Technique Agricole 05/2017

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mai 2017

Technique Agricole

Cultures spéciales Vapeur pour lutter contre les adventices RTK, une technique de précision dans les pépinières Citerne à pression Bauer « Poly80+ » en test pratique Protection de prise de force : un équipement indispensable


LA NOUVELLE SÉRIE 6. LA MEILLEURE ASSOCIATION DE TECHNOLOGIE DE SA CATÉGORIE.

NTE ATION-VE C O L S E R F ES OF ISPONIBL D S E T N A ATTRAY MENT ACTUELLE

Même si les mandats de vos clients sont très différents les uns des autres, ils ont pourtant tous quelque-chose en commun: ils doivent être exécutés avec une grande efficacité. Ce n’est possible que si la technologie de tracteur correspond à 100 % au profil de tâches. Il en va de même pour la palette d’équipements. DEUTZ-FAHR a conçu la nouvelle série 6 dans cette optique. Avec douze modèles allant de 156 à 226 ch et disposant de différents empattements, de trois variantes de transmission, de deux types de cabine à niveaux de confort distincts et de nombreuses autres possibilités d’équipement, vous pourrez créer la meilleure combinaison de technologie dans cette classe de tracteurs. Votre propre combinaison, entièrement individuelle. Avec la nouvelle Série 6, DEUTZ-FAHR redéfinit la variété d’équipements. Votre concessionnaire vous fera une offre individuelle maintenant avec des conditions de location-vente attrayantes. Contactez-le dès maintenant. Pour obtenir davantage d’informations, consultez notre site Internet deutz-fahr.com ou contactez-nous directement: SAME DEUTZ-FAHR Schweiz AG Pfattstrasse 5, 9536 Schwarzenbach Tel. 071 929 54 50 info@sdfgroup.ch DEUTZ-FAHR est une marque de


Editorial • Sommaire mai 2017   ■

■ Actualités 4 Brèves

Editorial

■ Marché 8 12

« Nous avons besoin de partenaires solides » Kärscher – dans un cadre plus culturel

Thèmes principal  Cultures spéciales

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Semoirs pour petites graines et faibles quantités Lutte contre les adventices dans le maraîchage La vapeur pour lutter contre les ravageurs Haute précision en pépinière

Impression

Roman Engeler

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30 Ménager le sol dans les zones en pentes avec la citerne à lisier 34 En silence : les chargeurs sur pneus électriques en test pratique 38 Six brevets et 680 grammes 40 Un dispositif de commande raffiné

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En savoir plus

41 Lutte contre les adventices : l’eau à la place des produits de traitement 44 Impact du vent lors d’épandages par voie aérienne 46 Freins « EBS » : un système avantageux

■ Management 48 Une icone et une machine à sous américaine 50 Les entrepreneurs en travaux agricoles sont des partenaires importants 53 Se conformer au réglement routier avec les remorques de transport et de travail

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54 Prises de force : les protections sont indispensables

■ Plate-forme Améliorer l’efficience de l’azote, mais comment ?

■ Passion 58

Deutz-Fahr « Agrotron », un youngtimer qui a du punch

■ ASETA 60 62

Nouvelles des sections Un médiateur est président de la section principauté du Liechtenstein

Page de couverture : Désormais le sarclage peut également bénéficier d’une gestion par GPS. Photo : Roman Engeler

Les agriculteurs pratiquant les cultures spéciales n’avaient pas vraiment le cœur à la fête pendant la seconde moitié du mois d’avril. Alors que le développement précoce de la végétation, quelques semaines plus tôt, incitait à l’optimisme, le contrecoup s’est vite fait ressentir avec le gel dévastateur et les fortes chutes de neige que beaucoup craignaient. Les dommages causés à l’arboriculture, aux vignes et aux cultures de baies sont considérables. Dans maints endroits, on parle même de pertes de récolte pouvant atteindre 100 %. Contre de tels caprices de la météo, les meilleures technologies sont bien souvent impuissantes, à moins d’investir préalablement dans des équipements très spécifiques. Les coûts qui en découlent seraient cependant disproportionnés par rapport au rendement. Il ne reste dès lors plus qu’à espérer que de tels événements restent de nature exceptionnelle.

Sécurité

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Cette édition de Technique Agricole aborde en thème principal le sujet « Cultures spéciales ». Le travail des cultures spéciales exige des machines et des appareils spécifiques. Il s’agit d’un sujet assez vaste que l’on ne peut traiter que de manière ponctuelle.

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La chargeuse sur roues est une machine spéciale que nous présentons à la page 34. Elle est liée aux discussions sur la « stratégie énergétique 2050 », thème actuel et futuriste, vu qu’elle est entraînée électriquement. Cette chargeuse fonctionne en effet sans moteur diesel mais n’utilise pas nécessairement du courant électrique produit par des éoliennes ou des installations photovoltaïques. L’édition N° 6 / 7 paraîtra le 16 juin 2017.

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n  Actualité

En bref ■  Thomas Schenkirsch est le nouveau directeur financier d‘Aebi-Schmidt. Il succède à Reto Huser, qui quitte le groupe pour motifs personnels. ■  Rapid concède à Agrartechnik Seeber, au Tyrol du Sud (Italie), une licence pour la fabrication de ramasse-foin à pick-up de type « Twister ». ■  Agro-entrepreneurs Suisse a engagé le Belge Romain Fonk comme gérant. ■  L’institut allemand pour l’innovation (Deutsches Institut für Erfindungswesen) a décerné une médaille Diesel à Helmut Claas en catégorie « Meilleur sens de l’innovation ». ■  Le groupe SDF a résilié au 1er septembre ­ la licence au terme duquel Kverneland ­fabrique les machines de récolte de fourrage « Deutz-Fahr ». ■  Pour satisfaire à la demande en dispositifs de surveillance de machines, Doosan /  Bobcat a développé le système de gestion d’installations « DoosanConnect ». ■  New Holland fait route le long des côtes de l’Angleterre et de l’Irlande avec deux tracteurs de types « T6.145 » et « T6.180 ». ­ Ce périple de 5000 miles célèbre un siècle de fabrication de tracteurs. ■  Pöttinger complète ses autochargeuses « Torro Combiline » avec un modèle compact, la « 5510 ». ■  Amazone a mis en service une installation de peinture KTL dans son usine de Hude (D), où sont fabriqués des outils de préparation du sol. Elle a coûté 20 millions d’euros. ■  Case IH a nommé Peter Friis directeur marketing pour la région EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique). Gabriele Hammerschmid reprend la planification de la production des usines de la même région. ■ Joskin vient de mettre en ligne son nouveau site www.joskin.com. ■  La journée AGFF du Plantahof (Landquart GR) «Production de fourrages en montagne» a lieu le mardi 23 mai 2017 à Savo­ gnin (www.plantahof.ch). ■  Sulky-Burel et Jacto, spécialistes brésiliens de la protection des plantes et de la technique de récolte dans la culture du café, ont informé qu‘ils engageaient une collaboration stratégique.

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« Red Cow Community » Lely a conclu des partenariats partout dans le monde avec de grandes fermes laitières (plus de 500 vaches). Pour remercier ces exploitations, la marque a créé la « Red Cow Community ». Grâce au succès et à l’expérience accumulés dans la gestion de grands troupeaux avec le concept « Dairy XL », de nouveaux partenariats

Complément

Dans I’article « Acheter, louer ou utiliser deux fois plus ? » de Ruedi Hunger, paru en page 46 de l’édition d’avril de Technique Agricole, il manque les références à l’outil Excel « Tractoscope » et à son module « Calculateur de seuil d’achat » développés par Agroscope Tänikon et librement disponibles en téléchargement (www.coutsmachines.ch).

« Aebi-Pompier »

En novembre, le Corps des sapeurs-pompiers Aletsch, dans le village sans voitures de Bettmeralp (VS), a complété son parc de véhicules en acquérant un transporter Aebi « VT450 Vario » spécialement équipé par la maison Brändle de Sirnach (TG). Particularité de ce véhicule : s’il roule l’été sur ses quatre roues, il est équipé l’hiver d’un train de chenilles. Sa capacité d’intervention s’étend ainsi à l’ensemble de l’année et à n’importe quel sol, y compris en terrains pentus, non carrossables.

ont pu être développés sur l’ensemble du globe, au Canada, au Japon, aux USA, en Allemagne, en Turquie, en Italie, en Angleterre, dans les pays baltes et en Suède. De plus en plus de propriétaires de grands troupeaux laitiers à l’esprit prospectif, c’est Lely qui l’affirme, adoptent le concept « Dairy XL ».


Actualité   n

Préparation de sol futée

Tout  des  « grands »

Claas équipe désormais ses tracteurs « Arion 400 » (de 90 à 140 ch) d’une technologie réservée jusqu’ici aux gros tracteurs. Les modèles concernés peuvent être dotés d’une transmission «  Hexa­ shift » à quatre groupes automatisés et six rapports à passage sous charge, de composants télématiques et de la fonction «  Smart Stop  » permettant d’arrêter le tracteur sans débrayer. Il est par ailleurs possible de régler l’inverseur du joystick sur le levier multifonctions et d’obtenir une direction dynamique, avec laquelle les roues passent d’une butée à l’autre très rapidement, en quelques tours de volant seulement.

Avec le système « Wave Disc » équipant ses semoirs «  Terrasem  », Pöttinger milite pour une préparation du lit de semences intelligente et un travail du sol réduit, aussi bien en conditions humides qu’en terrain sec. Les « Wave Discs » favorisent aussi une diminution des résistances aux herbicides, car ils limitent la germination des adventices et autorisent des semis précoces. La préparation moins intense du sol signifie que seules des bandes de 45 mm sont émiettées, si bien que, avec un interligne de 12,5 cm, un tiers seulement de la surface totale est travaillée. Avec un interligne de 16,5 cm, cette

« Swing-over » d’un autre genre

La communauté d’exploitation associant David et Dominique Remy, ainsi

Nouvelles faucheuses à fléaux Bobcat vient de lancer de nouvelles faucheuses à fléaux pour ses pelles mécaniques compactes. Ces outils sont idéaux, affirme Bobcat, pour faucher ou broyer la végétation, des branchages, de l’herbe dense, des petits buissons dans les fossés, les talus, le long des routes, des rivages, des clôtures et dans les parcs. Ils sont aussi utilisés pour préparer des voies d’accès. Ils sont particulièrement appréciés des paysagistes, aménagistes, des communes et des services de parcs, des fournisseurs d’énergie, des métiers des loisirs, du génie civil et des agences de location de matériels.

proportion tombe à 27 %. Les disques ondulés ont un diamètre de 510 mm et sont disponibles avec des écartements de 12,5 cm ou 16,7 cm.

que Dominique Ayer à Rossens (FR), a investi dans une nouvelle étable. La salle de traite en épi 2 x 8 équipée d’une installation du dernier cri « MidiLine ML3100 » constitue le cœur de cette nouvelle construction. C’est la pre­ mière installation Delaval dotée de cette technologie en Suisse. Le système « Swing-Over » est réputé auprès des spécialistes pour sa grande efficacité. Il offre un confort inégalé au trayeur comme aux animaux, associé à un rendement et des performances élevés.

Des tracés qui se jouent des marques FarmFacts, spécialiste allemand en solutions pour la digitalisation de l’agriculture, a développé avec Agco le convertisseur de tracés « Next-Weglinien-Konverter » qui con­ vertit les tracés (lignes AB) et les limites des parcelles afin de les rendre compatibles entre les divers constructeurs et machines présents sur le marché. Ce programme répond à de multiples de­mandes émanant d’agricul­teurs et d’entrepreneurs qui disposent ainsi d’un outil fonctionnel et simple pour convertir des données cartogra-

phiques et les échanger entre leurs machines. Agco va commercialiser cette application dans son programme « Fuse ».

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n  Actualité

Attelage rapide

Records pour le Case IH « Steiger 620 » Le « cousin à roues » du Case IH « Quad­trac 620 » a établi des records lors de tests effectués par l’Université de Nebraska (USA). Ce modèle a fait preuve de la meilleure efficacité en termes de consommation ; il a aussi développé la

plus haute puissance mesurée à l’attelage (242 g / kWh pour 594,08 chevaux). Les moteurs qui équipent les Case IH « Steiger » et « Quadtrac » sont des FPT, respectant les normes d’émissions sans filtre à particules.

Gagnants « Vicon » Les gagnants du concours organisé par l’importateur de Vicon, Ott Machines agricoles, sont connus. Mathieu Pellaton, de Travers (NE), remporte le premier prix, un andaineur de type Vicon « Andex 394 » ; Matthieu Pellaton gère une ferme laitière de 220 ha dans une communauté d’exploitation. Les autres gagnants sont Pius Meier, d’Oberkirch (LU). Il remporte un bon d’achat de 500 francs. Walter Burri d’Orges (VD) gagne une veste Vicon.

En plus des socs «  C-Mix  » déjà réputés, Amazone propose désormais ­ un nouveau système d’encliquetage ­rapide « C-Mix-Clip » pour sa gamme de déchaumeuses-enfouisseuses « Cenius ». Ce dispositif permet de changer de socs plus facilement, rapidement, et, surtout, sans perdre de temps. Ce nouveau système de socs encliquables est constitué de socs à un versoir et une pointe. Le versoir est solidement vissé aux dents et la pointe arrimée au système d’encliquetage rapide. Une fois ce dernier monté sur les dents, il devient possible de changer rapidement de socs, en retirant ­simplement une goupille de sécurité. La machine peut ainsi changer aisément de destination.

50 années d’innovations Il y a 50 ans, Kuhn inaugurait l’ère des faucheuses à disques avec les premiers modèles « GMD-4 ». Ces faucheuses à disques ovales ont permis à l’époque d’augmenter significativement la rapidité des opérations de fauche tout en réduisant les risques de bourrage grâce au flux du fourrage vers l’arrière. Elles signaient aussi la fin du fastidieux affûtage quotidien des couteaux. Les pre­ miers conditionneurs intégrés et les premiers con­ ditionneurs traînés ont été commercialisés quel­ques années plus tard. Le dispositif de décharge hy­ dro-

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pneumatique pour barres de coupe avec sécurité intégrée ou les barres « Optidisc » à disques à écartement varié sont des exemples bien plus récents qui montrent à quel point Kuhn considère que le développement de ce type de faucheuses est loin d’être achevé.

Semoir révisé Regent a présenté plusieurs innovations sur son semoir « Seedstar », à l’instar du terminal de commande entouré de caoutchouc et résistant aux chocs « Seedtron V2.0 ». Avec sa tabelle de semis intégrée, ce terminal guide l’utilisateur dans la procédure de réglage. Deux projecteurs LED sont proposés en option pour éclairer la machine lors de son remplissage, du réglage et du semis. Regent a aussi revu ses unités de semis ; pour améliorer le flux des semences, les tuyaux sont plus inclinés, ce qui facilitera la descente des graines « difficiles », comme l’épeautre.


Actualité   n

Performance mondiale

Concours SMS En partenariat avec un commerçant de machines agricoles, Technique Agricole vous propose de gagner chaque mois un modèle réduit de tracteur.

Avec une moissonneuse-batteuse de type « CR 8.90 », New Holland a récolté en huit heures 439,7 tonnes de grains de soja. Cette moissonneuse-batteuse a ainsi établi un nouveau record du monde. La performance s’est jouée au

début du mois d’avril sur une ferme brésilienne et peut être mise en parallèle avec le record atteint par une « CR10.90 » qui avait moissonné, en 2014, 798 tonnes de blé en huit heures également.

Prix des pionniers de la ZKB Depuis 1991, la Banque cantonale de Zurich (Zürcher Kantonalbank, ZKB) décerne un prix annuel des pionniers doté de 100 000 francs à de jeunes entreprises suisses. Un jury a choisi trois finalistes parmi une cinquantaine d’inscrits. Les trois finalistes ont un lien avec l’agriculture ou le machinisme agricole. L’entreprise Gamaya SA, une pousse de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), a développé un système de drones équipés de caméras spectrales qui récoltent en volant au-dessus des champs des informa-

tions sur les déficits en eau, le développement et la santé des plantes (photo). Ennos SA a développé, elle, une pompe à eau solaire pour les pays­ en développement en utilisant des composants du véhicule solaire « Spirit of Biel ». Quant au projet « Twenty Green », il s’agit d’un adjuvant pour fourrages qui, même à faible dose, renforce le système immunitaire des animaux et améliore l’efficacité des fourrages. Twenty Green est l’heureuse ga­ gnante de ce trio de finalistes.

Dans cette édition, un modèle réduit John Deere « 6210 T » de Siku à l’échelle 1 : 32.

Un SMS, et gagnez avec

Envoyez un SMS (CHF 1.–) avec la mention SVLT Nom et votre adresse au numéro 880 et avec un peu de chance, vous gagnerez ce modèle réduit de Claas « Xerion 5000 ».

Nicolas Bindith de Boudry (NE) est le gagnant du modèle réduit du Claas « Xerion 5000 » mis en jeu dans l’édition d’avril de Technique Agricole.

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n  Marché | Interview

Rainer Morgenstern : « Nous restons les spécialistes des tracteurs et des moissonneuses-batteuses. »

« Nous voulons des partenaires commerciaux fiables » Le fabricant de tracteurs Same Deutz-Fahr a investi environ 90 millions d’euros dans l’aménagement de son site de Lauingen (D). Technique Agricole s’est entretenue avec Rainer Morgenstern, directeur commercial Europe de SDF et porte-parole de la direction du site de Lauingen, sur l’avancement des travaux et la future orientation de SDF. Roman Engeler

Technique Agricole : Il y a trois ans, Same Deutz-Fahr (SDF) a donné le coup d’envoi du projet « Deutz-Fahr Land », la construction du site de Lauingen avec de nouveaux centres de fabrication et d’accueil des visiteurs. Où en êtes-vous aujourd’hui ? Rainer Morgenstern : Les travaux sont terminés et, ces prochains jours, nous inaugurerons officiellement le «  DeutzFahr Land » qui se compose d’une nouvelle usine de tracteurs et d’un centre de formation et d’accueil des visiteurs, la « DeutzFahr Arena ». Au total, nous avons investi près de 90 millions d’euros dans ce projet. 8

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Depuis quand la production dans la nouvelle usine de tracteurs a-t-elle commencé ? La nouvelle usine de production fonctionne depuis le 23 janvier 2017. En effet, le déménagement a eu lieu entre Noël­ et Nouvel an et quelques travaux d’aménagement étaient ensuite nécessaires. L’usine actuelle a été convertie en usine de sous-traitance pour les cabines. Quelles sont les séries actuellement produites dans la nouvelle usine ? Pour le moment, tous les tracteurs des marques SDF à partir de 130 ch sont fabri-

qués à Lauingen, c’est-à-dire les séries « 6 », « 7 » et « 9 » de Deutz-Fahr et les séries correspondantes « Spark » et « Mach » dans les couleurs de Lamborghini. Quels sont les avantages de la mise en service de cette nouvelle usine ? Elle offre la possibilité de gérer plus efficacement tous les processus de production et d’utiliser les équipements les plus modernes. Exemple : nous disposions auparavant de trois portes de chargement pour les livraisons de matériaux. Aujourd’hui, nous avons augmenté considérablement leur nombre pour que le maté-


Interview | Marché   n

Le nouveau centre de production de Lauingen permet de gérer plus efficacement tous les processus de production.

riel puisse être livré là où il est nécessaire dans la production. La manutention interne a également été fortement réduite. En outre, la faible consommation énergétique et l’impact réduit sur l’environnement sont très efficaces. Y a-t-il d’autres avantages ? Oui, je peux aussi parler de l’amélioration de la qualité. Sur la chaîne, nous avons intégré différentes bornes de qualité qui nous permettent de vérifier la qualité de

« L'usine a été conçue de manière à pouvoir effectuer rapidement toutes les commandes ! » production pendant le montage et d’y apporter des modifications avant qu’un tracteur ne soit terminé. Dans ce contexte, nous avons également introduit des nouveaux tests pour les composants hydrauliques et électroniques ou le laquage (essai au brouillard salin). Aujourd’hui, nous effectuons un premier démarrage du moteur avant le laquage. De plus,

nous avons mis en place un banc d’essai de freinage, un banc dynamométrique ainsi qu’un tunnel lumineux. Une nouvelle zone expérimentale à grande vitesse (60 km / h) complète l’ensemble. Comment les collaborateurs profitent-ils de la nouvelle usine ? Nous avons profité des travaux pour améliorer l’ergonomie. Des nouveaux appareils de levage sont utilisés pour les charges lourdes et le site de montage est également équipé d’une chaîne souple pour les collaborateurs qui ne doivent plus courir et peuvent effectuer leur travail en restant debout. Qu’en est-il du taux d’utilisation actuel de Lauingen ? Après le démarrage fin janvier, la production a augmenté progressivement et nous avons atteint un taux d’utilisation de 100% à la fin mars. Nous avons actuellement une avance de trois mois. La nouvelle usine a été conçue de manière à pouvoir effectuer rapidement toutes les commandes !

Comment les ventes de tracteurs SDF ont-elles évolué en 2016 ? Pas si mal. Toutes marques confondues,

SDF a vendu près de 38 500 tracteurs, soit 5 % de plus qu’en 2015, à contre-courant de la tendance générale. Nous avons vendu plus de petits tracteurs que de grands, ce qui se traduit par un léger recul du chiffre d’affaires. Á l’échelle européenne, nous avons pu augmenter notre part de marché pour la troisième année consécutive, passant de 10,2 % le 31 décembre 2013 à 11,7 % à la fin 2016. Quels sont vos objectifs pour 2017 ? Nous voulons consolider nos parts de marché sans nous prononcer sur des chiffres concrets. Quelles sont les catégories de puissance en point de mire ? Toutes les séries que nous fabriquons à Lauingen sont importantes. Nous les avons complètement rénovées les années passées. Mais je constate encore quelques potentiels. A quel moment la série « 11 » sera-telle finalement commercialisée ? Les premiers prototypes devraient sortir de la chaîne de production cet automne. Nous devrons ensuite attendre les résultats des tests et des premières applications pratiques. 5 2017  Technique Agricole

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n  Marché | Interview

Avez-vous déjà identifié une demande pour ce segment à haut rendement et si oui, où ? Oui. Mais avant que cela ne commence correctement, les fabricants d’équipements doivent également préparer les outils adaptés. Ce n’est qu’après cette étape que la demande pourra évoluer. A-t-on atteint les limites des tracteurs standard avec le modèle à 440 ch? Si par tracteur standard, on entend une machine avec deux axes qui peut difficilement fonctionner avec des roues jumelées ou même triplées, nous atteignons lentement les limites pour cette puissance. Nous devons encore pouvoir amener la force au sol. Il en va autrement pour les tracteurs à trois ou quatre axes qui sont équipés de roues doubles ou triples. A-t-on atteint les limites des tracteurs standard avec le modèle à 440 ch ? La tendance semble évoluer vers les tracteurs « high-end » sophistiqués et équipés des technologies les plus récentes. Je prévois cependant dans le segment de puissance supérieur un besoin croissant de tracteurs équipés de technologies plus simples ou disons plutôt plus économiques En Suisse, SDF est actif avec sa propre filiale « uniquement » sur le marché des tracteurs. Est-ce que cela va changer à l’avenir  ? Nous sommes et restons les spécialistes des tracteurs et des moissonneuses-batteuses. En revanche, nous avons dernièrement développé le savoir-faire concernant les moissonneuses-batteuses dans notre filiale suisse, afin d’accroître nos prestations. N’avez-vous pas envie de vendre d’autres machines  ? Comme je l’ai déjà dit, nous sommes spécialisés dans les tracteurs et les moissonneuses-batteuses. Nous souhaitons permettre à nos distributeurs de présenter dans l’assortiment les équipements adaptés à leur région et à leurs clients. Nous souhaitons renforcer nos partenaires commerciaux et non les affaiblir en leur imposant la gamme de produits qu’ils doivent vendre. A l’heure actuelle, bon nombre de fabricants se dirigent vers le « fullliner »... 10

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Rainer Morgenstern : « Je ne connais aucun fabricant qui a rencontré un réel succès avec cette stratégie en Europe »

Je ne pense pas que ce type de stratégie puisse porter ses fruits. En tous cas, je ne connais aucun fabricant qui a rencontré un réel succès avec cette stratégie en Europe. La question est la suivante : un full-liner est-il en mesure d’être le meilleur partout ? L’agriculteur de demain et notamment l’agriculteur professionnel euro-

« Avec le nouveau centre d'accueil des visiteurs, nous voulons avoir davantage de contacts avec nos clients. » péen veut avoir la machine qui lui paraît la meilleure. Cela vaut également pour le commerce de machines agricoles qui a besoin de marques et de produits de spécialistes forts dans tous les secteurs. Pensez-vous que votre position dans le commerce, avec une gamme de produits limitée sans accessoires, peut durer à long terme ? Oui. Nous travaillons en collaboration avec les spécialistes des accessoires, il s’agit selon moi de la combinaison gagnante dans le commerce de machines agricoles. Notre croissance à l’encontre de la tendance générale prouve suffisamment que notre stratégie n’est pas si mauvaise. A propos du « Deutz-Fahr Land » : de quoi s’agit-il exactement ? « Deutz-Fahr Land » est le terme générique désignant l’ensemble du site de Lauingen. Il s’agit d’un concept englobant

une usine et une infrastructure modernes destinées aux visiteurs, la « Deutz-Fahr Arena ». Quels sont les objectifs visés avec la « Deutz-Fahr Arena » ? Avec la « Deutz-Fahr Arena », nous voulons multiplier les contacts avec les clients, les agriculteurs. Pour ce faire, nous avons besoin d’une infrastructure adaptée. La technique agricole n’est pas une histoire de masse mais un produit individuel qui va se développer de plus en plus en tant que tel. Je suis convaincu que le client de demain voudra savoir encore mieux qu’aujourd’hui d’où viennent ses machines et comment elles ont été fabriquées. C’est ce qui nous a finalement poussés à construire ce centre d’accueil. A quoi ressemble cette « Deutz-Fahr Arena » ? Elle comprend plusieurs éléments tels qu’une salle d’exposition de machines, un restaurant, une boutique, des salles de conférence et de formation ainsi qu’un musée présentant l’histoire fascinante de Deutz-Fahr. Elle comporte également une superficie asphaltée de 2,5 ha qui permet d’essayer les tracteurs. A proximité directe du centre, nous avons loué quelques terres arables pour pouvoir essayer les machines sur le terrain. L’Arena est-elle ouverte aux autres marques du groupe SDF ? Lauingen représente la marque « DeutzFahr » tout comme Treviglio symbolise la marque « Same ». Nous souhaitons parler principalement de notre marque et moins des autres marques du groupe.  n


– . 0 0 0 0 5 CHF griculteurs innovants pour les a

2017 Concours d’innovation Une initiative d’emmental assurance

Organisateur

Partenaires

Patronage

Vous avez réalisé avec succès une idée novatrice et originale? Vous proposez une prestation de service unique en son genre ou fabriquez un produit spécial? Si oui, n’hésitez pas à postuler. Vous pouvez y gagner beaucoup d’argent et d’attention médiatique. La date limite d’inscription est le 30 juin 2017. Informations sur www.agroprix.ch


n  Marché | Aperçu

Démonstration du procédé de nettoyage à la neige carbonique (Ice-Blaster). Photos : ldd et Dominik Senn

Kärcher est aussi un mécène Kärcher n’est pas que synonyme d’élimination de la saleté, mais aussi de mécénat culturel, (pour des restaurations délicates), de gestion de l’hygiène et de la création d’atmosphères agréables. Le voyage de presse, à destination de Vienne cette année, l’a démontré. Dominik Senn Entreprise dont l’usine principale se trouve à Obersontheim et le siège à Winnenden, près de Stuttgart, Kärcher est le principal fournisseur allemand de systèmes de nettoyage, de détergents, ainsi que d’accessoires pour les loisirs, l’usage domestique, l’artisanat et l’industrie. Elle invite chaque année les journalistes, alternativement en Allemagne, en Suisse et en Autriche, pour présenter ses innovations dans des sites exceptionnels. Cela s’est passé à Vienne cette année.

