Booklet Kindt ep 3.qxp_Mise en page 2 12/10/2017 14:42 Page2
 Matt Kindt est mon artiste favori. Sa passion pour la bande dessinÊe imprègne chacun des coups de pinceau et des mots qu'il couche sur le papier. ExpÊrimentant sans cesse avec le support, il repousse toujours plus loin ses limites et celles du comics. C'est un explorateur solitaire dans une jungle tachÊe d'encre. Du sang sur les mains est sans doute son œuvre la plus envoÝtante et stimulante à ce jour. Elle vous demandera de la concentration et vous en rÊcompensera.  — Jeff Lemire (auteur d’Essex County, Sweet Tooth, Descender, Justice League, Green Arrow)
 Les cases sont composÊes avec prÊcision dans un mÊlange de lignes libres et d’aquarelles lÊgères mettant en avant la texture du papier.  — Booklist  Du sang sur les mains est magistralement pensÊ, chacune de ses intrigues fusionnant en un instant de narration oÚ tout est liÊ (à l’instar des films comme Magnolia de P.T. Anderson ou des romans de Paul Auster).  — Los Angeles Times  Le sous-titre est peut-être Êtrange, cependant le livre n’est rien de moins qu’exceptionnel. Qu’il s’agisse de l’utilisation gÊniale des aquarelles faite par Matt Kindt, contrastant avec des aplats de noir inquiÊtants, ou des cases cryptiques de dialogue sans image apparaissant à des moments clÊs de l’intrigue. Ce dernier sait parfaitement comment rÊvÊler un mystère aux lecteurs.  — Publisher Weekly
Du sang sur les mains D e l'a r t s u b t i l D e s c r i m e s é t r a n g e s une bande dessinée de
m at t k i n D t publié par monsieur
(en
toussaint
librairie
le
louverture
18 J A N V I E R 2018)
« matt kindt est un conteur né, un artiste du storytelling, qui maîtrise tellement ses dons que ses romans graphiques repoussent à chaque fois et sans en avoir l’air le potentiel de la bande dessinée. avec sa dernière création, le dense et sournoisement existentiel Du Sang sur les mains, il a mis sur pied une histoire que seul une bande dessinée pouvait raconter, remplie de puzzles et d’énigmes qui ne sont possibles que grâce au jeu entre l’image et le texte (lui parle des « effets magiques » produit par l’addition des deux). Pour construire ce monde où un flic star, l’inspecteur gould, détient le record d’arrestation, kindt mêle coupures de journaux, ébauches, couvertures de livres dans une sorte de kaléidoscope pulp et polardeux. mais rien à voir avec un exercice de style un peu fade, Du Sang sur les mains est un polar avec un cœur qui bat ! Plusieurs même, puisque le livre consiste en une série d’histoires reliées les unes aux autres racontées du point de vue de différents individus plus ou moins néfastes, agissant dans la ville de Diablerouge. Dire exactement comment elles sont connectées révélerait la manipulation au long cours qu’opère kindt sur le lecteur. il suffit de dire que chaque personnage rencontré – de la jeune femme qui vole compulsivement des chaises de n’importe quelle forme et taille, au voleur d’œuvres d’art qui découpe des peintures hors de prix en minuscules fragments – joue un rôle
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dans une histoire plus vaste, et que chaque petit détail extravagant que kindt distille s’intègre parfaitement dans un tableau plus grand, pour montrer à quel point ce travail est ambitieux. et tout ça, sans pourtant se prendre trop au sérieux non plus. raymond carver estimait qu’une histoire de privé était une tragédie avec une fin heureuse, c’est le plaisir du genre, sa nature ludique, qui fait appel à l’intellect, et historiquement aux intellectuels (Wittgenstein et gerstrude stein étaient de grands amateurs de romans noir). Plus récemment, des écrivains comme Don Delillo, Paul auster et David mamet ont utilisé les codes du polar pour s’attaquer à de grandes questions sur la loi, la société et le sens de la culpabilité. kindt se place directement dans cette tradition en transformant par exemple une scène