REFLECT VBO FEB Une publication de la Fédération des Entreprises de Belgique
#23
ENTREPRENDRE DURABLEMENT POUR LA PROSPÉRITÉ VVIP-TALKS – DES EXPERTS INSPIRENT LES TOPMANAGERS P 20
L’AVENIR2 – SELON LA FEB, BECI, L’UWE ET VOKA P 30
« LE CIRCULAIRE DEVIENT LA NORME » – INTERVIEW D’ELLEN MACARTHUR P 38
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REFLECT VBO FEB | ENTREPRENDRE DURABLEMENT POUR LA PROSPÉRITÉ
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ENTREPRENDRE DURABLEMENT EST SOURCE DE PROSPÉRITÉ Pieter Timmermans CEO VBO FEB
L
’Europe place la barre très haut et veut rendre notre continent neutre sur le plan climatique à l’horizon 2050. Un noble engagement que la Commission européenne concrétise à travers le Green Deal, la nouvelle stratégie de croissance visant une économie moderne, compétitive et économe en ressources. Je ne connais aucune entreprise qui ne souhaite pas adhérer à un modèle de société durable. En revanche, je connais de nombreuses entreprises qui s’interrogent sur la faisabilité de certains objectifs. La crise du COVID-19 exerce déjà une forte pression sur les ressources disponibles.
Nous devons oser élargir le concept de croissance en tenant compte de l’écosystème de notre planète. Pour cela, la société – politiciens en tête – doit laisser aux entreprises le temps de réaliser des progrès raisonnés. Les solutions hâtives n’aident personne.
Nous devons pourtant profiter de la crise sanitaire pour accélérer la transition vers un système économique durable et pour augmenter la résilience des entreprises et de la société. La relance doit aller de pair avec une digitalisation poussée et un verdissement de notre économie.
« Je suis convaincu que les entreprises qui misent sur la durabilité seront les vainqueurs au 21e siècle », affirme l’ancien président de la FEB Thomas Leysen dans le livre 'Entreprendre pour la prospérité' publié par la FEB à l’occasion de son 125e anniversaire. Entreprendre durablement doit avoir pour effet de renforcer l’impact positif de l’entreprise et de réduire son impact négatif. Pensons à l’économie circulaire qui provoque une disruption positive du business model classique.
PAS DE SOLUTIONS HÂTIVES
Tout le monde considère la résilience comme une condition préalable à la relance économique. Le plan de relance européen y consacre d’ailleurs un pilier entier, à côté de la transition verte et digitale. Et si finalement l’esprit d’entreprise durable et la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), c’était de repenser son entreprise pour la rendre plus résiliente et agile et lui permettre ainsi de mieux faire face aux crises et aux défis les plus divers. Ces dernières années, l’esprit d’entreprise durable est passé du statut de 'nice to have' à celui de 'licence to operate' pour arriver à 'creating value for society'. Qu’est-ce que cette valeur partagée ? Aujourd’hui, la croissance n’est plus le seul indicateur des performances d’une entreprise. La façon dont elle contribue à résoudre les défis sociétaux et écologiques compte aussi. Le profit reste évidemment un moteur indispensable, notamment pour alimenter les caisses de l’État et de la sécurité sociale, mais ce n’est plus suffisant.
DISRUPTION POSITIVE
« LE MONDE DES ENTREPRISES DOIT CONSIDÉRER LA 'DURABILITÉ' COMME LE MOTEUR TRANSVERSAL DE LA CROISSANCE ET DE LA CRÉATION DE PROSPÉRITÉ »
Aujourd’hui, l’esprit d’entreprise durable fait (ou devrait faire) partie intégrante de toute stratégie d’entreprise. La FEB, elle aussi, approfondit ses connaissances et ses efforts dans ce domaine au sein d’un nouveau centre de compétence transversal 'Durabilité & Économie circulaire'. De plus, les fédérations sectorielles, les entreprises, les responsables politiques, les représentants du monde académique… peuvent faire appel au savoir-faire et à l’expérience de sept autres centres de compétence qui s’engagent pour la création d’une prospérité durable. Vous découvrirez comment nous nous y prenons dans ce troisième numéro '125 ans' du REFLECT.
Bonne lecture !
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REFLECT VBO FEB | ENTREPRENDRE DURABLEMENT POUR LA PROSPÉRITÉ
LES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE (ODD)
ENTREPRENDRE DURABLEMENT
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ÉCONOMIE & CONJONCTURE Vers une économie prospère et durable.
VVIP-TALKS 125 ANS FEB
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EUROPE & INTERNATIONAL « Free, fair & rules-based global trade. »
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2030 : PLUS QUE DIX ANS ! Le COVID-19 n’est pas une raison de revoir à la baisse les ambitions.
GUIBERT DEL MARMOL « L’économie devient locale, collaborative, fonctionnelle et circulaire. »
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ANDREA MAIER « Qu’adviendra-t-il si nous atteignons tous l’âge de 130 ans ? »
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ÉNERGIE, CLIMAT & MOBILITÉ Remettre en question nos modes de production et de consommation.
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DURABILITÉ & ÉCONOMIE CIRCULAIRE Le 100% circulaire, plus qu’une option : un choix stratégique.
UNE ANNÉE EXCEPTIONNELLE POUR LA FEB C'est en 1895 qu'ont été posées les bases de la FEB actuelle. 125 années de progrès à la lumière de défis toujours nouveaux. 125 années pendant lesquelles la Belgique entrepreneuriale a consolidé la prospérité de notre pays. Cet anniversaire est le moment idéal d'anticiper l'avenir avec toutes les parties prenantes, de regarder au-delà de notre propre horizon. Suivez cela sur 125.feb.be
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TOM VAN IERLAND « Vers une économie sans émissions nettes de gaz ayant toutes les opportunités de croissance. »
TABLE RONDE ORGANISATIONS D’EMPLOYEURS (2)
ELLEN MACARTHUR, FIGURE DE PROUE DE L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE
THÈMES 46
Une sélection de dossiers actuellement traités par nos experts.
JURISPRUDENCE SOCIALE 56
LA FEB ENTREPREND 58
30
Avec l’épidémie de coronavirus COVID-19, de nombreux événements, séminaires et réunions organisés par et à la FEB ont été reportés jusqu’à nouvel ordre. Nous ne sommes pas pour autant restés inactifs ! Au contraire.
LA FEB, BECI, L’UWE ET VOKA Si le monde politique manque d’audace, les entreprises prendront l’initiative.
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LE CIRCULAIRE DEVIENT LA NORME « Le consommateur doit par exemple trier ses déchets. C’est aux entreprises et aux autorités de lui faire une offre qu’il ne peut refuser. »
AGENDA FEB 60
NOTRE PROCHAINE ÉDITION … … sera dédiée aux interactions entre PME et grandes entreprises. Nul n’est besoin de le rappeler : aujourd’hui, l’interdépendance entre les PME et les grandes entreprises peut être un levier important pour faire la différence dans un environnement hyperconcurrentiel et en mutation rapide. Mais elle peut également engendrer des difficultés. Une étude de la FEB permet de mieux comprendre l’interdépendance entre les PME et les grandes entreprises en Belgique.
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REFLECT VBO FEB | ENTREPRENDRE DURABLEMENT POUR LA PROSPÉRITÉ
ENTREPRENDRE DURABLEMENT ? NOTRE EXPERTISE, UNE PLUS-VALUE ! Innover durablement, c’est surtout avoir la volonté de changer, la motivation et l’énergie de s’adapter à un environnement en mutation constante, en étant si possible prévoyant et proactif. La crise du COVID-19 en a fait la démonstration. Heureusement, notre pays ne manque pas de créativité. Mais trop souvent, les entreprises, petites et grandes, ne font pas assez connaître leurs innovations, alors qu’elles innovent tous les jours pour s’améliorer en permanence. Elles sont soutenues dans cette démarche par l’expertise et le savoir-faire de la FEB et de ses fédérations sectorielles membres, qui repensent également leur organisation de manière continuelle. C’est ainsi qu’à l’occasion de son 125e anniversaire, la FEB a rédigé un mission statement dynamique qui lui permet de répondre de manière optimale aux questions de notre temps. La FEB ne s’occupe en effet pas que de la concertation sociale. Les fédérations sectorielles, les entreprises, les responsables politiques, les représentants du monde académique… peuvent faire appel au savoir-faire et à l’expérience de nos huit centres de compétence en matière d’analyse économique, de législation sociale, de fiscalité, de droit de l’entreprise, de questions européennes, de développement durable, d’économie circulaire, d’énergie, de mobilité, de climat, d’entrepreneuriat numérique et innovant... Dans les pages qui suivent, quatre de nos huit centres de compétence se présentent brièvement. Ils mettent l’accent sur l’importance d’entreprendre durablement dans leur domaine d’expertise. Dans la précédente édition de REFLECT (septembre 2020), nous donnions la parole aux quatre autres.
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CENTRE DE COMPÉTENCE ÉCONOMIE & CONJONCTURE
CENTRE DE COMPÉTENCE EUROPE & INTERNATIONAL
VERS UNE ÉCONOMIE PROSPÈRE ET DURABLE
Sur quels thèmes le centre de compétence Économie & Conjoncture (CC EC) axe-t-il son action ? À l’instar des nombreux domaines que l’analyse économique recouvre, ses domaines d’expertise sont vastes. Son objectif final est en revanche très précis : aider le politique à prendre des décisions qui bénéficient au climat économique et à la prospérité de tous.
Ce travail de monitoring quotidien ne nous fait pas perdre de vue les évolutions à long terme de notre économie et de son potentiel de croissance. Car c’est en s’assurant de la mise en place d’une croissance économique durable que nous pourrons garantir l’inclusivité de notre société et la soutenabilité à long terme de nos finances publiques.
SAUVEGARDER LA COMPÉTITIVITÉ
En quoi consiste une économie prospère et durable ? Dans son programme de développement durable à l’horizon 2030, l’ONU définit le modèle de développement durable à atteindre selon trois dimensions : économique, sociale et environnementale.
« SANS MODÈLE ÉCONOMIQUE DURABLE, PAS DE SOCIÉTÉ INCLUSIVE ET FINANCIÈREMENT SOUTENABLE »
CENTRE DE COMPÉTENCE ÉNERGIE, CLIMAT & MOBILITÉ
Textuellement, pour l’ONU, nous devons œuvrer à une prospérité partagée dans un monde durable, où toutes les personnes peuvent avoir une vie productive, dynamique et pacifique sur une planète en bonne santé. Comment concrètement atteindre ce Saint Graal dans notre pays ? Pour la FEB, il faut tout d’abord sauvegarder la compétitivité de nos entreprises. Ce n’est qu’en sauvegardant la compétitivité des entreprises que nous pourrons soutenir la croissance à long terme, favoriser la création d’emploi et ainsi atteindre une économie prospère pour tous. Notons toutefois que sauvegarder la compétitivité des entreprises est une condition nécessaire mais pas suffisante. Pour atteindre une économie durable et prospère, il faudra stimuler la recherche et l’innovation, encourager l’esprit d’entreprendre et renforcer les investissements publics
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CENTRE DE COMPÉTENCE DURABILITÉ & ÉCONOMIE CIRCULAIRE
L
es experts du CC EC suivent au quotidien l’évolution de l’inflation, de la croissance économique, des échanges commerciaux internationaux et du marché de l’emploi, ainsi que la situation financière des entreprises et du secteur public. Ce travail de monitoring d’indicateurs macroéconomiques est particulièrement important pour accompagner, aider et soutenir nos entreprises. Un soutien qui est d’autant plus important étant donné le contexte actuel de crise sanitaire qui conduira, en 2020, l’économie belge à la plus forte contraction économique (entre -7,5% et -9% du PIB) de son histoire de l’après-guerre.
CENTRE DE COMPÉTENCE ÉCONOMIE & CONJONCTURE
REFLECT VBO FEB | ENTREPRENDRE DURABLEMENT POUR LA PROSPÉRITÉ
L’équipe du centre de compétence Économie & Conjoncture, de g. à dr. : Anouar Boukamel, Christophe Ernaelsteen, Edward Roosens.
CENTRE DE COMPÉTENCE EUROPE & INTERNATIONAL
(en particulier les investissements d’infrastructure), qui ont été plus faibles en Belgique ces dernières années que dans les autres pays européens, se traduisant par des infrastructures de base souvent obsolètes et/ou en mauvais état. Enfin, pour faire de notre économie une économie durable, il est important de promouvoir le développement de l’économie circulaire et de la digitalisation. Nul doute qu’une partie des réponses à apporter aux défis climatiques d’aujourd’hui et demain passeront par les innovations techniques et technologiques.
L’ANALYSE ÉCONOMIQUE, OUTIL INDISPENSABLE
CENTRE DE COMPÉTENCE DURABILITÉ & ÉCONOMIE CIRCULAIRE
CENTRE DE COMPÉTENCE ÉNERGIE, CLIMAT & MOBILITÉ
Poussée notamment par les développements techniques et technologiques, par l’avènement de l’économie digitale et par l’amplification de l’utilisation des « big data », la quantité de données disponibles ne cesse d’augmenter et augmentera plus encore dans l’avenir. Cet accroissement exponentiel des données s’accompagne aussi d’une amélioration de la qualité des statistiques, qui deviennent de plus en plus précises et affinées. Citons à titre d’exemple le développement du « scanning data » dans les supermarchés et le « webscraping » sur Internet, techniques qui permettent aujourd’hui aux instances statistiques, d’obtenir un relevé beaucoup plus précis de l’évolution des prix des produits et des habitudes de consommation des ménages là où, il y a encore quelques années, ces relevés étaient réalisés par échantillonnage (avec le risque d’imprécision que l’échantillonnage peut entraîner).
« DES DIAGNOSTICS ÉCONOMIQUES PLUS FINS PERMETTENT D’APPORTER DES RÉPONSES PLUS CIBLÉES AUX DÉFIS À RELEVER » 6
Ce type d’innovation permet déjà, et permettra plus encore plus à l’avenir, de réaliser de meilleurs diagnostics des réalités socio-économiques.
Les analystes économiques doivent donc être capables aujourd’hui de filtrer et de synthétiser toutes ces informations, et peuvent compter pour ce faire sur les nouvelles techniques numériques et sur l’intelligence artificielle. La réalisation de diagnostics économiques plus fins et plus rapides permettra aussi d’apporter des réponses plus proactives et ciblées aux défis d’aujourd’hui et de demain.
… POUR ORIENTER ET GUIDER LA POLITIQUE ÉCONOMIQUE
Pour atteindre une économie prospère et durable, les gouvernements d’aujourd’hui et de demain auront aussi un rôle important à jouer et devront faire des choix de politiques économiques raisonnés et efficaces. Nos experts fournissent des positions, des analyses et des visions –unanimement soutenues par les fédérations sectorielles membres – sur lesquelles les responsables politiques peuvent fonder leurs décisions. Or, la marge de manœuvre en matière de finances publiques est actuellement limitée et le sera plus encore dans l’avenir, aggravée par l’impact économique de la crise sanitaire liée au COVID-19. Selon les dernières estimations de la Banque nationale de Belgique, la dette publique belge augmenterait à 120% du PIB cette année. À plus long terme, les perspectives ne s’améliorent pas plus car il reste toujours à faire face au problème du vieillissement de la population, dont le poids en termes de dépenses publiques (pensions et soins de santé) va continuer de progresser. Ainsi, selon le Comité d’étude sur le vieillissement, le poids des dépenses de pensions et de soins de santé pourrait atteindre 23,5% du PIB en 2040 contre 21,5% en 2020. Dans un tel contexte, il sera crucial que le gouvernement actuel et les gouvernements qui lui succéderont optent pour des politiques économiques optimales et efficaces pour assurer la soutenabilité des finances publiques et la prospérité de notre économie. À nos experts d’aider le politique à prendre des décisions qui bénéficient au climat économique et à la prospérité de tous.
Pour sécuriser vos prises de décisions, vous pouvez compter sur nous. Des experts proches de vous et de votre activité, qui comprennent les enjeux de votre secteur. Un réseau national et international de compétences qui vous aide à prendre des décisions en confiance pour le futur.
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RSM félicite la FEB pour son 125e anniversaire
THE POWER OF BEING UNDERSTOOD AUDIT | TAX | CONSULTING RSM Belgium is a member of the RSM network and trades as RSM. RSM is the trading name used by the members of the RSM network. Each member of the RSM network is an independent accounting and consulting firm each of which practices in its own right. The RSM network is not itself a separate legal entity of any description in any jurisdiction. The RSM network is administered by RSM International Limited, a company registered in England and Wales (company number 4040598) whose registered office is at 50 Cannon Street, London, EC4N 6JJ. The brand and trademark RSM and other intellectual property rights used by members of the network are owned by RSM International Association, an association governed by article 60 et seq of the Civil Code of Switzerland whose seat is in Zug.
REFLECT VBO FEB | ENTREPRENDRE DURABLEMENT POUR LA PROSPÉRITÉ
CENTRE DE COMPÉTENCE ÉCONOMIE & CONJONCTURE
CENTRE DE COMPÉTENCE EUROPE & INTERNATIONAL
La crise liée au COVID-19 et ses multiples impacts ont souligné à nouveau l’importance de la coopération au niveau européen et du bon fonctionnement des chaînes de valeurs globalisées. Ces enjeux et bien d’autres font partie des dossiers suivis au quotidien par le centre de compétence Europe & International de la FEB.
L’EUROPE ET LE COMMERCE, AU CŒUR DE NOTRE ADN
C
CENTRE DE COMPÉTENCE DURABILITÉ & ÉCONOMIE CIRCULAIRE
CENTRE DE COMPÉTENCE ÉNERGIE, CLIMAT & MOBILITÉ
omme il ressort d’un sondage FEB 1, les entreprises estiment que le marché intérieur est la deuxième force de l’UE (après l’euro). Mais, pour les CEO sondés, la fragmentation du marché intérieur constitue la deuxième faiblesse de l’UE.
GARANTIR LE BON FONCTIONNEMENT DU MARCHÉ INTÉRIEUR
On a pu constater, lors de l’apparition du COVID-19 en Europe et au début du confinement de mars dernier, combien le marché intérieur est vulnérable à partir du moment où les États membres prennent des mesures nationales non concertées, voire clairement protectionnistes (fermeture des frontières, restriction des exportations, etc.). Ces mesures ont fortement affecté les exportations ou importations intra-communautaires de nos entreprises, de même que la libre circulation de leurs travailleurs. Le centre de compétence soutient donc les efforts d’harmonisation de l’UE en veillant à ce qu’ils prennent en compte les besoins de nos secteurs. Il incite également l’UE à supprimer les obstacles réglementaires nationaux injustifiés, qui freinent les activités intra-communautaires de nos entreprises. Et ce, y compris dans une logique d’économie circulaire transfrontalière. Enfin, la FEB est vigilante à ce que l’intégrité du marché intérieur soit garantie après le départ du R.-U. de l’UE.
