FILM GUIDE #2023-5 – Novembre 2023

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LA PASSION DE DODIN BOUFFANT : EN ROUTE VERS L’OSCAR ? Novembre 2023 | #5 FR www.filmguide.ch

Votre mensuel du cinéma

NAPOLÉON L’Empereur contre-attaque

LE GARÇON ET LE HÉRON Miyzaki sort de sa retraite

L’ENLÈVEMENT

Notre coup de cœur du mois

COMME PAR MAGIE La surprise Kev Adams


LE 15 NOVEMBRE AU CINÉMA


ÉDITORIAL La fin des grandes chaleurs ! L'automne est là, et avec lui le retour de cette saison plus fraîche où la fréquentation des cinémas ne dépend plus de la température extérieure. C’est précisément la raison pour laquelle de nombreux films passionnants sortent à cette période. Nous consacrons notre couverture à l’un des plus grands films de novembre : NAPOLÉON, interprété par Joaquin Phoenix. L’acteur de caractère incarne l’empereur des Français sous la direction de Ridley Scott. Pas de surprise, les deux se connaissaient déjà dans « Gladiator ». Le thème de Napoléon revêt une importance particulière pour la Suisse. Sans lui, notre pays n’existerait tout simplement plus ! L’historien et spécialiste de Napoléon Thomas Schuler nous explique dans ce numéro l’histoire qui se cache derrière ces événements. Mais ne nous contentons pas de regarder en arrière. L’avenir nous tient également à cœur. Et c’est là que nous passons du reportage cinématographique à l’organisation : à partir de maintenant, votre magazine sera publié sur du papier certifié PEFC issu de forêts gérées durablement. Ce n’est que la première des nombreuses étapes prévues en matière de protection de l’environnement. Notre objectif est en effet que « Film Guide » devienne totalement neutre sur le plan climatique. Chers lecteurs, nous vous tiendrons informés ici même de nos efforts et de nos projets. Bons divertissements à tous. Philipp Portmann éditeur

SOMMAIRE 4 — EN COUVERTURE

NAPOLÉON

+ une interview de THOMAS SCHULER 9 — PORTRAIT Hayao Miyazaki pour

LE GARÇON ET LE HÉRON

11 —ZOOM

17 — PORTRAIT Virginie Efira pour

RIEN À PERDRE

19 — INTERVIEW Marie Amachoukeli pour

AMA GLORIA

21 — COMING SOON

LE VOYAGE À EILAT

LA PASSION DE DODIN BOUFFANT 21 — EN LUMIÈRE L'ENLÈVEMENT 12 — FILM GUIDE Les sorties du mois

15 — PORTRAIT Kev Adams pour

COMME PAR MAGIE

23 — ZOOM

TOTEM

23 — À SUIVRE… Dans notre prochain numéro

On peut mourir, mais vivre c’est beaucoup plus dur, c’est ça qui est bien. Peindre la dureté, c’est jouir deux fois. Joe Boehler

AU CINÉMA DÈS LE 8 NOVEMBRE 3

Séances spéciales en présence de l’équipe du film : www.louisevaaucinema.ch


EN COUVERTURE

NAPOLÉON JOAQUIN PHOENIX,

EMPEREUR DES FRANÇAIS Après « Opphenheimer », c’est au tour d’un autre personnage historique d’être adapté au cinéma : avec dans le rôle-titre Joaquin Phoenix, NAPOLÉON est en effet au centre du dernier Ridley Scott, une épopée d’action spectaculaire sur l’ascension et la chute de l’emblématique empereur français.

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DU JOKER AU CHEF DE GUERRE Oscar du meilleur acteur pour « Joker », nommé en second rôle à la statuette dorée pour « Gladiator » du même Ridley Scott où il incarnait déjà un empereur, le sanguinaire (et mal nommé) Commode, Joaquin Phoenix se glisse aujourd’hui dans la peau de celui qui se couronna empereur de France après sa prise de pouvoir. À 49 ans depuis le 28 octobre dernier, voilà déjà un certain temps qu’il est considéré comme un immense interprète de composition. C’est ainsi qu’il redonne vie de façon impressionnante à Napoléon qui, dans la réalité, mourut à 51 ans.

MAÎTRESSE ET SOUTIEN Mais le film ne se consacre pas uniquement à lui. Le grand amour de sa vie, Joséphine de Beauharnais, interprétée par la star des deux (et bientôt trois) « Misssion : Impossible » Vanessa Kirby, bénéficie également d’une grande présence à l’écran. Cette femme née aux TroisÎlets, en Martinique, était en effet plus que la maîtresse de Napoléon : c ’est en partie grâce à elle et à ses relations avec des politiciens de haut rang de la République que son mari est devenu général commandant de l’armée d’Italie. LA FIBRE ÉPIQUE Il n’y a pas que devant la caméra que de grands noms se sont réunis – le poste de réalisateur a lui aussi été occupé par une immense personnalité. Le maître cinéaste Ridley Scott, créateur de films aussi mémorables que « Gladiator », « Seul sur mars » ou « House of Gucci », prouve à bientôt 86

ans qu’il a toujours un grand flair pour la mise en scène de sujets historiques. À COUPER LE SOUFFLE Une grande partie de « Napoléon » a été mise en scène en Grande-Bretagne et en France. Mais le tournage s’est également déroulé à Merzouga, une petite localité désertique d’environ cinq cents habitants située dans la province d’Errachidia, au sud-est du Maroc, ce qui a permis d’obtenir des images magnifiques. « Napoléon » n’est donc pas seulement un portrait saisissant, c’est aussi une épopée d’action spectaculaire avec les scènes de batailles les plus dynamiques jamais filmées qui doivent absolument être vécues sur grand écran. Ça en vaut la peine !

