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DÉBAT

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Des enceintes de qualité à tous les prix LES BONS CÔTÉS DE TRIANGLE

Depuis 40 ans, le fabricant d’enceintes hi-fi essaie de rester exigeant dans la qualité de ses produits sans devenir une marque élitiste. Et il a engagé progressivement la relocalisation de sa production à Soissons.

La ligne d’assemblage des enceintes bibliothèque dans la manufacture de Soissons.

Depuis plus de 40 ans, Triangle s’essaie à un exercice d’équilibriste. D’un côté, l’entreprise ne veut pas faire de concessions sur la qualité des enceintes haute-fidélité qu’elle conçoit. De l’autre, elle ne veut pas réserver sa marque à un cercle d’amateurs fortunés. Son catalogue atteste de cette démarche. On peut y trouver des monumentales enceintes Magellan Grand Concert à 48 999 euros la paire, façonnées dans la « manufacture électroacoustique » de Soissons comme des petites bibliothèques, made in China, à 349 euros vendues chez Boulanger. « Nous essayons de ne pas rentrer dans l’ésotérisme, avec des produits réservés aux initiés. Nous sommes attachés à fabriquer de beaux produits, avec beaucoup de qualités, tout en ayant un savoir-faire industriel qui nous permet de les proposer à des prix accessibles », explique Hugo Decelle, président et actionnaire.

UNE PME DE 16 SALARIÉS MONDIALEMENT CONNUE

Entre les deux extrémités du spectre, le curseur n’est pas fixe. C’est pourquoi, Triangle a engagé la relocalisation progressive de sa production sur le site de Soissons qui est de moins en moins réservé au plus haut de sa gamme. En 2014, les enceintes étaient « Made in France » à partir de 5 000 euros la paire, prix public. Triangle parvient désormais, au prix d’efforts économiques pour la société, à atteindre le plancher de 3 000 euros. C’est le prix par exemple des Antal 40th sorties en 2020 pour célébrer les quatre décennies de la marque. C’est une 8e version améliorée de ces enceintes colonnes qui sont pour Triangle ce que la Golf est à Volkswagen. Une autre série spéciale concerne les emblématiques bibliothèques Comète. Connue mondialement dans l’univers de la hi-fi, Triangle reste une PME de 16 personnes pour 5 millions d’euros de chiffre d’affaires. La concurrente française Focal est 20 fois plus grosse. Toutes deux se frottent sans rougir au géant anglais B&W qui affiche 250 millions d’euros de chiffre d’affaires. Hugo Decelle ne veut pas s’engager dans la course à la croissance, préférant parfois dire non à des offres de volume, pour préserver la qualité Triangle et une identité, reconnaissable par toutes les oreilles averties.

Julien Bouillé

Rajeunissement de l’offre

L’entreprise a été fondée à Soissons par Renaud de Vergnette, un audiophile qui ne trouvait pas enceintes à ses oreilles dans les années 70. Elle a été reprise progressivement par Olivier Decelle, dont la famille a fondé Picard Surgelés et qui se consacre aujourd’hui au vin, puis par Marc Le Bihan. Arrivé, il y a 10 ans pour aider au développement de l’entreprise, Hugo Decelle découvre le monde de la haute-fidélité et se passionne. Il participe à la relocalisation de l’activité et à la diversification du catalogue. Après une expérience difficile dans les années 90, Triangle a renoué avec l’électronique. La marque conçoit des enceintes amplifiées pour écouter de la musique dématérialisée et sans fil grâce aux technologies bluetooth ou wifi. Cette orientation permet de rajeunir le public de la hautefidélité née il y a 50 ans. Si les jeunes ne veulent plus de la grosse chaîne à éléments séparés de papa, ils commencent à lâcher leur casque lorsqu’il s’agit de renouer avec le vinyle. Triangle leur a ainsi concocté des packs enceintes et platine au design épuré et aux couleurs tendance, pour le plaisir des oreilles et des yeux.

Hugo Decelle dans la ligne d’assemblage finale des Antal 40th, version anniversaire d’un modèle emblématique de la marque.

