Terre-net Magazine n°11

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EDITORIAUX La rédaction

Les lecteurs

Les délocaliseurs délocalisables ?

Appui financier et ouverture sur l’extérieur

vec 8 milliards d’euros d’excédent pour les neufs premiers mois de 2011, les derniers chiffres du commerce extérieur de produits agricoles et agroalimentaires ne traduisent pas seulement la compétitivité retrouvée d’un secteur clé de l’économie française, portée par une demande dynamique et des prix en hausse. Ils plaident aussi en faveur des partisans de la réindustrialisation de notre pays, dans une économie mondialisée. Le principal avantage qui en découlerait : être doté de filières Frédéric Hénin, rédacteur en chef industrielles fortes, avec un partage de la de Terre-net. valeur ajoutée équitable entre les maillons pour combler notre balance commerciale. On ne le répètera jamais assez : un emploi dans l’agriculture et dans l’industrie en génère jusqu’à sept. Avis donc aux adeptes d’un verdissement excessif de la Pac de l’après 2013, en pleine renégociation. L’économie de demain sera certes plus "verte" mais une France aux paysages préservés, sans paysans et sans produits agricoles abondants et diversifiés, c’est le démantèlement et la délocalisation assurés de la filière agroalimentaire et agroindustrielle. Or avec ses atouts, notre pays est une valeur sûre pour augmenter, à son niveau, la production agricole mondiale d’ici 2050 ; mais aussi pour bâtir une économie moins dépendante en hydrocarbures, afin d’éviter des dérèglements climatiques excessifs dont sont, entre autres, victimes les pays de la mer Noire ou l’Amérique du Nord. Avis aussi aux industriels qui crient à la délocalisation, ceux-là mêmes qui en étaient menacés il y a seulement quelques mois s’ils ne se soumettaient pas au diktat des prix bas ! Car les temps changent. Les éleveurs de bovins viande sont dorénavant en position de force pour capter la valeur ajoutée, qui leur a tant échappé depuis 20 ans. Et ils vont la prendre là où elle est ! Avec des prix plus élevés et des produits agricoles plus rares, le nouveau Groupement d’exportation français de la filière bovine est le frémissement d’un nouveau rapport de force entre producteurs et transformateurs avec des agriculteurs prêts, pour préserver leurs marges, à livrer l’industrie agroalimentaire sur les lieux de consommation. Car la crise est en Europe, pas dans les pays émergents où la demande de produits agricoles et agroalimentaires est forte.

Stéphane Maladry, céréalier à Ebouleau (Aisne). Deux sociétés : Earl du Château d’eau (190 ha en grandes cultures) et Ag’conseil (appui à la gestion de ferme).

Les doubles actifs en agriculture sont encore rares. Et ils ne sont pas toujours bien perçus ! Je trouve donc intéressant d’en parler et je tiens à insister sur ce sujet en complément du témoignage de Christophe Petit, paru en éditorial dans Terre-net Magazine numéro 10.

© DR

© Terre-net Média

A

Oui, on peut être agriculteur et faire autre chose en complément. C’est un appoint financier supplémentaire, permettant de sécuriser le revenu. Ma double activité m’a beaucoup aidé lors de mon installation : j’ai travaillé 15 ans dans la distribution agricole en plus de la ferme. J’y vois aussi l’opportunité de s’ouvrir sur l’extérieur. A 38 ans, j’avais envie de développer moi-même une offre de prestations, préférant mettre mes compétences au service des autres. A côté de mon métier d’agriculteur sur l’exploitation familiale, auquel je tiens, j’ai donc créé une société de conseil pour accompagner les propriétaires fonciers ou les agriculteurs. Je travaille, par exemple, pour des exploitants proches de la retraite en attendant que leur exploitation soit reprise : il faut que la ferme continue de tourner pour préserver le patrimoine. J’apporte aussi mon appui aux propriétaires fonciers qui veulent gérer une ferme sans y être, ou aux agriculteurs ayant une double activité prenante. Sans avoir le statut de gérant, je veux être force de proposition au quotidien quant aux choix à faire pour l’exploitation : machinisme, suivi technique, vente des céréales, investissements, suivi règlementaire, etc. Nous parlons marché à terme, traitements, Pac… Avec l’objectif d’optimiser les systèmes de production. L’ouverture, c’est aussi aller chercher de l’information pour la mettre au service des gens : le but n’est pas de décider à leur place mais de leur amener des solutions possibles ; avec tous les tenants et les aboutissants pour qu’ils puissent prendre leur décision et pour les faire réfléchir à des sujets auxquels ils n’auraient pas pensé.

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Imprimé par Imprimerie LEONCE DEPREZ ZI «Le Moulin» 62620 RUITZ N°11 - Décembre 2011 Tirage : 105000 / ISSN 2112-6690 N° enregistrement à la Commission paritaire des publications et agences de presse : 0313 T 90765

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tri angles

Des prises de vue, notre point de vue

Sécheresse 2011 Les éleveurs toujours à sec ! Qui l’aurait cru cet été ? Avec des journées plus froides et plus courtes, la sécheresse persiste de manière insidieuse cet automne. Et pourtant, elle fait peu parler d’elle dans les médias. Or, le mois d’octobre aura été le plus sec de ces 50 dernières années ! En France, les réserves en eau sont inférieures à la normale, les stocks de foin dans les élevages sont au plus bas et l’enveloppe du fonds national de gestion du risque en agriculture a été divisée par deux. Quant aux critères d’indemnisation, ils ne favorisent que les productions spécialisées. La sécheresse de 2011 est la nouvelle plaie de l’agriculture, dont les agriculteurs n’ont pas fini de se remettre.

Des terres complètement à sec !

La trésorerie

est à sec avec 22.000 € de pertes pour Frédéric Blin ! Entre l’achat de 300 t de paille supplémentaires et de 35 t d’aliments concentrés, Frédéric Blin, éleveur de 100 mères charolaises dans l’Yonne, aura perdu près de 29.000 € cette année pour faire face aux conséquences de la sécheresse. Une situation courante dans le département. Le premier acompte de l’indemnité du fonds national de gestion du risque en agriculture (ancien fonds des calamités agricoles), qu’il a reçu en octobre, s’élève à 5.600 €, cette première indemnisation représentant 80 % du montant total. En touchant le solde de son indemnité en janvier prochain, il sait déjà qu’il lui manquera encore 22.000 € pour couvrir les frais engendrés depuis le mois de juin. « C’est une année de plus de galère. Et ce n’est pas la hausse des cours de la viande qui permet de boucher les trous », déplore Frédéric Blin. « Et comme la sécheresse continue, il ne devrait pas y avoir beaucoup d’herbe au printemps. On en reparlera en avril ». Rendezvous est donc pris.

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Terre-net Magazine I Décembre 2011

Les animaux au régime sec…

Un éleveur sur trois n’a pas pu reconstituer ses stocks fourragers malgré les pluies de cet été, d’après le dernier Baromètre agricole Terre-net Bva*. Dans les prochains mois, 80 % d’entre eux devraient acheter de la paille ou de l’aliment concentré pour pallier le manque de fourrage. 31 % des éleveurs interrogés ont pu "tout juste" profiter des précipitations estivales pour compenser leur déficit fourrager du printemps et, ainsi, disposer d’un peu de stock pour l’hiver à venir. Ils ne sont que 36 % à avoir "suffisamment" de réserves.

Crédits photos : AFP

En novembre, 79 % des nappes phréatiques affichaient un niveau inférieur à la normale. Certes, le sud de la France est en partie sous les eaux mais au nord, ce ne sont pas les quelques précipitations de ces dernières semaines qui ont rempli les nappes. D’après le Bureau de recherches géologiques et minières, « cette situation est le résultat de plusieurs années de déficit pluviométrique ». Le mois d’octobre aurait même été « l’un des plus secs des 50 dernières années ». Et les cumuls de précipitations sur les mois de septembre et d’octobre sont globalement déficitaires de 25 à 50 % sur l’ensemble du territoire français. Le déficit pluviométrique atteint, par exemple, 50 à 75 % dans les Pays-de-la-Loire, dans le Calvados, en Aquitaine ou encore en Auvergne.

Pierre Criado

*Sondage réalisé du 3 au 11 octobre 2011 par Internet, auprès d’un échantillon national de 912 agriculteurs professionnels connectés, âgés de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : région et orientation principale de l’exploitation (grandes cultures / polyculture-élevage / autres : viticulture-arboriculture-maraîchage) - Source : Scees.

Lire aussi l’article "des indemnités au compte-goutte" sur www.terre-net.fr/mag/11secheresse


SOMMAIRE

[ Performance production ]

16

[ Édito ]

3

Vos challenges techniques : Maïs fourrage : risque d’acidose élevé cet hiver Printemps sec et été pluvieux. Résultat : cet automne, les maïs présentent un taux d’amidon très important. Un excès d’énergie dans la ration, qu’il faut maîtriser pour conserver un troupeau sain et performant.

Les délocaliseurs délocalisables ? La double activité, un appui financier et une ouverture sur l’extérieur

[ Tri angles ]

4

Des prises de vue, notre point de vue : Sécheresse 2011: les éleveurs toujours à sec !

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La température du monde agricole : Régulation, contractualisation et modernisation

7

Paroles de lecteurs : stratégie laitière, dette publique...

© Watier-Visuel

[ Terre’momètre ] [ Pleins phares ]

[ Syndic’arène ]

8

Le pluralisme des idées : Solidarité en agriculture (2ème volet)

[ Impact ]

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Votre horizon : Tribune du Copa-Cogeca

Au coeur du machinisme : Claas Axion 900 : un tracteur "deutsche qualität"

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Les essais matériels AutoSpire Lucas G : débit de chantier et qualité de ration

21

Les incontournables du machinisme : Agritechnica 2011 : encore des nouveautés à découvrir !

[ Grand angle ]

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[ Champ planet’terre ]

12

18

Les enjeux de saison Stratégie fongicide : ajuster c’est gagner jusqu’à 5 q/ha Adapter son prévisionnel à l’automne, puis piloter ses interventions en saison, c’est possible en tenant compte de la sensibilité variétale et d’autres critères propres à chaque parcelle. Avec le triple avantage de gagner en rendement, d’économiser en intrants et de grandir en technicité.

Passe et impasse : Lait en Ukraine : un ancien kolkhoze fait peau neuve

© Btpl

© Terre-net Média

Pour redresser son secteur laitier, le gouvernement ukrainien encourage la reconstitution de grands élevages. La France doit-elle se sentir menacée aux portes de l’Union européenne ?

[ En avant marge ] Les clés pour vous positionner :

14 15

Céréales : les agriculteurs ukrainiens boudent les marchés Lait : la production tirée par les prix et la demande

[ Terre-net Occasions ]

29 30 41

La sélection professionnelle agricole Top affaires spécial best of de l’occasion Les annonces gratuites des agriculteurs

[ Argus ]

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La cote tracteur : Deutz-Fahr Agrotron K90

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Votre horizon La température du monde agricole terre’mometre

Questions d’actualité Régulation des productions porcine et bovine : pour ou contre ?

P

our ! D’après le Baromètre agricole Terre-net Bva*, 61 % des agriculteurs français seraient "favorables à une régulation et à une maîtrise des productions porcine et bovine (lait et viande) au niveau européen" ; soit, dans le détail, plus de deux tiers des éleveurs (68 %) et des polyculteurs-éleveurs (70 %), ainsi que 49 % des céréaliers. En revanche, 20 % des éleveurs, 20 % des polyculteurs-éleveurs et 22 % des céréaliers y sont hostiles.

Vous personnellement, seriez-vous favorable ou opposé à une régulation et à une maîtrise des productions porcine et bovine (lait et viande) au niveau européen ?

37% 24%

20%

Plutôt favorable

14%

20 % des agriculteurs ne se sont pas prononcés sur cette question. Un pourcentage élevé, qui s’explique par un nombre important de réponses "Ne se prononce pas" dans le secteur des grandes cultures (29 %) et en arboriculture, viticulture et maraîchage (37 %).

