Terre-net Magazine n°18

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SOMMAIRE

[ Inflexion ]

[ Édito ]

4

14

Les leçons n’ont pas été tirées Faire des mesures agroenvironnementales un atout

[ Performance production ]

[ Tri angles ]

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La valeur ajoutée est à vous : Agroforesterie : des gains assurés mais à long terme

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Des prises de vue, notre point de vue : Agri-décideur : préparer sa visite sur un salon La préparation prime sur l’action. L’agriculteur chef d’entreprise valorisera mieux un salon qu’il a bien préparé. Synthèse de conseils à mettre en pratique.

Vos challenges techniques : Holstein x Bbb : profiter du revenu viande avec la semence sexée

[ En avant marge ]

18

Les clés pour vous positionner : Stockage des céréales : les timides avancées du "plan silos"

[ Pleins phares ]

© Space

20

[ Terre’momètre ]

6 7

Au coeur du machinisme : Spécial Space et Innov-Agri

[ Grand angle ]

27

Les enjeux de saison : Strip-till : passez à la ligne ! Temps de travail diminué, consommation de carburant réduite, implantation "sécurisée" des cultures : les atouts de cette nouvelle technique de préparation du sol sont nombreux. Mais, le Strip-till impose de bien connaître ses terres, nécessite une bonne maîtrise technique et laisse peu de place à l’improvisation.

La température du monde agricole : Enquête "Agrisurfeur" 2012 : Internet, un outil professionnel Paroles de lecteurs

[ Syndic’arène ]

8

Le pluralisme des idées : Foncier agricole : les dysfonctionnements de sa gestion dérangent

[ Impact ]

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Votre horizon : Pac : pas question de retirer les 7 % de Sie de la production

© Terre-net Média

© Watier-Visuel

Comment concilier biodiversité, pratiques agricoles et production dans la cadre du verdissement de la Pac, avec l’objectif de ne pas enlever les 7 % de Surfaces d’intérêt écologique (Sie) des superficies cultivées ?

[ Champ planet’terre ]

12

Passe et impasse : En Australie et en Europe : du lait à l’herbe dans tous ses états

[ Terre-net Occasions ]

35

La sélection professionnelle agricole

[ Argus ]

50

La cote tracteur : Deutz-Fahr Agrotron Ttv 1160

16 Terre-net Média : Terre-net.fr - Elevage-net.fr - Terre-net-Occasions.fr - Terre-net-WebTV.fr I Septembre 2012

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EDITORIAUX La rédaction

Les lecteurs

Les leçons n’ont pas été tirées

Faire des mesures agroenvironnementales un atout !

© Terre-net Média

e spectre des émeutes de la faim refait surface », « Le prix du blé bat des records »… La lecture de quelques titres de la presse généraliste française démontre chaque jour que les leçons de 2008 n’ont pas été tirées.

Certes les médias s’enflamment facilement. Le catastrophisme a toujours été plus porteur pour des lecteurs friands de mauvaises nouvelles. Mais ce faux débat Pierre Boiteau, directeur des rédactions ne doit pas cacher la responsabilité de Terre-net Média. politique des états et de leurs gouvernements. La situation que nous vivons était évitable. Les conclusions du G20 agricole de 2011 au niveau mondial, les orientations de la Pac souhaitées par la Commission européenne et la contractualisation amorcée en France semblaient pourtant prometteuses. La régulation revenait sur le devant de la scène. Promis, tout allait mieux se passer ! Or, force est de constater que les choses n’ont pas évolué au-delà des bonnes intentions. Elles se sont même aggravées. La sécheresse aux Etats-Unis cet été aura été celle de trop ! A peine annoncée, elle a relancé la flambée des prix, la spéculation financière et les risques de crises alimentaires et d’émeutes de la faim. Les cours du maïs, du blé et du soja ont atteint ou dépassé leur niveau de 2007-2008. Pour les producteurs, les choses n’ont pas vraiment changé. « Je ris et ma femme pleure », me résumait récemment un agriculteur. Sur la ferme, il s’occupe des grandes cultures, son épouse de l’élevage… et des achats d’aliments. Bref, nous pourrions reprendre telles quelles nos positions affichées depuis plusieurs années : quand va-t-on enfin « doter les marchés de produits agricoles d’outils de régulation et de stabilisation ? Ceci, afin d’améliorer leur fonctionnement et leur résistance aux crises ». Le G20 agricole y est favorable et avait signé en juin 2011 le plan d’action sur la volatilité des prix alimentaires et sur l’agriculture, que la France avait réclamé. Notre contractualisation inter-filières est un flop ! Quant à l’Union européenne, ses propositions pour la future réforme de la Pac ne réflètent pas l’urgence d’agir. Alors le concret, c’est pour quand ?

Pascal Van de Weghe Agriculteur à Angevillers (Oise). Earl Van de Weghe Munier, avec son épouse. 120 ha (blé, betterave, colza, petit pois, orge de printemps, pâtures, luzerne), 150 brebis, agneaux de boucherie.

© DR

«L

F

ace aux mesures agroenvironnementales, soyons positifs ! Certes elles deviennent nombreuses, compliquées voire contradictoires, surtout en élevage. On arrive même à des usines à gaz ! Mais arrêtons de baisser la tête face aux contraintes. Nous pouvons aussi les voir comme un atout. Par exemple, je me trouve dans un bassin d'alimentation de captage d'eau (un Bac). Ce qui donne accès à des mesures agroenvironnementales (Mae), avec une incitation financière (via l'Agence de l'eau) pour diminuer mes apports en produits phytosanitaires. C'est une opportunité à saisir. L'an dernier, nous avons touché 17.000 € pour 100 ha. Avec la sécheresse, cela nous avait bien aidés. La mesure peut faire peur, mais elle est accessible à tous car les objectifs sont à géométrie variable, selon le type de ferme (grandes cultures ou élevage avec prairies par exemple) et les choix de chacun. Nous pouvons aussi moduler notre engagement en fonction des parcelles. Cela passe par un calcul des indices de fréquence de traitement (Ift), qui sont comparés à la moyenne de la région. Les traitements de semence, les huiles et les adjuvants ne sont pas pris en compte. Pour notre exploitation, nous avons choisi de réduire progressivement nos traitements sur cinq ans de 50 % en phytosanitaires hors herbicides et de 30 % en herbicides. Mieux vaut le faire maintenant, avec une démarche positive, plutôt que d'attendre que cela devienne obligatoire ! Nous avons de très bonnes terres qui nous permettent de réduire nos intrants. En culture intensive, nous monterions à 100 q/ha. Nous sommes à 90 mais en visant prioritairement les marges. C'est une logique que nous pouvons amplifier avec les Mae. Ces mesures nous ont incités à améliorer la qualité de la pulvérisation et à optimiser les désherbages en post-levée pour être plus efficace, moins cher et plus performant en Ift. Nous sommes appuyés par la Chambre d'agriculture, qui nous fournit bilans, pistes de progrès ou encore alternatives de produits. Autant d'outils pour progresser et prendre les bonnes décisions. Agriculteurs, vous souhaitez écrire ou contribuer à "l’édito agri" du prochain numéro ? Contactez notre rédaction à

redaction@terre-net.fr

Terre-net Média L'agriculture d'aujourd'hui

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Terre-net Magazine I Septembre 2012

ÉDITION , EVENTS & WEB TV– edition@terre-net.fr Virginie SAILLIART, Benoît EGON, Olivia HERMITTE, Caroline LELEU, Jamel LARBI, Hakim BETRAOUI, Amandine BANNERY. Ont aussi participé à ce numéro Daniel LATOUCHE, Jean-Luc DEMAS, Laurent CHUPIN. SERVICES GÉNÉRAUX, JURIDIqUE & FINANCIER Directeur Administratif & Financier : Jean-Marc STAUFFER. Chef Comptable : Nicole DROZ. Juriste : Nathalie GOUVERNET.

Soucieux de la préservation de l’environnement, la société Terre-net Média sélectionne des fournisseurs engagés dans une démarche environnementale. Ce magazine est imprimé sur du papier certifié PEFC issu de forêts gérées durablement. Les encres utilisées sont végétales. Tous les produits qui ont servi à la réalisation de ce magazine ont été recyclés ou retraités conformément à la certification IMPRIM’VERT. Encarts : Six encarts sélectifs : "GAN", "CER Ile-deFrance", "Weidemann", "LG Biotech", "Sommet de l'Elevage" et "Banque Populaire de l'Ouest" déposés sur la 4ème de couverture. Un encart "CASE IH" collé en page 5 pour la totalité de la diffusion.

Imprimé par Imprimerie LEONCE DEPREZ ZI «Le Moulin» 62620 RUITZ N°18 - Septembre 2012. Tirage : 105000 / ISSN 2112-6690. N° enregistrement à la Commission paritaire des publications et agences de presse : 0313 T 90765. Crédits photos de la couverture : Watier-Visuel, Fotolia, www.fabroca.com.

Éthique1 Annonceurs & Agences Remise des certificats d'envois postaux

Éthique2 Lecteurs Pas de publi-information dissimulée


tri angles

Des prises de vue, notre point de vue

Agri-décideur Préparer sa visite sur un salon

La préparation prime sur l’action. L’agriculteur chef d’entreprise valorisera mieux un salon qu’il a bien préparé. Voici une synthèse de conseils à mettre en pratique. Avant le salon : préparer

I

l s’agit déjà de choisir le ou les salons qui vous correspondent. Puis de formaliser rapidement par écrit vos objectifs, vos projets. Etape suivante : cibler. Vous devez savoir où aller, pour faire quoi, voir qui et obtenir quoi. N’hésitez pas à prendre des rendezvous. Préparez vos questions par écrit. Pensez aux outils proposés par l'organisateur pour vous faciliter la visite, aux dossiers spéciaux dans les médias. Repérez les stands et lieux où vous voulez vous rendre, planifiez et tracez votre parcours sur le plan. Le + : réduction de train ou d’avion, covoiturage, hôtel, entrée : organisez et réservez tôt, cela vous reviendra moins cher.

Pendant le salon : recueillir l’info

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pac

e

L

e jour J, mettez-vous en condition pour explorer : observez, écoutez, échangez, restez ouvert… Tout en gardant bien en tête le but de votre déplacement : vous informer. Trois basiques : voyager léger, soigner sa présentation et travailler son sens du relationnel. Il faut identifier ses interlocuteurs et s’identifier auprès d’eux, poser les bonnes questions, distinguer l’information et la publicité, se souvenir de l’essentiel (notez-le pour ne rien oublier). Multipliez vos sources et comparez vos impressions entre agriculteurs… Si la personne ciblée n’est pas disponible, votre interlocuteur peut vous mettre en relation avec elle après le salon. Faites-lui sentir que vous comptez sur lui. Suivez votre planning mais sachez aussi profiter des imprévus s’ils peuvent vous être utiles (voire simplement pour le plaisir, ça compte aussi). Le + : annoter les cartes de visite ; celles des personnes rencontrées avec les principaux points à retenir et la suite à donner et aussi la vôtre avec un rappel de votre demande. Cela favorisera le contact ultérieur. tolia © Fo

Liens utiles, conseils plus détaillés, clés des prochains salons agricoles : retrouvez d’autres outils en ligne sur www.terre-net.fr/mag/18salons

© Fotolia

Après le salon : exploiter Votre sac est rempli de prospectus, cartes de visite et autres notes manuscrites ? Ne les ensilez pas. A chaud, faites le point en écrivant la synthèse de votre visite. Puis triez vos documents en sélectionnant les données importantes. Et surtout, prévoyez ce que vous aurez à faire ensuite pour exploiter vos contacts (personnes à appeler, éléments à recevoir, etc). Bref, dressez votre plan d’action. Une dernière chose : n’attendez pas tout du salon, il n’est qu’un de vos nombreux moyens d’information. Le + : penser à son réseau. Vous connaissez quelqu'un qui pourrait être intéressé par un renseignement obtenu sur le salon, transmettez-lui. Vous pouvez aussi le mettre en rapport avec l’entreprise, l’agriculteur, le conseiller... Ce sera un jour à votre tour de bénéficier d’un retour d’ascenseur ! Pierre Boiteau

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Votre horizon La température du monde agricole terre’mometre Enquête "Agrisurfeur" 2012

Internet : un outil professionnel Le Web, un réflexe quotidien

D

’après l’enquête "Agrisurfeur" 2012*, réalisée par Bva, 81 % des agriculteurs utilisent Internet quotidiennement pour leur métier : 38 % se connectent une fois par jour et 43 % plusieurs fois (voir le graphique ci-contre). 80 % d’entre eux considèrent que cet outil « facilite la gestion de l’exploitation agricole ». La majorité des exploitants interrogés surfent moins d’une demi-heure par connexion : 48 % restent sur la toile 16 à 30 minutes, 20 % moins de 15 minutes. 22 % passent 31 à 60 minutes par jour sur le Web.