Ambiance agréable à l’Opéra populaire L’Opéra populaire est la seule institution viennoise consacrée à l’opérette. Il compte plus de 150 chanteurs, 95 musiciens d’orchestre, 64 choristes et une centaine de danseurs assurant des spectacles devant des milliers de visiteurs. Ulfried Grabner, ingénieur diplômé et dirigeant de Facility Management, a expliqué que, malgré son activité intense, le bâtiment reluit et rayonne, et ce grâce à la firme Kärcher. Cet édifice comporte, de la cave au toit une surface de 11 796 m2, ainsi qu’un espace extérieur avec une voie pour la circulation des piétons et une prairie. A cela s’ajoutent dix bâtiments avec des bureaux, des salles de répétition (dont deux grandes), des ateliers, des lieux d’entreposage et douze appartements pour des artistes. Il s’agit en conséquence de nettoyer 690 fenêtres, parmi lesquelles un grand nombre sont à double vitrage, et 33 vitrines. L’Opéra populaire est nettoyé sept jours sur sept 12

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de septembre à juin et cinq jours par semaine en juillet et août. « Les foyers, les salles de spectacle, les vestiaires et les sanitaires sont en effet les cartes de visite du théâtre », a déclaré Ulfried Grabner. Les sols des foyers sont lustrés chaque jour avec la monobrosse « BDS 43 ». Pour les salles de spectacles, les nettoyeurs utilisent l’aspirateur « BV 5/1 Bp » qui passe aisément entre les rangées de sièges. La capacité d’accueil de l’Opéra publique est de 1261 places assises,­ 72 places debout et de 14 places pour fauteuils roulants. Les moquettes rouges sont nettoyées avec l’aspiro-brosseur « CV 48 ». Le nettoyeur vapeur « SG 4/4 » sert principalement à laver les sanitaires et les sols en PVC. Quant à l’espace scénique de 480 m2, il est astiqué avec la balayeuse autotractée « KM 75/40 ». La visite des coulisses de l’Opéra populaire a été conclue en beauté par la présentation de la comédie musicale divertissante de Frank Loesser Comment réussir dans les affaires sans vraiment se fatiguer  qui fait toujours salle comble.

Mécénat culturel à l’église votive L’église votive de Vienne a été construite en remerciement de la vie sauve de l’empereur François-Joseph, grâce à l’échec de l’attentat qui lui était destiné. En 2001, l’archevêché de Vienne a pris la direction de sa rénovation. L’architecte responsable, Harald Gnilsen, directeur de l’office des constructions, a expliqué que les différentes zones fragiles ont été nettoyées et que l’on y a enlevé toutes les adjonc-

tions ultérieures. Le procédé de nettoyage à la neige carbonique (Ice-Blaster), utilisé sur la tour situe au-dessus de la croisée du transept de l’église (après quelques tests préalables), a notamment fait l’objet d’une démonstration effectuée par Ulrich Sukup, maître ferblantier et escaladeur industriel. Anticorrosion et pratiquement non abrasif, il convient bien pour le traitement de matériaux sensibles et élimine l’huile, la graisse, les colles, les agents liants, la silicone et les laques… Pendant le nettoyage cryogénique, des granules constituées de neige carbonique solide de -79 °C sont accélérées jusqu’à la vitesse du son. « Lorsque les pellets glacés arrivent en contact avec la saleté, la différence de température et l’énergie cinétique provoquent sa cassure et sa désagrégation, a précisé Harald Gnilsen. Les granules suivantes s’immiscent dans ces fissures et la subliment, soit la font passer de l’état solide à l’état gazeux. Cette opération est liée à une augmentation du volume de 700 %. La saleté est décollée à échelle microscopique.  » Cet appareil respecte totalement l’environnement, du fait qu’il fonctionne sans produits chi­ miques et que les granulés se dissolvent littéralement dans l’air. Enfin, le spécialiste Ulrich Sukup, maître ferblantier, a montré comment il nettoyait le sommet d’une tour extrêmement haute en descendant en rappel.

Gestion de l’hygiène de l’hôpital Kärcher apporte également son soutien à l’hôpital de traumatologie de l’Institution


Aperçu | Marché   n

Ulrich Sukup est en train d’utiliser le nettoyeur à haute pression au sommet de la tour de l’église votive.

Le chef Helmut Urban présente la cuisine de l’hôpital de traumatologie de l’Institution générale d’assurance accidents de Meidling.

générale d’assurance accidents de Mei­ dling en assurant la sécurité alimentaire de sa cuisine « Cook & Chill », qui est par ailleurs la plus moderne d’Autriche. Une équipe de 35 personnes prépare chaque jour, outre les petits-déjeuners, quelque 2000 déjeuners et dîners destinés aux patients et aux collaborateurs. Le chef Helmut Urban a expliqué que le contrôle de tous les paramètres de production et de transformation des denrées, du dosage aux températures, en passant par l’entretien et le renouvellement de tous les ustensiles ainsi que l’adaptation des

processus contribuaient à renforcer la sécurité alimentaire, l’hygiène et la renta­bilité. Dans la cuisine « Cook & Chill », les repas sont préparés de manière conventionnelle, puis refroidis pendant une heure­ à une température de -10 °C, et ensuite régénérés dans une installation ad hoc et distribués. « Les procédures de nettoyage des machines et de la cuisine sont une partie importante de la responsabilité que nous avons, tant auprès de nos patients que de nos collaborateurs », affirme Helmut Urban. Les nettoyeurs à haute pres-

Ulrich Sukup, spécialiste de la hauteur, et Harald Gnilsen, architecte, posent devant le portrait de l’empereur François-Joseph.

sion Kärcher sont utilisés tous les jours pour le nettoyage des lave-vaisselle, des autolaveuses et des équipements de dosage provenant de la même firme.  n

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Un semoir pneumatique avec, en 1, les organes de dosage/distribution et l’entraînement électrique de l’arbre et, en 2, la soufflerie fournissant l’air nécessaire au dosage et au transfert des graines. En 3, les déflecteurs qui répartissent la semence en direction du sol. Photo : Lehner

Petits semoirs pour petits semis Les cultures spéciales ont besoin d’autres machines que les grandes cultures et la production fourragère. Il existe des semoirs pour dérobées, sursemis de prairies, granulés, qui s’utilisent seuls ou en trains d’outils, montés sur des instruments de travail ou de préparation du sol. Ruedi Hunger

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Technique Agricole  5 2017


Cultures spéciales   n

Ils sont petits, légers et du genre « bons à tout faire ». Ce sont les semoirs « à petites graines », pour les cultures dérobées ou les granulés de toutes sortes, antilimaces notamment. On en distingue couramment trois catégories : •  Semoirs à trémie transversale, montés en hauteur : ils sont dérivés des semoirs classiques mais sont de conception plus simple. Dosage-distribution des graines sont assurés par un arbre transversal rotatif. La semence pour sursemis est répartie au sol par gravité, via des déflecteurs. Hauteur minimale : 70 cm. •  Semoirs à disques : ils travaillent sur le principe des épandeurs centrifuges à engrais. Ces instruments peuvent être utilisés seuls, portés à l’avant ou à l’arrière du tracteur, ou montés sur un outil. •  Semoirs pneumatiques  : ce groupe fonctionne sur le principe des semoirs pneumatiques à céréales. Ils ont une distribution centralisée, à arbre ou à roues canelés. Les graines sont ensuite soufflées au travers de tuyaux sur des déflecteurs qui les épandent régulièrement au sol. Ces semoirs se montent sur différents outils, grâce à des supports d’attelage spéciaux. Tous ces semoirs font partie des rares instruments qui s’utilisent aussi bien sur des machines pour grandes cultures, que pour le maraîchage ou la production fourragère. Les largeurs de travail doivent être adaptées en fonction du contexte.

Dans le langage courant, le nom de « semoirs Krummenacher » a lontemps désigné les semoirs pneumatiques installés sur les outils de travail. Photo : Krummenacher

Semoirs portés à trémie transversale Montés sur un outil, ces semoirs simplifiés servent à mettre en place des cultures dérobées, mais aussi des sursemis ou des cultures intercalaires. Ils sont mus par une roue d’entraînement au sol. Le réglage de la distribution est centralisé, le contrôle de débit se faisant « à l’ancienne », en tournant la roue. La semence est épandue au sol par des déflecteurs. Un léger enfouissement doit éventuellement être assuré par l’outil de travail. La sensibilité au

« Les semoirs à trémie transversale sont fixés sur des supports. La largeur de travail équivaut à celle du semoir. »

L’épandeur classique à granulés anti-limaces s’installe en un tour de main sur le tracteur. Photo : Ruedi Hunger

vent est, relativement au positionnement en hauteur du semoir, assez faible.

Semoirs à disques Conçus à l’origine pour les granulés anti-limaces, ils servent aujourd’hui aussi bien aux sursemis, qu’aux semis intercalaires en maraîchage ou qu’à remettre en place ou en état des prairies et des pâturages. Ils sont utilisés lors des façons culturales pour effectuer des semis intercalaires dans les légumes et les plantes sarclées. Montés sur la moissonneuse-batteuse, ils permettent de semer en même temps que la moisson.

Tous ont un entraînement électrique à moteur 12 volts. Le régime du disque est réglable en continu, par exemple entre 300 et 2000 tours / minute pour moduler la largeur d’épandage. La sensibilité au vent de ces semoirs est élevée, surtout avec des graines légères comme les graminées, moins avec des granulés. Mais même avec ces derniers, il faut veiller à n’utiliser les largeurs maximales (20 mètres, voire plus) qu’en l’absence de vent. Caractéristique de tous les épandeurs monodisque, le profil d’épandage n’est jamais vraiment symétrique ; les modèles 5 2017  Technique Agricole

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n  Cultures spéciales

avec des outils d’entretien pour surface herbagères ou de préparation du sol.

APV

Le principe est identique mais la trémie et la largeur de travail sont plus grandes : ce semoir pneumatique professionnel dessert des outils traînés de préparation du sol. Photo : APV

à deux disques font mieux. Sur nombre de ces appareils, le point de chute de la semence sur le disque est adaptable. Dans la trémie, les graines des mélanges trèfle-graminées peuvent se séparer et, une fois éjectées, elles ont des comportements de vol différents ; l’homogénéité d’un semis ne peut pas toujours être garantie. Ces semoirs sont de conception simple. Un levier à échelle crantée sert à régler la vanne, dont l’ouverture et la fermeture sont commandées électroniquement depuis la cabine du tracteur, tout comme le régime de rotation du disque. Dans la plupart des cas, le semoir est hors de la vue du conducteur, raison pour laquelle un dispositif électronique affiche et contrôle la vitesse du disque. Un regard permet de contrôler le niveau de semence dans la trémie ; des systèmes d’alarme signalant que cette dernière est vide sont dispo-

« Les semoirs à disques sont polyvalents, légers, avantageux, mais très sensibles au vent. » nibles en option. Ces petits semoirs affichent des contenances allant de 70 à 150 litres et leur prix avoisine 2000 francs, en fonction de leur niveau d’équipement.

Semoirs pneumatiques Ces sont surtout, d’une part, le système de distribution et, d’autre part, le mode 16

Technique Agricole  5 2017

d’acheminement des semences qui différencient ce groupe de semoirs des appareils à disques. Le dosage des graines se fait par un arbre et/ou des roues canelés. Certains constructeurs prévoient des arbres et / ou des roues interchangeables en fonction des usages prévus. Leur entraînement mécanique est assuré par une roue au sol ou par un, voire deux moteurs électriques. Sur certains modèles, les

« Les semoirs pneumatiques sont peu sensibles au vent, précis mais aussi coûteux. » deux moitiés de l’arbre disposent d’un entraînement indépendant. Les graines sont déposées en lignes (de 6 à 32). Une fois dosées, elles sont acheminées par le flux pneumatique d’une soufflerie vers les sorties et les tuyaux souples conduisant aux déflecteurs. La sensibilité au vent est faible et, dans le pire des cas, son effet ne se fait sentir que dans l’espace entre le déflecteur et le sol. Dans la trémie, un brasseur régularise continuement le flux de semences. La soufflerie est entraînée, selon la taille de l’appareil, par des moteurs électriques, des moteurs hydrauliques ou par la prise de force.

Constructeurs et distributeurs Cette liste répertorie quelques fabricants et distributeurs de petits semoirs portés ou à monter sur d’autres instruments. Ils sont en général proposés en combinaison

Cette entreprise de Basse-Autriche construit deux lignes de produits comportant de nombreux modèles. Selon APV, le marché traverse une passe difficile, les achats de machines de récolte de fourrage ayant la priorité sur ceux des outils de sursemis. Selon les types et modèles, il est également possible d’adapter le point de chute sur l’assiette des semoirs monodisque. Un module de commande supervise et régule la vitesse de rotation. Le « Multidoseur » – combinant une distribution par rouleau canelé et un disque centrifuge – parvient à un meilleur dosage et à un meilleur épandage que les semoirs monodisque de base. L’électronique autorise un débit des semences proportionnel à la vitesse de la machine. L’assiette se relève pour effectuer le calibrage initial du semoir. Le « Multidoseur » est disponible en trois versions. Le modèle bidisques génère une nappe d’épandage symétrique ; le point de chute est réglable sur les deux disques. Cet instrument peut aussi bien pour être attelé à l’avant qu’à l’arrière du tracteur. Il existe plusieurs modules électroniques pour gérer cet appareil. La ligne de semoirs pneumatiques inclut, elle aussi, différentes tailles d’appareils à soufflerie électrique ou hydraulique. Ces semoirs sont livrés avec une tuyauterie complète, différents arbres et le câble de branchement électrique. Associé à des instruments de préparation du sol, le « PS 800 » est un engin professionnel pour la mise en place de cultures dérobées. Plusieurs modèles construits en matériaux résistants à la corrosion conviennent aussi à l’épandage d’engrais.

Einböck Le fabricant autrichien Einböck est l’un des rares constructeurs de petits semoirs à trémie transversale. La distribution est assurée par une roue doseuse, l’épandage par des déflecteurs. L’exploitation intensive des surfaces fourragères exige des soins en conséquence et un recours au sursemis. Steinböck propose des instruments de semis pour toutes ses herses à prairie, de 1,5 à 12 mètres de large. Il s’agit principalement d’appareils pneumatiques, en raison de leur faible sensibilité au vent. Des dispositifs de commande et de réglage modernes, logiques, facilitent leur utilisation.


Cultures spéciales   n

Les semoirs pneumatiques conviennent aussi dans les cultures spéciales.

Einböck estime que la combinaison herse-rouleau a plutôt tendance à reculer sur le marché. Ce recul serait dû au fait que les vitesses d’utilisation idéales respectives de ces deux types d’outils sont trop dissemblables. Les herses à prairies ont une efficacité d’action maximale entre 8 et 10 km / h alors que les rouleaux ne devraient pas dépasser 4 à 5 km / h. Pour revenir à la technique de semis, cela signifie qu’avec des semoirs à la fois légers et faciles à passer d’une machine à une autre, on dispose d’un appareil toujours en adéquation avec l’opération à effectuer. Il permet même de fractionner le semis. La combinaison rouleau/semoir améliore le plombage du sol.

Seeber L’outil de Seeber Technique agricole de Stegen-Bruneck (Tyrol du Sud, Italie) démontre qu’on peut effectuer des sursemis en montagne et en terrains accidentés. Le rouleau à prismes de 1,4 à 1,7 m de large

Photo : APV

pour faucheuse de pente est doté d’un semoir pneumatique usuel du commerce. Toutes les faucheuses ne disposant pas de batterie permettant d’alimenter la soufflerie et le doseur du semoir, le constructeur propose, en option, un accumulateur 12 volts pour une autonomie de quatre heures. Le semoir est équipé d’une trémie de 60 litres et de trois unités de semis. Cet instrument coûte une dizaine de milliers de francs et convient à un usage en commun pour des exploitations en terrains montagneux et à fortes pentes.

tiques. Le catalogue de Güttler comprend aussi des machines pour la vigne et l’arboriculture dotées de tels semoirs pneumatiques. Ces derniers sont du genre classique, avec distribution à roues canelées, voire avec arbre à canelures interchangeable. L’entraînement de l’arbre des modèles d’entrée de gamme est assuré par

Güttler La marque Güttler est intimément et en premier lieu associée à des rouleaux pour la préparation des sols. Depuis quelques années, Güttler construit et vend également des outils pour la production herbagère, dont des semoirs pour sursemis à monter sur ses instruments. Les modèles « GreenMaster » et « GreenSeeder » sont, notamment, équipés de semoirs pneuma-

Le fabricant Seeber (Tyrol du Sud, Italie) construit des outils d’entretien du sol dotés de semoirs pour les terrains montagneux et accidentés. Photo : Seeber

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n  Cultures spéciales une roue au sol et la soufflerie fonctionne avec un moteur 12 volts.

Joskin Le fabricant belge de citernes et remorques propose aussi des outils d’entretien pour prairies. Longtemps, les outils pour prairies et pâturages étaient majoritairement vendus sans semoir  ; Joskin constate qu’une tendance inverse émerge. Entretien des surfaces fourragères et sursemis simultanés s’effectuent à l’aide de semoirs pneumatiques surtout. La marque propose aussi des appareils à un ou deux disques de diverses marques.

Krummenacher A Dietwil (LU), Pius Krummenacher construit depuis 1986 des semoirs pneumatiques portés. « Semoir Krummenacher » est parfois utilisé à titre de nom commun pour désigner un semoir pneumatique. En raison de sa vaste expérience, cet entrepreneur n’a pas tardé à compter plusieurs fabricants de rouleaux, herses-étrilles et autres instruments aratoires parmi ses clients. Les semoirs Krummenacher peuvent aussi être livrés avec des configurations sur mesure, au choix de l’utilisateur.

Köckerling Cette entreprise constate, à l’instar d’autres constructeurs, que de nombreux agriculteurs vouent une attention accrue à leurs surfaces fourragères et achètent plus d’instruments pour les entretenir. Mais Köckerling remarque qu’ils soupèsent investissements et coûts d’utilisation en fonction de l’amélioration de rendement escomptée. Un semoir pneu-

matique surmonte le « Grasmaster » ; les organes mécaniques sont mus par une roue au sol, la soufflerie par la prise de force. Dans la trémie, un brasseur empêche les graines de s’agglomérer.

Lehner Parallèlement à ses nombreuses gammes de modèles de semoirs pour la production fourragère, Lehner propose aussi des épandeurs spéciaux pour la voirie (sel, gravillons, sable). Dans son catalogue agricole, les semoirs à disques « MiniVario » et « SuperVario » côtoyent des semoirs pneumatiques. La gamme «  SuperVario  » comprend des instruments à trémies de 70 à 170 litres. Le régime du disque est réglable de 200 à 3000 t/min., correspondant à des largeurs d’épandage de 2 à 24 mètres. Un boîtier permet de desservir la machine confortablement depuis le tracteur. Avec l’option « Auto-Dosis », l’ouverture de la vanne de trémie s’adapte automatiquement à l’allure de la machine. Pour gérer ses machines, Lehner propose aussi une application Google Play. Le semoir pneumatique compte huit tuyaux équipés d’un déflecteur. Il peut être équipé de différents arbres interchangeables sans outil. Les trémies de 120 ou 230 litres sont dotées d’une trappe de vidange. Le dispositif de gestion des tournières, de série, est géré par la prise à 7 pôles. Proposé en option, le module GPS « AccoSat MSO » permet de régler le débit en fonction de la vitesse ; on peut y ajouter, en option aussi, un capteur radar et une commande de réglage précis du débit d’épandage DGPS.

Technik-Plus (ex-Europart) L’autrichien Technik-Plus fabrique deux lignes de produits, une électrique, à disques, et des petits semoirs pneumatiques. Les semoirs à disques conviennent pour une utilsation en solo sur les quads, tracteurs, moissonneuses-batteuses ou faucheuses à deux essieux. Les disques et les vannes sont en acier inox. L’entraînement est assuré par un moteur électrique 12 volts alimenté depuis le tracteur. Le régime des disques est réglable en continu. Selon les modèles, l’appareil peut être équipé d’un dispositif de démarrage automatique. La deuxième ligne de produits s’étend des petits semoirs pneumatiques aux semoirs pneumatiques complexes. Leurs souffleries sont à entraînement électrique ou hydraulique. La semence est épandue par l’intermédiaire de tuyaux, de tuyaux spiralés et de déflecteurs. Un capteur contrôle l’arbre de distribution ; la soufflerie est dotée d’un témoin lumineux.

Conclusion Les instruments pour l’épandage de granulés et la mise en place de cultures dérobées sont de conception simple. Pour effectuer des semis précis ou épandre des granulés anti-limaces, ils doivent comporter une système de dosage et de distribution précis. Ils seront soit portés, soit montés sur d’autres outils, ceci en fonction de leur usage, en grandes cultures, en maraîchage, en production fourragère. Un panorama détaillé des offres présentes sur le marché est à retrouver sur www.agrartechnik.ch.  n

Tableau. Petits semoirs : vue d’ensemble

Semoirs à trémie transversale (montés à demeure)

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Avantages

Inconvénients

+  Mise en place précise sur toute la largeur +  Faible sensibilité au vent +  Simplicité technique +  Avantageux à l’achat

–  Largeur de travail limitée (3 ou 4 mètres max.) –  Incompatibles avec les outils repliables –  Roue d’entraînement au sol indispensable

Semoirs à disques (à monter sur +  Technique de semis très tracteur, outils, quads, pont de économique pick-up, faucheuses à deux essieux, +  Facile à installer ou monter motofaucheuses) +  Largeur de semis variable +  Jusqu’à 20 mètres de largeur de travail (pour granulés, en l’absence de vent) +  Adaptables à de nombreux outils ou véhicules

–  Sensibilité au vent élevée –  Epandage en demi-cercle –  Répartition asymétrique des graines ou granulés –  Dosage précis seulement à vitesse constante

Semoirs pneumatiques (en principe monté à demeure sur un instrument de préparation ou d’entretien de sol ou prairie)

–  Besoin élevé en courant électrique de la soufflerie (exige souvent prise de force mécanique ou hydraulique) –  Prix d’achat élevé –  Montage fastidieux, difficile de les passer d’un outil ou d’un véhicule à un autre

Technique Agricole  5 2017

+  Insensibilité au vent +  Dépose précise des graines +  Grande trémie +  Accessoires pour de nombreux types de graines


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n  Cultures spéciales

Pour la lutte mécanique contre les mauvaises herbes entre les lignes et entre les plantes, des appareils de haute technologie, équipés de capteurs, de caméras et de navigation GPS existent aujourd’hui. Photo : R. Engeler

Lutte mécanique contre les mauvaises herbes en culture maraîchère Le hersage constitue la mesure d’entretien la plus importante en culture maraîchère. En plus de rompre les encroûtements et d’assurer un approvisionnement optimal en eau, cette mesure assure l’élimination des mauvaises herbes. Ruedi Hunger 20

Technique Agricole  5 2017


Cultures spéciales    n

Dans la lutte mécanique contre les adventices, la technique n’est pas seule en jeu. L’état du sol, les conditions

climatiques et le moment du traitement sont souvent plus importants. De plus, l’exploitant doit développer

un « sens » en la matière et s’appuyer sur lui.

