Tonino Mosconi
IN PARADISO
L’idea della montagna
L’idée de montagne
In Valle d’Aosta, l’alpeggio è chiamato “la montagna”, proprio come nel Vallese, nelle alte valli del Piemonte e in buona parte della Savoia, così come altrove nelle Alpi. Il nome indica allo stesso tempo la casa alpina, le stalle e tutti i pascoli. “Allé eun montagne / Andare in montagna” significava esclusivamente salire sull’alpeggio o addirittura lavorare sugli alpeggi durante i cento giorni della stagione estiva: da San Bernardo a San Michele. Ed è ancora oggi, il significato principale di questa espressione per le persone di più di 60 anni che parlano il patois. È solo negli ultimi 40 anni che la stessa espressione significa anche fare una passeggiata in montagna o scalare una vetta. In precedenza, l’idea stessa di fare una passeggiata in montagna era difficile anche solo da concepire per un montanaro.
En Vallée d’Aoste, l’alpage est appelé « la montagne », tout comme en Valais, dans les hautes vallées piémontaises et dans une bonne partie de la Savoie, ainsi qu’ailleurs dans les Alpes. Le nom indique à la fois la maison d’alpage, les étables et l’ensemble des pâturages. « Allé eun montagne /Aller en montagne» signifiait exclusivement monter à l’alpage, voire travailler à l’alpage pendant les cent jours de la saison d’été : de la Saint-Bernard à la Saint-Michel. Et c’est, encore de nos jours, le sens principal de la locution pour les patoisants de plus de soixante ans. Ce n’est que depuis une quarantaine d’années que l’expression évoquée signifie aussi, faire une promenade en montagne ou escalader une cime. Auparavant, l’idée même de la promenade en montagne était difficile à concevoir pour un montagnard.
La regina delle valli La reine des vallées Le mucche di montagna, quelle che si aggrappano alle pendici delle nostre Alpi, non sono come le altre, tutte uguali e anonime, perse nella vasta pianura o sepolte in una stalla. Sono più piccole, più agili e più resistenti. In più, hanno tutte un nome. Le nostre mucche portano il nome di fiori, di frutti, di città del mondo, di colori, di mestieri. Ognuna di loro ha la propria personalità ben definita che il pastore scopre gradualmente, forgia il più possibile, apprezza o detesta. Possono essere nervose, astute, indisciplinate, sempliciotte, ipocrite, violente, litigiose, golose, obbedienti, affettuose, pacifiche. Riflettono l’umanità che le circonda. Così, il pastore parla loro come a un essere umano, le coccola, le informa, le rimprovera. Si rivolge a loro come ad un adulto, con un vocabolario vario e una voce normale. Mai come ad un bambino. A volte, quando è solo al pascolo e la malinconia lo sorprende, si apre, racconta loro delle cose, le sue gioie e i suoi dolori, accarezzandole dietro la nuca mentre cercano di leccarlo e lo guardano con i loro grandi occhi umidi. Parla con loro e, quando si presenta l’occasione, parla di loro. L’argomento principale di ogni conversazione tra allevatori o pastori è la mucca, con le sue qualità, i suoi difetti, i suoi comportamenti e le sue disavventure. E, mezzo secolo fa, quasi tutti i Valdostani erano allevatori e pastori ... Se ne parlava nelle osterie, lungo i sentieri, durante le pause dei lavori agricoli e la sera nelle stalle. I contadini conoscevano non solo le mucche della loro mandria ma anche quelle dei loro parenti o dei vicini. E il ricordo di alcune mucche “speciali” rimaneva vivo anche molto tempo dopo la loro scomparsa. Si ricordavano i nome, il manto, il loro carattere, il posto che occupavano nella stalla, la quantità di latte che producevano, la loro aggressività nei combattimenti... Niente di straordinario per i cittadini del paese dove le mucche sono regine!
Les vaches de montagne, celles qui s’accrochent aux pentes de nos Alpes, ne sont pas comme les autres, toutes égales et anonymes, perdues dans la plaine immense ou ensevelies dans une étable. Elles sont plus petites, plus agiles, plus résistantes. Puis, elles ont toutes un nom. Nos vaches portent un nom de fleurs, de fruits, de villes du monde, de couleurs, de arquée que le berger découvre progressivement, forge autant que possible, apprécie ou déteste. Elles peuvent être nerveuses, rusées, indisciplinées, simplettes, hypocrites, violentes, chicaneuses, gourmandes, obéissantes, affectueuses, paisibles. Elles reflètent l’humanité qui les entoure. Ainsi, le berger leur parle comme à un être humain, les choie, les informe, les gronde. Il s’adresse à elles comme à un adulte, avec un vocabulaire varié et une voix normale. Jamais comme à un enfant. Parfois, quand il est seul au pâturage et que la mélancolie le surprend, il s’ouvre, il leur raconte des choses, ses joies et ses chagrins, les caressant derrière la nuque pendant qu’elles essaient de le lécher et qu’elles le regardent avec leurs grands yeux humides. Il leur parle et, quand l’occasion se présente, il en parle. L’argument principal de toute conversation entre éleveurs ou bergers était la vache, avec ses qualités et ses défauts, ses comportements et ses mésaventures. Et, il y a un demi siècle tous les Valdôtains étaient éleveurs et bergers… On en parlait au bistrot, le long des sentiers, pendant les pauses des travaux agricoles et les veillées à l’étable. Les paysans ne connaissaient pas seulement les vaches de leur troupeau mais aussi celles des parents ou des voisins. Et le souvenir des vaches « spéciales » demeurait vivant bien après leur disparition. Ils se rappelaient leur nom, leur manteau, leur caractère, la place qu’elles occupaient à l’étable, la quantité de lait qu’elles donnaient, leur agressivité dans les combats… Rien d’extraordinaire pour des citoyens de pays où les vaches sont reines !
Pagine precedenti: A sinistra, Adolfo Gerard artigiano del tamburo, strumento fondamentale nella musica locale. A destra, Bruna Bertino nella sua casa, quasi un museo, di Cogne, mostra un antico e prezioso corsetto in pizzo Pages précédentes : à gauche, Adolfo Gérard, un artisan du tambour, instrument fondamental de la musique locale. À droite, Bruna Bertino dans sa maison, presque un musée, à Cogne, montre un précieux et vieux corset de dentelle
In casa della Famiglia Jeantet a sinistra, Bruno accompagna con voce e cucchiai da cucina la figlia Arianna che suona e canta vecchie canzoni popolari. a destra, Arianna aiuta la sorella Marta a vestirsi per la festa con il costume tradizionale di Cogne Dans la maison de la Famille Jeantet À gauche, Bruno accompagne avec voix et cuillères sa fille Arianna qui joue et chante de vieilles chansons folkloriques À droite, Arianna aide sa soeur Marta s’habiller pour la fête avec le costume traditionnel de Cogne