d’interrogatoire qui traverse le roman en un dialogue philosophique sur la nature du crime luimême.kindt représente cette scène seulement avec des mots flottants dans des cases noires, il parvient donc à garder l’identité du suspect interrogé secrète jusqu’à la révélation finale. nous savons que c’est l’un des personnages que nous avons rencontrés au cours du livre, et si on est assez attentif, on peut repérer les indices que kindt nous a fourni tout au long du livre. il faut un bon moment pour que les fragments de l’histoire de kindt se réunissent, et la série de révélations clés exigera que les lecteurs, sauf les plus attentifs, replongent dans le livre pour mieux saisir toutes les implications. et lorsque kindt finit la construction méticuleuse de son piège, Du Sang sur les mains se déploie sur le lecteur d’une manière impitoyable, irrévocable et entièrement satisfaisante. » — National Public Radio
m at t k i n D t matt kindt est né en 1973 à saint louis (dans l’état du missouri) où il vit toujours. Dessinant des bD depuis son plus jeune âge, il partage son temps entre l’écriture de scénario et la création de ses propres œuvres (il a également travaillé sur le design de Filles perdues, d’alan moore, nommé aux eisner awards en 2007 et pour lequel il a gagné un Harvey award). très tôt, dès 1990, il s’implique dans le milieu du fanzine et publie son premier comic book, Liquid Paper. il obtient en 1995 un diplôme de graphisme à l’université Webster de saint louis. en 2001, son premier roman graphique, Pistolwhip, avec Jason Hall au scénario est nommé aux Harvey award et sélectionné par le magazine Time comme l’une des dix meilleures bandes dessinées de l’année. il s’attaque dès lors à deux suites, avant de publier en 2004 un roman graphique de 300 pages, Deux Sœurs (publié chez rackham). son œuvre suivante, Super Spy en 2007 (publié chez Futuropolis) est quant à elle nommée aux eisner awards. c’est en 2012 qu’il débute sa première grande série personnelle Mind MGMT (6 volumes, à paraître chez monsieur toussaint louverture), acclamée par la critique cette série sur des agents secrets dotés de superpouvoirs lui permet de devenir un auteur de référence et lui ouvre les portes des grands éditeurs américains. il a notamment travaillé sur Wolverine et les X-Men pour marvel, sur Sweet Tooth de Jeff lemire (publié chez urban comics) et est désormais un des auteurs principaux de l’univers valiant, Unity, Divinity, Ray (publiés chez bliss comics). sa nouvelle série personnelle en cours de publication, Dept. H (à paraître chez Futuropolis), connaît déjà un très large succès. se réclamant écrivain avant tout, ce scénariste de comics prolifique ancré dans la
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pop culture, sachant jouer avec les codes et les genres, et dessinateur confirmé dont le trait minimaliste, les aquarelles et les vrais faux collages sont immédiatement reconnaissables, est un artiste cosmopolite, le parfait transfuge entre un imaginaire américain et le style européen. en quelques années, matt kindt est devenu incontournable au sein de la bande dessinée américaine. entre récits d’espionnage revus et corrigés, polar existentiel et hommage, cet auteur aussi exigeant qu’ambitieux bâtit livre après livre une œuvre unique, ludique, inventive et terriblement moderne.
e n t r e t i e n av e c m at t k i n D t av e c l e l . a . t i m e s Depuis 10 ans à peine dans le métier, le scénariste et illustrateur matt kindt est devenu l’un des auteurs les plus prometteurs de l’industrie, les éditeurs se l'arrachent, chacun voulant publier son travail. la série de matt kindt chez Dark Horse, MIND MGMT (à paraître chez monsieur toussaint louverture) a connu un large succès auprès du public et a permis à matt de gagner la reconnaissance de ses pairs, qui ont fait les éloges de cette histoire haletante et tordue d’espions aux pouvoirs psychiques.
