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ESIReims L’ÉCOLE D’INGÉNIEURS QUI CARTONNE

Tous les secteurs industriels qui produisent quelque chose sont concernés parce ce qu’il se passe dans les locaux de l’ESIReims. L’Ecole supérieure d’ingénieurs de Reims a fait du packaging sa spécialité. Un diplôme très spécifique qui fête cette année ses 40 ans d’existence. Seule à proposer ce cursus en France, l’ESIReims observe une véritable montée en puissance.

L’école rémoise délivre un diplôme d’ingénieur en packaging unique en France.

Crédit photo : Aurélien Laudy

L’Ecole nationale supérieure d’ingénieurs de Reims est l’une des 210 écoles d’ingénieurs françaises habilitées à délivrer le diplôme d’ingénieur, cependant, elle n’est pas tout à fait comme les autres. Sous le giron de l’Université Reims Champagne-Ardenne, l’ESIReims délivre un diplôme unique en France dans le domaine du packaging. Faisant de la Cité des Sacres, le centre névralgique européen de la recherche et développement (R&D) en emballage et conditionnement. Dans la zone Farman évoluent 325 étudiants qui profitent en effet de cursus bien spécifiques. Un cycle préparatoire intégré (CPI) ouvrant sur une licence en sciences pour ingénieur (SPI) et qui permet à l’école de recruter après le bac, 3 diplômes d’ingénieurs en packaging, génie urbain et énergétique ainsi qu’un Master en urbanisme durable et aménagement. Les étudiants pouvant désormais accomplir un parcours de 5 ans dans le même établissement. Ecole d’ingénieurs publique, elle applique des frais de scolarité similaires à ceux de l’Université de Reims Champagne-Ardenne.

L’EMBALLAGE RELÈVE DE LA SCIENCE !

« Ils apprennent ici tout ce qui a trait au packaging. Ils deviennent des experts en matériaux et en éco-conception avec un enjeu, la réduction à la source », félicite Serge Odof, directeur de l’école. Sport,

automobile, pharmaceutique, cosmétique, luxe, vins et spiritueux, agroalimentaire, toutes les industries sont concernées par les activités et les recherches des étudiants de l’ESIReims. « C’est d’ailleurs pour cela qu’il n’y a aucun problème d’emploi à l’issue du cursus pour nos diplômés ». Trois mois après leur sortie d’école, plus de 95 % des étudiants trouvent un emploi dont certains partent faire carrière à l’international. Face aux problématiques environnementales et alors que la transition écologique est enclenchée, l’emballage et le conditionnement font partie de ces secteurs qui ne connaissent pas la crise. Chef de projet, l’ingénieur packaging est capable de gérer différentes missions : conception, développement, optimisation packaging, préparation des cahiers des charges, veille technologique, analyse de marchés, stratégie d’achat éthique, etc. Ces professionnels intègrent des services de recherche et développement, de conception d’emballages ou de qualité. Une expertise dispensée par des enseignants chercheurs qui attirent aussi de grandes entreprises accueillies régulièrement dans les locaux de l’ESIReims pour des sessions de formation continue. « Nous avons fréquemment des demandes d’industriels. Nous recevons des équipes de grandes maisons de cosmétiques mais aussi des sociétés comme Danone avec qui nous avons notamment travaillé sur le dimensionnement des bouteilles d’eau et les interactions contenants/contenus », invite Serge Odof. Une ouverture qui s’est concrétisée au niveau international, en multipliant les partenariats avec les entreprises mais aussi les universités. L’ESIReims accueille de plus en plus d’étudiants étrangers, venus par exemple de Chine et de Russie.

UN RÉMOIS, PÈRE DE LA SPÉCIALITÉ

Un diplôme d’ingénieur spécialisé dans l’emballage et le conditionnement, il n’y avait qu’un Rémois pour penser à cela. En avril 1979, le professeur Gilbert Bureau promeut l’idée d’une formation académique dans l’emballage et le conditionnement. Une équipe composée d’enseignants, chercheurs et professeurs d’université planche sur le sujet et obtient la création d’une maîtrise de sciences et techniques en emballage conditionnement qui deviendra quelques années plus tard l’Institut supérieur des ingénieurs en packaging (ISIP). Un arrêté confirme la création d’un diplôme d’ingénieur en emballage et conditionnement, le début de l’aventure pour la première promotion sortie en 1991. L’ESIEC cartonne ainsi jusqu’en 2011, année de la création de l’ESIReims qui enrichit alors ses cursus avec deux nouveaux diplômes d’ingénieurs en Génie Urbain et en Energétique. L’extension des locaux est programmée pour 2024.

