sommaire Points de vue [Édito]
5 Comme chez Astérix ? 6 Investissez-vous dans vos communes !
Produits de biocontrôle : Ift réduit de moitié au T1
© TERRE-NET MÉDIA
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[Tri angles]
7 Heureux comme un agriculteur ? [Terre’momètre]
8 Confiance en l’avenir, financement des matériels 9 Paroles de lecteurs [Syndic’arène]
10 Projet des 1.000 vaches, exploitations de plus en plus grosses… La folie des grandeurs divise [Impact]
12 Tribunes de Thierry Pouch, économiste, et de Gérard Le Puill, journaliste [Champ planet’terre]
14 En Tunisie et en France : la sécurité alimentaire est d’abord politique
Agritechnica 2013 : les coups de cœur de la rédaction
Stratégies © TERRE-NET MÉDIA
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16 18 19
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Renouvellement du parc matériel : entre passion et raison
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[Inflexion]
Hébergement insolite : vers une nouvelle forme d’agritourisme [En avant marge]
Blé : la France attendue par les marchés pour produire plus Lait : la collecte s’accélère tirée par les prix [Performance production]
Produits de biocontrôle : Ift réduit de moitié au T1
Machinisme
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[Pleins phares]
Automatisation de l’alimentation : la fréquence de distribution n’impacterait pas la production Agritechnica 2013 : les coups de cœur de la rédaction
Grand angle
28 Renouvellement du parc matériel : entre passion et raison © FOTOLIA, TERRE-NET MÉDIA // CRÉATION TERRE-NET MÉDIA
En couverture
Cahier d’occasions
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[Terre-net Occasions]
La sélection professionnelle agricole Top affaires spécial "coups de cœur" Les annonces des agriculteurs [Argus]
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Terre-net Média L'agriculture d'aujourd'hui
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EDITORIAUX
La rédaction
Comme chez Astérix ?
Qrâleur
© TERRE-NET MÉDIA
ue le Français soit et querelleur est connu. Je dirais même que c’est culturel. Un peu comme dans les bandes dessinées Pierre Boiteau, directeur des rédactions d’Astérix le Gaulois de Terre-net.fr. avec les chamailleries du village et les gnons aux Romains. Il en va en agriculture comme dans tous les domaines. Pour ou contre l’écotaxe, le bio, les Ogm, les grandes exploitations, la redistribution des aides européennes… Jusqu’à un certain point, c’est naturel. Les débats au sein de la société sont sains. Mais attention aux pièges que sont l’immobilisme, l’intolérance voire la haine. L’immobilisme, c’est quand
nous ferions mieux d’avancer au lieu de passer notre temps à rouspéter ou à nous opposer. Bon sang de bonsoir, ne peuton pas laisser la place à tout le monde ? La diversité a du bon. Elle est l’une des clés de la force d’un groupe. Ne peut-on pas accepter d’avoir plusieurs types d’agriculture différents ? Pendant que nous nous posons la question, pendant que nous empêchons des projets de se construire, d’autres pays ont une agriculture qui avance, qui progresse avec tout le dynamisme issu de ses diversités. L’intolérance voire la haine, c’est quand chacun commence à accuser l’autre de son malheur. On l’observe plus souvent en France depuis la crise économique de 2008.
Avoir un bouc émissaire évite à la fois de se remettre en cause et de se poser les bonnes questions. Facile. Mais inutile. Cela empêche de repartir sur une bonne voie. Ne pas être d’accord est une chose, se haïr en est une autre. En agriculture aussi. La preuve : on a vu déferler l’intolérance, voire les noms d’oiseaux, dans les propos du grand public mais aussi entre céréaliers et éleveurs lors du blocus de Paris fin novembre. Excellent pour notre image auprès de la société. Excusez l’ironie ! Le Français est râleur… mais comme dans Astérix où tout se termine par le banquet final, nous finissons toujours par nous retrouver unis. Même après une période de zizanie. Ferons-nous comme dans les bandes dessinées ? ●
Vous voulez réagir ? Retrouvez Pierre Boiteau sur Facebook : http://www.facebook.com/pierre.boiteauterrenetmedia, Twitter : @PBTerrenetMedia, Google+ : http://www.google.com/+PierreBoiteauTerrenetMédia/ ou contactez-nous par mail à redaction@terre-net.fr
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EDITORIAUX
Les lecteurs
« Ma commune ne prélève à l’activité agricole que la surface nécessaire à court terme », souligne Joseph Ménard.
Joseph Ménard Eleveur laitier (Ille-et-Vilaine). Maire d’Ossé, commune périurbaine de 1.300 habitants.
A2014 auront lieu les prochaines élecgriculteurs, engagez-vous ! En mars
tions municipales. En vous investissant dans les collectivités locales, vous pourrez défendre l’activité agricole auprès des citoyens. Mais pas seulement ! Un mandat local est aussi – et surtout – l’occasion d’écouter ce que nos voisins ont à dire sur notre métier. Il permet aussi de participer avec tous les acteurs à un développement concerté du territoire. Pour orienter et décider de la manière de conduire ce développement, la municipalité doit raisonner à l’échelle de l’intercommunalité, correspondant au bassin
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Terre-net Magazine I Décembre 2013
de vie, car la mutualisation des équipements permet de réaliser des économies de foncier importantes. Ossé, située en zone périurbaine au sudouest de Rennes, a vu sa population multipliée par trois en quarante ans. En concertation avec les autres maires de la communauté de communes, je n’ai pas revendiqué, lors de l’élaboration du Scot (schéma de cohérence territoriale), la création d’une zone d’activité économique. Certaines communes en ont mis en place mais aucune entreprise ne s’y est implantée. Pour ma part, il est hors de question d’envisager une zone d’activité économique sans être sûr qu’elle fera le plein d’entreprises. Par contre, les recettes liées à l’activité économique de ces zones doivent être mutualisées au profit de l’ensemble de la communauté pour
pouvoir implanter des équipements à l’échelle du bassin de vie. Et pour accueillir de nouveaux habitants, la municipalité s’est réappropriée la mission de construire de nouveaux lotissements. Finies les réserves foncières constituées par des promoteurs, restant inexploitées pendant des années. La commune ne prélève à l’activité agricole que la surface nécessaire à court terme. Entre le schéma de cohérence territoriale, le plan local d’urbanisme et les zones d’aménagement concertées, les élus doivent d’autant plus se réapproprier le développement territorial de leurs communes que les outils pour le faire existent ! ●
© FOTOLIA
Investissez-vous dans vos communes !
Des prises de vue, notre point de vue
TRI ANGLES
Télescopage
Heureux comme un agriculteur ? "Agriculteur, deuxième métier qui rend le plus heureux ! " et "Près de 500 suicides d’agriculteurs en trois ans". Ces deux informations à priori opposées viennent de se télescoper. Sont-elles contradictoires ou complémentaires ? PAR PIERRE BOITEAU // pboiteau@terre-net-media.fr
Agriculteur, deuxième métier qui rend le plus heureux
C
nible (66 % d’entre vous le disent). Ils font beaucoup d’heures pour des revenus pas toujours à la hauteur, mais sont autonomes et "maîtres chez eux". Leur activité professionnelle les passionne, ils entretiennent de bonnes relations avec leurs collègues et 84 % se sentent utiles à la société et fiers de nourrir la planète. ● (1) "Palmarès du bonheur : agriculteur, deuxième métier qui rend le plus heureux", article de Robin Vergonjeanne paru le 24/10/2013 sur Terre-net.fr.
© FOTOLIA
’est ce que vous avez pu lire sur Terrenet.fr(1) suite à une enquête Viavoice pour Rtl et Le Nouvel Observateur. 86 % d’entre vous se déclarent heureux au travail et 11 % « pas heureux » (3 % ne se prononcent pas). Le métier d’agriculteur ressort deuxième des professions qui rendent le plus heureux, derrière les cadres de la fonction publique et devant les enseignants, les artisans et commerçants, les médecins, pharmaciens et dentistes. Les agriculteurs ont pourtant un travail pé-
Près de 500 suicides d’agriculteurs en trois ans problèmes financiers rencontrés en élevage sur la période d’étude, précise l’Invs qui établit un lien direct entre suicide et difficultés économiques. Premier état des lieux officiel sur ce sujet sensible, cette enquête s’inscrit dans le plan de prévention du suicide dans le monde agricole qu’avait lancé en 2011 Bruno Le Maire, alors ministre de l’Agriculture(3). ● (2) "Suicide des agriculteurs : près de 500 suicides en trois ans selon l’étude de l’Invs" ; article publié le 10/10/2013 sur Terre-net.fr. (3) Un numéro vert (0800 100 660) a été mis en place
LIA
e suicide est la troisième cause de décès dans le monde agricole après les cancers et les maladies cardiovasculaires, indique l’Invs (Institut national de veille sanitaire), dans une étude publiée le mois dernier(2). Au total, 417 hommes et 68 femmes sont passés à l’acte de 2007 à 2009, avec une surmortalité particulièrement marquée chez les éleveurs de bovins lait et de bovins viande âgés de 45 à 64 ans. Le taux de mortalité lié au suicide atteint 35,9 pour 100.000 en 2009 chez les agriculteurs, et s’avère bien plus élevé que chez les salariés tous secteurs confondus (24,7). Ces observations coïncident avec les
© FOTO
L
avec la Msa pour les agriculteurs en difficulté.
Contraste difficile
© FOTOLIA
"P
lus on est heureux, plus on se suicide", semble indiquer ce télescopage entre les deux études. Réalité ou erreurs d’enquête ? On peut faire le parallèle avec d’autres chiffres montrant que les suicides sont plus nombreux dans les pays où l’on est le plus heureux. Dans une étude américaine, il y a deux ans, l’un des auteurs (Stephen Wu) faisait l’hypothèse que « les gens malheureux qui vivent dans un petit paradis ressentent encore plus durement leur malheur »(4). C’est ce contraste entre leur situation et celle des gens qui les entourent qui pourrait augmen-
ter la tendance au suicide. Inversement, on peut se sentir réconforté dans un contexte où ça va mal chez tout le monde. Les 11 % d’agriculteurs qui ne sont pas heureux seraient donc encore plus malheureux en se sentant "à part" dans un monde où 86 % des producteurs agricoles sont heureux. L’idéal serait non pas que le bonheur des uns fasse le malheur des autres, mais que le bonheur soit contagieux. ● (4) "Heureux à en mourir", par Achille Weinberg, dans Sciences Humaines n°228.
Terre-net Média : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Décembre 2013
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TERRE'MOMÈTRE
La température du monde agricole
Confiance en l’avenir
Des agriculteurs davantage prêts à transmettre le flambeau M algré le peu de crédit qu’ils accordent au gouvernement, les agriculteurs retrouvent peu à peu confiance en l’ave-
nir. Du moins, en partie. D’après le dernier Baromètre Terre-net Bva(1), 57 % des exploitants sont prêts à encourager leurs
enfants à s’installer, mais seulement un éleveur sur deux ! ●
Si vous aviez aujourd’hui un enfant en âge de s’installer ou de reprendre votre exploitation, l’encourageriez-vous à le faire ? Source : Baromètre agricole Terre-net Bva(1)
novembre 2011
septembre 2013
septembre 2013
juillet 2011
novembre 2011
avril 2011
octobre 2010
juillet 2011 avril 2011
47% Non
octobre 2010
47 % Oui
50 % Oui
57% Oui
37% Non
41% Non
© INFOGRAPHIE TERRE-NET MÉDIA
46 % Oui
55 % Oui
48% Non
43% Non
Financement des matériels
Le prêt bancaire incontournable M ême s’ils utilisent tous les modes de financement à leur disposition, les agriculteurs restent très fidèles à leur banque. Selon le dernier Baromètre agricole
Terre-net Bva(1), le prêt bancaire est la principale solution de financement des investissements dans les exploitations. Le prêt "intégré" proposé par les concessionnaires,
lui, est privilégié par 28 % des producteurs interrogés. En revanche, seuls 4 % choisissent le crédit-bail (à ce sujet, lire le dossier p.28 à 36). ●
Quel moyen de financement utilisez-vous pour financer vos matériels agricoles ? Lequel de ces moyens de financement de vos matériels agricoles utilisez-vous le plus ? Source : Baromètre agricole Terre-net Bva(1)
50%
60%
69%
28%
€
19% €
€
16% 4% Contra t Locatio n
bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla bla
Prêt bancaire classique
Prêt "intégré" distribué par le concessionnaire
Fonds propres
Crédit-bail (leasing)
(1) Sondage réalisé du 20 septembre au 3 octobre 2013 par internet, auprès d’un échantillon national de 424 agriculteurs professionnels connectés, âgés de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : régions et orientation principale de l’exploitation (grandes cultures/polyculture-élevage/autres : viticulture-arboriculture-maraîchage). Source : Rga 2010.
