17 2 4,60 € CPPAP N° 0716 S 06569 l’Enseignement Public La fédération UNSA des métiers de l’ É ducation, de la Recherche et de la Culture Octobre 2022
Comme nous, rejoignez la casden, la banque de la Fonction publique ! CASDEN Banque Populaire –Société Anonyme Coopérative de Banque Populaire à capital variable –Siège social : 1 bis rue Jean Wi ener 77420 Champs-sur-Marne –Siren n° 784 275 778 –RCS Meaux –Immatriculation ORIAS n°07 027 138 • BPCE –Société anonyme à directoire et conseil de surveillanceau capital de 180 478 270 € –Siège social : 50, avenue Pierre Mendès France –75201 Paris Cedex 13 –Siren n° 493 455 042 –RCS Paris –Immatriculation ORIAS n° 08 045 10 0 • Crédit photo © Roman Jehanno • Conception : Insign 2022 • Merci à Marie-Elisabeth, In昀rmière anesthésisteIADE, Mark, Professeur d’EPS, Marie-Elisabeth, In昀rmière anesthésiste, Pierrick, Responsable énergie, Aurélie, Commandant de police d’avoir prêté leur visag e à notre campagne de communication. casden.fr Retrouvez-nous chez La banque coopérative de la Fonction publique
Directeur de la rédaction Frédéric Marchand
Directeur de la publication Pierre Chateau Rédactrice en Chef Aline Boussaroque
Ont participé à ce numéro : Denis Adam, Christelle Alan, Carine Aoun-Boudot Karine Autissier, Aline Boussaroque, Julien Danglard, Véronique De Aguiar, Sébastien Decroix, Eric Dijoux, Jérôme Giordano, Jean Jouzel, Benoît Kermoal, Béatrice Laurent, Yannick Lavesque, Frédéric Marchand, Mayse Nifaut, Yves Paploray, Marine Quenin, Hawa Sall, Morgane Verviers
Illustration couverture Aline Boussaroque Réalisation Yellowstone-design Publicité
Impression Imprimerie IPS
Pour les personnes souhaitant s’abonner, le prix du numéro
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Faire rêver à nouveau : un enjeu pour nos métiers
es métiers de l’éducation, de la recherche et de la culture, quels qu’ils soient, ne sont pas choisis par hasard. En effet, nos col lègues l’expriment dans notre baromètre an nuel : ils aiment leur métier et ils trouvent des satisfactions dans la réussite de la jeu nesse. Pourtant, aujourd’hui, la question de l’attractivité est posée de manière forte.
Ce n’est pas seulement un problème français. En effet, lundi 19 septembre, des chef·fes d’états issu·es de tous les continents se sont réuni·es à New York, au siège de l’ONU, pour le premier sommet de transformation de l’éducation. Les défis débattus concernent tous les continents, confrontés à une pénurie de personnels éducatifs, aux répercussions de la pandémie sur le bien-être des élèves et des personnels et souvent, à une marchandi sation croissante de l’École. Cette crise édu cative pourrait retarder l’accomplissement d’un des Objectifs de Développement Dura ble (ODD) fixé pour 2030, le 4ème objectif visant à assurer partout une éducation pu blique de qualité.
Un service public d’Éducation, d’Enseigne ment supérieur, de Recherche et de Culture de qualité est un rempart efficace contre l’extrême-droite. Cette dernière menace le vivre-ensemble et la démocratie, et pro gresse ici ou ailleurs, comme les dernières élections en Suède et en Italie l’ont démon tré. C’est un levier puissant pour relever le défi de la transition écologique, former les futur·es actrices et acteurs d’une économie plus sobre, notamment du point de vue éner gétique, alors que notre dépendance affaiblit notre économie et notre diplomatie.
Ce service public de qualité doit être conforté, renforcé et densifié. En termes de mixité sociale, en évaluant les dispositifs locaux qui visent, depuis 2015, à réduire la ségrégation, notamment à Paris et en HauteGaronne. Ou encore en assurant le bon fonc tionnement des dispositifs qui permettent l’inclusion dans l’éducation, thématique re tenue pour le 2ème rendez-vous des métiers de l’éducation que l’UNSA Éducation orga nise le 15 novembre sur tous les territoires. Justement, cette fin d’année est décisive pour mesurer l’investissement de notre pays dans son système éducatif, avec le vote du projet de Loi de Finances, bientôt discuté au parle ment. Alors que tous les médias question naient la capacité du ministère à mettre un prof devant chaque élève en septembre, c’est sur le long terme que ce défi doit être relevé, avec un indispensable « choc d’attractivité » pour TOUS nos métiers au-delà des seuls enseignant·es, qui intègre rémunération, perspectives de carrière et qualité de vie au travail, mais aussi la question du sens du métier et donc des enjeux autour de l’Éduca tion, de la formation tout au long de la vie, de la Recherche et de la Culture.
Notre fédération aura à cœur de faire vivre cette exigence dans le débat public, dans les prochaines semaines.
Frédéric Marchand
général
@FMarchandfred
UNSA Éducation
Retrouvez les éditoriaux de Frédéric Marchand sur unsa-education.com
Anat Régie • 01 43 12 38 15
est de 4,60 €,
annuel de 18,40 €. C.P.P.A.P. 0716 S 06569 Dépôt légal : Octobre 2022
87 bis, Avenue Georges Gosnat 94853 IVRY-SUR-SEINE CÉDEX Tél. : 01 56 20 29 50 national@unsa-education.org
unsa-education.com 3Internationale de l’Éducation - n° 172 - Octobre 202 2
Secrétaire
de l’UNSA Éducation
Encart 4 pages joint à ce numéro
Quel climat pour apprendre ?
C’est la question à laquelle Questions d’Educ répond sans parler de la pluie et du beau temps !
numéro traite du climat favorable aux apprentissages, un facteur essentiel de la réussite du plus grand nombre et de réduction des inégalités.
Éducation revendique qu’il soit un enjeu davantage identifié, travaillé et suivi tout au long du continuum des politiques éducatives.
sur notre site :
6 • Les b rèves d’ a ctu 10-11 • L'UNSA Éducation : première force syndicale de l'enseignement supérieur et la recherche (ESR) avec le retour du SNPTES-UNSA 14 • Pouvoir d’achat : allez-vous percevoir la GIPA 2022 ? 15 • Redonner de l’attractivité aux métiers de l’ É ducation ! 19 • Mieux réussir l’ É ducation et la formation inclusives, un enjeu de société 20-21 • Revendiquer, analyser pour être acteur et actrice dans nos métiers 24-25 • Les 9 engagements de l’UNSA Éducation pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles 26 • L’urgence du syndicalisme éco-responsable N° 1 7 2 4 - n° 172 - Octobre 202 2
Ce
L’UNSA
Disponible
www.unsa-education.com/magazines/ qde-n46-quel-climat-pour-apprendre/
Parlez-vous
Une émission de web-tv en partenariat avec CAS DEN-WEKA pour décrypter l’actualité et les grands enjeux de la fonction publique et de l’action publique locale. L’UNSA Éducation sera l'invitée de la prochaine émission pour analyser les défis posés aux mondes éducatifs dans la construction de la société inclusive.
Articulé entre pratiques collectives et consomma tions individuelles, le Pass Culture est un outil au service de l'éducation artistique et culturelle. Il crédite les collèges à partir de la 4è pour finan cer des sorties culturelles, puis directement les individus de 15 ans à 18 ans. Le gouvernement an nonce son extension dès la classe de 6è.
