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PORTRAITS DE FEMMES

La créatrice de mode et artiste Vanessa Seward, peint des portraits de femmes inspirés des icônes des années 1970. Pour celle qui a toujours été fascinée par la beauté des femmes, comme un mystère qu’elle essaie de capturer, ce nouveau moyen d’expression lui permet d’élargir sa palette. Une autre corde à son arc d’expression.

VISION PANORAMIQUE

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Vanessa Seward devant la baie vitrée du salon. L’architecte Jean Dubuisson a créé un dénivelé pour la loggia afin de mieux profiter de la vue. Table basse, années 1970, et fauteuil chinés. La moquette bleue « Dubuisson » complète ce tableau moderniste.

TOILE DE FOND

PAGE DE GAUCHE Dans l’espace salle à manger, table et chaises « Tulipe » d’Eero Saarinen, Knoll, tapisserie de Jean Lurçat. Vanessa Seward porte un jean et une chemise de l’une de ses collaborations pour La Redoute (été 2020).

PAGE DE DROITE Sur la mezzanine, les peintures de Vanessa Seward, avec sur le porte-revues, un autoportrait au pastel, et une esquisse à l’aquarelle de Dayle Haddon. Derrière, White Lily, huile sur papier encadrée, Careless Sally, huile sur toile, Pink Sylvia, huile sur toile, Morning Glory, huile sur toile. Sur le chevalet, Finished, unfinished, dressed, undressed Sylvia, huile sur toile.

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HUILE ET PASTEL

PAGE DE GAUCHE Vanessa Seward travaille ses pastels dans l’espace bureau, conservé en l’état. Sur son bureau, crayons et carnets personnels, lampe chinée chez Archi-Noire. Bureau en bois et fauteuil chinés. Sur le porte-cartons à dessin, Jacqueline, huile sur toile, et Elinor, huile sur papier. Dans sa main Red Debbie, huile sur papier, et à côté Ornella, huile sur papier. Coffre appartenant à sa grand-mère.

PAGE DE DROITE 1. Esquisse au pastel sur papier de Sylvia Kristel. 2. Du salon, on accède à la mezzanine par un escalier créé sur mesure par l’architecte François Dubuisson, fils de Jean Dubuisson. Styliste d’origine argentine, Vanessa Seward a travaillé aux côtés de Karl Lagerfeld chez Chanel pendant neuf ans, puis avec Tom Ford chez Yves Saint Laurent. Ancienne directrice artistique d’Azzaro, elle crée en 2014 sa propre marque éponyme qu’elle diffuse dans trois boutiques parisiennes et une à Londres, qui s’éclipseront quelques années plus tard. S’ensuit en 2019, pour cette icône de l’élégance discrète et sophistiquée, une collaboration avec La Redoute pour la création de collections sur quatre saisons, « avec cette collaboration, je voulais rendre mes créations plus accessibles ». Vanessa Seward a fait de la réinterprétation des codes bourgeois des années soixante-dix, une véritable griffe. Cette décennie la fascine, « les femmes étaient à la fois fortes, sensuelles, élégantes, sans être à la mode. Cet équilibre n’a jamais été atteint depuis ». Une quête du mystère de la beauté féminine qu’elle met en page dans l’écriture à quatre mains, avec Matthias Debureaux, du Guide de la Gentlewomen, paru en janvier 2022, chez JC Lattès. Mais c’est pendant la période de confinement que Vanessa Seward s’est mise à peindre des tableaux, toujours à l’huile ! Des tableaux de femmes mais aussi de fleurs. « J’allais voir ma mère qui a fait les Beaux-Arts, Elle m’a initiée, donné des pistes. Pour la première fois je n’avais pas de collections de mode à dessiner. La création me manquait. J’avais envie de peindre. C’est venu spontanément, c’était le bon moment. J’ai partagé mes premiers portraits de femme et les réseaux sociaux ont fait le reste. » Sophie Mainier-Jullerot de la Galerie Mouvements Modernes, la repère sous ce nouveau jour et lui propose de la représenter. Entre peinture et pastel, elle ouvre le champ à l’expression de la sensualité féminine. Vivant au dix-septième étage d’un immeuble moderniste de Courbevoie, qui fut en son temps l’appartement familial de l’architecte Jean Dubuisson. Une habitation conçue en 1963, pour lequel son mari Bertrand Burgalat a eu un coup de foudre et dont ils ont su conserver l’état d’origine grâce à l’accompagnement des enfants de l’architecte. Sans vis-à-vis, et avec une vue à cent quatre-vingts degrés sur Paris, depuis la terrasse, « l’espace est orchestré comme un morceau de musique ». Vanessa Seward et Bertrand Burgalat y ont mélangé pièces d’époque et meubles chinés. Avec ce panorama qui ouvre le regard et l’imaginaire, elle s’invente d’autres perspectives. La peinture en est une. « J’apprécie ce travail plus solitaire à ce moment de ma vie, ce qui ne m’empêche pas de garder un lien très fort avec la mode » Ainsi se confie l’esthète pour qui la définition de l’élégance s’illustre par la discrétion. Prochaine exposition de Vanessa Seward, au printemps 2023, à la Galerie Mouvements Modernes. Adresses page 176

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