Réalités REVUE DE L’UNION NATIONALE DES ASSOCIATIONS FAMILIALES ISSN : 0220 9926 - Prix : 10 € N° 92-93 - 2010 LA PLACE DE L’ENFANT DANS LA MÉDIATION FAMILIALE
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RÉALITÉS FAMILIALES - 2011 1 I ÉTAT DES LIEUX I TÉMOIGNAGES ET SOMMAIREANALYSES Réalités REVUE DE L’UNION NATIONALE DES ASSOCIATIONS FAMILIALES « Médiation familiale : place et parole de l’enfant » ÉDITORIAL « Quand des parents se séparent » par François Fondard, Président de l’UNAF .............................................................. 3 AVANT-PROPOS « Evolution de la place de l’enfant dans la famille » par Francois Edouard, Vice président de l’UNAF en charge du Droit de la Famille et de la protection de l’enfance .......................................................................................................... 4 INTRODUCTION Soutenir les familles » par Jean-Louis Deroussen, Président de la CNAF ...................................................................... 5 CONTEXTE Le colloque européen sur la place de l’enfant ........................................................................................................... 6
La médiation familiale en France par Audrey Ringot, Médiatrice familiale, Présidente de l’Association pour la médiation familiale 9-10
18-19
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La vérité sort elle de la bouche des enfants ?, Synthèse des ateliers par Jocelyne Dahan, Médiatrice familiale, Formatrice.........
de
L’évolution des politiques familiales et de l’enfant en Europe par Benoît Bastard, Sociologue, Directeur de recherche au CNRS 13-17 Questions à Benoit Bastard avec la salle ......................................................................................................................
Directrice générale : Guillemette Leneveu RÉDACTION : Rédaction en
des Associations Familiales 28, place Saint-Georges 75009 www.unaf.frPARIS DIRECTION : Président et
: Laure Mondet Secrétariat de rédaction : Cécile Chappe Ont participé à ce numéro
Exemple allemand : La place de l’enfant dans la médiation familiale par Sabine Thomsen, Médiatrice familiale allemande 24-25
Une expérience novatrice en France : La place de l’enfant dans la médiation familiale, par Franck Duquesne, Médiateur familial de la Ville de Marseille, Psychologue pour enfants 26-27
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L’enfant est au centre de la médiation familiale par J-C. Laplaud, Vice-Président de la Fédération nationale de la médiation familiale
La place de l’enfant en médiation familiale : panorama des concepts et des pratiques en Europe, par Jocelyne Dahan, Médiatrice familiale, Formatrice 20-22
publication : François
La médiation familiale dans ses différents champs d’intervention par Michèle Guillaume-Hofnung, ...........................
8
« L’enfant est-il un objet ou un acteur devant le juge aux affaires familiales ? » par Marc Juston, Président du Tribunal de Tarascon, Juge aux Affaires familiales 30-31 par Nationale directeur la Fondard chef : Sophie Maggiani Karine
RÉALITÉS FAMILIALES Magazine édité
............................................................. 11-12
L’Union
Bouvard Retranscription du colloque : UBIQUS IMPRESSION - MISE EN PAGE : Hawaii Communication 78310 Coignières 01 30 05 31 51 CRÉDITS PHOTOS : X, Shutterstock
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I AUX CÔTÉS DES FAMILLES I SOMMAIREBIBLIOGRAPHIE Réalités REVUE DE L’UNION NATIONALE DES ASSOCIATIONS FAMILIALES « Médiation familiale : place et parole de l’enfant » (suite) « Comment recueillir la parole de l’enfant ?» par Gérard Poussin, Professeur de psychologie clinique à l’Université de Grenoble ; 32-33 « L’enfant est une personne » par Anne Ancelin-Schutzenberger, Professeur émérite des Universités, psychanalyste, juriste 34-35 Débat avec la salle ................................ 35 « Comment gérer la place de l’enfant ?» Témoignages de Formateurs ............................................................................. 36-37 « Accueillir « professionnellement » la parole d’un enfant » par Claudio Jacob, formateur ................................................... 38-40 « Médiation familiale et psychothérapie : quelles différences ? » par Nicole Prieur et Violaine Godard 38-40 Cartographie des services de médiation familiale portés par les UDAF 44-45 UNAF et UDAF : 20 ans d’engagement actif pour la médiation familiale .................................................................... 45 Enquête : Comment les UDAF intègrent-elles la parole de l’enfant ? par Sophie Maggiani, chargé de mission à l’UNAF ...... 46-47 Témoignage de l’UDAF 06 : « Pacifier la relation mère/ado, pour pacifier la relation du couple » ........................... 48 Témoignage de l’UDAF 35 « Avant tout savoir pourquoi on fait intervenir l’enfant » ................................................ 49 Témoignage de l’UDAF 53 « Plus on se parle, moins Benjamin nous parle » ............................................................. 50 Témoignage de l’UDAF 62 : L’enfant : intérêt central dans la médiation familiale ..................................................... 51 Témoignage de l’UDAF 69 : « Ils demandaient que je reçoive leurs filles » ................................................................ 52 Initiative à l’UDAF51 : Un groupe de parole pour les enfants ..................................................................................... 53-57 Zoom sur les expérimentations à l’UDAF 62 ............................................................................................................. 58-62 Au service documentaire de l’UNAF ........................................................................................................................... 64-69 En librairie .................................................................................................................................................................... 70-72 Extrait du Guide de la Médiation de l’UNAF ............................................................................................................... 73-77 RÉALITÉS FAMILIALES Magazine édité par L’Union Nationale des Associations Familiales 28, place Saint-Georges 75009 www.unaf.frPARIS DIFFUSION ET ABONNEMENT Abonnement annuel (3 numéros) : France : 22 euros Étranger : 25 euros Commande au numéro : Numéro simple : 6,50 euros Numéro double : 10 euros + 2,65 euros Numéro triple : 13 euros CONTACT : Service Relations Extérieures Tél. : 01 49 95 36 00 courriel realites.familiales@unaf.fr: Respectueux (Programmeforestièreutilisantimprimécel’environnement,dedocumentestsurdupapierlacertificationPEFCeuropéen de certification forestière). La certification PEFC donne l’assurance que le papier que nous utilisons est issu de pâtes produites à partir de forêts gérées durablement. Reproduction interdite sauf autorisation de l’UNAF Note de la rédaction : Pour préserver l’intimité des personnes qui nous ont confié leur expérience et donner un caractère universel aux témoignages, nous avons modifié les prénoms.
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ÉDITORIAL
« Séparation : les enfants dans la tempête »
RÉALITÉS FAMILIALES - 2011 3
L’UNAF est impliquée activement depuis une quinzaine d’années dans le développement de la médiation familiale. La médiation familiale vise à restaurer la communication, à préserver des liens entre les personnes et plus particulièrement des membres de la famille. L’UNAF soutient que l’accès à la médiation familiale doit être développé le plus en amont possible des conflits familiaux afin d’éviter que le conflit ne dégénère et ne se fige dans un débat judiciaire. Valoriser les compétences parentales Depuis les travaux menés par le Conseil National Consultatif de la médiation familiale, la médiation familiale a trouvé en France les moyens de son développement. Il est vrai que, depuis une dizaine d’années, l’Etat place le soutien à la parentalité au premier plan du soutien aux familles, de la prévention des difficultés et, aujourd’hui, de la protection des enfants. L’UNAF et son réseau de 100 UDAF souhaitent justement accompagner les familles dans leur singularité. Elles sont ainsi impliquées dans différentes modalités de soutien à la parentalité, comme les réseaux d’écoute d’appui et d’accompagnement des parents (« REAAP »), le parrainage de proximité, la protection de l’enfance, et bien sûr, la médiation familiale. Nous pensons que la compétence parentale doit être mobilisée et confortée le plus en amont possible avant l’apparition des difficultés. Il s’agit de permettre aux parents – qui sont parfois dépassés mais qui sont rarement démissionnaires – d’être soutenus le plus tôt possible.
Rester parent, quelle que soit l’histoire du couple Dès le début des années 1990, l’UNAF a affirmé que l’autorité parentale devait pouvoir continuer à être exercée par des adultes, sans que leurs enfants en soient arbitres. Quand les parents décident de se quitter, ils ne divorcent pas pour autant d’avec leurs enfants. La médiation familiale constitue justement le processus qui permet la construction d’accords entre parents. Elle aide ceux-ci à organiser leurs liens avec leurs enfants. Ainsi, dans les situations de séparation, la médiation familiale favorise l’exercice conjoint de l’autorité parentale. La médiation favorise une responsabilité durable des parents quelle que soit l’histoire de leur couple. Quelle place pour les enfants ? Pour l’UNAF, l’ouverture aux autres expériences européennes constitue une source permanente d’enrichissement. Il est aujourd’hui nécessaire de construire les bases d’une médiation familiale active à l’échelon européen. Sur le terrain, nos équipes constatent que les familles sont de plus en plus nombreuses à solliciter des entretiens familiaux pour recréer du lien avec leurs enfants. Malheureusement, l’enfant est parfois otage d’une situation conflictuelle entre des adultes. Doit-il être présent tout au long du processus de médiation familiale ? Selon quelles modalités ? La loi sur l’autorité parentale implique qu’il est de la responsabilité des parents de prendre ensemble les décisions sur la prise en charge de leurs enfants. Comment peut-on alors respecter et réaffirmer la responsabilité et la compétence fondamentales des parents ?
François Fondard Président de l’UNAF
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Le statut de l’enfant a changé au niveau juridique et sociologique. Comment la médiation familiale en tient compte ? En France, l’enfant occupe une place symbolique, en tant qu’objet du discours de ses parents. Avec les lois relatives à l’audition de l’enfant, on cherche à ne pas faire peser sur l’enfant la culpabilité de la décision. Par ailleurs, il conviendra de s’interroger sur la place de l’enfant dans le cadre international ; quelle place pour un enfant dont les parents sont séparés et vivent chacun dans un pays différent ? Quelle place pour la médiation familiale au niveau international ? Une réflexion à l’échelle européenne Pour cela, il nous a semblé majeur d’étendre la réflexion au delà de nos frontières. Par le Forum européen dont l’UNAF est membre, nous savons qu’en Europe les médiateurs familiaux ont des pratiques très variées et forts différentes des pratiques françaises, notamment concernant la place de l’enfant en médiation. Le Forum européen permet en effet de suivre les évolutions de chaque pays afin de prendre en compte les changements culturels et/ou législatifs dans le domaine de la médiation familiale.
En 2009, à l’initiative de Danielle Quantinet, présidente de l’UDAF 51 et administratrice de l’UNAF en charge de la médiation, l’UNAF a donc établit un partenariat avec l’UNAFOR et le Forum Européen de la médiation familiale pour organiser un colloque de deux jours sur le thème de la place et de la parole de l’enfant dans la médiation en Europe. Il en est ressorti une large réflexion autour de l’enfant, de sa place et de sa parole, avec une ouverture vers la protection de l’enfance, vers l’école, avec les adolescents, en tenant compte de leurs besoins et de leur singularité.
Vice président de l’UNAF en charge du Droit de la Famille et de la protection de l’enfance
4 RÉALITÉS FAMILIALES - 2011
AVANT-PROPOS
« La place de l’enfant dans la famille a évolué »
François Edouard
La médiation familiale travaille avec les parents. Il nous est donné de constater que de plus en plus de parents demandent que leurs enfants soient présents au cours du processus de médiation familiale. Se pose alors la question de la parole de l’enfant et de la valeur qu’il convient de lui accorder, tout en veillant à ne pas remettre en cause l’importance de la parole des parents.
Au coup par coup, les médiateurs trouvent toujours des réponses à ces interrogations, cependant il semblait nécessaire de créer un espace de formation et de dialogue entre professionnels de la médiation afin de les aider à rationnaliser les réponses et de compléter par l’échange l’éventail des méthodes pour y répondre.
Nous devons nous intéresser à la place et de la parole de l’enfant car la place de l’enfant dans la famille et dans la société a évolué. Certains sociologues n’hésitent d’ailleurs pas à considérer que « c’est l’enfant qui fait la famille et non le contraire ». L’enfant est devenu un sujet de droit : il peut être entendu sur la plupart des questions qui le concernent. La place de l’enfant dans la médiation
L’enfant, un sujet de droit L’enfant occupe une place nouvelle au sein de la famille. L’enfant acteur, sujet de droit, est-il acteur au cœur de la médiation familiale ? Quels concepts, quelles pratiques de la médiation familiale co existent à l’échelon européen ? L’audition de l’enfant est issue de la convention de Bruxelles 2 bis.
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Pour favoriser l’accès des familles à la médiation familiale sur l’ensemble du territoire, la Cnaf a souhaité développer une offre de service de médiation familiale par la création, en 2006, d’un financement national, dont le montant aura doublé d’ici 2012 : la prestation de service « médiation familiale » et le pilotage du dispositif à l’échelon national et local. Un protocole national formalise les engagements du ministère de la famille, du ministère de la justice, de la caisse centrale de la mutualité sociale agricole (Ccmsa) et de la Cnaf. A l’échelon local, les Caf pilotent le comité départemental de coordination lequel a pour mission de recenser les besoins des familles, structurer l’offre locale, organiser les financements, impulser des actions d’information, assurer un suivi du dispositif.
Jean-Louis Deroussen, Président du d’administrationConseildelaCaissenationaledesAllocationsfamiliales
Cette politique d’appui à la parentalité s’inscrit dans le cadre de la convention internationale des droits de l’enfant, laquelle consacre l’enfant comme détenteur de droits mais rappelle également que la responsabilité de l’élever incombe, en premier lieu, aux parents. Elle vise à répondre aux évolutions auxquelles les familles sont confrontées et qui peuvent entraîner des fragilités.
Elle préserve tout autant les liens de l’enfant avec sa famille élargie, avec ses grands-parents en particulier.
RÉALITÉS FAMILIALES - 2011 5
Alors que près d’un million d’enfants ne voit pratiquement plus leur père (ou leur mère) dans les années qui suivent une séparation sur les deux millions d’enfants concernés, l’intervention des Caf dans le domaine de la médiation familiale se fonde sur le principe que le maintien des liens entre parents et enfants est un enjeu éducatif essentiel.
La médiation familiale propose aux parents un espace neutre pour aborder les problèmes liés à un conflit familial et prendre en compte, de manière très concrète, les besoins de chacun, notamment ceux des enfants.
Les partenaires de la médiation familiale unissent leurs efforts pour favoriser l’accès des familles à la médiation familiale car « intérêt de l’enfant » et « soutien des parents dans leurs tâches éducatives » apparaissent intimement liés.
Les Caisses d’allocations familiales développent, depuis 1998, une offre diversifiée d’aide à la parentalité afin d’accompagner les parents dans leur rôle et leurs responsabilités éducatives et de favoriser la qualité et la continuité des relations enfants parents.
Le soutien des familles dans leurs tâches éducatives est un levier d’action essentiel pour favoriser l’épanouissement et le bien-être de l’enfant.
C’est en ce sens que les Caf sont impliquées dans différents dispositifs : réseaux d’écoute, d’appui et d’accompagnement des parents (Reaap), lieux d’accueil enfant parent (Laep), contrats locaux d’accompagnement à la scolarité (Clas), médiation familiale.
La médiation familiale permet également de conserver un environnement favorable à l’enfant en favorisant, en particulier, le rétablissement de la communication entre les parents et la diminution du conflit. Les rapports d’activité successifs de la défenseure des enfants ont montré que les divorces et les séparations ont incontestablement un impact négatif sur l’enfant lorsqu’ils s’accompagnent de conflits entre les parents. Ils soulignent depuis plusieurs années la « véritable difficulté pour certains couples de trouver une solution apaisée à leurs conflits dans l’intérêt de l’enfant ». En 2009, à nouveau, ce rapport indiquait que 38% des saisines de cette instance étaient liées à des situations où l’enfant est «pris en otage » dans le conflit qui oppose ses deux parents.
INTRODUCTION La mission des Caf : soutenir les familles
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Annette Mouttet, Présidente du Forum européen constate : « La question des séparations divorces et de leurs conséquences matérielles, humaines, morales se pose de la même façon dans tous les pays d’Europe. Face à cette question, la médiation familiale se développe dans tous les pays européens, sous des formes et des reconnaissances différentes. »
Un colloque européen sur la parole et la place de l’enfant dans la médiation familiale Pour l’UNAF, l’ouverture aux autres expériences européennes constitue une source permanente d’enrichissement. Elle a même consacré son dernier rapport moral au thème : « Familles et Europe pour construire l’avenir ». Dans le domaine de la médiation, l’UNAF considère qu’il serait utile de définir les bases d’une médiation familiale active à l’échelon européen, elle s’est donc engagée dans un partenariat avec le Forum européen.
Dans ce cadre, l’UNAF a bâti avec le Forum européen un colloque afin de confronter les recherches, les modèles théoriques, les modèles de formation et les pratiques professionnelles des médiateurs familiaux en Europe. Dans une perspective de comparaison des pratiques, ils ont retenu le thème de l’enfant et la médiation familiale en Europe.
Créé en avril 1998, le « Forum Européen, Formation et recherche en médiation familiale » est une association loi 1901. Cette organisation regroupe des organismes nationaux, régionaux et locaux situés en Europe qui travaillent dans le champ du divorce et de la séparation.
Le but du Forum Européen est de développer, promouvoir et coordonner la formation en médiation familiale en matière de divorce et de séparation et les activités de recherche dans ce domaine afin d’assurer la qualité de son application en Europe. L’UNAF a souhaité rejoindre ce réseau de chercheurs européens ceci dans un souci de prendre en compte les changements culturels et/ou législatifs ainsi que l’évolution des techniques de médiation et des recherches récentes dans le champ de la médiation familiale.
Ce colloque a été organisé les 11 et 12 juin 2009 dans les prestigieux espaces du Conseil économique social et environnemental et les participants ont été accueillis par le Président de J. Dermagne. Preuve d’une implication de l’Etat dans le soutien à la parentalité, M. Nicolas Sarkozy, Président de la République a accepté de placer ce colloque sous son haut patronage. Les actes de ce colloque ont servis de base à la rédaction de ce magazine.
6 RÉALITÉS FAMILIALES - 2011 CONTEXTE
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LA MÉDIATION FAMILIALE EN FRANCE ET EN EUROPE
L’UNAF, aux côtés des associations nationales qui représentent les médiateurs familiaux et les services de médiation, s’associe à la réflexion menée en France et en Europe pour échanger autour des pratiques de médiation. Cette rubrique est principalement nourrie par les actes du colloque « L’enfant dans la médiation familiale en Europe » organisé par l’UNAF en partenariat avec le Forum Européen les 11 et 12 juin 2009 au Conseil économique social et environnemental.
RÉALITÉS FAMILIALES - 2011
LIEUXDESÉTAT7
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LA MÉDIATION FAMILIALE DANS SES DIFFÉRENTS CHAMPS D’INTERVENTION
Le Conseil a eu raison de ne pas alimenter un risque de repli identitaire de la médiation familiale. Dans cette perspective, il convient de garder à l'esprit que si la famille reste le premier noyau de la société on ne peut sans artifice réduire le champ d’intervention de la médiation Professeure des Facultés de Droit Présidente de l’Union professionnelledesindépendantemédiateurs
chacun de ses secteurs alors que d'autres domaines de la médiation recherchent cette ouverture. • Vigilance dans les relations entre la médiation familiale et l’autorité judiciaire. Lorsque les colloques consacrés à la médiation familiale font intervenir d’autres professionnels que des médiateurs familiaux ce sont souvent des magistrats. Bien sûr ces derniers constituent des partenaires importants, de même que les financeurs institutionnels de la médiation familiale mais la multiplication des conventions et de protocoles pourrait rigidifier le processus.•Lamédiation familiale quand elle investit d’autres secteurs que ceux de la famille doit pouvoir s'ouvrir et gagner avec les autres médiateurs. Prenons l’exemple du nécessaire travail auprès des personnes âgées. Peut-on limiter leur besoin de médiation à un besoin de médiateurs familiaux alors que certaines problématiques sont de santé, de solidarité, de liens sociaux L’avant-propos? de Madame Sassier aux « travaux et recommandations du CNCMF contient une remarque encore actuelle. Elle concerne la qualité de la formation comme garantie majeure de la médiation familiale. A la lumière de l’expérience, j’ajouterais qu’elle doit former à la fois à l’ouverture et au respect des principes généraux. De ce point de vue, l'UNAF qui est en charge des questions multiples concernant les familles doit être un acteur privilégié de cette diversité de médiateurs. Le défi à relever par les médiateurs familiaux c’est d’œuvrer dans tous les champs d’intervention de la médiation AVEC les autres médiateurs dans le respect de ce qui donne un sens à leurs actions, la MÉDIATION dans son unité fondamentale. par un qualificatif. La pratique quotidienne de la médiation scolaire, de la médiation sociale interculturelle ne s’affranchit elle pas des clivages issus des adjectifs qui risquent de segmenter la médiation et de créer des rivalités entre les médiateurs artificiellement cloisonnés par des champs d’intervention dont la spécificité ne résiste pas à la complexité des situations réelles ? C'est à cet enjeu que nous sommes confrontés et c'est ce défi que nous devons relever. La médiation familiale demeure exemplaire à bien des égards mais l’exemplarité comporte un devoir de vigilance • Vigilance contre le risque de pensée fermée. Les programmes de colloques laissent peu la parole aux autres champs d’intervention de la médiation, et aux médiateurs généralistes. Les bibliographies des ouvrages consacrés à la médiation familiale se réfèrent de plus en plus rarement au tronc commun celui de la médiation, la seule qui donne leur sens à En créant le Conseil National consultatif de la Médiation Familiale, les pouvoirs publics ont voulu rendre la médiation familiale exemplaire. Le Conseil a œuvré dans cet esprit sous la présidence de Monique Sassier. L’exemplarité de la médiation familiale ne signifiait pas suprématie de la médiation familiale mais construction de qualité valable pour tous les secteurs de la médiation. Le conseil a pensé tous ses travaux dans le respect de son unité fondamentale, bien conscient que les hasards de l’histoire faisaient commencer par ce secteur. La définition de la médiation familiale ne résulte-t-elle pas de la transposition consciente des principaux éléments de la définition de la médiation sociale adoptée lors du Séminaire de l’Union Européenne peu avant le début des travaux du Conseil ?
GUILLAUME-MichèleHOFNUNG,
8 RÉALITÉS FAMILIALES - 2011 LIEUXDESÉTAT
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9ÉTAT DES LIEUX
L’ENFANT EST L’UN DES OBJETS DU CONFLIT L’Association pour la Médiation Familiale regroupe près de 700 adhérents, là plupart médiateurs familiaux.
Je voudrais revenir à la question des responsabilités. Du côté des adultes reçus en médiation, est-ce qu’être responsables, c’est être de « bons parents » ? Comment échapper à une pression sociale et politique qui n’entrevoit, parfois, que cette dimension des hommes et des femmes qui viennent s’exposer tue également, chaque année, un annuaire des médiateurs familiaux qui exercent en services ou en associations conventionnées dans le cadre des financements publiques ou dans le cadre du libéral.Toutes nos actions sont mises en œuvre par ses adhérents, tous bénévoles, qui sont attachés au développement d’une pratique de qualité et d’une réflexion et d’une élaboration en constante évolution comme peuvent l’être les modèles familiaux, les personnes dans les relations qu’elles élaborent entre elles et les enjeux de société.
Qu’est-ce responsablequ’être?
La place de l’enfant Ce colloque nous met au travail de la question de « l’enfant et de la médiation familiale en Europe». Les débats vont nous amener à élaborer, ensemble, à partir d’une question de sens. Le sens, c’est à la fois la signification, les enjeux, l’interprétation et la compréhension que chacun a d’un sujet ; c’est aussi la direction que chacun veut prendre. A propos de cette question de « l’enfant et la médiation familiale » : posons-nous la question de savoir où nous voulons aller ? C’est à dire quelle voie choisissons-nous ? Quelle voix donnons-nous à nos pratiques ? Ainsi, « l’enfant et la médiation familiale » nous pose de nombreuses questions, celle de sa présence en séance ou de son absence de la séance, celle de sa parole ou de sonJesilence.veuxparler d’une parole qui peut-être pesante pour les différents acteurs présents et pour ceux qui gravitent autour de cet espace, et pour l’enfant lui-même. Je veux aussi parler d’un silence qui peut, ou non, être acceptable. Le rôle de l’APMF Il nous a paru important de répondre à l’ invitation de l’UNAF et du Forum européen pour la Médiation entre dans le champ de l’action militante de l’APMF. En effet, l’APMF se veut être un organe de recherche et de ré férence pour une médiation familiale de qualité qui s’appuie sur son Code de Déontologie et son Livret « Pour une pratique éthique ». L’APMF a également pour objet de poursuivre toute réflexion et toute action concernant l’éthique, la pratique, la formation et les conditions professionnelles pour l’exercice de la médiation familiale, de défendre ses principes fondamentaux et de promouvoir la médiation familiale. Dans ce sens, L’APMF participe et organise de nombreuses manifestations qui se déroulent régulièrement partout en France, puisque l’APMF est représentée en Région par des Délégués Régionaux qui animent une vie régionale constituée de rencontres entre médiateurs familiaux auxquelles participent parfois d’autres professionnels : des avocats, des magistrats, des travailleurs sociaux, des psychologues... Il s’agit autant de faire connaître cette démarche singulière qu’est la médiation familiale que de créer des liens entre les différents professionnels qui accueillent ou accompagnent des personnes en situation de conflit. Dans le même sens, l’APMF édite une revue : « Tiers, la revue de la médiation familiale », dont l’enjeu est de conceptualiser notre pratique professionnelle en exposant ses champs d’application en proposant des témoignages et en invitant, là encore au débat et aux questionnements. Parmi ses diverses actions, l’APMF consti-
• L’enfant est entendu seul par le médiateur familial • L’enfant participe à la médiation familiale
Audrey RINGOT, Médiatrice familiale, Présidente de l’Association pour la médiation familiale
• L’enfant est laissé en dehors de la rencontre • L’enfant est informé par ses parents de la mise en œuvre de la médiation familiale • L’enfant est entendu par un expert qui rapporte sa parole aux parents.
Nos débats peuvent nous amener à réfléchir à la question de l’Autorité : Qui est détenteur d’une autorité dans cet espace ? De quelles autorités pouvons-nous parler ? Et à qui appartient-elle ?... Aux parents ? Aux juges (Juge aux Affaires Familiales, Juge des Enfants, Juge des Tutelles) ? A une commande sociale ou institutionnelle ? Au médiateur familial ?
La réflexion qui nous est proposée amène aussi d’autres questions : Celles de notre responsabilité de praticien et de notre histoire professionnelle, celles de nos résonances et de nos croyances, et je pense aussi celle de nos peurs.
A l’APMF nos rencontres et nos débats nous ont amenés à repérer des pratiques différentes :
• L’enfant est invité à la fin de la médiation familiale
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Association pour la Médiation Familiale 11, rue Beccaria 75 012 PARIS Tél. : 01 43 40 29 32 E-mail : contact@apmf.frwww.apmf.fr
Débattre de la question de « l’enfant et la médiation familiale en Europe », c’est finalement aussi se poser cette question-là, qui touche à nos cultures...
dans cet espace ? ...Un espace qui est protégé par des médiateurs familiaux qui garantissent la libre adhésion, la confidentialité, leur indépendance. Du côté des praticiens, dans quelle intentionnalité nous situons-nousQu’est-ce? que défend la médiation familiale ? C’est une préoccupation actuelle de l’APMF, et je vous invite à être attentif à la prochaine revue « Écrits et Manuscrits » que nous diffuserons cet été. Les médiateurs familiaux se sont engagés sur cette question, qui permet aussi de penser celle de « l’enfant et de la médiation familiale ». S’agit-il de faire valoir l’intérêt de l’enfant ? De le protéger ? De se séparer ? De croire en la possibilité du lien ou des liens (co-parentalité, co-responsabilité) ? De permettre qu’une parole s’engage ? De participer au postulat républicain et démocratique que nous avons choisi il y a bien longtemps : « Liberté – Égalité –Fraternité » ? Un débat en 3 dimensions Les débats de ce colloque vont nous permettre d’aborder trois dimensions : 1) La parole de l’enfant : nous devons prendre en compte les enjeux et risques qu’elle implique... 2) La place de l’enfant : nous devrons faire face à la nécessité de différencier fantasmes et réalité... 3) Le dispositif : nous aurons à continuer de penser le cadre, quelles que soient nos pratiques, comment le cadre légal et éthique de la médiation familiale continue d’être à l’œuvre. Ce qui est commun à chacun de nous, praticiens, c’est que l’enfant est l’un des objets du conflit, donc l’un des sujets de la médiation familiale. Autrement dit, en étant l’un des sujets débattus au sein de cet espace protégé, il n’est pas forcément le sujet présent, participant. Pour aborder le thème de ce colloque nous pouvons aussi nous poser la question : « Mais qui sont ces personnes que je reçois ? Des parents ? Le couple d’hier ? Un homme et une femme ? Ou tous ceux-là à la fois ? ». Entre paix sociale et liberté individuelle Aujourd’hui, la commande politique, et au-delà, le contrôle social, c’est « faire des individus obéissants ». Dans ce sens, le risque serait que nous, médiateurs familiaux, garantissions une paix sociale en incitant les gens à être de «bons parents ».... Or, les médiateurs familiaux n’ont pas de projet parental préétabli. Au contraire ! Nous considérons seulement que c’est lorsque les personnes peuvent se dégager des enjeux du conflit qu’elles retrouvent leur liberté et leur autonomie, qu’elles parviennent à s’accorder sur les bases d’un nouveau lien : celui de la co-responsabilité. Alors, l’un des effets de ce temps et cet espace de parole peut avoir pour objectif l’intérêt de l’enfant.
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La médiation familiale propose un espace bien plus large que celui qui ne se préoccuperait que de questions individuelles. Apprendre à négocier est une expérience fondatrice dans la relation aux autres. Chacun peut découvrir que la négociation ne repose pas forcément sur la dualité perdant/gagnant. Permettre aux personnes de se positionner et de reconnaître le positionnement de l’autre, c’est les engager à nouveau vers l’altérité... qui elle-même participe de l’exercice de la démocratie… Il ne s’agit donc pas que de la question du parent et de l’enfant.
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Jean-Claude LAPLAUD, Vice-Président de la Fédération nationale de la Médiation familiale
Prenant la suite, en 2002, du Comité national des associations et services de médiation familiale constitué en 1991, la FENAMEF regroupe aujourd’hui 360 services de médiation familiale répartis dans 192 associations gestionnaires, dont 22 UDAF. Partenaire reconnu des ministères, de la CNAF, de la CCMSA et des grandes institutions qui nous soutiennent financièrement, notre fédération a toujours préservé son indépendance, sa capacité d’expertise et d’analyse et sa force de proposition quant aux évolutions de la médiation familiale. Même imparfait, le chemin parcouru est exemplaire. Le travail effectué au Conseil national consultatif de la médiation familiale a marqué une étape importante ouvrant la voie de la professionnalisation avec la création en 2003 du diplôme d’Etat de médiateur familial. Actuellement, après une étude de notre fédération auprès de nos 192 adhérents, il apparaît que nous comptons 492 médiateurs familiaux pratiquants, dont 350 sont diplômés d’Etat. Les 142 restants sont en instance de validation soit par validation des acquis de l’expérience soit par la formation directe. Si nous avons contribué à la reconnaissance de la médiation familiale, nous continuons aussi à soutenir nos adhérents par le travail et par les propositions visant à mieux accompagner le développement et le financement de la médiation familiale. Cependant, aujourd’hui,
11ÉTAT DES LIEUX gagnée, les réunions, rencontres de travail et de concertation ou manifestations, auxquelles nous avons été conviés, renforcent notre appréhension qu’une véritable compétition ne se développe entre médiateurs familiaux employés par nos services et associations d’avocats (voire certains magistrats) qui se mobilisent et contestent quelque peu notrePourantériorité.autant,nous ne prétendons pas, à nous seuls, représenter la médiation familiale. En revanche, nous prétendons que la médiation familiale, en tant qu’acte professionnel financé dans le cadre de politiques publiques, n’a pas vocation à devenir un produit marchand sans contrainte de garantie. Nous partageons largement la réflexion de Monique Sassier : la recherche de la qualité est un concept qui va au-delà du diplôme et repose sur le travail collectif et l’analyse de la pratique. Le glissement que nous observons fait craindre qu’à terme, les médiateurs familiaux ne deviennent des « auxiliaires de justice ». Nous restons particulièrement vigilants au fait que la médiation familiale favorise le maintien ou le rétablissement du lien, la construction ou la reconstruction du lien et ne se limite donc pas au seul règlement des conflits. La médiation dans la vie sociétale Depuis de nombreuses années, la médiation est promue dans bien des formes de résolution de conflits, voire comme objet de médiatisation dans la relation non seulement des individus entre eux mais également dans la relation des individus aux fià la FENAMEF, nous craignons : une captation de l’exercice de la médiation familiale par d’autres que les professionnels formés et diplômés d’Etat, l’isolement de la médiation familiale dans un univers très élargi à toutes sortes d’actes de médiation, le risque que les médiateurs familiaux soient transformés en auxiliaires de justice et que la médiation ne soit, in fine, confondue avec une procédure participative de négociation. La définition de la médiation familiale Nous avons travaillé à une définition de la médiation familiale, de son exercice et de ses principes éthiques. Nous avons été attentifs à ce que les services adhérant à notre fédération appliquent ces principes éthiques, qu’ils emploient des médiateurs titulaires du diplôme d’Etat, s’engagent dans la formation, s’investissent dans l’accueil des médiateurs en formation et dans l’analyse de la pratique. Nous sommes conscients que la médiation familiale peut devenir un substitut dans le règlement des contentieux à caractère judiciaire et qu’aucune réglementation ne vient protéger le travail du médiateur, même si nous avons obtenu un encadrement réglementaire de la formation et du diplôme d’Etat de médiateur familial. Nous sommes toujours attentifs à ce que les médiateurs et les services de médiation ne soient pas marginalisés et au fait que les demandes d’adhésion nous parvenant soient en accord avec nos principes éthiques et notre charte, et que l’habillage associatif ne vienne pas opportunément couvrir, de fait, un exercice libéral de la médiation familiale. La partie ne nous semble pourtant pas La question de la place de l‘enfant dans la médiation familiale est éminemment importante et les contributions sur ce sujet participent à la construction, sinon d’un socle commun, tout au moins d’une pratique européenne commune en matière de médiation familiale, médiation familiale dont l’enfant est le centre.
L’ENFANT EST AU CENTRE DE LA MÉDIATION FAMILIALE La Fédération Nationale de la Médiation Familiale regroupe 360 services de médiation familiale.
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Tout en gardant sa spécificité, la médiation familiale doit éviter la vulgarisation de sa pratique : l’expérience des médiateurs familiaux peut participer à une meilleure appréhension de l’évolution sociétale, en particulier dans l’évolution du rapport des hommes entre eux. Déjà, d’autres professionnels de l’intervention sociale ou de l’action sociale souhaitent ces confrontations d’idées et de pratiques, confrontations qui participent aux échanges de savoirs. Nous ne pensons pas qu’il faille s’en garder et nous replier sur notre seule pratique. Nous connaissons tous les effets destructeurs d’une séparation ou d’un conflit familial non médiatisé sur les enfants !
Pourquoi ne pas admettre des convergences avec la prévention ?
gures ou aux organisations institutionnelles et classiques d’une société organisée. La médiation trouve sa place au plan européen. Nous estimons indispensable que la médiation familiale s’inscrive dans le grand mouvement de la médiation. Il me semble indispensable de respecter quelques préventions. Il convient d’abord de se retrouver sur une définition commune de la médiation, qui ne doit pas se limiter au seul règlement des conflits, mais s’appuyer sur la primauté du lien. Se faisant, même si les pratiques de médiation se singularisent au regard de leur objet propre, nous devons défendre le principe de la professionnalisation pour tous les médiateurs et la garantie qu’ apporte l’analyse de la pratique En particulier, nous ne saurions imaginer que l’acte de la médiation, quel qu’il soit, s’enferme dans un exercice solitaire sans aucun lien avec le corpus de la professionnalité. Sur ces bases, la médiation familiale – qui a été la première à s’engager sur la voie de la construction d’une identité repérable et reconnue, qui a su construire sa professionnalisation et poser les contours et les références de son exercice – se doit de s’ouvrir aux frontières de son exercice et de travailler avec d’autres formes de médiations. C’est pourquoi la FENAMEF a, en 2007, invité à son colloque des médiateurs des acteurs d’autres lieux (ville, santé, école). Cela nous paraît d’autant plus naturel que nous gardons en mémoire les travaux du Conseil national consultatif dont la Présidente déclarait : « Nous avions déjà l’idée obstinée que ce que nous faisions devait servir à d’autres, nous cherchions et nous avons élaboré une définition qui valait pour la médiation tout court et donc pour la médiation familiale. »
Il est temps que la médiation familiale serve ailleurs, sans que son exercice soit pour autant dévoyé ou appauvri. Nous sommes donc prêts à nous engager avec d’autres dans une réflexion sur le positionnement de la médiation familiale dans un environnement de politique sociale globale :« La médiation familiale prend position dans l’ensemble du champ des relations familiales allant du champ de la protection de l’enfance aux questions générationnelles et intergénérationnelles, prenant en compte les conflits familiaux quel que soient les formes d’alliance. Elle développe une logique de prévention des conflits au sein de la famille, de résolution des liens. Son champ [recouvre] l’ensemble des liens qu’elle cherche à faire vivre, à vivifier. Son activité peut s’étendre aux conflits de voisinage qui reposent bien trop souvent sur des incompréhensions familiales. ». De cette façon, nous sommes prêts à élargir nos collaborations pour promouvoir la médiation familiale et ainsi lui garantir une place reconnue et crédible, une place de référence dans l’univers élargi de la médiation tout court.
