Terre net Magazine n°36 - Mai 2014

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23/04/2014

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sommaire Points de vue [Édito]

4 Vive l’Europe !

Ayons de l’ambition !

18

© TERRE-NET MÉDIA

Filière bovine : La Chine a importé six fois plus de viande en 2013

[Terre’momètre]

6 Bruno Le Maire deux fois plus populaire que Stéphane Le Foll 7 Paroles de lecteurs : l’agro-écologie et le non-labour divisent ELECTIONS EUROPÉENNES 2014

[Impact]

8 Tribune d’Eric Andrieu, député européen : « L’influence accrue du député doit conduire à s’engager le 25 mai »

10 Tribune de Françoise Grossetête, député européen : « Député à Bruxelles est un job à plein temps » [Champ planet’terre]

12 Suède : un prix du lait parmi les plus élevés d’Europe Stratégies

Télégonflage: fini les pressions bâtardes

28

© TERRE-NET MÉDIA

22

15 18 19 20

Modulation intraparcellaire : jouer les bonnes cartes

[Inflexion]

Mammites : l’impact économique atteint 230 €/vache/an [En avant marge]

Filière bovine : la Chine a importé six fois plus de viande en 2013 Marché des céréales : le Kazakhstan s’affranchit de la mer Noire [Performance production]

Limaces : évaluer le risque à la parcelle

Machinisme

22 24 26

[Pleins phares]

Télégonflage : fini les pressions bâtardes Matériels : s’équiper pour affourager en vert Brèves, textos, phrase du mois

Grand angle

28 Modulation intraparcellaire : jouer les bonnes cartes

En couverture

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39 44 50 52 53

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Terre-net Média : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Mai 2014

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EDITORIAUX

La rédaction

Les lecteurs

Vive l’Europe !

Ayons de l’ambition !

ui je sais : comme tout Français (donc râleur, voir Terre-net Magazine n°31), j’ai écrit à plusieurs reprises sur Terre-net des reproches à l’Union européenne. Manque de communication et de clarté, sentiment d’éloignement entre l’institution et les citoyens européens que nous Pierre Boiteau sommes, échec de certaines orientations prises (il rédacteur en chef de Terre-net Magazine suffit de voir le nombre d’exploitations agricoles qui ont disparu), lenteur d’action, fonctionnement parfois difficile à cerner... Mais qui aime bien châtie bien ! Car au fond… que serait l’agriculture sans l’Europe ? On oublie trop souvent ce que l’on doit à l’Union européenne. Il faut dire que nos responsables politiques ont une fâcheuse tendance à la dénoncer quand ça ne va pas chez nous… mais ils s’attribuent par contre les mesures européennes réussies. C’est ce que regrette le député européen Françoise Grossetête en page 10 de ce numéro de Terre-net Magazine. Mais qui voudrait revenir à la période d’avant la politique agricole commune, qui a tant servi notre agriculture et tout son environnement économique et social ? Personne ne pourrait se passer des aides Pac ! Ni les agriculteurs bien sûr, ni tous ceux qui vivent de l’agriculture en amont et en aval… Ni les consommateurs qui peuvent ainsi bénéficier en quantité d’une alimentation d’une excellente qualité sanitaire à des prix très compétitifs. Sachons donc reconnaître les mérites de cette institution, finalement encore assez jeune dans son histoire mais tant présente dans notre quotidien de citoyen européen et français. Sachons travailler avec elle, en tenant compte de son fonctionnement. Autrement qu’en ronchonnant dans notre coin. Elle fonctionne avec du lobbying ? Faisons avec. Comme le dit Françoise Grossetête, la France devrait « jouer davantage la carte européenne en plaçant des hommes aux postes clés et en menant des actions de lobbying ». Le Parlement européen joue un rôle grandissant (lire la tribune du député Eric Andrieu page 8). A nous d’élire les bonnes personnes. Et vous l’avez bien compris puisque selon le Baromètre agricole Terrenet Bva (voir page 11), 88 % des agriculteurs ont l’intention de voter aux élections européennes le 25 mai 2014. Vive l’Europe ! ●

Martial Marguet Eleveur laitier dans le Doubs. 112 ha, 270.000 l de lait à comté. © FNPL

© TERRE-NET MÉDIA

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Président de l’Institut de l’élevage, vice-président de la Fédération nationale des producteurs de lait (Fnpl).

L

a fin des quotas laitiers n’engendrera pas de tsunami au sein de notre filière, comme certains le présageaient il y a quelques mois encore. Les éleveurs ne pourront pas démultiplier les volumes produits du jour au lendemain. Nous devons cependant être ambitieux comme le sont nos voisins européens. Agressifs sur les marchés depuis plusieurs années, les Pays-Bas ont défini une stratégie nationale pour développer leur production, en lien avec les pouvoirs publics, alors qu’en France l’essor de la filière est davantage conditionné par les stratégies des entreprises. Ils se sont aussi donné les moyens d’accompagner leurs éleveurs. Pendant ce temps, la France est restée sur une position plus attentiste. Avec la crise laitière en 2009, les producteurs avaient des raisons de douter de l’avenir. Mais aujourd’hui, ils doivent avoir confiance dans le potentiel de leur filière. Pour que les éleveurs aient de l’ambition, il faut leur donner des prix attractifs et les laisser produire. Nos transformateurs doivent être conquérants, en investissant dans l’innovation produits et en étant aussi offensifs sur les marchés que leurs concurrents européens. Nous, producteurs, devons être là pour leur rappeler. D’un point de vue politique, la France ne doit plus se positionner en tant que régulateur de la filière à l’échelle européenne. Sur le plan environnemental, notre pays doit arrêter de vouloir toujours être le bon élève de l’Europe. La réglementation française est conforme à la directive nitrates, alors que certains de nos voisins bénéficient d’un régime dérogatoire depuis plusieurs années. Nous devons davantage nous défendre sur ce dossier. Nous devons aussi être fiers de nos atouts : l’excellence française en matière de traçabilité et de qualité des produits en est un. Ce n’est pas pour rien que la Chine s’intéresse à nos savoir-faire. Surtout, la France est riche de la diversité de ses productions : produits standards, produits de grande consommation, fromages innombrables… Sur un marché désormais mondial, cette diversité peut être perçue comme un handicap. C’est au contraire un avantage qui nous permet de ne pas mettre tous nos œufs dans le même panier et grâce auquel nous pourrons maintenir la production laitière dans le plus grand nombre de territoires. ●

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N°36 - Mai 2014. Tirage : 105000 / ISSN 2112-6690. Crédits photos de la couverture : Fotolia, Terre-net Média, Création Terre-net Média. Soucieux de la préservation de l’environnement, la société Terre-net Média sélectionne des fournisseurs engagés dans une démarche environnementale. Ce magazine est imprimé sur du papier certifié PEFC issu de forêts gérées durablement. Les encres utilisées sont végétales. Tous les produits qui ont servi à la réalisation de ce magazine ont été recyclés ou retraités conformément à la certification IMPRIM’VERT. Encarts : Ce numéro comprend un encart national « LA RECOLTE » déposé sur la 4ème de couverture pour la totalité de la diffusion. Éthique1 Annonceurs & Agences Remise des certificats d'envois postaux

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TERRE'MOMÈTRE

La température du monde agricole

Les personnalités face aux agriculteurs

Bruno Le Maire deux fois plus populaire que Stéphane Le Foll

A

vec 69 % de bonnes opinions, l’ancien ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire est l’homme politique préféré des agriculteurs. Selon le Baromètre agricole Terre-net Bva(1), son indice de popularité, résultat de la différence entre les bonnes et les mauvaises opinions, est nettement supérieur à celui de Nicolas Sarkozy et François Fillon. La cote de confiance de l’ancien Premier ministre enregistre toutefois la meilleure progression de ces quatre derniers mois au sein de la classe politique.

Indice de popularité(2)

François Fillon + 17

A l’inverse, Jean-François Copé et Marine Le Pen ont vu leur popularité régresser. Les présidents de l’Ump et du Front national sont les personnalités de droite les moins appréciées des exploitants agricoles. A gauche, malgré deux fois plus de mauvaises que de bonnes opinions, Stéphane Le Foll reste le mieux coté, loin devant Martine Aubry ou même François Hollande.

Dacian Ciolos + 11

Nicolas Dupont Aignan + 10

Au sein du monde agricole, la plupart des leaders syndicaux laissent les agriculteurs indifférents. 78 à 90 % des producteurs sont sans opinion vis-à-vis de François Thabuis, Laurent Pinatel, Bernard Lannes et Jean Mouzat. Beaucoup ne les connaissent même pas. Seul Xavier Beulin, qui entame un second mandat à la tête de la Fnsea, jouit de 43 % de bonnes opinions, contre 35 % de mauvaises.

EN HAUSSE EN BAISSE

Jean-luc Mélenchon - 2

Dacian Ciolos, pour sa part, quittera son poste de commissaire européen à l’agriculture à l’automne prochain suite aux élections européennes. Avec la réforme de la Pac qu’il a conduite, son image auprès des producteurs français s’avère contrastée : les bonnes opinions à son égard sont aussi nombreuses que les mauvaises. ●

Marine Le Pen -4

(1) Sondage réalisé du 12 au 20 mars 2014 (avant le remaniement ministériel et la nomination de Manuel Valls au poste de Premier ministre) par internet, auprès d’un échantillon de 555 agriculteurs professionnels connectés, âgés de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : région et orientation principale de l’exploitation (grandes cultures/polyculture-élevage/ autres : viticulture-arboriculture-maraîchage). Source : Scees. (2) Différence entre les bonnes opinions et les mauvaises.

Evolution entre novembre 2013 et mars 2014

© INFOGRAPHIE TERRE-NET MÉDIA

Jean-François Copé - 4

Bruno Le Maire

42

Nicolas Sarkozy

24

François Fillon

22

Xavier Beulin

7

Dacian Ciolos

2

François Thabuis

0

Bernard Lannes

-1

Laurent Pinatel

-7

François Bayrou

-7

Jean Mouzat

-7

Guillaume Garot

-12

Nicolas Dupont-Aignan

-14

Christine Poupin

-22

Philippe Martin

-23

Marine Le Pen

-30

Stéphane Le Foll

-35

Jean-François Copé

-47

Martine Aubry

-77

Cécile Duflot

-80

Harlem Désir

-80

Jean-Marc Ayrault

-81

François Hollande

-81

Jean-Luc Mélenchon

-83

Source : Baromètre agricole Terre-net Bva(1)

6

Terre-net Magazine I Mai 2014


OPINIONS

TERRE'MOMÈTRE

Paroles de lecteurs Extraits des commentaires d’articles publiés sur Terre-net.fr et Web-agri.fr

L’agro-écologie et le non-labour divisent Jfr : « J’approuve l’importance à accorder à l’agro-écologie dans les exploitations, particulièrement au non-labour qui, tout en améliorant sur le long terme la qualité des sols agricoles (notamment leur porosité et leur résistance à l’érosion comme à la sécheresse), réduit les besoins d’équipement (moins de CV/ha) et permet d’obtenir de meilleurs résultats économiques (produit net/ha). Mais je suis surpris par le fait que les professionnels de l’agriculture française restent largement imperméables à cette innovation qui fait les choux gras de l’agriculture américaine (Usa, Canada, Brésil et Argentine surtout) et australienne, bien qu’elle soit connue de quelques dizaines de pionniers depuis plus de 25 ans. Les sceptiques et les conservateurs restent dominants. Que faudra-t-il pour que cela évolue dans les faits ? Les terres en non-labour représentent aujourd’hui près de 130 millions d’hectares sur la planète, soit 8 % des surfaces labourables, et cela augmente chaque année, sauf en France. » Source : commentaire de l’article "Tribunes – L’agriculture, un enjeu géostratégique mondial", publié sur Terre-net.fr.

Gérard : « Les agriculteurs bio qui ont des résultats remarquables sont des laboureurs ! La mode du non-labour avec couvert végétal, c’est bien mais on utilise combien de litres de glyphosate ? Ce produit est-il neutre pour le sol et l’homme ? A méditer… » Erigone : « L’agriculture bio, ce n’est pas l’agro-écologie. Le labour est incontournable. Sinon, sans glyphosate, bonjour les adventices ! Ceux qui disent le contraire sont des menteurs ou au mieux des doux rêveurs. » Source : commentaire de l’article "Agro-écologie – Dans la Drôme et l’Ardèche, les pionniers des Giee reçoivent Germinal Peiro", paru sur Terre-net.fr.

« Nous sommes bien peu de chose » Moimeme : « Les Usa ont toujours soutenu les agriculteurs pour leur indépendance et parce que l’agriculture est un secteur clé pour le pays. En Europe et en France en particulier, les exploitants agricoles sont bien peu de chose. » Source : commentaire de l’article "Aides à l’agriculture – Les Etats-Unis adoptent une antiPac", publié sur Terre-net.fr.

