EDITORIAUX La rédaction
Les lecteurs
Une année charnière pour l'agriculture
Ces cotisations servent la solidarité
S
© Terre-net Média
i l’année 2011 a été riche pour la politique agricole (construction de la Pac d'après 2013, G20 agricole, Loi de modernisation...), l’année 2012 s’annonce encore plus cruciale pour l'avenir agricole. L’enjeu mérite des débats, pas des querelles politiciennes stériles.
Pierre Boiteau, directeur des rédactions de Terre-net Média.
Dans chaque ferme, les orientations prises par le chef d'exploitation ont leur impact sur les futurs résultats de son entreprise agricole. De la même façon, les orientations prises par nos élus auront un impact sur notre futur.
En France, le paysage politique et syndical dépendra des élections présidentielle et législatives du printemps, puis des chambres d'agriculture de janvier 2013. Espérons de véritables débats pour l'avenir du monde agricole, avec comme enjeu l’agriculture et pas seulement la conquête de l'électorat agricole. Rappelons que près de 3,5 millions d'emplois dans le pays dépendent du secteur agricole, forestier et de la pêche selon l'Insee, soit un emploi sur sept. Pour 2011 l'agriculture et l’agro-alimentaire auront représenté environ 11 milliards d’euros d'excédent commercial... quand la balance commerciale générale du pays est attendue en déficit de plus de 70 milliards ! En Europe, la construction de la Pac d'après 2013 va se préciser cette année. Si tout le monde, ou presque, partageait les grands axes donnés en 2010, le débat va-t-il résister à la crise et dégager des orientations concrètes financées par un budget agricole de l’UE stabilisé. Nos élus auront-ils les moyens d’imposer leurs décisions face aux financiers et au monde des marchés en crise ? Oui. Comme l’a expliqué Frédéric Hénin sur Terre-net, « même à Bruxelles, notre futur président de la République a encore en main le destin de l’agriculture française en défendant ses intérêts et ceux de l’ensemble des agriculteurs européens. Et en France, il reviendra à son gouvernement d’appliquer la Pac et de réunir les conditions favorables pour réduire toutes les formes de distorsions dont sont victimes les exploitants agricoles. » Nous vous souhaitons une excellente année 2012.
François Cottinet Agriculteur à Hangest-en-Santerre (Somme) Earl Cottinet. 160 ha. Céréales, betteraves, pommes de terre et légumes de plein champ.
J
e voudrais réagir aux propos de Patrick Baron sur les retraites dans l’article « Solidarité en agriculture : la nostalgie face à l’érosion d’une vertu » paru page 9 dans Terre-net Magazine n°11 de décembre dernier. Notre système de retraite est inéquitable, entre les régimes agricoles non salariés ou des artisans et commerçants par exemple, et les régimes salariés. Nous le devons probablement à nos parents et grands-parents qui ont préféré un système indépendant au régime général. Si les producteurs aux faibles revenus sont soumis à un plancher de prélèvement, c’est pour leur garantir un minimum de retraite, même si cela peut peser lourd dans leur budget. Par contre, si les agriculteurs les plus aisés ne sont prélevés qu’à hauteur de 30 % de leurs revenus, vous oubliez (sciemment monsieur Baron ?) de préciser qu’ils cotisent à fonds perdus car au-delà du plafond Sécu, aucun point n’est attribué et ces cotisations servent la solidarité. Vous regrettez que la solidarité ne soit plus ce qu’elle était mais pensez-vous améliorer la situation en dressant les agriculteurs les uns contre les autres ! Respectueusement, François Cottinet
Rappel des propos de Patrick Baron parus dans Terre-net Magazine n°11 : « Notre système de retraite inéquitable contribue largement à la perte de l’esprit solidaire. D’un côté, les producteurs aux faibles ressources sont soumis à un plancher de prélèvement de cotisations sociales et certains doivent consacrer 50 % de leurs revenus à ces cotisations. De l’autre, les agriculteurs les plus aisés, qui peuvent profiter d’un plafond de cotisations, ne sont prélevés qu’à hauteur de 30 % de leurs revenus. » Pour poursuivre la discussion, rendez-vous sur : http://www.terre-net.fr/mag/12retraite
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SOMMAIRE
[ Édito ]
3
Une année charnière pour l'agriculture Ces cotisations servent la solidarité
[ Pleins phares ]
[ Tri angles ]
6
22
Pour retracer l’année écoulée, riche en innovations, la rédaction de Terre-net Média vous propose de revenir sur celles qui ont marqué chaque mois. Voici donc tout ce qu’il faut retenir de la planète machinisme 2011.
Des prises de vue, notre point de vue : L’agriculture n’est pas prête de perdre son triple A !
[ Terre’momètre ]
8 9
Au coeur du machinisme : Le "top of the top" des nouveautés 2011
La température du monde agricole : Forte remontée de Bayrou et de Sarkozy Paroles de lecteurs
[ Syndic’arène ] Le pluralisme des idées : Bilan 2011 – Horizon 2012 : sécuriser le revenu
© Massey-Ferguson
10
Mode de vente des récoltes, stocks de fourrages, investissements raisonnés : les solutions pour 2012 de Jean-Paul Thébaud de la Coordination rurale, d'Alexandre Rueche de Jeunes agriculteurs et de Gilles Cousin de la Confédération paysanne visent à sécuriser le revenu.
24
Les incontournables du machinisme : Brèves, photo-légendes, textos
[ Grand angle ]
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Les enjeux de saison : Dose d’engrais : une équation complexe
© DR
Entre les variations du cours de l'azote et la hausse du prix des engrais PK, le poste "fertilisation" se charge d'incertitudes. Ainsi, gérer son risque prix, tout en répondant aux exigences de ses productions, devient un calcul difficile mais pas impossible à condition d’avoir les bons outils.
[ Impact ]
12
Votre horizon : Défi alimentaire de 2050
[ Champ planet’terre ] Passe et impasse : L’assurance, l’autre système de soutien aux revenus
© Watier-Visuel
14
[ Inflexion ]
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La valeur ajoutée est à vous : Aei : une démarche commune de progrès
[ En avant marge ] Les clés pour vous positionner :
18 19
Prix des céréales : les fondamentaux négligés
[ Terre-net Occasions ]
29 30 41
La sélection professionnelle agricole Top affaires spécial tracteurs Les annonces gratuites des agriculteurs
Contrats laitiers : 2012, une année cruciale
[ Argus ] [ Performance production ]
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Vos challenges techniques : Semer précocement le maïs sous "mini-serre"
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La cote tracteur : Fendt 411 Vario
Terre-net Média : Terre-net.fr - Elevage-net.fr - Terre-net-Occasions.fr - Terre-net-WebTV.fr I Janvier 2012
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TRI ANGLES
Des prises de vue, notre point de vue
Crise financière
L’agriculture française n'est pas prête de perdre son triple A ! AAAh… Si l’économie française était à l’image de son agriculture et de son industrie agroalimentaire, les agences de notation manqueraient de A pour la noter. Certes, les revenus restent faibles dans l’ensemble. Mais, le secteur ne connaît pas de licenciement, propose de l’emploi aux jeunes et aux séniors et enregistre un excédent commercial record. La croissance de la production est assurée pour 40 ans et, pour ses 50 ans, toute l’Europe s’est mobilisée pour "lifter" la Pac !
+70 %
de croissance régulée en 2050 L’agriculture n’a pas à chercher la croissance avec les dents ! Ses débouchés sont sécurisés pour les 40 prochaines années avec comme défi : accroître de 70 % la production agricole et surtout la réguler ! Le tout orchestré par le G20 agricole. Pour ses 50 ans, la Pac s’offre une nouvelle cure de jeunesse car l’Europe, et notamment la France, sont en première ligne pour relever ce challenge. La Politique agricole commune a fait ses preuves, même s’il n’est pas toujours évident de se mettre d’accord à 27 pour la réformer et la doter d’outils de régulation plus adaptés.
11 Mds d’€
d’excédent commercial Chiffres à l’appui, l’agriculture et l’agroalimentaire « constituent un actif stratégique en France comme en Europe », répète à l’envie Bruno Le Maire, fier des résultats de son ministère. Et pour cause : en octobre 2011, l’excédent commercial agroalimentaire français atteignait 9,3 milliards d’euros, soit une hausse de 54 % (3,3 milliards d’euros) par rapport aux dix premiers mois de 2010, contre un déficit commercial de marchandises de plus de 60 milliards. Finir l’année 2011 avec un excédent commercial agricole et agroalimentaire de 11 Mds d’€ est donc tout à fait réaliste.
Crédits photos : AFP
Agriculteur, pas chômeur ! L’agriculture et l’agroalimentaire ne sont responsables ni des 2 points de chômage supplémentaires depuis trois ans, ni des 500.000 personnes en plus sans emploi. Certes, le nombre d’exploitations continue de baisser ; mais, l’emploi agricole représente 850.000 postes en équivalent temps plein (1), l’emploi salarié a peu évolué et beaucoup de fermes sont à reprendre. Quant au secteur agroalimentaire, il n’a perdu que 7.000 emplois en équivalent temps plein entre 2008 et 2010 (477.000 contre 484.000 (2)), quand près de 300.000 postes ont été supprimés dans l’industrie. Résultat : fin septembre 2011, la France dénombrait 2,6 millions de chômeurs, soit 9,3 % de la population active métropolitaine. En outre, le taux de chômage chez les jeunes bat des records (jusqu’à 25 %) alors que l’enseignement agricole garantit pratiquement l’emploi. (1) d’après le recensement agricole de 2010 (2) d’après l'observatoire économique des industries agroalimentaires.
Pierre Criado et Frédéric Hénin
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Terre-net Magazine I Janvier 2012
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L’indice de popularité Forte remontée de Bayrou et de Sarkozy
D
ans le classement des personnalités politiques les plus appréciées des agriculteurs, François Bayrou enregistre la plus forte progression : de 37 % de bonnes opinions en juillet 2011 à 48 % en décembre (son indice de popularité grimpe ainsi de -22 à -1). Il ne dépasse pas pour autant Nicolas Sarkozy qui voit, lui aussi, sa cote de popularité augmenter de -15 à +4. Le président de la République totalise ainsi 51 % de bonnes opinions contre 41 % en juillet. Une évolution qui montre que les exploitants agricoles semblent apprécier davantage la politique agricole menée par le gouverne-
ment : 41 % d’entre eux la jugent "bonne" à fin novembre contre 28 % en décembre 2010. Toutefois, 55 % des agriculteurs continuent de la trouver "mauvaise". Quant à Bruno Le Maire, actuel ministre de l’Agriculture, il conserve sa place de leader avec 67 % de bonnes opinions. Il caracole ainsi en tête depuis le début de la publication des indices de popularité des hommes politiques du Baromètre agricole Terrenet Bva. En revanche, pour Eva Joly, Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn, c’est la dégringolade !
