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4.6 Diagramme du processus d’accueil et d’enregistrement — UBR, Malawi

niveau local permettent d’associer un «visage» connu au registre social des communautés et d’identifier les personnes contact (pour le traitement des requêtes, des réclamations), (2) le recours à des organisations locales connues aide à renforcer la compréhension, l’appropriation et la crédibilité de l’UBR au niveau du district (plutôt que des soupçons si une unité extérieure devait procéder à l’enregistrement, comme cela se produit dans d’autres pays), (3) ces dispositions évitent la duplication coûteuse, déroutante et inefficace associée à l’utilisation de structures parallèles, (4) elles renforcent les liens et les interactions entre acteurs centraux et locaux et (5) le recours à des structures locales souligne effectivement la fonction permanente et essentielle du registre social et le positionne durablement pour les futures opérations, y compris pour de futures mises à jour et une éventuelle évolution vers un modèle à la demande (Lindert et coll., 2018).

Les principales étapes de la mise en œuvre de l’UBR peuvent être regroupées en trois phases le long des processus et mécanismes de mise en œuvre (figure 4.6) : (1) information, sensibilisation et formation (étapes 1 à 4), (2) accueil et enregistrement (ou collecte des données, étapes 5 et 6) et (3) évaluation des besoins et des conditions de vie afin de déterminer l’éligibilité potentielle aux programmes sociaux (étapes 7 à 9).

Après les étapes initiales d’information, de sensibilisation et de formation, la deuxième phase (accueil et enregistrement) inclut trois étapes dans lesquelles sont impliquées les parties prenantes à la fois des districts et des communautés. Premièrement, une étape préparatoire a permis de cartographier toutes les communautés et tous les ménages d’un district. Deuxièmement, lors de la première réunion communautaire, chaque communauté a sélectionné les ménages qui seraient enregistrés (étape 5 de la figure 4.6). Ainsi, lors du premier

Figure 4.6 Diagramme du processus d’accueil et d’enregistrement — UbR, Malawi

Niv ea u ce ntr al d e l’ UBR

Niv ea u d is t ri ct

Niveau village Étapes préparatoires :

Former les EFD et évaluer les capacités des districts

1

L’UBR et ENF organisent une réunion de sensibilisation dans les districts

2 Les ENF assurent la formation des EFD

3 Les EFD assurent la formation des CER

4 Les CER et les EFD fournissent une orientation aux communautés et aux chefs de village

Étapes préparatoires :

les CSSR effectuent une précartographie géographique des districts avec les équipes de l’UBR pour répertorier les TA, les COV et les villages

5 Les CER, avec les EFD, organisent les 1res réunions communautaires pour élire les CSSC puis sélectionner et « préenregistrer » 50 % des ménages sur la base du critère « ultra-pauvre »

Les CER, avec le soutien des CSSC, mènent visites et entretiens auprès des ménages et collectent, saisissent et téléchargent les données grâce à ODK 8 Les CER et les EFD organisent les 2e réunions communautaires avec le soutien des CSSC. Les communautés valident le classement PMT. En cas de recours (exclus des 50 %), les CER interviewent les ménages et saisissent les données

7

L’UBR applique la méthode PMT à tous les ménages ayant le statut « terminé» et détermine leur classification 9 L’UBR applique la méthode PMT à l’ensemble des ménages mis à jour et détermine leur classification (après nettoyage des données et vérification de leur cohérence)

10

Données de l’UBR prêtes à être utilisées par les programmes sociaux

Supervision et contrôle de la qualité : 2 EFD supervisent une équipe de 6 CER • Le CSSR supervise de façon plus large • L’ONS fournit tous les jours ses commentaires aux EFD et produit des rapports mensuels • Les équipes de S&E du DPDE/ GdM /LDF rapportent trimestriellement à l’UBR

6

Source : Lindert et coll. (2018) en s’appuyant sur les directives opérationnelles de l’UBR au Malawi (UBR = « registre unifié des bénéficiaires», bien qu’il s’agisse en fait d’un registre social). Note : CBT = ciblage des organisations communautaires ; CER = Comité exécutif régional ; COV = Chef officiel du village ; CSSC = Comité de soutien social communautaire; CSSR = Comité de soutien social régional; DPDE = Département de la planification et du développement économiques; EFD = Équipe de formation du district; ENF = Équipe nationale de formation; GdM = gouvernement du Malawi; MFDL = Mécanisme du Fonds de Développement local; ODK = Open Data Kit; ONS = Office national des statistiques; PMT = évaluation des ressources par approximation; S&E = Suivi et évaluation; TA = Autorité traditionnelle.

déploiement de l’UBR, il leur a été demandé de donner la priorité et d’enregistrer 50 % des ménages les plus pauvres en utilisant les méthodes participatives de ciblage communautaire27. Troisièmement, les comités exécutifs communaux (CER) ont mené des visites et entretiens au domicile des ménages sélectionnés, puis ont saisi les données recueillies sur tablette à l’aide du logiciel de collecte mobile de données Open Data Kit (ODK) (étape 6 de la figure 4.6) avant de procéder à l’accueil et enregistrement.

