Technique Agricole 12/2021

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Décembre 2021

ÉQUIPEMENTS COMMUNAUX Quels niveaux d’indemnisation? Le service hivernal, discipline reine Rinçage des pulvés à planifier Des contrôles et des dénonciations


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Décembre 2021 | Éditorial • Sommaire

Actualité 4

Éditorial

En bref

Marché 8 12 16 18 19

Martin Candinas: «La 5G, une aubaine à saisir» Equipements de lisier des constructeurs allemands Lemken: évolutions en désherbage mécanique Pulvérisation ultra-localisée jusqu’à 25 km/h «Show spécial des innovations» à l’Agrama

Thème principal: équipements communaux

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De l’activité accessoire au professionnalisme Fauchage et éparage des talus Le service hivernal, discipline reine L’entretien des haies en complément d’activité Souffler, aspirer et balayer Service hivernal: quels niveaux d’indemnisation?

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Sécurité 45 46

Le port de la ceinture de sécurité est encore trop rare Formation aux travaux forestiers obligatoire dès janvier

Impression 48 50 52 54

Chargeur électrique JCB: aussi rapide qu’un diesel MF «7S.190»: stylé et bien doté En savoir plus Du biométhane dans mes tracteurs? Pourquoi les batteries rendent-elles l’âme?

Management 57 58 59

Toujours une plaque blanche pour les clients privés Pulvérisateurs: rinçage à planifier en 2022 Freins hydrauliques: contrôles et dénonciations

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Plate-forme 60 64 66 69 70

Charbon végétal: «arme miracle» «Downsizing» des moteurs à assistance électrique Palmarès Agritechnica: médailles d’or et d’argent Secteur des appareils à moteur: à la recherche d’apprentis Innovations récompensées à la Demopark

ASETA 74 Assemblée de la section Berne 76 Communication des sections 78 Hendrik Güntert: binational 79 Les cours et l’impressum Pages centrales: marques et logos de tracteurs d’antan

Page de couverture Dans la diversité extrême des travaux de voirie, beaucoup d’agriculteurs et d’entrepreneurs choisissent le service hivernal, la discipline reine. Photo: Ruedi Hunger

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www.facebook.com/­ Technique.Agricole

Roman Engeler

C’est bien connu: nombre de machines employées en agriculture peuvent aussi servir à des missions pour les communes et la voirie. Figurent dans la liste le monoaxe passe-partout, le tracteur spécialisé au profil étroit ou encore et entre autres le porte-outils tout en muscles. Pour certains agriculteurs et entrepreneurs, l’engagement de machines dans une activité accessoire est intéressant pour le complément de revenu qu’il engendre. Reste qu’il faut prendre garde aux pièges que ces interventions «pour la collectivité» recèlent. Ces écueils peuvent être de nature financière, juridique et assurantielle. On se rappelle trop bien la farce qui s’est jouée voici quelques années avec l’affaire d’un feu tournant monté sur un tracteur en service hivernal. Elle a fini devant un tribunal de district. Des clarifications s’imposent donc avant de se lancer dans des missions pour une commune. Le thème principal de ce Technique Agricole contient déjà certainement des réponses à l’une ou l’autre question sur le sujet. Travailler en forêt comporte son lot de défis, voire de dangers. Le législateur serre la vis et impose aux intervenants de suivre une formation spécifique. Le propriétaire qui bûcheronne pour son compte dans sa propre forêt n’est pas encore concerné, au contraire des apprentis de l’exploitation ou du voisin serviable, toujours prêt à donner un coup de main. L’équipe de Technique Agricole, les collaboratrices et les collaborateurs de l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture vous souhaitent de joyeuses fêtes, reposantes si faire se peut, suivies d’un début d’année sans anicroches. L’édition no 1 paraîtra le 13 janvier 2022.

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Actualité

En bref Steyr remporte le prix allemand du design en catégorie «Industrie» avec sa deuxième génération de tracteurs «Terrus».

Le robot était de la fête

Einböck investit 30 millions d’euros dans une nouvelle usine, notamment pour faire face à la forte augmentation de la demande pour les matériels de binage. John Deere annonce une hausse de 24% de son chiffre d’affaires pour 2021, à 44 mil­ liards de US $. Le constructeur est parvenu à conclure un contrat de six ans avec le syndicat UAW, mettant ainsi fin à la grève. En Suisse, le volume des ventes de produits phytosanitaires a baissé en 2020. Il s’est vendu moins de glyphosate pour la septième année consécutive. Fendt transfère le développement et la production d’autochargeuses de Wald­ stetten vers une autre usine d’Allemagne, celle de Wolfenbüttel. La marque parle d’une extension à long terme de son offre. Le gestionnaire de ferme numérique «barto powered by 365FarmNet» obtient une augmentation de capital de 4,3 millions de francs pour son développement. Le fabricant de pneus Continental hâte la sortie d’un ouvrage pour enfant contenant un livre audio. Il a pour but d’informer les enfants sur l’agriculture moderne et de les sensibiliser aux aliments régionaux. En 2020, le nombre d’exploitations agricoles en Suisse a diminué de 1,3% pour atteindre 49 363 unités. L’évolution structurelle a donc un peu ralenti. Pour la quatrième fois consécutive, Fendt obtient la première place du baromètre eu­ ropéen de satisfaction des concessionnaires. Krone propose pour sa nouvelle gamme «BiG Pack» un système de dosage entière­ ment intégré. Le contrôle de la quantité devient possible par le biais du débit. Au 1er janvier 2022, Walter Wagner reprend la fonction de directeur de la recherche et du développement chez Agco/ Fendt. Il succède à Heribert Reiter. Le constructeur de tracteurs Lindner a mis en service un nouveau site Internet. CNH Industrial Autriche a été désignée meilleure entreprise supranationale au concours «Austria’s Leading Companies». En France, les ventes d’agroéquipements devraient augmenter entre 8 et 11% en 2021, selon une estimation du syndicat national des constructeurs Axema.

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Serco Landtechnik AG a organisé fin no­ vembre à Oberbipp (BE) ce qui est sûre­ ment le plus grand événement de l’année dans le domaine du machinisme agricole: la «Serco Night» et le «Serco Day». Le vaste éventail de machines Claas et la nouvelle gamme de moissonneuses-bat­ teuses «Trion» comptaient parmi les ve­ dettes du jour. Le public a aussi pu dé­ couvrir «Anatis», le premier robot agri­ cole de pré-série de Carré; il va entrer en phase de développement et de test dans le cadre d’un projet pilote en Suisse. Par­

mi les autres objets mar­ quants figuraient la mélan­ geuse automotrice Trioliet «Trio­trac M» de 14 m³ à vis verticale et à système de chargement et de coupe pour remplacer le tapis d’alimentation. Elle jouxtait la presse Orkel «HI-X evo» pour le compactage de plastiques et de déchets. La citerne de transport du li­ sier Fliegl de 18 000 litres «Road-X Swiss» à pompe centrifuge Do­ da a été assemblée par Kunz Landtech­ nik, à Reiden (LU). La benne tridem à fond poussant pour matériaux lourds «ASW Black Bull 367» de Fliegl est desti­ née aux chantiers de travaux publics. «En plus du programme de matériels agri­ coles, nous voulions attirer l’attention sur les engins que les entrepreneurs agricoles peuvent aussi engager dans d’autres do­ maines, comme les chantiers», a expliqué Werner Berger, le directeur de Serco Landtechnik AG.

Réglages de transmission affinés La gamme Steyr «Impuls CVT» comprend trois tracteurs de 150 à 225 chevaux. Elle ar­ rive sur le marché pourvue de plusieurs améliorations. Un accès plus ergonomique per­ met d’atteindre la cabine plus facilement et en toute sécurité. Les nouveaux marche­ pieds en aluminium sont assortis au style du tracteur, tout comme les caches des vérins à gaz des portes et de la vitre arrière. L’«Impuls CVT» est désormais équipé en série de deux portes, pour entrer facilement dans le tracteur par les deux côtés. Dans la cabine se trouve un nouveau dock d’accueil pour écran avec passage de câbles intégré et prises USB; il permet d’installer et d’alimenter en électricité des afficheurs et autres ap­ pareils. Un concept d’éclairage optimisé améliore le confort des commandes. Ces der­ nières incluent un commodo pour les essuie-glaces et les clignotants qui ressemble à ceux des voitures. Le dispositif de déclenchement automatique des clignotants fonc­ tionne avec un capteur d’angle de braquage. Une caractéristique innovante de ces tracteurs «Impuls CVT» est la souplesse étendue des réglages de la transmission. Elle promet un maximum d’efficacité. Grâce à ces réglages individualisés, il est désormais possible de modifier, d’enregistrer et de rappeler le comportement de conduite sou­ haité en fonction des préférences personnelles et des exigences de travail. C’est une caractéristique exclusive de cette gamme.


Actualité

Nouvelle marque dans la neige Dans le domaine des matériels pour le service hivernal, Agrar Landtechnik collaborera désormais avec l’Autrichien Kahlbacher et intégrera ses produits dans sa gamme. Agrar Landtechnik pourra ainsi élargir son offre dans le secteur du déneigement. En plus des chasse-neige et des saleuses, des fraises à neige de haute qualité figurent désormais dans son assortiment. Kahlbacher, dont le siège est à Kitzbühl, a été fondé en 1949. La maison développe et fabrique depuis cette date des matériels pour le service hivernal sur deux sites. L’entreprise est connue dans le monde entier essentiellement pour ses fraises à neige, ses fraises à neige à étrave latérale et ses turbines à neige.

Classique revisité

Weidemann a entièrement remanié son Hoftrac «1240LP». Il sera désormais vendu sous la dénomination «1260LP». Ce chargeur sur roues de hauteur réduite (moins de deux mètres) et au centre de gravité bas est un classique de Weidemann. Même revu et corrigé, il garde ses caractéristiques typiques. Avec ses 25 chevaux, le nouvel engin répond à la norme antipollution 5. La charge de basculement a pu être augmentée de 18% par rapport au modèle précédent et se situe entre 800 et 1100 kg (fourche à palettes droite), en fonction de l’équipement de la machine. Sur ce «1260LP», Weidemann a opté pour le concept d’entraînement «Direct Wheel Drive». Quatre moteurs de moyeu sont montés directement sur les roues et entraînés par une pompe hydraulique, ce qui n’engendre pas de perte mécanique.

51e exposition de machines

Mäder Landmaschinen invite les intéressés à Niederwil (AG) du 26 au 30 décembre, pour sa 51e exposition de machines agricoles. La manifestation est connue loin à la ronde. Cette année, l’événement se déroulera uniquement à l’extérieur, mais les visiteurs pourront tout de même se restaurer. On pourra y voir des tracteurs et des machines New Holland, Steyr, Case, Iseki, Weidemann, Ott, Pöttinger et Strautmann. Une offre variée de petits outils Sabo, Cub Cadet, Stihl, Rapid, Kärcher et de robots de tonte Stihl sera également présentée. Des vans pour chevaux, des remorques pour voitures ainsi que des machines de désherbage thermique ou mécanique figureront aussi à l’inventaire.

Ueli Zweifel † Durant près de 30 ans – de 1987 jusqu’à mi-2016 –, Ueli Zweifel a été responsable de la rédaction de «Technique Agricole» et actif dans l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture. Il est décédé le 6 décembre des suites d’une maladie grave. C’est fin novembre 1986, à la suite d’une réunion à Riniken, qu’Ueli Zweifel s’est vu confirmer son embauche – d’abord provisoire – par l’ASETA en tant que rédacteur. Deux mois plus tard, le comité exécutif approuvait cette décision. Le choix d’Ueli Zweifel, sélectionné parmi cinq candidats, s’est accompagné du réajustement de la fréquence de parution du magazine, édité 15 fois par an à l’origine. Ueli Zweifel a alors publié en 1987 son premier éditorial et ses premiers articles dans l’édition de mai sur le thème des «freins». La machine à écrire et les photos en noir et blanc étaient encore monnaie courante, alors qu’au moment de sa retraite, Internet, la production assistée par ordinateur et la photographie numérique étaient devenus la norme. Ueli Zweifel s’est toujours engagé avec rigueur. Le travail superficiel et bâclé n’était pas dans ses habitudes. Même en période mouvementée, il est resté un défenseur et un maître de la formule bien choisie. Conscience et humilité étaient d’autres vertus qui caractérisaient Ueli Zweifel. Il tenait à ne pas se trouver lui-même au centre des attentions, mais plutôt à y placer les intérêts de l’association et ceux du magazine. Il a toujours entretenu des relations cordiales avec ses supérieurs et ses employés, mais aussi avec les clients et fournisseurs. L’harmonie comptait pour lui davantage que d’affirmer ses idées personnelles de façon obstinée. Jusqu’à la fin, Ueli Zweifel fut lié à l’association, s’intéressant à son développement et traduisant des textes français originaux en allemand. Début décembre, il n’a pas pu trouver la force de finaliser la dernière commande qui lui était adressée. Ueli Zweifel restera dans nos mémoires. Nous présentons nos plus sincères condoléance à sa famille endeuillée. Werner Salzmann, président de l’ASETA; Roman Engeler, directeur de l’ASETA

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Actualité

Ramassage sans diabolo Ropa propose en option sur l’arracheuse à pommes de terre intégrale «Keiler 2» une table de ramassage sans diabolo. Cette option d’équipement est spécialement conçue pour la récolte sur des sols lourds ou dans des conditions extrêmement difficiles. Elle peut, selon Ropa, apporter des avantages décisifs. En sols lourds et humides ou en présence d’une forte densité de cailloux à arêtes vives, il vaut souvent mieux éviter toute pression sur la butte de pommes de terre, à la fois pour limiter la formation de mottes et pour empêcher les blessures dues à la pression de pierres comprimées contre les tubercules. La nouvelle unité sans diabolo peut être montée sur les arracheuses «Keiler 2» et «Keiler 2 Classic» grâce à un système d’attelage rapide.

Sabots de fonte et d’acier La nouvelle rampe à patins Agrar «SSV» est proposée dans un premier temps en deux largeurs: 7,5 ou 9 mètres. Cette accessoire pour lisier a été conçu pour des citernes neuves. Mais pas seulement. Il est aussi prévu pour moderniser des citernes existantes. Le cadre de fixation de cette rampe est flexible; il peut également être monté sur des tonnes à lisier d’autres marques. Les citernes de la marque Agrar sont équipées en série de plaques pour accueillir le module de fixation.

Faucheuse à chenilles

Le «SSV» possède un distributeur à disques perforés avec mécanisme de coupe auto-affûtant et 36 sorties. Le débit se règle sur la tête de distribution. Elle est placée en hauteur pour assurer un flux idéal et précis y compris dans les terrains en pente et les dévers. Les sabots sont constitués de patins fendus en fonte munis de buses en caoutchouc. Ils sont guidés par des plaques en acier à ressort trempé. Un dispositif de contre-pression hydraulique réglable maintient les patins au contact de la terre, y compris lorsque le sol est irrégulier. La fiabilité de la rampe à sabots ne sera donc pas prise en défaut même sur des terrains accidentés. Le «SSV» s’adapte également de manière optimale aux contours du terrain grâce aux bras articulés de sa rampe qui se déplacent individuellement.

Déneigement en «live»

Avec le «RoboFlail Vario 25» radiocommandé, Rapid complète sa gamme de produits par un engin multifonctionnel de 25 chevaux pour tondre et broyer. Vu la puissance limitée à 25 chevaux du moteur, il ne nécessite pas de traitement spécial des gaz d’échappement. Son entraînement est assuré par un moteur Yanmar 3-cylindres. Il est possible d’élargir la voie du châssis de 133 à 175 cm. Cette machine marie une polyvalence extrême à une formidable aptitude à se déplacer dans les pentes et dévers, selon Rapid. Le plus grand show hivernal de Suisse aura lieu les 26 et 27 janvier 2022 sur le parking du téléphérique du Säntis, à la Schwägalp (AR). Des entreprises de renom procéderont à des opérations de déneigement impressionnantes. À l’issue de la démonstration, les spectateurs pourront prendre eux-mêmes le volant de certains engins. Des véhicules les plus divers et de toutes tailles seront engagés, y compris des engins articulés et à quatre roues directrices. En tant que porte-outils multifonctionnels, ils sont équipés d’accessoires adaptés, tels que balai frontal rotatif, fraise ou lame à neige. Des équipements d’épandage seront aussi de la démonstration pour illustrer les possibilités d’utilisation idéales pour le service hivernal qu’ils autorisent. 6

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Actualité

Logo redessiné La marque Massey Ferguson fête son 175e anni­ versaire en 2022. A cette occasion, le logo em­ blématique en forme de triangles a subi un lif­ ting. Ce logo symbolise également le passage de Massey Ferguson du statut de simple fabricant de tracteurs à celui de fournisseur de matériels agricoles modernes et fiables.

Concours SMS En partenariat avec un commerçant en machines agricoles, Technique Agricole vous propose de gagner chaque mois un superbe modèle de tracteur.

Tracteurs mis à jour Avec 27 nouveaux chargeurs frontaux qui peuvent être montés en usine, Case IH propose désormais un concept de chargement adapté à ses gammes de tracteurs allant des «Farmall» aux «Pu­ ma». Les hauteurs de levage atteignent entre 3,5 et 4,7 mètres, pour des capa­ cités de levage entre 1,2 et 2,7 tonnes. Le constructeur a aussi mis à niveau les moteurs des trois modèles «Farmall C», de 90 à 110 chevaux. Le bloc FPT de 3,6 litres voit sa cylindrée croître et possède désormais quatre soupapes par cylindre au lieu de deux, ce qui pro­ met plus de puissance et de couple.

Les modèles «Maxxum» de 115 à 150 chevaux (photo) ont aussi été revus et mis à jour. Ils sont désormais proposés avec trois packs d’équipement. Ils bé­ néficient de fonctions supplémentaires pour la transmission à variation continue. Enfin, Case IH annonce aussi des mises à jour et des actualisations pour ses «Puma», de 140 à 175 chevaux. En plus des trois packs d’équipement, ils re­ çoivent la nouvelle cabine «Premium» avec un aménagement intérieur revu et bénéficient d’améliorations sur la réac­ tivité de la transmission à variation continue «CVXDrive».

Dans cette édition, vous pouvez gagner un modèle Bruder d’un Case IH «Optum 300 CVX» à l’échelle 1:16.

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Du courant pour désherber les vignes New Holland ajoute un nouveau venu, le «XPN», à ses «XPower» pour le dés­ herbage électrique des vignobles à forte densité de plantation. Cette machine a été présentée sur la vendangeuse «Braud 9000N» au salon Sitevi. L’appa­ reil met à profit l’expérience acquise avec le «XPS», conçu pour des rangs de vigne plus larges. Agxtend, New Hol­ land et Zasso visent une mise en marché pour la saison 2023.

Envoyez un SMS (coût CHF 1.–) avec la mention SVLT, votre nom et votre adresse au numéro 880, et avec un peu de chance, vous remporterez ce modèle réduit de tracteur Case IH «Optum 300 CVX». Peter Rösch, de Hermrigen (BE), est l’heureux gagnant du modèle de Claas «Axion 950», mis en jeu dans l’édition de novembre de Technique Agricole.

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Marché | Interview

Martin Candinas est vice-président du SAB, le Groupement suisse pour les régions de montagne. C’est notamment à ce titre qu’il s’engage en faveur de l’extension du réseau de téléphonie mobile 5G. Photos: Roman Engeler

La 5G, une aubaine à saisir Le conseiller national grison Martin Candinas copréside «Chance 5G», plateforme qui milite en faveur de l’extension du réseau de téléphonie mobile vers la 5G. Technique Agricole évoque avec lui les atouts et les dangers de cette nouvelle norme. Roman Engeler

Technique Agricole: Quel est la raison d’être de «Chance 5G»? Martin Candinas: La plateforme «Chance 5G» a été créée en juin 2020 afin de réunir un éventail de responsables politiques, scientifiques et économiques qui s’efforcent d’aborder la 5G sur des bases factuelles. Ce sujet soulève beaucoup d’émotion; il est urgent d’engager une discussion s’appuyant sur des faits pour dissiper les préjugés à l’égard de la norme 5G. 8

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Qui se trouve derrière «Chance 5G»? Pour l’heure, 110 ambassadeurs et ambassadrices, 54 organisations et quelques particuliers participent à «Chance 5G» et soutiennent notre travail. Comment s’organise «Chance 5G»? Une coprésidence de trois bénévoles – la conseillère nationale Isabelle Chevalley, le conseiller aux États Hans Wicki et moimême – est à l’œuvre. Nous nous occupons principalement des questions de stra-

tégie. La partie opérationnelle, soit peu ou prou la direction du projet, est confiée à une agence de communication. Une charte en cinq points définit les grandes orientations de la plateforme: la 5G doit se développer pour le profit de tous, au service d’une Suisse innovante, en tenant compte des préoccupations de la population. Qui en assure le financement? La plateforme est financée par l’ASUT, l’Association suisse des télécommunica-


Interview | Marché

tions, qui réunit des entreprises du sec­ teur et de la numérisation. Ce sont donc ces opérateurs de télépho­nie mobile qui sont les bénéfi­ciaires? Les opérateurs de téléphonie mobile veillent à ce qu’un réseau 5G stable soit disponible pour tous. À mon avis, la prin­ cipale bénéficiaire est la population qui peut profiter des avantages de la 5G. Le fait que ce soit aussi «une bonne affaire» n’est pas fondamentalement une mau­ vaise chose en soi, dans la mesure où une large majorité profite au final de ses bénéfices. Vous soutenez donc avec conviction un réseau 5G couvrant l’ensemble du territoire? Oui, je soutiens pleinement l’idée qu’un réseau 5G desserve bientôt l’ensemble du

À l’étranger, il est déjà question aujourd’hui de la 6G; une Suisse innovante en matière de 5G ne saurait se tenir à l’écart et se laisser distancer. territoire, non seulement les aggloméra­ tions, mais aussi et surtout les zones ru­ rales. La numérisation est un phénomène omniprésent. Il faut que les conditions-­ cadres et les technologies appropriées soient disponibles. À l’étranger, il est déjà question aujourd’hui de la 6G; une Suisse innovante en matière de 5G ne saurait rester à l’écart. Ne serait-ce pas au gouvernement d’accélérer le rythme? Bien sûr que le gouvernement, c’est-àdire le Conseil fédéral, a les moyens d’in­ tervenir. Certains efforts ont déjà été entre­ pris, mais c’est encore bien trop peu de mon point de vue. Je suis claire­ ment d’avis que le Conseil fédéral doit être plus actif et montrer comment la population, l’économie et l’ensemble de la société peuvent tirer profit de la 5G. Je regrette l’absence d’un rôle plus ac­ tif du Conseil fédéral, mais aussi de la part des gouvernements cantonaux avec leurs administrations, qui sont sollicités en matière de recours et qui devraient faire preuve d’un peu plus de courage sur cette question.

Êtes-vous, et la plateforme «Chance 5G» avec vous, en contact avec les gouvernements cantonaux? Oui, et des échanges ont lieu régulière­ ment. Nous essayons cependant surtout d’accomplir un travail d’information et d’explications dans les régions, avec des arguments relevant de faits scientifique­ ment fondés à propos de la téléphonie mobile et de la 5G. Peut-on vraiment «marquer des points» dans de telles discussions? Malheureusement, je constate que la 5G n’est pas un sujet avec lequel on s’attire beaucoup de sympathie comme politi­ cien. Il faut même un certain courage pour faire front et dire que l’on est convaincu de la chose. Dans quelques an­ nées, chacun d’entre nous, qu’il ait été pour ou contre, sera confronté à la 5G et voudra utiliser ce réseau. Comme politicien, cet engagement vous a-t-il déjà valu des expériences négatives? J’ai déjà senti des vents contraires au lan­ cement de «Chance 5G» en été 2020. C’était l’époque où les opposants à la 5G dominaient le débat. Je constate mainte­ nant que la population est plus ouverte sur ce sujet. Il est important de prendre du recul par rapport à l’attitude qui consiste à vouloir tout avoir, sans accep­ ter d’effets négatifs chez soi, et à les lais­ ser au voisin. Je vois justement de nom­

breux avantages à la 5G, y compris sur le plan environnemental. Lesquels? La 5G assure une transmission meilleure, plus rapide et plus fiable des données en­ vironnementales et des informations de contrôle. Cela permet une meilleure effi­ cacité énergétique et une agriculture plus respectueuse des ressources et de l’en­ vironnement. La transition énergétique ne sera pas possible sans la 5G, car les sources d’énergie renouvelables doivent être gérées efficacement. Les solutions numériques modernes et les contrôles de trafic intelligents réduisent le trafic inu­ tile. Cela réduit les émissions de CO2. Mais pourquoi avons-nous besoin de la 5G? Des gens pensent qu’on n’aura jamais besoin d’un réseau 5G. Mais pour ces personnes aussi, il importe que la télé­ phonie mobile fonctionne, aujourd’hui comme demain. De plus en plus de nou­ veaux appareils sont compatibles avec la 5G. Une pression va naître, pour que l’on puisse en utiliser toutes les fonctionnali­ tés. En fin de compte, toute personne déjà passée de la 3G à la 4G – peut-être sans s’en rendre compte – voudra passer à la 5G. C’est une évolution, elle pro­ gresse et nous ne pouvons pas l’arrêter. Il en va aussi de la Suisse en tant que ter­ rain d’innovation qui se verrait très me­ nacé sans la 5G.

Martin Candinas: «Sans la 5G, la place économique suisse est menacée.»

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Marché | Interview

«L’agriculture du futur sera elle aussi tributaire du réseau 5G», insiste Martin Candinas dans l’interview accordée à Technique Agricole.

En matière de 5G, quelle position occupe la Suisse dans le contexte international? La Suisse est considérée comme un pays innovant, voire à la pointe du progrès. En matière de 5G, nous étions dans le peloton de tête, surtout dans le développement. Aujourd’hui, nous risquons d’être distancés. Nos pays voisins en font beaucoup plus que nous. L’Allemagne s’est clairement engagée en faveur de la 5G et vise une couverture nationale d’ici à fin 2025. L’Italie veut même que 120 villes soient équipées de la 5G à la fin de cette année. En Autriche, la ville de Vienne a débloqué un crédit de 20 millions d’euros pour mettre en place un réseau 5G opérationnel. Il n’existe aucun objectif aussi clairement établi en Suisse. Le Conseil fédéral a pourtant déjà lancé la «Stratégie Suisse numérique» en 2016? Oui, elle existe. Mais concrètement, rien ou presque n’avance, surtout pas en direction de la 5G. C’est certes un souhait du monde économique, mais qui est toujours confronté à une avalanche d’oppositions. Je déplore l’absence de plaidoyers clairs du monde politique qui pourraient s’appuyer sur des faits existants pour prendre le contre-pied de ces oppositions, légitimes d’un point de vue démocratique. Des centaines d’antennes seront en effet nécessaires si nous voulons éviter 10

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surcharges et pannes futures sur notre réseau de téléphonie mobile.

proportionnellement bien plus tributaires de l’arrivée de ces nouvelles technologies.

Comment l’agriculture peut-elle profiter de la 5G? Revenons par exemple aux deux initiatives agricoles de juin 2021. L’application de produits phytosanitaires précisément localisée sur les ravageurs ou les adventices permet d’économiser des intrants. Mais elle nécessite des méthodes numériques qui dépendent à leur tour d’un réseau mobile rapide et stable. En regard justement du débat public que nous évoquons, tout cela est d’importance croissante. D’autres domaines d’applications existent, comme les robots autonomes ou le «smart farming», l’agriculture intelligente dans son ensemble.

Quels retours vous réserve la population de la campagne, à vous qui vous engagez autant pour la 5G? Les réactions sont diverses. La plupart sont positives, il y a aussi des avis négatifs.

Au Parlement, vous vous positionnez comme représentant des régions de montagne. Où voyez-vous le potentiel de la 5G pour ces régions? Les régions de montagne vivent du tourisme et de l’agriculture. Pour ces deux secteurs, il est capital de ne pas se laisser distancer en matière de communication. Un réseau de fibre optique desservant l’intégralité du territoire n’a guère de sens

Il est extrêmement important que les régions rurales ne subissent pas de dé­ crochage en matière de communication. dans les zones rurales à faible densité de population. Personne ne consentira à de tels investissements. Le recours aux ondes est bien plus avantageux pour que les régions rurales ne soient pas laissées à l’écart de la communication moderne rapide, et qu’elles puissent profiter de la numérisa­tion. La 5G ne sera-t-elle pas surtout déployée dans les zones urbaines? Pas du tout, en aucun cas. Je suis persuadé et je crois dur comme fer que dans la bataille des investissements autour de la communication, les régions rurales ont plus à gagner que les villes, où il existe des alternatives que nous avons évoquées, ainsi que d’autres options. Je ne prétends pas que les régions rurales en tireront un profit supérieur, mais elles sont

Vous occultez complètement les dangers et les craintes face à la 5G, en particulier son rayonnement? Non. Je reçois aussi de temps en temps des réactions disant que si une antenne 5G arrive, il y aura des problèmes de santé pour les voisins proches. Il y a certainement des gens qui sont plus sensibles que d’autres. Des milliers d’études scien­ tifiques sur la technologie des ondes existent cependant. Elles montrent qu’il n’y a pas de risque supplémentaire pour la santé si l’on respecte les valeurs limites reconnues. C’est le socle sur lequel je m’appuie, et non pas de quelconques théories glanées sur Internet. J’aimerais aussi mentionner que le rayonnement d’un smartphone maintenu près de l’oreille a bien plus d’impact sur le corps qu’une antenne sur le toit de la maison. Qu’en est-il de la durabilité de la 5G? La numérisation croissante suscite déjà des discussions relatives aux pénuries de courant … C’est vrai, la numérisation va augmenter la survenance de goulets d’étranglement. Toutefois, le standard 5G a l’avantage d’être plus efficace et moins gourmand en énergie. Pour chaque mégaoctet transmis, il consomme dix fois moins d’électricité que la 4G, et dix mille fois moins que l’ancienne 2G. Croyez-vous que la Suisse possédera un jour un réseau 5G desservant l’intégralité de son territoire …? Pour moi, ce n’est pas une question de foi, mais tout bonnement un impératif. Sans lui, nous souffrirons d’un handicap économique par rapport aux pays environnants, et ceci dans tous les secteurs, y compris l’agriculture. Nous avons besoin de cette infrastructure, faute de quoi nous ne pourrons même pas vivre la numérisation. … à quelle date? L’échéance 2025 doit être l’objectif. À défaut nous prendrons du retard sur les pays qui nous entourent. Et ce n’est définitivement et en aucun cas ce que je souhaite pour la Suisse.


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Les chenilles sont plutôt rares sur les citernes à lisier; des solutions spécifiques pour l’application du lisier font actuellement l’objet de recherches, notamment de Kotte en collaboration avec l’université d’Osnabrück. Photo: Roman Engeler

leurs nouveautés lors d’une manifestation portes ouvertes.

Éviter la pression au sol

Essieux moteurs

Lors de l’épandage de lisier, la pression au sol est toujours un sujet de préoccupation. On veut bien sûr rationaliser le travail en utilisant de grandes citernes, cependant l’exigence d’un épandage au ras du sol suppose des machines plus lourdes. Or le moment optimal pour l’épandage est justement celui où les conditions sont en général les plus humides. C’est pourquoi Wienhoff propose des citernes à lisier équipées de chenilles. Cette entreprise ne fabrique elle-même toutefois que la citerne. Le véhicule porteur avec verrouillage «Twist-Lock» (utilisable

Wienhoff propose également des essieux moteurs pour ses citernes à lisier – et ce au format XL pour des charges jusqu’à 30 tonnes et une transmission de puissance atteignant 75 kW. Ces essieux moteurs disposent d’une commande des essieux à régulation automatique par Isobus. La puissance d’entraînement des moteurs-roues se règle et s’adapte en continu.

