Technique Agricole 12/2023

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Décembre 2023

SYSTÈMES D’ENTRAÎNEMENT Rouler au méthane de la ferme Electrification des machines agricoles Retrait de permis et service hivernal Litige au sujet des freins d’un tracteur


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Plus que des solutions.


Décembre 2023 | Editorial • Sommaire

Actualité 4

Editorial

En bref Focus

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Pflopf doit profiter à toutes et tous

Roman Engeler

Marché 10

Barend Fruithof et Urs Ritter d’Aebi Schmidt: «Le site suisse est très important pour nous»

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Thème principal: les systèmes d’entraînement 14 18 22 24 26

Entre traditions et alternatives Comprendre correctement les batteries Jusqu’où peut-on électrifier les matériels? La recharge des batteries du futur La ferme Martin produit son biométhane carburant

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Impression 30 34

La faneuse Krone «Vendro C 1120» a tout d’une grande Le robuste andaineur McHale «R62-72» fait bien son job Management

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Une affaire de freins de tracteur au tribunal Puis-je effectuer le service hivernal après un retrait de permis?

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Plate-forme 40 48 52 56

Rétrospective de l’Agritechnica Autoguidage et télémétrie: un mariage fertile «Notre vision d’avenir, c’est 10 à 15 hectares de lin» Mulchy fauche, Mulchy broie Passion

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Un Valtra débarque rarement seul ASETA

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Nouveau cours GPS «Dresser des cartes d’épandage» Jeu-concours de mots croisés Compte-rendu des assemblées de sections Communication des sections Leila Wanner: des responsabilités

Couverture: Le véhicule de cette photo roule au méthane. Un tracteur doté d’un entraînement similaire tourne chez Georges Martin, agriculteur à Puidoux (VD).

www.youtube.com/ @techniqueagricole 6252

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En choisissant les «Systèmes d’entraînement» – en lien avec les machines agricoles – comme thème principal, nous avons retenu un sujet du quotidien et très actuel. Il est très actuel car, dans le cadre du virage énergétique, plus personne ne peut ignorer les propulsions dites alternatives. Jusqu’à présent, le moteur à combustion classique était la référence. Tant sous l’angle de leur poids que de leur volume, les carburants issus du pétrole présentent une densité énergétique très élevée. De surcroît, ils restent disponibles à un prix relativement bas. Les réserves mondiales de pétrole sont, de très longue date, estimées à 40 ans. Leur fin ne semble pas en vue. Presque imbattables sur ce terrain, les diesels classiques répondent le mieux aux exigences des dispositifs d’entraînement des machines agricoles. Ils se distinguent par leurs bas régimes et leurs couples élevés qui les rendent très économiques. Ils ne sont bien sûr pas exempts de reproches, comme le fait d’émettre du CO2 ou des particules. Avec la norme d’émissions de niveau 5 en vigueur à ce jour, ces défauts sont toutefois limités à un minimum absolu. Reste que la quête de solutions de remplacement bat son plein, notamment face à la pression du public ou des politiques. Les moteurs à combustion à carburants gazeux ou liquides alternatifs font, pour l’heure, l’objet d’une attention soutenue; les systèmes électriques à batterie ou la technologie des piles à combustible font aussi l’objet de débats. Difficile de dire qui remportera la course. Il s’agira probablement d’un mix de l’ensemble, mais le moteur diesel, largement connu et éprouvé, devrait conserver encore longtemps sa position dominante. L’édition n° 1 paraîtra le 11 janvier 2024.

Photo: CNH

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Actualité

En bref

«Bag-in-Box» pour lubrifiants

Le spécialiste de la protection phytosanitaire Bayer développe sa collaboration avec Microsoft et Amazone dans le domaine de l’agriculture numérique. Arild Gjerde sera, à compter du 1er janvier 2024, le nouveau dirigeant de Kverneland et des outils attelés Kubota en Europe. Il prend ainsi la succession de Yasukazu Kamada, qui se concentre sur ses missions au sein de Kubota Holdings Europe.

Petronas Lubricants International et CNH Industrial ont présenté deux solutions d’emballage écologiques pour lubrifiants dans le secteur agricole. Dénommées «Multi-traction NH Ambra» et «Multi-­ traction Case IH Akcela», ces emballages contiennent des composants recyclés et qui génèrent moins d’émissions de carbone et de déchets. Les produits de la famille Bag-in-Box seront vendus dans un

packaging plus respectueux de l’envi­ ronnement et marqueront une nouvelle étape dans le parcours de l’entreprise vers la durabilité et l’économie circulaire. Ces emballages devraient être disponibles à compter du deuxième trimestre 2024. L’emballage durable se compose de deux éléments associés: un sac extérieur en carton et un sac intérieur en plastique souple.

Chez Reform, Markus Wieshofer a repris au 1er décembre 2023 la direction des ventes et du marketing. Selon un premier recensement des surfaces d’assolement, la Suisse dispose, avec 445 680 hectares, de suffisamment de terres arables de qualité pour sa sécurité alimentaire. Le groupe Bernard van Lengerich, BvL, produit des désileuses-blocs depuis 50 ans. Le constructeur de l’Emsland, en BasseSaxe (D) a déjà écoulé près de 90 000 de ces appareils. La vignette autoroutière pour l’année 2024 est disponible depuis le 1er décembre et peut désormais aussi être achetée sous forme d’e-vignette. Jost, constructeur et fournisseur mondial de premier plan dans les systèmes pour véhicules utilitaires (par ex. les chargeurs frontaux de la marque «Quicke»), a ouvert le 23 novembre son deuxième site de production en Inde. Le comité de la DLG, la Société allemande d’agriculture, a décerné la médaille d’argent Max Eyth au professeur Hans W. Griepentrog, directeur du département de génie des procédés en production végétale à l’Université de Hohenheim (D), pour son engagement à la DLG et ses mérites dans le domaine de l’agriculture. La société Regent Pflugfabrik GmbH s’est déclarée en faillite. Une procédure de redressement a été ouverte le 30 novembre. Le constructeur de véhicules Martin Reisch GmbH a déposé son bilan, ceci en raison de la stagnation du marché et des stocks chez les concessionnaires. La production se poursuit toutefois et l’entreprise doit être restructurée en parallèle. Le constructeur indien de tracteurs International Tractors Limited (ITL), connu pour sa marque d’exportation Solis, et le producteur japonais de tracteurs et de moteurs Yanmar veulent renforcer leur coopération.

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Modèle royal lancé L’opération avait commencé avec enthousuisse a reçu un chèque de 2022 francs pour promouvoir la relève. Et Rapid a fait siasme à l’Agrama 2022 à Berne. Elle s’est terminée avec autant de bonheur en noencore mieux: l’ancien Mister Suisse, vembre sur le site de production de Rapid l’agriculteur grison Renzo Blumenthal, a à Killwangen (ZH): 22 propriétaires ont participé en qualité de deuxième ambassadeur de la marque à la remise du profièrement pu recevoir leur «Modèle duit aux acheteurs. royal» VIP Rapid «Monta M231» en livrée spéciale noir et or, accompagné de son certificat. Le qualificatif «Modèle royal» vient du fait que Joel Wicki, champion de lutte 2022, a eu l’idée de conduire une machine spécialement configurée et avec une peinture exclusive, ce que les responsables de Rapid ont spontanément mis en œuvre en lançant l’édition limitée de cette motofaucheuse monoaxe de Le roi de la lutte Joel Wicki et les responsables de Rapid 23 chevaux. lors de la remise du chèque à l’Association fédérale de En remerciement, l’Assolutte suisse devant le «Modèle royal» de monoaxe Rapid ciation fédérale de lutte «Monta M231».


Actualité

Prix de reconnaissance pour Knüsel Rigitrac Traktorenbau AG de Küssnacht am Rigi (SZ) a reçu un prix de reconnaissance décerné par la Chambre de commerce et d’industrie de Suisse centrale (CCI), pour son tracteur électrique «SKE 40». Dans son discours encenseur, le conseiller de district de Küssnacht Roman Schlömmer a souligné que ce tracteur permettait aux agriculteurs ou aux services communaux d’exploiter et d’en-

tretenir des espaces verts sans émissions. Theres Beutler, visiblement émue, a reçu le prix: «Ce prix nous remplit d’une grande fierté. Cette reconnaissance nous confirme que nous sommes sur la bonne voie et nous donne l’énergie d’investir dans de futurs projets de développement, dans lesquels nous pourrons continuer à mettre l’accent sur un environnement durable.»

Agenda 53e exposition de machines agricoles chez Mäder AG: 26 au 30 décembre 2023 à Niederwil (AG), de 9 h à 16 h 30. Meier Maschinen Open: 28 et 29 décembre 2023, à Marthalen (ZH), de 10 h à 18 h; le 29 décembre 2023 avec bar en extérieur. Exposition de Noël chez Brack Landtechnik AG: 28 et 29 décembre 2023 à Stammheim (ZH). Show hivernal d’équipements pour le déneigement: 23 janvier 2024, Schwägalp (AR), et 25 janvier 2024, Col des Mosses (VD), chaque jour dès 11 h. Agrovina, 23 au 25 janvier 2024 à Martigny (VS), salon professionnel dédié aux arboriculteurs et viticulteurs. Tier & Technik, Saint-Gall, 22 au 25 février 2024. Salon professionnel: animaux de rente, cultures spéciales et machines agricoles. Agrimesse, Thoune (BE), 29 février au 3 mars 2024. Salon professionnel pour l’agriculture et la foresterie. «Machines agricoles en milieu alpin», 3 et 4 avril 2024 à Feldkirch (A), congrès sur la mécanisation agricole en montagne.

Présence renforcée en Europe Tafe (Tractors Farm Equipment Limited), fondé en 1960, est l’un des plus grands constructeurs de tracteurs au monde. Selon ses propres dires, le groupe produit chaque année plus de 200 000 tracteurs jusqu’à 100 chevaux. Il est aussi l’un des principaux exportateurs de tracteurs d’Inde. Tafe a marqué sa présence à l’Agritechnica. Le constructeur veut ainsi développer davantage encore sa présence et

ses ambitions sur les marchés européens des tracteurs compacts. L’un des événements sur le stand Tafe était la présentation d’un tracteur électrique de 27 chevaux et la présentation d’un concept de tracteur carburant à l’hydrogène (55 chevaux). Tous deux devraient largement étoffer les compétences du constructeur en recherche & développement dans les énergies alternatives et les solutions durables.

Forstlive, 12 au 14 avril 2024 à Offenbourg (D), salon de la foresterie.

Capteur Bosch de périphérie Bosch Engineering présente un nouveau système à ultrasons destiné aux machines agricoles, couvrant une large surface de détection avec visibilité périphérique pouvant atteindre 360°, pour une meilleure sécurité en zone rapprochée. Il s’agit par exemple de fonctions de démarrage ou de freinage d’urgence pour machines circulant à allure réduite. Selon leur configuration, les capteurs mesurent uniquement la distance ou offrent une localisation d’objet en complément.

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Actualité

Contrôle de véhicules agricoles La police cantonale de Thurgovie a con­ trôlé fin novembre à Gachnang (TG), en collaboration avec la police cantonale zurichoise, pas moins de 17 trains routiers agricoles. Une attention particulière a été portée aux freins, testés sur place sur un banc d’essai mobile. Le poids a également été contrôlé. Trois remorques et un camion ont dû être immobilisés en raison d’une force de freinage insuffisante. Une remorque a aussi été immobilisée car elle dépassait le poids total autorisé. Les conducteurs seront dénoncés au Ministère public compétent. Des non-conformités ont été constatées sur quatre véhicules, notamment en raison d’un éclairage insuffisant. L’état général des véhicules, en particulier leur éclairage et leurs pneus, étaient néanmoins satisfaisant pour la plupart d’entre eux.

Succès pour Suisse Tier Durant les trois jours du salon, du 24 au 26 novembre, la 13e édition de Suisse Tier a attiré à Lucerne 13 500 agricultrices et agriculteurs. «Suisse Tier a de nouveau été le point de rencontre pour l’ensemble de la branche», a indiqué Manuela Gilli, directrice de la manifestation. «Le progrès technique est impressionnant et un nombre élevé de solutions ont été exposées, qui pourraient augmenter l’efficience sur les exploitations», affirme Manuela Gilli. Le conseiller fédéral Albert Rösti, a prononcé le discours d’ouverture le vendredi: «Il est très impressionnant de voir la rapidité de l’innovation en agriculture. La période d’instabilité actuelle montre justement que nous avons en Suisse une agriculture qui fonctionne.» La prochaine édition de Suisse Tier se tiendra du 21 au 23 novembre 2025.

Automotrice électrique La première mélangeuse automotrice électrique de Faresin baptisée «Leader PF 1.14 Full Electric» embarque une cuve de mélange de 14 m3 et une vis verticale. Elle constitue une solution optimale pour les exploitations agricoles qui disposent d’installations de production d’électricité à partir d’énergies renouvelables. La batterie lithium-fer-phosphate de 91 kW et 210 Ah, avec télématique «Farmatics» intégrée, doit être suffisante pour une exploitation de taille moyenne afin de pouvoir travailler au moins une journée complète sans recharge. Positionnée à l’arrière, elle permet une répartition optimale du poids. La batterie peut être rechargée à l’aide du système «Universal Charger» et nécessite un raccordement électrique de 230 ou 400 V.

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Actualité

Exploitation de démonstration Une exploitation de démonstration «Produits phytosanitaires et protection des eaux» a été ouverte sur le site de l’Inforama Rütti à Zollikofen (BE), en collaboration avec la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL) et Agridea. Des outils et équipements pour traiter les eaux usées contenant des phytos, pour la préparation des bouillies, le remplissage des cuves, l’application et le nettoyage en toute sécurité sont disponibles. Ils peuvent être utilisés à de multiples fins, y compris pour des entités externes. L’objectif de l’exploitation est de soutenir les institutions agricoles et de vulgarisation dans les formations initiale et continue, en vue de promouvoir les bonnes pratiques professionnelles, mais aussi de sensibiliser les utilisateurs à un emploi durable des produits phytosanitaires, en phase avec la protection des eaux.

Plate-forme «courants vagabonds» Si les vaches sont exposées à des tensions différentielles de plus d’un volt, se peut-il qu’elles changent de comportement, qu’elles soient stressées ou que la qualité du lait en pâtisse? La nouvelle plate-forme d’information gratuite sur les courants vagabonds d’Agridea montre comment ces courants indésirables se produisent, comment les prévenir et y remédier. Elle propose des check-lists, des exemples de cas et des possibilités de contact de spécialistes. Le projet initié par l’Union suisse des paysans (USP) est cofinancé par l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) et l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV). https://agripedia.ch/streustroeme/fr/

Nouvelle cabine «Comfort Ride» New Holland a perfectionné son système de suspension «Comfort Ride» et l’intègre désormais à ses tracteurs viticoles «T4V» et «T4N», dont la largeur hors-tout va jusqu’à 1,06 mètre. La première présentation a lieu récemment au salon viticole Sitevi à Montpellier (France). Le système de suspension de cabine breveté «Comfort Ride» vise à réduire les vibrations en cabine jusqu’à 60 % sur la route, et jusqu’à 15 % dans les champs. La suspension «Comfort Ride» sera disponible d’ici fin 2024 sur tous les tracteurs spécialisés New Holland «T4», y compris les versions «F» et «LP», indique le constructeur.

«Agriflex+» innovant Le manufacturier de pneumatiques Alliance, appartenant au groupe Yokohama, lance sur le marché le pneu «Agriflex 373+». Selon ses propres dires, ce produit est une innovation révolutionnaire. Sorte de modèle hybride, le pneumatique est fondé sur la technologie SLT (Stratified Layer Technology) et adapté aussi bien pour une utilisation dans les champs que pour le transport sur route. Cette technologie doit répondre au besoin de traction élevée au champ, tandis que le profil à nervures centrales garantit une tenue de route fluide. La technologie VF permet aussi d’utiliser le pneu à une pression nettement inférieure à celle d’un pneu courant. Ce produit se caractérise par une construction avec une ceinture en acier robuste censée garantir une longue durée de vie, y compris dans des conditions agricoles exigeantes. Le design spécial de la bande de roulement promet une bonne adhérence sur différents terrains et offre 40% de capacité de charge supplémentaire avec une pression de pneu normale, ou 40 % de pression en moins avec une charge normale, ce qui se traduit par une meilleure efficacité.

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Focus

L’objectif du projet de ressources Pflopf est de rendre les technologies d’agriculture de précision accessibles et compréhensibles pour le plus grand nombre d’exploitations. Photos: Pflopf/LDD

Pflopf doit profiter à toutes et tous Le projet de ressources Pflopf, en cours depuis 2019, ouvre pas à pas les connaissances collectées par ses quelque 60 participants. Deux agriculteurs et agro-entrepreneurs témoignent de leurs expériences réalisées jusqu’à ce jour. Heinz Röthlisberger

Le projet de ressources «Optimisation de la protection des plantes avec l’agriculture de précision» – soit Pflopf, de l’allemand «Pflanzenschutzoptimierung mit Precision Farming» – aura six ans l’an prochain. Les connaissances acquises jusqu’à présent par les quelque 60 exploitations participantes seront progressivement mises à la disposition de toutes et tous (voir encadré). L’objectif est que les technologies mises en œuvre dans ce projet soient utilisées dans d’autres exploitations et qu’elles puissent trouver leur place sur le terrain. Des vidéos permettent de découvrir les expériences accumulées jusqu’ici par les participants du Pflopf, à l’image de Tobias Daepp, agriculteur et entrepreneur de travaux agricoles à Arbon (TG) qui en em8

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ploie un certain nombre. En font partie, par exemple, le GPS pour le guidage, le «Section Control» pour la coupure des tronçons sur le pulvérisateur et, en partenariat avec une exploitation, une bineuse guidée par caméra. Tobias Daepp rapporte ceci: «Nous avons dû nous habituer à ces techniques, les expérimenter et prendre le temps nécessaire pour nous familiariser avec le sujet.»

son entreprise. Pour lui, le principal défi que pose l’utilisation de l’agriculture de précision réside dans la collecte les données, et leur transposition au bon endroit. Cet agriculteur cite comme exemple

Avancer pas à pas Tobias Daepp est de ceux qui n’ont pas misé d’emblée sur le bon matériel. Puis il a visité des salons et a participé à des cours sur l’Isobus et le GPS. Il a ainsi pu acquérir nombre de connaissances et, pas à pas, s’est acheté le matériel convenant à

Des programmes et applications de prévision comme www.agrometeo.ch peuvent aider les agriculteurs.


Focus

Outils de prévision Agroscope • sopra.agroscope.ch (arboriculture) • www.agrometeo.ch (la météo pour l’agriculture) • www.agroscope.admin.ch/agroscope/ fr/home/services/apps/fusaprog.html (fusariose) • www.phytopre.ch (mildiou de la pdt) • Feu bactérien: cherchez ce terme sur www.agroscope.admin.ch

Deux participants au projet Pflopf: Raphael Müller, de Wohlen (AG) et …

… Tobias Daepp, d’Arbon, dans le canton de Thurgovie.

l’engagement de machines de différentes marques dans une culture, pour travailler le sol, puis pour semer, puis pour les façons culturales consécutives. Qu’un autre entrepreneur soit aussi impliqué, et les choses se compliquent encore davantage. En matière de compatibilité dans le transfert de données, les constructeurs ont encore une marge de progression, remarque Tobias Daepp.

Programmes de prévision

C’est aussi une question de coûts «Quand je me suis lancé dans l’agriculture de précision, j’ai commencé avec du matériel bon marché», explique Raphael Müller. Il est agriculteur et entrepreneur de travaux agricoles à Wohlen (AG), et participe comme Tobias Daepp au projet Pflopf. Une fois lancé, il s’est pris au jeu de l’agriculture de précision avec un plaisir grandissant. C’est ainsi qu’il a commencé à compléter son équipement et à acquérir des appareils plus coûteux. «Avec chaque système, j’ai approfondi le sujet et j’ai de mieux en mieux assimilé les techniques», raconte Raphael Müller. De son point de vue, la première nécessité sera de les diffuser davantage dans le milieu agricole, car elles ouvrent de larges possibilités et de nombreux agriculteurs pourraient en profiter. Mais c’est aussi une question d’argent et il faut, d’une manière ou d’une autre, pouvoir répercuter les coûts plus élevés engendrés par l’acquisition d’équipements de précision. Par exemple sur les prix à la production, ou sur le client si l’on est entrepreneur de travaux agricoles. La chose n’est cependant pas évidente et beaucoup de gens ne le comprennent pas. Elément passionnant du projet Pflopf: tout le monde est confronté aux mêmes problèmes avec les nouvelles techniques, les agriculteurs comme les conseillers. Mais une solution finit toujours par être trouvée en commun.

Le projet Pflopf inclut l’usage de programmes prévisionnels qui fournissent aux agriculteurs des informations et des aides à la décision pour optimiser les applications de produits phytosanitaires (voir encadré). Raphael Müller fait appel à de tels programmes, par exemple pour les pommes de terre, afin de détecter le mildiou et de pouvoir décider du premier traitement phytosanitaire. Il en va de même pour la cercosporiose sur betteraves sucrières et pour la septoriose dans les blés. «Quand on est dehors, on voit le temps et l’état de la culture», explique Raphael Müller. L’avantage de ces systèmes de prévision est qu’ils offrent la possibilité d’intégrer bien d’autres facteurs. C’est très complexe, mais aussi beaucoup plus détaillé. «Avec de tels systèmes, on peut quasiment lire l’avenir. On n’est bien sûr pas toujours pile-poil dans le vrai et on est toujours plus savant et intelligent après coup. Mais on apprend à se servir de ces systèmes. Plus on travaille avec eux, meilleure est notre en capacité à interpréter

Plus d’infos sur ces outils en cherchant «Systèmes de prévision phytosanitaire» sur www.agroscope.admin.ch

les données. En outre, dans le projet Pflopf, des conseillers se trouvent toujours à nos côtés pour nous aider, de sorte que l’on peut tirer les conclusions correctes.»

Sceptique de prime abord Tobias Daepp raconte lui aussi qu’il a dû commencer par acquérir de l’expérience avec les systèmes de prévision. «Au début, j’étais plutôt sceptique; avec le temps, ce sont de bons outils qui fournissent des indications sur le moment optimal pour intervenir. En protection des plantes, l’homme doit cependant garder la main et faire appel à son bon sens: par exemple s’il y a du vent, ce facteur doit être pris en compte.» Le projet Pflopf se poursuit jusqu’en 2026, ce qui laisse assez de temps à Tobias Daepp et à Raphael Müller d’acquérir davantage d’expérience. Mais même au-delà, tout ne va pas s’arrêter. En effet, la technique de l’agriculture de précision ne cesse d’évoluer et les utilisateurs devront se tenir au courant.

Bientôt des démonstrations de terrain Le projet de ressources «Optimisation de la protection des plantes avec l’agriculture de précision» (Pflopf) se déroule de 2019 à 2026 sur une soixantaine d’exploitations d’Argovie, de Thurgovie et de Zurich. Ce projet vise à réaliser des économies d’au moins 25 % de «phytos» par rapport à une exploitation traditionnelle; il comprend des mesures faisant appel à la technologie – prévisions et recommandations de traitement spécifiques aux exploitations, par exemple –, mais aussi l’application précise des produits, des systèmes de guidage par satellites et par capteurs, des

outils de sarclage contrôlés par caméras, des drones d’observation de la végétation. Les connaissances accumulées seront progressivement mises à disposition en libre accès sur la plate-forme Agripedia d’Agridea. En outre, dès le printemps 2024, des démonstrations sur l’emploi des technologies numériques en protection des plantes en grandes cultures sont prévues dans les trois cantons participants. Pour plus de détails (en allemand) sur le projet: https://themes.agripedia.ch/digitalerpflanzenschutz et www.pflopf.ch

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Marché | Interview

«Pour cette année, nous nous attendons à réaliser un exercice record»: Barend Fruithof (à dr.), PDG du groupe Aebi Schmidt, et Urs Ritter, PDG d’Aebi Schmidt Suisse, devant le transporter le plus puissant d’Aebi, le Vario «TP 470» de 136 chevaux. Photos: Heinz Röthlisberger/Thomas Schiess

«Le site suisse est extrêmement important pour nous» Le groupe Aebi Schmidt est en pleine expansion en Amérique du Nord. Barend Fruithof et Urs Ritter expliquent en interview pourquoi le site de Berthoud (BE) peut aussi en profiter et à quels défis le constructeur suisse de machines est confronté. Heinz Röthlisberger

Technique Agricole: comment s’est déroulé jusqu’ici l’exercice 2023 du groupe Aebi Schmidt? Barend Fruithof: Tout se passe très bien. Nos chiffres sont nettement supérieurs à ceux de l’année passée. Nous avons pu composer avec les hausses de prix liées à la crise du Covid et à la guerre en Ukraine, bien qu’elles représentent encore un défi considérable. Nous avons dû nous réorganiser avec nos fournisseurs en raison du conflit ukrainien. 10

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Quel chiffre d’affaires attendez-vous cette année? Nous nous attendons à un chiffre d’affaires record d’un milliard d’euros. Celui-ci n’était que de 320 millions d’euros, voici six ans. Nous avons connu une forte croissance ces dernières années. Quel est le chiffre d’affaires d’Aebi Schmidt en Suisse? En Suisse, nous réalisons environ 5 % du chiffre d’affaires du groupe. Cela corres-

Barend Fruithof et Urs Ritter Barend Fruithof (56 ans) est agriculteur de formation. Après avoir obtenu un executive MBA à l’université de SaintGall, il a mené une carrière dans le secteur bancaire. Depuis 2017, il est PDG du groupe Aebi Schmidt et détient une part de 6 % dans l’entreprise. Urs Ritter (59 ans) a fait son apprentissage de mécanicien chez Aebi et est depuis 2020 le PDG d’Aebi Schmidt Suisse.