Indices de popularité des hommes politiques auprès des agriculteurs (au 5 décembre 2011)
Bruno Le Maire +37 (+2) Nicolas Sarkozy +4 François Bayrou -1 (+23) Jean-Louis Borloo -23
Frédéric Nihous -21 (-1) (+1)
Marine Le Pen -26
Philippe Poutou -27 (-12)
Nicolas Dupont-Aignan -29
Nathalie Arthaud -33 (-2) Christine Boutin -45 François Hollande -55
(+7)
(+10)
Dominique de Villepin -35
(+3)
(+1)
Jean-Pierre Chevènement -52 (-5)
(**)
Jean-Luc Mélenchon -58 Martine Aubry -76 (-8)
(+19)
(+13)
Dominique Strauss-Kahn -76 (-11) Eva Joly -78 (-8) Baromètre agricole Terre-net Bva*
Indice de popularité = bonnes opinions – mauvaises opinions Entre parenthèses : évolution par rapport à juillet 2011 (**) non testé en juillet 2011
Question d’actualité Fongicides à la parcelle ou à l’exploitation ?
P
our 56 % des exploitants, chaque parcelle cultivée doit disposer d’un programme individualisé de gestion des maladies fongiques. Seuls 35 % des agriculteurs raisonnent à l’échelle de l’exploitation entière.
Quant à la gestion des adventices, 50 % des agriculteurs réalisent des traitements herbicides à l’automne avec un éventuel rattrapage au printemps. 8 % appliquent systématiquement des herbicides à l’automne et au
A quelle période réalisez-vous vos traitements herbicides sur vos céréales d’hiver ? A l’automne, avec un rattrapage éventuel au printemps
50 %
Uniquement au printemps
37 %
Systématiquement à l’automne et au printemps
8%
Ne sais pas
6%
printemps et 37 % uniquement au printemps. Des résultats issus du dernier Baromètre agricole Terre-net Bva*.
Quelle est votre stratégie de lutte contre les maladies fongiques sur vos céréales ? Un même programme fongicide pour toute l’exploitation
35 %
Chaque parcelle dispose de son programme fongicide
56 %
Ne sais pas
8%
Baromètre agricole Terre-net Bva*
Moral des agriculteurs Plus confiants en l’avenir
E
n une année, la tendance s’est inversée ! Dans le contexte actuel, 55 % des agriculteurs "encourageraient" leurs enfants à s’installer ou à reprendre l’exploitation familiale. Alors qu’ils n’étaient que 46 % en octobre 2010. Ceux qui ne les inciteraient pas passent aussi de 48 à 41 %.
Si vous aviez aujourd'hui un enfant en âge de s'installer ou de reprendre votre exploitation, l'encourageriez-vous à le faire ?
48 % 46 %
Base : 707 chefs d'exploitation *Sondage réalisé du 29 novembre au 5 décembre 2011, par Internet, auprès d’un échantillon national de 777 agriculteurs professionnels connectés, âgés de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : région et orientation principale de l’exploitation (grandes cultures / polyculture-élevage / autres : viticulture-arboriculture-maraîchage) - Source : Scees.
8
Terre-net Magazine I Janvier 2012
47 % 47 %
50 % 43 %
55 %
41 %
OUI
NON
Baromètre agricole Terre-net Bva* Le Baromètre agricole Terre-net Bva sur www.terre-net.fr/barometre
OPINIONS
POUR TOUTES LES RÉCOLTES POUR TOUTES LES EXPLOITATIONS
Paroles de lecteurs Extraits des discussions entre agriculteurs sur Terre-net.fr et Elevage-net.fr/Web-agri.fr
Financer la recherche
Micky49 : « Chacun doit bien avoir en tête que les chercheurs ne sont pas tous bénévoles, que l’activité de recherche a un coût et que si l’on veut que la diversité variétale reste suffisante, il faut un retour d’argent également suffisant à la source. » Source : forum des Terrenautes, Terre-net.fr.
Rester maître de sa production Chatodin : « Les contrats laitiers ont comme seules raisons d’être la sécurisation de la collecte des laiteries et la possibilité, pour elles, de choisir leurs producteurs. Résultat : nous perdons notre statut d’entrepreneur indépendant pour devenir fournisseurs agréés d’une agro-industrie. La seule parade, c’est la création d’un collecteur "collectif" qui signera les contrats avec les entreprises. La collecte des laiteries sera ainsi sécurisée. Certes, ces dernières garderont la plus belle part du gâteau, mais nous resterons responsables de notre production. Et si les entreprises ne veulent pas de ce schéma, c’est principalement parce que la plupart font leur "beurre" à partir de ce qu’elles appellent "des excédents" et parce que nous n’avons pas assumé nos responsabilités dans la gestion des quotas, du moins depuis que la Commission a parlé de supprimer la régulation européenne. » Source : forum général sur l'élevage, Elevage-net.fr/Web-agri.fr.
CX5OOO - CX6OOO
CX AVANT TOUT POLYVALENCE SURTOUT
Pas très raisonné !
Ttitouan27 : « Semer ultra-précocement le blé ne semble pas être une pratique si isolée que cela. Or, les désherbages d’automne, avec un temps sec comme cette année, génèrent semble-t-il d’énormes problèmes : (…) certains agriculteurs en sont réduits à appliquer des "sulfo" de printemps pour essayer de contenir les surpopulations de graminées et d’autres adventices, tout aussi développées que le blé. Où est l’agriculture raisonnée dans tout cela ? » Source : forum des Terrenautes, Terre-net.fr.
Un vrai prix du lait, sans tergiversations
Dairy : « Fonterra, c’est une vraie "coop" qui joue la transparence... grâce au Global dairy trade : on voit en "live" le marché !!!!! » Chatodin : « Le système en Nouvelle-Zélande : un prix unique, le prix B. Un vrai prix B, sans tergiversations ni remises en cause chaque trimestre ! »
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Source : forum général sur l'élevage, Elevage-net.fr/Web-agri.fr.
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Janvier 2012
Toutefois, certains opérateurs européens peuvent facturer l’appel s’il provient d’un téléphone portable. Pour plus d’informations sur les tarifs, veuillez vous renseigner à l’avance auprès de votre opérateur.
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SYNDIC’ARENE
Le pluralisme des idées
Bilan 2011- Horizon 2012 Des choix pour sécuriser le revenu
Jean-Paul Thébaud, éleveur laitier de la Coordination rurale, Alexandre Rueche, céréalier syndiqué chez Jeunes agriculteurs et Gilles Cousin, lui aussi producteur de grandes cultures mais adhérent à la Confédération paysanne, avaient témoigné sur leurs revenus 2010 dans Terre-net Magazine n°1 et 2. Un an après, ils reviennent sur les difficultés qui ont ponctué l'année 2011 et mettent en avant, pour celle qui commence, l’absence de visibilité sur les marchés et leurs inquiétudes quant aux aléas climatiques. Mode de vente des récoltes, stocks de fourrages, investissements raisonnés : leurs solutions pour 2012 visent à sécuriser le revenu.
Jean-Paul Thébaud
Céréalier, Eure-et-Loir. 83 ha, dont 47 ha de blé, 18 ha de colza, 9 ha de pois et 6 ha de seigle.
Eleveur laitier, Morbihan. Race normande, 220.000 l de quota laitier. 54 ha (dont 7 ha de triticale et 35 ha de prairies).
© DR
Gilles Cousin
«C
ette année, je fais figure de privilégié dans le secteur du Thimerais car, contrairement à celles de mes voisins, mon exploitation n’a pas souffert de la sécheresse. Les réserves en eau de mes terres sont importantes. J’ai donc réalisé une excellente récolte de colza, avec 47 q/ha en moyenne, alors que d’autres ont enregistré des rendements deux fois moindres. Côté prix aussi, 2011 est une bonne année. J’ai vendu mon colza entre 400 et 420 €/t. En revanche, je n’ai pas bien réussi mes pois. Et même si cette culture est intéressante d’un point de vue agronomique, je n’en referai pas en 2012. Mon assolement se partagera entre blé et colza, dont je vais quasiment doubler la surface.
« La volatilité des prix est toujours aussi forte »
Je commercialise mes récoltes en trois tiers : un tiers à la moisson, un autre en fonction des opportunités et un dernier en me basant sur la moyenne des cotations mensuelles sur un an. L’objectif est de sécuriser au maximum mon revenu car la volatilité des prix est toujours aussi forte. Personne ne sait aujourd’hui quels seront les prix dans les semaines et les mois à venir et nos exploitations sont de plus en plus difficiles à gérer. En 2010, mon résultat était de 70.000 € et il sera du même ordre en 2011. C'est pourquoi, je garde la même stratégie. En début d’année, je n’envisageais pas d’investir, malgré un parc matériel plutôt ancien. J’ai hésité à renouveler l’un de mes tracteurs mais j’y ai finalement renoncé. Et je n’investirai pas non plus l’an prochain. Je préfère consolider ma trésorerie et faire le maximum de réserves pour préparer ma retraite et assurer les études de mes deux enfants. »
10
Terre-net Magazine I Janvier 2012
© DR
Coordination rurale
Confédération paysanne
«L
’année 2011 a été très particulière. Avec un stock de fourrages assez faible en début d’année, la sécheresse m’a coûté cher. Il m’a d’abord fallu ensiler mon triticale alors qu’il est habituellement vendu. J’ai aussi acheté pas mal de paille, mais cela n’a pas été suffisant. J’ai alors anticipé la vente de neuf vaches laitières qui devaient être réformées un peu plus tard. Cela représente près d’un quart de mon troupeau. Alors que j’ai bénéficié d’une rallonge de quota de 10.000 l début 2011, j’enregistre à fin décembre un déficit de production de 15.000 l. A l’issue de la campagne laitière, je serai en sous-réalisation de 25.000 l. Au total, la sécheresse m’aura coûté 12.000 €. Malgré un prix du lait en hausse, je devrais réaliser grossièrement le même résultat disponible qu’en 2010 : autour de 17.000 €. Paradoxalement, mes stocks fourragers ont rarement été aussi hauts que cet hiver. La pluie arrivée au bon moment m’a permis de récolter 25 % de maïs en plus avec la même surface. L’automne très doux a favorisé la pousse de l’herbe. Je serai ainsi mieux armé que l’an dernier si un nouvel épisode de « La sécheresse m’a coûté sécheresse se produit. Pour 2012, je ne suis pas 12.000 € ! » forcément plus serein. Les nappes phréatiques sont au plus bas et le climat nous joue de plus en plus de tours. Or, sur mon exploitation, celui-ci est déterminant : il conditionne la moitié du résultat. Quant aux prix, j’entends ça et là qu’ils devraient se maintenir dans les mois qui viennent. Malheureusement, nous ne sommes jamais sûrs de rien. A plus long terme, avec la crise européenne, je m’interroge sur le budget de la Pac. Sera-t-il préservé ? En tout cas, sans plus de visibilité, je ne compte pas trop investir dans les deux prochaines années. »
Trois avis par mois Tous les syndicats sont sollicités, à tour de rôle, afin de garantir le pluralisme.
Et vous, quel bilan dressez-vous de l’année 2011 ? Quelles sont vos perspectives pour 2012 ? Exprimez-vous sur
www.terre-net.fr/forums
Jeunes agriculteurs Alexandre Rueche © DR
Céréalier, Yvelines. 160 ha (80 ha de blé, 20 ha d’orge, 38 ha de colza, 12 ha de jachères, 8 ha de pâtures). Activité de pension de chevaux.
