MISSION: IMPOSSIBLE –THE FINAL RECKONING
Des adieux explosifs !
EN PREMIÈRE LIGNE
L’enfer hospitalier
TARDES DE SOLEDAD
Au cœur de l’arène
Des adieux explosifs !
L’enfer hospitalier
Au cœur de l’arène
Le hit de l’été en avant-première !
Gagnez des goodies ultra stylés pour la sortie de « KARATE KID: LEGENDS » et Fantasy Bâle
pages 3 et 23
Sony Pictures insuffle un vent de fraîcheur à une franchise légendaire : « Karate Kid » fait son grand retour cet été ! L’aventure a débuté en 1984, propulsant du jour au lendemain le jeune Ralph Macchio, alors âgé de 23 ans, au rang de star chez les ados. Plusieurs suites ont suivi, accompagnées d’un engouement croissant du public. En 2010, Will Smith s’empare à son tour du projet et produit une version moderne avec son fils Jaden dans le rôle principal, épaulé par Jackie Chan dans celui du mentor sage.
Aujourd’hui, c’est au tour de Ben Wang, 25 ans, de reprendre le flambeau – et il ne sera pas seul : Macchio et Chan incarnent tous deux des mentors à ses côtés. Un coup de maître qui mêle habilement nostalgie et nouveauté, et qui saura séduire les fans de toutes les générations. Nous leur consacrons notre couverture, un portrait de Ben Wang, ainsi qu’un large aperçu de ce grand succès annoncé, attendu en salles le 13 août.
Nous vous souhaitons grâce à ce numéro une magnifique immersion dans l’univers du cinéma.
Bien à vous, Philipp Portmann Éditeur
Éditeur
Directeur de publication
Philipp Portmann
Rédacteur en chef
Bernard Achour
Maquette & couverture
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Design & Layout
Huit Onze, Genève
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Vous êtes prêts à gagner des goodies ultra stylés ? Au menu : des gourdes isothermes, de superbes carnets de notes, des porte-clés gravés, un set d’écriture en bambou (oui, vous avez bien lu !) et des sacs imprimés à la pointe du cool.
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ISSN 2813-7353
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Par Carmine Carpenito
Tout commence avec le film « Karate Kid » (1984), qui suit les aventures du jeune Daniel LaRusso (Ralph Macchio) et de ses amis, initiés à l’art du karaté par leur mentor expérimenté Monsieur Miyagi. Un enseignement destiné à leur permettre de se défendre contre le harcèlement. L’histoire a conquis le monde entier. Plusieurs suites ont vu le jour, dont un remake en 2010 avec Jaden Smith dans le rôle de l’élève et Jackie Chan dans celui du mentor. Ce dernier a généré 350 millions de dollars de recettes à l’international et attiré quelque 200 000 spectateurs rien qu’en Suisse. Autre jalon important dans l’univers « Karate Kid » : la série « Cobra Kai », où Ralph Macchio incarne un Daniel désormais adulte. Diffusée depuis 2018, elle connaît un succès retentissant, au point que cinq saisons étaient déjà disponibles en février dernier.
Dans « Karate Kid – Legends », la lumière se braque aujourd’hui sur un prodige du kung-fu : Li Fong (Ben Wang). Accompagné de sa mère, il quitte Pékin pour s’installer à New York. Difficile pour lui de tourner la page de son passé alors qu’il tente de
Après l’immense succès de la série à succès « Cobra Kai », KARATE KID – LEGENDS débarquera sur les grands écrans suisses romands le 13 août. Ce nouveau long métrage tisse un récit inédit qui réunit les grandes figures du passé tout en plaçant de jeunes talents sous les projecteurs. De quoi ravir au cœur de l’été aussi bien les fans de la première heure que les nouveaux venus.
s’adapter à sa nouvelle vie scolaire. Bien qu’il ne cherche pas le conflit, les ennuis le rattrapent sans cesse. Lorsqu’une amie et son père se retrouvent en danger, Li accepte malgré lui de participer à un tournoi de karaté, mais ses seules compétences ne suffiront pas à relever les épreuves qui l’attendent.
