Valtra RedLine
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sommaire Points de vue [Édito]
4 Pac/Farm Bill : encore perdants ?
Pac 2014-2020 : limiter les dégâts avec le second pilier
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© TERRE-NET MÉDIA
Réchauffement climatique : quelle stratégie pour produire demain ?
[Tri angles]
6 Journée de ceci, journée de cela [Terre’momètre]
8 Les agriculteurs mieux perçus qu’ils ne le croient 9 Paroles de lecteurs : curage des fossés, ferme des 1.000 vaches [Syndic’arène]
10 Difficile de véhiculer une image fidèle du métier d'agriculteur
Robot de traite
[Impact]
Aménagement Réchauffement climatique : quelle stratégie pour produire demain ? 6.000 €
12
[Champ planet’terre]
14 Coopératives laitières : des éleveurs à la barre Stratégies
24
16
© TERRE-NET MÉDIA
Robot de traite : quatre solutions pour se mettre au vert
[Inflexion] Affouragement en vert àLa partir Jersiaise, reine des fromagères au royaume de l’herbe de 8.000 €
18 19 20
28
[En avant marge]
Lait : pourquoi le prix reste faible ? Exportations de blé : la Lituanie joue dans la cour des grands [Performance production]
Auxiliaires des cultures : une armée à votre service
Machinisme
Salariés agricoles : comment mieux manager
22 24 26
[Pleins phares]
Isobus : et si c’était la presse qui conduisait ? Robot de traite : quatre solutions pour se mettre au vert Brèves et textos
Grand angle
En couverture
28 Salariés agricoles : comment mieux manager
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Terre-net Occasions
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La sélection professionnelle agricole Top affaires spécial "coups de cœur" Les annonces des agriculteurs [Argus]
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Terre-net Média : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Avril 2014
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EDITORIAUX
La rédaction
Les lecteurs
Pac/Farm Bill : encore perdants ?
Limiter les dégâts avec le second pilier
Frédéric Hénin, rédacteur en chef de Terre-net.fr.
es revenus agricoles sont confrontés à deux risques majeurs : la volatilité des prix et le changement climatique. Deux phénomènes auxquels la nouvelle Pac à la carte pour 2014/2020 n’apporte aucune réponse à la hauteur des enjeux à relever. Or la baisse des crédits ne justifie pas cette absence d’ambition et de perspicacité.
Car avec moins de fonds que pendant la période précédente, le nouveau Farm Bill adopté aux Etats-Unis y parviendra par la montée en puissance des programmes d’assurance récolte/chiffre d’affaires visant à se prémunir de l’instabilité des marchés et des aléas climatiques. L’ennemi est la volatilité, pas les marchés. En renforçant sa dimension contracyclique et surtout assurantielle, la loi agricole américaine garantit aux farmers un filet de sécurité. Elle leur assure un chiffre d’affaires minimum de manière à asseoir la compétitivité de l’agriculture sur le territoire et à l’étranger. Elle met fin à près de 18 ans de paiements directs aux agriculteurs, injustifiés en période de prix élevés et insuffisants lorsque la conjoncture entraîne un retournement des prix et une guerre des monnaies. Pour la National Milk Producers Federation, le programme retenu aidera les producteurs à faire face à la volatilité des prix du lait et aux coûts d’alimentation et il fournira des signaux appropriés afin de mieux ajuster l’offre et la demande. En Europe, plus verte et plus égalitaire pour répondre aux attentes des consommateurs et des contribuables, la réforme de la Pac est d’abord un chèque délivré à chaque Etat membre. Elle est également un socle de dispositifs communs aux Vingt-huit, complété par une boîte à outils avec des mesures spécifiques. Et ce, sans avoir l’assurance que les fonds alloués seront efficaces pour sécuriser les revenus des agriculteurs. En 2009 et en 2013, les aides Pac n’ont pas épargné les exploitants agricoles d’une forte baisse de leurs revenus. Dans le secteur laitier, une crise après 2015 pourrait être fatale. Dacian Ciolos, commissaire européen à l’agriculture, doit se dépêcher pour compléter le paquet lait ! ●
Denis Bollengier Polyculteur-éleveur dans le Nord. Céréales, betteraves sucrières, lin, pommes de terre, légumes de plein champ.
© DENIS BOLLENGIER
© TERRE-NET MÉDIA
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L
a réforme de la Pac a simplement consisté à déshabiller Paul pour habiller Pierre. Afin de sécuriser l’avenir de l’agriculture française et européenne, il aurait fallu une réflexion beaucoup plus profonde, pour que la nouvelle politique agricole soit en adéquation avec les ambitions allouées à notre secteur. Les exploitations du Nord-Pas-de-Calais font partie des grandes perdantes de cette Pac. Très spécialisées (en betteraves, lin ou lait) et avec une surface moyenne de 62 ha, elles bénéficiaient de Dpu souvent plus élevés qu’ailleurs. Ces derniers s’en trouveront d’autant plus réduits. Cette diminution des aides découplées va entraîner une perte de 60 M€ pour les 13.000 fermes de la région. Elle ne sera nullement compensée par le dispositif de paiement redistributif. Comment pourrons-nous nous y adapter ? Il est encore trop tôt pour le dire. Sur le terrain, la plupart des agriculteurs sont inquiets. D’autres, n’ayant pas calculé la baisse des aides pour leur structure, n’ont pas pris pleinement conscience des difficultés à venir. Cette réforme ne doit pas, in fine, détruire l’envie de continuer à diversifier les productions de notre région et surtout l’emploi ! Avec 85.000 personnes travaillant directement ou indirectement dans l’agriculture, notre secteur est le premier employeur du Nord-Pas-de-Calais ! Les mesures du second pilier, qui restent à préciser, sont désormais notre seul espoir de compenser la réduction des aides. Dans ce cadre, l’élevage doit être la priorité. Dans un territoire comme le mien, il serait impensable de ne pas chercher à préserver la vocation "élevage" et la valeur ajoutée qui va avec. Mais encore faudrait-il être entendu par le conseil régional, qui devient autorité de gestion du développement rural ! Les échanges sont pour le moins difficiles. Pas sûr que les élus régionaux partagent nos objectifs : ceux d’une agriculture productive, respectueuse de l’environnement, compétitive et créatrice d’emplois et de valeur ajoutée. Pourtant, nous démontrons régulièrement que notre activité est l’un des piliers de la richesse régionale et nationale. ● Pratique
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N°35 - Avril 2014. Tirage : 105000 / ISSN 2112-6690. Crédits photos de la couverture : Fotolia, Terre-net Média, création Terre-net Média.
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Encarts : Ce numéro comprend 4 encarts régionalisés "BANQUE POPULAIRE DES ALPES", et 3 encarts ciblés « TMCE », « BOUMATIC » et « ELAGRI.COM ». Il comprend également 2 encarts nationaux, « LA RECOLTE » et « DURAPLAS », déposés sur la 4ème de couverture.
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TRI ANGLES Des prises de vue, notre point de vue
Société
Journée de ceci, journée de cela Si certaines ont leur utilité, les journées mondiales et internationales se multiplient un peu trop. Vous ne trouvez pas ? Il va falloir créer une journée de réflexion à ce sujet. PAR PIERRE BOITEAU // pboiteau@terre-net-media.fr
De bonnes causes… mais un peu trop !
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© FOTOLIA
ournée mondiale de la paix, de la Terre mais aussi du tricot, des toilettes, du psoriasis… Journée internationale de la femme, de l’homme, de la paix, mais aussi du sommeil, de la douane, de la bière, des câlins ou des gauchers ! Ça ne vous agace pas cette accumulation ? Moi si… Du moins au premier abord. D’un côté, certaines de ces manifestations portent à sourire. Mais de l’autre,
beaucoup offrent une réelle occasion de mettre en avant des sujets de société. Des causes ou des préoccupations oubliées se retrouvent une fois par an sur le devant de la scène. Bon quand même, il y en a peutêtre un peu trop. 128 rien qu’avec celles des Nations Unies et plus de 200 officiellement reconnues par des organismes internationaux. Voire plus de 300 selon certaines sources plus exhaustives ! ●
Et en agriculture ? travail. Les éleveurs seront-ils cités lors de la journée vétérinaire mondiale (le dernier samedi d’avril), avec à l’honneur en 2014 le rôle de ces praticiens en matière de bien-être animal. Quelques jours plus tard, souhaitons de bonnes nouvelles pour la Pac avant la journée de l’Europe le 9 mai. Et le 15 mai, même s’ils ne comptent pas leurs heures, j’espère que les agriculteurs pourront passer du temps avec leur conjoint(e) et enfants pour la journée internationale des familles. Quant aux journées mondiales du lait le 1er juin et de l’environnement le 5 juin, elles devraient permettre de mettre en avant de façon positive le travail des producteurs. ●
LIA
’agriculture est régulièrement concernée par ces journées. Pour ne citer que quelques dates récentes ou à venir : après la journée mondiale des zones humides le 2 février, la journée internationale de la femme le 8 mars (en agriculture comme ailleurs, il reste pas mal de chemin pour parvenir à l’égalité des sexes) et la journée mondiale de l’eau le 22 mars, place à la journée internationale de la terre nourricière le 22 avril. Le thème sera "les villes vertes", après "les visages du changement climatique" l’an dernier. Reste à espérer que la journée internationale du 28 avril ne touchera pas trop les agriculteurs car elle est dédiée aux accidents du
© FOTO
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Vous voulez réagir ? Retrouvez Pierre Boiteau sur Facebook : http://www.facebook.com/pierre.boiteauterrenetmedia, Twitter : @PBTerrenetMedia, Google+ : http://www.google.com/+PierreBoiteauTerrenetMédia/ ou contactez-nous par mail à redaction@terre-net.fr
Dérision de saison
J © FOTOLIA
’ai voulu aller fêter la journée internationale du bonheur (le 20 mars) autour d’un bon repas au restaurant. Problème : elle tombe en même temps que la journée internationale sans viande. Tant pis, je mangerai mieux le 6 mai, pour la journée internationale sans régime ! Et j’irai les mains propres puisque la journée mondiale de l’hygiène des mains a lieu la veille (si mon robinet ne fonctionne pas, je penserai à mon plombier un deuxième jour dans l’année en
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Terre-net Magazine I Avril 2014
plus du 11 mars, journée mondiale de la plomberie). Par contre, je ne profiterai pas de la journée Star Wars dimanche 4 mai : s’il fait beau, je privilégierai une bonne promenade… J’ai bien sûr vérifié les prévisions météo le 23 mars pendant la journée météorologique mondiale. Bon j’arrête là, sinon je vais dérouler tout le calendrier ! Mieux vaut en rire… Donc rendez-vous le premier dimanche de mai pour la journée internationale du rire ! ●
TERRE'MOMÈTRE
La température du monde agricole
Arriérés ? Assistés ?
Les agriculteurs mieux perçus qu'ils ne le croient C ertes l’image qu’ont les Français des agriculteurs s’est légèrement détériorée, mais ces derniers croient toujours être plus mal considérés par la population
qu’ils ne le sont réellement. Comparés aux résultats du baromètre Ifop pour Dimanche Ouest-France (1), ceux du Baromètre agricole Terre-net Bva(2) le démontrent. Les
producteurs sont perçus comme étant bien plus modernes, compétitifs, respectueux de la santé des Français et de l’environnement qu’ils ne l’imaginent. ●
Ce que pensent réellement les Français des agriculteurs. Baromètre Ifop pour Dimanche Ouest-France Comment les agriculteurs pensent être perçus. Baromètre agricole Terre-net Bva
(1)
(2)
Modernes
Compétitifs
44 % 80 %
68 % 60 %
53 % 42 %
Respectueux de la santé des Français
Egoïstes
Des gens en qui les consommateurs peuvent avoir confiance
26 % 32 %
59 % 44 %
Respectueux de l’environnement
49 % 23 % Violents
16 % 18 %
70 % 59 %
© INFOGRAPHIE TERRE-NET MÉDIA
Assistés
Consommateurs
Prêts à mettre la main au porte-monnaie Q uoi qu’en disent les agriculteurs, la majorité de la population française est disposée à payer plus cher les produits alimentaires pour soutenir le reve-
nu des producteurs. 19 % des Français accepteraient même une hausse des tarifs d’au moins 10 %. Les agriculteurs, eux, peinent toujours à y croire. Ils ne sont que
20 % à penser que les consommateurs seraient prêts à encourager le "Made in France" si le prix des aliments qui portent ce label est supérieur. ●
Français, est-ce que vous seriez prêts à payer plus cher vos produits alimentaires pour garantir un revenu correct aux agriculteurs ?
Agriculteurs, pensez-vous que les Français seraient prêts à payer plus cher leurs produits alimentaires pour garantir un revenu correct aux agriculteurs ?
Source : Baromètre Ifop pour Dimanche Ouest-France(1)
Source : Baromètre agricole Terre-net Bva(2)
OUI 56 %
AGRICULTEURS
NON 44 %
lait
sucre
OUI 20 %
NON 76 %
(1) Sondage réalisé du 12 au 14 février 2014 par internet, auprès d’un échantillon de 1.011 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont eu lieu par questionnaire auto-administré en ligne (Cawi – Computer-assisted web interviewing). (2) Sondage réalisé du 14 janvier au 29 janvier 2014 par internet, auprès d’un échantillon de 658 agriculteurs professionnels connectés, âgés de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : région et orientation principale de l’exploitation (grandes cultures/polyculture-élevage/autres : viticulture-arboriculture-maraîchage). Source : Scees.