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il sort aujourd’hui un roman graphique appelé Du sang sur les mains : De l’Art subtil du crime étrange, mettant en scène un détective obsessionnel, dans la veine d’un Dick tracy essayant de trouver ce qui relie des crimes inhabituels entres eux. À l’instar de l’ouvrage qui l’a révélé, Super Spy (publié en 2008 chez Futuropolis), Du sang sur les mains rassemble une série d’histoires interconnectés mettant en scène plusieurs personnages, représentés de différentes manières qui s’entremêlent afin d’atteindre à quelque chose de plus profond. c’est une histoire d’énigmes, souvent drôle, mais il s’agit aussi d’une méditation sur la justice, sa signification, la morale, l’art et ce qu’on fait de ces œuvres. int : Certains auteurs de bande dessinée disent que leurs histoires leur viennent d’une seule image ou scène qui reste figée dans leur esprit. C’est ce qui s’est passé avec Du sang sur les mains ? mk : la plupart de mes livres viennent d’une multitude d’idées. c’est juste des pensées au hasard et des listes. Du sang sur les mains est
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une idée qui me trotte dans la tête depuis un cours d’éducation civique en quatrième. J’étais assis en classe, je regardais par la fenêtre, je m’ennuyais et j’ai alors imaginé que je jetais une pièce par cette fenêtre. et si cette pièce était ensuite ramassée dans la rue par quelqu’un qui l’utilisait pour passer un coup de fil, déclenchant une autre série d’événements liés les uns aux autres qui mènent à sauver la vie d’une personne. J’ai essayé de nombreuses fois de produire un livre basé sur cette idée, mais je n’y étais pas arrivé jusque-là. cette fois, je pense que c’est tout à la fin de la création du livre je me suis rendu compte d’où mes idées prenaient vraiment leur source. Je cherche toujours à mettre en scène des histoires de crimes sans victime ou de crimes parfaits car je suis une personne qui vie selon les règles et cette idée de commettre un crime qui n’en est pas vraiment un m’a toujours intéressée. int : Je me demandais si vous vous perceviez vous-même tout autant comme écrivain que comme dessinateur ?
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mk : Je me vois comme un écrivain/artiste, dans cet ordre. l’histoire, pour moi, vient toujours en premier, l’histoire dicte l’art, la direction – pas seulement ce qui est dessiné, mais comment ça doit l’être et comment ça doit être présenté, conçu. Quand je fais les deux [une grande partie du travail de matt kindt est aussi d’être scénariste], c’est comme si je collaborais avec moi-même, réagissant à l’histoire que j’ai écrite tout en la dessinant, l’enrichissant, l’étendant à chaque étape du processus. Parfois c’est une image qui surgit et je bâtis l’histoire ou un morceau d’histoire autour, mais la plupart du temps c’est l’inverse. int : L’inspiration de Dick Tracy était-elle dans le livre dès le début, ou est-elle arrivée plus tardivement ? (L’inspecteur Gould doit d’ailleurs son nom au créateur de Dick Tracy, Chester Gould) mk : c’était là dès le début. J’écrivais ce personnage de détective inflexible, ce que je n’avais encore jamais fait, alors j’y suis allé à fond. Depuis l’enfance j’ai toujours adoré Dick tracy, ce type de personnage et cette esthétique c’est quelque chose qui m’est resté. Des gadgets, des meurtres à résoudre et une violence crue… comment ne pas aimer ça ? int : Du sang sur les mains a une structure en apparence simple mais finalement diablement complexe, de sorte que chaque personnage possède sa propre histoire qui ne révèle que progressivement ses connexions avec les autres. L’histoire était-elle complètement rédigée dès le départ ou s’agissait-il d’une simple ligne directrice dont les éléments se sont imbriqués au fur et à mesure de la création du livre ? mk : avec Super Spy, mon précédent livre, j’avais une idée grossière de ce qui devait arriver aux personnages, mais je ne voyais pas comment lier leurs histoires avant d’en avoir créé la moitié. Pour Du sang sur les mains, je n’ai pas voulu repartir comme ça. cependant sur mon premier jet, je ne savais vraiment pas comment faire, car évidemment, en écrivant il y a forcément un moment où l’on invente une chose après l’autre. mais une fois l’ensemble des pièces créées, il a été facile de tout réorganiser pour les faire fonctionner ensemble. J’ai débuté avec des crimes que je voulais que les personnages commettent – des crimes dont les thèmes m’intéressent –, ceux-là étaient établis. ensuite, il suffisait d’arranger ou d’altérer chaque chose pour qu’elle s’insère parfaitement dans l’ensemble.