Interview | Marché

pond à quelque 50 millions de francs. L’usine Aebi, à Berthoud (BE), crée près de 8 % du chiffre d’affaires du groupe avec les machines produites sur ce site. Comment affrontez-vous l’inflation? L’inflation pose un défi majeur. D’un côté, les fournisseurs augmentent leurs prix, de l’autre, nous sommes confrontés à des revendications salariales élevées, ce qui conduit à une spirale salaires-prix. De surcroît, les coûts de l’énergie ont augmenté ou sont en hausse. A un moment donné, on doit répercuter les prix en tant que constructeur. Cela ne se fait pas du jour au lendemain, et les fabricants ne le font pas tous. Cependant, à long terme, une entreprise qui ne répercute les hausses de prix ne peut plus investir ni être un employeur attrayant. Y a-t-il d’autres aspects? On sous-estime souvent que l’inflation induit une hausse des charges d’intérêts et que l’argent devient ainsi plus cher. Cette année, nous affichons une croissance d’environ 20 %. Cela signifie que nous devons investir dans notre fonds de roulement et dans la souplesse financière. Pour cela, nous devons faire appel en partie à des capitaux étrangers, ce qui est très coûteux. Lorsque les charges d’intérêts sont élevées, il faut réfléchir à la façon d’investir au mieux et aux possibilités d’obtenir les meilleurs rendements. Jusqu’ici, nous avons toujours réalisé les investissements nécessaires, et nous souhaitons continuer d’investir intensivement dans de nouveaux produits. Trouvez-vous suffisamment de personnel qualifié? Nous voyons une légère détente au niveau du personnel qualifié, mais cela reste un enjeu majeur. Les ingénieurs se trouvent difficilement en ce moment et tout le monde est logé à la même enseigne. Nous sommes aussi confrontés à des revendications salariales très élevées. Lorsqu’on veut investir dans l’innovation, on n’y arrive pas, parce que les personnes manquent. Il ne s’agit pas d’un problème d’argent, c’est la pénurie de personnel qui freine le développement. Et qu’en est-il du site de Berthoud? A Berthoud, la situation est relativement bonne, nous y avons des collaborateurs fidèles depuis de nombreuses années. Tous font un travail remarquable. La Suisse est un très bon lieu d’implanta-

Urs Ritter: «Plus de 20 000 transporters et 15 000 «Terratras» ont été produits à Berthoud (BE). Nous avons récemment livré le 150 000 e monoaxe à un client.»

tion, car nous sommes flexibles. C’est pourquoi nous tenons à conserver ce site. Aux Etats-Unis, vous avez récemment repris deux sociétés de travaux de déneigement, et vous avez aussi investi au Canada. Comment les affaires marchent-elles là-bas? Les Etats-Unis et le Canada sont notre meilleur marché. Nous y générons la marge la plus substantielle. Cette année, nous réaliserons un chiffre d’affaires bien supérieur à 500 millions d’euros aux Etats-Unis, et nous poursuivrons notre progression l’année prochaine. Nous avons aussi enregistré nos premiers succès en Amérique du Nord avec la marque Aebi. Nous avons pu vendre les premiers «Terratrac» Aebi au Canada. Ce sont des succès pour nous qui aident l’ensemble du groupe à réaliser les investissements nécessaires. Nous prévoyons par exemple de développer une nouvelle plateforme dans notre usine à Berthoud qui nous permettra à l’avenir d’électrifier les machines qui y sont produites. Quelle importance revêt pour vous le site de production suisse? Le site suisse est très important pour nous, car nous assurons le financement de la société depuis ce pays. Même si nous n’y produisons pas toutes nos machines, il est essentiel que nous y ayons notre site de production. A l’étranger, notre image est associée à la swissness, à la précision et à la fiabilité. Si nous peinons sur le marché suisse, nous ne sommes pas performants non plus aux Etats-Unis. Ils veulent toujours savoir si nous sommes solides sur notre marché intérieur.

Comment se présente la situation sur votre site de Berthoud? Urs Ritter: cette année, nous avons beaucoup de travail. Notre plus gros transporter, le «TP 470 Vario» de 136 chevaux, est très demandé. L’agriculture n’est pas épargnée par le renchérissement ni par les coûts de production et d’énergie. On remarque qu’en ce moment, les paysans réfléchissent soigneusement avant d’investir. La capacité de production est bien exploitée à Berthoud parce que nous y produisons aussi des porte-outils utilisables de manière polyvalente en voirie comme balayeuses, véhicules de service hivernal ou avec d’autres équipements. Combien de transporters, de «Terratrac» et de monoaxes Aebi produit-il à Berthoud? Nous ne communiquons pas sur le nombre d’unités. Mais je peux vous dire

Le groupe Aebi Schmidt Le groupe Aebi Schmidt est né en 2007 de la fusion d’Aebi & Co AG Maschinenfabrik à Berthoud (BE), et de SchmidtGruppe (Schmidt Winterdienst- und Kommunaltechnik) à Sankt Blasien (sud de l’Allemagne). Aujourd’hui, l’entreprise, dont le siège est à Frauenfeld (TG), emploie quelque 3000 collaborateurs dans le monde entier, travaillant dans 16 organisations de vente et dans plus d’une douzaine d’usines. Elle est entièrement en mains privées. La PCS Holding AG de Peter Spuhler, entrepreneur et chef de la société Stadler Rail AG, en est l’actionnaire majoritaire avec une part de 56 %.

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Marché | Interview

que nous avons remis à un client l’année dernière le 150 000 e monoaxe Aebi. En outre, nous avons produit jusqu’ici plus de 20 000 transporters et plus de 15 000 «Terratrac» à Berthoud. Ce sont des chiffres dont nous sommes fiers.

à variation continue, le véhicule a toujours suffisamment de puissance. Avec le changement de vitesses manuel et l’embrayage, le conducteur doit avoir beaucoup d’expérience, surtout dans les terrains escarpés.

Et comment se présente la situation dans la voirie? Urs Ritter: bien, là aussi. Les transporters Aebi et les produits Schmidt sont particulièrement appréciés pour la voirie.

Aebi envisage-t-il de commercialiser un transporter encore plus puissant que le «TP 470 Vario»? 136 chevaux pour le «TP 470 Vario», c’est déjà beaucoup pour un transporter. Les chevaux ne sont pas toujours un critère pertinent, le plus important est la puissance que l’on peut effectivement produire avec le véhicule. L’essentiel est d’utiliser correctement la charge utile de manière à avoir assez de réserve pour conduire en toute sécurité dans les pentes escarpées.

«Nous prévoyons de développer à Berthoud une nouvelle plateforme avec laquelle nous pourrons électrifier toutes les machines.»

Aebi prévoit-il de convertir tous les transporters à la transmission hydro­ statique à variation continue? Nous proposons une boîte de vitesse mécanique pour les transporters «TP 410» et «TP 420». Quant aux faucheuses à deux essieux «Terratrac», elles sont depuis longtemps équipées d’un entraînement hydrostatique à variation continue. Nous observons toutefois une tendance chez les agriculteurs à vouloir remplacer les boîtes de vitesse mécaniques par la transmission à variation continue. Celle-ci représente clairement un gain de confort et de sécurité, mais elle a un coût. La sécurité joue aussi un rôle. Très certainement, avec un «TP 470 Vario» de 10 tonnes, chargé, les manœuvres en pente sont plus sûres qu’avec une boîte mécanique. Grâce à la transmission

Quelles nouveautés sont en préparation chez Aebi? La machine la plus récente est la motofaucheuse électrique «CC 140e» à batterie interchangeable, que nous avons présentée aux salons Agrama et Suisse Public. La pré-série est produite et se trouve en phase de test chez des clients et des concessionnaires. L’objectif est de lancer la «CC 140e» sur le marché à fin 2024. En outre, nous avons planifié un nouveau type de roues pour monoaxes qui permettent de monter des pneus à ergots sur des jantes existantes. Voici près de quatre ans, Aebi avait présenté un transporter entièrement électrique. Où en est ce projet? Nous avons testé ce transporter chez des clients sélectionnés. Les engagements sur le terrain se sont bien déroulés, mais nous avons constaté que les performances des batteries disponibles ne répondent pas aux besoins de l’agriculture et du service

Barend Fruithof (à g.): «Avec les machines produites sur son site, l’usine Aebi de Berthoud génère près de 8 % du chiffre d’affaires du groupe.»

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2023

hivernal. Nous avons alors décidé de suspendre provisoirement ce projet. Notre point fort réside dans l’agriculture de montagne, la capacité tout-terrain y est très demandée, mais ici les batteries actuelles montrent rapidement leurs limites. Que faire si un orage arrive pendant la fenaison et que la batterie est déchargée? Envisagez-vous une faucheuse à deux essieux à entraînement électrique? Barend Fruithof: la durabilité figure au sommet de notre liste de priorités. La question est de savoir dans quelle technologie investir. L’hydrogène, l’e-fuel, l’électrification? Une partie sera certainement électrique. Nous suivons l’évolution de très près et ferons ce qui répond à la demande et s’avère techniquement raisonnable et réalisable pour garantir la sécurité dans l’agriculture de montagne. Il est important de choisir le bon fournisseur de batteries. En ce moment, de nombreuses incertitudes subsistent. La vitesse à laquelle l’électrification s’est développée représente un cas inédit dans l’histoire. Les véhicules autonomes sont-ils à l’ordre du jour chez Aebi? Urs Ritter: pour le moment, nous ne voyons pas de besoin dans l’agriculture de montagne, et nous ne nous voyons pas non plus assumer un rôle de pionniers en la matière. Mais la technologie est déjà disponible au sein du groupe. Barend Fruithof: le groupe Aebi Schmidt a des véhicules de déneigement autonomes dans deux aéroports. Cependant, pour des questions juridiques et de sécurité, il faut encore du temps pour envisager l’engagement de véhicules semi- ou entièrement autonomes. Encore une question à propos de l’avenir d’Aebi Schmidt. Peter Spuhler, actionnaire majoritaire, prendra bientôt sa retraite. Recherche-t-on un acheteur pour le groupe? Ce n’est pas du tout à l’ordre du jour. Pour le formuler concrètement: c’est maintenant que nous prenons véritablement notre envol. Je suis moi-même actionnaire et n’ai pas l’intention de me retirer. Notre objectif est de faire quelque chose d’encore plus grand avec cette société et de poursuivre cette histoire à succès. C’est grâce à Peter Spuhler qu’Aebi et Schmidt existent encore. Il s’agit pour lui d’un investissement important, qu’il souhaite continuer de développer.


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SYSTÈMES D’ENTRAÎNEMENT

Systèmes d’entraînement: entre traditions et alternatives

Ruedi Hunger

Photo: Ruedi Hunger

Les perspectives dessinées par les futurs concepts d’entraînement des machines agricoles sont encore passablement floues. Plusieurs pistes restent à explorer. Aucune n’est à exclure.


SYSTÈMES D’ENTRAÎNEMENT

«L’agriculture vit actuellement une période de mutations profondes…» C’est à se demander si pour nos paysans les bouleversements ne sont pas devenus la norme. Il se produit toujours une soi-disant mutation quelque part, mais qu’entend-on par «mutation»? Le terme désigne une succession rapide de changements, souvent liés au contexte politique et/ou social. Ce propos peut être illustré par le changement de paradigme que représente le passage de la protection phytosanitaire chimique au désherbage mécanique. Le mot «mutation» était alors sur toutes les lèvres. Mais attention à ne pas confondre mutation et révolution! «L’agriculture, en pleine mutation, est à la recherche de solutions pour renouveler ses systèmes d’entraînement…» Encore une mutation, cette fois dans le contexte du changement climatique. A y regarder de plus près, les considérations sociales et politiques s’y mêlent. Plutôt que d’une rupture avec la motorisation traditionnelle, il s’agit ici d’adaptations logiques ou imposées à notre société (mobile). Les perspectives du futur système d’entraînement sont floues et son développement est empreint d’instabilité. Les utilisateurs potentiels des technologies innovantes sont plongés dans l’incertitude car avant d’acheter un tracteur ou un transporter, ils considèrent les problèmes auxquels ils risquent d’être confrontés dix ans plus tard. A quelques exceptions près, ils opteront de nouveau, bon gré mal gré, pour un tracteur à motorisation diesel. Selon la taille du véhicule, les critères sont susceptibles de changer à échéance plus ou moins rapprochée, ce qui devrait inciter les clients à reporter son renouvellement de quelques années.

Les carburants dérivés d’huile de colza, le biodiesel et le HVO sont des substituts fiables aux carburants fossiles. Leur utilisation supprime 90 % des gaz à effet de serre. Photo: Tobias Hase TFZ

diesel est réputé pour être partout à sa place. Cette qualité le rend unique: les systèmes de substitution pressentis pour lui succéder auront du mal à suivre. Force est de reconnaître que les constructeurs de moteurs diesel vivent depuis quelques années sous un régime de stress permanent. Après s’être acharnés à se conformer aux normes de plus en plus contraignantes en matière de gaz d’échappement, leur survie est maintenant en jeu. Mais être au pied du mur rend inventif. Chez tous les constructeurs, on travaille d’arrache-pied pour développer des substituts aux carburants fossiles. Si le diesel d’origine fossile est condamné, le moteur diesel en tant que tel n’est pas près de disparaître.

Les substituts au diesel fossile En attendant le développement d’un véritable substitut, les huiles végétales peuvent être une solution pour certaines machines agricoles. Cette solution ne peut être que partielle car dans ce segment, le remplacement complet des moteurs à combustion n’est pas à l’ordre du jour, du moins pour les dix ou vingt ans à venir. L’utilisation d’huiles végétales au lieu du diesel permet de réduire grandement les émissions de CO2. A cela s’ajoute leur densité énergétique élevée, comparable au diesel, qui rend possible des déplacements similaires avec un plein. Un autre atout: la production décentralisée permet de s’affranchir des importantes distances de transport. Chaque fois qu’on

Le diesel est mort, vive le moteur diesel! Depuis belle lurette, les constructeurs développent des solutions d’entraînements alternatives. Aucune source d’énergie n’a encore réussi à détrôner le diesel. Depuis quelque temps, les prophètes s’évertuent à annoncer la fin du moteur à combustion interne. Les sceptiques ne se laissent pas aisément convaincre, considérant que le diesel n’a pas dit son dernier mot. Dans les débats autour du moteur capable de prendre la relève du moteur diesel, l’horizon temporel est déterminant. Sans risquer de se tromper, on peut partir du principe que la mort du moteur diesel n’est pas pour demain, ni même pour après-demain. En agriculture, le moteur

Le méthane pour les moteurs à gaz peut être emporté, sous forme de CNG dans des récipients sous pression (photo), ou de LNG dans des réservoirs à double paroi isolés par le vide. Photo: NH

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SYSTÈMES D’ENTRAÎNEMENT

des systèmes d’entraînement. Il doit être d’abord désulfuré, déshydraté et débarrassé du dioxyde de carbone, de l’oxygène et d’autres gaz à l’état de trace. Selon la taille, une telle installation, station-service comprise, atteint facilement une somme à six chiffres. Le méthane représente certainement une technologie d’avenir pour l’alimentation des systèmes d’entraînement des tracteurs. Le moteur à méthane du New Holland «T6.180», fabriqué en série, en atteste. Cette innovation ne peut cependant pas être généralisée à l’agriculture suisse, car on est encore loin de trouver un méthaniseur à côté de chaque étable.

Le HVO

Lorsqu’un moteur diesel est associé à un moteur électrique on obtient un tracteur hybride tel que celui présenté par Steyr à l’Agritechnica. Photo: Ruedi Hunger

évoque les carburants d’origine végétale, les polémiques du type «pain ou carburant, faire le plein ou manger à sa faim?» reprennent de plus belle. Le dernier rapport du TFZ (centre de compétence bavarois en matières premières renouvelables), paru en septembre, nous apprend que l’huile végétale peut servir de carburant même pour les moteurs diesel modernes Stage V. Cette étude couvre 27 machines agricoles et forestières capables de fonctionner à l’huile de colza, au biodiesel ou au carburant diesel paraffinique produit à partir de résidus ou de déchets. Ces tracteurs (et une récolteuse) avaient globalement plus de 100 000 heures à leur actif.

Le salut dans les e-fuels? Les e-fuels sont des carburants de synthèse. Leur densité énergétique similaire au diesel les rend compatibles avec les moteurs traditionnels. Ils sont relativement coûteux à produire, car il faut d’abord fabriquer de l’hydrogène (de préférence à partir d’électricité solaire excédentaire). Dans une seconde étape, cet hydrogène est enrichi au carbone. Selon

des estimations récentes, des e-fuels à usage agricole devraient être disponibles à partir de 2030.

H2: charbon du futur L’hydrogène (H2)peut être utilisé sans faire le détour par les e-fuels. La production d’hydrogène durable commence par une opération de craquage de l’eau (dissociation de l’hydrogène de l’eau) à partir d’énergie électrique. A la rigueur, les moteurs à hydrogène sont aussi des moteurs à combustion. Il serait absurde que les instances politiques interdisent tous les moteurs à combustion sans distinction. Certains motoristes dont Agco, Deutz, et Lieb­ herr travaillent sur des prototypes. Les piles à combustible offrent une possibilité d’utiliser l’hydrogène comme source d’énergie. Elles génèrent du courant pour alimenter des moteurs électriques. La mise en œuvre de ces technologies n’en est encore qu’à ses débuts dans le secteur agricole.

Le méthane pour pallier les lacunes Le méthane, produit par exemple dans une centrale à biogaz, convient pour alimenter

Le HVO (huile végétale hydrogénée) est un carburant diesel paraffinique con­ forme à la norme DIN EN 15 940. Il est fabriqué à grande échelle par hydrogénation catalytique d’huiles ou de graisses, végétales ou animales. Les matières de départ sont des huiles végétales, des résidus ou des déchets (hors huile de palme) Le HVO peut être mélangé au diesel fossile ou employé à l’état pur, sans mélange. Le HVO, qui ne contient presque pas d’hydrocarbures aromatiques, a des propriétés fort recherchées telles qu’une combustibilité élevée et une grande stabilité au froid. En matière de stockage et de distribution, les exigences sont sensiblement identiques à celles en vigueur pour le carburant diesel. En Allemagne le prix du HVO se situe environ 0.25 €/l au-dessus de celui du diesel (selon TFZ).

L’électricité durable Les systèmes d’entraînement électriques à batterie présentent deux handicaps majeurs: le poids des batteries et le bilan écologique de leur fabrication. Un gros tracteur, qui devrait emporter une énergie équivalente à celle stockée dans un réservoir de 800 litres de diesel, aurait besoin, avec les technologies modernes, d’un accu de plus de 15 tonnes (voir tableau 1). Une voiture électrique de milieu de gamme, dotée d’une autonomie d’en-

Tableau 1: le dilemme poids-volume des batteries actuelles Puissance nominale

kW

50

100

200

300

500

Temps d’intervention par jour

h

4

6

10

12

12

Utilisation moyenne

%

40

40

50

60

70

Besoins en énergie

kWh

80

240

1000

2160

4200

Poids des batteries

t

0,6

1,4

6

13

25

Volume des batteries

0,6

1

4,5

9

18

Source: Roger Stirnimann, Eilbote 45–46 2023

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SYSTÈMES D’ENTRAÎNEMENT

Tableau 2: propriétés/pouvoir calorifique des différents types de carburants et de l’électricité durable (batteries) Carburant

Pouvoir calorique

Huile de colza

34,6 MJ/l

Observations

Biodiesel FAME

32,7 MJ/l

HVO

34,4 MJ/l

Huiles végétales hydrogénées

Biométhane CNG

8,1 MJ/l

Méthane durable

Electrique à batterie

0,5 MJ/l

A partir de courant d’origine renouvelable

Adéquation L’utilisation de biocarburants et d’électricité durable dans les machines agricoles et forestières est recommandée pour des raisons de protection du climat, de l’environnement et des ressources, ainsi que pour des considérations économiques.

Source: 80. Berichte aus der TFZ (2023)

viron 300 km, alimentée en électricité suisse, devra parcourir environ 30 000 km pour voir son «sac à dos écologique» contrebalancer celui des moteurs thermiques diesel ou essence*.

Pas encore de production en série Le RigiTrac, premier tracteur électrique à batterie, a longtemps tenu la vedette dans ce domaine. Plusieurs constructeurs ont prévu de se lancer à leur tour (leurs trac-

teurs ne sont pas encore prêts à être produits en série). Fendt a récemment présenté son «e100 V Vario» à voie étroite d’une puissance de 55 kW, alimenté par une batterie. Le New Holland «T4 Electric Power» est aussi un tracteur électrique à batterie. Il dispose d’une capacité de stockage de 110 kWh. Selon New Holland le moteur aurait une puissance de 55 kW. Un autre candidat électrique est le «Farmall Electric 75c» de Case, dont la capaci-

té maximale de stockage est de 110 kWh pour une puissance moteur de 55 kW. Le personnel qui tenait le stand de Case à l’Agritechnica nous a annoncé qu’il serait disponible à partir de 2026. En raison du poids et du volume des accumulateurs, les tracteurs à batterie ne parviennent pas à franchir le seuil des 100 kW (voir tableau 1). La quintessence des concepts d’entraînement électrique à batterie est de se cantonner aux faibles puissances, du moins pour l’instant.

Conclusion Alors tout est bien qui finit bien? Non, car les «perspectives» susmentionnées, censées dessiner l’avenir des concepts d’entraînement des machines agricoles, sont toujours aussi floues. Impossible de déchiffrer le sens de la progression vers les systèmes d’entraînement alternatifs. Les choses ne sont pas près de changer. Ce n’est qu’au prix d’une ouverture technologique totale qu’on pourra avancer. *Document Batterien für E-Fahrzeuge 2023, mandat du BFE

Des systèmes d’entraînement électriques de plus en plus nombreux tentent leur chance sur le marché dans le segment des tracteurs de moins de 100 kW. Photo: Ruedi Hunger

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SYSTÈMES D’ENTRAÎNEMENT

Ce qu’il faut savoir des batteries Dans bien des domaines, les moteurs à batterie sont un substitut bienvenu aux modèles à moteur thermique. Leur bilan écologique est pourtant mitigé. Les batteries lithium-ion sont régulièrement incriminées, souvent à tort, à chaque incendie de véhicule. Le maniement de cette technologie exige une sensibilité technique particulière. Ruedi Hunger

Lorsqu’on dresse le bilan écologique des voitures électriques, la batterie est bien le composant le plus préoccupant. Les affirmations qui suivent reposent sur différents calculs et bilans écologiques publiés en 2023 par l’Institut Paul Scherrer (PSI), à la demande de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV). Ce qui nous intéresse dans le bilan écologique des batteries est la part du cycle de vie complet imputable

à la production. Une voiture électrique de milieu de gamme, dotée d’environ 400 km d’autonomie, alimentée exclusivement en électricité suisse, n’aura produit, après une durée de vie totale de 200 000 km, que la moitié de la quantité de gaz polluants émis par une voiture diesel ou essence comparable. Dans notre exemple, 20 % des émissions du véhicule sont imputables à la batterie.

Effet écologique dû à la fabrication des batteries et des véhicules A la fabrication, les véhicules électriques ont un impact écologique entre 25 et 50 % supérieur à celui des véhicules traditionnels thermiques. Ils n’ont certes pas besoin de catalyseur et ne contiennent ni rhodium ni palladium, ces métaux du groupe du platine qui comptent parmi les matériaux les plus polluants qui soient. En revanche, ils contiennent davantage de cuivre et de composants d’électronique de puissance. Dans la fabrication de véhicules, c’est surtout la batterie de traction qui a un impact potentiel majeur sur l’environnement.

Effet environnemental dû au fonctionnement et à la fin de vie Comparés aux véhicules thermiques, les électriques ne produisent pas d’émissions directes pendant leur fonctionnement, à l’exception du frottement des pneus et des freins. Leur efficacité énergétique est d’ailleurs quatre fois supérieure à celle des véhicules comparables à motorisation thermique. Ils sont aussi responsables de moins de dommages écologiques liés à la mise à disposition et à la conversion d’énergie, parce qu’ils en consomment moins et que le courant nécessaire peut être généré avec une portée écologique inférieure à celui de la production d’essence ou de diesel.

Effet écologique sur le cycle de vie

Les batteries li-ion sont une technologie relativement récente, aux prises avec des jugements hâtifs parfois infondés. Photo: Ruedi Hunger

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Une voiture électrique commence son cycle de vie avec un «sac à dos écologique» plus chargé qu’une voiture thermique. En revanche, son impact écologique par kilomètre diminue. Après avoir parcouru une distance donnée, la voiture électrique aura un impact écologique moindre. Un modèle de milieu de gamme, doté d’une autonomie d’environ 300 km, alimenté en électricité suisse, devra parcourir environ 30 000 km pour voir son «sac à dos


SYSTÈMES D’ENTRAÎNEMENT

écologique» contrebalancer celui des moteurs thermiques diesel ou essence.

Incendies de batterie et leurs causes Les photos et les reportages au sujet d’un bateau incendié en Mer du Nord ont terni l’image de la mobilité électrique. Sans attendre l’élucidation des circonstances exactes, la rumeur s’est empressée d’attribuer la cause de l’incendie aux 500 voitures électriques chargées sur les ponts inférieurs du cargo «Fremantle Highway» (sur un total de 3800 autos). Les témoins ont cependant tous affirmé que l’incendie s’était déclaré sur les ponts supérieurs Les incendies de batterie sont imputables à la batterie elle-même ou à des circonstances extérieures. Dans le premier cas, le système de gestion BMS peut avoir provoqué une charge excessive et, en fin de compte, un incendie. Des défauts de fabrication peuvent aussi causer un incendie, mais le risque est extrêmement faible. En réalité, très peu d’incidents compromettant la sécurité ont pour origine la batterie elle-même. Parmi les «circonstances extérieures» on peut mentionner une défaillance du système de refroidissement, un incendie de câbles (câble endommagé), un fonctionnement du véhicule dans des conditions extrêmes ou une maintenance incorrecte occasionnant une surchauffe.

La batterie n’est pas toujours aussi accessible aux fins de contrôle que sur les chariots télescopiques. Photo: Ruedi Hunger

l’assureur Allianz Suisse arrive à la conclusion que «le type d’entraînement est en réalité indifférent». La police danoise a exploité les comptes-rendus d’accidents entre 2017 et 2021 pour constater que les véhicules électriques impliqués dans des accidents étaient plus nombreux à prendre feu. La même étude conclut que ces véhicules ne sont pas moins sûrs que les véhicules traditionnels (Janstrup et.al. 2022).