12 RÉALITÉS FAMILIALES - 2011 LIEUXDESÉTAT
Fédération Nationale de la Médiation et des Espaces Familiaux Tél. : 02 31 46 87 www.mediation-familiale.org87
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13ÉTAT DES LIEUX tités, de découverte des autres et de soi-même. Nous avons bien entendu assisté à un phénomène de complexification des « choses de la famille » : le divorce s’est banalisé. Les taux ont augmenté partout. Bien souvent, c’est dans la relation avec deux noyaux familiaux que l’enfant se développera et découvrira qui il est. L’horizon du couple est devenu incertain et, par conséquent, un investissement sans précédent s’est fait en direction de la parentalité, en direction des relations entre enfants et parents : l’enfant doit pouvoir compter sur ses deux parents, quels que soient les avatars de leur couple. C’est donc sur cette base de départ parents ne savent plus rien leur refuser. L’enfant, à cet égard, est devenu un investissement des hommes autant que des femmes, même si leur manière de le montrer ne se traduit pas autant qu’on le voudrait dans des actions. La famille reste, pour nos contemporains, une valeur particulièrement désirable. Ils veulent réussir avant tout, leur couple et leur famille. Le sociologue français François de Singly affirme d’ailleurs que le couple comme la famille sont aujourd’hui des lieux où se forgent les identités personnelles, celles des conjoints, bien sûr, dans leur relation, mais également celle de l’enfant. Ce sont des espaces d’interaction, de frottement des idenQuelques images de l’enfance L’enfant en Europe est d’abord voulu, choisi et aimé. Le désir d’enfant est aujourd’hui extrêmement vif et il suffit pour s’en convaincre de voir la quête des parents qui rencontrent des difficultés pour en avoir. La valeur de l’enfant, le prix attaché à la maternité et à la paternité sont très élevés. Nous avons, du Nord au Sud de l’Europe, moins d’enfants, mais nous voulons le meilleur pour eux. Nous en voulons parfois tellement que nous en oublions toute mesure. Les psychologues confirment que les Benoît BASTARD, Sociologue, Directeur de recherche au CNRS
Mon exposé est consacré à l’évolution de la place de l’enfant dans la famille en Europe et dans les politiques sociales. Je vous soumettrai donc, dans une première partie, quelques images contrastées de l’enfant et de l’enfance. J’en viendrai ensuite à vous présenter quatre points de l’évolution des politiques sociales en direction de la famille qui me semblent importants pour éclairer la place faite aux enfants et dans la médiation familiale.
L’ÉVOLUTION DES POLITIQUES FAMILIALES ET DE L’ENFANT EN EUROPE
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que constituent les relations familiales que l’on espère partout voir l’enfant s’autonomiser, devenir un sujet individuel et un sujet de droit, droits que lui confèrent des textes fondamentaux qui sont aujourd’hui très largement adoptés.
Puis, la situation se retourne : cette famille aux enfants désirés, aimés, encadrés devient également le lieu de tous les excès. Eminemment désirable, la relation entre parents et enfants devient même dangereuse dans certains cas (relations excessivement fusionnelles, enfants maltraités ou abusés). Ces mauvais traitements se déroulent d’abord dans la famille. Certes, il s’agit de situations qui demeurent exceptionnelles et le nombre des enfants qu’elle concerne restent limité. Néanmoins, il existe des violences graves dont sont victimes les enfants et, bien trop souvent, leur mère en même temps qu’eux. Evoquons également les « violences douces » (enfants pris en otage et rendus spectateurs de la violence de leurs parents, voire utilisés par ceux-ci comme des armes par leurs parents dans les conflits les opposant). Nous sommes passés d’une situation où l’enfant est choyé et aimé à une situation où il est oublié et instrumentalisé. D’enfant protégé, l’enfant devient une victime. Puis, la situation se retourne une fois encore : ces enfants, considérés dans leur faiblesse, comme des êtres en devenir, des sujets de droit et des victimes irresponsables deviennent, par un curieux renversement de la perspective, des adolescents et des jeunes auxquels on impute la responsabilité, parfois à raison et parfois d’une façon exagérée, de violences et de troubles sociaux. Une autre image de l’« enfance » apparaît ainsi : elle ne correspond nullement à la première. Quand on impute cette violence aux jeunes, c’est encore vers les parents qu’on se tourne : ont-ils joué leur rôle ? Ont-ils été suffisamment exigeants ? N’ont-ils pas été trop autoritaires ? Les voilà tenus pour responsables de ce que sont devenus leurs enfants. Apparaît alors, en arrière-plan, toute l’exigence qui se fait jour à l’égard des parents. L’intervention sociale n’a rien perdu de sa méfiance à l’égard du couple et de la famille. On en revient alors à l’ancien contrôle des populations, celui-ci prenant de préférence pour cible les familles les plus pauvres, autrement dit notamment, dans notre époque moderne, les familles de l’immigration. Ces images de l’enfance peuvent être gardées à l’esprit au moment de réfléchir à la place de l’enfant dans la médiation familiale. On trouve, dans ces images, l’essentiel des questions et des dilemmes que l’on se pose lorsque l’on évoque l’enfant dans la médiation. Il s’agit de savoir qui doit assurer la représentation de l’enfant dans la médiation et la manière dont elle doit se dérouler. Cette question renvoie à une autre : de quel enfant parle-t-on ? S’agit-il bien d’un enfant voulu, aimé, encadré par des parents capables de penser ensemble à lui ? S’agit-il, au contraire, d’un enfant que les parents se déchirent ou qu’ils utilisent dans leurs conflits d’une manière irresponsable ? S’agit-il d’un enfant qui parfois « disparaît » des préoccupations des parents, tellement ceux-ci sont intéressés par leurs propres affaires, leurs propres conflits, et qui court également, de ce fait, le risque de disparaître
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15ÉTAT DES LIEUX de la médiation familiale dès lors qu’elle se calque sur leur « agenda » ? S’agit-il enfin, à l’inverse, d’un enfant autonome, qui peut luimême poser des actes, intervenir comme une personne auprès de ses parents dans la médiation ?
Evolution l’interventionde sociale et place de l’enfant J’évoquerai, dans cette intervention, quatre aspects de l’évolution des politiques et des pratiques à l’égard de l’enfance, qui se retrouvent dans les différents pays européens et qui, selon moi, méritent d’être prises en considération au moment où on parle de la place de l’enfant dans la médiation. Conjugalité et parentalité
Le maître mot des politiques sociales en Europe est de mettre les experts en charge du traitement des difficultés qu’ils rencontrent. Cette vision des choses passe par la mise en place de nouveaux dispositifs d’intervention – dispositifs d’insertion, lieux de paroles, lieux d’écoute. Nos sociétés ne renoncent pas à faire valoir leurs attentes, à dire ce qu’elles attendent des parents et à exercer un « guidage » des comportements en créant des cadres d’intervention dans lesquels les individus, dès lors qu’ils y entrent, se trouvent poussés à s’engager dans des actions qui correspondent aux normes en vigueur. Or ces modes d’interventions ne sont pas sans susciter des questions : cette manière de rendre à l’usager un rôle dans la prise en charge des difficultés qu’il rencontre revient-elle vraiment à lui donner du pouvoir ?
Les interventions sociales qui concernent la famille ont cessé, depuis une ou deux décennies, de prendre pour objet une famille idéale qu’il faudrait soutenir à tout prix. Elles prennent pour objet des personnes ou encore des moments de vie (des tournants, des ruptures, des moments critiques) dans lesquels les situations sont problématiques ou dans lesquels les relations entre personnes sont critiques. Ces interventions prennent donc en charge moins le couple en tant que tel, parce qu’il est difficile de parier sur lui, que les relations familiales. L’accroissement sans précédent de la mobilité conjugale a fait de la parentalité la cible principale de l’intervention sur la famille. C’est le rapport enfantparent qui est principalement investi aujourd’hui. On le voit, par exemple, en France avec les réseaux de soutien à la parentalité (les REAAP) qui existent depuis une dizaine d’années. De même, nous le voyons partout en Europe, avec le développement des lieux d’accueil enfants-parents en tout genre,notamment ceux qui prennent en charge les divorces difficiles. L’idée qui transparaît, et qui porte la marque des savoirs psychologiques contemporains, c’est que les relations familiales se recentrent aujourd’hui sur les relations enfants-parents : il s’agit de faire en sorte que chaque enfant reste en lien avec ses parents et, plus généralement, avec la lignée dont il est issu. Les interventions sociales, si elles ont abandonné leur caractère normatif s’agissant de la composition des couples, n’ont pas perdu de leurs exigences lorsqu’il s’agit de leur fonctionnement, ni lorsqu’il s’agit de la parentalité. Quelle que soit la structure du couple, et celle des relations entre parents et enfants, il existe aujourd’hui des exigences fortes sur la transparence des relations, voire même l’explicitation des conflits éventuels, sur l’égalité entre les sexes, etc. Or, nous retrouvons ces exigences dans la médiation familiale : elle exprime parfaitement l’idée moderne d’une famille en réorganisation permanente, dans laquelle la question du couple est pensée en terme de parité, de négociation, et dans laquelle toute la priorité est donnée à l’organisation des relations entre enfants et parents. La responsabilisation des parents et la notion de dispositif mobilisateur
Certaines analyses réfutent cette perspective et estiment que la création de certains dispositifs d’accueil s’inscrit en réalité dans la mouvance du libéralisme ambiant, et correspondent à un renvoi vers la sphère privée et à une tendance à la psychologisation de la prise en charge des problèmes qui relèvent du champ social. Dans cette perspective, les formes nouvelles de l’intervention sociale sont au mieux un « gadget », au pire une forme d’abandon des populations en difficulté. A l’extrême inverse, d’autres analyses voient dans l’émergence de telles modalités d’intervention une réactualisation du contrôle social, un contrôle qui s’exerce d’une manière douce, mais néanmoins extrêmement prégnante. Qu’en est-il de la médiation familiale à cet égard ? Elle fait évidemment partie de ces interventions qui prétendent donner à l’usager la maîtrise des décisions qui le concernent. La médiation redonne du pouvoir aux parties et en même temps, elle les incite et les responsabilise afin qu’ils puissent trouver par eux-mêmes les solutions qui leur correspondent. De même, la médiation familiale offre du pouvoir et « cadre » ses usagers : elle les met dans une « filière » qui pousse à écouter l’autre, à négocier et à faire des concessions. Elle normalise les situations de rupture. Ainsi, la revendication de l’impartialité du
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16 RÉALITÉS FAMILIALES - 2011 LIEUXDESÉTAT
médiateur n’empêche pas cette médiation d’être un dispositif qui encadre et qui pousse aux respects des nouvelles normes de la coparentalité. Elle le fait sans aucun doute avec des objectifs louables (valorisation de la coparticipation des parents dans la prise des décisions qui les concernent et encouragement à exercer en commun leur responsabilité parentale). Cependant, force est de constater qu’il existe bien dans la médiation une dimension de « guidage » des parents : ceux qui s’y engagent ne peuvent pas agir de n’importe quelle manière face au médiateur. La parole de l’enfant L’enfant est usager de la médiation. Or, par principe, aujourd’hui, on veut que l’enfant soit aussi un acteur dans les dispositifs qui le concernent. L’enfant est une personne, affirment les psychologues. Le droit et les politiques veulent que soit reconnue et valorisée sa place en tant que sujet. Pourtant, la « figure de l’enfant » n’est pas univoque et l’« intérêt de l’enfant » est difficile à cerner. Il reste un objet de projection, chacun en fonction de sa position –professionnel du droit ou de la psychologie, parent – y met ce qu’il veut entendre et obtenir. L’enfant manipulé peut devenir manipulateur lui-même. Un exemple ultime, en France, nous est donné par la fameuse affaire d’Outreau, à l’occasion de laquelle les experts ont fini par croire tout ce que les enfants affirmaient. On avait voulu donner à leur écoute toute sa place. L’institution judiciaire toute entière s’est enferrée. Plus ordinairement, il existe des situations dans lesquelles l’enfant, pris dans le désir de ses parents, devient « étranger à lui-même ». Il s’agit d’un phénomène d’« aliénation parentale », dont la réalité est bien attestée par les observations des praticiens. En quoi cette réalité, que l’on retrouve partout en Europe a-t-elle un impact pour la médiation familiale ? En premier lieu, dans la médiation familiale, il existe une confiance essentielle dans les parents. Ils sont les représentants naturels et les meilleurs porteparole de ce que sont et de ce que veulent leurs enfants. Le médiateur n’est que le facilitateur d’une discussion dans laquelle les parents s’accordent sur ce qui est bon pour leurs enfants. Dans le même temps, le médiateur porte un autre regard, plus distancié. Il échafaude quant à lui, des hypothèses sur la façon dont les enfants sont pris en compte par les parents. Dans le même temps, la représentation qu’a le médiateur du bien des enfants, pour chaque situation, transparaît dans ses interventions. La neutralité du médiateur n’empêche pas qu’il est partie prenante de la négociation. En allant plus loin, certains voient aussi le médiateur comme un intervenant qui, non seulement, porte un regard sur la façon dont les parents prennent en compte le point de vue de leurs enfants, mais qui peut également constater ces situations dans lesquelles les enfants sont pris en otage jusqu’au point d’être « aliénés » pour y intervenir.
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La question du contrôle des familles Il reste à évoquer une question qui a trait aux limites de la médiation. En effet, nous devons savoir, quand une famille refuse d’y prendre part ou qu’elle s’en montre incapable, de quelles solutions le médiateur dispose. Cette question se pose notamment pour les familles issues de milieu populaire ou celles qui ont toujours été la cible de l’intervention sociale. La méfiance qui s’exerce à l’égard de ces familles et la surveillance qui s’exerce sur elles tendent aujourd’hui à se renouveler. En France, les politiques proposées au cours des dernières années incluent des sanctions pour les parents dans les cas d’absentéisme scolaire ou le retrait des allocations familiales pour les parents ne parvenant pas à « élever » leurs enfants. Ces parents sont pourtant ceux qui ont les ressources les plus faibles. Nous devons demeurer vigilants vis-à-vis de ces actions qui sont supposées participer au soutien à la parentalité. Nous devons prendre garde qu’ils ne deviennent des outils du contrôle de la parentalité, des vecteurs de la surveillance des familles pauvres et de l’acculturation des parents qui sont issus de l’immigration. Cette remarque vaut pour l’ensemble des dispositifs de l’intervention sociale dans le champ du soutien à la famille et de la protection de l’enfance. Elle vaut aussi pour la médiation familiale. Celle-ci apparaît aujourd’hui comme une intervention extrêmement désirable, car elle représente le prototype même de l’action pacificatrice des conflits. Elle porte des valeurs de démocratie, de parité entre les femmes et les hommes et incarne le souci de la continuité de l’inscription des enfants dans les lignées dont ils sont issus. C’est ce qui explique l’intérêt qu’elle suscite et son développement dans les pays européens. Dans ces développements, il nous faut demeurer extrêmement sensibles aux utilisations qui sont faites de la médiation fami-
Doit-il, au contraire, ramener constamment la préoccupation de l’enfant en donnant ainsi raison aux analystes qui affirment que la médiation constitue une nouvelle forme du contrôle des familles ? liale pour autre chose que pour ce pour quoi elle est conçue. Nous devons notamment limiter l’usage de la médiation aux situations dans lesquelles elle est pertinente et efficace. A partir du moment où un travail particulier doit s’engager avec les enfants d’une façon régulière, il est indispensable qu’une formation spécifique soit mise en œuvre et soit suivie. C’est un « métier » que d’intervenir dans le champ de la protection de l’enfance auprès des enfants, en particulier auprès de ceux qui ont connu les parcours les plus difficiles. Le médiateur familial ne doit pas pouvoir réussir seul, ni penser être en mesure de résoudre toutes les situations. Il doit savoir renoncer et renvoyer, si cela peut s’avérer nécessaire, les usagers vers d’autres instances, sans quoi il risque d’être lui-même instrumentalisé et utilisé dans des formes de contrôle des familles qui n’ont rien à voir avec l’esprit de la médiation.
Conclusion
Conclusion La médiation est en phase avec les représentations et les interventions plus générales qui ont cours s’agissant de l’enfant et des relations familiales en Europe. L’enfant est présent et/ou représenté dans la médiation. Il en est souvent le « moteur » : c’est bien souvent en pensant à lui que les parents ont désiré s’y engager. Paradoxalement, le risque que, parfois, l’enfant y soit oublié existe : en effet, la médiation suit les parents, dans un moment où ils sont, précisément, occupés principalement d’eux-mêmes et sont enclins à ne faire intervenir leur enfant comme un objet, voire comme une ressource ou une arme, dans leur relation. De ce fait, le médiateur se trouve pris dans un dilemme : doit-il, en effet, suivre les parents parce que c’est le sens de la médiation, au risque de participer à l’oubli de l’enfant ?
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DIALOGUE ENTRE MÉDIATEURS ET SOCIOLOGUE
L’intervention du sociologue Benoit Bastard a soulevé, plusieurs questions de la part du public principalement composé de médiateurs.
Question : Comment expliquez-vous que les parents évoluant dans certains quartiers « sensibles » ne veuillent pas adhérer aux dispositifs de médiation familiale qui leur sont proposés ? Pour quelle raison les travailleurs sociaux ne poussent pas à la médiation familiale ? La sociologie peut-elle répondre à ce défi ?
Réponse de Benoît BASTARD : La médiation familiale est un phénomène connu dans le monde du travail social. Se pose cependant la question de la rendre quasiment obligatoire. En France, nous avons ainsi l’exemple de l’entretien préalable. Nous savonségalement que nous nous ne pouvons pousser trop loin l’incitation, parce qu’elle peut se retourner contre ses initiateurs. Il faut avoir conscience que la médiation familiale est porteuse d’un certain modèle de relation familiale. Pour certains, cela va de soit, pour d’autres, ce n’est pas le cas.
Question : Nous disposons d’un service de médiation à l’UDAF des Hauts-de-Seine. Nous réfléchissons au délai optimum pour déclencher un processus de médiation familiale. La plupart de nos médiatrices constatent que bon nombre des médiations qui leur sont confiées interviennent trop tardivement et accompagnent une procédure de divorce. La situation qu’elles doivent alors gérer est délicate. Existe-t-il des indicateurs d’alerte ? Réponse de Benoît BASTARD : Reste à savoir à quel couple nous destinons prioritairement la médiation familiale. Celle-ci propose un mode de fonctionnement axé sur la négociation, sur la prise en considération de l’intérêt de tous les individus qu’elle concerne. C’est le modèle qu’elle propose à l’ensemble des familles. Je relève que celles qui sont dans un tel processus d’interaction négociée adhéreront d’autant plus facilement à la médiation familiale. Reste à savoir si les couples qui n’ont pas pris de telles habitudes sont en mesure de s’insérer dans un tel dispositif de médiation familiale. Reste également à savoir si celui-ci est suffisamment « contraignant » et suffisamment incitatif. Réponse de Annette MOUTTET, Présidente du Forum européen en médiation familiale : Nous avons effectivement intérêt à agir, en matière de médiation familiale, de manière préventive. Je note, à ce propos, qu’un certain nombre de pays ont inventé des dispositifs qui donnent vraiment à la médiation une authentique dimension préventive : ainsi, en Hollande, les parents qui divorcent doivent présenter, au préalable, un plan parental d’éducation de leur enfant, plan sur lequel ils se sont mis d’accord. Il en est de même en Allemagne. Nous devrions nous inspirer de telles méthodes et instaurer des dispositifs le plus en amont du divorce. Cette dimension préventive concerne aussi les parents : nous devons les préparer aux difficultés de couple et de communication. Par ailleurs, il me semble que le modèle de la médiation familiale est purement occidental parce qu’il privilégie le développement individuel. Or, nous évoluons dans des sociétés multiethniques dans le cadre duquel vivent des familles ayant adopté un modèle communautaire.
Question : Vous avez évoqué la contribution de la médiation à la responsabilisation des parents. Elle peut permettre de prendre conscience de la difficulté de l’un des deux membres du couple qui n’est pas nécessairement partie prenante. Comment le médiateur peut-il alors favoriser cette démarche volontaire ? Réponse de Benoît BASTARD : La médiation est un outil merveilleux à condition que les parents acceptent d’y prendre part. Quand ils acceptent de l’intégrer, ils sont portés à faire ce pourquoi le dispositif est construit. Ce dernier est d’ailleurs conçu de façon à favoriser la parole et les échanges.
Question : Les politiques familiales favorisent-elles la responsabilisation des parents de manière à leur permettre d’exercer réellement leur rôle. Réponse de Benoît BASTARD : La question que vous posez nous renvoie à celle des mauvais traitements dont peuvent faire l’objet les enfants. L’identification de ces mauvais traitements incombe aux juges des enfants ou à l’aide sociale à l’enfance. La récente loi de protection de l’enfance renforce leur rôle. Elle réaffirme, dans le même temps, que le parent doit continuer à être présent. Nous pourrions également évoquer, à ce propos, le développement en France des « visites médiatisées ». Nous sommes finalement pris entre deux impératifs contradictoires : d’une part, il s’agit de protéger l’enfant et de repérer les mauvais traitements ; d’autre part, il convient de préserver la relation entre l’enfant et ses parents.
Réponse de Annette MOUTTET : Depuis la réforme du divorce, le juge a la possibilité de procéder à une « injonction à l’information à la médiation familiale ». Ce n’est pas le cas dans d’autres pays européens. Reste à en connaître le cadre. J’insiste, par ailleurs, sur le caractère facultatif de cette information. En Europe, cependant, seul le Royaume-Uni prévoit que cette injonction soit quasi-obligatoire. Nous devons veiller, dans le même temps, à conserver le caractère volontaire de la médiation familiale : c’est en cela qu’elle est efficace. Elle ne doit pas se transformer en une sorte de « contrôle social familial ».
19ÉTAT DES LIEUX
Question : Etudiante en médiation familiale, j’exerce la profession d’avocat et pratique la médiation pénale à caractère familial pour le compte du parquet de Sarreguemines. Je souhaite revenir sur la question de l’incitation. Il semblerait que la pratique consistant à proposer aux parents ayant décidé de s’engager dans une procédure de divorce une médiation familiale soit, dès le 1er juillet 2009, encadrée par la loi. Je serais intéressée de savoir ce que le sociologue que vous êtes en pense ? J’ai le sentiment, par ailleurs, que l’entretien de conciliation n’est certainement pas le meilleur moment pour informer les parents des différents aspects de la médiation familiale. Ils sont, en effet, dans un état d’esprit très combatif qui ne favorise pas leur écoute. Réponse de Benoît BASTARD : Je ne connais pas assez bien le rendez auquel vous faites allusion. Ceci étant dit, je souhaite insister sur la contribution essentielle des avocats à la prise en considération de la médiation familiale par le monde de la justice.
Question : Que pouvons-nous faire lorsque les parents qui divorcent résident dans deux pays différents ? Réponse de Jocelyne DAHAN : Votre question est intéressante parce qu’elle prouve combien la pratique de la médiation familiale a considérablement évolué : les couples binationaux sont légions et elle doit s’y adapter. Nombreux sont les médiateurs, dans cette salle, qui traitent des dossiers de couples binationaux. Actuellement, trois divorces sur dix concernent des couples binationaux. Plusieurs associations en Europe se sont focalisées sur le travail de la médiation familiale Questioninternationale.:Jesuisresponsable de la formation des médiateurs familiaux à l’IRTS de Montpellier. J’ai effectué, dans le cadre d’un master 2, un travail sur les enjeux de la médiation familiale au plan international et j’y ai formulé différentes propositions : la formation à la médiation familiale est un droit. Reste à savoir de quelle façon elle est mise en œuvre localement. C’est la raison pour laquelle je préconise le développement d’une ingénierie au plan local. J’admire l’optimisme de M. Bastard : la réalité ne renvoie certainement pas à une appropriation complète du dispositif de médiation par les juges aux affaires familiales. Quand ils sont convaincus de l’opportunité d’y recourir, ils sont confrontés à la difficulté de mettre en œuvre le dispositif de médiation familiale. Le dispositif judiciaire ne laisse pas la place à la médiation familiale. C’est la raison pour laquelle il me semble important de mettre en place des articulations et des interfaces entre le judiciaire et les professionnels de la médiation familiale au sein d’un espace local. Réponse de Benoît BASTARD : Votre intervention reste intéressante. Elle illustre cependant à quel point nous sommes en train de nous éloigner de l’enfant. Les juges n’aiment pas décider : ils préfèrent que les parents s’accordent en leur présence ou avant. C’est la raison pour laquelle ils ont besoin de vous, médiateurs. Commentaire de la salle : Je suis médiatrice familiale internationale en Principauté de Monaco. Je souhaite insister sur le fait que le travail de réseau avec la justice est très important. Je puis en témoigner en Principauté où il m’a été donné de travailler avec un juge qui portait les valeurs de la médiation. Lorsque les parents viennent en médiation, notamment dans les cas binationaux, je sens bien que le discours du juge est essentiel pour favoriser leur ouverture à la médiation familiale.
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Jocelyne DAHAN MédiatriceFormatricefamiliale, La question de l’enfant fait débat dans tous les pays. La réponse sera une et unique car, quels que soient les pays, quels que soient les clivages, la réponse est la même. C’est la raison pour laquelle il est essentiel de nous interroger.
En introduction, rappelons que la place de la parole de l’enfant constitue une controverse. Deux camps s’affrontent : le premier est partisan de la présence indirecte de l’enfant alors que le second réclame sa présence directe. Dès les années 80, ce clivage existe. La médiation familiale est alors insérée, depuis déjà fort longtemps, dans les pratiques sociales.
20 RÉALITÉS FAMILIALES - 2011 LIEUXDESÉTAT LA PLACE DE L’ENFANT EN MÉDIATION FAMILIALE : PANORAMA DES CONCEPTS ET DES PRATIQUES EN EUROPE
Cependant, cette activité a évolué. Dans les années 80, nous étions formés sur le schéma de « médiation partielle ». Pourtant, très vite, notre réflexion s’est approfondie, notamment dans le cadre du Forum européen. Quels sont les trois items qui font conflit, qui vont mettre en œuvre un conflit entre les personnes ? Ces trois items sont les enfants, la maison et l’argent. A ce propos, rappelons que lorsque l’on n’aime plus, on compte alors que lorsque l’on aime, on ne compte absolument pas ! Nous avons ainsi pris conscience des limites de la médiation partielle. La médiation partielle, puis la médiation globale ont alors cédé la place à la médiation familiale. Celle-ci constitue une avancée déterminante car elle réaffirme que toutes les strates familiales sont concernées par des conflits qui peuvent entraîner des ruptures de liens devant être gérées dans le cadre de la médiation familiale. La médiation familiale spécifique au divorce est désormais trans-générationnelle. Elle concerne les jeunes majeurs, les nouveaux compagnons, les parents vieillissants, les familles binationales. Elle nous renvoie à la protection de l’enfance et aux rapports entre adolescents et parents. Elle concerne évidemment aussi la médiation conjugale. Ceci illustre à quel point la médiation familiale est désormais extrêmement diverse. J’insiste d’ailleurs sur l’importance que prend la médiation binationale : elle nous oblige à définir de nouveaux modes d’intervention, à être beaucoup plus créatifs et à constituer des réseaux. J’aurais également pu vous parler de la médiation scolaire qui implique l’enseignant Si déjà, à cette époque, les théoriciens développaient la théorie du pour et du contre, alors il est évident que, nous, médiateurs, nous devions l’adopter. Nos pratiques allaient, dès lors, se bâtir en fonction de ces deux modèles. Que disent-ils ? Les partisans de la présence indirecte affirment que la médiation est un espace réservé aux seuls parents et que le « socle » de la médiation prend appui sur la compétence des parents. Seuls eux savent et il n’est nul besoin d’y associer les enfants. Seuls eux sont capables de prendre les décisions. Les partisans de la présence directe considèrent,eux, que la présence de l’enfant est indispensable parce que celui-ci est acteur du conflit de ses parents et qu’elle s’inscrit dans le cadre de la convention internationale des droits de l’enfant. Celle-ci affirme que l’enfant doit pouvoir accéder à ses deux familles et à ses deux lignées. Il doit être en relation en priorité avec ses deux parents. Au-delà de ces discours, nous devons nous interroger sur nos pratiques et sur nos valeurs. Les positions des uns et des autres sont fondées. Bien évidemment, l’enfant n’est nullement apte à prendre de décision, mais il a différents besoins, dans le même temps, à exprimer. Bien évidemment, la médiation familiale, dans le cadre du divorce sollicite prioritairement la compétence des parents, mais l’enfant doit pouvoir y apporter son témoignage. Benoît BASTARD précise l’évolution de la place de l’enfant depuis plusieurs années (lire page 13). La médiation familiale a accompagné cette évolution. Dans nombre de pays, la principale activité des médiateurs familiaux concerne le divorce ou la séparation.
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leurs modalités ? Ces entretiens sont, dans la plupart des cas, davantage consultatifs que directs, davantage fondés sur des entretiens informatifs que sur la participation à la négociation en tant que telle. Ces entretiens nécessitent l’accord des deux parents. Ils intègrent généralement un retour des informations recueillies à l’occasion d’un entretien avec les parents. Selon la culture professionnelle du médiateur, différentes techniques sont utilisées : certains médiateurs recourent à l’expression écrite ou au dessin, d’autres travaillent directement avec les enfants. En ce domaine, le médiateur a le choix et agit selon sa sensibilité. Quels sont les objectifs poursuivis par la médiation familiale ? J’en ai identifié cinq :
• évaluer la possibilité de proposer une orientation ;
• vérifier la compréhension de la séparation ;
21ÉTAT DES LIEUX variées. Evoquons la dimension systémique, analytique, narrative, transformative et négociatrice. N’oublions pas la contribution psychanalytique.Tous ces courants sont aujourd’hui représentés : leur présence est une source d’enrichissement car elle nous permet de nous ouvrir à d’autres horizons.Dansla médiation familiale, les modèles et les pratiques diffèrent. Les modèles sont différents car ils concernent une co-médiation (un médiateur et un psychologue, un médiateur et un juriste) ou un médiateur seul. Les pratiques sont différentes car elles peuvent prendre des formes diverses, que ce soit des entretiens intercalés dans le processus, des entretiens avec l’enfant seul, des entretiens avec la fratrie ou des entretiens avec des groupes d’enfants. Toutes ces pratiques ont été expérimentées. Quelles en sont (médiation « famille école »). Au cours de la décennie 80, la seule réponse que la société apportait au divorce et à la séparation était de nature judiciaire. Elle n’était pas satisfaisante. Vingt ans après, la société n’est plus la même et les besoins ont évolué. La réponse a, elle aussi, évolué, à l’initiative d’ailleurs des structures associatives. La médiation familiale ne peut cependant s’exercer que si les professionnels rentrant dans son champ appartiennent à des champs disciplinaires différents. a médiation familiale n’est efficace qu’à la seule condition qu’elle recoupe des origines professionnelles etthéoriquessement.constituejuristes.destransdisciplinaires.complémentairesAinsi,enAllemagne,laplupartmédiateursfamiliauxsontdesCettetransdisciplinaritéunesourced’enrichis-Demême,lesréférencessurlaparoledel’enfantsurlamédiationfamilialesont
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• quelle articulation avec les principes déontologiques ?
• que faire de la parole en regard du magistrat, de l’avocat ou des experts ?
Cette question de la remise en lien est capitale et elle doit être analysée avant que la médiation ne soit mise en place. La seule exception concerne la médiation familiale internationale. Ce dispositif a été institué par le règlement CE 2201/2003 du Conseil de l’Europe. Il a notamment été utilisé lors de l’affaire de la petite Franco-russe kidnappée par sa mère. Que prévoit ce règlement « Bruxelles 2bis » ? Il prévoit que, lorsqu’un juge rend une décision dans l’un des pays signataires, la décision est appliquée, sans qu’une autre ne soit rendue. Elle s’applique notamment au déplacement illicite d’un enfant. Elle prévoit que le magistrat qui remet le certificat de retour de l’enfant s’assure que le père, la mère et l’enfant aient tous été entendus. Cela suppose, de la part de nos collègues qui vont s’investir dans le champ de la médiation familiale internationale, de se préparer, d’une manière ou d’une autre, à recevoir la parole de l’enfant.
• comment ne pas instrumentaliser la parole de l’enfant ?
• permettre à l’enfant d’évaluer ses propres besoins ; • rappeler le cadre légal ; • favoriser la « remise en lien ».
• comment ne pas se substituer aux parents ? Ces questions sont autant de défis pour les médiateurs familiaux et qu’ils doivent relever. Si la médiation familiale était un art aisé, cela se saurait. L’évolution contemporaine relative à la place des enfants dans la société peut être l’un des éléments qui induit leur participation à la redéfinition des rapports familiaux à laquelle ils sont inévitablement associés. Il nous faut donc savoir sortir des clivages et éviter les discours dogmatiques.
• comment ne pas « déraper » dans l’interprétation ?
22 RÉALITÉS FAMILIALES - 2011 LIEUXDESÉTAT
Cela prouve combien le questionnement est incessant :
Cela nous renvoie à la question de la formation. Est-il, en effet, nécessaire de rappeler la nécessité de suivre une formation complémentaire et continue ? Elle concerne une spécialisation pour les médiateurs familiaux en fonction dans les pays européens (notamment en vue de la réception de la parole de l’enfant), un perfectionnement en psychologie et dans les techniques d’entretiens avec les enfants. Elle suppose en outre l’établissement d’un réseau de partenaires professionnels. Le médiateur ne peut pas tout faire et doit s’appuyer sur des experts extérieurs. Elle suppose enfin l’établissement d’un contrôle de la pratique.
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Dans une perspective de comparaison des pratiques et de confrontation des différentes expériences menées par chacun en médiation familiale, l’UNAF a voulu étendre le débat au delà de nos frontières. Cette rubrique est nourrie par les actes du colloque « L’enfant dans la médiation familiale en Europe » organisé par l’UNAF en partenariat avec le Forum Européen les 11 et 12 juin 2009 au Conseil économique social et environnemental.
RÉALITÉS FAMILIALES - 2011 ANALYSE23
TÉMOIGNAGES ET ANALYSES
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pondre à la question de savoir si la médiation est bonne pour un enfant. Un des arguments contre cette inclusion de l’enfant dans la médiation est la possibilité que l’un ou que les deux parents influencent l’enfant dans ce qu’il dit et que l’enfant « apprenne » en quelque sorte une vérité et qu’il la reformule sans la comprendre. Les parents qui divorcent n’ont pas toujours conscience qu’ils subissent et font subir une très importante pression à leurs enfants. A l’occasion d’une session à laquelle je participais récemment, un enfant que j’entendais me disait ne pas vouloir que sa maman soit malheureuse. Le médiateur doit redire clairement aux parents qu’ils ont l’obligation d’assumer leurs responsabilités, mais qu’ils doivent laisser leur enfant en dehors du processus, ceci dans l’intérêt même de l’enfant, afin de préserver son bonheur et sa joie de vivre. Un autre argument pour laisser les enfants à l’écart de la médiation familiale est le supposé manque de formation des médiateurs dans la réception de la parole de l’enfant, ce qui n’est pas totalement inexact. Il existe différents modes participatifs. Tout dépend du niveau de la médiation familiale. Il revient aux parents, en définitive,de choisir si l’enfant doit ou ne doit pas participer à la médiation familiale. Que faire pour que l’enfant soit cependant entendu s’il intègre la médiation ? Quels sont, en outre, les dispositifs à mettre en œuvre pour les protéger ? Nous pouvons envisager qu’une tierce personne intervienne dans la négociation, qui accompagne le médiateur. L’expert peut rencontrer, à sa guise, l’enfant et connaître ses attentes et ses craintes. Il l’interroge et établit un rapport qui sera transmis au médiateur ou aux parents. Nous pourrions imaginer que cet entretien soit filmé. Mais je dois vous avouer que cette méthode suscite mon interrogation. En effet, les leur sont finalement d’un grand secours. Les enfants savent ce qu’ils veulent dans nombre de domaines. Il faut utiliser leur liberté, leur fantaisie et leur imagination pour imaginer de nouvelles solutions destinées à accompagner une procédure de divorce. Selon leur âge, les enfants ont une perception différente du divorce qu’ils vont devoir vivre. Ils vont livrer un témoignage dans lequel ils vont exprimer des préoccupations et des angoisses auxquelles les parents n’auraient pas nécessairement pensé. Nombreux sont les petits détails auxquels les enfants accordent une importance prédominante.Inclureles enfants dans une médiation responsabilise, en outre, les parents. Il n’est jamais facile de voir, pour un enfant, des parents qui se sont aimés se disputer, notamment au sujet de leur enfant et le paradoxe est qu’à l’origine de leur dispute il y a le meilleur pour leur enfant. Les parents veulent ce qu’il y a de mieux pour leur enfant et c’est ce qui contribue à les séparer. Il est difficile, pour un enfant, d’admettre qu’il est l’objet même de la dispute. Lorsque les enfants intègrent une médiation familiale, la situation tend à se régulariser : les parents se responsabilisent et les enfants ressentent les effets de cette « mutation ». Les cas de médiations dans lesquels les parents donnent leur accord à la présence de l’enfant aboutissent généralement à des accords. Je note, par ailleurs, que lorsque des enfants participent à une telle médiation, c’est la première fois que leur est offerte la possibilité de s’exprimer et de dire ce qu’ils ressentent, en toute simplicité, à quelqu’un d’autre que leur père ou leur mère. Je respecte ceux qui estiment préférable que les enfants restent à l’écart de la médiation familiale. Dans les faits, il est difficile de ré-
DEVONS-NOUS INTÉGRER LES ENFANTS DANS UNE MÉDIATION ? TÉMOIGNAGE
J’ai été une des premières médiatrices en Allemagne où j’ai commencé à exercer cette activité à la fin des années 80. Je suis issue d’une famille de professionnels de droit. Ce domaine d’activité est, en définitive, lié à la médiation familiale. Je ne serais pas médiatrice familiale si je n’avais pas été avocate et inversement. Depuis 1995, je suis « superviseur en médiation ». Il est tout à fait possible de travailler avec les enfants dans la médiation, malgré tout ce qui a pu être dit et écrit : les parents ont, en effet, toute possibilité d’intégrer le processus de la médiation sans que cela ne leur porte préjudice. Quand, à la fin des années 80, j’ai commencé à m’investir dans la médiation familiale, la conscience des enfants était représentée par leurs parents. Il revenait à ceux-ci de dire quels étaient les « intérêts » de leurs enfants ! J’ai très rapidement exprimé mon désaccord avec cette analyse. Pourquoi devons-nous intégrer les enfants dans une médiation ?
