GOODBYE JULIA
Notre coup de cœur
TAROT
L'horreur à la carte
LE TABLEAU VOLÉ
Toile de maître
Notre coup de cœur
L'horreur à la carte
Toile de maître
Aviez-vous aussi des amis imaginaires quand vous étiez enfant ?
Moi oui, et en quantité. Certains m’étaient très chers, d’autres me hantaient dans de terribles cauchemars. Mais en grandissant, ils ont tous disparu. Aujourd’hui, « Blue & compagnie » est un film qui me donne une impression de déjà-vu. Il met en scène une adolescente et son père qui doivent eux aussi lutter contre des amis imaginaires. Aujourd’hui, je suis moi-même père d’une fille qui a grandi, mais j’ai immédiatement eu le sentiment de retourner dans ma jeunesse devant ce spectacle drôle et bien réalisé. Je suis curieux de savoir si ça vous arrivera aussi.
Dans le domaine de l’art et essai, le mois de mai offre également de nombreux films uniques et émouvants : « Goodbye Julia », une histoire sensible sur la culpabilité et l’expiation ; « Inchallah un fils » sur le combat d’une femme courageuse contre le patriarcat tout-puissant ; ou encore « Pas de vagues », l’histoire vraie d’un enseignant accusé à tort de harcèlement moral. Et pour les amateurs d’horreur, « Tarot » sera un véritable choc.
Et comme toujours, vous trouverez toutes les nouvelles sorties sur notre poster au milieu de votre magazine.
Nous vous souhaitons un excellent divertissement au cinéma.
Bien à vous,
Philipp Portmann
Éditeur
Éditeur
Directeur de publication
Philipp Portmann
Chef de produit
Jean-Pierre Grey
Rédacteur en chef
Bernard Achour
Maquette
Romano Bassi
Design & Layout
Huit Onze, Genève
PORTMANN GROUP
Etzelmatt 5 - 5430 Wettingen +41 56 426 88 55 info@portmann-group.com portmann-group.com
Vente d'annonces
Patrick Knecht
p.knecht@portmann-group.com
ISSN 2813-7353
Les éditeurs n’assument aucune responsabilité pour le matériel envoyé. Le contenu éditorial est exempt de publicité sauf mention contraire.
© PORTMANN GROUP 2024
Tous droits réservés. Toute réutilisation du contenu de ce magazine sans autorisation écrite est interdit.
Quand nous étions enfants, nous avions probablement tous des amis imaginaires. Mais que se passerait-il si notre imagination se transformait en réalité ? Réponse dans BLUE & COMPAGNIE.
BlueAu premier plan de cette comédie attachante se trouve la curieuse Bea, qui traverse une période difficile et qui, au bon moment, se voit présenter par son voisin adulte Cal un monde incroyable où des amis imaginaires qui se sentent abandonnés depuis que leurs enfants humains sont devenus des adultes et ont ainsi été oubliés. Le problème ? Si personne ne se souvient d’eux, ils disparaissent comme s’ils n’avaient jamais existé. Bea et Cal doivent donc mettre au point un plan pour s’assurer que Blue, le géant duveteux, Blossom, la dame papillon encourageante, et tous les autres amis imaginaires ne s’évaporent pas subitement dans la nature. Mais comment faire ?
DEUX GÉNÉRATIONS EN VEDETTE
La star hollywoodienne Ryan Reynolds, connue pour son rôle dans l’adaptation cinématographique de la bande dessinée « Deadpool », se glisse dans la peau de Cal,
tandis que la jeune vedette de la série « The Walking Dead » Cailey Fleming brille dans le rôle de Bea, qui redécouvre son imagination grâce à ce voyage unique.
