Terre-net Magazine n°40 Novembre 2014

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sommaire Points de vue [Édito]

4 Les « malgré-nous » du conflit russo-ukrainien

« J’ai trop à perdre à réduire le travail du sol »

16

© PER CUIR 24

Filière des peaux et cuirs : en Dordogne, des éleveurs sont rétribués pour les cuirs de qualité

[Tri angles]

6 Réseaux sociaux (3e partie) : avant d’y aller [Terre’momètre]

8 Internet : de plus en plus incontournable en agriculture 9 Paroles de lecteurs : embargo russe, prix des céréales [Syndic’arène]

10 Suppression des quotas laitiers : quand certains craignent la crise, d’autres investissent [Impact]

12 Tribune de Thierry Pouch, économiste : « Embargo russe : l’UE se serait-elle tirée une balle dans le pied ? » [Champ planet’terre]

14 Réduction du travail du sol : une affaire d’experts

Tracteur et benne : pas n’importe qui derrière le volant

© TERRE-NET MÉDIA

24

Stratégies

16 18

30

Travail du sol : pivot d’une implantation réussie

20

[Inflexion]

Filière des peaux et cuirs : en Dordogne, des éleveurs sont rétribués pour les cuirs de qualité [En avant marge]

Embargo russe : que des perdants ! [Performance production]

Insecticide et abeilles : traitement de nuit obligatoire en période de floraison ?

Machinisme

22 24 26

[Pleins phares]

Brèves, textos, phrase du mois : spécial travail du sol Tracteur et benne : pas n’importe qui derrière le volant Déchaumeur Farmet Softer 11 : l’essayer, c’est l’adopter

Grand angle

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Travail du sol : pivot d’une implantation réussie

© TERRE-NET MÉDIA

Cahier d’occasions

39 40 50 52 53

[Terre-net Occasions]

La sélection professionnelle agricole Top affaires spécial manutention Les annonces des agriculteurs [Argus]

Massey Ferguson 8280 [Marques page]

Terre-net Média : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Novembre 2014

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EDITORIAUX

La rédaction

Les lecteurs

Les « malgré-nous » du conflit russo-ukrainien

« J’ai trop à perdre à réduire le travail du sol »

L

’agriculture, le talon d’Achille de l’Union euro-

Frédéric Hénin, rédacteur en chef de Terre-net.fr.

L’embargo russe porte d’ores et déjà sur quelque 5 milliards d’euros de produits agricoles et agroalimentaires européens. Et même si la France n’est que le 9e pays fournisseur de la Russie avec 758 M€ d’exportations, elle n’a pas fini d’en supporter les effets par ricochet. Les capacités de résistance des filières agricoles et agroalimentaires européennes, très intégrées dans le commerce mondial, sont ainsi bien faibles au regard du fonctionnement plus basique de l’économie russe. Alors que les sanctions décidées par l’UE, les Etats-Unis et d’autres pays occidentaux, n’auront d’impact que dans deux ou trois ans ! Les agriculteurs européens sont ainsi les « malgré-nous »(1) d’un conflit politique et militaire entre la Russie et l’Ukraine dans lequel ils n’avaient aucune raison d’être impliqués. Les soutiens financiers à apporter à l’agriculture, pour compenser leurs pertes de chiffres d’affaires et de revenu, devraient relever du budget européen et des décisions du Conseil européen et non pas seulement du budget de la Pac. Les outils économiques et assuranciels pour combler de telles pertes sont très insuffisants voire inexistants. L’avenir est évidemment l’export agroalimentaire vers d’autres horizons et surtout, pour les pays frontaliers avec la Russie et l’Ukraine, le renforcement des liens avec les Etats-Unis et l’Otan. En attendant, la crise russo-ukrainienne et l’embargo qui en est une conséquence ont transformé en six mois la nature commerciale du futur traité de libre-échange transatlantique (Ttip), lui conférant un enjeu géostratégique, avec la volonté d’attirer des capitaux étrangers en Russie, notamment pour renforcer la souveraineté énergétique du pays. ●

Mickaël Leroux © MICKAËL LEROUX

© TERRE-NET MÉDIA

péenne ? Oui, car il a suffi de quelques jours pour que l’Europe subisse les impacts du blocus commercial que la Russie a, et s’est imposée, le 7 août dernier, sur un grand nombre de denrées périssables.

Polyculteur à Châteaudun (Eure-et-Loir)

I

«

l y a un peu plus d’un an, nous avons initié une réflexion pour acheter un semoir monograine à cinq en copropriété. Jusque-là, les semis de betteraves se faisaient en prestation de services. Chacun faisait sinon avec son propre semoir pour le colza, le maïs, les haricots porte-graines. La disparition progressive des traitements de semences nous motive à localiser l’insecticide en microgranulés au semis. Des voisins sont passés en semis direct sous couvert. La réduction du travail du sol leur permet d’économiser sur leurs charges. Nous avons donc étudié la possibilité de combiner préparation du lit de semences, semis, protection et fertilisation grâce au strip-till, un bon compromis semble-t-il. Sauf qu’en colza, dans nos parcelles, pour certaines plutôt argileuses, ce n’est pas faisable. Il faut laisser du temps de ressuyage. Nous n’aurions rien gagné sur le nombre de passages. Et en décomposé, le Gps ne suffit plus, il faut passer au Rtk. De plus, les espèces concernées nécessitent quatre écartements différents. Au niveau de la qualité de la levée, nous n’espérions pas mieux que ce que nous faisons actuellement. Et puis, autour de nous, les agriculteurs avaient du mal à gérer les mulots et les limaces en l’absence de travail du sol. Dans certains cas, l’infestation allait même jusqu’à remettre en cause la culture… Les soucis d’enherbement et la baisse de potentiel ont fini de nous convaincre. Nous avons donc abandonné ce projet. Nous avons acheté un semoir monograine équipé d’un fertiliseur microgranulateur, à écartement réglable et entraînement électrique, tout Isobus. Les 200 ha potentiels à semer chaque année au semoir de précision justifient l’investissement. Le semis aura lieu derrière un passage de chisel. Dans un contexte de prix très bas et dans les zones à faible potentiel, je pense que la diminution du travail du sol peut devenir intéressante grâce aux baisses de charges qu’elle engendre, mais chez nous, il y a trop à perdre. » ●

(1) Terme employé durant la Seconde Guerre mondiale pour désigner les Alsaciens et Mosellans enrôlés de force dans l’armée allemande, donc acteurs malgré eux du conflit.

Pratique

Terre-net Magazine en ligne Vous pouvez retrouver Terre-net Magazine sur internet, avec des liens directs vers des infos complémentaires, des témoignages, des machines en action… Rendez-vous sur

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N°40 - Novembre 2014. Tirage : 105000 / ISSN 2112-6690. Crédits photos de la couverture : Fotolia, Terre-net Média. Soucieux de la préservation de l’environnement, la société Terre-net Média sélectionne des fournisseurs engagés dans une démarche environnementale. Ce magazine est imprimé sur du papier certifié PEFC issu de forêts gérées durablement. Les encres utilisées sont végétales. Tous les produits qui ont servi à la réalisation de ce magazine ont été recyclés ou retraités conformément à la certification IMPRIM’VERT. Encarts : « LA RECOLTE », et « BERTHOUD » déposés sur la 4ème de couverture. Il comprend également un encart ciblé « Crédit Mutuel Ocean».