Dans votre activité professionnelle, vous utilisez Internet :

Plusieurs fois par jour

43 %

1 fois par jour

38 %

2 à 3 fois par semaine

13 %

1 fois par semaine 4 % Tous les 15 jours

1%

Moins souvent

1%

Enquête "Agrisurfeur" 2012*

Météo, marchés et actualité en premier

H

ormis les moteurs de recherche grand public, qui semblent être l’une des principales voies d’accès à l’information web, les agriculteurs consultent principalement les sites des banques (81 %), les portails d’infor-

mation agricole (37 %) et d’annonces de matériels d’occasion (33 %), les extranets des coopératives (32 %). Ce qu’ils recherchent sur les portails d’information est en lien direct avec leur activité

professionnelle (cf. graphique ci-dessous) : prévisions météorologiques (90 % des exploitants connectés), actualités agricoles (76 %) et cours et marchés (71 %).

Diriez-vous des informations suivantes que vous les consulez à chaque connexion, souvent, de temps en temps, rarement ou jamais ? La météo professionnelle agricole

63 %

Les services bancaires Les actualités professionnelles agricoles

Les informations techniques agricoles

61 %

Souvent

De temps en temps

Rarement

16 %

43 %

41 %

19 %

Jamais

18 %

27 %

26 %

5%

19 %

53 %

44 %

3%

9%

49 %

22 %

Les petites annonces (vente de matériels d’occasion, pièces...)

7%

25 %

27 %

Les cotations agricoles (cours et marchés)

Les informations de vos partenaires agricoles locaux (centres de gestion, Chambres d’agriculture, coopératives...)

27 %

24 %

25 %

5%

7%

13%

7%

15 %

Enquête "Agrisurfeur" 2012*

Facebook en tête des réseaux sociaux !

S

elon l’enquête "Agrisurfeur" 2012*, 42 % des exploitants agricoles connectés à Internet fréquentent les réseaux sociaux. Un pourcentage en hausse de cinq points par rapport à l’enquête "Agrisurfeur" 2011. Facebook est leader avec 30 % d’inscrits, suivi par Copains d’avant (13 %). Twitter est loin derrière. Ces réseaux sont avant tout utilisés pour des échanges personnels. Dans le cadre professionnel, les agriculteurs favorisent plutôt les mails et les forums agricoles.

A quel(s) réseaux(s) social(ux) êtes-vous inscrit ? Facebook

30 %

Copains d’avant Trombi Twitter

13 % 5% 4%

Autres

21 % Enquête "Agrisurfeur" 2012*

* L’enquête online "Agrisurfeur" est menée par Bva en partenariat avec Isagri. 1.005 interviews valides d’agriculteurs internautes ont été réalisées entre le 3 et le 15 février 2012. Les résultats sont exprimés sans redressement car la base est représentative des agriculteurs connectés.

Le Baromètre agricole Terre-net Bva sur www.terre-net.fr/barometre

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Terre-net Magazine I Septembre 2012


Extraits des commentaires d’articles et des discussions entre agriculteurs sur Terre-net.fr et Web-agri.fr

Pac : une « autre réforme possible »… Réagissant à l’article "Pac : Momagri propose des mécanismes contra-cycliques pour stabiliser les revenus agricoles", Patrique estime qu’une « autre réforme est possible pour un coût de zéro euro. En créant des taxes à l’importation basées sur les coûts sociaux et environnementaux, non intégrés dans le prix de vente des produits importés. Des taxes qui serviraient à aider les zones défavorisées (de montagne par exemple) et qui protégeraient l’agriculture française ». Il suggère aussi de faire varier « le taux de jachères non rémunérées en fonction des volumes produits. Autrement dit de l’augmenter en cas de surproduction et de le diminuer » dans la situation inverse.

Confédération Nationale du Crédit Mutuel - 88/90 rue Cardinet 75017 Paris - 05/12

OPINIONS

Paroles de lecteurs

Source : commentaire d’article sur Terre-net.fr.

LE CRÉDIT MUTUEL, PARTENAIRE DES AGRICULTEURS.

« Mettre la charrue avant les bœufs » A propos de l’article paru dans la rubrique "Tri angles" de Terre-net Magazine n°16, Beiser a écrit : « Aller jusqu'à dire que la viande produite in vitro sera dangereuse pour l'élevage, c'est un peu mettre la charrue avant les bœufs. Au vu du coût de production d'une viande artificielle, qui n'est pas encore capable de "retranscrire" le goût d'un bon steak, il semble assez fou de dire qu'elle remplacera la viande animale. Elle peut aider en effet dans certains cas, mais ne deviendra pas majoritaire. » Source : commentaire d’article sur Web-agri.fr.

« Du pain bénit pour les laiteries » Padel50 : « La contractualisation, telle qu’elle est inscrite dans la loi de modernisation de l’agriculture, est un système qui donne tout le pouvoir aux industriels. Cette loi autorise les organisations de producteurs (OP), mais limite leur taille pour qu’elles n’aient aucun poids face aux multinationales. J’ai l’impression qu’elles sont même du pain bénit pour les laiteries, qui vont laisser le soin aux OP de gérer la production à leur place : le contrat sera passé avec l’OP, qui devra en respecter les termes tant en volume qu’en régularité saisonnière. Les industriels ne manqueront pas de donner du volume supplémentaire à une organisation plutôt qu’à une autre, ce qui entraînera des tensions entre OP et permettra de mieux les contrôler (…). Les contrats, qui n’existent pas dans bien d’autres pays, sont encore une spécialité française, visant à brider encore plus les producteurs en leur demandant ensuite d’être compétitifs. » Jose72 complète : « La contractualisation a surtout été mise en place pour organiser la filière après l’arrêt des quotas. Je n'ai jamais senti une quelconque volonté, ni de la part des pouvoirs publics ni de l'Europe, de vouloir rétablir une répartition équitable de la valeur ajoutée. » Source : forum général sur l’élevage de Web-agri.fr.

Toutes les discussions sur www.terre-net.fr/forums et www.web-agri.fr/forums

Septembre 2012

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Fidèle à ses valeurs de solidarité et de proximité, le Crédit Mutuel place ses clients au cœur de ses préoccupations et de ses actions. Partenaire des agriculteurs, il est à votre écoute pour vous conseiller et vous proposer une large gamme de produits et services adaptés à vos besoins et à ceux de votre famille. Financements souples, avances de trésorerie, gestion d’épargne : le Crédit Mutuel s’engage à vos côtés. UNE BANQUE QUI PRIVILÉGIE VOTRE INTÉRÊT, ÇA CHANGE TOUT.


sYnDiC’arene

Le pluralisme des idées

Foncier agricole Les dysfonctionnements de sa gestion dérangent La gestion du foncier agricole se heurte à des lacunes que les agriculteurs ne manquent pas de dénoncer. Après les adhérents de Jeunes agriculteurs, du Modef et de la Confédération paysanne, interrogés dans le précédent numéro, c’est au tour de Jean-Luc Chesneau de la Fnsea, de Fabrice Kilbourg de la Coordination rurale et de Gilles Guillou, non syndiqué, de faire part, au regard de leur expérience, de leurs critiques.

Coordination rurale

Fnsea

© DR

Polyculteur-éleveur en Gaec avec son fils, Mayenne. 110 ha, quota laitier de 425.000 l et valorisation de 100 taurillons.

«L

es hommes politiques commencent seulement à se rendre compte du problème de la disparition du foncier agricole. Cela fait pourtant longtemps que nous agitons le carton rouge. Il ne s’agit pas de s’opposer au développement économique, mais de lutter contre les abus. En la matière, tous les acteurs ont leur part de responsabilité. Les élus locaux, d’abord, mettent trop de temps à réagir. Je leur reproche aussi leur double D’un côté, ils disent « La Cdoa n’a plus discours. vouloir limiter l’artificialisation des les moyens d’orienter terres. De l’autre, ils multiplient les zones artisanales ou industrielles l’agriculture » sans réelle concertation. Les entreprises, elles aussi, sont trop gourmandes. Je reste dubitatif quand je vois des hectares et des hectares de pelouses autour des bâtiments. Quant aux particuliers, ils veulent des terrains de plus en plus grands pour construire leur maison. Les Allemands, eux, s’installent souvent sur des parcelles de 500 m². En France, la norme s’approche plus des 1.000 m². Pour nous agriculteurs, cette pression foncière fait grimper inexorablement les prix. Cette évolution pénalise en premier lieu les jeunes pour lesquels le coût de l’installation est de plus en plus élevé. Enfin, les Cdoa n’ont plus les moyens juridiques d’orienter correctement l’agriculture. Depuis les assouplissements de la loi de modernisation de 2006, un quart voire un tiers des dossiers que nous traitions auparavant ne passent plus en commission. En effet, des montages juridiques de plus en plus complexes permettent de contourner le schéma des structures. »

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Terre-net Magazine I Septembre 2012

Producteur de bovins viande, Moselle. 110 vaches allaitantes limousines, 98 ha de fourrage.

© DR

Fabrice Kilbourg

Jean-Luc Chesneau

«L

a gestion du foncier agricole est confrontée à deux écueils majeurs. D’une part, tous les acteurs doivent respecter et appliquer les lois, ce qui n’est pas toujours le cas. D’autre part, il faut réformer le schéma des structures. Certaines commissions locales notamment pourraient être supprimées. Le clientélisme de certains élus locaux ou professionnels est inadmissible. Quand je me suis installé en 1998 sur la ferme familiale, 24 ha de terrains communaux se sont libérés. Face à deux autres candidats, double-actifs, j’étais prioritaire car j’envisageais d’exercer le métier d’agriculteur à plein temps et je répondais parfaitement aux « Le clientélisme critères pour bénéficier des aides à l’insMais, le maire a attribué la lode certains élus est tallation. cation au plus offrant. J’ai alors contesté la décision devant les tribunaux. inadmissible » Quatorze ans plus tard et après de multiples épisodes judiciaires, je ne suis toujours pas locataire des terrains. J’ai pourtant gagné tous les procès que j’ai engagés auprès du tribunal administratif et même auprès du Conseil d’Etat. Malgré cela, la mairie continue de prendre des décisions en ma défaveur. Au lieu d’un tel entêtement, une solution consensuelle pour satisfaire tout le monde était possible. Je n’ai eu aucun appui des organisations professionnelles agricoles, qui n’ont pas joué leur rôle : défendre l’installation des jeunes. D’ailleurs, j’en ai un peu assez d’entendre les syndicats mettre en avant leur engagement vis-à-vis du foncier et de l’installation. Les belles paroles ne suffisent pas, il faut agir. »


Trois avis par mois Tous les syndicats sont sollicités, à tour de rôle, afin de garantir le pluralisme. La disparition des terres agricoles vous préoccupe ? Discutez-en sur www.terre-net.fr/forums

Non syndiqué Gilles Guillou © DR

Producteur de lait et aviculteur, Côtes-d’Armor. 300.000 l de quota laitier, atelier avicole de 1.200 m², 82 ha dont 30 ha de céréales.

«D

epuis que je me suis installé en 1988 en périphérie de Guingamp, mon exploitation a été entaillée, au fil des ans, d’une vingtaine d’hectares de terres en location pour la construction de lotissements et de zones commerciales. Heureusement, j’ai réussi à récupérer des terrains par-ci par-là pour compenser ces surfaces perdues. Avec des prix aux alentours de 35.000 €/ha, je comprends l’intérêt du propriétaire qui vend ses terres et je respecte son choix.

Il n’y a aucune prise de conscience des élus locaux. Ce sont même eux les principaux responsables de l’érosion du foncier agricole ! Les communautés de communes ne se concertent pas. Au contraire, elles se concurrencent directement. Dans un rayon de 15 km autour de ma ferme par exemple, il y a 50 ha de zones artisanales. « J’ai décidé de me Toutefois, celles-ci sont quasibattre contre tous ces vides et les terres restent inexploitées. Aussi, sous couvert du gaspillages » développement économique de leur commune, les élus font n’importe quoi, y compris contourner les lois. A Lannion notamment, ils projettent d’agrandir la rocade en pleine zone humide alors qu’aucun bâtiment agricole ne pourrait y être construit. J’ai décidé de me battre contre tous ces gaspillages en assistant le plus souvent possible aux réunions où il est question d’urbanisation. Partout en France, les agriculteurs doivent mettre davantage la pression aux élus pour qu’ils se conforment aux lois et comprennent que la terre agricole n’est pas à leur disposition pour réaliser des projets souvent démesurés. » Propos recueillis par Arnaud Carpon

Septembre 2012

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Votre horizon

Verdissement de la Pac Pas question de retirer les 7 % de Sie de la production

La mise en œuvre des Sie doit reposer sur une approche dynamique de la préservation de la biodiversité.

Les demandes de la profession agricole

 Ne pas enlever les Sie de la production agricole.  Encourager, dans les Sie, les pratiques innovantes assises sur l’agronomie.  Créer une stratégie dynamique de préservation de la biodiversité.  Favoriser une approche incitative et contractuelle (avec la société) du verdissement.

