Technique Agricole 12/2022

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Décembre 2022
Echos des derniers salons Plaques blanches: les courses permises Marier photovoltaïque et séchage en grange Du courant à la prise de force LES ÉNERGIES DE LA FERME

De nouvelles variétés arrivent ! Sois curieux !

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Energies: un (trop) petit pas? Marché

Editorial Roman

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Berthoud «Sniper»: pulvérisation ultra-localisée 12 John Deere explore toutes les pistes

Thème principal: les énergies de la ferme 14

L’agriculteur producteur d’énergie 18 «Toute exploitation peut économiser de l’énergie» 20 Associer la production photovoltaïque au séchage en grange 22 Des idées pour davantage de biogaz 26 Agrivoltaïsme: double usage prometteur 30 Quelle sera la nouvelle normalité? 33 Jeu-concours de mots croisés 34 Electricité par prise de force 38 Energie: des leviers d’économie 42 Se préparer aux coupures de courant

Impression 46 Valtra comble une lacune Management 48 Qu’ai-je le droit de faire avec une plaque blanche? Plate-forme 50 Rétrospective de l’Agrama 54 EuroTier: pour la production animale du futur 56 Qu’y avait-il à voir au Sima?

Passion 58 Le «châtelain» ne jure que par les Hürlimann

ASETA 60

Compte-rendu des assemblées de sections 62 Cours «Construire son propre système de guidage» en français 63 Communications des sections 66 Fabian Krebs: la résilience comme maître-mot 67 Les cours et l’impressum

Couverture: Comment faire fonctionner une génératrice à prise de force?

Technique Agricole a créé un scénario, de l’évaluation des besoins à la mise en service (voir p. 34). Photo: Roman Engeler

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Engeler Paysannes et paysans doivent posséder une foule de compétences et de connaissances pour réussir à mener leur exploitation. Sur le plan de la technique agricole, savoir utiliser correctement des machines de plus en plus complexes est capital; pour la gestion du domaine, l’esprit d’entreprise est incontournable; l’Etat, lui, exige de respecter des directives en nombre croissant; enfin, toutes les activités en lien avec les animaux et les plantes doivent s’inscrire dans un contexte en adéquation avec la nature et la durabilité. Tout compte fait, dans cette profession difficile à surpasser en termes de polyvalence, la mission n’est pas simple.

Le métier n’est pas seul à se distinguer par sa diversité. C’est aussi une caractéristique des exploitations agricoles. En raison de toutes sortes de contraintes écologiques, la production de denrées alimentaires, autrefois dominante, a perdu quelque peu de son importance ces dernières années, même si elle demeure la tâche principale de l’agriculture. A l’inverse, le thème «Energie» devrait gagner du terrain. Dans et autour de l’agriculture, s’offre un fort potentiel. Les toits des granges et les surfaces des champs peuvent produire de l’électricité par voie solaire, les engrais de ferme et les matières organiques approvisionner les installations à biogaz. Sans oublier non plus la forêt paysanne, pourvoyeuse de bois de chauffage neutre en CO 2 apprécié depuis toujours. En adoptant l’ordonnance révisée sur la promotion de l’énergie, le Conseil fédéral veut justement donner plus de poids à cette fonction de l’agriculture. Reste à savoir si cela sera utile. En mettant l’accent sur «Les énergies de la ferme», nous apportons déjà une contribution à cette cause.

L’édition n° 1 paraîtra le 12 janvier 2023

Décembre 2022 | Editorial • Sommaire
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Actualité 4 En bref Focus
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En bref

Trelleborg lance l’«Adaptive Tire Management System» et évoque une révolution.

Paul Müri, formateur de longue date au Centre agricole de Liebegg (AG) et membre d’honneur de la section ASETA d’Argovie, a reçu le Prix solaire suisse 2022 de l’Agence solaire suisse, dans la catégorie «Personnalités».

Le mécanicien de machines agricoles saint-gallois Pascal Hofstetter a remporté le bronze lors des WorldSkills à Salzbourg, en Autriche.

La Suisse reprend finalement la réglementation sur les drones de l’UE, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2023.

Lors des portes ouvertes de Ropa, deux anniversaires ont été fêtés: 50 ans de technique d’arrachage Hermann Paintner et 10 ans de matériels pour pommes de terre.

En comparaison de l’année précédente, 5% d’apprenti(e)s (soit 79 de plus), se forment à un métier agricole.

Stihl accélère sa production d’outils sur batteries et en produira aussi à son siège de Waiblingen (Allemagne).

La police du canton de Thurgovie a contrôlé fin novembre 17 ensembles tracteur-remorque lors d’une grande opération. Neuf attelages ont fait l’objet d’une réclamation.

Bergmann a amélioré ses quatre modèles d’autochargeuses de la série «GTW», d’une capacité de 21 à 43 m³.

Avec plus de 327 000 entrées, la 45e édition du salon Eima dédié aux machines agricoles à Bologne (I) établit un record.

New Holland fête les 20 ans de sa moissonneuse-batteuse «CX», son vaisseau amiral.

Avec la «LT-Master F115», Göweil présente un modèle retravaillé de son combiné de presse-enrubanneuse. Il adopte entre autres un nouvel entraînement hydraulique de la chambre de pressage.

Les 24 et 25 janvier dès 11 heures, sur le parking de la station de la télécabine du Säntis, à la Schwägalp (SG/AR), a lieu la «Schneeräumung live», plus grande démo de déneigement de Suisse.

Pour des raisons de marque, Rauch ne peut plus utiliser le nom «TerraService» employé pour le service numérique qui détermine la praticabilité d’une surface agricole exploitée.

Boîtier d’alarme anti-loups

Le constructeur suisse Nordride, spécialisé dans les solutions luminaires pour professionnels, propose le dispositif «Guard-Alarm» conçu pour effaroucher les loups préparant une attaque du troupeau. L’appareil com -

pact est installé à proximité de la clôture, dans les zones insuffisamment protégées, puis orienté vers l’extérieur de la barrière. Lors du passage du prédateur, l’alarme diffuse de la lumière sur 360° sur une séquence de 30 secondes et perturbe ainsi la patrouille du loup rôdant le long du parc. L’appareil se compose d’un capteur de température corporelle; il détecte le prédateur jusqu’à 10 mètres, dans un angle de 120°. L’utilisateur paramètre l’appareil selon l’un des quatre réglages possibles: lumière, flash lumineux bleu et blanc, signal acoustique de 86,5 dB(A) ou encore combinaison flash/signal acoustique. En cas de fonctionnement continu à la puissance de 350 lumen, son autonomie serait de 8 heures. Une recharge par panneau solaire ou via un port USB est possible. Le Guard-Alarm est proposé au tarif de CHF 98.–.

52e exposition de machines agricoles

Du 26 au 30 décembre 2022, Mäder Landmaschinen organise à nouveau son exposition à son siège de Niederwil (AG); il s’agit de la 52e édition. Les invités pourront y voir des tracteurs et machines de New Holland, Steyr, Case IH, Iseki, Weidemann, Ott, Pöttinger et Strautmann, de même que l’offre

de Sabo, Cub Cadet, AL-KO, Solo, Stihl, Rapid et Kärcher. De nouveaux véhicules tout-terrain électriques neutres pour le climat font aussi partie de la gamme. Le stock de pièces de rechange est lui aussi ouvert pour bénéficier de 5 % de remise sur toutes les pièces en payant en espèces.

Actualité 4 Technique Agricole 12 2022

Système d’alimentation automoteur

La mélangeuse stationnaire avec le nouvel «OptiWagon» guidé au sol de DeLaval soutient et déleste l’agriculteur pour l’affouragement quotidien de ses animaux. Le chariot distribue les rations de façon précise grâce au système de pesée intégré. Il adapte également en permanence la quantité délivrée et la vitesse d’avancement. A chaque passage, le fourrage est repoussé à l’aide du repousse-fourrage intégré. Le rapprochement du fourrage et les distributions multiples de rations réduisent les refus à leur minimum.

Technologie photovoltaïque innovante

«Pepperoni», un projet de recherche et d’innovation sur quatre ans pour devenir neutre vis-à-vis du climat d’ici 2050, sera coordonné conjointement par le centre Helmholtz de Berlin et Qcells. L’Europe devrait également le soutenir. Qcells est une entreprise internationale de pointe pour les énergies propres. L’objectif de ce projet est d’identifier les obstacles à l’introduction sur le marché de la technologie solaire tandem, à les surmonter et enfin réussir à initier de nouvelles capacités de production en Europe. Les chercheurs se sont décidés pour la technologie tandem silicium-pérovskite, qui promet le meilleur compromis entre puissance et coûts de construction. La pérovskite, un type de matériau à structure cristaline spéciale, peut être configurée pour exploiter les plages du spectre solaire non exploitables par les matériaux photovoltaïques conventionnels au silicium. En tant que solution tandem hybride, la pérovskite convient ainsi formidablement bien.

Nouveautés chez Steyr

Les propriétaires d’un Steyr «Terrus CVT», équipés de série du dispositif «S-Fleet Telematik» et bénéficiant d’un abonnement télématique de trois ans, peuvent désormais profiter de plus grandes économies pour leur tracteur avec l’introduction du «S-Tech Protect». «S-Tech Protect» comprend une formation d’initiation approfondie, une vérification annuelle des performances de la machine, des solutions télématiques et des outils pour l’agriculture de précision. Les gammes «Impuls» et «Profi» peuvent être équipées du nouveau terminal de contrôle «S-Tech 700 Plus». Plus grand, il propose une meilleur résolution ainsi qu’une puissance de calcul supérieure et serait plus simple d’utilisation.

Côté tracteurs, avec l’«Absolut 6280 CVT» (photo), Steyr complète cette gamme vers le haut. Ce tracteur de 280 chevaux est conçu pour les utilisateurs recherchant davantage de puis-

sance pour un poids plus faible. Les fonctionnalités éprouvées de cette série, telles que la cabine insonorisée (66 dB(A)), le gain de confort grâce au système de suspension avancé, l’essieu avant, la cabine et l’amortissement des vibrations du relevage arrière sont aussi inclus dans le nouveau modèle. Il comporte en outre un nouveau système de dénomination pour la gamme «Absolut CVT», avec lequel il est plus facile d’identifier la puissance de chaque modèle. Les trois derniers chiffres donnent la puissance maximale du moteur sans boost.

Enfin, les quatre tracteurs de la gamme «Expert» reçoivent également de nouvelles fonctions. La couverture des res-

sorts à gaz et les charnières de porte blanches correspondent au design premium actuel de Steyr. Parmi les améliorations externes figurent également des fonctions pour augmenter la productivité et la sécurité, comme de nouveaux feux de circulation à LED, composés de feux de position et de croisement incluant une fonction de clignotant. Ces tracteurs se voient aussi baptisés de nouvelles dénominations.

Actualité 12 2022 Technique Agricole 5

Nouvelle herse à prairie

L’Autrichen APV vient de dévoiler sa nouvelle herse à prairie compacte semi-portée «PRO GP 600 M2» de 6 m de largeur de travail. Cet appareil dédié à la régénération et au sursemis de surfaces enherbées combine l’ensemble des étapes nécessaires à leur entretien. L’outil assure cinq interventions: le nivellement avec une barre montée sur ressorts, l’étrillage avec deux rangées de dents de 12 mm de diamètre, l’aération avec deux rangées de dents de 8 mm, le sursemis avec un semoir pneumatique optionnel (trémie de 500 ou 800 l de contenance) et le rappuyage avec, au choix, un rouleau prisme ou cambridge amovible. APV recommande une puissance minimale de traction de 120 chevaux. Une fois replié, le régénérateur affiche une largeur de 3 m et une hauteur de 3,25 m. Cet outil complète la gamme de herses à prairie déjà proposées de 3 m et 4 m de largeur de travail. Il sera disponible à compter de 2023.

75 ans et un logo tout neuf

Serco Landtechnik fête cette année ses 75 ans d’existence. La maison a invité ses fournisseurs, partenaires d’affaires, amis et employés à une fête commémorative à Oberbipp (BE). Serco Landtechnik appartient aujourd’hui à la coopérative Fenaco et

Bon feu de tout bois

emploie 500 collaboratrices et collaborateurs sur 30 lieux en Suisse et en France. Werner Berger, directeur général, et Heinz Mollet, président du conseil d’administration, ont profité de l’occasion pour esquisser les bases d’une nouvelle organisation. La nouvelle marque globale «Serco» et son logo tout neuf ont ainsi été présentés. Ils devraient simplifier l’identification du groupe en forte croissance ces dernières années. Le logo s’inspire du motif historique en diamant, mais avec des éléments arrondis rouges et désormais aussi verts, censés représenter le lien avec la nature et les machines, les feuilles stylisées symbolisant le rapport à l’agriculture et le «S» intégré matérialisant un sillon.

Jusqu’en 2021, le bois-énergie était tributaire d’un marché dépendant de la demande. Au cours de l’année 2021, la situation s’est inversée et le bois-énergie fait l’objet d’un marché où les fournisseurs retrouvent une marge d’initiative. Il en va également ainsi des pellets: plus la demande est élevée, plus leur provenance régionale compte. La situation des importations dans et vers l’Europe – il manque 3,5 millions de tonnes de pellets – est due aux défauts de la Russie, de la Biélorussie et de l’Ukraine. Selon Energie-bois Suisse, le marché du bois bûché enregistre aussi une forte progression, tout comme celui des plaquettes pour les installations jusqu’à 10 mégawatts. Energie-bois Suisse n’exclut pas des pénuries durant cet hiver 22/23. Reste que le point de bascule entre «trop» et «trop peu» est une frontière ténue.

Protection chez Robert Aebi Landtechnik

Pour acquérir une machine agricole, les agriculteurs doivent puiser profondément dans leur porte-monnaie. «A raison, ils attendent en contrepartie des machines et des véhicules de haute qualité, matures sur le plan technique et avant tout à longue durée de vie, complétés par un excellent suivi et de formidables prestations de service», est-il indiqué dans un communiqué de presse de Robert Aebi Landtechnik. Aujourd’hui déjà, les clients pourraient préserver leur

parc matériel grâce aux contrats «PowerGard» de John Deere par une protection adaptée à leurs besoins. En tant que premier fournisseur suisse de machines agricoles, Robert Aebi ouvre pour ses clients, à partir du 1er novembre 2022 et jusqu’au 31 octobre 2023, un solide bouclier de protection: pour toute nouvelle commande de tracteur John Deere des séries 5 à 9, Robert Aebi prolonge la garantie pour cinq ans ou 2500 heures de service, au premier des termes échus.

Actualité 6 Technique Agricole 12 2022

Des chenilles chez BKT

Le manufacturier indien BKT fait un pas de plus pour enrichir son offre déjà bien fournie pour les véhicules horsroutes. Il sort une première gamme de chenilles en caoutchouc. Portant la dénomination «Agriforce BK T71», elle est composée d’un mélange de caoutchoucs censé être résistant aux coupures, aux déchirures et à l’abrasion. La bande de roulement optimisée avec son système d’entraînement donne d’excellentes propriétés de traction, indique BKT dans un communiqué. La carcasse de la chenille est renforcée par quatre couches de câbles en acier haute résistance. Dans un premier temps, le nouveau produit sera mis commercialisé dans les dimensions 18"× 6"× 44. Quatre autres tailles sont d’ores et déjà en développement.

Huile en ligne

«Midland», la marque de l’entreprise familiale suisse OelBrack, a développé «Oil-Finder», un outil accessible sur midland.ch et simplifiant la recherche du lubrifiant adapté. En quelques clics, on peut introduire un véhicule spécifique et tous les produits de la marque conseillés pour ce véhicule s’affichent à l’écran. Au-delà des véhicules agricoles, la base de données comprend aussi des véhicules légers, des poids lourds, des motocyclettes, ainsi que des machines de chantier et de génie civil. L’«Oil-Finder» affiche également les intervalles d’entretien prescrits et les quantités nécessaires pour le remplissage des carters.

Investissement en intelligence artificielle

La reconnaissance moderne d’images gagne du terrain en agriculture. Elle ouvre la porte à des opérations au moins en partie autonome dans de nombreux domaines. Les prérequis sont de puissantes caméras ou des capteurs associés à des algorithmes intelligents. Avec l’«IC-Weeder AI», Lemken a déjà présenté une bineuse capable de distinguer les betteraves des herbes indésirables de façon fiable et avec une pression d’adventices élevée. Le logiciel utilisé a été développé par l’entreprise Track32 spécialisée en agrotechnologie («AgTech»), dans laquelle Lemken a acquis des parts, saisissant ainsi l’occasion de développer des technologies du futur en interne, avec un partenaire compétent.

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Un (trop) petit pas?

Souhaitant encourager la production d’électricité issue d’énergies renouvelables, le Conseil fédéral a approuvé la version révisée de l’ordonnance correspondante (OEneR). L’agriculture peut en profiter, même si les mesures envisagées ne suffiront pas à nombre de ses acteurs pour exploiter tout le potentiel disponible.

Pour l’heure, la loi fédérale relative à un approvisionnement en électricité sûr reposant sur des énergies renouvelables est encore en discussion au Parlement. Néanmoins, le Conseil fédéral vient de promulguer l’ordonnance sur l’encouragement de la production d’électricité issue d’énergies renouvelables. Le système de rétribution de l’injection – RPC pour les intimes – arrivant à échéance à fin 2022 se voit ainsi remplacé par des contributions aux investissements. Désormais, les installations à biogaz, celles reposant sur

l’éolien et la géothermie, ainsi que les micro-centrales hydrauliques peuvent bénéficier de ces contributions. Pour la première fois, des enchères sont introduites dans le domaine photovoltaïque.

Energie solaire

Les centrales photovoltaïques sans autoconsommation, installations typiques des granges et des hangars, bénéficient d’un soutien accru. Le but est d’inciter les propriétaires de bâtiments à poser davantage de telles installations, même s’ils n’ont pas

besoin de leur courant. Pour ces projets à partir de 150 kW, le montant de la contribution unique sera déterminé par des enchères inversées: le producteur générant une certaine quantité d’énergie solaire au meilleur prix remporte la mise. Il est dès lors tenu de construire l’installation. Le développement dans le domaine photovoltaïque est encouragé par d’autres adaptations. Des incitations sont créées pour les centrales solaires de grande taille utilisant si possible toute la surface du toit, pour les installations sur les fa -

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Pour la branche agricole, l’ordonnance révisée sur la promotion d’électricité issue d’énergies renouvelables est insuffisante pour permettre, par exemple, d’exploiter pleinement le potentiel du biogaz produit à partir d’engrais de ferme. Photo: Ökostrom Schweiz

çades et les murs, ainsi que pour les installations alpines. Ces dernières profitent d’un bonus d’altitude.

Optimisme modéré

La révision de l’ordonnance est accueillie avec un enthousiasme modéré par la branche du solaire. Elle salue le soutien accru pour les installations sans autoconsommation: celui-ci ouvre la porte à la mise en valeur d’autres potentiels. Le fait que les centrales à partir de 150 kW doivent participer à des enchères n’est toutefois pas satisfaisant; dans bien des cas, en raison de coûts plus élevés, elles seront battues par des plus grandes installations. «Or, c’est justement sur les toitures de taille moyenne que réside le plus vaste potentiel», explique-t-on chez Swissolar, l’association suisse des professionnels de l’énergie solaire. Elle avait proposé une limite de 500 kW. En revanche, que des enchères spéciales puissent être orga -

«Même avec l’ordonnance révisée, il n’y a pas de sécurité d’investissement à long terme. Pour les installations qui ne fonctionnent qu’avec des engrais de ferme surtout, les contributions maximales de 50 % des coûts imputables sont trop basses.» Ökostrom Schweiz

nisées pour des types d’installations particuliers est un point positif. En outre, l’adaptation des contributions uniques à l’investissement a été menée avec discernement et la hausse du prix des composants consécutive à la pandémie a été prise en compte.

Chez MBR Solar, l’un des principaux constructeurs d’installations photovoltaïques en Suisse, on voit les choses de façon un peu plus nuancée. Comme les «affaires» marchent très bien, que la demande est très élevée et que des problèmes de livraison se font sentir, on n’a pas vraiment besoin de soutiens supplémentaires. Mais ceux-ci rendraient certainement plus profitable de grands projets dans l’agriculture. MBR Solar estime qu’il faut agir à l’échelon des prescriptions.

«Lorsqu’on construit des installations, on est soumis à de nombreuses obligations et confronté à des obstacles techniques (protection du réseau et de l’installation, concepts de mesures) qui augmentent massivement les coûts, n’apportent guère d’avantages, et souvent tuent dans l’œuf une centrale photovoltaïque.»

Davantage de biomasse

Parallèlement au photovoltaïque, la promotion d’autres énergies indigènes et renouvelables doit être renforcée. La biomasse en est un exemple. Les installations à biogaz neuves bénéficient de contributions à l’investissement pouvant atteindre 50 % des coûts de construction imputables. Des subventions aux coûts d’exploitation peuvent aussi leur être versées, ce qui doit permettre de tenir compte de la structure particulière des coûts de telles installations. Malgré ces contributions, l’exploitation de centrales agricoles à biomasse reste un défi économique. Ökostrom Schweiz, association faîtière des biogaz agricoles, constate, déçue, que les préoccupations du secteur n’ont été que partiellement considérées. «Même avec l’ordonnance révisée, il n’y a pas de sécurité à long terme de l’investissement», poursuit Ökostrom Schweiz. Les coûts d’exploitation sont particulièrement élevés pour les installations ne fonctionnant qu’avec des engrais de ferme. Leur rentabilité n’est possible qu’en présence de conditions cadres politiques (financières) idoines, qui ne sont pas réunies avec des contributions à l’investissement couvrant au maximum 50 % des coûts imputables. «C’est décevant: le projet d’ordonnance prévoyait jusqu’à 60 %», écrit Ökostrom dans un communiqué. Une occasion manquée au vu des débats en cours sur la sécurité énergétique en Suisse.

Des incitations supplémentaires

Mais, du point de vue agricole, un fait positif apparaît: le nouveau modèle de promotion prévoit une contribution aux coûts d’exploitation des installations à biomasse par kilowattheure injecté dans le réseau. Ce soutien est maximal (jusqu’à 29 centimes par kWh injecté) lorsque seule de la biomasse agricole – lisier, fumier, résidus organiques – est utilisée pour la fermentation. Ökostrom Schweiz salue cette incitation car le potentiel énergétique des engrais de ferme est énorme et moins de 5 % est aujourd’hui mis à profit. «Nous sommes heureux que cette ordonnance ait enfin été présentée, au terme

«Nous estimons qu’il faut agir à l’échelon des obligations et des obstacles techniques qui ne font que renchérir massivement la construction d’installations photovoltaïques sans apporter d’avantages, et sont souvent un critère décisif d’installation.» MBR Solar

d’une longue attente», explique-t-on chez Meyer Gruppe, spécialiste en équipements d’étable, en installations pour le lisier et le biogaz. Mais le modèle prévu ne donne pas vraiment la puissante impulsion nécessaire pour un développement intensif de nouvelles installations à biogaz: on aurait pu s’attendre à mieux, d’autant que le potentiel est très élevé. Le système avec ses contributions aux investissements et aux frais d’exploitation apparaît compliqué et inefficace selon Meyer Gruppe, sachant qu’il faut beaucoup de temps pour que les contributions aux investissements soient versées en intégralité. «A notre avis, la prolongation du système actuel avec un tarif de rachat couvrant les coûts, versé pour une durée déterminée, aurait été plus efficace et plus conforme à l’objectif». Il faut aussi connaître rapidement et avec certitude la forme des contributions à partir de 2030. «Cela améliorera la sécurité des investissements et facilitera le financement des installations». Globalement, Meyer Gruppe espère que la nouvelle loi sur l’énergie, qui devrait entrer en vigueur en 2025, apportera des améliorations.

Conclusion

Le Parlement a accepté sans opposition la motion du conseiller aux Etats Daniel Fässler. «Il ne faut pas mettre en danger les installations de biomasse en Suisse, mais les maintenir et les développer». Le texte demande au Conseil fédéral de modifier la législation de manière transversale, pour soutenir la construction d’installations agricoles à biomasse. Il revient maintenant au Conseil fédéral et au Parlement d’agir pour améliorer les mesures de soutien. Dans cette optique, la nouvelle loi sur l’énergie est en mesure de planter les jalons nécessaires.

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«Sniper»: les adventices en ligne de mire

Avec son dispositif de pulvérisation de précision «Sniper», Berthoud entend proposer aux agro-entrepreneurs et agriculteurs un moyen de réduire drastiquement les quantités de produits phytosanitaires épandues sur les cultures.

Berthoud a débuté depuis plus d’un an la commercialisation de sa solution de pulvérisation ultra-localisée «Sniper», qui arrive désormais sur le marché suisse. Le dispositif est proposé sur les pulvérisateurs automoteurs et appareils traînés de la marque. Chacune des caméras réparties tous les trois mètres sur la rampe capture des images de la culture qui sont analysées en temps réel par un modèle de détection. Le système pilote alors l’ouverture des buses. Les caméras sont associées chacune à six buses, chaque buse étant pilotée indivi-

duellement. Les porte-buses PWM sont indispensable au fonctionnement du système Sniper. Ils permettent des ouvertures précises et le maintien d’une même pression quelle que soit la dose appliquée. Un contrôleur situé à l’arrière sous la rampe (photo) gère l’ouverture des sections de rampe en moins de 200 millisecondes. Dans cet intervalle, le système a réceptionné les images des différentes caméras et comparé les plantes détectées avec celles de la base de données. Les capteurs et l’intelligence proviennent de la société

Carbon Bee qui met au point les différents modèles, tandis que la mise à jour de ces modèles est assurée par le constructeur Berthoud.

Paramétrage en cabine

L’opérateur accède aux fonctionnalités de contrôle du système «Sniper» via le terminal tactile en cabine. Il peut choisir entre deux modes de travail: spot ou bidose. Avec le mode Spot, la machine se contente d’appliquer la dose définie dès qu’elle détecte des adventices. Dans le

Marché | Nouveautés 10 Technique Agricole 12 2022
Une rampe équipée du dispositif «Sniper» traite cette parcelle de colza de façon ultralocalisée, en suivant les consignes du modèle choisi par l’agriculteur. Photos: M. Schubnel

second cas, l’opérateur module le traitement en définissant, d’une part, une dose de fond de produit de traitement (par exemple 50 l/ha) et d’autre part une dose plus conséquente (par exemple 100 l/ha) pour insister sur les zones infestées. L’écran «Modèles» lui permet de sélectionner le modèle préchargé souhaité. Par exemple, avec le modèle «tout sauf colza», le système «Sniper» applique un traitement sur toutes les plantes détectées à l’exception des pousses de colza. Selon la cible choisie, l’opérateur peut également définir une taille minimale de détection des mailles considérées, entre 2 × 2 cm et 30 × 30 cm. En outre, l’opérateur peut créer des lignes de guidage parallèles et bénéficier de la coupure de tronçons grâce à un GPS intégré dans chaque caméra de rampe. Enfin, l’exportation de cartes aux formats Shape ou ISO-XML pour utilisation ultérieure est possible grâce à une liaison filaire ou Wi-Fi.

Nouvelles caméras

L’allure maximale à laquelle le dispositif «Sniper» fonctionne serait de 18 à 20 km/h, selon Berthoud. Pour les parcelles un peu complexes ou lorsque la rampe bouge, mieux vaut rouler moins vite. Les caméras (photo ci-dessus), pesant près d’un kilogramme chacune jusqu’à présent, affichent désormais 500 g par unité et seront intégrées à la rampe à compter de la saison prochaine. Leur poids cumulé supports compris, d’environ 35 kg actuellement, sera divisé par deux et ne dépassera pas 17 kg. Les caméras de nouvelle génération ne seront plus montées sur un mât pour surplomber la rampe mais directement intégrées à celle-ci, sur de nouveaux supports compacts (photo).