« S’assurer que chaque hectare cultivé est utilisé efficacement » Mamapasta : « La luzerne est bien meilleure que le soja. Un hectare de luzerne produit 2,4 t de protéine alors qu’un hectare de soja n’en produit que 900 kg. A l’heure où l’on va bientôt manquer de terres pour nourrir la population mondiale, il faut s’assurer que chaque hectare cultivé est utilisé le plus efficacement possible. C’est le cas avec la luzerne surtout qu’elle n’a pas besoin d’eau, d’engrais et de produits phytosanitaires pour pousser sous nos climats. » Source : commentaire de l’article "Autonomie alimentaire – La région Poitou-Charentes veut développer une filière soja non-Ogm", paru sur Terre-net.fr.


IMPACT ELECTIONS EUROPÉENNES 2014

Votre horizon

Tribune d’Eric Andrieu, député européen

« L’influence accrue du député doit conduire à s’engager le 25 mai » Eric Andrieu, député du parti socialiste européen, exhorte les agriculteurs à s’engager dans les élections européennes. Du résultat du scrutin du 25 mai prochain dépendront l’ajustement de la nouvelle Pac en vigueur en 2015 et les orientations de la réforme qui sera entamée sous la prochaine mandature. Mais aussi l’élection du prochain président de la Commission européenne par les parlementaires. RUBRIQUE RÉALISÉE PAR FRÉDÉRIC HÉNIN // fhenin@terre-net-media.fr

L

es agriculteurs mesurent mieux que quiconque l’importance de l’Europe pour leur quotidien et leur avenir, du fait de l’existence de la politique agricole commune, qui reste l’une des seules politiques intégrées à l’échelle de 28 pays. Une raison supplémentaire pour qu’ils participent aux élections européennes qui désigneront leurs représentants au Parlement européen, la seule instance communautaire élue au suffrage universel direct. Une autre raison, très pratique, doit aussi les conduire à s’engager dans le scrutin du 25 mai : l’influence grandissante du député européen. Depuis le traité de Lisbonne, la fonction de celui-ci s’est notoirement accrue dans les domaines de l’agriculture et du développement rural, particulièrement sur le plan législatif via la codécision(1).

S’impliquer aux côtés des agriculteurs Plusieurs champs d’action donnent aux députés européens actifs la possibilité de s’impliquer aux côtés des agriculteurs, du monde rural, de la société toute entière, et/ ou de leurs représentants, pour traiter de leurs préoccupations et préparer l’avenir. Le Parlement européen n’a pas l’initiative des lois qui demeure une compétence exclusive de la Commission. Mais il peut en revanche produire des rapports d’initiative et des auditions qui font remonter dans le débat public les besoins, les préoccupations de terrain ou les sujets de réflexion citoyenne. Et qui permettent d’interpeler les décideurs, aussi bien dans les Etats membres qu’au sein de la Commission européenne. Mais lorsqu’une proposition législative est mise sur la table, le Parlement européen remplit un vrai rôle de co-législateur avec 8

Terre-net Magazine I Mai 2014

le Conseil. Il a été un acteur de proximité dans la réforme de la Pac, ce qui a permis d’adapter cette dernière à la réalité des agricultures européennes.

Préserver le financement de la Pac Dans le domaine budgétaire, le pouvoir du Parlement européen est plus limité. Il n’a pas encore de prérogatives sur les recettes du budget, encore fixées par les chefs d’Etat et de gouvernement. Formellement, il s’est opposé à la baisse du budget général de l’Union et s’est montré favorable à la création de ressources propres européennes. Comme la taxe sur les transactions financières par exemple, susceptible de préserver le financement de ses politiques communautaires, et notamment celui de la Pac.

en matière de durabilité, menés par des agriculteurs, en vue de les intégrer dans la Pac. Les parlementaires sont aussi des relais importants pour les citoyens dans le contrôle politique de la Commission européenne, lors de la désignation de ses membres (auditions et validations des nominations) et dans l’application du droit communautaire sur des sujets précis (questions écrites ou orales avec débats en session plénière).

Choisir les bons candidats Nous savons d’ores et déjà que certains thèmes seront à l’ordre du jour du prochain mandat : application de la Pac à travers des actes délégués, paquet santé avec le volet portant sur le matériel végétal reproductif (semences et plants), réforme du secteur fruits et légumes,

Sa vraie capacité d’action réside dans la détermination des niveaux de dépenses. Les députés peuvent agir ponctuellement dans la procédure budgétaire annuelle par le biais d’actions pilotes venant appuyer des initiatives citoyennes d’intérêt communautaire. Ils ont ainsi débloqué des crédits pour financer « Les agriculteurs mesurent mieux que quiconque l’importance de l’Europe pour leur le repérage de quotidien et leur avenir, car la Pac est l’une des seules politiques intégrées à l’échelle de projets innovants 28 pays », souligne Eric Andrieu, député socialiste européen.

© PARTI SOCIALISTE

«


IMPACT révision de la réglementation sur et de la ruralité. L’implication pleine et l’agriculture biologique et sur entière de chaque député, tout comme l’étiquetage de l’origine et de la traçabilité l’expérience, nous montrent que les des viandes, validation des accords intérêts de la France sont d’autant mieux défendus s’ils sont moins commerciaux bilatéraux “Le Parlement dispersés. Au Parlement (UE/canada, UE/Usa, UE/Mercosur...) ou européen, l’efficacité européen, acteur de politique repose multilatéraux (Omc)... largement sur la capacité proximité dans la de chaque député à Pour la première fois, les élections européennes réforme de la Pac„ réunir la majorité sur ses donneront l’occasion propositions et sur ses idées. » de politiser le débat européen et de renforcer la démocratie : chaque famille politique représentée au Parlement, par-delà (1) Procédure législative associant, dans des réunions les frontières, présentera un candidat informelles, des représentants du Parlement européen, du Conseil de l’Union européenne et de la Commission commun, rendant visibles différents européenne, en vue d’adopter certaines directives et programmes ; le candidat de la formation règlements communautaires proposés par la Commispolitique arrivée en tête deviendra sion européenne. Les trois pouvoirs doivent s’accorder président de la Commission et, en quelque sur le texte avant que celui-ci soit approuvé en première lecture, puis transposé dans chaque Etat membre. sorte, un premier ministre européen. Les questions agricoles ne seront pas absentes de ces élections parlementaires. Une chose est claire : il importera de choisir les bons candidats, foncièrement engagés dans leur mandat et en relation directe avec les acteurs de l’agriculture

Sur le web : Tout savoir sur les élections européennes et le Parlement européen sur : www.terre-net.fr/mag/36elections

Un homme investi dans les dossiers agricoles Né en 1960 à Narbonne dans l’Aude et titulaire d’un master de l’Institut agronomique méditerranéen de Montpellier, Éric Andrieu est élu à 28 ans conseiller général du canton de Mouthoumet. Pour ne pas cumuler deux mandats, il démissionne du conseil général de l’Aude en mars 2004, après son élection à la viceprésidence du conseil régional. Le 16 mai 2012, Eric Andrieu devient député européen et siège au sein du groupe de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement. Il est entre autres membre titulaire de la commission de l’agriculture et du développement rural. Candidat aux élections européennes de 2014 dans la circonscription du SudOuest, il est n°2 de la liste conduite par Virginie Rozière (Parti radical de gauche, Prg), directrice adjointe de cabinet de Sylvia Pinel quand elle était ministre de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme (de 2012 au 2 avril 2014).


IMPACT ELECTIONS EUROPÉENNES 2014

Votre horizon

Tribune de Françoise Grossetête, député européen

« Député à Bruxelles est un job à plein temps » Vu l’importance de la Pac pour les exploitations, le rôle de député européen est capital pour l’agriculture. Plus largement, Françoise Grossetête, député européen (Parti populaire européen, Ppe/Ump) depuis 1994, dévoile sa vision de la fonction de parlementaire au sein de l’Union européenne. RUBRIQUE RÉALISÉE PAR FRÉDÉRIC HÉNIN // fhenin@terre-net-media.fr

«

L

e Parlement européen n’est pas une voie de garage. Il n’y a que les Français pour penser qu’être député européen suppose de renoncer à une carrière politique. Or il n’en est rien. Un mandat de député, c’est beaucoup d’investissement.

Attachés aux valeurs de l’Europe En France, seule une minorité de députés, à gauche comme à droite, s’inscrivent dans la durée, ce qui les conduit à se dessaisir d’importants mandats nationaux. C’est le cas par exemple, à droite, de Joseph Daul, Michel Dantin, André Lamassoure ou encore à gauche, de Pervenche Berès et Stéphane Le Foll, actuellement ministre de l’Agriculture après plus de deux mandats passés au Parlement européen. En revanche, il ne faut pas hésiter à organiser des réunions de terrain pour être connu auprès des électeurs.

10

« Etre député européen est une occasion à saisir pour être reconnu pour ses compétences et son implication dans des dossiers pointus », insiste Françoise Grossetête, député européen depuis 1994.

pour que le député soit bien reconnu. Or aujourd’hui, ma circonscription, le Grand Sud-Est, s’étend sur trois régions : RhôneAlpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse.

Le fonctionnement de l’Union européenne porte encore beaucoup trop l’empreinte d’une période pendant laquelle on ne demandait pas l’avis du citoyen et surtout pendant laquelle les institutions n’avaient pas suffisamment évolué pour lui donner la possibilité de se faire entendre. Or c’est pourtant ce que l’on exige de lui désormais.

Même si l’Europe est parfois le bouc émissaire des Français et des Européens, certains signes témoignent tout de même de leur attachement aux valeurs qu’elle porte : l’euro, la paix et la liberté. Mais ses représentants devraient être plus présents sur le terrain. Pour que les institutions bruxelloises se rapprochent du citoyen, pourquoi ne pas envisager l’élection du président de la Commission européenne par l’ensemble des Européens ? Pourquoi conserver 28 commissaires désignés pour des considérations politiques plutôt que pour leurs compétences ? L’Europe a les moyens de montrer qu’elle fait partie du quotidien des Français. Mais son mode de fonctionnement ternit son action.

Le Parlement européen est la représentation du citoyen mais son mode d’élection l’en éloigne. Il faudrait des circonscriptions uninominales à deux tours plus petites

La France devrait aussi jouer davantage la carte européenne en plaçant des hommes à des postes clés et en menant des actions de lobbying comme savent le faire les Allemands

Terre-net Magazine I Mai 2014

pour défendre les intérêts de leur pays à Bruxelles. Avec le Parlement européen, le Conseil européen des présidents et des chefs d’Etat a une légitimité auprès des citoyens (puisqu’ils élisent leurs représentants) mais pas celui des ministres. En revanche, la pratique de la codécision, imposée par le Traité de Lisbonne, est engagée sur une bonne voie. Il est essentiel de le dire et d’expliquer que les députés européens, qui sont les représentants des citoyens européens, participent désormais pleinement à la prise de décision au niveau européen. Rappelons que la plupart des lois françaises proviennent de l’Union européenne.

L’UE touche, au quotidien, la vie des Français Le fonctionnement de l’Union européenne repose ainsi sur le compromis permanent et touche, au quotidien, la vie des Français. Il faut donc mettre en avant que certains textes émanent du travail parlementaire réalisé à Bruxelles, mais aussi accorder une certaine marge de subsidiarité pour prouver que les 28 Etats membres ont encore la main sur leur

© UMP

En fait, pour être un bon parlementaire, il faut avoir exercé trois mandats, le premier pour apprendre, le second pour comprendre et le troisième pour diriger des commissions ou des groupes de travail. Etre élu député européen est par conséquent une occasion à saisir pour être reconnu pour ses compétences et son implication dans des dossiers pointus. C’est une opportunité pour devenir un expert reconnu et avoir l’assurance d’être de nouveau candidat en place éligible.


IMPACT destinée. Sans pour autant tomber dans le travers français qui consiste à rendre certaines mesures inextricables lorsqu’elles sont appliquées et à faire porter la responsabilité des dysfonctionnements qui en découlent à l’Union européenne.

fait des réformes courageuses. L’UE ne serait donc pas la source de tous les maux.

Le prochain mandat de 2014 sera social avec une harmonisation du droit du travail entre les Vingt-huit pour lutter contre la concurrence déloyale entre les pays de l’Union. Après les De nombreuses lois votées et appliquées en municipales, la campagne a été courte et a France sont issues des travaux porté davantage sur des thèmes “La Pac est parlementaires à Bruxelles. La nationaux et europhobes. Pac évidemment mais aussi le Enfin, les listes qui se détachement des salariés ou issue de travaux présentent sont d’abord l’enjeu encore la politique de l’emploi, parlementaires„ d’ambitions personnelles sans même si on en parle moins. rapport avec l’investissement En fait, ce sont les messages délivrés par les nécessaire pour remplir pleinement ses gouvernements des Vingt-huit qui brouillent fonctions de parlementaire européen. Pour l’action de la Commission et du Parlement une bonne image de l’Union européenne en européen. Quand une mesure favorable est 2014, il faut parvenir à un accord avec les prise, ils en revendiquent la paternité mais partis pour former des listes d’hommes et de quand elle divise l’opinion publique, ils femmes qui ont travaillé à Bruxelles et non rendent Bruxelles responsable. pas donner la priorité à des parachutés.

