Rendement ou environnement ? Je choisis les deux. Optimiser le rendement tout en préservant l’environnement est au coeur des exigences de l’agriculture d’aujourd’hui. L’ammonitrate est un pur nutriment. Il permet d’obtenir les meilleurs rendements et une qualité supérieure avec un impact environnemental inférieur à tout autre engrais azoté. Vous voulez savoir pourquoi ? Visitez www.yara.fr/ammonitrate-pur-nutriment
SOMMAIRE
[ Édito ]
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[ En avant marge ]
Dans l’attente des modalités de la Pac Les réseaux sociaux pour échanger avec le monde entier
Les clés pour vous positionner : Soja : le Brésil, leader mondial en 2013
18 19
[ Tri angles ]
6
Des prises de vue, notre point de vue : Céréaliers/éleveurs : salauds de riches contre pauvres victimes !
Médicaments vétérinaires : les éleveurs payent-ils trop cher ?
[ Performance production ]
A écouter la pensée à la mode, tous les céréaliers seraient de fieffés salauds pleins aux as et les éleveurs de pauvres victimes subissant une mauvaise politique. C’est vraiment trop facile !
Vos challenges techniques : Fertilité des sols : la matière organique pour éviter la battance
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© Fotolia
[ Pleins phares ]
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Les incontournables du machinisme
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[ Terre’momètre ] La température du monde agricole :
8 9
Au cœur du machinisme : Tracteurs : un permis spécifique pour rouler à plus de 40 km/h ?
[ Grand angle ]
Image et moral des agriculteurs Paroles de lecteurs
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[ Syndic’arène ]
Les enjeux de saison : Traction et compaction des sols : les chenilles, gonflées à bloc ! Cette année, beaucoup d’agriculteurs s’interrogent sur l’intérêt de s’équiper de chenilles. Le débat est lancé, des études ont été menées, sachant aussi que des alternatives sont possibles.
Le pluralisme des idées :
10
Brèves, textos, photo-légende
Elevage : augmenter les prix, oui ! Mais pas seulement….
[ Impact ] Votre horizon : Tribune des JA : pour une Pac qui facilite l’installation des jeunes
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[ Champ planet’terre ] Passe et impasse : Anarchie et libéralisme : les plaies de l’agriculture
© Terre-net Média
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[ Inflexion ] La valeur ajoutée est à vous : Méthanisation : comment valoriser la chaleur ? Que faire de la chaleur issue de la cogénération ? Une question à se poser avant de se lancer dans la méthanisation car elle conditionne la rentabilité du projet.
[ Terre-net Occasions ]
34 35 41
Top affaire spécial "best of de l’occasion" La sélection professionnelle agricole Les annonces gratuites des agriculteurs
[ Argus ] © Terre-net Média
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42
La cote tracteur : New Holland TM155 Range Command
Terre-net Média : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Avril 2013
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EDITORIAUX La rédaction
Les lecteurs
Dans l’attente des modalités de la Pac
Les réseaux sociaux pour échanger avec le monde entier
© Terre-net Média
e monde agricole guette les modalités exactes de la future politique agricole commune. Cela se ressent dans bon nombre de réunions à travers la France. Y compris syndicales. Par exemple au récent congrès de la Fnsea, bien calme après un an d’élections présidentielle, législatives et professionnelle qui abouFrédéric Hénin, rédacteur en chef tissent à un nouveau paysage national, de Terre-net.fr. politique et professionnel, stable pour les quatre prochaines années. Tous veulent connaître les règles auxquelles il faudra s’adapter (et dont Terre-net vous donnera les clés). C’est à Bruxelles que tout se passe. Pas moins de 32 réunions sur la Pac sont déjà prévues entre la Commission européenne, le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne. Car chose inédite pour les 50 ans de la Pac, la codécision désormais en place se traduit par un trilogue dans lequel chacune des institutions défend sa réforme. On attend donc l’aboutissement de près de 15 mois de travail, initiés par la proposition législative du 11 octobre 2011 et marqués notamment par les votes du Parlement et du Conseil européens en mars dernier.
Mais paradoxalement, la Commission européenne n’attend pas les règles pour annoncer une baisse du budget de près de 5 % dès 2014. Un avant-goût de la nouvelle dimension du portefeuille des agriculteurs qui ne doivent plus penser Dpu. Les céréaliers surtout pourraient être plus que jamais livrés à eux-mêmes. Car avec un budget raboté, des priorités bien définies (jeunes agriculteurs, élevage, zones difficiles, qui ont effectivement de réels besoins) et le verdissement, ils auront probablement les restes... Peut-être une incitation à se lancer dans l’élevage aidé pour valoriser des céréales qui au final seront moins rentables ? Question ironique bien-sûr… Est-ce la loi d’avenir en France qui fera passer la pilule ? Mais là aussi, attention, il y aura des déceptions ! Car chacun a d’ores et déjà une vision différente de la contribution de l’agriculture au redressement productif de la France et de la dimension agro-écologique que le ministre veut lui conférer.
Thierry Guilbert Agriculteur dans le Gers (céréales et vaches laitières). http://www.facebook.com/thierry.guilbert.167
U
n agriculteur doit-il être présent sur les réseaux sociaux ? Pas forcément. Ce n'est pas une fin en soi mais c’est un moyen de discuter facilement avec la France entière. Et je dirais même avec le monde entier. On peut partager ses idées avec beaucoup de facilité et les faire circuler.
© Thierry Guilbert
L
J’utilise deux réseaux, Twitter et Facebook, mais plus souvent Facebook que je trouve plus simple d’emploi et plus convivial. J’en ai une utilisation à la fois professionnelle et familiale. Sur le plan personnel, je partage beaucoup de photos avec mes amis (c'est une de mes passions), j’ai recherché et retrouvé de vieilles connaissances… Mais il s’agit aussi d’échanger professionnellement. Bien sûr on ne peut pas tout dire sur les pages publiques, il faut savoir se donner des limites. Mais il est possible de passer en message privé pour poursuivre les discussions. J’ai été actif par exemple lors des élections pour les Chambres d’agriculture, je me suis servi de Twitter et surtout de Facebook pour faire part de mes opinions, dire ce que fait la Coordination rurale, ce que nous représentons. Je m’exprime sur l’actualité, le non-labour, etc. Je communique aussi avec des gens qui ne sont pas du tout dans l'agriculture. On peut débattre de tout. J’essaie de mieux faire connaître mon métier. On s’aperçoit que les gens évoquent beaucoup l’agriculture et donnent de nombreux avis… mais souvent sans savoir de quoi ils parlent. Dialoguer avec eux permet de montrer comment nous travaillons, de faire bloc par rapport à certaines rumeurs qui peuvent se propager, de répondre aux attaques sur le thème de la pollution par exemple. Publier des photos sert de preuve. Il s’agit d’expliquer ce que l'on fait et comment on le fait, pour rétablir la vérité.
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Terre-net Magazine I Avril 2013
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Soucieux de la préservation de l’environnement, la société Terre-net Média sélectionne des fournisseurs engagés dans une démarche environnementale. Ce magazine est imprimé sur du papier certifié PEFC issu de forêts gérées durablement. Les encres utilisées sont végétales. Tous les produits qui ont servi à la réalisation de ce magazine ont été recyclés ou retraités conformément à la certification IMPRIM’VERT. Encarts : ce numéro comprend trois encarts sélectifs, «BOUMATIC», «CHIRAULT», et «Terre à Terre» déposés sous la 4ème de couverture, ainsi qu’un encart « DURAPLAS » pour la totalité de la diffusion.
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Éthique2 Lecteurs Pas de publi-information dissimulée
TRI ANGLES
Des prises de vue, notre point de vue
Céréaliers/éleveurs Salauds de riches contre pauvres victimes !
Le titre vous choque ? C’est fait pour ! A écouter le bruit médiatique ambiant et la pensée à la mode, tous les céréaliers seraient de fieffés salauds pleins aux as et les éleveurs de pauvres victimes subissant une mauvaise politique. C’est vraiment trop facile ! Et énervant ! Le problème à l’envers ! Oui, les revenus 2012 sont en moyenne plus élevés chez les céréaliers que chez les éleveurs. Et nettement. Mais d’abord, il s’agit d’une moyenne qui cache des disparités (voir Terre-net Magazine n°22 p. 6). Ensuite est-ce condamnable ? Non. Ne prenons pas une profession ou une production comme bouc émissaire. La stigmatisation est trop souvent un sport national. Et même mondial. Stop. Bien sûr que tout n’est pas parfait. Il y a des inégalités en agriculture comme dans d’autres domaines. Mais on prend le problème à l’envers : est-ce le revenu des céréaliers qui est trop important ? Ne serait-ce pas plutôt celui des éleveurs qui est trop faible ? Les difficultés économiques rencontrées en élevage sont réelles. Et ne parlons pas des autres filières, qui du coup sont à peine considérées dans les médias généralistes !
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Moitié moins pour les producteurs ! Le vrai débat est celui des prix rémunérateurs. Ce constat ne date pas d’hier ! Et il est le même que l’on soit céréalier ou éleveur : les prix tendent à la baisse en monnaie constante depuis les années 60-70 ! Certes, pour un indice 100 en 1960, les prix en monnaie courante sont passés en 2007 à 744 pour les produits alimentaires à la consommation et à 370 pour les produits agricoles à la production, indique l’Insee. Mais en valeur réelle, c’est-à-dire en déduisant l’effet de l’inflation, ils ont reculé de 100 en 1970 à 85 en 2007 pour les produits alimentaires à la consommation, et de 100 à 47 seulement pour les produits agricoles à la production ! En clair, il y a moitié moins pour les producteurs !
Où sont les céréaliers ?
Revenons aux céréaliers. Où sont-ils ? Car s’ils sont montrés du doigt, n’est-ce pas aussi parce qu’ils ne parlent pas beaucoup d’eux ? « Pour vivre heureux, vivons cachés ? » A l’ère de la communication permanente, cela ne marche plus. Et si l’on faisait savoir au consommateur ce que lui apportent les cultures, ce serait bénéfique non ? Expliquons nos savoir-faire, rappelons ce qui fait le bon pain. Idem pour l’élevage, le maraîchage, la viticulture, l’arboriculture… Pierre Boiteau
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Terre-net Magazine I Avril 2013
Crédits photos : Fotolia
Un cultivateur avouait récemment qu’il ne se présentait plus comme céréalier de la Beauce mais comme agriculteur ou paysan, pour ne pas être mal vu. Arrêtons ! Quelle que soit leur production, tous les agriculteurs peuvent être fiers de leur métier, fiers de nourrir la population. Démago ? Non, il faut juste remettre certaines choses à leur place. Au lieu de se diviser, la profession agricole sera-t-elle un jour capable de se regrouper pour communiquer favorablement sur son image auprès du grand public ? Regardons par exemple les campagnes d’affichage en Suisse ou au Québec qui révèlent le métier sous son vrai angle, positif. Pourquoi ne voit-on pas de telles actions nationales en France, notamment lors des salons de l’agriculture ?
Nous battons des records de croissance. Dépassez-les avec nous. KWS – Le semencier maïs à la croissance rapide. De plus en plus d’agriculteurs font confiance à KWS, avec aujourd’hui plus de 2.5 millions d’hectares cultivés. La clef du succès : un des plus importants réseaux de recherche en Europe, adapté à chaque région de culture. Cela garantit dans chaque bassin de production, localement, la meilleure chance de développement et de croissance. A vous maintenant de vous développer avec nous. www.kws.com
Votre horizon La température du monde agricole TERRE’MOMETRE
Assistés, irrespectueux… Les agriculteurs ont un faux problème d’image
C
ontrairement à ce que croient les agriculteurs, les Français ont une bonne image d’eux ! 79 % des paysans pensent
être perçus comme des assistés alors que seulement 47 % de la population française les catalogue ainsi, selon le Baromètre
agricole Terre-net Bva* et le baromètre Ifop pour Dimanche Ouest-France**.
Agriculteurs, selon vous, les Français vous considèrent-ils comme… : Baromètre agricole Terre-net Bva* Français, les agriculteurs sont, selon vous… : Baromètre Ifop pour Dimanche Ouest-France**
Chiffres en % Violents Assistés
47 79 60
54 24
Des gens en qui les consommateurs peuvent avoir confiance
Modernes
80 51
Respectueux de l’environnement
Egoïstes
Compétitifs
58 42
Respectueux de la santé des Français
69 37
© Infographie Terre-net Média
77
18 16
25 34
Moral des agriculteurs Les céréaliers le retrouvent, les éleveurs doutent Depuis ces dernières semaines, êtes-vous plutôt plus confiant ou plutôt moins confiant concernant l’avenir de votre exploitation ? Baromètre agricole Terre-net Bva*
Chiffres en %
Eleveurs moins confiants Céréaliers moins confiants Eleveurs plus confiants Céréaliers plus confiants
*Baromètre Terre-net Bva. L’échantillon regroupe 464 agriculteurs professionnels, connectés à internet, âgés de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : région et orientation principale de l’exploitation (grandes cultures/polyculture-élevage/autres : viticulture-arboriculture-maraîchage). Source : Rga 2010. Le sondage a été réalisé du 21 au 30 janvier 2013. **Baromètre Ifop pour Dimanche Ouest-France. L’échantillon de 965 personnes est représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont eu lieu par téléphone du 13 au 15 février 2013.