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Terre-net Magazine I Avril 2014
© INFOGRAPHIE TERRE-NET MÉDIA
FRANÇAIS
OPINIONS
TERRE'MOMÈTRE
Paroles de lecteurs Extraits des commentaires d’articles sur Terre-net.fr et Web-agri.fr
Opération "curage des fossés" : ils réagissent Berber : « Encore un coup de pub pour les syndicats… » Michel’s : « Que de démagogie ! Le monde agricole ne maîtrise vraiment pas les règles élémentaires de l’hydraulique. C’est navrant. Continuez ainsi et vous contribuerez une fois de plus à inonder les zones situées en aval. » Balel : « Hé les gars, on en reparle dans six mois quand on demandera des réserves d’eau pour pallier la sécheresse. » Fabien : « Il serait judicieux de travailler avec les Pays-Bas sur ce sujet. Ils ont l’expérience et le matériel nécessaire. Toute une économie et des emplois peuvent naître de cette problématique. Mais il faut de vrais représentants politiques. » Source : commentaires de l’article "Opération curage des fossés pour dénoncer les aberrations administratives", publié sur Terre-net.fr.
La ferme des 1.000 vaches continue de faire parler les lecteurs Jacques : « Je ne sais pas s’il n’est question que d’emploi et de compétitivité. Les enjeux sont plus profonds. Quand la production agricole sera confisquée par quelques gros groupes dont les intérêts sont uniquement financiers, nous ne serons alors plus que des serfs... et eux les seigneurs. Retour au Moyen-Age. Est-ce cet avenir que l’on veut ? » Eric : « Quels que soient la taille et le statut juridique de ces structures, le chef d’exploitation devra toujours être un éleveur passionné pour que ça marche. Les capitaux n’y changeront rien. A l’heure du chômage, des déficits publics, d’une balance commerciale négative, c’est quand même faire les difficiles que de refuser ou ralentir de tels projets. » Michel : « Cela va donner du travail dans la région. A la fin des quotas, combien d’agriculteurs vont arrêter de produire du lait ? Où ira la production ? En Allemagne ou dans les pays de l’Est qui sont soumis à des contraintes moins drastiques que nous, comme d’habitude... » François : « Le lait ne serait pas produit en Allemagne s’il y avait des paysans nombreux partout en France. » Source : commentaires de l’article "Ferme des 1.000 vaches – La Confédération paysanne veut pousser le dossier dans les ministères", paru sur Web-agri.fr.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Exprimez-vous sur les forums : www.terre-net.fr/forum-agricole www.web-agri.fr/forum-agricole
SYNDIC'ARÈNE Le pluralisme des idées
Communication
Difficile de véhiculer une image fidèle du métier d'agriculteur Le Salon international de l’agriculture, porte de Versailles à Paris, est-il un bon reflet de l’agriculture française ? A cette occasion, les agriculteurs renvoient-ils au grand public une image juste de leur métier ? La profession agricole communique-t-elle bien et suffisamment ? Michel Manoury, Marie-Noëlle Orain et Sébastien Dromigny ont des doutes. PROPOS RECUEILLIS PAR ARNAUD CARPON // acarpon@terre-net-media.fr
Michel Manoury
Coordination rurale
Eleveur de bovins viande, Orne. En Gaec avec trois associés. 460 ha dont 280 ha de prairies. Atelier de 240 mères charolaises et salers.
«
L
e Salon international de l’agriculture est d’autant plus utile pour nous que les citoyens sont de plus en plus éloignés du monde agricole. Il permet au moins de prouver que, derrière l’assiette garnie du consommateur, il y a des producteurs qui travaillent dur. Malheureusement, il ne reflète pas du tout la réalité. Les agriculteurs et toutes les organisations cherchent à promouvoir une agriculture respectueuse de l’environnement et soucieuse de la qualité des produits. Mais ils ne mettent pas assez en avant les problèmes qui, eux, persistent une fois les portes du salon refermées. Durant ce type d’évènement, la profession agricole ne parle pas suffisamment, et c’est regrettable, de ses difficultés. Chaque année pourtant, le président de la République ainsi qu’une batterie de ministres et d’élus y défilent. Finalement, à part entretenir le copinage de la cogestion, à quoi sert cette belle vitrine ? Les Etats généraux de l’agriculture, orchestrés
par la Fnsea la veille de l’ouverture du salon, en ont été la preuve. Les syndicats minoritaires mais représentatifs n’y ont pas été conviés. Le gouvernement, qui avait pourtant si bien défendu le pluralisme syndical par le passé, ne s’est pas gêné pour y envoyer plusieurs de ses ministres. En attendant, les citoyens ne savent pas que beaucoup d’agriculteurs se trouvent dans une situation critique, ni que le nombre de suicides augmente dans les campagnes. En viande bovine par exemple, la réforme de la Pac va être fatale à de nombreuses exploitations. Face à la catastrophe annoncée, seule la Coordination rurale s’est mobilisée pour l’avenir de la filière. » ●
Marie-Noëlle Orain
« Il faut aussi montrer l’envers du décor » Confédération paysanne
© MARIE-NOËLLE ORAIN
Productrice de lait, Loire-Atlantique. En Earl avec son mari et un salarié. 100 ha, 375.000 l de lait bio par an.
M
«
ême à la campagne, les citoyens connaissent de moins en moins le monde agricole.
Je suis installée près de Châteaubriant, petite ville de 12.000 habitants. Les personnes que j’accueille au gîte me posent parfois des questions très surprenantes. Récemment, l’une d’elle m’a demandé pourquoi une vache produisait du lait. A l’inverse, une autre m’a interrogée de façon très précise sur mes capaci-
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tés de stockage d’effluents, parce qu’elle avait entendu parler, dans les médias, de la nouvelle réglementation en vigueur. Je suis toujours très déstabilisée lorsque je me rends au Salon de l’agriculture. L’agriculture y est présentée, grâce à des messages quelquefois racoleurs, comme un modèle agroindustriel très édulcoré. Or ce modèle, destructeur d’emplois, est aux antipodes d’une agriculture familiale qui fait vivre les territoires. Il y a pourtant urgence à montrer l’envers du décor, notamment que les orientations politiques actuelles vont industrialiser notre agriculture, en la rendant plus dépendante des capitaux extérieurs. Ce qui va inévitablement nuire à la diversité et la qualité de nos productions, et donc à notre savoir-faire. Si le grand public n’est pas sensibilisé à cette évolution, le décalage entre sa perception de notre profession et la réalité s’accentuera. Les agriculteurs sont capables d’expliquer en quoi consiste réellement leur métier. Mais tous ne font pas des efforts. » ●
© MICHEL MANOURY
« Le salon passe, les problèmes restent »
SYNDIC'ARÈNE
Sébastien Dromigny
« Il faudrait un fonds de communication unique » Fnsea Céréalier, Seine-et-Marne. 250 ha de blé, betteraves, colza, féveroles et maïs.
© SÉBASTIEN DROMIGNY
«
Dplusieurs
epuis quelques mois, interprofessions ou organisations professionnelles mènent leur propre campagne de communication. Coop de France a fait sa pub à la télévision pour montrer que la coopération est un modèle qui fonctionne. Le secteur des huiles et protéines végétales a lancé sa marque Terres OléoPro. Les filières animales font désormais la promotion du label Viandes de France.
Dispersées, ces initiatives risquent de n’être que des coups d’épée dans l’eau. Il vaudrait mieux marcher ensemble que de courir chacun de son côté. Je rêve de voir se développer un véritable fonds de communication pour l’ensemble de la profession agricole. Dans mon village, l’instituteur préfère organiser, pour ses élèves, une journée dans une ferme plutôt que les emmener au Salon de l’agriculture à Paris, bien que ce dernier soit très bien fait d’un point de vue pédagogique. Je partage son avis : expliquer au quotidien notre travail est plus efficace. Mais force est de constater que ce sont toujours les mêmes agriculteurs qui ouvrent les portes de leur exploitation. Et ceux qui choisissent de vivre et de travailler cachés se plaignent que la profession ne communique pas assez. Concentrer une fois par an la plus grande ferme de France à Paris garde tout son sens, même si les enseignes de la distribution ou les fast-foods y font aussi valoir leurs intérêts. Pourquoi ne pas autoriser l’accès des salons professionnels régionaux, comme le Space ou le Sommet de l’élevage, au grand public ? Ces derniers donnent une vision plus réaliste du monde agricole et de ses métiers. » ●
Trois avis par mois Tous les syndicats sont sollicités, à tour de rôle, afin de garantir le pluralisme.
IMPACT
Votre horizon
Réchauffement climatique
Quelle stratégie adopterez-vous pour continuer à produire demain ? Quelles seront les conséquences de l’augmentation des températures sur les exploitations françaises d’ici 2050 ? Comment s’y adapter ? En fonction des tendances économiques et des choix politiques des années à venir, plusieurs types de stratégie se profilent. Extrait du rapport AFClim.
Déficit hydrique, montée du thermomètre, épisodes de sécheresse plus nombreux... Dans les exploitations agricoles, le changement climatique sera synonyme d’accroissement des risques.
N
’en déplaise aux inconditionnels climato-sceptiques, le réchauffement de la planète est bien là. L’heure n’est plus au constat, établi depuis bien longtemps par une batterie de spécialistes, mais à l’analyse des incidences et des possibles moyens de s’adapter. Les conséquences d’abord. En France, selon les régions et les saisons, les températures moyennes pourraient grimper de 1 à 3°C à l’horizon 2050. Mais derrière cette hausse du thermomètre sur laquelle tous les regards se focalisent, les répercussions pour l’agriculture française seront importantes. Tempêtes en 1999 et 2009, canicule en 2003, sécheresse en 2011, inondations en 2013, hiver 20132014 exceptionnellement doux… : les événements climatiques extrêmes que nous avons connus ces dernières années devraient se multiplier. Certes, les climato-sceptiques diront toujours, à juste titre, que leur récurrence n’est pas forcément liée au réchauffement. Néanmoins, comme le souligne le groupe AFClim (Agriculture Forêt Climat) du
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ministère de l’Agriculture(1), « un climat plus chaud sera également plus instable ». De manière générale, le périmètre agricole évoluera. En zone côtière, la montée des eaux condamnera inévitablement de nombreuses terres agricoles. A l’inverse, en montagne, des températures supérieures favoriseront la pousse de l’herbe.
Conditions difficiles pour potentiels plus élevés Selon le Centre d’études et de prospective du ministère de l’Agriculture et du groupe AFClim, cette élévation des températures au niveau national va s’accompagner d’une diminution des précipitations, et donc de la disponibilité en eau pour le secteur agricole. Des simulations par culture et élevage, réalisées à partir d'exploitations types, permettent d’identifier les conséquences positives et négatives dans plusieurs régions françaises et pour divers systèmes de production. En production végétale, l’impact du changement climatique sera très différent d’une région à l’autre. L’augmentation des températures
peut limiter les gelées printanières et améliorer le potentiel de rendement, tandis que des pluies estivales moins généreuses peuvent accroître le déficit hydrique des plantes. Autant dire que les stades phénologiques seront de plus en plus précoces et que les périodes végétatives continueront de s’allonger, ceci de façon variable selon les espèces. Ces changements vont surtout amplifier les facteurs limitant le développement des cultures, comme le stress hydrique ou l’échaudage, entraînant des baisses de rendement voire des destructions de champs et de prairies. L’évolution des risques phytosanitaires, elle, reste difficile à estimer. Aussi, une évapotranspiration croissante, couplée à des précipitations plus faibles, pourrait jouer sur les conditions de confort hydrique des plantes. Il se peut que l’irrigation devienne nécessaire pour conserver certaines cultures aujourd’hui pluviales, alors que les ressources en eau seraient réduites dans les zones déficitaires. En production animale, trois effets majeurs sont attendus. Tout d’abord, la production d’herbe sera plus abondante en automne
© TERRE-NET MÉDIA
PAR ARNAUD CARPON // acarpon@terre-net-media.fr
IMPACT et au printemps, mais insuffisante en été. Cette modification impactera d’autant plus fortement les systèmes basés sur le pâturage. Ensuite, le recours à d’autres cultures fourragères, et plus particulièrement au maïs, pourrait s’envisager dans de nouvelles zones, mais peut être mis à mal dans d’autres. Les rations alimentaires des animaux devront être remaniées. Enfin, la possibilité d’implanter de nouvelles cultures peut amener à changer la structure des différentes productions.
Je télédéclare mes aides sur
N’oublions pas également que la répétition des épisodes de forte chaleur et de sécheresse pourrait dégrader l’état de santé des cheptels. A l’opposé, d’autres incidences, plus bénéfiques, sont aussi à prévoir. Le risque de gel diminuerait pour certaines cultures. Selon les régions, d’autres pourraient profiter des températures plus élevées et de la disponibilité accrue du CO2 atmosphérique, sauf si le manque d’eau venait à annuler ces effets favorables.