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PROMOUVOIR LE « FREE, FAIR & RULES BASED GLOBAL TRADE »
L’économie belge fait partie des économies les plus ouvertes au monde. Plus de 85% de notre PIB dépend de nos exportations et 1 emploi sur 5 est lié à nos exportations en dehors de l’UE. L’internationalisation de nos entreprises de toutes tailles (c.-à-d. les exportations hors UE) est en hausse (+ 2% en 2019). À cela s’ajoutent les retombées indirectes du commerce international, c.-à-d. le fait d’exporter depuis la Belgique des composants vers un autre pays (européen ou tiers), où ces composants seront assemblés dans un bien fini qui sera ensuite exporté vers le pays de destination finale. Plus de 210.000 emplois dans notre pays sont liés à ces « exportations indirectes ». Il est donc crucial de faciliter l’accès de nos entreprises à de nouveaux marchés ainsi que leurs importations en provenance des pays tiers. Une protection adéquate des investissements de nos entreprises à l’étranger doit également être garantie. Raison pour laquelle notre centre de compétence soutient une politique commerciale européenne ambitieuse. Celle-ci doit à la fois faciliter l’accès de nos biens et services aux marchés tiers, et garantir la protection adéquate de nos intérêts et la saine concurrence. C’est ce que nous entendons par « free, fair and rules based global trade ».
UN LEVIER AU BÉNÉFICE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE
Un des instruments pour y parvenir sont les accords de libre-échange que l’UE négocie au nom des États membres (comme le CETA avec le Canada). Ces accords visent à faciliter les échanges et à améliorer l’ouverture des marchés. Le suivi continu de leur mise en œuvre et de leur respect est un élément important. La FEB soutient donc aussi la ratification de ces accords par notre pays. Les accords de libre-échange sont un levier au bénéfice du développement durable. En effet, depuis 2015, la
leurs projets d’investissement ou d’éventuelles difficultés rencontrées sur ces marchés.
TIRER LES LEÇONS DU COVID POUR RENFORCER NOTRE RÉSILIENCE
La crise liée au COVID-19 met en lumière la nécessité de s’interroger sur la résilience des autorités.
« LA CRISE LIÉE AU COVID-19 MET EN LUMIÈRE LA NÉCESSITÉ DE S’INTERROGER SUR LA RÉSILIENCE DES AUTORITÉS »
S’agissant des entreprises, nous n’avons pas constaté de dépendances problématiques à l’égard de fournisseurs non européens (à l’exception de certains sous-segments de la santé) et l’on peut à ce stade conclure que les
SOUTENIR LES ENTREPRISES EN DES TEMPS INCERTAINS La mise à mal du bon fonctionnement du marché intérieur par la crise COVID, la sortie du R.-U. de l’UE et les tensions commerciales internationales nous montrent que rien n’est acquis. Le centre de compétence Europe & International contribue à la défense des priorités de nos entreprises et de notre pays dans ces multiples enjeux. Il est, en outre, très actif dans de nombreuses facettes du commerce international, comme la veille permanente quant au bon fonctionnement du marché intérieur européen, le suivi de la politique commerciale européenne, le suivi des tensions commerciales et de leur impact, la protection des investissements de nos entreprises à l’étranger et, inversement, des investissements étrangers en Belgique, etc.
L’équipe du centre de compétence Europe & International, de g. à dr. : Thomas Julien, Mika Camps, Olivier Joris.
Commission européenne inclut systématiquement un large chapitre relatif au développement durable ou 'Trade and Sustainable Development chapters' (TSD) dans ses accords commerciaux dits de 'nouvelle génération'. Ce chapitre contient des règles contraignantes réaffirmant les principales normes sociales et environnementales édictées par l’Organisation internationale du travail (OIT) ou le United Nations Framework Convention on Climate Change (UN-FCCC). Nos entreprises soutiennent cette approche pour des raisons évidentes de durabilité mais également de concurrence équitable.
MET TRE LES ENTREPRISES EN CONTACT AVEC LES DÉCIDEURS INTERNATIONAUX
Le centre de compétence Europe & International est également fort actif dans la diplomatie économique. Et ce au travers de multiples activités organisées soit à l’étranger (lors de missions princières ou visites d’État royales) soit en Belgique (lors du passage à la FEB de chefs d’État étrangers). Le but poursuivi étant de permettre à nos entreprises d’entrer en dialogue avec les gouvernements étrangers afin de leur faire part de
chaînes de valeur ont continué à bien fonctionner et contribuer ainsi à la nécessaire diversification des sources d’approvisionnement. Bien entendu, chaque entreprise doit actualiser en permanence ses analyses de risques afin de garantir sa résilience. S’agissant de la résilience des autorités, la FEB leur demande de mener des analyses de risques approfondies afin de déceler d’éventuels manquements et y apporter des solutions structurelles. Le secteur privé est désireux de contribuer à cette réflexion. Une des priorités de la FEB en la matière est de veiller à ce que l’Europe ne se replie pas sur elle-même et n’emprunte pas une voie protectionniste ; ceci sans naïveté face aux enjeux technologiques ou géopolitiques. Cette thématique de la résilience est suivie en tandem avec le centre de compétence Énergie, Climat & Mobilité (voir l’article ‘Energie, climat et mobilité: la transition en marche’, p. 10).
1 Sondage effectué dans le cadre du Mémorandum Élections européennes – Pour une Europe des résultats, de mai 2019. 250 CEO et près de 100 experts ont été sondés par le bureau Kantar sur la place et le rôle de l’Union européenne pour les entreprises belges.
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CENTRE DE COMPÉTENCE ÉCONOMIE & CONJONCTURE
CENTRE DE COMPÉTENCE ÉNERGIE, CLIMAT & MOBILITÉ
Nos sociétés vont devoir se réinventer pour pouvoir répondre aux défis du 21e siècle, liés à l’énergie, au climat et à la mobilité. Cela requiert une remise en question profonde de nos modes de production et de consommation. Et il ne faut pas s’y tromper, les entreprises se préparent déjà à leur transformation ou sont déjà en phase de transformation. Pour aboutir dans leur démarche, il leur faut un cadre clair, « co-construit », c.-à-d. basé sur une écoute réciproque. Seules une véritable concertation et une meilleure compréhension des réalités du terrain, des possibilités et des projets des entreprises permettront à notre société de relever l’ensemble des défis.
A
CENTRE DE COMPÉTENCE EUROPE & INTERNATIONAL
vant de développer des politiques, mesures ou prises de position, il est fondamental de bien définir ses objectifs … et de bien faire la différence entre objectifs et moyens. Trop souvent, même au niveau européen, la tendance est de confondre les deux.
COMME UNE RÈGLE DE TROIS… POUR L’ÉNERGIE ET LE CLIMAT
Pour la FEB, au niveau énergétique et climatique, les objectifs à atteindre sont triples : assurer la sécurité d’approvisionnement, respecter nos engagements au niveau environnemental (émissions de gaz à effet de serre, pollutions atmosphériques …) et minimiser les coûts du
La politique industrielle vise à assurer une position concurrentielle en termes énergétiques de nos entreprises, spécifiquement celles (tant PME que grandes entreprises) qui sont intensives en énergie et soumises à la concurrence internationale. Il faut le faire tout en s’assurant qu’elles s’inscrivent activement dans la transition énergétique. Cette politique industrielle doit également mettre en place un cadre concurrentiel qui facilite l’émergence de nouvelles entreprises, de nouveaux produits et services accompagnant la transition, la transformation de notre société. Quant à la politique sociale et sociétale, elle doit permettre de répondre aux besoins énergétiques de base des plus démunis et de développer des formations répondant aux nouveaux besoins.
CENTRE DE COMPÉTENCE DURABILITÉ & ÉCONOMIE CIRCULAIRE
ÉNERGIE, CLIMAT ET MOBILITÉ: LA TRANSITION EN MARCHE système énergétique. Ces objectifs doivent impérativement s’inscrire dans une politique industrielle, d’une part, et une politique sociétale et sociale, d’autre part.
« TRANSITION ÉNERGÉTIQUE ET POLITIQUE INDUSTRIELLE VONT DE PAIR » 10
Il s’agit également de viser à améliorer la compréhension, par le citoyen, des enjeux énergétiques et de stimuler le rôle actif de ce dernier dans la transition, en l’incitant entre autres à adapter ses comportements de consommation.
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Depuis plus de 100 ans, le monde traverse des crises. Et pourtant il continue de tourner et les entrepreneurs belges d’exporter… avec Credendo à leurs côtés. Aujourd’hui, découvrez Swotcast, une série de podcasts pour exporter sans risque, même en temps de crise. À écouter sur credendo.com
TURNING UNCERTAINTIES INTO OPPORTUNITIES
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… ET POUR LA MOBILITÉ ET LE TRANSPORT
CENTRE DE COMPÉTENCE EUROPE & INTERNATIONAL
Au niveau de la mobilité et du transport, il est également primordial de veiller à ce que l’une et l’autre soutiennent le développement social et économique des entreprises belges et des citoyens. Pour ce faire, les solutions et services de mobilité et transport doivent – ce sont les trois objectifs – à la fois : • 1 permettre de répondre aux aspirations des citoyens en termes d’accès à des biens, des services, du travail et des activités sociales ou de loisirs diverses, de façon efficace, sûre et à un coût raisonnable et justifié tant pour le citoyen que pour la collectivité ; • 2 permettre aux entreprises d’accéder à leurs ressources et de livrer leurs marchandises / services de manière efficace, concurrentielle et fiable ; • 3 contribuer à la réalisation des objectifs environnementaux et à l’amélioration de la qualité de vie et de la santé des citoyens.
« ÉVITONS DE CONFONDRE OBJECTIFS ET MOYENS »
Enfin, ces objectifs énergétiques, climatiques et de mobilité doivent être « déclinés » en politiques et mesures concrètes, en veillant à un équilibre. L’atteinte d’un objectif ne peut se faire au détriment des autres.
De très nombreuses questions apparaissent lorsque l’on aborde les politiques à mener pour réaliser les divers objectifs cités plus haut. Quels sont les investissements critiques pour la transition énergétique et pour la mobilité de demain ? Comment financer ces investissements ? Comment assurer leur réalisation : incitant (positif ou négatif), système d’obligation, norme, sensibilisation … ? Les politiques menées ou envisagées sont-elles neutres technologiquement ? Quelle fiscalité … dans quel but et sur quelles bases ? Quel impact les mesures prises ont-elles sur la compétitivité des entreprises ? Quel mix énergétique pour la production d’électricité ? Comment mobiliser massivement la flexibilité de la demande électrique ? Quel rôle pour la biomasse ? Comment organiser le service public du transport de passagers par rail dans un marché libéralisé ? Comment s’assurer le déploiement en masse d’un réseau de recharge en ligne avec les ambitions nationales ? Que faire pour être pionnier au niveau des véhicules autonomes ? Tels sont quelques exemples des nombreuses questions que nous abordons à la FEB.
LA FEB ET LA TRANSITION
CENTRE DE COMPÉTENCE ÉNERGIE, CLIMAT & MOBILITÉ CENTRE DE COMPÉTENCE DURABILITÉ & ÉCONOMIE CIRCULAIRE
DES OBJECTIFS AUX MOYENS … MAIS QUELS MOYENS ?
L'équipe du centre de compétence Energie, Climat & Mobilité de la FEB, de g. à dr. : Eloïse de Villegas, Sofie Brutsaert, Sebastiaan Marien, Olivier Van der Maren.
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Le centre de compétence Énergie, Climat & Mobilité est avant tout une « courroie de transmission » à double sens. D’une part, il informe les fédérations sectorielles membres des discussions, évolutions ou tendances sur les thèmes qu’il couvre. D’autre part, il est le porte-parole des positions des membres sur ces mêmes matières. Le monde économique belge reçoit ainsi une importante voix au chapitre au sein des organes consultatifs comme le Conseil central de l’économie ou le Conseil fédéral du développement durable. Outre cette fonction de courroie, il définit des visions, des orientations à prendre tant au niveau énergétique et climatique qu’au niveau de la mobilité, et ce au nom d’une quarantaine de secteurs que représente la FEB. Il est également fort actif dans le suivi des diverses études macro-économiques relatives à ses domaines de compétences. C’est dans ce cadre un partenaire de discussion clé.
sncb Depuis 125 ans, la FEB est aux côtés des entrepreneurs et des entreprises. Depuis sa création, le chemin de fer belge est partie prenante de l’évolution socio-économique de la Belgique. Ensemble, aujourd’hui et demain, nous continuerons à soutenir le développement de notre économie.
Félicitations et heureux 125ème anniversaire à la FEB !
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CENTRE DE COMPÉTENCE DURABILITÉ & ÉCONOMIE CIRCULAIRE
CENTRE DE COMPÉTENCE ÉCONOMIE & CONJONCTURE
LE 100% CIRCULAIRE, PLUS QU’UNE OPTION : UN CHOIX STRATÉGIQUE Le terme « durabilité », utilisé depuis les années 1990, désigne une « configuration de la société humaine qui lui permet d'assurer sa pérennité ». Le centre de compétence Durabilité et Économie circulaire de la FEB (CC DEC), créé lors des 125 ans de cette dernière en février 2020, a pour objectif d’aider et d’accompagner les entreprises belges en vue d’une économie plus durable. Car seule une économie forte génère un progrès durable et jette les bases d’une prospérité pour tous.
CENTRE DE COMPÉTENCE EUROPE & INTERNATIONAL
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CENTRE DE COMPÉTENCE ÉNERGIE, CLIMAT & MOBILITÉ
« LA TENDANCE À VOIR LES ODD COMME DES OPPORTUNITÉS PLUTÔT QUE DES OBSTACLES NE FAIT QUE SE CONFIRMER »
es entreprises jouent un rôle important dans le bien-être de tous. Elles fournissent du travail et du sens, elles créent de la valeur ajoutée, elles innovent, elles payent des taxes qui profitent à la communauté, etc. Nous constatons qu'un nombre croissant d'entreprises proposent des solutions qui dépassent l’approche B2C (Business to Consumer) ou B2B (Business to Business) et sont véritablement B2S (Business to Society). Intérêts économiques et sociétaux sont plus que jamais liés.
ODD ET GREEN DEAL, DEUX GRANDS CONCEPTS
Il y a 5 ans, l'assemblée générale des Nations Unies adoptait 17 Objectifs de développement durable (ODD ou SDG, pour Sustainable Development Goals) (voir l’article '2030 : plus que dix ans !', p. 18) dont la finalité est un monde « socialement
équitable, sûr du point de vue environnemental et économiquement prospère ». Le champ d’application est donc très vaste, il va de la santé et l’éducation à la conservation des écosystèmes, en passant par le travail décent, les modes de production et de consommation durables ou encore la réduction des inégalités au sein et entre les pays. La tendance à l'intégration des ODD dans les entreprises – et à les voir comme des opportunités plutôt que des obstacles – ne fait que se confirmer. En 2019, la Commission européenne a publié son « Green Deal », avec l’ambition d’être le premier continent neutre sur le plan climatique d’ici à 2050 (voir l’article ‘Les nouvelles ambitions climatiques à l’horizon 2030 sont-elles réalisables ?’, p. 26). La pandémie n’a pas mis à mal la volonté politique d’avancer dans cette direction. La transition verte est d’ailleurs un des piliers du vaste plan de relance européen post-COVID.
UNE APPROCHE SYSTÉMIQUE INDISPENSABLE
Le CC DEC est un centre de compétence de soutien des autres centres de compétence. Il regroupe et fait également le lien avec d’autres sujets traités dans d’autres CC (climat, énergie, taxonomie et financement, reporting non financier, due diligence, droits humains fondamentaux, etc.). L’objectif est aussi de
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créer du lien, de la consistance, et de la cohérence entre les sujets traités. C’est aussi le CC DEC qui pilote la Commission Développement durable de la FEB, où les parties prenantes préparent les positions à défende par la FEB.
ENCOURAGER PAR L’EXEMPLE ET LA CONCERTATION
FORUM DE DISCUSSION INTERFÉDÉRAL ÉCONOMIE CIRCULAIRE
La FEB a mis en place, avec ses fédérations membres, un Forum de discussion interfédéral Économie circulaire, où sont représentés tant les ministres fédéraux que régionaux de l’Économie et de l’Environnement. L’objectif ? Augmenter la communication directe entre acteurs de l’économie circulaire et nous permettre de défendre et présenter certains obstacles et freins des entreprises au développement de l’économie circulaire en Belgique.
Pour encourager les entreprises à s’engager dans la durabilité, quoi de plus efficace que les exemples inspirants, la mise évidence d’approches pionnières ? L’organisation des Belgian Business Awards for the Environment (BBAE) en est une illustration. Tous les deux ans, nous récompensons ainsi des entreprises qui ont mis au point une pratique, un procédé ou un produit éco-innovant qui contribuent à la transition vers une économie circulaire. Les entreprises fournissent des solutions, mais seules, elles ne peuvent rien. Tous les acteurs – entreprises, société civile et autorités – doivent travailler de concert. Une meilleure compréhension et un meilleur partage des connaissances sont indispensables pour trouver des solutions innovantes. Cette concertation se déroule de manière officielle par le biais par exemple du Conseil fédéral du développement durable, qui rassemble des organisations actives en matière d'environnement, des organisations de coopération au développement, des organisations de consommateurs, de travailleurs et d'employeurs, de jeunes ainsi que des scientifiques.
UNE ÉCONOMIE DURABLE PASSE PAR UNE ÉCONOMIE CIRCULAIRE
L’économie circulaire a pour objectif de découpler la croissance économique de l’utilisation de nos ressources. Si le passage vers une économie 100% circulaire est indispensable d’un point de vue environnemental, elle l’est également indispensable d’un point de vue stratégique et compétitif : l’Union européenne est en effet le premier importateur net de ressources au monde. Nous sommes donc dépendants des matières pour notre économie et notre industrie mais aussi de matières premières indispensables à la transition écologique, comme pour les panneaux photovoltaïques, les éoliennes, les batteries de stockage d’énergie, etc.
L’équipe du centre de compétence Durabilité & Économie circulaire : Vanessa Biebel, Aarnout Ecker.
« NOUS SOMMES DÉPENDANTS DES MATIÈRES PREMIÈRES INDISPENSABLES À LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE »
LES EMBALLAGES, SOUVENT DÉCRIÉS MAIS INDISPENSABLES Les emballages sont indispensables. Leur fonction première est de préserver et protéger le produit tout au long de la chaîne de production, de transport, de stockage et de consommation. Un emballage bien calibré évite le gaspillage.
La législation relative aux emballages est interfédérale. C’est pourquoi la FEB, Voka, Beci et l'UWE ont créé la Plateforme Emballages et déchets d'emballages, qui coordonne les positions à défendre à l'égard des autorités interrégionales, fédérales et européennes. Elle regroupe aussi des organismes agréés (FOST Plus et Valipac).