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Terre-net Magazine I Avril 2013
© Infographie Terre-net Média
S
elon le Baromètre agricole Terre-net Bva*, un quart des agriculteurs sont plus optimistes que par le passé concernant le devenir de leur exploitation. Mais, derrière ce chiffre qui n’évolue pas depuis un an et demi, se cachent d’importantes disparités entre éleveurs et céréaliers. Les premiers ne sont plus que 10 % à avoir confiance en l’avenir contre 26 % en septembre 2011 ! A l’inverse, les céréaliers, avec des prix toujours au top pour les céréales, ont retrouvé le moral.
Confédération Nationale du Crédit Mutuel - 88/90 rue Cardinet 75017 Paris - 05/12
OPINIONS
Paroles de lecteurs Extraits des commentaires d’articles sur Terre-net.fr et Web-agri.fr
« Diviser pour régner » Face à l’opposition "chronique" entre les céréaliers et les éleveurs (cf. p.6), notamment en ce qui concerne les aides de la Politique agricole commune, ygor58 comprend « l’amertume des éleveurs. Cette injustice date de la Pac de 92, qui a conduit à l’asservissement des agriculteurs au culte du "travailler plus pour gagner moins !", ceci à la solde des industriels qui les sucent tant et plus ! Ne dressons pas les différentes productions les unes contre les autres. C’est la politique de certains : diviser pour régner. La remise à plat des soutiens pour plus d’équité et des prix réalistes sont les seules voies d’avenir pour l’agriculture ! » Source : commentaire d’article sur Terre-net.fr.
« 1/2 h pour produire 1 t de blé à 220-240 € contre 7 h pour 1 t de lait à 300 € » L’analyse de Pierre Viste sur le même sujet, même s’il ne partage pas le point de vue d’Ygor58, permet de remettre certaines choses à leur place : « Depuis bientôt 30 ans que je suis installé, je n’ai jamais vu un tel niveau de démotivation chez les producteurs de lait. Mes enfants ne veulent pas reprendre l’exploitation et heureusement, car je leur aurais déconseillé ce métier. Etant donné que, pour avoir une "retraite pleine", je devrai certainement travailler jusqu’à 67 ans, je pense convertir mon élevage en céréales bien avant. Leur prix, vu l’augmentation de la population et du coût de l’énergie, n’est pas prêt de baisser. Comme en plus, 1/2 h de main-d’œuvre est nécessaire pour produire 1 t de blé à 220-240 € contre 7 h pour 1 t de lait à 300 €, il faut vraiment être passionné pour continuer à s’occuper d’animaux 24 h/24. Je pense que les industriels n’ont pas compris que les gros ateliers laitiers ont pratiquement tous un potentiel "culture" important et comme le problème numéro un, c’est la main-d'œuvre... » Source : commentaire d’article sur Web-agri.fr.
LE CRÉDIT MUTUEL, PARTENAIRE DES AGRICULTEURS. Fidèle à ses valeurs de solidarité et de proximité, le Crédit Mutuel place ses clients au cœur de ses préoccupations et de ses actions. Partenaire des agriculteurs, il est à votre écoute pour vous conseiller et vous proposer une large gamme de produits et services adaptés à vos besoins et à ceux de votre famille. Financements souples, avances de trésorerie, gestion d’épargne : le Crédit Mutuel s’engage à vos côtés. UNE BANQUE QUI PRIVILÉGIE VOTRE INTÉRÊT, ÇA CHANGE TOUT.
Continuons à casser l’agriculture A propos des polémiques sur les nitrates, Bouchon s’insurge : « Essayons d’arrêter totalement d’épandre de l’azote minéral, ce sont du chômage et encore des fermetures d’usines en perspective. Mais c’est vrai, j’oubliais, la France ne sera pas touchée car les engrais viennent presque tous de l’étranger. Toutefois, nos fabricants de farine panifiable ne vont pas être contents car il n’y aura plus assez de protéines dans les cultures. Ils risqueront de perdre des contrats à l’export. Les agriculteurs, eux, vont faire des économies et les moissonneuses-batteuses ne bourreront plus. L’agriculture comble pourtant une partie de notre déficit commercial. Continuons à casser notre profession monsieur Stéphane Le Foll et madame Cécile Duflot ! » Source : commentaire d’article sur Terre-net.fr.
Avril 2013
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SYNDIC’ARENE
Le pluralisme des idées
Elevage Augmenter les prix, oui ! Mais pas seulement…. Comme les adhérents de JA, du Modef et de la Confédération paysanne interrogés dans notre dernier numéro, Gilles Dutant, Françoise Crété et Philippe Boyer attendent avec impatience une hausse du prix du lait. Mais cela ne suffira pas à sortir la filière de ses difficultés. Selon eux, l’élevage a besoin de stratégies pour plus de visibilité.
Eleveur laitier, Ain. 380.000 l de quota, 55 Montbéliardes. 70 ha de Sau, dont 42 ha de prairies.
© Gilles Dutant
Gilles Dutant
«I
l faut de toute urgence repenser la filière laitière ! Les aides Pac, même avec la réorientation annoncée vers l’élevage, ne seront qu’un pansement sur une jambe de bois. Donner des soutiens pour produire toujours plus pour le marché mondial n’est pas une solution. Il faut par ailleurs mettre en place une véritable régulation des volumes à l’échelle européenne, ainsi qu’une organisation transversale des producteurs, par bassin puis par pays. En 2012, mon lait a été valorisé 335 €/1.000 l en moyenne. Un prix très loin de compenser les charges : le Gnr oscille toujours autour d’un euro le litre et le soja est monté à plus de 550 €/t l’été dernier. Réduire les notamment alimentaires, a « Produire toujours plus coûts, évidemment ses limites. Diminuer au détriment de notre la quantité de correcteur azoté, c’est risquer un déséquilibre de la qualité de vie » ration et donc une baisse de la production laitière. Finalement, nos marges de manœuvre sont faibles et pourraient pénaliser des organisations d’élevage comme le contrôle laitier ou les coopératives d’insémination. Dans ces conditions, impossible d’investir ! En fait, depuis 2009, nous ne pouvons assurer que l’entretien des bâtiments. Pour avoir un peu plus de visibilité, il faudrait un prix du lait de 370 €/1.000 l minimum. On nous incite à accroître sans cesse notre production, au détriment de notre qualité de vie. Au regard des énormes investissements que nous devons réaliser et du temps passé sur l’exploitation, nous n’avons pas de juste retour de notre travail. »
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Terre-net Magazine I Avril 2013
Françoise Crété
En polyculture-élevage, Somme. 140 ha, 550.000 l de quota laitier.
© Fdsea de la Somme
Fnpl
Non syndiqué
«J
e ne suis pas certaine que la surprime aux 50 premiers hectares, prévue dans le cadre de la réforme de la Pac, profite vraiment aux exploitations laitières. Il aurait fallu cibler les soutiens vers les hectares autoconsommés par le troupeau. Je ne suis pas sûre non plus que la révision de la loi de modernisation de l’économie suffise pour redresser durablement la filière. Pas plus que le plan exceptionnel pour l’élevage promis par Stéphane Le Foll. Le gouvernement doit imposer un minimum « Il faut une politique de déontologie aux distributeurs. ambitieuse tournée
vers l’investissement »
Au-delà du prix du lait, l’élevage a surtout besoin d’une politique ambitieuse à long terme, qui permette des investissements structurants, tant dans nos exploitations qu’au niveau des outils de transformation. Mais outre l’aspect purement économique, nos politiques et les citoyens doivent comprendre que le maintien de l’élevage conditionne le dynamisme de nos territoires. Dans la Somme, il n’y a plus d’abattoir ni de centre de formation continue. De nombreux éleveurs, de plus en plus isolés, sont démotivés.
L’image de notre profession auprès des jeunes se dégrade, parce qu’elle devient de plus en plus complexe et à cause des contraintes administratives. J’ai le sentiment que les formations agricoles ne préparent pas suffisamment à cela. Produire du lait aujourd’hui est beaucoup plus compliqué qu’il y a quarante ans. Or, les jeunes s’installent souvent seuls alors qu’avant, on travaillait davantage en couple. A l’avenir, le métier demandera de plus en plus de compétences, notamment en matière d’organisation et de management. »
Trois avis par mois
Tous les syndicats sont sollicités, à tour de rôle, afin de garantir le pluralisme.
Coordination rurale © Philippe Boyer
Philippe Boyer
Eleveur laitier, Puy-de-Dôme. 105 ha de Sau en système herbager. 50 vaches, 320.000 l de quota.
«I
l y a quelques années, mes associés et moi faisions de la transformation et de la vente directe de yaourts. Mais en raison de la concurrence, du départ d’un associé, des charges d’emballage, et surtout des investissements à prévoir pour mettre aux normes notre atelier, nous avons préféré arrêter. Aujourd’hui, il nous serait impossible de reprendre une telle activité, faute de moyens pour investir. Les banques ne nous suivraient pas.
Cependant, actuellement, ma situation est tout aussi inextricable. Tant que les laiteries ne se remettront pas en question, je ne vois pas comment nous, éleveurs, allons nous en sortir. Comment expliquer, par exemple, que Lactalis paie le lait 410 €/1.000 l à ses producteurs italiens, quand l’industriel nous le paie 307 €/1.000 l ? Mais nos difficultés viennent d’abord de l’attitude de nos coopératives ! Pourquoi sont-elles toujours les premières à tirer les prix vers le bas ? Je pense qu’il faut donner un sérieux coup de pied dans la fourmilière, car il y a des problèmes de gouvernance. Les coopératives se sont « Les coopératives développées à outrance en multipliant les filiales privées. Or, les adlaitières doivent revoir hérents ne profitent pas des bénéfices qu’engrangent ces sociétés. leur stratégie » Face à des structures devenues incontrôlables et de plus en plus éloignées de l’esprit coopératif, les agriculteurs doivent s’organiser en OP totalement dissociées de l’entreprise. Seule une régulation européenne des volumes par les producteurs permettra d’obtenir des prix rémunérateurs. » Propos recueillis par Arnaud Carpon
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IMPACT
Votre horizon
Tribune des JA Pour une Pac qui facilite l’installation des jeunes
Favoriser l'installation, c'est préserver le dynamisme des territoires.
«E
n préambule, il est important pour Jeunes agriculteurs (JA) de rappeler la nécessité d’une Pac dotée d’un budget fort pour permettre une politique ambitieuse de renouvellement des générations en agriculture. Cet objectif semble partagé par le Conseil et le Parlement européens, malgré leurs désaccords sur le budget global. JA plaide pour une politique volontariste de renouvellement des générations en agriculture sur tout le territoire européen. L’aide "jeune" du premier pilier de la Pac (majoration pendant cinq ans des 50 premiers hectares pour les jeunes installés) est intéressante car c’est un geste positif donné aux jeunes ou futurs jeunes agriculteurs européens. Cette aide, signe politique fort pour l’installation et pour la reconnaissance de l’actif exploitant, ne peut pour autant se substituer à une politique ambitieuse d’accompagnement à l’installation qui doit se dégager du second pilier : accompagnement, soutiens financiers, foncier, formation…. C’est pourquoi il importe, pour Jeunes agriculteurs, qu’elle soit obligatoire et liée au second pilier.
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L’installation : une priorité qui doit se traduire au niveau national La politique d’installation via le second pilier doit être maintenue dans un cadre national pour favoriser des projets réussis pour tous : aujourd’hui, 97 % des jeunes agriculteurs en parcours aidé sont toujours en activité après cinq ans d’installation. Cette politique doit être financée à la hauteur de l’ambition d’un nombre croissant d’installations aidées. Les différents dispositifs de soutien financier, d’accompagnement, de formation et d’accès au foncier doivent évoluer pour s’adapter à chaque porteur de projet. A l’échelon national, face à ces évolutions et pour construire une politique de l’installation plus en adéquation avec les réalités des porteurs de projet, notre syndicat a été force de propositions dans le cadre des Assises de l’installation.
Financement : un mur bancaire pour soutenir tous les projets Toujours en France, après la mise en place en 2009 d’un accompagnement person-
© Watier-Visuel
Aujourd’hui, le renouvellement des générations d’agriculteurs à l’échelle européenne menace l’avenir du secteur : seuls 7 % des exploitants ont moins de 35 ans tandis que près de deux tiers sont âgés de 65 ans ou plus. Aussi, JA se mobilise dans le cadre de la réforme de la Pac pour que le volet "installation" garde une place prépondérante et que de nouveaux dispositifs soient développés.
nalisé pour mieux répondre aux attentes et profils des nouveaux installés, notre syndicat entend développer davantage la personnalisation des financements pour faire face aux nouvelles situations des futurs installés. Aussi, nous suggérons d’élargir les financements à quatre modalités possibles selon les profils et projets : cautionnement, trésorerie, épargne à effet levier et prêts bonifiés. JA souhaite que le financement soit diversifié et personnalisé par rapport aux besoins du porteur de projet. Pour cela, il faut conserver les aides existantes de l’Etat, mais également impliquer d’autres acteurs : coopératives, organisations de producteurs, collectivités... afin de préserver la diversité des productions et le dynamisme de nos territoires. Ces aides doivent être complémentaires pour couvrir l’ensemble des projets et des publics (hors cadre familiaux, plus de 40 ans, filières en déclin…). Le but étant d’offrir une palette de financements sous forme "de briques" pour que le porteur de projet puisse construire son "mur bancaire".