Venture Orbital Systems ASSEMBLER À REIMS UNE FUSÉE 100 % FRANÇAISE

S’il se concrétise, le projet de mini-lanceur Zephyr serait une première nationale depuis l’abandon de la fusée Diamant en 1975. Ce serait aussi le fer de lance du « NewSpace » à la française voulu par Emmanuel Macron.

Avant l’aventure européenne Ariane, la France était une puissance spatiale qui tentait de se frayer une place, avec ses lanceurs Diamant, abandonnés en 1975, entre les géants américain et soviétique. Ce monde du spatial, animé par des Etats, de grandes agences et de gros opérateurs, est celui du XXe siècle. Le XXIe voit l’avènement du « NewSpace ». Ce nouvel espace est marqué par l’émergence de nouvelles entreprises portées par des entrepreneurs riches, ambitieux, voire mégalo comme Elon Musk. SpaceX a un modèle hybride avec d’un côté une bonne dose d’innovation disruptive d’origine privée et de l’autre des financements publics de l’agence spatiale américaine notamment. Ceci inspire Emmanuel Macron qui a décidé de consacrer 1,5 milliard d’euros du plan d’investissement 2030 au spatial dont 200 millions pour envoyer sur orbite « un micro-lanceur » français. C’est justement ce que veut produire en France, et en particulier à Reims, la start-up Venture Orbital Systems. « On s’est aperçu que les nouvelles applications satellitaires comme l’observation terrestre, la communication, l’internet des objets ou

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Crédit photo : Remi Wafflart

“On veut démocratiser l’espace pour que n’importe quel laboratoire, start-up et même pays puisse se lancer dans l’aventure.”

Stanislas Maximin, PDG et cofondateur de Venture Orbital Systems.

Stanislas Maximin, PDG de Venture Orbital Systems, emmène ingénieurs et investisseurs dans son ambitieux projet.

la radio pouvaient être réalisées pour beaucoup moins cher dans l’espace grâce à de tout petits satellites qui font la taille d’une boîte à chaussure, explique Stanislas Maximin, PDG et cofondateur de VOS. Le problème c’est que pour être mis en orbite, ces tous petits satellites doivent utiliser des fusées de 70 mètres de haut pouvant envoyer des tonnes dans l’espace alors que eux ne font que quelques kilos. Ça prend du temps, c’est long et ils ne vont pas au bon endroit ». C’est pourquoi le projet de mini-lanceur Zephyr fait 15 mètres de haut, pour 1,2 mètre de diamètre et pourra amener dans l’espace, en orbite basse, entre 1 et 10 satellites d’un poids maximal total de 70 kilos. VOS veut des délais d’attente réduits (six mois entre la prise de contact et le lancement) et un prix accessible de 35 000 dollars par kilo. « On veut démocratiser l’espace pour que n’importe quel laboratoire, start-up et même pays avec, ou pas, de connaissances spatiales, puisse se lancer dans l’aventure », ajoute l’entrepreneur. VOS s’appuie sur une innovation, un moteur entièrement imprimé en 3D. Avant d’atteindre l’objectif du lancement commercial, fin 2024, du premier lanceur 100 % français depuis 1975, la start-up prévoit de faire voler un démonstrateur en 2023. Il lui faudra pour cela de l’argent. Stanislas Maximin annonce avoir déjà levé « près de 2 millions d’euros » et signé avec de premiers clients. L’entreprise qui compte déjà 26 salariés se permet donc d’annoncer 40 recrutements pour 2022. Mais VOS doit trouver encore environ 70 millions d’euros pour effectuer le premier vol et autant pour industrialiser la production. Cela passerait par la construction d’une grande usine que Venture Orbital System pense implanter à Reims aussi.

Julien Bouillé

Scorpe Technologies UN ENTREPRENEUR PUR SUCRE

Le spécialiste international de la pince de désincarcération poursuit sa diversification et met l’accent sur le service en créant un centre de démonstration grandeur nature dans l’ancienne sucrerie de Saint-Germainmont dans le sud des Ardennes.