A

Bruxelles, tout est négociable sauf le ratio de 7 % de Surfaces d’intérêt écologique (Sie). Une mesure annoncée lors de la présentation, le 12 octobre 2011, de la proposition législative de la Commission européenne sur la réforme de la Pac. Celle-ci a ouvert le débat sur les pratiques agricoles en vigueur et sur les modifications à apporter pour que les prochaines Sie à mettre en place, consécutives au verdissement des aides, ne soient pas autant de surfaces retirées de la production. Pour les professionnels agricoles, tout doit être entrepris pour ne pas arriver à cette extrémité. C’est pourquoi ils ont décidé d’être force de proposition, au risque sinon de voir Bruxelles leur imposer une nouvelle machine à gaz dont ils ne veulent pas.

La voie à suivre « Les environnementalistes sauvent la Pac », défend France nature environnement via Lionel Vilain, conseiller technique auprès de l’association. Mais, « à condition toutefois de ne pas condamner auparavant l’agriculture », insiste Gérard Tubery de la Fop.

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Terre-net Magazine I Septembre 2012

Lors d’une table ronde organisée par Prolea, à laquelle participait Xavier Beulin, président de la Fnsea, intervenants et participants ont essayé d’expliquer comment allier biodiversité, pratiques agricoles et production.

© Terre-net Média

Lors d’une table ronde organisée par Prolea, la plateforme de communication des huiles et protéines végétales françaises, intervenants et participants ont tenté de montrer la voie à suivre pour concilier biodiversité, pratiques agricoles et production. Objectif : ne pas enlever les 7 % de Surfaces d’intérêt écologique (Sie) des superficies cultivées.

et s’orienter vers des pratiques innovantes assises sur l’agronomie. Sur les Surfaces d’intérêt écologique, il ne s’agit pas de renoncer à la technologie et d’adopter des pratiques culturales d’un autre temps. La biodiversité relève de l’agronomie. Et la mise en place des Surfaces d’intérêt écologique sera même l’occasion de développer une agronomie des surfaces non cultivées !

Par ailleurs, la mise en œuvre des Sie doit reposer sur une approche dynamique de la préservation de la biodiversité et non pas conservatoire car les conditions péEtre pédagogue doclimatiques évoluent. Autrement dit, ce qui est La présence des présidents de Une approche envisageable à un mol’Agpb, de l’Agpm et de la Fop, ainsi ment donné peut ne plus que celle de Christiane Lambert, contractuelle être approprié quelques vice-présidente de la Fnsea, atet incitative. années après. Le retour testent de l’importance accordée de l’élevage dans les par le syndicat majoritaire à la question, à quelques mois des élections des zones céréalières s’inscrit parfaitement dans cette optique, compte tenu des bienfaits représentants des Chambres d’agriculture. agronomiques pour les sols. Ceci afin de ne pas s’attirer les foudres des syndicats minoritaires, ni de se faire dicter, une fois les choix faits, les règles pour légitiJouer gagnant-gagnant mer auprès de la société le financement de la Pac. Les résultats de certaines études, conduites par Sylvie Monnier de l’Union régionale des Pour "produire plus et mieux avec moins" forêts d'Auvergne, sont tout à fait encoura(d’intrants et d’argent, Ndlr), les participants geants. « Ils prouvent qu’il est possible de du colloque sont unanimes : il faut être pé- rendre compatibles biodiversité et producdagogue et ne pas parachuter des mesures tion agricole, commente-t-elle. Et l’idée avant d'avoir suffisamment analysé la situa- d’assimiler des surfaces cultivées selon certion. Mieux vaut en effet écouter le terrain


taines pratiques culturales à des Sie est judicieuse. » « De toute façon, on ne peut que jouer gagnant-gagnant sinon les propositions de la Commission seront vécues comme des outrages à l’agriculture. » L’expérience de l’Institut de l’agriculture durable (1) s’appuie sur des grilles quantifiant, sur une exploitation, la contribution de pratiques culturales (absence de labour, présence de haies et de taillis, proportion de couverts dans l’assolement) à la préservation ou à l’augmentation de la biodiversité. Ceci afin de parvenir, à partir d’une table de conversion à établir, à assimiler à 7 % de Sie une surface cultivée beaucoup plus importante. En adoptant cette méthode, tous les signaux sont au vert. Sur le terrain, les pratiques culturales adoptées montrent que la protection de la biodiversité est conditionnée par la production agricole et réciproquement.

selon une formule à déterminer, permettra de savoir si le ratio de 7 % de Sie est respecté. Selon Michel Griffon de l’Association internationale pour une agriculture écologiquement intensive (2), toutes ces expérimentations soulignent qu’une approche contractuelle du verdissement de la Pac entre les agriculteurs et la société serait pertinente. En proposant, aux exploitants, un ensemble de pratiques pour se conformer à la norme de 7 % de Sie. Pourquoi ne pas envisager également le développement de la certification ? Celleci respecterait la capacité d’entreprendre de l’exploitation et rentrerait dans le cadre de l’agro-diversité. Cette approche contractuelle et incitative du verdissement éviterait probablement les écueils liés aux règles obli-

gatoires et vexatoires édictées par Bruxelles. De plus, elle positiverait la démarche en plaçant l’agriculteur au cœur du dispositif. Frédéric Hénin Suivez tous les temps forts de la réforme de la Pac sur www.terre-net.fr (1) Organisme, créé en 2008, composé d’agriculteurs, d’agro-industriels et d’associations, rassemblés autour de la démarche de développement durable en agriculture. Leur réflexion repose sur la problématique suivante : comment produire mieux et plus avec moins de moyens. Ils oeuvrent, entre autres, pour la protection de la biodiversité et des ressources non renouvelables. (2) Organisation, mise en place en 2010, afin de favoriser les débats d’idées autour des nouvelles pratiques culturales visant à produire plus et mieux avec moins de terres, d’eau, d’énergie, de chimie... Tout en préservant la biodiversité et en limitant le changement climatique.

Avec la société C’est aussi en se référant à une grille que l’Union régionale des forêts d'Auvergne a délimité les zones propices aux auxiliaires, qu’elles soient cultivées ou non, zones à partir desquelles les Surfaces d’intérêt écologique seront définies. Pour chacun de ces auxiliaires, la surface sur laquelle il impacte la biodiversité est spécifiée (par exemple, 0,4 ha pour un chêne dans un champ de céréales). Et dans chaque exploitation ou paysage, la somme des surfaces propices aux auxiliaires, converties en Surfaces d’intérêt écologique

© Terre-net Média

Semis direct, couverts végétaux… Sur les Surfaces d’intérêt écologique, il ne s’agit pas de renoncer à la technologie et d’adopter des pratiques culturales d’un autre temps.

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Passe et impasse

Du lait à l’herbe dans tous ses états

Le troupeau pâture toute l’année, nuit et jour, sur les 280 ha de l’exploitation.

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En Australie

Chaque printemps (entre août et décembre puisque les saisons sont inversées par rapport à l’hémisphère nord), la pousse de l’herbe reprend très rapidement car l’Australie connaît des hivers doux et humides. Les éleveurs groupent donc leurs vêlages à la fin de l’hiver (juillet-août) pour que le pic de production laitière ait lieu au printemps, lorsque la ressource en herbe est la plus importante.

Ashley et Nadine Greenaway à Jack River (Victoria)

400 unités d’azote/ha pour 8.000 l/VL

D

Le gain de temps et d’argent permet aux ès les premières années de leur foréleveurs de se consacrer au troupeau laimation, les étudiants australiens, futurs producteurs de lait, apprennent à gérer tier, à la traite notamment. Celle-ci est généralement effectuée dans un local girigoureusement l’unique ressource dont ils disposent en abondance : l’herbe. gantesque car la dimension des troupeaux australiens exclut le recours aux roLeurs compétences L’herbe, l’unique bots, qui serait onéreux (1 robot pour s’apprécient d’abord par leur capacité à 50 vaches). ressource en produire le plus en abondance. La conduite du cheptel d’Ashley possible pour, enet de Nadine Greenaway, à Jack suite, la récolter et la River dans le Victoria, s’inscrit dans cette valoriser sous toutes ses formes. Au moindre coût afin d’être compétitifs. En Australie, démarche : les 330 vaches pâturent toute sans aides à la production, ce sont les marl’année, nuit et jour, sur les 280 ha de l’exploichés mondiaux qui fixent le prix du lait ! tation pour produire 2.700.000 l de lait par an. Fraîche, en foin ou ensilée, l’herbe a toujours été le fourrage le plus économique à produire. Faciles à implanter, les prairies restent productives plusieurs années, voire plusieurs dizaines d’années, sans nécessiter beaucoup d’entretien.

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Terre-net Magazine I Septembre 2012

siblement les mêmes : contrôle laitier, insémination artificielle, fertilisation azotée, etc.

L’été, une saison redoutée Sur l’exploitation d’Ashley et de Nadine, la rotation des pâtures s’étale sur trois semaines.

Aux antipodes Cette ferme semble aux antipodes des structures familiales françaises. Et pourtant… Les techniques employées sont sen-

© DR

Les 330 vaches d’Ashley et de Nadine Greenaway produisent 2.700.000 l de lait par an.

© DR

L’herbe n’est pas prête d’être détrônée en production laitière. Sa première vertu est d’être la matière première agricole la plus économique à produire, même si elle n’est pas sans risque puisque particulièrement sensible à un manque de précipitations. La dimension écologique ne constitue donc pas la principale motivation pour s’orienter vers des modes de production herbagers. Mais, l'herbe est une aubaine là où l'on veut la prendre en compte, comme en Europe par exemple. En Australie en revanche, elle passe à l’as ! Avec jusqu'à 400 unités d’azote épandues par hectare chez Ashley et Nadine Greenaway, sa production est même très polluante.


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En Europe Jean-Louis Peyraud, chercheur à l'Inra

L’herbe a de l’avenir

«L

© DR

Selon Jean-Louis Peyraud, « les prairies possèdent de nombreux atouts pour être à la base de systèmes laitiers plus durables ».

e secteur laitier doit s’adapter à une plus grande volatilité des cours et se préparer à l ’accroissement probable des prix de l’énergie et des engrais, avec des systèmes intensifs de plus en plus remis en cause.

Dans le même temps, plusieurs travaux démontrent que les élevages laitiers utilisant le pâturage sont les plus compétitifs. Les comparaisons conduites au niveau mondial révèlent que les exploitations maximisant le pâturage ont même des coûts de production d’autant plus faibles que la part d’herbe est plus

importante. Ainsi, au Danemark et aux PaysBas, les coûts de production d’un kilogramme de lait sont supérieurs de 50 à 60 % par rapport à ceux observés en Irlande, les modes de productions néo-zélandais étant de loin les plus compétitifs. En France, le degré d’intensification n’est pas un facteur décisif dans l’explication des performances technico-économiques. Dans chaque région, la marge brute par hectare croît avec le niveau d’intensification ; ce qui n’est plus le cas pour la marge nette par hectare qui semble être moindre dans les orientations les plus intensives, sauf en Bretagne.

Coûts de production faibles Par ailleurs, les conduites extensives résisteraient mieux aux fluctuations de prix car le coût variable de production du lait est toujours beaucoup plus bas que dans les autres systèmes. Mais surtout, les résultats économiques montrent une plus grande hétérogénéité au sein d’une même classe d’éleveurs qu’entre modes de production, intensifs et extensifs. Il semble donc y avoir des marges de progrès exploitables dans tous les types d'élevage. La prairie possède donc de nombreux atouts

de se développer malgré la chaleur (brassicacées : colza, Rape - plante indigène, Ndlr -, millet) et qui fournissent environ 8 t de matière sèche par hectare. Non irriguées, ces parcelles cultivées peuvent être pâturées par les vaches si l’herbe des prairies est insuffisante durant la saison sèche.

Herbager mais intensif © DR

Au printemps, il faut reconstituer les stocks de foin et d’ensilage car l’été est souvent très sec.