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Terre-net Magazine I Décembre 2013
© INFOGRAPHIE TERRE-NET MÉDIA
82%
OPINIONS
TERRE'MOMÈTRE
Paroles de lecteurs Extraits des commentaires d’articles et des discussions sur les forums de Terre-net.fr et Web-agri.fr
« Un peu risqué pour les rendements » Pour Jean-Claude, « l’article "L’agriculture de conservation Réduire le travail du sol ne suffit pas" est une bonne synthèse du sujet. Cependant, je ne pense pas qu’en phase de transition vers l’agriculture de conservation, il y ait une plus forte minéralisation du sol sans le travailler ; surtout pour les cultures de printemps, parce que la terre est plus froide et moins aérée. Ce sera peut-être le cas cinq à 10 ans plus tard, quand le sol aura retrouvé une porosité naturelle. Réduire les doses d’azote les premières années est un peu risqué pour les rendements. » Source : commentaire d’article sur Terre-net.fr.
« Pas étonnant que les projets français peinent à décoller » A propos de l’article "Exploitation laitière allemande - J’ai plus de facilité à gérer 1.200 vaches que 300 !", paru sur Web-agri.fr, Lionel écrit : « Avec un prix de rachat de l’électricité en France entre 110 et 190 €/Mwh (en cas de revalorisation de la chaleur thermique à 100 %), on est très en dessous des 220 €/Mwh pratiqués en Allemagne. Pas étonnant que les projets français peinent à décoller. » Source : commentaire d’article sur Web-agri.fr.
« Refusons et manifestons si nécessaire » « L’écotaxe poids lourds me coûtera, selon mes calculs, 0,20 €/t de betteraves et ainsi de suite pour tout ce que j’achète et pour toutes mes autres productions qui vont à Rouen et dans les usines par camions, témoigne Noyonnais commentant l’article "Philippe Mangin : « L’écotaxe est irrecevable pour les filières agricoles »". Je vois mal tous ces transports effectués en train ou via le canal à grand gabarit Compiègne-Cambrai qui, finalement, ne se fait pas. Refusons et manifestons si nécessaire. » Source : commentaire d’article sur Terre-net.fr.
« On aurait vraiment pu changer les choses » « Si seulement les éleveurs avaient tous suivi la grève du lait, je crois qu’on aurait vraiment pu changer les choses. Au lieu de ça, la profession agricole s’est divisée. Il ne nous reste plus que nos yeux pour pleurer, car nous ne pesons plus rien face aux coops et aux industriels laitiers... », déplore Yannick réagissant à l’article "Désindustrialisation agricole - Va-t-on réagir nom d’un chien !" publié dans Terre-net Magazine n°28 et plus particulièrement au passage qui dit : « N’y a-t-il donc personne pour mener la barque ? Politiciens et économistes vont-ils se réveiller et transformer leurs belles paroles en actes concrets ? Les agriculteurs vont-ils être capables de l’unité nécessaire ? » Source : commentaire d’article sur Terre-net.fr.
SYNDIC'ARÈNE Le pluralisme des idées
Projet des 1.000 vaches, exploitations de plus en plus grosses…
La folie des grandeurs divise
L’agrandissement inexorable des exploitations, incarné par le projet de la "ferme des 1.000 vaches" dans la Somme – accepté à l’heure actuelle pour 500 vaches laitières – divise. Entre les craintes quant à la vitalité des territoires et à l’image du métier, et la nécessaire rationalisation de la production, les avis des agriculteurs sont partagés. PROPOS RECUEILLIS PAR ARNAUD CARPON // acarpon@terre-net-media.fr
Benoît Rigolle
Jeunes agriculteurs
«
car à l’échelle du territoire, d’autres activités, comme la centrale nucléaire de Penly, sont bien plus dan-gereuses. Des trains rem-plis de déchets radioactifs traversent régulièrement notre département sans que cela dérange qui que ce soit.
La seule chose qui me gêne, c’est la gouvernance par un industriel. L’association entre plusieurs agriculteurs me paraît être une façade. Et ce n’est pas en spécialisant à outrance les exploitations, dans une logique de production à bas prix, que nous allons préserver l’agriculture.
Certaines personnes utilisent le projet de Michel Ramery pour discréditer l’ensemble de notre métier. Cette surmédiatisation porte préjudice au regroupement de trois structures familiales de mon secteur, même s’il est réalisé en lien avec des collectivités locales pour la production et l’utilisation d’énergie. C’est regrettable. Les citoyens doivent prendre conscience que parfois, leur image de l’agriculture ne correspond plus à la réalité. Ainsi, d’ici quelques années, la méthanisation fera partie de notre environnement. » ●
Polyculteur-éleveur, Somme. 50 vaches laitières, 120 ha de céréales, colza, betteraves et cultures fourragères.
D
ifficile de se prononcer pour ou contre une initiative telle que la "ferme des 1.000 vaches". Tout le monde se focalise sur ce chiffre symbolique. Or les vaches sont déjà là. Elles seront simplement réunies au même endroit. La dimension de l’élevage n’est donc pas un problème en soi. J’ai moi-même l’intention de rassembler les ateliers laitiers de différentes exploitations via une société civile laitière. C’est une évolution nécessaire pour améliorer nos conditions de travail et de vie.
Certains mettent aussi en avant l’impact environnemental de l’unité de méthanisation qui sera associée à l’exploitation. C’est un faux débat,
Pierre Thomas
« Des projets néfastes pour les agriculteurs, les consommateurs et les territoires » Modef
© PIERRE THOMAS
Eleveur de bovins viande, Allier. 84 ha dont 10 ha de céréales. 45 vaches allaitantes, avec engrais engraissement et vente directe.
10
«
L
e développement excessif des exploitations, médiatisé par le projet de la "ferme des 1.000 vaches", est déjà une réalité dans plusieurs pays européens. Avec le Modef, je le dénonce depuis longtemps. Je vois divers dangers à l’apparition de telles structures en France. D’abord, la course à l’agrandissement entretient celle de la baisse des prix. L’objectif de ces grosses fermes est de produire du lait à bas coût. Mais au regard des investissements colossaux engagés, la rentabilité ne sera pas meilleure que celle d’une plus petite exploitation. Terre-net Magazine I Décembre 2013
D’un point de vue sanitaire, les risques vont être concentrés. Que se passera-t-il en cas de nouvelle crise ? Une chose est sûre : les conséquences seront bien plus lourdes. En matière d’emploi, cette agriculture industrielle fait travailler moins de personnes et contribue fortement à la désertification des territoires. Au final, ce modèle agricole n’est bon ni pour les agriculteurs qui ne trouvent toujours pas de prix rémunérateurs, ni pour les consommateurs, ni pour la vitalité des zones rurales. Les politiques agricoles française et européenne facilitent depuis longtemps l’industrialisation de l’agriculture. Malgré de bonnes intentions, la réforme de la Pac n’y changera rien. L’Europe vise toujours plus de libéralisme. Et en France, aucune mesure n’est prévue dans le projet de loi d’avenir pour encadrer plus strictement ces grosses structures. Stéphane Le Foll semble en être conscient, mais avec les rapports de force actuels, il n’a que peu de latitude pour faire évoluer les choses. » ●
© BENOIT RIGOLLE
« La surmédiatisation nuit à l’image de notre métier »
SYNDIC'ARÈNE
Francis Capelle
« Une évolution nécessaire pour rationaliser le capital et le travail » Non syndiqué
© FRANCIS CAPELLE
Producteur de grandes cultures, Aisne. 400 ha de céréales, betteraves et légumes de plein champ. Expert foncier et responsable de la commis commission "économie" de la Safagriculteurs de France.
«
Ej’ai audité en Thiérache n tant qu’expert foncier,
de nombreuses exploitations de dimension moyenne, propro duisant 500.000 à 600.000 l de lait avec 70 vaches. Ces strucstruc tures font vivre une voire deux personnes, mais à quel prix ! La mise aux normes a entraîné d’importants investissements, difficiles à amortir. Dans ces fermes, la charge de travail est souvent considérable et le capital non optimisé. Des éleveurs préfèrent arrêter. Et à force de défendre des exploitations agricoles à taille humaine, la situation s’aggrave. Dans une société civile laitière réunissant plusieurs ateliers, comme la "ferme des 1.000 vaches", il est possible d’amortir plus facilement les investissements. Ce projet, dimensionné sur le modèle des élevages laitiers de l’Allemagne de l’Est, permettra une rationalisation du capital et du travail, comme la mise en commun d’assolement en céréales. Des changements indispensables pour ne pas sombrer face à la concurrence européenne. Je comprends les inquiétudes de certaines personnes, mais les arguments des opposants sont bien trop idéologiques. Certes, les risques sanitaires et environnementaux seront concentrés, mais ils seront davantage maîtrisés. De nombreux citoyens croient que l’agriculture d’aujourd’hui est identique à celle de nos grands-parents. La profession agricole n’a sans doute pas su communiquer sur les nécessaires mutations qu’elle a mises en œuvre. C’est un travail à entreprendre, je pense, pour désamorcer les peurs des consommateurs. » ●
Trois avis par mois Tous les syndicats sont sollicités, à tour de rôle, afin de garantir le pluralisme.
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IMPACT
Votre horizon
Tribunes de Thierry Pouch(1) et de Gérard Le Puill(2)
« L’agriculture, un enjeu géostratégique mondial » Le même jour, Thierry Pouch(1), économiste, et Gérard Le Puill(2), journaliste, ont présenté leur vision de la dimension stratégique de l’agriculture et de la sécurité alimentaire. De réels enjeux pour la paix et le développement économique. RUBRIQUE RÉALISÉE PAR FRÉDÉRIC HÉNIN // fhenin@terre-net-media.fr
Les marchés savent qu’ils peuvent compter sur la France pour s’approvisionner quand d’autres pays producteurs sont exposés à des accidents climatiques récurrents, qui réduisent drastiquement les quantités de grains exportables. Parmi les huit grands exportateurs mondiaux de céréales, la France est en effet le seul pays à être relativement épargné et à garantir sur les marchés près de 23 Mt de grains ! La variabilité de sa production d’une année sur l’autre est en effet l’une des plus faibles au monde. Et surtout, elle est le premier exportateur de céréales de l’Union européenne, aux portes du Maghreb et des pays du sud de la Méditerranée, première région mondiale importatrice de céréales.