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DROIT & ENTREPRISE
CENTRE DE COMPÉTENCE DURABILITÉ & ÉCONOMIE CIRCULAIRE
CENTRE DE COMPÉTENCE ÉNERGIE, CLIMAT & MOBILITÉ
ÉNERGIE, CLIMAT & MOBILITÉ
ÉCONOMIE & CONJONCTURE
DURABILITÉ & ÉCONOMIE CIRCULAIRE
ENTREPRENEURIAT NUMÉRIQUE & INNOVANT
EUROPE & INTERNATIONAL
EMPLOI & SÉCURITÉ SOCIALE FISCALITÉ & INVESTISSEMENTS
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Dans cette édition et la précédente de REFLECT, ils présentent brièvement leur fonctionnement. Ils constituent ensemble le cœur de notre organisation, combinant excellence et action ciblée. Cette action ciblée peut être maintenue grâce à la collaboration indispensable avec nos fédérations sectorielles membres et avec les services transversaux de la FEB tels que ‘Communication & Events’, ‘ICT & Maintenance’, ‘Finance, Legal, HR et Traduction’.
Pour plus d’informations sur notre organisation et son fonctionnement, voir feb.be > qui nous sommes/ ce que nous faisons.
CENTRE DE COMPÉTENCE EMPLOI & SÉCURITÉ SOCIALE CENTRE DE COMPÉTENCE FISCALITÉ & INVESTISSEMENTS
CENTRE DE COMPÉTENCE EUROPE & INTERNATIONAL
Non pas en s’agitant en marge des débats, mais via des initiatives concrètes, en construisant des ponts et en soutenant le monde politique avec des avis, des analyses et des visions soutenus par les fédérations sectorielles membres représentatives du tissu économique belge. Notre expertise est approfondie et couvre quasiment tous les thèmes essentiels de notre modèle socio-économique. Attendu que les exigences de durabilité et la numérisation donneront le ton de l’évolution économique au cours des prochaines décennies, nous approfondissons encore nos connaissances et nos efforts dans ces domaines. Nous les avons regroupés au sein de deux centres de compétence supplémentaires, ce qui porte, depuis 2020, le nombre de centres de compétence de la FEB à huit, comme l’illustre le graphique ci-contre.
CENTRE DE COMPÉTENCE DROIT & ENTREPRISE
EXCELLER ET GUIDER DE FAÇON CIBLÉE
La crise du coronavirus démontre une fois de plus à quel point les intérêts économiques et les valeurs humaines sont intrinsèquement liés. Ensemble, ils donnent de l’élan au changement. Entre les deux, la FEB indique la voie à suivre en qualité de guide et de pionnière.
CENTRE DE COMPÉTENCE ENTREPRENEURIAT NUMÉRIQUE & INNOVANT
CENTRE DE COMPÉTENCE ÉCONOMIE & CONJONCTURE
REFLECT VBO FEB | ENTREPRENDRE DURABLEMENT POUR LA PROSPÉRITÉ
Let's Talk
Strategy. Leadership. Commitment.
Le PODCAST de la FEB pour les entrepreneurs
Jean-Christophe Tellier CEO UCB
“J’ai besoin d’être stimulé, d’apprendre, d’avancer.”
Écouter notre podcast ? Scannez le QR-code et en route !
Ce podcast se déroule en français
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OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE
2030 : PLUS QUE DIX ANS ! Il y a 5 ans, les 193 membres des Nations Unies s’engageaient dans un ambitieux programme de développement durable à l’horizon 2030. Ce programme est traduit en 17 objectifs répartis en 5 axes – 5 « P » pour People, Planet, Prosperity, Peace and Partnership. Il ne reste plus que 10 ans pour atteindre ces objectifs. Où en est-on dans le monde et en Belgique ? Quel est l’impact du COVID-19 sur ces objectifs ?
P
ublié en juin dernier, le Sustainable Development Report 2020 1 présente des index et tableaux de bord relatifs aux Objectifs de développement durable (ODD ou SDG - Sustainable Development Goals). Autrement dit, ce rapport évalue les performances des pays vis-à-vis des 17 ODD. Outre l’analyse des questions d'actualité en matière de développement durable, il contient des données sur l'évolution, dans le temps, des indicateurs relatifs aux ODD, l'avenir de ces derniers dans le contexte du COVID-19, ainsi que des calculs de trajectoires jusqu'en 2030. Verdict ? Dans l'ensemble, des progrès ont été réalisés dans tous les pays membres. Nous sommes donc sur la bonne voie, mais la vitesse à laquelle les ODD s’améliorent reste trop faible pour qu’ils soient atteints en 2030. L’Asie et le Pacifique sont les régions qui ont le plus progressé en 5 ans. L’ODD 1 (Pas de pauvreté) et l’ODD 9 (Industrie, innovation et infrastructure) ont progressé assez rapidement tandis que d’autres se sont aggravés ou stagnent. C’est le cas de l’ODD 2 (Faim « zéro ») et l’ODD 15 (Vie terrestre).
QUEL IMPACT DU COVID-19 ?
Outre le rythme, la crise sanitaire liée au COVID-19 met également en péril l’atteinte des ODD au niveau mondial. L’évolution galopante du virus a nécessité/ nécessite toujours la mise en place de confinements qui mènent à une crise économique globale grave, avec des pertes d’emplois et des impacts majeurs, surtout au sein de populations vulnérables. Selon le Sustainable Development Report 2020, 90% des pays sont tombés en récession et on s’attend à ce que
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les dégâts liés à la pandémie persistent au-delà de cette année. Les estimations complémentaires font état d’un doublement de personnes dans l'extrême pauvreté. Cela aura aussi un impact sur l’accès à l’éducation : 23,8 millions d'enfants et de jeunes supplémentaires pourraient abandonner ou ne pas avoir accès à l'école en 2021. Au niveau de la santé (ODD 3 – Bonne santé et bien-être), le COVID-19 et la tuberculose se partagent maintenant le classement des maladies infectieuses qui tuent le plus dans le monde 2 .
PLAN EMBALLAGES INDUSTRIELS La plate-forme Emballages et déchets d'emballages de la FEB œuvre activement pour réaliser la transition vers des emballages industriels plus circulaires. C’est la raison pour laquelle elle élabore un plan ambitieux et efficace pour ce type d’emballages. Aujourd’hui, non seulement 80% du volume des emballages industriels mis sur le marché est réutilisable, mais l’industrie belge peut aussi se targuer d’un taux de recyclage de 89,4% pour les emballages à usage unique (chiffres de 2019). Les 10,6% restants impliquent souvent des défis très spécifiques.
Seuls quelques objectifs environnementaux ont été impactés favorablement, comme l’ODD 13 (changements climatiques), précisément en raison du déclin des activités économiques, et ce donc de manière temporaire.
T
T 750.000 tonnes d'emballages industriels à usage unique mises sur le marché
3.100.000 tonnes d'emballages industriels réutilisables mises sur le marché
EN BELGIQUE : PAS MAL DE PROGRÈS NOTABLES MAIS…
Dans ce même rapport, la Belgique est classée 11e sur 166 3 . Avec un score de 80 sur 100, elle enregistre pas mal de progrès notables « 7 ODD nécessitent encore des efforts, 7 ODD des efforts significatifs et 3 ODD des efforts majeurs ». Ce sont les ODD environnementaux qui ont les plus mauvais scores, de même que l’ODD 2 (Faim « zéro »). Le Bureau du Plan 4 analyse lui aussi régulièrement les progrès belges en matière de développement durable. Même si les indicateurs utilisés ne sont pas tout à fait les mêmes, les tendances dégagées sont du même type que celles du Sustainable Development Report. La seconde édition du baromètre SDG 5 , qui mesure les progrès accomplis dans la réalisation des ODD par les entreprises, les gouvernements et autres organisations belges, est parue à l’occasion du dernier SDG Forum d’octobre 2020. On note quelques conclusions générales : • La connaissance des ODD continue de s’accroître fortement et une majorité des organisations ont entamé des démarches concrètes pour les intégrer dans leur stratégie. • Les principales motivations de l'adoption des ODD sont de répondre aux attentes de la société, à la réduction des risques sociaux et environnementaux, tout en faisant preuve de respect envers les communautés dans lesquelles les organisations opèrent. • Une grande majorité des répondants qui ont adopté les ODD communiquent sur leurs objectifs tant en interne (80%) qu’en externe (81%). • Les entreprises mettent la priorité sur les ODD 8 (Travail décent et croissance économique), ODD 3 (Bonne santé et bien-être) et ODD 9 (Innovation et infrastructures).
87,3% d'emballages industriels en bois recyclés (157.000 tonnes)
78,1% d'emballages industriels en métal recyclés (29.000 tonnes)
89,4% d'emballages industriels recyclés en 2019
100% d'emballages industriels en papier/carton recyclés (452.000 tonnes)
58,8% d'emballages industriels en plastique recyclés (58.800 tonnes)
Le plan d’action comporte des actions concrètes et des objectifs spécifiques autour de six thèmes : la prévention, les connaissances, l’écodesign, l’écomodulation, le recyclage et la traçabilité. Grâce à une collaboration étroite et à la responsabilisation de tous les acteurs, nous pouvons rester les champions d’Europe aussi en 2030 ! Vous souhaitez en savoir plus sur le plan d’action ? Scannez le QR code.
responsabilité. Dans un avenir proche, la tendance à plus intégrer les ODD dans les entreprises ne fera que se confirmer, que ce soit sur une base volontaire ou par nécessité de se conformer aux diverses initiatives réglementaires que prépare l’Europe et qui accéléreront ce processus. Cela étant, la réglementation ne doit pas être le seul « stimulant » pour les entreprises. C’est établi : à compter du moment où elles considèrent les ODD comme des opportunités plutôt que comme des obstacles, les entreprises prospèrent. 1 Publié par le réseau Sustainable Development Solutions Network (SDSN), qui travaille sous les auspices du Secrétaire général de l'ONU. 2 Étude de l’Organisation mondiale de la santé, https://www.who.int/classifications/classification-ofdiseases 3 Sustainable Development Report 2020, https://dashboards.sdgindex.org/profiles/bel
Le COVID-19 n’est pas une raison pour revoir à la baisse les ambitions, il faut continuer à travailler à la transition vers une économie plus durable et plus résiliente. Tous les stakeholders ont là leur part de
4 https://www.plan.be/uploaded/documents/201906250922290.CP_R19_FR.pdf 5 Cette étude a été réalisée par l’Antwerp Management School, en collaboration avec l’UCL Louvain et avec le soutien de nombreuses organisations dont la FEB, https://cdn.uclouvain.be/groups/cms-editorsilsm/csr-louvain-network/documents/rv_stl_sdg_barometer_2020_EN.pdf
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VVIP-TALKS – 125 ANS FEB
VVIP-TALKS : DES EXPERTS INSPIRENT LES TOPMANAGERS En 2020, la Fédération des entreprises de Belgique fêtait ses 125 ans. À l’occasion de cet anniversaire, elle a lancé une série unique de VVIP-Talks, dont le but est de permettre un dialogue entre un orateur de renommée internationale et le top des entreprises belges, sur des thèmes visionnaires qui auront un impact important pour elles dans un avenir pas très éloigné. En tant que compagnon de route de toutes les entreprises, la FEB tient à souligner que les entreprises sont des « fournisseurs de solutions » face aux défis actuels et futurs. Notre pays peut compter sur leur force d’innovation, leur flexibilité et leur vision. Mais les entreprises seules ne peuvent rien. Elles doivent collaborer avec des experts au plus haut niveau issus du monde privé, public et académique. « C’est pourquoi nous gardons nos antennes actives et ouvertes », explique Pieter Timmermans, CEO de la FEB. « Il importe qu’experts et décideurs s’inspirent mutuellement, de manière stimulante et novatrice, pour chercher ensemble des solutions constructives qui détermineront au cours des prochaines décennies l’organisation et le visage de notre société. » Dans les pages qui suivent, vous lirez une synthèse de trois thèmes qui ont été abordés au cours des derniers mois : • « L’économie régénérative, business as non-usual », par Guibert del Marmol, mentor et auteur spécialisé dans l’économie durable. • « Qu’adviendra-t-il si nous atteignons tous l’âge de 130 ans ? », par le professeur de gérontologie Andrea Maier. • « Pouvons-nous encore augmenter nos ambitions climatiques à l’horizon 2030 ? », par l’expert européen du climat Tom van Ierland.
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GUIBERT DEL MARMOL, À PROPOS DE L’ÉCONOMIE RÉGÉNÉRATRICE
LOCALE, COLLABORATIVE, FONCTIONNELLE ET CIRCULAIRE Depuis quinze ans, Guibert del Marmol parcourt le monde pour inciter les organes de direction, les conseils d’administration et les actionnaires à élaborer une stratégie de développement durable fondée sur des valeurs communes. Son but ultime est de permettre l’avènement de l’économie régénératrice, un modèle qui génère plus de valeur qu’il n’en consomme.
L
’ancien chef d’entreprise Guibert del Marmol est un partisan de ce qu’il appelle l’économie régénératrice. Une économie qui va au-delà de l’entreprise durable, parce qu’« il est trop tard que pour se limiter à la durabilité. Nous avons trop impacté la biosphère et nos écosystèmes. Nous avons besoin de mettre en place un modèle économique qui génère plus de valeur qu’il n’en consomme. C’est ce que propose l’économie régénératrice. »
La valeur est créée sur la base de quatre grands piliers que l’on retrouve également dans la nature. L’économie régénératrice est : • 1 Locale : une économie relocalisée par rapport aux fondamentaux que sont la production alimentaire et la production énergétique en priorité ; • 2 Collaborative : une économie de partage dans laquelle des systèmes peer-to-peer et de partage peuvent être déployés ; • 3 Fonctionnelle : une économie de la fonctionnalité plus que de la propriété, qui encourage l’usage plus que l’acquisition des biens ; • 4 Circulaire : une économie circulaire capable de recycler presque tout ce qui est produit et au sein de laquelle les déchets d’un produit A peuvent également constituer la matière première d’un produit B ou lui fournir de l’énergie.
PROSPÉRITÉ PARTAGÉE POUR TOUTES LES PARTIES PRENANTES
Guibert del Marmol ne veut pas faire marche arrière, mais plaide pour une croissance
GUIBERT DEL MARMOL responsable et durable. « Personne ne désire retourner à l’âge des cavernes, mais la poursuite aveugle d’une économie de croissance est une hérésie. Cela va à l’encontre des lois de la nature : les arbres ne s’élèvent pas jusqu’au ciel et tout est soumis à la loi des cycles dans l’univers. Si je ne crois pas à la croissance en tant que dogme, je crois par contre qu’il est possible de se développer en permanence, d’apprendre de toute situation individuellement et collectivement et que l’esprit du temps peut évoluer pour que la vraie richesse d’un pays soit de plus en plus appréciée chaque jour. » La richesse n’est pas une question de biens matériels ou de PIB. Comment la définir, dès lors ? « Il s’agit du niveau de dignité auquel a accès le plus grand nombre de la population », selon lui. Par ‘dignité’, il entend l’accès à une alimentation saine, à un cadre de vie sain et sûr et à un système de santé holistique qui fonctionne à la fois de manière préventive et curative sur le plan physique et psychologique.
« LA POURSUITE AVEUGLE D’UNE ÉCONOMIE DE CROISSANCE VA À L’ENCONTRE DES LOIS DE LA NATURE »
« Bien sûr, une entreprise doit être rentable pour payer les salaires, financer la recherche et le développement et rémunérer de façon juste les actionnaires. Mais la rentabilité est la conséquence des activités d’une entreprise, et non une fin en soi. Selon moi, la véritable raison d’être d’une entreprise est de créer une prospérité partagée pour toutes les parties prenantes, dans le respect de l’humain et de l’environnement. Les entreprises qui y parviennent sont plus pérennes et résilientes, et ce, aussi bien à court qu’à long terme. Il est intéressant de constater que cette philosophie est souvent plus audible dans les entreprises dont l’actionnariat est principalement familial. »
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SUR LA BONNE VOIE
« LES ENTREPRISES RESSORTENT GRANDIES LORSQUE TOUT LE MONDE Y GAGNE »
Beaucoup de choses bougent et c’est tant mieux, mais nous n’avons pas encore atteint le point de basculement. Il se peut que la crise du COVID-19 vienne accélérer le processus. C’est en tout cas ce qu’espère Guibert del Marmol. « Dans les mois à venir, les entreprises et les familles chercheront avant tout à soigner leurs plaies. J’espère simplement que nous n’oublierons pas que la crise sanitaire est essentiellement le résultat de la pression que notre société exerce sur la nature. Je reste malgré tout positif, car une forêt qui pousse fait moins de bruit qu’un arbre qui tombe. Les journaux en parlent peu, mais partout dans le monde, on observe des initiatives et des actions menées par des entrepreneurs qui vont dans la bonne direction. » Les solutions pratiques et technologiques pour parvenir à faire de notre économie une économie régénératrice sont entre nos mains. Selon Guibert del Marmol, la clé réside dans « le sursaut de conscience d’une minorité agissante qui incarne les nouvelles règles du jeu. L’émergence d’entrepreneurs plus ‘éclairés’ qui se rendent compte que tout est interdépendant et que les entreprises ressortent grandies lorsque tout le monde y gagne. Il s’agit de personnes inspirées qui comprennent le rôle qu’elles doivent endosser aujourd’hui, qui développent une vision pour elles-mêmes et pour le collectif. D’inspirées, ces personnes deviennent inspirantes quand elles osent vivre au quotidien les valeurs humanistes qui les animent. »
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PAR OÙ COMMENCER EN TANT QU’ENTREPRENEUR ? Guibert del Marmol formule cinq démarches qui mettent l’entrepreneur sur la voie d’une économie régénératrice : 1. La définition d’une vision véritablement porteuse de sens pour toutes les parties prenantes et qui illustre le fait que l’entreprise désire créer de la valeur non plus pour les actionnaires, mais plutôt pour les parties prenantes ; 2. La mise en place de modèles organisationnels moins hiérarchiques et plus symbiotiques qui s’inspirent du vivant et confèrent à l’organisation une plus grande agilité ; 3. L’usage éclairé de l’intelligence collective ; 4. Le développement d’un management holistique qui intègre aussi bien le développement du savoir-faire que du savoir-être ; 5. L’utilisation de nouveaux instruments de mesure de la performance et de la valeur qui permettent d’aller au-delà des indicateurs financiers traditionnels. « Nous avons besoin de nouveaux indicateurs qui permettent d’intégrer les externalités positives et/ou négatives que génère l’entreprise ainsi que de mesurer des facteurs ‘intangibles’ déterminants pour le développement pérenne de l’entreprise, tels que sa capacité à coopérer, à inspirer ses parties prenantes, à innover ou encore à s’adapter à un environnement instable. »
Energy Transition: Air Liquide aspires to a low carbon future
Air Liquide, like many other industrial companies, is dedicated to contributing to the development of a sustainable society and has therefore launched some ambitious initiatives. As a leading supplier of industrial gases, including hydrogen, Air Liquide is considering the development of low carbon hydrogen production as one of the main long term strategic routes towards sustainable growth, for both the Group and its customers. Air Liquide is, for example, a founding member of the Antwerp@C consortium and is aligned with several major companies based in the port of Antwerp (BASF, Borealis, INEOS, ExxonMobil, Fluxys and Total), which investigates all possible ways and means of capturing and storing large amounts of CO2.
broadest sense, thereby requiring long term access to green hydrogen. One of the largest projects in Europe, launched jointly by Air Liquide and the Port of Rotterdam, aims at releasing 1,000 hydrogen-powered zero-emission trucks on the roads connecting the Netherlands, Belgium, and western Germany by 2025. The development of biomethane for the industry and transport sectors is worth the study. The Blueeze and Cryocity refrigeration technologies are revolutionary in reducing the carbon footprint of urban and longdistance transportation of chilled and frozen food.