Les vaches restent trois jours sur chaque parcelle et n’y reviennent que trois semaines plus tard pour que l’herbe repousse dans de bonnes conditions. Le printemps est aussi la période où il faut reconstituer les stocks de foin et d’ensilage : les éleveurs australiens redoutent l’été, souvent très sec. Toutefois, en été et en automne, l’irrigation d’une partie des prairies permet de disposer de fourrages frais pour que la production de lait ne décline pas au moment où les prix sont au plus haut (prime de 0,04 €/l). Mais, afin de compléter la ration de leurs vaches pendant la période sèche, les Greenaway sèment une culture fourragère composée de variétés de plantes, capables

Toutefois, l'irrigation présente de nombreux avantages. Quelques millimètres de pluie seulement et elle permet de disposer de 5 à 7 kg d'herbe supplémentaires en équivalent de matière sèche par vache et par jour. Et elle maintient les prairies en bon état pour redémarrer la prochaine campagne d’herbe. Néanmoins, la baisse du niveau des nappes phréatiques inquiète les éleveuses car il faut pomper de plus en plus profond pour irriguer les pâtures. En hiver, le foin et l’ensilage sont directement apportés aux vaches dans les champs où elles pâturent. Et toute l’année, les animaux reçoivent en salle de traite environ 4 kg d’aliments concentrés à base de graines de lupin, de triticale et de complément minéral vitaminé. Pour tout savoir sur la fertilisation des prairies : consultez le dossier spécial "fertilisation 2011" sur www.web-agri.fr

pour être à la base de systèmes laitiers plus durables, sous réserve que des innovations (concernant la production du fourrage, le choix des animaux, les conduites de lactation et la gestion du pâturage) en améliorent encore les performances. Le recours plus systématique aux légumineuses au sein de prairies multi-spécifiques permet de réduire l’utilisation de l’azote minéral, l’empreinte carbone du lait et la consommation d’énergie fossile tout en étalant la production fourragère au cours de la saison et en produisant des fourrages de qualité. Le choix des animaux est également crucial : ils doivent être robustes, fertiles et avoir une bonne persistance de lactation. Il faut aussi tendre à maintenir un potentiel laitier élevé afin de disposer d’animaux réactifs à l’apport de quantités supplémentaires de concentré lorsque les conditions de marché rendent cette stratégie intéressante. » Propos recueillis par Frédéric Hénin

Le système herbager d’Ashley et de Nadine est d’abord intensif avant d’être écologique, avec notamment l’emploi massif d’azote. Jusqu’à 400 unités par hectare sont en effet épandues chaque année. Mais, la pollution des sols et des nappes phréatiques, comme le risque de tétanie d’herbage pour les animaux, sont loin d’être des préoccupations majeures en Australie. Aurélien Viala, élève ingénieur agricole à Purpan avec Frédéric Hénin

Irriguer pour produire de l’herbe toute l’année L’irrigation est réalisée par deux pivots de 300 m pour un coût de 36.000 €/an. L’investissement – 100.000 € par pivot (système de pompage et de raccordement compris) – est lourd. Mais, si les prairies n’étaient pas irriguées, la production laitière chuterait de 10 %. Ce qui représenterait une perte de 81.000 € par an pour un prix du lait à 300 €/t. Les pivots électriques fonctionnent cinq mois par an. D’où des charges énergétiques conséquentes pour l’exploitation (environ 12.000 €/an). Pour pouvoir utiliser l’eau, les agriculteurs payent une licence au gouvernement (1.500 €/an).

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La valeur ajoutée est à vous

Agroforesterie

Des gains assurés… mais à long terme

Des arbres dans vos cultures : d'après les premières estimations, le cap des 10.000 ha couverts en agroforesterie pourrait être atteint en France métropolitaine d’ici 2013.

«L

’agroforesterie n’est pas une déclinaison d’un projet de boisement mais bien une manière de produire autrement, sur une parcelle agricole arborée, où l’arbre trouve une fonction agro-économique au sein du système de production. »

I N I T I AT I V E

Dans une analyse du ministère de l’Agriculture, Fabien Liagre du bureau d’études Agroof, Frédérique Santi de l’Inra d’Orléans et Julien Vert du Centre d’études et de prospective, insistent avant tout sur la nécessité de raisonner sur le long terme en l’absence d’une plus-value immédiate. « L’agroforesterie peut ainsi s’envisager sous plusieurs angles, sous celui de la produc-

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tion de matières premières agricoles, de bois, de biomasse… mais aussi sous celui de l’impact de l’arbre sur l’environnement de la culture. »

Productivité accrue Plusieurs systèmes agroforestiers existent mais, selon Séverin Lavoyer de l’Association française d’agroforesterie (Afaf), la réintroduction d’arbres dans les parcelles de grandes cultures s’avère moins onéreux, surtout du fait des économies d’échelle. « L’investissement se situe entre 600 et 800 €/ha, sachant que les mesures de soutien peuvent couvrir 70 à 80 % des dé-

penses. Au démarrage, la motivation la plus fréquente est d’ordre agronomique, avec l’objectif de maintenir le potentiel de production. » « Cependant, poursuit-il, la présence des arbres augmente la valeur vénale de la parcelle, de même que la vente du bois après la coupe procure un revenu. » Selon les études menées en milieu tempéré, les cultures et les arbres se révèlent tous deux plus productifs associés qu’exploités séparément. « La productivité arboricole en milieu agroforestier peut être jusqu’à deux à trois fois plus importante que celle obtenue en ambiance forestière. Avec une cinquantaine d’individus à l’hectare, l’agriculteur dispose

Claude Jollet, pionnier de l’agroforesterie en Charente-Maritime « Une valeur sur pied de 1.000 €/m3 »

«I

l y a une trentaine d’années, j’ai commencé à planter des noyers dans mes parcelles cultivées, une espèce qui pousse bien dans les sols calcaires de la région. Je souhaitais me constituer un capital, une certaine valeur sur pied. Celle-ci dépend du cours du bois : les estimations les plus optimistes, selon les débouchés et la qualité de l’arbre, la situent à 1.000 €/m3 (un noyer

Terre-net Magazine I Septembre 2012

de 55 cm de diamètre et de 5 m de haut donne 1 m3 de bois). Aujourd’hui, j’ai également des merisiers pour lesquels je peux attendre au moins le même niveau de valorisation. À raison de cinquante arbres par hectare sur 55 ha, c’est plutôt intéressant. Quant aux cultures intercalaires, l’année dernière, particulièrement sèche, j’ai atteint

seulement 22 q/ha de rendement en blé par exemple contre 60 en plein champ (respectivement 30-35 et 70-80 q/ha d’habitude, Ndlr). Mais avec un niveau restreint d’intrants, comparé aux 7 q/ha qu’ont pu faire mes voisins en bio, je ne suis pas mécontent. Je n’ai encore coupé aucun de mes arbres. Je ne suis pas pressé. Pour l’instant, j’entretiens mon capital. »

© Agroof

Planter des arbres dans les cultures ou les pâturages : l'agroforesterie revient à construire un système fonctionnant sur plusieurs strates dans l’espace et le temps et impose de penser à long terme. La production traditionnelle sera complétée de celle de bois et de biomasse. L’ensemble bénéficiera d’effets agro-écologiques positifs en cas de combinaison réussie. Le tout avec un impact global sur la rentabilité.


© Claude Jollet

© Afaf

Selon Alain Canet, président de l’Association française d'agroforesterie, « le schéma de gauche représente la situation de l’arbre en milieu agricole européen. À droite, voici ce que notre agriculture pourrait devenir sans diminuer la productivité. »

Investissement d’avenir

paru localement. « Il reste encore beaucoup à faire pour réorchestrer l’ensemble et créer des liens entre les différents acteurs, surtout pour de petits volumes. »

La culture reste rentable Au-delà de la valorisation du bois, l’arbre favorise le fonctionnement agro-écologique du système. « Si les individus adultes interceptent une partie du rayonnement solaire aux dépens des espèces cultivées, ils exercent une action compensatrice dans le temps sur le sol, l’eau et la biodiversité. » Ils contribuent également à limiter les conséquences néfastes du réchauffement sur les grandes cultures (échaudage et stress printanier).

Les parcelles agroforestières deviennent, dans ce contexte, intéressantes à exploiter avec un double avantage. Fabien Liagre, « les « Chaque inter« Une manière Selon arbres améliorent le bilan vention d’élagage de produire hydrique des cultures, résur les houppiers duisent les risques de desdes arbres géautrement. » siccation et les protègent nère un revenu des coups de chaleur ». intermédiaire pour Dans les simulations de l’Inra, ces l’agriculteur. La vente de cette effets bénéfiques vont jusqu’à combiomasse peut également compenser les pertes de rendements penser la perte de rendement due observées dans les dernières an- au manque de lumière lors des mauvaises années climatiques. nées d’exploitation d’une parcelle Les systèmes fourragers en profitent agroforestière. » aussi. « Les arbres décalent le desSéverin Lavoyer confirme les pers- sèchement des prairies de deux à pectives économiques encoura- quatre semaines en période d’été geantes pour le bois, mais prévient ou en cas de fortes températures. » que de nombreuses filières ont disMathilde Carpentier Plus d’informations sur les bénéfices agronomiques et environnementaux de l’agroforesterie sur

Attractivité unique Appétence accrue Epandage facile et régulier Longue persistance d’action

www.terre-net.fr/mag/18agroforesterie

Moins de matière active/ha

© Claude Jollet

Process de fabrication DE SANGOSSE

Au-delà de la valorisation du bois, l’arbre favorise le fonctionnement agro-écologique du système.

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d’un capital potentiel de 40 m3 de bois d’œuvre. Selon les essences et la qualité des soins (tailles et élagages), la rentabilité du système sur le long terme peut être supérieure. » Le vice-président de l’Afaf évoque d’ailleurs le noyer qui se négocie entre 700 et 3.000 € l’unité. D’autant que les prix du bois devraient augmenter. « Compte tenu de la hausse des cours de l’énergie et de la demande croissante en matériaux renouvelables, la filière bois sera probablement de plus en plus sollicitée. »


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Vos challenges techniques

Holstein x Bbb Profiter du revenu viande avec la semence sexée

initiative

Certains taureaux blanc bleu sont disponibles en semence sexée pour obtenir des mâles, car les veaux croisés mâles seront vendus plus cher que les femelles.

Les enjeux pour l’agriculteur Christophe Thévenot

Eleveur en Gaec à Souarce (Territoire de Belfort). 110 vaches holsteins et jersiaises, 90 veaux de lait/an, trois taureaux blanc bleu belge.

«J

’ai commencé à inséminer mes Holsteins avec de la semence sexée il y a plus de trois ans car j’avais de gros problèmes de renouvellement dans mon troupeau. Il naissait beaucoup plus de mâles que de femelles et je devais acheter des génisses, ce qui me coûtait cher. J’ai débuté avec quelques doses et, désormais, toutes les inséminations sont effectuées avec de la semence sexée de taureaux holsteins afin d’avoir 90 % de femelles. Avant que j’opte pour cette technique, je dépensais environ 400 euros en achat de doses et en insémination pour obtenir une femelle. Aujourd’hui, cela me revient à 150 euros avec 2,2 paillettes par vache en moyenne. Les doses sexées sont moins fécondantes mais, en sélectionnant des taureaux sur leurs index fonctionnels, notamment en fertilité, j’ai remarqué que les génisses issues de semences sexées sont plus fertiles que les autres. En général, les deux premières IA sont réalisées avec de la semence sexée et, si la vache ne retient pas, je la mets avec l’un de mes trois taureaux blanc bleu. J’élève 45 génisses laitières par an et les veaux croisés sont engraissés au lait sur l’exploitation. Ces derniers sont vendus entre 115 kg pour les femelles et 140 kg pour les mâles, environ 850 € (6,5 à 7 €/kg), alors qu’un veau mâle holstein sera commercialisé aux alentours de 500 € (4,5 €/kg). »

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Les conseils de l'expert Hubert Brismée,

docteur vétérinaire en Belgique.

«L

es engraisseurs apprécient les veaux croisés holstein x blanc bleu belge (Bbb) pour leur bon rendement à l’abattage. Toutefois, il n’y en a pas suffisamment pour approvisionner le marché », explique le docteur vétérinaire belge Hubert Brismée, en charge du projet "Croisement terminal de Blanc bleu belge sur Holstein" (Ctbbh), dont l'objesctif est d’indexer les taureaux Bbb sur leurs aptitudes au croisement et d’étudier les performances des animaux croisés. D’après l’Unceia (Union nationale des coopératives d’élevage et d’insémination animale), les inséminations faites en croisement représentent, en France, 11,9 % du total des IA sur vaches laitières. Cette pratique semble moins répandue depuis 2007, suite aux fluctuations importantes du prix du lait et dans la perspective de la suppression des quotas.

Néanmoins, l’utilisation des taureaux Bbb progresse depuis plusieurs années (+ 10,3 % sur 2010-2011), au détriment des races à viande françaises. « L’arrivée de la génomique et surtout le recours à la semence sexée dans les élevages, couplés à une forte demande en viande bovine, devraient donner un nouvel élan au croisement industriel », estime Hubert Brismée.

Peu de souci au vêlage Les veaux issus de croisement Bbb sur vache holstein rencontrent peu de souci au vêlage, contrairement à ce que pourrait laisser penser l’impressionnante musculature paternelle. « Généralement, les plus "viandeux" avec une ossature fine possèdent de meilleurs index de facilité de naissance que ceux de type mixte », indique le vétérinaire wallon. Certains éleveurs préfèrent acheter un taureau Bbb plutôt que des doses de mâles testés pour leurs aptitudes au croisement. C’est le cas de Christophe Thévenot (voir l’encadré ci-contre) : « J’ai eu de la chance, car mes taureaux Bbb font des veaux qui naissent relativement petits ; ce qui me permet

© www.fabroca.com

L’offre de taureaux laitiers, disponibles en semence sexée femelle, ouvre de nouvelles pistes d’amélioration de revenus pour les éleveurs. Ces doses sexées peuvent être utilisées préférentiellement sur les génisses et les meilleures vaches en vue d’assurer le renouvellement. Ce qui permet d’opter pour le croisement industriel sur les vaches restantes. La race blanc bleu belge (Bbb) s’avère particulièrement adaptée à ce type de croisement avec la Holstein. L’avantage de cette pratique : dégager un revenu viande supérieur à celui généré par la vente des veaux mâles holsteins à bas prix.