NAPOLÉON

EN SALLE LE 22 NOVEMBRE

Photos : © DR

On y découvre ainsi le parcours implacable de Bonaparte vers le pouvoir à travers le prisme de sa relation instable avec son seul véritable amour : Joséphine de Beauharnais. Ses tactiques militaires et politiques légendaires au cours de ses batailles sont également présentées.

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Bande-annonce

VIRGINI E

E FI R A

un film de

félix LEFEBVRE

DELPHINE DELOGET

a r i e h W O RT H A LT E R

m at h i e u D E M Y

india HAIR

DÈS LE 22 NOVEMBRE AU CINÉMA


INTERVIEW

THOMAS SCHULER

© DR

L’ÉTAT SUISSE N’EXISTERAIT PAS SANS NAPOLEON

L’historien Thomas Schuler, 53 ans, travaille depuis un quart de siècle en tant qu’indépendant sur Napoléon Bonaparte et a écrit plusieurs livres et articles sur l’empereur des Français. Dans notre interview, il parle de ce dernier, de ses liens avec la Suisse et de l’impact que peut avoir un film. PROPOS RECUEILLIS PAR PHILIPP PORTMANN

FilmGuide : Qu’est-ce qui vous fascine tant dans Napoléon Bonaparte pour que vous y consacriez la moitié de votre vie professionnelle ? Thomas Schuler : Aucun homme n’a fait l’objet de plus de livres que lui : il y a plus d’un million de titres ! On pourrait donc penser que le monde connaît tout sur Napoléon. Mais plus on s’enfonce dans cette matière, plus on s’aperçoit que c’est le contraire qui est vrai. Beaucoup de choses sont fausses, preuves à l’appui. En tant qu’historien, c’est fascinant. Pouvez-vous citer quelques exemples ? On dit souvent que Napoléon était petit. Mais c’était de la pure propagande de guerre, qui a perduré jusqu’à aujourd’hui. Avec un peu moins de 1,70 m, il se situait dans la moyenne de l’époque. Un autre sujet est la question de la culpabilité dans ce que l’on appelle les « guerres

napoléoniennes ». Cette appellation suggère déjà qu’il en était responsable. Mais lors de la première des sept guerres de coalition, personne ne connaissait encore Napoléon, et quatre autres ont été initiées et financées par les Anglais. Il n’était donc pas un belliciste et n’avait pas la folie des grandeurs. Mais cela ne veut pas dire que je l’admire. Ce qui m’intéresse, c’est la vérité historique. Vous êtes également l’auteur du livre « Napoléon et la Suisse ». Auriezvous une anecdote à partager ? Bien sûr. L’État suisse n’existerait plus sans Napoléon ! En 1806, l’électorat allemand de Bade – aujourd’hui Bade-Wurtemberg – a demandé à Napoléon, après que ce dernier a gagné la IIIe guerre de coalition à laquelle le pays de Bade avait participé en tant qu’allié des Français, s’il ne pouvait pas leur attribuer la Suisse, comme il l’avait déjà fait pour d’autres voisins avec Venise ou tout le Tyrol. Si Napoléon avait accepté, la Suisse aurait été rayée de la carte.

Aujourd’hui, un nouveau film sur Napoléon sort dans les salles. Pensez-vous que cela suscitera à nouveau l’envie d’en savoir plus sur l’Histoire ? Les gens aiment le cinéma, que ce soit dans les salles, à la télévision ou sur Internet. Cela déclenche des émotions et soulève des questions. Cela oriente bien sûr les événements dans un sens ou dans un autre, et ce sera aussi le cas pour ce film.

Pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur le sujet, nous recommandons le livre de Thomas Schuler « Napoleon und die Schweiz », paru en 2022 chez NZZ Libro. Vous trouverez également d’autres articles de Thomas Schuler sur www.aufnapoleonsspuren.de

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JULIETTE

GAUMONT PRÉSENTE

BENOÎT

BINOCHE

MAGIMEL

RÉCOMPENSÉE AUX OSCARS

RÉCOMPENSÉ AUX CÉSAR

UN FILM DE

SCÉNARIO, ADAPTATION ET DIALOGUES DE

TRAN ANH HUNG

TRAN ANH HUNG

« Le plus beau film sur la gastronomie depuis Le festin de Babette. » A VOIR A LIRE

RÉCOMPENSÉ AUX CÉSAR

DIRECTION GASTRONOMIQUE

PIERRE GAGNAIRE

« La passion de Dodin Bouffant est un film d’amour, d’amour total pour la cuisine filmée et discutée dans les plus infimes détails, et d’amour tout court entre les deux excellents protagonistes. » CINEUROPA

DES LE 8 NOV EMBR E AU CINEM A


PORTRAIT HAYAO MIYAZAKI

INSPIRÉ PAR SA PROPRE JEUNESSE

Après un silence de dix ans, l’adulé réalisateur du « Voyage de Chihiro » revient avec la nouvelle merveille animée LE GARÇON ET LE HÉRON.

