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Intelligence politique et cohérence géopolitique L’URGENCE DE RECONSIDÉRER LE RÉEL
PAR DAVID ANTONELLI
Essayons de reprendre les événements dans l’ordre.
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Les bonnes relations tissées patiemment entre Jérusalem et Moscou par la volonté de Netanyahu ont permise, non seulement de frapper efficacement les cibles militaires iraniennes qui opèrent en Syrie contre Israël, mais aussi d’amoindrir la menace que représentait le bellicisme de Damas, allié de Téhéran. Cette entente permit un important saut qualitatif en ce qui concerne notre sécurité. C’est cela une politique pragmatique.
immédiatement Washington de sa fidélité dans la guerre contre la Russie même si cela devait entraîner l’effondrement de son économie. Yaïr Lapid se devait d’imiter l’Europe, bien connue pour ignorer systématiquement l’intérêts de ses peuples au profit des intérêts atlantiques. Deux actions furent ainsi assumées : d’une part, le soutien politique au régime de Kiev, d’autre part la délégation au département d’Etat américain de notre politique sécuritaire envers l’Iran, signant par là une sorte de chèque en blanc.
Du coté de la Russie, l’hostilité du gouvernement Lapid a dégradé très profondément notre relation avec Moscou
LES AUTORITÉS IRANIENNES n’ont cessé de craindre un approfondissement de cette relation car, par une alliance de ce type, non seulement la Russie garderait des distances convenables avec l’Iran, du moins dans les domaines qui nous importent, mais pire, l’Iran craindrait de voir sa liberté d’action réduite à l’encontre d’Israël du fait du jeu des différents intérêts géopolitiques qui s’imposeraient à lui.
Cette crainte qui fût, à finalement été levée : le maître américain, engagé dans une énième « guerre de la liberté » exigea de tous ses vassaux leur alignement total derrière Zelenski, comique saltimbanque de profession, admirateur du nazi Bandera, reconverti à la hâte en héros du monde libre par la magie des médias.
L’UNION EUROPÉENNE assura
Le résultat fut à la hauteur des espérances de cette politique suicidaire : du coté de la Russie, l’hostilité du gouvernement Lapid a dégradé très profondément notre relation avec Moscou qui a donc naturellement décidé de resserrer ses liens avec Téhéran.
DU CÔTÉ AMÉRICAIN, les promesses ne furent suivies, évidement, d’aucune volonté politique concernant le programme nucléaire iranien, laissant à l’Iran, de fait, un boulevard vers l’arme absolue. Au même moment, le gouvernement américain et le Parti démocrate ont fait savoir, par une rhétorique acerbe qui trahissait une agressivité que nous découvrons, qu’ils seraient intraitables avec le nouveau gouvernement israélien, qu’ils ne toléreraient aucune velléité indépendantiste dans notre politique diplomatique, mais également quant à notre politique intérieure et à nos frontières ! globale avec laquelle nous avons d’importants liens, mais comme « partenaire » et non comme « sujet ».
Israël, à la frontière des deux blocs, doit devenir une puissance d’équilibre. Cela commence par reconsidérer nos priorités, les deux premières étant celles d’éviter, si cela est encore possible, que l’Iran dispose de l’arme atomique, et de ne pas renoncer à la Judée-Samarie. Cela passe par la restauration de nos liens avec Moscou.
De notre côté, le visage de « l’ami américain » se révèle. Le constat ainsi posé, une remise en question doit s’imposer. Il est d’abord temps de comprendre que les Etats-Unis – je ne parle évidement pas du peule américain – n’ont pas d’amis, seulement des vassaux.
À la fin de son second mandat, en 1994, François Mitterrand fit un aveux : « La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans morts, apparemment. Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. C’est une guerre inconnue et pourtant une guerre à mort ». Ce constat vaut pour le monde entier.
Seul Donald Trump fut un ami sincère et véritable d’Israël. Il fut d‘ailleurs un ennemi redoutable pour l’Iran qui espérait, à juste titre, un retour au pouvoir du parti démocrate. Pour le bien du peuple américain, d’Israël et plus généralement du monde, souhaitons donc le retour aux responsabilités du Parti républicain avec Trump et DeSantis
Une réaction populaire est advenu de nôtre côté par l’avènement d’un gouvernement de droite nationale et sioniste. La victoire électorale doit cependant se transformer en victoire politique. Il nous faut pour cela cesser notre suivisme inconditionnel envers l’atlantisme.
Que la chose soit dite, nous nous devons d’entretenir de très bonnes relations avec les Etats-Unis, puissance
LA RUSSIE ET LA CHINE, ont désormais une grande influence au Proche et Moyen-Orient, et s’imposent de manière croissante comme des acteurs incontournables dans le jeu régional et pour les questions sécuritaires qui nous intéressent. Certains le regrettent, bien sûr. D’autres, au contraire, s’en réjouissent. En vérité cela n’a pas d’importance, il s’agit simplement d’un fait indéniable qui s’impose à nous et que nous devons prendre en compte. Eux aussi doivent donc devenir des partenaires. Israël ne doit pas s’interdire de discuter et de coopérer.
Nous n’avons pas à nous ingérer dans la rivalité qui oppose le bloc atlantique à la Russie et à la Chine. Pour cela, il est temps de cesser notre soutien à Zelenski, engagé dans une guerre qui ne nous concerne pas, et n’a absolument aucun intérêt pour nous. Une guerre rendue inévitable par l’Otan qui ne cesse de vouloir s’approcher des frontières de la Russie qui, légitimement refuse cette menace sécuritaire.
Oui, il est temps que la Russie redevienne un partenaire pour Israël, d’abord cat tel est notre intérêt mais aussi, il faut aussi oser dire cette vérité, parce que la Russie, par sa volonté de défendre sa société traditionnelle, l’identité de ses peuples et son indépendance, partage avec nous un corpus de valeurs civilisationnelles que, constatons-le, nous partageons de moins en moins avec l’Europe et avec les Etats-Unis, férocement globalistes et bien décidés à éradiquer dans leurs sociétés toutes traces du sacré, ou de l’identité des peuples. L’Eternel n’a pas rendu notre retour possible, après deux mille ans d’exil, pour que nous soyons un pion sur l’échiquier d’une puissance impériale sans cesse en quête d’expansion.
Notre responsabilité envers l’humanité nous engage, soyons à la hauteur de notre devoir.
David Antonelli, écrivain, Président de l’Association Corse-Israël et intervenant régulier
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