Sommaire Points de vue [Édito]
4 Science sans conscience
24
Pas d’agriculture durable sans biotechnologies [Tri angles]
© TERRE-NET MÉDIA
Amazone Condor : un colosse aux doigts de fée destiné au semis direct
6 Réseaux sociaux : et hop, on s’inscrit ! [Terre’momètre]
8 Entre agriculteurs et politiques, la fracture s’amplifie 9 Paroles de lecteurs : agro-écologie, Ogm, progrès scientifique [Syndic’arène]
10 Circuits courts : l’heure de la structuration de l’offre a sonné [Impact]
12 Tribune de Jean-Paul Simier : « En Chine , de nombreuses opportunités pour l’agriculture et l’agroalimentaire » [Champ planet’terre]
14 En écosse et en France : la reconquête ovine à la peine
46
Stratégies
© TERRE-NET MÉDIA
Terréa : une fusion réussie, un management grandi
16 18 19 20
[Inflexion]
Méthanisation : une voie d’avenir en quête de rentabilité [En avant marge]
Prix du lait en Europe : le seuil de 400 €/1.000 kg franchi ni en France ni en Pologne depuis 2013 Efficacité énergétique des exploitations : plus 40 % en 40 ans [Performance production]
Désherbage des céréales : avant de jouer au pompier, pensez agronomie et programme
Machinisme
22 24 26
[Pleins phares]
Brèves, textos, photo légendée Amazone Condor : un colosse aux doigts de fée destiné au semis direct Essai du tracteur John Deere 7310R
Grand angle
En couverture
30
Pyrale du maïs : avec ou sans Ogm, viser la chenille
30
Pyrale du maïs : avec ou sans Ogm, viser la chenille
© FOTOLIA, TERRE-NET MÉDIA // CRÉATION TERRE-NET MÉDIA
Cahier d’occasions
37 38 46 48 50 51
[Terre-net Occasions]
La sélection professionnelle agricole Top affaires spécial "moissonneuses-batteuses" Nouveau Entre pros : Terréa, la concession du mois
Les annonces des agriculteurs [Argus]
Claas Arion 640 [Marques page]
Terre-net Média : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Décembre 2014
3
EDITORIAUX
La rédaction
Les lecteurs
Science sans conscience…
Pas d’agriculture durable sans biotechnologies
© TERRE-NET MÉDIA
N
Mathilde Carpentier, rédactrice en chef de Terre-net Magazine.
ous avons pris pour habitude au sein de la rédaction de n’évoquer les Ogm qu’en relayant les positions des uns et des autres, en prenant soin de toujours bien mettre des guillemets là où il en faut. Ce mois-ci, c’est un agriculteur espagnol qui parle de ses variétés de maïs Bt. Il faut en effet traverser les frontières pour pouvoir approcher les fameuses plantes génétiquement modifiées.
La question m’est souvent posée. « Alors toi ? Tu es pour ou contre ? » J’ai toujours eu à cœur d’écouter les discours de tous bords. Mais dans tous les cas, les détracteurs recherchent les liens plus ou moins affichés avec telle firme ou organisation, les sources des financements, les biais dans les modes opératoires… Les auteurs sont renvoyés dans les cordes pour une question de parti pris ou d’idéologie. Alors mon opinion s’est construite à force de lectures, de rencontres professionnelles, le tout mixé avec mes propres idéaux. Sans guillemet… Les Ogm, je ne suis pas contre, mais l’Homme ne devrait pas en avoir besoin. Dans mon monde idéal, les intérêts économiques ne passent pas avant les raisonnements agronomiques. Les plantes sont cultivées partout où l’environnement leur est favorable, en veillant à ne pas perturber les équilibres naturels, garants de la durabilité. Dans mon monde idéal, l’Homme prend soin de lui-même. L’agriculture et la production de nourriture sont développées là où les besoins existent. Terres disponibles. Des études affirment que les superficies cultivables dans le monde sont nettement supérieures à celles nécessaires pour garantir la sécurité alimentaire de l’humanité. Gaspillage. Les aliments produits, sans jamais être consommés, permettraient de nourrir deux milliards de personnes. Diversité. Comment trois espèces seulement, sur 150 cultivées et plus de 10.000 comestibles, peuvent fournir au niveau mondial 60 % des calories et protéines d’origine végétale ? Utopie ? Malheureusement oui. Je m’éloigne du sujet ? Je ne crois pas. ●
Déclaration de l’Association française des biotechnologies végétales, le 3 octobre dernier, lors d’un colloque.
O
n ne pourra pas développer un modèle agro-écologique performant et durable en sacrifiant la contribution génétique sur l’autel de l’idéologie. La remise en cause des biotechnologies, et plus largement de la filière des semences et de l’amélioration des plantes, serait une catastrophe pour l’avenir de notre agriculture. Pour produire plus et mieux, et accroître de plus de 70 % la production agricole afin de relever le défi alimentaire mondial à l’horizon 2050, l’agriculture ne pourra pas faire autrement que de créer de nouvelles espèces plus productives, mieux adaptées aux variations climatiques et moins exigeantes en intrants.
Aux détracteurs des biotechnologies, qui prônent des modèles alternatifs d’obtention variétale tels que la recherche participative et l’auto-sélection, nous répondons que ces pratiques ne sont pas durables, pas plus que ne le serait, seule, l’agriculture biologique, car elles ne permettront pas de nourrir la population. La sélection variétale, telle qu’opérée depuis des dizaines d’années, a toujours cherché à répondre aux besoins conjoints des paysans et des consommateurs pour augmenter la production et assurer une alimentation saine. Surtout, les biotechnologies ne se résument pas à la production de plantes génétiquement modifiées. Elles rassemblent plusieurs techniques auxquelles les chercheurs ont recours pour sélectionner de nouvelles espèces de végétaux. S’opposer aux biotechnologies conduirait à renoncer aux innovations, à ne plus avoir de variétés adaptées aux enjeux de production, donc à accepter que l’agriculture ne soit plus compétitive. C’est le mauvais usage des plantes génétiquement modifiées qui explique les conséquences environnementales dénoncées par les opposants aux biotechnologies. Leur utilisation ne dispense par les agriculteurs de recourir à des pratiques agronomiques appropriées, comme par exemple la rotation pour éviter l’apparition de mauvaises herbes résistantes. ●
Erratum Une erreur s’est glissée dans l’édito de Terre-net Magazine n°40. Dans le dernier paragraphe, à la place de "en Russie", il fallait lire "dans les pays de l’est de l’Union européenne".
Pratique
Terre-net Magazine en ligne Vous pouvez retrouver Terre-net Magazine sur internet, avec des liens directs vers des infos complémentaires, des témoignages, des machines en action… Rendez-vous sur
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N°41 - Décembre 2014. Tirage : 105000 / ISSN 2112-6690. Crédits photos de la couverture : Fotolia, Terre-net Média. Soucieux de la préservation de l’environnement, la société Terre-net Média sélectionne des fournisseurs engagés dans une démarche environnementale. Ce magazine est imprimé sur du papier certifié PEFC issu de forêts gérées durablement. Les encres utilisées sont végétales. Tous les produits qui ont servi à la réalisation de ce magazine ont été recyclés ou retraités conformément à la certification IMPRIM’VERT. Encarts : ce numéro comprend trois encarts nationaux : « ISAGRI », « DURAPLAS » et « RAPHAEL DISTRIBUTION » déposés sur la 4e de couverture. Il comprend également un encart ciblé « GEA ».
Éthique1 Annonceurs & Agences Remise des certificats d'envois postaux
Éthique2 Lecteurs Pas de publi-information dissimulée
TRI ANGLES Des prises de vue, notre point de vue
Réseaux sociaux (4e partie)
Et hop, on s’inscrit ! Il est temps de se lancer. Voici quelques conseils pour bien commencer sur les réseaux sociaux. PAR PIERRE BOITEAU // pboiteau@terre-net-media.fr
Sous quel nom s’inscrire ?
A
© TERRE-NET MÉDIA
près avoir sélectionné un ou plusieurs réseaux sociaux selon vos objectifs et votre cible(1)(2), reste à vous inscrire. Attention : être présent sur plusieurs réseaux à la fois prend du temps. Sous quel nom s’inscrire ? A l’idéal, sous votre vrai nom ou celui de votre exploitation(2). Votre but : être reconnu et faire connaître votre ferme, votre métier, vos produits… Quelques exemples de noms de comptes d’agriculteurs (n’hésitez pas à aller les voir en ligne) : "Ferme Belair",
"Patricia Freyssac", "Gaec des Prés Ferrey" ou "Elevage Dufraigne Daniel" sur Facebook, "DenisL@izé @DzL49", "@RemDumDum", "@Herve_Pillaud" ou "Christophe Hervy @kissot16" sur Twitter. Exception : si vous désirez vous exprimer en restant caché, prenez un pseudo. Mais est-ce vraiment utile ? ● (1) "Réseaux sociaux : le top 3", Terre-net magazine n°37 et "Réseaux sociaux : les challengers", Terre-net Magazine n°39. (2) "Réseaux sociaux : avant d’y aller", Terre-net magazine n°40.
Retrouvez-moi sur les réseaux Suivez Pierre Boiteau sur Facebook : http://www.facebook.com/pierre.boiteauterrenetmedia, Twitter : @PBTerrenetMedia, Google+ : http://www.google.com/+PierreBoiteauTerrenetMédia/
Trouver des contacts
E
tape suivante : trouver des contacts. Dès l’inscription, le réseau vous recommande des utilisateurs, n’hésitez pas à les mettre dans vos "amis" Facebook, vos comptes à "suivre" sur Twitter ou à "ajouter" sur Google+. Selon vos intentions, cherchez aussi des amis, collègues agriculteurs, anciens camarades, clients, fournisseurs, organismes, médias… Explorez la liste de leurs contacts, les discussions qui vous intéressent… Très vite, vous dépasserez les 100 contacts. Sur Facebook, vous devez demander aux personnes de vous accepter dans leurs "amis".
Mais n’invitez pas trop de monde que vous ne connaissez pas, Facebook l’assimilerait à du spam et bloquerait temporairement votre compte. Sur Twitter et Google+, vous pouvez suivre qui bon vous semble, et souvent l’utilisateur vous suivra lui aussi, ne seraitce que par simple réciprocité de courtoisie. S’il fallait retenir une seule règle ? Les comptes à suivre dépendent de ce que vous voulez faire : veille d’information, discussions professionnelles, recherche de clients, échanges entre amis, etc. Vos choix feront la qualité de votre réseau. ● © TER
RE-N
ET MÉD
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Quelques conseils pratiques
R ©
TER
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IA
emplissez bien votre présentation mais ne donnez que les infos que vous souhaitez rendre publiques. Sur Facebook, vous n’êtes pas obligé de remplir vos préférences de films, musiques, livres, etc., qui servent à afficher des pubs personnalisées. Par contre, indiquer les écoles que vous avez fréquentées, les métiers que vous avez exercés, les communes où vous avez habité… peut vous permettre de retrouver des personnes. N’oubliez pas d’insérer une belle photo de profil, bien choisie, et ne la changez pas trop souvent. Vous pouvez par contre modifier régulièrement votre image de fond. Classez les comptes que vous suivez dans des listes
6
Terre-net Magazine I Décembre 2014
par thème ou cercle (par exemple amis, famille, clients-prospects, agriculteurs, médias, etc.). Vous pourrez mieux vous y retrouver mais aussi décider qui peut voir vos infos sur Facebook ou Google+. Evitez les gens qui multiplient les posts, sinon vous serez vite débordé. Regardez le type de contenus. Et les statistiques : un profil Twitter avec 20.000 tweets et seulement 100 abonnés n’est sans doute pas pertinent. Vous pouvez bien sûr vous désinscrire d’un compte qui ne vous intéresse pas ou plus. Vous êtes maintenant prêt à poster des messages… Alors, rendez-vous sur les réseaux et dans notre prochain article. ●
NOUVEAU CATALOGUE DES USAGES DES PRODUITS PHYTOSANITAIRES : LES PRODUITS SYNGENTA SONT DÉJÀ EN LIGNE. Depuis le 26 mars 2014, un nouveau catalogue des usages est applicable pour l’utilisation des produits phytosanitaires. Son objectif ? Donner plus de possibilités de protéger toutes les cultures, même « mineures » ! Toutefois, il existe des restrictions. Avant toute utilisation, vérifiez bien ce qui est autorisé ! Pour les produits Syngenta, c’est facile, tout est déjà en ligne sur syngenta.fr
UN USAGE = UNE CULTURE + UNE CIBLE u A une culture de référence sont rattachées plusieurs cultures. Exemple :
=
u A une cible sont rattachés plusieurs parasites. Exemple :
=
u Tous les produits sont concernés : protection des semences, des cultures et désherbants.
DES RESTRICTIONS SONT NÉCESSAIRES
+
de possibilités pour les cultures mineures
-
Exclusion par la firme d’une ou u En absence de limite maximale de résidus (LMR). plusieurs cultures ou u Par manque de sélectivité. parasites rattachés u Par manque d’efficacité.
EN PRATIQUE u Applicable dès maintenant. u Les produits déjà étiquetés restent utilisables. u La mise à jour des étiquettes sera progressive.
Consultez votre distributeur, prescripteur, Conseil Pro ou syngenta.fr
Pour les produits Syngenta, c’est facile ! Environ 4 000 utilisations supplémentaires. Tout est déjà en ligne.
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Pao : 11/2014
QUAND
TERRE'MOMÈTRE
La température du monde agricole
Popularité des leaders politiques et syndicaux
Entre les agriculteurs et le monde politique, la fracture s’amplifie
S
A droite, les exploitants agricoles apprécient de manière totalement opposée les retours de Nicolas Sarkozy et d’Alain Juppé. Avec un indice de popularité en chute libre (- 28 points en six mois), l’ancien président de la République a visiblement laissé un mauvais souvenir aux agriculteurs. Pour son entrée dans ce baromètre, le maire de Bordeaux se démarque en arrivant largement en tête. Il détrône Bruno Le Maire qui avait, en mars dernier, la préférence des producteurs.