Moreover, Air Liquide believes that hydrogen will play an important role in sustainable mobility, which is a vital issue in reducing greenhouse gases, pollution in cities and lowering the dependency on oil-based fuels. The Group is developing solutions and capabilities to bring to the market zero emission transportation in its
These are but a few of the numerous initiatives Air Liquide has launched in support of energy transition and we are looking forward to continuing with the partnership of the entire value chain and FEB in the coming decades.
A special thanks to FEB for protecting the interests and supporting the sustainable growth of the industry world in Belgium throughout the years. Happy 125th anniversary!
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ANDREA MAIER, À PROPOS DU VIEILLISSEMENT
QU’ADVIENDRA-T-IL SI NOUS ATTEIGNONS TOUS L’ÂGE DE 130 ANS ? Dans quelques décennies, l’être humain pourrait atteindre l’âge de 130 ans. Le professeur Andrea Maier le confirme. Dépasser d’autant la centaine, cela ressemble à de la science-fiction, mais c’est plus probable que nous ne le pensons. Cela implique toutefois que nous menions une vie plus saine. Mais notre société est-elle prête à une telle longévité ? Un allongement (important) de la vie est-il une opportunité économique ou plutôt une menace pour notre sécurité sociale ? Comment devons-nous adapter l’organisation du travail et des pensions à cette espérance de vie ? ANDREA MAIER
A
ndrea Maier est professeur de gérontologie à la Vrije Universiteit Amsterdam et à la University of Melbourne. Elle étudie les phénomènes du vieillissement et la question de la vieillesse. Ses recherches révèlent l’avenir ‘sans précédent’ de notre corps. « Aujourd’hui, une personne de 65 ans vivra en moyenne encore 20 ans. On n’est d’ailleurs pas vieux à 65 ans. La recherche montre que nos capacités physiques et cognitives restent importantes jusqu’à 70 ans au moins. Cependant, les personnes de cet âge sont plus touchées que les jeunes par une accumulation de maladies chroniques. La science peut désormais prédire la comorbidité – la cooccurrence de différentes maladies –, ainsi que le risque de mortalité à moyen terme. Concrètement, cela signifie que nous pouvons fournir aux patients des soins meilleurs et plus préventifs. »
VIEILLIR EST UNE MALADIE
Le but de la gérontologie est précisément de lutter contre le processus de vieillissement et l’accumulation des maladies chroniques. En traitant le vieillissement comme une véritable maladie et en évitant autant que possible les maladies liées à l’âge, une vie saine et plus longue devient possible. « Prenons le pancréas. À mesure que nous
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vieillissons, sa fonction s’affaiblit et nous devenons diabétiques. Les vaisseaux sanguins se bouchent et nous attrapons de l’artériosclérose. Je pourrais citer encore bien d’autres exemples. Si le vieillissement génère autant de maladies, il est lui-même une maladie. En d’autres termes, si l’on peut freiner le vieillissement, on évite une série de maladies liées à l’âge. » L’Organisation mondiale de la santé suit cette logique et reconnaît le vieillissement comme une maladie depuis 2018. Ce n’est pas du tout un scénario de sciencefiction. La recherche cellulaire montre que la science peut ralentir le vieillissement. Aujourd’hui, le vieillissement est même déjà réversible. « La recherche prouve que les effets du vieillissement peuvent être réversibles chez les souris grâce à la manipulation cellulaire au moyen de médicaments sénolytiques. Des souris, qui atteignent l’âge de trois ans en moyenne, ont pu être rajeunies de deux ans sur le plan tant physique que cognitif. Leur longévité et leur santé se sont améliorées. Des recherches similaires sont menées chez l’homme. Elles sont très prometteuses. »
IMPACT SOCIÉTAL
L’impact sociétal de notre longévité n’est pas une question médicale, mais bien philosophique et éthique, affirme le prof. Maier : « Un constructeur automobile ne
« UNE PERSONNE DE 65 ANS N’EST PAS VIEILLE ! »
«
YVES STEVENS
» pense pas aux embouteillages. Je ne prétends pas pour autant ne pas me sentir responsable en tant que spécialiste du vieillissement. Je ne vise pas l’immortalité, mais j’étudie comment les gens peuvent vieillir en meilleure santé. Mais c’est la société qui doit décider comment intégrer la maladie du vieillissement et comment repenser les modèles d’organisation et de financement existants en fonction de celle-ci. » Quel est l’effet de l’allongement de la vie sur la société ? De nombreux pays fixent l’âge légal de la pension des hommes et des femmes à 65 ans. L’âge réel de la pension peut intervenir jusqu’à cinq ans plus tôt en Belgique, alors que dans des pays comme le Japon ou la Corée du Sud, il est beaucoup plus élevé. Entre-temps, notre population âgée est en forte croissance et nous constatons que les personnes âgées se sentent et se comportent de manière beaucoup plus active qu’il y a un demi-siècle. « À première vue, la combinaison de ces évolutions semble être une menace, mais elle offre aussi des opportunités. Elle exerce une forte pression sur notre sécurité sociale et sur la capacité de financement des soins de santé et du modèle de pension existant. Mais l’allongement de la carrière peut aussi contribuer à augmenter le PIB, les recettes publiques et l’espérance de vie en bonne santé - et à réduire les coûts de santé. Il est donc grand temps de réfléchir à une organisation du travail plus souple et à un système de pension échelonné et adapté à l’individu. »
TROIS VÉRITÉS INCONFORTABLES Un allongement (important) de la vie est-il une opportunité économique ou plutôt une menace pour nos pensions et nos soins de santé ? Le professeur Yves Stevens, expert en pensions à la KU Leuven, identifie trois vérités ou incertitudes ‘inconfortables’ qui détermineront l’avenir de notre modèle de pension : 1. Le système des trois piliers (légal, complémentaire, individuel), tel que proposé par la Banque mondiale en 1994, a été abandonné par cette même banque en 2014. Les risques
liés à la pension sont devenus trop complexes pour se résumer à des piliers. Les certitudes macroéconomiques d’autrefois ne valent plus aujourd’hui dans les trois piliers ; 2. L’équilibre économique entre la génération plus âgée et la jeune génération s’effrite. La pension a un double objectif : protéger les personnes âgées de la pauvreté et maintenir le ratio de remplacement des revenus entre la vie active et la vie passive aussi haut que possible. Or, ce ratio est sous pression, car dans un nombre croissant de pays, le revenu net des pensionnés tend à dépasser celui des jeunes générations actives. Ce « déséquilibre de Musgrave » augmente très nettement dans l’OCDE depuis 2019 ; 3. Enfin, l’allongement de l’espérance de vie représente un événement inédit qui va bouleverser notre façon de penser le vieillissement comme jamais auparavant. Ne manquez pas de lire l’ouvrage inspirant sur le concept de ‘downloadable brain’ (youtube. com/watch?v=wdYy2SMgTH4) de la neuroscientifique Hannah Critchlow de l’université de Cambridge.
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TOM VAN IERLAND, À PROPOS DES OBJECTIFS CLIMATIQUES EUROPÉENS
LES NOUVELLES AMBITIONS CLIMATIQUES À L’HORIZON 2030 SONTELLES RÉALISABLES ? Pour faire de l’Europe un continent neutre sur le plan climatique à l’horizon 2050, la Commission européenne estime que les émissions de gaz à effet de serre doivent baisser d’au moins 55% d’ici à 2030. « C’est la seule option », souligne Tom van Ierland, directeur du département des analyses économiques de la Direction générale Action pour le climat de la Commission européenne. Les entreprises s’interrogent sur la faisabilité. L’étude d’impact de la Commission montre que l’augmentation des ambitions est possible et que les inconvénients à court terme sont minimes par rapport aux avantages à long terme. TOM VAN IERLAND
P
ouvons-nous encore augmenter nos ambitions climatiques à l’horizon 2030 ? L’expert européen Tom van Ierland a passé en revue l’analyse de la Commission européenne sur l’impact de réduire davantage les émissions de gaz à effet de serre en Europe d’ici à 2030. C’est indispensable, car les projections indiquent qu’avec les réglementations européennes actuelles, les émissions ne pourront être réduites que de 60% d’ici à 2050. Rester avec les réglementations et sur l’objectif actuels accroît le risque, pour notre économie, d’investir encore dans des solutions à long terme dépendantes du carbone.
termes : l’Europe veut devenir une économie sans émissions nettes de gaz à effet de serre tout en ayant toutes les opportunités de croissance. Pour y parvenir, elle doit toutefois adapter son objectif de réduction des émissions à -55% d’ici à 2030 (par rapport à 1990). L’étude d’impact montre que cet objectif est réalisable et avantageux d’un point de vue économique s’il est soutenu par une bonne réglementation. « Les deux objectifs sont parfaitement réalisables », affirme Tom van Ierland sur la base de chiffres. « Depuis 1990, les émissions de gaz à effet de serre ont diminué de 25% et notre PIB a crû de 62%. Ce gain sur les deux tableaux reste possible si nous réduisons plus encore nos émissions. »
Concrètement, une évolution équilibrée, réaliste et bien réfléchie vers une Europe neutre sur le plan climatique d’ici à 2050 implique une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55% d’ici à 2030. C’est nettement plus que l’objectif européen actuel, à savoir -40% d’émissions. Pour la Belgique, cela représente un effort plus important encore que les -35% imposés initialement par l’Europe.
AVANTAGES ÉCONOMIQUES ET SOCIAUX
PAS D’ÉMISSIONS, MAIS DE LA CROISSANCE
La crise climatique contraint l’Union européenne à placer la barre plus haut si elle veut atteindre la neutralité climatique d’ici à 2050. En d’autres
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Mais est-ce vraiment réalisable ? Les entreprises peuvent-elles en faire encore plus en dix ans ? En bref, quel sera l’impact si l’UE renforce les objectifs ? Une étude d’impact doit mettre en évidence les conséquences des choix avancés par la Commission européenne. Une telle étude est à présent disponible et il en ressort que la Commission estime que la transition rendra notre économie plus moderne, plus innovante, plus circulaire et plus résiliente, ce qui permettra à l’Europe, au cours des prochaines décennies, de maintenir sa compétitivité et sa prospérité.
« L’EUROPE VEUT DEVENIR UNE ÉCONOMIE SANS ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE, MAIS AYANT TOUTES LES OPPORTUNITÉS DE CROISSANCE »
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Le PODCAST de la FEB pour les entrepreneurs
Annick Van Overstraeten CEO Le Pain Quotidien
“Je ne suis pas carriériste. J’aime ce que je fais. ”
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Selon l’étude d’impact : • la transition a des effets positifs sur le PIB et l’emploi, avec des mesures comme le verdissement des taxes ; • elle génère des investissements dans l’économie d’avenir et les nouvelles technologies et elle offre ainsi des avantages concurrentiels à nos entreprises ; • l’UE économisera, entre 2021 et 2030, 100 milliards EUR sur les importations de combustible et même 3 billions EUR à l’horizon 2050 ; • la transition réduit la pollution atmosphérique (60% de moins en 2030 par rapport à 2015) ; • elle limite les dommages causés à notre santé (au moins 110 milliards EUR par rapport à 2015) ; • la rénovation des bâtiments (en Europe) permet non seulement de réduire la facture énergétique et les émissions de GES, mais aussi d’améliorer la qualité de vie et de créer des emplois locaux. Malgré les effets positifs à long terme, Tom van Ierland ne cache pas que les États membres et les régions ayant une part plus grande de combustible fossile, une consommation d’énergie plus élevée et un PIB par habitant inférieur seront confrontés à un défi particulièrement énorme. Les ménages à faible revenu risquent en outre d’être très touchés. D’autre part, avec la crise du COVID-19, il est également nécessaire de stimuler l’investissement dans notre économie et le verdissement offre la possibilité de rentabiliser cet effort à plus long terme.
« UNE PLUS GRANDE AMBITION GÉNÈRE À LONG TERME DES AVANTAGES ÉCONOMIQUES ET SOCIAUX » 28
PHILIPPE VAN TROEYE
NEUTRALITÉ CARBONE = INVESTISSEMENT MASSIF Philippe Van Troeye, CEO du groupe énergétique ENGIE Benelux, confirme que les émissions globales (i.e. ETS + non ETS) de CO2 continueront d’augmenter dans notre pays jusqu’en 2030. Les objectifs européens du Green Deal sont ambitieux, « mais ils sont nécessaires pour maîtriser l’impact du changement climatique sur notre économie et notre société ». Il se demande donc comment concilier les objectifs européens et les objectifs régionaux ou locaux. Une récente étude d’ENGIE montre qu’au rythme actuel, notre pays n’atteindra pas les objectifs en matière d’émissions. « Nous devons accélérer nos efforts si nous ne voulons pas être confrontés à une mission presque impossible entre 2030 et 2050. » Ceci est impossible sans investissements considérables. La société
ENGIE a calculé, pour chacun des secteurs où elle est active, les efforts qui doivent être faits à partir de 2030 pour mettre notre pays sur la bonne voie à l’horizon 2050 : • une voiture sur quatre devra rouler à l’électricité, à l’hydrogène ou être hybride ; • il faudra 40.000 stations de recharge supplémentaires ; • 1,3 million de logements résidentiels devront être rénovés de manière à économiser l’énergie ; • plus de 1 million de chaudières au gaz et au mazout devront être remplacées par des pompes à chaleur ; • 170.000 familles supplémentaires devront être raccordées aux réseaux de chauffage locaux ; • 15% de la chaleur industrielle devra être produite à partir d’énergie renouvelable ; • l’industrie devra lancer des projets pilotes avec l’hydrogène vert ; • la production d’énergie verte devrait augmenter : de 2,3 à 4 gigawatts (GW) d’énergie éolienne en mer, de 3,4 à 4 GW d’énergie éolienne sur terre et de 4,7 à 11 GW d’énergie solaire. « Le plan de redressement postCOVID-19 du nouveau gouvernement ne peut donc qu’être vert et coordonné. L’heure est aux actions concrètes. Nous sommes prêts à contribuer à l’effort sans délai », conclut Van Troeye.
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Apprendre, rêver et réaliser Qu’ont en commun Yves Leterme, Frank Vandenbroucke, Daniel Bacquelaine, Kris Peeters, Paul Windey… ? Ils font partie des 25 figures clés du monde entrepreneurial et politique belge qui témoignent chacune de 25 moments charnières à l’occasion du 125e anniversaire de la FEB. À découvrir sans tarder dans notre livre et sa plateforme numérique « 125 ans & beyond » !
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TABLE RONDE DES ORGANISATIONS D’EMPLOYEURS (PARTIE 2)
«LE MONDE DES ENTREPRISES DOIT SE MONTRER PLUS OFFENSIF»
Entrepreneurs et employeurs sont confrontés à des transformations contraignantes et radicales de leur écosystème économique et social. Le travail, la planète et l’environnement, la mobilité, l’Europe… changent constamment et rapidement. Comment les organisations patronales influentes envisagent-elles l’avenir proche et lointain du point de vue de l’énergie, du climat et de la mobilité ? Dans la précédente édition de REFLECT, le même exercice était proposé à la FEB, Beci, l’UWE et Voka pour les thèmes « emploi & pensions », « Europe » et « société civile ».
