ! Samedi 18 janvier 2020, de 8 h 30 à 12 h, Forum AgroVet Strickhof

AR

AI

GL

Assemblées de cercles et conférences Il est aussi possible d’assister aux assemblées des autres cercles.

Cours et examens théoriques de permis de tracteur 2019 Responsable du cours : Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach Lieu de cours 1er jour 2e jour + examen Après-midi mercredi après-midi Mosnang, Oberstufenzentrum Sa 14.12.2019 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA

15.01.2020

St. Peterzell, Schulhaus Me 22.01.2020 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 12.02.2020 Wittenbach, Oberstufenzentrum Me 05.02.2020 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 04.03.2020 Neu St.Johann, Klostergebäude Sa 08.02.2020 Kaltbrunn Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn 11.03.2020 Niederbüren, Schulh. Probelokal Me 26.02.2020 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 18.03.2020 Wangs, Parkhotel Sa 29.02.2020 Wangs, Parkhotel/StVA Mels 25.03.2020 Trogen Me 07.03.2020 Trogen/Trogen StVA Trogen 01.04.2020 Widnau, Rest. Rosengarten Sa 21.03.2020 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 15.04.2020 Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 08.04.2020 Kaltbrunn, Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn 06.05.2020

La section zurichoise de l’ASETA invite les agriculteurs et les agro-entrepreneurs de Suisse orientale à une matinée consacrée aux systèmes de gestion. Deux praticiens feront part de leurs expériences et présenteront les différentes possibilités dans ce domaine. Programme : 8 h 30 : café et croissants, accueil par Urs Wegmann, président de la section Conférences « Système de gestion : besoins, utilité et risques » par Hans Fässler, diplômé du Strickhof ; « Plus-value de la numérisation » par Marc Grüter ; « Par où je commence avec la numérisation » par Marco Landis ; « Les possibilités du gestionnnaire d’exploitation numérique Barto » par Jürg Guggisberg, directeur de Barto AG. Présentation brève des logiciels de gestion d’exploitation « FarmFacts », « eFeldkalender », « My John Deere », « Ag DANN » et « 365 FarmNet ». 11 h 30 : grillades et boissons

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Mosnang, Oberstufenzentrum Me 25.04.2020 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 20.05.2020 St. Peterzell, Schulhaus Sa 09.05.2020 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 03.06.2020 Wangs, Parkhotel Sa 16.05.2020 Wangs, Parkhotel/StVA Mels 10.06.2020 Wittenbach, Oberstufenzentrum Me 27.05.2020 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 17.06.2020 Widnau, Rest. Rosengarten Sa 06.06.2020 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 01.07.2020


Sections | ASETA

Niederbüren, Schulh. Probelokal Sa 20.06.2020 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 15.07.2020 Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 08.07.2020 Kaltbrunn, Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn 12.08.2020 Wangs, Parkhotel Sa 15.08.2020 Wangs, Parkhotel/StVA Mels 09.09.2020

Formation pour le permis F/G

Trogen Me 19.08.2020 Les jeunes gens doivent suivre des cours de théorie en vue de l’obtention Trogen/Trogen StVA Trogen 16.09.2020 du permis de conduire de catégorie F/G. L’examen réussi donne le droit de conduire sur la voie publique des véhicules à moteur agricoles dont la Mosnang, Oberstufenzentrum Sa 29.08.2020 vitesse maximale est de 30 km/h. SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 30.09.2020 Pour plus d’informations, consultez le site www.fahrkurse.ch. Wittenbach, Oberstufenzentrum Me 02.09.2020 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 23.09.2020 St. Peterzell, Schulhaus Sa 19.09.2020 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 21.10.2020 Neu St. Johann, Klostergebäude Sa 26.09.2020 Kaltbrunn Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn 28.10.2020 Widnau, Rest. Rosengarten Me 04.11.2020 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 09.12.2020 Wangs, Parkhotel Sa 07.11.2020 Wangs, Parkhotel/StVA Mels 07.11.2020

