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N°82 — octobre - novembre 2022

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N° 82

L’É DIT O M A RTI NE D UTEI L , DI RECT RI CE D E L A RÉDACTION

© PAR CAROLINE CLAVIER. PHOTO NICOLAS MILLET.

C

’est l’heure de l’art. L’art et sa large palette d’artistes, d’électrons libres, d’esthètes éclairés, d’amateurs passionnés. La création et sa cohorte de talents associés n’en finissent pas d’investir notre curiosité. Affiches et graphismes accrochent l’œil. Musées, galeries, installations publiques et privées, projets collectifs ou personnels… multiplient les pôles d’attraction. Si les évènements immuables croisent des programmes plus confidentiels, l’automne est bel et bien la saison de toutes les rencontres culturelles. Les initiatives foisonnent, les énergies fusionnent, l’ombre invite la lumière, l’abstraction croise la figuration. L’art s’expose comme il se visite. C’est donc ce moment bien particulier qu’il convient d’attraper au vol pour en capter quelques éclats de vie et d’art mêlés. Car les deux s’enchantent autant qu’ils s’émulsionnent. Faire entrer l’art dans un espace personnel n’est pas anodin. L’intention engage puisqu’elle invite à partager sous un même toit, une vision empreinte d’un imaginaire différent. Lara Sedbon abrite dans son appartement-galerie, une collection d’œuvres d’artistes qui investit son quotidien. Les murs de cette galerie personnelle affichent autant la couleur qu’ils apprivoisent les formes libres. De son côté, Colette Tornier, en collectionneuse atypique, s’est inventée un univers, pour ne pas dire un monde, où se côtoient œuvres d’artistes et pièces de design aux références bien trempées. Elle souhaite faire fondre les frontières entre art, design et architecture. Le palais des glaces d’Hervé Sauvage n’est pas en reste Les initiatives foisonnent, les énergies fusionnent, d’esprit éclectique. Cet inventeur de décors l’ombre invite la lumière, l’abstraction croise la figuration… éphémères y cultive sa palette d’illusions. Son devenant le théâtre d’une exisL’art s’expose comme il se visite. C’est donc ce appartement tence inspirée. Dans son atelier, Agnès Debizet moment bien particulier qu’il convient d’attraper au vol fait de la terre un langage. Elle y façonne des pour en capter quelques éclats de vie et d’art mêlés. œuvres organiques, poétiques, totémiques qu’elle installe autour d’arbres ou dissémine aux quatre coins d’un jardin quand elle ne les expose pas. Enfin, comme un écho à Montmartre, en moins emblématique mais plus authentique, Paris conserve au chapitre de ses souvenirs, celui du Montparnasse de la Belle Époque, des Années folles et de bien d’autres temps forts de la création. Entre la tour Montparnasse et la Fondation Cartier, deux phares dans la ville, le quartier conserve son pouvoir d’attraction. Le nom de brasseries mythiques s’y dessine toujours au néon. L’Académie de la Grande Chaumière, l’atelier d’Ossip Zadkine, l’Institut Giacometti, Idem et ses lithographies, les ateliers d’artistes, les enseignes… rappellent les belles heures de cette effervescence créative, pendant que d’autres projets C I-DES S US s’inscrivent dans le sillage de cet héritage, tirant encore le fil de l’art.

Chez Colette Tornier, collectionneuse, sculpture Crossing #6 de Tarik Kiswanson, tableau Forget my heart de Romain Bernini et sculpture Renzo Piano de Xavier Veilhan.

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N° 8 2

LE SOMMA IRE OC T OBR E - N OV E MB R E 202 2

L’ ART EN FU SIO N 64 GALERIES GÉNÉRATIONNELLES Accompagner les artistes émergents, croiser art et design… de jeunes galeristes réveillent le marché de l’art. .

82 CONNEXIONS TERRIENNES L’artiste Agnès Debizet a fait de la terre son médium de prédilection et aussi le lieu, le paysage, la géographie dans lesquels ses sculptures viendront prendre place.

100 COLLECTION À VIVRE La collectionneuse Colette Tornier invite les architectes Aurélie Beriot et Miguel Bernardini à repenser l’espace autour de sa passion pour la création contemporaine.

DÉCO ET STYLE 92 TEMPS FORTS Garde-temps ouvragés, belles complications de chronographes ou de tourbillons, mouvements redessinant les lignes du temps… Savoir-faire joaillier et caractère horloger célèbrent les métiers d’art.

116 PALAIS DES GLACES Dans l’appartement du «set designer» Hervé Sauvage, une ancienne maison close, l’imaginaire, l’impertinence et la culture tissent la toile de fond.

ACTU ET CULTURE

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18 NOUVEAUX CHAPITRES Après douze ans de travaux titanesques, le site historique de la Bibliothèque nationale de France, dévoile dans ses habits neufs, ses nouvelles ambitions.

27 TECHNICOLOR Les objets se chargent d’émotions, les matières travaillent leurs effets spéciaux, la couleur électrise lignes et formes, et la création invite l’onirisme.

48 TEMPO TYPOGRAPHIQUE Pour la manufacture horlogère Jaeger-LeCoultre, le typographe espagnol Alex Trochut a imaginé un alphabet inspiré par le mouvement Art déco.

50 ICÔNE DU STYLE S’érigeant en pièce iconique du style, trente-cinq ans après sa création, la montre « Première » de Chanel réapparaît dans sa version originale.

52 HEURES HISTORIQUES Comme des bijoux qui disent l’heure, des montres joaillières de Vacheron Constantin ont su traverser les époques.

54 FIBRES ARTISTIQUES La création textile attire, dans ses fils et ses filets, artistes confirmés et talents prometteurs. 4 expressions, 4 inspirations en illustrent, ici, la diversité d’approches.

70 L’ŒIL DE ROSSY DE PALMA Paris Photo fête sa 25e édition avec en invitée d’honneur : Rossy de Palma. Passionnée par ce médium, l’actrice partage sa sélection d’œuvres.

72 LES FABLES DE GAROUSTE Le Centre Pompidou offre à Gérard Garouste, une rétrospective à sa démesure. Tableaux, sculptures et installations capturent ses mythes recomposés.

74 L’ENVERS DU MIROIR À travers ses médiums, Françoise Pétrovitch donne à voir son cheminement artistique sur plus de trente ans.

Elle interroge les différentes façons d’être au monde.

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76 VISIONS PIONNIÈRES La saison de l’art s’ouvre par la nouvelle foire d’art contemporain Paris+ par Art Basel, et se poursuit par une kyrielle d’expositions et d’événements.

128 128 D’ART ET DE LUMIÈRE Jeune femme de l’art, Lara Sedbon recadre les murs de son appartement-galerie autour de la collection d’artistes qu’elle défend sous la bannière By Lara Sedbon.

138 MONTPARNASSE L’EFFERVERVESCENCE DE L’ART Cent ans après les Années folles, côtoyant des lieux légendaires et immuables, s’ouvrent des espaces à destination ou imaginés par des artistes.

Montparnasse reste un carrefour de l’art.

162 GRAINE DE TALENT Manon Fleury célèbre le végétal. Dans son ouvragemanifeste «Céréales. Recettes d’une cheffe engagée», elle livre des assiettes relevées de bon sens et de sincérité.

168 CUISINES INTELLIGENTES Sans renoncer à la fonctionnalité, les espaces citadins apprivoisent aménagements, rangements, colonnes, conjuguant volumes et belles matières.

182 L’ESPRIT SOMMELIER L’art de la dégustation s’invite autour de caves à vins, comme autant de propositions sur mesure.

Couverture nationale et couverture couplage L’appartement haussmannien de Colette Tornier, une collectionneuse passionnée par la création contemporaine. Reportage Caroline Clavier.

Photo Nicolas Millet.

Ce numéro comporte un encart abonnement jeté à l’intérieur des exemplaires en kiosque.

L’ A R T E N F U S I O N DE SIG N, C OLL EC TIONS ET G RAINE S DE TALE NTS

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L UMI ÈRE !

Inscrite au titre des monuments historiques, la salle Ovale rénovée impressionne par ses dimensions : un espace de 43,70 mètres sur 32,80 mètres et 18 mètres de haut. Le plafond est composé d’une verrière centrale entourée d’un entrelacs de feuilles d’acanthes dorées, et de seize oculi (œilsde-bœuf) vitrés, décorés de mosaïques.

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L’ I N S TA N T

NOUVEAUX CHAPITRES Après douze ans de travaux titanesques, le site historique de la Bibliothèque nationale de France, au cœur de Paris, dévoile dans ses habits neufs, ses nouvelles ambitions. La mythique salle Ovale s’ouvre désormais aux lecteurs amateurs, le musée s’enrichit de salons et de galeries hier fermés, et l’ensemble des 58 000 mètres carrés gagne en lumière, en accessibilité, en désirabilité.

Virginie Bertrand

© JEAN-CHRISTOPHE BALLOT / BNF. /OPPIC

T EX TE

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1. La galerie Mazarin est désormais l’écrin du nouveau musée, une «galerie des trésors » puisés dans les collections encyclopédiques de la BnF : pièces rares, œuvres de provenances prestigieuses ou célèbres.

2. Le parcours chronologique commence dans la salle des Colonnes.

Y sont exposées, les riches collections d’antiquités rassemblées dans le Cabinet du roi, et acquises lors des siècles suivants.

3. Département des Arts du spectacle, lieu de la mémoire de toutes les expressions du spectacle vivant : théâtre, cirque, danse, marionnette, mime, music-hall ou cinéma.

4. Le département des Manuscrits conserve l’une des plus importantes collections au monde de manuscrits médiévaux, modernes et contemporains.

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© 1, 2. GUILLAUME MURAT / BNF.

ENCYCLOPÉDIQUE ET UNIVERSALISTE

© 3. DAVID PAUL CARR / BNF. 4. JEAN-CHRISTOPHE BALLOT / BNF / OPPIC.

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© ÉLIE LUDWIG / BNF.

IN VI TATIO N À LA CON NAI SSA NCE

© LAURENT JULLIAND / CONTEXTES / BNF.

L’escalier d’honneur, conçu par les architectes Virginie Brégal et Bruno Gaudin, se glisse dans sa rotonde toute hauteur qui l’entoure d’une douce lumière zénithale. Cette hélice ajourée en acier et en aluminium verni est une forme d’hommage à l’architecture métallique du XIXe siècle. Il s’intègre dans un univers de pierre monochrome et imprime une nouvelle identité contemporaine à l’institution séculaire.

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trône de Dagobert, le jeu d’échecs de Charlemagne, un des globes de Coronelli, la bible de Gutenberg, la partition du Don Giovanni de Mozart, le manuscrit de La Chartreuse de Parme de Stendhal, celui des Fragments d’un discours amoureux de Barthes, des estampes de Matisse, des photographies de Marine Franck… Se découvrent la galerie Mazarin aux peintures baroques de Romanelli, les salons Louis XV aux décors de Van Loo, Natoire ou Boucher. Autre lieu emblématique, la salle Ovale de lecture, jusqu’à maintenant réservée aux chercheurs et aux étudiants, accueille désormais tout public. Vingt mille ouvrages et neuf mille bandes dessinées sont en accès libre, de quoi donner le goût de la lecture. Sur l’impulsion toujours de Laurence Engel, présidente de la BnF, une commande publique pour la chaise qui allait se marier, en deux cents exemplaires, aux longues tables du XIXe siècle, a été faite au Mobilier national.

Ce type de partenariat entre institutions publiques pour un acte d’édition de mobilier remonte à l’ère Pompidou et aux créations de Pierre Paulin et Olivier Mourgue pour le palais de l’Élysée. Le designer Patrick Jouin a remporté ce concours mené conjointement. Il a dessiné une chaise légère, tout en chêne massif, résumant à elle seule la philosophie architecturale qui a conduit cette rénovation « Une chaise de concentration. Cette approche de la fonction est une source de forme. Je voulais qu’elle s’inscrive dans l’ambiance. Résolument de notre époque, elle se glisse dans l’histoire.» Tout est dit. La Bibliothèque nationale de France Richelieu inaugure ses prochains chapitres. Adresse page 192

D E SIG N E T TR AD ITIO N PA GE DE G A U C HE 1. La BnF a fait appel au Mobilier national pour le lancement d’un concours de design de la future chaise de lecture de la Salle Ovale dont Patrick Jouin a été lauréat.

Devant Eñaut Jolimon de Haraneder, P.-D.G. de l’atelier de meubles Alki et Laurence Engel, présidente de la BnF, Hervé Lemoine, président du Mobilier national, et Patrick Jouin, designer.

2. La chaise « Orria » de Patrick Jouin, prototypée par l’Atelier de Recherche et de Création du Mobilier national.

Elle est en chêne massif et cuir, empilable, pèse à peine plus de 5 kilos et a demandé une technicité de pointe en usinage alliée au savoir-faire artisanal basque de l’atelier Alki.

© 1. THOMAS DUVAL. 2. MITO.

Les façades noircies de la BnF bordant les rues de Richelieu, Colbert, Vivienne et Petits-Champs ont laissé la place à un quadrilatère rutilant. Les échafaudages sont tombés, révélant une deuxième entrée précédée d’un jardin papyrifère – avec des plantes dont l’écorce peut servir à faire du papier – imaginé par Gilles Clément, la possibilité de traverser l’ensemble de part et d’autre, de gagner les étages par un vaste escalier hélicoïdal. Tout ici invite à se poser, à se soustraire aux trépidations extérieures, à se suspendre au temps. Riche de documents patrimoniaux, centrés sur les arts du spectacle, les estampes, les photographies, les manuscrits, les cartes et plans, les globes célestes et terrestres, la musique, le lieu devait se transformer pour mieux se partager. Également par souci de préservation, toujours en 110 volts, avec système de stockage datant du XIXe. Or, quelque vingt millions d’archives y sont classées sur quarante-deux kilomètres de linéaires, sans compter les collections amassées sur plusieurs siècles, une continuité historique s’enrichissant toujours même sous la Révolution par les saisies. Les architectes Virginie Brégal et Bruno Gaudin ont facilité la lecture de ce palimpseste de cinq siècles d’architecture du XVIIIe à aujourd’hui. Ils ont insufflé une douce contemporanéité, de verre et d’acier, privilégiant la transparence afin d’éclairer l’histoire, de donner à voir les histoires.

Le musée méconnaissable, hier poussiéreux, dédié aux monnaies et médailles, déroule aujourd’hui ses trésors accumulés depuis Colbert, ministre de Louis XIV : le

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PAR Aurélie des Robert et Julie Rebeyrol

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SOUFFLE D’AIR ET D’ART 1. V. 23:56:04 par Veronica Janssens, œuvre monumentale, sous le pendule de Foucault, un miroir posé au sol crée une

illusion de mise en mouvement de cette pierre immuable, présentée par le Centre des monuments nationaux, en collaboration avec la galerie Kamel Mennour, jusqu’au 30 octobre, au Panthéon. 2, 3, 4. « Cette constante brûlure de l’air », par Matthieu Gafsou, exposition de photos présentée pour la première fois à l’occasion de l’édition 2022 de Paris Photo, une série qui fait suite à la résidence en Champagne de l’artiste suisse, lauréat du Prix Maison Ruinart 2022, organisé par la Maison Ruinart accompagné de Picto Foundation. Avec pour objectif de mettre en lumière le travail de photographes, ce prix s’inscrit dans une vision de mécénat durable et responsable. Pour cette 4e édition, les images de Matthieu Gafsou, travaillées avec du pétrole brut pour pigments, figent ces instants de vie au cœur de l’été 2022, sur les terres de ces vignes d’exception, du 10 au 13 novembre, au Grand Palais Éphémère. JR. 27

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BLEU HORIZON

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IMMERSION COULEUR 1. «L’Heure Bleue», célèbre son 110e anniversaire avec les Archives Yves Klein, en s’habillant du mythique IKB, International

Klein Blue, breveté par l’artiste, édition d’artiste limitée à 30 pièces de 1,5 l, Guerlain. 2. « Eolian Blu Plain », design Placée, collection The Floor Is Lava, tapis, en laine de Nouvelle-Zélande tuftée main, 3 161 €, Carpet Edition. 3. « August 22 », design Valery Guo, sculpture murale unique, technique mixte, 2 900 €, Valery Guo. 4. « Alteray », design Studio Lampent, œuvre d’art lumineuse, en feuilles d’acrylique, Leds à gradation et bois, laissant apparaître les différents dégradés de couleurs, 1 032 €, Boon Room. 5. « Standard SP », dessin de Jean Prouvé, 1934, chaise, en tôle d’acier pliée, tube d’acier, finition époxy et plastique ASA, éditée en 2022 par Vitra dans les coloris historiques du designer, ici en Bleu Marcoule et Warm Grey, 545 €, The Conran Shop. 6. « Willo », design Constance Guisset, tabouret, en grès émaillé, plusieurs coloris, 780 €, La Manufacture.

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© 1. GUERLAIN / JEAN-BAPTISTE DEGEZ. 2 À 5. SDP. 4. STUDIO LAMPENT / LUCAS GRUNDELL. 6. CONSTANCE GUISSET / STUDIO BLANCO.

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VERRE ET TRANSPARENCE Caroline du Nord, 488 €, Reflections Copenhagen. 2. « Dolmen », design Roberto Beltrami, sculptures, en verre de Murano soufflé bouche, 620 € pièce, Roche Bobois. 3. « Joy », design Marco Mencacci, exposition « Flow Cut », forme libre, en verre Sommerso de Murano, vert, indigo et transparent, pièce unique, prix sur demande, Galerie Cyril Guernieri. 4. « Aquarelle », table basse, en verre teinté et piètement en laiton texturé, doré or pâle, Mydriaz. 5. « Ruri », design Nicolai Bergmann, vase, en verre soufflé bouche par Venini, surmonté de trois pailles en verre, Venini. 6. « Donald », design Philippe Starck, table haute rectangulaire, socle en Inox poli miroir, surmonté d’un bloc en verre transparent coloré et plateau en verre extra-light stratifié, existe également en version carrée, deux coloris, Glas Italia. ADR 38

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PIÈCES EN COULEUR 1. « Raleigh Vase Neon », vase, en cristal fin taillé à la main, inspiré d’après l’architecture de la ville de Raleigh en

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TOTÉMIQUE ET MODULAIRE 1. Coupe, design Massimo Micheluzzi, en verre soufflé de Murano, travaillé à la meule à froid afin de tailler la

surface, suivant d’anciennes techniques vénitiennes, prix sur demande, Zèbres. 2. « Prisma », design Lucie Koldova, luminaires, en verre soufflé et métal, finition acier brossé, zinc jaune galvanisé brillant ou mat, disponibles en suspensions verticales, horizontales ou lampadaires, 4 283 € et 4 976 € (suspensions), 3 586 € et 3 804 € (lampes à poser), Brokis. 3. « Totem », design Peter Marino, sculptures, en verre soufflé bouche par Venini, base en marbre noir du Zimbabwe, édition limitée à 8 exemplaires et 4 épreuves d’artiste, Venini. 4. « Glass Carafe », design Aldo Bakker, carafe, en cristal clair soufflé bouche, sans plomb, 84 €, Karakter. 5. « Lyn », design Visser & Meijwaard pour Pulpo, bibliothèque haute, en métal noir et verre fait main, 3 200 €, Portobello. 6. « Ficupala », design Cassina R&D, lampadaire, en verre et marbre Marquina, 2 454 €, Cassina. ADR Adresses page 192 40

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EVERYDAY LIFE. La collection de mobilier imaginée par Paul Smith pour De Padova.

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PINK ET PUNK LA VIE EN ROSE 1. «Jessy», «Stacy» et «Suzy», installation de Léa Mestres, collection Craving for Crepi, 2022, lampes, en mousse, fibres, ciment, peinture,

et vernis, pièces uniques, Carpenters Workshop Gallery. 2. «Veronica», design Popus Editions, fauteuil, en hêtre, mousse et revêtement en tissu, 1520€, Made in Design by Printemps. 3. «Babka», design Popus Editions, table basse, en fibres de verre, 2 coloris, 1799€, Made in Design by Printemps. 4. Lampe de table, design Jochen Holz, tube à l’hélium, en borosilicate, sur commande, 2 400 €, Jochen Holz. 5. « Giovanna », design Popus Editions, canapé, en hêtre, mousse, plumes et revêtement «Pyla», Pierre Frey, 4839€, Made in Design by Printemps. 6. «Ficupala», design Cassina R&D, lampadaire, en verre et marbre Marquina, 2454€, Cassina. 7. «Plumy», design Annie Hiéronimus, réedition du modèle de 1980, fauteuil, en mousses polyéther et polyuréthane Bultex et plumes, 2024€, Cinna. 8. Meuble multimédia, en métal et acier, avec étagère coulissante et porte abattante, plusieurs coloris, 1499€, USM Haller.

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PINK ET PUNK

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VERSION BUBBLE GUM 1. «Boy», direction artistique Reisinger Studio, couverture de l’album du musicien-producteur André Allen Anjos (alias RAC),

2019, Reisinger Studio. 2. «Helia», design Bina Baitel pour Glass Variations, lampe de table, en verre ondulé et coiffe en verre dépoli, 1700€, Galerie LSD. 3.

«Double Bubble Q», de Josh Sperling, 2020, poster, impression offset, produit par la galerie Perrotin, 30€, jusqu’au 23 octobre au pop-up Perrotin chez The Conran Shop. 4. «Georgia», design Aline Asmar d’Amman, sofa du salon de conversation, en hêtre, peuplier, mousse CertiPur et revêtement en tissu 100% mohair, prix sur demande, en exclusivité sur The Invisible Collection. 5. «Coretta», design Alexia Leleu, collection Transition, table à manger, en bois laqué et piètement à facettes, prix sur demande, Maison Leleu. 6. «Tabados», design Alexia Leleu, collection Transition, fauteuil, en bois recouvert de tissu, existe aussi en bois massif ou laqué, 7200€, Maison Leleu. 7. «Pumpkin», design Pierre Paulin, fauteuil, en mousse et tissu, 2051€, Ligne Roset. ADR Adresses page 192 44

© 1. COURTESY REISINGER STUDIO. 2 À 7. SDP. 3. JOSH SPERLING / PERROTIN.

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COLLECTION

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1, 3, 4. Installé dans le quartier de Brooklyn, à New York, le typographe Alex Trochut à l’œuvre dans son studio avec la montre gravée « Reverso » de Jaeger-LeCoultre.

2, 5. Esquisses et caractères d’impression de «L’Alphabet 1931» par Alex Trochut, une nouvelle typographie de gravure à personnaliser conçue pour Jaeger-LeCoultre. À cette occasion,

une installation mettant en scène cette collaboration artistique sera présentée, du 20 novembre 2022 au 10 janvier 2023, à la boutique parisienne de la maison horlogère, place Vendôme.

TEMPO TYPOGRAPHIQUE L’ART DU LETTERING POUR MARQUER LES HEURES. POUR LA MANUFACTURE HORLOGÈRE JAEGER-LECOULTRE ET SES ATELIERS DE G R AV U R E , L E T Y P O G R A P H E A L E X T R O C H U T A I M A G I N É U N A L P H A B E T I N S P I R É PA R L’ A RT D É C O E T L E S M É C A N I Q U E S A U X COMPLICATIONS SOPHISTIQUÉES. UNE CORRESPONDANCE CRÉATIVE OÙ DIALOGUENT LES SAVOIR-FAIRE. PA R Julie Rebeyrol

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lettres donnent l’impression d’une machine en mouvement », précise le typographe, illustrateur et artiste espagnol.

