AGRICULTEURS BESOINS DE TRÉSORERIE
CNCM – 88/90 rue Cardinet – 75017 Paris.
Août 2016 – Crédit photo : Fotolia.
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sommaire Points de vue [Édito]
© IRIBARREN
20
Litière et amendement calcique : trois fois moins de paille grâce à la dolomie
4 Le courage d’y croire encore 6 [Instantanés] [Terre’momètre]
8 Temps de travail des agriculteurs :
la paperasse alourdit des semaines déjà bien chargées
9 Paroles de lecteurs :
les solutions des syndicats agricoles pour sortir de la crise [Tri angles]
10 Paroles de jeunes : devenir agriculteurs, c’est notre vocation ! [Tribune]
12 Procédures collectives : « Il ne faut pas avoir peur de céder sa ferme avant sa liquidation » [Champ planet’terre]
14 Filière laitière canadienne :
le lait diafiltré ébranle le système de gestion de l’offre
Stratégies
© TERRE-NET MÉDIA
34
Nouvelles technologies : demain, des robots dans ma ferme ?
[En avant marge]
16 Céréales : le secteur se mobilise
pour alimenter les marchés intérieur et européen [Performance productions animales]
18 Sub-acidose : comment limiter son effet au vêlage ? 20 Litière et amendement calcique : trois fois moins de paille grâce à la dolomie
36
Stratégie fongicide : le juste équilibre
22 [Incontournables élevage] [Performance productions végétales]
24 Semis tardifs : la génétique l’autorise mais la prudence s’impose 26 Biodiversité : « J’ai planté 70 ares de haies dans mes champs » 27 [Incontournables cultures] Machinisme [Essai]
28 Pulvérisateur :
le nouveau Raptor de Berthoud sort ses griffes
32 [Incontournables] [Pleins phares]
34 Nouvelles technologies : demain, des robots dans ma ferme ? Le dossier [Grand angle]
© TERRE-NET MÉDIA, FOTOLIA // CRÉATION TERRE-NET MÉDIA
36 Stratégie fongicide : le juste équilibre Cahier d’occasions
44 [Terre-net Occasions] 45 Top affaires spécial Normandie Île-de-France 48 La sélection professionnelle agricole [Argus]
52 Deutz-Fahr Agrotron 6160
POINTS DE VUE
Édito
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Éthique1
L
e mois dernier, Robin vous exhortait à retarder l’échéance d’une fin malheureuse. De retour d’une parenthèse maternelle, je souhaite plus que jamais vous sortir la tête du purin et plutôt que retarder une possible fin, vous encourager à l’éviter. J’ai ainsi envisagé de changer complètement de sujet. Mais, j’ai eu beau chercher, ces deux mois de rentrée n’autorisent aucune digression. C’est la crise ! Nous écrivons et publions, vous lisez et commentez. Si les manifestants ne sont plus dans les rues, les esprits restent bien échauffés. Quel que soit le thème, machinisme, productions végétales ou animales, témoignages d’agriculteurs, avis d’experts, conseils techniques… vos réactions invitent à la révolte, contre le système, contre les coops, les privés, le gouvernement…, chaque article sert d’exutoire. Même les partages d’expériences de vos confrères prêtent à discrimination. Car trop gros (en surface), écolos, ou encore vendus à la distribution. Pourquoi fustiger ceux qui empruntent une autre voie ? Seul le prix compte. C’est vrai en grande partie, mais votre résultat dépend aussi des charges. Quand certains font tout bien comme il faut et ne s’en sortent pas, combien d’autres répètent chaque année les mêmes erreurs et ne s’en sortent plus. À la rédaction, nous croyons que beaucoup d’entre vous disposent encore d’une marge de progrès. Celui qui déprime, mais qui aura quand même déchaumé trois fois, désherbé, roulé, avant de semer… trop tôt. Tous ceux qui ont fini leurs semis au 6 octobre alors que le créneau optimal s’étend du 10 au 20 octobre… Chaque exploitation est unique au niveau pédoclimatique, de son organisation, son équipement. Le cours du blé, lui, est le même pour tous, comme les bases de l’agronomie d’ailleurs. Et puis qu’écrire si nous omettons ceux qui réussissent ? Dans quel but ? Alimenter le débat ? Divertir ? Ou vous accompagner vers la sortie ? Et pourquoi pas ! L’agriculture n’est pas le premier secteur en crise. Les petits commerces indépendants de nos centres villes ont presque tous disparu sous la pression des nouveaux modes de consommation. Combien d’affaires familiales ont vu leur avenir stoppé par l’essor de la grande distribution, la vente en ligne, le low cost. Ça ne vous rappelle rien ? Chefs d’entreprise, vous avez en permanence des choix à faire. Et parfois des décisions importantes à prendre. Continuer dans la même direction, en changer, arrêter. Même s’il faut du courage pour refondre son système, pour y croire encore, et le contexte n’aide pas à réfléchir sereinement. Pourtant c’est le moment. Regardez autour de vous, les exemples de diversification, de double activité, de filières alternatives sont nombreux. Sans rien s’interdire : relativiser son engagement, réfléchir à une autre voie, trouver du réconfort. L’essentiel reste votre famille, vos amis, vous. ● Mathilde Carpentier, rédactrice en chef
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Éthique2
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Terre-net Magazine I Novembre 2016
Terre-net Magazine en ligne Vous pouvez retrouver Terre-net Magazine sur internet, avec des liens directs vers des infos complémentaires, des témoignages, des machines en action… Rendez-vous sur
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POINTS DE VUE
Instantanés
Pour Le Foll, un 5e et dernier budget en guise de bilan
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Après trois années de baisse (- 2,8 % en 2016, - 4,1 % en 2015 et - 3,2 % en 2014), le budget agricole augmentera de 4,7 % en 2017, soit 220 M€ de plus, pour s’établir à 4,64 Mds€, auxquels le ministre de l’agriculture ajoutera 480 M€ qui financeront la réduction de 7 points du taux de cotisation personnelle maladie des exploitants agricoles. Une mesure mise en œuvre en 2016 mais portée à la charge du ministère de l’agriculture à partir de 2017. Au total, le budget agricole 2017 s’élèvera à 5,12 Mds€. Il sonne à la fois comme un bilan de quinquennat pour Stéphane Le Foll, devenu au passage, samedi 1er octobre, le ministre de l’agriculture le plus endurant depuis 1830.
Crise du lait Un rapport parlementaire préconise un outil de régulation des prix
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Des députés français PS et LR ont proposé la création d’un outil européen de régulation des prix du lait dans un projet de résolution européenne, destiné à sauver la filière laitière victime de surproduction dans toute l’Europe. Ils ont été intéressés par l’European Milk Board, qui souhaite voir le prix du marché fluctuer entre un minimum et un maximum formant les deux bornes d’un tunnel de prix. L’application du "programme de responsabilisation du marché" défendu par l’EMB déclencherait automatiquement, si le prix chutait de plus de 15 %, un appel d’offres pour diminuer la production d’un minimum de 5 %, avec une prime pour les producteurs qui participent. La réduction deviendrait obligatoire en cas de chute des prix de plus de 25 %.
La MSA s’inquiète du projet de financement pour 2017 La revalorisation en 2017 des retraites agricoles à hauteur de 75 % du Smic, pour les exploitants ayant une carrière complète (une promesse de campagne du candidat Hollande en 2012), sera bien effective. Mais les moyens prévus ne sont pas suffisants. La mesure est financée par le régime de retraite complémentaire obligatoire (RCO), qui doit aussi absorber l’extension du dispositif aux conjoints et aux aides familiaux. Or le régime de RCO accumule un déficit exponentiel, qui est passé de 20,8 M€ en 2015 à 154,9 M€ en 2016. Pour 2017, « il manque 120 M€», calcule Pascal Cormery, président de la CCMSA.
Plan de refinancement Un tiers des agriculteurs comptent recourir à la garantie publique Après les annonces du Premier ministre Manuel Valls, le 4 octobre dernier, pour consolider et refinancer les exploitations agricoles, un tiers des agriculteurs déclarent, dans un sondage en ligne sur Terre-net et Web-agri, vouloir bénéficier de la garantie publique de la BPI pour de nouveaux prêts ou des restructurations de prêts. Cela correspond globalement à la proportion de ceux qui se sont déclarés en difficulté auprès des cellules départementales mises en place suite à la crise agricole.
#Sortir de la crise Il faut une « stratégie agricole nationale » selon l’agroéconomiste Jean-Marie Séronie Agroéconomiste indépendant, Jean-Marie Séronie considère que pour lutter contre de la crise, le secteur agricole doit d’abord définir « une stratégie française et européenne pour l’agriculture ». Il s’agirait de construire un « socle commun stratégique » entre les différentes organisations professionnelles, y compris tous les syndicats, les associations environnementales et l’État. Par ailleurs, l’expert estime que le gouvernement doit d’urgence réformer la fiscalité agricole pour rendre plus attractifs les dispositifs tels que la DPA (dotation pour aléas), qui permettent de constituer des réserves financières utilisables en cas de nécessité.
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POINTS DE VUE
Commerce extérieur Depuis début 2016, le solde agricole et agroalimentaire perd l’équivalent de 7 Rafale
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© TERRE-NET MÉDIA
La balance commerciale agricole française ne cesse de se dégrader depuis début 2016. Et la baisse devient exponentielle : - 32 M€ en mai 2016, 176 M€ en juin, - 275 M€ en juillet et - 337 M€ en août, soit une chute de 53 % par rapport à août 2015 ! Août 2016 est donc le pire mois depuis mai 2009. Sur les huit derniers mois, les pertes sont énormes : le solde agricole et agroalimentaire a reculé de près de 1,6 Mds€. Si l’on comparait ce chiffre à la vente médiatisée de 36 Rafale à l’armée indienne, cette érosion représenterait 7 avions environ.
Primaire de la droite et du centre Filière protéines Irez-vous voter les 20 et 27 novembre ? Les 20 et 27 novembre prochains, les agriculteurs iront-ils voter pour Jean-François Copé, Bruno Le Maire, Alain Juppé, Nicolas Sarkozy, Jean-Frédéric Poisson, Nathalie Kosciusko-Morizet ou François Fillon, tous candidats à la primaire de la droite et du centre ? Selon un sondage en ligne réalisé sur Terre-net et Web-agri en septembre, 18,2 % des répondants comptent aller voter de manière certaine à cette primaire ouverte et 8,6 % estiment leur participation probable.
Signature d’un programme stratégique d’innovation et de recherche À l’occasion de l’édition 2016 du Salon international de l’alimentation (Sial), l’État et Protéines France, qui rassemble pour l’instant Avril, Limagrain, Neovia, Roquette, Tereos, Terrena et Vivescia, ont signé un « engagement conjoint pour le développement de la filière française des protéines ». L’ambition est de faire de la France un leader mondial dans ce secteur. « L’objectif est de saisir les opportunités de croissance et de création d’emplois offertes par l’augmentation de la demande de protéines végétales et animales dans le monde (+ 40 % d’ici 2030, soit + 7 % par an) », précise le ministère de l’agriculture.
La FCO de sérotype 8 continue de s’amplifier en France La fièvre catarrhale ovine est toujours présente en France cet automne. 560 foyers ont été détectés depuis septembre 2015, dont 276 depuis juillet 2016. D’après le Groupement de défense sanitaire du Cher, 82 cas de sérotype 8 ont été notifiés dans la seule semaine du 10 au 16 octobre ! Des foyers cliniques font leur apparition sur des bovins, avec un à deux animaux malades au moment de la suspicion.
Vers un durcissement drastique des règles pour les zones non traitées ? Suite à la requête de l’association nationale Pommes poires, le conseil d’État a donné un délai six mois au gouvernement pour annuler l’arrêté du 12 septembre 2006 relatif à l’utilisation de produits phytos, jugé finalement non conforme. Pour éviter tout vide juridique à partir de début 2017, trois ministères planchent sur un nouvel arrêté qui, selon le syndicalisme majoritaire, durcira fortement la réglementation concernant les zones non traitées (ZNT).
Selon la FNSEA et JA, le projet de texte généraliserait les zones non traitées de 10, 20 voire 50 m, et non plus de 5 m comme actuellement, non seulement en bordure de cours d’eau, mais aussi le long des fossés, forêts, bosquets, landes et des « zones non cultivées adjacentes ». L’idée d’instaurer des ZNT en périphérie des habitations, et pas seulement à proximité des lieux accueillant des publics sensibles, est également sur la table. Le syn-
© WATIER-VISUEL
Produits phytos
dicalisme majoritaire dénonce avec force ce projet de texte, arguant qu’environ 4 millions d’hectares seraient impactés, avec une perte de chiffre d’affaires de 7 Mds€.
Terre-net Média : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Novembre 2016
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POINTS DE VUE
Terre’momètre
Temps de travail des agriculteurs
La paperasse alourdit des semaines déjà bien chargées Les agriculteurs travaillent plus de 50 heures par semaine et consacrent près de 9 heures aux tâches administratives. PAR PIERRE BOITEAU // pboiteau@terre-net-media.fr
D Combien d’heures par semaine travaillent les agriculteurs ?
ans un sondage du Baromètre agricole Terre-net BVA(1), 70 % des agriculteurs déclarent travailler plus de 50 h par semaine. Un chiffre stable par rapport à 2015, avec une moyenne proche de 60 h hebdomadaires. Ce sont les éleveurs, les polyculteurs-éleveurs et les moins de 35 ans qui passent le plus de temps sur leur exploitation.
Les éleveurs, moins dans les papiers Les tâches administratives (comptabilité, déclarations...) occupent en moyenne près de 9 h par semaine. Elles pèsent beaucoup chez les plus de 50 ans et peu chez les producteurs cultivant moins de 75 ha. Plus surprenant : la tendance à y consacrer moins de temps en élevage et dans les régions où il prédomine. Meilleure efficacité ? Ou trop de travail pour effectuer l’ensemble des démarches ? ●
© INFOGRAPHIES TERRE-NET MÉDIA // IMAGES : FOTOLIA
Les agriculteurs consacrent 5 à 10 heures par semaine aux démarches administratives
(1) Sondage réalisé du 13 au 30 juin 2016 par internet, auprès d’un échantillon national de 683 agriculteurs professionnels connectés, âgés de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : région et orientation principale de l’exploitation (grandes cultures/polyculture-élevage/autres : viticulture-arboriculture-maraîchage). Source : RGA 2010.
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OPINIONS
POINTS DE VUE
Paroles de lecteurs Quelles solutions proposent les syndicats agricoles pour sortir de la crise ? Extraits des commentaires d’articles sur ce sujet, publiés sur Terre-net.
