Terre-net magazine n°53

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sommaire Points de vue [Édito]

4 De l’intérêt de la biodiversité 6 [Instantanés]

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18

Solaire photovoltaïque : le Gaec de Wittelsheim produit et consomme sa propre électricité

[Terre’momètre]

8 Équipement : les chefs d’exploitation continuent d’investir en 2016

9 Paroles de lecteurs [Tri angles]

10 Perspectives économiques : face à la crise, la crainte d’une année 2016 plus noire que 2009 [Tribune]

12 Emmanuel Hyest, président de la FNSafer : « L’accaparement des terres françaises se développe » [Champ planet’terre]

14 Grands troupeaux en Allemagne : 1 600 vaches laitières réglées comme du papier à musique

Stratégies [En avant marge]

© TERRE-NET MÉDIA

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Cultures de printemps : 50 % du résultat se joue au semis

36

Pâturage : à consommer sans modération

16 Les planteurs de betterave préparent la fin des quotas 17 Le tourteau de soja en bonne place dans les rations [Performance productions animales]

18 Solaire photovoltaïque : le Gaec de Wittelsheim produit et consomme sa propre électricité

20 Jean-Bernard Girard, meilleur éleveur Prim’holstein 2015 22 [Incontournables] [Performance productions végétales]

24 Diversification des cultures : déverrouiller un système agro-industriel limitant les initiatives individuelles

26 Sorgho : « Diversifier la rotation pour compenser la perte de rentabilité du pois »

Machinisme [Essai]

28 Pick-up Mitsubishi L200 Club Cab - ses avantages : la polyvalence et un tarif hors taxe [Pleins phares]

32 Parts de marché tracteurs en 2015 : des évolutions mais pas de révolution 34 Cultures de printemps : 50 % du résultat se joue au semis

Le dossier [Grand angle]

36 Pâturage : à consommer sans modération Cahier d’occasions © FOTOLIA // CRÉATION TERRE-NET MÉDIA

[Terre-net Occasions]

44 La sélection professionnelle agricole 45 Top affaires spécial tracteurs 47 Cahier spécial région Limousin Poitou-Charentes [Argus]

52 Valtra N121


POINTS DE VUE

Edito

Vous voulez réagir ? Contactez-nous par mail à redaction@terre-net.fr

Terre-net Magazine - NGPA Avenue des Censives – TILLE BP 50333 60026 BEAUVAIS cedex – Tél. 03 44 06 84 84 NGPA - SAS au capital de 22.432.600 € 529 106 544 RCS Beauvais terre-net@terre-net.fr Jean-Marie SAVALLE, directeur de la publication. Gérard JULIEN, directeur général NGPA, directeur Terre-net Média. Pierre BOITEAU, directeur des rédactions. Xavier DUFAY, directeur technique.

PUBLICITÉ regieagricole@terre-net.fr Direction commerciale : Christophe CASANOVA, Guillaume MORO. Chefs de publicité : Jonathan HAVART, Benjamin LESOBRE, Damien ROY. Chargée de mise en place : Angélique GOUCHET. PETITES ANNONCES annonces@terre-net.fr Direction commerciale : Denis BOST. Responsable marketing : Julien STROZYK. Chargés d’affaires : Alicia RODRIGUEZ, Léontine SAEZ, Lucia BEDOYA ROMERO, Damien ROY, Jean-Claude BARBOTIN. BASES DE DONNÉES & MARKETING DIRECT infohyltel@hyltel.fr Hyltel Groupe ISAGRI Direction : Mickaël MENAGER. Direction commerciale : Christophe SEMONT. Chargés d’affaires : Gaëlle FOUCART, Marine LOUVEL, Mathieu DESMEDT, Solène DOMEON, Damien ROY. Responsable de la base : Grégory JAMAIN. Gestion technique de la base : Anthony RENAULT, Marc LE SCOEZEC, Hakim SIAD, Alexandra TIGEOT, Annie BOULMER, Martine PERRUSSEL. INFOGRAPHIE, FABRICATION Infographie@terre-net.fr Direction artistique : Nicolas LEFRANC. Responsable maquettiste : Magali BOSSARD. Studio création : Mathilde GRIFFOIN, Cédric FINSAC. Responsable fabrication : Vincent TROPAMER. ABONNEMENT-SYNDICATION abonnement@terre-net.fr Direction commerciale : Laurent GARREZ. Chargés des abonnements : Angélique LEFEVRE, Angélique GUILBERT, Olivier COUPPEZ. Services aux abonnés : Lysiane ANDRIEU. SERVICES GÉNÉRAUX, JURIDIQUE & FINANCIER Directeur administratif & financier : Jean-Marc STAUFFER. Juriste : Nathalie GOUVERNET. Imprimé par Imprimerie LEONCE DEPREZ ZI « Le Moulin » 62620 RUITZ N°53 - Février 2016. Tirage : 105000 / ISSN 2112-6690. Crédits photos de la couverture : Fotolia // Création Terre-net Média Soucieux de la préservation de l’environnement, la société Terre-net Média sélectionne des fournisseurs engagés dans une démarche environnementale. Ce magazine est imprimé sur du papier certifié PEFC issu de forêts gérées durablement. Les encres utilisées sont végétales. Tous les produits qui ont servi à la réalisation de ce magazine ont été recyclés ou retraités conformément à la certification IMPRIM’VERT.

De l’intérêt de la diversité © TERRE-NET MÉDIA

REDACTION redaction@terre-net.fr Rédactrice en chef : Mathilde CARPENTIER. Politique agricole, économie, gestion, société : Arnaud CARPON, chef de rubrique. Productions végétales : Mathilde CARPENTIER, chef de rubrique. Productions animales : Robin VERGONJEANNE, chef de rubrique. Machinisme, agroéquipements : Benoît EGON, chef de rubrique, Sébastien DUQUEF. Secrétariat de rédaction : Céline CLEMENT, Amélie BACHELET.

L

’évolution de la diversité des espèces cultivées et élevées illustre bien celle de l’agriculture ces 50 dernières années. Selon la FAO, il existe au moins 10 000 plantes comestibles à travers le monde. Plusieurs milliers ont été utilisées au cours de l’histoire pour l’alimentation humaine, mais seulement 150 ont perduré. Aujourd’hui, pas plus de trois – riz, maïs et blé - fournissent quelque 60 % des calories et protéines tirées des végétaux. En Europe, la moitié des races connues à la fin du 20e siècle sont éteintes. Rien qu’en France, en 100 ans, le nombre de races de bétail est passé de plusieurs centaines à une douzaine dans les années 2000. L’essentiel de l’alimentation humaine mondiale ne repose plus que sur 12 espèces végétales et 14 espèces animales. Pour gagner en productivité, l’agriculture s’est vue contrainte à une certaine uniformisation des pratiques, des systèmes, des structures d’approvisionnement et de collecte : spécialisation des exploitations, avec un recul constant des fermes de polyculture-élevage ; spécialisation des territoires, avec une séparation géographique des zones de culture et d’élevage. En France, les céréales occupent environ 60 % des terres arables. Les prairies permanentes et la luzerne diminuent partout. Dans beaucoup de fermes, le nombre d’espèces cultivées se réduit, les rotations sont de plus en plus courtes et, avec l’accroissement concomitant de la taille des parcelles, les mosaïques paysagères disparaissent. Ce processus, ancien et bien installé, est favorisé aussi bien par les marchés (par exemple, les prix relativement élevés du blé et du colza par rapport à d’autres productions) que par les politiques publiques passées (soutien des prix des céréales ou ouverture du débouché biocarburants). Une recette approuvée et répétée autant que possible. Le système agro-industriel français, rôdé et opérationnel, satisfait à la tendance générale de normalisation et de globalisation. Les filières sont établies, les débouchés assurés et ancrés dans les territoires. La forte demande pour une nourriture bon marché, de qualité uniforme et prévisible, renforce encore le mécanisme. Cette formule a fait le succès de la France hier, mais avec quelles conséquences aujourd’hui. Les limites apparaissent, de plus en plus nombreuses. Prix, réfactions, épidémies, résistances, accidents climatiques, nuisances environnementales, pression sur les ressources, dépendance aux intrants et aux subventions, perte d’autonomie, de recours, d’alternative. Bien sûr, il n’y a aucune raison de bouger les lignes ni de remettre en question le système s’il fonctionne, et vu que tout va pour le mieux actuellement en agriculture... ● Mathilde Carpentier, rédactrice en chef

Encarts. Ce numéro comprend cinq encarts nationaux : « EDITECH », « LA MAISON DE L’ÉLEVEUR », « LA RÉCOLTE » et « VITAL CONCEPT », déposés sur la 4e de couverture, ainsi que « CRÉDIT MUTUEL », broché en page centrale.

Éthique1 Annonceurs & Agences

Éthique2 Lecteurs Pas de publi-information dissimulée

PRATIQUE

Remise des certificats d'envois postaux

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Terre-net Magazine I Février 2016

Terre-net Magazine en ligne Vous pouvez retrouver Terre-net Magazine sur internet, avec des liens directs vers des infos complémentaires, des témoignages, des machines en action… Rendez-vous sur

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POINTS DE VUE

Instantanés

Attendus en hausse, les stocks de blé vont continuer de peser sur les prix Mi-janvier, FranceAgriMer a révisé à la baisse, de près d’un million de tonnes, ses prévisions d’exportation de blé tendre pour la campagne 2015-2016. Or l’organisme prévoit un accroissement de la collecte de 9,3 % en 2016 par rapport à 2015. Ainsi, la France ne déroge pas à la tendance mondiale de forte production et de stocks importants, deux éléments clés qui ont fait baisser le prix des céréales ces derniers mois. En plus d’une augmentation des surfaces d’environ 166 000 hectares, FranceAgriMer attend cet été une progression des rendements de près de 6 % : les céréaliers français pourraient atteindre 79,2 q/ha, contre 74,9 q/ha. La forte hausse des ressources, prévue à près de 41 Mt, conjuguée à une légère diminution du volume utilisé, soit pour l’export, soit sur le territoire national, pourraient alourdir fortement le stock de report : égal à 2,5 Mt, ce dernier pourrait plus que doubler, pour dépasser 5,7 Mt.

« La Commission enquête actuellement sur des comportements anticoncurrentiels dans le secteur du lait en France », annonce-t-elle dans un courrier adressé mi-décembre aux organisations, y compris des filières viandes bovine et porcine, qui ont participé aux tables rondes des 24 juillet et 1er octobre, en pleine crise de l’élevage, à l’invitation du ministre de l’agriculture. Syndicats, industriels et grande distribution sont suspectés d’infractions aux traités communautaires « du fait de la conclusion d’un ou plusieurs accords sur les prix et/ou sur des restrictions aux importations ». « La Commission est dans une phase préliminaire d’investigation pour voir si ces tables rondes peuvent donner lieu à l’ouverture d’une procédure pour atteinte au droit de la concurrence », constate Henri Brichart, vice-président de la FNSEA.

La menace d’un prix nettement inférieur à 300 €/1 000 l plane sur les éleveurs

© TERRE-NET MÉDIA

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Bruxelles enquête sur une éventuelle entente sur les prix au sein des filières en crise

Certaines laiteries envisagent un prix du lait inférieur au seuil psychologique de 300 €/1 000 l, soit autour de 280 €/1 000 l dès ce 1er trimestre ! Menace confirmée, dans ce contexte très pessimiste, par l’évolution du prix du lait en Europe. Depuis les mois d’août et septembre 2015, il est au plus bas dans les principaux pays producteurs, et ne redécolle pas. En France, il chute fortement depuis septembre.

© TERRE-NET MÉDIA

La télédéclaration des aides bovines

La préférence territoriale de l’alimentation votée en première lecture à l’Assemblée nationale Les députés ont voté en première lecture, jeudi 14 janvier 2016, le projet de loi sur l’ancrage territorial de l’alimentation, déposé par la députée écologiste Brigitte Allain. Le texte prévoit notamment l’objectif d’inclure au moins 40 % de « produits locaux, de saison, issus de l’alimentation durable, ou sous signes de qualité, dont biologiques » dans la restauration collective publique à l’horizon 2020. Dans un premier temps, les restaurants et cantines gérées par l’État et les collectivités territoriales auront six mois après le vote définitif pour en introduire 20 % dans leurs menus. 6

Terre-net Magazine I Février 2016

est ouverte depuis le 1er janvier sur TelePac. Les trois aides bovines 2015 sont désormais fusionnées en une seule, l’aide aux bovins allaitants (ABA). Les éleveurs peuvent aussi télédéclarer leurs demandes d’aides aux bovins laitiers (ABL) et aux veaux sous la mère et bio (VSLM). La date limite de dépôt sans pénalité de retard est fixée au 17 mai au soir en métropole. Les notices explicatives de ces aides et de présentation des télédéclarations sont déjà mises en ligne et diffusées.


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POINTS DE VUE

Terre’momètre

Équipement

Les chefs d’exploitation continuent d’investir en 2016 Les agriculteurs pensent maintenir leurs investissements en 2016, mais avec moins de certitude qu’auparavant. PAR PIERRE BOITEAU // pboiteau@terre-net-media.fr

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omme il y a un an, 78 % des chefs d’exploitation agricole prévoient de réaliser au moins un investissement d’ici six mois, selon le Baromètre agricole Terrenet BVA(1). Par contre, ils ne sont plus que 29 % à en être certains, contre 35 % en janvier 2015 et 41 % en mars 2011. La tendance sur près de cinq ans montre donc un léger fléchissement des intentions d’investir. Trois domaines sont privilégiés

pour ces achats. Premièrement, le remplacement d’un matériel existant sur l’exploitation, à 32 % par de l’occasion et à 25 % par du neuf, en hausse par rapport à début 2015. Un effet de la loi Macron permettant de sur-amortir certains équipements agricoles pour réduire les impôts ? 31 % des projets visent l’acquisition ou la location de nouvelles terres, 25 % l’extension ou la modernisation des bâ-

timents. 18 % des agriculteurs projettent d’acheter un matériel non présent sur la ferme et 18 % de la génétique animale. 17 % pensent acquérir des outils informatiques, par exemple un logiciel de gestion, de gestion parcellaire ou un GPS et 14 % vont investir dans la diversification. Seuls 8 % envisagent de créer un nouvel atelier d’élevage ou d’augmenter la taille de leur cheptel (contre 13 % l’année dernière). ●

Intentions d’investissement des agriculteurs dans les prochains mois

Investissements prévus par les agriculteurs de novembre 2015 à avril 2016 (entre parenthèses, le chiffre de janvier 2015)

Remplacement d’un matériel Par de l’occasion 32 % (29 %) Par du neuf 25 % (24 %)

Extension/modernisation des bâtiments 25 % (29 %)

Achat/location de terres 31 % (29 %)

Génétique animale 18 % (17 %) Achat d’un nouveau matériel 18 % (19 %)

Diversification 14 % (15 %)

Outil informatique 17 % (20 %)

Cheptel 8 % (13 %)

Autres investissements 21 % (21 %)

(1) Sondage réalisé du 1er au 20 octobre 2015 par internet, auprès d’un échantillon de 427 agriculteurs professionnels connectés, âgés de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : région et orientation principale de l’exploitation (grandes cultures/polyculture-élevage/autres : viticulture-arboriculture-maraîchage). Source : RGA 2010.

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© INFOGRAPHIE TERRE-NET MÉDIA // IMAGES : FOTOLIA

Pour chacun des investissements suivants, dites si vous pensez le réaliser dans les six prochains mois ?


OPINIONS

POINTS DE VUE

Paroles de lecteurs Extraits des commentaires d’articles et des discussions sur les forums de Terre-net et Web-agri

« Ne pas dépenser un centime qui ne soit rentable » Moi-même : « Une étude datant d’il y a 15 ans n’a montré aucune différence de matière organique entre labour et TCS. Seuls les couverts végétaux sont efficaces mais ils coûtent cher. Dans une économie mondialisée avec des prix mondialisés, je ne veux pas dépenser un centime qui ne soit rentable. »

« Attention à l’acidose… » Etienne Lazuech : « 3 kg de tourteaux de colza, 2,3 kg de soja, 3 kg de maïs humide et 2,5 kg d’Amyplus. Si l’on considère le maïs humide comme un concentré, nous sommes bien à 10,8 kg d’aliment céréale/concentré. Cette quantité ne peut être envisagée que pour des bêtes ayant un potentiel génétique élevé et qui sont en pic de lactation. Attention à l’acidose… »

Julien : « Pourquoi investir alors que nous captons le CO2 de l’air avec nos végétaux. L’État devrait nous verser de l’argent au lieu de nous taxer. »

Source : commentaire de l’article "Conseil de nutritionniste – Bien gérer la complémentation au robot de traite", paru sur Web-agri.

Source : commentaires de l’article "Cop21 et agriculture – Dix pistes pour réduire l’empreinte carbone sur votre exploitation", publié sur Terre-net.