Indices de popularité (2)
(3)
Alain Juppé
43
/
Bruno Le Maire
35
-7
François Fillon
5
- 17
Bernard Lannes
-3
-2
Nicolas Sarkozy
-4
- 28
François Bayrou
-7
=0
Thomas Diemer
-7
/
EN HAUSSE
Xavier Beulin
-9
-16
EN BAISSE
Phil Hogan
-9
/
Jean Mouzat
-11
-4
Laurent Pinatel
-12
-5
Nicolas Dupont-Aignan -20
-6
Christine Poupin
-24
-2
Marine Le Pen
-24
+6
Manuel Valls
-28
/
Stéphane Le Foll
-41
-6
Jean-François Copé
-65
-18
Ségolène Royal
-70
/
Jean-Luc Mélenchon
-75
+8
Martine Aubry
-76
+1
Cécile Duflot
-82
-2
-82
-1
Jean-Luc Mélenchon + 8
Marine Le Pen +6
Extrêmes gagnants Le ras-le-bol des agriculteurs à l’égard de la politique profite aux extrêmes : Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon sont les seuls, avec Martine Aubry qui n’a plus de responsabilités nationales, à voir leur popularité augmenter. Au sein même du monde agricole, la notoriété des leaders syndicaux en prend également un coup. A croire que les producteurs les rendent autant responsables que Stéphane Le Foll de la conjoncture économique et politique de l’agriculture. L’indice de popularité de Xavier Beulin, le président de la Fnsea, chute de 16 points et devient négatif (- 9 points). Quant à Laurent Pinatel, il est toujours aussi peu connu des agriculteurs. La Confédération paysanne, dont il est le porte-parole, ne semble tirer aucun profit de ses combats contre la ferme des 1.000 vaches ou contre la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. ●
Xavier Beulin - 16
François Fillon - 17
Jean-François Copé -18
Nicolas Sarkozy - 28
François Hollande
(1)
Source : Baromètre agricole Terre-net Bva (1) Enquête réalisée par internet du 24 septembre au 6 octobre 2014 auprès d’un échantillon de 480 agriculteurs professionnels connectés, âgés de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : région et orientation principale de l’exploitation (grandes cultures/polyculture-élevage/ autres : viticulture-arboriculture-maraîchage). Source : Rga 2010. (2) Différence entre les bonnes et les mauvaises opinions. (3) Evolution de l’indice de popularité entre mars et octobre 2014.
8
Terre-net Magazine I Décembre 2014
Evolution entre mars et octobre 2014
(3)
© INFOGRAPHIES TERRE-NET MÉDIA // IMAGES : FOTOLIA
elon le Baromètre agricole Terrenet Bva(1), la popularité des hommes et des femmes politiques dégringole auprès des agriculteurs. Comme celle des leaders syndicaux d’ailleurs. Entre mars et octobre 2014, leur indice de popularité(2) a baissé de 1 à 28 points. La cote de François Hollande, elle, n’a diminué que d’un point. Cette stabilité aurait pu passer inaperçue, si le chef de l’Etat n’était pas le dernier du classement.
AGRICULTEURS – VITICULTEURS
OPINIONS
TERRE'MOMÈTRE
Paroles de lecteurs Extraits des commentaires d’articles et des discussions sur les forums de Terre-net.fr et Web-agri.fr
« Sommes-nous encore des entreprises ? » Moi-même : « Plus je réfléchis, plus je me dis que ce gouvernement prône la décroissance. Il "administrative" l’agriculture telle l’Urss en son temps. Je m’explique. Tel que le calcul est conçu en zone vulnérable pour l’azote, il ne permet plus aucune avancée sur les rendements. Pourquoi des semences dernier cri ? Pourquoi mettre des fongicides, des herbicides ? Pourquoi du matériel fonctionnel pour un rendement moyen, avec le risque de ne pas avoir assez de PS, de protéines, de qualité tout court. Je ne vais plus cultiver beaucoup de blé car étant en zone vulnérable, je ne peux pas faire de la qualité. D’où pas d’investissement. Sommes-nous encore des entreprises ? Nous avons des bilans, des comptes d’exploitation mais aujourd’hui, nous ne prenons plus aucune décision sur l’acte de production. En clair, on n’est plus maître chez soi. » Source : commentaire de l’article "Loi d’avenir agricole – Les députés Ump saisissent le Conseil constitutionnel", publié sur Terre-net.fr
« Une société, qui n’a plus le goût du progrès, disparaît » Noyonnais : « Cro-Magnon a dû connaître des opposants à la découverte du feu, qui pourtant a permis d’avoir chaud en hiver et de manger plus facilement de la viande ; mais qui fut une horreur pour Jeanne d’Arc. Toute invention peut devenir utile ou nuisible : la voiture aussi tue, le nucléaire fournit l’électricité et la bombe. Aux humains d’orienter les découvertes vers le bien. Quand les Anglais ont inventé le train en mettant la machine à vapeur du français, monsieur Denis Papin, sur des roues et des rails, les anti-progrès ont affirmé sans preuve que le cœur humain cesserait de battre à partir de 30 km/h. Une société qui n’a plus le goût du progrès, de la science, de la découverte, de l’innovation, disparaît. Seule la recherche permet de résoudre les problèmes nouveaux et il y en aura beaucoup avec 7, 8 puis 9 milliards d’hommes sur Terre. »
VOUS SOUHAITEZ CONSOLIDER VOTRE AVENIR, VOTRE BANQUE EST LÀ AVEC DES SOLUTIONS D’ÉPARGNE AVANTAGEUSES.
Source : commentaire de l’article "Ogm – Faucheurs volontaires en appel à Orléans", paru sur Terre-net.fr.
« Les experts de la Fao disent tout le contraire » John : « L’agro-écologie "n’est pas durable, pas plus que l’agriculture biologique : toutes deux ne réussiront pas à nourrir la population". C’est drôle... Les experts de la Fao disent tout le contraire. L’agro-écologie permettra à toutes les agricultures de gagner en autonomie et en productivité, et d’améliorer la fertilité des sols ! » Source : commentaire de l’article "Recherche agronomique – Pas de modèle agro-écologique durable sans recours aux biotechnologies", publié sur Terre-net.fr.
CNCM – 88/90 RUE CARDINET – 75847 PARIS CEDEX 1
SYNDIC'ARÈNE Le pluralisme des idées
Circuits courts
L’heure de la structuration de l’offre a sonné Dans la banlieue parisienne et toulousaine, deux groupes coopératifs ont ouvert leur propre magasin de producteurs. Ces exemples témoignent de l’énorme potentiel économique de la vente directe. Pour certains agriculteurs, il faut structurer l’offre de produits de proximité, avant que la grande distribution, ne riposte. PROPOS RECUEILLIS PAR ARNAUD CARPON // acarpon@terre-net-media.fr
Florent Dornier
Jeunes agriculteurs
Producteur de lait, Doubs. 210.000 l/an, transformés dans une fruitière coopérative en fromages Aoc : comté, Mont d’or, morbier.
D
«
epuis quelques années, les magasins de producteurs se multiplient. Cette progression va dans le bon sens : beaucoup d’exploitants agricoles cherchent, seuls ou en groupe, à mieux valoriser leurs produits grâce à la vente directe. Mais ces initiatives restent malheureusement trop dispersées. Chaque fois, les agriculteurs partent d’une feuille blanche, ou presque. Nous n’arrivons pas à fédérer tous les projets pour que le partage d’expériences bénéficie à l’ensemble des producteurs d’un territoire. Nous pourrions par exemple envisager des plateformes d’échanges départementales ou régionales. Nous devrions être capables de nous organiser et de nous structurer. Nous ne sommes pas naïfs : nous savons très bien que nous ne pouvons pas mettre en marché nous-mêmes tous nos produits. Mais une structuration de l’offre à l’échelle régionale pourrait nous permettre de peser davantage face aux grandes enseignes de la distribution.
Nous ne pouvons plus continuer à nous plaindre des pratiques des Gms envers les fournisseurs, et en particulier les agriculteurs, sans réagir. La répartition de la valeur ajoutée sur l’ensemble de la chaîne alimentaire est très inégale. Les producteurs n’ont que des miettes. A nous de nous investir dans la transformation et la distribution de nos produits pour changer les choses. Les consommateurs sont de plus en plus sensibles à nos difficultés et se rendent compte que manger français, voire local, ne coûte pas plus cher. Ils sont même prêts à payer un peu plus pour avoir des produits de meilleure qualité. A nous, agriculteurs, de saisir cette opportunité. » ●
Jean-Jacques Bailly
« Le secteur de la vente directe doit désormais se structurer »
© JEAN-JACQUES BAILLY
Confédération paysanne Polyculteur-éleveur, Haute-Marne. En Gaec à trois, un salarié. Céréales et volailles fermières. Gérant du magasin de producteurs "Brin de campagne" à Chaumont.
«
D
epuis cinq ans, je suis gérant d’un magasin de vente directe à Chaumont, créé avec deux autres exploitations. Nous y commercialisons la production de 67 agriculteurs de la région. Nous transformons toutes les viandes dans un atelier adossé à la boutique. Développer la transformation à la ferme et la vente directe répond à une demande sociétale croissante. Valoriser nous-mêmes nos produits redonne du sens à notre
10
Terre-net Magazine I Décembre 2014
métier et nous permet de faire vivre l’économie locale, en lien avec l’artisanat et le petit commerce. Bouchers, charcutiers, vendeuses… : notre structure emploie huit personnes. La vente directe doit franchir le cap de la structuration territoriale. Son développement doit notamment permettre le maintien, voire l’ouverture, d’abattoirs de proximité. Notre magasin procure par exemple de l’activité à l’abattoir de Chaumont, qui aurait pu disparaître. Nous devons aussi offrir aux consommateurs les mêmes facilités que dans les supermarchés, en termes d’accès ou d’horaires d’ouverture entre autres. Il faut également diversifier notre gamme, sans nuire à l’origine locale des produits. Aller chercher des pommes loin, pour en proposer toute l’année à nos clients, n’aurait pas de sens. Les Gms ou les grands groupes coopératifs s’orientent vers la vente directe : preuve que le secteur a de l’avenir. Mais ces structures ne sont là que pour faire du business qui ne profitera pas forcément aux producteurs. » ●
© FLORENT DORNIER
« Face à la grande distribution, nous devons réagir »
SYNDIC'ARÈNE
Guy Milan
« Le seul frein à l’essor des circuits courts est politique ! » Coordination rurale Eleveur laitier, Rhône. 250.000 l/an, dont 150.000 l transformés sur l’exploitation et 30.000 l commercialisés dans le magasin de producteurs "1.001 fermes" à Communay, dont il est associé.
© GUY MILAN
«
Pmation et la vente directe, ou our notre région, la transfor-
les circuits courts, sont les meil meilleures voies d’avenir de la filière laitière. Les consommateurs se méfient de plus en plus des ali aliments qu’ils ont dans leur assiette car ils ont conscience que la qua qualité n’est pas la même en grandes surfaces. Ils se tournent davantage vers les circuits courts car ils sont certains de l’origine des produits.
Le plus souvent, les grosses coopératives créent des magasins de producteurs par simple opportunisme, parce qu’elles savent qu’il y a de la valeur ajoutée à prendre. Mais je doute que le consommateur retrouve la même qualité. A terme, les producteurs risquent de ne pas y trouver leur compte non plus. En fait, le seul frein à l’essor des circuits courts est politique car les enseignes de la distribution et les
industriels ne veulent pas que ce marché leur échappe. Je me suis lancé dans la transformation dès 1985 en aménageant une fromagerie sur la ferme et en embauchant un salarié. Nos fromages sont livrés à un affineur. L’un de mes enfants s’est installé et nous nous sommes associés à huit autres exploitations pour ouvrir un magasin de producteurs au sud de l’agglomération lyonnaise. Nous vendons toutes sortes de fromages, des yaourts et des laits pasteurisés. Depuis l’ouverture en janvier 2014, nous avons valorisé 30.000 l de lait. Autre avantage : nous pouvons élargir notre gamme sans être soumis aux exigences des intermédiaires. Dès la première année, nous allons réaliser le chiffre d’affaires que nous envisagions en rythme de croisière. Nos objectifs sont largement atteints. Avec la vente directe, la valeur ajoutée reste dans l’exploitation et nous pouvons dégager presque l’équivalent d’un revenu. Dans ces conditions, nous sommes prêts à augmenter notre volume, non pas pour faire du lait standard, mais pour le transformer et le vendre en direct. Pour doubler notre capacité de production, nous allons construire une deuxième fromagerie. » ●
Trois avis par mois Tous les syndicats sont sollicités, à tour de rôle, afin de garantir le pluralisme.
IMPACT
Votre horizon
Tribune de Jean-Paul Simier, de Bdi(1)
« Chine : des opportunités pour l’agriculture et l’agroalimentaire » Beaucoup d’entreprises françaises, notamment bretonnes, étaient présentes au Sial 2014 à Shangai et au grand salon chinois des productions animales, le Cahe, à Qingdao dans le Shandong. L’occasion de faire le point sur le potentiel énorme que représente le marché chinois pour nos industries en quête de croissance à l’exportation. PAR JEAN-PAUL SIMIER, DIRECTEUR "AGRICULTURE ET AGROALIMENTAIRE" DE BDI(1) // RUBRIQUE RÉALISÉE PAR FRÉDÉRIC HÉNIN // fhenin@terre-net-media.fr
© BDI
« Demain, les Chinois pourraient acheter des produits alimentaires français comme ils achètent des sacs Hermès ! », estime Jean-Paul Simier de Bretagne développement innovation (1).
«
F
in 1978, Deng Xiaoping prend les rênes du parti communiste et du pouvoir en Chine, et décrète très vite l’ouverture économique du pays avec une formule restée célèbre : « enrichissez-vous ! ». Et la fameuse « économie socialiste de marché ».
La Chine s’est éveillée Après plus d’un siècle d’effacement, la Chine entame sa réintégration dans l’économie mondiale. Une étape supplémentaire est franchie avec l’adhésion de l’empire du Milieu à l’Omc en décembre 2011. En moins de 35 ans, le pays le plus peuplé de la planète est devenu l’atelier industriel du monde et ainsi le premier importateur de matières premières : énergie, métaux et produits agricoles.