Risque aggravé en agriculture? L’électrification des machines agricoles implique de savoir tracer les incendies de batteries et d’en comprendre les causes. Un risque subsistera toujours. Depuis une centaine d’années, on construit des autos, des tracteurs, des transporters et des faucheuses à deux essieux équipés de moteur à combustion et de batterie de démarrage. Des centaines de véhicules ont été la proie des flammes et des bâtiments ont été calcinés, bien avant qu’on parle des batteries lithium-ion. Au surplus, les batteries, câbles sous tension et composants électriques ont toujours constitué un risque potentiel d’incendie. Les risques inhérents aux batteries lithium-ion dépendent de plusieurs facteurs. Certaines études (Forbes, 2022) prétendent que les véhicules équipés de batteries lithium-ion ont moins tendance à prendre feu que les véhicules traditionnels. Les véhicules hybrides occuperaient la première place, suivis des véhicules à essence, tandis que les modèles tout électriques sont troisièmes. Dans le magazine en ligne de la Tribune de Genève,

Les risques et causes d’incendies On admet aujourd’hui trois raisons pour lesquelles les batteries lithium-ion présentent un risque d’incendie plus élevé: 1. l orsque la batterie est défectueuse;

2. l orsque la batterie est endommagée; 3. lorsque la batterie a été stockée dans de mauvaises conditions ou utilisée de manière incorrecte. Les causes d’incendie spécifiques sont: • des dommages mécaniques pendant le transport de l’usine au site d’incorporation (constructeur du véhicule); • un endommagement mécanique de la batterie, par exemple après un accident. A cause des très faibles résistances internes, un court-circuit est possible; • une qualité de fabrication défectueuse; • un échauffement excessif car le risque augmente lorsque la température de l’électrolyte franchit le seuil de 60 °C;

A condition d’être correctement utilisés et entretenus, les véhicules électriques à batterie sont aussi sûrs que ceux à motorisation essence ou diesel. Photo: Fendt

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SYSTÈMES D’ENTRAÎNEMENT

L’incendie à bord du cargo «Fremantle Highway» a fortement entaché l’image de l’électromobilité. Les experts autoproclamés se sont aussitôt indignés, criant haro sur le baudet, accusant les voitures électriques d’être à l’origine du sinistre. Photo: ldd

• une charge excessive due au dépassement de la tension maximale (système de gestion de batterie); • un flux de courant trop élevé lors du processus de charge/décharge; • une décharge complète de la batterie pouvant endommager des cellules et provoquer une inflammation spontanée. On s’efforcera de maintenir la charge à un niveau entre 40 et 60 % de la capacité normale (système de gestion); • des dangers dus à l’environnement, par exemple si un véhicule électrique est branché sur une borne dans un parking souterrain inondé, il existe un risque d’électrocution pour l’homme et un risque élevé d’emballement thermique (DETEC 2020; Zurich Assurances 2020).

La difficile extinction du feu Après avoir pris feu, les batteries lithiumion sont difficiles à éteindre et, de ce fait, classées dans la catégorie «difficilement extinguible». La durée prolongée de ces incendies réside dans le fait qu’un court-circuit à l’intérieur de la batterie se propage d’une cellule à l’autre par effet domino. Le seul moyen d’en venir à bout est de refroidir la batterie à l’eau sur une durée suffisamment longue. Compter entre 3000 et 10 000 litres d’eau pour éteindre une voiture électrique en feu. L’oxygène nécessaire à entretenir le feu est généré au fur et à mesure par la batterie elle-même. L’utilisateur ne dispose d’aucun moyen d’action sur l’assurance qualité chez le constructeur ou dans l’entreprise chargée de l’incorporation dans la machine ou dans le véhicule. La prévention commence par une détection précoce des dé20

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fauts. Un comportement inhabituel ou l’apparition d’anomalies patentes constituent un avertissement qui doit être pris au sérieux. Les accus Li-ion doivent être protégés contre les chutes et empêchés de se balader s’ils sont placés dans le coffre d’une voiture. Ils ne doivent pas non plus être exposés à la lumière directe du soleil pour une durée prolongée. Qu’il s’agisse d’un tracteur, d’une mélangeuse ou d’un engin de levage, tous les systèmes d’entraînement électriques doivent être contrôlés régulièrement, surtout les batteries elles-mêmes. L’essentiel est d’être attentifs aux symptômes, gonflements ou écoulements, annonciateurs d’un problème interne.

Système de gestion de batterie Le phénomène fatal de l’emballement thermique, la surchauffe d’une cellule et la propagation du feu aux cellules voisines doivent être détectés à temps. Un système de gestion de batterie performant est donc essentiel. Lorsque la température franchit un seuil de sécurité donné, le système de gestion déconnecte la batterie, empêchant ainsi une charge ou une décharge excessive. La fonction d’analyse de la batterie offre pour ainsi dire un second niveau de sécurité par la détection précoce d’une dégradation de l’état de la batterie. Parmi ces dégradations figure notamment le «Lithium Plating», un processus au cours duquel un dépôt de lithium métallique se forme pendant la charge de la batterie. Ce dépôt peut diminuer la durée de vie et provoquer un court-circuit, voire un incendie. Le système de gestion de batterie joue un rôle clé dans la prévention des incendies.

Le vieillissement naturel Les batteries vieillissent sous l’effet naturel de certaines réactions chimiques ou de processus physiques. A ce propos, on dispose d’une grandeur caractéristique importante, appelée «State of Health», SOH. Ce SOH, exprimé en pourcentage, renseigne sur l’état de la batterie par rapport à sa condition idéale. Le SOH est donc le reflet de l’état de santé de la batterie. A chaque utilisateur de décider le temps durant lequel il compte utiliser sa batterie. A l’état neuf, les batteries ont un SOH idéal de 100 %. Dans l’industrie automobile un SOH > 80 % est considéré comme acceptable. Pour les batteries utilisées en agriculture, la «fin de vie» peut, le cas échéant, intervenir à > 70 %. Après cette première utilisation les batteries lithium-ion ont droit à une seconde vie (multilife), servant, par exemple, de batterie de stockage d’énergie ou permettant le chargement bidirectionnel aux fins de stabilisation du réseau.

Conclusion L’électromobilité constitue un défi pour les garages ou les ateliers de réparation, mais aussi pour les utilisateurs et les acquéreurs de véhicules électriques. La technologie de propulsion utilisée pour les voitures électriques et, en agriculture, pour différents véhicules ou machines électriques, mérite d’être traitée avec le respect qui convient, tout en sachant que la peur est mauvaise conseillère. 1. Document de base 2023 SuisseEnergie, Office fédéral de l’énergie. 2. Les commentaires des différents chiffres varient selon les sources.


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SYSTÈMES D’ENTRAÎNEMENT

Dans la classe de puissance de moins de 100 kW, on trouve toujours davantage de tracteurs électriques, de petites chargeuses et de chariots télescopiques. Photo: Weidemann

Jusqu’où peut-on électrifier les engins et matériels agricoles? Les moteurs électriques se distinguent par leur rendement très élevé et leur bonne capacité de régulation, mais la faible densité de stockage des accus est un inconvénient. Dans l’agriculture, l’image des moteurs électriques est modérément positive. On peut dès lors se demander dans quelle mesure les matériels et engins peuvent être électrifiés. Ruedi Hunger

Les moteurs à batterie affichent un potentiel de réduction des gaz à effet de serre très élevé s’ils fonctionnent avec de l’électricité d’origine renouvelable. On oublie toutefois souvent que les émissions liées à la fabrication des batteries sont très élevées. En outre, le recyclage des batteries au lithium n’en est qu’à ses débuts. La production des terres rares nécessaires à leur fabrication a par ailleurs des effets environnementaux. Utiliser l’électricité produite sur place par l’exploitation agricole (installations photovoltaïques) a un effet positif. L’absence d’émissions et le faible niveau sonore des 22

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moteurs électriques constituent d’autres points positifs.

Les matériels agricoles peuvent-ils être électrifiés…? Outre la question consistant à savoir «comment» produire les denrées alimentaires, il est aussi essentiel d’analyser le système énergétique existant. Les moteurs à batterie sont déjà utilisés dans les exploitations agricoles et conviennent bien pour les cultures spéciales. Règle de base: l’électrification est d’autant judicieuse en vue d’une durabilité accrue que la ferme est proche et que le besoin en

puissance est de courte durée. On assiste toutefois à un conflit entre les volumes disponibles des bâtiments, le poids total, les coûts et la capacité des batteries. Ces dernières sont et restent (pour l’instant) relativement volumineuses et lourdes. La condition préalable à toutes les solutions de batterie consiste à utiliser de l’électricité d’origine renouvelable. Il apparaît d’ores et déjà que les machines à moteur électrique s’imposeront, en particulier à l’intérieur des bâtiments. Il en résulte une première réponse à la question de l’électrification des matériels agricoles. Selon les spécialistes, celle-ci


SYSTÈMES D’ENTRAÎNEMENT

est possible sur plus de la moitié des équipements.

Oui, jusqu’à 100 kW Autre réponse: les tracteurs puissants et très efficaces lors des travaux lourds dans les champs ainsi que les machines de récolte des grandes cultures, de fourrages verts et de foin ne peuvent pas, en raison des exigences imposées, fonctionner à l’électricité. L’association des constructeurs mécaniques allemands (abrégée VDMA pour Verband Deutscher Maschinen- und Anlagenbau) estime, à l’instar de Ludger Frerichs, directeur de l’Institut pour les engins mobiles et les véhicules utilitaires à l’Université technique de Braunschweig (D), que plus de la moitié des équipements peuvent être électrifiés. Actuellement, la limite se situe entre 90 et 100 kW. Même en la portant à 100 kW, force est de constater, en se basant uniquement sur le nombre d’unités, que cette évaluation tient la route.

Les matériels de plus de 100 kW Un autre argument en faveur de l’électrification réside dans le développement peu axé sur une puissance élevée et maximale des robots à usage agricole. Il apparaît pour l’instant que les nouvelles solutions globales seront basées sur des systèmes avec batteries. Concernant les machines plus puissantes, les spécialistes ne voient pour l’instant aucune alternative au moteur à combustion. Le seuil actuel de 100 kW se décalera toutefois constamment vers le haut, à mesure que

Les mélangeuses à batterie électrique sont toujours plus fréquentes. Photo: Strautmann

de nouveaux systèmes de batterie seront utilisés.

Une électrification complète estelle envisageable? A l’heure actuelle, une électrification complète des matériels agricoles paraît irréaliste. En effet, des moteurs à batterie ou à piles à combustible utilisés en continu et loin d’une infrastructure d’alimentation, de recharge ou de changement de batterie, ne sont pas encore à l’ordre du jour. A long terme, le moteur à combustion restera dès lors incontournable pour les tracteurs et les machines de puissance élevée. La précision «en l’état actuel de la

technique» signifie toutefois que cela n’est pas gravé dans le marbre. Sachant justement que les tracteurs et les engins de grande taille sont souvent des ma-

«Les progrès réalisés dans la recherche sur les batteries permettent d’électrifier des engins de plus en plus puissants.»

chines clés qui déterminent la production et sont donc essentielles, il est évident que des carburants alternatifs seront nécessaires assez rapidement pour que le bilan des émissions de gaz à effet de serre s’améliore à court et à moyen terme.

Conclusion

Outre l’intérieur des bâtiments, les cultures spéciales sont un autre domaine d’utilisation des tracteurs électriques. Photo: Fendt

Efficacité énergétique accrue, émissions réduites, puissance de travail supérieure: les concepts de motorisation à batterie sont nettement meilleurs en termes de rendement et d’émissions, pour autant que l’électricité utilisée soit d’origine durable. Les 70 % de perte d’un moteur diesel sont ainsi supprimés, tout comme les gaz d’échappement et une grande partie des nuisances sonores. Les véhicules électriques sont en outre plus dynamiques. Même si l’électrification est déjà en marche dans le secteur agricole, elle se limite actuellement aux engins de moins de 100 kW. 12

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SYSTÈMES D’ENTRAÎNEMENT

Les systèmes de recharge rapide connaissent une évolution fulgurante. Photo: NH

A l’avenir, l’électricité issue d’installations photovoltaïques et la recharge bidirectionnelle devront se compléter. Photo: Helion

La recharge des batteries du futur Dans le contexte de l’abandon des carburants fossiles et de la décarbonation qui en découle, il est beaucoup question de batteries et de véhicules électriques. Des technologies de recharge sont par conséquent nécessaires. Des spécialistes ont évoqué au colloque du FTPM à Sursee (LU) la manière dont elles se présenteront et ce que cela exige. Ruedi Hunger

«On navigue en eaux troubles», a déclaré Christian Bach, président du Forum d’étude suisse pour la technique de propulsion mobile (FTPM), en prélude au colloque de Sursee (LU), le 22 novembre dernier. Il faisait allusion à l’augmentation sans relâche du CO2 dans l’atmosphère. «Devons-nous nous en inquiéter?», a-t-il demandé à la centaine de participants à cette journée, en plaidant pour des mesures efficaces. Il est essentiel que nous fassions les choses correctement, bien sûr dans l’utilisation des équipements, mais aussi et surtout dans le respect de l’environnement. Sept intervenants ont ensuite présenté, chacun dans son domaine, des solutions allant de la recharge correcte 24

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des batteries à la station de recharge rapide à hydrogène, en passant par l’approvisionnement énergétique suisse de demain et l’e-mobilité comme moteur de la planification à long terme du réseau électrique. Il en est clairement ressorti que les nouvelles technologies ne peuvent être mises en œuvre avec succès que si elles sont largement acceptées et appliquées par les utilisateurs potentiels.

Que signifie «faire correctement»? A l’avenir, les véhicules électriques devront, par exemple, assurer l’équilibre de la production d’électricité entre le jour et la nuit. Cela implique d’utiliser «correctement» les véhicules électriques à batterie

Durée de vie de la batterie Les batteries ont trois «durées de vie»: • une durée de vie calendaire, soit, en fait, la durée de conservation de la batterie non utilisée; • une durée de vie «cyclique», soit le nombre de cycles de charges/ décharges qu’une batterie est apte à supporter; • une durée de vie (plus précisément une fin de vie) définie par l’augmentation de la résistance interne (typiquement jusqu’à 100 %) et la diminution de la capacité utile (typiquement à 70 ou 80 % de la capacité nominale d’origijne ).


SYSTÈMES D’ENTRAÎNEMENT

(BEV) garés. Une recharge nocturne incontrôlée peut augmenter le besoin en électricité importée. C’est pourquoi une recharge contrôlée, idéalement pendant la journée, contribue à alimenter les ménages en électricité (et à propulser la voiture). Production et consommation doivent être à tout moment à l’équilibre. Tout excédent d’électricité, par exemple en été, doit être exporté, transformé ou stocké. L’exportation ne fonctionne que s’il y a des acheteurs, ce qui est difficile, car, à la même saison, les pays voisins se trouvent également en situation d’excédent. La production d’hydrogène s’impose pour la transformation. Les excédents d’électricité «stockés» pendant les mois d’été peuvent ainsi être exploités de manière différée sur les véhicules à H2. L’hydrogène peut notamment servir à entraîner des camions. L’utilisation de sources d’énergie synthétiques pour les camions parcourant de longues distances et pour l’électricité en hiver permettrait de réduire les importations annuelles de 10 à 20 térawattheures (TWh). Par conséquent, l’électricité produite par les installations photovoltaïques devra à l’avenir être stockée, du moins en partie, afin d’assurer l’approvisionnement en adéquation avec et/ou indépendamment du réseau.

Des mégawatts pour le trafic lourd Le passage à la propulsion électrique par batterie concerne les voitures particulières et les véhicules utilitaires lourds. Les systèmes de charge doivent pouvoir recharger la batterie suffisamment rapi-

dement pendant les périodes de pause légales de 45 minutes. Pour ce faire, un système de charge mégawatt (de l’anglais megawatt charging system, ou MCS), un nouveau standard avec une puissance de charge théorique allant jusqu’à 3,75 MW, est en cours de développement. Il s’agit d’une étape décisive car sans capacité de charge de cet ordre de grandeur, une électrification à large échelle du transport longue distance par camion demeurera une utopie. Or, le MCS impose des exigences particulièrement élevées aux prises et aux câbles d’alimentation. Différents projets de recherche se penchent actuellement sur la «méga-charge».

L’e-mobilité: une partie de la solution... Par véhicule-réseau, de l’anglais vehicleto-grid (V2G), on entend un véhicule qui prélève de l’électricité du réseau (unidirectionnel) et qui peut aussi lui en réinjecter (bidirectionnel). Cette faculté fait de chaque véhicule un système de stockage d’électricité. Cela peut améliorer la fiabilité de l’alimentation et augmenter la quantité d’électricité dans le réseau.

Gestion des batteries Grâce au système de gestion de la batterie, un fonctionnement sûr et fiable est possible. • Surveillance de la batterie: mesure des courants, des tensions par phase d’enroulement et de cellule, des températures et des impédances (résistance au courant alternatif). • Gestion thermique: pour une température uniforme des cellules et un fonctionnement dans une plage de température idéale (performance, vieillissement). • Diagnostic de la batterie: évaluation et mise en relation de toutes les informations provenant du pack de batteries pour déterminer l’état de charge (SoC), l’état de puissance (SoP), la capacité de démarrage (SoF) ou l’état de vieillissement (SoH). • Système d’équilibrage de la charge: symétrisation de l’état de charge des cellules (peut compenser différents états de vieillissement). • Commande de la boîte de commutation: commande des contacteurs pour la mise en marche/arrêt, arrêt d’urgence en cas de crash ou de surcharge critique de la batterie

… et le photovoltaïque devient la deuxième énergie hydraulique Le développement massif programmé du photovoltaïque permettra de remplacer les centrales nucléaires et de couvrir les besoins croissants en courant. L’électricité excédentaire produite par les installations photovoltaïques doit être transformée en gaz synthétique et en hydrogène.

Les chargeurs rapides à hydrogène représentent un élément de confort pour les voitures, mais une condition d’exploitation impérative pour les camions. Photo: kvyreen/H2energy

Changement de paradigme Sans possibilités de stockage, les énergies renouvelables dépendent souvent des conditions météorologiques. Pour la transition énergétique, cela signifie qu’il faut consommer l’électricité lorsqu’elle est produite. Ce changement de paradigme concerne tous les consommateurs qu’il faudra inciter à devenir plus souples envers eux-mêmes et entre eux. Cela est possible, par exemple, grâce à la transparence tant à l’échelon de la production qu’à celui de la consommation (pompes à chaleur à sondes géothermiques et voitures électriques). Il faut aussi des accumulateurs et des solutions pour gérer la consommation de manière flexible (infrastructure de recharge électrique). Le comportement des consommateurs doit changer fondamentalement. La table ronde de fin de journée a montré que la seule solution est de stocker l’électricité solaire, par essence très variable et fluctuante. Outre le développement de l’infrastructure de recharge, cela permettrait aussi de réduire les émissions de CO2 dues à la mobilité et aux transports. 12

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SYSTÈMES D’ENTRAÎNEMENT

La ferme Martin produit son biométhane carburant L’agriculteur vaudois Georges Martin, pionnier de la méthanisation agricole en Suisse, vient de mettre en service sur l’exploitation familiale à Puidoux la première installation d’épuration de biogaz agricole de Suisse romande, avec borne de remplissage. Matthieu Schubnel C’est vers la fin des années 2010 que l’idée de mettre sur pied une station de ravitaillement de biométhane carburant germe dans la tête de Georges Martin. Ce précurseur, travaillant avec ses deux fils Pascal et Stéphane installés en communauté d’exploitation à Puidoux (VD), s’était déjà illustré au début des années 2000 avec la mise en route l’une des premières installations de production de biogaz de nouvelle génération en Suisse. Depuis lors, la cogénération comble les déficits récurrents d’électricité enregistrés par la boucherie et génère un revenu, tout en valorisant la chaleur dans l’atelier de découpe de viande et pour leur propre habitation. «Nous n’avons pas remis une bûche au feu depuis plus de vingt ans», apprécie l’exploitant. De 400 m³ de capacité au départ, l’unité de digestion par voie liquide affiche désormais un volume de 1600 m³.

Barrière administrative Le projet d’épuration de biogaz qu’il a mené au cours des dernières années vient de se concrétiser, avec la mise en route de l’installation en début d’été. L’objectif initial de ce projet de purification était de produire du biométhane à petite échelle et établir un point de distribution situé en zone agricole. Mais l’exploitant a assez rapidement dû se résigner à abandonner l’idée d’une station-service ouverte au public, la loi fédérale en vigueur sur l’aménagement du territoire lui interdisant de vendre le moindre kilogramme de biométhane. Face à cette barrière administrative, il ne cache pas sa frustration: «C’est idiot, car nos 2000 clients environ viennent régulièrement acheter de la viande dans notre boucherie de campagne où nous écoulons toute notre production, regrette Georges Martin. Ils auraient pu faire le plein à ce moment-là! Comment pouvons-nous vendre du lait et 26

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Georges Martin, l’un des pionniers du biogaz en Suisse, a investi dans une installation de purification désormais opérationnelle, qui alimente les différents véhicules de l’exploitation familiale. Photos: Matthieu Schubnel

de la viande à la ferme et ne pas pouvoir commercialiser du méthane provenant du même cheptel?» La taille du projet a donc été revue à la baisse, afin de couvrir exclusivement les besoins d’autoconsommation par les véhicules de la ferme. Pour le moment, seule une petite proportion du gaz est donc dérivée de la quantité produite par l’unité de méthanisation.

Unité de 150 kWél Aujourd’hui, l’unité de méthanisation affiche une puissance effective de 150 kWél (soit 1 200 000 kWh d’électricité produite par an), et même un potentiel de 250 kWél reconnu par le mécanisme fédéral RPC. Georges, l’un des fils Pascal ou Stéphane ou l’ouvrier alimentent le digesteur deux fois par jour. La quantité totale de substrats s’élève à 5000 t/an. Les ap-

ports se composent d’un tiers de matières solides et de deux tiers de matières liquides avec, en proportions brutes, une moyenne de 83 % d’effluents d’élevage (fumier, lisier) et 17 % de cosubstrats de provenance locale (déchets d’industrie, poussières du moulin, déchets de tonte du parcours de golf voisin ou encore petit lait). Parallèlement, les Martin exploitent quatre fermenteurs-garages de 300 m³ de capacité chacun pour produire du méthane par voie sèche. Ils s’épargnent ainsi le broyage très énergivore du fumier. Ce procédé-là ne nécessite aucune intervention durant les cinq semaines de fermentation. En sortie d’installations, le gaz produit par les deux voies de méthanisation est fusionné pour alimenter la cogénération, avec un régime de rotation des moteurs avoisinant 1500 tr/min.


SYSTÈMES D’ENTRAÎNEMENT

Biogaz purifié à 99 % Depuis la fin de ce mois de mai, une petite proportion du biogaz contenant 56 à 58 % de méthane est épuré sur l’exploitation, pour atteindre une teneur en méthane de 99 %. L’installation d’épuration par séparation membranaire (voir encadré) se situe dans la cour de ferme, à proximité immédiate des méthaniseurs auxquels elle est reliée par deux conduites. A l’image d’une centrale de biogaz, la pose en légère pente de ces conduites est nécessaire pour récupérer le condensat concentré en soufre. Le trafic des véhicules de la ferme a aussi été pris en considération pour le choix de l’implantation. Actuellement, l’unité d’épuration ne fonctionne pas à son régime maximal. En l’absence de conduite de gaz à proximité, l’injection dans le réseau n’est pas une option. La production de biométhane se limite donc au volume nécessaire pour approvisionner les véhicules de l’exploitation.

Les différents partenaires devant la nouvelle installation d’épuration, avec de g. à d., Alain Bosson et Kurt Lindegger (New Holland Center Schweiz), Yves Membrez (Erep), Georges Martin et Corentin Grand (Atelier TMS).

Voitures carburant au méthane L’installation dispose d’une capacité de stockage équivalant à 400 kg de biométhane carburant. Dès la mise en service du système d’épuration, les Martin se sont équipés en quelques mois d’une Fiat et de trois Volkswagen carburant toutes au biométhane: un véhicule pour l’exploitation et trois autres privés, pour la livraison des produits de la ferme et pour les fils Stéphane et Pascal Martin. Leur prix est supérieur d’environ 20 à 30% à celui d’un modèle conventionnel. «Ces voitures d’occasion dénichées en Suisse alémanique embarquent du méthane, ainsi que 10 % d’essence pour la phase de démarrage», détaille l’exploitant. Le passage d’une carburation à l’autre n’est pas perceptible par le conducteur. Les réservoirs de méthane sont intégrés sous chaque véhicule à l’arrière et leur présence est incompatible avec une transmission intégrale ou un crochet d’attelage. Selon l’exploitant, le plein d’une voiture correspond à environ 30 kg de méthane épuré. Cette quantité procure une autonomie moyenne de 500 km en consommation mixte. Avec ce carburant autoconsommé, il évalue l’économie à 800 francs par mois pour le parc de voitures.

Un T6.180 Methane Power en service Suivant cette même logique, les Martin devraient finaliser l’acquisition d’un tracteur New Holland «T6.180 Methane

La flotte de l’exploitation comprend désormais cinq véhicules carburant au biométhane.

Power», livré en juillet dernier et actuellement loué. Le prix brut de ce modèle carburant au biométhane est supérieur d’environ 30 000 francs à celui d’un «T6.180» conventionnel. L’exploitant devrait bénéficier en 2024 d’un soutien bienvenu de 50 000 francs pour l’acquisition de ce tracteur fonctionnant à 100 % au biométhane, dans le cadre du «Plan climat vaudois» mis sur pied par la Direction générale de l’agriculture, de la viticulture et des affaires vétérinaires du canton. «Nous l’avons déjà utilisé avec succès sur différents chantiers, par exemple au pressage des ballesrondes.