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BERNARD GILLIOT
WOUTER DE GEEST
OLIVIER WILLOCX
PRÉSIDENT HONORAIRE FEB
PRÉSIDENT VOKA
ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ BECI
BART DE SMET
HANS MAERTENS
JACQUES CRAHAY
PRÉSIDENT FEB
ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ VOKA
PRÉSIDENT UWE
PIETER TIMMERMANS
MARC DECORTE
OLIVIER DE WASSEIGE
ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ FEB
PRÉSIDENT BECI
ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ UWE
ÉNERGIE & CLIMAT > UNE PARTIE DE LA SOLUTION Le monde des entreprises peut-il et veut-il concilier l’écologie, le social et l’économie ? Bernard Gilliot (BG) : « Les employeurs ont mis sur la table une vision et un plan énergie et doivent continuer à faire pression sur les responsables politiques pour les inciter à une politique énergétique intégrée et cohérente à tous les niveaux de pouvoir, y compris européen. En matière de climat, les objectifs et les engagements belges sont fixés et réalisables. On ne peut pas exiger uniquement plus du monde des entreprises, qui fait déjà des investissements importants, sans compromettre notre compétitivité. Les enjeux climatiques vont nous obliger à réconcilier l’économique et l’environnemental sans oublier le social. »
la société doit avoir conscience que toutes les branches de l’industrie ne disposent pas des mêmes possibilités. C’est l’effort global qui compte. » Pieter Timmermans (PT) : « Le monde des entreprises s’est laissé pousser dans une position défensive. Nous devons renverser cette tendance et nous montrer plus offensifs. Il doit être clair que les entreprises ne sont pas le problème, mais bien une partie de la solution. Nous sommes des pionniers de la transition, pas des suiveurs. L’énergie et le climat sont des discussions tout en nuances. Il ne s’agit pas simplement d’être ‘pour ou contre’, c’est une recherche de solutions que nous ne laisserons pas entraver par des politiciens qui ne demandent pas mieux que de faire porter la totalité de la facture par les entreprises. Nous développons des solutions innovantes, mais nous négligeons effectivement de les faire connaître. »
« LES ENJEUX CLIMATIQUES VONT NOUS OBLIGER À RÉCONCILIER L’ÉCONOMIQUE ET L’ENVIRONNEMENTAL SANS OUBLIER LE SOCIAL » BERNARD GILLIOT (FEB)
Olivier de Wasseige (ODW) : « Les organisations patronales sont un des partenaires importants dans ce domaine. Les entreprises innovent et investissent pour réduire leur empreinte carbone et celle des autres. Ce rôle doit être reconnu. Les politiques mises en place doivent aider les entreprises à saisir les opportunités qu’offre la transition, au bénéfice du développement économique et du climat. Pourtant, les efforts de l’industrie sont trop souvent qualifiés de greenwashing. Petites et grandes entreprises doivent nettement plus faire connaître leurs innovations. L’industrie met tout en œuvre pour atteindre les objectifs européens 2030, mais
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« L’ÂGE DE LA PIERRE N’A PAS CESSÉ PARCE QU’IL N’Y AVAIT PLUS DE PIERRES » WOUTER DE GEEST (VOKA)
Wouter De Geest (WDG) : « On dirait que la société ne croit plus dans les connaissances et les capacités des entreprises. L’âge de la pierre n’a pas cessé parce qu’il n’y avait plus de pierres 1 . L’homme a progressé en changeant sa façon de faire pas à pas et cette accumulation de changements lui a permis de progresser sans cesse. Cet optimisme du progrès a disparu alors que les entreprises continuent d’innover dans le but de faire toujours mieux. Les solutions hâtives n’aident personne. La société, politiciens en tête, doit laisser aux entreprises le temps de réaliser des progrès raisonnés. Les solutions sont souvent très complexes et donc particulièrement difficiles à transmettre à l’ensemble de la population. Il est beaucoup plus facile de convaincre les gens que la meilleure solution consiste à ‘en faire moins’. Mais la réalité est différente. Avec près de dix milliards d’hommes sur terre en 2050, la consommation et les besoins d’énergie ne vont pas diminuer, mais bien augmenter. »
La transition énergétique n’est-elle pas un bel exemple de défi complexe relevé avec force ? Marc Decorte (MD) : « De nombreuses entreprises travaillent en effet activement à la transition énergétique. Mais nous devons balayer devant notre porte, car de nombreuses entreprises font encore trop peu d’efforts pour avoir un réel impact. On est encore loin du but. » Olivier Willocx (OW) : « L’ambition internationale (et surtout européenne) en matière de climat est forte. Notre État doit prendre sa part dans cet effort et s’inscrire dans le mouvement. Une économie qui consomme moins d’énergie et de ressources est une économie plus efficiente et plus forte. Mais il est exclu de se fixer des objectifs plus poussés que les objectifs européens dès lors que ni les coûts ni les impacts ne sont appréhendés. Le débat sur le climat implique aussi de faire preuve de sens des responsabilités. Les émissions de CO2 ne s’arrêtent pas à nos frontières. Il ne suffit donc pas de fermer quelques entreprises intensives en CO2 ou de les délocaliser à l’étranger. » Jacques Crahay (JCR) : « À un terme de dix ans, nous aurons dû décarboner une part substantielle de notre énergie. C’est de loin le plus grand projet de transformation de l’économie occidentale que nous ayons connu ces 150 dernières années. Les efforts conjoints de toute la société et de tous les pays seront nécessaires pour passer à la vitesse supérieure. Les entreprises sont un des acteurs les plus influents dans ce projet, d’abord parce qu’elles sont directement concernées dans leur utilisation de l’énergie mais aussi parce qu’elles ont une influence considérable sur les comportements des individus : par les produits et services qu’elles proposent, par les relations avec leurs clients, par les formations de leurs travailleurs, etc., dans l’intérêt de tous leurs stakeholders, et de leurs shareholders aussi. »
« DE NOMBREUSES ENTREPRISES FONT ENCORE TROP PEU D’EFFORTS POUR AVOIR UN RÉEL IMPACT » MARC DECORTE (BECI) 1 ‘The stone age did not end because humans ran out of stones. It ended because it was time for a re-think about how we live.’ – citation de l’architecte américain William McDonough
« RELEVER LE CHALLENGE DE LA DÉCARBONATION PASSERA PAR UN TRAVAIL EN PROFONDEUR SUR LES FONDEMENTS DE NOTRE ÉCONOMIE »
dans ‘Eco-designs on future cities’, BBC News, 14 juin 2005
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JACQUES CRAHAY (UWE)
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Axel Smits CEO PwC en ligne le 31 décembre 2020
“Organisez votre propre disruption. Anticipez !”
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MOBILITÉ > VISION ET ACTION « SI LE MONDE POLITIQUE MANQUE D’AUDACE, LES ENTREPRISES PRENDRONT L’INITIATIVE ET METTRONT LEUR VISION SUR LA TABLE »
ODW : « Il y a aussi des nouvelles positives. Le nombre de kilomètres parcourus en voiture stagne. Les managers de flotte automobile deviennent des managers de la mobilité, ils ont un impact positif sur la mobilité belge grâce à des interventions proactives et intelligentes. Grâce à la pression que les entreprises exercent – et devront continuer d’exercer –, le monde politique se met aussi en mouvement. Une étude réalisée pour le sud du pays montre en outre que la ‘congestion’ n’est pas un contre-argument décisif pour les investisseurs étrangers. Cela ne veut évidemment pas dire que nous ne devons rien faire. »
PIETER TIMMERMANS (FEB)
La paralysie de la mobilité hypothèque-t-elle l’attractivité de notre pays comme plaque tournante logistique en Europe, comme lieu d’implantation pour les investisseurs étrangers ? PT : « Sans vision, pas de stratégie. Sans stratégie, pas de plan d’action. Le manque de vision existait déjà en 2000 et il existe encore aujourd’hui. Chacun pense pouvoir résoudre le problème de la mobilité dans son coin. Notre pays n’ose pas réfléchir en termes d’adaptations structurelles ‘transfrontalières’ radicales de l’écosystème de mobilité. Si le monde politique manque d’audace, les entreprises prendront l’initiative et mettront leur vision sur la table. On ne peut continuer à faire n’importe quoi. Nous ne pouvons accepter que les entreprises soient de moins en moins accessibles pour nos collaborateurs ou que les marchandises arrivent avec peine à destination. »
« PETITES ET GRANDES ENTREPRISES DOIVENT NET TEMENT PLUS FAIRE CONNAÎTRE LEURS INNOVATIONS » OLIVIER DE WASSEIGE (UWE)
WDG : « Le Belge reste trop cantonné dans sa vision. Il perçoit trop peu ou pas du tout les grands travaux d’infrastructure (par ex. la liaison Oosterweel) comme des investissements qui profitent à l’ensemble du pays et de l’économie. Cela impacte aussi la réalisation d’un vrai réseau intermodal dans lequel par exemple de courts trajets en train garantissent une correspondance avec la navigation intérieure. » OW : « Personne dans ce pays ne semble comprendre ou vouloir comprendre la dynamique des flux de mobilité. La régionalisation n’a fait que renforcer le syndrome ‘not in my backyard’. Si le Ring d’Anvers ne se fluidifie pas, Binche en souffrira aussi à terme. Je me demande si notre pays dispose des experts adéquats pour envisager la question de la mobilité comme un écosystème intégral. »
« LA RÉGIONALISATION N’A FAIT QUE RENFORCER LE SYNDROME ‘NOT IN MY BACKYARD’ » OLIVIER WILLOCX (BECI)
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Hans Maertens (HM) : « Les entreprises peuvent-elles, comme pour le climat et l’énergie, être une partie de la solution du problème de la mobilité ? Par exemple : les organisations patronales peuvent-elles concevoir un plan pour doubler en cinq ans la capacité de la navigation
« LE MONDE DES ENTREPRISES EST SOUVENT TROP MODESTE ET AFFICHE TROP PEU DE POSITIVISME »
intérieure qui est sous-utilisée ? Oui. Pouvonsnous mettre en place un masterplan réalisable pour l’approvisionnement logistique de la ville ? Oui. Nous devons faire l’exercice avec nos entreprises et mettre des solutions concrètes sur la table. Nous ne pouvons attendre jusqu’à l’achèvement de la liaison Oosterweel. »
HANS MAERTENS (VOKA)
JCR : « Chaque jour, des millions de travailleurs se rendent à leur travail. Bien que le travail en ‘homeworking’ se développe, il reste des efforts considérables pour rendre ces déplacements beaucoup moins gourmands en énergie. Cela passera inévitablement par ce qui sera ressenti comme des contraintes : covoiturage, utilisation des transports en commun, utilisation de modes de transport doux… Puisqu’elles en sont la destination, les entreprises, avec l’aide des pouvoirs publics, peuvent proposer des solutions innovantes et attrayantes à leurs travailleurs et obtenir des résultats rapides. »
« UN PEU PLUS D’AMBITION COLLECTIVE SERAIT BIENVENUE » Deux points de vue que souhaite épingler le président de la FEB Bart De Smet :
intégration, mais un peu plus d’ambition collective serait bienvenue. » 2. « Aujourd’hui, les entreprises sont accusées de
1. « Une entreprise qui veut rester dans la course se
projette dans l’avenir et élabore, sur la base de cette vision d’avenir, des plans d’action concrets à trois ou cinq ans au moins. Notre pays a besoin de choix politiques énergiques, tournés vers l’avenir et intégrés en matière d’énergie, de mobilité, d’organisation du marché du travail, de migration… Je mets l’accent sur le mot ‘intégré’ parce que tous les chantiers sont reliés entre eux. La complexité de notre structure étatique ne facilite pas cette
tous les péchés d’Israël. On dirait que la société ne croit plus dans la force des entreprises. Nous nous sommes laissé pousser dans une position défensive. Nous devons renverser la tendance et ne pas nous laisser guider par cette perception négative. Les grands défis sociaux et environnementaux retiennent toute notre attention. Ils incitent les entreprises et leurs fédérations à s’interroger sur leur rôle vis-à-vis de la société. Les employés recherchent un travail porteur de sens et en accord avec leurs valeurs. Le consommateur est en demande de produits et services durables provenant d’une chaîne de valeur transparente. Les actionnaires veulent garantir la pérennité de leur activité. Cela impose aux entreprises de repenser leur stratégie, leur gouvernance et leurs investissements pour continuer à créer de la valeur pour la société. En tant que compagnon de route de toutes les entreprises, la FEB montrera que les entreprises sont elles aussi des ‘fournisseurs de solutions’ face aux défis sociétaux actuels et futurs, qu’elles sont le moteur d’un progrès durable. »
Dans la précédente édition de REFLECT, la FEB, Beci, l’UWE et Voka débattaient tour à tour des thèmes « emploi & pensions », « Europe » et « société civile ». Vous n’avez pas eu l’occasion d’en prendre connaissance ? Retrouvez cet article dans REFLECT, édition de septembre : www.feb.be/ publications
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ELLEN MACARTHUR, FIGURE DE PROUE DE L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE
LE CIRCULAIRE DEVIENT LA NORME Parcourir 50.660 kilomètres seule à la voile autour du monde, cela laisse le temps de réfléchir. La navigatrice britannique Ellen MacArthur a fait ses adieux à la voile en 2009 pour s’investir dans l’utilisation durable de la terre et de ses ressources. La fondation qui porte son nom promeut l’économie circulaire comme moteur d’une nouvelle ère de développement économique.
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BIO ELLEN MACARTHUR
°1976 (Derbyshire, Angleterre) ’01 : Deuxième du Vendée Globe, course à la voile autour du monde, en solitaire, sans escale ’01 : Élue Marin de l’année de l’ISAF et Dame commandeur de l’ordre de l’Empire britannique ’03 : Fonde l’association Ellen MacArthur Cancer Trust ’05 : Record du tour du monde à la voile sans escale ’09 : Met fin à sa carrière de navigatrice ’10: Crée la Fondation Ellen MacArthur
DU LINÉAIRE AU CIRCULAIRE La voile est son sport et sa passion depuis l'enfance. En 2001, Ellen MacArthur est arrivée deuxième au Vendée Globe, une course en solitaire autour du monde. Quatre ans plus tard, elle est entrée dans l’histoire en bravant toutes les mers du monde, seule et sans ravitaillement, en 71 jours, 14 heures, 18 minutes et 33 secondes. Un record mondial qu’elle doit à son bateau, sa condition et sa préparation. « Plus vitale encore est la nécessité d’équilibrer parfaitement toutes les réserves (alimentation, énergie/combustible, pièces de rechange…), qu’il faut réutiliser au maximum pour ne jamais tomber à court, sans pour autant se surcharger. » Briller en pratiquant un recyclage intelligent et en préservant un soigneux équilibre.
Il en va fondamentalement de même pour l’économie mondiale, selon Ellen MacArthur. Les quantités de matières premières sont limitées. Et même si nous les utilisons de plus en plus efficacement et les recyclons dans la mesure du possible, les réserves s’épuiseront à long terme. Nous n’y arriverons pas en nous contentant de moins consommer, moins rouler, moins « faire »… Mais alors, comment ? Ellen MacArthur a consulté étudiants, CEO, universitaires et agriculteurs. Elle a analysé des concepts comme l’économie de performance, le cradle-to-cradle et l’écologie industrielle. Au bout du compte, elle a estimé que l’économie circulaire était le modèle qui offrait le plus grand potentiel. L’économie circulaire optimalise les flux de matières premières de telle manière que les matériaux, composants et produits restent dans un cycle productif et fournissent à tout moment la valeur ajoutée la plus élevée possible.
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LE CHANGEMENT EST EN COURS
« Malgré les changements récents dans notre comportement, nous continuons à consommer des ressources limitées et à dégrader les systèmes naturels. La cause profonde est la nature linéaire de l'économie mondiale : nous prélevons des matières du sol, nous les utilisons pour fabriquer des produits et, finalement, nous les jetons. Ce faisant, nous émettons des gaz à effet de serre, polluons l'air, la terre et l'eau et, pour satisfaire la demande de matières premières, nous empiétons de plus en plus sur les espaces sauvages restants. Quelle que soit l'efficacité de ce système, on n’évitera jamais l’extraction et le gaspillage. » Prenez les emballages en plastique. À l’échelle mondiale, 14% seulement sont collectés pour le recyclage et 32% aboutissent dans l'environnement. Si nous continuons ainsi, il pourrait y avoir plus de plastique dans l'océan que de poissons d'ici 2050. Non seulement ces actions nuisent à l'environnement, mais elles font aussi perdre de la valeur à l'économie. « Chaque année, l'industrie de la mode perd à elle seule 500 milliards USD en raison de la transformation de vêtements en déchets – ceux-ci sont brûlés ou mis en décharge à raison d'un camion par seconde. » Il est possible de faire autrement. En évitant les déchets et la pollution, en maintenant les produits et les matériaux en service et en régénérant les systèmes naturels, l'économie circulaire exerce un impact positif sur l'environnement et la société et offre d'énormes opportunités économiques. « Remplacer les produits et systèmes linéaires par des produits et systèmes circulaires est une énorme opportunité d'innovation pour créer de nouvelles sources de revenus et réduire les coûts. » Grâce à la sensibilisation croissante du public, le concept est bien intégré et le changement
« C’est aux entreprises et aux autorités de faire au consommateur une offre qu’il ne peut refuser. »
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est en cours. Les industriels et les décideurs politiques du monde entier se préparent à saisir ces opportunités de création de valeur, estimées à plusieurs trillions de dollars. « Mais pour faire face à l'ampleur et à l'urgence des défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés, l'économie circulaire doit prendre de l'ampleur et le faire rapidement. Cela signifie qu'il faut transformer tout un système grâce à une action concertée entre tous les intervenants : entreprises, gouvernements, services financiers, universités et particuliers. » Ellen MacArthur rappelle que le modèle circulaire repose sur la collaboration entre tous les acteurs. Ce qui la frappe, c’est que les autorités misent surtout sur les gains d’efficacité et la gestion des déchets et de l’énergie et qu’elles renoncent difficilement à cette approche « end of pipe ». « Il est très difficile de les inciter à regarder en amont et à s’intéresser par exemple à l’écoconception, à l’efficacité de la production… plutôt qu’à l’efficacité seulement. Des pays comme le Danemark et la Chine sont très en avance sur de nombreux autres pays dans des domaines spécifiques, comme la symbiose industrielle. » Si l’on propose aux consommateurs un système circulaire qui offre une qualité et un service supérieurs, des choix plus nombreux, sans hausse de coût, ils l’adoptent d’office. « Nous avons trop longtemps et trop souvent attendu du client qu’il s’y mette par lui-même, sans développer suffisamment les conditions de base nécessaires. Si le système est déficient, cela ne signifie pas que le consommateur échappe à sa responsabilité sociétale ; il doit par exemple trier ses déchets. C’est aux entreprises et aux autorités de lui faire une offre qu’il ne peut refuser. »
« QUELLE QUE SOIT L'EFFICACITÉ DE L’ÉCONOMIE LINÉAIRE MONDIALE, ON N’ÉVITERA JAMAIS L’EXTRACTION ET LE GASPILLAGE »
Recycler les déchets d’emballages industriels, c’est avant tout jouer collectif. Valipac accompagne depuis plus de 20 ans tous les acteurs économiques concernés. Ensemble, partageons la responsabilité et œuvrons au quotidien à un avenir plus durable. valipac.be
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DES OPPORTUNITÉS ÉCONOMIQUES ÉNORMES En adoptant les principes de l'économie circulaire, l'Europe peut profiter de la révolution technologique imminente pour créer un bénéfice net de 1,8 trillion EUR d'ici 2030. C’est ce qu’a révélé un important rapport de 2015, intitulé « Growth Within: A circular economy vision for a competitive Europe » et réalisé par la Fondation Ellen MacArthur, le McKinsey Center for Business and Environment et SUN (Stiftungsfonds für Umweltökonomie und Nachhaltigkeit). Il s’agit de 0,9 trillion EUR de plus que dans la trajectoire de développement linéaire actuelle (ce qui se traduit par une augmentation de 11% du PIB en 2030, contre 4% dans la trajectoire actuelle). « Ce tournant s'accompagnerait de meilleurs résultats sociétaux, y compris une augmentation du revenu annuel des ménages de 3.000 EUR. La consommation de matières premières, mesurée par la voiture et les matériaux de construction, les terrains immobiliers, les engrais synthétiques, les pesticides, la consommation d'eau agricole, les carburants et l'électricité non renouvelable, pourrait baisser de 32% d'ici 2030. Selon 65 documents universitaires, les études existantes font état d'effets positifs sur l'emploi dans le cas de la mise en œuvre de l'économie circulaire. »
PASSER À LA VITESSE SUPÉRIEURE
L'industrie des plastiques illustre bien la façon dont l'économie circulaire transforme déjà toute une industrie. Il suffit de voir les efforts continus d’essenscia, la Fédération belge de l'industrie chimique et des sciences de la vie. Le New Plastics Economy Global Commitment, lancé par la Fondation Ellen MacArthur et UN Environment en octobre 2018, engage la lutte contre les déchets plastiques et la pollution. Il réunit plus de 400 entreprises, gouvernements, ONG, universités et autres organisations du monde entier autour d'une vision qui s'attaque à la cause profonde du problème. Les entreprises, y compris les grandes marques de biens de consommation (Coca-Cola, Danone, Nestlé, PepsiCo, Unilever), ainsi que les gouvernements signataires se sont engagés à atteindre un ensemble d'objectifs ambitieux à l’horizon 2025, pour lesquels ils rendent compte publiquement chaque année des progrès réalisés. 27 institutions financières qui gèrent ensemble 4 trillions USD d'actifs sont également associées à ce Global Commitment. « En juin 2019, l'initiative ‘Make Fashion Circular’ de la Fondation a lancé les Jeans Redesign Guidelines, qui rassemblent les plus grandes marques et fabricants de mode pour transformer notre façon de concevoir et de fabriquer les jeans. Les lignes directrices énoncent des exigences minimales en matière de durabilité des vêtements, ainsi que de santé des matériaux, de recyclabilité et de traçabilité. Elles s'appuient sur les
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« Les chiffres contenus dans nos rapports prouvent que le modèle circulaire dispose d’une assise économique. »
« LA CONSOMMATION DE MATIÈRES PREMIÈRES POURRAIT BAISSER DE 32% D’ICI 2030 »
LA FONDATION ELLEN MACARTHUR EN BREF La fondation Ellen MacArthur travaille dans trois domaines : • Sur le plan de la formation et de l’éducation, elle tente, avec les universités et les écoles supérieures, d’intégrer l’économie circulaire dans les formations et les programmes d’études. Elle motive les étudiants à la choisir comme thème pour leur travail de fin d’études ; • Au niveau des entreprises, elle stimule, sensibilise et informe à travers divers canaux. D’une part, via un groupe de partenaires/ fondateurs qui inscrivent l’économie circulaire à l’agenda de leur propre organisation et créent une assise interne. D’autre part, via le groupe « Circular Economy 100 » réunissant capitaines d’industrie, autorités locales, villes, pionniers de l’innovation… qui se concertent et recherchent des solutions au sein de workshops internationaux pragmatiques. La fondation a ainsi le mérite de rapprocher des personnes qui n’ont pas l’habitude de se parler directement. Par exemple, un constructeur automobile et un producteur textile ou un spécialiste de l’éclairage, qui peuvent ainsi échanger de bonnes pratiques ou des modèles business spécifiques pour arriver à une nouvelle manière de travailler ; • Enfin, la fondation initie de la recherche fondamentale. www.ellenmacarthurfoundation.org
Banque privée, intérêts communs.