Cela prouve que, sur certains points, les enfants sont davantage en avance que leurs parents et Sabine THOMSEN, Médiatrice familiale
D’UNE MÉDIATRICE ALLEMANDE
Je crois que cette intégration est, à la fois, pratique, utile et raisonnable. Cela permet aux parents de prendre de bonnes décisions et les responsabilise. Cela donne aux enfants la certitude et l’assurance dont ils ont absolument besoin au moment où ils perdent leurs repères. N’oubliez pas que nous parlons d’enfants, nous pensons aussi aux plus jeunes d’entre eux. Nous avons assisté à de rapides changements au cours des dernières décennies. Les parents ont appris à prendre des décisions en famille. Pour leur part, les enfants sont en contact avec la réalité du quotidien, qu’il s’agisse de l’ordinateur, du mobile ou de la télévision. J’en ai moimême été témoin : combien de fois n’ai-je pas demandé à ma fille de m’assister sur mon ordinateur ?
24 RÉALITÉS FAMILIALES - 2011 ANALYSE
25ANALYSE enfants peuvent révéler certains détails qui peuvent susciter, de la part des parents, de la honte, ce qui impacter, in fine, les relations qu’ils entretiennent avec leur enfant. A contrario, les parents peuvent estimer que celui-ci a été influencé. C’est la raison pour laquelle je crois opportun que l’enfant soit inclus dans le dispositif de médiation familiale. Cela suppose, de la part de toutes les parties prenantes à la médiation, une transparence totale. C’est la méthode que j’ai retenue : je prends le temps d’expliquer aux parents. Dès lors ils sont libres de l’accepter ou de la refuser. Pour ceux qui l’acceptent, je dresse une liste des solutions pouvant s’offrir à eux pour résoudre le problème de la garde de l’enfant.
? Si non, de quelle façon décidez-vous s’ils ont ou n’ont pas leur place dans la médiation ? Réponse de Sabine THOMSEN : Non, je ne les fais venir qu’à partir du moment où le cadre de la médiation est fixé. J’ai pu parfois constater qu’ils aidaient leurs parents à trouver la solution la plus adéquate. C’est ce qui se passe pour la plupart des cas de divorce. La situation est totalement différente dans le cas des adoptions. Les enfants sont alors présents car ils sont acteurs à part entière de la médiation. Quand papa et maman nous ont annoncé qu’ils se séparaient, ça a été un vrai choc. On savait bien que ça n’allait pas trop. Mais pas comme ça. Océane (11 ans)
Question : systématiquementIncluez-vouslesenfants
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CE
pas des catégories de divorces ? Si le divorce ou la séparation constitue un choc pour l’enfant ou pour l’adolescent, il s’agit, le plus souvent, d’un choc qui est normalement transitoire. C’est, le plus souvent, le conflit parental lui-même qui traumatise. N’oublions pas que, dans son développement, l’enfant est préparé aux ruptures de la vie. Le problème avec le divorce est qu’il ne fait pas partie intégrante des « ruptures initiatiques » : il relève plutôt des « ruptures inattendues » qui installent l’enfant dans une position de questionnement. Mais finalement, ne suffirait-il pas de demander à l’enfant ce qu’il préfère ? Je ne crois pas : ce n’est pas à l’enfant de choisir. Quand les parents ne parviennent pas à choisir, c’est à l’enfant que l’on donne la parole. Il n’a pourtant pas la capacité à choisir. D’ailleurs, bien souvent, il ne veut pas choisir car il est pris à partie dans une « guerre de tranchée » dans laquelle il ne veut pas s’engager, sinon pour assurer sa propre survie. Il est illusoire de croire qu’un enfant ne souffrira pas de voir ses parents se séparer. Il est primordial d’identifier les lieux et des interlocuteurs « ressources » pour les parents et pour les enfants, qu’il s’agisse de travailleurs sociaux, de juges, d’avocats, de psychologues, de médiateurs familiaux. Je vais tenter de vous expliquer ma pratique. D’emblée, je rappelle que la médiation familiale est un espace d’apaisement. Elle est un lieu où les ex-conjoints peuvent renouer une communication et sortir de la destructivité. Oui, ils sont capables de poser un regard sur le vécu de leurs enfants. Cela passe cependant par leur propre schéma de représentation.L’enfant – que l’on considère présent symboliquement – n’est-il pas, pendant Les notions deviennent multiples et s’emboîtent les unes avec les autres. Il est un autre concept qu’il est essentiel de garder à l’esprit, c’est celui de la loyauté. Les loyautés s’inscrivent très souvent dans un phénomène de dynamique invisible qui unit les sujets les uns aux autres, tant sur le plan ascendant que sur le plan collatéral, questions qui m’apparaissent comme fondamentales. N’oubliez d’ailleurs pas que la loi prévoit que tout enfant doit « honneur, loyauté et devoir à ses parents » La famille est un postulat de base et l’enfant en est un élément constitutif. Si les parents apportent l’enfant dans l’espace de médiation familiale, c’est avec eux que je vais décider de la place qu’ils veulent lui donner. Les enfants, sans le savoir, donnent souvent une gravité certaine à toute rupture de couple. Avec eux, un divorce n’est pas une simple histoire d’amour qui se termine. En effet, par sa présence, l’enfant souligne la mésentente de ses parents. Il est acteur du divorce.Aussi, traiter le divorce des adultes n’a aucun sens si l’on ne prend pas en considération l’intérêt de l’enfant, dont la mère semble se préoccuper prioritairement. Le père revendique lui aussi la possibilité de pouvoir s’occuper de son enfant. Evoquons la place de l’avocat : il représente l’enfant et il porte sa parole dans le dispositif judiciaire.Avecle divorce, nous nous retrouvons à traiter de vérités partielles, occasionnelles et aléatoires. Si l’enfant souffre de troubles divers, il faut les imputer à la séparation, au divorce de ses parents, sans aucun doute. La question du divorce reste cependant entachée par l’« idéologie ». D’ailleurs, plutôt que des divorces, n’y a-t-il Il est important pour moi de rappeler que je suis à la fois psychologue pour enfant et praticien parce que nous ne pouvons pas poser la question de la place de la parole de l’enfance sans poser celle de son identité professionnelle. Je suis un médiateur qui a décidé d’inscrire sa pratique et sa réflexion dans la psychologie pour enfant. Il est important d’inscrire une approche professionnelle à partir de l’approche théorique. En matière de recherche, en particulier sur la psychologie du développement de l’enfant, nous avons vécu d’intenses bouleversements durant les trois dernières décennies. C’est en 1958 que John Boulby a introduit le concept de l’attachement de la mère à son enfant et ce qui en découle, c’est-à-dire les soins que celle-ci lui dispense. Boulby mettait en évidence, en trame de fond, l’importance, malgré tout, des « figures périphériques » et, notamment, de celle du père. Dans ses travaux de recherche, il soulignait la possibilité, pour le père, de se substituer à la mère. Cette approche est complétée, au début des années 1970, période au cours de laquelle vont apparaître les approches interactionnistes (concept de réciprocité), qui prévoit l’interaction dans le système, avec une notion de dyade mère enfant. Ce concept de dyade est un pivot central parce qu’il affirme que l’enfant sujet rentre en interaction avec sa mère. L’élargissement de ces théories va concerner, dans les années 80, la place du père. A la dyade se substitue alors la triade. Cette évolution significative pose la question de la place que le père entend occuper dans la relation avec son enfant. Au cours des années 80, l’on assiste également à un regain d’intérêt pour les approches égo-systémiques.
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Franck DUQUESNE, Médiateur familial de la Ville de Marseille, pourPsychologueenfants N’EST PAS LE DIVORCE QUI TRAUMATISE L’ENFANT, MAIS LE CONFLIT PARENTAL UNE EXPÉRIENCE NOVATRICE EN FRANCE POUR AIDER LES VICTIMES À EN SORTIR
Mon papa il est volatile,ça veut dire qu’il aime bienpas que maman. Alors mamanelle est très en colère.Moi je suis triste.Pierre (5 ans)
numéros.lesecond un groupe de parole « enfant ». La seconde cellule a une règle : l’enfant ne vient pas pour vivre et revivre le drame qui se noue entre ses parents et assister au dénouement du lien qui les unissait.Lesenfants ont alors la possibilité de rentrer, à un moment donné, dans l’espace parental pour y déposer leur témoignage. Nous travaillons ensuite sur la différenciation de l’enfant par rapport à ses parents. Cette différenciation « légitimise » la place que l’enfant occupe dans le dispositif de médiation familiale. Il est fort intéressant de savoir ce que veulent les enfants.
27ANALYSE ce temps, présent chez lui, en train de souffrir ? Je crois que les parents sont responsables. Mais il est légitime que l’enfant souhaite voir ce qui se passe dans la médiation familiale. Nous en sommes venus à poser un modèle de médiation familiale globale, par conséquent. Ce modèle n’est pas posé en tant que tel. Il s’inscrit dans une dynamique respectueuse du cadre, de la déontologie et du contexte de la médiation familiale. Imaginez une cellule qui serait l’espace de la médiation familiale au sein de laquelle coexisteraient deux sous-groupes. Le premier serait un groupe de parole « adulte » et Question :Vous parlez de passerelle entre l’espace de médiation des enfants et celui des parents. Comment la passerelle peut-elle s’établir entre ces deux univers ? Réponse de Franck DUQUESNE : La passerelle est concrète. Ses règles sont fixées dès le début. Il est notamment demandé à l’enfant d’en définir les modalités, c’est-à-dire de savoir s’il souhaite parler à un ou à deux parents. Mais la passerelle peut également être virtuelle. Dans ce cas, les enfants désignent – comme j’ai moi-même pu le voir en entretien – leurs parents par des
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travers l’évocation de l’intensité émotionnelle de ces entretiens qui peut parfois gêner le médiateur. Se pose la question de la légitimité de l’accueil de l’enfant dans cet espace professionnel. Pour l’ensemble des médiateurs, il est nécessaire de vérifier en amont, avec les parents, si d’autres intervenants sont également sollicités auprès de l’enfant, afin d’éviter une superposition de professionnels. En règle générale, l’accueil de l’enfant en médiation nécessite une solide formation initiale et continue. Il est indispensable d’éviter toute instrumentalisation. Le médiateur familial doit avant tout être le moins inducteur possible dans la conduite de l’entretien avec l’enfant. Parmi les compétences repérées, la créativité est prioritaire. De nombreux médiateurs familiaux considèrent qu’il ne faut pas travailler avec les enfants. De telles formations ont tendance à enfermer les médiateurs familiaux dans un modèle dont ils ont du mal à se dégager. Confidentialité de l’articulation du processus de médiation : quel cadre poser pour les entretiens avec les enfants ? Il est indispensable de poser et expliciter clairement le cadre de cet entretien et de ses objectifs en recueillant systématiquement la libre adhésion des parents. Pour de nombreux médiateurs familiaux, il est également indispensable de vérifier la libre adhésion de l’enfant. Cet entretien ne doit pas porter un caractère de l’enfant au sein de la médiation familiale. La place réelle semble minimaliste dans les pratiques des médiateurs familiaux en Europe. Elle est ponctuelle et semble concerner en priorité les adolescents. Il est rappelé que la médiation familiale concerne d’abord les parents et non pas les enfants. Le médiateur familial est-il un expert de la famille ou de la médiation ; voire du conflit ? Existe-t-il des compétences spécifiques nécessaires au médiateur familial pour des entretiens avec les enfants ? Etonnamment, les médiateurs familiaux se considèrent comme des experts de la relation familiale, mais non pas de la gestion des conflits. Les difficultés du médiateur familial ont été abordées à Dans certains ateliers, certaines questions n’ont pas trouvé de réponses. Les unes à la suite des autres, je vous livrerai les réponses qui nous ont été apportées. La vérité sort-elle de la bouche des enfants ? Il a été rappelé que le fait d’accueillir l’enfant – et sa parole –suppose de le respecter en tant qu’être. Recueillir sa parole « sollicite » le registre professionnel de l’expertise. Un principe de base semble émerger des quatre ateliers sur le fait que la médiation familiale est un espace qui peut et doit accueillir la parole de chacun, telle qu’elle est, dans la vérité de chacun, et qui permet une liberté qui va tendre à la recherche et à l’élaboration de besoins spécifiques et singuliers pour chacun. Il en sera de même pour la parole de l’enfant. Il ne s’agit pas pour le médiateur familial d’évaluer le crédit de sa parole, ce qui relève du registre de l’expert. Une forte tendance se dessine pour une place virtuelle Jocelyne Dahan, MédiatriceFormatricefamiliale, Dans le cadre du Colloque sur la place de l’enfant dans la médiation familiale », les médiateurs familiaux présents ont participé à des ateliers qui se sont révélés d’une très grande richesse. Il leur avait été demandé de répondre à cinq questions. Jocelyne Dahan, nous en fait la synthèse.
Synthèse des ateliers organisés pendant le colloque européen.
LA VÉRITÉ SORT-ELLE DE LA BOUCHE DES ENFANTS ?
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En second lieu, les médiateurs familiaux demandent de pouvoir développer des recherches au plan européen sur la question de l’enfant et de la médiation. Ce travail nécessite de poser un cadre très clair et explicite aux deux parents avant de recevoir l’enfant. Il nécessite également de soutenir l’enfant à pouvoir dire et de ne pas recevoir un enfant si le médiateur familial n’est pas à l’aise lors de cet entretien spécifique.
En troisième lieu, le travail de médiation familiale exige de la prudence. Les participants ont démontré qu’il est nécessaire d’élaborer un travail de conceptualisation sur ces différents modèles, d’ouvrir le cadre des formations aux différents modèles de fonctionnement, afin de permettre aux médiateurs familiaux de choisir leur modèle d’intervention et d’accueillir les enfants en médiation.
• un entretien parents / enfant en demandant aux parents de rester observateurs tout au long de l’entretien.•desgroupes de parole pour enfants organisés parallèlement à la médiation familiale des parents. En conclusion, quelque soit la phase du processus auquel l’enfant est associé, nous avons pu repérer que l’enfant pouvait être associé en milieu de processus afin que les parents puissent lui donner des informations relatives à l’organisation et les décisions qui émergent. Plusieurs médiateurs indiquent recevoir l’enfant lors de l’entretien d’information afin de lui expliquer le cadre de la médiation. Le modèle que nous avions depuis les années 90 est de recevoir l’enfant à la fin de la médiation familiale lorsque les parents vont pouvoir lui donner lecture de leurs accords. Quelque soit le modèle, il est indispensable de recevoir l’enfant à la fin de la médiation familiale. Il faut que le cadre et la rigueur de règles s’imposent lors de cet entretien.
Tout d’abord, nous pouvons constater qu’il s’agit de soutenir, quelque soit l’âge de l’enfant, la compétence des parents dans la cadre de la médiation familiale. Nous pouvons recevoir l’enfant dans l’espace qui est celui de ses parents et de la gestion de leurs conflits, à condition qu’un travail ait été préalablement établi sur la reconnaissance des compétences mutuelles des parents et que la conflictualité ait pu être apaisée afin que les parents deviennent acteurs de l’entretien avec l’enfant. L’entretien avec l’enfant demeure consultatif. Le médiateur familial doit impérativement évaluer avec les parents la nécessité ou pas d’accueillir l’enfant et l’objectif de cet entretien. Quel que soit l’âge de l’enfant, il s’agit pour le médiateur familial de continuer à soutenir la compétence de ses parents, y compris au traobligatoire. La confidentialité doit être clairement explicitée. En aucun cas, un médiateur familial ne saurait être détenteur d’un secret, surtout si ce dernier relève de la protection de l’enfant. L’objectif de la médiation familiale en direction de l’enfant est d’ouvrir à l’enfant la porte de la médiation familiale de ses parents, cela pour lui permettre d’être soutenu par le médiateur familial de façon à pouvoir exprimer se besoins et se différencier des besoins de ses parents. Six modèles émergent. Ces modèles sont les suivants :
29ANALYSE vers de l’entretien avec l’enfant. Le médiateur familial doit rester un tiers qui fait circuler la parole. Les mots clés évoqués sont les suivants : aspect consultatif, enfant sujet, modèle, confidentialité, cadre, différence, autoriser, formation, émotionnel, compétence, âge, communication, liberté, créativité, peur, compétence parentale. Trois recommandations sont formulées.Enpremier lieu, le médiateur familial n’est pas un expert de la parole de l’enfant. Il ne faut pas d’a priori à ce travail. Il n’est plus possible d’imposer un seul modèle dans le cadre de l’exercice.
• l’enfant reçu seul par le médiateur familial, sans qu’il y ait de restitution de sa parole à ses parents.•l’enfant reçu seul par le médiateur familial : sa parole est restituée alternativement en présence de chacun de ses parents, afin de ne pas remettre en scène l’illusion d’une famille qui n’est plus réelle.
• l’enfant reçu seul par le médiateur familial, puis lors d’un entretien de restitution face à ses deux parents.
• un entretien familial est organisé sur un modèle systémique, afin de permettre à l’enfant de participer à la prise en compte de ses besoins directement par ses parents.
Ce que je voudrais c’est que maman elle m’achète aussi un vélo mais elle dit qu’elle a pas assez de sous. Alors, mon papa il devrait être d’accord pour que j’emmène mon vélo chez maman mais il dit que c’est encombrant... On pourrait quand même pendant les vacances. Il a une grande voiture et il est quand même pas d’accord. Je sais, c’est pour embêter maman. C’est pas bien. Et puis c’est moi que ça Benjaminembête.(6ans)
Que fait le médiateur familial de la parole de l’enfant au regard des autres professionnels et notamment des avocats, des magistrats et des experts ? De manière très étonnante, ce point fut très peu débattu lors des ateliers. Il en ressort néanmoins qu’il est nécessaire pour le médiateur familial de développer un partenariat avec l’ensemble des autres professionnels en prenant appui sur les compétences respectives. Un risque est évoqué : celui de sortir de la position du médiateur familial pour aller vers celle de l’expert en levant la confidentialité. C’est toute la question de l’audition de l’enfant. En conclusion, il faut donner à l’espace de médiation familiale, une créativité, une flexibilité, par la liberté d’intervenir ou pas. Il ne faut pas s’enfermer dans un modèle unique. La question de l’âge de l’enfant n’a cependant pas été évoquée. Comment soutenir la compétence parentale sans qu’elle soit mise à mal par la parole de l’enfant
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décisionnelle entre ses parents, l’enfant est trop souvent devenu le décideur, celui qui tranche les débats et celui qui prend les décisions. Jocelyne Dahan disait très justement : « Il ne faut jamais laisser à un enfant la capacité de choisir. Si sa parole fait loi, est-il encore à sa place d’enfant ? » A chaque audition d’enfants, je vérifie la justesse de ces propos. Lorsque le juge aux affaires familiales demande à un enfant avec lequel de ses deux parents il veut habiter, il lui donne un pouvoir décisionnel trop important qu’il ne peut, la plupart du temps, pas assumer, parce qu’il n’est qu’un enfant. Même si l’enfant est une personne, il lui est demandé une maturité qu’il n’a pas. Dans nombre de situations, l’enfant n’est plus seulement l’enjeu, il devient également l’arbitre entre ses deux parents. Le couple est incapable de prendre une décision et s’en rapporte à la parole de l’enfant. L’enfant est alors victime enjeu et victime arbitre. Je pourrai vous citer plusieurs cas où la parole de l’enfant impacta directement sur la décision du JAF. Les conséquences de ces situations sont désastreuses : on assiste à la déresponsabilisation et à une démission des parents. A travers certaines procédures, on a l’impression que les parents attendent de leurs enfants que ce soit eux qui les sécurisent. Il y a une inversion des rôles. Les parents ont peur d’être rejetés par leur enfant. On assiste à une infantilisation des parents et à une maturation accélérée de l’enfant. Si l’excès d’autorité des parents est nuisible, l’absence d’autorité parentale n’est pas épanouissant pour les enfants. Dans de lon la personne qui aura entendu l’enfant et selon le compterendu qui en aura été dressé. L’aléas, source d’approximations, peu desservir l’enfant, alors que le système même est là pour le protéger. Que penser du recueil de la parole d’un enfant dans les affaires de séparation familiale ? Pour ma part, le recueil de la parole de l’enfant est la pire et la meilleure des solutions. Certes, le divorce des parents est aussi l’affaire des enfants. C’est une certitude. Mais plutôt que de systématiser l’audition de l’enfant, je préconiserai de faire du sur-mesure. La parole de l’enfant peut aider le juge à prendre une décision. Mais ce n’est pas le plus important. La vraie question est de savoir si recueillir la parole de l’enfant sert et soulage l’enfant. Très souvent, après avoir entendu la parole de l’enfant, le juge aux affaires familiales suit la parole de l’enfant. Or, la parole de l’enfant ne doit constituer qu’un avis. L’expérience démontre que, dans de nombreux cas, la parole de l’enfant suscite plus de désordres sociaux qu’elle n’apporte de solutions, tout en affaiblissant l’autorité des parents dans le cadre des séparations. La parole de l’enfant est alors un facteur de désordre social. Il risque de rendre difficile toute reprise de contact avec le parent sur lequel l’enfant aura tenu des propos négatifs. Ce pouvoir, loin de structurer l’enfant, de l’aider et de le protéger, le fragilise. Il existe plusieurs dangers. Le danger majeur consiste à faire de l’enfant un enfant décideur. Or, je ne considère pas que celui-ci soit plus apte que ses parents à trouver une solution dans son intérêt. Dans le contexte d’une impasse
Devant le juge pour enfants, le mineur a un statut bien défini. Il est soit protégé dans le cadre de l’assistance éducative, soit mis en cause dans le cadre d’une procédure pénale. Devant le président d’une cours d’assise, quand le mineur est victime, la situation juridique du mineur est claire.
Marc JUSTON, Président du Tribunal de Tarascon, Juge aux Affaires familiales Extrait d’une table ronde sur la Parole de l’enfant animée par Annette MOUTTET, Présidente du Forum européen en médiation familiale, en recherche et en formation Cette question de la parole de l’enfant n’est pas nouvelle pour moi. Aujourd’hui, juge aux affaires familiales j’y ai déjà été confronté en qualité de juge pour enfants puis en qualité de président de cours d’assise. Il est certain que les problématiques sont différentes.
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La position juridique de l’enfant est mal définie dans le cadre d’un entretien avec le juge aux affaires familiales. Cette situation le fragilise. Il n’est pas tiers. Il n’est pas partie intervenante. La problématique du juge aux affaires familiales dans une situation de conflit familial réside dans la difficile conciliation entre d’une part le droit à la protection de l’enfant, et d’autre part le droit de l’enfant à exprimer une opinion.
L’enfant est-il un objet ou un acteur devant le juge aux affaires familiales ? Tout enfant est légalement reconnu comme sujet de droit. La nouvelle rédaction de l’article 388-1 du Code Civil sur l’audition de l’enfant a été introduite par la loi du 5 mars 2007 réformant la protection de l’enfance. La loi sur la protection de l’enfance a pour objectif principal la protection de l’enfant lors de son audition. Cette loi nouvelle vise à encourager et à systématiser l’audition de l’enfant et à recueillir son avis. Cet article donne aux enfants le droit d’être entendu dans toute procédure judiciaire le concernant s’il le souhaite, tout en leur garantissant la possibilité de refuser l’audition demandée par l’autorité judiciaire ou par le ou les parents. Les conditions du recueil de la parole de l’enfant peuvent influer sur celle-ci. La parole de l’enfant peut être différente se-
L’ENFANT EST-IL UN OBJET OU UN ACTEUR DEVANT LE JUGE AUX AFFAIRES FAMILIALES ?
31ANALYSE
Comment entendre la parole de l’enfant sans en faire l’arbitre de la séparation de ses parents, sans en faire la victime de sa parole, sans rendre sa parole toute puissante, sans donner à sa parole un pouvoir décisionnel ? Comment faire pour permettre aux parents de remplir leur mission de parents sans que la parole de l’enfant soit décideur ? C’est le challenge permanent des juges aux affaires familiales, des avocats, de tous les acteurs judiciaires dont font partie les médiateurs familiaux. N’oublions pas que les enfants sont la richesse du monde et que le premier rôle des adultes dans la séparation est de les protéger avec amour. C’est aussi le rôle du juge aux affaires familiales et de tous les acteurs judiciaires.
d’autorité parentale n’est pas synonyme de domination, même s’il n’y a pas d’éducation sans contraintes. Le juge aux affaires familiales doit tendre à investir ou réinvestir les parents de leurs responsabilités dans le respect de l’enfant, qui ne mérite jamais de supporter le fardeau d’un conflit parental. Comment tenter de remédier à ces dérives ? En ayant du bon sens. En aidant simplement le père et la mère à réfléchir calmement ensemble et intelligemment à ce qu’ils pourraient faire pour éviter toute cette fragilisation de l’enfant. La médiation familiale est un outil précieux et il est regrettable que les juges aux affaires familiales et les avocats n’y recourent que de façon modérée. Le juge aux affaires familiales a une tâche très difficile : il est investi de la délicate mission de découvrir le point d’équilibre, le centre de gravité entre trois intérêts, l’intérêt du père, l’intérêt de la mère et l’intérêt de l’enfant. La médiation familiale est alors un outil essentiel majeur pour aider à la recherche de cet équilibre. Dans le cadre de la séparation parentale, le juge aux affaires familiales est un funambule sur un fil : trop nombreuses procédures, il n’y a plus d’autorité parentale. Nous sommes passés à l’autorité de l’enfant. Cet état de fait m’inquiète personnellement en tant que citoyen, en tant que père. Ceci ne donne pas à l’enfant un cadre parental satisfaisant dans la situation difficile qu’est une séparation parentale et ne l’aide pas à affronter sa vie d’adulte, à résister à la frustration et aux contraintes duPlusquotidien.quela question de l’audition de l’enfant, le challenge des avocats et des juges aux affaires familiales, compte tenu de la multiplication des séparations et des divorces, est de tout mettre en œuvre pour protéger les enfants des conflits entre leurs parents. Il faut éviter que les enfants ne deviennent des décideurs, et ce tout en respectant et en appliquant les dispositions de l’article 388-1 du Code Civil. Comment la justice familiale doit-elle tenter de remédier au danger de la dérive que peut entraîner la parole de l’enfant ? Les droits de l’enfant sont sacrés et doivent être respectés. Mais le juge doit également réaffirmer la notion d’autorité parentale. Un enfant a besoin de parents adultes, responsables en face de lui. La notion Ma nounou,elle m’a dit quec’était à cause de moisi papa et mamanils se parcedivorçaient…quejesuisméchant.David(9ans)
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32 RÉALITÉS FAMILIALES - 2011 ANALYSE
Ce débat est souvent très passionné, car la parole de l’enfant fait l’objet d’une sorte de culte. Ainsi Edwige Antier dans la préface du livre d’Agathe Fourgnaud, Le jour où mes parents ont divorcé, affirme que l’on ne donne pas suffisamment la parole aux enfants. Elle se réjouit qu’aujourd’hui le juge puisse entendre un petit de cinq ou six ans s’il l’estime assez mûr. Mais ajoute-t-elle, les grandes personnes qui ne veulent pas entendre les enfants ont trouvé la parade : l’aliénation parentale. En bref, les enfants seraient manipulés par l’un des parents.Ainsi dans l’esprit d’Edwige Antier, le syndrome d’aliénation parentale est un moyen de ne pas entendre les enfants. Edwige Antier témoigne de la façon la plus formelle que les enfants parlent absolument vrai et savent très bien dire ce qu’ils ressentent dès lors que l’on est formé à recueillir leur parole. Je ne m’opposerai donc pas à cette opinion. L’enfant parle généralement vrai. Il est exact que ce parler vrai dérange parfois l’adulte, comme dans le conte d’Andersen, Les habits neufs de l’empereur, où un enfant est seul à s’écrier que le roi est nu. Cet enfant dérange, parce qu’il ose la vérité qui choque. Je reprendrai l’interrogation d’Anne Le Bihan : Cet enfant d’Andersen existet-il vraiment ? Cet enfant qui ne sachant ce qu’il dit, ne pouvant nuire, dirait naïvement ce qu’il voit. Anne le Bihan ajoute qu’un enfant réel renchérirait plutôt sur le credo de l’autre pour le ménager et ne pas perdre son amour. S’il se sépare de l’autre, cette séparation se fait dans la douleur et le silence. L’enfant d’Andersen est un enfant fantasmatique. L’enfant réel est ficelé par sa demande d’amour. Elle l’éloigne de cette indépendance de pensée que manifeste l’enfant d’Andersen. Freud explique que l’enfant se croit transparent vis-à-vis de ses parents. Il s’imagine qu’ils voient le fond de ses pensées sans même qu’il les communique. De l’autre
COMMENT
côté, l’adulte le voit innocent et indemne de toute forme de refoulement, afin de préserver son propre narcissisme. L’addition de ces deux illusions peut conduire à de grosses erreurs. Une autre source d’erreur réside dans la question de la suggestibilité. Alfred Binet en a fait l’expérience. Il a demandé aux enfants de fixer cinq objets pendant dix secondes. Ensuite, il les a séparés en plusieurs groupes auxquels il appliquait des stratégies différentes. Les uns devaient simplement décrire ce qu’ils avaient vu.Tandis que d’autres devaient répondre à des questions assez suggestives. Les enfants qui n’avaient pas eu de suggestions faisaient moins d’erreurs que les autres. Il en résultait également qu’un enfant sûr de lui ne fait pas moins d’erreur qu’un enfant qui montre de l’incertitude. Binet indiqua aux enfants qui avaient fait une erreur à partir d’une suggestion que la réponse était peutêtre différente, et leur suggéra la bonne réponse. Mais l’enfant persista dans sa première réponse, comme si cette mauvaise réponse avait été incorporée à sa mémoire. Enfin, Binet s’aperçut que l’effet de groupe renforce l’erreur induite par la suggestion. Ces expériences ont été vérifiées à de nombreuses reprises. A ce propos, il faut préciser que la différence entre l’adulte et l’enfant n’est pas si grande. L’adulte est également suggestif. Cependant, l’amplitude des erreurs est d’autant plus faible que la personne progresse en âge. Cette question de la suggestibilité démontre que la réponse peut varier selon la manière dont est posée la question. La manière de poser une question peut induire la réponse. D’autre part, l’assurance de la réponse ne garantit pas la véracité de celle-ci. Enfin, les croyances groupales renforcent la suggestibilité. On pour-
RECUEILLIR LA PAROLE DE L’ENFANT ?
J’ai pratiqué très brièvement, il y a une vingtaine d’années, la médiation familiale. Je suis resté en contact avec des médiateurs familiaux, dans le cadre de mon activité associative au sein de La Passerelle. J’ai également dirigé une thèse dans le domaine de la psychologie sociale sur la parole de l’enfant, soutenue par la médiatrice Marie Simon. Les questions suivantes y ont été soulevées : Les enfants doivent-ils être reçus à la demande d’un parent ou des deux ? Avec quel objectif ? Doit-on préparer l’entretien avec les parents ? Que dire ensuite de cet entretien aux parents ? Les enfants ont-ils une place dans les décisions qui les concernent ? Y a-t-il un âge plus propice pour les recevoir ? L’âge de l’enfant et l’état de conflictualité dans la relation entre les parents ont-ils une incidence sur la décision de les recevoir ou non ? Y a-t-il des pré-requis pour les recevoir et si oui lesquels ? Quelles incidences sur le processus de médiation si les enfants sont reçus ? A quel moment doit-on les recevoir ? Doivent-ils l’être individuellement ou en groupe ? Le médiateur doit-il être formé pour ce travail spécifique auprès d’enfants ?
Gérard POUSSIN, Professeur (H) de psychologie clinique àdel’UniversitéGrenoble
Extrait d’une table ronde sur la Parole de l’enfant animée par Annette MOUTTET, Présidente du Forum européen en médiation familiale, en recherche et en formation.
On retrouve la plupart de ces questions dans les travaux de ce colloque. Elles montrent une forme d’inquiétude et de perplexité chez les médiateurs familiaux à propos de la participation directe de l’enfant au processus de la médiation familiale. Il existe un large éventail d’opinions à ce sujet parmi les médiateurs et médiatrices.Certains y sont farouchement opposés ; d’autres favorisent cette participation tandis que d’autres encore se situent entre ces deux extrêmes avec toutes les nuances imaginables. Les opinions variées des médiateurs reflètent les opinions variées d’autres professionnels autour de la parole de l’enfant. Il y a donc débat.
La mémoire n’est pas un phénomène uniquement restitutif. C’est un phénomène constructif. Ainsi, le caractère mémorable d’un évènement augmente en fonction de son adéquation à nos croyances et aux attentes qui s’y rapportent. Les croyances de l’enfant auront un impact important sur sa parole, d’autant plus important qu’il est jeune et suggestif. Enfin, je voudrai traiter du rôle des a priori de la personne qui s’entretient avec l’enfant. Des études ont démontré que l’opinion de l’interviewer pouvait influer sur la réponse d’un adulte. Quant à l’interview d’enfant, une expérience récemment conduite a confirmé cette interprétation. Ce biais sera renforcé par le statut de l’interlocuteur. rait tirer de ces constatations des règles de conduite : • ne pas poser de questions suggestives, • ne pas se fier à l’assurance de l’enfant sur ce qu’il dit, • se méfier des opinions couramment soutenues par l’autre. Le premier point me semble difficile à mettre en œuvre, car il serait illusoire de penser qu’un enfant va se mettre à parler spontanément de sa vie. L’enfant n’est pas habitué à être invité par un adulte à prendre la parole. Il ne choisit pas la parole comme mode d’expression privilégié. Par ailleurs, l’enfant ne sait pas parler de lui-même et de ses émotions. Il ne faut pas oublier que si les expériences de Binet ont montré le rôle de l’influence sociale, elles montrent aussi que des problèmes liés à la mémoire sont
33ANALYSE impliqués dans ces phénomènes.