Tableau 1. Différents types d’attelage Types d’attelage

Entreprises

Attelage arrière Pour un travail précis en production maraîchère avec guidage de l’outil à proximité de la ligne, un contrôle manuel précis est nécessaire. A l’image, une sarcleuse à socs classique pour nettoyer la zone interligne en combinaison avec une sarcleuse à doigts qui travaille les lignes.

•  BaladiniSr I-46017 Rivarolo Mantovano www.baladini.it •  CMN maskintec A/S DK-7790 Thyholm www.cmn.dk •  Einböck GmbH A-4751 Dorf an der Pram www.einboeck.at •  Garford Farm Machinery PE6 8RP Peterborough (GB) www.garford.com •  Hatzenbichler Agro-Technik GmbH A-9433 St. Andrä www.hatzenbichler.com •  Maschinenfabrik Schmotzer D-91438 Bad Windsheim www.schmotzer.de •  K.U.L.T. Kress Landtechnik D-71665 Vaihingen-Enz OT Riet www.kress-landtechnik.de •  Sfoggia Agriculture Srl I-31044 Montebelluna www.sfoggia.com •  Bärtschi Perma-Agrartechnik CH-6162 Hüswil www.baertschi.com

Attelage central Alternative à l’attelage arrière, l’attelage central convient pour les porte-outils. Cette conception offre une bonne vue d’ensemble au conducteur. Une seconde personne (dévolue au guidage) n’est ni nécessaire, ni envisageable. Les largeurs de travail peuvent aller d’un à six mètres. En option, les éléments extérieurs sont repliables hydrauliquement.

Attelage avant Les outils montés à l’avant des tracteurs sont les plus récents. Les systèmes d’attelage avant assurent au conducteur une bonne visibilité, sauf dans la zone du capot. Le dispositif réagit déjà à de légers mouvements de direction. Une seconde personne (dévolue au guidage) n’est ni nécessaire, ni envisageable. Le fait de repasser sur le terrain ameubli constitue un inconvénient. Dans les traces, les mauvaises herbes sont d’abord arrachées, puis comprimées à nouveau. Il faut veiller au porte à faux avant.

Sarcleuse à cage et brosses de sarclage La lutte contre les mauvaises herbes et l’ameublissement du sol à un stade précoce pose des exigences particulières aux

sarcleuses. La croûte superficielle ne doit pas être déplacée sur les rangs de plantes. Les outils roulants, comme le sarcleuse à cage, rompent la croûte sans effet de déplacement. Au début de leur dévelop-

pement, les mauvaises herbes sont suffisamment, voire bien endommagées ou arrachées. En revanche, l’effet sur les mauvaises herbes à un stade ultérieur se révèle insuffisant.

Tableau 2. Sarcleuse à cage et brosses de sarclage Type d’outil

Entreprises

Sarcleuse à cage Deux éléments montés en série tournent entre les lignes de plantes à une profondeur de travail de 1–4 cm. Le premier entraîne le second par l’intermédiaire d’une chaîne. Pour les grandes largeurs de travail, le dispositif est entraîné de chaque côté. La première cage casse la croûte sans la déplacer. La seconde, de même diamètre, mais tournant plus vite en raison de la démultiplication, désagrège le sol et dépose les mauvaises herbes à la surface. La machine est adaptée pour les cultures avec un espacement interligne de 20 cm. Les largeurs fixes des cages vont de 14 à 38 cm. Des cages réglables à 5 différentes largeurs sont disponibles en option. La combinaison de différentes largeurs de cages est possible. La vitesse de déplacement se situe entre 5 et 12 km/h.

•  K.U.L.T. Kress Landtechnik D-71665 Vaihingen-Enz OT Riet www.kress-landtechnik.de

Brosses de sarclage Les brosses de sarclage hydrauliques conviennent particulièrement aux cultures maraîchères. Les brosses sont faites d’un matériau résistant à l’usure et ne sont pas sensibles aux pierres. La grande flexibilité des poils permet de s’approcher à petite distance de la ligne de plantes. Celle-ci est elle-même protégée des brosses rotatives par un « tunnel ». Les brosses de hersage sont modulaires.

•  Bärtschi Perma-Agrartechnik CH-6162 Hüswil www.baertschi.com

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n  Cultures spéciales

Sarclage dans les cultures en planches ou en buttes Les éléments de sarclage guidés par parallélogramme sont utilisés avec succès dans les

cultures en buttes ou en lignes comme les oignons ou les carottes. Selon l’outil, ils sont appropriés pour des double rangées dès 8 cm de largeur. Lors du travail des buttes

par exemple, les disques creux brisent le croûtage compact le long des lignes. Les appareils sont guidés en option par des systèmes de caméras de haute précision.

Tableau 3. Cultures en planches ou en buttes Types de culture

Entreprises

Cultures en planches ou en buttes Le sarclage dans les cultures en planches ou en buttes implique un degré de précision élevé. L’utilisation de cultivateurs appropriés est possible à la fois dans les cultures maraîchères, comme les poireaux, les oignons, etc, ou dans les cultures spéciales. Principe de fonctionnement : Les disques creux rompent la croûte très près des lignes. Dans les cultures en planches surtout, des disques creux résistant à l’usure, sans déplacement de terre, sont utilisés. Ils sont utilisés à un stade précoce très près des plantes. En outre, des couteaux incurvés réglables travaillent le haut des buttes, les mauvaises herbes étant éliminées par des couteaux latéraux. Les outils et les roues de jauge sont réglables et s’adaptent donc à la butte. Selon les fabricants, il existe des systèmes de hersage multi-lignes avec parallélogramme. Le contrôle de l’appareil est possible soit manuellement, soit avec contrôle par caméras.

•  Maschinenfabrik Schmotzer D-91438 Bad Windsheim www.schmotzer.de •  Hatzenbichler Agro-Technik GmbH A-9433 St. Andrä www.hatzenbichler.com •  K.U.L.T. Kress Landtechnik D-71665 Vaihingen-Enz OT Riet www.kress-landtechnik.de •  Kongskilde Agriculture DK-4180 Soroe www.kongskilde.com •  Bärtschi Perma-Agrartechnik CH-6162 Hüswil www.baertschi.com

Sarcleuse à doigts La sarcleuse à doigts est un dispositif complémentaire pour contrôler les mauvaises herbes entre les rangées. Il peut se monter sur un grand nombre d’appareils de sarclage et d’entretien. La sarcleuse à

doigts est entraînée par le passage sur le sol. Deux roues à doigts inclinés en matériau synthétique travaillent latéralement dans la ligne de plantes et enlèvent ainsi les mauvaises herbes. La distance entre les roues à doigts est réglable. Les différentes

marques diffèrent dans les détails, mais pas dans leur principe de fonctionnement. Tous les fournisseurs ne sont pas constructeur de sarcleuses à doigts.

Tableau 4. Sarcleuse à doigts

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Technique Agricole  5 2017

Outils

Entreprises

Sarcleuse à doigts La sarcleuse à doigts travaille latéralement autour des lignes de plantes. Cela permet de supprimer les mauvaises herbes existantes. Elle atteint ainsi des endroits inaccessibles aux cultivateurs traditionnels. Cela suppose bien sûr que les plantes aient déjà atteint un stade de développement suffisant et soient bien ancrées dans le sol. La vitesse de fonctionnement se situe dans une plage d’environ 4 à 15 km/h. Les doigts en plastique ont une haute résistance à l’usure. Selon l’espacement interligne, des diamètres différents sont utilisés. Il existe donc des modèles pour des espacements de 25/35 cm, 35/55 cm et plus de 50 cm. En outre, différents degrés de dureté des doigts synthétiques sont proposés. Ainsi, il est tenu compte des besoins spécifiques des différentes cultures. La sarcleuse à doigts est généralement utilisée en combinaison avec d’autres systèmes de hersage. Les éléments de support se déplacent verticalement et, souvent, horizontalement. Les demandes des clients sont ainsi prises en compte par la plupart des fournisseurs.

•  Maschinenfabrik Schmotzer D-91438 Bad Windsheim www.schmotzer.de •  Hatzenbichler Agro-Technik GmbH A-9433 St. Andrä www.hatzenbichler.com •  K.U.L.T. Kress Landtechnik D-71665 Vaihingen-Enz OT Riet www.kress-landtechnik.de •  F. Poulsen ApS Engineering DK-4330 Hvalso www.visionweeding.com •  Garford Farm Machinery PE6 8RP Peterborough (GB) www.garford.com •  Geo Konzept www.geo-konzept.de •  Einböck GmbH A-4751 Dorf an der Pram www.einboeck.at •  Claas www.claas.com •  Kverneland www.kvernelandgroup.com/de •  Steketee Maschinenfabrik BV NL-3243 La Stad www.steketee.com


Cultures spéciales    n

Lutte de précision contre les adventices Avec les systèmes de guidage et de contrôle automatiques, des performances et une qualité de travail de haut niveau sont possibles. Cela permet également d’éviter de recourir à une personne supplémentaire pour le guidage. La majeure partie de ces systèmes fonctionnent grâce à une caméra.

Le direction est assurée par le biais d’un cadre à bras coulissants ou d’un parallélogramme latéral. En plus des systèmes de caméras à haute précision (+/- 2,5 cm), des systèmes de guidage par satellite sont utilisés lors de la plantation ou du semis. Les coordonnées de mise en place peuvent être mises à profit ensuite pour le sarclage.

Le guidage aux ultra-sons (Reichhardt PSR Sonic) constitue une autre option. Ce système est indépendant des conditions de luminosité. Tous les systèmes de guidage et de contrôle automatiques ont des limites d’application (p.  ex. taille des plantes, vents latéraux trop forts ou nombre de mauvaises herbes supérieur à la moyenne).

Tableau 5. Systèmes de guidage Système

Entreprises

Guidage automatique Avec les systèmes de contrôle par caméra opto-électronique, même de grandes largeurs de travail peuvent être sarclées précisément. Le système de contrôle optique maintient la position de l’outil de hersage au centre, entre les deux lignes. Les écarts maximaux sont de +/- 1 cm. le hersage est possible dès que le format des feuilles est de 1×10 mm, c’est-à dire à partir du stade cotylédon. La limite supérieure de la taille de la plante est atteinte lorsque le diamètre de la plante est supérieur à 25 % de l’écartement des rangs. La vitesse de travail s’élève à 2–10 km/h. Des projecteurs puissants permettent d’utiliser la machine même au crépuscule ou à l’aube. Les dispositifs de hersage plus grands pour les cultures en planches sont équipés de parallélogrammes latéraux guidés au lieu d’un châssis à bras coulissants. Le cylindre est commandé par l’ordinateur relié à la caméra correspondante et déplace le porte-outil.

•  Maschinenfabrik Schmotzer D-91438 Bad Windsheim www.schmotzer.de •  Steketee Maschinenfabrik BV NL-3243 La Stad www.steketee.com/home •  K.U.L.T. Kress Landtechnik D-71665 Vaihingen-Enz OT Riet www.kress-landtechnik.de •  Hatzenbichler Agro-Technik GmbH A-9433 St. Andrä www.hatzenbichler.com •  Einböck GmbH A-4751 Dorf an der Pram www.einboeck.at •  Baladini Sr I-46017 Rivarolo Mantovano www.baladini.it •  Steketee Maschinenfabrik BV NL-3243 La Stad www.steketee.com

Haute de gamme en matière de lutte contre les mauvaises herbes En plus des systèmes interlignes classiques, il existe des dispositifs permettant le sarclage entre les plantes individuelles à

l’intérieur des lignes. Ces machines sont particulièrement intéressantes pour les exploitations maraîchères. Ainsi, la culture plantée peut être maintenue exempte de mauvaises herbes presque jusqu’à que la

fermeture des lignes. Grâce à la lumière présente et à la lumière infrarouge supplémentaire, les plantes sont toujours détectées, même au crépuscule ou dans l’obscurité.

Tableau 6. Sarclage entre les plantes Système

Entreprises

Secteur entre plantes Les systèmes de hersage mécaniques sélectifs préservent les lignes de plantes des mauvaises herbes. Le sarclage entièrement automatisé autour des plantes exclut pratiquement la présence d’adventices. Le système de hersage sélectif est adapté pour la laitue, le chou, les fraises, l’oignon ou la ciboulette. Le dispositif fait la distinction entre les plantes cultivées et les mauvaises herbes. Les outils de hersage sont guidés autour de la plante. La vitesse de déplacement oscille entre 1.5 et 3.5 km/h en fonction du terrain et de la culture, la profondeur variant en conséquence. En présence de largeurs de travail de 2 à 15 m, il est possible de travailler entre 3 et 31 lignes. L’espacement interligne possible est compris entre 15 et 150 cm. Les outils de travail sont entraînés hydrauliquement. La distance entre les plantes se règle individuellement par ligne. Le système dispose de sa propre alimentation hydraulique et électrique. Une prise de force 540 est nécessaire. Le système optique fonctionne dans la plage de lumière visible et dispose d’un projecteur infrarouge supplémentaire, ce qui permet de travailler à toute heure. La commande ou le contrôle par Smartphone, tablette ou ordinateur portable est disponible en option.

•  K.U.L.T. Kress Landtechnik D-71665 Vaihingen-Enz OT Riet www.kress-landtechnik.de •  F. Poulsen ApS Engineering DK-4330 Hvalso www.visionweeding.com •  Thyregod A/S DK-7323 Give www.thyregod.com •  Garford Farm Machinery PE6 8RP Peterborough (GB) www.garford.com

Conclusion Le hersage dans les cultures en lignes constituait la méthode standard pour le contrôle des adventices jusqu’à l’avènement des herbicides. Malgré les inconvénients liés à la technique et à l’économie du travail, la

sarcleuse n’a jamais complètement disparu, en particulier dans les cultures maraîchères. Les liens étroits que la branche maraîchère entretient avec les consommateurs confère une signification particulière au contrôle mécanique des adventices. Plusieurs dispositifs

de sarclage et d’entretien s’adressent principalement aux cultures à grande échelle. Les systèmes de guidage modernes réduisent les frais de main d’oeuvre de moitié. La présence d’une personne dévolue à cette tâche devient en effet superflue.  n 5 2017  Technique Agricole

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n  Cultures spéciales

Ça va chauffer pour les nuisibles

des, insectes et acariens sont éliminés sous l’effet de la chaleur, comme le tableau 1 le montre.

Effet conjugué de la température et du temps d’application

Les cultures maraîchères intenses sous abri demandent des rendements élevés pour rentabiliser les gros investissements qu’elles nécessitent. Les monocultures ou plus générale­ment les cultures sensibles aux mêmes agents pathogènes peuvent toutefois favoriser la prolifération des ravageurs. Ruedi Hunger

Le succès dépend de l’action conjointe de la température et du temps d‘application, mais aussi de la méthode de travail et de la composition du sol. Avant de procéder à la désinfection, il convient d’ameublir­­­ le sol et de lui conférer une structure fine, dépourvue de résidus de plantes ou de racines agglomérées. Plus le sol est humide, autrement dit plus sa teneur en eau est importante, plus il faut d’énergie pour surmonter la capacité thermique massique accrue. Seuls les sols argileux permettent une désinfection sous bâche jusqu’à 30 cm de profondeur. Une méthode alternative consiste à désinfecter le sol à la vapeur par une pression négative crée en aspirant l’air à travers un ­réseau de tubes enterrés. Le coût de l’opération dépend notamment de la température et de l’hygrométrie du sol, et de la profondeur à désinfecter. Il s’agit d’une méthode coûteuse, tant du point de vue de la consommation d’énergie que de la main-d’œuvre : selon un calcul des coûts complets, il faut compter CHF 3.65 / m² pour une désinfection efficace à la vapeur (source : Agroscope Fiche technique, N° 34 / 2016).

Incorporation de chaleur « CultiClean » est un procédé qui nous vient des Pays-Bas. La terre prélevée par deux rotors tournant en sens inverse traverse la flamme d’un brûleur à gaz. Photo : Struik (NL)

On s’efforce depuis un certain temps de mettre au point des procédés capables­­ de réduire, voire d’éliminer, les agents pathogènes dans les sols consacrés aux cultures maraîchères. La désinfection à la vapeur, entre autres, est une méthode

souvent pratiquée. Elle consiste à injecter de la vapeur chaude pour porter la température du sol à 85 - 90 °C pendant un certain temps. De nombreux facteurs nuisibles tels que les champignons, bactéries, virus, graines d’adventices, némato-

Tableau 1. Températures et durées d’application nécessaires Organismes

Durée d’application (minutes)

La plupart des bactéries

60 – 70

10

La plupart des semences d’adventices

70 – 80

15

La plupart des champignons

24

Température °C

60

30

La plupart des virus

100

15

Insectes et acariens

60 – 70

30

Rhizoctonia spp.

52 – 53

30

Fusarium spp.

45 – 60

30

Melodogyne icognita (nématode)

48

15

Pratylenchus penetrans (nématode)

49

10

Technique Agricole  5 2017

Les légumes à feuilles tels que les salades Baby Leaf, les épinards ou la roquette doivent être exempts de maladies, d’organismes indésirables ou d’adventices. En même temps, le consommateur n’accepte pas d’y retrouver des résidus de produits phytosanitaires, ce qui explique la forte demande de méthodes alternatives de lutte contre les adventices. « CultiClean » est un procédé développé aux Pays-Bas qui consiste à prélever une couche de terre d’une épaisseur de 4 à­ 5 cm à l’aide d’une fraise spéciale formée de deux rotors tournant en sens inverse. Cette terre est acheminée à travers une flamme de gaz extrêmement chaude, produite par un brûleur à gaz d’une puissance de 2000 kW. Si l’appareil est correctement réglé, l’effet sera également réparti sur toute la largeur de travail. Le guidage en profondeur est assuré par des capteurs. Les rotors « CultiClean » tournant en sens inverse sont très sensibles à la présence de pierres, d’où l’impérative nécessité d’un passage préalable avec un enfouisseur.


Cultures spéciales    n

Tableau 2 . Consommation de gaz Distance

Consommation m²

Coût (CHF 2.– / kg gaz)

200 m / h

140 g

CHF 0.28 / m²

400 m / h

76 g

CHF 0.15 / m²

600 m / h

46 g

CHF 0.09 / m²

(Source : revue Le Maraîcher 2 / 2014)

Des effets positifs se sont fait sentir dans la pratique : les épinards étaient en bien meilleure santé et le taux d’adventices­ en nette diminution. Le procédé est également efficace contre les maladies du pied noir et la fonte des semis. Le revers de la médaille est la forte consommation de gaz liquéfié. Celle-ci dépend, entre autres, de la vitesse de passage et des conditions du sol. Agroscope a entrepris de chiffrer la consommation de gaz sur une parcelle témoin à Wädenswil (synthétisée sur le tableau 2). A titre indicatif, quelque 50 kg de gaz ­liquéfié sont brûlés par heure. Sur les sols maraîchers typiques de Suisse, une vitesse de passage de 400 m / h est optimale. Les sols lourds et humides demandent une vitesse de passage réduite, ce qui aura

Des systèmes automatisés consistant à stériliser le sol sous les plateaux par injection intermittente de vapeur chaude sont déjà couramment utilisés. Photo : Möschle Seifert

pour effet d’augmenter la consommation. Or, plus la progression est lente, meilleur sera le résultat. Sur les cultures à forte valeur ajoutée, l’emploi de « CultiClean » est tout à fait envisageable, surtout en l’absence d’herbicides appropriés pour lutter efficacement contre les adventices.

Conclusion Les alternatives aux traitements phyto­ sanitaires chimiques ont évidemment un

coût. Néanmoins, un certain nombre de procédés à la chaleur ou à la vapeur semblent prometteurs car les graines­ de mauvaises herbes dans les couches supérieures du sol, tout comme la plu­part des champignons et agents patho­gènes, ne supportent pas d’être exposés à la chaleur. L’emploi de ces méthodes coûteuses ne peut cependant se justi­ fier que sur des cultures à forte valeur ajoutée.  n

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5 2017  Technique Agricole

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n  Cultures spéciales

Les pépinières de Christophe Ingold se distinguent par l’utilisation de technique de précision. Photos : R.Burkhalter / Studer Landtechnik

Gérer au centimètre près En cultures spéciales, les exploitations bénéficient également des systèmes d’agriculture de précision. La pépinière de Christof Ingold utilise depuis quatre ans la technologie RTK. Ruedi Burkhalter « Dans un marché libéralisé, en Suisse, ce n’est qu’en optimisant constamment nos processus de travail que nous parvenons à nous imposer », constate Christof Ingold, troisième génération à diriger les pépinières Ingold SA à Bützberg (BE). En 2014, cette pépinière a été la première de Suisse à miser sur un système d’autoguidage de très haute précision RTK (de l’anglais real time kinematik, soit cinématique en temps réel). « Ce choix technologique nous permet d’augmenter notre productivité et, à terme, d’automatiser certaines opérations  », précise Christof Ingold.

A petites parcelles, grande utilité En comparaison avec les grandes cultures, le gain potentiel apporté par la RTK est bien plus important en pépinières. Ces cultures pluriannuelles restent en règle générale en place quatre ans, durant lesquels elles requièrent de nombreu26

Technique Agricole  5 2017

ses opérations : traitements, fertilisations, entretien, tailles... Il y a donc un réel bénéfice à utiliser à chaque passage, année après année, les mêmes ornières tracées à l’aide de l’électronique. En plus, comparé aux grandes cultures, on travaille ici une foule de micro-surfaces : sur 32 hectares croissent plus d’un millier de végétaux différents. « Plus de 650 végétaux les parcelles sont petites, et plus la gestion par tronçons des traitements phytos ou de la fertilisa­tion est pertinente », affirme l’exploitant.

Méninges soumises à rude épreuve Mais la mise en œv uvre systématique de pratiques agricoles de précision dans une pépinière est bien plus complexe qu’en grandes cultures. Un des obstacles ? Une exploitation avec un tel profil utilise des machines qui ne se trouvent pas sur le marché. Alors que des autoguidages RTK sont déjà en service depuis pas mal de temps sur des exploita-

tions hollandaises, Christof Ingold ne peut guère s’en inspirer ou les prendre en modèle. « Ces exploitations sont généralement spécialisées sur quelques cultures et leurs techniques n’offrent, pour nous, pas assez de flexibilité », expliquet-il. C’est pourquoi notre interlocuteur doit souvent faire construire des machines sur mesure ou transformer des modèles de série pour les besoins de la maison. La mécanisation de chaque nouvelle opération exige ainsi d’importants investissements et doit être mûrement réfléchie. Christof Ingold développe donc son système pas à pas, en fonction des disponibilités et des finances de l’entreprise. « Un tel système doit croître et se développer au sein de l’exploitation, en étroite symbiose avec elle », affirme le pépinié­riste. « L’expérience qui s’acquiert au fil des ans est une source constante d’idées pour optimiser peu à peu les processus ».


Cultures spéciales    n

Toutes les données cartographiques du domaine ont préalablement été saisies à l’aide du programme PLM. Il s’ensuit un gain de temps.

Exemple avec les largeurs de travail : au sein d’une même parcelle, les interlignes diffèrent en fonction des cultures. Toutefois, les systèmes d’agriculture de préci­ sion usuels ne prévoient pas ce genre de situation. « Au début, on s’est parfois cassé les dents et trituré les méninges. Finalement, l’idée nous est venue de définir une largeur de travail qui soit une fraction des interlignes utilisés. » Ainsi, le système fonctionne sur la base d’une largeur de travail « électronique » constante de 25 cm ; si l’interligne est par exemple de 100 cm, il ne traitera qu’une voie sur quatre et une sur cinq pour un interligne de 125 cm.

Cordeaux et chevillières au placard Logiquement, la plantation est l’une des premières opérations a avoir été mécanisée et partiellement automatisée à l’aide de la RTK. Autrefois, la mise en terre des sujets se faisait à la main, péniblement, avec cordeaux et chevillières. Désormais, Christof Ingold mesure et planifie ses plates-bandes depuis son bureau, à l’avance, et en profitant d’un jour de mauvais temps. Il a saisi toutes les données cartographiques du domaine dans la mémoire du système grâce au programme « PLM » (Precision Land Management) ; toutes les parcelles peuvent donc être parcourues en suivant une « ligne AB » définie une fois pour toutes pour chacune d’elles. « Désormais, en arrivant dans un champ, nous pouvons commencer la plantation sans délai », rapporte Christof Ingold. Cela représente, bien sûr, un gros avantage lorsque l’intervention d’une dizaine de personnes est en jeu : elles peuvent travailler plus efficacement, sans attentes ni temps morts. Et les fenêtres météo les plus propices à la plantation sont utilisées au mieux. Il y a deux planteuses sur l’exploitation. L’une, relative-

Le dispositif de pilotage électronique de la planteuse peut intervenir sur la marche du tracteur, qui avance automatiquement au prochain point de plantation.

ment simple, à socs, est utilisée pour les pots jusqu’à 15 cm de diamètre. La seconde machine, pour les plus grands conteneurs et mottes, est un cas particulièrement intéressant. Elle est dotée d’une tarrière semi-automatique que Christof Ingold a fait construire. Le dispositif de pilotage électronique de cette machine peut intervenir sur la marche du tracteur ; la direction n’est donc pas seule à être automatisée. Une fois un trou creusé, le tracteur avance de lui-même jusqu’au prochain point de ­ plantation et s’arrête au centimètre près. La distance entre les plants est réglable à volonté. La machine fore des trous mesurant jusqu’à 80 cm de diamètre. Il n’y a plus besoin de personne sur le tracteur. Les alignements rectilignes et la précision des espacements ont un gros avantage : les plantes croissent uniformément. « Mais c’est aussi un plaisir pour l’œil de contempler ces peuplements  », sourit le chef d’entreprise.