Tout à fait favorable

Plutôt opposé Tout à fait opposé

5%

Ne se prononce pas

Baromètre agricole Terre-net Bva*

Matériels agricoles : la contractualisation fait son chemin en concession Ne sais pas

15 %

Seriez-vous prêt à contractualiser, avec votre concessionnaire, les services d’entretien de vos matériels ? Baromètre agricole Terre-net Bva*

Non 56 %

Oui 29 %

A

lors que la contractualisation tente de s’imposer entre producteurs et transformateurs, elle se développe aussi dans les concessions de matériels agricoles. Et même s’ils n’ont pas véritablement franchi le pas, les concessionnaires et leurs constructeurs pourraient, à l’image

du secteur industriel, faire évoluer les relations commerciales avec les agriculteurs dans les années à venir. Une idée qui séduit aujourd’hui 29 % des exploitants agricoles, selon le dernier Baromètre agricole Terre-net Bva*.

Moral des agriculteurs

La modernisation des exploitations suit son cours

A

u cours des six prochains mois, 83 % des agriculteurs interrogés dans le cadre du dernier Baromètre agricole Terre-net Bva* réaliseraient un investissement pour moderniser leur exploitation. 25 % prévoient, par exemple, d’acquérir un matériel agricole dont ils ne disposent pas encore.

42%

41%

Les agriculteurs vont-ils investir dans les six prochains mois ?

Oui, certainement Oui, probablement

34 % envisagent de remplacer un matériel ancien qu’ils utilisent sur l’exploitation par un modèle neuf (+ 4 % par rapport à mars 2011) et 34 % s’orienteraient, pour ce renouvellement, vers l’occasion (+ 5 % comparé à mars 2011). Pour 33 % des exploitants agricoles, "l’extension ou la modernisation des bâtiments" fait partie des projets à venir.

Terre-net Magazine I Décembre 2011

Ne se prononce pas

1% Baromètre agricole Terre-net Bva*

*Sondage réalisé du 3 au 11 octobre 2011 par Internet, auprès d’un échantillon national de 912 agriculteurs professionnels connectés, âgés de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : région et orientation principale de l’exploitation (grandes cultures / polyculture-élevage / autres : viticulture-arboriculture-maraîchage) - Source : Scees.

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Non, certainement pas

16%

Le Baromètre agricole Terre-net Bva sur www.terre-net.fr/barometre


OPINIONS

Paroles de lecteurs Extraits des discussions entre agriculteurs sur Terre-net.fr et Elevage-net.fr/Web-agri.fr

Stratégie industrielle laitière ?

Massey8210 : « L’après "quotas" : les industriels privés veulent du lait pour faire les Pgc (produits de grande consommation). Les "coops" veulent faire des tours de séchage pour absorber le développement de leurs adhérents et pour inonder le marché mondial au prix mondial. Et pour faire supporter une partie de l’investissement aux producteurs ? En gros, les privés ont une stratégie de chiffre d’affaires et de valeur ajoutée, les "coops" une stratégie de volume. » Source : forum des Terrenautes.

La faute aux enseignants agricoles ? PR : « L’enseignant construit son cours en fonction du programme (...), qui lui-même est le résultat d’une réflexion entre d’autres enseignants et l’inspecteur pédagogique (...); lesquels se basent sur un référentiel afin d’élaborer ce programme... Les référentiels, eux, correspondent à un travail de synthèse prenant en compte les desiderata de la profession... Mais qui représente celle-ci ? L’enseignement agricole est représenté au niveau du Ministère, si je ne me trompe pas, par les élus de commissions établies à la suite de votes au sein des Chambres d’agriculture. Comment sont élus ces représentants ? Avec quelle majorité ? Et surtout avec quel type de scrutin ! Il est évident que l’avenir de l’enseignement agricole se joue avec des cartes tronquées ou mal distribuées... Si vous votez pour un syndicat, toutes les conséquences ne sont pas expliquées... ! » Source : extrait d’une discussion du forum des Terrenautes.

AU PLUS PRES DE VOS ATTENTES DEPUIS 60 ANS

Imputer le coût de la pollution

Cdric22 : « Imaginez s’il fallait imputer aux agriculteurs le coût de leur pollution. Ça remettrait peut-être en cause bien des systèmes… » Daniel89 : « Oui, peut-être et c’est la même chose pour la ménagère, le jardinier du dimanche et tous les "désherbeurs" (Sncf, Ponts et chaussées, communautés urbaines, stations d’épuration… la liste peut s’étirer à l’infini). C’est plus payant de s’attaquer aux paysans, plus très nombreux, qu’à tous les autres dont le vote pèse beaucoup plus lourd. » Source : forum des Terrenautes.

Dette publique : proposition certes simpliste...

Cane : « Ma proposition est certes très simpliste : prendre, aux riches qui ont plus de 100.000 € en banque, 50 % de leurs économies. Ça devrait suffire à rembourser une grande partie de la dette publique. Puis, il faudrait créer un impôt unique sur le revenu, qui reviendrait à prélever 20 % de celui-ci. En 3-4 ans, les riches auraient récupéré leur «fric» et l’état pourrait réinvestir dans le service public au lieu de le brader. » Source : forum des Terrenautes.

Toutes les discussions sur www.terre-net.fr/forums et www.elevage-net.fr/forums

Décembre 2011

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CHARGEURS RELEVAGES 19, rue de Rennes BP 83221 FR-35690 ACIGNE Tél : +33 (0)2 99 62 52 60 Fax : +33 (0)2 99 62 28 80 Email : contact@m-x.eu www.m-x.eu

OUTILS


sYnDiC’arene

Le pluralisme des idées

Solidarité en agriculture La nostalgie face à l’érosion d’une vertu Valeur forte du monde paysan, la solidarité agricole semble malmenée par le contexte économique actuel. Comme les adhérents de la Fnsea, du Modef et de la Coordination rurale, interrogés le mois dernier, Patrick Baron de la Confédération paysanne et Daniel Legendre, éleveur non syndiqué, partagent ce constat avec un brin de nostalgie. En revanche, Clément Calvet de Jeunes agriculteurs, non issu du milieu agricole, a été attiré par l’esprit solidaire de la profession qui, insiste-t-il, lui a permis de s’installer dans de bonnes conditions.

Jeunes agriculteurs

Non syndiqué © DR

Eleveur d’ovins viande, Aveyron. 95 ha dont 25 ha de céréales, 800 brebis.

«J

e ne suis pas du milieu agricole. Mes parents sont salariés dans l’industrie automobile. A l’usine, les relations entre collègues sont limitées, les uns ne s’intéressant pas forcément aux problèmes des autres. Chacun fait son boulot, point. Dans le secteur agricole, c’est très différent : les agriculteurs se connaissent et rencontrent souvent les mêmes difficultés professionnelles ; ils peuvent en parler et se soutenir mutuellement. Si demain mon voisin, éleveur lui aussi, se cassait une jambe, mes associés et moi irions lui proposer notre aide. Plusieurs spécificités du métier d’agriculteur m’ont incité à choisir cette profession : la liberté d’entreprendre, le travail en extérieur, le contact avec la nature, la solidarité entre « Cette solidarité a facilité exploitants. Je me suis mon installation » installé il y a un an en m’associant, en Gaec, avec un couple dont les parents partaient à la retraite. Au premier abord, ce n’est pas évident d’arriver ainsi sur une structure familiale. Or, les associés m’ont rapidement intégré au sein de l’exploitation, comme les personnes avec lesquelles ils travaillent. Cette solidarité a facilité mon installation. Dans le monde agricole, les organisations professionnelles entretiennent l’esprit solidaire. Les Cuma par exemple vont souvent audelà de la simple mise en commun de matériels. L’entraide entre agriculteurs s’avère, elle aussi, très vivace. Et les structures syndicales contribuent à la faire vivre. Chez Jeunes agriculteurs, nous organisons chaque année plusieurs événements conviviaux ouverts à tous. L’objectif est de partager notre passion avec nos concitoyens, en les sensibilisant à ce qu’ils mangent. »

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Terre-net Magazine I Décembre 2011

Eleveur laitier, Charente. 100 ha, 50 vaches, 375.000 l de quota.

© DR

Daniel Legendre

Clément Calvet

«J

e suis maire d’un petit village de 300 habitants en Charente. Je constate que, même en zone rurale, les habitants sont moins solidaires entre eux. Les relations entre les agriculteurs et les nouveaux habitants, le plus souvent d’origine citadine, se dégradent petit à petit. Ce qui met à mal la solidarité, c’est le manque de dialogue entre voisins. Les exploitants agricoles, de moins en moins nombreux, doivent gérer des structures toujours plus grandes. Avec des contraintes qui s’alourdissent, surtout en élevage, ils se détournent de leurs concitoyens par manque de temps. Quant aux nouveaux habitants non issus du milieu agricole, ils sont plus exigeants que leurs aînés envers les agriculteurs. La cohabitation entre les deux populations devient de plus en plus difficile. En revanche, l’esprit solidaire demeure au sein de la profession. En témoignent toutes les actions menées pour aider les éleveurs en manque de fourrage. Avec un voisin, nous avons trouvé de la paille en andain à 120 km et, pour simplifier logistique, un conces« Un manque de dialogue la sionnaire agricole nous a entre voisins » mis un engin télescopique à disposition. Les céréaliers ont aussi joué le jeu en nous permettant de récolter 500 t de paille sur leurs parcelles. Le tout a été réparti entre les treize éleveurs de la commune qui en avaient besoin. »


Trois avis par mois Tous les syndic ats sont sollicités, à tour de rôle, afin de garantir le pluralisme.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Venez témoigner sur

www.terre-net.fr/forums

Confédération paysanne Patrick Baron © DR

Producteur de lait et naisseur-engraisseur de porcs, Loire-Atlantique. 100 ha, 480.000 l de quota laitier, 125 truies.

«L

a solidarité dans le monde agricole n’est plus ce qu’elle était. Les "opérations paille" en faveur des éleveurs victimes de la sécheresse illustrent sa lente érosion. Plus le mot "solidarité" était employé, moins cela y ressemblait : la plupart des céréaliers ont vendu leur paille ; s’ils avaient été solidaires des éleveurs, ils l’auraient donnée. Du temps de nos grands-parents, la solidarité était dans les gènes. Elle était liée à la difficulté du métier mais aussi à notre histoire, aux guerres que nos aïeuls ont vécues. Nombreux sont ceux qui se servent de ces arguments pour affirmer que cette valeur est restée intacte. Certes, l’entraide entre voisins est toujours présente dans les campagnes, mais les rapports entre agriculteurs ont changé. Il y a quelques dizaines d’années, nous étions des collègues. Aujourd’hui, nous sommes dans un marché qui nous met tous en concurrence.

« Un marché qui nous met tous en concurence »

Notre système de retraite inéquitable contribue également à la perte de l’esprit solidaire. D’un côté, les producteurs aux faibles ressources sont soumis à un plancher de prélèvement de cotisations sociales et certains doivent consacrer 50 % de leurs revenus à ces cotisations. De l’autre, les agriculteurs les plus aisés, qui peuvent profiter d’un plafond de cotisations, ne sont prélevés qu’à hauteur de 30 % de leurs revenus. » Propos recueillis par Arnaud Carpon

Décembre 2011

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Votre horizon

Tribune

de Pekka Personen, Copa-Cogeca (1)

Renforcer la rentabilité du secteur agricole européen Face aux propositions de la Commission européenne concernant la future Politique agricole commune (Pac), le Copa-Cogeca appelle à mettre en place des mesures pour renforcer la rentabilité et la productivité des secteurs agricole et agroalimentaire de l’Union européenne. Ceci afin d’assurer, à une population croissante, la sécurité alimentaire tout en préservant l’environnement. « Ce qu’il nous faut, c’est une agriculture européenne compétitive, innovante et durable », insiste l’organisation. Actuellement, beaucoup d’enfants d’agriment que pour la croissance. Les culteurs ne souhaitent pas reprendre la producteurs doivent aussi pouferme familiale et un certain nombre d’exvoir choisir les mesures les plus ploitants, plus âgés, quittent le secteur en adaptées à leur exploitation. raison de leurs difficultés économiques. Celles destinées à promouvoir Cette situation n’est ni durable, ni admisla croissance verte, prônées par le Copa-Cogeca, consti- sible. tuent la seule manière d’aller de l’avant. Il est absurde de de- Harmonisation et flexibilité mander, à tous les exploitants agricoles, de cesser de proLes aides directes du premier pilier de la Pac duire sur un certain pourcendoivent être destinées aux agriculteurs actifs. tage de leurs Mais, une certaine terres (jachère souplesse devrait « Une agriculture écologique) être accordée aux européenne compétitive, alors que la deEtats membres mande alimenpour définir les criinnovante et durable. » taire mondiale tères à retenir. La devrait augmenCommission va ter de 70 % d’ici 2050 et que la dans la bonne direction avec son système multiplication des sécheresses, de redistribution des paiements directs. des inondations et des tempêtes Néanmoins, les agriculteurs européens menace la production. De nom- doivent être traités de manière juste et breux eurodéputés et ministres équitable, compte tenu des différences européens de l’Agriculture par- de conditions entre pays. S’éloigner des tagent cette analyse. références historiques permettra une meil-

© DR

« Des mesures efficaces sont nécessaires pour gérer le marché, en proie à une volatilité croissante », souligne Pekka Personen, secrétaire général du Copa-Cogeca.