Mesurer régulièrement le taux de cellules dans le lait Ekomilk : « Mesurer régulièrement le taux de cellules dans le lait, par vache et même par quartier et trayon, est important. D’autant que, maintenant, l’éleveur peut facilement faire luimême les tests à la ferme, en 75 secondes environ et à 0,03 €/ test. Mieux vaut en effet détecter les mammites le plus tôt possible, avant que l’infection ne se propage. »

« Merci, les agriculteurs, de nous nourrir » Nini : « Nous avons vraiment besoin des agriculteurs ! Merci à eux de travailler pour nous, de nous nourrir. » Source : commentaire de l’article "À voir – « Dédicace émouvante aux agriculteurs ! »", paru sur Web-agri.

Source : commentaire de l’article "Mammites – L’impact économique atteint 230 €/vache/ an", publié sur Web-agri.

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POINTS DE VUE

Tri angles

Perspectives économiques

Face à la crise, la crainte d’une année 2016 plus noire que 2009 Avec une crise qui s’enlise et des mesures gouvernementales insuffisantes pour y faire face, 2016 s’annonce d’ores et déjà très difficile pour de nombreuses productions agricoles. Les principaux leaders du syndicalisme agricole dénoncent la faiblesse des réponses politiques. Alors que la plupart des exploitants sont de plus en plus fatalistes. PROPOS RECUEILLIS PAR ARNAUD CARPON // acarpon@terre-net-media.fr

Laurent Pinatel

« Le fatalisme des agriculteurs est très inquiétant » Porte-parole de la Confédération paysanne Eleveur laitier dans la Loire.

Ce qui m’inquiète le plus, c’est le fatalisme des agriculteurs. Certains quittent le métier, d’autres s’agrandissent avec, à la clé, davantage de charges et de travail. Ce n’est pas humainement tenable. Je crains que les structures syndicales nationales ne puissent plus maîtriser les manifestations à venir. Le gouvernement n’a pas assez réfléchi à la mise en place de son plan de soutien à l’élevage. En matière d’étalement ou de restructuration de prêts, les banques font ce qu’elles veulent, au cas par cas et à la tête du client. Il aurait fallu les obliger à soutenir les éleveurs. La plupart des mesures gou-

vernementales sont des aides à la trésorerie. Largement insuffisantes, elles seront inefficaces et n’assainiront pas le marché. Malheureusement, l’Europe, par son inaction, a décidé que seul ce dernier régulerait les productions en faisant disparaître les paysans. À la Confédération paysanne, nous attendons un sursaut de l’État pour exiger à Bruxelles de réelles solutions à la crise. Stéphane Le Foll doit défendre la mise en œuvre d’un tunnel de prix et une régulation des volumes. Nous attendons aussi un sursaut de François Hollande concernant le dossier de Notre-Dame-des-Landes pour un arrêt du projet, davantage conforme aux engagements de la Cop21. » ●

Xavier Beulin

« Réfléchir à la reconversion professionnelle des agriculteurs » Président de la FNSEA Céréalier dans le Loiret.

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n 2015, plus de 500 actions syndicales ont conduit à organiser la grande manifestation du 3 septembre, qui a permis d’arracher le plan de soutien au gouvernement. Mais les mesures instaurées ne remettront pas à flot les nombreuses fermes en difficulté. Parfois, les dettes fournisseurs sont plus élevées que le chiffre d’affaires annuel de l’exploitation ! Beaucoup de nos collègues, quelles que soient les décisions prises dans les prochaines semaines, ne pourront plus conti-

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nuer leur activité en 2016. Un dépôt de bilan est toujours très difficile à vivre en agriculture. Il est de notre responsabilité d’accompagner ces agriculteurs sur le plan social. Nous devons travailler sur la question de la reconversion professionnelle, en identifiant des portes de sortie honorables et dignes du métier qu’ils ont exercé. Je suis dépité de voir que Bruxelles ne cherche pas à améliorer le peu d’outils de gestion des risques actuellement disponibles et qui ne suffisent plus. Et que font nos élus vis-à-vis de l’embargo russe qui pénalise nos productions ? Sur ces sujets, nous n’avons aucune réponse. Je regrette aussi l’absence de dispositions adéquates

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dans la loi d’avenir agricole votée en octobre 2014. Si le statut d’agriculteur avait été davantage renforcé, comme nous le voulions, des situations dramatiques pourraient être évitées. Aujourd’hui, s’il est installé en individuel, les patrimoines personnel et professionnel de l’exploitant sont le plus souvent confondus. En cas de faillite, tout y passe. Ce n’est pas acceptable. » ●

© TERRE-NET MÉDIA

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« a crise du lait, notamment, marque tristement ce début d’année 2016. Nous avons rencontré les coopératives laitières et des représentants de la grande distribution pour proposer un dispositif de prix différenciés, garantissant aux éleveurs une rémunération supérieure sur les premiers volumes produits, à l’instar du soutien supplémentaire

aux premiers hectares. Le développement d’organisations de producteurs par bassin nous paraît également indispensable pour peser face aux transformateurs.


POINTS DE VUE

Bernard Lannes

« Nos élus doivent agir face à l’urgence financière » Président de la Coordination rurale Polyculteur-éleveur dans le Gers.

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amais une année n’a été aussi catastrophique que 2015. Tous les signaux sont au rouge !

Pour que les producteurs puissent couvrir leurs coûts de production, il manque au moins 20 centimes par litre de lait, 35 centimes par kilo de viande bovine, mais aussi 15 € par tonne de blé. Continuer de dire que les productions végétales se portent bien est une caricature émoussée. Une hausse des prix agricoles de 10 % serait pourtant indolore pour les consommateurs : le panier de la ménagère

n’augmenterait que de 0,8 %. Nous avons toujours en ligne de mire la coopération agricole. Non pas que ce ne soit pas un bon système, au contraire. Mais nos grandes coopératives, comme Sodiaal, sont gérées par des financiers. Pourquoi investissent-elle tant à l’étranger, en particulier en Europe de l’Est ? Parce qu’elles ne peuvent plus faire grand-chose chez nous. Les outils coopératifs ne nous appartiennent plus. Nous souhaitons rencontrer Damien Lacombe, le président de Sodiaal, pour en discuter. Vis-à-vis du plan de soutien aux filières d’élevage, les banques ne veulent pas d’année blanche. Elles préfèrent des restructurations d’emprunts très pénalisantes pour les agriculteurs. Ni la fiscalité, ni notre système social, ne nous permettent de constituer des réserves financières pour les périodes de coups durs. Dès que la crise sera termi-

née, les charges sociales grimperont à nouveau. Sur le plan européen, nous réclamons toujours avec l’European Milk Board la démission de Phil Hogan, le commissaire à l’agriculture. Dans une interview qu’il a donnée cet automne, il a minimisé la situation que nous traversons, refusant de croire que nous vendons nos produits en dessous de nos coûts de production. Une aberration complète. Phil Hogan devrait avoir été démis de ses fonctions depuis longtemps. Par ailleurs, la Commission doit demander que les productions agricoles sortent de l’OMC. » ●

Trois avis par mois Divers acteurs du monde agricole sont sollicités, à tour de rôle, afin de favoriser le débat d’idées.

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POINTS DE VUE

Tribune

Emmanuel Hyest, président de la FNSafer

« Attention, l’accaparement des terres françaises se développe ! » Pour Emmanuel Hyest, il importe d’allier la nécessaire régulation foncière et l’indispensable compétitivité des exploitations. Le président de la Fédération nationale des Safer tire la sonnette d’alarme sur le phénomène grandissant d’accaparement des terres agricoles françaises, lié notamment à l’intervention de fonds d’investissements. Interview. PAR EMMANUEL HYEST, PRÉSIDENT DE LA FNSAFER // RUBRIQUE RÉALISÉE PAR ARNAUD CARPON // acarpon@terre-net-media.fr

Emmanuel Hyest (EH) : Elles ne sont pas encore toutes applicables. Nous pouvons d’ores et déjà intervenir sur les lots comprenant à la fois du foncier et du bâti. Pour les donations, la loi Macron s’applique également. Les évolutions relatives à la gouvernance des Safer avancent bien aussi. Nous attendons des décrets, en particulier sur les transferts de parts sociales, pour lesquels nous souhaitons des précisions.

EH : C’est un réel enjeu pour l’agriculture française. Le principal souci aujourd’hui : celle-ci se financiarise de plus en plus, comme d’autres secteurs auparavant, les grands domaines viticoles ou l’industrie notamment. Or, à un certain stade, ce n’est plus de l’agriculture, mais de la finance. TNM : Quels sont, selon vous, les risques encourus à moyen et long termes ? « Dans de nombreuses situations, l’installation progressive

EH : On pourrait observer dans est impossible à cause des prix du foncier, bien trop élevés », déplore Emmanuel Hyest, président de la FNSafer. l’ensemble du secteur agricole ce qu’a connu la viticulture ces dernières décennies. Une exploitation ne se crée pas du jour au lende- teur de 99 % ont déjà été pratiquées pour La transmissibilité main. C’est l’aboutissement d’une carrière, contourner les règles établies par la loi. des fermes, un enjeu avec des investissements successifs. Certaines fermes sont devenues trop onéreuses TN : Pensez-vous que ce phénomène soit lié au développement de grandes TNM : Au printemps, vous avez signé pour être reprises par un jeune. structures, souvent critiqué par les un pacte d’avenir sur les Safer avec le ministre de l’agriculture. Qu’en est-il ? Les Safer agissent comme elles le peuvent défenseurs de l’agriculture familiale ? pour lutter contre cette financiarisation de EH : Je trouve très positif le l’agriculture. Ce qui ne remet EH : Notre modèle agricole familial ne se fait que le ministre de l’agripas en cause la création de définit pas par une taille d’exploitation, “ À un certain culture et l’État se réapprosociétés agricoles permettant mais par la capacité de l’agriculteur exprient les outils fonciers que stade, ce n’est plus à des jeunes de s’installer ploitant à prendre des décisions et à rester sont les Safer. C’est une progressivement. Dans de maître des capitaux. Ainsi, il y a des petites de l’agriculture, nombreux cas néanmoins, et des grandes fermes, des structures très reconnaissance supplémentaire de notre rôle d’obserinstallation progressive spécialisées ou au contraire très diversimais de la finance „ cette vation et de régulation de reste impossible à cause des fiées. L’essentiel, c’est la transparence. l’agriculture française. Le prix bien trop élevés. Foncier et souveraineté pacte d’avenir réécrit noir sur blanc le soutien du gouvernement vis-à-vis de notre ac- TNM : La loi d’avenir n’a-t-elle pas alimentaire sont liés tion. Cet appui fort est bienvenu. renforcé les possibilités de préemption des Safer pour, justement, éviter cette TNM : Pendant votre congrès, vous TNM : Lors de votre congrès, vous vous financiarisation opérée par les sociétés ? avez aussi abordé ce qui se fait hors de êtes penchés sur la transmissibilité des nos frontières en matière de gestion des fermes. Les agriculteurs investissent EH : Si, mais la loi a malheureusement lais- terres ? Y a-t-il des idées à prendre pour pour pérenniser et développer leur sé une faille dans le contrôle du foncier. En mieux maîtriser notre foncier agricole ? exploitation. Mais ces dernières sont de effet, elle autorise les Safer à intervenir uniplus en plus difficiles à transmettre. Quel quement quand 100 % des parts de sociétés EH : Figurez-vous que c’est l’Allemagne, sont transférées. Or, des opérations à hau- réputée très libérale, qui a été la première regard portez-vous sur cette tendance ?

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erre-net Magazine (TNM) : La loi d’avenir pour l’agriculture a été promulguée il y a un peu plus d’un an. Vous aviez alors exprimé votre satisfaction de voir quelques avancées en termes de gestion foncière. Où en est-on dans l’application des mesures votées ?


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POINTS DE VUE

Les Safer s'inquiètent de la financiarisation croissante du foncier agricole, qui opacifie sa gestion.

Donc même un pays dit libéral juge indispensable de contrôler le foncier parce qu’en agriculture, en détenir s’avère un enjeu capital, qui renvoie à la question de la souveraineté alimentaire. TNM : Quels sont les axes de travail des Safer pour les mois qui viennent ? EH : Notre priorité : la préparation, pour le premier semestre 2016, d’un rapport

sur la financiarisation et le transfert des terres dans le cadre de cessions partielles de parts de sociétés. Un phénomène qui s’accélère depuis quelques mois. À plus court terme, nous poursuivons notre travail sur l’accompagnement des jeunes agriculteurs. Nous menons par exemple une réflexion avec les collectivités pour instaurer un système de cautionnement. Nous continuons également à mettre en avant l’accompagnement par la contribution des apporteurs de capitaux.

Dans le cadre du projet de loi de finances rectificative, nous défendons une disposition qui permettrait, à ceux qui investissent pour installer des jeunes, de défiscaliser leurs revenus fonciers. Ils auraient alors un avantage fiscal par rapport aux spéculateurs. ●

SUR LE WEB

en Europe à mettre en œuvre une régulation et un droit de préemption. En 1919 !

Un autre article sur ce sujet sur www.terre-net.fr/mag/53foncier

Les prix des terres libres et louées en 2014 Le prix moyen des terres libres en France en 2014 – 5 910 €/ha – cache d’énormes disparités régionales, d’abord liées à la prédominance d’un système de production. Selon la FNSafer, celui consenti par les acheteurs agricoles dans les secteurs de grandes cultures est de 6 810 €/ha, soit 900 € de plus que la moyenne nationale.

notamment dans le Bassin parisien, la Beauce et les plaines picardes. Ceci dit, dans certaines régions d’élevage où la pression foncière est sévère, les prix sont également hauts. C’est le cas du Nord-Pas-de-Calais, de l’Avranchin dans la Manche ou des alentours de Fougères en Ille-et-Vilaine.

Landes, dans la vallée de la Garonne et les plaines du Lauragais et du Roussillon. Entre ces deux zones aux tarifs supérieurs à la moyenne, s’étend une diagonale, de la Franche-Comté aux Pays de la Loire en passant par le Limousin et la Bourgogne, où l’élevage prédomine et où le foncier est plus abordable.

À l’inverse, dans les régions de polyculture-élevage, le foncier agricole se négocie 5 600 €/ha, soit 7 % de moins que la moyenne. Dans les zones d’élevage, les tarifs sont encore plus faibles et frôlent à peine les 4 400 €/ha.

La diagonale des terres les moins chères

D’importantes différences régionales s’observent au niveau du rapport de prix entre les terres libres et louées. Alors qu’il est de 75 % en moyenne, il oscille entre 39 % dans le Nord-Pas-de-Calais et 97 % en Champagne-Ardenne, où les parcelles louées se vendent quasiment au même tarif que celles qui sont libres.

Ainsi, la France est découpée en trois parties bien distinctes. Au nord de la Loire, c’est dans les départements céréaliers que les terres sont les plus chères,

Au sud, sur le pourtour méditerranéen et dans la vallée du Rhône, les terres sont très onéreuses. L’irrigation permet en effet de produire des cultures à forte valeur ajoutée et la pression urbaine renchérit les prix du foncier. Ces derniers sont aussi très élevés dans des secteurs plus localisés du Sud-Ouest et des

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POINTS DE VUE

Champ planet’terre

Grands troupeaux en Allemagne

1 600 vaches laitières réglées comme du papier à musique À Neumark près de Weimar, dans l’ancienne Allemagne de l’Est, l’exploitation Berlstedt fait partie des ténors de la production laitière européenne. Avec 1 600 vaches, 3 900 hectares et 65 salariés, il n’y a pas de place pour l’improvisation. PAR ROBIN VERGONJEANNE // rvergonjeanne@terre-net-media.fr

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el un chef d’orchestre, Manuel Geyer, l’un des trois managers de la ferme Berlstedt en Allemagne (land de Thuringe), rythme la cadence des employés et le ballet incessant des 1 600 vaches qui se rendent à la traite jour et nuit.

120 propriétaires à mettre à l’unisson Cette exploitation de l’ex-RDA comptait déjà près de 500 vaches avant la réunification des deux Allemagne en 1990. Puis elle a augmenté crescendo son cheptel pour atteindre 1 600 Prim’holsteins. Aujourd’hui, elle emploie 65 personnes et s’étend sur près de 4 000 ha de terres labourables, occupées par du maïs fourrage, de la betterave, de l’orge et du blé. En revanche, il n’y a pas de prairies à la différence du nord ou au sud du pays.

L’ancienne étable a été démolie pour reconstruire une nurserie d’une capacité de 300 veaux.

étable a été démolie pour reconstruire une nurserie d’une capacité de 300 veaux, logés en niches individuelles durant une semaine puis en cases collectives les six suivantes, où ils sont nourris au distributeur automatique de lait (Dal) Urban pour 15 à 20 veaux par station. Les génisses ne sont pas élevées sur la ferme : elles partent une fois sevrées et reviennent deux mois avant le vêlage.