Au lieu et place d’une participation au prochain salon Agritechnica, six constructeurs allemands d’équipements de lisier, plus ou moins connus, ont organisé des journées portes ouvertes pour présenter leurs nouveautés. Roman Engeler

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Régulation de la pression des pneus On observe que nombre de constructeurs tendent à équiper leurs citernes des pneus les plus grands possibles. Pour beaucoup d’entre eux, les systèmes intégrés de télégonflage des pneus font déjà partie de l’équipement standard. AgrarPro, une filiale de Stapel, développe et produit non seulement des composants spéciaux pour les matériels d’épandage de lisier comme les têtes de distribution, les turbo-remplisseurs, les vannes guillotines ou les stations d’analyse NIR, mais également des systèmes de télé­ gonflage des pneus pour les citernes à lisier. Installés dans le moyeu de la roue et sans tuyaux saillants, ces systèmes appelés «ProAir» sont commandés électro­ niquement et peuvent être dotés d’un compres­ seur supplémentaire, lui-même entraîné hydrauliquement.

Au plus près des équipements de lisier

Le lisier est en ce moment sur toutes les lèvres. Il ne l’est pas au sens littéral, mais dans les débats politiques et sociaux, en Suisse, et dans les pays voisins. À cela s’ajoute la flambée du prix des engrais minéraux, rendant à nouveau intéressante l’utilisation des engrais de ferme dans différentes cultures. De quoi réjouir également les fournisseurs de machines d’épandage de lisier. À la mi-novembre, ce ne sont pas moins de six constructeurs établis dans le nord de l’Allemagne, à savoir Bauer, Briri, Kotte, Stapel, Vogelsang et Wienhoff, qui se sont associés pour inviter les personnes intéressées aux «Gülle Professional Days». Pendant une semaine, ils ont présenté un aperçu de leur mode de production et de

sur d’autres équipements mobiles) provient de Hawe, tandis que le train de chenilles à entraînement hydraulique d’une surface portante de 3,25 mètres carrés n’est autre que le système «Terratrac» de Claas. Le véhicule dont la vitesse maximale atteint 9 km/h dans les champs peut être immatriculé pour 40 km/h sur route. Équiper les citernes à lisier de chenilles est également à l’ordre du jour chez Kotte. Cette entreprise collabore actuellement avec l’université d’Osnabrück sur un concept permettant, dans certaines cultures, de décaler les chenilles par rapport aux traces du véhicule tracteur. En outre, elles devraient malgré tout pouvoir suivre exactement le tracteur dans d’autres cultures, comme le maïs. Enfin, les ingénieurs souhaitent également diminuer les forces de cisaillement qui apparaissent dans les virages en réduisant temporairement la surface portante, la direction ou au moyen d’un entraînement spécifique.

Citernes pour les transports et la voirie Aujourd’hui, presque tous les fabricants de matériel d’épandage de lisier pro-


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posent également ce que l’on appelle des citernes de transport, qui permettent d’amener le lisier en bordure de champ avant de l’épandre grâce à une épandeuse classique ou, pour ménager le sol, avec un tuyau d’épandage. Avec sa série «TTW», Bauer inaugure un nouveau type de camions citernes avec châssis de type Dolly, pouvant être équipés à choix d’un raccord fixe ou d’un pivot d’attelage. Cela permet donc une utilisation flexible avec des tracteurs ou des tracteurs routiers. Les citernes sont également disponibles en tant que remorques multiusages avec châssis à suspension pneumatique, une sellette d’attelage ou un plateau pivotant. On s’étonne de trouver chez certains fabricants des modèles d’une capacité de quelques milliers de litres seulement. Certains sont toujours destinés aux petites structures agricoles, mais beaucoup sont utilisés dans la voirie à des fins d’irrigation ou par les pompiers (incendies de forêts ou de marais).

Conception en plate-forme L’entreprise Briri, de taille moyenne, construit des citernes à lisier et des épandeurs de fumier. Elle a axé sa production de citernes sur les gammes Basic, Multi et Field et souhaite la rationaliser grâce à cette stratégie de plate-forme commune. Toutefois, même dans ce cas, une citerne est toujours construite selon les désirs du client et configurée en conséquence. Le groupe Bauer souhaite également créer des synergies entre les marques «Bauer», «Eckart» et «BSA». Ainsi, la marque «Eckart», jusqu’à présent spécia-

La nouvelle génération de citernes en acier «Cervus» d’Eckart. Photo: Bauer Group

liste des citernes en polyester, élargit son rayon de compétences et vient sur le marché avec sa propre ligne de citernes en acier «Cervus». Ces citernes sont dotées de caractéristiques spéciales, reprises de celles en polyester, par exemple le très raffiné essieu directionnel tandem oscillant. Eckart propose en outre des châssis à suspension pneumatique ou hydraulique pour ces citernes déclinées dans les variantes «Cervus», «Cervus mid» et «Cervus pro». Le centre de gravité a été abaissé de 20 cm par rapport aux autres types de citernes, ce qui devrait présenter des avantages sur les terrains en pentes.

Systèmes d’épandage Les subventions étatiques pour les pendillards à patins ont contribué à rendre ce système d’épandage presque standard en Allemagne – du moins au vu des chiffres de vente les plus récents. Les largeurs de travail vont de 7 à 24 mètres. Avec sa rampe à patins, Wienhoff offre la possi­ bilité de guider le système de manière flottante, de sorte que les patins fonc-

Les têtes de distribution sont de plus en plus sophistiquées; de nos jours, chaque tuyau peut même être commandé individuellement par contrôle de section (Stapel, AgrarPro). Photo: Roman Engeler

tionnent comme des petits épandeurs en largeur en raison de l’effet de rebond. On peut se demander si cela correspond à l’intention première du législateur, mais c’est une solution intéressante. Les constructeurs s’efforcent de réduire le poids des rampes. Les têtes de distribution sont également en constante évolution. Stapel (AgrarPro) en a développé une qui permet de régler individuellement l’intensité du flux en sortie de tuyaux, de sorte que la contre-pression dans la tête de distribution demeure constante, ce qui assure une répartition homogène. En outre, l’épandage de lisier peut être modulé à l’intérieur de la parcelle au moyen d’une vanne d’arrêt à commande électro-pneumatique. Quant à Vogelsang, il lance sur le marché la tête de distribution «ExaCut ECC» qui, selon ses propres dires, est la première tête qui se passe de réaspiration d’air et de tuyaux d’aération tout en travaillant de manière très précise. Avec la tête «ExaCut ECC», les phénomènes de coulure devraient également appartenir au passé.

Avec une stratégie de plate-forme et trois gammes de citernes, Briri s’efforce à la fois de rationaliser sa production et d’individualiser autant que possible les configurations. Photo: Roman Engeler

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Caractéristique unique de Wienhoff: la trompe d’aspiration «Freesight», repliable transversalement et brevetée. Photo: Wienhoff

Séparation La séparation du lisier, c’est-à-dire la dissociation des phases solide et liquide, gagne en importance, d’autant plus que l’on peut en obtenir une litière de haute qualité. Après Bauer qui dispose déjà de

Vogelsang se lance dans les systèmes de séparation avec le «XSplit». Photo: Vogelsang

longues années d’expérience avec ce procé­dé de «Green-Bedding», Vogelsang se lance à son tour dans ce créneau. Sur le séparateur «XSplit», l’entraînement se trouve à la sortie des matières solides, et non, comme c’est généralement le cas, à

«Obligation d’utiliser des pendillards»: Lucerne et la Thurgovie font cavaliers seuls Le Conseil fédéral a différé l’entrée en vigueur de l’obligation d’utiliser des pendillards de deux ans, au 1er janvier 2024. Le canton de Lucerne a fixé une réglementation transitoire. Le délai fédéral vaut pour les petites sociétés et celles dont les agriculteurs atteindront l’âge de la retraite d’ici à la fin 2023. Il est également applicable pour les exploitations disposant au maximum de 12 hectares de surface agricole utile et de 15 unités de gros bétail. En revanche, la mise en œuvre reste fixée au 1er janvier 2022 pour les exploitations de

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productions animales intensives générant d’importantes émissions. Le canton de Thurgovie ne tient pas compte du report sur le plan fédéral de l’obligation des pendillards au 1er janvier 2024. Le plan de mesures relatives à l’ammoniac ainsi que le calendrier qui en découle restent valables. En raison des potentiels retards de livraison des équipements nécessaires, l’obligation ne sera pas intégralement mise en œuvre dès janvier 2022. Cependant, la commande d’un outil adapté doit être effective d’ici le 31 décembre 2021.

l’entrée de la matière brute. Avantage: le liquide ne peut pas pénétrer dans l’entraînement; il n’est dès lors pas nécessaire de monter un joint d’étanchéité, et l’entretien se voit facilité. Un disque d’obturation en élastomère contre lequel la vis sans fin travaille, dans la zone de séparation, garantit la formation d’un bouchon de qualité sans ajout de produits auxiliaires.

Conclusion Les équipements de lisier profitent aussi des dernières avancées de la numérisation. L’épandage spécifique intraparcellaire est déjà opérationnel ici et là, et les capteurs NIR, désormais bien établis, permettent de quantifier la quantité bien sûr, mais aussi les taux des substances appliquées, de sorte que l’on peut épandre le lisier en se basant sur des cartes. L’optimisation du poids des équipements est, et demeure, un élément central. Les châssis doivent être adaptés à la fois à un transport routier efficace et à un ménagement optimal du sol dans les champs.

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Le désherbage mécanique gagne en efficacité lorsque les machines, tel ce «IC-Weeder» de Steketee, différencient d’elles-mêmes les plantes cultivées des adventices grâce à l’intelligence artificielle, et peuvent travailler en conséquence de façon ciblée. Photos: Lemken

Évolutions en désherbage mécanique En prévision de la prochaine campagne, Lemken lance sur le marché quelques nouveautés et évolutions de produits dans le segment du désherbage mécanique et du semis, de même que dans le domaine du travail du sol. Roman Engeler

Après avoir annoncé de bons chiffres mais sans toutefois fournir de détails, Lemken a informé les médias mi-novembre sur ses différentes nouveautés pour 2022. Celles-ci concernent notamment le segment du désherbage mécanique, sur lequel le spécialiste allemand du travail du sol s’est invité, trois ans après avoir repris Steketee, et produit des efforts de développement. Ceci d’autant plus qu’il a abandonné voici un an le domaine de la pulvérisation chimique.

L’«EC-Weeder» bine ou désherbine Le domaine de la protection chimique des plantes compte néanmoins une nou­ veauté chez Lemken. Ainsi, le catalogue Ste­ ketee s’enrichit de la cuve frontale «SprayHub». La liaison avec l’outil de dés16

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herbage mécanique attelé à l’arrière est assurée par l’élément «SprayKit». La cuve frontale «SprayHub» de 1100 ou 1500 l de capacité est pilotée via l’Isobus et propose toutes les fonctions d’un pulvérisateur moderne, avec débit de bouillie proportionnel à l’avancement et dispositif de rinçage de la cuve, comprenant une buse dédiée. Le «SprayKit» peut, en dehors du désherbage mécanique, être aussi associé à d’autres équipements attelés. L’outil est équipé d’une coupure de tronçons à commande mécanique. Il est prévu de proposer la coupure de section buse à buse, de telle sorte que le contrôle de section par GPS soit bientôt possible. La technologie d’application de l’outil «EC-Weeder» a été optimisée pour une utilisation avec le

«SprayHub». Le porte-buses réglable en hauteur peut intégrer différentes buses. Il est pourvu d’une échelle, pour adapter la hauteur désirée et la position.

L’«IC-Weeder» devient intelligent Steketee équipe par ailleurs l’«IC-Weeder» d’intelligence artificielle. Il transforme ainsi cette machine, d’une largeur de travail de 3 mètres portant la déno­ mination additionnelle «AI» pour «intelligence artificielle», en un robot de désherbage presque autonome – pour l’instant uniquement sur betteraves sucrières. La machine est capable de distinguer la culture des adventices. Un calculateur embarqué a été alimenté avec de nombreuses images de plants de betteraves. Grâce à un algorithme, il est capable


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Désormais, l’«EC-Weeder» est aussi disponible en combinaison avec une cuve frontale pour former une solution compacte de pulvérisation en bandes.

d’identifier cette plante en fonction de la couleur, de la texture, de la forme, de la taille et de la position des feuilles, et de la distinguer des adventices. L’algorithme s’enrichit en permanence via la méthode de «deep learning». L’«IC-Weeder» embarque six caméras travaillant indépendamment de l’influence de la lumière. Lors du passage, elles transmettent 30 images par seconde à l’ordinateur de bord. Les couteaux en forme de faucille sont animés pneumatiquement dans le rang grâce à un compresseur et binent jusqu’à deux centimètres de chaque plante. Un châssis à déport hydraulique transversal assure une conduite sécurisée.

Nouvelle configuration Avec le combiné de semis «Solitair DT», Lemken lance sur le marché une nouvelle machine traînée comprenant une préparation avec des disques compacts et une trémie à semence compartimentée en lar-

geurs de 4 et 6 m. Pour la préparation du sol, la machine dispose d’abord d’un rouleau à pneus pour une bonne reconsolidation préalable. Ce travail est ensuite complété par des disques indépendants. Ces pièces travaillantes concaves, d’un diamètre de 465 mm, sont protégées individuellement grâce à des ressorts à lames. Si l’opérateur souhaite moins travailler le sol, il remplace ces disques concaves par des disques ondulés pénétrant moins fortement dans le sol et réduisant ainsi les pertes d’humidité du sol ainsi que la levée des mauvaises herbes. Si les lignes de semis doivent être rappuyées de façon ciblée, un rouleau packer trapézoïdal peut être ajouté derrière la herse à disques. Les unités de dosage entraînées électriquement et résistantes à l’engrais constituent le cœur du semoir. Chacune d’entre elles alimente un distributeur en semence. Les roues distributrices sont solidarisées pour former des ensembles de dosage; il

Une nouvelle machine avec travail du sol réorganisé (comprenant des roues de rappui) et technologie de semis éprouvée: le «Solitair DT» avec double trémie et largeurs de travail de 4 et 6 m.

manque cependant un dispositif d’activation ou de désactivation individuelle de ces rouleaux doseurs. Ces cylindres semeurs sont remplaçables sans outil. L’unité de mise en terre, elle, est formée de socs à doubles disques éprouvés. La trémie de semence de 5 100 l est disponible dans une configuration à double com­ partiment. De cette manière, le semis peut s’accompagner d’une fertilisation ou d’autres types de graines. Deux variantes sont disponibles: en «Single-Shot», l’engrais est déposé avec la semence dans un même sillon. La technique «Double-Shot» place l’engrais dans deux sillons de fer­ tilisation séparés, sous l’horizon de semis. Une double trémie en configuration «Single» ou «Double-Shot» est d’ailleurs proposée également à compter de la prochaine saison pour le «Solitair 9+» lancé en 2020.

Travail du sol Lemken a par ailleurs amélioré le pilotage de la version Isobus de la charrue portée réversible «Juwel 8». La largeur de travail définie du premier corps peut, dans le cas de la version hors raie, être affichée et mémorisée dans le terminal. Avec un réglage mécanique de la profondeur de travail via la roue porteuse, la «Juwel 8i» constitue en complément une version abordable de charrue Isobus d’entrée de gamme. Quant au déchaumeur à trois rangées de dents «Karat», il est désormais disponible en version «10». Cet outil-là apparaît plus ergonomique que ses prédécesseurs. Les dents sont installées symétriquement par rapport à l’axe du timon, ce qui rend la machine plus facile à tirer et garantit en même temps un mélange intensif. Le besoin en puissance de traction est moindre, tout comme l’effet de traction latérale.

Sur le déchaumeur à trois rangées de dents «Karat 10», les pièces travaillantes sont désormais réparties de façon symétrique par rapport à l’axe de traction. L’outil est ainsi plus facile à tirer.

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La solution «3S Spot Spray Sensor» sera commercialisée dès fin 2022 et proposée sur les machines des principales marques du groupe Exel. Photos: Exxact Robotics

Pulvérisation ultra-localisée jusqu’à 25 km/h Exxact Robotics vient de dévoiler sa solution de pulvérisation de précision «3S Spot Spray Sensor». Appliquant de façon ultra-localisée un traitement phytosanitaire ou un fertilisant, elle sera déclinée sur des appareils des différentes marques du groupe Exel. Matthieu Schubnel

Au travers de son centre de recherche Exxact Robotics, le groupe Exel Industries a levé le voile début novembre sur sa technologie de pulvérisation ultra-localisée, en gestation depuis plusieurs années. Dénommée «3S Spot Spray Sensor», elle répond aux besoins alimentaires croissants et aux exigences de transition agricole formulées récemment par les dirigeants politiques au travers de l’accord de Paris en 2015 et, plus récemment, par les pouvoirs publics européens au travers des programmes Green Deal et Farm to Fork. Le système comprend des capteurs optiques de haute précision embarqués sur la rampe, dont les images sont analysées en temps réel par l’intelligence artificielle, puis utilisées par le pulvérisateur pour appliquer une dose adaptée de façon localisée. La solution est utilisable de jour comme de nuit, sur sol nu ou sur cultures. Objectif: réduire drastiquement les quantités d’intrants utilisées tout en optimisant 18

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le rendement des cultures. Aujourd’hui, cette technologie développée par la filiale d’Exel Industries serait d’ores et déjà opération­ nelle. Le groupe évoque pa­ rallèlement une expérience globale de 200 000 ha dans ce domaine. Afin d’apprécier scientifiquement les performances opérationnelles de son système «3S Spot Spray Sensor», Exxact Robotics s’appuie actuellement sur l’expertise de la société Eurofins Agroscience Services et de l’université néerlandaise de Wageningen pour développer de nouveaux protocoles d’évaluation. Selon le constructeur, un pulvé­ risateur équipé est capable d’opérer à l’allu­re maximale de 25 km/h, ainsi compatible avec les allures de traitement pratiquées usuellement par les opérateurs de pulvérisation.

Deux configurations disponibles Deux configurations différentes seront disponibles. La solution faible densité

comprend un capteur tous les trois mètres. Elle se révèle adaptée à la coupure de tronçons. Plus onéreuse, la solution haute densité présente un capteur tous les mètres et constitue la solution la plus adaptée pour la coupure buse à buse. Elle présente ainsi une précision optimale et une meilleure gestion des ombres dans les cultures en ligne. Exel Industries prévoit une présentation au salon allemand Agritechnica début 2022, puis une commercialisation à partir de fin 2022 en ce qui concerne l’application d’herbicides. La solution sera déclinée de façon progressive et exclusivement sur les appareils des différents constructeurs de pulvérisateurs du groupe: Agrifac, Apache, Berthoud, Evrard, Hardi et Tecnoma. Le calendrier prévoit en outre l’introduction de fonctionnalités dédiées à la fertilisation en 2024, aux fongicides en 2025 et aux insecticides en 2026. Dans un second temps, une solution d’équipement en retrofit sera proposée sur certains appareils. Ces pulvérisateurs en fonctionnement devront néanmoins présenter certaines caractéristiques, dont la liste n’a pas encore été établie précisément. «Le prix de la technologie ‹3S› sera défini par chacune des marques du groupe Exel», précise Colin Chaballier, directeur d’Exxact Robotics, qui am­ bitionne un déploiement mondial. Le montant néanmoins avancé par la filiale oscille, hors subventions, dans une fourchette de 30 000 à 50 000 euros, selon le constructeur et la configuration choisie. Et Roeland Coopman, responsable des ventes chez Agrifac, de préciser: «D’énormes dépenses en matières actives sont menées chaque année en faveur de l’agrochimie, beaucoup moins pour les équipements de pulvérisation… Il faut inverser cette tendance.»

La technologie développée par Exxact Robotics est utilisable de jour comme de nuit, sur sol nu ou sur cultures.


Agrama Agrama| | Marché

L’association suisse de la machine agricole ASMA, organisateur de l’Agrama 2022, présentera des nouveautés au travers d’un «show de l’innovation», sous le patronat de l’ASETA et d’Agrotec Suisse. Montage photo: AVD, Agritechnica

«Show spécial des innovations» à l’Agrama Lors de l’Agrama 2022, une surface d’exposition spécifique devrait être réservée aux innovations. Ce «show spécial des innovations» figure sous le patronat de l’ASETA et d’Agrotec Suisse, avec la participation de l’ASMA, organisateur du salon. Roman Engeler L’agriculture est un secteur extrêmement innovant. Les initiés savent que les personnes étrangères à ce domaine réagissent généralement avec étonnement lorsqu’elles voient le niveau élevé de développement de la technologie agricole et l’ingéniosité des idées mises en œuvre par de nombreux fabricants. Cette particularité devrait être mise en évidence à l’occasion du prochain salon Agrama fin novembre 2022. En tant qu’organisateur du salon, l’association suisse de la machine agricole ASMA va mettre à disposition une partie de la surface d’exposition pour les innovations particulières, pour proposer aux inventeurs, développeurs ou bricoleurs une plateforme attractive. Le «show spécial des innovations» est établi sous le patronat de l’ASETA avec son ma-

gazine Technique Agricole et d’Agrotec Suisse, l’association professionnelle suisse des machines agricoles et entreprises de maréchalerie avec le magazine Forum.

Conditions de participation Toute société ou personne physique souhaitant présenter un ou plusieurs matériels dans le cadre de ce show spécial est tenue d’accepter le règlement de l’exposition, mais bénéficie d’un tarif réduit de stand. Les innovations exposées, créatives ou pionnières, doivent être en rapport avec la liste des produits de l’Agrama et correspondre en particulier avec les notions de «nouveauté», «découverte» ou équivalent. Le comité d’organisation de l’exposition décidera d’une admission définitive au show spécial.

Inscriptions Les sociétés et personnes souhaitant être présentes à ce show spécial ont jusqu’au 7 mars 2022 pour s’inscrire. L’ASMA reste à votre disposition pour toute question, par e-mail ou par téléphone (voir encadré).

Participation au «Show spécial des innovations» Inscriptions: jusqu’au 07.03.2022. Le formulaire d’inscription pour le show spécial et le règlement sont disponibles auprès du secrétariat de l’ASMA. Informations: Tél. 031 368 08 60, info@agrama.ch, ulrich.peter@swissonline.ch (chef de halle), Tél. 079 662 61 16

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ÉQUIPEMENTS COMMUNAUX

De l’activité accessoire au professionnalisme

Bild: Aebi

Les exploitants agricoles en quête de revenus supplémentaires se tournent souvent vers la voirie. Il s’agit d’obtenir une rétribution suffisante et d’utiliser davantage les machines. Dans tous les cas, un examen approfondi s’impose avant de franchir le pas. Ruedi Hunger

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ÉQUIPEMENTS COMMUNAUX

L’agriculteur indépendant souhaitant ef­ fectuer des travaux de voirie se mue en prestataire de services. Il s’agit de l’accep­ ter et d’avoir la capacité de s’en accom­ moder. Les travaux réalisés pour la com­ mune ne constituent une prestation sûre que moyennant le choix du bon type de service. La condition est que l’apport sup­ plémentaire espéré par l’exploitant ne de­ vienne pas un parcours du combattant. Autrement dit, les travaux supplémen­ taires doivent convenir à l’exploitation et ne pas peser inutilement sur les tâches quotidiennes, l’agriculteur devant être à même de les assumer (voir tableau de la page suivante).

Gagner ses galons Les travaux de voirie constituent une source inépuisable que la nature se charge d’approvisionner chaque année. Mais les bonnes places sont souvent déjà occupées et un nouvel arrivant doit limi­ ter quelque peu ses ambitions. Certains travaux, dont le service hivernal, dé­ pendent des conditions météorologiques. La neige tombe par exemple de manière épisodique dans les régions de basse alti­ tude. Cependant, les municipalités sont parfois contraintes de s’adresser à des en­ trepreneurs de travaux agricoles et à des agriculteurs, lors de fortes et soudaines chutes de neige comme celles de janvier 2021. Se lancer dans le business de la voi­ rie implique d’accepter que les presta­ tions sont observées de près par la popu­ lation. Une insécurité certaine existe lorsque l’attribution des travaux se fait chaque année. Les communes tiennent compte de ce risque en ne lançant un ap­ pel d’offres que tous les deux, cinq ou dix ans, lorsque des investissements impor­ tants sont en jeu. Malheureusement, il ar­ rive souvent que plusieurs candidats se fassent concurrence, même dans les pe­ tits villages, ce qui engendre de la «mau­ vaise humeur» lorsque le volume de tra­ vail est faible. Certains opportunistes inter­ venant ponctuellement sèment le trouble et provoquent des dégâts même s’ils disparaissent souvent quelques an­ nées plus tard. À l’inverse, une concur­ rence saine est évidemment dans l’intérêt de tous les protagonistes. Les personnes désireuses d’augmenter leur charge de travail ou le taux d’utili­ sation de leurs machines devraient au préalable prendre le temps de choisir une activité qui complète judicieusement la gestion de l’exploitation, sans engendrer de coûts, ni de stress excessifs. Les longs

trajets s’avèrent par exemple peu ren­ tables, parce que chronophages. Un tel projet ne doit pas se décider du jour au lendemain, mais nécessite une prépara­ tion minutieuse. Enfin, il convient de ne consentir qu’à des investissements qui ne lèsent pas l’exploitation agricole. Arriver sur un marché presque saturé signifie être considéré et traité comme un concurrent.

Faire un choix réfléchi Une enquête menée en Allemagne a ré­ vélé que, parmi les travaux de voirie les plus appréciés par les agriculteurs et les agricultrices, le déneigement se situe en tête de liste, suivi du ramassage des pou­ belles, de l’entretien de la végétation, de l’abattage d’arbres, du dragage, du net­ toyage des fossés et, en dernière posi­ tion, de l’entretien des chemins. Être convaincu d’avoir fait le bon choix permet non seulement d’effectuer un travail utile, mais aussi d’obtenir la reconnaissance de la population. Les intéressés peuvent limi­ ter leur champ d’activité et s’y spécialiser ou, au contraire, miser sur une large pa­ lette de travaux différents. Cette dernière possibilité est illustrée par l’expression paysanne «ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier». Il convient cepen­ dant d’assurer si elle s’applique égale­ ment à la voirie et qu’il ne s’agisse pas dans ce cas d’une dispersion des capaci­ tés. Il n’est pas toujours nécessaire de se lancer individuellement dans une telle ac­ tivité et le passage par un cercle de ma­ chines s’avère parfois bien plus judicieux. Les «professionnels de la campagne»

sont très bien organisés et connaissent les particularités de ce secteur, ce qui facilite considérablement un engagement pour la collectivité publique.

Conditions préalables De nombreuses prestations nécessitent un véhicule porteur adapté, voire un véhi­ cule spécial selon le type de travaux choi­ sis. Les véhicules porteurs communaux comprennent tous les véhicules utilisés dans le service public des villes, des vil­ lages et des campagnes pour effectuer les travaux les plus divers. Les camions, les Unimog, les tracteurs conventionnels, les véhicules à voie étroite, sans oublier les monoaxes, figurent parmi les plus courants. Les machines radiocomman­ dées font également une entrée en force remarquée. Les constructeurs font état d’une bonne demande dans ce segment, notamment parce que les débroussail­ leuses à chenilles se transforment de plus en plus en porte-outils multifonctionnels.

Polyvalence demandée… Selon les secteurs, les travaux en voirie se limitent à quelques périodes dans l’année ou se répètent à intervalles ré­ guliers. Mais ils se recoupent parfois et une grande flexibilité s’avère dès lors néces­saire. Parmi les «outils estivaux» se trouvent les faucheuses et les débroussailleuses, les taille-haies et les élagueuses. À cela s’ajoutent les outils pour ramasser et éli­ miner les feuilles ainsi que pour broyer les branches. Les dessoucheuses et les

Plus la professionnalisation est importante, plus les besoins d’investissement dans les nouvelles technologies augmentent. Photo: Kuhn

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Lorsque l’on se lance dans les travaux communaux, il faut endosser le rôle de prestataire de services. Photo: Hako

brosses à adventices appartiennent également à cette catégorie. Les appareils à air chaud, à vapeur et à eau bouillante destinés à l’élimination des herbes sauvages sont quant à eux relativement récents. Le groupe des «outils hivernaux» comprend les chasse-neiges, les outils de déneigement rotatifs ainsi que les fraises et les souffleuses à neige. Les véhicules porteurs sont dans tous les cas plus chers à l’achat que les outils portés et autres accessoires. Dans la mesure du possible, ils doivent donc s’utiliser tout au long de l’année. Lorsque différents travaux se chevauchent, il convient donc de se servir du plus grand nombre d’outils possible avec le même véhicule porteur. Au final, ce sont les différents appareils à employer qui déterminent le choix du véhicule porteur adéquat.

écologiques de toutes sortes. Ces surfaces sont largement occupées par les insec­tes. Ce secteur inclut les barres de coupe à doigts ou à double lame, les dispositifs rotatifs en spirale ou à faucille. Ces derniers sont certes plus respectueux

Conditions préalables à un engagement dans les travaux communaux* Exigences

Besoins d’investissement

Exploitant/ exploitante

Couper sans ramasser Les exigences auxquelles les parcs, pelouses, berges de ruisseaux et autres talus doivent répondre sont aussi nombreuses que les opinions quant à la manière correcte de les entretenir. Il existe donc une grande diversité de faucheuses et de débrous­ sailleuses. Le credo écologique consistant à «couper et laisser sur place» n’est pas toujours bienvenu. Les résidus d’herbe sont rarement tolérés dans les parcs et les pelouses. Bien des fabricants proposent néanmoins une large palette de faucheuses parce qu’elles s’utilisent principalement sur les talus et les surfaces 22

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des insectes que les faucheuses à fléaux, mais cela ne signifie pas pour autant qu’ils soient écologiques. Alors que les faucheuses coupent plus ou moins bien, les gyrobroyeurs hachent la végétation en coupe libre. L’herbe est finement broyée et déposée de manière régulière. On utilise des fléaux en Y ou des marteaux. Contrairement aux faucheuses, les machines travaillant verticalement provoquent un appel d’air auquel les petits animaux et les insectes ne peuvent guère résister. C’est précisément la raison pour laquelle des équipements de fauchage respectueux des insectes sont de plus en plus utilisés. Les fabricants de gyro­broyeurs connaissent le problème et tentent d’y remédier par des astuces techniques. Un «râteau avertisseur» peut se monter à l’avant de la machine avec pour objectif d’effrayer les insectes et de leur permettre de se mettre à l’abri. Le succès du dispositif dépend évidemment du temps de réaction des insectes et de la vitesse d’avancement. Par ailleurs, les fléaux en Y constituent une mesure de protection supplémentaire car ils produisent moins d’effet d’aspiration que les marteaux. À noter également l’intérêt des faucheuses à chenilles radioguidées qui permettent de réduire fortement les

Entretien des végétaux / des prairies Base: peu d’investissements nécessaires pour les travaux manuels simples Risque d’investissements élevés avec la professionnalisation croissante dans le domaine de l’entretien d’espaces végétalisés Possibilités de stockage de machines à prévoir Service après-vente et fourniture de pièces de rechange assurés si possible à proximité de son domicile Disposition à parfaire sa formation (taille des haies, des arbres fruitiers...) Expérience avec les équipements et procédés de taille et d’élagage Volonté de développer les soins à la végétation de manière professionnelle Conscience de l’importance de la sécurité, connaissance de la prévention des accidents Disposition à entrer en contact avec ses mandants et ses concitoyens

Famille

En cas de spécialisation, contribution souhaitable à la création de nouvelles branches d’exploitation Réorganisation de l’emploi du temps familial potentiellement nécessaire

Exploitation agricole

Synergies limitées avec les équipements habituellement utilisés dans les exploitations agricoles Temps de travail mis à disposition ou investissement dans des équipements spéciaux non agricoles consenti pour développer une branche de l’exploitation Faible compatibilité avec les grandes exploitations agricoles Pics lors du fauchage succédant à de longues périodes de mauvais temps entraînant des goulets d’étranglement dans les exploitations herbagères

* Par exemple soins aux végétaux / aux espaces végétalisés


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efforts physiques et les nuisances sonores pour le conducteur de la machine, par rapport à la motofaucheuse.