Dans ses rouages, des caractères à la rigueur classique évoquant les années 1930, un style de lettrage travaillé en jouant sur la profondeur afin que vue et lecture se confondent, que texte et image ne fassent qu’un. Cette écriture raconte les origines du modèle « Reverso », qui vient de fêter ses 90 ans. Conçue pour résister aux chocs des parties de polo, cette montre-bracelet est devenue l’une des pièces les plus emblématiques de l’histoire de l’horlogerie avec son boîtier unique qui se retourne pour préserver son cadran. Ce classique du XXe siècle a logé plus de cinquante calibres différents, évoluant au fil des heures et des nouvelles technologies, et son fond en métal vierge, décoré d’émail, de gravures ou même de peintures, est devenu une véritable toile d’expression créative. Comme une signature unissant l’instant à la durée.

L’ A LP H AB E T 1 93 1

— «Reverso Tribute Small Seconds», montre gravée, Jaeger-LeCoultre.

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© JAEGER-LECOULTRE.

Faire appel à un typographe pour continuer à écrire l’histoire de Jaeger-LeCoultre. S’inscrivant dans la continuité du programme « Made of Makers », qui unit le monde artistique et la maison horlogère suisse autour de talents explorant des formes d’expression inattendues, ce nouveau chapitre imprime le style d’Alex Trochut.

Pour cette première collaboration, l’expert a imaginé « L’Alphabet 1931 », un abécédaire graphique inspiré du style Art déco, proposé comme option de personnalisation pour les gravures des fonds de boîtier de l’iconique montre « Reverso ». À l’instar des spécialistes qui élaborent des mouvements horlogers et ceux qui œuvrent à décorer les cadrans et les boîtiers, tels que les graveurs, les sertisseurs ou les émailleurs, Alex Trochut lie complexité technique et apparente simplicité. « Les lettres évoquent une sorte de mécanisme composé de différentes parties modulaires qui s’accordent ensemble pour créer un tout. Je voulais que ces

PUKKA YABU PULSHELBERG

FABRIQUÉ à BRIORD (Ain)

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1. Gabrielle Chanel, en 1937, au balcon de sa suite au Ritz Paris. 2, 3, 4. Égérie de la maison Chanel, Inès de La Fressange portant la montre «Première» lors de sa création en 1987.

5. Le bouchon du flacon de parfum N°5 L’Eau, qui a inspiré le cadran de la montre «Première». 6. La place Vendôme, dont l’architecture est à l’origine du dessin du bouchon du flacon de parfum N°5 et de la montre. 7. «Première Édition Originale», bracelet chaîne en acier revêtu d’or jaune 18 carats entrelacé d’un ruban de cuir, cadran laqué noir, Chanel Horlogerie.

ICÔNE DU STYLE SON ÉLÉGANCE INTEMPORELLE INCARNE L’ALLURE DU TEMPS, S’ÉRIGEANT EN PIÈCE ICONIQUE, AU MÊME TITRE QUE LA PETITE ROBE NOIRE, LA VESTE EN TWEED OU LES ESCARPINS BICOLORES QUI SIGNENT LES SILHOUETTES DE LA MAISON CHANEL. AUJOURD’HUI, PA R Julie Rebeyrol TRENTE-CINQ ANS APRÈS SA CRÉATION, LA MONTRE « PREMIÈRE » RÉAPPARAÎT DANS SA VERSION ORIGINALE.

Remonter le temps de la montre « Première », qui raconte les plus belles heures de l’histoire horlogère de Chanel, c’est découvrir les rouages d’une belle mécanique. En 1987, changement d’heure avec la création de Chanel Horlogerie, qui fait une entrée remarquée avec un modèle pour femme. Loin des codes de l’horlogerie masculine, la marche du temps défile avec la montre «Première», sous la houlette de Jacques Helleu, alors directeur artistique de la maison. Pour donner ce nouveau tempo, le créateur s’est inspiré d’un sac « 2.55 » matelassé noir datant des années 1950 et de sa chaîne entrelacée de cuir, qu’il a transformé en bracelet souple venant s’enrouler autour du poignet.

En cadence, la boîte octogonale trouve son origine dans la géométrie du bouchon du parfum N°5, qui rappelle aussi celle de la place Vendôme que Gabrielle Chanel contemplait depuis sa suite du Ritz, où elle résida pendant plus de trente ans. Pas de chiffres ou d’index, de trotteuse ou de 50

guichet indiquant la date, sous la glace biseautée, seules deux aiguilles aux finitions dorées trottent sur un cadran laqué de noir. C’est un rouge à lèvres de 1954 qui est ainsi évoqué. En coulisse, le mouvement quartz de haute précision rythme l’allure. Du cousu main jusqu’à son nom. « Première », comme une référence aux premières d’atelier, à l’univers de la haute couture, à l’entrée en scène dans l’univers du spectacle… Mais surtout un nom qui s’inscrit dans la lignée des créations Chanel ayant des chiffres emblématiques comme appellation. Aujourd’hui, cet instrument à mesurer le temps retrouve sa place au cœur des collections Chanel Horlogerie, dans des versions subtilement revisitées, en total look acier ou revêtu d’or jaune 18 carats, sur bracelet en caoutchouc noir toucher velours, en céramique, avec charms lettres Chanel ou camélia en or jaune 18 carats serti d’un diamant, avec cadran en nacre ou serti de diamants… Les temps changent, le style demeure.

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PREMIÈRE ÉDITION ORIGINALE

— Version réactualisée, Chanel Horlogerie.

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© 1. ROGER SCHALL/COLLECTION SCHALL. 2. MAGAZINE « FEMME », NOVEMBRE 1987. © KEIICHI TAHARA, BUILT LTD. 3. CHANEL/KARL LAGERFELD/INÈS DE LA FRESSANGE/DP PREMIÈRE/1987. 4. CHANEL/GUY BOURDIN/INÈS DE LA FRESSANGE/DP PREMIÈRE/1987. 5, 6. CHANEL. 7. CHANEL HORLOGERIE.

COLLECTION

© Peter Lippmann

Bohomania www.baobabcollection.com

COLLECTION

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Au patrimoine de la maison horlogère suisse Vacheron Constantin, fondée en 1755, des montres joaillières créées sur mesure au tournant du XVIIIe siècle et tout au long du XIXe, puis éditées en petites séries limitées dans le courant du XXe. 1. « Scarabée », montre-pendentif, datant de 1910, en or jaune, ailes en émail vert et noir serties de diamants rosettes et rubis. 2. « Surprise », montre de poche à volets, datant de 1928, en or gris. 3. Montre pour dame, datant de 1955, en or jaune, bracelet «3 tours de poignet », Vacheron Constantin.

HEURES HISTORIQUES CERTAINES MONTRES MARQUENT LEUR TEMPS. CONÇUES COMME DES BIJOUX QUI DISENT L’HEURE, CES CRÉATIONS DE VACHERON CONSTANTIN TÉMOIGNENT DE SAVOIR-FAIRE QUI ONT TRAVERSÉ LES ÉPOQUES. À CHAQUE MOMENT, SON STYLE ET SON INTERPRÉTATION HORLOGÈRE. AU CŒUR DE LA CRÉATION, LA TRANSMISSION EN EST SA PLUS BELLE EXPRESSION. PA R Julie Rebeyrol

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ou sur bracelet, la montre pour dame quitte la poche, guidée par une vision engagée et contemporaine de la féminité. De tout temps, elle rend compte des plus belles heures de son époque, embrassant les codes de la haute couture selon les courants insufflés par les tailleurs parisiens, s’inspirant des mouvements artistiques, tels que l’Art nouveau ou l’Art déco, en introduisant de la nacre et des pierres de couleur, précieuses et semi-précieuses, du jade mais aussi l’usage de la laque et d’émaux multicolores. L’élégance est un tout. En témoignent les complications et les calibres miniaturisés, plus adaptés aux petites dimensions des boîtiers. Mouvements, rythmes, couleurs, formes ou encore mises en relief ne sont pas les seules prouesses que révèlent ces artisans émérites. Entre mémoire et avenir, l’émotion d’une montre transmise de génération en génération reste au cœur de ces mécaniques.

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PI È C E S MÉ MO IR E

— Montres joaillières, au patrimoine de Vacheron Constantin.

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© VACHERON CONSTANTIN.

Offrir une vision artistique du temps à travers la création de pièces uniques spécialement réalisées pour les femmes, à leur demande. Une plongée dans les registres de la plus ancienne manufacture horlogère, sans interruption d’activité depuis plus de deux cent soixante-cinq ans, révèle la richesse d’un patrimoine basé sur la transmission de l’excellence et de la recherche stylistique à travers des générations de maîtres artisans. Conçus comme de véritables pièces d’orfèvre, ces objets d’apparat qui émaillent les archives de Vacheron Constantin témoignent de l’histoire de haute horlogerie de cette manufacture suisse fondée en 1755. Couvercles drapés de pierres précieuses et d’arabesques inspirées de motifs floraux, boîtiers sertis de diamants et prolongés d’un bracelet sculpté, décors de perles et de gravures ciselées comme des dentelles… En pendentif, en châtelaine, en broche

Avec nos collections, votre maison devient chaleureuse. Que vous choisissiez un accessoire ou un intérieur complet.

C’est toute la magie de la touche Flamant.

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FIBRES ARTISTIQUES LA CRÉATION TEXTILE ATTIRE, DANS SES FILS ET SES FILETS, ARTISTES CONFIRMÉS ET TALENTS PROMETTEURS. CERTAINS S’APPUIENT SUR LES SOUVENIRS D’UNE TRADITION CULTURELLE ET ANCESTRALE, D’AUTRES S’ÉMANCIPENT DES TECHNIQUES POUR LAISSER LIBRE COURS À LEUR ART. QUATRE EXPRESSIONS, QUATRE INSPIRATIONS EN ILLUSTRENT, ICI, LA DIVERSITÉ D’APPROCHES. À NOTER QUE LA GALERIE DU 19M PROPOSE AUSSI CET HIVER, UN VOYAGE AU CŒUR DE LA BRODERIE ET DU TISSAGE EN CINQ ESCALES. PA R Aurélie des Robert

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© DOUG JOHNSTON STUDIO / MICHAEL POPP.

Baby Breath, de Doug Johnston, 2021, en cordes de coton, fil de nylon et polyester.

Avec les matériaux utilisés, les œuvres de Doug Johnston, réalisées selon un processus d’enroulement à la main et de couture à la machine industrielle, révèlent un principe de création très singulier.

Un savoir-faire entre art, design et artisanat, basé sur d’anciennes pratiques de vannerie ou de céramique. L’architecture, les formations géologiques, les espaces troglodytes, les vêtements… constituent l’inspiration et le fondement conceptuel de sa pratique.

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Les appareils de cuisson Miele sont conçus pour vous inspirer et pour laisser libre cours à votre créativité.

C’est cela, la qualité en avance sur son temps.

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TA L E N T S

M O TI F ARACHNÉ EN

© JANAINA MELLO LANDINI/ÉMILIE MATHÉ NICOLAS ET YASMIN CASTRO.

Ciclotrama 115 (Writing), 2018, de Janaina Mello Landini, œuvre en cordes de nylon brodées sur voile de bateau, exposée dans « La collection BIC » au Centquatre à Paris.

L’artiste brésilienne réalise des installations in situ en tissant des toiles singulières mêlant fils et couleurs. Cette technique est à l’origine du concept de « Ciclotrama » qui a donné le nom à cette collection et série de pièces. À mesure que l’artiste déroule, détisse les cordes, celles-ci prennent l’apparence de formes organiques rappelant les branches entrelacées d’un arbre, celles d’itinéraires fluviaux, ou du tracé des veines. Janaina Mello Landini exposera pour la troisième fois à la Galerie Virginie Louvet, à Paris, « Imannence » jusqu’au 17 décembre.

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MuséePicassoParis

Sleeping Dancer 3, 2021, Huile et glycéro sur toile, 160 × 200 cm, Collection FABA (Fundación Almine y Bernard Ruiz-Picasso para el Arte) © Adagp, Paris 2022

13 septembre 2022 29 janvier 2023

TA L E N T S

PO RTRAI T TI SSÉ

© NATALIE MILLER / CHRIS COURT.

Weaving Scarlett, de Natalie Miller, 2020, tapisserie en laine 12 ply teintée – le ply étant un brin de laine twisté avec d’autres brins pour former le fil de l’écheveau. Une création figurative, qui représente, ici, la fille de l’artiste. Connue pour ses œuvres aux couleurs vives travaillées à partir de laines teintées artisanalement, l’architecte devenue designer textile, aime à explorer, combiner différentes techniques, en particulier celles du tissage et du macramé. À travers ses créations, souvent monumentales, Natalie Miller célèbre la beauté du fait main.

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La Redoute S.A.S., représentée par Philippe Berlan - Capital : 181 360 362 € - Siège : 110 rue de Blanchemaille, 59100 Roubaix - 477 180 186 RCS Lille Métropole.

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TA L E N T S

PARTITION TEXTILE

© DESIRE MOHEB-ZANDI.

Walking Through Fire, 2021, de Desire Moheb-Zandi, tapisserie en soie, PVC, laine, néoprène, papier, peinture acrylique, nylon, cailloux, fil de fer, coton, bâton d’huile. De son métier à tisser, l’artiste bouscule les traditions textiles transmises par sa grand-mère turque.

Ses créations s’apparentent à une partition géante de couleurs aux motifs contemporains et abstraits, auxquelles elle associe une large palette de matériaux, comme des tubes en caoutchouc, des sculptures souples, des filets synthétiques…

Un véritable cheminement artistique. Desire Moheb-Zandi participe aux cinq épisodes de « Sur le fil : un voyage au cœur de la broderie et du tissage », à la Galerie du 19M, dans l’installation participative « Entrelacs », avec les artistes Julian Farade et les brodeurs amateurs du nord-est parisien, du 19 octobre au 12 février 2023.

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C O M M U N I Q U É PA R C Ô T É PA R I S

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1. Entièrement rénové par l’architecte d’intérieur Dominique Tosiani, le Spa Trocadéro, au cœur de Passy, décline les codes du bien-être naturel de la maison

Phytomer. Dans le salon d’accueil, au bleu intense évoquant les racines bretonnes répond le parquet « Forêt » du designer Oscar Ono, qui apporte chaleur et distinction. 2. Atmosphère sereine et équipement de pointe – douche privative et sauna japonais – de « Cézembre » l’une des quatre cabines de soin du Spa Trocadéro.

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LE BIEN-ÊTRE PAR LA MER

© PHYTOMER.

FORT D’UNE EXPÉRIENCE DE PLUS DE QUARANTE ANS, PHYTOMER DÉVELOPPE DES SOINS DE HAUTE QUALITÉ, REVITALISANTS ET ÉCO-RESPONSABLES. UNE COSMÉTIQUE MARINE PERFORMANTE À DÉCOUVRIR DANS LES PLUS BEAUX SPAS DU MONDE ENTIER. MASSAGES, SOINS DU VISAGE, RELAXATION : À PARIS, DEUX NOUVEAUX LIEUX INVITENT LES BIENFAITS DE LA MER EN VILLE.

Spa Étoile, le premier Phytomer Spa & Wellness parisien. Près des Champs-Élysées, le spa de deux cent cinquante mètres carrés a été pensé par Dominique Tosiani, designer du Phytomer Spa Émeraude de Saint-Malo, comme une invitation au voyage vers le littoral breton. Pierre, bois et bleu marine s’inscrivent dans un contexte parisien, porté par des moulures, une tapisserie baroque et des accessoires en laiton. Une atmosphère élégante entre un salon de détente et sept cabines de soin spacieuses où les Parisiens pourront bénéficier d’une expérience de soin sur mesure. Du « soin Visage Citadine », P H Y TO M ER S PA idéal pour les peaux déshydratées et É TO I LE agressées par la pollution, au « Rituel — d’Exception Étoile », qui marie soin 19, rue de Washington, du visage anti-âge et massage ré75008 Paris. énergisant, le spa propose une carte Tél. 01 42 89 65 55 ciblée sur les problématiques citadines. et spaphytomer.com

Spa Trocadéro, se ressourcer à Passy. Deuxième spa parisien, cette bulle de sérénité de cent vingt-cinq mètres carrés s’articule sur deux niveaux et quatre cabines de soin intimistes, et offre aussi un grand espace de conseil où découvrir les produits Phytomer.

Rénové également par Dominique Tosiani, l’espace réinterprète les codes naturels et l’ancrage breton chers à Phytomer. Sa façade, bleu intense, invite à s’échapper vers le large, loin de l’effervescence de la ville. Le design intérieur reprend le même imaginaire marin, propice à la déconnexion. SaintMalo, Dinard, Cancale, Cézembre…

PH Y T O ME R S PA Chacune des quatre cabines aux noms T ROC AD É R O emblématiques de la Côte d’Émeraude — conjugue équipements de pointe, 11, rue Benjamin atmosphère naturelle et une carte Franklin, 75116 Paris. de soins ciblée, dédiée à la revitaliTél. 01 45 25 79 87 sation de la peau et à la relaxation. et spaphytomer.com

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GAL E RI ST E E T ARTI ST E Pauline Pavec, Quentin Derouet et leur chien Nadja, entourés des œuvres d’Adam Bogey, pour l’exposition « Sur la route du Feu », jusqu’au 29 octobre.

ACCOMPAGNER ET PROMOUVOIR LES ARTISTES ÉMERGENTS, PORTER LA JEUNE SCÈNE FRANÇAISE À L’INTERNATIONAL, CROISER LES UNIVERS ART ET DESIGN, PENSER EN RÉSEAU, SORTIR DU CADRE… PAULINE PAVEC ET QUENTIN DEROUET, GUIDO ROMERO ET TRISTAN PAPROCKI, CHARLOTTE KETABI ET PAUL BOURDET, SÉGOLÈNE BROSSETTE, TOUS, EN SOLO OU EN BINÔME, FONT PA R Virginie Bertrand SOUFFLER UN VENT NOUVEAU SUR LE MARCHÉ DE L’ART CONTEMPORAIN. VIVIFIANT ET SURPRENANT.

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© SARKIS TOROSSIAN.

JEUNES GALERISTES

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1. Jacques Prévert, série des « Éphémérides », 1950-1960, feutres et pastels. Faisant office d’agenda, il y inscrit son emploi du temps, ses rendez-vous et quelques pensées. 2. Le duo Guido Romero et Tristan Paprocki. 3. Max Coulon, No reason to move, cabane, en hêtre et bastaing, 2022, H 392 cm. Sculpture réalisée in situ dans la forêt d’Ognon pour Greenline Foundation. 4. Lou Ros, Vanishing Landscape, acrylique, pastel et spray sur toile, 2022, 16, 55x46 cm. 5. Mario Picardo, Kick-Off 3, acrylique et polyuréthane sur toile, 2022, 195x130cm.

PAULINE PAVEC, ÉTOILE MONTANTE D’ART PARIS Quand celle-ci participe à cette foire d’art contemporain, les fleurs de Prévert couvrent les murs. Une découverte pour beaucoup, ignorant que le poète peignait une fleur par jour. Un almanach à la Prévert !

Quel est votre parcours ? J’ai cofondé la Galerie Pauline Pavec avec mon mari, Quentin Derouet, artiste. Il a été reçu 1er prix de la Villa d’Arson à Nice, et je suis historienne de l’art après des études à l’École du Louvre. Attachés à des artistes comme Robert Malaval, nous voulions créer un espace de dialogue entre les différentes générations, balayant le XXe siècle jusqu’à aujourd’hui.

Comment pensez-vous votre métier ? Notre démarche est de permettre la relecture de certaines œuvres historiques, souvent laissées de côté. Je pense que notre génération ne doit pas suivre les modes, mais avoir la curiosité d’aller regarder plus loin dans l’histoire de l’art ou l’avenir.

Quels artistes représentez-vous ? Depuis 2018, nous présentons le travail de différents artistes : Jacques Prévert, Robert Malaval, Jacqueline Lamba, François Ristori ou René Iché, mais aussi celui de jeunes artistes comme Mathilde Denize ou Adam Bogey.

Comment les repérez-vous ? Pour les artistes contemporains, cela part toujours d’une rencontre, d’un coup de cœur. Pour les artistes historiques c’est différent, nous faisons énormément de recherches.

Votre dernier coup de cœur ? Le travail unique de Jacqueline Lamba, épouse d’André Breton. Une artiste qui a voué sa vie entière à la peinture.

Votre programmation à venir ? Les toiles à paillettes des années 1970 de Robert Malaval avec les œuvres caméléons d’Olivier Mosset, produites spécialement pour ce dialogue inédit. 100 % électrique, dixit Pauline Pavec.

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ROMERO PAPROCKI, L’ULTRA-CONTEMPORAIN Le duo Guido Romero et Tristan Paprocki se pose rue Saint-Claude après une tournée des foires internationales, Art Paris, CAN à Ibiza, à Barcelone, au Luxembourg… Leur ligne curatoriale : l’ultra-contemporain.

Quel est votre parcours ? Tristan Paprocki et moi, nous nous sommes rencontrés en 2020, après plusieurs collaborations sur diverses expositions avec son agence de conseil en art, Agence Studiolo. Nous nous sommes associés l’année suivante avec pour ambition d’ouvrir un grand espace parisien dans la continuité des galeries de la rue Chapon.

Quels artistes représentez-vous ? La jeune scène émergente, les félicités des Beaux-Arts de Paris et d’autres fraîchement diplômés : Mario Picardo, Lou Ros, Max Coulon, Marion Flamand qui vient d’investir toutes les vitrines de la Samaritaine… et d’autres plus confirmés.

Comment les repérez-vous ? Au-delà des visites d’atelier et des réseaux sociaux, nous suivons certaines galeries qui nous ressemblent à l’international, comme L21 à Majorque et Alegria à Barcelone. Nous proposons des échanges artistiques. Nous invitons l’un de leurs artistes dans une exposition collective, et eux convient l’un des nôtres. Cela permet d’exporter la jeune scène française et de montrer de nouveaux artistes pour la première fois en France.

Votre dernier coup de cœur ? Max Coulon, le plus jeune des artistes de la galerie, diplômé et félicité des Beaux-Arts de Paris 2021. Il a une première exposition personnelle en Allemagne prochainement, initiée par le sculpteur Stephan Balkenhol, qui a été son ancien professeur.

Votre programmation à venir ? Pour l’ouverture, Mario Picardo avec « Kick off », puis une exposition qui sera 100 % féminine et étrangère.

© 1. FATRAS, SUCCESSION JACQUES PRÉVERT/ADAGP, PARIS, 2019, PHOTOS SARKIS TOROSSIAN. 2. SDP. 3. ANDREA MANTOVANI, COURTESY ROMERO PAPROCKI. 4. ROMAIN DARNAUD, COURTESY ROMERO PAPROCKI. 5. YÜCEGÜL CIRAK, COURTESY ROMERO PAPROCKI.

N O U V E L L E G É N É R AT I O N

Découvrir la nouvelle collection Automne-Hiver 2022 Tensira «Saint-Honoré» c’est comme croquer dans une délicieuse pâtisserie caramélisée.

