Connexion pour le qualifiant 3 - Livre-Cahier - Séquence 3

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FRANÇAIS

LIVRE-CAHIER

Maud Croes

Alix Francise

Laurence Kohl

Ariane Leturcq

Marie Verroken

sous la coordination de et avec Claude Marion

FRANÇAIS LIVRE-CAHIER 3

Udiddit, la plateforme d’apprentissage en ligne pour les élèves et les enseignants

La plateforme Udiddit te donne, par exemple*, accès à : -des exercices en ligne pour t’entrainer, -un aperçu de tes progrès et de tes résultats, -du matériel de cours, -des jeux captivants, -et bien plus encore...

*En fonction de la méthode

Connexion pour le qualifiant 3 - Livre Cahier

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Auteurs : Maud Croes, Alix Francise, Laurence Kohl, Ariane Leturcq, Marie Verroken, sous la coordination de et avec Claude Marion

Couverture : Nor production

Mise en page : K Naye

Illustrations : Achile (Thibaud Lissonnet)

Les photocopieuses sont d’un usage très répandu et beaucoup y recourent de façon constante et machinale. Mais la production de livres ne se réalise pas aussi facilement qu’une simple photocopie. Elle demande bien plus d’énergie, de temps et d’argent.

La rémunération des auteurs, et de toutes les personnes impliquées dans le processus de création et de distribution des livres, provient exclusivement de la vente de ces ouvrages.

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L’éditeur s’est efforcé d’identifier tous les détenteurs de droits. Si, malgré cela, quelqu’un estime entrer en ligne de compte en tant qu’ayant droit, il est invité à s’adresser à l’éditeur.

L’orthographe telle que rectifiée le 6 décembre 1990 par le Conseil Supérieur de la langue française est d’application dans la collection. Toutefois, afin de respecter les écrits des auteurs des documents et des citations, l’orthographe d’origine y est respectée.

© Éditions VAN IN, Mont-Saint-Guibert – Wommelgem, 2023

Tous droits réservés.

En dehors des exceptions définies par la loi, cet ouvrage ne peut être reproduit, enregistré dans un fichier informatisé ou rendu public, même partiellement, par quelque moyen que ce soit, sans l’autorisation écrite de l’éditeur.

1re édition, 2023

ISBN 978-94-647-0001-5

D/2023/0078/63

Art. 602989/01

CODE ÉLÈVE

BIENVENUE DANS CONNEXION POUR LE QUALIFIANT 3 !

Développer tes compétences de communication – t’apprendre à mieux lire, écouter, écrire et parler – et te permettre de fréquenter des productions culturelles variées, tels sont les objectifs que te propose Connexion pour le qualifiant.

Comment utiliser ce livre-cahier ?

Ton livre-cahier est constitué de 9 séquences, suivies par des fiches outils et des exercices pour t’entrainer.

Une séquence, c’est une suite d’activités qui ont pour objectif de t’outiller afin que tu puisses accomplir une tâche finale. Chaque séquence s’ouvre sur une introduction te communiquant le but à atteindre et comporte un tableau récapitulant ce qui sera travaillé, conformément à ce qu’imposent les textes officiels du cours de français.

Quelques balises

Fiche outil « Convaincre »

Si tu éprouves des difficultés à répondre à une question, consulte la fiche outil qui t’est signalée.

Si tu éprouves des difficultés à réaliser une activité, un guidage t’aide à progresser pas à pas.

En fin de séquence, tu as l’opportunité d’enrichir ton vocabulaire, en consignant, dans un lexique, les mots rencontrés au cours des activités.

En fin de séquence, tu as également l’opportunité d’améliorer ton orthographe.

Ce pictogramme t’indique les informations à retenir pour mener à bien la tâche qui t’est confiée.

Ce pictogramme t’indique que tu vas écouter un document sonore.

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Ce code t’indique la possibilité d’écouter un enregistrement ou de visionner une vidéo en un clic via ton smartphone ou ta tablette.

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MISE
AU POINT
Toutes les pistes audios et les vidéos sont accessibles en un clic via ton smartphone ou ta tablette ! 1. Télécharge l’application Sésame des Éditions Van In 2. Scanne le code sur la page : tu auras directement accès aux contenus multimédias de cette page ! Si tu éprouves des difficultés…

SÉQUENCE 3

La preuve par TOI

JUSTIFIER UNE RÉPONSE SCOLAIRE

Dans la vie, il arrive que l’on te demande de te justifier. Et à l’école, justifier tes réponses est une tâche que tu dois accomplir très souvent.

Cette tâche permet aux professeur(e)s de vérifier que tu n’as pas répondu au petit bonheur la chance, mais qu’au contraire tu as réfléchi avant de répondre et que tu maitrises les connaissances utiles.

Comment se présente une justification ?

Quelles règles convient-il de respecter pour en produire une de qualité ?

UAA 0 JUSTIFIER, EXPLICITER

Identifier et comprendre la demande de justification Énoncer les connaissances sur lesquelles fonder la justification

Planifier la justification sous la forme d’un écrit intermédiaire (schéma)

• Évaluer la qualité d’une justification et l’améliorer

Justifier par écrit une réponse à

PRODUCTION ATTENDUE

Justification scolaire écrite

Stratégies transversales

• Zoom sur les opérations d’écriture

ACTIVITÉ 1

MANIFESTER SA COMPRÉHENSION D’UNE NOUVELLE

1.Tu anticipes la suite du récit

Lis le début du court récit intitulé Monsieur, vous m’entendez ?

DOCUMENT I —

MONSIEUR, VOUS M’ENTENDEZ ?

― Monsieur, vous m’entendez ?

Mais dans quel monde vivons-nous ! Vous traversez la rue et un type que vous ne connaissez pas vous accoste et vous demande si vous l’entendez ? Je rentre chez moi après une journée de travail, je suis fatigué, je ne vais pas entamer une conversation avec quelqu’un que je n’ai jamais vu. En plein milieu d’une rue. Il va sans doute me quémander une petite pièce ou un ticket restaurant ! D’abord, la moindre politesse, c’est de dire bonjour. À la limite, s’il m’avait dit : « Bonjour, monsieur, est-ce que vous m’entendez ? », là, je

lui aurais peut-être répondu. Je vais l’ignorer, il va me laisser tranquille.

― Monsieur, monsieur, vous m’entendez ?

Là, il exagère. Quel culot ! Demander si on l’entend, comme ça, à brûle-pourpoint ! Tiens, c’est curieux, cette expression : « brûle-pourpoint ». On ne parle plus de pourpoint, de nos jours. Si je me rappelle bien, c’était quelque chose qu’on portait sur le torse, il y a longtemps. Mais c’est vrai que je sens comme une brûlure au niveau de la poitrine, dans les poumons. Ça doit être l’énervement que me cause ce type.