Trois formules au choix

Le système cible en premier lieu les agro-entrepreneurs, capables d’amortir plus facilement cet investissement. Une petite dizaine d’appareils équipés du dispositif «Sniper» serait déjà en fonctionnement actuellement dans différents pays d’Europe, dont un modèle traîné. Selon le concessionnaire romand AgriDubey, une première machine équipée aurait déjà été vendue en Suisse. Berthoud a déjà formé des techniciens et serait en train de mettre en place une hotline pour cette technologie. Le constructeur indique que le dispositif «Sniper» est proposé selon l’un des trois packs suivants:

• Le premier niveau, facturé actuellement CHF 1800.– par mètre de rampe, comprend le mode de traitement «green on brown» ainsi qu’un seul modèle «green on green». Cet ensemble est complété par une mise en route par le constructeur et deux ans de garantie.

Fischer tire sa révérence

La maison Fischer, fondée en 1949 et dont le siège se trouvait à CollombeyMuraz (VS), a été dissoute le 30 septembre 2022. Ce constructeur suisse était spécialisé dans la fabrication de pulvérisateurs. Fischer a été racheté en 2000 par le Français Berthoud Agricole et renommé «Fischer Nouvelle SARL». Les activités de fabrication, de montage ou encore de recherche et développement ont été délocalisées au siège du constructeur Berthoud, à Belleville-surSaône (France). L’entité a continué à distribuer exclusivement les produits Berthoud sur le marché suisse via un réseau d’agents. Le concessionnaire AgriDubey, qui vend des produits Berthoud depuis 2002, a racheté le stock de pièces Berthoud au cours de cette année.

• Le deuxième niveau de service, fixé à CHF 2500.– par mètre de rampe, englobe quatre modèles «green on green», une mise en route du constructeur, une visite par an du technicien afin de procéder aux mises à jour de modèles ainsi que cinq ans de garantie.

• Le niveau 3, accessible pour CHF 3200.–par mètre de rampe, comprend tous les modèles connus à tous niveaux de maturité. Il prévoit également une fonction de push des nouveaux modèles dès qu’ils sont disponibles. A ce service s’ajoute une formation par an ainsi que, là aussi, cinq ans de garantie.

Avec ce pool de clients utilisateurs, Berthoud entend constituer un groupe de référents sur lequel il s’appuiera pour parfaire son offre.

Nouveautés | Marché 12 2022 Technique Agricole 11
Un contrôleur situé à l’arrière de l’appareil gère l’ouverture de chaque buse avec un temps de traitement inférieur à 200 ms. Depuis le boîtier de contrôle en cabine, l’opérateur visualise par exemple la surface totale scannée et la surface effectivement traitée. Photo: Berthoud A l’occasion du Sima 2022, Berthoud a dévoilé une nouvelle version de caméra, plus compacte et deux fois plus légère.

Explorer toutes les pistes

A l’occasion de la Bauma, en octobre à Munich (D), puis du Sima, récemment à Paris, John Deere Power Systems a présenté sa stratégie de développement en matière de motorisation pour les véhicules automoteurs hors route.

Quelle ligne directrice suivre pour limiter les émissions de gaz à effet de serre et préserver notre planète? Dans son rapport de durabilité 2021, John Deere s’était fixé pour objectif de réduire de 50 % ses émissions de CO 2 opérationnel d’ici 2030 et, à la même échéance, d’abaisser de 30 % la quantité de CO 2 émise en amont et en aval. Le constructeur estime toutefois que la réduction des émissions imposée aux nouvelles générations de produits aura un effet bien plus salvateur de l’environnement. Il a par exemple montré récemment sa capacité d’innovation en la matière avec la mise au point, en collaboration avec Liebherr, d’un moteur inédit sur son ensileuse automotrice 9700 de nouvelle génération. Ce bloc de 18 litres de cylindrée développant jusqu’à 825 ch, baptisé JD18X (photo), ne requiert aucun système de post-traitement des gaz d’échappement, une caractéristique pour le moins inhabituelle pour ce niveau de puissance. Ainsi dépourvu de catalyseur d’oxydation diesel, il est donc dispensé d’un approvisionnement en AdBlue.

Options technologiques multiples

En matière de sources d’énergie, le motoriste travaille actuellement sur différents axes tels que l’électrification des moteurs pour développer des blocs 100 % électriques ou en plug-in, mais aussi sur l’électrification des outils. Il explore également

John Deere va produire ses propres batteries

La start-up autrichienne Kreisel Electric GmbH & Co KG, acquise voici moins d’un an par Deere & Company, va bientôt permettre à John Deere de fabriquer ses propres batteries. Les batteries modulaires au lithium-ion qu’elle conçoit correspondent bien aux besoins du secteur horsroute. L’entreprise détient en effet deux brevets-clés. D’une part, le système de charge s’avère particulièrement performant. D’autre part, les cellules cylindriques qui les composent sont connectées en série par un dispositif breveté. Leur immersion complète dans un liquide non conducteur, contenu au sein d’un volume baptisé «Hollowblock»,

les différentes voies de l’alternative au diesel: eFuel, huile végétale hydrogénée (ou HVO), éthanol, hydrogène. «A l’échelle mondiale, il n’y a pas d’alignement entre pays concernant le choix des carburants, explique Julien Bracquemond, directeur des ventes aux distributeurs chez John Deere Power Systems. Nous devons donc investiguer toutes les pistes. Chaque technologie a ses avantages et ses inconvénients. Des machines tourneront en 2023 en phase de test dans les différents scénarios évoqués. L’hydrogène est une piste complexe et nécessite de relever plusieurs défis, notamment en ce qui concerne le stockage et l’impact sur l’environnement. Elle génère également des défis logistiques en matière de transport, entre le champ et la station. Mais nous devons aussi explorer cette voie.»

leur permet de dissiper la chaleur très facilement. Cette propriété leur confère une très bonne gestion thermique et, selon John Deere Power Systems, une durabilité supérieure de 20 à 30 % à d’autres solutions du marché. L’usine de moteurs John Deere d’Orléans-Saran (France) va être réorganisée pour en accueillir la fabrication. Tout en maintenant un même volume de production de moteurs, une nouvelle ligne dédiée aux batteries pourra ainsi être mise en place. Selon le constructeur, sa mise en service devrait avoir lieu en 2024. Une autre unité d’assemblage de batteries verra le jour aux Etats-Unis.

Marché | Tendances 12 Technique Agricole 12 2022
«Avec les nouvelles normes Stage 6 annoncées pour 2028-2030, les différentes pistes d’alternative au diesel vont nous aider à faire baisser les taux d’oxydes d’azote», estime Julien Bracquemond, directeur des ventes aux distributeurs chez John Deere Power Systems. Photos: Matthieu Schubnel Le moteur JD18X est doté d’un système de dépollution dépourvu de SCR (réduction catalytique sélective) et ne requiert donc pas d’AdBlue. Le pack de batteries modulaires KBP63 de 63 kWh et 173 Ah de capacité exposé sur le stand John Deere Power Systems lors du Sima 2022 à Paris.
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De la fourniture d’aliments à la production d’énergie

L’agriculture produit de l’énergie à haute valeur ajoutée sous forme d’aliments et de fourrages. Mais elle est aussi directement et indirectement tributaire de l’énergie. En raison de la crise actuelle de l’approvisionnement énergétique, elle risque de se retrouver dans une situation délicate.

14 Technique Agricole 12 2022 LES ÉNERGIES DE LA FERME
Photo: Ruedi Hunger

D’un autre côté, le potentiel de production électrique au moyen d’installations photovoltaïques est encore loin d’être épuisé.

La notion d’«économie énergétique» décrit les structures économiques assurant la production et la mise à disposition d’énergie. Celle d’«agriculture» désigne un domaine économique de la production primaire. L’agriculture a pour objectif de fabriquer des produits d’origine végétale ou animale. Elle fournit ainsi depuis toujours de l’énergie sous forme d’aliments. A première vue, les deux domaines n’ont guère de points communs. Mais un examen plus attentif révèle de nombreuses convergences. Actuellement, les similitudes sont d’autant plus évidentes que ces deux domaines revêtent une grande importance systémique.

Stratégie énergétique 2050

La stratégie énergétique 2050 représente une opportunité pour l’agriculture. Outre les mesures visant à développer les énergies renouvelables et le cadre juridique correspondant, elle prévoit surtout la mise en œuvre de mesures d’accroissement de l’efficacité énergétique. L’un des objectifs est de réduire de 43 % la consommation moyenne d’énergie par personne d’ici 2035 par rapport à l’année 2000. Cela vaut aussi pour la consommation moyenne d’électricité, qui devrait être abaissée de 13 % sur la même période. En même temps, la production indigène d’énergies renouvelables (sans la force hydraulique), qui était de 4400 GWh en 2020, devrait être augmentée à 11 400 GWh d’ici 2035. Un autre objectif était de transformer la RPC en un système de rétribution de l’injection avec commercialisation directe, de sorte que les exploitants d’installations puissent vendre eux-mêmes leur électricité. Ils en ont déjà la possibilité depuis le 1er janvier 2020. En outre, aucune nouvelle

contribution d’investissement/rétribution unique n’est prévue à partir de 2031.

Energie renouvelable

Le soleil «envoie» beaucoup plus d’énergie sur terre que l’humanité n’en aura jamais besoin. L’ensoleillement dépend toutefois du site. Parmi les autres sources d’énergie renouvelable figurent la biomasse, la géothermie, l’énergie du bois, l’énergie hydraulique et l’énergie éolienne. L’utilisation d’énergies fossiles entraîne un transfert du carbone du sol vers l’atmosphère, où il s’accumule. Les énergies renouvelables sont au contraire reproductibles et neutres en CO 2. D’une manière générale, leur potentiel est énorme. «L’agriculture est un acteur important dans la transformation de l’approvisionnement énergétique», relève Simon Bolli, d’Ökostrom Schweiz, l’association faîtière des producteurs de biogaz agricole. Les agriculteurs réfléchissent et agissent à long terme, y compris pour les investissements dans les énergies renouvelables, qui sont en général élevés. Et la volonté d’investir dans des projets coûteux implique l’existence de structures claires et garanties à long terme. Des conditions floues et des perspectives incertaines sont très préjudiciables à leur volonté d’investissement.

Consommation propre

La consommation propre désigne la consommation directe d’électricité simultanément à la production sur le lieu où elle est produite. Au lieu d’être directement consommée, celle-ci peut aussi être stockée en vue d’une consommation différée sur le lieu de production. La part d’électricité consommée sur place par

rapport à la totalité de l’électricité produite par une installation est appelée taux d’autoconsommation. Pour une installation photovoltaïque conventionnelle sur une maison individuelle, ce taux se situe entre 30 et 40 %, mais il peut atteindre jusqu’à 50 % voire plus grâce à l’optimisation de la consommation*. Ces dernières années, l’utilisation directe d’électricité solaire d’une autoproduction est devenue plus intéressante. Elle a l’avantage de n’être soumise ni aux taxes d’utilisation du réseau ni aux redevances. C’est un facteur important, sachant que le prix de l’acheminement représente près de 50 % des coûts d’achat de l’électricité et les redevances 10 %. Le Guide pratique de la consommation propre (version 2.2 de juillet 2021) propose une aide précieuse pour l’application des nouvelles réglementations légales de l’autoconsommation.

Plus de responsabilité personnelle Lait, céréales, pommes de terre et électricité: voilà comment se présente le «catalogue» d’une exploitation agricole. Alors qu’il y a 50 ans, voire seulement 20 ans, un agriculteur ne produisait et vendait «que» des produits destinés à l’alimentation humaine et animale, la production d’énergie apparaît de plus en plus clairement comme un nouveau secteur. Actuellement, des incertitudes demeurent sur la manière de soutenir le produit «énergie» à l’avenir. Le mécanisme de rétribution à prix coûtant (RPC) expire à fin 2022, et un système transitoire est prévu pour l’année 2023. La réglementation ultérieure, encore en discussion, reste en grande partie à clarifier. Selon Simon Bolli, «quel que soit le modèle d’encourage -

12 2022 Technique Agricole 15 LES ÉNERGIES DE LA FERME
L’agriculture suisse consomme environ 13,7 GJ d’énergie directe par hectare de surface agricole utile, dont 36 % sous forme de carburant. Photos: Ruedi Hunger

ment, une chose est claire: il sera plus proche du marché».

Celui qui veut, et doit désormais, assurer lui-même la commercialisation devrait connaître le système. Le marché du lait, des céréales ou des pommes de terre n’est à première vue pas toujours transparent et compréhensible, il est précisément connu pour cela. Qu’en est-il de la commercialisation de l’énergie et de l’électricité? Fonctionne-t-elle selon les mêmes principes de marché, ou tout autrement?

La vente du courant produit à la ferme constitue certainement un défi. Il peut arriver par exemple qu’une installation de production d’énergie renouvelable reçoive nettement moins d’argent pour son courant que ce qu’elle pourrait obtenir à la bourse de l’électricité. Pour éviter un fiasco, différents partenaires proches du monde agricole peuvent apporter ici un soutien. L’un d’eux est «Fleco Power». Fournisseur suisse d’électricité indépendant, Fleco Power appartient à des producteurs et à des organisations proches de ces derniers. En outre, il ne dépend

pas des entreprises traditionnelles de distribution d’électricité.

Comment économiser de l’énergie?

Parallèlement à la consommation énergétique, une question très actuelle est de savoir comment économiser de l’énergie dans une ferme. En 2017, une exploitation suisse consommait en moyenne 20 000 kWh d’électricité par an, d’une valeur d’environ 5000 francs. Aujourd’hui, les coûts devraient être bien plus élevés. Outre les exploitations laitières, très gourmandes en électricité (refroidissement du lait, chauffage de l’eau sanitaire, pompe à vide, affouragement, séchage du foin), l’élevage de porcs nécessite aussi beaucoup de courant et de chaleur. Et l’électricité peut se révéler vitale pour les volailles. Il est logique que chaque agriculteur se demande dans quelle catégorie de consommation énergétique se situe son exploitation. Pour pouvoir économiser de l’énergie et contribuer ainsi à la protection du climat, il faut d’abord connaître les mesures qui peuvent être efficaces.

Consommation énergétique de l’agriculture

La consommation d’«énergie directe» de l’agriculture suisse sous forme de carburants, d’électricité et de combustibles s’élève à 14 400 térajoules (TJ). Soit, en moyenne, 278 gigajoules (GJ) par exploitation ou 13,7 GJ par hectare de surface agricole utile. Les carburants représentent 36 %, les combustibles 32 %, l’électricité 24 % et l’énergie renouvelable 8 %.

Les besoins énergétiques de l’agriculture dans leur globalité incluent l’énergie indirecte (39 900 TJ au total), dont la fourniture

nécessite 4100 TJ. Les engrais minéraux correspondent à une consommation de 4000 TJ et les importations d’aliments pour animaux à 11 200 TJ. Les produits phytosanitaires et les semences importées consomment 400 TJ. Enfin, la construction de bâtiments équivaut à une consommation de 11 000 TJ et la fabrication de machines de 9100 TJ.

Source: Rapport agricole 2021, chiffres tirés du monitoring agroenvironnemental de 2017

Souvent, il s’agit de petites pièces d’un puzzle qui, une fois assemblées, aboutissent à un résultat intéressant. AgroCleanTech, en collaboration avec plusieurs partenaires, a développé un bilan énergétique et climatique disponible sur Internet (energie-klimacheck.ch). Le potentiel d’économie d’énergie spécifique d’une exploitation est calculé et évalué sur la base de données saisies dans un formulaire. En principe, cette prestation est payante, mais dans six cantons romands (CEPAR) ainsi que dans les cantons d’Argovie, de Berne et de Lucerne, le conseil énergétique pour l’agriculture est proposé gratuitement.

Vaut-il mieux produire ou économiser?

On n’a pas attendu cette année pour savoir qu’il fallait économiser l’énergie. Mais la pénurie actuelle et surtout le prix de l’énergie ouvrent sans doute les yeux des derniers consommateurs et les incitent à utiliser parcimonieusement l’énergie et le courant. Pour ce faire, il faut connaître les besoins énergétiques, essayer de comprendre comment ils se décomposent et pourquoi ils sont aussi élevés. Jusqu’à récemment, il était parfois plus avantageux de produire que d’économiser l’énergie. La production de chaleur et de froid est particulièrement énergivore. Pour avoir une vision précise, il faut mesurer la consommation. Si l’on fait appel à un conseiller en énergie, il convient d’être prudent: beaucoup n’ont qu’une vague idée de l’agriculture et ne connaissent ni le contexte ni les procédures.

L’énergie, moteur de l’exploitation

L’électrification et la numérisation de plusieurs processus ces dernières décennies

16 Technique Agricole 12 2022 LES ÉNERGIES DE LA FERME
L’énergie renouvelable qui pourrait être produite par l’agriculture suisse d’ici 2030 s’élève à 2100 GWh/an d’électricité et 1300 GWh/an de chaleur. Photo: Seiler

ont rendu les exploitations de plus en plus dépendantes à l’énergie. Or depuis quelques mois, la probabilité d’une pénurie d’électricité s’est accrue. Si l’Ukraine a clairement été l’élément déclencheur de cette situation, les origines de la pénurie remontent déjà à quelques années. Aveuglée par la (sur)production à l’étranger et encouragée par l’obstructionnisme de certains milieux, la politique déterminante est partie du principe que, contrairement à beaucoup d’autres produits, l’énergie bon marché ne risquait pas de manquer. Mais à présent, face aux craintes suscitées par la crise énergétique mondiale, on admet ouvertement, en Suisse aussi, que la probabilité d’une pénurie s’est accrue. Cela signifie pour l’agriculture qu’elle est plus vulnérable dans le domaine de l’énergie et de la numérisation. Il importe donc d’agir vite pour réduire les risques. Les mesures suivantes sont envisageables:

• Reconsidérer l’organisation des travaux et les tâches critiques du point de vue énergétique. Autrement dit, il convient de réfléchir à l’avance à la façon dont une entreprise individuelle pourra organiser son travail en cas d’urgence électrique.

• Inventaire de la consommation d’énergie a) de l’ensemble de l’exploitation, b) de certains ateliers (poules, porcs, bovins).

• Mise en œuvre de mesures d’efficacité énergétique. Il est grand temps que les optimisations possibles soient effectivement réalisées. Ces mesures sont à considérer comme des investissements.

• Stockage de carburant. En prévision d’une éventuelle pénurie d’électricité, le stockage de carburant revêt aussi une certaine importance (besoin pour génératrice sur prise de force). Il faut toutefois veiller à respecter les réglementations de la police du feu et les prescriptions environnementales.

• Enfin, un groupe électrogène de secours peut aussi entrer en ligne de compte. Pour des raison de sécurité, ces installations ne peuvent être utilisées que pour un fonctionnement en îlot et en découplage du réseau.

Conclusion

L’agriculture suisse est très dépendante de l’énergie. Mais elle offre aussi beaucoup de potentiel pour la production énergétique. Il est donc probable que cette dernière tende à être développée en un secteur spécifique. A cet effet, des moyens financiers et de nouvelles connaissances seront nécessaires. Il faudra donc aussi posséder des compétences de gestion dans un domaine non agricole. Mais peutêtre qu’entre-temps, la production d’énergie fera partie intégrante de l’agriculture? L’avenir nous le dira.

* Source: Guide pratique de la consommation propre, version 2.2, 2021 (SuisseEnergie).

12 2022 Technique Agricole 17 LES ÉNERGIES DE LA FERME
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«Toute exploitation peut économiser»

En plus de la possibilité de production énergétique sur l’exploitation, les économies d’énergie jouent un rôle important dans le bilan. Marco Landis, collaborateur du Strickhof, explique où celles-ci peuvent être réalisées.

Technique Agricole : Les exploitations agricoles ont besoin de beaucoup d’énergie sous forme d’électricité, de diesel et éventuellement de mazout et de gaz. Où commenceriez-vous à faire des économies?

Marco Landis: Chaque exploitation peut réduire sa consommation énergétique. Dans quelle mesure? Cela varie d’une ferme à l’autre. Il faut d’abord identifier les principales sources de consommation. Souvent, il s’agit d’appareils, de machines et de véhicules qui doivent fournir beaucoup de puissance et qui sont régulièrement en service. Il est plus judicieux de détartrer un boiler que de remplacer une lampe peu utilisée par une ampoule LED.

L’électricité représente près d’un quart (3500 TJ) de la consommation

totale d’énergie dans l’agriculture. Quels sont les équipements les plus gourmands en courant?

Cela dépend de la branche de production. Les équipements de traite et de refroidissement, la préparation de l’eau chaude, les dispositifs de ventilation comme ceux servant au séchage du foin et à l’aération des étables, ou encore les brasseurs utilisent beaucoup d’énergie.

A cela s’ajoutent les véhicules agricoles, grands consommateurs de diesel. Faut-il remplacer les véhicules à moteurs thermiques par des modèles à entraînement électrique?

Pour les véhicules dont les durées de fonctionnement et les exigences le permettent, comme les chariots élévateurs ou les petits chargeurs, je m’orienterais

plutôt vers des modèles électriques. Surtout lorsqu’on dispose d’une installation photovoltaïque sur le toit. D’autres facteurs entrent en ligne de compte dans cette décision. Par exemple, ces types de véhicules n’émettent pas de gaz d’échappement, sont plus commodes à conduire et occasionnent moins de frais d’entretien. La meilleure efficacité énergétique des modèles à entraînement électrique n’est donc pas le seul élément à prendre en compte. La réduction du bruit devrait aussi être un critère. Les nuisances causées aux animaux diminuent et l’on entend mieux les personnes se déplaçant à proximité du véhicule. Il s’agit donc également d’une question de sécurité.

En ce moment, on parle beaucoup de pénurie d’électricité. Est-il judicieux dans ce contexte de miser sur les véhicules électriques?

Une exploitation n’électrifie pas d’un coup tous ses véhicules, mais commence par exemple avec un élévateur ou un chargeur électrique. Si l’on compare le surcroît dû aux véhicules électriques avec la consommation totale de courant d’une exploitation, la proportion est généralement minime. Les véhicules électriques sont particulièrement intéressants lorsque l’on peut mettre à profit son propre courant produit par une installation photovoltaïque.

Où les agriculteurs qui s’intéressent à des engins de manutention électriques peuvent-ils obtenir des informations au sujet d’éventuelles subventions?

Le site internet chargeurs-agricoles.klik.ch de la Fondation KliK pour la protection du climat et la compensation du CO2 indique les subventions pouvant être obtenues selon le type de véhicule ainsi que la procédure à suivre.

Vaut-il la peine de changer l’éclairage pour du LED?

Passer au LED permet d’économiser de 30 à 60 % d’énergie. Cela se justifie pour les éclairages allumés plusieurs heures par jour. Les coûts peuvent être calculés très précisément: la puissance multipliée par la durée de fonctionnement donne la consommation d’énergie. En multipliant la consommation par les coûts de l’énergie, on obtient les coûts effectifs.

Où peut-on obtenir un soutien pour le calcul de ce type d’investissement,

18 Technique Agricole 12 2022 LES ÉNERGIES DE LA FERME
Marco Landis: «Passer à l’éclairage LED permet d’économiser entre 30 et 60 % d’énergie.» Photo: Roman Engeler

qu’il s’agisse de l’achat d’un véhicule électrique ou du passage à l’éclairage LED?

Les fabricants de machines ou les services cantonaux de vulgarisation peuvent apporter une aide. Cependant, de nombreuses données ne peuvent qu’être estimées, car nous ne connaissons pas les futurs prix de l’énergie. En outre, les informations sur les coûts d’entretien des appareils et véhicules électriques sont actuellement limitées, surtout lorsque des batteries entrent en ligne de compte. On manque encore d’expérience dans ce domaine.

Quelles sont les autres possibilités d’économiser de l’énergie sur une exploitation?

Un réglage optimal des machines, comme une charrue bien ajustée ou des lames de faucheuse bien aiguisées, contribue aussi aux économies d’énergie. On peut aussi contrôler et éventuellement améliorer l’isolation des bâtiments, ou encore abaisser la température dans les locaux habités. Les appareils devraient être régulièrement entretenus et détartrés au besoin. Il est conseillé de nettoyer périodiquement les climatiseurs. On peut aussi revoir la durée d’utilisation de certains appareils. Peut-être est-il possible de ré -

duire par exemple le fonctionnement du brasseur de lisier.

En dehors des entraînements alternatifs, comment peut-on économiser du carburant lors de l’utilisation quotidienne du tracteur?

La plus efficace est l’écoconduite. L’objec-

Le programme «Chargeurs agricoles électriques» soutient l’utilisation de chargeurs à batterie électrique. Informations sur www.hoflader.klik.ch.

tif est d’exploiter le moteur au plus proche de sa consommation optimale. Ce qui signifie que la charge devrait se situer à environ 70 % de la puissance maximale, et le régime à 70 % du régime nominal. C’est en effet à cette charge que la plupart des moteurs présentent une consommation optimale. Ce point de fonctionnement peut être atteint par le choix d’un

Cours et vidéos sur la conduite économique

L’ASETA propose le cours «économiser en roulant» qui correspond parfaitement au sujet (actuellement dispensé seulement en allemand). Une utilisation optimisée du tracteur permet en effet de réduire jusqu’à 30 % la consommation de carburant. Cette diminution abaisse à la fois les coûts d’exploitation et les émissions néfastes pour le climat. Grâce aux connaissances théoriques et pratiques acquises, les participants peuvent modifier leur mode de conduite de

manière à réduire les coûts d’exploitation et les émissions.

En collaboration avec AgroCleanTech et le centre de formation de Liebegg (AG), l’ASETA a réalisé une série de tutoriels vidéo en trois parties illustrant la thématique «économiser en conduisant».

• www.agrartechnik.ch (Verband, Kurse)

• www.youtube.com/AgrartechnikCH

• www.youtube.com/@landtechnik tutorials6716

Un grand connaisseur

Pendant des années, Marco Landis a été étroitement lié au banc d’essai de tracteurs d’Agroscope à Tänikon (TG). Il connaît les moteurs et les tracteurs comme sa poche. Après la suspension du banc d’essai à Tänikon, Marco Landis a travaillé à la «Swiss Future Farm». Il œuvre aujourd’hui au centre de compétence «Strickhof» (ZH) pour le service «Agrartechnik und Digitalisierung».

tracteur adapté au travail demandé et par une réduction adéquate du régime du moteur. Il s’agit pour cela de passer au bon moment au rapport supérieur, de bien régler la charge moteur dans les transmissions à variation continue, ou d’utiliser la prise de force économique. Un autre élément essentiel est l’entretien régulier. Un filtre à air encrassé entraîne une augmentation de la consommation. Faire fonctionner la climatisation avec les fenêtres de la cabine ouvertes n’est pas non plus très économe en carburant.

Un regard vers l’avenir pour conclure. Quels systèmes d’entraînement voyez-vous à moyen terme pour les véhicules agricoles, et dans quelle direction évolueront-ils à long terme?

Il n’y aura plus un seul système d’entraînement «universel», comme le moteur thermique actuel. Plusieurs technologies seront disponibles en fonction de l’utilisation: par exemple, des entraînements électriques basés sur des batteries pour les véhicules avec des temps d’utilisation et un besoin de puissance réduits, et des moteurs à combustion pour les machines puissantes comme les moissonneuses. Ceux-ci fonctionneront avec des carburants alternatifs, comme le biogaz ou les carburants synthétiques. L’hydrogène pourrait aussi être une option à l’avenir.

www.agrartechnik.ch

12 2022 Technique Agricole 19 LES ÉNERGIES DE LA FERME

Marier production photovoltaïque et séchage en grange

Remplacer les énergies fossiles par l’énergie solaire est certes en vogue, mais aussi une évidence. En effet, lors de la mise en place d’une installation photovoltaïque, il est possible d’en utiliser la chaleur résiduelle pour le séchage du foin. Il convient toutefois de tenir compte de quelques principes de base.