10 à 20 % d’intrants peuvent être économisés La mise en œuvre a été plus simple, toutes proportions gardées, pour ce qui touche les traitements et la fertilisation ; ils sont réalisés avec des machines de série. Un pulvérisateur traîné Hardi sert aux traitements phytos. Sur toute la surface de la pépinière, traitements et fertilisation se font sur une largeur de 28 mètres en suivant toujours les mêmes traces, non plantées mais engazonnées. Christof Ingold s’est équipé d’un épandeur à engrais Rauch de haut de gamme,

à entraînement hydraulique et commandes électroniques qui permettent, grâce aux coupures par tronçons, d’économiser entre 10 et 20 % de fertilisants. Pour certains végétaux atteignant une hauteur de 3 mètres, le pépiniériste installe l’épandeur sur une plateforme d’élévateur à palettes, afin de pouvoir profiter, là aussi, des avantages que procure la RTK. La gestion par tronçons (section control) sur le pulvérisateur et sur l’épandeur permet d’éviter tout chevauchement et d’obtenir des peuplements aussi réguliers que faire se peut. « La qualité uniforme des plantes est, dans notre branche, un critère très important ; c’est pour moi un avantage au moins aussi important que les économies d’intrants », remarque le chef d’entreprise. Autre bénéfice : la tenue du registre des processus opéra­tionnels s’en trouve simplifiée. Grâce au programme PLM, les données de chaque opération peuvent être exportées simplement et servir à établir la documentation nécessaire, par exemple, pour le programme SwissGap.

De la taille « au millipoil » La taille et l’élagage de certaines cultures sont des opérations importantes qui peuvent être effectuées bien plus efficacement grâce à la RTK. Depuis quelques années, la maison s’est fait un nom jusqu’à l’étranger avec sa spécialité que sont les haies « prêtes à l’emploi ». Ces plantes de diverses espèces, mesurant toutes 50 × 50 cm, sont livrées en hauteurs à choix. Elles permettent aux propriétairex de jardins de 5 2017  Technique Agricole

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n  Cultures spéciales

Les travaux de traitement et de fertilisation se font sur une largeur de 28 m, dans toutes les cultures.

Le semoir à engrais est placé sur un élévateur dans les cultures plus élevées.

Pour les travaux de taillage, le système RTK contribue également à réduire fortement les besoins en main d’œuvre.

planter des haies qui, dès le premier jour, les cacheront des regards tout en offrant une image homogène. Les plantes doivent, à cet effet, être formées et taillées avec précision. Comme pour les plantations, le système RTK démontre ici pleinement son utilité. Autoguidé, le tracteur s’arrête à hauteur précise de chaque sujet. Les barres de coupe commencent par la taille en hauteur, puis elles virent de 90° pour continuer l’opération dans le sens de la ligne. La tailleuse est elle-même construite sur mesure et peut intervenir sur la marche du tracteur ; elle offre un gain de productivité impressionnant. Surveillée par un opérateur, elle est capable de tailler entre 300 et 400 plantes. Il fallait auparavant jusqu’à quatre personnes pour venir à bout d’un tel ouvrage.

environnementale à Lyssach (BE). « Nous avons sciemment choisi un fournisseur de proximité qui a suivi de près l’évolution des techniques depuis plusieurs années et qui entretient déjà plusieurs systèmes analogues », affirme Christof Ingold. « Il faut être conscient du fait qu’un tel système rend étroitement dépendant des fournisseurs et prestataires. On n’en change pas comme ça, subitement, ni sans de grosses dépenses. Et si, au moment d’une planta­ tion, dix personnes doivent attendre der­ rière la machine, c’est une panne qui coûte rapidement très cher. » Par bonheur, l’entreprise n’a pas eu de défaillances notables à déplorer durant ces quatre premières années. Les deux dérangements survenus ont pu être réparés assez rapidement. Christof Ingold apprécie la proximité de ses fournisseurs et le fait de traiter toujours avec les mêmes interlocuteurs. En collaboration avec Grunderco, la maison Studer a mis en place en Suisse les treize stations de référence du réseau « RTK 2 » qui génèrent le signal de correction. Ce réseau est en outre un des éléments du réseau RTK européen de New Holland, qui comprend plus de 950 stations. Studer et Grunderco proposent un paquet « Un seul fournisseur, tous services compris » qui va de l’installation de l’autoguidage au traitement et à la transmission des données, en passant par l’abonnement aux stations de référence. Ce genre de solution permet de diagnostiquer et réparer rapidement les pannes. Le fournisseur a aussi un rôle important pour la formation du personnel car les

La productivité a doublé en dix ans Quelque quatre ans après avoir adopté le système RTK, Christof Ingold dresse un bilan en tout point positif. «  Aujourd’hui, avec 20 collaborateurs, nous cultivons une surface à peu près deux fois plus grande que celle que nous exploitions auparavant », explique-t-il. Sous cet angle, l’objectif est plus que largement atteint. Mais de telles avancées ne sont possible qu’à une condition : tous les paramètres doivent être adaptés entre eux, insiste l’exploitant. L’assistance et le suivi assurés par les fournisseurs des équipements est un facteur à ne pas sous-estimer. Les deux tracteurs ont été équipés par Studer Technique agricole et 28

Technique Agricole  5 2017

dispositifs de ce genre sont exigeants pour les opérateurs, en particulier au démarrage d’une opération, lorsqu’il faut procéder aux réglages correspondants. « Ensuite tout dépend des personnes et de leur capacité à piloter un tel système », fait remarquer Christof Ingold. Pour l’instant, elles sont seulement quatre sur les vingt membres de son équipe. « S’il m’arrivait de ne plus pouvoir être sur l’exploitation, il est fort probable que son fonctionnement dépendrait dans une grande mesure de l’assistance que lui prêterait notre fournisseur ».

Les prochaines étapes prendront du temps... La prochaine étape sera, logiquement, l’intégration de la récolte dans le système RTK et son automatisation. Pour l’instant, elle se déroule encore à la main. Il existe déjà, depuis bien des années en Hollande, des machines qui extraient les mottes et simplifient ainsi largement la préparation des plants, par exemple. Mais Christof Ingold considère cette future évolution avec beaucoup de circonspection. « Là aussi, le profil de notre entreprise exigera que nous fassions appel à un engin construit sur mesure ; cela impliquera l’acquisition d’un tracteur enjambeur spécial. » C’est ainsi un investissement qui dépassera de loin tous ceux consentis jusqu’ici. Christof Ingold estime donc à quelques années le délai qui va encore s’écouler avant que, de la plantation à la récolte, toutes les opérations de sa pépinière ­soient gérées « depuis l’espace ».  n


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n  Impression | Rapport de chantier

En douceur dans les pentes Avec ses modèles en polyester « Poly 60+ » et « Poly 80+ », Bauer introduit sur le marché deux nouvelles citernes à lisier relativement légères et dotées d’un centre de gravité bas. Technique Agricole a eu l’occasion d’essayer le modèle « Poly80+ ». Martin Abderhalden*

Bauer a élargi sa gamme « Poly+ » vers le bas avec la « Poly 80+ ». Il s’agit d’un modèle parfaitement adapté aux conditions suisses. Photos : M. Abderhalden et

Le constructeur autrichien Bauer promeut ses nouvelles citernes à lisier sous l’appellation « citerne alpine » : les machines doivent donc être parfaitement adaptées aux pentes. Le modèle de test était équipé d’un pendillard de Bomech pour un épandage proche du sol. L’essieu tandem spécialement conçu avec pneus basse pression et essieu suiveur sert à limiter au maximum la pression de contact au sol.

Centre de gravité bas Le « Poly80+ » doit son apparence imposante à sa cuve en polyester « vert agricole ». Ces cuves sont directement fabriquées à la main par Bauer dans sa propre usine. Le processus de fabrication est particulier : un tissu rowing est en effet utilisé à la place des nattes de fibre de verre traditionnelles. Les longs faisceaux de fibres entremêlés confèrent une grande rigidité et une grande stabilité à la cuve. Ainsi, les forces statiques peuvent être mieux réparties sur le châssis. La cuve est par ailleurs stabilisée à l’aide d’une paroi médiane. A l’intérieur, la ci* Martin Abderhalden est agriculteur. Il teste régulièrement des machines et des installations pour le compte de Technique Agricole.

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Technique Agricole  5 2017

terne est rendue étanche par un revêtement spécial. Le scellement du revêtement externe est spécifique également. A l’image de ce qui se fait dans la construction navale, un revêtement de Gelcoat est appliqué. Ce dernier est parfaitement lisse, facile à nettoyer, résistant aux UV et aux biodigestats agressifs ainsi qu’aux sels de voirie et autres influences environnementales. Les citernes sont attelées à l’aide de la boule « K80 » et le freinage est pneumatique.

Bonne performance de la pompe Cela fait déjà des années que Bauer investit dans les pompes à vis et les fabrique. La performance de cette pompe à vis est de 4000 l / min pour une pression de fonctionnement maximale de 6 bars et convient parfaitement au « Poly80+ » et au pendillard. Un accouplement à encliquetage à l’arbre de transmission est monté sur l’appareil pour servir de sécurité anti-surcharge. En cas de blocage de la pompe, une clé posée sur le côté droit du châssis peut être utilisée pour faire tourner en arrière l’arbre de transmission. Le corps étranger peut ensuite être retiré. Grâce au rotor creux dont elle est équipée, la machine

tourne très silencieusement. Les vibrations augmentent en revanche avec la vitesse de rota­tion. Les pompes à vis ont souvent la réputation d’être sensibles aux corps étrangers, de s’user rapidement et de coûter cher en révisions. Bauer brise ce mythe, car les grandes spires de la pompe permettent même de laisser passer des corps étrangers de forme sphérique jusqu’à 50 mm de diamètre. Un dispositif de séparation des corps étrangers est par ailleurs monté sous le boîtier d’aspiration. Pour le vider, il suffit de déserrer une vis et de rabattre le couvercle de vidange vers le bas. Il s’agit d’avantages considérables par rapport aux pompes rotatives traditionnelles. En termes d’usure, cette pompe est comparable à un compresseur. La pompe à vis a pour avantage que l’absence presque totale de mousse ne limite pas la contenance de la citerne lors du remplissage. Même lorsque la fosse à lisier est presque vide, l’effet d’aspiration reste pratiquement équivalent, quelle que soit la profondeur.

Sécurité de remplissage Le dispositif de remplissage automatique est intégré de manière raffinée. Pour remplir la citerne à lisier, il suffit de mettre


Rapport de chantier | Impression   n

en marche la prise de force, de raccorder le tuyau d’aspiration et d’appuyer sur le bouton de remplissage éclairé en vert. Le dispositif de gestion du remplissage action­ ne ensuite toutes les vannes requises pour le remplissage. Lorsque la citerne est complètement remplie, un capteur monté sur la jauge de niveau émet une impulsion vers le boîtier de commande et la vanne de remplissage se ferme aussitôt. Étant donné que la cuve est plus étroite en bas et que le lisier est pompé dans ce canal à un angle de 90° par le bas, il s’ensuit un effet de brassage. Ce système est particulièrement avantageux pour les lisiers contenant de nombreux débris flottants qui se déposent ou bouchent l’écoulement lorsqu’on utilise des agitateurs pneumatiques. La vanne trois-voies située sous la citerne à lisier permet de régler la quantité de lisier dirigée vers l’éparpilleur et la quantité qui vient en retour dans la citerne. Ainsi, la quantité restante est mélangée constamment dans la citerne, ce qui garantit un lisier homogène. La régulation du freinage en fonction de la charge est par ailleurs couplée à la jauge de remplissage pour l’ajustement du comportement de freinage.

Groupe d’essieu oscillant spécial Les pneus de « 710/50 R26.5 » sont ­ daptés pour cette taille de citerne. La a largeur de véhicule dépasse toutefois 270 cm. Le groupe d’essieus oscillants monté spécialement sur la citerne à lisier de BPW est équipé d’un système suiveur. Pour la marche arrière, l’alignement des deux essieux doit être réglée manuellement à l’aide d’une soupape de commande. Pour la marche avant, le dispositif est à nouveau réglé en position flottante et les roues peuvent alors tourner jusqu’à 12°. Le montage d’une direction forcée électro-hydraulique est prévu d’usine. Cet essieu suiveur est spécialement équipé d’un dispositif de stabilisation de la direction géré en fonction de la charge. Des paliers de butée ondulés sont intégrés entre le corps de l’axe et la fusée d’essieu. En ligne droite, la fusée d’essieu est posée à plat sur les « dents » des paliers de butée. Dans les virages, les fusées d’essieu sont poussées (en fonction du poids sur l’essieu) vers le haut et la citerne à lisier chargée crée une résistance. En ligne droite, cette résistance pousse les composantes en position neutre pour l’alignement, c’est-à-dire qu’elles retournent à l’alignement parfait. Cela évite à

La pompe à vis est fabriquée par Bauer et est capable d’aspirer jusqu’à 4000 l / min à une pression maximale de 6 bars.

la citerne de vaciller lors des trajets sur la route. Le poids à vide de 5800 kg de la citerne (avec un épandeur pesant 1060  kg) témoigne d’une construction massive.

Pendillard à patins En ce qui concerne l’équipement de sa nouvelle citerne, Bauer a miser sur l’expérience de la firme néerlandaise Bomech. Pour épandre le lisier aussi près du sol que possible, l’éparpilleur à patins « Speedy One » a été monté sur la machine de test. Ce modèle dispose d’une largeur de travail de plus de 9 m avec 36 patins traînées. La distance entre les patins est d’environ 25 cm. La suspension à 4 points installée sur le chassis de la citerne est solide et compacte. La tête d’épandage précise de Vogelsang est dotée d’un séparateur de corps étrangers et d’un dispositif de coupe intégré. Afin de réduire autant que possible l’usure du corps

des patins, ces derniers sont fabriquées dans un acier spécial anti-usure. Grâce à leur forme spéciale, aucun résidu de récolte ne reste collé. La pres­sion de contact active de 6 à 10 kg par patin permet d’épandre le lisier sur le sol en petites bandes à l’aide des buses en caoutchouc résistants qui ne se bouchent pas et d’éviter de salir les feuilles. Les irrégularités du terrain sont compensées grâce aux bras à ressort. La force de traction requise est faible. Tous ces équipements techniques sont simples à utiliser. Pour épandre le lisier, il suffit d’actionner la prise de force : le lisier est alors mélangé dans la citerne. Il suffit de régler la soupape de contrôle sur « pression constante » pour que le pendillard se dé-

Fiche signalétique Citerne à lisier « Poly80+ » Capacité de la citerne : 9000 l max. Poids à vide : 4850 kg, avec éparpilleu 5800 kg Poids total : 14 610 kg Pneumatiques : 710 / 50 R26.5 Éparpilleur monté : éparpilleur à chaussures traînées de Bomech avec 36 sorties et 9 m de largeur de travail ; tête d’épandage précise de Vogelsang. Longueur : 780 cm Largeur : 275 cm Hauteur : 330 cm Prix : à partir de CHF 75 000.– (TVA compr.) (Informations du constructeur)

Le dispositif automatique de remplissage est géré par un capteur situé la jauge de remplissage tout comme le réglage automatique des freins en fonction de la charge.

5 2017  Technique Agricole

31


n  Impression | Rapport de chantier

Le chassis doté d’un essieu suiveur a fait ses preuves. Une direction forcée peut facilement être installé à posteriori.

plie automatiquement et se baisse vers le sol. Dès qu’il touche le sol, un capteur ouvre la vanne de la citerne et la quantité préréglée de lisier est conduite jusqu’au dispositif d’épandage. Simultanément, le dispositif de coupe tourne en continu dans la tête d’épandage. Lorsqu’il faut prendre un virage au bord du champ, il suffit de relever légèrement le pendillard à l’aide de la même soupape de contrôle. La vanne de la citerne se ferme alors que la prise de force peut continuer à fonctionner. Ensuite, il suffit de rabaisser le dispositif et de continuer sa route. Le repliage se fait en ordre inversé, sans boîtier de commande ou système de leviers compliqué. Lorsque la citerne « Poly80+ » est remplie de l’extérieur ou est utilisé en tant que citerne de transfert lors du raccordement, les vannes peuvent être positionnées de manière à créer un acheminement direct à la citerne.

peu pratique : une direction forcée serait préférable. Les pneus de grand volume sont justifiés au vu du poids total de 14 610 kg. Il était possible de conduire correctement, même lorsque le terrain était relativement humide. La capacité de la machine à travailler dans les pentes dépend aussi du conducteur et de son expérience. Même lors de trajets rapides sur la route, la citerne reste stable. La performance de la pompe est adaptée à la citerne  ; le remplissage de la citerne a duré environ deux minutes à un rythme de 400 U / min à la prise de force pour atteindre le niveau de remplissage réglé à 8600 l.

Utilisation après la première coupe

+ Commande facile, guidage confortable + Bon châssis avec pneus larges + Pompe très performante – Pour un pilotage précis, un système de guidage est nécessaire – Le freinage pneumatique est indispensable, car la direction est pneumatique (optional hydraulisch verfügbar)

La citerne à lisier a été utilisée après la première coupe sur une prairie naturelle de plus de 10 ha. Elle a fonctionnée de manière irréprochable et l’épandage propre du lisier entre les plantes s’est avéré convaincant. L’épandage était même tellement bon qu’il était difficile, de la cabine, de voir la surface déjà travaillée. Cela semble presque absurde, mais l’excellent fonctionnement de la machine rendait une conduite précise presque impossible. Ainsi, il faut quasiment utiliser un système de pilotage parallèle sur le tracteur si l’on veut circuler de manière parfaitement précise. La citerne est facile à utiliser. En revanche, le fait qu’il faille verrouiller manuellement l’axe arrière lors de la marche arrière est 32

Cette vanne trois voies permet de régler la quantité de lisier dirigée vers le distributeur et la part de lisier brassée dans la citerne.

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téristiques techniques. La performance de pompage et de remplissage est excellente. Les vibrations qui en résultent sont compensées par une émission de bruit limitée. Le pendillard est bien adapté, et la commande est aisée ici aussi. Lors du dépliage, il n’y a presque aucun égouttement et les patins travaillent proprement et ne se bouchent pas. L’épandage sur le sol est bon. Ces nombreux points positifs se traduisent par un prix en conséquence. Sachant que les branchements nécessaires se limitent à trois soupapes et une prise de courant, cette citerne constitue une bonne solution pour un achat en commun. Le châssis est adapté à nos conditions.  n

Conclusion La citerne à lisier Bauer « Poly80+ » est innovante et impressionne par ses carac-

Brève évaluation

Vidéo concernant la citerne « Poly80+ » de Bauer D’autres films intéressants sur le thème de la technique agricole sont disponibles sur notre chaîne YouTube.

Le bouton vert sert à enclencher le dispositif automatique de remplissage. Dès que la citerne est plaine, l’utilisateur appuie sur le bouton rouge pour brasser le lisier.


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Le silence de fonctionnement et surtout l’absence d’émissions du « KL 25.5e » constituent des avantages prépondérants pour les hommes et les animaux lors de travaux à l’intérieur des bâtiments. Photos : Roman Engeler

Tout en silence Avec son « KL 25.5e », Kramer a mis sur le marché en 2016 un chargeur électrique de la classe moyenne. L’un d’entre eux a été testé dans une ferme laitière suisse pendant plus de 450 heures. Roman Engeler Kramer a présenté pour la première fois en 2016 un chargeur à alimentation électrique avec son modèle « KL 25.5e ». Une analyse précise du marché a précédé le développement de ce chargeur, avec en particulier l’acceptation générale d’un véhicule électrique, ainsi que les paramètres de puissance requis (exigences techniques). Cette analyse a mis en lumière qu’une certaine demande existe bel et bien, et qu’elle est susceptible d’augmenter avec l’amélioration des batteries installées (performances, durée de fonctionnement, temps de recharge). La durée d’utilisation minimale de la machine par charge de batterie s’élève à environ 4,5 heures. Le plus grand potentiel de vente correspond, selon les experts 34

Technique Agricole  5 2017

interrogés, plutôt à la gamme de puissance moyenne, soit 1500 à 2200 kg de charge et entre 0,5 à 1,0 m³ de volume de pelle. L’acceptation d’un éventuel supplément de prix se situe d’après cette analyse entre + 5 et + 15 % par rapport à un chargeur à pneus conventionnel.

Deux dispositifs de chargement Un chargeur à pneus avec un volume de pelle de 0,65 m³, basé sur le modèle existant « KL 19.5L » de Kramer, a ainsi vu le jour. Extérieurement, la variante électrique de 4,1 tonnes diffère assez peu de son homologue à moteur diesel. Disponible à la fois avec un dispositif standard et avec un système de chargement prolongé (installé sur le modèle d’essai), la capacité de leva-

ge du « KL 25.5e » s’élève à 2,5 tonnes. La hauteur de chargement correspond à un bon 3 m et le point pivot de la pelle à 3,3 m (avec le système de chargement prolongé).

Batterie « AGM » Alors que différents types de batteries étaient proposés lors du lancement du chargeur électrique, le Kramer ne dispose aujourd’hui que de la batterie au tissu plomb acide. Pour assurer un remplacement rapide et aisé, elle est munie de tubes carrés adaptés aux fourches des transpalettes. La capacité de cette batterie « AGM » (« AGM » signifie « Absorbent Glass Mat », soit séparateur en fibre de verre microporeuse) est de 416 Ah. Dans ce type de batterie, l’électrolyte est lié à


Rapport d’expérience | Impression   n

Le bouton d’enclenchement et de déclenchement du chargeur est placé à gauche du siège conducteur de la machine.

Dans la console de droite se trouvent des éléments de sécurité, ainsi que quelques interrupteurs de commande.

La batterie « AGM » avec son dispositif de charge se trouve à l’arrière. L’ensemble du « paquet » sert de contrepoids.

Muni d’une batterie « AGM », le « KL 25.5e  » peut être chargé avec une prise 230 V.

un séparateur en fibres de verre. Il s’agit d’un système étanche et sans entretien, grâce à un système de cellules fermées. La batterie est moins sensible à la température et dégage moins de chaleur pendant la charge et le fonctionnement. De plus, l’eau distillée n’est plus nécessaire pour le remplissage. Le chargeur de batterie intégré se charge aisément à toute prise à courant continu de 16 A et 230 V. Le temps de charge est de six à sept heures. Des charges intermédiaires sont possibles. Selon la nature des travaux, la batterie chargée fonctionne entre trois heures (travaux lourds) et cinq heures (travaux divers). Le niveau de charge est affiché sur le tableau de bord sous forme de diodes lumineuses (rouge-orange-verte).

Appareils portés Le « KL 25.5e » peut être employé avec les appareils standard. Rien de nouveau n’est à signaler en ce qui concerne les changements d’outils. L’attelage des outils se fait avec le coupleur rapide bien connu avec verrouillage hydraulique. Les tuyaux doivent être reconnectés à l’appareil pour pouvoir utiliser le troisième cir-

cuit de commande. Un bouton de libération de pression situé sur le bras de levage facilite l’opération.

L’entraînement est réglable en continu. Il existe deux modes de conduite (rapide, lent) et la vitesse maximale s’élève à 17 km/h.

Deux moteurs électriques Deux moteurs électriques spécialement conçus pour les transpalettes industriels équipent le chargeur. Le premier, d’une puissance électrique de 15 kW (34 kW max), permet l’entraînement du véhicule. Le second, de 22 kW, sert au fonctionnement de l’hydraulique de travail. La puissance du moteur correspondant est sollicitée en fonction de l’utilisation du chargeur sur pneus.

Appréciation rapide +  Silencieux et sans émissions (CO 2) +  Performances identiques au modèle diesel et utilisation des mêmes outils et accessoires +  Batterie sans entretien avec connexion 230 V –  Point de pivot de la pelle à la limite –  Autonomie supérieure de la batterie souhaitée dans certains cas –  Longue durée de charge de la batterie

Caractéristiques

« KL 25.5e » de Kramer avec dispositif de chargement prolongé Moteurs : entraînement : 15 kW (34 kW au maximum) ; hydraulique : 22 kW Batterie : séparateur en fibre de verre micropo­ reuse plomb acide « AGM » avec capacité de 416 Entraînement : électrique réglable en continu, 2 modes de conduite ; 0 - 17 km / h Hydraulique : 54 l / min ; pression maximale : 235 bar Capacité de  déversement 2500 kg (avec pelle standard) Capacité de levage / de traction : 3040 kg / 2800 kg Hauteur d’entreposage / de  déversement : 305 cm / 330 cm. Dimensions : longueur : 514 cm ; hauteur : 239 cm ; largeur : 165 cm ; poids de service en configuration standard : 4150 kg ; rayon de braquage : 270 cm Prix de base : CHF 75 000.– (sans TVA) Données du constructeur

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n  Impression | Rapport d’expérience

Le niveau de charge est affiché au tableau de bord sous forme de diodes lumineuses (rouge-orange-verte).