© Kestone AP Matt Sayles

Quel point commun y a-t-il entre les années 1986, 1992, 1997, 2004 et 2013 dans la carrière de Hayao Miyazaki ? Le géant japonais de l’animation mondiale y a par cinq fois promis-juré qu’il prendrait sa retraite. « J’ai fait tout ce que je voulais accomplir » par -ci, « C’était mon dernier film » par-là, « J’aurais l’air d’un vieil homme si je continuais » pour mieux enfoncer le clou… Habitué à se parjurer sur le mode « Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis », le vénérable maître de 82 ans fait aujourd’hui le bonheur de ses millions d’admirateurs à travers le monde en leur offrant un de ses plus beaux accomplissements avec « Le Garçon et le héron ». DESTIN ANIMÉ Il faut reconnaître qu’il n’est pas aisé d’établir une hiérarchie tant sa carrière compte de chefsd’œuvre depuis ses débuts au cinéma en 1979 : « Nausicaä de la Vallée du vent », « Mon voisin Totoro », « Porco Rosso », « Princesse Mononoké », « Le Voyage de Chihiro » (le doublé historique Ours d’Or à Berlin/Oscar du meilleur long métrage animé), « Le Château ambulant », « Ponyo sur la falaise », « Le Vent se lève »… Autant de splendeurs entièrement dessinées à la main tour humanistes, épiques, poétiques, fantastiques, écologiques,

mythologiques, parfois même le tout réuni au sein d’un même contenant. Connu pour être un bourreau de travail dès son entrée à 22 ans au célèbre Studio Tôei, Hayao Miyazaki n’a pas hésité à sacrifier sa vie de famille pour se vouer corps et âme à son art, au point de créer en 1985 les désormais légendaires Studios Ghibli où il concevra ses films et ceux de quelques autres heureux élus. LE TEMPS DES SOUVENIRS Adapté de deux romans, l’un japonais, l’autre américain, publiés à soixante-neuf ans d’intervalle, « Le Garçon et le héron » se présente comme un récit d’apprentissage : celui d’un jeune garçon de 11 ans qui, après la mort tragique de sa mère, quitte Tokyo pour partir vivre dans le village de campagne où elle avait grandi et où il se liera d’amitié avec un héron cendré. Le cœur de l’intrigue ne doit cependant rien à la littérature puisque, pour la toute première fois, Miyazaki a reconnu s’être inspiré de sa propre jeunesse pour nourrir aussi bien la personnalité du héros que la teneur de certaines péripéties. De quoi ajouter à la splendeur de ce film qui, après avoir remporté un triomphe commercial et critique au Japon, s’apprête à vous révéler tous ses sortilèges.

LE GARÇON ET LE HÉRON

En salle le 1er novembre

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AU CINEMA


ZOOM

LA PASSION DE DODIN BOUFFANT

PÉCHÉ DE GOURMANDISE

Prix de la mise en scène à Cannes, le très appétissant LA PASSION DE DODIN BOUFFANT représentera la France aux prochains Oscars. Ce sont deux surprises que personne n’avait vues venir : une récompense majeure sur la Croisette et la charge prestigieuse de porter les couleurs du drapeau français dans la course à l’Oscar 2024 du meilleur film international, en lieu et place de la Palme d’Or « Anatomie d’une chute » longtemps donné archi favori. Pourtant, à y regarder de près, voilà une ravissante et diablement tentatrice plongée dans les secrets de la grande cuisine qui possède tous les arguments susceptibles pour justifier cette double consécration. PAR LE MENU « Ça faisait des années que je cherchais un sujet sur la gastronomie, qui est à la fois un travail et un art », dit Trân Anh Hùng, cinéaste français d’origine vietnamienne dont les débuts avec « L’Odeur de la papaye verte » avaient fait très forte impression en 1993 avant que sa carrière ne se poursuive en toute discrétion jusqu’au coup d’éclat de son nouveau film. « Puis je suis tombé un jour sur un roman de Marcel Rouff intitulé “La Vie et la passion de Dodin Bouffant, gourmet”, et tout s’est enclenché. » Personnage entièrement redevable en 1924 à l’imagination de l’écrivain suisse, le « gourmet » en question, présenté comme l’équivalent d’un Beethoven de la bonne chère, a au fil du temps acquis l’aura d’une célébrité ayant réellement existé, au point de se voir aujourd’hui définitivement immortalisé sous les traits de Benoît Magimel.

émotionnel. « Si leur relation fusionnelle avec le monde et la nature est constamment mesurée, leur attirance réciproque se heurte à une certaine forme de résistance qui me touche beaucoup », souligne le réalisateur. À TABLE ! Mais la raison d’être du film demeure les nombreuses et magnifiques séquences consacrées à l’exécution des plats qui le ponctuent à intervalles réguliers. Supervisés en coulisses par le mythique chef étoilé Pierre Gagnaire, volailles, terrines, gratins, sauces, légumes et autres douceurs sucrées à en défaillir de convoitise sont littéralement élaborés sous nos yeux, sublimés par une mise en scène (et une photographie) d’une telle élégance qu’on comprend aisément en quoi elle a pu séduire le jury cannois. Le regard est à la fête, les papilles s’affolent, l’odorat a l’impression de humer mille fumets… En 1988, un certain « Festin de Babette » avait triomphé aux Oscars. On parie que les votants de l’Académie hollywoodienne auront encore envie de remettre le couvert. LA PASSION DE DODIN BOUFFANT