Les feuilles tombent toutes seules «Tout le monde plébiscite les arbres, mais personne ne veut leurs feuilles.» C’est par cette unique phrase que se résument les exigences auxquelles la voirie se voit confrontée. Les feuilles mortes obstruent les écoulements d’eau, masquent les marquages et rendent glissants les chemins piétonniers et les pistes cyclables. Dans les grandes villes et les agglomérations, les feuilles mortes peuvent atteindre un volume annuel de plusieurs centaines de tonnes. Faut-il les souffler ou les aspirer? La souffleuse permet de les mettre en tas. Son efficacité diminue avec l’augmentation de la taille du tas. L’aspirateur collecte les feuilles par dépression à travers un tube d’aspiration jusque dans un sac ou un bac de récupération. Il existe un grand choix d’appareils, de l’outil portatif au dispositif monté sur un véhicule porteur. Les fabricants préconisent d’utiliser les souffleuses portables tout au long de l’année. Cela signifie qu’elles peuvent notamment servir à enlever la neige légère sur une voiture ou une terrasse, ou remplacer le balai pour nettoyer les déchets et la saleté. Elles sont encore utilisées pour les travaux de finition lors de l’entretien des espaces verts et des haies. Dans la voirie, on utilise aussi bien des appareils portatifs professionnels que des équipements montés

sur véhicule. Si le véhicule porteur ne peut pas atteindre tous les recoins, l’outil à main entre en jeu. Ces appareils ont en commun de générer des émissions sonores plus ou moins gênantes, suivies de réclamations de la part de citoyens incommodés. Un prestataire de services de voirie doit être à même d’y faire face. Il

Un fournisseur de prestations de voirie doit savoir gérer les réclamations provenant de citoyens incommodés.

s’agit de chercher le dialogue avec les habitants fâchés ou de choisir les horaires de travail convenant à toutes les parties. L’usage de souffleuses et d’aspirateurs le matin, à midi ou en soirée est inapproprié. Les moteurs à essence sont donc de plus en plus remplacés par des moteurs électriques afin de réduire le bruit. Mais pour produire un flux d’air efficace, que ce soit pour aspirer ou pour souffler, il est actuellement impossible de se passer d’une turbine à grande vitesse générant un niveau de bruit important.

Balai neuf balaie bien… «… mais balai ancien connaît mieux les recoins.» La sagesse d’un dicton ne suffit pas à nettoyer les rues, d’autant moins

qu’il ne s’agit pas de balais à main mais de balayeuses. La propreté a aujourd’hui une grande importance et le domaine d’utilisation de ces machines est diversifié à plus forte raison. Le fait que des émotions se cachent derrière une machine de nettoyage peut paraître surprenant au premier chef. La propreté influence l’image de marque, c’est pourquoi elle est exigée pour chaque accès de la ferme, chaque place et chaque recoin. Cela vaut également dans la voirie, soit sur les routes, sur les trottoirs, sur les places, ainsi que sur les sites ferroviaires et industriels. La saleté des voies de circulation et des places en voirie dépend moins des conditions météorologiques que dans une exploitation agricole. Un devoir de nettoyage régulier s’impose dès lors. Les véhicules porteurs peuvent être bien entendu des tracteurs avec relevage ou chargeur frontal, mais aussi tout autre véhi­cule de levage (chargeurs de ferme, à roues ou télescopiques). Les balayeuses sont équipées de balais rotatifs horizontaux entraînés hydrauliquement. Les poils sont en polypropylène et/ou en fil métallique ondulé. Une balayeuse de voirie doit s’équiper d’un bac collecteur pouvant se vider hydrauliquement. Un dispositif de brumisation se révèle indispensable, sinon le dégagement de poussière peut être très conséquent. Un balai latéral a également toute son utilité. Selon l’usage, une barrette de grattage destinée à enlever les saletés incrustées peut également être précieuse. La largeur de travail, et donc la taille de la machine, sont déterminées par le véhicule porteur (et le dépassement vers l’avant). Les grandes largeurs de travail conviennent cependant mal aux routes et aux places au revêtement irrégulier.

Aucune raison de dysfonctionnement

Les prestations dans la construction et l’entretien des chemins impliquent des connaissances spécifiques et des compétences techniques. Photo: Cotti

Les balayeuses portées peuvent être montées indifféremment sur différents châssis. Cela permet d’étendre judicieusement la palette d’utilisation d’un véhicule porteur. Pour les véhicules porteurs à voie étroite, le système se compose généralement d’un bac collecteur avec ventilateur et réservoir d’eau. La zone située au-dessus de l’essieu arrière peut servir d’espace de montage. Dans ce cas, le tuyau d’aspiration passe sous la cabine, au travers d’un tunnel, jusqu’à l’avant du véhicule où l’unité de balayage ramasse la saleté. Ce type de construction rend le véhicule court et compact, la saleté arrivant par le 12

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chemin le plus court dans le bac collecteur. Sur les véhicules articulés, le ramassage s’effectue devant l’essieu avant, le tuyau d’aspiration flexible étant guidé latéra­ lement par-dessus la cabine du conducteur. Les véhicules communaux avec empattement plus long et largeur de voie conventionnelle autorisent une structure plus grande et l’unité de balayage proprement dite s’installe alors dans la zone située entre les essieux. Des raccords rapides permettent un montage et un démontage rapides. Le bac collecteur est équipé de supports de stationnement, comparables à ceux des accessoires montés sur transporteurs agricoles. Le balai frontal est fixé au système hydraulique frontal. L’Unimog est le porte-outil par excellence. Il fait valoir ses avantages lors du montage d’une balayeuse. L’unité de balayage peut s’installer entre les essieux, sous le réservoir, sans grandes adaptations. Un dispositif de pulvérisation d’eau pour lier la poussière est placé à l’avant du véhicule.

Pas d’adventices Une planification adéquate des chemins et des places en dur peut d’emblée éviter l’envahissement par des adventices. Une largeur de trottoir adaptée au passage des piétons (et des cyclistes) évite déjà effica­ cement leur prolifération. Cependant, même avec une bonne planification, tous les problèmes liés à la végéta-

Il est essentiel que les activités annexes soient compatibles avec la gestion de l’exploitation agricole.

tion ne peuvent pas être exclus. Un mauvais écoulement de l’eau peut par exemple causer des dommages à l’asphalte par les racines des plantes. Après l’abandon du désherbage chimique dans les espaces publics, les procédés mécaniques et thermiques gagnent en importance. Les adventices poussent également le long des caniveaux, dans les joints des pavés et sur les chemins gravelés, ainsi que sur les bords des chemins et des routes, des lieux hors d’atteinte des machines. Les poils des «brosses rotatives» utilisés sont constitués de sections de câbles d’acier qui, grâce à leur fonc24

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Selon un sondage, le service hivernal est la «discipline» la plus convoitée, c’est pourquoi il est souvent pris d’assaut. Photo: Lindner

tionnement horizontal très agressif, éliminent efficacement l’herbe, les fleurs sauvages et la mousse. Pour une lutte efficace, il s’agit impérativement de commencer le traitement dès le début du printemps. Les brosses de désherbage peuvent se monter sur tous les véhicules porteurs, du monoaxe au chargeur. Elles se combinent souvent avec des aspirateurs. Leur diamètre affiche 70 ou 80 cm. Les brosses en câbles d’acier peuvent être remplacées par des brosses moins agressives, en matériau synthétique. Il existe également des câbles d’acier recouverts de plastique. Par ailleurs, les brosses de désherbage sont équipées d’une protection contre les projec­tions.

Le désherbage thermique Les procédés thermiques d’élimination de la végétation indésirable peuvent généralement s’utiliser sur toutes les surfaces, excepté les revêtements synthétiques ou bitumineux. La chaleur générée détruit les protéines des cellules végétales. Les graines d’adventices à la surface du sol perdent leur capacité germinative. Avec les appareils à vapeur, les adventices meurent sous l’effet du jet bouillant. Les appareils à mousse bouillante poursuivent l’objectif que la chaleur agisse plus longtemps sur les plantes et les graines superficielles. L’eau des ap­pareils à eau bouillante est chauffée à 98 degrés et recouvre les plantes, ce qui provoque leur élimination. Les appareils à infrarouge et à air chaud produisent un intense rayonnement thermique provoquant également la mort des

plantes et des graines superficielles. Enfin, il existe des appareils à gaz. Tous ces procédés thermiques ont en commun le fait qu’ils détruisent non seulement les adventices et leurs graines, mais aussi tout ce qui rampe et se meut en surface.

Et bien davantage! La diversité des travaux de voirie est grande, très grande. C’est pourquoi d’au­ tres secteurs d’activité méritent mention, comme le tronçonnage de branches, voire d’arbres entiers dans des zones d’habitation fortement peuplées et requièrent de véritables spécialistes. L’élagage et l’entretien des arbres imposent également des connaissances élargies. Les branches et les arbres enlevés doivent être valorisés. Pour ces travaux, il faut des bûcherons et des spécialistes qui maîtrisent le déchiquetage du bois. Un autre secteur est l’entretien des chemins vicinaux et des routes forestières. Travailler dans ce domaine nécessite de connaître la structure de la chaussée et de maîtriser l’évacuation efficace de l’eau. Enfin, ces voies de circulation sont gé­ néralement bordées d’un fossé de drainage qui doit également être déblayé et entretenu convenablement.

Conclusion La multiplicité des travaux de voirie est difficilement égalable. Il est important de choisir des travaux annexes adéquats, qui conviennent au chef de l’exploitation agricole et à sa famille tout en étant compatibles avec son activité principale.


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Un tracteur standard suffit à entraîner une épareuse à bras articulé. Photo: Kuhn

Pour pratiquer l’éparage, avoir le bras long est un avantage L’entretien des plantes et végétaux, avec le fauchage et la maintenance des talus, sont des travaux très appréciés des prestataires de services aux communes. Le fauchage et l’éparage se font dans l’environnement immédiat du véhicule, jusque dans un rayon pouvant atteindre une douzaine de mètres. Ruedi Hunger Tenir un animal au bout d’une longue laisse équivaut à lui laisser une grande liberté. C’est un peu l’inverse avec les broyeurs et lamiers. Plus le bras qui les porte est long, et plus l’opérateur parvient à diriger leur positionnement et leur fonctionnement. S’engager comme prestataire de gros travaux pour une commune, du traitement de la végétation au curage de fossés, exige quelques compétences préalables. Il faut notamment une propension pour le service à des collectivités, des communes et des privés. L’entregent est indispensable pour traiter

avec les donneurs d’ordres et communiquer avec les passants. Les conducteurs de broyeurs et d’épareuses doivent avoir pleinement conscience des dangers de ces machines et la prévention des accidents doit être leur priorité.

Des outils pleins de talents Les broyeurs montés sur un bras latéral coviennent aussi pour entretenir des accotements, des fossés et des talus. Ils savent traiter herbes et broussailles. Ces appareils sont généralement montés aux trois-points arrière, éventuellement à l’avant, avec ou

sans glissière de déport latéral. En l’absence de déport latéral, la largeur de travail équivaut à la portée maximale du bras. Le réglage hydraulique de l’inclinaison associé à un déport latéral de 30 à 40 cm permet d’obtenir des angles d’attaque respectivement de –65° (vers le bas) et +90° (vers le haut). Cette amplitude permet de travailler avec une grande flexibilité et de traiter des talus, des bords de chemin, des accotements, des bandes de circulation et d’autres surfaces proches du véhicule. Un dispositif de déport latéral hydraulique offre donc un champ d’action continu qui s’étend de la 12

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roue ou du pneu arrière gauche du véhicule porteur jusqu’à son côté droit et qui déborde de la voie de circulation de ce même porteur. Des articulations spéciales autorisent en outre un suivi précis du sol par le broyeur ou le lamier. Véhicules de voiries et tracteurs entre 80 et 120 chevaux conviennent comme porteurs. Les largeurs de travail des outils varient entre 110 et 180 cm; équipés de sécurités, ils parviennent à éviter dans une bonne mesure de soudains obstacles. Les épareuses complètes pèsent entre 320 et 390 kg par mètre de largeur de travail. Les plus larges sont proportionnellement plus légères au mètre opérationnel, du fait que le poids de l’équipement de base perd de sa prépondérance.

latéral entre les essieux. Ce positionnement offre au conducteur une bonne vue d’ensemble sur l’appareil. L’attelage arrière présente l’inconvénient que la roue arrière du tracteur réduit fortement la visibilité sur la zone de travail adjacente au véhicule. Avec un bras arqué ou orienté latéralement vers l’avant, le broyeur ou le lamier reste dans le champ de vision du conducteur, dégageant ainsi la visibilité pour surveiller le travail de l’outil. En fonction du véhicule porteur, l’attelage frontal recourt à des châssis à coulisses. Ils permettent d’intervenir des deux côtés du véhicule, en autorisant des déports vers la gauche ou vers la droite dans une plage de l’ordre de 1,0 à 1,2 mètre.

Amortir les effets de levier Avoir le bras long pour un grand rayon d’action Pour obtenir un rayon d’action d’une certaine importance, les têtes de broyage doivent être montées sur des bras extensibles. Les modèles légers se fixent aux trois-points avant ou arrière de petits tracteurs ou de tracteurs à voie étroite, éventuellement par l’intermédaire de plaques de montage. Les épareuses de plus grandes tailles sont utilisées avec des tracteurs standard ou communaux. Celles qui sont équipées de leur propre système hydraulique possèdent parfois en série un radiateur d’huile pour pouvoir fonctionner sans interruption. Si la portée de leur bras atteint 4 mètres ou plus, pour un poids de 600 kg, la voie du tracteur ne saurait être inférieure à 160 cm.

Des épareuses pour tous les espaces d’attelage La portée des épareuses à bras varie de 2,5 mètres à plus de 10 mètres. Les portées modestes autorisent l’usage de tracteurs plus petits et plus légers, voire de tracteurs à voie étroite. En option, un bras peut être complété par des sections télescopiques. Le véhicule porteur doit afficher une masse et une voie suffisantes qui correspondent avec la portée du bras de l’épareuse. Nue, sans broyeur ou lamier, une épareuse peut accuser un poids atteignant 2500 kg, raison pour laquelle les constructeurs imposent que le véhicule porteur corresponde en largeur et en masse à un tel équipement. Les tracteurs à partir de 110 kW environ répondent à ces attentes. Il existe des épareuses à bras articulé pour chaque espace d’attelage des tracteurs. Berky, par exemple, propose un attelage 26

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Le déport latéral, ajouté au poids considérable de l’épareuse et aux résistances qui s’exercent lorsque la machine avance, soumettent le tracteur à des contraintes non négligeables. Un cadre de montage communal spécial, servant aussi de cadre auxiliaire, s’appuie à la fois sur les consoles du chargeur frontal et sur le relevage auquel il s’attelle pour atténuer les efforts de torsion. De la sorte, les puissants effets de levier générés par le bras débordant latéralement de plus de six ou sept mètres sont mieux absorbés par l’ensemble du tracteur que s’ils s’exercent directement sur son châssis-poutre. Le cadre est relié de chaque côté par un vérin à l’essieu avant du tracteur. Le clou de l’histoire? Les éléments des deux vérins stabilisateurs latéraux sont reliés entre eux en croix. Lorsqu’on bloque la soupape de ces deux organes, les forces de torsion ne sont plus absorbées par l’essieu avant oscillant, mais réparties uniformément sur l’ensemble du châssis.

Les outils d’éparage Un bras d’épareuse articulé dépourvu d’outils est aussi inutile qu’un chargeur frontal sans fourche ni pelle. Il y a bien sûr les incontournables lamiers faucheurs et les broyeurs, qui mesurent entre 0,6 et 1,25 mètres. Mais le bras peut aussi accueillir à leur place des scies élageuses, des tailles-haies (jusqu’à 2,5 mètres), des brosses à désherber ou des fraises pour curer les fossés. Selon les tâches à effectuer, on pourra opter pour des cisailles à branches ou des brosses de lavage de panneaux de signalisation. Le choix est (quasi) infini. Certains modèles d’épareuses peuvent même être dotés de turbines pour aspirer les déchets de tonte et les broyats. Des attelages rapides facilitent les changements d’outils. Si l’épareuse est munie d’un radiateur d’huile, l’utilisateur est assuré de pouvoir l’employer à pleine charge sans interruption. Certaines épareuses articulées s’installent aussi en mode dissocié: le réservoir d’huile est monté au trois-points arrière, tandis que le bras et l’outil sont installés entre les essieux ou bien à l’avant du tracteur.

Chenillards radiocommandées La famille d’appareils d’entretien des surfaces comprend depuis peu des engins radiocommandés, des broyeurs et faucheuses de pentes et de talus. La plupart de ces chenillards ont fait leur première percée dans le domaine forestier, où ils sont appréciés de longue date. Dans la voirie, ils interviennent dans des dévers atteignant 50°. Les préconisations de quelques constructeurs vont jusqu’à 70°. Les entraînements à batteries conquièrent les modèles professionnels: c’est relativement nouveau. Ils vont se gé-

Il y a un marché d’avenir pour les chenillards télécommandés pour l’entretien des talus et des espaces verts. Les appareils à batterie vont gagner du terrain. Photo: ldd


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néraliser, notamment parce que la lubrification des moteurs à combustion est une gageure dans de telles conditions topographiques. Les chenillards radiocommandés peuvent emporter des broyeurs, des barres de coupe préservant les insectes, etc. Les broyeurs traitent des largeurs entre 75 et 120 cm. Les barres à double lame fauchent entre 150 et 210 cm. Atout

de ces engins: l’opérateur les guide à distance, hors de la zone de danger, et n’a plus besoin de marcher sur des terrains souvent pénibles à parcourir.

Conclusion Les broyeurs, épareuses et leurs accessoires conviennent bien aux travaux pour les communes et la voirie. Pour se lancer

dans ce domaine, il faut d’abord déterminer les tâches qui entrent en ligne de compte et s’il est possible de parvenir à un taux d’utilisation suffisant de la machine. Outre les prédispositions personnelles (aptitude pour un service professionnel) et les conditions de l’exploitation agricole (disponibilité), il faut également posséder un véhicule porteur approprié.

Les épareuses, broyeurs, faucheuses et accessoires Le champ d’intervention des broyeurs horizontaux ou verticaux s’étend à partir de la face externe de la roue ou du pneu du véhicule porteur. Pour que ce dernier ne soit pas contraint de rouler sur la bordure, ils se déportent latéralement dans une plage de 30 à 40 cm. L’outil peut s’incliner de 65° (vers le bas) et de 90° (vers le haut).

Un rayon d’action moyen de 4,0 à 7,0 mètres, ou plus large jusqu’à plus de 12,0 mètres? Le choix est fonction de l’offre et des besoins. Mais plus l’outil intervient à distance du véhicule porteur, plus ce dernier doit être généreusement dimensionné pour offrir une stabilité suffisante.

Les dénominations «épareuses» et «broyeurs» ne suffisent pas, tant l’éventail des outils et des domaines d’utilisation est vaste. Les machines se montent dans tous les espaces d’attelage des tracteurs, à l’avant comme à l’arrière. Le montage central se justifie dans des cas particuliers.

On peut traiter plusieurs surfaces simultanément en faisant appel à des outils différents, les uns montés sur des bras plus courts, les autres plus proches du tracteur. Ce type de combinaisons n’est utilisé que le long des routes, par des communes et/ou des services de voirie.

Le déport latéral génère des efforts de torsion non négligeables sur le tracteur. Il existe des stabilisateurs pour le montage des outils à l’arrière. Un concessionnaire Valtra allemand Stegemann) construit un cadre spécial servant à répartir uniformément les contraintes. Photos: Dücker, McConnel, Rousseau, Maschio, Kverneland, Fiedler et Stegemann

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Le chasse-neige encore et toujours. Il reste le roi du service hivernal. Photo: Ruedi Hunger

Le service hivernal, discipline reine Voilà l’hiver! Et avec lui la neige? Ceux et celles qui décident de s’engager dans le service hivernal communal doivent avoir le goût du risque, au moins dans les régions de basse altitude. Ils et elles doivent être à tout moment disponible sans délai pour intervenir rapidement. Une astreinte qu’il n’est pas toujours facile de gérer à long terme. Ruedi Hunger

Plusieurs enquêtes montrent que le service hivernal est la prestation que préfèrent les agriculteurs et les agricultrices. C’est probablement parce qu’ils ont davantage de matériel disponible à cette saison et veulent donc pouvoir l’utiliser au maximum (tracteurs, transporters, faucheuses à deux essieux, monoaxes, etc.). Mais les choses ne se passent pas toujours comme on le voudrait…

Ouvrir un passage ne suffit plus Tout, ou presque, a commencé avec des chasses-neige. Quand on regarde 28

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quelques décennies en arrière, on constate que les paysans n’avaient pour déblayer la neige que des triangles en grosses planches tirés par des bêtes pour ouvrir les accès aux fermes et hameaux isolés. Puis vinrent les tracteurs. Pour les «grandes» routes principales, on faisait appel à des camions puis, à partir des années 1950, à des Unimog. Les exigences d’alors en matière de déneigement n’étaient pas comparables à celles d’aujourd’hui. Jadis, libérer un passage suffisait. Aujourd’hui, vu l’importance cruciale qu’ont gagnée au fil des décen-

nies les voies de communication pour notre société moderne, le passage des chasses-neige doit être répété, encore et encore. Le trafic routier doit rester sûr, fluide, même si en de nombreux endroits parvenir à cette fluidité n’est depuis longtemps déjà plus possible. De plus, durant le semestre hivernal surtout, des phénomènes liés aux intempéries viennent gravement perturber le trafic routier jusque dans les régions de basse altitude. Cercle vicieux: ces perturbations contribuent à entraver le passage des véhicules de déneige­ment.


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Exigibilité des mesures de service hivernal On ne peut évoquer un défaut d’entretien mettant en cause la responsabilité civile du propriétaire d’une route que si son exécution pouvait être raisonnablement exigée de sa part. C’est toujours à un tribunal qu’il revient de juger d’un défaut d’entretien, au cas par cas, en fonction des éléments concrets. Le critère d’exigibilité se fonde sur trois éléments: «état technique», «échelonnement chronologique des mesures d’entretien» et «coûts du service hivernal». bpa

tions de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) jouent, elles aussi, un rôle essentiel dans ce même domaine. Le service hivernal est une mission qui doit être exercée 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Il nécessite un service de piquet qui soit, lui aussi, en permanence d’astreinte. Cette grande disponibilité est importante pour l’économie du pays, car elle permet de limiter l’augmentation des coûts d’exploitation, l’allongement des temps de trajets pour se rendre au travail ou pour les loisirs, ainsi que les coûts générés par les embouteillages et les accidents dus à la neige et au verglas. Les entrepreneurs qui s’occupent du service hivernal doivent faire preuve d’une grande disponibilité et rester prêts à intervenir à tout moment.

des horaires de travail inhabituels. Dans la branche agricole aussi, il faut savoir s’organiser en conséquence.

Le service hivernal, ça coûte énormément Dans le canton des Grisons, pour prendre cet exemple, voici comment s’articule le coût du service hivernal, selon les informations recueillies auprès de Nadja Wielath, économiste d’entreprise au Service des ponts et chaussées des Grisons à Coire. Le service est divisé en sept arrondissements qui couvrent tout le canton. Son département technique et les sept arrondissements assurent l’exploitation et l’entretien des routes cantonales ainsi que, sur mandat de l’Office fédéral des

Analyse du rapport coût/utilité Le service hivernal a pour mission de rendre praticable le réseau routier et de faire en sorte que les chemins piétonniers puissent, eux aussi, être empruntés sans risques. À première vue cela paraît facile, mais atteindre ces objectifs est devenu très difficile car le service hivernal d’aujourd’hui doit rendre les routes de plus en plus sûres, tout en satisfaisant à un certain nombre d’exigences économiques et écologiques, un dilemme qui concerne de vastes zones du réseau routier suisse. Un service hivernal efficace limite de façon significative les coûts économiques pour la population car, grâce à lui, les dépenses liées aux accidents, à l’allongement des temps de déplacement et à l’exploitation des véhicules, sont moins élevées. Des études montrent qu’en hiver le taux d’accidents est six fois plus élevé sur les routes verglacées ou enneigées que sur celles qui ont été dûment dégagées. Dans de nombreuses et vastes zones de montagne, le service hivernal est même indispensable à la survie des habitants. Un service de déneigement efficace est important aussi pour bien des exploitations agricoles et fermes isolées, afin de permettre le transport du lait et du bétail, la venue du vétérinaire, l’acheminement du fourrage. Sans oublier le chemin de l’école pour les enfants!

Il incombe en premier lieu à l’usager de la route d’adapter sa conduite et son comportement aux conditions du moment. Ceci a été confirmé par plusieurs arrêts du Tribunal fédéral. Ils doivent être joignables aisément et accepter de se lever très tôt dans la nuit. Les chutes de neige entraînent pas mal de contraintes pour la vie quotidienne de chaque famille. Cette dernière et les proches doivent notamment s’habituer à

routes, l’entretien des routes nationales. Rien que pour le service hivernal, le coût total de cette mission atteint 30,75 millions de francs (coût moyen sur la période 2015-2019). Au 1er novembre 2021, le réseau routier cantonal des Grisons

Un taux de présence élevé Le service hivernal des routes, trottoirs et chemins publics fait partie des obligations d’entretien des communes, des cantons et de la Confédération. Le droit des cantons contient là-dessus des directives détail­ lées. Les normes de l’Association suisse des professionnels de la route et des transports (VSS) et les recommanda-

La taille n’est pas nécessairement un critère décisif. Une petite machine, techniquement à la hauteur, est souvent plus efficace qu’une grande, mal adaptée à la situation. Photo: ldd

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Il n’y a pas toujours besoin d’un chasse-neige. La neige poudreuse peut être simplement balayée à la brosse rotative.

comptait 222 km de routes nationales, 537 km de routes principales et 822 km de routes secondaires. Le Service des ponts et chaussées affecte aux tâches hivernales 151 chasses-neige, 143 saleuses, 27 camions et 18 Unimog. Ce matériel, qui lui appartient en propre, est complété par le biais de 129 contrats conclus avec des tiers qui assurent le service hivernal d’itinéraires définis par mandat. Les engins utilisés (chasse-neige et saleuses) sont fournis en partie par le service et en partie par les entrepreneurs. Le coût du service hivernal communal n’est pas compris dans les montants indiqués ci-dessus.

Exigences imposées aux véhicules Les véhicules utilisés pour le service hivernal doivent, d’après la norme DIN 30 701, être considérés comme véhicules communaux, selon la définition suivante: «Ensembles composés d’un véhicule porteur et de machines pour service hivernal. Le véhicule porteur doit être muni des accessoires requis, et pouvoir accueillir des machines et les entraîner.» Les véhicules utilisés pour le service hivernal communal doivent être à traction intégrale et être équipés de pneus d’hiver. Les tracteurs qui ne sont utilisés que sporadiquement font exception. Mais pour effectuer des tâches de service hivernal avec professionnalisme, les pneus d’hiver com-

munaux sont indispensables, à quoi il faut ajouter des chaînes pour les véhicules chasse-neige. Le véhicule porteur, la lame ou le chasse-neige et, le cas échéant la saleuse, doivent être assortis entre eux afin que les charges à l’essieu et les poids totaux admissibles soient respectés. En présence d’un équipement frontal, il faut veiller au dépassement (porte-à-faux) maximal autorisé depuis le centre du volant. Les plaques de montage frontales sont plus courtes que les attelages troispoints. Ces plaques sont normalisées et disponibles dans les dimensions suivantes: – F1 pour les camions et les grands Unimog (> 7,5 t); – F2 pour les tracteurs agricoles ou forestiers (≤ 9,0 t); – F3 pour les véhicules porteurs plus petits et pour les véhicules porteurs à voie étroite (≤ 6,0 t). La desserte des accessoires est hydraulique. Le débit nominal requis pour le pilotage d’une lame de chasse-neige est de 20 l/min (+/– 5 l/min) sous 175 bars. Il faut 40 l/min (+/– 5 l/min) sous 200 à 250 bars pour une saleuse. Les raccords hydrauliques doivent bien sûr être étanches. Sur ce point, les raccords vissés et les multicoupleurs sont plus étanches que les raccords enfichables. Pour les accessoires de déneigement rotatifs, une prise de force mécanique est indispensable. Les interfaces de raccordement électrique entre le véhicule et les accessoires, doivent garantir l’interchangeabilité des véhicules et des accessoires. Autre aspect important concernant le service hivernal: la visibilité. Sur ce point, il est important de déplacer et monter de façon adéquate les dispositifs d’éclairage qui se trouvent masqués par le chasse-neige, la fraise ou la saleuse. Pour respecter les prescrip-

Les matériels utilisés pour le service hivernal Parallèlement à l’augmentation du trafic routier et aux besoins de sécurisation de celui-ci, il y a eu ces dernières années de nombreux changements au niveau des matériels utilisés pour le service hivernal. Il fallait répondre aux exigences grandissantes dans ce domaine. Concernant les nouveaux équipements, l’accent est mis sur l’efficacité du déneigement et du salage. Il va sans dire que la question des coûts d’exploitation et de maintenance n’est pas négligée. Un des progrès marquants sur ce point est le recours croissant aux matériaux synthétiques et aux aciers inox sur les saleuses. 30

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Les différents chasses-neige et leurs racloirs Désignation

Particularités

Domaines d’utilisation privilégiés

Racloirs en acier

Agressivité efficace, avantageux, usure rapide

Couches de neige tassée lissées, déneigement à faible allure

Racloir synthétique souple

Bonne propriété amortissante, peu bruyant

Service de déneigement communal

Racloir combiné

Combinaison d’agressivité et de propriétés amortissantes, longue durée de vie et peu de lissage si association avec empiècements en corindon ou métal dur. Des revêtements spéciaux, par ex. au carbure de tungstène, prolongent leur durée de plusieurs facteurs.

Autoroutes et routes principales hors localités.


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Aperçu des systèmes de déneigement Procédé

Hauteur de la neige

Vitesse

Avantages

Inconvénients

Remarques

− Progression plutôt lente − Risque de projections

Particulièrement adaptée à la neige poudreuse et fondante

Balayeuse

0 à 5 cm

0 à 10 km/h

+ N ettoyage soigneux ménageant le revêtement + Besoin réduit en produits de salage

Balayeuse à neige

0 à 50 cm

0 à 30 km/h

− Machine assez coûteuse + Plus rapide que la balayeuse − N écessite une puissance + N ettoyage très en profondeur assez élevée

Chasse-neige

5 à 80 cm

0 à 50 km/h

+ Prix d’achat modéré + V itesse de progression rapide

− Beaucoup de résidus sur sols ou revêtements irréguliers

Turbine à neige

20 à 150 cm

0 à 12 km/h

+ Éjection à longue distance

− Inutilisable dans la neige durcie

Fraise à neige

50 à 200 cm 0 à 6 km/h

tions relatives à la signalisation de chaque extrémité d’un chasse-neige, il convient d’utiliser par exemple des bâtons réfléchissants avec éclairage intégré.

Appareils et machines pour le service hivernal Plus le déneigement mécanique est efficace et bien réalisé, moins il faut recourir à des agents chimiques. Autrement dit, l’évacuation mécanique efficace de la neige est la condition pour un service hivernal correct et une faible consommation de produit de salage.