D : « Pour une action efficace, les syndicats ne doivent pas rester, chacun, dans leur coin. Il faut un attelage avec cinq chevaux de front qui tirent dans le même sens. » Stan : « Baisser la Pac de 10 %, ce n’est pas normal ! Puisqu’on est en crise et que les prix sont très bas, il faudrait plutôt rajouter de l’argent au lieu de démanteler l’agriculture. La Pac est là pour soutenir les agriculteurs. »
Laurent lheure : « Au plus fort de la crise économique, l’État a su mettre en place un plan de sauvetage des banques. Alors pourquoi pas un plan de sauvetage des paysans ? » Moi-même : « Être aidé est une bonne chose, mais où est la fameuse assurance récolte accessible à tous ? Au fond du placard ? Et le décret d’application de la baisse de 7 points des cotisations MSA ? Tombé aux oubliettes ? Vous n’avez qu’à crever la bouche ouverte, ou changer de profession ! » Gibero : « Inutile de chercher des solutions, c’est mort ! Regardez le prix des céréales, la grande saignée est avérée. »
Fréderic : « M. Beulin, nous ne demandons pas des départs à la retraite anticipés et encore moins des reconversions. Nous voulons continuer d’être agriculteurs. C’est pourquoi nous exigeons des mesures pour compenser les pertes subies depuis quatre ans, mais surtout des prix corrects pour payer nos charges et vivre de notre travail. Nous avons, la plupart d’entre nous, des enfants ou des neveux et nièces pour nous remplacer plus tard. » Tomy : « Bravo, M. Beulin. D’un côté, pour ceux qui battent de l’aile, des aides afin de "quitter dignement le métier". De l’autre, pour ceux qui subsistent, toujours plus de soutiens. La FNSEA réclame encore de l’argent public pour faire un plan social. Avec elle, oui à la régulation de la production en éliminant des producteurs. » Steph72 : « Le moins cher, ça conduit à la ruine de l’économie. Faire travailler pour rien des gens, en France ou à l’étranger, pour maintenir le pouvoir d’achat ne durera qu’un temps. Quand la finance aura éliminé les agriculteurs, elle se chargera de baisser les salaires, de passer les aides sociales à la moulinette, de diminuer le nombre de fonctionnaires... pour éviter la banqueroute de l’État. » Sceadupas : « Quand l’Europe aura perdu son indépendance alimentaire, que l’élevage sera réduit à néant, vous comprendrez enfin que la finance se moque complètement du pouvoir d’achat des consommateurs. »
POINTS DE VUE
Tri angles
Paroles de jeunes
Devenir agriculteurs, c’est notre vocation ! Quatrième série de témoignages de lycéens ou étudiants, passionnés d’agriculture et souhaitant s’installer malgré la crise. Ainsi, Lucie exhorte les jeunes à voyager, Gabriel croit en la vente directe et Fabien s’inquiète de la baisse des prix. PAR FANNY COLLARD ET FABIEN RENOU // redaction@terre-net.fr
Trois avis par mois Divers acteurs du monde agricole sont sollicités, à tour de rôle, afin de favoriser le débat d’idées.
Lucie Roquet, 23 ans
« J’encourage les jeunes à voyager à l’étranger »
À
© LUCIE ROQUET
23 ans, Lucie Roquet, originaire de Scaër dans le Finistère sud, a déjà travaillé dans plusieurs exploitations laitières, en France et à l’étranger. Ses parents, éleveurs laitiers, lui ont
transmis la passion des animaux. Après un bac STAV et un BTS Acse, la jeune bretonne a été salariée deux ans dans des élevages français, jusqu’à gérer un troupeau de 250 vaches laitières. Curieuse de voir ce qui se passait ailleurs, elle est partie un an en NouvelleZélande, dans une ferme d’expatriés français. « J’ai pu découvrir le système laitier herbager.
J’encourage les jeunes à voyager pour qu’ils se familiarisent avec de nouvelles pratiques qu’ils pourront appliquer ensuite chez eux. » La jeune femme a un avis bien tranché sur les perspectives de son métier. « L’avenir du lait en France passe par une maîtrise drastique des charges et la capacité des producteurs à s’adapter en permanence », estime-t-elle. ●
Fabien Savatier, 16 ans
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abien Savatier, 16 ans, est fils d’agriculteur dans le Châtelleraudais (Vienne). « Depuis que je suis petit, je travaille sur l’exploitation familiale spécialisée en grandes cultures. Après le bac, je souhaite suivre des études d’agronomie pour m’installer ou devenir ingénieur de terrain, selon les opportunités qui s’offriront à moi », explique-t-il. Concernant
la crise, Fabien est plutôt inquiet. « D’abord, il y a le prix du lait, qui ne cesse de baisser et les éleveurs sont les premiers à en subir les conséquences. Le prix des céréales, lui aussi, diminue. Autre problème : la disparation des structures familiales et des produits alimentaires de qualité. Certains producteurs ont trouvé la solution à travers les circuits courts. Pour
les céréaliers, c’est plus compliqué car ils dépendent davantage du marché mondial », fait remarquer le jeune homme. ●
© FABIEN SAVATIER
« Les céréaliers dépendent plus du marché mondial »
Gabriel Simon, 21 ans
« Pour produire 1 kg de fumier, on remplit 10 kg de papier »
D’
© GABRIEL SIMON
origine belge, Gabriel Simon, 21 ans, est arrivé en France en 2012. Passionné d’aviculture et convaincu par la vente directe, ce globe-trotteur a fait ses armes dans des élevages en Touraine, Vendée et dans le Gers en bovins viande, porcs, volailles, canards et lapins. Et Gabriel n’a pas fini son tour de France puisqu’en septembre prochain, il compte partir dans la Bresse pour « voir la seule AOC en volailles de notre pays ». À terme, il veut revenir en Indre-et-
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Loire, à côté du restaurant que gèrent son père et sa mère à Ingrandes-de-Touraine. Le jeune homme projette de s’installer en porcs et volailles plein air, canards gras et lapins fermiers, d’avoir un abattoir et un atelier de transformation à la ferme et de vendre uniquement en direct. « Mes parents utilisent principalement des produits locaux. Ils ont créé un potager et un poulailler dans les vignes. Je produirai la viande pour le restaurant et le magasin sera situé juste à côté », détaille-t-il. Malgré la crise, Gabriel est sûr de la direction qu’il prend. « Partout où je suis passé, les éleveurs pratiquaient la vente directe et croyezmoi, ils n’ont pas manifesté en septembre 2015. Il faut favoriser l’installation des jeunes
qui désirent se lancer dans la vente directe sur un projet viable et transmissible. Aujourd’hui, les exploitants sont trop aidés et pas assez rémunérés par rapport au prix de revient de leur production. Combien d’entre eux survivent grâce aux DPB (droits à paiement de base) ? Nous sommes dans une société capitaliste où prévaut la notion de "produire plus avec plus". Les produits agricoles sont vendus à perte aux coopératives. Jamais une entreprise industrielle ne ferait la même chose. Revenons à une agriculture plus familiale et respectueuse de la nature, avec moins de normes. Un jour, un agriculteur m’a dit lorsque je visitais son exploitation : « En France, quand on produit 1 kg de fumier, on remplit 10 kg de papier ! » ●
Terre-net Magazine I Novembre 2016
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POINTS DE VUE
Tribune
Procédures collectives
« Il ne faut pas avoir peur de céder sa ferme avant sa liquidation » Avec la crise agricole, les procédures de redressement et de liquidation judiciaires se multiplient. « Souvent, les agriculteurs perdraient moins en cédant leur exploitation avant l’arrêt imposé de l’activité », constate Christophe Charles, avocat spécialiste des marchés agricoles. Certaines affaires portées devant les tribunaux révèlent un gâchis économique. PAR CHRISTOPHE CHARLES, AVOCAT SPÉCIALISTE DES MARCHÉS AGRICOLES ET AGROALIMENTAIRES ET DU DROIT DE L’ENVIRONNEMENT AU BARREAU DE VERSAILLES RUBRIQUE RÉALISÉE PAR ARNAUD CARPON // acarpon@terre-net-media.
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ertains agriculteurs en liquidation judiciaire auraient davantage intérêt à céder leur exploitation alors qu’elle "tourne" encore, plutôt que de tenter coûte que coûte un plan de continuation. Un plan qui n’offre très souvent aucune garantie, à moyen et long termes, sur la capacité des exploitants à faire face aux échéances.
Un intérêt patrimonial Les conseils qui ne proviennent que rarement d’avocats praticiens privilégient à outrance l’établissement d’un plan de continuation alors même qu’il est impossible de garantir sur plus de 10 ans une pérennité de l’excédent brut d’exploitation permettant d’assurer le paiement des échéances. En fait, une cession d’actifs durant la période d’observation s’avère intéressante sur le plan patrimonial, car ils sont mieux valorisés. À l’issue de cette phase, de nombreux agriculteurs sont surpris par la valeur dépréciée de leurs actifs et se mettent eux-mêmes dans une situation délicate pour les céder dans les meilleures conditions possibles. En pratique, il est évident que la valeur des actifs peut être largement supérieure à celle du passif. Et l’exploitant peut récupérer une partie du prix des actifs cédés. Même en période de liquidation judiciaire, une exploitation agricole en difficulté sera mieux valorisée qu’après sa liquidation. L’avantage économique d’une telle cession doit être d’autant plus privilégié que tous les créanciers peuvent être désintéressés. Je 12
© CHRISTOPHE CHARLES
C’est pourquoi, un producteur en procédure collective doit bien réfléchir sur l’opportunité bien réelle de céder les actifs pendant la période d’observation pour éviter de devoir les "brader" après l’arrêt de l’activité. Inutile de « tenter coûte que coûte un plan de continuation, qui n’offre généralement aucune garantie », recommande Christophe Charles, avocat spécialiste des marchés agricoles au barreau de Versailles.
tire ces conclusions de l’analyse d’un arrêt de la Cour d’appel de Versailles, rendu le 31 mars 2016. Il apporte des précisions notables pour la phase de liquidation judiciaire d’une exploitation agricole individuelle. Il met notamment en lumière l’énorme gâchis engendré par certaines règles archaïques du droit rural, venant dénaturer les procédures collectives agricoles.
l’autorisation de cette cession. Laquelle a été accordée un mois plus tard par une ordonnance du juge-commissaire. Les parents et l’oncle de l’exploitant, aussi bailleurs d’une partie du foncier, ont fait appel de l’ordonnance, les premiers préférant vendre leurs parcelles non occupées, le second souhaitant qu’un autre neveu reprenne ses terres en bail.
Dans cette affaire, l’agriculteur avait été mis Cet exemple soulève bien des interrogations : en liquidation judiciaire suite au jugement d’abord, se pose la question de la compétence rendu par le tribunal de du juge-commissaire grande instance (TGI) de pour autoriser la cession “ Une exploitation Chartres le 11 juin 2013 d’une entreprise agricole pendant la liquiavec une fin d’activité fixée est mieux valorisée quelques mois plus tard, dation judiciaire, après avant sa liquidation „ arrêt de l’activité. au 31 octobre 2013. Le liquidateur désigné a fait preuve d’une certaine audace puisqu’il a proposé après le 31 octobre 2013, et non avant cette date, la cession de la ferme en liquidation judiciaire. Il a donc reçu des offres et a saisi, en mars 2014, le juge-commissaire près le TGI, et non le tribunal lui-même, pour obtenir
Terre-net Magazine I Novembre 2016
S
Deuxièmement, que deviennent les baux ruraux attachés aux actifs cédés ? Ce problème est d’autant plus préoccupant que la superficie de l’exploitation cédée était levée, pour les deux tiers, via des baux ruraux à long terme. Troisièmement, est-il permis au juge-commissaire d’ordonner le transfert des baux ruraux à un autre preneur
D l p d
POINTS DE VUE que l’acquéreur retenu ? Enfin, peut-il exclure des opérations de cession les baux ruraux consentis au preneur liquidé ? La cour d’appel de Versailles n’a même pas cherché à approfondir toutes ces problématiques. Cette dernière a appliqué la méthodologie de travail d’un juge administratif, davantage concentrée sur l’économie de moyens.
voir en incluant la cession des baux ruraux dans la reprise des actifs de la liquidation. L’annulation de l’ordonnance s’impose. Et par l’effet dévolutif de l’appel (annule la décision de première instance, NDLR), la cour d’appel statue sur la requête du liquidateur qu’elle rejette car la cession des actifs envisagée emporte celle de quatre baux ruraux.
rer que ce praticien, par ailleurs spécialisé dans le secteur de l’industrie, dispose des connaissances suffisantes en droit rural et en procédures collectives agricoles.
Son raisonnement est simple : selon le code rural, le principe d’interdiction de la cession du bail rural est d’ordre public. Cependant, une dérogation est accordée par l’article L 642-1 en cas de liquidation judiciaire du preneur, mais sous certaines conditions.
Compte tenu du caractère incessible des baux ruraux et parce que les offres de reprise ont porté sur l’ensemble des actifs de la liquidation visés par la requête, les dispositions de l’article L 642-1, relatives à la cession d’entreprise, ne sont pas applicables à la liquidation judiciaire de l’agriculteur au moment où le liquidateur a présenté sa requête.
Quant à la cour d’appel de Versailles, il est totalement incohérent qu’elle ait appliqué le régime général des procédures collectives sans trancher l’affaire au plus vite alors que la ferme possédait un cheptel de vaches allaitantes et des parcelles de cultures.
Ainsi, il est possible de céder un ensemble d’éléments de l’exploitation soumis à un bail rural si le tribunal autorise la poursuite de l’activité. Dans la situation présente, le caractère incessible du bail rural s’impose au juge-commissaire saisi de la requête en cession d’actifs de la liquidation. Ce dernier a donc commis un excès de pou-
Par ailleurs, la cour a rappelé au liquidateur que seul le tribunal est compétent pour donner une telle autorisation. Autrement dit, le juge-commissaire ne l’est pas. Autre écueil fondamental, avant même ces erreurs qui ont porté préjudice au producteur en liquidation : le tribunal de grande instance de Chartres a désigné un liquidateur de Neuilly-sur-Seine pour gérer un dossier agricole dans le Perche sans s’assu-
Simmarchés
La procédure d’appel a duré près de deux ans. Une catastrophe pour une exploitation agricole ! Depuis deux ans en effet, certains champs ne sont plus cultivés. Et surtout, aucune déclaration Pac n’a été réalisée. » ●
SUR LE WEB
Excès de pouvoir du juge-commissaire
Des procédures d’appel qui s’éternisent
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POINTS DE VUE
Champ planet’terre
Filière laitière canadienne
Le lait diafiltré ébranle le système de gestion de l’offre Désormais seuls bénéficiaires au monde d’un dispositif de gestion de l’offre sur le marché laitier, les éleveurs canadiens doivent faire face à la menace du lait diafiltré, importé des États-Unis par les trois principaux transformateurs du pays. PAR ARNAUD CARPON // acarpon@terre-net-media.fr
E
n Europe, les regrettés quotas laitiers ont vécu un peu plus de 30 ans... L’unique système de gestion de l’offre laitière qui subsiste se trouve au Canada. Là-bas, les producteurs sont très attachés à ce dispositif, mis en place à la fin des années 60, mais de plus en plus contourné par certains transformateurs. Cogéré par la filière, le gouvernement fédéral et chaque gouvernement provincial, il maintient l’équilibre entre d’un côté la production et la transformation de lait, et de l’autre, la demande intérieure de produits laitiers.