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TRI ANGLES Des prises de vue, notre point de vue

Réseaux sociaux (3e partie)

Avant d’y aller

Vous hésitez encore à utiliser les réseaux sociaux. Avant de vous lancer, voici quelques références et réflexions. PAR PIERRE BOITEAU // pboiteau@terre-net-media.fr

Les questions à se poser

Q

© FOTOLIA

uel réseau social choisir ? Tout dépend avec quelles personnes vous voulez échanger. Et sur quel réseau elles sont présentes. Mais surtout, vous devez savoir pourquoi vous voulez y allez. Pour discuter avec votre famille, d’autres agriculteurs, le grand public ? Faire connaître votre métier, passer le temps, trouver des réponses à vos questions, jouer, avoir pleins "d’amis virtuels", retrouver d’anciens copains, chercher des clients, vous informer… ? Pour des échanges professionnels, privés, les deux à la fois ? Dans

la sphère privée, les loisirs en particulier, ou le mixte privé-professionnel, Facebook est certainement le réseau le plus adapté à ce jour pour commencer. Dans le cadre professionnel, il y a aussi Twitter, surtout pour partager des sujets politiques, syndicaux et économiques ou être lu par les acteurs de ces secteurs et par les communicants (les médias par exemple). Retrouvez davantage de détails et des informations sur d’autres réseaux dans les numéros précédents de Terre-net Magazine (1). ●

Vous voulez réagir ? Retrouvez Pierre Boiteau sur Facebook : http://www.facebook.com/pierre.boiteauterrenetmedia, Twitter : @PBTerrenetMedia, Google+ : http://www.google.com/+PierreBoiteauTerrenetMédia/ ou contactez-nous par mail à redaction@terre-net.fr

Combien de comptes ? Un, deux, aucun ? n seul compte peut suffire, quitte à rendre certains de vos messages visibles uniquement par votre famille et vos amis. C’est plus simple et la plupart des réseaux sociaux le permettent. Mais attention à la confidentialité ou aux erreurs de manipulation : tout sujet posté en ligne risque de devenir public. Comme expliqué précédemment(1), restez maître de ce que vous diffusez. Dans certains cas, il est utile

de créer deux comptes, l’un privé pour les discussions avec vos proches, l’autre professionnel, au nom de votre exploitation par exemple. Sur Facebook, vous pouvez avoir une page personnelle (Jean Dupont) et une autre professionnelle (Earl des deux ponts). La marche à suivre une fois inscrit ? Réponse dans un prochain article. Quant à n’avoir aucun compte ? Pourquoi pas. Il n’y a pas que les réseaux sociaux pour échanger. ●

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U

(1) Lire "Réseaux sociaux : le top 3" publié dans Terre-net magazine n°37 et "Réseaux sociaux : les challengers", paru dans le n°39.

Qu’ont choisi les autres agriculteurs ?

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© FOTO

LIA

our dialoguer entre eux en ligne, 66 % des agriculteurs connectés privilégient l’e-mail, 9 % les forums (environ 30 % les utilisent) et 8 % les réseaux sociaux (27 % sont inscrits à titre professionnel à au moins un réseau). C’est ce qu’indique l’enquête agrinautes-agrisurfeurs 2014, réalisée par Bva pour Terre-net en partenariat avec TicAgri. Beaucoup d’utilisateurs des forums ne font que les consulter. Moins de 10 % y publient des messages au moins une fois par semaine. Des passionnés de génétique

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bovine, de machinisme ou tout simplement des agriculteurs qui aiment discuter entre eux de leur exploitation, de l’actualité agricole et de plein d’autres choses. Leurs réseaux sociaux préférés sont Facebook, largement en tête, devant Google+, Copains d’avant et Twitter. Très appréciés dans la vie privée, ces derniers sont moins présents dans le domaine professionnel. Seuls 10 % des agriculteurs connectés se servent de Facebook pour leur métier. Ce pourcentage tombe à 2 % pour Twitter. ●



TERRE'MOMÈTRE

La température du monde agricole

Ordinateurs portables, smartphones, tablettes…

Les céréaliers mieux équipés que les éleveurs Q u’ils soient céréaliers ou éleveurs, 81 % des agriculteurs connectés disposent d’un ordinateur fixe. Pour les appareils mobiles, tous les producteurs ne sont pas logés à la même enseigne en matière d’équipement.

Selon l’enquête agrinautes-agrisurfeurs 2014(1), 47 % des céréaliers ont un smartphone dans leur poche, mais seulement un éleveur sur quatre. Ils sont aussi presque deux fois plus nombreux à pia-

noter sur une tablette tactile. Même chose pour les ordinateurs portables : 64 % des exploitants en possèdent en grandes cultures contre 49 % en élevage. ●

De quel matériel êtes-vous équipé ? Source : enquête agrinautes-agrisurfeurs 2014(2)

64 %

Céréaliers

17 %

36 %

54 % Eleveurs

32 %

26 %

47 %

22 %

Polyculteurs-éleveurs

Internet

Incontournable en agriculture

L

es agriculteurs connectés deviennent des agrigeeks ! Selon l’enquête agrinautesagrisurfeurs 2014(1), 85 % d’entre eux utilisent internet au moins une fois par jour pour leur métier (82 % en 2013). 59 % y retournent même à plusieurs reprises. ●

Dans le cadre professionnel, toutes activités confondues, vous utilisez internet... Source : enquête agrinautes-agrisurfeurs 2014(2)

Plusieurs fois par jour

59 %

26 % 11 %

Une fois par jour Deux à trois fois par semaine Moins souvent

(1) Enquête réalisée par Bva et Tic-Agri auprès de 1.552 agriculteurs connectés, interrogés par questionnaire internet Cawi (Computer-assisted web interviewing) entre le 17 juin et le 21 juillet 2014. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : région et orientation principale de l’exploitation. Source : Rga 2010. .

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4%

© INFOGRAPHIES TERRE-NET MÉDIA // IMAGES : FOTOLIA

49 %


OPINIONS

TERRE'MOMÈTRE

Paroles de lecteurs Extraits des commentaires d’articles et des discussions sur les forums de Terre-net.fr et Web-agri.fr

Comment auriez-vous réagi ? Jean-Pi : « Pas facile de faire la moisson sans encombre, surtout avec la météo de l’été dernier. Enfin, on s’adapte... Mais là ! Il est presque 23 h un samedi. Plus qu’une demi-heure et la parcelle est terminée. Que peut-il arriver, à cette heure, qui pourrait mettre un terme au chantier ? La gendarmerie ! Pour cause de tapage nocturne. Des voisins se sont plaints. Pas mal, non ? La gendarmegendarme rie n’a jamais entendu parler de l’exception agricole ? Espérons que cela ne fasse pas tâche d’huile. » Source : forum grandes cultures de Terre-net.fr.

Embargo russe : qu’en pensent les forumeurs ? Paul 02 : « Sûrement une bonne raison encore pour justifier la baisse des prix du lait, de la viande et des produits agricoles en général. » pro Souslik : « Une occasion, pour les Russes, de relancer la production agricole nationale. Ils ont simplement remplacé les pays importateurs avant l’embargo par d’autres. Il n’y a pas que l’UE et les Usa qui produisent dans le monde ! » Dairy : « L’Allemagne exporte aussi pas mal de produits laitiers vers la Russie. Si cette dernière bloque les exportations allemandes, j’ai bien peur que nos Gms en profitent... » Xavier Courboin : « Une fois de plus, l’agriculture est la variable d’ajustement des désordres mondiaux. » Steph 72 : « C’est un peu dangereux de tout miser sur l’export avec les conflits qui peuvent éclater à tout moment entre les pays. Aujourd’hui, la Russie. Et demain, la Chine ? Cet épisode devrait faire réfléchir certains industriels qui ont passé des contrats avec les Chinois. L’embargo russe cumulé avec la fin des quotas, ça va être catastrophique pour le prix du lait. Et ce seront encore les producteurs qui trinqueront les premiers. » Nivelle : « L’agroalimentaire s’adaptera, cherchera d’autres marchés, cassera les prix mais ne baissera pas sa marge, perdra au pire 10 % de chiffre d’affaires et compensera en supprimant quelques collaborateurs. » Source : forum de l’élevage de Web-agri.fr. N.B. : au sujet de l’embargo russe, voir aussi les rubriques Impact (p. 12-13) et En avant marge (p.18-19).

Prix des céréales

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Colas 18 : « Le prix des céréales a baissé de moitié depuis 1988. Quel ouvrier travaillerait dans ces conditions ! » Source : commentaire de l’article "Sondage en ligne – Les prix d’acompte du blé inférieurs de plus de 50 € à ceux de 2012", publié sur Terre-net.fr.