En salle le 8 novembre

EN FUSION Situé au début du XXe siècle, le scénario s’attache ainsi au quotidien dudit Dodin Bouffant et de sa cuisinière/gouvernante attitrée Eugénie Chatagne (Juliette Binoche, lumineuse comme rarement), entre réceptions somptueuses destinées à un cercle d’amis gastronomes triés sur le volet et déploiement d’un amour aussi intense que paradoxalement pudique en guise de fil rouge

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AVEC Benjamin Lavernhe, Emmanuelle Bercot, Michel Vuillermoz GENRE Drame, 2 H 18 DISTRIBUTEUR JMH

NE KUADER TE DASHURISE DE Coloreto Cukali AVEC Sara Hoxha,

AVEC Antonio Buil,

Roland Vouilloz, Camille Bouzaglo GENRE Thriller DISTRIBUTEUR Producer

THE MARVELS

DE Nia DaCosta

AVEC Brie Larson,

DISTRIBUTEUR First Hand Films

GENRE Documentaire, 1 H 25

DE Hana Nobis

POLISH PRAYERS

GENRE Documentaire, 1 H 12 DISTRIBUTEUR Producer

DISTRIBUTEUR Louise va au cinéma

AVEC Gérard Jugnot,

AVEC Louise Mauroy-Panzani,

Kev Adams, Claire Chust GENRE Comédie, 1 H 33 DISTRIBUTEUR Pathé

DE Christophe Barratier

Ilça Moreno Zego, Arnaud Rebotini GENRE Drame, 1 H 24 DISTRIBUTEUR Filmcoopi

COMME PAR MAGIE DE Marie Amachoukeli

Juliette Binoche, Emmanuel Salinger GENRE Comédie dramatique, 2 H 14 DISTRIBUTEUR Frenetic

AVEC Benoît Magimel,

DE Tran Anh Hung

AVEC Mia McKenna-Bruce, Samuel Bottomley, Lara Peake GENRE Drame, 1 H 28 DISTRIBUTEUR Praesens

DE Molly Manning Walker

HOW TO HAVE SEX

AVEC Fabrice Luchini, Mara Taquin, Maud Wyler GENRE Drame, 1 H 33 DISTRIBUTEUR Pathé

DE Guillaume Nicloux

LA PETITE

DE Claude Stadelman GENRE Documentaire, 1 H 03

LA PASSION DE DODIN BOUFFANT

JANUS DE Dominique Othenin-Girard

DISTRIBUTEUR Outside The Box

GENRE Animation, 0 H 50

DE Max Lang, Jan Lachauer

LA SORCIÈRE DANS LES AIRS

AVEC Paolo Pierobon, Enea Sala, Leonardo Maltese GENRE Drame, 2 H 14 DISTRIBUTEUR Agora

DE Marco Bellocchio

L’ENLÈVEMENT

CRI DE L’ÂME

AMA GLORIA

15 NOVEMBRE

Zamira Kita, Ylber Bardhi GENRE Comédie romantique, 1 H 35 DISTRIBUTEUR Helse

DE Frédéric Tellier

DE Pablo Martin Torrado

Iman Vellani, Teyonah Parris GENRE Fantastique, 1 H 45 DISTRIBUTEUR Disney

L’ABBÉ PIERRE – UNE VIE DE COMBATS

VOUS N’ÊTES PAS IVAN GALLATIN

8 NOVEMBRE

DISTRIBUTEUR Frenetic

GENRE Animation, 2 H 04

DE Hayao Miyazaki

AVEC Éric Fraticelli, Didier Bourdon, Philippe Corti GENRE Comédie, 1 H 32 DISTRIBUTEUR JMH

LE GARÇON ET LE HÉRON

DE Éric Fraticelli

AVEC Matthew Lillard,

Josh Hutcherson, Elizabeth Lail GENRE Horreur, 1 H 50 DISTRIBUTEUR Universal

INESTIMABLE

DISTRIBUTEUR Troubadour

GENRE Documentaire, 1 H 48

DE Nasser Bakhti

CRETTAZ – ET COMME L’EXPÉRIENCE EST VIOLENTE…

DE Emma Tami

Fanny Ardant, Émilie Dequenne GENRE Comédie dramatique, 1 H 45 DISTRIBUTEUR Praesens

AVEC John Malkovich,

DE Gilles Legardinier

COMPLÈTEMENT CRAMÉ !

FIVE NIGHTS AT FREDDY’S

DISTRIBUTEUR Filmcoopi

GENRE Documentaire, 1 H 32

DE Norbert Wiedmer

BRATSCH – UN VILLAGE FAIT ÉCOLE

1er NOVEMBRE

NOVEMBRE 2023


AVEC Ella Rumpf,

AVEC John F. Brungot,

DE Laetitia Colombani AVEC Kim Raver, Fotini Peluso, Mia Maelzer GENRE Drame, 1 H 59 DISTRIBUTEUR Praesens