La réalisation et le scénario ont été confiés au talentueux John Krasinski, qui a réalisé un rêve d’enfant en adaptant une idée qu’il avait depuis longtemps : donner vie à des amis imaginaires. Après avoir pris les commandes de deux des bientôt trois films « Sans un bruit » et s’être ainsi frotté à l’horreur, il était temps pour ce talent exceptionnel de s’essayer au film familial. À 44 ans, le mari de l’actrice Emily Blunt est loin d’être étranger à ce domaine, puisqu’il est lui-même acteur et comédien de doublage, et qu’il a notamment prêté sa voix à des personnages de films d’animation comme « Crypto et les Super Animaux » ou « Monstres Academy ».
Résultat : « Blue & compagnie » propose aventure extraordinaire pour petits et grands, drôle et pleine de fantaisie.
EN SALLE LE 8 MAI
Gagnez des tickets pour « BLUE & COMPAGNIE » !
Pour ce faire, envoyez un mail jusqu’au 31 mai à concours@portmann-group.com
Dino Blossom Glacon Lewis Robot S Dog SlimeballSuspense psychologique chauffé à blanc, « Goodbye Julia » est une révélation à entrées multiples.
Par Bernard Achour
Ce n’est pas tous les jours qu’un film en provenance du Soudan arrive sur nos écrans. « C’est un pays qui a énormément souffert », dit son réalisateur Mohamed Kordofani. De fait, divisé en deux régions, le Nord musulman et le Sud catholique, il a pâti des décennies durant d’un racisme, de violences extrêmes et de deux guerres civiles auxquels l’indépendance de la partie Sud en 2011 aurait dû mettre un terme avant qu’un terrible conflit interne ne remette les tristes compteurs à zéro. Un contexte terrible sur lequel le cinéaste a pourtant bâti un film admirable, entre désespoir et optimisme, qui a reçu le bien nommé Prix de la liberté de la section Un Certain regard au dernier Festival de Cannes.
D’un côté, Julia, chrétienne de condition modeste persécutée pour sa religion ; de
l’autre, Mona, riche bourgeoise catholique baignant dans les préjugés racistes. Deux femmes que tout oppose dont les destins se croisent pourtant au détour d’une tragédie qui va amener la première à devenir la servante de la seconde. À partir de là, le scénario nous emmène dans des directions auxquelles il est impossible de s’attendre, entre tension digne des meilleurs thrillers, non-dits à fendre le cœur et tragédie d’envergure shakespearienne. « Je rêvais d’un film que tout le monde puisse voir, un film excitant, avec une intrigue forte, un rythme attirant, qu’il y ait un meurtre, une bonne musique, mais pas au détriment de son ambition artistique, explique Mohamed Khordofani. Je ne voulais surtout pas aborder des sujets aussi complexes que l’identité, le racisme et le conflit entre conservatisme et progressisme de façon simpliste ou naïve. Je voulais mettre en scène des femmes qui, malgré l’oppression que la société leur impose, soient fortes et intéressantes. »
Dire qu’il a largement atteint son but est un euphémisme. Complice du terrible secret que dissimule une des héroïnes (et que nous ne révélerons pas ici afin de préserver l’énorme charge émotionnelle qu’il contient), le spectateur se ronge littéralement les ongles tant la crainte des conséquences apocalyptiques qu’il pourrait entraîner si l’autre était amenée à la découvrir. Mis en scène avec un mélange assez exceptionnel d’élégance et de force, « Goodbye Julia » réussit dans un même élan l’exploit d’observer une amitié unique en son genre, de faire couler des sueurs froides de terreur, de brosser le tableau d’un pays rongé par une haine absurde et, malgré tout, de laisser filtrer une bouleversante lueur d’espoir. La découverte s’impose.