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int : Et pour minD mgmt ? Se dirige-t-on vers une fin déjà prévue ? mk : oui, je travaille d’une manière assez similaire, car je sais vers où va chaque personnage, mais la matière qui les lie tous est délibérément lâche. D’abord, pour que je ne me lasse pas, mais aussi pour me laisser le champ libre si je trouve de meilleures idées au fur et à mesure. c’est un projet sur trois ans, j’ai conscience que je ne serai pas la même personne entre le moment où j’ai commencé et celui où j’arriverai à la fin. Je me réserve le droit de changer entre-temps. int : Pourquoi écrire dans les marges, multiplier les supports, les coupures de presse, les brouillons ? mk : en tant qu’auteur, j’essaie de relever des défis, de créer des choses qui sont spécifiques au système de la page tout en essayant de raconter une histoire plus large. c’est difficile et une partie de moi déteste le faire. mais je pense que le sens supplémentaire et l’aspect ludique qui s’en dégage vaut le coup. Je passe beaucoup beaucoup de temps, des années parfois, à créer quelque chose que vous pouvez lire en un week-end et je veux être sûr que même si vous pouvez le lire d’un coup, vous n’en tirerez pas tout. vous devrez passer un peu plus de temps avec. et c’est amusant, enfin, j’espère. int : Presque tous les travaux dont vous êtes le créateur semblent être profondément philosophiques : ce sont des histoires de genres menés par un débat d’idées et de l’introspection plutôt que par de l’action. Est-ce que ça représente bien ce qui lie vos livres ou voyez-vous quelque chose d’autre ? mk : J’aime que mes livres soient à propos de quelque chose, mais honnêtement je déteste les livres qui le revendiquent ouvertement. Parlez-en, mais faites que ce soit divertissant. Quelque chose d’intéressant à lire dont le propos se mettra en place tout seul. Je ne sais vraiment pas de quoi parlent mes livres avant de commencer à répondre à des questions à leur sujet quand ils sont terminés. J’essaie de penser à un scénario divertissant, ce qui finit par l’inscrire dans un genre : crime, espionnage, pouvoir psychiques, etc. Puis je tente d’imaginer dans quelle mesure une personne réagirait face à ce scénario. la philosophie arrive naturellement à la suite de ce processus
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et elle se mêle à ce que le personnage principal pense. évidemment, j’ai des croyances bien à moi, des avis sur certaines choses, mais je ne les insère pas forcément dans mes livres. Dans les pages qui séparent les chapitres de Du sang sur les mains, j’ai porté une attention particulière à ça dans le dialogue entre les deux personnages principaux. Deux points de vue s’opposent et je voulais que chacun ait la même portée, de façon à ce que le lecteur ne pense pas que je penche pour l’un ou l’autre. Je déteste les livres qui mettent en scène un personnage prête-nom qui véhicule l’unique point de vue de l’auteur. construisez deux êtres solides aux consciences diamétralement opposés et les laisser régler ça entre eux donnera quelque chose de bien plus intéressant. int : J’ai lu que deux des bandes dessinées qui vous ont attirés très tôt sont l’arc narratif de Frank Miller sur Daredevil et eightball de Dan Clowes (publié en France chez Cornélius), ce qui semble logique quand on connaît les sujets de vos livres et la manière dont vous les concevez. Les différents styles de dessins utilisés et la composition
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ressemblent à ceux de Clowes dans ice Haven ou dans le rayon de la mort. Pour vous, quelles sont les autres œuvres fondatrices ? Vous lisez quoi en ce moment ? int : en fait, je lis plus de romans et de nouvelles. Pour moi les bandes dessinées sont ce qui m’a donné envie plus jeune de faire ce métier, mais en vieillissant je trouve de quoi nourrir mon inspiration essentiellement dans d’autres supports. Je pense aussi que la bD peut être un média ayant facilement tendance à être incestueux, alors j’essaie d’y apporter quelque chose nouveau. J’ai enfin fini de lire tout John le carré, et je suis vraiment heureux d’avoir pris le temps de le faire. Je suis même content de l’avoir lu après avoir fait Super Spy, car sinon je lui aurais tout volé ! concernant les comics, j’ai vraiment apprécié The Sixth Gun et Black Beetle (tous deux publiés chez urban comics). Pour moi en œuvre fondatrice, il y a sans conteste Cages de Dave mckean (publié chez Delcourt), mais je pense aussi All Star Superman de grant morrison et Frank Quitely qui est une de mes bD préférées. et bien sûr tout ce qu’a fait clowes.