AVEC Naima Senties,

Montserrat Marañon, Marisol Gasé GENRE Drame, 1 H 35 DISTRIBUTEUR Trigon

LA TRESSE

DISTRIBUTEUR Adok Films

DISTRIBUTEUR Outside the Box

DE Lia Avilés

GENRE Documentaire, 2 H 48

GENRE Animation, 0 H 46

TOTEM

DE Claire Simon

DE Tobias Fouracre

Votre mensuel du cinéma

Milo Manheim, Marisol Gasé GENRE Horreur, 1 H 50 DISTRIBUTEUR Sony Pictures

AVEC Patrick Dempsey, Addison Rae,

DE Eli Roth

THANKSGIVING – LA SEMAINE DE L’HORREUR

NOTRE CORPS

NOËL AVEC LES FRÈRES KOALAS

DE Chris Buck, Fawn Veerasunthorn GENRE Animation, 1 H 32 DISTRIBUTEUR Disney

WISH – ASHA ET LA BONNE ÉTOILE

AVEC Magalie Lépine Blondeau, Pierre-Yves Cardinal, Francis-William Rhéaume GENRE Comédie, 1 H 50 DISTRIBUTEUR Frenetic

Paul Dano, Sebastian Stan GENRE Comédie dramatique, 1 H 44 DISTRIBUTEUR Ascot Elite

DE Monia Chokri

AVEC Seth Rogen,

AVEC Josh O’Connor, Carol Duarte, Isabella Rossellini GENRE Drame, 2 H 10 DISTRIBUTEUR Filmcoopi

SIMPLE COMME SYLVAIN

Finnegan Oldfield, Fehdi Bendjima GENRE Drame, 1 H 45 DISTRIBUTEUR Pathé

DE Alice Rohrwacher

DE Craig Gillespie

Félix Lefebvre, Arieh Worthalter GENRE Drame, 1 H 52 DISTRIBUTEUR Agora

AVEC Valérie Lemercier,

AVEC Virginie Efira,

LA CHIMERA – « LA CHIMÈRE »

DUMB MONEY

DISTRIBUTEUR Bande à Part

GENRE Documentaire, 1 H 46

DE Barbet Schroeder

RICARDO ET LA PEINTURE

29 NOVEMBRE

DE Bryan Marciano

DISTRIBUTEUR Waldner

DISTRIBUTEUR NDG Cinema SA

L’ARCHE DE NOÉ

GENRE Animation, 1 H 25

GENRE Documentary

AVEC Koji Yakusho, Min Tanaka, Arisa Nakano GENRE Comédie dramatique, 2 H 03 DISTRIBUTEUR DCM Films

DE Delphine Deloget

DE Jérémie Périn

DE Thierry Donard

DE Wim Wenders

AVEC Joaquin Phoenix,

Vanessa Kirby, Tahar Rahim GENRE Aventures, 2 H 38 DISTRIBUTEUR Sony Pictures

PERFECT DAYS

DE Ridley Scott

AVEC Karim Leklou, Vimala Pons, Francois Chattot GENRE Drame fantastique, 1 H 48 DISTRIBUTEUR Ascot Elite

DE Stephan Castang

VINCENT DOIT MOURIR

NAPOLÉON

RIEN À PERDRE

MARS EXPRESS

22 NOVEMBRE

Julien Frison, Jean-Pierre Darroussin GENRE Drame, 1 H 52 DISTRIBUTEUR Outside the Box

DE Anna Novion

DE Andrea Eckerbom

Marianne Hole, Jan Gunnar Røise GENRE Comédie, 1 H 20 DISTRIBUTEUR Ascot Elite

LE THÉORÈME DE MARGUERITE

LE NOËL DE TEDDY L’OURSON

HUMAN X

19 NOVEMBRE

DISTRIBUTEUR Ascot Elite

GENRE Fantastique, 2 H 37

AVEC Tom Blyth, Rachel Zegler

DE Francis Lawrence

HUNGER GAMES – LA BALLADE DU SERPENT ET DE L’OISEAU CHANTEUR

Situation au moment de la clôture de la rédaction. Toutes les données sont fournies sans garantie.


Louise Mauroy-Panzani

Arnaud Rebotini

Ilça Moreno Zego

62e SEMAINE DE LA CRITIQUE CANNES 2023 FILM DʼOUVERTURE

un film de Marie AMACHOUKELI

Toute la beauté de lʼenfance Télérama

Le récit tendre et déchirant dʼun amour infini Les Inrockuptibles

AU CINÉMA LE 15 NOVEMBRE Âgée de six ans, Cléo vit à Paris avec son père. Depuis la mort de sa mère, une nounou capverdienne du nom de Gloria s’occupe de la fillette qui est pleine de vie. Cléo l’aime très fort, mais quand la mère de Gloria décède, celle-ci rentre dans son pays pour s’occuper de ses propres enfants. La séparation est douloureuse pour toutes les deux. Gloria invite alors Cléo pour un dernier été ensemble au Cap-Vert. Même si Cléo est « la petite » de Gloria, la fillette doit apprendre une leçon difficile : le monde ne tourne pas autour d’elle.

Trailer et infos Suivez nos coups de cœur filmcoopi_romandie filmcoopidistribution

ANTA DIAW ALEXIS MANENTI ARISTOTE LUYINDULA STEVE TIENTCHEU

BATIMENT 5 LES INDESIRABLES UN FILM DE LADJ LY après LES MISÉRABLES AU CINÉMA LE 6 DÉCEMBRE

Haby, jeune femme très impliquée dans la vie de sa commune, découvre le nouveau plan de réaménagement du quartier dans lequel elle a grandi. Mené en catimini par Pierre Forges, un jeune pédiatre propulsé maire, il prévoit la démolition de l’immeuble où Haby a grandi. Avec les siens, elle se lance dans un bras de fer contre la municipalité et ses grandes ambitions pour empêcher la destruction du bâtiment 5.