Crédit photo : Karen Kubena

“C’est un écosystème où tout le monde est gagnant”

Sylvain Duménil est en train de créer le « training center sucrerie » (TCS) pour accueillir des entraînements grandeur nature et des démonstrations.

Il a appelé son entreprise Scorpe Technologies parce qu’il est du signe du scorpion. Et son chien Saint-Bernard Scorpus pour la même raison. Le logo de son entreprise est vert pomme et noir parce que sur le marché des services de secours où il évolue tout le monde est en rouge ou jaune… Bienvenue chez Sylvain Duménil, l’entrepreneur rémois qui en un quart de siècle est devenu un équipementier international dans les pinces de désincarcération, les appareils électroniques pour retrouver les personnes ensevelies, les pompes flottantes ou les étais.

RÉAGIR À LA BAISSE DU MARCHÉ DES ACCIDENTS DE LA ROUTE

Le concepteur et assembleur de composants « Made in France » sait qu’il n’est pas rentier sur un marché international où les concurrents asiatiques notamment produisent pour moins cher. « Les Chinois peuvent copier nos produits mais ne peuvent pas copier notre matière grise, c’est pour cela que nous proposons des solutions globales », explique Sylvain Duménil. En effet, Scorpe Technologies ne vend pas que des équipements mais également la formation, l’entraînement et le service qui vont avec. L’entrepreneur sait aussi qu’avec la baisse structurelle du nombre d’accidents de la route, les pinces de désincarcération se vendront de moins en moins. C’est pourquoi, il veut fournir davantage les équipes d’intervention

spécialisées dans les tremblements de terre, les catastrophes naturelles ou les attentats.

UN HAMEAU D’ENTREPRISES AUTOUR DE LA SUCRERIE

Pour accompagner l’évolution de la demande et rester dans la course, Sylvain Duménil s’est doté d’un nouvel outil qui n’est autre que l’ancienne sucrerie désaffectée de Saint-Germainmont, dans le sud des Ardennes. Son idée est de transformer cette friche de 12 000 m2 posée sur 6 hectares de terrain en un centre de démonstration et d’entraînement privé. Mais ce n’est pas tout. Au sein du site détenu en copropriété avec Jean-Luc Poulain, un retraité de l’usine, Scorpe Technologies est en train de constituer un « hameau de la sucrerie » voué à accueillir des entreprises qui ne sont pas concurrentes mais complémentaires. Par des partenariats voire des prises de participation, sont déjà arrivés à Saint-Germainmont, le spécialiste de l’impression additive 3D Morphoz, créé par le Rémois Medhi Sellami, l’agence de communication de Colibry’s, créée par le Châlonnais Jean-Baptiste Leclere, des autoentrepreneurs dans le bâtiment et bientôt un traiteur, un motoriste de voitures de course et un usineur… Le premier arrivé était Freddy Faster, le garage du fils de Jean-Luc Poulain. Déjà le « TCS », le training center de la sucrerie, a réuni fin juin 2021, les représentants de 35 services départementaux de secours et d’incendie (SDIS), du RAID et du GIGN pour une première journée de démonstration organisée avec des équipementiers français partenaires. Demain, la sucrerie pourrait accueillir des séminaires d’entreprises pour des stages de « team bulding » mais aussi des soirées ou des concerts. Le tout se fera grâce à la participation de diverses entreprises et compétences. « C’est un écosystème où tout le monde est gagnant », estime celui qui se présente comme « le maire du hameau ».

La sucrerie compte 12 000 m2 de bâtiments posés sur un terrain de 6 hectares.

Julien Bouillé

Au coeur des Ardennes depuis plus de 40 ans

L’OUTIL INDUSTRIEL FRANÇAIS FORT DE L’EXPERTISE JAPONAISE

Véritable leader mondial dans le secteur de la machine-outil, et présent depuis plus de 40 ans en Europe, et à Charleville-Mézières, le Groupe AMADA conjugue tradition, expertise japonaise et le meilleur du savoir-faire français.