Pour surmonter ces obstacles, Li peut compter sur un allié de taille : Monsieur Han (Jackie Chan), bien décidé à l’aider à libérer tout son potentiel. Bientôt, Daniel LaRusso (Ralph Macchio) rejoint en personne l’aventure pour transmettre
à son tour son savoir à cette nouvelle génération de combattants. Ensemble, Li, Monsieur Han et LaRusso mêlent leurs styles respectifs dans un affrontement martial haletant. Le réalisateur Jonathan Entwistle orchestre cette rencontre au sommet entre deux figures cultes, tout en introduisant une nouvelle étoile montante, Ben Wang, choisi parmi plus de dix mille candidats pour incarner le rôle principal. « Karate Kid – Legends » s’annonce comme un nouveau chapitre explosif à ne manquer sous aucun prétexte.
KARATE KID – LEGENDS EN SALLE LE 13 AOÛT
UN FILM DE ALBERT SERRA
clubsister.ch
« Un film authentique et puissant, il suscite des larmes et moments de joie » Slug Mag
« À la fois profond, émouvant et perspicace » Film Inquiry
de KELLY O’SULLIVAN et ALEX THOMPSON
Avec la sortie très attendue de « Karate
Kid – Legends », Ben Wang est sur le point de conquérir le cœur du public dans le rôle de Li Fong. L’occasion idéale de braquer les projecteurs sur ce jeune acteur prometteur.
Par Carmine Carpenito
Né le 1er janvier 2000 à Shanghai, Ben Wang déménage aux États-Unis avec sa mère à l’âge de six ans. Il grandit à Northfield, et cette migration précoce façonne profondément sa vision du monde et des cultures. Après des études à la New York University, il fait ses premiers pas à la télévision en 2021, incarnant Eli Brown dans la série populaire « MacGyver ». Le succès ne tarde pas à arriver : en 2023, il tient un rôle clé dans le film « Chang Can Dunk », où il joue Bo, puis décroche le rôle principal de Jin Wang dans la série saluée « American Born Chinese ». Des performances qui témoignent de son talent et de sa capacité à se glisser dans des personnages très variés.
Avec le rôle de Li Fong dans « Karate Kid – Legends », Ben Wang relève un nouveau défi palpitant. Le film entraîne le public dans un voyage où Li, confronté à un passé douloureux, tente de se faire une place dans l’univers exigeant du karaté. Ben Wang ne se contente pas d’y démontrer son jeu d’acteur : il devient aussi un symbole fort de la représentation croissante des récits asiatiques à Hollywood. Soutenu par deux vétérans du cinéma, Jackie Chan et Ralph Macchio, il dispose désormais de toutes les cartes pour se constituer un public international fidèle. L’avenir s’annonce prometteur pour ce jeune acteur talentueux qui poursuit son ascension dans le monde du cinéma américain.
Longtemps pilier féminin de l’irrésistible Bande à Fifi, Élodie Fontan vole de ses propres ailes comiques dans le très original et divertissant ANGES & CIE.
Par Bernard Achour
Elle est longtemps restée non pas dans l’ombre, mais dans une lumière dont d’autres profitaient davantage qu’elle. Celle projetée par la série « Clem », par le casting surabondant de la trilogie « Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? », par la mécanique bien huilée de la Bande à Fifi. Et pourtant, depuis un peu plus de dix ans, Élodie Fontan est bien là. Sans faire de bruit, elle s’est glissée au centre de la comédie populaire française. Une actrice qui ne se presse pas, mais qui ne recule jamais. Une comédienne qui sait tenir un rôle et, depuis peu, un film tout entier.
