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PANORAMA

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BEST VAN EXPERT 2022

INGRID LOCKLEY : « LES UTILITAIRES LÉGERS SONT TOUTE MA VIE »

Le titre de ‘Best VAN Expert’ revient cette année à Ingrid Lockley, Responsable LCV chez Renault. Une reconnaissance pour son travail dans l’organisation Renault Belgium Luxembourg, son engagement pour le secteur au sein de Febiac et ses 17 années d’activité dans le monde des véhicules utilitaires.

Arnaud Henckaerts - arnaud.henckaerts@transportmedia.be

Van Management : Vous étiez assez émue à l’annonce de votre victoire pendant le Best of VAN…

Ingrid Lockley : Je ne m’y attendais vraiment pas. J’ai surtout de l’expertise dans la connaissance des produits et une ré exion axée sur les solutions, mais j’avais le sentiment que le jury s’intéressait à des thèmes plus larges. J’ai donc été agréablement surprise. Je voulais aussi partager le trophée avec tout le monde, car chacun dans cette salle s’engage, à sa manière, pour le secteur. Cela m’a touchée sur le moment, mais je dois dire que je suis assez émotive en général. On pourrait dire que 80 % de ce que je fais est guidé par les sentiments et 20 % par la raison, aussi professionnellement.

VM : Vous êtes la première femme à remporter ce prix. Un honneur dans ce monde d’hommes ?

Ingrid Lockley : Depuis mes débuts il y a 17 ans, le secteur a fort changé. Mais je ne le qualifierais pas de ‘monde d’hommes’. Homme ou femme, tout le monde a sa chance, même dans des fonctions plus techniques. Les hommes et les femmes sont différents, et cette approche différente est rafraîchissante. Une femme doit peut-être faire ses preuves au début, mais ensuite, elle est tout autant respectée que les collègues masculins.

ACCÉLÉRATION VM : Un quart de siècle dans le secteur automobile, cela signi e que vous avez dû vivre pas mal de choses ?

Ingrid Lockley : J’ai commencé à un bureau à l’arrière d’un garage dans une entreprise qui exportait des véhicules. L’expérience dont je me sers aujourd’hui, en particulier le processus d’achat, de production et de livraison, je l’ai largement acquise dans un garage BMW. Après cela, j’ai travaillé avec des importateurs, notamment en tant que product manager 4x4 chez Mitsubishi, où j’ai dû m’occuper pour la première fois de la conversion en utilitaire léger. Suite à la réorganisation des activités de Mitsubishi, j’ai rejoint Opel puis Nissan et en n, au sein de l’alliance, Renault. Ces 17 dernières années ont été exclusivement consacrées aux véhicules utilitaires, presque toujours basés sur la gamme Renault.

VM : Pendant cette période, vous avez sans aucun doute vu le secteur changer radicalement ?

Ingrid Lockley : Bien sûr. Mais les plus grands changements ont eu lieu ces deux dernières années. Depuis la période Covid et la crise des composants qui a suivi, tout a changé pour tout le monde. La numérisation s’est accélérée dans tous les domaines et chacun doit travailler beaucoup plus dur pour apporter des

Le podium du Best VAN Expert 2022.

solutions. C’est un peu comme un puzzle de 1.000 pièces à assembler chaque jour. C’est fascinant et nous avons besoin de personnes ayant la bonne attitude et la bonne formation pour mener cette tâche à bien.

VM : Et miser sur les ventes en ligne ?

Ingrid Lockley : A court terme, dans une mesure très limitée, car les demandes des clients sont très détaillées. Vous pouvez peut-être vendre un fourgon blanc de base en ligne, mais la plupart des clients ont besoin de conseils sur les charges utiles, la charge par essieu, les options de conversion, … car n’oubliez pas que le secteur LCV et la conversion vont de pair. Et vous ne pouvez pas proposer ces solutions uniquement en ligne.

AMBASSADRICE DU SECTEUR VM : Vous présidez également la section véhicules utilitaires légers de la Febiac. En quoi consiste votre mission ?