GOODBYE JULIA EN SALLE LE 29 MAI
DE David Leitch AVEC Ryan Gosling, Emily Blunt, Aaron Taylor-Johnson GENRE Comédie d’action, 2 H 05
DISTRIBUTEUR Universal
EST UNE FEMME DE Andrés Peyrot GENRE Documentaire, 1 H 25
DISTRIBUTEUR P.S. Productions
DICKS : THE MUSICAL DE Larry Charles AVEC Josh Sharp, Aaron Johnson, Nathan Lane GENRE Film musical, 1 H 26 DISTRIBUTEUR Ascot Elite
LE CHÂTEAU DE CAGLIOSTRO DE Hayao Miyazaki GENRE Animation, 1 H 40
DISTRIBUTEUR Waldner
DE Pascal Bonitzer AVEC Alex Lutz, Léa Drucker, Louise Chevillotte GENRE Comédie, 1 H 31
DISTRIBUTEUR Agora
TRUC EN PLUS DE Artus AVEC Artus, Clovis Cornillac, Alice Belaïdi GENRE Comédie, 1 H 39
DISTRIBUTEUR Praesens
N’ATTENDEZ PAS TROP DE LA FIN DU MONDE DE Radu Jude AVEC Ilinca Manolache, Nina Hoss, Uwe Boll GENRE Comédie dramatique, 2 H 43
DE John Krasinski
AVEC Ryan Reynolds, John Krasinski, Cailey Fleming GENRE Comédie, 1 H 45
DISTRIBUTEUR Warner
DE Nicolas Philibert GENRE Documentaire, 2 H 23
DISTRIBUTEUR Adok Films
DISTRIBUTEUR Xenix AUGURE DE Balogi AVEC Marc Zinga, Yves-Marina Gnahoua, Marcel Otete GENRE Drame, 1 H 35 DISTRIBUTEUR Outside the Box
WITHIN :
DE Fisnik Maxville AVEC Luana Bajrami, May-Linda Kosumovic, Don Shala GENRE Thriller, 1 H 58
DISTRIBUTEUR Alva Films
DE Spenser Cohen, Anna Halberg AVEC Avantika, Adain Bradley, Jacob Batalon GENRE Horreur, 1 H 32
DISTRIBUTEUR Sony Pictures
DE Ernst De Geer
AVEC Herbert Nordrum, Asta Kamma August, Andrea Edwards GENRE Comédie dramatique, 1 H 38
DISTRIBUTEUR Xenix
DE Stéphane Carrel GENRE Documentaire, 1 H 30
Filmcoopi
DE Lukas Moodysson
AVEC David Dencik, Hendrick Lundström, Gustav Hammersten GENRE Comédie dramatique, 1 H 55
DISTRIBUTEUR Frenetic
DE Mohamed Kordofani AVEC Ger Duani, Siran Riak, Nazar Goma GENRE Drame, 2 H DISTRIBUTEUR Trigon
DE Jonathan Demme GENRE Documentaire musical, 1 H 28 DISTRIBUTEUR Xenix
DE Wes Ball AVEC Freya Allan, Owen Teague, Peter Macon GENRE Fantastique, 2 H 25 DISTRIBUTEUR Disney PAS DE VAGUES DE Teddy Lussi-Modeste AVEC François Civil, Shaïne Boumedine, Bakary Kebe GENRE Drame, 1 H 32 DISTRIBUTEUR Pathé
DE Matt Bettinelli-Olpin, Tyler Gillett AVEC Melissa Barrera, Dan Stevens, Kathryn Newton GENRE Horreur, 1 H 30
DISTRIBUTEUR Universal
DISTRIBUTEUR Agora RÖBI S’EN VA DE Christian Labhart, Heidi Schmid GENRE Documentaire, 1 H 30 LA PLANÈTE DES SINGES -
DE Amjad Al Rasheed AVEC Mouna Hawa, Selena Rababah, Haitham Omari GENRE Drame, 1 H 53
DISTRIBUTEUR Trigon
DE Quentin Dupieux AVEC Léa Seydoux, Louis Garrel, Vincent Lindon GENRE Comédie, 1 H 14
DE George Miller AVEC Anya Taylor-Joy, Chris Hemsworth, Tom Burke GENRE Fantastique, 2 H DISTRIBUTEUR Warner
DANSE DES CÎMES DE Dominique Margot GENRE Documentaire, 1 H 37
DISTRIBUTEUR Cineworx
Situation au moment de la clôture de la rédaction. Toutes les données sont fournies sans garantie.