DU PETIT AU GRAND ÉCRAN
Née à Bondy en 1987, Élodie Fontan fait ses débuts à la télévision à 6 ans. Une pub pour Nissan, quelques spots pour Quick ou Euro Disney, et très vite un petit rôle dans « Le plus beau métier du monde » de Gérard Lauzier, face à Gérard Depardieu. Elle a 8 ans. « Je ne me rendais pas compte de l’énorme acteur à qui je donnais la réplique », avouera-t-elle plus tard. Mais ce n’est pas légèreté, chez elle. Même gamine, elle sait que les études comptent. Elle tourne dans « La Croisière foll’amour », passe par l’école de théâtre et s’impose à la télévision, longtemps avant le cinéma. Son tremplin vers la popularité ? Alyzée dans « Clem ». Elle y incarne la meilleure amie, puis la jeune mère, puis la femme forte. Neuf saisons, des millions de fidèles, un attachement sincère. Mais elle choisit de partir. « J’ai adoré jouer dans cette série, tant de fous rires, des saisons très
émouvantes, ça a été un bonheur », déclaret-elle alors à ses fans. « Mais je pense qu’il est temps pour moi de voyager à travers de nouveaux personnages, pour aussi vous préserver et ne pas vous lasser. » Le cinéma, lui, l’attend. En 2014, elle devient Laure Verneuil, la fille de Christian Clavier dans « Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? » Elle reprendra le rôle dans les deux suites, compagne de Noom Diawara, noyée dans les tensions culturelles et familiales qui ont fait le triomphe commercial de la franchise, notamment ses deux premiers volets.
L’ESPRIT
Les choses vraiment sérieuses commencent pour elle en 2015 avec « Babysitting 2 ». C’est là, en plein tournage, que Philippe Lacheau la remarque. Le film est une suite, un délire tropical signé Fifi et sa bande à laquelle elle va vite être adjointe. À l’écran, elle est Julie. En coulisses, elle devient la compagne de son réalisateur. Mais l’histoire ne s’arrête pas là, et la voilà visage féminin récurrent de cette joyeuse troupe de potes qui caracole en tête du box-office à chaque sortie. Dans « Alibi.com », elle campe ainsi Florence, la jolie blonde qui ne doit surtout pas savoir que son nouveau mec dirige une agence de faux-prétextes pour infidèles. Dans « Nicky Larson », elle est Laura Marconi, la partenaire qu’on ne présente plus aux fans de l’anime. Dans « Super-héros malgré lui, » elle est le contrepoids à la mémoire défaillante du héros. Dans « Alibi.com 2 », elle revient au même poste, avec la même
fougue. Et dans « 3 jours max », elle surgit le temps d’une mission secrète, fausse James Bond girl, vraie complice d’action.
COMME UN ANGE
« Ce n’est pas évident de passer de la télévision au cinéma », confie-t-elle. « J’avais beaucoup de mal à me faire admettre dans les castings. » Pourtant, les chiffres parlent : plus d’une dizaine de films en onze ans et un public fidèle. De la fille du « bon Dieu » à la fiancée d’« Alibi.com », elle s’est installée, en douceur, comme la valeur sûre du rire hexagonal. « Jusqu’à présent, j’ai eu suffisamment de chance pour croire à ma bonne étoile », dit-elle. Peut-être. Mais ce printemps 2025 marque un vrai tournant. Ce 7 mai sort « Anges & Cie », première réalisation de Vladimir Rodionov. Une comédie fantastique où elle incarne Raphaëlle, une ange ambitieuse, chargée d’empêcher une romance humaine interdite. Si elle échoue, pas d’archange, pas de promotion. Pire : Gabriel, son partenaire fumiste, risque l’éternité terrestre. Tout est déjà dans la promesse : amour contrarié, mission divine, quiproquos, délires célestes. Porté par Élodie Fontan, Romain Lancry et Julien Pestel, le film réunit aussi Zabou Breitman, Simon Astier et François Berléand. Mais c’est elle qui mène la danse. Son premier rôle en solo, hors « bon Dieu », hors Bande à Fifi. Sa première vraie tête d’affiche. Et elle l’assume, avec calme : « Je me contente de faire mon métier le mieux possible. » On parie que le public sera là pour lui donner raison.
ANGES & CIE EN SALLE LE 7 MAI
Par Carmine Carpenito
Pour la première fois dans l’histoire de la franchise, deux films racontent une histoire continue. Le réalisateur Christopher McQuarrie reprend les rênes de cette suite, « The Final Reckoning », en réunissant de nouveau le casting éprouvé : Tom Cruise, bien sûr, mais aussi Hayley Atwell, Ving Rhames, Simon Pegg, Vanessa Kirby et Esai Morales. Après le succès notable de « Dead Reckoning », qui a attiré près de 220 000 spectateurs en Suisse en 2023 et engrangé plus de 570 millions de dollars dans le monde, on s’attend à ce que le prochain volet dépasse encore ces performances.