De gourmands tie&dye crème et chocolat répondent aux douces rayures intemporelles et évoquent le gâteau parisien.

Photographie : Kristijonas Dirse

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1. Michele Landel, Eve and Adam, photographie, tissu, fils et pastels, pièce unique, 2022. 2. Ségolène Brossette, fondatrice de la galerie éponyme. 3. Fabien de Chavanes, Dessusdessous 10, série « Dessus-dessous », deux tirages argentiques tissés, 2020, pièce unique. 4. Idir Davaine, Triptyque du mausolée - l’adieu des tournesols 1, acrylique et caséïne sur papier, 2022, 130 x 170 cm. Il fait partie de son solo show réunissant un ensemble d’œuvres représentant des variations autour du thème du tournesol. 5. Charlotte Ketabi et Paul Bourdet.

SÉGOLÈNE BROSSETTE, PHOTOGRAPHIE ET DESSIN Il y a trois ans, elle choisit d’ouvrir sa galerie, mettant en lumière des artistes travaillant à partir de ces médiums tout en créant des liens avec d’autres arts.

Quel est votre parcours ? À l’origine je voulais devenir psychanalyste et j’ai finalement opté pour l’art. J’ai pensé que les artistes sublimaient leur névrose et que quelque chose de positif en ressortait. Au début, j’ai commencé par travailler avec des experts en photographie. Puis j’ai voulu me rapprocher des artistes en participant à la production d’événements artistiques comme Les Ateliers de Rennes, une biennale d’art contemporain.

Comment pensez-vous votre métier ? Je vois mon métier comme une passerelle entre deux mondes : celui des artistes et les autres, que ce soient des collectionneurs avertis ou des primo-collectionneurs.

Quels artistes représentez-vous ? En 2019, j’ai ouvert un lieu fixe avec mon logo sur la façade, à Saint-Germain-des-Prés. Je représente en grande majorité d’artistes français. Je crée des ponts avec les autres techniques artistiques au lieu de les cloisonner.

Comment les repérez-vous ? C’est une quête permanente, dans les salons pour jeunes artistes comme le Salon de Montrouge, les expositions de centres d’art excentrés, par des commissaires d’exposition, des lectures de portfolios. Lorsque je retiens un artiste c’est que j’ai un projet d’exposition.

Votre dernier coup de cœur ? Julia Morlot qui sera exposée du 2 au 17 décembre un projet sur l’agriculture. À cette occasion, elle a créé des œuvres en lien avec le blé qu’elle intègre dans ses camées en céramique.

Votre programmation à venir ? Christophe Beauregard, photographe, et Mathieu Delacroix, designer, dans « Face à moi mon image », dans le cadre de la manisfestation PhotoSaintGermain, du 21 octobre au 19 novembre, 68

KETABI BOURDET, ALLIANCE DE L’ART DU DESIGN Charlotte Ketabi s’associe à son ami Paul Bourdet pour l’art contemporain et le design du XXe siècle, ils lancent ensemble Ketabi Bourdet.

Quel est votre parcours ? Nous avons un peu les mêmes parcours. Nous avons étudié le marché de l’art , à l’EAC pour Paul, et moi au Sotheby’s Institute. Puis nous avons rejoint des galeries importantes, Paul chez François Laffanour, Galerie Downtown, et moi chez Nathalie Obadia.

Comment pensez-vous votre métier? Nous créons un nouveau modèle où nos deux passions sont liées. Cette double casquette nous enrichit et nous permet de proposer un éventail très large de la création contemporaine, des années 1980 à nos jours. Nous nous voyons comme un lieu où nos collectionneurs viennent pour échanger sur l’histoire de l’art et du design.

Quels artistes représentez-vous ? Paul a créé Paul Bourdet Fine Furniture en 2019 et moi Ketabi Projects en 2020. Ketabi Bourdet, en 2022. Nous faisons la promotion d’artistes de notre génération comme Inès Longevial, Audrey Guttman, Julien Saudubray ou Pauline d’Andigné, et d’autres tel Richard Texier. Nous présentons également du mobilier des années 1980-90 : Philippe Starck, Martin Szekely, Jean-Michel Wilmotte et du design contemporain: les totems de Tim Leclabart ou les lampes de Maxime Louis-Courcier.

Comment les repérez-vous ? Pour les dénicher, avec les yeux, pour les retenir, avec le cœur! Nous visitons régulièrement les pépinières d’artistes.

Votre dernier coup de cœur ? L’artiste de 26 ans, Cyrielle Gulacsy, passionnée par l’espace et les nébuleuses à la galerie Anne-Sarah Bénichou.

Votre programmation à venir? Idir Davaine, «Éclatax Sunshine», jusqu’au 19 novembre, puis un solo show de Pauline d’Andigné et un autre de Philippe Starck (années 1980), à partir du 8 décembre. Adresses page 192

© 1. COURTESY SÉGOLÈNE BROSSETTE GALERIE. 2.CHRISTOPHE BEAUREGARD. 3. COURTESY SÉGOLÈNE BROSSETTE GALERIE. 4. COURTESY OF THE ARTIST AND KETABI BOURDET. 5. GABRIELLE CONNOLE

N O U V E L L E G É N É R AT I O N

PISCINAGISTE.COM

L’ É V È N E M E N T

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Trois des vingt-cinq œuvres sélectionnées par Rossy de Palma.1. Tahmineh Monzavi, série des Afro-Iraniens, Baluchistan, 2022, tirage jet d’encre, papier traditionnel PP 330 g. Courtesy galerie Eric Dupont, Paris. 2. Ruven Afanador, Murumuru (Ethnicité, Ticuna), 2023, impression pigmentaire d’archivage, Galerie Fadey-Klein, Los Angeles. 3. Marguerite Bornhauser, Untitled, Étoile Rétine, 2021, Fujiflex tirage monté sur aluminium Dibond. Courtesy Carlos Carvalho Arte Contemporânea, Lisbonne. 4. Rossy de Palma par Gorka Postigo.

SOLO ET DUO SHOWS, EXPOSITIONS COLLECTIVES, 183 GALERIES DE 31 PAYS DIFFÉRENTS, LA 1RE FOIRE INTERNATIONALE DÉDIÉE À LA PHOTO FÊTE SA 25E ÉDITION AVEC EN INVITÉE D’HONNEUR, ROSSY DE PALMA. PASSIONNÉE PAR CE MÉDIUM, ACTRICE ENGAGÉE AUPRÈS DES CINÉASTES PA R Virginie Bertrand ET DES PHOTOGRAPHES, ELLE PARTAGE SES ŒUVRES CHOISIES. « VIVRE CÔTÉ PARIS » ACCOMPAGNE L’ÉVÉNEMENT.

«L’œil est une caméra lui-même/La photo un paravent/L’appareil un bouclier/Une arme pour témoigner la vérité, pour la révéler, la sublimer, la déformer/Un regard poétique/Une émotion figée/Un cadeau pour la mémoire/Une excuse pour capturer l’éphémère/ La vie et la mort dans un instant/Misère et Beauté/Ombre et Lumière. » Rossy de Palma a écrit ce poème en préambule à son parcours en vingt-cinq images. Haut en couleurs et en valeurs, il fait se croiser photographes historiques et nouveaux talents, artistes femmes et noms de mode. Sans a priori, ni cliché. Chaque œuvre retenue se caractérise par cette faculté de traiter de sujets complexes dans une esthétique suspendue entre le réel et la chimère. Sociétaux aux côtés d’Agnès Varda, de Marina Abramovic ou encore d’Ana Teresa Fernandez. Environnementaux avec Bernard Descamps qui questionne le rapport de l’homme à la nature et Fabrice Monteiro mettant en scène des naïades vêtues de robes à traîne de plastique. Post coloniaux dans 70

le regard de l’Africain Mohau Modisakeng ou aux côtés de Mircea Cantor interrogeant la mondialisation. Sans oublier un graffiti de Brassaï, un portrait double femme et chat d’Henri Cartier Bresson, un corps voilé par Herb Ritts, Frida Kahlo par Lola Alvarez Bravo, Amy Winehouse par Bruce Weber… Paris Photo se chapitre toujours en trois secteurs : galeries majeures, Curiosa réservés aux talents émergents et éditeurs. Elles X Paris Photo, programme initié en 2018 avec le ministère de la Culture et Women In Motion, mettant en avant les artistes femmes, est reconduit sous le commissariat de Federica Chiocchetti, directrice du musée des Beaux-Arts du Locle, en Suisse. L’agence Magnum célèbre ses 75 ans avec une exposition collective sous la direction de Martin Parr. D’autres évènements ponctuent ce rendez-vous annuel : des conversations avec les artistes, la collection JP Morgan, la série « Cette constante brûlure de l’air » du lauréat du Prix Ruinart, Mathieu Gafsou…

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PAR I S P H O TO

— Du 10 au 13 novembre, 12 h-20 h. Place du Maréchal Joffre, 75007. parisphoto.com

© 1. TAHMINEH MONZAVI. 2. RUVEN AFANADOR. 3. MARGUERITE BORNHAUSER. 4. GORKA POSTIGO.

L’ŒIL DE ROSSY DE PALMA

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Plus de 50 ans de peinture 1. Le Rabbin et le Nid d’oiseaux, 2013, huile sur toile, 162 × 130 cm, collection particulière. L’œuvre a fait partie de l’exposition « Zeugma » à la galerie Templon en 2018. . 2. Le Classique, années 1970, huile sur papier marouflé sur toile, 79 × 66 cm, collection particulière, France. Dans sa première période, l’artiste met en scène deux figures opposées et complémentaires à l’œuvre, selon lui, en chaque individu., le Classique et l’Indien – l’apollinien et le dionysiaque. 3. Gérard Garouste, adepte d’une figuration revendiquée.

LES FABLES DE GAROUSTE ENFIN ! LE CENTRE POMPIDOU OFFRE À L’UN DES PLUS GRANDS ARTISTES CONTEMPORAINS FRANÇAIS, GÉRARD GAROUSTE, UNE RÉTROSPECTIVE À SA DÉMESURE. CENT-VINGT TABLEAUX D’AMPLES FORMATS ACCROCHÉS AU PLUS SERRÉ, SCULPTURES ET INSTALLATIONS CAPTURENT SES VISIONS OÙ S’INVITENT À SA TABLE, DIEUX ET BÊTES, ANGES ET DÉMONS. PA R Virginie Bertrand

« Ne demande jamais ton chemin à celui qui le connaît, tu risquerais de ne pas t’égarer. » Cette phrase de Rabbi Nahman de Bratslav, l’un des maîtres de l’hassidisme, courant mystique du judaïsme, infuse dans son esprit. Gérard Garouste la cite dans L’Intranquille, livre écrit avec Judith Perrignon. Si l’homme, dans cet ouvrage, éclaire sur sa vie marquée par la violence d’un père, la guerre, l’antisémitisme, la folie, la dépression, l’amour, ses peintures gagnent en profondeur, toujours plus énigmatiques. Elles convoquent La Divine Comédie de Dante, Les Métamorphoses d’Ovide, Rabelais, Cervantès, Borges, le talmud, la kabbale, la Bible. Les lectures qu’il en fait sont riches de questionnements. Il passe de la philosophie à la philologie et à l’étude des signes. «Là, cela devient passionnant : ça ouvre les textes sur d’autres choses.»

Et c’est exactement ce que font ses œuvres aux messages initiatiques. Son trait dit figuratif, revendiqué, à rebours de son époque, de l’art conceptuel, n’en amoindrit point leur 72

mystère, il le renforce. Gérard Garouste se retrouve souvent parmi ses personnages, fantaisiste et rieur. Comme il le remarque, cet humour met en valeur « quelque chose qui n’est pas drôle du tout». On n’est jamais loin de Kafka. Le parcours labyrinthique de l’exposition montre les rouages de la création de celui qui, autodidacte, commence par des fresques au Palace, dont une araignée géante que Louise Bourgeois n’aurait pas reniée, des décors de théâtre pour son ami JeanMichel Ribes, en passant par le plafond peint de la chambre de Danielle Mitterrand. Son tableau Adhara, 1981, l’amène à New York, sur invitation du galeriste Léo Castelli. En 1982, il est le seul Français invité à la mythique exposition Zeitgeist à Berlin. De toile en toile, la mythologie personnelle de l’artiste se fraie un chemin. L’emprunter, c’est embrasser la puissance salvatrice de l’art. Il y a 30 ans, l’artiste et son épouse Elizabeth, ont fondé l’association La Source, accueillant des enfants, parce que « l’art structure, construit ».

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G É R AR D G AR O U S TE

— Jusqu’au 2 janvier 2023, Centre Georges Pompidou, 75004. centrepompidou.fr

© 1, 3. BERTRAND HUET-TUTTI. ADAGP, PARIS, 2022 / COURTESY TEMPLON, PARIS-BRUSSELS-NEW YORK. 2. CENTRE POMPIDOU, MNAM-CCI / AUDREY LAURANS ET HÉLÈNE MAURI. ADAGP, PARIS, 2022.

L’ E X P O

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Dans les estampes de la série Nocturnes, Françoise Pétrovitch expérimente les gestes issus du dessin et de la peinture. Ses aquatintes, une technique de gravure à l’eauforte, parviennent à traduire les tons noyés et indéterminés de ses dessins au lavis. 1. Nocturne, 2017, aquatinte en rouge et noir sur papier Hahnemühle, 66 x 50 cm, Atelier René Tazé, MEL Publisher, BnF. 2. Nocturne, 2017, aquatinte en bleu, 66 x 50 cm, édition MEL Publisher, département des Estampes et de la photographie.

L’ENVERS DU MIROIR AVEC PLUS DE SOIXANTE-DIX ESTAMPES, DIX-SEPT LIVRES D’ARTISTES, QUELQUES DESSINS AUX LAVIS ET CÉRAMIQUES, FRANÇOISE PÉTROVITCH DONNE À VOIR SON CHEMINEMENT ARTISTIQUE SUR PLUS DE TRENTE ANS. ELLE INTERROGE LES DIFFÉRENTES FAÇONS D’ÊTRE AU MONDE, DE L’INFINI DES POSSIBLES DE L’ADOLESCENCE À LA FRAGILITÉ DES EXISTENCES. PA R Virginie Bertrand

« Derrière les paupières ». Françoise Pétrovitch, femme d’images, aime les mots et donne ce titre enclin au mystère à l’exposition de son œuvre imprimé à la BnF. « C’est cette idée d’intériorité, des choses non dites et qui nous habitent. » Dualité des êtres et précarité des jours, elle parle pinceau ou pointe de métal à la main, des interstices de la vie. Une femme qui serre ses gants dans le métro sera le déclencheur de dix lithographies en noir et blanc associées à des tirages anciens chinés. Dans « Après les jeux », elle retient par une photographie qu’elle dessinera ensuite, l’instant précis où ses enfants passent à autre chose, laissant en plan leurs jouets. « Il y a une dissociation entre cette situation éphémère et le temps long de la gravure qui densifie les choses. » D’une autre série « Les photos de vacances des autres n’intéressent personne », réalisée aussi en 1999, s’affirme son vocabulaire plastique. Personnages décontextualisés seuls sur la feuille, 74

réserves blanches dans la couleur, jeux d’échelles, multiplication des points de vue se retrouvent dans ses œuvres postérieures. Puis vient Radio Pétrovitch. 1365 dessins issus d’un rituel quotidien initié par l’artiste.

Chaque matin, pendant deux ans et demi, elle capte une actualité qu’elle traduit au trait, puis l’après-midi, elle réalise un autre croquis intime, personnel. Ils seront compilés dans un ouvrage édité par Semiose, sa galerie, en 2009. Se lit en creux « Qu’est ce qui nous fabrique collectivement et qui fait qu’on est tout seul, aussi ».

En explorant toutes les techniques de l’impression, gravure en taille-douce, lithographie, sérigraphie, offset, repoussant toujours les limites, à l’exemple de son travail en plusieurs couleurs sur une seule pierre, elle emmène l’observateur par la main, l’invitant dans l’envers du miroir. D’êtres masqués en animaux surdimensionnés, il n’est question que d’altérité.

D E R RIÈ R E L E S PA UP IÈ R E S

— Françoise Pétrovitch, jusqu’au 29 janv. 2023, BnF F. Mitterand.bnf.fr

© 1, 2. BNF, DÉPARTEMENT DES ESTAMPES ET © ADAGP, PARIS, 2020 DE LA PHOTOGRAPHIE / ADAGP, PARIS, 2020. PHOTOS A. MOLE. COURTESY SEMIOSE, PARIS. 3. HERVÉ PLUMET.

L’ E X P O

I N S TA N T S D ’A R T

Visions pionnières L’AUTOMNE EST LA SAISON DE L’ART. ELLE S’OUVRE PAR LA NOUVELLE FOIRE D’ART CONTEMPORAIN PARIS+ PAR ART BASEL, PREND LA DIRECTION DE LA CAMPAGNE POUR LES 15 ANS DE LA GALLERIA CONTINUA LES MOULINS, SE POURSUIT PAR LA MISE EN AVANT DES ARTISTES FEMMES. MILITANTES CHEZ GUERLAIN, CITOYENNES AU MUSÉE CARNAVALET, ALICE NEEL AU CENTRE POMPIDOU ET GISÈLE FREUND À LA MAISON DE L’AMÉRIQUE LATINE. PA R

Virginie Bertrand

instant. N°1 Échec et mat Pour sa première exposition dans sa nouvel le g a ler ie épony me, Roma i n Morandi, historien de l’art, invite à une déambulation ludique dans l’histoire des courants du XXe siècle, à travers le jeu d’échecs : constructivisme, Bauhaus, Art déco, American Craft, Brutalisme, postmodernisme… D’Arman, Vasarely, Josef Hartwig, Victor Roman, Boris Lacroix, Takako Saito à Pierre Cardin ou Yoko Ono, tous se sont emparés de ces trente-deux pièces.

Son ouvrage Chess Design, aux éditions Norma, présente près de trois cents échiquiers, de 1900 à nos jours. «Chess Design», jusqu’au 12 novembre.

18, rue Guénégaud, 75006. romainmorandi.com 1. Man Ray, Jeu d’échecs, 1926, en métal argenté, en

© MAN RAY TRUST / TELIMAGE / ADAGP, PARIS 2022.

présence de Juliet Browner, modèle des surréalistes.

Commande pour le maharadjah d’Indore en Inde.

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2022.

Je suis ces doux bonjours comme ces beaux au revoir.

Modèle Graphite / Gamme Alu 100

N° 1 de la porte d’entrée / 35 ans d’expérience / Fabrication française sur-mesure.

Retrouvez le modèle Graphite sur notre site.

instant. N°2 Parisiennes et militantes Traversée historique aux côtés des femmes qui ont combattu à Paris pour leur émancipation, de la Révolution française jusqu’à la loi sur la parité. D’Olympe de Gouges à Gisèle Halimi, en passant par les révolutionnaires, les communardes, les résistantes, les pacifistes… le musée Carnavalet présente une

synthèse inédite des féminismes. Plus de deux siècles, en peintures, sculptures, photographies, films, manuscrits et objets insolites, rendent compte de la diversité des luttes et des modes de revendications. « Parisiennes Citoyennes, 1789-2000 », jusqu’au 29 janvier 2023. Musée Carnavalet. 23, rue de Sévigné, 75003. Tél. 01 44 59 58 58 et carnavalet.paris.fr

instant. N°3 Engagement au féminin

instant. N°4 L’art en campagne

instant. N°5 Premier rendez-vous

Vingt et une artistes internationales consacrées ou émergentes, pionnières ou tout juste lauréates de leur école, qui veulent incarner un mouvement, porter des idées, transformer les perceptions, sont réunies à la Maison Guerlain. De Louise Bourgeois, Etel Adnan, Nancy Spero, Niki de Saint-Phalle, Kiki Smith à Jeanne Vicérial, née en 1991 et Min Zhang la benjamine, ces militantes, certaines engagées dès la première moitié du XXe, portent haut les questions écologiques, migratoires, identitaires, sociales… « Les Militantes», jusqu’au 14 novembre.

68, avenue des Champs-Élysées, 75008. guerlain.com

Galleria Continua Les Moulins fête ses 15 ans d’installation dans un lieu monumental de 40 000 m2, installé dans une ancienne papeterie située aux alentours de Paris. Des installations permanentes d’artistes phares : Anish Kapoor, Daniel Buren, Pascale Marthine Tayou… et trois expositions exceptionnelles, « My Village » de Subodh Gupta, « 60 ans d’identités et d’altérités» de Michelangelo Pistoletto et «Bride on soil » de Sisley Xhafa pour cet anniversaire bucolique. Jusqu’au 24 décembre, service de navettes. 46, rue de la Ferté-Gaucher, 77169 Boissy-leChâtel. Tél. 01 64 20 39 50 et galleriacontinua.com

Après Bâle, Miami, Hong Kong, la foire d’art contemporain et de design Art Basel s’installe au Grand Palais Éphémère en lieu et place de la Fiac. 156 galeries internationales, dont 61 implantées en France, exposent les artistes qui font aujourd’hui le marché de l’art ainsi que 16 jeunes galeries présentant des émergents : Édouard Montassut, Anne Barrault, Sans titre, Parliament… À l’extérieur, sont présentées des œuvres monumentales dans un parcours Tuileries-Concorde-Vendôme. Paris+ par Art Basel, du 20 au 23 octobre. Grand Palais Éphémère.

2, place Joffre, 75007. parisplus.artbasel.com

2. Anonyme, Colette à son balcon, 1910. Esther Ferrer, photo noir et blanc, série Mains Féministes, à partir d’un rayogramme de 1977. Willy Ronis, Rose Zehner dans l’atelier de sellerie de l’usine Citroën, quai de Javel, 25 mars 1938. 3. Francesca Pasquali, Punto Plastico, 2022, triptyque de PVC colorés, coton, soie et lin, réalisé à la main par Simona Lannini, laiton poli miroir, audio. Courtesy de l’artiste et FPA Archive. 4. Sislej Xhafa, Cinema Aperto Palestina, métal, 2022. 5. Ben Sledsens, The Free One (détail), huile et acrylique sur toile, 2022.

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© 1. PARIS MUSÉES / MUSÉE CARNAVALET - HISTOIRE DE PARIS. COLLECTION PRIVÉE ESTHER FERRER. MINISTÈRE DE LA CULTURE / MÉDIATHÈQUE DE L’ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINE, DIST. RMN-GRAND PALAIS. 2. COURTESY DE L’ARTISTE ET FPA ARCHIVE. 3. OAK TAYLOR-SMITH. COURTESY THE ARTIST AND GALLERIA CONTINUA. 4. COURTESY TIM VAN LAERE GALLERY, ANTWERP.

I N S TA N T S D ’A R T

instant. N°6 Regard humaniste La photographe-sociologue-journaliste Gisèle Freund (19082000) fuit l’Allemagne nazie pour l’Argentine. De là, elle parcourt l’Amérique du Sud, réalisant des portraits de personnalités culturelles, Victoria Ocampo, Frida Kalho, des scènes de village, des paysages. « J’ai pensé que la photographie était un moyen merveilleux pour que les peuples se connaissent entre eux… J’ai cru à cette utopie : la connaissance des autres, de leurs différences, comme langage de paix entre les hommes. Ma tâche était d’y participer à travers la photographie. » « Un sud si lointain », du 21 octobre 2022 au 7 janvier 2023. Maison de l’Amérique Latine.