(quelque 100 millions de personnes ont un niveau de vie équivalent aux Français, Ndlr). L’urbanisation rapide – 750 millions de Chinois habitent en ville soit 54 % de la population – génère de nouvelles formes de consommation à l’Occidental (grande distribution, restauration commerciale, etc.), sources de nouveaux besoins : fromages à pizza et poudres de lait par exemple. Malgré une agriculture assez productive (la Chine est le premier producteur mondial de céréales et de porcs), les importations sont nécessaires et pour longtemps. Ainsi, l’empire du Milieu importe 60 % du soja exporté mondialement et est l’un des premiers importateurs de blé et de viande. Le pays ne parvient toujours pas à assurer sa sécurité alimentaire. L’année 2014 marque le 50e anniversaire des relations franco-chinoises, avec le souvenir de la reconnaissance précoce de la Chine de Mao par le Général de Gaulle. De multiples évènements ont permis à cette occasion de promouvoir le savoir-faire alimentaire et culinaire français, très appré-
cié des Chinois. Malgré des exportations d’environ 2 milliards d’euros, dont 60 % de vins et spiritueux, la France n’est encore que le 7e fournisseur agroalimentaire de la Chine. Les importations agroalimentaires de l’empire du Milieu ont explosé depuis moins de 10 ans. Les achats de poudre de lait infantile et d’autres poudres ont été multipliés par cinq depuis le scandale de la mélamine en 2008. Ils représentent près de 10 milliards de litres de lait, soit deux fois la production bretonne. La Chine est également devenue en 2013 le second importateur mondial de beurre. Beaucoup d’industriels laitiers exportent en Chine, y compris des Pme. L’argument de la sécurité sanitaire et nutritionnelle est essentiel, en particulier auprès de mamans soucieuses de la santé de leur enfant unique. La Chine importe de plus en plus de produits carnés des pays tiers, bien qu’elle produise près d’un tiers des viandes consommées sur la planète (la moitié du porc). Un phénomène qui s’accélère, assorti de scandales sur les viandes frelatées. Le marché carné
La Chine, avec 1,4 milliard d’habitants, rassemble 21 % de la population mondiale, mais détient seulement 9 % des terres cultivables. La sécurité alimentaire, d’abord au sens quantitatif, reste un défi quotidien même s’il est ancien.
De plus, aujourd’hui, le développement économique du pays induit de nouveaux besoins alimentaires : davantage de protéines, notamment animales (viandes, lait…) et des produits plus sophistiqués (vins, spiritueux, foie gras, charcuterie…) pour une petite minorité de Chinois à fort pouvoir d’achat 12
Terre-net Magazine I Décembre 2014
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La sécurité alimentaire, un défi quotidien
La Chine veut moderniser rapidement son secteur agricole, encore basé sur de petites exploitations familiales peu productives et surtout difficiles à contrôler au niveau sanitaire.
IMPACT est déjà partiellement accessible à la France (porc) et se développe fortement. Depuis début 2014, le marché de la charcuterie s’est ouvert à trois entreprises françaises qui ont obtenu leur agrément sanitaire (Delpeyrat, Salaisons du Rouergue et Brocéliande).
milliers de vaches laitières ou de truies, plusieurs dizaines de milliers de poules ou poulets. La Chine compte déjà plus de 40 exploitations de 10.000 vaches laitières et des dizaines de porcheries de 5.000 truies.
Les entrepreneurs chinois parcourent la plaMais la présence française pourrait être nète pour acheter de la génétique animale, beaucoup plus impordes bâtiments et équipe“1er importateur tante, compte tenu de la ments d’élevage, des médicaments et aliments, de forte demande chinoise, des exigences du pays mondial de matières l’ingénierie, etc. La plupart en termes de sécurité premières agricoles„ des industriels bretons sont présents en Chine alors sanitaire et nutritionnelle et de la notoriété des aliments "made in qu’en France, la production porcine recule. France". Notoriété largement sous-estimée en France. Demain, les Chinois pourraient L’arrivée en France d’un industriel laiacheter des produits alimentaires français tier chinois en 2013 a marqué les esprits. En partenariat avec Sodiaal, Synutra a comme ils achètent des sacs Hermès ! construit une usine de poudre de lait à L’agriculture fait partie des priorités de l’actuel Carhaix dans le Finistère. Un investisplan quinquennal de la Chine. L’objectif est de sement de 100 millions d’euros, pour moderniser rapidement un secteur encore basé collecter à terme 400 millions de litres de sur de petites exploitations familiales, peu pro- lait, qui a fait des émules en France et ailductives et surtout difficiles à contrôler au ni- leurs : association du fabriquant chinois de veau sanitaire (grippe aviaire et peste porcine). lait pour bébé Biostime et de la coopérative Mais face à l’urgence alimentaire, c’est le Isigny Sainte-Mère en Normandie, rachat gigantisme qui semble l’emporter. De grands de Smithfield, n°1 américain et mondial du élevages sortent de terre, regroupant plusieurs porc, par le groupe chinois Shuangui, spé(1)
Bretagne développement innovation (Bdi) a pour mission de renforcer la compétitivité et l’attractivité de la Bretagne à l’échelle nationale et internationale en structurant, avec les acteurs économiques locaux concernés, des filières fortes et en développant le potentiel d’innovation des entreprises.
cialisé dans la viande (WH Group) et du négoce international de matières premières Noble par l’entreprise agroalimentaire chinoise Bright Food, entre autres. En 2013, la Chine aurait investi plus de 10 milliards de dollars dans l’agroalimentaire à l’étranger. Réciproquement, des Australiens ou Néo-Zélandais investissent dans l’industrie chinoise. Ainsi Fonterra, le géant laitier néo-zélandais, vient d’acquérir 20 % du capital du n°4 chinois de la poudre de lait infantile, Beingmate. Arla Foods, coopérative laitière leader au Danemark, a investi chez le Chinois Mengniu Dairy Company. A contrario, l’investissement agroalimentaire de la France reste timide en Chine. Si s’implanter dans ce pays est très difficile pour les entreprises françaises, c’est sans doute incontournable pour asseoir des échanges commerciaux durables, dans un marché qui restera massif et déterminant à l’échelle de la planète alimentaire, pour longtemps. » #
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L’interview vidéo de Jean-Paul Simier sur www.terre-net.fr/mag/41chine
CHAMP PLANET’TERRE
Passe et impasse
La reconquête ovine à la peine
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La production ovine a fortement baissé ces trente dernières années dans l’Union européenne, et en France en particulier. Mais en Grande Bretagne, des conduites d’élevage adaptées et une monnaie dévaluée rendent la filière compétitive sur le marché intérieur et à l’export. En Ecosse, Mickaël Lukas élève ses moutons en système stratifié afin de produire des agneaux sur l’ensemble de son exploitation montagneuse. PAR MARIE-GABRIELLE DEL PUNTIS, ÉLÈVE INGÉNIEUR À PURPAN // RUBRIQUE RÉALISÉE PAR FRÉDÉRIC HÉNIN // fhenin@terre-net-media.fr
En Ecosse Elevage de montagne
La Blackface s’adapte à chaque étage
La race Blackface, rustique et dotée d’excellentes qualités maternelles, est adaptée au relief et au climat.
E
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n production ovine, la réussite relève autant de l’adaptation des animaux à leur environnement que des compétences de l’éleveur. A Peebles, au sud d’Edimbourg (dans les montagnes de Southern Uplands), Mickaël Lukas a opté pour un système d’élevage stratifié, très répandu en Ecosse, et pour la race emblématique nationale, la Blackface. Les 1.700 hectares de son exploitation sont situés sur trois secteurs : les "hills", sur les
Les moutons Blackface produisent une laine blanche, ou blanche et noire, très épaisse et imprégnée de lanoline. Les animaux sont ainsi protégés du froid et de la pluie.
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Terre-net Magazine I Décembre 2014
sommets, sont les plus hauts en altitude ; les "uplands" correspondent aux zones intermédiaires (petites collines et pentes des montagnes) et les "lowlands" aux fonds de vallée. 1.100 brebis (900 de race Blackface et 200 de race Scottish Mule), réparties en trois troupeaux, et une cinquantaine de bovins y sont élevés.
Races rustiques
melles sont accouplées avec des béliers de type "longue laine", généralement de race Blue Leceister, pour donner des agneaux Scottish Mule, rustiques et prolifiques. Enfin, les "lowlands" sont dédiés aux agnelles aptes à la reproduction, issues de croisements Blackface/Leceister. Elles sont accouplées à des béliers de race Texel, Suffolk ou encore charolaise pour produire des agneaux destinés à la vente. Les jeunes mâles possèdent une excellente conformation et de bonnes qualités bouchères.
Les "hills" sont composés essentiellement de prairies. Mickaël y fait pâturer ses brebis de race Blackface, très rustiques et dotées de qualités maternelles L’élevage stratifié exceptionnelles. Le chargement “Valoriser toutes est adapté au relief est de 0,8 brebis par hectare car et au climat du pays les terres de l’herbe a du mal à pousser. Mais et adaptable : il perdans les zones montagneuses, ces de valoriser, à l’exploitation„ met animaux agiles se déplacent facileur optimum, l’enlement. Très répandus en Ecosse, semble des terres des ces ovins sont les seuls capables de pro- exploitations écossaises. Par exemple, duire des agneaux bien conformés malgré un éleveur, dont la ferme se trouve la rigueur du climat. Mickaël vend tous sur de petites collines, peut s’orienter les mâles et une partie des agnelles. vers un système à deux strates. Les animaux Blackface sont élevés dans Les "uplands" sont aussi réservés aux bre- les "uplands". Les "lowlands" peuvent bis Blackface, mais seulement les deux alors accueillir le troupeau Scottish années précédant leur réforme. Ces fe- Mule d’un autre élevage. ●
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Écosse
En France La filière ovine en 2014
Tous les indicateurs en recul sauf les prix
Epour 2014, la production ovine franstimée à près de 5,3 millions de têtes
çaise devrait reculer de 2 % par rapport à 2013, selon une étude de l’Institut de l’élevage. Les exportations et les importations devraient se replier également. Des prévisions confirmées en août 2014, avec une diminution de la production de 1,5 % depuis janvier dernier, selon le service de la statistique et de la prospective du ministère de l’Agriculture.
Seul le secteur de la viande est affecté Début 2014, les producteurs pouvaient espérer de meilleurs prix de vente pour leurs animaux sur l’ensemble de l’année, compen-
sant en partie des coûts de production élevés. Mais il en a été autrement. Sur les neuf premiers mois de 2014, ils ont baissé de 5,5 % selon l’Insee. Fin 2013, le cheptel ovin français avait déjà régressé de 3,5 % comparé à novembre 2012. Ce déclin n’affecte que le secteur de la viande, confronté notamment à la hausse du coût de l’alimentation, dans un contexte de production de fourrages difficile (pluviométrie élevée et températures fraîches au premier semestre 2013).
En manque d’agneaux Mais les achats de viande ovine à l’étranger se sont redressés de 2,1 % depuis le début de l’année alors qu’en 2013, un repli de 3,5 % avait été observé par rapport à 2012. Quant aux exportations d’animaux vivants, elles se sont contractées de 13 % depuis janvier 2014. Les exportations de carcasses, elles, ont progressé de 7,5 % en volume si on les compare à celles de 2013 sur la même période. Mais si les achats en provenance du Royaume-Uni se sont maintenus en 2013, les importations d’Espagne, d’Irlande et
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CHAMP PLANET’TERRE
La production ovine française devrait reculer de 2 % entre 2013 et 2014. Les exportations et les importations, elles aussi, devraient se replier.
de Nouvelle-Zélande sont moins importantes ; ce dernier pays optant, comme l’Australie, pour le marché asiatique où la consommation croît fortement. Par ailleurs, les deux premiers exportateurs mondiaux de viande ovine ont été contraints de réduire leurs ambitions en raison du manque d’agneaux disponibles. La sécheresse de l’an passé a limité les naissances. Résultat : les ventes de mouton pourraient chuter de 17 % en Australie et diminuer de 5 % en Nouvelle-Zélande. ● FRÉDÉRIC HÉNIN
A savoir La race Blackface, élevée dès le 12e siècle
Des qualités maternelles testées et approuvées Peu farouches et très maternelles, les brebis Blackface restent près de leur agneau même lorsque l’éleveur le manipule : 75 % d’entre elles à moins de cinq mètres et 48 % à moins d’un mètre(1).
Mickaël Lukas élève 1.100 brebis (900 de race Blackface et 200 de race Scottish Mule), réparties en trois troupes.
Ces observations confirment les qualités maternelles remarquables de cette race et les chances de survie importantes des agneaux, élevés en milieu hostile. © MARIE-GABRIELLE DEL PUNTIS
Ces moutons à tête noire supportent très bien les conditions climatiques écossaises. Ils produisent une laine blanche, ou blanche et noire, très épaisse et imprégnée de lanoline, une substance graisseuse qui les protège de la pluie. Grâce à leur queue longue et large, les pis sont moins exposés au froid, ce qui garantit la qualité du lait. Ne produisant qu’un agneau par an, les brebis agnèlent seules sans difficultés particulières.
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Très ancienne et populaire, la race Blackface était déjà élevée au 12e siècle dans les monastères de Dumfriesshire et Lanarkshire.
(1) Résultats du test Maternal mis au point par Official €uro-Star pour apprécier les qualités maternelles des différentes races d’animaux.
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Lire d’autres articles sur la filière ovine sur
www.terre-net.fr/mag/41ovins
Les 1.700 hectares de l’exploitation sont situés sur trois zones : les hills sur les sommets, les uplands d’altitude intermédiaire et les lowlands en fond de vallée.
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INFLEXION
La valeur ajoutée est à vous
A Mortagne-sur-Sèvre (Vendée), les éleveurs du projet Agribiométhane ont choisi l’injection directe du gaz pour améliorer l’efficacité énergétique.
