Terre net magazine n°55 Avril 2016

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sommaire Points de vue [Édito]

© CHRISTOPHE CHARLES

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Christophe Charles, avocat : « L’apport de trésorerie remboursable, un monstre non maîtrisé »

4 L’Europe est (presque) morte, vive l’Europe ! 6 [Instantanés] [Terre’momètre]

8 Le Salon de l’agriculture vu par les agriculteurs 9 Moins de 2 mégabits/seconde pour un "agrinaute" sur deux [Tri angles]

10 Paroles de jeunes : devenir agriculteur, notre vocation ! Paroles de lecteurs [Tribune]

12 Christophe Charles, avocat : « L’apport de trésorerie remboursable, un monstre non maîtrisé » [Champ planet’terre]

14 Production laitière : l’Autriche a su maintenir de nombreuses petites exploitations

© TERRE-NET MÉDIA

14

Production laitière : l’Autriche a su maintenir de nombreuses petites exploitations

Stratégies [En avant marge]

16 Autonomie protéique : redonner ses lettres de noblesse à la luzerne [Performance productions animales]

18 Diversification : yaourt et crème,

la recette gagnante de la famille Besson

20 [Incontournables] [Performance productions végétales]

22 Complémentarité cultures/élevage : Éric Givelet, céréalier, vend ses protéagineux à son voisin éleveur

Machinisme [Essai]

24 Avis de chauffeurs : trois tonnes à lisier performantes mais différentes

28 [Incontournables] [Pleins phares]

30 Alimentation automatisée : au Gaec des châtaigniers,

les points de TP gagnés remboursent le robot Kuhn TKS

Le dossier [Grand angle]

© FOTOLIA // CRÉATION TERRE-NET MÉDIA

32 Tracteur de 3 500 heures : ses organes au scanner

32

Tracteur de 3 500 heures : ses organes au scanner

Cahier d’occasions

39 40 50

[Terre-net Occasions]

La sélection professionnelle agricole Spécial région : Normandie, Île-de-France [Argus]

Claas Arion 640


POINTS DE VUE

Edito

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Terre-net Magazine - NGPA Avenue des Censives – TILLE BP 50333 60026 BEAUVAIS Cedex – Tél. 03 44 06 84 84 NGPA - SAS au capital de 22 432 600 € 529 106 544 RCS Beauvais terre-net@terre-net.fr Jean-Marie SAVALLE, directeur de la publication. Gérard JULIEN, directeur général NGPA, directeur Terre-net Média. Pierre BOITEAU, directeur des rédactions. Xavier DUFAY, directeur technique.

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L’Europe est (presque) morte, vive l’Europe !

© TERRE-NET MÉDIA

REDACTION redaction@terre-net.fr Rédactrice en chef : Mathilde CARPENTIER. Politique agricole, économie, gestion, société : Arnaud CARPON, chef de rubrique. Productions végétales : Mathilde CARPENTIER, chef de rubrique. Productions animales : Robin VERGONJEANNE, chef de rubrique. Machinisme, agroéquipements : Benoît EGON, chef de rubrique, Sébastien DUQUEF. Secrétariat de rédaction : Céline CLEMENT, Amélie BACHELET.

P

etite devinette : quel est le point commun entre la crise des migrants et celle que traverse l’agriculture en France et en Europe ?

Le 19 mars 2016, l’Union européenne signait un pacte avec la Turquie pour renvoyer des dizaines voire centaines de milliers de migrants afghans, érythréens, irakiens et surtout syriens. Des "contraints à l’exil" fuyant la dictature, la pauvreté ou la guerre, et qui débarquent en masse le long des côtes grecques. Le tout moyennant quelques milliards d’euros et l’accélération du processus d’adhésion du pays à l’UE. Cinq jours auparavant, le commissaire à l’agriculture Phil Hogan annonçait être « prêt à proposer » une mesure de limitation temporaire de la production laitière européenne. Un dispositif qui serait, précision d’importance, basé sur le volontariat des opérateurs. Migratoire ou agricole, les crises mettent chaque jour un peu plus à nu l’inaptitude de notre "bonne" vieille Europe à prendre des décisions collectives, consensuelles mais contraignantes. Dans les deux cas, l’éxécutif européen préfère laisser les pays se débrouiller : la Turquie avec un drame humanitaire complexe, la France et les autres états membres avec du lait, du porc ou de la viande bovine en excès et/ou plus difficile à vendre. Avec à la clé une régulation du marché "par les hommes". L’embargo russe, qui résulte de sanctions financières décidées par la Commission à l’encontre du Kremlin, en est une autre illustration : les agriculteurs se demandent encore comment Bruxelles peut ne pas les soutenir – ou si peu – pour faire face à une réaction moscovite prévisible. Ceci dit, il ne faut pas s’y méprendre : la réponse adéquate à ce vent agricole libéral, à cette absence de solutions et de vision, ne peut pas être l’utopiste Frexit suggéré par quelques extrêmes politiques. Au contraire ! En plus de l’enjeu d’assurer la sécurité alimentaire, l’Europe agricole, désormais trop certaine de ses capacités de production et d’exportation, doit se fixer un nouveau cap. Un cap collectif, pour une Europe plus protectionniste envers ses agriculteurs, très vulnérables sur le marché mondial. C’est pourquoi l’échéance d’une nouvelle politique agricole commune en 2020 est cruciale. 2020, c’est dans quatre ans ! Donc demain. Malgré ces temps économiques difficiles, le travail de sensibilisation et d’échanges doit commencer, à tous les niveaux. Non pas pour enterrer l’Europe agricole, mais pour la faire renaître. ●

Éthique1

PRATIQUE

Arnaud Carpon, chef de rubrique "politique agricole, économie, gestion et société"

Éthique2

Annonceurs & Agences

Lecteurs Pas de publi-information dissimulée

Remise des certificats d'envois postaux

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Terre-net Magazine I Avril 2016

Terre-net Magazine en ligne Vous pouvez retrouver Terre-net Magazine sur internet, avec des liens directs vers des infos complémentaires, des témoignages, des machines en action… Rendez-vous sur

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POINTS DE VUE

Instantanés

Crise agricole : la Commission favorable à une limitation de la production laitière

Cours des céréales : le taux de change, le pétrole et le fret mettent la pression Les marchés des céréales sont sous haute pression depuis plusieurs semaines, et devraient le rester à court et moyen termes. Selon FranceAgriMer, trois paramètres extérieurs viennent s’ajouter à l’abondance de l’offre mondiale due aux stocks record. Le prix du pétrole d’abord, les principaux pays producteurs du MoyenOrient ayant laissé les robinets grands ouverts, ce qui a fait chuter le cours du baril de 42 % entre février 2015 et 2016. Or, ce prix du carburant historiquement bas booste le commerce international et le fret se retrouve lui aussi à des tarifs bradés. Selon le Conseil international des céréales, l’indice mesurant le coût du fret maritime (Baltic dry index) a atteint son plus bas niveau depuis 10 ans. Enfin, la parité euro/dollar est faible. La croissance européenne au ralenti, la crise migratoire sans précédent, la remise en cause de l’espace Schengen et l’éventuel Brexit constituent autant de menaces que les opérateurs des marchés céréaliers doivent appréhender.

Les agricultrices peinent encore à s’imposer

© WATIER-VISUEL

les 37 membres du comité directeur. Toutefois, la palme revient à Jeunes Agriculteurs, qui ne compte que 3 agricultrices contre 40 administrateurs.

Si par leur nombre (25,5 % des chefs d’exploitation), les femmes jouent un rôle majeur dans un secteur agricole très masculin, c’est en termes de reconnaissance et de représentation au sein de la profession que le bât blesse. De ce point de vue, carton rouge au syndicalisme agricole et aux Chambres d’agriculture. À la FNSEA, le conseil d’administration n’est composé que de 8 femmes sur 68 membres. Et à la Coordination rurale, le comité directeur ne comprend que 3 femmes pour 14 hommes. Au Modef, il n’y en a pas davantage parmi 6

Quant aux Chambres d’agriculture, les élections de janvier 2013 avaient imposé la mixité des listes, avec obligatoirement un tiers de candidates. Cependant, la présence des femmes dans les conseils d’administration est bien inférieure : 20 % en moyenne à l’échelon départemental. À l’APCA, Christine Valentin, unique femme du conseil d’administration, doit se sentir bien seule aux côtés de ses 35 collègues masculins. Seule la Confédération paysanne fait figure d’exception, en s’imposant des quotas pour l’élection des délégués régionaux. Ainsi, la présence féminine au niveau national est nettement supérieure aux autres syndicats : 19 agricultrices pour 67 titulaires et suppléants.

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© TERRE-NET MÉDIA

À Bruxelles, devant les ministres de l’agriculture des 28 réunis, le commissaire européen Phil Hogan s’est dit prêt à envisager l’activation d’un dispositif permettant aux opérateurs du secteur laitier de s’entendre, sur une base volontaire, sur des limitations temporaires de production pour une période de six mois (renouvelable une fois). Une mesure réclamée notamment par la France. « Les modalités complètes doivent encore être finalisées par la Commission », a-t-il ajouté. Invités à proposer de nouvelles pistes, les États membres ne se sont pas fait prier. « 100 propositions ont été envisagées », selon le ministre néerlandais de l’agriculture, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE. « J’espère que les choses vont bouger. Le constat est simple : on est en surproduction dans beaucoup de secteurs », a plaidé le ministre français de l’agriculture Stéphane Le Foll. Phil Hogan a également proposé un doublement, pour une durée limitée, des niveaux de stockage pour le lait écrémé en poudre et le beurre, respectivement à 218 000 et 100 000 t, afin de diminuer temporairement les volumes produits.

Prix du lait : pas d’évolution favorable à moyen terme selon le Cniel Le marché laitier va rester « sous fortes turbulences » dans les prochains mois, prévoit le Cniel. Ceci, en raison d’une offre européenne trop abondante et d’une demande plus faible à cause de l’embargo russe et du ralentissement des importations chinoises. Des facteurs qui risquent de perdurer tout au long de l’année 2016. L’Union européenne a augmenté sa production de 3,2 % entre avril 2015, date de fin des quotas, et décembre. Et cela s’est encore accéléré depuis. Dans ce contexte, il ne faut pas s’attendre à un quelconque changement de tendance, ni même à une stabilisation des prix. En finissant à 297 €/1 000 l en décembre dernier, le prix du lait a été en moyenne de 309 €/1 000 l sur 2015, soit 56 € de moins que la moyenne de 2014 ! Or, dans les supermarchés, ceux du lait de consommation et du beurre se sont envolés.


© TERRE-NET MÉDIA

POINTS DE VUE

Produits phytosanitaires : vers une interdiction des néonicotinoïdes pour septembre 2018 Jeudi 17 mars, les députés ont voté, dans le cadre de la deuxième lecture du projet de loi sur la biodiversité, l’interdiction de l’usage des produits phytosanitaires contenant des néonicotinoïdes. Âprement discutée, cette décision s’appliquera à partir du 1er septembre 2018. D’ici là, le ministère de l’agriculture devra définir, sur la base d’un avis de l’Anses, la liste des solutions de substitution, à savoir les produits phytos alternatifs et les pratiques culturales durables permettant de limiter le recours aux traitements. Le projet de texte doit encore être débattu et validé en deuxième lecture par les sénateurs avant un possible passage en commission mixte paritaire.

Phytos : l’utilisation en hausse conforte Le Foll pour les certificats Selon les résultats annuels du suivi du plan Écophyto, le recours aux produits phytosanitaires, évalué par le Nodu "usages agricoles" (nombre de doses unités), s’est accru de 9,3 % chez les agriculteurs entre 2013 et 2014. « Les conditions climatiques de 2014 ont favorisé les maladies sur les céréales et les légumes, et les ravageurs ont été particulièrement présents sur colza et en arboriculture fruitière, explique le ministère. Au niveau national, l’usage des phytos a progressé de 5,8 % entre les périodes 2011-2013 et 2012-2014. » Un bilan très loin des objectifs de réduction du plan Écophyto 2, à savoir - 25 % d’ici 2020 et - 50 % d’ici 2025. Et qui incite encore davantage Stéphane Le Foll à mettre en place, à partir de juillet 2016, des certificats d’économies de produits phytosanitaires (CEPP), malgré l’opposition d’une partie de la profession. Une réunion de concertation est prévue avec les acteurs concernés, pour définir « les indicateurs à surveiller, le dispositif de pénalités et les modalités d’incitation ».


POINTS DE VUE

Terre’momètre

Le Sia vu par les agriculteurs

Positif, mais passéiste et pas réaliste Selon les agriculteurs, le Salon de l’agriculture donne à la société une représentation positive, mais erronée, de leur profession. PAR PIERRE BOITEAU // pboiteau@terre-net-media.fr

D’

après le Baromètre agricole Terre-net BVA(1), 85 % des agriculteurs considèrent que le Salon international de l’agriculture (Sia) de Paris ne reflète pas la réalité de leur métier. Ce sentiment n’est pas seulement lié à la crise agricole actuelle puisque 78 % étaient déjà de cet avis il y a un an. Beaucoup de paysans (59 % cette année, 65 % l’an dernier) pensent pourtant que le Sia véhicule une vision "positive" du monde agricole auprès du grand public. Une bonne chose puisque ce rendez-vous se veut la vitrine de l’agriculture française. Le moment de l’année où tous les projecteurs des médias et des politiques se braquent sur cette filière.

"inquiétante" (55 % l’an passé). L’écart présence, au milieu des animaux, de pluavec 2015 peut sans doute être attribué à sieurs entreprises de transformation ou la crise qui touche le secteur agricole. enseignes de la distribution. Mais elle ne fait qu’amplifier des résultats déjà observés au précédent Sia. Pourtant, comme tous les ans, des agriculteurs et des agricultrices sont présents pour expliquer leur travail aux visiteurs.