En 2014, deux rendez-vous pour télédéclarer vos demandes d'aides PAC en métropole
Le pâturage de plus en plus risqué Au-delà de ces impacts potentiels pour les exploitations, il importe de trouver des voies d’adaptation. La tâche s’avère ardue car nul ne sait exactement quelle sera, à l’horizon 2050, la situation socioéconomique de notre pays. Des choix politiques, économiques et idéologiques que fera la France dépendra son degré de prise de conscience du réchauffement climatique. Et selon celui-ci, plusieurs possibilités s’ouvriront aux chefs d’exploitation agricole. Les agriculteurs devront probablement se tourner vers d’autres itinéraires culturaux en décalant davantage qu’aujourd’hui, par exemple, les cycles pour les cultures annuelles. Ceci afin d’éviter le stress hydrique ou de tirer parti des moindres risques de gelée pour détruire les couverts. Par ailleurs, agir sur les techniques de travail du sol peut réduire l’évaporation et maintenir l’humidité. Enfin, les exploitants pourraient être amenés à modifier l’usage de l’eau voire, plus radicalement, leurs productions. Les éleveurs pourront aussi intervenir sur la conduite de leur troupeau, en particulier sur les périodes de pâturage et les cycles de reproduction. La gestion des stocks fourragers tout comme la composition de la ration alimentaire pourraient également être ajustées en conséquence. Les polyculteurs-éleveurs, quant à eux, auront sans doute à revoir le poids relatif des ateliers "cultures" et "élevage" dans leur système de production, pour préserver la compétitivité de leurs exploitations.
, Début mars jusqu’au 15 mai inclus :
prime au maintien du troupeau de vaches allaitantes (PMTVA)
, Début avril jusqu’au 15 mai inclus : dossier PAC
A l’évidence, il n’y aura pas de stratégie unique d’adaptation. Mais certaines sortiront du lot en fonction de plusieurs critères : le prix des céréales, la concurrence internationale sur le marché des animaux ou la demande mondiale. ●
(1) Source : Vert J., Schaller N., Villien C. (coord.), Agriculture Forêt Climat : vers des stratégies d’adaptation, Centre d’études et de prospective, ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, 2013. Version électronique intégrale du document disponible gratuitement sur www.terre-net.fr/mag/35climat.
Sur le web : Les effets du changement climatique en grandes cultures sur www.terre-net.fr/mag/35cultures L'impact du changement climatique en élevage sur www.terre-net.fr/mag/35elevage
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CHAMP PLANET’TERRE
Passe et impasse
Coopératives laitières : des éleveurs à la barre Le revenu des producteurs laitiers repose davantage sur le niveau du prix du lait que sur la maîtrise des coûts de production. Dans deux coopératives finlandaise et française, c’est le résultat d’un travail conduit avec les éleveurs sur l’ensemble de la filière de transformation. En Finlande, Porlammi paye les 1.000 l de lait 450 € parce qu’elle fabrique de l’emmental. A la Prospérité fermière dans le NordPas-de-Calais, on expérimente déjà l’après 2015 en recherchant des débouchés rémunérateurs. PAR AUDREY RIBET, ÉLÈVE INGÉNIEUR À PURPAN, AVEC FRÉDÉRIC HÉNIN // fhenin@terre-net-media.fr
En Finlande
Porlammi La race Ayrshire est adaptée au climat rude de la Finlande.
L
a production d’emmental de la coopérative fromagère Porlammi (cf. encadré ci-contre) se doit d’être à la fois compétitive et rémunératrice auprès de ses 15 adhérents. C’est la condition sinequanone pour préserver cette filière de transformation laitière et pour inciter les éleveurs finlandais à produire du lait. Ces derniers sont en effet confrontés à d’importants handicaps naturels et climatiques, générant des charges plus élevées (0,5 €/l de lait) sur les exploitations finlandaises qu’en France. Insuffisamment couvertes par le prix du lait (450 €/1.000 l), elles sont compensées par des aides de la Pac (570 €/ha en moyenne)
La coopérative Porlammi vend le lait collecté à Arla, deuxième transformateur de Finlande. Produire de l’emmental exige en effet un approvisionnement régulier en différentes catégories de lait (crû, écrémé), ce que les 15 éleveurs adhérents ne sont pas en mesure de faire. Aussi le lait transformé en emmental par la coopérative provient de l’entreprise Valio. Sans cette organisation, la transformation fromagère serait une activité aléatoire car fortement liée à la saisonnalité de la production laitière. Et sans le lait livré par les 15 éleveurs, d’aussi bonne qualité que celui de l’entreprise Valio, Porlammi ne parviendrait pas à tenir ses engagements auprès des producteurs, à savoir payer le litre de lait 0,45 €.
AUDREY RIBET
A l’écoute des ouvriers En 2012, la coopérative Porlammi a transformé 1,4 million de litres de lait en emmental, vendu 14,13 €/kg.
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et des soutiens nationaux plus importants que dans d’autres pays producteurs de lait de l’Union européenne.
Terre-net Magazine I Avril 2014
En 2012, Porlammi a transformé 1,4 million de litres de lait, sachant que 11.000 l sont nécessaires pour fabriquer une tonne d’emmen-
Porlammi mise sur la qualité La coopérative Porlammi, indépendante, regroupe 15 éleveurs laitiers et une vingtaine de salariés. Depuis sa création en 1920, cette petite structure est réputée pour son emmental et son fromage à tartiner. Aujourd’hui, ses adhérents sont les seuls producteurs indépendants d’emmental dans le sud de la Finlande. La grille du prix du lait payé aux éleveurs repose sur un prix de base auquel s’ajoutent plusieurs primes liées à la saisonnalité (+ 2 cts/l) mais aussi à la teneur en protéines (21,45 cts/l en moyenne) et en matières grasses (10,32 cts/l) du lait. Pour obtenir le meilleur emmental possible, de nombreux contrôles de qualité sont effectués. Le premier test, réalisé par l’éleveur, vise à détecter la présence de résidus d’antibiotiques dans le lait. Les autorités sanitaires, elles, contrôlent le taux de matières sèches et le nombre de bactéries. Deux fois par mois, Porlammi prélève des échantillons dans chaque exploitation pour mesurer les taux de matière grasse et de protéines avant livraison.
© AUDREY RIBET
Même élevé, le prix du lait ne couvre pas les charges
CHAMP PLANET’TERRE
A La Prospérité fermière
Les éleveurs en marche pour l'après 2015
« Dgarantit plus le revenu des éleepuis 2009, honorer son quota ne
veurs laitiers français. Les crises et la volatilité des prix et des charges ont donné, aux producteurs, un avant-goût de ce que sera la fin des quotas en 2015.
Pour faire face à la prochaine libéralisation de la production, les 1.800 adhérents de la coopérative La Prospérité fermière ont décidé de reprendre leur avenir en main. Pour pérenniser leur exploitation et l’activité économique de leur organisation, ils se sont mobilisés autour d’un nouveau projet coopératif stratégique. Dès 2011, plusieurs chantiers ont été lancés. Parmi eux, la construction de nouvelles tours de séchage et la remise en question de l’accompagnement des adhérents. Ces derniers ont aussi recherché de nouveaux contrats s’inscrivant dans une logique de filière, de l’amont à l’aval. Et ils se sont
entendus pour que le volume de lait livré soit scindé en deux quotas A et B. Le quota A (environ 380 millions de litres) correspond aux références de chaque éleveur. Avec le quota B, les producteurs volontaires peuvent livrer jusqu’à 70.000 l de plus que leur référence, ceci en fonction des contrats que la Prospérité fermière conclut avec de nouveaux clients (15 millions de litres concernés en 2013).
Un avenir scellé à celui de la coopérative Actuellement, le mode de gestion du quota B constitue un champ d’expérimentation pour de petits volumes. L’objectif : améliorer la valorisation du lait et la gouvernance de la coopérative en prévision de la fin des quotas en 2015. Pour le quota A, le prix du lait est défini à partir des indicateurs interprofessionnels et des marchés de l’entreprise (le mode de calcul devrait encore évoluer cette année pour satisfaire les adhérents et les clients). En 2013, il a atteint 371,97 €/1.000 l. Pour
surtout, il en va de la sécurité alimentaire du pays. Sans ce compromis, et sans les aides Pac, la production de lait serait impossible. En Finlande, l’un des états les plus septentrionaux de l’hémisphère nord, l’agriculture et certaines pratiques agricoles ne sont enviLa motivation des salariés et l’ambiance au sageables que sur une partie du territoire. travail sont déterminantes pour maximiser la Les terres labourables ne couvrent que 7,5 % productivité. Le directeur de Porlammi, Kari environ de la superficie du pays contre 30 % Ollikainen, est toujours à en France. Et les hivers longs l’écoute de ses ouvriers. Les “450 €/1.000 l et froids réduisent la période échanges entre dirigeants végétative des cultures à 140 de lait„ et techniciens sont pour jours. lui essentiels. Une fois par mois, il organise même une réunion avec Ceci dit, les Finlandais sont parvenus au fil les ouvriers, qui travaillent sur les lignes de des siècles à sélectionner des races d’aniproduction, pour leur faire part des réclamamaux (Ayrshire, pour les vaches laitières, tions des clients et résoudre les problèmes appelée autrement Rouge scandinave) rencontrés. Kari Ollikainen veille aussi à la adaptées au climat et à mettre au point des bonne entente entre ses employés. Tous les pratiques d’élevage et de culture approans, la coopérative leur offre un voyage de priées. Au sein des exploitations agricoles, trois jours pour souder le groupe. de 85 ha de Sau moyenne, plus de 50 ha sont des forêts exploitées. Les producteurs S’adapter au climat en tirent des revenus indispensables, comLe prix de collecte du lait paraît élevé au plémentaires à ceux du lait et des autres regard de celui pratiqué en France, d’autant productions. Les agriculteurs finlandais qu’il est complété par des aides nationales. cultivent des céréales (orge, blé, avoine Mais en fait, il symbolise le compromis et seigle) sur les terres arables (60 % de auquel sont parvenus producteurs et trans- la production agricole nationale) et proformateurs. En jeu, l’avenir de milliers d’éle- duisent du lait (20 %). Le cheptel moyen veurs et d’emplois dans des régions rurales des élevages : une trentaine de vaches aux conditions climatiques extrêmes. Mais et leur suite, la plupart de race Ayrshire.
Selon Mickael Poillion, la volatilité des prix et des charges donne un avant-goût de ce que sera la fin des quotas en 2015.
© JA MAG
En France
le quota B, le lait est valorisé selon des opportunités. Inférieur à celui du quota A, son prix est déterminé pour une année. Il doit permettre aux éleveurs d’amortir leurs charges fixes sans investissements supplémentaires. On parle de coût marginal. Afin de se préparer à l’après 2015, les producteurs continuent d’adapter le dispositif. » ● PROPOS RECUEILLIS PAR FRÉDÉRIC HÉNIN
© AUDREY RIBET
tal vendu au détail 14,13 €/kg (prix de 2013). De la traite à la vente du fromage, le processus de transformation comprend 10 étapes étalées sur 12 mois, avec des missions bien définies pour chacun des employés.
Les éleveurs finlandais tirent de l’exploitation forestière des revenus indispensables, complémentaires à ceux du lait et des autres productions.
Avec des troupeaux de cette taille, on comprend aisément pourquoi les producteurs de lait ne réalisent pas leur quota, qui s’élève en moyenne à 463.000 l/an par exploitation. ● Des fromages à la carte Pour répondre aux attentes des consommateurs, Porlammi fabrique des meules d’emmental "normal" et "light" en suivant cependant le même processus de transformation. Pour obtenir 1.000 kg d’emmental "normal" (2,9 % de matière grasse), 7.700 l de lait cru sont mélangés à 3.300 l de lait écrémé. Pour produire 1.000 kg d’emmental "light" (1,3 % de matière grasse), il faut 4.000 l de lait cru et 8.800 l de lait écrémé.
Terre-net Média : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Avril 2014
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INFLEXION
La valeur ajoutée est à vous
La Jersiaise dispose d’une très bonne efficacité alimentaire pour transformer les fourrages grossiers en un lait très riche et bien rémunéré.
La Jersiaise
© DIDIER CHAUMEIL
Reine des fromagères au royaume de l’herbe Deuxième race laitière au monde, la Jersiaise attire de plus en plus d’éleveurs en système herbager économe en intrants. Cette petite vache efficace et facile à vivre a plus d’un tour dans sa mamelle. PAR ROBIN VERGONJEANNE//rvergonjeanne@terre-net-media.fr
Son constat : « Je devais acheter 2,5 t de concentrés par vache à un prix exorbitant alors que je me retrouvais avec de l’herbe sur les bras. » Selon lui, « la Holstein est la race la plus moderne qui soit, sélectionnée pour un élevage moderne, mais avec la conjoncture, elle ne convenait plus dans mon système 100 % herbe ». Il a donc changé de stratégie en essayant de valoriser au mieux les fourrages disponibles, d’être moins dépendant des achats de concentrés et de miser sur la qualité du lait. « La Jersiaise est la race qui "transforme" le mieux l’herbe en lait. J’ai acquis une vingtaine de génisses en deux ans et j’ai progressivement converti le cheptel, qui compte aujourd’hui trois Jersiaises pour deux Holsteins. Il a fallu rétrécir les logettes et modifier les cornadis, mais nous n’avons pas agrandi le bâtiment. En salle de traite, nous avons pu passer de 2x4 à 2x5 postes, avec peu de modifications. » Originaire de l’île anglo-normande de Jersey, la Jersiaise 16
Terre-net Magazine I Avril 2014
est une petite vache aux yeux cerclés de noir, présentant plusieurs particularités. Avec un temps de mastication plus important (65 min/kg de MS ingéré, contre 45 min pour la Holstein), compensé par un passage plus rapide des aliments dans le système digestif, elle est sans conteste la race laitière la plus efficace pour convertir les aliments grossiers en matière utile (+ 6 % de digestibilité comparé à la Holstein selon une étude anglaise). De plus, ses 430 kg "toute mouillée" et ses 128 cm au sacrum limitent considérablement ses besoins alimentaires d’entretien.