CAiZeRgues, ph. (2011). Monsieur, vous m’entendez ? Grenoble-Paris : © Short Édition En ligne https://short-edition.com/fr/oeuvre/nouvelles/ monsieur-vous-mentendez

1. Dans quel cadre spatiotemporel se déroule cette histoire ? Souligne les passages du texte qui t’ont permis de répondre.

2.Deux personnages sont mis en scène.

a) Comment entrent-ils en contact ?

b) À qui le narrateur croit-il avoir affaire ?

c) Quel groupe de mots indique qu’il s’agit d’une hypothèse dont le narrateur n’est pas certain ?

d) Selon toi, cette hypothèse est-elle plausible ?

-Donne un synonyme de cet adjectif.

-Réponds à la question.

SÉQUENCE 3 64
1 5 10 15 20 25

3.Selon toi, que va-t-il se passer ensuite ?

a) Coche la (ou les) proposition(s) que tu estimes plausible(s).

b) Tu seras capable de citer les passages du texte sur lesquels tu fondes ta réponse.

Les deux personnages vont aller boire un verre ensemble.

Le narrateur va ignorer l’autre personnage.

Le narrateur va lui donner quelques pièces.

Une altercation entre les deux personnages va éclater.

Le second personnage va dépouiller le narrateur.

Le second personnage va insister.

4. Partage tes réponses avec tes condisciples et, ensemble, évaluez les hypothèses sélectionnées par les un(e)s et les autres.

a) Sont-elles plausibles ?

b) Pour quelle(s) raison(s) ?

2.Tu vérifies tes hypothèses et tu en émets d’autres

Lis la deuxième partie de ce récit en vue de vérifier les hypothèses retenues.

DOCUMENT 2

Je vais faire comme s’il n’était pas là, ne rien répondre, ne pas le regarder, c’est la meilleure solution.

― Serrez-moi la main si vous m’entendez.

Non, mais, c’est vraiment pas le moment de le toucher et encore moins de lui serrer la main. Je ne sais pas s’il a les mains désinfectées. Et puis je ne le connais pas, on ne serre pas la main à un inconnu, dans la rue ou ailleurs.

― Monsieur, serrez-moi la main si vous m’entendez.

Alors là, c’est incroyable ! Vous êtes tranquillement en train de marcher dans la rue et un type vous harcèle pour que vous lui serriez la main ? Il ne me reste qu’une chose à faire : prendre mes jambes à mon cou et le laisser en plan sur le trottoir. C’est

curieux, cette expression : « prendre ses jambes à son cou ». C’est vieillot. Ça ne se dit plus. Pourquoi ces vieilles expressions me reviennent-elles ? D’autant que je ne sens plus beaucoup mes jambes, ça doit être l’émotion. Par contre, j’ai mal au cou. Le stress sans doute. Je suis épuisé. Ce type m’a retiré toute l’énergie que j’avais. Je sortais du bureau, heureux de rentrer chez moi, revoir ma femme et mes enfants, et voilà qu’un inconnu vient m’enquiquiner dans la rue avec ses questions farfelues : « Vous m’entendez ? » Bien sûr que je l’entends, je ne suis pas sourd, seulement je ne veux pas lui répondre. Lui serrer la main, non, jamais de la vie !

65 SÉQUENCE 3
CAiZeRgues,
.(2011)
1 5 10 15 20 25 30 35
ph
. Ibid.

1. Parmi les hypothèses retenues précédemment, laquelle (lesquelles) se vérifie(nt) ?

2. Dans cet extrait, le narrateur présente trois manifestations physiques particulières.

a) Lesquelles ? Surligne-les dans le texte.

b) Quelles hypothèses émet-il pour les justifier ?

c) Selon toi, ses hypothèses sont-elles ou non plausibles ?

d) Complète le tableau ci-dessous.

3. Selon toi, que va-t-il se passer ?

a) Formule l’une ou l’autre hypothèse.

b) Tu seras capable de la ou les justifier oralement.

AU POINT MISE AU POINT

4. Partage tes réponses avec la classe. Lorsqu’on lit, on anticipe la suite des évènements. Autrement dit, on émet des hypothèses sur ce qui va se passer : la manière dont les personnages vont (ré)agir, les évènements qui vont arriver… Émettre une hypothèse, c’est faire une supposition. Toutes les hypothèses ne sont pas acceptables. Elles doivent être plausibles, c’est-à-dire qu’on doit pouvoir les justifier en se fondant sur :

− les informations fournies par le texte, qu’elles soient explicites ou implicites, et/ou

− ses connaissances du monde, et/ou

− son vécu, ses expériences de vie.

En général, la suite du texte permet de vérifier l’hypothèse émise et de l’ajuster si nécessaire.

SÉQUENCE
66
3
mAniFestAtions physiQues JustiFiCAtions plAusiBles / Non plAusiBles
MISE

3. Tu lis la fin du récit et tu évalues des réponses avec justification

Lis la fin du récit.

DOCUMENT 3

― Il faut appeler les pompiers !

Ben, voyons ! Je ne veux pas lui serrer la main et il veut appeler les pompiers. Et pourquoi pas la police ? Ça doit être un fou. Je vais lui mettre mon poing sur la figure. Je vais le regarder dans les yeux et lui dire ce que je pense de lui. Tiens, c’est idiot, mon bras, je ne le sens plus. Je vais me retourner et voir la tête qu’il a.

Mais, pourquoi j’ai les yeux fermés ?

J’ouvre l’œil droit, difficilement, il est un peu collé. Je vais enfin voir à quoi il ressemble, ce type. J’ai un peu de mal à le distinguer. D’abord, je vois ses genoux puis son corps, imprécis. Il est tout en rouge. Ce n’est pas possible ! Ce gars s’est aspergé d’un liquide rouge, on dirait du sang. Il est complètement dingue. J’ouvre l’œil gauche. Il y a plein de gens autour de nous. Dans un bourdonnement de voix, je les entends me plaindre. Ils ont bien compris que ce gars m’assommait avec ses questions. Ils sont rouges, eux aussi. Et à

1. As-tu été surpris(e) par cette fin ?

2. As-tu apprécié ce récit ?

l’envers. Je vois leurs pieds, leurs jambes, mais difficilement leur tête. Trop loin ? Trop flou ? Leurs masques peut-être ? Mais non, il y a une forme sombre qui me cache leur tête et le ciel aussi.