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int : vous avez travaillé avec de nombreux éditeurs : top shelf, Dark Horse, Dc et maintenant First second (éditeur original de Du sang sur les mains). vous proposez beaucoup vos travaux aux éditeurs ou ces derniers viennent vous demander si vous avez des projets qui pourraient leur convenir ? mk : les deux, j’essaie de trouver le meilleur éditeur pour chaque projet. Je n’ai eu que des expériences positives et apparemment je n’ai aucune loyauté. J’ai trop d’histoires à raconter avant de mourir, donc j’ai besoin de l’aide chacun d’entre eux. int : Vous avez produit des séries pour DC et Dark Horse, mais aussi des romans graphiques complets comme Du sang sur les mains. Vous avez une préférence ? mk : la majorité de ma carrière s’est bâtie sur des œuvres comme Du sang sur les mains. c’est avec ça que j’ai commencé et ce que je fais depuis toujours. une série mensuelle comme Mind MGMT m’a vraiment enthousiasmé, mais c’est tellement difficile de sortir un numéro chaque mois. avec un roman graphique, on s’assoit et on travaille du début à la fin, on le lit, on change des choses, on en améliore d’autres jusqu’à ce que ce soit parfait. vous pouvez ajouter des pages ou en enlever au besoin, le nombre de compte pas vraiment. avec une publication mensuelle, c’est plutôt comme marcher sur un câble, c’est sans filet. vous ne pouvez pas faire d’erreur. ce doit être parfait, en 24 pages, et on ne peut ni en enlever, ni en ajouter. c’est un travail d’orfèvre permanent. Je ne sais pas combien de temps je pourrai supporter ça, mais on verra bien. il se pourrait que je retourne au roman graphique si je fais une dépression nerveuse.
Du sang sur les mains D e l'a r t s u b t i l D e s c r i m e s é t r a n g e s
m at t k i n D t 272 pages couleurs / 180
x
260 / cartonné avec jaquette
9791090724259 / 24,50 €
en librairie le 18 janvier
À Diablerouge, à la frontière avec le canada, dans les années 1960, l’époustouflant inspecteur gould se trouve confronté à une vague de crimes singuliers qui secoue la ville : tronçonnage de tableaux, vol d’angoisse, fuite artistique… saura-t-il les résoudre ? Décèlerat-il les liens entre eux ? comprendra-t-il que dans l’ombre quelqu’un, patiemment, arme un piège destiné à l’anéantir, lui et ses idéaux ? matt kindt, auteur des magnifiques Super Spy et L’histoire secrète du géant, porte un regard lucide et plein d’empathie sur des criminels qui, à travers leurs méfaits, cherchent plus un sens à la vie qu’à s’enrichir. roman graphique machiavélique et irrésistible jeu de piste livrant une réflexion sur l’art et la morale, Du sang sur les mains doit autant à Usual Suspects qu’à conan Doyle. L’extrait présenté ci-après se situe dans les premières pages du livre.
Si tu passes cette porte, tu remets plus les pieds ici !
Qu’est-ce tu fous ?!
Je démissionne !
Ce tabouret sera déduit de ta paye !
Sans déconner !
C’est ça, cassE-toi !
Ça fait du bien. C’est angoissant, aussi. c'est Comme un dernier jour d’école…
on sait également autre chose: plus rien ne sera comme avant.
On n'a aucune idée de ce qui va se passer, on sait seulement que tout peut arriver.
La voix régulière et monocorde de mon prof de littérature.
J’aimerais me rappeler quelle copine m’a mise au défi.
Tout ce dont je me souviens c’est que je n’avais pas de plan.
Et c’est pour ça que ça a marché.
Prendre la chaise. passer devant le directeur.
c’est une simple question de confiance en soi, et…
Sans me poser de questions.
passer devant la secrétaire.
et enfin devant le gardien.