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SYNDIC'ARÈNE Le pluralisme des idées

Suppression des quotas laitiers

Quand certains craignent la crise, d’autres investissent La fin programmée des quotas laitiers au 1er avril 2015 suscite d’autant plus d’inquiétudes chez les éleveurs qu’ils ne bénéficient pas d’outils de régulation dignes de ce nom pour pallier les crises. Malgré tout, des jeunes s’installent en production laitière : ils croient en l’avenir de la filière et investissent. PROPOS RECUEILLIS PAR ARNAUD CARPON // acarpon@terre-net-media.fr

Fanny Collin

« Nous avons remis des vaches dans notre ferme céréalière »

«

A

près quelques mois au Québec, je suis revenue en France pour m’installer en production laitière. Mon père et son associé sont producteurs de grandes cultures biologiques. Alors qu’ils ont abandonné le lait il y a 25 ans, nous avons décidé ensemble de recréer un atelier avec Adrien, le salarié de l’exploitation. Un pari ambitieux et une grande première dans cette zone de la Bourgogne, où cette production a quasiment disparu depuis des dizaines d’années. En plus de 30 ans de carrière, le conseiller de la Chambre d’agriculture n’avait jamais monté de dossier de création d’élevage laitier. Nous nous sommes donc installés, Adrien et moi, début 2013, sans apporter de foncier supplémentaire. Depuis un an, et après des mois de travaux, nous trayons une quarantaine de Montbéliardes et de Simmentales et nous livrons notre lait chez Biolait. Notre objectif premier : avoir une plus grande cohérence agronomique sur l’exploitation, en valorisant les

effluents sur les terres cultivées. Un objectif d’ores-et-déjà rempli ! Après la mise en route de la salle de traite, nous avons construit un atelier de transfor-mation dans d’anciens bâtiments qui, il y a une trentaine d’années, abritaient des porcs.

© TERRE-NET MÉDIA

Productrice de lait, Yonne. En Gaec avec trois associés, 310 ha de cultures biologiques, 42 vaches laitières pour une production de 240.000 l par an.

Nous transformons en crème, beurre, yaourts et fromages blancs entre 25.000 et 30.000 l de lait, sur les 240.000 l produits par an. Le tout est vendu en direct auprès des Amap de la région, mais aussi à la ferme. Nous sommes d’ailleurs surpris du succès de nos produits. Ce n’était pas forcément prévu au départ, mais nous sommes en train d’aménager un petit magasin. Même dans un secteur isolé, les consommateurs sont prêts à parcourir des kilomètres pour acheter de bons produits. » ●

Démographie

L’élevage reste le moteur des installations en 2013 Selon la Caisse centrale de la Msa, 13.215 agriculteurs se sont installés en France en 2013, avec ou sans aides. Soit une hausse de 6 % par rapport à l’année précédente. Surtout, une installation sur cinq a eu lieu dans l’un des douze départements du Grand Ouest. L’élevage attire encore malgré les craintes de beaucoup d’éleveurs quant à l’arrêt des quotas. En particulier, du fait de l’absence d’outils pour réguler la production et pallier d’éventuelles crises.

Revers de la médaille, dans ces mêmes départements, la Msa a aussi enregistré une vague de départs conséquente.

En Vendée par exemple, 1.200 exploitants ont arrêté leur activité l’an dernier. C’est d’ailleurs dans ce département, mais aussi dans les Vosges et en région Bretagne, que le taux d’installation (nombre d’installations pour 100 départs) est le plus faible : moins de 40 installations pour 100 départs. ●

Sur le web Tous les chiffres de la Msa en matière d’installation, département par département, sur

www.terre-net.fr/mag/40installation © MSA

L’Ille-et-Vilaine décroche la palme avec 287 installations en 2013, suivi par la Ven-

dée, le Maine-et-Loire, la Manche et les Côtes-d’Armor, où ce chiffre se situe dans une fourchette de 256 à 270. D’autres régions obtiennent également de bons résultats. L’Aveyron et les Pyrénées-Atlantiques, orientés élevage et où le nombre d’exploitations est important, ont eux-aussi installé plus de 250 jeunes.

10

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Julien Guyart

« Mes vaches sont comme des athlètes de haut niveau » Eleveur, Somme. 75 ha de cultures (maïs, betterave sucrière, blé, escourgeon), 25 ha de prairies permanentes, 40 Prim’holsteins, 370.000 l de lait produits par an.

© TERRE-NET MÉDIA

«

Dà l’ouest d’Amiens, les ans mon secteur, à 40 km

grandes cultures prédominent. Durant toute mon enfance, je passais mes vacances chez mes grands-parents à Andainville et je m’occupais des vaches de leurs voisins. Bien que paspas sionné, mes études m’ont dirigé vers le commerce. J’ai réalisé quelques stages dans des enen seignes de la grande distribudistribu tion, mais l’amour des vaches a prépararepris le dessus ! Après deux ans de réflexion et de prépara tion, notamment avec le Cerfrance et le service transmission de la Chambre d’agriculture de la Somme, j’ai repris seul, en avril 2012, la ferme des Letellier où j’allais quand j’étais petit. Avec 40 Prim’holsteins, je produis 370.000 l de lait. L’intégralité du foncier est en fermage et je n’ai pas la possibilité d’agrandir l’exploitation. J’ai limité les investissements lourds au strict nécessaire. Les installations ont une vingtaine d’années mais sont fonctionnelles. Je n’ai pas besoin d’une cathédrale flambant neuve, du moment que je peux améliorer mes conditions de travail dans les bâtiments existants. Je vis et travaille au rythme de deux passions. Celle des vaches d’abord et celle du sport ensuite. Deux soirs par semaine, je vais m’entraîner avec mes coéquipiers des Ecureuils d’Amiens, équipe élite de roller hockey. Certains week-ends, je laisse les clés de l’élevage à Gérard Letellier, mon cédant. Les vaches sont comme des sportifs de haut niveau. Pour que je puisse dégager plus d’un Smic, je dois intensifier la production. Gérard Letellier m’a laissé un cheptel de très bonne qualité. Mais je vais continuer à faire progresser l’alimentation et aussi la génétique du troupeau avec Gènes diffusion. Je souhaiterais augmenter la production par vache de 10.500 l en moyenne sur 300 jours à 12.000 l. Je capitalise sur mon exploitation en choisissant des taureaux de plus en plus performants. Et d’ici cinq ans, je pense investir dans un distributeur automatique de concentrés pour mieux maîtriser le coût alimentaire. » ●

Votre savoir-faire. Nos semences. Synchronisés pour le succès. KWS Le semencier maïs à la croissance rapide. De plus en plus d’agriculteurs font confiance à KWS, avec aujourd’hui plus de 2.5 millions d’hectares cultivés. Avec un des plus importants réseaux de recherche en Europe, adapté à chaque région de culture, KWS Maïs France garantit par son conseil et ses semences la meilleure chance de développement et de croissance. Synchronisons nos compétences ; développons-nous ensemble.

Trois avis par mois Tous les syndicats sont sollicités, à tour de rôle, afin de garantir le pluralisme.

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IMPACT

Votre horizon

Tribune de Thierry Pouch, économiste à l’Apca

« Embargo russe : l’UE se seraitelle tirée une balle dans le pied ? » L’évolution géopolitique de l’Ukraine, la fragilité du récent cessez-le-feu, la réunion des ministres de l’Agriculture à Bruxelles afin d’adopter une réponse économique appropriée à l’embargo décidé par Moscou, constituent des indicateurs supplémentaires de l’instabilité de l’économie mondiale.

© INFOGRAPHIE TERRE-NET MÉDIA

PAR THIERRY POUCH, ÉCONOMISTE ET RESPONSABLE DU SERVICE DES ÉTUDES À L’APCA // RUBRIQUE RÉALISÉE PAR FRÉDÉRIC HÉNIN // fhenin@terre-net-media.fr

«

L

a Russie est souvent présentée comme l’un des grands acteurs de l’agriculture mondiale, notamment au regard de ses productions céréalières. En 2013, elle se classait au 5e rang des producteurs mondiaux de céréales, derrière les ÉtatsUnis, la Chine, l’Union européenne à 27 et l’Inde, et en 7e position en matière d’exportations. La Russie appartient aux 10 principaux pays producteurs et exportateurs de blé.