«L
a visibilité sur les prix ne s’est guère améliorée en 2011 par rapport à 2010. Toujours aussi difficile, en effet, de prévoir l’évolution des marchés. Avant la moisson, j’ai engagé 30 % de ma production de blé à environ 190 €/t. J’ai livré 50 % de ma récolte à ma coopérative et j’espère un prix moyen de 170 €/t. J’attends d’honorer tous mes contrats pour vendre le reste. Au final, les prix sont globalement satisfaisants ; ce qui compense la baisse de rendement de 15 % observée à cause de la sécheresse. Mon résultat 2011 devrait être légèrement inférieur aux 47.000 € que j’ai dégagés en 2010. Grâce à deux bonnes années en termes de revenus, j’ai pu remplacer l’un de mes tracteurs par un modèle neuf et acheter un télescopique. Face à l’incertitude qui plane sur les marchés des céréales, je vais développer en 2012 mon activité de pension de chevaux, qui représente déjà 40 % de mes revenus. Actuellement, « Je sécurise il y a une forte demande. J’ai la chance d’être installé à proximité de Versailles et de mon revenu » Paris, donc d’une population assez aisée. La construction d’une nouvelle écurie me permettra d’augmenter ma capacité de 15 à 40 chevaux. J’ai aussi réduit mes coûts depuis que j’ai investi dans un aplatisseur à grains : les chevaux sont désormais nourris avec mes céréales. Grâce à cette diversification, j’ai pu embaucher, pour la moisson, un salarié que j’ai finalement gardé à mi-temps. A plus long terme, je commence à réfléchir à la manière de diminuer les coûts de production de mes cultures. Pour répondre notamment aux objectifs d’Ecophyto, je vais probablement devoir réinvestir dans du matériel plus précis, si possible avec d’autres agriculteurs. » Propos recueillis par Arnaud Carpon
Janvier 2012
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IMPACT
Votre horizon
Défi alimentaire de 2050
Vers une crise foncière faute de meilleurs rendements
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La volatilité des prix agricoles ne cesse de s’intensifier. En cause, principalement : une croissance de la demande que l’offre peine à satisfaire. Faute de gains de productivité et de terres disponibles pour produire, une crise économique mondiale d’origine foncière paraît inévitable. Premiers signes avant-coureurs, non des moindres : des stocks de report de fin de campagne très tendus en céréales depuis deux ans, un maïs Ogm qui ne tient pas ses promesses et, aux Etats-Unis, un programme de développement des biocarburants qui déséquilibre durablement les marchés agricoles mondiaux.
La demande en produits agricoles a été multipliée par trois en 45 ans et devra encore croître de 70 % d’ici 2050.
P
il faut produire 20 millions de tonnes suppléour se déplacer et se chauffer, le monde mentaires de céréales par an donc cultiver, serait-il prêt à s’affamer ? « La politique à rendements constants, 8,5 millions d’hecénergétique des Etats-Unis, basée sur le développement de la production de maïs tares de plus de blé, de maïs ou de riz. éthanol, pourrait conduire Or, dans les seules régions du à le penser. Alors que les Accroître l’offre monde disposant de terres enstocks mondiaux des prinalimentaire. core inexploitées – pays de la mer cipaux produits agricoles Noire et Amérique du Sud – l’inssont au plus bas, elle montre que la planète est prête à se priver tabilité politique dissuade les investisseurs potentiels. Ailleurs, en Chine et en Inde par de terres agricoles destinées à la production alimentaire. » exemple, l’urbanisation diminue les surfaces Ces affirmations sont d’autant plus éton- agricoles disponibles. nantes qu’elles émanent de Dan Basse, pré- Pour faire face à l’explosion de la demande sident d’AgResource et expert américain des de produits agricoles d’ici 2050 (+ 70 %), il faut davantage miser sur l’augmentation de marchés agricoles, que personne ne peut taxer d’altermondialiste. la productivité. En outre, celle-ci réduirait plus rapidement la volatilité des prix que ne pourrait le faire une meilleure transparence Explosion de la demande des marchés ou d’autres mesures du plan d’action du G20. Selon lui, la production de biocarburants n’est durablement envisageable que si elle repose sur celle de biomasse, avec des rendements énergétiques supérieurs à ceux actuellement obtenus pour le maïs. Alors qu’en réalité, elle réduit l’offre alimentaire, qu’il est pourtant nécessaire d’accroître chaque année pour nourrir entre neuf et onze milliards d’êtres humains en 2050, soit deux à quatre milliards de plus qu’aujourd’hui. Ainsi,
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Terre-net Magazine I Janvier 2012
Les Ogm déçoivent Dans un tel contexte, l’avenir de la recherche classique, assise sur la sélection variétale, est garanti. Car les Ogm déçoivent : ils ne font gagner que quelques années de productivité. La sécurité alimentaire des pays du Sud comme du Nord ne serait alors assurée que
Réduire nos gaspillages pour nourrir la planète Le volume total de nourriture perdue ou gaspillée chaque année dans le monde est équivalent à plus de la moitié de la production céréalière de la planète (2,3 milliards de tonnes en 2009-2010). Dans les pays en développement, 40 % des pertes se produisent aux stades de l’aprèsrécolte et de la transformation alors que dans les pays industriels, plus de 40 % des gaspillages sont le fait des détaillants et des consommateurs. (1) Tous les ans, ce que la population des pays riches gaspille équivaut à la production alimentaire nette de l’Afrique subsaharienne (230 Mt). En Europe et en Amérique du Nord, chaque consommateur gâche entre 95 et 115 kg par an, contre 6 à 11 kg seulement en Afrique subsaharienne ou en Asie du Sud et du Sud-Est. Conséquences : les pertes et les gaspillages alimentaires entraînent la dilapidation des ressources (eau, terre, énergie, travail et capital) et augmentent les émissions de gaz à effet de serre, contribuant ainsi au changement climatique et au réchauffement de la Terre. (1) Présenté les 16 et 17 mai 2011 en Allemagne, le rapport "Global food losses and food waste" révèle que les pays en développement et les pays industriels gaspillent 1,3 milliard de tonnes de nourriture par an dans quasiment les mêmes proportions.
Frédéric Hénin
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Pour nourrir entre neuf et onze milliards d’êtres humains en 2050, il faut produire 20 Mt supplémentaires de céréales par an. L’intégralité de l’article sur la réduction des gaspillages alimentaires mondiaux sur www.terre-net.fr/mag/12gaspillages
L’équilibre alimentaire mondial est "maïs dépendant"
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par l’obtention de nouvelles variétés, permettant d’améliorer les rendements partout sur Terre (et en priorité en Afrique où la croissance démographique sera la plus forte). Et comme les niveaux actuels des prix agricoles (équivalents à ceux de 1960) augurent de nouvelles augmentations, les marges attendues incitent à produire plus. Toutes les formes d’agriculture ont leur place pour relever le défi alimentaire, auquel sera confrontée la planète dans les prochaines décennies. Toutefois, l’agriculture paysanne multifonctionnelle (qui allie production et protection de l'environnement), moins consommatrice d’énergie fossile, jouera un rôle majeur en retenant davantage les populations dans les campagnes.
Pour alimenter les raffineries américaines d’éthanol, il faudra cultiver toujours plus de maïs aux dépens des cultures alimentaires.
Le maïs éthanol américain est aujourd’hui la clé de voûte de l’équilibre alimentaire mondial. Et la volonté de diminuer les subventions, que perçoivent les "farmers" pour cette culture, n’y changera rien : les experts sont convaincus que les prochaines hausses de prix du maïs compenseront le manque à gagner lié à la réduction des aides. Quoi qu’il en soit, les Etats-Unis sont prêts à importer des quantités massives de céréales afin de rentabiliser les investissements réalisés dans l’outil industriel. Mais, avec des variétés de maïs Ogm qui ne tiennent pas leurs promesses de rendement, le péril est imminent. Pour alimenter les raffineries d’éthanol, il faudra cultiver toujours plus de maïs aux dépens des cultures alimentaires. Toutefois, puisque les adventices deviennent de plus en plus résistantes, les producteurs de grains ne parviendront plus à lutter contre leur prolifération et les
maladies qui ressurgiront et par conséquent à répondre aux objectifs de rendement recherchés. Résultat : le maïs devrait tirer l’ensemble des prix des céréales vers le haut. Or, le blé sera davantage utilisé en alimentation animale afin d’accroître la production de viande en Amérique latine et en Océanie. Puisque celle-ci sera plus onéreuse à produire, son prix augmentera dans les étals. Néanmoins, elle sera de plus en plus consommée en Chine et par les classes moyennes des pays densément peuplés ; ceci compte tenu de l’évolution du régime alimentaire des populations concernées (baisse de la consommation de riz par exemple). Des tendances qui conduiront les ménages à consacrer une part croissante de leur budget aux dépenses alimentaires ! Source : Dan Basse, président d'AgResource
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Passe et impasse
L’assurance, l’autre système de soutien aux revenus
© DR
Sans fonds publics, « la libéralisation de l’agriculture c’est la fin des paysans », répète inlassablement Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture, lors de chacun de ses déplacements. Les paysans ont besoin de stabilité pour s’installer et investir. Les agriculteurs canadiens n’échappent pas à la règle. Sans aides ni politique de prix, Karl Herzog doit sa survie à un dispositif assurantiel complexe, pris en charge en grande partie par le gouvernement et qui lui garantit des revenus stables. En France, l’assurance récolte doit se développer avec de nouveaux outils fiscaux. Toutefois, François Jacques reste attaché à des soutiens au revenu qui relèvent du premier et du second pilier de la Pac.
Avec "AgriInsurance", en cas de mauvaise récolte, les agriculteurs sont indemnisés sur la base des rendements des dix dernières campagnes, ce quelle que soit la culture.
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Au Canada Karl Herzog à Springtein (Manitoba)
Rassuré car assuré !