Faire évoluer les dispositifs d’accompagnement à l’installation Depuis des années, JA propose des dispositifs pour toujours mieux accompagner les jeunes lors de l’installation. Dès 1996, JA a poussé à la création des Pii (Points info installation) dans chaque département français. Ces Pii servent aujourd’hui de lieu d’accueil, d’information et d’orientation pour tous les porteurs de projet. Depuis, et grâce aux nombreux efforts de JA dans ce domaine, il a été possible de personnaliser véritablement l’accompagnement par un processus dit à la "carte", à travers des offres de stage ou de formation ajustées aux besoins et au profil du jeune. Cette politique d’installation est encore perfectible et c’est pourquoi JA envisage, dans le cadre des Assises, d’aller plus loin et de rendre les dispositifs d’accompagnement plus ambitieux ; notamment, en transformant le plan de développement de l’exploitation en prévisionnel, pour en faire un véritable outil de gestion pour le porteur de projet une fois installé, et concernant le Ppp (Plan de professionnalisation personnalisé) via l’élargissement du champ des formations réalisables grâce à un répertoire régional.
JA veut également améliorer le statut du jeune et simplifier la formation des maîtres exploitants afin de faciliter l’accès aux stages mais aussi de renforcer l’accompagnement post-installation, individuel ou collectif. Ceci pour que le nouvel installé puisse "sortir la tête du guidon" et échanger avec d’autres sur l’avancée de son projet.
Favoriser la transmission et l’accès au foncier En 1995, l’objectif de la charte de l’installation était d’aboutir à une installation pour un départ. Depuis, de nombreux dispositifs incitatifs ont été mis en œuvre et ont abouti à un taux de renouvellement de 61 % au niveau national, soit deux installations pour trois départs. Il faut rappeler que l’augmentation de ce taux passe par des politiques d’accompagnement et de financement de l’installation des jeunes agriculteurs, mais également par des mesures qui exhortent les futurs cédants à transmettre leur exploitation. Pour arriver à une installation pour un départ, JA prône des mesures qui rendent plus évident le lien entre cédants et jeunes agriculteurs. Il s’agit d'instaurer un dispositif qui permette une meilleure interaction entre les différents outils existants, comme
le Répertoire départ installation (Rdi) et la Déclaration d’intention de cessation d’activité agricole (Dicaa), afin que le cédant soit dans une démarche active de transmission. C’est aussi, pour transmettre à un jeune, aider au repérage des cédants et des successeurs, en impliquant concrètement les filières ; mais également donner à nouveau des aides incitatives comme celles versées dans les années 90 aux candidats à la préretraite, système qui avait montré son efficacité. Enfin, JA continue de le rappeler avec les Assises de l’installation : le renouvellement des générations en agriculture nécessite que les pouvoirs publics portent une attention particulière à la préservation du foncier et à l’accessibilité aux terres agricoles, outil de travail indispensable aux agriculteurs. JA ne cesse, à travers ses actions, de dénoncer le problème de l’artificialisation des terres et la perte de foncier agricole. Des outils existent, il faut les rendre plus performants. Par exemple, accroître le contrôle des structures ou encore donner les moyens, aux Safer, de réaliser leur mission correctement et de manière complémentaire avec les Etablissements publics fonciers (Epf). » Jeunes agriculteurs Rubrique réalisée par Frédéric Hénin
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Passe et impasse
Anarchie et libéralisme : les plaies de l’agriculture
« Entre avril et fin août 2012, il n’y a pas eu de précipitations pour arroser nos champs de tournesol ! »
En Ukraine Olena Pastarnak, agricultrice à Zaporojie (700 km au sud-est de Kiev)
Pire qu’une sécheresse, un mauvais climat politique
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n an après, retrouvons Olena Pastarnak, agricultrice au sud de l’Ukraine et consultante à Offre et demande agricole (Oda). En 2012, elle se demandait si sa famille pourrait encore cultiver les 1.250 ha de l’exploitation (cf. Terre-net Magazine n°13 - février 2012). La réponse est oui. Mais, la situation économique et politique s’est fortement dégradée dans le pays. « Elle est au moins aussi préjudiciable que la sécheresse que nous avons subie l’été dernier après l’hiver glacial de 2011/2012 », martèle Olena Pastarnak.
Zaporojie
le pays, ont augmenté la dette souveraine et freiné les investissements étrangers. Sur l’exploitation, les projets d’investissement sont bloqués car les taux d’intérêt sont passés de 18 % en 2012 à 25 voire 28 %. Avec de tels taux, il n’est pas question de recourir à l’emprunt ni de faire confiance aux banques pour financer nos plans de développement. Par ailleurs, la défense des intérêts des oligarques aux dépens de la cause générale s’accompagne, dans le secteur agricole, d’une surenchère du prix des intrants, de l’engrais azoté par exemple. Dmitriy Firtache, qui possède quatre des six usines de fabrication d’engrais du pays, a créé artificiellement une pénurie sur le marché intérieur. Les prix ont explosé alors que les cours mondiaux s’étaient entre temps repliés. Cet homme d’affaires a pré-
Préserver l'agriculture familliale.
« La monopolisation de l’économie par le parti de l’actuel président, Viktor Yanukovych, a conduit brutalement l’Ukraine dans le précipice. L’incompétence du gouvernement, comme l’absence de volonté de développer
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Terre-net Magazine I Avril 2013
© Offre et demande agricole
Quand le dérèglement climatique s’ajoute au déficit de règles, plus rien ne va. En Ukraine, leur absence nuit autant aux paysans que leur excès dans l’Union européenne. Olena Pasternak et Serguei Dimidzjiev symbolisent le combat quotidien des agriculteurs ukrainiens pour préserver leurs exploitations à dimension humaine menacées par des holdings multinationales qui, sans peur ni loi, sont prêtes à les dévorer !
féré exporter une partie de sa production d’ammoniac. Le gouvernement a pourtant mis en place un comité anti-monopole pour éviter que de telles situations ne se produisent. Mais, quand il s’agit de s’opposer aux agissements des individus proches du pouvoir, tout combat est vain ! Dans un tel contexte, la réforme foncière envisagée par le gouvernement a été repoussée et le moratoire sur la vente de terre a été prolongé jusqu’en 2016. La priorité du gouvernement est d’élaborer un cadastre et de faire voter le projet de loi réglementant le marché foncier, très critiqué par les agroholdings. Il a même été rejeté par la Rada (Assemblée nationale) car selon le texte, la taille maximale d’une exploitation ne pourrait pas excéder 5.000 ha ! »
La réforme foncière repoussée « Autrement dit, le projet de loi ne protégeait pas les intérêts des exploitations de plus de 100.000 ha. Aussi, leurs dirigeants ont joué de toute leur influence politique et financière pour qu’il ne soit pas adopté. Or, il défendait le modèle d’agriculture familiale ukrainien, indispensable pour l’équilibre économique des villages.
Le modèle coopératif français pris en exemple
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n voyage en France à l’occasion du dernier Sima, Serguey Dimidzjiev, président de l’Association des agriculteurs de la région de Donetsk (est de l’Ukraine), et plusieurs de ses collègues sont repartis convaincus que la coopération à l’occidentale protège les agriculteurs à la tête d’exploitations de dimension humaine alors qu’en Ukraine, elle a symbolisé pendant plus de 70 ans le collectivisme de l’époque soviétique. En visitant des fermes céréalières du centre de la France, ces exploitants ukrainiens ont pu découvrir les différents organismes et associations agricoles qui existent dans notre pays et leur fonctionnement (Cuma, coopératives d’approvisionnement et de collecte…).
Créer une coopérative d’approvisionnement
© Offre et demande agricole
Leur objectif : créer en Ukraine, en s’appuyant sur l’exemple français, une coopérative d’approvisionnement afin de pouvoir négocier l’achat d’intrants en grande quan-
Selon Olena Pastarnak, la moisson 2012 a été très décevante (6 q/ha en blé et tournesol, 11 q/ha en orge) au regard des charges engagées en intrants.
Autre péril auquel ma famille et moi avons été confrontées l’an dernier : les mauvaises conditions climatiques durant l’hiver 2011/2012 et l’été suivant dans le sud-est et le centre du pays, qui traduisent l’accélération du changement climatique. Des périodes très froides (- 25°C), qui ont gelé les cultures d’hiver, ont été suivies par de fortes chaleurs (45°C), qui ont grillé celles de printemps. Entre avril et fin août 2012, il n’y a pas eu de précipitations pour arroser nos champs de tournesol ! L’année passée, seuls 290 mm d’eau sont tombés sur la région contre 420 mm par an en moyenne sur les cinq dernières campagnes. Résultat : les rendements de tournesol et de blé ont été misérables (6 q/ha) et l’orge de printemps n’a pas dépassé 11 q/ha. Certaines parcelles n’ont même pas été récoltées ! Or, en année normale, la production de blé s’élève à 30 q/ha, celle d’orge à 27 q/ha et celle de tournesol à 15 q/ha. Des résultats très décevants au regard des charges engagées en intrants pour réussir notre campagne !
tité à de meilleurs prix. Ainsi, ils pourraient dégager des marges supplémentaires et louer davantage de terres pour assurer la pérennité de leurs exploitations face à l’emprise foncière des holdings. Celles-ci font en effet pression sur les petits propriétaires pour qu’ils acceptent de leur louer plus cher leurs lopins, aux dépens des agriculteurs familiaux, à qui ils les avaient confiés après le démantèlement des Kolkhozes. Or, ces agriculteurs n’ont pas les moyens de s’aligner sur les tarifs proposés par les holdings qui elles, en revanche, en ont suffisamment pour exploiter des centaines de milliers d’hectares.
Mais sans politique agricole telle que nous le concevons en Europe occidentale, elles sont livrées à elle-même et vouées à disparaître. D’autant qu’en 2013, après une nouvelle année de sécheresse, beaucoup d’entre elles ne peuvent pas financer la nouvelle campagne céréalière. Elles sont alors particulièrement vulnérables face aux holdings. Serguey Dimidzjiev est également à l’initiative du premier club marché d’Oda en Ukraine. Une façon, pour lui, d’inciter les agriculteurs de sa région à travailler en groupe une fois par mois, afin de mieux comprendre les marchés et de raisonner la commercialisation des grains avec l’appui d’experts. Frédéric Hénin
Un club marché De plus, en s’associant, les agriculteurs ukrainiens pourraient bénéficier de certaines subventions de l’Etat pour se développer. Cela leur permettrait, par exemple, d’acquérir d’importants troupeaux laitiers (500 vaches environ) et de se lancer dans la production de lait. Alors que, seuls, ils ne touchent aucune aide du gouvernement. Or, selon Serguey, les exploitations de 1.000 ha sont essentielles pour l’économie des villages car elles emploient de nombreux salariés.
En effet, nous avions utilisé l’an dernier des semences importées de France, nous avions réalisé les traitements phytosanitaires qui s’imposaient et nous avions épandu les doses d’engrais requises pour garantir des rendements. Il n’en a rien été. A la floraison, les céréales ont été échaudées car elles n’ont pas résisté aux températures extrêmes qui régnaient. Néanmoins, comme les conditions climatiques ont été médiocres sur l’ensemble de l’hémisphère nord (pluies excessives en Europe, sécheresse aux Etats-Unis), nos céréales ont été bien vendues car les prix ont flambé dès juillet 2012, en pleine moisson. Nous sommes donc parvenus à dégager des marges brutes positives, mais pas suffisantes évidemment pour espérer un revenu. »
Sécuriser le système en innovant « Nous avions stocké une partie de la récolte de l'année précédente, que nous n’avons commercialisée qu’en juillet 2012. Ainsi, nous avons couvert nos besoins en trésorerie pour financer la campagne 2012/2013. Il n’était pas envisageable d’emprunter pour payer nos charges. En fait, suite aux aléas climatiques de plus en plus importants, acheter des intrants constitue un risque majeur pour les comptes de la société. Sans oublier le montant du fermage qui a grimpé de 35 €/ha en 2010 à 49 €/ha en 2012 et dont il faut s’acquitter même si on ne récolte rien !