Une voie d’avenir en quête de rentabilité Les résultats des premières unités de biogaz témoignent d’une rentabilité encore fragile. Les acteurs de la filière sont plus que jamais en quête de solutions pour améliorer l’efficience des nouveaux projets. PAR ARNAUD CARPON // acarpon@terre-net-media.fr
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ix ans après la mise en service de de type "petit collectif agricole". Malgré la première unité de méthanisation l’expertise accrue des constructeurs, les à la ferme en Meurthe-et-Moselle, coûts d’étude et de construction sont à la l’heure est au premier bilan économique hausse. D’après Alain Guillaume, président pour les 140 installations agricoles recen- de l’Association des agriculteurs méthanisées fin 2013. Dans une étude conjointe, seurs de France (Aamf), les devis réalisés Biomasse Normandie, la ces derniers mois ont aug“Entre 7.000 et menté de 30 à 50 %. Le Semaeb (société d’économie mixte pour l’aménacoût du gros œuvre n’est 10.000 €/kW„ gement et l’équipement pas négligeable, autour de la Bretagne) et Apesa de 38 % du montant (centre technologique en environnement total. Le retour sur investissement, lui, basé en Aquitaine), en collaboration avec est très variable selon les projets, et peut l’Ademe, ont fait le point sur 18 sites dépasser 10 ans dans certains cas. mis en service depuis un peu moins de quatre ans. En moyenne, l’investissement Face à ces premiers résultats contrastés, observé se chiffre à 5.610 €/kW. la filière biogaz reste en quête d’une meil-
Avec une installation de 75 kW pour 420.000 €, Grégoire Forzy, polyculteuréleveur à Gamaches-en-Vexin (lire l’encadré en page de droite), est dans cette moyenne. Mais la tendance est à l’inflation. Selon la Cavac, coopérative vendéenne, qui accompagne ses adhérents dans leur projet de méthanisation, l’engagement financier varie plutôt entre 7.000 et 10.000 €/kW installé. En 2013, le Club biogaz (interprofession regroupant tous les acteurs de la filière en France) évaluait à 9.200 €/kW l’investissement nécessaire pour un projet 16
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leure rentabilité. Les solutions existent. A Mortagne-sur-Sèvre en Vendée, par exemple, les éleveurs à l’initiative d’Agribiométhane, ont fait le choix de l’injection directe du gaz dans le réseau Gdf. En raison d’un process complexe pour fournir un gaz naturel aux normes, leur projet territorial a coûté 3,4 M€. Le prix à payer pour obtenir une efficacité énergétique de 83 %, taux qui n’aurait pas pu être atteint avec la cogénération. « Pour les unités en cogénération, l’objectif est bien d’arriver à 70 % d’efficacité énergétique pour bénéficier du bonus de 4 cts€/kW
sur le tarif de rachat de l’électricité », explique Denis Ollivier, animateur à l’Aamf. D’un point de vue technique, de nombreux porteurs de projet améliorent parallèlement la rentabilité de leurs cultures intermédiaires à vocation énergétique, qui offrent un pouvoir méthanogène nettement supérieur aux effluents d’élevage. Forts de cinq ans d’expérience dans le domaine, Mauritz et PierreJacques Quaak parviennent à récupérer 8 à 12 t de matière sèche selon les espèces choisies. Ces agriculteurs ont également opté pour l’injection directe du gaz.
Des solutions existent Pour y voir plus clair, des simulateurs en ligne existent. A destination des porteurs de projet, ils livrent un premier diagnostic sur la faisabilité de l’installation. Citons parmi eux, Méthasim, un outil gratuit développé par sept organismes agricoles(1). Il permet d’évaluer l’intérêt technico-économique des unités en phase liquide de cogénération, de 50 à 500 kW de puissance électrique environ. Grâce à une base de données sur le pouvoir méthanogène de plus de 200 produits et déchets organiques, il peut déterminer les besoins thermiques dans de nombreuses configurations : séchage, digestat, chauffage
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Méthanisation
INFLEXION de la maison d’habitation ou de serres… Est également proposée une évaluation du dimensionnement des équipements, selon le gisement de déjections et de cosubstrats disponibles. De même qu’une estimation du montant de l’investissement, de l’excédent brut d’exploitation ou du temps de retour sur investissement. Malgré les progrès continus en termes de valorisation de l’énergie produite et de sources d’approvisionnement, la rentabilité des unités de méthanisation reste très dépendante de la fiscalité. S’il veut atteindre son objectif très (voire trop) ambitieux de 1.000 unités agricoles en fonctionnement à l’horizon 2020, le gouvernement ne doit pas décourager les agriculteurs par une fiscalité trop lourde. Ainsi, le projet de loi de finances pour 2015 prévoit, non pas pendant cinq ans comme initialement an-
noncé, mais sept ans, des exonéraexonéra tions de taxe sur le foncier bâti et de cotisation foncière des entreprises pour toute nouvelle unité de méthamétha nisation agricole installée à par partir du 1er janvier 2015. Pour l’assol’asso ciation des agriculteurs méthaniseurs de France, c’est un premier signe qui doit être complété par d’autres disdis positifs incitatifs. C’est tout l’enjeu, notamment, de la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte, actuelleactuelle ment en débat. ● (1) Les associations Aile et Trame, Solagro, la Chambre régionale d’agriculture de Bretagne, l’Ifip, l’Itavi, l’Institut de l’Elevage.
AVIS D’AGRI
Grégoire Forzy à Gamaches-en-Vexin (Eure) « Une petite unité pour rester indépendant en intrants »
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pailles récupérées, le digesteur ingurgite aussi des drèches de brasserie, des déchets verts et un peu de graisse végétale.
Plus d’infos sur l’installation de Grégoire Forzy sur www.terre-net.fr/mag/41forzy
P
our des raisons agronomiques, Grégoire Forzy récupère 400 t de menues pailles derrière sa moissonneuse-batteuse. Après avoir songé à les brûler pour en faire de l’énergie thermique, l’agriculteur a préféré tirer parti de leur très bon pouvoir méthanogène. La famille Forzy a donc fait appel à la société Valogreen pour construire une petite unité de méthanisation de 75 kW électrique fonctionnant sans apport de lisier. Avec 60 mères charolaises et un atelier d’engraissement, l’exploitation produit chaque année 1.000 t de fumier pailleux. Outre ce fumier et les menues
« Les premiers devis que nous avions demandés nous poussaient à construire une installation de plus grande taille, pour obtenir un ratio économique plus intéressant. Mais nous souhaitions rester indépendants au niveau des intrants », explique l’agriculteur. De ce fait, les effluents et les résidus de culture représentent 80 % des intrants injectés dans le méthaniseur. « Et les apports extérieurs se situent dans un rayon de 10 km maximum autour de l’exploitation. » Hors subventions, l’agriculteur attend un retour sur investissement au bout de six ans, grâce à un chiffre d’affaires de 120.000 €/an an généré par la vente de l’électricité à Erdf. ●
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EN AVANT MARGE
Les clés pour vous positionner
Prix du lait en Europe
Le seuil de 400 €/1.000 kg franchi ni en France ni en Pologne depuis 2013 Au cours des dix-huit derniers mois, les éleveurs français n’ont pas profité pleinement de la bonne conjoncture du prix du lait. C’est en Irlande que celle-ci a été la plus favorable : les 1.000 kg ont été payés 448,70 € en novembre 2013. Le prix le plus élevé en France : 388 € en septembre 2014. PAR FRÉDÉRIC HÉNIN // fhenin@terre-net-media.fr
Prix du lait brut, en €/t, payé au producteur entre janvier 2013 et septembre 2014 dans sept pays européens Irlande
France
Danemark
Pologne
Royaume-Uni
// Source : observatoire du marché laitier - Commission européenne
Allemagne
448.7
400.0
350.0
294.8 Janv-13
Mars-13
Mai-13
Juil-13
D
Sept-13
Nov-13
Janv-14
Mars-14
ernier des grands producteurs de producteurs du nord de l’Europe. Durant lait européens ! C’est le score dé- les 18 derniers mois, le prix du lait payé plorable de la France pour le prix aux producteurs français était à peine réel du lait payé aux éleveurs(1) au cours plus élevé que celui versé aux éleveurs des 18 derniers mois. Selon les statis- polonais alors que les charges, les prix tiques de la Commission européenne, à la consommation et les salaires sont bien inférieurs en Pologne. parmi les principaux producteurs et exportateurs de “60 € de plus/ Dans de nombreux pays, l’analait de l’UE, la France et la 1.000 kg en lyse de l’évolution du prix du Pologne sont les deux seuls pays où, depuis début 2013, lait montre une réactivité de Irlande„ plus en plus marquée aux cours les 1.000 kg n’ont jamais franchi la barre des 400 €. mondiaux des produits laitiers. L’élasticité est la plus forte en Irlande. Le prix réel du lait le plus haut : 448,70 € Dans notre pays en revanche, à cause des /1.000 kg en Irlande en novembre 2013 modalités de fixation du prix du lait, les (contre 365,50 € en France, alors que producteurs laitiers ne peuvent pas profile niveau de vie des Français est plus ter pleinement de la conjoncture. proche de celui des Irlandais que de celui des Polonais). En France, un pic a été obser- Il semble même que la saisonnalité prativé en janvier 2014 : 385,60 €/1.000 kg, alors quée en France les desserve car elle a raque le prix du lait était encore supérieur à lenti la progression du prix du lait en 2013 400 €/1.000 kg dans les cinq autres pays et accentué son repli au printemps dernier.
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Juil-14
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Une consolation cependant pour les éleveurs français : depuis le début de l’été, le prix du lait évolue à contre-courant par rapport à la tendance générale dans les autres pays européens.
Méfaits de la saisonnalité En attendant, les politiques de prix plus avantageuses en Europe du Nord représentent un manque à gagner conséquent pour les producteurs français. Ces derniers ne bénéficient pas de l’excédent commercial de produits laitiers, en forte hausse ces douze derniers mois. La valeur ajoutée des produits vendus n’est décidément pas répartie équitablement entre les acteurs de la filière. ● (1) Les prix mentionnés dans l’article sont les prix réels payés aux éleveurs à la collecte, pénalités et bonus déduits.
Sur le web Consultez, tous les mois, ces données mises à jour sur www.web-agri.fr
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Pays-Bas
EN AVANT MARGE
Efficacité énergétique des exploitations
Plus 40 % en 40 ans Les exploitations agricoles utilisent beaucoup moins d’énergie en 2014 qu’en 1970. Les tracteurs restent le premier poste de consommation . D’APRÈS UNE ÉTUDE DU MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE // RUBRIQUE RÉALISÉE PAR FRÉDÉRIC HÉNIN // fhenin@terre-net-media.fr
«Lsentent l’essentiel (70 %)
es produits pétroliers repré-
de la consommation d’énergie du secteur agricole en France. Et le fioul domestique constitue à lui seul presque la moitié de cette consommation », selon une étude du service de la statistique et de la prospective du ministère de l’Agriculture.
Produits pétroliers
qui utilisent souvent des tracteurs, qui plus est des modèles puissants, sont celles qui consomment le plus d’énergie en 2011 : 1.040 ktep. En 2e position, on trouve les fermes de polyculture-élevage (640 ktep) et, en 3e, les élevages bovins spécialisés dans le lait (520 ktep). Mais en ramenant la consommation d’énergie à la valeur marchande de la production, les trois activités les plus intensives sur le plan énergétique sont le maraîchage-horticulture (108 tep/M€ de produit brut standard (Pbs)), l’élevage bovin viande (107 tep/M€ de Pbs) et les grandes cultures (106 tep/ M€ de Pbs). fioul,
« Les autres produits issus du pétrole se partagent entre le gaz de pétrole liquéfié (Gpl, 6 %), le gazole non routier (5 %) et les carburants routiers : 9 % pour le gazole et 1 % pour “Le l’essence. » Le premier poste hors produits pé1ère énergie troliers : l’électricité (18 %), puis le gaz consommée„ naturel (8 %). Bien plus loin dans le classement, les énergies renouvelables avec seulement 4 % du total. « Il s’agit souvent d’une autoconsommation de bois ou de biomasse, produits directement par l’exploitation. » « Rapportée au produit intérieur de l’agriculture, la consommation d’énergie des exploitations agricoles est de 132 tonnes équivalent pétrole (tep) par million d’euros (M€) de valeur ajoutée en 2011, contre 213 tep/M€ en 1970. » L’efficacité énergétique des exploitations a donc augmenté de 40 %. Premier poste consommateur d’énergie : les tracteurs et engins automoteurs, avec 2.090 ktep en 2011, soit 53 % de la consommation totale de l’agriculture. Viennent ensuite les bâtiments d’élevage et les serres et abris hauts, avec respectivement 430 ktep (11 %) et 400 ktep (10 %). Les exploitations de grandes cultures, nombreuses et
À l’exception notable du maraîchage et de l’horticulture, l’énergie la plus employée est le fioul domestique. Dans les ateliers bovins viande, celui-ci représente deux tiers de l’énergie utilisée.