L

es projets de la Commission européenne pour la Pac de l’après 2013 nous inquiètent au Copa-Cogeca. Celle-ci propose en effet d’instaurer de nouvelles contraintes environnementales obligatoires pour les agriculteurs, qui conditionneraient jusqu’à 30 % des paiements directs. D’où des charges supplémentaires pour les producteurs, menaçant la compétitivité et la viabilité économique des exploitations. Or, ceci est en totale contradiction avec l’objectif d’améliorer la rentabilité de l’agriculture européenne. Les agriculteurs font déjà beaucoup pour l’environnement et sont disposés à faire encore davantage. Mais, ces efforts doivent aboutir à des solutions gagnant-gagnant, sources de bénéfices tant pour l’environne-

Maintenir les aides directes Par ailleurs, le Copa-Cogeca est opposé au plafonnement des aides directes perçues par les agriculteurs, qui pénaliserait une fois de plus leur compétitivité. En outre, les propositions de la Commission pour la Pac de l’après 2013 vont à l’encontre de la stratégie "UE 2020" pour la croissance et l’emploi. Les secteurs agricole et agroalimentaire européens garantissent un emploi à quelque 40 millions de personnes en zone rurale. Ils assurent également l’approvisionnement de 500 millions de consommateurs en denrées alimentaires de qualité. Toutefois, le revenu moyen des agriculteurs de l’Union européenne ne représente que la moitié de celui de l’ensemble de la population. Il est donc essentiel de maintenir les paiements directs, sinon l’agriculture ne sera plus en mesure de tenir ses engagements environnementaux envers la société.

leure harmonisation entre Etats membres. Toutefois, ces derniers doivent disposer d’une flexibilité et d’un délai suffisants pour compenser les effets négatifs, pour les agriculteurs, du changement de système, en particulier en France. Des mesures efficaces et flexibles sont également nécessaires pour gérer le marché, en proie à une volatilité croissante. Cependant, celles que préconise la Commission, comme l’introduction d’un fonds d’urgence, doivent être examinées en profondeur afin de savoir si elles offriront davantage de stabilité sur un marché toujours plus volatil.

Continuer notre lobbying Les agriculteurs doivent pouvoir tirer davantage de revenus des marchés. Aussi, à l’image des initiatives prises dans les filières laitière et fruits et légumes, la future Pac doit renforcer les organisations de producteurs. Or, le Copa-Cogeca s’inquiète de l’absence de proposition claire dans ce domaine de la part de la Commission européenne.

(1) Représentation, à Bruxelles, des agriculteurs pour le Copa et des coopératives pour la Cogeca

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Terre-net Magazine I Décembre 2011


« Le Copa-Cogeca, qui sommes-nous ? » Le Copa-Cogeca regroupe, à Bruxelles, deux instances agricoles européennes : le Copa (Comité des organisations professionnelles agricoles), qui représente les agriculteurs depuis 1958, et la Cogeca (Confédération générale de la coopération agricole), créée un an plus tard et qui rassemble les coopératives agricoles de l’UE. Le Copa réunit 60 organismes professionnels de l’Union européenne, dont la Fnsea, et 36 structures partenaires d’autres pays d’Europe, comme l’Islande, la Norvège, la Suisse et la Turquie.

© Terre-net Média

Un point positif, selon le Copa-Cogeca, du projet de la Commission pour la Pac post 2013 : l’introduction de partenariats européens pour l’innovation, visant à renforcer les liens entre chercheurs, agriculteurs et conseillers.

Il est également crucial que les règles communautaires en matière de concurrence soient révisées pour permettre aux organisations de producteurs, telles que les coopératives, de se développer. Le Copa-Cogeca souhaite le maintien d’une Pac forte, dynamique et innovante, dotée d’un budget européen solide. Pour y parvenir, nous continuerons à faire du lobbying auprès des ministres européens,

des eurodéputés et de la Commission. En dépend la rentabilité des secteurs agricole et agroalimentaire, qui contribue à la prospérité des zones rurales en Europe. » Pekka Personen, secrétaire général du Copa-Cogeca Rubrique réalisée par Frédéric Hénin

Retrouvez toutes les tribunes politiques sur www.terre-net.fr/mag/11tribunes

Ses missions sont de défendre l’ensemble des producteurs de l’UE, en particulier dans le cadre de la Pac, en lien permanent avec les autorités, les organisations représentatives et les partenaires sociaux au niveau communautaire. Le Copa est également en relation avec de nombreuses organisations au-delà de l’Union européenne, qu’elles soient nationales ou internationales, à vocation agricole ou générale. La Cogeca, elle, est composée de 35 membres effectifs, de quatre membres affiliés et de 36 membres associés. Elle représente près de 40.000 coopératives agricoles, employant quelque 660.000 personnes et réalisant un chiffre d’affaires global annuel de plus de 300 milliards d’euros. Son rôle est de promouvoir, à l’échelon européen, la coopération dans les secteurs agricole, forestier, agroalimentaire et de la pêche et d’influer sur les décisions politiques les concernant, grâce à un travail de lobbying auprès des institutions publiques de l’UE. Afin de porter les intérêts coopératifs communautaires en dehors de l’Union, la Cogeca est membre de Coopératives Europe, la région Europe de l’Alliance coopérative internationale.

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Passe et impasse

200 ans après Napoléon en Russie, la campagne ukrainienne Pour redresser son secteur laitier et s’affranchir de son partenaire russe, le gouvernement ukrainien a décidé d’encourager la reconstitution de grandes exploitations avec plusieurs centaines de vaches laitières ; telle celle de Lomovate, un ancien kolkhoze de la période communiste repris par le groupe coopératif Euralis. La France, 2ème exportateur net de produits laitiers au niveau mondial, doit-elle se sentir menacée aux portes de l’Union européenne ?

Certains kolkhozes ont été rachetés par d’anciens employés, qui n’ont pas modernisé l’outil de production faute de moyens.

© Btpl

<

En Ukraine L’exploitation de Lomovate à Cherkassy

L’ancien kolkhoze fait peau neuve

D

tâches, très fragmentées, étaient effeces kolkhozes, qui fournissaient l’essentiel des 25 Mt de lait produites annuellement tuées sans concertation : les femmes, par exemple, assuraient la traite (20 vaches en Ukraine avant l’indépendance du pays en 1991, ne subsistent que quelques fermes. chacune), certains salariés l’alimentation et Certaines ont été rachetées par d’anciens sala- d’autres encore les travaux d’entretien. riés, qui n’ont pas modernisé l’outil de production faute de moyens ; d’autres par des inves- Des bêtes en piteux état tisseurs, intéressés essentiellement par les sols noirs, profonds et fertiles, caractéristiques de Si le potentiel génétique du troupeau était la région : les fameux tchernozioms. Il est assez bon, les bêtes en revanche étaient vrai, qu’avec des températures extrêmes en piteux état. Manque de fouroscillant entre -35°C rage, ensilages de très mauvaise et +35°C, le climat Revoir l’organisation qualité : les rations alimentaires est peu propice à la n’étaient pas équilibrées. Mais de l’élevage. production laitière. surtout, les conditions d’hygiène Et pourtant, Euralis, premier groupe coopératif agroalimentaire du Sud-Ouest de la France, a repris une ferme laitière de 700 vaches : l’ancien kolkhoze de Lomovate, à Cherkassy au sud de Kiev, qui s’étend sur 2.000 ha et emploie 330 personnes. L’élevage laitier allait alors à vau-l’eau, sans réel management et sans capitaux. Les

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Terre-net Magazine I Décembre 2011

vage. Priorité : la traite. Kriss Francken est passé de 3 à 2 traites par jour et a opté pour un système de pots avec décrochage automatique. Il a aussi regroupé les vaches par stade de lactation, avec une conduite spécifique pour chaque lot. Parmi les autres changements : l’introduction d’ensilage de luzerne dans les rations et la réduction de l’âge au premier vêlage. Par ailleurs, une mélangeuse d’occasion et une ensileuse ont été importées de France (Ndlr : bol d’une capacité de 8 m3 pour 550 vaches !) au printemps dernier. Mais, la qualité des fourrages récoltés restent médiocre en raison du manque de matériel, de sa vétusté et de l’absence de pièces détachées disponibles. Les travaux d’en-

étaient catastrophiques, en parti- © Btpl culier au niveau du circuit et de la conser- Du temps de l’ancien kolkhoze, les travaux agricoles étaient très fragmentés et effectués sans concertation vation du lait. Dès son arrivée, la première mission de Kriss Francken, le nouveau "manager" de l’exploitation, a été de trier les vaches pour ne garder que 550 laitières en état de produire. Il a fallu également revoir l’organisation de l’éle-

entre salariés : les femmes, par exemple, assuraient la traite.

silage, entre autres, traînent en longueur et sont sans cesse interrompus par des pannes. Enfin, Kriss Francken s’est attaqué à un vaste chantier, le management des salariés, qui


<

En France Analyse de Gérard Calbrix, économiste à l’Atla (2)

L’Ukraine inquiète la filière laitière

«T

rès vigilant, le secteur laitier français veut éviter une ouverture du marché européen aux produits ukrainiens. Même si ce pays éprouve de grandes difficultés à développer sa production laitière, son potentiel de croissance s’avère important ; en particulier, si Euralis et d’autres investisseurs occidentaux remettent à niveau l’ensemble de la filière comme le mentionne Philippe Wallet dans son article.

de l’Ouest avec la volonté, à terme, d’entrer dans l’Union européenne. Des négociations commerciales bilatérales ont d’ores et déjà été engagées. Elles visent à trouver un accord pour ouvrir le marché communautaire aux exportations de produits et de services ukrainiens, en échange d’un accès au marché ukrainien pour les produits et services européens. L’Union européenne, du fait de la taille de son marché et du niveau de revenu de ses consommateurs, est extrêmement attrac-

Gérard Calbrix considère que « l’Union européenne est extrêmement attractive pour les industriels laitiers implantés en Ukraine ».

Propos recueillis par Frédéric Hénin (2) Association de la transformation laitière française

11 Mt de lait produites à 80 % par les babouchkas

© Btpl

Ainsi, les bouleversements dans la gestion de l’ancien kolkhoze sont nombreux et les résultats prometteurs. Comme le montre l’audit réalisé par Philippe Wallet du Btpl (1) avec Kriss Francken et Jean Menvielle d’Euralis. Le taux de fertilité des vaches augmente, les intervalles entre vêlages sont mieux maîtrisés et la croissance des génisses s’améliore. Des progrès sont encore attendus avec l’entrée en production des génisses élevées depuis 2010. Toutefois, il reste beaucoup de choses à faire : construire une laiterie, une aire de stockage du lait et une salle de traite aux normes européennes, améliorer la ventilation des bâtiments et installer des logettes. Ces transformations s’accompagnant d’investissements importants, sans

Mais actuellement, ce sont les problèmes de qualité sanitaire du lait tout au long de la chaîne qui empêchent l’Ukraine de prendre place sur le marché mondial et en particulier d’exporter vers l’Union européenne.