Le prochain mandat sera social Pour 2014, la campagne a été courte et certains thèmes très polémiques pourraient occulter les enjeux des prochaines élections. Il est plus facile d’affirmer que la délocalisation et l’immigration sont les causes du chômage que de traiter certains problèmes avec une approche globale. Or en Allemagne, il y a peu de chômage et un taux d’immigration élevé. Le pays a su s’adapter à la mondialisation et a

Même si une vague de députés populistes est attendue, les divisions entre eux ne permettront pas de constituer un réel rapport de force au sein du Parlement européen. Autre tendance prévisible : l’absence de majorité claire car les résultats s’annoncent serrés. Aussi, il appartiendra plus que jamais aux groupes gouvernementaux (socialistes, écologistes, Ppe et libéraux) de travailler ensemble pour dégager des compromis. En

commençant par s’entendre sur l’élection du nouveau président. Sur la scène internationale, le prochain mandat sera déterminant pour les 28 Etats-membres de l’UE et la place de l’Europe dans le monde. Car dans quelques années, compte tenu de la croissance économique des pays émergents, seuls les Etats-Unis et l’Union européenne seront membres du G8. Tous les autres pays seront relégués au-delà de la 9e place ! » ●

Trois mandats au Parlement européen Député européen depuis 1994 et membre de la commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire, Françoise Grossetête conduit la liste Ump aux élections européennes de 2009 pour la circonscription Sud-Est (Rhône-Alpes, Paca, Corse). Sa liste obtient 29,34 % des suffrages, loin devant Europe Écologie (18,27 %) et le Parti socialiste (14,49 %). Ainsi réélue, elle continue de siéger au groupe du Parti populaire européen. Elle remporte la primaire Ump pour être tête de liste en région Rhône-Alpes aux élections régionales de 2010, battant largement Étienne Blanc et Jean-Claude Carle. Candidate à un troisième mandat, elle est n°2 de la liste Ump de la circonscription Sud-Est pour les élections européennes le 25 mai prochain.

Les agriculteurs mobilisés pour voter B énéficiaires de l’une des premières politiques de l’Europe, les agriculteurs se mobiliseront en masse le dimanche 25 mai pour les élections européennes.

Selon le Baromètre agricole Terre-net Bva(1), 88 % des producteurs iront voter. Un chiffre sans commune mesure avec les taux de participation enregistrés lors des

précédents scrutins pour l’ensemble de la population française, en constante baisse depuis 30 ans. En 2009, seuls 40,63 % des Français s’étaient rendus aux urnes.●

Irez-vous voter aux élections européennes le dimanche 25 mai 2014 ?

88%

OUI

7%

NE SAIT PAS

7% © PARLEMENT EUROPÉEN // INFOGRAPHIE TERRE-NET MÉDIA

5% NON

Source : Baromètre agricole Terre-net Bva(1) (1) Sondage réalisé du 12 au 20 mars 2014 par internet, auprès d’un échantillon de 555 agriculteurs professionnels connectés, âgés de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : région et orientation principale de l’exploitation (grandes cultures/polyculture-élevage/autres : viticulture-arboriculture-maraîchage). Source : Scees.

Terre-net Média : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Mai 2014

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CHAMP PLANET’TERRE

Passe et impasse

Un prix du lait parmi les plus élevés d’Europe La Suède, l’un des pays laitiers les plus septentrionaux au monde, serait en capacité d’accroître son potentiel de production dans les années à venir. Ecologiste et avant-gardiste en matière de bien-être animal, l'Etat oblige les éleveurs à faire pâturer leurs vaches et interdit l’alimentation Ogm. PAR ROBIN VERGONJEANNE // rvergonjeanne@terre-net-media.fr

Les stabulations suédoises ont des toits isolés pour maintenir une température de 10°C à l’intérieur.

A

durant la crise du lait en 2009, soit 50 à 60 € de plus que ce que percevaient les éleveurs bretons à la même époque.

Comme la France, la Suède ne réalise pas son quota national. Sur la campagne 20112012, le pays n’a produit que 2,86 milliards de litres, soit 79 % de l’objectif alloué par Bruxelles. Une tendance à la baisse qui s’est accélérée ces 10 dernières années.

La coopérative danoise Arla Food jouit d’un quasi-monopole dans les pays scandinaves et collecte les trois quarts du lait suédois. Les 9,6 millions de Suédois, dont 2 millions habitent dans l’agglomération de Stockholm, sont les rois de la consommation de lait frais (92 l/habitant/an) et non de lait Uht comme en France. En 2012, le lait à boire et les produits frais représentaient 43 % de la production suédoise (contre 24 % en France), le fromage 30 %, la poudre de lait 20 % et le beurre et les autres matières grasses 6 %.

vec un peu moins de 5.000 éleveurs laitiers, la Suède est loin de peser parmi les poids lourds des pays européens Zsombó producteurs de lait ; le quota national avoisine 3,3 milliards de litres, soit sept à huit fois moins que la France (24,2 milliards) ou que l’Allemagne (28,2 milliards).

La réponse après 2015 Pourtant, le prix du lait en Suède est l’un des plus élevés d’Europe (aux côtés de l’Italie et de la Grèce) grâce notamment à la forte consommation intérieure. Le prix de base (TB : 42, TA : 34) payé aux producteurs a atteint 430 €/t en février 2014 (3,8 couronnes suédoises (SEK)/kg de lait, soit 0,43 €/l), tournait aux alentours de 380 €/t en 2012 (3,27 SEK/kg) et est descendu à 266 €/t (2,90 SEK/kg) 12

Terre-net Magazine I Mai 2014

Selon l’European dairy farmers (réseau d’éleveurs laitiers européens), la Suède présenterait un réel potentiel pour accroître sa production après 2015. Troisième plus vaste pays d’Europe en superficie, le royaume dispose d’une faible densité de population et 69 % de son territoire est couvert de forêts. L’eau et les terres ne semblent donc pas être

des facteurs limitants à l’essor de la production laitière, et des outils industriels agroalimentaires pourraient être développés. Mais les éleveurs suédois souhaitent-ils vraiment augmenter leur production ? La réponse après 2015.

12,5 % de lait bio Attachés à la préservation de l’environnement, les Suédois sont également de gros consommateurs de lait bio. La production laitière biologique a doublé depuis 2007, pour atteindre 12,5 % du lait produit à l’échelle nationale en 2012. La production laitière est concentrée dans la partie sud de la Suède, en dessous de Stockholm, où l’herbe et les céréales poussent convenablement à la belle saison, aidées par des journées de 19 h d’ensoleillement au mois de juin. Faute de températures suffisantes, la culture du maïs fourrage reste toutefois assez limitée. L’alimentation du troupeau est donc principalement basée sur l’herbe ensilée et pâturée avec une forte complémentation en céréales, dépassant

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En Suède


CHAMP PLANET’TERRE

Andreas Anderson, éleveur au sud de Stockholm

Une stabulation chargée à bloc Au sud de Stockholm, Andreas Anderson et ses associés produisent 1,4 millions de litres de lait avec deux robots de traite. Ils possèdent aussi un système d’alimentation automatisé pour nourrir 145 vaches laitières, les femelles taries, les génisses et les veaux, tous regroupés sous le même toit.

pas un mètre carré n’est perdu, Andreas Anderson a voulu tirer profit au maximum de son troupeau de Rouges suédoises, une race facile à conduire.

Chariot d’alimentation sur rail Deux robots DeLaval Vms Supra (avec compteurs de cellules et indice de détection des mammites) permettent de traire plus de 9.700 l de lait par vache avec des taux élevés : 47 g/l de TB et 37 g/l de TA. Dans ce système à forte consommation de concentrés, la circulation contrôlée (type feed-first) avec des Dac supplémentaires devient nécessaire pour exploiter les robots au maximum de leur capacité. En effet, la ration à base d’ensilage d’herbe ne comprend pas d’ensilage de maïs et l’énergie est apportée par une forte complémentation en céréales. Ainsi, 6 à 7 kg de correcteurs sont distribués au robot et au Dac et 3 à 4 kg dans la ration mélangée. Pour respecter l’obligation de faire pâturer ses vaches au moins quatre mois par an, la famille Anderson dispose autour de la stabulation d’une quinzaine d’hec-

souvent 10 kg/vache/jour. Par ailleurs, la Suède interdit l’import d’aliments du bétail issus de cultures génétiquement modifiées. Les éleveurs doivent donc acheter ou cultiver des protéines végétales non Ogm.

Coup de brosse obligatoire Les pays scandinaves sont particulièrement attachés au bien-être animal. La loi suédoise oblige les éleveurs à installer une brosse automatique pour 50 vaches en bâtiment. De même, les animaux doivent pâturer au moins quatre mois par an. Une loi qui pourrait peut-être un jour gagner toute l’Europe. Cependant, les stabulations suédoises sont optimisées pour y loger un maximum de vaches et encore un bon tiers des étables sont en système entravé. Une raison à cela : le coût élevé des

tares divisés en cinq paddocks. Une porte intelligente gère l’accès aux pâtures selon l’intervalle de traite de chaque vache. Pour ne pas perdre de temps avec l’alimentation, Andreas a conçu son bâtiment pour accueillir le système d’automatisation de l’alimentation Optimat de DeLaval. Le robot distribue dix fois par jour la ration aux vaches et quatre fois par jour aux génisses. Il affourrage également dans la nurserie située dans la stabulation. Pour préserver la santé des veaux, cette zone est isolée des animaux adultes par des cloisons.

Un litre de lait payé 0,43 € En bout de bâtiment, l’espace "cuisine" de l’Optimat comprend deux trémies de stockage pour l’ensilage d’herbe et la paille et un silo pour les concentrés. Le mélange se fait préalablement dans un bol fixe à pâles horizontales, puis un tapis convoyeur charge la ration dans le chariot de 2,5 m3 fixé sur un rail aérien. Entre ce nouveau bâtiment, les robots, la fosse et les silos, l’investissement total se chiffre à près de 2 M€, mais Andreas reste confiant : « Avec un prix du

lait en février de 3,8 couronnes suédoises le litre (soit 0,43 €/l), c’est un business rentable et je n’ai pas trop d’inquiétudes pour l’après quota. De plus, je ne reçois pas de prime de saisonnalité, ce qui me permet de bien étaler les vêlages sur l’année et d’optimiser ainsi le nombre de vaches à traire par robot. » ●

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vec plus de 70 vaches par robot de

La production laitière est « un business rentable » ici, selon Andreas, éleveur de Rouges suédoises.

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Atraite dans un nouveau bâtiment où

Andreas a conçu son bâtiment pour installer le système d’automatisation de l’alimentation Optimat de DeLaval.

bâtiments dont le toit doit être isolé plus important de l’Union européenne : du froid. En moyenne, les fermes lai- 42,89 €/h dans l’industrie au troisième trimestre 2013 tandis tières comptent environ qu’il est de 29,06 €/h en 300 ha, la moitié en herbe et en cultures et l’autre “Plus de 400 € les moyenne dans la zone euro et de 35,47 €/h en en bois. Ces hectares de forêt servent d’ailleurs 1.000 l de lait„ France. Fortement corrélé au coût du travail, le marsouvent d’hypothèques ché du robot de traite – le lorsque les banques rechignent à prêter de l’argent pour de constructeur suédois DeLaval en tête – est donc très dynamique depuis quelques nouveaux investissements. années, bien que la crise et la frilosité des Comme partout, la taille des cheptels aug- banques aient un peu refroidi l’engouemente. L’exploitation moyenne regroupe ment des producteurs pour la robotisa70 vaches laitières, avec parfois un ate- tion : un peu plus d’un tiers des fermes lier de taurillons. 20 % des fermes ont sont équipées d’un robot de traite. ● plus de 100 vaches, mais contrairement à l’Allemagne ou à certains pays de l’Est, Sur le web : les très grands élevages ne sont pas monDécouvrez quatre autres naie courante. La plupart des structures Web -agri reportages dans des élevages sont familiales avec peu d’employés. En laitiers suédois sur effet, le coût du travail en Suède est le www.terre-net.fr/mag/36suede Terre-net Média : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Mai 2014

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La valeur ajoutée est à vous

INFLEXION

Sont impliqués dans les mammites des germes d’environnement ou de traite.

L'impact économique atteint 230 €/vache/an

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Mammites

Environ 40 % des vaches laitières françaises souffrent de mammites. Or le coût d’une mammite clinique est estimé à plus de 100 € et l’impact économique total atteint 230 €/vache/an, soit environ 32 €/1.000 l de lait. PAR ROBIN VERGONJEANNE // rvergonjeanne@terre-net-media.fr

P

remière pathologie des élevages laitiers français, les mammites cliniques sont aussi la première cause de réforme. Selon les résultats du Contrôle laitier en 2013, près de 54 % des vaches ont au moins un contrôle supérieur à 300.000 cellules au cours de leur lactation (58 % en Prim’holstein, 52,3 % en Montbéliarde et 62,2 % en Normande). En moyenne, on observe chez 16 % des femelles au moins deux contrôles dépassant 800.000 cellules, signe d’une véritable mammite clinique.