Pas de gaz naturel Dans les exploitations bovines (viande, lait, ou lait/viande) et dans celles orientées vers les grandes cultures, les consommations d’énergie se répartissent de manière similaire. Le fioul domestique compte pour plus de la moitié de la consommation, l’électricité pour 15 % environ et le gazole pour près de 8 %. Aucune de ces fermes n’utilise de gaz naturel. Les exploitations spécialisées en ovins, caprins et autres herbivores présentent une répartition comparable, mais le gazole occupe une place plus importante au détriment du fioul domestique. ●
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Désherbage des céréales
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150 à 200 €/ha « Aucune firme phytosanitaire n’annonce Des résistances aux Als sont déjà identifiées sur coquelicots, matricaires et stellaires. de nouveau mode d’action herbicide avant sept ou huit ans. La réglementation se durcit en matière d’homologation et culteurs sèment tôt, n’ont pas beaucoup - Impact du labour à l’échelle de la de politique environnementale, menant à de possibilités d’allonger la rotation et rotation : jusqu’à 65 % de diminution des des restrictions d’utilisation voire à des travaillent peu le sol. Avec cinq à sept ans graminées dans le blé. retraits de substances actives. En nombre d’avance sur nous en matière de développement des résistances, le coût du désherbage Le faux semis. Le sol est travaillé pende molécules herbicides dis- “Combiner agronomie et atteint 150-200 €/ha. » Les dant l’interculture comme un lit de solutions sont connues et la semences afin de favoriser l’émergence ponibles sur blé, nous sommes désherbage responsable„ plateforme a confirmé une des mauvaises herbes à levée automnale, présentes en surface. Les plantules sont fois encore leur intérêt. au niveau de ensuite détruites chimiquement ou méca1980. L’offre de produits est importante mais elle masque une faible diversité des Le labour. La plupart des semences niquement. Le travail du sol doit rester d’adventices sont incapables de germer superficiel (5 cm) et être effectué en sol modes d’action. » au-delà de 10 cm de profondeur. Un frais et humide, durant la période de gerUn contexte difficile qui justifie la démarche labour enfouit 90 % des graines et se ré- mination des adventices. La technique de Bayer en faveur d’une gestion respon- vèle ainsi très efficace sur les graminées mérite d’être répétée et est d’autant plus sable des herbicides céréales. « A chacun de (perte du pouvoir germinatif en 1-3 ans). efficace si la date de semis est décalée de choisir l’un ou l’autre des leviers en fonc- Il remonte cependant 35 % de semences 10 à 15 jours. tion de son système. Il vaut mieux faire le encore viables. C’est pourquoi il doit point sur ses pratiques quand les parcelles être pratiqué de façon intermittente, tous - Impact du faux semis sur la présence sont encore propres, plutôt que de devoir les 3-4 ans, en fonction du taux annuel de d’épis de vulpin à épiaison : jusqu’à 60 % éteindre le feu. Au Royaume-Uni, les agri- décroissance de la mauvaise herbe à éliminer. de baisse. 20
Terre-net Magazine I Décembre 2014
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a flore herbicide se complexifie, le travail du sol diminue, les semis sont de plus en plus précoces et les rotations courtes de cultures d’hiver se généralisent. » Tel est le constat de Mathieu Hingant, chef marché herbicides céréales de Bayer CropScience, après cinq ans d’expérimentation sur les pratiques de désherbage, sur la plateforme de Mer dans le Loir-et-Cher et cinq années à Eaux-Puiseaux dans l’Yonne. Et alors que la combinaison de tous ces facteurs favorise les infestations de mauvaises herbes, les observations confirment, en parallèle, une moindre sensibilité des adventices aux produits de traitement et le renforcement des résistances.
PERFORMANCE PRODUCTION Un labour une année sur trois (en 2008 et 2011), associé à un ou deux faux semis avant chaque blé, a permis de réduire de plus de 76 % les populations de graminées. Introduire une culture de printemps. Les adventices ont des exigences similaires à celle de la culture en place (lumière, eau, température). C’est d’ailleurs la raison de leur présence dans les champs cultivés. L’introduction d’une culture de printemps, en dehors de la période optimale de germination de l’adventice visée, est propice à la diminution du stock semencier par perte de viabilité des graines. Le blé faisant suite au maïs se trouve "nettoyé" par comparaison à un précédent colza. Les rotations longues (+ de 3 ans) alternant cultures de printemps et d’hiver sont les meilleurs compromis. - Impact : jusqu’à 52 % de graminées en moins dans le blé suivant un maïs.
Aucune stratégie efficace à 100 % Décaler la date de semis. Si l’on retarde les dates de semis des cultures d’hiver quand les conditions automnales le permettent, la levée de certaines adventices ne coïncide plus avec celle de la culture. - Impact : réduction du nombre de ray-grass dans le blé de l’ordre de 65 à 75 %. « Selon nos enquêtes, faute de temps et/ou de matériel, l’agriculteur ne veut pas changer ses pratiques tant qu’il peut maîtriser chimiquement l’infestation, témoigne Mathieu Hingant. Certes, aucune stratégie n’est efficace ni fiable à 100 %. Néanmoins, en combinant au moins deux leviers
agronomiques, il est possible de contrôler durablement les infestations en brome, vulpin et raygrass, l’objectif étant de parvenir à limiter le stock semencier à l’intérieur de la parcelle. »
L’intérêt des programmes Alterner les modes d’action. L’utilisation sur le blé de molécules des groupes F1 et K3 a permis de contourner les résistances détectées sur la plateforme. Des produits utilisés à pleine dose et le recours à d’autres modes d’action que ceux habituellement employés atteignent des niveaux d’efficacité supérieurs à 99 %, et ce quelle que soit l’année.
Ensemble, simplifions l’agriculture
Les programmes restent la meilleure solution d’emploi des herbicides surtout lorsqu’ils sont couplés au faux semis. Les applications d’automne sans rattrapage de printemps sont moins satisfaisantes. Quant aux traitements de printemps (mimars), ils souffrent des plus mauvais résultats. En effet, les adventices, plus développées, ont eu plus de temps pour concurrencer la culture, et elles deviennent difficiles à maîtriser. En cas de fortes infestations de graminées, l’investissement couplé, herbicide et travail du sol, préserve le rendement. Le maintien d’un stock semencier restreint et une destruction précoce des adventices en concurrence avec la culture assurent jusqu’à 20 q/ha de plus par rapport à un travail du sol conventionnel et un désherbage de sortie d’hiver. - Impact : gain moyen de 400 €/ha en combinant agronomie et désherbage responsable. ●
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Simply.Grow.Together.
Sur le web : L’intégralité de l’article sur
www.terre-net.fr/mag/41desherbage
Adama France s.a.s - RCS Nanterre N° 349 428 532 - www.adama.com Octobre 2014 - Crédits photographiques : ©Sébastien Champion - ©Vector_master Photos non contractuelles.
PLEINS PHARES Les incontournables du machinisme
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Une première pour le constructeur allemand. Cette herse se destine au prototype de semoir Express (3 m) : elle est assortie d’une ligne de semis TurboDisc et d’un rouleau de 66 cm. Vitesse de travail visée : entre 10 et 17 km/h. A découvrir au Sima.
He-Va (distribué en France par Agridis) sort le Sub-tiller, qui associe un décompacteur, un rouleau Packer et un semoir à colza. Objectif : en un seul passage, décompacter et semer du colza dans les lignes préparées par les dents.
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Un subtil mélange de décompacteur et de semoir à colza
Une herse rotative "made in" Horsch
La même âme, en plus moderne
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C’est en ces termes que Väderstad présente les nouveaux semoirs Rapid. Côté innovations : une distribution hydraulique pour la modulation de dose et un pilotage par le terminal Isobus ou sur iPad via le E-Control (comme sur le Tempo).
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La gamme de charrues Vari Flex EX On Land de Kongskilde est adaptée aux tracteurs de 175 à 350 ch. Les trois modèles de cinq à sept corps sont équipés en standard du système de largeur variable hydraulique Vflex.
Le Kilis de Razol possède un châssis à quatre rangées de dents vibrantes qui peut recevoir, au choix, quatre équipements optionnels à réglages mécaniques ou hydrauliques : herse niveleuse, roues de jauge, rangée de fils niveleurs ou rouleau (trois types disponibles).
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Quivogne combine les dents et les disques
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Un déchaumeur à dents personnalisable
Annoncé comme une alternative à la charrue, le Big de Dondi (marque désormais distribuée en France par Quivogne) allie trois rangées de dents à une rangée de disques agencés en "demi-X" comme sur un covercrop. Existe en quatre largeurs : 4 m ; 4,5 m ; 5 m ; 5,5 m.
McConnel dévoile son premier semoir © TERRE-NET MÉDIA
Le Britannique s’attaque au marché français avec le Seedaerator, un outil de type strip-till, avec une trémie de 1.200 l, capable de fertiliser au semis (option). Commercialisé actuellement en 3 m, le Seedaerator pourrait se décliner à l’avenir en modèles repliables de 4 et 5 m.
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Une charrue pour travailler dans ou hors-raie
Décompacteur bipoutre : sortez les chevaux !
Duro lance un décompacteur bipoutre repliable de 6 m. Les neuf dents (sécurité boulon ou hydraulique) travaillent jusqu’à 30 cm de profondeur. Puissance requise : 230 ch minimum.
Textos Le semoir Centurion bientôt en 4 m. Great Plains prévoit pour le printemps 2015 une présérie de son semoir rapide Centurion en 4 m. La commercialisation débuterait l’automne suivant. Tout faire en un passage avec Agrisem… et beaucoup de puissance ! Le Maximulch série 6 (4, 5 et 6 m) se compose de six poutres (deux rangées de disques, quatre de dents) et d’un rouleau de disques niveleurs. Un nouveau strip-till sur le marché. Trois modèles sont proposés : quatre, six et huit rangs. En six rangs, Quivogne a développé une version télescopique (option) pour respecter le gabarit routier. En huit rangs, le strip-till est repliable (toujours en option). Une version "Cut" pour le Kverneland Clc Pro. Dans cette déclinaison, le déchaumeur remplace sa première rangée de dents par des disques à réglage hydraulique de 450 mm de diamètre. 9 millions pour un centre de développement. C’est l’investissement réalisé par Lemken. Dès le printemps 2015, ce bâtiment accueillera quelque 140 ingénieurs en conception et électronique.
Sur le web : Témoignages d’agriculteurs, nouveautés des constructeurs... Pour tout savoir sur le semis : www.terre-net.fr/mag/41semis
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Des trémies redessinées. Kongskilde a modernisé le design des trémies du semoir monograine Aeromat. Rappelons que cet outil est doté d’une régulation Dpae par radar et d’une distribution Becker.
1934 - 2014
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PLEINS PHARES Au cœur du machinisme
Amazone Condor
Un colosse aux doigts de fée destiné au semis direct Dans la lignée du Primera, Amazone lance le Condor, un semoir à dents travaillant sur sol préparé ou non. Pour une profondeur de semis régulière, l’Allemand est resté fidèle au principe des coutres semeurs indépendants.
D’une largeur de 12 mm, les coutres impactent peu la structure superficielle du sol.
Une trémie de 8.000 l Le Condor repose en effet sur le soc ConTeC de 12 mm de large, suivi d’une roue de rappui. Celle-ci contrôle la profondeur de travail (jusqu’à 10 cm pour le Condor) et optimise le contact entre la graine et le soc, un paramètre important notamment dans les sols secs.
pendante pour chaque élément semeur. La pression sur le soc est réglable et peut atteindre 120 kg. Le ConTeC dispose d’un habillage en carbure de tungstène, gage d’une durée de vie importante. En présence d’obstacle, comme une pierre par exemple, le bras a la possibilité de se déplacer sur le côté. A noter, bien qu’il s’agisse d’un semoir à dents, le Condor se comporte bien même lorsqu’il y a beaucoup de résidus, grâce à un dégagement sous châssis de 80 cm et à une répartition
des coutres sur trois rangées. Il est également polyvalent, car équipé d’une trémie de 8.000 l divisée en trois compartiments. Ce qui permet d’implanter jusqu’à trois variétés différentes, ou de fertiliser en semant jusqu’à deux plantes associées. L’engrais est déposé dans le sillon avec la graine à une dose initiale (semis d’hiver) ou complète (semis de printemps). En cabine, l’opérateur contrôle les principales fonctions de l’outil depuis le boîtier de commandes Amalog+. ●
Données techniques Condor 12001 Largeur de travail
12 m
15 m
Largeur au transport Poids à vide Elément semeur
3m 9,5 t
10,5 t Soc ConTeC et roue de rappui
Inter-rang
En complément, grâce à la structure en ressort sur éléments en caoutchouc, entre le cadre et les socs, il est possible de compenser des ondulations du sol allant jusqu’à 65 cm. Et ce de façon indé24
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25 cm
Largeur des socs Capacité de la trémie Puissance requise Vitesse de travail annoncée
Condor 15001
12 mm 8.000 l (5.000 l pour les semences, 3.000 l pour la fertilisation) 220 ch et plus
270 ch et plus 8 à 10 km/h
Source : Amazone
D
estiné aux semis avec ou sans travail du sol préalable, le Condor est un semoir à dents, initialement conçu pour les pays de l’Europe de l’Est. Il se décline en deux largeurs de travail : 12 ou 15 m. Deux particularités à retenir : l’indépendance des éléments semeurs et la finesse des dents.
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PAR MATTHIEU FREULON // mfreulon@terre-net-media.fr
PLEINS PHARES
Stéphane Billotte : « Un élément semeur que je recherchais depuis plusieurs années »
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650 de 180 ch. « L’écartement de 25 cm est aussi intéressant, car il permet une concurrence positive sur la ligne de semis, augmentant ainsi la vigueur des plantes. »
Id’Asnières-en-Montagne nstallé
en
Gaec
près
(Bourgogne), Stéphane Billotte est un adepte de l’agriculture de conservation et plus particulièrement du semis direct. Depuis 2012, il sème avec un Condor 12001, le premier vendu en France. Si le gabarit de l’outil l’a surpris au premier abord, il a vite été séduit par la qualité d’implantation et le respect des sols. A l’origine de ces performances : l’élément semeur, et plus particulièrement la finesse des coutres. « En semis direct ou en système Tcs "light", le passage de cette dent fine assure une ouverture contenue du sillon, qui favorise la minéralisation juste sur la ligne de semis. On gagne en vigueur de levée et en occupation de l’espace. » « Brassant peu de terre, cette dent ne demande pas trop de puissance et respecte mieux la structure de surface. » Sur les parcelles de Stéphane Billotte, le Condor est emmené par un Arion
Sur ses terres superficielles sensibles aux « coups de sec », Stéphane Billotte constate que cet écartement améliore le rendement : trois quintaux de plus à la pesée par rapport à la partie semée en modalité resserrée. « Même si visuellement, je pensais le contraire au départ », insiste-t-il.
22 >26 FÉVRIER 2015 Paris Nord Villepinte - France
« Une compétition positive sur le rang » Enfin l’agriculteur est également étonné « par la maniabilité du Condor au champ malgré son gabarit et sa "relative" légèreté (9,5 t à vide) ». Seule ombre au tableau : le comportement sur route. Bien que le semoir soit au gabarit routier, la trémie est placée relativement haut, ce qui a tendance à créer un mouvement de ballant. Mieux vaut donc rester prudent sur les petites routes bombées lorsque l’on s’écarte pour laisser passer une voiture. ●
first!