Dans une UE en pleine crise économique Toutefois, l’agriculture russe est loin d’être autosuffisante puisqu’elle ne couvre, selon les années, que 60 à 80 % des besoins alimentaires du pays, le reste étant assuré via les importations, en particulier en provenance de l’UE. Les exportations agroalimentaires de l’Union européenne représentent en moyenne 8 à 9 % du commerce réalisé avec la Russie. La précipitation avec laquelle les produc12

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teurs de produits bruts et les industriels secteur de la viande. Les pays membres de la transformation européens – et sin- les plus exposés sont par ordre d’imporgulièrement français – ont réagi, en ten- tance la Pologne, les Pays Baltes, les tant d’évaluer les impacts de l’embargo Pays-Bas, l’Espagne, l’Allemagne, la décidé le 7 août dernier, montre bien France et la Grèce en raison du poids, l’inquiétude qu’occasionne la décision dans leurs exportations totales, des exrusse, en particulier portations agroalimentaires à “Se préparer aux destination de la Russie. dans un contexte de marasme éconoturbulences géo- Trois types de répercussions mique. De manière quasi concomitante, économiques ou sont d’ores et déjà effectives. la Commission euroPremièrement, si la contraction péenne a fait preuve mieux les anticiper„ du débouché russe constitue une de réactivité pour déperte réelle pour les producteurs bloquer des moyens européens, le marché commubudgétaires et mettre en place des outils nautaire devrait jouer le rôle de substitut au de gestion des marchés agricoles. marché russe, du fait de l’interdépendance économique élevée des Etats membres. Sont principalement concernés par la décision de la Russie de fermer son Le marché intra-communautaire devrait donc marché aux denrées agricoles et alimen- connaître un état proche de la saturation. Car taires venant de l’UE, les produits lai- outre le repli des productions polonaises, tiers (la Russie est l’un des plus grands espagnoles, néerlandaises, etc. sur le marché importateurs mondiaux de fromages et intérieur de l’Union européenne, l’embargo de beurre), les fruits et légumes et le russe intervient au plus mauvais moment,


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IMPACT

« Seconde répercussion de l’embargo russe, selon Thierry Pouch, économiste à l’Apca, la baisse des prix des fruits et légumes et des produits laitiers et carnés. »

c’est-à-dire durant une phase de crise économique aiguë, la demande étant particulièrement atone depuis l’application de politiques d’austérité dans les pays de la zone euro. Seconde répercussion de ce blocus : la baisse des prix, des fruits et légumes et des produits laitiers et carnés. Enfin, l’embargo va conduire la Russie à passer des contrats hors de l’UE, avec des pays en mesure de répondre à ses besoins alimentaires. Une économie comme celle de l’Argentine, en proie à de nouvelles difficultés financières, peut profiter de l’effet d’aubaine pour relancer son économie en exportant davantage vers la Russie. C’est également le cas

du Brésil, du Chili et, plus près de nous, de la Turquie voire du Maroc. Toutes ces économies détiennent de surcroît une arme, la dépréciation de leurs devises, pour stimuler leur compétitivité-prix(1). Ces sources d’approvisionnement permettront à la Russie de repousser le risque inflationniste, qui surgirait en raison d’une offre insuffisante de biens alimentaires. L’UE se seraitelle tirée une balle dans le pied ?

gré d’interdépendance des pays. Les chocs se propagent très vite. C’est pourquoi un dépôt de plainte de l’UE auprès de l’Organisation mondiale du commerce apparaît des plus hasardeux. L’Omc – la Russie en est officiellement membre depuis l’été 2012 – est en effet habilitée à traiter des entraves au commerce, pas réellement à statuer sur des préjudices économiques occasionnés par une décision géopolitique.

Des Etats membres fortement interdépendants

Les tensions se multipliant dans un monde incertain et complexe, il importe désormais de se préparer aux turbulences géo-économiques dont elles sont porteuses, ou mieux, de les anticiper. » #

L’embargo décidé et appliqué par Moscou illustre, une fois de plus, l’étroite imbrication de l’économie et de la géopolitique. Outre le fait que les sanctions infligées par l’UE (avec les États-Unis, le Canada, la Norvège et l’Australie) laissaient augurer la réaction de Moscou, laquelle survient alors que l’économie européenne est dans une situation difficile, on remarque que toute décision d’ordre géopolitique se répercute quasi instantanément sur l’activité économique. Un phénomène d’autant plus manifeste que la mondialisation et l’intégration européenne ont considérablement accru le de-

(1) Capacité à produire des biens et des services à des prix inférieurs à ceux des concurrents.

N.B. : lire la rubrique En avant marge p. 1819, consacrée elle aussi à l’embargo russe et à son impact sur le secteur agricole. Les forumeurs de Web-agri.fr s’expriment également sur ce sujet dans Paroles de lecteurs p. 9.

Sur le web Pour tout savoir sur l’embargo russe et ses conséquences sur l’agriculture européenne :

www.terre-net.fr/mag/40embargo


CHAMP PLANET’TERRE

Passe et impasse

Réduction du travail du sol : une affaire d’experts L’agriculture de conservation repose sur trois grands principes au premier rang desquels la réduction du travail du sol. La performance des itinéraires culturaux ainsi repensés dépend d’abord de leur combinaison. L’obligation de refonte complète du système explique le peu de candidats à l’expérience même si la tendance est au développement de cette nouvelle forme d’agriculture. Exemple en NouvelleZélande, où Audrey Sharp produit des fruits, légumes, fleurs et herbes aromatiques en permaculture. PAR MATHILDE CARPENTIER // mcarpentier@terre-net-media.fr

En France L’agriculture de conservation

Réduire le travail du sol ne suffit pas !

Ces pratiques se développent fortement sur le continent américain, avec plus de 25 millions d’hectares aux Etats-Unis, au Brésil et en Argentine. En Europe, la progression est plus modeste mais belle et bien là : de 400.000 ha en 2001 à 630.000 ha en 2006. Toutefois, le recours à l’agriculture de conservation est fréquemment partiel et/ou non définitif.

Si le sol reste nu, les bénéfices de l’agriculture de conservation sont atténués et les effets négatifs peuvent devenir dominants, ce qui incite parfois à un retour en arrière.

Sur le terrain, les principes de l’agriculture de conservation ne sont souvent que partiellement adoptés : les agriculteurs réduisent ou suppriment le labour afin de diminuer à court terme leur temps de travail et leurs charges de carburant, mais sans nécessairement introduire de couverts végétaux ni allonger les rotations culturales.

S’agissant de la réduction du tra- “Bénéfique à la vie Or si le sol reste nu, les bénéfices vail du sol uniquebiologique du sol et de la technique sont atténués et ment, la proportion les effets négatifs peuvent devede grandes cultures à la biodiversité„ nir dominants, ce qui incite parimplantées en nonfois à un retour en arrière. labour est passée de 21 % en 2001 à 34 % en 2006. Une hausse à relativiser sachant L’agriculture de conservation repose sur trois que seuls 11 % n’ont jamais été retournés règles majeures, à appliquer simultanément : au cours des cinq dernières années. En 2011, la part des surfaces semées sans la- • réduire voire abandonner le travail du sol ; bour préalable était de 53 % pour le blé dur, 49 % pour le colza et 40 % pour le blé tendre. • couvrir le sol ; Celle des parcelles en semis direct se situe à moins de 0,5 % pour le maïs, 0,5 % pour le colza, 1 % pour l’orge et le tournesol et 4 % pour le blé tendre et le blé dur (contre, en 2006, 0,2 % en maïs et tournesol, 0,4 % en colza, 0,8 % en blé tendre et 3 % en blé dur). 14

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• diversifier et allonger les rotations, notamment pour maîtriser les adventices en l’absence de labour. L’intérêt de combiner ces trois préceptes semble faire consensus au niveau scien-

tifique. Si le levier travail du sol est le plus emblématique, c’est l’interaction dynamique entre les trois composantes qui importe, sinon les performances pourraient nettement s’altérer.