Génération 2024
Une plateforme numérique pour centraliser toutes les initiatives possibles pour lier jeunesse, éducation et Jeux Olympiques Paris2024.
> https://generation.paris2024.org
Appel à projets, partage d’expériences, web-tv, …. Idées et motivation au rendez-vous !
6 - n° 172 - Octobre 202 2
public ?
C’est le nombre de jeunes de 15 à 18 ans inscrits sur l’application Pass Culture
> www.weka.fr/actualite/weka-tv/ > https://pass.culture.fr
Depuis 60 ans, un engagement pour une société plus juste, solidaire et inclusive
L’APAJH (association pour adultes et jeunes handicapés) est un mouvement citoyen engagé pour une société inclusive.
C’est la première association en France à considé rer et accompagner tous les types de handicap. Cette fédération propose des solutions d’accom pagnement aux enfants, adolescent·es et adultes en situation de handicap, ainsi qu’à leurs proches aidants.
Parce que chaque élève compte !
Un formidable livre collectif qui donne à voir ce que peut l’école dans les quartiers populaires Sans idéaliser mais en partageant des démarches, des projets menés avec des enfants, des adolescents, leurs parents, des partenaires extérieurs et bien évi demment sous l’impulsion et le fort en gagement d’enseignants, d’équipes éducatives. C’est le second ouvrage proposé par le collectif « Territoires vivants de la République » composé d’acteurs et actrices éducatifs animés par le souci de déconstruire les trop nombreux préju gés sur les quartiers populaires.
MuMo : kesako ?
MuMo pour Musée Mobile, créé en 2011, ce musée aménagé dans un semi-remorque a déjà rencontré 150 000 curieux et curieuses. Une troisième équipe de design-Art Explora- vient d’en proposer une nouvelle forme. Et ce sont les habitantes et habitants de la région Centre-Val de Loire qui vont en profiter de septembre 22 à fin janvier 23 !
7- n° 172 - Octobre 202 2
SNADEM-UNSA
Le Syndicat National des professeurs pour l’enseignement du Dessin,de l’Éducation physique et de la Musique
Le SNADEM est né en 1974, immédiatement après la création du Corps des Maîtres délégués, devenu depuis Corps des Professeurs de la Ville de Paris, personnels qu’il syndique.
Ces enseignants municipaux ont pour mission d’appor ter « une prestation supplémentaire d’Enseignement en Arts plastiques, Éducation musicale et Éducation physique et sportive aux élèves des écoles élémentaires publiques de la capitale », et participent à l’existence de la spécificité parisienne. Ils ont de fait une double tutelle : administrative, celle de la Ville de Paris et pédagogique, celle de l’Éducation nationale.
Le SNADEM a progressivement installé sa représentativité et son influence face aux élus et à l’administration pari sienne. Majoritaire depuis 1980, il occupe l’ensemble des sièges en Commission Administrative Paritaire.
Au sein de l’UNSA Administrations Parisiennes, il siège dans toutes les instances de la Direction des Affaires Sco laires, ainsi qu’au niveau Central.
Par son action, il a conquis de très nettes améliorations : statut, traitements, hors-classe, indemnités (REP), condi tions de travail. La plus emblématique fut l’obtention de la catégorie A et l’alignement indiciaire du corps des profes
seurs de la Ville de Paris sur celui des professeurs de l’État en 1990, la plus récente, la prime ISAE et la part modula ble de la prime REP+ arrachées après d'âpres négocia tions.
Nous souhaitons également maintenir l’homologie statu taire qui lie les professeurs de la Ville et les professeurs des écoles, ce qui passe par l’obtention de la prime d’at tractivité et de la prime informatique. Nous rencontrons les mêmes difficultés de recrutement qu’à l’EN, cependant celui-ci se fait toujours exclusivement par concours ou par détachement.
Véritable alliée du quotidien, l'adhésion au SNADEM-UNSA permet aux collègues de bénéficier d'une protection juri dique, d’un suivi individualisé de leur carrière, et de pré cieux conseils liés à la vie professionnelle.
L'assemblée générale de rentrée qui rassemble une grande partie des professeurs de la ville nous a permis de communiquer sur l'importance d'une participation mas sive aux élections professionnelles de décembre pour donner au SNADEM-UNSA la force et les moyens de continuer à représenter notre corps et à défendre nos intérêts dans les différentes instances.
L’équipe du SNADEM, essentiellement constituée de pro fesseurs jeunes et dynamiques, profite heureusement du renfort des anciens.
8 - n° 172 - Octobre 202 2 @SnademUnsa
Pierre Raynal
Secrétaire général du SNADEM-UNSA snadem.unsa@gmail.com
Assemblée générale de rentrée du SNADEM-UNSA
Académie de La Réunion
Du battant des lames au sommet du volcan, l’Académie de La Réunion, c’est plus de 2 4 000 professionnels de l’Éducation qui ont à cœur la réussite de plus de 23 0 000 jeunes. La moitié de nos 650 établissements fait partie d’un dispositif particulier avec surtout 260 écoles et 50 collèges classés en É ducation prioritaire. Une autre particularité, plus de 6 0 % des élèves sont boursiers, alors que sur le territoire national, ce chiffre avoisine les 2 8 %.
Notre académie est donc une académie singulière, à la fois dans les chiffres, à la fois dans sa géographie. Pour notre fédération, une des priorités est de relever le défi de la réussite pour tous. Cela ne pourra se faire qu’au travers d’un service public « santé et social » accessible, d’un accompagnement et d’une aide à la parentalité. La question du bâti scolaire demeure elle aussi une priorité. Dans notre région, c’est donc avec la marque UNSA que nous abordons et traitons ces questions avec les différents acteurs de la société éducative.
UNSA Éducation
Danglard
Yannick Lavesque
Notre maillage Union, Fédération et Syndicats favorise cette approche constructive en ayant conscience des diverses réalités.
Ce scénario nous permet de mutualiser nos actions de formation afin de développer un modèle UNSA, d’organiser au moins chaque semaine une visite de terrain et proposer une approche différente du syndicalisme, celle qui se soucie également du bien-être de ses militants en proposant des moments « détente »
Une dynamique du « plus fort·es ensemble » pour réussir les élections professionnelles et nous donner les combinaisons à la hauteur de notre ambition : former des citoyens responsables et engagés.
Éric Dijoux
Maryse Nifaut Secrétaire régional La Réunion reunion@unsa-education.org 9- n° 172 - Octobre 202 2 Pages
coordonnées par :
@Yannick_Lavesk yannick.lavesque @unsa-education.org Julien
julien.danglard @unsa-education.org
reunion@unsa-education.org
Saint-Denis
Saint-Paul Saint-Pierre
Saint-Louis Saint-Joseph
Saint-Benoît
L'UNSA Éducation
Première force syndicale de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (ESR) avec le retour du SNPTES-UNSA
L’UNSA Éducation et l’ensemble de ses syndicats portent un syndicalisme constructif, de propositions et de dialogue en toute indépendance des partis politiques.
L’UNSA Éducation et l’ensemble de ses syndicats négocient sur la base de positionnements réfléchis et documentés, sans démagogie, pour obtenir continuellement des résultats concrets pour les personnels et nos services publics avec l’amélioration de la réussite des étudiantes et étudiants et des politiques de recherche.
Consciente des enjeux globaux et de la période critique que nous vivons, l’UNSA Éducation revendique que l’éducation, l’enseignement supérieur et la recherche soient les clés de voûte de la stratégie de la France pour relever les défis qui nous font face.