Bien adaptée pour évacuer des andains et charger la neige

+ Peut s’utiliser dans de la neige − Machine assez coûteuse durcie et en cas de fort −N écessite une puissance encombrement neigeux d’entraînement élevée

• Pistes cyclables et chemins piétonniers Pour ces pistes et chemins, il faut utiliser non pas le chasse-neige mais une balayeuse à neige. Ces balayeuses existent en différentes largeurs et permettent de déblayer la neige poudreuse très efficacement. Les aspérités de terrain sont aussi nettoyées en profondeur grâce à l’élasticité des brosses qui leur permet d’épouser la forme du sol. La balayeuse à rouleaux est incontournable sur les chemins déjà piétinés ou si des véhicules y ont déjà circulé, ainsi qu’en cas de neige épaisse. Pour les petits véhicules porteurs dont

Les communes mettent à profit leurs véhicules articulés toute l’année, y compris pour le service hivernal.

Chargement de la neige sur remorque possible

l’essieu avant n’a qu’une capacité de charge limitée, il existe des chasses-neige allégés revêtus de matière synthétique. Tous les types de lames – unilatérales, triangulaires ou combinées – conviennent; leurs poids sont compris approximativement entre 100 et 250 kg. Les engins de déblaiement rotatifs les plus utilisés sont des turbo-fraises à faible largeur de travail. Il en existe à partir de 1,20 mètre, bien adaptés aux pistes pour les piétons et les cyclistes. Bien s’assurer que l’engin choisi puisse être chargé sur une remorque. • Le déneigement de routes au chasseneige Une adaptation optimale du chasse-neige au profil longitudinal et transversal de la chaussée est indispensable. L’adaptation au profil longitudinal s’effectue en position flottante. La lame pèse de tout son poids sur la chaussée. Des systèmes de décharge hydrauliques et mécaniques limitent l’usure et atténuent les émissions sonores dues au frottement avec la chaussée. Les irrégularités du profil transversal de la route sont compensées par le système de suspension pendulaire de la lame. L’élasticité du matériau des racloirs, le système multilames à mobilité verticale et horizontale, et le fait que les racloirs divisés aient une suspension oscillant transversalement, améliorent l’adaptation au profil de la chaussée. L’inclinaison de la lame influe aussi sur la qualité de l’évacuation de la neige. Les chasse-neige sont équipés de sécurités anti-surcharge servant à éviter qu’en 12

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cas de collision la force de l’impact soit transmise à la lame et au véhicule porteur. Ces sécurités sont conçues de manière à permettre un dégagement de la lame vers l’avant ou l’arrière. Pour être conforme aux exigences de la norme actuellement en vigueur, une sécurité anti-­ surcharge doit être en mesure de réagir efficacement si, à une vitesse de 40 km/h, la lame heurte un obstacle dépassant de 50 mm la surface de la chaussée. Le bord inférieur de la lame étant très sujet à l’usure en raison des frottements sur la chaussée, il comporte des racloirs remplaçables, fixés par emboîtement ou vissage. Le frottement de ces racloirs sur la chaussée a un fort impact sur la consommation de carburant du véhicule porteur. Le transfert de la neige à la lame est par ailleurs influencé par la forme de celle-ci. Il y a aussi des déflecteurs qui évitent que de la neige soit projetée sur le pare-brise quand le véhicule roule à vitesse élevée. • Les engins rotatifs Si la neige est trop compacte ou trop haute, le chasse-neige ne pourra pas la refouler vers le bord de la chaussée. Il faudra donc utiliser une fraise, une turbine ou une turbo-fraise. La fraise à neige convient en toute situation mais plus particulièrement pour dégager les routes encombrées par des congères. Sa vitesse de progression n’est cependant que de 2 à

4 km/h. Cet équipement est entraîné par une puissante prise de force ou par un moteur embarqué indépendant. La portée d’expulsion de la neige atteint 10 à 15 m environ. Les turbines à neige ont une, deux ou trois turbines. Elles conviennent uniquement pour de la neige poudreuse, pas encore compacte. Font aussi partie de cette catégorie, les déneigeuses mono turbine à paroi latérale. La vitesse de déblaiement est comprise entre 4 et 8 km/h. Les turbo-fraises sont des machines combinant turbine et fraise à neige. Avec leur longue cheminée d’expulsion, les engins de déneigement rotatifs permettent de bien déplacer la neige, ce qui nécessite aussi des goulottes orientables et des clapets. Concernant le choix de ce type d’engins, il convient d’en sélectionner un qui évacuera la neige sans être soulevé par elle. • Les saleuses De la saleuse de chemins conduite à la main et équipée d’un réservoir de 15 ou 20 litres à la saleuse embarquée, adaptée à la chaussée à saler, équipée d’un système d’humidification du sel et ayant une contenance de 12 m³, le choix est vaste. Les différences techniques entre saleuses concernent le réservoir, le système d’acheminement et d’épandage du produit de salage, et l’organe d’entraîne-

Saleuse à saumure sur le pont, fraise à neige sur le front: voilà comment tirer profit d’un véhicule de transport agricole en hiver.

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La responsabilité en cas d’accident Si un accident se produit sur une route couverte de neige ou verglacée, la question de la responsabilité civile du propriétaire de la route peut être soulevée. L’article 58 du Code des obligations (responsabilité du propriétaire de l’ouvrage), qui constitue la base légale, précise que le propriétaire de la route ne répond que du dommage causé par des vices de construction ou par le défaut d’entretien. La jurisprudence a posé certaines limites à l’obligation pour le propriétaire de la route de pourvoir au service hivernal. (bpa)

ment. Avant d’acheter ce type d’engins, l’utilisateur doit donc se poser quelques questions, dont celles-ci: quelles sont les largeurs minimales et maximales d’épandage requises? Quelles sont les distances à saler? Quelle est la capacité de charge du véhicule porteur? Quel produit de sala­ ge faudra-t-il utiliser et faudra-t-il épandre du sel humidifié? Les saleuses portées à rouleaux épandent le sel sur toute leur largeur; celles à plateaux rotatifs desservent une largeur supé­ rieure à celle du véhicule porteur. Avec les saleuses à réglage mécanique au moyen de déflecteurs, la répartition trans­versale du produit de salage est souvent irrégulière. Il existe cependant des solutions techniques permettant d’ajuster le salage dans le sens transversal sans nuire à la qualité d’épandage. Citons le réglage électronique Rauch «VariSpread». Les modèles de saleuses embarquées de plus de 1 m³ sont très répandus. Des appareils plus petits sont proposés pour le service hivernal des chemins piétonniers et des pistes cyclables. Leurs systèmes d’entraînement sont divers et variés: ils vont de l’entraînement hydraulique à l’entraînement électrique en passant par le système hydraulique du véhicule, des pompes branchées sur prise de force, des moteurs embarqués séparés, des rotors et des entraînements intégrés aux moyeux. Une vis sans fin, équipée d’un système comparant en permanence la valeur réelle à celle souhaitée, règle le système de façon à ce que la vitesse soit exacte et constante, ce qui garantit un acheminement régulier du produit de salage à l’épandeur, quel que soit le taux d’humidité du produit.


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Du point de vue technique, il est important de bien faire la différence entre pulvé­risateurs et saleuses combinées: ces dernières sont des saleuses de type classique (FS 30) équipées d’un réservoir supplémentaire pour la saumure, et de buses pour l’éjecter. Les machines combinées peuvent délivrer du FS 30* ou du FS 100 sans que cela ne nécessite de transformations, d’où une plus grande flexibilité. Elle permet de réagir rapidement si, soudainement, la nature de l’intempérie change.

Conclusion

Tracteur agricole en service hivernal. Attention, il faut prévoir les autorisations requises.

• La technique du sel humidifié La technique de référence est actuellement celle du sel humidifié. Elle consiste généralement à acheminer vers des réservoirs latéraux la quantité de solution saline requise. Le mélange de sel sec et d’eau saline doit être bien brassé, ce qui généralement s’effectue soit dans une chambre de mélange contenant le sel et placée au niveau du disque d’épandage (brassage effectué après acheminement de solution saline vers celle-ci), soit à l’intérieur du tuyau de sortie. Il est important qu’il y ait réduction automatique de l’ajout de sel dès que le processus d’humidification par la solution saline est enclenché. Pour des raisons environnementales et économiques, les exigences en matière de précision de dosage sont draconiennes: il faut notamment que celui-ci soit effectué en tenant compte de la route à saler et donc que la densité de salage (grammage par m²) reste constante. Des systèmes intelligents permettent d’éviter que la vitesse de déplacement et la quantité de produit de salage influent sur le profil de projection du produit de salage. Les saleuses modernes ne présentent donc que des écarts minimes entre l’épandage souhaité et l’épandage obtenu. Et il existe déjà des systèmes qui, en plus, combinent des informations environnementales comme la température de la chaussée ou son humidité avec les données météorologiques, ce qui facilite le travail du conducteur de l’engin.

• Les pulvérisateurs L’utilisation de pulvérisateurs de produits de dégel liquides a fortement progressé ces dernières années. De nombreux fabricants de saleuses se sont donc mis à proposer aussi des pulvérisateurs. De ce fait, les fabricants de matériels d’épandage d’intrants agricoles liquides proposent aussi des matériels pour le service hivernal. Ces pulvérisateurs sont proposés avec des réservoirs de 200 à 12 000 litres.

Contrairement à ce que s’imaginent beaucoup de débutantes et débutants, les missions de service hivernal ne sont pas une mince affaire: dès que la neige arrive, on se rend en effet vite compte que c’est un rude travail et que ce métier n’est pas sans risques. De plus, celles et ceux qui souhaitent investir dans du matériel de service hivernal, doivent être conscients du fait qu’une utilisation rentable de ce matériel n’est pas toujours possible. De plus, le déneigement est un secteur où il y a beaucoup de concurrence. Et le fait qu’il faille en permanence être prêt à intervenir rapidement, peut constituer une réelle contrainte.

*FS 30 = mélange constitué de sel de dégel (70 % de la masse) et 30 % de saumure

Les véhicules porteurs spéciaux comme ce Multihog ne demandent qu’à être utilisés toute l’année! Leur rentabilité y gagne.

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Les taille-haies laissent derrière eux une coupe propre. Les résidus au sol doivent toutefois être retirés par la suite. Photo: Heinz Röthlisberger

L’entretien des haies en complément d’activité Le terme «haie» est employé pour toute implantation boisée linéaire. Par opposition aux haies, les zones arborées bordant les champs se distinguent au travers de leur emprise au sol en expansion ainsi que, le plus souvent, par une proportion plus élevée d’arbres. La forêt, de son côté, se caractérise par de vastes peuplements d’arbres contigus. Ruedi Hunger

Les haies ont besoin d’entretien. Les avis divergent cependant quant à la manière d’entretenir une haie et sont souvent sujet à controverse. En résumé: les buissons doivent être régulièrement taillés, la bande herbeuse doit aussi être fauchée et les petits biotopes doivent être optimisés. Cette procédure peut sembler révélatrice, mais n’est toutefois pas assez détaillée.

En premier lieu, l’implantation… Les haies se caractérisent par une hauteur d’un à huit mètres. Une haie entretenue 34

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correctement présente une structure à plusieurs niveaux. Les plus grands arbres poussent davantage dans la zone centrale plutôt que dans celle composée de buissons. La construction en escalier d’une haie entretenue forme une variété d’habitats, dans lesquels les conditions climatiques sont différentes. De chaque côté de la zone buissonneuse se trouve habituellement un ourlet herbeux. Celui-ci forme à son tour une zone de transition entre la terre cultivée et les zones emboisées. La bande herbeuse est une surface extensive

exploitée mais non fertilisée. Le cœur d’une haie, associée à la zone buissonneuse et à l’ourlet herbeux, doit s’étendre sur une largeur minimale de huit mètres.

Pourquoi la haie requiert de l’entretien? L’entretien contribue à la diversité et au maintien de cette configuration en escalier. Une traversée en réseau est par ailleurs conservée au niveau des terres cultivées. À défaut d’entretien, la haie s’élargit sur ses côtés, devient obsolète et creuse


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Entretien et soins des haies Méthode

Avantages

Inconvénients

Entretien conven­ tionnel (manuel avec ou sans tronçonneuse)

• E ntretien sélectif possible • Préservation des arbres à croissance lente, sinon recépage ou taille de rabattement. • Adapté au travail en groupe

• Épuisant • Sécurité d’intervention moindre • Débit de chantier moindre

Épareuse avec • Adapté aux haies de hauteur limitée tête de broyage à • Aucun travail consécutif requis fléaux ou barre • Gros débit de chantier de coupe

• Non sélectif • Extrémités de branches déchiquetées • Pas de confection de tas de branches

• E ntretien sélectif possible Grappin-coupeur • Travail précis sur arbres et pour le recépage • Rendement de chantier hydraulique des broussailles. modéré • Possibilité de créer des tas de branches

Lamier à scies circulaires

• Qualité de coupe irréprochable sur branches faibles, les branches les plus impo­ santes devant être uniquement entaillées et par la suite coupées proprement à la tron­ çonneuse le long du tronc. • Rendement de chantier élevé

• Reprise des branches coupées nécessaire dans un second temps (rassem­ blement manuellement ou avec une pince de char­ geur frontal)

Taille-haies hydraulique

• Coupe sélective possible • Qualité de coupe irréprochable

• Reprise des branches coupées nécessaire dans un second temps

de l’intérieur puis s’effondre. Elle présente néanmoins un intérêt naturel et écolo­ gique indéniable. Mais le risque est que seules quelques espèces végétales pré­ dominent ultérieurement au cours de leur croissance. Il en ressort une haie peu va­ riée. La période favorable pour l’entretien des haies a lieu de novembre à mars. La fréquence des interventions (par por­ tions), elle, peut être fixée à cinq à dix ans.

bras, jusqu’à 250 cm de largeur de travail, montés sur différents véhicules porteurs. Ces taille-haies pèsent, dans le cas de largeurs de 170 à 270 cm, entre 180 kg jusqu’à plus de 260 kg. Ils conviennent

pour les branches et les brindilles jusqu’à 30 mm de diamètre. Pour les cisailles pro­ fessionnelles, les éléments de coupe sont en acier Hardox. La fréquence de coupe avoisine 60 doubles coups par minute. La transmission est assurée hydraulique­ ment, le débit d’huile minimal requis s’élève à environ 50 l/min à une pression de 180 bar. La configuration d’un taillehaies correspond à celle d’une épareuse. La portée horizontale avoisine 350 cm, la portée verticale peut atteindre 550 cm. • Lamiers d’élagage Les lamiers pèsent, selon leur largeur de travail, entre 50 et 600 kg. Quatre lames circulaires coupent les branches sur 140 à 240 cm de large. Les lamiers de grande ca­ pacité, dotés de six lames, parviennent à des largeurs de travail comprises entre quatre et cinq mètres et pèsent entre 500 et 600 kg. Il est nécessaire de disposer d’un véhicule porteur suffisamment «stable». Ainsi, un tracteur de 136 ch ne suffit plus pour un lamier à six lames circulaires. Le débit minimal de 50 l/min requis pour l’entraîne­ment n’est pas un obstacle pour les lamiers d’élagage, malgré un centre de gravité haut et déporté. Les lamiers sont capables de sectionner de très petits dia­ mètres (à partir de 5 mm de section), mais aussi des branches jusqu’à 200 mm, lais­ sant une coupe propre. La vitesse de travail est supérieure avec le taille-haies.

Entretien manuel L’entretien manuel des haies est intensif en besogne, c’est pourquoi il se limite principalement à de petites tailles. Le re­ cours à des machines est requis pour des tailles approfondies. Sécateur, scie à main et tronçonneuse sont utilisés pour l’entre­ tien manuel des haies. Le travail dans une posture courbée est fatiguant et épuisant.

Entretien mécanique Pour économiser du temps et de la main-d’œuvre, les haies sont de plus en plus entre­ tenues à l’aide de machines. Les épareuses, lamiers d’élagage, pinces d’abattage/pinces coupantes et broyeurs à fléaux conviennent pour cette tâche. • Taille-haie L’entretien mécanique des branches et des haies requiert des lamiers d’élagage sur

Les lamiers d’élagage présentant plus de quatre lames circulaires nécessitent un véhicule porteur adapté garantissant la stabilité. Photo: ldd

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Définition d’une haie Dans l’ordonnance sur la terminologie agricole et la reconnaissance des formes d’exploitation (OTerm; SR 910.91, § 23), les haies sont définies comme suit: 1 Par haies et berges boisées, on entend les bandes boisées touffues, larges de quelques mètres, qui sont composées principalement d’arbustes, de buissons et d’arbres isolés, autochtones et adaptés aux conditions locales. 2 Par bosquets champêtres, on entend des groupes d’arbres et d’arbrisseaux de forme compacte, autochtones et adaptés aux conditions locales. 3 Les haies, les bosquets champêtres et les berges boisées ne doivent pas avoir été classés comme forêt par le canton ou ne doivent dépasser simultanément les trois valeurs suivantes: a. superficie, bande herbeuse comprise, de 800 m² b. largeur avec bande herbeuse de 12 m c. âge des peuplements de 20 ans. 4 Une bande herbeuse entoure haies, bosquets champêtres et berges boisées.

• Épareuses/broyeurs L’utilisation d’épareuses/de broyeurs pour l’entretien des haies est incessamment remise en cause. Quoi qu’il en soit, des études en Angleterre et en France indiquent que l’usage d’une épareuse pour cette tâche ne produit pas d’effet négatif sur la composition en espèces des buissons et des habitants des haies (accédez à davantage d’informations sur biodivers. ch, dans la fiche dédiée à l’entretien des haies). De toute manière, il convient de veiller à n’utiliser d’épareuse que sur des

Une épareuse avec tête de broyage ne fournit pas de travail sélectif, mais ne requiert pas de seconde intervention pour ramasser les branches. Photo: Kuhn

haies déjà bien établies, constituées d’espèces diversifiées. Les haies avec une forte proportion d’arbustes épineux sont également compatibles avec cet outil. En revanche, l’épareuse ne convient pas à la régénération des haies appauvries. Celles-ci nécessitent un soin sélectif, à défaut de quoi seules les espèces dominantes se développent.

Que faire avec les déchets? Les résidus générés lors d’un chantier d’entretien des haies sont amassés dans ou en bordure de haie. Les tas de branches servent de refuge à de nombreux habitants des haies. Il est par ailleurs possible

d’utiliser comme combustible les résidus transformés en plaquettes. Le broyat de bois peut aussi être utilisé à d’autre fins. La mise en tas de branches est le plus efficace sur le plan écologique. Selon la possibilité, mieux vaut qu’ils soient hauts plutôt que larges et constitués dans un endroit ensoleillé. Les résidus non mis en tas doivent être évacués. Si ce n’est pas le cas, ils sont susceptibles d’entraver la régéné­ ration et favoriser la croissance des orties. Les plaquettes non évacuées doivent être soufflées ou rassemblées en tas. Les fleurs précoces telles que les coucous ou les anémones des bois n’apprécient guère un paillage généralisé.

La plateforme pour partager vos machines www.farmx.ch 36

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être disposé à faire preuve de souplesse pour réaliser la prestation. La conduite de l’exploitation agricole doit en plus laisser suffisamment de temps pour ce travail pour tiers. En fonction de la taille et de l’orientation du domaine, les chevauchements avec le calendrier des travaux agricoles sont rares, voire inexistants.

Les matériels de ramassage et d’évacuation de feuilles mortes

Ramasser les feuilles mortes par passion, pourquoi pas, dans un tel environnement!

Photo: ldd

Souffler, aspirer et balayer Alors que les feuilles mortes sont plus ou moins tolérées à la campagne, elles sont indésirables dans les zones résidentielles. Aussi, leur ramassage occupe chaque année des centaines de personnes salariées ou rémunérées par nos villes et nos villages. Ruedi Hunger

Des efforts colossaux sont déployés chaque année pour ramasser les feuilles mortes. Ceci pour de bonnes raisons: les résidus végétaux bouchent en effet les grilles d’écoulement, recouvrent le marquage au sol et rendent les trottoirs et les pistes cyclables glissants. Il faut donc les enlever. Mais comment? Elles peuvent être soufflées ou aspirées (au grand dam du voisinage), ou bien balayées puis ramassées ultérieurement. Plus les feuilles restent longtemps au sol, plus leur enlèvement se complique car elles adhèrent en surface, surtout lorsqu’elles sont mouillées.

balayage figure dans le peloton de tête sur l’échelle de popularité des prestations. De nombreuses communes possèdent déjà leurs propres balayeuses. Un nouveau venu doit avoir le sens de l’organisation et de la planification; il doit aussi

Dès que les premières feuilles commencent à tomber, il faut les faire disparaître des jardins, parcs et chaussées. Entre octobre et novembre, les arbres perdent quasiment tout leur feuillage, soit un volume conséquent à évacuer des zones résidentielles et des routes par différents moyens. Dans les parcs et jardins, on se contente souvent de souffleurs ou d’aspirateurs à feuilles portés à bras. Mais ces appareils ne font pas l’unanimité, car ils présentent quelques inconvénients sur le plan écologique. En outre, ils sont dotés de moteurs à combustion dont le bruit considérable agace les riverains. C’est pourquoi mieux vaut privilégier les appareils électriques (à batterie) au volume sonore plus faible. Les aspirateurs et souffleurs à feuilles sont régulièrement sous le feu de la critique, parce qu’ils laissent peu de chances de survie aux insectes. Tout dépend cependant de l’intensité du flux d’air. Presque toutes les opérations de voirie ont pour cadre des zones sensibles du point de vue environnemental. La plupart des machines utilisées possédant des circuits hydrauliques, il convient d’utiliser des fluides bio ou des produits équivalents. L’usage de machines dans la voirie est soumis aux dispositions de l’ordonnance sur la protection contre le bruit, dont l’application est de la compétence des communes et des cantons. Des différences

Les conditions pour effectuer cette prestation de service Ceux et celles qui se lancent dans le «service de voirie» pour le compte d’une commune se retrouvent tôt ou tard confrontés aux feuilles mortes. Une enquête menée auprès d’agriculteurs montre que le

Les véhicules articulés se prêtent bien au montage de systèmes d’aspiration et de balayage compacts. Photo: Hako

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2021 Technique Agricole

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ÉQUIPEMENTS COMMUNAUX

sont donc possibles dans la mise en œuvre de la réglementation. Il se peut aussi que l’utilisation de souffleurs et d’aspirateurs à feuilles soit régie par un règlement de police communal. D’une manière générale, les appareils électriques et à batterie font moins de bruit et les moteurs à quatre temps produisent moins d’émissions nocives que ceux à deux temps. Néanmoins, ces appareils ne devraient être utilisés qu’avec de l’essence alkylate (carburant synthétique spécial). L’opérateur a tout intérêt à porter un masque pour se prémunir des poussières soulevées qui peuvent contenir bactéries, parasites ou virus. Et il évitera bien entendu de souffler en direction de personnes, en particulier d’enfants. L’utilisation des souffleurs et aspirateurs en voirie nécessite une planification judicieuse. En premier lieu, les feuilles doivent être évacuées, si possible d’un coup, des emplacements où elles gênent. Selon les recommandations de la Suva et de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV, voir aussi l’ordonnance sur le bruit des machines, ou OBM, du 1er juillet 2001), il faut éviter les heures de repos en zone habitée, notamment le matin avant 8 heures, le midi et le soir après 17 heures.

Bien plus que ramasser les feuilles Les balayeuses ou nettoyeuses doivent être conçues pour une utilisation polyvalente et une productivité optimale pour déblayer les détritus, la neige, la mousse, les adventices ou les feuilles mortes. La plupart des fournisseurs proposent aussi des versions manuelles à entraînement électrique (batterie). Les machines à entraînement central pour monoaxes conviennent très bien à la voirie. Elles ont une largeur de travail intéressante, de 100 à 120 cm. Elles ne ramassent pas les feuilles, mais les poussent simplement de côté. Le véhicule suiveur peut alors les ramasser sous forme d’andain. Les machines à ramasser le gazon et les balayeuses à feuilles automotrices entrent dans une catégorie d’engins de taille supérieure. Les feuilles, l’herbe, ainsi que les aiguilles, les brindilles et les branches fines sont en principe ramassées par une unité rotative qui broie ces résidus. Les balayeuses classiques peuvent en outre être équipées d’une brosse à désherber. Sinon, elles ne peuvent pas éliminer proprement les végétaux indésirables en raison d’une vitesse de rotation trop élevée ou de brosses inadaptées. 38

Technique Agricole 12

2021

Une unité de balayage et d’aspiration équipée d’une turbine avec broyeur ramasse les feuilles mortes efficacement et proprement. Photo: Bema

Des systèmes complets Les routes et chemins très souillés sont le plus souvent nettoyés aved des machines portées. Il convient de différencier au cas par cas un travail de voirie d’une prestation de service interne à l’agriculture, car il est essentiel que le véhicule soit correctement immatriculé (usage agricole ou industriel). Feuilles mortes, déchets verts, résidus de fêtes, paille ou sciure: c’est avec des systèmes dédiés de balayage-aspiration que l’on nettoie de plus en plus souvent les rues et places, les sites d’entreprises ou privés. Ils sont dotés d’un rouleau-balai oscillant qui détache les feuilles mouillées du sol et limite l’accumulation de matériau devant la machine. Peu importe la surface, les systèmes de balayage par aspiration nettoient aisément les sols en dur, les chemins piétonniers perméables à l’eau, les terrains de sport ou les parcs. De

surcroît, ils peuvent être équipés d’un balai latéral à gauche, à droite ou des deux côtés. La buse d’aspiration manuelle montée sur flexible permet d’atteindre les recoins inaccessibles pour les machines et d’y débarrasser saletés et déchets. En fonction des véhicules porteurs, les turbines avec broyeurs présentent un entraînement soit mécanique, soit hydraulique. Il existe des conteneurs de collecte montés ou tractés; certains modèles basculants sont pourvus d’un élévateur pour déverser leur contenu en hauteur.

Conclusion L’évacuation de déchets est une porte d’entrée pour un nouveau venu dans les prestations de voirie. L’évacuation de gros volumes de feuilles mortes fait partie du métier. Mais pour se lancer comme un professionnel, il faut commencer par investir entre 50 000 et 100 000 francs.

Ce véhicule simple est muni d’un sac de collecte, d’un flexible et d’une buse d’aspiration manuelle. Photo: ldd


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Marques et logos d

Tous les quatre ans, le groupe d’amateurs de vieux tracteurs plus importante concentration de vieux tracteurs de Suisse. Bernhard Trösch, journaliste et photographe à Wildegg (AG), engins exposés. Il en a tiré ce surprenant collage.


de tracteurs d’antan

«Chestenberg» organise à Möriken (AG) la . Pendant l’édition de septembre dernier, , a pris en photo les emblèmes et logos des


ÉQUIPEMENTS COMMUNAUX

Quels niveaux d’indemnisation? Agroscope publie chaque année les estimations de rémunération pour l’utilisation de machines agricoles. Depuis de nombreuses années déjà, l’organisme publie une brochure relative aux indemnités spécifique aux travaux de déneigement. Les tarifs de cette année sont, en comparaison de l’année passée, stables ou en léger recul. Christian Gazzarin*

Les tarifs des services hivernaux de cette année s’avèrent, en comparaison de l’année passée, stables ou en léger recul. Photo: Heinz Röthlisberger

Pour de nombreuses exploitations agricoles petites et moyennes, l’usage du tracteur en dehors des activités agricoles est une possibilité intéressante d’accroître l’utilisation et donc la rentabilité. Le déneigement pour les communes ou pour les privés (routes privées ou grands parkings) en est un exemple répandu. Les tracteurs agricoles munis de plaques d’immatriculation vertes sur la voie publique nécessitent pour cela une autorisa-

* L’auteur travaille chez Agroscope à Tänikon, dans le groupe de recherche Gestion d’entreprise et création de valeur.

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Technique Agricole 12

2021

tion spéciale du canton. Les communes doivent par-là vérifier s’il n’y a réellement aucun véhicule à utilisation commerciale disponible dans les environs. Par ailleurs, que l’utilisation agricole du véhicule prédomine et que les déplacements soient limités sont des conditions préalables.

Prix du diesel décisif Les estimations d’indemnités (voir tableau) sont fondées sur un calcul de coût complet de l’utilisation de la machine (plaques vertes), par lequel doivent être établies diverses hypothèses. Choisir un cas le plus représentatif est pour cela déterminant. Par conséquent, les listes de prix, les don-

nées techniques, les enquêtes et les retours d’utilisation pratique doivent être régulièrement consultés pour les différents cas de figure et les données doivent être actualisées. Le prix du diesel a ainsi une grande influence sur les estimations de rémunération. En comparaison de l’année passée, le prix du diesel a baissé de 9 centimes à 1,59 franc par litre. Ceci peut paraître étonnant lorsqu’on sait que le prix du diesel vient de grimper en flèche. Il serait en tout cas fantaisiste d’établir des estimations sur l’évolution du coût du carburant pour l’année à venir. La volatilité du prix du pétrole est considérable et dépend de nombreux facteurs, dont l’effet n’est


ÉQUIPEMENTS COMMUNAUX

assurément pas prévisible. C’est pourquoi le prix n’est considéré que rétrospectivement – dans le cas présent, il s’agit de l’évolution des prix du 1er juillet 2020 au 30 juin 2021. Il est déconseillé d’ajuster maintenant les prix en tenant compte de la hausse du prix du diesel, car la méthode fonctionne aussi dans le cas contraire. Ainsi, le prix effectif du diesel prévalant lors de la saison hivernale 2020/2021 s’élevait en moyenne à 1,49 franc par litre, tandis

que les montants horaires d’indemnisation pour cette année ont été calculés avec un prix du diesel de 1,65 franc par litre. Cela montre que l’ensemble s’équilibre à nouveau au fil des ans, si la même méthodologie est appliquée de façon cohérente.

Calcul adapté En ajustement du rapport Coûts-machines (www.maschinenkosten.ch), la valeur in­ dicative du tracteur est comptée avec un

facteur d’augmentation de 50 % pour tenir compte des réparations et de l’entretien. Cela tient ainsi compte de l’entretien renforcé nécessaire pour éviter les dommages causés par la corrosion. À cela s’ajoute à tous les tracteurs (ceux d’une puissance inférieure à 120 ch également) un relevage avant avec prise de force intégrés. Est également proposée l’option de filtre à particules de suies adaptable.

Service d’astreinte: détaillé ou non?