La sécurité alimentaire dans les mains du marché Cette approche géostratégique de l’agriculture française est celle que je défends avec Sébastien Abis dans un essai intitulé "Agriculture et mondialisation. Un atout géopolitique pour la France". Elle dépasse la dimension agricole et nourricière et s’inscrit au cœur des enjeux régaliens des gouvernements et des états, au même niveau que la défense nationale. L’agriculture et la sécurité alimentaire constituent de réels enjeux pour la paix et le développement économique. L’agriculture soulève des questions d’avenir pour le 21ème siècle, inenvisageables au 20ème, marqué par un exode rural sans précédent sur tous les continents et par des excédents agri12
Terre-net Magazine I Décembre 2013
coles à gérer sans que le nombre de victimes de la faim et de la malnutrition diminue. La sécurité alimentaire n’est plus seulement un problème de production, puisque la planète est d’ores et déjà en mesure de nourrir plus de 10 milliards d’êtres humains, mais un problème d’accès et de répartition de la nourriture disponible. Par exemple, au Moyen-Orient, la sécurité alimentaire et la paix dépendent de la maîtrise des eaux entre Israël et la Jordanie. En Syrie et dans la Corne Est de l’Afrique, ce sont les guerres qui appauvrissent et rendent la nourriture inaccessible. Les moyens à mettre en œuvre pour relever le défi alimentaire de 2050 sont en totale contradiction avec les idées des années 1980 : les experts de l’Organisation mondiale du commerce et des autres institutions internationales étaient alors convaincus des effets positifs du libre-échange ; ils ont donc mis la sécurité alimentaire dans les mains des acteurs du marché et également, depuis 2007, dans celles des acteurs financiers. Ainsi, en livrant au marché mondial des pays incapables de pourvoir aux besoins de leur population, ils ont rendu les états les plus pauvres encore plus pauvres. Mais il a fallu attendre 2007 et les émeutes de la faim pour faire prendre conscience, aux gouvernements, que les marchés ne pouvaient pas assurer la sécurité alimentaire, devenue entre temps un enjeu politique. Le G20 agricole de 2011, présidé par la France et qui rassemblait les vingt principales puissances économiques de la planète, s’inscrit dans cette mouvance sans pour autant remettre en cause le fonctionnement du marché. Car plus que l’absence de nourriture, c’est la pauvreté qui met en péril la capacité d’acheter des aliments puisque les prix des denrées de base sont trop élevés pour pouvoir se nourrir. Autrement dit, ce sont la sécurité alimentaire et les politiques de développement agricole qui doivent orchestrer l’organisation des marchés avec la création de marchés régionaux. C’est aussi autour de ces
Selon Thierry Pouch, économiste à l’Apca(1), « ce sont la sécurité alimentaire et les politiques de développement agricole qui doivent orchestrer l’organisation des marchés ».
enjeux à relever que la Fao doit se réorganiser et devenir plus réactive.
Croire à l’autosuffisance alimentaire de tous les pays est irréaliste Mais croire à l’autosuffisance alimentaire de tous les états est irréaliste car il y aura toujours des pays importateurs. Les exportations françaises de céréales contribuent, à court terme et à leur façon, à l’approvisionnement et donc à la stabilité intérieure de ces pays importateurs. Dans ces conditions, il faut s’interroger sur la décision de « verdir la Pac pour produire plus », indiquent les auteurs de l’essai. Mais à moyen terme, il revient à l’éducation, à la formation agricole et à la recherche de remplir cette mission de développement, en élaborant de nouveaux modèles de production. Enfin, une autre dimension géostratégique de l’agriculture réside dans son rôle d’amortisseur de la crise économique, là où elle occupe une part importante de la population active. En France, elle est avec l’industrie agroalimentaire, l’un des secteurs qui a le mieux résisté à la baisse d’activité. » ● (1) Thierry Pouch est économiste à la direction "économie des agricultures et des territoires" de l’Apca (Assemblée permanente des Chambres d’agriculture).
© APCA
T
hierry Pouch, économiste à l’Apca(1) : « L’agriculture pourrait devenir un vecteur de paix dans le monde. Elle sera dans les prochaines années un sujet de politique étrangère au cœur des relations entre les états. Et avec son climat favorable et sa surface agricole importante, qui sont les joyaux de la France, notre pays détient plusieurs atouts pour s’affirmer et rayonner sur la scène internationale.
IMPACT
« Réinventer l’agriculture »
G
érard Le Puill, journaliste(2) : « Alors que la France finalise l’adaptation de la réforme de la politique agricole commune pour 2015 et que le gouvernement prépare la loi d’avenir pour l’agriculture, j’ai voulu dans mon dernier livre(3) réfléchir aux enjeux agricoles et alimentaires des prochaines décennies. L’agriculture est à réinventer dans la manière de produire. Ma réflexion part de plusieurs données incontournables : l’augmentation de la population mondiale, qui devrait atteindre 9 milliards d’êtres humains en 2050 ; la quasi-certitude que les énergies fossiles seront de plus en plus chères au fil des ans ; la nécessité d’avoir une agriculture économe en intrants qui, tout en demeurant très productive, puisse contribuer à ralentir le réchauffement climatique. Il faut répondre à tous ces enjeux en même temps. Mais on ne peut pas courir plusieurs lièvres à la fois tout en cherchant à conquérir des parts sur le marché mondial du
beurre, de la poudre de lait et des viandes d’entrée de gamme produites pour beaucoup à partir d’animaux nourris avec des aliments importés, sans aucune maîtrise des prix. D’autant que cette conquête est souvent aléatoire.
Produire mieux dans 40 ans et après Nous devons certes exporter vers les pays tiers ce qui se vend bien : certaines céréales, les vins et les spiritueux, les fromages et, d’une manière générale, les produits de haut de gamme. Mais, la priorité sur chaque ferme désormais doit être de tendre vers une plus grande diversité des productions, vers plus d’autonomie fourragère pour l’élevage, vers plus d’agro-écologie dans les assolements.
produire mieux dans 40 ans et après. Par exemple, le non-labour et le travail simplifié des sols, la production de protéines végétales afin de réduire les importations ou encore l’agroforesterie, trop souvent oubliée au 20ème siècle tout comme les ceintures vertes autour des villes. » ● (2) Gérard Le Puill est journaliste à L’Humanité et à La Terre. (3) intitulé "Produire mieux pour manger tous d’ici 2050 et bien après", Pascal Galodé éditeurs.
A partir de rencontres sur le terrain, la seconde partie de mon livre aborde les stratégies à développer, dès à présent, pour
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Passe et impasse
La sécurité alimentaire est d’abord politique Les pays du Maghreb comptent sur la France pour les approvisionner en céréales. Les 10 millions de quintaux de blé récoltés cette année en Tunisie représentent un tiers de la consommation du pays. Les sécheresses récurrentes n’expliquent pas tout. La filière céréalière cristallise les difficultés de l’économie tunisienne en cette période de transition démocratique et politique. PAR LEITH BEN BECHER, AGRICULTEUR ET PRÉSIDENT DU SYNDICAT DES AGRICULTEURS DE TUNISIE (SYNAGRI) // Rubrique réalisée par Frédéric Hénin
En Tunisie Leith Ben Becher, agriculteur à Ben Bechir (région de Jendouba)
Pas de révolution agricole en vue
« Ce n’est pas tant la transition politique que vit notre pays qui pénalise l’agriculture et les agriculteurs, mais l’inexpérience des nouveaux responsables au pouvoir et leur absence de vision en matière de développement rural et agricole », explique Leith Ben Becher.
«C
ette année, j’ai récolté 100 ha de céréales et j’ai terminé mes moissons début juillet. Elles m’ont occupé l’essentiel du mois de juin. Avec des rendements de 45 q/ha en blé tendre et 35 q/ha en blé dur, j’estime que la campagne s’achève bien comme la plupart des agriculteurs de Jendouba, Beja et Bizerte, qui n’ont pas souffert non plus de la sécheresse ayant affecté d’autres régions tunisiennes. Mais nous aurions pu faire mieux si nous n’avions pas été victimes d’un certain nombre de contretemps ces derniers mois. Nous avons en effet pâti de la pénurie de certains intrants à des moments clés du cycle végétatif des plantes (absence de Dap au semis, faible disponibilité en ammonitrates importés à la reprise de végétation...) sans que cela n’ait inquiété l’administration en charge de ces questions.
Une céréaliculture à deux vitesses A l’échelle du pays, à l’exception de quelques rares zones au nord (Bizerte, Beja et Jendouba), ces difficultés d’approvisionnement se sont ajoutées au manque de 14
Terre-net Magazine I Décembre 2013
pluies avec, pour conséquence, une faible récolte de blé (dur et tendre) et d’orge. D’après les statistiques officielles, la moyenne nationale n’excédera pas 15 q/ha (à l’heure où ces lignes sont écrites, le bilan définitif de la campagne n’est pas encore établi, Ndlr) même si dans les régions nord, où la pluviométrie dépasse généralement 400 mm/an, les rendements flirtent souvent avec les 45 voire 50 q/ha. La production tunisienne de blé dur et tendre sera inférieure à 10 millions de quintaux, soit au tiers de nos besoins nationaux, toutes céréales confondues. Cela augure des jours difficiles pour de nombreux agriculteurs et pour notre économie, avec la progression de nos importations de céréales et principalement de blé tendre. Certes les cours mondiaux baissent, mais la Tunisie s’approvisionne depuis le début de l’été dernier sur le marché international pour combler le déficit de production. L’an passé, nous avions dû importer plus de 10 millions de quintaux alors que les prix étaient au plus haut (jusqu’à 240 €/t). Cette situation révèle d’importantes marges de progrès
pour accroître la production de céréales en Tunisie, comme pour les autres filières d’ailleurs, mais elle fait surtout ressortir l’existence d’une céréaliculture à deux vitesses. Combien de temps pourrons-nous tenir, ballottés entre la flambée des coûts des matériels et des intrants alors que les prix de vente de nos grains sont plafonnés ? Autrement dit, sans aucun soutien permettant d’amortir les coups durs en période de sécheresse ?
Notre modèle de production doit évoluer Il est temps de faire évoluer notre modèle de production. Face au changement climatique et à la hausse des prix des intrants, les techniques culturales assises sur des modèles standardisés utilisant des engrais chimiques ne constituent plus une source de progrès. Mais les Tunisiens restent attachés au blé car les prix sont garantis par l’Etat. La sole de céréales est comprise entre 1,2 et 1,5 million d’hectares, dont plus de la
© FOTOLIA
Ben Bechir
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En France Exportations de blé
Le Maghreb, le principal débouché
P5,3 Mt de tonnes prévues pour cette rès de 5,6 Mt l’an passé et entre 5 et
année. Les exportations françaises de blé tendre vers les pays du Maghreb représentent près de la moitié des volumes vendus par la France aux états membres de l’Union européenne.
© LEÏTH BEN BECHER
Avec 3 Mt importées, l’Algérie est un client fidèle alors qu’elle pourrait s’approvisionner moins cher ailleurs. La qualité des grains vendus est tout à fait adaptée à la nature des pains produits selon nos traditions boulangères. Le blé américain est cependant préféré si la différence de prix est excessive.
Leith Ben Becher livre la quasi-totalité de sa production de blé dur et tendre à la coopérative. L’orge est réservée à l’alimentation des chevaux de la ferme.
moitié est réservée respectivement au blé dur et au blé tendre ! Le blé est implanté même sur de mauvaises terres, ce qui explique la faiblesse des rendements observés au niveau national. La pratique de la monoculture de blé est courante. Quant à l’orge, c’est une culture marginale souvent autoconsommée. Ce n’est pas tant la transition politique que vit notre pays qui pénalise l’agriculture et les agriculteurs, mais l’inexpérience des nouveaux responsables au pouvoir et leur absence de vision en matière de développement rural et agricole. C’est pourquoi le Synagri (cf. encadré) ne cesse d’alerter le gouvernement pour que les agriculteurs soient mieux écoutés.
La recherche, trop longtemps délaissée Selon le syndicat que je préside, les failles de l’agriculture tunisienne traduisent l’absence pendant longtemps d’une réelle
Anticipant une récolte moyenne de 3 Mt de blé dur et tendre (pour un potentiel de 4 Mt), le pays a commencé cette année à s’approvisionner en France dès les mois de juin et juillet, avant la baisse importante des prix. Ainsi, les volumes importés atteignent déjà 1,5 Mt.