Quatre roues directrices Le « KL25.5e » est basé sur un concept typique de Kramer : le châssis monobloc empêche que la distance entre le système de contrepoids et le chargement change. La charge utile, le centre de gravité et de la stabilité restent les mêmes quel que soit l’angle de braquage. Une excellente maniabilité avec un rayon de braquage de 2,7 m est assurée grâce à la direction sur les quatre roues – ce modèle propose une direction sur l’essieu avant uniquement en option – et à l’angle de braquage de 38 °. L’utilisation est également similaire à celle des chargeurs à pneus conventionnels de Kramer. Sur l’accoudoir de droite se trouve le joystick du système de levage, ainsi que la commande de direction de déplacement. Pour la sélection de la gamme d’entraînement ou le mode de guidage du frein à main, des commutateurs sont disposés directement sous le tableau de bord ou sur la console latérale droite. A gauche du siège du conducteur, un bouton rouge permet d’activer ou désactiver les deux moteurs, ce qui peut également faire effet de système d’arrêt d’urgence.

Expérience pratique Le chargeur électriques Kramer «  KL 25.5e » a été utilisé dans l’exploitation « InterFarm » de Martin Schuler à Hünenberg depuis octobre 2016 pendant quelque 450 heures – de trois à cinq heures par jour. Les 250 vaches Jersey et les 200 animaux d’élevage sont détenus en stabulation libre et nourris au moyen d’une mélangeuse. En conséquence, l’utilisation du chargeur pendant le test s’est faite surtout avec la pelle légère, des fourches à palettes, la pince à balles et le poussoir à fourrage. Les expériences faites par Martin Schuler ont été globalement positives. La manutention de balles d’ensilage pesant environ 1200 kg n’a causé aucun problème. 36

Technique Agricole  5 2017

Aucun problème avec des balles pesant jusqu’à 1750 kg : le « KL 25.5e » avec palettiseur est photographié en pleine action.

Avec le point de pivot de pelle de 3,3 m, Martin Schuler atteignait cependant les limites de remplissage de sa mélangeuse. Un bras télescopique simplifierait certainement le remplissage dans ce cas. Par ailleurs, Martin Schuler aurait souhaité une plus grande autonomie de la batterie. La machine a été utilisée par plusieurs employés de l’exploitation. « Grâce au châssis monobloc, aux quatre roues directrices et à la charge constante, les conducteurs moins expérimentés ont eu davantage de facilité à réaliser les différents travaux avec la chargeuse sur pneus rapidement et en toute sécurité », indique Martin Schuler. « Le peu de bruit, mais surtout le fonctionnement sans émission constituent des atouts importants pour les humains et les animaux lors des travaux à l’intérieur des bâtiments », ajoute Martin Schuler.

Aspects économiques Selon le calcul de rentabilité établi par le constructeur, le chargeur électrique se révèle concurrentiel par rapport à un modèle diesel à un prix du carburant de 1,19 euros / l (CHF 1.29) et un coût de l’électricité de 0,21 euro / kWh (CHF 0.227) moyennant une utilisation annuelle d’environ 400 heures. Plus le carburant diesel est cher et moins le coût de l’électricité est élevé, plus le nombre total d’heures annuelles pour un fonctionnement rentable de la machine se réduit. Le calcul serait encore plus favorable si le courant provenant de sa propre installation photovoltaïque pouvait être utilisé.

Conclusion Au moment de se décider pour une machine alimentée par batterie, les utilisateurs potentiels ont jusqu’à présent été souvent réticents en raison d’une durée de charge longue et d’une autonomie restreinte de la batterie. Ces inconvénients diminuent grâce à la technologie de la batterie sans entretien « AGM » et à la possibilité de recharge intermédiaire rapide. Le fait que le « KL 25.5e » puisse se recharger à une prise 230 volts le rend particulièrement intéressant, surtout à proximité de la ferme, par rapport aux véhicules à moteur diesel. Ces derniers conservent cependant leurs avantages pour certaines utilisations – en particulier les travaux de longue durée ou nécessitant un ravitaillement rapide. Pour Martin Schuler, la conclusion est la suivante  : «  Je privilégie le chargeur à pneus électrique plutôt que le chargeur classique, alimenté au diesel, car il offre les mêmes performances, mais il est moins coûteux à entretenir, beaucoup plus silencieux et ne produit aucune émission. »  n

Vidéo du chargeur « KL 25.5e » de Kramer Retrouvez d’autres vidéos de machines et d’équipements agricoles sur le canal YouTube de Technique Agricole.


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Le sécateur électrique « Vinion » est un concentré de technologie développé en France par Pellenc. Photos : Pellenc

Six brevets sur 680 g « Vinion », le sécateur viticole de Pellenc, a obtenu une médaille d’argent au Sitevi 2015. Ce sécateur professionnel impressionne par son petit gabarit, sa légèreté et sa maniabilité. Des qualités qu’il partage avec sa batterie dédiée, la « 150 ». Gaël Monnerat

En 2015, le constructeur français spécialiste du matériel viticole, arboricole et oléicole Pellenc présentait la sixième ­génération de son sécateur électrique :­ le « Vinion ». Candidat au palmarès de l’innovation du Sitevi, ce nouveau sécateur électrique viticole et son grand frère dédié à l’arboriculture «  Prunion  » ont remporté une médaille d’argent. Cette médaille récompensait les améliorations apportées à la gestion de la demi-­ ou­ verture de la tête de coupe grâce à un capteur optique, l’ouverture de la garde sans outils, le refroidissement déporté­ du mo­ toréducteur, la communication 38

Technique Agricole  5 2017

batterie / ­sécateur, le piston d’étanchéité, le système vis / écrou ainsi que le montage­ et démontage de la lame sans outil. Toutes ces innovations sont protégées par sept brevets. Les sécateurs Pellenc sont distribués en Suisse par Chappot ETS à Charrat.

Petit gabarit spécialisé Les sécateurs « Vinion » et « Prunion » sortent directement du Technocentre de Pertuis (France) où se trouve aussi le siège de Pellenc. Les ingénieurs ont notamment amélioré le moteur en augmentant sa ­vitesse de rotation de 25 % et en réalisant

une évacuation de la chaleur grâce à un dissipateur thermique qui vient prolonger la garde du sécateur. Cette diffusion de chaleur vers l’arrière améliore le confort et la prise en main de l’outil. L’ouverture et la fermeture de la lame sont commandées par une gâchette optique brevetée par Pellenc. Le capteur placé entre la gâchette et le corps du sécateur mesure la position de cette dernière. Ce système fonctionne parfaitement malgré les variations de lumière et supporte aussi l’utili­ sation de gants de couleur. Toujours pour faciliter le travail du tailleur, l’entretien­ de la lame du sécateur « Vinion » ne


Technique | Impression   n

­demande aucun outil. Le « Vinion » est alimenté en énergie par des batteries Lithium-ion. Le constructeur propose deux types de batteries : la « 150 », compacte ­et légère, se place à la ceinture et­ la « 250 », capable d’alimenter deux outils, se porte dans un harnais dorsal. La batterie « 150 » est spécialement conçue pour les utilisations viticoles et la tailles des petits arbres. Le constructeur annonce une puissance maximale de 865 W et une autonomie moyenne de 9 h pour un poids de 845 g. Cette durée correspond aussi au temps nécessaire à une charge complète de la batterie. La batterie « 250 » est plutôt destinée à une uti­ lisation arboricole. Cette batterie de 1680 g prévoit une autonomie de 15 h pour un temps de charge de 5 h. Une de ses particularités réside dans la possibilité d’y brancher deux outils différents, par exemple un sécateur « Prunion » et une tronçonneuse « Selion M12 ». Cette association s’avère particulièrement utile pour les travaux de taille des grands arbres. Les deux outils (sécateur et tronçonneuse) restent en permanence à portée de main, l’activation de l’un désactivant l’autre.

Caractéristique du sécateur Pellenc « Vinion » Sécateur

Batterie viticole modèle « 150 »

Poids : 670 g Ouverture max. de la lame : 57 mm Diamètre de coupe max. : 35 mm Cordon : lisse, 132 cm Tête de coupe interchangeable : non Demi-ouverture: oui, gérée par capteur optique de la gâchette Réglage de la demi-ouverture : oui, 9 positions Réglage du croisement : oui, 9 positions Graissage : 1 × par semaine

Poids : 991 g, connectique inclue Technologie : Lithium-ion Puissance : 3,45 Ah Tension : 43,2 V Autonomie moyenne : 9 h Temps de charge : 9 h Affichage de l’état de charge : oui

4 modes de fonctionnement Les sécateurs Pellenc disposent de trois modes de fonctionnement commandés par la batterie « 150 ». Le mode « Performant » offre une ouverture progressive rapide avec demi-ouverture, le mode « Confort » est progressif avec demi-ouverture et le mode « Tout ou rie » associe rapidité et demi-ouverture. La batterie «  250  » rend possible encore le mode « Progressif » qui s’avère rapide et sans demi-ouverture. Si les améliorations techniques sont nombreuses, le sécateur « Vinion » propose aussi des améliorations de son ergonomie. Par rapport à la version précédente, le corps du sécateur présente une forme plus ovale améliorant la tenue en main. On relève encore l’absence de corps de sécateur spécialement conçu pour les gauchers.

Lames à entretien facilité Les sécateurs Pellenc « Vinio » et « Pru­ nion » disposent tous deux d’une tête de coupe tirante « Pradines » et d’une lame à revêtement Xylan. Cette technologie est largement utilisée dans l’industrie automobile et pour la protection contre la corrosion dans l’industrie des gaz et des huiles. Le Xylan réduit la friction des éléments. Sur les lames du sécateur, ce traitement facilite la pénétration dans le bois.

« Prunion », la déclinaison arboricole du séca­teur électrique Pellenc possède une capacité de coupe plus importante que celle du « Vinion ».

Un procédé protégé par un brevet permet le réglage du jeu de la lame sans outils alors que le croisement de lame est géré électroniquement. La tête de coupe du « Vinio » affiche une ouverture maximale de 57 mm pour un diamètre de coupe de 35 mm. Ces caractéristiques sont comparables à celles des autres sécateurs électriques à usage viticole. Pellenc propose au total neuf positions de demi-ouvertures possibles.

En bref Présentés en 2015 et récompensés par une médaille d’argent au Sitevi, les sécateurs « Vinio » et « Prunion » de Pellenc ­r­e­gorgent d’innovations et semblent être appréciés par les utilisateurs. En plus de ­répondre aux exigences techniques des professionnels, les équipes de développement sont parvenues à réaliser des économies substantielles par rapport aux modèles de la génération précédente pour présenter l’un des sécateurs pro­ fessionnels les plus avantageux du marché.  n

L’ensemble des éléments, ici la version avec la batterie « 250 » et le harnais de portage, trouve sa place dans une simple caisse résistante.

Du bricolage à la mondialisation en 40 ans Le groupe Pellenc, dont le siège se trouve à Pertuis (France), a été fondé en 1973 par Roger Pellenc. L’entreprise est active dans les secteurs viticole, arboricole et oléicole ainsi que dans ­ le matériel ­de chai. Un secteur de l’entreprise se consacre aux équipements pour les espaces verts et la propreté urbaine. Pellenc Group emploie aujourd’hui 2100 personnes réparties dans les 16 filiales ­et sur les 6 sites industriels français et européens. Le matériel Pellenc est commercialisé par plus de 800 distributeurs répartis dans le monde. Depuis la création de l’entreprise, près de 600 brevets ont été déposé et la collection de récompense dans les différents salons professionnels est très riche. En 2015, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 212 millions d’euros. La recherche emploie actuellement quelque 150 personnes et absorbe 10 % du chiffre d’affaires. Les usines produisent chaque année quelque 1500 machines viticoles et 480 machines à vendanger. Cette année, Roger Pellenc, fondateur de l’entreprise va remettre le groupe à l’entreprise Somfy.

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n  Impression | Prise en main

activé lorsque le levier se trouve à l’extrême gauche vers l’avant (marche avant) ou vers l’arrière (marche arrière) et que le levier en croix se mue temporairement en une « boîte de vitesses en H » Le fait que le conducteur puisse constamment passer de la pédale d’accélérateur au levier des gaz s’avère très utile. Dès que le levier des gaz est actionné, l’accélérateur se trouve en mode levier et vice versa. Grâce au logiciel équipant ces tracteurs, aucune perturbation n’est constatée, même lorsque les deux modes sont actionnés par inadvertance. C’est tout simplement le mode enclenché le premier qui est activé. Sur les nouveaux modèles « 6R », John Deere propose un nouveaut concept de commande avec un joystick multifonctions. Photos : R. Burkhalter

Sophistiqué mais intuitif Avec les tracteurs « 6R », John Deere présente un tout nouveau concept de transmission continue. L’élément central est un nouveau levier multifonctions développé en étroite collaboration avec des conducteurs expérimentés. Ruedi Burkhalter

Les modèles « 6230R » et « 6250R » de John Deere ont été annoncés l’automne dernier et constituent une extension de cette série. L’importateur suisse Robert Aebi Landtechnik a disposé durant quelques jours d’un modèle « 6250R » de présérie. Il s’agit du plus gros tracteur produit à Mannheim. Technique agricole a testé ce modèle de manière approfondie en se focalisant cependant sur le nouveau concept de commande. Le moteur du « 6250R » délivre une puissance nominale de 250 ch qui culmine à 300 ch pour les travaux à la prise de force et les transports. En ce qui concerne le concept de construction, les deux nouveaux modèles sont en grande partie analogues à leurs frères plus petits. Quelques différences existent au niveau de la suspension de l’essieu avant équipée de deux cylindres externes ou le nouveau compartiment de rangement spacieux pour une boîte à outils. Le concept de commande « CommandPRO », disponible en option pour la version à entraînement continu, est en revanche entièrement nouveau. Il s’agit d’un joystick multifonctions placé sur l’accoudoir. 40

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Le développement de ce concept de commande est basé sur un sondage réalisé auprès d’entrepreneurs agricoles utilisant diverses marques de tracteurs. La question posée étant la suivante : « Qu’est ce qu’un levier multifonctions parfait ? »

Eléments supplémentaires Le levier multifonction est également muni d’un bouton rotatif servant à régler la vitesse maximale, d’un interrupteur pour le réglage de la réactivité (agressivité) sur trois niveaux et onze touches de fonctions configurables. Elles sont attribuées par le conducteur à des fonctions du tracteur et des machines équipées d’Isobus. L’affichage des fonctions enregistrées s’avère très pratique : les fonctions enregistrées au niveau du levier peuvent être affichées sur le grand écran tactile du « Generation 4 CommandCenter ». Les fonctions peuvent également être modifiées par le biais de menus déroulants. Avec le « Settings Manager », les configurations spécifiques aux conducteurs et aux machines peuvent être enregistrées sur le système « CommandPRO » et être réactivées sur demande.

Résumé Levier en croix Fondamentalement, le joystick est réalisé sous la forme d’un levier en croix avec lequel, comme de coutume avec d’autres concepts, on accélère en appuyant vers l’avant et on décélère en revenant vers l’arrière. Le levier revient systématiquement à la position centrale. Le fait de déplacer le joystick complètement vers l’avant, en franchissant une résistance notable, active la vitesse maximale enregistrée. A l’inverse, en tirant le levier au maximum vers l’arrière, le véhicule est ralenti jusqu’à l’arrêt actif automatique. En inclinant le levier vers la gauche, le sens de marche est inversé. En l’inclinant vers la droite, la vitesse mémorisée est activée. Le mode « manœuvre », nouveauté fort pratique, permet au conducteur de conduire le véhicule de manière très fine à une vitesse de 0 à 2 km / h. Ce mode est

La gestion des commandes avec les fonctions régulateur de vitesse, arrêt actif et nouveau mode « manœuvre » se révèle très intuitive. Par exemple, la mémoire des régimes moteurs peut être facilement modifiée en appuyant sur le bouton correspondant, sans qu’il soit nécessaire d’aller dans un sous-menu compliqué. L’utilisation complète des options disponibles implique bien sûr un peu de pratique. Un conducteur sans grande expérience s’habituera toutefois rapidement aux fonctions les plus importantes. Lors des parcours d’essai, le concept de fonctionnement et la commande de transmission ont laissé une excellente impression de finition et de maturité, déjà sur ce modèle de présérie. L’option « CommandPRO » devrait aussi équiper ultérieurement les plus petits modèles de la série « 6R ».  n


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Quand l’eau remplace la chimie Du fait de la sensibilisation accrue aux questions liées à la protection des eaux, le désherbage mécanique ou thermique suscite de plus en plus d’intérêt, et les exploitations agricoles ainsi que le secteur communal ne dérogent pas à la règle. Ruedi Burkhalter L’importance du désherbage mécanique ou thermique ne cesse de croître. Photos: zvg

Avec son tuyau long de 20 m, l’éradicateur de rumex mis au point par Agroscope/Bachmann possède un grand rayon d’action.

Après avoir traité la racine de rumex à l’eau chaude il ne reste dans le pré que des trous de faible diamètre, qu’il est ensuite facile de refermer avec le pied.

Nombreuses sont aujourd’hui les raisons qui incitent à renoncer aux herbicides. Pour l’agriculture biologique, la question ne se pose même pas. Il existe en revanche un domaine où l’utilisation d’herbicides, en principe interdite, est particulièrement problématique, à savoir le désherbage des places et des trottoirs, où les principes actifs ne sont pas décomposés dans le sol, mais polluent les cours d’eau à la prochaine pluie. A la suite de certains comptes-rendus parus dans les médias, l’agriculture s’est vue incriminée ces derniers temps et son image en a fortement pâti. Les appels à une utilisation prudente des produits phytosanitaires doivent être pris au sérieux, sans quoi les restrictions pourraient être plus sévères encore à l’avenir.

Lutte biologique contre les rumex Il n’y a rien d’étonnant à ce que les chercheurs s’efforcent inlassablement de développer des alternatives aux herbicides. De nombreuses solutions techniques évitant les produits chimiques ont ainsi été pré-

sentées au cours des dernières années, notamment pour la lutte contre les rumex et pour le désherbage des surfaces consolidées. La plupart de ces innovations portent sur des procédés mécaniques ou des solutions basées sur l’emploi d’eau chaude. Ces dernières années, l’institut de recherche Agroscope s’est penché à plusieurs reprises sur le thème de la lutte « biologique » contre les rumex. Divers procédés mécaniques ont ainsi été testés et perfectionnés. La destruction mécanique des racines de rumex à l’aide d’un organe de fraisage ou similaire n’a pas abouti à un résultat satisfaisant, notamment parce qu’il n’a pas été possible de fragmenter suffisamment la racine, c’est-à-dire la réduire quasiment en purée. Tout morceau de racine d’une certaine taille est capable de bourgeonner. Certains essais ont même abouti à une nette prolifération des plantes après traitement.

L’arrachage n’est pas très convaincant D’autres procédés mécaniques visent à arracher les racines de rumex si possible

sans les fragmenter. Les nombreux essais conduits par Agroscope ont permis d’établir la nécessité d’arracher les racines, qui peuvent plonger jusqu’à deux mètres de profondeur, sur au moins 12 à 15 cm, si on veut éliminer le rumex sans risque de repousses. Le «Wuzi», développé en Autriche, saisit ainsi les racines avec

La version pour attelage trois points de l’éradicateur de rumex de Bachmann est montée sur un châssis métallique. L’appareil de production d’eau chaude (la partie rouge) peut être démonté pour une utilisation en étable.

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n  En savoir plus | Pratique

une sorte de pince pour les arracher en entier. Des essais menés par Agroscope avec cet appareil ont permis de constater une efficacité de 88 %. L’inconvénient est qu’il arrache en moyenne 3,7 kg de terre avec chaque racine et laisse ainsi de gros trous dans le pré. Agroscope a alors développé une technique pour racler la terre à l’aide de rouleaux à brosses. La solution s’est avérée efficace mais trop coûteuse.

Un « tire-bouchon » qui travaille proprement Le tire-rumex « Blackenzwirbel » de la société Odermatt à Hunzenschwil AG peut être considéré comme un perfectionnement du « Wuzi ». Il fonctionne à la manière de deux tire-bouchons imbriqués, qui tournent grâce à un moteur hydraulique. Ce système breveté permet d’arracher la racine sans entraîner beaucoup de terre, mais il a pour inconvénient de n’être efficace que dans une certaine plage d’humidité du sol. Un inconvénient commun à tous les appareils mécaniques est que le véhicule doit s’approcher des plantes l’une après l’autre, ce qui entraîne de nombreuses manœuvres, au risque de favoriser le compactage du sol. Un autre inconvénient des procédés mécaniques est que les racines arrachées sont laissées sur place et doivent être ramassées par une deuxième personne, ce qui annule en partie le gain de temps réalisé grâce à la mécanisation (par rapport au fer à rumex manuel).

Le «Blackenzwirbel» fonctionne avec des organes arracheurs en rotation à la manière d’un tire-bouchon.

Cette variante du «Wuzi» possède une trémie pour l’évacuation des racines arrachées.

Ce système mobile de lutte contre les adventices à base de vapeur, utilisé ici en arboriculture fruitière, demande des puissances thermiques élevées.

Il existe désormais de nombreux outils pour le désherbage mécanique à l’aide de brosses, à monter sur un « valet de ferme », un mono-axe ou d’autres véhicules porteurs.

l’eau chaude peut être pratiquée toute l’année et par tous les temps, juste en adaptant la quantité d’eau en fonction de la nature et de l’état du sol. Pour en savoir plus sur la lutte contre les rumex, le lecteur pourra consulter le Rapport ART n° 764, qui contient notamment une étude comparative de la rentabilité des différents procédés. Sur les terrains fortement infestés Agroscope donne un rendement horaire de 130 plantes pour le procédé à eau chaude, à comparer aux quelques 60 plantes avec le procédé traditionnel au fer à rumex. Mais quand la population de rumex n’est pas très dense, l’appareil à eau chaude perd son avantage par rapport au fer à rumex et le surcoût qu’il engendre n’est plus justifié.

dées, les possibilités techniques de lutte biologique sont plus variées que pour la lutte contre les rumex dans les prés. Que ce soit dans les joints entre les pavés, en bordure de route ou sur les trottoirs, la verdure indésirable est non seulement déplaisante, mais elle rend plus difficile le nettoyage au balai et diminue en fin de compte la durée de vie des surfaces consolidées. Les véhicules porteurs les plus variés, mono-axes, « valets de ferme », outils portés, sont désormais utilisables pour le désherbage mécanique. On utilise le plus souvent des brosses métalliques rigides, parfois en combinaison avec des brosses en matière plastique, généralement sous forme de brosses boisseau, qui ont l’avantage d’atteindre facilement les angles où les mauvaises herbes s’installent de préférence. Les brosses ont normalement pour effet d’arracher les mauvaises herbes, mais

L’eau chaude en progression Actuellement c’est surtout la méthode de lutte à l’eau chaude qui a le vent en poupe (cf. interview). Hans Bachmann, de Bütschwil, a ainsi développé un appareil spécialement conçu pour la lutte contre le rumex. Il obtient un taux de mortalité élevé en traitant les racines à l’eau chaude avec une buse à jet rotatif. Par rapport aux procédés mécaniques, il présente de nombreux avantages pratiques. L’appareil est muni d’un tuyau flexible de 20 m de long, l’utilisateur disposant ainsi d’un rayon d’action relativement important qui lui évite d’avoir à s’approcher de chaque plante à traiter avec sa machine. Les racines traitées peuvent être laissées en terre, il est inutile de les ramasser. Les trous qui restent après traitement n’ont que 5 à 7 cm de diamètre et peuvent facilement être refermés avec le pied. Ce procédé laisse donc la couche herbeuse globalement intacte. Selon Roy Latsch, spécialiste du rumex chez Agroscope, l’éradication à 42

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Acier contre adventices Pour le désherbage des surfaces consoli-


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comme les racines sont souvent juste cisaillées, elles peuvent ensuite produire des repousses. De ce point de vue, la brosse mécanique est un procédé moins radical, mais plus facile à mettre en œuvre que le procédé à l’eau chaude, ce qui permet de multiplier les traitements. Plusieurs appareils fonctionnant à l’eau chaude ont cependant déjà été développés pour le secteur communal. Travaillant avec des applicateurs plus larges que les

Recherche pour des alternatives Technique Agricole : Au cours de la dernière décennie, Agroscope n’a eu de cesse de rechercher des alternatives à la lutte chimique contre les rumex. Quel est actuellement le procédé le mieux approprié ? Roy Latsch : Plusieurs procédés ont été testés avec succès et se sont avérés performants. Si on tient compte également des autres aspects comme la rentabilité et la facilité d’utilisation, c’est le traitement à l’eau chaude avec buse à jet rotatif qui l’emporte.

Quel est le principe de fonctionnement de ce procédé ? La buse à jet rotatif est appliquée contre la racine du rumex, de manière à former une enveloppe de boue chaude autour de la racine jusqu’à 12 à 15 cm de profondeur. L’essentiel est que le rhizoderme de la racine, qui concentre les bourgeons de repousse, soit directement exposé à la boue chaude. Les protéines sont irrémédiablement détruites, ce qui entraîne la mort de la plante. Nous avons pu constater que la quantité d’eau et la température étaient déterminants. Pour détruire une plante de taille moyenne il faut environ 1,6 l d’eau chaude. La durée du traitement dépend alors du débit de l’appareil utilisé. La température de l’eau devrait toujours dépasser 80° C.