30 % d’augmentation en dix ans Les pertes économiques annuelles liées aux mammites se comptent en milliers d’euros. Si les pénalités et les traitements pour guérir les infections mammaires coûtent cher, c’est la baisse du volume de lait vendu qui pèse le plus sur le budget des éleveurs. En effet, ce lait non produit représente deux tiers des coûts directs d’une mammite. L’Inra et l’école vétérinaire de Nantes évaluent le coût d’une mammite clinique à plus de 100 € et l’impact économique total à 230 €/ vache/an, soit environ 30 à 32 € pour 1.000 l de lait. D’après ces chiffres, les mammites coûteraient environ 5.500 €/an pour un troupeau de 60 vaches avec 40 % d’individus

de façon similaire. Cette évolution semble difficilement explicable, tant la pathologie est multifactorielle. Même • 120 €/VL de coûts directs : diminution l’augmentation de la référence laitière de la production laitière (70 % = 84 €), moyenne des exploitations ne met pas clairement en évidence le réformes subites (13 % = lien avec la dégradation 15,60 €), lait écarté (11 % = “Plus de de la situation en cellules 13,20 €) et frais vétérinaires et mammites. Néanmoins, (5 % = 7,20 €). La baisse 30 €/1.000 l les attributions de quota de production laitière due à supplémentaires incitent une mammite clinique est de lait„ les éleveurs à conserver en moyenne de 5 % sur une lactation, soit 400 l de lait pour une lactation des bêtes qu’il aurait été préférable de 8.000 l. Une fois infectées, certaines vaches de réformer. D’où une source de ne retrouvent jamais leur niveau initial et contamination pour les vaches saines les chutes de production sont généralement et une concentration d’animaux parfois plus fortes chez les multipares que chez les trop importante en bâtiment. femelles en première lactation. Le Cniel et l’Institut de l’élevage constatent • 110 €/VL de coûts indirects : pénalités que, depuis la dernière décennie, les vaches sur la paye de lait (dépassement de la guérissent de moins en moins bien au cours norme de comptage cellulaire), pertes de du tarissement et que les nouvelles infections temps lors de la traite estimées à 4h par durant cette période sont de plus en plus nombreuses. Ce qui signifie que les protocoles mammite jusqu’à la guérison… de tarissement ne sont pas toujours bien D’après une étude du Cniel et de l’Institut adaptés à la vache et aux types de bactéries de l’élevage, la moyenne nationale en détectées par antibiogramme. Le pourcentage cellules somatiques a bondi de 30 % entre de femelles saines à moins de 100.000 cel/ml 2004 (236.000 cel/ml en moyenne) et s’est lui aussi détérioré entre 2005 et 2009. ● 2009 (310.000 cel/ml) et aurait tendance Sur le web : à se stabiliser légèrement au-dessus des Retrouvez une série d’articles 300.000 cel/ml de lait depuis le pic de sur les mammites sur Web -agri www.terre-net.fr/ 2008-2009. Une situation qui s’observe dans toutes les régions françaises mag/36mammites atteints. Selon l’Institut de l’élevage, ce coût de 230 €/VL/an se décompose ainsi :

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La valeur ajoutée est à vous

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INFLEXION

Pour réduire les risques d’infection, il est conseillé de laver les trayons durant une quinzaine de secondes.

20 conseils pour limiter les cellules dans le lait 1. Porter des gants de traite (jetables et sans latex) réduit de moitié la transmission des staphylocoques aureus. 2. Tirer les premiers jets (avant le lavage et l’essuyage des trayons) dans une tasse ou un plateau à fond noir, notamment durant les périodes critiques (mise à l’herbe, changement de régime ou de silo…) permet de détecter précocement les mammites cliniques (c’est-à-dire les grosseurs, douleurs, rougeurs, toute chaleur au niveau de la mamelle, les comportements anormaux…). 3. Désinfecter les trayons avec un produit moussant ou prévoir un peu plus d’une lavette par vache (10 % en plus). Laver durant une quinzaine de secondes, sans déborder sur la mamelle et en insistant sur l’extrémité du trayon. 4. Essuyer les trayons avec du papier de haut en bas. 5. Attendre une trentaine de secondes avant de brancher la griffe (une minute au total), le temps que le produit désinfectant fasse effet et que la stimulation de la mamelle déclenche la production d’ocytocine dans le sang.

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6. Désinfecter les trayons après la traite avec une solution de trempage désinfectante et cosmétique. 7. Eviter la surtraite et surveiller l’état des trayons (couleur, kératose, anneau de compression…) pour savoir si le matériel de traite est adapté et bien réglé. 8. Nettoyer et dépoussiérer les filtres de la machine à traire, vérifier les niveaux d’huile, faire un contrôle annuel. 9. Attention aux courants électriques en salle de traite (différence de potentiel entre les tubulaires et le lactoduc). Contrôler et éloigner la mise à la terre (qui, comme son nom l’indique, doit être dans la terre et pas dans le béton de la laiterie !) 10. Changer les manchons en caoutchouc tous les 3.000 branchements environ et ceux en silicone entre la 5.000e et 7.000e traite (1 vache = 60 traites/mois). 11. Maintenir les vaches debout au cornadis après la traite pendant 30 à 40 minutes. 12. Demander à votre vétérinaire des traitements intramammaires appropriés. Ne pas enfoncer le tube trop profondément dans le sphincter.

13. Appliquer un protocole de tarissement adapté à la vache et aux bactéries à l’origine de l’infection. 14. Tarir de façon brutale, avec un obturateur de trayons. Séparer les vaches taries des laitières. 15. Attention aux fortes pertes de note corporelle en début de lactation (cétoses). 16. Reformer les vaches incurables. 17. Sélectionner les femelles sur l’index cellule et santé de la mamelle. Les primipares prim’holstein les mieux indexées en cellules (+ 2,0) présentent les taux cellulaires les plus bas (de l’ordre de 50.000 cel/ml). 18. Avoir un bâtiment correctement ventilé et lumineux (effet des UV sur les bactéries). 19. Prévoir au moins 6 à 7 m²/VL sur aire paillée. Ne pas curer trop fréquemment et pailler abondamment après curage, ceci afin d’éviter l’échauffement de la litière. 20. Préférer les logettes sur matelas aux logettes paillées, avec une pente suffisante (> 5 %) pour l’écoulement des pertes de lait.


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EN AVANT MARGE

Les clés pour vous positionner

Filière bovine

La Chine a importé six fois plus de viande en 2013 Pour réduire la dépendance du pays, le gouvernement chinois engage un nouveau plan de relance de la production de viande bovine, sur son sol mais aussi en investissant à l’étranger.

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PAR FRÉDÉRIC HÉNIN // fhenin@terre-net-media.fr

En Chine, l’élevage est de dimension familiale.

enregistrées actuellement. Or « l’empire du Milieu est devenu en 2013 l’un des premiers importateurs mondiaux de viande bovine. Avec 380.000 tonnes équivalent carcasse (tec), il a multiplié par 18

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La Chine souhaite aussi accroître sa sécurité alimentaire en investissant à l’étranger dans des filières de production de viande bovine, en Australie notamment. Au niveau national, le plan de relance implique

l’augmentation de la production de fourrages, l’amélioration des techniques d’élevage et l’accroissement des effectifs des troupeaux, en réservant les aides aux éleveurs produisant entre 100 et 1.000 animaux par an.

Investir à l’étranger « Les autorités comptent également sur l’effet d’entraînement de la filière par le maillon industriel qui doit développer ses capacités d’abattage et de transformation. » ● D’après "La lettre de veille et d’analyse de l’économie de l’élevage en Chine" de l’Institut de l’élevage.

© TERRE-NET MÉDIA

A

ttachée à sa sécurité alimentaire, six ses importations en une seule année », la Chine a initié un plan de précise l’Institut de l’élevage. L’Australie relance de la production de viande est restée son 1er fournisseur avec 53 % bovine pour enrayer la progression des de parts de marché (205.000 tec), loin importations de carcasses. devant l’Uruguay (23 % Selon "La lettre de veille des volumes importés), “Accroître et d’analyse de l’économie la Nouvelle-Zélande de l’élevage en Chine", (12 %), le Canada (9 %) la sécurité réalisée par l’Institut de et l’Argentine (3 %). alimentaire„ l’élevage, ce plan prévoit En 2014, l’Institut de une augmentation par l’élevage ne note pas étape et fixe, comme objectifs, de produire d’inflexion. « Les importations devraient 7,17 millions de tonnes (Mt) de viande en continuer sur leur lancée. » 2015 et 7,86 Mt en 2020 ; soit une hausse L’empire du Milieu compte aussi sur de 19 % en huit ans. de nouveaux partenaires pour alimenter son marché intérieur : ouverture aux L’Australie, principal importations américaines, fin du blocus fournisseur de la viande brésilienne instauré après la Mais ces hypothèses de croissance sous- découverte d’un cas d’Esb, élargissement entendent des niveaux de consommation de la gamme de produits carnés en de 7,21 Mt en 2015 et de 7,96 Mt en provenance d’Australie. « Et l’Inde pourrait 2020. Autrement dit, des importations faire son entrée suite à l’accord de principe bien moins importantes que celles passé en 2014 », ajoute l’institut.

L’objectif du plan de relance chinois : produire 7,17 Mt de viande bovine en 2015 et 7,86 Mt en 2020.


EN AVANT MARGE

Marchés des céréales

Le Kazakhstan s’affranchit de la mer Noire Sixième exportateur mondial de blé, le Kazakhstan veut développer son infrastructure ferroviaire pour faciliter l’accès aux ports de la mer Noire et limiter sa dépendance vis-à-vis des pays voisins. PAR FRÉDÉRIC HÉNIN // fhenin@terre-net-media.fr

Tmer Noire et sixième au niveau mondial,

roisième pays exportateur de blé de la

le Kazakhstan a exporté 6,2 Mt au premier trimestre 2014 (dont près de 2 Mt de farine équivalent blé) selon FranceAgriMer, contre 5 Mt l’an dernier à la même époque.

Sortir de l’enclavement La farine représente un marché important pour le pays. En 2013, selon le Cic (Conseil international des céréales), le Kazakhstan a consolidé sa place de leader avec des exportations estimées à 3 Mt équivalent grain, contre 2,7 Mt en 2012, sur un total mondial de 13 Mt, stable ces deux dernières années.

Ses principaux clients : l’Ouzbékistan (premier importateur mondial) et le Tadjikistan. Sur ce marché relativement étroit, on note une accélération des prévisions d’importations de la Syrie, liée à la poursuite du conflit. L’essentiel du transport des céréales s’effectue désormais par voie ferrée. Le Kazakhstan n’a pas de façade maritime et dépend de ses voisins pour l’accès aux ports de la mer Noire. Pour remédier à cette situation, le pays s’efforce depuis quelques années d’améliorer son infrastructure ferroviaire vieillissante afin de favoriser à la fois le commerce de proximité et les destinations plus lointaines, accessibles par rail.

Après des investissements dans des voies de communication terrestres vers la Chine, une ligne ferroviaire a récemment été ouverte reliant Uzen, une ville située à l’est, au Turkménistan et à l’Iran. Sur ces 900 km de nouveaux rails, le Kazakhstan bénéfice de 130 km, le Turkménistan de 700 km et l’Iran de 70 km. Un projet de modernisation de la flotte ferroviaire (renouvellement de 650 locomotives, de 20.000 wagons de marchandises et de 1.200 voitures de passagers) a également été lancé pour une réalisation d’ici 2020. ● D’après FranceAgriMer.

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début mai


PERFORMANCE PRODUCTION Vos challenges techniques

Ravageurs des cultures

Evaluer le risque limaces à la parcelle Pour tenter de réduire les infestations et mieux cibler la lutte, il est essentiel de savoir quels types de terrain, culture, parcelle, préparation de sol, précédent, interculture… favorisent les limaces. La mise en place de pièges est également un bon indicateur pour repérer les zones sensibles.

© TERRE-NET MÉDIA

PAR CAMILLE GAUTHIER AVEC MATHILDE CARPENTIER // mcarpentier@terre-net-media.fr

Le colza est un précédent favorable aux limaces.

Les enjeux pour l’agriculteur Eric Monchablon Agriculteur à Erize-Saint-Dizier (Meuse). 250 ha de colza et de céréales.

«

Nle risque limaces est très élevé. ous sommes dans une région où

Sur les 250 ha de colza et de céréales que nous implantons chaque année avec mon associé, il y a toujours des parcelles où les limaces peuvent poser problème. Pour être sûr de bien les contrôler, j’anticipe la surveillance avant le semis. Si j’en détecte, j’interviens avec 3 kg/ha de Métarex Tds par exemple avant de semer le colza, dans les secteurs où j’ai repéré une forte présence du ravageur. De même, j’ajoute environ 1,5 kg/ha d’antilimace dans le semoir et, après le semis, je continue à suivre l’évolution des populations. Il m’arrive de devoir intervenir à nouveau deux à trois fois si les conditions climatiques sont favorables aux limaces. J’applique entre 2 et 5 kg/ha de Métarex, en fonction du degré d’infestation. Le colza est la culture la plus sensible aux limaces, mais on peut aussi être fortement gêné dans les céréales d’hiver, et en particulier dans 20

Terre-net Magazine I Mai 2014

un blé après colza. Je surveille l’arrivée du ravageur dans une parcelle en installant des pièges que je prépare avec des sacs de papier plastifié. Je les pose sur le sol dans les zones à risque et je les relève tous les jours. Si je ne récupère qu’une ou deux limaces, je n’agis pas. Par contre, dès que j’en trouve entre cinq et dix, je déclenche une intervention. J’accorde également une grande importance à la qualité de l’épandage. C’est pourquoi j’ai acheté un épandeur spécialement conçu pour épandre de l’antilimace, le Spando Tds, que j’attèle à mon quad. Grâce au débit proportionnel à l’avancement), le Spando Tds assure un épandage régulier de l’antilimace sur toute la largeur et on ne retrouve pratiquement pas de granulés cassés. Il est également équipé d’un dispositif de gestion des bordures, très appréciable. Fini les granulés perdus sur les chemins ! »

L’avis des experts

Le Cetiom et Arvalis-Institut du végétal.