M
ême fin stratège, Karl Herzog ne peut moitié moins de colza que les autres années et a dû faucher ses pois en juillet faute de imaginer être agriculteur sans contrats d’assurance pour se prémunir contre les rendement. Une telle situation aurait anéanti n’importe aléas climatiques, les chutes de rendement quel agriculteur français. Karl, lui, est habitué ou de prix. Au Canada, l’agriculture est un secteur à à gérer les crises : il a souscrit trois contrats d’assurance, couvrant chacun des risques risque ! Et contrairement aux agriculteurs européens, les producteurs canadiens ne différents. Chapeautés par "AgriStability", "AgriInsurance" l’aide à faire face aux baisses reçoivent pas d’aides directes pour soutenir leur revenu. En revanche, leur gouverne- de chiffre d’affaires tandis qu’"AgriInvest" agit ment subventionne un dispositif de contrats directement sur le revenu lorsque celui-ci n’est pas réalisé. "AgriStability" permet à Karl, d’assurance, que les agriculteurs peuvent de se constituer une épargne de sécurité, souscrire pour se protéger, entre autres, en cas de mauvais rendement ou de diminu- qu’il peut activer dès qu’il en a besoin. tion du chiffre d’affaires. Karl Herzog, agriEn cas de mauvaise récolte, quelle culteur à SpringS’assurer parce que que soit la culture, son contrat d’assurance récolte ("AgriInsurance") l’intein dans le Manil’agriculture est un demnise sur la base des rendements toba, traverse des dix dernières campagnes. Pour cette année une secteur à risque. le pois, cultivé pour la première fois mauvaise passe. cette année, ce sont ceux obtenus Sur ses 800 ha, dans la petite région naturelle, autour de les pertes sont lourdes. Après des semis pénalisés par des conditions humides et l’exploitation, qui servent de référence pour une sécheresse de deux mois et demi, la l’indemnisation. moisson a été catastrophique. Karl a récolté Par ailleurs, les agriculteurs ont le choix entre
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Terre-net Magazine I Janvier 2012
trois options : assurer 50, 70 ou 80 % de leurs rendements moyens. Plus le taux de couverture est élevé, plus la prime à payer le sera. Prudent, Karl a opté pour des contrats couvrant 80 % des rendements moyens de ses productions. Les deux tiers de la prime d’assurance, d’un montant total de 45.000 €, sont pris en charge à parts égales par la région et le gouvernement (15.000 € chacun).
A bon compte Pour le pois fauché en juillet, avec l’accord de sa compagnie d’assurance, Karl sera indemnisé à hauteur de 17 q/ha, soit 80 % du rendement moyen par hectare de la région. Avec un cours retenu pour cette culture à 132 €/t, l’assurance va lui verser 225 €/ha. Karl s’en sort à bon compte. L’indemnité couvrira la quasi-totalité de ses charges variables (semis, semence et un passage de Roundup) et de ses
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Au printemps, l’excès de précipitations a pénalisé les semis.
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En France François Jacques, agriculteur à Saint-Supplet (Meurthe-et-Moselle) et administrateur d’Orama
Une protection à trois étages
L
e système assurantiel canadien, soutenu massivement par le gouvernement, n’est ni "eurocompatible" ni adapté à la diversité des exploitations agricoles françaises : d’une part, les risques à couvrir sont trop importants ; de l’autre, les céréales sont faciles à assurer mais pas les autres secteurs de production, sans réassurance publique.
est aujourd’hui économique. Il faut renforcer l’interdiction d’importer des produits agricoles, ne respectant pas les normes sanitaires et environnementales imposées aux exploitants français, ou produits par des agriculteurs sans protection sociale. Au niveau de l’exploitation, l’assurance doit protéger davantage le revenu des exploitants en renforçant le dispositif existant. Ac-
Une caisse pour aléas Dans le cadre de la future réforme de la Pac, Orama demande la création d’une caisse pour aléas : chaque entreprise pourrait effectuer une provision en prévision d’éventuels accidents climatiques ou difficultés économiques. Les déductions pour aléas, limitées à 23.000 €, sont insuffisantes compte tenu de la dimension économique des exploitations.
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Prudent, Karl a opté pour des contrats couvrant 80 % des rendements moyens de ses productions.
charges fixes hors main-d’œuvre (remboursement des prêts fonciers, amortissement du matériel). Avec une indemnisation de 225 €/ha, la perte sera de 30 €/ha, soit 2.100 € sur ses 70 ha de pois. Néanmoins, c’est avec cette culture qu’il réalisera la meilleure marge nette cette année. Toutefois, l’estimation de rendement de la compagnie d’assurance (moins de 5 q/ha) ne sera pas retenue pour déterminer le niveau de production, qui servira de référence dans les prochaines années si Karl doit de nouveau être indemnisé.
Situation grave en colza Pour le colza, la situation est grave avec un rendement de seulement 10 q/ha et une perte de 120 €/ha. Karl sera certes indemnisé à hauteur de 14,5 q/ha, soit 80 % de son rendement moyen sur les dix dernières années. Mais avec un prix de 320 €/t, la compagnie d’assurance va lui verser une indemnité de 145 €/ha, qui s’ajoutera aux 320 €/ha provenant de la vente de la récolte. Avec des
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Mais surtout, adopter le système canadien imposerait de supprimer, pour le financer, l’ensemble des aides à l’hectare du premier et du second pilier de la Pac. Or, la proposition de la Commission européenne pour la Pac de l’après 2013 ne va pas dans ce sens. En fait, la meilleure protection à apporter aux agriculteurs européens serait des outils de régulation de marché efficaces car le principal risque, auquel ils sont confrontés,
tuellement, le mécanisme d’intervention en vigueur limite les baisses de prix en retirant des produits agricoles du marché. En 2009, la Commission a ainsi prélevé jusqu’à 3 Mt d’orge, alors que les cours étaient au plus bas, pour les remettre à la fin de l’année 2010 en réalisant du reste une plus-value conséquente.
François Jacques estime que « l’assurance doit protéger davantage le revenu des exploitants. »
charges de 565 €/ha, la baisse de revenu sera alors de 100 €/ha. Un manque à gagner que Karl pourrait limiter s’il parvenait à vendre son colza à un meilleur prix. Au total, grâce à son contrat "AgriInsurance", Karl percevra une indemnité de 70.000 € puisque les rendements de toutes ses productions sont désastreux cette année. Avec "AgriInvest", il complétera son indemnisation à hauteur de 85 % de son revenu net moyen des cinq dernières années. L’indemnité octroyée sera là encore de 70.000 € environ. Elle permettra de compenser, en partie, les pertes qui restent à combler, "AgriInsurance" ne portant que sur 80 % du chiffre d’affaires. "AgriInvest" vient ainsi en appui d’"AgriInsurance", qui n’est pas suffisant cette année au regard du préjudice subi. Avec ces deux contrats, Karl parvient à équilibrer son manque à gagner mais sans dégager de revenu. D’ici la prochaine campagne, il puisera sur ses fonds personnels pour vivre. Car, bien que 2011 ait été l’une des pires années de sa carrière, l’agriculteur ne pense pas utiliser son épargne de réserve ("AgriStability"). Les sommes attribuées (jusqu’à 1,5 % du revenu annuel) sont abondées par le gouvernement pour être réintégrées au revenu imposable les années déficitaires. Ainsi, l’Etat est sûr que l’agriculteur n’activera son compte épargne que s’il subit des dommages substantiels. Rémi Pech , élève ingénieur à Purpan, avec Frédéric Hénin
Le système assurantiel ainsi envisagé constituerait alors le troisième niveau du dispositif de régulation du revenu des agriculteurs. Bon marché pour qu’une majorité d’exploitants souscrivent un contrat, il les protégerait avec une franchise de 30 % contre les coups durs, les Dpu jouant un rôle d’amortisseur du revenu. Propos recueillis par Frédéric Hénin
L’assolement de l’exploitation Lin oléagineux : 280 ha. Canary seeds (graines pour oiseaux, Ndlr) : 180 ha. Soja : 130 ha. Colza : 100 ha. Pois : 70 ha. Timothey seeds (herbe, Ndlr) : 40 ha.
Le recours aux assurances évite la faillite Avec l’arrivée tardive du printemps au Canada et pour profiter au mieux du marché, Karl calcule son assolement en fonction des prévisions de production dans les autres régions de l’hémisphère nord. Mais parfois, les contraintes météorologiques le conduisent à l’ajuster au dernier moment. Et lorsque les aléas climatiques se succèdent comme cette année, le recours aux assurances évite la faillite. Tout d’abord, les plantes ont eu du mal à germer et à lever. Ensuite, pendant l’été, leur développement a été freiné par le manque d’eau et de nutriments : en effet, au printemps, le sol saturé en eau a entraîné une atrophie de leur système racinaire. Les rendements en ont bien évidemment pâti : ceux de Karl ont été réduits jusqu’à près de 50 % pour les cultures arrivées en fin de cycle.
Selon vous, quel serait le dispositif d’assurance le mieux adapté à l’agriculture ? Discutez-en sur
www.terre-net.fr/forums
Terre-net Média : Terre-net.fr - Elevage-net.fr - Terre-net-Occasions.fr - Terre-net-WebTV.fr I Janvier 2012
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INFLEXION
La valeur ajoutée est à vous
Aei
La richesse d’une démarche commune de progrès L’Aei, Agriculture écologiquement intensive, fait beaucoup parler d’elle. Et un tel engouement ne peut s’imaginer sans un retour sur investissement à la hauteur des efforts à fournir. En effet, avec ce concept, se profile une mutation profonde des pratiques pour réussir à produire plus et mieux. Pourtant, alors que son nom semble sorti tout droit d’un manuel de marketing, les adeptes de l’Aei prêchent pour une démarche fédératrice dénuée de toute velléité pécuniaire.
L’Agriculture écologiquement intensive inscrit les pratiques agricoles dans une démarche de progrès permanent.
© Terre-net Média
A
I N I T I AT I V E
associer écologique et intensif suscitant l’intépparue au grand jour en 2008, pendant rêt et le débat. Hubert Garraud, président de le Grenelle de l’environnement, l’Agriculture écologiquement intensive inscrit les Terrena, soupçonnée de vouloir reprendre l’idée à des fins économiques, défend l’impratiques agricoles dans une démarche de plication de sa structure. Il explique « qu’une progrès permanent. Elle vise à amplifier les coopérative se doit d’assurer la pérennité de l’activité agriprocessus naturels inhé« Un guide, pas un rents à toute activité cole en accompagnant le nouveau label. » changement ». agricole, plutôt que de les forcer, pour atteindre des niveaux de production identiques voire Aujourd’hui, Agrial, Terrena et Triskalia ont désupérieurs. Ainsi, Jean-Luc Fossé, agriculteur cidé de créer, avec trois écoles (Agrocamet représentant des Chambres d’agriculture pus Ouest, groupe Esa et Oniris), une chaire de Bretagne, considère « l’Aei comme un école-entreprise dédiée à l’Aei. Les coopéguide et non un nouveau label ou cahier des ratives consacreront plus d’un million d’euros charges ». sur cinq ans au financement de programmes d’enseignement et de recherche. Un engagement financier en contrepartie Pourtant, telle une marque déposée, le nom Aei a contribué à la diffusion du concept : duquel les investisseurs pourraient espérer
Une valorisation complexe À une époque où l’économie dirige le monde, quel avantage peut prévaloir sur celui d’une meilleure rémunération ? « L’objectif
Christine Le Vacon, éleveuse laitière au Foeil dans les Côtes-d’Armor « Une question d’image »
© DR
Christine Le Vacon, ici avec son mari Gérard, témoignent sur l’Aei au Space 2011.