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Face aux holdings
Sur le web : Pour en savoir plus, écoutez l’émission vidéo tournée au Sima avec Serguey Dimidzjiev (à droite sur la photo) et Levgen Pastukhov, consultant chez Oda, sur
www.terre-net.fr/mag/25ukraine
Face à ces dérèglements climatiques et politiques, nous n’avons pas d’autre solution que de sécuriser notre système en innovant. »
Déjà les premiers résultats « Première étape : le semis direct. En 2013, nous envisageons de cultiver au moins 500 ha avec cette technique. En limitant le nombre d’interventions, nous pensons préserver l’humidité du sol tout en réduisant les charges de gasoil. Nous avons donc investi dans un tracteur plus puissant et un semoir. Nous sommes optimistes car nous voyons déjà les premiers résultats en blé d’hiver, implanté à l’automne 2012 avec du matériel loué. L’état des cultures est meilleur que celui des parcelles semées après labour. Notre stratégie ensuite : installer un système d’irrigation dans les 400 ha qui nous appartiennent en nom propre, soit sur 30 % des champs cultivés. C’est un investissement indispensable pour minimiser notre exposition au risque de sécheresse. En complément de revenu, mon frère Sergey s’est lancé dans le tourisme cynégétique. Pendant la période hivernale, il partage cette passion transmise par notre père avec des agriculteurs étrangers, eux aussi chasseurs. Sept Français sont venus cet hiver et ont été ravis de visiter notre exploitation, de découvrir la cuisine traditionnelle et l’ambiance de la ferme familiale. » Olena Pastarnak Propos recueillis par Frédéric Hénin
Terre-net Média : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Avril 2013
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INFLEXION
La valeur ajoutée est à vous
Méthanisation Comment valoriser la chaleur ?
Les trois associés du Gaec des Moulins de Kerollet (sur la photo, l'un deux, Bruno Calle) élèvent 120 vaches laitières et ont installé l’an dernier un digesteur de 1.400 m3 avec un cogénérateur de 250 kW.
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INITIATIVE
orcheries, poulaillers, bâtiments pour veaux de boucherie, habitations, serres, piscines municipales, ou séchoirs pour le foin, la luzerne, le maïs, les digestats du méthaniseur… Les possibilités pour valoriser la chaleur produite par la cogénération sont multiples. La seule limite : la rentabilité du projet. En effet, le prix de rachat de l’électricité par Erdf (voir l’encadré p.17) comprend une prime à l’efficacité énergétique, dont le
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montant varie en fonction du pourcentage de chaleur utilisée, issue de la cogénération du biogaz. « Cette valorisation thermique conditionne la réussite de toute nouvelle installation, explique Nathalie Viard de Trame et de l’Association des agriculteurs méthaniseurs de France (Aamf). Pour les petites unités, inférieures à 150 kW, la prime à l’efficacité énergétique représente plus de 20 % du prix de
rachat de l’électricité. Elle influe directement sur le temps de retour sur investissement. » Autre subtilité : pour toucher cette aide, « l’énergie thermique libérée doit servir à une activité créée en même temps que l’unité de méthanisation. Elle peut aussi alimenter un système de chauffage, qui remplace un ancien dispositif fonctionnant à l’énergie fossile (gaz, fioul,…) ». Cependant, lorsque sur
Bruno Calle, éleveur laitier et méthaniseur à Arzal (Morbihan)
Sécher des plaquettes de bois dans des bols mélangeurs
«P
our valoriser l’énergie thermique, nous avions d’abord songé à chauffer le village ou une usine d’hygiénisation de coquilles d’œuf. Mais, qui aurait financé les travaux du réseau d’eau ? Et qu’aurions-nous fait de la chaleur le reste de l’année ? Le séchage du foin en grange est également trop saisonnier. C’est pourquoi nous avons opté pour celui du bois de chauffage. Avec le nombre croissant de foyers qui s’équipent de poêles à bois, il y a de réelles opportunités à saisir dans la vente de petites bûches, mais la filière "bois bûches" n’est pas encore bien organisée. Pour des questions d’approvisionnement, nous nous sommes orientés vers le séchage de
Terre-net Magazine I Avril 2013
plaquettes de bois déchiquetées. Ces plaquettes forestières doivent passer de 50 % d’humidité à 30 %. Plus le bois est sec, plus son pouvoir calorifique est important et plus il vaut cher. Nous avons alors conçu un système à partir de deux remorques mélangeuses à pâles de 15 m3, avec un moteur électrique qui brasse les plaquettes. L’air chaud arrive directement via des gaines de ventilation dans les bols, qui sont alimentés automatiquement en plaquettes par un convoyeur. Il faut cinq heures pour sécher 15 m3 de bois. Avec 10.000 t de plaquettes séchées par an, nous sommes presque sûrs de percevoir le maximum de la prime à l’efficacité énergétique. Si on ne l’a pas, c’est 80.000 €/an
de résultat en moins ! Nous faisons de la prestation de service : chaque jour, quatre camions remplis de plaquettes humides arrivent et repartent avec des plaquettes sèches. L’avantage de ce séchoir, c’est sa polyvalence. Nous avons essayé de sécher du maïs ou de la luzerne en brins courts. Un maïs à 40 % d’humidité descend à 15 % en 7 h et il faut 24 h pour sécher 40 m3 de luzerne récoltée en vert. Cela va changer notre système, nous voudrions passer de 3 ha de luzerne à 40 ha et diviser ainsi par deux les achats de correcteur azoté pour nos vaches. »
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Brûler du biogaz dans un cogénérateur fournit plus d’énergie thermique qu’électrique. Que faire de cette chaleur ? Une question qu’il faut se poser avant de se lancer dans la méthanisation car elle conditionne directement la rentabilité du projet.
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Les éleveurs ont inventé un séchoir polyvalent conçu à partir de mélangeuses d’occasion.
l’exploitation, une porcherie ou des bâtiments d’habitation sont chauffés électriquement, Erdf (qui ne perd pas le sens des affaires !) n’octroie pas de prime à l’efficacité énergétique même si l'éleveur voulait valoriser l’énergie thermique provenant du cogénérateur pour le chauffage de ces locaux. L’hygiénisation des matières entrant dans le digesteur (pasteurisation à 60°C pendant une heure), comme les déchets d’abattoir, n’est pas non plus éligible.
Pour les trois quarts restants, il faut trouver un débouché proche et dont les besoins sont répartis de manière homogène sur l’année. Chauffer la salle de traite ou la maison d’habitation ne suffit généralement pas. « L’activité, qui consomme la chaleur, doit être rentable par elle-même et pas trop saisonnière d’autant qu’en hiver, les consommations internes dédiées au digesteur peuvent être plus élevées que celles envisagées », fait remarquer Nathalie Viard.
Chauffer ou déshydrater
Robin Vergonjeanne
Il y a dix ans, Francis Claudepierre, éleveur bio en Meurthe-et-Moselle, a installé une unité de méthanisation, la première en France ! Après avoir construit une grange pour sécher le foin en vrac, il a enfoui un réseau d’eau chaude avec des canalisations isolées pour chauffer sa maison, ainsi que l’école de la commune et huit appartements situés à 800 m de la ferme. A Friville-Escarbotin dans la Somme, trois agriculteurs et la communauté de communes projettent d’investir dans un méthaniseur, afin de chauffer l’eau de la piscine municipale de façon écologique.
Attention à la rentabilité du projet.
Et l’été alors ? Le rendement électrique d’un cogénérateur brûlant du biogaz est de l’ordre de 35 à 38 %. Les pertes thermiques atteignent 12 à 20 % pour 45 à 50 % d’énergie utilisable. Environ un quart de cette chaleur disponible devra être consacrée à maintenir le digesteur à une température de 40°C.
moissonner l’orge ou le blé deux à trois semaines plus tôt que prévu et semer de bonne heure une culture intermédiaire à vocation énergétique (Cive), comme un sorgho biomasse, dont l’ensilage alimentera le digesteur. Les exploitations aux surfaces d’épandage limitées se servent généralement de la chaleur pour déshydrater le digestat issu du méthaniseur, ceci pour le vendre et l’exporter dans des zones où l’azote fait défaut. Néanmoins, mieux vaut étudier de près la rentabilité de cette stratégie.
Les séchoirs polyvalents, comme ceux du Gaec des Moulins de Kerollet (cf. encadré p.16), utilisent la chaleur tout au long de l’année. Les agriculteurs méthaniseurs, équipés d’un séchoir à céréales, peuvent
Sur le web : Découvrez l’unité de méthanisation de Francis Claudepierre sur
www.terre-net.fr/mag/25methanisation
Tarifs d’achat de l’électricité provenant du biogaz (arrêté du 19 mai 2011) Tarif de base : de 13,5 à 11,3 c€/kWh (dégressif en fonction de la puissance) + prime à l’efficacité énergétique : de 0 c€/kWh, si moins de 35 % de la chaleur disponible est valorisée, jusqu’à 4 c€/kWh pour une valorisation supérieure à 70 % + prime aux effluents d’élevage : 2,6 c€/kWh si l’unité en utilise Total = de 11,3 à 20,1 c€/kWh
EN AVANT MARGE Les clés pour vous positionner
Soja
Le Brésil, leader mondial en 2013
Le continent américain, sud et nord, a misé sur le développement de la filière soja et ce pari a été porteur.
L
e soja brésilien fait le bonheur du marché mondial. Celui-ci a accueilli avec soulagement l’annonce du ministère de l’Agriculture, évaluant la production nationale à 82 millions de tonnes (Mt) alors que la récolte aux Etats-Unis a été mauvaise. Ces prévisions ravissent également les éleveurs, notamment chinois, car l’oléagineux représente surtout 80 % de tourteaux, utilisés en grande quantité par l’empire du Milieu. Le continent américain (nord et sud) a misé sur le développement de cette culture et ce pari a été porteur. Cette tendance de fond s’est accentuée à mesure que le soja gagnait en importance pour les débouchés alimentaires, surtout dans des régions en développement comme la Chine, ou non alimentaires avec l’essor des biocarburants comme alternative au carburant fossile.
30 Mds pour les biocarburants Cette évolution traduit bien la stratégie des pays du continent américain, au nord comme au sud, visant à instaurer des politiques actives et novatrices de soutien à la
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Terre-net Magazine I Avril 2013
filière agricole et notamment de stimulation voire de création de débouchés alimentaires et non alimentaires. Les dernières estimations de Momagri, au travers de l’indicateur Sgpa (2), révèlent en effet que le Brésil allouait en 2010 l’équivalent de 30 milliards de reals brésiliens (Brl) à la filière biocarburant et les Etats-Unis 10 milliards de dollars américains (Usd).
Renforcer la compétitivité de l’agriculture Au-delà de l’intérêt géostratégique qu’il revêt, l’exemple du soja démontre bien que les politiques agricoles mises en place par les Etats pour renforcer le potentiel et la compétitivité de leur agriculture sont radicalement différentes de celles qui prévalaient au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Ces dernières se fondent désormais sur de multiples canaux de soutien public à la filière agricole, tant au niveau de l’offre que de la consommation de produits agricoles nationaux, sous une forme alimentaire ou énergétique.
Il est donc primordial de se doter d’outils adaptés pour rendre compte de ces nouvelles stratégies publiques, qui ne feront que s’amplifier dans les années à venir. Les niveaux de soutiens agricoles ne se mesurent plus seulement à travers les prix et les droits de douane ! D'après Momagri Rubrique ralisée par Frédéric Hénin
(1) Mouvement pour une organisation mondiale de l’agriculture. Momagri est un think tank créé en décembre 2005, qui a pour but de fournir des analyses objectives et des solutions concrètes aux problèmes agricoles internationaux clés d’aujourd’hui et de demain, afin de promouvoir une gouvernance mondiale de l’agriculture qui concilie le libre-échange et la régulation. (2) Soutiens globaux à la production agricole. L’indicateur Sgpa est une grille d’analyse unique, qui s’appuie sur une nomenclature internationale permettant de comparer les montants et la finalité des soutiens publics, budgétaires, extrabudgétaires et financiers, destinés à l’agriculture.
Sur le web : Retrouvez d’autres articles de Momagri sur
www.terre-net.fr
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Le ministère de l’Agriculture brésilien estime à 82 Mt la récolte de soja pour 2013. Le pays devrait devancer largement les Etats-Unis, qui ont subi la pire sécheresse depuis 50 ans. Explications de Momagri (1).
Frais vétérinaires
Les éleveurs payent-ils les médicaments trop cher ?
Pascal Gortais, éleveur et co-fondateur de l’Anarev (1), dénonce le conflit d’intérêts des vétérinaires, autorisés à la fois à prescrire et à vendre les médicaments.
© Pascal Gortais
« Nous cherchons à moraliser les rapports entre les éleveurs et les vétérinaires, qui doivent être payés pour leurs conseils et non proportionnellement à la quantité de médicaments qu’ils vendent », estime Pascal Gortais, éleveur et président de l’Anarev (1).
L
’Anarev recommande de dissocier la prescription d’ordonnances de la vente de médicaments, afin de laisser jouer la concurrence entre les cabinets vétérinaires et les pharmacies pour que les éleveurs puissent accéder librement aux médicaments à des prix compétitifs. En production laitière, le coût d’un médicament avoisine 8 €/1.000 l et celui des honoraires vétérinaires 2 à 3 €/1.000 l. « En Espagne ou en Belgique, les tarifs sont 30 à 40 % infé-
rieurs à ceux pratiqués en France. Mais, les éleveurs français ne sont pas autorisés à s’approvisionner dans un autre Etat membre, ce qui est en contradiction avec les recommandations de libre-échange au sein de l’UE », fait remarquer Pascal Gortais, producteur laitier en Ille-et-Vilaine et président de l’Anarev.