L

es limaces sont surtout nuisibles aux cultures au moment des semis et des premières semaines de vie des plantules, les

années humides comme à l’automne 2013. Mais d’autres éléments peuvent favoriser ce ravageurs et accroître la gravité des attaques, en commençant par la culture en place. « Une graine de colza ou de tournesol en germination est moins appétente qu’un grain de blé, explique le Cetiom. Mais contrairement aux céréales qui, attaquées au niveau des gaines foliaires, continuent à fonctionner et à se développer, le colza et le tournesol ne peuvent pas régénérer un bourgeon terminal ou un hypocotyle. » Ce qui explique pourquoi les attaques sont très préjudiciables aux deux cultures. Toujours selon le Cetiom, les plantules de colza et de céréales attirent les limaces, mais celle de tournesol moyennement.

Le rôle du travail du sol Le type de sol joue aussi un grand rôle. « Les limaces s’abritent et se déplacent dans les anfractuosités, indique ArvalisInstitut du végétal. Ainsi, elles sont plus fréquentes dans les terrains argileux et motteux que sableux ». Dans les situations à risque, il est quand même possible de limiter les populations en essayant de casser les mottes, d’assécher un peu la terre ou de l’émietter, c’est-à-dire en jouant sur le travail du sol. Comme le souligne Arvalis-


PERFORMANCE PRODUCTION Pour bien connaître la pression des limaces à la parcelle et mieux cibler la lutte, il est indispensable d’évaluer le risque. Les instituts techniques conseillent pour cela de poser des pièges avant le semis en période humide. « Le piège constitue un abri obscure avec un microclimat humide qui attire les limaces à courte distance, précise Arvalis qui recommande de poser quatre pièges standardisés (50 cm x 50 cm) par parcelle, après les avoir humidifiés à saturation et sans placer d’antilimace dessous. « L’idéal, pour apprécier l’activité des limaces, est de mettre les pièges le soir et de les relever le lendemain matin avant qu’il ne fasse trop chaud, puis de les déplacer de quelques mètres à chaque relevé », ajoute l’institut. A noter : l’observation doit être poursuivie même si un traitement a été réalisé. Car comme le remarque le Cetiom, un nouvel épandage d’antilimace peut s’avérer nécessaire sur les parcelles fortement infestées. ●

© TERRE-NET MÉDIA

Institut du végétal, il peut être intéressant de que les zones près des bois, les friches et « déchaumer juste après la récolte du précé- les bas fonds. » « Les rotations à base de dent, pour éliminer les œufs colza, céréales et fourrages “Surveiller les offrent nourriture et abri en et les jeunes limaces en les exposant à la sécheresse et populations pour continu aux limaces, note Arvalis-Institut du végétal. aux blessures des outils. Un Le colza est le précédent second déchaumage peut viser juste„ permettre ensuite d’agir sur le plus risqué. Les rotales repousses et les nouvelles levées d’adven- tions avec des cultures d’été, qui laissent tices, sources de nourriture pour les limaces. au contraire le sol nu, sans nourriture, au Le déchaumage freine le développement de printemps, leur sont moins favorables. » ces ravageurs en maintenant le sol sec en surface. Le labour, lui, les enfouit en pro- Attention aux rotations fondeur plus qu’il ne les détruit. Il retarde l’attaque sur la culture implantée juste après. Les intercultures sont aussi souvent monDe même, le roulage du sol diminue tempo- trées du doigt. « Les repousses, les advenrairement l’activité des limaces en surface ». tices, les cultures intermédiaires procurent au ravageur humidité et nourriture », remarque « Dans la mesure du possible, le semis doit l’institut technique. Mais toutes les cultures être réalisé dans une terre fine, assez tassée intermédiaires ne sont pas aussi appétentes et peu motteuse, avec une température et pour les limaces. Selon une expérimentaune humidité du lit de semences propices tion menée par Arvalis-Institut du végétal à à une germination rapide et à une levée Boigneville en 2008 et 2013, l’intensité des vigoureuse, insiste de son côté le Cetiom. attaques est forte dans les repousses d’orge, Les parcelles fréquemment attaquées par moyenne à forte dans le seigle ou le tourneles limaces, les rotations herbagères, le sol et moyenne dans les pois fourragers. Des travail superficiel du sol, la présence de couverts comme les vesce velue, féverole, paille ou de résidus mal dispersés ou les moutarde ou moutarde brune, phacélie, successions de cultures d’hiver repré- gesse présentent en revanche un niveau sentent des situations à risque. De même d’attaque faible à très faible.

La qualité de l’épandage, mais aussi la résistance des granulés, jouent sur l’efficacité de l’intervention.


PLEINS PHARES Au cœur du machinisme

Télégonflage

Fini les pressions bâtardes Adapter la pression des pneumatiques aux conditions de travail, au lieu de rouler à une pression moyenne appropriée ni au champ ni à la route : tel est l’objectif du télégonflage.

Route : 1,7 bar à l'arrière / 1,5 bar à l'avant

Champ : 0,8 bar à l'arrière / 0,7 bar à l'avant

Comparatif de l'impact visuel au sol de deux pressions de pneus différentes.

S

© TERRE-NET MÉDIA

i certains blindés soviétiques disposaient de cette technologie durant la Seconde Guerre mondiale, le télégonflage reste confidentiel en agriculture. Dans un sondage en ligne sur Terre-net.fr (1.383 répondants), 32,5 % des agriculteurs déclarent ne pas savoir de quoi il s’agit. Le principe du télégonflage : adapter en roulant la pression des pneus du tracteur (et de la remorque équipée) aux travaux effectués, c’est-à-dire l’augmenter sur la route et la baisser dans la parcelle.

« Il n’y a plus de traces de pneumatiques dans les parcelles », se réjouit Loïc Simplice, céréalier.

22

Terre-net Magazine I Mai 2014

Il existe deux types de système de télégonflage : ceux intégrés d’usine par certains tractoristes (comme Fendt et Claas) et ceux ajoutés par les équipementiers (comme Sodijantes et Téléflow) qui reposent soit sur le compresseur de freinage du tracteur (freins pneumatiques), soit sur un compresseur additionnel. Dans un cas comme dans l’autre, l’air est transporté du tracteur vers les pneus via des joints tournants. Si le dispositif utilise le circuit pneumatique du tracteur, le compresseur débite l’air en fonction du régime moteur, ce qui suffit pour emmener un outil porté de travail du sol (peu d’entrées/sorties de parcelles dans la journée). Les dispositifs avec compresseur additionnel permettent d’équiper un ensemble tracteurremorque et offrent, avec des débits de 500 à 3.200 l/min, les meilleurs temps de gonflage (voir le tableau p. 21). Animé par un moteur hydraulique, le compresseur débite indépendamment du régime moteur. Si on prend l’exemple du système proposé par Sodijantes, l’air débité par le compresseur

alimente une vanne trois voies : essieu avant du tracteur, essieu arrière du tracteur et le ou les essieux de la remorque. Le chauffeur contrôle la pression depuis la cabine.

Plus de compromis Céréalier dans le Calvados, Loïc Simplice a installé un système Sodijante sur son Fendt 930 Vario, directement sur le circuit de freinage pneumatique du tracteur. Un choix qu’il a fait juste après les semis de l’automne 2012, très humides. Avec une pression de pneumatique de compromis champ/route à 1,2 bar, il pouvait observer les traces des passages de roues de son tracteur même deux mois après le semis, en raison selon lui « de la compaction de ses sols ». Aujourd’hui, la pression au transport est de 1,7 bar à l’arrière et de 1,5 à l’avant. Chaussé en Michelin Axiobib 870 sur l’essieu arrière, l’agriculteur descend à 0,8 bar au champ et à 0,7 sur l’essieu avant et se sert du télégonflage pour déchaumer et semer. « En augmentant la surface de

© TERRE-NET MÉDIA

PAR MATTHIEU FREULON ET PIERRE CRIADO // mfreulon@terre-net-media.fr // pcriado@terre-net-media.fr


PLEINS PHARES contact au sol des pneumatiques, nous limitons les phénomènes de compaction et de patinage. C’est bien simple, il n’y a plus de traces de pneus dans les parcelles. Et pour emmener notre semoir porté 6 m Amazone à 12 km/h, nous avons été obligés de réduire le régime moteur de 200 tr/min (pour atteindre 2.000 tr/min) », commente l’agriculteur satisfait de son investissement.

Moins d’usure Côté consommation, il n’est pas aussi catégorique que les équipementiers qui annoncent 10 à 15 % d’économie de carburant. « Ce n’est pas flagrant. Le tracteur travaille à un régime moteur qui reste élevé. »

Quant au coût d’équipement, il varie beaucoup selon les manufacturiers et la taille du compresseur. Il est possible d’équiper son tracteur pour moins de 4.000 €, mais l’investissement dans un

© TERRE-NET MÉDIA

Par contre, il en est certain, ses pneus s’usent moins sur ses terres à silex et sur la route. Un avantage d’autant plus important que son parcellaire est éclaté avec plus de 25 km entre les pièces les plus éloignées. Source : Sodijantes

ensemble tracteur-remorque peut dépasser 20.000 €. Loïc Simplice, lui, a dépensé 7.500 € HT, pose comprise. ●

Sur le web : Fonctionnement, prix, utilité Faites le point sur le télégonflage sur www.terre-net.fr/mag/36telegonflage

NOUVELLES PRATIQUES AGRICOLES Des équipements «Green novation solutions»

VARIOSELECT : sélection automatique de la buse. Une pulvérisation homogène quelles que soient les conditions d’application. N.C.I.S : coupure pneumatique buse à buse. Une approche agronomique pour une application ciblée. CIRCULATION CONTINUE AGP : un amorçage immédiat, des coupures nettes et rapides, une pulvérisation bas volume facilitée.

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PLEINS PHARES Au cœur du machinisme

Matériels

S’équiper pour affourager en vert Alternative au pâturage, l’affouragement en vert nécessite de disposer d’un parc matériel spécifique. Voici les trois combinaisons possibles ainsi que leur coût d’investissement et de fonctionnement.

Les remorques autochargeuses avec faucheuse intégrée sont spécialement développées pour l’affouragement en vert.

Dans la plupart des cas, les investissements sont conséquents (coût du matériel et de fonctionnement). Il ne faut pas non plus négliger le travail d’astreinte quotidien, qui avoisine une heure par jour en moyenne. Pour étudier la rentabilité des différents systèmes, il est essentiel d’analyser les gains permis par les économies de concentrés azotés et par les changements au niveau de la ration (part maïs/ herbe, valorisation des dérobées, évolution des stocks de fourrages conservés, etc.). « Les utilisateurs mettent en avant d’autres bénéfices, plus difficiles à chiffrer : meilleure santé du troupeau, amélioration des rotations, appétence du fourrage frais… », constate Christian Savary de la Chambre d’agriculture de la Manche. En France, il existe trois types de système d’affouragement en vert sur le terrain, avec chacun son lot d’avantages et d’inconvénients et des coûts d’investissement et de fonctionnement très variables.

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Terre-net Magazine I Mai 2014

Solution 1 : la plus économique

Solution 2 : débits élevés et polyvalence

Première solution, la plus économique, mais aussi la plus simple en termes de fonctionnement et la plus connue : l’ensileuse à fléaux, généralement couplée à une remorque distributrice qui distribue aussi les autres fourrages.

Pour réduire le temps de récolte, la combinaison faucheuse frontale/remorque autochargeuse est la plus performante. Le tracteur doit par contre être muni d’une prise de force et d’un relevage avant. Afin d’optimiser le parc matériel, il est préférable que la faucheuse frontale serve aussi aux chantiers de foin ou d’enrubannage, tout comme la remorque autochargeuse qui doit pouvoir distribuer le fourrage ou être équipée de couteaux pour l’ensilage.

La principale recommandation : prévoir l’orientation hydraulique de la goulotte et la possibilité de régler facilement les roues (écartement pour les cultures en ligne, hauteur selon la portance du terrain).