Moins de travail et d’énergie consommée Si le fonctionnement des systèmes grandes cultures avec réduction ou sans travail du sol est bien connu, leurs performances le sont moins. Difficile en effet de les évaluer, vu la diversité des mises en pratique sur le terrain. Certains résultats font cependant l’unanimité : • diminution du temps de travail grâce à l’arrêt du travail du sol. Ce sont d’ailleurs davantage les exploitations de grande taille (> 400 ha) qui optent pour le non-labour ; • baisse de la consommation d’énergie fossile. L’économie immédiate est estimée entre 20 et 40 l de fuel par hectare. La consommation totale d’énergie s’élève à 390 équivalent litre de fuel par hectare en agricul-

© TERRE-NET MÉDIA

M

oins de travail du sol, voire plus du tout, couverture permanente des terres et successions culturales diversifiées : c’est ainsi que la Fao définit l’agriculture de conservation. En 2010, selon l’organisation, plus de 100 millions d’hectares dans le monde étaient cultivés en agriculture de conservation, contre seulement 45 millions d’hectares au début des années 2000.


CHAMP PLANET’TERRE

En Nouvelle-Zélande La permaculture

Avation,

u sein de l’agriculture de conserla permaculture associe l’ensemble des techniques de travail superficiel du sol sur couvert végétal permanent. Ce concept, crée en Australie en 1978 par Bill Mollison et David Holgren, rencontre un certain succès car il se révèle, selon ses partisans, de plus en plus rentable. Faiblement consommateur d’intrants et d’énergie, il permet de produire mieux et à moindre coût sans renoncer à produire plus, aussi bien sur de grandes que sur de petites surfaces. Les agriculteurs qui ont adopté ces pratiques culturales écologiques ne sont plus dépendants de la volatilité des cours des matières premières.

sont réfléchies afin que les plantes vivent en synergie et se suffisent le plus possible à elles-mêmes (association d’une culture avec des légumineuses par exemple).

Synergies entre espèces

Audrey a fait de son exploitation de 5 ha un laboratoire d’agroforesterie, où sont associés des pins, manukas et kanukas (essences indigènes), avec des citronniers, clémentiniers, orangers, pamplemoussiers, etc. De plus, huit espaces de jardinage, aménagés dans la forêt, sont destinés à la production de légumes, d’herbes aromatiques et de fleurs : chou, ail, salade, tomate, céleri, carotte, pomme de terre, betterave, citronnelle, menthe, ciboulette… La couverture permanente des sols et la rotation importante des cultures limitent la propagation des adventices, des maladies et des ravageurs.

Audrey Sharp fait partie des adeptes de la permaculture en Nouvelle-Zélande. Elle a opté pour l’agroforesterie et cultive des légumes entre des rangées d’arbres fruitiers ou non. Les interactions entre espèces

Comme toutes les fermes en permaculture, celle d’Audrey fonctionne en autarcie, autrement dit en cercle fermé, avec très peu d’intrants. Le recyclage des végétaux est poussé à son extrême. Aucun résidu orga-

ture de conservation contre 470 en moyenne dans les exploitations de grandes cultures ;

D’autres avantages sont moins systématiques ou font l’objet de controverses :

• amélioration de la vie biologique du sol et de la biodiversité ;

• les rendements : ils peuvent s’améliorer ou se dégrader selon la culture et le contexte ;

• augmentation du taux de matière organique, surtout en surface ; • réduction de l’érosion et des risques de battance, grâce à une meilleure infiltration de l’eau et une structuration du sol ; • évaporation plus faible du sol, d’où une quantité plus importante d’eau disponible pour les cultures.

• les émissions de carbone : le bilan est plutôt positif mais potentiellement négatif pour le protoxyde d’azote ; • la matière organique du sol : tendance à une plus forte minéralisation donc à une disponibilité en azote supérieure pour les plantes, à l’origine soit d’une diminution de la fertilisation azotée pour la culture suivante, soit de pertes par lessivage si minéralisation et besoins azotés ne coïncident pas ;

© TERRE-NET MÉDIA

• les adventices : il y en a généralement plus en non-labour d’où une utilisation accrue d’herbicides. Sauf dans les itinéraires qui s’appuient sur les couverts et une rotation longue pour maîtriser les populations ;

Le semis direct, une technique encore confidentielle.

• les besoins en eau : la moindre évaporation du sol est bénéfique mais le couvert végétal peut parfois concurrencer la culture suivante.

Huit espaces de jardinage, aménagés dans la forêt, sont destinés à la production de légumes.

© CLAIRE FRANÇOIS

Laboratoire de nouvelles pratiques agricoles

nique n’est perdu. Les déchets alimentaires sont consommés par les cochons et les volailles (une cinquantaine sont élevés sur la ferme), sont épandus sur le sol ou servent à faire du compost. Le bois des arbres de l’exploitation est utilisé pour chauffer les maisons et les cendres sont déposées autour des jardins afin de repousser les limaces. Mais avant de se lancer dans la permaculture, Audrey a dû étudier les caractéristiques pédoclimatiques de son exploitation, afin de choisir les techniques agricoles les plus appropriées et de rendre sa structure viable et pérenne. Le seul capital d’Audrey est la terre. ● CLAIRE FRANÇOIS, ÉLÈVE INGÉNIEUR À PURPAN, AVEC FRÉDÉRIC HÉNIN

Sur le web D’autres articles sur l’agriculture de conservation et le semis direct sur

www.terre-net.fr/mag/40semisdirect

En France, le principal frein au développement de l’agriculture de conservation semble être le risque économique lié à la période de transition. Les performances se stabilisent après plusieurs années mais la phase transitoire est reconnue comme difficile à négocier et exige un long apprentissage. D’autant que limiter le travail du sol sans modifier profondément le système est souvent une cause d’échec. ● Source : étude sur l’agriculture de conservation du centre d’études et de prospective du ministère de l’Agriculture, 2013.

Des différences régionales Le non-labour n’est pas pratiqué partout en France. Répandu dans le sud-ouest en raison des problèmes d’érosion, il est moins fréquent dans les régions humides. En MidiPyrénées, par exemple, 69 % des surfaces de blé tendre ont été semées sans labour en 2011. Ce chiffre monte à 77 % pour le blé dur et à 85 % pour le colza. Le non-labour est également moins courant en cultures de printemps : 27 % de la sole de tournesol en 2001 et moins de 20 % de celle de maïs. Source : ministère de l’Agriculture.

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INFLEXION

La valeur ajoutée est à vous

Filière des peaux et cuirs

En Dordogne, des éleveurs sont rétribués pour les cuirs de qualité Les éleveurs français ne sont pas rémunérés pour les peaux vendues aux tanneries par les abatteurs. Pourtant, les utilisateurs recherchent des peaux impeccables, sans taches ni griffures. Le Pôle d’excellence rurale cuir de la Dordogne tente l’expérience d’aider financièrement les producteurs adhérant à une charte qualité. PAR ROBIN VERGONJEANNE // rvergonjeanne@terre-net-media.fr

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Cicatrices de fils barbelés La maroquinerie de luxe a besoin de grandes pièces d’épaisseur constante, sans taches ni griffures.

« C’est paradoxal. La France est le premier producteur de bovins d’Europe, mais les tanneries et les grandes maisons peinent à trouver des peaux indemnes de traces de blessures, de parasites ou de souillures », explique Charlyne Vincent, ingénieur cuir pour la sellerie Cwd et chargée de mission pour la Chambre économique de Dordogne.

© PER CUIR 24

« La demande en cuirs de premier choix est très soutenue, peu stable et les prix peuvent facilement s’envoler, poursuit-elle. Par exemple, une peau de veau brute de haute qualité atteint parfois une centaine d’euros en sortie d’abattoir. » La filière tend même

Seuls 10 % des peaux françaises sont de premier choix et peuvent être utilisées dans le secteur du luxe.