Des conseillers plutôt que des vendeurs de médicaments Les pharmaciens ne représenteraient plus que 2,5 % du marché du médicament vétérinaire, estimé à deux milliards d’euros. C’est pourquoi ils réclament, eux aussi, que la prescription soit séparée de la délivrance. Selon Pascal Gortais, si en impulsant cette évolution réglementaire, « les éleveurs parvenaient à faire baisser le prix des médicaments vétérinaires, ne serait-ce que de 5 %, c’est 100 millions d’euros qui resteraient dans leur poche. La même somme que celle an-
(1) Association nationale pour l’amélioration des relations éleveurs-vétérinaires créée en septembre 2012.
noncée pour le Fond de modernisation céréaliers-éleveurs (Fmce) et que la profession peine à rassembler. Il en va de la compétitivité de l’élevage français ! » « Evidemment, une telle mesure réduirait les marges des vétérinaires, mais nous ne voulons pas les "mettre sur la paille". Ce sont des partenaires incontournables pour les éleveurs, reconnaît le président de l’Anarev. Cependant, les agriculteurs doivent avoir en face d’eux des conseillers qui privilégient la prévention sanitaire plutôt que des vendeurs de médicaments. De leur côté, les producteurs doivent aussi comprendre qu’il faut que le conseil soit rémunéré correctement. » Robin Vergonjeanne
Sur le web : Lire l’interview de Pascal Gortais sur
www.terre-net.fr/mag/25veterinaire
PERFORMANCE PRODUCTION
Vos challenges techniques
Fertilité des sols La matière organique comme outil pour éviter la battance
Les conseils de l'expert
Les enjeux pour l’agriculteur
Vincent Tomis, chargé de projet "fertilité des sols" chez Agro-transfert ressources et territoires (1)
Damien Renard Polyculteur sur 140 ha à Saint-Just-en-Chaussée (Oise).
« Mes sols deviennent battants en raison de leur faible teneur en matière organique. »
Selon Vincent Tomis d’Agro-transfert ressources et territoires, il faut favoriser la concentration de matière organique « là où le problème prend forme, c’està-dire en surface ».
«M
on exploitation est située en zone de plaine, au nord du plateau picard. Le système, plutôt intensif, tourne avec cinq cultures : des pommes de terre, des oignons, des betteraves, du colza et du blé qui revient tous les deux ou trois ans. Naturellement peu battants, mes sols (des limons argileux avec 18 à 20 % d’argile) le deviennent du fait de leur faible teneur en matière organique, entre 1,4 et 1,6 %. D’ailleurs, l’arrachage des pommes de terre peut parfois nécessiter un arrosage préalable. J’observe aussi des phénomènes de prise en masse, des tassements, notamment dans les parcelles d’oignons. En effet, mes terres, globalement dures, ne ressuient pas très vite. Pour y remédier, je passe le décompacteur avant de semer des céréales. Par ailleurs, j’ai introduit du colza dans la rotation pour son effet bénéfique sur la structure des sols, surtout avant pommes de terre. Sinon, suite à l’apport de compost après la moisson, j’ai l’impression que mon sol travaille mieux. Enfin, j’implante un couvert systématique d’avoine qui me permet une bonne reprise en labour derrière. »
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© Damien Renard
LA quEsTIoN
Un labour profond dilue le taux de matière organique.
« L
a matière organique est le pivot de la fertilité du sol. De sa présence, en proportion plus ou moins importante, dépend la fertilité chimique, biologique et physique. La première est déterminée par le niveau de réserve en minéraux et par leur disponibilité. La seconde correspond à la ressource trophique accessible aux organismes vivants qui s’en nourrissent, la décomposent et la minéralisent. Concernant la dernière, les composés organiques se lient avec les par-
ticules d’argile pour former des agrégats de terre stables, qui résistent à l’action de la pluie. L’ensemble influence la stabilité structurale de la parcelle en améliorant sa résistance à la battance.
2 % de matière organique Aux dires des experts, en limons ou limons argileux, les bénéfices sont visibles à partir de 2 % de matière organique. C'est pourquoi il s’agit de favoriser sa concentration là où le problème prend forme, c’est-àdire en surface. Le meilleur moyen reste la couverture permanente des terres, mais cela ne convient pas au système de monsieur Renard. Il peut par contre agir sur le flux de matière organique fraîche. La décomposition de celle-ci s’accompagne de l’émission de corps microbiens, des polysaccharides, qui assurent la stabilité structurale du sol, pendant quelques semaines pour les résidus de cultures intermédiaires jusqu’à plusieurs mois pour les pailles
(1) Plateforme d'application et réseau de transfert de la recherche agronomique.
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Certains sols, sujets à la battance, peuvent voir ce défaut corrigé par une concentration suffisante de matière organique à leur surface. Plusieurs leviers, plus ou moins aisés à mettre en œuvre, influent sur ce facteur comme la profondeur du travail du sol.
Réduire la profondeur du labour Autre facteur clé pour concentrer la matière organique en surface : la profondeur du travail du sol. Si celle-ci est trop importante, elle aura tendance à diluer les éléments sur l’ensemble des horizons. Ainsi, réduire la profondeur du labour, en maintenant une quantité élevée de matière organique dans les couches superficielles, prévient la formation de croûtes de battance. Je conseillerais à Damien Renard, pour renforcer la stabilité structurale en surface, de remonter la profondeur de labour à 1820 cm contre 25 cm actuellement, ce qui est encore compatible avec la culture des
augmenter progressivement. Pour continuer dans ce sens, il pourrait diminuer encore la profondeur de labour. L’outil en ligne Simeos-Amg permet d’ailleurs de visualiser, à la parcelle, l’effet des changements de pratiques culturales sur l’évolution, à long terme, du niveau de matière organique dans le sol. »
© Terre-net Média
ou le fumier. Il est envisageable de réfléchir la date de destruction du couvert pour que la culture puisse bénéficier de cet effet au moment où elle est le plus sensible à la battance, soit au semis. Par ailleurs, certaines espèces produisent plus de biomasse que d’autres. Là encore, la technique n’est pas toujours simple à mettre en place. Apporter des produits humifiés est alors une solution pour une efficacité à plus long terme sur le complexe argilo-humique.
Mathilde Carpentier
La matière organique joue un rôle majeur dans le contrôle de la battance.
pommes de terre. Par contre, il faut dans ce cas d’être encore plus prudent vis-à-vis du tassement en profondeur, que même le labour ne peut pas reprendre. Enfin, les espèces présentes dans la rotation peuvent avoir un impact positif sur la qualité structurale du sol et la restitution organique, comme le maïs grain ou le colza qui produisent plus de biomasse. Monsieur Renard me semble sur la bonne voie entre les restitutions de la paille laissée au champ et l’allongement de la rotation avec l’introduction du colza. La teneur de matière organique devrait
« La matière organique, pivot de la fertilité du sol. »
Humidité et type de chantier à l’origine du tassement Les tassements sont liés à l’humidité lors des interventions mécaniques et à la pression sur le sol qu’exercent les engins entrant dans la parcelle. Pour les limiter, il faut donc attendre de préférence un bon ressuyage des terres mais, souvent, les producteurs n’ont que peu de marge de manœuvre. En revanche, il est plus facile de privilégier certains types de chantier. En mauvaises conditions, mieux vaut éviter les charges trop lourdes et, si c’est possible, préférer pour un même poids total les machines à trois essieux plutôt qu’à deux. A l’arrachage des betteraves, un chantier décomposé tasse moins la parcelle en profondeur qu’une grosse intégrale. Autre préconisation : baisser la pression des pneumatiques pour accroître la surface en contact avec le sol et là encore alléger la charge.
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PLEINS PHARES
Au cœur du machinisme
Homologation tracteurs Un permis spécifique pour rouler à plus de 40 km/h ?
Bientôt des tracteurs flashés même sans vol de plaque.
T
erre-net Média (Tnm) : Aujourd’hui, pourquoi les tracteurs sont limités à 40 km/h en France alors qu’ils peuvent dépasser cette vitesse en Allemagne ?
applicable à tous les Etats membres et impliquera de modifier notre code de la route, comme nous l’avions fait en 1998 pour passer de 30 à 40 km/h. »
René Tison (RT) : « Pour tous les véhicules mis sur la route, on s’oriente de façon irréversible vers une réception communautaire (1), y compris pour les tracteurs agricoles. Et aujourd’hui, le standard pour ces derniers, c’est 40 km/h. S’il existe des différences entre Etats membres, c’est parce qu’en matière de circulation, chaque pays a pu conserver ses particularités. En France, nous avons toujours suivi les dispositions de l’Union européenne. »
Tnm : Cela va-t-il engendrer des modifications sur les tracteurs ?
Tnm : Peut-on imaginer voir des tracteurs à 50 km/h sur nos routes ?
Tnm : Avec l’augmentation de la taille des machines agricoles et l’évolution des vitesses sur route, les agriculteurs pourrontils continuer à conduire sans permis sur la voie publique ?
RT : « C’est envisageable à terme, mais toujours dans un cadre communautaire. Une nouvelle législation va bientôt entrer en vigueur (le document est prêt) sur la réception communautaire des véhicules agricoles, en particulier des tracteurs, à une vitesse supérieure à 40 km/h. Elle sera
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Terre-net Magazine I Avril 2013
RT : « Effectivement, au-delà de 40 km/h, on se rapproche des contraintes techniques du transport routier. Les tracteurs agricoles sont soumis à une cinquantaine de domaines techniques à harmoniser. Par exemple, concernant le freinage, il faudra sans doute faire évoluer les règles, en particulier avec l’Abs. »
RT : « L’absence d’obligation de permis pour les agriculteurs, acceptable à 25-30 km/h, devient discutable à 40 km/h. Au-delà, imposer un permis adapté paraît plus raison-
nable. Toutefois, nous avons peu de temps pour mettre en place ce dispositif, puisque le règlement autorisant les tracteurs à circuler à plus de 40 km/h sera effectif au 1er janvier 2016. D’ici là, avec l’aide des constructeurs et d’Axema, il faut mettre à jour l’ensemble des normes techniques et les harmoniser avec celles des autres pays de l’UE. » Tnm : Comment réagit le monde du poids lourd ? Y a-t-il un risque de concurrence déloyale entre les tracteurs roulant à plus de 40 km/h et le transport routier ? RT : « Il faut être attentif. Cette distorsion de concurrence potentielle va être analysée d’ici le 1er janvier 2016 pour que ce changement se déroule dans de bonnes conditions pour les deux filières. » Interview réalisée par Matthieu Freulon
(1) Acte par lequel une autorité administrative d’un Etat garantit la conformité d’un véhicule aux exigences techniques en termes de sécurité et d’émissions. Il est exigé pour l’obtention du certificat d’immatriculation.
© Terre-net Média
Depuis 1998, les tracteurs agricoles peuvent circuler à 40 km/h sur les routes françaises, à condition d’être homologués, sans que les agriculteurs aient besoin d’un permis. Les choses pourraient cependant changer d’ici 2016… Explications de René Tison, chef du bureau "Véhicules lourds et deux roues" du ministère des Transports.
Sondages - Oui pour rouler à plus de 40 km/h, non au permis obligatoire !
D
es tracteurs à plus de 40 km/h sur les routes : cela ne constitue pas une révolution technologique en soi. En effet, les principaux tractoristes proposent aujourd’hui une vitesse "40 Eco" sur leurs modèles (40 km/h autour de 1.600 tr/min), avant tout parce qu’ils peuvent rouler à 50 km/h (voire plus) à plein régime. Plus de 60 % des agriculteurs français souhaitent que les tracteurs soient homologués à 50 km/h sur route. C’est ce qui
ressort d’un sondage réalisé conjointement sur Terre-net.fr, Web-agri.fr et Viti-net.com du 3 au 12 décembre 2012. Sur les 2.630 répondants, 34 % ont déclaré ne pas y être favorables. Contrairement à René Tison, chef du bureau "Véhicules lourds et deux roues" du ministère des Transports (cf. p. 22), la majorité des agriculteurs jugent qu’un permis n’est pas nécessaire pour conduire un tracteur à plus de 40 km/h sur la voie
publique. Tel est le résultat du sondage en ligne sur Terre-net.fr, Web-agri.fr et Vitinet.com entre les 11 et 18 mars derniers. Environ 30 % pensent le contraire. Rappelons simplement qu’il ne sera possible de circuler à plus de 40 km/h qu’avec des outils portés, pas avec des traînés pour l’instant homologués à 40 voire 25 km/h.
Trois agriculteurs sur cinq veulent rouler à 50 km/h
Près de 70 % des exploitants contre le permis agricole
Vous êtes agriculteur, êtes-vous pour l'homologation des tracteurs à 50 km/h sur route en France ?
Si les tracteurs pouvaient circuler à 50 km/h sur les routes françaises, pensez-vous qu'un permis devrait être obligatoire, y compris pour les agriculteurs ?