Génie urbain et énergétique

Cette expertise développée dans les matériaux et l’éco-conception est aussi mise au service de la construction. « Toute personne qui construit un bâtiment doit penser à sa destruction », c’est pourquoi l’ESIReims a semblé pertinent d’accueillir le diplôme d’ingénieur en « Génie urbain et environnement ». Analyse de cycle de vie, recyclage des matériaux, les ingénieurs en génie urbain occupent des postes tant managériales que techniques dans le domaine de l’aménagement durable des espaces, qu’ils soient urbains ou ruraux. Enfin, le diplôme d’ingénieurs spécialisés en énergétique forme des énergéticiens ou thermiciens dont les compétences se situent dans les domaines de l’énergétique industrielle, de l’énergétique du bâtiment, des énergies renouvelables, de la thermique des matériaux et des procédés.

Jacques Taquet

En octobre 2019, Serge Odof, maître de conférences, était nommé directeur de l’Ecole supérieure d’ingénieurs de Reims, par arrêté de la ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation et ce pour un mandat de 5 ans. Docteur en physique du solide et directeur adjoint de l’ESIReims depuis 2013, Serge Odof a succédé à Damien Erre. Son domaine de recherche porte sur le comportement dynamique des systèmes d’emballage, au sein du laboratoire ITheMM. Serge Odof

Le directeur de l’ESIReims

Les étudiants n’ont aucune difficulté à trouver un emploi une fois leur diplôme en poche.

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Renseignements

Service du Patrimoine de la Ville de Sedan - Maison du Patrimoine & 03-24-27-84-85 - patrimoine@ville-sedan.fr - www.sedan.fr

L’AVIS DE L’ÉTUDIANTE « J’ai été diplômée en 2011, à l’époque où l’école s’appelait l’ESIEC. Je venais du DUT emballage et conditionnement de l’IUT de Reims quand d’autres arrivaient de classes prépa. L’ESIReims propose un cursus assez complet car on fait des cours magistraux, travaux pratiques, travaux dirigés, et nous avons beaucoup de projets, ce qui nous permet de nous rapprocher de ce que l’on fera plus tard en entreprise. Il y a beaucoup de matières scientifiques et des moments où la pratique prévaut ce qui est positif pour les profils d’étudiants qui sont plus dans l’opérationnel. Ce qui est bien dans le cursus c’est que chaque année nous faisons des stages, ce qui enrichit notre CV. Du coup, lorsque nous avons notre premier poste, nous avons déjà une expérience professionnelle. Personnellement à l’époque, je voulais faire une carrière dans le luxe et j’ai donc fait des stages dans le parfum et puis j’ai eu une opportunité d’un stage chez Total. Début janvier 2012, soit 6 mois après l’obtention de mon diplôme, j’ai décroché un CDD d’un an chez Pernod Ricard pour être embauchée dans la foulée. Mon premier poste a été développeur de pack primaire (conteneur de produit fini, ndlr) pour Martell qui fait les Cognac, distribués principalement en Asie et qui demandent un gros travail sur le packaging. Puis notre service a englobé le pack secondaire (emballages en carton, notamment), c’est-à-dire que nous avions à gérer le projet packaging en entier. Depuis trois ans, je suis responsable développement packaging, pour Martell Mumm et Perrier-Jouët, donc sur la partie Champagne. Il faut savoir que l’on recrute pas mal d’ingénieurs formés à Reims et j’ai d’ailleurs trois ESIReims dans mon équipe. Le diplôme d’ingénieur packaging peut amener à faire de la production, qualité, Audrey Guerin, Packaging Development Manager achat, etc, dont de nombreux postes liés à l’écologie. Tout est emballé, Martell Mumm Perrier-Jouët, Groupe Pernod Ricard. donc toutes les entreprises ont besoin de spécialistes du packaging ».

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