…j’ai confiance, car c’est ce que je dois accomplir.
Seulement ajouter une nouvelle pièce à ma collection.
Parfois, j’essaie de me souvenir quand tout a commencé.
Mais j’ai l’impression que c'est là depuis toujours.
tapi. attendant son heure.
Bavard
Paumé
patiemment, après une longue une série de sales types.
Violent
Infidèle
“j’ai compris quand et comment vous aviez agi, mais pas pourquoi.”
“Allez, crachez le morceau !”
“Du calme, Harry. Personne n’a été blessé.” “c’est un crime sans victime puisque Les bijoux n’avaient pas de valeur.”
“pour moi, c’est cet endroit et les gens qui y ont vécus qui ont de la valeur…”
“Remballe tes conneries, fillette. T’es bonne pour un long séjour à l’ombre.”
“Arrêtez-la !”
“peut-être… mais d’abord il va falloir m’attraper !”
Et voilà.
comme le flot des souvenirs qui surgit avec les odeurs de l’automne et le parfum des feuilles mortes.
ou Le grincement d’une chaise en bois.
Je sais que tu me trompes !
l’odeur du tabac à pipe.
Hmm…
Sueur.
perte.
Frustration.
Oignons.
clopes.
Clim’.
Pauvres types.
Boulot.
je vois ce tabouret… cette chaise… et c’est comme si tout devenait abstrait.
notes.
Artéfacts.
Souvenirs.
Photos.
celui…
Un véritable journal intime.
… d’un jeune homme suant la culpabilité.
le déni.
… d’un vieil homme triste.
les Secrets.
Les chaises portent en elles une trace de chacun.
Mais ça m’a donné l’idée de mon plus gros coup.
Je ne sais pas d’où ça vient.
Quelque chose de fort…
… et de fondamental.
La chaise la plus importante de toutes.
Allez-y ! la voie est libre.
Et bonne chance !
Oh, merde.
Appele le légiste.
Et sors le bébé de là !
Je pense que ce sera la dernière.
Moi, ce que j’aime c’est les monstres EMIL FERRIS Emil Ferris est une des plus grandes artistes de bande dessinée de notre temps. Art Spiegelman
Absolument stupéfiant.
Chris Ware
Une fois ouvert, il est impossible d’oublier le spectaculaire chef-d’œuvre d’Emil Ferris. C’est un livre monstrueusement génial. Alison Bechdel
Son expressionnisme féroce, combiné à des hachures dignes de Crumb, recrée l’atmosphère brute de sa ville. New York Times
Quelque chose d’unique, une œuvre dont les superbes illustrations se laissent déguster, et l’histoire, se dévorer.
NPR
Chicago, fin des années 1960, Karen Reyes, dix ans, fan absolue des fantômes, vampires et autres mortvivants, s’imaginant elle-même être un petit loup-garou, voit sa vie basculer lors de la mort soudaine et énigmatique de sa magnifique voisine, Anka Silverberg, survivante de l’holocauste. Conçue comme le carnet de croquis et journal intime de la jeune fille, l’histoire de Karen va osciller entre la découverte de la vie d’Anka au cœur de l’Allemagne nazie, les questions sociales et politiques d’une Amérique qui bascule douloureusement de l’ère Kennedy à l’ère Nixon et les mystères qui tissent son quotidien. MOI , CE QUE J ’AIME C’EST LES MONSTRES D’EMIL FERRIS
20 X 27 CM / 416 PAGES / E N LIBRA IRIE SEPTE MBRE 2018 Comme Bukowski, Ames a le talent de relater sans choisir, ni travestir, en mettant au même niveau le rire, la merde et les larmes. Le noir et blanc efficace et contrasté de Dean Haspiel fait le reste. Une mise à nu simple et touchante. Télérama Troublant dans le fond, superbe dans la forme. Le Figaro Magazine Narration rythmée et impeccable. Un livre d'une portée universelle. BoDoï ALCOOL I QUE DE AMES & HASPIEL NOUVELLE ÉDITION
/ E N LIBRA IRIE NOVE MBRE 2017
272 PAGES COULEURS / 180 X 260 CARTONNÉ AVEC JA QUETTE 9791090724259 / 24,50 €
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