Sur le web
by SIMA
L’interview vidéo complète de Stéphane Billotte sur
www.terre-net.fr/mag/41condor
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fr Le Condor 12001 d’Amazone n’exige pas trop de puissance. Sur l’exploitation de Stéphane Billotte, un tracteur de 180 ch (Claas Arion 650) est suffisant pour emmener ce semoir.
PLEINS PHARES Essai
John Deere 7310R
De nombreux atouts pour séduire Plus de 300 ch sous le capot, une transmission à variation continue, une cabine et une interface de réglage dernier cri… Le 7310R a tout pour plaire. Il a séduit la rédaction et François Lefèvre, agriculteur dans l’Oise, qui l’a essayé sur son exploitation. Et vous, tomberez-vous sous le charme ? PAR PIERRE CRIADO // pcriado@terre-net-media.fr
A
l’essai ce mois-ci dans Terre-net Magazine : le plus puissant des tracteurs John Deere de la gamme 7R, le 7310. L’objectif du constructeur américain : proposer un tracteur puissant et polyvalent, concur concurrent direct du Fendt 900 Vario, actuellement leader sur le marché des fortes puissances.
Au cours de l’essai, le 7310R a été attelé principalement à un déchaumeur Farmet Softer 11 (traîné, 11 m, 2 rangées de 45 disques de 51 cm de diamètre, avec un rouleau caoutchouc, pour un poids de 8 t).
Rayon de braquage mis à part, le dernier 7R s’en sort plutôt bien. C’est en tout cas le point de vue de la rédaction et de François Lefèvre, céréalier dans l’Oise sur 330 ha, après avoir testé pendant une semaine les per performances du tracteur au champ et le nouvel ordinateur de bord.
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9 l/ha Une semaine d’essai, c’est court surtout lorsqu’il tombe en moyenne 5 à 6 mm tous les jours. 160 mm en juillet et 40 mm sur les 13 premiers jours d’août : les terres étaient humides et lourdes pour les préparations de semis.
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Au déchaumage, avec un outil traîné à disques indépendants, un Farmet Softer de 11 m (vitesse moyenne de 12 km/h à 6-7 cm de profondeur), la consommation moyenne, calculée durant l’essai, avoisine 9 l/ha (voir l’essai du Farmet dans Terre-net Magazine n°40, p. 22-25). Elle est même
Même si l’avant du châssis est galbé, cela ne suffit pas pour améliorer la maniabilité du tracteur.
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tombée à 5 l/ha en terre légère dans une parcelle rectangulaire de 20 ha et de 400 m de long, nécessitant très peu de manœuvres. Avec ce type de déchaumeur, c’est certain, le débit de chantier augmente et atteint près de 10 ha/h. Avec 12.780 t sur la balance, dont 280 kg de lestage dans chaque roue arrière, la répartition des masses est de 61 % sur l’essieu arrière et de 39 % sur l’essieu avant.
A la manœuvre Equipé de pneumatiques 620/75R30 à l’avant et 710/75R42 à l’arrière (basse pression), le John Deere dispose d’un rayon de braquage de 9,5 m aux roues intérieures (15 m à l’extérieur). Pas gênant, au champ, avec un déchaumeur traîné de 11 m. Mais avec un outil porté, comme un combiné de semis de 6 m de large, cela pourrait le devenir. Même si l’avant du châssis est galbé, cela ne suffit pas pour améliorer la maniabilité du tracteur.
La cabine, elle, est spacieuse et offre une bonne visibilité sur l’environnement extérieur. Le modèle testé est doté d’une sellerie en cuir, esthétique et confortable, ce qui ne gâche rien. A disposition également : un Fiche technique du John Deere 7310R Motorisation
6 cylindres John Deere PowerTech 309 ch 9 l de cylindrée
Normes moteur
Tier 4 final/Stage IV Double système de dépollution (Fap/Scr)
Transmission
Variation continue Ivt AutoPowr
Hydraulique
Débit : 223 l/min Distributeurs : 5 AR/2 AV avec leviers de décompression
Régime prise de force
540, 540 Eco, 1.000 (1.950 tr/min), 1.000 Eco (1.750 tr/min)
Confort
Pont avant suspendu Cabine à suspension hydraulique
Source : Terre-net Média
Pourtant, le 7310R n’a pas rencontré de dif difficultés. Il s’est montré performant, capable de limiter son taux de patinage en terres humides et économe en carburant.
PLEINS PHARES François Lefèvre, céréalier dans l’Oise. Sau : 350 ha. Itinéraire cultural simplifié. Type de sol : limon fin argileux.
nouvel accoudoir et un ordinateur de bord CommandCenter de 4e génération, facile à utiliser (peu de touches et écran 10 pouces couleur, tactile et Isobus). Il centralise la majorité des réglages, sauf l’activation des fonctions hydrauliques (boutons classiques ou monolevier programmable), de l’autoguidage, du système Itec pour la gestion des séquences de bout de champ et du relevage arrière. Le constructeur a néanmoins conservé sous l’accoudoir la possibilité de régler la vitesse de descente, la position et le contrôle de l’effort lié au relevage.
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L’agriessayeur
Les 7R sont équipés d’un nouvel accoudoir et d’un ordinateur de bord ergonomique, avec une navigation intuitive.
Un bilan plutôt positif La navigation est intuitive. Régler une temporisation, la souplesse de la suspension de cabine, une butée haute ou basse pour le relevage, le débit hydraulique du distributeur 2, l’autoguidage… c’est facile. Exploiter les autres fonctionnalités, comme
l’automatisation des actions de bout de champ, exige un peu plus de temps. Le bilan est plutôt positif. François Lefèvre est convaincu : les possibilités du 7310R sont nombreuses. Ce tracteur permet d’améliorer les débits de chantier sans faire exploser la consommation de Gnr. Grâce au nouvel ordinateur de bord ultra moderne,
à l’image des finitions en cabine, une multitude de réglages et d’automatismes sont possibles, avec une précision élevée. Seuls bémols : le rayon de braquage limite la manœuvrabilité du tracteur et le Cruise Field (régulateur de vitesse) est difficile à activer (cf. encadrés p. 28-29). ●
PLEINS PHARES Essai Test au banc de puissance
Des plus et des moins
Courbes moteur du John Deere 7310
Puissance : 308,7 ch à 1.747 tr/min. Puissance (ch)
Puissance moteur Couple moteur 320
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300 280 260
Les capots latéraux se démontent très facilement.
240 220
Le tracteur testé se situe sur un créneau haut de gamme. L’agriessayeur a vraiment apprécié : Le débit de chantier élevé. L’ordinateur de bord CommandCenter intuitif, qui centralise de nombreux réglages. L’éclairage par Leds. La qualité de finition de la cabine. Les rétroviseurs à réglage électrique. L’espace important entre les roues arrière et l’outil. La facilité d’entretien et d’accès au bloc moteur.
A la manœuvre, le 7310R se révèle un peu moins agile. Le rayon de braquage trop large. Le manque de réactivité de l’inverseur. La visibilité insuffisante sur le relevage avant. Le temps nécessaire à la prise en main de l’ordinateur de bord. La mise en route difficile du Cruise Field.
Un stage IV à AdBlue Sous le capot de ce modèle, on retrouve un moteur 6 cylindres John Deere PowerTech de 9 l de cylindrée et de 310 ch. Le 7310R est le seul des six tracteurs de la gamme 7R à respecter les normes moteurs Stage IV.
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Sur le web Voir l’essai du tracteur John Deere 7310R, en vidéo, sur
www.terre-net.fr/mag/41johndeere
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180 160 140 120 100 80 60
Pour trouver le meilleur compromis entre consommation d’AdBlue et de Gnr, John Deere a choisi d’installer à la sortie des gaz d’échappement une vanne Egr, un filtre à particules à régénération passive et un système Scr. Situé à la base du pot d’échappement, celui-ci est dans l’alignement du montant droit de la cabine et ne perturbe pas la visibilité du chauffeur. John Deere estime la consommation d’AdBlue entre 2 et 4 % en fonction des conditions d’utilisation. Capacité du réservoir : 27 l. Côté puissance, ce tracteur a développé au banc d’essai 309 ch maximum à 1.747 tr/min. Le couple maximal, 1.279 Nm, est obtenu à 1.650 tr/min. Durant toute la durée de l’essai, nous avons travaillé sur une plage de 1.300 à 1.850 tr/min. 30 ch de surpuissance sont aussi disponibles à la prise de force et au transport en fonction de la charge.
Transmission et Cruise Field Le 7310R semble être un concurrent sérieux du Fendt Vario 900.
200
La transmission à variation continue AutoPowr du 7310R se structure autour de trois gammes mécaniques. Le chauffeur dispose de deux gammes de vitesses (une pour le travail, l’autre pour la route) et de trois types de réglage. En mode "auto", le chauffeur définit sa vitesse d’avancement ; la transmission adapte le régime moteur en fonction de
40 20 5 1614.6 1650
1 700
1 750
la charge. Le mode "personnal", lui, permet de régler la chute du régime moteur selon la vitesse d’avancement ou le régime de prise de force. Enfin, le mode "pédale" donne la possibilité, au chauffeur, de définir un régime moteur et de gérer la vitesse d’avancement seulement avec la pédale d’accélérateur (tracteur attelé à une presse haute densité par exemple).
On a déjà vu plus simple En cabine, les 7 et 8R sont désormais munis d’un nouvel accoudoir et d’un ordinateur de bord CommandCenter de 4e génération, pratique et simple à utiliser. Le levier de la transmission à variation continue (passage de F1 à F2
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Dans sa configuration "full option", le 7310R possède 22 Leds, réparties sur toute sa surface et très simples à régler.
Un régulateur de vitesse Cruise Field fait son apparition sur le nouvel accoudoir des 7R.
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PLEINS PHARES
0R
Le bilan François Lefèvre : « 10 ha à l’heure ! »
1 200 1 100
MIN
MAX 1 000 900 800 700 600 500 400 300 200 100
1 850
1 900
1 950
2 000
2 050
2 100
17 2 174.2
tr/min
H
abitué à l’univers John Deere, François Lefèvre a rapidement pris en main le 7310R. Dès les premières heures d’utilisation, il a été surpris par le débit de chantier atteint au travail du sol avec une consommation de carburant relativement faible, proche de 9,5 l/ha. La transmission à variation continue, utilisée en automatique, fait son boulot sans excès.
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1300
Premier point fort du 7310R selon François Lefèvre : l’augmentation du débit de chantier lors des travaux de déchaumage.
« Ce modèle est un très bon compromis entre puissance et adhérence, explique l’agriessayeur. En travaillant avec un outil de 11 m de large à 12 km/h en moyenne, et en retirant les demi-tours, on fait facilement 10 ha à l’heure. Avec l’autoguidage AutoTrac, vous ne recoupez pas vos passages. Le tracteur est au maximum de son débit : 9,5 l/ha. »
Faible consommation de carburant « Côté équilibre, bien que l’engin soit lesté de 560 kg dans les roues, il est préférable d’ajouter un peu de poids à l’avant afin d’optimiser l’adhérence du tracteur et de limiter le patinage, surtout avec un outil semi-porté. Il suffit de pas grand-chose. Une tonne améliore déjà la traction de l’essieu avant. Autre solution : le blocage automatique du différentiel et du pont avant, qui fait gagner 5 à 6 % de patinage. » Le plus gênant pour l’agriessayeur : le manque de maniabilité du tracteur. Un rayon de braquage de 9,5 m, c’est un peu large pour faire un demi-tour avec un combiné de semis par exemple. De même, l’inverseur est lent et durant l’attelage d’outil, la transmission s’avère un peu brutale.
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800
Couple (Nm)
Différents modes de transmission sont utilisables : "auto", "personnal" et "pédale".
dans les gammes de vitesses) et l’accélérateur à main ne changent pas. Dommage… Par contre, sous l’accélérateur à main, trois boutons font leur apparition pour la gestion des fonctionnalités supplémentaires de la transmission. Au centre (cf. photo ci-contre), le bouton rond avec les symboles "cadenas" et "pédale" permet de mettre en route un régulateur de vitesse : c’est le Cruise Field. Pour l’activer, le chauffeur doit appuyer à fond sur la pédale d’accélérateur en pres-
sant simultanément sur le bouton. On a déjà vu plus simple et ergonomique. Les deux autres boutons sont des raccourcis. Celui en haut à gauche avec un schéma de moteur lance le régime minimum de travail (le régime ne descend jamais en dessous de ce seuil) préenregistré par l’utilisateur quand celui de droite (Eco) indique, à la transmission, de faire tendre le régime moteur vers une valeur minimum, elle aussi préenregistrée. Pratique. ●
François Lefèvre est néanmoins séduit par les performances de la machine et lui attribue la note globale de 7/10 (moyenne des critères de notation ci-dessous). Les points forts qu’il retient : l’importante augmentation du débit de chantier lors des travaux de déchaumage et la faible consommation de carburant au champ. Il a également apprécié la qualité de finition en cabine, l’écran tactile, le confort du siège, le réglage électrique des rétroviseurs, l’éclairage par les 22 Leds et leur simplicité de réglage, et la facilité d’entretien du tracteur. Notation de l’agriessayeur
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GRAND ANGLE Les enjeux de saison
Pyrale du maïs
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Avec ou sans Ogm : viser la chenille
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GRAND ANGLE
Contre la pyrale du maïs, plusieurs stratégies existent. De la prévention à la lutte en végétation, en mode chimie ou biocontrôle, en passant par les Ogm, l’objectif est le même : tuer les larves avant qu’elles n’atteignent le cœur de la tige. PAR MATHILDE CARPENTIER // mcarpentier@terre-net-media.fr
«
L
es pertes de rendement relatives aux foreurs du maïs sont bien souvent sous-estimées par les maïsiculteurs. » Aurélie Morin, chef produit insecticides chez DuPont décrit une problématique assez mal connue des producteurs hormis dans les zones où l’enjeu a été identifié depuis plusieurs années : Sud-Ouest, Alsace et Centre notamment. « Ailleurs, il faudrait vérifier
en cas de verse ou de développement de fusariose, la présence ou non de chenilles de pyrale. Les maïsiculteurs ne font pas toujours eux-mêmes le lien entre les deux phénomènes. Il s’agit d’une problématique montante et il y a peu de raisons pour que la pression ne soit pas plus généralisée que ce que l’on croit. » « Dans d’autres régions, reprend la chef produit, nous observons d’ailleurs une émergence du ravageur
sans savoir s’il apparaît seulement ou s’il n’était simplement pas observé ou reconnu par les agriculteurs. En Pays de la Loire par exemple, nous avons noté une augmentation des dégâts significatifs en 2014. C’était également la première année de mise en place du réseau de piégeage dans cette zone. Et le problème concerne tous les maïs. Les conséquences sur la qualité du maïs ensilage, moins connues, ●●●
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GRAND ANGLE Les enjeux de saison
Les maïsiculteurs ne font pas toujours le lien entre verse, ou fusariose, et pyrales.