Cette obscurité ! Il y a un bus au-dessus de moi ! Alors là, il a mis le paquet ! Quelle mise en scène ! Un bus ! Des figurants ! On est dans un film ? C’est un acteur ? Célèbre ? Tout ça pour me demander si je l’entends ? Pour que je lui serre la main ? C’est aberrant !

Je suis anéanti par tant d’absurdité. Tout ça m’épuise. Je suis exténué. Je suis crevé. Je dois absolument me reposer. Je veux rentrer chez moi. Et arrêtez donc ce pin-pon énervant !

Je vais me reposer, ne plus penser à tout ça, refermer les yeux et faire un petit somme...

3. Partage tes réponses avec la classe. Tu seras capable de les justifier oralement.

67 SÉQUENCE 3
CAiZeRgues, ph (2011). Ibid. 1 5 10 15 20 25 30 35 40

ACTIVITÉ 2

IDENTIFIER LES CARACTÉRISTIQUES D’UNE JUSTIFICATION

1.Tu analyses un exemple de performance attendue

1. Un professeur a proposé ce récit à ses élèves et leur a posé la question reproduite ci-dessous.

À quelle époque précise se déroulent les évènements ? Justifie ta réponse.

2.Prends connaissance de la réponse de Nikita et de l’évaluation de son professeur.

Je pense que les évènements ont lieu pendant la pandémie du coronavirus. En effet, dans le texte, il est question de deux règles sanitaires imposées à cette époque.

La première de ces règles, c’était qu’on devait se désinfecter les mains. Et, dans le texte, le narrateur ne veut pas toucher l’inconnu parce qu’il ne sait pas si ce dernier l’a fait. Ensuite, au moment de la pandémie, il fallait porter des masques. Or, le narrateur se demande si ce sont les masques qui l’empêchent de voir les visages de ceux qui l’entourent.

3.Partages-tu l’avis du professeur ? Pourquoi ?

Très b travail, Nikita !

SÉQUENCE 3 68

4. Qu’est-ce qui vaut à Nikita les félicitations de son professeur ? Réponds en complétant la deuxième colonne du tableau.

1.À quoi correspond la première phrase ?

Je pense que les évènements ont lieu pendant la pandémie du coronavirus. En effet, dans le texte, il est question de deux règles sanitaires imposées à cette époque.

2. La seconde phrase de Nikita est utile. Explique son intérêt/utilité.

3.Encadre le connecteur qui l’introduit.

4.Qu’indique-t-il ?

SÉQUENCE 3
RÉponse de niKitA AnAlyse

On devait premièrement se désinfecter les mains. Et, dans le texte, le narrateur ne veut pas toucher l’inconnu parce qu’il ne sait si ce dernier l’a fait. Ensuite, au moment de la pandémie, il fallait porter des masques. Or, le narrateur se demande si ce sont les masques qui l’empêchent de voir les visages de ceux qui l’entourent.

5. Encadre ce qui relie ce paragraphe à ce qui précède.

6. Qu’annonce ce connecteur ?

7. Les deux premières phrases de ce paragraphe fontelles allusion :

à des informations fournies par le texte ?  au vécu et aux connaissances du monde de Nikita ?

8. Souligne le connecteur qui relie les deux premières phrases à la troisième.

9. Qu’annonce ce connecteur ?

10. Pourrait-on en utiliser d’autres ? Si oui, lesquels ?

11. Cette troisième phrase fait-elle allusion : à des informations fournies par le texte ? au vécu et aux connaissances du monde de Nikita ?

12. La dernière phrase fait-elle allusion : à des informations fournies par le texte ? au vécu et aux connaissances du monde de Nikita ?

13. Cette dernière phrase commence par le connecteur « or ». Qu’introduit-il ? une conséquence une cause une opposition un raisonnement

5. Une justification s’apparente à un texte argumenté. Explicite cette affirmation en consultant la fiche outil « Convaincre ».

Fiche outil « Convaincre », 2 (Composantes du texte argumenté), p. 243 Fiche outil « Convaincre », 3 (L’organisation du texte argumenté), p. 244 Fiche outil « Relations sémantiques », 2.2.A (Des connecteurs), p. 285 Fiche outil « Relations sémantiques », 2.3 (Quelques moyens pour annoncer la conséquence), p. 286

6. Sur cette base, complète le schéma d’argumentation à la page suivante.

SÉQUENCE 3 70

Thèse Argument

Développements Exemples

Argumentation

7. Place les connecteurs que tu as relevés sur les flèches qui leur conviennent.

8. Nikita a segmenté son texte en deux paragraphes. Justifie cette segmentation.

AU POINT

AU POINT

1. Lorsqu’on doit justifier une réponse, on doit prouver qu’on n’a pas répondu au hasard, mais que la réponse est l’aboutissement d’un raisonnement : on doit argumenter pour faire admettre la réponse.

2. Pour organiser rigoureusement son argumentation, on planifie sa réponse en utilisant le schéma argumentatif :

- la réponse correspond à la thèse,

- la justification, c’est l’argumentation.

3. Pour rédiger une justification, on procède comme pour un texte argumentatif. On avance les arguments et on les développe ou on les illustre.

Remarque : la mise en texte du schéma ne respecte pas toujours l’ordre des colonnes du schéma.

4. Lors de la rédaction de la justification, on compose des phrases verbales et on veille à l’intelligibilité de sa réponse :

- en connectant les arguments entre eux,

- en connectant chaque argument à son développement,

- en divisant judicieusement son texte en paragraphes.

71 SÉQUENCE 3
MISE
MISE

ACTIVITÉ 3

IDENTIFIER LA DEMANDE DE JUSTIFICATION

Tu identifies la demande de justification

Toutes les questions posées en classe n’exigent pas des justifications rédigées. Certaines d’entre elles peuvent consister simplement en un repérage ou un listage de fragments d’un texte.

Voici une série de consignes / questions.

a)Coche celles qui demandent une justification rédigée.

b)Souligne le(s) mot(s) qui te permet(tent) de l’affirmer.

Monsieur, vous m’entendez  ?  est une nouvelle à chute. Es-tu d’accord avec cette affirmation ? Explique.

Cite trois indices qui permettent d’inférer que le narrateur s’est fait renverser par un bus.

L’histoire se déroule-t-elle en pleine pandémie ? Prouve ta réponse.

As-tu été surpris par la fin du récit Monsieur, vous m’entendez ? ? Pourquoi ?

Le narrateur de ce récit n’est pas très généreux. Prouve-le en recopiant un passage du texte.

As-tu apprécié ce récit ? Motive ta réponse.

Cette histoire est-elle vraisemblable ? Justifie.