Depuis toujours, ceux qui veulent affourager du foin de qualité savent qu’il doit être conservé avec soin. Une condition préalable est que le foin soit séché dans un délai maximal de 40 à 70 heures après son stockage dans la cellule. Ainsi, il présente une teneur en matière sèche de 87 %. Ce n’est qu’à partir de cette valeur que le risque de prolifération de bactéries et de moisissures est écarté. L’humidité résiduelle peut aussit être à l’origine d’un échauffement, voire d’une combustion spontanée du foin.

Il est aussi connu que la ventilation (à froid) n’entraîne pas toujours un séchage optimal.

C’est notamment le cas par temps de pluie. Pour sécher du foin à 87% de matière sèche, l’humidité de l’air ne doit pas dépasser 50 % à 20 degrés. Cela tient un équilibre entre l’humidité d’un produit sec, ici du foin, et l’humidité relative de l’air. Cela signifie qu’à 80 % d’humidité relative (jour pluvieux), le séchage n’est possible que jusqu’à près de 76 % de matière sèche.

La chaleur, ça marche ...

L’on utilise de plus en plus de l’air chauffé et/ou déshumidifié pour un séchage du foin plus efficace. L’absorption (réelle) d’eau par l’air dépend de l’humidité rela-

tive, de la température et de l’humidité de la matière à sécher. En théorie, un mètre cube d’air à 20 degrés et 70 % d’humidité relative peut absorber 5,2 grammes d’eau. En réalité, l’absorption d’eau est plus faible, car l’air se refroidit pendant le processus de séchage. Le réchauffement de l’air, tout comme sa déshumidification, augmente considérablement sa capacité d’absorption d’eau subséquente. Par rapport à une ventilation à air froid, un réchauffement de l’air de 6 degrés (par exemple) double sa capacité d’absorption d’eau. Obtenir un réchauffement de l’air identique avec un générateur d’air chaud

20 Technique Agricole 12 2022 LES ÉNERGIES DE LA FERME
Les installations photovoltaïques n’utilisent qu’une partie de l’énergie solaire pour la production d’électricité. Il est ainsi possible d’utiliser la chaleur résiduelle pour le séchage en grange. Photo: Ruedi Hunger

pour un stock de foin de 100 m² à sa base nécessiterait une puissance de chauffage de 100 kW. Cette puissance correspond à une consommation de 12 l/h de mazout, avec les coûts que cela implique.

La production photovoltaïque Outre l’utilisation d’un générateur d’air chaud fonctionnant au mazout, d’une chaudière à biomasse ou d’un déshumidificateur, les installations photovoltaïques offrent aussi une solution intéressante. La combinaison d’une installation photovoltaïque avec récupération de la chaleur du toit pour le séchage en grange est une évolution efficace du système d’aspiration de l’air par le toit en-dessous de la toiture existante, connue depuis des décennies. Les panneaux ne convertissent que 10 à 17 % du rayonnement solaire en électricité. L’énergie restante se perd dans l’environnement sous forme de chaleur. Des mesures effectuées par Agroscope à Tänikon montrent que la température des panneaux montés sur les toits peut dépasser de 30 degrés la température ambiante, bien qu’ils soient refroidis par le vent soufflant au-dessus et au-dessous. Cette forte augmentation a été observée en particulier lorsque la vitesse du vent est inférieure à 2 m/s. Le refroidissement des panneaux solaires d’un seul degré entraîne une amélioration du rendement électrique de 0,3 à 0,5 %. A l’inverse, la production d’électricité diminue dans la même proportion lorsque les modules solaires se réchauffent.

Respecter les principes de base Si une installation photovoltaïque doit être associée à la récupération de chaleur pour le séchage du foin, il convient de respecter certains points. L’air chauffé par les panneaux solaires est récupéré dans un collecteur après une aspiration sous la toiture pour être utilisé. Le dimensionnement de

la sous-toiture et du/des collecteur(s) détermine, entre autres facteurs, l’efficacité du système de séchage, ou l’utilisation de la chaleur pour le séchage du foin.

Le tableau 1 montre que l’espacement dépend du rapport entre la surface du toit et la surface à la base du tas de foin. L’espacement entre le toit et les panneaux solaires doit être calculé de manière à créer une dépression maximale de 100 pascals, ce qui correspond à une colonne d’eau de 1 cm.

En général, l’espacement, qui doit être calculé avec précision, mesure 10 à 16 cm (estimation). Un autre critère important est la vitesse de l’air dans le collecteur. Elle doit être de 4 m/s (5 m/s au maximum) et la pression d’aspiration nécessaire ne doit pas dépasser 100 à 150 pascals. La dimension du canal est déterminante pour le fonctionnement du système de récupération de chaleur d’une installation photovoltaïque pour le séchage du foin. La puissance du ventilateur est un autre paramètre qui intervient dans le calcul de la section du collecteur. Par exemple, pour une surface à la base d’un tas de foin de 100 m² et une puissance de ventilation de 11 m³/s, une section transversale minimale du collecteur (pour l’air réchauffé) de 2,2 m² est nécessaire pour une vitesse d’air de 5 m/s.

Une planification méticuleuse

Le dimensionnement et la disposition des ouvertures dans le toit ainsi que la distance entre le toit et les panneaux solaires doivent être calculés préalablement. Il est rarement possible de mettre en œuvre des solutions adéquates pour les installations photovoltaïques déjà en place. Si une installation photovoltaïque est posée sur une toiture existant dite «chaude», celle-ci ne fournit plus de chaleur. L’air chaud présent sous les panneaux solaires doit circuler sans entrave lorsque le séchage du foin n’est pas en fonction. A cet égard, il existe des solutions avec ou

De plus amples informations

La publication «Directives pour les installations de séchage en grange», in Agroscope Transfer, N° 38/2014, et le logiciel ART-Soko 2.0.1 (calcul du dimensionnement des capteurs solaires pour le séchage en grange) fournissent de précieuses informations pour une bonne planification. La présentation de Christof Baumgartner (Arenenberg TG) «Toit solaire pour combiner séchage en grange et énergie photovoltaïque» donnée lors du Forum de l’Olma 2022, très instructive aussi, peut être visionnée sur youtube.com/watch?v=o3PVgeXgZwg

sans clapet commandé par sonde thermique. Le clapet n’est pas nécessaire si l’air chauffé est capté au milieu du toit, c’est-à-dire qu’il s’écoule dans le canal d’aspiration tant par le haut que par le bas lors de la ventilation. Lorsque le ventilateur ne fonctionne pas, la ventilation arrière est libre. La construction de l’ouverture dans le toit dépend généralement du matériau de couverture.

Une ventilation arrière naturelle ne peut plus être assurée si les panneaux solaires sont intégrés au toit. Dès lors, une ventilation forcée avec sonde thermique devient nécessaire avec un clapet ou un ventilateur.

Conclusion

L’énergie solaire est sur toutes les lèvres. Les agriculteurs qui décident d’installer des panneaux solaires sur des bâtiments d’exploitation devraient aussi examiner s’il est judicieux de récupérer la chaleur résiduelle d’une telle installation pour le séchage de foin, de copeaux de bois ou pour une pompe à chaleur aérothermique. Lors de la mise en œuvre d’un tel projet, il convient d’observer quelques points importants.

Le calcul de l’espace entre les panneaux et le toit dépend du rapport entre la surface de la toiture et celle de la base du tas de foin. En règle générale, cet espace est de 10 à 16 cm (ordre de grandeur).

Certains points doivent être pris en considération avant d’utiliser la chaleur d’une installation photovoltaïque pour le séchage en grange. Graphique: Arenenberg
Efficacité thermique et distance minimale Rapport entre la surface de la toiture et celle du tas de foin Réchauffement de l’air Espace net minimal nécessaire entre les panneaux solaires et le toit 4:1 11°C 9 cm 2:1 6,5°C 14 cm 1:1 3,8°C 22 cm Le logiciel «ART-Soko» permet un calcul plus précis. Clapet CollecteurPanneausolaire 12 2022 Technique Agricole 21 LES ÉNERGIES DE LA FERME

Des idées pour plus de biogaz

Les déchets organiques provenant de l’industrie alimentaire, des jardins et de l’agriculture, y compris le lisier et le fumier, constituent de précieuses ressources. Le biogaz issu de leur fermentation peut être transformé, entre autres, en chaleur et en électricité.

Dans les histoires de Jeremias Gotthelf, le fumier et le lisier jouent un rôle capital. Un grand tas de fumier devant une ferme est synonyme de puissance économique et de prestige dans la société. Les déjections animales sont des substances précieuses qui assurent la survie des agriculteurs. L’écrivain bernois, avec sa puissante éloquence, a observé que les paysans aimaient décorer leurs fermes avec des tas de fumier impeccables. Il disait en plaisantant que parfois, leur cœur était plus attaché à un tas de fumier propre que celui de certains seigneurs à leur femme.

Les temps ont changé. Le tas de fumier était devenu un lointain souvenir, mais il célèbre sa renaissance dans le débat ac­

tuel sur l’énergie. Le fumier et le lisier sont à nouveau considérés comme des ressources intéressantes, des vecteurs d’énergie et de fertilisants. Ils sont regroupés sous la dénomination «engrais de ferme». «Nous savons, grâce à des études antérieures, que ces engrais, notamment ceux issus des vaches laitières, ont un grand potentiel de valorisation énergétique. Alors que le bois est déjà fortement mis à contribution, les engrais de ferme, bien que prometteurs, sont encore peu exploités en raison d’un manque de rentabilité», explique la spécialiste en environnement Gillianne Bowman.

De l’énergie et des fertilisants En Suisse, une centaine d’installations agricoles produisent du biogaz, provenant notamment de la fermentation d’engrais de ferme, et le transforment en élec­

tricité via des centrales de cogénération chaleur+courant (pour des puissances électriques comprises entre 5 et 740 kW). S’y ajoutent quelque 35 installations industrielles d’une puissance parfois supérieure à 1000 kW, qui utilisent les déchets verts et organiques (issus de la transformation des aliments) pour la production de biogaz. Ensemble, ces installations de digestion anaérobie (sans oxygène) transforment 1,9 million de tonnes de biomasse en biogaz, lequel peut ensuite servir à produire de la chaleur et de l’électricité. La production correspond à environ 2 % de la consommation de gaz en Suisse ou, d’un point de vue purement mathématique, aux besoins en chaleur de 48 000 maisons individuelles (en réalité, une part importante du biogaz n’est pas transformée en chaleur, mais en électricité).

* Benedikt Vogel travaille en tant que journaliste pour l’Office fédéral de l’énergie (OFEN).
22 Technique Agricole 12 2022 LES ÉNERGIES DE LA FERME
Située à Nesselnbach (AG), la plus grande installation industrielle suisse de biogaz a produit l’an dernier 18 millions de kWh de courant et de chaleur à partir de déchets alimentaires. En outre, 30 millions de kWh de biogaz ont été injectés dans le réseau de gaz naturel. Photo: Recycling Energie AG

En collaboration avec des experts de l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL) et de l’association Ökostrom Schweiz, Gillianne Bowman a étudié la manière dont la production de biogaz pourrait être accrue. Elle a créé simultanément une valeur ajoutée, à savoir la substitution d’engrais minéraux. Outre la production d’énergie, l’étude «Biocircle and circular economy» (BioCircle en abrégé) porte sur les fertilisants. En effet, les résidus de fermentation produits par les installations à biogaz peuvent être utilisés pour fertiliser les terres agricoles. La production de gaz génère aujourd’hui 1,6 million de tonnes de digestats. Ceux-ci contiennent 22 000 tonnes de fertilisants sous forme d’azote (N), de phosphore (ou plus précisément de pentoxyde de phosphore/P2O5) et de potassium (ou oxyde de potassium / K 2O).

Encore un grand potentiel

Lors de leur étude, les chercheurs du BioCircle ont estimé que la production d’énergie et d’engrais par les installations de biogaz agricoles et industrielles pourrait être «considérablement» augmentée, selon les termes du rapport final de leur projet: «D’ici à 2050, il serait possible de fournir au moins deux fois plus de biogaz, tout en économisant des quantités conséquentes d’engrais minéraux et d’émissions de gaz à effet de serre. Ainsi, une augmentation de

la digestion anaérobie des résidus et des déchets organiques pourrait réduire la dépendance aux combustibles fossiles et aux importations de ressources, tout en favorisant l’économie circulaire.»

Les unités de production industrielles de biogaz pourraient mieux tirer parti des digestats, par exemple comme engrais or-

ganique. Souvent, de nombreux substrats qui pourraient y être valorisés ne sont aujourd’hui pas mis en valeur dans l’agriculture, mais brûlés dans des incinérateurs d’ordures ménagères ou simplement compostés. L’équipe du BioCircle a calculé que les digestats issus des installations industrielles de biogaz permettent déjà

Dans le concept NETZ, les engrais de ferme sont séparés en parts liquide et solide. La part liquide est fermentée dans de petits digesteurs directement dans les fermes, tandis que la part solide est valorisée dans une grande installation régionale. Les deux parties contiennent chacune environ la moitié de l’énergie. Illustration: Rapport final VP NETZ
12 2022 Technique Agricole 23 LES ÉNERGIES DE LA FERME
Le petit bétail est rentable, le gros bétail encore plus: la Suisse compte 1,5 million de bovins et 1,3 million de porcs. Le lisier de bovins et de porcs y constitue donc la majeure partie des engrais de ferme. Photo: Florian Rüesch

de couvrir une partie des besoins en engrais de l’agriculture suisse. Ainsi peut-on réduire les importations d’engrais minéraux (extraits dans les mines ou fabriqués chimiquement). Quelque 12 % des besoins nationaux en azote, 21 % en phosphore, et même 24 % en potassium sont couverts de cette manière. Le développement des installations de biogaz industrielles et agricoles permettrait d’augmenter massivement cette part à l’avenir, soulignent les auteurs de l’étude BioCircle. Ils font référence dans ce contexte à la hausse des prix des engrais minéraux. Il est conseillé d’accélérer la commercialisation des digestats issus des installations de biogaz, d’un point de vue écologique certes, mais aussi économique.

L’énergie inutilisée des engrais «Les considérations de durabilité parlent en faveur du développement de la production de biogaz en Suisse, déclare Gillianne Bowman. Nous avons cependant besoin de nouveaux modèles commerciaux pour assurer la rentabilité des installations agricoles, en particulier les plus petites.» Jusqu’à présent, seuls 3 à 5 % des engrais de ferme suisses sont transformés en biogaz. Cette faible utilisation s’explique par des raisons économiques: lisier et fumier présentent une faible densité énergétique et, les digesteurs des installations agricoles sont relativement chers par rapport aux rendements obtenus. La première phase du deuxième projet de recherche du centre de technologie

des fertilisants et de l’énergie (NETZ, acronyme du titre allemand «Nährstoffund Energietechnik-Zentrum») s’achève. Ayant pour objectif une meilleure rentabilité, il a été dirigé par Hans-Joachim Nägele, chef de groupe spécialisé à la Haute école des sciences appliquées de Zurich (ZHAW), à Wädenswil (ZH). Le WSL, le bureau d’ingénieurs Hersener, la coopérative LAVEBA et la société Gregio Energie AG y ont également participé. A l’instar du Biocircle, ce projet a été soutenu par l’Office fédéral de l’énergie (OFEN).

Séparation en parts liquide et solide

Le concept NETZ consiste à dissocier les substrats agricoles en parts liquide et solide avant de les faire fermenter. La part

Cette installation mobile sert à séparer les phases liquide et solide des engrais de ferme. Photo: Jean-Louis Hersener
Arnold & Partner AG Industrie Nord 12 CH-6105 Schachen +41 41 499 60 00 www.arnold-partner. ch 24 Technique Agricole 12 2022 LES ÉNERGIES DE LA FERME
Les sous-produits agricoles tels que les résidus végétaux peuvent aussi être fermentés dans les installations de biogaz. Photo: Florian Rüsch

Pour s’informer plus avant

Le rapport du projet «Bioenergy and circular economy – the biogas plant as a hub» est disponible sur le site https:// www.aramis.admin.ch/Texte/?ProjectID=45 239. Le rapport de l’avant-projet du NETZ «Nährstoff- und Energietechnik-Zentrum», ou centre de technologie des fertilisants et de l’énergie, est disponible sur le site https://www.aramis. admin.ch/Texte/?ProjectID=46 573. Sandra Hermle (sandra. hermle@bfe.admin.ch), directrice du programme de recherche de l’OFEN sur la bioénergie, donne des informations sur ces projets. Vous trouverez d’autres d’articles spécialisés sur les projets de bioénergie sur le site www.bfe.admin.ch/ ec-bioenergie-fr.

liquide est ensuite transformée en biogaz sur place, à la ferme, par une fermentation dite humide. La part solide est envoyée dans une installation de fermentation régionale où elle est fermentée avec des effluents solides provenant d’autres fermes.

«Grâce à la séparation, nous évitons des frais de transport et l’installation centrale peut être exploitée plus efficacement, souligne Gillianne Bowman. Nous espérons que ce système global sera plus rentable qu’une accumulation d’installations de biogaz conventionnelles.»

L’étude préliminaire a mis en évidence les obstacles à surmonter pour atteindre cet objectif. L’approche NETZ a été expérimentée dans deux régions modèles, Waldkirch (SG) et Safiental (GR). Il s’est avéré que seule une partie du potentiel énergétique des engrais de ferme pouvait être exploitée (35 % à Waldkirch, 10 % dans le Safiental), notamment en raison d’une certaine réticence des agriculteurs et de problèmes liés à la Loi sur l’aménagement du territoire. Bien que le concept NETZ fonctionne sur le plan théorique et puisse probablement être rentable, l’équipe de l’étude conclut le rapport final de l’avant-projet de manière décevante: «On ne prévoit pas de mettre en route un projet dans un avenir proche dans la région de Waldkirch, malgré le potentiel de biomasse existant et les besoins en énergie et en chaleur. Les raisons sont des dés accords entre les fermes et l’impossibilité de trouver un site approprié pour l’installation régionale de méthanisation en modifiant le zonage.» Dans la région du Safiental, on peut au moins espérer une mise en œuvre partielle d’une version allégée du concept NETZ (sans valorisation énergétique des matières solides).

Démontrer les avantages

Les scientifiques impliqués restent convaincus du concept NETZ. Pour aider l’idée à percer, il faut travailler dans deux directions, souligne Hans-Joachim Nägele, scientifique de la ZHAW: «D’une part, il faut développer des petites installations de biogaz techniquement simples, efficaces et bon marché pour la fermentation de substrats liquides. D’autre part, nous devrions mettre en œuvre le concept NETZ dans une région pilote afin de démontrer sa faisabilité et d’étudier en profondeur des aspects tels que la rentabilité, la possibilité d’obtenir des autorisations ou l’acceptation.»

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Agrivoltaïsme: double usage prometteur

En Suisse, les installations agrivoltaïques pourraient produire plus de 3,6 térawattheures d’électricité par an. Cela équivaut à quelque 6 % de la consommation actuelle de courant dans notre pays. Les partisans de ces installations disent qu’il ne faut pas écarter ce potentiel d’un revers de la main.

Ruedi Hunger

Le terme agrivoltaïsme désigne l’usage conjoint d’un terrain pour des productions agricoles en tant qu’activité principale et la génération d’électricité photovoltaïque en second lieu. Le photovoltaïsme démontre que la sécurité alimentaire et énergétique ne sont pas des objectifs antagonistes, les deux pouvant s’apporter des bénéfices mutuels. Cela permet en outre la double utilisation d’une seule et même surface agricole. C’est très bien et cela répond pleinement aux attentes, bien que ce ne soit pas si facile à concrétiser.

Plusieurs points de vue

• Le secteur de l’énergie

Selon le secteur de l’énergie, le développement des installations photovoltaïques en Suisse devrait être au moins trois fois plus rapide qu’actuellement pour remplir les objectifs climatiques et d’approvisionnement. La construction d’installations photovoltaïques sur les toits ne se réalise ni assez vite, ni de manière efficace. Les principales raisons sont, entre autres, les nombreux petits toits des maisons individuelles, avec leur grande diversité d’orien -

tation, ainsi que la phase de planification potentiellement plus longue en raison de leur vétusté pouvant nécessiter une rénovation complète.

Le groupe de recherche sur les énergies renouvelables de la Haute école des sciences appliquées de Zurich (ZHAW), sur le site de Wädenswil (ZH), estime aussi que les infrastructures suisses de production photovoltaïque devraient être développées trois fois plus vite pour atteindre les objectifs de la stratégie énergétique 2050. D’autres potentiels, comme l’agrivoltaïsme, sont

26 Technique Agricole 12 2022 LES ÉNERGIES DE LA FERME
Double récolte, d’énergie solaire en haut et de produits de la culture en bas. Les panneaux sont montés à une hauteur parfaite: l’ombrage est modéré et les machines peuvent passer en dessous. En outre, l’écartement des poteaux ne gêne pas trop leur circulation. Photo: Tommsdorff

donc nécessaires et peuvent être mis à profit rapidement.

• Le législateur

Du point de vue du législateur, les installations agrivoltaïques sont récentes et nécessitent une réglementation. Après que l’ordonnance sur l’aménagement du territoire a été révisée, les conditions-cadres sont entrées en vigueur le 1er juillet 2022. Les installations peuvent faire l’objet d’une demande d’autorisation depuis lors. Ce n’était pas le cas auparavant parce qu’elles étaient considérées comme des «constructions non agricoles». En zone agricole, l’implantation imposée par leur destination est la condition de leur autorisation. L’agrivoltaïsme est soumis aux lois et ordonnances suivantes:

– loi fédérale sur l’agriculture du 29 avril 1998 (LAgr, SR 910.1)

– ordonnance sur les paiements directs (OPD, 910.13)

– ordonnance sur la terminologie agricole et la reconnaissance des formes d’exploitation (OTerm, SR 910.91)

– dispositions d’exécution de la politique agricole 2014-2017

• L’agriculture

Outre la production d’électricité, la couverture du champ est intéressante pour l’agriculture. Elle assure une protection et un ombrage dont les effets varient selon la culture. Le rayonnement photosynthétiquement actif s’avère déterminant à cet égard. Pour les pommiers, par exemple, la réduction de l’évaporation (diminution du stress dû à la sécheresse) et la réduction de la chaleur lors de la maturation des pommes (meilleure qualité) sont des éléments positifs. En France, une étude a établi que 70 % d’eau avait été économisée dans des abricotiers. En général, les cultures couvertes de panneaux photovol -

taïques sont mieux protégées contre les intempéries et les organismes nuisibles. Le lien entre la protection contre la pluie (feuilles restant sèches) et les maladies foliaires n’est pas encore prouvé. Lors d’un essai sur une vigne, à Walenstadt (SG), on a constaté une réduction des atteintes de mildiou, avec en corollaire une présence accrue d’oïdium. En dépit d’un rayonnement nocturne moindre, les installations

Selon les calculs de la ZHAW, seule la moitié des cultures de petits fruits et des vergers sont adaptées à l’agrivoltaïsme en Suisse.

agrivoltaïques ne protègent que partiellement les cultures d’un gel printanier. Elles favorisent toutefois la diversification et offrent un revenu complémentaire aux agriculteurs. Selon l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG), il ne faut cependant pas négliger les conséquences sur le marché foncier (concurrence entre les surfaces), notamment une possible augmentation du prix des terres ou des fermages.

Les surfaces potentielles

D’après les calculs de la ZHAW, seuls 50 % des cultures de petits fruits et de vergers en Suisse, soit une surface de quelque 3000 hectares, se prêteraient à la pose de panneaux photovoltaïques. Ces cultures conviennent pourtant bien à l’agrivoltaïsme. Les panneaux peuvent remplacer le tunnel en plastique des plantations de petits fruits et la protection contre la grêle s’avère ensuite superflue dans les vergers.

Les panneaux solaires peuvent aussi être montés dans les vignobles et inclinés en

Avantages et inconvénients des installations agrivoltaïques

Avantages Inconvénients

• Pas de changement d’affectation des sols

• Meilleure exploitation du terrain

• Protection des plantes contre le soleil et la grêle

• Adaptation au réchauffement climatique

• Réduction de l’évapotranspiration

• Réduction des déchets (remplacement de culture avec films plastiques)

• Efficacité des modules photovoltaïques augmentée par l’effet de refroidissement

• Meilleure acceptation sociale

fonction de la pente. Ils peuvent aussi être installés dans les serres. L’agrivoltaïsme est encore réalisable sur les grandes cultures, comme le montrent plusieurs exemples à l’étranger. Il faut cependant s’attendre à ce que cette variante ne soit mise en œuvre en Suisse qu’en seconde priorité. Il en va de même pour les installations verticales sur les prairies et les pâturages, où l’exploitation agricole se pratique entre les panneaux et non au-dessous. La suppression des paiements directs sur ces surfaces constitue un obstacle majeur aujourd’hui encore. Selon les renseignements obtenus d’experts, des négociations sont toutefois en cours avec les autorités fédérales. Les installations verticales, telles les clôtures, ont un potentiel intéressant, par exemple dans l’élevage de volailles.

Modules spéciaux nécessaires

Pour mettre la culture entièrement à l’ombre, on utilise des modules photovoltaïques spéciaux laissant filtrer 20 à 50 % de la lumière. En agrivoltaïsme, un plus un ne font pas forcément deux. Autrement dit, on n’atteindra pas un résultat de 200 % pour la double utilisation, inférieure (surtout les grandes cultures) et supérieure (électricité). En raison de leur translucidité, les modules utilisés en agriculture produisent moins d’électricité que les modules normaux. Les effets de l’ombre tout au long de l’année sur le sol et les cultures sont encore partiellement inconnus. Les cultures de petits fruits et les vergers pourraient être mieux adaptés que les grandes cultures. Des recherches complémentaires s’imposent. L’institut Fraunhofer pour les systèmes énergétiques solaires a publié en avril dernier le guide pour l’Allemagne intitulé Chance für Landwirtschaft und Energiewende, soit «Une chance pour l’agriculture à l’heure du tournant énergétique». La ZHAW a édité une étude de faisabilité de

Potentiel en Suisse

• Gestion de l’eau de pluie

• Installations d’une longévité de 20 ans

• Ombrage toute l’année

• Pa applicable sur tous les systèmes de culture

• Investissements élevés

• Complexité plus grande que l’installation de cellules photovoltaïques sur des toitures

• Développement de projets bien plus onéreux

• Besoin de recherches, installations rares en Suisse

• Quelque 3000 ha de petits fruits et de vergers se prêteraient à l’agrivoltaïsme en Suisse

• Production possible de 3,6 TWh/an sur ces installations, soit près de 6 % de la consommation actuelle d’électricité en Suisse

• Potentiel supplémentaire avec les vignes et les serres

12 2022 Technique Agricole 27 LES ÉNERGIES DE LA FERME
Sources: coopérative Laveba, forum de l’Olma 2022

Visages de l’agrivoltaïsme

Bâtiments

Sur les toits et façades de bâtiments.

Infrastructures Agrivoltaïsme

Surfaces déjà utilisées et construites.

Exemples: murs antibruit, barrages, lacs, stations d’épuration, routes, couvertures de parcs de stationnement, paravalanches.

Sur des terres ouvertes avec utilisation agricole principale, rendement par unité de surface pouvant atteindre 735 MWh/ha, avec inclinaison adaptable.

Surfaces ouvertes

Sur des surfaces pas ou peu utilisées par ailleurs.