Imagine Tomorrow since 1871
Les grands défis d’aujourd’hui sont les opportunités de demain. Cette conviction est celle qui guide Degroof Petercam depuis 150 ans. Pour contribuer à construire l’avenir des générations actuelles et futures, nous investissons dans des services patrimoniaux robustes et durables.
www.imaginetomorrow.be Éditeur responsable : Steve De Meester. Septembre 2020 I Adresse légale : Banque Degroof Petercam SA, rue de l’Industrie 44, 1040 Bruxelles I TVA : BE 0403.212.172 (RPM Bruxelles) - FSMA 040460 A.
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efforts existants pour améliorer la production de jeans et ont conduit 16 organisations à s'engager à mettre en vente les premiers jeans ‘nouvelle conception’ d'ici mai 2021. » Au cours des deux prochaines années, Make Fashion Circular s'efforcera d'élargir ce cadre pour englober davantage de produits, allant au-delà du jean pour établir un niveau d'ambition commun à toute l'industrie.
EXPLOITER LES OPPORTUNITÉS Le contexte détermine la décision d’une entreprise de rejoindre le circuit circulaire ou pas. Si l’entreprise achète des matières premières primaires et que ces ressources s’épuisent ou que les prix augmentent trop, elle sait pourquoi elle le fait. Finalement, il est vital pour toute entreprise de production de garantir de l’une ou l’autre manière son approvisionnement en matières premières. « L’argument économique est de loin le plus fort pour convaincre les entreprises d’adopter le modèle circulaire. » L’avantage concurrentiel joue évidemment aussi un rôle : l’entreprise qui peut produire moins cher (moins d’énergie et des matières premières moins onéreuses) dispose de plus de moyens pour investir dans l’innovation et peut ainsi renforcer sa position sur le marché. « Du début à la fin du 20 e siècle, les prix des matières premières n’ont cessé de diminuer, grâce à une extraction plus efficace et à la découverte de nouvelles ressources. Depuis le début du 21e siècle, le mouvement
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« SANS GAIN ÉCONOMIQUE STRUCTUREL, LE CHEF D’ENTREPRISE TROMPE NON SEULEMENT SES CLIENTS, MAIS AUSSI LUI-MÊME »
s’inverse. Les entreprises doivent anticiper et avoir conscience que le pouvoir d’achat de la classe moyenne sur les marchés émergents augmente, tandis que les réserves de ressources naturelles s’épuisent. Pourquoi alors ne pas faire de son produit une source de matière première et se concentrer sur la vente d’un service plutôt que d’un produit ? C’est aussi une manière de fidéliser le client. » En 2020, il y a évidemment encore de la place pour des entreprises qui n’adoptent pas le modèle circulaire, mais se concentrent sur les gains d’efficacité. « Toutefois, le modèle circulaire offre beaucoup plus d’opportunités. Le système se convertira bien plus vite que nous ne le pensons. Il y a dix ans, on parlait à peine d’économie circulaire. Aujourd’hui, elle figure en bonne place parmi les priorités européennes et des multinationales de renommée mondiale l’expérimentent. Vous n'êtes pas encore convaincu ? Un jour ou l’autre, vos concurrents se convertiront et gagneront des parts de marché. Les matières premières ou pièces recyclées se vendront mieux. Ou vos fournisseurs ou clients feront pression sur vous pour que vous les rejoigniez dans leur processus circulaire. » Il n’est jamais trop tôt ni trop tard. De nombreuses entreprises débutent avec une seule ligne de production à titre expérimental, pour étendre ensuite le système. Sans gain économique structurel, le chef d’entreprise trompe non seulement ses clients, mais aussi lui-même. « Le marketing joue évidemment aussi un rôle. Mais celui-ci n’est efficace que si le modèle a un sens économique et contribue à la stabilité, à la réussite et au dynamisme de l’entreprise. »
TOUTES LES CONDITIONS SONT RÉUNIES
Les chiffres contenus dans les rapports de la fondation prouvent que le modèle circulaire dispose d’une assise économique. Ces analyses sont d’ailleurs le motif de la conversion d’un nombre croissant d’entreprises. « La Belgique a une longueur d’avance grâce à sa gestion progressiste des flux de matières premières – n.d.l.r. la Belgique est leader mondial du recyclage et de la valorisation des emballages – et elle peut (doit) réagir plus vite en tant que petite économie ouverte, mais dynamique. De plus, elle n’a pas ou guère de matières premières primaires dans son sous-sol. » Bref, toutes les conditions sociales du succès du modèle circulaire y sont réunies. Le moment est opportun, il appartient à présent aux chefs d'entreprise d'exploiter ces opportunités. Ellen MacArthur est optimiste pour l’avenir. « Je pense que l'économie circulaire est une énorme opportunité. Quand on pense aux jeunes qui suivent des études aujourd'hui, on se dit qu'ils ont une occasion extraordinaire de participer à l'édification d'un avenir régénérateur. Un avenir où nous pourrons utiliser les matériaux plutôt que de les épuiser, au bénéfice des gens et de l'environnement. Nous savons à quoi ressemblent les solutions. Ce qu'il faut, c'est que ceux qui ont la capacité de le faire saisissent des deux mains les possibilités de concevoir une économie qui fonctionne à long terme. »
ÉCONOMIE CIRCULAIRE ET OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE En intégrant l'économie circulaire dans leur stratégie et en mobilisant des capitaux en faveur d'investissements dans l'économie circulaire, les entreprises peuvent contribuer à relever certains des défis les plus urgents en matière de développement durable formulés dans les 17 Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies, notamment la lutte contre le changement climatique, la perte de biodiversité et la pollution. « En transformant la façon dont nous fabriquons et utilisons nos produits, l'économie circulaire fournit un cadre clair pour atteindre l’ODD 12 (consommation et production responsables). En raison de son intensité en matériaux et en énergie, l'industrie lourde pourrait constituer un point de départ évident, et les possibilités dans ce domaine sont nombreuses. Mais la circularité peut aussi être mise à profit pour réinventer le système alimentaire qui, par une production alimentaire régénératrice et un meilleur cycle des nutriments, aurait des effets positifs sur la biodiversité, la santé des sols et l'eau douce. » Dans l'ensemble, l'économie circulaire promet de contribuer plus largement à la réalisation des ODD, notamment les ODD 7 (énergie propre et d’un coût abordable), 11 (villes et communautés durables), 13 (lutte contre les changements climatiques), 14 (vie aquatique) et 15 (vie terrestre). Concernant l'ODD 13, un rapport récent publié par la Fondation Ellen MacArthur révèle qu'une transition vers une économie circulaire pour cinq matériaux clés (ciment, acier, plastique, aluminium et aliments) pourrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de 9,3 milliards de tonnes en 2050, soit l'équivalent des émissions actuelles du transport.
« Le modèle circulaire doit avoir un sens économique et contribuer à la stabilité et au dynamisme de l’entreprise. »
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THÈMES Cher lecteur Le magazine REFLECT que nous vous présentons ici prend – pour vous – le pouls de l’actualité. Dans chaque numéro, il donne un aperçu de thèmes importants que nos experts gèrent, négocient et suivent de près, dans les domaines économique, social, juridique et fiscal.
Pour chaque thème, nous vous décrivons l’état d’avancement du dossier, la position de la FEB et les prochaines étapes. Une manière de vous offrir une vision à 360° sur des dossiers qui peuvent avoir un impact important sur vos activités.
Vous trouverez donc dans les pages qui suivent une sélection de dossiers actuellement traités par nos experts pour défendre au mieux les intérêts des fédérations membres et de leurs entreprises affiliées, et ce aux niveaux tant fédéral qu’européen et international.
Vous trouverez une vue d’ensemble de tous les dossiers et thèmes suivis par nos experts sur www.feb.be (domaines d’action).
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PLAN DE RELANCE ET D’INVESTISSEMENT
BREXIT & REACH
Pour une véritable stratégie gouvernementale de collaboration avec les entreprises
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CORONAVIRUS ET CRISE ÉCONOMIQUE Renforcer les liquidités, mais également l’assise financière
Votre entreprise est-elle prête pour le 1er janvier 2021 ?
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PRIVACY SHIELD
Quelle alternative pour le transfert de données personnelles vers les États-Unis ?
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E-FACTURATION Poursuivre son déploiement
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RESTRUCTURATIONS ET LICENCIEMENTS COLLECTIFS La matière fait peau neuve
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REDEVANCE KILOMÉTRIQUE INTELLIGENTE Et si nous dépassions les craintes ?
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COMMERCE INTERNATIONAL Implémentation des accords
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CYBERVEILIGHEID PLAN DE RELANCE ET D’INVESTISSEMENT
POUR UNE VÉRITABLE STRATÉGIE GOUVERNEMENTALE DE COLLABORATION AVEC LES ENTREPRISES
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our faire face à la crise actuelle et réparer les dommages économiques et sociaux causés par la pandémie, la Commission et le Parlement européens ainsi que les dirigeants de l'UE se sont accordés cette année sur un plan de relance et de résilience, en anglais 'Next Generation EU' portant sur 750 milliards EUR - qui viennent s’ajouter au budget européen pluriannuel classique 1 . La plus grosse part de ces moyens sont destinés à la 'Recovery and Resilience Facility' (RRF), dotée d’un montant sans précédent de 672,5 milliards EUR, qui seront accordés aux États membres sous forme de prêts (pour 360 milliards EUR) et de subventions (pour 312,5 milliards EUR). Ce programme, défini dans le cadre des orientations stratégiques européennes pour une croissance durable, constitue l’instrument de relance principal dont s’est dotée l’UE pour ouvrir la voie à la sortie de la crise et jeter les bases d'une Europe moderne, résiliente et durable. Concrètement, pour en bénéficier, chaque État membre de l’UE est invité à soumettre, au plus tard pour le 30 avril 2021, un « Plan de relance et de résilience » constituant un ensemble cohérent de réformes et de projets d'investissement public à mettre en œuvre d’ici 2026. Toutefois, de manière à finaliser progressivement ces plans de relance, la Commission européenne a encouragé les États membres à soumettre leurs avantprojets de plan à partir du 15 octobre dernier. Compte tenu des orientations stratégiques que l’UE s’est fixées, la Commission européenne encourage également vivement les États membres à inclure dans leur plan de relance des investissements conséquents, favorisant une reprise durable et inclusive, avec un potentiel à créer de l’emploi et de la croissance, et promouvant les transitions énergétique (« Green Deal ») et digitale. En particulier, la Commission européenne portera une attention spéciale à la manière dont les plans de relance soutiennent les actions à priorités climatiques, environnementales, sociales et numériques et veillera à ce que chaque plan atteint bien concrètement l'objectif de 37% d’investissements en faveur du climat et l’objectif de 20% d’investissements relatifs au digital. En Belgique, ce sont environ 5 milliards EUR qui devraient être attribués, en subsides, dans le cadre du RRF 2 et c’est le cabinet du secrétaire d’État pour la Relance et les Investissements stratégiques, Thomas Dermine, qui a hérité de la lourde tâche de coordonner la rédaction du
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plan de relance et de résilience interfédéral belge. Dans le contexte de préparation de ce plan, un vaste appel à projets a été lancé au mois de novembre 2020, que la FEB s’est chargée, pour le secteur privé, de collecter et de transmettre ensuite au gouvernement. À travers cet exercice, la FEB a pu constater le dynamisme des entreprises. En effet, plus de 130 projets d’investissement ont pu être récoltés dans des domaines divers tels que la mobilité, l’investissement en énergies propres, l’investissement dans les technologies numériques, l’économie circulaire et le soutien à la R&D. On ne peut donc pas reprocher aux entreprises de manquer d’ambition et de ne pas avoir de projets innovateurs pour faire face aux transitions auxquelles le monde d’aujourd’hui est confronté. Un bon nombre de ces projets d’investissement apportent une solution au problème d’interdépendance entre l’investissement privé et l’investissement en infrastructures publiques (c’est-àdire que l’investissement privé ne se réalise pas car il y a manque d’infrastructures publiques et, inversement, le secteur public n’investit pas dans les infrastructures car il n’y a pas d’investissements privés) dans des domaines importants comme l’énergie ou la mobilité et/ou génèrent des externalités positives importantes. Il est à espérer que, via le processus interfédéral de sélection, soient choisis parmi ces projets, ceux qui contribuent le plus à la relance économique de notre pays et aux transitions verte et digitale.
Contact
Christophe Ernaelsteen Centre de compétence Economie & Conjoncture ce@vbo-feb.be Recherche sur FEB.BE “Plan de relance”
1 Cet article a été rédigé alors qu’une incertitude planait encore sur le véto des autorités hongroises et polonaises sur ces montants. 2 3,3 milliards EUR sont déjà acquis, le reste dépendra de la perte de PIB enregistrée sur 2020-2021.
PLUS DE 130 PROJETS D’INVESTISSEMENT ONT PU ÊTRE RÉCOLTÉS DANS DES DOMAINES DIVERS.
CYBERVEILIGHEID CORONAVIRUS ET CRISE ÉCONOMIQUE
RENFORCER LES LIQUIDITÉS, MAIS ÉGALEMENT L’ASSISE FINANCIÈRE
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a deuxième vague du coronavirus et les nouvelles mesures de sécurité restrictives infligent un nouveau choc à la vie économique et soumettent les entreprises à d’énormes problèmes de liquidité et de solvabilité. Le gouvernement a donc décidé de prolonger une série de mesures de soutien existantes, telles que le chômage temporaire pour force majeure COVID-19 (même régime que lors du premier lockdown), le bazooka (prêts garantis), les plans d’étalement des dettes fiscales et sociales, et beaucoup d’autres mesures encore. La FEB est satisfaite de ces mesures, qui renforceront les liquidités des entreprises à court terme et les aideront ainsi à mieux traverser cette crise sans précédent. Des calculs effectués par la FEB et la société spécialisée dans la collecte de données Graydon ont montré que grâce aux mesures de soutien adoptées lors de la première vague, le nombre d’entreprises s’étant retrouvées potentiellement en danger était retombé de 40 à 25%. Ces mesures porteront à nouveau leurs fruits. Les problèmes de liquidité sont plus ou moins maîtrisés grâce aux mesures de soutien, mais nous ne sommes pas encore à l’abri d’une crise de solvabilité pouvant véritablement mettre les entreprises en faillite.
comptabilisés en 2019 (par exemple, une diminution des frais de 10% entraînera une taxation de 10% de la réserve immunisée). UN PLAN 'SOLVABILITÉ'
Les mesures prises pour soutenir la liquidité et favoriser l’autofinancement sont indispensables, mais elles ne seront pas suffisantes pour prévenir une crise de la solvabilité (notamment lorsque toutes les dettes reportées devront effectivement être payées). De plus en plus d’entreprises qui étaient saines avant la crise se retrouvent à bout de souffle après 9 mois de crise. Elles ont besoin de mesures qui renforcent la structure de leur (quasi-)capital de manière structurelle, préservant ainsi leur solvabilité à moyen et long terme et restaurant leur capacité de crédit. Il est donc urgent de s’atteler à la mise en place d'un plan de solvabilité visant tant à permettre la recapitalisation des entreprises que le renforcement de leur quasi-capital (dette subordonnée, obligations convertibles, …). Ce plan devra être bien calibré afin de viser les entreprises viables et de s’adapter aux besoins spécifiques des divers types entreprises (de la startup à la moyenne et grande entreprise).
Contact
Jean Baeten Centre de compétence Fiscalité & Investissements jb@vbo-feb.be Recherche sur FEB.BE “Liquidités”
UNE RÉSERVE DE 'RECONSTITUTION' DE FONDS PROPRES
Parmi les mesures de nature à renforcer l’assise financière des entreprises figure une loi du 19 novembre 2020, adoptée conformément à l’accord de gouvernement et qui vise à permettre aux entreprises de reconstituer leurs fonds propres via l’autofinancement. À concurrence du montant de la perte subie en 2020, une réserve de 'reconstitution' exonérée pourra être créée à charge des bénéfices des années comptables 2021 à 2023 et comptabilisée parmi les réserves immunisées au passif du bilan. Elle devra respecter une condition d’intangibilité pour rester immunisée. Il est à noter que la mesure ne sera pas applicable aux entreprises qui distribuent des dividendes et/ou qui ont des relations financières avec des paradis fiscaux. Par ailleurs, la réserve deviendra taxable en cas de distribution ultérieure de dividendes, ou lorsque les frais de personnel deviendront inférieurs à ceux
LES ENTREPRISES ONT BESOIN DE MESURES QUI RENFORCENT LA STRUCTURE DE LEUR (QUASI-) CAPITAL DE MANIÈRE STRUCTURELLE .
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CYBERVEILIGHEID UN NOUVEAU TANDEM RESTRUCTURATIONS ETÀLICENCIEMENTS LA TÊTE DE LA FEB COLLECTIFS
LA MATIÈRE FAIT PEAU NEUVE
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eux initiatives récentes rendent la matière 'restructurations' plus accessible, plus fluide et mieux encadrée. Dans le contexte actuel, cette nouvelle vient à point nommé pour faciliter la tâche des entreprises qui absorbent le choc de la crise économique. Les entreprises ont en effet besoin de meilleures perspectives pour rebondir et se tourner vers l’avenir. Dans ce but, les représentants patronaux et syndicaux se sont entendus pour, d’une part, réunir en une base centralisée les différents textes en vigueur et, d’autre part, améliorer les flux d’information entre les autorités et les employeurs via un guichet et une plateforme d’information spécifiques aux restructurations
Cette plateforme d’information coordonnera de façon anonyme certains accords sur les restructurations afin d’améliorer la sécurité juridique et l’information des acteurs du terrain. Elle publiera notamment les accords qui mettent en œuvre la recommandation n°28 du CNT relative au calendrier indicatif du processus de restructuration et à l’information des co-contractants de l’entreprise qui sont impactés significativement et négativement. Un aperçu annuel sera par ailleurs fourni sur la base de 4 critères : maintien de l’emploi, mesures d’accompagnement, régimes de fin de carrière et mention du paiement (ou de l’absence de paiement) d’indemnités extra-légales, sans indication de données chiffrées ou de méthodes de calcul.