L’Asie, nouvel eldorado Cette campagne, le Maroc s’approvisionnera comme à l’accoutumée auprès de plusieurs fournisseurs, en respectant les contrats passés avec les Etats-Unis. La France escompte vendre 1 à 2 Mt (1,6 Mt en 2012), mais la bonne moisson marocaine (7 Mt de blé tendre et dur) réduit les besoins du pays. Les importations tunisiennes de blé français (100.000 à 400.000 t) sont marginales car la Tunisie privilégie les prix à l’origine géographique des grains. Avec une production de 920.000 t en 2013, parmi les plus
politique de recherche. L’offre variétale en céréales décline alors qu’il faut répondre à la diversité des conditions pédoclimatiques du pays. La baisse des crédits de recherche est aussi liée à une adaptation insuffisante des systèmes de production au changement climatique, dont les effets se précisent de plus en plus. Par ailleurs, les filières autres que céréalière ne sont pas assez structurées. Respecter les séquences agronomiques n’est pas toujours facile alors que cela permettraient d’obtenir de meilleurs rendements. La politique agricole alternative proposée par notre syndicat vise à produire plus et à concilier rentabilité économique, efficacité écologique et équité sociale.
faibles de ces dernières années selon Leith Ben Becher, les importations représenteront jusqu’à 2 Mt. Plus à l’est, notre pays est quasiment absent des marchés libyen et égyptien : l’un privilégie d’autres fournisseurs, l’autre fonctionne par appel d’offres. En cas de mauvaises récoltes comme en 2012, la France est cependant un recours pour l’Egypte. Mais cette année, cette dernière préfère le blé roumain, ukrainien ou russe même si la qualité laisse à désirer. A l’avenir, nous avons des perspectives d’exportation de blé en dehors de nos clients traditionnels. La France est dorénavant présente en Jordanie et ne doit pas se priver du nouvel eldorado asiatique. ● FRÉDÉRIC HÉNIN
Ce défi de la durabilité est en fait celui que doivent relever l’ensemble des pays du nord comme du sud de la Méditerranée. L’augmentation des prix garantis serait un début de solution aux problèmes environnementaux des agriculteurs tunisiens et compenserait celle des coûts de production. Mais la politique de prix à mettre en œuvre sera efficace si elle est conditionnée au respect d’un certain nombre de règles agronomiques : rotations, diversité des cultures implantées afin de satisfaire les besoins nationaux... Enfin, selon le Synagri, il importe de relancer la recherche agronomique, d’organiser les marchés et d’améliorer le conseil agricole. » ●
Un syndicat fort et indépendant, facteur clé de réussite « En créant spontanément en 2011 le Syndicat des agriculteurs de Tunisie (Synagri), dans la foulée du printemps arabe et en marge de l’Utap (Union tunisienne pour l’agriculture et la pêche), les producteurs tunisiens montrent que l’activité syndicale et la défense de leurs droits font intégralement partie de leur activité professionnelle. Le Synagri aura pour mission d’exprimer la voix des agriculteurs et de porter leurs nombreuses attentes auprès du gouvernement. Notre objectif est d’être une force de proposition au moment où la Tunisie vit un événement fondateur de son histoire. Mais nous serons aussi une force de contestation et de revendication, chaque fois que les intérêts des exploitants agricoles seront en jeu. L’agriculture tunisienne doit relever au moins deux défis majeurs : celui de la durabilité des systèmes de production dans un contexte de changement climatique et celui de la rémunération du travail agricole et de la rentabilité des exploitations dans un contexte de libéralisation des échanges. Et ce, avec la nécessité de faire vivre l’agriculture dans sa multifonctionnalité autant que dans sa diversité. Pour que la production agricole redevienne attractive en Tunisie, il faut que les uns et les autres aient conscience de l’urgence d’offrir de réelles perspectives, en particulier aux jeunes. Ce qui suppose la reconnaissance d’un véritable statut professionnel de l’agriculture, une stratégie de formation adaptée et enfin une organisation des marchés qui assure une meilleure rémunération des produits agricoles. »
Terre-net Média : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Décembre 2013
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Les hébergements insolites permettent de s’évader le temps d’un week-end, de voyager à deux pas de chez soi, donc à moindre coût.
Vers une nouvelle forme d’agritourisme Yourtes, roulottes, cabanes dans les bois... : depuis quelques années, les hébergements insolites ont le vent en poupe. Zoom sur les tendances de ces nouvelles activités agritouristiques. PAR AMANDINE DELACROIX AVEC MATHILDE CARPENTIER // mcarpentier@terre-net-media.fr
es cadeaux de Noël, quel casse-tête ! Depuis cinq ans, tous ceux qui manquent Ld’inspiration ont trouvé la solution : les coffrets cadeau. Au sein d’un large choix d’activités, les week-ends insolites ont la cote. Là aussi, de nombreuses possibilités d’hébergement sont proposées aux aventuriers en quête de tranquillité et de dépaysement. Parmi les plus demandées, aux côtés des yourtes, des roulottes et des tipis : les cabanes dans les arbres.
Une autre façon de se diversifier S’il n’existe pas d’inventaire exhaustif de l’offre "insolite", celle-ci ne cesse de se développer en France. L’imagination de ceux qui investissent ce créneau est débordante et les nouveaux concepts fusent. Connaissezvous les carrés d’étoiles, les Pod ou encore les bulles ? Qu’ils permettent d’observer les étoiles, de camper sans renoncer au confort ou de dormir dans une sphère transparente, ces hébergements insolites ont un point commun : ils donnent à leurs clients l’opportunité de s’évader le temps d’un weekend, de voyager à deux pas de chez eux, donc à moindre coût. A la tête de ces projets, beaucoup d’agriculteurs à la recherche d’une nouvelle façon de se diversifier. Car, contrairement aux gîtes et aux chambres d’hôtes traditionnels, pas besoin de disposer d’un patrimoine bâti, ni 16
Terre-net Magazine I Décembre 2013
d’habiter dans une région très touristique ! Les hébergements insolites peuvent pousser partout, du moment que le lieu permette un branchement sanitaire et électrique, et que l’environnement soit reposant. Bien sûr, en fonction du type de structure et de sa surface, des démarches administratives seront à faire (déclaration de terrain de camping, déclaration préalable de travaux). Que l’agriculteur fasse de la vente directe ou construise des cabanes dans les arbres, les motivations, elles, sont les mêmes : dégager un revenu complémentaire, occuper la main-d’œuvre familiale, s’ouvrir aux autres et parler de son métier et de l’agriculture en général. Sur ce dernier point, les agriculteurs ont un avantage vis-à-vis de leurs concurrents. Les adeptes de l’agritourisme, de plus en plus nombreux, qui apprécient l’authenticité et la convivialité des rencontres avec le monde agricole, sont autant de clients potentiels pour des week-ends insolites à la ferme. Toutefois, avant de se lancer dans un tel projet, il faut s’assurer de sa rentabilité. Celle-ci varie selon les charges de fonctionnement, le
taux d’occupation et l’investissement de départ. Comparé aux travaux d’aménagement nécessaires pour les gîtes classiques, celuici est raisonnable. Les prix vont de 1.000 € pour de petits tipis simples sans accessoires et mobilier à 40.000 € pour des roulottes clés en main, décorées et équipées. A l’inverse, les charges de fonctionnement sont relativement importantes, en particulier celles liées à la main d’œuvre (ménage notamment) et à l’entretien. Ces hébergements ont une durée de vie moyenne de 10 ans et il faut changer régulièrement certaines pièces ou tissus. De plus, le temps consacré à la gestion des réservations, à la communication et à l’accueil des clients est loin d’être négligeable. Cette exigence de disponibilité est d’ailleurs la principale contrainte. En termes de fréquentation, la clientèle privilégie souvent les courts séjours (deux à trois nuitées) et question prix, la fourchette s’étend de 60 à 300 € la nuitée, certains hébergements s’orientant vers le haut de gamme pour répondre aux besoins de visiteurs toujours plus exigeants (cf. l’encadré sur le"glamping"). Attrait de la nouveauté, effet de mode… le concept cartonne. Mais, même s’ils sont très
Connaissez-vous le glamping ?
Le terme "glamping" est un néologisme anglo-saxon issu de la contraction des mots "glamour" et "camping". Il illustre bien l’orientation donnée aux héberge-
ments insolites, mélange de tourisme de plein air, proche du camping, et de glamour (logement atypique, accueil personnalisé, services haut de gamme).
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Hébergement insolite
INFLEXION bien fréquentés, les hébergements insolites devront veiller à conserver leur positionnement, en maintenant une offre de qualité. Face à un marché de plus en plus atomisé, quelques réseaux (Bienvenue à la Ferme, Roulotte de Campagne, La Cabane en l’Air, Insolite Home...) s’organisent pour mettre en
place des services communs de réservation en ligne, de référencement et de communication. Certains proposent aussi d’accompagner et de former ceux qui souhaitent se professionnaliser et contribuer ainsi au développement du tourisme en milieu rural. ●
Sur le web : Le site www.esprit-campagne.com propose une large palette d’hébergements insolites clés en main.
INITIATIVE Aurélie Cauchard, éleveuse laitière (60 VL, 80 ha) à Savigny (Manche)
« Les cabanes dans les arbres, une bouffée d’oxygène pour nos clients »
cadre tranquille de la vallée qui se situe derrière notre élevage laitier. Sans eau ni électricité, elles sont en pleine nature. Une petite rivière coule en contrebas et il n’est pas rare d’apercevoir des animaux sauvages. Les gens veulent revenir à des choses simples et naturelles. C’est ce que nous proposons.
Plaisir sensuel Pour agrémenter leur séjour, nos clients peuvent choisir différentes formules : apéritifs normands, repas chauds ou froids, plai-
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ébut 2013, nous avons construit «D deux cabanes dans les arbres. A 10 m de hauteur, les clients profitent du
A 10 m de haut, c’est l’idéal pour profiter de la nature !
sirs gourmands ou sensuels (soins beauté et aux huiles de massage). Aujourd’hui, 70 % de notre clientèle prend une option. Le prix de la nuitée varie de 120 à 150 € en fonction de la taille et du standing des cabanes et bien sûr de la prestation commandée. Nous avons démarré l’activité au printemps dernier. Six mois après l’ouverture,
le bilan est satisfaisant. Nous avons réalisé 60 nuitées par cabane et nous espérons en faire 120 en régime de croisière. Les deux cabanes représentent un investissement de 110.000 € HT. De la réservation au ménage, il faut compter 1h20 par nuitée et par cabane. En saison, cela correspond à un petit mi-temps. » ● PIERRE CRIADO
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La France attendue par les marchés pour produire plus de blé Comment la France peut-elle rester compétitive ? Comment donner, aux céréaliers, les moyens de compenser la diminution des aides Pac à partir de 2015 ? Voici ce que préconise le Cercle prospective des filières agricoles et alimentaires. PAR FRÉDÉRIC HÉNIN // fhenin@terre-net-media.fr
Enfin, ce scénario s’inscrit dans la logique d’agriculture écologiquement intensive et économiquement performante portée par Stéphane Le Foll. Une logique acceptable par le Cercle prospective puisqu’elle reposerait sur un effort de recherche et sur la nécessité de généraliser l’agriculture de précision. Avec comme objectif de gagner non seulement 9 q/ha de rendement par an en blé d’ici 2022, mais aussi de réduire la consommation d’intrants, de faire face au défi climatique et d’économiser 40 à 80 €/ha de charges de mécanisation.