SÉQUENCE 3 72

ACTIVITÉ 4

ÉVALUER ET AMÉLIORER UNE JUSTIFICATION

1. Tu évalues une justification

Voici une autre question du professeur et la réponse de Novak. Lis-les.

Le narrateur pense que les évènements qu’il vit pourraient être liés au tournage d’un film. Partages-tu cet avis ?

— Si oui, justifie ta réponse.

— Si non, quelle est ton hypothèse ? Justifie-la.

Évalue la réponse de Novak.

a) Est-elle liée à la question ?

b) Est-elle juste ?

c) Est-elle complète ?

d) À quel constituant d’un texte argumenté correspond-elle ?

e) Tu seras capable de justifier oralement tes réponses.

f) Partage tes réponses avec la classe.

2. Tu améliores une justification

1. Améliore la réponse de Novak.

2. Auparavant, explique comment tu comptes t’y prendre.

73 SÉQUENCE 3
Non, selon moi, le narrateur se trompe. Je pense qu’il est victime d’un accident et qu’il a été renversé par un bus.

3.Confronte ta réponse à celles de tes condisciples.

4.Recopie ta justification dans l’encadré ci-dessous. Justification complète Non, selon moi, le narrateur se trompe. Je pense qu’il est victime d’un accident et qu’il a été renversé par un bus.

SÉQUENCE 3 74

Si tu éprouves des difficultés, effectue les consignes ci-dessous.

A. Élabore l’argumentation (qu’aurait dû fournir Novak) en recherchant dans le texte les indices qui prouvent que le narrateur s’est fait renverser par un bus.

B. Ces indices permettent d’inférer, de trouver quatre arguments soutenant que le narrateur est victime d’un accident.

C. Sur cette base, complète le schéma ci-dessous.

D. Demande à ton (ta) professeur(e) de vérifier ton schéma.

Vérification de l’état de conscience du narrateur

Brulure à la poitrine

Douleurs au cou

Jambes insensibles

Sang dans les yeux

75 SÉQUENCE 3

E. Il te reste à rédiger le texte sur la base du schéma en procédant argument par argument.

a) Considère le premier argument du schéma et, dans le tableau ci-dessous, les trois propositions de condisciples de Novak et Nikita. ‒ Évalue ces propositions dans la seconde colonne.

‒ Choisis la meilleure.

Alix

Le narrateur présente des manifestations physiques d’un homme blessé.

Mario Manifestations physiques d’un homme blessé (brulure à la poitrine, jambes insensibles, douleurs au cou et visage en sang)

Amel

D’abord, le narrateur présente des manifestations physiques qui pourraient avoir été provoquées par un accident. Par exemple, il ressent une brulure dans la poitrine, il a mal au cou, il ne sent plus ses jambes et il a du sang dans les yeux (il voit les autres rouges).

b) Considère le second argument.

‒ Lis la proposition de Mehdi et les commentaires de son professeur.

‒ Sur cette base, interviens dans la copie pour l’améliorer.

‒ Demande à ton (ta) professeur(e) de valider ton travail.

76 SÉQUENCE 3
pROpOsitiOns Qualités/DéFauts

(1)(2) Il l’interroge pour vérifier s’il est conscient. (3)(4) Il lui demande s’il l’entend bien et s’il peut lui serrer la main.

(1)Veille à connecter t argument au précédent.

(2) Problèmes d’anaph es

−Ce n’est pas le narrateur qui interroge.

−Qui est ce « l’ » et ces « il » ?

(3)Veille à connecter argument et dévelo ement.

(4) Problèmes d’anaph es

−Ce n’est pas le narrateur qui demande

−Qui s t ces « lui », ces « il », ce « l’ » ?

c) Considère les deux derniers arguments.

Mets-les en texte.

‒ Compare ton texte à celui de ton (ta) voisin(e).

‒ Ensemble, parvenez à un accord.

d) Recopie toute ta justification dans l’encadré de la page 74.

SÉQUENCE 3 77
pROpOsitiOn De MeHDi COMMentaiRes Du pROFesseuR

TU ENRICHIS TON LEXIQUE

Au cours de cette séquence, tu as rencontré des mots que tu ne connaissais pas.

1.Choisis-en trois.

2.Identifie la classe grammaticale à laquelle chacun appartient.

3.Si c’est possible, trouve un synonyme et un antonyme.

4.Reporte ces mots dans le lexique qui se trouve à la page 331.

TU AMÉLIORES TON ORTHOGRAPHE

Voici une justification d’une maman d’élève, manifestement très énervée puisqu’elle a commis quatre erreurs d’orthographe.

1.Repère-les et corrige-les.

2.Tu seras capable d’expliquer comment tu as procédé.

Monsieur,

Je vous résume notre lever de ce matin : bol de chocolat chaud renverser, panique, aquarium cassée, poisson rouge en apnée, cris, aboiements, pleurs, torchons, et donc …retar de Tim. Avec toutes nos excuse.

Améliore ton orthographe sur Udiddit, avec des exercices de langue supplémentaires.

78

TÂCHE FINALE

PROPOSITION 1

Voici une nouvelle intitulée Les gens d’à côté. Lis-la en vue de répondre, sur une feuille séparée, à la question suivante.

Qu’est-il arrivé au mari de la nouvelle voisine d’Evelyne et Edmond ?

Justifie ta réponse :

a) en te fondant sur le texte,

b) au moyen de trois arguments développés.

LES GENS D’À CÔTÉ

― Alors, comment ça va avec ta nouvelle voisine ? demanda Edmond.

Evelyne baissa les yeux sur son tricot.

― Ça va, dit-elle. J’ai parlé avec elle quelques minutes avant le dîner, lorsque j’étais dans la cour. Ils viennent de Californie, à ce qu’elle m’a dit. Elle a l’air d’une femme simple et charmante.

Evelyne tira sur la laine et l’examina.

― Tu trouves ? Elle te plaît, n’est-ce pas ?

― Je crois.

― Ça te fait quelqu’un pour te tenir compagnie durant la journée. Et puis ça t’empêche de penser sans cesse à toi, insista-t-il.

― Je ne la vois pas beaucoup. Quelquefois je lui parle, tandis qu’elle étend son linge sur la corde.

― Bon, ça te fait du bien ! dit-il vivement.

L’expression de son visage était celle du médecin.

Evelyne tira à nouveau sur la laine et les aiguilles cliquetèrent. Le tricot était pour elle une sorte de médicament.

― Elle étend sa lessive comme si elle était en colère contre elle, dit-elle. Lorsqu’elle met les épingles à linge sur les chemises, on croirait qu’elle les poignarde.

― Evelyne ! Son ton était sec.