MEMORY
DE Michel Franco AVEC Jessica Chastain, Peter Sarsgaard, Merritt Wever GENRE Drame, 1 H 40
DISTRIBUTEUR Filmcoopi
Quand on lit les cartes de tarot, il y a une règle intangible : ne jamais utiliser le jeu de quelqu’un d’autre. Ce mois-ci, le thriller d’horreur
TAROT nous fait découvrir ce qui se passe si on le fait quand même.
Par Carmine CarpenitoDes amis enfreignent imprudemment le précepte susmentionné et prédisent l’avenir à l’aide de cartes maudites ; ils déchaînent inconsciemment une effroyable vague de violence, car une force maléfique est enfermée à leur insu dans le tarot. L’un après l’autre, les joueurs subissent le destin cruel que les cartes ont prédit, et la course pour échapper à mort commence…
Après les courts métrages « Blink » et « Shattered », il était enfin temps pour le talentueux conteur Spenser Cohen de passer à la réalisation d’un long. Il a été aidé dans sa tâche par la coréalisatrice Anna Halberg, avec laquelle il a sorti de son chapeau la série de podcasts « Classified » en 2022. Avec « Tarot », le duo a maintenant mis sur pied un film de genre diablement passionnant, qui se glisse sous la peau et constitue une redoutable épreuve nerveuse pour tout amateur de films d’horreur.
L’actrice Avantika, connue pour ses rôles dans « Mean Girls », « The Sex Lives of College Girls » et « Senior Year », a ici l’honneur d’être confrontée au mal. Mais Humberly González, Harriet Slater et Jacob Batalon, vu dans les deux derniers « Spider-Man », font également partie de ce voyage surnaturel dans l’inconnu. Soyez vous aussi de la partie lorsque le petit groupe sera confronté à des obstacles insoupçonnés. Montées d’adrénaline en vue !
TAROT
EN SALLE LE 1er MAI
AMJAD AL RASHEED
Venu de Jordanie, INCHALLAH A BOY révèle dans son réalisateur Amjad Al Rasheed un cinéaste à suivre de près.
Comment définiriez-vous votre film ?
Amjad Al Rasheed : C’est une histoire de survie, d’émancipation et d’espoir. A travers elle, j’ai voulu dénoncer l’oppression imposée par une société patriarcale, et inviter les spectateurs à la réflexion.
comment les femmes doivent faire face à un schéma oppressif et comment cette attitude est normalisée. « Inchallah a Boy » s’inspire de la lutte d’une parente proche, qui a consacré toute sa vie à servir sa famille, et a vécu avec un homme qui lui a fait perdre peu à peu la notion de qui elle était vraiment. Son parcours a fait naître l’idée du film : montrer le manque de contrôle de nombreuses femmes sur leur destin et la facilité avec laquelle leurs droits sont bafoués.
D’où vous est venue l’idée du scénario ?
J’ai grandi entouré de femmes. Lorsque j’étais enfant, elles évoquaient sans détour en ma présence les problèmes qu’elles rencontraient avec leurs maris, pensant que je n’écoutais pas ou que j’étais trop petit pour comprendre. Ainsi, j’ai vu que notre société et notre culture attendent des femmes qu’elles acceptent sans broncher le comportement abusif des hommes qui leur dictent leurs croyances et leur conduite. J’ai donc compris très jeune
Comment s’est déroulée l’écriture ?
Mon processus d’écriture débute généralement par une question : « Et si… ? » Et si ce personnage se trouvait dans cette situation, que se passerait-il ? Comment agirait-il ? Et ainsi de suite… Cela soulève d’autres hypothèses qui m’aident à concevoir l’idée générale et l’histoire du film. Par le biais de la narration, je veux questionner le monde et inviter les spectateurs à faire de même, pour ainsi entamer un dialogue et tenter de trouver des réponses. Je crois qu’en tant qu’êtres humains, nous devons être curieux, surtout en ce moment.