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à s’intégrer. Lvmh, Vuitton ou Hermès ont acheté des tanneries pour sécuriser leurs approvisionnements. Aujourd’hui, les 19 tanneries (bovins) et 26 mégisseries (agneaux, chèvres...) françaises réalisent leur chiffre d’affaires en bonne partie grâce au luxe, qui a relancé leur activité après des années 1980-1990 tendues. « C’est un double marché avec d’un côté, les peaux de qualité, exploitées par les tanneries françaises, et de l’autre, celles de jeunes bovins et de vaches, souvent plus difficiles à valoriser et en majorité exportées, vers l’Italie notamment. Mais aucune peau n’est jetée », rassure Denis Geissmann, président du Syndicat général des cuirs et peaux. Si le cuir de veau, le plus recherché, provient essentiellement des veaux de boucherie issus de troupeaux laitiers, les meilleures peaux, les plus fines et souples, sont celles des races à viande, en particulier des veaux sous la mère abattus vers six mois. Les marques de luxe recherchent de préférence du cuir de veau uni pas trop gras, plus facile à teinter, et ont besoin de grandes pièces d’épaisseur constante, sans taches ni griffures.

Certains pays anglo-saxons, comme l’Irlande, informent et rémunèrent les éleveurs sur la qualité des cuirs. Les producteurs français, eux, ne sont pas payés pour les peaux et se préoccupent donc assez peu de leur état. « Pourtant, des conditions d’élevage adaptées permettent de limiter la plupart des défauts présents sur un cuir », fait remarquer Charlyne Vincent.

+ 40 €/animal Le problème en France vient principalement des fils barbelés, qui laissent de longues cicatrices sur l’épiderme, visibles une fois les poils enlevés. « Quelle manie ces barbelés en France !, s’exclame Denis Geissmann. Cela blesse les animaux sans, être plus efficace qu’un fil lisse pour les empêcher de s’échapper. » « Les coups de corne ou d’aiguillon, ainsi que les pièces métalliques qui dépassent dans les stabulations, laissent aussi des traces irréversibles. Trouver des peaux saines pour faire un sac à main est déjà compliqué, alors imaginez pour un fauteuil ! »

© PER CUIR 24

acs Louis Vuitton, Hermès ou Chanel, chaussures Repetto ou J.M. Weston, vestes, gants, ou canapés en cuir, selles d’équitation… La maroquinerie française de luxe se porte et s’exporte bien. La France est d’ailleurs le premier producteur mondial de cuirs de veaux finis, mais la moitié des peaux utilisées par les tanneries sont importées. En effet, sur les cinq millions de peaux de bovins qu’elle transforme chaque année, seulement 10 % sont de qualité supérieure, qualité convoitée par les maisons de luxe.


INFLEXION secteur économique non négligeable », assure l’ingénieur du Pôle d’excellence rurale de Dordogne.

La peau appartient à l’abatteur

Cette expérience reste encore anecdotique en France. En effet, les éleveurs sont parfois pénalisés financièrement pour les Ces derniers sont également aidés à haubêtes qui arrivent à l’abattoir avec une teur de 50 % pour remplacer robe souillée ou abîmée. leurs clôtures barbelées par “La France, Mais ils ne sont jamais des fils électriques ainsi que er pour éliminer, de l’exploita1 producteur rétribués sur la qualité. tion, les pièces métalliques sur lesquelles les animaux mondial de cuirs « Le cinquième quartier, dont la peau fait partie, appeuvent se gratter et s’érade veaux finis„ partient à l’abatteur, pas au fler. Les producteurs doivent producteur », rappelle le préaussi réaliser un suivi vétésident du Syndicat général des cuirs et peaux. rinaire pour lutter contre les parasites externes, comme les poux et les teignes, responsables de piqûres sur le cuir. Initié il y a un an, ce programme regroupe désormais 28 éleveurs allaitants de Dordogne, soit une production d’environ 1.800 peaux par an. « Notre initiative intéresse d’autres départements limitrophes, où l’activité de cuir est un

Néanmoins, les abatteurs répercutent indirectement le prix des peaux vendues sur celui de la viande, via la grille de plus-value sur le cinquième quartier. Donc, si les éleveurs font davantage attention à l’état des peaux de leurs bêtes, cela profitera à l’ensemble de la filière. » Durant trois ans, l’interprofession du cuir a

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financé près de deux millions de doses de vaccin contre la teigne, pour les producteurs de veaux notamment. Elle édite des plaquettes de bonne conduite d’élevage et dispose également de techniciens pour faire la « chasse aux boulons » dans les fermes, sensibiliser au remplacement des fils barbelés et au traitement des poux, galles et autres tiques. « Ces actions menées à l’échelle de l’élevage sont bénéfiques à la qualité des peaux dont le marché français du luxe a besoin », affirme-t-il. ●

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En Dordogne, la Chambre économique départementale et l’Etat ont créé un pôle d’excellence rurale cuir afin d’améliorer les conditions d’élevage et de garantir un approvisionnement local efficace des tanneries. En expérimentation pendant quatre ans, ce pôle d’excellence rural verse 40 € par peau (30 € de la part du fabricant et 10 € de l’abatteur) aux éleveurs qui adhèrent à une charte qualité.

Pour éviter des cicatrices sur la peau, il est conseillé de remplacer les barbelés par des fils électriques.

Sur le web Retrouvez l’interview vidéo de Charlyne Vincent sur

Web -agri

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Embargo russe

Que des perdants ! Le boycott de la Russie sur les produits périssables, en vigueur depuis août dernier, ne fait ni le bonheur des exploitants agricoles des pays visés, ni celui des consommateurs russes. Les agriculteurs français font évidemment partie des victimes, mais il est encore impossible d’apprécier réellement le coût de ce blocus. PAR FRÉDÉRIC HÉNIN // fhenin@terre-net-media.fr

D

epuis le 7 août, la Fédération de Russie boycotte les viandes, poissons, produits laitiers, fruits et légumes en provenance de l’Union européenne, des États-Unis, d’Australie, du Canada et de Norvège. Son président Vladimir Poutine a en effet décidé d’interdire l’importation d’un certain nombre de produits agricoles et agroalimentaires périssables.

Engorgement des marchés et chute des prix En 2013, la France est le 9e pays fournisseur de la Russie en produits agricoles et agroalimentaires après le Brésil, l’Allemagne, l’Ukraine, les Pays-Bas, la Chine, les Etats-Unis, la Turquie et la Pologne. Les exportations françaises de produits agricoles et agroalimentaires à destination de la Russie s’élèvent à 758 M€ et l’excédent commercial dépasse 500 M€. 80 % sont constituées de produits transformés et 20 % de produits bruts, selon une étude de l’Apca. En se référant aux chiffres de 2013, cette dernière estime le montant des ventes perdues à cause de l’embargo russe à 650 M€, dont 134 M€ pour le secteur de la viande, 28 M€ pour celui des légumes et 20 M€ pour les fruits. Les filières les plus exposées aux restrictions russes sont par ordre d’importance : • les viandes et préparations à base de viandes (20 % des exportations agroalimentaires de la France vers la Russie) ;

Les viandes et les préparations à base de viande sont les premières victimes de l’embargo russe.

Mais surtout, sans mesures efficaces, les agriculteurs n’ont pas fini de subir, par ricochet, les effets de la décision politique de la Fédération de Russie. Ce sont les premières victimes de l’engorgement des marchés et de la chute des prix, consécutifs à l’embargo. Les plus touchés souffrent déjà de l’effondrement des prix de certaines denrées agricoles. Ils connaissent des pertes de revenus colossales et des faillites en cascade. En effet, afin d’écouler leurs produits, nos voisins européens les plus impliqués dans les échanges agroalimentaires avec la Russie se replient sur les marchés français et intracommunautaire. Aussi, des distorsions économiques s’ajouteront aux importations massives de produits carnés, qui grèvent déjà le déficit commercial de la France. Pour les atténuer, la Fnsea demande aux collectivités locales de privilégier les produits français dans les menus des cantines scolaires.

• les produits laitiers (11 %) ; • les céréales (10 %) ; • les aliments pour animaux (10 %) ; • les fruits et légumes (5 %).