Avec un récit intense, le film explore la profondeur et la complexité des décisions de vie, le tout accompagné de cascades ahurissantes – notamment à bord d’un biplan, en plein vol. L’intrigue reprend exactement là où le septième volet s’était arrêté : Ethan et son équipe partent
La saga culte « Mission: Impossible » poursuit sa course effrénée avec « The Final Reckoning ». Tom Cruise reprend le rôle d’Ethan Hunt et promet de captiver le public avec des cascades encore plus spectaculaires et des rebondissements haletants, tandis que l’aventure se conclut entre choix décisifs et sacrifices personnels.
à la poursuite du sous-marin russe Sebastopol, coulé à la fin du précédent épisode. Leur ennemi Gabriel est lui aussi sur ses traces, car il agit au service de « L’Entité » –une intelligence artificielle capable d’influencer le destin du monde entier.
Ethan avait réussi à récupérer la clé déterminante. La course contre la montre continue : il veut cette fois détruire L’Entité, tandis que Gabriel cherche à accomplir sa volonté et que tous les autres intervenants essaient de mettre la main sur ce réseau de pouvoir sans égal. Les amateurs d’action peuvent s’attendre à une aventure inoubliable, qui place a priori pour la dernière fois la barre encore plus haut que les épisodes précédents.
MISSION : IMPOSSIBLE – THE FINAL RECKONING EN SALLE LE 21 MAI
Situation au moment de la clôture de la rédaction. Toutes les données sont fournies sans garantie.
HOME IS THE OCEAN DE Livia Vonaesch GENRE Documentaire (1 h 34) DISTRIBUTEUR Praesens
DESTINATION FINALE
BLOODLINES
DE Zach Lipovsky, Adam B. Stein AVEC Brec Bassinger, Teo Briones, Kaitlyn Santa Juana GENRE Horreur (1 h 49)
DISTRIBUTEUR Warner
ET LA MAISON EN BORD DE MER DE Beatrice Minger, Christoph Schaub GENRE Documentaire (1 h 29) DISTRIBUTEUR Filmcoopi TARDES DE SOLEDAD DE Albert Serra GENRE Documentaire (2 h 5)
cinéma à l’état pur entre vos mains
BERLINGUER –LA GRANDE AMBIZIONE
DE Andrea Segre AVEC Elio Germano, Elena Radonicich, Roberto Citran GENRE Drame (2 h 03) DISTRIBUTEUR Cineworx
ANGES & CIE
DE Vladimir Rodionov AVEC Élodie Fontan, Romain Lancry, Julien Pestel GENRE Comédie (1 h 40)
DISTRIBUTEUR Pathé
DISTRIBUTEUR Sister Distribution
LES MUSICIENS
DE Grégory Magne AVEC Valérie Donzelli, Frédéric Pierrot, Mathieu Spinosi GENRE Comédie dramatique (1 h 42)
DISTRIBUTEUR Agora
UN MONDE MERVEILLEUX
DE Giulio Callegari AVEC Blanche Gardin, Angéliqsue Flaugèr, Laly Mercier GENRE Comédie dramatique (1 h 18)
LILO & STICH DE Dean Fleischer Camp AVEC Billy Magnussen, Chris Sanders, Tia Carrere GENRE Comédie (1 h 48)
DISTRIBUTEUR Disney
LANDSCAPE AND THE FURY DE Nicole Vögele GENRE Documentaire (2 h 18)
Outside the Box
PROJA, SIR DE Deepak Rauniyar AVEC Asha Magrati, Nikita Chandak, Dayahang Rai GENRE Thriller dramatique (1 h 49) DISTRIBUTEUR Trigon
DISTRIBUTEUR Frenetic LES
DE Maja Tschumi GENRE Documentaire (1 h 34) DISTRIBUTEUR Cineworx
THE PHOENICIAN
DE Wes Anderson AVEC Benicio Del Toro, Tom Hanks, Scarlett Johansson GENRE Comédie dramatique (1 h 50)
DISTRIBUTEUR Universal
DE Jonathan Entwistle AVEC Jackie Chan, Ralph Macchio, Ben Wang GENRE Aventures (1 h 58)
DISTRIBUTEUR Sony Pictures
DE Lisa Brühlmann AVEC Lisa Brühlmann, Carlos Leal, Paula Rappaport GENRE Comédie dramatique (1 h 42)
DISTRIBUTEUR Filmcoopi
MISSION: IMPOSSIBLE –THE FINAL RECKONING
DE Christopher McQuarrie AVEC Tom Cruise, Simon Pegg, Hayley Atwell GENRE Espionnage (2 h 30)
DISTRIBUTEUR Warner EN
LE 11 JUIN AU CINÉMA DE Petra Volpe AVEC Leonie Benesch, Sonja Riesen, Selma Adin GENRE Drame (1 h 32) DISTRIBUTEUR Filmcoopi
DÈS LE 14.05 AU CINÉMA
UN FILM DE DEEPAK RAUNIYAR , NÉPAL
Une inspectrice de police queer au cœur du Népal
TARDES DE SOLEDAD
Hypnotique et parfois très éprouvant, TARDES DE SOLEDAD se révèle un documentaire sur la corrida unique en son genre.