Exemples: installations alpines, friches, surfaces arides.

l’agrivoltaïsme en Suisse (le résumé en français de la parution originale en allemand Machbarkeitsstudie Agri-Photovoltaik in der Schweizer Landwirtschaft peut se télécharger en format PDF). Le Forum «Klartext Solar» à l’Olma 2022 s’est aussi révélé une mine d’informations.

Développement de l’agrivoltaïsme

Les installations agrivoltaïques sont surtout répandues en Extrême-Orient, notamment en Chine et au Japon. Il en existe une centaine en France, et l’objectif consiste à en avoir 400 en 2025. Elles sont rares en Allemagne. Le projet «Resola», à

Heggelbach, au bord du lac de Constance, bénéficie du soutien de l’institut Fraunhofer. Sous cette installation pilote, on cultive du trèfle, du céleri, des pommes de terre et du blé d’automne. Un autre projet est réalisé à l’Université de Weihenstephan-Triesdorf. En Suisse, la ZHAW mène des recherches, notamment dans un vignoble à Walenstadt (SG). Les spécialistes en énergies renouvelables recommandent de réaliser et d’accompagner quatre à six grands projets. Selon la ZHAW, des questions relatives à la température, aux conditions de luminosité et au microclimat (eau) restent à clarifier.

Conclusion

«Au-dessous les petits fruits, au-dessus l’électricité». En général, les installations photovoltaïques ont une influence neutre ou négative (rendement) sur la production agricole. Montées sur des surfaces dont l’utilisation principale est au profit de l’agriculture, elles permettent ce double usage. Mais dans ce cas, un plus un ne font pas tout à fait deux. En dépit des compromis (ou des pertes), ces installations agrivoltaïques apportent un double avantage intéressant pour les exploitations spécialisées et curieuses d’expérimenter de nouvelles voies.

28 Technique Agricole 12 2022 LES ÉNERGIES DE LA FERME
L’influence de l’agrivoltaïsme sur les ceps de vigne et les raisins est étudiée à Walenstadt (SG). Photo: ZHAW
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Quelle sera la nouvelle normalité?

Pendant des décennies, les moteurs à combustion ont été les moyens de propulsion par excellence. Des signes clairs annoncent un changement. Quelle sera la nouvelle normalité, et d’ailleurs y en aura-t-il une? Les spécialistes sont loin d’être unanimes.

Ruedi Hunger

La diversité deviendra-t-elle la norme? De nombreux paramètres sont appelés à changer avant qu’une nouvelle normalité de la mobilité ne s’impose. Voilà l’opinion exprimée par Christian Bach, de l’Empa, à Dübendorf (ZH), président du Forum d’étude suisse pour la technique de propulsion mobile, ou FTPM (voir encadré de la page suivante). Christian Bach fustige l’attitude de donneur de leçons de la Suisse qui tend à s’ériger en modèle en matière d’émissions de CO 2. Selon lui, c’est de la poudre aux yeux, d’autant plus que la Suisse importe bien des produits dont la production, jugée polluante, avait été délo calisée. Ainsi, elle ne fait que déplacer ses émissions vers des pays peu re -

gardants, à la législation plus laxiste. Il est ainsi facile de jouer les bons élèves.

La pandémie «favorable au climat»?

Les effets positifs de la pandémie sur le changement climatique seront éphémères. C’est ce que nous a enseigné la crise financière de 2008-2009. A l’époque, les émissions globales de CO 2 avaient diminué de 1,4 % dans un premier temps pour rebondir fortement l’année suivante. La hausse avoisinait alors 6 %, un record inégalé depuis lors. La pandémie a entraîné un développement rapide d’Internet qui a ses conséquences.

Le secteur de l’informatique et des télécommunications occasionne presque

deux fois plus d’émissions de gaz à effet de serre que l’aviation civile. Ses émissions frôlent la moitié de celles imputables à tous les véhicules à moteur. De récentes études menées aux Etats-Unis en 2021 font état d’émissions records.

La nouvelle normalité a un coût … et il est loin d’être négligeable. Les banques ont constaté une nette tendance en faveur des systèmes d’énergie innovants (financement de parcs de véhicules électriques: camions, bennes à ordures, autobus, machines de chantier). Elles affrontent des défis de taille. Il est essentiel pour elles de suivre le développement de ces technologies et leur mise sur le mar-

30 Technique Agricole 12 2022 LES ÉNERGIES DE LA FERME
La normalité du futur demeure floue pour la majorité d’entre nous. Photo: CNH

ché. Lesquelles vont s’imposer? Pour le secteur du crédit-bail, l’existence du marché secondaire est déterminante. Lorsqu’il

Le taux d’endettement autorisé joue un rôle dans le financement de nouveaux systèmes d’énergie; il devrait soutenir l’esprit d’innovation.

s’agit de projets d’envergure, le contexte géopolitique doit être pris en considération. S’il existe un marché secondaire, les banques peuvent accorder des crédits-bails. La capacité d’endettement, ou le taux d’endettement autorisé, joue un rôle dans le financement des systèmes d’énergie. La solution de financement finalement adoptée doit aider l’entreprise à procéder aux innovations nécessaires.

«Notre produit va percer …»

En 1910, la voiture à propulsion électrique était déjà très avancée. Les techniques étaient disponibles, mais on ne pouvait pas parler de percée, parce que les utilisateurs n’en voulaient pas. Cela montre que les acheteurs peuvent refuser une nouveauté jugée «trop innovante». L’histoire nous apprend que l’utilisateur doit impérativement être associé au succès d’une nouvelle mobilité. Sinon, une

invention a peu de chance de s’imposer. Pour résumer, si nos inventeurs ont du talent, seule une petite partie de leurs idées est effectivement mise en œuvre. Les spécialistes constatent que l’utilité marginale ne cesse de baisser. Face à l’énorme apport en technologies, le bénéfice est des plus faibles. Les annonces claironnantes comme «Notre produit va percer» sont souvent prématurées car prononcées sans tenir compte des intérêts réels des utilisateurs.

Le «trilemne» de la politique énergétique

Outre l’objectif à long terme de zéro émission nette de CO 2 (et de réduction des autres effets sur l’environnement), la

Le FTPM en bref

Le Forum d’étude suisse pour la technique de propulsion mobile (FTPM) vise à transmettre des connaissances sur la recherche, le développement et l’application des technologies de propulsion destinées aux véhicules routiers ou hors route. La priorité porte sur l’analyse et l’évaluation de la conception des véhicules et de leur alimentation en énergie.

Les besoins de l’Homme et de l’environnement, ainsi que les effets sur ces derniers, sont aussi pris en compte.

sécurité énergétique à court terme et la compétitivité de l’industrie, associées à un accès équitable à l’énergie, figurent parmi les prémisses du trilemme. Depuis plus de 15 ans, il est de notoriété publique que le développement des émissions de CO 2 a pour corollaire un réchauffement à croissance linéaire. Certains évoquent un réchauffement global de 1,5 degré et une limitation à 2 degrés, mais oublient de dire qu’en Suisse nous en sommes déjà à +2,4 degrés. L’urgence de s’atteler à la tâche n’est plus à démontrer! Lorsque l’objectif de zéro émission nette à 1,5 degré a été défini, les voitures avaient une longévité de moins de 20 ans. Or on sait maintenant qu’elles continuent à servir bien au-delà dans les pays aux normes d’émission peu contraignantes. Les bateaux ont une durée de vie comprise entre 20 et 50 ans, voire plus, et les avions sont aussi utilisés de plus en plus longtemps. Dans ces conditions, les effets de l’«ancienne mobilité» contre -

Une station-service vendant du biogaz à la ferme pourrait bientôt devenir monnaie courante. Photo: Müller Energie Le moteur à hydrogène fera aussi partie du quotidien. Photo: ldd
12 2022 Technique Agricole 31 LES ÉNERGIES DE LA FERME

carrent encore nos efforts de définir une nouvelle mobilité caractérisée par un bas niveau d’émissions.

La décarbonisation en général …

La décarbonisation du système d’énergie est urgente. Les voitures, les fourgonnettes et les bus assurant une desserte courte à moyenne peuvent être alimentés en énergie électrique indigène. La mise à disposition de la totalité du courant électrique nécessaire représentera toutefois un gros défi. En 2050, notre pays aura une consommation de l’ordre de 70 térawatt­ heures (TWh). Pour couvrir les besoins, surtout durant les mois d’hiver, il faudra importer 10 TWh supplémentaires. Le surplus de courant électrique (70 GWh) proviendra de nouvelles installations photovoltaïques en Suisse, d’importations de courant photovoltaïque en provenance du Proche ­ Orient, d’éoliennes off­ shore en Europe, d’éoliennes on ­ shore en Patagonie et de centrales nucléaires situées à l’étranger. Les transports longue distance devront moderniser leur infrastructure, ce qui demandera des investissements très élevés. Actuelle ­

ment, nous recherchons une stratégie à long terme. Cela signifie qu’il est grand temps que les décideurs politiques et économiques se penchent sur le financement de ces investissements colossaux. Pour aboutir à la diversification nécessaire, il faut passer par la signature d’accords de coopération entre différents pays. La Suisse ne saurait réussir la décarbonisation seule.

… et dans le secteur des transports Une approche modèle pour déterminer les émissions de CO 2 des véhicules utilitaires lourds dotés de systèmes de propulsion conventionnels ou alternatifs est en cours d’élaboration dans un partenariat entre l’Empa et la Migros. Les propriétaires de parcs devront répondre à plusieurs questions essentielles. Outre la vision d’avenir et les développements possibles, il faudra remplir les objectifs de durabilité et les intérêts légitimes des parties prenantes (actionnaires, collaborateurs, clients, fournisseurs) de l’entreprise. Le volume transporté et le budget alloué aux transports devront également être connus. Enfin, le propriétaire d’un

Outre les développements possibles, il faudra prendre en compte les objectifs de durabilité et les intérêts légitimes des parties prenantes de l’entreprise.

parc devra choisir entre les systèmes de propulsion (e ­ Fuel, gaz, hydrogène ou batterie électrique). Sa décision devra être fondée sur la ventilation des kilomètres de ses véhicules pour les distributions urbaine (3,5 à 7,5 tonnes), régionale et urbaine (18 tonnes) et les transports longue distance (32 tonnes).

Conclusion

La nouvelle normalité ressemble à un puzzle. On ne peut s’en faire une image d’ensemble que lorsque toutes les pièces sont assemblées. En ce qui concerne la mobilité, ce ne sera pas le cas avant plusieurs décennies.

Nous avons du mal à imaginer que les camions électriques alimentés par un système de caténaires entrent dans la norme. Photo: Siemens
32 Technique Agricole 12 2022 LES ÉNERGIES DE LA FERME

Mots croisés

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Définitions

Horizontalement

Réglage des régimes de rotation des roues AV/AR

Les nôtres

Note de musique

Synchroniser vilebrequin et arbre à cames

Expression atténuée 6 Exposition d’animaux captifs 7 Europe à 27 8 Daech 9 Canton suisse méridional 10 Groupe de lettres faisant sens 11 Destruction d’éléments organiques 12 Code pays de l’Ukraine 13 Pas cuit 14 Contenant alimentaire 15 Ensemble du culte religieux défini par l’Eglise 16 Bovin mâle adulte 17 Amour de Didon 18 Eléments d’un ensemble considérés séparément 19 Poissons de mer grégaires 20 Personnage biblique, fils de Gad fils de Jacob et de Zilpa 21 Désherbage mécanique 22 Vaisseau sanguin 23 Observation succinte 24 Saison des moissons 25 Faire perdre en partie connaissance 26 Célèbre vignoble du Léman 27 Plante aromatique à feuilles

Verticalement 28 Fonctionnant à l’air comprimé 29 Association pneu/jante 30 Coton pour soins d’hygiène 31 Code de l’aéroport d’Atlanta 32 Correcteur électronique de trajectoire 33 Conflit armé 34 Interjection pour interpeller

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élaborée
1282932 3638 4144 47 50 53 2 34 G 5 34 6 54 A 7 8 942 51 H 10 30 11 40 12 13 B 14 333515 16 17 55 J 18 19 45 48 C 20 2139 2231 37 2343 D 24 25 46 49 52 E 26 27 F Mot-mystère A B C D E F G H J 35
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Grille
par Matthieu Schubnel
Agro-entreprise
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Electricité par prise de force

Actuellement, l’éventuelle pénurie d’électricité fait l’objet de toutes les conjectures. Technique Agricole s’est penché sur le sujet et a élaboré un scénario, de l’évaluation des besoins à la mise en service d’une génératrice à prise de force.

L’objectif de ce scénario consistait, en cas de pénurie d’électricité, à alimenter le plus simplement possible, et dans un délai raisonnable, une exploitation laitière avec engraissement de taureaux, ainsi qu’une maison de deux familles. L’essai a été réalisé en collaboration avec la société Kilowatt24 SA, spécialisée en dépannage électrique, et un installateur électrique local (Egli und Hug Elektro).

Quantité d’électricité nécessaire à l’indépendance

Les fournisseurs de génératrices disent à ce sujet que chaque exploitation est différente. On doit tenir compte de tous les consommateurs d’électricité. On peut connaître les besoins en se basant sur une facture d’électricité récente. Il est également important de repérer les périodes durant lesquelles ces consommateurs sont les plus actifs, afin de connaître les pics de consommation. Il faut ensuite déterminer les gros consommateurs demandant beaucoup de courant au démarrage. Dans notre exemple, il s’agissait de la mélangeuse stationnaire avec un moteur de 22 kW, du séchoir en grange, du déshumidificateur et du brasseur à lisier. La machine à traire, l’automate de nettoyage avec chauffe-eau et le tank à lait ont pesé un peu moins lourd dans la balance. Dans le bâtiment d’habitation passé ensuite en revue, la pompe à chaleur prédominait. Enfin, les besoins en électricité (quantités et périodes) ont été répertoriés et des priorités fixées. La traite, le refroidissement, le lavage et l’évacuation du fumier ont été privilégiés au détriment de l’affou-

*Martin Abderhalden est agriculteur. Il teste régulièrement des machines et des installations pour le compte de Technique Agricole

Avec une génératrice à prise de force, il est possible, en cas de panne de courant, de fournir suffisamment d’électricité pour alimenter une exploitation composée d’un bâtiment d’habitation et d’une étable. Photos: Martin Abderhalden et Roman Engeler

ragement. Si, par exemple, la mélangeuse à fourrage fonctionne en étant remplie par la griffe, lors d’un fonctionnement simultané de la pompe à chaleur, le besoin en courant augmente. La charge la plus élevée correspondait alors à près de 24 kW.

La quantité de l’alimentation

Il faut encore déterminer la protection du raccordement ou du fusible principal de la maison et le volume de l’alimentation. La balle est alors dans le camp de l’électricien. Il peut évaluer précisément la puissance d’alimentation supportable par le raccordement domestique et il est également le seul à être habilité à intervenir sur l’installation.

Déconnexion du réseau obligatoire

Que l’alimentation de secours soit assurée par une génératrice à prise de force ou un groupe électrogène de secours

avec son propre moteur, un dispositif de déconnection du réseau monté par un spécialiste constitue une nécessité absolue! Toute autre solution est interdite et met la vie en danger.

Un circuit de déconnexion du secteur coupe complètement et en toute sécurité l’alimentation du réseau dans le raccordement de la maison. Cela permet ensuite de se connecter à une prise à laquelle est reliée la génératrice. Si une installation photovoltaïque est montée sur l’exploitation, elle doit également pouvoir se déconnecter du réseau, sinon elle risque d’être gravement endommagée.

Le commutateur et le module de commutation nécessitent un peu de place, les câbles d’alimentation étant de grande taille. Si le tableau d’alimentation est déjà bien occupé, l’espace peut devenir restreint à cause du nombre de câbles. Un boîtier de commandes supplémentaire se

34 Technique Agricole 12 2022 LES ÉNERGIES DE LA FERME

Avec ce câble, l’alimentation est protégée par un pare-foudre.

révèle souvent nécessaire. Lors du montage, le boîtier d’alimentation est positionné de manière à être protégé, mais facilement accessible, en particulier avec le tracteur. Un tel boîtier avec prise de courant, montage et travaux de raccordement coûte quelque 1000 francs, auxquels il faut ajouter 500 francs pour un boîtier électrique supplémentaire.

Courant «propre»

La question du budget et des exigences se pose lors du choix des équipements. La solution la plus économique est la génératrice à prise de force montée sur l’attelage trois points. De telles génératrices délivrent une puissance comprise entre 20 et 85 kVA. Le tracteur doit disposer d’une puissance deux fois plus élevée que celle produite en continu par la génératrice. En outre, une commande de moteur régulée électroniquement constitue un important avantage, car elle permet de maintenir automatiquement le régime en cas de variation de la charge. En effet, les variations de régime se répercutent sur la fréquence du courant; elles ne peuvent être compensées, ce qui s’avère néfaste pour les commandes sensibles. C’est pourquoi plus le tracteur est performant, plus le courant est «propre». Un entraînement propre ne fonctionne qu’avec un arbre de transmission dépourvu de jeu, sans dispositif de surcharge ni roue libre. La liaison doit être si possible rigide et sans jeu. Plus le tracteur est puissant, plus la génératrice peut être entraînée à bas régime par la prise de force. Cela permet d’économiser du carburant. En matière d’équipement, de qualité et de performance, l’offre du marché est très variée. la puissance continue en kW, des

composants de qualité et des commandes précises sont décisifs pour un fonctionnement sûr et efficace.

Comparer ce qui est comparable

La protection contre les sur- / sous-tensions doit être programmable et adaptable selon l’utilisation prévue. Une bonne génératrice à prise de force dispose de deux systèmes distincts pour les fonctionnements en modes terrain et alimentation, tous deux étant sécurisés séparément par une protection des personnes. En mode terrain, des prises de type «T23/230V» et des prises «T25 CEE16» et «CEE32» d’alimentation de 400 volts sont nécessaires. Un compteur horaire assure une vue d’ensemble. Comme les forces à pleine charge sont assez importantes, l’attelage trois points et l’arbre de transmission doivent être robustes. Les différences de prix conséquentes s’expliquent généralement par le choix et la qualité des composants de l’appareil. Un bon fournisseur doit être capable de conseiller lors de l’analyse des besoins et d’effectuer un essai sur place.

Mise en place du test

Pour ce test, on a utilisé une génératrice à prise de force «Genno A42» de Kilowatt24 SA, avec un groupe électrogène industriel Linz bas régime. L’ensemble peut délivrer une puissance continue de 42 kVA/ 33,6 kW à 50 Hz et une puissance maximale de 46 kVA/37 kW. Le réglage électronique de la tension (automatic voltage regulator, AVR) et un dispositif de contrôle de la fréquence assurent une régulation fiable. A la livraison de la génératrice, l’agriculteur reçoit une instruction prodiguée de manière compétente, avec en corollaire un essai de fonctionnement,

L’affichage analogique de la génératrice indique l’état de fonctionnement et le nombre d’heures de service.

cela constituant l’une des spécificités de Kilowatt24 SA. Ainsi, une certaine sécurité dans l’utilisation de l’appareil est garantie. Les éventuelles questions peuvent être traitées directement et, si nécessaire, des réglages fins peuvent encore s’effectuer.

La routine de l’alimentation

La première étape consiste à atteler la génératrice au tracteur et à conduire l’ensemble au point d’alimentation. Tous les fusibles de l’appareil doivent être déclenchés. La génératrice est ensuite posée au sol et le câble de mise à la terre raccordé au pare-foudre ou à la prise de terre de la maison. Ensuite, il faut relier le câble d’alimentation spécial à l’appareil et à la prise de courant. Le tracteur est alors mis en marche et le régime de prise de force porté à 430 tr/min; il est réglé de manière à ce que la fréquence soit constante, entre 50 et 51 Hz.

Il faut activer la régulation automatique du moteur si le tracteur en est équipé. En cas de changement de charge, le régime du tracteur s’ajuste automatiquement. On éteint les gros consommateurs lors de la mise en route. Le disjoncteur du réseau

12 2022 Technique Agricole 35 LES ÉNERGIES DE LA FERME
Le piquet de terre est enfoncé le plus profondément possible dans le sol humide et raccordé au câble de mise à la terre.

est ensuite placé sur «0» et l’exploitation est séparée du réseau. Avant de passer à l’alimentation de secours, il faut attendre au moins cinq secondes pour que le courant résiduel se trouvant encore dans les câbles puisse s’évacuer intégralement. Si une installation photovoltaïque se trouve sur l’exploitation, il faut impérativement la déconnecter à ce moment. Le terminal de la génératrice est alors commuté sur le mode «maison» et les fusibles activés. Le courant circule maintenant vers l’alimentation de la maison et les consommateurs peuvent être activés progressivement. L’affichage numérique de la génératrice indique séparément la tension sur les trois phases et la fréquence du courant. L’assurance que tout fonctionne sans problème est ainsi donnée. Une fois l’intervention terminée, la procédure sus-mentionnée se déroule en ordre inverse. La génératrice de test disposait d’un schéma représentant ce processus de manière claire et compréhensible. Le système de contrôle intégré réagit en cas de sur- ou de sous-fréquence, de sur- ou de sous-tension des trois phases, ainsi qu’en cas d’asymétrie et de panne. Si l’un des points de contrôle détecte une anomalie, la génératrice s’arrête automatiquement.

Alimenter la maison et la ferme Lors de cet essai, les réserves de puissance de la génératrice à prise de force étaient conséquentes. Dans l’habitation, le chauffage, la machine à laver, l’éclairage et les congélateurs ont ainsi fonctionné aisément, simultanément à l’éclairage et à la machine à traire dans l’étable. De surcroît, la mélangeuse de 22 kW a pu être remplie avec 3200 kilos de composants fourragers et de balles de silo entières avec la griffe à fourrage. La puissance absorbée depuis la génératrice était de près de 13 kW pour une consommation de diesel de 8 litres par heure. C’est presque un exemple idéal. La mélangeuse a également contribué à cette réussite, car elle était équipée d’un convertisseur de fréquence de haute qualité permettant un mode de fonctionnement optimal. Même son démarrage n’a posé aucun problème.

Utilisation universelle

Une génératrice à prise de force peut aussi être utile sur le terrain et «faire le tampon» au besoin (préparation du bois de feu en forêt à la scie circulaire et à la fendeuse, travaux de construction ou alimentation électrique sur des alpages non

raccordés au réseau). Son fonctionnement est identique, à quelques nuances près, à celui de l’alimentation électrique à la ferme. Un piquet de terre est utilisé en remplacement du pare-foudre. Il est enfoncé le plus profondément possible dans le sol qui est ensuite arrosé avec suffisamment d’eau. La mise en service se déroule ensuite de la même manière, seul le sélecteur étant placé en mode «terrain», ce qui active automatiquement la surveillance de l’isolation.

Entretien modeste

L’entretien d’une génératrice à prise de force se limite à lubrifier l’arbre à cardan, contrôler le niveau d’huile de transmission et effectuer au moins une fois par an la procédure d’alimentation. Le stockage doit se faire dans un endroit sec, sans ammoniaque. En effet, ce dernier attaque les composants sensibles de l’appareil. L’alimentation de secours avec une génératrice à prise de force d’une puissance de 35 à 40 kW et les composants nécessaires coûte entre 9000 et 14 000 francs. Cet investissement certes non anodin peut offrir la sécurité et l’indépendance en même temps que des services fiables et performants sur le terrain.

Que signifient kVA et kW?

Les termes kVA et kW prêtent souvent à confusion. On peut les expliquer clairement en prenant l’exemple d’un verre de bière et de sa mousse. Le verre plein avec la mousse peut être considéré comme une puissance apparente (kVA, kilovolt-ampère). La partie buvable, c’est-à-dire sans mousse, représente la puissance active (kW, kilowatt). La mousse correspond à la puissance réactive, c’est-à-dire à l’énergie non utilisable ou transformable et qui n’a pas de contenu. Pour les indications d’appareils, kVA est donc la puissance théorique et kW la puissance effective possible. Il faut donc en tenir compte lors des comparaisons.

Le circuit de déconnexion est à faire monter par un professionnel. Il doit comprendre un interrupteur de mise à terre (en haut) et une prise compatible pour le raccordement du générateur (en bas).

Si l’espace est trop restreint sur le tableau, il est nécessaire de prévoir une armoire de commande séparée, parce que les câbles nécessaires aux branchements sont très épais.

36 Technique Agricole 12 2022
LES ÉNERGIES DE LA FERME

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Energie: des leviers d’économie en agriculture

Face à l’envolée des prix des énergies, les exploitants agricoles disposent de leviers pour contenir les hausses de leurs factures. Technique Agricole fait le point sur les principales pistes de réduction à mettre en place àla ferme et sur les mesures de soutien proposées aux agriculteurs.

Les dépenses énergétiques représentent une part variable, mais somme toute non négligeable des charges d’une exploitation agricole. Qu’il s’agisse d’électricité ou de combustible, les niveaux de consommations sont tributaires de plusieurs facteurs, tels que le nombre et le taux d’utilisation des équipements, leur

* Nathanaël Gobat est le co-directeur d’AgroCleanTech (ACT). Sylvain Boéchat est membre du comité d’ACT et responsable de projets à la DGAV du canton de Vaud.

puissance, leur efficacité, l’isolation des bâtiments, la taille et les besoins des ateliers de production, etc. Face à l’évolution du marché et des incertitudes liées aux conditions d’approvisionnement, ces charges sont appelées à augmenter. Pour l’électricité, la Commission fédérale de l’électricité (ELCOM) estime une augmentation moyenne de 27 % du kWh pour l’année 2023. Selon les communiqués des gestionnaires de réseaux, les hausses annoncées atteindront même 50 % pour certaines régions. Quant aux

combustibles, les fortes élévations des tarifs enregistrées au cours de l’année ne laissent pas envisager des prévisions plus optimistes, malgré la légère baisse constatée cet automne.

Cette situation ne sera pas sans conséquence sur les comptes de résultats des producteurs. Par exemple, une exploitation agricole qui consomme 30 000 kWh d’électricité, correspondant aux besoins d’une stabulation de 40 vaches laitières ou d’une porcherie d’environ 400 porcs à l’engrais, pourra voir sa facture augmen -

L’ordonnance sur les améliorations structurelles prévoit des aides à fonds perdus pour les installations qui servent majoritairement à l’autoapprovisionnement de la production agricole. Photo: Sylvain Boéchat
38 Technique Agricole 12 2022 LES ÉNERGIES DE LA FERME

ter de plus de CHF 3000.– et passer ainsi de CHF 6543.– à CHF 9678.–.

Consommer moins d’énergie…

Réduire sa consommation d’énergie contribue à alléger le réseau de distribution dans une démarche d’anticipation de pénurie (selon les mesures prévues par la Confédération, voir Technique Agricole 10/2022) et à réduire ses coûts de production. Pour y parvenir, chaque exploitation dispose de diverses possibilités qui vont des mesures simples à réaliser soimême, au conseil énergétique personnalisé ou encore en sollicitant les programmes spécifiques et autres instruments destinés à l’agriculture.

…en production laitière

En production laitière par exemple, le fonctionnement de l’installation de traite,

Quelques

mesures

la préparation d’eau chaude, le nettoyage et le refroidissement du lait représentent les principaux postes de consommation.

Les économies d’énergie se traduiront principalement par:

• L’installation d’équipements réduisant la consommation (p. ex.: pré ­ refroidisseur à lait, boiler avec pompe à chaleur, variateur de fréquence sur la pompe à vide);

• la récupération de chaleur (p. ex. sur le tank à lait);

• l’utilisation de matériels et d’équipements «basse consommation» (p. ex.: luminaires, moteurs électriques, etc.);

• pour les exploitations équipées de séchage en grange, la récupération de chaleur en sous toiture ou des appoints de chaleur issus d’énergie renouvelable permettent de réduire la consommation de ventilateurs.

d’économie simples et rapides

Sans prévoir de gros investissements, des mesures relativement simples à mettre en œuvre contribuent à réduire la consommation d’énergie.