Indemnités à demander pour les travaux de déneigement Année 2020 2021/2022 (Fourchette)¹ Tracteurs (plaques vertes), avec système hydraulique frontal De 30 à 36 kW (de 41 à 49 ch)

29 CHF/h

29 CHF/h (de 26 à 34 CHF/h)

De 37 à 44 kW (de 50 à 60 ch)

35 CHF/h

35 CHF/h (de 31 à 41 CHF/h)

De 45 à 54 kW (de 61 à 73 ch)

36 CHF/h

35 CHF/h (de 32 à 41 CHF/h)

De 55 à 64 kW (de 74 à 87 ch)

41 CHF/h

41 CHF/h (de 37 à 47 CHF/h)

De 65 à 74 kW (de 88 à 101 ch)

44 CHF/h

43 CHF/h (de 39 à 50 CHF/h)

De 75 à 89 kW (de 102 à 121 ch)

49 CHF/h

49 CHF/h (de 44 à 56 CHF/h)

De 90 à 104 kW (de 122 à 142 ch)

59 CHF/h

59 CHF/h (de 54 à 68 CHF/h)

De 105 à 124 kW (de 143 à 169 ch)

69 CHF/h

67 CHF/h (jusqu’à 76 CHF/h)

De 125 à 149 kW (171 à 203 ch)

81 CHF/h

78 CHF/h (jusqu’à 90 CHF/h)

Filtre à particules en post-équipement

5 CHF/h

5 CHF/h

Chaînes à neige (aussi valable pour les pneus cloutés) Paire de pneus avant 280­- 440 R 24

19 CHF/h

19 CHF/h (16 CHF/h)²

Paire de pneus arrière 420­-540 R 34

22 CHF/h

23 CHF/h (18 CHF/h)²

Jusqu’à 59 kW (80 ch)

19 CHF/h

19 CHF/h (de 17 à 23 CHF/h)

De 60 à 88 kW (de 80 à 120 ch)

26 CHF/h

26 CHF/h (de 23 à 31 CHF/h)

À partir de 89 kW (dès 120 ch)

30 CHF/h

29 CHF/h (de 25 à 35 CHF/h)

De 41 à 80 kW (de 56 à 109 ch)

40 CHF/h

38 CHF/h (de 34 à 46 CHF/h)

À partir de 80 kW (dès 109 ch)

48 CHF/h

47 CHF/h (de 40 à 58 CHF/h)

Saleuse centrifuge, attel. 3-­points jusque 600 l

11 CHF/h

10.50 CHF/h (de 9 à 13 CHF/h)

Saleuse­-sableuse, attel. 3-points jusque 1400 l Saleuse avec raccordement saumure, 1200 l

26 CHF/h 27 CHF/h

26 CHF/h (de 22 à 33 CHF/h) 27 CHF/h (de 22 à 35 CHF/h)

Salaire du conducteur: prix moyen

65 CHF/h

65 CHF/h

Lame à neige pour tracteur

Fraise à neige pour tracteur³

Saleuse

Salaire du conducteur: variant de

59 CHF/h

59 CHF/h

…………………………..... à

70 CHF/h

71 CHF/h

Suppléments Travail de soir et de nuit (de 20 à 6 heures) Travail des dimanches et des jours fériés (non cumulable)

21 CHF/h

21 CHF/h

Estimation moyenne Travail de nuit et du dimanche compris

79 CHF/h

Il est déconseillé d’ajuster actuellement les tarifs en tenant compte de la hausse du prix du gazole.

Fred Henneberger et Stefan Rieder de l’Université de Saint-Gall (2011)**. Dans le cas d’un hiver sans neige, l’indemnisation est alors de 1170 francs, pour une durée hivernale de 120 jours, de la minovem­bre à fin mars, (120 x 65 x 0,15).

Qu’en est-il de l’attelage de l’outil? Pour le temps d’attelage, l’indemnisation se calcule, pour un hiver peu neigeux, selon les coûts fixes de l’outil. Pour la seule lame à neige, les coûts fixes annuels repré­ sentent, selon le rapport Coûts-­ machines en vigueur, entre 1265 et 2363 francs selon le prix d’acquisition. Avec un hiver moyen, il ne doit pas être

Tarifs selon offre et demande 79 CHF/h

Par rapport à une utilisation annuelle moyenne estimée à 100 % (fluctuations de 75 % à 125 %). Cela signifie que la valeur indicative peut être ajustée en fonction de la rigueur de l’hiver. 2 Par conditions favorables (peu d’abrasion). 3 L’indemnité pour le tracteur doit être augmentée d’au moins 15 % en raison d’une consommation de carburant plus élevée. Service de piquet et installation des équipements: de 0 à 5000 francs par hiver. 1

Le dédommagement pour service d’astreinte et l’installation de l’outil font toujours l’objet d’un débat. La brochure indique entre 0 et 5000 francs par hiver. La règle suivante fournit plus de détails: le dédommagement pour service d’astreinte correspond au nombre de jours hivernaux sans déneigement avec le taux salarial (0,65 franc sans augmentation) auquel s’applique le coefficient multiplicateur de 0,15. Ceci est fondé sur une étude de

Les tarifs estimés pour les travaux de déneigement viennent en complément du rapport annuel Coûts-machines. Les approches ne sont pas juridiquement contraignantes. Dans la pratique, l’offre et la demande sont déterminantes sur l’approche effective.

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2021 Technique Agricole

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ÉQUIPEMENTS COMMUNAUX

Calcul de coûts personnalisés avec l’aide de TractoScope Dans la pratique, les coûts effectifs s’éloignent le plus souvent des valeurs moyennes publiées. C’est pourquoi le programme de calcul «TractoScope» a été lui aussi actualisé. Le fichier Excel correspondant peut être téléchargé gratuitement sur le site internet www. maschinenkosten.ch. Les situations individuelles peuvent ainsi être prises en considération précisément. Le calcul des coûts est ainsi ajusté correctement aux valeurs de situations spécifiques connues. Diverses variantes peuvent également être calculées. Les coûts élevés de réparations et d’entretien liés au déneigement doivent être ajustés manuellement. Les résultats calculés peuvent également être utilisés comme base utile de négociation.

Le tarif «Fraise à neige» pour les véhicules de 56 à 109 ch a baissé de 2,38 francs par heure. Photo: Idd

appliqué de coûts fixes additionnels, ceux-ci étant déjà inclus dans le montant horaire d’indemnisation. Les fourchettes indiquées laissent également une certaine latitude pour fixer les montants horaires d’indemnisation. En cas d’hiver peu neigeux, mieux vaut appliquer la valeur haute et dans le cas contraire, il est préférable d’utiliser la valeur basse. Cependant, cela n’est généralement pas appliqué, car il est préférable de définir d’abord ce qu’est un hiver «neigeux» ou «peu neigeux», et le montant horaire d’indemnisation est de toute manière généralement convenu à l’avance.

Écart salarial de même amplitude La fourchette des salaires établie par Agroscope pour les services non-agricoles s’oriente vers les temps de travail d’une activité non-agricole, pour atteindre des «écarts de salaires de même amplitude». Il prend également en compte les cotisations sociales, les frais généraux de fonctionnement et administratifs et intègre une composante de risque. Celui-ci, pour le taux d’honoraires de déneigement recommandé, oscille entre 59 et 71 francs par heure de travail (sans allocation pour travail de nuit ou du dimanche). Certaines communes laissent trop de place au jeu

de l’offre et la demande, les travaux hivernaux survenant de toute manière et certains agriculteurs étant prêts à abaisser significa­tivement la rémunération de leur travail. Ceux-là ne font alors souvent qu’un calcul de coût marginal en pensant «mieux vaut gagner un peu moins, à défaut de quoi je n’ai rien à faire d’autre et mon tracteur sera utilisé plus fré­ quemment…» ** Henneberger F. & Rieder S. 2011. «Bemessung der Entschädigung der Wartezeiten bei echter Arbeit auf Abruf.» In Aktuelle Juristische Praxis (AJP) (8). 1057-1068. ISSN 1660-3362

Sécurité et respect sur la route Avant le départ, le conducteur contrôle différents points tels que les freins, l’éclairage, la visibilité vers l’arrière, les dimensions et le poids.

Roul’ net 44

Technique Agricole 12

2021


Prévention des accidents | Sécurité

étaient déjà équipés d’une ceinture de sécurité lors de l’achat et 11% ont été post-équipés, principalement dans les exploitations formatrices. Près de la moitié d’entre eux (47%) ne sont donc pas munis de ceinture de sécurité. Un cinquième des exploitations prises en compte dans ce sondage disposaient de ceintures de sécurité dans tous leurs véhicules, mais 17% des exploitants ont déclaré ne pas utiliser de véhicules nécessitant le port d’une ceinture.

Ceinture de sécurité peu portée

La ceinture de sécurité – Vous sauve la vie ! Montrez l’exemple ! Mettez votre ceinture. www.dejaattache.ch

La campagne doit encore s’intensifier pour que le principe «Déjà attaché?» soit non seulement connu, mais aussi appliqué sur le terrain. Photo: SPAA

La campagne peut encore progresser La campagne «Déjà attaché?» a été lancée au début de l’année 2020. Une enquête en ligne a été menée pour en analyser l’efficacité. Bilan: il reste encore du chemin à parcourir! Roman Engeler «Déjà attaché?» C’est avec cette question que la campagne lancée début 2020 rappelle l’intérêt du port de la ceinture aux conducteurs de véhicules agricoles. Elle vise à préserver des vies lors d’accidents. La campagne a été lancée au début de l’année 2020 par le Service de prévention des accidents dans l’agriculture (SPAA), sous l’égide de l’Union suisse des paysans (USP) et avec le partenariat de l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA). Une enquête a été réalisée en ligne en septembre 2021 pour en mesurer les effets auprès des agriculteurs sur le terrain. Sur les 2088 personnes interrogées qui travaillent dans une exploitation, 77% possèdent des véhicules agricoles et 21% les utilisent.

Quel public la campagne a-t-elle touché? L’enquête révèle que 74% des participants ont déjà entendu parler de la cam-

pagne ou ont lu un article à son propos. 56% d’entre eux ont pu en formuler le contenu, c’est-à-dire que la promotion du port de la ceinture de sécurité a pour objectifs d’améliorer la sécurité et surtout d’éviter les accidents mortels lors du renversement de véhicules. Les salariés des exploitations étaient moins au courant de la campagne que les exploitants ou les apprentis. Par ailleurs, les hommes sont plus informés à ce sujet que les femmes, et les personnes de 31 à 65 ans le sont plus que celles de plus de 65 ans. Il n’a pas été observé de différences entre les régions linguistiques.

De nombreux véhicules sans ceinture de sécurité À la question «Comment ces véhicules sont-ils équipés?», les réponses divergent. Parmi le total de 9875 véhicules utilisés dans les exploitations par l’ensemble des personnes interrogées, 42%

Seuls 5% des conducteurs de véhicules agricoles interrogés portent toujours la ceinture de sécurité lorsqu’ils sont au volant de leur véhicule. En outre, 17% déclarent la porter la plupart du temps et 24% de temps en temps. Plus de la moitié des participants à l’enquête (55%) l’utilisent rarement, voire pas du tout. Les apprentis sont plus disciplinés à cet égard que les personnes ayant terminé leur formation professionnelle: 43% portent la ceinture la plupart du temps. Si le port de la ceinture atteint 43% pendant la formation, il n’est plus que de 18 à 25% une fois qu’elle est achevée.

Incitations en faveur du port de la ceinture Un peu moins de 30% des sondés affirment être motivés de porter la ceinture de sécurité pour montrer l’exemple aux apprentis et aux collaborateurs et le font volontiers grâce à l’amélioration des systèmes de ceinture. Une personne sur cinq estime que rendre le port de la ceinture de sécurité obligatoire pour la conduite de machines agricoles serait la meilleure solution. Un autre cinquième porterait davantage la ceinture de sécurité grâce à des avertissements sonores en cas d’oubli.

Conclusion La campagne «Déjà attaché?» est certes connue par les praticiens. Toutefois, son message est encore trop peu mis en pratique. En effet, 55% des sondés bouclent rarement, voire jamais leur ceinture de sécurité avant de démarrer et 24% le font de temps en temps. La campagne se poursuivra donc durant les prochains mois, notamment dans les salons. Une analyse détaillée de l’enquête est disponible sur le site agrartechnik.ch (sous la rubrique «Technique Agricole», «Téléchargement»). 12

2021 Technique Agricole

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Sécurité | |Prévention Préventiondes desaccidents accidents

À partir du 1er janvier 2022, toute personne effectuant des travaux pour tiers en forêt, ou participant à de tels travaux, devra être au bénéfice d’une formation spéciale. Photo: Wyss AG Bauunternehmung, Eggiwil

Formation aux travaux forestiers désormais obligatoire Dès le 1er janvier 2022, les travaux forestiers pour des tiers ne pourront être effectués que par les personnes au bénéfice de la formation adéquate. Ces exigences s’appliquent aussi aux employés et aux collaborateurs extérieurs à la famille de l’exploitant. Les apprentis sont soumis à un autre règlement. Heinz Röthlisberger La période de transition de cinq ans de la nouvelle loi fédérale sur les forêts se termine à la fin de l’année. À partir du 1er janvier 2022, toutes les personnes qui réalisent des travaux forestiers sur une base contractuelle devront suivre une formation d’une durée minimale de dix jours ou présenter une reconnaissance d’équivalence émise par le canton. Quiconque ne bénéficie ni de cette formation ni de la reconnaissance d’équivalence ne sera pas assuré en cas d’accident. 46

Technique Agricole 12

2021

Collaborateurs extérieurs à la famille

Inscription aux cours

Les employés et collaborateurs qui ne font pas partie de la famille de l’exploitant ne sont autorisés à effectuer des travaux forestiers que s’ils sont dotés d’une formation suffisante. Les propriétaires de forêt doivent veiller à confier ces travaux à des personnes disposant de la formation et des compétences nécessaires. Les employeurs doivent justifier d’une formation au minimum du même niveau que leurs

Le site www.codoc.ch/fr/cours-de-bucheronnage/pourquoi-se-perfectionner/ présente notamment un tableau synthétique des formations à suivre selon les types de travaux et l’inscription se fait en ligne. Des cours d’initiation et de formation continue sont proposés dans toute la Suisse. Nombre d’entre eux affichent complet en ce moment, mais de nouvelles dates sont proposées en continu.


Prévention des accidents | Sécurité

Exigences de sécurité en bref Selon l’ article 21a révisé de la loi fédérale sur les forêts (LFo) : • Les personnes qui effectuent des travaux de récolte du bois sont tenues de suivre un cours de sensibilisation aux dangers des travaux forestiers reconnu par la Confédération (d’au moins dix jours). Selon la loi fédérale sur l’assurance-accidents (LAA), article 82a: • Les employeurs doivent veiller à ce que leurs salariés reçoivent la formation nécessaire pour faire leur travail en toute sécurité. • Ces exigences sont aussi valables pour les employés en agriculture. Les apprentis sont, eux, soumis à un autre règlement (voir le texte principal). • L’attestation de cours est à présenter au plus tard en janvier 2022.

minimales pour ceux d’entre eux qui, par exemple, ne récoltent du bois de feu que pour leur propre exploitation. Mais attention: la notion d’«engagement contractuel» est élastique et une situation peut être interprétée comme «contractuelle». Un simple échange de services incluant la récolte de bois de feu peut être considéré comme un mandat rémunéré. De surcroît, la règle d’or est de ne jamais faire de travaux de bûcheronnage seul dans la forêt. Dès lors, dans le cas où un collègue ou un voisin aide le propriétaire de la forêt à préparer du bois de chauffage et reçoit une récompense sous quelque forme que ce soit, le cours est obligatoire pour les deux protagonistes. Si un accident se produit, aucun des deux n’est couvert par l’assurance.

Une solution pour les apprentis salariés afin de pouvoir mettre en place eux-même les consignes de sécurité et les faire respecter.

Un échange de services peut être interprété comme un mandat Les propriétaires de forêts privées qui exploitent leur bois eux-mêmes sont appelés à suivre un cours de bûcheronnage. Certes, il n’existe pas d’exigences légales

D’entente avec le Service de prévention des accidents dans l’agriculture (SPAA), agriss et les cantons, l’Union suisse des paysans (USP) a élaboré une solution pragmatique pour les apprentis en agriculture. Les formateurs seront autorisés à les guider et à les surveiller lors de travaux forestiers, pour autant qu’ils aient suivi la formation requise de dix jours ou qu’ils présentent une reconnaissance d’équivalence émise par le canton. Les apprentis

pourront suivre les cours en deux temps: un premier module de base de cinq jours avant le début de la formation sur l’exploitation, puis un module de perfectionnement de cinq jours deux ans plus tard. Entre les deux cours, ils seront autorisés à

Quiconque ne bénéficie ni d’une formation de dix jours ni d’une reconnaissance d’équivalence ne sera pas assuré en cas d’accident.

effectuer des travaux qui correspondent au contenu du module de base pour acquérir de l’expérience pratique en vue du second module.

Prescriptions de la loi sur les forêts Le Parlement a révisé l’article 21a de la loi fédérale sur les forêts (LFo) ainsi: «Aux fins de garantir la sécurité au travail, les mandataires doivent justifier que les personnes qui exécutent les travaux de récolte du bois en forêt ont suivi un cours de sensibilisation aux dangers des travaux forestiers reconnu par la Confédération.» Sont considérés comme des «travaux liés à la récolte du bois» les opérations suivantes réalisées sur des arbres d’un diamètre minimal de 20 cm à hauteur de poitrine: abattage, ébranchage, façonnage ou débardage d’ar­bres et de troncs.

Sources: Service de prévention des accidents dans l’agriculture et Codoc (agence de la Confédération pour la formation initiale et continue dans l’économie forestière).

Travaux forestiers particulièrement dangereux

Justifier d’une formation adéquate sera nécessaire pour abattre un arbre pour un voisin ou pour effectuer des travaux forestiers dans une exploitation si on ne fait pas partie de la famille. Photo: ldd

Travaux forestiers demandant une prudence particulière et pour lesquels une attestation de formation ou de compétences est nécessaire: • Travaux à la tronçonneuse • Abattage d’arbres • Mise à terre d’arbres encroués • Façonnage des arbres • Façonnage des chablis dus au vent • Débardage • Travaux à l’aide de cordes de sécurité • Travaux avec des câbles-grues

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2021 Technique Agricole

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Impression | Prise en main

Travailler à la ferme sans gaz d’échappement: le chargeur télescopique électrique «525-60E» de JCB, muni d’une batterie de 96 V au lithiumion, possède deux moteurs électriques distincts. Photos: Heinz Röthlisberger

Aussi rapide qu’un diesel Sous l’aspect de la vitesse, avec ses deux moteurs électriques distincts, le chariot télescopique électrique JCB «525-60E» fait jeu égal avec la version équipée d’un moteur diesel. Un essai sur une exploitation agricole à Urtenen-Schönbühl a permis de s’en assurer. Heinz Röthlisberger Près d’un an après que le constructeur JCB a présenté son chariot télescopique à entraînement 100% électrique, la «525-60E», la première machine construite en série, vient d’arriver en Suisse. JCB Agri Suisse, associé au centre JCB Käser Agrotechnik de Hindelbank, l’a récemment présentée sur l’exploitation agricole d’Elisabeth et Adrian Jordi, à Urtenen-Schönbühl (BE). Le «525-60E» équipé d’une batterie au lithium-ion sans entretien, d’une capacité de 24 kWh sous 96 V, figure parmi les premiers chariots télescopiques entièrement électriques du marché, offrant des performances similaires à celles d’un modèle traditionnel équipé d’un moteur diesel.

Deux moteurs électriques distincts Le modèle «525-60E» utilise un moteur électrique pour les déplacements et un 48

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deuxième pour le système hydraulique. Le premier, de 17 kW, entraîne les célèbres essieux moteurs et directeurs de JCB à travers une transmission intégrale. Le moteur de 22 kW du système hydraulique actionne une pompe à engrenages qui fournit un débit hydraulique de maximum 80 litres par minute. Le débit est proportionnel à la position du joystick et la fin de course de levage est surveillée par un distributeur électro-hydraulique. Selon JCB, les moteurs électriques ont un rendement de 85%, sensiblement supérieur à celui d’un moteur diesel qui est, lui, limité à 45%. Selon JCB, le chariot télescopique «525-60E» affiche une capacité de levage de 2500 kg. À la hauteur de levage maximale de six mètres, la charge maximale est de 2000 kg. À portée horizontale maximale, la capacité de levage atteint encore 720 kg.

Le JCB «525-60E» en chiffres Alimentation électrique: batterie 96 V sans entretien au lithium-ion Capacité de la batterie: 24 kWh Charge: pendant la nuit avec l’alimentation standard 230 V, 16 A, chargeur rapide réduisant la durée de charge à près de 35 min en option Entraînement: moteurs de 17 kW pour les déplacements et de 22 kW pour le système hydraulique Hauteur de levage: 6 m Capacité de levage: max. 2500 kg; 2000 kg à la hauteur maximale et 720 kg au maximum de la portée horizontale Dimensions: longueur 4 m; hauteur 1,89 m; largeur 1,84 m Prix: dès CHF 115 000.–, TVA incluse Données du constructeur


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Récupération d’énergie Le moteur de déplacement fait appel au freinage régénératif au lieu d’un système de freinage traditionnel. Il utilise l’énergie ainsi récupérée pour recharger la batterie. De même, le système hydraulique récupère l’énergie disponible au moment d’abaisser la flèche, ce qui réduit les besoins de puissance et prolonge l’autonomie du véhicule. Lorsque la batterie est entièrement chargée, la fonction de récupération d’énergie pendant le freinage est automatiquement suspendue.

Charge standard ou rapide La machine est équipée du même chargeur de bord que les autres machines électriques de JCB. Une alimentation standard de 230 volts / 16 A permet de recharger la batterie en huit heures, donc pendant la nuit. Il est aussi possible d’utiliser un chargeur universel proposé par JCB en option. La charge dure environ 35 minutes, le temps d’une pause repas. Une charge d’accu complète assure, selon la nature du travail, jusqu’à quatre heures d’autonomie, une durée qui peut paraître insuffisante, mais réparties sur la journée quatre heures d’intervention sont quand même appréciables.

Tableau de bord et afficheur inédits Le «525-60E» présente un niveau sonore de seulement 66,7 dB dans l’habitacle, contre 92,2 dB à l’extérieur de la cabine. Le chariot reprend les dimensions extérieures du modèle diesel, soit 1,84 mètre de largeur, 4 mètres de longueur et 1,9 mètre de hauteur, ainsi que le rayon de braquage extérieur de 3,7 mètres. JCB a fait profiter le chariot télescopique électrique de tableau de bord et d’afficheur tout neufs. L’afficheur de bord indique le

La cabine au vitrage intégral dispose d’un chauffage de 2,2 kW et de vitres frontales, arrière et latérales chauffées.

niveau de charge des accumulateurs. La cabine ROPS/FOPS au vitrage intégral dispose d’un chauffage de 2,2 kW, de vitres frontales, latérales et arrière chauffées assurant un dégivrage ou un désembuage rapide. La machine utilise en outre le système breveté «Adaptive Load Control» de JCB, qui contrôle l’équilibre des charges pour une sécurité de manutention optimale. Une alarme de recul peut être installée en option.

Conclusion Les essais ont révélé que le chariot «52560E» ne souffrait d’aucune perte de vitesse. Que ce soit pendant les déplacements ou lors des mouvements d’exten-

La batterie de 96 volts au lithium-ion possède une capacité de 24 kW/h. Elle est chargée par une alimentation standard ou par un chargeur rapide disponible en option.

sion et de rétraction de la flèche, il s’est avéré aussi agile que la version diesel équivalente. Le fonctionnement silencieux et l’absence d’émissions devrait être un argument majeur en sa faveur, auquel les agriculteurs ne seront pas insensibles. Le chariot télescopique «525-60E» peut être acquis dès 115 000 francs, soit près de 25% de plus que pour la variante diesel équivalente. En revanche, l’utilisateur économise sur les coûts de fonctionnement, les frais d’entretien mais aussi les coûts de réparation. JCB Agri Suisse compte utiliser sa première machine de série pour enrichir son expérience et pour multiplier les démonstrations aux clients intéressés.

Le chariot télescopique électrique JCB adopte de nouveaux tableau de bord et afficheur. Le système breveté «Adaptive Load Control» contrôlant l’équilibre des charges est également incorporé.

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Stylé et bien doté Massey Ferguson a présenté cet automne ses nouveaux tracteurs de la gamme «7S». Le constructeur leur a adjoint ensuite le modèle de haut de gamme «7S.210». Technique Agricole a pu essayer un exemplaire «7S.190» équipé de la transmission à variation continue «Dyna-VT». Roman Engeler

De la technique éprouvée et souvent bien connue mais optimisée sous un nouveau look: le Massey Ferguson «MF 7S.190». Photos: Roman Engeler

À l’été 2020, Massey Ferguson a osé une «régression visuelle» avec sa gamme «MF 8S» au look «néo-rétro» censé rappeler les légendaires «MF 100». On s’est depuis lors habitué à ses lignes en forme de sabre gris-argenté et à ses traits plutôt anguleux. Ce design a été repris sur d’autres gammes. La «MF 7S» vient d’en hériter.

Un moteur connu marié à une transmission éprouvée Sous le capot du «MF 7S.190» vrombit un 6-cylindres Agco Power qui a déjà fait ses preuves. Avec sa cylindrée de 6,6 litres, ce moteur développe une puissance maximale de 190 chevaux, voire 220 chevaux surpuissance (Engine Power Management, EPM) enclenchée. Le couple maximal de 860 Nm (925 Nm avec EPM) est 50

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fourni à 1500 tr/min. Côté traitement des gaz d’échappement, on atteint la norme de niveau 5 grâce à un catalyseur SCR et à un catalyseur d’oxydation diesel. L’unité de traitement compacte montée sur la gauche du tracteur intègre aussi un catalyseur de suie, censé être nettement plus facile à entretenir qu’un filtre à particules conventionnel. Tandis que les petits modèles de la gamme «MF 7S» peuvent aussi être équipés de la transmission «Dyna-6» à quatre groupes et six rapports commutables sous charge, le «MF 7S.190» n’est vendu qu’avec transmission à variation continue. Cette boîte est aussi employée par d’autres marques du groupe Agco. Elle utilise le «ML 180» et peut être associée à un essieu arrière «180» acceptant

des roues jusqu’à 42 pouces. Elle détermine automatiquement le régime optimal en fonction de la charge et de la vitesse. Elle peut être commandée par la pédale ou le levier d’avancement.

Équipé pour des tâches multiples La suspension de l’essieu avant fait partie de l’équipement de base. Elle est dotée de deux vérins hydrauliques et d’accumulateurs à gaz. Son débattement est de 140 mm. L’essieu peut être verrouillé hydrauliquement dans n’importe quelle position. Le système de relevage frontal a une capacité de quatre tonnes. La répartition du poids entre l’essieu avant et l’essieu arrière est de 44/56. Ce rapport peut être optimisé à l’aide d’une multitude de


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L’essieu avant et sa suspension à 140 mm de débattement fait partie de l’équipement de base du «MF 7S.190».

L’intérieur de la cabine offre un design rafraîchi avec ses deux joysticks et l’écran tactile «Datatronic 5».

Boutons de commandes extérieures du relevage, du distributeur et de la prise de force, avec sélection du régime moteur.

masses frontales différentes. Jusqu’à deux distributeurs hydrauliques à double effet avec retour libre peuvent être installés à l’avant. Le relevage arrière avec stabilisateurs latéraux est conçu pour une charge allant jusqu’à 9,6 tonnes. Quatre régimes de prise de force sont disponibles: 540, 540 Eco, 1000 et 1000 Eco. À l’arrière se trouvent jusqu’à cinq distributeurs à commande électrique avec retour libre. Le circuit à détection de charge («load-sensing») alimenté par une pompe débitant 110 l/min est standard. Une pompe 190 l/ min est proposée en option. Les circuits de la transmission et de l’hydraulique sont séparés. Sur le garde-boue se trouvent des commandes pour la prise de force avec régime moteur prédéfini, le relevage arrière et un distributeur. Notre modèle de démonstration était équipé d’un frein pneumatique à double ligne. Il possédait aussi un frein hydraulique à simple ligne. Le poids total autorisé du «MF 7S.190» est de 14 tonnes, pour des charges maximales à l’essieu de 5,4 tonnes à l’avant et 10,5 tonnes à l’arrière. Son poids à vide atteint 8,5 tonnes (variable selon l’équipement) et donc sa charge utile 5,5 tonnes.

relevage arrière. Un microjoystick inséré dans le coin supérieur droit du levier de conduite permet en outre de régler deux distributeurs hydrauliques. Le joystick multifonctions à commande électro-hydraulique est placé un peu plus à droite. Il peut être utilisé pour piloter le chargeur frontal, agir sur le relevage frontal et sur des distributeurs hydrauliques. Le constructeur annonce un niveau sonore de 69 dB(A) dans la cabine. Cette dernière peut, en option, être dotée d’une suspension mécanique active. Le confort de conduite est encore amélioré par une climatisation optimisée et un siège à suspension pneumatique qui réagit automatiquement aux irrégularités du terrain grâce au «Dynamic Damping System».

prend une fonction «secouage». «Datatronic 5» permet non seulement d’accéder à différents réglages du tracteur, mais aussi de commander des applications Isobus, GPS et d’autres programmes d’agriculture de précision, y compris la gestion automatique des tronçons. Les données enregistrées peuvent être transmises à d’autres systèmes via une clé USB, ou alors sans fil (en option).

Centre de contrôle Dans le sillage de la numérisation, la cabine et tous ses éléments de commande sont devenus un véritable centre de commandement. L’écran tactile «Datatronic 5» de neuf pouces est disponible dans la gamme et peut être complété par un second terminal «Fieldstar» (en option). Parallèlement au montage d’un chargeur frontal, l’acheteur peut opter pour la gestion «E-Loader». Elle permet de piloter plus précisément le chargeur. Elle com-

Conclusion Lors de cette conduite d’essai, le «MF 7S.190» tractait un cultivateur Amazone «Cenio 3000 special» muni à l’arrière d’un rouleau cage. En raison de conditions défavorables (sol recouvert d’une couche de paille de maïs pâteuse), le tracteur n’a, au début, pas pu exploiter tout son potentiel car il a fallu éliminer des bourrages à plusieurs reprises. Mais tout s’est bien passé ensuite et le mode «Automatique» s’est révélé particulièrement convaincant. La gamme «MF 7S», à empattement de 2,88 mètres, constitue une véritable alternative à son grand frère, le «MF 8S» à empattement de 3,05 mètres et moteur de 7,4 litres. La stratégie plateforme est perceptible sur la série «MF 7S», avec un mélange réussi d’exclusivités et de composants inter-marques.

Six montants pour la cabine La cabine vient de l’usine allemande d’Asbach-Bäumenheim; son intérieur a été modifié. Elle garde cependant une architecture à six montants bien connue. Et ce bien que des clients expriment le souhait de disposer d’un modèle à quatre montants. En ce qui concerne l’équipement, le «7S.190» est disponible en version «Efficient», ou «Exclusive» comme notre exemplaire de démo. L’accoudoir correspondant est repris de la gamme «8S». Le grand levier de conduite Multipad permet de sélectionner les plages d’allure et le sens de marche, de procéder aux réglages de la transmission et de commander le

Le Massey Ferguson «MF 7S.190 Exclusive» en chiffres Moteur: Agco Power, 6-cylindres de 6,6 l, norme d’émissions 5 avec unité SCR «All-in-One» («tout-en-un») Puissance: max. 190 ch à 1950 tr/min (220 ch avec surpuissance EPM) Couple: 859 Nm à 1500 tr/min (925 Nm avec EPM) Réservoirs: 305 l de diesel, 30 l d’AdBlue Transmission: à variation continue «ML180», à deux plages d’allure («champs» de 0,03 à

28 km/h et «route» de 0,03 à 40 km/h) Relevages: max. 9,6 t (AR), 3,2 ou 4 t (AV) Hydraulique: 110 l/min (à détection de charge), 150 ou 190 l/min (option CCLS), max. cinq distributeurs électriques Prise de force: 540, 540E, 1000, 1000E Poids à vide: 6300 à 8400 kg Poids total autorisé: 14 000 kg Prix: dès CHF 179 000.– (TVA incluse) Données du constructeur

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La Suisse compte aujourd’hui 142 000 tracteurs en circulation, dont 13 000 dans le seul canton de Vaud. La quasi-totalité d’entre eux utilise l’énergie diesel. La combustion du biométhane pur émettant 97 fois moins de gaz à effet de serre que le diesel, la conversion de tracteurs et machines agricoles au biométhane présente donc un intérêt indéniable sur le plan de la préservation du climat. Mais quels sont les aspects techniques à considérer pour une telle conversion sur un tracteur en service? Se justifie-t-elle sur le plan économique? Selon le rapport* publié le 30 novembre par l’État de Vaud, l’adaptation de tracteurs diesel existants au 100 % biométhane est pour l’instant, de toute évidence, trop onéreuse. Le coût d’investissement indi­viduel de la conversion complète d’une motorisation diesel vers GNC (gaz naturel carburant) a en effet été estimé entre 91 000 et 170 000 € par tracteur de petite et moyenne puissance, (ramené à 50 000 € dans le cas d’une étude de conception mutualisée pour une vingtaine de véhicules de même type). Si le kit de conversion en lui-même représente moins de 30 % du coût global de la transformation, les études d’ingénieries constituent la part la plus importante de la dépense, avec près des deux tiers du coût global. *Erep, Conversion de tracteurs et machines agricoles au biométhane carburant, novembre 2021. Rapport technique DGE-DIREN État de Vaud, 37 p. Les stations de ravitaillement de bio-GNC pourraient bientôt fleurir dans les fermes produisant du biogaz, pour ravitailler véhicules routiers légers et lourds, voire les machines agricoles. Photo: APEX

Du biométhane dans mes tracteurs? Biocarburant produit localement, le biométhane suscite l’intérêt comme alternative aux énergies fossiles pour alimenter les véhicules mobiles. L’État de Vaud vient de publier un rapport dressant un état des lieux de la technique de conversion des tracteurs et machines agricoles, de la consommation énergétique et des potentiels de substitution au regard des exigences de protection du climat. Matthieu Schubnel* 52

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Filière biogaz: lever les freins Le séminaire d’information consacré au biogaz, organisé début décembre par l’association Biomasse Suisse à Yverdonles-Bains, a rassemblé une bonne centaine d’agriculteurs, de porteurs de projets, d’exploitants d’installations, de planificateurs, de responsables techniques, d’élus communaux et de distributeurs d’énergie, en présence de nombreux intervenants. Les pouvoirs publics ont fixé des objectifs ambitieux à moyen et long terme en matière de bilan d’émission de CO2 afin de préserver le climat. Bien que la méthanisation génère de multiples externalités positives, certains porteurs de projet s’essoufflent aujourd’hui, entravés par des freins juridiques et administratifs. Ces barrières s’avèrent incompatibles avec la promotion du biogaz et pourraient bien remettre en question l’atteinte des objectifs climatiques.