AG Lieux et dates de cours : Lieb­egg, 27.02.2020 et 05.03.2020, de 18 h 30 à 20 h 30 ; Frick, 7.5.2020 et 14.05.2020, de 18 h 30 à 20 h 30 Contact : Yvonne Vögeli, Strohegg 9, 5103 Wildegg, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch (possibilité d’inscriptions à court terme) BL, BS Contact : Marcel Itin, 076 416 27 13, marcelitin@gmx.ch BE Contact : Peter Gerber, 031 879 17 45, Hardhof 633, 3054 Schüpfen, www.bvlt.ch

Niederbüren, Schulh. Probelokal Sa 14.11.2020 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 23.12.2020 Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 25.11.2020 Kaltbrunn, Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn 16.12.2020

FR Contact : AFETA, Samuel Reinhard, route de Grangeneuve 31, 1725 Posieux, samuel.reinhard@fr.ch, 026 305 58 49 GR Lieux de cours : Landquart, Ilanz, Thusis, Scuol, Samedan Contact : Luzia Föhn, 081 322 26 43, 7302 Landquart, foehn@ilnet.ch, www.svlt-gr.ch NE Contact :. Bernard Tschanz, chemin du Biolet, 2042 Valangin, bernardtschanz@net2000.ch GL Contact : Hans Popp, 071 845 12 40, Karrersholz 963, 9323 Steinach, hanspopp@bluewin.ch SH

Contact : VLT-SH, Geschäftsstelle, Adrian Hug, Schüppelstrasse 16, 8263 Buch, 079 395 41 17, www.vlt-sh.ch SO Contact : Beat Ochsenbein, 032 614 44 57, ochsebeis@bluewin.ch

Heures d’ouverture pendant les fêtes Le secrétariat de l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA), à Riniken, sera ouvert et atteignable au numéro 056 462 32 00 pendant la période des fêtes de fin d’année selon l’horaire suivant : Mardi 24 décembre 2019 : ouvert jusqu’à 12 h Mercredi et jeudi 25 et 26 décembre 2019 : fermé Vendredi 27 décembre 2019 : ouvert aux heures de bureau habituelles Mardi 31 décembre 2019 : ouvert jusqu’à 12 h Mercredi et jeudi 1er et 2 janvier 2020 : fermé Vendredi 3 janvier 2020 : ouvert aux heures de bureau habituelles L’équipe de l’ASETA vous souhaite d’ores et déjà de belles fêtes de Noël et de Nouvel An.

SZ, UR Contact : Florian Kälin, Geschäftsstelle VLT Schwyz und Uri, 055 412 68 63, 079 689 81 87, info@glarnernbeef.ch TG Contact : VTL/Landtechnik, Markus Koller, 071 966 22 43, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen VD Lieu de cours : Oulens-sous-Échallens  Contact : ASETA-Section vaudoise, Virginie Bugnon, chemin de Bon-Boccard, 1162 Saint-Prex, v.bugnon@bluewin.ch ZG Contact : Beat Betschart, 041 755 11 10, beatbet@bluewin.ch ZH Lieu de cours : Strickhof, Lindau. Contact : SVLT ZH, Eschikon 21, 058 105 98 22, Postfach, 8315 Lindau, www.svlt-zh.ch