Remplacement des luminaires par des éclairages économiques de type LED

Le remplacement des éclairages traditionnelles par des luminaires peu gourmands en énergie est une mesure simple et efficace: l’éclairage d’un bâtiment (atelier, poulailler, stabulation, etc.) sur une année à raison de quatre heures par jour équivaut à une utilisation d’au moins 1500 heures. Le remplacement de 20 tubes néons fluorescents par des tubes LED génère une baisse de consommation de 680 kWh et une économie de CHF 140.–/an.

Isolation des conduites de chauffage

L’isolation des conduites d’amenée d’eau chaude réduit la consommation d’énergie de chauffage en limitant les pertes de chaleur. Le gainage d’une conduite de 25 mm de diamètre avec un matériau isolant d’une épaisseur de 22 mm réduit les pertes de chaleur à hauteur de 180 kWh par mètre de conduite, soit une économie de l’ordre de CHF 36.–/an.

Contrôle des températures de production

Un contrôle régulier du réglage des appareils de production de chaleur ou de froid aux températures requises évite les surconsommations (respectivement des dépenses inutiles) de ces équipements. Par exemple,

une température d’évaporation < –10° n’est pas nécessaire pour refroidir le lait et le maintenir en ­ dessous de 4° C.

Entretien des équipements

Un entretien régulier des installations permet de garantir leur bon fonctionnement, contribue à augmenter leur longévité et dans certains cas à réduire leur consommation d’énergie.

• Entretien du tank à lait: nettoyage du condenseur

Pièce maîtresse du système de refroidissement du tank à lait, le condenseur (radiateur) doit être propre et disposé d’un dégagement suffisant (ne rien déposer

… en production porcine et avicole L’énergie de chauffage constitue une part élevée des consommations de ces filières. Les possibilités de réduction concernent:

• L’isolation des bâtiments;

• la récupération de chaleur au moyen d’échangeurs «air­air»;

• l’installation de nids à porcelets efficaces (isolés et régulation de température);

• le pilotage des températures et de la qualité de l’air, via des capteurs dédiés (température, concentration de CO 2).

Pour l’électricité: la ventilation, l’éclairage et la distribution de l’alimentation représentent les principaux postes de consommation. Le remplacement de ces appareils par des modèles à faible consommation représente une alternative intéressante.

devant) pour assurer les échanges thermiques nécessaires à son fonctionnement. Un condenseur encrassé réduit la performance du refroidissement et augmente les besoins en électricité. Son nettoyage peut s’effectuer simplement avec une brosse en nylon (ne pas utiliser d’eau).

• Entretien/détartrage du chauffe ­ eau (boiler)

Il est recommandé de faire nettoyer tous les quatre ans les résistances électriques resp. du serpentin d’un chauffe ­ eau électrique. L’accumulation de calcaire (tartre) diminue les performances de ce dernier. Le détartrage garantit son fonctionnement et sa longévité.

L’accumulation de calcaire (tartre) sur la résistance d’un chauffe-eau électrique dans les zones disposant d’une eau à dureté élevée diminue ses performances.

Ce ventilateur nécessite un décrassage en profondeur pour améliorer l’efficience du refroidissement et réduire la consommation électrique. Photo: AgroCleanTech

12 2022 Technique Agricole 39 LES ÉNERGIES DE LA FERME
Photo: Ralf Punkenhofer/Adobe Stock

… lors de la vinification

Les étapes du processus de vinification menées par les caves vinicoles (pompage, variation des températures, production de froid, ventilation, etc.) sollicitent principalement de l’électricité. La consommation se situe entre 25 et 50 kWh par hectolitre de vin. Optimiser ces consommations peut se traduire par:

• Le remplacement des équipements par du matériel plus efficient (p. ex. climatiseur réversible, ventilateurs, pompes de circulation, compresseurs);

• la récupération de chaleur du groupefroid pour le chauffage des bâtiments ou la préparation d’eau chaude;

• l’installation de variateurs de fréquence.

… en cultures sous serre Le chauffage est la principale ressource énergétique nécessaire aux serres. Les mesures à prévoir concernent:

• L’approvisionnement chaleur (substitutions aux énergies fossiles);

L’acquisition d’un chargeur agricole électrique fait actuellement l’objet de subsides à l’investissement et à l’exploitation.

• la récupération de chaleur;

• l’isolation au moyen de parois double couche;

• la pose d’écran thermique.

En matière d’électricité, le remplacement d’équipements (ventilateurs, éclairage, etc.) par du matériel plus efficient est également à prévoir.

Des instruments et programmes de soutien

A travers les instruments des politiques publiques (agricole, énergétique et climatique), l’agriculture a la possibilité d’accéder à différentes catégories de soutien destinées aussi bien à l’efficacité énergétique qu’à la production d’énergies renouvelables. Les paragraphes ci-après énumèrent les principales d’entre-elles (liste non exhaustive).

Prokilowatt

Il s’agit d’un programme de l’Office fédéral de l’énergie (OFEN) qui soutient des mesures d’efficacité liées à la consommation

d’électricité, en privilégiant le remplacement d’installations existantes par des technologies plus efficientes. Les programmes en cours pour l’agriculture concernent: Boiler PAC: Installation d’un boiler équipé d’une pompe à chaleur (Boiler-PAC) en amont du boiler électrique. Le boiler PAC préchauffe l’eau à 58° C, ce qui réduit la consommation du boiler électrique. Investissement: environ CHF 6000.–. Montant de l’aide: entre CHF 1000.– et CHF 1200.–. Public cible: Exploitations laitières, exploitations d’engraissements de porcs (besoin élevé en eau chaude pour alimentation), exploitations consommant plus de 200 litres d’eau chaude par jour.

• Nids à porcelet: Soutien financier pour la conversion des caisses à porcelets chauffées à l’électricité, en systèmes économes en énergie dans les porcheries de mise bas et de post-sevrage. Montant de l’aide: environ 15 % de l’investissement.

• Caves viticoles: Aide financière pour le remplacement d’équipements électriques:

o Substitution de chauffage d’appoint électrique durant la 2e fermentation par un climatiseur réversible (p. ex. cave de 50 000 l./an, investissement de CHF 2400.–, économie d’environ 2200 kWh/an soit min. CHF 450.–, montant de l’aide: environ CHF 200.);

o Remplacement du groupe froid p. ex. cave de 100 000 l./an, investissement de CHF 20 000.–, économie de l’ordre de 6000 kWh/an, soit CHF 3000.–/an. Aide entre 15 et 20 % de l’investissement;

o Remplacement des pompes de circulation de chaleur (p. ex. 1 pompe de 2,5 kW, à CHF 3000.–, économie d’au moins 2500 kWh/an, soit environ CHF 500.–, montant de l’aide: CHF 420.–

• Ventilateurs: Aides financières pour le remplacement d’anciens ventilateurs par des ventilateurs plus performants. Investissement: entre CHF 3500.– et CHF 9000.– (variable selon taille du bâtiment et nombre de ventilateurs). Montant de l’aide: de CHF 400.– à CHF 1200.–. Public cible: porcheries, poulaillers, caves vinicoles. Infos détaillées: www.agrocleantech.ch sous l’onglet «Agriculteurs»

Projets de compensation des émissions de CO 2 Dans le cadre de la loi sur le CO 2, les importateurs de carburants fossiles ont

Une isolation performante réduit sensiblement les pertes en chaleur des bâtiments porcins et avicoles. Photos: AgroCleanTech Les viticulteurs assurant leur propre vinification peuvent remplacer certains équipements par du matériel plus efficient.
40 Technique Agricole 12 2022 LES ÉNERGIES DE LA FERME
Photo: Weidemann

l’obligation de compenser une partie des émissions de CO 2 qui résultent de l’utilisation de ces carburants. Cela se traduit par la création de projets visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Pour l’agriculture, les projets suivants sont disponibles:

• Soutien financier pour l’acquisition de véhicules de manutention (chargeurs articulés, etc.) électriques. Ce soutien comprend:

o Une aide à l’investissement de base en fonction du poids (p. ex.: CHF 2840.– pour chargeur de deux tonnes ou CHF 3760.– pour chargeur de quatre tonnes)

o Une contribution annuelle de CHF 200.–/tonne de CO 2 non émise

Infos sur: https://chargeurs-agricoles.klik.ch/

• Subvention pour le chauffage de serres. Soutien pour le remplacement d’installations de chauffage à énergie fossile par des systèmes à énergies renouvelables (bois, pompe à chaleur, etc.). L’aide prévoit:

o Prise en charge de l’étude de faisabilité à hauteur de 25 % des coûts (75 % si le projet se réalise).

o Indemnisation de CHF 115.–/tonne de CO 2 réduite, une fois le projet réalisé (soit environ 30 000.–/ha et par an selon les estimations du porteur de projet).

Infos sur: https://www.myclimate.org

• Soutien pour le remplacement de chauffages à énergies fossiles par un chauffage à bois ou une pompe à chaleur, avec des aides à hauteur de CHF 360.–/kWh thermique installé.

Infos sur: www.primeclimat.ch

Ordonnance sur les améliorations structurelles

Dans le cadre de la politique agricole, l’ordonnance sur les améliorations structurelles (OAS, RS 913.1) prévoit des aides à fonds perdus pour un certain nombre de mesures environnementales incluant la production ou le stockage d’énergie durable.

• La notion d’énergie durable concerne les technologies suivantes: hydroélectricité, énergie solaire, bois, biomasse, énergie éolienne, géothermie.

• Les soutiens sont accordés uniquement aux installations qui servent majoritairement à l’autoapprovisionnement de la production agricole.

• Ces contributions ne sont accordées que si le projet ne peut pas être soutenu par l’intermédiaire d’autres programmes de soutien fédéraux.

Conseil énergétique

L’identification de tous les postes de consommation et des possibilités d’optimisation de ceux-ci constituent les étapes essentielles du conseil énergétique. A cet effet, AgroCleanTech a développé une prestation destinée aux exploitations agricoles et déployées par les services cantonaux de vulgarisation. La démarche se déroule en deux phases:

• La première désignée «conseil d’orientation» est gratuite et établit un bilan

de consommation ainsi que des premières recommandations.

• Selon les résultats du conseil d’orientation, la seconde étape invite l’exploitant à réaliser un audit de son exploitation avec la visite d’un expert. Cette démarche soutenue par le programme de SuisseEnergie bénéficie d’une aide financière.

Infos sur www.agrocleantech.ch sous l’onglet «Agriculteurs».

L’utilisation de luminaires «basse consommation» dans les bâtiments de production contribue à limiter la dépense énergétique de la ferme. Photo: phoderstock/Adobe Stock
12 2022 Technique Agricole 41 LES ÉNERGIES DE LA FERME
En mise bas et post-sevrage, le programme Prokilowatt de l’OFEN soutient la conversion des caisses à porcelets à chauffage électrique en systèmes économes en énergie. Photo: AgroCleanTech

Se préparer aux coupures de courant

Pour l’hiver prochain, la sécurité d’approvisionnement en énergie de la Suisse n’est pas garantie. Les exploitants agricoles feraient bien de se préparer à d’éventuelles coupures de courant. Des panneaux photovoltaïques et une batterie de stockage ne feront jamais une alimentation de secours.

Ruedi Hunger

Une évaluation de l’exploitation sera effectuée en tenant compte de sa taille, de ses différents ateliers et des conséquences possibles d’un arrêt de production. En cas de coupure de courant, Nathanaël Gobat, co-gérant d’AgroCleanTech, prédit des conséquences non négligeables surtout pour les élevages de bovins dépassant les 80 à 100 unités de gros bétail et, plus généralement, pour les troupeaux laitiers et

les élevages de volailles et de porcs. Mais tout cheptel, aussi petit soit-il, court un risque appréciable si l’approvisionnement en électricité devient critique. Le cas échéant, la loi sur la protection des animaux pourrait être enfreinte.

L’approvisionnement en électricité Pierre Genoud, responsable du centre de contrôle chez Alpiq, a souligné que la sta -

bilité du réseau exigeait un équilibre permanent entre production et consommation d’électricité. Lorsqu’une situation de pénurie survient, les scénarios préparés par l’organisation pour l’approvisionnement en électricité en cas de crise (acronyme Ostral, voir Tableau 1, page suivante) s’appliquent. Dans un tel cas, le pilotage de l’offre ordonné par le Conseil fédéral permet une allocation rationnelle

42 Technique Agricole 12 2022 LES ÉNERGIES DE LA FERME
Si l’électricité était abondante hier, une situation de pénurie peut néanmoins surgir à tout moment aujourd’hui. Photo: SAK

des capacités de production. Le pilotage de la demande est aussi du ressort de l’Ostral, qui contingente d’abord les gros consommateurs. Si la situation s’aggrave, des délestages par zones sont prévus. L’approvisionnement du pays ne doit pas être considéré isolément, car la Suisse est intégrée dans les grands marchés européens de l’électricité. C’est ainsi que nous avons depuis 50 ans des contrats à long terme avec la France portant sur la fourniture de 3000 MW de puissance électrique (en complément d’une production indigène d’environ 3200 MW). L’hiver prochain, il ne faudra malheureusement pas trop compter sur la France pour combler nos besoins, une situation qui s’explique par les nombreuses défaillances de centrales nucléaires de ces derniers mois.

Créer des scénarios d’urgence

En principe, les installations décentralisées de production d’électricité ne sont pas conçues pour un fonctionnement en alimentation de secours. Bien des exploitations agricoles sont mal préparées, voire pas préparées du tout, à affronter une situation de pénurie. «Ce qui est inquiétant, c’est que ces scénarios de pénurie auraient dû être discutés depuis belle lurette», affirme Urs Zahnd, directeur exécutif chez Fleco Power. Pour pouvoir désamorcer les situations d’approvisionnement critiques, tout gestionnaire de -

vrait déterminer quels sont les gros consommateurs de son exploitation et savoir comment ils sont branchés. Les réflexions devraient alors porter sur les risques consécutifs à une panne de courant d’une durée de deux heures, deux jours ou deux semaines. Selon les problèmes constatés, il faudra élaborer des plans d’urgence, sensibiliser les collaborateurs et leur prodiguer une formation adéquate. Les équipements électroniques doivent être protégés au moyen d’alimentations permanentes. En agriculture, pour assurer une alimentation de secours par des installations décentralisées, nous recommandons de consulter des entreprises comme la société Fleco Power AG, à Winterthour (ZH).

Entreprises et organisations

• Alpiq Holding AG est un producteur de courant avec siège social à Lausanne.

• La Commission fédérale de l’électricité (ElCom) est l’autorité fédérale indépendante de régulation qui veille au respect de la Loi sur l’approvisionnement en électricité et de la Loi sur l’énergie.

• L’acronyme ESTI désigne l’Inspection fédérale des installations à courant fort.

• ORC est l’acronyme du terme organic Rankine cycle (machine à cycle organique de Rankine).

• Ostral est l’organisation responsable de l’approvisionnement en électricité en cas de crise. Elle dépend de l’approvisionnement économique de la Confédération et est activée sur son ordre si une pénurie survient.

• Le sigle VNB désigne les gestionnaires de réseaux de distribution (et NB les gestionnaires de réseaux) depuis l’entrée en vigueur de la libéralisation du marché de l’électricité.

Avantages et limites des panneaux photovoltaïques

A partir d’une source d’énergie renouvelable, on peut produire son propre courant électrique avec des panneaux photovoltaïques. Mais que se passe-t-il en cas de défaillance du réseau ou de blackout?

Lors du septième colloque d’AgroCleanTech à Berne, Benjamin Lerch, directeur de Technik Agrola AG, a esquissé les points forts et faiblesses des installations photovoltaïques. Les réseaux électriques européens utilisent la fréquence normalisée de 50 Hz. Pour que celle-ci reste stable, il faut un équilibre entre production et consommation de puissance électrique. Les composants électroniques tels que les robots d’affourragement et de

Tableau 1: critères d’une situation de pénurie de courant

Coupure de courte durée Risque de blackout Situation de pénurie Scénario

1

Un événement relevant d’un cas de force majeure interrompt la distribution dans une vallée de montagne.

Solution

Un fournisseur local d’électricité organise la mise en place de solutions provisoires.

Scénario 2

La défaillance d’un producteur majeur se traduit par un risque de blackout.

Solution

Dans toute l’Europe des régions sont automatiquement déconnectées du réseau. Cette mesure permet d’empêcher un blackout d’envergure.

Scénario 3

La défaillance de plusieurs producteurs majeurs provoque un manque d’énergie.

Il ne s’agit pas encore de situations Ostral. Situation Ostral

Vision d’avenir: des panneaux photovoltaïques associés à un alternateur sur prise de force et une batterie de stockage communiquent entre eux par un contrôleur au niveau supérieur. Seule une telle configuration permet la marche en îlotage. Photo: Swissolar
12 2022 Technique Agricole 43 LES ÉNERGIES DE LA FERME

traite sont très sensibles aux fluctuations de la fréquence du réseau.

• Installations photovoltaïques

Quel est le comportement d’une installation photovoltaïque en cas de défaillance du réseau? Une telle installation est toujours couplée au réseau d’alimentation, c’est-à-dire qu’elle est en service tant que ce dernier est stable (50 Hz). Une tension ou une fréquence hors tolérance, voire une défaillance complète du réseau, font automatiquement disjoncter l’onduleur, quel que soit le modèle ou le constructeur. La remise en service est subordonnée au retour à la stabilité du réseau.

• Panneaux photovoltaïques associés à une batterie de stockage Lorsque des panneaux photovoltaïques sont combinés avec une batterie, cette dernière peut fournir du courant tant que son état de charge le permet. Elle ne peut cependant pas être rechargée par l’installation photovoltaïque qui bascule automatiquement sur la batterie de stockage

en quelques millisecondes. Il reste alors suffisamment de temps pour démarrer un alternateur sur prise de force et protéger l’alimentation contre toute interruption.

Le prix d’une batterie de stockage s’élève à 1000 francs par kW.

• Installation photovoltaïque associée à un alternateur sur prise de force

Les alternateurs sur prise de force constituent actuellement la solution la plus simple et économique pour assurer la permanence de l’alimentation en cas de défaillance du réseau. Ils peuvent prendre la relève en cas de coupure, mais au détriment de la qualité et de la sécurité du réseau. Leur durée de fonctionnement est déterminée par la puissance et par les consommateurs raccordés. On préconise de bien caler le régime du tracteur pour obtenir la fréqunce de 50 Hz.

• Boîtier de commutation

Pour utiliser des alternateurs sur prise de force, il faut impérativement prévoir un sectionnement net par rapport au réseau

d’alimentation normal. Cela est possible grâce à un boîtier de commutation actionné en charge, conçu pour basculer entre deux circuits à basse intensité. Avec ses trois positions «Réseau-Hors-Secours», ce boîtier garantit un sectionnement de sécurité efficace.

Ilotage

Les systèmes îlotants sont soumis à l’approbation du gestionnaire du réseau de distribution. La marche en îlotage suppose un isolement galvanique* par rapport au réseau de distribution. Pour les installations fixes, l’ESTI doit être avisé. Différentes technologies sont envisageables (voir Tableau 2 ci-dessous).

Consignes d’économies d’électricité

Michel Darbellay, président d’AgroCleanTech, a souligné que le risque de pénurie d’électricité devait être pris au sérieux. «Les kWh les mieux investis sont ceux qu’on n’a pas eu besoin de consommer», a-t-il notamment rappelé. Le co-gérant, Nathanaël

Coûteux, faible autonomie, pas seulement une solution d’urgence CCF/ORC au biogaz Biogaz/plaquettes

Non fossile, non dépendant de carburants extra-agricoles

Non fossile, non dépendant de carburants extra-agricoles

Pas seulement une solution d’urgence, gageure de la mise en œuvre

Tableau 2: caractéristiques des technologies d’îlotage Technologie Source d’énergie Avantages Inconvénients Prise de force Diesel (tracteur) Simple et économique Puissance électrique fournie limitée par la puissance du tracteur, tracteur nécessaire Alternateur à essence/ au diesel Essence/diesel Tracteur non nécessaire Investissement initial élevé, énergie d’origine fossile Alternateur au propane Gaz propane Stockage en bouteilles, souplesse KWh coûteux, fossile Chaudière à pellets avec moteur stirling Pellets Chaleur et
non fossile
panneaux
électricité,
Dépendance coûteuse de carburants extra-agricoles, récupération de chaleur Batterie ou
photovoltaïques Energie solaire
44 Technique Agricole 12 2022 LES ÉNERGIES DE LA FERME
Graphique 1: alimentation de secours par alternateur sur prise de force. Source: Agrola/Kilowatt24AG

Gobat, a abondé dans son sens en exhortant le public à réduire autant que possible la consommation de courant. Il suffit souvent de prendre des mesures relativement

simples, dont les effets cumulés peuvent s’avérer décisifs. On peut citer notamment l’isolation des conduites d’eau chaude, le remplacement des ampoules anciennes, le

nettoyage de l’échangeur thermique, le détartrage du chauffe-eau électrique ainsi que l’optimisation de la température des systèmes de génération de chaleur ou de froid et de l’aération (voir article p.38-41). La construction d’immeubles neufs offre une occasion bienvenue de mettre en œuvre des mesures d’économies d’électricité. Pour un chauffage efficace de l’eau sanitaire, on n’installe plus de chauffe-eau électrique instantané (mais on mise sur la récupération de chaleur, les chaudières à pompe à chaleur et les sources à basse température).

Conclusion

Les professionnels sont actuellement mal préparés à affronter des pénuries de courant. Les fournisseurs d’électricité estiment pourtant que la sécurité d’approvisionnement est loin d’être acquise. Les chefs d’exploitation sont invités à s’interroger sur la consommation de courant et à élaborer des scénarios pour affronter des pénuries éventuelles. Une solution de secours est aujourd’hui inhérente à une bonne gestion et constitue une précaution indispensable.

L’alternateur sur prise de force est actuellement la solution la plus économique pour secourir vos champs de panneaux photovoltaïques.
* Par «isolement galvanique» on entend la séparation totale entre deux circuits électriques. Source: AgroCleanTech Groupes électrogènes Fossile Gaz propane Essence | diesel Prise de force Renouvelable Batterie ou panneaux photovoltaïques Chaudière à pellets avec moteur stirling CCF/ORC au biogaz Graphique 2: technologies d’îlotage conçues pour l’agriculture 12 2022 Technique Agricole 45 LES ÉNERGIES DE LA FERME
Photo: Ruedi Hunger

Une lacune comblée

Valtra a élargi cette année son assortiment en lançant sur le marché la série «Q». Ces tracteurs se placent, en termes de performances, entre ceux des séries «T» et «S» existantes et comblent ainsi une lacune. Technique Agricole a examiné le fleuron de cette gamme, le «Q305», lors d’essais de conduite.

C’était un secret de polichinelle depuis longtemps. Valtra allait lancer sur le marché une nouvelle gamme qui comblerait le vide (sur le plan de la puissance et du poids) entre les séries «T» et «S». Les dernières inconnues concernaient la date de lancement, la dénomination et bien sûr les caractéristiques techniques. L’été dernier, le voile s’est levé et Technique Agricole a profité de l’occasion pour effectuer quelques tests avec le «Q305», le modèle phare.

Les cinq modèles de la série «Q» affichent des puissances nominales de 230 à 305 chevaux. Avec le boost, ils gagnent 20 chevaux supplémentaires, excepté le «Q305». Cela indique que le moteur Agco Power de 7,4 litres atteint, avec ce modèle, sa limite de puissance. L’entreprise finlandaise l’aurait volontiers doté du moteur de 7,5 litres, mais celui-ci est réservé

à une autre marque au sein du groupe. La norme d’émissions de niveau 5 est respectée grâce aux catalyseurs SCR et d’oxydation diesel (DOC) ainsi qu’à un filtre à particules diesel.

Série «Q» munie de la fonction «EcoPower»

Le concept «EcoPower» de Valtra est également appliqué à cette série. Cette fonction a été introduite par Valtra voici près d’un quart de siècle. Si le conducteur sélectionne le mode Eco, le régime le plus haut du moteur est abaissé. En conséquence, la puissance et le couple maximaux sont obtenus à des régimes inférieurs. Lors de l’essai avec le modèle «Q305», la vitesse maximale de 40 km/h et le couple maximal de 1280 Nm étaient déjà atteints à 1500 tr/min. Ainsi peut-on économiser du carburant. En outre, l’«E-

coPower» contribue à réduire l’usure du moteur et à prolonger sa durée de vie.

Transmission à variation continue

La série «Q» est équipée exclusivement d’une transmission à variation continue.

Les Finlandais ont recours au modèle «ML 260» avec deux plages de vitesses, à l’image de la série «S» et des gammes des autres marques du groupe Agco. La gestion électronique de la transmission sélectionne automatiquement le régime moteur optimal en fonction du travail. Le levier d’inversion du sens de marche permet également d’activer le frein de stationnement et la soupape de frein de la remorque. Le comportement de conduite et de travail du tracteur peut également être adapté selon la pression du moteur. La prise de force avec démarrage électrohydraulique offre en standard

Impression | Prise en main 46 Technique Agricole 12 2022
Avec la série «Q», Valtra comble le vide entre les gammes existantes «T» et «S». Photos: Roman Engeler

les régimes 540E et 1000. En option, il est encore possible de choisir la combinaison 1000E et 1000. A l’avant, une prise de force de 1000 tr/min est livrée sur demande.

Hydraulique

La pompe hydraulique fournit jusqu’à 200 l/min. Elle peut alimenter un maximum de cinq distributeurs électrohydrauliques à l’arrière, quatre à l’avant, ainsi qu’un distributeur on/off. Le relevage arrière soulève en permanence quelque 9,5 tonnes. La capacité de levage est de 4,8 tonnes à l’avant.

Cabine légèrement modifiée

La cabine parfaitement équipée est dotée d’une suspension pneumatique, y compris sur l’essieu avant. Elle est grosso modo identique à celle qui est montée sur la série «T». Selon le fabricant, le niveau sonore de la cabine à cinq montants est de 69 db(A). Le concept d’éclairage et le positionnement des rétroviseurs ont toutefois été optimisés. Jusqu’à onze phares LED de travail intégrés assurent un éclairage homogène vers l’avant, le côté et l’arrière. Grâce à la fonction «Follow-me-home», les phares de travail avant restent allumés pendant un certain temps lorsque l’on quitte la cabine.

La cabine compte un total de 6,2 mètres carrés de surfaces vitrées. Les fenêtres sont équipées d’essuie-glaces qui peuvent travailler à 180 degrés latéralement et à 270 degrés à l’avant.

L’atout «smart»

La cabine reprend le concept de commande «SmartTouch» bien connu, avec un écran standard sur l’accoudoir et un

écran supplémentaire à droite, ce qui permet par exemple d’afficher simultanément les fonctions de l’appareil et les informations de guidage.

Grâce à la solution de télémétrie «Valtra Connect», il est possible d’établir un diagnostic du tracteur à distance. Les données de travail sont enregistrées automatiquement et les travaux peuvent être démarrés en scrollant ou en sélectionnant les tâches. En combinaison avec le système de gestion des manœuvres en bout de champ «Auto U-Pilot», «SmartTurn» automatise les demi-tours en fourrière. La programmation correspondante s’effectue en une minute.