C’est par la production et diffusion massive de connais sances, dans tous les domaines, que nous réussirons collectivement à répondre aux problématiques qui se dressent devant nous.
La France doit donc réinvestir intensément et sans at tendre dans l’enseignement supérieur et la recherche, notamment :
en recrutant massivement des personnels titulaires de tous les métiers de l’enseignement supérieur et de la recherche ; en améliorant les rémunérations par l’indexation du point d’indice sur l’inflation, la convergence des ré gimes indemnitaires sur le mieux disant de la fonction publique et dès cette convergence atteinte, le transfert des primes en points ;
en amplifiant les moyens et dispositifs en faveur de l’éga lité professionnelle entre les femmes et les hommes ; en améliorant les conditions de travail et conditions d’études par des financements pérennes adaptés aux besoins et un plan de rénovation ambitieux des infra structures de l’ESR pour tenir compte de l’augmenta tion démographique et des enjeux de développement durable ; en portant une médecine préventive et des actions volontaristes contre les problématiques de santé au travail.
L’UNSA Éducation se soucie également des jeunesses. Elle revendique la mise en place d’une allocation univer selle d’études, des hébergements et une restauration accessibles et répondant aux besoins, des dispositifs d’orientation plus performants, une meilleure inclusion, la facilitation de l’accès aux soins et à l’accompagnement social.
10 - n° 172 - Octobre 202 2
Avec vous, l’UNSA Éducation entend conforter sa première place dans l’ESR !
11- n° 172 - Octobre 202 2 Jérôme Giordano @J_Giordan0 jerome.giordano @unsa-education.org CFDT 2 0 % CGT 2 0 % FSU 13, 3 % FO 6, 6 % SUD 6, 6 % SNPTES UNSA Sup’Recherche UNSA UNSA ITRF-Bi-O A&I UNSA SNIES UNSA SNASEN UNSA SNMSU UNSA
Un plus juste partage des richesses
Pouvoir d’achat, reconnaissance, revalorisation et conditions de travail, demeurent des sujets d’inquiétude pour nombre de travailleurs et travailleuses.
Ils s’ajoutent à d’autres fortes préoccupations : envolée des prix, changement climatique, situation énergétique et économique.
Les aides ponctuelles de soutien face à l’inflation sont utiles mais ne suffisent pas. Un plus juste partage des richesses produites s’impose. Il faut une taxation des surprofits et une contribution des très hauts revenus aux efforts de solidarité.
Et il faut agir sur les salaires ! Le patronat comme les employeurs publics doivent répondre à nos exigences salariales par des négociations dans les branches et les entreprises ou, pour la Fonction publique, via une nouvelle conférence salariale.
Si nous privilégions les actions sectorielles et uni taires dans un premier temps, nous ne nous inter dirons pas des actions de plus grande ampleur dans les mois qui viennent.
Nous n’accepterons aucune nouvelle mesure concernant le recul de l’âge de départ à la retraite. Cette mesure punitive pour les salariés et agents n’est de surcroit pas utile économiquement.
L’UNSA agira pour faire vivre l’intersyndicale inte rprofessionnelle
Il est essentiel de conserver un lieu d’échange commun. Il sera précieux si le Président et son gouvernement choisissent la voie de l’affronte ment.
12 - n° 172 - Octobre 202 2
Karine Autissier
karine.autissier@unsa.org
2022
SCOLAIRE
Vos élèves méritent le spécialiste de l’Assurance Scolaire.
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23
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Pouvoir d’achat : allez-vous percevoir la GIPA 2022 ?
Inflation galopante, augmentation des prix de l’énergie : difficile de boucler les fins de mois ! Il existe cependant une indemnité que vous pouvez toucher si votre pouvoir d’achat a stagné depuis 4 ans : la GIPA (Garantie individuelle de pouvoir d’achat).
Quelles conditions pour percevoir la GIPA ? Votre employeur va comparer :
L’évolution de votre rémunération indiciaire brute depuis 4 ans : du 31/12/2017 au 31/12/2021 (hors primes/indemnités/SFT).
Avec l’inflation sur la même période de 4 ans.
Si votre rémunération a augmenté moins vite que l’inflation vous allez percevoir la GIPA (versement automatique début 2023). Attention, il faut avoir été agent public (titulaire ou contractuel) sans interruption sur cette période.
Et vous ? Utilisez notre calculette UNSA pour faire une simulation
Pour savoir si vous êtes éligible à la GIPA 2022 et estimer combien vous allez percevoir, rendez-vous en ligne pour utiliser notre calculette UNSA :
C’est mieux que rien mais…
L’UNSA s’est battue pour que la GIPA soit reconduite en 2022.
Cette indemnité va aider de nombreux collègues. Mais ce n’est qu’un pansement sur une plaie qui n’est pas soignée : la baisse de notre pouvoir d’achat.
La revalorisation du point d’indice de 3, 5 % en juillet est un début mais ne suffit pas à à rattraper le retard. La GIPA n’aurait pas besoin d’exister si nos rémunérations étaient indexées sur l’inflation.
Aussi l’UNSA revendique l’ouverte d’une nouvelle négo ciation salariale pour la Fonction publique.
Véronique De Aguiar
Indice brut, indice majoré : kesako ?
Votre rémunération indiciaire est calculée en fonction de votre corps, votre grade et l’échelon auquel vous vous trouvez au sein de ce grade. À chaque échelon correspond :
Un indice brut IB = indice de carrière. Il sert à déterminer votre échelon après un concours, avancement de grade ou promotion interne. Un indice majoré IM = indice de rémunération indiqué sur votre fiche de paie. Il sert au calcul de votre rémunération brute puis nette (- charges sociales) et pour la GIPA.
En savoir plus, lire notre vidéo à l’adresse :
Christelle Alan
@v_de_aguiar veronique.deaguiar @unsa-education.org Besoin d’aide ou de précisions ? Contactez-nous à fp@unsa-education.org http://urlr.me/QZMGp
http://urlr.me/5sfFy 14 - n° 172 - Octobre 202 2
@lucioleforever christelle.alan @unsa-education.org
Redonner de l’attractivité aux métiers de l’ É ducation !
Le déficit d’attractivité de nos métiers a fait la une des médias à la rentrée 2022 avec une focale sur les enseignant·es, mais le constat est identique pour l’ensemble des métiers de l’ É ducation et toute la Fonction publique. On ne peut plus nier l’évidence : l’ É ducation nationale et l’Enseignement supérieur et la Recherche n’attirent plus. Les candidatures aux concours ne suffisent plus à pourvoir les postes. Même le recours aux personnels contractuels devient difficile.
ourtant, l’UNSA Éducation ne cesse d’alerter sur ce sujet depuis des années
Notre action n’a pas été vaine. Plusieurs avancées ont été obtenues : augmentation du point d’indice, participation à la mutuelle santé, prime informatique, revalorisation de la prime d’attractivité, de la rémunération des AESH, de l’in demnitaire des personnels d’encadrement, avancées pour les personnels sociaux et de santé, requalification de la filière administrative …
Mais cela ne suffit pas, on est loin du compte !
L’UNSA Éducation donne sa feuille de route au gouverne ment pour redonner de l’attractivité à nos métiers :
P Une meilleure rémunération : c’est le chantier priori taire . L’augmentation de 3, 5 % du point d’indice est loin d’être suffisante pour compenser l’inflation, encore moins le retard accumulé depuis 10 ans. L’UNSA demande l’ouverture d’une nouvelle négociation salariale pour la Fonction publique.