140 M€ de pertes pour les éleveurs Mais depuis 2013, l’équilibre entre l’offre et la demande est ébranlé par les trois principales industries laitières du pays (Parmalat, filiale de Lactalis, le privé Saputo et la coopérative Agropur), qui importent de plus en plus de lait diafiltré en provenance des États-Unis. Ce concentré liquide contient 15 % de protéines. Pour les fabricants de fromage, il coûte bien moins cher que le lait frais national. Le contrôle drastique des importations est pourtant l’un des piliers du système canadien de gestion de l’offre, qui limite les importations de lait et d’ingrédients laitiers pouvant entrer dans la composition des fromages. Depuis quelques années en effet, les industriels profitent de plusieurs imbroglios juridiques. Lorsque le lait diafiltré est apparu en 1999, l’agence des services frontaliers (ASFC), chargée des contrôles, l’a classé dans une autre catégorie que le lait et les ingrédients laitiers, non soumise, elle, aux limitations d’impor14
© TERRE-NET MÉDIA
Autrement dit, hormis quelques exportations planifiées et des importations de fromages européens, les producteurs ne fournissent que leur marché national, ni plus ni moins. Les producteurs laitiers canadiens doivent faire face aux importations croissantes de lait diafiltré.
tation. Une brèche permanente s’est ouverte aux frontières du pays, au bénéfice des transformateurs. Par ailleurs, le lait diafilté parvient aussi à contourner les normes de composition du fromage, imposées aux entreprises laitières. L’agence canadienne d’inspection des aliments, qui contrôle leur application, considère le lait diafiltré, non pas comme un isolat de protéines laitières comme il devrait l’être, mais comme un lait entier pouvant être ajouté à discrétion par les industriels à leurs préparations.
industriels, c’est autant de volumes en moins à produire pour les producteurs canadiens. « En deux ans, les industries ont doublé leurs importations de lait diafiltré », commente François Bertrand, des Producteurs de lait du Québec, organisation affiliée à l’UPA. Selon l’organisme, celles de concentrés protéinés sont passées de 16 200 t en 2013 à 20 800 t en 2014, pour franchir la barre des 30 000 t en 2015. « Cette année-là, les pertes subies par les éleveurs canadiens étaient estimées à plus de 200 M$ (140 M€).
De l’autre côté de la frontière, les firmes américaines se frottent les mains de ces anomalies Le lait diafiltré met Agropur dans une pojuridiques. Elles profitent de sition délicate. Comme ses cette nouvelle opportunité la coopérative “ Moins cher que concurrents, de marché et produisent ce en utilise « pour rester comconcentré, non utilisé aux le lait national „ pétitive », tout en s’affichant États-Unis, pour le marché contre son importation. canadien exclusivement. Néanmoins, en mai 2016, le problème prend À Montréal, au siège de l’UPA (Union des une telle ampleur que le géant coopératif producteurs agricoles, syndicat leader dans le choisit de privilégier les achats de lait casecteur de l’agriculture), c’est un sujet d’in- nadien. Mais en le payant moins cher aux quiétude majeur. Car tout ce qu’importent les producteurs, en attendant la définition d’une
Terre-net Magazine I Novembre 2016
POINTS DE VUE
Richard Rey : « Sans hormones, mon élevage ne serait pas rentable » Richard Rey, éleveur à Saint-Claude, ne peut pas se passer des hormones de croissance, indispensables pour rentabiliser son élevage allaitant. D’un coût dérisoire, la technique lui permet de vendre ses veaux avant l’hiver, très rude dans le Manitoba. es hormones, j’en utilise depuis plus de 20 ans ! », s’exclame Richard Rey, éleveur à Saint-Claude, une petite bourgade entre Winnipeg, la capitale de la province du Manitoba, et la frontière américaine.
face », précise l’agriculteur. Outre des compléments alimentaires, la clé de la rentabilité de la structure se résume à une piqûre : quand les veaux sont âgés de deux mois, l’éleveur leur injecte des hormones de croissance.
Installé avec sa femme Janet, il est fier de son cheptel de 200 vaches allaitantes. « J’ai mis
Une solution très économique pour qu’ils grossissent plus vite. Une seule injection pour 3,5 $ (2,5 €) seulement et un gain de poids vif de 150 livres environ (70 kg) ! Avec les implants d’hormones, le GMQ des veaux se monte à 1,7 kg/j. Sans hormones, il ne serait que de 1,2.
Richard Rey commercialise près de 170 veaux par an, qui restent six mois dans l’élevage. Ensuite, ils partent par l’intermédiaire Richard et Janet Rey sont fiers de leur cheptel allaitant. toute ma carrière à constituer ce troupeau de d’un négociant dans un parc d’engraissement.
Les animaux sont essentiellement nourris à l’herbe. Sur les 1 220 acres (494 ha) de la ferme, les trois quarts sont réservés au pâturage. « Je fais du foin sur le restant de la sur-
nouvelle stratégie nationale sur les ingrédients. Soutenus par le gouvernement provincial québécois, les éleveurs multiplient les manifestations, devant le Parlement canadien à Ottawa en particulier. Et ne comprennent pas pourquoi le gouvernement fédéral du Canada, qui a la compétence sur ce dossier, ne leur donne pas gain de cause.
En concurrence avec les bûcherons Jusqu’au jour où, début juin 2016, Jean-Claude Poissant, secrétaire parlementaire du ministre de l’agriculture, admet publiquement que l’affaire est mêlée à la négociation avec les ÉtatsUnis pour renouveler l’accord commercial sur le bois d’œuvre. Laissons entrer du lait diafiltré pour conserver nos quotas d’exportation de
« En ce moment, les prix sont plutôt corrects. Je vends mes veaux autour de 1 700 pièces (1 700 $, soit environ 1 180 €), parfois un peu moins, à 1 200 pièces (840 €). » Le producteur regroupe les vêlages au printemps pour élever les veaux durant l’été. « Je les vends en oc-
Sceptique à propos de l’accord UE/Canada À propos du Ceta (accord UE/ Canada) et de l’augmentation du contingent d’importation de viande canadienne sans hormones vers l’Europe, l’exploitant demeure sceptique. « Sans hormones, ce serait plus compliqué pour une exploitation comme la mienne. » La taille de l’élevage de Richard et Janet Rey se situe dans la moyenne des exploitations du Manitoba. Dans cette province où dominent les grandes cultures, les troupeaux sont d’environ 200 vaches. En 2014, le cheptel allaitant canadien comptait 12,215 millions de bovins et veaux, dont 42 % sont élevés dans la province voisine de l’Alberta. ●
bois de construction... Les forêts canadiennes s’étendent sur 418 millions d’hectares, soit quasiment la moitié de la superficie du pays. C’est pourquoi la filière bois est essentielle à l’économie des provinces de l’Ouest et du Nord mais aussi à la balance commerciale nationale : les sociétés forestières ont exporté près de 3 Mds$ (2 Mds€) vers les États-Unis, de loin leur premier client étranger. Pour l’UPA, comme pour les producteurs de lait du Québec, « la solution est politique ». Lors des élections fédérales d’octobre 2015, remportées par le jeune libéral Justin Trudeau, tous les partis fédéraux s’étaient engagés à contrôler les importations de lait diafiltré. Neuf mois après, les éleveurs attendent toujours un reclassement du produit aux frontières. ●
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croisées Simmental x Red Angus », expliquet-il, avec un fort accent canadien.
tobre, avant qu’il ne fasse trop froid. » Même au sud du Canada, les hivers sont rigoureux, avec des températures négatives plusieurs mois d’affilée, accentuées par un vent glacé qui balaie les plaines. « Je ne peux pas me permettre de garder les veaux l’hiver. Avec le froid, ils ne prendraient pas beaucoup de poids et les nourrir serait très coûteux. »
« C’est délicat de se plaindre quand on voit la crise du lait en France », estime François Bertrand, éleveur.
SUR LE WEB
© TERRE-NET MÉDIA
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Web -agri
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STRATÉGIES
En avant marge
Céréales
Le secteur se mobilise pour alimenter les marchés intérieur et européen Selon la grille de classement d’Intercéréales, seulement 20 % des blés récoltés en France l’été dernier sont de qualité supérieure ou premium. La filière française est sur le pied de guerre pour satisfaire les marchés intérieur et européen.
La récolte 2016 de blé tendre, de faible qualité et quantité, impose aux collecteurs plus d’allotement.
L’export en berne Malgré des taux de protéines excellents, « seulement 20 % des blés français sont de qualité supérieure ou premium, d’après la grille de classement d’Intercéréales, l’interprofession céréalière », constate FranceAgriMer.
Hagberg et d’une force boulangère satisfaisante. Mais FranceAgriMer tient à rassurer : « Les disponibilités en blé panifiable seront toutefois suffisantes pour approvisionner la meunerie française qui en consomme 5 Mt environ par an. » Les fabricants d’aliments du bétail devraient consommer davantage de blé, aux alentours de 5,3 Mt, et profiter de prix bas pour ceux classés "fourragers".
“ Des poids spécifiques très faibles „
« En effet, leurs poids spécifiques sont très faibles, poursuit l’organisme public. La filière céréalière française se mobilise pour répondre aux exigences de ses clients sur tous les marchés, même si les disponibilités sont limitées. » Concernant le blé tendre, les poids spécifiques s’avèrent dans la plupart des cas pénalisants pour les rendements en farine, en dépit de bons indices de chute de 16
Principale conséquence de cette moisson catastrophique : l’export des céréales va trinquer.
Effectivement, les prévisions d’exportation de la France vers les pays tiers ne s’élèvent qu’à 4,7 Mt, en comparaison des 12,6 Mt exportées au cours de la campagne 2015-2016. « Les ventes vers les États membres de l’Union européenne n’atteindraient que 6,6 Mt au lieu de 7,8 Mt l’an passé. »
Terre-net Magazine I Novembre 2016
La situation en blé dur n’est guère plus favorable. Malgré une hausse des surfaces cultivées, « la production est décevante, autour de 1,44 Mt, à cause des aléas climatiques en région Centre ». « Les problèmes qualitatifs, comme par exemple les poids spécifiques médiocres, conduiront peut-être à déclasser une partie des grains en alimentation animale, en dépit de taux de protéines record (15 % en moyenne nationale). »
Une partie déclassée en alimentation animale « La semoulerie française devrait absorber 450 000 t, soit l’équivalent de l’année dernière », poursuit FranceAgriMer. « L’alimentation animale, quant à elle, devrait utiliser 200 000 t. 600 000 t devraient être exportées à l’intérieur de l’UE et 150 000 t à l’extérieur. » ●
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Photos et textes non contractuels, photos réalisées sur terrain privé.
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uite à un enchaînement de mauvaises conditions climatiques, la production de céréales fait défaut cette année, tant en qualité qu’en quantité.
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PAR ARNAUD CARPON // acarpon@terre-net-media.fr
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STRATÉGIES
Moisson 2016 : retour dans les années 80 avec 54 q/ha de moyenne en blé Selon les dernières estimations du ministère, la moisson 2016 serait la plus faible depuis 2003. Avec 55,4 Mt, elle accuse une baisse de 24 % par rapport à la campagne précédente et de 20 % comparé à la moyenne 2011-2015. La récolte de blé tendre s’établirait à 28,2 Mt, soit une chute de 31 % par rapport au record de 2015 et de 24 % comparé
à la moyenne des années 2011 à 2015. Le manque de chaleur et de luminosité, ainsi que l’excès d’humidité, ont fortement pénalisé le rendement. Estimé à 54 q/ha (- 32 % par rapport à 2015 et - 27 % comparé à la moyenne 2011-2015), il retrouve le niveau du début des années 80. En blé dur, la production s’élèverait à 1,5 Mt (- 19 % sur un an) malgré une
hausse des surfaces de 14 %. Le rendement reculerait de 29 % sur un an et de 23 % par rapport à la moyenne 2011-2015. La récolte d’orges atteindrait 10,1 Mt (- 22 % sur un an et - 8 % comparé à la moyenne 2011-2015). Le rendement des orges d’hiver diminuerait de 17 % par rapport à la moyenne 2011-2015 et celui des orges de printemps de 16 %. Dans l’UE, la moisson de blé tendre régresserait de 13 % sur un an, à 133 Mt, après des résultats exceptionnels en 2015.
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Une diminution due, en grande partie, à la récolte décevante en France, mais aussi à la réduction significative de la production allemande, britannique et polonaise. Mathilde Carpentier
La récolte française d’orge a chuté de 22 % par rapport 2015 et celle de blé tendre de 31 %.
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STRATÉGIES
Performance productions animales
Sub-acidose
Comment limiter son effet autour du vêlage ? Stress du vêlage, transition alimentaire, perte d’état corporel... Les premières semaines de lactation mettent le métabolisme de la vache laitière à rude épreuve. Selon Laurent Dussert, responsable de la gamme "additifs ruminants" chez Lallemand Animal Nutrition, les levures vivantes et les antioxydants peuvent limiter les pertes liées à une moindre efficacité ruminale. PAR ROBIN VERGONJEANNE // rvergonjeanne@terre-net-media.fr
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erre-net Magazine (TNM) : Que se passe-t-il dans le rumen d’une vache après le vêlage ?
Laurent Dussert (LD) : Les jours qui le précèdent, l’ingestion baisse de près d’un tiers. Il s’ensuit une transition alimentaire parfois assez brutale dès que la vache fraîchement vêlée rejoint le troupeau. Le passage d’une ration de tarissement à une ration à haut niveau énergétique va modifier la flore ruminale et allonger le temps passé en sub-acidose. D’autant que la capacité d’ingestion des fibres reste faible.
Extraire plus d’énergie des fibres de la ration Après le vêlage, les populations de bactéries et champignons fibrolytiques déclinent, laissant la place aux bactéries amylolytiques qui risquent de transformer l’énergie disponible en acide lactique. Ainsi, une vache produit quotidiennement 6 à 7 l d’acide. Dans un rumen sain, le pH se situe entre 6,2 et 6,6, mais peut chuter en dessous de 5,8 : l’animal se retrouve alors en sub-acidose. L’acidité attaque les papilles ruminales qui s’érodent. Cela réduit leur surface d’absorption et peut altérer de manière irréversible la barrière épithéliale. Selon les pratiques d’alimentation (nombre de distributions, Dac, etc.), le pH peut varier sensiblement au cours de la journée et de la nuit. Par ailleurs, certaines vaches tolèreraient mieux l’acidose que d’autres. Les levures vivantes spécifiques ruminants que nous produisons (Levucell SC par exemple contenant la souche Saccharomyces cerevisiae CNCM I-1077) permettent d’ex18
Les levures maintiennent les conditions anaérobies et l’équilibre bactérien du rumen, en augmentant le pH de 0,1 à 0,5 point. Elles améliorent l’efficience alimentaire, notamment celle des fibres », détaille Laurent Dussert, responsable de la gamme "additifs ruminants" chez Lallemand Nutrition Animale.
traire plus d’énergie des fibres de la ration, de limiter l’acidose et les stress alimentaires (changement de silo, mise à l’herbe) et de mieux supporter les températures élevées. TNM : Comment les levures vivantes peuventelles limiter l’acidose ?