L’économie serait d’environ 60 % lors de la préparation des parcelles de maïs. Mais c’est pour les travaux lourds qu’il fonctionne le mieux.» Avec sa capacité de stockage de base de 32 kg, l’autonomie de ce tracteur sans réservoir additionnel ne dépasse pas 1,5 h à la charrue, ou 6 h sans outil. Lors d’un chantier de purinage sur une parcelle éloignée plus en altitude, un plein tous les deux voyages était nécessaire. Le temps de remplissage ne prend que quelques minutes, compte tenu de la pression dans les bonbonnes de la station de ravitaille-

Le biogaz épuré par séparation membranaire L’installation d’épuration de la ferme Martin exploite une technique de séparation membranaire, la plus pertinente techniquement et économiquement pour de faibles débits. Ce procédé fait transiter du biogaz dans des fibres creuses en polyimide. Lorsque le biogaz transite par ces «spaghettis» sous trois niveaux de pression d’une dizaine de bar, le mélange gazeux est filtré et seul le gaz carbonique traverse la membrane pour être écarté. Du méthane quasi pur en ressort à l’état gazeux. Il est alors compressé à plus de 200 bar et

stocké dans 20 bouteilles de 80 litres, avec trois étages de pression et alimentant la borne de distribution. Le gaz résiduel chargé en soufre est dirigé dans le conduit de retour, dilué puis brûlé dans les moteurs de cogénération. Le compresseur, élément fondamental du système, requiert une vérification de ses niveaux tous les dix jours. L’installation connectée est par ailleurs et surveillée à distance par le fournisseur Apex AG qui dispose d’un agrément et intervient luimême si nécessaire.

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SYSTÈMES D’ENTRAÎNEMENT

ment de biométhane. Mais pour réduire le nombre d’arrêts à la station, Georges Martin a commandé auprès de New Holland Agriculture deux unités d’un réservoir mobile additionnels avant de 47 kg de contenance, en cours d’homologation, portant ainsi la réserve totale de biométhane embarqué à 79 kg. Durant l’hiver, il pourra aussi être utilisé sur la ferme pour préparer les deux rations quotidiennes destinées au bétail, une tâche particulièrement énergivore. L’exploitant regrette un peu l’absence au catalogue de la transmission variation continue Auto Command au catalogue pour ce modèle-là. Mais selon Alain Bosson, responsable des ventes Suisse romande chez New Holland Center Schweiz, ce tracteur peut, depuis cette année, être doté d’une transmission à double embrayage et huit rapports sous charge Dynamic Command.

Le plein de ce tracteur «T6.180 Methane Power» de New Holland carburant à 100 % au biométhane est opéré en quelques minutes comme pour un tracteur à moteur diesel.

Viser l’indépendance énergétique Du côté de la station de distribution, un dimensionnement adapté est là aussi indispensable. «Avec deux tracteurs tournant à plein régime, nous serions aujourd’hui limités et il faudrait augmenter la capacité de la réserve. Nous avons heureusement prévu dès le départ une extension possible d’une colonne d’épuration supplémentaire sans avoir à modifier le reste de l’installation.» L’objectif de l’exploitant est de parvenir à une autarcie énergétique. Il n’a cependant pas de visibilité quant au temps de retour sur investissement. La rentabilité dépend aussi du prix du diesel. «Une unité d’épuration raccordée à une conduite de gaz, telle que celle de Müller Energies à Schaffhouse, simplifie beaucoup la question du débouché et la rentabilisa-

tion de l’installation. Mais dans notre cas, le degré d’amortissement dépend du nombre de véhicules approvisionnés.» Georges Martin n’a bénéficié d’aucun subside pour cette installation mais a néanmoins été soutenu par le canton pour financer l’analyse technique du projet, menée par l’équipe du bureau d’ingénieurs de la société Erep SA.

Adaptation législative nécessaire L’expérience d’épuration de la ferme Martin n’en est qu’à ses débuts. Ces dernières années, tout a changé avec la forte demande en électricité. «L’explosion récente des prix du carburant est une sécurité pour l’exploitation. Je ne regrette pas nos choix, car l’épuration du

biogaz pourrait diversifier nos activités: mieux vaut avoir deux fers au feu. L’évolution dépend maintenant de la volonté politique de bifurquer sur des énergies plus propres.» Si la loi sur l’aménagement des territoires évolue, il lui sera toujours possible se développer. Le fournisseur Apex a d’ailleurs convenu dans ce cas la reprise de l’installation actuelle, contre des équipements de plus grande capacité installés sur l’aire bétonnée existante déjà pré-dimensionnée pour cela. Parmi les projets figure l’acquisition d’une génératrice électrique fonctionnant au biométhane pour maintenir, en cas de coupure de courant, l’alimentation électrique en îlotage de la ferme, de la boucherie et des habitations.

Adaptation d’un tracteur diesel au biométhane: essai en cours Une expérimentation de l’Etat de Vaud consistant à évaluer l’intérêt de convertir au méthane un tracteur agricole carburant au diesel est en cours à la ferme Martin. L’essai est mené avec l’atelier mécanique TMS à Puidoux, un partenaire de GVS Agrar et distributeur Fendt et Pöttinger. Le projet initial d’adapter un tracteur à une carburation au biométhane 100 % a été écarté compte tenu du coût excessif de la transformation. L’objectif est désormais de savoir s’il est rentable de rendre un tracteur diesel existant compatible avec deux carburants diesel/biométhane

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(«dual fuel»). Le kit d’adaptation est fourni par l’entreprise italienne Ecomotive Solutions. «On remplace une partie de l’air d’injection par du biométhane. Pour obtenir une explosion avec un moteur diesel en rajoutant du biométhane, du carburant diesel est nécessaire», explique Corentin Grand, chef d’atelier de TMS Sàrl. L’essai a été mené sur un Fendt 310 Vario embarquant sur son toit 30 kg de biométhane dans deux bonbonnes de 90 litres, mais qui ne sera pas homologué avant début 2024. Les résultats seront transmis au canton et publié en mars 2024.

L’essai de conversion «dual fuel» est mené sur un Fendt 310 Vario embarquant deux bonbonnes de 90 litres de biométhane.


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Impression | Rapport de test

En dépit du diamètre de 150 cm des rotors, le suivi du terrain de la faneuse rotative «Vendro C 1120» est parfait, même sur sol irrégulier. Photos: Martin Abderhalden

Cette faneuse a tout d’une grande Krone vient de lancer la faneuse rotative «Vendro C 1120». Un exemplaire a été mis à la disposition de Technique Agricole pour la réalisation de tests durant la seconde mi-saison. Martin Abderhalden*

La «Vendro C 1120», d’une largeur de travail de 11,2 mètres, vient enrichir la gamme des faneuses Krone. Montée sur un châssis à essieu fixe, elle peut être traînée par un tracteur de taille modeste. Une puissance requise de 60 chevaux est spécifiée par le constructeur. Pour réaliser les essais, une machine entièrement neuve a été mise à notre disposition par l’importateur suisse Agrar Landtechnik.

Un système de repliage efficace La machine testée disposait d’un timon réglable en hauteur avec un anneau d’attelage. Le timon est réversible pour permettre un attelage également en position basse. Long de 480 cm, il est remarquablement svelte, faisant bénéficier la

*Martin Abderhalden est agriculteur. Il teste régulièrement des machines et des installations pour le compte de Technique Agricole.

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faneuse d’une grande agilité, en dépit de sa taille. La hauteur de 252 cm permet de l’entreposer dans une remise, même de faible hauteur sous plafond. La largeur de transport de 295 cm exige cependant une bonne maîtrise de conduite.

L’essieu fait office de jauge En position de travail, les roues de l’essieu de transport rigide, munies de pneus «15.0/55-17», font office de roues de jauge. L’essieu est positionné non loin de la zone de travail des dents. La cinématique favorable de la tringlerie permet de s’affranchir des irrégularités du sol. Le ratissage du fourrage a été convenable. Une manivelle latérale permet d’adapter la hauteur de travail selon les conditions locales. La faneuse est commandée par l’intermédiaire des distributeurs à simple et double effet. Il faut compter environ 28 secondes pour déployer la machine, et 35 pour la replier. Une commande séquentielle pi-

lote les opérations jusqu’à la position tournière, via laquelle la faneuse est abaissée jusqu’en position de travail, puis relevée. La prise de force peut rester en fonctionnement pendant ce temps. Nul besoin d’être un conducteur chevronné pour piloter l’outil, même dans les virages et jusque dans les coins de parcelles. Un système hydraulique de délestage du châssis mobile peut être fourni en option. Il a pour effet d’alléger l’essieu de transport via le vérin de relevage, empêchant ainsi l’effet d’abrasion des pneus dans les virages, sans nuire à leur fonction de roues de jauge.

Concept «Opti-Turn» Du fait de l’importante largeur de travail, les éléments supportant les toupies subissent de fortes contraintes, ce qui explique la construction massive de la «Vendro C 1120» et le renforcement sur toute sa largeur par des arceaux de protection


Rapport de test | Impression

La Krone «Vendro C 1120» en chiffres

Grâce à un système de repliage sophistiqué, la faneuse de 11,2 mètres peut être ramenée à un ensemble compact.

jouant aussi le rôle de raidisseurs à l’instar d’une construction en treillis modulaire. Cette disposition allège les articulations et assure une grande stabilité jusqu’aux extrémités. Les éléments articulés de l’arceau sont lubrifés aisément. Chacun des dix rotors est équipé de six paires de dents, dont la couleur diffère en fonction du sens de rotation, selon le

standard en vigueur chez Krone. Le concept «Opti-Turn» permet la projection très régulière du fourrage. Pour un suivi parfait du terrain, Krone a conçu ses faneuses rotatives de sorte que les roues de jauge passent à proximité du rotor. Grâce aux dents de longueur différente, coudées dans les trois dimensions, le ratissage et la projection du fourrage sont

La manivelle latérale facilite le réglage de la hauteur de travail.

Largeur de travail: 11,2 m Nombre de toupies: 10, chacun à 6 paires de dents et 150 cm de diamètre Dimensions: largeur de transport 295 cm; hauteur de transport 250 cm; longueur 480 cm Besoins en puissance: dès 60 ch Branchements nécessaires: 1 distributeur simple effet et 1 double effet Pneus: essieu de transport: BKT «AW 705 15.0/55-17»; rotor intérieur «16×9.50-8»; rotor extérieur «16×6.50-8» Poids: 2390 kg Prix: CHF 48 800.– (machine testée, TVA incluse) Données du constructeur

optimisés et la qualité du fanage s’en trouve améliorée. Les importants chevauchements et les rotors de 150 cm de diamètre ont assuré une pleine réussite du test, indépendamment de la nature du fourrage. Les rotors sont rigidifiés par un plateau grâce auquel ils peuvent déplacer d’importantes quantités de fourrage et faire face aux contraintes qui en résultent.

Les arceaux de protection massifs remplissent un rôle de raidisseurs.

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Impression | Rapport de test

Sur l’arbre à cardan en provenance du tracteur, la chaîne cinématique, qui comporte une roue libre, transmet la force aux entraînements des rotors, via des crabotages spéciaux nommés «OctoLink», exempts d’entretien car lubrifiés à vie.

Réglage aisé de l’angle de projection Chaque rotor offre la possibilité de régler l’angle de projection sur quatre niveaux, compris entre 13 et 19 degrés, au moyen d’un goujon chargé à ressort. Il suffit de tirer le goujon vers soi et de le relâcher dans la position voulue – sans tripotage fastidieux, ni manipulation de clavettes, ce qui incitera davantage les opérateurs à rechercher le réglage optimal. Un angle très incliné accentue le conditionnement, tandis que le choix d’un angle plat permet de retourner le fourrage en douceur. Pour le fanage en bordure, une toile de bordure antiprojection contrôlée hydrauliquement est proposée en option.

nombre dépasse 50 et heureusement bien accessibles, exigent plus d’attention.

Conclusion Bien que massive, la «Vendro C 1120» de Krone se laisse facilement traîner par un tracteur léger de 60 chevaux. Sa construction lourde lui donne une stabilité remarquable qui rend le travail agréable. Le repliage est simple et sûr: la faneuse se laisse escamoter dans les sens de la longueur et de la hauteur, pour atteindre la largeur de transport de

3 mètres règlementaire, un peu juste lorsque l’on roule sur des routes étroites. La cinématique de la tringlerie assure un bon suivi du terrain. Le débit et le profil de dispersion sont parfaits même en présence d’un fourrage très dense. La machine est loin d’atteindre ses limites en matière de débit. La «Vendro C 1120» de Krone excelle sur les parcelles de taille importante et de forme irrégulière. La faneuse affiche un prix plutôt élevé, largement justifié par la qualité du matériel et la facilité d’utilisation.

Un débit de chantier élevé A la fin de l’été, la faneuse a été mise en œuvre dans différentes parcelles. Elle est venue à bout du fourrage lourd produit par une prairie artificielle à haut rendement. La projection était parfaite, même à des vitesses de travail supérieures à 14 km/h. Un enroulement de brins longs a été constaté autour du bras support de la deuxième roue extérieure gauche. La douceur de fonctionnement a surpris les testeurs. Grâce à sa construction massive et à son poids d’environ 2400 kg, la machine avançait à une allure régulière, même à vitesse élevée sur terrain accidenté. Aucun cliquetis de tôles n’était audible, seul le doux bruissement du fourrage se faisait entendre! La «Vendro C 1120» de Krone exige peu d’entretien. Les articulations «OctaLink» sont généralement exemptes de maintenance. Les entraînements des rotors sont graissés à vie. Les graisseurs, dont le

L’accouplement à crabots «OctoLink» est en prise de façon permanente lors du travail et exige peu de maintenance.

Brève évaluation + Débit de chantier et profil de dispersion, même par récolte abondante + fonctionnement régulier + construction robuste – largeur de transport de 3 mètres – béquille – charge d’appui pouvant être négative en pente avec un tracteur trop léger

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Le timon svelte, avec son «porte-flexibles» exemplaire pour ranger conduites et câbles, est réversible et rend ainsi possible un attelage par le bas.


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Impression | Rapport de test

L’andaineur McHale «R62-72» est un appareil compact, à rendement élevé comportant 11 bras porte-dents par rotor. Un régime de 400 tr/min suffit pour obtenir un râtelage satisfaisant. Photos: Martin Abderhalden

Un solide Irlandais à 22 bras L’Irlandais McHale ajoute désormais des andaineurs à sa large gamme. Technique Agricole a testé l’andaineur à andain central «R62-72». L’engin fait efficacemenht son job. Martin Abderhalden*

ABM Maschinen, l’importateur suisse de McHale, a mis à notre disposition pour un test le modèle «R62-72», plus petit modèle de la série des deux andaineurs à andain central. La mise en œuvre a eu lieu en 2023 principalement lors de la troisième coupe. Sur un plan purement visuel, le «R62-72» donne une impression de machine simple mais néanmoins robuste. Le châssis présente un centre de gravité bas. La tête d’attelage oscillante sans béquille requise est attelée directement aux bras de relevage inférieurs. La tête d’attelage avec direction forcée d’essieu offre un grand dégagement pour l’arbre de transmission. Avec le tracteur à roues jumelées de 62 chevaux utilisé, l’angle de braquage est à peine réduit. Un montant surélevé avec support tubulaire accompagne proprement tous les flexibles bien en hauteur vers l’avant. Le châssis articulé muni de

*Martin Abderhalden est agriculteur. Il teste régulièrement des machines et des installations pour le compte de Technique Agricole.

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pneumatiques «380/55-15» rend l’andaineur si maniable qu’avec un peu d’entraînement, on peut emprunter le passage suivant sans manœuvrer. La direction forcée réagit également bien sans survirage en marche arrière. La chaîne cinématique, de conception simple, est positionnée au-dessus de la tête d’attelage et transite vers l’arrière. Un arbre de chaque côté achemine le mouvement depuis la transmission grand angle directement vers les rotors, mais sans rotation libre. L’articulation de la tête d’attelage braque jusqu’à 80°. Une roue de jauge de secours est également embarquée. La présence d’une boîte avec espace de rangement pour les outils adéquats serait judicieuse.

Rotors de 289 cm de diamètre Pour chaque rotor, quatre roues de jauge assurent une bonne adaptation au sol et un fonctionnement silencieux. La hauteur des rotors et l’angle de dépose des bras de toupie se règlent aisément, la valeur correspondante étant clairement lisible sur

une grande échelle. Le chemin de cames des bras porte-dents est réglable afin que le point de dépose du fourrage spot adapté aux exigences. La performance de râtelage des 11 bras par rotor de 289 cm de diamètre est déjà vraiment bonne à faible régime, le régime idéal se situant autour de 400 tr/min. Les quatre roues de jauge de dimensions «170/80-8» ont suffi pour une bonne adaptation du terrain y compris sur terrain accidenté. Un joystick est disponible pour le pilotage électronique du soulèvement indépendant du rotor. Celui-ci est muni

Brève évaluation + Conception robuste + travail propre + largeur au transport limitée – pas de relèvement possible de la toile d’andain en fourrière – déverrouillage difficile des goupilles de bras porte-dents – pas de rotation libre de la transmission


Rapport de test | Impression

L’andaineur à dépose centrale McHale «R62-72» en chiffres

Le relevage des rotors en fourrière est suffisant même dans le cas d’andains de hauteur conséquente. Une toile d’andainage accompagnant ce mouvement serait pratique.

d’un câble de longueur suffisante. Il serait pratique de disposer d’un système de fixation rapide en cabine.

Réglage hydraulique de la largeur Le réglage réactif de la largeur de travail est commode et opéré depuis le tracteur via un distributeur à double effet. L’extension télescopique génère une largeur d’andain entre 130 et 230 cm. La largeur de travail visible sur une échelle graduée est également modifiée en conséquence entre 6,2 et 7,2 m. Les rotors peuvent être soulevés indépendamment l’un de l’autre via un interrupteur à bascule, même avec la capacité hydraulique limitée de 30 l/min du tracteur utilisé. Le dégagement en fourrière est adapté, de gros andains de paille peuvent également être franchis aisément. Il serait bienvenu que la toile d’andain soit elle aussi relevable, afin que le fourrage ne soit pas emporté en présence de gros andains. Un cliquet sert de butée pour limiter le relèvement en bout de champ. Celui-ci peut être actionné depuis le tracteur à l’aide d’un câble, pour relever entièrement les deux rotors en position transport. Lorsque tous

deux sont relevés jusqu’en butée, il sont rétractés hydrauliquement via le distributeur de réglage de la largeur, c’est-à-dire entièrement abaissée. De cette manière, les bras de levage glissent dans une assise qui sert également de verrouillage au transport. Sur route, les garde-corps de rotors sont repliables. Une hauteur de 320 cm est ainsi atteinte. Chaque bras porte-dents peut être retiré après avoir enlevé la goupille de sécurité. Comme elles sont fortement verrouillées, il est assez difficile de les déclipser à la main sans outil. Mais c’est la raison pour laquelle ils sont maintenus de façon sûre. Les rotors individuels ne tournant pas en roue libre, il faut veiller à démonter les bras correspondants de chaque côté afin de réduire la hauteur au transport.

Bonne performance de râtelage La largeur de râtelage suffit pour de nombreux fourrages. Si un andaineur double rotor à dépose latérale serait en théorie idéal avec des faibles volumes, le fait est que cette machine forme des beaux andains quel que soit le niveau de compétences du conducteur. Lors d’une utilisa-

L’indicateur facilement lisible renseigne sur le réglage de la largeur de travail.

Largeur de travail: 6,2 à 7,2 m, réglable hydrauliquement, 11 bras comptant chacun quatre doubles dents. Attelage: semi-porté avec chaîne de sécurité, tête d’attelage oscillante Pneumatiques: essieu 380/55-17, roues de jauge 170/80-8 Dimensions en position de transport: longueur 600 cm; hauteur 320 cm; largeur 284 cm Poids: 2200 kg Prix du modèle testé: CHF 27 333 (TVA incluse) Données du constructeur

tion en ensilage de regain et sur parcelle plane, l’allure peut atteindre 16 km/h. Compte tenu de leur poids, les rotors s’avèrent toujours bien en contact avec le sol sans rebondir sur les sols accidentés. La machine est peu exigeante en maintenance, le peu de points d’entretien requis sont facilement accessibles, ce qui devrait aider à prolonger la durée de vie de l’outil. L’utilisation avec la commande est agréable. Il est aisé de piloter l’andaineur y compris sur parcelle difforme.

Conclusion L’andaineur à andain central «R62-72» de McHale s’est bien comporté dans le regain et l’ensilage, mais aussi dans la paille. La machine de gabarit conséquent mais maniable peut être facilement conduite avec un tracteur de 60 chevaux sur terrain plat. Quelques chevaux supplémentaires (et davantage de poids) sont préférables dans les pentes, l’essieu avant du tracteur étant quelque peu délesté avec l’attelage aux bras inférieurs.

La tête d’attelage pivotante avec direction intégrée autorise un braquage conséquent, y compris avec des roues jumelées.

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Management | Espace juridique

Un litige sur une affaire de freins et d’attelage finit au tribunal Suite à la transformation du système de freinage d’un tracteur neuf, un agriculteur et un commerçant en machines agricoles sont entrés en conflit, ainsi que d’autres parties impliquées dans l’affaire*. Cette dernière a fini au tribunal. Roman Engeler

Coordonner l’effet de traction sur un train routier agricole – comme cela se pratique depuis 50 ans déjà dans le domaine des camions et utilitaires – est impossible sans une adaptation spéciale de la remorque. Ceci est dû à l’absence de suspension sur le véhicule tracteur qui empêche la régulation automatique de la force de freinage en fonction du poids effectif. Sur les camions, les systèmes de freinage électroniques sont obligatoires depuis les années 1990; ils incluent des dispositifs antiblocage. En principe, chaque véhicule d’un train routier devrait ralentir en proportion de sa masse, de telle manière que l’attelage reste toujours en tension et qu’aucune poussée n’agisse sur le tracteur en cas de freinage. Une remorque doit donc toujours freiner de manière un peu anticipée et davantage que le véhicule tracteur. C’est vrai sur la route, c’est vrai sur le terrain, où la préservation de la couche herbeuse entre aussi en ligne de compte.

Tracteur neuf et ancienne remorque Les tracteurs récents, conformes à la nouvelle réglementation européenne en vigueur depuis le 1er janvier 2018, fournissent moins de pression à la prise de frein de remorque que les modèles plus anciens. Cela vaut tant pour les freins hydrauliques que pneumatiques. Par conséquent, déjà lors d’un freinage partiel, une remorque ancienne attelée à un tracteur récent risque d’exercer une poussée sur ce dernier. Le phénomène peut conduire à des situations extrêmement dangereuses. L. W.* est agriculteur; il en a fait l’expérience après avoir acheté un tracteur *Technique agricole a disposé de l’ensemble des documents relatifs à ce litige judiciaire. Les noms et les initiales de toutes les personnes impliquées ont été modifiés.

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Une harmonisation de la traction d’un ensemble est essentielle pour circuler avec un tracteur et une remorque. Mais en pratique, les choses se compliquent. Photo prétexte: Roman Engeler


Espace juridique | Management

Comment agir dans ce genre de cas? «Cet exemple montre une fois de plus qu’il reste du pain sur la planche sur le thème ‹freinage› en agriculture. La cohabitation de différents systèmes de freins de remorques – hydraulique/pneumatique ou ancien/ nouveau – et l’absence de régulation de la force de freinage sur le véhicule tracteur complexifient la coordination au sein d’un train routier. Les bons conseils ne manquent pas, toujours trop coûteux, mais il existe aussi quelques options bien concrètes. Avant d’acheter un tracteur, le praticien doit absolument se faire remettre ses diagrammes de freinage, partie intégrante du dossier d’homologation. Il faut veiller à ce que la courbe de freinage en charge soit la plus basse possible dans la plage de freinage. Ainsi, la courbe à vide se situera-t-elle automatiquement dans une plage raisonnable. L’écart entre les deux courbes dépend surtout de la différence entre le poids total maximal autorisé et le poids à vide, soit la charge utile. Il sera difficile d’obtenir une correction de la part du constructeur ou du concessionnaire tant que les courbes de freinage à vide et en charge évoluent dans les plages prescrites. De bonnes courbes de freinage peuvent toutefois servir de critère lors d’un achat. Malheureusement, les remorques agricoles sont souvent chichement dotées en matière de freins, de sorte que le freinage minimal requis de 50 % est atteint de justesse sur les remorques neuves chargées. Cette valeur peut dégringoler dès que les performances des freins diminuent en raison de l’usure ou d’une non-utilisation. En outre, de nombreux constructeurs négligent peu ou prou les variations dynamiques de la charge par essieu en cours de freinage. Cela peut avoir pour conséquence que les remorques atteignent le freinage minimal sur le banc d’essai à rouleaux, en mesure stationnaire,

mais pas en utilisation réelle en raison de roues qui dérapent; le type de châssis joue ici un rôle. Les systèmes électroniques de freinage (EBS) – qui intègrent l’ABS – pourraient contribuer à résoudre le problème. Quoi qu’il en soit, avant d’acheter un tracteur, il vaut la peine de l’essayer, freinage compris, avec les remorques existantes. Qu’en est-il si le problème est déjà présent dans un parc de véhicules existant? Les tracteurs aux freins trop puissants pourraient, en principe, être ‹domptés› avec du lest; leurs freins étant davantage sollicités avec du poids supplémentaire, le freinage diminue donc. Mais cette solution n’est pas parfaite, le lestage ayant un impact négatif sur l’efficacité du véhicule lors d’opérations de transport. L’intérieur des roues arrière constituerait un emplacement idoine pour les lests. Mais la complexité du montage rend cette solution peu flexible. Le lest accouplé au relevage frontal est plus facile à gérer, mais sa masse est alors très mal disposée, surtout lorsque le tracteur est utilisé avec des remorques sans charge d’appui. Le meilleur type de lestage est la charge d’appui exercée par les remorques à timon rigide; cette charge agit au bon endroit – surtout lorsque la remorque est attelée en position basse – sans augmenter le poids effectif du train routier. On pourrait aussi retourner le problème en améliorant la puissance de freinage des remorques. Malheureusement, les remorques agricoles n’offrent bien souvent guère de potentiel sur ce point-là. L’augmentation de leur puissance de freinage passe par le montage de nouveaux essieux comportant des freins de plus grande taille. Et c’est coûteux. Lorsque de telles solutions ou transformations sont hors de portée, la recommandation – simple – pourrait être de ne pas utili-

neuf en 2019. Il a signé un document de réception attestant l’absence de défauts au véhicule. Il a d’abord employé son tracteur avec une remorque tandem (avec charge d’appui), puis avec une remorque à direction à tourelle. Il n’a heureusement pas eu d’accident, mais L. W. a souhaité que le système de freinage pneumatique de son tracteur neuf soit modifié de sorte à pouvoir circuler en toute sécurité avec ses anciennes remorques, chargées ou non.