Les mêmes qui sont pointées du doigt par les paysans parce qu’elles ne cherchent pas – ou du moins pas assez – à mieux répartir la valeur ajoutée, et donc à améliorer les prix à la production. ●

Quelle place pour l’aval ?

Les chiffres du Sia 2016

Et cette fois-ci encore, les organisateurs et les exposants ont mis l’accent sur la place croissante des nouvelles technologies Avec, en particulier, "la ferme digitale" et de plus en plus d’initiatives qui visent à développer l’agriculture connectée.

Toutefois, 63 % jugent "passéiste" (contre Les producteurs estiment peut-être que 53 % l’année dernière) l’image renvoyée leur métier n’est pas clairement montré ? par cet évènement et 64 % la trouve même Certains s’interrogent à juste titre sur la

Marqué par le malaise des éleveurs et la crise agricole, le 53e Salon international de l'agriculture (Sia) a connu une baisse de fréquentation de 11 % par rapport à 2015 : il a accueilli 611 000 visiteurs contre 691 000 l’an dernier et 703 000 en 2014. Le Concours général agricole (CGA) a décoré 4 041 vins et 1 353 produits alimentaires (fromages, huiles, charcuterie, confitures...), et a présenté plus de 2 400 animaux de 371 races et 7 espèces.

Selon-vous, quelle image de l’agriculture le Salon de l’Agriculture ( organisé chaque année Porte de Versailles à Paris ) renvoie-t-il auprès du grand public ?

85 %

Négative

Eloignée de la réalité

63 %

Passéiste

64 %

Inquiétante

Positive Proche de la réalité

59 %

15 %

Moderne

37 %

Rassurante 36 %

Source : Baromètre agricole Terre-net Bva(1) (1) Sondage réalisé du 19 au 24 février 2015 par internet, auprès d’un échantillon de 615 agriculteurs professionnels connectés, âgés de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : régions et orientation principale de l’exploitation (grandes cultures/polyculture-élevage/autres : viticulture-arboriculture-maraîchage). Source : RGA 2010.

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Terre-net Magazine I Avril 2016

© INFOGRAPHIE TERRE-NET MÉDIA

41 %


POINTS DE VUE

Débit de connexion

Moins de 2 mégas pour un "agrinaute" sur deux À peine plus d’un agriculteur connecté sur deux dispose d’un débit internet de 2 mégabits ou plus. PAR PIERRE BOITEAU // pboiteau@terre-net-media.fr

L

a fracture numérique entre villes et campagnes perdure. Selon l’enquête Agrinautes 2015(1), 48 % des agriculteurs connectés ont un débit inférieur à 2 mégabits par seconde (Mb/s) et seuls 12 % accèdent à plus de 10 Mb/s. Cette situation n’évolue que très lentement. En 2011, 54 % disposaient de moins de 2 Mb/s, soit seulement six points de plus en quatre ans. Cette inégalité géographique d’accès au réseau s’observe aussi bien en internet fixe que mobile. Avec son objectif de 100 % de couverture très haut débit d’ici 2022, le plan "France très haut débit" adopté en 2013 changera-t-il la donne ? ● (1) Étude Agrinautes 2015 réalisée par BVA et Tic-agri pour Terre-net Média auprès de 1 286 agriculteurs internautes, interrogés par questionnaire internet Cawi (computer-assisted web interviewing) entre le 15 juin et le 22 juillet. Les résultats sont redressés pour être représentatifs des 195 000 exploitations françaises connectées (source : RGA 2010). La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : région et orientation principale de l’exploitation.

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MAI 2016


POINTS DE VUE

Tri angles

Paroles de jeunes

Devenir agriculteur, c’est notre vocation ! Ils ont entre 16 et 18 ans et ont décidé de s’installer malgré la crise. Témoignages de trois lycéens ou étudiants, passionnés par l’agriculture. PAR FABIEN RENOU ET FANNY COLLARD // fcollard@terre-net-media.fr

Trois avis par mois Divers acteurs du monde agricole sont sollicités, à tour de rôle, afin de favoriser le débat d’idées.

Inès, 18 ans

« Ce mode de vie me colle à la peau » Fille d’éleveurs, Auvergne.

I

© INÈS GARNIER

nès Garnier a grandi dans la ferme familiale où sont élevées des vaches laitières de

race prim’holstein. « Ce métier et ce mode de vie me collent à la peau. Je souhaiterais ne pas être obligée de quitter ce beau milieu », explique-t-elle. La jeune femme prépare un Bac STAV et aimerait s’inscrire l’année prochaine en BTS Acse. « Tant que le consommateur s’évertuera à dépenser toujours moins, tant que l’indus-

trie sera convaincue qu’elle peut vendre à un prix encore plus bas en s’enrichissant sur le dos des producteurs, tant que la misère des uns n’affectera pas la soif de richesse des autres, le monde restera malade… » « La société laisse mourir ceux qui la nourrissent. Soyons tous solidaires ! Vive le monde agricole ! », lance Inès. ●

Émilien, 16 ans

« Privilégier les circuits courts et les labels » Fils d’agriculteurs, Vendée.

D

© ÉMILIEN BROSSET

epuis tout petit, É milien Brosset est attiré par les tracteurs, les animaux et la

nature. Parmi les hobbies de ce lycéen en bac pro CGEA : la photographie agricole. Pour partager sa passion, il a créé sa page Facebook, Agripix_HD, où il poste ses photos et vidéos. Plus tard, il compte s’installer sur l’exploitation familiale. « L’agriculture doit évoluer. Pour s’en sortir, il faut que les agriculteurs se posent des

questions. Ils doivent se tourner vers des modes de production moins intensifs, axés sur la qualité et respectueux de l’environnement, comme les circuits courts, le bio ou les labels », estime Émilien. « Les producteurs ne sont pas maîtres du prix de leurs produits et n’arrivent pas à vivre de leur métier. C’est anormal ! » ●

Charles, 18 ans

« Transmettre l’exploitation à mes enfants »

© CHARLES DELAMARE

Fils d’agriculteurs, Seine-Maritime.

«

D

ans ma famille, nous s o mmes a g riculteurs depuis deux générations. Je veux être la troisième », déclare Charles Delamare. « Tombé dedans » dès son plus jeune âge, 10

Terre-net Magazine I Avril 2016

il adore les animaux. « J’envisage de reprendre la ferme familiale et de développer la génétique en race normande, avec comme objectif le Salon de l’agriculture à Paris. » Son bac STAV en poche depuis juin 2015, il est actuellement en BTS Acse. Au sujet de la crise, le jeune homme demeure optimiste. « Il faut se serrer la ceinture. Il y aura des jours meilleurs. On ne peut pas vivre sans agriculteurs ! Nous aurons toujours besoin de lait, de viande

et d’œuf. Mais je pense que les regroupements d’exploitations seront de plus en plus nombreux. Ils permettront de créer de grands sites de production, au détriment malheureusement de nos paysages. » « Avant d’augmenter le prix du lait ou de la viande, il faut s’attaquer aux charges !, poursuit-il. Je suis passionné et je le resterai. Mon principal objectif : transmettre l’exploitation à mes enfants. » ●


POINTS DE VUE

Paroles de lecteurs

Extraits des commentaires d’articles et des discussions sur les forums de Terre-net et Web-agri

Crise agricole : les coopératives montrées du doigt

Robin des champs : « Pourquoi ne pas parler de la compétitivité des coopératives ? Et de celle de nos politiques, de l’administration, de l’enseignement... On finirait peut-être par dire que les dépenses publiques ne sont pas compétitives. En fait, les agriculteurs doivent sans cesse s’adapter. Mais à force de le faire, on disparaît... » Loïc : « Les charges ne bougeront pas tout de suite ! Il faut bien financer les mesures sociales, les retraites, la sécu, les fonctionnaires... et tout notre système. Pour les baisser, il faut réduire toutes ces dépenses. Et produire moins. C’est le seul moyen d’améliorer les prix. Ceux qui achètent nos produits continuent à prôner le contraire : les coopératives, négoces, industriels... Chaque producteur doit réfléchir à l’orientation de son exploitation. Moi, j’en ai marre d’engraisser les coops et les grands groupes, donc je limite les intrants et diminue ma production. Chacun est libre de ses décisions mais il faut en prendre, c’est urgent ! » Source : commentaires de l’article Coop de France - Philippe Mangin conteste une hausse des prix limitée à la France, paru sur Terre-net.

GL du 08 : « Il faut mettre la pression aux coopératives et négoces, qui font énormément de marge. Alors qu’ils ne créent aucune valeur ajoutée, si ce n’est pour le porte-monnaie de leurs salariés. » Jaguar15 : « Ah les coops... Quelles belles valeurs à leur création, malheureusement toutes perdues ! Juste un exemple. Celle à côté de chez moi, gros groupe international, prêche la bonne parole lors des réunions, soutenant les exploitants, etc. Mais ces mêmes administrateurs oublient de dire qu’ils ont monté un Ceta pour réaliser des commandes groupées de phytos, engrais... Et contourner ainsi les tarifs de la coop, 30 % plus chers. Bel esprit coopératif ! » Source : commentaires de l’article Filière laitière - Climat délétère entre coopératives laitières et GMS, publié sur Web-agri.

CdG : « Pas de valeur ajoutée ? Les coops nous apportent un service nous aidant à mieux gérer nos exploitations. Elles nous tiennent au fait des évolutions de la filière et nous suggèrent parfois de nous tourner vers telle culture, plus rentable. Elles ont une vision extérieure de nos fermes, souvent riche en enseignements. » Loïc : « Pour répondre à CdG, les coops nous orientent surtout vers les productions qui les intéressent. Si jamais tu leur dis que tu veux essayer une nouvelle variété, elles te répondent de te débrouiller pour avoir la semence et/ou commercialiser ! » Source : commentaires d’articles, parus sur Terre-net et Web-agri, lors du Salon de l’agriculture.

Terre-net Média : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Avril 2016

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POINTS DE VUE

Tribune

Christophe Charles, avocat

« L’apport de trésorerie remboursable, un monstre non maîtrisé » L’apport de trésorerie remboursable risque de créer un contentieux entre les banques et l’État. Principales victimes : les agriculteurs. Ce dispositif pourrait accélérer les liquidations judiciaires des fermes engagées dans une procédure collective(1). PAR CHRISTOPHE CHARLES, AVOCAT SPÉCIALISTE DES MARCHÉS AGRICOLES ET AGROALIMENTAIRES ET DU DROIT DE L’ENVIRONNEMENT AU BARREAU DE VERSAILLES RUBRIQUE RÉALISÉE PAR ARNAUD CARPON // acarpon@terre-net-media.fr

«

E

n 2015, les éleveurs ont subi à la fois une grave crise économique et la réforme profonde de la Pac, qui a différé le paiement des aides en mai 2016. Le plan de soutien à l’élevage, annoncé en juillet 2015 et complété en septembre, a intégré l’apport de trésorerie remboursable (ATR).

© CHRISTOPHE CHARLES

Une mesure source de difficultés pour les banquiers et les éleveurs. Dès janvier 2015, de nombreux producteurs, de vaches allaitantes notamment, ont été contraints, faute de trésorerie suffisante, de signer des cessions Dailly (lire l’encadré) sur les primes Pac à venir.

Spoliation volontaire des banques Sans détailler le problème des montants consentis par les éleveurs, nous avons souvent observé des cessions Dailly dépassant largement l’EBE des exploitations. En tout état de cause, ces dispositifs ont fait sortir définitivement les aides Pac du patrimoine des entreprises agricoles. Or, ils appartiennent incontestablement aux banques. C’est le principe de la cession de créance. En juillet 2015, lors des réunions d’information organisées par les Préfets en présence des OPA, les banquiers spécialisés ont eu le choc de leur vie en apprenant la création des ATR.

« Les banquiers spécialisés ont eu le choc de leur vie en apprenant la mise en place de l’ATR », insiste Christophe Charles, avocat spécialiste des marchés agricoles et agroalimentaires.

veurs en octobre 2015 l’attribution de l’ATR au titre de la cession Dailly. En d’autres termes, les établissements de crédit ne peuvent pas juridiquement capter le montant des ATR, versé une première fois au mois d’octobre 2015. Toujours est-il, en mai 2016, l’État va se faire rembourser prioritairement les ATR en se servant sur les aides Pac, et contrarier le mécanisme de la cession Dailly en créant un lourd contentieux avec les banques.

En effet, il va y avoir des frictions entre le droit du banquier bénéficiaire de la cession Dailly et l’administration, qui obtiendra préférentiellement en 2016 le remboursement des ATR auprès de l’Agence de services et de paiement(2).

Dans la pratique, il en va tout autrement. Beaucoup d’établissements de crédit font fi de la nature juridique particulière de l’ATR pour s’emparer, immédiatement et sans aucune condition, de l’intégralité du montant présent sur les comptes des éleveurs.

La question qui se pose aujourd’hui concerne l’exercice du droit de revendication sur les aides Pac 2015 payées en 2016. L’ATR n’est pas une prime Pac. Dans ces conditions, les banques ne pouvaient pas réclamer aux éle-

Cette spoliation volontaire des banques est pleinement assumée. Elle se fonde sur l’application de l’article L 313-23 et des suivants du Code monétaire et financier. Les établissements bancaires attendent de pied ferme l’ac-

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tion contentieuse que pourrait initier l’éleveur. La procédure – si et seulement s’il y a procédure – va durer plus de 18 mois, à moins que ne soit engagé un référé devant le président du tribunal de grande instance avec demande de restitution des ATR sous astreinte. Dans ce cas, les éleveurs sont les principales victimes. En définitive, ils ne vont pas toucher d’aide réelle pour préserver leur trésorerie, mais un soutien totalement fictif.