Combinaison faucheuse frontale/remorque autochargeuse

Avantages Ensileuse à fléaux

Avantages Investissement (5.000 à 8.000 € neuf)

Débit de chantier un peu lent

Simplicité mécanique et d’utilisation

Vitesse d’avancement variable selon le produit récolté et l’humidité (4 à 8 km/h)

Entretien réduit

Sensibilité au vent

Durée de vie longue

Qualité de la coupe moindre

Faible besoin de puissance

Inconvénients

Débit de chantier élevé

Investissement conséquent en neuf

Faucheuse et remorque utilisables pour d’autres tâches

Prise de force et relevage avant nécessaires

Moins de passages de roues dans la parcelle

Encombrement important

Inconvénients Source : Chambre d’agriculture de la Manche

P

arcellaires éclatés, intégration d’un robot de traite, valorisation des couverts végétaux, réduction des concentrés… Les raisons qui expliquent un regain d’intérêt pour les solutions d’affouragement en vert sont nombreuses.

Montant des investissements • Relevage avant : 2.500 à 4.000 €. • Prise de force avant : 2.500 à 4.000 €. • Faucheuse frontale : 9.000 à 12.000 €. •Autochargeuse neuve : 30.000 à 90.000 €.

Source : Chambre d’agriculture de la Manche

© TERRE-NET MÉDIA

PAR PIERRE CRIADO // pcriado@terre-net-media.fr


PLEINS PHARES

Combien ça coûte ? « Investir dans un équipement pour l’affourragement en vert va générer des charges fixes annuelles (amortissement, frais financiers) auxquelles il faudra ajouter des frais de fonctionnement proportionnels à l’utilisation annuelle (entretien, consommation de Gnr, coût de traction) », explique Christian Savary de la Chambre d’agriculture de la Manche.

Le troisième type d’équipement possible : les remorques autochargeuses avec faucheuse intégrée. Sur ce segment, l’offre ne cesse de croître car ces machines sont spécialement développées pour l’affouragement en vert. Il y en a pour tous les besoins, avec des capacités de charge de 10 à plus de 30 m3. Les modèles les plus récents disposent d’une caisse rigide associée à deux ou trois démêleurs pour la distribution des fourrages. Remorques autochargeuses avec faucheuse intégrée

Inconvénients Investissement assez élevé (20.000 à plus de 40.000 €)

Pas de contact entre le fourrage et le sol

Encombrement conséquent

Un seul matériel à atteler

Pas de polyvalence pour les machines les plus simples Poids important : prévoir des pneus larges basse pression

Coût

Ex. 1 : ensileuse distributrice à fléaux

Ex. 2 : remorque autochargeuse avec faucheuse intégrée

Charges fixes (10 ans)

1.330 €

3.200 €

« Il convient également de tenir compte de l’utilisation annexe du matériel : la remorque faucheuse autochargeuse peut servir à la distribution des fourrages tout comme la faucheuse et l’autochargeuse sont susceptibles d’être valorisées sur d’autres surfaces. »

Entretien

350 €

500 €

Traction (Gnr compris)

1.815 €

2.400 €

Total

3.495 €

6.100 €

Soit environ

78 €/VL et 9,7 €/1.000 l de lait

87 €/VL et 10,9 €/1.000 l de lait

Exemple n°1 (pour 45 VL et 360.000 l de lait) : ensileuse à fléaux neuve (6.500 €) et remorque distributrice neuve 12 m3 (12.000 €), utilisées à 50 % pour l’affouragement en vert. Tracteur de 75 ch (12,1 €/h) tournant 45 min/j pendant 200 jours.

Exemple n°2 (pour 70 VL et 560.000 l de lait) : remorque autochargeuse avec faucheuse intégrée neuve de 25 m3 (30.000 €). Tracteur de 100 ch (16 €/h) tournant 45 min/j pendant 200 jours.

© TERRE-NET MÉDIA

Source : Chambre d’agriculture de la Manche

Avantages Bon débit de chantier

Comparaison des coûts entre l’ensileuse distributrice à fléaux et la remorque autochargeuse avec faucheuse intégrée

Sur le web :

En termes de débits de chantier, la combinaison faucheuse frontale/remorque autochargeuse est très performante.

Un témoignage d’éleveur utilisateur pour chaque système d’affouragement en vert sur www.terre-net.fr/mag/36affouragement

Prix spéciaux sur Rapid - Carrier Carrier X - Swift Mai/juin nous consulter.

Créateur de solutions pour l’agriculture

Tous types de sols – après labour – T.C.S – semis direct

Source : Chambre d’agriculture de la Manche

Solution 3 : le tout en un !


PLEINS PHARES Les incontournables du machinisme

Le Turbosem passe au semis double rang

Plus besoin de surveiller le régime moteur !

Herriau (groupe Exel Industries) propose une configuration semis en rangs doubles (en quinconce ou non) sur ses monograines Turbosem P24 V2 (3 et 4 m avec respectivement 4 et 6 rangs doubles à 75 et 80 cm et un inter-rang de 15 cm) et SP 12 (6 rangs doubles à 75 ou 80 cm avec un inter-rang de 20 cm).

© DIECI

© HERRIAU

Dieci dote ses télescopiques Agri Farmer d’un dispositif de gestion électronique de la puissance. L’électronique calcule le régime optimal en fonction de la puissance hydraulique nécessaire.

Nouveau Trafic en circulation cet été chez Renault

© RENAULT

Après 1,6 million d’unités vendues dans le monde depuis 1980, le constructeur au losange présente une nouvelle génération d’utilitaires Trafic arborant une face avant inédite. A signaler également, le nouveau moteur 1.6 dCi à double turbo, avec une consommation annoncée inférieure à 6 l/100 km.

Des chenilles Zuidberg pour la Big X L’ensileuse Krone peut désormais s’équiper de chenilles Zuidberg Tracks, sans avoir à avancer le cueilleur. Deux largeurs sont disponibles : 760 mm (largeur hors tout inférieure à 3,50 m) et 920 mm (largeur hors tout inférieure à 3,75 m).

Textos 130 % au-dessus du neuf ! Voici comment Terre-net Occasions évalue le marché français du tracteur d’occasion. Par exemple, en 2012, plus de 96.000 modèles d’occasion ont été immatriculés contre 42.000 machines neuves. - 10 %. C’est la baisse que prévoit Axema pour le marché français des agroéquipements en 2014. A relativiser après les très belles années 2012 et 2013. 40 bougies pour Kubota Europe. Implantée en France depuis 1974, la filiale Kubota Europe célèbre ses 40 ans avec un nouveau logo et des évènements programmés tout au long de l’année. A vos agendas. Notez dès à présent le 9 septembre 2014, date de la journée technique Mécasol organisée par le réseau Cuma et le journal Entraid’ à Briouze (Orne).

© CLAAS

Mitas fête 10 ans de pneus agricoles. Depuis la signature de l’accord avec Continental en 2004 (prolongé jusqu’en 2019), Mitas a fabriqué plus de 300.000 t de pneus agricoles.

100.000 tracteurs Claas en 10 ans ! Depuis le premier Atles en 2003, le constructeur allemand a assemblé 100.000 tracteurs dans son usine du Mans. En 10 ans, Claas a investi plus de 400 M€ dans cette production et en R&D.

Sur le web : Plus d’infos à propos de l’Isobus sur

www.terre-net.fr/mag/36isobus

Phrase du mois « Axema et l’Aef (Agricultural industry electronics foundation) veulent promouvoir l’interopérabilité(1) sur toute la chaîne de production, de la ferme à la culture. L’Isobus connecté aux logiciels de gestion apporte une plus forte valeur ajoutée aux agriculteurs. » Jean-François Goupillon, responsable technique Axema. (1) Capacité d’un produit (ou système) à fonctionner avec d’autres produits (ou systèmes) existants ou futurs, sans restriction d’accès ni de mise en œuvre.

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Terre-net Magazine I Mai 2014

© ZUIDBERG TRACKS

Sur l’Axis H-Emc, le chauffeur dispose, via un terminal, de l’automatisation des fonctions Gps comme la coupure de section ou la modulation de dose. Autrement dit : plus de surprise en reliant l’épandeur d’engrais avec la console Isobus !

© KUHN

Compatible avec 13 terminaux Isobus


®

Protéine ou rendement, pourquoi choisir ? Optimiser le rendement et atteindre une bonne teneur en protéines est au cœur des exigences de l’agriculture d’aujourd’hui. L’ammonitrate Yara est un pur nutriment. Associé à ses outils de précision, il permet d’obtenir les meilleurs rendements et une qualité supérieure avec un impact environnemental inférieur à tout autre engrais azoté. Pour en savoir plus, visitez www.yara.fr/fertilisation


GRAND ANGLE Les enjeux de saison

Modulation intraparcellaire

Jouer les bonnes cartes DOSSIER RÉALISÉ PAR MATHILDE CARPENTIER ET PIERRE CRIADO // mcarpentier@terre-net-media.fr // pcriado@terre-net-media.fr

Satellites, drones, capteurs embarqués… De plus en plus de solutions techniques permettent d’évaluer le niveau de biomasse ou la teneur en © FOTOLIA, TERRE-NET MÉDIA // CRÉATION TERRE-NET MÉDIA

chlorophylle des cultures et d’avoir ainsi toutes les cartes en main pour piloter la fertilisation. Pour une meilleure précision, la modulation se joue maintenant au niveau intraparcellaire. Les atouts sont nombreux, à la fois agronomiques, économiques et environnementaux. Plusieurs agriculteurs, utilisateurs de ces technologies depuis quelques années, en témoignent.

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Terre-net Magazine I Mai 2014


GRAND ANGLE

Terre-net MĂŠdia : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Mai 2014

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GRAND ANGLE Les enjeux de saison

Modulation de la fertilisation

La technologie au service de vos rendements Les équipements et les services de modulation intraparcellaire de la fertilisation se démocratisent. Une réponse à la double problématique environnementale et économique qui se joue au moment de l’indispensable apport d’engrais en cultures.

© TERRE-NET MÉDIA

PAR MATHILDE CARPENTIER // mcarpentier@terre-net-media.fr

La fertilisation est le premier poste de charges d’approvisionnement en blé tendre devant les semences et les produits phytosanitaires.

L

a modulation intraparcellaire de la fertilisation consiste à faire varier la dose d’engrais entre différents points d’une même parcelle selon le potentiel de la culture ou ses besoins nutritifs.

Enjeux multiples Différents systèmes existent et se déploient en lien notamment avec le développement des technologies de guidage et d’épandage de précision. Dans tous les

cas, il s’agit d’ajuster les apports pour maintenir le niveau de fertilité du sol ou s’adapter au potentiel de la culture. Selon Pascal Ramondenc, directeur du développement chez Agridis, réseau de distribution et de mise en marché pour les négoces et coopératives, « affiner le pilotage de la fertilisation, c’est aussi donner les moyens aux agriculteurs d’optimiser leurs taux de protéine, donc de maintenir les débouchés export et les primes pour la qualité, en plus

d’atteindre leurs objectifs de rendement ». Les enjeux sont donc d’ordre économique, mais aussi environnemental et réglementaire, car l’utilisation d’un outil d’aide à la décision permet de justifier ses interventions par rapport à la directive nitrates et à la conditionnalité des aides. En effet, le plan de fumure et la tenue du cahier d’épandage sont obligatoires depuis 2009. Et alors que la directive nitrate plafonne la dose d’azote organique à 170 kg

Les quatre services les plus répandus en France

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Eléments fertilisants modulés

Hectares déployés en 2014

Tarifs de la prestation

dernier apport en blé, sortie hiver en colza

660.000

12-15 €/ha

N

3e et 4e apports

20-25.000

15 €/ha

modulation intrapercellaire pour parvenir à l'homogénéité à moyen et long termes

P, K et Mg

sortie hiver pour prévoir la fumure de fond

52.000

selon le nombre d'analyses

modulation intraparcellaire

N

2e et 3e apports

50.000

10-20 €/ha

Outils

Technologies

Précisions

Cultures

Objectifs

Farmstar

imagerie satellite

50 cm

Céréales et colza

ajustement du plan de fumure et optimisation des rendements

N

Airinov

drone équipé de capteurs photo multispectraux

une dizaine de centimètres

Céréales et colza

ajustement des objectifs et modulation intraparcellaire

Défisol

analyses de sol

80 ares

Toutes cultures

Yara N-Sensor

mesure de la réflectance

centimètre

Céréales et colza

Terre-net Magazine I Mai 2014

Dates du conseil


GRAND ANGLE L’agriculteur maintient, voire accroît, son rendement en allant chercher les derniers quintaux là où il y a du potentiel et fait des économies d’engrais ailleurs.

Ce qu’il faut retenir Des intérêts économiques, environnementaux, agronomiques © TERRE-NET MÉDIA

• Stades de la culture plus homogènes. • Apports optimisés en fonction du potentiel de la plante. • Doses d’engrais ajustées à la hausse comme à la baisse.

Yara évoque des gains de rendement jusqu’à 7 %, 0,2 à 1,2 point de protéine supplémentaire et une réduction de la dose épandue de 12 %.

• Gains de rendement.

© TERRE-NET MÉDIA

• Economies en éléments fertilisants.