Mais ce dernier n’a rien voulu entendre; il a fait remarquer que le système de freinage du tracteur fonctionnait parfaitement, qu’il était conforme à la législation en vigueur et qu’il avait été accepté par le service des automobiles lors de son immatriculation (avec réception par type et contrôle de conformité européen COC). L. H. a donc recommandé à L. W. d’adapter plutôt les freins de ses remorques s’il voulait obtenir une parfaite harmonisation des trains routiers avec son tracteur neuf. L. H. a fait établir une offre à cet effet. Selon L. H. toujours, un lestage du tracteur aurait déjà permis d’obtenir un meilleur résultat, soit une réduction de la

Intervention sur le système de freins L. W. est donc allé chez L. H.*, le concessionnaire qui lui avait vendu le tracteur.

ser les tracteurs neufs pour tracter des anciennes remorques, ou alors changer l’entier du parc de véhicules! Certes, cette dernière option implique de gros investissements, mais il faut parfois changer radicalement de système pour pouvoir se débarrasser d’un héritage encombrant. Il conviendrait en tout cas de responsabiliser davantage les constructeurs de tracteurs et ceux de remorques. Chacun voit encore trop midi à sa porte sans se soucier du tout, c’est-à-dire des combinaisons entre véhicule tracteur et véhicule remorqué! Un moyen de sensibilisation pourrait être de mesurer systématiquement les courbes de freinage dans le cadre des tests indépendants de tracteurs. Et de les publier!»

Roger Stirnimann, enseignant en technique agricole à la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL) de la Haute école bernoise à Zollikofen (BE).

différence entre les performances de freinage du tracteur et celles de la remorque. L. W. n’a pas voulu de ces solutions. Il a demandé conseil à B. S.*, un spécialiste en installation de freinage, et l’a chargé de procéder à des adaptations du système de freins du tracteur neuf.

Les coûts s’additionnent … Ensuite, B. S. a effectué de son propre chef des mesures de freinage avec le tracteur. L. H. n’a pas voulu en tenir compte, parce qu’il n’était pas présent lorsqu’elles ont été effectuées et parce qu’il ignorait si ces mesures avaient été réalisées à la suite de modifications sur le véhicule. 12

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Management | Espace juridique

Quoi qu’il en soit, c’est à partir de là que les coûts ont commencé à s’accumuler, puis que des problèmes techniques sont apparus. Surtout, c’est là que l’affaire a pris une tournure litigieuse, jusqu’à finir au tribunal. Mais reprenons les choses dans l’ordre. B. S. a attesté que lors des mesures, le tracteur se trouvait bien dans les plages de freinage requises, quelles que soient les conditions de charge, constatant néanmoins que la sécurité n’était pas assurée avec les remorques utilisées par L. W. En janvier 2020, L. W. a donc demandé à B. S. de modifier le tracteur pour qu’il puisse rouler en toute sécurité. Après la transformation de son système de freinage, conçue par B. S. et réalisée par l’atelier F. W., le tracteur a dû repasser l’expertise. Cette dernière a révélé que ce véhicule n’atteignait plus les valeurs de freinage requises et qu’elles étaient trop basses. Le tracteur a donc fait l’objet d’une deuxième transformation. F. W. a encore une fois attesté que le tracteur pouvait fonctionner en sécurité, tout en reconnaissant que les prescriptions légales n’étaient encore et toujours pas intégralement respectées. L’atelier F. W. a aussi mentionné que ce véhicule ne pouvait pas être mis en circulation sans restrictions par les autorités, voire qu’il ne pouvait pas être admis du tout à circuler.

… que personne ne veut assumer Les transformations ont coûté autour de 25 000 francs. L. W. a voulu que ce soit L. H., le commerçant en machines agricoles, qui les prenne en charge. L. H. s’y est refusé, arguant du fait que les commandes de ces modifications n’étaient

pas passées par lui et qu’il avait livré un tracteur en parfait état, ce que l’acheteur L. W. lui avait confirmé en signant un document attestant l’absence de défauts. Par la suite, L. W. a même exigé de L. H. qu’il lui rachète le tracteur, tout en prenant en charge les coûts de transformation. L. H. n’ayant pas donné suite, L. W. a déposé plainte auprès du tribunal. Aux coûts d’ordre «technique» déjà engagés allaient désormais s’ajouter les frais d’avocat des deux parties.

Le conducteur est dans tous les cas responsable de l’harmonisation d’un train routier.

Le tribunal tranche Environ deux ans après l’achat du tracteur, un an et demi après les transformations effectuées et presqu’un an après le début du litige, le tribunal a rejeté la plainte dans son intégralité. En plus d’avoir un tracteur qui n’était plus immatriculé sur les bras, L. W. s’est donc retrouvé avec les coûts de transformation mentionnés ci-dessus à charge, ainsi que, pour un montant environ équivalent, des frais de justice et une indemnité à verser à la partie adverse. Sans compter ses propres frais d’avocat. Au final, le tracteur a été racheté par un tiers, pour un prix non précisé. Il a été remis dans son état d’origine pour retrouver sa puissance de freinage de départ. Puis il a été expertisé et réceptionné par le ser-

vice des automobiles et remis en circulation dans une autre région.

Conclusion Lorsqu’on associe un tracteur et une remorque, il convient de tenir compte de l’écart de freinage entre les deux véhicules, ainsi que des pressions de freinage différentes pour la remorque en fonction du freinage du tracteur. Cet aspect doit être considéré avec beaucoup d’attention lorsqu’on attelle à des tracteurs récents, obéissant à la réglementation de 2018, des remorques plus anciennes conformes à l’ancienne législation. Quoi qu’il en soit, le conducteur est toujours responsable de l’harmonisation du train routier. Le tribunal l’a clairement indiqué dans son jugement sur le cas présent et a entièrement rejeté la plainte. En plus des coûts et d’au moins autant de tracas pour les protagonistes, un tracteur presque neuf a fini immobilisé parce qu’il ne répondait plus aux prescriptions en raison des modifications subies. Il a fallu que son constructeur, avec l’entremise de son distributeur suisse, le remette dans son état d’origine.

Frais d’avocat Même si l’on obtient gain de cause devant un tribunal, cela ne signifie pas que l’on sorte sans dommages de la procédure. Le commerçant en machines agricoles L. H. en a fait l’expérience dans le cas présent, car l’indemnité que lui a accordée le tribunal n’a pas couvert les frais réels facturés par l’avocat qui l’a défendu.

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Question de lecteur | Management

Puis-je effectuer le service hivernal malgré un retrait de permis?

Chaque retrait de permis est traité au cas par cas par les autorités. Photo: ldd

Un retrait de permis en hiver compromet l’aptitude au service hivernal. Les personnes concernées doivent examiner la situation avec les autorités compétentes. Natanael Burgherr

«L’hiver se fait déjà sentir. Malheureusement, je me vois retirer mon permis de conduire en raison d’une procédure administrative. Après concertation avec le service des automobiles, je peux conserver mon permis de conduire de catégorie G pour des raisons professionnelles. Puisje encore assurer le service hivernal sur les routes de ma commune?» Il convient de relever que chaque retrait de permis est différent et traité individuellement par les autorités. Nous ne sommes dès lors pas en mesure de donner une réponse générale. Adressez-vous au service des automobiles qui a prononcé le retrait de permis pour poser toutes vos questions et lever les incertitudes. La présente contribution ne fait que montrer les principaux points auxquels il faut prendre garde.

Le service hivernal est une activité commerciale Le déneigement des rues et des places est une activité commerciale. Les tracteurs et véhicules réservés à cette tâche doivent avoir une immatriculation commerciale, c’est-à-dire une plaque de contrôle blanche. En zone rurale, le ser-

vice hivernal est souvent assuré par des véhicules agricoles qui sont munis d’une plaque de contrôle verte. Mais cela n’est possible qu’avec une autorisation exceptionnelle accordée par le service des automobiles. La réponse à la question posée en début d’article est limpide s’il s’agit d’un tracteur à immatriculation commerciale, avec une plaque de contrôle blanche. Le conducteur d’un tel tracteur doit être titulaire d’un permis de catégorie F. Le service hivernal sur mandat de la commune n’est pas admis dans ce cas.

Plaque verte et autorisation exceptionnelle La réponse est moins catégorique lorsque le déneigement est effectué avec un tracteur à immatriculation agricole (plaque de contrôle verte) assorti d’une autorisation exceptionnelle. Il est alors nécessaire de se renseigner précisément auprès de l’autorité compétente. Se posent notamment les questions de savoir si le permis de catégorie F peut être prolongé avec l’autorisation exceptionnelle pour les courses, de fait commerciales, qui constituent le service hivernal et si un permis de catégorie

G ou G40 suffit pour rouler au volant d’un tracteur agricole. L’utilisation de véhicules agricoles pour le service hivernal n’est possible que lorsque l’autorité donne le droit d’effectuer ces courses commerciales en accordant une autorisation exceptionnelle.

A quoi faut-il faire attention lors d’un retrait de permis? Lorsque les conducteurs se voient retirer leur permis de voiture en raison d’une dénonciation pour excès de vitesse ou pour état d’ivresse, ils ont le plus souvent le droit d’utiliser leur permis de catégorie M (cyclomoteur) ou G (véhicules agricoles 30 km/h) pendant la durée de la sanction. Ils ne sont autorisés à conduire des tracteurs 40 km/h que s’ils ont suivi le cours G40. Si ce n’est pas le cas, ils doivent effectuer cette formation pour pouvoir rouler au volant de véhicules à moteur à une vitesse maximale de 40 km/h. Les courses industrielles avec des véhicules à moteur immatriculés de plaques blanches sont interdites pendant la période de retrait.

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Plate-forme | Exposition

Rétrospective de l’Agritechnica Après quatre ans d’interruption, les exposants ont enfin pu présenter en présentiel leurs nouveautés à l’Agritechnica. Un record de fréquentation, plus de 470 000 visiteurs, a été enregistré par la Société allemande d’agriculture, la DLG. Roman Engeler, Ruedi Hunger, Matthieu Schubnel et Heinz Röthlisberger

Agritechnica a ouvert ses portes du 12 au 18 novembre dernier au parc des expositions de Hanovre (D). Il s’est achevé avec le nombre record de plus de 470 000 visiteurs de 149 pays. Le nombre d’entreprises présentes à Hanovre a aussi été le plus élevé jamais atteint. 2812 exposants venant de 52 pays ont présenté leurs innovations, produits et services dans les 24 halles du parc des expositions qui affichait complet. Une excellente ambiance générale régnait tant parmi le personnel des entreprises qu’auprès des visiteurs. Nombre d’entre eux ont profité de s’in-

former à nouveau, après quatre ans d’interruption de cette manifestation phare, de l’actualité du programme des constructeurs mondiaux de machines agricoles. Car c’est justement là que réside l’originalité d’Agritechnica. Ce salon attire, outre les constructeurs connus, bien des entreprises plus confidentielles qui exposent d’intéressants développements. Agritechnica vaut donc toujours le détour pour une idée originale. «Agritechnica 2023, salon leader du machinisme agricole sur le plan mondial, a montré à quel point le secteur est inno-

«Gecko» préserve les plants En collaboration avec Farmsupport, Ropa a développé une planteuse manuelle qui assure une mise en place en douceur des pommes de terre prégermées, sans briser le germe. Deux personnes par rang déposent les tubercules prégermés longitudinalement sur les tapis qui les transportent ensuite sans autre contrainte ni frottement jusqu’à ce qu’ils soient déposés avec précision dans le sol. Les pommes de terre de grande taille, jusqu’à 12 cm, peuvent être mises en place avec cette planteuse à une vitesse d’avancement de 3,5 km/h, indique le constructeur. La distance interligne se règle rapidement et aisément sur 16 niveaux de 20 cm à 50 cm. L’espace permet d’accueillir cinq palettes. Selon Ropa, la planteuse manuelle sera disponible pour la saison 2024.

Unité motrice au gaz naturel Le constructeur allemand Eidam Landtechnik, de Lössnitz, a présenté à l’Agritechnica le prototype de son automoteur porteur autonome «TK 100» sous la marque InnoMade. Ce robot à 4 roues possède quatre zones d’attelage et un entraînement au gaz naturel de 102 chevaux. Selon l’entreprise, son autonomie atteint jusqu’à 8 heures en fonction de la charge de travail. L’unité motrice, à l’avant, est reliée à l’essieu arrière par un long portique articulé disposant d’un mécanisme de relevage. Un rouleau couteaux, fabriqué par l’entreprise, était monté sur ce mécanisme de relevage à cette occasion. Grâce à la direction articulée, le véhicule bénéficie d’un concept extrêmement maniable. Il est équipé de prises de force avant et arrière. Le «TK 100» n’est pour l’instant qu’une étude de prototype. 40

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vant», écrit la Société allemande d’agriculture (abrégé DLG, acronyme de son nom Deutsche Landwirtschafts-Gesellschaft) dans son bilan final. «Après quatre ans, les exposants ont enfin pu à nouveau être présents et montrer au monde entier leur multitude de nouveautés». La prochaine Agritechnica, déjà en cours de planification, se déroulera du 9 au 15 novembre 2025. Dans ses deux derniers numéros, Technique Agricole a présenté les médaillés ainsi qu’un aperçu de nouveautés. Sa rédaction revient ici sur quelques autres développements intéressants.


Exposition | Plate-forme

Tracteur autonome Kubota Le tracteur autonome Kubota de 100 chevaux «MR 1000A Agri Robo KVT» faisait sa première apparition en Europe. Ce tracteur, basé sur la plateforme «M5-112», peut s’utiliser manuellement ou en mode autonome. Le fait qu’il puisse se rendre au champ comme un tracteur traditionnel, puis passer en mode autonome pour effectuer le travail de manière indépendante constitue un très gros avantage. Le tracteur «Agri Robo KVT» dispose d’une technologie de pointe en matière de sonar et de scanner, ainsi que des systèmes optiques capables d’identifier les obstacles et les personnes. Selon Kubota, le tracteur a été conçu pour le marché japonais, mais l’entreprise montre des velléités d’introduire cette technologie autonome en Europe.

Herse «Rowliner» La tendance à la réduction des produits phytosanitaires chimiques n’échappe pas à Kuhn. La nouvelle herse «Rowliner», disposant de 6 à 12 rangs et offrant une largeur de travail de 4,5 à 6 mètres, était présentée, parmi d’autres innovations, à l’Agritechnica. Selon Kuhn, la combinaison entre le châssis mobile «Rowlink» et un système de caméra performant offre une précision de travail maximisée permettant de travailler à proximité immédiate de la rangée de plantes. Une deuxième caméra, disponible en option, peut être mise en œuvre pour le contrôle de surfaces partielles. Chaque élément de hersage dispose d’un long parallélogramme assurant une force de pénétration maximale dans le sol.

Etude de projet Rauch et Naïo Une étude de projet combinant le porte-outils autonome Naïo «Orio» à un distributeur pneumatique Rauch «Aero» était exposée sur le stand Rauch. L’épandeur «Aero» offre une largeur de travail de 9 mètres, une cuve de 500 litres et une charge utile de 800 kg. Il trouve place dans l’espace de montage entre les essieux du porte-outils «Orio». Avec ce projet, Rauch et Naïo Technologies souhaitent acquérir de l’expérience dans la robotique combinée à l’épandage de précision. Le porte-outils «Orio» est très polyvalent. Différentes machines peuvent être montées aussi bien entre les essieux qu’à l’arrière. Du semis au hersage entre les rangs, le porte-outils «Orio» peut servir à travailler les cultures en ligne, les planches de légumes aussi bien que les grandes cultures.

Deutz-Fahr complète la série «6» Deutz-Fahr élargit sa série «6» à variation continue avec cinq tracteurs «TTV» de puissance moyenne. Le «6160.4 TTV» et le «6170.4 TTV» sont entraînés par un quatre-cylindres Deutz d’une puissance maximale de, respectivement, 161 et 171 chevaux. Son réservoir de diesel a une capacité de 300 litres et son poids total s’élève à 12,5 tonnes. Les modèles six-cylindres «6160 TTV», «6170 TTV» et «6180 TTV» développent au maximum de 161 à 192 chevaux; ils sont alimentés par un réservoir de 350 litres. Leur poids total autorisé atteint 13,5 tonnes. La cabine «MaxiVision» existe en deux variantes. La «MaxiVision+» comprend la configuration mixte comprenant deux distributeurs mécaniques et deux électrohydrauliques, alors que la «Maxi VisionPro» en propose jusqu’à cinq entièrement électriques. 12

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Plate-forme | Exposition

Un troisième chargeur électrique Weidemann continue d’élargir sa gamme de chargeuses à entraînement électrique. Après la chargeuse sur roues «1190e» et le chariot télescopique «T4512e», la chargeuse «1390e» devient le troisième modèle électrique de la marque. Sa batterie lithiumion de 96 volts est disponible en capacités de 14, 18 ou 28 kWh. Selon Weidemann, son autonomie atteint jusqu’à cinq heures. Un chargeur embarqué de 3 kW (auquel peut en être ajouté un second) est monté de série. Le temps de charge devrait ainsi se limiter à 1,8 heure (de 20 à 80 %). La chargeuse «1390e» est entraînée par un moteur électrique de 33,1 kW, le circuit hydraulique étant, lui, animé par un moteur développant 21,2 kW. La cabine, fermée, peut être chauffée.

Coupure de section pour le lisier I Avec sa vanne pneumatique à pincement «Flusto», le spécialiste de l’épandage du lisier Zunhammer améliore encore la précision de travail. Selon le constructeur, cette vanne à pincement s’ouvre et se ferme de manière fiable et ne s’obstrue pas, même avec des fluides épais. Elle se compose d’un boîtier extérieur muni d’«oreilles» entre lesquelles le tuyau est maintenu en position incurvée. La vanne «Flusto» se ferme avec l’air comprimé du véhicule tracteur et s’ouvre automatiquement lors de la dépressurisation grâce aux à la pression interne régnant dans le tuyau. Ce dispositif offre la possibilité d’effectuer de vraies coupures par tronçons. Le système «Flusto» assure différentes largeurs de travail au niveau de la rampe d’épandage.

Coupure de section pour le lisier II Bomech, spécialiste néerlandais de l’épandage de lisier, a présenté quelques nouveautés à l’Agritechnica 2023 à Hanovre, dont une solution de coupure de section pour l’épandage de lisier avec des rampes à pendillards ou à patins. Le déclenchement des tuyaux avec le système «Alrena ASC» permet d’activer ou de désactiver individuellement des sorties ou des sections préprogrammées. Grâce à un système à deux chambres dans la vanne à air comprimé «ASC», le lisier et l’air sont séparés l’un de l’autre, ce qui évite les mélanges. Avec une pression de travail d’environ 4,5 bar, le lisier n’a aucun risque de s’écouler. La vanne pneumatique est facile à installer, y compris en post-équipement. Son temps de réaction pour la fermeture et l’ouverture est très court.

Releveur d’épis à montage rapide Le releveur d’épis «Arista» du fabricant Schumacher constitue une nouveauté aussi simple qu’efficace, permettant de faire face aux situations de récolte difficiles. Le verrouillage rapide avec le système «QuickFit» assure un montage et un démontage simple, et sans outil sur la barre de coupe de la moissonneuse-batteuse. Par ailleurs, le releveur d’épis «Arista» possède un réglage en hauteur intégré sur deux niveaux, permettant de l’ajuster selon l’angle de coupe nécessaire. Ce releveur d’épis a été conçu pour être monté sur tous les types de doigts de lamier Schumacher. Selon le constructeur, l’utilisation, le montage et le démontage des releveurs d’épis selon les conditions de récolte assure un gain de temps considérable, tout en étant très facile à utiliser et mettre en œuvre. 42

Technique Agricole   12

2023


Exposition | Plate-forme

Unité de coupe directe New Holland propose le modèle «UltraFeed», une version inédite du dispositif de coupe directe de sa gamme d’ensileuses revisitée pour 2024. Avec des largeurs de travail de 3, 3,5 et 4 mètres, le dispositif de coupe «UltraFeed» améliore le flux de récolte, de sorte que même les plus fortes quantités de récolte soient maîtrisées et que la capacité de l’unité d’alimentation et du tambour de hachage soit pleinement utilisée. Le bec, au design adapté à la nouvelle génération de broyeurs «FR», est équipé d’un entraînement à courroie sans entretien. Le rabatteur du pick-up a été redessiné et équipé de dents plus robustes. Un système de lubrification automatique permet de réduire l’entretien au maximum.

Chargeurs électriques Avant Avant présentait ses modèles électriques de nouvelle génération «e513» et «e527», qui complètent la gamme «e» et remplacent les modèles précédents «e5» et «e6». Ces chargeurs seront mis en production dès janvier 2024. Ils sont équipés de packs de batteries «OptiTemp» (de 13 ou 27 kWh), fabriqués par la filiale d’Avant, Avant Power. Cette nouvelle technologie de batterie devrait grandement améliorer leur capacité. La densité énergétique de ces batteries compte parmi les meilleures au monde, comme l’a déclaré le constructeur lors de la manifestation. Les chargeurs «e5» et «e6» sont presque identiques, la seule différence se trouvant dans la capacité des batteries.

Case IH présente le «e-Farmall» Le «Farmall Utility 75C Electric» est équipé d’une batterie de 110 kWh devant assurer une autonomie d’environ quatre heures pour les travaux lourds et de six à huit heures pour les travaux normaux à légers. Le tracteur peut être rechargé de 10 à 80 % en moins d’une heure grâce à la charge rapide à courant continu (DC). La chaîne cinématique entièrement électrique offre une puissance de 74 chevaux, 65 chevaux à la prise de force, une vitesse maximale de 40 km/h et un couple maximal de 320 Nm. Le tracteur devrait fonctionner de manière analogue à celle de son homologue diesel. Des éléments pour la conduite automatisée ou autonome viennent s’ajouter, comme la fonction «Follow-me», qui permet au tracteur de suivre l’agriculteur lors de la pose d’une clôture par exemple.

Drone d’épandage chez Lehner Mettre en place des sous-semis dans le maïs ou les céréales, épandre des cultures intermédiaires ou des engrais verts sur des surfaces non accessibles aux véhicules, ressemer de l’herbe, pulvériser des produits phytosanitaires sur des terrains pentus et des cultures spéciales: toutes ces tâches sont dévolues aux drones d’épandage et de pulvérisation. Mais seuls quelques constructeurs en commercialisent. Lehner, spécialiste allemand de matériels d’épandage 12 volts, ose désormais s’aventurer dans les airs et présente un drone développé par la jeune startup Fluktor – qui souhaite concurrencer les drones chinois – équipé de son propre système d’épandage à roue à alvéoles. Lehner et son partenaire de distribution suisse Remund & Berger le commercialiseront sous la marque «FlyDos». 12

2023   Technique Agricole

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Plate-forme | Exposition

MX présente la gamme «U500» Le constructeur de chargeurs frontaux MX a dévoilé sa gamme «U500» à l’Agritechnica. Selon MX, cette série se distingue par une ergonomie entièrement revue, où la visibilité et la simplicité sont au centre du design. Elle comprend 16 modèles, avec ou sans parallélogramme, destiné à des tracteurs de 40 à 260 chevaux. Une large palette d’équipements est aussi proposée. Par exemple les fonctions «Fitlock 2+» pour l’attelage et le dételage rapide, «Auto-Unload» pour les mouvements combinés (griffe, inclinaison haut et bas), «Auto-Level» pour le nivellement automatique de l’outil, la réduction de pression «Easy-Pflug» pour la troisième fonction et les phares de travail pour l’éclairage ciblé de l’outil.

A suspension hydropneumatique Mercedes-Benz Special Trucks a présenté son Unimog «U 530» équipé d’amortisseurs hydropneumatiques combinés aux composants hydrauliques du véhicule. Avantage de cette suspension: lorsque le moteur tourne et qu’elle est activée, le niveau du châssis est automatiquement maintenu en position stable grâce à des capteurs de déplacement et à un positionnemnt central mémorisée. Le système peut être désactivé et fonctionner comme une suspension passive. L’Unimog «U 530» muni d’une combinaison de fauche avant/arrière Krone a permis de voir comment fonctionne la suspension hydraulique. L’Unimog «U 535» de 354 ch muni de l’homologation tracteur agricole, ainsi que la commande «Uni-Touch» étaient également présentés.

Un andaineur à peigne télescopique Etroit sur la route, large dans les champs, c’est ainsi que se déplace le nouvel andaineur à peignes «Twist 255 Max» du constructeur polonais Samasz. La machine peut en effet être déployée hydrauliquement. Cette solution brevetée autorise une largeur de travail de 295 cm au champ, alors que la largeur de transport sur route n’est que de 255 cm. C’est bien connu, les andaineurs à peigne soulèvent le fourrage du sol et le projettent pour former un andain. Sur ce modèle, le suivi du terrain est assuré de série par une roue de jauge placée du côté gauche. Le «Twist 255 Max» peut être attelé à des tracteurs équipés de bras inférieurs de catégorie I ou II. Les extrémités des bras inférieurs de l’andaineur peuvent s’adapter en hauteur et en largeur.

Siège conducteur électrique Avec sa nouvelle génération de sièges «MSG 297/2900», Grammer propose un confort premium analogue aux voitures dans le secteur de l’agriculture et de la construction. Il s’agit plus précisément de la combinaison du nouveau système de suspension breveté «MSG 297» et de la partie supérieure du siège «S2900». La conception interne de ce siège recèle une multitude de caractéristiques: chauffage et climatisation à plusieurs niveaux, fonction de massage dans l’assise et le rembourrage du dossier, ainsi que réglage entièrement électrique à dix positions et trois mémoires. Elles font du «MSG 297/2900» un produit haut de gamme grâce auquel les défis de l’agriculture moderne peuvent être relevés. En outre, sa construction convient à des accoudoirs multifonctions et des équipements lourds. 44

Technique Agricole   12

2023


Exposition | Plate-forme

Régulation par pulsations Le «Twin Force PulseSystem» du fabricant de pulvérisateurs Hardi comprend à la fois un système innovant de réduction de la dérive et d’amélioration de la pénétration dans la culture avec un dépôt très fin. La modification des intervalles d’ouverture lors de la pulsation, le «PulseSystem» de Hardi, permet de maintenir individuellement les buses ouvertes entre 30 et 100 % tout en maintenant une pression constante et un spectre de gouttelettes optimal. Le débit correct de chaque buse s’obtient grâce à la régulation par modulation de largeur de pulsation plutôt que par pression. L’électrovanne s’active et se désactive 20 fois par seconde en amont de la buse, permettant de réguler son débit. Le «PulseSystem» prend aussi en charge le traitement localisé.