Trailer et infos Suivez nos coups de cœur filmcoopi_romandie filmcoopidistribution


PORTRAIT

KEV ADAMS COMME PAR MAGIE

Incroyable mais vrai : Kev Adams a 32 ans. Dit autrement, et de façon peut-être encore plus traumatisante : Kev Adams est un adulte. Longtemps enfermé en toute connaissance de cause dans une adolescence qu’il s’est plu à décliner sur tous les tons, sur toutes les scènes et sur tous les écrans, il pare aujourd’hui son éternelle juvénilité d’une gravité et d’une sensibilité jusque-là inédites face à Gérard Jugnot dans COMME PAR MAGIE sous la caméra du réalisateur des « Choristes » Christophe Barratier.

Né Kevin Smadja à Paris en 1991, il garde de sa scolarité un souvenir insolent : « Je faisais tout pour qu’on me fiche la paix afin de me consacrer à ce qui me plaisait vraiment : écrire. » Y compris déclencher sans raison l’alarme à incendie de son collège : « Ça n’a fait rire que moi. » Le démon du théâtre et de la comédie le chatouillait en fait depuis la petite enfance. Première expérience sur les planches dès 7 ans, débuts microscopiques au cinéma à 9 dans le totalement oublié « Cours toujours », puis une succession de désillusions qui le verront échouer à toutes sortes d’auditions. « J’ai alors décidé de rédiger mes propres sketches », se souvient-il. Une fois abandonnées des études de droit à peine entamées après son bac, direction la scène où, à force d’écumer les planches, il se verra adoubé par les pointures Anne Roumanoff et Gad Elmaleh. L’IDOLE DES JEUNES Simple figurant dans « LOL », ses succès sur scène (« The Young Man Show », « Voilà voilà ») et à la télévision « On ne demande qu’à en rire ») démultiplient sa visibilité et, après s’être offert sa propre série instantanément culte « Soda », il voit le grand écran lui ouvrir de plus en

plus ses portes : les deux « Profs », « Kidon », « Fiston », jusqu’au jour de 2015 où « Les Nouvelles aventures d’Aladdin », lancé sur son seul nom, aspire 4,5 millions de spectateurs. Sa suite fera moins bien mais, entre son show « Tout est possible », la médiatisation de sa vie privée, les réseaux sociaux, ses apparitions athodiques (« Mask Singer » à et ses autres films (« Loue-moi ! », « Love Addict », « Maison de retraite »…), Kev Adams est progressivement devenu le copain de toute une génération. L’ÂGE D’HOMME En jeune père prématurément veuf, le « copain » laisse entendre pour la première fois grâce à « Comme par magie » que le temps de l’insouciance pourrait bien être révolu. Face au vétéran Gérard Jugnot, le film lui permet d’aborder un registre inédit et de révéler des facettes qui, sans aller jusqu’à la tragédie shakespearienne, témoignent d’une maturité bienvenue. Le Kev Adams nouveau est arrivé, et c’est une excellente surprise. COMME PAR MAGIE

En salle le 15 novembre

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le 22 novembre en salle

un film de WIM WENDERS avec KOJI YAKUSHO

DCMSTORIES.COM


PORTRAIT

RIEN À PERDRE

VIRGINIE EFIRA

On croyait tout savoir de l’omniprésente Virginie Efira. Tout faux ! Elle se renouvelle avec génie dans RIEN À PERDRE. « En même temps, j’ai fait soixante-trois films cette année, donc arithmétiquement je m’étais un peu donné des chances. » C’est avec une classe et un sens de l’autodérision hors du commun que Virginie Efira a accepté en février dernier son premier César pour « Revoir Paris » après cinq nominations infructueuses. Soit, en clair : celle qui est peut-être la plus grande actrice européenne d’aujourd’hui tourne énormément, voire trop.

SUR TOUS LES FRONTS Il est vrai que, en dépit de son colossal talent, l’accumulation de rôles, pas moins de vingt-six films depuis son premier grand succès « Vingt ans d’écart » en 2013, le risque de la saturation et, parfois, d’une certaine forme de répétitivité, pour ne pas dire de baisse de régime (« Sybil », « Lui », « Don Juan », « Benedetta », « Les Enfants des autres », « L’Amour et les forêts »), ne l’a pas toujours épargnée. « Il y a une époque où je jouais souvent les mêmes trucs », dit-elle. « Je ne pouvais pas m’imaginer que je recevrais un jour des propositions aussi diversifiées. » À la fois populaire, exigeante, drôle, sexy et émouvante à fendre les pierres, celle qui débuta jadis à la télévision belge avant de se faire un nom sur des émissions comme « Star Academy » ou « Nouvelle Star », a largement eu l’occasion de prouver qu’elle n’avait pas à rougir de la comparaison avec l’immense, l’inégalable, la totémique Gena Rowlands. De « Victoria » à « Madeleine Collins » en passant par « Un Amour impossible et « Adieu les cons », les sommets qu’elle a su atteindre donnent le vertige.