1
61,8 % 1
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34 %
4,2 %
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2 1 - Oui 2 - Non 3 - Ne se prononce pas
3
Votants : 2.630
30,5 % 3,3 %
1 - Non 2 - Oui 3 - Ne se prononce pas Votants : 2.541
Source : sondages en ligne sur Terre-net.fr, Web-agri.fr et Viti-net.com
ATOUTS CONFIANCE
RAPTOR FC
• Capacités disponibles : 3200-4200-5200 litres • Confort et visibilité grâce à sa cabine grand confort montée sur un relevage avec suspension par boules d’azote • Rampes de 24 à 42 mètres • Régulation C-TRONIC
TENOR
RAMPE EKTAR B3 • Nouvelle rampe aluminium 3 bras à suspension Pendulo-Axiale • De 36 à 44 mètres
Forward together* *Toujours plus loin ensemble
PLEINS PHARES
Les incontournables du machinisme
© Belarus
Belarus revient en France
Après 20 ans d’absence, le tractoriste est de retour via la société Podia, avec une gamme de six modèles de 95 à 350 ch (Stage IIIb). Ses arguments : la robustesse, la simplicité d’utilisation et des tarifs attractifs (inférieurs de 25 % au prix moyen des occasions récentes de puissance équivalente). Ces tracteurs seront vendus… par internet avec paiement en ligne !
Massey Ferguson en Antarctique ! Trois MF 5600 partiront en expédition en janvier 2014 pour fêter le 56ème anniversaire de l’exploit de Sir Edmund Hillary, qui a atteint le pôle Sud à bord de trois tracteurs du constructeur.
© Massey Ferguson
Le groupe présente deux télescopiques, les Agrovector 37.6 et 37.7, pouvant travailler respectivement à des hauteurs de 6,10 m et de 7,30 m. Leur capacité de levage s’élève à 3,7 t. Ces télescopiques sont animés par un moteur quatre cylindres Deutz de 123 ch (Stage IIIb) et un circuit hydraulique Load Sensing muni d’une pompe de 150 l/min.
© Deutz-Fahr
Les nouveaux bras de Deutz-Fahr
Textos
Votre paille, en brins courts ou longs ?
Rayon d’action plus large pour l’Hellios. L’automoteur de pulvérisation de Matrot peut désormais recevoir des rampes avant en aluminium de 36 et 38 m. La suspension a donc été renforcée.
© Lucas G
Lucas G lance la pailleuse C-Kator 32, qui adapte la longueur de la paille distribuée au type de litière souhaitée. En pratique, il faut fermer la chambre de coupe pour obtenir des brins de 12 cm et l’ouvrir pour en couper de 4 cm. L’objectif : « mieux gérer la paille, vu la volatilité des prix de cette matière première », et donc faire des économies.
Dissolution du Bcma. Selon Michel Masson, ex-président du Bureau de coordination du machinisme agricole, les compétences de l’organisme devraient être transférées à terme à l’Apca, afin « d’allouer plus de moyens à l’agroéquipement en France ». Affaire à suivre. Sulky améliore la trémie du semoir Xeos TF. Suite aux remontées de l’agriessayeur sur l’ergonomie de la trémie frontale lors de l’essai organisé par Terre-net, Sulky a fait évoluer son outil. Une vidéo à découvrir sur Terre-net.fr.
Partenariat New Holland-Semeato
248.800. C’est le nombre de visiteurs ayant parcouru les allées du Sima 2013. Soit une hausse de 18 % par rapport à l’édition précédente.
© Terre-net Média
Gässler ne distribue plus Semeato en France. L’annonce est tombée à l’occasion du Sima. C’est New Holland qui prend en charge la commercialisation de la marque brésilienne pour la France et l’Europe. Les deux firmes renforcent ainsi leur collaboration entamée en Amérique du Sud.
19 %. Ce chiffre représente le pourcentage d’agriculteurs français qui se ravitaillent en Gnr via un groupement d’achat, parmi tous ceux qui participent au relevé de prix du Club Gnr de Terre-net.fr.
Sur le web :
Trois nouvelles presses à chambre fixe chez Case IH
© Case IH
Case IH étend son offre de presses à balles rondes à chambre fixe avec la série RB 544, équipée du système de compression à rouleaux Crs. La RB 544 est alimentée par un pick-up de 2,10 m (2,20 m sur la version entrepreneur HD) et forme des balles de 125 cm de diamètre (135 cm pour la version entrepreneur HD).
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Terre-net Magazine I Avril 2013
Profitez des meilleurs prix du Gnr sur
www.terre-net.fr/mag/25gnr
Phrase du mois « Nous entrons dans une nouvelle ère, où les produits seront de plus en plus tournés vers les besoins spécifiques du marché français. » Jari Rautjärvi, vice-président et directeur de Valtra pour la zone Eame (Europe, Afrique, Moyen-Orient), expliquant que la France est le 1er marché pour le constructeur.
GRAND ANGLE
Les enjeux de saison
Traction et compaction des sols
Les pneus
contre-attaquent !
n.
Tractio
© Terre-net Média
Débats, essai au champ, études et alternatives
.
issance
Forte pu
Compaction des sols.
Un voire deux numéros de Terre-net Magazine seraient nécessaires pour aborder tous les facteurs qui interviennent sur une traction de qualité, sans patinage ni compaction des sols. Néanmoins cette année, beaucoup d’agriculteurs s’interrogent sur l’intérêt de s’équiper de chenilles. Le débat est lancé, des études ont été menées, sachant aussi que des alternatives sont possibles.
Pneumatiques vs
Coopé
ration d
chenilles.
e tracte
urs.
Dossier réalisé par Pierre Criado
Terre-net Média : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Avril 2013
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GRAND ANGLE
Les enjeux de saison
Les chenilles, gonflées à bloc ! Les conditions météorologiques de l’automne 2012 ont mis un coup de projecteur sur les chenilles pour les engins de récolte et de traction. A tort ou à raison, l’engouement pour ces équipements ne cesse de croître… Tout comme le diamètre des pneumatiques.
A
vec 300, 400 voire 600 ch sous le capot, les chenilles sont-elles plus adaptées que les pneumatiques pour transmettre la puissance du moteur ? Question délicate. Dès lors que l’on parle transmission de puissance au sol, de nombreux paramètres entrent en action. Le débat est ouvert. Quand Michelin proposera-t-il des bandes en caoutchouc pour équiper les chenilles des tracteurs ? Emmanuel Ladent, directeur pour la branche agricole, « ne l’exclut pas ». Mais la présentation au dernier Sima du pneu AxioBib IF 850/75R42 de 2,32 m (monté sur un T9), destiné aux modèles de plus de 300 ch, ne va pas du tout dans ce sens. Surtout que la marque évoque déjà de nouvelles solutions pour les engins de 600 ch. Egalement sur un T9 au Sima : le TM 1000 de 2,30 m, signé Trelleborg, qui joue des coudes avec le nouvel AxioBib du manu-
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Terre-net Magazine I Avril 2013
facturier français. « Augmenter la taille des pneumatiques est une possibilité parmi d’autres pour allonger les empreintes au sol des machines et donc améliorer leur capacité de traction », explique Nicolas Morel, responsable T9 pour New Holland, en ajoutant que « cela évite aussi de jumeler les roues et permet de circuler librement sur la route ».
Le meilleur compromis entre tassement et traction Ajoutez à cela les pneumatiques "basse pression" qui constituent, selon Simon Loquais, en charge des Xerion chez Claas France, « le meilleur compromis entre le tassement des sols et les besoins de traction ». Un constat que ne partage pas Paul Le Roch de Stark Industries. « Hier, le diamètre des pneus était de 1,70 m. Aujourd’hui, il
est de 2,30 m. Et demain, ce sera 2,50 m ? Je pense qu’à un moment, ça va s’arrêter. Les fabricants auront du mal à égaler la surface en contact avec le sol offerte par les chenilles. Avec le développement des tracteurs de forte puissance, il y aura de moins en moins de modèles munis de pneumatiques. Au-delà de 300 ch, les chenilles sont indispensables. Si vous voulez travailler à 30 cm de profondeur, c’est sur toute la parcelle ! Ce n’est pas pour relever l’outil dans les passages difficiles parce que le tracteur patine. » D’après les différents constructeurs, le taux de patinage avec quatre trains de chenilles, ou deux comme pour les 9RT ou MT800, varie entre 5 et 2 %, contre 8 à 15 % en pneumatiques. Mais quelles que soient la puissance du tracteur et la largeur de l’outil, plusieurs critères techniques sont à prendre en compte pour une bonne traction : la conception
© Terre-net Média
Traction de 300 ch et plus
du châssis, le rapport poids/puissance (l’optimum est de 45 kg/ch), la répartition des masses sur le pont avant et arrière, le réglage du report de charge du matériel attelé.
Le Quadtrac, l’engin référent
© Claas
Pour Paul Le Roch, l’engin référent de traction est actuellement le Quadtrac de Case IH (retrouvez l’essai de cette machine par un agriculteur p. 28). Hormis sa taille, son poids
et son châssis articulé, « il conserve quatre trains de chenilles indépendants, qui sont plaqués au sol quel que soit le relief de la parcelle pour maintenir l’adhérence et transmettre la puissance. Rien à voir avec les tracteurs à chenilles plates (qui existent néanmoins depuis 25 ans, Ndlr), qui n’ont pas de blocage différentiel et qui, en fonction des dénivellations ou des courbes du terrain, perdent quasiment un tiers de la surface en contact avec le sol ».
« Hier, le diamètre des pneus était de 1,70 m. Aujourd'hui, il est de 2,30 m. Et demain, ce sera 2,50 m ? »
Gilles Henne, de la société Challenger, répond en insistant sur l’importance du réglage de l’outil : « Il ne faut pas négliger le lestage avant de l’engin pour que les chenilles soient à plat et transmettent la puissance du moteur. Une réalité à tous les niveaux de puissance, qui devient essentielle à partir de 300 ch. Loin d’être cantonnés aux plaines, nos tracteurs sont utilisés majoritairement dans les zones vallonnées. » Des études devraient être conduites sur la traction
courant 2013/2014, afin de mieux cerner l’impact de chacun de ces équipements. Mais n’oublions pas l’écart de prix : les chenilles coûtent environ sept fois plus cher que les pneumatiques. Même si Stark Industries propose des modèles qui s’adaptent à tous les matériels de la ferme, à la moissonneuse en été, au tracteur à l’automne et à l’automoteur au printemps. Pierre Criado
Explosion des ventes Le marché des fortes puissances est en plein essor en 2012 et enregistre, par rapport à 2011, la plus forte progression des ventes de tracteurs en France, soit + 59,6 %, avec 2.300 machines immatriculées (5,3 % des immatriculations françaises). A noter qu’en 2012, la classification des tracteurs d’Axema regroupait les modèles de forte puissance dans une catégorie unique : "tracteurs de plus de 220 ch". Pour 2013, compte tenu de la hausse des immatriculations, le syndicat a créé trois nouveaux groupes : 200 à 249 ch, 250 à 299 ch, 300 à 999 ch. En janvier, ceux-ci représentaient 12 % des tracteurs immatriculés en France (contre 8 % environ en janvier de l’année dernière).
GRAND ANGLE
Les enjeux de saison
Quadtrac 500 Case IH L’ennemi du patinage ! Loïc Delion a mis à l’épreuve sur sa ferme céréalière l’un des plus gros tracteurs du constructeur Case IH : le Quadtrac 500. Confronté à des problèmes de traction pour ses travaux de fissuration, il a pu évaluer l’intérêt de cet articulé à chenilles.
L’agriessa
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© Terre-net Média
Loïc Delio n, céréalie r à Griselle Loiret. Sa s dans le u : 600 ha . Types de à silex /lim sol : limo on/sable, n avec une sence de forte présilex.
D
Et même avec l’un de ses modèles de 380 ch, il lui est difficile de travailler à 7-8 km/h avec un taux de patinage minimum pour une profondeur de 20 à 30 cm. « Ce que j’attends du Quadtrac 500, c’est qu’il transmette toute sa puissance au sol pour tracter le fissurateur Köckerling à 20-30 cm de profondeur à une vitesse de
7, 8 ou 9 km/h. Le Vector est gourmand en puissance. Au-dessus de 350 ch, avec mon tracteur de tête monté sur pneumatiques, j’ai du mal à faire passer la puissance au sol et à conserver un taux de patinage faible, ce qui est plutôt problématique dans mes terres à silex (usure prématurée des pneus, Ndlr) », explique l’agriessayeur.
« Grâce à son poids (entre 26 et 28 t) et aux quatre chenilles, il peut sans problème transmettre toute sa puissance. Et aucun souci à se faire concernant le tassement du sol. » La surface théorique des chenilles en contact avec ce dernier est, selon le tractoriste, de 5,5 m² pour une pression de 400 g/cm². « Pour un tracteur à pneumatiques, c’est l’équivalent d’un triplage de roues. Avec les 557 ch de puissance maximale, l’objectif de Loïc Delion de travailler à 7-8 km/h est tout à fait réalisable. »
de puissance maximale. Ils sont équipés de moteurs Fpt (Fiat powertrain technologies) de 12,9 l de cylindrée, respectant les normes Stage IIIb (Scr AdBlue) et d’une boîte de vitesses full-Powershift à 16 rapports avant et deux arrière.