© DR

exige une présence permanente sur le site. Certes, les employés sont polyvalents puisqu’ils sont capables, par exemple, de passer de la traite manuelle à la traite mécanique avec pré-trempage et désinfection. Mais, ils sont habitués à ce qu’on leur dise ce qu’ils doivent faire. Il faut donc leur apprendre à prendre des initiatives et à travailler tous dans le même sens pour la réussite de l’entreprise. Cela nécessite des explications et du temps.

Prendre des initiatives

Se détacher de l’emprise russe

Les producteurs travaillent dans des conditions déplorables. Le pays ne compte aucun élevage laitier professionnel et indépendant de dimension familiale. La collectivisation de l’agriculture pendant des décennies a fait disparaître ce type d’éleveurs qui, dans l’Union européenne, contribuent fortement au dynamisme de la production laitière. »

Aujourd’hui, l’essentiel des exportations ukrainiennes de produits laitiers sont destinées à la Russie dans le cadre, entre autres, d’accords de troc pétrole/gaz contre produits laitiers. Ces courants commerciaux, qui datent de l’ancienne Urss, perdurent malgré l’indépendance de l’Ukraine et ses relations souvent orageuses avec son puissant voisin russe. Depuis vingt ans, le pays cherche à se détacher économiquement de l’emprise de la Russie et à se rapprocher de l’Europe

tive pour les industriels laitiers implantés en Ukraine. Ces derniers pourraient facilement vendre leurs produits si les droits de douane à payer pour pénétrer dans l’UE, imposés par la préférence communautaire, étaient abaissés ou supprimés. D’autant plus que plusieurs de ces entreprises sont des filiales de groupes laitiers d’Europe de l’Ouest.

Le premier chantier après la reprise de l’exploitation de Lomovate : améliorer les conditions d’hygiène de l’élevage.

sécurité foncière (le code rural ne prévoit pas de baux à long terme, Ndlr), dans un pays instable politiquement. Néanmoins, la tonne de lait de qualité moindre est payée 350 €, ce qui augure des marges suffisantes pour rentabiliser les nouveaux équipements de l’exploitation. Philippe Wallet, ingénieur au Btpl (1)

Gérard Calbrix commente, en vidéo, le marché laitier mondial sur

www.terre-net.fr/mag/11calbrix

Avant son indépendance en 1991 et l’éclatement de l’Urss, l’Ukraine produisait jusqu’à 25 Mt de lait, soit quasiment autant que la France. Aujourd’hui, le pays ne collecte plus que 11 Mt. 80 % de la production est dorénavant réalisée par des petits producteurs, propriétaires chacun d’une ou deux vaches et détenteurs de 80 % du cheptel ukrainien. Alarmé par la situation, le ministère ukrainien de la politique agraire prépare un programme de relance de la production laitière.

Flou juridique sur la propriété des terres Dorénavant, les terres agricoles sont réparties entre les anciens salariés des kolkhozes, devenus ainsi propriétaires de parcelles de 4 ha en moyenne. Depuis 2001, un moratoire interdit tout échange de leurs "païs" (titres de propriété, Ndlr), figeant ainsi les structures en place. Pour s’agrandir, un exploitant privé doit alors louer des terres à de multiples propriétaires qui ne savent pas, souvent, où sont situées leurs parcelles. Et les baux conclus n’excèdent pas 5 ou 15 ans, ce qui limite toute velléité d’investissement.

(1) Bureau technique de promotion laitière

Terre-net Média : Terre-net.fr - Elevage-net.fr - Terre-net-Occasions.fr - Terre-net-WebTV.fr I Décembre 2011

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horizon Les clés pour vous positionner en aVantVotre marge

Céréales Les agriculteurs ukrainiens boudent les marchés L’ampleur de la récolte 2011 a incité le gouvernement ukrainien à mettre en place un système de taxes, afin de prélever des deniers pour l’Etat et de ne pas bloquer les flux d’exportation (contrairement au système des quotas, Ndlr). Conséquences pour l’agriculteur : une baisse des prix équivalente au montant de la taxe d’exportation et un marché qui, depuis le début de la campagne, s’avère relativement déconnecté du marché européen. Avec 60 % de variétés non panifiables, le blé est concurrencé par le maïs et l’orge. vec des semis de blé qui peinent à lever faute de précipitations suffisantes, 2012 ne sera pas un millésime. Aussi, cette année, les agriculteurs ukrainiens veulent profiter au mieux du marché. Ils attendent, pour vendre leurs céréales, des prix plus élevés à la production que ceux reflétés actuellement par le marché domestique. La politique d’exportation de l’Ukraine, qui a tiré les cours mondiaux à la baisse en juillet, mécontente à la fois les traders et les agriculteurs ukrainiens qui ne sont pas prêts à solder leur blé. A 140 euros la tonne de blé panifiable payée aux agriculteurs, le compte n’y est pas. Les coûts de production, estimés à 120 euros, sont supérieurs à l’an passé en raison de la hausse du prix des engrais. Et avec un rendement moyen de 32 q/ha, les revenus pourraient ne pas excéder 60 €/ha.

Enjeux politico-économiques Les traders aussi ne s’y retrouvent pas. Aux frais de commercialisation, s’ajoutent les taxes fixées par le gouvernement qui rendent, au final, le blé au départ du port d’Odessa trop onéreux pour être compétitif. Des opportunités ont déjà échappé à certains opérateurs car le blé russe est moins cher. Face à ce mécontentement généralisé et avec les élections qui approchent, le gou-

vernement ukrainien a décidé d’abolir la taxe à l’exportation sur le blé. Les enjeux politiques et économiques sont en effet

La production de céréales en Ukraine en 2011 et en 2010 Blé

21,7 Mt (16,8 Mt)

Maïs

20,0 Mt (10,5 Mt)

Orge

17,3 Mt (8,5 Mt)

Production totale

57 Mt (41,5 Mt)

capitaux. Avec 52 Mt de céréales récoltées cette année, l’Ukraine veut pouvoir exporter 24 Mt de maïs, de blé et d’orge sans générer d’inflation. En revanche, la taxe sur l’orge est maintenue en raison des besoins importants exprimés par le marché domestique, notamment dans le secteur animal. Outre son retour sur les marchés d’Afrique du Nord, l’Ukraine a récemment vendu au Japon du maïs meilleur marché que celui en provenance des Etats-Unis. Mais, les débouchés pour le blé non panifiable (60 % de la production) seront plus difficiles à trouver, même à 110 €/t. Olena Pastarnak, consultante du marché chez Offre et demande agricole Propos recueillis par Frédéric Hénin

Deux autres concurrents de l’ex-Urss Cette campagne 2011 se traduit par le retour, sur le marché international, des trois principaux pays exportateurs de blé de l’ex-Urss. En plus de l’Ukraine, l’Union européenne est concurrencée par la Russie et le Kazakhstan. FranceAgriMer estime la production de blé russe à 58 Mt. La quantité exportable, déjà engagée à plus de 50 %, serait de 20 Mt, voire 23 ou 24 Mt sans restriction. Avec 25 Mt, le Kazakhstan aurait réalisé sa plus importante récolte depuis son indépendance en 1991 et le pays prévoit d’exporter 7 Mt (selon le Conseil international des céréales). Le gouvernement envisage de subventionner le transport de céréales par rail vers les ports des mers Baltique et Noire. Un programme de promotion des céréales kazakhes dans le monde, avec une coopération active de la Russie, était à l’étude au début de l’automne.

Blé tendre rendu Rouen 300 280

2010-2011

260 240 220 200

2011-2012

180

Comparaison n et n-1

170

16/11/2010 = 215 €/t

160

16/11/2011 = 183 €/t

2009-2010

140 120 100

juil.

août

sept.

oct.

nov.

déc.

janv.

fév.

mars

avril

mai

juin

ENGRAIS Toujours des tensions sur le marché mondial

Estimation des livraisons d’engrais minéraux en France Maïs FOB (cumul de la campagne à finBordeaux août) selon l’Unifa 240

L

a situation internationale du marché des engrais azotés reste stable, avec un "intérêt acheteur" encore très limité chez les agriculteurs français. Des tensions sont toujours présentes : les besoins des gros consommateurs d’urée du Sud-Est asiatique ne fléchissent pas et les disponibilités chez les exportateurs ont du mal à suivre.

230 220

2010-2011

2010-2011

210 200 190

Comparaison n et n-1

180 170

02/09/2010 = 197 €/t

160

En ammonitrates, des rumeurs courent sur un éventuel retour sur le marché de Gpn en décembre. Ainsi, les prix pourraient s’aligner sur ceux de Yara, attendus à la hausse en fin d’année.

Gaël Paugam

2009-2010

140 130 120 110 juil.

août

sept.

oct.

nov.

déc.

janv.

fév.

mars

avril

mai

juin

© Unifa

100

A moins d’un renversement économique majeur, les engrais azotés risquent peu de se déprécier significativement dans un horizon plus ou moins proche. La situation est similaire pour les engrais de fond.

02/09/2011 = 214 €/t

150

Campagne : (A) 1er juillet - 30 juin, (B) 1er mai - 30 avril Colza rendupériode Rouen Var. % : variation par rapport à la même de la campagne précédente 560 540

2010-2011

520 500 480 460

2010-2011

Weather Market : incidences climatiques 420 sur la production et les marchés sur Comparaison n et n-1 440 400

14

Terre-net Magazine I Décembre 2011

02/09/2010 = 375 €/t www.terre-net.fr/mag/11weathermarket

380 360 340 320

02/09/2011 = 443 €/t

© Terre-net Média

A


Lait

La production tirée par les prix et la consommation

S

ur les six premiers mois de la campagne, la collecte laitière française est très dynamique. D’après FranceAgriMer, elle serait à fin septembre 2011 d’environ 11.846.411 milliers de litres, soit une hausse de 5,4 % par rapport à l’année dernière à la même période. A cinq mois de la fin de la campagne, difficile tout de même d’envisager une réalisation complète du quota laitier : fin août 2011, le déficit par rapport à la référence nationale atteignait 372 milliers de tonnes, soit moitié moins que l’an passé à la même date. Et les dernières estimations, réalisées par Terre-net Média à partir des données de FranceAgriMer (cf. tableau ci-contre) montrent un ralentissement de la collecte en octobre : celle-ci n’aurait augmenté que de 1,6 % comparé à octobre 2010, signe probable d’une saturation de la production. La production laitière mondiale progresse également : de 1,8 % par rapport à la campagne 2010/2011 selon l’Association de la transformation laitière française (Atla). Sur les marchés des produits laitiers, les niveaux de prix restent élevés grâce à

une consommation porteuse. L’économiste de l’Atla, Gérard Calbrix, estime que « pour l’instant, il n’y a pas de raison que les prix des produits laitiers ne se maintiennent pas dans les prochains mois ».

Prix stables En Europe, il n’y a plus de stock de beurre et ceux de poudre de lait devraient être fortement entamés à partir de février 2012. Au niveau mondial, même si la production de lait de la Nouvelle-Zélande, premier pays exportateur de produits laitiers, s’accroît, les prix de la poudre de lait ne baissent pas grâce à une consommation stable. « C’est bon signe. Ça signifie que cette production supplémentaire est bien absorbée par la demande mondiale », notamment par les pays émergents comme la Chine, l’Inde, le Brésil ou l’Indonésie. Pierre Criado

Prix de référence lait, tourteaux… Rejoignez le club des éleveurs sur www.elevage-net.fr/observatoire-marches

Evolution de la collecte laitière française sur la campagne 2011/2012 comparée à la précédente (en %) Mai

+1,7

Juin

+1,2

Juillet

+7,9

Sources

enquête mensuelle Agreste

Août

+8,8

Septembre

+5,7

Octobre

+1,62

estimations issues des données de collecte hebdomadaire (semaines 39 à 43) de FranceAgriMer

Cumul campagne 2011/2012 (septembre 2011)

+5,4

enquête mensuelle Agreste

Cumul campagne 2011/2012 (début novembre 2011)

+4,5

estimations issues des données de collecte hebdomadaire (semaines 39 à 43) de FranceAgriMer

© Terre-net Média

La collecte française sur la campagne 2011/2012 fait état d’une embellie de la production. Côté consommation, la demande qu’elle soit européenne ou mondiale ne faiblit pas.