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une meilleure valorisation des productions. Marie-Laure Louboutin, responsable développement durable de Triskalia, avoue pourtant qu’il n’y a pas, à ce jour, « d’axe de valorisation possible pour les produits issus de l’Aei ». « La réglementation concernant les étiquettes alimentaires et l’arrivée de l’étiquetage environnemental rendent la démarche trop complexe. Agri Confiance commence seulement à trouver un écho auprès des consommateurs, alors que la certification existe depuis vingt ans. »
Terre-net Magazine I Janvier 2012
« L’Agriculture écologiquement intensive prend en compte l’intérêt économique de l’agriculteur. La réflexion passe par le maintien de la rentabilité de l’exploitation. C’est ce critère qui rend cette initiative accessible et intéressante. Nous entrons dans une démarche de progrès, nous
améliorons nos pratiques, en conservant notre niveau de rémunération. L’Aei reste pour l’instant cantonnée au monde agricole. Pourtant, les gens sont demandeurs. Aujourd’hui, tout le monde ne peut pas acheter bio à cause du prix. Alors des produits moins chers avec
une qualité environnementale supérieure, cela relève de l’intérêt de tous. Peut-être plus tard, l’Aei nous permettra d’être payés plus. Pour l’instant, nous faisons des efforts surtout pour une question d’image. »
pour Triskalia est d’innover dans l’intérêt des agriculteurs. L’Aei sert d’outil de réflexion. La mutualisation des moyens permet d’avancer plus vite et dans le même sens. L’Aei fait beaucoup parler d’elle, mais sa reconnaissance n’est pas notre préoccupation majeure. Sinon, ce n’est pas dans la formation des agriculteurs, techniciens et étudiants que nous aurions investi. » Selon Hubert Garraud, l’Aei crée une chaîne de valeurs « grâce aux retours sur investissement obtenus d’une culture à l’autre dans la rotation et parce qu’elle rompt la dépendance économique aux intrants ». Lors des Entretiens 2011 de l’association, les intervenants ont confirmé que les systèmes orientés vers l’Aei n’étaient pas pénalisés économiquement.
La distribution s’engage L’agriculteur et l’ensemble des acteurs du monde agricole semblent pouvoir y trouver leur compte. L’Aei n’a donc pas plus d’ambitions ? Et la reconnaissance des consommateurs, de la société civile ? Une lueur d’espoir se dessine avec l’adhésion de Système U à l’association. Cependant, Thierry Desouches, responsable des relations extérieures au sein du groupe, précise que l’enseigne vise une démarche vertueuse plutôt qu’une opération de communication. « Nous cherchons à privilégier, pour nos produits, des pratiques qui reflètent les évolutions positives de l’agriculture, en restant modestes et prag-
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Michel Griffon, agronome et économiste, directeur général adjoint de l’Agence nationale de la recherche, est à l’origine du concept de l’Aei qu’il explique régulièrement (comme ici au space 2011).
matiques, dans une démarche constructive à long terme. Il ne s’agit pas de faire du green washing (utilisation abusive des valeurs écologiques, Ndlr). » Mais, de toute façon, le sconsommateurs sont ils prêts à payer pour la qualité ? D’après un sondage Tns-Sofres de 2008, seuls 25 % d’entre eux
déclaraient porter attention aux signes de qualité sur les produits alimentaires. Pour 78 % , le prix reste le premier facteur déterminant l’acte d’achat. Mathilde Carpentier
L’interview vidéo de Michel Griffon, à l’initiative du concept de l’Aei, sur
www.terre-net.fr/mag/12aei
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Prix des céréales Les fondamentaux sont négligés Blé, orge, maïs. Aucune des trois productions de céréales n’y échappe : des décisions politiques parfois contradictoires modifient le fonctionnement des marchés, en l’éloignant des fondamentaux. Efficaces un temps, celles-ci ne peuvent que conduire à des corrections brutales.
L’institut américain publie en effet mois après mois, dans ses rapports, des prévisions de consommation équilibrées pour l’alimentation animale. En revanche, celles de transformation en éthanol sont sous estimées. Or, la Chine pourrait importer jusqu’à 10 Mt de maïs. La filière animale n’a jamais dégagé autant de marges compte tenu des débouchés à l’export et les usines de distillation fonctionnent au maximum de leurs capacités. Ainsi, la fin des subventions à la transformation aura un impact sur les prix que le marché n’anticipe pas.
Aucune hypothèse viable Dans ces conditions, les prévisions "politiques" de stocks de report aux Usa (22 Mt pour le maïs) devraient pousser les opérateurs à réagir. Or, ceux-ci semblent se contenter de ces publications pour se positionner, aveuglés par le gouvernement fédéral attaché à l’indépendance
énergétique et surtout sensible au retour de l’inflation. Les matières premières sont en effet de plus en plus connectées entre elles.
ché abondantes au début de l’année 2012 ; les céréaliers ayant préféré pour l’instant. stocker leur blé
Ces scénarios ne reposent donc pas sur des hypothèses viables, prenant réellement en compte les fondamentaux des marchés. Une correction s’imposera tôt ou tard, avec une demande ou des perspectives d’exportation revues à la baisse.
Mais, dans le même temps, le marché ne Blé tendre rendu Rouen semble pas avoir intégré les conséquences de 300 la280sécheresse de cet automne, qui a conduit à la260perte de 2,5 millions d’hectares de blé. Ce 2010-2011 qui 240 laisse penser qu'il faille craindre la réintro220 duction de la taxe à l'exportation. Mais quelle 200 sera alors l’attitude de la Russie ? et n-1 la 180 Dans un tel contexte, le coursComparaison de l’orgen sera 2011-2012 178sera €/t 170 variable d’ajustement : cette15/12/2010 céréale=ne 15/12/2011 = 119 /t 160 réutilisée dans les formulations des aliments 140 que si la différence de prix avec le2009-2010 maïs la rend 120 plus compétitive.
Corrections brutales De nombreuses externalités modifient le fonctionnement des marchés. Le faible débit du Danube et les capacités de stockage insuffisantes de maïs rendent les marchandises moins disponibles. Et les décisions politiques successives, parfois contradictoires, ajoutent de l’instabilité aux marchés ou les rendent amorphes. Elles modifient leur fonctionnement en s’éloignant des fondamentaux ce qui ne pourra conduire, au final, qu’à des corrections brutales. C'était le cas du blé. En 2010, l’annonce de l’embargo en Ukraine et en Russie a eu davantage d’incidences que les perspectives de production mondiales, qui s’inscrivaient dans la normale. Cette année en revanche, comme le retour de l’Ukraine sur les marchés du blé a été contrarié par l’instauration de la taxe à l’exportation, les opérateurs s’attendent à des mises sur le mar-
100
juil.
août
sept.
oct.
nov.
déc.
janv.
fév.
mars
avril
mai
juin
Frédéric Hénin
Maïs FOB Bordeaux 240 230 220
2010-2011
2010-2011
210 200 190 180
Comparaison n et n-1
170
15/12/2010 = 186 /t
160
15/12/2011 = 215 /t
150
2009-2010
140
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u cours de l’hiver prochain, il faut s’attendre à des corrections sur les marchés car les cours actuels des principales céréales sont pollués par des externalités (facteurs extérieurs à la production, Ndlr) et par des décisions politiques imprévisibles. Gil Kressmann, consultant, qui intervenait aux "Journées des matières premières 2011" de l’Aftaa, appuie ses propos en constatant par exemple l’incohérence entre les cours du maïs à Chicago et les prévisions mensuelles de l’Usda.
130 120 110 100
Colza rendu Rouen
ENGRAIS
560 540
2010-2011
520 500
Toujours sous pression en 2012
Estimation 460 des2010-2011 livraisons d’engrais minéraux en France (cumul de440 la campagne à fin août) 480
L
e manque d’intérêts "acheteur", observé au début du mois de décembre, a largement pesé sur les cours des engrais d’autant, qu’avec la crise de la zone Euro, les opérateurs sont restés attentifs à l’évolution macroéconomique. Cette correction importante des cours de l’urée à l’échelle internationale s’est traduite, au niveau français, par un repli à 385 €/t départ port.
420
Gaël Paugam
PRODUITS
02/09/2010 = 375 /t
380
kt
360 340 320 300
SIMPLES
280 260 240
Concernant l’ammonitrate, le début d’année 2012 sera crucial : de nombreux besoins restent à couvrir en raison du retard dans les livraisons sur le début de campagne, que montrent les derniers chiffres de l’Unifa. La logistique, quant à elle, devra suivre. Le marché des engrais phosphatés et potassiques est également sous pression, avec une révision possible des prix à la baisse au cours des premières semaines de 2012. Mais sur le long terme, les tendances restent à la hausse (voir page 26) donc couvrir ses besoins en début d'année pourrait s'avérer être une bonne stratégie.
Comparaison n et n-1
400 2011-2012
220
02/09/2011 = 443 /t Var. %
N
(A)
1585
P2O3
(B)
135
K2O
(B)
214
-3
(B)
330
-11
(B)
47
-53
BINAIRES PK DAP.MAP Autres NP+NK+NPK TOTAL COMPOSÉS TOTAL GÉNÉRAL
(B)
-17 2009-2010 -14
228
+52
605
-2
2540
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© Unifa
A
Campagne : (A) 1er juillet - 30 juin, (B) 1er mai - 30 avril Var. % : variation par rapport à la même période de la campagne précédente.
Pôle engrais : cotations, analyses et tendances NPK à 7 jours sur www.terre-net.fr/cours_marches_agricoles
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Terre-net Magazine I Janvier 2012
Contrats laitiers Une année 2012 cruciale pour les éleveurs La contractualisation laitière, imposée par Bruno Le Maire, a ouvert deux chantiers majeurs pour les éleveurs : la structuration des organisations de producteurs (OP) et la gouvernance des coopératives. Avec la publication du décret français, qui reconnaîtra officiellement les OP, et l’année internationale des coopératives en 2012, les prochains mois s’annoncent déterminants.
I
maginons. « Depuis qu’il s’est installé éleveur laitier en 2015, Louis est acteur de sa filière. Il a un contrat avec son OP, ellemême adhérente à la grande OP de son bassin de production. Cette dernière lui a permis d’acquérir son volume de production et son contrat avec un prix rémunérateur garanti. » Ce projet de filière laitière à l’horizon 2016, proposé par Jeunes agriculteurs, deviendra-t-il une réalité dans cinq ans ? Sur le terrain, les organisations de producteurs se mettent en place progressivement depuis plusieurs mois. Mais, ce nouveau cadre de représentation des éleveurs soulève plusieurs débats.
Absence de consensus D’abord, la question de la structuration des organisations de producteurs exacerbe les clivages syndicaux. Dans l’attente du décret sur les OP, la Fnpl prône un regroupement vertical par entreprise pour négocier le prix avec chaque industriel. Elle préconise également la mise en place d’OP de bassin en charge de la "la mobilité des contrats" et donc de la gestion des volumes.
Par ailleurs, la création d’une interprofession et d’une OP européennes n’apparaît pas réalisable au regard de l’absence de consensus entre producteurs eux-mêmes. Ensuite, la reconnaissance de fait, par le Paquet lait européen, des coopératives laitières comme organisations de producteurs, pose la question de leur gouvernance. Cette dernière est de plus en plus remise en cause par les adhérents eux-mêmes, qui ne distinguent plus les limites entre leur intérêt et celui du groupe. Le double rôle des dirigeants de coopératives, qui deviendront représentants d’OP, est décrié. Si l’Apli refuse la publication du décret en l’état, la Fnpl, elle, propose de mieux séparer les différents rôles qu’assurent les élus des groupes coopératifs. 2012 ayant été consacrée "année internationale des coopératives", les prochains mois permettront au moins de débattre de cet épineux sujet et, au mieux, de clarifier les choses. Arnaud Carpon
Un projet auquel s’opposent l’Apli, la Coordination rurale et la Confédération paysanne qui, dénonçant une forme d’intégration, lui préfèrent France MilkBoard, une organisation transversale nationale qui représenterait tous les producteurs.
