20
Focus
Les nouveaux constructeurs Tesla a été sans aucun doute le pionnier en la matière. Il fut le premier à proposer un projet de camions électriques en dehors des constructeurs historiques de poids lourds. Depuis, pas un mois sans la présentation d’un nouveau prototype, qu’il soit autonome ou électrique. Einride, Volta Trucks, les start-up ont fleuri de par la planète. Mais que se cache-t-il réellement derrière ces pseudo-constructeurs ?
L
es annonces de nouveaux véhicules alternent avec celles des levées de fonds et pour certaines d’entrée en bourse. En juin dernier, Nikola qui s’est associé à Iveco et qui n’a pas encore produit de véhicules pesait déjà autant que Renault. En effet, à peine rentré en bourse, lors de sa fusion avec VectoIQ déjà inscrite au Nasdaq, sa capitalisation boursière s’est envolée atteignant dès les premières heures les 34 Md$ (31 Md€). Nikola fait parler de lui plus en termes financiers et moins en termes technologiques. Ce n’est pas un hasard s’il s’est rapproché de l’Italien Iveco qui a déjà une réalité industrielle. Son premier véhicule annoncé, le Nikola TRE électrique, sera d’ailleurs produit sur la plate-forme Iveco S-Way à Ulm en Allemagne. Généralement, les start-up se définissent comme des fournisseurs de solutions transport et services avant d’être constructeur de véhicules industriels. Volta Trucks proposera un guichet unique pour les gestionnaires de flotte, leur fournissant l’infrastructure de charge, l’assurance, la formation, la maintenance, voire le remplacement d’un véhicule en cas de panne. La société parle peu pour l’heure de l’ingénierie. Elle n’a fait appel pour le prototype
N°4 • 11/2020
présenté qu’à deux entreprises qui n’ont rien à voir avec l’industrie du poids lourd : Astheimer pour le design et Prodrive spécialisée dans le sport automobile. Elle promet d’éventuels partenariats avec des industriels. Encore au stade de prototypes Einride de son côté ne parle pas de camion mais de navette autonome et électrique. Décliné en 4 versions (pour l’urbain et la longue distance), la commercialisation du véhicule est annoncée pour l’année prochaine. Tous les véhicules utiliseront le logiciel Nvidia qui permettra d’atteindre une autonomie de niveau 4. Les deux premières versions baptisées AET 1 et AET 2 (niveau 1 et 2 pour des espaces fermés) pèsent 26 tonnes et peuvent supporter des charges utiles allant jusqu’à 16 tonnes tout en atteignant des vitesses de pointe de 30 km/h. Leurs deux autres versions plus robustes, les AET 3 et AET 4 (respectivement niveaux 3 et 4), ont des configurations et des spécifications similaires, mais une vitesse plus grande : jusqu’à 85 km/h, pouvant circuler sur des routes secondaires et autoroutes. Seules les deux