― Oui, parfaitement, insista Evelyne.

Peut-être est-ce parce qu’il y en a tant. Quatorze chaque fois. Deux chemises propres par jour. C’est sans doute une manie de son mari.

Edmond froissa son journal en l’abaissant.

― Evelyne, dit-il, il ne faut pas aller imaginer des choses comme ça ! Il ne faut pas chercher des manies et des névroses dans tout ce que les gens font. C’est malsain. Je pensais que tu en aurais eu assez d’analyser et d’être analysée durant toute cette dernière année, depuis ton accident.

Evelyne revoyait le linge s’agiter convulsivement sur la corde tandis que la femme d’à côté étendait chaque vêtement avec une violence contenue.

― Peut-être est-elle fatiguée de laver et de repasser tant de chemises chaque semaine ? dit-elle. Peut-être en est-elle malade à mourir ? Peut-être est-ce pour ça qu’elle semble poignarder les chemises avec ses épingles à linge ?

― Evelyne, tu es presque rétablie maintenant !

Edmond s’efforçait de parler calmement :

― Tu ne peux pas te permettre de laisser ton imagination courir après n’importe quelle broutille. C’est malsain. Tu feras une rechute.

― Je te demande pardon, Edmond.

79 SÉQUENCE 3
1 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60

Elle tira à nouveau sur sa laine :

― Je n’irai plus rien m’imaginer. C’est une brave femme.

Il se détendit.

― Elle t’a dit ce que fait son mari ?

― Il est représentant, dit Evelyne, tout en faisant cliqueter ses aiguilles. Il vend de la coutellerie dans les restaurants ― des couteaux, des couperets et d’autres choses.

― Tu vois ? fit remarquer Edmond. Les représentants doivent être impeccables. C’est pourquoi il change si souvent de chemises.

― Ah oui ?

Evelyne examina le sweater. La laine grise faisait bien trop triste. Elle décida qu’elle y ajouterait un petit motif ― rouge, peut-être :

― Tu l’as déjà vu ?

― Non.

Edmond retira ses lunettes et se mit à les essuyer :

― Et toi ?

― Chaque matin. Il part à son travail un peu après toi. Sa voiture est garée dans leur allée, juste en face de la fenêtre de notre cuisine. Je le vois quand je fais la vaisselle du petit déjeuner.

Edmond tourna les pages de son journal et s’arrêta à celle des sports.

― Comment est-il ?

― Il est très grand et mince. Sa bouche est fine, comme un couteau. Il est toujours en gris. Il me fait penser à un serpent gris.

― Evelyne !

Cette fois-ci il y avait de la colère dans sa voix :

― Ça suffit !

― D’accord.

Elle se leva :

― Je crois que je vais aller me coucher.

Dans sa chambre, elle resta un moment à la fenêtre. Il y avait de la lumière chez les voisins ― une des fenêtres découpait un rectangle orange. Elle se mit au lit, prit un somnifère et s’endormit...

Au-dessus de son évier, chaque matin,

elle voyait surgir l’homme d’à côté, grand, mince, les traits aussi acérés que les couteaux qu’il vendait, les yeux à peine ouverts. Il fonçait droit sur sa voiture et s’y glissait rapidement avec sa mallette à échantillons. Puis le moteur ronflait, la voiture démarrait, et il était parti.

Quant à la femme, Evelyne commençait à la connaître, simplement par ses courtes apparitions dans l’arrière-cour ; par la façon dont elle se dirigeait à grands pas vers la boîte à ordures, arrachait le couvercle, balançait son paquet enveloppé de papier d’un mouvement vif de l’avant-bras, reposait le couvercle bruyamment ; par la brusquerie avec laquelle elle étendait son linge sur la corde ; par ses soliloques où elle marmonnait des mots incompréhensibles, mais où le ton était parfaitement clair ― parfois un ronchonnement plein d’amertume, parfois des invectives pleines de violence et de hargne. Evelyne avait l’impression qu’elle commençait à la connaître admirablement bien. Et de temps à autre, la nuit, elle entendait des sons provenant de la maison voisine. Des échos très légers qui n’étaient pas ceux d’une conversation. Des sons étouffés. Il aurait fallu pas mal d’imagination pour dire s’ils étaient l’expression de la colère ou, peut-être, de la souffrance. Et elle avait promis à Edmond de ne plus aller s’imaginer des choses...

Comme la voiture des voisins n’avait pas bougé de l’allée depuis deux jours, elle en fit part à Edmond. Il abaissa son journal.

― Oh ! dit-il poliment. Est-il malade ?

― Possible. Je ne l’ai pas vue, elle non plus.

― Tu ferais mieux d’aller les trouver, qu’en penses-tu ? Ils sont peut-être malades tous les deux.

― Non. Je n’ai pas envie d’y aller.

Son regard erra sur son journal, puis se posa sur sa femme.

― Et pourquoi ? Tu lui as déjà parlé. Ce serait gentil pour eux.

Evelyne se

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pencha sur le tricot tenu 65 70 75 80 85 90 95 100 105 110 115 120 125 130 135 140 145 150 155

contre sa poitrine, son seul traitement à suivre.

― Elle pourrait penser que je viens rôder par curiosité.

L’arrière-cour resta déserte une journée de plus, durant laquelle Evelyne écouta et observa tandis que la maison voisine semblait endormie.

Le lendemain, la femme d’à côté fit son apparition pour étendre son linge. Ses mouvements n’avaient plus rien de cette fureur contenue des fois précédentes. Elle accrochait le linge, même les chemises, sans y accorder plus d’attention qu’à des morceaux de tissu inanimés et impersonnels ― et non plus comme s’il s’agissait d’une lutte avec un adversaire haï.

Evelyne se dirigea vers la barrière qui séparait les deux cours. S’appuyant des deux mains sur la palissade, elle se pencha au-dessus.

― Je vois la voiture de votre mari dans l’allée... commença-t-elle.

Les mots semblaient s’infiltrer lentement dans l’esprit de l’autre femme avant de s’assembler dans son cerveau pour prendre un sens qui la fit sursauter. Elle glissa un regard vers la voiture, puis le ramena vers Evelyne.

― Il est parti en voyage, dit-elle.

Son expression se voila soudain avec une certaine réserve. Elle s’humecta les lèvres du bout de la langue :

― Il s’est rendu à un congrès. C’était trop loin pour y aller par la route. Il a pris le train et m’a laissé la voiture.

― Oh, c’est ça, dit Evelyne poliment. Nous craignions qu’il ne soit malade.

― Non, il n’est pas malade. Il n’est pas malade du tout.