217, bd Saint-Germain, 75007. Tél. 01 49 54 75 00 et mal217.org

instant. N°7 Libre et marginale Alice Neel (1900-1984), née en Pennsylvanie au sein d’une fratrie nombreuse et pauvre, part pour New York à 21 ans pour peindre. Elle ne se déviera pas de son style réaliste quand l’heure est à l’abstraction ou au pop art, ni de ses sujets: les « perdants », écartés en raison de leur origine, leur couleur de peau, leur excentricité. Sa reconnaissance est tardive avec une rétrospective au Whitney Museum en 1974. «Alice Neel, un regard engagé », jusqu’au 16 janvier 2023. Centre Pompidou. Place Georges Pompidou, 75004. Tél. 01 44 78 12 33 et centrepompidou.fr

instant. N°8 Art déco transatlantique L’image de modernité de l’Art déco, sa stylisation des formes emballent l’Amérique. Les échanges architecturaux et artistiques se multiplient dès la fin du XIX e jusqu’en 1937, année de la construction du Palais de Chaillot. 350 œuvres montrent l’étendue du mouvement et de son répertoire. « Art déco France – Amérique du Nord », du 21 octobre 2022 au 6 mars 2023. Cité de l’Architecture et du Patrimoine. 1, place du Trocadéro, 75116. Tél. 01 58 51 52 00 et citedelarchitecture.fr 6. Gisèle Freund, Femmes de Tehuantepec, État de Oaxaca, Mexique, 1950-52. 7. Alice Neel, The Spanish Family, huile sur toile, 1943, 86,4 × 71,1 cm. Estate of Alice Neel. Des femmes toujours frontales qui interpellent. 8. The Champion, Atlantic Coast Line Railroad, lithographie, circa 1939, Atlantic Coast Line, Wilmington, NC, publisher. L’Art

déco dont la parternité est française, gagne l’Amérique du Nord, de l’architecture jusqu’aux transports sur mer et sur terre en passant par la décoration ou la mode.

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©.6. RMN – GRAND PALAIS/ GISÈLE FREUND/IMEC. 7. THE ESTATE OF ALICE NEEL AND DAVID ZWIRNER. PHOTO MALCOLM VARON. 8. THE WOLFSONIAN–FLORIDA INTERNATIONAL UNIVERSITY, MIAMI BEACH, FLORIDA, THE MITCHELL WOLFSON, JR. COLLECTION / LYNTON GARDINER.

I N S TA N T S D ’A R T

DANS L’ Y ONNE

CONNEXIONS TERRIENNES L’artiste Agnès Debizet explore la matière, la terre, son médium de prédilection, et le lieu, le paysage, la géographie dans lesquels ses sculptures viendront prendre place, rentrer en résonance. Elle ouvre des pistes, dit-elle, géologiques, organiques, géométriques.

Au bout du chemin, tout un peuple chimérique, totémique, se dresse et danse.

TEXTE

FORM ES ORGANIQUES PA GE DE GAUCH E « Fleur bulbonneuse », 2016, sculpture en grès, engobe porcelaine, verre et émail, atteignant une hauteur de 1,55 m.

PA GE DE DROITE Les « Pointes Bleues » forment un cercle dans le jardin de l’artiste.

Hier, elles étaient alignées au musée Fabre.

Les sculptures d’Agnès Debizet épousent les lieux qu’elles investissent.

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Virginie Bertrand

PHOTOS

Karel Balas

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É V O LU T ION C H IMÉ R IQ U E D’abord intitulée « Le Roi des Serpents », « Évolution » est une sculpture commencée en 2008 et qui comporte maintenant plus de 70 éléments modelés en grès et engobes de porcelaine. Le plus petit fait 15 cm, le plus haut 2 m. Chacun se présente comme la forme évoluée du précédent. Agnès Debizet insiste sur les deux branches de «Évolution», sans origines, qui grandissent de part et d’autre en fonction des lieux d’installation.

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FO R ME S T OT É MIQU E S PA GE D E GA U CH E Les arbres aux racines hors sol exigent de la part d’Agnès Debizet scellements et emboîtement. Ils sont constitués de plusieurs parties.

PA GE D E DR OI TE Vue de son atelier, lieu de production intense, niché au nord de l’Yonne et de la Bourgogne, cerné par la nature.

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E N TR ELA CS E T G ÉO M ÉT R I E S 1. « Les Trois Fumeuses », 2020, sculpture en grès et engobe porcelaine, et « Tripodes Arlequin », 2015, sculptures en grès noir, engobes.

2. Agnès Debizet sur la table « Aztèque », 2019, en grès noir et blanc, engobe porcelaine.

3. Guéridon et chaise « Entrelacs », 2019, grès et engobe porcelaine, et table d’appoint « Morille », 2017, en grès et engobe porcelaine.

4. « Fleur bulbonneuse», 2016, sculpture en grès, engobe porcelaine, émail et verre, et « Racine bleue », 2011, tabouret en grès, engobe porcelaine.

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Appartement du Dauphin

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© EPV / Thomas Garnier

Versailles, vous n’avez pas encore tout vu…

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’est un voyage vers un univers que l’on ne soupçonne pas où tout est émerveillement et découverte.

Agnès Debizet est ce genre d’artiste. Elle respire en sculptant. De ses mains jaillissent la terre de ses rêves.» Quand Victor Gastou la découvre, il est subjugué. Il devient son galeriste en binôme avec une autre, à peine trentenaire, Mélissa Paul qui l’a amenée jusqu’à Agnès Debizet dans son atelier de l’Yonne. La jeune femme raconte sa rencontre avec la sculptrice au salon Révélations : « Elle m’explique qu’elle travaille à échelle humaine : parfois du sol au plafond. Elle commence assise par terre et finit sur le plateau de l’escabeau bras tendus. Je trouve ses pièces singulières, son propos différent. Je repars impressionnée par la plasticité de son travail. » Dans son immense grange, des arbres aux racines hors sol se dressent vers le ciel prêts à s’échapper, d’autres formes évoquant des araignées ou des crabes semblent ramper au sol, gagnant l’extérieur, une « Fleur bulbonneuse » attend aussi de prendre l’air, mais un « Minustaure » garde l’entrée. Tout un peuple, ou plutôt un troupeau comme elle les appelle, n’attend qu’une chose, occuper un autre endroit, et de ce fait se voir évoluer en forme, en nombre, avec d’autres créations-créatures que l’endroit inspirera à leur démiurge. « Évolution chimérique », ensemble de pièces qui ne cesse de grandir au fil des lieux, est une allégorie de sa façon de procéder. Imaginée pour l’abbaye de La Sauve-Majeure en Gironde, elle 90

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a pris une première forme sous les auspices de l’art roman puis a évolué. « J’ai réalisé un ensemble d’éléments pour qu’elle puisse se développer tout le long de la nef. Elle était le roi des serpents de la mythologie romaine. À partir de là, elle a voyagé et grandissait à chaque étape en s’adaptant au lieu. » De Saint-Jacques à Vézelay, elle a pris la forme de coquilles Saint-Jacques, puis des allures de bâti au siège social d’une agence d’architecture.

Elle a ensuite doublé l’enceinte d’un château féodal se mirant dans l’eau. « Il y a une évolution grimpante et descendante. » La terre qu’elle modèle, engobe, grave, cuit et scelle n’a aucune limite, ni hauteur ni poids.

Elle dresse à l’intérieur de ses formes des arc-boutants et des contreforts, empruntant les secrets de construction des cathédrales. Si la hauteur dépasse la capacité du four, elle pratique par scellement et emboîtement. Elle refuse la chimie de l’émail lui préférant l’engobe de porcelaine laquelle, à la cuisson, se fissure. Elle explique exercer un va-et-vient entre les formes organiques et géométriques, de ses dernières lampes proches des coraux pour la galerie Gastou à la table « Aztèque » qui n’a aucune fonction utile. Pour le PAD Londres, elle sème au cœur de la céramique des cristaux de verre qui se fondent à la terre, un plateau vient traverser cette roche. « Là, on est dans le géologique. » Demain elle emmène « son troupeau » au village de La Borne pour une installation. « Toujours ouvrir d’autres pistes.» Adresses page 192

N OIR E T B L AN C 1. Chaise « Douairière », 2020, en grès noir et engobe porcelaine.

Fait partie des versions géométriques, dans l’esprit de la table « Aztèque ». Ces sculptures qui répondent à une fonction d’usage ont été imaginées sur la sollicitation de Victor Gastou. Graphiques, les surfaces fissurées sont travaillées à l’extrême.

2. « Arbre Noir », 2020, grès noir ; guéridon et chaise « Entrelacs », 2019, grès et engobe porcelaine.

MO NTRE S M OUVEMENT ART I ST IQUE 1. « Datejust 31, Rolesor Everose », en acier Oversteel et or Everose, mouvement Perpetual calibre 2236, un mouvement mécanique à remontage automatique de nouvelle génération, manufacturé par Rolex, boîtier Oyster, lunette sertie de diamants, cadran argenté floral doté de 24 diamants sertis sur chatons en or gris, étanche jusqu’à 100 m, Rolex.

2. « Tank Must de Cartier », en acier, mouvement à quartz, couronne perlée ornée d’un spinelle de synthèse en forme de cabochon, cadran laque noire, sur bracelet en alligator brillant noir, étanche jusqu’à 30 m, Cartier.

3. « Reverso Classic Large Duoface », en or rose, mouvement mécanique à remontage manuel, au recto, affichage des heures, minutes et secondes, au verso, 2e fuseau horaire, indicateur des 24 heures, sur bracelet en cuir d’alligator, étanche jusqu’à 30 m, Jaeger-LeCoultre.

4. « Joséphine Aigrette », en or rose et diamant, mouvement quartz, cadran soleillé, sur bracelet en cuir, Chaumet.

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TEMPS FORTS Des garde-temps ouvragés par des graveurs qui creusent à la main les précieux alliages à la manière de sculpteurs, de belles complications de chronographes ou de tourbillons, ou encore des mouvements extra-plats qui redessinent les lignes du temps… Savoir-faire joaillier et caractère horloger, haute précision et artisanat d’exception, sont un écho et un hommage aux métiers d’art.

SÉLECTION

Julie Rebeyrol

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Sylvie Becquet 93

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L’ART DU TE MPS 1. « BR 05 ARTLINE », en acier poli-satiné, mouvement mécanique automatique, lunette striée, cadran soleillé, étanche jusqu’à 100 m, édition limitée à 250 ex., Bell & Ross.

2. « SBGE285 », Collection Evolution 9, en titane, mouvement unique Spring Drive, fonction GMT pour un second fuseau horaire, étanche jusqu’à 100 m, Grand Seiko.

3. « J12 Paradoxe », en céramique blanche et noire haute résistance, mouvement Manufacture Calibre 12.1 à remontage automatique, lunette fixe et couronne en acier, cadran laqué blanc et noir, étanche jusqu’à 50 m, Chanel Horlogerie.

4. « Patrimony Automatique », en or blanc, mouvement manufacture 2450 Q6/3 mécanique à remontage automatique, cadran serti de 48 diamants, sur bracelet en cuir d’alligator, étanche jusqu’à 30 m, Vacheron Constantin.

5. « La Grande Classique de Longines », en acier, mouvement à quartz, boîtier serti de 44 diamants, sur bracelet en cuir, étanche jusqu’à 30 m, Longines.

6. « Navitimer B01 Chronograph 46 », en acier inoxydable, mouvement mécanique à remontage automatique, fonction chronographe, étanche à 30 m, Breitling.

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TOURB IL LON E T ON DULAT I ON 1. « Arceau Le Temps Voyageur », en platine, mouvement mécanique de Manufacture Hermès H1837, une nouvelle expression de la montre Arceau créée par Henri d’Origny en 1978, cadran galvanisé, avec affichage de 24 fuseaux horaires dans un disque gravitant sur une carte fantastique imaginée par Jérôme Colliard pour le carré « Planisphère d’un monde équestre », sur bracelet en veau Swift ardoise, étanche jusqu’à 30 m, Hermès.

2. « Tambour Twenty », en acier inoxydable, mouvement automatique LV277, sur bracelet en cuir d’alligator, étanche jusqu’à 100 m, édition limitée à 200 ex, Louis Vuitton.

3. « D de Dior Black Ultramatte », en acier revêtu de DLC (Diamond Like Carbon) et diamants noirs, mouvement quartz, étanche jusqu’à 30 m, Dior Horlogerie.

4. « Tradition 7077 », en or, mouvement à remontage manuel, cadran excentré en or argenté, guilloché à la main, indicateur d’enclenchement du chronographe à 6 heures, sur bracelet en cuir, étanche jusqu’à 30 m, Breguet.

5. « Serpenti Tubogas », en acier, mouvement à quartz, serti de 38 diamants taille brillant et d’une rubellite, étanche jusqu’à 30 m, BVLGARI.

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HE U RE E T S TY LE

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1. « Altiplano Origin », en or blanc, mouvement mécanique extra-plat Manufacture Piaget 430P à remontage manuel, sur bracelet en cuir, étanche jusqu’à 30 m, Piaget.

2. « Happy Sport », en acier, mouvement quartz, cadran bleu azur muni de 3 diamants mobiles, chiffres romains, étanche jusqu’à 30 m, Chopard.

3. « Reflet Medium », en acier, mouvement quartz de haute précision, cadran laqué blanc, chiffres romains, cabochon en saphir, étanche jusqu’à 30 m, Boucheron.

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SAINT-PAUL

COLLECTION À VIVRE Collectionneuse atypique, Colette Tornier invite les architectes Aurélie Beriot et Miguel Bernardini à repenser les volumes de cet appartement haussmannien autour de sa passion pour la création contemporaine. Leur mission? Faire disparaître les frontières entre art, design et architecture. À partir d’une structure classique, l’espace fusionne désormais les différents territoires rappelant le principe d’une œuvre totale.

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Caroline Clavier

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Nicolas Millet

PA N OR A M I QUE Dans le grand séjour, de part et d’autre, deux portes escamotables disparaissent dans le mur une fois fermées, Lualdi. Sur celle de gauche, Matrice #3 de Tarik Kiswanson, sur celle de droite, Untitled de Nathan Hylden, 2018, et au centre, The girl portrait eaten by the mouse d’Ida Tursic et Wilfried Mille. Paire de fauteuils club chinée, recouverts de tissus Dedar, table d’appoint, collection Salute Tables, de Sebastian Herkner, La Chance, chez Private Choice. Et, à droite, lampadaire « B.T.4 », du Studio Arditi pour Nucleo Sormani, galerie Mercier & Associés.

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T OIL E D E FOND PAST EL PA GE DE GAUCH E Sculpture Section de Jacin Giordano, et à côté, tableau Deadline Now d’Erro.

PA GE DE DROITE Dans le fond, sur le mur, œuvre miroir Crossing (Steel) de Tarik Kiswanson, en Inox et argent. À côté, Messe de Terre d’Hervé Télémaque.

Lampadaire « Moais » de Ionna Vautrin, ToolsGalerie, et sur la table, sculpture Untitled d’Anselm Reyle.

Sur le mur, à côté du

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miroir, petite sculpture Sans titre de Gaëlle Chotard. Sur la cheminée, Moucharabiehs de Vincent Leroy, et à droite, lasso de néon Sans titre de Mathieu Mercier, dessous, sculpture Woman de Wang Keping, en bois. Devant, canapé « Saturno » de Gastone Rinaldi pour Rima, tabouret « Fist » de Cleto Munari, couleur gold, chez D613 Studiolo. Tapis « Mildred », Driade.

Peinture, Little Greene.

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A R T E T D E S IG N Dans le bureau, devant la sculpture L’Emmentaliste de Gilles Barbier, bureau « Pi », édition Néotu, et chaise en tôle pliée, Rémi Gerbeau Design, les deux Martin Szekely, au-dessus, tableau mousse Greatfalls de Dave Hardy, et à droite, tableau I still love you, un cœur jaune, de Gioele Amaro, sur le dossier du canapé « Domino » d’Emaf Progetti, Zanotta, pied en céramique, Mrzyk & Moriceau, au-dessus, tableau blanc, Sans titre, de Jonathan Binet.

Le pouf transformé en table basse est un module du canapé.

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BI BLI OTH ÈQ U E VI T RI NE La bibliothèque sur mesure, System SBD (Madrid) abrite, en haut, deux pièces sous verre

Grenade Fur 359 et Grenade Fur 361 de Kata Legrady, un petit tableau Croque-cross d’Oscar Malessène, marron et fluo, et Asperges de Guillaume Leblon.

Dessous, lampe à poser

chinée aux Puces de Saint-Ouen, à côté, Les Pantoufles de Daniel Spoeri , trois sculptures Rouge Las Vegas, Rouge Shanghai, Rouge Vieillot de Vincent Olinet,

et la sculpture Cyrana de Daiga Grantina.

En bas, tableau Celui qui se constellation de Jean Michel Alberola. Chaise de Martin Szekely, Rémi Gerbeau Design,

et devant, chaise « Greene Street Chair » de Gaetano Pesce, en résine moulée, Vitra.

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C OU LE U R E N R APP E L PA GE DE G A U C HE Dans l’ouverture, sculpture Renzo Piano de Xavier Veilhan, au-dessus, avion Shadow airline d’Eric Pougeau.

Sur le mur bleu, sculpture lumineuse de Matthew MCCaslin, et Story of a Love Affair # 1 de Matt Saunders, tirage argentique sur papier fibre.

PA GE DE DR O ITE À gauche, sur la console, œuvre de Weng Jijun, en face, une autre de Florian Pugnaire, et à droite, un portemanteau en aluminium articulé, design Aurélie Beriot et Miguel Bernardini, par Enrique Pujana. Lampe Re-Flect « E27 Berlin », Steng Licht. Peintures, Little Greene.

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G ÉOM ÉT R IE S VA R IA BLE S PA G E D E G AUC H E Dans la cuisine, au-dessus de l’îlot central, modèle « Solida », en aluminium et bakélite, plan de travail en hydroxyde d’aluminium, Artificio, suspension « Skygarden » de Marcel Wanders, Flos. Chaises noires, chinées. Au fond,

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à gauche, une pièce Sans titre de Mathieu Mercier, dans la niche, Robert Henri old modeland her daughter d’Erró, à côté de la fenêtre, tableau noir de Jacin Giordano et sur la droite, Point de vue de Denis Castellas.

PAG E D E D R OI TE Au fond, I love You Longtail de Blair Thurman, acrylique sur toile et bois,

table « Déstabilisation », collection ABV, de François et Frédéric Morellet, Tecno, et chaises chinées. Devant la fenêtre, série de cactus et photographie d’Ugo La Pietra, suspension « Flying Flames » d’Ingo Maurer. Tapis, Missoni.

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GRAND FORMAT PAGE D E GAUCH E Sculpture Crossing #6 de Tarik Kiswanson, en métal, tableau Forget my heart de Romain Bernini et sculpture de Renzo Piano par Xavier Veilhan.

PAGE D E DROITE 1. Au premier plan, tableau Oraison d’Axel Pahlavi. Sur l’étagère du couloir, Méandre en dix étapes, suite de tableaux deVera Molnar, et sur le mur au-dessus du passage, Selfmade, sculpture de mains et barbelé, de Mariana Vassileva.

2. Colette Tornier, collectionneuse et créatrice de la résidence d’artistes Saint-Ange, réalisée par l’architecte Odile Decq, à Seyssins, près de Grenoble.

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l fallait beaucoup d’écoute et une belle complicité pour comprendre et traduire la passion débordante de Colette Tornier. Les architectes Aurélie Beriot et Miguel Bernardini avaient l’avantage du lien familial, une longueur d’avance pour naviguer en terrain connu dans cette rénovation singulière au service de l’art contemporain. Figure dans le genre, depuis quinze ans Colette Tornier collectionne par instinct. Elle s’entoure de toiles, de sculptures, de photos et de pièces uniques de design. La création est sa maison et lui apporte ce souffle de vitalité à la hauteur de son appétit de vie. L’histoire a commencé devant une œuvre de l’artiste espagnol Juan Ripollés. Les foires, les galeries, puis sa rencontre avec Isabelle Bourgeois, agent de créateurs et elle-même collectionneuse, aiguisent et accompagnent son regard. Son approche d’aujourd’hui reste celle des débuts. Libre et loin des marchés spéculatifs, Colette a choisi l’univers de l’art pour l’énergie, le partage et la force des échanges qui en émane. Vivre entourée de ses cent-vingt œuvres est une compagnie lumineuse qu’elle cultive avec sincérité. Un élan qu’elle incarne avec la fondation de la résidence d’artistes Saint-Ange fondée à Seyssins, près de Grenoble. Pendant trois mois, le belvédère de bois, monolithe noir, pensé par l’architecte Odile Decq, abrite deux artistes présentés ensuite à l’école des BeauxArts de Grenoble et au sein d’expositions collectives comme celle qu’elle organisait en 2020 au 24Beaubourg à Paris.

L’architecture est aussi à son programme. Un territoire

d’expression privilégié qu’elle fait vivre partout où elle peut.

Dans son appartement le style haussmannien s’est ajusté à sa vision. Le tandem Aurélie Beriot et Miguel Bernardini a peaufiné cette immersion dans la modernité en travaillant la fluidité des volumes. Créer des lignes traversantes, grâce aux ouvertures et aux enfilades des couloirs, qui donnent de la perspective aux œuvres. Dans le séjour, deux immenses panneaux escamotables se fondent dans le mur, des doubles portes donnant sur la partie privée, se cachent dans des passages tapissés, de haut en bas, de bandes de feutre cousues et collées, formant un dessin de trame inspiré par la rayure chère au styliste Paul Smith. Traitées comme des sas sonores, ces arches feutrées, au sens propre comme au figuré, agissent comme des filtres acoustiques et des écrins qui répondent à l’art contemporain, enveloppant de silence le seuil des chambres. L’exercice d’un espace évolutif, en mouvement permanent, obéit au mode de vie de la propriétaire. Aux parois mobiles s’ajoute un lit suspendu installé sur un plateau décollé du sol. Plus loin, une chambre s’abrite dans une bulle derrière des cloisons réfléchissantes en miroir souple. Au-delà d’apparaître comme structurants, les gestes d’Aurélie Beriot et Miguel Bernardini se veulent des interventions manifestes. Ils marquent la volonté de gommer les limites entre l’architecture et l’art dans un dialogue continu. Une intention illustrée à son tour dans la salle à manger, avec la sculpture murale L’Onde de l’artiste Loris Cecchini qui montre combien l’art fait partie des murs.

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JEU DE CAD RE S PA GE DE GAUCH E Sur la commode, chinée, tête Pavé fils collés de Myung-Ok Han, et en vis-à-vis, sur l’étagère, suite de tableaux Méandre en dix étapes de Vera Molnar.

PA GE DE DROITE La chambre est équipée d’un lit installé sur un plateau décollé du sol, tête de lit en verre sablé sur cadre en chêne, réalisé par les architectes, Aurélie Beriot et Miguel Bernardini. Au-dessus, tableau noir Good night d’Eric Pougeau, à côté grand format Ti ville hester kan ikke fa meg til a bli d’Ida Ekblad. Sur le plafond, étoiles Drawing-Pin d’Olivier Millagou, et au premier plan sculpture Schiste de l’Oisans de François Weil.