Les inséminations en semence sexée doivent être destinées en priorité aux femelles les plus fertiles. Pour renouveler le troupeau, mieux vaut donc réserver les doses sexées de taureaux holsteins aux génisses. En effet, cellesci présentent un taux de réussite en IA sexée de 54 % contre 44 % pour des vaches ayant déjà vêlé. Les IA sexées femelles limitent le risque de vêlage difficile. De plus, en inséminant préférentiellement les génisses et les meilleures vaches avec des doses sexées, le niveau génétique du troupeau s’accroît plus rapidement qu’en puisant les femelles de renouvellement parmi les filles issues de vaches plus âgées.

200 € de plus-value.

Utilisation raisonnée Selon Hubert Brismée, l’option la plus intéressante pour un éleveur laitier est de commercialiser des veaux croisés âgés d’une dizaine de jours. « La plus-value entre un veau croisé de dix jours et un mâle holstein du même âge est de l’ordre de 200 €. Néanmoins, les mâles croisés valent entre 50 et 140 € de plus que les femelles. » C’est là tout l’intérêt d’employer de la semence sexée de taureaux Bbb pour faire naître 90 % de veaux mâles. « Le sexage engendre un surcoût de l’ordre de 35 € et diminue la probabilité d’obtenir une IA fécondante d’environ 12 %. Mais, grâce au prix de vente plus élevé des mâles croisés, les éleveurs y gagnent. »

Les croisements industriels sont à privilégier sur les multipares et les femelles de valeur génétique moindre. En employant de la semence sexée pour le renouvellement, le taux de croisement industriel peut monter jusqu’à 50 %, voire 70 %, si l’élevage a de bons résultats de reproduction. « Il faut commencer par une utilisation raisonnée du croisement industriel, en gardant une marge de sécurité pour le renouvellement », conclut Hubert Brismée. Robin Vergonjeanne

Semence sexée, croissement industriel… Vos réactions sur www.web-agri.fr/forums

Le croisement industriel en chiffres : • 80 % de vêlages faciles sans assistance sur multipares. • 3,4 % de césariennes sur multipares ; 10 à 15 % sur génisses. • Poids à la naissance : 48,6 kg ± 7,4 kg. • Prix de vente moyen à dix jours : 315 € ± 81 €. Source : Ctbbh

© Ctbbh

de les utiliser également sur génisses. Vu que j’ai peu de temps pour surveiller celles-ci, je préfère grouper les chaleurs. J’essaie une première IA avec de la semence sexée holstein, parfois une deuxième, et lorsque cela ne fonctionne pas je mène les génisses au taureau. Avec la monte naturelle, les taux de réussite sont meilleurs. Mes taureaux Bbb sont très calmes et aident à la détection des retours en chaleurs des jeunes femelles, qui viennent alors à proximité de la case du mâle, située dans le même bâtiment. »

Les croisés holstein x Bbb sont calmes et présentent des potentiels de croissance intéressants en veaux de lait ou taurillons, selon le docteur vétérinaire Hubert Brismée.


en aVant marge Les clés pour vous positionner

Stockage des céréales Les timides avancées du "plan silos"

Dans le cadre du "plan silos", les coopératives recensent plus de 80 projets d’extension de capacités de stockage existantes.

L

ancé mi-2011 par la filière céréalière, le "plan silos" avance plutôt timidement. Son principal objectif : doter la France de 5 Mt de capacités supplémentaires de stockage de céréales d’ici 2016. Coop de France recense 170 projets en cours ou à venir dans 96 coopératives, la moitié portant sur des extensions de capacités existantes et l’autre sur la création de nouvelles installations. Ils visent à augmenter à court terme la capacité de stockage française de 2,3 Mt.

Délais réduits Mais depuis son lancement, le "plan silos" se heurte à deux difficultés essentielles. La première concerne la réglementation sur les risques industriels, avec des seuils de déclaration/autorisation non adaptés aux silos et de trop longs délais d’instruction de dossiers. Sur ce point, les professionnels ont obtenu la révision de la nomenclature des installations classées, avec la mise en place d’un régime d’enregistrement pour les silos plats. Les textes législatifs devraient sortir d’ici fin septembre 2012. Premier changement : il sera possible de distinguer les silos plats des silos verticaux. « Comparé à l’ancienne réglementation, les dossiers seront traités à part si

bien que, pour un site où les deux types de silos sont envisagés, la nouvelle législation permettra de construire le double de capacité de stockage », explique Florent Varin, responsable sécurité/environnement chez Coop de France.

Pas de silos en zone agricole Selon les normes à paraître, les silos verticaux resteront soumis à déclaration à partir de 5.000 m³ et nécessiteront une autorisation à partir de 15.000 m³. Au-delà de 15.000 m³, une autorisation ne sera plus obligatoire pour les silos plats : ces derniers seront régis par une procédure d’enregistrement, ce qui réduira le délai de traitement des dossiers de 16 mois à 4 ou 5 seulement.

Ainsi, celles-ci souhaiteraient un meilleur appui des pouvoirs publics et demandent surtout un accompagnement des services déconcentrés. En attendant que Stéphane Le Foll se saisisse pleinement du "plan silos" et de ses écueils, Coop de France a réalisé un guide professionnel afin d’aider les coopératives à élaborer un projet de silos en parfaite adéquation avec leurs besoins. Reste que le "plan silos" est crucial pour la France, qui entend devenir un acteur majeur de la régulation des marchés céréaliers. Avec ses 55 Mt de capacités de stockage actuelles, l’Hexagone n’est pas en mesure de stocker les 750.000 t de grains produites en plus chaque année. Il n’est pas non plus capable de constituer des stocks de céréales et d’oléoprotéagineux suffisants pour être exportés vers les pays tiers et donc de saisir les opportunités qui se présentent.

Stocker 15 Mt de grains en plus.

Outre le frein réglementaire, les coopératives ont du mal à trouver des terres disponibles pour implanter les futures infrastructures. Ce qui viendra probablement modérer les ambitions de la profession. Si « des réflexions sont menées dans l’attente d’une circulaire du ministère de l’Agriculture », rapporte Coop de France, les coopératives ne parviendront pas à faire modifier le code de l’urbanisme, qui interdit de bâtir des silos en zone agricole.

Pour influer sur l’équilibre des marchés des céréales, la France devrait pouvoir stocker 68 à 70 Mt de grains. C'est pourquoi, le "plan silos" doit contribuer à moyen terme à accroître la capacité de stockage du pays de près de 15 Mt. Arnaud Carpon

Engrais : comment acheter au meilleur prix ? S'approvisionner en morte-saison, tenir compte de l’évolution des cours mondiaux, de l'offre et de la demande, des tendances à venir... Pour acheter ses engrais au meilleur prix, rendez-vous sur www.terre-net.fr/mag/18engrais

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Terre-net Magazine I Septembre 2012

© Terre-net Média

La filière céréalière peine à lever les freins au "plan silos" lancé en 2011, qui doit aboutir à la création de 5 Mt de capacités de stockage d’ici 2016.


Du 15 septembre au 15 octobre 2012

en jeu : 1 puma cVX 130 efficient power Des offres exceptionnelles ! n Financement : 5 échéances annuelles au taux de 0,99%, avec la première à un mois de la livraison, sur l’achat d’un tracteur Case IH neuf*.

n Pièces et accessoires : des offres spéciales sur les produits d’agriculture de précision, kits de filtres, courroies, embrayages, chargeurs, lubrifiants d’origine Akcela…

Des caDeaux et Des événements chez votre concessionnaire ! n 1 cadeau offert à tous les participants (dans la limite des stocks disponibles). n 20 maquettes au 1/32ème d’un tracteur Puma CVX 230 attribuées par tirage au sort chez chaque concessionnaire Case IH. n Des animations spéciales organisées par les concessionnaires case ih à découvrir sur www.lemoisefficientpower.com

Pour jouer, complétez entièrement et lisiblement le bulletin joint et venez le déposer dans l’urne prévue à cet effet dans une des concessions Case IH participant à l’opération « Le Mois Efficient Power » entre le 15 septembre et le 15 octobre 2012. Participation limitée à un seul bulletin par personne et par raison sociale. Voir conditions et règlement au dos du bulletin. *Pour en savoir plus sur nos offres et sur nos conditions de financement, rendez-vous chez votre concessionnaire Case IH participant ou sur le site www.lemoisefficientpower.com. D’autres offres de financement en crédit-bail et location sont par ailleurs disponibles auprès de CNH CAPITAL.

Photo non contractuelle

un événement exceptionnel vous attend dans le réseau case ih. vous pourrez découvrir les nouvelles gammes efficient power conçues pour vous apporter plus de puissance, de confort et d’économies de carburant. venez aussi vivre un moment inoubliable avec un grand jeu, des offres spéciales et des cadeaux.


Pleins PHares

Au coeur du machinisme

Crédits photos Terre-net Média

Septembre C'EST lA rENTréE POUr TOUS...

... pour le matériel agricole aussi !

Dossier réalisé par Pierre Criado

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Terre-net Magazine I Septembre 2012

© Terre-net Média

Avez-vous vu le dernier cartable à la mode, ou encore le dernier stylo quatre couleurs d’une célèbre marque à trois lettres… Eh oui, c’est la rentrée scolaire ! Pour les constructeurs de matériels agricoles aussi, c’est la rentrée avec les salons d’automne. Entre Innov-Agri, le Space et le Sommet de l’élevage, la liste des nouveautés présentées est longue. L'équipe de Terre-net Magazine vous propose une sélection de ce qui vous attend dans les allées…


Productivité maximale

© DR

Transmission double embrayage

La nouvelle transmission Direct Drive de John Deere sera présentée pour la première fois sur un salon français, à Innov-Agri. Conçue et fabriquée par le constructeur américain, cette transmission double embrayage est unique sur le marché du tracteur. Elle se structure en trois gammes de huit rapports sous charge. Pas d’hydraulique. D’après John Deere, « le rendement est optimal grâce à une transmission de la puissance 100 % mécanique ». Côté confort, les passages des huit rapports se font sans rupture de couple.

© DR

© DR

Nouveau look et nouvelles "technos" pour la nouvelle série de presses à balles carrées BigBaler de New Holland. Objectif : presser plus vite et plus dense. Toute la cinématique de la machine a été repensée afin d’augmenter la vitesse de travail. « Le principal levier pour améliorer la productivité des chantiers, c’est la vitesse de travail au champ », explique Philippe Miroux de New Holland. « Les ingénieurs de la marque ont donc travaillé à accroître la cadence de tous les éléments en mouvement, du ramasseur au piston ». Le ramasseur des BigBaler a été complétement revu : sa vitesse serait supérieure de 14 % à celle des presses BB900. La vitesse du piston a subi le même traitement et atteint 48 coups/minute.

révolution dans l’utilisation des lexion

Claas vient de franchir un cap dans l’aide à la conduite et aux réglages de ses moissonneuses-batteuses Lexion. Sur les modèles hybrides 600 et 700, le système Cemos Automatic permet, à la machine, d’adapter automatiquement et en continu, en fonction des conditions de récolte, la vitesse d’avancement et le réglage du séparateur et du nettoyeur. Dans le détail, le Cemos Auto-separation régule le régime des rotors et la position des volets de rotors pour une meilleure séparation résiduelle des grains. Le Cemos Auto-cleaning, lui, pilote le régime du ventilateur, ainsi que l’ouverture des grilles supérieure et inférieure, afin d’assurer le bon nettoyage de la récolte. Grâce au guidage automatique Gps pilot et à la régulation du débit Cruise pilot, le constructeur propose une solution de récolte des céréales quasiment automatique. Il ne reste plus, au chauffeur, qu’à régler le dispositif de battage. Pour personnaliser les réglages, le conducteur choisit parmi quatre stratégies de récolte : "débit maximum" (quand la fenêtre de récolte est courte par exemple), "consommation minimale", "qualité de grain optimale" et un mode "balance", qui combine les trois précédents. En mode "débit maximum", Claas annonce un débit de chantier accru de 20 % : la machine optimise les réglages afin que la vitesse d’avancement soit maximale.

Le descriptif complet des presses BigBaler sur www.terre-net.fr/mag/18bigbaler


Pleins PHares

Au coeur du machinisme

Innov’Space 2012 Confort, fonctionnalité et performance

Confort de travail, fonctionnalité des produits et recherche de performance sont les trois maîtres-mots des Innov’Space 2012.