La rémunération ne suffit pas pour être heureux au travail. l’UNSA Éducation demande l’amélioration de la qualité de vie au travail : être reconnu·es et respecté·es dans nos compétences, notre capacité à prendre des décisions : nous ne sommes pas de simples exécutant·es d’injonctions verticales ;
-
avoir des perspectives de carrière qui ouvrent notre horizon professionnel ; avoir un sentiment d’utilité sociale . Face aux immenses défis éducatifs, l’Éducation nationale crée des dis positifs qui donnent l’illusion d’agir mais ne résolvent pas les problèmes. Les référentiels à rallonge, la mul tiplication d’injonctions annexes à nos cœurs de mé tier sont usantes et créent le sentiment de ne jamais en faire assez ; prendre en compte « l’humain » : une réelle GRH de proximité, une médecine du travail, pouvoir concilier vie professionnelle et vie personnelle.
Les recrutements et les démissions ne sont que les deux extrémités de la chaîne. L’attractivité des métiers concerne tous les collègues qui, chaque jour, ont besoin de trouver du sens et de la reconnaissance au travail.
Redonnez-nous les conditions pour vivre correctement de notre travail et pour être heureux de l’exercer dans notre ministère. Le déficit d’attractivité sera résolu !
Véronique De Aguiar
@v_de_aguiar veronique.deaguiar @unsa-education.org
15- n° 172 - Octobre 202 2
Suppression de la visite médicale à l’entrée dans la fonction publique : un très mauvais signal
La visite médicale d’aptitude aux fonctions pour intégrer la Fonction publique est supprimée. Elle était pourtant l’un des rares moments de la carrière où les collègues pouvaient bénéficier d’une visite médicale.
Cette visite permettait aussi d’informer les collègues en matière de santé au travail et de faire le point sur leurs besoins. La supprimer revient donc à faire fi d’une prévention bien utile pour éviter les risques futurs.
Cette décision montre le peu de considération accordée à la médecine de prévention dans la Fonction publique. À l’Éducation nationale cela se cumule avec une situation déjà critique où le droit des collègues à bénéficier d’une médecine du travail n’est pas respecté. Les visites d’infor mation et de prévention quinquennales sont pourtant obligatoires.
Pour l’UNSA Éducation, c’est un très mauvais signal en voyé à l’ensemble des fonctionnaires alors que le Gou vernement parle du nécessaire « choc d’attractivité ».
L’UNSA Éducation exige que l’employeur public respecte le droit de chaque personnel à bénéficier d’une médecine de prévention efficace et demande la mise en place sur chaque territoire d’une équipe pluriprofessionnelle de santé (médecins, infirmiers, psychologues du travail…) à hauteurs des besoins.
Sébastien Decroix
@unsa-education.org
Frais de repas : l’aide financière est revalorisée
Bonne nouvelle pour la prestation interministérielle (PIM) sur la restauration depuis le 1er septembre 2022 :
Elle est accessible à un plus grand nombre de collègues : indice majoré maximal de 534 au lieu de 480.
Son montant est revalorisé : 1,39€ par repas au lieu de 1,28€.
Les collègues concerné·s pourront prendre leur repas à un tarif plus avantageux dans un des restaurants administratifs, inter-administra tifs ou restaurants conventionnés.
L'UNSA voit ainsi sa revendication aboutir . C’est le sens de notre action : améliorer votre quotidien. Nous continuons à agir pour obtenir une dégressivité de la prestation en cas d’indice supérieur au plafond.
Hawa
Sall @sall_hawa hawa.sall @unsa-education.org 16 - n° 172 - Octobre 202 2
sebastien.decroix
36e campagne na琀onale d’éduca琀on à la sécurité et à la citoyenneté dans les transports collec琀fs de jeunes
Être bien dans le car ou le bus, c’est respecter les règles communes pour un transport sûr et paisible, c’est respecter autrui pour contribuer au bien-être collec琀f, c’est privilégier une ambiance sereine et conviviale pour favoriser la qualité du transport et renforcer sa sécurité. Avoir un comportement citoyen en respectant les autres passagers, le personnel de conduite et le véhicule, tout par琀cipe à la qualité du transport. Cet environnement apaisé concourt alors à me琀re la conductrice ou le conducteur dans les meilleures condi琀ons pour une sécurité op琀male. Elle ou il est alors à même d’an琀ciper les aléas de la circula琀on rou琀ère.
Nous recherchons des bénévoles disposés à s’inves琀r quelques heures dans l’année au sein d’une équipe départementale (Adateep), pour agir au service des enfants.
bénévoles
heures dans l’année
enfants.
Association Nationale pour les Transports Educatifs de l’Enseignement Public - 01 43 57 42 86 - contact@anateep.fr QUALITÉ - SÉCURITÉ - PRÉVENTION recherchons
à s’inves琀r quelques
au sein d’une équipe départementale (Adateep), pour agir au service des
Visuels téléchargeables sur www.anateep.fr
SNU
Entêtement et revirements gouvernementaux
L’objectif du SNU était de renforcer la citoyenneté et la culture de l’engagement des jeunes en favorisant la mixité. L’UNSA Éducation ne s’y opposait pas à certaines conditions : l’engagement des jeunes doit rester volontaire, le dispositif doit s’ancrer dans une démarche éducative, et des moyens en personnels adaptés.
Ce n’est pas le cas !
D’un point de vue éducatif, les photos de jeunes au gardeà-vous dans un encadrement militaire laissent perplexe. La double tutelle de Sarah El Hairy - chargée du SNUau MENJ et au ministère des armées interpelle… Du point de vue des personnels essentiellement « Jeunesse et sports » chargés de sa mise en œuvre, le bilan est catas trophique. Trop peu nombreux, ils voient le SNU prendre le pas sur leurs missions habituelles pourtant bien plus utiles et subissent des pressions énormes pour un objectif intenable.
Ce sous-dimensionnement structurel a des conséquences graves : des séjours de cohésion sont organisés sans res pecter les règles de sécurité, mettant en danger les jeunes volontaires et leurs encadrants. Les incidents se sont mul tipliés.
Face à ce constat, il était annoncé avant l’été l’annulation des séjours de cohésion de la Toussaint 2022. Revirement en septembre : non seulement le SNU se poursuit, mais devient l’un des huit chantiers prioritaires listés par la première ministre pour le MENJ : « Faire évoluer le SNU vers un outil de mixité et d’engagement au service des grandes causes nationales, climatiques et sociales »
L’UNSA Éducation porte déjà de nombreuses propositions éducatives pour une école et une société plus inclusives favorisant l’engagement, pour des améliorations sociales et pour une transition écologique indispensable. Le SNU n’est pas nécessaire pour agir. Alors un SNU, pourquoi pas, mais pas comme ça ! Il ne doit pas être porté comme une vitrine politique mais comme un dispositif réellement éducatif, bien construit et discuté avec les représentants des personnels.
L’UNSA Éducation demande la suspension des séjours de cohésion prévus à l’automne, la présentation d’un bilan d’étape objectif et approfondi et une concertation qui per mette d’en tirer les enseignements qui s’imposent.