Du lait concentré La moyenne nationale des Jersiaises contrôlées en 2012 est de 5.222 kg de lait en 325 jours à 55,5 de TB et 38,3 de TP, soit 490 kg de matière utile. Le rendement fromager s’avère également exceptionnel, de l’ordre de + 25 % pour un fromage à pâte dure par rapport à du lait standard. Un avantage lié à une autre spécificité de cette race fromagère : la variante génétique BB à 86 % de la caséine kappa, la protéine qui permet au lait de cailler. « Sur ma paye de lait d’octobre par exemple, je gagne 101 € en plus pour 1.000 l grâce à la qualité du lait », détaille l’éleveur auvergnat. « Le prix de base (TB = 38/ TP = 32) est de 368 €/t. A cela s’ajoutent 35 € pour la matière grasse (avec un TB moyen en octobre de 59,1 g/l), 54 € pour la matière
protéique (TP moyen de 41 g/l), et 12 € pour la qualité A+ sur germes, butyriques et cellules car la Jersiaise rencontre peu de problèmes de mammites. Au total, cela fait 469 €/1.000 l sans compter la prime associée à l’Aop Cantal. » Didier Chaumeil distribue une ration équilibrée pour 18 kg de lait, basée uniquement sur l’herbe (enrubannage de 1ère coupe, foin et regain). L’hiver, il apporte au maximum 2 kg/VL de correcteur azoté et 2 kg/VL de correcteur énergétique. Pas de concentrés au printemps en revanche. En tout, il ne dépasse pas 900 kg de concentrés/VL/an, soit 167 g/l de lait. « En 2013, ma marge "lait sur coût alimentaire" a varié entre 230 €/1.000 l l’hiver et 417 €/1.000 l en septembre, mois où les vaches ont pâturé du regain d’excellente qualité et où le lait était bien payé. » Outre ses performances laitières, la Jersiaise est une excellente marcheuse avec des pattes robustes et surtout une démarche rapide « Ce sont des vaches qui ont du jus et qui sont très curieuses, commente l’éleveur.
© DIDIER CHAUMEIL
N
ichés à 1.000 m d’altitude dans le nord du Cantal, Didier Chaumeil et son fils élèvent 45 Jersiaises sur 50 ha de prairies permanentes. Auparavant, ce passionné de génétique avait un troupeau holstein à 9.300 l/VL, parmi les meilleurs du département. Mais en 2008-2009, lorsque le prix des concentrés a flambé et que celui du lait a coulé, Didier Chaumeil a dû remettre en cause son système.
Didier Chaumeil et son fils produisent 280.000 l de lait en Aop Cantal avec 45 Jersiaises.
INFLEXION Je n’hésite pas à les emmener à plus d’un kilomètre de la ferme. Elles ne rechignent pas à grimper pour pâturer l’herbe dans les pentes et comme elles sont légères, elles s’enfoncent moins dans les tourbières. » Des membres secs mais solides, des sabots à corne noire et dure, de belles attaches de mamelle, des comptages cellulaires faibles… la Jersiaise réunit les critères d’une bonne longévité et les réformes dues aux boiteries sont rares. La race réalise 3,1 lactations en
moyenne et, dans les troupeaux français, plus d’un tiers des vaches sont en 4ème lactation ou plus (source : Contrôle laitier, 2011). « Je continue de découvrir la Jersiaise tous les jours, raconte Didier Chaumeil. Le plus impressionnant, c’est le coût d’élevage des génisses, quasiment deux fois moins élevé qu’en Holstein, en raison de leurs besoins alimentaires très faibles durant la croissance. Inséminées vers 15 mois, elles vêlent à deux ans sans problèmes. » La race affiche un
taux de réussite de 71 % en première IA sur génisses. Didier insémine les génisses avec de la semence sexée et certaines multipares avec du Blanc bleu belge ou du Charolais. « Les Jersiaises vêlent seules et très rapidement. Par contre, les veaux mâles ne valent rien sur le marché. Du coup, je les élève en veaux de lait pour les vendre en direct à des particuliers, qui apprécient les côtelettes pas trop grosses. » ●
INITIATIVE
Le charme de la Jersiaise opère… dans le Maine-et-Loire comme ailleurs nstallé avec son père depuis 2009 à (Maine-et-Loire), Pierre-Yves Gaborit élève plus d’une centaine de vaches jersiaises en agriculture biologique avec transformation à la ferme. Egalement éleveur, Pierre-Yves Léger a découvert la race chez les Gaborit et s’est lui aussi installé en bio avec 80 Jersiaises à Vezins. Le Maine-et-Loire concentre près d’un tiers des 4.075 femelles contrôlées en France en 2012. Ces deux jeunes producteurs, adhérents à Jersiaise France, participent activement à la promotion de la race lors des concours et salons. Ces actions semblent porter leurs fruits car les effectifs ont triplé en 15 ans. Selon
© TERRE-NET MÉDIA
IMaulévrier
Pierre-Yves Gaborit (à droite sur la photo) et PierreYves Léger, éleveurs de Jersiaises.
Jersiaise France, le nombre de vaches a progressé de 12 % en 2013 par rapport à l’année dernière et l’organisme de sélection peine à trouver suffisamment de jeunes femelles pour les nouveaux éleveurs. Une demande soutenue en partie couverte par l’importa-
L’assurance d’un bon investissement
tion de génisses danoises (70.000 vaches inscrites). Pour l’heure, il n’existe pas encore de schéma de sélection français mais avec l’arrivée de la génomique, la coopérative d’insémination Evolution pourrait se doter de taureaux. Environ 11.000 doses de mâles danois et néo-zélandais (aux taux très élevés), et dans une moindre mesure américains et canadiens (à fort potentiel laitier), ont été importées en 2012. ●
Sur le web : L’interview vidéo de Pierre-Yves Léger et Pierre-Yves Gaborit sur www.terre-net.fr/mag/35jersiaise
romain a l’esprit tranquille. il vient de prendre la décision de travailler avec : > un matériel stable, robuste, qui assure sa sécurité, > une équipe de professionnels toujours disponibles, sur qui, il peut compter, > une marque mondialement reconnue, en neuf comme en occasion, ce qui lui garantira la valeur de son matériel.
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EN AVANT MARGE
Les clés pour vous positionner
Lait
Pourquoi le prix reste faible ? Le prix du lait payé aux éleveurs français est plus bas que dans les autres grands pays producteurs d’Europe du Nord. La Fncl et la Fnpl expliquent pourquoi des écarts de près de 50 €/1.000 l sont observés.
Avec des négociations difficiles sur le prix du lait entre distributeurs et transformateurs, les éleveurs ne profitent pas pleinement de la bonne conjoncture.
T
erre-net Magazine (Tnm) : Pourquoi le lait standard est-il payé 400 €/1.000 l en Europe du Nord contre 344 €/1.000 l en moyenne en France pour 2013 ? Fnpl : Comparés à la France, certains pays (Pays-Bas, Danemark, Irlande et même Allemagne) exportent une part plus conséquente de leur production laitière. Et ces ventes sont très rémunératrices depuis quelques mois. Les prix des produits de grande consommation ont également augmenté plus fortement, notamment en Allemagne. Par ailleurs, les coopératives collectrices remplissent mieux leurs missions que dans notre pays, avec davantage de retours pour les producteurs. Et en France, les groupes privés ont tendance à garder les bénéfices pour eux. Enfin, les entreprises françaises (privées et coopératives) ont un problème de compétitivité sur les marchés export. Fncl : Comme les autres pays d’Europe du Nord sont davantage tournés vers l’exportation, les entreprises sont plus exposées aux cours mondiaux. Puisque ceux-ci sont élevés en ce moment, le prix du lait payé aux producteurs s’en ressent. En France, nous intervenons beaucoup
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Terre-net Magazine I Avril 2014
plus sur le marché intérieur (aujourd’hui, seuls 13 % de la collecte française partent à l’export, hors Europe) et nous sommes donc plus sensibles à toute tension des relations commerciales. Ces dernières années, les distributeurs n’ont pas pris en compte nos demandes d’augmentation tarifaire, ou de façon très insuffisante, d’où des marges dérisoires voire négatives pour les transformateurs. Alors que les pays du nord de l’Europe ont passé six hausses à la distribution depuis mi-2012, nous arrivons péniblement à une et encore, elle est remise en cause ! Tnm : Le marché allemand était cité en référence lors de la crise en 2009. Pourquoi ne l’est-il plus maintenant que les cours sont hauts ? Fnpl : Le marché allemand reste la référence dans les contrats. Mais ceux-ci comportent des clauses compliquées, voire inextricables, avec des règles de calcul difficiles à comprendre. Si les distributeurs dictaient seuls leurs prix, il y aurait plus de différence entre les entreprises exportatrices et celles qui ne le sont pas. Aujourd’hui, la distribution cale les prix des produits laitiers des transformateurs sur les moins-disants. Et il y a toujours une entreprise pour baisser
les tarifs ! Comme pour le prix de la brique de lait de consommation en 2012 et 2013. Fncl : A chaque coopérative d’expliquer aux associés coopérateurs en quoi la comparaison avec l’Allemagne peut être intéressante, en prenant en compte leurs attentes, la stratégie de l’entreprise, ses débouchés, son potentiel industriel… pour avoir une analyse complète et pertinente de la situation. Tnm : Pourquoi le lait dans les magasins de hard-discount est moins cher que dans les enseignes classiques françaises alors que le prix payé aux éleveurs allemands est supérieur ? Fnpl : Excellente question ! Certainement grâce à la meilleure maîtrise des charges par les industriels et les distributeurs allemands. La gamme de produits est réduite, les coûts de marketing sont limités puisqu’il n’y a pas de marques nationales. Les entreprises emploient aussi des travailleurs étrangers peu rémunérés. L’ensemble profitant au consommateur. Fncl : Tous ces éléments contribuent à amener plus ou moins de valeur ajoutée dans les rayons. Il ne faut pas opposer les stratégies, mais plutôt connaître les avantages et les contraintes de ces différents circuits. ●
©TERRE-NET MÉDIA
PAR ARNAUD CARPON ET FRÉDÉRIC HÉNIN // acarpon@ terre-net-media.fr // fhenin@terre-net-media.fr
EN AVANT MARGE
Exportations européennes de blé
La Lituanie joue dans la cour des grands Quatrième exportateur communautaire, la Lituanie a déjà expédié cette année plus de 871.000 t de blé tendre vers les pays tiers.
©TERRE-NET MÉDIA
PAR FRÉDÉRIC HÉNIN // fhenin@terre-net-media.fr
Selon FranceAgriMer, depuis le début de la campagne 2013/2014, « la ceinture Est européenne concentre 46 % des exportations de blé tendre au départ de l’UE ».
Dcéréalier de la Lituanie, qui joue désormais dans la cour des
Tapis, MaTelas, RevêTeMenT de sol
ans une note de conjoncture, FranceAgriMer souligne l’essor
Confort / Sécurité / Résistance
grands en termes d’exportation de blé.
De gros volumes expédiés au Moyen-Orient Historiquement tournée vers les anciens pays soviétiques et l’Europe (Lettonie, Biélorussie, Espagne), la Lituanie exporte aujourd’hui d’importants volumes vers le Moyen-Orient, principalement l’Iran (1,2 Mt en 2012/2013) et l’Arabie Saoudite (200.000 t en moyenne sur les quatre dernières campagnes), devenant ainsi un concurrent direct de l’Allemagne, grâce à un blé dont la teneur en protéines dépasse régulièrement 12,5 %. Depuis le début de la campagne 2013/2014, « la ceinture Est européenne (Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Slovaquie, Hongrie, Roumanie et Bulgarie) concentre 46 % des exportations de blé tendre au départ de l’UE, contre 32 % l’an passé ». « Une performance à mettre sur le compte du couple RoumanieBulgarie mais depuis la campagne 2012/2013, une nouvelle tendance venue des États baltes semble se dessiner », souligne FranceAgriMer. ● D’après FranceAgriMer
Fabrication Allemande
RANT GAJusqu’à I
E
« Véritable locomotive des États baltes », le pays a déjà expédié cette année plus de 871.000 t de blé tendre vers les pays tiers, dont 387.000 t vers l’Arabie Saoudite et 302.000 t vers l’Iran, ce qui en fait le quatrième exportateur de l’Union européenne, derrière la France, la Roumanie et l’Allemagne. En 2013, il avait exporté 1,6 Mt de blé tendre, par rapport à une moyenne décennale de 392.000 t, en raison d’une récolte record en 2012 (qui s’inscrit dans une évolution tendancielle à la hausse, la production ayant plus que doublé en 10 ans).