Les céréales, une chance pour la France Mais le scénario "souhaité" par le think tank suppose une nouvelle approche de la réglementation environnementale, avec une obligation de résultat. Autrement dit, il s’agit de mobiliser des moyens pour atteindre les objectifs écologiques fixés par les pouvoirs publics, plutôt que d’imposer toujours de nouvelles contraintes. Or cette démarche requiert une approche territorialisée des problèmes et non plus arbitraire, déconnectée des réalités du terrain. Si elle était adoptée, les emprises de terres agricoles dans les zones protégées seraient moindres (zonages limités), préservant ainsi le potentiel de production de céréales de la France. En fait, le scénario "souhaité" par le Cercle prospective des filières agricoles et alimentaires fait partie, avec le "redouté" et le "ten-
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L’objectif du Cercle prospective des filières agricoles et alimentaires : gagner 9 q/ha de rendement par an en blé d’ici 2022.
danciel", d’une trilogie. Mais parmi ces trois scénarios, seul le premier semble à la fois compatible avec les ambitions des experts du Cercle et les orientations de la politique du gouvernement, à condition que ce dernier se donne les moyens de ses ambitions. « Or le projet de loi d’avenir pour l’agriculture ne comporte aucune mesure sur la recherche et l’innovation », déplore le Cercle prospective. Le deuxième scénario ("tendanciel") s’inscrit parfaitement dans « le verdissement des politiques agricoles et dans le renforcement des contraintes environnementales ». Mais dans ce cas de figure, la France n’échapperait pas à une baisse des rendements, générant une diminution de son potentiel de production de 1 à 1,5 Mt. Or, avec 7 milliards d’euros
Qu’est-ce que le Cercle prospective des filières agricoles et alimentaires ? Ce think tank, créé en 1995 à l’initiative de Basf Agro France pour réfléchir à l’avenir de l’agriculture française, se compose d’une quarantaine de membres : des agriculteurs, des entreprises de l’agrochimie, des coopératives et des négoces agricoles, des industries agroalimentaires, des enseignes de la grande distribution et un représentant d’une association de consommateurs. En 2003, il avait alerté l’opinion publique quant à l’impact de la réforme de la Pac sur le comportement des agriculteurs. Aujourd’hui, il met en garde vis-à-vis « des menaces qui pèsent sur la production de blé en France ».
de chiffre d’affaires annuel à l’export, « les céréales sont une chance pour la France », défend le Cercle prospective.
Des régions pourraient renoncer à produire du blé Quant au scénario "redouté", tout à fait réaliste « si la pression écologique domine l’opinion publique », il conduirait immanquablement d’ici 2022 à des chutes de rendement en blé de 3 à 4 q/ha et à un recul de la production de 8,5 à 11 Mt, ce qui réduirait le potentiel d’exportation de notre pays à moins de 10 Mt. Le recours à des semences de ferme, une recherche réorientée vers les variétés rustiques et l’excès de réglementation environnementale pourrait même conduire certaines régions à renoncer à produire du blé de qualité meunière, faute d’épandage d’azote suffisant. Enfin, le désherbage mécanique à la place des traitements phytosanitaires générerait une hausse des charges de mécanisation, accentuée par une augmentation considérable du prix de l’énergie, jusqu’à 250 €/ha. ●
Sur le web : Les conseils des experts pour commercialiser vos grains en 2013-2014 sur
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P
roduire au moins 42 Mt de blé par an en France à l’horizon 2022, telle est l’ambition du Cercle prospective des filières agricoles et alimentaires (voir l’encadré). Son scénario pour y parvenir repose sur l’utilisation de produits phytosanitaires, de manière raisonnable cependant, afin de permettre à la France de rester un exportateur majeur de blé. Et il donnerait aux céréaliers les moyens de compenser à la fois la réduction des aides Pac attendue dès 2015 et le différentiel de compétitivité avec l’Allemagne.
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Lait
La collecte s’accélère tirée par les prix Après une baisse estivale moins prononcée que les autres années, la production laitière se redresse de semaine en semaine pour dépasser son niveau de 2011. PAR FRÉDÉRIC HÉNIN // fhenin@terre-net-media.fr
dessous de la moyenne quinquennale Ela naucollecte début de la campagne 2013/2014, laitière a retrouvé depuis la semaine 42 (13 au 20 octobre) les très bons niveaux de 2011/2012. Après une progression de 3,1 % en rythme annuel durant la semaine 40 par rapport à la même période en 2012, puis de 4,1 % durant la semaine suivante, le mois d’octobre s’achève sur une hausse de 5,2 %. Et novembre s’inscrit pour l’instant dans cette tendance. Ce fort redressement s’explique par l’augmentation des prix payés aux producteurs, même si les charges demeurent élevées. Selon FranceAgriMer, sur les quatre premiers mois de la campagne, le prix du lait payé aux éleveurs a progressé de 8 % et atteint 350 €/1.000 l.
Depuis, il continue de grimper, mais reste le plus faible de tous les grands pays producteurs de lait.
Un redressement plus lent que dans le reste de l’UE L’amélioration de la collecte laitière en France est perceptible depuis août. Comme le recul estival de la production a été moins marqué que les années précédentes, les livraisons de lait ont même été d’emblée supérieures à celles de 2012. En septembre, l’embellie s’est confirmée mais elle est au final plus lente que dans le reste de l’Union européenne, note FranceAgriMer. « Par rapport à l’an passé, la collecte de lait de vache de l’UE s’est
accrue de plus de 2 % en juillet et de plus de 3 % en août, tirée notamment par des hausses de production importantes aux Pays-Bas (+ 7,5 % entre juillet 2013 et 2012, + 10 % entre août 2013 et 2012). Ce pays bénéficie en effet d’un prix du lait très attractif, stabilisé à 400 €/t depuis plusieurs mois. » « L’Allemagne et l’Angleterre participent également à cette croissance de la collecte européenne, avec des évolutions supérieures à 5 % d’une année sur l’autre. » ●
PERFORMANCE PRODUCTION Vos challenges techniques
Produits de biocontrôle
Ift réduit de moitié au T1 Alors qu’un agrément impose d’inclure les méthodes alternatives au conseil agricole, que la protection intégrée a été élue comme le modèle à suivre, que les géants de la chimie se passionnent pour le biocontrôle, Goëmar reste seul dans cette catégorie à proposer une substance naturelle contre les maladies des céréales. Pas de révolution mais un objectif louable : sécuriser la réduction des doses. PROPOS RECUEILLIS PAR MATHILDE CARPENTIER // mcarpentier@terre-net-media.fr
Les enjeux pour l’agriculteur Eric Cochin Producteur de grandes cultures sur 119 ha à Gouillons en Eure-et-Loir.
Iposé Iodus, un stimulateur des défenses naturelles des plantes à base d’extraits d’al-
«
l y a deux ans, ma coopérative m’a pro-
gues marines. Un tel produit renforce la capacité d’autodéfense de la culture et doit permettre de retarder l’application du fongicide. Je me préoccupe de plus en plus de l’environnement. Alors mettre moins de produits, ça m’intéresse forcément, tant d’un point de vue écologique qu’économique d’ailleurs.
passer de fongicide ou au moins réduire les quantités appliquées. Financièrement, cela me semble intéressant et, vis-à-vis de l’environnement, encore davantage. »
J’ai utilisé Iodus sur 30 ha de blé. La pression maladie de l’année était telle que j’ai cependant mené mon programme fongicide comme si je n’avais rien apporté. Au final, l’opération s’est soldée par un net surcoût au niveau du poste "protection contre les maladies". L’année suivante, je n’ai donc pas renouvelé l’expérience à l’identique. Mon apprenti a mis en place quatre modalités d’essai d’un hectare en orge de printemps, pour comparer un témoin non traité, un fongicide classique, un passage de Iodus seul et un Iodus associé à un fongicide.
David Gaillet Directeur commercial de Goëmar.
Avec une pression maladies inférieure à celle de la campagne précédente, les stratégies testées ont permis de gagner respectivement 3, 5 et 6,5 % de rendement par rapport au témoin. L’année prochaine, je pense essayer sur une bande d’environ 2,5 ha, toujours sur orge de printemps, un Iodus (rebaptisé Vacciplant, Ndlr) mais cette fois en deux passages : le premier à épi 1 cm et l’autre plus tard en fonction de l’évolution de la plante. J’expérimenterai également l’association entre le stimulateur et un fongicide. Et le reste de la parcelle sera conduite avec un programme classique. Je veux voir si je peux me 20
La laminarine sécurise le premier traitement alors que l’agriculteur a tendance à diminuer les doses sur ce passage, surtout depuis l’arrivée des Sdhi, très efficaces, en T2.
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Les conseils de l’expert
e témoignage d’Eric Cochin souligne le besoin d’expérience et de suivi pour L l’utilisation des innovations de biocontrôle,
«
plébiscitée par les pouvoirs publics et la société. Goëmar doit jouer son rôle d’accompagnateur dans ce domaine. Iodus 40, à base de laminarine, une substance extraite des algues marines, a été le premier produit homologué dans la catégorie des stimulants de défense des plantes. Iodus 2 céréales lui a succédé avec une recommandation d’application au stade épi 1 cm, l’équivalent d’un T0. Ce positionnement est adapté à Iodus, qui agit en préventif comme un vaccin. La laminarine stimule les défenses immunitaires de la plante avant l’arrivée de la maladie, ce qui gêne l’installation des champignons et aide le fongicide à prendre le relais pour éliminer l’agresseur. Selon nos essais, une pulvérisation de notre solution à épi 1 cm, suivie de deux applications fongicides, donne un rendement équivalent à celui obtenu avec un programme
de protection classique en trois passages. Cependant, cette recommandation d’application à épi 1 cm s’avère peu habituelle dans le cadre de la lutte contre la septoriose. De même composition, Vacciplant se substitue aujourd’hui à Iodus. Son arrivée sur le marché s’accompagne d’une nouvelle préconisation d’emploi, pour mieux coller aux habitudes de traitement et faciliter ainsi l’accès à la technologie. L’utilisation à épi 1 cm reste possible mais nous conseillons maintenant un emploi au T1, en même temps que le premier fongicide.
Complémentaire de la protection fongicide Au niveau du rendement final, Vacciplant à 0,5 l/ha combiné à une dose inférieure raisonnée de fongicide autour du premier nœud, suivi de deux applications, donne le même résultat que trois traitements fongicides. Aujourd’hui, le biocontrôle seul ne suffit pas à protéger une culture, en dehors de milieux confinés comme les serres par exemple. Nous préférons pour cette raison parler de solutions combinatoires, plutôt qu’alternatives. En pratique, l’agriculteur, accompagné de son technicien, compose son premier traitement, son association de bienfaiteurs, en fonction de la situation. La dose de matière active doit permettre de se couvrir par rapport à la pression maladie. Avec Vacciplant,
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« Financièrement, cela me semble intéressant et, vis-àvis de l’environnement, encore davantage. »
PERFORMANCE PRODUCTION
Les bénéfices compensent le surcoût Notre solution élève le coût de la protection de 5 €/ha en moyenne, mais en diminuant l’Ift du traitement, le montant de la redevance pour pollution diffuse est allégé d’autant, ce qui vient rééquilibrer le niveau d’investissement global. En plus de la préservation du rendement, de la baisse de l’Ift, de la complémentarité des modes d’action, les solutions de biocontrôle telles que la laminarine limitent le risque d’apparition de résistance et améliorent l’image des pratiques agricoles. Pour l’instant, cette substance est homologuée sur blé tendre, orge de printemps et d’hiver. Nous attendons une extension à toutes les céréales pour répondre aux attentes des producteurs d’avoine ou de triticale. La laminarine développe les défenses des plantes contre les complexes parasitaires précoces, septoriose et oïdium
en particulier, mais montre également des effets secondaires favorables, par exemple contre piétin verse en blé, ou helminthosporiose et rynchosporiose en orge. Les substances naturelles n’impliquent aucune contrainte de stockage ou de conservation, contrairement entre autres aux micro ou macro-organismes. Pour les grandes cultures notamment, la laminarine est stabilisée. Mais même s’il n’a pas de classement toxicologique, le fait que le produit soit homologué impose son rangement dans le local phytosanitaire. Nous sommes à une étape charnière dans le développement des produits de biocontrôle. J’observe, d’un côté, une meilleure réceptivité du marché et des filières et de l’autre, la nécessité d’intégrer les méthodes alternatives. Intérêt et obligation se combinent. La laminarine, seule molécule autorisée sur céréales, représentait moins de 100.000 ha sur la dernière campagne. Une surface plutôt anecdotique comparée à la sole française, mais qui nous permet quand même de confirmer la mise en place de notre produit. En 2014, nous ambitionnons de couvrir 400.000 ha. » ●
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le producteur conserve le même niveau de sécurité et peut réduire la dose de fongicide. En moyenne, grâce à la laminarine, il abaisse d’environ 45 % l’Ift fongicide du premier passage.