Je suis très encolère après mamanparce qu’elle a dit au juge ceque je lui avais dit. A caused’elle on va voir papa dans un« lieu neutre ». C’est n’importequoi ! Pierrick (9 ans) son papaest suspecté d’attouchements
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SCHUTZENBERGER,ANCELIN Professeur émérite des psychanalyste,Universités,juriste
familial et les circonstances qui ont précédé la Anne
34 RÉALITÉS FAMILIALES - 2011 ANALYSE
Anne ANCELIN SCHUTZENBERGER est psychologue, psychothérapeute et professeur émérite à l’université de Nice Sophia Antipolis, où elle a dirigé pendant une vingtaine d’années le laboratoire de psychologie sociale et clinique. Elle est surtout connue du grand public pour ses apports dans le champ de la psychogénéalogie «Aïe, mes aïeux ! : Liens transgénérationnels, secrets de famille, syndrome d’anniversaire, transmission des traumatismes et pratique du génosociogramme». Editions Desclée de Brouer, collection La Méridienne (1997) «Psychogénéalogie : Guérir les blessures familiales, et se retrouver soi». (2007 Paris, Payot) Extrait d’une table ronde sur la Parole de l’enfant animée par Annette MOUTTET, Présidente du Forum européen en médiation familiale, en recherche et en formation.
il se rappelle, en effet, les traumatismes passés et les manifeste par des maux. C’est en identifiant le traumatisme d’origine que l’on parvient à fermer le deuil d’une famille. Il est important de savoir que toutes les familles ont des problèmes et des secrets. Celles qui prétendent ne pas en avoir les ont, en réalité, refoulés. Les secrets de famille sont très traumatisants et génèrent des effets de génération en génération. En ce domaine, il m’est arrivé de connaître des familles connaissant leur histoire depuis des siècles : on y constate des drames qui se répètent de génération en génération, dont certains sont des morts de jeunes enfants. Les événements se répètent jusqu’au moment où l’on identifie l’événement qui traumatise pour le clore. L’enfant est une personne. Encore faut-il qu’il le soit par les autres. procréation constituent un élément qui me semble déterminant. Lorsque l’on travaille en psychogénéalogie ou en psychothérapie, il est très important de demander dans quelle circonstance et à quel moment de la vie familiale l’enfant a été conçu. Même à l’heure actuelle, la plupart des enfants sont nés per accidens. Ils sont conçus à des moments festifs ou dramatiques de la vie familiale ou locale. Cela est important si l’on veut mener une psychothérapie : il est totalement différent d’avoir été conçu pendant une invasion ou pendant un temps de paix. L’enfant en ressent les conséquences. Nous savons que les traumatismes familiaux se répètent de génération en génération. C’est, en particulier, le cas des deuils non-faits de certains événements familiaux dramatiques. Le corps est une mémoire : L’enfant est une personne depuis sa conception. Les études conduites par Françoise Dolto et sa fille Catherine Dolto prouvent qu’il acquiert une conscience in utero. Il écoute, il entend, il réagit dans le ventre de sa mère. Dans tout enfant, il y a donc un adulte qui sommeille. J’ai appris de Françoise Dolto qu’il faut écouter l’enfant comme si nous étions un enfant nous-même et lui parler d’égal à égal. Cela ne signifie pas que l’enfant soit une personne adulte. Il est une personne qui deviendra un adulte s’il se voit fixer des limites. Parmi les perversités existant dans les relations de parents à enfant, nous devons évoquer le phénomène de « parentification » : ce phénomène touche certains parents demandant à leurs enfants de s’occuper d’eux comme s’ils étaient leurs enfants. Les parents sont, en quelque sorte, restés des enfants et l’on voit des enfants de 3 ou 4 ans s’occuper de leur mère ou de leur père, comme si ceuxci étaient leur propre enfant. Il s’agit d’une perversion des relations humaines et de perversions familiales. Une autre perversité est le phénomène d’enfant-roi. Les parents abdiquent sur tout devant leur enfant. Celui-ci ne peut plus alors grandir puisqu’il n’a plus de limites. Dans de très nombreuses civilisations, les parents possèdent un droit de vie et de mort sur leurs enfants. A l’heure actuelle, avec les nouvelles techniques qui permettent de détecter le sexe de l’enfant in utero, nous constatons que de nombreux avortements sont provoqués car l’enfant qui est attendu est une fille. La conséquence est connue : dans de nombreuses parties de la Terre –c’est le cas en République populaire de Chine, en particulier – on manque de filles à marier car on les a fait disparaître avant leur naissance.L’entourage
L’ENFANT EST UNE PERSONNE
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QUESTIONS DE MÉDIATEURS 35ANALYSE
Gérard POUSSIN : Je pense que nous devons travailler sur le concept de co-parentalité. Cette co-parentalité doit, j’en suis persuadé, débuter très tôt. Lorsque l’enfant devient enfant-roi, le couple n’est plus un couple conjugal, même s’il demeure un couple parental. L’enfant n’est un roi qu’à partir du moment où l’on assiste à une infantilisation des parents. Il convient donc de définir la meilleure façon dont les parents doivent assumer et – si nécessaire – regagner leur autorité.
Anne ANCELIN SCHUTZENBERGER : Un enfant « entendu » est une personne, un enfant qui ne l’est pas devient un objet qui se renferme et qui tend à s’isoler. Gérard POUSSIN : Un enfant entendu a la sensation que ce qu’il dit compte, mais dont sa place d’enfant n’est pas mise en cause.
Marc JUSTON : La première des mesures à prendre en cas de conflit entre les parents est de les convaincre de suivre une procédure de médiation familiale. A partir du moment où ils acceptent, il convient de veiller à ce que la présence de l’enfant ne mette pas en cause le respect entre les parents. Dès lors, la place de l’enfant dans la médiation familiale ne se pose même plus. Je suis ahuri de voir le nombre de parents dont l’enfant consulte un pédopsychiatre. Ne convient-il pas de travailler sur le couple et la séparation avant que l’enfant ne consulte un pédopsychiatre ? Nous n’enregistrons pas de demande d’audition d’enfant à partir du moment où les parents se respectent. Nous envisageons de surseoir à l’audition de l’enfant à partir du moment où les parents sont capables de communiquer grâce à une médiation familiale. Gardez, par ailleurs, à l’esprit que la loi du 20 mai 2009 oblige à la rédaction d’un compte-rendu d’audition de l’enfant, compte-rendu qui doit être contradictoire, ce qui suppose qu’il soit porté à la connaissance des parents et des avocats, avant que le juge ne rende sa décision.
Marc JUSTON : Comme Juge aux affaires familiales, le problème est l’absence de formation pour recueillir la parole de l’enfant. Quand je suis confronté à son recueil, je suis particulièrement mal à l’aise car j’ai tendance à suivre son avis dans la décision que je vais prendre ensuite. L’affaire d’Outreau n’est rien d’autre qu’un drame de la parole de l’enfant. Elle illustre à quel point le recueil de la parole de l’enfant reste un exercice délicat et à quel point elle peut entraîner une erreur des experts eux-mêmes. Je suis effaré de voir à quel point les JAF font pourtant preuve d’une grande certitude en ce domaine.
Question : Quelle est la différence entre un enfant « entendu » et un enfant qui ne l’est pas ?
Questions de médiateurs à l’issue d’une table ronde sur « la Parole de l’enfant »
Question : Pouvez-vous évoquer la possibilité pour le magistrat de surseoir à l’audition des enfants afin de donner une chance à l’entretien du couple ? Marc JUSTON : En matière d’audition de l’enfant, n’oublions pas que chaque situation est particulière. Ce n’est pas du prêt-à-porter qu’il convient de faire, mais du sur-mesure. Certaines situations exigent que nous prenions des mesures provisoires. La difficulté du juge aux affaires familiales est de faire en sorte que ces mesures provisoires ne bloquent pas l’évolution du processus. La médiation familiale et la communication entre les parents sont le fruit d’un travail de partenariat. Question : Au sujet du phénomène de l’enfant-roi. Comment peut-on aider les parents à assumer leurs responsabilités : je constate que les parents sont « dépassés » par leurs enfants.
Question : Face au nouvel article du Code civil relatif à l’audition de l’enfant, existe-t-il une articulation dans la pratique entre la juridiction des affaires familiales et le service de médiation familiale ? Cette audition de l’enfant peut-elle s’inscrire dans une médiation familiale ?
Cette jeune fille avait donc une liste d’objections et de remarques concrètes. Elle a fait preuve d’un sens de l’analyse particulièrement poussé, ce qui a stupéfié ses parents. Les suggestions de leur fille ont entraîné des modifications du plan parental initial. Ceci prouve qu’il est très important, dans une médiation familiale, de créer un espace pour les parents et un espace dédié à l’exploration des besoins de l’enfant. Je préfère ne pas inclure les enfants dans les premières étapes de la médiation car j’ai toujours peur de leur faire du mal. Je m’adresse donc d’abord aux parents comme époux et ce n’est que dans un second temps que je m’adresse à eux comme parents. Si j’agis de la sorte, c’est que je ne veux pas que les enfants « ressentent » les attentes de leurs parents ou de l’un de leurs parents, sensation qui perturbera leur témoignage. Ce sont les parents qui prennent les décisions, décisions qu’ensuite les enfants peuvent contester. Il est donc de la responsabilité des parents que de recevoir des enfants la totalité des informations les concernant et de modifier en conséquence leur projet. Le dernier point de mon exposé concerne la formation, la sensibilisation des médiateurs familiaux. Nous comptons au sein de notre équipe des psychologues pour enfants et nous enseignons aux étudiants différentes techniques de prise de conscience des besoins et des attentes de leurs enfants. Nous favorisons avec eux (les étudiants) le dialogue et la confrontation d’idées. Les parents doivent prendre conscience des sentiments de leurs enfants. Savoir pourquoi inclure les enfants Par Hanna PRZYBYLA BASISTA Au début du processus de médiation, j’informe les parents que je peux les aider à se préparer à évoquer avec leurs enfants les décisions qu’ils vont être amenés à prendre. Cette explication est une préoccupation pour les parents car nombre d’entre eux s’inquiètent quant aux conséquences sur leurs enfants de leur séparation. Je souhaite vous faire part d’une expérience que j’ai vécue dans le centre de médiation familiale: une enfant est venue accompagnée de ses parents. La question qu’il nous a fallu rapidement évoquer concernait la garde et le lieu de résidence de l’enfant. Les deux parents souhaitaient obtenir sa garde et le père tenait à ce que sa fille connaisse les raisons du divorce et la responsabilité – selon lui – de son épouse dans ce divorce. Il était donc très important, pour moi, de décrire à ces parents les sentiments de leur fille : j’ai utilisé différentes techniques. La conséquence a été l’établissement d’un premier projet parental incluant tous les aspects de la garde. J’ai ensuite demandé aux parents d’interroger leur fille sur ce qui lui semblait le plus important. Les parents, à l’occasion de la session suivante, m’ont dit à quel point cette conversation avait été essentielle car ils avaient pris conscience des attentes de leur enfant. Elle leur avait dit qu’elle ne souhaitait pas, à l’avenir, vivre « avec une valise » en permanence. Elle leur avait fait part de ses craintes au sujet du regard de ses amis sur sa situation personnelle.
COMMENT GÉRER
? TÉMOIGNAGES DE MÉDIATEURS ET FORMATEURSANALYSE
Favoriser l’écoute des enfants par leurs parents par Rosita (formatriceMARINONIitalienne)
Depuis que je m’occupe de médiation, je me suis penchée sur les conséquences de l’insertion des enfants dans les entretiens avec les parents, lorsque surviennent les premières difficultés conjugales entre eux. La question n’est pas de savoir si les enfants doivent être inclus dans les entretiens mais plutôt de connaître la raison de la présence de ces enfants, lorsque la décision de les inclure a été prise. D’emblée, dans les entretiens, je tiens à rappeler aux parents qu’ils ont toute latitude pour décider de la présence ou de la « non-présence » de leurs enfants dans les entretiens, ce qui ne signifie pas que les enfants soient systématiquement inclus dans le cercle de la médiation familiale. Inclure les enfants dans une médiation familiale est susceptible de leur permettre de s’exprimer. Cela permet de les écouter, écoute qui peut également s’opérer grâce à la présence d’autres experts. Je sensibilise les étudiants que je forme à ce sujet. Ils doivent être capables de susciter un « réseau » d’experts qui permet de favoriser l’écoute. En italien, « écouter » est assimilable, à la fois, à « entendre », à « comprendre » et à « discerner ». La question que nous nous posons est de savoir comment nous pouvons favoriser ce que souhaitent les enfants : que leurs parents les écoutent. Reste à savoir de quelle façon cette écoute se mettra en œuvre. Cela passe par l’interlocution d’un acteur tiers. Il s’agit
36 RÉALITÉS FAMILIALES - 2011
Extrait d’une table ronde intitulée « et moi, où est ma place dans tout ca », animée par Constanza Marzotto LA PLACE DE L’ENFANT
ron, période au cours de laquelle le père est licencié et la mère essaie de reprendre une activité professionnelle. Les parents décident d’admettre leur fille aînée – qui est âgée de 13 ans – dans le processus, ce dont je conviens tout de suite. Mieux, ils me suggèrent de rencontrer en tête-àtête leur fille, ce que j’accepte. Dans le cadre de cet entretien, cette jeune fille me fait part de ses craintes quant à son propre avenir et de son souhait de participer aux échanges entre ses parents. Elle me redit combien elle juge « rigide » la règle selon laquelle il lui faudra aller voir son père une semaine sur deux. La médiation est, par la suite, ouverte à cette jeune fille. Le père l’a accepté. Il est convenu qu’elle ne lui rendra visite qu’une fois par mois, tout en réservant la possibilité de le voir une seconde fois chaque mois. Il est également convenu qu’elle puisse participer à des événements que son père ou sa mère organisera, charge à la jeune fille d’organiser son planning elle-même. La jeune fille bénéficie d’une flexibilité et d’une souplesse inégalées, ce qui l’a considérablement rassurée. Le père est ravi parce qu’il peut refonder sa vie avec sa nouvelle compagne et la mère sait qu’elle n’aura pas à batailler avec son exconjoint concernant la garde des enfants. La situation est gagnantegagnante. Cela prouve combien l’intégration de la jeune fille dans le processus de médiation familiale a été très utile et a permis, en réalité, de résoudre bien des d’une expérience qui révèle la façon d’être en relation avec la famille.Jem’essaie à une méthode d’engagement corporel que je mène avec mes étudiants et qui m’aide à expliquer l’approche systémique. Elle inclut la dimension ludique et la dimension spatiale, car, vous le savez, les enfants accordent beaucoup d’importance à la gestuelle. L’enfant est aussi porteur de solutions Par Siegfried RAPP (formateur allemand) Lors d’une précédente discussion, nous avons conclu que la vérité sortait de la bouche des enfants. Ce n’est pas seulement une vérité qui sort de leur bouche, mais également des solutions. Je puis témoigner personnellement de la place qu’occupent l’argent et la propriété dans le processus de médiation familiale. Pourtant, le bien-être de l’enfant est essentiel. Je vais vous décrire un cas qu’il m’a été donné de traiter dans le cadre d’une médiation. Un couple marié depuis plus de 25 ans dont les conjoints sont parents de deux enfants décide de divorcer, le père ayant rencontré une nouvelle compagne. Il a d’ailleurs pris la décision de quitter le domicile conjugal. Son épouse essaie de donner une nouvelle chance à son couple en sollicitant la médiation familiale. Le processus prend un an envi-
37ANALYSE problèmes. Le travail avec les enfants doit permettre de vraiment développer une empathie avec eux : nous devons écouter très attentivement ce qu’ils nous disent et identifier leurs attentes et leurs souhaits. Il faut savoir trouver une réponse adéquate en fonction de l’âge de l’enfant auquel on s’adresse.Ilexiste une différence considérable entre un adulte et un enfant. Les enfants favorisent les émotions et les intuitions. Ils ne sont pas préparés à calculer et à comprendre les événements auxquels ils sont confrontés de façon rationnelle. Nous devons, il me semble, identifier les méthodes nous permettant de comprendre ces attentes. En Allemagne, grâce à des jeux de rôle ou à des formations particulières, nous nous y essayons. Nous tentons d’incarner et de « devenir » un enfant. Nous ne pouvons pas tout voir, cependant, je crois que, grâce à ces jeux de rôle, nous analysons d’une façon optimale les attitudes des enfants.
Ce que voudraisje c’est que papa et maman ils se remarient. Mais je sais bien que ça ne se passera jamais. Emmanuelle (10 ans)
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l’heure les limites de la parole de l’enfant et sa difficulté à parler de lui-même. Accueillir la parole de l’enfant revient à accueillir ce qu’il vit au quotidien tout simplement, sans lui offrir de choix, sans ouvrir de perspectives. Accueillir la parole de l’enfant en médiation familiale ne consiste pas à soigner l’enfant par la parole, ni à faire saigner sa parole. Le diplôme d’Etat français de médiateur familial offre, en très longue formation, 63h de droit, 63h de psychologie et 35h de sociologie pour les cours exclusivement théoriques. Ce n’est en aucun cas dans ce cadre que pourront être abordées et approfondies la place et la parole de l’enfant en médiation familiale. Ce sont sur les 315h exclusivement dédiées au processus de médiation et à l’intégration des techniques de médiation que la place et la parole de l’enfant doivent être étudiées. Peu de Centres de formation en dehors de l’IRTS (Besançon), l’ESSSE (Lyon) et l’Institut Simon à Toulouse abordent concrètement ces notions, non seulement à travers une pratique française de la médiation familiale mais aussi dans une pratique interculturelle et internationale. Se mettre à la place de l’enfant Pour accueillir la parole de l’enfant, le monde adulte doit s’adapter au monde de l’enfant. Il doit lui parler avec des mots simples et conduire de courts entretiens. L’enfant doit demeurer à sa place. Si les professionnels veulent recueillir sa parole, ils doivent savoir que ce sont les adultes qui prennent les décisions. Lorsque je parle d’adultes, je pense au père, à la mère et aux personnes qui assument les fonctions paternelle et/ou maternelle. pétence qui n’est pas innée : ce n’est pas parce que nous sommes père ou mère, homme ou femme que nous pouvons accueillir « professionnellement » la parole d’un enfant. Être former pour écouter Combien de médiateurs sont-ils réellement formés pour accueillir la parole de l’enfant ? Combien de médiateurs savent-ils que tout processus de médiation initié en présence d’enfants doit respecter un cadre particulier et indispensable ? Ainsi, un entretien avec un enfant est immédiatement suivi d’un entretien familial. Ceci permet d’éviter l’interrogatoire des parents après l’entretien et que ces derniers ne puissent influer sur la parole de leur enfant. Ceci prouve la responsabilité du médiateur. Marc Juston évoquait, à juste titre, ce matin, le manque de formation des juges et son malaise dans la gestion du processus de recueil de la parole de l’enfant. En médiation, l’entretien avec un enfant n’est pas un interrogatoire : le médiateur ne veut pas savoir ce que l’enfant désire. Il souhaite savoir d’abord ce dont il a besoin. La parole de l’enfant ne peut être accueillie sans un certain rituel : jeux, feuilles de dessin, etc. Gérard Poussin rappelait tout à Je veux préalablement saluer Anne Ancellin Schutzenberger car elle remet de l’humilité dans notre pratique de la médiation familiale et elle rappelle la différence entre l’exploration intellectuelle, la recherche psychologique et la méthodologie relative à la pratique elle-même. Jocelyne Dahan, en 1996, écrivait dans le magazine Dialogue « [qu’il fallait savoir] entendre les mots des parents pour comprendre les maux des enfants ». Cette affirmation poser la question de la parole de l’enfant. Je crois opportun d’inverser la citation de Jocelyne Dahan : ne faudrait-il pas « entendre les mots des enfants pour comprendre les maux des parents » ? L’enfant est l’être inachevé dont nous ne savons parfois que faire. Il est également un « petit roi » qui peut se révéler parfois particulièrement dur avec ses parents. Il en est de même, en réalité, pour sa parole : la parole d’un enfant n’est pas une parole d’évangile. Alors comment être capable d’utiliser cette parole là quand nous avons déjà tant de difficultés à comprendre la parole de l’adulte. Poser la question de la parole de l’enfant oblige à questionner sur la compétence à accueillir cette parole. Gérard Poussin a évoqué tout à l’heure avec beaucoup d’humour les limites de la réflexion sur la compétence, com-
Extrait d’une table ronde intitulée « et moi, où est ma place dans tout ca », animée par ConstanzaMarzotto Moi j’ai demandé à aller vivre chez mon père parce que je ne voulais pas qu’il s’installe avec sa nulle. Je croyais que si je venais chez lui, elle ne viendrait pas. Puisqu’elle est venue quand même j’ai fait le cirque. Je croyais qu’elle partirait. Comme elle ne part pas je leur parle mal. Il avait pas le droit de me faire ça : je suis sa fille ainée.Pauline (14 ans)
ACCUEILLIR « PROFESSIONNELLEMENT » LA PAROLE D’UN ENFANT TÉMOIGNAGES DE FORMATEURS Claudio JACOB médiateur et formateur
38 RÉALITÉS FAMILIALES - 2011 ANALYSE
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39ANALYSE
Nous on est d’accord si ils sont d’accord. Parce que nous on veut pas choisir, on les aime tous les deux. Mais il faut qu’ils arrêtent de se disputer comme ça. C’était pas la peine de se séparer si ça continue comme avant, si c’est juste le sujet qui change. Olivia et Laurent (14 et 11 ans)
L’enfant ne doit pas souffrir d’un excès de bonne volonté d’un adulte professionnel et sa parole est trop fragile pour être malmenée. Aussi, si l’enfant doit être entendu en médiation, il est un certain nombre de règles totalement intangibles que le Forum Européen, l’UNAF, l’APMF pourraient exiger : la première est un accord obligatoire des deux parents, des tuteurs ou des détenteurs de l’autorité parentale sur l’enfant, accord écrit ou verbal de chacun des parents séparément, suivant la culture et la nature de la médiation et ceci dans le respect de l’exercice en commun de l’autorité parentale. La seconde règle à respecter est l’accord du médiateur. Celui-ci ne peut donner son accord que s’il est compétent dans la réception de cette parole. Dans le cas contraire il se doit de faire appel à un confrère pour poursuivre la médiation en co-médiation. Ce confrère ne doit pas uniquement accueillir la parole de l’enfant et transmettre à l’autre professionnel ses réflexions mais participer aux entretiens familiaux suivants qui concernent l’enfant. En résumé, cette médiation aurait commencé avec un seul médiateur puis se serait poursuivie avec un autre médiateur compétent dans le domaine de l’enfance. La troisième règle consiste à contraindre les centres de formation en médiation familiale à mettre en œuvre un module exclusivement réservé à la parole de l’enfant. Le Forum Européen pourrait ainsi définir les contenus de formation nécessaires. L’âge d’être écouté A ce sujet, il est une question qui demeure sans réponse : elle concerne l’âge de l’enfant. J’estime qu’il serait temps qu’intervienne une harmonisation européenne quant à l’âge de l’enfant qui peut être auditionné ou dont la parole peut être prise en compte. Il s’élève à 3 ans en Allemagne, à 7 ans au Luxembourg et à l’âge de raison en France. Reste à savoir à quel âge un enfant obtient sa raison et ce qui peut se passer lorsqu’il devient « déraisonnable ». Une autre question concerne la parole de l’enfant lui-même. Marc Juston parlait très justement, ce matin de la difficulté de la circulation de la parole de l’enfant auprès des adultes. On a bien réfléchi avant de venir ici (en médiation). Ce qu’il faut dire à papa et maman ; c’est qu’ils se mettent d’accord sur comment ils vont s’arranger.
J’en exclue les situations particulières de protection de l’enfance, de violences, où la loi substituera une autorité à l’autorité parentale défaillante. Dans ces situations particulièrement délicates, le médiateur familial doit faire preuve de compétences, par la connaissance des phénomènes de violences et leurs incidences et par la connaissance de l’ensemble du dispositif institué dans le cadre de la protection de l’enfance. Cette compétence peut s’appuyer sur des apports acquis lors d’une formation continue. Combien de médiateurs poursuivent-ils leurs acquisitions et affinent-ils leurs savoirs initiaux par des formations complémentaires ? Combien, en outre, d’employeurs sont-ils prêts à financer ces formations complémentaires aux médiateurs ayant obtenus leur diplôme d’Etat ? La parole de l’enfant ne saurait être réduite uniquement à une affaire théorique, de recherche. Elle doit être accueillie avec l’assentiment de l’ensemble des adultes, qu’il s’agisse du père, de la mère ou du médiateur familial. Cette disposition s’applique dans ce que nous pouvons appeler une « famille classique ».N’oublions cependant pas les situations particulières des familles mono parentales ou des « familles homoparentales ». Cet accord de l’ensemble des parties en présence est absolument indispensable pour accueillir la parole de l’enfant. J’emploie à dessein le terme « accueillir » et non le verbe « recueillir », car le médiateur, s’il ne dispose pas de pouvoir de décision, reste tout de même garant du cadre de la médiation. Dans certaines situations, l’accueil de la parole de l’enfant semble indispensable – et pourrait même être suggérée par le médiateur – alors que, dans d’autres situations, le recueil de sa parole est inutile voire déplacé. Citons le cas du litige entre époux sur la « Contribution financière à l’entretien et à l’éducation des enfants », c’est-à-dire la pension alimentaire. Il n’est nullement besoin de la parole de l’enfant pour s’entendre sur un montant quelconque. Ainsi, il existe des thérapeutes familiaux, des psychologues pour enfants, des avocats d’enfants, des avocats d’affaires. En médiation familiale, il n’y a que les médiateurs. Une place et une parole L’enfant peut avoir sa place en médiation familiale. Il en est de même pour sa parole. Elle a, aussi, sa place dans un processus de médiation familiale. Cependant, la question de la médiation familiale est trop importante pour se contenter de cette affirmation.
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Mais quand je reste 4 jours sans voir maman c’est long. Alors tu te rends compte, si on fait comme dit papa… UNE semaine sans voir maman et puis après UNE semaine sans voir papa ! C’est VRAIMENT très très dur ! Romain (7 ans) Une écoute différente selon les pays En médiation familiale les pratiques divergent d’un pays à l’autre : la France des médiateurs se bouscule et l’enfant parvient à trouver son lieu de parole par endroit. Je reçois donc les enfants. Ma formation initiale d’éducateur spécialisé et mes formations continues en psychologie et en droit m’en donnent compétence. Au Québec, Lorraine Filion est une inconditionnelle de la parole de l’enfant. Elle a mis en œuvre un processus d’accueil des enfants et des adolescents en médiation avec des outils spécifiques. A Monaco, les enfants sont reçus, pour leur part, sans difficultés suivant les situations et avec l’accord des deux parents. La compétence de Christine Lorenzini constitue, là aussi, un atout de taille. Au Luxembourg, Diane Meyer, du Centre de Médiation évoque, dans son ouvrage La place des enfants dans le processus de médiation, une expérience intéressante initiée par Sandy Roulling, médiatrice familiale auprès de la Fondation Pro Familia, à Luxembourg, où les parents sont reçus en médiation familiale pendant que les enfants sont reçus dans un groupe de parole qui leur est dédié. Les enfants écrivent un texte qui est lu à tous les parents en médiation, ce texte reprend l’ensemble des ressentis et des besoins des enfants dont les parents sont en conflit, sans distinction personnelle. Les parents se trouvent ainsi confrontés à l’ensemble des malaises et des besoins des enfants et se rendent compte, par ce biais, de l’intérêt de leur propre travail en médiation pour l’intérêt de chacun, que ce soit l’intérêt de chaque parent ou celui de l’enfant.
La place du médiateur Pour conclure, posons-nous la question suivante : à quel prix, à quelle fin la parole de l’enfant doit-elle recueillie, doit-elle être accueillie, au sens moral comme au sens pratique ? Mon métier est une passion : la médiation est un engagement et la reconnaissance ne se quémande pas. C’est la raison pour laquelle les pouvoirs publics et l’Etat doivent reconnaître ce vrai métier à sa juste valeur. En fait chacun, dans la médiation familiale, doit demeurer à sa place, que ce soit l’enfant, le médiateur, le père ou la mère. Le médiateur n’est pas un thérapeute. Il n’a pas vocation à analyser ce dont l’enfant a besoin : il ne vise qu’à établir un mode alternatif de gestion du conflit entre le père et la mère.
Comme on s’organise, c’est bien. (résidence principale chez maman + large droit de visite à papa = 1 we/2 + 1 nuit dans la semaine + tous les midis scolaires + moitié des vacances).
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MÉDIATION FAMILIALE AVEC L’ENFANT ET PSYCHOTHÉRAPIE
41ANALYSE
L’enfant en thérapie
D’ENFANT : QUELLES DIFFÉRENCES ?
• Approche Winnicottienne : on travaillera sur les ressources de l’enfant et de son contexte, puisqu’il y a interface entre l’intrapsychique et l’interrelationnel. Le but accroître l’aire transitionnelle, c’est-à-dire l’aider à développer sa créativité, notamment en favorisant le jeu. Cette approche rejoint tout à fait ma position de philosophe qui prend en compte l’individu le plus possible dans sa globalité, comme une psyché incorporée, ou comme un corps pensant.
• Approche psychanalytique : on travaillera davantage l’intrapsychique, les pulsions, le nœud oedipien. On analysera le transfert, on interprètera les dessins comme une expression du refoulé. Le but : lever les stases du développement psycho-dynamique de l’enfant, le remettre en mouvement.
La différence avec l’enfant idéalisé, rêvé, que les parents attendent, projettent. Qu’il ne se disqualifie pas s’il n’est pas l’enfant parfait de papa, maman, grands parents…
• Le travail de différenciation : plusieurs niveaux de différenciation sont à prendre en compte. La différence avec ses parents : que l’enfant s’autorise à être différent de ses parents, afin d’éviter la confusion/fusion identitaire. Le sortir autant que faire se peut du « tu seras timide comme moi, mon fils.. »
En comparant nos deux approches, nous allons tenter de mettre en évidence les différences et les éventuels points communs de la médiation et de la thérapie d’enfant. Nous verrons que la question de la place de l’enfant en médiation comme en thérapie ne se pose pas seulement en termes de présence ou d’absence de l’enfant au cours des séances.
Cet enfant, que l’on peut donc aider en choisissant tel ou tel axe thérapeutique, est accueilli encore autrement en médiation. Les différences existent qu’il est important de respecter de manière à ne pas confondre ni les contextes, ni les enjeux, ni les objectifs. Il s’agit alors d’être au clair avec nos positions, postures, limites, de manière à ne pas rajouter notre propre confusion à des situations déjà bien confuses et confusionnantes.D’inspiration winnicottienne, je ne me prive pas d’un regard et d’une lecture systémique, même si je reçois l’enfant individuellement. On ne peut pas travailler avec un enfant en ignorant les jeux relationnels dans lequel il est impliqué et sans mesurer la fragilité du système familial, sa mobilité, ses résistances.Travailler avec un enfant, c’est toujours travailler peu ou prou avec la famille. Toutefois, c’est vraiment la subjectivité de l’enfant qui est ma préoccupation première. Dans la mesure où elle se construit dans l’intersubjectivité, elle est interdépendante des modalités interactionnelles de la famille, j’essaie d’en tenir compte. Mais je vise le renfort de l’individuation qui permettra à l’enfant ensuite de réguler sa distance, ses loyautés, de trouver si possible une place et une fonction au sein de la famille moins pathogènes. Je travaille dans la perspective de changer la relation de l’enfant à lui-même, sa propre représentation, changement qui évidemment aura des répercussions sur le système, et pas l’inverse, comme cela se passe en thérapie familiale. Même si au cours d’une thérapie je peux être amenée à « soutenir » le système dans ce changement, c’est toujours l’enfant qui restera mon interlocuteur privilégié. Il reste le centre de la thérapie.
S. Lebovici disait « Le jour où je ne pourrai plus me mettre à 4 pattes sur le tapis, il faudra que j’arrête ce métier » En campant le décor d’une thérapie d’enfant, d’emblée on perçoit sa spécificité. Cette thérapie ne ressemble ni à une médiation, ni même à une autre forme de thérapie d’adulte ou familiale... En effet, en général, le lieu de travail privilégié de ces thérapies est le tapis, les activités essentielles sont le jeu et le dessin ; les outils quotidiens sont la pâte à modeler, les feutres, la peinture. Dans ce contexte ludique, que cherche à travailler le thérapeute ? Selon son orientation, il différemmentinterviendra
L’enfant absent peut peser de tout son poids aussi bien en médiation qu’en thérapie familiale par exemple. Présent en thérapie, on peut travailler avec lui sous divers angles. Cette question renvoie inéluctablement aux positions épistémologiques de chacun, et vient interroger les fondements même, souvent implicites de nos pratiques, elle met, pour le moins en évidence, la nécessité de les clarifier.
Nicole Prieur psychothérapeute d’enfants, intervenante au CECCOF, auteur de « Amour, famille et trahison » aux éditions chez Marabout et « Petits règlements de compte en famille » aux éditions Albin Michel. www.parolesdepsy.com(oct.2009)
La différence générationnelle / situer l’enfant à sa place d’enfant, /inviter quand c’est possible les parents à prendre leur place de parents.
Mes axes thérapeutiques
• Approche systémique : on reçoit l’enfant avec sa famille,et on analyse la fonction du symptôme dans le système. Le but : transformer les jeux relationnels, en analysant les mandats transgénérationnels, les loyautés implicites….
Violaine Godart médiatrice familiale et intervenante au CECCOF, thérapeute familiale
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Centre
République75011Paris Tél. : 01 48 05 84 33
• Instituer un nouveau pattern relationnel avec l’enfant : Il s’agit de permettre à l’enfant de vivre une nouvelle forme de relation, ne pas le laisser répéter avec moi ce qu’il vit avec sa mère, son père. Assurer une présence « totale et légère » entendre les ressources de l’enfant, pressentir sa singularité. Tout en entendant les conflits internes de l’enfant, tout en le rejoignant au plus prés de sa souffrance, tout en me laissant tomber dans le chaudron familial, je suis avant tout dans l’attente d’un changement à adve nir. Je suis moi-même en relation avec son potentiel, cette matière informelle, encore impalpable, présente en lui et qui me traverse. Position du thérapeute
• Redéfinir la place et la fonction de l’enfant dans sa famille : ce travail permet à l’enfant d’être moins impliqué dans les jeux relationnels de la famille, conflits, alliances….travailler l’autonomie.
• Le travail sur les rivalités fraternelles. Outils thérapeutiques
• Dans une situation de séparation, il est nécessaire d’avoir l’accord des deux parents, ce qui n’est pas toujours possible. Sinon, le thérapeute risque d’être instrumentalisé, « récupéré », ce qui peut placer l’enfant dans des conflits de loyautés difficiles. Je peux être amenée à préconiser alors une médiation. • Quand le système est trop rigide, pathologique et qu’il ne peut « lâcher » l’enfant/symptôme. Je peux recommander une thérapie familiale, éventuellement en double prise en charge avec la thérapie d’enfant.
• Le jeu : « c’est en jouant et seulement en jouant que l’individu, enfant ou adulte , est capable d’être créatif et d’utiliser sa personnalité toute entière ; et c’est seulement en étant créatif que l’individu découvre son soi. De là, on peut conclure que c’est seulement en jouant que la communication est possible » (« Jeu et réalité » Winnicott) Le jeu permet l’émergence du « je » parce qu’il se situe dans l’aire transitionnelle, appelé aussi espace potentiel, qui se trouve être le lieu de rencontre avec l’Autre. Dans le jeu, il y a une forte mobilisation du corps. Ce qui permet à l’enfant d’investir, d’habiter l’espace, d’y trouver Sa place. Il retrouve une mobilité à l’intérieur de son espace, il construit son espace intérieur en même temps qu’il habite l’espace offert. Par le jeu, l’enfant s’éprouve comme vivant. Tout en stimulant sa créativité, le jeu aide l’enfant à mobilise sa capacité de reconfigurer le monde.
Toute la question, c’est de savoir comment garder sa liberté face à ces demandes écrasantes et impossibles. En ayant à l’esprit ce que dit F. Roustang « Sa guérison n’est pas mon affaire, mais la sienne propre » Je suis là pour aider l’enfant à mobiliser ses ressources mais c’est lui seul qui sait, compte tenu de la complexité de sa famille, quel changement il peut mettre en place, quelle nouvelle place il peut investir. Il est clair que je ne peux rien décider pour lui. Les limites de la thérapie individuelle
de
42 RÉALITÉS FAMILIALES - 2011 ANALYSE
Finalement, il me semble que les différences les plus radicales, entre l’enfant en médiation et l’enfant en thérapie, se situent sur le plan des orientations, positions épistémologiques. Le point commun qui peut se dégager, c’est l’éthique, le souci du respect des besoins de l’enfant, c’est-à-dire une interrogation permanente sur nos postures et nos choix. de Formation av. la
CECCOF 96,
• Le secret : Il s’agit d’un « pacte officiel » avec l’enfant, énoncé devant les parents lors de la première séance quand je les reçois ensemble. « Ce que nous nous disons ici, ce que nous faisons, c’est un secret entre toi et moi, tu pourras toi-même raconter ce que tu veux à tes parents, mais moi je ne parlerai de rien, sans qu’on en ait discuté auparavant avec toi. Par exemple, tes dessins resteront ici, et on ne les montrera pas aux parents, c’est ton affaire à toi…. » C’est un véritable outil d’individuation. L’enfant apprend à définir ce qui est à lui, en propre, ce qu’il peut partager, avec qui partager telle ou telle chose.
• Le travail sur l’individuation de l’enfant : le renforcement de ses frontières psychiques, ses frontières corporelles. Développer son monde intérieur, son imaginaire. Travailler sa re-narcissisation, le restaurer dans son estime de soi, sa confiance en soi. L’aider à construire son propre récit de l’histoire familiale, l’autoriser à avoir sa propre représentation des figures parentales et de l’histoire du couple. Accompagner un changement de représentation.•L’élaboration de ses angoisses et de ses questionnements existentiels : la thérapie est un lieu d’échanges sur toutes ses questions sur la vie, la mort, les origines, la maladie, la justice…
• Jouer : Pour Winnicott, un thérapeute qui ne joue pas avec l’enfant n’est pas fait pour ce métier. Il s’agit de jouer mais Winnicott est très clair, pour lui, il s’agit avant tout de se perdre dans le chaos, d’y plonger. Le jeu devient thérapeutique, nous ditil, quand le clinicien est « capable d’entendre le chaos initial du patient. » Mais l’entendre surtout « sans avoir besoin de cohérer ce non sens ». « Le patient peut alors se rassembler, et exister comme unité et non plus défense contre l’angoisse » ; sinon le patient « aura manqué une occasion de se reposer, de ce type de repos d’où émerge la créativité. »
• Garder sa liberté : Afin de respecter la liberté de l’enfant, il me semble essentiel de ne rien vouloir pour l’enfant, de ne pas avoir, non plus, de dessein pour la famille. C’est peut-être là que se situe la frontière entre thérapie individuelle d’enfant et thérapie familiale. En tant que thérapeute d’enfant, je ne dois rien vouloir comme changement pour la famille. Je dois seulement donner à l’enfant la possibilité de trouver lui-même Sa place. Sinon je me substitue à la responsabilité de l’enfant, je le prive de sa propre liberté. Mais pour respecter la liberté de l’enfant, rien de tel que de garder ma propre liberté. Les parents, l’école ont des attentes énormes, et paradoxales. « Cet enfant est insupportable, il est triste, en difficulté...faites en un enfant parfait, ou presque, qui file doux… mais surtout ne nous demandez pas de changer nousmêmes quoique ce soit. »
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RÉALITÉS FAMILIALES - 2011 FAMILLESDESCÔTÉSAUX43AGIR AUX CÔTÉS DES FAMILLES
L’UNAF et les UDAF sont depuis plusieurs années impliquées dans la médiation familiale. Une trentaine d’Unions départementales des associations familiales ont des services de médiation ou des espaces rencontres et accueillent donc au quotidien des parents et des enfants pour les aider à préserver leurs relations. Les médiateurs de ce réseau témoignent de leurs expériences et de leurs pratiques sur le terrain.
