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Le mystère de CHAVOUOT

Pour Rabbi Yossi le don de la torah eut lieu le 7 Sivan, pas le 6 comme nous le célébrons aujourd’hui ! Pour lui, la fête de chavouot telle qu’elle est célébrée en Israël, ne tombe jamais le jour anniversaire de l’alliance conclue au Sinaï !! La halakha n’a pas retenu son avis. Il n’empêche qu’il est quand même troublant qu’on ne sache pas avec exactitude la date du don de la Torah !

VOUS ME DIREZ : pourquoi ne pas regarder directement dans la Torah à quelle date la Torah a-t-elle été donnée ?!

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Sivan aient tous deux 29 jours ou 30 jours ou l’un 29 et l’autre 30 ! Du coup, chavouot peut théoriquement être célébré le 5, le 6 ou le 7 sivan !

Mieux encore, il n’est mentionné nulle part que la Torah fut donnée 50 jours après pessah ! Il est juste précisé que le 50ème jour doit être un jour de fête. Le contexte parle d’une fête agricole, durant laquelle on doit se garder de faire des travaux. Mais pour célébrer quoi ? Ce n’est pas écrit. Il faudra attendre l’époque talmudique pour que ce 50ème jour soit appelé « le temps du don de notre Torah » !

Ainsi, Pessah commémore la sortie d’Egypte, Soukot les 40 années du désert et Chavouot, l’entrée en Israël

C’est que justement, aussi curieux que cela puisse paraitre, la date du don de la Torah ne figure pas dans la Torah ! On y mentionne bien que c’était «le troisième mois» mais quel jour ? Mystère ! Pourtant, pour toutes les autres fêtes du calendrier, Roch Hachana, Kippour, Soukot et Pessah, la date est clairement mentionnée. Mieux, le seul indice de datation qui nous est fourni est le suivant : 50 jours à partir du lendemain de la fête de pessah’. Or, comme les mois juifs ont parfois 29 jours et parfois 30, il se peut très bien que les mois de Iyar et

POURQUOI TANT DE MYSTÈRE ?

C’est que l’on craignait, en fixant une date précise, que la Torah y soit exclusivement associée. Or la Torah est intemporelle. Le temps n’a pas de prise sur elle. Nous la recevons chaque jour de l’année !

Mais cette explication ne s’attache qu’au mystère du flou entretenu à propos de la date. Reste malgré tout la seconde question : pourquoi la Torah ne mentionne-t-elle jamais clairement que c’est le don de la Torah que nous célébrons à Chavouot ?

Le Rav Zaks précise : si le don de la torah n’est pas évoqué explicitement c’est que la dimension de Chavouot se trouve aussi ailleurs.

Chaque fois que la Bible parle de Chavouot, elle évoque en même temps les champs, la récolte, les épis de blé. Le livre de Ruth que nous lisons à Chavouot respire cette ambiance champêtre. Et lorsque la fête est évoquée dans le livre de Vayikra , on y parle aussi de la mitsva de Péa qui oblige l’agriculteur à consacrer une partie de son champs aux pauvres. Ace qui fait dire au Rav Zaks que Chavouot est avant tout la fête de la terre d’Israël. Les trois fêtes de pèlerinage représenteraient ainsi les 3 étapes du passage de l’esclavage à la liberté, en hébreu « הלואגל דובעשמ ». Ainsi, Pessah commémore la sortie d’Egypte, Soukot les 40 années du désert et Chavouot, l’entrée en Israël. C’est d’ailleurs le moment où on apportait les prémices de nos fruits au Temple.

ET SI CHAVOUOT COMMÉMORE tout à la fois le don de la Torah et celui de la Terre d’Israël, c’est bien sur parce que cette dernière est le lieu privilégié dans lequel la Torah est censée s’accomplir. La même date a donc été choisie pour remercier Dieu de ces deux présents. Comme pour insister davantage sur le lien entre la terre et la torah, nous assistons ces dernières années en Israël à un surprenant phénomène : la traditionnelle nuit d’étude a cessé d’être exclusivement l’apanage des savants de la torah. C’est tout le peuple, religieux, traditionalistes et laïques qui se plonge dans l’étude renouvelée de la Loi comme en témoigne le nombre impressionnant de cours, conférences et « havroutot » qui sont proposés cette nuit-là ! Et c’est à nouveau « depuis Sion que retentit la voix de la Torah et la parole de D.ieu depuis Jérusalem ».

AJOUTONS LE FAIT que c’est entre la célébration de la libération physique de Pessah et celle de la libération spirituelle de Chavouot que se sont intercalées, grâce aux hasards de l’histoire, les célébrations de Yom Haatsmaout et de Yom Yeroushalayim. Ce qui rend l’éclairage du Rav Zaks plus parlant encore pour notre génération !

Enfin, quand je dis « hasard », vous m’avez compris…. Arrêtez-moi si je dis des bêtises…

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