Le premier versement est une dette Autre situation plus délicate, jamais appréhendée ni par les professionnels ni par le ministère de l’agriculture : celle des éleveurs, qui se trouvaient en procédure collective(1), et qui n’ont pas pu demander l’allocation des ATR. En revanche, ceux qui se déclaraient en cessation de paiement au greffe du tribunal de grande instance après avoir fait leur demande


POINTS DE VUE

Une difficulté supplémentaire intervient lorsque le jugement d’ouverture de la procédure collective est antérieur au versement du premier ATR, soit au mois d’octobre 2015. En effet, si le producteur a déposé en septembre ou octobre 2015 une déclaration de cessation de paiement, le jugement d’ouverture va automatiquement créer une nouvelle dette de la période d’observation.

l’apport de trésorerie remboursable. Ainsi, au mois de mai 2016, les pouvoirs publics se feront régler en priorité par l’ASP les ATR alloués en octobre dernier. L’idéal pour l’éleveur aurait été que la procédure collective s’ouvre juste après le versement de l’ATR.

Les praticiens ont dû gérer au micromètre les dépôts de déclaration de cessation de paiement et jouer avec les dates d’audience des chambres de redressements agricoles des tribu“ Les aides Pac judiciaires naux de grande instance.

ne font plus partie du patrimoine de l’exploitation „

Autrement dit, avant même que l’éleveur entame cette dernière, le montant du premier versement de l’ATR est une dette qu’il doit impérativement régler dans le cadre de la période d’observation, soit au mois de mai 2016. Par conséquent, il doit disposer d’ores et déjà de la trésorerie. Si l’ATR est prélevé indûment par la banque, le producteur en redressement judiciaire a seulement la dette et ne peut pas rembourser l’État puisque la banque s’est appropriée

Pour bon nombre d’élevages en procédure collective, l’attribution des ATR avec une cession Dailly en janvier 2015, ou à toute autre date postérieure, va accélérer les liquidations judiciaires. Les professionnels du droit n’ont malheureusement pas été consultés. Pourtant, cela aurait permis, sans aucun doute, d’éviter des montages juridiques en contradiction flagrante avec la technique de mobilisation des créances régie par les articles L 313-23 et suivants du Code monétaire et financier. » ●

(1) En droit français, une procédure collective place sous contrôle judiciaire le fonctionnement d’une entreprise en difficulté. Elle rassemble tous les créanciers et les prive du droit d’agir individuellement.

(2) Établissement public interministériel qui contribue à la mise en œuvre des politiques publiques. C’est entre autres le premier organisme payeur européen d’aides agricoles.

SUR LE WEB

d’ATR ont pu en bénéficier. Si la déclaration de cessation de paiement est intervenue en septembre par exemple, ils peuvent prétendre au premier versement uniquement.

À lire aussi, L’apport de trésorerie remboursable est revu à la baisse, sur www.terre-net.fr/mag/55tresorerie

Qu’est-ce qu’une cession Dailly ? Une cession Dailly, en référence au sénateur Étienne Dailly qui a instauré ce dispositif, permet en France à un créancier ("le cédant") de céder, sous des formes simples, ses créances professionnelles, ainsi que les garanties et sûretés qui en découlent, à une personne appelée "cessionnaire", qui est forcément un établissement de crédit. Avec le découvert bancaire, c’est l’une des solutions classiques de financement à court terme des entreprises.

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POINTS DE VUE

Champ planet’terre

Production laitière

L’Autriche a su maintenir de nombreuses petites exploitations 20 hectares et 24 têtes de bétail par exploitation en moyenne, soit une dizaine de vaches laitières : l’élevage autrichien se caractérise par de petites structures familiales. Soutenu par le gouvernement et les consommateurs, le bio connaît un développement important : une ferme laitière sur six s’est orientée vers l’agriculture biologique. PAR ROBIN VERGONJEANNE // rvergonjeanne@terre-net-media.fr

L’

Autriche fait partie de nos voisins les plus discrets. Le sud-ouest de ce pays de 8,6 millions d’habitants est couvert par la chaîne des Alpes tandis que le nord-est, autour de Vienne et de la plaine du Danube, se prête mieux aux grandes cultures.

Le plus gros élevage trait 150 vaches L’Autriche compte 150 000 fermes, dont 63 500 avec des bovins. Un chiffre similaire au nombre d’élevages laitiers français. Le cheptel national regroupe 1,95 million de bovins, dont 530 000 vaches laitières, ainsi que 400 000 ovins et caprins. Les filières porc et volaille restent marginales.

80 % des producteurs laitiers autrichiens élèvent des vaches de race simmental en raison de leurs bonnes performances de production et de reproduction, et de la qualité de leur lait.

tirer les touristes dans les chambres d’hôtes. Même en plaine, les grosses structures sont rares et très peu dépassent 50 vaches. En Autriche, le plus grande atelier en trait 150 et les étables entravées sont monnaie courante. Basé sur une politique de protection du revenu agricole depuis l’après-guerre (quotas, droits de douane, soutien des prix par les consommateurs…), le modèle autrichien est aujourd’hui très loin de celui de ses voisins, l’Allemagne de l’Est ou l’Italie du Nord.

Avec 24 bovins en moyenne (veaux compris) et quasiment “ 7 000 kg de lait Le gouvernement, réputé conservateur, protège encore autant d’hectares, les fermes par vache les exploitations traditionnelles autrichiennes sont familiales et les éleveurs souvent double en moyenne „ et l’activité rurale en encourageant le tourisme, et en souteactifs, avec un deuxième emnant l’entretien des paysages ploi dans le tourisme par exemple. Derrière ces moyennes cependant, se cache un grand ou l’agriculture biologique. Dans ce domaine, nombre de tous petits élevages de montagne. le 2e pilier de la Pac a joué un rôle majeur. Ainsi, dans le Tyrol (au centre du pays), les exploitations possèdent en général 4 à 10 vaches, traites et/ou laissées avec leurs veaux pour entretenir les alpages et at14

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Grâce aux nombreuses petites fermes d’élevage, l’agriculture emploie encore 5 % de la population active (contre à peine 2,4 % en France). Depuis son entrée dans l’Union eu-

ropéenne en 1995, puis dans la zone euro, le pays continue d’aider ses agriculteurs. Le coût de ce soutien, via la Politique agricole commune (Pac), est un peu près le même que dans les autres États membres. En revanche, les consommateurs supportent une partie de ces subventions en payant les denrées alimentaires 30 % plus cher que dans le reste de l’UE. L’Autriche produit 2 % du lait européen, soit 3,5 Mt par an, ainsi que 0,8 Mt de viande et 4,8 Mt de céréales (comparé respectivement à 25,3 Mt, 5 Mt et 70 Mt pour la

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Les prairies occupent 60 % de la SAU environ mais étonnamment, les troupeaux pâturent peu, hormis en alpage. La superficie moyenne des exploitations est de 19,2 ha (donnée de 2010), l’une des plus petites d’Europe avec la Lituanie et la Pologne.

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Seules 16,6 % des terres sont cultivées, une proportion deux fois moins élevée qu’en France, car la forêt s’étend sur la moitié du territoire. Entre 2000 et 2010, la surface agricole a diminué de 15 % suite à une forte diminution de la main-d’œuvre dans ce secteur.

Pas de pâturage pour ces génisses simmental, élevées par petits lots sur caillebotis et logettes. D’ailleurs, en Autriche, les troupeaux pâturent peu même si 60 % de la SAU est couverte de prairies.


POINTS DE VUE

« Difficile actuellement de tirer trois revenus avec 35 vaches »

La ferme engraisse une dizaine de veaux mâles par an lorsque le prix de la viande est bon. Les taurillons sont nourris avec la ration des laitières puis vendus à 650 kg, aux alentours de 3,70 €/kg. « La Simmental est très bien adaptée à notre système. C’est une laitière suffisamment productive, sans soucis de santé. Les veaux mâles et les réformes se commercialisent bien. » Ces 15 dernières années en

Outre la chute du prix du lait, un nouveau problème perturbe l’économie agricole régionale : le biogaz. « Sept unités de méthanisation se sont montées à 15 km à la ronde. Des entreprises privées qui, pour la plupart, nouent des contrats avec des céréaliers. Le méthane est produit à 90 % à partir d’ensilage de maïs, sans effluents d’élevage. » Suite à la concurrence drastique du biogaz dans la région, les prix du foncier en location ont flambé : les bonnes parcelles se négocient désormais 700 à 1 000 €/ ha/an. Heureusement, les Eichinger sont propriétaires de la majorité de leurs terres. ●

porté davantage de lait (862 Ml) qu’elle n’en a importé (512 Ml) et a poursuivi sa croissance à l’export (+ 7,7 % avec 349 Ml).

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Le royaume de la Simmental

Même en plaine, les grosses structures sont rares.

France). La viande provient essentiellement du cheptel laitier. En effet, la race mixte simmental prédomine, comme dans l’ensemble de l’arc alpin (Suisse, Bavière). Satisfaits par ses performances de production et de reproduction, et par la qualité de son lait, 80 % des éleveurs laitiers l’ont adoptée. La moyenne d’étable nationale tourne autour de 7 000 kg de lait par vache et certains élevages dépassent les 10 000 kg. Comme tous les pays européens, l’Autriche subit actuellement la suppression des quotas laitiers et la concurrence internationale. En 2015, malgré la baisse des prix, elle a ex-

Ces exportations, principalement du lait liquide et des yaourts, sont surtout destinées à ses voisins, c’est-à-dire l’Allemagne (48 %), suivie de l’Italie (20 %), des Pays-Bas, de la Slovénie et même de l’Australie. Avec 20 % de sa SAU en bio et 23 000 exploitations, l’Autriche est le premier pays d’Europe en matière d’agriculture biologique. Plus de 6 300 agriculteurs, des zones les moins favorisées ou alpines, produisent du lait sous ce cahier des charges.

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La conduite du troupeau est simple : la ration est composée d’ensilage de maïs (70 %), d’herbe et de luzerne, complété par de la paille et du concentré au Dac. Malgré un petit effectif et des parcelles accessibles, aucun animal ne pâture. Les génisses sont élevées sur caillebotis et logettes dès leur plus jeune âge et vêlent à 26 mois. La salle de traite 2 x 3 postes a été construite sans aire d’attente ; les vaches rentrent d’elles-mêmes, paraît-il.

35 vaches pour une production de 300 000 l par an : l’élevage de Manuel Eichinger et de son père Alfred est de belle taille pour le pays.

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En moyenne sur 2014, le prix du lait était de 0,39 €/l. Mais comme en France, il est tombé ces derniers mois à 0,30-0,31 €/l. « Avec un coût de production autour de 0,27 €/l, il est difficile de tirer trois revenus, confie Alfred Eichinger, le patriarche de la famille. Nous survivons, mais impossible de prévoir l’avenir ou d’investir. Pour un jeune qui s’installe, ce n’est pas très motivant. En Autriche comme ailleurs, la fin des quotas laitiers va accélérer la concentration des élevages. »

effet, les Eichinger ont amélioré le niveau génétique de leur troupeau : passant de 6 000 kg/ VL en 2000 à 9 500 kg/VL de moyenne aujourd’hui, à 35 g/l de TA et 45,5 g/l de TB.

Une particularité sur l’exploitation : la désileuse distributrice portée Silokamm (marque Siloking) est montée sur un chariot élévateur.

consommatrice de produits bio. Les régions montagneuses transforment une partie de leur lait cru en tommes de montagne à pâte dure. L’Autriche dispose de quelques spécialités fromagères sous appellations protégées (Bergkäse, Vorarlberg). Environ 11 % du lait livré est produit uniquement au foin ou à l’herbe pâturée, sans ensilage. ●

Découvrez un autre reportage dans un élevage autrichien sur www.terre-net.fr/mag/55autriche

15 % de lait bio En 2014, 443 millions de kilos de lait bio ont été commercialisés, ce qui correspond à 15 % des livraisons autrichiennes. Près de la moitié a été exportée, essentiellement sous forme de fromages en Allemagne, grande

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anuel Eichinger a 22 ans et vient de rejoindre ses parents sur la ferme familiale de 40 ha à Ober Grafendorf, à une centaine de kilomètres à l’ouest de Vienne. Ces éleveurs autrichiens traient 35 vaches pour une production annuelle de près de 300 000 l. Une exploitation de belle taille pour le pays.

SUR LE WEB

M

Comme tous les pays européens, l’Autriche subit la concurrence internationale et les conséquences de la suppression des quotas laitiers.

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STRATÉGIES

En avant marge

Autonomie protéique

Redonner ses lettres de noblesse à la luzerne De par ses intérêts agronomiques et sa richesse en protéines, la luzerne a des cartes à jouer. Pourtant, quasiment disparue de la rotation de la plupart des élevages, elle peine à retrouver sa place dans les rations.

Pour produire une tonne de protéines, il faut 2,5 t de soja, c’est-à-dire l’équivalent de 1,315 ha. À partir de luzerne, 13 t de matière sèche suffisent, soit la production de 0,625 ha.

L

e monde a faim. Pour assouvir l’ensemble des besoins, en produits animaux surtout, les agriculteurs doivent produire toujours plus de protéines végétales, dont la principale source est le soja.

En 50 ans, la production mondiale de cet oléoprotéagineux a été multipliée par 10 et d’ici 2030, il faudrait semer 150 millions d’hectares supplémentaires environ.