BAD GIRL C’est sur les mêmes hauteurs que se situe la performance qu’elle dégoupille aujourd’hui dans « Rien à perdre » sous la caméra de la débutante surdouée Delphine Deloget. En mère célibataire confrontée à l’obstination aveugle d’une administration judiciaire qui l’accuse de négligence après un accident domestique survenu en son absence au plus jeune de ses deux fils, elle dégage à la fois le désarroi terrorisé d’une bête traquée et les ressources insoupçonnées d’une super héroïne du quotidien. « On connaît tous des gens qui sont parfois pris dans un engrenage qui les dépasse et où il n’y a plus de vie, plus d’individualité », estime-t-elle. Pour nourrir son personnage, elle confesse : « J’ai ramené une chose que je n’aime pas trop chez moi, une énergie un peu “bad”, un truc un peu énervant, comme si on oscillait entre le tranquillisant et l’éruption. » Résultat : elle livre sa composition la plus viscérale dans un film presque exténuant de tension dramatique et de richesse tant humaine que sociale. RIEN À PERDRE

En salle le 22 novembre

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LILA AVILÉS MÉXICO

LE DÈS BRE M E OV N 9 MA 2 É N CI AU


INTERVIEW

MARIE AMACHOUKELI

« Derriere le mot “nounou”, il y a évidemment davantage qu’une fonction. »

© DR

Révélée en 2014 grâce à la Caméra d’Or que lui avait value à Cannes « Party Girl » co-réalisé avec deux autres cinéastes, Marie Amachoukeli a beaucoup ému la Croisette avec AMA GLORIA, son magnifique premier film en solo.

Cette histoire d’amour entre une fillette et sa nounou est très chère à votre cœur… Marie Amachoukeli : Oui. Le film est dédié à Laurinda Correira, la femme qui s’est occupée de moi quand j’étais petite, elle était la concierge de l’immeuble où je vivais. Elle était issue de l’immigration portugaise, et j’ai vécu une grande partie de mon enfance dans sa loge avec ses enfants. Quand j’avais six ans, elle m’a annoncé qu’elle retournait au pays avec son mari pour ouvrir un établissement et refaire sa vie auprès des siens. Ça a été la première grande déflagration de ma vie. Aujourd’hui, on est toujours en contact, on s’envoie des cartes, elle me souhaite mes anniversaires et quand je vais dans sa maison au Portugal il y a des photos de moi au milieu de celles de ses enfants et petits-enfants. Elle continue de m’appeler « ma fille ».

n’y a pas que les parents qui peuvent avoir un amour débordant pour leurs enfants, ou qu’à l’inverse un enfant peut ressentir cet amour-là, absolu, pour une personne qui n’est pas son parent. Tu ne le dis même pas à ta propre famille. C’est un amour secret, presque clandestin, qui n’est jamais formulé. Et justement parce qu’il est secret, j’ai eu envie de le raconter. C’est aussi un hommage au métier de nounou. Je trouvais fou de me dire que tous les jours, ici ou ailleurs, il y a des femmes qui s’occupent d’enfants qui ne sont pas les leurs. Ces femmes font partie de la vie quotidienne de millions de familles, mais c’est comme si on ne voulait pas les regarder, ou alors de loin, et encore moins s’interroger

sur notre rapport à elles. On les nomme par leur fonction, « nounou » dans le meilleur des cas, mais derrière il y a évidemment plus qu’une fonction. De « Mary Poppins » à « Mme Doubtfire », on ne compte plus les comédies que les Américains appellent les « nanny movies »… Le principe dramaturgique de mon film, c’est l’amour impossible, secret et tabou, avec une série d’oscillations violentes entre des moments de bonheur fou et des moments de mélancolie absolue. Donc non, ce n’est pas une comédie. Et oui, j’ai voulu faire un mélo. AMA GLORIA

En salle le 15 novembre

Qu’avez-vous voulu transmettre avec votre film ? J’avais envie de raconter la place de quelqu’un qui s’occupe d’un enfant pour gagner de l’argent car c’est son travail, et comment parfois cela déborde. Dans notre société, où la place de la mère est sacralisée, je crois que c’est tabou de dire qu’il

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METAFILMS ET MK PRODUCTIONS PRÉSENTENT