D

ans le cadre des Innov’Space 2012, 47 nouveaux produits ou services ont été récompensés. Avant la révélation des coups de cœur du jury, le 11 septembre prochain lors de la soirée des exposants, 11 nouveautés se distinguent déjà et ont obtenu la mention "2 étoiles". Voici une sélection de ce palmarès 2012 à travers trois critères : le confort, la fonctionnalité et la recherche de performance. Lely intègre le cercle des constructeurs qui proposent des solutions complètes d’automatisation de l’alimentation des troupeaux. Avec le Lely Vector, la société décroche deux étoiles. Tout comme DeLaval avec Optimat. Déjà en compétition sur le marché des robots de traite, les deux marques n’ont pas fini de se concurrencer, surtout avec deux concepts totalement différents.

Ces deux nouveautés s’inscrivent parfaitement dans la thématique de la plateforme R&D du Space intitulée, cette année, "bâtiments et matériels du futur".

Une 3ème étoile ? Alors, à l’heure où ces lignes sont écrites, tout porte à croire que ces deux innovations seront gratifiées d’une troisième étoile… Pour le savoir, rendez-vous le 11 septembre vers 22 h sur Web-agri.fr ! Deux étoiles également pour Joskin et sa remorque Drakkar. Équipée de parois synthétiques rigides et d’un tapis mobile, celleci s’avère très fonctionnelle et facilite les opérations de chargement/déchargement. Toujours dans le secteur de la manutention, Jcb voit ses derniers modèles de télesco-

11 nouveautés ont reçu 2 étoiles aux Innov-space

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Société/Produit

Service/Equipement

Catégorie/Elevage

Acemo

Elicontrol

Alimentation/Porcin

Bio4gas

Bert

Méthanisation

DeLaval

DeLaval Optimat

Alimentation/Bovin

Ifip-Institut du porc

CharcutiSim

Service/Porcin

Irsea

NoReds

Santé animale/Aviculture

Joskin

Joskin Drakkar

Machinisme (remorque)

Lely

Lely Vector

Alimentation/Bovin

Lohmann Animal

Health Apire

Alimentation/Porcin et aviculture

Merial

Sanicorde®

Santé animale/Porcin

Ovoconcept

Robot Junior

Machinisme/Aviculture

Tuffigo Rapidex

VigEbox

Machinisme/Aviculture

Terre-net Magazine I Septembre 2012

piques primés d’une étoile pour leur moteur homologué Stage lllb aux nouvelles fonctionnalités. Autre nouveauté à ne pas manquer, celle de la société Lemee qui fait coup double : une étoile pour deux utilisations. N’oublions pas le Web, la vidéo et les applis. Le réseau Bienvenue à la ferme reçoit une étoile pour la création de son application Smartphone. Canal-vache d’Agri Video System permet, lui, d’organiser en ligne avec ses voisins des rondes de surveillance vidéo des troupeaux. Grâce à Keenan enfin, vous pouvez ajuster la ration de vos animaux via Smartphone ; la mélangeuse s’occupant du reste.

Web, vidéo et applis Toutefois, cette liste d’innovations récompensées reste la sélection de l’équipe de Terrenet Magazine. Méthanisation, contention des animaux, ambiance dans les bâtiments… : de nombreux autres produits et services sont dévoilés dans le dossier Space de Web-agri.fr. Rendez-vous aussi sur le plateau de la Space Terre-net Web TV du 11 au 14 septembre au parc des expositions de Rennes. Pierre Criado

Tous les Innov’Space sont dans le dossier spécial Space 2012 sur www.web-agri.fr

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A la veille de l’ouverture du salon international de l’élevage à Rennes, la rédaction de Terre-net Magazine a selectionné huit des 47 nouveaux produits et services primés aux Innov’Space 2012.


Emily présentera sur le Space son nouveau godet mélangeur distributeur, conçu pour une utilisation 100 % herbe. Grâce au mélangeur hélicoïdal Hardox, qui équipe en option la gamme Melodis, il est adapté au mélange et à la distribution d’herbe ensilée (bruns courts inférieurs à 5 cm).

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Le système robotisé d’alimentation des troupeaux de la société DeLaval vient d’être primé de deux étoiles au palmarès 2012 des Innov’Space. Optimat assure le stockage (temporaire), la préparation et la distribution de la ration fourragère. Cette dernière est réalisée par un chariot sur rail installé le long de la table d’alimentation. Le nombre de repas et les quantités sont déterminés par l’éleveur via le logiciel de gestion de troupeau du constructeur Delpro.

Un godet distributeur dédié à l’herbe

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le restaurant Optimat, 2 étoiles au guide du Space

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l’appli nutritive de Keenan

Deux étoiles aussi pour le gastronomique lely Vector

Lely est aussi récompensé de deux étoiles aux Innov’Space 2012. Sur le même registre que son principal concurrent (cité ci-dessus). Mais, pas de rail pour le Vector ! A la place : un robot de mélange et de distribution. Vous connaissiez le Juno, le robot d’affourragement de la marque. Imaginez-le avec un bol mélangeur sur le dos et vous obtenez le Lely Vector.

Les mélangeuses dotées de la technologie iKeenan Méca-fibre sont directement connectées à Internet, afin d’ajuster le temps de coupe et de mélange en fonction de chaque aliment. L’éleveur ou son nutritionniste peut modifier la ration par l’intermédiaire d’un Smartphone.

En vidéo sur le web : le Lely Vector, en fonctionnement, dans le dossier spécial Space 2012 sur

www.web-agri.fr

Polyvalence ExcLusIvE semoir sOLITAIR porté (3m, 3,50 m ou 4 m). Il s’accouple en quelques minutes ...

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Au coeur du machinisme

Nous, on "lemee" !

Facile de décharger un drakkar

Spécialisée dans le transport de matières premières, la société Lemee vient de breveter une double enveloppe pour l’acheminement de céréales par camion et, en retour, de fertilisants organiques (compost, lisier déshydraté). Cette nouveauté, couronnée d’une étoile aux Innov'Space, est conforme aux réglementations sanitaires actuelles, qui imposent l’absence de contact direct entre les engrais organiques et tout contenant qui reçoit des matières premières à destination de l’alimentation animale.

Tiens, ça va vêler chez mon voisin

© Terre-net Média

Plus de détails sur les nouveaux télescopiques Jcb dans le dossier spécial Space 2012 sur

UX PREMIUM 420x148,5_UX PREMIUM 420X148,5 14/03/12 12:05 Page1 www.web-agri.fr

Vannes

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télescopiques Jcb : "y a pas photo" !

Qui dit capot relooké, dit circuit de circulation de l'air repensé. Le tout pour refroidir et protéger les nouveaux moteurs, conçus par les constructeurs pour respecter les normes Stage lllb. Afin de se passer de filtre à particules ou de la technologie Scr (Selective catalytic reduction), Jcb a préféré optimiser le système de combustion et de circulation des gaz d’échappement. Pour répondre aux normes antipollution, trois éléments ont été intégrés aux blocs moteur : une injection à rampe commune haute pression (2.000 bars), un turbocompresseur à géométrie variable et la recirculation des gaz d'échappement refroidis Egr.

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La souplesse de chargement et de déchargement caractérise la remorque Drakkar de Joskin. Grâce à ses parois synthétiques rigides et au tapis en matière synthétique entraînant la paroi frontale, le déchargement de la remorque s’effectue sans pression. Innovation primée de deux étoiles aux Innov'Space.

Agri Video System est récompensé d’une étoile aux Innov’Space 2012 pour son service Internet Canalvache qui permet, via une plateforme web, de partager la surveillance d’un troupeau. Les éleveurs, équipés d’un système Visionaute (produit de surveillance vidéo de la même société), peuvent établir un planning de surveillance de leurs troupeaux par plages horaires. « Je prends de minuit à quatre heures du matin, toi de quatre à huit ! »

Une appli mobile pour Bienvenue à la ferme

Le réseau d’agritourisme Bienvenue à la ferme dispose désormais de son appli mobile. Grâce à la géolocalisation, quel que soit l’endroit où vous vous trouvez, vous obtenez en un clic la liste des fermes du réseau situées à proximité. Pour pallier le problème de connexion en zones rurales, l’appli peut fonctionner de manière autonome.

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Pleins PHares

Tronçons

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Remplit la cuve au litre près. Commande, de la cabine, les dilutions et rinçages en fin de chantier. Pilote la hauteur de rampe par ultra-sons. Garantit l'application idéale du produit et évite automatiquement les obstacles. Relève la rampe et coupe les vannes, automatiquement, pour les demi-tours en fourrière. Ouvre ou ferme progressivement les tronçons dans les pointes. évite tout recouvrement des passages.

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Le Tempo, semoir monograine de précision à grande vitesse, est désormais disponible pour la France en version télescopique 6 et 7 rangs (Tempo T). Avec des écartements à choisir entre 60, 70, 75, 76,2 et 80 cm, il répond à une grande partie des besoins en maïs, tournesol, soja et sorgho. Porté, sa largeur est de 3,30 m au transport et de 4,80 m au travail. 90 ch minimum sont nécessaires pour emmener ce nouveau modèle.

rampe 36 m pour l’Agt

A l’occasion des salons de rentrée et notamment d’Innov-Agri, Kuhn exposera pour la première fois, en France, son nouveau distributeur d’engrais traîné à rampe 36 m. D’une autonomie de 6.300 l, l'Agt 6036 est destiné aux très grandes exploitations agricoles et aux Eta. Deux souffleries transportent l’engrais à travers la rampe en inox jusqu’aux 32 diffuseurs, qui le libèrent au-dessus de la plante. La rampe est alimentée par six doseurs avec une régulation proportionnelle à l’avancement. Chaque doseur peut être stoppé individuellement et intégrer une coupure de tronçons pilotée par Gps.

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le Tempo en version portée

Textos Pour plus de précision – New Holland propose à ses clients un service d’assistance pour la gestion des systèmes d’agriculture de précision. Numéro gratuit : 00800 64 111 111. Une adresse mail existe aussi : plmsupporteur@newholland.com. 10 km/h – Selon Sulky, la distribution du semoir Easydrill Fertisem peut semer et apporter 750 kg/ha d’engrais en localisé à une vitesse de 10 km/h.

l’ennemi des adventices

Après avoir exposé son nouveau déchaumeur Cruiser XL sur l’Agritechnica fin 2011, Horsch sort cet été la version portée. Le Cruiser XL se décline aujourd’hui en version portée de 5 et 6 m et en version semiportée de 8 m avec essieu de transport central.

13.000 km en tracteur – Un MF 7624 parcourt actuellement 13.000 km à travers l’Europe, afin de collecter des fonds pour une école au Tchad. Il était le 18 juillet dernier à Beauvais, accueilli par la direction du site Agco division Massey Ferguson.

Economisez en traitant 100% de la parcelle à la juste dose, et rentrez détendu avec presque zéro litre de fond de cuve.

le meilleur pour vos intrants

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100 % ! – Agrifac, spécialiste de la pulvérisation et des arracheuses à betteraves, rentre dans le groupe Excel Industries.


Pleins PHares

Au coeur du machinisme

Moteurs

Stage lllb, toujours au cœur des budgets

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Les tracteurs de grosses puissances respectent déjà les normes européennes Stage lllb. Vous le constaterez à l’occasion des salons de rentrée, c’est maintenant au tour des tracteurs de moyennes et de petites puissances d’y passer !

Sans homologation, pas de vente !

hez les constructeurs de tracteurs, tout tourne actuellement autour de la réglementation Stage lllb ! « Nos bureaux d’études se consacrent presque exclusivement à l’intégration des moteurs et à leur mise aux normes », commente Antoine Brissart, chef produit "tracteurs élevage" chez Fendt.

Prix en hausse de 4 à 10 % Normal, compte tenu des échéances à respecter. Et les préoccupations sont identiques pour toutes les marques. Car sans homologation, pas de vente. Ainsi, la majeure partie des budgets R&D est affectée à la conception de moteurs. Alors, pas étonnant que "nouveaux tracteurs" rime avec "nouveaux moteurs". Et les constructeurs en profitent pour proposer une série d’évolutions : les capots sont relookés (pour faire de la place aux filtres à particules), les tableaux de bord modernisés, les cabines épurées et plus fonctionnelles. Mais pas de révolution toutefois, ça reste des tracteurs. En revanche, il faudra contribuer au financement de la recherche et accepter de voir les prix augmenter de 4 à 10 %, parfois plus. En contrepartie, les moteurs sont plus propres, gagnent quelques chevaux et peuvent, en théorie et en fonction des marques, réduire la consommation de carburant de 5 à 12 %. De nombreux tracteurs 4 et 6 cylindres, fraîchement homologués, seront donc exposés

lors des salons de septembre et d’octobre. Technologie Scr (Réduction catalytique sélective) ou Fap (Filtre à particules) : tout dépend des gammes de tracteurs et des marques. Chez Claas, par exemple, les Arion 500 et 600 font peau neuve. Leurs moteurs Deere Power System intègrent un filtre à particules à régénération active ainsi qu’un système de recirculation des gaz Egr. Ils disposent aussi de certains équipements de l’Axion 900 comme le joystick Cmotion, l’ordinateur de bord Cebis ou encore la cabine à cinq montants. Nouvelle réglementation, donc nouvelles séries comme les tracteurs Farmall U chez Case IH. Leurs moteurs sont basés sur ceux des Jxu avec une cylindrée en hausse de 3,2 à 3,4 l et l’ajout d’une injection électronique Common Rail turbo intercooler. Case IH a aussi fait le choix du Fap et de l’Egr pour « un meilleur rapport technique et financier ». Mais, reste à savoir ce qui est réellement le plus économique.