La ferme appartient à plus de 120 propriétaires, un héritage de la privatisation du foncier agricole après la La journée est bien rythmée : la traite dépériode communiste. « Ces derniers sont bute à 7 h et se termine vers 4 h du matin. co-décisionnaires au sein de l’exploitation Dans cette "usine à lait", trois équipes de cinq personnes se relaient jour qui leur verse des dividendes, mais il n’y a pas de gros “ 43 000 l de lait et nuit pour traire et déplacer les lots de vaches. investisseurs », précise par jour „ l’éleveur allemand. Un salarié est responsable de Outre-Rhin, les très grandes structures chaque équipe, qui compte au moins trois ne font pas vraiment l’objet de débats trayeurs, un convoyeur de vaches, une politico-médiatiques. Ce sont davantage personne chargée de l’alimentation et une les conditions de bien-être animal qui autre des veaux et des vêlages. La plupart suscitent des polémiques. Les vaches en des ouvriers sont de nationalité allemande. lactation sont réparties dans trois bâtiments L’effectif de jour est plus important et attenants à la salle de traite. L’ancienne comprend, en plus, un vétérinaire, son as14

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sistant et des vachers pour l’alimentation et l’entretien des logettes. Pour distribuer les rations à près de 2 000 animaux, la remorque mélangeuse tourne plus de 8 h par jour. Un matériel très vite rentabilisé, tout comme les équipements de traite. La salle de traite par l’arrière 2 x 30 DeLaval est particulièrement originale : le lait de chaque poste descend dans un local en soussol, en dessous de la fosse, ce qui facilite Les vaches et les génisses sont réparties en huit groupes 1 : les génisses en fin de gestation et les vaches en début de tarissement. 2 : les génisses et les taries depuis 40 jours, jusqu’à 14 jours avant le vêlage. 3 : les animaux en période de préparation au vêlage, de 14 jours avant jusqu’au vêlage. 4 : les bêtes fraîchement vêlées durant 40 jours qui suivent le vêlage. 5 : les hautes productrices (> 38 kg/j). 6 : les bonnes productrices (entre 32 à 38 kg/j). 7 : les productrices moyennes (entre 25 à 30 kg/j). 8 : le groupe bas, en fin de lactation, autour de 20 kg/j et moins.

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Il gère le troupeau et les 35 trayeurs, vachers, soigneurs de veaux, conducteurs de mélangeuses, inséminateur, vétérinaire, mécaniciens, électriciens… qui travaillent de concert pour produire 43 000 l de lait par jour, soit 15,7 millions par an.


l’entretien et la désinfection de la tuyauterie et des compteurs individuels. Grâce à cette salle des machines souterraine, les trayeurs entendent moins le bruit des pulsations.

Manuel Geyer établit lui-même les rations des vaches et des génisses, réparties en huit groupes (cf. encadré p. 14). La ration de base est composée d’ensilage d’orge d’hiver et de maïs plante entière, de pulpe de betterave et d’orge, de tourteau de soja (2,2 kg) et de tourteau gras protégé. Les hautes productrices ingèrent 25 kg de MS/VL/j et reçoivent un complément en soja, maïs corn feed, blé et orge. Le coût alimentaire moyen oscille entre 17 et 18 cts/kg de lait.

La salle de traite 2 x 30 TPA bat la mesure Au moment de changer d’installation, il y a quatre ans, Manuel a choisi la traite par l’arrière plutôt qu’un roto, afin d’avoir plus de temps pour laver les mamelles, tirer les premiers jets et effectuer le trempage des trayons. En effet, il tient à ce que ses équipes soient extrêmement vigilantes quant à la détection des mammites, des chaleurs ou des problèmes de santé.

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POINTS DE VUE

Manuel Geyer a préféré opter pour une salle de traite 2 x 30 postes plutôt que pour un roto.

Les vaches hautes productrices (> 38 kg/j) ne sont pas inséminées tant qu’elles ne sont pas redescendues dans un groupe à niveau de production plus faible. La dernière catégorie d’animaux à 20 kg de lait ne doit rassembler que des femelles gestantes, les autres étant systématiquement réformées. Le couloir de tri automatique et la conception des bâtiments, parallèles et reliés par un couloir perpendiculaire menant à la salle de traite, facilitent grandement le déplacement d’une vache d’un groupe à l’autre. Avec un tel cheptel, la ferme est équipée d’un espace infirmerie, d’une aire paillée, de cages de parage et de contention pour les soins et les inséminations ainsi que d’un pédiluve simple à deux bacs, peu utilisé. ●

Composer des groupes contre les fausses notes La gestion sanitaire et alimentaire du troupeau est rigoureuse. Résultats : les bêtes sont rarement malades et la longévité dépasse trois lactations de moyenne par animal.

Le lait de chaque poste de traite descend dans un local, sous la fosse, pour faciliter la maintenance.

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Les premiers jets sont tirés sur les 12 000 trayons défilant chaque jour. Si le trayeur juge que la vache doit être séparée pour cause de mammite ou de chaleur (confirmée par les colliers détecteurs d’activité DeLaval), il appuie sur l’un des boutons du poste de traite. Le logiciel actionne alors la porte de tri dans le couloir de sortie : l’animal est dirigé vers le lot souffrant de mammites ou vers celui des femelles à inséminer.

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Manuel mise sur la prévention avec une préparation au vêlage très suivie. « Nourrir avec précision plusieurs groupes de vaches est plus rentable et prend moins de temps que de devoir soigner de nombreuses métrites, caillettes ou mammites », fait-il remarquer.

Les vaches couchent dans des logettes creuses, remplies d’un mélange paille-chaux tous les 15 jours.

Découvrez cet élevage allemand, en vidéo, sur www.terre-net.fr/mag/53allemagne

Web -agri

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SUR LE WEB

Seule la fertilité des multipares pèche un peu avec une moyenne de 2,7 inséminations par IA fécondante. Il faut dire que le niveau de production est élevé : 10 300 kg de lait/ VL en moyenne à 41 de TB et 33,7 de TP.

Pas de caillebotis. Le lisier raclé se déverse dans les méthaniseurs, qui engloutissent aussi 4 t de maïs/j. D’une capacité de 600 kW électrique, la station apporte 15 % du chiffre d’affaires, soit 0,02 à 0,03 €/kg de lait.

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STRATÉGIES

En avant marge

Filière sucrière

Les planteurs préparent la fin des quotas dans une conjoncture favorable Contrairement au lait dont les quotas ont été enterrés avec une forte augmentation de l’offre, le secteur betteravier prépare la suppression de ceux du sucre en 2017 avec une production européenne annoncée en nette diminution. Ce mois-ci, FranceAgriMer doit rendre les premières conclusions de ses travaux sur l’adaptation aux marchés, la compétitivité et l’innovation de la filière, afin d’aborder le mieux possible sa dérégulation.

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PAR ARNAUD CARPON // acarpon@terre-net-media.fr

La production mondiale de sucre ne devrait pas dépasser 171 Mt en 2016/2017.

Une production en repli mais des stocks élevés Pour 2016/2017, l’Iso prévoit une nouvelle augmentation de la consommation mondiale à plus de 176 Mt alors que la production, elle, ne devrait pas dépasser 171 Mt. De quoi alimenter la tendance à la hausse actuelle des prix du sucre. « Sur les trois derniers mois de l’année 2015, les cours mondiaux se sont nettement redressés après le dévissage observé depuis un an », a expliqué FranceAgriMer en décembre. Mais cette perspective haussière reste très fragile. « Les prix tendent de nouveau à la baisse depuis mi-décembre. Le 11, le sucre blanc est redescendu en dessous de 400 $/t. À 320 $/t à cette date, le sucre roux suivait la même inflexion. » En Europe, la cam16

pagne sucrière 2014/2015 devrait s’achever sur un stock de sucre alimentaire sous quota de l’ordre de 1,1 Mt. Les importations européennes ont reculé significativement par rapport aux quatre campagnes précédentes. Et le prix du sucre sous quota s’est stabilisé à 425 €/t en septembre 2015. Fin 2014/2015, les stocks de sucre hors quota, estimés à ce stade autour de 2,66 Mt, seront en revanche largement excédentaires. Pour 2015/2016, la production européenne de sucre est déjà attendue en forte diminution à 15 Mt (19,4 Mt en 2014), sous l’effet de la réduction des surfaces communautaires de betteraves. Toutefois, compte tenu des stocks de report, les disponibilités s’élèveront à 13,5 Mt de sucre alimentaire sous quota et à 4,2 Mt de sucre hors quota. « En France, la campagne 2014/2015 devrait se terminer sur un stock limité de sucre alimentaire, de 170 000 t environ », ajoute FranceAgriMer. Pour le sucre hors quota, le report devrait être conséquent, autour de 197 000 t. Les experts tablent actuellement sur une production de 4,45 Mt de sucre en

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métropole en 2015 (5,11 Mt en 2014), en raison du recul des surfaces betteravières. Par ailleurs, la fin des quotas betteraviers approche à grands pas. Pour préparer cette échéance, la filière réunie au sein de FranceAgriMer a constitué des groupes de travail. Quatre thématiques doivent être étudiées : l’adaptation du secteur aux marchés, ainsi que sa compétitivité, sa capacité d’innovation, sa gouvernance et les débouchés du sucre de canne.

Quelles stratégies pour l’après-quotas ? « Cette réflexion s’appuie sur le plan stratégique élaboré par l’établissement pour la filière sucrière et sur son expertise économique. » Les réunions ont démarré début décembre et les premières conclusions devraient voir le jour ce mois-ci. ● SUR LE WEB

S

elon les dernières estimations de l’International Sugar Organisation (Iso), la production mondiale de sucre en 2015/2016 s’établirait à un peu plus de 169 Mt, soit 3,5 Mt de moins que les prévisions de consommation mondiale.

Lire aussi "Les perspectives du marché de la betterave" sur www.terre-net.fr/mag/53betterave


STRATÉGIES

Alimentation animale

Compétitif, le tourteau de soja en bonne place dans les rations Le tourteau de soja a le vent en poupe en alimentation animale et la consommation européenne augmente. Malgré les importations massives de graines brésiliennes par la Chine, les disponibilités restent élevées et les prix tendent à la baisse. PAR ARNAUD CARPON // acarpon@terre-net-media.fr

E

n quatre ans, les quantités de tourteaux de soja transitant par les ports de Montoir, Brest ou Gand n’ont cessé de progresser. Selon Oil World, la consommation de l’UE devrait avoisiner 32,7 Mt pour la campagne 20152016, soit 11,6 % de plus qu’en 2012-2013.

La Chine, aspirateur de tourteaux brésiliens Depuis septembre 2012, le cours du tourteau de soja débarqué à Montoir est globalement sur une pente descendante. « D’autant que les stocks américains de soja sont très importants », insiste Ben Samyn, trader chez Vanden

Avenne Commodities, société belge de commerce de matières premières végétales. « Pour les tourteaux, le soja est tellement bon marché en ce moment que le colza européen et français n’arrive pas à suivre », explique le spécialiste. Pour les fabricants d’aliments, avantage donc au tourteau de soja, originaire surtout des États-Unis. Là-bas, l’activité de trituration bat son plein, augmentant ainsi les disponibilités, ce qui pèse évidemment sur les prix. Premier fournisseur mondial de graines de soja, le Brésil n’est plus une origine en pleine expansion pour les marchés européen et français de l’alimentation animale. Par ail-

leurs, le pays a accru sa production de soja, « mais les augmentations sont systématiquement absorbées par la demande chinoise élevée. Il n’y a donc pas plus de disponibilités pour les fabricants d’aliments européens. » À plus court terme, la compétitivité du soja, en graines ou tourteaux, va contribuer à maintenir la tendance baissière des prix, au détriment du colza. « Le soja va "challenger" ce dernier chez les triturateurs européens pendant toute la saison 2015-2016 », prévoit Ben Samyn. L’évolution de la parité monétaire, avec une possible hausse du dollar, pourrait jouer aussi dans ce sens. ●

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STRATÉGIES

Performance productions animales

Solaire photovoltaïque

Le Gaec de Wittelsheim produit et consomme sa propre électricité En Alsace, le Gaec de Wittelsheim a opté pour l’autoconsommation électrique. Cet élevage de 200 laitières a installé 90 m2 de panneaux solaires photovoltaïques, répartis d’un côté à l’est pour la traite du matin et de l’autre à l’ouest pour celle du soir. PAR ROBIN VERGONJEANNE // rvergonjeanne@terre-net-media.fr

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ous avons des toitures plein sud et il y a quelques années, tout le monde voulait nos toits. Mais l’idée d’aller se faire du pognon sur le dos d’EDF et des consommateurs ne me plaisait pas beaucoup », explique Michel Rohrbach, l’un des six associés du Gaec de Wittelsheim, près de Mulhouse dans le Haut-Rhin (lire également Terre-net Magazine n°52, page 19).

« Produire de l’électricité pour la consommer soi-même me séduisait davantage. Nous avons répondu à un appel à projet de la Région Alsace pour installer 90 m2 de panneaux solaires en autoconsommation. »

Refroidir le lait du tank Cet éleveur laitier aime regarder ce qui se fait dans le domaine industriel pour l’adapter au secteur agricole. L’industrie, attirée par la baisse du prix des modules photovoltaïques, s’intéresse en effet de plus en plus à l’autoconsommation de l’électricité produite.

et que le temps n’est pas trop couvert. Il faut donc concentrer la production tôt le matin et le soir après 17 h (sauf en hiver où la nuit est déjà tombée). Plutôt que de positionner les panneaux au sud, les agriculteurs ont préféré écrêter le pic de production du milieu de journée Les 20 modules sur le pan est de la toiture prennent le soleil du matin. et répartir les 90 m2 prévus en deux fois 20 modules de 45 m2, placés sur les pans est et ouest du toit du bâtiment de traite. Mais Michel Rohrbach ne l’entend pas de cette oreille et a bien l’intention de consomSelon l’étude prévisionnelle, les panneaux mer le moindre kilowatt produit pendant situés est/ouest ne produisent que 5 % la journée. Plutôt que de stocker le surplus d’électricité en moins (89,3 kWh) comparé d’énergie dans des batteries, coûteuses et au rendement assez moyen, l’éleveur a l’idée à la même surface plein sud (93,9 kWh). de l’utiliser pour chauffer un ballon d’eau. Michel a tenu à faire fonctionner l’économie locale : « Même financé par un appel à projet de la Région Alsace, j’aurais pu acheter des panneaux chinois ! »

« Nous avons demandé un diagnostic énergétique à l’Ademe, afin d’établir précisément le profil de notre consomma“ Une technique tion électrique sur la ferme. » Résultat : la traite est l’activité la plus gourmande. Le roto de 36 postes est peu exigeant. Le principal responsable, le tank et les 2 500 à 3 000 l de lait à refroidir à chaque traite.

bien adaptée aux consommations régulières dans la journée „

La salle de traite a beau être équipée d’un pré-refroidisseur qui descend le lait à 17°C, le tank consomme près de 23 000 W durant les trois heures qui suivent chaque traite. Le problème avec l’autoconsommation d’électricité photovoltaïque, c’est qu’il faut consommer cette énergie au moment où elle est produite, c’est-à-dire lorsqu’il fait jour 18

« J’ai choisi des modèles de la marque Voltec Solar, assemblés dans le Bas-Rhin, et l’entreprise alsacienne EcoSem pour monter l’installation. »

« J’ai été surpris par le prix des panneaux solaires. Je l’imaginais bien plus élevé. Les onduleurs, en revanche, coûtent plus cher. Au total, l’investissement s’élève à 22 000 €, montage compris. » Afin de développer l’autoconsommation et d’obtenir des références, la Région Alsace a financé le projet à hauteur de 30 %. La condition : au moins 70 % de la production annuelle doit être autoconsommée et le restant serait offert gracieusement à EDF.

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« Un cumulus est moins onéreux que des batteries. Nous avons acheté un ballon de 750 l, l’équivalent de notre consommation d’eau chaude pour laver les locaux après la traite. » « Au final, à peine 1 ou 2 % de l’électricité repart gratuitement dans le réseau. Néanmoins, il faut bien calibrer l’installation pour ne pas produire inutilement. »

De l’eau chaude pour stocker l’énergie Sur internet, Michel a trouvé un logiciel tchèque (Watt control) qui permet d’optimiser l’autoconsommation d’électricité. Un capteur placé sur le compteur EDF mesure la consommation, un autre la production au niveau des onduleurs. Le logiciel fait la corrélation entre les deux et dévie le surplus vers le cumulus ou le réseau.

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STRATÉGIES

50 % d’autoconsommation durant la saison estivale « Nous avons démarré en mai 2015 et, en six mois, nous avons déjà produit 11 000 kW, grâce notamment à un été bien ensoleillé. » La production est maximale en juillet (2 300 kW/mois) et descend à 500 kW en novembre. L’été, le soleil fournit la moitié de la consommation électrique de l’élevage.

coup d’ajouter des panneaux. Voire d’investir dans une petite éolienne pour compléter leur production la nuit et en hiver. L’autoconsommation semble bien moins contraignante que le solaire photovoltaïque classique, avec contrat de revente de l’électricité à ERDF : il n’y a pas besoin de respecter les normes d’intégration au bâti. « Le montage sur la toiture est très rapide : les modules sont posés sur des châssis métalliques surélevés de 20 cm. Cet espace crée un courant d’air en dessous qui refroidit les panneaux et évite que la neige s’accumule. »

De 9 h du matin à 18 h, le Gaec ne débourse pas un centime pour EDF. « Sur l’année, nous comptons produire 20 à 30 % de l’électricité totale consommée. »

En agriculture, l’autoconsommation a semble-t-il de beaux jours devant elle. Cette méthode paraît particulièrement bien adaptée aux consommations régulières d’électricité dans la journée, comme celle liée au fonctionnement d’un robot de traite ou d’une chambre froide, ou pour charger un véhicule électrique par exemple.