Rééquilibrer la richesse des sols Les outils disponibles calculent une dose optimale d’azote, mieux adaptée, grâce à une meilleure représentation de la variabilité de la croissance des plantes au sein des parcelles et visent le rééquilibrage de la richesse des sols. Ils permettent de moduler les apports au niveau intraparcellaire, soit avec un système automatique de console qui enregistre les cartes de recommandation et pilote l’outil, soit manuellement en travaillant sur de plus grandes zones. Dans le premier cas, le schéma de modulation se décide avant l’intervention grâce à une cartographie de la parcelle, élaborée à partir

Les attentes des agriculteurs en matière de développements technologiques de la part des constructeurs 35%

32%

30%

24%

25%

18%

20%

16%

15% 10% 5% 0%

L’ajustements des doses de produits phytosanitaires et leur localisation

L’ajustements des doses d’engrais et leur localisation

La précision des semis

La précision du guidage Gps

© TERRE-NET MÉDIA

d’azote/ha en zone vulnérable et à 140 kg d’azote/ha en zone en excédent structurel, le cinquième programme d’actions national recommande d’ajuster la dose au cours du cycle de la culture grâce à un outil de pilotage et laisse la possibilité de dépasser la dose prévisionnelle si celui-ci le préconise. Les outils d’aide à la décision sont donc un levier pour rester maître de sa fertilisation.

Source : Baromètre agricole Terre-net Bva

d’images satellites, de données captées par drone, de mesures au champ. Il peut également se dessiner en temps réel à l’aide d’un dispositif de mesure embarqué qui évalue le besoin en azote de la culture à l’avant du tracteur et adapte le débit de l’épandeur. L’expérience

montre que la dose peut varier de 60 à 80 unités entre deux points. ●

Sur le web : D’autres articles, témoignages, reportages, vidéos sur la modulation intraparcellaire sur www.terre-net.fr/mag/36modulation

Terre-net Média : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Mai 2014

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GRAND ANGLE Les enjeux de saison AVIS D’AGRI

© ALEXANDRE VILLAIN

Le drone mesure la densité foliaire et le taux de chlorophylle.

Alexandre Villain,

« 20 € d’économie à l’hectare en colza grâce au drone »

© TERRE-NET MÉDIA

agriculteur en Charente-Maritime. Sarl Agri-Précision. 250 ha (50 % en production de semences et 50 % en cultures industrielles). Sols argilo-calcaires.

Sur l’exploitation d’Alexandre Villain en Charente-Maritime, c’est un drone qui quantifie la biomasse des colzas pour l’élaboration des cartes de modulation intraparcellaire. L’agriculteur réduit ses coûts d’engrais par hectare de 10 % par rapport au plan de fumure. PROPOS RECUEILLIS PAR PIERRE CRIADO // pcriado@terre-net-media.fr

Deux vols « En plus de l’impact économique et écologique (modulation des apports d’engrais en fonction des besoins des plantes et diminution des quantités globales épandues), je suis convaincu que la modulation intraparcellaire a un intérêt agronomique. La végétation devient plus homogène. Tous les pieds sont au même stade, pour les traitements comme pour la récolte », témoigne Alexandre Villain. « Le drone de la société Airinov a survolé deux fois ma sole de colza. Le premier passage, réalisé le 6 décembre 2013, m’a permis de constater que la parcelle "grand champ", de 10 ha, enregistrait une biomasse moyenne de 2,14 kg/m2. Sur la première carte d’estimation de la biomasse, la parcelle semble homogène, hormis quelques taches jaunes sur la droite. » 32

Terre-net Magazine I Mai 2014

« Le second passage, le 3 février dernier, révèle une parcelle plus hétérogène (zones de couleur jaune, verte, rouge et bleue, Ndlr) avec une biomasse moyenne de 1,03 kg/m2. A la sortie de l’hiver, la biomasse estimée de la parcelle était supérieure à la référence (0,7 kg/m2). » « Après avoir discuté avec les spécialistes d’Airinov, j’ai augmenté mon objectif de rendement de 38 à 40 q/ha, puisque la culture disposait d’un bon potentiel. Deux jours plus tard, je recevais mes deux cartes de modulation (second et troisième apports). » A l’inverse, si le potentiel de la culture n’était pas suffisant, Alexandre Villain aurait pu baisser son objectif de rendement, sachant que « la modulation vise plutôt à le booster ».

mêmes cartes. « Nous n’attendons pas plus de deux à trois jours après le second passage du drone », précise Alexandre Villain. Afin d’accompagner cette transition, il a également investi pour effectuer luimême la modulation intraparcellaire. Il lui a suffi d’acheter un seul câble pour relier sa barre de guidage à l’automoteur Hardi-Evrard de 3.000 l (28 m de large). Coût de l’opération : 900 €. ● Carte de modulation du second apport d’azote

La carte de modulation ci-contre correspond à celle du second apport d’azote, en l’occurrence une solution liquide 350S. L’amplitude de la modulation (volume/ha) varie en fonction des zones colorées, jusqu’à 70 l/ha pour certaines parties de la parcelle. Pour le dernier apport, les variations sont légèrement moins importantes, plus ou moins 50 l/ha.

© ALEXANDRE VILLAIN // AIRINOV

D

epuis deux ans, Alexandre Villain module sa fertilisation azotée en colza grâce à des cartes de modulation, établies à partir de photographies parcellaires prises par un drone. Cette année, grâce aux données récoltées, il a pu en cours de campagne accroître son objectif de rendement de 2 q/ha et économiser 20 €/ha par rapport à son plan de fumure classique. Le coût de l’opération : 15 €/ha, du passage du drone aux cartes de modulation. L’agriculteur espère que les tarifs baisseront aux alentours de 10 € avec la vulgarisation de ce type de service.

Du satellite au drone Il y a deux ans, l’agriculteur travaillait avec des cartes de modulation issues de Farmstar. Puis, il s’est tourné vers Airinov qui édite et envoie très rapidement ces

L’amplitude de la modulation varie en fonction des zones colorées, jusqu’à 70 l/ha dans certaines parties de la parcelle. Pour le dernier apport, les variations sont un peu moins grandes, plus ou moins 50 l/ha.


GRAND ANGLE

Et le drone ? Pour prendre les photographies et mesures qui permettront d’établir les cartes de modulation, les drones de la société Airinov sont munis de capteurs et d’une caméra ventrale. Par exemple, chaque pied de colza est photographié sous sept angles différents, du fait des allers et retours de l’engin au-dessus de la parcelle étudiée. © INFOGRAPHIE TERRE-NET MÉDIA

Le drone réalise une observation de la biomasse des cultures. Pour définir les doses d’azote à apporter, il doit survoler deux fois la parcelle afin d’établir une carte de biomasse "entrée hiver" et une autre "sortie hiver" (avant février).

Source : Alexandre Villain

© INFOGRAPHIE TERRE-NET MÉDIA

30 ha de colza

objectif de rendement : 40 q/ha

20/09

06/12

01/02

03/02

25/02

28/02

Semis

1er passage du drone

2 ème passage du drone

1er apport d’azote

2 ème apport d’azote

3 ème apport d’azote

Biomasse estimée : 2,14 kg/m2

Biomasse estimée : 1,03 kg/m2

86 u sans modulation

104 u sans modulation

31 u sans modulation

Deux données sont récupérées à la sortie des capteurs de l’appareil : la densité foliaire et le taux de chlorophylle. Pour créer les diverses cartes de modulation, Airinov s’appuie sur un modèle développé par l’Inra d’Avignon (pionnier en télédétection) et sur les données du Cetiom concernant l’absorption.

Sur le web : Voir le reportage vidéo sur www.terre-net.fr/mag/36drone

Pub Matrixem 200x135_Mise en page 1 22/04/14 15:14 Page1 Source : Alexandre Villain

le meilleur pour vos intrants

“Mécaniser ou automatiser certaines tâches„


GRAND ANGLE Les enjeux de saison AVIS D’EXPERT

Théophile Habimana, directeur des ventes chez Airbus Defence and Space(1)

« C’est la qualité de l’image qui compte avant tout »

Farmstar, premier service de conseil agronomique à partir d’images satellites, poursuit son développement géograp Farmstar Expert devrait compter des abonnés dans toute la France. Et pour mieux les servir, la flotte de satelli d’images s’améliorer et les drones rejoindre l’escadrille. Interview de Théophile Habimana, directeur des ventes ch PROPOS RECUEILLIS PAR MATHILDE CARPENTIER // mcarpentier@terre-net-media.fr

© AIRBUS DS

« Les matériels neufs sont pratiquement tous équipés de série pour réaliser la modulation. Les adeptes de cette technique seront de plus en plus nombreux », estime Théophile Habimana d’Airbus Defence and Space.

T

erre-net Média (Tnm) : Comment se répartissent les surfaces couvertes par Farmstar Expert ?

Théophile Habimana (TH), directeur des ventes chez Airbus Defence and Space : Nous sommes implantés dans toute la France, via 32 organismes, coopératives, négoces et Chambres d’agriculture, à l’exception de la Lorraine et du Sud-Ouest. Farmstar Expert sera présent dès l’année prochaine dans cette région

34

Terre-net Magazine I Mai 2014

et nous sommes également en négociation avec une coopérative lorraine. Cette année, nous avons démarré en Bretagne. La présence ou non de notre service dans une région ne dépend plus aujourd’hui que de celle d’un organisme pour le distribuer.

gées et ce malgré les mauvaises conditions météo hivernales. En 2015, Spot 7 améliorera encore le dispositif.

Une flotte de quatre satellites optiques

TH : Il y a trois ans, 430.000 ha de cultures étaient pilotés avec Farmstar Expert. L’année prochaine, nous prévoyons d’atteindre 700.000 ha, puis un million en 2017. Le service est disponible en blé, orge, triticale et colza à un prix variant de 12,50 à 15 €/ha. Les préconisations portent sur l’azote et les régulateurs.

Toute parcelle française peut être photographiée depuis le ciel. Ceux qui en doutent ou évoquent encore les défaillances liées à la couverture nuageuse n’ont pas suivi nos évolutions en matière d’équipement. Depuis deux ans, nous disposons d’une flotte de quatre satellites optiques (Spot 5, Spot 6, Deimos et Dmc), ce qui supprime les défauts de couverture. Ainsi, en début de campagne, nous avons couvert plus de 99 % des parcelles enga-

Tnm : Comment se caractérise l’utilisation du service en France ?

Nous fournissons à nos quelque 15.000 utilisateurs des cartes de modulation intraparcellaire, avec les données d’indices foliaires en valeur absolue et non relative. Une valeur relative revient à estimer un niveau


GRAND ANGLE

© AIRBUS DS

Toute parcelle française peut être photographiée depuis le ciel avec Farmstar Expert.

© AIRBUS DS

Airbus Defence and Space dispose d’une flotte de quatre satellites optiques, ce qui supprime les défauts de couverture.

phique et technologique. Prochainement, ites devrait encore grandir, la résolution hez Airbus Defence and Space. faible, moyen ou fort par rapport à une référence alors que nous évaluons exactement la quantité d’azote à apporter, ce qui dispense de mesures ou de pesées au champ. Les cartes renseignent également sur l’état de la culture, le potentiel de rendement et le risque maladies. Par ailleurs, la date de livraison des cartes est définie en fonction du stade de développement de la végétation dans la parcelle, donc sur une base agronomique déterminée par les instituts techniques à savoir Arvalis - Institut du végétal et le Cetiom. Tnm : Jusqu’où vont les clients de Farmstar Expert dans le pilotage de la fertilisation ? TH : Seuls 5 % des parcelles abonnées à Farmstar Expert sont fertilisées avec un

système automatique de modulation intraparcellaire, 55 % le sont manuellement et 40 % font l’objet d’un pilotage à vue. En blé, nous générons deux cartes de modulation, la première pour le risque de verse, la seconde pour le troisième apport d’azote, le seul ayant un intérêt agronomique à être modulé.

Le drone pour améliorer encore notre service En colza, le producteur reçoit trois préconisations dont une carte de modulation pour l’azote. Toute parcelle d’au moins 3,5 ha bénéficie systématiquement de cartes de modulation automatique et manuelle. Tnm : Airbus Defence and Space et Arvalis annoncent un partenariat avec Deltadrone. Les deux technologies peuvent donc se compléter ? TH : Les drones ne sont que des moyens de transport pour les capteurs, tout comme les satellites d’ailleurs. C’est la qualité de l’image qui compte avant tout. Elle-même dépend de celle du matériel embarqué de prise de vue.

Grâce aux drones, nous pourrons encore compléter et améliorer notre service. Tnm : Pourriez-vous détecter les infestations d’adventices ? TH : Pour l’instant, l’indice foliaire prend en compte la culture mais aussi les adventices. Mais nous travaillons en lien avec les instituts techniques et les responsables agronomiques de la distribution de Farmstar Expert, qui nous font part de leurs observations, et nous avons les modèles de croissance des cultures. Nous savons isoler les aberrations et les faisons remonter à l’utilisateur et à ses conseillers. L’imagerie de très haute définition pourra peut-être nous permettre de différencier l’adventice de la culture et pourquoi pas de détecter les maladies avant l’apparition des symptômes grâce aux images infrarouges. ●

Sur le web : Le témoignage vidéo d’un agriculteur utilisateur sur www.terre-net.fr/mag/36farmstar

Terre-net Média : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Mai 2014

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GRAND ANGLE Les enjeux de saison AVIS D’AGRI En 2014, Michel Rouxel, éleveur en Bretagne (180 truies, 85 ha) va moduler un peu plus de 40 ha avec le système N-Sensor de Yara .