Comment avez-vous reçu la présentation de votre film au Festival de Cannes 2023 dans le cadre de la Semaine de la critique ?
J’ai été enthousiasmé et honoré par cette sélection. Je n’aurais pas pu rêver mieux pour la première internationale du film. Il s’agit de mon premier long métrage et du premier film jordanien jamais sélectionné à Cannes ! « Inchallah a Boy » est un film réalisé avec amour et passion par toute une l’équipe d’acteurs et de techniciens dévoués, nous avons ravis du grand pas en avant que ce festival a représenté pour nous et pour le cinéma jordanien.
INCHALLAH A BOY EN SALLE LE 8 MAI
STOP MAKING SENSE
Chef-d’œuvre absolu de « film concert », STOP MAKING SENSE participa de façon décisive à la gloire et à la postérité du groupe culte Talking Heads.
À l’heure où la musique se dématérialise, où le son de YouTube et autre Deezer fait office de norme acoustique et où les artistes en tournée se produisent dans des arènes si gigantesques qu’ils en deviennent invisibles, rien de tel que la ressortie en version restaurée Ultra Haute Définition de « Stop Making Sense » pour s’offrir une incomparable immersion audiovisuelle dans le concert le plus mythique de la formation rock/new wave menée par le fascinant David Byrne.
Neuf ans avant d’exploser au niveau mondial avec « Le Silence des agneaux », soit en décembre 1983, le réalisateur Jonathan Demme décida de braquer ses objectifs sur la scène du Pantages Theater, à Hollywood, où le groupe Talking Heads devait se produire trois soirs durant. Certes, les titres de leurs albums (« More Songs about Buildings and Food », « Remain in Light », « Speaking in Tongues ») ou de leurs titres phares (« Psycho Killer », « Found a Job », « Once in a Lifetime ») ne parlent aujourd’hui directement qu’à une génération bien déterminée. Pourtant, cette captation hallucinante de créativité, entre gros plans, panoramas, mouvements de caméra et montage au rasoir, mérite largement d’attirer la curiosité des enfants du XXIe siècle.
Remasterisé grâce aux toutes dernières technologies de l’image et du son, le film ressuscite aujourd’hui comme s’il avait été tourné hier. Ne laissez pas passer cette occasion unique de le (re) découvrir dans des conditions optimales.
LE TABLEAU VOLÉ
Amateurs d’humour un peu plus élaboré que la moyenne, LE TABLEAU VOLÉ est fait pour vous.
À la question : « Qu’est-ce qu’une comédie réussie ? », chacun réagit spontanément, en toute logique et de façon imparable : « Un film qui me fait rire. » De ce point de vue, « Le Tableau volé » remplit haut la main son contrat. Reste une autre interrogation : « Quelle sorte d’humour attendez-vous d’une comédie ? » La réponse que lui apporte le film de Pascal Bonitzer est beaucoup plus inattendue et réjouissante que prévu.
Au départ, la découverte d’un tableau qu’on croyait disparu signé Egon Schiele, géant autrichien de la peinture expressionniste, dans le pavillon d’un jeune ouvrier totalement inconscient du trésor qui trône sur le mur défraîchi de sa chambre. À partir de là, branle-bas de combat chez les commissaires priseurs, authentification du chef-d’œuvre, tentatives d’arnaque, sans oublier les rapports électriques entre le chargé de mission et sa stagiaire pathologiquement menteuse. Donc oui, on rit, et pas qu’un peu, tant les dialogues crépitent, le tempo embarque et les acteurs (Alex Lutz, Léa Drucker, Nora Hamzawi, les révélations Louise Chevillotte et Arcadi Radeff) se régalent.