Est-il possible d’utiliser un nettoyeur haute pression à eau chaude traditionnel ? Les systèmes traditionnels à eau chaude conviennent mal à l’éradication des rumex. Hans Bachmann de Bütschwil SG a développé un appareil spécialement conçu pour cette application. Le brûleur a notamment été modifié pour assurer une température plus constante, indispensable à l’efficacité du traitement. Par ailleurs, les buses à jet rotatif traditionnelles supportent mal la pénétration dans la boue. Pour pallier cet inconvénient,

lances des appareils de lutte contre les rumex, ils sont capables de traiter des surfaces plus importantes. Pour illustrer ce type d’appareil, on peut mentionner le « Weedkiller-Trailer » de Dibo. D’autres appareils, conçus pour travailler à une échelle plus grande, sont montés directement sur des véhicules. Ils permettent de travailler en roulant, à l’instar des appareils de désherbage basés sur un brûleur à gaz. Les nettoyeurs à eau chaude

utilisés dans le secteur communal ne conviennent généralement pas aux exploitations agricoles, car ils sont peu aptes à circuler dans les étables. A noter toutefois que l’appareil développé par Hans Bachmann pour la lutte contre les rumex peut également servir à désherber les surfaces consolidées s’il est équipé d’une buse large (disponible en option).  n

Hans Bachmann utilise une buse à jet rotatif en acier extradur. L’appareil de Bachmann assure un débit d’eau de 6 l/min., suffisant pour traiter une plante pendant 15 secondes. La configuration générale de l’appareil à eau chaude, notamment son principe d’entraînement et son groupe électrogène, répond parfaitement aux besoins de l’agriculture. Monté sur roulettes, il peut simplement être déplacé à la main pour servir de nettoyeur à part entière, par exemple dans une étable. Il suffit alors de le brancher sur un raccordement à courant fort.

Le traitement pourrait-il être accéléré en augmentant la température de l’eau ? L’appareil développé par Hans Bachmann est en mesure de générer des températures jusqu’à 120° C. On s’est cependant aperçu qu’une telle température ne présentait aucun intérêt, d’abord parce qu’il faut une quantité d’énergie disproportionnée pour chauffer l’eau au-delà de 100° C, ensuite parce que l’application sous forme de vapeur ne rend pas le procédé plus efficace, l’eau liquide atteignant plus facilement la racine que la vapeur. L’effet le plus rapide et le plus efficace est obtenu avec une température de l’eau comprise entre 80 et 100° C. Toutefois, la température ne devrait pas descendre en-dessous de 80° C, car le procédé perd alors rapidement de son efficacité.

Outre le procédé à eau chaude, quelles sont les autres pistes prometteuses explorées par Agroscope ? Nous avons testé de manière approfondie le « Wuzi », un procédé provenant d’Autriche qui consiste à arracher la racine avec une sorte de pince. L’inconvénient est qu’une grosse motte de terre est arrachée du sol en même temps que la racine, laissant chaque fois un trou d’une taille correspondante. Pour pallier cet inconvénient nous avons mis au point un système de rouleaux à brosses pour séparer la terre de la racine. Ce système aurait cependant coûté trop cher à produire, raison pour laquelle nous avons abandonné cette piste.

Roy Latsch est responsable chez Agroscope Tänikon pour l’ingénierie des processus dans les prairies.

Une autre approche a été la destruction mécanique de la racine à l’aide de différents organes de fraisage. Les résultats ont été plus que décevants. Dans un cas, le procédé a même abouti à une prolifération massive de la plante, dont la population a atteint plus de 180% de celle d’origine.

Il y a une dizaine d’années, Agroscope avait présenté des prototypes d’appareils visant à détruire les rumex en les exposant aux micro-ondes. Où en êtes-vous avec ce projet ? Le projet avait progressé jusqu’à un stade où une lutte efficace contre les rumex aurait été possible. Nous avons cependant laissé tomber cette approche, pour deux raisons : d’une part la génération des micro-ondes demandait plusieurs fois la quantité d’énergie nécessaire pour produire de l’eau chaude, et d’autre part ces appareils n’auraient pas été rentables du tout car ils auraient coûté plusieurs dizaines de milliers de francs.

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La vitesse du vent entre la barre de traitement et les plantes ou le sol détermine le type de dérive. Photo : Amazone

Les effets indésirables du vent De l’air en mouvement, c’est du vent qui est responsable du transport horizontal et vertical de la chaleur et de l’humidité. Pour l’agriculture, c’est un ami, mais aussi un adversaire. Ruedi Hunger Très récemment, la presse a parlé d’une forte et durable concentration de pesticides dans les ruisseaux. L’institut de recherche Eawag à Dübendorf a recensé 128 substances différentes qui proviennent des grandes cultures, des cul­tures maraîchères, fruitières et viticoles. Ces résultats posent non seulement un problème pour la qualité des eaux, mais provoquent un grave dégât d’image pour l’agriculture. Le vent est l’un des responsables des apports de substances dans les eaux.­ ­ En conséquence, il joue un rôle essentiel lors des traitements phytosanitaires. En cas d ­ e dérives, les brouillards de pulvérisation sont transportés et « atterrissent » sur ­des surfaces autres que celles prévues. Les courants déplacent aussi les substances traitantes vers les hautes couches atmosphériques où elles restent longtemps en suspension puis / ou se déposent au sol a ­ u gré des conditions météoro­­lo­giques. 44

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Les courants atmosphériques ne sont pas visibles et il est difficile d’estimer si les conditions de traitement sont encore acceptables ou non. Il est cependant ­ préférable d’arrêter deux fois trop rapidement un traitement qu’une fois trop tard. Le vent tourbillonne et cela explique pourquoi son déplacement, tant horizontal que vertical, est difficile à mesurer. De plus, des changements rapides de direction ont souvent lieu.

La vitesse du vent La vitesse du vent est mesurée en mètres par seconde (m / s). Pour calculer la vitesse en kilomètres par heure, qui est une donnée plus habituelle, il suffit de multiplier la vitesse en m / s par 3,6.

La force du vent Les météorologues parlent souvent de la force du vent. L’unité utilisée se réfère la plupart du temps à l’échelle de Beaufort

(à 10 m au-dessus du sol) et était à l’origine prévue pour la navigation en mer. Normalement, l’agriculteur n’est pas concerné par la force du vent. Pour les traitements avec le pulvérisateur, c’est la vitesse du vent en m / s entre les buses de traitement et les plantes ou le sol qui­ est importante. Même lorsque le vent souffle à 3 m / s (10,8 km / h), la vitesse de certains coups de vent peut régulièrement atteindre 8 – 9 m / s. Comme les mouvements d’air ne sont pas visibles, il n’est pas ­possible de voir que le vent tourne s­ ur lui-même et forme ainsi des turbulences.

Les turbulences Il y a deux sortes de turbulences im­por­ tantes pour l’agriculture : les turbulences de la couche limite et les flux d’air ascendants pour contourner les obstacles. A 100 m de hauteur, le vent a une vitesse presque constante. Plus l’on se trouve près du sol, plus il est freiné et devient


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irrégulier. Ainsi se crée de temps à autre une importante turbulence qui traverse la couche d’air la plus basse, mais certaines fois également la couche limite. L’importance de celle-ci dépend beaucoup des conditions météorologiques et de la ­saison. Pendant la période de végétation, elle mesure dans la journée jusqu’à 600   m. Lorsque le vent rencontre un obstacle, il est freiné et les flux d’air qui suivent sont déviés de leur trajectoire. Une partie tend à contourner l’obstacle tandis que l’autre est forcée de s’élever. L’arrière de l’obstacle est à l’abri des vents, mais des vents rabattants qui ont contourné ou passé par-dessus l’obstacle peuvent se produire à une certaine distance de la zone calme. Ces derniers peuvent même faire verser des céréales.

Le temps sans vent Un vent trop fort constitue un inconvénient à cause du risque de dérive, mais un temps très calme (sans vent) peut aussi être dangereux. Lorsque que le soleil brille, des bulles d’air chaudes se forment au niveau du sol ; avec les thermiques,

celles-ci « montent » le long de la plante et transportent les substances de traitement à des endroits non souhaités. Les forces des vents varient tout au long de la journée. Le vent, souvent léger le matin, se renforce dans le courant de la journée pour atteindre le maximum en principe au milieu de l’après-midi. Au coucher du soleil, les vents se calment, en particulier au niveau du sol. Des brises ou des vents de plaine soufflent dans les vallées.

La vitesse maximale tolérée du vent C’est la grande question : quand peut-on traiter et quand doit-on arrêter ? Des ­vitesses de vent de 1 – 3 m / s au niveau des buses avec une direction constante sont optimales pour le traitement. On entend toujours parler d’une limite à­ ­ 5 m / s ou ­3 Beaufort. Attention : il s’agit d’une vitesse du vent à 50 cm au-dessus du sol. Les forces en Beaufort sont mesurées à une hauteur de 10 m. Une vitesse de 5 m / s à 50 cm au-dessus du sol correspond à une force de vent de 5 – 6 Beaufort en terrain découvert ou 6 – 7 dans une zone riche en forêts. Dans ces conditions,

La force du vent a mal été évaluée. Les conséquences se voient encore quelques semaines plus tard et ne donnent pas une bonne image de la profession. Photo : Ruedi Hunger

les agriculteurs expérimentés ont déjà arrêté leurs traitements depuis longtemps.

Conclusion Pour la protection des plantes, particulièrement les traitements avec un pulvéri­ sateur, le vent est un ami, ainsi qu’un ad­versaire. Il ne doit toutefois pas être le seul élément déterminant. D’autres critères comme la température, l’humidité relative et le risque de pluie jouent aussi un rôle.  n

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Freinage « EBS » avantageux Les remorques de camion possèdent souvent un système de freinage électronique (EBS) avec dispositif antiblocage (ABS) intégré. Sans une alimentation électrique de 24 volts, cette fonction ABS ne fonctionne pas. Avec de telles remorques, il est urgent d’installer un convertisseur de tension (sur elles ou sur le véhicule tracteur). Stephan Berger*

Les anciennes remorques de camion sont souvent utilisées en agriculture.

Il est possible d’acquérir à peu de frais d’anciennes remorques de camion et de les utiliser pour des transports agricoles. Lors de l’achat d’une remorque équipée d’un système de freinage à commande électronique (EBS, initiales du terme allemand « elektronisches Bremssystem ») avec dispositifs antiblocage (ABS, acronyme de l’appellation germanophone « Antiblockiersystem »), il faut s’assurer qu’un convertisseur 24 volts sera installé sur le tracteur ou sur la remorque. Sans le convertisseur, la fonction « ABS » ne fonctionnera pas. Si la remorque est vide, le freinage engendre un blocage des roues. Ce freinage puissant empêche l’utilisation à vide de ces remorques. C’est pour cette raison qu’un convertisseur 24 volts est nécessaire. Grâce à cet élément, le système « EBS » de la remorque fonctionne même si le tracteur ne dispose pas de la fonction « ABS ». * Stephan Berger travaille à l’Office de technique agricole du Strickhof Lindau et il est membre du comité de l’ASETA-ZH.

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Photos : Stephan Berger

Autres conditions Quand on utilise une remorque équipée d’un EBS, le tracteur doit disposer d’un témoin lumineux qui s’allume en cas de défaillance de d’ABS. Dans certains cantons, le permis de circulation de la remorque stipule qu’elle n’est utilisable que si l’alimentation de la prévention antiblocage (ABV, abréviation du mot allemand « Antiblockier-Verhinderung ») est assurée. Il faut encore s’assurer que le système de freinage pneumatique du tracteur pos-

Obligatoire : le disque 40 km/h se place à l’arrière de la remorque.

Une prise « ABS » sur un tracteur.

sède un déshumidificateur d’air. De l’air propre et sec est une obligation. L’antigel peut endommager les composants électroniques de la remorque. Il faut aussi changer la prise des feux et installer un modèle à sept fils. Les am-

« All in one », le convertisseur de tension pour les systèmes « ABS » / « EBS » et pour l’éclairage de la remorque. Il est nécessaire de changer les ampoules des feux de la remorque. Si une remorque est utilisée avec plusieurs tracteurs, il est possible d’installer un convertisseur de tension sur la remorque ou de s’équiper d’un système mobile.


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poules usuelles à 24 volts doivent être remplacées par des modèles à 12 volts. Un triangle « véhicule lent » doit être fixé à l’arrière de la remorque, sur le côté gauche, à une hauteur maximale de 150 cm. Un disque indiquant la vitesse maximale (40 km / h) est aussi nécessaire. Il est encore nécessaire de pouvoir présenter un procès-verbal de test de freinage réalisé dans les six mois précédents. En principe, l’expertise de ces remorques a lieu tous les cinq ans. Au moment de la présentation, un procès-verbal de test de freinage doit aussi être présenté.  n Stefan Beugger, instructeur au Strickhof et mécanicien agricole diplômé, explique à ses étudiants pourquoi il est nécessaire d’installer un convertisseur de tension sur les remorques équipées d’un système EBS / ABS. Photo : Stephan Berger

Système de freinage (EBS) Par rapport à une commande pneumatique conventionnelle, une commande électronique présente des temps de réaction et des distances de freinage plus courts. L’ESB intègre un système d’antiblocage (ABS) qui empêche le blocage des roues en agissant sur la pression de freinage. Il en résulte un freinage plus stable qui empêche aussi le dérapage.

Technique de freinage « EBS » dans la formation A l’école d’agriculture de Strickhof, les étudiants prennent connaissance des systèmes de freinage ESB dans le module « Préparation des machines pour le trafic routier ». Ils préparent alors une ancienne remorque de camion pour l’utiliser avec un tracteur agricole. Ils constatent ainsi la nécessité de faire appel à un atelier spécialisé pour réaliser une telle adaptation.

Ce cours leur apprend aussi à équiper les machines et véhicules de leurs exploitations d’apprentissage ou de leurs parents. Ils réparent des feux défectueux, installent des triangles « véhicule lent » et des éclairages diurnes. Les étudiants approfondissent leurs connaissances des exigences en matière de circulation routière, améliorant ainsi la sécurité des machines et des véhicules lors des déplacements.

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n  Management | Investissement financier

Mannheim est une usine de production importante pour John Deere, qui a repris l’ancienne usine de tracteurs de Lanz en 1956 et en a fait son siège principal pour l’Europe.

Icône américaine et machine à sous Technique Agricole se plonge régulièrement dans l’univers des fabricants de technologie agricole cotés en Bourse et présente des possibilités d’investissement en actions. Cette édition est consacrée à John Deere. Andreas Meier *

Pendant sa campagne électorale, Donald Trump avait déclaré que le mur du Mexique ne devait être construit qu’avec des machines Deere et Caterpillar. Hillary Clinton s’est laissé photographier devant des tracteurs John Deere lorsqu’elle a présenté son programme de soutien des jeunes agriculteurs et de la production d’éthanol. Icône américaine, Deere est le symbole d’efficacité de l’agriculture qui joue un rôle économique croissant pour * Andreas Meier est rédacteur pour la revue Finanz und Wirtschaft et connaît bien les entreprises agraires cotées en Bourse.

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le pays. Le nom du fabricant de machines agricoles et sylvicoles et d’engins de chantier s’attire facilement les sympathies dans l’Amérique rurale. Le siège principal de la société se trouve à l’écart des paradis fiscaux dans l’une des plus grandes villes des Etats-Unis où l’entreprise a prospéré : Moline à la frontière nord-est avec l’Illinois, à quelque 250 km à l’ouest de Chicago. La société est entourée d’unités de production toujours plus grandes, d’un musée et d’un centre d’accueil des visiteurs avec la boutique d’articles de fans qui illustrent la conscience historique

et la tradition, mais aussi l’intelligence commerciale.

Des origines américaines profondes Deere a une longue tradition américaine renforcée par le récit de son installation dans la région de Moline. En 1836, John Deere, son fondateur, fuit vers l’est pour échapper à une banqueroute menaçante et se construire une nouvelle vie de forgeron dans l’Illinois en plein essor de colonisation. A partir de 1848, il lance ses opérations depuis Moline qui jouit d’une position stratégique sur le Mississippi pour le transport. Ses activités de char-


Investissement financier | Management   n

rues en acier uniques se portent déjà tellement bien au milieu du XIXe siècle que plus de 10  000 charrues quittent son usine chaque année. En 2016, Deere a réalisé au niveau international un chiffre d’affaires de 26,6 milliards de dollars et un bénéfice de 1,5 milliard de dollars. Il ne s’agit pas d’un résultat exceptionnel car le secteur agricole a dû lutter contre la surproduction, ce qui a exercé une pression à la baisse sur les prix des produits agricoles et réduit la capacité d’investissement des agriculteurs. En outre, pendant les belles années jusqu’en 2013, le secteur a connu un surinvestissement qui freine à présent la demande de technologie agricole. Avec une marge bénéficiaire de 5,6 %, Deere s’en sort toujours bien contrairement à de nombreux fabricants de machines agricoles qui opèrent actuellement avec des marges moins élevées. CNH (avec Case IH, New Holland et Steyr) et Agco (avec Fendt, Massey Ferguson et Valtra) ont difficilement atteint 2 % en 2016.

Presque toujours premier de classe Il ne s’agit pas d’une coïncidence. Deere a presque toujours été le premier de classe parmi ses congénères. En 2013, année record, la société a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 37 milliards de dollars et une marge bénéficiaire de 9,3 %. L’excellence opérationnelle de Deere montre que malgré un sévère recul du chiffre d’affaires de 30 % en trois ans, elle atteint toujours de bons résultats. Finalement, il n’y a rien de pire pour une entreprise de production que des usines sous-exploitées. Pourtant, avec un degré d’intégration optimal, et la juste acquisition de composants, les fluctuations de la charge de travail dans les usines peuvent être atténuées. Ce n’est pas comme si les sous-traitants de Deere avaient été totalement sous pression. Par exemple, la société suisse Bucher Industries est le plus grand sous-traitant de Deere pour les composants hydrauliques et dispose d’usines aux quatre coins du monde. Une aubaine pour Bucher : c’est la branche hydraulique qui enregistre les marges les plus importantes. Ces exemples le montrent : investir auprès de Deere, c’est choisir une entreprise qui a prospéré au-dessus de la moyenne pendant toute son histoire, même en période de crise. La continuité, la puissance financière et la qualité sont également le symbole d’une gestion efficace de l’entreprise. L’actuel PDG, Sam Allen, occupe ce poste depuis 2010 et travaille dans l’en-

treprise depuis 42 ans. Il n’est dès lors pas surprenant que Trump ait essayé de tirer profit de l’image authentique de Deere. Cependant, l’entreprise prend prudemment ses distances par rapport à l’actuel président des Etats-Unis, notamment en ce qui concerne sa politique commerciale protectionniste. Sam Allen a déclaré qu’il voyait l’atteinte au libre-échange comme une menace pour l’agriculture américaine. En tant que secteur d’exportation essentiel pour le pays, elle dépend des marchés ouverts à l’étranger. La Chine et le Mexique font partie des plus grands marchés d’écoulement des produits agricoles américains, deux pays sur lesquels Trump porte un regard critique en matière de politique commerciale.

Politique fiscale de Trump utile Deere pourrait profiter de Trump à un autre niveau. Le projet de réduire le taux d’imposition des entreprises actuellement de 35 % à moins de 20 % peut être bénéfique au producteur de machines agricoles et sylvicoles et d’engins de chantier. De nombreuses entreprises américaines paient certes moins de 35 % d’impôts, la moyenne de l’index S & P500 qui englobe les 500 plus grands groupe s’élevant seulement à 26 %. Deere, pour sa part, atteint juste 35 %. Un allègement fiscal pourrait entraîner une hausse substantielle du bénéfice net. La situation est rendue complexe par le fait que les actions de Deere atteignent leur plus haut niveau alors que la société gagne actuellement moins qu’en 2013. La perspective d’une réduction d’impôts peut intervenir, même s’il ne s’agit que de visées politiques. Une reprise rapide du secteur agricole est plus souhaitable, tout comme une politique de taux bas des banques centrales qui laisse circuler de nombreux capitaux à la recherche de rendement vers les actions. Les actions du fabricant suisse de machines agricoles Bucher ne sont cotées qu’à 10 % de moins du taux record historique de 2014, même si l’entreprise a dû annoncer le plus mauvais résultat d’exploitation depuis six ans il y a quelques semaines. Chez Deere, le rachat de ses titres par l’entreprise elle-même pour réduire le nombre d’actions en circulation a eu un effet sur les cours. Pour les actions restantes, la participation au résultat d’exploitation augmente car celui-ci est réparti sur moins d’actions. Ces cinq dernières années, le bénéfice par action a chuté d’environ 11 % en moyenne an-

Deere Cours: 112 $ | Valeur: 924235 S&P 500 adapté 140 130 120 110 100 90 80 70

2013

2014

2015

2016

2017

Source: Thomson Reuters / FuW

Cours des actions Deere

nuelle, mais la baisse des bénéfices a atteint 16 % par an. Cette situation a également profité au cours de l’action.

Acheter au cours le plus haut ? Tout cela atteste de la gestion remarquable de la société Deere dont les actions représentent un investissement sûr à long terme. Pourtant, est-ce le moment d’acquérir ces titres alors qu’ils sont au plus haut ? Absolument! En effet, le rapport coût-bénéfice (PER) plutôt élevé de 22 est calculé sur le niveau actuellement bas des gains. Le PER est une valeur empirique ; la moyenne pluriannuelle s’élève à 15 aussi bien pour les actions américaines que suisses. Cela signifie que les deux marchés boursiers étaient cotés en moyenne avec les bénéfices quinze fois supérieurs des entreprises. Une faible base bénéficiaire, d’éventuelles réductions fiscales et une reprise progressive de la conjoncture agricole dans les prochaines années permettront d’améliorer les résultats et d’augmenter ainsi le cours des actions. Même si les prévisions actuelles sont trop élevées  : le risque d’une chute persistante du cours des actions est réduit grâce à la gestion expérimentée. Les entreprises bien gérées profitent du processus de sélection dans leur secteur pendant les périodes de ralentissement. Ou les bonnes entreprises (comme Deere) parviennent généralement à creuser l’écart en période difficile car leurs concurrents moins performants se retirent ou ne peuvent pas renouveler leur offre de produits en raison de leur vulnérabilité financière. Mais Deere et d’autres fournisseurs de technologie agricole comme Bucher / Kuhn aborderont plus forts la prochaine reprise et en tireront d’autant plus de profit. n 5 2017  Technique Agricole

49


n  Management

Les points forts des agro-entreprises résident dans les grosses machines. Grâce à leurs connaissances techniques approfondies et à leurs talents de gestionnaires de machines, elles restent compétitives. Photo: R. Engeler

Des partenaires qui comptent La question de l’opportunité de sous-traiter un volume de travail accru aux agroentreprises doit être étudiée au cas par cas. Pour qu’une collaboration durable entre agro-entreprise et exploitation agricole puisse s’établir, il faut que chaque partie y trouve son compte. Ruedi Gnädinger*

Les agro-entreprises, du moins la majorité d’entre elles, semblent actuellement florissantes et ne cessent d’étoffer les prestations qu’elles proposent. Mais elles ne parviennent pas à financer tous leurs investissements avec les bénéfices de leur activité. La concurrence intense réduisant leurs marges, elles sont parfois contraintes de recourir au leasing.

Priorité aux grosses machines Les agro-entrepreneurs qui ne disposent pas d’un revenu annexe conséquent vont * Après avoir été résponsable des domaines de la mécanisation et du génie civil chez Agridea, Ruedi Gnädinger est aujourd‘hui co-propriétaire de la Gnädinger Engineering GmbH à Benken.

50

Technique Agricole  5 2017

généralement se spécialiser dans les grosses machines, dont l’acquisition représente souvent une coquette somme, hors de portée d’une exploitation agricole. Même les communautés d’utilisation de machines agricoles (CUMA) ne proposent pas ce genre de machines en priorité, les sociétaires ne souhaitant pas en général contracter des emprunts et s’engager à trop long terme. Le fait que les agro-entrepreneurs se limitent aux grosses machines tient aussi aux coûts salariaux. Contrairement aux agriculteurs, qui disposent librement de leur revenu net, l’agro-entrepreneur a des charges salariales fixes et doit respecter le temps de travail de ses employés. Ils emploient souvent des collaborateurs expé-

rimentés, qui ont reçu une solide formation de base d’agriculteurs ou de mécaniciens en machines agricoles, voire les deux à la fois, et dont les prétentions salariales sont parfaitement justifiées par leur niveau de qualification et par les horaires de travail irréguliers auxquels ils sont soumis. Ils n’éprouveraient de toute façon aucune difficulté à se faire embaucher dans d’autres branches. Ce sont surtout les collaborateurs à la fois familiarisés avec les travaux agricoles et capables de réparer les machines qui présentent le profil le plus recherché, car ils sont en mesure d’assurer des travaux d’entretien et de réparation dans l’entre-saison, mais aussi en cas d’urgence. La possibilité de réaliser ces travaux en interne contribue à


Management   n

réduire les coûts, et la connaissance approfondie des machines qu’ils réparent permet à ces collaborateurs de les utiliser toujours à bon escient. Dans le cas des grosses machines, le ratio des coûts d’acquisition par rapport aux heures d’utilisation théoriques pendant toute la durée d’utilisation technique est élevé. Selon Agroscope, une grosse moissonneuse-batteuse dont le coût d’acquisition (hors mécanisme de coupe) s’élève à 330 000 francs, a une durée d’utilisation techniquement possible par unités de travail de 2800 heures, ce qui nous donne un rapport de 330 000 CHF/2800 heures = 118 CHF/h. La prestation facturée par l’agro-entreprise doit donc inclure au minimum un montant de 118 CHF/h au titre de l’amortissement de la moissonneuse-batteuse, en supposant que le potentiel de cette dernière, qui résulte de sa robustesse, soit épuisé dans sa totalité. Ce montant est en réalité bien plus élevé car l’utilisation réelle sera réduite en fonction des aléas de la météo et de la situation du marché. Pour la citerne sous pression de 6 m3, une machine très courante, le rapport coûts d’acquisition / durée d’utilisation est bien plus favorable (26  000 CHF/2273 heures = 11 CHF/h). Ces exemples (cf. Tableau 1) illustrent à quel point, pour les agro-entrepreneurs, les coûts-machines sont plus importants que les coûts salariaux. La réussite économique est donc avant tout le fruit d’une gestion rigoureuse du parc de machines (utilisation élevée et à bon escient, faible consommation d’énergie, coûts d’entretien réduits et durée d’utilisation prolongée).