Par Bernard Achour
« La violence est nécessaire, c’est elle qui apporte la transcendance. » Cette sentence du réalisateur espagnol Albert Serra éclaire avec éclat « Tardes de Soledad » (« après-midi de solitude »), documentaire vertigineux et sans concession sur la tauromachie contemporaine. Le film ne milite ni pour ni contre la corrida. Il s’agit d’une immersion totale, sensorielle et parfois insoutenable dans cette tradition aussi anachronique que ritualisée. Œuvre d’une beauté formelle stupéfiante, elle comporte des séquences d’une extrême brutalité, de souffrance animale comme de vulnérabilité humaine. Son auteur s’y intéresse moins à la controverse qu’au mystère poétique de cette rencontre, impossible, entre un homme et une bête promise à mourir.
Pendant deux ans, Albert Serra a suivi le jeune torero péruvien Andrés Roca Rey, star indiscutable des arènes espagnoles. Trois caméras, micros-cravates, absence
de commentaires ou d’interviews : le dispositif est austère mais révolutionnaire. Le cinéaste vise selon ses propres termes « des plans très serrés, des inserts sur le regard du taureau », et obtient ce qu’aucun autre film n’avait osé : « une frontalité totale » entre le dispositif technique et l’animal. L’arène, dont les spectateurs ne se manifestent que par leurs clameurs, devient un espace métaphysique, clos, où se rejoue une lutte millénaire – « sans aucun témoin ». Le montage cyclique enchaîne les scènes d’habillage, de tension dans la voiture, puis de danse mortelle sur le sable. « La corrida nous montre qu’il existe encore des situations où il est impossible de négocier », dit le réalisateur À la mise à mort, l’homme doit détourner les yeux. « C’est comparable à un acte de foi. »
Le torero est entouré, adulé, flatté jusqu’à l’obsession – mais irrémédiablement seul. Dans son van, dans l’arène, dans sa chambre d’hôtel, il évolue comme un dieu mutique. Le film dépeint « une mythomanie superbe et ridicule », celle d’un héros
concentré sur sa propre légende. Il y a dans cette figure hiératique l’écho des souverains des précédents films du réalisateur « Honor de Cavalleria » ou « Pacifiction ». Roca Rey, analyse Albert Serra, est « fasciné par lui-même, voire hypnotisé par sa propre image ». Pourtant, son courage est réel. Écorché, piétiné, hué parfois, il y retourne. Et c’est bien ce paradoxe que traque le cinéaste : l’étrange noblesse d’un art cruel et d’un homme livré à son destin.
TARDES DE SOLEDAD EN SALLE LE 7 MAI
Par Bernard Achour
Signé Lisa Brühlmann, WHEN WE WERE SISTERS est une chronique estivale d’une grande richesse émotionnelle.