PerformanCe ProDuCtion

Vos challenges techniques

Maïs fourrage Faire face au risque d’acidose élevé cet hiver Printemps sec et été pluvieux. Résultat : cet automne, les maïs contiennent beaucoup de grains, mais une partie tige-feuilles souvent peu fournie. C’est le cas chez Nicolas Bourmaud, éleveur laitier en Vendée, qui a ensilé ses maïs avec un taux d’amidon particulièrement élevé. Un excès d’énergie dans la ration, qu’il faut savoir maîtriser pour conserver un troupeau performant et en bonne santé.

Cette année, la forte proportion de grains dans le maïs ensilage accroît leur teneur en amidon, d’où un risque d’acidose ou de sub-acidose pour les vaches laitières.

La question de l’agriculteur Nicolas Bourmaud Eleveur à Saint-Christophe-du-Ligneron (Vendée). 100 vaches laitières. 10.130 kg de lait /VL

« J’ai un système intensif basé essentiellement sur l’ensilage de maïs, d’herbe et de sorgho. En Vendée, les sécheresses estivales limitent le pâturage : le silo reste donc ouvert toute l’année. Je fais 60 ha de maïs, dont 35 ha irrigués. J’ai semé dans la poussière début mai et il n’est pas tombé une goutte avant juillet. Lorsque nous avons récolté au 10 septembre, l’ensilage contenait près de 55 % de grains pour un rendement de l’ordre de 12,5 t de MS/ha. Les critères qualitatifs affichent plus de 38 % d’amidon et 18 % de cellulose. Avec des vaches hautes productrices et une ration permettant de produire 32 kg de lait par jour, le risque d’acidose est réel. C’est pourquoi j’y fais particulièrement attention, notamment durant la période de transition alimentaire entre l’ancien et le nouveau silo. »

© DR

LA QUESTION

© Watier-Visuel

16

Terre-net Magazine I Décembre 2011

Ses solutions et les conseils des experts

«A

vec un rendement national moyen de 105 q/ha en grains, soit environ 10 q/ha au-dessus du rendement habituel, 2011 est une année exceptionnelle pour les maïsiculteurs », constate Bertrand Carpentier, ingénieur "maïs fourrage" chez Arvalis-Institut du végétal. « Néanmoins, cette forte proportion de grains peut poser problème aux éleveurs laitiers, en raison du taux important d’amidon dans les ensilages et du risque acidose ou de sub-acidose qui en découle. En conditions normales de végétation, la teneur en amidon d’un ensilage de maïs est égale à 30-33 %. » Pour diminuer le risque d’acidose chez ses laitières, Nicolas Bourmaud incorpore 280 g de bicarbonate de soude dans la ration durant les trois semaines de transition alimentaire avec le nouveau maïs. « Mon ensilage contient 38 % d’amidon, c’est trop élevé. Afin de tamponner le pH de la panse, je distribue environ 3,5 kg d’un mélange fibreux en brins courts (du commerce, Ndlr) composé de graminées, de luzerne et de paille de colza. J’y ajoute 500g/VL/j de paille que je hache avec un round-baller

muni de couteaux. C’est très piquant, donc cela force les animaux à ruminer. Je désile l’équivalent de 14 kg de maïs par vache, que je complète avec 2,5 kg d’ensilage d’herbe. Lorsque le silo d’herbe sera terminé, je le remplacerai par de l’ensilage de sorgho, une plante sucrée mais non acidogène. »

25 % d’amidon dans la ration Bertrand Carpentier rappelle que la ration doit comporter entre 22 et 28 % d’amidon pour préserver les performances et la santé des animaux. « L’objectif est de faire baisser la teneur

© Terre-net Média

Bertrand Carpentier, ingénieur "maïs fourrage" chez Arvalis-Institut du végétal.


en amidon de la ration au-dessous de 28 %. L’idéal serait même d’atteindre 25 %. En plus de la complémentation azotée, il faudra ajouter des aliments exempts d’amidon ou de sucres. Pour cela, l’éleveur utilisera les fourrages disponibles sur l’exploitation : foin, ensilage d’herbe voire paille. Ou encore des concentrés fibreux tels que la luzerne déshydratée ou les pulpes de betterave surpressées. Le recours au tourteau de colza ou de tournesol, à la place du soja, diminue aussi le taux d’amidon de la ration. »

Avancer la récolte

© Terre-net Média

Avec des semis précoces et la sécheresse printanière qui a suivi, les appareils végétatifs se sont peu développés. Les conditions climatiques estivales, pluvieuses avec des températures pas trop chaudes, ont favorisé la mise en place de l’épi et sa bonne fécondation. Durant les mois de septembre et d’octobre, chauds et ensoleillés, la photosynthèse s’est poursuivie et le remplissage du grain également. Fin septembre, un épisode de fortes chaleurs a accéléré la maturation des maïs, qui ont pris quatre points de matière sèche en une semaine.

Cette année, les maïs de l’Ouest de la France présentent de forts taux d’amidon. Surtout en Poitou-Charentes, dans les Pays-de-la-Loire et en Bretagne Sud où, touchés par la sécheresse printanière, ils étaient de petite taille. Près de la Manche en revanche, les plantes sont généralement plus hautes, donc moins déséquilibrées.

récentes de maïs fourrage restent verts plus longtemps », explique Bertrand Carpentier. De manière générale, plus la récolte est tardive, plus la teneur en amidon augmente. Au fur et à mesure que le grain gagne en maturité, l’amidon devient de plus en plus vitreux et difficile à dégrader par les micro-organismes du rumen. « Durant le chantier d’ensilage, si le grain est très mûr, il doit être éclaté et brisé pour faciliter le travail des bactéries ruminales. » L’amidon non digéré dans le rumen, dit "bypass", le sera alors dans l’intestin. « Une vache haute productrice peut valoriser jusqu’à 1,5 kg d’amidon by-pass par jour. »

Semer des hybrides.

« Au moment des ensilages, la partie tigefeuilles était souvent courte et bien verte, tandis que les grains étaient mûrs et abondants. En effet, les appareils végétatifs des variétés

« Pour éviter d’avoir des ensilages trop riches en amidon, le premier levier à actionner reste d’avancer la date de récolte, conclut Bertrand Carpentier. Mais, ce n’est pas toujours évident lorsque l’ensileuse de l’Eta ou de la Cuma est déjà réservée. Si la situation de 2011 tend à se reproduire fréquemment, il peut être judicieux de semer des hybrides plus tardifs. A date de récolte identique, ils contiendront moins d’amidon. Néanmoins, dans le Nord de la France, c’est prendre un risque en cas d’année froide. » Robin Vergonjeanne Le témoignage vidéo de Didier Dréau (Kws), sur l’adaptation des variétés de maïs ensilage au manque d’eau, sur

www.terre-net.fr/mag/11mais


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Au coeur du machinisme

Claas Axion 900 Un tracteur "deutsche qualität" Quelque part non loin de Leipzig, de grandes étendues avec des éoliennes à perte de vue, beaucoup d’éoliennes… Puis soudain, un champ d’environ 300 ha avec une dizaine de "pré-séries" du Claas Axion 900, dans les starting-blocks pour une journée d’ateliers. Route, champ, télématique, Isobus, moteur… : de quoi se faire la main sur ce tracteur, dont vous aviez pu suivre le lever de rideau au dernier Sima et sur Terre-net.fr.

Après utilisation, ce tracteur laisse un très bon ressenti si bien qu’on pourrait labourer ou semer, d’une seule traite, les 300 ha de la parcelle de démonstration. © Terre-net Média

C

’est à Quellendorf, sur une ferme d’environ 10.000 ha, que s’est déroulée la journée de découverte du nouvel Axion 900. Design, moteur, cabine, transmission… Les moindres détails ont été passés à la loupe. Voici les principaux éléments à retenir.

Son design général est agréable, notamment grâce à un avant ramassé. Relevage avant replié, rien ne dépasse devant, ce qui équilibre le fait que la cabine soit devant l’essieu arrière.

Moteur Fpt éprouvé

Comme annoncé dès le Sima, Claas a choisi le moteur Fiat PowerTrain 6 cylindres de 8,7 l, adoptant ainsi la technologie Scr afin de réAvec 13,1 t sur la bascule et un empattepondre aux normes Stages 3B. Néanmoins, ment de 3,15 m, l’Axion est un beau bébé. le constructeur y a greffé sa régulation Fiche technique moteur, son système de refroidissement Moteur Fpt 6 cyl. 8,7 l et un bas moteur spécialement conçu Puissance (Ece R 120) 320 à 410 ch pour ce modèle. De faible hauteur, ce Boîte de vitesses Eccom 3.0 Cvt dernier permet de Relevage AR 11 t placer le catalyseur Scr sous le capot et Relevage AV 3,3 ou 6,8 t constitue, par conséquent, un élément PV 13,1 t de châssis incluant Ptac 18 t l’arbre de pont avant, le circuit hyEmpattement 3,15 m draulique avant et le faisceau électrique. Disponibilité printemps 2012

Design : on n’en demandait pas moins

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Terre-net Magazine I Décembre 2011

Cabine confortable Suspendue en quatre points, avec des courses augmentées de 100 mm, la cabine offre un réel confort de conduite, que la suspension avant soit active ou non. Le volume intérieur, l’agencement des commandes et le siège Grammer à ventilation et chauffage automatiques, avec accoudoir intégré, n’y sont pas étrangers. Le seul bémol : un niveau sonore encore trop élevé. Mais, puisqu’il s’agit d’une "présérie", les ingénieurs s’attèlent au problème, qui devrait être résolu d’ici les premières livraisons prévues au printemps 2012.

Premières livraisons au printemps 2012 Transmission digne des standards du marché C’est en effet sur une base ZF, la boîte de vitesses Eccom 3.0 commune à l’Axion 800, que Claas se repose. Au niveau de l’interface homme-machine, le joystick C-Motion, éprouvé sur le Xérion 5000 et certaines Lexion 700, a été intégré dans l’accoudoir. Ce dernier est solidaire au siège et équipé de l’écran 6,3’ du Cebis ainsi que des commandes de premier ordre.


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© Terre-net Média

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1 - Cabine spacieuse, même pour deux. Attention, néanmoins, aux courants d’air avec le siège Grammer. 2 - Avec le catalyseur Scr sous le capot, la visibilité sur la droite depuis la cabine est préservée. 3 - Chevaux italiens, mais régulation et refroidissement allemands. 4 - Bien que très ergonomique, le C-Motion reste est un peu "parasité" par la profusion de boutons autour de lui.

Le C-Motion est bien entendu muni des boutons "inverseur", "Cruise Control", "relevage" et "autoguidage", sans oublier les distributeurs hydrauliques et les boutons programmables. A l’usage, la main se place naturellement et le chauffeur trouve tout aussi naturellement les différents modes de conduite.

touche "Quick Menu" : quelques heures de manipulation suffisent pour s’y habituer. Dans l’ensemble, lors du test au champ comme sur la route, l’Axion 900 a réalisé une prestation digne de la marque allemande, de bonne augure pour les futures déclinaisons dans les gammes inférieures. Après utilisation, ce tracteur laisse un très bon ressenti si bien qu’on pourrait labourer ou semer, d’une seule traite, les 300 ha de la parcelle de démonstration.

Un réel confort de conduite.