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●●● sont d’ailleurs en cours d’étude. » Frédéric Pages, responsable technique et marketing grandes cultures pour la région sud chez De Sangosse : « La pyrale est responsable de pertes de rendement estimées à 5-6 q/ha, pour une pression d’une larve par pied. En grignotant l’intérieur des cannes, la larve affaiblit le maïs qui aura tendance à verser. Le temps de récolte peut être ainsi augmenté de 20 à 30 %. En deu-
Pour surveiller les papillons, des pièges lumineux à phéromone sexuelle sont installés. Captures et comptages déterminent le pic des vols pour décider de la période optimale d’intervention.
Deux stratégies sont envisageables en végétation. L’application de trichogrammes en début de vol de papillons de pyrale cible les premières pontes. Les trichogrammes sont des parasitoïdes oophages. La larve du parasite se développe à l’intérieur de l’œuf de l’insecte hôte aux dépens de l’embryon. Les insecticides, à l’action essentiellement larvicide, doivent aussi être positionnés au plus proche du pic de vols.
Dans les situations monovoltines (cf. encadré p. 36), les larves sont préjudiciables lors de la floraison, période pendant laquelle tout stress est très pénalisant. Les populations bivoltines occasionnent des dégâts avant floraison (1ère génération) puis en cours de remplissage des grains (2e génération). « La lutte prophylactique, en l’occurrence le broyage des résidus de maïs, vise à limiter le nombre de larves d’une année sur l’autre », explique Jean-Baptiste Thibord. Elle est particulièrement recommandée dans les parcelles présentant de fortes populations à l’automne.
Limiter la survie des larves « Dans les secteurs à deux générations, la lutte contre la première, réalisée avant le stade limite de passage du tracteur, est plus économique, précise Jean-Baptiste Thibord. Elle tend en plus à diminuer la population de deuxième génération, celle occasionnant les plus fortes nuisibilités. Viser la deuxième génération n’est possible qu’en appliquant des produits insecticides avec un enjambeur, ou des trichogrammes. » ●
La lutte génétique est autorisée dans certains pays comme l’Espagne. Les maïs Bt sont des variétés modifiées génétiquement par l’ajout d’un gène leur conférant une résistance à la pyrale du maïs. Le terme Bt fait référence au Bacillus thuringiensis, bactérie dont est extrait le gène codant la toxine Cry1Ab 1. Tous les tissus végétaux deviennent toxiques pour l’insecte. Alsace, Centre, Nord-Loire : lutte contre la pyrale
xième génération, la larve perfore l’épi et les grains laissant le champ libre au développement des mycotoxines. »
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Jean-Baptiste Thibord d’Arvalis-Institut du végétal ajoute au tableau « l’affaiblissement physiologique de la plante lié à la présence de ces galeries créées par les larves, qui se traduit par une baisse du poids de mille grains ». Il évoque aussi « des tiges cassées, voire des chutes d’épis avant récolte ». 32
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Traiter avec Coragen® au début des pontes observées de pyrales, avant le pic de vol. Exemple de positionnement du Coragen.
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Temps de récolte augmenté
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Coragen, insecticide DuPont
Aurélie Morin, chef produit insecticides : « Jusqu’à 15 q/ha préservés, ainsi que les auxiliaires »
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Aurélie Morin, chef produit insecticides DuPont : « En 2013, en moyenne, les écarts traités-non traités se situent entre 5 et 12 q/ha, et vont fréquemment jusqu’à 15 q/ha. »
deur. Elle sort de son œuf pour se réfugier à l’intérieur des feuilles, de la tige ou de l’épi. Le positionnement de l’application est donc critique. Il faut repérer le pic de vol pour pouvoir viser le pic de ponte et ainsi intervenir avant que les larves ne soient à l’abri dans les tissus du maïs.
La G2 fait le plus de dégâts
C
«
oragen, insecticide DuPont à base de RynaXypyr, est dédié depuis quatre ans au contrôle des foreurs du maïs : pyrale, sésamie et héliothis. Les maïsiculteurs l’appliquent le plus souvent en un passage au stade limite de passage du tracteur. Coragen cible les larves qui se nourrissent du chorion (enveloppe de l’œuf) à l’éclosion, ou des tissus de la plante, devenus nocifs pour elles grâce au traitement. Le produit diminue aussi la fertilité des adultes. La chenille n’a pas de stade bala-
Le dispositif de surveillance des vols de foreurs de DuPont, Evalio AgroSystems, fonctionne grâce à un réseau de pièges lumineux. Il permet aux maïsiculteurs d’évaluer la pression en pyrales, sésamies et heliothis et de visualiser le pic de vol des ravageurs afin d’optimiser le positionnement de leur traitement. Coragen bénéficie cependant d’une très bonne persistance qui rassurera les agriculteurs non équipés d’enjambeurs : ils pourront intervenir au stade limite de passage du tracteur. Les
autres auront la possibilité d’affiner. Au nord, le traitement se cale au moment du pic de vol de la première génération (G1). Au sud, les agriculteurs visent la G1 ou la G2 de la pyrale, souvent en fonction de la sésamie qui dispose d’un stade baladeur. Les deux insectes sont gérés en même temps. Le traitement en G1 affaiblit la pression de la G2 voire la fait quasiment disparaître, celui en G2 protège l’épi. Chez les bivoltines, c’est la G2 qui provoque le plus de dégâts en remontant jusqu’à l’épi et en descendant ensuite jusqu’au pied. Coragen, sélectif des auxiliaires, peut s’utiliser conjointement aux trichogrammes. En 2014, des tests avec notre produit en G1 et des trichogrammes en G2 ont permis de maximiser les rendements, le traitement en G1 participant le plus au résultat. » ●
GRAND ANGLE Les enjeux de saison La lutte contre la pyrale avec les trichogrammes concerne environ 125.000 ha de maïs en France, soit environ le quart des surfaces protégées contre l’insecte. Un succès !
Des millions de trichogrammes lâchés par hélicoptère Contre la pyrale du maïs, la nature possède une arme que l’Homme sait exploiter. Les trichogrammes, insectes hyménoptères parasitoïdes, sont ainsi utilisés à grande échelle comme agents de biocontrôle car ils sont capables de tuer dans l’œuf la future chenille de pyrale.
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Bernard Pellausy, agriculteur à Verdunsur-Garonne (Tarnet-Garonne), constate qu’un « maïs assolé réduit la pression pyrale ».
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ernard Pellausy, agriculteur à Verdunsur-Garonne, traite avec Coragen, insecticide DuPont, à 6-8 feuilles, pour éliminer la première génération de pyrale et gérer les sésamies dans ses 85 ha de maïs. Il a ensuite recours aux trichogrammes contre la deuxième génération, sur 40 ha. « Je n’ai de problème de pyrales que depuis quelques années. Comme je préfère éviter la chimie quand d’autres solutions sont possibles, j’ai choisi d’utiliser des trichogrammes surtout que maintenant, je peux gagner du temps sur le chantier de pose… J’ai utilisé des plaquettes pendant six ans. Depuis deux ans, je fais épandre des capsules par hélicoptère. C’est un peu plus cher mais quelle économie
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de main-d’œuvre ! Les plaquettes, c’était une autre histoire. Devoir aller dans les maïs, quand ils dépassent une hauteur d’homme, pour les disposer une par une… » L’investissement s’élève à 55 €/ha pour l’achat de capsules et la prestation d’application, et à 46 €/ha pour les plaquettes. « Quelle que soit l’option choisie, le coût est justifié puisqu’il me permet d’atteindre mon potentiel. Surtout que je n’applique pas d’insecticide au semis. Mes semences ne sont pas traitées non plus pour préserver la vie du sol. Je m’assure aussi une récolte facile. Eviter la verse, c’est choisir à la récolte de passer quarante minutes à l’hectare plutôt qu’une heure trente. » La pression pyrale varie selon les années chez Bernard Pallausy, mais ses pieds de maïs sont régulièrement atteints. En l’absence de températures suffisamment froides certains hivers pour tuer les larves, la perte de rendement peut aller jusqu’à 20 q/ha, sans traitement. « En monoculture, ce dernier doit être systématique, surtout que la météo peut perturber les opérations de broyage et de déchaumage après récolte. Je me soucie aussi
de l’opinion publique, très virulente à l’égard des producteurs de maïs. La culture est associée à la consommation d’eau, aux Ogm… Le biocontrôle peut redorer l’image du métier. Même si le maïs perd de son intérêt à mesure que les coûts de production augmentent. Payer 550 €/ha pour l’eau, sans compter les équipements, pour un potentiel à 120 q/ha donc 1.500 €/ha de produit brut, ce n’est pas rentable. De fait, je réduis progressivement la part de maïs dans mon assolement. »
Redorer l’image du métier Depuis deux ans, De Sangosse commercialise en France Trichosafe, solution de lutte biologique à base de trichogrammes produits par Biocare, entreprise allemande, et conditionnés en plaquettes ou en capsules. « Les plaquettes se posent à la main, à raison de trente par hectare, sur la première (G1) ou la deuxième génération (G2) de pyrale, explique Frédéric Pages, responsable technique et marketing grandes cultures pour la région sud chez De Sangosse. Mais, dans la pratique, cet usage concerne plutôt le nord de la France pour une lutte en G1. »
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Biocontrôle
GRAND ANGLE
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conseillons 125.000 femelles par hectare sur la première génération et 185.000 sur la deuxième, ou 100 capsules par hectare en maïs de consommation, 200 en maïs doux, 250 en maïs pop-corn. L’investissement global est identique pour les deux solutions. Un hélicoptère fait le travail de cinq enjambeurs ! »
Trois semaines de protection En règle générale, en raison du changement climatique, la pression pyrale augmente.
Dans le sud, les interventions ciblent à la fois pyrale et sésamie en G1. Les producteurs ont pour ce faire recours aux produits phytosanitaires. Par contre, si besoin sur la G2, alors que les maïs ont dépassé le stade limite de passage du tracteur, la lutte biologique est possible vu que les traitements phytos aériens sont interdits. « En 2014, De Sangosse a protégé 1.500 à 2.000 ha avec des trichogrammes en plaquettes, 5.000 ha avec les mêmes auxiliaires en capsules. » « En l’absence de risque sésamie, l’option biocontrôle peut suffire. Son niveau d’efficacité dépend de son bon positionnement par rapport au moment de ponte des pyrales et de la densité de l’application. Nous
Les capsules sont en pâte à papier. Dans chacune sont déposés environ 2.500 œufs de teigne, eux-mêmes hôtes d’œufs de trichogrammes. Le fabricant assure la naissance d’un maximum de femelles, qui iront ensuite pondre dans les œufs de pyrale pour les parasiter. Quatre jours seulement s’écoulent entre l’encapsulage et l’épandage au champ. Cette fraîcheur assure 70 % de femelles à l’éclosion. Les œufs sont choisis à des stades plus ou moins avancés, soit sept différents au sein de chaque capsule. Un trichogramme a une durée de vie de 8 à 10 jours. « Le décalage ainsi programmé des dates d’éclosion assure une protection de la parcelle pendant trois semaines. » Sachant que l’efficacité de la méthode dépend du ciblage précis de la période sensible des pyrales, l’observation via les réseaux de piégeages est essentielle pour pouvoir lancer la
fabrication des capsules au début des pontes. « Une fois les pyrales visibles dans les pièges, la commande est passée, la production lancée, pour une application la semaine suivante. Par contre, il est nécessaire d’avoir une estimation des hectares dès avril, affinée en juin. » ●
100 ha couverts par heure de vol Dominique Aury, directeur et pilote de Giragri, spécialiste du travail aérien par hélicoptère, annonce 600 ha couverts en une journée, soit 100 ha par heure de vol. Les capsules arrivent chez le distributeur en début de semaine par camion réfrigéré. « Les maintenir à 6-10°C permet de contrôler les premières éclosions. » Le distributeur assure la livraison à l’hélicoptère selon un plan de vol établi auparavant. « En 2014, nous avons couvert 12.000 ha en une semaine avec deux appareils. Avant, cinq hélicos traitaient 50.000 ha de maïs avec des insecticides, contre la première et la deuxième génération. Aujourd’hui, nous ciblons essentiellement la deuxième génération de pyrales qui arrive à un stade où les tracteurs ne passent plus. » La vitesse moyenne de traitement est de 100 km/h et la hauteur du vol de 6 à 10 m, ce qui permet de traiter au-dessus des lignes électriques moyennes tensions.