« Le retour sur investissement est estimé à 7-8 ans, sachant que la durée de vie des modules et onduleurs est trois fois plus longue. » D’ici deux ans, le Gaec aura suffisamment de recul pour voir si cela vaut le

L’autoconsommation peut également très bien s’envisager avec quelques modules pour les consommations domestiques de la journée (réfrigérateur, congélateur, box TV…). D’autant qu’il est possible

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Le Haut-Rhin bénéficie en moyenne de 970 h d’ensoleillement annuel. Avec 90 m2 de panneaux, le Gaec prévoit une production électrique de 9 000 kW/an. « Pour le moment, celle-ci se situe largement au-dessus de l’estimation », observe Michel Rohrbach.

Le Gaec de Wittelsheim, dans le Haut-Rhin en Alsace, compte six associés et deux salariés familiaux. De gauche à droite sur la photo : Sylvain, Michel, Laurent, Mathieu et Dominique.

d’ajuster les horaires de consommation à celle de la production (chauffage du cumulus, lessives et lave-vaisselle pendant la journée). Signalons que le rendement peut encore s’améliorer si l’on ajoute des batteries, un cumulus ou une piscine à chauffer.

De beaux jours pour le solaire Si la surface de modules est grande, mieux vaut vendre le surplus non consommé en passant un contrat avec EDF. En Allemagne, près de 70 % des nouvelles installations seraient désormais en autoconsommation. ●

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STRATÉGIES

Performance productions animales

Meilleur éleveur Prim’holstein 2015

L’extraordinaire petit troupeau de Jean-Bernard Girard Eleveur à la frontière suisse, Jean-Bernard ne trait qu’une vingtaine de vaches, mais pas n’importe lesquelles. Il en classe six au palmarès du concours de la Vache de l’année, organisé par Prim’holstein France, et devient le "meilleur éleveur 2015". PAR ROBIN VERGONJEANNE // rvergonjeanne@terre-net-media.fr

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n petit troupeau de 20 vaches laitières très hautes productrices, en étable entravée et nourries à l’herbe... Voilà qui dénote dans le paysage de la race prim’holstein. Seul sur son exploitation à Bians-les-Usiers près de Pontarlier dans le Doubs, Jean-Bernard Girard est l’un des rares de sa région à élever des Holsteins à 800 m d’altitude, au cœur de la zone de l’AOP Comté où règne la Montbéliarde.

Lorsqu’il s’est installé en 1994, avec seulement 130 000 l de lait, Jean-Bernard a préféré la Prim’holstein afin d’intensifier son système laitier. En parallèle, il a pu dégager des surfaces pour élever des vaches allaitantes blondes d’Aquitaine. Avec des races spécialisées, il produit désormais 250 000 l par an avec seulement 20 à 22 Holsteins et vend en circuit court une vingtaine de veaux blonds. Le tout en restant autonome en fourrage sur ses 50 ha intégralement en prairies naturelles.

L’objectif de l’éleveur n’est pas le volume mais la marge et la valeur ajoutée de chaque animal.

avec lactoduc au-dessus des animaux, puis six mois au pâturage de jour comme de nuit. L’éleveur franc-comtois prête une attention toute particulière à la qualité des fourrages qu’il récolte. Les meilleurs foins, fauchés très jeunes, sont pressés avec un conservateur en balle carrée à haute densité, tandis que les coupes plus grossières sont stockées en balles rondes et destinées majoritairement au cheptel allaitant.

L’éleveur a, dès le départ, constitué un troupeau très performant en achetant des Holsteins de neuf origines différentes, dont plusieurs familles red-holsteins. Deux ans après son installation, la moyenne d’étable “ Sélectionner dépassait 10 000 l/vache.

et travailler avec de beaux animaux, c’est ce qui me motive „

Après 20 ans de sélection et d’insémination, principalement avec des taureaux canadiens, américains et italiens, le troupeau est aujourd’hui très homogène avec plus de 12 000 l de lait de moyenne à 39 de TB et 32 de TP. Et cela sans un brin de maïs ! Les 20 Holsteins de Jean-Bernard passent six mois d’hiver dans la petite étable entravée où elles sont traites au transfert 20

La ration des laitières se compose de 12 kg de MS de foin de première coupe et de 12 kg de MS de regain complétés par 4 à 8 kg d’aliment concentré (VL à 35 % de MAT) en filière oméga 3 "Bleu-Blanc-Cœur". Les vaches parviennent ainsi à ingérer près de 30 kg de matière sèche par jour. Pour obtenir un tel résultat, Jean-Bernard sélectionne sur la capacité d’ingestion, c’est-àdire sur la taille, la profondeur de corps

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et la puissance à l’avant. « J’essaie avant tout que les vaches valorisent l’herbe de la ration de base. Il faut des bêtes larges et malheureusement, la race holstein a perdu de la largeur ces dernières années, conséquence d’une sélection se faisant dans des élevages avec des rations très énergétiques à base de maïs », regrette-t-il.

Une grosse capacité d’ingestion Jean-Bernard distribue manuellement le foin et le concentré, cinq fois par jour, dans des auges individuelles. « Je m’efforce de freiner le démarrage en lactation et d’écrêter le pic de lactation, pour améliorer la persistance de traite, ne pas trop diluer les taux et préserver la fertilité. Les hautes productrices font généralement une "super chaleur" autour du 50e jour. C’est à ce moment-là qu’il faut décider d’inséminer ou de repousser l’IA de plusieurs mois. Ainsi,

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Des races spécialisées sur 50 ha d’herbe


Après 20 ans de sélection et d’insémination, avec des taureaux canadiens, américains et italiens pour l’essentiel, le troupeau produit aujourd’hui plus de 12 000 l de lait par vache à 39 de TB et 32 de TP.

d’abord fonctionnelle, avec de la capacité corporelle pour l’ingestion de foin, une bonne solidité et des membres résistants pour supporter six mois d’étable entravée.

1er : Jean-Bernard Girard (Doubs), avec 6 vaches dont 4 Rouges.

Meilleur en note globale depuis deux ans

2e : Gaec Cabon (Finistère), avec 9 vaches dont Amarante, la Vache de l’année 2013 et 2015.

Ayant dorénavant « les vaches qu’il lui faut », il n’essaie plus de multiplier certaines femelles par transplantation embryonnaire. « Je recherche des vaches qui "souchent", c’est-à-dire avec un pedigree profond, qui transmettent bien leurs qualités à leur descendance. Il y a très peu de déchets. Même si certaines génisses sont moins jolies que d’autres, je sais que toutes ont le potentiel pour dépasser cinq lactations. »

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Jean-Bernard vend quelques vaches en lait et élève une dizaine de génisses par an grâce à l’usage quasi systématique de semence sexée femelle (en Holstein ainsi que sur ses génisses blondes d’Aquitaine). Les 20 vaches de Jean-Bernard passent six mois d’hiver dans l’étable entravée, où elles sont traites au transfert avec lactoduc au-dessus des animaux, puis six mois au pâturage toute la journée.

une vache comme Alma EX-93 va passer la barre des 100 000 kg de lait en 9 lactations, avec seulement 9 IA et pas une paillette de plus ! Son IVV moyen est de 360 jours, avec 61 000 cellules. La vache parfaite ! » Sur les 20 Holsteins de la ferme, six sont pointées Excellentes 90 points et plus, telle Cyred Ex-94, sans doute le meilleur pointage des Rouges françaises, une souche canadienne très laitière avec des taux élevés. Grâce à son petit troupeau regroupant uniquement des animaux de haut vol, l’éleveur a obtenu en 2014 et 2015 la meilleure moyenne de France en note globale (NG moy = 88,2). Même s’il n’a pas le temps de se consacrer aux concours, Jean-Bernard recherche une morphologie

En ce qui concerne la voie mâle, après avoir longtemps utilisé le sang Goldwin, l’éleveur insémine lui-même avec des doses de McCutchen, Silver, Golden Dreams, Brokaw et Beemer en noir, et Diamondback ou Armani en Red-holstein. « Par rapport à la taille de mon troupeau, je préfère ne pas prendre trop de risques avec des taureaux génomiques non encore confirmés. Mais j’y ai quand même un peu recours, notamment en Rouge où le choix de confirmés est plus restreint. » « Sélectionner et travailler avec de beaux animaux, c’est ce qui me motive tous les matins à me lever aux aurores pour aller traire. Vu les caractéristiques de mon exploitation de moyenne montagne, mon objectif n’est pas de courir après les volumes mais de créer de la marge et de la valeur ajoutée sur chaque animal », conclut JeanBernard. Il a misé sur un système productif

Palmarès des meilleurs éleveurs 2015

3e ex æquo : - Gaec des Romfort (Mayenne) avec 7 vaches. - Earl Sauvage Michel (Ille-et-Vilaine), avec 5 vaches. - Gaec Leroy (Nord) avec 12 vaches, meilleur éleveur 2014.

SUR LE WEB

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STRATÉGIES

Découvrez l’élevage

Web -agri de Jean-Bernard

Girard, en vidéo, sur www.terre-net.fr/mag/53holstein

avec un petit volume de lait valorisé en filière oméga 3 Bleu-Blanc-Cœur par la fromagerie Jean Perrin à Cléron (Doubs).

Limiter les risques avec des taureaux confirmés « Je suis payé 320 à 330 €/t de lait en ce moment. Pourtant, les résultats du centre de gestion montrent que je n’ai rien à envier à mes voisins en AOP Comté, où la tonne de lait est plutôt valorisée 450 à 500 €. En revanche, dans mon système herbager, il faut également savoir adapter la production en fonction de la conjoncture laitière, de la qualité des fourrages de l’année ou du prix de l’aliment, même si cela implique parfois de renoncer à exprimer la totalité du potentiel génétique. » ●

Les vaches retenues pour le concours de la Vache de l’année MP

TB

TP

NG

Cell.

IVV

MP/ JDV

Lait/ JDV

26 708

810

39,2

30,4

90

107

370

0,56

18,6

87 789

2 943

43,5

33,5

93

61

360

0,83

24,7 23,5

Section

Nom

Père

GPM

Âge

Lait

2 AN -1er

Goldycombe

Sanchez

Laramee

3a 4m

7N - 1er

Almacombe

James

Jesther

9a 4m

1R - 2

Clydered

Talent Lad

Jackpot

7a 6m

67 005

2 157

43,8

32,5

91

149

543

0,76

1R - 1er

Cyred

September

Champion

7a 4m

61 501

1 983

45,9

32,1

94

147

476

0,76

23,6

1R - 7e

Elitecombe

Elayo Red

Talent Lad

5a 4m

31 070

1 021

42,1

32,8

87

118

402

0,54

16,3

1R - 11e

Gepsicombe

Burns

September

3a 4m

12 947

409

39,3

31,6

88

127

431

0,36

11,5

e

Source : Prim’holstein France

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Incontournables

© ESITPA

© TERRE-NET MÉDIA

STRATÉGIES

Nutrition et santé des bovins

Deux écoles d’ingénieurs en agriculture fusionnent

Obione dispose de nombreux compléments et bolus à actions ciblées et rapides avec sa gamme "flash" de compléments nutritionnels préventifs ou curatifs, comme Ovulflash pour faciliter la détection des chaleurs et la fécondité, Régéflash et Cétoflash pour les débuts de lactation compliqués, Startflash pour l’équilibre digestif des veaux, ou encore Dermatiflash, un complexe original de plantes et d’argile qui adsorbe les toxines avec de la biotine pour une meilleure qualité des sabots.

L’Institut polytechnique LaSalle Beauvais (Oise) fusionne avec l’Esitpa, l’école d’ingénieur des Chambres d’agriculture (APCA), récemment déplacée de Val-de-Reuil au MontSaint-Aignan, sur le campus universitaire de Rouen (Seine-Maritime). L’école, renommée Institut polytechnique LaSalle Esitpa, compte désormais 2 500 élèves (en cycle d’ingénieur de cinq ans, du post-bac jusqu’au master 2), 120 enseignants-chercheurs et 180 salariés. Les deux campus seront conservés. Datant de plus d’un siècle, ces deux institutions privée et semi-publique rassemblent 13 000 anciens élèves environ travaillant dans les métiers de l’agriculture, l’environnement, la géologie, l’agroalimentaire, l’alimentation et la santé.

L’entreprise, basée à Mâcon (Saône-et-Loire), a aussi mis au point quatre bolus ciblés pour réduire les risques de boiterie, non-délivrance et métrite et pour le début de lactation.

Prisma réalise des diagnostics technico-économiques de l’atelier lait Prisma, firme-service du groupe InVivo, réalise des diagnostics en élevage laitier pour améliorer les performances économiques des troupeaux. L’objectif de cette démarche, baptisée Domino : faire le bilan technico-économique de l’atelier lait et dégager les points clés d’évolution pour accroître sa rentabilité. « Un entretien d’une demi-journée avec le producteur nous permet d’établir un diagnostic global ne prenant pas seulement en compte la nutrition. Qualité du lait, santé des vaches laitières, reproduction, organisation du travail... de nombreux postes sont analysés. Le but est de chiffrer précisément les leviers d’action et de prendre des orientations conformes aux stratégies de l’éleveur.

X-Zelit Complet, un minéral à distribuer durant le tarissement Le fabricant breton d’aliment Calcialiment a mis au point X-Zelit Complet, un minéral complet à distribuer durant tout le tarissement. Il maintient l’équilibre alimentaire de la vache autour du vêlage en minéraux, oligoéléments et calcium et à prévenir les fièvres de lait et hypocalcémies subcliniques, souvent difficiles à détecter. Ce produit est enrichi en vitamines A, D3, E et en oligoéléments (sélénium organique en particulier).

Assurance prairies :

Les passeports bovins bientôt connectés ? L’identification des bovins se met (enfin) à l’heure du numérique mobile. La dématérialisation du passeport bovin et de l’Attestation sanitaire à délivrance anticipée (Asda) va être testée durant plusieurs mois avant de se généraliser aux 20 millions de bovins, 198 000 éleveurs et 2 000 opérateurs commerciaux français. L’application sur smartphones et tablettes fera foi aux yeux de la loi. Le passeport ne disparaîtra pas tout de suite, mais il n’aura plus la valeur réglementaire d’aujourd’hui. 22

Le Crédit Agricole Assurances - Pacifica propose aux éleveurs de se protéger contre les aléas climatiques et de sécuriser la pérennité de leur élevage. Du 1er février au 31 octobre, la pousse des prairies est mesurée par satellite avec la collaboration d’Airbus Defence and Space. Les résultats sont comparés à la moyenne des cinq dernières années. En cas de sécheresse, plus besoin d’envoyer des experts pour constater le manque de fourrages. L’indice de pousse des prairies est consultable en temps réel sur internet. S’il y a déficit fourrager, l’indemnisation est automatiquement déclenchée en novembre afin de pouvoir acheter des aliments pour passer l’hiver. Le contrat d’assurance des prairies peut être ajusté à chaque exploitation : l’éleveur choisit les capitaux et le niveau de franchise ; des tarifs préférentiels existent pour les jeunes installés.

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« J’ai décidé de gagner du temps »

© ÉDITIONS FRANCE AGRICOLE

© TERRE-NET MÉDIA

le Crédit Agricole mesure le déficit fourrager par satellite

L’ouvrage J’ai décidé de gagner du temps, paru aux Éditions France Agricole, se veut être un guide pratique pour accompagner les éleveurs qui veulent progresser au niveau temps et confort de travail. À travers des témoignages issus du terrain, des photos et des conseils pertinents, son auteur, Sophie Marçot, consultante au BTPL (Bureau technique de la promotion laitière), explique comment optimiser le fonctionnement de l’exploitation, de la phase de diagnostic à la mise en place et au suivi du plan d’action.


STRATÉGIES

Toutatis Damtec désherbe pommes de terre et protéagineux Dans Toutatis Damtec, Bayer CropSciences associe l’aclonifen à 500 g/kg à la clomazone à 30 g/kg « dans un équilibre adapté aux pratiques de désherbage de prélevée ». Cet herbicide est utilisé pour maîtriser les adventices majeures des cultures de pomme de terre, pois protéagineux, pois de conserve et féveroles de printemps et d’hiver, notamment les renouées, chénopodes et mercuriales. L’aclonifen sous forme de granulés dispersibles WG et la clomazone micro-encapsulée évitent les mélanges lors de la préparation, « ce qui minimise le risque d’erreur avec, à la clé, un gain de temps et de sécurité ». Et grâce au conditionnement en sac, plus besoin de rincer de bidons, d’où un nettoyage plus facile.