PIERRE-YVES CARDINAL

MAGALIE LÉPINE-BLONDEAU

« Drôle, très drôle ! » Télérama

MONIA CHOKRI « Une réussite totale. » Le nouvel observateur

DES LE 29 NOVEMBRE AU CINEMA

Foto : ©Fred Gervais • Kreation : Benjamin Seznec / TROÏKA

UN FILM DE


COMING SOON

EN LUMIÈRE

LE VOYAGE À EILAT

LE BONHEUR MALGRÉ TOUT Le cinéaste helvético-franco-israélien Yona Rozenkier vous présente la genèse et la teneur très personnelles de son film LE VOYAGE À EILAT. « Mon père est né dans la France occupée où il a passé les premières années de sa vie dans un cimetière, caché dans un caveau de famille froid et humide. Cette enfance difficile a endommagé son cœur à jamais, mais lui a aussi donné un amour de la vie énorme et une vision athée, existentielle et humaniste du monde. Le ton du film est inspiré de la perception et de l’idéologie qu’il m’a transmise : être gentil avec les autres, sourire quand on est heureux, pleurer quand on est triste et ne jamais oublier. » PETITE ET GRANDE HISTOIRE « Le scénario traite de sujets basés sur des événements essentiels qui m’ont marqué. Le premier est le traumatisme lié à la guerre, que j’ai ressenti après mon expérience au service militaire. Cela fait des années que j’essaie de me soigner. Le post-traumatisme de la guerre du Kippour sur la génération de mes parents est un sujet très peu abordé dans le cinéma israélien. Comment élever son fils dans un tel contexte ? Comment lui parler ? A quoi le préparer ? » ÉLOGE DU DÉCALAGE « Dans “Le Voyage à Eilat”, rien n’est pas à proprement parler irréaliste, mais certaines scènes sortent de l’ordinaire. Comme si le quotidien était légèrement décalé. C’est un lent road-movie dans un Israël oublié, loin des sentiers battus. C’est un film brûlé par un soleil qui ferait fuir tout être vivant et où nos héros vont vivre une semaine décisive. Je pense qu’en dehors d’être stimulant, dérangeant et d’obliger à réfléchir, il est important que le cinéma aide les gens à se sentir bien. Spécialement en ce moment. C’est ce que je tente de faire, et j’espère avoir réussi. » LE VOYAGE À EILAT

En salle le 24 janvier

L’ENLÈVEMENT

NOM DE DIEU ! Présenté à Cannes, ce film en tous points exceptionnel n’aurait pas volé la Palme d’Or.

Hayao Miyazaki : 82 ans. Ridley Scott : 85 ans. Marco Bellocchio : 83 ans. Hasards de l’actualité, les trois films les plus importants du mois sont signés par des vétérans dont l’énergie créatrice, la vigueur technique et l’inspiration semblent totalement imperméables aux ravages du temps. C’est ainsi que le maestro italien nous offre avec « L’Enlèvement » ce qui ressemble fort à un chefd’œuvre. Tiré de glaçants faits réels survenus à Bologne au milieu du XIXe siècle, le scénario raconte comment, sur ordre du pape Pie IX, un enfant juif de 6 ans fut arraché à sa famille pour subir une conversion forcée au catholicisme. En images constamment somptueuses et sur un tempo narratif magistralement accrocheur, le film ne se contente pas d’illustrer les événements. Grâce à des trouvailles et à des ruptures de ton dont l’inventivité visuelle et, parfois, l’humour, résonnent comme autant de coups de tonnerre, le spectacle semble se transcender lui même au fil des séquences. Entre suspense aux allures de thriller, réflexion provocante sur ce que fut l’Église, fulgurances blasphématoires et recours à une ambiguïté proprement miraculeuse, « L’Enlèvement » harponne, stimule et bouleverse de la première à la dernière minute. Grazie mille, signore Bellocchio ! L’ENLEVEMENT

En salle le 1er novembre

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ZOOM TÓTEM

L’ART DE L’ENFANCE

Primée aux Festivals de Berlin, de Hong Kong, de Jérusalem, de Durban ou encore de Pékin, une chronique de l’enfance qui consacre une nouvelle voix du jeune cinéma latino américain. de révéler la nature exacte de ces préparatifs tant elle constitue l’épicentre du scénario et des nombreuses émotions, aussi bien intimes que visuelles, qu’il soulève. « Je pense que la petite enfance est le bâtisseur de notre personnalité, dit Lila Avilès (photo). Il y a de la magie dans les premières années d’une vie. » D’où, sans doute, la tendresse et la chaleur irrésistiblement contagieuses qui baignent « Tótem ». D’où, aussi, la façon magnifique dont la jeune réalisatrice le présente : « Mon film, c’est un gros câlin. » C’est exactement ce qu’on a ressenti en le voyant.

La planète cinéma avait certes déjà été impressionnée en 2018 par la maîtrise de son premier film « La Camarista ». Mais avec « Tótem », la Mexicaine Lila Avilés témoigne d’une sensibilité, d’un sens de l’atmosphère et d’une virtuosité narrative qui ont tout pour séduire un public avide de découverte et de nouveauté. L’héroïne, ou plutôt le témoin, de l’intrigue s’appelle Sol. Elle a 7 ans, et sa famille est sur le point de célébrer l’anniversaire de son son père en lui organisant une grande fête surprise. On s’affaire en cuisine, les invités arrivent, Sol trépigne d’impatience et de joie anticipée… À partir de là, on « en voudrait

TÓTEM

En salle le 29 novembre

© Keystone AP Invision Vianney Le Caer

À SUIVRE

Dans le prochain numéro de FILM GUIDE : ONKA – Découvrez comment Timothée Chalamet (Photo) W est devenu le roi du chocolat Willy Wonka ! ES TROIS MOUSQUETAIRES : MILADY – Aujourd’hui, l’ex-Bond girl L Eva Green sème le trouble chez quatre hommes. PRISCILLA – Voilà pourquoi Sofia Coppola voulait faire un portrait intime de l’épouse d’Elvis Presley.

Dès le 6 décembre dans votre cinéma préféré IMPRESSUM Éditeur

Directeur de publication Philipp Portmann

Chef de produit Jean-Pierre Grey Rédacteur en chef Bernard Achour Maquette Romano Bassi Design & Layout Huit Onze, Genève

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ISSN 2813-7353 Les éditeurs n’assument aucune responsabilité pour le matériel envoyé. Le contenu éditorial est exempt de publicité sauf mention contraire.

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