Réalité virtuelle Stage lllb également pour les T5 de New Holland et nouvelle cabine VisionView, conçue « à l'aide de techniques de simulation de la réalité virtuelle » selon le constructeur. A découvrir dans les prochains jours, en vidéo, sur Terre-net.fr. Enfin, Kubota sort les Mgx et les M60. Les moteurs combinent Doc (Catalyseur d’oxydation diesel), Fap et Egr. Quant à McCormick, ce

sera Scr pour ses derniers modèles X70. Et qui dit Scr dit Ad Blue, donc un réservoir supplémentaire situé à côté de celui du carburant. D’autres séries devraient voir le jour sous peu, comme les tracteurs 4 cylindres John Deere ou encore Valtra. Pour les découvrir, restez connectés sur Terre-net.fr ! Pierre Criado

Agco confirme le Scr pour le Stage IV

Qui dit Scr dit Ad Blue, avec un nouveau réservoir situé à côté de celui du carburant. Aux Etats-Unis, le groupe Agco anticipe déjà la prochaine étape des normes moteur (Stage IV) et annonce vouloir « continuer à utiliser la technologie Scr e3 dans ses moteurs Agco Power afin de répondre aux exigences des moteurs Tier 4 Final/Stage IV ». Tout en précisant que « dans certains modèles spécifiques, une petite partie des gaz d'échappement refroidis sera recyclée (système Egr) afin de se conformer aux normes sur les émissions tout en réduisant la consommation de liquide et en améliorant l'équilibre de puissance ».

Montez à bord des Arion 500 et 600 sur www.terre-net.fr/mag/18arion

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Terre-net Magazine I Septembre 2012

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Les enjeux de saison

Strip-till PASSEz à lA lIgNE !

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© Watier-Visuel

Pas de place à l'improvisation « Le strip-till, ce n’est pas une binette ! » Edouard Guilbart, Pdg de la société éponyme, définit non sans humour cette technique innovante de préparation du sol, originaire des Etats-Unis et qui commence à se développer en France. Temps de travail diminué, consommation de carburant réduite, implantation "sécurisée" des cultures : ses atouts sont certes nombreux. Mais, le strip-till impose de bien connaître ses sols, nécessite une bonne maîtrise technique et laisse peu de place à l’improvisation.

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Fertilisation localisée. Travailler le rang

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Dossier réalisé par Pierre Criado et Matthieu Freulon

Terre-net Média : Terre-net.fr - Elevage-net.fr - Terre-net-Occasions.fr - Terre-net-WebTV.fr I Septembre 2012

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granD angle

Les enjeux de saison

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Strip-till SAVOIr éCOUTEr SON SOl Même avec l’outil le plus performant, pour obtenir les meilleurs résultats, rien ne vaut l’expérience et la réflexion de l’utilisateur. Car l’agronomie conditionne l’utilisation de l’outil. Des caractéristiques du sol au choix de la date de passage, le Strip-till implique de prendre du recul dans les techniques de culture simplifiées.

I

nscrit dans une logique de simplification du travail du sol, le Strip-till fait parler de lui dans les campagnes et attire nombre d’agriculteurs dans les salons ou les démonstrations. Dernière preuve en date à Terre à Terre 2012 : les visiteurs se sont massés autour du Stripcat de Sly France pour le voir en action et pour l'essayer. Le Strip-till, importé depuis une dizaine d’années du continent américain, a commencé à se développer en France il y a trois ans. Certes, il faudra peut-être du temps pour que les outils de Strip-till soient aussi répandus que la charrue, présente dans toutes les fermes depuis une vingtaine d’années. Mais, cette nouvelle technique de travail du sol est promise, selon beaucoup, à un bel avenir.

agronomiques et économiques actuelles, commente Damien Brun, ingénieur en agroéquipement chez Arvalis-Institut du végétal. Le Strip-till sécurise la ligne de semis ! » Par rapport à un sol non labouré, le travail de l’outil sur la ligne de semis garantit des conditions optimales pour l'implantation des cultures. « Un avantage certain pour les cultures de printemps, où une graine est égale à un pied », souligne Damien Brun. Le Strip-till affine la terre de la bande de semis, favorise le réchauffement du sol et la crois-

Comparaison entre un système labour conventionnel et un itinéraire avec Strip-till (source : réseau des Cuma de l'Ouest 2011) Labour conventionnel (déchaumeur 3 m/labour 30 cm/herse rotative 3 m/ semoir 6 rangs)

Performant mais complexe Serge Gaudry de la société Jammet, par exemple, pense que tous les agriculteurs « en Tcs passeront tôt ou tard au Strip-till ». Temps de travail réduit, économie de carburant, diminution du phénomène de battance, de l’érosion ou encore de l’évaporation… « C'est une technique qui surfe sur les préoccupations

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Terre-net Magazine I Septembre 2012

sance racinaire des plantes à pivot (action de fissuration de la dent). Au niveau de l'interrang, les résidus de la précédente récolte semblent limiter les phénomènes de battance et d'érosion et aussi, théoriquement, le développement des adventices. Sur le papier, cette technique semble idéale. Toutefois, elle impose de connaître parfaitement son sol et de maîtriser les bases de l’agronomie. « L’essentiel dans le Strip-till, ce n’est pas l’outil mais la manière dont vous l’utilisez sur vos sols, commente Serge Gaudry.

Strip-till (déchaumeur 3 m/Striptill 3 m/semoir 4 rangs)

Consommation (l/ha)

73,5

32

Coût tracteur (€/ha)

92,3

70,3

Temps passé (h)

2h03

1h17

Conclusion : temps de travail et consommation de carburant quasiment divisés par 2 !


Sur le web : Pour découvrir ce concept de travail du sol en vidéos et en images, ainsi que tous les liens utiles, rendez-vous sur

www.terre-net.fr/mag/18striptill

Le Strip-till au printemps juste avant le semis, sur un sol hydromorphe très argileux, ça ne marche pas. Un peu comme le labour d’ailleurs : il faut passer la charrue obligatoirement à l’automne. » Même remarque de Victor Leforestier de Sly France : « Dans les sols argileux, il faut intervenir à l’automne. Et plus les argiles sont fortes, plus le passage doit être effectué tôt. L’hiver affinera le travail de l’outil. En sol limoneux en revanche, mieux vaut passer l’outil de Strip-till quelques jours avant le semis. » « Un passage au printemps, un mois avant de semer, est également envisageable pour finaliser la préparation du sol », ajoute Serge Gaudry. Aux yeux d’Etienne Delahaye, directeur d’Actisol, le plus important est d’avoir suffisamment de recul sur les techniques de conservation des sols ; ceci, pour ne pas avoir de mauvaises surprises. « Il faut savoir écouter son sol », insiste-t-il. Types de terre, conditions de passage, réglages du matériel… : il ne faut pas se lancer dans le Strip-till

ALPHA ergonomie

à la légère. « C’est une technique qui exige prise de recul et réflexion. Les outils sont performants mais complexes. » Et combiné avec le semis, c’est toujours un passage de moins ! Dans le concept de Striptill américain, le premier importé en France, l’action de semis est dissociée de la préparation du sol afin de bénéficier des avantages agronomiques précédemment cités. Sur un sol très argileux, combiner Strip-till et semis de printemps semble plutôt délicat. C’est pourquoi la technique a connu quelques évolutions en France pour s’adapter au contexte pédoclimatique. L’outil ne possède généralement plus de disques et offre la possibilité d’atteler un semoir.

Un passage de moins « A l’automne par exemple, le colza peut être semé en combiné. A cette période, on travaille peu le sol pour préserver son taux d’humidité. Ce n’est pas incohérent », confie Damien Brun. Pour des semis de printemps en sol limoneux et crayeux, il conseille vivement l’utilisation d’un semoir monograine avec un enterrage à l’américaine, autrement dit avec une roue qui rappuie fortement la ligne de semis. Enfin, toujours dans l’optique de diminuer le nombre de passages, la grande majorité des matériels de Strip-till peuvent assurer une fertilisation

localisée. Différentes études sont en cours et les premiers résultats sont encourageants (lire l’avis d’expert page 33). Phénomène de mode ou technique vouée à se développer ? A partir du moment où l’approche est plus agronomique qu’économique, certains semblent convaincus de l’essor du Strip-till en France, qu’ils comparent à celui du semis direct ou des Tcs il y a quinze-vingt ans. A suivre… Pierre Criado

Ce qu’il faut retenir sur le Strip-till - Idéal pour les cultures de printemps. - Temps de travail et consommation de fuel divisés par deux comparé à un système labour. - Meilleur développement des plantes à pivot qu’en semis direct, grâce à la fissuration en profondeur de la ligne de semis. - Outil en apparence simple à utiliser mais en réalité très technique.

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Les enjeux de saison

Pourquoi se passer de fertilisation ?!

Leurs conseils

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« Avoir une femme patiente ! »

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Avant de se lancer dans le Strip-till, le principal conseil d’Edouard Guilbart, responsable de la société du même nom : « Avoir une femme patiente ! C’est un outil de conception simple, mais qui empêche souvent de dormir la nuit ! La technique est pointue et nécessite une remise en question très importante de ses pratiques culturales. »

Idéal en non-labour

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Pas de place à l’improvisation !

« Il faut être motivé et convaincu. » C’est ce que suggère Etienne Delahaye, directeur de la société Actisol. Selon lui, difficile en effet de passer du labour au Strip-till. « Afin de sécuriser l’implantation de la culture, l’agriculteur comme le sol doivent être prêts à accepter le Strip-till. Le labour permet de travailler toute la parcelle et recrée artificiellement l’activité biologique des sols. Le Strip-till, lui, oblige à reconstituer une vie microbienne autonome. Or, les techniques de conservation des sols ne s’improvisent pas. »

« Intégrer la fertilisation localisée, c’est exploiter toutes les possibilités de la technique », explique Etienne de Saint Laumer, chef produit pour la marque Kuhn. « Ce serait dommage de ne pas mettre l’engrais juste là où la plante en a besoin. D’autant que cela réduit les doses à apporter. Le tout, pour que le système soit cohérent, est de tenir compte du précédent cultural, des reliquats azotés et de leur vitesse de minéralisation, du type d’engrais. »

« En non-labour ou en semis direct, il n’y a plus de préparation en profondeur des sols, observe Serge Gaudry de la société Jammet. Grâce au Strip-till, il est possible de préparer la ligne de semis plus profondément. Avec cette technique, travailler à 4 cm de profondeur ne sert à rien, puisque les semoirs de semis direct le font très bien. Le travail de fissuration doit s’effectuer entre 15 et 20 cm de profondeur, sans pour autant bouleverser les différents horizons. C’est pourquoi je pense que les agriculteurs en Tcs passeront au Strip-till. »

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Leurs conseils

En maïs ou en colza, faut-il opter pour un inter-rang standard avec, par exemple, un réglage intermédiaire de 60 cm ou régler l’outil en fonction de chaque culture (50 cm pour le colza et 75 cm pour le maïs )? Pour le maïs, la réduction de l’écartement ne semble pas avoir d’effet significatif sur les rendements. Néanmoins, elle améliore la capacité de la culture à concurrencer les adventices. Par contre, il faut investir dans un cueilleur spécifique pour le maïs grain. » Quid d’un écartement de 45/50 cm pour le colza et la betterave ? « Celui-ci paraît correspondre parfaitement aux deux cultures », répond Damien Brun.

Strip-drill…

Le Spirit de Väderstad se serait-il mis au Strip-till ? Non bien sûr, le Spirit reste un semoir. Mais, le constructeur teste actuellement un concept de Strip-drill basé sur le Spirit : les disques à l’avant ont été remplacés par des dents. Ainsi, Jean-Christophe Régnier, directeur de la marque en France, parle de Strip-drill plutôt que de Strip-till. Le semoir offre la possibilité de travailler entre deux rangs semés ou sur le rang dans le cas d’un inter-rang de 32 cm d’écartement minimum. La vitesse de l’outil peut varier de 6 à 15 km/h en fonction de la puissance du tracteur et des conditions agronomiques.

Le Spirit Strip-drill de Väderstad, en vidéo, sur

www.terre-net.fr/mag/18spirit

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La technique du Striptill pose à nouveau la question des interrangs. « C’est une donnée à prendre en compte dans l’organisation des chantiers, explique Damien Brun, ingénieur en agro-équipement à ArvalisInstitut du végétal.