“ L’utilisation de levures vivantes permet d’augmenter le pH ruminal „
LD : L’acidose est un cercle vicieux car un rumen en subacidose, avec un pH inférieur à 5,8, a du mal à dégrader les fibres : à chaque fois que le pH descend de 0,1 point, leur digestibilité (NDF) diminue de 3 %. Les levures vivantes Levucell SC ont prouvé leur efficacité depuis longtemps et font l’objet d’une soixantaine de publications scienti-
Terre-net Magazine I Novembre 2016
fiques. En effet, elles accroissent significativement le pH du rumen (de 0,1 point avec des rations riches en fibres jusqu’à 0,5 point avec celles comportant beaucoup d’amidon). Elles modifient indirectement le milieu ruminal en stimulant l’activité enzymatique des bactéries cellulolytiques, en limitant la production d’acide lactique, en inhibant les bactéries libérant du lactate et en favorisant la multiplication de celles qui le consomment. Par ailleurs, une vache ingère chaque jour 7 à 8 l d’oxygène, fortement toxique pour l’écosystème ruminal. Les levures en consomment une partie, ce qui maintient les conditions anaérobies et l’équilibre bac-
STRATÉGIES
térien. Tous ces éléments améliorent l’efficience alimentaire, notamment celle des fibres. Grâce aux levures, la dégradabilité de la NDF augmente de 3,8 points pour l’ensilage de maïs, et jusqu’à 6,7 points pour l’ensilage d’herbe ou l’herbe pâturée. Elles agissent aussi sur la rumination puisque les vaches supplémentées ruminent en moyenne 22 minutes de plus.
LD : La majorité des essais montrent des gains de 1 à 1,3 kg de lait corrigé par vache et par jour sur l’ensemble de la lactation, pouvant atteindre 2,7 kg au pic de lactation. Le taux butyreux progresse de 0,12 à 0,43 %, sans évolution significative du TP. Des résultats obtenus en limitant la perte d’état corporel. Car les vaches doivent être en mesure de se reproduire deux à trois mois après avoir vêlé. Une expérimentation de l’université de Munich a révélé qu’après cinq mois de lactation, 82 % des femelles ayant reçu
Levucell SC étaient gestantes contre 63 % dans le lot témoin. Pour conserver une bonne fertilité, les animaux doivent perdre à l’idéal moins d’un point de note d’état corporel au cours des cinq semaines qui suivent le vêlage.
Un gain de 1 à 1,3 kg de lait par vache La dégradation de l’état corporel est moins marquée chez les bêtes supplémentées en Levucell SC, et leur poids moyen est supérieur de 9,7 kg. Un apport d’antioxydants est malgré tout fortement recommandé pour booster l’immunité et la fertilité des vaches, ainsi que la vivacité des jeunes. ●
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De même, le comportement alimentaire est plus régulier avec des prises plus fréquentes et de moindre quantité. Par conséquent, l’équilibre du rumen est préservé.
TNM : Quels sont les effets attendus sur les performances laitières ?
Rumens de bovins viande prélevés en abattoirs. Ici, les papilles ruminales sont saines et développées.
Ici, le rumen a été "cramé" par l’acidose : beaucoup de papilles ont été détruites, ce qui réduit la surface d’absorption des nutriments et peut créer des dommages irréversibles sur la barrière épithéliale.
SUR LE WEB
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Vous saurez tout à propos de l’acidose sur www.terre-net.fr/mag/60acidose
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STRATÉGIES
Performance productions animales
Litière et amendement calcique
Trois fois moins de paille grâce à la dolomie La dolomie est un sable calcaire magnésien employé comme amendement des sols. Avec son pH basique et son fort pouvoir absorbant, elle peut servir de sous-couche en aire paillée ou s’utiliser en mélange dans des logettes creuses ou sur des matelas. PAR ROBIN VERGONJEANNE // rvergonjeanne@terre-net-media.fr
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a dolomie peut-elle permettre d’économiser de la paille ? C’est ce qu’a voulu tester Bruno Gicquel, qui engraisse 420 jeunes bovins en Ille-et-Vilaine.
Cet éleveur breton a réalisé un essai avec la coopérative Terrena en épandant de la dolomie dans quatre cases de 60 taurillons avec, pour objectif, de diviser par trois les besoins en paille de l’exploitation.
“ Un bon compromis entre confort et maîtrise des contaminations „
La dolomie est un sable très fin, un carbonate magnésien (30 % de CaO et 20 % de MgO) d’origine sédimentaire marine. En France, il y en a de deux types : la dolomie du Poitou (Dollit), extraite par Iribarren en Haute-Vienne, vendue sous forme de sable 20
et qui n’exige aucun traitement. Ou la roche dolomitique (Alsace, Pyrénées) qui nécessite des opérations de minage, concassage et broyage avant d’être utilisée dans les champs ou les litières. Cet amendement basique (pH = 8) présente un pouvoir absorbant de 250 g d’eau par kilogramme.
Quelques éleveurs du Poitou et du Limousin s’en servent depuis plusieurs années pour assécher et assainir les litières de leurs bovins viande, vaches laitières, ovins ou caprins, avant de l’épandre sur leurs parcelles. En hiver, Bruno Gicquel a d’abord étalé au godet une couche de Dollit (dolomie spéciale "pail-
Terre-net Magazine I Novembre 2016
© IRIBARREN
La dolomie assèche et assainit les litières des bovins viande, vaches laitières, ovins et caprins. Ci-contre, la dolomie du Poitou.
lage") d’une dizaine de centimètres d’épaisseur (c’est-à-dire l’équivalent d’une densité de 150 kg/m3) sur le sol en terre, puis une couche de paille. Durant le premier mois d’engraissement de ses taurilllons, il a paillé trois fois moins que d’habitude, soit 2 kg/JB/j au lieu de 6 kg/JB/j. Puis, il est repassé à 6 kg/JB/j. Avec la dolomie, le producteur a gagné le premier mois 10 € de paille par animal.
Le coût total de la litière est identique à la paille seule, mais la dolomie permet de faire des économies sur l’achat et l’épandage de la chaux (dolomie pure). Pailler moins souvent, c’est aussi diminuer le temps de travail au quotidien et la consommation de fioul.
STRATÉGIES Il y a moins de fumier à gérer et il peut être épandu avec l’amendement calcique en un seul passage. « Et on dégage moins de poussière dans les bâtiments, ce qui réduit les risques de maladies respiratoires », observe l’éleveur de bovins viande.
bouillie. » « Le prix de la dolomie varie de 27 à 40 €/t selon la distance à parcourir depuis nos mines de Lussac-les-Châteaux en Haute-Vienne », explique Pascal Picault, responsable commercial des amendements au sein de la société Iribarren.
4 kilos de paille économisés par jour
La densité de la dolomie du Poitou est de 1,3 t/m3, soit 27 t pour 200 à 300 m2. « Pour connaître la quantité nécessaire, il faut partir de ses sols plutôt que de son aire paillée », indique Bruno Gicquel. « Il suffit de se baser sur la dose moyenne de 2 t de dolomie pure par hectare. Donc si j’ai 100 ha à amender, je peux passer jusqu’à 200 t en litière dans l’année. »
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« L’idéal serait sans doute de travailler en couches superposées que les animaux mélangeraient avec leurs pattes. Pour des vaches laitières, en aire paillée ou logettes,
Bruno Gicquel engraisse 420 jeunes bovins en Ille-et-Vilaine.
À Course dans les DeuxSèvres, le Gaec de la Ferrandière utilise de la dolomie depuis quatre ans dans les logettes creuses de ses 120 vaches laitières. « J’étais attiré par le confort des logettes creuses sur sable que l’on trouve aux États-Unis », raconte Didier Bréchoire, l’un des trois associés. « Le mélange paille/ dolomie m’a paru être un bon compromis entre pouvoir asséchant, niveau de confort et baisse des risques de contamination par des bactéries. »
les logettes deux fois par jour et on herse la litière de temps en temps à l’aide d’une poutre munie de dents, afin de l’aérer en profondeur. » Concernant les cellules, le Gaec de la Ferrandière sort d’une période difficile suite à une scarification trop agressive des bétons des couloirs, qui a provoqué une épidémie de boiteries dans le troupeau et a fait monter le taux cellulaire à plus de 360 000 cellules/ml. « Aujourd’hui, nous sommes redescendus à 250 000 mais avant de raboter les couloirs, nous étions entre 185 000 et 220 000 », se souvient l’éleveur poitevin.
Le top question confort Didier Bréchoire est également très satisfait de l’action de la dolomie sur ses sols, même si cet amendement est épandu directement avec le lisier. Le seul inconvénient : au bout de quelque temps, il est obligé de curer la fosse à lisier avec une pelle pour évacuer la dolomie qui a tendance à s’accumuler. « Je connais une ferme qui apporte de la dolomie pure comme asséchant sur les matelas de ses logettes. L’éleveur s’est équipé d’un godet distributeur avec un tapis caoutchouc et apparemment, il est content du résultat. » Le Gaec de la Ferrandière envisage de construire une nouvelle stabulation de 200 places et la dolomie fera sûrement partie du projet. ●
la dolomie peut sûrement avoir un effet bénéfique sur les leucocytes et les boiteries infectieuses telles que la dermatite. » La litière avec la dolomie chauffe moins : l’agriculteur a mesuré une température moyenne de 27 °C, contre 35 °C dans les cases témoins avec de la paille uniquement. Malgré tout, le fumier semble se décomposer correctement, bien que le pourtour du tas soit plus sec qu’habituellement. Bruno Gicquel a également essayé la dolomie seule sans paille. « Mais ce sable arrive vite à saturation et se transforme en
« En effet, la dolomie est un produit très lourd qui se distribue mal à la pailleuse s’il n’est pas correctement mélangé à la paille », avertit l’éleveur. « Question confort, c’est vraiment le top. On ébouse
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Le matelas "paille + dolomie" est très confortable.
La litière mélangée à la dolomie chauffe moins.
Comparaison de coût entre une litière paillée et un mélange paille/dolomie Paille + dolomie Paille seule 2 kg de paille/j/JB 300 kg de dolomie/mois/JB 6 kg de paille/j/JB 2 kg/j/JB x 0,08 €/kg x 31 j = 5 €/mois/JB
soit 0,3 t/mois/JB x 33 €/t = 10 €/mois/JB
6 kg/j/JB x 0,08 €/kg x 31 j = 15 €/mois/JB
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Source : Terrenales 2015
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Les logettes creuses, qui disposent d’une bordure en béton sur l’arrière, sont remplies en totalité d’un mélange de 1/4 de paille pour 3/4 de dolomie, réalisé à la mélangeuse.
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STRATÉGIES
Incontournables
Revenu négatif
Selon les estimations de l’Institut de l’élevage (réseau Inosys), le revenu moyen des élevages laitiers de plaine décroche de 12 000 € par unité de main-d’œuvre exploitant (UMOex) en 2016 et se situe bien en deçà du niveau de 2009, précédent point le plus bas. Le résultat de trois baisses qui se cumulent : prix du lait, produit des cultures et aides Pac. Par conséquent, le revenu annuel serait quasi nul avec 2 500 €/UMOex. La diminution du prix du lait, de 26 €/1000 l, ampute les produits de 8 500 € par UMOex et cette perte s’ajoute à celle déjà observée en 2015 (16 000 €/UMOex). La moitié des exploitations dégagent un résultat courant avant impôt et cotisations sociales inférieur à 3 000 €/ UMOex. Un montant qui ne couvre même pas les dites cotisations !
Alliance entre Origenplus et Gènes Diffusion
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41 % des éleveurs laitiers de plaine sont dans cette situation en France
L’entreprise normande d’insémination Origenplus a choisi de s’allier commercialement avec le nordiste Gènes Diffusion. En race holstein, le catalogue Origenplus est une véritable opportunité pour Genes Diffusion, numéro 2 français de la génétique animale. Et en race normande, la gamme Origenplus donne une vraie consistance au catalogue Genes Diffusion et pourrait rebattre sérieusement les cartes quant à l’avenir de l’OS. Pas de changement en revanche en race charolaise, les deux entités travaillant ensemble depuis un moment déjà. Par ailleurs, Origenplus vient de créer E-semin.com, un site de vente en ligne de semences françaises et américaines de taureaux laitiers.
Prévision de revenu 2016 des exploitations laitières de plaine en France Résultat courant avant impôts et cotisations sociales (RCAI)/UMO exploitant 40 000 € 35 000 € 30 000 € 25 000 €
10 000 € 5 000 € 0€
2007 2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014 2015 2016 ESTIMÉ
PRÉVU
Source : S3E/Institut de l’élevage, d’après Inosys Réseaux d’élevage
Néolait investit en Bretagne
La firme de nutrition animale CCPA a mis au point un outil d’aide à la décision en ligne, baptisé Créa Scan VL. À partir des données du contrôle laitier et des valeurs d’acide gras du lait, le logiciel calcule les écarts de performances de chaque vache du troupeau, afin de piloter la ration au plus juste. Créa Scan est disponible, pour le moment, auprès des techniciens des groupes coopératifs Altitude et Triskalia.
Néolait, filiale de Cargill spécialisée en nutrition et hygiène animales, vient d’investir 7 M€ sur son site industriel d’Yffiniac dans les Côtes-d’Armor. Parallèlement, elle lance la gamme de minéraux pour vaches laitières Turbo Pro, qui promet une augmentation de l’ingestion (+ 800 g/j) et de la production de lait (+ 1,7 l). La marque annonce un retour sur investissement multiplié par 2 à 5 (avec du lait payé 0,29 €/l).
Robot aspirateur de lisier
Un épandeur en bois de mélèze
Il y a 10 ans, Lely avait créé la surprise en sortant le Lely Discovery, un petit robot de nettoyage des caillebotis. La marque néerlandaise revient cette année avec le Discovery 120 collector qui aspire le lisier des couloirs d’exercice bétonnés. Une fois sa cuve de 340 l remplie, il la vidange sur une fosse et part recharger sa batterie électrique.
Agrimec dévoile un épandeur à fumier, dont le fond et les ridelles sont en bois de mélèze. D’après le fabricant italien de remorques et d’épandeurs, ce matériau s’altère moins au contact du fumier que l’acier.
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Créa Scan VL mesure les écarts de performances
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Rolland est le troisième constructeur français à proposer des épandeurs à fumier certifiés Éco-épandage. Grâce au boîtier tactile Rollcontrol, compatible Isobus, et au DPAE couplé à la pesée dynamique, ces matériels entrent dans l’ère de l’agriculture de précision. L’option guidage, cartographie et modulation de dose est également disponible.
15 000 €
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Rolland certifié Éco-épandage
20 000 €
POINTS DE VUE
The Probiotic The Probiotic Pro our future generation Pro our future generation
6,6
6,4
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6,2
6,2
6,0
pH
pH
6,6
5,8 5,6 5,4
Potentiel d’oxydoréduction Potentiel d’oxydoréduction
6,0 5,8
Repas Repas
5,6 T5,4 -1
T0 T-1
T1 T0
T2 T1
T3 T2
T4 T3
Témoin Actisaf® Témoin Actisaf® (5 g/animal/j) (5 g/animal/j) AC-DC-pH-AP-16.10-FR
Les informations fournies dans ce document sont fondées sur des données validées au mieux de nos connaissances actuelles. Néanmoins, les produits doivent être utilisés uniquement dans le respect des législations et réglementations locales et nous ne pouvons en garantir la liberté d’usage pour toutes les applications ou pays visés.
AC-DC-pH-AP-16.10-FR
Les informations fournies dans ce document sont fondées sur des données validées au mieux de nos connaissances actuelles. Néanmoins, les produits doivent être utilisés uniquement dans le respect des législations et réglementations locales et nous ne pouvons en garantir la liberté d’usage pour toutes les applications ou pays visés.