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44 RÉALITÉS FAMILIALES - 2011 FAMILLESDESCÔTÉSAUX
UDAF de l’AVEYRON 11 et 13 avenue Amans Rodat B.P. 810 - 12008 RODEZ CEDEX Tél. : E-mailTélécopie05.65.73.31.92:05.65.68.36.84:udaf@udaf12.fr
UDAF CHARENTE-MARITIMEde 5 rue du Bois d’Huré 17140 LAGORD Tél. SiteE-mailTélécopie05.46.28.36.00:05.46.28.36.01:contact@udaf17.frInternet:www.udaf17.fr
UDAF du GARD 152 rue Gustave Eiffel ZI de 30034GrézanNÎMES CEDEX 1 Tél. : E-mailTélécopie04.66.02.17.33:04.66.02.17.21:familles@udaf30.fr
UDAF des HAUTES-ALPES 69 boulevard Georges Pompidou 05010 GAP Cedex Tél. : E-mailTélécopie04.92.51.30.21:04.92.52.40.63:accueil@udaf05.unaf.fr UDAF ALPES-MARITIMESdes 15 rue Alberti «Nice Europe» - Bat. C 06047 NICE CEDEX 1 Tél. : Télécopie04.92.47.81.00:.92.47.81.01
UDAF des BOUCHES-du-RHONE 143 avenue des Chutes Lavie 13457 MARSEILLE CEDEX 13 Tél. : InternetE-mailTélécopie04.91.10.06.00:04.91.10.06.05:contact@udaf13.fr:www.udaf13.fr
De nombreuses UDAF sont engagées dans la médiation familiale.
LES UDAF ENGAGÉES DANS LA MÉDIATION
UDAF de la CREUSE 50 avenue d’Auvergne B.P. 23003142GUERET CEDEX Tél. : E-mailTélécopie05.55.52.08.00:05.55.52.51.74:udaf23@wanadoo.fr
UDAF du CANTAL Maison des Organismes Familiaux 9 rue de la Gare BP. 15007709AURILLAC CEDEX Tél. : InternetE-mailTélécopie04.71.43.43.43:04.71.43.43.44:udaf15@wanadoo.fr:www.udaf15.org
UDAF de la CORREZE Place Martial Brigouleix B.P. 19003120TULLE CEDEX 03 Tél. : E-mailTélécopie05.55.29.98.40:05.55.20.30.97:udaf19@unaf.fr
UDAF du GERS 9 rue Edouard Lartet CS 3200480206AUCH CEDEX Tél. : Télécopie05.62.61.52.50:05.62.61.52.70
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UDAF de PARIS 28, place Saint-Georges 75009 PARIS Tél. : InternetTélécopie01.48.74.80.74:01.44.53.49.32:www.udaf75.frE-mail : udaf75@udaf75.unaf.fr
UDAF de la SEINE-MARITIME 6 rue Le Verrier 76130 MONT SAINT AIGNAN Tél. : E-mailTélécopie02.76.51.70.70:02.76.51.70.79:contact@udaf76.fr
UDAF des DEUX-SEVRES 171 avenue de Nantes B.P. 790258519NIORT CEDEX 9 Tél. : E-mailSiteTélécopie05.49.04.76.76:05.49.04.76.99Internet:www.udaf79.fr:udaf@udaf79.asso.fr d’ILLE-et-VILAINE ZAC Atalante Champeaux Rond-Point Maurice Le Lannou CS 3504214226RENNES CEDEX Tél. : SitecourrielTélécopie02.23.48.25.55:02.23.48.25.56général:udaf35@unaf.frInternet:www.udaf35.fr
UDAF de la HAUTE-MARNE 13 rue Victor Fourcault B.P. 5200377 CHAUMONT CEDEX Tél. : InternetE-mailTélécopie03.25.35.36.00:03.25.35.36.01:institution@udaf52.fr:www.udaf52.fr
UDAF de la MANCHE Parc d’Activités La Capelle 291 rue Léon Jouhaux B.P. 50004424SAINT-LÔ CEDEX Tél. : InternetTélécopie02.33.57.92.25:02.33.57.39.11:www.udaf50.asso.fr
UDAF du et-GARONNETARN3 Place Alexandre
20 ans d’engagement actif pour la médiation Si l’UDAF de la Marne a été la première, en 1992, à constituer un service dédié à la médiation familiale, l’implication de l’UNAF dans le champ de la médiation familiale a pris son ampleur à l’occasion du congrès national qui s’est tenu à Reims, en 1997. A cette occasion, l’UNAF et les UDAF avaient construit des outils techniques qui insistaient déjà sur l’impératif de formation – initiale et continue – des médiateurs familiaux. Elles avaient également rappelé la nécessité de mettre en œuvre une véritable politique familiale globale permettant de prévenir ou de limiter les situations de rupture et leurs conséquences. En 2001, la Ministre de la Famille commandait à Monique Sassier, alors directrice générale adjointe de l’UNAF, une mission afin de « déterminer les modalités et les conditions du développement d’une médiation familiale de qualité ». L’UNAF a ensuite accueilli, durant tout son mandat, le Conseil national consultatif de la médiation familiale, chargé de proposer des mesures permettant de favoriser l’organisation de la médiation familiale et de promouvoir son développement, en étudiant le champ d’application de la médiation familiale ainsi que les principes déontologiques, la formation des médiateurs familiaux et le financement de la médiation familiale. Avec ses partenaires, l’UNAF a largement contribué à la réalisation et à l’application des mesures proposées. Désormais, elle peut porter un regard positif sur la mise en place du diplôme d’Etat de médiateur familial, qui garantit aux familles une médiation de qualité sur l’ensemble du territoire.
UDAF du LOT 51 rue Brives - B.P. 157 46003 CAHORS Cedex Tél. : InternetE-mailTélécopie05.65.35.87.30:05.65.22.27.16):udaf.46@wanadoo.fr:www.udaf46.org
UDAF de la MAYENNE 26 rue des Docteurs Calmette et 53010B.P.Guérin1009LAVAL CEDEX Tél. : InternetE-mailTélécopie02.43.49.52.52:02.43.49.52.69:udaf53@unaf.fr:www.udaf53.fr
UDAF
82003320MONTAUBAN CEDEX Tél. : Télécopie05.63.03.28.78:05.63.03.97.00 UDAF de l’ESSONNE 315 Square des Champs Élysées B.P. 107 - Courcouronnes 91004 EVRY CEDEX Tél. : secretariat.general@udaf91.asso.frE-mailInternetTélécopie01.60.91.30.00:01.60.91.30.40):www.udaf91.fr: UDAF des HAUTS-de-SEINE 10 bis avenue du Général Leclerc B.P. 9221130 SAINT-CLOUD CEDEX Tél. : InternetTélécopie01.41.12.82.50:01.41.12.82.51:www.udaf92.fr UDAF de la GUYANE 2813 route de Montabo BP. 97333566CAYENNE CEDEX Tél. : E-mailTélécopie05.94.35.28.56:05.94.35.69.64:udaf.guyane@wanadoo.fr
UDAF de la MARNE 65 rue Grande Etape B.P. E-mailTélécopieTél.CEDEX5101360545CHALONS-en-CHAMPAGNE:03.26.69.47.59:03.26.69.47.67:udafmarne@udaf51.unaf.fr
Aujourd’hui, près de 30 UDAF gèrent un service de médiation familiale et accompagnent parents et enfants à organiser au mieux ce changement de vie. L’UNAF anime un groupe de travail très actif dont les réflexions portent sur le champ d’intervention de la médiation familiale notamment, et qui, en aval de la réflexion menée au moment du Colloque organisé par l’UNAF au Conseil Economique et Social, a élaboré une enquête destinée aux services de médiation familiale gérés par les UDAF. L’idée est de porter un éclairage sur les différentes pratiques en place au sein des services de médiation. 1er B.P.
UDAF d’INDRE-et-LOIRE 21 rue de Beaumont 37921 TOURS CEDEX 9 Tél. : SiteE-mailTélécopie02.47.77.55.00:02.47.38.40.66:udaf37@unaf.frInternet:www.udaf37.org
45AUX CÔTÉS DES FAMILLES Internet : www.udaf56.fr E-mail : accueil@udaf56.asso.fr UDAF DU PAS-de-CALAIS 16 bd Carnot - 62000 ARRAS Tél. InternetE-mailTélécopie03.21.71.83.84:03.21.71.36.12:udaf62@wanadoo.fr:www.udaf62.fr UDAF HAUTES-PYRENEESdes Siège social et Service de l’Institution 12Familialeavenue Bertrand Barère 65000 TARBES Tél. : E-mailTélécopie05.62.44.02.36:05.62.90.37.68:udaf.tarbes@udaf65.fr UDAF PYRENEES-ORIENTALESdes 31 avenue Maréchal Joffre B.P. 6696239937PERPIGNAN CEDEX 9 Tél. : 04.68.52.93.93 Télécopie : InternetE-mail04.68.52.93.52:udaf66@wanadoo.fr:www.udaf66.fr UDAF du RHÔNE 12 bis rue Jean-Marie Chavant 69361 LYON CEDEX 07 Tél. : E-mailTélécopie04.72.76.12.00:04.78.58.15.24:contact@udaf-rhone.fr
UDAF des YVELINES 5 rue de l’Assemblée Nationale 78009 VERSAILLES Tél. : InternetE-mailTélécopie01.39.20.14.40:01.39.02.24.17:udaf@udaf78.asso.fr:www.UDAF78.com
UDAF du MORBIHAN 47 rue Ferdinand le Dressay B.P. 74 - 56002 VANNES CEDEX Tél. : Télécopie02.97.54.13.21:02.97.47.81.74
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A la question de savoir qui décide d’accueillir l’enfant, il est évident pour les services que le médiateur familial demeure garant du cadre.
ENQUÊTE Merci à Christine responsableDUCHEMINduservice de médiation familiale de l’UDAF 35 et Françoise BOUVET médiatrice familiale à l’UDAF 53, qui ont collaboré à l’analyse de l’enquête. Sophie MAGGIANI, chargée de mission à l’UNAF
COMMENT
46 RÉALITÉS FAMILIALES - 2011 LÉGISLATIVEÉVOLUTION
Les tenants du « contre » Parmi les détracteurs, certains invoquent le fait que « la médiation familiale est un lieu pour les parents dans lequel leur est offerte la possibilité de venir consolider et articuler leurs compétences. Et il est bien de leurs compétences de convenir ensemble d’un projet de vie pour leur enfant. Recevoir l’enfant, c’est prendre le risque de l’exposer davantage au conflit de ses parents et de fragiliser ses parents dans ce qu’ils ont à travailler ensemble. La médiation, c’est pour nous le lieu des adultes. » Ainsi, le service de médiation familiale de cette UDAF a choisi de créer un autre lieu pour les enfants, à l’accord des deux parents. Les réponses apportées dépendent également de la situation de l’enfant : sa place dans la fratrie ou au contraire son statut d’enfant unique. Les réponses sont également différentes selon l’âge de l’enfant ; en présence d’adolescents, il est fréquent que les services acceptent de les recevoir physiquement. Précisons toutefois que la médiation familiale parent/adolescent est une toute autre question que celle de l’enfant en médiation puisqu’il s’agit d’un processus de médiation mené entre un parent et son adolescent. On peut faire le constat que les médiations parents/adolescent demeurent marginales et peu développées au sein des UDAF. A ce jour, la pertinence de telles médiations fait débat ; sommes-nous dans le « bon cadre » de la médiation ? Les UDAF qui pratiquent les entretiens parents/adolescents précisent « qu’elles veillent toujours à les articuler avec la reprise du dialogue parental. Si la reprise n’est pas effective, un entretien commun parental est à minima réalisé pour que les parents expriment leur accord avant que l’adolescent soit reçu seul puis avec le parent dont il s’est éloigné (ou dont il a été éloigné). »
Pour et contre l’accueil de l’enfant Après avoir analysé la méthodologie des services qui accueillent ou non l’enfant, intéressons nous à présent à une réflexion d’avantage conceptuelle et déontologique quant à la place de l’adolescent. L’enquête révèle que les services se questionnent sur l’égalité des places, les capacités de discernement de l’enfant, le respect de l’autorité parentale qui incombe aux deux parents, tout en tenant compte également du ressenti de l’enfant. Pour étayer le débat engagé, il nous a paru intéressant de confronter les opinions des médiateurs qui accueillent l’enfant, avec celles de ceux qui refusent de le recevoir.
LES UDAF INTÈGRENT-ELLES LA PAROLE DE L’ENFANT ?
Ponctuellement, les services évoquent une certaine forme de souplesse lorsqu’ils acceptent de recevoir l’enfant. Dans tous les cas, l’enfant est reçu après plusieurs séances préalables entre le médiateur et les parents. Ce travail amorcé conduit les parents à se questionner quant à sa présence ou non. Lorsqu’il est demandé à quel moment du processus l’enfant peut être reçu, plusieurs UDAF répondent que l’enfant n’est pas présent pendant le travail de la médiation, mais lors de la dernière séance de restitution : cela fait consensus que les parents présentent alors à l’enfant les accords qu’ils ont convenu. Certains services proposent d’inventer des espaces réservés aux enfants selon leur âge. Accueillir l’enfant seul ou accompagné ? A la question l’enfant est-il reçu seul, certains services répondent que oui.A titre plus expérimental, certains services ont pu développer un protocole d’accueil de l’enfant en médiation suivant un cadre défini et accepté par tous pour expliquer les places de chacun. D’autres services choisissent de créer des lieux d’accueil pour les enfants ou encore de mettre en place des groupes de parole qui leur sont destinés. Lorsque l’enfant est reçu dans le processus de médiation familiale, c’est presque toujours avec Les UDAF ont été sollicitées afin de nous faire part de la place faite à l’enfant dans leurs services de médiation familiale. Confirmant la pertinence de cette question, les réponses sont représentatives des divergences de position. La plupart des services ne reçoivent pas physiquement l’enfant bien que l’enfant soit au cœur des représentations et des discussions ». Il y tient une « place symbolique ». Les médiatrices considèrent que l’enfant occupe une place centrale dans le processus de la médiation, même s’il n’est pas présent physiquement. On retrouve dans les réponses des UDAF les questions qui sont débattues au niveau national.
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L’espace rencontre est un lieu tiers et autonome qui s’adresse à toute situation où l’exercice d’un droit de visite, les relations et les rencontres enfant-parent sont interrompus, difficiles ou trop conflictuels. Il a pour but le maintien de la relation, la prise ou la reprise de contact entre l’enfant et le parent avec lequel il ne vit pas lorsqu’il n’existe pas d’autre solution. Il permet à l’enfant de se situer dans son histoire et par rapport à ses origines. Entre prévention et soutien à la parentalité C’est un lieu provisoire, un lieu de transition où se prépare l’avenir afin que des relations changent, évoluent, dans l’idée que des rencontres sans intermédiaire soient, un jour possibles. Cette activité se positionne dans le champ des relations familiales. Elle prend place dans le cadre général des dispositions légales qui visent la protection de l’enfant. L’espace rencontre joue un rôle capital à deux niveaux : celui de l’enfant en terme de prévention et celui du parent en terme de soutien à la paL’espacerentalité. rencontre est un service gratuit. Le lieu est neutre et respecte la confidentialité des échanges. Il est accessible soit sur ordonnance des Juges aux Affaires Familiales ou des Juges des Enfants ou sur simple demande des familles. Un exemple dans le Tarn, l’espace rencontre de l’UDAF du Tarn fonctionne 2 samedis par mois avec 5 intervenants (dont 3 présents à chaque rencontre) : deux éducateurs spécialisés, deux psychologues et un psychanalyste. Un psychiatre supervise les séances toutes les six semaines. En 2009, 81 situations ont été comptabilisées, elles ont concerné 115 enfants et 162 adultes. Des services de même type sont proposés par les UDAF de Guyane, des Alpes Maritimes, de Corrèze, de Loire Atlantique.
Le travail mené par les UDAF en ce sens constitue pour l’UNAF une source inépuisable de réflexion et de questionnements nécessaire à l’avancée de la médiation familiale. Les tenants du « pour » Les services qui accueillent l’enfant soulignent que « la médiation familiale peut amener la restauration du lien de communication entre parents et adolescentsD’autres». indiquent que « les adolescents sont sous l’autorité parentale des deux parents, chacun devant donner leur accord. La présence de l’adolescent peut être un atout en médiation familiale, si l’enfant n’est pas placé en situation de faire un choix et si l’entretien ne risque pas de renforcer un conflit de loyauté». Enfin, l’un des services qui travaille sur la relation s’interroge : « Pourquoi exclure l’adolescent ? Cela n’empêche pas un travail des parents en parallèle, c’est même préférable. Il reste que l’adolescent a déjà du mal à voir clair en lui, l’aider à se rapprocher d’un parent ou des deux peut se révéler nécessaire. ». D’autres encore s’interrogent sur la nécessité d’un accompagnement spécifique pour ces cas de figure. Ainsi une UDAF précise qu’elle est « attentive à la maturité des personnes ». Une permanenteréflexion
commencer par celui de l’enfant.
On voit là au travers de ces témoignages combien la question de la place et de la parole de l’enfant demeure centrale en médiation familiale. Il est rassurant de voir que les médiatrices familiales expriment avec modestie et rigueur le cadre qu’elles s’imposent dans la L’ensemblemédiation.des réponses que les services de médiation familiale des UDAF ont apporté à cette enquête nous prouve la grande qualité éthique et déontologique des médiateurs familiaux qui exercent et leur souci constant d’intervenir au côté des familles dans l’intérêt de tous à savoir des ateliers d’expression pour enfants de parents séparés.
D’autres encore, insistent sur « l’égalité des places en médiation familiale, l’intérêt de l’enfant », et pointent l’insuffisance de leur formation.D’autres enfin, soutiennent que « la démarche est définie comme « un processus de construction ou de reconstruction du lien familial axé sur l’autonomie et la responsabilités des personnes concernée ». Ces critères sont entendus pour des adultes. L’enfant mineur a besoin que ses parents puissent exercer conjointement leur autorité parentale et doit être tenu hors du conflit. Pour lui permettre d’exprimer ce qu’il ressent, il faut travailler avec les parents sur les moyens mis en œuvre à cet effet et inventer d’autres démarches ou espaces qui soient adaptés à leur âge.«La garantie du consentement et l’objectif de donner aux personnes les moyens de chercher par elles-mêmes des issues à leur situation et de parvenir à des accords ne sont pas adaptés à la minorité d’un cocontractant. » Enfin, une médiatrice témoigne qu’elle « accepte très rarement les entretiens avec un adolescent parce qu’elle estime ne pas être suffisamment formée. De plus, précise-t-elle, en médiation, le pouvoir de décider et la responsabilité étant redonnée aux deux parties, il est difficile de tenir cette position car on ne peut demander à un enfant, sous la responsabilité de ses parents, d’avoir pleinement ce rôle de décideur ». D’autres services indiquent qu’il leur « paraît important de travailler dans le respect du cadre légal qui est celui du partage de l’autorité parentale (le plus souvent). Le protocole d’accord final pourra largement s’inspirer de l’avis de l’adolescent à condition que ses parents décident d’un commun accord dans quelle mesure ils souhaitent le prendre en compte. ».
Des espaces-rencontres pour maintenir la relation enfants-parents Dans un objectif de maintien des relations entre les enfants et leurs parents, plusieurs UDAF proposent des espaces-rencontres. Ce sont des lieux d’accès au droit où des enfants et leur père, leur mère, leurs grands-parents ou toute personne titulaire d’un droit de visite viennent s’y rencontrer.
47AUX CÔTÉS DES FAMILLES
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compte l’intérêt de son enfant au regard de ce qu’elle peut soutenir dans la relation à celui-ci, compte tenu de ses propres difficultés.. Notre commentaire Cette pratique de médiation familiale reste minoritaire au sein de notre travail. Nous adoptons plutôt la position qui est d’accueillir l’enfant à la fin du processus pour l’informer des ententes conclues entre ses parents. La question de l’implication de l’enfant au sein de la médiation familiale demeure controversée. Au sein de l’UDAF 06, nous avons vu l’intérêt d’un travail interdisciplinaire dans lequel le médiateur peut s’adjoindre au besoin des consultants spécialisés. Nous pouvons orienter un enfant ou un adolescent vers le psychologue de notre service intervenant dans l’activité de gestion de crise familiale « parents-adolescents ». Ces entretiens favorisent le traitement du conflit familial tandis que le travail en médiation familiale interroge avant tout les parents et les aide à se positionner du point de vue de leurs responsabilités. duel afin de recueillir sa parole et les difficultés qu’il rencontre dans la situation familiale vis-à-vis de sa Aprèsmère.cette entrevue, nous proposons d’organiser une séance mettant en présence Madame E. et son fils. Jimmy a pu exprimer ses difficultés auprès d’une mère fragilisée par des addictions et Madame E. a pu faire part de ses difficultés à surmonter la séparation conjugale. Elle a rassuré Jimmy sur son état actuel, sa reprise d’une activité professionnelle et lui a indiqué qu’elle comprenait son attitude à son égard. Durant cette séance, ils ont décidé de privilégier surtout les échanges. Elle lui a indiqué son intention de ne pas demander des droits de visite et d’hébergement fermes mais plutôt de favoriser des rencontres informelles selon le désir de son fils. La présence de cet adolescent a, par sa parole, permis de mieux identifier l’origine des difficultés familiales et adapter les relations conformes aux possibilités de la mère et aux intérêts de chacun. Ce temps d’échange a permis à Madame E. de se décentrer de la problématique vis-à-vis de Monsieur afin de mieux prendre en Une expérience Madame et Monsieur E. ont vécu en union libre durant 17 ans, un enfant Jimmy actuellement âgé de 14 ans est né de leur union. Ils sont séparés depuis 3 ans. Au début de leur séparation, ils mettent en place une résidence en alternance mais au fil des mois, Jimmy fait part à son père de sa difficulté de vivre auprès de sa mère, avançant que celle-ci sort beaucoup la nuit, le laisse seul et abuse de plus en plus souvent d’alcool. Le père saisit la Justice afin de demander la résidence principale de son fils avec un droit de visite et d’hébergement d’une fin de semaine sur deux chez la mère. Cette demande est homologuée par une nouvelle ordonnance. La Chambre de la Famille est saisie suite à la plainte déposée par Madame E. pour « non présentation d’enfant ». La médiation est ordonnée par le Juge aux Affaires Familiales afin que les parents reprennent un dialogue et trouvent des modalités de droit de visite et d’hébergement adaptées à la situation.Aprèsdeux entretiens qui ont permis à Madame et Monsieur E, un travail sur la reconnaissance de la place de l’autre et un apaisement des tensions, Monsieur E demande que Jimmy soit présent lors d’une Monsieurséance.E.voudrait que Madame comprenne que ce n’est pas lui qui influence leur fils, que celui-ci a accumulé des rancœurs contre sa mère ce qui explique, d’après lui, qu’il ne veuille plus se rendre chez elle. En effet, durant le temps d’échange du couple, nous comprenons dans les propos de Madame qu’elle rend Monsieur responsable du refus de Jimmy de la rencontrer.Nousacceptons de recevoir Jimmy lors d’un entretien indiviSA des Alpes-Maritimes15rueAlberti «Nice Europe» Bat. C 92 47 47 de médiationfamiliale de l’UDAF 06 service médiation de l’UDAF 06 raconte une expérience de participation de l’enfant à la médiation. Une pratique qui reste très minoritaire.
MÈRE...» UDAF
«JIMMY NE VEUT PLUS HABITER AVEC
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81 01 Service
Le
06047 NICE CEDEX 1 Tél. 04
81 00 Fax : 04 92
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UDAF D’Ille-et-Vilaine ZAC Atalante Champeaux Rond-point Maurice Le Lannou CS 3504214226RENNES CEDEX Tél. 02 23 48 25 55 Fax : 02 23 48 25 56 Internet : www.udaf35.fr Service de médiation defamilialel’UDAF 35
Quelques réflexions :
Cette situation montre qu’il est important de respecter et de réaffirmer la responsabilité et la compétence des parents. Ce sont eux qui connaissent leurs enfants et qui savent ce qui est bon pour eux. On parle beaucoup de l’importance de la parole de l’enfant, et de la culpabilité que certains peuvent éprouver en se sentant responsables de la séparation de leurs parents. Il est peut-être plus pertinent de recueillir avant tout la parole des parents, de les aider à identifier leurs propres compétences et les responsabilités qu’ils ont à D’uneassumer.façon générale, n’est-il pas préférable et suffisant, en médiation familiale, de travailler avec ce que les parents apportent, ressentent et disent eux-mêmes ? En faisant venir l’enfant en médiation, qu’est-ce que le médiateur attend ? Qu’est-ce qu’il cherche ? Quel sens cela prend pour chacun : parent-enfant et médiateur ? Le débat est posé... L’action du médiateur A partir de la situation telle qu’elle est ainsi présentée, le médiateur rappelle le principe de la loi sur l’autorité parentale conjointe selon lequel il est bien de la responsabilité des parents de prendre ensemble les décisions concernant la prise en charge de leurs enfants. Ce n’est pas aux enfants de « choisir » entre leurs deux parents.
49AUX CÔTÉS DES FAMILLES
AVANT TOUT, SAVOIR POURQUOI ON FAIT INTERVENIR L’ENFANT»
Le médiateur invite ensuite Florence et Alain à mettre à plat tous les points que soulève la question de la résidence des enfants, tous les éléments à considérer et les différentes options envisageables pour mener leur réflexion et aboutir à une décision commune qu’ils puissent présenter à leurs filles.Florence et Alain établissent un lien entre la situation de blocage qu’ils rencontrent aujourd’hui, et l’histoire de leur séparation (Florence a pris la décision de quitter Alain après avoir rencontré un autre homme, Alain s’est senti mis sur le fait accompli, devant subir ce qu’il ne désirait pas). Cet échange leur permet de regarder ce qui relève du lien du couple qu’ils ont été, et ce qui relève de leur relation de parents.
«
La médiation leur permet de cheminer dans leur réflexion et de s’accorder sur l’idée que les deux filles restent vivre chez Florence, avec un élargissement au maximum des temps de vacances chez Alain. Ils décident d’annoncer et d’expliquer ensemble cette décision à leurs deux filles. A la séance suivante, Florence et Alain informent le médiateur que leurs filles ont bien accepté leur décision et qu’elles ont même montré un certain soulagement. La situation Florence et Alain viennent en médiation en juillet, juste au début des congés d’été, avec une question à résoudre absolument pour la rentrée scolaire. Après 17 ans de vie commune, ils sont séparés depuis l’été précédent. Ils ont deux filles, âgées de 13 et 11 ans. D’un commun accord, ils ont mis en place une résidence alternée, sur un rythme hebdomadaire, qui fonctionne de façon satisfaisante jusque là. Florence a un travail régulier, à temps partiel, en restauration. Alain, de formation agricole, travaille au coup par coup sur les chantiers qu’il trouve dans la région où il n’a pas d’attache familiale.Ila pu construire un nouveau projet professionnel mais dans une autre région, ce qui l’oblige à déménager et, donc, pour les parents, à reconsidérer le mode de résidence des enfants. C’est ce qui les amène à faire la démarche en médiation familiale, car ils n’arrivent pas à se mettre d’accord.D’emblée, Alain fait part du souhait que lui a formulé sa fille aînée, 13 ans, de partir avec lui. Il ne voit pas, à priori, au nom de quoi il refuserait de prendre en compte sa Florence,demande.deson côté, dit qu’elle ne voit pas forcément les choses de la même façon et qu’elle se sent un peu coincée dans cette situation : tout en voulant qu’Alain puisse jouer son rôle de père, elle ne voit pas comment il pourra tout assurer seul, sa fille, son projet professionnel, son installation dans une nouvelle région. Elle se sent aussi en position d’avoir le mauvais rôle, en étant celle qui s’oppose à la demande de sa fille.
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Monsieur D. et Madame F. souhaitent alors faire part ensemble des motifs de leur accord à leur fils. Après réflexion sur les conditions de cette rencontre, ils préfèrent proposer à leur fils de se retrouver au sein du service de médiation familiale. Les conditions d’accueil et le déroulement de l’entretien est déterminé avec les parents : 1) Cet entretien sera proposé au jeune par ces deux parents et ils lui laisseront le temps de se décider librement. En cas de refus, une autre solution sera trouvée.
• pour lui éviter de se justifier, se défendre ou assister à une nouvelle altercation entre ses parents 6) Ce cadre sera expliqué à leur fils et rappelé par le médiateur familial au début de Lesl’entretien.parentsconfirment au service que leur fils accepte de venir. Le cadre a été respecté de manière très naturelle par les parents qui se donnaient la parole spontanément à tour de rôle. Benjamin, plus mal à l’aise, a souhaité s’exprimer sans regarder ses parents dans un premier temps. En préalable, il a indiqué qu’il était satisfait que ses parents se parlent à nouveau et il craignait de causer un nouveau problème en s’exprimant. Il comprend que son père veuille le recevoir et cela ne lui pose pas de problème d’y aller, mais la reprise du rythme d’un week-end sur deux l’a privé de la place de capitaine d’équipe du Basket et c’est pas juste, car « si vous étiez ensemble, j’irais au Basket ».
Le jeune, de retour dans la même séance (une autre séance aurait pu être nécessaire, mais pas dans cette situation), a entendu la proposition de ses parents avec un réel soulagement qui a conforté ses parents dans l’idée qu’ils avaient su répondre aux besoins de leur fils.
50 RÉALITÉS FAMILIALES - 2011 FAMILLESDESCÔTÉSAUX
« PLUS ON SE PARLE, MOINS BENJAMIN NOUS PARLE...»
UDAF de la Mayenne 26, rue des Docteurs etCalmetteGuérinB.P.1009 53010 LAVAL CEDEX Tél. 02 43 49 52 52 Fax : 02 43 49 52 69 Internet : Françoisewww.udaf53.frBOUVET, médiatrice familiale
• Faciliter les rencontres entre Benjamin et son papa. Lors des premières rencontres, le couple ne demande pas la présence de leur fils. Monsieur pense que Madame est seule responsable des fins de semaines annulées avec son fils, car il décrit de bonnes relations entre eux. Madame ne veut pas : «mêler Benjamin à nos problèmes ».
Les échanges sont approfondis entre les parents pendant trois séances. Après avoir clarifié les motifs des décisions prises, en particulier ceux du déménagement très mal vécu par le papa, ils conviennent notamment de respecter l’alternance des fins de semaine et la prise en charge partagée des trajets, convenant du besoin « primordial » pour Benjamin de maintenir des relations avec son père. Au quatrième entretien, les parents expriment leur désarroi « Plus on se parle, moins Benjamin nous parle ! » Ils décrivent un jeune garçon sombre et de plus en plus renfermé. Les explications apportées par l’un et l’autre ne les satisfont pas. Le jeune semble se contredire en présence de l’un et l’autre de ses parents.
Monsieur D et Madame F saisissent spontanément le service de médiation familiale pour aborder les difficultés liées à l’éducation de leur fils Benjamin, âgé de 15 ans. Ils souhaitent : • Restaurer le dialogue entre eux rompu depuis le départ, il y a un an, de Madame avec leur fils, suivi d’un déménagement dans un département limitrophe, • Aborder les difficultés scolaires de leur fils,
2) Les deux parents confirment le RV au service. 3) Le jeune sera libre de s’exprimer ou non après la restitution des accords par ses parents. 4) Seul le médiateur s’adressera au jeune pour s’assurer de sa compréhension des propos qu’il vient de tenir. Les parents écoutent sans commenter les réactions du jeune. 5) En cas de désaccords exprimés ou de nouveaux sujets abordés par Benjamin, ce dernier se retirera ensuite en salle d’accueil : • pour permettre à ses parents d’échanger et de réagir s’ils le souhaitent en dehors de sa présence
Le jeune s’est retiré et ses parents ont rediscuté des besoins de leur fils. Ils ont décidé de privilégier la pratique du sport où leur fils était reconnu, à un moment ou la scolarité était difficile et certains copains perdus de vue avec le déménagement. Le papa a proposé de venir sur le département une fin de semaine sur trois et d’assurer l’accompagnement des matchs. Leur fils passerait toutes les petites vacances intégralement auprès de son père pour leur permettre d’être ensemble sur une plus longue période.
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• Il demande à chacun comment il imagine la relation avec ses enfants dans 5 ans, 10 ans a-t-il des attentes, des besoins par rapport à cette relation ?
UDAF
• Il informer de la possibilité de voir les enfants pendant la médiation si les parents le souhaitent avec des conditions.
: MyriamInternetE-mail03.21.71.36.12:mediationfamiliale@wanadoo.fr:www.udaf62.frRogezMorange médiatrice
Obligation de moyens mis à la disposition des personnes : lieu neutre, impartialité, indépendance, confidentialité, recueil du libre consentement des personnes, analyse de la pratique, supervision… sans obligation de résultat… notre limite est humaine. Peut-on aider quelqu’un qui le refuse ? et la médiation n’est pas la réponse à toutes les situations. Rendre l’enfant présent Souvent enjeu ou otage d’une situation conflictuelle qui appartient aux adultes, l’enfant est présent tout au long du processus de médiation familiale et plus concrètement encore lorsque ses parents abordent les négociations parentales.LeMédiateur déploie certains moyens pour rendre actif et présent l’enfant dans les échanges parentaux : • Il reconnait es efforts que font les parents pour être là tous les deux, pour parler de l’avenir de leurs enfants et les difficultés qu’ils vont rencontrer pour trouver des accords qui seront mutuellement satisfaisants : il faut désamorcer.•Ildemande à chacun s’il sait ou imagine ce que vivent en général les enfants dans une telle situation ? Compléter les infos de manière rassurante et déculpabilisante.•Il nomme les enfants par leurs prénom, demande à chacun de parler de chacun des enfants : physiquement, qualités, défauts, comportements à la maison, avec la fratrie, l’école, etc.…Il peut mettre une petite chaise entre les deux chaises des parents, coller une photo sur le génogramme pour symboliquement le rendre présent.•Ildemande ce que savent les enfants de la situation présente ? Comment ont-ils été mis au courant. Qu’est ce que chacun a remarqué comme réaction ? S’en sont-ils parlé après ?
• Il fait reconnaître, nommer, que chacun est parent pour la vie, le restera quoiqu’il se passe dans le futur.•Ilfait reconnaître les responsabilités vis-à-vis des enfants, par chacun pour lui-même et par l’autre.•Il interroge : d’après vous, quels sont les besoins des enfants et ceux qui sont mutuellement acceptables actuellement ?
Le Médiateur familial, un Tiers… Mais en médiation, de quel tiers avons-nous envie de parler… le professionnel, le parent, l’enfant, l’autre, le différent de soi à cause de qui tout a échoué ou grâce à qui tout peut réussir? Quelle est l’identité de ce tiers, quel est son territoire d’intervention, son pouvoir sur ce territoire ? Quelles compétences déploitil pour accompagner cette histoire dont la mémoire fait conflit, de quelles missions l’investit on, quelles sont les responsabilités engagées et les limites de son intervention ?
L’ENFANT : INTÉRÊT CENTRAL DANS LA MÉDIATION FAMILIALE
• D’après chacun qu’est ce que les enfants ont besoin de savoir maintenant et qu’auront-ils besoin de connaître dans le futur ?
• Il interroge : « Que voulez-vous chacun pour chacun de vos enfants maintenant et dans le futur ? »
• Il propose des tâches concernant les rôles parentaux : parler aux enfants de la rupture, leurs dire qu’ils viennent en médiation... 62 16 boulevard Carnot 62000 ARRAS Tél. 03.21.71.83.84 Fax responsablefamiliale,duservice de médiation familiale
51AUX CÔTÉS DES FAMILLES
Le Médiateur familial se différencie des autres tiers, parce que professionnel, adopte une posture de tiers impartial, est garant de l’équité, qualifié, indépendant (suffisamment libre pour exercer une fonction respectée dans ses exigences de fonctionnement).
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52 RÉALITÉS FAMILIALES - 2011 FAMILLESDESCÔTÉSAUX « ILS DEMANDAIENT QUE JE REÇOIVE LEURS FILLES... »
UDAF du Rhône 12 bis rue Jean-Marie Chavant 69361 LYON CEDEX 07 Tél. 04 72 76 12 00 Fax : 04 78 58 15 24
Florence Gautheron, médiatrice familiale à l’UDAF 69 Il s’agit d’une médiation ordonnée par le JAF suite à la requête du père pour que soit fixée à la charge de la mère une pension alimentaire de 600€ par enfant. Gérard et Christine sont restés mariés pendant 12 ans et ont divorcé en 2000. Le jugement de divorce avait établi une résidence habituelle chez la mère et une pension alimentaire due par le père. Ils ont deux filles : Aline, 21 ans en 2ème année de Droit et Cathia, 17,5 ans en Terminale. Depuis mai, Aline vit en colocation dans un appartement (coût 400€/mois). Depuis septembre, Cathia vit chez son père la semaine et voit sa mère le week-end. Cathia est inscrite en institut privé pour l’année prochaine (coût mensuel 600€/mois dès 07/10). Tout cela modifie les charges et nécessite des réajustements.Christine a un appartement à Lyon mais travaille à Paris où elle réside la semaine avec son ami. Gérard est remarié et a une 3ème fille âgée de 7 ans. Les parents ne s’étaient pratiquement pas reparlé depuis le prononcé de leur divorce, laissant aux filles le soin de transmettre divers messages.