10 fois moins de luzerne qu’après-guerre Ce modèle a cependant des limites. Non seulement les pays d’Amérique du Sud augmentent leurs surfaces arables par la déforestation, pour répondre aux demandes croissantes d’exportation, mais des interrogations subsistent sur l’itinéraire 16

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technique du soja (pesticides, OGM…), ainsi que sur son empreinte environnementale et sanitaire. L’Europe doit donc chercher des alternatives à cette culture.

La luzerne occupe 300 000 ha de la surface agricole française : 240 000 pour l’autoconsommation et 60 000 pour sa commercialisation sous forme déshydratée. Des superficies divisées par 10 en 50 ans. Pour intéresser de nouveaux producteurs, les professionnels mettent en avant les atouts de cette plante.

Pour retrouver une certaine indépendance protéique, la France a mis en place un "plan protéines" pour la période 2014-2020. “ Une alternative Doté de près de 150 M€, « Nous voulons redynamiau soja „ dont 97 M€ pour l’élevage, il ser la filière luzerne, affiche vise à développer la producPhilippe Étienne, éleveur et président de la tion nationale de protéines et à renforcer coopérative de déshydratation de Domagné l’autonomie fourragère des exploitations. (Ille-et-Vilaine). Cette espèce présente de nombreux avantages, de sa culture jusqu’à Parmi les légumineuses, la luzerne a, bien son impact sur la santé humaine. » évidemment, toute sa place dans cette stratégie. Des aides couplées (autour de 125 €/ En plus de produire des protéines ha) ont été instaurées et un hectare de lé- d’origine française, cette légumineuse gumineuse équivaut désormais à 0,7 ha de pluri-annuelle permet de diversifier la rotation et améliore la structure des sols. Surface d’intérêt écologique (SIE).

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PAR CÉCILE JULIEN // RUBRIQUE RÉALISÉE PAR ARNAUD CARPON // acarpon@terre-net-media.fr


STRATÉGIES Aucun apport d’azote n’est nécessaire et elle est économe en intrants. Depuis très longtemps, la luzerne est reconnue pour ses bénéfices sanitaires sur les animaux. « En passant de 2 à 6 kg par vache, produits sur la ferme et déshydratés, j’obtiens de meilleurs résultats de reproduction, note Philippe Étienne. Aujourd’hui, 1,4 paillette par gestation suffit. Avant, il en fallait 1,8. » « De plus, cette plante rend la ration moins acidogène, et limite donc les maladies métaboliques et les problèmes de patte. » « La première valeur ajoutée de cette culture, c’est d’avoir un troupeau sain. »

Grâce à sa teneur élevée en Oméga 3, elle apporte ses bienfaits jusqu’aux produits transformés, agissant en particulier sur la qualité du lait et sa "fromagabilité".

La production s’est redressée en 2014 Forte des intérêts de la luzerne, la filière doit maintenant travailler sur les modes de conservation. Le foin, l’enrubannage et l’ensilage sont certes efficaces. Mais la déshydratation facilite l’utilisation au quotidien en maintenant une bonne valeur nutritionnelle. Reste à développer

des procédés de déshydratation moins énergivores, ou utilisant des énergies renouvelables, à un coût raisonnable. En 2014, la production s’est redressée après 15 années de baisse, souligne Coop de France Déshydratation : elle a atteint 810 000 t, soit une progression de 8 % par rapport à la campagne précédente. Par ailleurs, les professionnels français espèrent que les portes du marché saoudien vont s’ouvrir suite à l’arrêt des cultures irriguées dans ce pays, qui a fait bondir la demande pour cette plante fourragère. ●

Luzerne déshydratée :

les producteurs français lorgnent le marché saoudien « Nous vendons à tous les pays de la région, sauf à l’Arabie saoudite », indique Serge Faller, directeur général de Désialis, principal producteur de luzerne déshydratée.

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« C’est un marché d’avenir digne d’intérêt, ajoute-t-il. La décision d’arrêter d’irriguer les cultures indigènes », prise en 2008 pour enrayer l’épuisement des nappes phréatiques, « va obliger les Saoudiens à ouvrir la porte aux importations pour la plupart des matières premières ». En France, 6 500 agriculteurs produisent 800 000 t de luzerne par an, sur 60 000 ha.

Le royaume wahhabite importe déjà 1,5 Mt de

luzerne déshydratée, se fournissant notamment en Espagne, en Italie, aux États-Unis ou en Australie. Mais « ces quantités devraient doubler » avec l’abandon de l’irrigation, estime-t-il. Les besoins saoudiens en alimentation animale concernent l’élevage de chèvres, moutons, chevaux et chameaux. Et aussi la filière bovine laitière, qui dispose sur place « d’exploitations de 10 000 voire 15 000 têtes ». Serge Faller évalue le potentiel d’exportation à

« plusieurs centaines de milliers de tonnes », alors que « le marché français est saturé » à cause de la concurrence des oléagineux (soja, colza, tournesol), importés pour moitié. Selon Coop de France Déshydratation, la France produit 800 000 t de luzerne par an. 6 500 agriculteurs cultivent cette plante, sur 60 000 ha. Elle est ensuite transformée dans 25 usines, qui emploient 1 500 salariés équivalent temps plein. Source : AFP

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STRATÉGIES

Performance productions animales

Diversification

Yaourt et crème, la recette gagnante de la famille Besson Pour installer leurs fils sur la ferme familiale, Martine et Pascal Besson ont choisi de se diversifier en fabriquant des yaourts et de la crème pour la grande distribution. Direction Bassignac, dans le Cantal, pour découvrir les ingrédients de leur succès. PAR C. JAHNICH, ASSOCIATION POUR LA PROMOTION DES AGRICULTEURS DU PARC NATUREL RÉGIONAL DU VERCORS (APAP) RUBRIQUE RÉALISÉE PAR ROBIN VERGONJEANNE // rvergonjeanne@terre-net-media.fr

C

e n’est pas un miracle, mais une révélation, que Martine et Pascal Besson ont eue il y a 10 ans lors d’un pèlerinage à Lourdes. « On cherchait un moyen d’installer nos deux fils sur l’exploitation, Antoine et Vincent », raconte l’éleveur.

De retour dans le Cantal, le couple, qui élève alors une soixantaine de laitières et gère une ferme auberge, relève le défi avec enthousiasme. La seule condition : « Atteindre rapidement une dimension suffisante pour embaucher des salariés et se dégager un peu de temps libre. » « Nous ne voulions pas bosser comme des fous. Et puis nos fils sont jeunes. Ils veulent avoir des loisirs, des vacances, une vie normale quoi ! », expliquent-ils. Les yaourts, oui, le bagne, non !

Une personne clé à chaque poste

Le Gaec Besson, c’est une histoire de famille. Voici Pascal, Antoine, Vincent, Martine et leurs yaourts.

grande distribution. Leur signe distinctif ? Une gamme de sept parfums, suffisamment large et attractive pour se faire référencer, une douce onctuosité, dépourvue d’acidité, et un véritable goût de lait de ferme.

« On a écoulé 7 000 pots dès la première Dès le début, les tâches se répartissent dans semaine, se souvient Pascal Besson. C’est vrai, on avait prospecté avant. le Gaec familial selon les comEt puis, les produits fermiers pétences de chacun. Vincent, “ Le besoin avaient le vent en poupe. Nous qui s’est formé à la transformation, sera à la fabrication épaulé en main-d’œuvre n’étions pas nombreux à pouvoir fournir de gros volumes. » d’une salariée, Josiane. Antoine s’occupera des vaches, lui aussi ne doit pas être avec un salarié, André. Très vite, la cadence s’accélère. sous-estimé „ Trois ans de suite, les volumes produits doublent (+ 15 % par Martine gèrera l’administratif et les commandes. Enfin, Pascal sera an aujourd’hui). Et parallèlement, l’équipe chargé des aspects commerciaux, du rela- s’agrandit. Johan, diplômé en transformationnel client, des livraisons, et sera égale- tion laitière, rejoint la fabrication et au bument présent auprès des animaux, au labo- reau, Cédric seconde Martine. ratoire… Bref, un peu partout. « Je fais le lien, je suis l’œil de Moscou », s’amuse-t- Tandis qu’à l’étable, un troisième emil. En décembre 2007, les premiers yaourts ployé, Gérard, arrive comme apprenti. sortent de l’atelier des Bessons, direction la Actuellement, avec 2,5 millions de pots 18

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de yaourts vendus chaque année aux principales enseignes du sud de la France (Carrefour, Leclerc, Simply Market, Casino, Système U…), mais aussi de la crème fraîche et chantilly, le Gaec fait vivre quatre associés et cinq salariés. L’exploitation de 90 Prim’holsteins, au top au niveau génétique, produit 850 000 l de lait par an et transforme 500 000 l, pour un chiffre d’affaires d’environ 1,2 million d’euros. Un résultat qui ne tombe pas du ciel.

1,2 million d’euros de chiffre d’affaires « Un élevage de taille équivalente, qui vend son lait en laiterie sans le transformer, dégage grosso modo 400 000 € de chiffre d’affaires par an, calcule Pascal Besson. Quand on se diversifie, cette somme est multipliée par trois. En prenant en compte la capitalisation et le salaire que nous nous versons, 1,5 Smic environ, nous ne sommes

© F. PIGNOT, APAP

« Agrandir le troupeau laitier, se lancer dans la viande... que faire ? Au cours de ce voyage, nous avons découvert par hasard la fabrication de yaourts à la ferme. »


© F. PIGNOT, APAP

© F. PIGNOT, APAP

STRATÉGIES

pas à plaindre. Toutefois, nous avons beaucoup investi – plus de 300 000 € rien que pour le laboratoire – et il n’y a pas de place pour l’improvisation. Il faut bien comprendre que la diversification est un autre métier. D’ailleurs, dans le Gaec, nous exerçons des activités très différentes et on en parle ensemble régulièrement… »

Le commerce, le nerf de la guerre Selon le producteur, la partie commerciale constitue le nerf de la guerre. Ensuite, il faut être rigoureux sur la qualité et les livraisons. Rien n’est définitivement acquis. Toutes les semaines, l’éleveur part en tournée dès l’aube, avec son camion frigorifique, pour ravitailler près de 200 magasins dans le Cantal, puis sur Clermont-Ferrand, Limoges et Brive. « On approvisionne éga-

La mise en pot, c’est l’affaire de Josiane Laporte, l’une des cinq salariés.

lement, via des transporteurs, les centrales d’achat de Simply Market, Système U, Carrefour et Casino. Toutefois, les contacts directs sont un gage de sécurité. Sur Paris, je livre Le Bon Marché et la Grande Épicerie. Ça nous a ouvert plein de portes. » Pascal Besson « travaille tout le temps » et ne compte pas ses heures… « Je suis un dingue de boulot », insiste-t-il. Et les autres ? « Nous bossons tous énormément mais notre organisation nous permet de préserver une certaine qualité de vie. » « Le week-end par exemple, nous avons instauré des gardes tournantes pour les soins aux animaux et la traite avec une personne supplémentaire, notre voisin David. Quant aux salariés, ils font 40 heures. » Une équipe adaptée et bien gérée, un bon équilibre vie professionnelle/vie privée : deux facteurs essentiels de réussite en diversification. « Le besoin en main-d’œuvre doit être correctement évalué. Très souvent, il est sous-estimé », souligne une enquête coordonnée en 2011-2013 par l’Institut de l’élevage(1). Pour preuve, près de trois quarts

SUR LE WEB

Johan Lacipière surveille attentivement la pasteurisation du lait.

André Lefranc et son épouse, eux, transforment leur lait en "Cara-meuh". Lire le reportage sur www.terre-net.fr/mag/55diversification

des producteurs interrogés déclarent ne pas pouvoir se libérer autant que souhaité. « Si l’atelier marche et se développe rapidement, c’est aussi parce que chacun a trouvé sa place et une organisation qui lui convient », ajoute Laurence Bruel, conseillère en diversification et produits fermiers au sein de la Chambre d’agriculture du Cantal.

Travail et qualité de vie Et ce n’est pas fini ! Stabulation "ultra moderne" avec robots de traite, unité de méthanisation, panneaux photovoltaïques, nouveaux produits (fromage blanc, yaourts bicouches), marque premium pour les épiceries fines… Autant de projets qui devraient conduire, à terme, à la création d’un nouvel emploi, en fabrication certainement. ● (1) Produire et vendre des produits bovins laitiers en circuits courts (étude faisant partie d’un projet Casdar 2010).

Combien coûte et rapporte un an de production de yaourts et de crème sur l’exploitation des Besson ? Les coûts

Les recettes

Salaires (personnel + associés) : 228 673 €

Yaourts, crème fraîche, crème chantilly : 804 523 €

Charges de transformation (ingrédients, emballages...) : 187 801 €

Subventions : 55 466 €

Eau, gaz, électricité : 19 887 €

Vente du lait non transformé : 140 982 €

Charges de commercialisation (livraisons, transporteurs) : 108 263 €

Variation de stocks : 17 170 €

Frais de gestion et assurances : 17 007 € Charges de publicité et de communication : 3 000 € © F. PIGNOT, APAP

Amortissements (laboratoire, camion frigorifique...), frais financiers : 113 047 € Total : 677 671 €

Total : 1 018 141 € EBE : 343 470 €

Antoine Plantiveau et Cédric Roussel chargent le camion. Direction plusieurs magasins d’Aurillac…

Source : Gaec Besson

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STRATÉGIES

Incontournables

Des algues marines pour réduire les antibiotiques En partenariat avec le groupe breton Olmix, des chercheurs de l’Inra ont montré qu’un composé, extrait d’algues vertes ramassées sur les côtes bretonnes, est capable d’inhiber la croissance de certaines bactéries pathogènes et de stimuler l’immunité de l’organisme. Une telle préparation pourrait être utilisée dans l’alimentation des animaux d’élevage pour améliorer leur résistance aux infections et ainsi réduire l’utilisation des antibiotiques. Elle pourrait également servir d’adjuvant pour accroître l’efficacité des vaccins et limiter leurs effets secondaires.