Risques liés à la météo L’utilisation annuelle est le facteur clé d’une bonne gestion des machines. Elle est cependant limitée par les donneurs d’ordre, soucieux d’appeler leurs prestations au moment le plus opportun pour eux et dans les meilleures conditions possibles, ainsi que par les concurrents, qui veulent chacun leur part du gâteau. A l’agro-entrepreneur de trouver le meilleur compromis entre les deux impératifs, à savoir minimiser les coûts-machines et répondre aux attentes des clients. Le fait que les agriculteurs ont tendance à favoriser les agro-entrepreneurs possédant les machines les plus modernes, même quand une machine plus ancienne permettrait une qualité de travail équivalente, ne facilite pas non plus les choses. Lorsqu’on étudie les bases définies par Agroscope pour le calcul des coûts-ma-

Les performances élevées des hacheuses automotrices supposent une logistique appropriée pour enlever la récolte, qui dépassent généralement les capacités d’une simple exploitation agricole. Photo: P. Müri

chines (valeurs indicatives), il apparaît que toutes les machines ne sont pas traitées avec la même rigueur. Les différences concernent principalement la durée d’utilisation technique, le facteur de réparation et l’utilisation annuelle. L’agro-entrepreneur, amené à suivre grosso modo ces valeurs indicatives, ne peut pas escompter les mêmes bénéfices de toutes les machines. Il me semble donc important que l’agro-entrepreneur, par une gestion rigoureuse, soit en mesure d’imputer les charges et les revenus aux différentes machines, afin de pouvoir adapter sa grille tarifaire aux conditions de son entreprise, quitte à rayer certaines prestations non rentables de son catalogue, car les financements croisés risquent à la longue de nuire à son entreprise en diminuant sa compétitivité.

Avantages de l’externalisation Le recours à un agro-entrepreneur est rentable s’il permet au donneur d’ouvrage de réduire avantageusement ses coûts-machines ou de mieux rentabiliser son temps de travail. Une possibilité intéressante est de développer une activité en interne, par exemple l’élevage ou une culture intensive, et de confier en revanche la conservation du fourrage à un agro-entrepreneur. Ce choix doit cependant être soigneusement pesé, car le recours excessif à ‘externalisation risque de se transformer en piège, lorsque le développement de l’activité interne ne donne pas les résultats escomptés. Occasionnellement l’agro-entrepreneur se voit confier des mandats allant au-delà du cadre habituel, par exemple la protection phytosanitaire de certaines cultures.

Tableau 1 : Coût d’acquisition et durée d’utilisation possible Machine

Acquisition (CHF)

(Agroscope)

Durée d’utilisation (heures)

Amortissement minimale (CHF / h)

Presse à balles carrées 1,4 m3

184 000

1167

158

Hacheuse grand modèle, sans bec cueilleur

403 000

2800

144

Moissonneuse-batteuse grand modèle

330 000

2800

118

Récolteuse totale automotrice de betteraves

636 000

6250

102

Semoir avec commande de jalonnage 3 m

14 500

610

24

Épandeur de fumier avec hérisson, env. 8 m3

28 000

2188

13

Charrue, 3 socs

21 000

1702

12

Citerne à pression, 6000 l

26 000

2273

11

5 2017  Technique Agricole

51


n  Management

C’est alors lui qui décide de la nécessité et du moment des traitements, ainsi que des moyens à mettre en œuvre. Le contrat de services peut ainsi être complété par une relation contractuelle basée sur une obligation de moyens, sans aucune garantie de résultat. L’entrepreneur est tenu de prendre les mesures appropriées (marge d’appréciation) et de procéder à des contrôles réguliers des peuplements (justifiés sur présentation de facture). Ce genre de collaboration exige une loyauté réciproque parfaite, faute de quoi les litiges sont programmés d’avance. La question de l’opportunité d’externaliser des tâches de gestion d’entreprise reste cependant posée, sachant qu’en dernier ressort, l’exploitant doit toujours garder un œil sur ses cultures pour rester en mesure d’intervenir en temps voulu auprès de l’entrepreneur en cas de besoin.

Le recours aux techniques sophistiquées telles que la rampe à pendillards ou le purinage par tuyaux donne l’avantage aux agro-entrepreneurs, tandis que l’épandage de lisier classique en régie propre reste économiquement intéressant. Photo: R. Engeler

Avantages incontestables Hacheuses automotrices, récolteuses totales automotrices de betteraves, moissonneuses-batteuses, presses à balles carrées et autres grandes machines relèvent clairement du domaine des agro-entrepreneurs. Sur ce segment il n’existe guère d’alternative à leurs prestations. Les avantages d’une gestion optimale des machines compensent largement les inconvénients liés aux coûts salariaux élevés, compte tenu de la faible part de ces derniers dans le prix global. Les hacheuses automotrices sont puissantes au point que même l’enlèvement et l’ensilage de la récolte nécessitent des machines qui, pour atteindre le seuil de rentabilité, exigent une utilisation

annuelle que seules les agro-entreprises sont en mesure d’atteindre. La récolte du fourrage d’ensilage franco le silo est donc devenue une prestation habituelle. Il n’en est pas de même des travaux de fauchage et de conditionnement, pour lesquels les exploitations disposent de machines abordables sur le segment puissance moyenne. D’autres travaux revenant fréquemment et réalisables avec des machines relativement bon marché, par exemple l’épandage du lisier, ne présentent plus guère de différences de coût entre le « do it yourself » et l’externalisation. C’est ce qui ressort du tableau 2, où les deux variantes « Citerne à pression » partagée et « Travaux confiés à un agro-en-

Tableau 2 : Comparaison des charges de réalisation des travaux d’épandage de lisier Part de 50% de la citerne à pression de 6 m3 Déflectuer

Rampe à pend.

Agro-entreprise avec citerne à pression de 12 m3 Déflectuer

Rampe à pend.

Débit d‘épand. (m3 / ha)

30

30

Éloignement (km)

1,5

1,5

Taille des champs (ha)

1,5

1,5

Puissance traction (kW)

70

115

Main d’œuvre néc. (h / ha)

2

Salaire calculé/coût par heure (CHF 7 / h)

2,2

1,5

28

1,6 48

Coûts complets citerne à pression et tracteur (selon Agroscope)   Citerne (CHF / ha)

51

120

42

99

Tracteur (CHF / ha)

80

99

80

94

Coût de main d’œuvre (CHF / ha)

56

62

94

77

Total par ha (CHF)

187

270

203

270

6,20

9,00

6,80

9,00

3

Total par m (CHF)

52

Technique Agricole  5 2017

trepreneur » sont comparées dans le cadre d’un calcul des coûts complets. Pour bien interpréter ces calculs, notons que la rentabilité n’est assurée que dans la mesure où l’agriculteur emploie le temps ainsi économisé à des tâches qui lui assurent une rémunération de 28 CHF/heure. A noter aussi que les heures de tracteur économisées ne se traduisent pas toujours par une réduction des coûts à hauteur des 40 CHF/h qui figurent dans le calcul des coûts complets. Mais dès lors qu’on emploie des techniques plus sophistiquées et plus performantes telles que le purinage par tuyaux en bordure de champ, ou en cas d’impossibilité d’assurer une utilisation suffisante de ses propres machines, l’externalisation devient plus avantageuse. Compte tenu de l’offre de prestations des agro-entrepreneurs, certaines exploitations passent à l’ensilage toute l’année et sous-traitent la conservation du fourrage, depuis la récolte jusqu’à la mise en silo, par exemple pour augmenter en contrepartie la production laitière. A noter toutefois qu‘on sera certes confronté à un surcroît de coûts dus à l’externalisation, mais aussi à des pertes de conservation plus élevées et à une dépendance accrue vis-à-vis de l’agro-entrepreneur. Quant à savoir si cette mesure se traduira par un avantage économique réel, seul un devis d’exploitation complet réalisé au cas par cas pourra donner la réponse. Là encore, une collaboration durable ne pourra s’établir que si les deux parties y trouvent leur avantage et s’efforcent de faire preuve de compréhension et de respect mutuel.  n


Questions de lecteur | Management   n

dernière a besoin d’une autorisation spéciale et d’une plaque brune, que sa vitesse maximum soit de 30 ou de 40 km / h. Si la remorque est immatriculée, un contrôle périodique a lieu tous les 5 ans. Les remorques de transport agricoles peuvent être équipées temporairement de roues jumelées jusqu’à une largeur de 3 m sans qu’une plaque brune ou une autorisation spéciale ne soit nécessaire. Les remorques de transport agricoles qui accomplissent des transports industriels ne doivent pas excéder 2,55 m de largeur et nécessitent une plaque blanche. Après immatriculation, une première expertise a lieu après 5 ans, puis tous les 3 ans.

Dimensions et poids

Cette citerne équipée de pneus larges est marquée correctement et bien signalisée. Photo : Roman Engeler

Rouler en sécurité avec les remorques agricoles Avec une foule de prescriptions dans des domaines très différents, les règles de la circulation routière d’aujourd’hui imposent, aux agriculteurs notamment, des connaissances particulières pour se déplacer en toute sécurité sur la route. Urs Rentsch et Dominik Senn

Les remorques sont réparties dans deux catégories différentes : les remorques de transport et les remorques de travail. Le présent article se limite aux remorques de transport. Par remorques de transport agricoles, nous entendons des remorques avec lesquelles les marchandises sont transportées (autochargeuses, remorques basculantes, épandeuses à fumier, citernes à purin, etc.).

Prescriptions Les règles suivantes font foi pour les remorques de transport agricoles : jusqu’à la vitesse maximum de 30 km / h et une largeur de 2,55 m, il n’est pas nécessaire de les immatriculer. Avec une vitesse

maximum de 40 km / h et jusqu’à une largeur de 2,55 m, une plaque verte est nécessaire. Si, pour ménager le sol, les remorques de transport agricoles sont équipées de pneus larges, leur largeur maximale pourra aller jusqu’à 3,0 m. Dans ce cas, lorsque la largeur de la remorque dépasse celle du tracteur, ce dernier doit être équipé de pneus larges ou de roues jumelées. En outre, la largeur de la remorque doit être indiquée de manière bien visible sur le véhicule tracteur.

Largeur supérieure à 2,55 m ? Si, en raison d’une monte en pneus larges, la largeur extérieure de la remorque est supérieure à 2,55 m, cette

Les remorques de transport agricoles doivent être chargées de manière à ce que les dimensions et les poids prescrits ne soient pas dépassés. Le porte-à-faux d’une charge ne peut pas dépasser 5 mètres vers l’arrière depuis le milieu de l’essieu ou du centre de rotation des essieux. La longueur de la remorque sera au maximum de 12,0 m, du timon jusqu’au bout de la surface de chargement. La longueur totale du convoi peut être au maximum de 18,75 m, sans la charge. Le poids sur le timon et sur les essieux sont limités aux valeurs prescrites du tracteur ou de la remorque. Les remorques de transport peuvent être chargées d’éléments solides seulement jusqu’à la largeur de pont. Exceptions : les balles et bottes de foin ou de paille et de silo peuvent dépasser latéralement le pont jusqu’à une largeur de 2,55 m. Pour du foin ou de la paille non pressé, ou des charges analogues, cette dimension peut être dépassée, à condition qu’aucun objet solide ne dépasse le flanc du véhicule.

Eclairage et clignotants Les remorques de transport construites à partir de 2002 qui excèdent 7 m de long et 2,0 m de large doivent être équipées de feux de gabarit latéraux éclairant en rouge vers l’arrière et en blanc vers l’avant. Pour les remorques plus anciennes, le rééquipement n’est pas obligatoire. L’installation de l’éclairage et des clignotants doit être montée de manière fixe. Le triangle « véhicule lent » et l’indication de la vitesse maximale sont également obligatoires. Pour les questions techniques sur la circulation routière, la brochure éditée par le SPAA Agriculteurs dans le trafic routier peut vous être utile.  n 5 2017  Technique Agricole

53


n  Sécurité | Prévention des accidents

Une protection fait sens

Une protection d’arbre à cardan se compose d’un tube protecteur intérieur et extérieur ainsi que d’un bol couvrant l’articulation à chaque extrémité.

Au cours des dernières années, le nombre et la gravité des accidents avec des arbres à cardan ont diminué. Aujourd’hui, les prises de force sont mieux entretenues et sont plus vite réparées en cas de défaut. Un développement positif, mais il n’en découle pas pour autant une disparition complète des accidents. Ruedi Hunger Les prises de force sont un élément de transmission important entre le tracteur et la machine qui y est accouplée ou entre les différentes parties de celle-ci. A neuf, ces éléments sont toujours munis d’une protection comprenant un tube intérieur et un tube extérieur munis chacun d’un bol de protection sur les articulations et d’une chaînette empêchant leur rotation. Du côté du tracteur, une « casquette » de protection est exigée (fonction de plus en plus remplie par les coulisses du dispositif d’attelage des remorques), de même, la machine doit être munie d’un bol.

54

Les outils portés actuels sont lourds et sont crochés au plus près du tracteur. Ceci fait sens par rapport à la décharge de l’essieu avant, mais, dans ce cas, la place à disposition pour crocher la prise de force est fortement réduite. Dans ce

cas, de courts arbres à cardan avec une mâchoire munie d’une sécurité à poussoir ne sont pas seulement lourds mais aussi quasiment impossibles à crocher. Il existe déjà depuis longtemps des systèmes de fixation à bague qui soulagent l’utilisa-

Forte sollicitation

«Les dispositifs de protection des arbres à cardan empêchent le contact des personnes et des éléments de la machine avec les parties en rotation. L’utilisation d’une prise de force sans dispositif de protection est classifiée comme négligence grave, avec à la clef, une diminution de la couverture d’assurance en cas d’accident.»

En agriculture, ces dispositifs de protection endurent des conditions d’engagement difficiles. La saleté, la poussière, l’humidité et le froid mènent la vie dure à ces dernières. Chaque inégalité du terrain, chaque virage, le fait de lever et d’abaisser la machine les sollicitent. Tous ces mouvements agissent sur la longueur des arbres. Les bols de protection sont sollicités par les modifications des angles horizontaux et verticaux. A la fin du travail, on les décroche et, souvent, elles sont suspendues par la petite chaînette antirotation. Dès lors, le poids de la prise de force repose entièrement sur une chaînette dimensionnée en principe uniquement afin d’empêcher la rotation des tubes protecteurs. Aujourd’hui, les bonnes machines devraient être équipées d’un dispositif de soutien de la prise de force adéquat pour le remisage.

Ce sont les prises de forces courtes, attelées à de lourdes machines qui posent encore des difficultés.

Technique Agricole  5 2017


Prévention des accidents | Sécurité   n

Les campagnes d’information portent leurs fruits

Les fabricants ont aussi évolué ; des filets de protection souples recouvrent l’articulation dans chaque situation.

Le début de la fin – image typique d’un dégât lorsque l’on ne retire pas le support de remisage.

teur. C’est la raison pour laquelle on devrait utiliser uniquement des systèmes de sécurité à bague sur les prises de force neuves. En plus d’une manipulation simplifiée, ces dispositifs diminuent le risque de se faire happer par l’arbre en rotation.

sistance à la poussière, au froid, test de solidité), dans un laboratoire d’essai agréé. Ainsi, lors de l’achat d’un nouvel arbre à cardan, l’utilisateur peut partir de l’idée que les normes de sécurité sont remplies. Plus tard, la sécurité se retrouve entre les mains de l’utilisateur. Il lui est difficile d’empêcher que, de temps en temps, une protection soit endommagée. Dans ce cas, il est important – vital – que de telles prises de force soient retirées de la circulation rapidement et réparées au plus vite.  n

Conclusion Avant leur l’introduction sur le marché, les prises de force et leurs dispositifs de protection doivent être testés par le fabricant selon les normes internationales (ré-

Hans Stadelmann, du Service de prévention des accidents dans l’agriculture (SPAA), à propos du thème « accidents de prises de force » le confirme : « Le nombre, ainsi que la gravité des accidents avec des arbres à cardan ont diminué en permanence au cours des dernières années. On peut dire qu’il arrive encore environ un accident lourd tous les trois ans. » Selon M. Stadelmann, les campagnes d’information des dernières décennies portent leurs fruits et les utilisateurs ont en grande partie maintenant conscience des conséquences qu’un accident avec une prise de force peut avoir. « Un accident avec un arbre à cardan non protégé peut être défini comme négligence grave. Ceci peut signifier que l’assurance ne paie rien. » Souvent, ce sont de vieilles machines qui ne sont plus utilisées qu’occasionnellement que l’on peut voir avec une protection qui ne peut plus remplir son rôle. « Ceci n’est en aucun cas une excuse, il suffit d’une seule fois ! »

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n  Plate-forme | Congrès

Des analyses de teneurs précises sont nécessaires, menées de préférence en ligne et à bord, pour que le lisier puisse être utilisé plus fréquemment et de manière plus ciblée. Photo : Roman Engeler

Améliorer l’efficience de l‘azote, mais comment ? Le recours aux techniques modernes de fertilisation permet d’améliorer l’efficience de l‘azote dans le sol et de diminuer les émissions dans l’air. Toutes les possibilités envisageables ne sont toutefois pas encore utilisées. Roman Engeler Même si la situation s’est bien améliorée en ce qui concerne l’efficacité de l’azote et la diminution des émissions d‘ammoniac, des améliorations doivent encore être apportées, notamment sur la manière de porter ces informations à la connaissance de l’opinion publique. Telles étaient les conclusions du 16e séminaire professionnel « Land. Technik für Profis », une manifestation commune des associations allemandes des ingénieurs (VDI-MEG, section Technique agricole) et de la DLG (Deutsche Landwirtschaftsgesellschaft). Ce séminaire s’est déroulé à l’usine Rauch, spécialisée en équipements de fertilisation. Ce congrès a traité principalement l’application des engrais de ferme. Cette thématique, liée à la fertilisation minérale, a été abondamment abordée dans la rubrique « Thème principal » de l’édition de mars de Technique Agricole.

Apports élevés d’azote Selon diverses estimations, l’agriculture émet 45  000 tonnes d’ammoniac par 56

Technique Agricole  5 2017

année, ce qui se traduit parfois par une surfertilisation et une acidification des sols. C’est ce qui a incité la Confédération a fixer un objectif en la matière, à savoir une réduction des émissions d’ammoniac de moitié par rapport à celles de 1990. Les régions à forte densité de bétail doivent davantage réduire leur taux d’émissions que les régions à faible densité. Différents projets d’utilisation durable des ressources ont vu le jour dans la foulée, avec des succès divers. Les mêmes questions se posent en Allemagne. Chez notre voisin nordique, les autorités voulaient diminuer le bilan d’azote de 147 kg / ha (1990) à 80 kg / ha, mais n’ont pas tout à fait atteint cet objectif. Un conférencier a estimé que le problème demeurait et qu’il s’agissait de prendre toutes les mesures susceptibles de réduire les émissions d’azote improductives. Ce conférencier a ensuite pré­conisé plusieurs solutions pluridisciplinaires.

De m³ / ha à kg / ha L’un des problèmes posé par l’épandage de lisier est la fluctuation de ses teneurs en nutriments (voir tableau). Ces teneurs peuvent cependant désormais être mesurées. Les teneurs du lisier peuvent en effet être déterminées en ligne à partir de capteurs infrarouges pendant que le lisier s’écoule lors du processus de remplissage ou d’épandage. Certains défis subsistent néanmoins. L’obtention de données précises implique notamment que les capteurs soient calibrés selon des critères définis. Pour ce faire, on compare les valeurs mesurées par le capteur avec des teneurs précises d’éléments nutritifs recueillies auparavant à l’aide d’autres méthodes sur différents échantillons de lisier. Le problème réside dans le fait que les échantillons de lisier ne sont souvent pas homogènes. Les mesures en laboratoire doivent également être effectuées de manière plus rigoureuse, vu que les analyses d’un « même » lisier varient, parfois


Congrès | Plate-forme   n

tures du sol sont défavorables et que le lisier est placé à un niveau nettement plus profond que les semences. Au cours du développement, ce manque a toutefois été compensé. Sur des sols plutôt légers, il est intéressant d’utiliser des inhibiteurs de nitrification pour éviter les pertes d’azote par lessivage ou par formation d’oxydes nitreux nuisibles au climat.

Où va l’azote ?

Des innovations techniques sont requises afin de réduire les pertes lors de l’épandage des engrais de ferme, tel le lisier. Photo : P. Briner AG

beaucoup, d’un laboratoire à l’autre, voire au sein d’un seul laboratoire. Enfin, le législateur devrait aussi reconnaître officiellement les valeurs d’un système de mesure en temps réel. Les intervenants ont insisté sur le fait que ce n’est que lorsque ces conditions seront remplies que le changement de paradigme consistant à « passer de m³ / ha à kg / ha » sera à l’ordre du jour en ce qui concerne l’épandage d’engrais de ferme. Lorsque ce sera le cas, la possibilité de la modulation intraparcellaire de la fertilisation pourra également être envisagée.

Modulation intraparcellaire Un autre thème abordé pendant le congrès est l’introduction du « connected nutrient management », une application de gestion intraparcellaire des éléments fertilisants que John Deere a présentée conjointement avec ses partenaires (notamment Rauch et Sulky) dans le cadre de la dernière Agritechnica. Le système communique la totalité des besoins en nutriments d’un champ et équilibre l’apTableau. Variation de la teneur en nutriments (kg / t) du lisier Composants

Valeur moyenne

Valeur maximale

Valeur minimale

MS

8,79

15,40

1,00

N

6,83

10,36

1,77

NH 4 N

3,69

6,71

1,13

P2O5

4,47

7,80

0,30

K 2O

4,95

8,50

1,40

Données provenant de 200 échantillons de lisier de porc prélevés en Hollande en 2014

port d’azote (N) et de phosphore (P) des fertilisations organique et minérale. A titre de synthèse, il établit une carte de fertilisation. Un agriculteur bavarois a démontré que ce procédé permettait de réduire les pertes d’azote et d’assurer un apport adéquat aux plantes, également en ce qui concerne les engrais organiques. Le système « connected nutrient management » est un instrument utile pour les tâches de planification, d’application et de documentation. La télédétection et le « manure sensing » de John Deere, qui contribuent au développement d’une fertilisation efficace, sont des éléments importants de ce dispositif. Le séminaire est néanmoins arrivé à la conclusion qu’il faut disposer de connaissances pointues en informatique pour parvenir à utiliser ce système complexe.

Les méthodes d’épandage avec des pendillards ou des injecteurs à patin sont en général considérées comme ayant pour effet de réduire les émissions. Avec ces méthodes, il devrait donc y avoir davantage de lisier dans le sol pour favoriser la croissance des végétaux. Or, il semble que ce n’est pas toujours le cas. Les essais menés conjointement par le centre de formation d’Arenenberg (TG) et la station de recherche Agroscope ont démontré que le rendement n’était pas amélioré d’une façon significative avec un pendillard (par rapport à un épandage large). Seul le lisier épais (4,0 % MS) distribué avec un injecteur à patin obtenait de meilleurs résultats que s’il l’était avec des épandeurs larges ou un pendillard. Apparemment, la circulation des flux d’azote dans un système plantes / sol est complexe.

Conclusion La réduction des pertes d’azote est aujourd’hui un thème complexe discuté sur le plan international. Un potentiel d’épandages plus exacts et occasionnant moins de pertes, notamment avec les engrais de ferme, existe et il s’agit de le développer.  n

Application de lisier en profondeur Un exposé intéressant abordait la pertinence de l’application de lisier en profondeur et la question consistant à savoir si cette dernière est en mesure de remplacer une fumure minérale enfouie. La Haute école spécialisée d’Osnabrück a réalisé des analyses sur plusieurs sites du nord-ouest de l’Allemagne. Ces analyses ont démontré qu’il était possible de renoncer à un apport minéral en réalisant une fumure de lisier enfouie ciblée, sans que le rendement (maïs d’ensilage) en soit affecté. La disponibilité de l’azote y était bien meilleure que dans le cas d’un lisier incorporé en surface. Selon ces recherches, la croissance peut être perturbée, en particulier lorsque les tempéra-

Séminaire « Land.Technik » Le séminaire « Land.Technik » organisé conjointement par les associations allemandes des ingénieurs et d’agriculture (DLG) s’est déroulé à l’usine de machines agricoles Rauch, à Rheinmünster-Söllingen. Quelque 250 experts des domaines de la science, de l’industrie, du conseil et de la pratique se sont penchés sur les besoins et les questions actuels concernant la technique et les procédés de la fertilisation organique et minérale. Le prochain séminaire aura pour thème la technique et les procédés de cultures de betteraves à sucre et de pommes de terre. Il aura lieu les 27 et 28 février 2018 chez Grimme à Damme (D).

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n  Passion

En termes d’utilisation de machines, le producteur laitier Urs Wegmann mise sur la coopération.