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L’Union européenne, quant à elle, a débloqué à plusieurs reprises des fonds pour des campagnes de promotion et pour financer le retrait de certains produits. Mais les cré-

dits disponibles sont d’ores et déjà insuffisants pour compenser les pertes. Le coût de l’embargo ne peut pas être seulement supporté par le budget agricole de l’UE. La Fédération de Russie ne couvre que 60 à 65 % de ses besoins alimentaires, ce qui l’oblige à recourir aux importations. Elle fait certes partie des premiers exportateurs mondiaux de céréales, mais elle a importé en 2013 plus de 29 milliards d’euros de produits agricoles et agroalimentaires. Le marché russe, particulièrement déficitaire en fruits, légumes, produits laitiers et viandes, constitue un débouché essentiel pour de nombreuses filières européennes.

Un coût insupportable Selon une deuxième étude de l’Apca, les produits agricoles et alimentaires à destination de la Russie représentent 9 % du total des exportations de l’UE à 28, et atteignent en valeur entre 11 et 13 milliards d’euros en moyenne. Les produits affectés par l’embargo ont représenté en 2013 quelque 5 milliards d’euros, montant qui, si l’embargo devait s’appliquer intégrale-

© TERRE-NET MÉDIA

Cet embargo vise à pénaliser des pans entiers de l’économie des pays engagés dans des mesures de rétorsion contre la Russie. Celles-ci avaient été instaurées suite à l’annexion de la Crimée par les Russes au printemps dernier et au soutien apporté, en Ukraine, aux séparatistes russophones.


EN AVANT MARGE ment, ramènerait les exportations dans une fourchette de 6-8 milliards d’euros.

Une opportunité pour l’Amérique latine

ricaine a exporté en 2013 pour 1,5 milliard de dollars de produits vers la Russie, qui est notamment le deuxième marché d’exportation des volailles US derrière le Mexique. L’an passé, 276.000 t de volailles provenant des Usa ont été vendues dans le pays, soit 8 % des exportations du secteur, d’après les données du département américain de l’Agriculture », explique le Courrier de Russie (1).

En valeur, ce sont les Pays Baltes qui exportent le plus vers la Russie, suivis de l’Allemagne (en particulier pour les produits transformés : viandes et prépara- « L’Argentine cherche déjà à passer des tions à base de viandes, produits laitiers, contrats avec la Russie, voyant dans l’emaliments pour animaux, spiritueux), des bargo russe une opportunité pour exporPays-Bas, de la Pologne, de l’Espagne ter davantage vers ce pays. La Turquie, et de la France. L’embargo grand producteur de russe sur les produits agri- “650 M€ de pertes fruits et de légumes mais coles et alimentaires risque aussi de produits laitiers, donc d’amplifier le recul des pour la France„ a estimé récemment que exportations allemandes, la décision de Moscou constaté depuis le début de l’année (- 15 % de bloquer les importations en provetoutes marchandises confondues). nance de l’UE était une très bonne nouvelle pour les agriculteurs turcs. » Pour certains produits comme les pommes et les poires, c’est cet hiver que les ten- Autre risque déjà à l’œuvre : « Plusieurs sions sur les prix seront les plus vives pays émergents d’Amérique latine, prosi la Russie ne revoit pas ses positions. ducteurs et exportateurs de biens agricoles D’autant que les récoltes de pommes sont et alimentaires – notamment l’Argentine, abondantes cette année. L’embargo russe le Chili (produits de la pêche en partipourrait aussi avoir un impact aux Etats- culier) et le Brésil (viandes bovine et de Unis. « L’industrie agroalimentaire amé- volaille) – se positionnent pour répondre

aux besoins alimentaires de la Russie. » Toutefois, les pays sanctionnés ne sont pas les seuls à pâtir de l’embargo commercial imposé par Vladimir Poutine. Les consommateurs russes supportent déjà une inflation des prix des produits alimentaires, même si la Russie tente d’importer massivement des produits de pays non concernés par les mesures de rétorsion, ceux-ci ne disposant pas, dans l’immédiat, de quantités suffisantes pour compenser les importations russes en provenance d’Australie ou encore de l’Union européenne. Mais, contrairement à certaines rumeurs, la Russie n’a pas prévu à ce jour de réduire ses exportations de céréales pour garantir l’approvisionnement de son marché intérieur, ainsi que pour limiter les effets inflationnistes de cet embargo unilatéral qu’elle s’est imposé. ● (1) Bimensuel franco-russe d’actualité, créé en 2003.

N.B. : dans la rubrique Impact (p. 12-13), la tribune de Thierry Pouch, économiste à l’Apca, est également dédiée à l’embargo russe. Les forumeurs de Web-agri.fr échangent sur les répercussions de ce blocus dans Paroles de lecteurs (p. 9).


PERFORMANCE PRODUCTION Vos challenges techniques

Insecticides et abeilles

Traitement de nuit obligatoire en période de floraison ? Dans le cadre du Plan de développement durable de l’apiculture, Stéphane Le Foll prévoit la révision de l’arrêté concernant les produits phytosanitaires bénéficiant de la « mention abeilles ». Le ministre annonce un durcissement des règles d’utilisation avec une probable interdiction des applications, en période de floraison des cultures, au cours de la journée mais également tôt le matin, avant le lever du soleil.

Pour une parcelle agricole, la floraison couvre toute la période allant de l’ouverture des premières fleurs à la chute des dernières.

S

téphane Le Foll indiquait avant l’été, lors d’un point d’étape du Plan de développement durable de l’apiculture, que « l’arrêté interministériel du 28 novembre 2003, sur les produits phytosanitaires bénéficiant de la mention abeilles était en cours de révision ». Le ministre de l’Agriculture, a rappelé, son ambition pour la filière apicole à travers le plan abeilles 2013-2016. Doté de 40 millions d’euros et élaboré en concertation avec les acteurs de l’amont à l’aval, ce dernier prévoit notamment un meilleur suivi de l’activité et de la santé des colonies, la diminution de l’impact des pesticides et la lutte contre les maladies et les prédateurs des abeilles.

Epargner les butineuses Le ministre a, dans ce cadre, indiqué qu’un arrêté interministériel devait voir le jour pour redéfinir les contours des traitements en période de floraison des cultures et/ou de production d’exsudats. Cette révision concerne les insecticides et acaricides portant la men-

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Terre-net Magazine I Novembre 2014

et acaricides en vue de protéger les abeilles et autres insectes pollinisateurs (J.O n° 76 du 30 mars 2004 page 6099). Les traitements réalisés au moyen d’insecticides et acaricides sont, par défaut, interdits durant toute la période de floraison des cultures et pendant la période Selon l’avis de l’Anses, il conviendrait que, de production d’exsudats. Pour une parquelle que soit la culture concernée, les trai- celle agricole, la floraison couvre toute tements phytopharmala période allant de ceutiques bénéficiant l’ouverture des pre“Révision de la d’une dérogation, ne mières fleurs à la puissent être appliqués mention abeilles.” chute des dernières. qu’après l’heure de coucher du soleil telle que définie par l’éphéméLa production d’exsudats couvre les péride et dans les trois heures suivantes. » riodes de sécrétion de miellat par les inLes abeilles ne sortent, en effet, qu’en sectes sur les plantes (pucerons, cicadelles, cours de journée, mais il s’agit aussi cochenilles,…) et les périodes de producd’éviter qu’elles n’absorbent les résidus tion de nectar extra floral par les plantes.

tion abeilles. Elle devrait se concentrer sur la notion de butinage afin d’éviter tout contact entre pollinisateurs et matières actives insecticides. Les premières hypothèses semblent s’orienter vers une autorisation des interventions à la nuit tombée seulement.

des traitements matinaux au moment de s’abreuver (rosée, gouttes aux aisselles des feuilles, flaques d’eau résiduelles). L’arrêté du 28 novembre 2003 fixe les conditions d’utilisation des insecticides

Les produits insecticides et acaricides bénéficiant d’une mention abeilles peuvent être utilisés pendant ces périodes mais en dehors de la présence d’abeilles, sans plus de précisions d’espace ou de temps.●

© TERRE-NET MÉDIA

PAR MATHILDE CARPENTIER // mcarpentier@terre-net-media.fr


PERFORMANCE PRODUCTION

2.3. Ouvrir une réflexion sur une modification de l’arrêté du 28 novembre 2003 en n’autorisant, par dérogation, l’utilisation de certains pesticides pendant la période de floraison ou de production d’exsudats que lorsque les abeilles sont absentes, notamment à la nuit tombée (ou lorsque d’autres conditions – température, hygrométrie – sont réunies). 2.13. Établir en commun entre les différents instituts (Institut technique et scientifique de l’apiculture et de la pollinisation, ArvalisInstitut du végétal) un guide de bonnes pratiques api-agricoles (traitements avant la floraison, avertissements et précautions en cas de traitement pendant la floraison…).