Ingrid Lockley : Nous nous concentrons principalement sur la coordination entre le secteur et les services publics, par exemple en ce qui concerne les normes d’homologation et de conversion et leur application aux véhicules utilitaires. Il faut savoir que la plupart des règles sont élaborées pour les voitures particulières puis appliquées aux camionnettes. Et, souvent, cela ne fonctionne pas. Avec la section, nous essayons de soulever ces incohérences auprès des autorités législatives et exécutives.

VM : Y a-t-il du neuf concernant l’augmentation de la MMA des véhicules électriques a n de maintenir une charge utile suf samment élevée avec un permis B ?

Ingrid Lockley : Il n’y a pas encore de résultat concret, mais pour la première fois, je peux dire que les choses vont dans le bon sens et que nous arrivons progressivement à une solution.

VM : Cela va-t-il stimuler la demande de fourgonnettes électriques ?

Ingrid Lockley: Nous sommes un pays de diesel, surtout en ce qui concerne les camionnettes. Convaincre les gens de passer au 100 % électrique prendra du temps. Mais là on voit que le choix est fortement in uencé par la politique. Si une ville décide d’interdire les diesels dans un délai de x années, les gens ré échiront au type de propulsion à adopter. Pour que ce choix soit électrique, il va falloir sérieusement travailler sur l’infrastructure. Nous sommes un pays de diesel, surtout en ce qui concerne les camionnettes. Convaincre les gens de passer au 100 % électrique prendra du temps. Mais là on voit que le choix est fortement in uencé par la politique. Si une ville décide d’interdire les diesels dans un délai de x années, les gens ré échiront au type de propulsion à adopter. Pour que ce choix soit électrique, il va falloir sérieusement travailler sur l’infrastructure.

VM : Renault a de l’expérience dans le domaine électrique.

Ingrid Lockley : On l’oublie parfois, mais Renault est un pionnier de la conduite électrique. Nous avons déjà dix ans d’expérience et suf samment de connaissances sur les batteries, l’infrastructure et les coûts d’entretien.

VM : Et l’hydrogène ?

Ingrid Lockley : Renault mise beaucoup là-dessus, mais surtout en France. Il y a aussi un manque d’infrastructures en Belgique en matière d’hydrogène. L’hydrogène est-il l’avenir ? Dif cile à dire. Mais il y a une analyse de rentabilisation à faire, et Renault est prêt. (voir cadre)

VM : Quel est votre sentiment général sur l’approche LCV de Renault ?

Ingrid Lockley : Renault est un visionnaire dans l’électri cation, l’hydrogène, mais aussi averc un design plus orienté VP. Et des gadgets intelligents qui peuvent faire la différence, comme le porte-échelle intérieur, le tiroir en guise de boîte à gants ou encore la porte ‘Open Sésame’ sur le Kangoo. Pour nombre d’entreprises, c’est une solution pratique unique dans le secteur.

VM : Vous êtes visiblement bien chez Renault…

Ingrid Lockley : Ce que je fais me donne beaucoup de satisfaction. Je ne dis pas que je continuerai à le faire pour le reste de ma carrière parce qu’il faut offrir des opportunités aux jeunes. Mais quel que soit l’avenir, mon ambition sera toujours liée au monde des LCV. C’est juste trop passionnant.

Ingrid Lockley veut partager son trophée avec tous ceux qui s’engagent pour le secteur LCV.

HYDROGÈNE

Renault souhaite proposer des applications à l’hydrogène clés en main au travers d’Hyvia, joint-venture en collaboration avec Plug Power, leader mondial des applications à l’hydrogène. Hyvia propose l’écosystème hydrogène complet : LCV à pile à combustible, hydrogène vert, entretien et gestion de otte. Après le Kangoo à l’hydrogène, Renault lancera également cette année un Master qui utilise le gaz a n de générer de l’électricité pour la propulsion. Les véhicules offrent ainsi 500 kilomètres sans émission entre deux ravitaillements en hydrogène qui prennent 5 minutes.

Selon I. Lockley, Renault fait la différence avec des gadgets innovants comme la porte ‘Open Sesame’ sur le Kangoo.

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