© ACTION PIN

Florid et Bali sont deux herbicides céréales de Dow AgroSciences, constitués de florasulame à 25 g/l et de clopyralid à 300 g/l. Ces molécules agissent en synergie contre de nombreuses dicotylédones annuelles (gaillet, bleuet, stellaire, matricaire, coquelicot, séneçon et crucifères) et permettent aussi de contrôler les levées précoces de chardons. « Les deux modes d’action de ces solutions (Hrac B et Hrac O) contribuent à prévenir l’apparition et à contrôler les adventices résistantes, matricaire et séneçon en particulier. » Ces herbicides s’emploient à la dose de 0,15 l/ha jusqu’au stade 2 nœuds, en sortie d’hiver dès 5°C, de janvier à mai sur les céréales d’hiver et de février à juin sur celles de printemps.

Syngenta a obtenu l’homologation européenne de son fongicide Solatenol, efficace contre la septoriose et la rouille. Début de commercialisation

L’anti-oïdium d’Action Pin Heliosoufre S est désormais autorisé

en France pour la campagne 2016/2017. Syngenta estime à 200 M$ son potentiel de chiffre d’affaires à l’échelle de l’Europe. Déjà commercialisé en Amérique sous le nom d’Elatus, ses ventes au Brésil ont dépassé 300 M$ dès la première année. Il a été homologué aux États-Unis et au Canada l’an passé.

Pixies, adjuvant d’origine végétale de JouffrayDrillaud, est le résultat de recherches sur l’huile de coco

© JOUFFRAY-DRILLAUD

sur plus de 20 cultures, dont les céréales. Composé de 700 g/l de soufre et de dérivés terpéniques issus du pin, ce produit, inscrit sur la liste Nodu vert, se positionne comme « l’un des meilleurs anti-oïdium de biocontrôle ». Sa formulation, une suspension concentrée, lui procure « des propriétés de rétention et d’étalement, assurant une couverture de qualité de la cible. Du fait de l’absence de dépôt, elle facilite également la préparation de la bouillie, ainsi que le nettoyage et le rinçage des bidons et de la cuve. De plus, les propriétés adhésives des terpènes de pin limitent les risques de lessivage. » Sur céréales, Helisoufre S accompagne les stratégies de traitements fongicides en T0 ou T1. « Il optimise ainsi l’efficacité des fongicides, des régulateurs de croissance ou des oligo-éléments associés. » Des essais ont montré que sa formulation permet de réduire jusqu’à 50 % la dose de soufre apportée à l’hectare par rapport à un produit soufré de référence, avec la même efficacité sur oïdium.

© TERRE-NET MÉDIA

Florid et Bali, antidicotylédones de Dow à double mode d’action

et l’amidon de maïs. Cet adjuvant associe l’alkylpolyglucoside (435 g/l) à la glycérine. L’alkylpolyglucoside lui confère des fonctions de rétention et de pénétration. La glycérine, humectant naturel, en retardant le séchage des gouttes de bouillie sur la feuille, offre davantage de flexibilité et d’efficacité, en conditions difficiles essentiellement. Cette matière active réduit la volatilisation et l’évaporation des gouttes et allonge le temps de contact bouillie/feuille. Jouffray-Drillaud destine Pixies au marché des herbicides céréales, principalement des ALS qui rencontrent des difficultés en termes d’efficacité. Dow AgroSciences a validé son utilisation avec ses herbicides à base de pyroxsulame. Jouffray-Drillaud vise également le segment de la post-levée en maïs. Terre-net Média : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Février 2016

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STRATÉGIES

Performance productions végétales

Diversification des cultures

Déverrouiller un système agro-industriel limitant les initiatives individuelles La modernisation de l’agriculture repose surtout sur la spécialisation des territoires autour de peu de productions. L’intensification des pratiques culturales a conduit à simplifier les assolements et raccourcir les rotations. Pourtant, en plus des bénéfices agronomiques, la diversification des espèces cultivées constitue une sorte d’assurance récolte naturelle.

© TERRE-NET MÉDIA

PAR MATHILDE CARPENTIER // mcarpentier@terre-net-media.fr

Les cultures de diversification doivent se différencier des autres sur les plans nutritionnel, technologique et environnemental.

L’

allongement de la rotation est cité comme levier d’action dans plusieurs problématiques : gestion du désherbage, préservation de la structure du sol, déplafonnement des rendements... ou encore réduction des nuisances environnementales générées par l’activité agricole. La diversification des cultures apparaît aussi comme une assurance face aux aléas climatiques et économiques, répartissant les risques et multipliant les sources de revenus.

Verrouillage technologique Pourtant, sortir du schéma établi autour des quelques espèces majoritaires constituant la sole française expose à des complications, plus ou moins surmontables, et ce à plusieurs niveaux. L’Inra s’est penché sur la question 24

à la demande des ministères de l’agriculture et de l’écologie. Jean-Marc Meynard et Antoine Messéan, directeurs de recherche à l’institut, ont coordonné ce travail(1). « Depuis 50 ans, la production agricole française connaît un mouvement continu et profond de spécialisation dont les conséquences sont aujourd’hui bien connues. »

“ Favoriser les cultures de diversification, c’est promouvoir de nouveaux débouchés „

« On observe notamment des tensions sur l’eau en zones de monoculture de maïs irrigué et une augmentation de la consommation d’énergie fossile et des émissions de gaz à effet de serre, liée à la quasi-disparition des légumineuses des assolements. Du fait d’une plus grande difficulté à maîtriser les adventices et parasites dans les

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rotations courtes et assolements peu variés, les pesticides sont de plus en plus utilisés. De plus, la biodiversité diminue en raison de l’homogénéisation des habitats et de l’emploi fréquent de produits phytosanitaires. » « Enfin, c’est maintenant acquis, le raccourcissement des rotations participe également au plafonnement des rendements des grandes cultures. »

Cette spécialisation a permis à l’agriculture de relever haut la main le défi de l’autonomie alimentaire. Mais elle a créé « un verrouillage technologique autour d’espèces dominantes qui bloque, ou tout au moins handicape fortement, le développement des cultures mineures ». « Il est la conséquence d’un grand nombre de freins


STRATÉGIES interconnectés : faiblesse de l’offre de variétés améliorées et de produits de protection, rareté des références technico-économiques, difficulté des apprentissages, jusqu’aux contraintes logistiques à la collecte et à la coordination insuffisante des filières émergentes. »

Malgré sa plus faible marge brute annuelle, l’introduction du pois protéagineux dans les successions céréalières courtes améliore la rentabilité à l’échelle de la rotation.

Au niveau de l’exploitation, si l’agriculteur veut diversifier son assolement, il trouvera toujours une ou plusieurs cultures compatibles avec ses sols, son climat, son calendrier de travail et l’équipement mobilisable.

© TERRE-NET MÉDIA

Il peut par contre se heurter au manque de références technico-économiques relatives à leur insertion dans les successions. Sources d’appréhension pour les producteurs, les particularités de leur itinéraire technique peuvent ainsi freiner leur adoption.

Investissements limités en R&D

« Les enquêtes montrent qu’une production récemment introduite ne supporte pas plus d’un ou deux échecs sans explications. Sinon le rejet qui s’ensuit peut durer des années. » Pour ne pas aider, les espèces candidates à la diversification des assolements constituent de petits marchés, pour les sélectionneurs comme l’industrie phytosanitaire, ce qui justifie des investissements en R&D bien moins conséquents que sur les cultures majeures.

Tous les acteurs doivent se mobiliser « D’où, en partie, le décrochage des rendements du pois comparé au blé ou les difficultés du lupin et du pois chiche, dont les variétés disponibles en France sont insuffisamment résistantes à l’anthracnose. La recherche publique ne contrebalance plus la concentration du privé sur les espèces dominantes. De plus d’une centaine sélectionnée en 1975, l’Inra est passée à moins de 10 en 2005. » En ce qui concerne la collecte, il existe plusieurs limites logistiques à l’essor des cultures de diversification, comme la dis-

ponibilité en silos et la réticence à occuper du stockage avec de faibles volumes. Côté transformation, les acteurs cherchent à minimiser les coûts d’achat des matières premières et à standardiser les processus. « En alimentation animale, la formulation suit une logique s’appuyant sur la substituabilité des matières premières agricoles par rapport à leur composition nutritionnelle. » « Ainsi, les protéagineux sont confrontés à la concurrence sévère du couple tourteau de soja – blé, particulièrement pour les porcs et volailles, où le pois serait pourtant utilisable en grande quantité. Sachant que le prix d’intérêt d’une matière première dépend des cours de celle-ci, mais aussi de son accessibilité, c’està-dire des coûts liés à son acheminement, et de la régularité de l’approvisionnement. » Tout chemin vers la diversification reposera donc nécessairement sur la mobilisation simultanée et organisée de nombreux intervenants. Au niveau de l’État, « une politique, qui ne contiendrait que des mesures adressées aux agriculteurs, est vouée à l’échec ».

se différencient des autres : qualité nutritionnelle, technologique, environnementale, etc. » Les différents acteurs doivent se coordonner pour réduire les coûts de transaction supplémentaires (collecte, stockage, traçabilité, etc.) au départ, induits par l’éclatement de l’offre, et mener ensemble une stratégie de massification de la production.

Privilégier les contrats « Les contrats sont à privilégier, pour plus de lisibilité et de cohésion entre les maillons de la filière, ainsi qu’une meilleure transmission de la valeur ajoutée et des connaissances. » Les auteurs(1) préviennent enfin que « parce qu’elles s’appliquent à des processus à forte inertie, ces propositions ne seront suivies d’effets qu’avec des mesures mises en œuvre sur la durée et affichées comme tel dès le début ». ● (1) Source : J.M. Meynard, A. Messéan, A. Charlier, F. Charrier, M. Fares, M. Le Bail, M.B. Magrini, I. Savini, 2013. Freins et leviers à la diversification des cultures. Étude au niveau des exploitations agricoles et des filières. Synthèse du rapport d’étude, Inra, 52 p.

« En 2010-2011, grâce à la prime en faveur des protéagineux, les surfaces ont doublé. Mais elles se sont ensuite à nouveau effondrées car le reste de la filière n’a pas suivi. » C’est pourquoi l’intervention des pouvoirs publics doit être relayée par les mécanismes du marché. « Favoriser les cultures de diversification, c’est promouvoir de nouveaux débouchés. Et cela suppose que les produits

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« Surtout que la phase d’apprentissage nécessite du temps, jusqu’à plusieurs campagnes, où il n’est pas rare d’atteindre un rendement inférieur aux attentes. Et, comme les espèces de diversification sont mal connues des techniciens eux-mêmes, la faible performance reste souvent inexpliquée, d’où un risque important de remise en question. »

Les produits de protection des cultures mineures font souvent défaut puisqu’elles représentent de trop petits marchés pour les industriels.

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STRATÉGIES

Performance productions végétales

Je me lance en sorgho

« Diversifier la rotation pour compenser la perte de rentabilité du pois » Dans le Gers, les rendements en pois de Josiane Delteil baissent inexorablement. Pour enrayer le mouvement, avant de remettre en cause la culture dans l’assolement, l’agricultrice allonge sa rotation grâce au sorgho. Premier test en 2015. PAR MATHILDE CARPENTIER // mcarpentier@terre-net-media.fr

J

osiane Delteil exploite 150 ha de SAU à Monferran-Savès dans le Gers. Jusqu’en 2014, en plus de 73 ha de céréales, d’ail violet de Cadours et de noyers, 15 à 20 ha sont dédiés au tournesol, 20 ha au soja et 20 ha au pois.

Josiane Delteil a cultivé du sorgho en 2015, une espèce que son père semait il y a une vingtaine d’années.

Une parcelle de 14 ha irrigables pour commencer

L’agricultrice prend alors conscience de la nécessité de réduire la fréquence de retour du pois dans la rotation. « Tous les quatre ans, c’est trop. » Quelle culture adopter ? « Je pense au maïs mais dépourvue de cueilleur et de capacités d’irrigation suffisantes, j’écarte cette solution. Et puis, le maïs est sensible. Il supporte mal le report d’un tour d’eau même d’un ou deux jours. »

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« Je fais du pois depuis 20 ans. C’est une culture que j’aime beaucoup, un très bon précédent. Cependant, depuis quelques années, je déplore une baisse de rendement. En 2013 et 2014, même avec des conditions très favorables, je n’ai pas dépassé 25 q/ha, contre 35 de moyenne et jusqu’à 45 les bonnes récoltes. »

d’Oc, et d’un voisin qui cultive du sorgho depuis longtemps. « J’ai de l’eau pour 50 ha par campagne. Je raisonne mon assolement en fonction. » Soja, pois et aujourd’hui sorgho sont cultivés en zones irrigables. Pour ce dernier, l’agricultrice choisit une parcelle de 14 ha située sur des coteaux séchants.

“ Gagner plus « Côté génétique, je veux « S’il fallait intervenir le diune variété avec un haut manche, dans les maïs hauts, qu’avec le pois „ potentiel pour valoriser l’irje ne pourrais pas déplacer rigation. De plus, sa date de les enrouleurs sans l’aide de mon salarié. Pourquoi pas alors le récolte doit permettre de semer du blé, sorgho, plus résistant au stress hydrique, fin octobre - début novembre. Il me falque mon père semait déjà il y a 20 ans ? » lait donc un sorgho arrivant tôt à maturité pour être récolté au 15 octobre et éviter au Les discussions au sein de son Ceta fi- maximum les frais de séchage. » nissent de la convaincre. « Au travers d’échanges, j’ai su que certains freins avaient été levés en termes de choix variétal et désherbage. » Josiane Delteil trouve conseil auprès d’un ingénieur d’Agro d’Oc, l’union des Ceta du pays 26

L’élue, Arack, variété grain demi-précoce, a donc été implantée les 5 et 6 mai au semoir monograine, derrière un couvert de féveroles détruit un mois plus tôt. « Il faut juste changer le disque

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semeur pour le sorgho. » La structure avait été préparée en septembre à l’aide d’un déchaumeur pour une reprise facile à la herse plate au printemps. Au niveau des intrants, « j’apporte 120 kg de PRP sol en septembre, puis 320 kg d’urée en trois fois ». Un traitement herbicide, le

Point technique : désherbage Le désherbage du sorgho reste l’étape la plus délicate de la culture. Un semis dans de bonnes conditions est le premier levier d’action. Une levée rapide et homogène assure une bonne couverture de l’inter-rang et limite le développement des adventices. Le nouveau catalogue des usages apporte quelques solutions, en particulier en rattrapage au stade 4 à 8 feuilles. Et demain, un désherbage en post-semis/ prélevée deviendra possible. Deux produits, l’un à base de clomazone et pendiméthaline, le second contenant de la mésotrione, vont être homologués, apportant une efficacité intéressante sur flore mixte, notamment en association.


STRATÉGIES 9 juin au stade 2-3 feuilles, associant antigraminées et antidicots, est venu à bout des adventices. « Le sorgho a accusé le coup mais un arrosage bien placé derrière l’a revigoré. » Côté irrigation justement, trois tours d’eau, le 27 mai, le 24 juin et le 9 juillet, ont suffi. À la différence du pois, le sorgho consomme de l’engrais et n’en restitue pas. Par contre, il n’a pas besoin d’insecticide ni de fongicide quand le pois exige deux ou trois passages de chaque.

515 €/ha de marge brute Josiane Delteil choisit de stocker pour vendre quand elle le souhaite. « J’ai commercialisé la moitié de ma récolte début septembre à 145 €/t. » Elle livre ensuite à la coopérative Arterris pour une utilisation en alimentation animale.

Des perspectives favorables à tous les niveaux Les surfaces françaises de sorgho fluctuent. Deux fois depuis les années 70, elles ont atteint 100 000 ha. En 2008, elles passaient sous les 40 000 ha. Depuis, elles ont plutôt tendance à augmenter. En 2014, elles atteignaient 65 000 ha et, en 2015, un peu moins, 61 723 ha. Denis Villenave, directeur de Semences de Provence, y voit une consolidation du marché. « Le sorgho confirme ses atouts : une espèce aux faibles besoins en intrants, adaptée à la nouvelle Pac. Il constitue une opportunité de troisième, voire de quatrième culture. » Le sorgho dispose de nombreux débouchés en grain ou plante entière. 40 % de la production mondiale de sorgho grain est destinée à l’alimentation humaine et 40 à 45 % à la nutrition animale. Les marchés américains et européens s’intéressent aujourd’hui de près à cette céréale sans gluten, une alternative au blé et à l’orge. Pour Yannick Carel et Jean-Luc Verdier d’Arvalis-Institut du végétal, le marché du sorgho offre des perspectives à la France. « L’Europe importe chaque année une partie de sa consommation. Bien qu’absente des échanges il y a encore quatre ans, la Chine en achète plus de 4 Mt par an, soit 80 % des importations mondiales. Le pays apparaît comme un nouveau marché du fait de ses besoins croissants en céréales fourragères et de la volonté de l’État de diversifier les sources de matières premières. » En France, suite à l’excellente production 2014 (382 000 t), l’intégration du sorgho dans la fabrication d’aliments du bétail s’est fortement accrue, passant à 48 200 t au 1er mai 2015 comparé à 22 000 t l’année précédente à la même période. Les sorghos français se caractérisent par une composition chimique proche du maïs : teneurs en amidon et matières grasses similaires, taux de protéines supérieur et absence de tanins.

