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Rémi Andres, la box pour la ferme

Des labos modulaires pour le circuit court

Avec leurs labos alimentaires modulaires, les sociétés « Mon Labo Fermier » et « RS Modul » de Rémi Andres surfent sur le marché porteur de la vente directe et des circuits courts.

« J’apporte des solutions pour le monde agricole. Le modulaire est facile à mettre en place, il est économique, souple, mobile... » souligne Rémi Andres

J’ai créé AM Pro, une société de cuisine professionnelles à Bouilly en 2004. Je l’ai revendu en 2016. J’ai tout vendu sauf une petite partie. J’avais bloqué

« Mon Labo Fermier », un nom de domaine. Personne n’y croyait. C’est un site internet que j’ai monté et qui est très bien référencé : quand un agriculteur veut créer son labo de viandes, de charcuterie, de yaourt ou de fromage… il m’appelle et je le mets en place. J’apporte la solution clé en main. Le seul moyen pour que les agriculteurs gagnent bien leur vie, c’est de vendre leurs produits en direct », explique Rémi Andres.

« On fait du sur-mesure et du clé en main »

Autodidacte, Rémi Andres a la fibre de l’entreprenariat. Il commence à travailler à l’âge de 16 ans, d’abord à La Champenoise, le fabricant d’andouillettes de Jully-surSarce, où il finira responsable des cuissons. Puis il se reconvertit dans les assurances avant de devenir responsable commercial d’une société de location de linge, puis agent commercial chez un spécialiste de la cuisine pro. Créneau dans lequel il persiste en créant AM Pro en 2004. Quand il revend AM Pro pour créer Mon Labo Fermier, déclinaison de RS Modul, il sent l’air du temps. Celui de la vente directe, des drives fermiers et des circuits courts. « Je suis allé voir Francky Offredi, le patron de la Sotramo à St-Parres-les-Vaudes. Sa société, rappelle-t-il, était spécialisée dans les bâtiments modulaires mais plutôt pour les bureaux. On a créé un labo alimentaire modulaire qu’on a présenté au salon de l’agriculture en 2017. Dans la foulée, j’ai vendu mon premier labo dans l’Eure chez des éleveurs. L’histoire a commencé comme cela. On fait du sur-mesure et du clé en main selon les demandes… Aujourd’hui, on va plus loin dans la démarche en apportant une certification CE ou PMS. La certification CE permet la vente à des restaurateurs et collectivités, des tonnages plus importants et des prestations de services. Le PMS (plan de maîtrise sanitaire) est une certification basique ».

« J’apporte des solutions pour le monde agricole »

Aujourd’hui, l’activité de RS Modul (modulaire pour snacking et locaux commerciaux) et de « mon Labo Fermier » (modulaire pour labo alimentaire) est florissante. « Sur mon site, j’ai 923 demandes qui viennent de toute la France, comme ce producteur de fruits et légumes qui veut un labo en Savoie. Des demandes comme cela, j’en ai tous les jours. On a aussi un super-référencement sur internet. J’apporte des solutions pour le monde agricole. Le modulaire est facile à mettre en place, il est économique, souple, mobile…En ce moment, Sotramo me fait trois modules à la fois pour trois clients. On tourne à plus d’un module par semaine. On a pour clients beaucoup de petits agriculteurs et de producteurs bios qui ont compris que la vente directe apportait une plus-value. Avec un labo, ils valorisent leurs produits et respectent l’environnement. Ils produisent mieux avec des produits valorisés ». « Mais on fait aussi des aménagements sans modulaire, ajoute Rémi Andres. On a fait par exemple le labo du château de Padies à Lambeaux, près de Toulouse. C’est la première tuerie de porcs à la ferme en Occitanie agréé CE avec sept modules. On lui fait aussi l’aménagement d’un magasin et d’un resto bio face au marché de Revel. Au départ, il voulait avoir sa case sur le marché qui est le plus gros marché de foire aux bestiaux. Et comme il ne l’a pas eu, il a racheté le bâtiment en face », explique Rémi Andres qui travaille sur ce chantier avec Eurochef. « J’ai conclu un accord de partenariat avec Eurochef, c’est le premier réseau d’installateurs de cuisines pro en France. On leur apporte des clients et ils ont deux salariés dédiés pour installer et suivre le chantier ».

Thierry Péchinot

Michel Dufau, l’entrepreneur tout terrain

Michel Dufau, actuel coprésident du SUMA, est surtout un entrepreneur touche à tout et de grand talent. Un autodidacte aussi formé chez Bahlsen à l’époque où la marque mettait en avant le célèbre « Monsieur Plus ». Tout un programme !

Michel Dufau, entrepreneur de talent, revient toujours chez lui, à Troyes, là où tout a commencé, où il a ses repères. Né en 1947, de parents fonctionnaires, qui travaillaient à la préfecture, il a grandi dans la cité tricasse. « Jusqu’à l’âge de 23 ans, je suis resté sur Troyes. » Avant de s’offrir une parenthèse de dix ans loin du département, dans le Nord, d’abord, où il a occupé le poste de chef des ventes, chez Bahlsen, puis à Paris, comme responsable des comptes clés, toujours pour Bahlsen.

« Ne jamais avoir de regrets »

« Bahlsen, vous vous rappelez ? demande-t-il, la marque de biscuits connue avec la pub ‘‘Monsieur

Plus’’? C’est là-bas que j’ai fait toute ma formation, avec un formateur exceptionnel. J’avais 24 ans, lui une cinquantaine. Ce mec m’a boosté. Il est aujourd’hui décédé. Je pense encore régulièrement à lui. Car c’est de chez Bahlsen que tout est parti. »

Michel Dufau se définit comme autodidacte. « J’ai bien obtenu un CAP de comptabilité... mais ce diplôme ne m’a jamais servi à rien », sourit-il. Notre homme a su saisir les opportunités, entreprendre, « oser », pour « ne jamais avoir de regrets ».

« Ma vie a été faite de rencontres »

« Ma vie a été faite de rencontres, insiste-t-il. Ces rencontres m’ont ouvert des portes. » Qu’il a su franchir, avec le talent qu’on lui connaît, que ses amis lui reconnaissent.

« C’est un homme qui veut sans cesse aller de l’avant, témoigne Sébastien Varoumas, l’entraîneur du SUMA. Ce qu’il fait à son âge m’épate. Si certaines personnes, plus jeunes, freinent parfois des quatre fers, lui est toujours dans l’innovation. C’est un rouleau compresseur. »

« Sans trop me tromper, je pense que Michel a réussi tout ce qu’il a entrepris, souligne Frédéric Serra, adjoint aux Sports à la Ville de Troyes. C’est quelqu’un de jusqu’au-boutiste, un interlocuteur privilégié pour la commune. Il a un certain flegme ; il sait faire, s’entourer. Il sait que le chemin le plus court n’est pas toujours une ligne droite. Une expression le définit plutôt bien : une main de fer dans un gant de velours. Michel sait où il va. Il défend les intérêts de son club (et de ses sociétés, NDLR). Il ne faut pas le chatouiller. »

Appétitfrais, la Clinique de Champagne...

Michel Dufau, formé à l’école Bahlsen (« Monsieur Plus est lui aussi décédé, raconte Michel Dufau. Il est tombé dans la Seine... ») est ensuite rentré à la maison,

Michel Dufau dans le stade Gaston-Arbouin où le SUMA, qu’il copréside depuis 2015, a renoué avec le succès et élargit son public.

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