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Une armée de mandibules et d’élytres à votre service La plupart des ravageurs des cultures possèdent un cortège d’ennemis naturels qui contribuent à limiter leur pullulation. La proximité d’une haie ou le bord de champ lui-même, en leur offrant gîte et couvert, favorisent la présence de ces prédateurs, et ce aux dépens des nuisibles. PAR MATHILDE CARPENTIER // mcarpentier@terre-net-media.fr
Les enjeux pour l’agriculteur
« Tout mettre en œuvre pour ne pas avoir à intervenir. »
«
G
lobalement, je construis l’itinéraire technique de mon exploitation de manière à avoir le moins possible à traiter. Je raisonne avant tout en préventif concernant les maladies, les adventices mais aussi les ravageurs. C’est à ce niveau qu’entre en jeu la faune auxiliaire. Pour préserver les auxiliaires du sol, je ne fais plus de labour sur la majorité de l’exploitation et, depuis 30 ans, je couvre mes terres en interculture. Grâce à cela, j’observe en masse lombrics, carabes et collemboles. Mes compteurs dénombrent 150 lombrics/m², un niveau digne de l’agriculture biologique. Dans la plupart des cas, je peux compter sur mes carabes pour limiter les limaces. Je surveille quand même les populations et j’interviens quand les seuils sont dépassés. Je n’ai pas mis d’antilimace depuis 15 ans. Il n’y a que le colza qui fasse exception. Je ne prends pas le risque d’exposer les jeunes pousses aux limaces grises. Le potentiel de nuisibilité est trop important. En blé, je choisis des variétés résistantes aux insectes. Sur les cinq que je cultive, trois sont tolérantes à la cécidomyie et deux, des blés barbus, aux pucerons. En saison, je surveille le niveau des populations par rapport aux seuils d’intervention. Je n’applique plus d’insecticides en
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Terre-net Magazine I Avril 2014
700.000 km de haies ont disparu en France depuis les années 50. La destruction de la végétation environnante des parcelles, réservoir d’ennemis naturels, favorise les prédateurs des cultures.
végétation depuis longtemps. A l’automne en revanche, en l’absence d’auxiliaires, je traite quand le nombre de pucerons devient critique. De même pour les plants de pommes de terre, qui ne tolèrent aucune attaque. En fécule par contre, j’observe s’il y a des larves de coccinelles et de syrphes. Si j’en repère, je les laisse se charger des pucerons, sinon j’agis.
Des corridors écologiques En colza, je surveille l’arrivée des charançons à l’aide des cuvettes jaunes. Je traite en cas de dépassement du seuil. Ces insectes colonisent les parcelles par vol massif, ce qui rend impossible leur contrôle par un auxiliaire. Contre les méligèthes, j’implante une variété plus précoce sur 5 % de la parcelle. Les insectes, attirés par celle-ci, épargnent l’autre. Pour le reste de la faune utile, je renforce les corridors écologiques. Je viens de planter une haie basse de 400 m, qui relie une pâture à un bois. J’ai choisi un mélange de sept essences pour leur intérêt écologique. Le sureau et le cornouiller, par exemple, constituent une réserve de nourriture pour les auxiliaires. Le noisetier, lui, est utile aux pollinisateurs. D’autres arbustes produisent des baies appréciées des passereaux. »
Johanna Villenave-Chasset, entomologiste spécialisée dans les insectes auxiliaires en lien avec le paysage.
L
e contrôle biologique consiste à maintenir les populations de ravageurs sous le seuil de nuisibilité. Les auxiliaires peuvent y participer. Pour les favoriser, il faut leur fournir un habitat, des lieux de reproduction, des ressources alimentaires, des refuges, des sites d’hivernage. Parmi les auxiliaires, les coléoptères regroupent trois familles majeures : les coccinelles, les carabiques et les staphylins. La plus commune des quelque 80 espèces de coccinelles est celle à sept points. Elle se nourrit de pucerons, de cochenilles, d’acariens et même d’oïdium pour l’une d’entre elles. Tant à l’état larvaire qu’adulte, les coccinelles consomment des insectes, avec un pic d’activité au printemps, dès que la température dépasse 12°C. Elles peuvent alors ingurgiter jusqu’à 60 pucerons par jour. Les carabes regroupent également plus de 80 espèces de différentes tailles. Les petits grimpent sur la végétation pour atteindre les pucerons et autres ravageurs à corps mou. Les plus gros, très voraces, restent au sol et interviennent à tous les stades de développement des coléoptères, chenilles, pucerons, limaces et escargots. Certains
© TERRE-NET MÉDIA
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Hervé Mesnard Agriculteur sur 160 ha à Querrieu (Somme).
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Les syrphes, malgré leur ressemblance avec les abeilles ou les guêpes, sont des diptères. Leur vol stationnaire ponctué de brefs déplacements latéraux est très caractéristique. Les larves, très voraces, consomment entre 250 et 400 pucerons, et d’autres insectes comme la cochenille ou le psylle, au cours de leur développement qui dure entre 8 et 15 jours. Les endroits frais, riches et variés en végétation (bordures de bois ou d’étang, bandes fleuries, graminées) sont propices à leur installation.
Aménagements adéquats Avec les aménagements adéquats, les pucerons sont les bio-agresseurs les plus faciles à réguler. A défaut de haies, les bandes enherbées ou fleuries composées de trèfle, luzerne, sainfoin, mélilot, sarrasin, phacélie, tournesol… attireront les auxiliaires mais également les pollinisateurs. Ces derniers sont également très friands des vesce, féverole et fétuque, à floraison précoce, au mois de mai. Les micro-hyménoptères par exemple sont cinq fois plus nombreux sur légumineuses que sur graminées.
Dans le même esprit, il faut veiller à supprimer les plantes hôtes des ravageurs de l’enLes hyménoptères regroupent le plus grand vironnement de vos parcelles. Une bordure nombre de familles dont certaines para- semée de fétuque et dactyle est favorable sitent les insectes nuisibles. L’auxiliaire aux prédateurs des pucerons de la betterave pond un œuf dans le corps du puceron. sans risque d’infestation d’adventices ou de _ Agilor 200x135+5mm HD.pdf 1 20/02/2014 12:17:43 La EVRARD larveMeteor se développe en se nourrissant virus pour la culture. Il faut compter deux
Les coccinelles, au stade larvaire et adulte, peuvent ingurgiter jusqu’à 60 pucerons par jour.
ans pour que les aménagements portent leurs fruits sur le niveau de la faune utile. Dans les situations où le seuil de tolérance est juste atteint par le ravageur, avec des auxiliaires en activité, il est possible de ne pas agir immédiatement. Surveillez alors l’évolution du ravageur et de ses antagonistes. En cas d’intervention, privilégiez les produits sélectifs qui détruisent les insectes nuisibles tout en épargnant leurs ennemis, soit par leurs propriétés physicochimiques, soit par leur positionnement dans l’espace et le temps. ●
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Le chrysope appartient à l’ordre des névroptères. Les larves peuvent manger jusqu’à 500 pucerons durant leurs 15 à 20 jours de vie. Elles saisissent leur proie avec leurs mandibules et en aspirent le contenu. Les chrysopes hivernent dans des bâtiments, des greniers ou des boîtes d’hivernage et sortent quand la température dépasse 10°C. L’insecte peut parcourir 40 km en une nuit s’il ne trouve pas où se poser.
des organes de sa victime et se nymphose, toujours à l’intérieur. Le puceron parasité, alors appelé momie, prend un aspect gonflé et une couleur jaunâtre ou noire facilement reconnaissable au sein des colonies. Les hyménoptères vivent dans les strates végétales basses. Les bandes fleuries ou de légumineuses lui conviennent parfaitement.
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Et si c’était la presse qui conduisait cette année ? L’Isobus permet aujourd’hui des échanges de données à double sens entre la presse et le tracteur, pouvant aller jusqu’à la prise de contrôle de celui-ci. L’objectif ? Gagner en productivité et en confort.
© JOHN DEERE
PAR MATTHIEU FREULON // mfreulon@terre-net-media.fr
Grâce au Baler Automation Isobus, la presse 960 commande l’arrêt du tracteur et l’éjection de la balle.
L
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a récolte de données par l’outil et leur partage avec le chauffeur via une interface ne datent pas d’hier. Pulvérisateurs et semoirs informent depuis longtemps l’opérateur sur le volume résiduel en cuve, l’état d’ouverture/fermeture des tronçons, le nombre d’hectares travaillés, etc. Mais depuis quelques années, les constructeurs vont plus loin et l’information émise par l’outil devient un ordre d’action pour le tracteur. Un saut technologique possible grâce à l’utilisation de l’Isobus. Concernant les presses, John Deere et Claas ont été respectivement mis à l’honneur, pour ce type de système, au Sima 2011 et à l’Agritechnica 2013.
Schéma de fonctionnement de l’Implement Controls Tractor de Claas.
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Le principe est simple : grâce à un échange de données à double sens, la presse déclenche automatiquement, au moment voulu, les tâches répétitives habituellement contrôlées par le chauffeur. L’intérêt, lui, est double. D’une part, l’élimination de ces opérations améliore le confort de conduite. De l’autre, le déclenchement automatique des actions accroît la productivité, de 10 à 15 % selon le conducteur, tout en supprimant les erreurs humaines.
Une action = une balle Concrètement, avec le Baler Automation Isobus de John Deere, la presse immobilise le tracteur, déclenche le liage et pilote les distributeurs hydrauliques pour l’ouverture et la fermeture de la porte. Des signaux sonores avisent le chauffeur du bon déroulement des différentes étapes. Il ne lui reste plus qu’une manipulation à effectuer pour produire une balle (remettre le tracteur en mouvement) contre quatre pour un cycle normal (voir le schéma ci-contre). Bien
que technologiquement possible, cette dernière intervention manuelle pourrait être automatisée, mais John Deere a choisi de privilégier la sécurité de l’opérateur. Côté intelligence embarquée, le Baler Automation Isobus utilise des capteurs similaires aux autres presses, comme celui qui mesure le diamètre de la balle par exemple. En revanche, il requiert une transmission à variation continue (AutoPowr chez John Deere), des distributeurs électrohydrauliques et surtout une fonctionnalité et une console Isobus. Pour le moment, la marque américaine propose le Baler Automation Isobus sur ses presses 864 et 900 et annonce une compatibilité avec ses tracteurs 6030 Premium, 7030 et 7030 Premium, 8R et avec tous ses nouveaux modèles depuis 2012. Question tarifs, il faut compter un peu plus de 800 € HT. Claas a développé une innovation similaire sur ses presses à haute densité Quadrant : l’Implement Controls Tractor (Ict, soit en
PLEINS PHARES français, contrôle du tracteur par l’outil). Là encore, l’Isobus est la colonne vertébrale du concept, qui exige lui-aussi une transmission à variation continue.
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L’idée : automatiser la vitesse du tracteur selon le mode de conduite sélectionné par le conducteur (rendement maximal ou densité de balle optimale). Dans le premier cas, tant que les capteurs ne détectent pas de surcharge au niveau du pick-up ou de l’ameneur, l’Ict commande l’accélération du tracteur jusqu’à trouver la vitesse appropriée. Dans le second, des capteurs cherchent à privilégier des plis de 7 cm (valeur recommandée pour obtenir la meilleure densité de balle), toujours en jouant sur l’accélération du tracteur. Au final, le chauffeur n’a donc plus qu’à gérer la direction de son tracteur sur l’andain, avec à la clé des gains de productivité et de carburant. L’Ict, qui limite également les casses de matériel en évitant "de mettre la machine dans le rouge", devrait bientôt entrer en phase de commercialisation. ●
Source : John Deere
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PLEINS PHARES Au cœur du machinisme
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4 solutions pour se mettre au vert De 0 à 100.000 €, voici 4 pistes pour intégrer des fourrages frais dans les rations des vaches laitières. Des solutions existent pour réduire le coût de production, que le parcellaire soit adapté ou non. PAR PIERRE CRIADO // pcriado@terre-net-media.fr
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Le point commun des 4 solutions évoquées ci-dessous : intégrer des fourrages et du pâturage dans la ration des vaches laitières génère du travail en plus pour l’éleveur.
F
aire pâturer ses vaches laitières ou pas ? Comme toujours, cette question en amène d’autres. En a-t-on envie ? A-t-on du temps à y consacrer ? Va-t-on y gagner ? Quel que soit le système de traite, c’est l’une des pistes pour diminuer le coût alimentaire du troupeau. Critère de réussite n°1 : la motivation, juste avant l’accessibilité du parcellaire. Des solutions existent pour augmenter la part d’herbe pâturée (ou distribuée en vert) dans l’alimentation du cheptel. Et il y en a pour tous les budgets.
Optimiser le parcellaire Osez l’échange. Vous avez besoin d’une trentaine d’hectares pour pouvoir intégrer le pâturage dans la ration de vos laitières (5 à 8 kg MS/j/VL). Mais les surfaces ne sont pas homogènes et les pâtures ou les champs de votre voisin entrecoupent votre parcellaire. En pratique, deux situations peuvent se présenter. La première : vous et votre voisin êtes propriétaires des terrains concernés.
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Un notaire devra donc rédiger l’acte de changement de propriété. Deuxième cas de figure : l’échange se fait entre locataires, sous réserve de l’accord des propriétaires. Les locataires conservent chacun leur bail. L’un travaillera la parcelle de l’autre et inversement. La transaction doit porter sur des superficies équivalentes, pour éviter des conséquences sur les Dpu ou les quotas laitiers. Elle repose sur le principe du gagnant-gagnant. En cas de différence importante entre les parcelles à échanger, il doit y avoir une contrepartie. Par exemple, la proximité des nouvelles parcelles par rapport aux bâtiments de l’exploitation peut compenser une moindre qualité de terre. Le plus dur dans cette démarche reste l’aspect psychologique. Etes-vous réellement prêt à faire de l’échange parcellaire ?
les prairies. Les possibilités pour rendre accessibles les pâtures sont nombreuses, plus ou moins onéreuses et faciles à mettre en place : passages canadiens, boviducs, cannes électrifiées, etc. Le tout, c’est que les distances que les vaches laitières doivent parcourir entre le robot et les parcelles soient inférieures à un kilomètre. Attention aussi à la réglementation concernant la réalisation d’ouvrages sur la voie publique. Si votre robot n’est pas saturé (45 vaches à traire environ), vous pouvez également envisager de faire traverser une route aux vaches pour qu’elles accèdent à une pâture. Il n’est pas exclu non plus de stopper l’accès à la traite durant trois ou quatre heures.