Un ancrage territorial historique

Dans ses huit sites de production européens, dont trois en France, AMADA fait preuve d’un engagement économique durable aux côtés des entrepreneurs pour favoriser les gains de productivité et développer l’activité et l’emploi sur nos territoires.

Un outil de production moderne et «high tech»

Récemment le Groupe AMADA a optimisé le développement techniques de l’usine afin d’améliorer sa performance industrielle et de consolider son engagement avec la France. L’usine AMADA de Charleville-Mézières est le parfait exemple de l’outil de production moderne et «high tech» alliant la productivité et l’ergonomie imposées par les standards japonais et favorisant l’épanouissement du savoir faire francais.

AMADA est en recherche permanente de nouveaux talents: Mécaniciens, Soudeurs, Usineurs, Techniciens de maintenance... Contactez nous !

L’usine AMADA de Charleville-Mézières c’est:

Employés

135

Capacité de production

50 par mois

Surface des ateliers

22 800 m2

Superficie totale

101 000 m2

Machines de découpe laser Poinçonneuses (30 & 20 T) Cellules de pliage automatisées

La plaque vitrocéramique du futur EUROKERA UN CHAMPION MONDIAL

L’usine axonaise du groupe fondé par Saint-Gobain et l’Américain Corning produit une unité sur cinq dans le monde pour les grandes marques d’électroménager. Le site de 340 salariés et 100 intérimaires innove aussi avec un plan de travail « révolutionnaire » salué par Arnaud Lallement.

Une plaque vitrocéramique sur cinq dans le monde est produite à Château-Thierry.

Si vous faites partie du nombre croissant de ménages dont la cuisine est équipée d’une plaque vitrocéramique, il y a de bonnes chances que celle-ci ait été fabriquée pas très loin de chez vous, à Château-Thierry. En effet, une plaque vitrocéramique sur cinq dans le monde provient de l’usine EuroKera de Chierry (communauté d’agglomération de la région de Château-Thierry) qui est le vaisseau amiral d’une joint-venture fondée en 1990 par le Français Saint-Gobain et l’Américain Corning. Le marché mondial des plaques vitrocéramiques pour la cuisson est de 20 millions d’unités par an. D’Ikea à Electrolux, les géants mondiaux se fournissent essentiellement auprès de deux fournisseurs, dont EuroKera. Cette coentreprise en produit 8 millions chaque année dont près de 4 millions dans son site de l’Aisne.

L’ÉTAPE CRUCIALE DE LA CÉRAMISATION

Sur ce site discret, 340 salariés et 100 intérimaires transforment de grandes plaques de verre produites par une autre usine du groupe, KeraGlass, à Bagneaux-sur-Loing (77), en surfaces vitrocéramiques prêtes à

recevoir les appareillages posés par les industriels de l’électroménager. Arrivées à Château-Thierry par camion, ces « green glasses » (elles sont vertes transparentes) obtenues par la chauffe à 1 600/1 700 degrés d’un mélange de silice et d’ingrédients chimiques sont d’abord mises à la dimension voulue par les clients, voire biseautées et percées. Le logo de la marque grand public et les repères de cuisson sont ensuite apposés en surface par une fine couche d’émail généralement blanche. Vient enfin la « céramisation », le cœur du métier d’EuroKera. C’est une opération de cristallisation contrôlée du verre par le passage dans un four continu à 900/1 000 degrés. « Lors du traitement thermique, les cristaux de céramique vont se former et croître de manière contrôlée pour atteindre la bonne proportion et la bonne taille afin de donner leurs propriétés au produit », explique Gregory Debreyer, chef de ligne produit Versâtis. Devenue noire brune et presque opaque, la plaque résistera aux chocs, aux rayures mais surtout présentera une dilatation thermique nulle, qui est une propriété cruciale évitant les casses lors de la montée en température.

PÉNURIE DE MATIÈRES PREMIÈRES ET TRANSPORT MARITIME PERTURBÉ

Le marché des plaques vitrocéramiques est apparu il y a une trentaine d’années. « Habituellement, le marché progresse d’un peu plus que le PIB, c’est-à-dire de 3 à 4 % par an, mais entre 2019 et 2020 il a augmenté de 20 % », explique Arnaud

Habituellement le marché progresse de 3 à 4 % par an mais entre 2019 et 2020 il a augmenté de 20 %.