« Je mise sur un rendement de 80 q/ha. Mon objectif est de gagner plus qu’avec le pois. Une nécessité parce qu’en pois, je ne suis pas loin de perdre de l’argent. » La récolte a eu lieu dans les temps, vers la mi-octobre, et dans de bonnes conditions. « Cependant, les résultats sont décevants : 61 q/ha. »

« La culture a aussi pu subir le contrecoup du désherbant, combiné en plus à un orage violent et une forte chaleur. Enfin, après ce stress, le choix d’un engrais type 18-46, à 100-150 kg/ha, aurait été plus pertinent que l’urée. »

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Différentes raisons peuvent l’expliquer. « Je pense avoir opté pour une densité trop élevée au semis, 350 000 grains à l’hectare. Pour 2016, je prévois 50 000 voire 100 000 gr/ha de moins. »

En sorgho, à la différence du pois, s’il manque quelques quintaux, la marge brute se tient.

En pois, la tendance se confirme. Josiane Delteil doit se contenter de 20 q/ha. La marge brute de la culture, elle, atteint 142 €/ha. En sorgho, s’il manque quelques quintaux, celle-ci se tient, à 515 €/ha (hors coût de l’électricité pour l’irrigation).

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« Je vais ressemer du sorgho la saison prochaine et même augmenter la surface, à presque 25 ha. Je vais également étudier, avec la coopérative Arterris, la possibilité d’en semer une partie en sorgho blanc selon les contrats proposés. » ●

La réserve d’eau pour l’irrigation est située en contrebas de la parcelle choisie pour le sorgho.

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MACHINISME

Essai

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Le Mitsubishi L200, l’atout polyvalence.

Pick-up Mitsubishi L200 Club Cab

Ses avantages : la polyvalence et un tarif hors taxe Didier Huchard, agriculteur dans l’Oise, a essayé un pick-up Mitsubishi L200 Club Cab. Ce valet de ferme, à la fois utilitaire et 4 x 4, est aussi à l’aise dans les parcelles que sur la route. Autre avantage : la récupération de la TVA, de série. PAR BENOÎT EGON // begon@terre-net-media.fr

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a première fois que l’on monte dans le Mitsubishi L200 Club Cab millésime 2016, on se demande s’il s’agit bien d’un 4 x 4 utilitaire. En effet, la finition Intense testée par Didier Huchard, agriculteur à Tillé près de Beauvais (Oise), comporte tous les équipements des berlines modernes : ouverture centralisée à distance, régulateur et limiteur de vitesse, fonction Bluetooth pour le téléphone portable avec commande au volant, éclairage et essuie-glaces automatiques...

une caméra de recul vient faciliter les manœuvres, pas toujours évidentes avec des véhicules de gros gabarits.

La prise en main est simple et rapide et le manuel presque superflu. Une fois au volant, on oublie que l’on conduit un engin de 1,8 t et de presque 5,20 m de long. Lors des marches arrière ou créneaux,

Et les 181 ch du modèle d’essai agrémentent encore la conduite. En plus, quel look avec la nouvelle calandre, les jantes de 17 pouces et les inserts chromés. On est loin de l’utilitaire austère. Certes

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les deux strapontins arrière sont spartiates, mais cela permet de bénéficier d’une carte grise camionnette. Ainsi, il est possible de récupérer la TVA tout en étant homologué pour quatre places. Attention toutefois, ces sièges d’appoint sont à proscrire pour les longues distances.

Parmi les autres bonnes impressions, l’insonorisation de l’habitacle. Si le bruit du moteur 4 cylindres, de 2,4 l de cylindrée, n’est “ Tous les équipements pas entièrement masqué, le volume sonore d’une berline moderne „ est plutôt faible pour un pick-up valet de ferme.

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Cerise sur le gâteau : la gamme L200 n’est assujettie ni au malus ni à la TVS (Taxe sur les véhicules de société). Côté économies toujours, cet engin n’est pas très gourmand en carburant. La fiche constructeur annonce 6,6 l aux 100 km en cycle combiné. Étonnant ! Dans cette finition, le


MACHINISME pick-up est équipé d’une transmission Super Select II. Elle permet non seulement de passer de deux à quatre roues motrices en roulant (jusqu’à 100 km/h), mais elle possède six vitesses qui assurent de belles relances et une vitesse maximum de 179 km/h sur circuit.

Transmission Super Select II © TERRE-NET MÉDIA

En conditions difficiles, cette transmission propose une gamme longue avec différentiel central désactivé pour des démarrages et remorquages plus faciles. Mitsubishi L200, le match. 12 ans d’écart entre ces deux générations. Qui va l’emporter ?

Par ailleurs, elle dispose d’une gamme courte avec différentiel central et arrière désactivés pour les adeptes du franchissement d’obstacles : ainsi, les pentes raides ne leur posent aucun souci grâce au frein moteur puissant. Fini également les problèmes d’enlisement. Question chargement, la benne accepte une charge utile de plus d’une tonne (1 010 kg exactement), idéale pour un big bag par exemple. Le poids total roulant autorisé est de 5 820 kg, le poids à

vide de 1 840 kg, le poids total autorisé en charge de 2 850 kg et la capacité de remorquage de 3 000 kg à condition d’avoir le permis approprié.

3 000 kg de capacité de remorquage Au niveau de la carrosserie, les portes antagonistes simplifient le chargement d’objets ou de passagers sur les ban-

quettes arrière. Malgré tout, des poignées auraient été bienvenues pour pouvoir les refermer de l’intérieur. L’enjoliveur de pare-choc arrière gêne quant à lui l’ouverture complète de la ridelle. Un obstacle pas très pratique à passer, en plus du seuil de chargement de 84,5 cm. Certes, il est démontable, mais le design alors perd un peu de son esthétisme. C’est quand on tente de remplir le réservoir de carburant que l’on se

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MACHINISME

Essai

Caractéristiques techniques d’un L200 Club Cab Intense(1)

(1) Au 1er janvier 2016

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1 - L’enjoliveur de pare-choc arrière, empêchant l’ouverture complète de la ridelle. 2 - La garde au sol de 20 cm. 3 - Rien à redire, tout y est ! 4 - Les palettes de 1 m de large rentrent. Test réussi. 5 - C’est vraiment bien, les portes antagonistes !

SUR LE WEB

Moteur : 2.4 DI-D Puissance : 181 ch Puissance administrative : 8 CV Emission CO2 : 173 g/km Consommation mixte : 6,6 l/100 km Tarif HT : 27 667 € hors options

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Concernant la distribution, le réseau Mitsubishi compte 120 points de vente et 140 points de service sur le territoire français. Ceux-ci sont desservis en pièces de rechange par le stock national, situé à Saint-Ouen-l’Aumône près de Paris, et par un dépôt de pièces encore plus important aux Pays-Bas.●

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rend compte qu’il s’agit d’un utilitaire. Contrairement au reste de la carrosserie, l’intérieur de la trappe n’est pas métallisé. Un comble pour une option à 620 € !

Le pick-up Mitsubishi L200 Club Cab en vidéo sur www.terre-net.fr/mag/53mitsubishi

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Les portes antagonistes, facilitant l’accès aux places arrière. Le moteur coupleux, puissant, sobre et avec une belle sonorité. La bonne visibilité sur l’avant et l’arrière (caméra de recul). La transmission 2/4 roues motrices et vitesses lentes, simple à utiliser même en roulant.

La course d’embrayage très courte, rendant le passage des rapports parfois trop sec. L’enjoliveur de pare-choc arrière, empêchant l’ouverture complète de la ridelle. La finition intérieure de la trappe à carburant.

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MACHINISME

Le bilan Didier Huchard : « Le choc des générations » sur le pantalon. En plus, l’accès n’est pas plus haut que sur l’ancien. » Nous aurions aimé essayer également une roll bar (arceau de sécurité) pour vérifier ses qualités utilitaires de fixation et de charge.

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« Le nouveau tableau de bord est plus clair et tous les voyants sont bien visibles », ajoute l’agriculteur. Le frein à main peu pratique sous le volant a été remplacé par un modèle tout à fait classique, logé dans l’accoudoir central. Pour Didier, la fonction Bluetooth pour le téléphone est un vrai plus contrairement à la climatisation, qu’il ne trouve pas indispensable.

Didier Huchard, exploitant dans l’Oise, connaît bien les L200 : il en possède un depuis 2004.

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our essayer le pick-up Mitsubishi, nous nous sommes rendus chez Didier Huchard, agriculteur dans l’Oise. Sa particularité : il possède déjà un L200, âgé de 12 ans avec 145 000 km au compteur. « Il n’a pas de pneus tout-terrain ! » Telle a été la première remarque de l’agriessayeur. Effectivement, le modèle testé est équipé de pneumatiques mixtes, les seuls disponibles en première monte chez le constructeur.

et des palettes de semences. Lorsqu’il l’a acheté en 2004, il recherchait avant tout un véhicule trois places avec une grande caisse. Aujourd’hui, Mitsubishi propose une place de plus mais une caisse un peu plus petite. Didier Huchard se plaint que son pick-up chasse de l’arrière à vide sur route humide. L’ESP a corrigé une partie du problème sur le nouveau. Il n’apprécie pas non plus le rayon de braquage trop important de son Single Cab. Sur le Club Cab, il a été réduit de presque 2 m.

Portes antagonistes Les portes antagonistes ont tout de suite séduit l’agriculteur, qui utilise son L200 pour de nombreux travaux et pour de petits parcours sur routes, chemins ou à travers champs. Il s’en sert pour faire son tour de plaine ou aller chercher des big bags

Sur le nouveau Mitsubishi, l’agriessayeur regrette toutefois que les points de fixation dans la caisse soient trop hauts pour arrimer des objets de petite hauteur. « Un vrai handicap », selon lui. Quant au marchepied, il juge l’option inutile. « Des saletés vont s’y accumuler et se retrouver ensuite

Son atout maître : la polyvalence Côté moteur, rien à redire, mis à part le carter à 20 cm du sol seulement, sur les nouvelles versions. Certes, cela ne limite pas les capacités de franchissement de l’engin (le pont arrière des Single Cab était aussi à 20 cm), mais c’est moins rassurant. Excepté les suspensions parfois un peu raides, Didier a aimé la conduite sur route. Cependant, nous n’avons pas pu effectuer de parcours de franchissement car les pneus et la météo ne jouaient pas en notre faveur. Bilan des courses : le Mitsubishi est un vrai 4 x 4 pick-up, à l’aise dans les champs comme en ville. Son atout maître ? La polyvalence. Il est conçu aussi bien pour faire des trajets sur route, que pour transporter des marchandises ou venir en support dans une parcelle. Et grâce à sa vaste gamme d’accessoires, il est encore plus polyvalent. ●

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Tous les chiffres à retenir

Source données : Mitsubishi

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MACHINISME

Pleins phares

Parts de marché tracteurs 2015

Des évolutions mais pas de révolution En 2015, les parts de marché tracteurs évoluent par rapport à 2014, dans un marché stable en volume d’immatriculations.

© INFOGRAPHIE TERRE-NET MÉDIA

PAR BENOÎT EGON // begon@terre-net-media.fr

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in 2015, le marché a été favorable aux constructeurs. 6 179 tracteurs standard ont été immatriculés sur le seul mois de décembre ! Sur l’ensemble de l’année, ce chiffre s’élève à 28 625. Sans doute une conséquence de la loi Macron. Au second semestre en effet, les ventes ont rattrapé le retard cumulé depuis début 2015. Au final, elles sont presque équivalentes à celles de 2014, où 28 905 immatriculations avaient été enregistrées. Une stabilité du marché liée également à la reprise des ventes de tracteurs spécialisés. Les données ci-dessus sont des estimations de parts de marché pour les tractoristes en 2015. Trois facteurs viennent les impacter et jouent aussi sur le volume global de ventes : • 300 tracteurs environ ont été immatriculés en urgence en décembre car équipés d’anciennes générations de moteurs ne répondant plus aux normes 2016 ; • des campagnes ont été menées par les firmes pour pousser les concessionnaires à

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immatriculer des tracteurs et booster ainsi leur part de marché (voir encadré) ; • en fonction des entreprises, le marché commence à 30, 40 ou 50 ch ; les parts de marché ne se mesurent donc pas sur le même total. À noter, nous avons choisi de ne présenter que les marques dont la part de marché tracteur en 2015 dépasse 1 %.

Les résultats par marque John Deere Après une année 2014 difficile, en raison notamment du transfert d’une partie de la production de Mannheim aux États-Unis, John Deere redresse la barre et remonte à 18,9 % de part de marché. La maturité de la gamme 6R explique, en grande partie, ces résultats qui confortent sa position de leader.

New Holland La forte demande en tracteurs spécialisés a entraîné des retards de livraison expliquant

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le repli de la marque en 2015. Toutefois, avec ses 16 % de part de marché, elle garde son avance et la seconde place du classement.

Claas Claas s’en sort plutôt bien et progresse de 1,6 %. Il revient ainsi sur le podium avec une part de marché de 12,5 %. Le groupe bénéficie du lancement de trois nouveaux modèles d’Axion 800 de 200 ch et plus, le segment de marché à la plus forte croissance en 2015. Un effet amplifié par la pleine dis-

Quelques précisions Les parts de marché sont le reflet des ventes des constructeurs et témoignent de l’intérêt des agriculteurs pour les différentes marques. Comme tous les ans, les résultats de nombreuses firmes sont tirés par le haut par les immatriculations faites au nom des concessionnaires en décembre. La position sur le podium est tellement importante que certaines n’hésitent pas à verser des primes de 2 000 € ou plus par tracteur. Cette pratique étant courante, les estimations sont quand même proches de la réalité sauf coup de communication.


MACHINISME

Massey Ferguson Avec 11 % de part de marché, Massey Ferguson conserve son volume de vente en dépit du retard de livraison de la série 4700 avec cabine, qui ne devrait arriver sur le marché qu’au 1er semestre 2016.

Fendt Fendt renoue avec une croissance normale : 10,5 % de part de marché. Après les multiples reports de livraison de 2013 à 2014, 2015 consolide sa progression en France.

Case IH Dans l’attende des nouveaux Optum, beaucoup de clients ont reporté leur commande, d’où des immatriculations moins nombreuses qu’escompté. De plus, la livraison de ces tracteurs a été retardée, ce qui a pénalisé la firme. Elle maintient quasiment la même part de marché que l’année passée : 9,1 %.

Kubota

Il y a eu peu de livraisons de Valtra N4 sur l’exercice, ce qui a limité les ventes de tracteurs de l’entreprise. Pour investir, les clients attendent ce nouveau modèle dont la tranche de puissance représente de gros volumes. Cela handicape la progression de Valtra qui affiche malgré tout 5,2 % de part de marché. L’absence de tracteurs viticoles pèse aussi alors que le marché vigne se porte mieux.

SDF SDF est content de stabiliser sa part de marché autour de 8,3 % en 2015. Il est vrai que leurs gammes de tracteurs ont été entièrement renouvelées les années précédentes.

Argo Argo et ses marques Landini et McCormick restent quasiment stables entre 2014 et 2015, à 2,5 % de part de marché. La consolidation du réseau de distribution se poursuit mais l’ensemble du territoire n’est pas encore couvert, ce qui défavorise ces marques dans cette enquête nationale. Signalons que Landini demeure un acteur essentiel sur le marché des tracteurs spécialisés puisqu’il réalise 55 % de ses volumes sur ce segment. Le renouvellement des gammes en cours devrait porter ses fruits sachant que les ventes du X7 représentent, à elle seules, 23 % de celles du groupe. ●

Effi-BOT, une brouette robotisée qui soulage le dos

Isagri présente Météus, une station météo connectée et communautaire dédiée aux applications agricoles. Non seulement elle donne, sur tablette, des informations de base comme la température, la pression atmosphérique, la pluviométrie, la vitesse et la direction du vent, mais il est possible de consulter les autres stations du réseau. Ce système communautaire permet d’affiner les prévisions, ce qui améliore donc le retour sur investissement. Tout a été prévu pour obtenir des données fiables dans le temps. Le kit inclut aussi les éléments de fixation dans le sol ainsi qu’une formation à l’utilisation et à l’entretien.

La société française Effidence a créé un chariot robot capable de suivre une personne sans aucune intervention humaine et de transporter jusqu’à 300 kg de marchandises. Simple d’utilisation, cette brouette intelligente est aussi à l’aise dans une stabulation que dans un champ pour aller rechercher une clôture. Il suffit d’appuyer sur un bouton : Effi-BOT reconnaît les jambes de son utilisateur et le suit ensuite partout. Doté d’une autonomie de 6 à 8 h, il se déplace à 7 km/h. Reste à démontrer l’intérêt économique de ce robot dans les exploitations agricoles, son prix se situant aux alentours de 15 000 €. Effidence recherche d’ailleurs des partenaires pour développer des applications en élevage.

© EFFIDENCE

Isagri lance sa station météo connectée

Lely E-link control, nouveau boîtier à noyau mou. En complément de ses nouvelles presses à chambre variable,

© LELY

© ISAGRI

L’année 2015 n’a pas été très bonne pour Kubota, malgré la sortie de plusieurs nouveautés. Sa nouvelle usine en France ne produit à plein régime que depuis novembre, d’où la baisse des immatriculations et le léger recul de sa part de marché à 6,2 %.