Sol, en béton ciré noir.

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LES A D RE S SE S D E CO LE TTE TO RN I ER Pour leur talent et la manière dont ils ont abordé l’architecture haussmannienne, les architectes d’intérieur Aurélie Beriot et Miguel Bernardini.

Pour découvrir et acquérir des pièces d’art et de design de Nadia Candet, mises en scène dans un appartement historique, Private Choice.

Pour ses peintures écoresponsables de qualité et ses couleurs uniques, Little Greene. Pour sa mise en valeur du design contemporain, Tools Galerie.

Pour ses collections de meubles, de projets d’architectes et de designers des années 1950 à nos jours, la galerie Mercier & associés. Adresses page 192 114

B ÉTO N CI RÉ PA GE DE GAUCH E La chambre d’amis est abritée derrière des cloisons mobiles réfléchissantes en miroir souple (revêtement TST Silviastar) montées sur une ossature acier et équipées de roulettes, dessinées par les architectes Aurélie Beriot et Miguel Bernardini, par Enrique Pujana. En face, Zode II d’Eva Nielsen, encre, huile et acrylique sur toile.

PA GE DE DROITE Les murs de la salle de bain et la douche à l’italienne, protégée par un simple store enrouleur, sont en béton ciré noir comme le sol des chambres voisines.

Lavabo en hydroxyde d’aluminium, Cosmic.

Tabouret « Bubu » noir de Philippe Starck pour XO Design.

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STR AS BO UR G SA INT- DENI S

PA L A I S D E S G L A C E S Bâtisseur atypique, constructeur de décors éphémères, le « set designer » Hervé Sauvage scénographie les campagnes publicitaires de grandes maisons, pose son regard sur les vitrines, et s’exprime partout où le rêve s’invite. Dans son appartement, une ancienne maison close, l’imaginaire, l’impertinence, le goût des fautes de goût et des références culturelles tissent la toile de fond de cet inventeur singulier.

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Caroline Clavier

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Carole Bellaïche

FAÇ ON RO CA I LL E PA GE D E G A UC HE Portrait du « set designer » Hervé Sauvage dans l’atelier LFE de Romainville où il met en œuvre l’ensemble de ses décors.

PA GE D E D R OI TE Sur une idée du directeur artistique, les buffets de style trouvés chez Emmaüs

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ont été habillés d’un enduit spécifique pour imiter le style rocaille.

Lors de la dernière Design Week, ces meubles mettaient en scène les pièces de l’exposition « 1000 Vases » conduite par Francesco Pirrello sous la bannière de Meet My Project, dont la mission est de promouvoir le design contemporain.

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E FFET M IRO I R PAGE D E GAUCH E Dans le séjour, la bibliothèque rose dessinée par Hervé Sauvage, et réalisée par l’atelier LFE, accueille deux céramiques couleur de Nathalie Du Pasquier, sur la moquette léopard, collection Madeleine Castaing, Decorasol, une œuvre de Damien Moulierac. Au-dessus du canapé 1940 chiné, recouvert de tissu, Raf Simons, Kvadrat.

Au fond, installées sur le miroir, trois toiles d’Eric Corne, et à droite, deux photographies de Valérie Belin.

PAGE D E DROITE Posé sur le mur, au centre, Miroir-scie de Jean-Christophe Vaillant. Totem en céramique d’Ettore Sottsass pour Bitossi, et dessin de Nathalie Du Pasquier. Chaise d’Elizabeth Garouste et Mattia Bonetti, 1987, réalisée pour la maison de couture Christian Lacroix. Tabouret chiné.

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E SP RI T BOUD OI R De gauche à droite, collection de céramiques chinées sur un meuble en orme, Maison Regain, 1960, au-dessus, une photographie de Valérie Belin. Les fenêtres sont habillées de rideaux en velours, Varia France, devant des assises en style rocaille. Sous une photo chinée, table, Thonet, et chaises habillées d’un tissu en bouclette de laine, Marché Paul Bert.

Moquette léopard, collection Madeleine Castaing, Decorasol.

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JEU DE RÉFLEXION PA G E DE GA UC H E Sur un meuble en orme, Maison Regain, 1960, une collection de céramiques chinées, et au-dessus, une photographie de Valérie Belin, série China Girls, 2018, se reflètent sur le plateau miroir d’une table, Thonet.

PA G E DE DRO I TE Les murs recouverts de miroirs, sur toute la hauteur, accueillent une niche. À gauche, petits tableaux d’Éric Corne, et à droite, une photo de Valérie Belin, série Masques, 2004. Lampadaire « LD », 1953, Serge Mouille.

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RO UG E ET NOI R PAGE DE GAUCHE Le coin repas est équipé d’une table, 1990, repeinte en rouge, et de chaises chinées.

Lampadaire « Luminator » d’Achille Castiglioni, Flos. Au fond, à droite, Établi de Jean-Christophe Vaillant. Rideau en velours noir « Casino », Varia France.

PAGE DE DROITE 1. Dans le couloir, table de style rocaille, animaux, Design Nature, collection de toiles en canevas illustrant des portraits de reines, Anonyme, et tapisserie de Robert Debieve.

2. À travers le cadre noir de la porte, souligné par une série de portraits en canevas chinés, les placards de la cuisine sont en bois peints vert anglais, panier, Christian Astuguevieille.

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auvage, son nom lui colle à la peau. Libre, créatif, impertinent, l’enfant bohème du décor invente sans limites, jongle avec les idées, les envies, les songes. Bâtisseur à part, son imaginaire est convoité par de grandes maisons. À vingt-deux ans Hervé Sauvage réalisait déjà les vitrines de Nina Ricci, puis plus tard, celles de Nicolas Ghesquière. Un avant-goût d’une existence dédiée à l’univers du décor tous azimuts.

Un talent qu’il consacre à la publicité et aux campagnes de grandes marques. L’objectif : cultiver la désirabilité et porter l’émotion au plus haut. Un instinct qui l’entraîne vers de nombreuses collaborations : Diptyque, Hermès, Christian Lacroix, Roger Vivier, Gucci… Le dernier décor du parfum « Phantom » de Paco Rabanne ou encore celui de Jean Paul Gaultier et les vitrines de Puiforcat depuis février 2022, c’est lui ! L’éphémère, associé à l’illusion, l’émerveillent toujours autant.

La magie qui règne dans son appartement en est une autre expression. Un antre comme un refuge qui concentre les histoires, les vies et l’âme sensible de cette figure libre. Denses, intenses, expressifs, volubiles, ses murs sont à l’image de son monde intérieur. Dans cette ancienne maison close aux murs facettés, plongeant sur le boulevard de Sébastopol, Hervé Sauvage a préféré la

surenchère à la tempérance. Ce passionné des surréalistes, du mouvement dada et des comédies musicales de Jacques Demy, répond à l’omniprésence de miroirs par la juxtaposition et les points de vue tronqués. Comme il sublime la simplicité de meubles chinés chez Emmaüs par le panache d’un enduit blanc sculpté de style rocaille pour la présentation de l’exposition « 1 000 Vases » lors de la dernière Design Week. Les œuvres de Jean-Christophe Vaillant sèment le trouble, les bibliothèques sur-mesure ont l’air d’architectures miniatures et la désuétude d’une collection de portraits royaux au canevas trône sur les murs.

L’ensemble sur fond de moquette panthère, de couleurs poudrées, de velours drapés, de tissus capitonnés et de trouvailles chinées… cultive un sens du décor libre et assumé. Dans ce palais des glaces orchestré comme un labyrinthe de miroirs, on perd aisément le fil des perspectives. À la manière d’un rébus l’espace se décrypte, les messages se déchiffrent sur les meubles, sur les murs, et les pièces soulignées de cernes noirs comme les moulures, ajoutent au mystère ambiant alors que les textiles enveloppent l’atmosphère d’une douceur ouatée. Esprit, humour, poésie se conjuguent. Les époques se croisent, les styles s’apprivoisent et surtout l’enchantement opère.

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LES A D RE S SE S D ’ HE RVÉ S A UVA G E Pour son choix de mobilier et d’objets intemporels, Eric Fleuret. Pour la mise en œuvre de décors, l’Atelier LFE. Pour ses tissus en grande largeur et ses toiles à peindre XXL, Varia France. Pour ses plâtres antiques et son atelier hors du temps, l’Atelier Lorenzi. Pour son expérience dans la restauration et la création de sièges, la réalisation de décors de fenêtre et de tissu tendu, le tapissier décorateur Créations Mourra. Pour son choix éclairé de mobilier design du XXe siècle, Christine Diegoni. Pour la fantaisie et l’exubérance de ses bouquets, Arôm. Adresses page 192 126

C HAM B RE TAB L EAU PAGE DE GAUCHE Dans la bibliothèque dessinée par Hervé Sauvage, et réalisée par l’atelier LFE, pêlemêle de livres, de photos de sculptures et d’objets personnels.

Bureau de George Nelson, galerie Christine Diegoni, moquette, collection Madeleine Castaing, Decorasol.

PA GE DE D RO I T E Bretonnes, photographie de Charles Fréger, et sur le bureau, lampe portable de Pierre Charpin, coloris Dusty Red, Hay, rideaux en velours moutarde, Varia France.

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SAINT-G ERMAIN

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D’ART ET DE LUMIÈRE Jeune femme de l’art, Lara Sedbon, aux côtés de son mari, recadre les murs de son appartement-galerie autour de la collection d’artistes qu’elle défend sous la bannière By Lara Sedbon. L’épure et l’effet miroir structurent cette toile de fond haussmannienne repensée à la ligne près, afin de mettre en perspective la famille créative de la galeriste.

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AP PA RT EMENT GAL ERI E PA GE DE GAUCH E Devant Lara Sedbon, créatrice de la galerie

By Lara Sedbon, L’Apesanteur de Rebecca Brodskis, une artiste qu’elle représente, huile sur lin, 162 x 130 cm, 2022.

PA GE D E D R OI T E Autour de la table « Bahia », version Ellipse, Animovel, chaises « Apelle S », design Beatriz Sempere, en cuir coloris citron, piétement en nickel noir, Midj. À l’arrière, Sightings, Gen-Aub-D28M6Y2016 de l’Indien Jitish Kallat,

Caroline Clavier

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Nicolas Millet

triptyque de photos, impression lenticulaire (donnant l’effet de relief), édition 2 sur 3, 114,3 x 342,9 cm, 2016.

L’encadrement de porte est peint avec le coloris « Off-Black », Farrow & Ball.

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NATU R E IN T ÉR IEU R E PAG E D E G AUC H E Au sol, Assia de Rebecca Brodskis, huile sur lin, 100 x 81 cm, 2022, à côté, Après Vermeer – L’allégorie de la peinture de Tudi Deligne, fusain sur papier, 92 x 110 cm, 2021. Applique murale, « Pirce »,

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de Giuseppe Maurizio Scutella, Artemide.

Miroir puzzle, pièce unique, dessiné par les propriétaires et réalisé par Jérôme Bienvenu de la miroiterie-vitrerie AMC. Canapé « Monnalisa », Nicoletti Home, et table d’appoint « Apelle CT », design Beatriz Sempere, en cuir et acier, Midj.

PA GE DE D RO ITE Retour à la terre de Lélia Demoisy, sculpture en bouleau, thuya et épicéa, de 40 à 130 cm de haut, 5 éléments, 2022. Tapis « Hov I » de Noé DuchaufourLawrance, Raw Collection, Tai Ping. Les huisseries des fenêtres sont peintes en « Off-Black », Farrow & Ball.

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E S PAC E OU VE RT Sous Alep, Ground zero, 2 d’Omar Ba, huile, acrylique, gouache et crayon sur toile, 160 x 160 cm, 2016, canapé « Monnalisa », Nicoletti Home, et tapis « Hov I » de Noé Duchaufour-Lawrance, Raw Collection, Tai Ping.

Au sol, Assia de Rebecca Brodskis, huile sur lin, 100 x 81 cm, 2022, à côté, Après Vermeer – L’allégorie de la peinture

de Tudi Deligne, fusain sur papier, 92 x 110 cm, 2022, et applique murale « Pirce », de Guiseppe Maurizio Scutella, Artemide. Miroir mural, pièce unique, miroiterie-vitrerie AMC. Dans le fond, Sightings, Gen-Aub-D28M6Y2016 de Jitish Kallat, triptyque de photos, impression lenticulaire, édition 2 sur 3, 114,3 x 342,9 cm, 2016.

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MURS À RÉ FLE X ION PA GE DE GAUCH E La réflexion des fenêtres sur Sightings, Gen-AubD28M6Y2016 de Jitish Kallat, triptyque de photos, impression lenticulaire, édition 2 sur 3, 114,3 x 342,9 cm, 2016, provoque de nouvelles perspectives.

Chaises « Apelle S », design Beatriz Sempere, Midj. Au fond, Tabet de Rebecca Brodskis, huile sur lin, 80 x 60 cm, 2021.

PA GE DE DROITE 1 . Lara Sedbon sur le canapé « Monnalisa », Nicoletti Home.

2. La cuisine sur mesure ouverte, Eggersmann, est équipée d’un plan de travail en granit noir du Zimbabwe, avec une finition cuir martelé.

Devant, table « Bahia », version Ellipse, Animovel.

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a fraîcheur de Lara Sedbon conduit ses choix professionnels et modèle l’esprit de sa galerie, comme elle infuse l’espace. Une grâce spontanée qui nourrit l’engagement de la jeune galeriste, fondatrice de By Lara Sedbon. Après hypokhâgne et khâgne, une licence en philosophie, un master de recherche à l’École des hautes études en sciences sociales consacré à l’esthétique du mouvement dans l’art numérique, cette tête bien faite, diplômée de l’Essec, associe à son cursus l’expérience de l’international, l’ensemble porté par l’énergie d’une nature foncièrement positive. Les cinq années comme directrice adjointe de la galerie Templon, l’amène à voler de ses propres ailes. Au gré des foires et des expositions présentées dans des lieux éphémères, depuis trois ans, By Lara Sedbon a creusé les fondations de sa propre signature. Préservant l’idée de la mobilité et de l’itinérance, ses valeurs se sont en revanche bâties sur la pérennité de l’humain. Dans le tourbillon du marché de l’art, remettre une dimension personnelle et tisser un lien ténu avec les artistes s’imposait. Les accompagner, les suivre, protéger la sensibilité indissociable du processus créatif illustre sa mission auprès de la jeune scène française et de ses figures émergentes. Faire grandir des profils prometteurs, souvent peu défendus, s’appuie sur la force du collectif et de l’esprit de famille. La synergie porte la dynamique de sa tribu d’artistes : Rebecca Brodskis, Eugénie Modai, Tudi Deligne, Lélia Demoisy, Léonard Combier, Adrien Belgrand… chacun d’eux

associe l’imaginaire à une haute technicité. Tous inventent à leur façon un monde parallèle aux portes du fantastique. Et parce que les frontières entre vie personnelle et professionnelle se confondent, dans l’appartement de la galeriste et de son mari, l’art fait naturellement le mur.

Dans cet écrin haussmannien revisité, la présence des œuvres en marque l’esprit. Au cœur de Saint-Germain, les fondamentaux parisiens sont repensés dans une lecture épurée où s’invite amplement la création. Les murs s’échancrent, s’ouvrent par le reflet, la transparence, les surfaces miroir gomment les frontières, et prolongent les perspectives. Cette toile de fond structure l’accrochage.

Un appartement-galerie, où l’on retrouve l’idée du cadre dans la géométrie des moulures soulignées par une peinture grise ou encore dans les cernes noirs des huisseries des portes et fenêtres gardées volontairement sans rideaux.

Laisser filer le regard, alléger les volumes, faire disparaître les points d’appui en choisissant une vasque suspendue comme un lit en lévitation, favorisent un espace aérien.

Le mobilier se tourne vers un minimalisme contemporain et le tapis du séjour de Noé Duchaufour-Lawrance pour la Raw Collection de Tai Ping, joue les prolongations en répondant au crayonné de fusain des œuvres sur les murs, plus loin la sculpture en bois de Lélia Demoisy dialogue par la fenêtre avec la nature urbaine. Ici, l’art se mêle de tout, est en tout. By Lara Sedbon participe à l’Art & Design Fair AKAA, Also Known As Africa, du 20 au 23 octobre.

Carreau du Temple. 4, rue Eugène Spuller, 75003. akaafair.com 135

LES A D RE S SE S D E LA R A S ED BO N Pour ses artistes, ses pièces d’art contemporain et autres créations de la scène internationale, la galerie Templon. Pour la qualité de ses encadrements, et l’œil unique de Raja, CBM Encadrement. Pour sa matériauthèque, sa sélection, son choix de robinetterie et de revêtements dédiés à la salle de bain, le showroom David B. Pour repérer les talents artistiques de demain, l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris. Pour ses expositions et son architecture exceptionnelle, la Fondation Louis Vuitton. Adresses page 192 136

MO BI L I ER SUSPE NDU PA GE DE GAUCH E Le mur du fond de la salle de bain, recouvert de miroirs, accueille « Depth double vasque »,

en verre transparent sur un plan de travail en chêne suspendu, Lago.

Sol et murs habillés de carrelage « Ceram-XBeton DOT-50 », Cotto, robinetterie « Sento », finition Gun Métal, Graff,

les deux chez David B. À gauche, Metaphysical Lust, Imagery 3 de Tudi Deligne, fusain, pierre noire et graphite sur papier, 52 x 35 cm, 2021, et photographie chinée, anonyme.

PAG E D E DR OIT E Dans la chambre le lit suspendu « Fluttua » est fixé au mur par une armature intégrée, Largo, devant, fauteuil et repose-pieds « Edito » de Sacha Lakic, Roche

Bobois. Au fond, Les sens inversés de Rebecca Brodskis, huile sur lin, 162 x 130 cm, 2022, et au-dessus du lit, Aprèsmidi d’été d’Adrien Belgrand, acrylique sur toile, 81 x 116 cm, 2021.

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M ICRO CLIM AT

M O N T PA R N A S S E L’ E F F E R V E R V E S C E N C E D E L’ A R T Près d’un siècle après les Années folles, comment ce quartier qui fut le centre du monde de l’art, conserve-t-il son histoire si vivante, tout en lui écrivant de nouveaux chapitres, ni anecdotiques, ni folkloriques. Aux côtés de lieux légendaires, d’autres s’ouvrent, fidèlement restaurés ou récemment édifiés, toujours à destination des artistes. Montparnasse vibre toujours avec érudition.

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Virginie Bertrand

P H O T O S Vincent

Thibert

A S CE N SI ON N E L LE Les deux phares du quartier, d’un côté la tour Montparnasse, en attente de son chantier par AOM qui en fera le futur symbole architectural de la révolution énergétique

parisienne à l’horizon des Jeux Olympiques, et de l’autre la Fondation Cartier, la grande famille de l’art contemporain.

Avec pour prochaine exposition, « La Vallée » de Fabrice Hyber.

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Le carrefour des arts 1. L’immeuble conçu en 1912 par Henri Sauvage et Charles Sarazin, inventeurs de ce concept « en gradins ». Sa forme de ziggourat avait un but social et hygiéniste répondant aux lois sur la salubrité des logements édictées depuis 1850 : en faisant rentrer air et lumière naturelle à flots dans les appartements. 2. La galerie de photographies contemporaines Camera Obscura, voisine de l’Institut Giacometti. 3. Le carrefour Vavin, centre du monde de l’art dans la première partie du XXe siècle. 4. Un des nombreux immeubles avec ateliers d’artistes du quartier témoigne de son passé. 5. La galerie Camera Obscura accueillant une exposition de Paolo Roversi, jusqu’au 29 octobre.

MONTPARNASSE, ESPRIT ES-TU LÀ ?

Retour à la Belle Époque, sentir frémir la création. Patrice Forest, fondateur d’Idem, repreneur-sauveur de l’imprimerie Mourlot qui réalisa les lithographies de Chagall, Picasso, Miró, rappelle ce qu’était Montparnasse en ce début du XXe siècle : « des champs et des couvents. Les artistes de l’Est fuyant l’empire russe furent parmi les premiers à s’installer dans les ateliers de Montparnasse, les logements n’étant pas chers. Bientôt rejoints par d’autres, du Sud, du Nord ou simplement descendus de Montmartre, comme Picasso .» Les cafés accompagnèrent cette migration, leurs fondateurs saisissant dans cette ébullition artistique, l’arrivée de collectionneurs, de galeristes, d’écrivains. Dans cette bohème, naissent les avant-gardes : futurisme, cubisme, dadaïsme, surréalisme… L’enseignement libre d’après modèle vivant de l’Académie de la Grande Chaumière est recherché. Alberto Giacometti quitte Stampa, l’atelier de son père Giovanni peintre, afin d’y suivre les cours de Bourdelle. Tous pensaient l’art en révolution, contre l’académisme. Pénétrer dans l’atelier d’Ossip Zadkine, artisan du renouveau de la sculpture au XXe siècle, c’est aussi découvrir qu’ils étaient deux artistes avec sa femme Valentine Prax, peintre. Elle légua sa maison à la Ville de Paris à sa mort en 1981. À l’Institut Giacometti est reconstitué à l’identique l’antre d’Alberto, de quatorze mètres carrés dans laquelle il passa quarante ans de sa vie à travailler sans relâche.

Les murs couverts d’esquisses ont été découpés et apportés rue Victor Schœlcher, avec ses meubles, ses carnets, tout, tel quel.

Catherine Grenier, directrice de la Fondation Giacometti, multiplie les regards sur son œuvre, ravivant les amitiés artistiques de 140

l’époque, ou invitant des artistes contemporains à correspondre avec cette collection unique au monde. Demain ce sera au tour de Dalí qui travailla avec Giacometti sur le Jardin de Rêves pour le comte et la comtesse de Noailles. « Les lieux d’artistes réservent énormément d’histoires », remarque Alexis de Bernède, jeune galeriste de moins de trente ans, qui a réalisé sa première exposition dans l’ancien atelier de Soutine. « Picasso était aussi dans cet immeuble à l’incroyable rez-de-chaussée aux reproductions des bas-reliefs du Parthénon.

Cocteau écrivit qu’il n’avait même pas pris le temps de les regarder, montant quatre à quatre chez Picasso. » Pascale Bernheim ouvre celui de sa mère Claude de Soria qui fut une des premières à travailler le ciment dans les années 1960. Les Années folles sont révolues mais l’histoire continue de s’écrire, aujourd’hui encore. Vient de s’installer la galerie Clave Fine Arts d’Antoine Clavé, conçue par l’architecte Kengo Kuma. La Villa Vassilieff qui était celle de Marie Vassilieff – elle y créa une académie et aussi une cantine durant la guerre sauvant ses confrères artistes de la faim – poursuit son destin dans la même ouverture à tous. Elle a été repensée par la designer matali crasset à la demande d’Aware qui a repris le lieu. L’association met en avant les femmes artistes du XIXe et XXe. La Drawing House vient de s’inaugurer. À chaque étage de cet hôtel pas comme les autres, un dessinateur s’est emparé des surfaces horizontales et verticales. Montparnasse s’explore.

Un peu d’attention, beaucoup de curiosités. Pousser les portes, c’est rencontrer, se frotter aux personnalités passionnées de Camera Obscura, du Cube Rouge, de la galerie des Montparnos, de la librairie d’art « A Balzac A Rodin »… et de tant d’autres.