© STUDIO FUN IMAGES L. RANNOU

Le glyphosate, pas un "cancérogène probable" selon l’Anses Selon l’Agence française de sécurité sanitaire (Anses), le classement du glyphosate comme "cancérogène probable" n’est pas justifié du fait « du niveau de preuve limité ». Suite à l’avis du Centre international de recherche contre le cancer (Circ), l’instance avait été saisie par le gouvernement français pour effectuer un rapport d’expertise sur cette molécule. Ses conclusions rejoignent l’avis rendu le 12 novembre dernier par son homologue européen, l’Efsa. L’Anses rappelle par ailleurs qu’une procédure de réévaluation des préparations à base de glyphosate est en cours. Celle-ci donnera lieu à un nouveau rapport d’expertise en avril 2016 qui accordera une attention particulière à la tallowamine, conformément au processus de réévaluation de ce co-formulant initié par la Commission européenne en début d’année.

Conserver l’herbe sans moisissures Nutrilac innove dans le domaine de la conservation et de la valorisation des fourrages aérobies comme le foin, les rations mélangées ou l’enrubannage. La firme lance en effet Ucasil F6, un inhibiteur fongique contenant de l’acide propionique et formique. Son action prolongée protège les aliments (fourrages et grains) contre les moisissures et leurs conséquences : échauffement, mycotoxines, pertes alimentaires…

Tereos se prépare à l’après-quota

© TERRE-NET MÉDIA

Pour l’après-quotas, Tereos propose une contractualisation garantissant un prix minimum de 25 €/t pour les campagnes 2017 et 2018. Ce prix concerne toutes les betteraves contractées et ne pourra qu’évoluer à la hausse. À cette base, s’ajouteront un complément de prix ainsi que les dividendes et intérêts aux parts sociales. Le groupe sucrier souhaite aussi allonger la durée des campagnes 2017 et 2018 grâce à une majoration de 3 €/t pour les betteraves enlevées au 20 janvier. Cette mesure permettra d’augmenter la production de 15 à 18 Mt, entraînant ainsi une réduction des frais fixes de fabrication.

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Adapter le tournesol au réchauffement climatique Initié en 2012, le projet de recherche Sunrise vise à créer de nouvelles variétés de tournesol mieux adaptées au changement climatique. Il implique 16 partenaires, dont 9 laboratoires de recherche publique, l’institut Terres Inovia et 6 entreprises semencières, et 80 chercheurs dans des domaines variés. Ce programme d’Investissement d’avenir biotechnologies et bioressources bénéficie d’un budget de 21 M€ sur huit ans. Les scientifiques cherchent à caractériser les ressources génétiques les plus tolérantes à la sécheresse, à identifier les mécanismes moléculaires et propriétés agronomiques des croisements créés et à prédire les impacts socio-économiques des futures variétés. Ils modélisent le comportement des plantes selon différents scénarios climatiques. Sunrise a déjà permis d’identifier des gènes du tournesol lui conférant potentiellement une tolérance à la sécheresse.

© BGS RESTELLI

Betterave sucrière :

Rendez-vous mondial de la Brune Du 6 au 10 avril à Mende en Lozère se tient le Mondial de la Brune, rendez-vous incontournable de cette race laitière, deuxième à l’échelle internationale en taille de schéma de sélection après la Holstein. Robuste et productive, la Brune compte 6 millions de vaches sur tous les continents et continue de progresser en France. La grande championne du concours européen sera connue le samedi 9 avril. À suivre en direct sur www.web-agri.fr



STRATÉGIES

Performance productions végétales

Complémentarité grandes cultures/élevage

Éric Givelet, céréalier : « Je vends mes protéagineux à mon voisin éleveur » Avec l’allongement des rotations, les céréaliers cherchent des débouchés pour leurs cultures de diversification. Dans la Vienne, Éric Givelet, céréalier, cultive 16 ha de féveroles et de mélange triticale-pois qu’il vend à son voisin, éleveur laitier.

En bio depuis 2002, Éric Givelet cultive 7 ha de féveroles qu’il vend en direct sur pied à son voisin éleveur, Norbert Doedens.

L’

allongement des rotations des exploitations céréalières pose la question des débouchés pour les cultures de diversification, notamment les légumineuses. Les acteurs du programme de recherche Cer’el, qui vise à étudier et développer les échanges entre éleveurs et céréaliers au sein des territoires, constatent un intérêt croissant pour la vente directe, de façon ponctuelle souvent, mais aussi pérenne.

7 ha de féveroles, 9 ha de triticale-pois « La résistance aux herbicides des ray grass ou des vulpins, comme la stagnation des rendements dans les systèmes colza-blé-orge et colza-blé-blé, poussent les céréaliers à rechercher de nouveaux marchés ou clients », explique Alexandre Dumontier, le coordinateur du projet. Aujourd’hui, la vente directe des céréales, 22

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très réglementée, doit passer par un organisme stockeur, seul habilité à reverser les taxes. Mais l’administration tolère celle de récoltes sur pied, à condition que les cultures soient à l’état de fourrage. Les protéagineux, peu valorisés et souvent très chers pour les éleveurs, se prêtent bien à cette pratique.

vaches laitières frisonnes. Les deux exploitations sont situées à 4 km l’une de l’autre, sur les communes de Buxeuil (86) et des Ormes (37). La SAU d’Éric compte 84 ha avec, pour rotation type, trois années de luzerne, blé, maïs, triticale-pois, féverole, blé, maïs ou tournesol, triticale-pois.

Le céréalier transforme dans Les intérêts sont doubles : “ Un intérêt son moulin 35 t de blé par an agro-écologiques d’abord, et commercialise sa farine puisque la production est aussi bien dans sept magasins, dont trois commercialisée en circuit court ; économique ensuite, car agro-écologique bio, et dans des boulangeries. également sa luzerne en réduisant les intermédiaires, qu’économique „ Ilsurvend pied à un autre agriculteur, éleveurs et céréaliers y gagnent qui déshydrate à la ferme. financièrement. Reste pour les deux parties à fixer le prix de vente, qui repose sur un accord de gré à gré. « Norbert m’a sollicité en 2010 après avoir acheté du soja chinois bio, qui n’était pas À cheval entre les départements de la Vienne bio en réalité. Il voulait savoir d’où venait et de l’Indre-et-Loire, Éric Givelet, céréalier la nourriture de ses vaches. Il était intéressé bio, vend depuis 2010 sa récolte de protéa- par de la féverole et un mélange de triticale gineux à Norbert Doedens, un éleveur bio de et de pois. Je ne faisais que du triticale pur,

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PAR FANNY COLLARD // fcollard@terre-net-media.fr


STRATÉGIES nous », explique le céréalier. Le prix fixé par Éric et son voisin est stable depuis 2008. Autre avantage : les graines cassées ne posent aucun problème à Norbert, alors qu’elles seraient décotées en coopérative.

Cette année, le producteur cultive 7 ha de féveroles et 9 ha de mélange triticale-pois pour Nobert. Il se cale au plus près des besoins de son voisin. Les campagnes où celui-ci n’achète pas toute sa production, Éric vend le surplus aux coopératives locales. L’éleveur, qui possède seulement 19 ha de terres labourables, achète des matières premières dont il connaît la provenance.

« La vente directe de protéagineux fonctionne bien en production bio puisque la filière bénéficie d’un prix rémunérateur. En conventionnel, ces cultures restent un peu plus risquées. Il faut arriver à définir un complément de prix de manière à rester en

Le prix d’acompte majoré de 50 € Pour calculer le prix de vente des protéagineux, Éric et Norbert se sont mis d’accord : ils se basent sur le prix d’acompte de la coopérative hors complément de prix, qu’ils majorent de 50 €. « Pour le mélange, nous comptons le ratio triticale/pois sur 1 kg de grains et nous estimons le poids d’impuretés qui sera déduit de la facture. Cette part est difficile à évaluer mais nous ne voulons pas ce que soit une source de conflit entre

dessous du prix du négoce. » ●

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alors j’ai décidé de démarrer le mélange. » « Je n’ai pas été déçu. Mon rendement a augmenté de 30 % d’un seul coup ! Avant, je ne voyais pas l’intérêt de mélanger le triticale avec du pois », insiste Éric.

Le mélange triticale-pois s’avère performant.

Le projet Cer’el

Huit zones test pour développer des complémentarités Le projet de recherche Casdar Cer’el vise à produire des analyses et des outils pour développer des synergies entre systèmes spécialisés au sein des bassins de production. Il a pour chef de file la Chambre régionale d’agriculture du Centre-Val de Loire et implique entre autres cinq Chambres départementales d’agriculture, la FDSEA du Cher, la FRCivam de Poitou-Charentes, l’Esa d’Angers et l’Institut de l’Élevage. Ce travail repose sur huit zones test regroupant céréaliers et éleveurs. L’objectif : nouer des liens et formaliser des complémentarités pérennes entre exploitations. Le Civam du Châtelleraudais a par exemple mis en place une plateforme en ligne sur laquelle les agriculteurs peuvent indiquer leur besoin ou leur offre. L’échange ou la vente se fait ensuite de gré à gré. Le programme touchant cette année à sa fin, un colloque de restitution est organisé mardi 31 mai à l’Institut du droit rural de Poitier.

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MACHINISME

Essai

Épandage de lisier

Avis de chauffeurs : trois tonnes performantes mais différentes Trois chauffeurs, spécialisés dans le pompage et l’épandage du lisier, témoignent des performances de leur machine. Olivier Machard est le chauffeur attitré de la Samson PG25 depuis deux ans dans son entreprise en Ille-et-Vilaine. Frédéric Gallet, entrepreneur à Saint-Laurent-sur-Sèvre en Vendée, a déjà épandu plus de 150 000 m3 avec une tonne Mauguin Typhon 23. Enfin, Charly Metay, salarié de l’ETA des Vidanges blanchoises, travaille avec un épandeur Pichon 20700 équipé du boîtier Tact-Master. Les trois spécialistes livrent leurs impressions.

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PAR SÉBASTIEN DUQUEF // sduquef@terre-net-media.fr

Pichon 20700

Le Tact-Master simplifie la vie du chauffeur Direction la cabine du tracteur de Charly Metay, salarié de l’ETA des Vidanges blanchoises (Deux-Sèvres), pour des travaux d’épandage.

L’

ETA des Vidanges blanchoises, dans les Deux-Sèvres, épand un peu plus de 30 000 m3 de lisier chaque année. Ses principales attentes : augmenter le débit de chantier tout en répartissant mieux les effluents au champ. Pour y répondre, l’entreprise a récemment investi dans un épandeur Pichon, doté d’un dispositif de pompage puissant et d’une rampe Vogelsang de 24 m à pendillard.

La tonne dispose aussi d’un bras plongeur relié à un groupe de pompage (pompe à vide de 14 000 l/min et pompe centrifuge de 7 000 l/min). « Grâce à ce système, elle est pleine en trois minutes chrono ! », explique Charly, l’un des chauffeurs. « Et j’augmente mon débit de chantier de 20 % : si la parcelle est proche de la fosse, j’atteins 120 m3 par heure 24

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3 min pour remplir 21 m3

Les principales attentes de Charly Metay : améliorer le débit de chantier et la répartition des effluents.

contre 100 m3 avec le compresseur. » Autre avantage : à la vidange, le groupe épand le lisier à une pression de 3-4 bars. En utilisant un compresseur, celle-ci chute à un bar. « Il y a moins de risque

de bouchon et, pour vider la tonne, je mets 3 min au lieu de 4 min 30. » Le bras plongeur permet de pomper directement dans la fosse. Fini les tuyaux à manipuler. « Cet outil me fait gagner un


Dernier point fort : le terminal de contrôle Tact-Master simplifie l’utilisation de l’engin. En mode transport, il gère la suspension hydraulique : même dans les chemins cabossés, l’épandeur ne se balance pas. Arrivé au champ, le mode outillage prend le relai. « Pour déplier les rampes, le conducteur n’a qu’à appuyer sur une touche », précise le chauffeur. Enfin, le mode épan-

La rampe pendillard améliore la précision.

La cuve se remplit en trois minutes chrono !

dage commande la coupure des tronçons, l’ouverture des vannes et le démarrage des broyeurs. « Rien de plus facile. L’épandage se lance en actionnant un bouton du joystick. En plus, le débit de chantier progresse. » ●

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Le bras plongeur fait gagner beaucoup de temps.

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La rampe pendillard améliore la précision. Pour éviter les recoupements, elle est munie d’une coupure de tronçons tous les 3 m. « Dans des céréales, je n’observe plus d’effet de vague comme avant. La répartition est plus précise », constate Charly. Le travail est de meilleure qualité et la rampe à pendillard disperse moins les odeurs. « À la buse, le lisier est éjecté dans l’air. Les voisins n’apprécient pas ! » dit-il en rigolant.

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temps considérable et du confort de travail. Plus besoin de descendre du tracteur pour aller brancher les tuyaux ! Trois minutes suffisent pour remplir la cuve de 21 m3 avec du lisier clair. S’il est plus épais ou pailleux, il faut 4 min 30 maximum », s’exclame le jeune homme.

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MACHINISME

L’épandage se lance via un bouton sur le joystick.