Valtra

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ponibilité des gammes 400 et Atos sur les segments les plus importants du marché.

le constructeur propose le boîtier E-link control sur les Lely Welger RP 160 V Classic et RP 160 V. Cet outil se caractérise par une prise en main intuitive et dispose de fonctionnalités supplémentaires comparé aux anciennes commandes. Son écran couleur de 2,8 pouces s’anime durant les différentes phases de pressage. L’accès aux menus est plus rapide, notamment pour déclencher le liage. L’utilisateur règle depuis la cabine du tracteur le diamètre de la balle, la pression et le nombre de tours de filet. Il sélectionne le nombre de couteaux, active ou non la fonction de noyau mou et définit la taille de celui-ci. Grâce à ce dispositif, le fourrage continue de sécher après la phase de pressage. La reprise et la distribution sont alors plus faciles.

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MACHINISME

Pleins phares

Cultures de printemps

50 % du résultat se joue au semis

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Semis en quinconce, strip-till, association d’espèces, sursemis... Quatre agriculteurs ont essayé différentes techniques d’implantation pour leurs cultures de printemps. Verdict.

Le semis impacte souvent la récolte et les interventions intermédiaires à réaliser. D’où l’importance de travailler sur cette partie de l’itinéraire cultural. La rédaction de Terre-net a suivi, en mai et juin 2015, des agriculteurs testant des méthodes d’implantation non-conventionnelles : semis en quinconce, strip-till, sursemis, association d’espèces... Bilan après la récolte. PAR BENOÎT EGON // begon@terre-net-media.fr

Cherchant toujours à progresser, il a essayé l’an dernier trois densités de semis : 85 000, 95 000 et 102 000 pieds/ha et a obtenu respectivement 150, 151 et 152 q/ha. Certes la quantité supplémentaire de semences et l’achat d’un semoir adapté augmentent le coût d’implantation, mais les performances techniques sont là ! Le semis en quinconce a donc de beaux jours devant lui sur l’exploitation d’Albert qui, pour rien au monde, ne souhaite revenir en arrière.

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Améliorer l’implantation

Albert Charlot, exploitant dans la Sarthe, teste depuis trois campagnes le semis en quinconce du maïs avec le Monosem Twin-Row.

De meilleurs rendements sans changer son itinéraire cultural, c’est possible. Albert Charlot, dans la Sarthe, teste depuis trois campagnes le semis en quinconce du maïs avec le Monosem Twin-Row. Sur un sol sableux, avec un dispositif d’irrigation par pivot, il a atteint 120 q/ha en 2013, 140 q/ha en 2014 et plus de 152 q/ ha en 2015. Le principe est simple. Il s’agit de laisser un maximum de place autour des plants semés pour réduire la concurrence.

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Parc matériel et vitesse de travail au top

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e semis conditionne non seulement les rendements mais la qualité de la récolte. C’est également un chantier à optimiser en termes d’investissement. D’où la nécessité de prendre en compte les bénéfices des nouvelles techniques de semis, du travail simplifié ou encore de l’association d’espèces.

Dans le Maine-et-Loire, Patrice Doussard, agriculteur, a fait le choix d’un outil polyvalent qui augmente son débit de chantier.

Polyvalence, autonomie, sécurité. En asso- Côté sécurité, il n’y a pas photo : quand on ciant son Pronto 6 AS de Horsch à un semoir sème avec un outil semi-porté à 10 km/h en monograine du même fabriquant, Patrice moyenne, avec des pics à plus de 15 km/h, la Doussard, exploitant dans le Maine-et-Loire, fenêtre de travail, ainsi réduite, permet d’ina fait le choix d’un outil polyvalent qui ac- tervenir quand la météo est propice. « Le secroît son débit de chantier. Ainsi, préparation mis, c’est 50 % du résultat », insiste Patrice. de sol et semis sont réalisés en un seul passage. “ De meilleurs En 2015, les conditions climatiques n’étaient pas bonnes. rendements „ 100 mm de pluie sont tombés La polyvalence, c’est aussi la possibilité d’atteler, à la remorque entre huit jours après le semis et SW 3500 du Pronto 6 AS, deux à la levée. Toutefois, la régularibarres de semis interchangeables : la rampe té du semis était visible jusqu’aux chaumes Turbodisc pour les semis de blé en automne et à l’automne. « Pourtant, j’ai semé à plus de la rampe Maestro 8 rangs pour ceux de maïs 10 km/h ! », s’étonne encore l’agriculteur. au printemps. Grâce à une trémie centrale de Dans les terres filtrantes, malgré un climat 3 500 l et des trémies de 70 l par élément, il sec, il observe des rendements proches de dispose ainsi de plus d’autonomie. 110 q/ha en maïs non irrigué.

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MACHINISME

Implanter des cultures différentes avec un seul et même semoir, c’est le défi que s’est lancé Frédéric Mugot dans l’Aube. Après la sortie en 2013 du cueilleur à maïs de Fantini, récoltant avec des interrangs de 50 cm, l’exploitant a décidé de réintégrer du maïs grain dans sa rotation. En effet, betterave et tournesol sont déjà semés à 50 cm. En changeant les habitudes d’implantation de cette culture, il peut donc limiter les investissements. Par la suite, il a acheté un semoir semi-porté Amazone EDX 6000 12 rangs, doté d’un inter-rang de 50 cm et de la fertilisation localisée. Résultats : une vitesse de semis Pub Matrixem page 1 d’azote 30/09/2015 presque 200x135_Mise doublée et une en économie de 15 %. « L’an passé, j’ai apporté 80 u/ha au

De plus, en hiver, la céréale protège bien la structure du sol en surface : celui-ci se dégrade moins sur le rang que dans l’interrang. « Le binage mécanique diminue les quantités de produits phytosanitaires apportées. Un seul désherbage post semis est nécessaire. »

Optimiser les espèces associées Un interrang de lupin tous les 75 cm et,

Pour Yoann Goubaud, producteur dans le Maine-et-Loire, les bénéfices du lupin sont nombreux, notamment sur la structure du sol.

à 9 cm de chaque côté, deux rangs de blé, voilà la solution que Yoann Goubaud a adoptée depuis trois ans pour s’assurer un rendement de 30 q/ha en lupin. Pour cette culture qui se sème en septembre, ce producteurPage1 du Maine-et-Loire utilise un semoir 17:10 fait maison. La densité choisie : 75 gr/m² en

« L’interrang, plus important, laisse passer la lumière, d’où moins de traitements fongicides. Les pieds de lupin sont également plus grands, donc plus faciles à moissonner jusqu’au premier étage de gousses. » En 2015 par contre, Yoann a été déçu par sa récolte, les lupins ayant été victimes d’une attaque de sitones. Sûr de son itinéraire, il a ressemé de la même façon en septembre dernier. Et si, vous aussi, vous essayiez des techniques non conventionnelles d’implantation ? ●

SUR LE WEB

Cultivateur dans l’Aube, Frédéric Mugot s’est lancé le défi suivant : implanter des cultures différentes avec un seul et même semoir.

céréale et 30 gr/m² en lupin. Selon Yoann, les avantages sont nombreux : le lupin sur pivot descend dans le sol et la céréale s’étale pour protéger le rang des adventices sans qu’il y ait concurrence entre les deux espèces.

lieu de 100 à 120 et les rendements n’ont pas baissé. » Même si 2015 ne peut pas être prise comme année de référence à cause du déficit hydrique estival, Frédéric continuera sur les mêmes bases en 2016. Les essais d’Arvalis le confirment : « Un interrang d’une cinquantaine de centimètres de modifie pas significativement les rendements en maïs grain. »

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Limiter l’investissement

Voir les reportages du printemps 2015 sur www.terre-net.fr/mag/53semis

Rappuyage Double Effet 1 Rappuyage concentré sur la ligne contre le stress hydrique

2 Interligne aéré pour le drainage des excès d'eau

3 m - 3,43 m / 3,50 m - 4 m

le meilleur pour vos intrants

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LE DOSSIER

Grand angle

Pâturage

À consommer sans modération PAR ROBIN VERGONJEANNE // rvergonjeanne@terre-net-media.fr

Herbe et pâturage… Ah, j’entends déjà les contre-arguments ! « Chez moi, c’est bien trop séchant. L’an dernier, tout était déjà grillé début juin. » C’est sûr, l’herbe est toujours plus verte dans le pré du voisin. Et les années se suivent mais ne se ressemblent que très rarement.

N’oublions pas qu’une vache qui pâture remplace avantageusement la charrue, le semoir à maïs, le pulvé, la mélangeuse, le silo de tourteau, la pailleuse, l’épandeur à fumier… et toutes les heures de tracteurs qui vont avec. L’étude du Réseau agriculture durable (p. 38) montre qu’avec de faibles coûts de production, et peu de capitaux et d’annuités engagés, les fermes laitières herbagères dégagent davantage de revenu par actif et par hectare, comparativement à la moyenne de leurs collègues. Si l’herbe n’est sans doute pas la solution unique pour tous les éleveurs, ni à tous les maux économiques que connaît l’élevage de ruminants, elle fait sans doute partie des meilleures cartes à jouer en cette période morose où ni le lait, ni la viande, ni la vente de céréales ne remportent le pli.

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© IMAGES : FOTOLIA // CRÉATION TERRE-NET MÉDIA

Avec un peu de planification et beaucoup d’observation, l’herbe se cultive et se valorise. Un parcellaire bien aménagé, des espèces fourragères diversifiées et du pâturage tournant, avec une herbe broutée au bon stade, permettent généralement d’intensifier le rendement et d’allonger nettement la part d’herbe pâturée dans la ration, celle qui coûte le moins cher par litre de lait ou kilo de croît produit.


LE DOSSIER

Déprimage

Sortir tôt pour bien gérer la pousse de l’herbe C’est l’une des clés de réussite des systèmes herbagers : sortir dès que la portance des prairies peut supporter le poids des sabots. De quoi réaliser près de 3 € d’économie par jour et par vache allaitante.

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as besoin d’une batterie de matériels et d’analyses compliquées pour évaluer la portance d’une prairie. Un bon coup de talon dans l’herbe suffit. S’il s’enfonce de plus de 5 cm, mieux vaut retarder un peu la mise à l’herbe en commençant par les prairies naturelles, moins sensibles en général au piétinement que les jeunes pâtures.

Le pâturage précoce sur toutes les parcelles, y compris celles qui seront fauchées ou ensilées et labourées au printemps, entraînera une reprise peut-être un peu plus tardive mais souvent de meilleure qualité avec davantage de feuilles et moins de tiges.

Pâturage tournant dynamique Faire pâturer quelques heures par jour permet de débuter la transition alimentaire vers l’herbe en plat unique. Mais pour être efficace, le déprimage ne doit pas s’éterniser. L’objectif est d’instaurer un début de rotation et d’étaler la pousse sur les différents paddocks, afin de ne pas se retrouver submergé lorsque celle-ci explose au mois de mai. La hauteur de l’herbe à l’entrée des animaux devrait se situer autour de 8 cm ou moins. Ces derniers sortiront lorsqu’elle ne sera plus que de 5 cm.

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Le déprimage de tous les paddocks doit être terminé avant la reprise de la pousse, durant les après-midi ensoleillés de février ou mars, selon la précocité de l’année et de la région. Ce "pré-pâturage" nettoie les refus laissés à l’automne et favorise le tallage des graminées.

Le déprimage, ou pâturage précoce quelques heures par jour, permet de débuter la transition alimentaire vers l’herbe pâturée en plat unique.

en début d’été lorsque l’herbe commence à manquer. Sans affouragement complémentaire et selon la productivité des prairies, un chargement au printemps de 35 à 45 ares/ UGB, avec un pâturage tournant sur au moins cinq parcelles, semble un bon compromis.

1 500 g/j avec uniquement du lait maternel et de l’herbe pâturée au bon stade. Arvalis a calculé le gain réalisé si la mise à l’herbe d’un troupeau de 53 vaches charolaises suitées est avancée de deux semaines, soit courant mars 2013 lors de l’étude.

L’observation de l’herbe résiduelle en sortie de paddocks s’avère primordiale. Si la surface disponible est trop grande par rapport à la taille et aux besoins alimentaires du lot, il se forme alors des zones de pâturage préférentielles et d’autres de refus.

Résultat : une économie de 2 290 € sur 15 jours (hors main-d’œuvre), c’est-à-dire de 153 €/j ou 43 €/vache, comparé au même troupeau resté en bâtiment pendant la même période.

Dans tous les cas, il faut éviter le surpâturage plus de trois jours d’affilée car les graminées puisent alors dans leurs réserves et réduisent leur biomasse racinaire. Elles souffriront dès la première semaine sans pluie.

En février, vient ausi l’heure de calculer le chargement des pâtures (1,25 UGB/ha d’herbe ou 80 ares/UGB par exemple). Il s’agit de répartir la surface de prairies pour le printemps.

Un exemple, la station Arvalis de Lorraine

Exemple : une moitié pour la fauche (40 ares fauchés/UGB), l’autre pour le pâturage (40 ares pâturés/UGB), en réservant 10 à 15 ares/UGB pour la fauche précoce vers la mi-mai, afin d’augmenter la surface pâturée

L’objectif de la station est de maximiser la part d’herbe grâce au pâturage tournant, pour sevrer des veaux nés en fin d’hiver sans les complémenter au printemps. En mai, ils atteignent généralement un GMQ proche de

La ferme expérimentale d’Arvalis à Saint-Hilaire-en-Woëvre (Meuse) élève des Charolaises en système naisseur-engraisseur.

Sortir 15 jours plus tôt En effet, ces 15 jours de pâturage permettent d’économiser : - 14 t de MS d’enrubannage, soit 4,7 ha ; - 17 t de paille, soit 4,2 ha ; - 230 kg de CMV ; - près de 60 h de travail et de tracteur. Les performances zootechniques s’améliorent également avec le pâturage précoce. On observe des différences de croissances moyennes sur cinq ans (2008-2012) de 10 kg de poids vif pour les veaux mâles (+ 663 g/j x 15 j) et + 17 kg de PV pour les génisses de deux ans (+ 1 102 g/j x 15 j). ●

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LE DOSSIER L’efficacité des systèmes herbagers est liée aux économies de charges réalisées en optimisant la ressource fourragère et surtout le pâturage.

Les éleveurs herbagers disposent de 8 400 € de revenu en plus avec moins de lait Depuis 15 ans, le Réseau agriculture durable (Rad) observe les résultats technico-économiques des fermes laitières herbagères. Dans l’Ouest, elles dégagent en moyenne 24 % de résultats en plus alors qu’elles produisent 110 000 litres de lait en moins comparé à la moyenne des exploitations spécialisées lait du Réseau d’information comptable agricole (Rica).

D

epuis 2000, l’observatoire technico-économique du Réseau agriculture durable (Rad) compare les résultats comptables de 139 exploitations laitières en système herbe (conventionnelles et biologiques) du Grand Ouest avec celles de l’Otex 45 (élevage bovin lait) du Rica (Réseau d’information comptable agricole) de ces mêmes régions (Basse-Normandie, Bretagne, Pays de la Loire).

629 € de revenu par hectare Les résultats, ramenés à l’actif pour l’exercice 2013, confirment les tendances enregistrées depuis une dizaine d’années : les fermes du Rad créent plus de richesse (+ 8 % de valeur ajoutée et + 24 % de résultat courant). Tout en ayant un produit d’activité inférieur (- 24 %) parce qu’elles produisent moins de lait. Cette richesse est davan38

tage destinée à la rémunération du travail que du capital : 60 % contre 30 % pour les fermes du Rica. Ainsi, pour 100 € de capital engagé, un élevage herbager dégage 4 € de résultat courant de plus que l’exploitation moyenne du Rica. « En 2013, les éleveurs herbagers obtiennent 43 % de revenu en plus par actif (26 492 € contre 18 118 €) et 80 % de revenu en plus par hectare (629 €/ha contre 350 €/ha) », indique également l’étude. Sans surprise, les fermes du Rad ont une meilleure efficacité économique : elles gagnent plus avec moins de lait (- 21 %). Ainsi, pour 100 € de produits, elles génèrent en moyenne 15 € de valeur ajoutée de plus que les exploitations du Rica. La performance de ces systèmes provient surtout des économies de charges réalisées en optimisant la ressource fourragère, notamment en maximisant le pâturage et en améliorant l’autonomie en

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concentré (48 % d’autoconsommation). La production par vache est faible (5 353 l vendus/VL) mais la quantité de concentré distribuée est divisée par deux (466 kg/ UGB). Les élevages du Rad économisent presque 70 €/1 000 l sur le coût alimentaire du troupeau comparé à ceux du Rica.