Profil optimisé Mitas a présenté ses nouveaux pneus «HC 1000», «HC 2000» et «HC 3000» à l’Agritechnica, le «HC 1000» étant conçu pour les pulvérisateurs automoteurs. Ce pneu, doté de la technologie VF («very high flexion»), a un rapport de remplissage de la bande de roulement optimisé de 50 % par rapport au pneu standard. Il convient donc aussi pour les trajets rapides sur route. Le «HC 2000» est un nouveau pneu VF pour tracteurs puissants, mais également pour les tracteurs rapides et les pulvérisateurs. Le «HC 3000» est un pneu réservé aux essieux moteurs des machines de récolte. En tant que pneu VF, il dispose d’une construction de carcasse innovante avec un flanc flexible et une surface de roulement importante.

Pont élévateur mobile Le lift mobile à pinces «Columnlift» du fabricant Maha est pensé pour soulever des tracteurs (équipés d’un profilé en U adéquat) grâce à ses deux traverses et soulève jusqu’à 7,5 tonnes par colonne. Lors des manœuvres, le design des colonnes offre une bonne visibilité. Le système d’entraînement électromécanique nécessite peu d’entretien et assure un fonctionnement silencieux. La robustesse exceptionnelle des colonnes de levage garantit une sécurité et un bon fonctionnement dans toutes les conditions. Le réducteur à vis sans fin de haute qualité garantit un positionnement exact en hauteur. La communication aux colonnes se fait par radio, l’alimentation en énergie par batterie. En cas de panne de courant, une descente d’urgence simple est disponible.

Chargeuses à bras télescopique Schäffer a présenté ses chargeuses à bras télescopique sur roues «8620 T-3» et «9640 T-3», avec, en premier lieu, un design et une cabine repensés. L’habitacle offre davantage de confort grâce à de nombreux détails, comme un écran tactile et un panneau de commande soft-touch. Plusieurs assistances et fonctions de confort sont disponibles. Les autres chiffres clés n’ont pas évolué: le «8620 T-3» de 102 ou 129 chevaux lève des charges de 4,2 tonnes à 5,20 mètres. Cette chargeuse haute de 2,77 mètres pèse entre 7 et 8 tonnes en ordre de marche. Le poids de la «9640 T-3» est compris entre 8,4 et 9,7 tonnes; son moteur développe 143 chevaux. La machine mesure 2,83 mètres de haut et offre une puissance de levage de 4,2 tonnes à une hauteur maximale de 5,40 mètres. 12

2023   Technique Agricole

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Plate-forme | Exposition

Semoir de semis direct de 9 mètres Novag a dévoilé un semoir de semis direct, le plus grand de la marque, d’une largeur de travail de 9 mètres. Avec son «T-ForcePlus 950», le spécialiste du semis direct a résolu le conflit d’intérêts entre un rendement à la surface élevé, une pression minimale au sol et une pression élevée des socs pour le semis direct. Le résultat est une machine performante qui, grâce à son train de roulement à chenilles, ménage le sol et peut être lestée à volonté selon le type de sol. Cette machine de 9 mètres réalise des performances de près de 10 ha/h avec jusqu’à 48 socs semeurs (interligne de 18,75 cm) et des vitesses de travail allant jusqu’à 12 km/h. La demande pour un semoir de cette envergure provient surtout des grandes exploitations de grandes cultures.

Télescopique électrique Dieci s’est également penché sur la propulsion électrique et a présenté, sous le label «Dieci-e» et pour la première fois, son chargeur télescopique entièrement électrique «Mini Agri-e». Ce véhicule combine les caractéristiques du modèle standard «Mini Agri» avec tous les avantages d’une propulsion respectueuse de l’environnement, indique le constructeur. Parmi les principales caractéristiques de ce chargeur télescopique électrique figurent une capacité de charge maximale de 2600 kg et une hauteur de levage de 6 mètres. Le moteur électrique de propulsion délivre une puissance de 19 kW, celui entraînant le système hydraulique fournit 22 kW. Les moteurs sont alimentés par une ou deux batteries au lithium d’une puissance maximale de 44 kW.

Système modulaire «Cameleon» Lyckegård, de Malmö (S), a dévoilé son système modulaire «Cameleon», qui peut être utilisé pour divers travaux, tels le semis, le hersage, le binage, le broyage, et l’épandage d’engrais dans les rangs. Munie d’un guidage par caméra, la machine comporte un kit de montage et peut être équipée des outils les plus divers. Avec les socs semeurs, on peut obtenir des semis en bandes ou en lignes avec différents intervalles. Il est possible d’épandre des engrais durant le binage. Une deuxième trémie permet même d’effectuer simultanément un sous-semis. Le «Cameleon» se décline en modèles de 6, 8 et 9 mètres de largeur de travail. Selon son constructeur, un «Cameleon» de 8 mètres requiert un tracteur de 160 chevaux.

Sarcleuse électrique Sur le stand de Fendt, les visiteurs ont pu examiner un attelage électrique constitué du tracteur Fendt «e100» et d’une sarcleuse conçue avant tout pour les petites exploitations. Il s’agit d’un développement commun du constructeur de tracteurs Fendt et de la start-up néerlandaise Lauwen Agro Engineering. La commande de la sarcleuse est autonome et électrique. Deux caméras pilotent chacune deux modules de sarclage. La caméra à l’avant identifie la position et l’espèce de végétaux. Elle distingue aussi les plantes cultivées des adventices. La caméra arrière contrôle le résultat du travail. Ces capteurs polyvalents devraient assurer à l’avenir un fonctionnement autonome, ou du moins partiellement autonome, de cet ensemble tracteur-outil. 46

Technique Agricole   12

2023


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Plate-forme | Recherche

Pour l’essai, on a utilisé un tracteur John Deere «6130R Ultimate Edition» équipé d’un module «JD-Link» et d’un dispositif «Star Fire 6000» avec RTK mobile. Photos: John Deere

Plus efficace grâce au guidage et à la documentation automatiques John Deere et son «Operations Center» contribuent à une planification simplifiée du travail et à la documentation automatique. Un projet de l’«Innovation Farm» autrichienne a examiné ce système connecté et les effets obtenus. Florian Köck et Robert Zinner*

Ces dernières années, nombre d’agriculteurs ont opté pour un système de guidage automatique. Cela procure une meilleure efficacité de plusieurs processus de travail et améliore le confort. Grâce aux progrès technologiques, le potentiel de ces systèmes ne cesse d’augmenter. La combinaison d’un système de guidage avec la télémétrie constitue l’un des derniers développements et permet aux agriculteurs d’atteindre une précision et une efficacité sans précédent dans leurs travaux. Cependant, ce potentiel se voit sou*Florian Köck et Robert Zinner travaillent à Mold, site de l’«Innovation Farm», et à la Chambre d’agriculture de Basse-Autriche dans le domaine du machinisme et de la numérisation.

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Technique Agricole   12

2023

vent sous-exploité par les agriculteurs dans la pratique.

La centrale de contrôle de l’effi­cacité L’«Operations Center» de John Deere est un logiciel de télémétrie gratuit servant à gérer les machines agricoles et les processus de travail. Il offre différentes fonctions et outils destinés à améliorer leur efficacité. Pour exploiter tout le potentiel de cette plate-forme en ligne, les tracteurs sont dans l’idéal équipés d’un module «JDLink». Ce module constitue l’unité télématique assurant la transmission de données entre les machines et l’«Operations Center». Il accède à différentes données,

comme les performances des machines et les heures de fonctionnement. Il sert donc à planifier la maintenance et améliorer l’efficacité. Une unité GPS intégrée permet également la localisation de la machine. Ce module peut également se monter sur des tracteurs de marques concurrentes afin de permettre la gestion de flottes mixtes avec l’«Operations Center». Le numéro de série permet au concessionnaire John Deere d’activer les véhicules sur le compte de l’agriculteur. Les agriculteurs peuvent intégrer ensuite eux-mêmes des outils dans le logiciel.

Planifier et analyser les consignes Après avoir importé ou créé des limites de champ, il est possible de générer des


Recherche | Plate-forme

consignes pour la mise en culture d’une parcelle, son utilisation, la récolte ou le travail du sol. Lors de la planification, l’intégration de différents facteurs est déjà possible. Il peut s’agir du tracteur, de l’outil, du conducteur, ou des voies de circulation au champ, ainsi que, par exemple, de l’intégration de cartes d’application envoyées ensuite à l’outil correspondant par simple clic de souris. L’envoi des consignes fonctionne également sur smartphone ou tablette au moyen d’une application. Mais les consignes peuvent aussi se transmettre par clé USB, chose particulièrement importante pour les anciens outils dépourvus du module «JD-Link». Dans l’idéal, la planification devrait s’effectuer à un moment où la charge de travail est faible, hors saison ou pendant les périodes de mauvais temps. Le système est mis à jour dès la mise en route suivante et, lorsque la limite du champ est franchie, la consigne se lance automatiquement. Il est ainsi possible de limiter le temps de préparation, car le travail peut commencer sans tarder avec les bons réglages. L’analyse constitue une autre fonction importante de l’«Operations Center». Celui-ci recueille des données provenant de différentes sources – capteurs, GPS et autres – et fournit une analyse complète des processus. Ces données peuvent s’utiliser pour optimiser les performances des machines et améliorer l’efficacité des processus de travail. Une carte d’application peut être créée directement dans l’«Operations Center» à partir de ces données enregistrées, ce qui permet d’optimiser le travail dans des parcelles hétérogènes.

La connexion à d’autres ≤applications Des solutions externes telles que les portails de télémétrie Steyr, Case, New Holland et Claas peuvent également être connectées à l’«Operations Center». Les avantages d’autres applications peuvent ainsi être utilisés sur la plate-forme. Lors de l’essai, un semis de maïs spécifique par surface a été planifié et semé avec une connexion à l’application «Solorrow». La carte de l’application a pu être importée directement du smartphone dans l’«Operations Center». Un test complet d’un système de guidage John Deere a été réalisé en combinaison avec l’«Operations Center». L’objectif du test consistait à augmenter le potentiel

L’«Operations Center» peut également intégrer des portails de télémétrie d’autres marques et les afficher en temps réel à l’écran.

du système de guidage en le connectant au logiciel de télémétrie.

Un test sur le terrain Le test a été réalisé en conditions réelles directement au champ. Huit surfaces trapézoïdales identiques, d’une superficie d’un hectare, ont servi de parcelles d’essai. Le tracteur utilisé était un John Deere «6130R Ultimate Edition» équipé du module «JD-Link» et d’un RTK mobile «Star Fire 6000». Un déchaumeur à disques Agrisem d’une largeur de travail de 2,9 mètres a été monté à l’arrière du tracteur et un contrepoids frontal de 600 kg a servi à compenser le poids. L’essai a été réalisé sous la forme d’un simple travail du sol après déchaumage. L’essai a comparé 4 variantes en double répétition. Pour chaque répétition, un nouvel ordre a été créé afin de pouvoir évaluer ensuite parfaitement les données. Variante «Manuelle» La variante «Manuelle» a été réalisée sans utilisation d’un système de guidage GPS. La surface a été travaillée par aller-retour et demi-tour en bout de champ. Les extrémités de la parcelle ont également été finalisées manuellement de la même manière. Variante «Ligne AB» La variante «ligne AB» représente la méthode habituelle de travail du sol avec un système de guidage GPS. Une ligne AB a été enregistrée sur la première longueur

et a servi ensuite de base pour le travail de la surface sans demi-tour. Lors du travail, deux lignes ont toujours été sautées afin de réduire au maximum le temps des manœuvres. A l’instar de la variante «Manuelle», le demi-tour et la reprise manuelle classiques ont été réalisés en tournière. Variante «1-Click-Go Autosetup» Dans la variante «1-Click-Go Autosetup», la limite du champ et une voie de circulation ont été déterminées préalablement à l’aide de l’«Operations Center» et envoyées au tracteur. Durant la planification, l’outil a également été enregistré avec les dimensions adéquates. Lors du franchissement de la limite de la parcelle, la consigne était proposée au terminal et pouvait être lancée. Comme la voie de circulation était déjà donnée, il était possible d’ignorer les 5 premières voies de passage afin de terminer la surface en 5 tours. Pour ce faire, une tournière a été prévue au niveau du terminal. La partie intérieure a été traitée comme pour la variante «ligne AB» en ligne avec omission de 2 voies. Grâce à l’indication de la tournière sur le terminal, les moments de levage ou d’abaissement étaient bien reconnaissables. La tournière a été traitée avec la fonction de réalisation en limite de champ de John Deere. Pour ce faire, une piste est créée selon la forme de la limite du champ à l’intérieur de la limite extérieure. Toute la surface peut ainsi être travaillée en 5 tours autour de la zone déjà achevée. 12

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Plate-forme | Recherche

déterminés à l’aide d’un chronomètre et les mouvements de direction à l’aide d’une montre connectée.

Graphique 1: comparaison des variantes 108 % 106 % 104 %

106 %

106 %

106 %

103 %

103 %

102 %

100 %

100 % 98 %

97 %

96 %

99 %

97 %

95 %

Les résultats

103 % 102 %

98 %

96 %

95 %

95 %

Temps total de travail [%]

Distance parcourue [%]

94 % 92 %

Performances à la surface [%]

■ 1-Click-Go Autosetup

■ Ligne AB

■ Manuelle

Consommation de carburant [%]

■ Turn Automation

L’option «1-Click-Go Autosetup» engendre une moindre charge de travail pour le conducteur que les variantes «manuelle» et «ligne AB», ce qui le préserve lors des longues journées de travail. Par rapport à la variante «ligne AB», cette assistance à la conduite est obtenue avec l’activation du système de direction accru de 17 %, un nombre de demi-tours diminué de 6 et la consommation de calories réduite de 5 %. En outre, l’«1-Click-Go AutoSetup» offre une meilleure précision en tournière grâce à l’option de finalisation en limite de parcelle. Cela augmente encore la précision de déplacement du tracteur et réduit les risques de chevauchement dans cette zone. De surcroît, il améliore les performances à la surface de quelque 3 % par rapport à la variante «ligne AB». Une valeur équivalente s’obtient en termes d’économie de carburant lors du déchaumage.

Variante «Turn Automation» La variante «Turn Automation» consiste à ajouter à la fonction de retour au dispositif «1-Click-Go». Grâce à la «Turn Automation», le tracteur est capable de faire demi-tour à la fin de chaque longueur et d’engager la ligne suivante automatiquement. Simultanément, l’outil doit être relevé et redescendu automatiquement et au moment opportun. Un réglage précis du rayon de braquage, des indications du travail du sol et des manœuvres de demi-tour étaient indispensables pour mener à bien cette opération. Lors du test, la zone intérieure a été réalisée en forme de bande avec un écart de 3 lignes afin que les demi-tours puissent s’effectuer sans difficulté. Toute la surface de la tournière

a aussi été travaillée moyennant 5 tours autour de la zone déjà achevée.

Les paramètres enregistrés Afin de pouvoir évaluer les variantes par la suite sur les plans qualitatif et quantitatif, d’innombrables paramètres ont été relevés. La distance parcourue et la distance travaillée ont été enregistrées par le terminal. La fonction d’analyse de l’«Operations Center» a rendu possible les relevés de la surface travaillée, du temps total de travail, de la consommation de carburant et des performances à la surface à chaque répétition. Le temps et l’effort consacrés aux manœuvres de bout de champ ont également joué un rôle important. Pour ce faire, les temps de demi-tour ont été

Cet essai a servi à valoriser les performances des quatre variantes citées précédemment. L’accent a été mis sur les différences entre les variantes «ligne AB» et «1-Click-Go Autosetup», qui reflète l’utilisation optimale sans investissement supplémentaire. Les résultats montrent que la variante «1-Click-Go Autosetup» obtient les meilleurs résultats en termes de performances par unité de surface, de temps, de distance parcourue et de consommation de carburant (voir les graphiques 1 et 2 ci-dessus et ci-dessous).

Conclusion Les essais ont montré que le système de guidage du tracteur combiné au logiciel de télémétrie fonctionne parfaitement. Cette méthode améliore l’efficacité et réduit le besoin d’intervention de l’être humain, ce qui permet aux agriculteurs de réaliser d’importantes économies. L’«Operations Center» fournit également des informations utiles sur l’état du tracteur et signale les éventuels problèmes d’entretien rapidement, avant qu’il ne soit trop tard. Globalement, les résultats de cet essai mettent en évidence le potentiel du logiciel de télémétrie gratuit permettant de rendre les processus agricoles plus durables, moins coûteux et plus efficaces. Le système offre la possibilité de collecter et d’analyser des données en temps réel, les agriculteurs pouvant ensuite les utiliser pour améliorer leurs processus de travail et obtenir de meilleurs rendements. Il devient ainsi un outil indispensable pour les exploitations agricoles modernes.

Graphique 2: système d’assistance à la conduite AutoTrac ON [%] 100 %

Calories totales [kcal] 300 kcal

90 % 79 %

80 % 60 %

62 %

240 kcal

40 %

219 kcal

230 kcal

210 kcal

20 % 0%

279 kcal

270 kcal

0% Turn Automation

1-Click-Go Autosetup

Ligne AB

Manuelle

180 kcal 150 kcal

175 kcal Turn Automation

1-Click-Go Autosetup

Ligne AB

Manuelle

Dans l’ensemble, les données montrent que l’exploitation du potentiel du système de direction et l’«Operations Center», dans la variante «1-Click-Go Autosetup», constitue la variante la plus efficiente pour les tracteurs modernes. Elle améliore le confort d’utilisation, la précision et l’efficacité du tracteur, ce qui en fait un outil très utile pour les agriculteurs et les conducteurs de tracteurs.

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Technique Agricole   12

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Cours | ASETA

Cours: «Dresser des cartes d’épandage pour la gestion modulée de la parcelle» Grâce aux progrès du machinisme agricole, bon nombre de distributeurs d’engrais, de pulvérisateurs et de semoirs sont pourvus de technologies de modulation intraparcellaire. Mais comment obtenir des machines qu’elles adaptent la quantité épandue en fonction des données figurant sur des cartes? Quelles sont les conditions nécessaires à cet effet? Vous trouverez des réponses à ces questions (et à d’autres) en suivant le cours de l’ASETA. Objectifs • être à même d’indiquer les conditions techniques de la gestion modulée de la parcelle (Isobus, navigation par satellite) • acquérir des notions de base sur les données géographiques • maîtriser le logiciel pour l’établissement de cartes d’épandage • élaborer à l’ordinateur de manière autonome des cartes pour l’épandage modulé intra-parcellaire et les transférer sur les machines

Programme Première journée • bases et applications de la navigation par satellite • configuration et différentes sources de données géographiques (Google, Swisstopo, Sentinel) • utilisation du programme QGis Deuxième journée • élaboration de cartes d’épandage à l’aide de différents logiciels • bases d’Isobus • report des cartes via l’écran Isobus • vérification du travail avec un exemple concret sur un champ, selon les possibilités Matériel à apporter au cours • ordinateur portable avec connexion Internet • logiciels installés en amont: navigateur Internet, QGis (https://www.qgis.org/) • clés USB

Dates de cours et inscription 2 jours: 13 et 16 février 2024, Centre agricole de Liebegg, 5722 Gränichen (AG) Responsable du cours: Nombre de participants: Horaire:

Bernhard Streit 5 à 10 personnes de 9 h 00 à 16 h 30

Prix pour les deux jours, les deux repas de midi inclus: membres: CHF 490.– non-membres: CHF 540.– Les personnes disposant d’un attelage tracteur-équipement avec un système de guidage, un écran et Isobus peuvent l’apporter au deuxième jour du cours. (Si vous souhaitez bénéficier de cette possibilité, nous vous contacterons pour discuter de la procédure à suivre.) Inscription Inscription jusqu’au 5 janvier 2024 sur le site https://www.agrartechnik.ch/fr/verband/formation-continue/cours/ Pour les participants, ce sont les conditions générales des cours de l’ASETA qui s’appliquent.

Le cours «Dresser des cartes d’épandage pour la gestion modulée de la parcelle» sera dispensé les 13 et 16 février 2024 au Centre agricole de Liebegg à Gränichen.

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Plate-forme | Reportage

Les fibres de lin à l’issue du teillage, classées du premier choix, tout à gauche, à la piètre qualité, grossière, à droite. Photos: SwissFlax

«Notre vision d’avenir, c’est 10 à 15 hectares de lin» Dans cette dernière partie de notre série d’articles sur la production de lin, Dominik Füglistaller, co-directeur de SwissFlax, aborde la transformation des fibres de lin récoltées et leur commercialisation sous forme de fils et d’étoffes. ll explique en outre pourquoi SwissFlax GmbH n’accueille pas de producteurs pour l’instant. Heinz Röthlisberger

Série sur le lin: dernier épisode Technique Agricole: quels ont été les rendements et la qualité de la récolte de lin de cette année? Dominik Füglistaller: les rendements moyens ont atteint environ 34 quintaux de paille par hectare , ce qui est inférieur à la moyenne. Une bonne récolte se situe entre 50 et 60 quintaux par hectare. Nous avons même atteint une fois 65 quintaux par hectare, ce qui représente un très bon résultat. Il est trop tôt pour se prononcer sur la qualité, car le lin de cette année n’a pas encore pu être transformé. Je pense qu’elle sera plutôt moyenne. 52

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Pour quelles raisons? La sécheresse. Elle nous a posé des problèmes, comme les années précédentes. Le lin pousse très mal en conditions sèches. Nous avons même subi une perte totale dans un champ, et un agriculteur a dû arroser, ce qui ne s’était jamais pratiqué jusqu’ici. C’est une chose que nous aimerions aussi éviter. Hormis l’arrosage, que peut-faire SwissFlax contre la sécheresse? Il s’agit d’un très gros défi. Une possibilité est d’opter pour du lin d’hiver. Nous en

Avec cet article, Technique Agricole clôt la série en trois volets consacrée à la production du lin. Sont parus les articles «La culture du lin: à la fois peu exigeante et difficile» (n° 8/2023), qui porte sur le semis et l’entretien du lin et «Le lin s’arrache, s’écapsule, se retourne et se presse en balles» (n° 9/2023), qui montre les machines avec lesquellesles agriculteurs de SwissFlax récoltent le lin. Visionnez aussi la vidéo Lin fibre: équipement de semis et de récolte sur la chaîne YouTube de Technique Agricole.


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Il n’existe malheureusement aucune filature en Suisse qui transforme le lin.

Dominik Füglistaller (HAFL Zollikofen) est le co-directeur de SwissFlax.

avons semé pour la première fois cette année sur deux hectares. C’est un nouveau croisement censé mieux supporter la sécheresse. Comme cette variété reste plus longtemps dans le sol, elle peut former des racines plus longues et accéder ainsi plus aisément à l’eau. A noter que nous ne sommes pas les seuls à avoir des problèmes avec la sécheresse. Les PaysBas et la France, deux grands producteurs de lin, connaissent les mêmes difficultés. Ces dernières années, les rendements y étaient même plus bas que chez nous, et ils ont eu vraiment beaucoup de peine avec la culture du lin. Par rapport à ces pays, nous avons toujours obtenu une bonne qualité en Suisse. A la fin, les fibres de lin récoltées sont pressées en balles rondes. Que se passe-t-il ensuite? Au début de l’hiver, nous livrons les balles à une fabrique aux Pays-Bas, où la paille est teillée. Cette opération permet d’obtenir des fibres longues et des fibres courtes, ainsi que des fragments appelés «anas», issus de la partie un peu ligneuse des fibres. Les anas restent en Hollande où ils sont transformés en litière pour animaux. Pour notre part, nous utilisons les fibres longues et les fibres courtes. Les premières donnent le fil fin, que l’on peut aussi filer par voie humide. Les secondes donnent un fil plus grossier, qui ne peut être filé pratiquement qu’à sec et qui sert à fabriquer par exemple de la ficelle. Et ensuite? Les fibres longues et les fibres courtes teillées sont expédiées des Pays-Bas vers la Lituanie ou la Pologne, où elles sont filées. C’est là que se trouvent les deux seules grandes filatures en Europe qui transforment encore du lin par filage humide. Elles traitent ensemble environ 20 % du marché mondial du lin. Le reste est expédié en Extrême-Orient, principalement en Chine. Mais nous voulons éviter cela, car

en Chine, la traçabilité ne pourrait plus être assurée. Pays-Bas, Lituanie, Pologne: n’y a-t-il aucune possibilité en Suisse? Non, il n’existe malheureusement aucune filature en Suisse qui transforme le lin. Les entreprises en Lituanie et en Pologne sont spécialisées; il s’agit d’immenses fabriques, d’une taille que l’on a peine à imaginer. Si nous pouvions ramener une partie de la valeur ajoutée en ou près de la Suisse, ce serait pour l’étape du traitement des fibres, donc du teillage de la paille, que nous faisons effectuer actuellement aux Pays-Bas. Une filature en Alsace a développé une méthode spéciale de filage à sec. Nous sommes en contact avec elle. Ensuite, les fils reviennent en Suisse? Oui. Nous les entreposons et les vendons à des entreprises du textile en Suisse, où nous les faisons transformer en étoffes. Nous ne produisons donc pas seulement du lin, mais sommes aussi vendeurs de fil et d’étoffe. La vente d’étoffe est une niche. Nous pouvons la proposer au mètre, nous sommes très flexibles. Nous avons la chance d’avoir toujours stocké une année de récolte de lin sous forme de fils. Nous pouvons ainsi livrer à tout moment sans devoir attendre la prochaine production. Qui sont les acheteurs? Pour n’en mentionner que quelques-uns: Schütz Textil à Wiler bei Utzenstorf produit une chemise edelweiss en lin suisse, Innolana AG à Bichelsee crée des tricots, en particulier des pullover, Pfister Meubles propose des rideaux en lin suisse, Rigotex AG, dans le Toggenburg, fabrique des torchons, Lanz-Anliker AG à Rohrbach confectionne des sacs et des sacs à dos en coutil de lin suisse, et la maison Création Baumann à Langenthal produit notamment l’étoffe utilisée pour les culottes de lutte.