La FEB a en outre publié début novembre 2020 un nouveau guide pratique 'La Restructuration : avec ou sans licenciements', qui peut être commandé sur son site internet.
Cette avancée majeure est déposée dans l’avis n°2.184 du CNT du 27 octobre 2020.
Contact
Jean-Charles Parizel Centre de compétence Emploi & Sécurité sociale jcp@vbo-feb.be Recherche sur FEB.BE “Restructurations”
CENTRALISER ET SIMPLIFIER
Tenant compte de l’éparpillement de la réglementation, les praticiens et les entreprises doivent jongler entre plusieurs sources à différents niveaux : la loi Renault, les CCT 10 et 24 du CNT et même un arrêté royal de 1976. Cette dispersion nuit à l’accessibilité et à la lisibilité des règles à appliquer. Les partenaires sociaux se sont donc entendus pour centraliser tous les textes relatifs aux restructurations et les répartir selon les thèmes (licenciement collectif, transfert d’entreprise, fermeture d’entreprise, reprise d’actif après faillite, etc.), en accordant une attention aux hypothèses de chevauchement entre ces thèmes. Il est aussi question de simplifier et d’améliorer les flux d’information entre les autorités et les employeurs via un guichet et une plateforme d’information uniques. Les entreprises en restructuration doivent procéder à différentes notifications à l’attention des autorités. Ces notifications sont complexes et lourdes sur le plan administratif, a fortiori en cas de pluralité de sièges répartis dans les différentes régions du pays. En créant un guichet unique, les entreprises pourront, par le biais d’une application web sécurisée, communiquer ces notifications immédiatement et en une seule opération au directeur du service régional de l’emploi et au président du comité de direction du SPF Emploi.
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LES ENTREPRISES ONT BESOIN DE MEILLEURES PERSPECTIVES POUR REBONDIR ET SE TOURNER VERS L’AVENIR.
CYBERVEILIGHEID UN NOUVEAU COMMERCE INTERNATIONAL TANDEM À LA TÊTE DE LA FEB
IMPLÉMENTATION DES ACCORDS
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e 12 novembre dernier, la Commission européenne a publié son 4e rapport annuel (2020) sur l’implémentation des accords commerciaux négociés par l’Union européenne. Le rapport couvre l’année 2019 et ne tient donc pas compte des conséquences de la crise sanitaire sur le commerce extérieur de l’Union. Le rapport analyse 36 traités commerciaux conclus avec 65 pays hors de l’Europe et répartis en 4 aires géographiques : Asie, Amérique, voisinage de l’Europe et pays ‘ACP’ (Afrique, Caraïbes et Pacifique). LE COMMERCE 'PRÉFÉRENTIEL'
Le commerce avec les partenaires de l’Union que l’on définit comme étant 'préférentiel', c.-à-d. dont les échanges sont couverts par un des 45 traités commerciaux de l’UE, représente environ 33% du commerce extérieur de l’UE en 2019. Les échanges avec les 65 partenaires étudiés dans le rapport (Suisse, Japon, Corée du Sud, Tunisie, Chili, Ukraine, Canada…) ont augmenté de près 3,4% entre 2018 et 2019. Ce chiffre est significativement plus élevé que l’augmentation de 2,1% pour le commerce UE « non préférentiel », donc sans accord commercial, comme, par exemple, avec la Chine ou les États-Unis.
COMMENT BÉNÉFICIER DES TARIFS PRÉFÉRENTIELS ?
Les 3 étapes essentielles pour le commerce avec des pays en dehors de l’Union ! 1. Se procurer un numéro EORI pour l’identification aux Douanes : > https://economie.fgov.be/fr/themes/entreprises/ creer-une-entreprise/demarches-pour-creer-une/ identification-la-douane 2. Vérifier les règles d’origine de votre export ou import : > https://economie.fgov.be/fr/themes/politiquecommerciale/origine-des-marchandises/originepreferentielle > https://trade.ec.europa.eu/access-to-markets/en/ content/rules-origin-access2markets 3. S’enregistrer dans le système d’auto-certification REX : > https://economie.fgov.be/fr/themes/politiquecommerciale/origine-des-marchandises/originepreferentielle/auto-certification-de-lorigine
FOCUS SUR L’IMPLÉMENTATION
Denis Redonnet, Chief Trade Enforcement Officer (CTEO), a la tutelle sur l’implémentation des accords commerciaux de l’UE : de l’accès au marché pour nos entreprises à la résolution des différends et la mise en œuvre des obligations de développement durable. Cette nouvelle fonction de la DG Trade aura une importance accrue dans le futur. En témoignent notamment les 2 outils récemment mis à disposition des entreprises européennes par les services du CTEO : le Single Entry Point pour les plaintes liées aux barrières à l’accès au marché et la plateforme unique Acces2markets pour toute information sur l’accès aux marchés.
Contact
Thomas Julien Centre de compétence Europe & International tj@vbo-feb.be Recherche sur FEB.BE “Accords commerciaux”
La plus forte croissance des échanges couverts par des tarifs préférentiels, par rapport aux échanges non couverts par pareils accords, démontre de manière empirique l’importance pour l’UE de conclure des accords de libre-échange et de les implémenter ! Des efforts de sensibilisation sont encore nécessaires afin d’expliquer aux entreprises comment bénéficier des retombées positives de ces accords (voir encadré).
IL EST IMPORTANT POUR L’UE DE CONCLURE DES ACCORDS DE LIBRE-ÉCHANGE ET DE LES IMPLÉMENTER !
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BREXIT & REACH
VOTRE ENTREPRISE EST-ELLE PRÊTE POUR LE 1 ER JANVIER 2021 ?
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e 1er janvier 2021, le Royaume-Uni quittera effectivement le marché intérieur et l’Union douanière, avec ou sans accord commercial 1 . Cela signifie qu’à cette date, de nombreuses nouvelles règles entreront en vigueur, avec d’importantes conséquences opérationnelles ainsi qu’un impact réel sur notre économie. La réglementation relative aux substances chimiques et REACH en particulier vont également changer radicalement. REACH est le règlement européen (1907/2006) relatif à l’enregistrement, l’évaluation et l’autorisation des substances chimiques, ainsi qu’aux restrictions d’utilisation applicables à ces substances. Il a un impact sur quiconque entre en contact avec des substances, mélanges et produits chimiques en tant que fabricant, importateur ou utilisateur en aval, tels que les formulateurs et les utilisateurs professionnels ou industriels.
En cas de Brexit sans accord, toutes les entreprises britanniques deviendront des entités non-UE et tous les enregistrements britanniques cesseront d’exister dans l’UE. À partir du 1er janvier 2021, les importateurs de produits chimiques provenant du Royaume-Uni devront être en possession de leur propre enregistrement (ou d’un enregistrement d’un représentant exclusif dûment mandaté) avant d’importer dans l’UE. Les exportateurs vers le Royaume-Uni et des établissements britanniques devront en outre se conformer à la nouvelle réglementation britannique ('UK REACH'). L’ECHA a ouvert le 12 mars 2019 une 'Brexit Window' dans REACH-IT permettant le transfert de certains enregistrements vers d’autres/de nouvelles entités légales. Contrairement au Royaume-Uni, l’UE ne prévoit toutefois pas de mesures transitoires pour REACH dans l’UE27/EEE. Les mêmes principes que pour le règlement EU REACH s’appliquent dans le système UK REACH : enregistrement obligatoire pour la production et/ou l’importation au Royaume-Uni à partir de 1 tonne/an
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par substance en tant que telle, dans des mélanges ou rejetée intentionnellement par des articles. À partir du 1er janvier 2021, le service en ligne 'Comply with UK REACH' sera disponible pour les notifications et enregistrements. Les mesures transitoires britanniques comprennent entre autres une procédure de 'grandfathering' des enregistrements existants des entreprises britanniques. Pour ce faire, l’entreprise britannique concernée doit introduire une notification de base dans un délai de 120 jours à partir du 1er janvier 2021 et réaliser un enregistrement complet dans un délai spécifique après le 28 octobre 2021 pour chaque fourchette de quantité et sur la base des propriétés de risque de la substance.
Contact
Aarnout Ecker Centre de compétence Durabilité & Économie circulaire ae@vbo-feb.be Recherche sur FEB.BE “REACH”
TOUJOURS PAS PRÊT POUR LE BREXIT APRÈS AVOIR LU CECI ?
Pour plus d’informations sur le Brexit et REACH, mais aussi sur d’autres domaines tels que les procédures douanières, les permis de séjour, la propriété intellectuelle, etc., la FEB se tient à votre disposition. Vous trouverez sur notre site web des présentations (vidéo) détaillées tirées de notre événement du 28 octobre 2020 sur le Brexit : https://www.feb.be/ events/20201028-brexit-info/Program/.
1 Cet article a été rédigé le 30 novembre 2020. À cette date, la conclusion d’un éventuel accord sur le Brexit avant la fin de l’année était incertaine.
LA RÉGLEMENTATION RELATIVE AUX SUBSTANCES CHIMIQUES ET REACH EN PARTICULIER VONT CHANGER RADICALEMENT.
CYBERVEILIGHEID PRIVACY SHIELD
QUELLE ALTERNATIVE POUR LE TRANSFERT DE DONNÉES PERSONNELLES VERS LES ÉTATS-UNIS ?
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out responsable de traitement qui souhaite exporter des données à caractère personnel hors UE doit d’abord s’assurer que le pays destinataire présente un niveau de protection adéquat. Si c’est le cas, le transfert peut être effectué comme s’il s’agissait d’un transfert au sein de l’UE. Les États-Unis n’ayant pas une législation offrant un tel niveau de protection, un mécanisme d’auto-certification pour les sociétés établies aux États-Unis a été mis en place. C’est le 'bouclier de protection des données', mieux connu sous le nom de Privacy Shield, entré en vigueur en 2016. La justice européenne a invalidé en juillet dernier ce mécanisme crucial en raison du risque que font peser les programmes de surveillance américains sur ces données. S’ouvre dès lors une période d’incertitude et d’insécurité juridique pour les entreprises qui transfèrent des données personnelles vers les États-Unis dans le cadre de leurs activités. Ainsi, conséquence logique, le Comité européen de protection des données (CEPD) prévient que tous les transferts effectués sur la base du Privacy Shield sont désormais illégaux. Les entreprises européennes qui transfèrent des données vers les États-Unis doivent trouver des alternatives, telles que les clauses contractuelles types de la Commission européenne (SCC) ou encore les règles d’entreprises contraignantes au sein d’un groupe d’entreprises (BCR). Elles doivent également vérifier que ces clauses contractuelles et autres règles garantissent effectivement un niveau de protection adéquat en cas de transferts des données vers les USA.
enquête informelle menée par la FEB auprès de ses secteurs afin de faire remonter ces situations et de sensibiliser nos dirigeants ainsi que l’Autorité de protection des données belges (APD) belge, le CEPD et la Commission européenne, il ressort d’ores et déjà les éléments suivants : • Une évaluation du niveau d’adéquation de la législation des pays dans lesquels se situe chacun des sous-traitants est irréalisable par les entreprises elles-mêmes. • D’ailleurs, il ne s’agit pas que des sous-traitants, mais également des sous-sous-traitants ainsi que d’autres responsables de traitements avec lesquels l’entreprise est en relation. • Le problème ne concerne pas seulement le transfert de données mais aussi l'accès à partir d'un pays tiers. • Souvent, les négociations contractuelles avec les principaux acteurs peuvent être unilatérales et laissent peu de marge pour exiger des conditions et des garanties supplémentaires. Il est donc urgent que des négociations entre l’Europe et les États-Unis aboutissent à une solution qui garantit aux entreprises européennes une totale sécurité juridique pour les transferts de données qu’elles réalisent dans le cadre de leurs activités.
Contact
Nathalie Ragheno et Anneleen Dammekens Centre de compétence Droit & Entreprise nr@vbo-feb.be et ada@vbo-feb.be Recherche sur FEB.BE “Privacy Shield”
Des recommandations du CEPD sont actuellement soumises à une consultation publique. Faites part de vos difficultés afin que le CEPD prenne rapidement des mesures pratiques et efficaces (European Data Protection Board> Our work & tools> public consultations> Recommendations 01/2020)
SITUATION CATASTROPHIQUE
De très nombreuses entreprises (y compris des PME) rencontrent des difficultés. Parce qu’elles ne parviennent pas soit à conclure des clauses contractuelles soit à mettre celles qu’elles ont déjà conclues en conformité. Tous les secteurs sont concernés. Comment faire de la recherche médicale sans échanger des données entre les différents continents ? Les télécommunications, les banques, les fournisseurs d’énergie, …, tous sont concernés. D’une récente
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CYBERVEILIGHEID E-FACTURATION
POURSUIVRE SON DÉPLOIEMENT
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'e-facturation consiste à automatiser l'ensemble du processus de facturation, depuis l'émission par le fournisseur jusqu'au paiement, voire à l'archivage, par le client. La poursuite de son déploiement est l’une des priorités de l’accord gouvernemental de 2020. Étant donné ses nombreux avantages, la FEB ne peut que s’en réjouir. En comparaison avec la facturation papier, ce mode de facturation est plus rapide, plus efficace et moins onéreux. Depuis quelques années déjà, les autorités belges encouragent l’e-facturation dans les échanges B2G (Business to Government). La facturation électronique dans ces échanges représente un exemple à suivre et donne dès lors l'impulsion essentielle au déploiement de la facturation électronique dans d’autres sphères de l’économie : c’est surtout au niveau B2B (Business to Business), où le volume des échanges est bien plus élevé, que les gains les plus importants se situent. L’Agence pour la simplification administrative (ASA) évalue cette économie à 2,42 EUR pour l’envoi d’une facture électronique par e-mail et à 3,24 EUR supplémentaires pour l’envoi sous format électronique intégré (depuis le système électronique de l’émetteur jusqu’au système électronique du destinataire). Pour la réception des factures électroniques, les frais de traitement et le temps nécessaire à leur réception, encodage et validation sont réduits, tout comme les frais d’impression. L’ASA estime ces gains à 0,36 EUR par facture envoyée par e-mail et à 5,77 EUR supplémentaires pour une facture électronique intégrée. Actuellement, la plupart des factures électroniques (70 à 80%) sont des factures envoyées par email. Les calculs de l’ASA montrent cependant que des économies supplémentaires se situent dans le passage de la facture par email à la facture automatisée (via fichier automatique structuré). En effet, le traitement automatisé du milliard de factures échangées chaque année en Belgique permettrait de dégager des gains d’efficacité annuels de l’ordre de 3,5 milliards EUR. 'E-INVOICING BUSINESS EXPERT GROUP'
La FEB contribue à la généralisation de l’e-facturation en Belgique au travers de son 'e-Invoicing Business
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Expert Group', lancé en 2016. Ce groupe réunit tous les acteurs concernés par la facturation électronique et vise à lever les derniers obstacles techniques et sémantiques de son implémentation (en prévoyant des solutions harmonisées de traitement de certaines business practices typiquement belges, par exemple). Les discussions menées au sein de ce groupe ont pour objectif de donner lieu à des recommandations concrètes et pratiques.
Contact
Amélie Wuillaume Centre de compétence Entrepreneuriat numérique & innovant aw@vbo-feb.be Recherche sur FEB.BE “e-facturation”
COMMUNICATION OFFICIELLE VIA E FACTURE
L’ensemble des documents (informations et ressources) liés aux activités du 'Business Expert Group' se trouvent compilés sur le site https://efacture.belgium.be/ ('Contenu' -> 'Business Expert Group'). Les différents 'scénarii' de facturation 'typiquement belges' (exigences minimales de l’e-facture, vidanges, escompte pour paiement comptant, TVA sur les pièces détachées dans le secteur de la réparation automobile, facture dans différentes devises) développés et validés par les membres du 'Business Expert Group' sont publiés sur ce site. Ce site constitue la source officielle pour l’ensemble des communications actuelles et futures relatives à l’e-facturation.
C’EST SURTOUT AU NIVEAU B2B, OÙ LE VOLUME DES ÉCHANGES EST BIEN PLUS ÉLEVÉ, QUE LES GAINS LES PLUS IMPORTANTS SE SITUENT.
CYBERVEILIGHEID UN NOUVEAUKILOMÉTRIQUE REDEVANCE TANDEM À LA TÊTE INTELLIGENTE DE LA FEB
ET SI NOUS DÉPASSIONS LES CRAINTES ?
L
’idée n’est pas neuve. Pourtant, cette proposition provoque à chaque fois une véritable levée des boucliers. La FEB soutient depuis plusieurs années la mise en place d’une redevance kilométrique intelligente. Oui, mais à quelles conditions ?
avec trois systèmes différents. De plus, le même type de système que pour le prélèvement kilométrique pour poids lourds pourrait être envisagé : un accord de coopération inter-régional instaure le système dans les 3 Régions, mais chacune reste compétente pour déterminer les tarifs et les zones concernées.
L’objectif premier est d’imposer l’usage plutôt que la propriété. Cela encouragerait un modal shift, une utilisation plus responsable et réfléchie de nos véhicules et serait bénéfique pour la pollution de l’air et les congestions. En effet, l’enquête Monitor 1, réalisée en 2019, montre que 17% des déplacements de moins d’un kilomètre sont effectués en voiture. Ce chiffre grimpe jusqu’à 59% pour les trajets entre 2 et 5 kilomètres.
Une attention particulière devra aussi être apportée à certains secteurs, fortement dépendants encore de la route.
DÉMYSTIFIONS QUELQUES CRAINTES
Lorsque l’on parle de la mise en place de ce système, beaucoup s’arrêtent au premier mot 'taxe'. Encore une… Non merci ! Premièrement, la FEB parle d’une redevance kilométrique et non pas d’une taxe. Contrairement à une taxe, le produit récolté par le biais d’une redevance est réinvesti dans le même service public que celui qu’elle couvre. Ainsi, cela fournira des ressources supplémentaires en vue d’améliorer notre système et nos infrastructures de mobilité. Ensuite, il s’agirait d’un tax shift et non pas d’un tax lift : les taxes de mise en circulation et de circulation seraient remplacées par ce nouvel impôt. L’impact sur les portefeuilles sera donc déjà plus limité. Dans le système que nous soutenons, le montant de cette redevance varierait en fonction de plusieurs critères : le nombre de kilomètres parcourus, le lieu et l’heure du déplacement, l’infrastructure utilisée et les pollutions atmosphériques émises par le véhicule. De la sorte, l’usage de la voiture sera mis en concurrence avec des alternatives lorsque celles-ci sont disponibles. Partant, une distinction de tarifs devrait être faite entre les grandes villes, mieux desservies en alternatives, et les milieux plus ruraux, où la voiture reste la solution la plus efficace.