La laminarine est une molécule extraite de la laminaire, une algue marine.
Quatre principaux types d’agents de biocontrôle - Les macro-organismes auxiliaires (ou l’agresseur agressé) : invertébrés, insectes, acariens ou nématodes utilisés pour protéger les cultures des bio-agresseurs. - Les micro-organismes (ou l’agresseur maîtrisé) : champignons, bactéries et virus employés pour protéger les plantes contre les ravageurs et les maladies, ou stimuler la vitalité des plantes. - Les médiateurs chimiques : phéromones d’insectes et kairomones, qui permettent le contrôle des populations d’insectes ravageurs par la confusion sexuelle et le piégeage. - Les substances naturelles : molécules présentes dans le milieu naturel, d’origine végétale, animale ou minérale. Source : "Le biocontrôle pour la protection des cultures", rapport du député Antoine Herth.
Pour la régularité et le rendement du maïs, Sore (Hautes-Landes) « En monoculture, avec le 14-48-0 en localisé au semis, j’ai observé un effet starter intéressant pour prendre de vitesse les nématodes. Le gain de rendement est notable, en plus l’humidité à la récolte est inférieure. Voilà pourquoi, cette année, nous passons de 110 à 150 l/ha de 14-48-0. » Spectaculaire sur céréales, Deyme (Hte Garonne) « Au stade tallage, j’ai appliqué entre 80 et 100 l/ha de 14-48-0 avec des buses à jet filet classique. Au pulvérisateur, c’est pratique et l’effet a été spectaculaire : couleur plus verte, meilleur développement végétatif. » SECO Fertilisants l Au plus près de la fertilité l Rue Séverine - BP 70039 - 60772 RIBECOURT CEDEX Tél. : 03 44 75 75 00 - www.secofert.fr l 925 620 445 R.C.S. l contact@secofert.fr
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PLEINS PHARES Au cœur du machinisme
Automatisation de l’alimentation
La fréquence de distribution n’impacterait pas la production Contrairement aux idées reçues, une étude montre que l’augmentation de la fréquence de distribution n’aurait aucun impact sur la production laitière. Mais le sujet fait débat.
Selon l’Institut de l’élevage, la hausse de la fréquence de distribution des rations n’a pas d’impact sur le comportement des vaches, la production laitière, l’ingestion, les temps de couchage et de rumination des animaux.
’est en tout cas ce que Jean-Luc Ménard, ingénieur à l’Institut de l’élevage (Idele), a constaté sur la ferme expérimentale d’Arvalis à La Jaillière en LoireAtlantique, récemment équipée d’un robot sur rail aérien Rovibec. « L’accroissement de la fréquence de distribution des rations grâce à l’automatisation de l’alimentation n’a d’impact ni sur le comportement des vaches ni sur leur production laitière. Qu’il y ait une, trois ou huit distributions d’aliment par jour, aucun effet significatif direct n’a été observé (lire l’encadré p. 23). Sur l’ingestion non plus. Les temps de couchage et de rumination des animaux restent identiques. »
5 % de lait en plus Les constructeurs d’équipement ne sont pas du même avis. Rien d’étonnant à cela, puisque certains d’entre eux évoquent la hausse de la production laitière comme l’une des multiples conséquences du passage à un système automatisé. « Chez Lely, nous ne constatons pas ce phénomène. Dans les 13 exploitations que nous suivons aux Pays-Bas et qui sont passées d’un repas par jour à un système auto22
Terre-net Magazine I Décembre 2013
matisé à plusieurs distributions, la production laitière s’est accrue de 5,4 %, nuance Hervé Clautour en charge de ces équipements chez Lely France. Mais selon nous, ce n’est pas uniquement dû à la fréquence de distribution. A la différence de certains systèmes d’alimentation automatisés, le Lely Vector repousse la ration à l’auge et mesure la quantité d’aliment restant pour s’adapter aux besoins des animaux. Il n’alimente pas seulement à heure fixe. » Ce sont les seules données pour l’instant disponibles chez les principaux équipementiers pour apprécier l’effet des robots sur la production laitière. Les différents constructeurs mettent par contre en avant d’autres conséquences comme la diminution des restes à l’auge, la baisse de la compétition des vaches ou encore la plus forte activité du troupeau. « Nous remarquons une circulation des animaux plus active dans les fermes possédant un robot de traite : la fréquence de traite progresse de 2,4 % et le nombre de passages au robot sans traite augmente de 4,9 %. La multiplication des distribu-
tions influe de façon positive sur le temps de couchage des animaux en réduisant la compétition à l’auge. Les vaches dominées peuvent se reposer plus longtemps car elles savent qu’elles auront toujours accès à de la nourriture fraîche en quantité suffisante. Ce qui peut aussi influencer la production laitière. »
Moins de refus Même si Henri Gillot, représentant de Gea en France, ne dispose pas encore de résultats chiffrés pour le robot MixFeeder, il partage les observations de ses homologues de la société aux Pays-Bas. Les éleveurs dotés d’un robot d’alimentation distribuent en général moins de fourrage. « Il semble que les vaches valorisent mieux la ration et les refus sont quasi inexistants. » Mesure des reste à l’auge (en %) Fermes
distribution classique
Système Optimat
Torp, Suède
10
2
Brandmayr, Autriche
8
2
Mankki, Finlande
10
12
Geigher&Loher, Suisse
12
2
Nieberle Grb, Allemagne
4
0
Source : Delaval
C
© TERRE-NET MÉDIA
PAR PIERRE CRIADO // pcriado@terre-net-media.fr
PLEINS PHARES Résultats non significatifs
© ARVALIS-INSTITUT DU VÉGÉTAL
L’étude de l’Idele et d’Arvalis, intitulée "Les effets zootechniques de l’augmentation de la fréquence de distribution", a pour objectif de mesurer les effets directs de cette hausse sur l’ingestion, la production laitière et le comportement du troupeau. Lieu des observations : Ferme laitière d’Arvalis à La Jaillière en Loire-Atlantique. Robot d’alimentation : Rovibec. Le protocole : trois lots de 17 VL en phase descendante de lactation. • 1 lot témoin : 1 distribution par jour avec 3 repousses du fourrage à l’auge. Aujourd’hui, une vingtaine de fermes en France sont munies d’un système d’alimentation robotisé.
• 1 lot A : 3 distributions automatiques par jour. •1 lot B : 8 distributions automatiques par jour.
d’un système d’alimentation robotisé. Leur vulgarisation en France n’est pas donc pour demain. Reste à attendre les résultats des différentes études menées en Europe. Actuellement, le principal intérêt démontré des systèmes automatisés se situe au niveau du temps de travail sur l’exploitation (cf. Terre-net Magazine n°19), qui diminue en moyenne de plus de 60 %. ●
Résultat : les niveaux d’ingestion sont équivalents et aucun effet significatif n’a été observé sur le comportement des animaux et leur production.
Des effets limités sur les performances laitières Traitements
Lot témoin
Lot A
Lot B
Lait Brut (kg/j)
24.4
23.6
24.1
Taux butyreux (g/kg)
42.7
43.0
41.6
Taux protéique (g/kg)
31.2
31.4
31.1
Lait à 4% de MG (kg/j)
25.4
24.7
24.7
Source : Idele et Arvalis-institut du végétal
Même constat chez Delaval, qui a remarqué une réduction de plus de la moitié des restes présents dans les auges dans les cinq élevages qu’il a suivis dans cinq pays d’Europe (cf. tableau p.22). « Les élevages qui ont intégré le système Optimat n’ont pas diminué le volume de ration distribué quotidiennement par rapport à leur précédente installation. Il y a moins de restes, donc une meilleure valorisation des aliments », argumente Maxime de Traversay de la société Delaval. Aujourd’hui, une vingtaine de fermes en France sont munies
PLEINS PHARES Les incontournables du machinisme
Agritechnica 2013
Les coups de cœur de la rédaction Parmi la multitude de matériels dévoilés à l’Agritechnica 2013, la rédaction vous propose de découvrir ses 15 coups de cœur, dans trois catégories : design, insolite et techno. PAR PIERRE CRIADO ET MATHIEU FREULON // pcriado@terre-net-media.fr // mfreulon@terre-net-media.fr
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Nos 5 coups de cœur "design" 1) Futuriste : le Deutz-Fahr série 11
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2) Agressif : le Challenger "the Stealth" Peinture mate noire, regard méchant, look US Army : Challenger a choisi de faire référence aux avions de combat furtifs pour présenter sa nouvelle série de tracteurs à chenilles MT700E. Sous le capot, un 7 cylindres Agco Power développant 378 à 431 ch.
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Deux ans et demi qu’on l’attendait. La série 11 de Deutz-Fahr est à l’Agritechnica. Saillantes et futuristes, ses lignes laissent rêveur. Une belle réussite du designer Giugiaro. Reste à savoir à quoi ressemblera la version de série, prévue en 2016. Ça commence à être long !
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4) Sportif : le Valtra N163 Unlimited
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Case IH célèbre ses 40.000 Puma vendus avec une édition spéciale, baptisée Platinum. Au programme : une robe noire métallisée, un pot d’échappement chromé et un package financement/assurances spécifique.
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3) Exclusif : le Puma Platinum Edition
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Phares additionnels, jantes noires, optiques chromés… Et un liseret rouge ! Le Valtra N163 Unlimited exposé à Agritechnica a tout d’une Gti. Ce modèle porte bien son nom : les possibilités de personnalisation sont… presque illimitées !
Avec ses lignes rondes et son design intérieur soigné, le Lindner Lintrac 90 donne envie de monter à bord ! Essieu arrière directeur, transmission Cvt…, les technologies sont aussi au rendez-vous. Un tracteur récompensé d’une médaille d’argent au palmarès de l’innovation et élu "machine of the year 2014".
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Terre-net Magazine I Décembre 2013
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5) Incitatif : le Lindner Lintrac 90
PLEINS PHARES Nos 5 coups de cœur "techno"
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4) Deux lignes de semis par élément
Le Merlo Hybrid 40.7 est le premier télescopique électrique. Il dispose de trois modes de fonctionnement : "full électrique", hybride ou "gasoil alone". Le constructeur annonce 2 h d’autonomie et 30 % d’économie de Gnr. Commercialisation courant 2014.
Avec l’Azurit, Lemken entend augmenter les rendements et les débits de chantier. Encore à l’état de concept, ce semoir monograine à distribution pneumatique ne semble pas prêt de voir le jour, même s’il
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3) Grimme ne manque pas d’air !
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Avec le Concept X, la marque allemande propose un Fendt 722 équipé d’une génératrice de courant électrique pour alimenter les outils attelés. Même si ce tracteur n’est encore qu’un prototype, Fendt souhaite montrer que « la technologie existe ».
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Pour les voir en vidéo © GRIMME
Grimme a développé une solution pneumatique, l’AirSep, pour séparer les déchets des pommes de terre. Celle-ci associe un convoyeur et un courant d’air ascendant. Les pommes de terre, moins denses, vont donc "flotter" au-dessus de la zone de tri, tandis que pierres et les mottes de terre tomberont.
est déjà bien avancé.
5) Un concept qui a du jus !
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Pöttinger commercialisera en 2014 un combiné de semis pneumatique deux en un. L’outil se compose d’un semoir en ligne à disques, avec un inter-rang de 12,5 cm et une gestion rang par rang de la ligne de semis, et d’un semoir à distribution monograine.