18 - n° 172 - Octobre 202 2
Yves
Paploray @YvesPaploray yves.paploray @unsa-education.org Hawa Sall @Sall_hawa hawa.sall @unsa-education.org
Mieux réussir l’éducation et la formation inclusives, un enjeu de société
Inclure étant le contraire d’exclure, une société inclusive est une société qui éradique toutes formes de discriminations. Cette société est un idéal, nous n’y sommes pas encore collectivement parvenus. Le monde de l ’ éducation y prend sa part, avec beaucoup d’obstacles et de difficultés, qui créent de la souffrance de toutes parts : enfants, familles, professionnels. L’UNSA Éducation fait de ce sujet complexe le cœur de la réflexion de son rendez-vous annuel des métiers de l’éducation, le 15 novembre 2022.
La société ne pourra devenir inclusive que si l’éducation est inclusive. L’éducation, et non pas l’école. Lorsque les politiques publiques sont focalisées sur l’objectif « 100% école inclusive », elles font porter l’enjeu inclusif sur la seule responsabilité de l’école et de toutes celles et ceux qui y travaillent de la maternelle à l’enseignement supérieur.
Le temps de l’école, ce n’est qu’une partie du temps édu catif d’un enfant, d’un jeune. Éduquer un enfant, c’est une affaire de complémentarités, de responsabilités partagées. A fortiori dans le champ du handicap, des besoins éduca tifs particuliers, ou des victimes de discriminations. Accueillir et prendre en compte tous les enfants et les jeunes est une obligation, inscrite dans la loi depuis 2005. La mise en œuvre de l’éducation inclusive est en cours, elle se heurte à de nombreuses difficultés.
Pas simple de mettre en place des parcours adaptés, de tenir compte de singularités, dans un système qui gère du collectif, et avec de grands flux (12 millions d’élèves, 2, 8 millions d’étudiants).
Ce qui s’impose à nous, professionnels de l’éducation, c’est de mieux réussir l’inclusion. Et pour ce faire, nous avons besoin du soutien des pouvoirs publics, et des fa milles. Nous avons besoin que soit évaluée la complexité des situations vécues dans le principe d’inclusion. Un idéal que nous voulons atteindre, dans le respect des besoins de chacun et chacune.
« L’inclusion, un idéal de société qui passe par l’éducation »
Un sujet de préoccupation pour l’UNSA, votre alliée du quotidien, qui a bien identifié que ce sujet peut être source de difficultés dans l’exercice de nos métiers.
Le rendez-vous annuel des métiers de l’éducation UNSA se déroulera le 15 novembre 2022, de manière déconcentrée en régions et à Paris. Table ronde avec des partenaires associatifs, de la Recherche, et des mondes éducatifs. Temps convivial et sérieux d’expression, et d’analyses.
Béatrice Laurent
19- n° 172 - Octobre 202 2
@Beaunsaeduc beatrice.laurent @unsa-education.org
Voie Pro
Analyser, revendiquer et infléchir les politiques éducatives, c’est ça aussi être l’alliée du quotidien
Il y a des sujets que les pouvoirs politiques nous imposent : réforme du bac, transformation voie professionnelle, loi pour l’école de la confiance, … Et d’autres sujets, que nous, UNSA Éducation, jugeons prioritaires et que nous cherchons par de multiples voies d’influence à imposer. Mieux réussir l’éducation inclusive est un exemple. Une sélection de trois dossiers où nos voix vont compter : évaluation des écoles et EPLE, enseignement professionnel, mixité sociale et scolaire.
É valuer avant tout changement
La voie professionnelle a connu une transformation en 2018. Elle n’a pas été évaluée. Les nouveaux dis positifs que sont le chef d’œuvre, la co-intervention, les familles de métiers et l’accompagnement person nalisés, doivent conduire à un bilan interprofessionnel avant d’amorcer de nouveaux chan gements. On voudrait nous fai re croire que les LP sont éloignés du monde de l’entre prise, ou que la réponse au manque d’insertion profes sionnelle serait d’augmenter le temps en entreprise. La réalité est plus complexe. Le lycée professionnel travaille depuis des années en co-formation avec les entreprises et les pro fesseurs (PLP) sont issus pour la majorité du monde professionnel. Les équipes sont convaincues de l’importance de former des citoyens épanouis qui sauront s’insérer dans le monde du travail. Augmenter le temps de PFMP pour augmenter l’insertion professionnelle, re viendrait à dire que le monde de l’entreprise serait
plus à même d’inculquer les savoir êtres qui sont actuellement les freins évoqués pour entrer dans l’emploi. Il faut également penser à l’égalité des chances pour des territoires et des publics hétéro gènes. Notre tissu entrepreneurial étant constitué majoritairement de TPE-PME, surtout en milieu rural, trouverons-nous suffisamment de tuteurs avec du temps disponible pour accompagner ces jeunes avec leurs difficultés ? Cela sera-t-il compatible avec des poursuites d’études avec moins d’enseignement général ou professionnel ? Ces questions doivent être discutées en concertation avec tous les acteurs et actrices avant des mises en place de tels disposi tifs et sans que la réforme pré cédente n’ait été évaluée. Les équipes ont besoin également de stabilité et de reconnaissance car ce sont des pro fessionnels très impliqués dans la réussite de leurs élèves qui se sentent actuellement remis en cause pour être remplacés par le monde de l’entreprise.
20 - n° 172 - Octobre 202 2
et scolaire
il y a
La ségrégation scolaire et le séparatisme social doivent cesser. L’entre soi et les pri vilèges de certaines classes ne doivent plus perdurer. Comment faire ? Des expérimentations menées démontrent qu’avec une volonté politique et des moyens, la composition sociale des établissements peut évoluer. Cette mixité est un atout indis pensable pour faire progresser les élèves défavorisés mais également les « bons » élèves. À l’UNSA Éducation, nous sommes prêts à prendre notre part. Nous exigeons que cette question, qui a été fortement ou bliée lors du précédent quinquennat, soit une priorité de ce gouvernement. Nous agi rons pour que la mixité sociale et scolaire soit une réalité dans nos territoires. C’est une nécessité pour l’émancipation des élèves et pour la réussite scolaire. C’est un impératif : notre société doit cesser de sépa rer sa jeunesse. L’École doit permettre de réunir des jeunes qui évoluent dans des milieux sociaux différents.
Pour une évaluation
avec du sens
« Le conseil d’évaluation de l’école » (CEE) est inscrit dans la loi depuis 2019. Un objectif est fixé d’évaluer l’ensemble des écoles et établisse ments d’ici 5 ans. Cependant cette démarche d’évaluation, dans les faits, est une mission nou velle, ajoutées à toutes les autres.
Évaluer les écoles et établissements, c’est permet tre aux équipes de terrain de réfléchir à leur action, d’établir un diagnostic et de se fixer des objectifs en lien avec le projet d’école et d’établissement. Pour l’UNSA Éducation, il ne faut pas de travail supplémentaire et surtout pas de travail inutile. Accélérer la cadence et mettre la pression à tous les échelons du système éducatif pour entrer dans cette nouvelle démarche ne fait qu’éveiller de nombreuses craintes et résistances légitimes. Crainte du regard extérieur des collectivités, des familles car le cadre prévoit une évaluation du ser vice public d’éducation par ses usagers. Crainte sur des répercussions sur les carrières, freins à l’avan cement, blocage de mutations. Ce travail collectif doit impérativement être consenti, prévu et orga nisé dans le temps de service.
Pour l’UNSA Éducation, cette évaluation n’a pas vocation à mettre en concurrence les structures éducatives mais à améliorer leur efficacité. Elle doit être suivie des moyens indispensables iden tifiés pour progresser : formations, ressources humaines, crédits pédagogiques. Elle ne doit pas s’ajouter à toutes les autres formes de débats annoncés par l’exécutif dans le cadre du Conseil National de la Refondation.