Pâtures excentrées Affouragement en vert.
Aménager les accès. Cette fois, ce n’est pas la répartition géographique de votre ilôt qui est en cause, mais la route qu’il faut traverser pour atteindre
Aucune pâture accessible à moins d’un kilomètre. La galère ? Pas forcément. L’affouragement en vert permet d’intégrer quotidiennement un fourrage frais dans la ration des vaches
PLEINS PHARES
Les contraintes de ce système : l’investissement matériel important, la hausse des dépenses énergétiques (fioul) et l’augmentation du temps de travail quotidien (50 min/j en moyenne pour 73 Ugb nourries).
Et le robot ? Investir dans un robot mobile est la dernière solution possible. En plus du robot déjà installé, il faut compter 100.000 € pour "sa mobilité" (remorque et aménagements à réaliser : terrassement, gestion des effluents, contention, local
de stockage, silo, arrivées électriques et réseaux, etc.). Actuellement, seules les stations expérimentales disposent de tels équipements, comme en Belgique à la ferme du Sart-Tilman de l’université de Liège et à Trévarez dans le Finistère au pôle herbivore des Chambres d’agriculture de Bretagne. Ces dernières lanceront en mai prochain la première expérimentation du genre en France. Et pourquoi ne pas acheter un second robot uniquement pour la période estivale (d’occasion avec installation au pré) ? Certains éleveurs l’ont fait. L’idée est séduisante mais nécessite les mêmes investissements (40.000 € pour un robot d’occasion de huit ans et près de 50.000 € d’aménagement). Enfin, si la réduction du coût alimentaire permet de financer la mobilité du robot ou un robot d’occasion, la réflexion mérite d’être menée. ●
Pâturer pour quels résultats ? Lorsque la ferme expérimentale de Derval a adopté une ration 100 % herbe (durant 56 jours en 2013), le coût alimentaire moyen est passé à 43 €/1000 l contre 148 € en 100 % maïs.
Production kg/VL/j
Evolution concentrés robots (kg/VL/j)
Ration 100 % maïs
29,5
0
Ration de transition pâturage/ ensilage
31
-1,7
Ration 100 % herbe
27,5
-2
© INSTITUT DE L'ÉLEVAGE
laitières. Parmi les éleveurs bretons ayant franchi ce cap, 41 % souhaitaient diminuer le coût alimentaire de leur troupeau. Néanmoins d’après la Chambre d’agriculture, les économies ne semblent pas être au rendez-vous. Le coût alimentaire annuel observé dans ces exploitations est le même que la moyenne des élevages de la région (85 €/1.000 l de lait en 2010). Et l’étude ne permet pas de savoir s’il serait encore plus élevé en l’absence d’affouragement, compte tenu de la faible accessibilité des pâtures.
Sur le web : Web -agri
D’autres infos et témoignages sur les robots de traite sur
www.web-agri.fr
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PLEINS PHARES Les incontournables du machinisme
Brèves L’épandage Maschio Gaspardo de demain Destiné à l’épandage des boues et des digestats issus des méthaniseurs, ce prototype d'automoteur est doté d’une cuve de 12.000 l. Le châssis à trois essieux est articulé et la suspension arrière est montée sur bascule indépendante. La production devrait débuter en 2015.
© MASCHIO GASPARDO
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Charger et vidanger sa mélangeuse avec un seul tracteur est désormais possible chez Silofarmer. La remorque, pilotée par une commande sans fil, embarque un moteur qui gère le mélange. L’éleveur n’a plus qu’à atteler pour distribuer la ration.
Un Tornado3 plus facile à charger
Lemken enrichit sa gamme de cultivateurs avec un Karat hybride semiporté, basé sur la version portée pour la configuration mais moins lourd que les autres semi-portés. Disponible en 4 et 5 m (14 à 17 dents, 4 ou 5 paires de disques).
Avec une hauteur de caisse de 113 cm, le T5511/12V est le plus bas des épandeurs Tornado3 de Joskin. La hauteur du hérisson a, quant à elle, été réduite à 2,30 m. La double sécurité d’entraînement des plus grands modèles a été conservée.
Nouvelle pailleuse dans la gamme Jeulin
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Se positionnant entre la petite Hélios et sa grande sœur l’Ouragan, cette pailleuse de milieu de gamme se décline en trois modèles : les 70 et 80 équipés d’un essieu mobile et d’un hérisson démêleur, et le 90 (désileuse-pailleuse) muni d’un essieu fixe et de deux hérissons.
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A mi-chemin entre porté et un semi-porté
Textos Des fuites sur un pulvé sur trois ! C’est ce qui ressort des contrôles pulvé effectués entre 2009 et 2013, puisque 30 % des machines contrôlées présentent une fuite (le plus souvent dans la tuyauterie). Une année à 515 millions d’euros pour Amazone. En 2013, le chiffre d’affaires de la marque a augmenté de 12 % par rapport à 2012. La France est son deuxième marché, derrière l’Allemagne, mais devant la Russie et la Pologne. + 10 % en France pour Lemken et Stoll. Et à l’international, Lemken a réalisé un chiffre d’affaires de 363 millions d’euros en 2013. 72 % des ventes se font à l’export.
© VALTRA
252 millions d’euros. C’est le chiffre d’affaires de Horsch en 2013 (+ 11 %). Avec 44 millions d’euros, la filiale française (également en charge de la Belgique et du Luxembourg) progresse de 10 % comparé à 2012.
Des tracteurs articulés Valtra fin 2014 Dès la fin de l’année, le Finlandais proposera en option une articulation centrale sur trois modèles à variation continue (N123, N143 et N163 Direct) pour des débits de chantier de manutention 30 à 40 % plus rapides.
Des éleveurs français vainqueurs du jeu des 30 ans de Keenan. Le concours, lancé à l’échelle mondiale avec une mélangeuse Méca-Fibre Gold à gagner, a été remporté par le Gaec Mésenge-Griveaux à Couvains (Orne).
Phrase du mois
Fonctionnement, prix, utilité Faites le point sur le télégonflage sur
« Pour commercialiser les matériels aujourd’hui, le design complète la technicité. On a beau avoir un produit performant, si le design n’est pas au rendez-vous, la vente sera plus difficile. » Sébastien Deborde, responsable des relations presse pour
www.terre-net.fr/mag/35telegonflage
Claas France, à l’occasion de la remise du prix IF Product Design
Sur le web :
Award à l’Axion 800.
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Une mélangeuse pailleuse autonome
PUBLIRÉDACTIONNEL
30 à 40% d’économie d’énergie avec la ML 100 Élvea Les Etablissements Legrain ont mis sur le marché depuis cet automne une nouvelle louve automatisée qui fabrique et chauffe le lait à la demande : la ML 100 Elvea. Gain de temps, baisse de la consommation énergétique de 30 à 40%, meilleure valorisation de la poudre de lait… les avantages sont nombreux pour cette louve ‘nouvelle génération’ « made in Legrain ». Les établissements Legrain, basés à Foulbec, dans l’Eure, sont spécialisés dans la conception et la commercialisation d’appareils d’allaitement automatiques. L’ entreprise a été créée en 1962 par Michel Legrain, le père de Marie Legrain, aux commandes depuis 1989. « Mon père a créé la première Louve®, appareil automatique pour l’allaitement des jeunes animaux – veaux, agneaux et chevreaux – pour laquelle il a d’ailleurs déposé un brevet », explique aujourd’hui sa fille. À l’origine, ce marchand de bestiaux n’avait rien à voir avec l’industrie. « Mais un jour, il en a eu assez de transporter des seaux pour faire boire les animaux. Il a donc créé cette louve permettant de fabriquer le lait chaud et de le distribuer plus facilement aux animaux. » À cette époque, l’industrie laitière prenait un nouveau tournant en concevant la poudre de lait pour animaux.
Libérer du temps pour la gestion d’élevage Au cours des années suivantes, Michel Legrain continuera à créer des machines toujours plus performantes et diversifiées selon les types d’élevage, en ajoutant les nouvelles technologies propres à chaque époque : informatisation, gestion du rationnement des animaux… Aujourd’hui, l’entreprise normande commercialise entre 400 et 450 machines par an et réalise entre 17 et 20% de son chiffre d’affaires à l’export. « Notre objectif est de libérer l’éleveur des travaux les plus longs, les plus pénibles et contraignants : seaux à porter, mélange irrégulier, température instable, horaires précis et astreignants… Ce gain de temps doit lui permettre de se concentrer sur sa fonction d’éleveur : surveillance et bonne gestion du troupeau. C’est pour cela que nous faisons évoluer nos matériels en intégrant les nouvelles technologies afin de répondre aux besoins précis de chaque animal. Certaines de nos machines sont toutes équipées de systèmes RFID ce qui permet de lui attribuer sa dose de lait personnalisée en fonction de sa croissance. » Ces dernières années, la priorité de l’entreprise a été de répondre aux attentes des éleveurs. « Ils nous demandaient une machine d’une capacité d’au moins 100 kilos de poudre, avec un bol contenant suffisamment de liquide pour que les animaux boivent sans être stressés, et un mélange qui soit maintenu au chaud mais sans que la facture énergétique n’explose ! » résume Marie Legrain. C’est dans ce cadre que l’entreprise normande propose aujourd’hui aux engraisseurs de veaux et chevreaux la ML 100 Élvea. Cette louve peut contenir jusqu’à 100 kg de poudre. Elle est également dotée d’une réserve de 70 litres et d’un bol mélangeur pouvant réaliser jusqu’à 3 litres de mélange à la demande en instantané. « Cette louve a été conçue spécifiquement pour les engraisseurs de veaux et chevreaux. Sa
principale innovation est que la réserve est suffisante pour que la machine fabrique le lait en même temps que les animaux le boivent.
Une louve auto-chauffante innovante : la ML 100 Élvea Elle peut accueillir jusqu’à 700 - 800 chevreaux et 50 à 55 veaux d’engraissement. Le lait n’a donc pas le temps de refroidir ou de rancir », détaille Marie Legrain. L’aspect économique a été un moteur fort dans la conception de cette louve, qui aura pris deux ans. « La ML 100 peut être associée à une chaudière à chauffage instantané. Le bol est chauffé instantanément entre 45 et 48°C, à la demande, et n’a donc pas besoin d’être maintenu au chaud, d’où des économies d’énergie notables que nous avons chiffrées entre 30 et 40% pour 4 machines. » Les ETS Legrain proposent d’ailleurs un pack louve+chaudière pour les éleveurs intéressés. En temps normal, un chauffe-eau de 70 litres est alimenté par trois éléments chauffants de 2000 W et qui nécessitent une alimentation de 9 ampères. « Quand un éleveur en a quatre, il lui faut donc 36 ampères, plus le fonctionnement de la machine. Le compteur doit donc avoir une puissance d’au moins 40 A. pour peu qu’il existe deux bâtiments, le coût d’abonnement devient très vite élevé. La ML 100 est équipée d’un nouveau système, en cours de brevet, qui permet de la placer simplement sur du 220 volts. »
4 tétines tout au long de la croissance Autre atout notable de cette ML 100 : elle est adaptée à l’évolution de croissance des animaux. Sa capacité de fabrication du lait et de mise à disposition aux animaux permet en effet de conserver les 4 tétines tout au long de la période d’engraissement. « En général, l’éleveur débute avec 4 tétines pour terminer la phase d’engraissement avec 2 tétines car les animaux boivent de plus en plus de lait, de plus en plus vite : pour qu’un veau en engraissement puisse boire jusqu’à 20 litres par jour, il faut que la louve puisse suivre ! Le grand atout de notre innovation est qu’elle permet de garder les 4 tétines tout au long de la croissance. Un animal qui entend ses congénères boire peut donc aller s’alimenter sans trouver la place déjà prise. Pas de stress, une meilleure buvée et comme le lait est dissous à la même température tout au long de la journée, à la demande, la digestion est meilleure. Au final, l’éleveur constate donc une meilleure valorisation de la poudre de lait par les animaux. La croissance est également améliorée car l’animal n’est pas stressé, la poudre de lait est mieux valorisée, et l’éleveur fait des économies d’énergie. L’économie se réalise donc sur plusieurs tableaux. »
Enfin, dernier détail d’importance : les Etablissements Legrain ont aménagé la machine pour que l’éleveur puisse intégrer directement dans la poudre les produits vétérinaires. « C’est encore un gain de temps pour l’agriculteur qui n’a plus besoin de pré-mélanger les solutions vétérinaires dans la poudre. Cela se fait directement, en fonction de l’animal, et sans perte de dilution car ces produits sont ajoutés au dernier moment. Cela permet également d’être plus précis dans le dosage. »
PLUS D’INFORMATIONS
Tél. 02.32.57.60.73
www.etslegrain.fr L’avis de Cédric Guichon, éleveur à Chalamont dans l’Ain
« La ML 100 facilite grandement mon travail au quotidien » L’exploitation de polyculture-élevage de Cédric Guichon s’appuie sur une SAU de 170 hectares et deux ateliers de production : un atelier de production de dindes et un atelier de 300 veaux de boucherie. Il s’occupe également d’un atelier de vente directe. Il a en test depuis mi-octobre 2013 la ML 100. « Mon père est équipé en Legrain depuis les années 80. Nous avons huit machines et la ML 100 est en test depuis mi-octobre. Il est encore trop tôt pour faire un bilan car le lot n’est pas fini. Mais déjà, je peux dire qu’elle facilite grandement mon travail au quotidien : volume garanti, température constante, commandes digitales… Je gagne du temps pour m’occuper des autres productions et pour mieux observer mes animaux. Je vais mettre la chaudière à gaz pour voir ce que cela donne, mon objectif étant d’anticiper en voyant comment réduire ma consommation énergétique car on ne sait pas trop ce que va devenir le tarif EJP d’EDF. Vu les résultats obtenus jusqu’ici, j’envisage de remplacer les 8 louves que j’ai actuellement sur l’exploitation par 6 ML 100. Actuellement, j’arrive à mettre entre 50 et 60 veaux par machine et pour l’instant, les animaux semblent parfaitement s’adapter à elle. »
GRAND ANGLE Les enjeux de saison
Salariés agricoles
Comment mieux manager DOSSIER RÉALISÉ PAR ARNAUD CARPON // acarpon@terre-net-media.fr
Gérer une exploitation agricole ne s’improvise pas. Encadrer un © TERRE-NET MÉDIA // CRÉATION TERRE-NET MÉDIA
ou plusieurs salariés non plus. Le management est loin d’être une mission réservée aux moyennes et grandes structures. Bien que difficilement mesurable, la qualité des relations humaines n’en demeure pas moins déterminante pour la pérennité et la performance économique de l’entreprise. Recruter le bon profil en fonction de ses besoins, s’adapter aux comportements d’une nouvelle "génération Y", concilier convivialité et autorité : l’agriculteur employeur de maind’œuvre se doit de trouver les bonnes clés pour le bien-être de son ou ses salariés, gage d’efficacité et de fidélité.