Fiche technique Contenance

21 m3

Système d’épandage

Rampe à pendillard 24 m

Coupure de tronçons

Oui, tous les 3 m

Équipement

Bras plongeur et terminal Tact-Master

Source : Pichon

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29,5 M3

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MACHINISME

Essai

Samson PG25

« Cher mais efficace » La fiabilité de cet épandeur justifie son prix élevé, selon Olivier Machard, salarié de la SARL éponyme en Ille-et-Vilaine.

L

a seconde tonne à l’essai est celle du constructeur danois Samson, disponible en quatre volumes (18 m3, 20,21 m3 et 25 m3). Les deux plus petites capacités sont supportées par deux essieux, les deux plus grosses par trois.

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La suspension hydraulique (de série) apporte de la stabilité sur la route et une répartition du poids idéale sur chaque roue pendant l’épandage. Un câble relie l’épandeur au tracteur et oriente automatiquement deux des trois essieux grâce à un potentiomètre. En fait, il calcule l’angle de la flèche par rapport à l’engin et dirige les roues en fonction. Le premier essieu est relevable. « Pratique ! Il suffit de le lever pour retrouver immédiatement de l’adhérence », constate Olivier.

Grâce à la coupure de tronçons, Olivier Machard peut couper mètre par mètre.

Fiche technique min environ et est associé au nouveau dispositif venturi Contenance 25 m3 (hydrau-éjecteur). Le SAP1 Système d’épandage Rampe à pendillard 24 m est conçu pour pomper dans Coupure de tronçons Oui, mètre par mètre un cône. Il permet de remplir Équipement Bras tourelle ou mini bras SAP1, la tonne, quels que soient terminal Slurry Master 6000 l’installation, la configuration Source : Samson de pompage et le type de lisier. « Il faut garder 500 l d’effluent pour amorcer le mini bras. Une opération très rapide », s’exclame Olivier. équipements. Une imprimante, en option, assure même la traçabilité des chantiers. Le terminal Slurry Master 6000 cen- Le joystick, lui, facilite les manœuvres. tralise tous les réglages : débit, bras de pompage, pilotage des essieux et des Le pendillard est muni de tuyaux de gros diamètre. « Aucun problème de bouchage, même en présence de corps étrangers. Enfin, la coupure des tronçons, c’est précis. Je peux couper mètre par mètre. Une guillotine ferme trois tuyaux que je pilote manuellement depuis la cabine », déclare le chauffeur. ●

Très précise, la coupure de tronçons Pour une meilleure précision et régularité d’alimentation, ce modèle est équipé d’un système DPAE et d’un retour en cuve par vanne trois voies, de série également. Grâce à la technologie sans compresseur, le volume utile est atteint à 100 %. Parce qu’elle ne présente aucune dépression, la machine subit moins de contraintes. Deux modes de remplissage existent. • Le bras tourelle, hydraulique, tournant à 270°. Fixé à l’avant de la cuve, il est visible et se manœuvre facilement. Cependant, pour Olivier, il est trop court. « Selon l’accès à la fosse, impossible de la vider entièrement », raconte-t-il. • Le mini bras SAP1. Pourvu de la turbine de remplissage Samson dernière génération, il délivre un débit de 7 000 l/

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1. Le pendillard avec ses tuyaux de gros diamètre. 2. Le mini bras facilite le pompage sur cône. 3. Un câble dirige l’essieu via un potentiomètre.


MACHINISME

Mauguin Typhon 23

« Quel débit ! » Fiabilité et débit de chantier : cet engin répond parfaitement aux attentes de Frédéric Gallet, entrepreneur en Vendée.

F

rédéric Gallet est installé à son compte depuis trois ans. L’épandage de lisier, il maîtrise ! Il consacre 90 % de son temps de travail à cette activité et a donc acheté une tonne à lisier fiable, efficace, ergonomique et maniable. En optant pour une Typhon 23, fabriquée à Laval (Mayenne), il a choisi la proximité.

Trois essieux sont autodirectionnels, ce qui et limite le tassement du sol. À vide, le premier se relève. L’usure des pneumatiques est faible et, pour plus de confort, les freins sont pneumatiques. L’engin possède un système DPA, qui améliore la régularité d’épandage. Le conducteur règle la dose à apporter avec le boîtier de contrôle. Une vanne régule le débit de matière sortante. Lorsque le chauffeur roule trop vite, un bip sonore retentit pour lui signaler qu’il n’a pas épandu la dose prévue. Côté électronique,

Fiche technique Contenance

23 m3

Système d’épandage

Rampe à pendillard 24 m, buses

Coupure de tronçons

Oui, tous les 3 m

Équipement

Bras tourelle ou mini bras

Source : Mauguin

Le bras de la Typhon descend jusqu’à 4,2 m.

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« L’absence de pression à l’intérieur permet de réduire l’épaisseur de la paroi. Du coup, le poids à vide diminue. » La suspension hydraulique assure l’équilibre de la machine. Le timon, lui aussi, est suspendu hydrauliquement. Quelle que soit la charge, l’épandeur reste horizontal.

Le bras de la Typhon pompe jusqu’à 4,2 m de profondeur. « Encore un point fort ! Pour le pompage en fosse, c’est le top. J’arrive à pomper tout le lisier. Le bras descend assez bas, là où d’autres ne dépassent pas 3 m », dit l’entrepreneur avec un sou-

rire. « Si c’était à refaire, je reprendrais le même matériel. Le seul défaut que je lui trouve : la nouvelle cuve Hybride est plus adaptée au pompage sur cône. Car même le prix est avantageux ! Jusqu’à 50 000 € de moins comparé à d’autres marques. » ●

La rampe pendillard 24 m à coupure de tronçons.

L’Isobus n’est pas proposé sur ce modèle.

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Pleine en 2 min !

c’est simple ! Un boîtier commande l’ouverture et la fermeture des tronçons à l’aide de plusieurs interrupteurs. « Le chauffeur les actionne à sa guise. Ainsi, il évite les recoupements dans les parcelles irrégulières par exemple », détaille Frédéric. Impossible de piloter la tonne grâce à l’Isobus ! Il n’y en a pas.

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En trois ans, il a épandu près de 150 000 m3. Pas étonnant, il ne lui faut que deux minutes pour remplir la cuve de 23 500 l. « Grâce à la turbine, le débit de pompage est nettement supérieur aux engins dotés d’un compresseur. Et plus de vides d’air. Autres avantages de la turbine : pas de palettes à changer, l’entretien est rapide et peu coûteux », explique Frédéric. Concernant le graissage, il est assuré automatiquement par la centrale.

L’entrepreneur vendéen consacre 90 % de son temps à l’épandage des effluents.

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Pour répondre aux exigences de ses clients, il a équipé la tonne d’un pendillard de 24 m à coupure de tronçons (21, 18 et 15 m). « Avec ce modèle, je peux également faire de la buse, réservée en général à l’épandage de lagune. Ça évite de passer des corps étrangers dans le broyeur », insiste l’entrepreneur.

© TERRE-NET MÉDIA

50 000 m3 de lisier par an

Grâce à la turbine, le débit de pompage est élevé.

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MACHINISME

Incontournables

Teejet SJ7-VR, buse à débit variable de 100 à 300 l/ha

© KUHN

© TEEJET

Teejet lance une nouvelle buse, la SJ7-VR (VR pour variable rate). Sa particularité ? Une très large plage d’utilisation, d’où sa couleur noire. Au lieu de changer de buse pour des doses variant de 100 à 300 l/ha, il suffit de modifier la pression de la SJ7–VR, sans risquer de brûler les plantes. En guise d’opercule, un élastomère à mémoire de forme permet d’augmenter la taille de l’orifice, donc de faire varier facilement les quantités pulvérisées.

17 millions d’euros pour la logistique Kuhn Le groupe alsacien Kuhn adapte son usine de Saverne dans le Bas-Rhin, suite à la diversification de ses gammes de produits et à l’augmentation de la taille de ses matériels. Après avoir construit en 2008 un second site à Monswiller, dans le même département, l’industriel réorganise et modernise la logistique interne afin de mieux répondre aux futurs enjeux de la filière agricole et aux exigences des clients internationaux. Le projet est de taille : 10 000 m² de surface couverte sur 20 m de haut pour réceptionner et stocker 18 000 références de pièces et de composants. 17 millions d’euros devraient être investis dans cette structure, baptisée Central Logistics Center. Grâce à cet investissement colossal, le stock sera calculé au plus juste et géré avec précision et réactivité. Ainsi, le constructeur pourra répondre plus rapidement aux demandes et produire exactement selon les besoins.

Pulvérisateurs "Star Wars", éclairés avec des Led bleues © COMATRA

Moins de vent et d’évaporation, présence d’insectes différents… Pulvériser de nuit présente de nombreux avantages et cette pratique est de plus en plus fréquente dans les campagnes. Mais pour travailler dans de bonnes conditions, l’éclairage est primordial. Comatra propose des projecteurs à Led bleues, qui s’installent sur tout type de pulvérisateur. En effet, la lumière bleue améliore les contrastes, diminue la fatigue visuelle, fait ressortir les gouttelettes et permet de voir même si la luminosité est faible. À condition de placer les phares près du pivot et d’orienter les projecteurs vers la rampe. Selon l’équipementier, deux projecteurs suffisent pour éclairer une rampe de 48 m.

© JCB

JCB décroche un rôle à Hollywood

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Les stars invitées à la cérémonie des Oscars, à Los Angeles fin février dernier, ont failli se faire voler la vedette par un télescopique JCB 512-56. L’engin a en effet foulé le célèbre tapis rouge quelques heures avant leur arrivée pour mettre en place une version géante de la statuette qu’elles rêvent toute de gagner. Un vrai jeu d’enfant puisque son bras peut lever 5,4 t à une hauteur de 17 m. Ce modèle, développé pour le marché nord-américain, est produit en Angleterre, au siège de l’entreprise. Terre-net Magazine I Avril 2016

Selon le fabricant, cette buse assure un débit de 101 l/ha, à 12 km/h et avec une pression de 2 bars, et atteint 294 l/ ha, à la même vitesse et à 5,5 bars ; soit un rapport de 1 à 3, en gardant une qualité d’épandage optimale. Outre le gain de temps, la modulation de doses est plus simple à gérer.

Rolland : une année chargée en nouveautés pour ses 70 ans Pour souffler ses 70 bougies, la marque bretonne de remorques et d’épandeurs a rassemblé près de 350 personnes, dont 84 concessionnaires venus des quatre coins de France, du RoyaumeUni, de Belgique, de Suisse, d’Allemagne et même du Canada. L’occasion de leur présenter le nouveau logo. « Nous avons retenu une version simple et épurée, qui traduit notre volonté de nous moderniser, sans être révolutionnaire. Le "R" est redessiné et le mot "remorques" disparaît. Car Rolland, c’est 20 familles de produits, pas que des remorques », souligne Rémi Chenevière, chef produits et marketing. Second point fort de cette semaine de festivités, l’inauguration de l’agrandissement de l’usine de Tréflévénez : 8 000 m² de surface couverte supplémentaire pour stocker les aciers. Cette extension s’accompagne d’une réorganisation complète du site, qui produit 1 800 machines en moyenne par an. Objectif : accroître la productivité, la sécurité et l’ergonomie des postes de travail.


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MACHINISME

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MACHINISME

Pleins phares

Automatisation de l’alimentation

Au Gaec des châtaigniers, les points de TP gagnés remboursent le robot Kuhn TKS À La Pouëze dans le Maine-et-Loire, le Gaec des châtaigniers est le premier élevage français à installer le robot d’alimentation FeedRobot System TKS de Kuhn. En six mois, les éleveurs ont déjà observé des gains au niveau des performances laitières.

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PAR ROBIN VERGONJEANNE // rvergonjeanne@terre-net-media.fr

Depuis l’installation du robot Kuhn TKS, Jean-Yves et Stéphane Barbot, éleveurs à côté d’Angers, gagnent une heure de travail par jour.

Chargement en vrac au godet

« Mais vu le coût d’un robot d’alimentation Deux trémies de 5 m3 servent de réserves et de trois silos tours, nous avons écarté cette pour les ensilages de maïs et de méteil, versés en vrac par le haut au option », se souvient Stéphane, installé avec son frère Jean- “ On économise godet. Même s’ils disposent de deux à trois jours de stockage, Yves depuis cinq ans. aussi du temps les producteurs chargent l’ensilage quotidiennement pour Les éleveurs angevins souet du fioul „ éviter qu’il chauffe. haitaient une solution simple avec un espace de stockage des aliments (appelé "cuisine") le plus com- Le wagon de distribution de Kuhn, le pact possible. Au Space, ils découvrent le FeedRobot, est fixé sur un rail et électrifié. System TKS, un robot d’alimentation conçu D’un volume de 2,6 m3 (pouvant nourrir par l’entreprise norvégienne TKS et com- jusqu’à 300 vaches environ), il distribue mercialisé par la marque alsacienne Kuhn. neuf fois par jour leur ration aux 70 vaches, de 5 h du matin jusqu’à minuit. Mais avant d’investir, pour être sûrs de leur choix, ils visitent des fermes équipées aux Afin de programmer les différentes Pays-Bas. Le System TKS se compose rations possibles, il intègre l’ordinateur d’une partie cuisine couverte de 70 m2 au du système. Le FeedRobot fonctionne 30

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sol. Les bottes (rondes ou cubiques) de foin ou d’enrubannage de luzerne sont défibrées et coupées par le Combicutter, un tapis qui fonctionne comme une pailleuse avec un démêleur à couteaux pour recouper les fibres. L’emprise au sol de la cuisine est de 70 m2. À gauche, le Combicutter stocke et coupe les bottes. L’ensilage est versé dans les deux trémies à droite.