21- n° 172 - Octobre 202 2
C’est possible ! Et
urgence Mixité sociale
Christèle Sauder christele.sauder @unsa-education.org Hawa Sall @Sall_hawa hawa.sall @unsa-education.org
De multiples chemins pour l’éducation citoyenne
Différencier savoir et croire : un objectif pour l’éducation citoyenne que s’est fixé depuis 2010, l’association ENQUÊTE. Elle conçoit et diffuse des pédagogies et outils ludiques d’éducation à la laïcité et aux faits religieux pour développer chez les enfants un rapport apaisé et réfléchi à ces sujets. Rencontre avec Marine Quenin, fondatrice de l’association.
Quels sont les objectifs de l’association Enquête ? Enquête a au moins 4 objectifs :
Donner des outils pour comprendre le monde , en apprenant à parler du fait religieux.
Parler de ce sujet en dehors des temps de crise , en dehors de toute forme d’extrémisme, et par là aider les enfants et les jeunes à différencier savoir et croire.
« Qu’est-ce que tu réponds à ça ? »
Une web-série drôle conçue par Enquête et l’humoriste Kevin Razy en 6 épisodes, basée sur des questions d’en fants posées à un animateur, un peu (mais pas trop) cari catural.
Elle montre comment jouer son rôle d’éducateur, même sur des sujets sensibles, en respectant sa neutralité et en en faisant un outil pour faire réfléchir les enfants sur le religieux et la laïcité. Une ressource drôle et intelligente.
En savoir plus, voir la web-série à l’adresse : www.enquete.asso.fr/ notreaction/formation/ ressources/videos-questce-tu-reponds-a-ca/
Entrer par le questionnement, à partir d’une affirmation ou d’une conviction exprimée, et donc montrer la plura lité des convictions religieuses, el les diversités d’inter prétations des textes sacrés.
Redonner une vision positive au principe de laïcité, faire comprendre qu’elle garantit la liberté de conscience, de culte. Montrer en quoi elle a un intérêt pour un groupe social.
De quelle manière vous visez ces objectifs ? Enquête a aujourd’hui sept salariés, des soutiens institu tionnels comme l’agrément éducation nationale, des sou tiens financiers de partenariats privés ou publics. Ce qui nous permet d’agir en proposant l’animation d’ateliers de réflexion par le jeu directement auprès d’enfants dans le cadre scolaire ou péri-scolaire en région francilienne. Mais aussi d’intervenir en formation pour adultes, de tous métiers en lien avec l’éducation, scolaire ou populaire. Nous avons créé des outils en pédagogie ludique, la plupart sont en accès libre sur notre site : www.enquete.asso.fr/notre-action/
Le jeu « L’arbre à défis » est payant, car il nécessite une impression de cartes, on peut le commander ou le trou ver en librairie, notamment dans le Réseau Canopé. Enfin, pour améliorer notre action et l’évaluer, nous sommes en cours de réalisation d’une étude d’impact en ran domisation avec l’OCDE, auprès d’enfants ayant suivi nos ateliers au long cours.
22 - n° 172 - Octobre 202 2
Béatrice Laurent
@Beaunsaeduc beatrice.laurent @unsa-education.org ASSOCIATION
Insultes, agressions, accidents… contre les risques du métier, vous avez prévu quoi ? www.autonome-solidarite.fr www.maif.fr/offreeducation –Unicorp.fr –© PHOTO : Shutterstock –Septembre 2020–14799 MÉTIERS DE L’ÉDUCATION
Les 9 engagementsde l’UNSA Éducation pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles
Notre fédération a décidé de voter pour l'adoption d'une charte annexée à son règlement intérieur lors de son Conseil national des 14 et 15 septembre derniers. Accompagnée d'un document détaillant le dispositif de prévention et de prise en charge des VSS, cette charte s'inscrit dans la volonté de l'UNSA Éducation de renouveler le syndicalisme et de favoriser l'égalité femmes-hommes
Le mouvement de libération de la parole qu’a amorcé le hashtag #Metoo a mis en évidence la prégnance des violences sexistes et sexuelles dans notre société.
En France, les chiffres parlent d’eux-mêmes : 99 % des femmes disent avoir été victimes d’un acte ou commentaire sexiste au moins une fois dans leur vie. 87 % des victimes d’actes sexistes sont des femmes et 91 % des mis en cause sont des hommes.
1 femme sur 5 a subi un harcèlement sexuel au cours de sa vie professionnelle.
Mais dresser des constats ne suffit pas à faire changer les choses.
Du côté de nos ministères, l’accord du 30 novembre 2018 relatif à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes a rendu obligatoire un plan d’action « égalité pro fessionnelle ». De plus, la loi de transformation de la fonc tion publique de 2019 est venue consolider cette action spécifique présente dans l’accord par son axe 5 « Prévenir et traiter les discriminations, les actes de violences (dont les violences sexistes et sexuelles), de harcèlement moral ou sexuel ainsi que les agissements sexistes »
Enfin, le décret n°2020-256 du 13 mars 2020 a imposé la mise en place d’un dispositif de signalement, de traite ment et de suivi des violences sexistes et sexuelles (VSS), les harcèlements et les discriminations dans la fonction publique.
Ainsi, il s’agit pour notre fédération de construire un syn dicalisme davantage en adéquation avec les évolutions de la société.
C’est pourquoi, afin de protéger l’ensemble des militantes et des militants contre les phénomènes de sexisme, de harcèlement sexuel ou de VSS, il nous a paru essentiel de faire vivre nos mandats et de ne pas être moins disant que nos employeurs.
C’est donc à l’issue d’un travail collectif au sein de notre fédération que nous avons élaboré une charte composée de 9 engagements. Celle-ci s’accompagne d’un livret de sensibilisation sur les actes de VSS, d’une affiche de com munication et d’un mémento juridique. Un dispositif de prévention et de prise en charge des violences sexistes et sexuelles au sein de l’UNSA Éducation vient compléter et consolider ces engagements.
L’égalité femmes-hommes est dans l’ADN de l’UNSA Éducation et cette charte est la première marche vers une véritable culture de l’égalité au sein de notre orga nisation.
Il faut, pour se faire, que les femmes et les hommes s’en emparent et dans une perspective féministe au sens pre mier, à savoir la lutte pour l'égalité des sexes.
L’adoption de cette charte n’est pas un détail mais participe d’un changement d’esprit nécessaire qui ne pourra se faire sans accompagnement et sans engagement.