Michel Rouxel, éleveur dans le Morbihan

© TERRE-NET MÉDIA

« 5 q/ha gagnés et 7 u/ha d’azote économisées » L’Eta avec laquelle Michel Rouxel, naisseur-engraisseur de porcs dans le Morbihan, réalise ses travaux de fertilisation, a investi dans le système N-Sensor de Yara. L’éleveur en profite pour moduler son deuxième apport d’engrais. PROPOS RECUEILLIS PAR PIERRE CRIADO // pcriado@terre-net-media.fr

«L

’an dernier, j’ai testé avec l’Eta Hamon l’utilisation du N-Sensor de Yara pour le deuxième apport d’azote de mes colzas. Les conditions de semis de l’automne 2012 n’avaient pas été très bonnes et dans mes différentes parcelles, les levées n’étaient pas homogènes dans certaines zones.

Au prix de l’azote, c’est intéressant A la sortie de l’hiver et en suivant les préconisations de mon plan de fumure, j’ai épandu du lisier. L’Eta Hamon a effectué le deuxième apport d’azote en modulant la dose de 60 unités. Le coût de prestation : 25 €/ha.

par Gps. Résultat : 7 unités d’azote économisées par hectare. Au prix de l’azote, c’est intéressant, surtout dans notre secteur où les parcelles sont petites (3 à 4 ha en moyenne) et de forme irrégulière. J’ai choisi de ne moduler que le deuxième apport d’azote. Pour l’instant, c’est moi qui réalise le troisième apport, sans modulation. Un bon compromis à mon sens pour homogénéiser le stade de développement du colza. A la moisson, les parcelles étaient plus homogènes qu’à la levée. Sur les 12 ha testés, j’ai obtenu un rendement moyen de 37 q/ha, soit 5 q/ha de plus que ma moyenne quinquennale.

50 % de la Sau modulée Le premier impact positif observé est l’économie d’intrants, qui n’a rien à voir cependant avec la modulation. L’Eta dispose, sur son épandeur d’engrais, d’une coupure automatique de tronçons guidée

36

Terre-net Magazine I Mai 2014

J’ai l’impression que la modulation équilibre la parcelle en adaptant la fertilisation aux besoins des plantes. Attention toutefois, il ne s’agit que d’un

seul essai : les résultats sont à confirmer lors des campagnes suivantes. Cette année, 50 % de ma Sau sera modulée, ce qui représente 24 ha de blé, 12 ha de colza et 6,5 ha d’orge. J’attends beaucoup de la modulation de la fertilisation en blé. Après l’excès de précipitations à l’automne dernier, certaines parcelles sont gorgées d’eau et les levées ne sont vraiment pas régulières. » ●

Ce qu’il faut retenir Michel Rouxel exploite 75 ha à Guer (Morbihan). Atelier naisseur-engraisseur de 180 truies. En 2013 : test du Yara N-Sensor sur 12 ha. • Coût de la prestation : 25 €/ha. • Gain constaté après fertilisation : 7 u d’azote économisées. • Gain constaté à la moisson : 5 q/ha. En 2014 : modulation sur 40 ha pour le second apport.


GRAND ANGLE

Même constat sur 750 ha En un an d’utilisation du Yara N-Sensor et 750 ha modulés sur une cinquantaine d’exploitations, Pierre-Henri Hamon, responsable de l’Eta du même nom, fait le même constat que chez Michel Rouxel. « Les rendements de nos clients ont augmenté de 5 à 10 q/ha en moyenne. Et l’économie d’azote réalisée grâce à l’utilisation d’un épandeur à coupure de tronçons est de l’ordre de 10 %. »

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© TERRE-NET MÉDIA

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En un an, l’Eta Hamon a modulé 750 ha avec le système N-Sensor de Yara.

Sur le web :

© TERRE-NET MÉDIA

Lire l’intégralité du reportage sur www.terre-net.fr/mag/36yara

Les engrais azotés YaraBela s’appuient sur l’efficacité des ammonitrates pour optimiser le rendement de vos cultures et augmenter la teneur en protéines de vos blés. Les qualités physico-chimiques de ces formules dont certaines contiennent du soufre, permettent un épandage précis et une assimilation rapide pour un résultat sans équivalent.

Le système N-Sensor de Yara repose sur des capteurs optiques, montés sur le toit du tracteur, qui évaluent l’état de nutrition azotée des céréales et du colza.

Comment fonctionne le système N-Sensor de Yara ? Le système N-Sensor développé par Yara repose sur des capteurs optiques, montés sur le toit du tracteur, qui évaluent l’état de nutrition azotée des céréales et du colza. Le N-Sensor mesure la réflectance, à des longueurs d’ondes spécifiques, de la teneur en chlorophylle et de la biomasse. Il estime la quantité d’azote absorbée, en déduit la quantité d’azote optimale à apporter et envoie les consignes de doses au contrôleur électronique de l’épandeur ou du pulvérisateur, qui ajuste les quantités d’engrais épandues.

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Ammonitrates Yara

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La mesure de la réflectance, la détermination des besoins en azote et l’épandage de l’engrais s’effectuent instantanément. Ainsi, le dispositif N-Sensor gère l’hétérogénéité intraparcellaire en matière de nutrition des plantes.

Plus d’informations sur www.yara.fr


GRAND ANGLE Les enjeux de saison AVIS D’AGRI Le boîtier de modulation fonctionne pour Epiclès + et pour Farmstar.

Hubert Thomas,

Cartographie parcellaire : découper l’exploitation pour moduler PK

© TERRE-NET MÉDIA

agriculteur à Eplessier (Somme)

Déjà adepte de la modulation de l’azote grâce à l‘imagerie satellite, Hubert Thomas pousse plus loin la technique. Il va profiter cette année du travail de cartographie initié il y a deux ans pour moduler sa fumure de fond au niveau intraparcellaire. A l’heure où certains choisissent l’impasse, il prône l’entretien à bon escient et espère améliorer la fertilité de ses sols. PAR MATHILDE CARPENTIER // mcarpentier@terre-net-media.fr

500 analyses de microparcelles A l’automne 2012, défisol R&D a commencé par rassembler toutes les photos aériennes datant d’après-guerre. Ainsi, à partir de l’historique des parcelles – remembrements, découpages et redécoupages – mais aussi des pratiques culturales, quelque 500 microparcelles ont été identifiées. « Au cours de l’hiver 20122013, chacune a fait l’objet d’une analyse, soit une tous les 80 ares en moyenne, 38

Terre-net Magazine I Mai 2014

afin d’évaluer les niveaux de pH, calcium, phosphore, potassium et magnésium. Nous savons maintenant, pour chaque élément, quelle proportion de l’exploitation est excédentaire et quelle part est déficitaire et surtout nous pouvons localiser précisément les écarts pour pouvoir, selon les cas, corriger à la baisse ou redresser dans le but d’homogénéiser le tout. »

Lisser les écarts « Les données renseignées après la moisson (rotation, historique des apports, exportation ou non des pailles, prévisions de rendement), croisées avec les résultats des analyses microparcellaires et les objectifs de fertilisation, permettent d’élaborer des cartes de modulation des apports en fonction des besoins de chaque culture. Je les reçois de Cap Seine via Epiclès +, outil d’aide à la décision pour la fertilisation P, K et Mg. » Pour le phosphore, Hubert Thomas donne l’exemple d’une parcelle de 10,61 ha qui présente des différences de 140 kg selon les endroits. « Epiclès + préconise d’apporter du Super 35, à la dose de 340 kg/ ha sur 0,51 ha, à 310 kg/ha sur 5,04 ha, à 260 kg/ha sur 2,77 ha et à 200 kg/ha sur 2,30 ha ». Un logiciel de conversion, le même que pour Farmstar, que l’agriculteur

utilise pour moduler son dernier apport d’azote, fait le lien entre les cartes et le boîtier de l’épandeur. La mise en place du service a coûté environ 26.000 € à l’Earl Thomas en raison du nombre important d’analyses réalisées. « Mais maintenant, je n’ai plus rien à payer. Et surtout, à 300-400 € la tonne d’engrais, vu ma stratégie qui de toute façon vise l’entretien, je pense réduire le coût du poste fumure de fond et amortir la dépense. Je suis conscient que plusieurs années seront nécessaires pour rectifier ce qui doit l’être mais au moins, je sais exactement où et de quel niveau sont les besoins. A priori, dans 10 ans, je devrai faire un test qui décidera ou non d’une nouvelle batterie d’analyses. Mais normalement, les écarts devraient être lissés. » ●

© TERRE-NET MÉDIA

© TERRE-NET MÉDIA

S

uite à une présentation de défisol R&D, une association normande, Hubert Thomas a souhaité moduler ses apports en éléments minéraux grâce à la parcel« Je n’achète que des cartographie engrais simples pour laire, sur les 400 ha pouvoir moduler », ex- de l’Earl qu’il gère plique Hubert Thomas. avec son père. « Je raisonne ma fumure de fond de manière à entretenir le niveau de fertilité de mes sols. Je fais donc rarement l’impasse, au moins sur mes têtes d’assolement, betteraves, pommes de terre et colza. Jusqu’à cette année, je calculais les apports, à l’aide de la grille du Comifer, en fonction de la succession culturale. »

A partir de photos aériennes, Défisol R&D a identifié quelque 500 microparcelles sur l’exploitation.


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Marque : Case IH Modèle : Magnum 7210 (1997) Puissance annoncée (ch) : 155 – Ece R24 Moteur : 6 cylindres Case Cummins 6T-830 Cylindrée (l) : 8,3 Boîte de vitesses : full-Powershift 16/4 (22/6 avec le réducteur en option) Couple maxi (N.m) : 649 à 1.500 tr/min Effort de relevage annoncé (t) : 8,8 PV 4RM (t) : 8,3

Ils ont fait la renommée des Magnum

Avis utilisateurs et réseau de distribution

L

Moteur puissant et coupleux. Bonne adhérence. Tracteur fiable. Série robuste avec peu d’électronique.

e Magnum 7210 prend la place du 7110 dans la gamme Case IH en 1994. C’est le plus petit tracteur de la série 7200, qui a fait la réputation des Magnum. A l’origine de cette renommée : la fiabilité du modèle, le moteur puissant et coupleux et une bonne adhérence au champ.

Pas d’inverseur. Commandes rustiques (mais bien placées). Veiller à l’entretien effectué par les propriétaires précédents. Modèle difficile à trouver.

Côté innovations, le Magnum 7210 a apporté un nouveau régulateur de pompe à injection, permettant d’avoir un meilleur couple à bas régime, un échappement axial (avec silencieux intégré au tuyau longeant le montant de la cabine) et des grilles latérales d’aspiration d’air qui améliorent le refroidissement du moteur (+ 40 % selon Case IH). Les commandes, connues pour être rustiques voire "viriles", ont l’avantage d’être bien positionnées en cabine. On regrette simplement l’absence d’inverseur.

Notation Fiabilité : Finition : Budget : Cote à la revente :

En 1997, les 7200 évoluent en 7200 Pro (appelés 8900 aux Usa). Au programme : 20 ch supplémentaires, un réservoir de 445 l (360 l sur les 7200), un angle de braquage plus large et l’automatisation du pont avant et du blocage de différentiel ; les deux se désengageant si la vitesse dépasse 16 km/h, si le relevage est relevé de plus de 30 % ou si le chauffeur sollicite le frein.

Cote moyenne des Case IH Magnum 7210 19.000 €

19.000 € 18.000 €

18.000 € 17.000 €

La génération des MX Magnum prend le relais en 1999 avec un nouveau design, un gain de puissance et une injection électronique.

17.000 € 16.000 €

16.000 € 15.000 €

Unités commercialisées en France entre 1994 et 1999 (tous 7200 confondus) : 800. Options les plus vendues : retour libre et garde-boue avant. Rappels recensés : aucun.

15.000 € 14.000 €

14.000 €

1999

!

1998

1997

1996

1995

1994

Années d’immatriculation La ! valeur de ce modèle varie de manière importante selon son niveau d’entretien (le Magnum 7210 existe depuis 20 ans). Cote établie pour un tracteur en équipement standard et une utilisation moyenne annuelle de 500 h.

Sélection d’annonces : retrouvez les annonces de ce modèle sur Terre-net-occasions.fr Pour accéder aux détails de ces annonces, utilisez le numéro de référence (ex : N°200198)

N°292167

N°389498

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Case IH Magnum 7210 1997 – 155 ch – 6.280 h Prix HT : 27.500 €

Case IH Magnum 7210 1997 – 155 ch – 8.897 h Prix HT : 22.000 €

Case IH Magnum 7210 1997 – 155 ch – 15.289 h Prix HT : 14.500 €

Case IH Magnum 7210 1997 – 155 ch – 14.942 h Prix HT : 16.722 €

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Terre-net Magazine I Mai 2014


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