© Terre-net Média
Confusion des genres
Le projet de filière laitière à l’horizon 2016, proposé par Jeunes agriculteurs, deviendra-t-il une réalité dans cinq ans ?
Prix de référence lait, tourteaux… Rejoignez le club des éleveurs sur www.elevage-net.fr/observatoire-marches
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PERFORMANCE PRODUCTION
Vos challenges techniques
Semis précoce de maïs Une "mini-serre" pour un bon départ Semer les maïs de bonne heure n’est pas toujours une mince affaire. Surtout lorsque les rayons du soleil des mois de mars et d’avril peinent à réchauffer les terres. Ainsi, dans l’Ouest, le semis précoce de maïs sous plastique revient au goût du jour. C’est le choix qu’a fait Cédric Riochet, convaincu de l’intérêt économique de la plasticulture et particulièrement du concept de semis sous "mini-serre", développé par la société Samco.
Sous la "mini-serre", les conditions de germination sont idéales.
La question de l’agriculteur
Ses solutions et les conseils des experts
Cédric Riochet
«S
Polyculteur-éleveur en Gaec à Conquereuil (Loire-Atlantique). 110 ha de maïs en plasticulture. 140 vaches laitières.
« Nos terres sont très hétérogènes et relativement froides au début du printemps. Pour assurer la levée précoce des maïs et gagner en rendement, nous avons trouvé une solution : la plasticulture. Depuis une trentaine d’années, nous semons nos 110 ha de maïs le plus tôt possible sous un film en plastique. Pour nos maïs grain, nous avons essayé l’an dernier le système de la société irlandaise Samco. Les graines lèvent sous une "mini-serre", qui fait gagner sept à huit degrés. Le film plastique est pré-troué sur la ligne de semis, ce qui permet aux jeunes plants de maïs de transpercer la bâche au stade six-huit feuilles. En semant au 20 mars, nous avons récolté 135 q/ha avec ce système et 120 q/ha en plasticulture conventionnelle, tandis que la moyenne dans la région avoisine plutôt les 90 q/ha. »
© DR
LA QUESTION
© Samco
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Terre-net Magazine I Janvier 2012
emer le maïs tôt améliore le rendement en grains et la qualité des fourrages, explique Daniel Potion, technico-commercial chez Floch Appro dans le Finistère. Depuis cinq à six ans, avec le changement climatique, nous constatons que les dates de semis avancent en moyenne de deux à trois jours par an. Pour réussir un semis précoce, l’essentiel est d’attendre que le sol soit suffisamment ressuyé. Ce paramètre me semble plus important que la température du lit de semence. » Depuis deux ans, en lien avec la société Samco, Daniel Potin mène des essais de semis de maïs sous "mini-serre" plastifiée. « En maïs grain comme en fourrage, les résultats sont convaincants. Comparé à un semis en sol nu, nous avons récolté 40 à 50 q/ha de grains supplémentaires et 7 à 8 t de MS de plus en fourrage. Les maïs contiennent davantage de grains ; de ce fait, l’ensilage gagne en Ufl. » Habituellement, le film plastique se situe au ras du sol : la graine est déposée en perçant un trou à travers celui-ci. Le film plastique de Samco, lui, forme une "miniserre" à une dizaine de centimètres au-
dessus du sol. Dessous, les conditions de germination sont idéales et les plants se développent très rapidement. La plastisemeuse de Samco a été mise au point par un agriculteur irlandais il y a une dizaine d’années. Aujourd’hui, près de 80 % des surfaces en maïs du pays sont semées avec cette technique. Cédric Riochet, agriculteur installé en Gaec au sud de Rennes, a découvert le concept Samco au Sima. « C’est incroyable comme ça pousse vite sous la bâche, aussi bien le maïs que les mauvaises herbes ! Mais, les adventices, elles, meurent lorsqu’elles touchent le film. » Le long des deux lignes de semis, le film plastique est percé de petits trous. Les plants de maïs viennent perforer la bâche au stade 6-8 feuilles.
Levée homogène « Mon objectif est d’assurer une levée homogène dès que le climat et le sol le permettent. En plasticulture, je sème fin mars si le sol est suffisamment ressuyé. Semer précocement m’autorise à choisir des variétés de maïs grain avec des indices 400, à récolte plus tardive donc plus productives. » En maïs fourrage, les essais menés par Daniel Potin dans le Finistère ont montré
« Incroyable comme ça passe vite sous la bâche ! »
© Samco
qu’il est possible d’utiliser des variétés avec des indices de précocité supérieurs à 400, alors qu’en sol nu, ces derniers oscillent habituellement entre 240 et 270. « Attention cependant, toutes les variétés n’arrivent pas à passer à travers le film plastique aussi facilement. Il faut que leur tenue de tige soit suffisante, qu’elles n’aient pas trop tendance à s’enrouler sur elles-mêmes et qu’elles se déroulent rapidement une fois la bâche transpercée », avertit Daniel Potin.
Pas d’engrais starter Avec le système Samco, les plants développent un chevelu racinaire particulièrement dense. D’après Daniel Potin, « c’est en grande partie pour cette raison que les rendements obtenus sont supérieurs. Le maïs explore le sol plus en profondeur et profite bien des éléments nutritifs. Peut-être une solution à étudier pour réduire les fuites de nitrates dans les bassins versants sensibles... »
qu’elle sème, un mélange d’herbicides de prélevée, sous la bâche et dans l’inter-rang. Un bon moyen de maîtriser les adventices. « Pour assurer, nous avons effectué un désherbage en pré-semis avant la préparation du lit de semence, détaille Cédric Riochet, Mais, ce premier passage s’est avéré peu utile. » Daniel Potin précise : « Pour améliorer l’efficacité des herbicides en pré-semis et prélevée, le travail du sol ne doit pas être trop motteux. Il est possible de faire un rattrapage après le semis car la solution traverse le film plastique. Néanmoins, je déconseille le système Samco dans les parcelles infestées de vivaces. » Au total, avec ce mode de plasticulture, le coût du programme de désherbage varie entre 65 et 80 € par hectare. Autre avantage du film plastique Samco selon Cédric Riochet : il est oxo-dégradable. Une fois la culture installée, il se dégrade sous l’action de la lumière et de l’oxygène. « Il n’y a plus aucune trace du plastique à l’issue de la récolte », affirme le technicien. Par ailleurs, les bords des bâches, enfouis profondément, ne s’envolent pas facilement. « Malgré un surcoût de l’ordre de 300 €/ha, semer du maïs sous plastique me fait gagner plus de 40 q/ha par rapport à un semis en sol nu. Financièrement, je m’y retrouve largement », confie l’agriculteur.
« 40 à 50 q/ha »
Lors du semis, Cédric Riochet n’utilise pas d’engrais starter, riche en phosphore et en azote solubles, pour accélérer la levée, assurer le sevrage de la graine et le développement racinaire. Côté désherbage, la plastisemeuse développée par Samco pulvérise, en même temps
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1) La plastisemeuse de Samco pulvérise, en même temps qu'elle sème, un mélange d'herbicides de prélevée. 2) Les maïs perforent le film au niveau des pré-trous situés le long de la ligne de semis. 3) Pour perforer la bâche, il faut des variétés avec des caractéristiques agronomiques particulières. 4) Une levée plus précoce et homogène, ainsi qu’un développement racinaire dense et profond, assurent un meilleur rendement.
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PLEINS PHARES
Au coeur du machinisme
Best of 2011
Le “top of the top”des nouveautés en machinisme
Pour retracer l’année écoulée riche en nouveautés, la rédaction de Terre-net Média vous propose de revenir sur celles qui ont marqué chaque mois. Voici donc tout ce qu’il faut retenir de la planète machinisme 2011.
L
Mars
© Hardi-Evrard
’année 2011 fût celle du renouveau, avec la reprise des investissements des agri-décideurs et des innovations en abondance grâce aux nombreux salons. Les normes antipollution Stage 3B, en vigueur depuis le 1er janvier 2011 pour les tracteurs de plus de 177 ch, imposent aussi aux constructeurs un rythme soutenu dans le développement des moteurs. Autre axe de travail de la filière des agroéquipements : la démocratisation de l’Isobus et, plus généralement, de l’assistance électronique. Des prototypes et des concepts ont également laissé entrevoir l’avenir du machinisme agricole et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’annonce passionnant. Pour n’en citer que quatre : le système V2V de Case IH (médaille d’or au Sima) avec la batteuse qui guide le tracteur pendant la vidange de la trémie, la traction entièrement repensée de l’Etrion de Claas, le GuideConnect de Fendt (médaille d’or à l’Agritechnica), qui permet à un chauffeur de travailler avec deux ensembles tracteur-outil et la deuxième génération de tracteurs à hydrogène chez New Holland.
Hardi-Evrard pulvérise les limites de la précision Après les automatismes de rinçage et les coupures de tronçon par Gps, Hardi-Evrard va plus loin dans la pulvérisation de précision avec sa gestion électropneumatique des porte-jets à quatre sorties. L’Opti-Spray permet, via le Bus Can du boîtier Regulor 6, de faire varier le volume hectare à vitesse constante sur les plages d’utilisation des buses, ou de travailler avec une plus grande variabilité de vitesses.
Janv
Des nouveaux T pour les normes Stage B
New Holland a été l’un des premiers tractoristes à présenter des nouveautés conformes aux normes antipollution Stage 3B (ou Tier 4i). Profitant du savoir-faire du groupe Fiat et des moteurs Fiat PowerTrain, la marque a choisi la technologie Scr pour ses tracteurs T7, T8 et T9. Parmi les autres équipements : une transmission Cvt Auto Command, un accoudoir SideWinderTM et une poignée multifonction Command GripTM.
© John Deere
© New Holland
Avril
John Deere presse la cadence
20 % ! C’est le gain de productivité, garanti par John Deere, pour ses presses à chambre variable 960 et 900 dont la structure arrière, souple et légère, s’ouvre et se ferme en moins de cinq secondes. Par ailleurs, avec le Baler Automation, récompensé d’une médaille d’or aux Sima Innovation Awards, la presse commande automatiquement l’arrêt du tracteur quand la balle est formée, puis l’éjecte et informe le chauffeur qu’il peut redémarrer.
Fév
Farmall, retour d’un nom chargé d’histoire
C’est sur le Sima que Case IH a dévoilé ses Farmall C. Plus qu’un clin d’œil à l’histoire de la marque, ces "Quantum européens" inaugurent une nouvelle cabine à plancher plat avec le toit ouvrant Sky Vision. Essai transformé à l’Agritechnica avec le lancement de deux séries supplémentaires, les Farmall A et U. Objectif du constructeur : proposer un tracteur au rapport coût-efficacité optimisé sur une plage de puissance de 45 à 110 ch.