Brusquement, la femme recula tandis que ses lèvres entrouvertes faisaient visiblement un effort pour émettre d’autres mots d’explication, en vue de ramener cette discussion particulière dans le domaine de la banalité. Puis elle fit demi-tour et disparut derrière sa porte qu’elle verrouilla aussitôt.

― L’homme d’à côté a quitté la ville, dit

Evelyne, le soir venu.

― Alors, répondit Edmond en souriant, tu y es tout de même allée ?

― Non.

― Oh ! tu lui as parlé, cependant ?

― Oui. Je lui ai parlé.

Evelyne se pencha sur son tricot :

― Cet après-midi, elle est partie avec la voiture.

Tout en dépliant son journal, Edmond s’installa pour lire.

― Elle n’a pas été partie longtemps. Lorsqu’elle est revenue, elle avait deux gros chiens avec elle dans la voiture.

Il abaissa son journal :

― Sans blague ?

― Deux grands chiens maigres, expliqua Evelyne. Elle les a emmenés dans l’arrière-cour et s’est servie de la corde à étendre le linge pour les attacher à l’un des poteaux. Elle avait fait une grande lessive ce matin. Quand le linge a été sec, elle est partie chercher les chiens et elle les a attachés avec la corde.

― Elle a peut-être peur, en l’absence de son mari. Et elle les a pris comme chiens de garde.

― Possible.

Maintenant Evelyne se sentait suffisamment bien pour se passer du somnifère qu’elle avait utilisé pour s’endormir durant tous ces derniers mois. Elle s’allongea, tout en repoussant au loin, sur la table de nuit, le petit flacon de comprimés. Puis elle se mit à penser à la femme d’à côté, aux chiens et à la voiture dans l’allée... la femme, les chiens et la voiture...

Finalement, elle se leva et gagna la cuisine dans l’obscurité.

Appuyée à la fenêtre, elle regarda dehors et vit dans la nuit un point lumineux traverser la cour des voisins. Elle le suivit des yeux. Elle entendit un flac, suivi de grognements ― puis ce furent des sons entremêlés de reniflements, des bruits de fauves affamés dévorant gloutonnement. La lumière décrivit un arc de cercle en

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direction de la maison et elle la perdit de vue.

Elle resta un long moment à la fenêtre, puis elle retourna dans sa chambre, prit un comprimé et s’endormit...

― Elle n’aime pas les chiens, dit Evelyne quelques jours plus tard.

― Elle n’a pas à les aimer, répondit Edmond. Ce sont des chiens de garde, et non des chiens de salon.

― Elle les promène chaque jour. Elle les détache du poteau et part avec eux. Lorsqu’elle revient, elle est terriblement lasse et les chiens aussi semblent épuisés. Puis, à la nuit tombée, elle leur donne un bon repas.

Evelyne revoyait les chiens à ces retours de promenade, se traînant lamentablement, la langue pendante ― elle revoyait les traits tirés de la femme, son visage vidé de toute expression par la fatigue. Elle revoyait la façon dont elle les attachait au poteau, nouant et renouant les cordes, tandis qu’ils s’étendaient, les yeux clos, pantelants, repus.

― Que dit-elle à propos de son mari ? Il me semble que ce congrès dure terriblement longtemps.

― Elle ne dit rien du tout. Elle ne fait que promener les chiens. Les promener et les nourrir.

Edmond posa son journal.

― Evelyne, dit-il. Est-ce que tu ne bavardes plus avec elle ?

Les mains crispées sur ses aiguilles à tricoter, Evelyne le regarda :

― Comment pourrais-je lui parler ? Je ne la vois pas. Elle ne fait que promener les chiens. Elle n’étend aucun linge sur sa corde pour la bonne raison qu’elle n’en a plus. Elle ne semble pas faire quoi que ce soit dans la cour, si ce n’est détacher et rattacher les chiens.

― Allons bon, ça c’est trop bête. Moi qui désirais que tu aies quelque compagnie. Tu pourrais peut-être aller te promener...

― Non ! Je n’ai pas envie d’aller me promener avec elle ou avec les chiens.

Evelyne laissa tomber son tricot sur la chaise et partit se coucher.

Saisis de torpeur, les chiens étaient maintenant silencieux. Gras et indolents, ils trottaient sans conviction au bout de la corde qui leur servait de laisse, puis rampaient à reculons pour s’étendre et somnoler.

Evelyne tricotait tranquillement. Le sweater était presque terminé ; le sweater gris et sans intérêt, avec le petit motif rouge vif qu’elle y avait ajouté.

― Aujourd’hui elle a emmené les chiens dans la voiture, dit Evelyne le vendredi.

Edmond la regarda par-dessus ses lunettes :

― Ah oui ?

― Et elle est revenue seule. Puis elle est entrée dans la maison, en est ressortie avec deux mallettes, les a posées dans la voiture et elle est partie.

― C’est probablement pour ça qu’elle s’est débarrassée des chiens. Elle partait en voyage.

― Elle est en voyage, sans aucun doute.

― Ou peut-être l’entretien était-il trop coûteux.

Edmond bâilla, essuya ses lunettes et les installa avec soin sur son nez :

― Elle n’aurait pas dû leur donner tant d’exercice. Ça les rendait bien trop affamés.

Il ouvrit son journal et le plaça sur ses genoux :

― Ça a dû lui coûter rudement cher de nourrir ces molosses !

Evelyne retira ses aiguilles du tricot et plia le sweater. Elle se leva. Le motif était en place, tout était terminé.

― Je ne pense pas, dit-elle. Je ne pense pas que ça lui ait coûté quoi que ce soit. A vue de nez, combien pesait son mari ?

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smith p. C. (1999). Les gens d’à côté. Crimes parfaits. Paris : L’École des loisirs.

Voici un texte informatif. Lis-le en vue de répondre, sur une feuille séparée, à la question suivante.

Une personne introvertie peut-elle être une bonne amie ? Justifie ta réponse : a)en te fondant sur le texte, b)au moyen de trois arguments développés.

ÊTRE INTROVERTI(E)

Dans un monde qui valorise de plus en plus les extravertis, être introverti est souvent perçu négativement. Beaucoup croient qu’un introverti est antisocial, timide voire hostile. Mais qu’en est-il réellement ?

L’attitude extravertie se caractérise par un intérêt pour le monde extérieur : pour les évènements, les personnes et les objets. Une personne extravertie est sociable et à l’aise dans toute situation, qu’elle soit familière ou non. Elle prend plaisir à participer à des activités en groupe ou à des grandes fêtes. Cela s’explique par son besoin d’interactions sociales. La solitude ne lui convient pas du tout. Toutefois, du fait de la volatilité de son intérêt, qui le fait passer d’un sujet à un autre, l’extraverti est parfois considéré comme superficiel.