Tout un éventail d’options

«Le constructeur finlandais de tracteurs a développé une stratégie dite «Valtra Unlimited», qui consiste à construire un modèle en prenant en compte les souhaits de ses clients. Ainsi, un grand choix d’options est proposé pour la série «Q». On peut notamment citer le système central de régulation de la pression des pneus, fourni par PTG, qui peut être piloté par le concept de commande «SmartTouch» avec une configuration de joystick. La fonction «Lift-andLoad» permet de simplifier et, dans une certaine mesure, d’automatiser les travaux au chargeur frontal. Le graissage centralisé, l’équipement forestier avec protection du bas de caisse ou le poste de conduite inversé sont également disponibles. Le constructeur indique que le poids à vide du «Q305» affiche 9,2 tonnes et le poids total autorisé en charge 16 tonnes. Le véhicule de 2,55 mètres de large, 5,56 mètres de long et 3,24 mètres de haut atteint un rayon de giration de 6,75 mètres

Le Valtra «Q305» en chiffres

Moteur: Agco Power, 7,4 l, 6 cyl., 305 ch Couple maximal: 1280 Nm.

Réservoirs: 430 l (diesel), 45 l (AdBlue).

Transmission: à variation continue «MLA260», avec 2 plages de vitesses, 40 km/h à 1500 tr/min.

Prises de force: 540E, 1000 ou 1000/1000E (option); 1000 (avant, option).

Hydraulique: pompe CCLS à 200 l/min. Distributeurs: au maximum 5 à l’arrière 4 à l’avant (tous électriques), pouvant être utilisés indépendamment.

Capacité de levage: 9,5 t (arrière); 4,8 t (avant).

Dimensions: longueur 5,56 m, largeur 2,55 m, hauteur 3,24 m, empattement 3,05 m, poids à vide 9,2 t, poids total autorisé 16 t.

Prix: dès CHF 280 000.– (TVA incluse). Données du constructeur

avec un angle de braquage maximal de 55 degrés. L’empattement est de 3,05 mètres.

Conclusion

Le groupe multimarque Agco cherche à établir des synergies tout en maintenant une différenciation aussi élevée que possible. A cette fin, il évalue différents types de plateformes. Ainsi, la nouvelle série «Q» de Valtra repose sur la même base que la gamme «MF 8» de Massey Ferguson. Toutefois, elle ne propose que la transmission à variation continue. Sa production a été lancée cet automne chez Valtra. Le tracteur «Q305» est disponible avec un équipement complet pour environ 280 000 francs.

Un

Prise en main | Impression 12 2022 Technique Agricole 47
Le concept de commandes «SmartTouch» comprend l’écran standard avec le levier de conduite sur l’accoudoir. Un écran additionnel avec les indications sur les états de fonctionnement est installé sur le montant avant droit. système de contrôle de la pression des pneus est disponible en option à l’usine. Valtra se fournit auprès de PTG. L’essieu avant est doté d’une suspension pneumatique.

Plaques blanches: quelles courses autorisées et quels trajets interdits?

Dans ce deuxième épisode 2/2 «Agricole ou industriel?», Technique Agricole recense les transports autorisés et ceux qui ne le sont pas avec des plaques d’immatriculation blanches.

Les véhicules agricoles permettent d’effectuer des transports agricoles et forestiers (plaques vertes), mais aussi des transports industriels (plaques blanches). Pour qu’une course ne tombe pas dans l’illégalité, de nombreuses prescriptions doivent être respectées. La première partie de l’article, parue dans l’édition de novembre de Technique Agricole, portait sur les plaques d’immatriculation vertes. Dans cette seconde partie, nous indiquons les trajets autorisés avec des véhicules immatriculés en blanc et ceux qui sont prohibés.

Véhicules tracteurs industriels immatriculés en blanc

Les catégories chariot à moteur (code 80) et tracteur (code 42) peuvent être immatriculés en tant que véhicules tracteurs industriels pour autant que les dispositions indiquées ci-dessous soient respectées.

Chariot à moteur (code 80)

• Vitesse maximale de 30 km/h;

• largeur maximale du véhicule de 2,55

mètres (attention aux pneus larges);

• panneau d’avertissement triangulaire «véhicule lent» requis;

• taxe forfaitaire sur les poids lourds à payer en cas de poids total supérieur à 3,5 tonnes;

• deux remorques autorisées; longueur maximale du convoi de 18,75 mètres;

• pas d’immatriculation obligatoire pour les remorques de transport industriel de marchandises;

• redevance forfaitaire pour les poids lourds à payer sur la charge remorquable en cas de charge tractée supérieure à 3,5 tonnes;

• tachygraphe non exigé.

Tracteur (code 42)

• Vitesse maximale de 40 km/h;

• largeur maximale du véhicule de 2,55 mètres;

• taxe forfaitaire sur les poids lourds à payer en cas de poids total supérieur à 3,5 tonnes;

• deux remorques autorisées; longueur maximale du convoi de 18,75 mètres;

• immatriculation requise pour les remorques de transport industriel de marchandises, même limitées à 30 km/h;

• redevance forfaitaire pour les poids lourds à payer sur la charge remorquable en cas de charge tractée supérieure à 3,5 tonnes;

• tachygraphe non exigé.

Les dispositions suivantes s’appliquent aux chariots à moteur et aux tracteurs dotés d’une immatriculation industrielle.

• Ces véhicules sont soumis à l’interdiction de circuler le dimanche et la nuit.

• La taxe sur les poids lourds, de 11 francs par quintal de charge remorquable, doit être acquittée forfaitairement à partir d’un poids total de 3500 kg.

• La charge remorquable peut être réduite sur demande. La valeur réduite s’applique alors également aux parcours agricoles effectués avec le véhicule.

Si le tracteur est muni d’une plaque blanche, il peut être utilisé sans restriction pour tous les travaux agricoles, y compris ceux à façon.
Management | Question de lecteur 48 Technique Agricole 12 2022
Photos: Heinz Röthlisberger

Travaux agricoles avec des tracteurs industriels

• Les chariots à moteur et tracteurs dotés d’une plaque de contrôle blanche peuvent être utilisés sans restriction pour tous les travaux agricoles, dont ceux pour des tiers.

• Ces tracteurs peuvent tracter des remorques et des outils de largeur supérieure à 2,55 mètres.

• Les tracteurs industriels sont exemptés de l’interdiction de circuler le dimanche et la nuit lorsqu’ils sont utilisés pour des travaux agricoles.

• Le permis de catégorie G ou G40 suffit pour les conduire.

Remorques industrielles

En principe, chaque remorque agricole peut également servir de remorque industrielle. Inversement, une remorque industrielle peut être utilisée sans restriction pour les travaux et transports tant agricoles que forestiers. Les remorques industrielles limitées à 30 et à 40 km/h doivent respecter les dispositions décrites ci-après.

Remorques industrielles à 30 km/h

• Pas d’obligation d’immatriculation ni de plaque;

• attelage autorisé uniquement à un chariot à moteur (code 80) lors de transports commerciaux;

• attelage à un tracteur industriel à 40 km/h possible à condition d’être immatriculée à des fins industrielles et de faire l’objet d’un contrôle périodique;

• taxe sur les poids lourds réclamée forfaitairement sur la charge remorquable du tracteur;

• prescriptions relatives aux freins, à l’éclairage, etc., identiques à celles applicables aux remorques agricoles à 30 km/h;

• Protection contre l’encastrement à l’arrière et sur les côtés vivement recommandée, bien que non obligatoire!

Remorques industrielles à 40 km/h

• Attelage possible à un chariot à moteur ou à un tracteur;

• immatriculation à des fins commerciales et contrôles périodiques requis;

• taxe sur les poids lourds réclamée forfaitairement sur la charge remorquable du tracteur;

• prescriptions relatives aux freins, à l’éclairage, etc., identiques à celles applicables aux remorques agricoles à 40 km/h;

• Protection contre l’encastrement à l’arrière et sur les côtés vivement recommandée, bien que non obligatoire!

Où est-ce que le bât blesse?

Dans cette rubrique «Question de lecteur», Technique Agricole traite des questions pratiques posées régulièrement à l’ASETA par ses membres.

Contact: tél. 056 462 32 00 ou courriel zs@agrartechnik.ch

Une remorque industrielle à 40 km/h doit toujours être immatriculée et équipée d’une plaque blanche.
Sécurité et respect sur la route Roul’ net La plaque d’immatriculation verte n’est utilisée que pour les trajets agricoles et les véhicules commerciaux sont immatriculés correctement. Question de lecteur | Management 12 2022 Technique Agricole 49

L’Agrama dans le rétro

La 28e Agrama a attiré environ 50 000 visiteurs à Berne. Exposants et organisateur tirent un bilan très positif. Il y avait quelques innovations à découvrir.

L’Agrama 2022 a été un succès. L’Association suisse de la machine agricole (ASMA) a enregistré quelque 50 000 entrées durant les cinq jours de cette 28 e édition de l’Agrama. Les retours des quelque 250 exposants sont tout à fait positifs. «Nous sommes très satisfaits de l’édition de cette année et agréablement surpris par le nombre de visiteurs», déclare PierreAlain Rom, président de la commission d’exposition. Après une pause de quatre ans due à la pandémie, les 50 000 visiteurs se sont montrés particulièrement intéressés et avides de connaissances. Organisés pour la première fois, les forums avec exposés sont aussi une réussite. Un accent a été mis sur les innovations. Pendant le salon, les visiteurs ont eu la possibilité de voter pour le «Swiss Innovation Award» (voir notre édition de novembre). La prochaine Agrama est prévue dans deux ans, du 28 novembre au 2 décembre 2024. Voici quelques nouveautés qui ont été présentées à Berne.

Toilettes pour vaches

La «CowToilet» de la société Hanskamp s’était vue remettre une médaille d’or à l’EuroTier 2021. Avec cet équipement, le constructeur néerlandais propose un nouveau système pour réduire les émissions. Il se compose d’une stalle de Dac

équipée d’un dispositif de collecte de l’urine. Un stimulus externe déclenche le réflexe d’uriner à la fin de la distribution d’aliment et le liquide est recueilli. Urine et excréments sont ainsi séparés et la formation d’ammoniac sur les parcours s’en trouve réduite. Les toilettes pour vaches sont importées par Rindlisbacher AG, à Obergerlafingen (SO).

Charrue butteuse «NG350»

Les cultures sur buttes demandent des machines spéciales pour former les buttes et réguler les adventices. La charrue butteuse «NG350», développée et fabriquée par l’entreprise Rohrbach Technik d’Oberbütschel (BE), se distingue de la concurrence par plusieurs innovations.

Ses roues de jauge sont réglables hydrauliquement et sont placées à l’avant. La largeur de la butte peut être choisie librement en fonction de la voie du tracteur. Les tiges de binage et les socs butteurs sont réglables en continu. La charrue intègre une unité de montage rapide pour les semoirs courants (par ex. Krummenacher). Les socs à disques sont montés sur des paliers en caoutchouc et un rouleau de rappui est disponible en option.

Moins d’ammoniac

Grüter Handels AG, à Buttisholz (LU), a développé avec Schmidiger Betonroste, à Willisau (LU), le sol rainuré «SG6»; avec sa pente de 6 %, il doit garantir un écoulement rapide de l’urine. L’hydrolyse par uréase (décomposition de l’urée en ammoniac et en dioxyde de carbone) s’en trouve largement limitée. De plus, le confort des vaches est amélioré par la structure surélevée et plane. En quelques manipulations, ce système de sol peut être transformé d’écoulement en séparateur de lisier. La structure superficielle intégrée réduit la surface souillée à seulement 57 %, ce qui permet aux panneaux

Plate-forme | Exposition 50 Technique Agricole 12 2022
«Nous sommes positivement surpris par la fréquentation de cette Agrama», dit Pierre-Alain Rom, président de la commission d’exposition. Photo: Heinz Röthlisberger

de sécher rapidement. Grâce à une ingénieuse perforation, la muraille porteuse des onglons est sollicitée de manière optimale; cette configuration assure simultanément une abrasion naturelle des onglons des animaux.

système de guidage CNH-Trimble «XCN1050» et le bus CAN des tracteurs. Ce module «ISO-Expander» lit différentes informations du bus CAN du tracteur et prend le relais du compteur d’hectares du système de guidage. Les ordres suivants sont programmés: relevage arrière plus grand/plus petit en pourcentage; prise de force arrière 540/750/1000 tr/min; allure supérieure à la valeur saisie; distributeurs hydrauliques (pour l’instant uniquement CNH). L’objectif est de proposer l’«Iso-Expander» compatible avec tous les constructeurs. Son prix avec le faisceau de câbles: CHF 960.–, TVA incluse.

Monoaxe électrique

Faucheuse à vis sans fin

La faucheuse frontale à lamier alternatif d’Erni Landmaschinen AG, à Menznau (LU), est désormais proposée équipée d’une vis andaineuse sans fin. Cette dernière permet de rassembler le fourrage en un andain central lors du fauchage. En regroupant activement l’herbe, la machine évite que l’attelage qui suit ne lui roule dessus. Cette faucheuse, souvent utilisée en plusieurs unités en configuration papillon, dispose en série d’une sécurité de démarrage; elle consomme peu de puissance, ce qui permet d’«herber» à bas régime avec un attelage tracteur-autochargeuse de 80 chevaux. Une présérie a été engagée et testée cette année; la faucheuse à andainage actif à vis sans fin est maintenant produite en série.

Suspension de cabine «CS»

Aebi présentait le prototype de motofaucheuse électrique «CC 140e», développé avec la solution d’entraînement «ePowerUnit» de l’entreprise grisonne novaziun AG. La puissance fournie par cet ensemble de 48 V est comprise entre 6,5 et 20 chevaux. Le moteur électrique est alimenté par un jeu de quatre batteries interchangeables pesant chacune 12,5 kg. Aebi annonce un poids total en marche du porte-outils comparable à celui d’une machine à moteur thermique. Son autonomie atteint 4 heures, et le temps de recharge environ 3 heures. L’investissement initial est élevé, mais les coûts d’entretien et d’énergie bien moindres: le constructeur annonce un retour sur investissement en 8 ans.

Extension pour systèmes de guidage

Les systèmes de guidage montés en usine sont intégrés dans le bus CAN du tracteur. Ils peuvent lire des informations telles que la position du relevage, la vitesse d’avancement ou le régime de prise de force. Ce n’est pas le cas des solutions en postéquipement qui ne sont pas couplées au bus et fonctionnent de manière autonome. Les collaborateurs de la maison Studer, à Lyssach (BE), ont programmé un appareil Isobus, le module «Iso-Expander», pour servir d’interface entre le

Le Merlo Center Suisse a présenté, dans le segment des chargeurs télescopiques compacts, le nouveau prototype «TF 30.7» (3 tonnes et 7 mètres) équipé de la suspension de cabine antivibrations «CS»; Merlo l’installe depuis quelques années déjà sur les grands chargeurs et aussi sur le «Multifarmer». Avec la nouvelle gamme «TF», commercialisée à partir de 2024, Merlo introduit cette suspension dans la classe «compacte». Le fabricant est le seul à proposer une cabine antivibrations sur des chargeurs télescopiques. Le système d’amortisseurs réduit les vibrations pour le conducteur et aussi, selon Merlo, le niveau acoustique. Avec la gamme «TF 30.7», Merlo complète l’offre entre les gammes «compacte» et «moyenne». Selon les premières informations, ces machines sont dotées d’un moteur de 75 ou de 101 chevaux et d’une pompe à débit variable offrant jusqu’à 117 l/min à 250 bars.

Fléaux à fanes

Brack a exposé la nouvelle défaneuse Ropa. Elle est bien plus qu’un simple outil facilitant l’arrachage des pommes de terre. Complément de plus en plus important, voire alternative aux produits phytosanitaires traditionnels pour le contrôle et l’élimination des fanes, elle autorise une gestion ciblée des cultures de pommes de

terre. Le défanage mécanique permet de contrôler la maturation des plantes dans les délais impartis et donc la fermeté de la peau des tubercules ainsi que d’autres aspects qualitatifs. De plus, les buttes fissurées consécutivement à une sécheresse sont remises en forme.

Exposition | Plate-forme 12 2022 Technique Agricole 51

Cadre télescopique

Kuhn propose désormais sur ses semoirs «Kosma» le cadre télescopique qui équipait jusqu’à présent, en option, les semoirs monograine «Maxima». L’écartement des rangs se modifie hydrauliquement, dans une fourchette entre 27,5 et 75 centimètres.

de machines de location, le louer à leurs clients et l’utiliser parallèlement comme banc d’essai de puissance pour des tracteurs jusqu’à 400 chevaux.

Rampe à patins «Contact»

Nouveau «Grip» chez Sauerburger

Le moteur Kohler de 3,4 l de cylindrée intégré dans le nouveau porte-outils Sauerburger «Grip 4-140» développe 142 chevaux et devrait fonctionner dans des pentes jusqu’à 45° d’inclinaison. Il comprend une transmission hydromécanique à puissance divisée et trois rapports sous charge (deux avant, un arrière) développée par Dana-Rexroth et déjà utilisée sur certains chariots télescopiques Dieci. Le poids à vide du «Grip 4-140» s’affiche à 4,1 tonnes pour un poids total autorisé en charge de 7 tonnes. La capacité des relevages avant et arrière atteindrait 2,5 tonnes. La machine peut aussi être combinée à un chargeur frontal (ici un modèle Hauer).

Distributeur «Kombi» Wälchli propose un distributeur à pendillards à utiliser aussi bien avec une tonne à lisier que pour l’épandage sans tonne. Cet équipement se dételle de la citerne en quelques minutes et il est prêt à être utilisé pour l’épandage aux tuyaux. La version d’une largeur de 7 mètres, pourvue de 24 pendillards, ne pèse que 360 kg.

Développée par le constructeur Hochdorfer Technik AG, à Küssnacht am Rigi (SZ), la rampe d’épandage «Contact» avec pendillards à patins est disponible en largeurs de travail de 7,2 et 9 mètres, avec respectivement 24 et 30 unités. Sa légèreté et sa compacité constituent des caractéristiques particulières, de même que le bon suivi du sol grâce aux patins métalliques munis de ressorts. Avec cet ensemble breveté et monté sur un mât, pesant 630 kg, la rampe d’épandage convient aussi à l’épandage aux tuyaux. Selon le constructeur, elle peut être engagée sans problème dans les pentes. Avec la tête de répartition Hochdorfer à disques perforés interchangeables, le volume/hectare de lisier à épandre peut être aisément adapté. Les corps étrangers, tels que pierres et autres éléments, peuvent être rassemblés puis évacués manuellement ou au moyen d’un dispositif hydraulique. Grâce à ses raccords de rinçage sur les couvercles latéraux et à son capot pour la maintenance, la tête de répartition peut être rincée de manière simple et son entretien est aisé.

«PlusBremse» devient banc d’essai

Urs Schmid AG a complété son «PlusBremse PBV150.300», mis au point voici quelques années, par une option «banc d’essai». Pour de nombreuses ateliers de machines agricoles en possession d’un ancien banc d’essai de puissance (frein de prise de force), c’est une alternative pour tester des tracteurs puissants et plus grands. Ces entreprises peuvent ainsi disposer d’un «PlusBremse» dans leur parc

Paul Forrer et Benevelli

Paul Forrer et Benevelli, un spécialiste italien des entraînements électriques, ont décidé d’un partenariat commercial dans la perspective de «décarboner» des machines agricoles et communales et des engins de chantier. A l’Agrama, un véhicule de démonstration à chenilles «e-Drive», spécialement construit pour les salons et expositions, permettait de montrer les composants de propulsion électrique en action.

Distribution de grandes balles

La distributrice automotrice BalleMax «Silocombi» démêle et distribue des grandes balles parallélépipédiques ou rondes. Son bras à extension hydraulique assure le chargement de la trémie accusant une capacité d’environ 2,6 m³. Ce conteneur est doté d’un fond à chaînes et barrettes. Deux démêleurs horizontaux brevetés libèrent le fourrage conditionné sur un tapis transversal; ce dernier assure la distribution à droite ou à gauche. Le conducteur opère debout sur son poste de conduite.

Plate-forme | Exposition 52 Technique Agricole 12 2022

Le châssis repose sur trois roues, la roue avant étant directrice sur 150° et motrice (trois roues directrices en option). Le «Silocombi» est disponible avec un moteur essence, diesel, électrique alimenté par câble en 400 V ou par batteries en 48 V. Dans ce dernier cas, le temps de recharge est de 8 à 10 heures sur une prise 230 V.

L’irrigation pilotée par natel Avec l’«Aqua-Box», Aebi Suisse dispose d’un système de gestion de l’irrigation dans son offre, appellé à simplifier les actions relatives à l’irrigation. Codéveloppé avec l’entreprise suisse Meier Electronik AG, le système permet de piloter et de surveiller à distance les actions des différentes composantes de l’installation d’irrigation: enrouleur, motopompe ou station de pompage. Le variateur de fréquence et diverses vannes peuvent, eux aussi, être utilisés et contrôlés avec cette «Aqua-Box». Ce boîtier loge une carte SIM, une antenne, ainsi qu’une petite batterie d’une autonomie de quatre jours. L’«AquaBox» peut ainsi communiquer avec un smartphone.

demi-douzaine de fabricants ont exposé, par l’intermédiaire de différents distributeurs, des andaineurs à tapis dont la plupart sont de «taille suisse». Il est réjouissant de constater que, parmi ces constructeurs, deux d’entre eux, originaires de notre pays, parviennent à se maintenir dans le peloton de tête.

Un «Monta» plus puissant

Le porte-outils monoaxe «Monta 231», qui a fait récemment ses premières apparitions, était bien mis en évidence sur le stand de Rapid Technic. Ce modèle est entraîné par un puissant moteur bicylindre à essence Briggs&Stratton de 23 chevaux muni d’un filtre cyclonique. Cette machine peut être équipée des outils les plus divers car sa réserve de puissance suffit pour animer, par exemple, une barre de coupe jusqu’à 3,10 mètres de largeur. Le nouveau modèle complète la gamme des Rapid «Monta» disponibles à l’heure actuelle et composée auparavant de deux modèles dotés de moteurs de 14 et 16 chevaux.

Le «Monta 231» est proposé en variantes à commandes mécaniques (M) ou électroniques (S). Le modèle exposé à Berne était «chaussé» de roues «Flexispike» en caoutchouc souple déformable munies de pointes synthétiques; elles sont prévues pour un usage dans des parcelles pierreuses (disponibles en 3 à 6 rangées de pointes), assurant une conduite sécurisée jusque dans les pentes.

Les informations, accessibles par ordinateur ou smartphone, sont regroupées dans une interface en ligne, enregistrées durant 30 jours et exportables. L’opérateur peut contrôler à distance de nombreux paramètres de fonctionnement de

Serco fonde Sevra Suisse AG

Le groupe Serco a présenté au salon Agrama à Berne sa nouvelle filiale Sevra Suisse AG, une entreprise qui s’est spécialisée dans les solutions numériques pour l’agriculture. Serco fait ainsi un pas supplémentaire vers une agriculture plus durable et innovante, selon les informations délivrées lors de son point presse. En France, la nouvelle filiale portera la dénomination Sevra France. L’offre actuelle de Sevra Suisse AG comprend les tracteurs autonomes «Agbot» d’AgXeed, le robot de binage «Anatis-Co-Bot» de Carré et, à l’avenir, l’ensemble de la gamme de Trimble Agriculture, un leader mondial dans le

l’irrigation. En cas de dysfonctionnement des appareils équipés, l’«Aqua Box» envoie une alarme par SMS, appel vocal ou courriel. Selon Aebi Suisse, le système prend en charge jusqu’à 20 équipements et 10 utilisateurs différents. Il est compatible avec les enrouleurs Ocmis, les interfaces de contrôle de motopompe Elcos et les variateurs «Aqua Premium» de Sermes. Le coût s’élève à CHF 1600.–pour équiper chacun des appareils et à CHF 650.– pour une vanne, auquels s’ajoute un abonnement mensuel de CHF 13.– par unité.

Andaineurs à tapis pour la Suisse

Les andaineurs à tapis ne sont pas une invention récente. Les quelques fabricants qui proposent ce type d’andaineurs depuis des années construisent des machines trop grandes pour les exploitations suisses moyennes. Lors de la dernière Agrama, le tableau était différent. Une

domaine de l’agriculture de précision. Trimble et Sevra Suisse AG ont également conclu un partenariat sous la marque commerciale Vantage Schweiz. Vantage est le réseau de partenaires commerciaux de Trimble, qui est représenté pour la première fois en Suisse. Le siège de Sevra Suisse AG se trouve à Oberbipp (BE) chez Serco Landtechnik AG. Adrian Schürch est le directeur de cette nouvelle filiale de Serco.

Exposition | Plate-forme 12 2022 Technique Agricole 53

Pour la production animale du futur

Après quatre jours de salon, les organisateurs de l’EuroTier 2022 tirent un bilan positif de leur participation, et ce malgré le recul du nombre de visiteurs. Comme toujours, le salon de Hanovre présentait de nombreuses nouveautés.

Construction d’étables, équipements, numérisation, élevage, affouragement ou commercialisation: l’innovation est indispensable dans tous les domaines. «Les exposants de l’EuroTier 2022 ont montré le potentiel de la détention animale du futur», a déclaré Freya von Czettritz, PDG de la DLG Holding GmbH, lors de la clôture de l’édition 2022 de l’EuroTier et de l’EnergyDecentral, à Hanovre (D). Le jury chargé de sélectionner les innovations a décerné 4 médailles d’or et 14 d’argent (voir l’édition 10/2022 de Technique Agricole). Le salon EuroTier a bien entendu présenté de multiples nouveautés et machines intéressantes pour la ferme et l’étable. Du 15 au 18 novembre 2022, l’organisatrice de cet événement, la Société alle ­

mande d’agriculture (abrégé DLG, acronyme de son nom Deutsche Landwirtschafts ­ Gesellschaft), a accueilli plus de 1800 exposants et plus de 106 000 visiteurs issus de 141 pays. Ces chiffres sont inférieurs à ceux de 2018 (2600 exposants et 155 000 visiteurs). Par exemple, DeLaval, un grand nom de la technique de traite, manquait à l’appel. Malgré cette baisse, les exposants ont affirmé être globalement satisfaits. Ils ont apprécié de participer en présentiel à l’EuroTier après quatre années d’absence. Le nombre plus confidentiel de visiteurs leur aurait en outre permis d’engager des discussions plus approfondies.

La prochaine EuroTier se déroulera du 12 au 15 novembre 2024 à Hanovre.

A l’étable, Lely «Sphere» est un système de traitement du lisier qui sépare le purin et l’urine et transforme les émissions d’azote en engrais.

La «BeddingCleaner» de Hanskamp permet d’évacuer facilement et rapidement les déjections présentes dans les litières des stabulations.

A l’EuroTier,

bâtiments

Pour la première fois à l’EuroTier, les visiteurs ont vu fonctionner en conditions réelles des robots racleurs des marques Royal de Boer (photo), Lely, Schauer et Prinzig. Photos: Heinz Röthlisberger Cette installation de nettoyage automatique «Laktowash», de la société turque Lakto Hayvancilik Teknolojileri, est conçue pour les systèmes de traite à pot mobiles. on pouvait s’informer sur les mobiles pour animaux. Ce bâtiment pour les oies est conçu par Baier-Stoi, implanté à Arnbruck en Bavière.
Plate-forme | Exposition 54 Technique Agricole 12 2022

Le robot d’affouragement «DairyFeed F4500» de GEA est entraîné par un moteur électrique. Il est équipé de capteurs de navigation lui permettant de suivre la route idéale pour distribuer la ration.

La «Clean & Fill Station» de Förster-Technik nettoie automatiquement les chariots à lait, les remplit avec de l’eau qu’elle chauffe de manière à ce qu’il n’y ait plus que de la poudre de lait à ajouter.

Le broyeur «Tomahawk 505M» est compatible avec l’attelage trois-points du fabricant Teagle (GB). L’allongement du tambour facilite le chargement. Une puissance de 120 chevaux est requise.