La médiation familiale s’est déroulée en 7 entretiens après la séance d’information. Les parents demandaient que je reçoive leurs filles rapidement afin de vérifier la véracité des propos de chacun. Christine expliquait que depuis 3 ans, les filles étaient habituées à rester chez elle en son absence mais avec le soutien de la grand-mère maternelle à proximité. De son côté le père disait que depuis le départ de sa sœur, Cathia vivait chez lui la semaine. Il estimait donc logique que sa résidence habituelle soit fixée chez lui, qu’elle continue à se rendre chez sa maman le week-end et qu’une pension alimentaire soit prévue. Gérard reprochait à Christine de ne pas assez participer financièrement à l’entretien des filles et disait qu’Aline se plaignait de ne pas avoir reçu 2 chèques de sa maman. J’ai tenté autant que possible dans cette situation d’ajourner la venue des filles en médiation pour que les parents se risquent à un véritable échange à leur sujet et mesurent progressivement les enjeux éducatifs de la restauration d’un dialogue parental. Je craignais que la venue des filles à ce stade de la médiation renforce la tendance des parents à éviter de confronter directement leurs points de vue pour tenter de prendre une décision commune. Ils répondaient le plus souvent unilatéralement aux demandes de leurs filles, même s’ils les invitaient à consulter l’autre parent. Au cours des séances, les parents ont pu rétablir un dialogue direct leur permettant d’assurer certaines vérifications par euxmêmes et de prendre conscience des différences de conception éducative. Christine qui avait été sollicitée par Aline au moment de son projet d’installation, avait opposé un refus estimant que ses études à Lyon ne justifiaient pas à son âge le fait d’être dans un logement indépendant. De ce fait, elle ne se sentait pas tenue à participer davantage que ce qu’elle faisait jusqu’ici soit 250€/mois. Son raisonnement était le même pour ce qui concerne l’inscription de Cathia en institut professionnel privé…Gérard de son côté se plaignait d’avoir dû régler seul la caution d’Aline et d’assumer en grande partie toutes les charges. Il reprochait à la maman de se désintéresser du sort de ses filles. Ainsi ils se sont expliqués, justifiés avant d’envisager de parler chacun de leur côté aux filles de ce qu’ils échangeaient en médiation. De mon côté, j’ai beaucoup reformulé pour dissiper certains malentendus. Lors des séances suivantes, ils témoignaient chacun de l’inquiétude que ces rencontres provoquaient chez les filles : elles prenaient conscience qu’un changement au niveau de leurs parents s’opérait à leur insu. A partir de ce constat partagé, les parents ont acquis la certitude qu’ils devaient rencontrer ensemble leurs filles pour solliciter leurs avis. Ils ont choisi de le faire en dehors de l’espace de médiation. Il y a eu deux rencontres dans un café, une pour chacune d’elles. Les parents étaient très émus et encouragés par le résultat de ces deux nouvelles expériences. Deux entretiens sur les dispositions à prendre pour chacune des filles ont suivi : le climat était nettement apaisé car les discussions étaient fondées sur des informations communes rapportées par les parents. Un accord a pu être trouvé et rédigé.
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53AUX CÔTÉS DES FAMILLES Marie-Françoise TILLET et Myriam LALOUA médiatrices familiales à l’UDAF 51
• L’écoute : qui implique un peu de discipline • Le non-jugement : qui apprend à ne pas se moquer de l’autre, à entendre la différence et à peut-être ainsi pouvoir accepter davantage celle de papa et maman. En effet, la bienveillance vis-à-vis de la multiplicité des visages familiaux qu’ils découvrent, leur permet souvent de revisiter et assouplir le jugement qu’ils se font de leur propre famille.
La rencontre quotidienne avec des parents en conflit dans nos espaces de médiation familiale nous a sensibilisées aux difficultés rencontrées par les enfants quand les parents se séparent. Pour venir en aide à ces enfants, nous avons mis en place des groupes de parole d’enfants adaptés à ces situations sur un financement REEAP. En effet, les séparations sont difficiles à traverser. Les cœurs sont écorchés et à vif, la solitude fait peur, les responsabilités financières et parentales sont énormes, sans parler de la culpabilité et du sentiment d’échec… Au cœur de ces crises familiales, les parents ont rarement la disponibilité nécessaire pour parler de façon adaptée à leurs enfants ; ils les tiennent parfois à l’écart ou les impliquent à des places qui ne sont pas les leurs. Entre leur père et leur mère, les enfants n’ont plus d’espace à eux pour réfléchir et verbaliser ce qui leur arrive. Or « Tout ce qui n’est pas signifié en paroles est animal et non humanisé, tout ce qui se dit en paroles est humanisé. » disait Françoise Dolto. C’est à partir de ce principe et conscientes que les enfants avaient peu de lieux ressources pour leur venir en aide quand les parents se séparent ou quand les familles se recomposent, que nous avons mis en place des groupes de parole d’enfants adaptés à ces situations. Nous avons souhaité proposer aux enfants et à leurs parents un lieu qui ne soit pas associé à une prise en charge psychologique mais référencé comme un lieu « ordinaire » qui s’adresse à TOUS les enfants qui vivent ces situations et pas seulement les enfants en souffrance inquiétante. Nous sommes deux médiatrices familiales diplômées d’état et formées à l’approche systémique pour l’animation et nous participons à uneCessupervision.groupes sont limités en nombre d’enfants (6 à 9) et limités dans le temps (1 mois). Quatre séances de deux heures sont programmées avec les enfants. Il est prévu au préalable une séance de présentation aux parents ainsi qu’une rencontre de bilan avec les enfants et leurs parents. Ces groupes s’adressent à des enfants de 6 à 11 ans dont un parent au moins aura signé un bulletin d’inscription. Pour respecter la législation et l’esprit de co-parentalité, l’autre parent sera systématiquement informé des six dates de rencontres et invité aux deux séances avec les parents. Evidemment, nous sommes à la disposition des parents pour les recevoir préalablement s’ils le souhaitent. Avec les parents comme avec les enfants, nous insistons sur les règles qui encadrent ces rencontres :
• La confidentialité : qui nous engage en tant que médiatrice à ne rien transmettre aux parents sans l’accord des enfants ; qui engage les enfants à ne pas rapporter nommément à l’extérieur du groupe les histoires intimes des autres enfants. C’est « la confiance dans la confidence » nous a expliqué Jonathan, 9 ans.
UN GROUPE DE PAROLE POUR LES ENFANTS
INITIATIVE LOCALE INNOVANTE
Notre pédagogie est sous tendue par la volonté de : • Rassurer et soutenir les enfants
• Le respect : qui œuvre dans le même sens. L’accent est mis sur la valeur de la famille quelle que soit sa forme et sur la continuité du lien parents-enfants. Le divorce ou la séparation change rarement quelque chose à ce lien là. En tout cas, quand papa et maman divorcent entre eux, ils ne divorcent pas de leurs enfants.
• Leur permettre de reconnaitre et d’exprimer leurs désirs et leurs besoins hors de la présence de leurs parents et éprouver la « normalité » de ce qu’ils ressentent
• Favoriser l’expression de leurs émotions confiancecolère–tristesse–culpabilité–joie–(doute–peur–...)•Rompreleurisolementparlepartageavecd’autresenfantsvivantdessituationssimilairesàdesniveauxdedéploiementdifférents•Poseruneparoleclairesurleurréalité•Confronterleursjugementsàceuxdesautres(particulièrementpourlesplusgrands)afinqu’ilsélaborentleurproprevisiondelasituation•Lesaideràsedégagerd’uneéventuelleculpabilitéet/ouconflitdeloyauté•Lesaideràdépasserlacrisefamiliale,àprendredeladistanceavecleconflitdeleursparentsetàseconstruiredenouveauxre-pèresetdesperspectivesd’avenir•Favoriserlemaintiendeliensd’estime,deconfianceetderes-pectréciproqueentrelesenfantsetleursparents•Lesorienterversdesamorcesdesolutions
• L’assiduité des enfants : nécessaire pour construire le groupe
DONT LES PARENTS SE SÉPARENT
54 RÉALITÉS FAMILIALES - 2011 FAMILLESDESCÔTÉSAUX
C’est ainsi que nous utilisons : • Une météo du cœur (petite carte individuelle pour permettre aux enfants d’exprimer leur humeur en arrivant et en repartant : grand soleil – voilé – nuageux –orageux)•Unalbum de Bayard Jeunesse sous forme de diaporama : « Le petit livre pour mieux vivre le divorce – Françoise de Guibert et Pascal Lemaitre » qui va nous servir de fil conducteur tout au long des séances.
• Un « apéritif » jus de fruit pour alléger la réflexion par une petite pause
Puis une grande question : « que dit le livre ? » Ah ! la même chose que nous ! C’est normal d’être triste ! Ah, il a oublié que des fois on n’est plus triste : quand ça fait longtemps que les parents sont séparés et qu’on est content de sa vie et qu’on n’a jamais connu autre chose par exemple ! Ah ! Nous n’avions pas pensé que l’on pouvait aussi se confier à une mamie ou un Curieusementpapi…l’ambiance n’est pas triste, même si l’on parle de choses tristes, même si l’un ou l’autre pleure. On est ensemble, on n’est pas les seuls et pas tout seul… et il y a des pistes pour al-
Ainsi Manon est triste quand elle pense à la séparation de ses parents, Lison se sent coupable, Félix a peur d’être abandonné, Léa espère que ses parents changeront d’avis… Lola oublie ses affaires, Violette déteste sa bellemère alors que Bastien en aimant la sienne, a peur de faire de la peine à sa mère … Après chaque constat qui va rejoindre chaque enfant là où il en est, la dynamique du travail les entraine vers la vie : que dire à Manon, Lison, Félix, Léa et les autres… pour les consoler, pour qu’ils se sentent mieux… les idées fusent en fonction des expériences de chacun, les nuances, les désaccords parfois…
• Un conte • Des cartes émotionnelles pour illustrer l’émotion principale que génère le thème du jour, pour le plaisir de colorier, pour occuper jusqu’au bout ceux qui ont décroché…Lecœur du travail va se décliner autour des émotions que les enfants peuvent ressentir dans cette situation : les enfants en général, ceux des exemples qu’on leur propose en particulier et peut-être eux s’ils souhaitent le dire… ils souhaitent souvent.
• Différents supports d’expression : Un dessin que les enfants enrichissent au fur et à mesure des séances ; des jeux de rôles où les situations délicates sont jouées sous leur forme problématique et sous leur forme possiblement solutionnée ; un photolangage pour s’exprimer autrement, de façon symbolique.
Le programme se décline autour des thèmes suivants : • 1ère séance : l’annonce de la séparation • 2ème séance : 1 papa + 1 maman = 2 maisons • 3ème séance : les nouveaux amoureux • 4ème séance : les enfants parlent aux parents (préparation de la rencontre Toutesparents-enfants)lesséances se déroulent autour d’un rituel et d’une structure pédagogique qui ne change pas, afin d’établir un climat de sécurité et de confiance.
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Il ne s’agit pas de culpabiliser les parents, simplement de les confronter à l’ensemble des malaises et besoins qui ont pu être exprimés par les enfants et par ce biais leur permettre d’amorcer du changement. Le désordre, la tourmente émotionnelle dans lesquels les parents sont pris, l’énergie qu’ils dépensent légitimement sur la scène judiciaire pour « gagner » leur enfant ou pour « gagner » la reconnaissance de leurs compétences parentales, sont bien souvent autant d’obstacles qui rendent difficile l’accès à l’intérêt de leur enfant. Ce petit temps commun, en groupe, avec leurs enfants et d’autres parents dans les mêmes difficultés, en les sensibilisant à la souffrance de leurs enfants ainsi qu’à leurs belles capacités d’adaptation, a pour vocation d’initier un début de prise de conscience et des pistes de solutions. Enfin, lors de cette même et dernière séance, nous prenons un temps d’évaluation avec les enfants et avec les parents. Les retours sont souvent très touchants et illustrent bien nos propres ressentis sur ce travail.
ler mieux. « C’est vrai ça ! C’est pas ma faute… ». « Je vais dire à Maman que je ne veux plus être le messager. Ils n’ont qu’à s’envoyer des textos ». « Je vais préparer ma valise au fur et à mesure, à chaque fois que je penserai à ce que je veux emmener chez papa, et puis je ferai une liste.» « Moi, je vais faire un calendrier avec des couleurs comme ça je trouverai le temps moins long. »… Le plus étonnant est de voir évoluer les enfants « en direct ».
• On voudrait que vous vous envoyiez des SMS plutôt que de nous faire faire le messager
• On sait que ce n’est pas de notre faute si vous avez divorcé
55AUX CÔTÉS DES FAMILLES
• Très souvent les enfants vont d’abord dessiner ce qu’ils souhaiteraient, la situation dont ils rêvent avant de pouvoir dessiner la réalité qu’ils n’aiment pas regarder. Ainsi Eva qui avait dessiné le mariage de ses parents dans un cartouche avec cette légende : « Ce que je voudrais mais qui ne se passera JAMAIS »… Un beau travail
• On est soulagé quand on entend plus de cris
• On aimerait faire plus de choses avec vous
Papa, Maman, Expressions d’enfants de 6 à 8 ans :
•d’élaboration.Yohannquiavait beaucoup pleuré pendant la première séance, avait écrit au dos de son dessin, à notre intention mais sans pouvoir le dire : « Ce qui pose problème, c’est que ma maman aime quelqu’un d’autre »… avec un cœur qui pleure. Lors de la seconde séance, au dos de sa carte émotionnelle qu’il avait laissé en noir et blanc il a écrit : « Il faut que je fasse quelque chose, je peux pas rester comme ça ! » A la troisième séance il n’a pas versé une seule larme et a choisi « content » comme carte émotionnelle en la coloriant de tout l’arc enLorsciel.de la dernière séance, nous réfléchissons à ce qui pourrait être intéressant de transmettre aux parents. C’est un temps dense où les enfants se remémorent ce qui s’est dit tout au long des séances et où ils élaborent une production commune sous forme de petit livret qu’ils liront et remettront à chacun de leurs parents présents. Ils partiront avec un exemplaire à remettre aux parents absents. Les productions des différents groupes, tout en ayant des similitudes liées au sujet, diffèrent en fonction des problématiques familiales et de l’âge moyen des enfants.Certaines communications peuvent être difficiles à recevoir par les parents… à la hauteur de la violence que peuvent ressentir les enfants dans certaines séparations conflictuelles. Mais ce retour du groupe vers les parents à travers un texte écrit par les enfants sans distinction personnelle, à la dernière séance, permet de les sensibiliser à la souffrance de leurs enfants, tout en donnant une juste place aux conséquences de la séparation.
• On n’aime pas entendre dire du mal de notre papa et de notre maman
• Au début, quand vous avez divorcés, on était triste ou en colère mais maintenant ça va mieux.
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C’est: mieux de se séparer plutôt que de se disputer. Mais à quoi ça sert si vous continuez à vous disputer ? Si vous vous disputez, on voudrait bien ne pas l’entendre ni entendre critiquer l’autre famille parce que ça nous fait du mal. Pareil pour les insultes et les doigts d’honneur. C On sait qu’on est pas responsable de la séparation de nos parents.
Laissez nous du temps pour faire connaissance avec vos nouveaux amoureux et donnez nous l’autorisation de les aimer et d’aimer aussi nos quasi frères et sœurs. Des fois, ça nousprend tellement la tête…qu’on arrive plusà travailler et qu’on aenvie de se battre. C’est important que vous ne disiez pas de mal de l’autre famille parce qu’on les aime aussi.
Expressions d’enfants de 8 à 11 ans
On est pas des postiers, on ne veut plus être les messagers des infos désagréables. Débrouillez vous pour communiquer en dehors de nous, pas devant nous. Si un parent téléphone trop souvent quand on est chez l’autre, on a l’impression d’être surveillé : c’est désagréable ! On aimerait que vous nous autorisiez à faire naviguer nos naturellementaffairesd’unemaisonàl’autre
onmoinsDesparents…fois,pours’ennuyer,voudraitfairedeschosesavecpapaouavecmaman.
C’est pas juste qu’un enfant soit l’objet d’un chantage entre les
56 RÉALITÉS FAMILIALES - 2011 FAMILLESDESCÔTÉSAUX
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57AUX CÔTÉS DES FAMILLES UDAF de la Marne 65 rue Grande Etape B.P. 5101360545CHALONS-en CHAMPAGNE Tél.CEDEX03 26 69 47 59 Fax : 03 26 69 47 67
•
Bien souvent, les enfants souffrent moins de la séparation de leurs parents que des conditions difficiles dans laquelle elle se déroule. Prendre alors du recul avec d’autres enfants et deux adultes bienveillantes vis-à-vis d’eux et de leurs parents, leur permet de changer leur regard sur leur situation et d’aller mieux.
• « J’ai bien aimé les mimes parce que ma situation était comme ça avant de faire l’expérience. Après j’ai dit à maman et elle a changé. » Ce qui s’est passé pour cette petite fille, c’est que le groupe lui a donné le vocabulaire pour expliquer à sa maman ce qu’elle ressentait… ainsi que peut-être la légitimité pour en parler… ? … et maman a pu l’entendre ! Bilan de parents « Il avait l’air plus à l’aise avec notre séparation… » « Sa tranquillité ! »
• « Elle est entrée dans une démarche positive, constructive, plus sereine… »
• « Peu de changement à mon sens, voire même aucun entre les parents… » En dehors de parents qui attendent, comme ce Monsieur, des effets qui peuvent arriver en bénéfices secondaires mais qui ne sont pas dans l’objectif premier, les parents expriment généralement que les enfants peuvent parler plus librement de leur sentiment de culpabilité, de leur compréhension et acceptation de la situation familiale quelle qu’elle soit, du fait de se sentir normal même si on est différent…
La démarche et les échanges avec d’autres enfants leur permettent de se sentir moins isolés et plus « normaux » dans la multiplicité des formes de vie familiale qu’ils découvrent. Le groupe représente un terrain neutre où l’enfant peut s’exprimer sans avoir peur de blesser l’un ou l’autre de ses parents. La comparaison qu’il fait avec les autres enfants, lui permet bien souvent de légitimer ses émotions. On pourrait dire que ces groupes aident les enfants à s’auto-aider en réveillant en eux leurs propres ressources qui vont aider leurs parents à être meilleurs parents.
• « Avant je pleurais tout le temps, maintenant je vais mieux. »
Bilan des médiatrices
»
• « Se sentir plus en confiance pour parler des problèmes de notre divorce… »
Bilan d’enfants
• « J’ai appris plein de choses et j’ai vidé mon cœur »… Plus tard, cet enfant dira à sa mère, qu’il a commencé à vider son cœur avec nous mais qu’il n’a pas fini. A l’occasion de l’appel téléphonique de la maman à ce sujet nous lui avons conseillé de s’orienter vers un psychologue. Maintenant je suis sûr que je ne suis pas coupable et que mes parents m’aiment toujours.
Pour nous, médiatrices familiales, nous faisons le constat que la présence d’un enfant dans le groupe de parole encourage les parents à adopter une approche plus coopérative en médiation. Le travail des enfants dans le groupe permet la restauration ou l’approfondissement d’une communication plus sereine entre les parents et les enfants, parfois même il permet le rétablissement d’un lien perdu, comme ce papa qui a profité de son invitation à la dernière séance pour renouer un lien avec son fils. Pour les enfants, c’est une façon de participer au processus de séparation et de se forger une opinion. Ils prennent conscience que, quelle que soit la situation, la vie continue. Ils se sentent valorisés et renforcent du même coup leurs compétences personnelles. Le travail à partir des situations ou émotions d’autres enfants leur permet de se distancier et de changer la perception qu’ils ont de leur situation.
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L’Avocat est présent dans la majorité des médiations. Le JAF est présent dans la juridiction pour statuer en audience immédiate à la demande d’une des deux parties, des deux parties qui peuvent d’ailleurs opter pour une audience JAF ultérieure, il en est de même en cas d’échec de la médiation.Encasde réussite de la médiation, les parents ne voient pas le Juge, sauf s’ils le souhaitent. Celui-ci examinera leur convention reprenant leurs accords aux fins d’homologation ultérieurement.
Myriam Rogez-Morange
Expérimentation de médiation obligatoire préalable à l’audience du Juge aux affaires familiales
La médiation est réalisable quand les deux parties sont présentes et y adhèrent. Elle est dite irréalisable en l’absence d’une ou des deux parties, en l’absence d’adhésion de l’une ou l’autre des deux parties, représentées ou non. Elle peut faire l’objet d’un report à une date ultérieure.
58 RÉALITÉS FAMILIALES - 2011 FAMILLESDESCÔTÉSAUX
Après un tri minitieux, le Juge aux affaires familiales (JAF) saisi par requête dans les situations hors divorce et post jugement nous en confie un certain nombre pour permettre aux parents d’être informés sur la médiation familiale, puis leur redonner la possibilité de rechercher une solution à leur problème de communication, leur différend ou conflit et/ou aussi de confirmer ensemble ce sur quoi ils s’entendent aux fins de ne pas avoir à lui demander de trancher.
DEUX EXPÉRIENCES AUTOUR DE LA MÉDIATION EXPERIMENTATIONS
Le contexte Cette médiation « ordonnée » s’inscrit dans une procédure avec un demandeur (celui qui a pris l’initiative) et un défendeur (celui contre lequel le procès a été engagé), les parents ont saisi un Juge par un Médiateur familial. La médiation entamée, rompt parallèlement avec la logique d’un demandeur et d’un défendeur au bénéfice de deux parents côte à côte avec dans l’entre deux l’enfant, le seul gagnant. Dans cette médiation, il ne nous est pas remis une ordonnance avec un jugement mais une requête avec des demandes que nous renvoyons pour le traitement aux justiciables. Si les entretiens sont confidentiels, la procédure ne l’est pas. La procédure La requête permet d’avoir face à soi un contrat licite mais avec souvent non pas un objet mais plusieurs à clarifier puisque l’on sait que derrière l’objet : « je veux l’autorité parentale totale, je demande une pension alimentaire, ma fille veut plus vivre avec sa mère », il y a des enjeux humains, affectifs et économiques que je vais aborder d’autant que pour certains la réponse judiciaire est inadaptée.
A L’UDAF 62 Depuis 15 ans, les Médiateurs familiaux du Service médiation familiale de l’UDAF 62 assurent des médiations familiales spontanées et judiciaires auprès des familles du département avec pour intérêt central l’enfant et les adultes qui les accompagnent. Parallèlement le Service a accepté de participer à l’expérimentation de médiation obligatoire en préalable à l’audience JAF et à l’expérimentation d’information sur la médiation familiale sous forme de double convocation aux fins de développer le réflexe médiation familiale en amont et en aval des procédures judiciaires.
Responsable du service médiation familiale de l’UDAF 62 La méconnaissance des familles sur leurs procédures et sur l’existence même de la médiation familiale est révélée par les témoignages des familles elles-mêmes, mais aussi par des évaluations réalisées avec le concours du CNRS GLSY de Lyon, par l’Observatoire de la famille de l’UDAF 62, et par des enquêtes nationales. C’est ce qui nous a motivés à accepter ces expérimentations.
Il y a aussi l’administratif : la CAF avec son RSA et son ASF qui servira d’ancrage pour échanger sur l’autorité parentale, l’organisation des modalités de vie de l’enfant la contribution à l’entretien et à l’éducation, les relations familiales, beaux-parentales etc…
La médiation familiale mobilise des espaces. L’espace lieu le plus neutre trouvé a été la bibliothèque et la salle de conseils du Tribunal.Vuesous l’angle de la médiatrice familiale, l’étude préalable de la requête est une phase d’exploration pour faciliter le contexte préalable à l’entrée en médiation et la mener dans les meilleures conditions dans l’espace temps (45mn en moyenne).
L’adhésion par chacun des membres est libre et éclairée
Il s’agit de me représenter la famille et sa situation sociale, cerner la demande émergente (objet de la requête) sans ignorer la demande sous-jacente ciment de la plupart des conflits (« depuis que Madame a connu son copain, je peux plus voir mes enfants»).
Le bilan de l’expérimentation
La posture du médiateur Concrètement, qu’il s’agisse du partage de l’autorité parentale, des questions de résidence de l’enfant, de droit de visite et d’hébergement ou du partage des responsabilités financières, il s’agit en tant que Médiateur :
• d’identifier et centrer l’entretien sur les besoins de chacun, favoriser la libre expression sur le partage des rôles de chacun auprès de l’enfant ;
• de proposer des options qui reprennent celles inventées par d’autres parents que j’ai pu recevoir avec pour effet de dédramatiser et sortir de l’isolement :
De septembre 2008 à Septembre 2010, 107 audiences ont été assurées, 713 dossiers confiés, 1 486 pré-informations réalisées, 855 informations sur la médiation familiale réalisées par la Médiatrice familiale auprès des parents, 315 médiations étaient non réalisables (dont 133 effectivement impossibles à réaliser par refus d’un ou des deux parents, par désistement, radiation ou autre situation, par l’absence d’un des deux parents du fait de l’éloignement géographique par exemple).
59AUX CÔTÉS DES FAMILLES et ne fera pas l’économie de ce préalable. Et si le temps de la médiation est insuffisant, j’ai la possibilité de les revoir à une autre séance.L’ensemble des participants au processus de médiation s’engage à se respecter mutuellement au cours de la séance et à coopérer volontairement et sans contraintes à la venue d’une entente.
• dynamiser les solutions sur mesure en permettant aux parents de croiser leurs disponibilités personnelles, familiales, professionnelles dans une organisation de vie nouvelle ;
398 médiations ont été réalisables et 371 conventions parentales rédigées au terme d’une séance ou deux séances de médiation et homologuées par le Juge aux Affaires Familiales à la demande des parents. 9 feront l’objet d’un délai supplémentaire pour poursuivre la médiation et finaliser leur convention dans les meilleures conditions. Sur 398 médiations réalisables, 27 ont échouées, certaines se sont limitées à des accords partiels, le juge ayant statué sur le litige persistant.
• de permettre une mutualisation des informations financières de chacun des foyers parentaux justifiées et déclarées, le libre échange et la transparence concourant à construire une prise en charge réaliste des besoins matériels de l’enfant.
«Parents,médiateursfamiliaux,juges,avocats,greffiers,unpariréussipourœuvrerensemblepourunenfantgagnant»
Au terme de la médiation, chaque point d’entente ou d’accord est repris avec les parents pour vérification de leur pleine adhésion, la convention parentale reprenant leurs accords étant rédigée et soumise aux fins d’homologation au Magistrat avant de leur être transmise sous 10 jours environ.
• de réintroduire du dialogue direct entre les parents et favoriser le lâcher prise ;
Le médiateur accepte le cadre judicaire, les avocats et juge le cadre de la médiation.
• de prévoir des mécanismes de prise de décision concernant les enfants notamment dans les difficultés éducatives hors de cet espace, les aider à se projeter ;
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L’objectif est donc d’informer les justiciables sur la médiation familiale qui se déroulera dans un Service de médiation familiale et de leur permettre de renouer le dialogue pour rechercher des accords avant l’audience devant le JAF. Les parents restent décideurs pour accepter ou non cette information. Procédure Le Greffe adresse deux courriers distincts aux parents, l’un concernant l’orientation vers le Service de médiation familiale, le second fixant la date d’audience devant le JAF. Les Avocats sont informés eux-aussi.
60 RÉALITÉS FAMILIALES - 2011 FAMILLESDESCÔTÉSAUX
Le bilan de l’expérimentation De Septembre à Octobre 2010, sur 30 dossiers orientés vers le Service, 11 ont permis de recevoir un ou deux des parents, 20 n’ont pas fait de démarche auprès du Service. Sur les 11 dossiers, 3 ont permis de mettre en place une médiation familiale et de rédiger une convention parentale. Deux sur trois ont été homologuées par le JAF. 6 n’ont pas permis de mettre en place une médiation familiale : par refus des deux parents (1), par refus d’un des deux parents (4), par absence d’un des deux parents (1). 2 sont en cours.
Les conditions de réussite de ce type de médiation La réussite de cette médiation repose sur des personnes, des volontés, des compétences et un état d’esprit constructif : parents, Magistrat, Avocats et Médiatrice familiale avec aussi des pré requis dont le tri minutieux des dossiers qui me sont confiés par M. le Président du TGI d’ARRAS qui exclut les gros contentieux ainsi que l’étude préalable des dossiers avant chaque médiation. Des temps d’échanges interdisciplinaires qui présentent des avantages croisés et dynamiques pour affiner ce qui existe et améliorer ce qui pose problème.
d’orientationExpérimentationvers la médiation familiale sous forme de double convocation Depuis le mois de Septembre 2010, sont orientés par le Juge aux Affaires Familiales un certain nombre de requêtes post jugement et hors divorce pour lesquelles le Juge estime qu’une information sur la médiation familiale peut aider les parents dans les requêtes qui font appel à l’autorité parentale, à la résidence des enfants, au droit de visite et d’hébergement et à la contribution à l’entretien et à l’éducation des enfants.
Du côté du médiateur : Professionnel formé et expérimenté, respectant les principes déontologiques de la médiation familiale, compétence et capacité de gérer le processus eu égard à son contenu et au climat de négociation, capacité à refuser, interrompre ou orienter là où la médiation familiale dans cet espace est inadaptée.
Conformément aux articles 255 et 373-2-10 du Code civil, le Juge peut en effet enjoindre aux parties de rencontrer un Médiateur Familial qui les informera sur l’objet et le déroulement d’une médiation familiale. Dans les requêtes post jugement et hors divorce. Le Juge aux Affaires Familiales en oriente un certain nombre vers la médiation familiale.
Du côté des justiciables : engagement volontaire des participants dans le processus de médiation, capacité d’autonomie par rapport à l’Avocat, capacité de prendre des décisions dans le contexte de négociation directe, volonté d’en venir à une entente, recherche active de solutions.
Sur rendez-vous fixé avec le Service, les parents non assistés de leur(s) conseil(s), acceptent l’intervention du Médiateur familial pour une information individuelle ou conjointe qui se déroule sur une trentaine de minutes. Il les informe sur l’objet et le déroulement d’une médiation familiale. Après recueil de leur adhésion, la médiation familiale se met en place sur rendez vous.
Conclusion et remarques sur l’évolution de la médiation L’expérimentation de médiation préalable obligatoire à l’audience JAF assurée par un Médiateur familial sur le Tribunal de Grande Instance d’Arras devait durer trois mois, cela fait 27 mois aujourd’hui. L’expérimentation d’orientation vers la médiation familiale assurée par des Médiateurs familiaux via la double convocation au Tribunal de Grande Instance d’Arras est lancée depuis trois mois.
Un Magistrat référent chargé du tri des requêtes désigne un Service ou propose une liste de Services pour assurer ces informations suivies ou non de médiations familiales qui seront spontanées. Il met en place un certain nombre d’outils d’évaluation et organise toute réunion qui lui paraitrait nécessaire.
Les accords parentaux peuvent être repris par écrit dans une convention parentale qui sera soumise aux fins d’homologation au Magistrat à l’audience qui leur a été fixée. En cas d’échec ou de refus de la médiation, ils sont reçus en audience JAF comme il l’était prévu par courrier. Natures des débats Les requêtes portent sur une communication difficile, l’autorité parentale, la résidence des enfants, l’exercice du droit de visite et d’hébergement, la contribution à l’entretien et à l’éducation des enfants. Cette information sur la médiation familiale est gratuite pour le justiciable. La médiation familiale est payante en fonction de leurs revenus et ressources, la grille tarifaire des Services conventionnés prestation de service étant appliquée.
Des expérimentations utiles aux parents Sans en ignorer les difficultés parfois, chacune permet de développer une information et l’intervention du Médiateur familial au cœur de l’institution judiciaire ou en amont, d’y égrainer les pre-
mières semences d’une culture de médiation dont les boutures s’appellent humanité et pédagogie.
Quel que soit l’objet de la requête, le rôle du médiateur est de composer avec le principe de réalité et de favoriser ou restaurer la communication directe entre les parents tout en centrant la séance sur les besoins des enfants sans abolir les besoins des adultes qui demandent à être identifiés pour se sentir compris et acteurs.
Une ouverture pour la médiation
Le Décret n° 2010-1395 du 12 novembre 2010 relatif à la médiation et à l’activité judiciaire en matière familiale réaffirme la possibilité au JAF d’enjoindre les parents à rencontrer un Médiateur familial sous la forme de la double convocation. Les évolutions législatives ne cessent de conforter l’idée que la réponse judiciaire à elle seule est insatisfaisante mais la réponse en matière de médiation familiale peut aussi à elle seule être toute aussi insatisfaisante. La médiation ne résout pas tout Et tout ne doit pas être résolu par la médiation. Une société de compromis, de consensus crée de l’humanité mais tout comme trop de communication tue la communication une société de consensus tue le consensus en devenant avec les minorités qu’elle étouffe et menace dans leur identité un terreau fertile pour les conflits armés.Tout est une question d’espace, de temps, de langage, de mesure, d’équilibre et de justesse entre le propre de l’homme et ce qui fait l’unité chez les hommes. Personne ne sait ce que les évolutions structurelles des familles seront demain. Selon Serge HEFEZ, le couple est devenu un véritable laboratoire identitaire, doit encourager le développement personnel, contenir la trajectoire professionnelle, permettre de fonder une famille, procurer une sexualité pleine de piquants, de charme et de nouveauté, épuisant ! Entre les bébés couples (plutôt que de les avoir dehors) et l’urgence au bonheur pour les séniors reprise comme une crise de maturescence par la Sociologue Claudine ATTIAS-DONFUT, quand les liens familiaux se déchirent, c’est le lien de filiation qui est menacé, entraînant dans son berceau une nouvelle génération qui selon les sondages croit encore à l’amour mais consciente des relations réversibles dans une ère de longévité.
Non à la médiation « low cost » Aujourd’hui, nous sommes à l’interstice entre appels d’offres et économies de marchés mais il ne s’agit pas pour moi de proposer une médiation familiale low cost, de faire de la médiation à tout
61AUX CÔTÉS DES FAMILLES
La médiation familiale s’inscrit dans un processus conduit par un tiers qualifié et indépendant dans un contexte qui prend en compte les familles dans leurs complexités et aussi dynamise une approche interdisciplinaire qui nous permet de gagner en efficacité auprès des familles. La médiation préalable obligatoire ne fait ombrage ni aux injonctions ni aux médiations familiales judiciaires qui continuent à être développées et confiées aux Services de médiation familiale là où le besoin est exprimé par les parents.Enexerçant ma fonction auprès des personnes, en la représentant auprès des partenaires ou des élus, en l’investissant dans ces expérimentations, je compose avec le droit à la liberté et à l’altérité pour une conjugaison des identités et non pas une confusion.
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UDAF du Pas-de-Calais 16 boulevard Carnot 62000 ARRAS Tél. 03.21.71.83.84 Fax : 03.21.71.36.12 Internet : www.udaf62.fr prix ou de contribuer à proposer au justiciable un package bon marché mais au contraire, c’est d’y pallier. Comme le souligne Hervé JUVIN, ce sont des hommes qui peuplent la planète et pas un homme. L’homme parle des langues humaines fruit d’histoires de cultures et d’identités, il ne parle pas l’humain. La marque du génie humain c’est la diversité que les groupes humains donnent à leur manière de vivre, de se regarder, de faire société et à se projeter dans le temps.
La médiation familiale s’inscrit dans de l’histoire en marche, histoires de familles et « à faire » de société complexes ce qui nous donne à nous je pense, professionnels du champ de la famille, à ouvrir l’espace de nos potentialités pour anticiper, innover et coopérer en respect de nos disciplines et mandats. Une évaluation statistique et une étude des effets comparés entre les deux expérimentations menées au TGI d’Arras feront l’objet d’une parution en 2011 mais, d’ici là, nous serons réinterrogés et nous nous réinterrogerons car, et je laisserai conclure Edgar MORIN, « Une société s’autoproduit sans cesse parce qu’elle s’autodétruit sans cesse ».
62 RÉALITÉS FAMILIALES - 2011 FAMILLESDESCÔTÉSAUX
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RÉALITÉS FAMILIALES - 2011 BIBLIOGRAPHIE63L’ENFANT ET LA MÉDIATION FAMILIALE Par le centre de documentation de l’UNAF sur rendez-vous au 28 place Saint Georges – 75009 PARIS ou en ligne sur www.unaf.fr rubrique centre de documentation Les ouvrages précédés d’un astérisque sont disponibles au service documentation de l’UNAF
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* Médiation familiale (La) : [dossier] / SASSIER, Monique; GANANCIA, Danièle; LIENHARD, Claude, In : Actualité juridique famille (n° 2), 2003. pp. 48-61
64 RÉALITÉS FAMILIALES - 2011 BIBLIOGRAPHIE
* Médiation (La) / GUILLAUME HOFNUNG Michèle collection Que sais-je, éditions PUF, 2009*Médiation familiale (La) / TOPOR, Lucienne Ed. Presses Universitaires de France, 1992 ; 128 p. (Que sais-je ; n° 2663)
* Médiation familiale (La) : Dossier / MEDIATIONS ET SOCIETES, In : Médiations et sociétés (n° 1), 2002. pp. 4-32
* Construire la médiation familiale : arguments et propositions pour un statut de la médiation familiale en France / SASSIER, Monique, Ministère délégué à la Famille, à l’Enfance et aux Personnes handicapées ; Dunod, 2001, 219 p. La médiation familiale s’est insérée doucement mais insuffisamment dans la société française. Il fallait lui donner un cadre juridique pour qu’elle puisse se développer et assurer pleinement son rôle d’amortisseur dans les situations de séparations et de crises familiales. C’est l’objet du rapport de Monique Sassier, directrice générale adjointe de l’UNAF, qui dresse d’abord un état de lieux chiffré et historique de la médiation. Elle avance ensuite 36 propositions dont l’entrée de la médiation familiale dans le Code civil, la création d’un Conseil consultatif national, ou encore une véritable formation de médiateur. Rapport en ligne sur le site de la Documentation 00484/index.shtmlhttp://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/0140française
* Médiation familiale (La) / VAN DE PUTTE, Florence Ed. Labor (Bruxelles), 2006, (Coll. la vie en questions ?)