Pourtant, sous le vernis de la comédie sophistiquée, des éléments moins immédiatement « rigolos » font bientôt entendre leur petite musique : un rapport père/fille tout sauf banal (magnifique contribution du chanteur Alain Chamfort), une amitié qui dérape, le spectre de la spoliation des biens appartenant aux Juifs par les nazis… Combinés à la veine légère très majoritairement dominante, ils lui apportent une densité et, parfois, une émo tion tout aussi maîtrisés.
Couronné par un final d’envergure épique, « Tableau volé une surprise digne de toutes attentions.
PAS DE VAGUES
Dans le remarquable PAS DE VAGUES, François Civil prend le pouls de notre époque avec un talent dont on n'a pas fini de parler.
Par Bernard AchourOn l’a quitté l’hiver dernier en fringant D’Artagnan dans « Les Trois mousquetaires – Milady », et voilà qu’on le retrouve dès ce printemps en professeur victime d’une fausse accusation de harcèlement dans « Pas de vagues ». Un grand écart spectaculaire qui confirme la stature en perpétuelle évolution du décidément passionnant François Civil.
CHASSE AU TRÉSOR
Pierre Niney peut se le tenir pour dit : l’acteur qui monte, l’acteur qui surprend, l’acteur auquel le cinéma français est en train de dérouler le tapis rouge, c’est désormais son collègue François Civil.
« On a quasiment débuté au même moment, on a tourné cinq fois ensemble, on est ami dans la vie, et ce qui arrive de bien à l’un fait aussitôt le bonheur de l’autre », précise néanmoins l’intéressé. Quand on
a découvert en 2017 le biker contraint de transporter de la drogue pour éponger la dette contractée par la mère de son fils auprès de la pègre gitane qui lui valut d’accéder pour la première fois à la tête d’affiche dans le formidable thriller hexagonal
« Burn out », son parcours d’espoir charismatique avait déjà commencé depuis une grosse dizaine d’années. De fait, ce Parisien né en 1989 a passé plus de la moitié de sa jeune vie devant les caméras. « Je n’avais pas d’idées de métier, je jouais juste avec mes potes, j’inventais des histoires basiques du genre je creuse dans le jardin avec une pelle pour trouver un trésor », explique-t-il. « Et au fond, c’est ce que je continue à faire. »
Avant « Burn out », il était ainsi apparu dans une dizaine de films, dont « 20 ans d’écart » sur le tournage duquel il fit la connaissance d’un certain… Pierre Niney. Il s’était même offert un petit détour par Hollywood via « Frank » et une adaptation cathodique de
Dans le prochain numéro de FILM GUIDE :
BAD BOYS: RIDE OR DIE (photo) – Le come-back des mauvais garçons
LA PETITE VADROUILLE – Une grande comédie
LE COMTE DE MONTE-CRISTO – Plus fort que « Les Trois mousquetaires » ?
Dès le 5 juin dans votre cinéma préféré
« Rosemary’s Baby ». Depuis, de « Ce qui nous lie » en « Chant du loup », de « Celle que vous croyez » en « BAC Nord », de « En corps » en « Trois mousquetaires », la variété de son registre et l’intensité de son aura n’ont plus cessé de se déployer. Magnifique de présence et de désarroi dans « Pas de vagues », film d’une brûlante actualité sur les dérives du milieu éducatif, la folie des réseaux sociaux, l’aspect charognard des infos en continu et les ambiguïtés de l’adolescence, il y confirme avec un éclat l’immense étendue de ses aptitudes. « J’ai une vraie angoisse du temps qui file », confesset-il. Si ce tourment l’incite à multiplier les rôles avec la même intelligence, on ne s’en plaindra pas, d’autant qu’on le retrouvera cet automne dans le film événement de Gilles Lellouche « L’Amour ouf » présenté en compétition à Cannes.
PAS DE VAGUES EN SALLE LE 15 MAI
EXECUTIVE PRODUCER LUPITA NYONG’O