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2) Deux distributions pour un semoir
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1) Merlo passe au vert
Retrouvez une partie de ces matériels sur www.terre-net.fr/mag/31agritechnica
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PLEINS PHARES Les incontournables du machinisme
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Nos 5 coups de cœur "insolite"
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1) Une Koenigsegg sur le stand Kverneland ! Ce nom n’évoque peut-être rien pour vous. Il s’agit en fait d’une "supercar" suédoise qui, de par ses tarifs et ses performances, ferait passer une Porsche pour une simple Twingo. Un clin d’œil de Kverneland au designer du prototype de charrue KV 250, qui est aussi celui de la prestigieuse voiture.
2) Quel point commun entre un tracteur Claas et Spiderman ?
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Accrocher un tracteur de 6 t à un mur, il fallait oser. Claas l’a fait pour mettre à l’honneur l’arrivée de la transmission à variation continue sur ses tracteurs de moyenne puissance Arion 500 et 600. Beaucoup de visiteurs, étonnés, faisaient un écart.
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3) Väderstad prend de l’élan
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Sur le coup, ça surprend un peu. En parcourant tranquillement le stand de la firme suédoise, au milieu des déchaumeurs Carrier et autres semoirs Rapid, Spirit ou Tempo, vous vous retrouvez nez à museau avec un élan de 1,70 m au garrot. Belle bête.
4) Comment récolter une betterave de Fukushima ? Malgré son bâti large de neuf rangs, son moteur Mercedes V8 de près de 600 ch et son gabarit de 15 m sur 3 m de largeur, l’arracheuse intégrale Ropa euro-Tiger V8 XL (la plus grosse du constructeur) paraît bien désarmée face à cette betterave (X)XL.
Voir la vidéo sur Terre-net.fr
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5) 1, 2, 3… 17 corps ! Sur l’Agritechnica, Grégoire-Besson a sorti la cavalerie : une charrue traînée de 17 corps, avec un nouvel attelage à piton, entouré de deux roues. Un matériel destiné à la Russie.
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Pour plus d’infos : contactez Angélique au 03 44 06 84 81
GRAND ANGLE Les enjeux de saison
Renouvellement du parc matériel
Entre passion et raison L’acquisition d’un matériel est l’aboutissement d’une profonde réflexion sur ses propres besoins, sur sa stratégie de gestion et sur le financement le mieux adapté pour préserver son épargne professionnelle de précaution. Dans ce dossier, banquiers, expert-comptable et spécialiste de l’agroéquipement vous donnent les clés d’une réflexion d’agri-décideur, de chef d’entreprise agricole. La réforme de la Pac ne modifiera certainement pas l’approche des banquiers pour les dossiers de financement des matériels agricoles. Maintenant que les règles sont en voie d’être connues, on peut dire que cette réforme n’est pas une source d’incertitude pour financer son matériel. Ou en tout cas elle l’est beaucoup moins que la grande volatilité des prix agricoles, qui pèse fortement sur des revenus aléatoires. Aussi, il n’y a plus la place à l’erreur pour être rentable. DOSSIER RÉALISÉ PAR FRÉDÉRIC HÉNIN // fhenin@terre-net-media.fr
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GRAND ANGLE
Terre-net Média : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Décembre 2013
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GRAND ANGLE Les enjeux de saison
Les cinq étapes clés pour l’agri-décideur Il n’y pas de place à l’erreur pour rester rentable. L’achat d’un nouveau matériel doit s’inscrire dans une stratégie de négociation, dont le bon de commande est l’aboutissement. Selon Philippe van Kempen, responsable du service agroéquipements chez Trame, cette stratégie doit être conduite en cinq étapes. PAR PHILIPPE VAN KEMPEN AVEC FRÉDÉRIC HÉNIN // fhenin@terre-net-media.fr
Bien financer son matériel, c’est d’abord faire le bon choix !
Etape 1 : L’analyse des besoins
C
ela paraît évident, mais vous devez choisir des matériels qui correspondent à vos besoins et à ceux de votre exploitation et de vos associés. Il vous suffit de répondre à la question : Quel matériel pour quels travaux ? Votre réflexion vous conduira à prendre en compte non seulement le temps d’utilisation sur la ferme mais également les éventuelles prestations de services que vous réalisez et l’entraide avec vos voisins.
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Terre-net Magazine I Décembre 2013
Etape 2 : La rédaction d’un cahier des charges Au terme de cette analyse, vous devez hiérarchiser dans un cahier des charges vos priorités, des plus importantes aux plus futiles. Ajoutez la liste des matériels que vous avez présélectionnés sur catalogue ou sur des sites internet professionnels. N’omettrez pas non plus d’y mentionner vos exigences sur les conditions de livraison, les délais d’attente et sur tout ce qui
relève de la réglementation. Pour acheter un matériel et négocier votre contrat de vente (2ème et 3ème étape), vous pourrez vous référer à cette note. Ce guide d’achat vous permettra de rester maître du jeu face à votre concessionnaire et à votre financier. Quel que soit leur professionnalisme, n’oubliez-pas leur mission : vous vendre des machines et les financer. Mais, leurs critères, les plus avantageux selon eux, ne sont pas forcément les vôtres. Venez donc avec votre pense-bête pour pouvoir rappeler
GRAND ANGLE
notamment). La cession d’un ancien équipement, elle, génère automatiquement des plus-values, parfois imposables. Pour mieux appréhender les sommes en jeu, Trame propose un simulateur sur son site internet. Simcoguide permet de comparer les coûts des différentes options d’achat et les frais d’entretien des engins présélectionnés. Autant d’arguments pour faire le bon choix.
vos demandes à votre concessionnaire et à votre financier. Ils pourront ainsi mieux les satisfaire et remporter la vente. Mais ayez aussi en tête que changer un matériel peut être l’occasion de repenser
Attention à ne pas négliger la gestion des éventuels retards de livraison. Autrement dit, vous devez veiller à inscrire une date de livraison sur le bon de commande et à prévoir quelles seront les compensations si les délais ne sont pas tenus (mise à disposition d’un matériel équivalent par exemple). ●
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Etape 4 : La négociation du contrat
sa politique d’investissement, en recourant aux Cuma ou aux Eta par exemple.
Etape 3 : La sélection Une chose est sûre. Bien choisir son matériel est la première assurance d’un financement adapté. Ce choix engage en effet le développement de votre exploitation et mobilise des ressources financières non négligeables. Toute acquisition engendre en effet des charges fixes et proportionnelles (Gnr
Un matériel ne s’achète pas non plus dans l’urgence. Le temps est votre meilleur allié pour bien négocier. Mieux vaut ne pas attendre que le tracteur soit hors d’usage pour le remplacer. En maîtrisant bien votre calendrier, autrement dit en anticipant vos besoins, vous pourrez obtenir de meilleures remises : d’une part, parce que vous passez commande en période creuse ; d’autre part, parce que vos conseillers financiers doivent absolument conclure des contrats de prêt même avec des remises de taux, l’activité bancaire étant au ralenti.
Etape 5 : La rédaction du bon de commande Le bon de commande récapitule les différents points sur lesquels vous vous êtes mis d’accord avec votre concessionnaire. Une fois signé, il est le document de référence pour vérifier si le matériel livré correspond à celui que vous avez choisi. Plus il est détaillé, plus vous avez de chances d’être satisfait.
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Acheter un tracteur sur un coup de tête est donc difficilement imaginable. De bons résultats une année ne doivent pas forcément inciter à renouveler son matériel pour des raisons fiscales, même si les déductions pour investissement ont perdu de leur intérêt. C’est sur la base d’un revenu moyen que le renouvellement du matériel sera envisagé. Par ailleurs, afin de diminuer les prélèvements sociaux et fiscaux, il existe des outils pour défiscaliser une partie des revenus (Dpa) et provisionner de la trésorerie les mauvaises années. « Changer un matériel peut être l’occasion de repenser sa politique d’investissement, en recourant aux Cuma ou aux Eta par exemple », observe Philippe van Kempen, responsable du service agroéquipements chez Trame.
Acheter et financer : deux démarches distinctes Chez le financeur, votre pense-bête sera aussi très utile car il montrera que vous avez bien réfléchi votre investissement. Il vous sera un peu plus facile d’obtenir un prêt. Lors de la négociation du prêt, pensez à prévoir quelles seront les modalités de remboursement. Faites jouer également la fidélité pour avoir un meilleur taux ; et surtout, adaptez les périodes de remboursement à vos disponibilités en trésorerie. Si vous faites appel au concessionnaire pour financer votre projet, il importe de bien distinguer la phase de négociation de la phase de financement. En sautant des étapes, vous pourriez passer à côté d’opportunités. L’achat d’un matériel ne se réduit pas à un taux !
Terre-net Média : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Décembre 2013
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GRAND ANGLE Les enjeux de saison
Financement
Des prêts pour préserver son épargne professionnelle Aux taux actuels du marché (2,3 à 2,5 %), les prêts sont souscrits pour financer des matériels, pas pour accroître les charges et limiter le montant des prélèvements obligatoires. D’autres outils sont disponibles PAR JEAN-PAUL FORVEILLE, RESPONSABLE DU MARCHÉ DE L’AGRICULTURE AU CRÉDIT MUTUEL MAINE-ANJOU-BASSE-NORMANDIE AVEC FRÉDÉRIC HÉNIN // fhenin@terre-net-media.fr
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cherchent à optimiser le matériel, mais sont aussi obligés (cf. encadré) de s’investir complètement sur l’activité principale. ●
Les prêts sont souscrits pour financer des matériels, pas pour accroître les charges et limiter le montant des prélèvements obligatoires.
L
a volatilité des prix, les revenus agricoles aléatoires et les faibles taux de prêt modifient les règles de financement des matériels et celles de remboursement des prêts souscrits. Compris entre 2,3 et 2,5 %, les taux incitent les agriculteurs à s’endetter pour acquérir leur matériel et pour préserver leur trésorerie afin de renforcer leur fonds de roulement. Remboursables avec des échéances modulables, de tels prêts évitent de trop puiser dans la trésorerie quand la conjoncture est mauvaise. Mais les bonnes années, les agriculteurs n’ont pas pour autant intérêt à anticiper les remboursements de ces mêmes prêts. Sans amortissement à la clé, celà conduit à se défaire de trop de trésorerie sans réduire l’assiette fiscale. Se constituer une épargne de précaution est préférable pour garder de la trésorerie, tout en levant le levier de l’amortissement dégressif des matériels afin de faire baisser les prélèvements obligatoires. Le crédit-bail, avec une première échéance plus élevée dans la limite des règles fiscales autorisées, permet d’augmenter les charges si le contrat d’achat
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« On ne peut pas raisonner un investissement uniquement à travers les avantages fiscaux qu’il procure », insiste Jean-Paul Forveille, responsable du marché de l’agriculture au Crédit Mutuel Maine-Anjou-BasseNormandie.
est souscrit une année où les revenus sont satisfaisants.