BIBLIOGRAPHIE
STATISTIQUES SUR LA MÉDIATION FAMILIALE La médiation familiale et les lieux d’exercice du droit de visite dans le secteur associatif en 2003 In : Infostat Justice ; n° 84, août 2005. Numéro en ligne sur le site du ministère de la tats-justice-10057/infostat-n-84-11855.htmlhttp://www.justice.gouv.fr/budget-et-statistiques-10054/infos-Justice
*Mé
En ouverture de ce dossier, Monique Sassier fait part de l’état d’avancement des travaux du Conseil national consultatif de la médiation familiale puis les présidents des deux grandes associations (CNASMF et APMF) sont interrogés, ainsi qu’une médiatrice familiale. D’autres spécialistes font ensuite part de leur vision de la médiation familiale et de la réflexion qu’elle suscite, particulièrement d’un point de vue éthique. Un aperçu de la situation norvégienne complète l’étude, ainsi que les listes des instituts de formation et des sites internet utiles et une bibliographie.
* Médiation familiale (La) / DAHAN Jocelyne Ed. Bernet-Danilo, 1999 ; 63 p.
QU’EST CE QUE LA MÉDIATION FAMILIALE ?
* Médiation familiale (La) / SAVOUREZ, Michèle, In : Journal du droit des jeunes [La revue d’action juridique et sociale] (n° 268), 2007. pp. 15-28 Après avoir défini le champ et les contextes d’intervention de la médiation familiale, cet article en retrace la genèse puis les fondements éthiques et philosophiques. Il présente ensuite la déontologie qui lui est propre ainsi que son cadre méthodologique. Enfin, l’auteur aborde la place de l’enfant dans la médiation familiale et s’interroge sur la place qu’elle peut prendre dans le domaine de la protection de l’enfance, en s’appuyant sur des cas concrets.
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LA PRATIQUE ET LES BÉNÉFICIAIRES DE LA MÉDIATION FAMILIALE
Document en ligne sur le site de l’APGL (Association des Parents Gays et Lesbiens) (pdf-258 http://www.apgl.fr/documents/lassime.pdfKo)
Télécharger le document sur le site de l’UNAF (Format pdf - 1,3 http://www.unaf.fr/IMG/pdf/UNAF_Mediation_BD-2.pdfMo)
65BIBLIOGRAPHIE
Travaux et recommandations / CONSEIL NATIONAL CONSULTATIF DE LA MEDIATION FAMILIALE, CNCMF : 2004, 91 p. Treize fiches explicitent les principales réflexions du Conseil national de la médiation familiale et leur traduction concrète. Les annexes comportent les principaux textes législatifs. Document en ligne sur le site de http://www.unaf.fr/article.php3?id_article=520l’UNAF
* Code civil et la médiation familiale (Le) : couple d’union ou de séparation ? BABU, Annie; BONNOURE-AUFIERE, Pierrette, In : Actualité juridique famille (n° 9), 2003. pp. 298-302 La loi du 4 mars 2002 relative à l’autorité parentale est considérée comme une avancée pour les médiateurs familiaux et tous ceux qui ont contribué à mettre en œuvre cette pratique depuis quinze ans. Cependant le texte apparaît plutôt comme une affirmation de la nécessité d’un changement de logique comportementale pour lui «donner vie». Dans cet article les auteurs s’efforcent de répondre aux questions suivantes : cette loi et la pratique de cette «nouvelle autorité parentale» favorisent-elles l’accès à la médiation familiale ? La pratique de la médiation familiale favorise-t-elle cette autorité parentale ? La loi réduitelle le champ d’intervention de la médiation familiale ? * «De la médiation familiale à la médiation. Quels publics ? Quelles pratiques ? Quels lieux ?» : Colloque national - 11 et 12 octobre 2007 / FEDERATION NATIONALE DE LA MEDIATION FAMILIALE, FENAMEF : 2007, 115 p. Si la plupart des interventions de ce colloque concernent la médiation familiale et ses déclinaisons comme la spécificité de la médiation en milieu rural ou auprès des personnes âgées, d’autres apportent des éclairages différents ; ainsi, la médiation en milieu scolaire, la médiation sociale et culturelle, la médiation au cœur des villes, ou encore dans le champ de la santé, mais aussi la médiation internationale et les débuts de la médiation dans le système marocain. On notera le témoignage de Monique Sassier, présidente du Conseil National Consultatif de la Médiation Familiale et ancienne directrice de l’UNAF.
Dans son mémoire d’obtention du diplôme de médiateur familial, l’auteur retrace d’abord les transformations sociologiques de la famille et l’évolution parallèle du droit de la famille. Dans une seconde partie, l’homoparentalité et ses multiples facettes fait l’objet d’une description émaillée de témoignages. La médiation est enfin abordée dans la troisième partie et s’appuie sur les déclarations, tant de familles homoparentales que de médiateurs.
LEFEUVRE, Dominique, Ed.Yves Michel : 2008, 192 p. Dans ce récit à la première personne, une médiatrice familiale retrace son parcours personnel, ses engagements au service d’autrui et présente les spécificités du métier qu’elle a choisi. Elle révèle aussi quelques aspects de sa pratique, afin de faire avancer la réflexion sur l’évolution de la pratique sociale et des représentations de la famille.
* Ecrit des accords en médiation familiale (L’) : de l’intention à l’action BONNOURE-AUFIERE, Pierrette, In : Actualité juridique famille (n° 5), 2003. pp. 177-180 La réflexion de l’auteur, avocate pratiquant de longue date la médiation familiale à Toulouse, porte essentiellement sur l’écrit découlant de la médiation. Sa forme, sa portée est étudiée et la réflexion est prolongée par un exemple d’accords d’intentions. * Evaluation de la médiation familiale dans les CAF [Caisses d’Allocations Familiales] : une enquête auprès des bénéficiaires / MINONZIO, Jérôme, Caisse nationale des allocations familiales : 2006, 92 p. (Dossiers d’Etudes), L’objectif de l’étude était de mieux connaître les effets de la médiation et de décrire le profil de la population accueillie par les services de médiation. Il s’agissait en particulier d’analyser le contenu des accords et d’apprécier la satisfaction des usagers à l’égard du service rendu. L’étude explique d’abord l’élaboration des outils statistiques et rend compte des résultats dans un second temps. 90 % des recours à la médiation se font dans le cadre d’une séparation ou d’un divorce. Les employés sont fortement représentés (allocataires CNAF) ; la satisfaction est très marquée, davantage par les femmes que par les hommes. Document en ligne sur le site de la 82?opendocumenthttp://www.caf.fr/web/WebCnaf.nsf/VueLien/DOSSIERSETUDESCNAF
* Médiation familiale (La) : aspects juridiques et politiques /RONGEATOUDIN, Federica, In : Revue juridique personnes & familles (n° 2), 2010. pp. 8-13 L’auteur retrace l’histoire de la médiation familiale et son inscription dans un cadre législatif : apparition dans un premier temps de la médiation civile judiciaire (loi de 1995), puis de la médiation familiale judiciaire (lois de 2002 et 2004). Elle en souligne les particularités. Elle démontre dans une seconde partie la place de la médiation familiale aujourd’hui à travers les derniers rapports sur le droit de la famille. Elle ajoute que les préoccupations politiques visent désormais sa promotion, tant au niveau national qu’au niveau européen.
* Médiateur familial (le) : quand et pourquoi ? : accompagner la famille dans ses conflits
* Médiation familiale : guide pratique / UNION NATIONALE DES ASSOCIATIONS FAMILIALES, UNAF : 2008, Elaboré avec des UDAF impliquées activement dans la médiation familiale, ce guide est avant tout à destination des unions départementales désireuses d’ouvrir un tel service. Il présente d’abord le champ d’intervention de la médiation familiale et la profession de médiateur familial (formation, rémunération, déontologie, pratique). Les exemples des UDAF montrent le cadre juridique dans lequel ce service est mis en place, son financement, ainsi que la les étapes de son ouverture. En annexe on trouvera des fiches pratiques comme un exemple d’évaluation du montant de la prestation de service, l’exemple d’une convention de financement, ou encore celui d’un contrat de médiation familiale. Les références des principaux textes législatifs sont également données.
Guide de la médiation familiale : étape par étape / AUFIERE, Pierrette ; BABU, Annie ; BERUBE, Linda ; LAMBERT, Danielle, Ed. Erès, 2006 * Guide du médiateur familial : La médiation familiale étape par étape /BABU, Annie; BONNOURE-AUFIERE, Pierrette, DAVID-JOUGNEAU, Maryvonne ; préf.; BERUBE, Linda; LAMBERT, Danielle, Erès : 2003, 469 p. Ce guide est une adaptation d’un ouvrage rédigé par des médiatrices familiales québécoises. Il décrit les différents aspects d’une médiation familiale et ses articulations avec le judiciaire. Le processus de médiation est abordé à travers des techniques et stratégies éprouvées et de nombreux exemples concrets. Des textes officiels et modèles de documents viennent le compléter. Homoparentalités et médiation familiale / LASSIME, Maïté, 2003 , 80 p.
* Médiation familiale (La) : nouveaux enfants, nouveaux parents / SUMMA, Francine, Editions de l’Officine : 2003, 94 p. Plus de la moitié de cet ouvrage, rédigé par une avocate, retrace l’histoire de la famille et brosse à grands traits ses contours d’aujourd’hui. Une seconde partie, succinte, dresse un bilan de la médiation familiale.
* Médiation familiale et lien social DAHAN, Jocelyne; SASSIER, Monique; LIENHARD, Claude; NEYRAND, Gérard;TRONCHE, Didier; BONAFE-SCHMITT, Jean-Pierre, Erès : 2008, 106 p. (EMPAN ; n° 72) De nombreux spécialistes abordent ici les divers aspects de la médiation familiale : définition et histoire du concept, genèse de sa mise en place, regards croisés sur la formation et les pratiques, y compris en Europe, interrogations sur son devenir et sur celui de la profession de médiateur familial.
* Pratique de la médiation dans le contentieux familial du TGI de Tarascon : un changement de culture / JUSTON, Marc In : Gazette du palais (n° 239-243), 2010. pp. 9-11
* Médiation familiale et le juge (La) / NICOLETTI, Maria, In : Petites Affiches (n° 129), 2009. pp. 4-16
Plusieurs articles ouvrent des pistes de réflexion sur la place de la médiation familiale dans notre société et sur ses effets en matière de responsabilité parentale et de coparentalité. Médiations familiales : quels enjeux? In : Dialogue ; n° 170, 2005 Numéro en ligne sur le site http://www.cairn.info/revue-dialogue-2005-4.htmCAIRN
* Médiation familiale dans la loi du 26 mai 2004 (La) / LECLERCQ, Virginie, In : Revue droit de la famille (n° 10), 2004. pp. 12-14 Après la loi du 4 mars 2002 sur l’autorité parentale qui introduit le processus de médiation familiale, celle du 26 mai 2004 sur le divorce fixe les pouvoirs du juge conciliateur dans l’article 255 du code civil. L’auteur pose d’abord les principes de la loi : le domaine de la médiation familiale vise l’ensemble des conséquences (personnelles et patrimoniales) de toutes les formes de divorce prévues. Elle peut ainsi être proposée ou imposée. Une seconde partie examine les difficultés d’application de la loi (confidentialité de l’échange, homologation de l’accord).
* Médiation familiale (La) : premiers éléments d’évaluation In : Recherches et Prévisions (n° 70), 2002. pp. 3-104 Numéro en ligne sur le site de la EVISIONS70SOMM?opendocumenthttp://www.caf.fr/web/WebCnaf.nsf/VueLien/RECHERCHESPRrevue
Les auteurs constatent que les pratiques de médiation familiale et de lieux de rencontre sont encore peu répandues avec un petit nombre d’associations réparties inégalement et qui ne suscitent que peu de demandes. Leur étude révèle également une diversification importante des financeurs publics par ailleurs fortement sollicités, ainsi qu’un «prix de revient élevé pour des résultats mitigés».
La multiplication des mesures d’incitation au recours à la médiation familiale implique-t-elle une certaine éviction du juge ? C’est à cette question que l’auteur s’efforce de répondre en traitant de la médiation familiale judiciaire et de son processus prévu par les Codes civil et de procédure civile. Elle constate des changements dans la conception classique de l’ordre public familial et une tendance à la contractualisation. Elle conclut que si on assiste à un apparent effacement du juge, en faveur de la médiation familiale, cette évolution va de pair avec un recentrage de son office.
* Médiation familiale : pratiques et approches théoriques : la médiation ouverte / DENIS, Claire, dir., Lyon : Chronique sociale, 2010. – (Comprendre la société) « La médiation familiale contribue aux dispositifs législatifs et fortifie les repères théoriques existants. Des pratiques sont analysées pour en dégager les enseignements-clés et cerner la fonction du médiateur, ses collaborations avec les différents intervenants et son apport aux politiques sociales. »
* Médiation familiale (La) : du partenariat à une politique publique renouvelée / MISSION REGIONALE D’APPUI DROIT ET VILLE ILE-DEFRANCE; UNION DEPARTEMENTALE DES ASSOCIATIONS FAMILIALES DES HAUTS-DE-SEINE, Mission régionale d’appui Droit et Ville Ile-de-France : 2003, 67 p. L’objet de cette rencontre était d’échanger expériences et pratiques pour examiner quels types de partenariat se sont déjà mis en place entre les acteurs de la médiation familiale et les autorités locales (caisses d’allocations familiales, conseils généraux, municipalités...). Ceci afin de mettre en oeuvre une «véritable politique publique de médiation familiale locale, concertée tant du point de vue de la puissance publique (Etat, collectivités territoriales) et des institutions que de celui des associations et des médiateurs familiaux» et pour une meilleure mutualisation des engagements individuels et collectifs.
Ce qui doit être et devrait être primordial et encouragé dans une procédure de divorce ou de séparation, c’est le dialogue, souligne le juge aux affaires familiales Marc Juston. C’est pourquoi il encourage inlassablement le recours à la médiation familiale. Il présente ici l’expérience menée au Tribunal de grande instance de Tarascon dont il est le président, et qui a été récompensée par le prix «la Balance de cristal» dans le cadre de la Journée européenne de la justice civile en 2005.
L’auteur s’interroge sur la spécificité des Espaces-Rencontre et leur identité. Il tente de cerner la place qu’ils occupent dans le champ judiciaire, dans la santé mentale et dans le travail social.
* Médiatrice et le conflit dans la famille (La) / DENIS, Claire, THERY, Irène ; préf., Ed. ERES : 2001, 230 p. ; 24 cm. Treize années d’expérience en tant que médiatrice familiale ont conduit Claire Denis à une réflexion sur la pratique de cette activité, d’abord à destination de ceux qui se préparent à devenir médiateurs, mais également pour tous les professionnels de la sphère familiale. Elle invite le lecteur à réfléchir sur les cas qui l’ont marquée, résumant chacune des étapes de la démarche, et donne quelques clés pour mieux les comprendre et les interpréter.
* Médiation familiale et les lieux d’exercice du droit de visite dans le secteur associatif en 2002 (La) : des actions en faible nombre dans des structures fortement subventionnées / MOREAU, Caroline; MUNOZ-PEREZ, Brigitte; SERVERIN, Evelyne, Ministère de la justice : 2004, 37 p.
* Médiation familiale dans les CAF (La) : Un service dont l’efficacité varie selon les conflits traités /MINONZIO, Jérôme , In : Recherches et Prévisions (n° 89), 2007. pp. 71-80 A partir d’une enquête auprès de 21 services de médiation familiale de CAF, cet article dresse un tableau typologique des démarches et des profils des personnes reçues. Elles sont pour la plupart issues des classes moyennes (employés), allocataires des CAF, et plus diplômées que la majorité de la population française. Quant à la satisfaction des familles, l’appréciation semble différente selon les hommes et les femmes ; l’impact de la médiation sur la réduction des conflits est toutefois globalement positif. Article intégral en ligne sur le site de la EVISIONS89ART7?opendocumenthttp://www.caf.fr/web/WebCnaf.nsf/VueLien/RECHERCHESPRCAF
* Quelle identité pour les Espaces-Rencontre ? / BASTARD, Benoit, In : Dialogue (n° 164), 2004. pp. 115-122
66 RÉALITÉS FAMILIALES - 2011 BIBLIOGRAPHIE
* Pacifier les séparations grâce à la médiation familiale / LEOTOING, Marion In : TSA hebdo (n° 1185), 2008. pp. 4-5 Le rapport de la Défenseure des enfants 2008 est particulièrement consacré à l’enfant dans les séparations conflictuelles de ses parents. Cet article présente les propositions du rapport pour préserver l’intérêt de l’enfant : meilleure information des parents sur la législation, création d’un pôle enfance-famille dans chaque tribunal de grande instance, et surtout recours accru à la médiation familiale. La position de l’UNAF, favorable à la médiation familiale obligatoire et «hostile au statut du tiers», est reprise à cette occasion.
67BIBLIOGRAPHIE
Juristes, médiateurs familiaux, chercheurs, autant de spécialistes venus de France et de différents pays d’Europe, se sont retrouvés pour débattre de la médiation familiale aujourd’hui. Après vingt ans d’existence en France, celle-ci est de plus en plus connue, encouragée et pratiquée. Elle est en passe également d’acquérir une reconnaissance, particulièrement en France où elle est institutionnalisée dans les textes.
* Etude de faisabilité sur la médiation transfrontière en matière familiale : réponses au questionnaire / CONFERENCE DE LA HAYE DE DROIT INTERNATIONAL PRIVE, 2008 , 42 p Ce document plurilingue publie les réponses de certains gouvernements, ainsi que de quelques organisations non-gouvernementales, aux questions posées par le bureau permanent de la Conférence de la Haye de droit international privé. Document en ligne sur le site de la Conférence de la http://www.hcch.net/upload/wop/genaff_pd10_2008.pdfHaye
* Une médiation familiale peut-elle être imposée au titre du principe de précaution ? / JUSTON, Marc, In : Gazette du Palais (n° 208-209), 2007. pp. 6-15
LA MÉDIATION FAMILIALE EN EUROPE
Article en ligne sur le site de http://www.cairn.info/revue-dialogue-2004-2-page-115.htmCAIRN*Quelsoutienàlaparentalitéaujourd’huietpourl’avenir dans une structure de médiation familiale ? / KERTUDO, Pauline, GOUSSAULT, Bénédicte ; dir., Université Paris XII, Val de Marne. Faculté des Sciences de l’Education et Sciences Sociales : 2005, 165 p. Ce mémoire fait le diagnostic d’une structure de médiation familiale et de soutien à la parentalité parisienne. Il propose des évolutions possibles, analyse des relations de partenariat du service sur l’arrondissement. Au préalable il resitue les notions de parentalité et de soutien à la parentalité du point de vue psychologique, sociologique, juridique et politique, puis explique ce que recouvre la pratique de la médiation familiale et du soutien parental. La dernière partie du mémoire fait une étude du service. Ces différents aspects et observations incitent à l’auteur à mettre en garde les professionnels de l’intervention sociale et socioéducative contre une éventuelle normalisation de la famille et un contrôle de celle-ci. Mémoire en ligne sur le site de l’ONED (pdf - 1,8 http://www.oned.gouv.fr/recherches/kertudo-memoire.pdfMo)
«L’approche-médiation permet d’articuler les missions habituelles de la protection de l’enfance contractuelle ou judiciaire avec l’esprit et les principes de la médiation familiale. Elle augmente l’implication des familles et diminue les risques de blocage, opposition ou démission des parents. L’auteur s’attache à dé-
LA PLACE DE L ’ ENFANT DANS LA MÉDIATION FAMILIALE
* Apports de la médiation en protection de l’enfance (Les) / SAVOUREZ, Michèle, In : Journal du droit des jeunes [La revue d’action juridique et sociale] (n° 289), 2009. pp. 26-32
* Médiation dans les affaires de famille en Europe (La) /ACADEMIE DE DROIT EUROPEEN , Académie de Droit Européen : 2006, 28 p. Après avoir défini la médiation familiale, ce rapport examine comment celleci se traduit dans les Institutions, les textes et les pratiques européennes. Une partie est ensuite consacrée aux points de convergence et de divergence dans les différents Etats. Si les logiques et les objectifs semblent les mêmes, on observe des disparités en matière de financement, de réglementation ou encore dans la formation des médiateurs. Des considérations sur les perspectives, assorties de propositions, concluent l’étude.
* Au cœur du conflit : la place de l’enfant au lieu d’accueil et en médiation familiale (La) DJAHINIE, Zahia;TEITLER, Brigitte, In : Enfance majuscule (n° 61), 2001. pp. 6-14 Les auteurs, médiatrices familiales à Bobigny, font part de leur expérience face aux enfants qui se trouvent au milieu du conflit parental.
* «Entre connaissance et reconnaissance : la médiation familiale en débat» : colloque européen / FEDERATION NATIONALE DE LA MEDIATIONFENAMEFFAMILIALE,:2005,143 p.
* Médiation familiale internationale (La) : La diplomatie du cœur dans les enlèvements d’enfants / GANANCIA, Danièle, DAHAN, Jocelyne, Editions ERES : 2007, 253 p. Pour répondre aux problèmes de séparation de couples binationaux où l’enfant se trouve pris en otage entre deux pays et deux systèmes juridiques, la médiation familiale doit aujourd’hui s’adapter au contexte international. L’auteur, spécialiste reconnue, présente la spécificité de la médiation internationale, son cadre et son mode d’intervention, en s’appuyant sur des exemples tirés de son expérience auprès des couples.
* Recréer les liens familiaux : Médiation familiale et soutien à la parentalité SAVOUREY-ALEZRA, Michèle, BRISSON, Pierrette ; collab.; SASSIER, Monique ; Chroniquepréf.,sociale éditions : 2002, 187 p. L’auteur, médiatrice familiale et psychologue clinicienne, exerce au sein de la Sauvegarde de l’enfance de la Haute-Saône. Elle a choisi d’approcher le traitement des difficultés familiales par la médiation. Elle illustre son propos de nombreux exemples puisés dans son expérience quotidienne.
Le concept de principe de précaution est-il transposable en droit de la famille ? s’interroge le président du Tribunal de grande instance de Tarascon, qui examine ici la médiation familiale. Celle-ci doit-elle devenir obligatoire ? Afin de clarifier le débat en ne perdant pas de vue l’intérêt de l’enfant, ce magistrat rappelle dans un premier temps les pratiques actuelles. Il conclut à l’indispensable information du public, ainsi qu’à la formation et au partenariat de tous les acteurs judiciaires.
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BIBLIOGRAPHIE
Les auteurs de ces deux articles échangent leurs points de vue sur la médiation familiale. L’une, médiatrice familiale et psychologue clinicienne, rappelle précisément l’indépendance de la médiation familiale ; elle répond ainsi à un premier article de Jean-Luc Rongé (JDJ, octobre 2008) qui mettait en cause le rôle de la médiation en tant que délégation des pouvoirs du juge et dans l’interprétation de la parole de l’enfant recueillie dans son cadre. Ce dernier répond à son tour en s’interrogeant sur la difficulté de concilier droit et intérêt de l’enfant, maintenant que l’audition du mineur en justice est mise en place.
* Ecouter l’enfant et le faire entendre : le défi de l’audition de l’enfant dans le cadre d’un service de médiation familiale / THEAULT, Marie; SURY, Jean-Claude, In : Journal du droit des jeunes [La revue d’action juridique et sociale] (n° 295), 2010. pp. 37-41 L’audition du mineur dans toute procédure le concernant est désormais possible. Les juges aux affaires familiales demandent de plus en plus souvent que cette audition se fasse dans le cadre de la médiation familiale, gage d’un maximum d’impartialité, de neutralité et de confidentialité. Deux médiateurs familiaux évoquent ici l’originalité de leur approche dans le recueil de la parole de l’enfant * Enfant, «objet transitionnel» de la médiation familiale (L’) / LARA, Alice de; LARA, Pierre de, In : Dialogue (n° 160), 2003. pp. 69-87 Lors de la médiation familiale, l’enfant devient l’enjeu privilégié de la relation conflictuelle du couple et de ses difficultés de communication : il est le repère signifiant, «l’objet transitionnel» du processus de médiation, dont il représente l’enjeu final. Deux psychanalystes éclairent les relations particulières entre les parents et leur enfant qui se dévoilent et se transforment lors de la médiation, à travers l’étude de deux cas. Article en ligne sur le site de http://www.cairn.info/revue-dialogue-2003-2-page-69.htmCAIRN * Enfants au cœur des séparations parentales conflictuelles : plaidoyer pour mieux préserver l’intérêt de l’enfant / DEFENSEURE DES ENFANTS,VERSINI, Dominique, La Documentation française : 2008, 258 p. Les réclamations adressées à la Défenseure des enfants mettent en évidence les difficultés pratiques de la coparentalité après les séparations, sources de conflits qui perturbent la vie de l’enfant et de son équilibre psychique. Il a été constaté également une méconnaissance par les parents et un faible recours par les juges aux affaires familiales de la médiation familiale. Aussi la Défenseure des enfants avance 30 propositions articulées autour de : l’information systématique des parents sur l’exercice de l’autorité parentale conjointe et sur les droits de l’enfant, l’inscription dans la loi de la médiation familiale dès la première requête relative au divorce, du renforcement du droit de l’enfant à entretenir des relations personnelles avec chacun de ses parents, mais aussi avec certains tiers. Dominique Versini préconise aussi de rendre obligatoire pour le juge de recevoir tous les enfants capables de discernement pour les informer de leur droit à être entendus et de créer des Pôles enfance-famille au sein de chaque Tribunal de Grande Instance. Rapport en ligne sur le site de la Documentation 84000714/index.shtmlhttp://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/française
* Enfants peuvent-ils faire la loi ou dire leurs besoins ? (Les) JUSTON, InMarc,:Journal du droit des jeunes [La revue d’action juridique et sociale] (n° 278), 2008. pp. 42-46 Marc Juston, juge aux affaires familiales, considère qu’il est difficile d’atteindre un équilibre entre le respect du droit à la parole de l’enfant et la nécessaire protection dont il doit faire l’objet. Dans une première partie il rappelle les dispositions légales qui permettent l’audition de l’enfant : les lois du 4 mars 2002 relative à l’autorité parentale et du 26 mai 2004 relative au divorce, traduites dans le code civil. Il s’interroge ensuite sur le pouvoir ainsi donné à l’enfant, à qui l’on attribue une position de «décideur».
L’Enfant et la Médiation Familiale « Ecrits et manuscrits de la médiation familiale » n° 12 - juillet 2008, Association Pour la Médiation Familiale (APMF)
* Audition de l’enfant : dossier / JUSTON, Marc; ELIACHEFF, Caroline; BIGOT, Josiane; SCHAUDER, Claude; ATTIAS, Dominique; CREBASSA, Muriel In : Actualité juridique famille (n° 9), 2009. pp. 320-343 L’objet de ce dossier est de poser le nouveau décor institué par le décret du 20 mai 2009 sur les modalités de l’audition de l’enfant (application de la loi du 4 mars 2007 sur la protection de l’enfance). Juges aux affaires familiales et juge des enfants, psychanalystes, avocate et médiatrice familiale apportent ici leurs témoignages, leurs réflexions et leurs interrogations. Ils soulignent la complexité et les dangers potentiels de cette audition pour l’enfant. En annexe figure le texte d’une «Convention pour l’amélioration de la pratique de l’audition de l’enfant» signée par le barreau et le Tribunal de grande instance de Nice.
68 RÉALITÉS FAMILIALES - 2011 velopper les grandes lignes de cette nouvelle pratique professionnelle et à en montrer l’intérêt tant pour les familles que pour les intervenants. Elle précise que cette «approche-médiation» est une intervention familiale où la prise en compte du travail avec les jeunes se fait comme habituellement. Ces derniers sont associés directement à la démarche, selon leur âge, leur maturité et leur vulnérabilité.»
* Intérêt de la médiation familiale pour l’enfant (L’) / JUSTON, Marc In : Droit de la famille (n° 3), 2008. pp. 12-16 Marc Juston, juge aux affaires familiales et président du tribunal de grande instance de Tarascon, démontre ici l’utilité de la médiation familiale dans l’intérêt de l’enfant, à travers son expérience et sa pratique. Après avoir évoqué les possibles dégâts sur l’enfant provoqués par la séparation conflictuelle de ses parents, il énumère les résultats bénéfiques de la médiation familiale.
L’auteur fait ici part de ses réflexions et interrogations sur les conditions du recueil de la parole de l’enfant et de sa prise en compte. Si l’enfant peut s’exprimer par le biais de différentes procédures comme dans le cadre de la médiation familiale, sa prise en compte par le juge des enfants n’est pas toujours facilitée. De plus, elle conduit parfois à des résultats en contradiction avec l’intérêt de l’enfant comme peut en témoigner certaine jurisprudence.
Enfants peuvent-il faire la loi ? (Les) / JUSTON, Marc, octobre 2009 Document en ligne sur le site de la CAF tionM-JUSTON.pdff005898f3/67edfe7ebf7e6cfec125768c005618da/$FILE/interven-http://www.caf.fr/web/Web801.nsf/090ba6646193ccc8c125684: * Faut-il adapter l’outil «médiation familiale» au dispositif de la protection de l’enfance ? / BERTHY-CAILLEUX, Ariane, In : Journal du droit des jeunes [La revue d’action juridique et sociale] (n° 268), 2007. pp. 29-31 (B 42 BER) L’enfant n’a généralement pas sa place dans les conflits des parents gérés par la médiation familiale. Pour l’auteur, les médiateurs familiaux ne respectent ni la Convention internationale des droits de l’enfant ni le droit français. Et les mesures mises en place par le nouveau dispositif sur la protection de l’enfance n’apportent pas les bonnes réponses. Elle estime que l’enfant devrait être représenté par un médiateur «familial-enfant» spécifique
* Médiation et l’interprétation qui est faite du recueil de la parole de l’enfant (La) / RONGE, Jean-Luc, In : Journal du droit des jeunes [La revue d’action juridique et sociale] (n° 278), 2008. pp. 36-41
* Rebonds sur la médiation familiale. Médiation, droit à la parole et intérêt de l’enfant SAVOUREZ, Michèle; RONGE, Jean-Luc In : Journal du droit des jeunes [La revue d’action juridique et sociale] (n° 287), 2009. pp. 13-21
TEXTES ET CIRCULAIRES
• Décret n° 2010-1395 du 12 novembre 2010 relatif à la médiation et à l’activité judiciaire en matière familiale. Journal officiel Lois et décrets n°265 du 16/11/2010 Modalités de mise en œuvre à titre expérimental (jusqu’au 31 décembre 2013) de l’injonction à rencontrer un médiateur familial lorsque les parents saisissent le juge pour la première fois. Organisation de la coordination des activités judiciaires de médiation familiale : identification du magistrat coordonnateur de l’activité en matière de droit de la famille et des personnes. Texte en ligne 000023082541&dateTexte=&categorieLien=idhttp://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT:
• Délibération du 7 juillet 2004 du conseil d’administration de la Caisse centrale de mutualité sociale agricole consacrée à la médiation familiale ; • Circulaire CNAF d’orientations 2005-2008 de l’action sociale familiale.
En annexe : guide méthodologique avec les outils nécessaires à la gestion du dispositif et de la prestation de service. Circulaire DGCS/SD2C n° 2010-87 du 26 février 2010 relative au renouvellement du protocole de développement de la médiation familiale Bulletin officiel Santé-Protection sociale-Solidarité n°2010-4 du 15/05/2010 Reconduction pour la période 2010-2012 du protocole entre les ministères de la Famille et de la Justice, la MSA et la CNAF. Détermination des champs d’application étendus (séparations parentales, liens grands-parents/petits-enfants, parents/jeunes adultes, personnes dépendantes ou handicapées...) ; modalités de financement des services sur la base du référentiel national modifié. Au niveau du département, le protocole départemental de développement de la médiation familiale établit la composition et les missions du comité départemental de coordination de la médiation familiale. Un avenant permet l’intégration des espaces rencontre, pour un an, dans le champ de compétences du comité départemental de coordination.
Autres textes :
Entrée officielle de la médiation familiale dans les textes : Arrêté du 8 octobre 2001 portant création du Conseil national consultatif de la médiation familiale Journal officiel Lois et décrets du 09/10/2001 - p. 15858 Missions du Conseil national consultatif de la médiation familiale et composition : notamment «Un représentant de l’Union nationale des associations familiales»
Application et le développement des services :
Circulaire DGAS/4 A n° 2004-376 du 30 juillet 2004 relative aux modalités de la formation préparatoire au diplôme d’Etat de médiateur familial et à l’organisation des épreuves de certification Bulletin officiel Solidarité Santé n°2004/34 du 23/08/2004 Accès à la formation de médiateur familial, contenu détaillé de cette formation, épreuves, validation des acquis de l’expérience etc.
Circulaire DGAS/AVIE n° 2006-279 du 27 juin 2006 relative au protocole de développement de la médiation familiale Bulletin officiel Santé-Protection sociale-Solidarités n°6 du 15/07/2007 Développement et financement de la médiation familiale : comité de coordination départemental de la médiation familiale et Comité départemental des financeurs
Lettre circulaire CNAF du 25/11/2009 sur la mise en œuvre de la revalorisation de la prestation de service médiation familiale Précisions sur la revalorisation, au 1er janvier 2010, de la prestation de service au titre des actions de médiation familiale. Rappel de l’inscription de l’engagement de la branche Famille en matière de médiation familiale dans une offre globale de service d’appui à la parentalité.
Loi n°2002-305 du 4 mars 2002 relative à l’autorité parentale (article 5) Loi n° 2004-439 du 26 mai 2004 relative au divorce (article 12); Et décret n°2004-1158 du 29 octobre 2004 portant réforme de la procédure en matière familiale • Traduction dans le Code civil par les Articles nos 373-2 et 255 ; • et dans le Nouveau Code de procédure civile par les Articles n° 131-1 et suivants ; Textes relatifs à la formation : Décret n° 2003-1166 du 2 décembre 2003 portant création du diplôme d’Etat de médiateur familial Journal officiel Lois et décrets du 09/12/2003 - 20964 Texte de création du diplôme de médiateur familial.
Circulaire CNAF n° LC 2006-037 du 6 juillet 2006 [relative à la mise en oeuvre par les CAF de la médiation familiale et de l’action sociale familiale] La convention d’objectifs et de gestion CNAF 2005-2008 prévoit la création d’une prestation de service «Médiation familiale». Une enveloppe de 18 894 000 € a été prévue pour la période 2006-2008. Cette prestation s’applique à l’ensemble des CAF, y compris celles d’outre-mer. La circulaire précise le cadre institutionnel de la médiation familiale, les conditions pour que le service bénéficie d’une prestation de service ainsi que son coût. Schéma du dispositif départemental ; protocoles départemental et national types de développement de la médiation familiale ; référentiel national et documents techniques de financement partenarial et d’activité des services de médiation familiale ; modèle de rapport d’activité.
Circulaire du 18 septembre 2006 relative à la diffusion du protocole national de développement de la médiation familiale Ministère de la Justice Référentiel national de financement partenarial et d’activités des services de médiation familiale : statut juridique, prestations, proposées, organisation du
69BIBLIOGRAPHIE service, qualifications du personnel, modalités de financement partenarial... Rappel des préconisations du Conseil national consultatif de la médiation familiale Circulaire du SADJAV en date du 13 mai 2009 relative à la fixation des règles en matière de pratique de la médiation familiale en maisons de justice et du droit et en points d’accès au droit Bulletin officiel du Ministère de la Justice n°4 du 31/08/2009 Mise en garde contre les séances payantes données au sein des Maisons de Justice et des Points d’accès aux droits : les prestations offertes doivent être gratuites. Par conséquent les séances de médiation familiale ne doivent pas se tenir dans les MJD et les PAD. Ces structures peuvent cependant délivrer de l’information sur la médiation familiale.
• Articles nos 11-1 et 12-2 de la convention d’objectifs et de gestion 2005-2008 de la CNAF portant création d’une prestation de service pour la médiation familiale ;
Arrêté du 12 février 2004 relatif au diplôme d’Etat de médiateur familial Journal officiel Lois et décrets du 27/02/2004 - 3961 Description du contenu de la formation au diplôme de médiateur familial.