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ASETA | Portrait

Agriculteur et conducteur de dameuse Titulaire d’un diplôme de mécanicien en machines de chantier depuis 2013, René Tschümperlin a ensuite suivi la formation d’agriculteur, qu’il a achevée en 2018. Il n’aimerait vivre nulle part ailleurs que sur l’exploitation bio du Brunniweid; à 1200 mètres d’altitude, elle est adossée au massif montagneux des Mythen, sur la commune d’Alpthal (SZ). Il y vit avec ses parents, sa partenaire et leur fils Armand, né le 25 avril dernier. Lui sont également indispensables ses vaches et ses machines reprises de son oncle au début de l’année 2019, en même temps que l’exploitation qu’il gère en fermage. Son oncle est retourné à son métier de mécanicien en machines agricoles. Son père sexagénaire est mécanicien indépendant sur dameuse. Né en 1993, René Tschümperlin dit être le seul des douze petits-enfants à avoir montré un intérêt pour l’agriculture, raison pour laquelle il a repris le domaine, situé en zone de montagne 3, avec pour objectif de le racheter un jour. Dans cette perspective, il a préféré posséder ses propres machines. Il détient un transporter Aebi « TP 97 » et ses accessoires: une autochargeuse Lüönd, un épandeur Saco, une benne basculante, une citerne à lisier suisse. Le véhicule développe 75 chevaux; sa charge utile atteint 4,2 tonnes pour un poids à vide d’une tonne. Le « Terratrac TT 90 » Aebi à transmission hydrostatique a une puissance identique. Les motofaucheuses « CC 66 » et « HC 55 » avec barres de 2,2 mètres sont de la même marque. S’y ajoutent une faucheuse Gaspardo de 3 mètres, un andaineur à ruban Knüsel de 2,5 mètres, une pirouette Kuhn, deux Steyr « 8090 ». René Tschümperlin peut exploiter tout seul sa forêt de cinq hectares et demi en équipant l’un de ces tracteurs d’un chargeur frontal et d’un treuil. Il est très fier du pont roulant à grue Stepa Steindl-Palfinger qu’il a monté lui-même et pu acquérir à un prix avantageux. La surface agricole utile du domaine (sans la forêt) atteint 21 hectares, dont 5,5 de pâturages. René Tschümperlin envisage de reprendre en fermage cette exploitation laitière avec engraissement de bovins et un troupeau de chèvres. Il a veillé à se doter d’équipements adéquats, tout en planifiant soigneusement sa réorientation en achetant dix vaches allaitantes et leurs veaux. Il a une raison bien précise : « Je veux travailler efficacement et bénéficier d’une certaine flexibilité, parce qu’en hiver je suis engagé depuis sept ans par la station Hoch-Ybrig AG comme conducteur de dameuse », confie-t-il en attendant avec impatience la saison qui ouvre bientôt. « J’ai fait de mes hobbies, l’agriculture et la conduite de dameuses, une profession. Que demander de plus ? », dit-il dans un grand sourire. Propos recueillis par Dominik Senn

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Technique Agricole 12 2019


Cours | ASETA

Les cours ASETA Lieux des cours de conduite G40

Cours de conduite G40

1260 Nyon VD* 1302 Vufflens-la-Ville VD* 1315 La Sarraz VD* 1510 Moudon VD* 1562 Corcelles-près-Payerne VD* 1630 Bulle FR** 1786 Sugiez FR** 1860 Aigle VD* 1964 Conthey VS* 2208 Les Hauts-Geneveys NE* 2720 Tramelan BE* 2852 Courtételle JU* 3150 Schwarzenburg BE 3186 Düdingen FR 3250 Lyss BE 3270 Aarberg BE 3421 Lyssach BE 3510 Konolfingen BE 3550 Langnau i. E. BE 3770 Zweisimmen BE 3800 Interlaken BE 3818 Grindelwald BE 3930 Visp VS 4222 Zwingen BL 4415 Lausen BL 4538 Oberbipp BE 4702 Oensingen SO 5040 Schöftland AG 5505 Brunegg AG 6056 Kägiswil OW 6130 Willisau LU

Le cours de conduite G40 de l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture est reconnu par l’Office fédéral des routes (OFROU) et annoté dans le permis de conduire. Voir le site www.fahrkurse.ch pour davantage d’information.