À l’inverse, les introvertis sont des individus davantage tournés vers leur monde intérieur. Ils tirent leur énergie à passer du temps seuls et sont plus concentrés sur leurs sentiments et leurs pensées plutôt que leur environnement extérieur et ce que font les autres. Les introvertis apprécient le calme et la tranquillité. Ils ne sont pas timides, ils ne manquent pas de confiance en eux, mais ils préfèrent les rencontres plus intimes entre amis et les conversations en petit comité, sur des sujets plutôt élaborés, intéressants et moins superficiels que l’extraverti.

Si de nombreuses personnes utilisent

des mots comme hostiles ou antisociaux pour décrire les introvertis, ce sont des stéréotypes1 sans fondement. Au contraire, les introvertis méritent d’être mieux compris et appréciés à leur juste valeur.

Sachez que les introvertis pratiquent naturellement l’écoute active. Leur capacité à traiter les informations leur permet à la fois d’écouter, de comprendre et de réfléchir attentivement à ce que vous leur confiez. Ils seront des auditeurs précieux dans les moments tristes comme dans les moments heureux que vous souhaitez partager.

En plus de cette capacité d’écoute particulière, les introvertis ont un véritable talent d’observation. Ils remarquent ce que les autres pourraient ne pas remarquer. Attentifs à votre langage corporel, à vos expressions et autres mimiques, ils détecteront votre état d’âme et feront preuve d’empathie.

Certes, ils sont moins à l’aise pour communiquer que pour écouter. Ils tournent sept fois la langue dans la bouche avant de parler. Ils ont conscience du pouvoir des mots. Ils savent qu’on s’en veut souvent d’avoir trop parlé mais pas de s’être tu.

Une autre caractéristique des introvertis est leur penchant pour le silence et la solitude. Ces moments de pause leur permettent de recharger les batteries et d’écouter leur voix intérieure. L’impulsivité est mauvaise conseillère, c’est bien connu. Silencieux et seuls, ils peuvent se

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PROPOSITION 2
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1 clichés, opinions toutes faites

(re)connecter à eux-mêmes, s’arrêter pour réfléchir à ce qui se passe autour d’eux et garder le contrôle sur leurs agissements. Comme ils ne laissent entrer que peu de personnes dans leur vie, les introvertis choisissent minutieusement leur entourage. Si vous entrez dans leur cercle intime, cela signifie beaucoup. Leur fidélité et leur engagement seront sans borne. Vous pourrez toujours compter sur eux : ils

seront là pour vous soutenir. Et, en cas de désaccord, ils ne réagiront pas au quart de tour et se montreront le plus souvent conciliants.

Texte aménagé

D’après https://www.psychologue.net/articles Consulté le 23/3/2022

ACTIVITÉ +

JUSTIFIER UNE RÉPONSE SUR LA BASE D’UNE VIDÉO

Découvre et télécharge cette activité supplémentaire sur Udiddit.

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70 75 80

Fiche outil « Inférer », p. 254

Fiche outil « Organisateurs textuels », p. 259

Fiche outil « Relations sémantiques », p. 283

1. CONVAINCRE ET ENJOINDRE

Lorsque l’on souhaite voir quelqu’un adopter un comportement ou une opinion, on peut soit le lui ordonner, soit l’en convaincre.

1) Ordonner quelque chose à quelqu’un, lui enjoindre de penser ceci ou cela, c’est le lui imposer, sans lui laisser la liberté de décider lui-même. Cette manière d’agir suppose que l’on se trouve dans une position de supériorité par rapport à cette personne et qu’une sanction pourrait lui être administrée en cas de désobéissance.

2) Convaincre, persuader quelqu’un, en revanche, c’est lui reconnaitre la liberté de penser et d’agir par lui-même. C’est lui manifester le respect que l’on a pour lui. On ne lui impose rien, ni par l’autorité, ni par la force. On lui fournit des arguments de nature à l’influencer et à lui faire adopter l’opinion ou le comportement que l’on souhaite.

2. COMPOSANTES DU TEXTE ARGUMENTÉ

Le texte argumenté comporte 1) une thèse, 2) des arguments.

1) La thèse

• La thèse, c’est l’opinion ou le comportement que l’on souhaite faire adopter par le destinataire.

• On reconnait une thèse au fait qu’elle peut être contredite, au fait qu’on peut ne pas être d’accord avec elle.

Exemples :

« Victor Hugo est un écrivain français » n’est pas une thèse, mais l’énoncé d’un fait.

« Victor Hugo est le plus grand écrivain français » est l’énoncé d’une opinion. Tout le monde n’est pas forcément d’accord avec cette opinion.

243 FICHE OUTIL
CONVAINCRE

2) L’argument

C’est une bonne raison que l’on avance pour faire admettre la thèse. exemple AnAlyse

Il est grand temps de se débarrasser de cette mauvaise habitude qu’est le gaspillage alimentaire. [Ce gaspillage, en effet, a un impact catastrophique sur l’environnement].

1) Cet énoncé comporte une thèse qui vise à faire adopter un comportement : ne plus gaspiller la nourriture.

2) Cet énoncé comporte un [argument] : cette pratique nuit gravement à l’environnement.

3. L’ORGANISATION DU TEXTE ARGUMENTÉ

Le plus souvent, les textes argumentés ont une structure argumentative.

On peut les schématiser comme suit : Thèse Argument

Remarque

Le sens de la flèche indique que l’argument soutient la thèse.

Il faut cesser le gaspillage alimentaire nuisible à environnement

Dans le schéma, la thèse apparait toujours en premier lieu. Mais dans un texte, ce n’est pas toujours le cas. exemples

Il est grand temps de se débarrasser de cette mauvaise habitude qu’est le gaspillage alimentaire. Ce gaspillage, en effet, a un impact catastrophique sur l’environnement.

Gaspiller la nourriture a de lourdes conséquences sur l’environnement. C’est pourquoi il est grand temps de mettre fin au gaspillage alimentaire.

Gaspiller la nourriture a de lourdes conséquences sur l’environnement. Il est donc grand temps de mettre fin au gaspillage alimentaire. En outre, il est scandaleux de jeter des aliments quand un milliard d’humains souffrent de la faim.

La thèse est au début du texte. Elle est suivie de l’argument.

La thèse se trouve à la fin du texte, après l’argument.

La thèse se trouve entre les arguments.