D’abord actrice, puis scénariste, réalisatrice, et à nouveau actrice : la Zürichoise Lisa Brühlmann ne cesse de se réinventer. C’est en tournant « Blue My Mind » en 2017 que sa voix s’est imposée avec éclat. Ce conte cru et métaphorique sur l’adolescence – où le corps d’une jeune fille mutile, se transforme, s’émancipe – a décroché une pluie de récompenses en Suisse et révélé une cinéaste à la grammaire déjà singulière, aussi viscérale que poétique. L’Amérique l’a repérée : elle réalise un épisode de « Killing Eve » en 2019, nommé aux Emmy Awards, avant de mettre en scène des séries pour la BBC et HBO. Pourtant, elle n’a pas cédé à l’appel d’Hollywood : « Les Américains aiment l’Europe. Et l’Europe, c’est chez moi. » Aujourd’hui, avec « When we were Sisters », elle revient au long métrage. Et le choc est profond.
« C’est presque une lettre d’amour à mes amies », confie Lisa Brühlmann. Le film suit Valeska, quinze ans, contrainte de passer l’été en Crète avec sa mère Monica, son nouveau compagnon et la fille de ce dernier, Lena. Les adultes rêvent de recomposition, les adolescentes, elles, doivent s’adapter. « Les filles sont à la merci de leurs parents et de leur état émotionnel », résume
la réalisatrice. Mais plutôt qu’un récit plombé par le pathos, le film dessine en creux un éloge de la résilience. Porté par le lien naissant entre Valeska et Lena, cette sororité de circonstance devient leur salut. « Parfois, l’amitié peut être plus forte que la famille », note la cinéaste. Et le spectateur comprend peu à peu : ce sont les enfants qui voient clair, les seuls capables de grandir, de pardonner.
DROIT AU CŒUR
D’une précision émotionnelle rare, le scénario s’articule autour de jeux de miroirs subtils : mères et filles, pères et filles, enfants et enfants. Chaque personnage est traversé de failles, mais « personne n’est vraiment mauvais, tous ont leur drame », rappelle Lisa Brühlmann, qui incarne elle-même Monica, mère excessive et instable. « C’était épuisant d’entrer dans sa tête… Mais aussi libérateur de redevenir la réalisatrice », confie-t-elle encore. Entre chronique adolescente, huis clos familial et drame intime, « When we were Sisters » touche au cœur. Parce qu’il sent le vécu. Parce qu’il croit à la guérison. Parce que, sous le regard d’Hale-Bopp, la comète du passé, il célèbre l’instant fragile où on devient soi.
WHEN WE WERE SISTERS EN SALLE LE 21 MAI
UN FILM DE LI s A BRÜHLM aNn
Nous sommes en 1996. Valeska, 15 ans, part en vacances avec sa mère Monica, Jacques, le nouveau petit-ami de celle-ci, et Lena, la fille de ce dernier avec laquelle Valeska n’a pas d’atomes crochus. Pourtant une amitié naît peu à peu entre les deux filles tandis que la relation entre les deux adultes se dégrade.
« Un film sur l’amour et le pardon avec des interprètes incroyables. » Cineuropa
Dans POOJA, SIR, thriller qui n’oublie pas pour autant l’humanité de ses personnages, la réalisateur Deepak Rauniyar fait entendre la magnifique voix du cinéma népalais.
Quels sont les enjeux dramatiques de « Pooja, Sir » ?
Deepak Rauniyar : Le film suit Pooja, une enquêtrice queer envoyée dans une ville frontalière du Népal pour élucider l’enlèvement de deux garçons sur fond de révolte menée par la communauté Madhesi. C’est une policière déterminée venue de Katmandou qui se confronte à un territoire, à une culture, à un système qui ne la reconnaissent pas vraiment.
Le film mêle thriller et réflexion sur l’identité. D’où est venue l’idée ?
Le scénario est inspiré de faits réels, notamment des manifestations de 2015 dans le sud du Népal. Mais le point de départ, c’était aussi notre propre histoire : ma femme Asha Magrati et moi venons de communautés différentes. Nous voulions créer un pont entre ces mondes. « Pooja, Sir » est structuré autour de la façon dont Asha a découvert mon univers, depuis son point de vue.
Pourquoi avoir fait de Pooja un personnage queer ?
Au départ, ce n’était pas prévu. Mais au fil de nos recherches –sept ou huit ans, avec de nombreuses conversations avec des policières –, nous avons rencontré des officiers queer qui n’en parlaient pas ouvertement. Nous avons senti qu’il fallait célébrer une figure comme Pooja. C’est venu très naturellement.