Contact
Eloïse de Villegas Centre de compétence Énergie, Climat & Mobilité elv@vbo-feb.be Recherche sur FEB.BE “Redevance kilométrique”
COOPÉRATION ET COURAGE POLITIQUE
Ce système seul ne résoudra pas nos problèmes de mobilité. Le développement de bonnes infrastructures intégrées et multimodales ainsi que d’une vision pour la mobilité reste essentiel. Mais il est temps de s’asseoir ensemble à la table, afin de développer une solution équilibrée pour l’ensemble des stakeholders et de parvenir à un système de mobilité fonctionnel, efficace et qui nous permette d’atteindre nos ambitions climatiques et environnementales.
1 Enquête Monitor sur la mobilité des belges, SPF mobilité et transports, décembre 2019
IL EST TEMPS DE S’ASSEOIR ENSEMBLE À LA TABLE, AFIN DE DÉVELOPPER UNE SOLUTION DE MOBILITÉ ÉQUILIBRÉE POUR L’ENSEMBLE DES STAKEHOLDERS.
CONDITIONS SINE QUA NON
La FEB soutient l’introduction d’un tel système, à condition qu’il soit implémenté sur l’ensemble du territoire belge. Il s’agit d’une condition sine qua non, faute de quoi les usagers pourraient être confrontés
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JURISPRUDENCE SOCIALE
UNE SÉLECTION DES DÉCISIONS LES PLUS INTÉRESSANTES – PUBLIÉES ET NON PUBLIÉES – DE NOS COURS ET TRIBUNAUX DU TRAVAIL LICENCIEMENT
CCT 109 – Absence de cumul entre dommages et intérêts pour licenciement manifestement déraisonnable et licenciement abusif Une demande de dommages et intérêts pour licenciement manifestement déraisonnable n’est pas cumulable avec des dommages et intérêts pour licenciement abusif. L’article 9, § 3 de la CCT n°109 dispose en effet que «l’indemnisation n’est pas cumulable avec toute autre indemnité qui est due par l’employeur à l’occasion de la fin du contrat de travail, à l’exception d’une indemnité de préavis, d’une indemnité de non-concurrence, d’une indemnité d’éviction ou d’une indemnité complémentaire qui est payée en plus des allocations sociales». Il n’est pas pertinent que les dommages et intérêts pour licenciement abusif couvrent un autre dommage que les dommages et intérêts pour licenciement manifestement déraisonnable. Cette interdiction de cumul n’empêche pas le travailleur de réclamer des dommages et intérêts pour licenciement abusif, mais suppose qu’il opère un choix entre les deux indemnisations. Tribunal du travail de Liège (division Liège), 21 janvier 2020, R.G. 18/3264/A, www.hrsquare.be
DURÉE DU TRAVAIL
Heures supplémentaires – Arriérés de rémunération – Charge de la preuve – Absence d’enregistrement – Employeur doit prouver que des heures n’ont pas été prestées Chaque partie doit collaborer à la charge de la preuve. En ce qui concerne la répartition de la charge de la preuve, il appartient au juge d’apprécier pour quelle partie, compte tenu des éléments concrets, l’apport de la preuve est la moins contraignante. À la lumière de l’arrêt de la Cour de Justice du 14 mai 2019, il appartient bien à l’employeur d’établir un système objectif,
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fiable et accessible, permettant l’enregistrement quotidien du temps de travail de chaque travailleur, de sorte qu’en cas d’absence de pareil système, il appartienne à l’employeur de démontrer quelles heures de travail ont été prestées, ou à tout le moins, de démontrer que les heures dont le travailleur soutient la réalité n’ont pas été prestées. Cour du travail de Bruxelles, 22 mai 2020, RG 2018/AB/424 (dans Nieuwsbrief Instituut Arbeidsrecht KUL, 2020/6)
TRANSFERT D’ENTREPRISE
Maintien de l’identité de l’entité économique – Poursuite effective de l’exploitation ou reprise Le critère décisif pour établir l’existence d’un transfert conventionnel d’entreprise réside dans la circonstance que l’entité économique garde son identité, ce qui résulte notamment de la poursuite effective de l’exploitation ou sa reprise. Afin de déterminer si cette condition est remplie, il importe de prendre en considération l’ensemble des circonstances de fait qui caractérisent l’opération concernée. La simple reprise, par une entité économique, de l’activité d’une autre entité économique ne permet pas de conclure au maintien de l’identité de cette dernière. Cette identité ressort d’une pluralité indissociable d’éléments, tels que le personnel qui la compose, son encadrement, l’organisation de son travail, ses méthodes d’exploitation ou encore, le cas échéant, les moyens d’exploitation à sa disposition. Cour de Justice, 27 février 2020, JTT, 2020, 310
RUPTURE
Travailleur protégé – Observations dans le registre – Audition Bénéficie d’une protection contre le licenciement, le travailleur qui a consigné des observations dans le registre ad hoc, dans le cadre de la procédure de modification du règlement de travail.
Cette protection a une durée de six mois et commence à courir au moment où les observations ont été consignées. L’employeur peut licencier pour des motifs étrangers à la consignation des observations. La charge de la preuve de l’existence de ces motifs étrangers lui incombe. Selon les circonstances, l’employeur peut se voir reconnaître une obligation d’entendre le travailleur qu’il envisage de licencier. À défaut de respecter cette obligation, l’employeur commet une faute. Tel est le cas lorsqu’il est reproché au travailleur des faits d’abus sexuels, que le travailleur est occupé depuis de nombreuses années et qu’aucun comportement suspect n’avait jusqu’alors été reproché. Le dommage résultant de cette faute peut consister en la perte de chance de pouvoir conserver son emploi, dès lors que la chance perdue est suffisamment réelle. Tribunal du travail francophone de Bruxelles, 22 octobre 2019, JTT, 2020, 303
VIE PRIVÉE
Vidéosurveillance – Procès équitable Des travailleurs, informés de la surveillance par des caméras visibles, peuvent raisonnablement s’attendre à ne pas faire l’objet d’une vidéosurveillance par d’autres caméras, secrètes. La licéité de la vidéosurveillance au regard de l’article 8 de la Convention des droits de l’homme s’apprécie au moyen des critères suivants : information, ampleur de la surveillance et degré d’intrusion dans la vie privée, motifs légitimes, possibilité de mesures moins intrusives, conséquences pour l’employé surveillé, existence de garantie. Est licite, la vidéosurveillance opérée en raison de soupçons suites à des pertes importantes, limitée aux caisses, dans l’espace ouvert à un large public, durant toute la journée de travail pendant 10 jours, utilisée aux seules fins de découvrir les responsables des pertes et de les sanctionner par un licenciement, et ce malgré le manquement de l’employeur à son obligation d’information préalable prévue par le droit interne. La prise en compte d’une preuve obtenue par vidéosurveillance en méconnaissance de l’obligation d’information préalable prévue par le droit interne ne viole pas le droit au procès équitable lorsque le justiciable a eu accès aux enregistrements et a eu la possibilité d’en contester l’authenticité et de s’opposer à leur utilisation en tant que preuve et lorsqu’il existait d’autres éléments de preuve, notamment la reconnaissance des faits par le justiciable après avoir pris connaissance des images filmées.
Contact
Antoine Vanden Abeele Avocat associé, IUXTA Legal avandenabeele@iuxta.legal www.iuxta.legal
Cour européenne des Droits de l’Homme, 17 octobre 2019, JTT, 2020, 325
DÉLÉGATION SYNDICALE
Exclusion d’employés non barémisés du droit d’être candidat et d’élire – Discrimination La convention collective de travail sectorielle qui exclut les employés non barémisés du droit d’être candidats et d’élire les membres de la délégation syndicale instituée dans le cadre de la convention collective n°5 est contraire à cette convention collective, à la liberté d’association garantie par les articles 27 de la Constitution et 11 de la Convention européenne des droits de l’homme et par la loi du 24 mai 1921, au droit de négociation collective consacré par les articles 23 de la Constitution et 6 de la Charte sociale européenne révisée et aux articles 10 et 11 de la Constitution. La limitation de la reconnaissance légale des organisations syndicales aux trois organisations estimées les plus représentatives par le législateur n’est pas contraire à la liberté syndicale. D’autres organisations, telle la CNC, sont libres de représenter leurs membres dans un cadre informel étranger à la convention collective de travail n°5. Cour du travail de Mons, 15 mars 2019, JTT, 2020, 350
TRAVAIL À DOMICILE
Télétravail – Indemnité de frais L’article 119.6 de la Loi relative aux contrats de travail ne peut être appliqué pour autant que le travailleur à domicile ne peut être considéré comme un travailleur en télétravail au sens de la CCT n°85. Le fait que l’employeur et le travailleur n’aient pas conclu une convention écrite au sens de l’article 6 § 1 de la CCT n°85, n’exclut pas que cette relation de travail tombe sous le champ d’application de la CCT n°85. Cour de Cassation, 5 octobre 2020, S.19.0008.N/1 (cité dans Nieuwsbrief Instituut Arbeidsrecht KUL, 27.10.2020)
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LA FEB ENTREPREND Plus d’info : feb.be/domaines-daction/la-feb-entreprend/Overview Plus d’info : feb.be/domaines-daction/securite--bien-etre-au-travail/Overview Avec l’épidémie de coronavirus COVID-19, de nombreux événements, séminaires et réunions organisés par et à la FEB ont été reportés jusqu’à nouvel ordre. Confinement et distanciation sociale ont poussé la FEB à se tourner vers d’autres formes de communication et d’échange. Webinaires, VVIP-Talk, webcasts et podcasts font désormais partie de ses nouveaux canaux de communication. Le but : garder le contact…
NOUVELLE ÉDITION DU GUIDE GÉNÉRIQUE
WEBINAIRE BREXIT
Le 30 octobre, les partenaires sociaux du Conseil supérieur pour la prévention et la protection au travail, en collaboration avec les experts du SPF ETCS et la cellule politique du ministre du Travail, ont finalisé une nouvelle version du guide 'Travailler en sécurité - Guide générique pour lutter contre la propagation du COVID-19 au travail'.
4 WEBINAIRES ‘ÉCONOMIE CIRCULAIRE – CALL TO ACTION’
Le webinaire 'Brexit : Prêts pour la nouvelle relation entre l’UE et le R.-U. ?', en 4 sessions, avait pour objectif d’aider les entreprises belges dans leurs préparatifs en vue des changements qui surviendront à partir du 1er janvier 2021. Avec une vingtaine d’experts de différents domaines et plus de 700 participants en direct, l’événement, organisé avec le soutien du SPF économie et de Canal Z et en collaboration avec le SPF Affaires étrangères, Commerce extérieur et Coopération au développement, a remporté un grand succès.
Chaque entrepreneur sait que l'entrepreneuriat circulaire est l'avenir. C'est la raison pour laquelle la FEB a organisé, cet automne, une série de 4 webinaires sur l'économie circulaire. Lors de chacun, deux experts de haut niveau issus du monde académique ou des entreprises ont approfondi un thème clé de l'économie circulaire.
LANCEMENT DU PODCAST LET’S TALK
Dans Let’s Talk, le nouveau podcast de la FEB, cette dernière vous fixe rendez-vous, chaque dernier jeudi du mois, avec une figure clé du monde entrepreneurial en Belgique. Les trois premiers rendez-vous ont donné la parole à :
Prochains invités ? Pascal De Buck, CEO de Fluxys, Bart De Smet, président du CA d’Ageas, Yves Prete, CEO de Sonaca…
Annick Van Overstraeten
• Jean-Christophe Tellier, CEO d’UCB ; • Annick Van Overstraeten, CEO de Le Pain Quotidien ; et • Axel Smits, Chairman de PwC Belgium.
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Jean-Christophe Tellier
Axel Smits
WEBCASTS « BUSINESS IN THE NEW NORMAL »
La FEB organise une série de webcasts au cours desquels plusieurs ministres clés du gouvernement fédéral peuvent commenter leur vision politique sur des thèmes essentiels dans le contexte de la lutte contre le COVID-19. La série a déjà accueilli David Clarinval, ministre des Classes moyennes et des Indépendants, Thomas Dermine, secrétaire d'État pour la relance et les Investissements stratégiques, Petra De Sutter, vice-Première ministre et ministre de la Fonction publique, et Vincent Van Peteghem, vice-Premier ministre et ministre des Finances. Parmi les prochains invités : Vincent Van Quickenborne, Zakia Khattabi et Karine Lalieux.
UNE NOUVELLE PUBLICATION : FOCUS INTERNATIONAL TRADE
Mi-octobre a vu la sortie d’une nouvelle publication de la FEB, le Focus International Trade. Son objectif est double : informer la Belgique entreprenante et stimuler le débat objectif à propos de l’impact du commerce international sur notre pays. Débat en livestreaming avec le secrétaire d'État Thomas Dermine et la vice-Première Petra De Sutter.
HR GALA
Le 12 novembre, Bart Lambrechts (People Director Carglass) reçoit le prix Ambassadeur HR 2020 des mains de Pieter Timmermans, CEO de la FEB et président du jury du HR Gala.
Le ministre Clarinval inaugure, le 2 décembre, le nouveau studio de webdiffusion de la FEB (voir en page 60 de ce REFLECT).
VVIP-TALK
La FEB poursuit sa série de VVIP-Talks. Après Andrea Maier (Voir REFLECT VBO FEB de septembre), ces trois derniers mois ont accueilli : • Guibert del Marmol, co-fondateur de Lunt Foundation, sur l’économie régénératrice ; • Jan Kerkhofs magistrat fédéral, et le juge d’instruction (Malines) Philippe Van Linthout, sur la cybercriminalité ;
Tom van Ierland
Jan Kerkhofs et Philippe Van Linthout
Catherine De Bolle
Greet De Keyser
• Tom van Ierland, Head of unit, DG Climate Action, sur les ambitions climatiques à l'horizon 2030 ; • Greet De Keyser, correspondante à Washington pour VTM, et Tanguy Struye, spécialisé en relations internationales et expert des USA à l'UCLouvain, sur les élections présidentielles aux USA ; • Catherine De Bolle, directrice générale d'EUROPOL, sur les dangers de la criminalité économique ; • Isabel Verlinden, Global Transfer Pricing Leader, PwC Belgium, sur les réformes fiscales internationales.
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AGENDA FEB
Plus d’info : www.feb.be > events À PARTIR DE JANVIER 2021
STUDIO DE WEBDIFFUSION FEB Le centre de conférence de la FEB propose un studio de webdiffusion et des solutions de streaming à la pointe du progrès La crise du coronavirus a fait exploser le nombre de réunions virtuelles, de webinaires, de débats en ligne, de webdiffusions, etc. Ces nouvelles formes de réunions, de formations, de workshops et de présentations à distance ainsi que les événements virtuels ou hybrides feront inévitablement partie de la nouvelle normalité post-COVID.
WEBINAIRES SUR LA NUMÉRISATION DU DROIT
Entreprendre dans un monde numérique n’est pas toujours aussi évident qu’il n'y paraît, cela comporte beaucoup d’implications juridiques. C’est la raison pour laquelle nous organisons, début 2021, une série de cinq webinaires sur la numérisation du droit. Mardi 19 janvier 2021 Renforcement de la cybersecurité dans le cadre de la digitalisation Vendredi 26 février 2021 Le consommateur digital Mardi 16 mars 2021 Les plateformes digitales Mardi 27 avril 2021 L’intelligence artificielle et son cadre légal Mardi 25 mai 2021 Le respect des droits fondamentaux confrontés à la digitalisation
Info : www.feb.be events@vbo-feb.be
C’est pourquoi la FEB, en collaboration avec WebinarSolutions, a aménagé un studio d’enregistrement (de télévision) haut de gamme avec régie. Celui-ci est équipé de ce qui se fait de mieux en matière de technologie d’enregistrement et de webdiffusion, avec notamment un fond vert de 6 x 3 mètres. Nous mettons tous ces équipements à la disposition de toute organisation ou entreprise en fonction de leurs besoins, tout en leur fournissant l’expertise et le soutien techniques nécessaires. En outre, le studio et la régie sont reliés à toutes les salles de réunion et d’événements du centre de conférence, BeVenue, de la FEB. De cette manière, nous pouvons, si nécessaire, diffuser ou enregistrer de manière entièrement automatique toutes les réunions et tous les événements, que la régie soit assurée par des professionnels ou non. Il vous intéresse de découvrir comment nous avons élargi notre offre de conférences virtuelles grâce au nouveau studio ? N’hésitez pas à demander une visite gratuite ou un devis sans engagement. Pierre Seghers events@vbo-feb.be BeVenue Rue Ravenstein 4, 1000 Bruxelles Tél. 02 515 09 64
REFLECT - Publication trimestrielle de la Fédération des entreprises de Belgique Rédaction Vanessa Biebel, Olivier Joris, Edward Roosens, Olivier Van der Maren, Johan Van Praet Rédaction Thèmes Jean Baeten, Anneleen Dammekens, Aarnout Ecker, Eloïse de Villegas, Christophe Ernaelsteen, Thomas Julien, Jean-Charles Parizel, Nathalie Ragheno et Amélie Wuillaume Rédaction Jurisprudence sociale Antoine Vanden Abeele Secrétariat de rédaction Hilde De Brandt, Anne Michiels Traduction Service de traduction FEB Responsable des publications Stefan Maes Mise en page Landmarks Photographie Jean-Jacques De Neyer (Triptyque), Ellen MacArthur Foundation, Belga Image Illustrations Peter Willems (Vec-star) Impression Graphius Éditeur responsable Stefan Maes, rue Ravenstein 4, 1000 Bruxelles Régie publicitaire ADeMar, Graaf de Fienneslaan 21, 2650 Edegem (Antwerpen), Contact : Nele Brauers, Tél. 03 448 07 57, nele.brauers@ademaronline.com Date de publication décembre 2020 REFLECT is ook verkrijgbaar in het Nederlands REFLECT peut être lu en ligne sur www.feb.be > Publications > REFLECT ISSN : 2684-1835
Une question relative à votre abonnement, des changements (d’adresse) à signaler, un numéro non reçu ? Envoyez un mail à reflect@vbo-feb.be 60
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Nous sommes prêts à vaincre le COVID-19. Brussels Airport et Air Cargo Belgium unissent leurs forces au sein de la Taskforce BRUcure pour faciliter l'importation et l'exportation des vaccins COVID-19 tant attendus via le transport aérien de manière sûre et efficace. Nous contribuons ainsi à la santé publique générale pour sortir de la pandémie mondiale actuelle.
Ceci est un document promotionnel, établi et distribué par TreeTop Asset Management Belgium, une société de bourse de droit belge.
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