SwissFlax: six hectares et six agriculteurs L’entreprise SwissFlax a été fondée en 2014 par des agriculteurs ainsi que par des personnes issues de la recherche et de la vulgarisation. Son président-directeur, Adrian Brügger, est agriculteur à Willadingen (BE). Il travaille en collaboration avec Dominik Füglistaller, de la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL) à Zollikofen (BE), et Beat Aebi. Six agriculteurs de la région de Willadingen, Oberösch (BE) et Recherswil (SO) on produit cette année du lin sur environ six hectares pour SwissFlax. www.swissflax.ch

Pouvez-vous soutenir la concurrence avec les produits en lin étrangers? En Suisse, nous sommes simplement plus chers qu’à l’étranger. Nos coûts sont déjà comparativement plus élevés au stade de la culture. Et nous devons encore compter avec une majoration des frais pour le teillage et le filage à l’étranger, car nos six hectares ne nous permettent de livrer qu’environ trois tonnes de fibres pour la transformation, alors que ces entreprises préféreraient recevoir dix tonnes par charge. Leurs machines sont en effet prévues pour de plus grandes quantités. C’est la raison pour laquelle notre fil est finalement environ quatre fois plus cher que la production étrangère. Mais nous sommes une marque suisse, nous pouvons garantir que nos fils sont fabriqués exclusivement avec du lin qui est produit en Suisse et dont la transformation en textiles est aussi effectuée en Suisse. Nous pouvons garantir sa traçabilité. Vous menez le combat contre les textiles bon marché? Nous voulons simplement redonner plus de valeur à un textile fini. Il n’est pas normal qu’un t-shirt ne coûte que 10 francs. Dans ce système, il y a forcément un perdant qui reste sur le carreau. Le producteur et l’environnement sont exploités. Et je ne trouve pas cela correct. Pour en revenir à la culture: SwissFlax accueille-t-il de nouveaux producteurs? Non, nous n’accueillerons plus de nouveaux producteurs ces prochains temps. Actuellement, nous sommes en mesure 12

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de couvrir la totalité de la demande des transformateurs de textiles avec nos six producteurs et nos six hectares. Recevez-vous des demandes? Oui, mais comme je l’ai dit, nous devons les refuser pour le moment. Nous ne pourrions en outre admettre que des producteurs de la région de Willadingen et d’Oberösch, car c’est là que se trouvent nos machines spéciales. Parcourir de nombreux kilomètres avec la batteuse, la retourneuse et l’arracheuse occasionnerait trop de travail et de coûts. Combien gagne un agriculteur qui produit pour SwissFlax? Nous avons introduit un système de paiement spécial. SwissFlax met les semences à la disposition des agriculteurs, et ceuxci se chargent du travail du sol, du semis ainsi que de la protection phytosanitaire et des soins culturaux. Les tâches sont très claires pour eux. SwissFlax s’occupe du reste. Nous payons les semences et les frais de récolte, et versons à l’agriculteur une contribution de base de 2000 francs

par hectare. Ce montant inclut une contribution forfaitaire pour le risque, car il faut s’attendre à une perte de récolte totale tous les dix ans. Ensuite, nous payons à l’agriculteur la quantité récoltée, donc pour les quintaux de paille. A cela s’ajoute une prime pour la qualité. Elle est versée lorsque la part de fibres longues de la récolte est supérieure à 22 %. Un agriculteur qui produit pour SwissFlax peut ainsi obtenir environ 4000 francs par hectare. Et qu’en est-il des contributions? Comme nous récoltons aussi les graines destinées à la production d’huile, chaque agriculteur peut obtenir une contribution pour les oléagineux; à cela s’ajoute, dans le canton de Berne, une contribution pour cultures particulières pour les plantes à fleurs. En fin de compte, on obtient pour le lin une marge brute d’un niveau à peu près équivalent à celle du colza. Je tiens à souligner que nos cultures de lin ne font pas de concurrence à la production alimentaire. En produisant à la fois des fibres et de l’huile sur la même

surface, nous exploitons tout le potentiel de cette plante. Quels sont les objectifs de SwissFlax pour les prochaines années? Notre objectif est que toutes les culottes de lutte soient fabriquées avec du lin suisse. Nous sommes en discussion à ce sujet avec l’Association fédérale de lutte suisse. Les signaux sont en tout cas très positifs. De surcroît, nous avons avec la société Schütz, à Wiler, un partenaire solide, avec lequel nous souhaitons continuer de développer la confection et la logistique. Faudra-t-il alors davantage de surface? Si les ventes augmentent, nous pourrons étendre la surface cultivée. Exemple: si toutes les culottes de lutte étaient désormais confectionnées avec du lin suisse, cela correspondrait à deux hectares par année de lin rien que pour leur fabrication. En augmentant la surface, nous pourrions aussi mieux utiliser les capacités de nos machines. Dix à quinze hectares de lin, telle est notre vision d’avenir.

Faute d’alternative locale, les fibres de lin suisse sont teillées dans une fabrique aux Pays-Bas, avant d’être filées dans de grandes filatures en Lituanie et en Pologne. De retour en Suisse, elles sont notamment transformées en culottes de lutte et en chemises edelweiss. Photos: SwissFlax, Werk5

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Mots croisés

Verticalement 27 Femme cultivant la terre 28 Hideux 29 Pratique courante 30 Le meilleur dans sa discipline 31 Entre deux et quatre 32 Production d’énergie par le vent 33 Champignon des céréales source d’intoxications 34 Négation 35 Monarque 36 Appareils d’entretien du gazon

37 Transport public urbain sur rail 38 Terminaisons de même consonnance 39 Affirmation 40 Ukraine 41 Rassemblée 42 Expectorer 43 Baisse de température sous 0° C 44 Couper la tête d’un arbre 45 Surpris avec un air stupide 46 Supporteurs fanatiques d’un club sportif 47 Populations asiatiques 48 Italien en langage familier 49 Fondation pour la standardisation électronique des machines 50 Prénom de Saint-Laurent 51 Plumard 52 Œuvre musicale et théâtrale avec chanteurs 53 Passionné de technologie 54 Cheval à rayures 55 Intelligence artificielle 1

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A gagner: • Un spray universel pratique Midland «MS14 Multi-Spray» • Un flacon de nettoyant du système d’injection et liant d’eau: Midland «Fuel-Injector Cleaner + Water Remover» • Conditionnés dans une housse de protection pour une bouteille d’huile de 1 litre à placer dans le coffre de la voiture

d’une valeur globale de CHF 57.–

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Date limite: le 30 décembre 2023 Le mot à découvrir en novembre était: MANUTENTION Le gagnant est Dominique Brasey 1473 Font (FR)

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Envoyez-nous un SMS avec le terme SVLT, le motmystère, votre nom et votre adresse au numéro 880 (CHF 1.–) et remportez avec un peu de chance ce prix.

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Définitions Horizontalement 1 Organe rechargeant la batterie 2 Jonction cou/dos d’un cheval 3 Ligne d’assistance téléphonique 4 Deuxième ville du Brésil 5 Dont l’avis change sans arrêt 6 Imbécile 7 Au sud du globe terrestre 8 Personnalisé 9 Héros d’un conte à 40 voleurs 10 Altéré par usage prolongé 11 Canton de Nidwald 12 Remplaçant 13 Pays voisin du Vietnam 14 Poisson pouvant être royal 15 Canton de Thurgovie 16 Bateau de plaisance 17 Prix d’une marchandise au départ d’un port 18 Organe de filtration du sang 19 Pays d’Amérique du Sud 20 Antiseptique asséchant 21 Bord d’un cours d’eau 22 Bâton d’appui pour la marche 23 Défendra une cause 24 Point cardinal du lever de soleil 25 Lac en allemand 26 Tentative

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A Otelfingen, Peter et Marlène Scherrer représentent les deuxième et troisième générations de Silent AG. Photos: Dominik Senn et ldd

Mulchy fauche, Mulchy broie L’entreprise familiale Silent AG à Otelfingen (ZH) est un acteur important dans le domaine de la technique agricole. Spécialisé en arboriculture et en viticulture, il est aussi très présent dans le secteur de la voirie avec, notamment, sa marque Mulchy. Dominik Senn

Peter Scherrer, directeur de Silent AG, est né en 1960. L’entreprise familiale fondée par son père Walter a 63 ans. Beatrice, l’épouse de Peter, née en 1961, leur fille Marlène et leur fils Daniel, nés respective-

Rectificatif: La tolérance est de 3 % (et non de 5 %) Lors de trajets avec des véhicules jusqu’à 3,5 t de poids total autorisé et des remorques, la tolérance en cas de chargement non défini est de 3 %, et non de 5 %, comme cela figure en page 53 de l’article «Bétaillères omniprésentes […]» de l’édition de novembre.

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ment en 1989 et 1991, y sont tous actifs. A l’approche de la retraite, Peter Scherrer pourrait lever le pied. Mais il n’en fait rien: «Je suis un homme de terrain féru d’innovation. J’aime recueillir et mettre en œuvre les idées et les suggestions des clients, des constructeurs et de mes collaborateurs. Depuis 1972, je participe régulièrement aux salons internationaux de la branche», explique-t-il. Au sein de son entreprise, il attache une grande importance à la culture du respect mutuel et de l’attention. Ainsi, les vendredis, il arrive que l’on arrête le travail à temps afin de partager avec le personnel une bouteille de vin offerte par un client satisfait, et d’échanger les expériences vécues pendant la semaine.

Plus de 5000 Mulchy en 40 ans Lors de notre visite, le plaisir d’innover est partout manifeste, principalement chez Mulchy, la marque bien établie. «Mulchy fauche, Mulchy broie, encore et encore, comme le démontrent les 5000 et quelques machines jaunes construites en une bonne quarantaine d’années. Plus de cent modèles sont produits par nos partenaires historiques et de confiance, en Italie et en Allemagne», raconte Peter Scherrer. Des optimisations et de nouvelles idées sont développées continûment. Cela vaut tant pour les équipements de broyage, de fauchage que pour les tondeuses-robots à fléaux, les broyeurs de refus, les girobroyeurs, les broyeurs forestiers, les souffleurs de feuilles et de détri-


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tus, les aspirateurs et surtout les épareuses. En partenariat avec Studer Landtechnik und Umwelttechnik de Lyssach (BE), Silent AG a livré à l’armée suisse une série de Mulchy-Ferri «TSH 720» avec souffleur de feuilles hydraulique et broyeur frontal.

Le rendez-vous de l’arboriculture et de la viticulture Les matériels arboricoles et viticoles représentent le cœur de métier de Silent AG. Depuis 1982, derrière le salon Agrovina, l’entreprise propose le deuxième plus important événement pour la branche, ce qu’elle a encore confirmé fin octobre lors de sa grande exposition «Silent-Treff» dont Technique Agricole a d’ailleurs parlé. «Avec les marques Antonio Carraro, les tracteurs pour vergers et vignobles Ferrari, les chenillards Geier, les porte-outils Vitrac et Viroc, les bineuses Kulti-Star, les bêcheuses et les herses rotatives Celli, les machines spéciales Rink, les atomiseurs Lochmann, les effeuilleuses, écimeuses et prétailleuses Binger/ERO et les émietteurs et les tondeuses-débroussailleuses à fil Stocker – pour ne citer que ces références –, nous, importateur et acteur de niche, sommes à même de proposer un assortiment intéressant de produits de pointe pour l’arboriculture et la viticulture», précise Peter Scherrer. Silent AG a débuté en 1991 avec les tracteurs compacts Antonio Carraro et propose depuis 1998 les véhicules à chenilles Geier. Depuis 2022, le porte-outils Viroc révolutionne la viticulture.

Des débuts discrets dans les silencieux Fondée en 1960 par Walter Scherrer à Dällikon (ZH), l’entreprise Silent AG commercialise à grande échelle des silencieux et des systèmes d’échappement pour des moteurs à combustion, principalement des machines de chantier, d’où le nom «Silent» (en anglais «silencieux»), qui a été conservé jusqu’à nos jours. Très vite, ce sont les appareils à moteur, et dès 1966 les premiers tracteurs de jardin, que Walter Scherrer vend aux communes et aux particuliers. En 1974, cet italophile noue les premiers contacts avec le pays voisin. Celli et Ferrari sont toujours deux partenaires importants de Silent AG. L’«italianità» se poursuit avec le fils, Peter,

entré dans l’entreprise comme mécanicien dans les années quatre-vingts, et son épouse Beatrice. Leurs deux enfants Marlène et Daniel représentent la troisième génération de co-responsables du destin de la firme familiale. Silent AG a pris son envol avec l’emménagement dans un nouveau bâtiment situé non loin de son lieu d’origine, à Otelfingen voici 29 ans. Deux extensions ont suivi, la première remonte à 25 ans et la deuxième à 5 ans. L’entreprise emploie environ 25 personnes, dont des collaborateurs du service externe, des apprentis mécaniciens sur appareils à moteurs, des mécaniciens sur machines agricoles et des logisticiens.

frontales. Diverses constructions, fabrications spéciales, réparations et maintenance y sont effectuées par des mécaniciens et des monteurs. Un atelier de service après-vente pour les grandes machines et les appareils à moteur, un entrepôt de pièces de rechange et un garage pour les équipements – tous dotés d’une grue pour lever certains outils – ainsi que des rampes de chargement et déchargement, une flotte de véhicules

équipés pour les interventions sur le terrain, complètent l’image d’une entreprise familiale prospère. «Des solutions sur mesure, innovantes et professionnelles de mécanisation en arboriculture, viticulture et voirie constituent notre activité principale», conclut Peter Scherrer. «Nos équipements doivent apporter à nos clients une meilleure efficacité et contribuer à leur succès à long terme. C’est aussi la garantie de notre propre succès».

«Le succès des clients est le nôtre» En plus de ses activités commerciales en Suisse, l’entreprise dispose d’un atelier professionnel où machines et véhicules sont préparés, entretenus et modifiés selon les besoins des clients. Cet atelier possède un banc d’essai dynamométrique, où tester aussi les faucheuses

L’armée a acquis des épareuses Mulchy-Ferri «TSH 720» d’une portée latérale de 719 cm, un télescopique de 105 cm et une souffleuse arrière. Les véhicules sont des New Holland «T5.130».

Le porte-outils Viroc développe 80 chevaux et possède une cabine pressurisée et climatisée pivotant à 180 degrés.

Avec un débit d’air de 395 m3 par minute, le Mulchy «ASF 700» est le souffleur de feuilles le plus puissant du marché.

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Passion | Youngtimer

Le Valtra Valmet «8350-4 Hitech» devant la formidable autochargeuse Bergmann à rotor pour coupe courte. Photos: Silvan Schuhmacher

Un Valtra débarque rarement seul Un Valtra «8350-4 Hitech» a tapé dans l’œil de Silvan Schuhmacher, de Siglistorf (AG), lorsqu’il était encore étudiant. Il a pu l’acheter. Un deuxième et un troisième ont suivi… Dominik Senn

Silvan Schuhmacher est agriculteur à Siglistorf (AG). C’est un inconditionnel des tracteurs Valtra, comme en témoigne la bannière de la marque affichée au-dessus du panneau du domaine, le «Butalhof». Notre hôte, né en 1987, est un «homme de famille», un personnage vif au visage barbu et plein de vie; il s’est marié en 2013, a quatre enfants et aime les randonnées avec sa petite troupe. Il s’est lancé très tôt en indépendant, rachetant en 2012 la ferme que son père Hansruedi avait déménagée du village en 1968.

Lait et engraissement de bovins Il s’agit d’une exploitation mixte avec production laitière et engraissement de bovins. Un an après la reprise, l’étable a été transformée et agrandie pour accueillir 22 vaches. En 2017, ce nombre a été porté à 44 places par dédoublement. Aujourd’hui, le Butalhof abrite toujours envi58

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ron 130 bêtes: vaches, veaux, taurillons à l’engrais, génisses d’élevage. Les animaux sont nourris avec de l’ensilage. A deux reprises, en 2016 et 2021, Silvan Schuhmacher a construit un silo de 600 m³. Sur les 30 hectares de surface agricole utile, une vingtaine sont labourables. La rotation betteraves sucrières-orge-colza fait de plus en plus place à du blé fourrager destiné à l’auto-approvisionnement sur une surface de 6 hectares. Silvan Schuhmacher le stocke à la ferme et le moud au moulin à marteaux. Les prairies artificielles et le maïs occupent toujours 6 hectares chacun. L’agriculteur exploite aussi ses 8 hectares de forêt.

Confisqué par le ministère public Silvan Schuhmacher était encore aux études lorsqu’il a jeté son dévolu sur le tracteur de ses rêves, un Valtra Valmet «8350-4 Hitech» de 2001, développant

135 chevaux. Ce tracteur six-cylindres d’un agriculteur d’un village voisin avait été confisqué en 2010 par le Ministère public. Cela avait valu à ce propriétaire indocile une notoriété de mauvais aloi à la télé locale et dans les journaux régionaux. Le Valtra menait une existence misérable à Dättwil (AG), sur un terrain des pompiers de Baden (AG). Jusqu’au jour où Silvan Schuhmacher a demandé à son propriétaire ce qu’il comptait en faire et celui-ci lui a cédé le tracteur à un prix avantageux. C’était en 2011: «Le tracteur a démarré du premier coup et il était intact, hormis les cylindres de frein, exposés à l’extérieur, qui étaient rouillés», se souvient notre hôte. «Le ‹8350-4› affichait alors environ 4500 heures. J’ai fait refaire les freins, j’ai changé l’huile et les filtres et effectué le service habituel. En ce qui concerne les soupapes, nous avons été étonnés de constater qu’aucune


Youngtimer | Passion

n’avait besoin d’être réglée. Depuis lors, cet engin a tourné parfaitement et sans anicroches à ce jour».

Deux Valtra en renfort Des 2013, Silvan Schuhmacher a fait l’acquisition d’un deuxième Valtra, un «62004 Hitech», quatre-cylindres d’occasion. «Curieusement, son permis de circulation indique un poids total autorisé de 40 tonnes, alors que celui du ‹8350›, beaucoup plus grand, n’affiche que 34 tonnes; j’ai demandé que le poids total autorisé du ‹8350› soit augmenté. Ça n’a pas été fait jusqu’à présent», explique Silvan Schuhmacher. En 2022, il a acheté un Valtra neuf, un «N155 Versu» à 5 rapports enclenchables sous charge, car le «6200» et le «8350» affichent respectivement, autour de 11 000 et 9500 heures.

Valmet – Valtra Valmet – Valtra C’est à la fin des années 1940, en Finlande, que l’usine nationale de canons «Valtion Tykkitehtaat» s’est attelée à la mise au point d’un tracteur qui fut commercialisé à partir de 1951 sous la marque «Valmet». En 1979, la production de ces tracteurs a été reprise par Volvo. En 1994, l’usine de tracteurs Valmet a été intégrée au groupe Sisu Auto. Ce dernier a, à son tour, fusionné avec le groupe Partek en 1997 et les tracteurs ont été rebaptisés «Valtra Oy». Dans le cadre de cette cession, les droits d’utilisation de la marque «Valmet» pour les tracteurs ont été accordés jusqu’en avril 2001 au nouveau propriétaire Partek. A partir de 1997, les tracteurs ont donc arboré la double marque «Valtra Valmet». En janvier 2001, Valtra s’est définitivement imposé comme nom de marque. Un an plus tard,

Partek a été racheté par Kone qui, en 2004, a vendu Valtra à Agco. Le Valtra Valmet «8350 Hitech» a été lancé en 1998 et produit jusqu’en 2003. La gamme «8000 Hitech» comportait six modèles de tracteurs équipés de six-cylindres diesel. Avec son turbocompresseur, le «8350 Hitech» développait 135 chevaux. Il était doté du même moteur 50 km/h que les autres modèles de la gamme. Mais en raison de son faible régime nominal, la vitesse maximale du tracteur restait de 40 km/h. Le moteur Sisu est un moteur vertical à six cylindres en ligne à refroidissement liquide et injection directe. Avec son turbocompresseur et son refroidissement des gaz d’admission, son système de refroidissement liquide à commande thermostatique, il fournit un couple maximal de 639 Nm à 1144 tr/min.

Une boîte de vitesses formidable Reste que c’est encore et toujours le «8350» que Silvan et son épouse Dominique préfèrent. Avec son essieu avant suspendu, il est confortable, aisé à conduire, ses vitesses passent en douceur et l’engin est très maniable grâce à son faible empattement. Silvan Schuhmacher voit d’autres atouts: avec son radiateur quasi surdimensionné, le moteur ne chauffe jamais, la répartition des masses sur les deux essieux limite le patinage au champ, le relevage arrière est extrêmement puissant, l’inverseur est plus fin et plus réactif que celui du tracteur neuf et la boîte automatisée sous charge fonctionne de manière sensationnelle. Ce tracteur ne présente que quelques moindres défauts: sa pompe hydraulique a dû être remplacée deux fois (sans être facturée), sa pompe à eau et son alternateur ont aussi dû être changés une fois, la peinture transparente de la carrosserie s’écaille et l’étanchéité du filtre de la cabine est défectueuse.

Silvan Schuhmacher est un inconditionnel de Valtra. Photo: Dominik Senn

Le «8350-4 Hitech» de 135 chevaux tire une déchaumeuse Lemken pour enfouir des résidus de maïs. On remarque le court empattement du tracteur.

La répartition du poids est bonne pour travailler en grandes cultures. On distingue le Butalhof à l’arrière-plan.

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ASETA | Sections

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«On gagne à rester tenace»

«Le sol est sous pression»

Lors de l’assemblée générale de la section argovienne, le président Pascal Furer a évoqué les procédures contraignantes des mesures de compensation écologiques.

Roger Stirnimann, enseignant à la HAFL, a donné une conférence sur la pression au sol occasionnée par les machines agricoles, lors de l’assemblée de la section bernoise.

Heinz Röthlisberger

Roman Engeler

La 97e assemblée générale de la section argovienne s’est déroulée à Walterswil (SO). «Lorsque des mesures de compensation écologiques doivent être introduites dans des projets de construction, leur mise en place est parfois complexe et il vaut la peine d’étudier attentivement le dossier, a déclaré le président Pascal Furer dans son discours d’ouverture. Les services officiels tendent à préconiser une surface maximale de mesures compensatoires, plus grande que nécessaire. Cela a un effet évident sur la production de denrées alimentaires.» Le président de la section argovienne a insisté sur la nécessité de se renseigner systématiquement et de se montrer ferme afin d’inciter les services à faire preuve de souplesse dans la mise en œuvre de la législation. Il a aussi dévoilé à l’assistance constituée de quelque 70 personnes le programme des festivités liées aux cent ans de l’ASETA en 2024, mais aussi de l’assemblée des délégués prévue les 31 mai et 1er juin 2024 à Brougg (AG). «En 2023, nous avons enregistré un record de participation pour les formations aux travaux forestiers», a relevé Hansjörg Furter, responsable des cours. En tout, 54 personnes ont suivi le cours de maniement de la tronçonneuse et 9 celui de bûcheronnage. Le cours de conduite de tracteur pour femmes reste prisé. En 2023, la section a contrôlé 39 pulvérisateurs de cultures viticoles et fruitières ainsi que 63 de grandes cultures. «Tous ont passé le test, a commenté Hansjörg Furter, l’état des appareils s’est constamment amélioré ces dix dernières années.» La section a préparé avec succès 30 jeunes conductrices et conducteurs à l’obtention du permis de catégorie G/M/F. Le gérant Thomas Vögeli a présenté les comptes qui se soldent par un léger déficit. La cotisation est maintenue à 95 francs. Thomas Vögeli fait état d’un effectif de 1460 membres. Le programme d’activités de l’année prochaine est calqué sur l’actuel. Dans sa conférence, Hansjörg Furter a attiré l’attention des agriculteurs sur les poids à respecter sur leurs tracteurs et leurs remorques pour circuler en toute légalité sur la voie publique. Il a ensuite annoncé deux événements organisés l’an prochain par le Centre agricole de Liebegg: la démonstration «un fauchage préservant les insectes», en juin, et le congrès intitulé «Comment les exploitations peuvent-elles se prémunir contre les phénomènes climatiques extrêmes?», le 22 août 2024. L’après-midi a été consacré à la visite du Classic Car Museum, à Safenwil (AG), fondé par Emil Frey SA. Ce musée renferme de nombreux véhicules historiques.

Ces dernières années, les machines agricoles sont certes devenues plus performantes, mais aussi plus lourdes en moyenne. Ce qui est bon pour l’efficacité a des retombées négatives sur le sol et sa structure. Cela a incité les responsables de la section bernoise de l’ASETA, les nouveaux président Urs Schneeberger et gérant Matthias Ramseyer élus l’an dernier, à inviter Roger Stirnimann à donner une conférence lors de la 96 e assemblée annuelle. L’enseignant à la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL), à Zollikofen, a indiqué que les machines de récolte autonomes, en particulier, avec des trémies pleines, présentent une charge par essieu de 10 tonnes, voire davantage. «Lorsque l’on a affaire avec de tels poids, les connaissances en technologie de châssis et les effets des passages répétés des machines sont importants», a constaté Roger Stirnimann. L’orateur a passé en revue différentes manières de réduire la pression au sol, en commençant par le choix des pneus, avec une pression idéale (renseignements sur la plage de pression recommandée dans les catalogues de pneus). L’enseignant à la HAFL estime que bien que les moyens d’actions tels que l’utilisation de systèmes de télégonflage, le montage de roues jumelées ou encore le remplacement par des chenilles soient nombreux, ils sont encore trop peu utilisés dans la pratique. Roger Stirnimann a également recommandé le modèle de simulation «Terra­nimo» aux personnes désireuses de trouver la pression correcte. Cet outil disponible gratuitement sur le site internet https://ch.terranimo.world peut calculer le risque de compaction du sol dû à l’utilisation de véhicules agricoles à partir d’un nombre réduit de paramètres. Les rapports du président et du gérant ainsi que l’exercice clôturé par une perte de 3500 francs n’ont pas suscité de discussion. Grâce au capital propre de 190 000 francs, la cotisation reste inchangée. Le budget 2023-2024 est calculé avec un bénéfice de 1500 francs. La section continuera l’année prochaine de prodiguer la formation des jeunes conductrices et conducteurs pour l’obtention du permis de catégories «G» et «M» et de procéder aux tests de pulvérisateurs et des systèmes de freinage. Dans son message de salutations, Roman Engeler, directeur de l’ASETA, a fourni des informations sur les activités prévues à l’occasion des cent ans de l’association.