Le film aborde aussi les tensions ethniques au Népal, notamment celles que subit la communauté Madhesi. Je suis Madhesi, et j’ai grandi avec ce sentiment constant de ne pas être à ma place. Le film reflète cette réalité. L’identité, chez nous, ne se sépare jamais vraiment : genre, caste, classe, tout est entremêlé. Même aux États-Unis, on voit que la manière dont on vous traite peut changer selon que vous marchez ou que vous sortez d’une Tesla.
Comment s’est déroulé le tournage ?
C’était très difficile. Asha venait de finir un traitement contre le cancer, nous n’avions plus de financement. Mais nos amis nous ont aidés. À notre grande surprise, nous avons pu tourner avec de très nombreux figurants, du matériel réel prêté par la police… La communauté nous a soutenus. C’était un film fait d’amour.
Quelle place occupe « Pooja, Sir » dans le cinéma népalais aujourd’hui ?
Le film a été sélectionné à Venise, à Busan, et il va même sortir aux ÉtatsUnis. Le cinéma népalais connaît un renouveau, en partie parce que les festivals nous ont ouvert la voie. J’espère que « Pooja, Sir » poursuivra cette dynamique et rappellera que les discriminations qu’il aborde ne sont pas que népalaises : elles sont universelles.
POOJA, SIR EN SALLE LE 14 MAI
EVA’S SANDWICH HOUSE Avenue Sainte-Luce 2
1003 Lausanne
Téléphone 021 311 99 05
HORAIRES D’OUVERTURE
Lundi à vendredi 07:00-19:00
Samedi 08:00-19:00
EN PREMIÈRE LIGNE
Un mois avant sa sortie, nous avons terriblement envie de vous signaler la puissance dramatique et l’envergure sociale d’EN PREMIÈRE LIGNE, film aussi haletant que nécessaire.
Par Bernard Achour
Après l’école, l’hôpital. Déjà enseignante confrontée à une administration scolaire vacillante dans le superbe « La Salle des profs » nommé à l’Oscar du meilleur film international, la grande actrice allemande Leonie Benesch est aujourd’hui dans « En première ligne » une infirmière mise sous pression par le terrifiant chaos d’un système hospitalier qui prend l’eau de toutes parts. Elle y incarne Floria, jeune soignante exemplaire, entière, empathique, mais de plus en plus broyée par une machinerie déréglée. Son tatouage discret sur l’avant-bras ne dit-il pas tout de cette identité éparse qu’elle tente de préserver, entre vocation et effondrement ?
ÉTAT D’URGENCE
Après le sacre de « L’Ordre divin » (triple lauréat aux Prix du cinéma suisse en 2017), Petra Volpe signe aujourd’hui un véritable uppercut cinématographique. La cinéaste helvétique s’empare d’un sujet universel – le naufrage du système de santé – et transforme le quotidien d’une infirmière en un thriller haletant. « Je voulais montrer ce que signifie vraiment une journée à l’hôpital quand tout repose sur trop peu d’épaules », explique-t-elle. Sa Floria incarne toutes les soignantes : héroïques, oubliées, épuisées. Et la Suisse alémanique ne s’y est pas trompée : le film y a rencontré un véritable triomphe public. Comme « La Salle des profs » montrait l’absurde solitude des enseignants, « En première ligne » expose l’urgence, la saturation, l’inhumanité rampante d’un système censé sauver des vies. En cinéaste intuitive, Petra Volpe capte l’épuisement en plans serrés, chorégraphie le chaos dans un huis clos hospitalier tendu comme une corde. « Il ne s’agit pas d’individus malveillants. Le vrai coupable, c’est le système lui-même », insiste-t-elle.
La caméra ne lâche jamais Floria. Chaque geste, chaque souffle devient suspense. « Je voulais que le spectateur ressente physiquement la charge de travail », confie la réalisatrice. Les patients sont là, exigeants, vulnérables. Les collègues, absents. L’apprentie, désemparée. Et Floria ? Elle tient bon. Jusqu’au moment où, à bout, elle jette par la fenêtre la montre hors de prix d’un patient odieux. Geste fou, geste salutaire. Et soudain, tout vacille. Mais « En première ligne », c’est aussi un plaidoyer. « J’espère que ce film fera réfléchir. Et peut-être agir », dit Petra Volpe. Grâce à Leonie Benesch, bouleversante d’intériorité, ce film qui concerne chacun d’entre nous dépasse la fiction : il touche à l’essentiel. À ce que nous devons aux soignants. Et à ce que nous leur faisons subir.