A la différence des autres joysticks faisant référence sur le marché, la commande de l’avancement est ici proportionnelle et non par impulsion. Quant au Cebis, si la navigation n’est pas toujours intuitive au premier abord, les commandes sont faciles à utiliser, surtout la

Les + Confort à bord Joystick C-Motion Touche "Quick Menu"

Les Bruit en cabine Cebis non tactile

Thibaut Guillet

Le Claas Axion 900, en vidéo, sur www.terre-net.fr/mag/11axion900

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Les essais matériels

Essai AutoSpire Lucas G Débit de chantier et qualité de ration : « On y gagne ! »

Situé sur le terroir du Chaource, l’agri-essayeur Rodolphe Millard a mis à l’épreuve la mélangeuse automotrice de Lucas G sur l’exploitation familiale. Avec une centaine de vaches laitières et 240 ha de céréales, cet agriculteur aubois et ses associés, habitués du godet désileur, souhaitaient améliorer la qualité de la ration ; tout en réduisant le temps dédié à l’alimentation. Le parfait candidat pour essayer l’AutoSpire, arrivée sur le marché récemment.

Grâce à l’AutoSpire, le temps quotidien dédié à l’alimentation est réduit de moitié et l’opérateur n’a plus besoin de descendre de la cabine.

Le matériel à l’essai : Autospire Lucas G 12 m3

Arrivée dans les exploitations début 2011, l’AutoSpire est la première automotrice de Lucas G. Reconnu pour sa gamme de solutions d’alimentation, le constructeur s’est fixé comme objectifs, pour ce modèle, l’efficacité, la manœuvrabilité et le confort. Des objectifs tenus selon Rodolphe Millard. D’autant plus que l’AutoSpire sait s’adapter aux différentes exploitations puisqu’elle se décline en quatre capacités de 12 à 18 m3 et possède une transmission 2 ou 4 roues directrices en 25 ou 40 km/h. Ce qui caractérise l’AutoSpire, c’est avant tout un bol reconnu dont le mélange est entraîné mécaniquement par une boîte Powershift 3 vitesses. Parmi les autres équipements de la machine : une fraise de désilage de 2 m de large avec 36 couteaux pouvant désiler sur une hauteur de 5 m, un moteur Deutz de 140 ou 175 ch, un châssis monté sur suspension hydraulique à l’avant (150 mm de débat-

tement) et un joystick multifonction qui permet de tout contrôler depuis la cabine (de marque Manitou). Sans parler des caméras, au nombre de quatre, et du pesage programmable ! Depuis peu, l’AutoSpire se dote en option d’une pailleuse pour augmenter sa polyvalence.

L’agri-essayeur : Rodolphe Millard « On gagne vraiment en débit de chantier », estime Rodolphe Millard. Avec le godet désileur, l’éleveur consacre deux heures par jour à l’alimentation, sans compter le temps lié aux tâches manuelles d’affouragement. Grâce à l’AutoSpire, cette durée est réduite de moitié et l’opérateur n’a plus besoin de descendre de la

Tout contrôler depuis la cabine.

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Fiche technique

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des vaches laitières et des génisses ne nécessitent pas le même mélange. « Certes, la prise en main exige un petit temps d’adaptation, en particulier au niveau de la fraise qui mériterait quelques améliorations, précise Rodolphe Millard. Mais aujourd’hui, la machine fait bel et bien partie du paysage, tant pour le troupeau que pour chaque associé. » Thibaut Guillet

Fiche d’identité du Gaec des Corbières • Trois associés : Rodolphe, Michel et Fabien Millard. • Sau : 240 ha. • Troupeau : 120 VL pour 950.000 l de quota en Aoc Chaource (Purcy). • Contraintes de l’Aoc : autonomie alimentaire, pourcentage d’herbe dans la ration, stockage de la paille à l’abri. • Contraintes de l’exploitation : mélange de bâtiments récents et anciens. • Rations : - VL : ensilage de maïs et d’herbe, pulpe de betterave, paille - génisses : ensilage d’herbe et paille (compléments de luzerne pour les VL comme pour les génisses) • Ancien matériel : godet désileur, affouragement manuel.

AutoSpire

12 m3

Capacité

12 m3

L’avis de l’agri-essayeur :

Puissance moteur

140 ch

+ Qualité de la ration

Largeur

2,55 m

Longueur

7,92 m

Hauteur

2,95 m

Empattement

2,9 m

Garde au sol

0,27 m

Rayon de braquage

5,87 m

Poids à vide

11,6 t

Terre-net Magazine I Décembre 2011

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Le principal atout de l’AutoSpire, selon Rodolphe Millard, est la plus grande homogéneité de la ration.

cabine. Mais le principal atout, selon l’agriessayeur, est l’amélioration de la qualité de la ration ; notamment sa plus grande homogénéité par rapport à une ration au godet, composée d’une succession de couches. Ainsi, l’AutoSpire limite le tri des aliments par les animaux. Un avantage d’autant plus important que les rations

+ Confort d’utilisation + Distribution à l’arrière - Sabot de la fraise qui pique le béton - Accès difficile au moteur - Proximité entre l’incorporateur latéral et le radiateur

L’intégralité de cet essai sur www.terre-net.fr/mag/11autospire

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Les essais incontournables Les matériels du machinisme

Agritechnica 2011 : encore des nouveautés à découvrir ! Weidemann T4512 : Tout d’un grand !

Jcb 550-80 : Plus haut, plus fort

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Le nouveau 550-80 Agri Plus devient le télescopique le plus puissant jamais conçu par Jcb agriculture. Avec une hauteur de levage de 8,1 m et une capacité de charge pouvant atteindre 5 t, le constructeur frappe fort. Sans parler de la force d’arrachement de 6.650 daN en cavage, soit près de 50 % de plus qu’un 541-70 !

Un pèse-personne géant

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Fliegl propose une pesée dynamique pour ses bennes à fond poussant. Reposant sur l’Isobus, cet équipement utilise six pesons montés sur un double châssis. Précis à 0,1 %, là où les systèmes conventionnels peinent à descendre sous les 10 %, il ne nécessite pas de ré-étalonnage.

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La marque allemande dévoile son tout dernier télescopique compact. Avec une hauteur et une largeur hors tout de 1,96 m et 1,56 m respectivement, le T4512 embarque un moteur Yanmar de 45 ch qui lui permet de lever 1,2 t jusqu’à 4,5 m.

Smartrac : Quel look !

Triolet vient de présenter une automotrice de distribution au design novateur. Avec une capacité de 10 m3, la Smartrac s’adresse aux exploitations de 50 à 120 vaches laitières. Propulsée par un moteur Jcb de 76 ch, elle se démarque des autres modèles du marché par son poste de conduite réversible et son bras de chargement arrière.

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Les pulvérisateurs portés Deltis et Altis de Kuhn se dotent de la rampe Mea3, munie de trois bras en aluminium. Celle-ci se distingue par son repliage diagonal, comprenez la combinaison d’un repliage horizontal et vertical. Disponible en 20, 21 et 24 m, elle allie légèreté et compacité tout en conservant son dispositif à parallélogramme Optilift.

Nouvelle génération de Tornado : la Rpc 245

Lely lance la deuxième génération de son combiné presse/enrubanneuse à chambre variable. A noter, côté performances : un transfert plus rapide des balles entre la presse et la table d’enrubannage, où les balles sont également enrubannées plus rapidement.

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Mea 3 : la rampe à repliage diagonal

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Les essais incontournables Les matériels du machinisme

Textos © DR

Plein succès. Avec 415.000 visiteurs, dont 100.000 étrangers, l’Agritechnica 2011 confirme sa place de "Mondial de l’agroéquipement".

NH2 2ème génération © Terre-net Média

New Holland continue d’avancer sur son projet de tracteur à hydrogène.

De l’air ! Challenger équipe ses pulvérisateurs RoGator d’une nouvelle cabine classée 4 concernant la qualité de l’air. La première du marché agricole. Le Tenor monte d’un octave. Berthoud vient de sortir le 65-70, une déclinaison 7.000 l de son pulvérisateur traîné Tenor. Kuhn Appli. La première application du constructeur, consacrée à la pulvérisation, est disponible sur terminaux Apple. T8 aussi en Cvt. Le vaisseau amiral de New Holland se dote de la transmission Auto Command. Les adventices n’ont qu’à bien se tenir. Carré propose sa herse étrille Sarclerse en version semi-portée de 27 m.

© Terre-net Média

Etrion 400

Un concept de tracteur, imaginé par le designer Merlyn Gray et un groupe de techniciens Claas, où les systèmes d’entraînement et de traction ont été entièrement repensés.

L’Etrion 400, en vidéo, sur www.terre-net.fr/mag/11etrion

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granD angle

Les enjeux de saison

Stratégie fongicide

AJUSTER

c’EST GAGNER...

... jusqu’à 5 q/ha Raisonner… Comme si la protection du blé pouvait se construire sans raisonnement. Mais sur quels critères ? Les enquêtes révèlent que, malgré l’attention portée à la résistance variétale aux maladies et la présence de quatre à cinq variétés différentes dans les assolements, la protection fongicide se résume souvent à un seul programme pour toute l’exploitation. Pourtant, il est possible d’adapter son prévisionnel à l’automne, puis de piloter ses interventions en saison, en tenant compte de la sensibilité variétale et d’autres critères propres à chaque parcelle. Et ce, avec le triple avantage de gagner en rendement, d’économiser en intrants et de grandir en technicité. © Watier-Visuel

Dossier réalisé par Mathilde Carpentier

le.

é variéta

Sensibilit

Un programme à

la parcelle.

Un positionnement optimal des interventions. Economiser en intrants.

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Les enjeux de saison

© DR

granD angle

Atlas Lutte contre les maladies du blé Service de conseil phytosanitaire pour lutter contre l’ensemble des maladies du blé, Atlas de Basf permet de construire un programme fongicide personnalisé à la parcelle. « En saison, d’une parcelle à l’autre, le moment optimal d’application des traitements fongicides peut varier de quelques jours à trois semaines, en fonction de la variété et de la date de semis. » Les préconisations apportées dépendent de plusieurs paramètres : les caractéristiques parcellaires, les conditions climatiques, les informations fournies par les outils Stadi-Lis et Septo-Lis d’Arvalis-Institut du végétal et, pour un conseil de date de réintervention, le traitement précédent.

© DR

Maladies du blé SOIGNER TEcHNIQUE

Septo-Lis Quand traiter ? Septo-Lis d’Arvalis-Institut du végétal, aide à anticiper le risque septoriose pour intervenir au bon moment. L’outil tourne grâce à un modèle agro-climatique qui simule l’évolution de la septoriose et prévoit le nombre de jours avant le premier traitement. Il prend en compte la sensibilité variétale, la date de semis, l’évolution physiologique de la culture et les prévisions météorologiques. Les recommandations sont actualisées quotidiennement à partir des données météo.

© Terre-net Média

La résistance des variétés de blé tendre aux maladies est devenue, au fil du temps, un axe de recherche majeur pour les sélectionneurs. Une plus ou moins grande sensibilité à telle ou telle maladie devrait logiquement inciter les agriculteurs à adapter leurs programmes fongicides. En pratique, paradoxalement, autant en morte-saison l’effort d’ajustement à la variété – et plus largement aux caractéristiques de la parcelle – devient courant, autant au printemps il reste minoritaire. Et ce, malgré des bénéfices potentiels notables.

© DR et Terre-net Média

T

Cet outil calcule les pertes de rendement potentielles.

Agro-Fongi blé Bien préparer son programme en morte-saison Agro-fongi blé de Syngenta évalue, à partir des propriétés agronomiques des sols et indépendamment du climat, le niveau de risque de développement des maladies les plus préjudiciables aux parcelles de blé. Cet outil calcule les pertes de rendement potentielles en fonction des facteurs agronomiques et des pratiques culturales. Il propose alors un programme fongicide adapté au risque, tenant compte des spécificités parcellaires et de la région. Agro-fongi blé peut s’utiliser très tôt en morte-saison, dès le semis, dans le cadre d’une gestion raisonnée de la protection du blé à la parcelle.

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Terre-net Magazine I Décembre 2011

rois quarts des agriculteurs, suivis dans le cadre des enquêtes Basf, appliquent un seul programme fongicide blé à l’ensemble de leurs parcelles. Pourtant, en moyenne, les exploitations françaises de grandes cultures comptent entre quatre et cinq variétés différentes de blé tendre. Dominique Jonville, responsable filière du pôle "céréales" de Basf, explique « qu’en effet, en pratique, le producteur simplifie au maximum l’organisation de son chantier de protection du blé, visant gain de temps et réduction des contraintes. Il commence par la variété la plus sensible et continue avec la même bouillie sur toutes les autres. » Surtout qu’aujourd’hui, le matériel est proportionné à la taille des exploitations. En grandes cultures, les cuves contiennent entre 2.500 et 4.000 l de produit. De quoi traiter 30 à 50 ha d’un seul coup.