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Conversion diesel vers biométhane: une transformation en profondeur

Organisé début décembre par Biomasse Suisse, le séminaire sur le biogaz a notamment mis en évidence de fortes attentes de la part des porteurs de projet suisses pour le développement de la filière. Photo: M. Schubnel

Solution hybride À cela s’ajoutent des coûts de maintenance observés supérieurs de 10 à 15 %. Malgré un coût de carburant 30 à 50 % moins cher que le diesel, le gain final observé au fonctionnement ne permet pas, selon le rapport, de rentabiliser l’investissement sur une durée d’exploitation du tracteur de l’ordre de 20 à 25 ans, en comparaison d’un véhicule diesel. Toutefois, l’adoption d’une telle solution à l’échelle européenne pourrait générer une baisse des coûts de conversion. Faute de pouvoir déployer cette solution onéreuse, le rapport suggère une alternative de transition: le «Dual Fuel». Ce choix consiste à modifier le véhicule pour le rendre compatible à la fois avec le diesel et le biométhane (encadré ci-dessus). Il permettrait ainsi, sur des véhicules existants, d’utiliser du biométhane produit locale­ment tout en réduisant la dépen-

Convertir un tracteur diesel au biométhane carburant n’est pas une mince affaire et exige de nombreuses modifications, décrites ci-dessous selon l’une des méthodes possibles. En premier lieu, le biométhane est un carburant gazeux à faible densité volumique d’énergie. Il nécessite par conséquent un volume de stockage supérieur à celui d’un véhicule diesel, réparti dans des bonbonnes à l’intérieur desquelles il est compressé à 250 bar. Le circuit de carburant a lui aussi besoin d’ajustement, notamment le rem­ placement des conduites et l’ajout d’un détendeur haute pression. Concernant l’admission, le turbocompresseur doit être redimensionné de façon optimale. Contrairement au diesel, l’injection de gaz a lieu de façon indirecte au niveau du mélangeur installé en amont de la chambre de combustion, à basse pression et dans des proportions précises de mélange contrôlées notamment à

dance aux marchés pétroliers. La mise en œuvre serait moins complexe et plus rapide, sans attendre le renouvellement des véhicules à moteur diesel.

Station-service à la ferme Le rapport pointe aussi le besoin en infrastructures. La Suisse compte environ 150 stations de ravitaillement au gaz natu­rel/biogaz, composantes de stations-­

Le bio-GNC est déjà utilisé comme carburant sur certains poids lourds, comme ici sur un camion destiné au ramassage des ordures ménagères se ravitaillant à Thayngen (SH). Photo: CNG-Mobility

l’aide d’une sonde à oxygène. Un boîtier papillon assure le contrôle de la qualité du mélange admis, dans ce collecteur additionnel. Au niveau de la chambre de combustion, des bougies remplacent les injecteurs diesel, l’allumage intervient de façon commandée. Le taux de compression est bien plus faible que dans le cas du diesel et requiert un usinage des têtes de pistons. La combustion a lieu à température élevée. Contrairement au diesel, le carburant ne contribue plus à la lubrification du moteur, et un redimensionnement du système de refroidissement peut alors s’avérer nécessaire. Le contrôle des émissions est assuré par un simple catalyseur trois voies, en lieu et place des catalyseurs usuels. Enfin, l’unité de contrôle du moteur pilotant les paramètres au cours des différentes étapes de la carburation, doit être remplacée et programmée pour optimiser l’efficacité énergétique.

service privées réparties en moyenne tous les 15  km. Mais ces points de ra­ vitaillement se trouvent essentiellement dans les zones densément peuplées, ou sur les grands axes routiers. Selon André Räss, responsable produit de Mobilité Gaz, le réseau d’approvisionnement subit actuellement une mutation. D’après lui, ces stations aujourd’hui conçues essentiellement pour délivrer du (bio)GNC vont s’adapter pour alimenter des poids lourds. Concernant les stations de ravitaillement à la ferme, il n’existerait pour l’instant qu’un seul point en Suisse, dans une ferme lucernoise. Le potentiel de dévelop­ pement est donc considérable, toutes les unités de méthanisation à la ferme en fonctionnement ou en projet pourraient contribuer à répondre aux besoins des véhicules de l’exploitation mais aussi mailler le territoire de stations de biométhane carburant. Selon le rapport, l’intégration d’une unité d’enrichissement de biogaz en méthane avec station de ravitaillements pour les engins agricoles est simple à réaliser techni­quement et installée rapidement grâce à sa conception modulaire. Une fois enrichi, le gaz peut être stocké à une pression de 250 à 300 bar dans des bouteil­ les de 80 litres de contenance. Reste à savoir si l’agriculteur-«pompiste» pourra trouver son compte financièrement dans cette nouvelle voie de diversification possible. 12

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Pour de nombreuses batteries, l’hiver sonne l’heure de vérité, même si une canicule prolongée est également susceptible de réduire leur durée de vie. Photos: Heinz Röthlisberger, Amazone et Rapid

Les batteries vieillissent en été, puis déclarent forfait en hiver Quoi de plus frustrant que de se trouver un matin d’hiver devant son véhicule, capot ouvert, avec une batterie qui vient juste de «rendre l’âme». Mais c’est une longue histoire… Ruedi Hunger

Comment redémarrer? Faut-il utiliser des câbles, recharger la batterie ou en installer une de rechange? La réponse dépend du temps et des moyens à disposition. Il est presque toujours trop tard quand la batterie lâche, car le moteur devrait tourner depuis longtemps 9 fois sur 10… Les possesseurs d’un grand parc de véhicules dénicheront sans doute une batterie de rechange. Savoir si elle est compatible avec le véhicule paraît secondaire. L’essentiel est de redémarrer le moteur. 54

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Rôle de la batterie

Type et dénomination

Inutile de décrire le rôle d’une batterie. Rappelons juste que les batteries sont des sources de tension électrochimiques qui fournissent le courant nécessaire pour démarrer le moteur ou alimenter les autres appareils fonctionnant à l’électricité. Chaque démarrage ou prélèvement d’énergie doit être suivi d’une période de recharge pour s’assurer que la batterie sera prête la prochaine fois qu’on en aura besoin.

Les batteries sont généralement dénommées en fonction du matériau des électrodes et du liquide. La plupart des systèmes 12 et 24 V des tracteurs et des machines utilisent des batteries de type plomb acide: les électrodes sont réalisées en plomb, tandis que l’acide sulfurique dilué forme l’électrolyte. Chaque cellule (six pour arriver à 12 V) comporte un jeu de plaques positives et négatives dans une cuve étanche. Pendant le processus de


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Les batteries vieillissent à températures élevées…

charge et de décharge, les matériaux des deux jeux de plaques subissent une transformation chimique. Les plaques ne doivent surtout pas se toucher sous peine de provoquer un court-circuit. Un séparateur perméable à l’électrolyte les maintient à distance. Les plaques, qui se transforment pendant le processus de charge et de décharge, sont réalisées à partir d’une grille de plomb enrichie de compléments d’alliage.

Processus de charge et de décharge Les processus chimiques de charge et de décharge ne seront pas décrits en détail dans ces lignes. Lorsqu’on charge des batteries sans entretien, il convient de veiller à ce que la tension de charge ne dépasse pas les 2,35 à 2,40 V pour assurer un équilibre entre les deux processus chimiques. Au-delà, le courant entraîne une décomposition excessive de l’eau de l’électrolyte. L’oxygène et l’hydrogène sont produits dans des quantités trop élevées pour pouvoir être absorbées en même temps respectivement par le plomb de l’électrode et les molécules de sulfate. L’oxygène et l’hydrogène qui ne participent pas à la réaction chimique désirée s’échappent de l’électrolyte en formant des bulles. On dit alors que «la batterie bout». Les deux forment un mélange détonant susceptible de se recombiner en eau si la température critique est atteinte. C’est pourquoi il est si important d’utiliser un chargeur adapté à la batterie.

Contrôle du niveau de charge Les batteries simples ou traditionnelles disposent d’«ouvertures de service pour contrôler la charge» en vérifiant le niveau ou la densité d’acide. Cela n’est plus possible avec les batteries modernes, dont les

… et flanchent à basses températures.

cellules possèdent des cuves scellées. Pour évaluer leur état de charge on se servira du critère de la «tension de repos», soit la tension aux bornes d’une batterie entièrement déconnectée après au moins deux ou trois heures de repos. Si le démarrage pose régulièrement problème, l’état de charge de la batterie est à vérifier. Les difficultés s’accroissent surtout dans les périodes de basses températures sur les véhicules agricoles, qui sont démarrés fréquemment pour des interventions de courte durée. L’explication est simple: les sollicitations répétées, trop intenses, sont suivies d’un temps de recharge insuffisant. Il est donc recommandé de prévoir un complément de charge à intervalles réguliers.

Technologies des batteries Les batteries peuvent être chargées seulement avec du courant continu. La charge a pour effet d’augmenter la densité d’acide. Celle-ci est de 1,12 g/cm³ sur une batterie vide contre 1,26 g/cm³ si elle est chargée. Si la charge se prolonge plus que nécessaire, le processus susmentionné de décomposition de l’eau en oxygène et en hydrogène gazeux s’amorce. Pour que le gaz puisse s’échapper, il fallait «autrefois» dévisser les bouchons des cuves (c’est toujours le cas avec des batteries simples). Les batteries sans entretien sont dotées d’ouvertures d’aération. Depuis plus de 25 ans il existe des batteries sans entretien, appelées MF (acronyme du terme anglais maintenancefree). La désignation «sans entretien» signifie avant tout qu’il n’est pas nécessaire d’ajouter de l’eau distillée. Recharger régulièrement les batteries MF après chaque intervention de courte durée est particulièrement recommandé lors des basses températures hivernales.

• Batteries plomb acide munies d’une valve de contrôle spéciale (VRLA) Les batteries VRLA ne nécessitent pas d’entretien et le couvercle des cuves n’est pas dévissable. Les constructeurs ont développé des astuces qui suppriment le phénomène de stratification de l’électrolyte et réduisent l’évaporation d’eau au minimum. Parmi les batteries VRLA, on distingue celles au gel et les AGM. Les plaques négatives d’une batterie VRLA peuvent avantageusement être réalisées en alliage de plomb et de calcium (PbCa). Les plaques positives sont constituées d’un alliage de plomb étain et de calcium (PbSnCa). Le calcium garantit une stabilité élevée des grilles et réduit le dégagement de gaz. Quant à l’étain, il améliore la tenue des grilles à la corrosion et assure un nombre de cycles élevé et, de ce fait, une bonne longévité de la batterie. Les batteries plomb acide peuvent être déchargées seulement à 50 % sous peine de dégâts irréversibles. Cela signifie qu’elles ne devraient être utilisées que jusqu’à la moitié de leur capacité. • Batteries au gel Les batteries au gel se composent d’acide sulfurique mélangé à un gel hydrophile

Pour prolonger la durée de vie de la batterie Voici les conditions pour une longue durée de vie d’une batterie: • recharger régulièrement, ce qui préserve des décharges en profondeur • ne pas recharger la batterie avec une tension supérieure à 14,4 V • éviter les dommages mécaniques • ne pas exposer la batterie à une température élevée

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• Intensité de contrôle à froid (Icc) L’aptitude d’une batterie au démarrage à froid s’exprime par la lcc. L’intensité délivrée vaut pour une température de –18° C de l’acide au début du prélèvement du courant de contrôle. La mention «EN», si elle existe, se rapporte aux conditions de contrôle. Les conditions EN sont sensiblement moins strictes que les conditions DIN. L’intensité de contrôle à froid selon DIN se chiffre à environ 50 % de l’intensité préconisée par les normes EN.

Composition d’une batterie avec technologie EFB. Photo: ldd

qui retient les vapeurs gazeuses et empêche le liquide de s’écouler si elles sont renversées. Elles ne doivent pas être déchargées à plus de 70 % de la capacité utile. On se tiendra de préférence à 50 %. • Batteries AGM (acronyme du terme anglais absorbent glass mat) avec séparateur en fibre de verre L’électrolyte des batteries AGM n’est pas épaissi, mais un buvard en fibre de verre absorbe l’électrolyte et l’empêche de se répandre. Une réaction rapide entre l’acide et le matériau des plaques permet d’augmenter la quantité d’énergie dans certaines situations (par exemple lors de l’utilisation d’un système start & stop). Ces batteries peuvent être déchargées au maximum à 80 % de leur capacité utile. Dans ce cas encore, le plus sûr est de s’en tenir à 50 %.

Autres technologies • Les batteries au plomb et au calcium présentent une structure cristalline améliorée et plus fine que les alliages traditionnels. Celle-ci permet une «absorption de courant» plus rapide, de nature à améliorer leur tenue aux trajets courts. • Les batteries ECM (acronyme du terme anglais enhanced cycle mat) se distinguent également par une très bonne aptitude à supporter les sollicitations supplémentaires dues au système start & stop. • La technologie EFB (acronyme du terme anglais enhanced flooded battery) se distingue par une plaque positive revêtue d’une enveloppe en mousseline de polyester. Cette dernière améliore l’adhérence du matériau actif à la plaque. La tenue aux cycles s’améliore, d’où une meilleure compatibilité avec le système start & stop La batterie reste en outre 56

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opérationnelle même en présence de fortes secousses (voir photo ci-dessus). • La technologie nickel hybride (NiMH) désigne une batterie dont l’électrode positive est réalisée en oxyhydroxyde de nickel et l’électrode négative en hydrure métallique.

Identification des batteries Chaque batterie de démarrage est identifiée par ses caractéristiques principales: la tension nominale [V], la capacité no­ minale [Ah] et l’intensité de contrôle à froid [A]. • Tension nominale La tension nominale est le produit de la tension nominale de chaque cellule et du nombre de cellules. Par exemple, une batterie plomb-acide à six cellules présente une tension nominale de 6 x 2,4 V = 14,4 V. L’appellation «batterie 12 V» prévaut, de manière impropre, même si les alternateurs des véhicules peuvent annoncer une tension de 14 V. De même, les réseaux de bord de 24 V sont souvent appelés réseaux 28 V car la tension de l’alternateur passe généralement au premier plan. • Capacité nominale La capacité d’une batterie indique son aptitude à retenir les charges. La capacité effective est liée à certaines conditions. Elle est calculée à partir de l’intensité et de la durée de charge parce que la charge électrique ne peut pas être me­ surée directement. Comme la durée de charge et de décharge d’une batterie est exprimée en heures, la charge est exprimée par l’unité Ampère-heure (Ah). La capacité nominale est donnée pour une décharge régulière durant 20 heures et une température initiale de l’électrolyte de +27° C (1/20 de la capacité).

Système start & stop pour les voitures Le système start & stop (micro-hybride)* se traduit par une sollicitation supplémentaire de la batterie, donc par un nombre bien plus élevé des phases de chargement tout au long de son cycle de vie. Pour assurer la coexistence de la batterie avec un système start & stop, il faut à cette dernière une acceptation suffisante des charges multiples et une bonne tenue aux cycles.

Les batteries vieillissent en été et déclarent forfait en hiver L’heure de vérité sonne en hiver pour de nombreuses batteries. Mais il faut garder à l’esprit que les épisodes de chaleur prolongés réduisent leur durée de vie, même si la dégradation ne deviendra manifeste qu’à basses températures. Une température extérieure de +20° C est optimale. Des températures élevées aggravent l’auto-déchargement, entraînant un vieillissement accéléré. La batterie est plus ou moins exposée à la chaleur ambiante, selon son emplacement sur le véhicule. Elle risque de déclarer forfait lorsqu’elle est davantage sollicitée, à basse température. Sur les machines utilisées seulement en saison (parmi lesquelles on compte les transporteurs et les faucheuses à deux essieux dans nombre d’exploitations de montagne), la batterie devrait être démontée ou rechargée à intervalles réguliers. Les véhicules agricoles modernes sont comparables aux voitures: ils comportent une multitude de fonctions qui consomment de l’énergie électrique lorsqu’ils sont inutilisés, ce qui peut nécessiter une recharge de la batterie après une immobilisation prolongée.

* Le terme micro-hybride désigne la plus petite forme d’électrification d’une voiture. Le véhicule n’est toutefois pas réellement hybride, mais équipé d’un système start & stop, conçu pour économiser de l’énergie (Wikipédia).


Question de lecteur | Management

qui veut effectuer du service hivernal. Dans certains cantons, la démarche est purement administrative, en remplissant un formulaire. Il n’est pas nécessaire de présenter le véhicule au service de la circulation routière. Reste la question de la charge remorquable. Si l’on souhaite immatriculer le tracteur avec sa charge remorquable, on sera astreint à la redevance poids lourds liée aux prestations (RPLP). Mais si on ne fait que du service hivernal et pas de transport commercial durant la période où le véhicule est immatriculé en blanc, on fera inscrire la charge remorquée à zéro. Il devrait rester possible d’effectuer des transports agricoles avec les plaques blanches. Normalement, les véhicules immatriculés à titre professionnel ont l’interdiction de circuler le dimanche et la nuit. Cette restriction ne s’applique pas aux trajets dans le cadre du service hivernal.

Quelques autres points L’emploi d’un véhicule avec plaques vertes pour déneiger des surfaces appartenant à des particuliers ou des entreprises privées n’est pas autorisé. Il faut dans les deux cas des plaques blanches. Photos: Heinz Roethlisberger et ldd

Plaques blanches pour les prestations pour privés Contrairement au service hivernal des voies publiques, il n’y a pas besoin d’autorisation spéciale pour déneiger avec des véhicules agricoles chez des clients privés. Mais les véhi-cules doivent avoir des plaques blanches et il convient de vérifier la couverture par l’assurance.

Pour le service hivernal, un tracteur peut aussi être immatriculé en bleu*. Mais, plaques de contrôle vertes, blanches ou bleues, il faut en tous les cas clarifier la question de l’assurance du véhicule à moteur et éventuellement adapter la police en conséquence. Faute de quoi, en cas de pépin, l’ampleur des dommages matériels et/ou corporels peut avoir de lourdes conséquences pour l’agriculteur. Si l’outil de déneigement masque les feux de croisement, un éclairage de rempla­ cement est indispensable. Les limites exter­ nes des engins de déneigement doivent être signalées de jour par des surfaces rayées rouge/blanc (drapeaux réfléchissants recommandés) et de nuit ou par mauvaise visibilité par des feux de signalisation. Les chaînes à neige sont obligatoires en cas de besoin.

Aldo Rui * Plaques bleues pour véhicules de travail ne transportant pas de choses. «J’ai remis l’exploitation à mon fils et j’ai cessé d’effectuer le service hivernal pour la commune. Et mon fils ne souhaite pas le poursuivre. De mon côté, j’aimerais continuer à assurer le déneigement pour des clients privés. Comment dois-je immatriculer le tracteur?» Dans un tel cas, on ne peut pas faire l’économie d’une plaque blanche, c’està-dire d’une immatriculation industrielle du tracteur. Le déneigement pour le compte de particuliers ou d’entreprises

commerciales n’est autorisé qu’avec des véhicules munis de plaques d’imma­ triculation blanches, sans exception, ceci contrairement au déneigement des routes communales. Dans ce dernier cas, il y a en effet la possibilité d’obtenir une autorisation spéciale (voir également page 42 de ce numéro) pour effectuer cette prestation avec des plaques vertes.

Transfert temporaire Il est possible d’obtenir une immatriculation temporaire en plaques blanches pour

Où est-ce que le bât blesse? Quelles sont les préoccupations des membres de l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA)? Quels soucis rencontrent-ils au quotidien? Dans une série paraissant épisodiquement, Technique Agricole traite les questions soumises à l’ASETA. Vous pouvez adresser vos questions à l’ASETA à Riniken, tél. 056 462 32 00 ou par courriel à zs@agrartechnik.ch.

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Management | Équipements

Infos sur la fiche agridea La fiche technique «Le rinçage correct des pulvérisateurs» d’agridea décrit le fonctionnement des différents systèmes de nettoyage intérieur ainsi que des méthodes sûres de lavage à la ferme et au champ. Elle peut être téléchargée sur le site www.agridea.ch (introduire les termes «Le rinçage correct des pulvérisateurs» dans le champ de recherche).

Les contributions pour l’équipement en système de nettoyage intérieur des pulvérisateurs et atomiseurs sont versées seulement jusqu’à la fin 2022. Photo: Heinz Röthlisberger

Prévoir le rinçage intérieur: il sera obligatoire dès 2023 Il ne reste qu’une année pour équiper son pulvérisateur d’un système de rinçage de l’intérieur de la cuve. Dès 2023, le nettoyage interne est obligatoire. Des subventions seront encore accordées jusqu’à la fin 2022. Heinz Röthlisberger Dès 2023, un système de nettoyage avec circuit d’eau de rinçage séparé est obligatoire pour les pulvérisateurs et atomiseurs de plus de 400 litres. Il ne reste plus

qu’une année pour équiper les machines existantes ou en acquérir de nouvelles répondant aux normes. Afin de ne pas devoir agir dans l’urgence, il serait judicieux

Avantages et inconvénients des procédés de rinçage de cuve Procédé continu

• Coûts de post-équipement plus élevés • Rinçage manuel du filtre nécessaire malgré tout

• Rinçage plus gourmand en temps • Systèmes manuels nécessitant plusieurs montées et descentes du tracteur pour accéder aux commandes • Contact avec les cultures traitées

Source: fiche technique agridea «Rinçage correct des pulvérisateurs»

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Réglementation à partir de 2023 Le démarrage et le rinçage doivent être actionnés par l’opérateur sans qu’il descende du tracteur. Le rinçage sous-­ entend le nettoyage de la cuve et le rinçage de la rampe. Le lavage nécessite le pompage de l’eau à travers des buses de nettoyage intérieur. Chacun est libre de choisir un système de rinçage continu ou séquentiel. Dans le premier cas, l’eau de rinçage doit être introduite dans la cuve principale directement depuis un circuit séparé. Dans le système séquentiel, elle est introduite dans la cuve via le circuit de pulvérisation.

Procédé séquentiel

• Efficacité de rinçage et de temps de travail • Faibles coûts de post-équipement • Rinçage durant l’avancement du pulvérisateur • Entretien moindre • Utilisation simple limitant les risques d’erreurs • Rinçage ne nécessitant pas de descendre du tracteur • Pas de contact avec les cultures traitées

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de planifier cette opération durant la saison hivernale. Des contributions sont encore accordées jusqu’à la fin 2022 pour l’équipement des pulvérisateurs et atomiseurs en systèmes de rinçage. Concrètement, une contribution unique est versée pour un post-équipement ou pour l’acquisition d’une nouvelle machine. Cette subvention, de 2000 francs au maximum, devrait couvrir la moitié des frais. Pour l’obtenir, il faut s’inscrire auprès de la chambre d’agriculture de son canton qui est chargée de gérer les demandes et d’effectuer les contrôles nécessaires. Les services phytosanitaires cantonaux sont aussi à même de fournir des conseils techniques à ce sujet.

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Rinçage au champ Le but du rinçage intérieur des pulvérisateurs est de réduire les pollutions des eaux de surface par les produits phytosanitaires. Comme les pulvérisateurs et atomiseurs sont nettoyés principalement à la ferme, le risque de pollutions ponctuelles des eaux par les phytos existe. Il est possible de laver directement sur la parcelle un pulvérisateur équipé d’un système de rinçage à circuit séparé utilisé correctement. L’eau chargée en phytos est ainsi directement épandue sur la culture.


Espace juridique | Management

Un geste encore autorisé jusqu’à fin 2025 sous conditions: l’accouplement d’une remorque à frein hydraulique à deux conduites à un tracteur muni d’une installation à une seule conduite. Photo: Roman Engeler

Des contrôles et des dénonciations Au mitan de 2020, l’Office fédéral des routes (Ofrou) a publié une instruction concernant l’attelage de tracteurs munis d’anciennes prises de freins à des remorques conformes à la nouvelle législation. Les contrevenants s’exposent à des dénonciations. Roman Engeler L’introduction au 1er janvier 2018 de nouvelles prescriptions pour les freins de tracteurs, puis pour les remorques agricoles et forestières au 1er mai 2019 ouvraient un champ d’incertitude. Comment les freins hydrauliques des véhicules conçus selon l’ancien et le nouveau régime peuvent-ils se combiner? Est notamment concerné l’accouplement de tracteurs munis d’un raccord de frein hydraulique à une conduite (H1L) avec des remorques de nouvelle génération à deux conduites (H2L). Au mitan de 2020, l’Ofrou a publié des instructions précisant comment et dans quelles conditions de tels ensembles peuvent circuler. L’ASETA a eu connaissance des premiers cas où la police a contrôlé de tels ensembles routiers et dénoncé leurs conducteurs, même fautifs involontaires. Nous rappelons ici les principaux points de ces instructions.

Contenu des instructions Les instructions sont valables depuis le 28 mai 2020 et s’appliquent jusqu’au 31 décembre 2025, après quoi elles seront réputées abrogées, du moins en l’état actuel des choses. L’attelage d’une

seule remorque équipée d’un système de freinage H2L est autorisé pour autant que les conditions préalables ci-après soient remplies cumulativement: • le véhicule tracteur est muni d’un raccordement à un système de freinage H1L pour véhicules agricoles et forestiers au sens de l’ancien droit; • la vitesse maximale autorisée de l’ensemble ne dépasse pas 40 km/h; • le conducteur porte sur lui la déclaration d’adéquation du constructeur ou du responsable de la mise en circulation qui énumère les conditions garantissant la fonctionnalité, et ces conditions sont respectées; • la somme des charges par essieu indiquée sur la plaquette du constructeur ne dépasse pas dix tonnes; • même si le moteur est à l’arrêt, l’actionnement du frein de stationnement du véhicule tracteur déclenche automatiquement le frein de la remorque; • si la remorque est munie d’un réservoir sous pression et que la pression est insuffisante, un signal d’avertissement apparaît dans le champ visuel du conducteur.

Faut-il postéquiper les tracteurs en H2L? L’attelage de remorques à freins hydrauliques à deux conduites (H2L) à des tracteurs à freins à une conduite (H1L) ne sera plus autorisé à partir de 2026. Se pose la question de postéquiper les tracteurs en H2L. Juridiquement, rien ne s’y oppose. En principe, les tracteurs munis d’installations H2L sont homologués et donc autorisés à circuler. Techniquement, la modification est faisable et des kits d’installation sont même commercialisés. Reste l’aspect pratique. Un tracteur postéquipé doit être expertisé par le service de la circulation routière (cela vaut aussi pour les installations pneumatiques). À cette fin, l’installation aura dû obtenir une certification de conformité ainsi qu’une attestation de test d’efficacité. S’agissant d’installations en nombre peu élevé, les coûts du postéquipement risquent de s’envoler. De son côté, l’ASETA recommande, encore et toujours, de passer aux freins pneumatiques.

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Plate-forme | Reportage

L’installation de gazéification de bois à Desibach (ZH). Une fois la production achevée, le charbon végétal est stocké dans des Big Bag. Photos: Energie-bois Suisse, Christoph Rutschmann

Charbon végétal: arme miracle Florian Gut produit du charbon végétal à partir de bois. Cet agriculteur du hameau de Desibach (ZH) a investi dans une installation de gazéification du bois. Au cœur de l’installation se trouve un moteur à gaz qui, en 20 heures de service, génère autant d’électricité que les besoins annuels d’une famille suisse de quatre personnes. Christoph Rutschmann*

Un bâtiment en bois dépasse dans le hameau de Desibach, près de Buch am Irchel, dans le canton de Zurich. Il y règne une agréable odeur de bois frais. «Nous avons utilisé le bois de notre propre forêt pour construire le bâtiment», explique fièrement le maître d’ouvrage. Florian Gut est agriculteur, viticulteur, entrepreneur, propriétaire forestier, opérateur d’installations, distributeur de charbon végétal, et bien plus encore. «Nous avons mis dix ans pour développer le projet. En

* L’auteur est ingénieur forestier EPFZ et directeur de projet chez Energie-bois Suisse.

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août 2021, nous avons enfin pu procéder à la mise en service de l’installation.» La gestion forestière est une tradition de longue date pour la famille Gut, dont plusieurs générations ont déjà exploité la forêt d’environ 33 hectares qu’elle possède. La production de bûches est sa spécialité. «Nous produisons environ 500 stères de bûches par an, que nous vendons très bien en ce moment», déclare Florian Gut. La nouvelle installation produit de l’air chaud permettant de sécher des quantités plus élevées. La demande de bois en bûches ayant augmenté, ce segment d’activité va bientôt faire l’objet d’une expansion. Florian Gut confirme une ten-

dance constatée à travers toute la Suisse: les gens «redécouvrent» la combustion de bûches dans les petits chauffages d’appoint.

Étude Agroscope sur le charbon végétal Agroscope a publié cette année les dernières connaissances scientifiques disponibles en matière de charbon végétal, dans le rapport en langue allemande «Pflanzenkohle in der Landwirtschaft». Le rapport «Agroscope Science, 112, 2021» peut être téléchargé sur le site d’Agroscope.


Reportage | Plate-forme

Gazéificateur «tolérant» L’air chaud ne sèche pas seulement de gros volumes de bûches, mais aussi les plaquettes de bois alimentant le gazéificateur. Le silo renferme de grandes quantités de plaquettes de bois frais qui sont successivement acheminés vers l’installation de séchage à air chaud pour ensuite être déposés dans un local de stockage intermédiaire. Puis ils traversent un mélangeur sophistiqué qui transporte enfin un mélange de composition optimale (calibre, humidité) vers le gazéificateur. La grande variabilité de la matière première est frappante et étonnante. «Le gazéificateur est capable de transformer pratiquement tous les assortiments que nous produisons, donc aussi de l’écorce et des fractions fines issues de la production des bûches. Il est très tolérant à cet égard», précise le propriétaire. Une visite de l’installation est à la fois passionnante et instructive: cela n’a rien d’un feu de bois romantique. Les dispositifs ressemblent davantage à un grand laboratoire avec ses innombrables tuyauteries, conteneurs, valves et appareils de mesure et de contrôle. Des systèmes d’alimentation complexes à pilotage et surveillance électronique transportent le combustible et, ultérieurement, les produits de la combustion au bon endroit au bon moment, moyennant des processus perfectionnés.