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L

orsqu’ils se sont retrouvés à deux sur l’exploitation, Stéphane et JeanYves Barbot ont préféré automatiser l’alimentation plutôt que la traite de leurs 70 laitières. « Notre ancienne mélangeuse devait être renouvelée. Nous avons d’abord pensé faire une Cuma automotrice. Puis, nous avons étudié l’automatisation totale de l’alimentation avec des silos tours. »

Le foin est coupé, monté par un convoyeur, puis versé dans le wagon équipé de pesons.

en maître-esclave : il se charge lui-même en fibres, ensilages et concentrés sous chaque trémie et pèse la quantité d’aliment prédéfinie. Ce chargement s’effectue par couches successives : d’abord le foin, puis le méteil, le concentré et le maïs. Sous le wagon, deux brosses balaient le sol et


MACHINISME

Le wagon Feedrobot vient lui-même se placer sous les trémies. Il est soutenu en haut par une poutre IPN et alimenté électriquement sur le côté.

En effet, le point de TP est payé 6,6 €/1 000 l. Les producteurs obtiennent donc plus de 25 € supplémentaires pour 1 000 l grâce à la meilleure qualité du lait. L’élevage rembourse 1 000 € par mois pour un investissement initial de 140 000 € tout compris.

250 €/an de coût de fonctionnement

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de fioul, nous gagnons de l’argent : la progression des taux couvre largement le remboursement de l’emprunt du robot d’alimentation ! », assure Jean-Yves Barbot.

Le Feedrobot dispose d’un tapis distributeur gauche/droite. Les génisses peuvent donc être placées en face des laitières. Le wagon fait des allers-retours sur son rail en ligne droite.

repoussent la ration à l’auge toutes les heures. « Contrairement aux autres systèmes d’alimentation, celui-ci n’a pas de vis de mélange. On peut ajouter une mélangeuse à poste fixe mais nous ne l’avons pas fait. Nous étions habitués à travailler en ration mélangée et j’appréhendais de distribuer des fibres longues, disposées en couches sans réel mélange », explique Jean-Yves Bardot. « Je m’étais bien trompé ! En fait, nous coupions la fibre trop finement. En distribuant de petites quantités plus souvent, les vaches trient moins et ingèrent davantage de fibres. J’en ajoute plus qu’avant, elles en mangent beaucoup et il n’y a pas de refus. » « Je suis surpris, les vaches sont en meilleur état corporel. Cet été, celles en pic de lactation n’ont même pas maigri alors qu’elles battaient des records de production. »

Montée en flèche du TB et du TP Les résultats ne se sont pas fait attendre : « Depuis que la machine est arrivée, les taux sont montés en flèche. C’est spectaculaire ! À chaque contrôle, nous améliorons le TP. Au dernier, nous étions à 33,3 kg de lait par vache, à 41,3 de TB et 34,3 de TP », s’étonnent encore les éleveurs. L’année passée, ils tournaient plutôt autour de 38 et 32 pour des vaches à 10 300 kg de lait. « En plus des économies de temps et

Les éleveurs sont également très satisfaits du gain de temps offert par l’automatisation de l’alimentation. « L’avantage : nous pouvons remplir les trémies avec de l’ensilage à n’importe quel moment de la journée, dès que nous passons devant avec le tracteur. »

Les génisses en face des vaches ? « En général, on recharge quotidiennement en semaine pour empêcher l’ensilage de trop chauffer. On peut charger pour deux jours, le week-end ou quand il y a beaucoup de travaux dans les champs. » Le Gaec des châtaigniers a fait appel au concessionnaire Concept Élevage, situé dans le département de la Mayenne. L’ensemble de l’équipement a été monté en quatre jours. « Nous n’avons pas souscrit de contrat de maintenance. L’entretien de la machine est simple. Il suffit de graisser, de temps en temps, les points de roulement et d’affûter les couteaux. » Selon les associés, ce robot d’alimentation est robuste et fiable. Seul point faible : les brosses rotatives sous le wagon. « Régulièrement, un peu de fourrage s’introduit

© TERRE-NET MÉDIA

Le foin en fibres longues n’est pas complètement mélangé à la ration. Sec et piquant, il est appétant pour les vaches qui l’ingèrent bien et ruminent plus.

Toutes les heures, les deux brosses rotatives balaient le sol pour repousser la ration à l’auge.

entre les deux. » Sur le wagon, la distribution par tapis peut s’effectuer à droite comme à gauche. C’est pourquoi les éleveurs projettent d’ici quelques mois de construire un bâtiment pour les génisses en face des cornadis des laitières. Le wagon sur rail passera entre les deux et distribuera la ration d’un côté ou de l’autre en fonction de chaque lot. Reste à installer une troisième trémie pour stocker l’ensilage d’herbe. Néanmoins, il faudrait pour cela que le prix du lait remonte… ●

SUR LE WEB

© TERRE-NET MÉDIA

« Nous économisons aussi près de 400 h de tracteur, soit aux alentours de 1 600 l de fioul par an », estiment les frères Barbot. Malgré une distribution neuf fois par jour et la recoupe des fibres longues par le Combicutter, la consommation électrique reste très faible. Le coût de fonctionnement électrique annuel est estimé à 250 € seulement.

D’autres reportages sur l’automatisation de l’alimentation sur www.terre-net.fr/mag/55automatisation

La ration des vaches laitières Ingrédients Ensilage de maïs coupé haut (> 50 cm) Enrubannage de luzerne ou de foin Ensilage de méteil Claris booster (Terrena) Claris performance Ensil 51 + Claris Pro au Dac individuel

en kg de MB/VL

en kg de MS/VL

44,8 3 8,6 2,7 0,25 0,25 1

16,7 1,65 2,99 2,37 0,25 0,25 0,89

Apport total : 25,1 kg de MS/j Coût : 3,74 €/VL/j Production : 33,3 kg/j TB : 41,3 TP : 34,3 Stade de lactation : 5,7 mois Source : Gaec des châtaigniers

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LE DOSSIER

Grand angle

Ses organes au scanner Même en période de crise, les tracteurs tombent en panne et il faut bien les remplacer pour continuer à travailler. L’occasion peut alors être une solution. Combien peut-on économiser ? Sur un tracteur de 3 500 heures, les différents composants sont-ils toujours capables d’assurer le travail demandé ? Réponses en démontant un Axion 920 en partenariat avec Traction Magazin, Claas, FPT, ZF et Gima. PAR BENOÎT EGON // begon@terre-net-media.fr

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Terre-net Magazine I Avril 2016

© FOTOLIA // CRÉATION TERRE-NET MÉDIA

Tracteur de 3 500 heures


LE DOSSIER

Usure des composants

Que vaut vraiment un tracteur de 3 500 heures ? Fin janvier 2016, dans un atelier allemand, des ingénieurs et techniciens de chez Claas, FPT Industrial (Fiat Powertrain), ZF et Gima se sont réunis autour d’un projet unique : démonter pièce par pièce un Axion 920 de 3 500 heures pour évaluer techniquement comment les divers organes ont évolué dans le temps.

© TRACTION MAGAZIN

Le Claas Axion 920 avant le grand démontage.

Tous les composants peuvent-ils être facilement démontés ? Combien de boulons rouillés devrons-nous affronter ? Arriverons-nous à tenir les délais prévus, soit une semaine ? Nous n’avons aucune référence dans ce domaine : personne avant nous n’a réalisé quelque chose de semblable dans le secteur agricole. Mais une chose est tout de suite perceptible. Techniciens et ingénieurs sont excités par un tel challenge ! Et tous sont prêts à relever le défi. Tournevis, visseuses, clés à cliquets, palans à chaînes… Après un bref examen visuel du patient, les apprentis chirurgiens alignent

soigneusement sur la table d’opération les instruments nécessaires à la dissection. Un court briefing et c’est parti pour le désossage ! Moins de trois heures plus tard, l’Axion n’est déjà plus indemne. Les pièces volumineuses (capot, ailes, roues et cabine) ont disparu et difficile, pour un néophyte, de savoir qu’il s’agit d’un tracteur. Et ce n’est pas fini ! Les ensembles pont avant, bloc moteur, boîte de vitesses et pont arrière sont séparés. C’est dans cet état que nous laissons l’engin le premier

soir. Le moteur, la boîte de vitesses et le pont arrière sont prêts à être démontés entièrement les jours suivants avec l’aide des experts de FPT Industrial, ZF et Gima. Jusqu’à présent, aucune pièce ne semble endommagée. ●

© TRACTION MAGAZIN

N

ous ne savons pas à quoi nous attendre quand nous entrons ce matin de janvier, aux aurores, dans l’atelier de la Claas Academy à Steinhagen (Allemagne). L’objectif est pourtant clair : désassembler un Axion jusqu’à la dernière vis pour évaluer l’usure des différentes pièces.

Les ingénieurs et techniciens sont impatients. À vos marques, prêts, partez !

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LE DOSSIER

© TRACTION MAGAZIN

Que de pièces sur 700 m² ! Et il en manque encore quelques-unes. Un sacré puzzle à réassembler...

Durée de vie du moteur

L’entretien joue beaucoup Le cœur de l’Axion 920 est un Cursor 9 de six cylindres en ligne, de 8,7 l de cylindrée et 315 ch, signé Fiat Powertrain (FPT Industrial). Il répond aux normes antipollution grâce au SCR, sans utiliser ni Fap ni EGR. Le compteur affiche 3 500 heures.

B

ien que le Claas Axion provienne du bureau d’étude du tractoriste et a enduré de nombreux tests, il a été bichonné.

« Quelle satisfaction quand nous avons ouvert le moteur !, insiste Manuela Martena, responsable qualité chez Fiat Powertrain. La preuve que notre stratégie de gestion des gaz d’échappement augmente également sa durée de vie. »

tage du cache culbuteur, nous découvrons l’arbre à cames et les soupapes. C’est le cœur du moteur pour l’entrée du mélange air-diesel et pour la sortie des gaz d’échappement vers la chambre de combustion. Sur ces différentes pièces, aucune trace d’usure particulière.

Si nous pivotons de 180°, nous apercevons les chambres de combustion et les Vidanger soupapes. Ici aussi, ces dernières semblent en bon état.

« Nous savions qu’à l’intérieur, tous les éléments devaient être en bon état car très bien entretenus. Mais ils sont tellement bien préservés... Cela nous a surpris. »

“ et changer les filtres „

« Pourtant, il a souvent été sollicité à son maximum », complète Luigi Antonio Fino, ingénieur d’essais chez FPT Industrial. Commençons par le haut. Après le démon34

Terre-net Magazine I Avril 2016

Et leurs sièges ont l’air presque neufs, comme s’ils sortaient de l’usinage. Ce qui, selon FPT Industrial, est lié à la stratégie de post-traitement des gaz d’échappement. « Nous n’avons pas installé de recirculation des gaz sur nos motorisations. Ainsi, seuls des gaz frais, ou de l’air comprimé issu du turbo,

pénètrent dans les cylindres. Cela protège les composants et minimise le risque d’introduire des corps étrangers dans la chambre de combustion », explique Manuela Martena. Sur les chemises des cylindres, après 3 500 h de fonctionnement, il reste des éléments datant du rodage, ce qui montre que l’usure est très faible. Même chose sur les pistons et les segments : seul un segment est légèrement altéré. Et curieusement, cette dégradation se concentre sur un tiers de la course du piston.

Très peu d’usure « Nous ne savons pas à quoi cette usure est due, reconnaissent les experts de FPT Industrial. Peut-être que le segment appuyait sur la chemise au démarrage du moteur, uniquement au point mort haut ? » Toutefois, cela n’impacte pas la compression, ni la puissance donc.


LE DOSSIER La base du moteur, à savoir les paliers de vilebrequin et les coussinets de bielles, ne présente pas d’altération particulière. Seule la décoloration de ces pièces témoigne que le moteur a déjà de nombreuses heures au compteur. Aujourd’hui, les motorisations, de conception plus complexe qu’avant, sont moins sensibles à l’usure. Les extrémités et les supports du vilebrequin limitent les irrégularités de rotation. Les moteurs fonctionnent mieux et leurs composants se dégradent moins.

le carburant peut aussi poser problème. « Et c’est le Common Rail qui trinque », prévient Luigi Antonio Fino. Il faut considérer le moteur comme un système global. L’organe en lui-même, avec ses bielles et ses cylindres, est bien connu et a déjà été éprouvé. Les parties situées autour du moteur (turbocompresseur, post-traitement des gaz d’échappement, injection) sont, elles, de

plus en plus nombreuses et sophistiquées. « Même sans Fap ni EGR, cela s’avère très compliqué », explique Manuela Martena. « Toute intervention, aussi minime soit-elle, peut avoir d’énormes répercussions sur les performances, mais surtout sur la durée de vie. » C’est pourquoi reprogrammer son moteur peut être lourd de conséquences. » ●

Les ennuis viennent souvent de l’extérieur Ces résultats ne sont pas le fait du hasard. « L’entretien est primordial malgré les meilleurs systèmes de filtration », observe Luigi Antonio Fino. La régularité des vidanges et des changements de filtres jouent, bien sûr, la qualité des fluides et des pièces également.

© TRACTION MAGAZIN

Désosser un tracteur : personne ne l’avait encore fait dans le domaine agricole.

© TRACTION MAGAZIN

Au niveau du moteur, les ennuis viennent souvent de l’extérieur. Dans certains pays,

© TRACTION MAGAZIN

« À plusieurs reprises, nous avons été échaudés avec des huiles de moindre qualité et même des filtres. Des copies à bas prix peuvent causer d’immenses dégâts ! »

Concernant les bielles et les coussinets de bielles, aucun problème à relever.

Presque pas de trace d’usure : les soupapes sont en bon état.