Les membres de la section argovienne de l’ASETA, réunis en assemblée à Walterswil (SO), ont approuvé à l’unanimité tous les points à l’ordre du jour. Photo: Heinz Röthlisberger

Urs Schneeberger, président de la section bernoise depuis un an, dirige pour la première fois l’assemblée générale. Il remercie Roger Stirmann pour sa conférence très instructive. Photo: Roman Engeler

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Sections | ASETA

LU «Aux premières loges du tournant énergétique»

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L’assemblée générale de la section lucernoise de cette année a été placée sous le signe des énergies renouvelables, le photovoltaïque en particulier. Roman Engeler Le président Toni Moser et le gérant Josef Erni, entourés par les responsables de la section lucernoise, ont réussi à faire venir à leur assemblée générale un conférencier d’excellence en la personne de Christian Wolf. Il est président du conseil d’administration de MBRsolar, une filiale du cercle de machines de Suisse orientale. MBRsolar est depuis des années l’une des principales entreprises de montage d’installations photovoltaïques en Suisse. Cette société en a déjà réalisé près de 2500 qui injectent aujourd’hui environ 12 mégawatts de courant dans le réseau. Cela correspond à une moyenne de quelque 300 installations par an. Christian Wolf a détaillé les points à prendre en compte dans la planification et la réalisation d’une installation photovoltaïque. Selon lui, les prix des modules chutent actuellement. En les combinant avec l’un des innombrables systèmes de subvention (qui se valent tous plus ou moins), il est rentable dans la plupart des cas d’investir dans une telle installation. L’orateur estime qu’avec l’acte modificateur unique décidé par le Parlement fédéral, des jalons essentiels ont été posés pour le développement rapide des énergies renouvelables. «Et l’agriculture a toutes les cartes en main pour être un partenaire incontournable en vue de faire face à la transition énergétique», a-t-il poursuivi. Le président Toni Moser a eu le plaisir d’accueillir les adhérents de la section qui se sont déplacé en nombre au Restaurant Brauerei, à Sursee. Dans son discours d’ouverture, il a invité l’assistance à rester ouverte aux nouvelles idées et technologies, mais sans suivre n’importe quel courant actuel en étant dépourvu d’esprit critique. Le gérant Josef Erni a eu la satisfaction de présenter des comptes affichant un joli chiffre d’affaires de 1,3 million de francs et un bénéfice de 14 000 francs. Il a fait remarquer que la fusion des cercles de machines régionaux pour constituer le Cercle de machines de Lucerne, sous le toit de la section lucernoise, s’avère être une réussite. Le budget du prochain exercice, calculé avec une cotisation inchangée de 95 francs, prévoit un chiffre d’affaires un peu plus modeste, mais avec un bon résultat également. L’assemblée s’est livrée à une réflexion pour savoir comment fêter ses cent ans en 2025. Fabian Koch, enseignant en machinisme au centre de formation de Hohenrain, est élu pour occuper le siège du comité laissé vacant par le membre sortant Franz Wüest. En outre, Pirmin Wandeler entre au comité dans le cadre d’une élection complémentaire.

circuler circuler en en sécurité sécurité Le G40, cours pratique de Le G40, cours pratiqueagride conduite de véhicules conduite de véhicules agricoles, de l’Association coles, l’Association suisse de pour l‘équipement suisse pour l‘équipement technique de l‘agriculture technique de l‘agriculture peut être suivi dès l’âge peut être suivi dès l’âge de 14 ans. de 14 ans. L’original! L’original! Eprouvé et couronné Eprouvé et couronné de succès! de succès!

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Toni Moser, président de la section lucernoise, souhaite la bienvenue à Pirmin Wandeler (à g.) et à Fabian Koch (à d.), nouveaux venus au comité. Photo: Roman Engeler

ASETA | SVLT Association suisse pour l‘équipement technique ASETA de l‘agriculture | SVLT 056l‘agriculture 462 32 00 Association suisse pour l‘équipement Téléphone technique de Téléphone 056 462 32 00 12

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ASETA | Sections

Assemblées générales SG

AR

AI

Communications GL

Samedi 6 janvier 2024, 10 h Restaurant Krone, Ennetbühl

SH Jeudi 11 janvier 2024, 20 h Restaurant Zum Alten Schützenhaus, Schaffhouse

ZH Samedi 13 janvier 2024, 9 h 15 Forum Strickhof, Lindau

ZH Contrôle des installations électriques: offre avantageuse pour les membres de la section Les installations électriques à basse tension sont soumises à un contrôle lors de la transformation ou de la construction d’un bâtiment. Un contrôle des installations doit en outre être effectué à intervalles réguliers: tous les dix ans dans les étables et les granges ainsi que tous les vingt ans dans les bâtiments d’habitation. Vous pouvez choisir vousmême l’organe de contrôle. C’est pourquoi la section zurichoise de l’ASETA a élaboré conjointement avec la société IBG une offre très intéressante pour ses membres. Renseignements et inscription: www.strickhof.ch

ZG

TG Mardi 16 janvier 2024, 20 h Auberge Krone, Pfyn

Cours de base sur les chariots élévateurs à contrepoids et télescopiques Lundi 8 et mardi 9 janvier 2024

GE Mercredi 31 janvier 2024, 10 h Satigny

GR Mercredi 7 février 2024

VD Jeudi 8 février 2024, 10 h 15  Grande salle communale, Bioley-Orjulaz

La section zougoise de l’ASETA propose un cours de deux jours sur les chariots élévateurs à contrepoids et télescopiques, avec alternance de théorie et d’exercices pratiques. Un maniement sûr de ces engins y est enseigné selon les directives de la Suva. Objectifs: certificat Suva pour ces deux machines, maîtrise des chariots élévateurs à contrepoids et télescopiques (R1, R4, S2), un jour pouvant être comptabilisé pour la formation OACP (Ordonnance réglant l’admission des chauffeurs). Conditions: être âgé au minimum de 18 ans (dérogations dans certains cas seule­ment selon l’ordonnance 5 relative à la loi sur le travail, article 4, alinéa 4) et bénéficier d’une expérience pratique des machines Prix: près de CHF 750.– pour les membres de la section zougoise et CHF 790.– pour les non-membres, dossier de cours et repas inclus. Inscription: Beat Betschart, 041 755 11 10, chnollen1@gmail.com

LU

FR

Offre de cours actuelle

Mercredi 21 février 2024

Examen théorique de cyclomoteur ou de tracteur: les cours préparatoires à l’examen théorique des permis de conduire de cyclomoteur ou de tracteur ont lieu le mercredi après-midi. Tarif des cours incluant la plate-forme d’apprentissage en ligne (24 cartes de théorie): CHF 70.– pour les membres et CHF 90.– pour les non-membres.

NW Mardi 27 février 2024

Dates des prochains cours: Mercredi 31 janvier, au BBZN de Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30 Mercredi 13 mars, au BBZN de Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30 Mercredi 24 avril, au BBZN de Hohenrain, de 13 h 15 à 17 h 30

www.agrartechnik.ch

Cours G40 organisé par l’ASETA sur les sites de Hohenrain, Willisau, Schüpfheim et Sursee (site www.agrartechnik.ch: Fahrkurs-G40). Examen théor. scooter ou voiture: préparation en ligne pour CHF 24.–. Cours de base scooter ou moto: à Büron et à Sursee. Prix du cours en trois parties: CHF 450.– pour les membres et CHF 480.– pour les nonmembres.

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Sections | ASETA

Date des prochains cours Les derniers cours de la saison ont lieu en ce moment. Les prochains cours prévus en avril-mai 2024 sont en train d’être planifiés. Ils seront publiés sur le site www.lvlt.ch. Cours de théorie sur le trafic routier: à Sursee. Prix: CHF 220.– pour les membres, CHF 240.– pour les non-membres. Date des prochains cours Les prochains cours de théorie sur le trafic routier prévus en avril-mai 2024 sont en train d’être planifiés. Ils seront publiés sur le site www.lvlt. ch et n’auront lieu que si le nombre de participants est suffisant. Informations et inscription (sous réserve de changements de lieux, de contenu, de prix ou de durée de cours): auto-école de la LVLT, Sennweidstrasse 35, 6276 Hohenrain, tél. 041 555 90 00, fax 041 460 49 01, info@lvlt.ch. Veuillez prendre note que le numéro de notre gérance est désormais, depuis début décembre 2023, le 041 555 90 00.

SG

AR

AI

GL

Formation sur les transports d’animaux Mercredi 17 janvier, mardi 13 février et mercredi 13 mars, de 8 h 00 à 16 h 30 (y compris 1 h pour le repas et les pauses) Ecole professionnelle de Ziegelbrücke Formation non reconnue OACP La formation non reconnue OACP doit impérativement avoir été suivie (et est à renouveler tous les trois ans) dès que l’on effectue un transport de bétail pour des tiers pour satisfaire à la loi fédérale sur la protection des animaux. Elle est valable avec des véhicules d’un poids total inférieur à 3,5 tonnes. Elle s’adresse aux personnes au bénéfice d’une formation spécifique indépendante ou d’une formation professionnelle. L’attestation de cette formation est nécessaire pour effectuer des transports d’animaux avec une Jeep tractant une remorque ou des véhicules de livraison. Un permis de conduire de catégorie B ou BE est requis. Prix: CHF 270.– (attestation et repas de midi inclus) pour les membres de la VLT-SG et CHF 300.– pour les non-membres. Formation reconnue OACP La formation reconnue OACP est nécessaire pour effectuer des transports d’animaux avec un camion. Un permis de conduire de catégorie C ou CE est requis. Prix: CHF 360.– (attestation et repas de midi inclus) pour les membres de la VLT-SG et CHF 390.– pour les non-membres. Inscription: VLT-SG, Eliane Müller, Riethof 1, 9478 Azmoos info@vlt-sg.ch, 081 783 11 84; consulter le site www.vlt-sg.ch pour de plus amples informations.

Permis de catégorie G pour la conduite de véhicules agricoles Avec le permis de catégorie G, vous avez le droit de conduire des cyclomoteurs et vous n’avez pas besoin de repasser l’examen théorique pour obtenir le permis de la catégorie F. En hiver 2024, la section glaronaise de l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) proposera à nouveau des cours de formation en vue de l’obtention du permis de catégorie G, suivis des examens théoriques mis sur pied par l’office cantonal de la circulation routière. Les jeunes filles et les jeunes gens qui auront 14 ans au cours de l’année 2024 (nés en 2010 ou auparavant) peuvent les suivre. Les participants plus jeunes ne seront pas admis.

Si les inscriptions sont assez nombreuses, les cours seront organisés à Schwanden. Le troisième demi-jour, avec les examens, est fixe pour tous les participants à l’office cantonal de la circulation routière, à Schwanden. La durée du cours (examens inclus) est de trois demi-jours (environ 3¾ h). Prix: CHF 60.– (documents de théorie et clé USB didactique inclus) pour les membres de la section glaronaise (CHF 85.– pour les non-membres), encaissé le premier jour de cours par le responsable. Les frais de dossier, d’examens et de permis (non compris dans le prix du cours) s’élevant respectivement à CHF 25.–, CHF 30.– et à CHF 55.– sont facturés par l’office cantonal de la circulation routière. Renseignements et inscription: télécharger les formulaires blancs sur le site www.vlt-sg.ch et les envoyer dûment remplis dès à présent et jusqu’au lundi 8 janvier 2024 au plus tard à l’adresse Strassenverkehrs­amt des Kantons Glarus, Mühleareal 17, 8762 Schwanden. Cours 1 (groupe nord) Schwanden StVA Schwanden StVA Schwanden StVA

13.01.2024 10.02.2024 09.03.2024

de 8 h 15 à 12 h 00 de 8 h 15 à 12 h 00 de 13 h 30 à 17 h 15

Cours 2 (groupe sud) Schwanden StVA Schwanden StVA Schwanden StVA

13.01.2024 10.02.2024 09.03.2024

de 13 h 30 à 17 h 15 de 13 h 30 à 17 h 15 de 8 h 15 à 12 h 00

Cours et examens théoriques de permis de tracteur Dans les cantons de Saint-Gall et d’Appenzell, l’examen en vue de l’obtention du permis de conduire des véhicules agricoles peut être passé au plus tôt, respectivement un mois et trois mois avant le 14 e anniversaire, tandis que tous les natifs de l’année 2010 (ou des années précédentes) peuvent s’y présenter dans le canton de Glaris. Prix: CHF 70.– pour les membres; CHF 95.– pour les non-membres, CD didactique avec des questions d’examen et des fiches de travail inclus. Renseignements et inscription: auprès du responsable du cours Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach, 071 845 12 40 ou hanspopp@bluewin.ch Lieu 1er jour 2e jour + examen Après-midi Mercredi après-midi Mosnang, Oberstufenzentrum Sa 16.12.2023 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln / StVA 17.01.2024 Wittenbach, Oberstufenzentrum Me 10.01.2024 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde / StVA 14.02.2024 St. Peterzell, Schulhaus Me 24.01.2024 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln / StVA 21.02.2024 Neu St. Johann, Klostergebäude Me 31.01.2024 Kaltbrunn Rest. Löwen / StVA Kaltbrunn 06.03.2024 Niederbüren, Schulh. Probelokal Me 07.02.2024 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln / StVA 13.03.2024 Wangs, Parkhotel Sa 17.02.2024 Wangs, Parkhotel/StVA Mels 20.03.2024 Trogen Me 28.02.2024 Trogen / Trogen StVA Trogen 27.03.2024 Widnau, Rest. Rosengarten Sa 23.03.2024 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde / StVA 17.04.2024 Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 03.04.2024 Kaltbrunn, Rest. Löwen / StVA Kaltbrunn 24.04.2024 Mosnang, Oberstufenzentrum Sa 20.04.20 24 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln / StVA 15.05.2024

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ASETA | Sections

TG Excursion printanière de la section TG Jeudi 5 février, dès 6 h 45 Mine de fer Gonzen, à Sargans, et exploitation Nüesch, à Widnau Les membres de la section thurgovienne visitent la mine de fer Gonzen, à Sargans et l’exploitation agricole Nüesch à Widnau. La mine de Gonzen est constituée d’un labyrinthe de galeries de près de 90 kilomètres de long. Les derniers mineurs ont cessé de l’exploiter en 1966 et les visiteurs peuvent la visiter depuis 1983. L’exploitation Nüesch sera visitée après le repas de midi qui se déroulera au restaurant Berg­werk. Elle comporte, outre un élevage conséquent, des cultures et une entreprise de travaux agricoles, une grande installation de production de biogaz. Une pause culinaire est prévue lors du trajet de retour. Lieux de départ possibles: Amriswil à 6 h 10, Sulgen à 6 h 25, Weinfelden à 6 h 35 et Frauenfeld à 7 heures. Prix: CHF 130.– (trajets, visites, en-cas et repas inclus) Inscription: jusqu’au vendredi 26 janvier ou le plus rapidement possible (nombre de participants restreint) à l’adresse suivante: Geschäftsstelle VTL/Landtechnik, Markus Koller, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen, 071 966 22 43, info@tvlt.ch

BL

BS

La section des Deux Bâle de l’ASETA a organisé pour ses membres des tests des systèmes de freins pneumatiques et hydrauliques (30 et 40 km/h) de leurs remorques. Ces tests ont été menés en novembre sur les sites de la société Linz, à Büsserach et de l’entreprise Völlmin Landtechnik, à Ormalingen, qui ont accueilli respectivement 10 et 16 membres. Une nouveauté: les coûts du premier test sont pris en charge par la section. Le but est aussi de contrôler l’état des remorques 30 km/h qui ne font pas l’objet d’expertises régulières. Ainsi, avec le concours des membres, on contribue à améliorer la sécurité routière. Les photos montrent les tests réalisés sur les deux sites. mi

Les jeunes filles et jeunes gens doivent suivre des cours de théorie en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G. L’examen réussi donne le droit de conduire, sur la voie publique, des véhicules à moteur agricoles dont la vitesse maximale est de 30 km/h.

AG Contact: Yvonne Vögeli, Strohegg 9, 5103 Wildegg, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch (possibilité d’inscriptions à court terme) BL, BS Contact: Marcel Itin, 076 416 27 13, marcelitin@gmx.ch BE Contact: Peter Gerber, 031 879 17 45, Hardhof 633, 3054 Schüpfen, www.bvlt.ch FR Contact: AFETA, Samuel Reinhard, Route de Grangeneuve 31, 1725 Posieux, samuel.reinhard@fr.ch, 026 305 58 49 GR Contact: Gianni Largiadèr, 081 322 26 43, 7302 Landquart, foehn@ilnet.ch, www.svlt-gr.ch NE Contact: Bernard Tschanz, chemin du Biolet, 2042 Valangin, bernardtschanz@net2000.ch GL Contact: Hans Popp, 071 845 12 40, Karrersholz 963, 9323 Steinach, hanspopp@bluewin.ch SH Contact: VLT-SH, Geschäftsstelle, Adrian Hug, Schüppelstrasse 16, 8263 Buch, 079 395 41 17, www.vlt-sh.ch

AG

SO

Travailler avec un cheval Les 8, 9, 10, 11 et 12 avril Centre agricole de Liebegg, à Gränichen Le centre agricole de Liebegg, à Gränichen, et Arbeitspferde Schweiz organisent un cours pour les passionnés de chevaux. Durant cinq jours, les participants pourront s’exercer à effectuer du débardage, des transports et des travaux dans les cultures fourragères et les grandes cultures. Au pro-

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Formation pour le permis F/G Pour plus d’informations, consultez le site www.fahrkurse.ch.

Tests de freins menés en 2023

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gramme des soirées (facultatives), théorie sur la détention et l’affouragement des chevaux, films et moments conviviaux. Il est aussi possible de ne suivre les cours que certains jours Renseignements: auprès d’Ernst Rytz, IG président de l’association Arbeits­pferde, au 079 522 34 84, me.rytz@teleport.ch et de Luisa Achermann, centre agricole de Liebegg, 062 855 86 09, luisa.achermann@ag.ch Inscriptions: jusqu’au 4 mars au 062 855 86 15 ou sur www.liebegg.ch/ weiterbildung

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Contact: Beat Ochsenbein, 032 614 44 57, ochsebeis@bluewin.ch SZ, UR Contact: Florian Kälin, Geschäftsstelle VLT Schwyz und Uri, 055 412 68 63, 079 689 81 87, info@glarnernbeef.ch TG Contact: VTL/Landtechnik, Markus Koller, 071 966 22 43, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen VD Contact: ASETA – Section vaudoise, Natacha Buffat, chemin des Alpes 12, 1418 Vuarrens, nat@zestsolutions.ch ZG Contact: Beat Betschart, 041 755 11 10, beatbet@bluewin.ch ZH Contact: SVLT ZH, 058 105 98 22, Eschikon 21, Postfach, 8315 Lindau, www.svlt-zh.ch


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ASETA | Portrait

Responsabilités Née en 1987, Leila Wanner, de Beggingen dans le canton de Schaffhouse, est une personne gracieuse qui semble rajeunir d’année en année. Cela est d’autant plus remarquable qu’une lourde responsabilité repose sur ses épaules. En effet, la jeune femme est sur le point de reprendre l’imposante ferme familiale, le Rüedistalhof, domaine de cent hectares doublé d’un élevage porcin. Les cultures sont situées à bonne distance du village. Son père Hans part à la retraite dans six mois. Leila Wanner s’y connaît dans la sélection et l’élevage de cochettes, alternative exigeante à l’achat de truies dites «de remonte». Les truies grand porc blanc sont croisées avec des verrats de même race pour l’élevage et des verrats duroc pour l’engraissement. Leila Wanner possède quelque 180 truies-mères et gère les saillies, les gestations, les mises bas et l’élevage. Les porcelets quittent la ferme lorsqu’ils atteignent environ 25 kg. «C’est moi qui décide dans la porcherie. J’y suis chaque jour, pour m’occuper de l’affouragement, de l’évacuation du fumier ou pour procéder à des inséminations», affirme Leila Wanner. Son père Hans et deux salariés fixes l’aident aux champs et à la production fourragère. Dans les faits, elle participe aussi à l’exécution de tous les travaux des champs. Les grandes cultures comportent en premier lieu de l’orge pour l’autoapprovisionnement, puis du blé panifiable, des betteraves sucrières, du colza, des pois, du maïs, de l’avoine et du triticale. Le reste du domaine est constitué de prairies artificielles. Leila Wanner assume volontiers les responsabilités liées à son poste de vice-commandante des sapeurs-pompiers du Randental. Elle y est engagée depuis vingt ans. Durant ses loisirs, elle aime s’occuper de ses deux chevaux et les monter. Elle est affiliée au club équestre de Ramsen. Outre le saut et le dressage, elle maîtrise des épreuves de terrain qui ne sont pas sans danger. Leila Wanner s’est portée volontaire pour assurer la gérance de la coopérative de l’unique alpage du canton de Schaffhouse, le plus bas de Suisse, et du restaurant à Babental, sur la commune de Schleitheim. Une trentaine d’agriculteurs schaffhousois, thurgoviens et zurichois y estivent 170 génisses de début mai à la mi-octobre. Quelque 45 hectares constituant 16 pâtures et deux étables à stabulation libre sont mis à leur disposition à une altitude de 600 mètres. Notre interlocutrice qualifie de «charge de travail importante» les exigences croissantes en matière de documentation. «La bureaucratie excessive et le flot continu de nouvelles prescriptions restreignent inutilement la productivité», estime-t-elle. Elle sait de quoi elle parle, parce qu’elle passe une bonne partie de ses dimanches à s’occuper de toute la paperasse relative à la gestion de l’exploitation. Elle se définit comme serviable, intègre et franche. Ce qu’elle ne dit pas: elle est incroyablement amusante, intelligente et communicative. Propos recueillis par Dominik Senn

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Cours | ASETA

Les cours proposés par l’ASETA Cours de pilotage de drones

Cours de conduite «G40» Tout titulaire d’un permis de catégorie G qui a participé au cours de conduite «G40» est autorisé à conduire des tracteurs et des véhicules spéciaux agricoles ainsi que des tracteurs immatriculés en tant que véhicules industriels à une vitesse de 40 km/h au maximum, pour des cours agricoles. Le cours de conduite «G40» de l’ASETA est reconnu par l’Office fédéral des routes (OFROU) et sera inscrit sur le permis de conduire. Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez les for­ mulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).

Cours de conduite Ecodrive On peut réduire jusqu’à 30 % la consommation d’un tracteur en optimisant sa conduite et son utilisation. La diminution de la consommation de carburant permet, d’une part, de res­ treindre les coûts d’exploitation tout en abaissant, d’autre part, les émissions néfastes pour le climat. Objectif de la formation: Grâce aux connaissances et au savoir-faire théoriques et pratiques acquis sur la conduite éco­ nomique et respectueuse de l’environnement, les participantes et les participants peuvent modifier leur mode de conduite de manière à réduire leurs coûts d’exploitation et les émissions de leurs véhicules. Inscription: www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch

Inscription: vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours sur les sites internet www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch.

Cours de soudure Lieu: centre de formation d’Aarberg (BE) Ces cours s’adressent aux débutants désireux de connaître les techniques de base de soudure et aux pratiquants confirmés souhaitant actualiser et approfondir leur savoir-faire, qu’ils soient amateurs ou professionnels. Inscription: l’ASETA n’organise plus ces cours elle-même et invite les personnes intéressées à consulter le programme de cours d’AM Suisse sur le site internet www.amsuisse.ch.

Cours agriLIFT Cours sur les chariots élévateurs: modules de base, R1 (chariot élévateur à contrepoids), R4 (chariot télescopique) cours de 2 jours audité par la Suva et reconnu par l’OACP. Cours sur les plates-formes élévatrices: catégories 1A, 1B, 3A, 3B, cours d’un jour audité par l’ASFP et reconnu par l’OACP. Inscription: vous trouverez les dates actuelles, les lieux de cours, les formulaires d’inscription ainsi que d’autres informations sur le site www.spaa.ch.

De plus amples informations sur les cours sont disponibles sur les sites www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch, contact: +41 56 462 32 00 ou zs@agrartechnik.ch Impressum 85 e année

www.agrartechnik.ch

Editeur Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) Werner Salzmann, président et conseiller aux Etats Dr Roman Engeler, directeur Rédaction Tél.: +41 56 462 32 00 Roman Engeler: roman.engeler@agrartechnik.ch Heinz Röthlisberger: heinz.roethlisberger@agrartechnik.ch Matthieu Schubnel: matthieu.schubnel@agrartechnik.ch Dominik Senn: dominik.senn@agrartechnik.ch Ruedi Hunger: hungerr@bluewin.ch Abonnements et changements d’adresse Ausserdorfstrasse 31, 5223 Riniken (AG) Tél.: +41 56 462 32 00, zs@agrartechnik.ch, www.agrartechnik.ch

Directeur de la publication Dr Roman Engeler, Ausserdorfstrasse 31 5223 Riniken (AG) Tél.: +41 79 207 84 29 roman.engeler@agrartechnik.ch Annonces Vente d’annonces en français: Simona Manoelli, tél.: +41 31 380 13 27 simona.manoellli@rubmedia.ch Vente d’annonces en allemand: Alex Reimann, tél.: +41 79 607 46 59 inserate@agrartechnik.ch Rabais pour une parution simultanée dans Schweizer Landtechnik Production et expédition AVD GOLDACH AG Sulzstrasse 10–12, 9403 Goldach (SG) Paraît 11 fois par an

Prix de l’abonnement Suisse: CHF 110.– par an (TVA incluse) Gratuit pour les membres de l’ASETA Etranger: CHF 135.– (TVA exclue) ISSN 1023-1552

Prochain numéro Thème principal: «L’irrigation» Même chez nous, dans le château d’eau de l’Europe, les cultures doivent être irriguées, spécialement les légumes et les pommes de terre, les plantations de petits fruits et les vergers. L’édition 1/2024 paraîtra le 11.01.2024 Clôture de la rédaction: 22.12.2023 Clôture des annonces: 29.12.2023

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