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Inter-rang standard ou spécifique

« La technique est complexe », prévient Victor Leforestier de Sly France. « Le Strip-till, c’est la sécurité sur la ligne de semis. Si on utilise un combiné de semis, le sol n’a pas le temps de se réchauffer. Il faut aussi un tracteur plus puissant pour entraîner les divers outils, chacun ayant des vitesses de travail optimales différentes, donc difficiles à coordonner. En sol argileux, ce n’est pas possible. »

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Les enjeux de saison

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Av i s d ' agr i

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Franck Sibert cultive 240 ha (dont 90 ha de maïs, 50 ha de soja et 26 ha de colza) à Ambronay, à 25 km de Bourg-en-Bresse dans l’Ain.

Parcellaire : 240 ha dans un rayon de 4 km. Types de sol : argilo-calcaires ; pour moitié des argiles dures (taux d’argile de 35 à 55 %) et, pour le reste, des sols à 25 % d’argile.

«J

e ne laboure plus depuis 17 ans. J’ai découvert le Strip-till lors d’un voyage aux Etats-Unis. La technique m’ayant beaucoup intéressé, je l’ai "francisée" sur mon exploitation il y a deux ans. J’ai resserré les rangs de mes cultures pour effectuer tous les travaux avec un écartement de 60 cm, en maïs comme en colza. Cela peut paraître peu pour le maïs mais, en augmentant la distance entre deux graines, je garde le même peuplement à l’hectare, soit une densité de 85.000 pieds/ha. De plus, grâce à cette disposition, la plante couvre mieux le sol, qui est alors moins sec. Le Strip-till permet de gagner du temps et d’économiser du gasoil, tout en obtenant les mêmes rendements qu’en conventionnel. Mais attention, ce n’est pas une technique miracle ! Pour que cela fonctionne, il faut être

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Terre-net Magazine I Septembre 2012

prêt à accepter le non-labour. Une philosophie radicalement différente, où apprendre à connaître son terrain et le remettre en vie sont indispensables. Tout comme la rotation des cultures : son influence est encore plus forte que dans les systèmes conventionnels.

Pas plus cher qu’une charrue Concernant l’organisation des chantiers, dans les terrains limoneux, on peut enchaîner Strip-till et semis. Par contre, dans les terrains fortement argileux, il faut laisser le sol s’émietter suffisamment et espacer d’un bon mois les deux étapes. Ou idéalement faire un passage de Strip-till à l’automne et sortir le semoir au printemps. Il y a moins de réglages sur ce type d’outil que sur une charrue. L’élément de Strip-till, monté sur parallélogramme, coupe et pousse les débris via des disques, avant d’ouvrir le sol avec une dent. Puis, il dépose le fertilisant, le sillon étant refermé par des disques alvéolés, et un rouleau assure le rappui. Côté investissement, en 6 m, un outil de Strip-till ne coûte pas plus cher qu’une bonne charrue, soit environ 30.000 €. Si aujourd’hui, techniquement, tout le monde peut passer au Strip-till, reste à acquérir un certain état d’esprit… » Propos recueillis par Matthieu Freulon

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« Apprendre à connaître son terrain et le remettre en vie »

Constructeur : Orthman, basé au Nebraska (Usa), conçoit des outils de Striptill depuis 1985. Puissance requise par élément : 20 ch (sol léger) à 30 ch (argile). Profondeur de travail : 30 cm maximum. Vitesse de travail conseillée : 8 à 12 km/h selon les types de sol. Points forts : - robustesse "made in Usa" (éléments conçus à l’origine pour des 12 à 24 rangs), - bonne capacité de dégagement dans les gros volumes de résidus.

Le + : préservation du sol et de la vie microbienne. Le - : c'est l'agriculteur qui s'adapte à son outil de Strip-till.


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Damien Brun, ingénieur en agro-équipement chez Arvalis-Institut du végétal.

Une meilleure efficacité de l’engrais

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ujourd’hui, tous les acteurs (constructeurs, instituts techniques, agriculteurs, etc) semblent maîtriser les fondamentaux de la technique du Strip-till. En revanche, concernant la fertilisation localisée, des études sont en cours pour valider les premières observations. Où en est-on ? Réponses de Damien Brun, ingénieur en agroéquipement chez Arvalis-Institut du végétal. Terre-net Média (Tnm) : Pourquoi associer Strip-till et fertilisation ? Damien Brun (DB) : Il s’agit d’apporter sur la bande en train d’être travaillée, au plus près de la culture à implanter, les éléments nutritifs (N, P, K) indispensables à sa croissance. Tnm : Quels sont les bénéfices de cette technique ? DB : Economies d’intrants, meilleure disponibilité de l’engrais, gains de rendement, développement racinaire optimisé sont souvent cités, avec des études américaines à l’appui. Localiser l’engrais dans la bande de travail améliorerait son efficacité : diminution des pertes éventuelles, mise à disposition à proximité des racines…, d’où des économies potentielles en perspective. Un avantage qui dépendrait néanmoins du temps écoulé entre le passage de l’outil de Strip-till (avec la localisation de l’engrais) et le semis de la culture.

Tnm : Quels types d'engrais peut-on épandre ? Azote uniquement ou NPK ? DB : Selon la stratégie de fertilisation PK de l’agriculteur, il est possible de localiser des engrais complets (NPK) ou simples (P ou K). Les modalités d’apport d’azote font partie des points à travailler sur la fertilisation du maïs avec le Strip-till, notamment en termes de forme et de dose, en lien avec l’intervalle de temps séparant le passage du Strip-till et l’implantation de la culture. Tnm : Quel fractionnement ? DB : Actuellement, nous possédons très peu d’informations dans ce domaine. On entend des choses très diverses sur les pratiques américaines : 2/3 avec le Strip-till et 1/3 avec le semoir ; ou encore 1/3 avec le Strip-till, un peu de fertilisation starter avec le semoir et le solde apporté en localisé entre les rangs en végétation. Cela constitue, selon moi, l’un des principaux sujets à creuser concernant la fertilisation du maïs avec cette technique. Tnm : A quelle profondeur positionner l’engrais ? DB : Entre 15 et 20 cm. Il faut avoir à l’esprit que plus l’engrais sera positionné en profondeur, plus l’exploration racinaire de la zone se fera lentement, avec les risques de pertes (lessivage) plus importants que cela entraîne.

Propos recueillis par Pierre Criado

Septembre 2012

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Les enjeux de saison

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Christian Dubreuil exploite, sur deux sites, un total de 107 ha (dont 83 ha de maïs, 20 ha de blé et 3 ha de melon) à Bourran et à Saint-Sardos près d’Agen (Lot-et-Garonne).

« J’ai divisé par dix ma consommation de carburant »

disques, qui consomme moins à l’hectare et qui soulève la terre en la remettant en place derrière.

Un hectare en 30 minutes Parcellaire : 107 ha dans un rayon de 15 km. Types de sol : alluvions de la vallée du Lot ou argile des coteaux de Saint-Sardos, selon les parcelles.

«J

’ai commencé à m’intéresser au Striptill en 2009, au moment de la crise du melon et lorsque les prix des céréales étaient au plus bas. J’ai découvert cette technique en lisant un article sur le constructeur américain Dawn Equipment. Sa vision de la culture du maïs a retenu mon attention. Aujourd’hui, avec la volatilité des prix agricoles, il faut être capable de travailler différemment au cas où les cours des céréales chuteraient à nouveau. Comme, par exemple, préparer le sol en semant dans la foulée. Je suis passé directement du labour au Striptill. En 2009, j’ai pris contact avec la société Dawn Equipment et je suis allé voir leur machine chez un agriculteur déjà équipé. L’année suivante, j’ai testé la technique sur huit hectares et, en 2011, je l’ai adoptée sur la totalité de mes parcelles de maïs. Il existe deux types de matériels de Strip-till : à disques ou à dents. J’ai choisi la solution à

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Terre-net Magazine I Septembre 2012

Le labour a des conséquences négatives sur le sol : il l’appauvrit en matière organique notamment. De plus, en conventionnel, les besoins en eau et en carburant sont importants. Avec le Strip-till, j’ai divisé par dix ma consommation de carburant dédiée au travail du sol. Sans compter l’économie de temps : on peut faire un hectare en 30 minutes environ. En système labour, il faut deux heures par hectare ! (en incluant la reprise et la fertilisation, Ndlr)

Sol préservé Côté fertilisation, le Strip-till permet de localiser l’engrais dans les bandes. De ce fait, avec seulement 100 kg/ha, on obtient une concentration équivalente à un apport en plein de 400 kg/ha. La qualité d’épandage est meilleure et il est possible d’utiliser des engrais plus nobles. Le Strip-till préserve aussi le sol – entre autres, il ne détruit pas les canaux des vers de terre – et le protège de l’érosion. Concernant l’irrigation, la quantité d’eau nécessaire au premier apport est réduite (de 30 % selon Christian Dubreuil, Ndlr). Enfin, le Strip-till améliore le bilan carbone de l’exploitation.

Question investissement, un outil de Strip-till coûte aussi cher qu’une charrue varilarge, mais la largeur travaillée est plus grande et la durée de vie des pièces d’usure plus longue ! Le gros avantage par rapport aux Tcs, c’est qu’on n’observe pas de décrochement des rendements. Actuellement, en maïs, ils sont identiques à ceux obtenus quand je labourais. » Propos recueillis par Matthieu Freulon

Constructeur : Dawn Equipment, basé à Sycamore dans l’Illinois (Usa), propose des outils de Strip-till depuis sept ans. Il est présent en France depuis 1994. Puissance requise par élément : 15 à 20 ch selon les terres. Profondeur de travail : jusqu’à 18 cm. Vitesse de travail conseillée : 8 à 12 km/h selon les sols. Points forts : - adaptabilité de l’outil à tout type de sol (grâce à la pression par air en particulier), - robustesse et fiabilité du matériel.

Le + : amélioration du bilan carbone et du bilan économique. Le - : manque de recul, adaptation à poursuivre.


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La première transmission à variation continue chez Deutz-Fahr

Avis utilisateurs et réseau de distribution

ancé en 2001, l’Agrotron Ttv 1160 est le premier modèle du constructeur italien à être équipé d’une transmission à variation continue. A noter : Deutz-Fahr est le 3 ème tractoriste à avoir proposé une La transmission à variation contitelle transmission, après nue ZF Eccom 1.5. Fendt et Case IH. Dès 2001, ce tracteur dispose d’une gestion automatique transmission/moteur grâce à laquelle il contrôle le régime moteur de manière autonome.

© Deutz-Fahr

L

La cabine est de type Agrotron, mais avec des spécificités comme l’accoudoir qui regroupe les fonctions du tracteur et de la transmission (et bien sûr l’absence de levier de vitesses). A partir de 2007, le Ttv 1160 est remplacé par le Ttv 620, doté d’un moteur respectant les normes antipollution Stage IIIa (ou Tier 3). Unités commercialisées en France entre 2001 et 2008 : 327. Options les plus vendues : cabine suspendue, pont avant suspendu. Rappels recensés : aucun. Matthieu Freulon

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RANGER 400 et SPORTSMAN 500 H.O. FOREST *Taux nominal annuel de 0 % (hors frais de dossiers et hors assurance facultative) pour un prêt amortissable, avec 6 échéances semestrielles dont la première à 6 mois de la livraison. Exemple : pour un prêt de 14 206 € et une livraison en septembre, vous remboursez 6 échéances semestrielles de 2 368 € dont la première en mars, suivie de 5 échéances semestrielles. Frais de dossiers : 60 €. TEG (taux effectif global) annuel fixe : 0,242% hors assurance facultative. Durée totale du crédit : 36 mois. Coût total du crédit : 60 € hors assurance facultative. Offre soumise à conditions, réservée aux exploitants agricoles, coopérative d’utilisation de matériel agricole (CUMA), entreprises de travaux agricoles (ETA), pour tout achat d’un Ranger Diesel neuf chez les concessionnaires Polaris participant à l’opération. Sous réserve d’acceptation du crédit par votre Caisse Régionale de Crédit Agricole participante, prêteur. Offre valable du 1er septembre au 30 novembre 2012. prix public 16 990 € TTC

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Nouvelle Série 6 Deutz-Fahr. Agrotron 6150.4-6160.4-6150-6160-6180-6190 Nouveaux moteurs de 150 à 190 ch. associés à des transmissions Powershift performantes, pour des performances maximales obtenues à très faible consommation. Le dimensionnement idéal et l’excellent rapport poids/puissance assurent maniabilité élevée et forte capacité de traction. La nouvelle cabine est conçue pour vous permettre de travailler tout au long de la journée dans un confort maximal. Le système hydraulique et la technologie embarquée sont au top de leur catégorie et permettent l’optimisation des performances, de l’ergonomie et du confort dans toutes les conditions d’utilisation. A partir d’aujourd’hui, l’efficacité atteint un nouveau standard. Nous recommandons l’utilisation des lubrifiants et liquides de refroidissement d’origine. DEUTZ-FAHR LUBRICANTS

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