70 RÉALITÉS FAMILIALES - 2011 BIBLIOGRAPHIE
La souffrance des adolescents / Denis Bochereau & Philippe Jeammet, Edition la Découverte POUR LES PARENTS L’amour s’envole, les enfants restent / SENNEGON-NATAF, Nathalie - Aouva 2006 Au secours mes parents divorcent / ARENES, Jacques - Fleurus 2003 Ce livre aborde les problèmes qui se posent pour un enfant et ses parents lorsque ceux-ci divorcent : annoncer la séparation, prendre en compte sa détresse, reconstruire les liens familiaux, la garde alternée, etc. Comment ne pas élever des enfants parfaits : guide des trois à huit ans à l’intention des parents flemmards / Libby Purves, Edition O. Jacob Comment réussir sa médiation. Familiale, pénale, bancaire, prud’homale, commerciale, médicale / SUMMA, Francine ; Ed. de l’Officine, 2002, 38p. Confidences de parents : une nouvelle approche psychologique pour répondre à toutes vos interrogations / Edwige Antier, Collection R. Laffont Conflits dans la famille : manuel pour sortir des querelles / TRELAÜN, Béatrice. Ed. Chroniques Sociales, 2003 ; 156 p. (Coll. Savoir communiquer) « Cet ouvrage fournit des repères pour prévenir et réguler les conflits dans la famille. Il propose des manières de se sortir des inévitables confrontations entre enfants, entre adultes, entre adultes et enfants
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ou adolescents, sans violence ni perdant. Il s’appuie sur de nombreux exemples illustrant des approches diversifiées et des astuces applicables par tous. Chacun repérera aussi dans ce manuel les attitudes possibles pour conduire une négociation créative ou une médiation. Parents et éducateurs trouveront des indications pour prévenir la violence dès le plus jeune âge. Quand le conflit est fortement installé, l’auteur incite à faire appel, pour une issue constructive, à une médiation familiale dont la démarche et les modalités sont présentées ici. » Deux maisons pour grandir / CADOLLE, SylvieMarabout 2004 Divorce et Médiation : La médiation familiale dans la nouvelle procédure de divorce : Comment visualiser, en six étapes, son divorce / SUMMA, Francine ; Ed. de l’Officine, 2005, 114 p. Ce manuel a pour but d’apporter une analyse pratique à tout époux qui envisage de divorcer et en particulier de révéler les étapes prévues par la dernière Loi du 26 mai 2004 et ses décrets d’application du 29 octobre 2004, entrés en vigueur le l° janvier 2005. Dans le cadre de la nouvelle procédure de divorce, cet ouvrage permet à tout un chacun de visualiser son divorce en six étapes alors que la Loi désormais est conçue pour faciliter le divorce consensuel et non plus pour maintenir un lien matrimonial remis en cause par un époux. Après « Comment réussir sa médiation « et « La médiation familiale «, l’auteur met à la disposition de l’usager un « mode d’emploi « adapté à la nouvelle législation et à la nouvelle procédure en matière de divorce.
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Les deux maisons de Petit Blaireau / DELVAL MarieHélène - Bayard poche 1993
Le divorce : comment répondre aux questions des enfants / HERLEM, Fanny - Pascal 2005 Les enfants, on se sépare / HAMMER, Clairette - Flammarion 2005 Les parents se séparent. Pour mieux vivre la crise et aider son enfant / CLOUTIER, Richard ; FILLION, Lorraine ; TIMMERMANS, Harry - Hôpital Sainte Justine Collection Parents, Montréal 2001 Ce livre s’adresse aux parents qui vivent les difficultés d’une séparation. La rupture ne met pas fin à la famille comme telle puisqu’il y a toujours un père, une mère et un ou des enfants, mais à une forme de famille. Le défi est de bien vivre cette crise, de soutenir l’enfant au cours de ce passage difficile et de trouver une nouvelle forme à la famille, qui soit différente de l’ancienne et qui puisse permettre de continuer d’être parent à part entière.
Rester parents après une séparation / ZONABEND-MADURAUD, Agnès - Studyparents 2007 Comment annoncer à son enfant la décision de se séparer ? Quelles sont les attitudes à privilégier pour le protéger au mieux dans ce moment difficile ?
Le jeu des sept familles FINE, Anne - Livre de Poche Jeunesse 2008 Par une nuit de tempête, Claudia, Colin, Ralph, Pixie et Robbo, cinq élèves en sortie avec leur collège, se retrouvent piégés dans un château hanté. Ils découvrent un album datant d’il y a cent ans dans lequel un garçon évoque le remariage catastrophique de sa mère. Ils se rendent alors compte que tous vivent dans une famille recomposée et partagent leur expérience.
Les miens aussi ils divorcent ! / CADIER, FlorenceOxygène Ed de La Martinière 2008 Ma mère se remarie ! La famille recomposée / RUBIO, Vanessa – Autrement Junior 2001 Une nouvelle famille, c’est pas facile / BONNETON, France - Oxygène 2001
71BIBLIOGRAPHIE
Léon a deux maisons / BLOCH, Serge ; DE SAINTMARS, Dominique – Bayard 1996
POUR AIDER LES ENFANTS À MIEUX COMPRENDRE A la semaine prochaine / WILSON, Jacqueline - Folio Junior , Gallimard Jeunesse 2000. Roman junior dès 9 ans Andy est une petite fille de dix ans dont les parents ont divorcé. Sa mère vit maintenant avec Bill le Babouin et ses trois enfants, son père avec l’horrible Carrie et ses jumeaux. Chez qui va-t-elle choisir d’habiter ? Radis, son petit lapin, lui souffle alors la solution : une semaine... Garde conjointe / CLEARLY, Beverly - Ecole des Loisirs 1992 Je veux pas divorcer / CESTAC, Florence - Seuil Jeunesse 1998 Bande dessinée Maman m’a raconté que chez les grandes personnes, la vie des fois, c’est comme ça, que les papas et les mamans s’aimaient, mais que parfois ils ne s’aimaient plus, mais que c’était pas pour ça qu’ils ne s’aimaient pas...
Comment rester parent après une séparation ? Cet ouvrage décrit les conséquences de la séparation conjugale sur les enfants et les adultes au cœur de la crise. En déroulant toutes les facettes du lien parents-enfant mis à mal, il aide à traverser et dépasser cette épreuve pour retrouver une harmonie familiale. Réussir la garde alternée / Anne LAMY ; POUSSIN, Gérard - Albin Michel 2004 Séparons-nous, mais protégeons nos enfants / CLERGET, Stéphane - Albin Michel 2004 Se séparer sans se déchirer / DAHAN, Jocelyne ; DE SHOENEN-DESARNAUTS, Evengéline - Robert Laffont 2000 Un seul parent à la maison / DAHAN, Jocelyne ; LAMY, Anne - Albin Michel 2005 Tu existes encore / Thierry Lenain/Patricia Baud, Collection Syros La séparation / Catherine Dolto Tolitch & Joëlle Boucher, Collection Mine de rien
La vie avec un seul parent/ AUDERSET, Marie-JoséDe la Martinière Jeunesse 2003 L’amour hérisson / LENAIN,Thierry ; NOVI, Nathalie – Nathan, 1999
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72 RÉALITÉS FAMILIALES - 2011 BIBLIOGRAPHIE
Les parents se séparent / DOLTO-TOLITCH, Catherine - Gallimard Jeunesse 1999
POUR EN PARLER AUX PLUS PETITS Camille a deux familles / TEXIER, OphélieL’école des Loisirs 2004 Album éveil dès la naissance Camille a deux familles. Il y a celle de maman et celle de papa. Deux familles, ça veut dire deux maisons. Ça veut dire plus de frères et sœurs pour jouer. Et ça permet de fêter deux fois son anniversaire. Cadet Rousselle a deux maisons / PIQUEMAL, Michel - Flammarion Père Castor 1998 Des invités bien encombrants / Anthony Brawn, Collection Kaléidoscope Ecole des loisirs Emma a deux maisons / Michel Piquemal & Philippe Diemunsch - Flammarion Père Castor 2004 J’ai deux maisons / Cécile Beaucourt & Cécile Geiger, Collection Gautier-Languereau Les deux maisons / Didier KOWARSKI & Samuel RIBEYRON, Collection Didier Jeunesse Le petit livre pour bien vivre le divorce / Françoise de Guibert & Pascal Lemaître, Editions Bayard jeunesse Le divorce est souvent vécu comme un traumatisme par les enfants : lorsque la famille éclate, le quotidien change et se complique ! Il faut partager son temps entre sa mère et son père, passer d’une maison à l’autre, voire accepter de vivre avec d’autres personnes. Avec délicatesse, ce petit guide va t’aider à mieux comprendre ce que tu ressens, pour que tu t’adaptes au mieux à ces situations nouvelles. Son but est aussi de te rassurer, car après la séparation de tes parents la vie continue...
Les parents de Samira se séparent / ANTIER, Edwige, LAMBLIN, Christian- Nathan Jeunesse , 2002 Max et Lili - Les parents de Zoé divorcent / BLOCH, Serge ; DE SAINT-MARS, Dominique - Ainsi va la vie, Calligram 1993 A partir de 7 ans Ce petit livre aborde le divorce avec tendresse et vérité. Il aide l’enfant à comprendre que le divorce est un accident grave dans la famille, mais qu’ il n’ arrête pas la vie... Ni l’amour de ses parents. Il permet de surmonter ses inquiétudes et d’en parler avec ses parents et ses amis. Max et Lili - Simon a deux maisons / BLOCH, Serge ; DE SAINT-MARS, Dominique - Ainsi va la vie, Calligram 2005 Téa et Téo / Eric Salomon & Bertrand Bataille, Collection Abercrumble Tu me manques / Paul Verrept, Collection Pastel Tu seras toujours mon papa / DE BODE, Ann ; BROER, Rien - Hatier 1992 Vivre seul avec papa ou maman / DOLTO-TOLITCH, Catherine - Gallimard Jeunesse 1996
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• les situations familiales à dimension internationale.
CRÉER ET GÉRER UN SERVICE DE MÉDIATION RESSOURCES
La médiation familiale se définit comme « un processus de construction ou de reconstruction du lien familial axé sur l’autonomie et la responsabilité des personnes concernées par des situations de ruptures ou de séparation dans lequel, un tiers impartial, indépendant, qualifié et sans pouvoir de décision, le médiateur familial, favorise, à travers l’organisation d’entretiens confidentiels, leur communication, la gestion de leur conflit dans le domaine familial entendu dans sa diversité et dans son évolution » (Définition du Conseil national consultatif de la médiation familiale, décembre 2003).
73BIBLIOGRAPHIE
Définition et champ d’intervention de la médiation familiale
Ainsi, le champ d’intervention de la médiation familiale va au-delà des ruptures conjugales et concerne les situations de ruptures familiales. Ceci permet de souligner et de renforcer la vocation essentielle de la médiation : restaurer une communication devenue absente ou difficile entre les membres du groupe familial, reconstruire les liens familiaux, que ce soit à l’occasion d’une séparation mais également d’un deuil, d’un placement d’enfant,... La médiation familiale vise à restaurer la communication, à préserver des liens entre les personnes et plus particulièrement entre les membres de la famille.
• la diversité des liens intergénérationnels,
• toutes les formes d’union et notamment : mariage, concubinage, PACS,
La médiation familiale résulte des textes sur la médiation judiciaire : loi du 8 février 1995 et son décret d’application du 22 juillet 1996. L’article 131-1 du Nouveau Code de Procédure Civile dispose: « Le juge peut, après avoir recueilli l’accord des parties, désigner une tierce personne afin d’entendre les parties et de confronter leurs points de vue pour leur permettre de trouver une solution au conflit qui les oppose ». Depuis 2002, la médiation est entrée dans le droit de la famille avec la loi sur l’autorité parentale puis la loi sur le divorce. L’autorité parentale est un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité l’intérêt de l’enfant. En principe, l’autorité parentale est exercée en commun par les deux parents, qu’ils soient mariés ou non, qu’ils vivent ensemble ou séparément.
L’accès à la médiation familiale doit être développé le plus en amont possible des conflits familiaux afin d’éviter que le conflit ne dégénère et ne se fige dans un débat judiciaire. Dans les situations de séparation, elle favorise l’exercice en commun de l’autorité parentale et l’affirmation d’une responsabilité durable des parents quelle que soit l’histoire de leur couple. Le médiateur familial veille à l’engagement et à la conduite d’une démarche de coresponsabilité en préservant le respect mutuel et l’équilibre des expressions. La médiation familiale se déroule sous la forme d’entretiens confidentiels.Lemédiateur familial informe sur le processus de la médiation. Il vérifie que la médiation familiale est adaptée. Il établit une évaluation de la situation des personnes. Il élabore avec elles un engagement volontaire réciproque quant au déroulement de la médiation familiale.Lesentretiens se déroulent dans le respect mutuel et le médiateur familial met sa compétence à préserver l’équilibre des expressions et des relations entre les personnes. Il veille à ce que les décisions soient mutuellement acceptables pour les personnes. Son intervention doit être limitée dans le temps. La médiation familiale dans les textes La médiation familiale a été institutionnalisée par la loi sur l’autorité parentale du 4 mars 2002, la loi sur le divorce du 26 mai 2004 et par la création, en 2003, d’un diplôme d’Etat de médiateur familial.
Son champ d’intervention recouvre :
Le juge aux affaires familiales tranche les litiges entre parents qui portent sur l’exercice de l’autorité parentale. Pour tenter de rétablir le dialogue en cas de désaccord des parents, le juge peut leur proposer une médiation et, s’ils sont d’accord, désigner un médiateur familial.L’article 373-2-10 du code civil, issu de la loi du 4 mars 2002 sur l’autorité parentale, dispose : « En cas de désaccord, le juge s’efforce de concilier les parties. A l’effet de faciliter la recherche par les parents d’un exercice consensuel de l’autorité parentale, le juge peut leur proposer une mesure de médiation et, après avoir recueilli leur accord, désigner un médiateur familial pour y procéder. Il peut leur enjoindre de rencontrer un médiateur familial qui les informera sur l’objet de cette mesure ».
Extrait du «Guide de la médiation familiale» édité par l’UNAF en 2008
La loi n° 2004-439 du 26 mai 2004 relative au divorce est applicable depuis le 1er janvier 2005. La partie la plus importante pour la médiation familiale est contenue dans les deux premiers alinéas de l’article 255 du code civil. En application de cet article, le juge aux affaires familiales peut notamment : « 1° Proposer aux époux une mesure de médiation et, après avoir recueilli leur accord, désigner un médiateur familial pour y procéder ; « 2° Enjoindre aux époux de rencontrer un médiateur familial qui les informera sur l’objet et le déroulement de la médiation ». Ces deux mesures sont conformes au souci constant de la loi sur le divorce de favoriser la recherche d’accords, même partiels, entre les époux ainsi qu’à la logique de la médiation qui, reposant sur le volontariat des parties, ne peut leur être imposée, à l’exception d’une séance d’information gratuite sur la médiation familiale. Le champ d’intervention de la médiation familiale issue de la loi sur le divorce est différent de celui de la loi du 4 mars 2002 ; il est à la fois parental, conjugal, personnel et patrimonial. Il vise l’ensemble des conséquences du divorce, personnelles et patrimoniales, pour toutes les procédures de divorce à l’exception du consentement mutuel.
• les situations de rupture et leurs conséquences : décès, séparation, incommunicabilité, éloignement, questions patrimoniales, …
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Actions de soutien à la parentalité
• Accompagner la réflexivité de couples, de familles et de personnes sur des questionnements de vie relationnelle, de couple, de famille, de sexualité, de contraception, de parentalité, d’IVG, de violence…
Source : Référentiel activités et compétences des conseillers conjugaux et familiaux, ANCCEF (Association Nationale des Conseillers Conjugaux et Familiaux), juin 2007 La thérapie de couple Quand un déséquilibre durable ou des crises répétitives se sont installés entre deux personnes formant un couple, la thérapie de couple leur permet de mieux comprendre ensemble les causes de ces difficultés. Il s’agit d’un travail en profondeur sur les liens conscients et inconscients qui unissent deux personnes. La thérapie de couple est centrée sur l’analyse de la relation du couple.
Le champ d’intervention de la médiation familiale, nous l’avons vu, est large et il nous faut veiller à ne pas le cloisonner. Il est toutefois d’autres activités qui requièrent des compétences spécifiques propres, qui ont chacune leur place aux côtés de la médiation familiale. Interventions d’un point de vue psychologique et thérapeutique
• un lieu tiers et autonome qui s’adresse à toute situation où l’exercice d’un droit de visite, les relations et les rencontres enfant – parents sont interrompus, difficiles ou trop conflictuels. Ils ont pour but le maintien de la relation, la prise de contacts entre l’enfant et le parent avec lequel il ne vit pas
Les parents se rencontrent dans différents lieux (centres sociaux, écoles, crèches, ludothèques, salles municipales…) et autour d’activités (groupe de parole, conférence débat, activités parents enfants…), avec ou sans l’appui de professionnels du secteur (médiateurs familiaux, travailleurs sociaux) pour renforcer, par le dialogue et l’échange, leur capacité à exercer pleinement leur responsabilité parentale.
• Conduire des entretiens exploratoires brefs, pour identifier les questions et les modalités de traitement.
L’unité de la famille exige d’être pensée à la manière d’une « convivialité » d’éléments hétérogènes ; les individus et les sous-systèmes qui, par leurs lignes de différenciation et d’échange, sont structurants de la dynamique proprement familiale : le couple conjugal, la fratrie, etc. La famille peut encore se définir comme une organisation dont les règles de fonctionnement débordent essentiellement celles qui régissent les membres singuliers qui en font partie. Les thérapeutes familiaux créent un contexte favorable, en accord avec tous, afin qu’émergent des solutions aux différents problèmes individuels, relationnels et structurels qui se posent à chacune des personnes qui constituent le système familial. Pour se faire, les membres de toute la famille sont réunis dans la même salle de thérapie au même moment en présence d’un ou deux thérapeutes.
• Animer des actions collectives d’information, de prévention et d’éducation à la vie relationnelle, la sexualité, la parentalité
La médiation familiale constitue l’occasion de rétablir un dialogue entre les époux. Elle présente ici un intérêt renouvelé compte-tenu d’une part, de la possibilité de soumettre à l’homologation du juge, dans un divorce contentieux, des conventions sur les conséquences du divorce et, d’autre part, de la possibilité de passer en cours de procédure vers un divorce moins contentieux voire vers un divorce par consentement mutuel.
• un lieu d’accès au droit : des enfants et leur père, leur mère, leurs grands-parents ou toute personne titulaire d’un droit de visite viennent s’y rencontrer.
Le Conseil conjugal et familial Activités du Conseiller conjugal et familial :
Source : AFCCC (Association française des centres de consultation conjugale) La thérapie familiale La thérapie familiale systémique se fonde sur une appréciation spécifique de la famille en tant que système. La famille se présente comme une forme d’organisation sociale spécifique qui se perpétue à travers le temps.
Les « espaces de rencontre » Les espaces de rencontre pour le maintien des relations enfants - parents constituent :
74 RÉALITÉS FAMILIALES - 2011 BIBLIOGRAPHIE
Les « Point Info Famille » Les « Point Info Famille » constituent un lieu d’accueil, d’information et d’orientation, destinés aux familles. Elles peuvent y trouver toutes les informations,nationales et locales, our des démarches administratives ou associatives. De la naissance au 4ème âge - enfants, adolescents, adultes, seniors - les accueillants des PIF donnent la bonne information et orientent vers le bon interlocuteur. Les « Points Info Familles » travaillent en partenariat avec les organismes et associations proposant des services aux familles.
Les actions menées dans le cadre des Réseaux d’Ecoute d’Appui et d’Accompagnement à la Parentalité (REAAP) Les REAAP permettent la mise en réseau d’actions visant à conforter, à travers le dialogue et l’échange, les compétences des parents et la mise en valeur de leurs capacités dans le respect et le soutien. Ils sont, par ailleurs, un cadre de partenariat entre les différentes institutions et associations intervenant dans le champ de la parentalité, essentiel pour le développement de synergies et la mutualisation des pratiques, ainsi que des connaissances. Ils interviennent au plus près des besoins des familles dans les domaines suivants : co-parentalité et aide aux parents en conflit ou en voie de séparation ; accompagnement de parents de jeunes enfants ; soutien aux parents de préadolescents et d’adolescents ; facilitation des relations entre les familles et l’école, prévention et appui aux familles fragiles, articulation vie familiale/ vie professionnelle. Proches des familles et de leurs préoccupations, les acteurs de terrain qui développent ces actions s’adaptent aux évolutions des questions éducatives que rencontrent les familles et les accompagnent face aux changements de la fonction parentale.
Médiation familiale et notions voisines
Cette démarche suppose un engagement dans la durée. Des entretiens préliminaires avec le thérapeute de couple permettent d’évaluer la demande et le choix des consultants. L’élaboration des conflits profonds, rendue possible par la relation thérapeutique, ouvre à des possibilités de changement en favorisant la transformation du lien, évitant ainsi la répétition des situations difficiles.
Pendant le processus de médiation, une rencontre avec un praticien du droit peut être utile afin :
Lorsque le processus de médiation familiale est terminé, le médiateur doit attirer l’attention des parties sur l’intérêt de faire entériner leurs accords par un magistrat compétent afin de leur donner force exécutoire.
• que chacune des personnes soient informées de leurs droits respectifs ; • d’aider à équilibrer le pouvoir entre les personnes ; • d’obtenir une opinion lorsqu’elles négocient à l’intérieur d’une zone d’ombre ;
Les principes déontologiques Ces principes ont été élaborés par le Conseil National Consultatif de la médiation familiale.
Interventions d’un point de vue judiciaire
lorsqu’il n’existe pas d’autre solution. Ils permettent à l’enfant de se situer dans son histoire et par rapport à ses origines. Les espaces de rencontre jouent un rôle capital à deux niveaux : celui de l’enfant en terme de prévention et celui du parent en terme de soutien à la parentalité. Les espaces de rencontre permettent que la prise de contacts se fasse dans un cadre contenant, sécurisant et qu’elle soit soutenue et accompagnée par des professionnels qui aident à ce que les paroles soient dites et entendues sans manifestation de violence.
Source : fédération française des espaces rencontres enfants-parents. www.fferep.fr
Il est recommandé que les principes déontologiques soient diffusés au moment de la séance d’information et qu’ils soient affichés dans les lieux d’exercice de la médiation familiale.
Place des partenaires juridiques (notaires, avocats, juristes) Avant la médiation, la rencontre avec un professionnel juridique peut favoriser dès le départ une relation de confiance entre la famille et ce professionnel, qui pourra être consulté en cours de médiation ou à la fin du processus. Les parties peuvent également solliciter un avis juridique sur leurs droits et obligations, de même que sur les différentes solutions possibles sur les objets traités en médiation.
• de s’assurer que les intéressés sont bien informés lorsqu’ils conviennent de renoncer à des droits importants. A la fin de la négociation enfin, le médiateur peut encourager les parties à consulter un praticien du droit afin d’analyser les différents aspects de leurs projets d’accord, à la lumière de la loi et de la jurisprudence.Lemédiateur doit préparer la famille au fait qu’il y aura peut être certains ajustements après la consultation entre la logique et les contraintes du droit et leurs options potentielles afin d’éviter que cette situation ne soit vécue comme un échec.
La médiation pénale (qui peut avoir ou non un caractère familial) La loi n° 93-2 du 4 janvier 1993 a institutionnalisé la médiation pénale.Elleprécise que « le procureur de la République peut enfin, préalablement à la décision sur l’action publique et avec l’accord des parties, décider de recourir à une médiation s’il lui apparaît qu’une telle mesure est susceptible d’assurer la réparation du dommage causé à la victime, de mettre fin au trouble résultant de l’infraction et de contribuer au reclassement de l’auteur de l’infraction. » La médiation pénale consiste en la recherche de solutions concrètes à un conflit opposant des personnes. A la suite d’un dépôt de plainte pour un délit ou une contravention, une enquête de police ou de gendarmerie permet d’identifier plaignants et mis enCelle-cicause. est transmise au procureur de la République qui prendra la décision de traiter cette affaire par la médiation. Un service associatif de médiation ou un médiateur indépendant sera saisi par le procureur.Ilserachargé de mettre en place la médiation pénale. Celle-ci est facultative, pour les parties en cause. Elle respecte les droits des plaignants et des auteurs présumés qui peuvent se faire conseiller ou assister à leurs frais par l’avocat de leur choix. La médiation pénale ne s’applique qu’en matière d’infraction pénale qui porte un trouble modéré à l’ordre public.
• de restaurer la communication, • de préserver, reconstruire les liens entre les membres de la famille et prévenir les conséquences d’une éventuelle dissociation du groupe familial,
Les médiateurs comme les employeurs sont responsables de l’application des principes déontologiques. Il est essentiel que ces principes soient reconnus et partagés par l’ensemble des médiateurs, employeurs et prescripteurs. Ces principes ont pour objet d’énoncer les fondements éthiques du processus de médiation et de garantir, dans un souci de responsabilisation des personnes, les conditions nécessaires à l’exercice de la médiation familiale, quel que soit son champ d’intervention.
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• de donner les moyens aux personnes de chercher par ellesmêmes, dans le respect de leurs droits et obligations respectifs, des issues à leur situation, qu’elle relève ou non du champ judiciaire.
Principes garants du processus de médiation familiale La médiation familiale s’adresse à la famille dans sa diversité et dans son évolution. Afin d’assurer le respect du droit des personnes, le processus de médiation doit impérativement présenter un caractère volontaire, confidentiel et librement consenti.
Ce processus a pour objectif :
Exemples en matière familiale : abandon de famille, non-paiement de la pension alimentaire, non-représentation d’enfants, coups et blessures volontaires au sein de la famille, violences légères, troubles de voisinage, dégradations légères, … Les enquêtes sociales judiciaires Elles peuvent être ordonnées par le juge des enfants (relatives aux procédures pénales et celles engagées en matière d’assistance éducative concernant les mineurs), par le juge des tutelles (mineurs concernés par les conseils de famille ou adultes susceptibles de bénéficier d’une mesure de protection) ou enfin par le juge aux affaires familiales (elles sont principalement ordonnées en matière d’attribution ou de révision du droit de résidence de l’enfant chez l’un de ses parents, d’exercice du droit de visite, y compris des grands-parents). Le champ d’intervention de l’enquête, lorsqu’elle est ordonnée par le juge aux affaires familiales, est alors très proche de la médiation familiale mais son objectif ainsi que son processus en diffèrent totalement. L’enquête sociale est en effet un « outil » au service de l’organisation judiciaire, ordonné dans le but de lui permettre de rendre une décision, dont les conséquences toucheront toute ou partie de la cellule familiale, sur la base d’une situation préalablement, précisément et objectivement évaluée par des professionnels. Dans cet objectif, l’enquêteur rédige un rapport à l’intention du magistrat prescripteur.
• de préserver l’autonomie de sa mission et de refuser le cas échéant la mise en œuvre d’une médiation familiale,
Le médiateur familial doit refuser d’intervenir dans une médiation impliquant des personnes avec lesquelles il entretient des liens personnels ou économiques. Il s’interdit d’exercer avec les mêmes personnes une autre fonction que celle de médiateur. Il n’a pas à prendre parti ni à privilégier un point de vue sur un autre.
Le médiateur familial refusera la médiation s’il considère que ces conditions ne sont pas réunies ou l’interrompra à tout moment si les règles précitées sont menacées ou si la mesure n’est pas ou plus adaptée à la situation. Le médiateur n’a aucun pouvoir sur les décisions qui seront prises au cours du processus de médiation. Les personnes élaborent elles-mêmes leurs solutions et leurs accords. Le médiateur ne tranche pas. Il doit cependant s’assurer que l’accord éventuellement conclu reflète réellement la volonté des personnes dans le respect des règles d’ordre public.
• dans le cadre de la médiation judiciaire, de demander au magistrat de mettre fin à la mission confiée,
Le médiateur familial contribue à créer un espace relationnel d’écoute et de dialogue à l’abri de toute forme de contrainte physique ou morale.
L’autonomie Il appartient au médiateur familial :
Le caractère confidentiel Sous réserve des dispositions de la loi, le médiateur familial ne peut ni divulguer ni transmettre à quiconque le contenu des entretiens ou toute information recueillie dans le cadre de la médiation. Au terme de la médiation, les accords conclus par les personnes peuvent faire l’objet d’un document écrit et signé par elles seules. Ce document, éventuellement rédigé par le médiateur familial, est à l’usage exclusif des personnes. Le médiateur familial n’est donc pas tenu au secret professionnel. Les informations et confidences reçues ne pourront pas faire l’objet d’une sanction pénale. En revanche, compte tenu de l’obligation de confidentialité, la responsabilité civile du médiateur pourra être engagée, ce qui pourra entraîner sa condamnation à des dommages et intérêts si la révélation de faits a causé un préjudice à la personne reçue en médiation.
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• de veiller à l’équité de l’accord éventuel et à sa conformité à l’ordre public.
Principes relatifs au médiateur familial Le médiateur familial agit dans le cadre de la loi et le respect des personnes. Il doit s’assurer de sa position de tiers tout au long de la médiation. Pour créer les conditions d’une meilleure communication entre les personnes, pour être le garant méthodologique du processus de médiation et le catalyseur de la recherche de solutions, le médiateur doit s’appuyer sur une légitimité qui trouve sa source dans le respect des exigences suivantes :
La médiation familiale s’organise avec le consentement personnel et direct des intéressés afin de favoriser leur responsabilisation. Ce consentement doit être libre et éclairé. Pour ce faire, le médiateur doit :
Le médiateur familial possède la qualification spécifique et Ilréglementaire.bénéficiedes dispositifs de la formation continue. Il s’engage à participer de manière régulière et impérative à des séances collectives d’analyse de la pratique qui lui permettent de procéder à une réflexion sur les conditions d’exercice de son activité. Par ailleurs, le médiateur familial tirera bénéfice d’une démarche individuelle de supervision qui a pour objectif une réflexion sur son implication personnelle et professionnelle.
La compétence
Recommandations Le médiateur familial et son employeur s’engagent réciproquement au respect des principes déontologiques énoncésLeci-dessus.médiateur familial exerce sa mission en toute indépendance dans ses relations avec son employeur, et avec les intéressés.Lescollaborateurs directs de la médiation familiale (personnels de secrétariat, de la comptabilité,…) doivent respecter le caractère confidentiel de la médiation familiale. Sous réserve de respect de l’anonymat, le médiateur familial doit communiquer les éléments nécessaires aux procédures d’évaluation. Les conditions de financement ne peuvent faire obstacle au respect de ces principes déontologiques.
• de solliciter, avec l’accord des personnes, la poursuite de la médiation familiale civile judiciaire,
L’impartialité
La garantie du consentement
• recueillir de manière individuelle le consentement des personnes sur le principe et les modalités de la médiation familiale,
• être particulièrement attentif aux situations d’emprises et de violences conjugales ou familiales susceptibles d’altérer le consentement de l’une ou l’autre partie.
• de suspendre ou d’interrompre le processus si les conditions nécessaires ne lui semblent pas ou plus remplies,
• donner une information claire et complète sur les principes déontologiques et les modalités de la médiation familiale, • s’assurer que les informations données ont été bien comprises, • informer les personnes de la possibilité qu’elles ont de consulter à tout moment tout professionnel ou service de leur choix pour connaître leurs droits,
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• la supervision concernerait les motivations inconscientes qui mettent un professionnel en difficulté dans sa relation à l’autre.
• l’analyse de la pratique comporterait l’examen de la façon dont un professionnel met en jeu les techniques relatives à son métier.
• Associations sans but lucratif du secteur social et médico-social (ayant souvent un caractère social et familial) : Associations de sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence, Centre d’information du Droit des Femmes et des Familles, Ecole des Parents et DansUDAF.ces associations, la médiation familiale constitue en général l’une des activités à caractère social et familial ; l’association l’exerce seule ou en partenariat avec d’autres structures implantées dans le département.Desassociations exerçant exclusivement l’activité de médiation familiale ont également vu le jour depuis les années 1980.
• l’exercice de l’autorité parentale ; • la résidence des enfants ; • le droit de visite et d’hébergement ; • les relations parents/enfants et jeunes adultes (18-25 ans), avec les grands-parents et la famille au sens large ; • les choix scolaires ;
On serait du côté du savoir-faire ;
Entretiens de médiation
• Organismes publics ou parapublics ou/et Etablissements Publics à caractère industriel ou commercial, des collectivités territoriales : Caisses d’Allocations Familiales, Caisses de Mutualité Sociale Agricole, Services d’Action Sociale d’entreprises publiques comme par exemple la SNCF, Conseil général, mairie. A noter que les CAF ne sont plus habilitées, en application de la COG, à ouvrir de nouveaux services de médiation familiale.
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• régularité des séances ; • non agression verbale et physique ; • volonté de rechercher un compromis ; • engagement financier dans le processus de médiation Le médiateur accompagne la recherche de solutions cohérentes en amenant les personnes à trouver elles-mêmes les termes d’un accord mutuellement acceptable, tenant compte, en l’état du droit, des besoins de chacun des membres de la famille et particulièrement de ceux des enfants dans un esprit de co-responsabilité parentale. À l’issue du processus de médiation, les décisions prises pourront être consignées dans un protocole d’accord ou bien rester orales.
Si l’analyse des pratiques peut être rendue obligatoire, la plupart des auteurs indiquent que la supervision doit rester basée sur le volontariat.Quantau financement, il est fonction de la « bonne volonté » des employeurs, dont certains estiment qu’il doit être le fait des salariés.
On serait du côté du savoir-être et on traiterait des résonances personnelles par la « mise en mots des émotions et affects liés aux interactions en contexte professionnel ».
L’analyse des pratiques Elle concerne le professionnel dans les actes et les gestes qu’il peut poser dans le cadre de l’exercice de son métier. Partant de ces deux définitions, on pourrait penser que la distinction s’établirait ainsi :
• la contribution financière à l’éducation des enfants ;
Le protocole d’accord matérialise les décisions prises durant les entretiens. Ce document tient lieu d’engagement moral entre les parties qui ont seules le pouvoir de le communiquer à leurs avocats ainsi qu’au Juge aux Affaires Familiales. Analyse des pratiques La supervision Dans son n° 704 du 8 avril 2004, la revue « Le Lien social » propose de définir la supervision comme un espace ressource dans lequel « le salarié peut réfléchir sur ce qu’il met en jeu dans sa pratique quotidienne en tant que personne » ou encore comme un espace qui permet de « repérer comment la dimension personnelle interfère avec la dimension professionnelle ».
Les séances d’information sont gratuites et réalisées par un médiateur familial. Suivant les services, elles peuvent être exercées de façon collective ou individuelle. Elles ont pour objet de présenter le processus de médiation familiale, ses objectifs et ses modalités.
Processus de médiation et déroulement des séances Séance d’information
Les rencontres de médiation réunissent les personnes concernées par le conflit (couple, membres de la famille), sous la conduite d’un médiateur, au cours d’une ou plusieurs séances. Chaque séance dure en moyenne de une heure et demie à deux heures. Le nombre d’entretiens varie en fonction des questions à aborder. En général, entre 6 et 8 séances sont nécessaires. Les points abordés en médiation sont déterminés par les parties en présence et le médiateur familial. A titre d’exemple, les thèmes suivants peuvent être abordés :
• le patrimoine familial et la répartition des biens, la prestation compensatoire... ; Tout au long du processus de médiation, des règles établies en commun doivent être respectées entre les personnes, notamment :
De plus en plus, les Points d’Accès au Droit ainsi que les maisons de la Justice et du Droit permettent aux familles de rencontrer un médiateur familial, prestation réalisée bien souvent en collaboration avec des L’exerciceassociations.delamédiation familiale n’est soumis à aucune habilitation ni agrément des pouvoirs publics. L’emploi d’un personnel diplômé n’est requis que pour le bénéfice de la prestation de service. L’activité est également exercée en secteur libéral, mais ce statut juridique ne permet pas de bénéficier de la prestation de service. Ce guide est en cours de réédition pour courant 2011 Il est exclusivement téléchargeable sur le site de l’UNAF
Dans la grande majorité des cas, il n’est pas pris en compte par le plan de formation des employeurs, suite à une décision des OPCA (Organismes Paritaires Collecteurs Agréés) fondée en partie sur le manque de lisibilité des prestations. Ce qui vaut pour l’analyse des pratiques vaut plus encore pour la supervision dont le financement par l’employeur est souvent mis en question. Mode de gestion de l’activité Gestion directe par une association ou une structure publique ou parapublique La médiation familiale est le plus souvent exercée en gestion directe dans des structures associatives, publiques ou parapubliques :
NUMÉROS DISPONIBLES Pour tout savoir sur tout ce qui touche à la vie quotidienne des familles : logement, santé, éducation, consommation... N 89 2009 ISSN 0220 9926 - Prix 6,50 € RéalitésREVUE DE L’UNION NATIONALE DES ASSOCIATIONS FAMILIALES « PARRAINER UN ENFANTPRÈS DE CHEZ SOI » N 90 2010 ISSN 0220 9926 Prix 6,50 € RéalitésREVUE DE L’UNION NATIONALE DES ASSOCIATIONS FAMILIALES « VIOLENCES CONJUGALES » RéalitésREVUE DE L’UNION NATIONALE DES ASSOCIATIONS FAMILIALES SSN 0220 9926 Pr 6,50 N° 91 2010 « FAMILLES ET SURENDETTEMENT » RéalitésREVUE DE L’UNION NATIONALE DES ASSOCIATIONS FAMILIALES ISSN 0220 9926 Prix 10 € N° 92-93 2011 LA PLACE DE L’ENFANTDANS LA MÉDIATION FAMILIALE 2008-2009 “L’Europe des familles” Prix : 6,50 € 2009 “Parrainer un enfant près de chez soi” Prix : 6,50 € 2010 “Violences conjugales” Prix : 6,50 € 2010 Prixet“Famillessurendettement”:6,50 € 2010 “La Place de l’enfant dans la Prixfamiliale”médiation:10 € 2005 “La fin de vie en débat” Prix : 6,50 € 2007 “Le pouvoir d’achat des familles” Prix : 10 € 9392-919089888382-7776 2005 “L’obésité : le nouveu mal de la société” Prix : 6,50 € 2007 “L’éducation aux médias” Prix : 6,50 €84 2008 “Vivre avec la maladie d’Alzheimer : un défi pour le XXIe siècle” Prix : 13 € 878685-
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