C’est désormais la feuille de route que s’est tracée l’UNSA Éducation à travers une politique volontariste de sensibi lisation, de prévention et de formation de l’ensemble de ses militants et militantes pour forger une égalité réelle entre les femmes et les hommes.
annuel sur l’état des lieux du sexisme en France en 2019 : www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/IMG/pdf/rapport_etat_des_lieux_du_sexisme_2019-2.pdf
IFOP sur les françaises face au harcèlemnt sexuel au travail : www.ifop.com/publication/les-francaises-face-au-harcelement-sexuel-au-travailentre-meconnaissance-et-resignation/
24 - n° 172 - Octobre 202 2
(1) Rapport
Étude
(2) (1) (2)
25- n° 172 - Octobre 202 2 Carine Aoun-Boudot @carineaoun1 carine.aoun-boudot @unsa-education.org Affiche « Pour les 9 engagements de l’UNSA éducation contre les volences sexistes et sexuelles » (Format A3). Charte « L’UNSA éducation s’engage contre les violences sexistes et sexuelles » (Format A4). Téléchargez l’affiche et la charte
L’urgence du syndicalisme éco-responsable
À n’en pas douter, l’été 2022 marquera les esprits : températures caniculaires sur l’ensemble de la France, extension de la sécheresse sur des territoires peu habitués à ce phénomène, méga-feux très difficiles à contrôler… Ce ne sont que quelques exemples qui montrent que les effets du réchauffement climatique se font sentir aujourd’hui. Notre pays n’est bien évidemment pas le seul touché et c’est toute notre planète qui est confrontée aux conséquences du changement climatique.
l’UNSA Éducation, nous pensons que ces questions sont essentielles dans la pratique de notre syndicalisme : il n’est plus possible d’envisager l’avenir des plus jeunes sans se pencher sur nos conditions de vie déjà marquées par de profondes mutations environnementales.
Mieux : il faut mettre au cœur de nos préoccupations cette thématique dans nos missions d’éducateur, mais aussi dans nos missions syndicales.
L’urgente transition écologique
N otre fédération, avec son union, l’UNSA, a déjà posé les bases d’un syndicalisme éco-responsable, revendiquant une transition écologique juste et équitable. Le congrès de Poitiers de 2021 a établi dans notre résolution générale les principaux enjeux : notre projet syndical « doit viser la né cessaire et urgente transition écologique pour un monde plus juste et solidaire mettant l’humain et son environne ment au cœur ». Plus précisément, « l’UNSA Éducation agit pour sa propre transformation écologique. Il faut passer de la réflexion à la mise en pratique en se basant sur des ob jectifs clairement identifiés dans les instances internes ».
Forfait mobilité durable : du mieux !
Le forfait mobilités durables (FMD) permet le rembour sement total ou partiel par l’employeur des frais de dé placement domicile- travail à condition d’utiliser le vélo, vélo assisté ou covoiturage.
En juillet, le ministre de la Fonction publique a annoncé :
Le cumul possible entre FMD (200€ annuel) et rembour sement partiel d’un abonnement aux transports en com mun.
La suppression du seuil minimal de 100 jours de vélocovoiturage pour en bénéficier (montant proratisé en-deçà).
L’UNSA Éducation demande la publication du décret d’application au plus vite et reven dique l’alignement du plafond de rem boursement des frais de déplacement domicile-travail sur celui du secteur privé (800€ depuis août 2022).
Christelle Alan
@lucioleforever
christelle.alan @unsa-education.org
Il est essentiel dorénavant de favoriser la réflexion collec tive et d’agir par tous les moyens. L’approche systémique doit prévaloir : promouvoir la sobriété énergétique dans un contexte de guerre aux portes de l’Europe, combattre les réticences des uns et valoriser les bonnes pratiques des autres, ce sont des actes indispensables mais qui ne suffi sent pas. Il faut trouver des solutions durables pour créer les conditions de la transition écologique dans l’ensemble de nos activités quotidiennes. Cela passera inévitablement par la remise en cause de notre modèle de développement économique. Il importe, en outre, de conserver comme objectif le bien-être de l’ensemble de la population. Penser et agir pour un avenir meilleur D ans nos missions éducatives et syndicales, il est essentiel d’être également éco-responsable : concrètement pour l’UNSA Éducation, cela signifie qu’il faut rénover le bâti scolaire selon les règles de sobriété énergétique et de préservation de l’environnement, impliquer les élèves, les étudiant.es et tous les jeunes dans la transition, et former les personnels pour mieux agir au quotidien. Des solu tions existent (voir à ce sujet l’entretien avec Jean Jouzel dans ce même numéro) et il ne faut pas perdre de temps. On peut regretter que l’actualité dans ce domaine soit en core trop marquée par de vaines polémiques, alors que la situation de notre planète est si fragile. Il ne faut pas pour autant tomber dans l’abattement ou l’éco-anxiété, ni se contenter de « petits gestes », qui pour efficaces qu’ils soient, ont montré leurs limites. Il s’agit aujourd’hui de lancer une mobilisation générale et il n’est pas trop tard : le moment est venu de nouer avec la nature et notre en vironnement de nouveaux liens qui permettront un avenir meilleur.
Benoit Kermoal
@enklask1
benoit.kermoal
@unsa-education.org
26 - n° 172 - Octobre 202 2
« Il faut aller de l’avant pour faire adhérer à la transition écologique »
Entretien avec Jean Jouzel
Jean Jouzel est un paléoclimatologue, chercheur au CNRS : il a été plusieurs années vice-président du groupe scientifique du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). Récemment, il a coordonné une mission dans l’ E nseignement supérieur afin de proposer des mesures pour sensibiliser aux enjeux de la transition écologique. À l’heure où les effets du changement climatique sont de plus en plus visibles et où la France doit s’engager dans la sobriété énergétique et dans la transition écologique, il a accepté de répondre aux questions de l’UNSA Éducation.
Dans votre rapport de février 2022 « Sensibiliser et former aux enjeux de la transition écologique et du développement durable dans l’enseignement supérieur », vous constatez un défaut de formation des étudiant·es mais également des enseignant·es sur le thème de la transition écologique. Pourquoi est-ce important d’éduquer à cette question ? Quelles sont les préconisations prioritaires de votre rapport ?
La lettre de mission reçue du Ministère de l’Enseigne ment supérieur et de la Recherche était d’évaluer la place de la transition écologique et de la protection de la biodiversité dans l’enseignement supérieur, prendre en compte le développement durable ou bien encore la sobriété. Cela a abouti à des propositions que l’on peut retrouver dans ce document : 100 % des étudiant·es doivent être formé·es à ces enjeux et il faut concentrer les efforts sur les premières années, en lien avec ce qui se fait dans le secondaire. Cela doit faire partie du cursus universitaire. Mais une fois dit cela, ce n’est pas si simple à mettre en place : il faut l’intégrer dans les disciplines enseignées, for mer les enseignant.es et il faut également l’adhé sion des établissements du supérieur, ainsi qu’un soutien financier. Nous proposons ainsi que soit créée une plateforme avec plusieurs modules d’en
seignement qui peuvent déjà être faits dans des établis sements. Le plus important est de faire adhérer à la tran sition écologique et il faut aller de l’avant. Il y aura des difficultés mais il faudra une vraie volonté en particulier du Ministère.
Les incendies et la sécheresse ont été les lots d’un été 2022 caniculaire en France et dans d’autres pays. Plusieurs pics à plus de 40 degrés ont été enregis trés. Est-ce que cela va entraîner une prise de conscience durable ? Durable, je l’espère mais dans la réalité, on oublie assez vite malheureusement, je crains que pour cet été 2022, ce soit le cas et qu’on vive ensuite comme dans le monde d’avant. Ainsi la canicule de 2003, avec de nombreuses conséquences, a été assez rapidement oubliée. Cela est d’autant plus vrai que l’on peut avoir des étés normaux dans les années à venir, ce qui pourrait diminuer la prise de conscience des dangers du réchauffement climatique. Mais il est vrai que des événements extrêmes ont eu lieu cet été, et que cela peut inciter à aller de l’avant en pre nant de vraies mesures. C’est tout le travail du GIEC qui documente précisément et scientifiquement la réalité du réchauffement climatique et peut nous aider à agir et à trouver les solutions pour faire face aux enjeux actuels. Les épisodes climatiques que nous venons de vivre sont bien en lien avec ces effets du réchauffement sur le plus long terme.