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Ogm
José Luis Romeo Martín, Ilche (Espagne) : « Zéro insecticide depuis dix ans » En Espagne, la solution Ogm existe contre la pyrale. José Luis Romeo Martín, dont les cultures sont soumises à une forte pression de l’insecte, choisit des variétés de maïs Bt depuis plus de dix ans. Romeo Martín évoque les dégâts que peut causer la pyrale en se nourrissant des grains mais surtout de l’intérieur de la tige, laquelle, affaiblie, va plier sous l’effet du vent. « La pression pyrale est telle que sans protection, je pourrais perdre jusqu’à 40 % de potentiel de rendement. Aujourd’hui, grâce aux variétés Bt, je peux alterner sans cesse orge et maïs. »
José Luis Romeo Martín fait un traitement de prélevée et un autre au stade 4-5 feuilles. « Je rêve d’un maïs résistant au glyphosate qui nous permettrait de détruire les adventices en un passage après la levée, une fois toutes sorties de terre. Les chercheurs de l’université de Huesca y sont parvenus mais, comme l’Union européenne n’autorise que le Bt, ils l’ont développé aux Etats-Unis. » ●
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Surcoût de 15 %
« Les Ogm m’apportent de la sécurité et plus de liberté dans mon assolement », explique l’agriculteur espagnol.
J
osé Luis Romeo Martín, agriculteur à Ilche dans la province de Huesca en Aragon, exploite 250 ha en orge, maïs et vigne. « Côté céréales, je fais la moisson des orges début juin. Je sème le maïs en direct juste derrière pour le récolter début novembre. Puis je broie les cannes avant de semer l’orge. Soit deux récoltes par an. » 10 ha de maïs fourrage alimentent les 1.000 têtes du troupeau de moutons. Le reste est cultivé en maïs grain, vendu à des fabricants d’alimentation du bétail qui nourrissent les 8 millions de porcs que la région produit par an. L’Espagne, quatrième producteur mondial de porcs, consomme la totalité de sa production de maïs et en importe même. Depuis plus de 10 ans, cet agriculteur espagnol cultive un mix de 80 % de maïs de variété génétiquement modifiée et 20 % de conventionnel, « semé en bordures de parcelles, pour éviter le développement de résistances chez la pyrale ». « Avant l’arrivée de la technologie Ogm, je cassais le cycle de l’insecte en intercalant du ray-grass entre l’orge et le maïs, pour avoir une année complète sans maïs, et j’appliquais deux traitements insecticides en culture. » José Luis
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Terre-net Magazine I Décembre 2014
Le coût de la semence Bt dépasse de 15 % celui de la semence conventionnelle. « Le surcoût doit être équivalent à un traitement insecticide mais l’Ogm est plus sûr face à la menace pyrale. La lutte chimique nécessite un positionnement très précis du traitement, parfois difficile à mettre en œuvre. Avec Bacillus thuringiensis, toute la plante devient toxique pour la pyrale et uniquement pour elle. L’efficacité est assurée à 100 % sans risque pour la faune auxiliaire. Et comme je sème en juin, j’évite les problèmes de cicadelles, contrairement aux semis d’avril. Finalement, je me passe d’insecticide depuis 10 ans. Sauf il y a deux ans, pour contrer une attaque de noctuelles. » Le rendement moyen du maïs sur l’exploitation atteint 120 q/ha, contre plutôt 90 q/ha auparavant, « grâce aux Ogm mais aussi aux progrès de la génétique ». « J’ai choisi pour cette campagne quatre variétés de maïs dans les gammes de Pioneer et Dekalb, poursuit le producteur Chaque variété Bt a sa une version conventionnelle pour nous aider à respecter les 80/20. Vu mon itinéraire technique, je privilégie les maïs tardifs à cycle court. »
« Je rêve d’une résistance au glyphosate » En Espagne, un tiers des surfaces de maïs sont cultivées avec des variétés génétiquement modifiées, soit 130.000 ha. « Les deux tiers restants n’ont pas de problème de pyrale, donc pas besoin d’Ogm. » L’Aragon et la Catalogne doivent faire face à une pression pyrale élevée. 80 % des maïs y sont Bt. Contre les adventices,
La pyrale, source d’importants dégâts de l’intérieur La pyrale, Ostrinia nubilalis, pond sur la feuille de maïs. Sortie de l’œuf au bout de 15 jours, la jeune chenille dévore le parenchyme des feuilles, puis perfore la tige pour se nourrir de ses tissus internes. Elle peut aussi remonter dans le pédoncule et grignoter la rafle. Le nombre annuel de générations dépend du climat. En France, dans les zones les plus chaudes, les conditions météo accélèrent son développement. Globalement, au nord d’une ligne Niort-Lyon, le cycle est monovoltin, c’est-à-dire qu’il y a une seule génération de papillon par an, avec un vol en juin/juillet. Au sud de cette ligne, le cycle est bivoltin. Un premier vol survient au mois de mai ou juin, voire début juillet, suivi d’une deuxième génération au mois d’août. En s’alimentant de la moelle des tiges, les larves fragilisent les plantes, qui deviennent plus sensibles à la verse, et perturbent leur développement. La présence de foreurs favorise la production de mycotoxines, via le développement de fusariose, le transport de spores vers les épis par les larves, et les perforations, portes d’entrée des maladies. Les dégâts sont donc directs (baisse du rendement, récolte plus difficile en raison de la verse) et indirects (incidence plus forte des fusarioses, elles-mêmes responsables de la présence de mycotoxines).
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ENTRE PROS
: La concession du mois Le comité de direction de Terréa accompagné d’Elodie Verger, manager régional chez John Deere.
Une fusion réussie, un management grandi Développer une entreprise en fusionnant plusieurs structures familiales implique des changements en termes de management. Exemple chez Terréa, concession John Deere en Champagne-Ardenne et en Lorraine. PAR BENOÎT EGON // BEgon@ngpa.fr
E
n 2013, Breda et Game, concessions John Deere depuis plus de 45 ans, fusionnent et deviennent Terréa. Aujourd’hui, cette structure a su se hisser sur le podium des concessions françaises John Deere les plus importantes. Régine Body, la présidente, et le comité de direction, composé de Denis Jennesson, Stéphane Breton, Christophe Maguin, Sylvain Autret et Vianney Body, ont réussi le tour de force
équipes pour que chacun soit acteur dans l’entreprise, c’est-à-dire responsable de son travail. Aujourd’hui, on sait qui fait quoi et ça change tout, insiste Régine Body. Chaque salarié a envie d’être le numéro 1 dans son domaine et s’implique donc davantage au service des clients. »
de moderniser en profondeur le management du groupe pour le rendre plus efficace au service des clients. Tout commence en 2009 avec le changement de siège social qui, bien que pouvant paraître anodin, coïncide avec l’arrivée de la nouvelle équipe dirigeante. Une autre décision marque le passage à un nouveau mode de management : l’entrée dans le capital social des membres du comité de direction. « Il a fallu faire évoluer les
De l’entreprise familiale au groupe : un cap à franchir
CHRISTOPHE GAUZI, CHEF D’ATELIER À VERDUN
En 2012, pendant le pic d’activité des moissons, le comité de direction lance une réflexion pour améliorer l’efficacité des différentes branches du groupe. La nouvelle organisation n’est plus pyramidale mais "matricielle". Autrement dit, les personnes ayant des compétences similaires sont regroupées pour la répartition des tâches et la prise de décision.
“Je manage 13 personnes au quotidien„
d’atelier du site de Verdun. » Après un bac pro au lycée de Somme-Suippe et une spécialisation en moteurs diesel, Christophe a obtenu le certificat de qualification professionnelle de chef d’atelier du Sedima. « Cette formation m’a permis de mieux cerner mon rôle de manager. » En effet, il faut être bien plus qu’un super technicien. Il faut savoir gérer 13 personnes au quotidien.
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Terre-net Magazine I Décembre 2014
© TERRE-NET MÉDIA
suis arrivé Chez Breda en «nicien. Je2007 comme simple mécaDepuis 2011, je suis le chef
Ce nouvel organigramme fait aussi écho aux réflexions que mène John Deere dans son programme "Concessions du futur". Lequel a pour vocation de préparer les concessionnaires aux défis de l’agriculture de demain. En septembre
© TERRE-NET MÉDIA
Terréa
ENTRE PROS Départements couverts Siège
Chiffres clés
Répartition du chiffre d’affaires 2013
Base
25 % Corny
53 %
Vouziers Damvillers
Verdun
22 %
Metz(1)
Marolles Ste Ménéhould Stenay
Bar le Duc Nancy *
Chaumesnil
Matériel neuf 41 M € Matériel d’occasion 17 M €
Montigny le Roi
Support produit 19 M € Source : Terréa. N.B. : au moment où nous publions ces lignes, le chiffre d’affaires 2014 n’est pas encore connu.
(1) Espaces verts uniquement pour le département de la Moselle (57)
Parallèlement aux opérations de communication internes comme le "Terréa Tours", les salariés suivent des stages pour permettre la montée en puissance du management intermédiaire « Ne pas perdre le service client tout en apportant un plus. » C’est ce qui a guidé Régine Body dans le choix du programme de formation.
Petite histoire d’un grand changement A leur retour du 7 e séminaire, les salariés découvrent que les bâtiments arborent les couleurs du nouveau groupe. « Locaux, véhicules, papiers à en-tête,
cartes de visite… Tout a été changé pour le 1 er juillet 2013, à la première heure, afin de crédibiliser la démarche », se souvient Régine Body. En complément, une visite des usines John Deere en Allemagne est organisée dès décembre 2013 pour fédérer les équipes des anciennes entités. Et si c’était à refaire ? « Nous referions exactement la même chose, déclarent d’une seule voix les
membres du comité de direction. Nos clients sont rassurés d’avoir toujours les mêmes interlocuteurs. En plus, les décisions sont plus rapides grâce à la nouvelle organisation décentralisée. » « Nous avons réussi la fusion aussi bien en interne que chez nos clients », conclut Régine Body.
STÉPHANE BRETON, DIRECTEUR DE L’ACTIVITÉ OCCASIONS
“1.000 tracteurs expertisés par an„
« Eprogressé au sein de l’entreprise
ntré Chez Game en 1987, j’ai
Terréa jusqu’à devenir, en 2013, le directeur occasions du groupe. « Je pilote plus de 2.400 expertises occasions par an, assisté par deux coordinateurs occasions. Plus de 1.000 tracteurs sont expertisés chaque année. 83 % d’entre eux sont revendus avant même d’être arrivés dans la cour de la concession. »
Terre-net Média : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Décembre 2014
© TERRE-NET MÉDIA
de la même année, le comité de direction décide de fusionner les diverses entités de la holding pour optimiser le service client. Pendant l’hiver 2013, un concours est proposé aux salariés pour trouver un nom à l’entreprise ainsi créée, « qui nous ressemble et nous assemble », précise Régine Body. Plus de 100 propositions sont étudiées lors du comité de direction de mars 2013. L’une d’elle remporte la majorité des suffrages. Terréa vient de naître.
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ARGUS La cote tracteur
Claas Arion 640 PAR MATTHIEU FREULON // mfreulon@terre-net-media.fr
© CLAAS // TERRE-NET MÉDIA
Marque : Claas Modèle : Arion 640 (version 2012) Puissance annoncée (ch) : 160 – Iso 14396 max (180 ch avec surpuissance) Moteur : 6 cylindres Dps (Stage IIIa/Tier 3) Cylindrée (l) : 6,788 Boîte de vitesses : Hexashift à 4 gammes robotisées et 6 rapports sous charge (Hexactiv en option) Couple maxi (N.m) : 718 à 1.500 tr/min Effort de relevage annoncé (t) : 8 PV 4RM (t) : 6,26
Une valeur sûre de la marque
Avis utilisateurs et réseau de distribution
P
Tracteur fiable dans son ensemble. Moteur puissant et coupleux. Cabine confortable offrant une bonne visibilité. Terminal Cebis ergonomique.
résenté fin 2007 comme successeur de l’Ares 697, l’Arion 640 est réputé pour sa fiabilité et son confort. Il reprend les bases de son aïeul et les complète avec, notamment, de l’électronique : terminal Cebis (remplace en option le Cis, c’est-à-dire le Claas Information System), joystick Drivestick et séquençage de manœuvres en bout de champ Csm. Autre évolution, sous le capot : le moteur six cylindres Deere Power Systems, à quatre soupapes à injection Common Rail, répond désormais aux normes antipollution Stage IIIa (Tier 3). Il utilise une recirculation externe des gaz d’échappement et gagne 20 ch par rapport à l’Ares. Contrairement aux autres Arion 600, le 640 dispose d’une surpuissance de 20 ch (Cpm) qui se déclenche à la traction dès 7 km/h ou aux travaux à la prise de force. Pour exploiter cette puissance, ce tracteur Claas est équipé de la transmission Hexashift (24/24) avec quatre gammes robotisées, six rapports sous charge et l’inverseur Revershift. En option, l’Hexactiv automatise le passage des rapports Powershift et des gammes. A noter, côté confort, la cabine suspendue sur quatre points et le pont avant suspendu (option).
Moteur gourmand. Vieillissement des distributeurs électro-hydrauliques à surveiller. Prix élevés pour le marché de l’occasion.
Notation Fiabilité : Finition : Budget : Cote à la revente :
Cote moyenne des Claas Arion 640 69.000 €
70.000 € 66.000 €
65.000 € 60.000 €
60.000 €
En 2012, ce modèle laisse la place à l’Arion 640 Stage IIIb (Tier 4 intérim), doté de la transmission à variation continue Cmatic.
55.000 €
55.000 € 50.000 €
50.000 €
Unités commercialisées en France entre 2007 et 2012 : 1.900. Options les plus vendues : pont avant suspendu et Hexactiv. Rappels recensés : aucun.
45.000 €
47.000 €
2012
2011
2010
2009
2008
2007
Années d’immatriculation
*Cote établie pour un tracteur en équipement standard et une utilisation moyenne annuelle de 500 h.
Retrouvez ce modèle sur Terre-net-occasions.fr
Pour accéder aux détails des annonces, utilisez le numéro de référence (ex : N° 200198)
50
N° 508985
N° 557861
N° 610584
N° 652414
Claas Arion 640 Cis 2009 – 160 ch – 2.103 h Prix HT : 66.000 €.
Claas Arion 640 2009 – 160 ch – 2.997 h Prix HT : 57.000 €.
Claas Arion 640 2012 – 160 ch – 1.240 h Prix HT : 65.000 €.
Claas Arion 640 Cis 2011 – 160 ch – 1.500 h Prix HT : 65.000 €.
Terre-net Magazine I Décembre 2014
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