Préserver l’Ebe Mais le crédit-bail n’est pas l’instrument unique pour alléger les prélèvements obligatoires. Les déductions pour aléas donnent également la possibilité de bénéficier d’abattements sociaux et fiscaux sans pénaliser la trésorerie, grâce à la constitution d’une épargne professionnelle et de précaution. En fait, tout doit être entrepris pour préserver l’excédent brut d’exploitation de la ferme. Et en tout état de cause, on ne peut pas raisonner un investissement uniquement à travers les avantages fiscaux qu’il procure. C’est l’amélioration de la rentabilité attendue ou, au mieux, celle des conditions de travail qui doivent guider la réflexion. Depuis quelques années, le financement des matériels agricoles s’intègre d’abord dans la stratégie de réduction des charges de structure, engagée par les agriculteurs sur leur exploitation. Celle-ci passe par le développement d’achats collectifs, en Cuma ou dans le cadre de la prestation de services. Dans le Grand Ouest, les éleveurs
Le financement collectif de matériel Les offres de prêt sont adaptées aux différents modes d’acquisition (personnelle ou en commun). En Cuma, la réflexion est bien sûr collective. De plus, avant de réaliser l’investissement, il faut apprécier le niveau d’utilisation optimum du matériel. Et pour les structures qui emploient de la main-d’œuvre salariée, une gouvernance assimilée à celle d’un chef d’entreprise est très importante pour la satisfaction des adhérents de la coopérative. Les entreprises agricoles prestataires de services, elles, doivent montrer qu’un marché existe et qu’elles sont capables d’assurer des prestations de qualité, ce qui suppose d’avoir des salariés bien formés et du matériel équipé des nouvelles technologies. Les agriculteurs, et les éleveurs en particulier, veulent alléger leurs charges de travail et ne pas se disperser. C’est pourquoi ils ont besoin de faire confiance à leurs prestataires.
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GRAND ANGLE Les enjeux de saison
Optimisation économique
Entretenir son matériel ou en acheter un neuf ? Quel est le coût réel du matériel en fonction de son utilisation ? Telle est la question à se poser avant de décider d’acheter un équipement neuf ou de réparer l’ancien. Exemple avec un tracteur.
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PAR MICHEL HOBÉ, EXPERT-COMPTABLE ET DIRECTEUR ÉCONOMIQUE CHEZ COGEDIS FIDEOR AVEC FRÉDÉRIC HÉNIN // fhenin@terre-net-media.fr
Parfois, il est plus rentable de réparer son matériel que d’acheter un modèle neuf.
L
e résultat de ce calcul sera différent selon le prix d’achat du tracteur, la durée de l’amortissement, le nombre d’heures d’utilisation par an, etc. Et c’est à partir de celui-ci que l’on en déduira s’il est plus rentable ou pas de remettre le tracteur à neuf que de le changer.
13 € de l’heure après sept ans Par exemple, le coût horaire d’un tracteur acheté 87.000 € neuf et travaillant 600 h/an, se situe en moyenne entre 27 et 30 € durant la période d’amortissement. Une fois cette dernière terminée, au bout de sept ans environ, le coût horaire devient intéressant : il descend à 13 €/h. A 34
Terre-net Magazine I Décembre 2013
partir de la 8ème année (dans le cas d’un amortissement linéaire sur sept ans), garder son tracteur est donc plus rentable que d’en acheter un neuf. Mais d’autres éléments interviennent dans l’analyse des charges. Celles-ci augmentent en effet progressivement du fait des coûts d’entretien. Quant aux pannes sévères, elles sont par définition aléatoires et ne sont pas prises en compte dans notre exemple. Or elles sont pourtant cruciales car à partir d’un certain coût de réparation, garder son tracteur n’est plus rentable. Dans le cas de notre modèle à 87.000 €, l’écart de 15 € environ de frais de fonctionnement entre un tracteur neuf et le
même amorti est, pour 600 h de travail par an, de 9.000 €. Autrement dit, toute remise en état importante d’un tracteur suppose que son propriétaire se donne comme objectif de le conserver le temps nécessaire pour amortir la réparation. Ainsi, pour une réparation de 12.000 €, il aura intérêt à conserver le matériel au moins 16 mois pour pouvoir effectuer 800 heures de travail (15 € x 800). Sinon, remettre en état un tracteur coûtera plus cher que d’en acheter un neuf !
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« Il est facile de se laisser séduire par les évolutions technologiques des machines mais attention, le surcoût du modèle neuf ne doit pas être supérieur au gain marginal escompté », souligne Michel Hobé, expert-comptable et directeur économique chez Cogedis Fideor.
l’occurrence, le prix de la reprise. Certes, il est facile de se laisser séduire par les évolutions technologiques très rapides des machines et par l’amélioration des performances qu’elles offrent, mais attention : le surcoût du modèle neuf ne doit pas être supérieur au gain marginal escompté. Il peut être aussi pertinent de sous-traiter une partie des travaux agricoles, plutôt que d’investir soi-même dans du matériel, lorsque celui-ci est utilisé moins de 400 h par an. Le coût horaire d’un tel suréquipement sera alors 50 % plus élevé.
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Que l’on choisisse de garder son matériel pour faire des économies ou que l’on préfère un modèle neuf pour aller plus vite et sécuriser les chantiers, il est toujours bon de connaître le coût horaire de ses machines. Il permet en effet d’être objectif dans l’analyse et d’écarter prioritairement les matériels les plus onéreux. Et il faut tenir compte des outils attelés, car remplacer son tracteur implique parfois de changer son déchaumeur ou sa charrue. ●
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Mickael Le Nezet,
« Le financement collectif de matériels agricoles devrait durablement se développer » Pour les porteurs de projets, 2015 c’est maintenant ! Ni les choix gouvernementaux, ni la réforme de la Pac en 2015 ne modifieront, semble-t-il, l’approche des banquiers pour traiter les investissements des agriculteurs.
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PROPOS RECUEILLIS PAR FRÉDÉRIC HÉNIN // fhenin@terre-net-media.fr
« En productions animales, globalement, le redéploiement des aides va redonner un peu de souffle à certaines exploitations », estime Mickael Le Nezet, responsable du marché de l’agriculture aux Banques Populaires.
Terre-net Média (Tnm) : Le passage d’une Pac à l’autre modifie-t-il le traitement des dossiers de financement des matériels agricoles ? Mickael le Nezet (Mln) : « Aucune modification pour l’instant. Comme pour chaque dossier, nous veillons à ce qu’il y ait une marge de sécurité après intégration des annuités et des prélèvements privés. Le matériel se finance en effet sur de courtes durées, inférieures ou égales à sept ans, alors que le dispositif de convergence de la Pac est étalé jusqu’à fin 2019, ce qui laisse encore un peu de temps. » Tnm : En plus de la volatilité des prix, la réforme de la Pac n’est-elle pas une source d’incertitude supplémentaire pour évaluer les capacités de financement des agriculteurs qui souhaitent investir ? 36
Terre-net Magazine I Décembre 2013
Mln : « Une incertitude non, car les grandes lignes de la réforme sont désormais connues. La volatilité, elle, est un aléa bien plus important pour les exploitants. » Tnm : En productions végétales, comment intégrez-vous d’ores et déjà dans les plans de financement les nouvelles règles de la Pac (convergence, verdissement et majoration des aides) ? N’êtes-vous pas amené à revoir à la baisse les capacités d’investissement des agriculteurs ? Mln : « Pour certaines productions, il faut s’attendre à une baisse progressive des aides. Mais cela ne veut pas forcément dire baisse des capacités d’investissement des agriculteurs. D’autres paramètres peuvent venir les moduler (rendement, prix…). Les agriculteurs opéreront sans doute des ajustements, en particulier concernant les intrants, les frais de mécanisation… » Tmn : En productions animales, comment appréhendez-vous le redéploiement des aides en fonction des filières ? Le secteur laitier vous inquiète-t-il ? Mln : « En productions animales, globalement, le redéploiement des aides va redonner un peu de souffle à certaines exploitations. Dans les élevages laitiers,
la suppression des quotas va nécessiter très clairement une adaptation et une flexibilité plus fortes, afin d’augmenter ou de réduire la production en fonction des besoins des entreprises agroalimentaires et des marchés. La Banque Populaire accompagnera les éleveurs via des solutions de modulation des prêts. En production laitière, la déduction pour aléa (Dpa) prend tout son sens car il est prévisible qu’il y ait des variations de cours. Les bonnes années, il conviendra de placer une partie des résultats en Dpa, pour pouvoir s’en servir en cas de variation négative du chiffre d’affaires. » Tmn : Avec la réforme de la Pac et des Pdi, le financement collectif de matériels agricoles ne va-t-il pas prendre un nouvel essor ? Mln : « C’est un phénomène qui devrait durablement se développer. Pour autant, on ne change pas les comportements individuels du jour au lendemain. Être propriétaire de son matériel, c’est aussi plus de flexibilité lorsque les périodes de récolte, par exemple, sont courtes à cause des mauvaises conditions climatiques. » ● (1) directeur adjoint du marché des professionnels et responsable du marché de l’agriculture
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95 000 € HT JOHN DEERE 6170 R
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22 000 € HT CLAAS Nectis 267 F 2007 – 1.50m – 100cv 2700h – 4RM
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John Deere 6320 Premium PAR MATTHIEU FREULON // mfreulon@terre-net-media.fr
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Marque : John Deere Modèle : 6320 Premium (2006) Puissance annoncée (ch) : 105 ch – Iso TR 14396 Moteur : 4 cylindres PowerTech Common Rail, 4 soupapes/ cylindre – Stage II (Tier 2) Cylindrée (l) : 4,53 l Boîte de vitesses : semi-Powershift PowrQuad Plus (24 AV/ AR avec vitesses rampantes) ou AutoQuad Plus (option) ou AutoPowr (option) Couple maxi (N.m) : 416 à 1.700 tr/min Effort de relevage annoncé (t) : 5,9 PV 4RM (t) : 4,54
Les débuts du Common Rail chez John Deere
Avis utilisateurs et réseau de distribution Moteur dynamique et coupleux. Modèle confortable grâce au pont avant et à la cabine suspendus. Engin polyvalent et facile à prendre en main. Bonne puissance hydraulique.
P
résenté en 2001 en remplacement du 6310, le tracteur 6320 se positionne entre le 6220 de 95 ch et le 6420 de 115 ch. Assemblée dans l’usine de Mannheim (Allemagne), la série 20 apporte avec elle un nouveau système de refroidissement à double étage, appelé "dual temperature cooling", un réaménagement de la cabine et des commandes et surtout l’arrivée du bus Can. En 2003, le JD 6320 se voit également équipé d’une motorisation Common Rail. Une évolution technologique aujourd’hui incontournable. Ce tracteur se décline en deux niveaux de finition : SE et Premium. Le second permet en outre d’accéder à la transmission à variation continue AutoPowr (option), au pont avant suspendu Tls (option) ou au moteur Common Rail à quatre soupapes par cylindre. Dans les campagnes, le JD 6320 est connu pour son moteur à la fois puissant et coupleux pour ce gabarit de machine. Le confort est lui aussi apprécié, à condition de bien lester le tracteur, plutôt léger à vide, pour optimiser le fonctionnement des suspensions du pont et de la cabine. En 2007, le 6320 Premium est remplacé par le 6330 Premium (moteur Stage IIIa).
Manque de visibilité pour atteler. Tracteur léger (à lester pour que les suspensions soient efficaces). Cabine peu spacieuse. Ergonomie des commandes perfectible.
Notation Fiabilité : Finition : Budget : Cote à la revente :
Cote moyenne des John Deere 6320 35.000 € 31.328 € 29.832 €
30.000 €
28.016 € 26.410 € 25.597 € 24.425 €
25.000 €
Unités commercialisées en France entre 2002 et 2007 : 2.800. Option la plus vendue : pont avant suspendu Tls. Rappels recensés : aucun.
20.000 €
2007
2006
2005
2004
2003
2002
Années d’immatriculation
*Cote établie pour un tracteur en équipement standard et sur une utilisation moyenne annuelle de 500 h.
Sélection d’annonces : retrouvez les annonces de ce modèle sur Terre-net-occasions.fr Pour accéder aux détails de ces annonces, utilisez le numéro de référence (ex : N°200198)
N° 370953
N° 386130
N°297883
N° 371441
John Deere 6320 Premium 2004 – 105 ch – 3.468 h Prix HT : 35.000 €.
John Deere 6320 Premium 2005 – 105 ch – 6.000 h Prix HT : 26.000 €.
John Deere 6320 Premium 2003 – 105 ch – 7.850 h Prix HT : 28.000 €.
John Deere 6320 Premium 2002 – 105 ch – 5.880 h Prix HT : 27.800 €.
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Terre-net Magazine I Novembre 2013
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