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R EN DEZ -VOU S 1, 2. La Coupole inaugurée en 1927 est le lieu de toutes les conversations artistiques ou intellectuelles, de toutes les fêtes où galeristes et collectionneurs se mêlent à tous les artistes.

C’est au bar qu’Aragon rencontre Elsa Triolet.

Se succèdent, Sartre

Beauvoir, Giacometti, et Camus qui y célèbre son prix Nobel.

3, 4 . Le Sélect, fondé en 1924, est le premier bar à rester ouvert 24 heures sur 24. Il concentre tous les écrivains américains, Hemingway l’évoque dans Le soleil se lève aussi. Aujourd’hui, son néon rose est toujours

un repère dans la nuit.

5. La Coupole soutient les artistes, leur offrant souvent le couvert, les laissant s’y reposer et les faisant travailler.

Les trente-deux piliers sont peints par Auguste Clergé, Marie Vassilieff, David Seifert… un témoignage toujours vibrant de l’École de Paris.

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© 1, 2, 3, OSSIP ZADKINE/ADAGP, PARIS 2022. 4. MARC VAUX/ARCHIVES DU MUSÉE ZADKINE/ADAGP, PARIS 2022. 5. SUCCESSION ALBERTO GIACOMETTI/ADAGP, PARIS 2022.

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ZADKINE, LA VIE D’ATELIER «C’est un atelier-musée, fidèle à son identité double, de vie et de création.»

Cécile Champy-Vinas, directrice du musée Zadkine souligne la particularité de cette maison acquise en 1928 par le couple Ossip Zadkine et Valentine Prax où ils vécurent et produisirent leurs œuvres pendant quarante ans. Lieu physique et espace mental, autant nid, abri, que poste d’observation, il est peuplé des sculptures du maître de la taille directe, figure de l’École de Paris et de quelques peintures de sa femme. Les archives conservent des centaines de photos prises par André Kertész et Marc Vaux. «S’en dégage l’atmosphère de Montparnasse à l’époque, terrain des artistes. Il y a un regain aujourd’hui des années 1920. »

GIACOMETTI DANS L’INTIMITÉ Quand Catherine Grenier, directrice de la Fondation Giacometti Paris, visite l’hôtel particulier Art déco du décorateur-ensemblier Paul Follot, elle sait que ce sera le lieu de l’Institut Giacometti. Elle désire montrer l’intimité d’Alberto Giacometti, artiste majeur du XXe siècle, «hanté par son œuvre, toujours poussé en avant par une exigence sans concession».

Entre mosaïques à damiers, papiers peints au pochoir, boiseries, les peintures et sculptures habitent les pièces restaurées.

Une infime partie de la plus grande collection de Giacometti au monde, 150 peintures, 500 sculptures, des milliers de dessins et d’estampes, se laissent regarder sans aucune barrière.

Lieux mémoriels 1. Prométhée en bois d’orme et Tête de Prométhée en plâtre d’Ossip Zadkine, dans l’atelier du musée Zadkine. 2. Le jardin du musée Zadkine, avec au premier plan Torse de la Ville détruite et Orphée, deux sculptures en bronze, fonte Susse, d’Ossip Zadkine. 3. La véranda du musée Zadkine, avec la Tête de femme en pierre volcanique d’Ossip Zadkine, acquise en mars 2022. 4. Zadkine accoudé à la sculpture « Formes féminines », vers 1920, une épreuve gélatino-argentique de Marc Vaux. 5. Institut Giacometti : dans la pièce sous verrière qui fut autrefois l’atelier du décorateur-ensemblier Paul Follot, est présentée la sculpture en plâtre peint, Grande Tête d’Alberto Giacometti, 1960, Fondation Giacometti.

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IDEM, LES BELLES IMPRESSIONS « Ici sont toujours à l’œuvre les presses qui ont imprimé Picasso, Chagall, Miró, Matisse, Braque, Giacometti. Si on croit à la charge des objets, elles ont retenu tout cela. » Quand Patrice Forest reprend en 1997 l’atelier lithographique de Fernand Mourlot, un des plus grands lithographes, il vient s’inscrire dans une histoire qui a débuté en 1881 à la construction de cette imprimerie par Eugène Dufrénoy, éditeur de cartes de monde. Rien n’a changé sous la verrière, si ce n’est que les murs s’enrichissent des dernières lithographies sorties, ici un arbre de William Kentridge, là des yeux de JR, sur un chevalet Lilette à la chaise Gaudi rappelle que Sam Szafran était un membre fidèle de cette grande famille, avec Raymond Pettibon, Jean-Michel Alberola, Sophie Calle, David Lynch, Paul McCarthy… « Une jeune équipe d’imprimeurs passionnés accompagne les artistes, cinquante-trois calages pour un travail de Pierce Brosnan, d’autres très délicats à partir d’images numériques en noir et blanc du photographe japonais Daido Moriyama. » Comme un livre vivant, toujours en train de s’écrire. On n’est pas du côté frénétique du marché de l’art mais de celui de la légende. « C’est un carrefour dans lequel tout le monde se retrouve, peintres bien sûr mais aussi acteurs, réalisateurs, poètes… et voilà comment, à Montparnasse, cette émulation bouillonne toujours et, nous l’espérons, pour longtemps encore.» Patrice Forest s’en assure. Il fait remonter du sud une presse Marinoni des frères Crommelynck que Picasso avait fait venir à Mougins en 1963, en acquiert d’autres phototypiques et pense aujourd’hui à l’achat du lieu même, pour sa pérennité. « Il ne faut pas avoir peur d’exprimer ses rêves. » Presses mythiques 1. Des imprimeurs sont en cours de calage d’une lithographie. Étymologiquement, ce « dessin sur pierre » est une technique d’impression à plat d’un dessin exécuté à l’encre ou au crayon sur une pierre calcaire. 2. La verrière de l’atelier de 1 400 m2 surnommée « la passerelle » et de l’autre côté, un lieu de stockage. 3. Lithographie de Zhang Xiaogang, artiste chinois, peintre symboliste et surréaliste. 4. Calage des bleus pour une future lithographie de JonOne.

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MARIE-MAGDELEINE LESSANA EN TERRE D’ARTISTES «Je ne suis bien qu’avec les artistes.» Dès la porte franchie de cette maison cachée dans un passage et sous un lierre exubérant, Marie-Magdeleine Lessana, psychanalyste et auteure de livres remarquables Entre mèrefille: un ravage et Marilyn, portrait d’une apparition, présente sa confrérie artistique. Quelques meubles élus ponctuent l’espace : un fauteuil à bascule Thonet, une table de Valentin Loellmann, une chauffeuse héritée de sa grand-mère Marthe de Savignies, aristocrate anticonformiste proche des poètes. Sur les murs, au sol, les œuvres témoignent de ses coups de cœur, de ses rencontres avec les artistes. «Ce qui m’intéresse, c’est le geste de l’artiste dans l’artistique. Cette poésie chez eux de s’inventer en dehors des normes et en deçà. Les artistes sont uniques.» Un corps de JeanCharles Blais, un paysage de Gilles Aillaud, un arbre rouge de Richard Ballard, un portrait de Marilyn de Bert Stern ou encore le Rouge plasmatique de Jean-Pierre Bertrand… «De la vie à l’état pur, le battement de cœur de ma maison. Je collectionne l’art à l’œuvre. Ce n’est pas une collection froide, mais un fil personnel. Il y a toujours une histoire. Aujourd’hui tout est merchandising, le rapport à l’œuvre est merchandisé. L’art est une force en prise avec l’idée de risque.» Et elle le prend ce risque, embrasse ce projet de sauver de l’abandon une maison familiale à Hyères. Aujourd’hui La Villa Magdala. En son sein s’est déjà déroulée une exposition inaugurale de son ami, récemment disparu, Richard Ballard «Entre terres et ciels». En partenariat avec la Villa Noailles, celle de cet automne se consacre au mouvement hip-hop à travers le regard de la photographe Maï Lucas. «Faire renaître un endroit». L’œuvre de Marie-Magdeleine.

En bonne compagnie 1. Grand Rouge de Jean-Pierre Bertrand, présenté au pavillon français de la Biennale de Venise en 1999, statue rituelle du Ghana, rocking-chair de Thonet, lampadaire « Callimaco » d’Etorre Sottsass et table basse de Valentin Loellmann. 2. Photo de Didier Morin, Petit Jaune de Jean-Pierre Bertrand, encre de Jimmie Durham et photo d’Alex Van Gelder. 3. Marie-Magdeleine Lessana.

4. L’homme-arbre, lithographie de William Kentridge et dessin de Gilles Aillaud, 1983.

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GALERISTE EN DEVENIR La toute première exposition imaginée par Alexis de Bernède « À la rencontre des modernes » serait-elle née et accrochée sous de bons auspices ? Il la réalise, avec son alter ego Marius Gismondi, dans l’ancien atelier de Soutine, rue Victor-Schoelcher, voisin de celui de Picasso dans les années 1910. En cet été 2021, tout, ou presque, fut vendu. Depuis cet espace d’habitation et de réflexion se double la galerie Darmo, rue Royale. Le duo – moins de 50 ans à eux deux –, réfléchit à une autre approche du métier de galeriste. « Il se passe trop de temps entre la sortie des études des artistes et leur arrivée chez les marchands.

Ils ne bénéficient pas encore d’un réseau solide pour vendre, pourtant ils ont besoin que quelqu’un leur fasse confiance pour se lancer. Nous nous sommes dit qu’il y avait un modèle à trouver pour aider ces artistes et réduire ce cap.» Entre club de jeunes collectionneurs, résidences d’artistes et partenariat avec des lieux historiques, ils testent d’autres voies possibles. Proches du collectif Aurèce Vettier, formé par le duo Anis Gandoura et Paul Mouginot, dont ils ont montré l’herbier du futur, généré par l’intelligence artificielle (IA) à partir de milliers de plantes, ils récidivent en novembre avec trentre-trois peintures de rêve. « Aurèce Vettier repousse les limites des procédés créatifs traditionnels en y intégrant une intelligence artificielle. » Ces derniers ont collaboré avec l’agence Gilles & Boissier sur un «cabinet botaniste» virtuel, en NFT (bien irremplaçable, donc unique), et réel aussi, dont les pieds sont dessinés par l’IA. Alexis de Bernède et Marius Gismondi sont, avec leur plateforme Darmo, au Top 30 des moins de 30 ans, Art et Culture, du magazine Forbes.

Transgénérationnel 1. Dans la bibliothèque, en bas, La forêt rouge de Xavier Deshoulières, au centre, de haut en bas, Côte danoise de Louise Ravn-Hansen, Nuages de Werner Sundblad et chaise « LCW » de Charles et Ray Eames. 2, 4. Accrochage de dessins, gravures, estampes et eaux-fortes de Javier Vilató Ruiz, Muriel Malchus ou Nicolas Poignon. Sur le mur sombre, Scènes de bain à Calistencia de Miriam Lopez Aguayo. 3. Alexis de Bernède, à côté de Quand Jack Souffle de Muriel Malchus.

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ACADÉMIE ET LIBRE APPRENTISSAGE Les salles portent encore les noms de ceux qui y ont enseigné : Antoine Bourdelle, Ossip Zadkine, Fernand Léger, André Lhote.

Les immenses verrières s’orientent toujours au nord, les estrades sur lesquelles les nus posent, demeurent à la même place, les tabourets, stèles et chevalets se patinent. L’Académie de la Grande Chaumière reste fidèle aussi à sa vocation de départ : le dessin, la peinture ou la sculpture d’après modèle vivant et des cours libres, sans professeurs. Fondée par une femme peintre d’origine suisse, Martha Stettler, qui accueille dès 1904 des femmes et pratique l’art indépendant, laissant s’exprimer toutes les formes et les techniques. Entre ses murs sont passés Matisse, Van Dongen, Soutine, Miró, Calder, Meret Oppenheim, Balthus, Louise Bourgeois, Tamara de Lempicka, Bernard Buffet, Jean-Paul Riopelle, Olivier Debré… Alberto Giacometti quitta l’atelier bien aimé de son père peintre à Stampa, en Italie, afin d’y suivre l’enseignement d’Antoine Bourdelle. Aujourd’hui encore, chaque jour, étudiants et amateurs fréquentent ses ateliers, libres ou dirigés. Rachetée par la famille Charpentier en 1954 qui fonda l’Académie Charpentier, école d’architecture d’intérieur, dispersée dans des locaux voisins, elle est acquise par le psychanalyste Serge Zagdanski, en 2018. Ce dernier l’ouvre aux étudiants de Charpentier car « même si nous formons des architectes, la dimension artistique est prépondérante, celle du dessin primordiale. Notre dernier intervenant était le designer Patrick Jouin dont chaque création se pense en croquis ».

Cours libre 1. Dans le grand atelier d’Antoine Bourdelle, se retrouvent autour d’un modèle vivant des étudiants et passionnés de toutes générations. Ici, les séances sont libres, sans professeur. 2. La façade de l’Académie de la Grande Chaumière inchangée depuis sa création. 3. Les ateliers demeurent inchangés.

Ici, celui de dessin d’après modèle vivant sous l’apprentissage de Justine Joly, diplômée de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs.

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DES CÉRAMIQUES À LA SCULPTURE « J’ai eu la chance de voir s’installer la fondation Giacometti. J’étais déjà voisine de Camera Obscura, ma galerie de photographies préférée que je fréquentais assidûment. Puis, il y a Le Cube Rouge, expert en mobilier des années 1950-70. Nous nous apportons mutuellement. Nos clients ont cet intérêt commun pour l’art. » Céramiste, Karen Swami prépare dans son atelier vitré, sur la rue Victor Schœlcher, ses prochaines expositions : un solo show aux Ateliers Courbet, à New York, une autre à San Francisco chez March, et aussi à la galerie Minsky dans le VIIe arrondissement. Ses laques qui paradoxalement magnifient les traces de la terre – « J’ai phagocyté la technique, changé le nombre de passages » – participent à sa notoriété grandissante, comme celle du kintzugi pratiquée depuis quinze ans et l’enfumage. Karen Swami emprunte pour son prochain rendez-vous parisien les chemins de la sculpture, et plus précisément du bas-relief. « L’influence du quartier ?

Peut-être. Mais surtout le besoin de créer un pan au-dessus d’une cheminée dans une maison bretonne, à Locquirec. » Elle est passée maître dans la pratique du tournage, donnant naissance à des formes archétypales, classiques, antiques. Ses céramiques sont cuites jusqu’à sept fois. Il fallait donc que son champ d’expérimentation gagne le large, celui d’un travail à d’autres dimensions, à grande échelle.

Dans son atelier, elle accueille des étudiants des Arts Décoratifs ou de l’école Camondo, toute proche. « Ce qui est bien c’est qu’ils font fi des contraintes de matières, veulent des pièces monumentales. Nos échanges et nos expérimentations nous poussent conjointement à aller plus loin. » Actes de création Dans l’atelier de Karen Swami qu’elle a voulu sur rue et vitré.

1. Pièces uniques en céramique. Au premier plan grès tournés, enfumés et retravaillés à la laque végétale. 2. Karen Swami à son tour, dans l’atelier de la rue Victor Schœlcher, elle pratique le tournassage, l’acte de retirer de la matière sans changer la forme. 3. Mur d’échantillons d’émaux, et vases en faïence émaillée, destinés à sa future exposition à la galerie March, à San Francisco.

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DANS LA TÊTE DE CLAUDE DE SORIA Pénétrer chez Claude de Soria (1926-2015) permet de mieux comprendre l’artiste. Oubliée un temps, Claude de Soria ressurgit grâce au travail de sa fille, Pascale Bernheim. Elle multiplie les expositions à la galerie Clavé Fine Art, fraîchement installée dans le quartier, effectue un inventaire des deux mille deux cents œuvres et entreprend la restauration de son atelier. Claude de Soria est une artiste de Montparnasse, formée à l’Académie de la Grande Chaumière par André Lhote, Fernand Léger et Ossip Zadkine. Puis carnet de dessin en main, elle voyage, de paysages en musées. Elle commence par travailler la terre glaise, ensuite un sac de ciment oublié dans sa cour, provoque la rencontre de l’artiste avec ce matériau. Elle s’en empare, l’expérimente et, à partir de 1973, lui bâtit des structures intérieures, lui érige des moules, et le laisse vivre. « J’essaie, par mon attitude d’écoute vigilante, de disponibilité, d’attention flottante de ne pas manquer la moindre innovation du hasard…» Drapés, sphères, disques, cratères, lames aux surfaces ridées, rugueuses, éruptives, les formes n’ont jamais été aussi libres. Leurs silhouettes étirées ou ramassées se jouent de la lumière de l’atelier, aux côtés du musée imaginaire de l’artiste, de ses livres de référence, des bouts de marbre glanés en Sicile, de charnières d’anciennes fenêtres, des cartes d’œuvres en correspondance avec les siennes. Pascale Bernheim réfléchit à une mise en réseau de ses différentes « maisons d’artistes » aujourd’hui privées ou publiques qui réinsufflent l’esprit de Montparnasse, entre le musée Zadkine, l’Institut Giacometti, l’atelier de la sculptrice figurative, Chana Orloff.

Rallumer la flamme 1. L’atelier de la sculpteur Claude de Soria, boulevard Raspail.

L’artiste procédait par série, ici les disques avec leurs empreintes de Rhodoïd, 1974, les Boules, 1976-77, les Fruits, 1970 les Plis plats, 1981, les Lames, 1984, sont parmi les plus emblématiques de son travail. 2. Sur le bureau de Claude de Soria, en mezzanine, surplombant l’atelier : son portrait par André Morain, une reproduction de Fernand Léger, un outil, un «fruit » en ciment et divers catalogues d’exposition.

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SOUVENIRS ET MÉMOIRE VIVANTE Avec son livre Montparnasse. Quand Paris éclaire le monde, à paraître prochainement, Mathyeu Le Bal, fondateur de la galerie Les Montparnos, fait redécouvrir, les multiples personnalités de la grande époque du quartier. Proche de leurs descendants, il fait resurgir aux côtés d’artistes reconnus, d’autres parfois oubliés, mais qui ont, ensemble, participé à faire de ces quelques rues le centre du monde de l’art. Avec la participation de Jeanine Warnod, 100 ans, l’âme de Montparnasse et sa mémoire vivante, fille d’André Warnod, auteur de l’expression « École de Paris », il livre un ouvrage vibrant et éclairant. « Au début du XXe siècle, tous les boulevards du monde convergèrent vers Montparnasse, drainant des artistes aux mille parcours. Ces fils de l’exil vont poser leur valise près du carrefour Vavin où s’exprimera un langage commun : la création. » Il accompagne la sortie de son livre, la légende des années Montparnasse en huit cents illustrations et plus de quatre cents pages, par une exposition dans sa galerie croisant les destins de quelques-uns : le Breton du groupe Modigliani, Maurice le Scouëzec qui immortalisa le carrefour Vavin, Auguste Clergé, l’organisateur des accrochages dans les cafés, David Seifert, peintre d’une des colonnes de la Coupole, Leon Weissberg, élève d’Oskar Kokoschka, Schraga Zarfin, ami de Soutine… « Ils marquent, comme les plus célèbres, la fin de l’académisme, l’explosion des avant-gardes. Montparnasse est resté secret, il se mérite. Les ateliers sont préservés, l’histoire est vraiment là, hors folklore et anecdotes. » Les âmes de Montparnasse 1. Le peintre François Gall (1912-1987) à son chevalet, Galerie Les Montparnos, Archive Marie-Lize Gall. 2. Kiki de Montparnasse de Maurice Le Scouëzec (1881-1940), huile sur papier, 1922, 81 x 60 cm, Galerie Les Montparnos, Archive Le Scouëzec. 3. Le peintre Ossip Lubitch (1896- 1990) en terrasse, à Montparnasse, 1926. Galerie Les Montparnos, Archive Dinah Lubitch.

Exposition « Montparnasse, les boulevards du destin » jusqu’au 22 décembre.

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© VINCENT THIBERT.

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© DAVID FOESSEL.

Nouveaux lieux 1. Enseigne historique de l’Hôtel des Académies et des Arts dans la légendaire rue de la Grande Chaumière. 2. Tabourets et tables de l’espace petit-déjeuner sont dessinés par Stéphanie Lizée, et fabriqués en chêne massif à nœud. 3. Le lit de jour, omniprésent dans les ateliers d’artiste, se fait ici canapé cerné par une bibliothèque d’inspiration.

4. Le duo d’architectes d’intérieur Lizée-Hugot. 5. La ballroom de l’hôtel Pullman-Montparnasse, vaste espace de plus de 700 m2 , avec plafond en maille d’aluminium anodisée se déployant comme un rideau de théâtre, trois grands lustres métalliques rétractables et mécanisés, et des baies vitrées donnant sur l’immeuble de l’architecte Jean Dubuisson.

HÔTEL ET TOILE DE FOND « Nous avons pensé l’Hôtel des Académies et des Arts comme un hommage à l’ébullition créative de la Belle Époque, en évitant tout cliché. » C’est un tour de force, d’autres diraient saut créatif, qu’ont pratiqué les jeunes architectes Stéphanie Lizée et Raphael Hugot en inscrivant l’histoire du lieu dans la contemporanéité. Aux mains de la même famille pendant plus de cent ans, acheté récemment par le groupe Adresses Hôtels (propriétaire de l’Hôtel La Ponche à Saint-Tropez) le bâtiment étroit, en face de la mythique Académie de la Grande-Chaumière, conserve sur les murs de la cour, dans la cage de l’ascenseur, les pochoirs de l’homme en blanc de Jérôme Mesnager réalisés dans les années 1980. Le duo a convié d’autres artistes à intervenir au rez-de-chaussée, dans les chambres : Franck Lebraly et ses fresques aux pastels gras en résonance avec les dessins filaires de Pablo Picasso, Charlotte Culot et ses peintures abstraites, Edith Beurskens et ses sculptures en impression 3D, Sylviane Pelletier et ses découpages. Stéphanie Lizée a aussi demandé à l’atelier Lorenzi, mouleur d’art depuis 1871, de créer des plâtres aux formes géométriques. « Nous n’avons que très peu chiné afin d’éviter le côté passéiste, tous les meubles ont été dessinés, réinterprétant le tabouret de peintre, les stèles du sculpteur.

Les matières : chêne, cisaille, feutre sont brutes et rappellent celles d’un atelier d’artiste mais des touches graphiques et métalliques contrastent la douceur de l’ensemble. » Les clients sont invités à dessiner sur une immense table à dessin ou à feuilleter la revue Cimaise, fondée en 1953, aux couvertures en héliogravure ou à se plonger dans des livres d’art. Tout est à vendre aussi, des œuvres à la vaisselle.

BALLROOM, LE RETOUR DE FÊTES ANNONCÉES « Libérer les volumes, se soustraire au cloisonnement, ouvrir de nouvelles perspectives. » Il y a dans cette déclaration, aux accents de manifeste, de l’agence d’architecture CUT un écho à l’essence même des ballrooms.

Lieux de fête et de concours de travestissement à la fin du XIXe des communautés gays et lesbiennes, elles sont aujourd’hui les épicentres du Voguing, performances de déconstruction de la gestuelle des mannequins, de détournement des conventions et de sublimation des corps. Voguing prend sa racine dans le titre du magazine Vogue.