L’évaluation socio-économique des besoins et des conditions de vie s’est appuyée à la fois sur le calcul des scores PMT et sur la validation communautaire à l’aide d’approches participatives de ciblage. Plus précisément, le système d’information de l’UBR a appliqué des algorithmes de notation PMT aux données collectées et saisies lors de l’accueil et de l’enregistrement des bénéficiaires (étape 7 de la figure 4.6). Une deuxième réunion communautaire est organisée pour que les membres de la communauté puissent discuter et valider le classement PMT (étape 8 de la figure 4.6). D’autres ménages sont interrogés et enregistrés au cours de cette phase sur la base de réclamations ou de discussions entre membres de la communauté. L’algorithme de calcul des scores PMT a été appliqué à l’ensemble révisé des données/ménages (étape 9 de la figure 4.6). Une fois le processus terminé, les données de l’UBR intégrant les scores PMT sont prêtes à être utilisées par les programmes sociaux qui prennent alors les décisions d’éligibilité et d’enregistrement.

Système intégré d’assistance sociale de la Turquie (ISAS) : enregistrement à la demande avec interopérabilité des informations et évaluation socio-économique basée sur les scores PMT

Le système intégré d’assistance sociale (ISAS) de la Turquie fournit un bon exemple combinant enregistrement à la demande, systèmes d’information interopérationnels et évaluation socio-économique basée sur les scores PMT et réalisée au niveau des districts. L’ISAS est un système intégré d’information sur la protection sociale qui se compose d’un registre social (qui prend en charge l’accueil, l’enregistrement et l’évaluation des besoins et des conditions de vie), un registre multiprogramme des bénéficiaires et de systèmes de paiement et de gestion des opérations des bénéficiaires. L’ISAS facilite de façon électronique toutes les étapes nécessaires à la gestion de différents programmes de protection sociale, y compris l’accueil et l’enregistrement, l’évaluation des besoins et des conditions de vie, la décision d’éligibilité et d’inscription, la détermination des prestations et des services, la notification d’inscription et le processus d’intégration, le paiement des prestations et la fourniture des services, le décaissement des fonds et le suivi et l’audit (Turquie, ministère de la Famille et de la Politique sociale, 2018).

Les principaux atouts du système sont son interopérabilité étendue, une meilleure coordination entre les institutions et l’utilisation efficace des bureaux locaux. L’lSAS est géré par la Direction générale de l’assistance sociale (GDSA) et mis en œuvre localement à travers les 1 000 bureaux autonomes et implantés dans chaque district de la fondation d’assistance sociale et de solidarité (SASF). Basé sur des protocoles établis de partage des données et mis en œuvre dans plusieurs ministères, l’ISAS est relié à 24 organisations publiques différentes, telles que le registre de la population et de la citoyenneté, la sécurité sociale, l’administration fiscale, l’immatriculation des véhicules, le registre foncier, l’enregistrement des agriculteurs, les informations sur le contrôle de la santé, l’éducation (fréquentation scolaire, changement de niveau, etc.) et l’agence pour l’emploi, entre autres. En conséquence, l’ISAS peut rassembler en temps réel et à l’aide d’un identifiant national unique un ensemble de données extraites des bases de données de ces organisations. En complément, le système s’appuie sur les connaissances locales des travailleurs sociaux (qui effectuent des visites à domicile) et du conseil d’administration de chaque SASF. Chacun de ces conseils d’administration comprend des représentants de plusieurs organisations locales telles que les plus hauts fonctionnaires au niveau du district des ministères de l’Éducation, de la Santé, des Finances et de l’Agriculture, les chefs de village, des représentants d’organisations non gouvernementales et d’organisations caritatives. Cette collaboration permet la prise en compte des différents points de vue, une meilleure coordination des parties prenantes et des prises de décision basées sur le consensus. Cet ensemble de dispositions

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