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GRAND ANGLE
Terre-net MĂŠdia : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Avril 2014
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GRAND ANGLE Les enjeux de saison
Employeur-salarié
La communication, clé de voûte d’une bonne relation Bien gérer son exploitation est une chose, savoir manager un salarié en est une autre. Y consacrer du temps est loin d’être superflu. A la clé : une bonne entente entre employeur et employé, gage d’un travail efficace, donc bénéfique aux performances technico-économiques de l’exploitation.
Souvent négligée dans les exploitations, la reconnaissance positive participe à la valorisation du salarié et donc à sa fidélisation.
C
omme entre les associés d’un Gaec ou d’une Earl, tout conflit, malentendu ou mésentente entre agriculteurs et salariés peut compromettre la pérennité d’une exploitation. « Il y a un lien direct entre la qualité de la relation employeur-salarié et la performance économique de l’entreprise », assure Sophie Marçot, consultante au Bureau technique de promotion laitière (Btpl). Spécialiste des rapports humains dans les exploitations agricoles, elle conseille des agriculteurs qui souhaitent embaucher ou qui ont déjà un ou plusieurs salariés. « Personne n’est à l’abri de difficultés relationnelles. Un désaccord, en apparence sans gravité, peut rapidement prendre des proportions importantes. Cela commence très souvent par un manque de communication. Selon les cas et le caractère de chacun, le stress s’installe rapidement au quotidien. » Un salarié, qui se sent
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mal dans son travail, commet davantage d’erreurs. « De la casse de matériels aux accidents, avec des conséquences économiques croissantes pour l’exploitation. »
de concert les spécialistes. En effet, le recrutement, étape clé, doit être minutieusement préparé car il conditionne la qualité des rapports futurs.
Etre employeur n’est pas inné C’est pourquoi les organismes agricoles, notamment les Chambres d’agriculture, proposent de plus en plus de formations en relations humaines. « Suite à l’essor des formes sociétaires, nous nous sommes d’abord penchés sur les relations entre associés, explique Madeleine Jélu, conseillère d’entreprise à la Chambre d’agriculture de la Mayenne. Mais avec le développement de l’emploi salarié, nous avons diversifié notre offre. »
Pourquoi veut-on embaucher ? Quelle sera l’organisation du travail entre les différentes personnes ? Quelles missions seront confiées au salarié ? Quels seront son degré d’autonomie et son niveau de responsabilité ? Autant de questions que le futur employeur doit se poser et auxquelles il doit répondre. Selon Sophie Marçot, l’agriculteur doit même s’interroger sur sa capacité à devenir employeur. « Ce n’est pas inné. A cause de leur caractère ou de leurs méthodes de travail, certains ne sont pas prêts à être patron. »
Comment éviter les situations conflictuelles avec son salarié ? « C’est un travail de longue haleine qui démarre avant même l’embauche », insistent
« Le poste doit être clairement défini », témoigne quant à lui Vincent Manceau, agriculteur en Mayenne, qui emploie un salarié à mi-temps (lire page 32). Après
GRAND ANGLE Il faut d’autant plus redoubler d’attention à l’égard de son salarié quand ce dernier donne entière satisfaction à son employeur. « La main-d’œuvre agricole est une denrée rare et chère. Autant la bichonner ! » La rémunération bien sûr motive. Si les résultats financiers de l’exploitation ne permettent pas d’augmenter le salaire, l’exploitant a d’autres solutions à sa disposition avec des avantages fiscaux à la clé : prime d’intéressement, plan épargne d’entreprise, remboursement de frais de déplacement, chèques vacances ou bons d’achat, etc.
Ce qu’il faut retenir - Bien définir le poste à pourvoir et les missions. - Consacrer du temps à l’intégration du salarié. - Veiller à un bon environnement de travail. - Communiquer très régulièrement pour éviter les non-dits. - Fixer noir sur blanc des objectifs clairs et accessibles. - Ne pas oublier la reconnaissance positive.
© BTPL
Motivés, motivés !
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« Trop peu utilisée par les agriculteurs, la reconnaissance positive – dire à son employé que le travail a été bien fait – est pourtant déterminante pour motiver un salarié », explique Sophie Marçot, consultante au Bureau technique de promotion laitière (Btpl).
bilan de la journée précédente et planifier les travaux du jour. « Attention toutefois à ne pas rendre ces moments exclusivement conviviaux, car ils doivent aussi servir à affirmer la position d’employeur », prévient Sophie Marçot. Sauf si l’agriculteur préfère planifier avec son employé, ce qui est rare, d’autres rendez-vous strictement professionnels.
Pour la consultante, cette pause-café matinale ne suffit pas à garantir une relation l’embauche, l’employeur dispose de professionnelle durable. « Très peu de la période d’essai pour évaluer la per- polyculteurs-éleveurs réalisent un entretien sonne, mais surtout pour instaurer un annuel avec leur salarié. A tort ! Se poser climat de confiance. « Le salarié doit plus longtemps autour de la table, tous les trouver sa place dans l’exploitation, six mois par exemple, peut permettre de savoir comment le salarié se gage d’efficacité par la “La main-d’œuvre sent dans l’exploitation et suite », explique-t-on d’échanger sur sa charge à la Chambre d’agriest rare et chère. de travail, ses besoins en culture de Picardie. La clé d’une bonne entente Autant la bichonner„ formation, etc. » entre employeur et employé : la communication. Communiquer ne signifie pas seulement donner des ordres. « C’est d’abord savoir écouter, résume la consultante du Btpl. Et tenir compte évidemment de la vie personnelle du salarié. » Finalement, il y a autant de façons de manager que d’employeurs voire de salariés agricoles. En élevage, les chefs d’exploitation profitent en général de la pause-café après la traite pour dresser le
« Quand vos vaches sont malades, vous prenez leur température. Mais en cas de malaise de votre salarié, que faitesvous ? » Dans de courtes vidéos évoquant les problèmes relationnels entre chefs d’exploitation et salariés, la Chambre d’agriculture de Normandie a volontairement choisi un ton humoristique. Le but est de montrer l’importance de faire un point annuel avec le salarié, pour discuter de l’évolution de ses missions, de sa rémunération et de ses projets de formation.
Toutefois, la rémunération ne suffit pas. La reconnaissance du travail et des compétences du salarié, généralement négligée dans les exploitations, est aussi un moyen, gratuit celui-là, de fidéliser. « Dire à son salarié qu’on est content de lui semble anodin, mais c’est souvent cela qui le fera rester sur la ferme. » De même qu’un environnement de travail, propre et sécurisé, avec du matériel fiable et en bon état. Impliquer le salarié dans la vie de l’exploitation, également, reste une valeur sûre pour garder "un bon élément". Sa participation aux tours de plaine par exemple ou au choix d’un matériel à renouveler sont autant de gestes contribuant à son bien-être dans l’entreprise. Il n’y a pas de recette miracle. Ce qui est efficace chez l’un, ne l’est pas toujours chez l’autre. Si le salarié doit s’adapter à l’exploitation, l’inverse est aussi important. ● Relations humaines : des aides pour vous former Grâce à la cotisation Vivea, prélevée en même temps que celles de la Msa, tout chef d’exploitation peut obtenir des aides financières pour suivre des formations. Exemple avec la session "les clés de la réussite pour être employeur de main-d’œuvre", proposée par la Chambre d’agriculture du Calvados : l’exploitant n’aura à débourser que 130 € pour deux jours au lieu de 300 €. Les agriculteurs bénéficient également d’un crédit d’impôt sur la base du Smic horaire en vigueur, soit 9,53 € par heure de formation depuis le 1er janvier 2014. Ce crédit d’impôt est plafonné à 40 h par exploitation. Pour les Gaec, ce plafond s’applique à chaque associé.
Sur le web : Retrouvez les conseils en management de Sophie Marçot, consultante au Btpl, sur www.terre-net.fr/mag/35management
GRAND ANGLE Les enjeux de saison AVIS D’AGRI
Vincent Manceau,
« Je ne veux pas être perçu comme un simple donneur d’ordres » Polyculteur-éleveur à Quelaines-Saint-Gault en Mayenne, Vincent Manceau emploie depuis deux ans un salarié à mitemps sur son exploitation laitière. Après une expérience malheureuse en Gaec, il met un point d’honneur à entretenir une bonne relation avec lui et se forme régulièrement au management et aux relations humaines.
«J
’ai rejoint mes parents en 1999 sur la ferme familiale de 95 ha et je produis environ 600.000 l de lait avec 65 vaches. » En 2002, l’exploitation est regroupée avec une autre au sein d’un Gaec de six associés. Mais l’expérience est un échec. « Je n’ai jamais réussi à trouver ma place, aussi bien au niveau du partage des responsabilités que de la prise de décisions. » Après cinq ans d’association, Vincent Manceau et ses parents décident de quitter le Gaec pour reformer l’exploitation familiale initiale à trois associés.
32
préfère embaucher un salarié à mi-temps et suit une nouvelle formation avec la Chambre d’agriculture de la Mayenne. L’agriculteur apprend à identifier ses besoins et à rédiger une offre d’emploi « succincte mais précise ». « Si vous définissez clairement le poste et les missions, le salarié s’y retrouvera. » Vincent Manceau procède lui-même au recrutement et rédige le contrat de travail. Seule la gestion de la paye est déléguée.
Jeux de rôle
« J’en ai profité pour réaliser un bilan de compétences et suivre mes premières formations en communication et en relations humaines. Je voulais comprendre pourquoi cela n’avait pas marché. Ça m’a ouvert les yeux sur l’importance du relationnel dans une exploitation, que ce soit entre associés ou entre employeurs et employés. »
Pour l’exploitant, communiquer avec son employé est d’autant plus crucial que ce dernier n’est là qu’un jour sur deux. « La pause-café du matin, après la traite, est un moment important. J’explique à Damien ce j’ai fait en son absence et ce qui est prévu pour la journée. » L’éleveur et son salarié échangent aussi beaucoup pendant le déjeuner.
En 2012, le producteur doit trouver une solution pour remplacer ses parents partant à la retraite. « Pas question de m’associer à nouveau. » Marqué par l’échec du Gaec, « très difficile à gérer tant sur le plan économique que relationnel », il
« Nouer une bonne relation avec son employé et l’entretenir, en favorisant le dialogue, est finalement ce qu’il y a de plus compliqué. Particulièrement dans le monde agricole, car nous ne sommes pas formés à ça. » L’employeur doit aussi
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apprendre à déléguer et à faire confiance. Vincent Manceau veille à ce que son salarié « se sente bien sur la ferme ». « Je ne veux pas que Damien soit un simple exécutant. J’attends au contraire qu’il m’apporte son expérience, qu’il gagne en autonomie, pour qu’il puisse aussi me conseiller et participer pleinement aux décisions. » Seul à la tête de l’exploitation, le producteur souhaite pouvoir être remplacé pour tous types de travaux pendant ses congés et certains week-ends, « sauf pour les traitements phytos, vraiment spécifiques ». Avec la Chambre d’agriculture, Vincent et Damien participent à des jeux de rôle, pour parler plus facilement des situations quotidiennes délicates et désamorcer d’éventuels conflits. « Il ne faut pas laisser de place aux non-dits. Un problème de communication s’amplifie souvent avec le temps. Et c’est toute la gestion de l’exploitation qui en pâtit. »
Se former, toujours Côté rémunération, l’exploitant veille aussi à l’épanouissement de son em-
© VINCENT MANCEAU
polyculteur-éleveur en Mayenne
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GRAND ANGLE
En marge des nombreux moments conviviaux, des entretiens strictement professionnels permettent de faire le point sur les attentes de chacun.
ployé. « Son salaire est légèrement supérieur à celui de la convention s’appliquant aux exploitations de polycultureélevage. Et j’ai ouvert un plan d’épargne entreprise, ce qui me permet de le récompenser financièrement sans charges so-
ciales supplémentaires. » Perfectionniste, l’agriculteur envisage de suivre de nouvelles formations pour améliorer encore la communication au sein de l’exploitation. « On a toujours besoin d’être formé », insiste-t-il. Et son salarié pourrait lui
emboîter le pas. « Je n’arrive pas toujours à bien lui expliquer les choses. Il pourrait approfondir ses connaissances techniques en élevage par exemple, selon ses envies bien sûr. Au final, l’exploitation aussi en bénéficiera. » ●
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GRAND ANGLE Les enjeux de saison AVIS D’EXPERT L’agriculteur employeur doit expliquer ses choix pour qu’ils soient compris par le salarié.