6170 Schüpfheim LU 6210 Sursee LU 6276 Hohenrain LU 6430 Schwyz SZ 6472 Erstfeld UR 6702 Claro TI*** 7130 Ilanz GR 7302 Landquart GR 7430 Thusis GR 7524 Zuoz GR**** 7550 Scuol GR**** 7742 Poschiavo GR*** (Neu) 8180 Bülach ZH 8200 Schaffhausen SH 8315 Lindau ZH 8460 Marthalen ZH 8500 Frauenfeld TG 8625 Gossau ZH 8836 Biberbrugg SZ 8856 Tuggen SZ 8867 Niederurnen GL 8932 Mettmenstetten ZH 9133 Sitterdorf TG 9436 Balgach SG 9465 Salez SG 9602 Bazenheid SG * en français ** en français et en allemand *** en italien **** en italien et en allemand

Formation pour caristes

Lieu: Riniken AG

Module Date OTR1 et tachygraphie, allemand

09.01.2020

Véhicules et technique, allemand 10.01.2020 Premiers secours, allemand

10.02.2020

Cours pour caristes Approuvé par la Suva, contrepoids, chariots télescopiques et élévateurs

Lieu et langue

1e journée

2e journée

Ardon VS, français

sur demande

sur demande

Chavornay VD, français

03.03.2020

04.03.2020

Chavornay VD, français

05.03.2020

06.03.2020

Goldach SG, allemand

sur demande

sur demandee

Oberbipp BE, allemand

21.02.2020

22.02.2020

Oberbipp BE. allemand

16.10.2020

17.10.2020

Rümlang ZH, allemand

sur demande

sur demande

Cours de conduite « G40 » de l’ASETA Ce code QR vous permet d’accéder directement au calendrier des cours de conduite G40 de l’ASETA et de vous y inscrire.

Cours de soudure

Lieu : Riniken AG

Type de cours

De plus amples informations sur les cours sont disponibles sur www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch, au 056 462 32 00 ou par courriel : zs@agrartechnik.ch

Dates

Soudage de métal sous gaz de protection, allemand

05 et 06.03.2020

Soudage Wolfram sous gaz de protection, allemand

16 et 17.03.2020

Soudage à l’arc, allemand allemand

23 et 24.03.2020

Impressum 81e année www.agrartechnik.ch Éditeur Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) CN Werner Salzmann, président Dr Roman Engeler, directeur Rédaction Tél. : 056 462 32 00 Roman Engeler : roman.engeler@agrartechnik.ch Heinz Röthlisberger : heinz.roethlisberger@agrartechnik.ch Dominik Senn : dominik.senn@agrartechnik.ch Ruedi Hunger : hungerr@bluewin.ch Ruedi Burkhalter : r.burkhalter@agrartechnik.ch Abonnements et changements d’adresse Ausserdorfstrasse 31, 5223 Riniken Tél. : 056 462 32 00, Fax 056 462 32 01 www.agrartechnik.ch

Directeur de la publication Dr Roman Engeler, Ausserdorfstrasse 31 5223 Riniken (AG) Tél. : 079 207 84 29 roman.engeler@agrartechnik.ch

Prochain numéro

Annonces Alex Reimann Vente d’annonces Tél. : 079 607 46 59 inserate@agrartechnik.ch

Thème principal Des équipements pour l’étable et la ferme

Tarif des annonces Tarif valable : 2019 Rabais pour la parution simultanée dans Schweizer Landtechnik Production et expédition AVD Goldach AG Sulzstrasse 10-12 9403 Goldach (SG) Paraît 11 fois par an

Prix de l’abonnement Suisse : CHF 110.– par an (TVA incluse) Gratuit pour les membres de l’ASETA Étranger : CHF 135.– (TVA exclue)

Impression Test de sept broyeurs de prairie Management Que faire en cas de perte de la cargaison Sécurité Meilleure reconnaissance des objets

L’édition 01/2020 paraîtra le 16 janvier 2020. Dernier jour pour les ordres d’insertion : 6 janvier 2020

12 2019 Technique Agricole

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