L’« Agrotron » de Deutz-Fahr tire bien Urs Wegmann est président et membre du comité de la section zurichoise de l’ASETA. L’agriculteur met en évidence ses connaissances en technique agricole avec son tracteur « Agrotron 105 MK3 » de Deutz-Fahr datant de 2001. Dominik Senn Les 40 hectares de l’exploitation laitière Fuchsbüel d’Urs Wegmann, né en 1978, et de son associé se situent sur un haut-plateau surmontant Hünikon dans la commune de Neftenbach (ZH). Les étables offrent de la place pour 83 vaches de race Holstein (rouge), leurs veaux de moins de 4 mois et environ dix veaux à l’engrais. La traite se fait dans une salle en épi avec onze appareils de basculement de la marque Lemmer Fullwood. Le fourrage est stocké dans la grange et l’affouragement est assuré par deux larges silos mobiles, silos-tours avec pont portique. 58

Technique Agricole  5 2017

La coopérative laitière Sommer avoisinante transforme le lait en raclette et en diverses sortes de fromages à pâte molle et dure.

34 hectares de terres agricoles Le domaine comporte 34 hectares servant à la production de maïs de silo, de blé, de colza, de tournesol, d’orge et de betteraves sucrières, ainsi que des prés naturels et des surfaces de compensation écologiques. Les travaux de cette exploitation polyvalente se font à l’aide de trois tracteurs : un « DX 3.65 » de Deutz-Fahr

de 1989, un « 9960 » de Kubota de 2014 et un « Agrotron 105 MK3 » de DeutzFahr de 2001 que Werner Wegmann, père d’Urs, avait acheté neuf en donnant en paiement le modèle précédent « DX 4.51  ». Urs Wegmann, agriculteur et technicien agricole diplômé ES, connaît exactement l’état de ses finances car il veille à une coopération maximale en utilisant des machines agricoles en commun. Bientôt épuisée, la mécanisation propre compte à son actif un semoir combiné, une herse-cultivateur, une citerne à lisier de 7000 litres, une remorque


Passion   n

La vue depuis la cabine du modèle Agrotron « 105 MK3 » est panoramique, d’où un effet époustouflant lorsqu’on est assis au volant.

L’accès au moteur est aisé, l’essieu avant est équipé d’une commande automatique 4 × 4.

mélangeuse, un chargeur de ferme, une faneuse, une autochargeuse et une ancienne faucheuse à tambour frontale. En tout, il dispose, soit sous forme de coopération ou en s’adressant à de petites communautés de machines agricoles, d’une faucheuse combinée frontale / arrière, d’un andaineur à deux rotors en partenariat ou par exemple d’un séparateur de lisier dans une communauté de 14 membres s’étendant de Turbenthal à la vallée de la Töss, Uhwiesen et Frauenfeld (TG). Il loue aussi des machines auprès d’agro-entrepreneurs de la communauté de machines du village et du magasin Landi de Flaach.

pannes à deux reprises ; des cartes imprimées se sont brisées. Au début, on a constaté des fuites minimes de diesel dans la zone des soupapes et des tuyaux du circuit hydraulique ont dû être remplacés. Le filtre de la climatisation est difficile à changer car il se trouve sous le siège du conducteur. Un braquage trop important fait toucher la barre de traction avec le timon et affaiblit le filetage de réglage des renforts de relevage ; plusieurs années plus tard, la société Deutz-Fahr s’est montrée très coopérative en les remplaçant par des plus robustes. Lors du démarrage avec charge arrière, la suspension de l’essieu avant ou alle de son système hydraulique requièrent une énorme puissance temporaire. Leur cumul et l’augmentation du besoin en puissance simultané lors du démarrage peuvent faire caler le moteur.  n

Réduction des surfaces agricoles Urs Wegmann a repris l’exploitation de son père en 2007. Avant le passage à la production laitière, le tracteur « Agrotron » était utilisé en continu : de l’affouragement quotidien avec la faucheuse frontale à la fenaison et l’agriculture de la préparation du sol jusqu’au transport des récoltes, en passant par l’ensemencement. A cela s’ajoutait la fauche pour tiers, jusqu’à 60 hectares par an. Après la conversion et l’achat du tracteur Kubota, l’« Agrotron », bien moins utilisé, n’a servi plus qu’à : épandre le lisier, faucher, citerne louée avec tuyau tracté. L’« Agrotron  », qui totalise 4000 heures au compteur, travaille actuellement moins de 300 heures par an.

De nombreux avantages «  Mon père le conduit la plupart du temps, il y tient encore plus que moi. A vrai dire, l’‹ Agrotron › est devenu superflu  », confie Urs Wegmann avec une pointe de regret. En effet, l’« Agrotron »

possède une multitude d’avantages. La visibilité, exceptionnelle grâce à son capot plongeant et à ses vitres panoramiques, est nettement meilleure que celle des nouveaux modèles. L’attelage frontal est un jeu d’enfant grâce à la bonne visibilité, l’accès est simple et confortable et le confort du siège à suspension pneumatique combiné avec la suspension hydraulique du pont avant est irréprochable. Le confort des commandes est remarquable, le maniement très simple et compréhensible pour tous. En termes de force de traction, le tracteur de 110 chevaux tient ce qu’il promet : « l’« Agrotron » tire bien ! Il est puissant et délivre sa force immédiatement », s’émerveille Urs Wegmann. Les inconvénients Urs Wegmann ne nie pas certains inconvénients : « L’électronique a provoqué des

L’« Agrotron 105 MK3 » de Deutz-Fahr Selon le lexique de tracteurs Wikibooks, les premiers « Agrotron » ont été présentés en 1995. Les désignations de la marque ont été multipliées par les diverses configurations et nombreuses révisions des modèles de 1995 à environ 2008. Les noms des modèles de la première série « MK1 » contiennent un chiffre indiquant le nombre de cylindres et suivi d’un point. Les modèles de la deuxième série (MK2) portent de simples nombres, composés de deux ou trois chiffres, qui varient en fonction de la puissance du moteur en chevaux (ch). Les modèles de la troisième série (MK3) gardent le schéma de numérotation de la deuxième série, additionnées des lettres « MK3 », abréviation du terme anglais « mark 3 » (3e degré de qualité atteint). Plus tard, des nouveaux modèles révisés ou perfectionnés ont été lancés sur le marché et ont arboré, soit des nombres encore jamais utilisés (composés en partie avec d’autres éléments), soit ceux des séries « MK2 » ou « MK3 » (seuls). L’« Agrotron 105 MK3 » est un tracteur standard de la série Agrotron de Deutz-Fahr qui, à partir de 2001, a été produit avec le standard de qualité « MK3 » comme successeur de l’« Agrotron 105 MK2 ». Dès 2003, l’« Agrotron 105 MK3 » a été remplacé par un modèle révisé et plus puissant et qui a été vendu à nouveau en tant qu’« Agrotron 105 », éventuellement avec le supplément « MK3 ». En 2013, la production des tracteurs « Agrotron » s’est terminée avec la série « 7 », « Agrotron 7210 » (224 ch), « 7230 » (245 ch) et « 7250 » (263 ch).

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n  ASETA | Sections

Assemblées générales AG Qu’en sera-t-il des freins de remorque ?

Lors de la soirée technique qui s’est déroulée à Liebegg au début du mois d’avril, les membres de la section ont été informés des changements à venir concernant les freins de remorque. Les freins des remorques agricoles ne sont pas toujours installés de manière optimale. Des adaptations sont nécessaires sur de nombreux véhicules, parce que la sécurité routière dépend de freins fonctionnant correctement. En vigueur également en Suisse, les nouvelles prescriptions européennes applicables aux véhicules agricoles se rapprochent de celles relatives aux camions, avec lesquelles elles n’auront que des différences infimes de vitesse et de poids. Du fait que la plupart des tracteurs et de remorques proviennent de l’étranger, l’« exception suisse » n’a ici plus de sens. Enseignant et conseiller en génie rural et en prévention des accidents au centre agricole de Liebegg, Hansjörg Furter a introduit le thème. Il a ensuite donné un aperçu sur la construction et la fonction des freins. Il estime que les essieux et les pneus (type, capacité de charge) sont à bien prendre en considération. En seconde partie, Erich Guggisberg (de l’entreprise Paul Forrer AG) a présenté les nouvelles prescriptions, valables tant pour les systèmes hydrauliques que les pneumatiques, qui doivent être basés sur des dispositifs de freins à double conduite. Les combinaisons possibles entre les « vieux » tracteurs et les nouvelles remorques, et inversement, constituent un point crucial. Cette année, les modifications prévues seront mises en consultation ; c’est pourquoi la mise en œuvre de la loi ne devrait en conséquence pas avoir lieu avant le 1. 1. 2019.

LU Offre de cours actuelle Examen théorique de cyclomoteur ou de tracteur : les cours de préparation à l’examen théorique du permis de conduire des cyclomoteurs ou des tracteurs ont lieu le mercredi après-midi. Tarifs des cours incluant la plate-forme d’apprentissage en ligne (24 cartes de théorie) : CHF 70.– pour les membres et CHF 90.– pour les non-membres. Dates des prochains cours : mercredi 17 mai 2017, à Hochdorf, de 13 h 15 à 17 h 30 ; mercredi 21 juin 2017, à Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30 Examen théorique de scooter ou de voiture : préparation en ligne pour CHF 29.– Cours de base de scooter et moto : à Büron et à Sursee CHF 300.– pour les membres et CHF 320.– pour les non-membres Cours n˚ 605 : samedis 3 et 10 juin 2017, de 13 à 17 h Cours n˚ 606 : samedis 8 et 15 juillet 2017, de 8 à 12 h Cours de théorie sur le trafic routier : à Sursee, Schüpfheim et Hochdorf : CHF 220.– pour les membres, CHF 240.– pour les non-membres. Cours n˚ 403 : 4 soirs, les lundis et mardis : 22, 23, 29 et 30 mai 2017 de 19 à 21 h, à Hochdorf. Les cours n’ont lieu que si le nombre de participants est suffisant. Offre combinée pour les scootéristes plus avantageuse que les prix à l’unité. Apprendre la théorie en ligne / cours de base 1 et 2 (8 leçons) / cours de théorie sur le trafic routier (4 × 2 leçons) ; CHF 539.– pour les membres, CHF 579.– pour les non-membres Cours de théorie camion : constitué de 32 leçons réparties par journée sur quatre semaines (un jour de cours par semaine). Le cours est composé de modules et on peut le commencer chaque semaine. Informations et inscription : (sous réserve de changements de lieux, de contenus, de prix ou de durée de cours) auto-école de la LVLT, Sennweidstrasse 35, 6276 Hohenrain, tél. : 041 467 39 02, fax : 041 460 49 01, info@lvlt.ch

SH Show du printemps de Schaffhouse La section schaffhousoise de l’ASETA a participé activement au show du

FR La campagne de test de freins 2017 L’AFETA maintient sa campagne de test de freins pendant l’année 2017. Ces tests sont destinés aux chars et remorques en tout genre, 30 ou 40 km / h, qui tout au long de l’année remplissent leur rôle, dont la maintenance est trop souvent négligée. Important : les convois doivent être équipés pour les tests de freins de services hydrauliques ou pneumatiques. Avantage : l’AFETA prend en charge pour ses membres un montant de 50 francs par essieu sur le prix du test. Pour cela, il vous suffit d’envoyer une copie de la facture à l’adresse suivante : AFETA  /  F VLT, Laurent Guisolan, rte de Grangeneuve 31, 1725 Posieux. Cette offre n’est pas valable pour l’achat de nouveau matériel ou en cas de convocation ultérieure à une expertise.

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Technique Agricole  5 2017

printemps de Schaffhouse qui a eu lieu le 2 avril à Herblingen. L’événement marquant du jour fut le championnat de tracteur au volant d’un modèle «  211 Vario  » de Fend, avec lequel il s’agissait de conduire en formant un cercle le plus régulier possible. Sur la photo, Robert Roth, membre du comité de l’ASTA-Schaffhouse explique à une personne intéressée ce à quoi il faut veiller.


Sections | ASETA   n

ZH Contrôle professionnel des machines

Formation pour le permis G Les jeunes gens doivent suivre des cours de théorie en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F / G. L’examen réussi donne le droit de conduire sur la voie publique des véhicules à moteur agricoles dont la vitesse maximale est de 30 km / h. Conditions de participation au cours : •  Age minimum de 14 ans (selon le canton, le cours peut être suivi un à deux mois avant l’anniversaire [il peut l’être dès le 13e anniversaire dans la section Grisons]) Pour plus d’informations, consultez le site www.fahrkurse.ch.

AG Lieux et dates de cours : Muri : 16.8.2017 et 23.8.2017 ; Riniken 23.11.2017 et 30.11.2017. Chaque fois à 18 h 30 Contact : Yvonne Vögeli, Strohegg 9, 5103 Wildegg, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch

Lorsque les agriculteurs respectent la loi sur la circulation routière, ils peuvent se dégager plus aisément de la responsabilité en cas d’accident. Cependant, il n’est pas facile de se procurer un aperçu des exigences minimales légales et de s’orienter dans la jungle de la réglementation. Avec l’assistance de l’Office de technique agricole et de prévention des accidents du Strickhof, vous pouvez effectuer une liste des défectuosités de votre parc de machines. Ainsi, vous pouvez vérifier si les équipements de vos machines et véhicules sont en bon état de marche et conformes à la loi. Prix : CHF 100.– par exploitation pour les membres de l’ASETAZurich, CHF 120.– pour les non-membres. Renseignements : auprès de la Fachstelle Landtechnik und Unfallverhütung du Strickhof, tél. : 058 105 99 52, ou Stefan Pünter, ASETA-Zurich, puenter@hombi.ch

Cours pour les futurs champions du labour Samedi 1er juillet 2017, de 8 à 16 h, au Strickhof Lindau Samedi 15 juillet 2017, région Frauenfeld (en cas de demande) Le cours de labour s’adresse aux personnes en fin de formation ainsi qu’à tout autre professionnel. Vous souhaitez participer pour la première fois à un concours de labour ou approfondir vos connaissances de la charrue ? Des professionnels vous montrent comment procéder. Qu’il s’agisse de préparer un championnat ou les examens de fin d’apprentissage, ce cours est une excellente répétition pour chacun. Thèmes : construction et fonction d’une charrue réversible, réglages, astuces de professionnels, traçage de la première raie, début et fin de raie, finition droite ou en pointe, et exercices pratiques Coûts : le prix de CHF 40.– comprend la documentation de cours ainsi que le repas de midi, boissons comprises (membres ASETA et apprentis CHF 30.–). Inscription jusqu’au 24 juin 2017 auprès de l’ASETA-Zurich, Brigitte Grab, 058 105 91 28 ou brigitte.grab@strickhof.ch Informations auprès de Stephan Berger, Secteur Technique agricole du Strickhof /ASETA, 058 105 99 52

BE Contact : Peter Gerber, 031 879 17 45, Hardhof 633, 3054 Schüpfen, bvlt@bluewin.ch BL, BS Lieu et dates de cours : Sissach : 17. 8. 2017 et 3. 9. 2017 ; 2. 11. 2017 et 19. 11. 2017 Contact : Marcel Itin, Hof Leim 261, 4466 Ormalingen, 076 416 27 13, marcelitin@gmx.ch FR Contact : AFETA, Laurent Guisolan, rte de Grangeneuve 31, 1725 Posieux, laurent.guisolan@fr.ch, 026 305 55 58 GR Lieux de cours : Landquart, Ilanz, Thusis, Davos, Scuol et Samedan Contact : Luzia Föhn, 081 322 26 43, Landquart, foehn@ilnet.ch, svlt-gr.ch NE Lieux et dates de cours : Cernier et Fleurier, pendant les vacances d’automne Contact : M. Bernard Tschanz, ch. du Biolet, 2042 Valangin, bernardtschanz@net2000.ch SG, AI, AR, GL Contact : Hans Popp, 071 845 12 40, Karrersholz 963, 9323 Steinach, hanspopp@bluewin.ch SH Lieu de cours : Herblingen (GVS Agrar AG) : samedi 16. 9. 2017 Contact : VLT-SH Geschäftsstelle, Martin Müller, Haldenhof 286, 8213 Neunkirch, 079 656 74 58, www.vlt-sh.ch SO Lieu de cours : Büren ou Wallierhof Riedholz : cours préparatoire ; MFK : examen Contact : Beat Ochsenbein, 032 614 44 57, ochsebeis@bluewin.ch SZ, UR Lieu de cours : Schwyz Contact : Florian Kälin, Geschäftsstelle VLT Schwyz und Uri, 055 412 68 63, 079 689 81 87, info@glarnernbeef.ch (sic !) TG Lieux et dates de cours : Uesslingen : 21. 5. 2017 et 1. 6. 2017 ; Altnau : 18. 6. 2017 et 29. 6. 2017 ; Bürglen : 27. 8. 2017 et 3. 9. 2017 ; Müllheim : 29. 10. 2017 et 9. 11. 2017. Contact : VTL  /  Landtechnik, Markus Koller, 071 966 22 43, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen VD Lieu et dates de cours : Oulens-sous-Echallens, juin et octobre 2017 Contact : ASETA-Section vaudoise, Virginie Bugnon, chemin de Bon-Boccard, 1162 Saint-Prex, v.bugnon@bluewin.ch ZG Contact : Beat Betschart, 041 755 11 10, beatbet@bluewin.ch ZH Lieu du cours : Strickhof, Lindau : 10. 6. 2017, 23. 9. 2017, 25. 10. 2017, chaque fois de 9 h 30 à 15 h 30 Contact : SVLT ZH, Eschikon, 058 105 98 22, Postfach, 8315 Lindau, www.svlt-zh.ch

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n  ASETA | Portrait

Le médiateur Né en 1966, Leopold Schurti est le président de la section de la Principauté du Liechtenstein (VLT) de l’ASETA. Cette section compte 78 membres, soit la moitié des agriculteurs du pays. « Poldi », ainsi qu’il se fait appeler, habite à Triesen, dans « l’Oberland », l’une des communes sises le plus au sud de la Principauté, voisine des cantons des Grisons et de Saint-Gall. Leopold Schurti est à la tête d’une exploitation composée de 110 hectares de surface utile et, depuis 20 ans, de 34 hectares de terres du lieu-dit « Garnetschoff », situées dans les environs. Près de 35 % des exploitations agricoles liechtensteinoises sont gérées sous le label biologique. L’exploitation Schurti l’est depuis 1993, soit quasiment depuis la première heure. Outre 80 vaches laitières, 45 vaches allaitantes et 50 animaux de remonte, Leopold Schurti élève 70 boeufs de pâturage. « J’ai réduit de 20 unités le nombre de vaches laitières, pour pouvoir agrandir mon troupeau de bœufs de pâturage qui est plus intéressant d’un point de vue financier. » L’exploitation comporte encore une centaine de places de porcs à l’engrais, entre 50 et 100 dindes, 50 oies et de nombreuses poules. Logiquement, les différents produits de l’exploitation sont vendus dans le magasin de ferme flambant neuf, dont la clientèle est essentiellement composée des 5000 habitants de la commune Triesen. Enfin, l’exploitation recense dix ânes. On peut encourager l’un ou l’autre de ces quadrupèdes, qui ne se laissent pas toujours aisément dompter, au début du mois d’août lors de la « course d’ânes » à Malbun ! Leopold Schurti avait déjà siégé aux comités de la Fédération laitière du Liechtenstein et du cercle de machines de Suisse orientale et du Lichtenstein. Il a été ensuite élu président de la VLT en 2014. « Je suis arrivé à ce poste sans l’avoir cherché », confie-t-il en souriant. «  Ce n’est pas si facile, nos paysans ont pris l’habitude de faire cavalier seul. C’est le règne du chacun pour soi. » Comme on le sait, les Liechtensteinois ne sont pas les seuls à adopter cette attitude. Sur l’autre rive du Rhin, c’est-à-dire en Suisse, ce n’est pas très différent. Leopold Schurti est persuadé que les agriculteurs devraient mieux entretenir leurs réseaux. Seul un front uni face aux autorités, aux institutions et aux services administratifs a des chances de succès.  n

Propos recueillis par Ruedi Hunger

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Technique Agricole  5 2017


Cours | ASETA   n

Les cours ASETA Lieux des cours de conduite G40

Cours de conduite G40

1260 *Nyon VD 1315 *La Sarraz VD 1510 *Moudon VD 1562 *Corcelles-près-Payerne VD 1630 *Bulle FR 1890 *Saint-Maurice VS 1964 *Conthey VS 2208 *Les Hauts-Geneveys NE 2720 *Tramelan BE 2852 *Courtételle JU 3186 Düdingen FR 3250 Lyss BE 3267 Seedorf BE 3421 Lyssach BE 3510 Konolfingen BE 3550 Langnau i. E. BE 3770 Zweisimmen BE 3792 Saanen BE 3800 Interlaken BE 3818 Grindelwald BE 3930 Visp VS 4222 Zwingen BL 4415 Lausen BL 4702 Oensingen SO 5040 Schöftland AG 5505 Brunegg AG 6056 Kägiswil OW 6130 Willisau LU

Tout titulaire d’un permis de catégorie G qui a participé au cours de conduite G40 est autorisé à conduire des véhicules spéciaux et des tracteurs agricoles à une vitesse de 40 km / h au maximum. Le cours de conduite G40 de l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture est reconnu par l’Office fédéral des routes (OFROU) et annoté dans le permis de conduire.

6210 Sursee LU 6276 Hohenrain LU 6430 Schwyz SZ 6472 ***Erstfeld UR 6702 **Claro TI 7130 Ilanz GR 7302 Landquart GR 7430 Thusis GR 7524 Zuoz GR 7550 Scuol GR 8180 Bülach ZH 8200 ***Schaffhausen SH 8303 Bassersdorf ZH 8460 Marthalen ZH 8500 Frauenfeld TG 8836 Biberbrugg SZ 8856 Tuggen SZ 8867 Niederurnen GL 8932 Mettmenstetten ZH 9133 Sitterdorf TG 9200 Gossau ZH 9436 Balgach SG 9465 Salez SG 9602 Bazenheid SG * en français ** en italien *** nouveaux lieux

Formation OACP

Lieu : Riniken AG

Des cours sont prévus en automne 2017

Cours pour caristes

Reconnu par la Suva. Cours sur les chariots élévateurs à contrepoids et télescopiques, instruction sur les chargeurs de ferme Des cours sont prévus en automne 2017

Cours de soudure Des cours sont prévus en automne 2017

Des informations et renseignements supplémentaires sont disponibles sur : www.agrartechnik.ch Programme détaillé, conditions de participation et frais des cours  sur www.coursdeconduite.ch et www.g40.ch

www.coursdeconduite.ch / www.fahrkurse.ch 056 462 32 00 ou zs@agrartechnik.ch

n   Impressum   79e année

Editeur Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) Werner Salzmann, président Aldo Rui, directeur Rédaction Tél. : + 41 56 462 32 50 Roman Engeler : roman.engeler@agrartechnik.ch Ruedi Hunger : hungerr@bluewin.ch Ruedi Burkhalter : r.burkhalter@agrartechnik.ch

Abonnement, changement d’adresse Case postale, 5223 Riniken Tél. : + 41 56 462 32 00, fax + 41 56 462 32 01 www.agrartechnik.ch

Directeur de la publication Roman Engeler, case postale, 5223 Riniken, Tél. : 079 207 84 29 Courriel : roman.engeler@agrartechnik.ch Annonces Stämpfli SA Dominik Kittelmann, chef des annonces Tél. : + 41 31 300 63 82 Courriel : inserate@staempfli.com Tarif des annonces Tarif valable : 2017 Rabais de 25 % sur la combinaison avec Schweizer Landtechnik Production et expédition Stämpfli SA Wölflistrasse 1, 3001 Berne Paraît 11 fois par an

Prix de l’abonnement Suisse : CHF 110.– par an (TVA incluse) Gratuit pour les membres ASETA Etranger : CHF 135.– (TVA exclue)

Prochain numéro Thème principal Labourage et déchaumage Impression Test pratique du Manitou « MT 420H » Savoir L’ensilage d’herbe en silo tranchée Sécurité Détecteur de fumée pour l’agriculture L’édition 6 - 7 / 2017 paraîtra le 16 juin 2017. Dernier jour pour les ordres d’insertion : 24 mai 2017

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Le déchaumage immédiat le moins coûteux. Rémy Vaucher, 078 770 23 20

HORSCH – L‘AGRICULTURE PAR PASSION Bonne résistance à l´usure et temps de maintenance réduit et dégagement plus important grâce à peu de composants fixes dans la zone de travail.

AGRAR Landtechnik AG Hauptstrasse 68 CH-8362 Balterswil info@agrar-landtechnik.ch www.agrar-landtechnik.ch

1037 ETAGNIÈRES, Etrama SA

1845 NOVILLE, Weber Mécanique SA

1169 YENS, Kufferagri Sàrl

1868 COLLOMBEY, Ries Sàrl

1262 EYSINS, Dubois F. et J. Sàrl

2023 GORGIER, AgriPlus Ryser S.a.R.L.

1321 ARNEX-SUR-ORBE, Monnier Claude

2517 DIESSE, Garage des Rocs SA

1410 THIERRENS, Agri Montanaire Sàrl

2720 TRAMELAN, GBT Sàrl

1533 MÉNIÈRES, CVT Mécanique Sàrl

2517 BOURRIGNON, Rémy Ackermann

1566 ST AUBIN, Bovet SA

2854 BASSECOURT, GVS Agrar Jura

1663 EPAGNY, Nicolas Jaquet SA


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