EN PREMIÈRE LIGNE
EN SALLE LE 11 JUIN
Valable 10 ans dans tous les cinémas suisses. « THERE’S NO PLACE LIKE HOME » Ton cinéma I I I
FANTASY BASEL
L’acteur britannique Ed Speleers, révélé dans le rôle principal de l’adaptation cinématographique du classique fantasy « Eragon » de Christopher Paolini, vu aussi en Stephen Bonnet dans « Outlander » et en Jack Crusher dans la dernière saison de « Star Trek – Picard », sera présent en personne à Bâle. L’acteur écossais Graham McTavish sera également de la partie. Il a notamment incarné le redoutable guerrier nain Dwalin dans la trilogie « Le Hobbit », Dougal MacKenzie dans « Outlander », et Sigismund Dijkstra dans la série fantasy « The Witcher ».
Autre moment fort : la venue de l’acteur bulgare Stanislav Yanevski, qui s’est fait connaître dans le monde entier pour son rôle du joueur vedette de Quidditch Viktor Krum dans « Harry Potter et la Coupe de La star d’« Eragon » Ed Speleers, Graham McTavish vu dans « Le Hobbit » et Stanislav Yanevski, connu pour son rôle dans « Harry Potter », ne sont que quelques-uns des grands noms attendus cette année à FANTASY BASEL – Le Comic Con suisse. Pour cette onzième édition, de nombreux acteurs et actrices issus de productions renommées dans les univers de la fantasy, de la science-fiction ou des fresques historiques rencontreront leur public.
Feu ». Enfin, on pourra aussi croiser l’actrice américaine Vanessa Rubio, bien connue des fans pour son rôle de Carmen Diaz dans la série à succès « Cobra Kai ». Tous les invités vedettes ne se contenteront pas d’apparaître sur scène – les fans pourront également les rencontrer lors de séances photos et d’autographes, et leur poser des questions sur le quotidien des tournages.
FANTASY BASEL – Le Comic Con suisse est le plus grand festival de Suisse dédié à la pop culture, au gaming et au cinéma. Il a lieu chaque année durant le week-end de l’Ascension, au Messe Basel, sur plus de 100 000 m². Cette édition 2025 attend près de 95 000 visiteurs.
DU 29 AU 31 MAI, MESSE BASEL www.fantasybasel.ch
Dans le prochain numéro de FILM GUIDE : BALLERINA – (Photo) Un « John Wick » au féminin !
AVIGNON – Le Grand prix à l’Alpe d’Huez 2025. 28 YEARS LATER – Le virus continue de se propager
Dès le 28 mai dans votre cinéma préféré
Vous aimez le cosplay, les comics, les jeux vidéo et tous les mondes fantastiques qui les relient ? Alors foncez : nous mettons en jeu 3 x 2 pass journaliers pour le Fantasy Basel !
Pour participer au tirage au sort, envoyez un e-mail à concours@filmguide.ch. Bonne chance !
Trailer et infos
SUIVIES D'UNE RENCONTRE AVEC LA RÉALISATRICE
LAUSANNE Sam. 7 juin 20h30 Pathé Les Galeries
NEUCHÂTEL Dim. 8 juin 10h Cinepel
MORGES Dim. 8 juin 17h30 Odéon
GENÈVE Dim. 8 juin 19h30 Les Scala
YVERDON Lun. 9 juin 10h45 Bel Air
FRIBOURG Lun. 9 juin 14h Cinemotion Rex
SION Lun. 9 juin 18h Cinesion
BILLETS AUPRÈS DES CINÈMAS
Floria est une infirmière dévouée qui fait face au rythme implacable d’un service hospitalier en sous-effectif. En dépit du manque de moyens, elle tente d’apporter humanité et chaleur à chacun de ses patients. Mais au fil des heures, les demandes se font de plus en plus pressantes, et malgré son professionnalisme, la situation commence dangereusement à lui échapper…