® Effet Effet de la de levure vivante Actisaf Sc 47® sur le sur pH ruminal la levure vivante Actisaf Sc 47 le pH ruminal de vaches laitières en acidose sub-clinique de vaches laitières en acidose sub-clinique
T5 T4
T6 T7 T8 T5 T6 T7 T8 Temps en heures Temps en heures
Equilibre de la flore Equilibre de la ruminale flore ruminale d’acidose sub-clinique Risque Risque d’acidose sub-clinique
des fibres Digestibilité des fibres Digestibilité
Marden et al., 2008. How does live yeast differ from sodium bicarbonate to stabilize ruminal pH.2008. J Dairy Sci.:91: Marden et al., How does3528-3535. live yeast differ from sodium bicarbonate to stabilize ruminal pH. J Dairy Sci.:91: 3528-3535.
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STRATÉGIES
Performance productions végétales
Semis tardifs
La génétique l’autorise mais la prudence s’impose Les semis tardifs de céréales à paille sont possibles avec des bénéfices certains en termes d’exposition aux bio-agresseurs, notamment aux adventices. Mais attention à ne pas trop les décaler par rapport à la date optimale : les plantes pourraient être plus sensibles aux aléas climatiques et le potentiel de rendement risque d’en pâtir. PAR MATHILDE CARPENTIER // mcarpentier@terre-net-media.fr
L
imiter drastiquement les levées d’adventices automnales en cas de forte infestation, sans entamer le potentiel des cultures : tel est le principal intérêt de retarder d’une dizaine de jours le semis d’une céréale. Selon Arvalis-Institut du végétal, « cette technique doit s’envisager à l’échelle de la parcelle et non de l’exploitation ».
Cependant, « indépendamment des conditions d’implantation, qui peuvent être très moyennes au milieu de l’automne, les semis tardifs trop décalés induisent un certain nombre de risques climatiques pour les cultures », prévient Jean-Charles Deswarte, ingénieur au pôle écophysiologie d’Arvalis.
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Exposés au froid et à l’excès d’eau
Après la plage idéale de dates de semis, le potentiel de rendement baisse de 0,1 à 0,6 q/ha par jour.
est rude, la céréale aura peu l’opportunité de taller avant le début de la montaison, et le peuplement épi pourra en souffrir.
Il faut en moyenne 150°Cj pour faire lever une céréale, voire plus pour des semis profonds ou des surfaces très motteuses. « Début octobre, moins de 10 jours suffisent généralement mais durant les phases les plus froides de l’hiver, un mois peut être nécessaire. »
Enfin, le retard au semis se répercutera tout au long du cycle de développement et chaque phase d’élaboration du rendement sera raccourcie. La mise en place de chacune des composantes sera affectée et les incidences seront chutes d’autant plus importantes si le printemps est sec ou chaud.
“ Les de température sont préjudiciables avant le début du tallage „
Et comme la germination est très sensible à l’ennoiement intégral, et à l’hydromorphie très marquée, la culture est exposée plus longtemps à ce genre d’accident avec un semis tardif. Par ailleurs, la résistance au froid s’acquiert progressivement au fur et à mesure de la vernalisation. « Si des gelées surviennent au stade coléoptile ou 1 feuille, les plantules n’ont pas eu le temps de s’endurcir, ce qui peut entraîner des pertes de pieds. » Si l’hiver 24
À l’inverse, « les cultures semées tardivement vont progressivement vernaliser pendant l’hiver, avec un niveau de résistance au froid croissant jusqu’en février qui les protègera d’un gel éventuel de fin de saison ». De même, « le fort décalage de cycle à épi 1 cm déplacera le début de la montaison vers des périodes normalement plus douces », où les températures négatives sont plus rares. Pour l’orge d’hiver, espèce sensible au froid, une chute des températures avant le début du tallage s’avère très préjudiciable. « Or, cette
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menace concerne les trois quarts de la France dès début novembre. » Concernant le blé dur et tendre, les semis sont encore envisageables fin novembre, moyennant précautions (veiller à la qualité d’implantation par exemple). « Il est préférable de retarder les semis que de risquer de pénaliser l’enracinement. » Surtout qu’en blé tendre, le choix variétal est vaste.
Adapter ses choix variétaux À partir de mi-janvier, il devient indispensable de tenir compte de la note de vernalisation et du climat local pour arrêter les semis. Le blé dur a des besoins de vernalisation minimes et le décalage du cycle sera en majorité gommé dès la montaison. « On peut donc semer n’importe quelle variété, même si la période idéale est dépassée. » Pour ces deux espèces, l’arrivée du froid à des stades précoces peut fragiliser les plantules. « Choisir des variétés résistantes au gel est une parade judicieuse. » ●
STRATÉGIES
Augmenter les densités de semis En pratique, les exploitants ont tendance à ne pas suffisamment abaisser la densité de grains par mètre carré pour les semis précoces, et à l’inverse, à ne pas l’augmenter assez pour les semis tardifs.
Or, cette hausse de la densité est nécessaire pour trois raisons : - la qualité d’implantation est souvent moins bonne, ce qui limite le taux de levée ; - les accidents climatiques surviennent sur des cultures jeunes, entraînant des disparitions de pieds ; - la période de tallage est raccourcie, d’où souvent un manque de talles à épi 1 cm.
Choisir une date de semis en fonction d’un climat probable Passé l’enjeu de la récolte du précédent et de la préparation du sol, la date de semis doit être décidée, selon Arvalis, en fonction du type variétal et d’un climat "probable". Ce dernier doit tenir compte à la fois d’une moyenne, mais aussi de la variabilité observée sur une série climatique de 20 ans minimum, en évitant de se laisser influencer par les accidents météo récents. Le raisonnement s’appuie alors sur un ensemble de contraintes climatiques à éviter ou à minimiser.
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« Nos préconisations régionales intègrent ces critères climatiques et proposent des combinaisons date de semis x précocité variétale, diminuant les risques propres à chaque région. »
Le choix d’un panel de variétés aux rythmes de développement variés, donc aux dates de semis différentes, peut se révéler intéressant pour répartir les risques climatiques.
« Nous déconseillons ainsi de semer tôt des variétés précoces à montaison dans des zones avec de fréquentes gelées tardives, et nous alertons sur le risque d’échaudage accru d’une variété à cycle long, semée trop tardivement. »
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STRATÉGIES
Biodiversité
« J’ai planté 70 ares de haies dans mes champs » Jacques Mercier a depuis longtemps intégré la biodiversité à son système de cultures. Son exploitation de 271 ha dans la Beauce compte 70 ares de haies, trois jachères faunes sauvages et 26 ha de prairies permanentes comptées en SIE. PAR FANNY COLLARD // redaction@terre-net.fr
Les haies servent d’abri à la faune sauvage, comme la perdrix grise, emblême de la Beauce.
Depuis début 2015, 30 % des aides directes de la Pac concernent la diversification des cultures, le maintien de prairies permanentes et la préservation de 5 % de surfaces d’intérêt écologique (SIE).
Jacques a succédé à son père en 1989 sur la ferme familiale à Erceville. Aujourd’hui, l’EARL compte 271 ha dont 55 ha de betteraves, 78 ha d’orge de printemps, 48 ha de blé dur, 31 ha de blé tendre améliorant, 13 ha de maïs grain et 12 ha de lentilles.
Le producteur héberge depuis 15 ans les ruches d’un apiculteur sur son exploitation.
Aujourd’hui, l’EARL compte 70 ares de haies, qui complètent les trois petits bois à proximité. Le réseau bocager comporte aussi des ruches installées depuis 15 ans.
Les céréales sont vendues aux coopératives de Boisseaux et d’Eurobeauce, et les betteraves au groupe Cristal Union.
En parallèle, l’agriculteur aménage des jachères faune sauvage sur 1,5 ha : trois larges bandes de maïs, millet, fétuque et dactyle, « servant à la nidification des perdrix et des faisans, et de garde-manger pour les lièvres et les chevreuils ».
Un peu avant les années 2000, la Fédération des chasseurs du Loiret propose aux exploitants agricoles de planter des haies dans leurs champs, moyennant une subvention de 150 €/ha pendant 10 ans.
Penser à la biodiversité est devenu une habitude
Chasseur invétéré et amoureux de la nature, Jacques Mercier se lance. « Les perdrix grises, emblème de la Beauce, s’abritent dans les haies. L’idée de créer un bocage m’a plu, surtout avec la vallée de la Juine à côté », raconte le producteur.
1,5 ha de jachères faunes sauvages Il plante alors plusieurs centaines de mètres de végétaux, parfois même en doublant et en triplant les linéaires. 26
L’agriculteur a planté plusieurs haies sur ses terres, qu’il a parfois doublées ou triplées.
Arvalis a étudié le comportement des syrphes et carabes dans les parcelles de Jacques Mercier.
L’EARL a décidé de mettre ses SIE sur 26 ha à Court-Dimanche dans l’Essonne. Des terres qui, éloignées du siège social, engendrent des coûts de transport. Dans la continuité de ces aménagements, Jacques a pris l’habitude de travailler avec la biodiversité. En 2003, il se rend compte qu’en broyant ses 150 ha de Cipan, il passait les lièvres et les faisans dans l’engin. Il construit donc une barre d’effarouchement. « J’ai récupéré de vieilles chaînes utilisées pour attacher les vaches. J’accroche la barre à l’avant du tracteur. Ainsi, le
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« L’idée de créer un bocage m’a plu »
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Mais bon nombre d’agriculteurs n’ont pas attendu la réglementation pour intégrer la biodiversité à leur système d’exploitation. C’est le cas de Jacques Mercier, chasseur et agriculteur dans le nord du Loiret.
Quatre nichoirs ont été installés sur les murs extérieurs et dans les bâtiments de la ferme.
bruit effraie les animaux avant le passage des machines. » Plusieurs nichoirs à chevêches, hiboux et faucons crécerelles ont été placés sur les murs des bâtiments. Par ailleurs, Jacques travaille avec l’association Hommes & territoires, qui réalise des comptages d’oiseaux sur son exploitation. ●
Incontournables
STRATÉGIES
Un centre de recherche dédié à la betterave
© STEVEN MASSART // FOTOGRAFIE
Compo Expert associe engrais et biostimulants
L’outil DuPont Évalio SU gestion a été conçu pour aider les distributeurs à promouvoir de bonnes pratiques de désherbage auprès des exploitants agricoles. Mise au point en 2015 sur dicotylédones, l’application est désormais disponible pour l’ensemble des adventices, y compris les graminées. « Le nombre de parcelles nécessitant une stratégie solide dès l’automne est en continuelle augmentation. En cause, les populations résistantes avec une progression des situations incontrôlables par les spécialités classiques de sortie d’hiver. » Ce service fournit un conseil sur les pratiques à modifier en ayant recours à tout l’arsenal agronomique dont dispose l’agriculteur, et en y associant des recommandations d’utilisation des herbicides.
Certification maïs : se préparer aux audits 2016 Toutes les exploitations engagées dans la démarche de certification maïs pour la première année et un tiers de celles qui en bénéficient depuis 2015 feront l’objet d’un audit, coordonné par Ocacia et réalisé par un organisme certificateur agréé entre le 15 novembre et le 1er février. Il contrôlera le respect des trois mesures du verdissement et sera effectué sur base documentaire suivie d’une vérification de certains éléments sur le terrain (mise en place de couverts éligibles, présence des SIE, non retournement des prairies sensibles…). En parallèle, l’Agence de Services et de Paiement (ASP) procédera au contrôle de 5 % des fermes concernées. Vous trouverez les documents pour vous y préparer (fiche synthétique rappelant le cahier des charges, grille d’enregistrement des pratiques, etc.), ainsi qu’un espace pour poser vos questions sur la certification, sur le site www.agpm.com.
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© COMPO EXPERT
SESVanderhave a inauguré à Tirlemont, en Belgique, un centre de recherche entièrement consacré à la betterave à sucre. D’un budget de 20 millions d’euros, le SESVanderHave Innovation Center (SVIC) dispose de 13 000 m² de serres et 2 000 m² de laboratoires. « Des betteraviers de plus de 50 pays, de la Russie aux États-Unis, utilisent nos semences. Autant de climats, sols et maladies différents, que le SVIC nous permet de simuler jusque dans les moindres détails pour proposer des variétés sur mesure. » L’objectif du semencier à travers ce complexe technologique : créer plus rapidement des variétés, de rendement supérieur et plus résistantes aux maladies.
Compo Expert élargit son offre avec la fertilisation associée. Sa préparation microbienne, l’inoculum E4CDX2, est la première homologuée en France en tant qu’additif pour matières fertilisantes. L’entreprise combine engrais classique (technologies DMPP et Isodur) et biostimulant (Bacillus E4CDX2), pour la fertilisation starter des cultures de printemps mais aussi d’automne. En stimulant le développement racinaire et en favorisant la biodisponibilité d’éléments rétrogradés comme le phosphore, le Bacillus complète l’action de l’engrais retard qui libère l’azote progressivement au fur et à mesure des besoins de la plante.
Syngenta France lance Élatus Plus, sa première solution SDHI composée de 100 g/l de Solatenol (benzovindiflupyr), molécule reconnue pour son large spectre d’efficacité sur les maladies des céréales : septorioses, rouilles, rhynchosporiose, helminthosporiose, ramulariose. Homologué à la dose de 0,75 l/ha, ce produit apporte le meilleur retour sur investissement autour de la dernière feuille étalée sur blés et à la sortie des barbes sur orges, dans le cadre d’un programme de traitement. Syngenta le recommande en association avec des triazoles et du chlorothalonil afin d’élargir encore son spectre d’action, et de pérenniser son efficacité et celle des partenaires.
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MACHINISME
Essai
Pulvérisateur
Le nouveau Raptor de Berthoud sort ses griffes La rédaction a pris en main au printemps dernier un pulvérisateur automoteur de chez Berthoud, le Raptor millésime 2016. Cette version apporte des évolutions majeures tant au niveau de la cabine que du design, de la motorisation et de l’hydraulique d’avancement, l’ancien modèle datant de 2008. Si la nouvelle cabine centrale a été dévoilée à l’Agritechnica en novembre 2015, c’est la première apparition dans un champ français de ce matériel du groupe Exel. PAR BENOÎT EGON // begon@terre-net-media.fr
Les Raptor peuvent recevoir des rampes Ektar B2 de 36 à 42 m, Ektar B3 de 36 à 44 m et Axiale de 24 à 36 m. © TERRE-NET MÉDIA
S
i l’ADN du Raptor reste inchangé, certains organes ont été dopés. En effet, Berthoud a conservé la grande polyvalence de la gamme mais a amélioré les cinématiques d’avancement, l’électronique et l’ergonomie de l’automoteur, sans oublier cependant le confort du chauffeur. Présentation du produit avant de découvrir les avis du constructeur et des agriculteurs. La transmission hydrostatique Bosch Rexroth, installée sur tous les Raptor, dispose de série de la fonctionnalité Éco. Ainsi, dès que l’opérateur donne une consigne de vitesse d’avancement, la machine adapte automatiquement l’hydrostatique et le régime moteur thermique en fonction de la charge. Ce mode peut aus-
si être associé au régulateur de vitesse, ce qui permet par exemple de prédéfinir une vitesse de travail au champ. Trois gammes de vitesses sont disponibles : 0-19, 0-25 et 0-40 km/h. Cette dernière plage, utilisée sur route, est atteinte à un régime moteur de 1700-1800 tr/min. Un blocage hydromécanique avant/arrière et un blocage de différentiel gauche/droite sont proposés de série.