Maintenir voire créer de l’emploi Les fermes du Rad dédient la quasi-totalité de leur surface agricole utile (SAU) à l’alimentation du troupeau (94 %), contrairement à celles du Rica où 21 % sont utilisés pour la vente de céréales. S’ils demeurent très dépendants des aides de la Pac, les élevages du Rad arrivent à ces résultats avec un peu moins de subventions (- 5 %) que ceux du Rica. Ces derniers disposent d’un capital transmissible de 220 500 €/UTH en moyenne contre 176 000 € pour les exploitations

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LE DOSSIER

« Avec une évolution du prix du lait favorisant pourtant les exploitations à gros litrage en 2014, les fermes du Rad ont suffisamment optimisé les ressources

herbagères et diminué leurs charges pour que les différences de performances soient toujours significatives avec les élevages du Rica. » Selon le Rad, « que l’on s’intéresse aux résultats par UTH, par unité de lait produite ou par hectare de SAU, le constat est le même : les fermes du Rad dégagent plus de valeur ajoutée et rémunèrent plus d’actifs pour une même unité de surface, qui est le moyen de production le plus limitant aujourd’hui. Et face à la dynamique d’agrandissement continu des

structures laitières, ces systèmes montrent qu’il est possible de maintenir et même de recréer de l’emploi sur les territoires, en maximisant l’exploitation des ressources renouvelables par unité de surface. » ●

SUR LE WEB

herbagères. Avec 20 % de capital en moins pour une meilleure viabilité économique, les fermes du Rad sont donc plus faciles à transmettre. En outre, leur efficacité économique augmente (47 % en 2010, 48 % en 2011, 49 % en 2012, 50 % en 2013) et l’écart se creuse avec le Rica (+ 24 % en 2010 et 2011, + 36 % en 2012, + 43 % pour l’année 2013).

Retrouvez cette étude, en détail, sur www.terre-net.fr/mag/53etuderad Web -agri

Comparaison des performances de 139 élevages herbagers du Réseau agriculture durable (54 en conventionnel, 85 en AB) avec la moyenne des élevages (Rica) des régions de l’ouest sur l’exercice comptable 2013 : Rica

Rad

Rad/Rica (%)

Rad conventionnel

Rad bio

SAU/UTH Vaches laitières Lait produit Lait vendu/VL

46 ha 62 417 993 l 6 754 l

43 ha 57 308 503 l 5 353 l

-8% -7% - 26 % - 21 %

43,1 ha 55,9 338 322 l 5 998 l

42,8 ha 58,4 289 559 l 4 942 l

% SFP/SAU % maïs/SFP Ares d’herbe/UGB

75 % 33 % 41

88 % 8% 71

+ 18 % - 76 % + 72 %

87 % 13 % 65

90 % 4% 75

Rica

Rad

Rad/Rica (%)

Rad conventionnel

Rad bio

Produit d’activité/UTH

115 660 €

88 026 €

- 24 %

92 551 (- 20%)

85 150 (- 26%)

Valeur ajoutée/UTH

40 336 €

43 935 €

+9%

43 676 (+ 8%)

44 101 (+ 9%)

EBE/UTH

42 988 €

46 236 €

+8%

44 511 (+ 4%)

47 332 (+ 10%)

Résultat courant/UTH

19 386 €

23 408 €

+ 21 %

23 295 (+ 20 %)

23 480 (+ 21 %)

Rica

Rad

Rad/Rica (%)

Rad conventionnel

Rad bio

35 %

50 %

+ 43 %

47 %

52 %

[(revenu disponible + main-d’oeuvre) /(valeur ajoutée + primes)]

45 %

59 %

+ 30 %

55 %

61 %

Revenu disponible/UTH Revenu disponible/ha

18 118 € 350 €

26 492 € 629 €

+ 49 % + 80 %

23 650 € 592 €

29 034 € 653 €

Efficacité économique [valeur ajoutée /produit d’activité]

Rémunération du travail

Source : Réseau agriculture durable

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LE DOSSIER

Toutes à l’herbe !

Gérard Grandin a bâti un système néo-zélandais très économe Près de Domfront dans l’Orne, Gérard Grandin a repris la ferme laitière de ses parents pour y effectuer un virage à 180 degrés. Son objectif : faire du lait biologique seulement avec de l’herbe en dépensant le moins d’argent et de temps possible.

I

l pourrait passer pour un hurluberlu avec ses 56 ha tout en herbe, ses vaches de plusieurs couleurs et ses veaux qui gambadent dans les prés. Pourtant, derrière ses petites lunettes, cet ingénieur agricole de 35 ans a bien réfléchi son système. Plutôt doué à l’école, Gérard Grandin n’envisageait pas forcément de reprendre la ferme familiale de Lucé dans l’Orne.

Gérard Grandin fait élever ses veaux par des vaches nourrices.

En mai 2012, il s’installe seul en agriculture biologique pour rester cohérent avec ses convictions écologiques « et pour ma santé ». La ferme conventionnelle, qui comptait alors 35 Holsteins à 8 500 l, 50 taurillons, 1/3 d’herbe, 1/3 de maïs et 1/3 de céréales, va être profondément chamboulée.

SUR LE WEB

Son parcours l’amène à découvrir, durant une année, les fermes de Nouvelle-Zélande où peuvent pâturer 500 "kiwis" (vaches croisées holsteins x jersiaises) sur 120 ha. Après quatre ans passés en coopération à Haïti sur des programmes de reforestation et de développement de micro-laiteries, Gérard revient en France et intègre le Civam agriculture durable de la Mayenne où il cultive son goût pour les systèmes économes en intrants.

© TERRE-NET MÉDIA

Caler les vêlages avec la pousse de l’herbe

pour qu’il vienne les reprendre », se souvient Gérard qui a revendu sa charrue et son semoir depuis. L’intégralité de l’assolement est aujourd’hui en herbe. Et d’ici quelques temps, toutes les prairies seront permanentes afin de ne consommer ni fioul, ni semences. Au cours de son installation, Gérard a doublé la taille de son cheptel en achetant quelques Jersiaises et Normandes, pour arriver à 70 vaches cette année. Une cinquantaine d’entre elles vêlent de mi-février à mi-mars, afin de caler la courbe de lactation sur celle de la pousse de l’herbe.

Adepte des discussions sur le vaches restent en pâ“ Le seul critère à Les forum de Terre-net et des retures jusqu’en décembre. En cherches sur le web, Gérard mes yeux, le nombre automne, l’éleveur passe en s’inspire de témoignages monotraite, puis tarit tout d’éleveurs anglais, comme de litres de lait par le troupeau avant Noël. Les Jonny Rider ou Mat Boley, très deux mois suivants, Gérard hectare d’herbe „ consacre seulement deux économes, en monotraite, et bretons tels qu’Erwan Leroux heures par jour au travail et Jean-Yves Penn, qui dégage d’astreinte : il ne cure pas la 42 000 € d’EBE avec 120 000 l seulement. stabulation de tout l’hiver et paille très peu. Il profite de cette période pour se faire rem« Ce dernier produisait trois fois moins de placer et prendre des vacances. lait pour le double de revenu. Alors je suis allé le rencontrer. À chaque fois qu’il a simpli- Sans aucun concentré, avec de l’herbe et fié son système, il travaillait moins et gagnait du foin comme plat unique toute l’année, le plus ! Ça m’a convaincu. En avril 2013, alors niveau d’étable est tombé à 4 600 kg/VL/ que mes semences de maïs étaient arrivées an à 41,6 g de TB et 33 g de TP. Mais peu dans la cour, j’ai rappelé mon fournisseur importe. Le seul critère comptant à ses yeux, 42

Terre-net Magazine I Février 2016

La technique des vaches nourrices expliquée sur www.terre-net.fr/mag/53grandin

Web -agri

c’est le nombre de litres par hectare d’herbe. « En 2014, 75 % de la ration annuelle était composée d’herbe pâturée. Mais il faut vraiment en vouloir, reconnaît-il. En moyenne, sur mes prairies biologiques, j’estime pouvoir produire 5 000 l/ha. Difficile d’aller au-delà. Je suis encore à la recherche du chargement optimal car jusque-là, j’ai fait trop de stocks. » Le foin pour lui en effet, c’est l’herbe qu’il n’a pas réussi à faire pâturer. Ainsi, il n’hésite pas à constituer des stocks d’herbe sur pied pouvant aller jusqu’à 70 jours de repousse. « Faucher et stocker de l’herbe, c’est anti-économique. Je ne cherche pas à L’élevage en chiffres : - 70 VL sur 56 ha d’herbe bio. - 242 000 l de lait vendus. - 16 l/VL/j en moyenne. - 70 % de réussite en 1ère IA. - 16 génisses élevées sous vaches nourrices. - 200 000 cellules. - < 1 500 l de fuel/an. - 0 kg de concentré/VL. - Coût alimentaire : 25 à 30 €/1 000 l. - Prix du lait vendu à Biolait : 437 €/1 000 l (moyenne 2014). - EBE 2014 : 66 000 €. - Annuités 2014 : 25 000 €.


LE DOSSIER

Ce système basé uniquement sur l’herbe reste sensible aux aléas climatiques. En cas de sécheresse, l’éleveur doit accepter de produire moins de lait et réagir vite en achetant du foin et en réformant des vaches prématurément.

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Gérard est un mauvais client : il ne dépense que le strict nécessaire pour dégager un maximum de marge. Il effectue ses pesées de lait lui-même et envoie ses échantillons au laboratoire. Ses seuls investissements se résument à l’agrandissement, à moindre frais, de la salle de traite, pour passer de 2 x 3 à 2 x 5 postes, et à un tracteur de 65 ch pour faucher et dérouler le foin, sans cabine ni pontavant, acheté 20 000 € neuf (oui, ça existe !). Il a aussi déboursé 40 000 € pour creuser un boviduc sous la route afin que les animaux

L’éleveur attribue trois à quatre génisses de renouvellement par vache nourrice après une phase d’adoption en case individuelle. Les vaches nurses sont en général des Holsteins de réforme ou des bêtes aux comptages cellulaires élevés. La croissance des génisses croisées est excellente, notamment durant les six premiers mois lorsque le lait et l’herbe abondent. Elles vêleront sans problème à l’âge de 24 mois.

Pour atteindre trois quarts d’herbe pâturée dans la ration annuelle, les vaches doivent être en mesure de passer près de 330 jours par an dehors. Cela implique une génétique appropriée au pâturage, de petits gabarits avec de forts indices de transformation des fourrages et la capacité de s’adapter à la monotraite. Avant son installation, Gérard avait demandé à ses parents de croiser les Prim’holsteins avec des taureaux montbéliards, pour leur adaptation à la monotraite, afin de faire du croisement rotationnel à trois voies, de type Procross avec de la Rouge suédoise. Il se tourne désormais vers la Jersiaise de souche néo-zélandaise, une génération sur deux, en alternance avec les meilleurs taureaux montbéliards, rouges suédois ou holsteins néo-zélandais.

Jersiaise, une génération sur deux « La ration à l’herbe de printemps n’est pas assez énergétique pour les Holsteins pures, qui produisent trop de lait et ne parviennent pas à ajuster leur métabolisme en fonction de la nourriture dont elles disposent. Résultats : un système immunitaire affaibli, des mammites en pagaille et plusieurs mois d’anoestrus. » En effet, pour les vaches, les conditions de vie sont rudes et la sélection sévère. Gérard vise 80 % de réussite en 1ère IA afin que toutes les femelles vêlent en six semaines. L’an dernier, il a atteint 70 %, à la grande satisfaction de son inséminateur. La période d’insémination ne dure que trois semaines : du 15 mai au 7 juin, soit une seule IA par vache au moment où elles profitent d’une herbe abondante. Ensuite, Gérard introduit un taureau normand dans le troupeau durant deux mois.

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Une entorse aux charges de structure : le boviduc, un investissement pour les 30 prochaines années. Il donne accès à 7 ha de pâture supplémentaires, pour un total de 45 ha disponibles pour les vaches.

voie femelle. Pour ne pas décaler les dates de vêlage, les génisses doivent avoir impérativement leur premier veau à deux ans. « Et non à trois, sinon je devrais doubler la surface qui leur est destinée, ce qui représente 50 000 l de lait. Je parviens à les faire vêler à 24 mois en bio grâce à la bonne croissance des veaux élevés sous vaches nourrices et à la précocité apportée par la race jersiaise. » Des vaches à 5 000 l, n’ayant reçu ni vaccin ni vermifuge, n’ont pas les mêmes problèmes de santé que si elles étaient à 10 000 l. « Je peux me permettre de réduire drastiquement le paillage et l’hygiène de traite : les bêtes rentrent sur le quai, je branche, je décroche, et elles repartent ! Si la mamelle est vraiment sale, j’essuie avec de la laine de bois. Et je traite les mammites aux huiles essentielles. » Le taux cellulaire moyen tourne autour de 200 000 cel/ml, mais a tendance à dépasser 300 000 avec le passage en monotraite. Après la baisse des charges, réduire son temps de travail reste le principal objectif de Gérard Grandin. À l’avenir, le jeune homme souhaite encore augmenter le nombre de vaches, non pas pour produire davantage, mais pour maintenir sa référence annuelle en ne trayant plus qu’une seule fois par jour, 10 mois sur 12, de mars à décembre. ●

Une IA, pas plus L’éleveur conserve uniquement les génisses issues d’insémination pour le renouvellement. « La sélection par la voie femelle paie au bout de quelques années. Il ne faut pas chercher à garder les filles des mères qui ne prennent pas à la première IA. Idem sur le plan sanitaire. Je tolère une mammite par lactation ; à la deuxième, direction l’abattoir. »

Gérard paille peu et ne cure pas l’aire paillée en hiver. Pourtant, les vaches sont propres. En mars, elles restent à l’intérieur le jour et sortent la nuit, l’intervalle entre deux traites étant plus long.

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Faucher, c’est anti-économique

accèdent à 7 ha de pâturage supplémentaires. Soit un total de 45 ha disponibles pour les laitières, divisés en paddocks de 2 à 3 jours.

À terme, Gérard pense pouvoir réaliser 5 à 6 lactations par vache et descendre sous les 20 % de renouvellement, ce qui permet d’intensifier encore la pression de sélection sur la

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faucher le regain, mais uniquement à faire du foin fibreux et épié au mois de juin pour encombrer la panse des vaches taries durant l’hiver. En 10 jours, tout est bottelé et vu que je vise le volume et non la qualité, cela m’épargne le stress de devoir obtenir du bon foin », une gageure en Normandie !

À terme, l’objectif de Gérard est de ne traire qu’une fois par jour, de mars à décembre. En monotraite, les primipares produisent très peu de lait. Mieux vaut donc qu’elles servent de vaches nourrices. Ainsi, leur production n’est limitée ni par la taille de leur mamelle ni par l’intervalle de traite.

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Valtra N121 PAR SÉBASTIEN DUQUEF // sduquef@terre-net-media.fr

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Marque : Valtra Modèle : N121 HiTech Puissance annoncée (ch) : 133 Moteur : Agco Sisu Power Cylindrée (l) : 4,4 Couple maxi (N.m) : 540 à 1 400 tr/min Effort de relevage annoncé (t) : 7,7 PV 4RM (t) : 4,95 Année d’édition : 2008

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n 2005, le constructeur finlandais lance les N121. Alors que les

an, Valtra complète la gamme avec l’Advance. Tous bénéficient du nouveau moteur Citius de SisuDiesel, équipé d’un système Common Rail. L’injection Sisu en cinq temps réduit le niveau sonore en cabine et la consommation de carburant. La puissance maximale du N121, 133 ch, est atteinte à 2 000 tr/min et peut encore être augmentée d’une dizaine de chevaux grâce au TransportBoost.

Pour simplifier la conduite, la transmission Valtra dispose d’un unique levier de vitesse. Le changement de gammes est piloté électro-hydrauliquement. Grâce à la fonction HiShift, le conducteur peut changer de vitesse (ou de gamme) sans appuyer sur l’embrayage. Il lui suffit d’actionner un bouton. Lorsqu’on roule à moins de 10 km/h, le système AutoTraction arrête et redémarre la machine en agissant sur l’accélérateur ou le frein. Pratique et économique. Côté hydraulique, Valtra équipe le N121 version Advance d’une pompe Load Sensing débitant 115 l/min, un débit réglable sur les distributeurs électrohydrauliques. La durée de fonctionnement peut également être réglée par l’intermédiaire de l’accoudoir Auto Controls Hydraulics Terminal (ACHT). L’engin est fourni avec deux ou quatre distributeurs selon le pays de commercialisation.

Manque d’ergonomie (commandes mal placées). Empattement trop grand par rapport au poids (perte d’adhérence). Siège passager trop petit.

Notation Fiabilité : Finition : Budget : Efficacité : Cote à la revente :

Cote moyenne des Valtra N121 40 000 €

39 500 € 38 500 €

38 000 € 35 500 €

36 000 € 34 000 €

Enfin, le contrôle du relevage de la série N est électronique et le dispositif AutoControl maintient le niveau d’adhérence. Un module active le différentiel et le pont avant en fonction du taux de patinage.

32 000 € 30 000 €

30 000 €

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N° 829 749

N° 702 018

N° 398 450

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Valtra N121 2008 – 133 ch – 3 800 h Prix HT : 50 000 €

Valtra N121 Advance 2008 – 133 ch – 4 600 h Prix HT : 36 000 €

Valtra N121 Advance 2008 – 133 ch – 5 185 h Prix HT : 36 000 €

Valtra N121 HiTech 2008 – 133 ch – 5 910 h Prix HT : 40 000 €

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