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LE DOSSIER

Transmission

Son état nous renseigne sur l’utilisation du tracteur Les transmissions à variation continue modernes sont de plus en plus sophistiquées. Comment se comporte au bout de 3 500 heures la ZF Eccom 3.0 qui équipe l’Axion 920 ? L’analyse de Johannes Ziegler, du bureau d’études du fabricant.

«N

os transmissions sont fabriquées et testées pour des utilisateurs moyens et atteignent facilement 10 000 h », précise Johannes Ziegler du bureau d’étude de ZF. « Évidemment, leur espérance de vie varie en fonction de la manière dont le chauffeur les utilise. S’il fait beaucoup de transport ou de travaux du sol lourds, les composants seront sollicités de manière différente. »

© TRACTION MAGAZIN

Comme pour le moteur, il faut respecter les intervalles de maintenance et employer les fluides appropriés. Ainsi, vous gagnez la moitié de la bataille pour conserver une transmission fiable dans le temps.

Premières pièces à contrôler, les embrayages L’espérance de vie d’une transmission varie en fonction de la façon dont les chauffeurs l’utilisent.

C’est aussi au conducteur de savoir utiliser correctement la transmission. Par exemple, en "manuelle", il faut éviter de toujours travailler dans la mauvaise plage de vitesses. « Pour une plus grande simplicité d’utilisation, nous nous rapprochons de nos produits automobiles, note l’ingénieur. Avec des transmissions automatiques, nous éliminons une importante source d’erreurs. » Parmi les premiers éléments à contrôler sur une transmission, les embrayages pour les inversions de sens de marche.

D’énormes contraintes sur l’arbre d’entrée Ici, en 3 500 h, pas de signes inhabituels d’usure. « On observe un polissage uniforme de la surface du disque métallique, sur la largeur comme la doublure. Parfait », déclare Johannes Ziegler. Les disques d’embrayages sont lubrifiés sous pression et ne sont pratiquement pas usés. « Pas 36

Terre-net Magazine I Avril 2016

d’entretien quasiment, ils tournent dans l’huile ! Toutefois, il faut veiller au refroidissement. » Si l’on interrompait la lubrification, même une seule inversion à sec, c’est direction l’atelier. Il suffit d’une huile trop ancienne ou de mauvaise qualité... L’Axion 920, lui, ne rencontre pas ce type de souci. « Si les disques avaient été montés sur un tracteur d’élevage équipé d’un chargeur frontal, ils auraient une apparence plus claire à cause des multiples inversions de sens de marche », conclut-il. Ici, le polissage a été réparti uniformément sur toute la périphérie des disques. La lubrification fonctionne bien. La deuxième pièce à subir d’énormes contraintes est l’arbre d’entrée de la transmission, qui transmet la puissance du moteur. Sur le modèle étudié, ce dernier doit en effet supporter jusqu’à 1 350 Nm ! En plus des engrenages, il faut vérifier l’ins-

tallation de l’arbre dans le carter. En cas de forces tangentielles sur l’arbre d’entrée, une fuite pourrait survenir, d’où une perte d’huile pour la pignonnerie. Des anneaux, positionnés entre l’arbre et le carter, veillent au grain. La pression d’huile intérieure les maintient en place.

Des planétaires préservés Désormais en plastique, ils font preuve d’une meilleure efficacité. Sur l’arbre d’entrée de la transmission, pas moins de cinq orifices assurent la lubrification et le refroidissement des embrayages. De plus, cet arbre est épaulé par un imposant roulement à billes, « conçu pour une durée de vie de plus de 10 000 h », rapporte le spécialiste. « Sur cette partie de la transmission comme sur les embrayages, l’usure se révèle moyenne », poursuit-il. Également essentiels sur une transmis-


LE DOSSIER

Sur les engrenages individuels, aucune altération inhabituelle non plus. Il est facile de percevoir la manière dont les dents s’engagent. Pour cela, nous avons regardé l’usure de surface, inexistante ou presque. Si l’Axion 920 avait été utilisé surtout pour du travail du sol, les engrenages auraient été davantage usés. Le tracteur ayant servi aussi bien pour des chantiers de transport que de travail du sol, la surface des pignons est quasi intacte. Ce qui s’explique également par un entretien régulier.

Lubrifier et vidanger, c’est essentiel !

ration constante de la qualité des huiles. « Ces 20 dernières années, bien des choses ont changé dans le développement des lubrifiants et additifs. Dans un proche avenir en revanche, aucune évolution n’est prévue », détaille John Ziegler. Par conséquent, les fabricants doivent encore améliorer leurs transmissions. Les clients attendent d’abord une durée de vie plus longue. Et accordent de l’importance à la conduite et au confort de travail. Deux critères relativement subjectifs. « Une transmission doit se réguler de manière fine afin d’obtenir le rapport le mieux adapté au travail demandé. » Aujourd’hui, chez ZF, la moitié du budget de recherche et développement est consacré à l’électronique de gestion de la boîte.

À l’exception de la vidange d’huile et du remplacement régulier du filtre, la transmission n’exige aucun entretien. Un avantage indéniable pour l’utilisateur. Les 120 l d’huile du carter doivent être changés toutes les 2 500 h. Un intervalle de vidange élevé, grâce à l’amélio-

Lorsque le tracteur avance très lentement, le conducteur est sensible au bruit de la boîte de vitesses. Le constructeur emploie des ingénieurs acoustiques qui cherchent uniquement comment le réduire afin de diminuer les décibels en cabine. Par ailleurs, « les composants de la boîte de vitesses à

© TRACTION MAGAZIN

sion : les quatre ensembles de trains planétaires, où l’hydrostatique et la partie mécanique sont additionnées.

Sur les disques d’embrayage de l’inverseur, on observe une usure normale et uniforme.

denture droite sont un peu plus bruyants que ceux à denture oblique. » « Toutefois, avec des paires d’engrenages à denture droite, la puissance est mieux transmise. Et sans forces axiales agissant sur les dents, la durabilité augmente. » ●

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LE DOSSIER

Pont arrière

Au transport, les freins sont très sollicités

Le pignon conique du différentiel semble neuf ou presque.

C

contraintes thermiques. Surtout là où le matériau est le plus mince, à savoir près des lumières d’huile de refroidissement.

Le refroidissement n’a pas été impacté

Néanmoins, le refroidissement n’a pas été impacté. Sinon, le papier recouvrant les freins serait endommagé, ce qui n’est pas le cas ici. À noter aussi : de petites décolorations sur la prise de force.

ommençons par le différentiel. L’engrenage conique et la bague montrent quelques signes de fatigue, mais qui se sont pas excessifs.

© TRACTION MAGAZIN

Le pont arrière de l’Axion 920 a été fabriqué par Gima, une filiale française de Claas et d’Agco basée à Beauvais dans l’Oise. Les points de vigilance pour ce test longue durée : les freins à disques humides et le différentiel bien sûr.

Le revêtement du blocage de différentiel paraît toujours en bon état : cette pièce Grâce au pont arrière, on peut savoir à n’a pas été sollicitée trop souvent, sinon quoi le tracteur servait préférentiellement. le revêtement ou le substrat seCes derniers mois, l’Axion de“ Savoir à raient davantage décolorés. vait surtout faire du transport.

quoi servait le tracteur „

« Ce tracteur a été utilisé au transport », suppose Pascal Ladrière du département recherche et développement du Gima. Et il a raison. L’usure des disques est quasiment nulle : ils n’ont subi que de petites 38

Terre-net Magazine I Avril 2016

« S’il effectuait uniquement du travail du sol, on aurait peut-être moins de traces sur les freins, mais plus sur les réducteurs finaux », explique le spécialiste. Le frein de stationnement ne semble pas usé. Or, il peut être sérieusement abîmé s’il est utilisé au mauvais moment, par exemple quand le tracteur roule encore. ●

© TRACTION MAGAZIN

Ce qui ressort immédiatement, c’est la légère décoloration de la surface des disques de frein humides.

L’usure des disques de frein est quasi nulle, mais leur décoloration indique un léger échauffement.


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2013 - 200cv - 2670h Rel AV Prix HT : 78 000 €

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2009 - 2 D

Prix HT : 12 000 €

FENDT 211F Vario

FENDT 211P Vario

2009 - 4600h - Clim Pont AV susp. - Rel AV Prix HT : 50 000 €

TMS - 2012 - 2400h Clim - Pt av susp - rel av Prix HT : 62 000 €

2010 - 3800h - 100cv PdF AV - Rel AV Prix HT : 48 000 €

NH T4050 F

2012 - 2950h - 100cv 4RM - Clim Prix HT : 28 900 €

DURET Nicolas MARCHAND 25 rue Paul Deschanel 28 150 VOVES Tél: +33(0)2 37 99 98 70 nmarch@duret.fr

CASE-IH MFX 880

CASE IH 6088

QUIVOGNE 40

CASE 2388

CASE 2166 Farmer

2013 8 rangs à 80 cm repliable récolté 100ha

2008 - 335cv - 1820hm 7.30 m - Broyeur

APAXR - 2009 4,50m - 40 disques Prix HT : 18 000€

2001 - 280cv - 2270hm 6,10 m - Broyeur

1996 - 215cv - 3750hm 5,50m - Broyeur

CASE IH 7088

CASE IH 7230

CASE IH RB 344

EVRARD

CASE IH Puma 145

2010 - 365cv - 6,50m 570h rotor Broyeur et éparpilleur

2014 - 449cv - 375hm 7,60 m - Broyeur

2013 - 2m 450 balles rondes

Météor Plus 4100 - 2011 32m - DPAE Coupure GPS

2012 - 145cv - 870h Rel AV

CASE IH Puma 195

C.IH Puma CVX 145

C.IH Puma CVX 160

DEUTZ M620

FENDT 515 C

2008 - 195cv - 2730h Rel AV

2012 - 145cv - 850h Rel AV

2012 - 160cv - 2700h Rel AV

2009 - 2700h 160cv - Chargeur PRIX HT : 36 000€

2000 - 150cv - 7660h Rel AV Prix HT : 25 000 €

49


OCCASIONS

Claas Arion 640 PAR SÉBASTIEN DUQUEF // sduquef@terre-net-media.fr

© CLAAS

Marque : Claas Modèle : Arion 640 Puissance annoncée (ch) : 177 Moteur : 6 cylindres Deere Power System Cylindrée (l) : 6,8 Boîte de vitesses : robotisée Couple maxi (N.m) : 714 à 1 200 tr/min Effort de relevage annoncé (t) : 8 Poids à vide 4RM (t) : 6,8

Avis utilisateurs et réseau de distribution

Un tracteur qui assure

P

Tracteur confortable (cabine et pont avant suspendus).

lus de 10 000 engins vendus dans le monde. Pour Claas, la série 600 est une belle réussite. Depuis 2013, le moteur six cylindres Deere Power System, de 6,8 l de cylindrée, répond aux exigences du Tier 4i. Développant 177 ch, il intègre un turbo à géométrie variable, un intercooler et une rampe d’injection commune. À noter également : le "boost" moteur Claas Power System. Côté transmission, le tracteur reçoit une boîte Hexashift à quatre gammes robotisées et six rapports sous charge, soit 24 vitesses avant et 24 arrière. L’inverseur électro-hydraulique Revershift modifie le sens d’avancement et, lors des changements de vitesse, le système Speedmatching sélectionne le rapport adapté à la charge. Selon la marque, les Arion 600 concentrent le meilleur des 900. Exemple : le ventilateur Visctronic, silencieux, efficace et économe en carburant. La cabine a été conçue pour l’Arion et ses cinq montants offrent une vision panoramique. Le levier multifonction CMotion et le terminal Cebis assurent l’ergonomie des commandes. Le confort du chauffeur est garanti grâce au pont avant suspendu, à la suspension quatre points de la cabine et au siège Grammer ou Sears à suspension active. L’accoudoir intègre la molette de gestion de la hauteur du relevage et l’enclenchement/déclenchement de la prise de force. Le poids est également réparti entre les roues avant et arrière.

Commande de prise de force sur l’aile arrière (évite de remonter en cabine lors des manipulations). Engin bien équilibré, assez lourd, avec une bonne adhérence. Climatisation pas assez puissante pour refroidir la cabine par temps ensoleillé. Manque de pèche du moteur (passage au Tier 4). Interrupteur gérant le Fap inutile.

Notation Fiabilité : Finition : Budget : Cote à la revente :

Cote moyenne des Claas Arion 640 80 000 €

76 125 €

75 000 €

69 692 € 70 000 €

63 600 €

65 000 €

59 000 €

60 000 €

Unités commercialisées en France : non communiqué (25 % des ventes de tracteurs Claas). Options les plus vendues : pont avant suspendu, cabine suspendue, relevage avant, transmission Hexashift, automatisation des rapports, quatre distributeurs électro-hydrauliques, climatisation automatique.

55 000 € 55 000 €

52 180 € 47 333 €

50 000 € 45 000 €

2014

2013

2012

2011

2010

2009

2008

Années d’immatriculation

Cote établie pour un tracteur en équipement standard et une utilisation moyenne annuelle de 500 h.

Retrouvez ce modèle sur Terre-net-occasions.fr

Pour accéder aux détails de ces annonces, utilisez le numéro de référence (ex : N° 200 198)

N° 849 669

N° 794 752

N°799 920

N° 886 933

Claas Arion 640 Cis 2013 – 177 ch – 3 158 h Prix HT : 56 000 €

Claas Arion 640 Cebis T4i 2013 – 177 ch – 817 h Prix HT : 86 000 €

Claas Arion 640 Cis 2014 – 177 ch – 1 500 h Prix HT : 70 000 €

Claas Arion 640 Cebis T4i 2014 – 177 ch – 1 070 h Prix HT : 79 000 €

50

Terre-net Magazine I Avril 2016


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