Nouvelle cinématique de transmission Le châssis est associé à une suspension pneumatique et un train oscillant côté rampe. La garde au sol est fixe et varie de 1,05 à 1,8 m selon les modèles.
En option sur le Raptor de 4 200 l : une garde au sol hydraulique, d’une amplitude de 1,25 à 1,80 m. L’agriculteur peut aussi opter pour une voie variable hydrauliquement, de 600 mm de course. Une nouvelle cabine, présentée en novembre 2015 à l’Agritechnica, équipe les modèles à cabine centrale. Fabriquée par Buisard, elle est homologuée Rops (Roll over protection structure) et conforme aux normes de filtration de l’air catégorie 4. La principale nouveauté : le moniteur regroupant les informations du véhicule (vitesse, régime moteur, pilotage de la voie variable hydraulique, etc.). Ce dernier est associé à un accoudoir ajustable électriquement dans le sens longitudinal. Il regroupe les commandes du mode de > Suite page 30
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MACHINISME
®
L’avis de l’agriculteur « Plus besoin d’atteler ni de dételer le tonneau ! » Denis Malhomme et son père, exploitants agricoles à Vendrest en Île-de-France, sont les premiers agriculteurs français au volant de la seconde génération du pulvérisateur automoteur Raptor de Berthoud. L’objectif de Denis est bien évidemment d’assurer la protection des cultures de l’exploitation familiale mais aussi de réaliser de la prestation de service pour des voisins.
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Meilleur t mouillan é du march
Cet automoteur permet d’augmenter le débit de chantier et d’améliorer le confort de travail.
« Nous avions déjà un pulvérisateur traîné de marque Berthoud, dont nous étions très satisfaits, mais nous souhaitions passer à un automoteur afin de faire de la pulvérisation à façon pour des voisins. Ce type de machine permet en effet d’augmenter les débits de chantier et d’améliorer le confort de travail. Il n’y a plus qu’à monter dans l’automoteur, tourner la clé de contact et on en avale des hectares sans fatigue ! » ●
www.jouffray-drillaud.com PIXIES®/SEPHOR®/SAKOL® contient 435 g/l, (38 %) d’alkyl polyglucoside N° A MM 2150493 Propriété Jouffray-Drillaud - 4 avenue de la C.E.E. 86170 Cissé - France - Classement : H412 (R52/53), H318 (R41) DRE : en fonction de la préparation associée mais minimum 24 heures. Délai avant récolte : avant le stade BBCH 60 (floraison), pour les cultures de type grains (céréales) ou fruits (arbo, vigne) - Avant le stade BBCH 41 pour les tubercules et racines (betteraves). Avant toute utilisation, assurez-vous que celle-ci est indispensable. Privilégiez chaque fois que possible les méthodes alternatives et les produits présentant le risque le plus faible pour la santé humaine et animale et pour l’environnement, conformément aux principes de la protection intégrée, consultez http : //agriculture.gouv.fr/ecophyto. Pour les usages autorisés, doses, conditions et restrictions d’emploi : se référer à l’étiquette du produit et/ou www.phytodata.com. Document non contractuel. Les informations contenues dans ce document ne sont données qu’à titre indicatif et peuvent varier en fonction des conditions pédoclimatiques et culturales.
PIXIES®/SEPHOR®/SAKOL® Marques Jouffray-Drillaud
PRODUITS POUR LES PROFESSIONNELS : UTILISEZ LES PRODUITS 29 PHYTOPHARMACEUTIQUES AVEC PRÉCAUTION. AVANT TOUTE UTILISATION, LISEZ L’ÉTIQUETTE ET LES INFORMATIONS CONCERNANT LE PRODUIT.
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Essai
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MACHINISME
Les différentes fonctionnalités sont aussi simples à prendre en main que sur un pulvérisateur traîné.
conduite, régime moteur, rapport de vitesses, enclenchement de pompe…
La pulvérisation n’est pas en reste Le nouveau siège pivotant, chauffant et ventilé, s’ajuste automatiquement en fonction du poids du chauffeur. La version 2016 de l’automoteur est emmenée
par un Deutz Tier 3b avec vanne EGR et filtre à particules. À partir de 2017, ce bloc sera remplacé par un Deutz Tier 4f avec AdBlue et filtre à particules. Les circuits et le poste de mise en œuvre de la pulvérisation sont simplifiés pour plus de confort et moins de volume mort. Toutes les fonctions sont gérées via le moniteur EC Tronic, associé à la poignée sans fils Berthoud, très utile en pulvérisa-
L’échelle se déplie et se replie électriquement.
tion séquentielle et pour vérifier les buses. L’offre Boom Control de la marque (dispositif à ultrasons agissant sur la hauteur, le dévers et la géométrie variable des rampes) s’élargit avec, en plus des modes Slant Control (pour les champs peu pentus) et Total Control, l’Active Roll, adapté aux parcellaires accidentés et aux grandes rampes. Ce système pilote simultanément la hauteur de la rampe, les géométries variables et le dévers.
Un suivi parfait des irrégularités du sol François-Xavier Janin, chef produit grandes cultures chez Berthoud, a réalisé des tests en conditions réelles d’application avec un Raptor FC doté d’une rampe Ektar B2. « Sur une parcelle très vallonnée, même à 17 km/h et 40 cm du sol, les rampes de 42 m suivent parfaitement les irrégularités du terrain », détaille-t-il.
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Pour augmenter la précision de la pulvérisation, il est possible de travailler en mode sol, végétation ou hybride selon le stade et le type de culture. Précisons que les Raptor peuvent recevoir des rampes Ektar B2 de 36 à 42 m, Ektar B3 de 36 à 44 m et Axiale de 24 à 36 m. ● Grâce au capot monobloc, l’entretien de ce pulvérisateur Berthoud est facilité.
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MACHINISME
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L’avis du constructeur « Cette nouvelle génération de Raptor n’a négligé aucun domaine ! »
La marque a soigné le design du capot des versions à cabine centrale, notamment au niveau des phares.
« Le style est plus "racé" », selon Alexandre Cartier, responsable communication chez Berthoud.
« Huit ans après le lancement de la gamme, la marque sort le Raptor deuxième génération. Le style s’affirme, et devient plus efficace et "racé" Berthoud. La nouvelle transmission
s’adapte aux différentes cultures. La gamme Raptor est large avec neuf modèles à cabine centrale rampe avant, cabine centrale rampe arrière ou cabine avancée. » ●
dispose de série du mode Éco, qui optimise le confort de conduite et la consommation de carburant. Grâce à des options inédites, comme la garde au sol hydraulique, l’engin
Puissances (ch)
Gardes au sol standard (m)
Largeurs de rampe (m)
Raptor 2540
176
1,05
24/28
Raptor 3240
176
1,05
24 à 33
Raptor 4240
217
1,10
24 à 44
Raptor 5240
245
1,10
24 à 44
Raptor 4240 AS
217
1,10
24 à 42
Raptor 5240 AS
245
1,10
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Raptor 4240 FC
217
1,10
24 à 44
Raptor 5240 FC
245
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24 à 44
Les circuits et le poste de mise en œuvre de la pulvérisation sont simplifiés pour plus de confort et moins de volume mort.
L’ essai du Raptor, en vidéo, sur www.terre-net.fr/mag/60raptor
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SUR LE WEB
Source ; Berthoud
Modèles
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Principales caractéristiques techniques de la gamme Raptor
La gestion de la rampe (hauteur, dévers, géométrie variable) est optimale dans presque toutes les conditions, y compris en terrains pentus, grâce au Boom Control.
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MACHINISME
Incontournables
Traversée du désert chez les constructeurs et concessionnaires
Michelin ouvre son campus RDI
© MICHELIN
La crise agricole touche durement les fabricants et les distributeurs de matériel agricole. Et les perspectives pour 2017 ne sont guère meilleures. La majorité d’entre eux s’attendent à une diminution de leur activité en France de 6 à 25 % sur le second semestre 2016, comparé à la même période l’année dernière.
Le 16 septembre 2016, Michelin a inauguré son campus de recherche, développement et industrialisation (RDI) sur le site de Clermont-Ferrand dans le Puy-de-Dôme. Trois ans de travaux et 270 M€ d’investissement : c’est le vaisseau amiral de l’innovation du groupe et l’un des plus grands centres de recherche au monde. Chercheurs, chimistes, concepteurs… il accueillera près de 3 000 personnes et 350 corps de métier différents. La branche R&D est l’une des clés de la rentabilité et de la compétitivité de la marque. Grâce à ce campus RDI, elle devrait rester l’une des plus innovantes du secteur des pneumatiques.
Aucune famille de produits n’est épargnée. Même en grandes cultures, les prises de commande ont baissé de près de 40 % sur les 8 premiers mois de 2016. 39 % des équipementiers prévoient une diminution de leur chiffre d’affaires de 3 à 15 %, voire de 25 % pour 15 % d’entre eux. La situation des distributeurs est similaire et 74 % ont des problèmes de trésorerie, parfois très importants.
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La famille Matrix s’agrandit Avec son diamètre de 650 mm et ses bandes de caoutchouc plus hautes, le rouleau Matrix 650 d’Amazone produit plus de terre fine en surface et facilite la traction, quel que soit le type de sol. Objectif : élargir son utilisation aux outils de déchaumage et de préparation du sol. Il s’adapte sur les déchaumeurs traînés à disques compacts Certos ou sur les cultivateurs à dents et à disques Cenius TX. Il peut aussi niveler le sol avec la herse disponible en option.
1er forum mondial de la robotique en agriculture Ce rendez-vous, organisé par Naïo Technologies à Toulouse les 18 et 19 novembre, vise selon Sylvain Bicard, l’un des organisateurs, à « réunir les acteurs de l’agriculture de demain pour qu’ils puissent débattre de ce que sera la production agricole dans quelques années ». Au programme : keynotes et short talks pour échanger sur les enjeux dans ce domaine. Ces journées seront aussi l’occasion de présenter les dernières évolutions des robots des start-up comme Naïo Technologies ou Deepfield Robotics.
Vogel & Noot change de nationalité
© BEYNE
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MACHINISME
Après avoir déposé le bilan en août dernier, l’entreprise a été vendue le 19 septembre à un consortium de repreneurs. Le constructeur de pulvérisateurs belge Beyne acquiert la partie autrichienne de la société et l’Allemand Amazone l’usine hongroise de fabrication de charrues.
Le Sima s’exporte au Maghreb et en Afrique Le Sima, le mondial du machinisme agricole, s’est associé au Sipsa, salon international de l’élevage, de l’agroalimentaire et de l’agroéquipement, afin d’organiser un nouvel événement, le Sima-Sipsa Algérie, qui ouvre les portes du Maghreb et de l’Afrique aux fabricants de matériels agricoles de toute la planète. La première édition s’est déroulée à Alger du 4 au 7 octobre 2016.
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13/10/2016 13:32
MACHINISME
Pleins phares
Nouvelles technologies
Demain, des robots dans ma ferme ? Les robots investissent de plus en plus les salons et les journaux agricoles. Ils sortent des fermes d’élevage et tentent de s’introduire dans les exploitations céréalières. Si la technologie offre aujourd’hui des possibilités insoupçonnées il y a quelques années, les robots réussiront-ils à convaincre les agriculteurs de leur utilité ?
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PAR BENOIT EGON // begon@terre-net-media.fr
Les robots maraîchers comme Anatis, le robot de binage de Carré, permettent d’améliorer réellement la productivité des exploitations.
D
epuis les débuts de l’industrialisation de l’agriculture, les robots se sont développés en élevage. Ainsi, il y a aujourd’hui en France près de 4 800 robots de traite.
ces robots sont peu commercialisés. Seuls Oz de Naïo Technologies et Effibot d’Effidence, distribués chacun à plusieurs dizaines d’exemplaires, semblent émerger.
Toutefois, depuis quelque temps, la robotique agricole ne se limite plus seulement à cette tâche. Elle s’est étendue à la distribution des rations, au paillage et au raclage des bâtiments, et plus récemment aux productions végétales avec des robots qui se déplacent de manière autonome dans les parcelles.
Toutefois, cette vision française de la robotique agricole ne doit pas occulter les innovations de plus en plus nombreuses à l’échelle internationale, “ Apporter dans un domaine où la mondialisation fait loi.
Depuis deux ans, la presse agricole s’intéresse aux prototypes de robots maraîchers ou viticoles car dans ces secteurs, les systèmes robotiques apportent des gains de productivité indéniables. Citons par exemple Anatis, robot de binage ou Toutilo, pour le maraîchage.
Offre pléthorique de concepts Dans les poulaillers industriels aussi, des concepts similaires ont été présentés cette année : Tione, qui oblige les poules à pondre dans les bons emplacements, ou Octopus, qui désinfecte les bâtiments de manière autonome. Nous sommes cependant encore loin de la phase d’industrialisation puisque 34
cadré). » Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Que nous sommes à la veille d’un passage délicat pour l’adoption de toutes nouvelles technologies. En fait, certaines d’entre elles passent ce cap et d’autres non, car seules les premières ont réussi à montrer aux utilisateurs leurs bénéfices réels.
Beaucoup de start-up lèvent des fonds pour développer leurs idées. Nous sommes de réels gains donc toujours dans la phase Plusieurs instituts de rede compétitivité „ pionnière de la robotisation. cherche et d’entreprise La recherche elle-même esà travers le monde trasaie encore de résoudre les vaillent à la conception d’engins visant à problématiques liées à la coopération entre assister les exploitants agricoles. plusieurs robots au sol, mais aussi entre des robots aériens (drones) et au sol. Notamment les Australiens de l’Université de Sydney et leurs robots Rippa et Ladybird, qui Si une bulle technologique est en train de surveillent les cultures, ou Shrimp, capable se former, elle n’a pas encore éclaté. Dans de ramener 20 à 150 vaches à l’étable. Sans le "gouffre" de la courbe de Geoffrey Moore oublier les Hollandais de Precision Makers et en effet, on assiste souvent à des dépôts de leur Greenbot, un tracteur sans cabine roboti- bilan avant de voir les entreprises, qui ont su sé de 100 ch présenté en 2014. convaincre, se déployer industriellement. « Un foisonnement de robots agricoles qui prouve, selon Michel Berducat, de l’Irstea de Clermont Ferrand(1), que nous sommes sur le pic de la courbe de l’innovation de Geoffrey Moore et juste avant son "gouffre" (voir l’en-
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La conjoncture agricole difficile ne devrait-elle pas inciter à investir dans ces procédés économes en ressources et du coup, accélérer la mutation des équipements agricoles vers plus de robotisation ?