Groupes homogènes Anne-Sophie Colart, ingénieur régional Picardie d’Arvalis-Institut du végétal, précise cependant que « les propositions de programmes, déclinées

par Arvalis-Institut du végétal, font nettement apparaître les leviers nuisibilité et sensibilité variétale ». Chaque variété de blé présente une sensibilité différente aux maladies. Un paramètre que les plans de lutte fongicide devraient prendre en compte. « En morte-saison, il s’agit de classer ses parcelles selon la sensibilité des variétés aux maladies, les dates et les densités de semis, pour former quelques lots homogènes et, ensuite, construire ses programmes en fonction des regroupements réalisés », intervient Dominique Jonville. Anne-Sophie Colart confirme « qu’une variété sensible nécessitera probablement une modulation des doses à la hausse et, inversement, pour une variété tolérante ». Certes, établir des stratégies différenciées s’avère plus complexe qu’opter pour un programme fongicide uniforme, mais cette technique présente des avantages certains. Selon Dominique Jonville, sans aller jusqu’à un plan de lutte par variété, deux types de programmes (même produit, même dose, même date) pourraient être élaborés dans la majorité des exploitations.


AvIS d’AGRI © DR

Thierry Vigé cultive 400 ha de colza, de blé et d’orge à Bussy-le-Repos dans l’Yonne. A sa droite, Jean-Noël Herrgott, son conseiller.

« Un programme par variété… c’est devenu automatique »

«P

our la protection fongicide de mon blé, je construis mes programmes en morte-saison avec l’aide de Jean-Noël Herrgott, responsable technique de la coopérative Cérépy. Nous passons un après-midi entier à détailler les résultats d’essais phytosanitaires et variétaux, les sensibilités des variétés de mon assolement, le risque maladies de mes parcelles, mes dates de semis, le potentiel de mes terres…

Anne-Sophie Colart déclare que la plupart des essais variétés d’Arvalis comportent un bloc "non traité fongicide" pour déterminer la sensibilité ou la tolérance de la variété à la maladie. « Une variété tolérante vis-à-vis du piétin comme Samuraï, ou vis-à-vis de l’oïdium comme Boisseau, peut permettre de diminuer le coût de la protection fongicide en supprimant du programme le produit spécifique, ou en ajustant les doses habituelles à la baisse. Par exemple, avec des variétés dont la note de tolérance au piétin est supérieure ou égale à 5, il est quasiment inutile de prévoir un fongicide anti-piétin. Néanmoins, il est quand même conseillé de vérifier l’absence du champignon en début de montaison. Quant à l’oïdium, si la note de tolérance est supérieure à 7, un traitement spécifique ne sera probablement pas nécessaire. A l’inverse, les variétés sensibles au piétin comme Koreli, à l’oïdium comme Apache, à la septo-

riose comme Dinosor, à la fusariose des épis comme Samuraï, exigent une attention particulière et un ajustement de la protection fongicide. »

Observation des cultures Levier pratique car facilement applicable, le choix de la variété ne suffit cependant pas à ajuster au mieux ses programmes. D’autres facteurs interviennent tels que la nuisibilité potentielle de la maladie, la date et la densité de semis, le précédent cultural, le prix du blé. En saison, l’observation des cultures et l’utilisation d’outils d’aide à la décision (Oad) aideront au pilotage. « L’observation des symptômes et la prise en compte du contexte de la parcelle permettront d’ajuster en cours de campagne, à la hausse ou à la baisse, les programmes bâtis en morte-saison », insiste Anne-Sophie Colart. Lire la suite page 26

Et si la solution, c’était d’éviter le problème ? Marc Dupayage, responsable technique d’Unéal, préconise de raisonner, au moment des achats de semences, en fonction de la surface que peut traiter une cuve de pulvérisateur. L’idée est de couvrir l’équivalent de cette superficie avec des variétés proches en termes de sensibilité aux maladies et de faciliter ainsi la construction de programmes adaptés à cette sensibilité.

Bien sûr, je raisonne mes traitements en fonction de la variété mais, comme vous pouvez le constater, ce n’est pas le seul paramètre. Au moment d’acheter mes semences, j’ai déjà choisi mes variétés en fonction de leur sensibilité aux maladies, de leur capacité d’adaptation à la texture de mes sols et de critères qualitatifs pour mes débouchés, sachant que la précocité et la sensibilité varieront selon la qualité de mes terres, plutôt séchantes. Je cultive cinq variétés différentes, chacune sur environ 20 ha, et j’en ai une sixième en multiplication. Pour cette campagne, j’ai sélectionné Garcia, Campero, Alixan, Euclide, Musik et Apache. Toutes possèdent des profils maladies très différents.

30 % d’économie La cuve de mon pulvérisateur a une capacité de 4.000 l. Je travaille avec une rampe de 36 m à 15 km/h. En bas volume, à 50 l/ha, je peux traiter 80 ha d’un coup mais ça ne m’empêche pas de sortir pour une parcelle si besoin. J’élabore un programme pour chaque variété, voire plusieurs en cas de parcelles avec des potentiels de rendement différents. J’ai des terres hétérogènes, où ceux-ci peuvent fructuer de 60 à 90 q/ha. Les terres séchantes réduisent le risque maladies. En saison, j’adapte les doses en fonction de la pression maladies. La coopérative propose un service souple de "réappro", qui permet de s’adapter plus facilement au contexte de l’année. Elle rachète les produits non utilisés au prix d’achat et vend, en saison, au prix de la morte-saison. Chaque semaine, je reçois un flash qui m’aide à piloter mes interventions sur blé. En cas d’urgence, Jean-Noël m’envoie une alerte. Cérépy utilise différents outils d’aide à la décision et insiste beaucoup sur les observations au champ. La modulation des doses se calcule en fonction de l’ensemble des informations collectées, croisées avec les données météo. Il y a une dizaine d’années, les programmes faisaient la part belle au systématique. Aujourd’hui, mes traitements – six en moyenne – ajustés à la pression, me font économiser environ 30 % sur mon investissement fongicide. En plus, mes rendements moyens progressent tous les ans. Ils sont beaucoup plus réguliers avec moins d’écarts entre les parcelles. Des résultats qui sont le fruit du pilotage de mes interventions phytosanitaires, de celui de la fertilisation… et d’une évolution globale de mon système avec l’adoption du non-labour et des Tcs. C’est un défi permanent que de gérer au mieux une exploitation, de faire évoluer ses pratiques et ça me plaît. »

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Les enjeux de saison

© DR

ans le cas de variétés sensibles, si la maladie se développe, le choix d’un produit efficace (piétin, oïdium, fusariose) ou l’augmentation des doses de fongicides (septoriose, rouilles) deviennent souvent obligatoires.

Positif Bay+ Top départ du traitement fongicide

© Terre-net Média

Ajuster son investissement

Chaque variété présente une sensibilité différente aux maladies.

A contrario, le choix d’une variété tolérante ne supprime pas l’observation au champ. En effet, certaines maladies et notamment les rouilles peuvent contourner les tolérances, les souches du champignon évoluant rapidement. « Et malheureusement, il n’y a pas de variété tolérante à toutes les maladies. En 2007, rappelle l’ingénieur d’Arvalis, des variétés comme Sankara et Sa-

Contre les maladies "habituelles", quelle que soit la variété, Anne-Sophie Colart préconise toujours une protection minimale des parcelles de blé. « Les impasses sont rarement rentables, même si le niveau du retour sur investissement d’un traitement fongicide peut varier fortement d’une région à l’autre. Certains produits sont indispensables tous les ans. Dans le Nord de la France, il s’agit en particulier des produits efficaces contre la septoriose, maladie dominante de la zone. Les doses sont ajustées en fonction du

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Positif Bay+ de Bayer CropScience calcule le positionnement optimal d’un traitement fongicide préventif. Le logiciel mesure la progression des maladies en fonction des paramètres météorologiques de la campagne et des caractéristiques agronomiques régionales. Chaque jour, des données de température et de pluviométrie sont collectées sur plus de 400 stations météo afin d’estimer l’évolution du risque maladies. En lien avec la sensibilité aux maladies de chaque variété, Positif Bay+ permet d’apprécier les variations du potentiel d’infection. Dès que le seuil critique de production de spores est atteint, l’alerte est donnée.

muraï, évaluées comme "tolérantes" vis-à-vis de la septoriose, ont été particulièrement affectées par la rouille brune. Il a fallu réajuster les protections fongicides. Et si une variété comme Toisondor est tolérante au couple septoriose-rouille brune, il ne faut pas oublier sa sensibilité au piétin verse et surtout à la fusariose des épis. »

Epipré Observer avant de traiter

© Basf

Avec Epipré d’Agro Conseil, les agriculteurs ne réalisent de traitements fongicides qu’en cas de nécessité. Epipré, pour Epidémiologie préventive, confronte coût du traitement et coût de la perte de rendement potentielle occasionnée par la maladie. Le modèle fonctionne à partir des données issues des comptages que l’agriculteur effectue, dans ses parcelles, environ une fois par semaine en saison. Grâce à cet état des lieux hebdomadaire, il est possible d’évaluer l’avancée de la maladie en fonction du stade de la culture, en partant du principe que sa présence n’implique pas forcément le déclenchement de l’intervention.

Sépale + aide au pilotage de saison des traitements fongicides.

Sépale + La prévision par la modélisation L’outil d’aide à la décision Sépale +, utilisé au sein d’InVivo, aide au pilotage de saison des traitements fongicides. Les résultats démontrent les avantages de l’ajustement en saison en termes de coût et d’Ift (Indicateur de fréquence de traitement, Ndlr). En effet, selon InVivo, le coût des programmes fongicides a diminué de 21 % entre 1999 et 2009. Le pilotage de saison garantit, par ailleurs, un produit net fongicide supérieur à celui obtenu avec un unique traitement sur la dernière feuille ou après un programme systématique en trois passages. Enfin, en 2009, l’Ift du pilotage se situait 21 % sous celui du programme systématique.

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« En morte-saison, décrit Jérôme Clair, responsable "marketing services" de Basf, Atlas calcule le risque de développement de chaque maladie – faible, moyen ou fort – pour chaque parcelle, ce qui permet d’ajuster son investissement pour la protection de la culture. » L’Oad améliore la ren- Chaque semaine, du stade épi 1 cm à la floraitabilité des traitements son, l’agriculteur qui a souscrit le service reçoit, fongicides en grandes de son distributeur, des conseils concernant le cultures et aide à leur déclenchement des interventions, à partir des organisation en élevage. renseignements qu’il a fournis au préalable : variétés semées, dates et densités de semis, précédents culturaux, labour ou non. En cours de saison, il informe son technicien des traitements réalisés afin que celui-ci puisse préconiser ou non une réintervention. « Atlas estime le niveau de risque de contamination du blé et intègre les outils Stadi-Lis et Septo-Lis, développés par Arvalis-Institut du végétal. Le technicien peut ainsi conseiller une date de déclenchement pour le premier traitement et pour les suivants. » L’information est donnée pour chaque parcelle. À l’agriculteur ensuite de décider s’il fait des regroupements ou s’il applique le même programme pour toutes.

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© Terre-net Média

Zoom sur… "Atlas – Lutte contre les maladies du blé" aide à la gestion des traitements fongicides depuis la morte-saison jusqu’aux dates d’intervention en culture


risque encouru, donc de la tolérance variétale et de l’évolution des symptômes en cours de campagne. » Une variété tolérante supporte des doses un peu plus réduites alors qu’une variété sensible requiert des doses plus élevées. Avec la même logique, pas ou peu d’évolution des symptômes peut donner lieu à une réduction des doses envisagées, alors qu’une forte montée de ceux-ci implique un réajustement à la hausse.

