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L’entreprise évolue AU FAIT, LA RSE C’EST QUOI ?

RENCONTRE AVEC…

Valérie Hauchart, experte-conseil. Fondatrice du cabinet « Un pas pour demain » spécialisé dans le conseil en stratégie RSE et en approvisionnement responsable.

A quoi sert la RSE (Responsabilité sociale des entreprises) ?

La RSE c’est le fait de prendre en compte les enjeux du développement durable dans les activités au quotidien. Dans l’acronyme RSE, la lettre la plus importante est le R : la responsabilité. On s’interroge sur les impacts des décisions que l’on prend, des activités que l’on mène, des actions que l’on met en place au quotidien, donc les impacts sur les salariés, sur la société dans son ensemble et sur l’environnement. On est vraiment en train de prendre la pleine mesure de la responsabilité de l’entreprise quand elle choisit d’agir une certaine manière, de délocaliser sa production ou pas, quand elle choisit de recourir à l’intérim ou pas. Tous les choix de l’entreprise ont des conséquences sociales, sociétales et environnementales. L’idée de la RSE est de réinterroger ses pratiques, de l’impact de chaque action, de se demander dans quelle mesure est-ce que je pourrais faire autrement, qui créerait de la valeur pour l’entreprise et les parties prenantes, avec un bénéfice environnemental ou sociétal meilleur que ce que je m’apprêtais à faire. La bonne démarche est de ne pas avoir de certitude, mais plutôt avoir conscience que notre activité à des conséquences positives ou négatives et de se dire qu’on a envie de remettre en cause notre fonctionnement et nos pratiques. Il s’agit d’une démarche volontaire où on cherche à faire plus que ce que nous imposent les réglementations auxquelles nous sommes confrontés. De bien voir la RSE comme une démarche globale, pour une vision à 360 de l’entreprise, une démarche volontaire et une démarche d’amélioration continue. La RSE n’a du sens et de la valeur que si elle est sincère. Il vaut mieux faire des choses à la mesure de ce que l’on est capable de faire en termes de ressources humaines, financières, techniques, faire des choses vraies, plutôt que se donner une image vertueuse que l’on n’a pas. Quand on fait du marketing autour du RSE, ça fait illusion un temps mais ça n’a pas de valeur. La RSE c’est avoir conscience qu’en tant qu’entreprise, on est dans un territoire, on s’inscrit dans un écosystème, en interaction avec d’autres acteurs, avec nos salariés, que nous sommes consommateurs d’énergie et que l’on doit essayer de gérer son activité en ayant un comportement plus éthique, qui prenne en compte les enjeux du développement durable et les attentes des parties prenantes. On pourrait traduire RSE par « redonner du sens à l’entreprise ».

Observez-vous un engagement des entreprises de la région dans cette démarche RSE ?

On constate depuis quelques années, un intérêt pour le sujet de la part des entreprises du territoire quelles que soient leurs tailles et quels que soient leurs secteurs. De tous temps, il y a eu des dirigeants d’entreprises qui ont eu l’esprit citoyen, une conscience écologique, des valeurs humaines et notamment dans les PME familiales, parfois même motivées par des préoccupations économiques. La prise de conscience a été progressive, à mesure des informations sur les conséquences de la consommation de ressources, des émissions de gaz à effet de serre, des études sur le bien-être en entreprise. Les maisons de champagne sont toutes plus ou moins engagées dans la réflexion, que ce soit par leurs pratiques culturales, la question des droits de l’homme dans le recrutement des vendangeurs, les conditions de travail des salariés, la réflexion sur les emballages. Aujourd’hui, j’ai l’impression que les régions les plus avancées sur le sujet, sont celles où il y a un attachement fort au territoire avec de nombreux maillages associatifs, collectifs, où le partage d’idées et les collaborations sont fortes. En détricotant ce facteur, cela signifie que c’est politique, car les dynamiques de réseaux sur les territoires relèvent aussi de l’engagement politique.

Quel est l’avantage pour l’entreprise de se positionner dans une démarche RSE ?

Il existe une Norme ISO 26000 qui pose le cadre d’une démarche RSE mais elle n’est pas certifiable. Une entreprise ne peut se prévaloir que d’avoir construit sa démarche conformément aux préconisations de la norme. L’avantage pour une entreprise est d’être certaine d’avoir une démarche globale, de construire une politique que l’on peut valoriser dans la communication en ayant les mêmes codes que ses interlocuteurs ou partenaires, de sorte que quand je vais solliciter un client ou un fournisseur, on parle le même langage.

Caroline Denime

Valérie Hauchard v.hauchart@unpaspourdemain.org 06 70 34 53 13 www.unpaspourdemain.org

RSE CAS PRATIQUE

HAPPY CULTURE : un potager pour cultiver l’esprit d’entreprise

Une terrasse inoccupée, un espace vert délaissé, et si les surfaces extérieures pouvaient être investies pour cultiver l’esprit d’entreprise. Responsable Trade Marketing chez Vranken-Pommery, Alexandra Devaux décide en 2020 de passer au vert en se lançant dans l’agriculture urbaine. Sensible aux questions liées à la RSE, après plusieurs formations en maraîchage, permaculture, apiculture, la Rémoise fonde la société Happy Culture. Alexandra Devaux propose une solution clés en main, aux entrepreneurs désireux d’apporter une plus-value à leur structure, en faveur de l’esprit d’entreprise. « Happy Culture propose aux entreprises, mais aussi aux collectivités et aux écoles, la conception, l’installation, l’entretien et surtout l’animation de potagers collaboratifs », explique Alexandra Devaux. « Le potager collaboratif s’inscrit parfaitement dans une démarche RSE. Il crée du lien et améliore la qualité de vie au travail. Pour l’entreprise, c’est un moyen de montrer qu’elle est innovante et engagée dans une démarche environnementale ». Suite à la crise du Covid et le télétravail, l’entreprise doit donner des raisons aux équipes de réinvestir les bureaux. « Le potager collaboratif en est un. Avant il y avait la machine à café, maintenant le lien se crée autour d’activités comme le maraîchage ». Sans compter sur la génération Z, celle qui n’a pas connu le monde sans Internet, qui pour 56 % selon OpinionWay considère l’ambiance de travail et les échanges avec les collègues comme éléments déterminants pour aller travailler. La fi délité de ces futurs collaborateurs sera sociale et collaborative, en somme, « un potager est un moyen de répondre aux attentes des jeunes générations et de s’assurer de garder les talents », conclut-on chez Happy Culture.

Caroline Denime

Happy Culture Contact : alexandra@happyculturefrance 0680301858 www.happyculturefrance.fr

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