Arnaud Saint-Ourens, PDG d’EuroKera

Saint-Ourens, PDG d’EuroKera. C’est bien sûr l’effet du Covid-19, qui a vu les gens rester plus de temps à la maison mais surtout y manger. Mais l’explosion de la demande n’a pas été si facile à satisfaire. « Nous avons été impactés par des pénuries de matières premières qui viennent de loin, c’est le cas du lithium qui est également très demandé pour la fabrication de batteries », précise le PDG. L’usine de Bagneaux-sur-Loing doit aussi expédier ses « green glasses » vers les usines des États-Unis, de Thaïlande et de Chine. Pas vraiment un cadeau à l’heure de la guerre des conteneurs. « Le niveau de service des sociétés de transport maritime est devenu désastreux, les prix ont été multipliés par trois et la fiabilité de transport est mauvaise », témoigne M. Saint-Ourens.

LE COMBAT DU MADE IN FRANCE

En ayant ses deux plus grosses usines dans l’Aisne et en Seine-et-Marne, EuroKera défend donc l’étendard de la fabrication française à l’international. « Le Made in France est un combat mais dans un sens positif », estime M. SaintOurens. En métropole, Eurokera supporte des exigences réglementaires et sociales plus fortes qu’ailleurs mais la production française reste à l’abri d’une concurrence chinoise qui est encore loin d’avoir une qualité de produit, un savoir-faire et une capacité d’innovation comparables. « Nous faisons un métier qui demande un ticket d’entrée technologique très important qui n’est pas accessible à tout le monde », précise le PDG. Il y a aussi la question de l’accès à l’énergie. Si l’inflation est source d’inquiétude, les usines françaises sont très bien approvisionnées en électricité contrairement aux sites chinois sujets à coupures régulières. C’est un avantage comparatif à ne pas négliger en ces temps perturbés.

Julien Bouillé

Arnaud Lallement bluffé par un plan de travail révolutionnaire

REPERES

EuroKera a été fondé en 1990 par deux spécialistes historiques du verre, le Français Saint-Gobain, né en 1665, et l’Américain Corning, né en 1851, dont l’un des chimistes, S.Donald Stookey, a inventé la vitrocéramique en 1940. Le groupe compte cinq usines : deux en France à Bagneaux-sur-Loing et à Château-Thierry, une en Caroline du Sud aux États-Unis, une à Rayong en Thaïlande et une à Guangzhou en Chine. La plaque vitrocéramique est la partie vitrée des tables de cuisson qui comptent trois types de foyers: radiant, halogène ou induction. Le chef rémois triplement étoilé Arnaud Lallement est l’ambassadeur de Versâtis. Cette nouveauté d’EuroKera est à la fois une grande plaque de cuisson vitrocéramique, un plan de travail, une table de cuisine et un bureau. D’un format de 2,40 m par 1,2 m, cette plaque peut être recoupée en usine et recouvrir intégralement un îlot central de cuisine à vivre. « Quand ils m’ont présenté la plaque, je me suis dit que c’était quelque chose de révolutionnaire, témoigne le chef de l’Assiette Champenoise. Des propositions pour être ambassadeur de produits, j’en ai à la pelle, j’en prends très très peu car je ne veux pas me fourvoyer dans des pseudo-innovations, mais là j’ai trouvé le produit vraiment magique, je souhaite que le plus de cuisines possibles en soient équipées ». La mise au point du concept Versâtis et son industrialisation ont été confiées à une petite équipe interne menée par Franck Demol. « Nous avons travaillé comme une start-up » explique-t-il. C’est aussi le premier produit complet commercialisé en marque propre par EuroKera. Apparemment, les grands clients du groupe ont été un peu déroutés par cet ovni de la cuisson. Qu’à cela ne tienne, à peine lancé, le produit facturé tout de même 6 500 euros TTC a reçu un très bon accueil du marché et des critiques.

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