La commercialisation de la mélangeuse automotrice «EPrimus 413» de Strautmann est prévue pour 2024. Quatre moteurs électriques entraînent la fraise, la mélangeuse, les fonctions et la transmission.

La dérouleuse de balles «Micro» de Spread-a-Bale pèse 695 kilos. Selon le fabricant, elle peut être entraînée par un chargeur de ferme affichant au moins 2,7 tonnes de poids propre et 50 chevaux.

Le Kramer «KL25.5e» à batterie au lithium-ion de 96 volts remplacera la première génération de chargeurs électriques. Selon Kramer, la charge maximale est de 1750 kilos et son autonomie de 4 heures.

Exposition | Plate-forme 12 2022 Technique Agricole 55

Sima 2022: bilan en demi-teinte

Pour ses 100 ans, le Sima a abandonné la période de février pour se tenir début novembre, un mois déjà chargé en salons. Malgré l’absence d’un certain nombre de constructeurs et une affluence en baisse, il a tenu ses promesses en matière de nouveautés.

Après trois ans d’absence, l’édition 2022 du Sima, le Salon international des solutions et technologies pour une agriculture performante et durable ciblant les professionnels, n’aura pas battu des records de fréquentations. Dans son communiqué bilan, les co-organisateurs du Sima Comexposium et Axema (syndicat français des industriels de la filière des agroéquipements et de l’agroenvironnement) revendiquent la présence de «plus de 1000 exposants, issus de 37 pays différents» au parc des expositions de Paris-Nord Villepinte. Il n’aura cependant pas échappé aux habitués que les petites halles 1 à 4 n’ont pas été exploitées cette année. Dans les autres bâtisses, chaque visiteur a pu constater des allées élargies, la création de certaines zones de restauration supplémentaires et, çà et là, des parois mobiles amenuisant la surface d’exposition. Du côté des visiteurs, l’organisation a annoncé «153 000 entrées professionnelles, dont 18 % d’internationaux», en net recul par rapport à l’édition précédente de 2019 (230 000 visiteurs et 1800 exposants annoncés). Est-ce un phénomène conjoncturel ou une tendance de fond? Les avis sont partagés. Toujours est-il que la multiplication des événements à l’automne y est pour quelque chose, avec pas moins

de cinq salons internationaux concentrés sur le mois de novembre et se chevauchant pour certains. Les constructeurs en capacité de le faire ont dû scinder leurs équipes pour maintenir leur présence à tous les événements. Les autres ont dû renoncer à prendre part à certaines expositions. Concernant la fréquentation, le salon international Eurotier de Hanovre (Allemagne) a, comme le Sima, enregistré cette année une baisse de plus de 30 %, malgré une période d’occurrence inchangée.

Salon riche en nouveautés Mais en matière d’innovations, le Sima a tenu ses promesses, avec de multiples machines présentées pour la première fois. Un certain nombre d’exposants ont par ailleurs tiré un bilan satisfaisant de cette édition 2022. C’est par exemple le cas de Kuhn, filiale du groupe suisse Bucher Industries AG. «Ce changement de date est justifié et permet, en automne, de présenter davantage de nouveautés et d’innovations, estime Christian Fischer, directeur commercial de Kuhn. La France a besoin d’un salon fort, d’un Sima fort. Les agriculteurs ont envie de voir des machines.» Et Jean-Christophe Haas, responsable promotion commerciale chez Kuhn, de

compléter: «Dès le premier jour, le stand a été très bien fréquenté. Les jours qui ont suivi ont permis de rester sur un rythme plutôt élevé, avec des projets d’investissement concrets.» Même son de cloche du côté de chez Lemken: «Après trois ans d’absence, cette édition du Sima confirme un positionnement réussi, avec un nouveau calendrier favorable à la présentation d’innovations, considère Jean-Christophe Regnier, directeur général de Lemken France. Lors de ces cinq jours de salon, nous avons reçu un visitorat international plus diversifié, en provenance d’Europe, d’Asie, des Territoires d’Outre-Mer, mais également des visiteurs d’Amérique du Nord et du Sud que nous n’aurions pas vu aux dates habituelles en février.» La prochaine édition du Sima se tiendra du 24 au 28 novembre 2024.

Le Sima en vidéos

Trois vidéos du Sima contenant chacune une dizaine de machines inédites sont également accessibles sur notre chaîne YouTube Schweizer Landtechnik.

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Matthieu Si l’affluence observée lors de l’édition 2022 du Sima n’a pas été à la hauteur de toutes les espérances, elle a permis aux constructeurs de renouer le contact avec les agriculteurs, trois ans après l’émergence de la pandémie de Covid-19. Photo:
6 7 2 8 13 Plate-forme | Exposition 56 Technique Agricole 12 2022

1. Le groupe M-Xtend (chargeurs frontaux MX) lance via sa société Robagri le concept de robot de manutention électrique «LoadX», capable de changer d’outil et d’exécuter des tâches en autonomie.

2. Trelleborg a dévoilé l’«ATMS», un dispositif de capteurs de charge, de pression et de température intégré dans les quatre pneus d’un automoteur aidant le conducteur à optimiser la configuration du tracteur.

3. Le dispositif «Rollcontrol-Access-cible» de Rolland adapte, à partir de modèles, l’ouverture de trappe et la vitesse du tapis pour tenir compte des éboulements de fumier dans la caisse de l’épandeur.

4. Le logiciel parcellaire gratuit «Geo-Bird» proposé par Valtra est capable de donner la ligne de guidage la plus adaptée par rapport à la configuration de la parcelle, optimisant le nombre de passages.

5. Kramer a dévoilé le chariot télescopique compact «KT144e» électrique, à batteries lithium-ion de 18 ou 28 kW, levant jusqu’à 4,30 m et capable de soulever 1,45 t.

6. La bineuse universelle «Row-Master RN 6400 profi» du Tchèque Bednar, guidée par caméra et à réglages sans outil, est capable de relever automatiquement ses éléments un à un en bout de champ.

7. Avec son nouveau boîtier de commandes électronique à six boutons et gros joystick rotatif, Jeantil entend automatiser les séquences d’épandage du fumier, contrôler ses pailleuses et désileuses neuves et bientôt ses tonnes à lisier.

8. Sky Agriculture veut remplacer le pulvérisateur avec son nouveau scalpeur de précision «Methys PCS» semi-porté repliable de 6 ou 8 mètres de large, intervenant sur 3 à 11 cm de profondeur.

9. Göweil a lancé la «LT-Master F115», dernière mouture de sa presse-enrubanneuse à poste fixe, avec entraînement hydraulique de la chambre, rouleaux démêleurs et télécommande tactile repensés.

10. Le chariot télescopique compact «TL 25.60 Agri» inédit de 75 ch présenté par Bobcat affiche 1,93 m de haut et 1,83 m de large. Soulevant jusqu’à 2,5 t et pourtant les charges jusqu’à 6 m, il adopte la cabine de ses grands frères.

11. Parmi les nombreuses nouveautés de l’année exposées, Kuhn présentait notamment la nouvelle version «102» de son semoir Isobus simplifié «Megant», avec trémie supplémentaire à molluscide ou petites graines.

12. Via sa plateforme en ligne «TAP», le Japonais Topcon centralise les informations agronomiques et de guidage de ses parcelles, à partir desquelles l’opérateur peut les découper en zones homogènes, par exemple en vue de moduler le semis.

13. La presse à balles parallélépipédique «SR 812 R» dévoilée cet automne par Supertino embarque un ameneur à peignes et forme des balles de 80 cm de hauteur et 120 cm de largeur.

14. Einböck a dévoilé la nouvelle bineuse «Chopstar-Prime», travaillant en interrangs de 25 à 90 cm, avec des éléments indépendants à double parallélogramme et réglages simplifiés par clé unique.

15. La distributrice-pailleuse «Vortex» d’Emily et son système antibourrage surveillent la charge du rotor et adaptent si besoin la vitesse du tapis et l’inclinaison du peigne.

16. Le prototype de bineuse exposé par Lemken, conçu pour des largeurs de 6 ou 9 m, dispose de dents dont la pression au sol se règle hydrauliquement et de façon indépendante, entre 0,2 et 5 kg.

17. La gamme de broyeurs à marteaux fixes de Bugnot pour tracteurs spécialisés comprend des modèles à entraînement mécanique ou hydraulique, entre 0,69 et 1,445 m de largeur hors tout.

18. Kubota a choisi le Sima pour dévoiler ses nouveaux tracteurs spécialisés «M 5002 narrow» à moteur Stage 5 et versions cabine ou arceau.

19. France Pulvé lance une gamme d’automoteurs de pulvérisation baptisés «Spectre», avec cuve de 5200 l, rampe avant ou arrière et cabine à hauteur modulable montée sur mât.

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Le «châtelain» ne jure que par les Hürlimann

Le «XT 910.6» est l’un des tracteurs Hürlimann présent sur l’exploitation de l’ancien petit château «Buchhof», à Lohn-Ammansegg (SO). Son «châtelain» s’appelle Beat Adam. Il est agriculteur mais aussi coureur de grand fond.

Sur les hauts de Lohn-Ammannsegg (SO), à un kilomètre de la plus proche habitation, trône un petit château à deux tourelles, flanqué d’une grange attenante et d’une rangée de bâtiments agricoles. Jusqu’en 1650, ce domaine servit de résidence d’été à la noble famille de Johann Jakob Aregger-Besenval. En 1995, après avoir affermé ce «Buchhof» pendant des décennies, la bourgeoisie de Soleure l’a vendu à Beat Adam. Cet agriculteur d’Oberdorf (SO) est né en 1977. Avec son épouse Heidi, née Rutschmann, il a fondé ici une famille. Les deux fils, Peter et Cedric, ont 12 et 9 ans. En 2015, Beat Adam a procédé à l’extension de l’exploitation d’un seul tenant en fermage: il a ajouté à la production laitière et aux grandes cultures une porcherie d’engraissement de 408 places. Sur la

surface agricole utile de 44 hectares, il cultive environ 8 hectares d’orge, 6 hectares de maïs d’ensilage et deux fois un peu plus de 2 hectares de blé et de betteraves sucrières. Le reste est occupé par des prairies artificielles et du pâturage. Pour que la ferme avec ses 55 laitières, son jeune bétail, ses veaux à l’engrais et ses porcs puisse tourner sans personnel externe, notre hôte a investi ce printemps dans un robot de traite.

Miser sur une seule marque

A Oberdorf (SO), Beat Adam utilisait déjà des Hürlimann, un «D70» et un «H 488». «Il n’y avait aucune raison de ne pas miser sur cette marque à Lohn-Ammannsegg aussi», explique l’agriculteur. A la date du déménagement, un «H 468» neuf de 68 chevaux et un «D 100» de quelque

45 chevaux rejoignent le «Buchhof» En 2007, notre interlocuteur échange le premier contre un Hürlimann «XT-110» neuf de 115 chevaux. En 2002, il avait déjà acquis un «XT 910.6 Turbo» neuf de 105 chevaux. «Il me manquait tout simplement une véritable machine de traction pour les travaux lourds à la charrue 4-socs, au combiné de semis et pour les véhicules de transport», ajoute-t-il. En 2021, il remplace le tracteur principal «XT 910.6» par un modèle à variation continue «XL 140» de 136 chevaux; il possède un chargeur frontal et des freins pneumatiques. «Le service exceptionnel offert par le garage Bandi à Attiswil (SO) est une raison de rester fidèle à la marque», souligne Beat Adam.

Le «partage des tâches» entre les quatre Hürlimann est clair: le «XL», c’est la ma -

Passion | Youngtimer 58 Technique Agricole 12 2022
A la charrue 4-socs, le Hürlimann «XT 910.6» avec contrepoids avant en lieu et place du chargeur frontal. Photo: Beat Adam

chine de traction pour les cultures, les semis, la remorque d’ensilage, l’ensileuse à maïs Kuhn «MC 180S Quattro» ainsi que les véhicules de transport incluant la remorque de 20 tonnes de poids total. Le «XT 910.6» effectue tous les travaux au chargeur frontal, mais également tout ce

«Ce qui me plaît sur le ‹XT 910.6›, c’est d’une part qu’il est mécanique, et aussi qu’il lui reste toujours de la réserve.»

dont se charge aussi le «XL». Le «XT 910.6» est un vrai tracteur polyvalent, dit Beat Adam. Il est moins sollicité depuis que le «XL» exécute les travaux principaux et n’affiche que 5500 heures. Le «XT 110» rend pour sa part de très bons services pour les traitements phytosanitaires, l’épandage du lisier à la rampe à patins, combiné aux engins de fenaison et pour prélever les blocs d’ensilage. Reste le dernier Hürlimann du quatuor, le «XE 305» employé au quotidien avec la pailleuse.

«Beaucoup

de vitesses courtes»

«Je suis fidèle à la marque Hürlimann, car j’en ai toujours été satisfait. Comme je n’ai jamais changé je ne peux pas faire de comparaison avec d’autres véhicules», explique Beat Adam. «Ce qui me plaît sur le <XT 910.6>, c’est, d’une part, qu’il est encore mécanique et qu’il a d’autre part de la puissance. Il lui reste toujours de la

De g. à d., tous alignés devant l’imposante façade du château, les Hürlimann «XL 140», «XT 910.6 Turbo», «XT 110» plus, au moment où cette photo a été prise, deux «XE 305».

réserve. Je suppose même qu’il a, à la prise de force, une puissance équivalente à celle du modèle à variation continue.» Grâce à son six-cylindres, il tourne tout en douceur. La boîte à inverseur synchronisée à 20 vitesses avant et 20 marches arrière permet de passer facilement les rapports. Avec son poids de 5,72 tonnes, il vient à bout de charges élevées. Au chargeur frontal, la répartition du poids est équilibrée et optimale grâce aux roues avant remplies d’eau et d’antigel; cela autorise le maniement de balles d’ensilage sans contrepoids arrière. Beat Adam trouve «exceptionnel» le nombre élevé de rapports courts, qui s’avèrent efficaces notamment pour ensiler le maïs. Il doit vraiment chercher pour trouver des points négatifs à son engin: peut-être la consommation de carburant élevée à pleine charge, la maniabilité réduite en partie imputable au chargeur frontal? Fils

du patron, Peter aime conduire les Hürlimann, tous les quatre, le «XL» étant son préféré. Beat préfère le plus mécanique des quatre, le «XT».

Au marathon de la Jungfrau Même s’il trône en un châtelet, Beat Adam aime à se mêler au «peuple». Et de quelle manière! Son hobby, c’est la course à pied. Il a déjà participé deux fois au marathon de la Jungfrau, d’Interlaken (BE) au glacier de l’Eiger en passant par Lauterbrunnen et Wengen. La dernière fois, c’était le 10 septembre. Il s’agit de parcourir 42 km et 1829 mètres de dénivelé, ce qui n’est pas donné à tout le monde et exige de grands préparatifs. «Mais on peut se déconnecter et faire le plein d’énergie neuve», explique l’athlète. Son prochain projet est de participer à la discipline reine de la course à pied ultra longue, l’X-trails de Davos (GR), de 68 kilomètres.

Le Hürlimann «XT 910.6» de classe moyenne

En 1979, la marque de tracteur suisse Hürlimann était rachetée en totalité par le groupe Same-Lamborgini, qui devint dès lors SLH (Same + Lamborghini + Hürlimann), se hissant parmi les leaders mondiaux des constructeurs de tracteurs. En 1995, SLH rachetait le segment agricole de KlöcknerHumboldt-Deutz et créait, avec d’autres sociétés, l’actuel groupe Same-Deutz-Fahr (SDF-Group).

Cette même année, le programme fut complété par un nouveau tracteur de classe moyenne fabriqué à Treviglio (I), le Hürlimann «XT 910.6». Il sera produit jusqu’en

2004. A ses débuts, il fut commercialisé avec une transmission à inverseur à 20 rapports, dotée aussi plus tard de trois groupes commutables sous charge. Le plus grand des modèles possédait alors 60 vitesses avant et autant de marches arrière.

Sa motorisation consistait en un 6-cylindres atmosphérique en ligne refroidi à l’eau avec injection directe, soupapes en tête et pistons en métal léger. Ces modèles refroidis à eau dérivaient de la gamme Same «Silver» à refroidissement à air. Ils étaient aussi commercialisés à l’enseigne Lamborghini sous la désignation «Premium».

Youngtimer | Passion 12 2022 Technique Agricole 59
«Châtelain» du domaine Buchhof à Lohn-Ammannsegg (SO), Beat Adam pose devant son Hürlimann préféré, le «XT 910.6». Il a acheté ce tracteur de 105 chevaux en 2002. Photos: Dominik Senn

TGLa circulation des véhicules agricoles

La section thurgovienne de l’ASETA a choisi pour son assemblée générale d’aborder le thème du machinisme agricole d’un point de vue singulier: celui de la police.

Chacun le sait, circuler sur la voie publique avec des machines agricoles s’avère compliqué. Jugées trop lentes ou trop volumineuses, elles exercent malgré tout une certaine fascination sur le public. Les policiers considèrent les matériels agricoles avant tout sous l’angle législatif, et dans ce contexte, il y a toujours l’un ou l’autre défaut à relever. La commission «Technique agricole» de la société thurgovienne d’agriculture (VLT), grosso modo la section thurgovienne de l’ASETA, a décidé, pour l’assemblée générale de cette année, de prendre ce sujet à bras le corps. Elle a invité Marcel Rupper, le chef du service de la surveillance du trafic de la Police cantonale thurgovienne à donner une conférence circonstanciée. L’intervenant porte un jugement globalement positif sur les véhicules agricoles qui circulent sur les routes thurgoviennes: «L’état général des véhicule peut être considéré comme bon.» Marcel Rupper a cependant fait remarquer que la police signalait de temps en temps des comportements incorrects. Exemples bien illustrés à l’appui, il a mis en garde contre les champs de vision trop limités à l’avant et à l’arrière (rétroviseurs), les pointes et arêtes insuffisamment recouverts des outils portés, des routes salies après des travaux aux champs, et la conséquence d’un tracteur ne roulant pas sur le côté: la formation d’une longue colonne de voitures. L’objectif de la police de la circulation n’est pas d’infliger des contraventions ou de multiplier les dénonciations. Elle a bien plus à cœur de limiter autant que possible les accidents et de garantir une circulation routière fluide. Au cours de son exposé, Marcel Rupper a appelé maintes fois aux égards envers autrui et à la tolérance, ce qui peut aussi contribuer à donner une bonne image de l’agriculture. Après deux ans d’interruption dus à la pandémie, la section thurgovienne propose à nouveau sa cure thermale, son excursion printanière et son voyage d’été. Elle remet aussi au programme les tests de pulvérisateurs et la formation de conducteur. Last but not least, elle organise à Tänikon le championnat suisse de conduite de tracteur le 20 août 2023. Le gymkhana thurgovien aura lieu la veille. Un entretien avec l’office cantonal des ponts et des chaussées est prévu pour discuter des rétrécissements des routes destinés à freiner le trafic. Dans son message de salutations, Roman Engeler, directeur de l’association faîtière a abordé ce sujet, l’un des nombreux défis liés à la circulation des véhicules agricoles.

AGLa patience est souvent nécessaire

La section argovienne a tenu sa 96e assemblée générale à Birrhard, dans les nouveaux locaux de l’entreprise de travaux Haller, attendus depuis une dizaine d’année.

Roman Engeler

Une centaine de membres ont assisté à l’assemblée générale de la section argovienne de l’ASETA. Dans son rapport annuel, le président Pascal Furer est revenu longuement sur le manque de clarté inhérent à la mise en œuvre de la formation obligatoire aux travaux forestier. Si le bien-fondé de ces cours est évident, plusieurs aspects de la réglementation restent confus, voire inutiles. Il a cité l’exemple d’apprentis qui doivent rester les bras ballants, lorsque leur maître d’apprentissage effectue des travaux en forêt ou aide des voisins, tant qu’ils n’ont pas suivi cette formation. «En outre, ces cours coûtent bien davantage que le prix évoqué au temps des discussions aux Chambres», a-t-il déploré. Les comptes présentés par le gérant Thomas Vögeli affichent un bénéfice de 1700 francs, dû en bonne partie au remboursement de l’association faîtière à la section de 5 francs par membre. Ainsi, la cotisation reste inchangée à 95 francs. Au programme de la section figurent comme toujours les tests de pulvérisateurs de grandes cultures, de cultures viticoles et fruitières. Les cours préparatoires au permis de conducteurs de tracteurs seront à nouveau proposés, de même que les cours de bûcheronnage. Ces derniers affichent déjà complet en raison de l’obligation de formation susmentionnée. Après la partie statutaire, l’assistance a eu l’occasion de visiter les nouveaux bâtiments de l’hôte du jour, la société R.+M. Haller. Celle-ci a la forme juridique de société à responsabilité limitée (GmbH) et propose une multitude de services. L’agro-entreprise ainsi que l’exploitation agricole sont sur le point de changer de génération, Rolf et Monika Haller étant progressivement en train de passer la main à la relève Thomas et Adrian Haller.

L’extension de l’entreprise n’a pas été autorisée sur l’ancien site. Il aura fallu une phase de planification usante de plus de dix ans avant que les Haller puissent emménager dans les nouveaux bâtiments, en périphérie de Birrhard (AG). Cette réalisation de leur projet a été possible parce qu’ils se sont beaucoup mobilisés lors de la révision du plan de zone. C’est ainsi qu’une zone spéciale d’un petit hectare a été aménagée pour l’agro-entreprise. Cette zone ne peut être utilisée que dans ce contexte et non pour d’autres activités professionnelles.

ASETA | Sections 60 Technique Agricole 12 2022
La 96 e assemblée générale a eu lieu dans l’entreprise Haller. Pascal Furer, président de la section (deuxième depuis la g.) pose en compagnie de Thomas, Adrian, Monika et Rolf Haller. Photo: Roman Engeler Les orateurs Roman Engeler et Marcel Rupper sont entourés par Markus Koller (tout à g.) et Rolf Kuhn, respectivement gérant et président de la section thurgovienne. Photo: Isabelle Schwander

BE Changement de génération

Roman Engeler

Le président Klaus Brenzikofer a ouvert pour la dernière fois l’assemblée générale de la section bernoise de l’ASETA devant la salle comble du Gasthof Schönbühl. Comme à son habitude, il a ponctué son rapport annuel de références musicales. En conclusion, il a même donné un aperçu de son talent de chanteur, accompagné d’un accordéoniste. Après avoir siégé au comité durant 28 ans, dont 16 en qualité de président, Klaus Brenzikofer estime qu’il est temps de passer le témoin. Urs Schneeberger, qui fait déjà partie du comité, a été élu pour lui succéder. Peter Gerber, le gérant avisé, quitte également ses fonctions, lui aussi après 28 ans de bon et loyaux services. Il sera remplacé par Matthias Ramseyer, membre du comité. Manuel Hänni reprend l’un des sièges vacants. Klaus Brenzikofer et Peter Gerber ont été nommés membres d’honneur. Werner Salzmann, président de l’ASETA et conseiller aux Etats, les a félicités. Les affaires statutaires n’ont donné lieu à aucune discussion. Les membres ont approuvé les comptes, bouclés avec un bénéfice de plus de 5000 francs, le budget qui prévoit un résultat équilibré, ainsi que la cotisation qui reste fixée à 105 francs. Les tests de pulvérisateurs et des systèmes de freinage sont à nouveau inscrits au programme d’activités. Les responsables souhaiteraient que la fréquentation soit plus importante. Ils projettent d’organiser un congrès sur le thème de la pression au sol. Ils restent préoccupés par la diminution du nombre de membres, qui reste plus élevée que celle des exploitations agricoles du canton. L’assemblée générale s’est terminée par la conférence d’Ueli Rothenbühler, directeur de la société EM Schweiz AG sur l’agriculture régénérative. La désignation EM est l’acronyme du terme allemand effectkive Mikroorganismen, soit «micro-organismes effectifs». Il peut s’agir d’additifs pour le lisier ou le fourrage et développer des synergies avec eux et ainsi améliorer la fertilité du sol. Selon Ueli Rothenbühler, même si cette action ne peut pas être prouvée de manière scientifique, le mélange de micro-organismes peut limiter la putréfaction. Il favoriserait la décomposition des substances organiques, ce qui contribuerait à réduire les émissions.

LUExploiter la forêt de manière plus efficace

De quelles possibilités dispose-t-on pour mieux rentabiliser la forêt? Le gardeforestier Lukas Gerig a tenté de répondre à cette question dans sa conférence.

Roman Engeler

Après une pause de deux ans due à la pandémie, le président Anton Moser a eu le plaisir de diriger l’assemblée générale de l’association lucernoise pour l’équipement technique de l’agriculture (LVLT). Cette rencontre s’est déroulée, comme de coutume, le jour de la Saint-Nicolas au «Chlausmarkt» de Sursee. Anton Moser et Josef Erni, gérant, ont tous deux souligné que des synergies ont pu être établies à la suite de la fusion de la section avec les cercles de machines du canton. Le bénéfice de 53 000 francs réalisé durant le dernier exercice en représente l’une des retombées positives. La section vise un bénéfice de 27 000 francs pour l’année prochaine, sur la base d’une cotisation maintenue à 95 francs. René Koch, Anton Moser et Beat Wyss ont reçu un cadeau en remerciement de leur dévouement de longue date, respectivement 15 ans pour le premier et 35 ans pour les deux autres, au sein du comité. Les trois hommes, de même que les autres membres du comité veulent rester en fonction. Dès lors, aucune élection n’était à l’ordre du jour. L’effectif est resté stable durant l’année passée sous revue. La section lucernoise de l’ASETA souhaite proposer à nouveau des voyages en 2023. Actuellement, deux destinations sont envisagées: la Grèce et la Bourgogne. Le 7 mai, la section organise à à Hohenrain l’éliminatoire du championnat cantonal de conduite de tracteur pour désigner les candidats au championnat national qui aura lieu le 20 août à Tänikon (TG). Dans la seconde partie, Lukas Gering, garde-forestier de Seetal-Habsburg, a présenté un exposé sur le thème difficile d’«une meilleure rentabilité pour la forêt appartenant à des agriculteurs». Il a expliqué qu’avec le bois d’œuvre, devenu un produit commercialisable sur le plan international, la situation des propriétaires forestiers suisses est compliquée. Ils vivent surtout les inconvénients de la compétitivité avec les grandes structures en raison des frais élevés de salaire et de transport. Lukas Gering a donné quelques astuces pour limiter malgré tout ces inconvénients, entre autres la planification rigoureuse des abattages (au bon moment), l’adéquation de l’assortiment aux besoins des clients, avec la vente de produits régionaux ainsi que la collaboration entre les exploitations. Il est aussi important d’évaluer, selon la situation (financière), quels sont les travaux que l’on fait soi-même et ceux que l’on confie à un entrepreneur de travaux forestiers.

Sections | ASETA 12 2022 Technique Agricole 61
Avec le président Klaus Brenzikofer et le gérant Peter Gerber, ce sont deux personnes chevronnées qui quittent la section bernoise.
Les nouveaux et anciens responsables de la section bernoise sur une photo: Matthias Ramseyer, Klaus Brenzikofer, Urs Schneeberger, Peter Gerber et Manuel Hänni (de g. à d.). Photo: Roman Engeler Anton Moser, président de la section de Lucerne (à d.) remercie Lukas Gerig pour sa conférence instructive sur la gestion de la forêt appartenant à des agriculteurs. Photo: Roman Engeler

Construire son propre système de guidage

L’ASETA reconduit le cours «Construire son propre système de guidage» en décembre. Le logiciel open source «AgOpenGPS» vous intéresse-t-il? Disposez-vous d’un accès à un signal de correction RTK? Avez-vous un téléphone portable avec une connexion internet ou une clé USB surf? Etes-vous habile de vos mains? Alors, ce cours est fait pour vous.