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Terre-net Magazine I Janvier 2012
© Amazone
© Case IH
Mai
L’année de l’agriculture de précision
2011 fut incontestablement l’année de l’agriculture de précision, thème de Terre à Terre et de l’Agritechnica. Amazone s’est fortement impliqué dans cette problématique. Le Gps Switch, mis à l’épreuve par l’agri-essayeur de Terre à Terre, Aurélien Chainé, fait varier, sur le modèle des coupures de tronçon des pulvérisateurs, la largeur d’épandage et évite les recoupements. A souligner également : le terminal Isobus Amapad présenté à l’Agritechnica.
Sept
© Terre-net Média
© Massey Ferguson
Juin
Le plus beau tracteur de l’année
Une surprise vu le classement "chauviniste" de l’innovation de l’Agritechnica : le plus beau tracteur de l’année, récompensé en Allemagne par le Golden Tractor for Design 2012, est français ! Sous leurs lignes agressives, les Massey Ferguson 7600 sont équipés d’un 6 cylindres maison Stage 3B, d’un un nouveau joystick multifonction et, en option, d’une suspension hydropneumatique paramétrable OptiRide Plus.
Jour J pour JD
Ce n’est pas en Normandie mais à Lisbonne que le géant américain a débarqué avec une multitude de nouveautés. Tracteurs, pulvérisateurs, récolte, aucune gamme n’a été laissée de côté. A retenir entre autres : les nouveaux 7R, élus tracteurs de l’année à l’Agritechnica. Pour répondre aux normes stage 3B, ces derniers disposent d’une motorisation utilisant l’Egr couplé à un Fap. Ils possèdent aussi la transmission robotisée 100 % automatique CommandQuad Eco.
Oct
© Väderstad
Juil
Un nouveau rythme pour le semis chez Väderstad © Fendt
Avec son semoir monograine Tempo, le constructeur suédois promet un chantier de précision jusqu’à 15 km/h ! Pour y parvenir, il s’appuie sur une distribution électrique développée en interne et sur 325 kg de pression au niveau des éléments semeurs. Deux versions sont disponibles pour ces outils capables de semer maïs ou tournesol : 6 ou 8 rangs, avec un inter-rang de 70, 75, 76,5 ou 80 cm.
Fendt 700 : la technologie au service du confort
La marque de Marktoberdorf a dévoilé sa gamme de 700 en deux temps : d’abord les 720, 722 et 724 de 200, 220 et 240 ch au siège en juillet, puis les 714, 716 et 718 de 145, 165 et 180 ch à l’Agritechnica. Principales évolutions : la cabine VisioPlus avec pare-brise panoramique et le dispositif VarioActive, qui amplifie la direction à basse vitesse et n’intervient plus si la vitesse augmente pour des raisons de sécurité. © Krone
Août
Nov
Pour les chauffeurs pressés !
Krone lance la première presse-enrubanneuse non-stop du marché et annonce des débits de chantier jusqu’à 50 % supérieurs à un ensemble classique presse-enrubanneuse. Le secret de cette performance ? Une chambre préliminaire qui récolte le produit durant le processus de liage par filet, permettant ainsi de continuer à progresser tout en liant et déchargeant des balles.
© Claas
Déc
Avec l’Axion 900, Claas investit le segment des fortes puissances en conventionnel. Et avec des modèles de 320 à 410 ch, l’Axion 900 est même capable d’aller "chatouiller" le Xérion. Concernant les normes antipollution, un partenariat avec un nouveau motoriste, Fpt, a été retenu. Un cas isolé ou précurseur d’une nouvelle stratégie : l’avenir le dira. A noter côté confort : une transmission Cvt, une régulation moteur maison et une interface homme-machine ergonomique.
Tous les articles et vidéos sur les nouveautés 2011 sont dans l’observatoire machinisme sur www.terre-net.fr
© Same Deutz-Fahr
Claas Axion 900 : le début d’une nouvelle lignée ?
une nouvelle ère pour Sdf
L’arrivée d’un nouveau Pdg, Patrick Verheecke, à la tête de la filiale France du groupe, s’accompagne d’une réidentification des marques, Deutz-Fahr restant la marque premium du groupe. En parallèle, de nombreux produits font leur apparition au catalogue, notamment les tracteurs série 7, les 7230 et 7250, badgés de la nouvelle nomenclature et proposant la transmission Ttv jusqu’à 263 ch. Matthieu Freulon
Terre-net Média : Terre-net.fr - Elevage-net.fr - Terre-net-Occasions.fr - Terre-net-WebTV.fr I Janvier 2012
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PLEINS PHARES
Les incontournables du machinisme
Neigera, neigera pas ?
Anderson BioBaler WB-55
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© DR
Bientôt sur le marché français via Cgao Import Export, ce "Pacman" à biomasse ne recule devant rien.
Tirant les leçons des deux derniers hivers, les constructeurs ont remis au goût du jour leurs solutions pour le déneigement et le salage. Magsi propose ainsi, depuis cette année, une saleuse et une nouvelle génération de lames à neige
Samson Spe / B
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D’une largeur de 4,5 ou 5 m, le combiné de semis repliable Venta Ncr de Kuhn a été conçu pour atteindre des débits de chantier élevé tout en gardant un gabarit routier de 2,85 m. Côté capacité, la trémie embarque 1.600 l de semence, dont la mise en terre est assurée par la barre de semis Seedflex.
Disponible en 17 et 21 m3, cette série d’épandeurs Samson se veut avant tout modulable, avec huit configurations possibles, pour épandre tout type de matières organiques.
La phrase du mois
Design by Giugiaro, Svp !
Same Deutz-Fahr : 3 marques, 3 identités différentes. Enfin !
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« C’est un changement stratégique important… pour mieux satisfaire nos clients et optimiser notre organisation de distribution. » Patrick Verheecke, Pdg de Same Deutz-Fahr France.
Dpx millésime 2012
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Sulky revoit ses Dpx, destinés aux exploitations de polyculture-élevage, en lançant trois modèles qui peuvent épandre 900 à 2.700 l d’engrais sur 9 à 28 m. Notez que le plus gros, le Dpx 28, existe en version Vision Wpb à pesée permanente embarquée.
Textos « Leroy est mort ! Vive Leroy ! » Après avoir distribué la marque Massey Ferguson pendant de nombreuses années, le groupe Leroy vient d’annoncer son changement de carte au profit de Mc Cormick. Puissance et mise en confiance Deux qualificatifs qui siéent parfaitement au petit dernier des quads de Kawasaki. En effet, malgré un positionnement d’entrée de gamme, le Kvf 300 fait honneur à sa famille. A retrouver à l’essai sur Terre-net.fr.
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L’A 376, un Airbus ?
Non, il s’agit du pneumatique Alliance "Multi Star" super volume dédié aux tracteurs de forte puissance, aux moissonneuses, aux épandeurs et aux pulvérisateurs de grande capacité. Disponible depuis mai en 900/60R 32 176A8/176B, il se décline depuis peu en 185A8/185B.
C’est en effet au designer d’Audi que Deutz-Fahr a confié la conception de la cabine S-Classe II, qui équipe la série 7 et l’ensemble des Ttv. Sur la base d’un châssis à six montants, l’effort s’est porté sur l’habitacle avec de réelles évolutions au niveau du confort et de la prise en main des commandes, qui s’accompagnent de nouveaux équipements : climatisation autorégulée, écran de transmission et console tactile Topcon 350.
Same Deutz-Fahr & Kramp Le tractoriste renforce sa stratégie "pièces" grâce à la signature d’un accord avec le leader européen de la distribution de pièces détachées et d’accessoires. Kubota + 6 ch Doucement mais sûrement. Kubota vient de dévoiler le M135 GX, un tracteur un peu plus puissant que le M130 X (+ 6 ch), répondant aux normes Stage 3B.
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Total "relooking" pour le Disc-O-Sem
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Au-delà de son design, très proche de celui des autres combinés rapides du marché, le Disco-O-Sem devient polyvalent : sa rampe de semis peut être remplacée par un monograine. En outre, sa trémie compartimentée de 4.200 l et sa double distribution permettent de fertiliser en localisé. Un véritable tournant dans la gamme Agrisem qui commence par le modèle 6042, donc en 6 m.
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Monosem Avant Duo Pour s’accommoder des semoirs et bineuses 12 rangs, Monosem revoit sa trémie frontale en la dotant d’une double distribution et d’une capacité de 1.500 l. Nouveau record de battage Une Claas Lexion 770 a récolté en huit heures 675 t de blé (Angleterre - 01/09/2011). Une performance couronnée d’un Guinness World Record. Qui dit mieux ?
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Un combiné nommé Venta
GRAND ANGLE
Les enjeux de saison
Engrais
CALCULER
LA JUSTE DOSE...
… technico-économique
© Watier-Visuel
D’un côté, les agronomes transmettent les outils de raisonnement de la dose techniquement optimale. De l’autre, les spécialistes des marchés préviennent des aléas économiques. Deux aspects que les prescripteurs ne s’essayent à concilier que rarement tant l’équation est complexe et chargée d’inconnues. Pourtant, certains s’attellent à la tâche et donnent quelques clés pour définir la dose technico-économiquement juste. Dossier réalisé par Mathilde Carpentier
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Dose juste. Lier technique et économique.
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GRAND ANGLE
Les enjeux de saison
Dose d’engrais UNE ÉQUATION COMPLEXE © Watier-Visuel
Le raisonnement économique devient un argument de poids dans les pratiques de fertilisation. Entre les variations du cours de l’azote et la hausse du prix des engrais PK, ce poste se charge d’incertitudes. Gérer son risque prix tout en répondant aux exigences de ses productions… Un calcul difficile mais pas impossible à condition d’avoir les bons outils.
L
es engrais comptaient pour 15 % des charges totales des exploitations orientées cultures en 2009, contre 10 % deux ans plus tôt. L’azote, à lui-seul, représente en moyenne 60 à 70 % du poste "fertilisation". Des données plus précises en blé tendre indiquent que, jusqu’en 2006, les besoins en engrais coûtaient entre 110 et 145 €/ha. Un montant qui a atteint 250 €/ha en 2009 pour redescendre à 150 €/ha en 2010.
Meilleur raisonnement technique Sur les quatre dernières années, la part de l’azote dans le coût de production a varié de 13 à 20 € par tonne de blé. « Cette variation historique du coût à la tonne est due pour environ 65 % à celle du prix de l’engrais, pour 10 % aux variations de dose, 25 % restant liés au rendement », précise Valérie Leveau, responsable "économie et systèmes" d’Arvalis-Institut du végétal. Ces données justifient largement l’intérêt de calculer la juste dose d’azote sur le plan technique, pour assurer qualité et rendement de ses récoltes, mais également sur le plan économique pour éviter au maximum de pâtir des aléas des cours. Globalement, côté pratiques, selon une enquête menée par Arvalis-Institut du végétal, la quantité d’azote apportée sur blé tendre s’oriente à la baisse.