La robotique agricole de plein champ réussira-t-elle à convaincre les agriculteurs ? Rien n’est moins sûr. Pour gagner ce combat, les laboratoires et les fabricants doivent démontrer qu’elle améliore réellement la compétitivité des exploitations.
conclut Michel Berducat. En attendant, nous pouvons continuer de rêver aux tracteurs sans cabine de Case IH ou aux essaims de petits robots du projet Mars de Fendt. ●
SUR LE WEB
MACHINISME Retrouvez Anatis, Effibot, Octopus, Toutilo, Tione... sur www.terre-net.fr/mag/60robots
Modification des itinéraires culturaux
Actuellement, la plupart d’entre eux incluent trois à quatre traitements phytos. À l’avenir, le coût de ces passages robotisés diminuerait et permettrait d’envisager des applications plus nombreuses mais plus sélectives. L’automatisation réduisant les astreintes et les charges de main-d’œuvre, 10 passages par an et par culture ne sont pas irréalistes. « Les robots n’arriveront pas dans nos fermes demain mais après-demain »,
© INFOGRAPHIE TERRE-NET MÉDIA
Car il s’agit bien là d’un combat. En effet, « la robotique agricole ne commence pas dans les champs mais à la ferme », précise Michel Berducat. L’utilisation des robots va modifier l’organisation du travail et, sans aucun doute, les itinéraires culturaux.
Source : Francis Bourne/Geoffrey Moore
Michel berducat, directeur adjoint du laboratoire Dans son ouvrage The Chasm paru en 1991, Geoffrey Moore apporte un autre éclaides technologies et systèmes d’information.
rage sur le rythme d’adoption des nouvelles technologies par les différentes typologies d’acheteurs. Il met en évidence un passage délicat qu’il nomme "gouffre" (Chasm en anglais) et qu’il situe juste avant l’acceptation de l’innovation par la "majorité précoce.
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LE DOSSIER
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Grand angle
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LE DOSSIER
Stratégie fongicide
Le juste équilibre PAR MATHILDE CARPENTIER // mcarpentier@terre-net-media.fr
© TERRE-NET MÉDIA, FOTOLIA // CRÉATION TERRE-NET MÉDIA
La situation de 2016 est inédite. Non seulement les volumes de céréales récoltés ne sont pas au rendez-vous mais en plus, les prix ne compensent pas. La campagne s’annonce difficile à boucler alors qu’il s’agit d’investir pour la suivante. Un seul mot d’ordre donc : É-CO-NO-MIES. Attention cependant au rapport bénéfices/risques, s’agissant des coupes dans le budget.
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LE DOSSIER
Jérôme Tournier, BASF
« Assurer avec Xemium en T2 et adapter T1 et T3 »
«D
ans le contexte 2016, le raisonnement prime. Pourtant, il faut relativiser car les fongicides ne représentent que 6 % des coûts de production du blé tendre. Au niveau national en moyenne, l’enveloppe qui leur est consacrée atteint 84 €/ ha sur un total d’intrants à 450 €/ha auxquels s’ajoutent 900 €/ha de charges de structures.
3,1 millions d’hectares protégés avec Xemium Des alternatives plus économiques pourront cependant être recherchées. Mais attention à ne pas mettre en péril le potentiel de la culture. Le deuxième traitement a confirmé son importance : 64 % des gains de rendement obtenus peuvent être attribués au T2 (dans le cadre d’un programme à trois passages), 14 % au T1 et 22 % au T3. Il s’agit donc de prioriser l’application la plus rentable, le T2, puis d’optimiser T1 et T3 en blé, T1 en orge. Les agriculteurs en recherche de solutions efficaces et rentables donneront la priorité au T2, avec les produits de la gamme Xemium. Première SDHI du marché, elle a protégé 3,1 millions d’hectares cette campagne. La dernière nouveauté, Librax (Xemium + metconazole, formulation labellisée "stick and stay") a été appliquée sur 1,4 million d’hectares de blé et orge pour sa deuxième année de commercialisation. Les gains de rendement générés par les fongicides à base de Xemium n’ont jamais été aussi élevés : + 9,3 q/ha en comparaison avec les anciennes références triazoles + strobilurines, et + 4 q/ha par rapport aux solutions SDHI concurrentes. 38
© BASF
Et le retour sur investissement est important ! En 2016, la protection fongicide a généré 20 q/ha, soit 36 % du rendement, faible, de l’année. Autrement dit, un euro investi a rapporté 3,3 €, soit 200 €/ha de marge brute (pour un prix du blé à 140 €/t).
« 64 % des gains de rendement obtenus peuvent être attribués au T2 », insiste Jérôme Tournier.
F500 (pyraclostrobine), première strobilurine du marché avec 1,9 million d’hectares traités, entre dans la composition de plusieurs produits avec Xemium, boscalid et époxiconazole. De nouvelles autorisations sont attendues en céréales pour la prochaine campagne : une nouvelle spécialité à base de Xemium et F500 et de nouvelles offres Xemium en attente d’autorisation de mélange (à base d’Adexar ou d’Imtrex).
Cavando, Korema et Caramba Star. Concernant la protection des orges, l’évolution de l’helminthosporiose confirme le rôle indispensable du F500, contenu dans Ceriax, Librax + Comet 200 et Viverda.
En situation de risque faible et d’investissement plus modéré sur le T2, Cavando, Korema et Osiris Win, avec une formulation "stick & stay", à base de deux des meilleures triazoles sur septoriose et rouilles (époxiconazole et metconazole), sont le bon compromis entre les produits haut de gamme et les tébuconazoles solo grâce à un bon rapport performance/coût.
Le bon positionnement des traitements fongicides reste un levier majeur d’efficacité. En 2016, notre outil d’aide à la décision, Atlas Maladies du blé, a fait gagner 8 q/ha. » ●
Pérenniser l’efficacité des SDHI Concernant le T1, sur le complexe piétin, oïdium, septoriose, rouille, je conseille Capalo, Céando, ou Juventus + Flexity ; sur septoriose et rouille uniquement, Osiris Win + Pyros EW ou Juventus + Bravo. De même, pour le T3, les traitements permettant d’optimiser le coût sont à privilégier :
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Ces solutions sont particulièrement intéressantes, à la fois en termes de performance et de compétitivité, mais aussi de gestion des modes d’action pour pérenniser l’efficacité des SDHI.
Une nouvelle triazole Lors de sa conférence annuelle en Allemagne, BASF a annoncé le lancement d’un fongicide unique, Revysol, de la famille des triazoles, « squelette des programmes fongicides de demain pour lutter contre les résistances ». La première homologation est prévue pour 2018-19, et la première mise en marché européenne en 2020.
LE DOSSIER
Qu’en dites-vous ?
(Source : commentaires d’articles parus sur Terre-net.fr)
Lolessque : « Il y a bien longtemps que les coûts de production sont au plancher pour la majorité d’entre nous ! Même pour certains sans le vouloir, faute d’avoir la possibilité d’acheter des intrants plus chers (plus complets) ou des phytos plus performants ! Il faut arrêter de nous parler d’économies de bouts de chandelle ! »
Tlecomte : « Je préfère diminuer la fertilisation et non faire l’impasse car quand il faut remonter P et K, ça coûte très cher. Le désherbage est un poste à ne pas négliger. Pour
les fongicides par contre, on est capable de faire aussi bien avec des produits moins haut de gamme ! De toute façon, c’est le deuxième passage qui compte (…). Toutefois, si 2017 est une année sèche, il est possible de réduire la protection de 50 %. »
Pffff : « Pas d’accord concernant les fongicides ! Exemple : moi et mon voisin. Les fongicides haut de gamme n’ont rien à voir avec les autres... Selon les années, il peut y avoir 20 à 30 % d’écart sur le rendement final. »
Berbert : « Pour que les agriculteurs
repartent avec les mêmes dépenses qu’avant, comme si de rien n’était. Bref, chercher les quintaux à tout prix peut être très coûteux. »
Turlututu : « Si certains producteurs dépensent, c’est qu’ils s’y retrouvent (en année normale). Pas d’économies avec des demi-doses : j’ai testé et c’est plutôt de la perte ! Comparons une demi-dose de fongicide à une pleine dose. Résultat : le traitement à demi-dose a été inefficace, avec une baisse de rendement de 30 % ! Les dernières économies en la matière ont déjà été réalisées il y a plusieurs années... » ●
cherchent les économies, il faudrait une deuxième année comme 2016 car beaucoup
Germain Boulay, chef marché fongicides grandes cultures chez Adama
« Chercher le
meilleur ratio bénéfice/prix »
© ADAMA
Germain Boulay conseille « d’agir toujours en préventif mais de piloter ses interventions, c’està-dire de traiter au plus juste, non pas par rapport à un stade, mais face à une pression parasitaire ».
« C’
est le moment de se poser les bonnes questions, d’éviter les gaspillages, les traitements automatiques… même si pour les fongicides, l’investissement est rarement inutile. Chaque passage est presque systématiquement valorisé, l’absence d’intervention revenant à amputer le rendement et donc le revenu.
l’intervention en fonction du risque maladies mais aussi de revoir un peu les doses même si nous constatons, dans nos panels d’agriculteurs, qu’elles sont déjà relativement basses. Tous les produits disposent d’un certain degré de flexibilité. Si la trésorerie l’impose, on peut baisser la concentration au T1 mais attention au risque encouru, sans parler des incidences sur les niveaux de résistance des maladies.
Réduire les doses L’enveloppe consacrée aux fongicides peut cependant varier selon le prix des céréales. Partant du principe qu’un traitement fongicide est toujours justifié, il faut d’abord, en saison, pour réduire l’investissement global, suivre ses parcelles, les bulletins de santé du végétal, les préconisations d’Arvalis.
Concernant le choix de la spécialité, il faut étudier le ratio bénéfices/prix, plus ou moins bon selon les cas. L’année 2016 donne l’occasion d’y regarder de plus près. En T1, je conseille de choisir un produit qui agit contre la septoriose, mais également contre les rouilles, pour éviter de devoir passer en rattrapage et donc d’alourdir la facture.
C’est-à-dire intervenir toujours en préventif mais piloté, traiter au plus juste, non pas par rapport à un stade, mais face à une pression parasitaire. En T1, il est envisageable de décaler
Ces solutions existent et ne sont pas plus chères ! Broadway ou Manitoba répondent parfaitement à ces problématiques : large spectre, haut niveau d’efficacité et prix rai-
sonnable. Elles contiennent la triazole de référence anti-septoriose et anti-rouilles, l’époxiconazole qui est renforcée par une nouvelle molécule utilisable sur céréales, à mode d’action multisite et anti-résistances : le folpel. De plus, Broadway et Manitoba, préconisés à 1,5 l/ha, autorisent une certaine flexibilité de dose en cas de pression faible. Le troisième passage, à floraison, est le segment de marché le plus soumis à la volatilité d’usage car très dépendant des conditions météorologiques. En année sèche, la question d’investir ou non en T3 peut se poser.
Épopée, idéal en T3 Il s’avère cependant extrêmement risqué de s’en passer en cas d’épisode pluvieux, qui favorise le développement des fusarioses. Mieux vaut alors privilégier un produit complet, efficace contre Fusarium et Microdochium. Sur ce créneau, Épopée présente, de loin, le meilleur ratio bénéfices/prix du marché. » ●
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LE DOSSIER
Julie Coulerot et Pascaline Louis d’Agro-Conseil
« Préserver le potentiel avec un budget serré » «Q
uel danger représente l’attaque d’une maladie pour une culture ? Quel est le risque encouru si l’on n’agit pas ? Celui-ci vient d’un élément extérieur capable d’endommager une culture. Les impacts peuvent être quantitatifs et/ou qualitatifs. Les incidences pour l’exploitation sont, elles, économiques.
bonne gestion de la fertilisation d’autre part. Une plante mal nourrie est fragile ! Il faut déjà favoriser l’élaboration du potentiel, avant de le protéger. L’agriculteur peut choisir de lutter contre les maladies selon un programme, décidé quelques mois plus tôt selon les efficacités affichées des produits et déclenché en préventif sans forcément observer la parcelle.
Viser la rentabilité Intervenir ou non face à une menace, opter pour une stratégie plutôt qu’une autre, c’est prendre un risque, avec l’espoir d’un gain ou tout du moins de limiter la perte. Les répercussions de ce choix ne sont pas totalement prévisibles, c’est là qu’est le risque. Dans le cas de la protection fongique, il faut décider de traiter ou non et contre quelles maladies. Rares sont les années où les conditions sont réunies pour que la plante exprime tout son potentiel. Il faut donc élaborer une stratégie. Il est impossible de ne pas faire de choix. Rappelons que le recours à la chimie est le dernier rempart face aux bio-agresseurs des céréales. Il est possible d’anticiper avec les notions de base de la protection intégrée d’une part et une
Cela paraît sécurisant mais financièrement est-ce rentable ? Est-ce la pression effective de la maladie dans la parcelle qui a justifié cette dépense ? Il est prouvé que les maladies ou prédateurs peuvent être présents dans un champ, sans qu’il y ait pour autant un intérêt économique à intervenir. Une attaque fongique perçue comme violente peut s’expliquer par une forte pression parasitaire ou par l’état de faiblesse de la culture, ou les deux. Un traitement vise à préserver le potentiel de la culture, il ne le crée pas. Il doit maîtriser l’attaque parasitaire pour que la plante passe sans "trop" d’encombres à un stade moins sensible. Vouloir éradiquer totalement la maladie, à quelques exceptions près, peut générer des dépenses inutiles. La solution la plus écono-
mique pour l’agriculteur reste la surveillance de ses parcelles, sachant surtout que chacune réagira différemment à un même agresseur. Depuis 1983, l’outil Épipré permet, sur la base d’observations couplées à un calcul risques/ bénéfices, de planifier les actions en préservant l’équilibre entre économie et sécurité. Épipré guide l’agriculteur dans le suivi du piétin-verse, des rouilles jaune et brune, de l’oïdium, de la septoriose et des pucerons, de fin mars à début juillet, à une fréquence adaptée aux événements météo. Le conseil porte sur les dates d’intervention et sur le rythme des observations en amont. Le producteur peut ainsi vérifier la pertinence de ses actions.
Surveiller ses parcelles Grâce Épipré, nous calculons et comparons le coût d’une intervention et les pertes en cas de non traitement afin d’établir un conseil à la parcelle ou même pour les différentes zones d’une même parcelle. Un avis de traitement est déclenché si et seulement si les conséquences d’une attaque ne sont plus acceptables d’un point de vue économique. » ●
Nicolas Lemonnier, chef marchés biostimulants & biocontrôle grandes cultures d’Arysta LifeScience
« Une vision globale de sa culture pour investir au plus juste »
«U
ne nouvelle campagne agricole débute dans un contexte économique très difficile. Chaque agriculteur doit réagir, prendre du recul afin d’analyser sa situation et aller de l’avant. Objectif : pérenniser son exploitation, son entreprise. Oui, la trésorerie est malmenée. Oui, des économies doivent être réalisées. Pas à n’importe quel prix cependant, sous peine de grever dès maintenant le résultat de la moisson 2017.