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déclencher au bon stade

Zoom sur… Positif Bay+ évalue le risque de développement des maladies

En saison, les observations au champ, le bulletin de santé du végétal, les outils d’aide à la décision (Oad) permettront d’adapter les programmes, mais aussi de déclencher l’intervention au bon stade. « Sur une même exploitation, souligne Dominique Jonville, du fait de facteurs tels que la sensibilité variétale, il peut y avoir jusqu’à trois semaines d’écart entre deux parcelles quant à la date optimale d’intervention. » Jérôme Clair, responsable marketing "services" de Basf, ajoute « qu’un meilleur positionnement des interventions, à niveaux d’investissement comparables, peut faire gagner jusqu’à 5 q/ha. L’organisation des chantiers de traitement s’en trouve également facilitée avec jusqu’à deux semaines d’anticipation possible. » Et puis, avoir recours à un Oad répond aux objectifs d’indépendance du conseil et de justification des traitements.

« En ajustant au mieux, en contexte de forte pression septoriose, le gain de rendement peut atteindre 13 q/ha. »

En fonction de la sensibilité variétale aux maladies, de la date de semis, des données météo collectées par 400 stations réparties sur le territoire, et après détermination du stade de la culture, Positif Bay+ de Bayer évalue le risque de développement des principales maladies du blé et de l’orge. Jérôme Chenet, chargé d’appui terrain "services" de Bayer CropScience, ajoute que l’outil déduit de ces données un niveau de risque – faible, moyen, vigilance, fort – pour chaque parcelle de l’exploitation. Positif Bay+ indique deux niveaux de risque, réel et prévisionnel à j + 6, « sachant qu’au-delà de j + 4, le prévisionnel peut manquer de pertinence ». Le technicien accompagne l’adhérent pour le pilotage de saison et pour l’adoption des mesures préventives nécessaires, en fonction du risque et des interventions précédentes.

Pour la première fois en agriculture Le témoignage vidéo d’Eric Modard, agriculteur, sur le pilotage des intrants, en présentant cette page devant votre webcam ! Rendez-vous sur :

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© Arvalis - Institut du végétal

Mathilde Carpentier

Exemple de préconisations faites pour 2011 de programme fongicide sur blé adapté au contexte régional et à la sensibilité variétale. Arvalis-Institut du végétal fait ici varier ses recommandations selon trois niveaux de nuisibilité supposée et de comportement de la variété face à la septoriose.

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27


© DR

complexe. Ainsi, l’ensemble des connaissances acquises a été intégré dans des outils proposés aux coopératives par InVivo et adaptés aux besoins des agriculteurs et conseillers. Ces outils répondent aux attentes en termes d’accompagnement depuis le choix de la variété jusqu’à la décision de traitement, en tenant compte aussi des données disponibles depuis le niveau de risque accepté par l’agriculteur jusqu’au risque épidémiologique réel actualisé chaque jour.

Axel Olivier, responsable du pool "santé végétale grandes cultures" d’InVivo.

La variété, un levier important à considérer avec son milieu

«D

ans nos travaux, la variété a vite émergé en tant qu’élément central du raisonnement des traitements fongicides. Elle intervient comme levier efficace de l’ajustement des pratiques avec, pour preuve, des résultats d’essais (source : Semences de France) montrant une réduction du risque d’impact des maladies sur le rendement. Celui-ci varie en effet du simple au double selon le niveau de résistance variétale. La variété est également un levier pratique car peu difficile à mettre en œuvre. Par contre, il n’est pas si évident d’aboutir à un conseil de conduite de programme fongicide en fonction de la variété car le lien entre variété et maladie dépend fortement du milieu.

Mise en œuvre complexe

© Terre-net Média

Les années d’expérimentation et de modélisation nous ont permis de bien approcher cette question. Les règles sont maîtrisées, mais leur mise en œuvre est

Le choix d’une variété tolérante ne dispense pas de l’observation au champ.

Sépale + d’InVivo intègre les modèles épidémiologiques de la Protection des végétaux : Top, consacré au piétin verse, et Presept, contre la septoriose. Les courbes épidémiologiques croisées avec les sensibilités variétales, les risques agronomiques et les observations terrain assurent la fiabilité du conseil concernant le type de produit et la date des interventions. Par exemple, en France en 2011, grâce à Sépale +, les variétés sensibles à la septoriose ont fait l’objet d’une préconisation à deux traitements dans 27 % des cas alors que pour des variétés résistantes, c’est l’absence d’intervention qui fut conseillée dans 45 % des situations. Nombre de traitements foliaires préconisés par Sépale + selon la sensibilité des variétés 2

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VARIETE

Des conseils différenciés selon les parcelles nécessitent d’élaborer des programmes flexibles, adaptés au niveau de pression, donc suffisamment robustes pour permettre de décaler la première intervention. Ce type de programme doit être anticipé en morte-saison tout comme les choix de rotation, de travail du sol, de variété. Il requiert également d’autres supports de conseil, tels que Phytnès, outil d’aide à la construction des programmes prévisionnels de protection des cultures. En effet, malgré les incertitudes de prix ou de risque climatique, il existe des constantes qui peuvent être exploitées.

© Terre-net Média

Les enjeux de saison

AvIS d’ExPERT

granD angle

Etablir des stratégies différenciées s’avère plus complexe qu’opter pour un programme fongicide uniforme, mais les bénéfices sont notables.

point de départ du raisonnement. Piétin verse et fusariose peuvent nécessiter des applications supplémentaires, mais qui peuvent être remplacées par des solutions agronomiques très efficaces (précédent, travail du sol, variété). L’effet variétal joue finalement sur trois facteurs clés : le risque de maladies foliaires, les risques de maladies spécifiques et le potentiel. Il permet alors de réduire efficacement le risque de pertes.

Une stratégie fondamentale Le pilotage en saison révèle l’importance d’un bon positionnement des interventions. Les pertes de rendement dues à la nuisibilité des maladies peuvent atteindre, à partir du stade dernière feuille pointante, 1 q/ha par jour de retard par rapport à la date optimale de traitement (et 0,4 q/ha avant ce stade). Le raisonnement des fongicides doit donc tenir compte de risques spécifiques (piétin, fusarioses…), des résistances à la maladie foliaire dominante, du potentiel de rendement visé, du risque climatique et, dans une moindre mesure, du cours du blé. Ce dernier ne doit pas remettre en cause une stratégie de protection. Plus de 160 essais ont prouvé que les variétés et programmes choisis pour une situation donnée doivent rester les mêmes dans 88 % des cas quel que soit le cours du blé. En revanche, ce dernier il a un effet massif sur la valeur ajoutée de cette gestion de risque. En outre, il permet d’ajuster plus finement le choix de produits et les doses. L’enjeu lié à la construction d’une bonne stratégie est fondamental. En situation à faible risque maladies, l’écart entre le programme le plus approprié et celui le moins adapté, est estimé à 100 €/ha. Ce différentiel grimpe en cas de risque fort entre 300 €/ ha et 600 €/ha. »

Les trois quarts des dégâts en culture de blé, imputables aux maladies, sont liés aux pathologies foliaires. Septoriose et rouille brune constituent donc les principales cibles des interventions et le Les nouveautés fongicides pour 2012 dans le dossier spécial fongicides sur

28

Terre-net Magazine I Décembre 2011

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1991 - 100 ch - 7200 h Rel AV

2005 - 4.57 m - 546 h m

2002 - 4800 h Chargeur

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2008 - 5.4 m - Broyeur

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1996 - 2200 h batteur Coupe 5m50

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John Deere W540

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John Deere 2266

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2009 - 1200 h

2008 - 1500 h

2001 - 1100 h m 793 h b

2003 - 3800 h

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MF 5445 SPEEDSHIFT

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Krone BIG X V 12 Prix HT : 149 000 € N° 209575

Deutz-Fahr 4075 HTS

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Seguip VXP 120S/12-24

Massey Ferguson 38

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Renault TEMIS 630 Z

Claas Celtis 436 RC

Krone 127 VFS Prix HT : 29 900 € N° 207484

SPRA Coupe 4450

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Fendt 512 C Susp. Prix HT : 25 000 € N° 210677

Renault Cergos 335

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Rolland 2180 Prix HT : 12 000 € N° 207942

Campagne 15 T Prix HT : 14 000€ N° 208963

Brochard BG190 Prix HT : 10 500 € N° 210452

DF algotron 120

New Holland TD 80 D Prix HT : 21 000 € N° 204106

Case IH MX110

Rolland TURBO 13

Kuhn FC 303 GL Prix HT : 7 500 € N° 209187

John Deere 1360 Prix HT : 4 500 € N° 208987

Case IH MX100 Prix HT : 17 500 € N° 209912

Case IH CX 80 Prix HT : 16 000 € N° 210585

Gaspardo MTE 600

Vogel & Noot 3s ms Prix HT : 7 200 € N° 210280

Demblon TB170 Prix HT : 4 000 € N° 208799

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ARGUS

La Votre cotehorizon tracteur

Fiche occasion, Deutz-Fahr Agrotron K90 Marque : Deutz-Fahr Modèle : Agrotron K90 Puissance annoncée (ch) : 90 - Ece R24 Moteur : Deutz 4 cylindres BF4M 2012 C Cylindrée (l) : 4,038 Boîte de vitesses : ZF 7100 à 8 rapports, changement de gamme électrohydraulique Couple maxi (N.m) : 372 de 1.200 à 1.600 tr/min Effort de relevage annoncé (t) : 6,2 PV 4RM (t) : 4,44 © DR

Un tracteur compact… avec une cabine spacieuse

Avis utilisateurs et réseau de distribution

+

L

© DR

e K90 arrive sur le marché en 2005, succédant au 90 MK3. Il dispose d’un moteur Tier 2, d’un capot monobloc et d’une nouvelle cabine. Destiné aux éleveurs, il se distingue par un châssis compact, avec une hauteur au toit de la cabine de 2,63 m et un empattement de 2,42 m. Accoudoir PowerComS regroupant les

Le K90 se décline en fonctions hydrauliques (en bleu), du deux versions : standard relevage (en vert) et des organes de et Profiline. Cette dernière, puissance (en rouge). comprend l’accoudoir PowerComS, regroupant les principales fonctionnalités du tracteur en les identifiant par un jeu de couleurs, la gestion des fonctions Comfortip et le passage automatique des rapports sous charge Aps. Par ailleurs, l’Asm optimise la traction en engageant et désengageant le pont avant et les blocages de différentiels.

-

Matthieu Freulon

Débit hydraulique manquant d’un peu de puissance (en dehors de la version Profiline) Prix un peu plus élevé que la concurrence pour un tracteur de 90 ch Modèle difficile à trouver d’occasion Adhérence limitée en absence de lestage et/ou de chargeur

Notation Fiabilité : Finition : Budget : Cote à la revente :

Terre-net argus, la 1ère cote agricole gratuite Personnalisez cette cote en ligne sur Terre-net-Occasions.fr

En 2008, afin de répondre aux normes antipollution Tier 3, l’Agrotron K90 est remplacé par le K410, gagnant au passage 10 ch. Unités commercialisées en France entre 2005 et 2008 : environ 1.200. Options les plus vendues : Load Sensing 75 l/min, pont avant suspendu, cabine suspendue et vitesses rampantes. Rappels recensés : aucun.

Cabine confortable offrant un large champ de vision Simplicité d’utilisation Bon niveau d’équipement Moteur sobre délivrant la puissance annoncée

2007 [2.000 h]

2006 [2.500 h]

2005 [3.000 h]

32.359 €

29.962 €

28.044 €

*Cote établie pour un tracteur en équipement standard et sur une utilisation moyenne annuelle de 500 h.

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N°200198

N°156307

Deutz-Fahr Agrotron K90 2007 - 90 ch - 3.500 h Prix HT : 33.000 €

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Deutz-Fahr Agrotron K90 2006 - 90 ch - 4.000 h Prix HT : 33.000 €

Terre-net Magazine I Décembre 2011

N°199378

Deutz-Fahr Agrotron K90 2005 - 90 ch - 3.900 h Prix HT : 27.500 €

N°175897

Deutz-Fahr Agrotron K90 2006 - 90 ch - 4.793 h Prix HT : 34.000 €




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