Benjamin Clarens, diplômé de l’École nationale supérieure d’architecture de Belleville et passé chez Rem Koolhaas, Yann Martin, sorti de celle du quai Malaquais, revendiquent une conception de l’architecture, en dehors de modes. CUT, pour couper avec les conventions.

Ils baptisent la future salle de spectacle du Pullman-Montparnasse qu’ils revisitent, Ballroom. Signe extérieur de fêtes annoncées. La transformation de cet hôtel sans attrait, mastodonte du quartier, trente-deux étages et cent quinze mètres de haut, en un lieu attrayant nécessitait leurs pas de côté, leurs regards différents. Ils conçoivent « une vision cosmique de l’espace capable d’emmener les voyageurs vers une nouvelle destination ». Avec le cercle, forme géométrique omniprésente aux plafonds, déclinée en luminaires et interprétée en colonnes d’Inox chromé, s’établit une interconnexion entre les différents niveaux.

Fluidité des déplacements et des mouvements verticalement et horizontalement, ouverture sur le quartier avec un toit-terrasse le plus grand de Paris et théâtralité au cœur de la vaste Ballroom ainsi nommée, miroitante comme une boule à facette géante, l’austérité d’hier cède la place à un futur prometteur. Une galerie d’art reste à venir.

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©. 1, 5, 6, 7. VINCENT THIBERT. 2. GAELLE LE BOULICAUT. 3. PHILIPPE PIRON. 4. MATALI CRASSET/JULIEN JOUANJUS/ADAGP.

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ÉMULATION ARTISTIQUE ET CRÉATIVE Aux côtés des acteurs historiques : Sennelier, marchand de couleurs depuis 1936 et « A Balzac A Rodin », une librairie d’art mêlant revues introuvables, Verve, Derrière le miroir, Demeure française et des affiches en sérigraphie d’expositions de Picasso, Braque des années 1950, s’inaugurent de nouveaux épicentres de création. La Drawing House, arrivée à l’été 2022, constitue avec le salon Drawing Now et le Drawing Lab, la trinité du dessin. Carine Tissot fondatrice de la Drawing Society a proposé à sept artistes d’investir le nouveau bâtiment de l’architecte Eric Haour, aménagé par le studio Nido. Œuvres originales démultipliées et installations in situ sont signées par Mathieu Dufois, Karine Rougier, Lamarche-Ovize… Aware – Archives of Women Artists Research x Exhibitions – s’installe dans la Villa Vassilieff après avoir confié sa refonte intérieure à matali crasset. «On n’a pas postulé par hasard à sa reprise auprès de la Ville de Paris. Marie Vassilieff, une des rares peintres femmes reconnues au début du XXe siècle, y avait installé son atelier, créé une académie ouverte à tous et une cantine fréquentée par les peintres du quartier pendant la guerre.» La directrice scientifique, Matylda Taszycka, parle « d’héritage matrimonial ». Ce centre de documentation et de recherche s’inscrit dans la même idée de partage et s’attelle à faire reconnaître les femmes artistes nées entre 1790 et 1972. Le design complète ce tableau avec la galerie Le Cube Rouge spécialisé dans le mobilier 1950-60 allant jusqu’à pratiquer la coédition avec les ayants droit. Le premier en date, à cent exemplaires, est le fauteuil «Le12bis» de Charles Godillon. L’histoire continue de s’écrire. Adresses page 192 Temps forts 1. Drawing House, implantée sur le site de l’ancien hôpital Léopold Bellan. 2. Le hall de la Drawing House par Alexandre et Florentine LamarcheOvize. La fresque est un hommage à Joséphine Baker. 3. Dans la Villa Vassilieff, le centre de recherche Aware. 4. matali crasset a réaménagé les espaces de la Villa Vassilieff. 5. « A Balzac A Rodin », livres et affiches sur l’art. 6. Le Cube Rouge, mobilier 1950-60. 7. Sennelier, rue de la Grande Chaumière.

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MARC JOSSE PROMETHEE 13 OCTOBRE • 22 DECEMBRE 2022

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MOSAÏQUE D’IDÉES

CÉ LÉB RER L ES CÉ RÉA L ES CUISINES INTELLIGENTES L’ E S P R I T S O M M E L I E R L E S R E C E T T E S D E M A N O N F L E U RY

© CAFEINE/THOMAS DE BRUYNE.

SCUL PT URALE « Signature », design Nicolas Schuybroek, cuisine en étain, présentée à Milan à l’occasion de la Design Week. L’îlot est composé de blocs empilés. Robinet en acier mat, Obumex.

Sur les étagères, objets décoratifs par Nicolas Schuybroek pour When Objects Work, réalisation sur mesure, prix sur demande, Obumex.

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AV E C GOÛ T B LÉ E N HE RB E PA GE DE GA UC HE Semer de belles intentions, le chemin du semis à la récolte jusqu’à l’assiette suppose un respect du cycle des saisons et de la nature.

Ici, champ de blé tendre chez Valentine Franc à la ferme de Montaquoy dans le Gâtinais, juin 2021.

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PAGE DE DR O ITE « Le lait et la crème d’amande apportent à l’amarante douceur et onctuosité. Ce porridge aux textures tendres, réveillé par le croquant des graines de courge et l’acidité du citron, est le petit déjeuner idéal des matins d’automne », souligne Manon Fleury.

GRAINE DE TALENT En résidence au Perchoir Ménilmontant jusqu’à mi-décembre, Manon Fleury célèbre le végétal, sublime les céréales. Sa cuisine se veut prospective, responsable, durable, invitant à sa table l’expérience de ceux qui lui ont montré le chemin, et l’expertise de producteurs vertueux. Elle livre dans « Céréales.

Les recettes d’une cheffe engagée », des assiettes parfumées de bon sens et pimentées de sincérité. Extraits choisis.

TEXTE

Martine Duteil

PHOTOS

Pauline Gouablin

Porridge d’amarante, poire et graines de courge

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Volaille pochée au bouillon de maïs

MARI AG ES HEURE UX 1. La cheffe Manon Fleury au Perchoir.

2. « Un bon mariage terre-mer n’implique pas forcément de viande : on peut célébrer les saveurs terrestres avec des

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céréales, et l’orge s’entend très bien avec les coquillages.

Au lieu de légumes, les végétaux marins et côtiers que sont les algues et la salicorne viennent ajouter leurs textures variées à ce plat tout en légèreté. » 3. « Pour une assiette toute

jaune aux saveurs sucrées de maïs et de poivron, la volaille juste dorée et pochée dans un bouillon d’épis sera du plus bel effet .»

4. Ustensiles de cuisine chez Valentine Franc à la ferme de Montaquoy dans le Gâtinais, juin 2021.

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Coques, bouillon d’orge et nori

Orge crémeuse à la carotte, sauce vierge aux agrumes

RECET TE REVIS I TÉE 1. Champ de blé chez Philippe Guichard à la ferme de Couderc à Paillole en Lot-etGaronne, août 2021.

2. « Le minestrone est une soupe italienne à base

de légumes et légumineuses assez copieuse et souvent enrichie de pâtes ou de riz.

Cette recette s’en inspire librement en lui donnant un peu de légèreté. » 3. « Liée avec une purée de carotte, l’orge prend une texture crémeuse et onctueuse digne d’un risotto. La sauce

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Minestrone de haricots blancs et amarante

vierge aux agrumes vient réveiller ce monde de douceur d’une touche vive, croquante, juteuse et acidulée. » 4. Manon Fleury et Philippe Guichard, producteur de céréales et de légumineuses bio à la ferme de Couderc, août 2021.

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Velouté de chou-fleur et petit épeautre

V

isage solaire, humeur enjouée, regard positivement attentif sur un monde en perte d’équilibre, blondeur n’ayant d’égale que celle des blés, Manon Fleury, la trentaine tout juste entamée, choisit un nom sans équivoque pour un livre qui tient du manifeste. À l’image, aux mots et graphisme, des amis ou belles rencontres qui la connaissent bien.

Dans Céréales. Les recettes d’une cheffe engagée, elle défend une « cuisine idéale, pleine de bon goût et de bon sens ». Elle y révèle avec talent et conviction cette base de l’alimentation humaine depuis la sédentarisation des peuples, qu’elle présente à travers des pratiques vertueuses, accessibles, durables.

Replaçant cet ingrédient essentiel au centre de l’assiette, à travers des recettes simples illustrant l’amplitude du champ d’expression offert par le blé, le sarrasin, le millet, l’amarante, l’avoine, le freekeh (blé vert du Proche-Orient), le maïs, l’orge, le petit épeautre, le quinoa, le riz, le sarrasin, le seigle, le teff (minuscule céréale ancienne d’Éthiopie), elle les transforme en moelleux, croquant, fondant, soufflé, onctueux, salé, sucré…

Manon Fleury apprivoise le potentiel de chaque céréale. Chacune lui a donné du grain à moudre, chacune lui a ouvert des perspectives. « Elles sont souvent considérées comme un ingrédient plutôt fade, morne, voire un peu triste », regrette-t-elle. Et même si les céréales sont souvent associées aux couscous ou à un plat de pâtes, « pas question de faire d’elles de 166

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Velouté de potimarron et freekeh

simples accompagnements ». C’est ainsi qu’elle bâtit, construit autour d’elles les fondements d’une cuisine saine, éthique, s’appuyant sur un écosystème maraîcher, leur donnant alors la place qui leur revient. Mais les saveurs ne sont pas l’objectif principal de cette réhabilitation en bonne et due forme.

Manon Fleury souligne : « Pour moi, les céréales ne sont pas seulement un ingrédient utile et gourmand. Elles s’insèrent dans la réflexion que je mène pour une cuisine plus engagée et durable. Car les céréales sont depuis toujours au cœur de notre tradition agricole française, et désormais au cœur de la transition énergétique et de notre alimentation future. Elles se distinguent par leurs qualités nutritives exceptionnelles et nous aident à remplacer la protéine animale, responsable d’un impact écologique trop lourd pour être aujourd’hui négligé. » Passée par les cuisines d’Alexandre Couillon, de Pascal Barbot ou de Dan Barber, en 2021, elle a aussi orchestré les assiettes du restaurant Elsa à Monaco, premier étoilé certifié bio. Depuis le printemps et jusqu’au 16 décembre, elle infuse son style au Perchoir Ménilmontant. Elle y fait découvrir la grande diversité du spectre végétal. Légumes, fruits, fleurs, feuilles, algues… et céréales sont passés au tamis du goût, en attendant d’ouvrir prochainement son propre restaurant à Paris. Un lieu qu’elle envisage autour d’une vraie collaboration avec des producteurs partageant ses valeurs, ouvert aux échanges et aux rencontres. Manon Fleury y creusera le sillon d’une cuisine toujours tournée vers la naturalité.

CÉ R É AL E S. L E S RE C E TT E S D ’ U N E CH E F F E E N G AG É E De Manon Fleury, photos de Pauline Gouablin, illustrations d’Aleksandra Miletic, 224 p., éditions Flammarion.

PAG E DE GA U C H E 1. « Dans ce velouté de chou-fleur, le petit épeautre sert de liant. On parle rarement des liaisons à base de céréales, pourtant elles font partie des techniques de base de la cuisine française. » 2. « La texture crémeuse et la saveur très douce du potimarron sont délicieuses avec la tendre mâche et le petit goût fumé et toasté du freekeh. »

DO UCEU R SU C RÉ E 1. « Ce gâteau typique d’Orient est une merveille de moelleux et de gourmandise : il est imbibé de sirop et peut être aromatisé de nombreuses manières. Cette version, mise au point avec mon ancien sous-chef

Basboussa à l’eau de fleur d’oranger

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Johann Barichasse peut être accompagnée de fruits frais ou confits et d’un peu de yaourt. » 2. « Cette infusion de kacha (sarrasin torréfié) est très désaltérante mais aussi très gourmande grâce au goût toasté du sarrasin qui rappelle la noisette grillée. » 3. « Profitez de la saison des

figues pour réaliser cette recette, mais n’hésitez pas à la tenter le reste de l’année avec des fruits surgelés ou secs. » 4. Champ d’orge chez Valentine Franc à la ferme de Montaquoy en Gâtinais, août 2021.

Recettes page 188 Adresses page 192

Thé glacé au sarrasin et jus d’agrumes Moelleux à la farine de sarrasin et figues

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I N SP IR ATI O N

Une cuisine circulaire qui fait bouger les lignes des programmes d’aménagement en îlot et en péninsule, un système de séparation qui permet de créer un passage ou des rangements, ou encore un projet de cuisine dissimulée derrière deux portes pliantes… Sans renoncer à la fonctionnalité, les agencements traditionnels contraints par les rangements ou les colonnes disparaissent au profit d’un exercice de style conjuguant usages et belles matières.

PA R

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Julie Rebeyrol

© LAGO.

CUISINES INTELLIGENTES

I NS PI R AT I ON PI ÈCE CEN T R A LE « Air », design Daniele Lago, un projet de cuisine circulaire qui replace au centre l’acte de cuisiner. Celle-ci peut intégrer sur son plateau des feux de cuisson à induction, disponibles en coloris Noir ou Blanc, sur pieds en verre extra-clair trempé. Elle peut être agencée en péninsule ou en îlot. Associée au système « 36e8 », un projet de cuisine modulaire suspendue, possibilité d’intégrer une hotte dans les éléments hauts, différentes dimensions, disponible en verre laqué, Wildwood et XGlass, réalisation sur-mesure, prix sur demande, Lago.

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© GABRIOTTI STUDIO.

I N SPI R AT I O N

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© ERNESTOMEDA.

I N SPI R AT I O N

ÎL OT XXL PAGE DE GAU CH E « Frame Blade », design Carlo Presotto et Andrea Bassanello, une proposition de cuisine ouverte qui permet tous les choix et les associations de matériaux, comme l’aluminium, le verre, le bois et la résine, et qui combine les programmes linéaires « Blade » et « Frame », construits autour d’un îlot, avec façades en aluminium plaquées Chêne Brun, plan de travail en grès Stone Grey, colonnes en aluminium, finition Calce Grey Clam, réalisation selon le projet, prix sur demande, Modulnova. PA G E D E D ROI T E « Sign », design Giuseppe Bavuso, un système de cuisine ouverte modulable, îlot avec plan de travail en acier satiné intégrant les zones de lavage, éléments bas en mélaminé Noyer Canyon, équipé de la hotte « K-System », en acier satiné avec étagères en bambou massif teinté, différentes configurations, plusieurs matériaux et finitions, réalisation selon le projet, prix sur demande, Ernestomeda.

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I N SPI R AT I O N

M AT I È R E S C O N J U G U É E S 1. «Signature», design Nicolas Schuybroek, cuisine réalisée en étain, présentée à Milan à l’occasion de la Design Week. Imaginé comme une sculpture, l’îlot est composé de blocs empilés offrant diverses perspectives, robinet en acier mat, Obumex, sur les étagères, objets décoratifs par Nicolas Schuybroek pour When Objects Work, réalisation sur mesure, prix sur demande, Obumex. 2. «K14», design Norbert Wangen, une cuisine compacte, imaginée autour d’un îlot regroupant les zones de préparation, de lavage, de cuisson et de rangements, façades en Lasermat Ingo Noir, un matériau innovant, différentes finitions, du bois à l’acier, du marbre au Corian®, prix selon projet, Boffi.

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© 1. CAFEINE / THOMAS DE BRUYNE. 2. BOFFI.

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I N SPI R AT I O N

JEU DE CONST RUCTI ON 3. « Diesel Open Workshop », design by Diesel Living, cuisine industrielle, meubles avec portes laquées mates Gris Clair, poignées Bronze, alternant avec des meubles en verre Smocky Glass et cadre Bronze, meubles hauts avec étagères « Stock Rack », structure tubulaire Bronze et verre Smocky Glass, plan en Corian Gravel, réalisation sur mesure, prix sur demande, Scavolini Store Paris. 4. « b3 », une réalisation sur mesure, îlot en aluminium Champagne, mur d’armoires en placage de noyer, intégrant espaces de travail ou de rangement, étagères, bacs et tiroirs, différentes configurations, large choix de matériaux et finitions, prix selon le projet, Bulthaup.

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© 3. SCAVOLINI. 4. TERESA CARNUCCIO.

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A S S O C I AT I O N C O N T R A S T É E PA G E D E G A U C H E Un projet de cuisine sur mesure qui associe bois précieux et finitions classiques, en ébène de Macassar et marbre Calacatta Azul Shadow, une réalisation qui fait perdurer l’ébénisterie de tradition, table sur mesure, design ABA Kasha, prix sur demande, L’Atelier de Saint-Paul.

PA GE DE DROITE 1. « Diesel Open Workshop », design by Diesel Living, portes en mélaminé Chêne rayé avec profil de poignée Bronze, meubles hauts avec étagère « Stock Rack », en verre Smocky Glass et cadre Bronze, plan en quartz Calipso, sur mesure, prix sur demande, Scavolini Store Paris. 2. « Xila », un modèle sans poignées, plan de travail en marbre Superblanc, façades des unités hautes en Lasermat Cacao Orinoco, un matériau innovant, sur mesure, prix selon le projet, Boffi. 3. « Thea », design Antonio Citterio, un projet qui sépare la partie fonctionnelle de la cuisine ouverte, le mur en frêne noir intègre une porte du nouveau système « Frame System » devenant à la fois rangement et passage, plan de travail en quartz veiné mat, meubles en Fenix NTM® Blanc, sur mesure, prix sur demande, Arclinea. 4. « Twenty », un programme de cuisine qui associe flexibilité de conception et large choix de matériaux, plan de travail en grès City Stone Brown, façades finition laquée Cendre Satinée, étagères en fer, sur mesure, prix sur demande, Modulnova.

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© AB KASHA.

I N SPI R AT I O N

© 1. SCAVOLINI. 2. BOFFI. 3. ARCLINEA. 4. GABRIOTTI STUDIO.

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© MOLTENI&C|DADA / MAX ZAMBELLI.

IN S PI RAT I ON

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CUISINE COMPACTE « Tivali », design Dante Bonuccelli, un projet imaginé comme une grande cuisine pouvant s’intégrer à toutes sortes de surfaces, qui se dissimule, selon l’envie, derrière deux grandes portes pliantes en accordéon, en aluminium cellulaire, sans rail en haut ou en bas. Une fois ouvertes, grâce à des mécanismes d’une grande technicité, elles s’empilent et se rétractent sur les côtés de l’élément pour révéler l’espace de travail. Elles se déclinent en 3 hauteurs et 2 largeurs, poignées «Post» ergonomiques en bois massif, plusieurs finitions, réalisation sur mesure, prix sur demande, Dada.

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I N SPI R AT I O N

ESPACE OUVERT 1. « Harmonie Loft », une proposition de cuisine industrielle travaillée autour de matières authentiques, façades finition Béton Argile et Béton Gris, plan de travail en chêne Empreinte, associés à de l’électroménager en acier noir mat dans un esprit vintage, comme le piano de cuisson et la hotte, réalisation sur mesure, prix selon le projet. Arthur Bonnet. 2. « Design de Cubes et de Verre », un projet sur mesure, agencé par zones – le lavage, la préparation, la cuisson, et le dressage –, en chêne verni huilé et mélaminé coloris Urban Gris Structuré, plan de travail en stratifié coloris Mune Black, prix sur demande, Perene.

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© 1. ARTHUR BONNET. 2. PERENE.

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É P URE E N BLA NC ET BO I S 3. « 36e8 Marble XGlass », design Daniele Lago, cuisine à moduler autour de blocs de marbre, finition XGlass Calacatta Gold verre brillant, un matériau qui, grâce au transfert numérique de marbre sur verre, réunit les qualités de résistance de la pierre à l’entretien facile du verre, plan de travail et base sous plan avec pieds en verre et plaques de cuisson intégrées, modules en finition Fenix Nero, réalisation selon projet, prix sur demande, Lago . 4. « Fine », cuisine en L, sur mesure en collaboration avec l’architecte Monique Kamel, façades en mélaminé Blanc Perle Soie, plan de travail en Dekton Entzo Natural, prix selon projet, Eba Haussmann. Adresses page 192 3.

© 3. LAGO. 4. OLIVIER HALLOT.

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CUISINE CHIC

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CHROME ET CUIVRE 1. « Château 165 », cuisinière, en Inox brossé, finition Inox et laiton, comprenant un four grande voûte et

petite voûte, des meubles « Château » en bois, une hotte et une barre à casseroles, disponible dans plus de 8 000 configurations possibles, La Cornue. 2. « Garçon », design Rodolfo Dordoni, plateau, en acier plié, disponible dans plusieurs coloris et formes, 132 €, knIndustrie. 3. « Toscana », poêle à frire avec couvercle, en cuivre, séparateur en aluminium et intérieur en acier inoxydable, 365 €, Mepra. 4. « Dedica Arte », machine à expresso compacte, en Inox, pour café moulu ou dosettes papier, une expérience barista authentique, 1300W, 2 coloris, 320 €, De’Longhi. 5. « Base », design Piet Boon pour Serax, batterie de cuisine, en aluminium et acier inoxydable, de 270 € à 455 €, Serax. 6. « M’Passion », moule à soufflé, en cuivre intérieur inox, 85 € le set de deux, Mauviel 1830.

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© 1. LA CORNUE / NATHAN KIRKMAN. 2 À 6. SDP.

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© 1. MOLTENI. 2 À 5. SDP.

MATIÈRES À RÉFLEXION 1. « Intersection », design Vincent Van Duysen pour Dada par Molteni, îlot central monolithe, en marbre

Superblanc, « Tivalì 2.0 », design Dante Bonuccelli, cuisine intégrée, en chêne massif et marbre et « Open Operative Columns », design Dada R&D, rangements, en chêne massif et marbre, prix selon composition, Molteni. 2. « Enfinigy », bouilloire électrique, programmable et rotative, 1,5 L, 4 coloris, 129 €, Zwilling. 3. « Pasta Pot », design Patrick Jouin en collaboration avec le chef Alain Ducasse, casserole à long manche, en multiply, acier inoxydable et mélamine, 260 €, Alessi. 4. Théières, design Matteo Thun et Antonio Rodriguez, collection Materials, en acier, 4 coloris, 129 € pièce, knIndustrie. 5. Robot pâtissier, collection kMix édition, en métal, comprenant batteur, couvercle anti-projections, crochet pétrisseur, fouet à fils et spatule, bol 5 L, 4 coloris, 419,99 €, Kenwood. ADR Adresses page 192 181

I N SPI R AT I O N

L’ E S P R I T S O M M E L I E R L’art de la dégustation s’invite en cuisine autour de caves à vin et à champagne millésimées.

Imaginées pour accueillir tous types de cépages et de flacons, connectées et équipées de technologies intuitives, en version armoire de conservation, à encastrer ou à combiner à d’autres centres de fraîcheur… Autant de propositions pour s’adapter sur mesure à chaque projet.

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PA GE DE GAUCH E « Sign », design Giuseppe Bavuso, cuisine à personnaliser, équipée de la structure « Back System », des montants porteurs comprenant des tiroirs et étagères fixes et mobiles pouvant être transformés en cave à vin ou gardemanger, différentes

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finitions, réalisation selon projet, prix sur demande, Ernestomeda.