244 FICHE OUTIL CONVAINCRE
AnAlyse
333 TABLES DES MATIÈRES
SÉQUENCE 1 TU AS LE CHOIX ! 5 RÉDIGER UN AVIS ARGUMENTÉ ACTIVITÉ 1 S’informer sur l’origine des noms de rues ................. 6 ACTIVITÉ 2 Observer un exemple de production attendue 11 ACTIVITÉ 3 Évaluer et améliorer un texte argumenté 17 ACTIVITÉ 4 Caractériser des personnes ..................................... 21 ACTIVITÉ 5 Écrire un texte argumenté 24 Tu enrichis ton lexique / Tu améliores ton orthographe ................................. 25 TÂCHE FINALE .................................................................. 26 SÉQUENCE 2 QU’EST-CE QU’ON LIT ? 27 RÉDIGER UNE FICHE DE PRÉSENTATION D’UN RÉCIT DE FICTION ACTIVITÉ 1 Identifier les caractéristiques du genre à produire 28 ACTIVITÉ 2 Déterminer les caractéristiques d’un résumé de présentation ................................... 33 ACTIVITÉ 3 Manifester sa compréhension globale d’une nouvelle 38 ACTIVITÉ 4 Préparer sa fiche de présentation ........................... 49 ACTIVITÉ 5 Rédiger le résumé de présentation 56 Tu enrichis ton lexique / Tu améliores ton orthographe ................................. 60 TÂCHE FINALE .................................................................. 61 SÉQUENCE 3 LA PREUVE PAR TOI 63 JUSTIFIER UNE RÉPONSE SCOLAIRE ACTIVITÉ 1 Manifester sa compréhension d’une nouvelle 64 ACTIVITÉ 2 Identifier les caractéristiques d’une justification ... 68 ACTIVITÉ 3 Identifier la demande de justification..................... 72 ACTIVITÉ 4 Évaluer et améliorer une justification 73 Tu enrichis ton lexique / Tu améliores ton orthographe 78 TÂCHE FINALE 79 ACTIVITÉ+ Justifier une réponse sur la base d’une vidéo 84 SÉQUENCE 4 DANS LE DOUTE, IL NE FAUT PAS METTRE LE DOIGT 85 RECOMPOSER DES PROVERBES ACTIVITÉ 1 Identifier et comprendre des proverbes 86 ACTIVITÉ 2 Comparer des proverbes et en définir le genre 87 ACTIVITÉ 3 Observer des détournements de proverbes 90 Tu enrichis ton lexique / Tu améliores ton orthographe ................................. 98 TÂCHE FINALE Tu crées des perverbes ............................................. 99 ACTIVITÉ+ Évaluer et critiquer des proverbes 100 SÉQUENCE 5 BIEN À VOUS 101 ENVOYER UN MESSAGE (OU UN COURRIEL) DE DEMANDE À UN(E) PROFESSEUR(E) ACTIVITÉ 1 Définir le mode de communication 102 ACTIVITÉ 2 Lire, évaluer et améliorer des messages de demande ............................................................ 107 ACTIVITÉ 3 Observer une demande argumentée 114 ACTIVITÉ 4 Préparer une demande argumentée 119 Tu enrichis ton lexique / Tu améliores ton orthographe 122 TÂCHE FINALE Envoyer un message à un(e) professeur(e).......... 123 ACTIVITÉ+ Pour aller plus loin : les spécificités du courriel .... 124
TABLES DES MATIÈRES

À LA VIE, À LA MORT

TABLES
MATIÈRES 334
DANS UNE BOTTE D’INFOS 125 TROUVER L’INFORMATION ET EN GARDER UNE TRACE ACTIVITÉ 1 Consulter un document pour valider des réponses 126 ACTIVITÉ 2 Identifier et utiliser à bon escient des stratégies de lecture ........................................ 131 ACTIVITÉ 3 Analyser et exploiter un document écrit ............... 133 ACTIVITÉ 4 Organiser un document ......................................... 136 ACTIVITÉ 5 Schématiser un texte directeur ............................. 142 Tu enrichis ton lexique / Tu améliores ton orthographe 145 TÂCHE FINALE ................................................................ 146 SÉQUENCE 7 LAISSEZ RÉDUIRE 151 RÉDUIRE UN TEXTE ACTIVITÉ 1 Distinguer l’essentiel de l’accessoire 152 ACTIVITÉ 2 Appliquer ce qu’on a appris 158 ACTIVITÉ 3 Textualiser une sélection d’informations 166 Tu enrichis ton lexique / Tu améliores ton orthographe ............................... 173 TÂCHE FINALE 174
DES
SÉQUENCE 6 TROUVER UNE AIGUILLE
SÉQUENCE 8
175 LIRE UN ROMAN COMPLET ET L’AMPLIFIER ACTIVITÉ LIMINAIRE Consulter un document pour valider des réponses 176 ACTIVITÉ 1 Analyser le paratexte ............................................. 179 ACTIVITÉ 2 Lire un roman et en manifester sa compréhension 182 ACTIVITÉ 3 Amplifier un récit en comblant une ellipse 194 Tu enrichis ton lexique / Tu améliores ton orthographe 200 TÂCHE FINALE 201 SÉQUENCE 9 ÀVOIR L’OEIL 203 RELATER ORALEMENT SA RENCONTRE AVEC UNE PHOTOGRAPHIE ACTIVITÉ LIMINAIRE Exprimer ses représentations sur la photographie (en noir et blanc) 204 ACTIVITÉ 1 Observer un exemple de rencontre avec une photo ....................................................... 205 ACTIVITÉ 2 S’exercer à relater sa rencontre avec une photo 216 ACTIVITÉ 3 Écrire pour l’oral 218 ACTIVITÉ 4 Préparer un exposé 222 Tu enrichis ton lexique / Tu améliores ton orthographe 225 TÂCHE FINALE 226 FICHES OUTILS 229 Anaphores 230 Chaines d’accord 233 Convaincre 243 Homophones grammaticaux 249 Inférer 254 Organisateurs textuels ........................................... 259 Phrases simples et phrases complexes ................. 262 Ponctuation ............................................................. 271 Prendre la parole en public .................................... 275 Récit ......................................................................... 280 Relations sémantiques ........................................... 283 Situation de communication ................................. 288 ENTRAINEMENTS 291 Anaphores ............................................................... 292 Cause / Conséquence ............................................ 296 Chaines d’accord .................................................... 302 Convaincre .............................................................. 305 Inférer ...................................................................... 308 Phrases simples et phrases complexes ................. 315 Ponctuer – Segmenter –Améliorer l’orthographe 319 Prendre la parole en public 322 Renforcement lecture ............................................. 325 LEXIQUE ....................................................................... 331 TABLE DES MATIÈRES 333 LISTE DES CRÉDITS 336

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