Dates de cours et inscription

Le cours «Construire son propre système de guidage» a lieu en français et en allemand selon le calendrier ci-dessous. Il est dispensé par Andreas Pfister, étudiant en sciences agronomiques et jeune agriculteur. Chaque cours est limité à cinq participants.

Français

Cours I: 20 décembre 2022, Agrilogie Grange-Verney, 1510 Moudon

Cours II: 22 décembre 2022, Agrilogie Grange-Verney, 1510 Moudon

Allemand

Cours I: 27 décembre 2022, Ausserdorfstrasse 31, 5223 Riniken

Cours II: 29 décembre 2022, Ausserdorfstrasse 31, 5223 Riniken

Inscription

Inscription via le site www.agrartechnik.ch (cours), par courriel zs@agrartechnik.ch ou par téléphone au 056 462 32 00.

Nombre de participants

Limité à 5 personnes.

Conditions

• Intérêt pour le logiciel open source «AgOpenGPS»

• Accès à un signal de correction RTK

• Téléphone portable avec une connexion internet ou une clé USB surf (nécessaire pour l’accès à internet depuis le champ)

• Une certaine habileté manuelle

Contenu

• Bases d’un système d’autoguidage

• Introduction au logiciel «AgOpenGPS»

• Présentation des composants du système de guidage

• Test de son propre système de guidage

• Commande du système sur le simulateur

• Conseils pour le montage sur le tracteur/la moissonneuse

Matériels que les participants recevront

Variante 1

Prix du cours: 3500.–, grandes cultures; vitesse > 2 km/h

• Système d’autoguidage avec récepteur RTK GPS

• Antenne IP67

• Asservissement du volant avec convertisseur de tension, roue à friction et plaque de montage

• Capteur d’angle de roue avec plaque et bras de montage

• Tablette Panasonic FZ-G1 avec chargeur et support

• Faisceau de câbles avec connexion en ALLEMAND

Variante 2

Prix du cours: CHF 3700.–, maraîchage; vitesse < 2 km/h

• Système d’autoguidage avec deux récepteurs RTK GPS

• 2 antennes IP67

• Asservissement du volant avec convertisseur de tension, roue à friction et plaque de montage

• Capteur d’angle de roue avec plaque et bras de montage

• Tablette Panasonic FZ-G1 avec chargeur et support

• Faisceau de câbles avec connexion en ALLEMAND

Indications

complémentaires

1. On attend des participants qu’ils s’initient au programme «AgOpenGPS» et qu’ils effectuent eux-mêmes:

• la fabrication d’un support pivotable pour l’asservissement du volant;

• le montage d’un capteur d’angle de direction;

• le montage d’une antenne (ou d’antennes) sur le tracteur;

• la pose et la connexion du faisceau de câbles sur le tracteur;

• le montage du soutien pour la tablette sur le tracteur;

• les paramétrages nécessaires du programme pour la mise en marche du système de guidage;

• La consultation des forums «https://discourse.agopengps. com/», du chat «AgOpenGPS D-A-CH» ou «Cerea und AOG Schweiz» (en allemand) pour essayer de trouver des réponses à leurs questions après le cours.

2. Les participants sont responsables du succès de leur installation. L’assistance n’est pas offerte à l’issue du cours. Elle peut être proposée en cas d’urgence au prix de 80.– CHF/h.

3. Aucune garantie n’est accordée sur le matériel fourni durant le cours. La tablette est une Panasonic FZ-G1 d’occasion d’une valeur de CHF 700.–.

4. Les dommages liés au logiciel «AgOpenGPS» ne sont pas couverts par l’assurance. Le système de guidage «AgOpenGPS» ne comporte aucun dispositif de sécurité. Le logiciel a été élaboré par des agriculteurs et il n’est pas parfait. Le système de guidage, conçu pour soutenir l’opérateur dans le champ, doit être supervisé par ce dernier qui ne doit en aucun cas quitter son siège. Il faut compter avec des défauts comme les à-coups intempestifs du guidage ou la perte du signal GPS.

Illustrations

Assemblées générales

SG AR AI GL

Samedi 7 janvier 2023, 10 h, Hofstadl, Gossau

SH

Jeudi 12 janvier 2023, 20 h

SO

Mardi 24 janvier 2023, 10 h 30

VD

Vendredi 3 février 2023, 10 h 15, Bioley-Orjulaz

NW

Mardi 28 février 2023, 20 h

Communications ZG

Cours

Lundi 9 et mardi 10 janvier 2023

La section zougoise de l’ASETA propose un cours de deux jours sur les chariots élévateurs à contrepoids et télescopiques, avec alternance de théorie et d’exercices pratiques. Un maniement sûr de ces engins y est enseigné selon les directives de la Suva. Objectifs: certificat Suva pour ces deux machines, maîtrise des chariots élévateurs à contrepoids et télescopiques (R1, R4, S2), un jour pouvant être comptabilisé pour la formation OACP (Ordonnance réglant l’admission des chauffeurs). Conditions: être âgé au minimum de 18 ans (dérogations dans certains cas seulement selon l’ordonnance 5 relative à la loi sur le travail, article 4, alinéa 4) et bénéficier d’une expérience pratique des machines.

Prix: CHF 750.– pour les membres de la section zougoise et CHF 790.–pour les non-membres, dossier de cours et repas inclus.

Inscription: Beat Betschart, 041 755 11 10, beatbet@bluewin.ch

ZH

Contrôle des installations électriques, offre avantageuse pour les membres de l’ASETA

Les installations électriques à basse tension sont soumises à un contrôle lors de la transformation ou de la construction d’un bâtiment. Un contrôle des installations doit en outre être effectué à intervalles réguliers: tous les dix ans dans les étables et les granges ainsi que tous les vingt ans dans les bâtiments d’habitations. Vous pouvez choisir vousmême l’organe de contrôle. C’est pourquoi la section zurichoise de l’ASETA a élaboré conjointement avec la société IBG une offre très intéressante pour ses membres.

Renseignements et inscription: www.strickhof.ch

GLPermis de catégorie G

Durant l’hiver 2023, la section glaronaise de l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) proposera à nouveau des cours de formation en vue de l’obtention du permis de catégorie G (qui permet aussi de conduire des cyclomoteurs), suivis des examens théoriques organisés par l’office cantonal de la circulation routière. Les jeunes gens qui auront 14 ans en 2023 (nés en 2009 ou auparavant) peuvent les suivre. Les participants plus jeunes ne seront pas admis. Si les inscriptions sont assez nombreuses, les cours seront organisés à Schwanden.

Prix: CHF 70.– (documents de théorie et clé USB didactique inclus) pour les membres de la section glaronaise (CHF 95.– pour les non-membres), encaissés le premier jour de cours par le responsable. Les frais de dossier, d’examens et de permis (non compris dans le prix du cours) s’élevant respectivement à CHF 30.–, CHF 30.– et à CHF 65.– sont facturés par l’office cantonal de la circulation routière.

Renseignements et inscription: demander les formulaires blancs à Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach, 071 845 12 40, hanspopp@ bluewin.ch). S’inscrire et les envoyer dûment remplis jusqu’au 10 janvier à l’adresse Stras senverkehrsamt Glarus, Mühlestr. 17, 8762 Schwanden.

Cours 1 (groupe nord)

Schwanden StVA 14.01.2023 de 8 h 15 à 12 h 00 Schwanden StVA 11.02.2023 de 8 h 15 à 12 h 00

Schwanden StVA 11.03.2023 de 13 h 30 à 17 h 15

Cours 1 (groupe sud)

Schwanden StVA 14.01.2023 de 13 h 30 à 17 h 15 Schwanden StVA 11.02.2023 de 13 h 30 à 17 h 15 Schwanden StVA 11.03.2023 de 8 h 15 à 12 h 00

LU

Offre de cours actuelle

Examen théorique de cyclomoteur ou de tracteur: les cours de préparation à l’examen théorique des permis de conduire de cyclomoteur ou de tracteur ont lieu le mercredi après-midi. Tarif des cours incluant la plateforme d’apprentissage en ligne (24 cartes de théorie): CHF 70.–pour les membres et CHF 90.– pour les non-membres.

Dates des prochains cours: Mercredi 25 janvier, au BBZN de Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30; Mercredi 1er mars, au BBZN de Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30.

Cours G40 organisé par l’ASETA sur les sites de Hohenrain, Willisau, Schüpfheim et Sursee (site www.agrartechnik.ch: Fahrkurs-G40)

Examen théor. scooter ou voiture: préparation en ligne pour CHF 24.–Cours de base scooter ou moto: à Büron et à Sursee. Prix du cours en trois parties: CHF 450.– pour les membres et CHF 480.– pour les nonmembres. Les prochains cours auront lieu en avril 2023 et sont en cours de planification. Ils seront publiés sur le site www.lvlt.ch.

Cours de théorie sur le trafic routier: à Sursee. Prix: CHF 220.– pour les membres, CHF 240.– pour les non-membres. Les prochains cours auront lieu en mai 2023. Ils seront publiés sur le site www.lvlt.ch et n’auront lieu que si le nombre de participants est suffisant.

Informations et inscription: (sous réserve de changements de lieux, de contenu, de prix ou de durée de cours): auto-école de la LVLT, Sennweidstrasse 35, 6276 Hohenrain, tél. 041 467 39 02, fax 041 460 49 01, info@lvlt.ch.

Sections | ASETA 12 2022 Technique Agricole 63
de base sur les chariots élévateurs à contrepoids et télescopiques

SG AR AI GL

Formation sur les transports d’animaux

Mardi 24 janvier et mercredi 15 février, de 8 h 00 à 16 h 30 Ecole professionnelle de Ziegelbrücke

La formation non reconnue OACP doit impérativement avoir été suivie (et est à renouveler tous les trois ans) dès que l’on effectue un transport de bétail pour des tiers pour satisfaire à la loi fédérale sur la protection des animaux. Elle est valable avec des véhicules d’un poids total inférieur à 3,5 tonnes. Elle s’adresse aux personnes au bénéfice d’une formation spécifique indépendante d’une formation professionnelle. L’attestation de cette formation est nécessaire pour effectuer des transports d’animaux avec une Jeep tractant une remorque ou des véhicules de livraison. Un permis de conduire de catégorie B ou BE est requis.

Prix: CHF 270.– (attestation et repas de midi inclus) pour les membres de la VLT-SG et CHF 300.– pour les non-membres.

La formation reconnue OACP est nécessaire pour effectuer des transports d’animaux avec un camion. Un permis de conduire de catégorie C ou CE est requis.

Prix: CHF 360.– (attestation et repas de midi inclus) pour les membres de la VLT-SG et CHF 390.– pour les non-membres.

Les cours n’ont lieu que si le nombre d’inscriptions est suffisant. Si l’un d’entre eux devait être annulé, les participants seraient répartis dans d’autres cours. S’ils rencontrent un succès dépassant les prévisions, d’autres dates seront ajoutées. Chaque participant recevra la liste des personnes qui suivent le cours, accompagnée de la facture au moins une semaine avant le début du cours. En cas d’annulation après la réception de la confirmation, entre sept et un jours avant le début du cours, des frais de dossier de CHF 100.– seront perçus. En cas d’absence non justifiée, le montant total du cours sera facturé. Seules les annulations parvenues à la VLTSG par écrit seront prises en compte.

Inscription: préciser s’il s’agit d’une formation reconnue OACP ou non, et indiquer le n° de la «FAK» à 12 positions, auprès de la VLT-SG, Eliane Müller, Riethof 1, 9478 Azmoos, info@vlt-sg.ch, 081 783 11 84; consulter le site www.vlt-sg.ch pour de plus amples informations.

Cours et examens théoriques de permis de tracteur

Dans les cantons de Saint-Gall et d’Appenzell, l’examen en vue de l’obtention du permis de conduire des véhicules agricoles peut être passé au plus tôt, respectivement un mois et trois mois avant le 14 e anniversaire, tandis que tous les natifs de l’année 2008 (ou des années précédentes) peuvent s’y présenter dans le canton de Glaris.

Prix: CHF 70.– pour les membres; CHF 95.– pour les non-membres, CD didactique avec des questions d’examen et des fiches de travail inclus. Renseignements et inscription: auprès du responsable du cours Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach, 071 845 12 40 ou hanspopp@ bluewin.ch

Lieu

1er jour 2e jour + examen Après-midi Après-midi

Mosnang, Oberstufenzentrum Sa 10.12.2022

SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 18.01.2023

Wittenbach, Oberstufenzentrum Me 11.01.2023 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 15.02.2023

St. Peterzell, Schulhaus Me 25.01.2023

SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 22.02.2023

Neu St. Johann, Klostergebäude Sa 04.02.2023 Kaltbrunn Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn 08.03.2023

Niederbüren, Schulh. Probelokal Me 08.02.2023 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 15.03.2023

Wangs, Parkhotel Sa 18.02.2023 Wangs, Parkhotel/StVA Mels 22.03.2023

Trogen Me 01.03.2023 Trogen/StVA Trogen 29.03.2023

Widnau, Rest. Rosengarten Sa 25.03.2023 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 12.04.2023 Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 05.04.2023 Kaltbrunn, Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn 03.05.2023

Mosnang, Oberstufenzentrum Sa 22.04.2023 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 17.05.2023

TG

Cure thermale à Bad Birnbach

Du samedi 14 au samedi 21 janvier 2023

Du samedi 21 au samedi 28 janvier 2023

Du samedi 28 janvier au samedi 4 février 2023

Bad Birnbach se trouve à 45 km de Passau. La station propose 31 différents établissements thermaux, où la température de l’eau est comprise entre 24 et 40 degrés. L’hôtel de première classe offre des chambres spacieuses et confortables, un accès chauffé aux bains, un cabinet de physiothérapie, un espace bien-être, un salon-bar et un restaurant. Prestations comprises: trajets incluant le buffet du petit-déjeuner à l’aller et le goûter au retour, 7 nuitées dans l’hôtel 4 étoiles wellness Chrysantihof avec demi-pension (repas à quatre plats, buffet de salades et plateau de fromages), 8 cartes journalières donnant accès à toutes les infrastructures des thermes Rottal avec sauna (bains possible les jours d’arrivée et de départ) et une excursion. Prix de 7 nuitées en demi-pension: CHF 1350.– la chambre standard au rez-de-chaussée / galerie; CHF 1050.– la semaine supplémentaire, CHF 120.– de supplément pour chambre individuelle. L’assurance est à la charge des participants. En cas d’annulation, les frais seront facturés. Inscription: avec l’indication des dates du séjour, du type de chambre, du nombre de personnes et du lieu de départ souhaité à l’adresse VTL\ Landtechnik, Weierhofstrasse 9, 9542 Müncwilen, 071 966 22 43, info@tvlt.ch.

Excursion printanière de la section TG

Mardi 14 février, dès 6h10 visite de l’«Aemme Shrimp» et de la société Wyss, à Ittigen (BE) Après le trajet en car et une pause-café, les participants se rendront le matin à l’«Aemme Shrimp» de la famille Kunz à Berthoud (BE). L’exploitation a été convertie à la production de crevettes. L’après-midi sera consacré à la visite de la société Wyss à Ittingen, sise au bord de l’autoroute, peu avant la ville de Berne. Celle-ci inclut un élevage, une installation de biogaz, une grande entreprise et fait partie d’une communauté d’ensilage avec le domaine de l’Inforama Rütti, à Zollikofen. Une pause culinaire est encore prévue lors du trajet de retour. Lieux de départ possibles: Amriswil à 6h10, Sulgen à 6h25, Weinfelden à 6h35 et Frauenfeld 7 heures.

Prix: CHF 130.–, (trajets, visites, en-cas et repas inclus)

Inscription: le plus rapidement possible, le nombre de participants étant restreint, dernier délai le vendredi 27 janvier avec le nombre de personnes et le lieu de départ à l’adresse suivante: Geschäftsstelle VTL/Landtechnik, Markus Koller, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen, 071 966 22 43, info@tvlt.ch.

ASETA | Sections 64 Technique Agricole 12 2022

www.agrartechnik.ch

Formation pour le permis F/G

Les jeunes gens et jeunes filles doivent suivre des cours de théorie en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G. L’examen réussi donne le droit de conduire, sur la voie publique, des véhicules à moteur agricoles dont la vitesse maximale est de 30 km/h. Pour plus d’informations, consultez le site www.fahrkurse.ch.

AG

Contact: Yvonne Vögeli, Strohegg 9, 5103 Wildegg, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch (possibilité d’inscriptions à court terme)

BL, BS

Contact: Marcel Itin, 076 416 27 13, marcelitin@gmx.ch

BE Contact: Peter Gerber, 031 879 17 45, Hardhof 633, 3054 Schüpfen, www.bvlt.ch

FR Contact: AFETA, Samuel Reinhard, route de Grangeneuve 31, 1725 Posieux, samuel.reinhard@fr.ch, 026 305 58 49

GR

Contact: Gianni Largiadèr, 081 322 26 43, 7302 Landquart, foehn@ilnet.ch, www.svlt-gr.ch

NE Contact: Bernard Tschanz, chemin du Biolet, 2042 Valangin, bernardtschanz@net2000.ch

GL

Contact: Hans Popp, 071 845 12 40, Karrersholz 963, 9323 Steinach, hanspopp@bluewin.ch

SH Contact: VLT-SH, Geschäftsstelle, Adrian Hug, Schüppelstrasse 16, 8263 Buch, 079 395 41 17, www.vlt-sh.ch

SO

Contact: Beat Ochsenbein, 032 614 44 57, ochsebeis@bluewin.ch

SZ, UR

Contact: Floriana Kälin, Geschäftsstelle VLT Schwyz und Uri, 055 412 68 63, 079 689 81 87, info@glarnernbeef.ch

TG

Contact: VTL/Landtechnik, Markus Koller, 071 966 22 43, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen

VD

Lieu de cours: Oulens-sous-Échallens

Contact: ASETA – Section vaudoise, Virginie Bugnon, chemin de Bon-Boccard, 1162 Saint-Prex, v.bugnon@bluewin.ch

ZG

Contact: Beat Betschart, 041 755 11 10, beatbet@bluewin.ch

ZH

Contact: SVLT ZH, 058 105 98 22, Eschikon 21, Postfach, 8315 Lindau, www.svlt-zh.ch Cours de préparation au permis de tracteur (de 8 à 14 h):

– 25 mars 2023

– 24 juin 2023

– 25 november 2023

Conditions de participation

– Ces cours peuvent être suivis 4 à 6 mois avant le 14 e anniversaire (des attestations de cours secourisme et de sensibilisation au trafic routier ne sont pas encore nécessaires).

Prix: CHF 110.– pour les membres de l’ASETA Zurich, CHF 80.– pour les non-membres.

Le dossier de cours et le repas de midi sont compris dans le prix. Le cours se déroule au Strickhof, Eschikon 21, à Lindau.

Renseignements et inscription: en ligne sur www.fahrkurse.ch ou

SVLT Zürich, Eschikon 21, 8315 Lindau, Tel. 058 105 99 52

Nous travaillons quotidiennement pour l’agriculture.

Nous proposons chaque mois une offre spéciale aux membres de l’ASE TA.

AC T I ON

ERGO Sangles d’arrimage à levier long | en set (6 éléments)

CHF 110.00

au lieu de CHF 140.00 (Prix incl. 7,7 % T VA ) Offre valable jusqu’à fin décembre 2022

N° d’article: 01.01.00222.01 2 × sangles à cliquet (levier long) 10 mètres capacité (LC) 2500/5000 daN pré-tension (STF) 550 daN 4 × gaines de protection 0.5 mètres

PROFITEZ MAINTENANT ET COMMANDEZ : par téléphone, e-mail ou sur notre shop en ligne ! Veuillez indiquer votre numéro de membre ASETA.

Directement vers l’offre :

Nous sommes le centre de compétence pour la sécurité au travail et la protection de la santé dans l’agriculture et les domaines apparentés.

Service de prévention des accidents dans l’agriculture (SPAA) Grange -Verney 2 | 1510 Moudon +41 21 557 99 18 | spaa@bul.ch | www.spaa.ch

La résilience comme maître-mot

Fabian Krebs a toujours voulu être agriculteur. Après un ap prentissage de 3 ans et une expérience en Allemagne, il a successivement décroché un CFC, le brevet puis la maîtrise d’agriculteur. Aujourd’hui âgé de 35 ans, il dirige seul l’ex ploitation familiale depuis le départ officiel en retraite de son père en 2021. Fruit de 5 générations de paysans, le domaine se situe en périphérie de la commune de Cornaux (NE), dans la région Neuchâtel-Littoral. Le jeune actif a toujours été at tiré par les machines et les animaux. Sur un parcellaire mor celé d’une soixantaine d’hectares, il cumule la production de viande comprenant 180 jeunes bovins d’engraissement et une trentaine de vaches-mères Angus, l’élevage de 430 poules pondeuses auxquels s’ajoutent les productions fourragères, céréalières et de betteraves. Fabian Krebs est pour l’instant toujours épaulé par son père et par un auxi liaire. Afin de se dégager du temps pour sa vie de famille avec sa concubine Cynthia et ses deux jeunes enfants de 30 et 7 mois, il a dé cidé de se remettre en quête d’un em ployé. L’exploitant est préoccupé par la pression foncière et l’urbanisation progressive: plusieurs de ses parcelles sont au jourd’hui concernées par des développements industriels, en raison de la proximité de l’autoroute et de l’axe ferroviaire Genève-Zurich. «Cela complique beaucoup la définition de l’assolement, explique l’agriculteur. C’est aussi la raison pour laquelle je m’oriente davantage vers la production animale.»

Vente directe

Suisse garantie, IP Suisse, Swiss Black Angus, Naturafarm…

La famille Krebs est engagée de longue date dans différents modes de valorisation sous label pour mieux répondre à la demande du marché et dégager la meilleure marge possible tout en prenant en compte le bien-être animal. Le vieux pou lailler de 3000 places avec lequel les poules ne mettaient pas le nez dehors a été abandonné au profit d’une structure mo bile plus petite avec accès contrôlé au plein air des gallina cées. «Nous souhaitons valoriser 100 % de notre production d’œufs via la vente directe d’ici 5 ans, contre 15 jourd’hui, avec un point de retrait et en ciblant les particu liers sur une zone de chalandise de 5 km alentours. Ma com pagne bientôt salariée m’aidera dans les tâches administra tives et la commercialisation des œufs.»

Le chef d’exploitation ne manque pas d’engagements: il siège aux comités de Swiss Beef Romandie et de Swiss Beef Suisse, est représentant neuchâtelois à la FSPC (Fédération suisse des producteurs de céréales) et préside un cercle de machines local. Fabian Krebs contribue aussi au pro gramme de recherche Maïsnet d’Agroscope. Il ne lui reste donc que peu de temps pour pratiquer ses sports favoris: le vélo et le ski.

Propos recueillis par Matthieu Schubnel

66 Technique Agricole 12 2022 ASETA | Portrait

Les cours proposés par l’ASETA

Cours de conduite «G40»

Tout titulaire d’un permis de catégorie G qui a participé au cours de conduite «G40» est autorisé à conduire des tracteurs et des véhicules spéciaux agricoles ainsi que des tracteurs immatriculés en tant que véhicules industriels à une vitesse de 40 km/h au maximum, pour des cours agricoles. Le cours de conduite «G40» de l’ASETA est reconnu par l’Office fédéral des routes (OFROU) et sera inscrit sur le permis de conduire.

Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).

Formation continue OACP

Lieu: Riniken (AG)

Formation obligatoire pour conducteurs de poids lourds. Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours (uniquement en allemand).

Cours de conduite

Cours de pilotage de drones

Inscription: vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours sur les sites Internet www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch.

Cours de soudure

Lieu: centre de formation d’Aarberg (BE)

Ces cours s’adressent aux débutants désireux de connaître les techniques de base de soudure et aux pratiquants confirmés souhaitant actualiser et approfondir leur savoir-faire, qu’ils soient amateurs ou professionnels.

Inscription: l’ASETA n’organise plus ces cours elle-même et invite les personnes intéressées à consulter le programme de cours d’AM Suisse sur le site Internet www.amsuisse.ch.

Cours agriLIFT

Les modules de base R1 (chariot élévateur à contrepoids) et R4 (chariot télescopique) sont traités en deux jours en séquences théoriques et pratiques, selon la directive CFST 6508.

Conduite économique de véhicules agricoles. Inscription: www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch.

De plus amples informations sur les cours sont disponibles sur les sites www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch, contact: +41 56 462 32 00 ou zs@agrartechnik.ch

Impressum

Inscription: sur le site www.bul.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…). 84 e année www.agrartechnik.ch

Editeur Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA)

Werner Salzmann, président et conseiller aux Etats Dr Roman Engeler, directeur

Rédaction

Tél.: +41 56 462 32 00

Roman Engeler: roman.engeler@agrartechnik.ch Heinz Röthlisberger: heinz.roethlisberger@agrartechnik.ch

Matthieu Schubnel: matthieu.schubnel@agrartechnik.ch

Dominik Senn: dominik.senn@agrartechnik.ch Ruedi Hunger: hungerr@bluewin.ch

Abonnements et changements d’adresse

Ausserdorfstrasse 31, 5223 Riniken (AG) Tél.: +41 56 462 32 00, fax +41 56 462 32 01 www.agrartechnik.ch

Directeur de la publication

Dr Roman Engeler, Ausserdorfstrasse 31 5223 Riniken (AG) Tél.: +41 79 207 84 29 roman.engeler@agrartechnik.ch

Annonces

Vente d’annonces en français: Simona Manoelli, tél.: + 41 31 380 13 27 simona.manoellli@rubmedia.ch

Vente d’annonces en allemand: Alex Reimann, tél.: +41 79 607 46 59 inserate@agrartechnik.ch

Rabais pour une parution simultanée dans Schweizer Landtechnik

Production et expédition

AVD GOLDACH AG Sulzstrasse 10-12, 9403 Goldach (SG)

Paraît 11 fois par an

Prix de l’abonnement

Suisse: CHF 110.– par an (TVA incluse) Gratuit pour les membres de l’ASETA Etranger: CHF 135.– (TVA exclue)

ISSN 1023-1552

Prochain numéro

Thème principal: «La numérisation»

La numérisation s’est imposée depuis longtemps dans l’agriculture. Elle offre des solutions pour simplifier et automatiser les travaux répétitifs ou pénibles.

L’édition 1/2023 paraîtra le 12 janvier 2023. Clôture de la rédaction et des annonces: le 29 décembre 2022

Cours | ASETA 12 2022 Technique Agricole 67

Nous renonçons à participer à l‘Agrama cette année. En revanche, nous investissons encore plus dans nos clients. Et ceci avec une nouveauté dans la technique agricole suisse : l‘extension de garantie Powergard Protection plus. Pour toute nouvelle commande d‘un tracteur John Deere des séries 5 - 9 entre le 1er novembre 2022 et le 31octobre 2023, nous prenons en charge l‘extension de garantie pendant 5 ans ou 500 heures par an (le premier terme atteint étant retenu). Nous vous protégeons ainsi des frais de réparation et maintenons votre machine en état avec des pièces de rechange d‘origine. Il s‘agit d‘une action exclusive de Robert Aebi Landtechnik SA. Intéressé(e)? Appelez-nous.

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conditions générales de vente de Robert Aebi Landtechnik SA sont applicables.
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MAINTENANT AVEC UNE EXTENSION DE GARANTIE POWERGARD PROTECTION PLUS 5 ANS STATUS GE C HÜTZ T P O WERGARD ™
ROBERT AEBI LANDTECHNIK SA Riedthofstrasse 100 | 8105 Regensdorf | 044 842 50 00
robert-aebi-landtechnik.ch

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