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Il convient de mieux répartir les dépenses à venir, sans tomber dans les extrêmes en faisant des coupes franches dans le budget. S’affranchir de certains achats, qui sont en réalité des investissements sur le résultat final, sera en fin de compte préjudiciable pour l’agriculteur à moyen ou court termes. Contre les maladies des céréales, l’erreur serait de décider, dès la morte-saison, de faire l’économie d’un traitement. La prise de risque serait alors trop importante
Terre-net Magazine I Novembre 2016
quant au rendement final visé. Plus que jamais l’agriculteur doit avoir une vision globale de la conduite de sa culture. Il aura commencé par bien choisir sa variété (plutôt tolérante aux maladies), sa date de semis (pas trop tôt pour éviter que la maladie s’installe précocement) et sa densité. Puis, en saison, il consulte fréquemment les bulletins de santé du végétal pour ajuster au plus près les doses et les produits employés. Il utilise des OAD pour agir plutôt
H
rence d’éléments minéraux, elle aura beau être protégée convenablement, le potentiel de rendement ne sera pas atteint.
© ARYSTA LIFESCIENCE
La fertilisation des cultures est donc tout aussi essentielle que leur protection et que le choix des semences. Dans ce sens, les biostimulants agissent directement sur la plante pour optimiser son métabolisme et rentabiliser l’investissement engrais.
La fertilisation est aussi essentielle « Contre les maladies des céréales, l’erreur serait de décider, à la morte-saison, de supprimer un traitement. »
en préventif, adapte ses dates d’intervention et se déplace régulièrement dans ses parcelles pour observer ses céréales.
Biocontrôle et fongicide Ces réflexes, s’ils sont correctement appliqués, lui permettront de faire des économies, ou plutôt d’investir au plus juste, afin de sécuriser son potentiel et, en bout de course, préserver son revenu. Arysta propose Néo Power, Néo Perform et Actu’Control, des solutions de protec-
HERBICIDE
tion économiques et techniquement fiables, alliant deux modes d’action différents et complémentaires : biocontrôle et fongicide. Grâce aux offres trois voies (laminarine + triazole + chlorothalonil), on peut contrôler efficacement, en sortie d’hiver, un large spectre de maladies et attendre sereinement le relai fongicide classique à dernière feuille. Attention, d’autres postes ont un impact indirect mais significatif sur la résistance des céréales, comme la nutrition. Si la plante vient à manquer de carburant, en l’occur-
Nos Physio Activateurs exercent ainsi une action sur la physiologie du végétal. En grandes cultures, ils permettent à la plante de capter un maximum d’unités d’engrais et de valoriser les minéraux du sol. L’approvisionnement de "l’usine végétale" reste optimal. La photosynthèse tourne à plein régime au service de la croissance. La plante est dans les meilleures dispositions pour résister aux aléas climatiques et aux attaques des bio-agresseurs, survenant tout au long de son développement. » ●
Blé tendre d’hiver, blé dur d’hiver, orge d’hiver, orge de printemps, triticale et épeautre
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LE DOSSIER
Stéphane Carbonne, chef marché fongicides céréales et colza, Bayer CropScience
« Rappelons la rentabilité de la protection
fongicide, respectons les doses conseillées »
© BAYER CROPSCIENCE
tement. Elles atteignent au total sur 2016, 25 à 26 q/ha, répartis entre le T1 (un peu moins de 5 q/ha), le T3 (7 q/ha) et le T2 (14 q/ha), le segment le plus impactant.
Dans le contexte difficile de l’année 2016, « la tentation peut être d’utiliser les fongicides comme variable d’ajustement afin de réduire les coûts de production », fait remarquer Stéphane Carbonne.
« L’
année 2016 est inédite vu l’ampleur des difficultés. La moisson est catastrophique, en quantité et qualité, et le prix du blé est historiquement bas, alors que nos voisins européens s’en sortent mieux, ce qui ne favorisera pas une remontée rapide des cours des céréales. Cette situation économique difficile va très certainement peser sur les achats de fongicides durant la morte-saison avec des engagements moins précoces et des réapprovisionnements tardifs, les agriculteurs décalant leurs investissements. Dans
un tel contexte, la tentation peut être d’utiliser les fongicides comme variable d’ajustement afin de réduire les coûts de production, mais l’impasse sur les herbicides peut compromettre l’implantation de la culture. On a ainsi vu cette année le déploiement de produits génériques au détriment des spécialistes des fusarioses, avec le risque de ne pas protéger l’épi contre toutes les maladies présentes à ce stade. La rentabilité moyenne de la protection fongicide se mesure par les pertes de rendement dues à l’absence de trai-
La tonne de blé était en fin de campagne dernière à 130 €. Ainsi, en T2, un investissement de 50 €/ha (qui correspond à l’emploi du produit de référence sur ce segment à la dose recommandée), rapporte 182 €/ha à la récolte, soit un gain de 3,6 € par euro investi. D’où la rentabilité de tels traitements utilisés selon les préconisations.
Un gain de 3,6 € par euro investi D’autres exploitants pourraient être tentés de réduire les doses apportées avec pour conséquence d’augmenter la pression de sélection sur des souches de champignon moins sensibles. Aucune nouvelle famille chimique n’étant attendue à moyen terme, il s’agit d’assurer la durabilité des solutions existantes pour que les producteurs aient à leur disposition des produits capables de préserver leur rendement. Cela suppose d’employer les fongicides à des doses efficaces qui limitent cette pression de sélection, soit celles recommandées. » ●
Nouveauté SDHI attendue courant novembre
© INFOGRAPHIE TERRE-NET MÉDIA
Bayer attend l’autorisation de mise en marché d’un fongicide composé d’une double SDHI, fluopyram et bixafen, et de prothioconazole. « Pour une application visant à protéger la dernière feuille, cette association présente plusieurs atouts : gain de rendement par rapport aux meilleures références actuelles du marché, action à la fois rapide et persistante permettant une flexibilité de positionnement, et durabilité grâce à la combinaison de molécules performantes et complémentaires. »
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Terre-net Magazine I Novembre 2016
LE DOSSIER
I
l n’est plus temps de le dire mais notez que le choix variétal reste un levier majeur d’optimisation dans un contexte de réduction des marges de manœuvre en matière de protection phytosanitaire. En effet, avec une variété résistante aux maladies foliaires, l’agriculteur peut envisager de retarder ou réduire les traitements.
Prophylaxie
« Rappeler l’intérêt de la prévention par l’agronomie » © TERRE-NET MÉDIA
« Face au piétin-verse, à la fusariose ou à la verse, elle peut permettre de supprimer un passage, pour un gain potentiel de 30 à 60 €/ha », témoigne Jean-Yves Maufras, d’Arvalis - Institut du végétal.
Pour lutter efficacement contre les maladies des céréales, il faut gérer les résistances et les intrants.
La chimie n’est pas l’unique recours face aux maladies. Il convient d’élaborer sa stratégie de défense des cultures avant le semis et durant tout l’itinéraire cultural.
Parmi les leviers à activer, notons : • la rotation des cultures, une succession de blé sur blé favorisant le développement de la plupart des parasites ; • le travail du sol, l’enfouissement des résidus après récolte limitant la propagation des maladies ; • le choix des variétés. De comportement inégal face aux pathogènes, certaines témoignent d’un bon indice de résistance, pas toujours bien valorisé en pratique ; • la densité de semis. Plus elle est élevée, plus les conditions du milieu sont favorables aux maladies ; • les dates de semis. Plus celui-ci est précoce, plus la culture est exposée aux différents cycles de multiplication du pathogène ; • la fertilisation azotée. Plus la dose d’azote est forte, plus la contamination sera importante. Puisque la plante gagne en vigueur et en feuillage, le champignon trouve un contexte idéal pour se développer. Chaque maladie a ses spécificités : la fusariose se cache dans les résidus végétaux, le piétin-verse apprécie les rotations chargées en blé, le choix variétal améliore le contrôle de la septoriose, surtout celui de la rouille... Les réponses prophylactiques ne sont donc pas les mêmes pour tous les pathogènes.
Efficacité des méthodes de lutte disponibles Principales maladies Piétin échaudage
Source : Arvalis-Institut du végétal
Piétin verse Oïdium Septorioses Helminthosporiose (HTR) Rouille jaune Rouille brune Fusarioses épis
Importance des bioagresseurs
Lutte chimique
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+
++
++
+
+++
Résistance variétale
Lutte biologique
Lutte (1) agronomique
_
+
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+
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+++
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Stimulateur de défenses des plantes
+
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+
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++
Légende : +++ Forte, ++ Moyenne, + Faible, - Sans effet (1) Les maladies sont sensibles à l’interaction entre le travail du sol et les précédents, la gestion des résidus de culture ou des repousses, la date et la densité de semls, la fertilisation azotée, etc.
Plus largement, c’est toute la prophylaxie qui permet d’alléger le recours aux produits phytos. « Pour lutter efficacement contre les maladies des céréales, il faut gérer les résistances et les intrants, donc construire sa protection bien en amont du semis. » La prise en compte de certaines données parcellaires (gestion des résidus, rotation, variété) réduit la facture des applications en végétation. Si les traitements chimiques, bien positionnés, sont une réponse efficace aux maladies, ils ne doivent pas être le seul recours. L’utilité de ces « bonnes pratiques prophylactiques », qui visent à prévenir l’apparition ou la propagation d’une maladie, n’est pas toujours perçue et elles sont parfois oubliées, voire négligées, au profit d’une lutte chimique à laquelle les producteurs accordent une grande confiance. » ●
Maladies : des outils pour déclencher Le Baromètre des maladies du blé, en accès libre sur le site d’Arvalis, évalue le risque lié aux maladies fongiques en intégrant les paramètres climatiques à venir et les conditions de culture. Basé sur des données agronomiques et climatiques, il calcule instantanément un niveau de risque sur sept jours pour cinq maladies : piétin-verse, septoriose, fusariose, rouilles jaune et brune. Mesurés par le biais de modèles agro-climatiques, les risques indiquent le développement probable de chaque maladie, ce qui permet de déclencher les traitements de façon optimale. Ce type d’OAD est d’autant plus rentable que la pression maladie est faible car il peut faire économiser des traitements initialement prévus.
Terre-net Média : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Novembre 2016
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2005 - 145 ch - 3543 h Kverneland OPTIMA 52 000 € HT - N° 717137 2002 - N°914778 SABATHE ET FILS SARL
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Massey Ferguson 6245
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Massey Ferguson 6245 1984 - N°982863 Monocoque 000h€ 2003 - 14 90 T. ch -- 7 7200 GROUPE SEMAN 19 DUCASTEL 900 € HT - N° 949089
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2005 - 145 ch - 3543 h 52 000 € HT - N° 717137 SABATHE ET FILS SARL
2004 - 192 ch - 5700 h 000 € HT - N° 936072 La60 Campagne BBC12 AGROTECH
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2012 - 170 ch - 1678 h 78 000 € HT - N° 941902 AGRIVISION
2007 - 157 ch - 5090 h 29 500 € HT - N° 894277 Thievin pcd 24 ETS FREULET
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3mARION - 4 rg - 75 cmCEBIS Claas 640 3 200 € HT. ANSELIN 2009 - 155 ch - 5095 h 50 000 € HT - N° 508980 HEXACTIV DOUSSET-MATELIN
Massey Ferguson MF 6260 1999 - 100 ch - 8600 h 17 000 € HT - N° 745075 Lambert RB 45 DUQUESNE AGRICOLE
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MF 6475 2008 - 4000 H 39 000 €
JD 6190R 2012 - 1800 H 84 000 €
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CLAAS ARION 520 CIS 2013 - 1000 H 46 000 €
CLAAS ARION 620 CIS 2015 - 1400 H 70 000 €
2005 - 5000 H
2006
MF 7619 DYNA VT Exclusive
MF 7622 DYNA VT Exclusive
2013 - 1650 H
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MF 7624 DYNA 6 Exclusive 2012 - 950 H
Semoir SULKY SPL 4 M - 2000 28 rgs à disques
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2010 - 9.15 M Broyeur - 1558 H
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MF 6475
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2007 - 7.32 M 865 H - Broyeur
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CASE IH Puma 140 Multicontroller 2009 - 3519 H Tout susp - Rel AV - BV Full
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OCCASIONS
Deutz-Fahr Agrotron 6160 PAR SÉBASTIEN DUQUEF // sduquef@terre-net-media.fr
© DEUTZ-FAHR
Marque : Deutz-Fahr Modèle : Agrotron 6160 Puissance annoncée (ch) : 166 Moteur : 6 cylindres Deutz TCD Tier 4 interim Cylindrée (l) : 6,1 Boîte de vitesses : Powershift Couple maxi (N.m) : 672 de 1 200 à 1 400 tr/min Effort de relevage annoncé (t) : 9,52 Poids à vide 4RM (t) : 5,87
Le confort de la boîte Sense-shift
Avis utilisateurs et réseau de distribution Transmission Powershift souple. Cabine confortable. Faible consommation de carburant. Possibilité de faire le plein de chaque côté du tracteur.
L
a série 6 Deutz-Fahr se compose de quatre modèles de 150 à 190 ch. Les deux plus petits sont équipés d’un bloc Deutz 4 cylindres, les autres d’un 6 cylindres. Tous les moteurs répondent aux exigences de la norme Tier 4 interim. Pour atteindre la puissance nominale, le constructeur a installé 16 soupapes, un turbo wastegate, un intercooler et une gestion électronique du dispositif DCR (Deutz Common Rail), injectant le carburant jusqu’à 1 600 bars. Côté transmission, la boîte Sense-shift change les vitesses automatiquement en fonction des conditions de travail, « sans que le conducteur ne s’en aperçoive », assure la marque. Au total : six gammes à quatre rapports avec 24 vitesses avant et 24 arrière. Pour améliorer la traction, le pont avant et le différentiel s’engagent de manière automatique. Et au-delà d’une certaine vitesse et/ou d’un angle de braquage donné, ils se désengagent automatiquement. Pour augmenter les performances du système de freinage, Deut-Fahr propose des freins à disque immergés dans le pont avant. Enfin, la version P peut recevoir jusqu’à sept distributeurs à commande électrohydraulique. Une pompe à cylindrée fixe débite 83 l/ min. En option, un modèle à cylindrée variable et détection de charge pousse le débit à 120 l/min. Pour la prise de force, le chauffeur a le choix entre quatre régimes : 540, 540 Éco, 1 000 ou 1 000 Éco.
Déverrouillage des distributeurs hydrauliques au démarrage. Marchepied avec quatre marches. Visibilité limitée par le catalyseur (en bas à droite). Fuites sur les prises d’huile.
Notation Fiabilité : Finition : Budget : Cote à la revente :
Cote moyenne des Deutz-Fahr 6160 90 000 €
85 000 €
83 350 €
80 000 €
75 300 €
Unités vendues en France : 870. Parmi les options les plus commercialisées : relevage avant, cabine et pont avant suspendus. Rappels recensés : aucun.
75 000 €
70 000 €
65 000 €
65 750 €
2015
2014
2013
Cote établie pour un tracteur en équipement standard et une utilisation moyenne annuelle de 500 h. Années d’immatriculation
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N° 1 003 651
N° 993 794
N° 1 008 533
N° 893 141
Deutz-Fahr Agrotron 6160 DCR 2013 – 166 ch – 1 650 h Prix HT : 65 000 €
Deutz-Fahr Agrotron 6160 TTV 2014 – 166 ch – 480 h Prix HT : 69 900 €
Deutz-Fahr Agrotron 6160 2013 – 166 ch – 1 209 h Prix HT : 68 500 €
Deutz-Fahr Agrotron 6160 TTV 2013 – 166 ch – 840 h Prix HT : 78 000 €
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