Conçu pour tracter
© Terre-net Média
AVIs d'ExpErT
epuis l’achat du fissurateur à dents Vector de Köckerling en 5,70 m, les tracteurs de Loïc Delion semblent accuser le coup. N'ayant pas de recul sur les travaux de fissuration des sols, l’agriculteur est « surpris des besoins de puissance et d’adhérence » de l’outil.
D
édié à la traction, l’articulé à chenilles Quadtrac 500 est l’un des modèles les plus puissants de Case IH. D’après Sylvain Garnier, chef produit, il est tout à fait adapté pour relever le défi lancé par Loïc Delion.
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Homologué sur route Aujourd’hui, la gamme Quadtrac comprend quatre modèles de 450 à 670 ch
Depuis fin 2012, les Quadtrac 450 et 500 sont homologués en France pour la route. Cette décision, tant attendue par Case IH, permettra certainement d’augmenter le nombre d’immatriculations sur le territoire. Mais, cette homologation Maga (pour machine agricole automotrice) à 25 km/h n’est pas valable pour le reste de la gamme.
© Terre-net Média
AVIs d'AgrI
« Surpris »
A
près une vingtaine d’hectares, Loïc Delion dresse un bilan positif de l’essai du Quadtrac qui semble, d’après lui, confirmer l’intérêt des chenilles pour transmettre au sol les 550 ch du moteur. « Je suis surpris par la capacité de ce tracteur à exploiter sa puissance », insiste-t-il. Préparant ses terres pour semer des céréales, l’agriessayeur n’a pas passé le fissurateur à plus de 20 cm de profondeur. « Globalement, le Quadtrac a répondu à mes attentes. J’ai pu travailler à 9-9,5 km/h avec un taux de patinage compris entre 0 et 2 % pour une consommation de 20 l/ha. » Vu sa taille, on pourrait croire que le tracteur n’a aucune difficulté à tracter l’outil Köckerling de 5,70 m de large. Détrompez-vous… Même s’il paraît très imposant, la puissance moteur exploitée durant l’essai oscillait entre 90 et 110 %. Rien d’étonnant selon Loïc Delion, compte tenu des caractéristiques de
ses sols et de la profondeur de travail.
L'impact sur la compaction des sols ? « L’étagement de la transmission est bon et étonnamment les deux vitesses arrière suffisent pour les manœuvres. Toutefois, les passages de rapports sont brutaux. Et à mon avis, la présence d’un décélérateur à la place de l’accélérateur à pied accentue le phénomène car il faut s’habituer à ce changement. » Un Steiger à quatre roues égales aurait-il réalisé le même travail ? Difficile à dire, comme de savoir si quatre trains de chenilles sont nécessaires ou non pour tracter le Vector de Köckerling. Il n’est pas simple non plus d’évaluer, sans matériel adéquate, l’impact du poids de l’engin, 26 t, sur la compaction des sols. Néanmoins, même en conditions humides, l’agriculteur n’a pas observé de traces ou d’ornières, au champ comme dans les fourrières. Pierre Criado
La transmission de la puissance. La visibilité arrière sur l’outil au travail.
Le système de guidage (problème d’alignement).
La maniabilité du tracteur.
L’absence de pédale d’accélérateur.
La finition intérieure de la cabine.
Le passage des rapports assez brusque.
Sur le web : Voir l’essai du Quadtrac 500 en vidéo sur
www.terre-net.fr/mag/25quadtrac Avril 2013
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GRAND ANGLE
Les enjeux de saison
Pneus vs chenilles Le même effet sur la compaction des sols !
Dans un pneu, c'est l'air qui transmet la pression de l’effort au sol.
S
ans poids, la puissance n’est rien ! Pour exploiter les capacités des moteurs dépassant 300 ch, tous les experts s’accordent à dire qu’il faut adapter les châssis et augmenter le poids des engins de traction. Il n’y a qu’à voir : 14 t pour un Xerion, 25 t pour le MT800 de Challenger, 26 t pour un Quadtrac, etc. Mais, ceci n’est pas sans conséquence sur la compaction des sols. Certains affirment qu’aujourd’hui, l’utilisation de chenilles est la meilleure solution technique pour limiter les risques. Est-ce si sûr ? Plusieurs réponses sont données par la première étude du genre dans le secteur agricole. Commandée par Michelin et menée par l’Irstea, elle compare l’impact exercé sur la compaction des sols par une moissonneuse (trémie pleine) dotée d’une paire de chenilles, puis de deux trains distincts de pneus Ultraflex.
A 10, 20 et 30 cm de profondeur Premier constat d’Emmanuel Piron, responsable de la plateforme de recherche technologique de l’Irstea à Montoldre (Allier) : « Statistiquement, il n’y a aucun écart significatif entre les chenilles et les pneumatiques que ce soit à 10, 20 ou 30 cm de profondeur. »
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Terre-net Magazine I Avril 2013
Grâce à une série de mesures réalisées sur un terrain meuble (15 % d’argile, 33 % de limon et 52 % de sable, Ndlr), comparable à une surface agricole travaillée et ressuyée, il ajoute que « quel que soit le type de sol, on peut penser que les effets seraient similaires ». A vérifier.
Des pics de 6 à 9 bars Autre enseignement à tirer de cette étude : contrairement aux pneumatiques, avec des chenilles, la répartition du poids de l’engin n’est pas uniforme sur la bande en caoutchouc en contact avec le terrain. Dans un pneu, c’est l’air qui transmet la pression de l’effort au sol. Autrement dit, s’il est lisse, la répartition du poids de la machine est théoriquement la même sur toute la surface qui touche le sol. Même si la pression sur les crampons est plus importante. Mais à la différence des pneumatiques, les chenilles sont composées de plusieurs éléments mécaniques articulés autour de la bande en caoutchouc. Et l’Irstea constate, qu’au passage d’une chenille, le sol subit trois pics de pression (partie de l’étude conduite sur sol dur type route, voir graphique n°2 intitulé "Pression de contact au sol"). « En fonction de l’en-
droit où se trouve la bande en caoutchouc, la pression au sol varie, précise Emmanuel Piron. Nous avons observé trois pics de pression, qui correspondent au passage des trois galets assurant la cinématique de la chenille. La pression relevée sur ces éléments est supérieure (de 6 à 9 bars, Ndlr). Mais entre les galets, il n’y a quasiment aucun effort enregistré. » Les pneumatiques, eux, répartissent de manière plus homogène la pression à environ 4 bars. Toutefois, Emmanuel Piron affirme que « sur sol agricole, l’incidence des trois galets est minimisée ». L’ensemble de ces mesures visent à évaluer l’impact du tassement du sol sur la zone d’exploration racinaire des cultures (à 10, 20 et 30 cm de profondeur). « Il ne faut pas négliger l’action des machines agricoles sur les horizons plus profonds, fait remarquer Emmanuel Piron. La couche superficielle joue le même rôle que l’air dans un pneumatique avec les strates situées en dessous. Les efforts sont d’autant plus marqués que les charges appliquées le sont. » Et dans un contexte où les machines sont de plus en grosses et lourdes, multiplier le nombre d’engins agricoles de plus petite taille pourrait s’avérer judicieux pour limiter leurs effets sur les sols.
© Terre-net Média
Contrairement aux idées reçues, il semble n’y avoir aucune différence significative entre pneus et chenilles au niveau de la compaction des sols agricoles. C’est en tout cas ce que constate l’Irstea.
Moyenne des ratios “dureté zone tassée/dureté zone témoin” (lame de 20 cm)
Attention aux pics de pression
1,70 1,60 1,50 1,40 1,30 1,20
© Infographie Terre-net Média
1,10
Pneu 800 1,4 bar
Pneu 900 1,4 bar
Chenille 760 (3 galets)
Pression de contact au sol 9 8 Sens de déplacement du véhicule
Pression au sol (bar)
7 6
Chenille 760 (3 galets)
5
Pneu 900 - Pression 1,4 bar
4
Source : Irstea - Rapport d’étude 2012
3 2 1 0
- 700
- 600
- 500
- 400
- 300
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- 100
0
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Position longitudinale (mm)
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500
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- 700
Graphique 1 : Les tests ont été effectués sur une parcelle de 3,5 ha de la plateforme de recherche technologique de l’Irstea à Montoldre dans l’Allier. Deux solutions pneumatiques Michelin Ultraflex (de 800 et 900 mm de large à 1,4 bar) et un jeu de chenilles à trois galets en 760 mm de large ont équipé successivement une moissonneuse-batteuse (trémie chargée). Le premier graphique illustre les effets, sur la compaction des terres agricoles, des différents équipements montés sur le train avant de l’engin de récolte. Les chenilles augmentent la dureté du sol de 55 % par rapport à la zone témoin, contre 51 % et 46 % pour les pneumatiques. Néanmoins, pour Emmanuel Piron, il n’y a aucune « différence statistiquement significative ». Graphique 2 : Pour mesurer la répartition de l’effort au sol engendré par le pneumatique ou la chenille, un test sur sol dur (type route) a été réalisé. La courbe bleue montre la répartition homogène de la charge au passage des pneumatiques. Celle en rouge, les à-coups de pression transmis au sol par un train de chenilles. Source : Irstea
GRAND ANGLE
Les enjeux de saison
Tracteurs esclaves Déjà la fin des grosses puissances ? L'essor de la coopération d’engins agricoles de taille moyenne laisse entrevoir différentes alternatives au développement d’équipements toujours plus puissants, plus larges et plus lourds, qui répondent aux exigences de productivité des agriculteurs.
© Terre-net Média
Les chercheurs de l’Irstea ont déjà dans l’idée d’aller plus loin que ce concept de coopération de machines de puissance moyenne (80-100 ch) en milieu ouvert. L’objectif : apporter une alternative aux "tracteurs toujours plus gros" ; ce qui, d’un point de vue agronomique, minimiserait l’impact sur les sols et, sur le plan énergétique, semble plus intéressant pour exploiter les "énergies de demain" telles que les piles à combustible.
Aroco est l’une des plateforme motorisées de l’Irstea qui expérimentent la robotique en milieu ouvert. Par exemple, elle est capable d’éviter des obstacles, de fonctionner à haute vitesse ou encore de coopérer avec une seconde unité mobile.
C
’est un fait. L’évolution des agroéquipements vise à améliorer la productivité et la qualité des travaux agricoles au champ. En résultent des machines et outils de plus en plus rapides, imposants et gourmands en puissance. C’est le seul moyen jusqu’à présent, pour un agriculteur seul ou accompagné de son chauffeur, d’abattre de plus en plus d’hectares en un temps toujours moindre.
La course à la puissance, la seule solution ?
Dans son centre consacré aux nouvelles technologies, à Montoldre dans l’Allier, l’organisme explore les voies du futur en matière d’intelligence embarquée et de robotique.
Toujours sous le contrôle d’un opérateur « Un robot qui partirait à 8 h le matin et qui reviendrait tout seul à 19 h, après avoir travaillé sur différentes parcelles, ce n’est pas pour demain et je n’y crois pas, affirme Michel Berducat, responsable de l’unité de recherche "robotique" à l’Irstea. Par contre, notre approche veut dépasser la notion de tracteur "maître-esclave" et démontrer la faisabilité et l’intérêt de la collaboration de matériels, toujours sous la surveillance d’un opérateur tou-
tefois. Aujourd’hui, on crée des lois de commande pour contrôler les machines de manière individuelle. Et faire en sorte que chacune d’elles ait suffisamment d’autonomie pour prendre des décisions, sans que la personne qui les surveille n’ait à intervenir (détecter des obstacles prévus ou imprévus notamment et les contourner). Nous voulons que les engins "leaders" lors d’un passage deviennent "suiveurs" à celui d’après. Nous cherchons donc à concevoir des systèmes qui leur permettent de fonctionner indépendamment des machines qui les précèdent ou qui les suivent. » D’autres constructeurs comme Valtra semblent abonder dans ce sens. Avec son concept Ants, la marque entrevoit la collaboration d’automoteurs de taille moyenne. Ces différents projets laissent augurer des solutions qui semblent réalistes et qui prennent en considération les problématiques actuelles. Reste à savoir dans combien de temps elles seront disponibles et rentables.
Sur le web : Plus d'informations sur les tracteurs esclaves en regardant le reportage réalisé à Montoldre sur
www.terre-net.fr/mag/25robotique
Même si, grâce à la vulgarisation de l’autoguidage, le conducteur peut concentrer son attention sur les outils attelés au tracteur par exemple, le temps de travail dédié à la conduite reste un facteur difficilement compressible. La course à la puissance est-elle la seule solution ? Et si au contraire, celle-ci diminuait au profit de la coopération d’engins agricoles de taille moyenne ?
© Valtra
Comme le propose aujourd’hui Fendt avec son système Guide Connect, qui sera commercialisé en Allemagne à partir de 2014 (pour la France, il faudra attendre que la réglementation évolue). Derrière ce nom se cache une révolution technologique, qui permet de coupler deux ensembles tracteur-outils et de les diriger avec un seul chauffeur. L’opérateur est toujours présent. Il contrôle une machine et surveille les autres.