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« En 2010, elle se situait en moyenne à une dizaine de kilos par hectare en dessous de celle apportée dix ans plus tôt. » A noter par ailleurs que, depuis 2007, le fractionnement en trois apports est devenu la norme. Enfin, sur la période 1999-2010, les écarts entre années vont de 10 à 28 unités par hectare. Selon l’institut, « ces évolutions témoignent d’un meilleur raisonnement technique de la fertilisation grâce à la prise en compte des conditions climatiques de l’année et à l’utilisation d’outils de pilotage, mais aussi de l’attention portée à la conjoncture économique ». Une équation cependant complexe car, une fois la dose technique optimale connue, comment anticiper et tenir compte de l’importance du prix de l’engrais rapporté à celui du blé ?
Incertitudes économiques Selon Jean-Pierre Cohan d’Arvalis-Institut du végétal, « les incertitudes sur les cours des engrais jouent sur les pratiques ». Ainsi, l’optimum économique de la fertilisation se calcule en fonction du rapport entre le prix des engrais et celui du blé, tout en ayant en tête la difficulté de l’estimer de manière prévisionnelle. Christine Le Souder d’Arvalis convient que « depuis quelques années, les agriculteurs évoluent dans un contexte particulièrement
mouvementé, entre nouvelles réglementatations, variation du prix des intrants et volatilité des cours des céréales ». En matière de fertilisation PK, les enquêtes s’accordent clairement pour révéler une chute des apports en 2009, atteignant 11 kg de P2O5/ha toutes cultures confondues sur la France entière (source : Unifa) ou 17 kg de P2O5 sur blé,
Des prix durablement orientés à la hausse Le marché des engrais azotés repart sur une tendance haussière. Delphine Leconte, consultante chez Agritel, explique que « bien que le prix de l’azote ait progressé de 60 % entre juin 2010 et juin 2011, la consommation d’engrais au niveau mondial devrait continuer à augmenter ». D’un point de vue structurel, satisfaire les besoins d’une population mondiale croissante nécessitera forcément d’intensifier les pratiques de fertilisation, notamment dans les régions du monde où les doses apportées sont encore nettement inférieures à celles appliquées en Europe. Le bilan mondial en engrais se caractérise par une demande dynamique face à des niveaux de disponibilités en matières premières sans cesse remis en cause. Autrement dit, les prix s’orientent à la hausse, de façon structurelle.
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Gpn conseille en temps réel
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Gpn Pilot détermine l’état de nutrition des cultures à partir de la teneur en chlorophylle du feuillage et de la quantité de biomasse de la parcelle. « Quelques minutes suffisent sur une parcelle homogène pour obtenir un conseil en fertilisation. » Afin de définir la dose d’engrais à apporter, on peut réaliser la première mesure à partir du stade 2 nœuds. Selon le diagnostic obtenu, une autre estimation peut s’avérer nécessaire entre le stade dernière feuille pointante et début épiaison, « ceci afin d’optimiser le taux de protéines des blés ».
K+S booste l’efficacité de l’azote
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K+S Nitrogen propose sa gamme Entec, des granulés d’engrais classiques contenant un inhibiteur de la nitrification, un principe actif qui ralentit la libération de l’azote. « Ce procédé multiplie par deux la durée de vie de l’azote et dispense du fractionnement, donc permet d’économiser un passage. De plus, il réduit nettement les pertes par lessivage. Enfin, à dose égale, il permet des gains de rendement réguliers. » Environ 250.000 ha de grandes cultures sont fertilisés avec la gamme Entec dont 120.000 ha de maïs, 70.000 ha de céréales et 50.000 ha de prairies. « A moyen terme, K+S espère que 350.000 ha de grandes cultures profiteront des atouts des produits Entec. »
Yara : le choix de l’ammonitrate Yara met en avant les bénéfices liés à l’emploi des ammonitrates et de leurs dérivés. « Ce sont les sources d'azote les plus efficaces et les plus fiables. Ces produits ont un impact environnemental inférieur à celui des fertilisants à base d'urée grâce à une volatilisation ammoniacale réduite, à une meilleure absorption d'azote et à une empreinte carbone plus faible de l'usine à la récolte. » Selon la firme, « les engrais à base de nitrates tels que l'ammonitrate 33,5 % N ou 27 % N, les ammonitrates soufrés et les NPK nitriques s'imposent à tous les agriculteurs soucieux de leur rendement et de l'environnement ».
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GRAND ANGLE
Les enjeux de saison
avec 71 % de non apport (source : FranceAgriMer pour le grand Bassin parisien). « Les agriculteurs s’adaptent à l’environnement réglementaire et économique, conclut Christine Le Souder. L’aspect réglementaire constitue une contrainte inévitable, dont ils cherchent à réduire l’incidence économique. L’influence de la situation économique, elle, diffère selon le type d’intrant. »
En 2008, Arvalis-Institut du végétal a demandé aux agriculteurs quelle était la probabilité qu'ils modifient la dose d'engrais apportée en raison du contexte économique (les prix des engrais ayant commencé à s'envoler en 2008). Les producteurs enquêtés ont répondu vouloir revoir leurs pratiques pour la récolte 2009, pour 70 % de leurs parcelles. Et dans 80 % des cas, ils comptaient les réviser à la baisse. « C’est l’année où le contexte économique a eu le plus fort impact, commente l’institut. Notre enquête montre que celui-ci est à même de modifier de façon significative les stratégies de fertilisation azotée sur blé tendre d’hiver. »
© Arvalis - Institut du végétal
Réviser à la baisse
Les prix des céréales ont tendance à déterminer les budgets à allouer aux intrants pour les campagnes suivantes. Mais jusqu’où peut-on aller ?
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Valérie Leveau, responsable "économie et systèmes" d’Arvalis-Institut du végétal
Évaluer le risque pour se positionner
«P
our gérer le risque technico-économique lié à la fertilisation azotée, il s’agit en premier lieu de bien le définir. C’est-à-dire l’évaluer en termes de fréquence, d’amplitude et d’impact. Ensuite, il convient d’avoir recours à des outils qui permettent de garantir un minimum de retour sur investissement en réduisant les pertes et en continuant à profiter des opportunités du marché. La première étape revient à exprimer le risque prix à travers le rapport entre le prix du blé (en €/t) et celui de l’azote (en €/100 unités). D’une année à l’autre, ce rapport peut varier entre 0,8 et 2,4, sachant que plus il est faible, plus le risque est important. Depuis 2000, cet indicateur connaît de plus en plus de fluctuations et les situations à risque deviennent courantes.
Pour apprécier l’incidence de ce risque sur l’exploitation, il faut mesurer la variation des charges liée à la hausse du prix de l’azote. Par exemple, pour une augmentation de 0,50 €/unité d’azote, une dose de 180 unités et un rendement de 7,5 t/ha, l’impact est de 90 €/ha ou de 12 €/t de blé produite. Il faut ensuite estimer les conséquences sur la rentabilité de l’entreprise. Or, cellesci diffèrent selon les caractéristiques du système et la situation du marché des matières premières agricoles. Pour du blé à 105 €/t, 90 €/ha représentent une bonne partie de la marge nette de la culture, quand ce n’est pas la totalité. Ce chiffrage doit également intégrer le risque rendement et ses répercussions sur la marge et le coût de production.
Ratio entre prix du blé et de l’azote Avoir évalué le risque permet de passer à l’étape de sa gestion. Il faut commencer par lever les incertitudes concernant les prix et le rendement, en fixant le plus tôt possible un rapport de prix blé/azote minimum pour la campagne. Autant les outils d’aide à la décision et l’arbitrage toujours plus précis selon des aléas climatiques assurent une bonne valorisation de l’azote apporté, autant déter-
miner la dose d’azote optimale est plus complexe. Une étude d’Arvalis-Institut du végétal a montré qu'il est possible d'ajuster les doses d’azote en fonction du contexte économique. Les courbes de réponses du rendement à l’azote, associées au coût de l’engrais et au prix de vente du blé, permettent de mesurer le déplacement de la dose d’azote optimale sur le plan technico-économique. Plus le rapport entre prix du blé et prix de l’azote est élevé, plus le blé vaut potentiellement cher et l’azote peu. Et plus la dose technique se rapproche de l’optimum économique. Par exemple, le passage d’un ratio de 2 (100 €/t pour le blé et 0,50 € l’unité d’azote ou 200 €/t et 1 € l’unité) à un ratio de 1 (100 €/t pour le blé et 1 € l’unité d’azote) incite en moyenne à baisser la dose d’azote optimale d’une trentaine d’unités. Conséquence technique : le rendement perd 0,3 t/ha et le taux de protéines diminue de 0,6 %. Si la baisse réelle de rendement est inférieure à cette prévision, la marge augmentera. Reste à bien combiner tous ces aspects… En conservant sa capacité à répondre au marché lorsqu’il est favorable.
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ARGUS
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Fiche occasion, Fendt 411 Vario © DR
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Le premier tracteur 4 cylindres doté d’une variation continue
Avis utilisateurs et réseau de distribution
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L
es premiers 411, portant la dénomination Farmer, arrivent sur le marché en 2000, remplaçant les 310 ou 311 Lsa et les 510 ou 511 Lsa, qui ne satisfaisaient pas les normes Tier1. Principale innovation : ces tracteurs sont les premiers 4 cylindres dotés d’une variation continue. En 2003, la marque change de fournisseur de pont avant, préférant Dana à ZF : les Farmer 411 gagnent alors en maniabilité grâce à un meilleur angle de braquage.
Marque : Fendt Modèle : 411 Vario (depuis 2007) Puissance annoncée (ch) : 115 – Ece R24 Moteur : Deutz 4 cylindres Tcd2012 L04V4 (Tier 3) Cylindrée (l) : 4,038 Boîte de vitesses : Vario Couple maxi (N.m) : 505 à 1.400 tr/min Effort de relevage annoncé (t) : 7,45 (depuis 2008) PV 4RM (t) : 5,4
Les Farmer 411 se différencient notamment des 411 Vario par un capot moteur plus arrondi.
En 2007, suite au passage aux normes Tier3, le Farmer 411 Vario devient le 411 Vario, une génération de tracteurs équipés des technologies des Fendt 700 (suspension de cabine, gestion de transmission moteur Tms, etc). Autres évolutions, deux ans plus tard : l’augmentation de la capacité de relevage arrière (1t) et le remplacement des chargeurs 3S par les Cargo. D’ici deux ans, Fendt devrait présenter le successeur du 411 Vario, conforme aux normes stage 3B. Unités commercialisées en France depuis 2000 : 850. Options les plus vendues (pour la version Tier3) : Tms, relevage avant, chargeur Cargo, 4ème distributeur. Rappels recensés : aucun.
+ -
Moteur nerveux et sobre Tracteur bien équilibré avec une suspension confortable Bonne maniabilité (gabarit compact) Transmission Vario (confort et fiabilité) Prise en main parfois délicate selon les chauffeurs Rayon de braquage limité (avant 2003) Cabine un peu étroite Prix élevé Modèle difficile à trouver d’occasion
Notation Fiabilité : Finition : Budget : Cote à la revente :
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