Le bois, source de charbon, d’électricité et de chaleur Le combustible préséché – du bois-énergie naturel issu de la région uniquement – est acheminé vers le réacteur de pyrolyse. Le dégazage du bois s’effectue à une température d’environ 500° C et constitue la première étape de production du

charbon. Ensuite, le gaz et le charbon sont transférés vers le réacteur à lit fluidisé qui amène de l’air de combustion supplémentaire pour achever le procédé de dégazage à une température avoisinant les 850° C. Affiné, le charbon «flotte» dans le flux gazeux vers le filtre qui le sépare du gaz, le refroidit en ajoutant de l’eau et le stocke dans des Big Bag. Le gaz est acheminé vers un refroidisseur qui réduit sa température à environ 100° C. Ensuite, il traverse un laveur de gaz fonctionnant à l’eau, puis, refroidi à près de 20° C, parvient au moteur à gaz. Vrombissant dans sa cabine insonorisée, celui-ci génère une puissance électrique de 240 kW. Mis en service au mois d’août, le moteur a produit, en l’espace d’un mois seulement, l’électricité consommée par près de 30 ménages suisses de quatre personnes pendant toute une année. Florian Gut a obtenu la rétribution à prix coûtant pour l’électricité ainsi produite. Cette subvention lui garantit la rentabilité de son exploitation. Un échangeur récupère toute la chaleur récoltée au cours du processus à des fins de réutilisation. Ainsi, le gazéificateur de bois atteint un rendement total énorme qui dépasse les 90 %.

Précieux pour les sols Pourquoi alors tous ces efforts pour fabriquer du charbon végétal? Parce qu’il permet d’investir un nouveau segment d’activité aux perspectives intéressantes. En effet, le charbon végétal est une matière extrêmement précieuse. Contribuant largement à l’augmentation de la part d’humus et au stockage d’eau dans nos sols, il est également considéré comme un puit de carbone, car il se maintient dans les sols pendant plusieurs

Le moteur carburant au gaz de bois, d’une puissance de 240 kW, a produit au cours de son premier mois d’utilisation l’équivalent de l’électricité consommée en un an par près de 30 ménages suisses.

Données techniques de l’installation de Desibach Constructeur: Syncraft (autrichien) Modèle d’installation: «CW 700» Calendrier: 2000: Idée; 2012: Demande de rétribution à prix coûtant du courant (RPC); 2016: Permis de construire; 2019: confirmation RPC; juillet 2020: Début du chantier; juillet 2021: Mise en service. Combustible: plaquettes forestières Besoin en combustible: env. 160 kg/h Puissance thermique: 330 kW Puissance électrique: 240 kW (donnée constructeur moteur à gaz) Production de charbon: env. 2 m³ par jour (160 à 200 t par an) Teneur en eau du charbon: < 10 % Prix: env. CHF 1000.– par tonne Efficacité globale: 90 % de chaleur (chauffage, air chaud) et d’électricité Source: Energie-bois Suisse

siècles. L’exploitation agricole de Florian Gut prend part à une étude de plusieurs années, réalisée par l’institution de recherche agricole Agroscope et mandatée par l‘Office fédéral de l’agriculture. L’étude confirme que l’ajout de charbon végétal exerce une influence positive sur le taux d’humus (fertilité), le cycle nutritif (azote), la capacité de stocker l’eau et sur le bilan climat des terres agricoles à exploitation intensive. Le charbon végétal emmagasine les substances nutritives comme une éponge et offre un habitat aux microorganismes. D’après Agro­ scope, l’arme «miracle» possède une autre propriété intéressante: «L’épandage de charbon végétal permet de réduire les quantités de protoxyde d’azote (N 2O) émises par les terres agricoles, ce

En agriculture, le charbon végétal est utilisé en particulier comme améliorateur de sol et base de fertilisant, de même que complément en nutrition animale, support de litière et additif pour lisier.

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Plate-forme | Reportage

qui laisse à supposer que l’activité microbienne dans les sols se modifie. Réduire les émissions de N 2O revêt une importance capitale pour améliorer le bilan des terres agricoles concernant le gaz à effet de serre, car le N 2O présente un potentiel de réchauffement 300 fois plus élevé que le CO 2.»

Dans le sol via la ration et le lisier Florian Gut nous explique la manière dont le charbon végétal s’infiltre dans les sols. «Utilisé comme additif dans la ration, le charbon végétal possède un autre effet bienfaisant, sur la digestion et le bienêtre du bétail. Les mauvaises odeurs s’en trouvent réduites à l’étable, car les vaches excrètent moins d’ammoniaque.» Ce bienfait profite également à l’environnement, l’ammoniaque impactant les écosystèmes sensibles (marais, forêts…). Le charbon végétal contenu dans le lisier – à teneur d’ammoniaque réduite – parvient enfin sur les champs où il déploie ses effets positifs à long terme. Pour Florian Gut, il s’agit d’une situation gagnant-gagnant, car le charbon végétal est une matière première vendue à prix élevé.

Alimentation du réacteur à lit fluidisé. Au cours d’un processus complexe, la production de charbon génère parallèlement de la chaleur pour chauffer plusieurs bâtiments, ainsi que de l’air chaud pour le séchage de bois de chauffage.

Conclusion L’unité de Desibach est un excellent exemple pour l’utilisation efficace des ressources. Elle devrait susciter la mise en œuvre d’autres projets du même type. Le meilleur endroit pour implanter une telle

installation se situe dans une région affichant un besoin incessant de chaleur de plusieurs centaines de kilowatts, par exemple à proximité de grands réseaux de chaleur, tels les industriels consommant beaucoup d’énergie calorifique.

Essai «Black goes Green» à la ferme Juchhof

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L’institut de recherche de l’agriculture biologique FiBL Suisse et l’organisme public Grün Stadt Zürich ont entamé cette année la mise en pratique à long terme «Black goes Green» dans l’utilisation de charbon végétal en agriculture. Il s’agit ainsi de protection du climat et de bilan hydrique du sol. Les premières expériences en matière de charbon végétal en agriculture sont encourageantes, mais pour une évaluation scientifique des effets, des données en nombre suffisant et sur le long terme sont nécessaires, indique le FiBL à propos de cette recherche. C’est pourquoi Grün Stadt Zürich et le FiBL ont commencé ensemble cet essai pratique pour une durée minimale de sept ans. La ferme Juchhof de Grün Stadt Zürich a amendé ce printemps une parcelle d’essai d’environ 12 hectares avec près de 45 tonnes de charbon végétal: la moitié des champs de céréales, de maïs et des prairies ont reçu du charbon végétal, tandis que l’autre moitié témoin a été exploitée sans charbon. Le charbon végétal a été fourni par Zürich Holz AG et mélangé au lisier avant épandage. Le charbon à pores fins et absorbant dispose d’une surface interne conséquente, à la manière

d’une éponge. Cette superficie donne au charbon la faculté de retenir sur le long terme l’eau et les nutriments, et de les rendre disponibles pour les cultures. «Notre but est de conserver plus vertes les surfaces agricoles urbaines au cours des périodes sèches à venir, et ainsi contribuer à réduire encore davantage la chaleur en ville», explique Bernhard Koch, responsable des productions agricultures chez Grün Stadt Zürich. Si l’essai répond aux attentes, l’utilisation du charbon végétal sera étendue à d’autres zones urbaines. Au nom de l’Office fédéral de l’agriculture, le FiBL va enquêter sur l’influence du charbon sur le bilan hydrique ainsi que sa part dans divers nutriments et polluants. «À compter de 2021, nous allons augmenter les effets à court, moyen et long terme du charbon végétal sur la stabilité du rendement et le stockage du carbone», estime Markus Steffens, directeur de recherche au FiBL. En outre, des recherches spécifiques sur la qualité biologique sont prévues. La recherche à long terme sera soutenue par l’Université de Berne, Agroscope et Zürich Holz AG. Source: FiBL

Le charbon végétal mélangé au lisier est appliqué sur les surfaces d’essai de la ferme zurichoise Juchhof. Photo: FiBL

Environ 45 tonnes de charbon végétal ont été apportées sur une surface d’essai de quelque 12 hectares. Photo: Grün Stadt Zürich

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Plate-forme | Exposition

«Downsizing» d’un moteur de six à quatre cylindres. Malgré la réduction de cylindrée, le Claas «Axion 830» offre les mêmes performances, voire, en cas d‘assistance électrique, de meilleures valeurs de couple et davantage de place sous le capot. Photos: Heinz Röthlisberger

«Downsizing» de moteurs par assistance électrique Le constructeur Deutz pousse au développement d’une motorisation durable. Pendant les «Deutz Days», le public a ainsi eu l‘occasion d‘admirer un projet de «downsizing» avec assistance électrique sans aucune perte de puissance du moteur. Heinz Röthlisberger Tout constructeur de moteurs se doit aujourd‘hui d’investir dans les systèmes d‘entraînement durables. Deutz aussi. La façon dont le motoriste de Cologne (D) compte s‘y prendre a été au cœur des «Deutz Days» de cette année, en novembre à Stockstadt am Rhein (D). Il y a présenté ses solutions futures, dont une grue électrique sur chenilles d’une puissance de 40 kW développée avec le constructeur japonais Maeda. Elle peut lever six tonnes. Il y avait aussi un moteur 64

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six-cylindres à hydrogène de 200 kW, le «TCG 7.8 H2», que la marque espère produire en série dès 2024 pour un usage stationnaire. Des solutions d‘entraînement basées sur des piles à combustible au méthanol et des développements prometteurs dans le domaine des moteurs électriques étaient également au menu.

De six à quatre cylindres Dans le secteur «Agriculture», s’appuyant sur l‘exemple d‘un tracteur Claas

«Axion 830», les ingénieurs de Deutz ont illustré un «downsizing». Cette démarche vise à réduire la taille et la cylindrée du moteur sans changement significatif de ses performances. Ils ont ôté du tracteur en question le FTP 6-cylindres de 6,7 litres d‘origine (172 kW ou 235 chevaux), pour le remplacer par un Deutz «TCD 5.2 EC48» 4-cylindres (170 kW ou 230 chevaux). Le tracteur s’est vu équiper d’un circuit électrique 48 volts, comprenant une batterie d’une capacité de 0,5 kW/h,


Exposition | Plate-forme

un alternateur 48 volts et un turbocompresseur électrique de même tension nominale. Ce circuit doit intervenir dans l’entraînement du tracteur et fournir du couple supplémentaire. Le tracteur possède deux turbocompresseurs, un grand pour le travail normal et un électrique pour le couple. Avec ce système, que Deutz appelle «microhybride pour l‘agriculture», la puissance du tracteur reste inchangée, malgré une réduction de 22% de sa cylindrée, passée de 5,2 à 6,7 litres.

Rendement accru D’après le constructeur, ce système offrirait un couple supérieur à bas régime, sans perte de puissance, donc des accélérations améliorées avec des charges remorquées élevées, ainsi qu’une meilleure dynamique à toutes les allures. C‘est

La notion du «downsizing» Le terme anglais «downsizing» désigne une réduction de certaines caractéristiques techniques, par exemple le poids, la cylindrée, etc., tout en conservant des performances inchangées. Selon Wiki­ pédia, le «downsizing» est le résultat de certains progrès techniques et répond à la hausse des prix de l‘énergie et des matières premières. La forme la mieux connue du «downsizing» consiste à réduire la cylindrée des moteurs à combustion interne, en améliorant le rapport entre puissance utile maximale et cylindrée, jusqu’à une puissance du même ordre qu’auparavant avec les moteurs de plus forte cylindrée.

l‘œuvre du turbo électrique additionnel, qui oppose moins d’inertie qu’un turbo traditionnel. Selon ses développeurs, l’ensemble générerait un gain de rendement et une consommation réduite. En passant à quatre cylindres, la taille du moteur diminue et laisse plus d’espace pour loger d‘autres composants sous le capot. L’ensemble produit aussi des kW (jusqu‘à 20) pour entraîner des machines de type épandeurs d‘engrais. Une source autorisée révèle que Deutz prévoit de lancer la production en série. Mais ce système resterait cantonné aux chargeurs et à d‘autres engins. Il sera plus difficile à vendre aux tractoristes liés à des fournisseurs de moteurs par des contrats à long terme.

Le diesel toujours en course En dépit du développement à marche forcée des motorisations alternatives, Deutz reste convaincu que les moteurs à combustion interne ne sont pas prêts de disparaître des équipements hors-route, telles que les machines agricoles et les engins de chantier. L‘agriculture sera probablement le dernier secteur dans lequel de nouvelles formes d‘entraînement remplaceront les tracteurs de forte puissance. Les avantages du moteur diesel y sont simplement écrasants. Deutz réserverait les moteurs électriques plutôt aux machines jusqu‘à 100 kW, celles nécessitant une puissance supérieure étant difficiles à électrifier. Sur le créneau des moteurs de forte puissance, l’hydrogène pourrait constituer une solution. Une tendance se dégage clairement de Stockstadt: Deutz se teinte progressivement en «vert». En agriculture aussi, l‘ère

L’utilisation de ce six-cylindres Deutz à hydrogène, d‘une puissance de 200 kW (270 ch), n‘est envisagée dans le machinisme, agricole et de chantier, qu’à un horizon lointain.

Le «Classique» paye le «Vert» Dès le 1er janvier 2022, Deutz AG s’affichera en deux divisions, «Classic» et «Green». Le segment «Green» réunira les moteurs électriques, les batteries ainsi que les moteurs à hydrogène, bref tous les produits autres que les moteurs diesel. Deutz nourrit en effet des objectifs ambitieux. Actuellement, les activités du segment «Green» représentent environ 60 millions d‘euros, soit 4% du chiffre d‘affaires. D‘ici 2031, cette part devrait dépasser les 50%. La croissance espérée sera également réalisée par des rachats et des reprises d‘entreprises. Il est intéressant de noter que Deutz compte financer les investissements dans la stratégie de croissance du segment «Green» à partir des ventes du secteur classique des moteurs diesel jusqu’en 2026.

des combustibles fossiles est appelée à s’achever. Le diesel reste pourtant d‘actualité. La preuve en est que les constructeurs semblent toujours intéressés par une collaboration à long terme, a-t-on pu entendre dans les coulisses des «Deutz Days». La marque vient en effet d’annoncer de nouveaux projets de collaboration avec d’importants constructeurs de machines agricoles tels que John Deere, SDF et Agco, pour lesquels elle développe ou produit des gammes complètes. Les contrats de livraison à long terme sont de nouveau d‘actualité. La pandémie et les retards de livraison à répétition remettront en cause, et pour longtemps, les politiques d’approvisionnement à courte échéance.

En collaboration avec le japonais Maeda, Deutz a mis au point une grue sur chenilles entièrement électrique de 40 kW, offrant une capacité de levage de six tonnes. Photo: Deutz

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configuration augmente la productivité. Avec la version de 12 m, 95 % de la surface totale du champ n’est plus écrasée par les chenilles. Un potentiel de rendement supérieur peut être atteint, tout en préservant le sol et l’environnement. Les outils de travail sont attelés entre les quatre grandes chenilles du train roulant électrique, pivotant à 90° lors des déplacements sur route. L’alimentation électrique est assurée par deux moteurs diesel indépendants de 545 ch chacun, entraî­ nant une génératrice. L’engin est prédisposé à une conversion aux motorisations alternatives telles que les piles à combustible. Une médaille d’or et 16 distinctions en argent ont été décernées en préambule à l’Agritechnica, qui devrait se tenir du 27 février au 5 mars 2022. Images: Agritechnica, zvg

Une médaille d’or et 16 d’argent Le jury des nouveautés de l’Agritechnica a passé au crible les 164 innovations en machinisme agricole qui lui ont été soumises et a décerné une médaille d’or et 16 médailles d’argent.

Argent: Krone «ExactUnload» Avec l’«ExactUnload» de Krone, le déchargement de la nouvelle remorque à tapis et fond mouvants «GX» est contrôlé de telle sorte que le produit transporté soit réparti au sol de façon régulière sur une distance préconfigurée. La vitesse d’évolution de l’ensemble attelé n’a pas d’importance tant que l’allure est inférieure à 3,5 km/h. Les chauffeurs inexpérimentés peuvent ainsi répartir à chaque fois de façon homogène leur chargement. Le véhicule compactant le silo déplace ainsi moins de matière.

Roman Engeler Un produit bénéficiant d’une distinction «Innovation Award Agritechnica» en or se distingue par une nouvelle conception et pour lequel la fonctionnalité a été modi­fiée de façon décisive et qui autorise, au travers de son utilisation, un nouveau processus générant l’amélioration d’un processus existant. Pour l’attribution d’une médaille d’or, les critères suivants sont déterminants: • Importance pratique pour l’exploitation, • rentabilité économique et efficacité, • amélioration de la situation environnementale et énergétique, • allègement de la charge de travail et amélioration de la santé et de la sécurité. Pour se voir décerner l’argent, un produit doit présenter un développement complémentaire améliorant de façon significative son utilisation et le processus. Mais l’innovation ne remplit toutefois pas complètement les critères requis pour la médaille d’or de l’innovation. L’attribution d’une médaille d’or requiert: 66

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• Importance pratique pour l’exploitation, • allègement de la charge de travail et amélioration de la qualité du travail, • amélioration de la fiabilité.

Or: système tracteur «Nexat» Le «Nexat» est un porte-outils adapté à tous les travaux de production végétale, depuis le travail du sol en passant par le semis ou la protection des plantes et jusqu’à la récolte. Les outils de travail du sol et de traitement des cultures sont portés, au lieu d’être tirés. Cette nouvelle

Argent: «Agro ContiSeal» de Continental Un polymère visqueux à l’intérieur du pneu agricole colmate la fuite d’air en cas de pénétration de la bande de roulement


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par un corps étranger. Malgré son en­ dommagement, il est possible de conti­ nuer à rouler et de réparer ou remplacer le pneu.

Argent: avertisseur de compaction sur terminal Claas «Terranimo» Le système développé à l’HAFL de Zolliko­ fen signale au conducteur, sur son termi­ nal en cabine, le niveau de risque de com­ pactage dans les conditions d’utilisation en cours. Pour effectuer ces calculs, Claas relie les informations disponibles via le système d’assistance «Cemos», telles que le type ou l’état du sol, la charge par es­ sieu ou la pression des pneus au système «Terranimo», un outil de simulation de la charge et de la portance du sol reconnu.

passage: pour une levée régulière et ho­ mogène, le traitement des résidus de ré­ colte est combiné à un dispositif spécial de mise en terre des semences. Concrète­ ment, une herse étrille placée en amont affine la terre et répartit mieux les pailles. Le broyeur à fléaux placé juste derrière broie paille et chaumes et libère l’horizon de semis des résidus de récolte grâce à la puissance d’aspiration du rotor à fléaux.

Argent: «Photoheyler» de Planungsbüro Heinrich

Argent: Rauch «TerraService»

Argent: «Aspiration automatique des poussières» de Fendt

L’autre avantage est l’économie de pas­ sages supplémentaires et donc d’intrants tels que le gazole et de temps de travail.

Avec le «TerraService» de Rauch, déve­ loppé en collaboration avec AgriCircle, l’agriculteur dispose d’un service infor­ matique lui permettant de calculer à l’avance la praticabilité d’une parcelle agricole. L’utilisateur doit saisir les don­ nées machine nécessaires à ce calcul ou intégrer des données préalablement en­ registrées. L’humidité du sol est estimée localement grâce aux mesures radar des satellites Sentinel 1 combinées aux don­ nées météo­rologiques.

Le nouveau concept de rotor du «Photo­ heyler» permet d’obtenir des débits de chantier de plus d’un hectare par heure. Le système de guidage par caméras sur le rang détecte la culture de manière fiable. Les roues d’appui du châssis sont orien­ tables par vérins hydrauliques et dirigées selon celles du tracteur, en suivant leur di­ rection. La bineuse est ainsi guidée avec une précision maximale le long des rangs et les difficultés rencontrées jusqu’à pré­ sent pour maîtriser la machine et le trac­ teur sont résolues.

Avec son système automatique d’aspira­ tion des poussières, Fendt présente pour la première fois une solution détectant le degré d’encrassement du filtre à air lors du travail et le nettoie automatiquement. Deux impulsions d’air comprimé courtes mais puissantes à l’intérieur du filtre gé­ nèrent un flux d’air dirigé vers l’extérieur.

Argent: «DL 66 Pro» de Fasterholt

Argent: Amazone «DirectInject»

Argent: Müthing «CoverSeeder» La combinaison «CoverSeeder» de Müthing rassemble pour la première fois des éléments bien connus en un nouveau système de semis des cultures dérobées qui intègre toutes les étapes en un seul

La souplesse de sélection des produits phytosanitaires et l’utilisation de subs­ tances actives sur des parties de champ en fonction des besoins de la culture pré­ sentent des exigences croissantes pour les agriculteurs et pour les techniques de protection phytosanitaire actuelles. La solu­ tion «DirectInject» résout le conflit entre une plus grande flexibilité d’utilisa­ tion et la taille économiquement oppor­ tune des pulvérisateurs. La souplesse de dosage de produits liquides et granulés permet à ce système de réagir de manière appropriée à chaque situation au champ.

L’outil d’irrigation «DL 66 Pro» de Faster­ holt est la combinaison inédite d’un en­ rouleur mobile et d’une rampe à buses en aluminium de 66 m. Cette rampe té­ lescopique et repliable hydrauliquement est installée sur un seul chariot qui assure

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l’avancement de la machine. Les avantages de ce système, actuellement composé d’un enrouleur et d’un chariot d’arro­seur, sont combinés en une seule machi­ne.

Argent: New Holland «OptiSpread» La répartition transversale régulière des pailles broyées par les moissonneuses-­ batteuses est nécessaire pour les mises en culture suivantes, surtout en cas de travail simplifié du sol. New Holland a développé le système «OptiSpread Automation System», le premier système d’éparpillement de la paille broyée avec technique de mesure directe. Des capteurs radar 2D placés de chaque côté de la moissonneuse-batteuse mesurent la vitesse et la distance de projection.

une presse à balles parallélépipédiques, le système prenant ensuite en charge de manière anticipée et automatique le guidage de l’attelage, la régulation de la vitesse du tracteur et les réglages de la presse. Cette évolution est décisive vers une presse à balles parallélépipédiques entièrement automatique.

Argent: «Compaction Prevention System» d’Agtech 2030

Argent: «RoboVeg» d’Agro Intelligence

Argent: Claas «Cemos Auto Header» Claas a développé le «Cemos Auto Header», premier système de correction du réglage, pour les barres de coupe à vis. Un scanner laser détecte en continu la hauteur de la culture. Une fois que l’opérateur a défini la position du rabatteur, les consignes sont adaptées automatiquement en cas de variation de la hauteur de la culture. Le système détecte les traces de passage ainsi que la terminaison de la culture et guide les éventuels amas de céréales tombés de la table de coupe vers la vis d’alimentation.

«RoboVeg» est un robot agricole performant pour la récolte du brocoli. Cette machine est entrainée par deux moteurs développant une puissance totale de 104 kW, dont une partie est disponible à la prise de force. Le relevage dispose d’une capacité de 750 kg. Le «RoboVeg» est équipé de caméras 2D haute résolution et de capteurs 3D. Deux bras robotisés pivotant sur 6 axes sont chargés de la récolte autonome des brocolis.

Avec le système «Big Baler Automation» de New Holland, l’opérateur peut régler directement le poids de balle souhaité sur 68

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Avec le «Compaction Prevention System» (CPS) d’Agtech 2030, l’utilisateur dispose d’un service qui cartographie à l’avance le risque actuel de compactage d’un champ et donc sa praticabilité. Le calcul en temps réel et spécifique au lieu aide aussi bien à la planification du travail qu’au conducteur de la machine à contourner les zones à risque du champ.

Argent: «Sis Remote» de Reichhardt

Argent: «RSM Ok ID» de Rostselmash

Argent: New Holland «Big Baler Automation»

sono­re puissant et arrête la machine pour éviter toute conséquence tragique.

Dans le secteur automobile, les avertisseurs de somnolence ou les assistants d’attention sont connus depuis longtemps. Rostselmash a repris cette approche pour la transposer dans le domaine agricole. Le système «RSM Ok ID» procède à une surveillance intelligente permanente de l’état du conducteur et, s’il détecte des signes de fatigue ou d’autres modifications de son état, il l’en informe immédiatement par un signal

«Sis Remote» est un système de commande intégré contrôlant à distance des machines autonomes. Évolutif, il se compose d’une radiocommande et d’un système d’automatisation Isobus. Il remplit toutes les exigences fonctionnelles de sécurité. Sa production en série est déjà effective sur un porte-outils à chenilles destiné à l’entretien paysager.


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Jörg Zimmermann, président de ch-motorist (à droite) et Stephan Scheidegger, chef de projet, posent devant l’affiche destinée à attirer de jeunes apprentis. Photo: Ruedi Hunger

À la recherche d’apprentis motivés Les commerçants spécialisés en appareils à moteur se sont intéressés de près à la relève professionnelle lors de leur 14e assemblée qui s’est tenue à la mi-novembre à Sursee. À cet effet, ils ont fait appel à des intervenants du «portail d’apprentissage» Yousty.ch. Ruedi Hunger Plusieurs catégories professionnelles rencontrent des difficultés croissantes à recruter des jeunes apprentis. C’est le cas du secteur du commerce spécialisé en appareils à moteur. Entreprises et associations sont de plus en plus souvent confrontées à l’enjeu crucial d’attirer la jeune génération vers les métiers artisanaux.

Être en ligne est un must Lors de l’assemblée des commerçants spécialisés en appareils à moteur qui s’est tenue chez Hako Schweiz AG, à Sursee (LU), deux intervenants de la plate-forme de formation professionnelle Yousty.ch ont démontré que la toile est un média très important pour les jeunes gens à la recherche d’une place d’apprentissage. La «raison» n’en incombe pas uniquement à ces derniers. La notion de «stratégie mobile only» s’applique également dans ce contexte. En effet, de nombreuses entreprises proposent aujour­ d’hui leurs produits et/ou leurs services exclusivement via des applications. Présenter son profil professionnel, son univers et ses produits aux personnes qui cherchent un emploi via une «stratégie mobile only» pourrait donc s’avérer un avantage.

Qu’est-ce que cela signifie pour la recherche de places d’apprentissage Les professions traditionnelles, telles que les commerçants spécialisés en appareils à moteur, sont particulièrement concernées. La question du recrutement de futurs apprentis motivés se pose. La génération internet actuelle a souvent le sentiment de ne pas être prise au sérieux. Or, une jeune fille ou d’un jeune homme souhaitent avant tout être considérés et respectés. Ils aspirent également à une bonne ambiance de travail et à une activité variée. Les enquêtes montrent qu’ils portent leur attention sur plusieurs formations professionnelles (une à trois, le plus souvent) et qu’ils envoient en moyenne 7,1 candidatures (jusqu’à une centaine pour certains). Cette nouvelle génération n’a pas l’habitude d’attendre. Cela implique de traiter les candidatures rapidement, sous peine de voir partir les candidats prometteurs vers d’autres horizons.

Informations et exposé de l’invité Jörg Zimmermann, président de ch-motorist, a accueilli plus de 35 des 45 membres à la 14 e assemblée générale à Sursee. Le site internet (www.ch-motorist.ch) a été repensé à l’occasion de la préparation de

l’exposé sur la formation professionnelle. «‹Google AdWords› et d’autres supports publicitaires seront également utilisés», a précisé le chef de projet Stephan Scheideg­ger. L’invité du jour était Roberto Chechele, directeur de la société Hako Schweiz AG, qui fournit des équipements pour le nettoyage et la voirie. Il a donné une conférence intitulée «l’électromobilité et la robotique dans la technique communale et de nettoyage, ainsi que dans l’entretien du gazon et du paysage».

Plate-forme ch-motorist Voici trente ans, le secteur des appareils à moteur s’est développé au point de constituer une profession à part entière au sein de la branche du machinisme agricole. Les exigences croissantes sur ce marché nécessitaient, outre les professionnels qualifiés disposant de solides connaissances techniques, de plus en plus d’experts en conseil. Aujourd’hui, le groupe de travail «ch-motorist» des commerçants spécialisés en appareils à moteur est affilié à l’association Agrotec Suisse, qui constitue avec Metaltec Suisse l’association faîtière AM Suisse, dont le siège se trouve à Aarberg.

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AS-Motor, dont le siège social se trouve à Bühlertann (D) et qui fait partie depuis peu du groupe Ariens, a obtenu la médaille d’or pour ses tondeuses à herbes hautes entraînées électriquement. Les «EAllmäher» développées par le constructeur AS-Motor sont les premières tondeuses à herbes hautes entraînées par un moteur électrique. Deux batteries manuelles de 56 volts sont utilisées. Une autonomie augmentée peut s’obtenir grâce à une batterie supplémentaire portée sur le dos. La puissance de ces tondeuses professionnelles est comparable à celle d’un moteur quatre temps de 200 cm³.

L’or a aussi été décerné à Bucher-Municipal, de Niederweningen/Suisse, pour la balayeuse compacte «Bucher CityCat V20e» avec saumureuse «Bucher Husky L14e». La balayeuse compacte électrique articulée d’un volume de 2 mètres cubes est équipée d’un pack de batteries suffisant pour une période de travail de huit heures. Pour une utilisation tout au long de l’année, le véhicule peut être équipé d’une saumureuse électrique de 1400 litres entièrement intégrée. Celle-ci dispose de sa propre alimentation électrique et fonctionne de manière autonome grâce au système de batterie de secours.

Demopark: or et argent décernés sans exposition Ruedi Hunger Sur une surface d’exposition de quelque 250 000 mètres carrés, des machines et appareils bardés de technologie et de solutions numériques innovantes destinés à l’horticulture et l’aménagement du paysage, ainsi qu’au secteur communal sont présentés. Prévue au printemps 2021, la biennale allemande Demopark n’a pu avoir lieu pour les raisons que nous connaissons.

Selon les organisateurs, il était en effet impensable de mener des entretiens per­ sonnels ou d’essayer des prototypes sans contrainte dans ces conditions. Le rendez-vous est toutefois reporté au début de l’été 2023. La prochaine édition de l’exposition aura lieu en plein air du 18 au 20 juin 2023 sur l’aérodrome d’Eisenach-Kindel, à Hörselberg-Hainich (land de Thuringe).

EGO, fabricant d’équipements sans fil et membre d’un groupe de production international dont le siège se trouve aux États-Unis, est décoré d’une médaille d’or pour la «tondeuse à rayon de braquage nul à batterie ZT4200E-L». Avec une largeur de coupe de 106 cm, cette tondeuse sans fil à rayon de braquage nul d’Ego offre des performances à la surface atteignant 10 000 mètres carrés avec une seule charge. Elle est équipée de six batteries de 56 volts interchangeables. Il s’agit du même type que celles utilisées sur les outils manuels d’Ego, comme les débrousailleuses ou les taille-haies.

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Innovations primées en 2021 En dépit de la situation, une cinquantaine d’innovations ont été évaluées par un jury composé de membres des rédactions des revues spécialisées Technique Agricole, BaLaBau, Greenkeepers Journal, Kommunaltechnik et Lohnunternehmen. Le jury a décerné cinq médailles d’or et huit médailles d’argent cette année.

Husqvarna a reçu une médaille d’or pour son robot de tonte grande surface «Ceora». Ce robot est conçu comme un appareil polyvalent. D’autres accessoires seront disponibles à l’avenir en plus du plateau de coupe conventionnel. Il s’agit d’un plateau de fairway ou d’un marqueur de lignes pour les terrains de sport. L’appareil fonctionne sans fil et se guide par navi­gation satellite avec une précision de 2 à 3 cm.