PA GE D E D RO I TE « Dolce Stil Novo », cave à vin intégrable, porte avec vitre teintée anti-UV en verre noir Eclipse, finition Cuivre, température de +5 à +20 °C, étagères fixe et sur rails, 21 bouteilles, 2 159 €, Smeg.

© ERNESTOMEDA.

NO UVE LL ES C UVÉE S

Julie Rebeyrol

© SMEG.

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MÉTAL ET VERRE 1. «Divine», cave à champagne, en panneau de bois et aluminium, porte vitrée Full Glass, clayettes et plateau tournant, supports en Inox chromé, et coulissantes en cuir finition Champagne Glossy, +5 à +12°C, 2 tailles, 35 et 91 bouteilles, à partir de 9990€, EuroCave. 2. «WinCooler V4000 90», cave à vin encastrable, porte en verre miroir noir, clayettes coulissantes en bois, 2 zones de température, éclairage LED, 38 bouteilles, 3450€, V-Zug. 3. «ICBBW - 30», cave à vin encastrable, en acier inoxydable, porte en verre anti-UV, tablettes coulissantes, 2 zones de stockage et de température, 146 bouteilles, 16890€ ; et réfrigérateur-congélateur «ICBBI- 42UFDID», 22800€, Sub-Zero. 4. «KCBWX 70600», cave à vin encastrable, en acier inoxydable, porte en Inox antitrace avec vitre anti-UV, 5 étagères en chêne antivibration, 2 zones de température, + 6 à +18°C, éclairage LED, 36 bouteilles, 2650€, KitchenAid. 4.

© 1. EUROCAVE. 2. V-ZUG. 3. SUB-ZERO. 4. KITCHENAID.

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ARMOIRES FRAÎCHEUR 1. «KWT 6833 SG», cave à vin, façade en verre teinté anti-UV, zones de températures distinctes, clayettes extractibles, éclairage LED, 178 bouteilles, 5999€, Miele. 2. «Vario Série 400», cave à vin, en Inox, portes en verre, clayettes extractibles en chêne et aluminium massif anthracite, 2 zones de climatisation, température de +5°C à +20°C, taux d’humidité réglable, plusieurs configurations, prix sur demande, Gaggenau. 3. «iQ70 », réfrigérateur multi-portes, avec cave à vin et congélateur intégrés, portes en verre noir, compartiment vitré avec étagères en chêne, contrôle et réglage de la température à distance, 17 bouteilles, 4000€, Siemens. 4. «Bespoke», réfrigérateur et congélateur multi-portes,

panneaux en verre, coloris Clean Navy et Clean White, différentes tailles et configurations, 12 couleurs et 2 finitions, verre et acier, prix sur demande, Samsung.

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© 1. MIELE. 2. GAGGENAU. 3. SIEMENS ÉLECTROMÉNAGER. 4. SAMSUNG.

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LA VÔTRE, NOUS ALLONS LA CRÉER ENSEMBLE

Il y a le sur-mesure standardisé… et il y a le sur-mesure Arthur Bonnet. Le vrai.

Celui qui commence par une rencontre, votre rencontre avec votre concepteur-décorateur.

Une personne aussi passionnée que créative, à qui vous allez confier vos idées, vos goûts, vos envies, vos besoins. Vous échangerez vos points de vue, il vous conseillera, vous proposera son regard de créatif, et à coup sûr, il vous étonnera. Ensemble, vous aurez conçu votre cuisine à vous et elle ne ressemblera à aucune autre. Pas même à une autre Arthur Bonnet.

Le vrai sur-mesure se crée avec vous.

N O U V E L L E V A G U E - PHOTOS : ARTHUR BONNET / GRÉGORY VOIVENEL - PHOTOGRAPHIE RETOUCHÉE

arthur-bonnet.com

RECETTES

Graine de talent RECETTES

1.

extraites du livre « Céréales. Les recettes d’une cheffe engagée » de Manon Fleury

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1. Porridge d’amarante, poire et graines de courge Pour 6 personnes Préparation 15 min. Trempage des céréales 2 h (idéalement 12 h). Cuisson 15 min.

Pour le porridge. 1 poire, 180 g d’amarante, 270cl de lait d’amande, 1c.às. de miel au choix, 40g de purée d’amande, 1c.à s. de jus de citron.

Pour les toppings (garniture). 1poire, 30g de graines de courge, le zeste d’un citron, 1c.à s. de miel au choix, quelques feuilles de menthe fraîche.

La veille. Faites tremper l’amarante dans le lait d’amande au réfrigérateur pendant 12 h. Le jour même. Pour le porridge. Épluchez la poire et taillez-la en gros dés. Versez l’amarante et le lait d’amande dans une casserole avec le miel et les dés de poire. Faites cuire à feu doux sans cesser de remuer à l’aide d’un fouet pendant environ 10 min. En fin de cuisson, ajoutez la purée d’amande et le jus de citron en remuant toujours.

Lorsque l’amarante est cuite, éteignez le feu. Pour les toppings. Épluchez et taillez la poire en lamelles. Faites légèrement torréfier les graines de courge dans une poêle quelques minutes à feu doux. Pour le dressage. Servez le porridge bien chaud dans des bols. Ajoutez le zeste de citron, le miel, les graines de courge encore tièdes et quelques feuilles de menthe.

2. Coques, bouillon d’orge et nori Pour 6 personnes Préparation 25 min. Trempage des céréales 2 h (idéalement 12 h). Cuisson 20 min.

Pour le bouillon d’orge. 150g d’orge perlé, 1,5l d’eau, sel. Pour la bouillie d’orge perlé. 150g d’orge cuit dans le bouillon, sel. Pour le bouillon de coquillages. 200 g de coques, 2 grosses échalotes, 1 c. à s. d’huile d’olive, 2 branches de persil, 100ml de vin blanc. Pour la garniture.

20 g d’algue nori séchée, 20 g de laitue de mer fraîche ou dessalée, 50 g de salicorne fraîche (de mi-mai à la fin août, vous pouvez en trouver chez votre poissonnier). Pour le dressage.

1⁄2 citron, quelques gouttes d’huile d’olive.

La veille. Faites tremper l’orge 12 h dans un grand volume d’eau à température ambiante. Faites tremper les coques dans de l’eau salée au réfrigérateur pour qu’elles puissent rejeter le résidu de sable qu’elles pourraient contenir.

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Le jour même. Pour le bouillon d’orge.

Faites cuire l’orge dans l’eau, en démarrant à froid, pendant environ 20 min.

Salez en fin de cuisson. L’orge doit être trop cuit et l’eau de cuisson de l’orge bien blanche. Égouttez et réservez l’eau de cuisson qui sera votre bouillon d’orge. Pour la bouillie d’orge perlé. Quand l’orge est encore chaude, mixez-la avec un peu de bouillon d’orge. Vous devez obtenir une pâte épaisse et un peu élastique. Vérifiez l’assaisonnement et corrigez si besoin.

Pour le bouillon de coquillages. Épluchez et ciselez les échalotes. Faites chauffer à feu doux l’huile d’olive dans un faitout, ajoutez les échalotes ciselées et faites suer sans coloration. Passez à feu vif et ajoutez les coques. Ajoutez le persil et le vin blanc, puis couvrez pendant 30 secondes.

Quand les coques sont ouvertes, retirez la casserole du feu. Réservez les coques d’un côté et filtrez le jus. Réhydratez les algues avec le bouillon de coquillage encore chaud pendant 5 min. Filtrez le bouillon de coquillage et réservez les algues réhydratées. Pour le dressage. Mélangez les bouillons d’orge et de coquillages. Faites réchauffer le tout pour le servir bouillant. Dans le fond d’une assiette creuse, déposez une cuillerée à soupe de bouillie d’orge. Ajoutez par-dessus les coques, les algues réhydratées et quelques pousses de salicorne fraîches. Ajoutez enfin le bouillon très chaud, ainsi que quelques gouttes de jus de citron et d’huile d’olive.

3. Volaille pochée au bouillon de maïs Pour 6 personnes Préparation 25 min. Cuisson 45 min.

Pour le bouillon de maïs. Épis de maïs frais (j’ai utilisé des variétés colorées de maïs de chez Pierre Gayet, maraîcher au Domaine des Vernins au sud de la Nièvre), 3 l d’eau, sel. Pour la volaille. 6filets de poulet jaune des Landes (de préférence, car la volaille a été élevée au maïs), 1 c. à s. d’huile d’olive, sel. Pour la garniture.

Les grains de maïs extraits des épis, 3poivrons jaunes, 6 c. à s. d’huile d’olive, sel, poivre.

Pour le dressage. Quelques gouttes d’huile d’olive, quelques pétales de fleurs de tagète.

Pour le bouillon de maïs. À l’aide d’un couteau à pain, prélevez les grains de maïs sur les épis frais. Conservez les

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épis d’un côté et réservez les grains de maïs frais de l’autre. Déposez les épis de maïs nus dans une grande casserole avec l’eau (vous pouvez les couper en plusieurs morceaux). Amenez à frémissements et laissez cuire une trentaine de min à petits frémissements. Filtrez ensuite le bouillon et assaisonnez avec du sel. Pour la cuisson du maïs. Faites cuire les graines de maïs dans un faitout à couvert avec un peu d’eau, 2 c. à s. d’huile d’olive et du sel.

Laissez cuire pendant environ 15 min.

Les grains de maïs doivent être tendres tout en restant croquants. Pour les poivrons. Préchauffez votre four à 200 °C. Taillez les poivrons en deux dans la longueur. Retirez l’intérieur des poivrons (parties blanches et pépins). Déposez les moitiés de poivron à plat côté peau sur une plaque de cuisson avec du papier sulfurisé. Enrobez-les d’huile d’olive (environ 4 c.à s.) et de sel. Enfournez pendant environ 15 min selon la puissance de votre four. La peau des poivrons doit colorer et être un peu brûlée. Retirez du four et couvrez la plaque d’un couvercle ou de papier d’aluminium pour laisser les poivrons refroidir dans leur vapeur pendant une dizaine de min. Vous devriez alors pouvoir peler les poivrons à la main sans problème. Épluchez tous les poivrons. Ils peuvent se défaire et former de gros morceaux: le but n’est pas de les garder entiers. Taillez ces morceaux en gros carrés. Mélangez-les avec le maïs et ajustez l’assaisonnement si nécessaire. Pour la volaille. Amenez le bouillon de maïs à petits frémissements.

Passez à feu très doux. Plongez les filets de volaille dans le bouillon chaud et laissez-les pocher pendant environ 10 min.

Vous pouvez les retourner à mi-cuisson pour une cuisson plus homogène. La viande doit être juste cuite, encore un peu rosée mais bien ferme. Si nécessaire, prolongez la cuisson de quelques minutes dans le bouillon. Une fois cuite, retirez la volaille du bouillon, égouttez-la et séchez-la bien. Faites chauffer une poêle avec 1c.às. d’huile d’olive et faites légèrement colorer les filets de poulet sur une face. Cela permet d’éviter l’effet « poulet bouilli ». Pour le dressage. Déposez dans

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le fond des assiettes creuses le mélange de maïs et poivrons jaunes. Ajoutez par-dessus le filet de volaille puis une petite louche de bouillon chaud. Terminez par quelques gouttes d’huile d’olive et quelques pétales de fleurs de tagète.

4. Minestrone de haricots blancs et amarante Pour 6 personnes Préparation 15 min. Trempage des haricots 12 h minimum. Cuisson 45 min.

2 branches de thym, 2 branches de sauge, 300g de haricots blancs, 1,5l d’eau (pour la cuisson), 100g d’amarante noire, blanche, ou rouge, 3c.às. d’huile d’olive, 2 c.às. de jus de citron, sel, poivre.

La veille. Faites tremper les haricots blancs pendant au moins 12 h dans un grand volume d’eau. Le jour même. Pour les haricots. Enfermez dans une compresse les branches de thym et de sauge. Faites cuire les haricots dans l’eau en démarrant dans l’eau froide. Ajoutez la compresse.

Laissez cuire une trentaine de min à feu doux. Les haricots doivent être moelleux mais conserver une belle tenue. À l’aide d’une louche, prélevez la moitié des haricots cuits et de l’eau de cuisson. Prolongez la cuisson de 15 min pour la moitié restant dans la casserole. Salez en fin de cuisson.

Laissez refroidir l’autre moitié dans un récipient à part (en conservant bien l’eau de cuisson avec). Égouttez la moitié des haricots plus cuits et mixez-les à chaud.

Ajoutez si besoin un peu d’eau pour obtenir un mélange bien lisse, qui doit avoir la consistance d’une crème. Pour l’amarante. Dans une casserole, faites cuire à feu doux l’amarante pendant 10 min en démarrant dans l’eau froide. Salez légèrement en fin de cuisson et laissez refroidir.

Pour l’assaisonnement. Égouttez les haricots blancs entiers mais ne jetez pas leur eau de cuisson. Réservez-la. Mélangez les haricots entiers avec l’amarante et assaisonnez avec le jus de citron, l’huile d’olive, le sel et le poivre. Pour le dressage. Dans le fond d’une assiette creuse, déposez une généreuse cuillerée à soupe de crème de haricots blancs. Ajoutez par-dessus le mélange d’amarante et de haricots. Versez enfin un peu d’eau de cuisson des haricots et quelques gouttes d’huile d’olive.

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Graine de talent RECETTES

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extraites du livre « Céréales. Les recettes d’une cheffe engagée » de Manon Fleury

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5. Orge crémeuse à la carotte, sauce vierge aux agrumes Pour 6 personnes Préparation 40 min. Trempage des céréales 2 h (idéalement 12 h). Cuisson 20 min.

Pour l’orge. 500g d’orge perlé, 1l d’eau. Pour la purée de carotte. 1kg de carottes, eau, sel. Pour la sauce vierge. 100 g de noisettes, 2 carottes, 1 orange, 1 citron, 1⁄2 botte de persil plat, sel, poivre. Pour le dressage. Quelques brins de persil, quelques fleurs de capucine (facultatif).

La veille. Faites tremper l’orge dans un grand volume d’eau à température ambiante 12 h. Le jour même. Pour la cuisson de l’orge. Égouttez l’orge et rincez-la. Déposez-la dans une casserole avec l’eau froide et faites cuire à petits frémissements pendant 10 min. Salez en fin de cuisson. Lorsque l’orge est cuite, couvrez, hors du feu, pour la laisser finir de gonfler. Pour la purée de carotte. Épluchez, lavez et émincez finement les carottes.

Mettez-les dans une casserole avec de l’eau à leur hauteur. Couvrez et laissez cuire à feu doux 15 min. Découvrez et poursuivez la cuisson 5 min. À l’aide de la pointe d’un couteau, vérifiez la cuisson : si les carottes sont fondantes, vous pouvez les retirer du feu, sinon poursuivez la cuisson quelques minutes. Mixez les carottes encore chaudes avec un peu de leur eau de cuisson. Vous devez obtenir une purée bien lisse. Si ce n’est pas le cas, vous pouvez ajouter un peu plus d’eau.

Rectifiez l’assaisonnement et réservez.

Pour la sauce vierge. Faites toaster les noisettes au four à chaleur tournante à 150°C pendant environ 8 min. Laissez-les refroidir puis concassez-les grossièrement.

Rincez et épluchez les carottes et réalisez une fine brunoise. À l’aide d’un couteau, pelez à vif l’orange et le citron, puis réalisez des suprêmes, et détaillez ces segments en petits cubes. Vous pouvez mélanger les deux agrumes. Effeuillez le persil et émincez-le finement en réservant quelques feuilles ciselées pour le dressage.

Mélangez les agrumes, les carottes, les noisettes et le persil émincé et assaisonnez.

Pour l’orge crémeuse. Dans une casserole, réchauffez à feu doux un peu de purée de carottes. Ajoutez ensuite un peu d’orge et

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mélangez les deux éléments pour obtenir une texture onctueuse de risotto. Rectifiez l’assaisonnement si c’est nécessaire. Pour le dressage. Servez l’orge crémeuse chaude dans des grands bols ou des assiettes creuses. Ajoutez un peu de sauce vierge, un peu de persil ciselé et éventuellement des pétales de fleurs de capucine.

6. Velouté de chou-fleur et petit épeautre Pour 6 personnes Préparation 15 min. Trempage des céréales 2 h (idéalement 12 h). Cuisson 30 min 1chou-fleur, 2poignées de petit épeautre, 1pincée de noix de muscade, 1filet d’huile de noisette, sel.

La veille. Faites tremper le petit épeautre 12 h dans 4 fois son volume d’eau à température ambiante. Le jour même. Retirez la côte et les feuilles du chou-fleur. Taillez le reste en grosses sommités. Déposez-les dans une grande casserole avec de l’eau à hauteur et les deux poignées de petit épeautre. Faites cuire pendant environ 30 min à petits frémissements. Salez en fin de cuisson. Filtrez le chou-fleur avec le petit épeautre d’un côté et l’eau de cuisson d’un autre. Mixez en ajoutant petit à petit l’eau de cuisson. Vous devez obtenir une soupe fluide et homogène.

Assaisonnez avec du sel et de la noix de muscade. Servez la soupe dans des bols individuels avec un filet d’huile de noisette.

7. Velouté de potimarron et freekeh (blé vert fumé du Proche-Orient) Pour 6 personnes Préparation 20 min. Trempage des céréales 2 h (idéalement 12 h). Cuisson 20 min.

Pour le praliné de graines de courge.

150 g de graines de courge, 4 c. à c. d’huile de tournesol désodorisée, sel. Pour la crème de potimarron. 1 gros potimarron ou 2 petits potimarrons, 3 c. à s. d’huile d’olive, sel.

Pour la garniture. 60 g de freekeh, eau, sel.

La veille. Faites tremper le freekeh dans un grand volume d’eau à température ambiante 2 à 12 h. Le jour même. Pour le praliné de graines de courge. Torréfiez légèrement les graines de courge dans un four à chaleur tournante à 150°C pendant une dizaine de min. Quand les graines sont légèrement dorées, mixez-les à chaud avec l’huile et un peu de sel pour obtenir une consistance de pâte à tartiner. Pour

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la crème de potimarron. À l’aide d’un couteau à pain, taillez les extrémités du potimarron en deux et retirez les graines à l’intérieur. Avec le même couteau, taillez des tranches de potimarron en gardant la peau. Faites cuire le tout dans une grande casserole avec un peu d’eau pendant environ 20 min. Mixez le potimarron et assaisonnez avec l’huile d’olive et un peu de sel. Pour la cuisson du freekeh. Faites cuire le freekeh dans l’eau. Démarrez dans l’eau froide et amenez à frémissement.

Laissez cuire environ 10 min. Quand le freekeh est moelleux mais reste ferme sous la dent, retirez du feu et laissez reposer à couvert pendant 10 min. Assaisonnez et servez le freekeh tiède. Pour le dressage.

Versez la crème de potimarron dans des bols. Ajoutez une cuillerée à café de praliné de graines de courge et le freekeh.

8. Basboussa à l’eau de fleur d’oranger Pour un moule carré de 18 cm.

Préparation 20 min. Cuisson 35 min.

Pour le sirop. 180 g de sucre semoule, 250 ml d’eau, le zeste d’une orange, le zeste d’un citron, 3 c.à s. d’eau de fleur d’oranger. Pour le gâteau.

100g de semoule de blé dur fine, 90g de farine de blé T65 (semi-complète), 35 g de poudre d’amande, 12g de poudre à lever, 3œufs, 130cl de jus d’orange, 60 g de sucre, 100 g de beurre.

Préchauffez le four à 180°C. Pour le sirop.

Dans une petite casserole, faites chauffer à feu doux le sucre avec l’eau jusqu’à frémissements. Faites réduire le sirop d’un tiers.

Retirez du feu et ajoutez les zestes d’orange et de citron. Laissez refroidir. Quand le sirop est froid, ajoutez l’eau de fleur d’oranger. Pour le gâteau. Dans un grand saladier, mélangez tous les ingrédients secs sauf le sucre. Dans deux récipients à part, cassez les œufs en séparant les blancs des jaunes. Battez les jaunes avec le jus d’orange et le sucre. Ajoutez cette préparation aux ingrédients secs et mélangez, puis faites fondre le beurre et incorporez-le à l’appareil. Mélangez jusqu’à obtenir une texture homogène. Montez les blancs en neige ferme. Ajoutez-les délicatement à la préparation principale. Tapissez le moule de papier sulfurisé et versez la pâte.

Enfournez 35 min, jusqu’à ce que le dessus prenne une couleur brun orangé et

qu’une lame de couteau introduite dans le gâteau ressorte propre. Quand le gâteau est cuit, imbibez-le de sirop froid et laissez le gâteau absorber le sirop dans le four éteint. Pour le dressage. Ce gâteau est délicieux nature au petit-déjeuner mais aussi parfait au goûter accompagné d’une cuillerée de crème fouettée, d’une salade de fruits ou encore d’une boule de glace.

9. Moelleux, farine de sarrasin et figues Pour un moule à manqué de 20 cm.

Préparation 35 min. Cuisson 1 h.

Pour le gâteau. 250 g de figues fraîches ou de figues sèches, 250 g de farine de sarrasin, 150 g de poudre d’amande, 1 c. à s. de poudre à lever, 1 pincée de fleur de sel, 4 œufs, 100 g de sucre, 150 ml d’huile de tournesol, le zeste d’un citron. Pour le moule. 25 g de beurre pommade, 20 g de farine de sarrasin. Pour le dressage. 8 figues fraîches pas trop mûres.

Pour le moelleux. Si vous utilisez des figues sèches, faites frémir 1 litre d’eau.

Déposez-y les figues sèches et laissez-les réhydrater dans l’eau frémissante pendant au moins 15 min à petits frémissements.

Vous pouvez aussi les réhydrater la veille.

Si vous utilisez des figues fraîches, passez cette étape. Préchauffez votre four à 160 °C. Mixez les figues fraîches ou réhydratées entières à l’aide d’un blender. Il peut rester quelques morceaux.

Réservez. Mélangez la farine, la poudre d’amande, la poudre à lever et le sel.

Blanchissez ensemble les œufs et le sucre.

Le mélange doit devenir bien mousseux.

Ajoutez-le progressivement au mélange à base de farine. Mélangez à l’aide d’un fouet. Ajoutez ensuite l’huile de tournesol, la pulpe de figue et le zeste de citron.

Chemisez un moule à manqué avec le beurre pommade et la farine. Versez la pâte à moelleux puis faites cuire au four environ 1 h. Vérifiez la cuisson en plantant la lame d’un couteau dans le gâteau.

Elle doit ressortir bien sèche. Laissez refroidir et démoulez. Pour le dressage.

Taillez au couteau de fines lamelles de figues fraîches. Déposez-les sur le gâteau en commençant par un cercle extérieur jusqu’au centre. Servez le gâteau froid, accompagné d’une crème anglaise ou d’une salade de fruits d’automne.

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Secrétariat de rédaction Jean-Emmanuel Richomme. jerichomme@cotemaison.fr Hélène Abdessadok. habdessadok@cotemaison.fr Ont collaboré à ce numéro Virginie Bertrand, Caroline Clavier, Aurélie des Robert, Julie Rebeyrol.

Photographes et illustrateurs Sylvie Becquet, Carole Bellaïche, Nicolas Millet, Vincent Thibert. © Adagp, Paris 2022, pour les œuvres de ses membres.

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