Olivier Claux,
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« Plus difficile de manager dans une exploitation agricole que dans une grande entreprise » Manager un salarié agricole est-il plus facile que de diriger les ressources humaines d’une grande entreprise ? Pour Olivier Claux, c’est dans l’exploitation que cette mission s’avère la plus ardue.
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« La clé d’une bonne relation entre l’agriculteur et son salarié passe par une communication sans faille », explique Olivier Claux, gérant de MG Consultants(1).
T
erre-net Magazine (Tnm) : Vous connaissez à la fois les spécificités du monde agricole et des grandes entreprises. Dans ces deux univers bien distincts, l’approche du management est-elle différente ? Olivier Claux : Les techniques de base de recrutement et de management sont les mêmes quelle que soit la taille de l’entreprise. Il faut d’abord présenter au salarié le fonctionnement général de la structure et ce qu’on attend de lui par rapport aux activités. Il ne s’agit pas d’être exhaustif, mais de délimiter de manière claire un cadre de travail. Tnm : Le management doit-il être autant formalisé dans une exploitation que dans un grand groupe ? Olivier Claux : Non, évidemment. Il faut adapter les techniques et les outils à la
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Terre-net Magazine I Avril 2014
dimension de l’entreprise et aux missions confiées aux employés. Pour un salarié agricole qui effectue des tâches bien définies, la lettre de mission ou le bilan annuel ne sont pas primordiaux. Une simple fiche de poste peut suffire. Tnm : Comment l’agriculteur employeur doit-il s’y prendre pour entretenir une bonne relation avec ses salariés ? Olivier Claux : La clé d’une bonne entente entre l’agriculteur et son employé passe par une communication sans faille. Dire fréquemment à son salarié ce qu’on attend de lui, faire des points réguliers sur le travail accompli et à venir, discuter de l’évolution de la ferme… Un chef d’exploitation doit sans cesse expliquer ses attentes et ses choix pour qu’ils soient acceptés. Tnm : Dans quelle structure, exploitation agricole ou grande entreprise, la gestion des salariés est-elle finalement la plus délicate ? Olivier Claux : Dans une exploitation agricole. Une entreprise comptant plusieurs centaines d’employés dispose de règles précises en matière de management que l’agriculteur n’a pas, avec des
procédures à respecter auxquelles l’employeur a été formé. Celui-ci ne manage pas seul les salariés qui sont sous sa responsabilité, il peut s’appuyer sur des collaborateurs pour progresser. A l’inverse, dans une ferme, l’agriculteur ou les associés sont seuls face à leurs salariés. Bien appréhender la relation avec chacun d’eux est plus compliqué que de gérer la partie administrative de l’exploitation. Savoir communiquer, écouter ses employés, s’adapter à la personne et à chaque façon de travailler… Toutes ces notions de management différencié sont généralement abordées en formation car elles sont plus complexes à mettre en pratique. ● (1) Fils d’agriculteur, Olivier Claux a dirigé pendant 10 ans le service RH d’un groupe de 1.300 personnes avec environ 1.000 embauches à son actif. Spécialiste en recrutement dans le milieu agricole, en évaluation de potentiels et en accompagnement d’entreprises dans le domaine des ressources humaines, il est gérant du cabinet MG Consultants depuis avril 2013.
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gérant de MG Consultants
GRAND ANGLE
Management
La formation, loin d’être une priorité… elon le Baromètre Terre-net Bva(1), 39 %
salariés. Mais 78 % n’ont jamais suivi de formation pour les manager. Or, savoir bien
encadrer un employé n’est pas inné. Cela s’apprend et de nombreux stages sont proposés dans ce domaine. Si les polyculteurséleveurs et les céréaliers y sont néanmoins
plus sensibles, le management, malgré son importance, ne semble pas être la priorité des employeurs agricoles : à peine 14 % d’entre eux envisagent de se former. ●
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salarié
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Des agriculteurs emploient de la main-d’œuvre salariée
Des agriculteurs emploient un salarié en Cdi
Des agriculteurs employeurs ont déjà suivi une ou plusieurs formations en management
Envisagent d’en suivre une pour mieux gérer l’encadrement de leur main-d’œuvre
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Source : Baromètre agricole Terre-net Bva(1)
© INFOGRAPHIE TERRE-NET MEDIA
Sdes agriculteurs emploient un ou plusieurs
(1) Sondage réalisé du 12 novembre au 4 décembre 2013 par internet, auprès d’un échantillon national de 453 agriculteurs professionnels connectés, âgés de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : région et orientation principale de l’exploitation (grandes cultures/polyculture-élevage/autres : viticulture-arboriculture-maraîchage). Source : Rga 2010.
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GRAND ANGLE Les enjeux de saison
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PAR GUY LEMERCIER, DIRECTEUR DE LA COMMUNICATION CHEZ COGEDIS-FIDEOR, AVEC ARNAUD CARPON // acarpon@terre-net-media.fr
Le salarié se sentira d’autant mieux dans son travail qu’il dispose d’équipements performants.
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Guy Lemercier, directeur de la communication chez CogedisFideor : « l’agriculteur doit se comporter davantage comme un coach que comme un simple donneur d’ordres. »
N
ée en même temps que la mondialisation des échanges, la génération Y a connu l’avènement des nouvelles technologies, du téléphone portable, de l’internet mobile et des réseaux sociaux. Elle a aussi reçu une éducation différente, souvent moins autoritaire, avec des parents privilégiant une écoute parfois abusive de ses besoins. Les premiers jeunes qui en sont issus sont entrés sur le marché du travail au début des années 2000, au moment où ont été instaurées les Rtt et où s’est développée une certaine civilisation des loisirs. Leur rapport au travail et à l’autorité est donc bien différent de celui de leurs aînés. Et force est de constater que le monde agricole, autrefois moins sensible culturellement aux modes urbaines, n’échappe plus à cette évolution.
Plus difficile à fidéliser Sans tomber dans la caricature, les salariés de la génération Y présentent quelques comportements caractéristiques. Leur parfaite maîtrise des nouvelles technologies a eu quelque peu raison de leur patience, qui n’est plus la première de leurs qualités. Le développement du "plug and play" et des hotlines les a paramétrés pour 36
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une résolution immédiate des problèmes. Souvent débrouillards, ils recherchent sur des forums d’échange les solutions qui ne sont pas trouvées au sein même de l’entreprise. La notion de confidentialité leur est d’ailleurs souvent étrangère. Habitués à donner leur avis, ils n’acceptent pas toujours l’autorité, mais respectent davantage la compétence et l’expérience.
Anticiper les sources d’impatience Au sein d’une exploitation agricole, ces nouvelles attitudes vont directement influencer la relation salarié-employeur. Comme pour leurs prédécesseurs, la confiance est essentielle mais ces jeunes sont davantage sensibles à la reconnaissance. Ils ont surtout envie d’améliorer leurs compétences. S’ils s’adaptent aisément aux nouveautés, ils ont plus de mal à s’accommoder des tâches répétitives. Rompus au zapping, ils sont d’autant plus difficiles à fidéliser qu’ils sont attachés à défendre leurs droits. Ces nouveaux comportements rendent plus complexe le management intergénérationnel du chef d’exploitation. A minima, il s’agit d’éviter les sources d’impatience réciproques voire de friction, y compris entre employés quand ils sont plusieurs sur l’exploitation. Ce qu’il faut retenir - Bien expliquer le fonctionnement de l’exploitation. - Rédiger au moins une fiche de poste. - Faire partager ses orientations.
Une relation conflictuelle peut vite démotiver le salarié, qui sera moins efficace, et donc nuire aux performances de l’entreprise. L’exploitant ne doit pas hésiter à fournir des explications, à se montrer pédagogue et à solliciter l’avis de son employé afin de lui témoigner sa considération. Et puisque la génération Y vit à l’ère de la communication instantanée, il est primordial d’éviter les non-dits. Organiser des briefings et débriefings, avant et après un chantier ou une période de forte activité par exemple, facilite l’échange, permet de repréciser les attentes de l’employeur, d’évaluer le travail du salarié, de lui prodiguer des conseils pour qu’il puisse progresser. Finalement, manager cette nouvelle génération c’est trouver le bon dosage entre convivialité et autorité. Un agriculteur employeur doit davantage se comporter comme un coach, un facilitateur, que comme un simple donneur d’ordres. Question organisation du travail, la délégation et le suivi de l’apprentissage doivent être rigoureusement structurés pour parer à un éventuel manque de ténacité ou risque de découragement. En termes de management, mieux vaut écrire noir sur blanc les objectifs à atteindre et le bilan de chaque période de travail. Le meilleur moyen pour fixer clairement des axes d’amélioration sans risquer une contestation future. Sur le plan contractuel, rien ne doit être laissé au hasard. Tous les documents obligatoires, comme la fiche de paye, doivent être complétés et tenus à jour. ●
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ARGUS La cote tracteur
Claas Xerion 3800 PAR MATTHIEU FREULON // mfreulon@terre-net-media.fr
© CLAAS // TERRE-NET MÉDIA
Marque : Claas Modèle : Xerion 3800 (2012) Puissance annoncée (ch) : 388 – Iso 14396 max Moteur : 6 cylindres Caterpillar C9 (Stage IIIa/Tier 3) Cylindrée (l) : 8,804 Boîte de vitesses : à variation continue Cmatic (ZF) Couple maxi (N.m) : 1.620 à 1.500 tr/min Effort de relevage annoncé (t) : 11,7 PV 4RM (t) : 10,2
Le tracteur rêvé d’Helmut Claas
Avis utilisateurs et réseau de distribution
P
Bonne maniabilité, grâce aux quatre roues égales directrices. Moteur coupleux et plutôt sobre. Tracteur polyvalent. Transmission Cmatic confortable.
résenté pour la première fois à l’Agritechnica 2007, le Xerion 3800 complète la gamme éponyme aux côtés de son petit frère le Xerion 3300. Un tracteur à quatre roues égales, fruit de la réflexion d’Helmut Claas, le dirigeant de la marque, qui souhaitait un automoteur polyvalent, capable de tracter mais aussi de porter. Côté technique, ce modèle embarque un moteur Caterpillar de 8,8 l de cylindrée, délivrant jusqu’à 388 ch et répondant aux normes antipollution Stage IIIa (Tier 3). Un 6 cylindres apprécié pour sa puissance, son couple généreux et sa sobriété. Il est associé à une transmission à variation continue Cmatic, développée par ZF. Le châssis repose sur un empattement de 3,3 m. Le chauffeur a le choix entre deux roues directrices, quatre roues directrices et un mode d’avancement en crabe. Le Xerion 3800 se décline en trois versions : Trac (cabine en position centrale fixe), Saddle Trac (cabine en position fixe au-dessus du bloc moteur) et Trac VC (cabine pouvant pivoter à 180°). Il peut recevoir un relevage trois points pivotant, qui permet de réaligner l’outil lorsque le tracteur progresse en crabe. Fin 2013, ce modèle est remplacé par le Xerion 4000, dévoilé lui aussi à Hanovre et équipé d’une nouvelle motorisation Mercedes. Unités commercialisées en France entre 2008 et 2013 : 84. Options les plus vendues : système de guidage automatique par Gps, cabine suspendue et blocage hydraulique de l’essieu du pont avant.
Pot d’échappement dans le champ de vision. Prise en main délicate de l’ensemble des fonctionnalités. Prix relativement élevé. Modèle rare sur le marché français de l’occasion.
Notation Fiabilité : Finition : Budget : Cote à la revente :
Cote moyenne des Xerion 3800 160.000 €
155.000 €
150.000 €
140.000 €
140.000 € 130.000 €
120.000 €
120.000 €
103.000 €
110.000 €
95.000 €
100.000 € 90.000 €
2011
2010
2009
2008
2007
Années d’immatriculation
Rappels recensés : aucun.
Cote établie pour un tracteur en équipement standard et une utilisation moyenne annuelle de 500 h.
Sélection d’annonces : retrouvez les annonces de ce modèle sur Terre-net-occasions.fr Pour accéder aux détails de ces annonces, utilisez le numéro de référence (ex : N°200198)
N°435491
N°319455
N°520035
N°392142
Claas Xerion 3800 2010 – 388 ch – 3.010 h Prix HT : 135.000 €
Claas Xerion 3800 2010 – 388 ch – 1.100 h Prix HT : 151.000 €
Claas Xerion 3800 2010 – 388 ch – 4.208 h Prix HT : 92.000 €
Claas Xerion 3800 2007 – 388 ch – 3.132 h Prix HT : 125.000 €
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