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Terre-net Magazine I Avril 2013
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New Holland T 7050
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2009- 800 ch - 148 000 € HT N ° 288030 OUEST MOTOCULTURE
2008 - 138 000 € HT N ° 288105 RAVILLON
2009 - 2 848 h - 60 500 € HT N ° 288388 AGRI MONTAUBAN
2008 - 2 700 h - 50 000 € HT N ° 288164 BEAUPRÉAU MOTOCULTURE
Varta T190
John Deere 6520 SE
2004 - 6 200 h - 30 000 € HT N ° 288390
New Holland LM 5030
John Deere 7710 1999 - 6 800 h - 33 000 € HT N ° 288104 ETS GAUVAIN
ETS VERHAEGHE CAPPELLEBROUCK
2006 - 6 300 h - 29 700 € HT N ° 288163 BEAUPRÉAU MOTOCULTURE
GYRLAND 70
Quivogne APLXD
Buggiscopic BT 420
Deutz-Fahr 5670H
2008 - 4 600 € HT N ° 288366 MATERIEL AGRICOLE CASTELBRIANTAIS
2002 - 24 disques - 4 000 € HT N ° 288358 SARL RICARD
55 cv N ° 288514 JLS
2004 - 2 690 h m N ° 288108 ETS DOUILLET
Case IH MXM 190
New Holland T 6040
New Holland TL 80
Polaris Sportsman X2
2006 - 190 ch - 2 750 h N ° 288102 SAS MAINE AGRI
2008 - 125 ch - 3 600 h N ° 288385 QUITTÉ SAS
2004 - 80 ch - 2 740 h - 4 RM N ° 288382 QUITTÉ SAS
2011 - 1 070 km N ° 288061 LAUNAY sarl
2012 - 150 h - 48 500 € HT N ° 288392 AGRI MONTAUBAN
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2008 - 10 - 3.50 Boulon - Fixe Prix HT : 6 800 €
MQM - 2005 - 28 m 3200 l - Centrif. - Porté Prix HT : 5 500 €
2006 - 3.50 m Disques Prix HT : 6 500 €
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Silofarmer 280
NH BR 750
Prix HT : 6 250 €
Ficelle/filet
2003 - 115 cv 2500 h Prix HT : 25 000 €
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HTS - 1999 2000 hm - 4.80 m Broyeur
MF 8110 1995 135 cv 5337 h
2005 - Porté
N.H T 7.210 2012 165 cv - 300 h Rel AV
2003
2012 - 6.10 m hydraulique Prix HT : 7 500 €
Magnum - 1999 - 200 cv 7000 h - Rel AV Prix HT : 25 000 €
Idrill Pro - 2008 24 rangs - 3 m Pneumatique
1997 - 150 cv 6800 h - Rel AV Prix HT : 23 000 €
2002 - 115 cv 5250 h Prix HT : 23 000 €
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1995 - 28 m - 3200 l DPAE Prix HT : 19 500 €
FENDT 600 LS 1981 10 900 h Prix HT : 10 000 €
RENAULT
Arès 630 RZ 1997 - 120 cv - 5800 h Prix HT : 20 000 €
VICON 2800
Protector - 2000 28 m - 2800 l - DPAE Prix HT : 12 000 €
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MF 5465
1999 - 6200 h - 80 CV Chargeur Alô Q435 Prix HT : 21 000 €
4x4 - 1989 - 14000 h 85 CV Prix HT : 10 000 €
2004 - 125 CV 3393 h Prix HT : 30 000 €
MF 6480 Elite T3
MF 6490
MF 6499
2011 - 147 CV- 420 h Rel AV Data Prix HT : 70 000 €
MF 7490 Dyna VT 2007 - 170 CV 2900 h - Rel AV Prix HT : 68 000 €
2005 - 170 CV 3250 h - Rel AV Prix HT : 45 000 €
Mc Cormick
CX110 T3 2011 - 105 ch - 25 h Prix HT : 35 900 €
2005 - 215 CV - 5200 h Rel AV - Moteur neuf Prix HT : 49 000 €
JD 582 MAXICUT 2005 - 2 m - Ficelle/filet
CLAAS RESEAU AGRICOLE CHEMINOT Route de Quéty 57420 CHEMINOT Contact : M. François RAST tél.: 06 80 28 67 82 Fax : 03 87 69 74 95
Claas CT 5050 2002 - 1335 h m - 281 cv 5 m - Broyeur. 65 000 € HT
Claas Lexion 580 2004 - 1600 h m 7.50 m - Broyeur 118 000 € HT
MF 7270 AL4 2008 - 335 cv - 6 m 1100 h m - Broyeur 125 000 € HT
Case IH MXM 190 2003 - 190 cv - Rel AV 4100h 27 000 € HT
Claas Arès 826 RZ 2006 - 3500 h - Rel AV 45 000 € HT
Claas Axion 840 Cébis 2007 - 220 cv - 2600 h Rel AV 68 000 € HT
Claas Axion 850 2008 - 1600 h - PdF AV Rel AV 82 000 € HT
Deutz-Fahr K120 Prof. 2008 - 120 cv - 2500 h Chargeur - Rel AV 44 000 € HT
Deutz-Fahr K 420 2011 - 115 cv 600 h - chargeur 52 000 € HT
Prix HT : 14 000 €
claas.fr
Terre-net Média : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Avril 2013
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RULLIER AGRI TECHNIC Vincent Nauleau Le Fief du Roy – Rue Louis Blériot 16100 CHATEAUBERNARD 05 45 32 20 35 – 06 89 84 53 05 v.nauleau@grouperullier.fr
Jérôme Goeuriot rue du 150 R.I. 55 300 Chauvoncourt 03 29 89 05 88 - 06 13 13 19 18 jerome-goeuriot@cheval-sa.com
JOSKIN EB 540 R3 S - 1993 - 540 m Hydraulique Prix HT : 2 200 €
CLAAS Arion 630 2012 - 145 cv 489 h - Rel AV
GASPARDO Alitalia - 2012 28 rangs - 4 m Pneumatique
KVERNELAND
125 000 € HT
MF 34
1996 - 210 ch 2500 hm - 5 m Broyeur
J. DEERE 1170
RECORT TP 17
1997 - 170 cv - 2067 h Broyeur Prix HT : 38 000 €
69 000 € HT Fendt 818 VARIO TMS
2005 - 180 ch - 3900 h Rel AV
Prix HT : 18 000 €
KUHN 4000
2002 - 1200 l - 20 m Acier - DPA
2009 - 10 h m - 270 ch 6.10 m - Broyeur
2004
Kuhn FC 303 GC
Speedliner - 2007 32 rangs - 4 m Pneumatique
9 500 € HT Berthoud MACK 1200
Fendt 5270 C
NG.301.H4 - 2009 300 m - Packer Prix HT : 8 500 €
2003 - 4600 h - 90 ch Rel AV
64 000 € HT Fendt 930 VARIO TMS
2004 - 300 ch - 7900 h Rel AV
135 000 € HT
2002 - 3 m Prix HT : 11 000 €
39 000 € HT Fendt 409
John Deere 7280R
2012 - 280 ch - 460 h Rel AV
18 000 € HT Renault CERES 330 X
1999 - 5200 h - 80 ch Chargeur
Ford 7910
1986 - 100 ch - 8300 h
19 000 € HT Same EXPLORER II 90
1998 - 4500 h - 90 ch PdF AV - Rel AV
CUNTZ-RAGOT
ETIENNE DETRAIN 61 260 CETON Tél : +33 (0)2 37 29 76 83 - Port : +33 (0)6 07 27 33 67 www.cuntzragot.com
SODIMAC 95
SODIMAC 1500
CASE IH 1255 XL
CASE IH CS 150
FENDT 410
FENDT 411
FENDT 714
2010 - 4m - Hydraulique Semi-porté Prix HT : 31 500 €
CASE IH MXM 130
FENDT 309 C 1999 - 8200 h 95 cv - chargeur Prix HT : 26 000 €
2000 - 109 cv - 7150 H chargeur - Rel AV Prix HT : 37 000 €
2001 - 118 cv 4950 h - Rel AV Prix HT : 42 000 €
2000 - 148 cv 7600 h - Rel AV Prix HT : 42 000 €
FENDT 926
RLT 103-54 TX
RLT 110-54 TX
VALTRA T 132
SAME Dorado 70
2003 - 130 cv 4800 h Prix HT : 30 000 €
2001 - 286 cv - 7900 h PdF AV - Rel AV Prix HT : 55 000 €
36
LEMKEN Ruben
1996 - 10 T Monocoque Prix HT : 9 000 €
Terre-net Magazine I Avril 2013
1996 - 4250 h 93 cv Prix HT : 20 000 €
Rafal - 2006 - 12 T Porte hydraulique Prix HT : 18 000 €
1998 - 100 cv 8500 h Prix HT : 10 000 €
1988 - 125 cv 8660 h Prix HT : 16 000 €
2009 - 140 cv 4000 h - Rel AV Prix HT : 45 000 €
1999 - 150 cv 6800 h Prix HT : 26 000 €
2005 - 1 m - 1800 h 4 RM Prix HT : 17 500 €
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John Deere 592 2002 20 000 € HT
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New Holland TM 190 2003 - 4300 h - 190 cv 32 000 € HT
Bobcat T 2250 2009 - 1700 h - 90 cv
John Deere 6820 2002 - 4800 h 35 000 € HT
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JOSKIN 11000 ME
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JD 6210 P+
vitasem 302 2010 25 rangs - 3 m
2004 140 ch - 6500 h Rel AV
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2002 126 ch - 4100 h
1999 11000l
JOSKIN
MF 5435
MORRA MH 540H
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RLT Ares 620RZ
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John Deere 7200R 2011 - 200 ch - 250 h
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La Votre cotehorizon tracteur
New Holland TM 155 Range Command Marque : New Holland Modèle : TM 155 Range Command (2007) Puissance annoncée (ch) : 155 - Iso TR14396 Moteur : 6 cylindres Cnh PowerStar (Tier 2) Cylindrée (l) : 7,5 Boîte de vitesses : semi-Powershift Range Command 18x6 (full-Powershift Power Command en option) Couple maxi (N.m) : 680 à 1.400 tr/min Effort de relevage annoncé (t) : 8,43 PV 4RM (t) : 6,3
© Terre-net Média
« Un six cylindres qui braque comme un quatre »
Avis utilisateurs et réseau de distribution
e TM 155 Range Command appartient à la gamme de tracteurs New Holland lancée en 2002, en remplacement des TM animés de moteurs Tier 1 (datant de fin 1999). Cette deuxième génération regroupe quatre modèles à empattement standard (TM 120, 130, 140 et 155) et deux à empattement long (TM 175 et 190). Elle apporte des modifications en cabine, notamment une poignée multifonction et un nouveau toit.
© Terre-net Média
L
Le TM 155 est surtout apprécié pour sa polyvalence, grâce au Poste de commandes avec poignée multifonction. pont avant SuperSteer qui réduit le rayon de braquage et à une transmission semi-Powershift (six rapports sous charge et trois gammes robotisées) bien étagée. Il est équipé de série d’une cabine suspendue, de la climatisation et de trois régimes de prise de force (540/540 Eco/1.000). En 2007, les TM disparaissent du catalogue au profit des T7000, dotés de la cabine Horizon et d’un moteur Nef (Tier 3). Unités commercialisées en France entre 2002 et 2008 : 2.139. Options les plus vendues : pont avant SuperSteer, transmission Power Command 18x6 (full-Powershift) et relevage avant. Rappels recensés : campagne de modification en 2005 (circuit de refroidissement, faisceaux électriques en cabine et ajout d’un 2ème filtre à carburant). Matthieu Freulon
+ -
Transmission Range Command souple d’utilisation. Rayon de braquage court (avec l’option SuperSteer). Moteur six cylindres "punchy". Bonne adhérence. Pont avant suspendu peu confortable (amélioré par la suite). Power Command gourmande en puissance. Qualité des matériaux en cabine perfectible. Quelques défauts concernant l’électronique sur les premières générations.
Notation Fiabilité : Finition : Budget : Cote à la revente :
Cote moyenne des TM 155 Range Command 35.000 €
32.500 €
30.000 €
27.500 €
25.000 €
2008
2007
2006 2005 2004 Années d’immatriculation
2003
2002
Cote établie pour un tracteur en équipement standard et sur une utilisation moyenne annuelle de 500 h.
Sélection d’annonces : retrouvez les annonces de ce modèle sur Terre-net-occasions.fr
Pour accéder aux détails de ces annonces, utilisez le numéro de référence (ex : N°200198)
N° 209659
New Holland TM 155 RC 2004 - 155 ch - 6.000 h Prix HT : 28.000 €.
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N° 197388
New Holland TM 155 RC 2006 - 155 ch - 5.170 h Prix HT : 41.000 €.
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N° 276313
New Holland TM 155 RC 2003 - 155 ch - 3.694 h Prix HT : 39.500 €.
N° 277370
New Holland TM 155 RC 2005 - 155 ch - 2.400 h Prix HT : 43.000 €.
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