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Stihl a été récompensé d’une médaille d’or pour le système de communication de protection auditive «ProCom». Jusqu’à 16 personnes peuvent communiquer entre elles en utilisant le système «ProCom» de Stihl. On peut connecter un smartphone et des appareils radio compatibles Bluetooth. La portée va de 160 à 600 mètres. Chaque système individuel fait office de «repeater». La fonction d’écoute des bruits environnants permet de les percevoir sans devoir retirer les protections auditives.

Une médaille d’argent a été attribuée à Amazone pour l’épandeur hivernal «IceTiger». Avec cet épandeur, la combinaison d’un fond mouvant à entraînement hydraulique, d’un réglage électrique du point d’épandage et d’une commande par terminal Isobus assure un épandage précis du produit, même en petites quantités jusqu’à 5 g/m². La large surface d’appui du tapis permet d’éviter la formation de ponts.

Bema Maschinenfabrik (Allemagne) a été décoré d’une médaille d’argent pour son «conteneur basculant». Ce conteneur, avec vidange en hauteur et volume de 1350 litres, est une composante du système aspiration/balayage de Bema. Il se monte sur l’attelage trois points du tracteur. Il peut se combiner avec différents outils maison, comme une brosse de balayage et d’aspiration, une souffleuse-broyeuse, ainsi que différents outils d’autres fournisseurs.

Humus Maschinenfabrik Bermatingen (D) a reçu une médaille d’argent pour son broyeur à broussailles «Humus PS145». Le broyeur «PS145» d’Humus se destine avant tout aux secteurs forestier et communal. Grâce à son faible poids (dès 210 kg), il s’avère particulièrement adapté à une utilisation avec des chenillettes télécommandées. Il fonctionne avec le système de couteaux «Safety» adapté spécifiquement pour cette application.

Kramer Werke (Allemagne) a obtenu une médaille d’argent pour le coupleur «Smart Attach». Les accessoires hydrauliques des chargeurs peuvent être attelés depuis la cabine au moyen du coupleur rapide entièrement hydraulique «Smart Attach» de Kramer. La connexion avec l’hydraulique se fait automatiquement. Ce dispositif est efficace et sûr, car il ne nécessite pas de descendre du tracteur. Il permet en outre d’éviter toute fuite d’huile.

Les tracteurs Kubota «G-Series» se sont vus récompensés d’une médaille d’argent. Il s’agit d’une gamme de tracteurs de fauche professionnels, disponibles en deux variantes de moteurs et deux largeurs de travail (1,22 et 137 cm). Ils sont disponibles avec un dispositif de vidage au sol ou en hauteur. L’entraînement hydrostatique dispose d’une régulation fonction de la charge. Des points d’arrimage facilitent la sécurisation du chargement lors des transports.

Pfanzelt a remporté une médaille d’argent pour la deuxième génération du porte-outil à chenilles «Moritz Fr75». Le «Moritz Fr75» de Pfanzelt réunit les caractéristiques des chenillettes forestière et radioguidée. Elle offre ainsi une grande polyvalence. L’attelage trois points avec prise de force mécanique, hydraulique d’entraînement et six fonctions hydrauliques permet de monter différents outils indépendamment du constructeur.

Stihl a gagné une médaille d’argent pour différents produits numériques. Le fabricant propose des produits numériques pour l’entretien du paysage et de la voirie. Il s’agit de «Smart Connector» (gestion de flotte avec connexion directe à l’appareil de commande), «Connected Box & Connected Mobile Box» (échange de données destiné à la gestion de flotte mobile ou stationnaire par WLAN ou carte SIM) et «Logbuch» (géolocalisation et reconnaissance vocale).

Le constructeur Weidemann s’est vu attribuer une médaille d’argent pour le système «Electronic Controlled Drive» ou «ecDrive». L’entraînement à régulation électronique «ecDrive» de Weidemann permet de conduire les machines selon les besoins. Il dispose de quatre modes. En mode outils portés, la vitesse d’avancement se réduit automatiquement en cas d’augmentation de la charge (p. ex.: une grande quantité de matériau devant le broyeur ou la fraise à neige).

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Publireportage

Une presse à balles pour des besoins spécifiques En automne 2020, Alois Zgraggen, d’Erstfeld (UR), décida d’acheter une nouvelle presse à balles rondes. Son choix se porta sur le modèle Kuhn «FB 3135 OC 23». Ce modèle lui a été livré par Rogger AG (Kleinwangen) à temps pour la saison 2021.

Comme l’explique «Wisi» Zgraggen, ce choix en faveur de cette presse à balles rondes «FB 3135» a été motivé par plusieurs facteurs dont son très convaincant principe de fonctionnement. «En effet, elle se distingue notamment par son rotor intégral et la haute densité des balles qu’elle forme, notamment celles d’ensilage», indique cet agriculteur qui gère une exploitation de 32 ha avec un élevage de dexter, située à Erstfeld, dans la vallée uranaise de la Reuss. Il apprécie aussi le système de liage à deux rouleaux «Twin-Reel», qui

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donne, avec un film standard, une excellente forme aux balles d’ensilage, et maintient efficacement le foin jusqu’à son enrubannage. Mais ce qui a le plus compté pour «Wisi» au moment de prendre sa décision a été la commande simple et intuitive de la presse via le terminal «CCI 1200». Ainsi, bien qu’il ait perdu ses deux bras, «Wisi» peut piloter cette machine facilement et rapidement: il lui suffit de tapoter l’écran tactile «Process-View» avec le bout de son nez pour activer les fonctions requises.


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«Wisi» Zgraggen et son fils Thomas (à gauche) sont plus que satis­faits de leur nouvelle acquisition et du service de Rogger AG!

Le terminal à écran tactile «CC1200» permet à «Wisi» Zgraggen de piloter la presse à balles du bout du nez.

Un objectif largement atteint! Après presque une saison d’utilisation durant laquelle le nombre de balles prévu a été atteint dès le mois d’août, «Wisi» Zgraggen est ravi de sa nouvelle presse Kuhn. Il en apprécie particulièrement l’efficacité, aussi bien pour le foin que pour l’ensilage. En outre, la densité et la forme des balles sont remarquables. Et le système de liage par film de Kuhn est extra­ordinaire. «Le ramassage du fourrage avec le pick-up et le rotor intégral, de même que le système de fauchage, m’ont

épaté!», sourit-il. De surcroît, le poids de cette presse et les dimensions de ses pneus (560/45-22,5) sont idéaux non seule­ment sur les surfaces planes de la vallée de la Reuss, mais aussi à flanc de coteau. «Et l’entretien est minimal vu que la machine dispose d’un système de lubrification central doté d’un réservoir de 4 kg de graisse», ajoute l’agriculteur. De plus, le graissage est toujours optimal. Quand nous avons demandé à «Wisi» s’il était prêt à racheter une machine de ce type, il a répondu: «Oui, sans hésiter!»

L’exploitation en bref L’équipe: Alois Zgraggen, dit «Wisi», gère son exploitation agricole à Erstfeld avec sa famille et un apprenti. Son fils Thomas suit la formation d’agrotechnicien. Il reprendra l’exploitation le moment venu. Caractéristiques de l’exploitation: 32 ha, élevage de dexter, vente directe et offres événementielles avec hébergement. Travaux pour tiers: fauchage, récolte du foin, pressage et enrubannage de balles rondes, sursemis des prés et prairies, broyage, traitements phytosanitaires sur les grandes cultures et lutte contre le ver blanc. Né en 1977, «Wisi» Zgraggen a été victime à l’âge de 25 ans, en 2002, d’un grave accident de travail dans lequel il a perdu ses deux bras.

La machine, avec rotor d’alimentation intégré et système de liage par film «Twin-Reel». Très efficace pour l’ensilage aussi!

La presse à balles rondes Kuhn «FB 3135 OC 23» en action sur l’exploitation «Zgraggen».

Kuhn Centre Suisse Murzlenstrasse 80 8166 Niederweningen 12

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Changement au comité La section bernoise a élu deux nouveaux membres, Adrian Lüthi et Matthias Ramseyer, à son comité. Elle a aussi testé 217 pulvérisateurs pour grandes cultures sur 20 sites différents. Heinz Röthlisberger Après une année d’interruption due à la pandémie de coronavirus, l’assemblée générale de l’Association bernoise pour l’équipement technique de l’agriculture (BVLT) a de nouveau pu être mise sur pied à Schönbühl (BE) par le président Klaus Brenzikofer et le gérant Peter Gerber. Les participants ont toutefois dû montrer patte blanche en présentant un passe sanitaire et une pièce d’identité. «La mobilisation des agriculteurs s’est révélée précieuse lors de la campagne en faveur des initiatives phytos», a relevé Klaus Brenzikofer dans son discours d’ouverture. Avec le bon travail effectué en amont par les organisations agricoles, elle a largement contribué au résultat réjouissant pour l’agriculture. Peter Gerber a indiqué que la BVLT, avec son bac de récupération, avait testé sur 20 sites 217 pulvérisateurs pour grandes cultures, dont 196 sur territoire bernois ainsi que 21 dans les cantons de Bâle-Campagne et de Soleure. Lors de ces contrôles, 90 % des engins remplissaient les exigences requises et les 10 % restant présentaient des défauts mineurs. «La qualité des équipements s’est beaucoup améliorée ces dernières années», a synthétisé Peter Gerber. Les cours en vue de l’obtention des permis «G» et «M» ont connu un joli succès, suivis par 359 participants. Les comptes affichent un bénéfice à cinq chiffres, dû, selon le gérant, à l’annulation des activités. Les jeunes agriculteurs Adrian Lüthi, de Kirchberg, et Matthias Ramseyer, de Schüpfen, entrent au comité. Ils reprennent les sièges de Markus Schneider, de Thunstetten, et d’Ueli Liechti, d’Ersigen (BE). Le conseil technique de la BVLT est désormais assuré par Fritz Opplinger, d’Inforama, qui succède à Fritz Marti. Avec 20 nouvelles affiliations et 88 départs, l’effectif de la section s’élève actuellement à 2103 membres; il a régressé de 3,1 %. Roman Engeler, directeur de l’ASETA, a présenté la politique agricole actuelle (et future). Il a évoqué la révision de la loi sur l’aménagement du territoire dans laquelle l’ASETA s’engage avec détermination en faveur «du développement des infrastructures pour l’utilisation interentreprises des machines». «En reportant de deux ans, à 2024, la mise en œuvre de l’obligation dite des pendillards, nous recommandons aux autorités fédérales et cantonales une approche pragmatique de la situation», a déclaré Roman Engeler. Le directeur de l’ASETA a conclu sa conférence en délivrant à l’assistance des informations utiles au sujet de la circulation des véhicules agricoles.

Nous sommes le centre de compétence pour la sécurité au travail et la protection de la santé dans l’agriculture et les domaines apparentés. Service de prévention des accidents dans l’agriculture (SPAA) Grange-Verney 2 | 1510 Moudon +41 21 557 99 18 | spaa@bul.ch | www.spaa.ch

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Nouvellement élus au comité de la section bernoise de l’ASETA, Matthias Ramseyer et Adrian Lüthi posent en compagnie d’Ueli Liechti, du président Klaus Brenzikofer et du gérant Peter Gerber (de g. à d.). Photo: Heinz Röthlisberger


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Découper immédiatement et envoyer à Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture ASETA, Ausserdorfstrasse 31, CH-5223 Riniken


ASETA | Sections

AG Cours préparatoires au permis G/M/F Les cours de théorie constituent la préparation idéale pour l’obtention du permis de catégorie G/M/F ainsi que pour la conduite de tracteurs et de vélomoteurs. Cette formation en deux parties peut être suivie dans les six mois précédant le 14 e anniversaire. Les règles sanitaires de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) y sont respectées. Si elles venaient à être modifiées, des changements de dernière minute pourraient survenir. Cours fixés au printemps 2022: jeudis 17 et 24 février à 18 h 30 à Gränichen Liebegg; jeudis 12 et 19 mai à 18 h 30 au FIBL à Frick Informations: auprès de Hansjörg Furter et Yvonne Vögeli, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch Inscription: via le site www.fahrkurse.ch

BS

BL

La section des deux Bâle de l’ASETA organise les cours préparatoires en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G pour les jeunes gens qui auront 14 ans en 2022 (nés en 2008), ou plus âgés. Cours 1: mercredi 12 janvier, 13 h 30; examen: samedi 22 janvier, 9 h Cours 2: mercredi, 27 avril, 13 h 30; examen: samedi 7 mai, 9 h Cours 3: mercredi 9 novembre, 13 h 30; examen: samedi 19 novembre, 9 h Lieu du cours: centre de formation d’Ebenrain, Sissach, Kurslokal 3 Lieu de l’examen: CHF 40.– pour les membres (CD didactique de CHF 40.– non inclus), CHF 80.– pour les non-membres (CD didactique de CHF 40.– non inclus). Inscription: au plus tard 30 jours avant le début du cours auprès de Marcel Itin, Hof Leim 261, 4466 Ormalingen, 076 416 27 13, marcelitin@ gmx.ch, merci d’indiquer les dates du cours et de naissance.

LU

L’assemblée générale de la section se tiendra sous forme écrite. Les résultats du vote seront publiés le 24 décembre sur notre site www.lvlt.ch. De plus amples informations seront communiquées dans la prochaine édition de Technique Agricole.

Cours de base sur les chariots élévateurs à contrepoids et télescopiques Mardi 4 janvier et mercredi 5 janvier 2022

La section zougoise de l’ASETA propose un cours de deux jours sur les chariots élévateurs à contrepoids et télescopiques, avec alternance de théorie et d’exercices pratiques. Un maniement sûr de ces engins selon les directives de la Suva y est enseigné. Objectifs: certificat Suva pour ces deux machines, maîtrise des chariots élévateurs à contrepoids et télescopiques, un jour pouvant être comptabilisé pour la formation OACP (Ordonnance réglant l’admission des chauffeurs). Conditions: être âgé au minimum de 18 ans et bénéficier d’une expérience pratique des machines. Prix: CHF 690.– pour les membres et CHF 730.– pour les nonmembres; deux jours de cours, dossier de cours et repas inclus. Renseignements et inscription: Beat Betschart, 041 755 11 10, beatbet@­bluewin.ch

SG

Offre de cours actuelle Examen théorique de cyclomoteur ou de tracteur: cours de préparation à l‘examen théorique du permis de conduire de cyclomoteurs ou de tracteurs ont lieu le mercredi après-midi. Tarif des cours incluant la plate-forme d’apprentissage en ligne (24 cartes de théorie): CHF 70.– pour les membres et CHF 90.– pour les non-membres Dates des prochains cours: Mercredi 26 janvier au BBZN de Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30 Mercredi 16 mars au BBZN de Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30 G40: le cours G40 organisé par l’ASETA a lieu sur les sites lucernois de Hohenrain, Willisau, Schüpfheim et Sursee. Des informations à ce sujet sont disponibles sur le site www.agrartechnik.ch: Fahrkurs-G40. Examen théorique de scooter ou de voiture: préparation en ligne pour CHF 29.– Cours de base et de théorie Cours de base de scooter ou de moto: à Büron et à Sursee. Prix du cours en trois parties: CHF 460.– pour les membres et CHF 480.– pour les non-membres. Cours de théorie sur le trafic routier: à Sursee, Schüpfheim et Hoch­ dorf. Prix: CHF 220.– pour les membres, CHF 240.– pour les nonmembres. Les prochains cours prévus pour le printemps 2022 sont en train d’être planifiés. Ils seront publiés sur le site www.lvlt.ch. Ils n’ont lieu que si le nombre de participants est suffisant. Si l’OFSP devait édicter

Technique Agricole 12

Assemblée générale écrite

ZG

Examen pour le permis F/G 2022

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de nouvelles directives au vu de l’évolution de la pandémie, les cours seraient annulés ou reportés à court terme. Cours de théorie camion: constitué de 32 leçons. Le prochain cours est dispensé sur demande. Informations et inscription (sous réserve de changements de lieux, de contenu, de prix ou de durée de cours): Auto-école de la LVLT, Sennweidstrasse 35, 6276 Hohenrain, tél. 041 467 39 02, fax 041 460 49 01, info@lvlt.ch

2021

AR

AI

GL

Cours et examens théoriques de permis de tracteur 2021 et 2022 Dans les cantons de Saint-Gall et d’Appenzell, l’examen en vue de l’obtention du permis de conduire des véhicules agricoles peut être passé au plus tôt respectivement un mois et trois mois avant le 14 e anniversaire, tandis que tous les natifs de l’année 2008 (ou des années précédentes) peuvent s’y présenter dans le canton de Glaris. Prix: CHF 70.– pour les membres; CHF 95.– pour les non-membres, CD didactique avec des questions d’examen et des fiches de travail inclus Renseignements et inscription: auprès de Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach, 071 845 12 40 ou hanspopp@bluewin.ch

Responsable du cours: Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach 2e jour + Lieu 1er jour examen Après-midi Mercredi après-midi Mosnang, Oberstufenzentrum Sa 18.12.2021 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 19.01.2022


Sections | ASETA

Formation pour le permis F/G

Wittenbach, Oberstufenzentrum Me 12.01.2022 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 16.02.2022 Les jeunes gens doivent suivre des cours de théorie en vue de l’obtention St. Peterzell, Schulhaus Me 26.01.2022 du permis de conduire de catégorie F/G. L’examen réussi donne le droit SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 23.02.2022 de conduire sur la voie publique des véhicules à moteur agricoles dont la vitesse maximale est de 30 km/h. Neu St. Johann, Klostergebäude Sa 05.02.2022 Pour plus d’informations, consultez le site www.fahrkurse.ch. Kaltbrunn Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn 09.03.2022 AG Contact: Yvonne Vögeli, Strohegg 9, 5103 Wildegg, 062 893 20 41, Niederbüren, Schulh. Probelokal Me 09.02.2022 sektion.ag@agrartechnik.ch (possibilité d’inscriptions à court terme) SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 16.03.2022 BL, BS Contact: Marcel Itin, 076 416 27 13, marcelitin@gmx.ch Trogen Me 02.03.2022 BE Trogen/Trogen StVA Trogen 23.03.2022 Contact: Peter Gerber, 031 879 17 45, Hardhof 633, 3054 Schüpfen, www.bvlt.ch Widnau, Rest. Rosengarten Sa 26.03.2022 FR Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 13.04.2022 Contact: AFETA, Samuel Reinhard, route de Grangeneuve 31, 1725 Posieux, samuel.reinhard@fr.ch, 026 305 58 49

Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 06.04.2022 GR Kaltbrunn, Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn 04.05.2022 Lieux de cours: Landquart, Ilanz, Thusis, Scuol, Samedan Contact: Luzia Föhn, 081 322 26 43, 7302 Landquart, foehn@ilnet.ch, www.svlt-gr.ch Mosnang, Oberstufenzentrum Sa 23.04.2022 NE Contact: Bernard Tschanz, chemin du Biolet, 2042 Valangin, SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 18.05.2022 bernardtschanz@net2000.ch

St. Peterzell, Schulhaus Sa 07.05.2022 GL Contact: Hans Popp, 071 845 12 40, Karrersholz 963, 9323 Steinach, SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 01.06.2022 hanspopp@bluewin.ch

Wittenbach, Oberstufenzentrum Me 11.05.2022 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA

15.06.2022

Wangs, Parkhotel Sa 14.05.2022 Wangs, Parkhotel/StVA Mels 08.06.2022

SH Contact: VLT-SH, Geschäftsstelle, Adrian Hug, Schüppelstrasse 16, 8263 Buch, 079 395 41 17, www.vlt-sh.ch SO Contact: Beat Ochsenbein, 032 614 44 57, ochsebeis@bluewin.ch SZ, UR

Widnau, Rest. Rosengarten Sa 21.05.2022 Contact: Florian Kälin, Geschäftsstelle VLT Schwyz und Uri, 055 412 68 63, 079 689 81 87, info@glarnernbeef.ch Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 22.06.2022 TG Niederbüren, Schulh. Probelokal Sa 18.06.2022 Contact: VTL/Landtechnik, Markus Koller, 071 966 22 43, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 13.07.2022 VD Lieu de cours: Oulens-sous-Échallens Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 06.07.2022 Contact: ASETA – Section vaudoise, Virginie Bugnon, chemin de Bon-Boccard, Kaltbrunn, Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn 10.08.2022 1162 Saint-Prex, v.bugnon@bluewin.ch

Wangs, Parkhotel Sa 13.08.2022 Wangs, Parkhotel/StVA Mels

ZG

07.09.2022

ZH Assemblée générale L’assemblée générale de la section zurichoise de l’ASETA prévue en janvier n’aura pas lieu en raison de la situation sanitaire actuelle. Elle est reportée à une date indéterminée vu qu’il n’y a aucune décision urgente à prendre. Le comité de la section publiera toutes les informations utiles dans cette rubrique.

Contrôle des installations électriques, offre avantageuse pour les membres de l‘ASETA Les installations électriques à basse tension sont soumises à un contrôle lors de la transformation ou de la construction d’un bâtiment. Un contrôle des installations doit en outre être effectué à intervalle régulier: tous les dix ans dans les étables et les granges ainsi que tous les vingt ans dans les bâtiments d’habitations. Vous pouvez choisir vousmême l’organe de contrôle. C’est pourquoi la section zurichoise de

Contact: Beat Betschart, 041 755 11 10, beatbet@bluewin.ch ZH Lieu de cours: Strickhof, Lindau. Contact: SVLT ZH, Eschikon 21, 058 105 98 22, Postfach, 8315 Lindau, www.svlt-zh.ch

l’ASETA a élaboré conjointement avec la société IBG une offre très intéressante pour ses membres. Renseignements et inscription: www.strickhof.ch

Cours préparatoires au permis de tracteur La section ASETA Zurich aide les futurs conducteurs en proposant des cours de préparation à l’examen théorique en vue de l’obtention du permis de catégorie G (tracteurs jusqu’à 30 km/h). Ces cours peuvent être suivis quatre à six mois avant le 14 e anniversaire (des attestations de cours secourisme et de sensibilisation au trafic routier ne sont pas encore nécessaires dans cette catégorie). Prix: CHF 110.– pour les membres de l’ASETA Zurich, CHF 80.– pour les non-membres. Le dossier de cours et le repas de midi sont compris dans le prix. Le cours se déroule au Strickhof, Eschikon 21, à Lindau. Inscription: SVLT Zürich, Eschikon 21, 8315 Lindau, 058 105 99 52.

12

2021 Technique Agricole

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ASETA | Portrait

Binational Les parents d’Hendrik, Roland Güntert et Pina Leto-­ Güntert, de Büsingen, ne possèdent pas de domaine agricole. Alors qu’il apprenait le métier de menuisier, Hendrik, né en 1996, passait l’essentiel de son temps libre sur l’exploitation d’arboriculture fruitière de son oncle Werner, le frère de Roland. Werner est décédé soudainement en 2015, quand Hendrik n’avait que 18 ans et qu’il accomplissait sa quatrième année d’apprentis­sage. Autre surprise: Werner avait légué à Hendrik son exploitation de Büsingen. «J’ai été littéralement poussé à l’eau», confie maintenant Hendrik. «Mais j’ai accepté le défi avec le soutien indéfectible de mes parents.» Hendrik a terminé sa formation de menuisier puis entrepris de nouvelles études à l’école d’agriculture. Agriculteur frais émoulu, il a repris l’exploitation en août 2017. Le jeune producteur reconnaît que les débuts ont été difficiles. Il a fallu rénover l’habitation, le parc de machines était dans un triste état, et il a dû s’acquitter des importants droits de succession. Dans son entourage, tout le monde n’a pas forcément cru en ce jeune homme. Mais Hendrik ne s’est pas laissé abattre et s’est débrouillé comme un chef. Il a acheté un pick-up pour livrer les fruits et a développé sa clientèle en vente directe. Sa mère l’aide pour le magasin à la ferme. «Sinon, j’ai poursuivi la production et la gestion des 8000 basses-tiges de fruits de table sur 4 hectares dans l’état où j’avais repris ce verger, sans filets antigrêle ni installation d’irrigation. J’ai optimisé la gestion des 16 hectares assolés en fonction du reste de l’exploitation.» Hendrik a fêté ses 25 ans. Son objectif? Aménager le domaine dans une optique prospective et développer la production fruitière. Il va prochainement planter un nouveau verger intensif avec filets antigrêle et système d’irrigation. Depuis la reprise du domaine, il a décuplé la part de la vente directe. Le jeune exploitant possède la double nationalité suisse et allemande. La commune allemande de Büsingen est entièrement entourée par la Suisse. Elle est donc une enclave. Depuis la convention internationale de 1967, la localité est à la fois allemande et suisse. Elle appartient à l’Allemagne politiquement et à la Suisse sur le plan économique. Büsingen possède ainsi deux numéros postaux, le 8238 pour La Poste suisse, et le 78 266 «für die Deutsche Post». Les plaques des voitures des habitants de la localité arborent les lettres «BÜS». Revers de la médaille de cette enclave: les impôts directs vont au fisc allemand. Donc, les «Büsinger» doivent faire face au coût élevé de la vie suisse et payer l’impôt sur le revenu allemand, plus élevé qu’en Suisse. Hendrik se lance dans une carrière politique dans sa commune. Il aimerait faire cesser cette discrimination. Son père Roland n’a pas manqué de l’encourager: il a été conseiller communal et maire adjoint de Büsingen jusqu’à la fin de l’année 2020. Propos recueillis par Dominik Senn

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Technique Agricole 12

2021


Cours | ASETA

Les cours proposés par l’ASETA et le SPAA Cours de pilotage de drones

Cours de conduite «G40» Tout titulaire d’un permis de catégorie G qui a participé au cours de conduite «G40» est autorisé à conduire des tracteurs et des véhicules spéciaux agricoles ainsi que des tracteurs immatriculés en tant que véhicules industriels à une vitesse de 40 km/h au maximum, pour des courses agricoles. Le cours de conduite «G40» de l’ASETA est reconnu par l’Office fédéral des routes (OFROU) et sera inscrit sur le permis de conduire. Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).

Formation continue OACP Lieu: Riniken (AG)

Inscription: vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours sur les sites Internet www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch.

Cours de soudure Lieu: Riniken (AG) Ces cours s’adressent aux débutants désireux de connaître les techniques de base de soudure et aux pratiquants confirmés souhaitant actua­ liser et approfondir leur savoir-faire, qu’ils soient amateurs ou professionnels. Inscription: sur les sites Internet www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours (uniquement en allemand).

Formation obligatoire des conducteurs de poids lourds. Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours (uniquement en allemand).

nouveau

Cours de conduite Conduite économique de véhicules agricoles. Inscription: www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch

Cours agriLIFT Les modules de base R1 (chariot élévateur à contrepoids) et R4 (chariot télescopique) sont traités en deux jours en séquences théoriques et pratiques, selon la directive CFST 6508. Inscription: sur le site www.bul.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).

De plus amples informations sur les cours sont disponibles sur le site www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch, contact: 056 462 32 00 ou zs@agrartechnik.ch  Impressum www.agrartechnik.ch Directeur de la publication Dr Roman Engeler, Ausserdorfstrasse 31 Éditeur 5223 Riniken (AG) Association suisse pour l’équipement Tél.: 079 207 84 29 technique de l’agriculture (ASETA) roman.engeler@agrartechnik.ch Werner Salzmann, président et conseiller aux États r Annonces D Roman Engeler, directeur Alex Reimann Rédaction Vente d’annonces Tél.: 056 462 32 00 Tél.: 079 607 46 59 Roman Engeler: roman.engeler@agrartechnik.ch inserate@agrartechnik.ch Heinz Röthlisberger: Tarif des annonces heinz.roethlisberger@agrartechnik.ch Tarif valable: 2021 Matthieu Schubnel: Rabais pour une parution simultanée dans matthieu.schubnel@agrartechnik.ch Schweizer Landtechnik Dominik Senn: dominik.senn@agrartechnik.ch Ruedi Hunger: hungerr@bluewin.ch Production et expédition Ruedi Burkhalter: r.burkhalter@agrartechnik.ch AVD GOLDACH AG Sulzstrasse 10-12 Abonnements et changements d’adresse 9403 Goldach (SG) Ausserdorfstrasse 31, 5223 Riniken Tél.: 056 462 32 00, fax 056 462 32 01 Paraît 11 fois par an www.agrartechnik.ch 83e année

Prix de l’abonnement Suisse: CHF 110.– par an (TVA incluse) Gratuit pour les membres de l’ASETA Étranger: CHF 135.– (TVA exclue)

Prochain numéro Thème principal «Sursemis de prairies» Le sursemis est une méthode efficace pour réparer les dommages dans les cultures fourragères. Son succès dépend aussi du choix de l’équipement. L’édition 01/2022 paraîtra le 13.01.2022. Clôture de la rédaction: 27.12.2021 Clôture des annonces: 31.12.2021

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2021

Technique Agricole

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6R

3 ans de route sans souci. PowerGard Plus 3 ans / 3000 heures* * valable pour tous les tracteurs 6R à partir du modèle 6R 150 / 6155R, à l‘achat jusqu‘à fin mars 2022 ou jusqu‘à disponibilité du stock.

SÉRIE

GO SMART,  DO MORE

DEMO TOUR Toujours à partir de 10h00 jusqu‘à 16h00 Dates

Lieux

10. Jan 2022 11. Jan 2022 12. Jan 2022 13. Jan 2022 14. Jan 2022 15. Jan 2022

Touring Club Suisse, Cossonay Schneeberger & Berger, Oberbottigen Campus, Sursee Robert Aebi Landtechnik SA, Regensdorf Plantahof, Landquart AgroVet-Strickhof Forum, Lindau

Maintenance des directives de l‘OFSP. La démo a lieuen plein air et le catering à l‘intérieur selon les règlesactuelles avec le certificat COVID. 6R Serie_Schweizer Landtechnik_FR.indd 1

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Les cours et l’impressum Pages centrales: marques et logos de tracteurs d’antan

2min
pages 79-80

Secteur des appareils à moteur: à la recherche d’apprentis

2min
page 69

«Downsizing» des moteurs à assistance électrique

5min
pages 64-65

Innovations récompensées à la Demopark

8min
pages 70-73

Palmarès Agritechnica: médailles d’or et d’argent

7min
pages 66-68

Hendrik Güntert: binational

2min
page 78

Charbon végétal: «arme miracle»

9min
pages 60-63

Freins hydrauliques: contrôles et dénonciations

2min
page 59

Pulvérisateurs: rinçage à planifier en 2022

2min
page 58

Pourquoi les batteries rendent-elles l’âme?

9min
pages 54-56

Toujours une plaque blanche pour les clients privés

2min
page 57

Du biométhane dans mes tracteurs?

5min
pages 52-53

MF «7S.190»: stylé et bien doté

6min
pages 50-51

Service hivernal: quels niveaux d’indemnisation?

8min
pages 42-44

Le port de la ceinture de sécurité est encore trop rare

3min
page 45

Chargeur électrique JCB: aussi rapide qu’un diesel

4min
pages 48-49

Formation aux travaux forestiers obligatoire dès janvier

4min
pages 46-47

Souffler, aspirer et balayer

5min
pages 37-41

L’entretien des haies en complément d’activité

7min
pages 34-36

Le service hivernal, discipline reine

17min
pages 28-33

De l’activité accessoire au professionnalisme

14min
pages 20-24

12 2021 Technique Agricole

2min
page 3

Lemken: évolutions en désherbage mécanique

5min
pages 16-17

Fauchage et éparage des talus

8min
pages 25-27

Pulvérisation ultra-localisée jusqu’à 25 km/h

3min
page 18

En bref

12min
pages 4-7

Martin Candinas: «La 5G, une aubaine à saisir»

9min
pages 8-11

«Show spécial des innovations» à l’Agrama

1min
page 19
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