28 - n° 172 - Octobre 202 2
D’après vous, que peuvent faire les groupes de pression ou les syndicats pour favoriser la transition écologique ?
Je pense que les groupes de pression, les associations ou les syndicats jouent un rôle essentiel. Sans eux, il n’y aurait pas eu, par exemple, de lettre de mission pour faire ce rapport dans l’ESR. Leur place est donc très importante dans cette prise de conscience de la population et cela amène les responsables politiques à agir. Ce sont bien les manifestations des plus jeunes pour le climat des dernières années qui ont poussé ces responsables à se préoccuper des enjeux climatiques dans l’éducation, que ce soit à l’école ou à l’université. On peut re gretter qu’il faille passer par là et pas par d’autres moyens dé mocratiques, mais il faut surtout se dire que c’est grâce à ces mobilisations que les pouvoirs publics sont amenés à agir. Agir pour la transition écologique, c’est aussi un impératif pour l’UNSA Éducation : il faut concilier en particulier les enjeux de justice sociale et de transition. Des pistes existent et il faut les consolider en ce qui concerne le bâti scolaire et universitaire, les mobilités, les gestes du quotidien et la formation des per sonnels et des plus jeunes Pour cela, il faut passer de la ré flexion à la mise en pratique en se basant sur des objectifs clairement identifiés.
Pour aller plus loin
Sur le rapport « Sensibiliser et former aux enjeux de la transition écologique et du développement durable dans l’enseignement supérieur », lire l’article en ligne sur le site de l’UNSA Éducation.
Lire l’article en scanant le QR Code, ou via le lien url : www.unsa-education.com/article-/education-enseignementsuperieur-et-la-recherche-les-fondations-de-la-strategiepour-faire-face-aux-dereglements-climatiques/
Jean Jouzel avait également accepté de participer à une table ronde sur « L’ESR et l’urgence clima tique » : on peut la réécouter en podcast sur le site de l’UNSA Éducation.
Carine Aoun-Boudot @carineaoun1 carine.aoun-boudot @unsa-education.org
Benoit Kermoal
@enklask1
@unsa-education.org
Ecouter le podcast en scanant le QR Code, ou via le lien url : www.unsa-education.com/ article-/esr-et-urgence-climatique-la-tableronde-en-podcast/
29- n° 172 - Octobre 202 2
benoit.kermoal
Si tout était à refaire…
É
Si une force surnaturelle devait soudain faire se volatiliser l’entièreté de nos écoles, collèges et universités, ainsi que les programmes du ministère de l’Éducation et la totalité des habitudes et traditions accumulées par les enseignants québécois de générations successives, voudrions-nous recréer des insti tutions identiques à celles ainsi disparues pour répondre à nos besoins actuels ? » telle est l’interrogation posée cet été par un professeur du Québec dans une tribune journalistique.
«
videmment pour lui, comme pour nous, la question ne se pose pas vraiment. Elle demeure théorique. Mais l’envisager à - au moins - trois vertus. Tout d’abord, elle rappelle que l’Ecole et plus globalement les systèmes d’éducation sont le fruit d’une histoire, d’une construction progressive, de choix politiques et sociétaux. On ne peut ignorer en France le lien étroit construit entre l’Ecole et la République. Il faut même remonter avant la Ré volution pour comprendre la construction religieuse, puis en réaction à l’obscurantisme, de l’enseignement. Dans leur ouvrage récent « Contre l’école injuste ! Questionner l'ima ginaire scolaire. Discerner les pièges. Repenser les savoirs à enseigner », Philippe Champy et Roger-François Gauthier évoquent ainsi des « enseignements héritiers d’une histoire inconsciente ». Imaginer devoir tout reconstruire revient à faire émerger cette histoire et nécessite de la prendre en compte.
Ce questionnement oblige également à reconnaitre et à dire les dysfonctionnements actuels de notre système édu catif. Sans se flageller ni mettre en accusation les person nels qui font de leur mieux, force est d’admettre que l’Ecole, telle qu’elle a été ainsi progressivement construite, peine à répondre à son ambition de faire réussir tous les enfants et jeunes qui lui sont confiés. En difficulté pour répondre à la massification de la scolarisation, en France particulière ment, l’Ecole entretient – voire amplifie – les inégalités so ciales comme le montrent de très nombreux travaux, nationaux comme ceux de la DEPP ou internationaux avec ceux de l’OCDE (dont les nombreuses analyses issues de l’évaluation PISA). A défaut de tout changer, nul doute qu’il y a là une nécessité à agir et à le faire d’urgence.
Envisager - à défaut de son entière transformation - des évolutions dans le système éducatif nécessite de s’appuyer sur les changements qui l’environnent. Or plusieurs élé ments s’imposent aujourd’hui comme des leviers devant être pris en compte pour construire une réponse éducative d’avenir.
L’actualité de cette rentrée a mis en évidence la pénurie de personnel enseignant et plus globalement éducatif.
Au-delà d’une légitime revendication d’une rémunération à la hauteur de la formation, des missions et des respon
sabilités, c’est plus largement le sens des métiers qui est questionné et qui doit être retravaillé, voire repensé.
Le massif développement du numérique conduit à de nou veaux rapports aux savoirs, à leurs diffusions, à leurs transmissions, à leurs acquisitions. Comment prendre en compte cette mutation des nouvelles générations deve nues « petite(s) Poucette(s) » pour reprendre le clin d’œil proposé par Michel Serres ?
L’urgence environnementale interroge également profon dément l’Education. Il s’agit certes de faire comprendre les causes et les conséquences du réchauffement climatique dû massivement à l’activité humaine, mais aussi de former des citoyen·nes capables d’inventer, dans tous les do maines, une vie plus en adéquation avec les ressources de la planète et en harmonie avec les autres êtres vivants. La formation des citoyen·nes introduit aussi la question des évolutions démocratiques, face à une crise de la re présentativité et à une montée des extrêmes droites. Le sujet de la participation nécessite ainsi d’être travaillé et la recherche-action conduite par le Centre Henri Aigue perse et Missions publiques pour l’UNSA Education ap portera un éclairage sur les pistes possibles tant pour les démarches syndicales que pour les approches éducatives. Mutations professionnelle, écologique, numérique, démo cratique… sont autant de leviers pour -à défaut de tout refaire - faire évoluer l’Education.
Denis Adam
30 - n° 172 - Octobre 202 2
@denisadamunsa denis.adam @unsa-education.org
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J’AI CHOISI
Marie-José Pérec est engagée avec MGEN pour promouvoir le sport-santé. Authentiquement mutualiste, MGEN rend
les
www.antigel.agency02395Septembre 2021© Hervé ThouroudeDocument publicitaire n’ayant pas de valeur contractuelle. MGEN, Mutuelle Générale de l’Éducation Nationale, immatriculée sous le numéro SIREN 775 685 399, MGEN Vie, immatriculée sous le numéro SIREN 441 922 002, MGEN Filia, immatriculée sous le numéro SIREN 440 363 588, mutuelles soumises aux dispositions du livre II du Code de la mutualité. MGEN Action sanitaire et sociale, immatriculée sous le numéro SIREN 441 921 913, MGEN Centres de santé, immatriculée sous le numéro SIREN 477 901 714, mutuelles soumises aux dispositions du livre III du Code de la mutualité. Siège social : 3 square Max-Hymans -75748 Paris CEDEX 15.
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