En savoir plus sur les mesures déjà en vigueur : les abeilles butinent, protégeons-les ! Extrait - Les mélanges sont proscrits pendant les périodes de butinage. Aucune mention n’a été attribuée à des mélanges autorisés. Des TERRErelativement NET SILWET 200 135 H.pdf pour 1 produits peuL Xdangereux

les abeilles peuvent devenir redoutables en mélange. Si plusieurs interventions doivent être envisagées sur une courte période, respectez un délai minimum de deux jours entre deux applications de produits et assurez-vous que chaque traitement est justifié. Il est, par exemple, inutile de traiter contre les méligèthes lorsque les colzas ont commencé à fleurir. À ce stade de la culture, la nuisibilité du ravageur est très faible voire nulle.

« La question se pose surtout les mois où les températures de la journée sont douces voire chaudes. Pour y répondre, le premier critère à regarder est le mode d’action du produit. Concernant les insecticides, il est recommandé de ne pas pulvériser en présence de vent ou par temps ensoleillé afin d’éviter le dessèchement des gouttelettes et la présence de pollinisateurs. Une hygrométrie élevée est favorable, mais il ne doit pas pleuvoir pendant ou juste après le traitement. »

Avis technique Faut-il traiter le matin, le soir ou la nuit ?

Benjamin Perriot, spécialiste en techniques de pulvérisation chez Arvalis-Institut du végétal : « Pour répondre à cette question, il faut s’intéresser à trois critères : le mode d’action du produit appliqué, la période de l’année et l’absence de vent. Tous les agriculteurs doivent avoir ce raisonnement. »

Sur le web Les filières réagissent sur

www.terre-net.fr/mag/40phytos

En pulvérisation, quels que soient le produit et le volume de bouillie appliqués, il faut viser l’hygrométrie maximale pour limiter les pertes par volatilisation. Et les bonnes conditions d’hygrométrie commencent à partir de 60 %, ce qui est sou13/10/2014 vent le cas14:09:30 le matin et le soir. »

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Extrait du Plan de développement durable de l’apiculture (2013-2016)

Les abeilles ne sortent qu’en cours de journée.


PLEINS PHARES Les incontournables du machinisme

Un préparateur de lit de semence Great Plains

Spécial travail du sol

Le constructeur américain commercialise en France son Field Cultivator, qui prépare le lit de semence jusqu’à 5 cm de profondeur via cinq rangées de dents, un peigne et un rouleau. Repliable, il existe en 6 et 8 m et peut être associé à une trémie frontale.

© VÄDERSTAD

Väderstad montre les dents au Sima

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La marque suédoise exposera à Paris un outil à dents inédit : l’Opus. Large de 6 ou 7 m, ce cultivateur repose sur quatre rangées de dents, espacées de 27 cm et qui travaillent jusqu’à 40 cm de profondeur. Deux rouleaux peuvent être montés : le Double SoilRunner ou le SteelRunner.

Un Strip-till 12 rangs chez Carré L’Inro à Innov-Agri dans sa plus grande largeur ! Rappelons que cet outil est capable de travailler la ligne de semis et de la fertiliser (liquide comme solide). Largeur annoncée au transport : 3 m seulement.

Textos

Un combiné de semis moins gourmand

© PÖTTINGER

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Après les Joker 10 et 12 RT, Horsch décline le nouveau châssis sur les modèles de 5, 6 et 7,5 m, avec l’essieu de transport intégré au centre, entre les rangées de disques et le rouleau. Comme leurs prédécesseurs, ces Joker 5, 6 et 8 RT sont équipés de disques de 52 cm.

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Un nouvel atout pour les Joker

Pöttinger présente son combiné Fox, de 3 m de large, fruit de l’association d’un semoir Vitasem ou Aerosem avec un outil à dents vibrantes (deux rangées de dents de 45 x 12 mm) ou à disques (41 cm de diamètre). Une alternative, plus économe en énergie, aux combinés avec herse rotative.

Des disques de 660 mm de diamètre !

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Du nom du célèbre titan de la mythologie grecque, l’Atlas de Strom Bednar est capable de déchaumer à une profondeur de 6 à 18 cm, grâce à des disques de 660 mm de diamètre. Selon leur largeur (4,2/4,8/6 et 7,2 m), les différents modèles demandent 160 à 340 ch de puissance.

Semoir monograine. Max Emerge 5 de John Deere arrive en France avec une trémie de 66 ou 106 l. Disponible en châssis fixe uniquement et en 3, 4, 6 et 8 rangs. Une nouvelle usine pour Agrisem International. L’entreprise française déménage et pose ses valises à Ancenis sur un site de 20.000 m². Une unité de production plus moderne et mieux adaptée au niveau organisation et logistique. Un Carrier pour travailler plus de résidus. Väderstad renouvelle ses déchaumeurs à disques avec les Carrier L (disques de 51 cm) et Carrier XL (disques de 61 cm). Quatre largeurs au choix : 4,25/5,25/6,25/8,25 m.

Sur le web Outils à dents ou à disques, portés ou traînés… Découvrez les dernières innovations des spécialistes du travail du sol sur

www.terre-net.fr/mag/40travaildusol

Erratum

© TERRE-NET MÉDIA

Beiser s’attaque au travail du sol

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Le spécialiste de la vente de matériels par correspondance ajoute une carte à son jeu : le travail du sol. La firme propose deux déchaumeurs à disques (3 et 5 m) et trois à dents (3, 4 et 4,80 m). Tarif affiché sur le site internet : 11.290 € HT pour un outil à dents de 4 m.

Terre-net Magazine I Novembre 2014

Dans la fiche argus de Terre-net Magazine n°38, les cotes moyennes indiquées sont celles du tracteur Fendt Favorit 512 C. Les chiffres correspondant au New Holland TG255 sont : 38.000 € (2006), 36.000 € (2005), 34.000 € (2004) et 31.000 € (2003).

Phrase du mois

« Si le sol n’est pas travaillé au préalable, il est nécessaire de semer dans des conditions parfaitement ressuyées et d’adapter les éléments semeurs. » Gilles Eschenbrenner, Arvalis-Institut du Végétal (Perspectives Agricoles n°401).



PLEINS PHARES Au cœur du machinisme Les personnes qui ne peuvent pas justifier être ou avoir été actifs agricoles doivent posséder le permis CE.

Pas n’importe qui derrière le volant…

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Tracteur et benne

La moisson et les ensilages sont des moments conviviaux, auxquels participent parents retraités, conjoints, enfants, frères, sœurs, copains… Vous êtes souvent nombreux à prendre le volant des tracteurs tirant les bennes. Mais aux yeux de la loi, qui a réellement le droit de conduire ? Et qui est couvert s’il y a un accident ? PAR MATTHIEU FREULON // mfreulon@terre-net-media.fr

M

«

on père, retraité agricole, peutil conduire pendant la moisson l’un des tracteurs de l’exploitation avec une benne ? Et ma femme qui est infirmière ? Mon frère technicien à la Chambre d’agriculture alors ? Mon fils ? Il va avoir 16 ans fin juillet. Sinon mon stagiaire ? Il a 18 ans, lui. » Ou Snoopy peutêtre, en dernier ressort… Mieux vaut savoir ce qui est autorisé par la loi car ces coups de main bienvenus peuvent, si un accident se produit, entraîner une succession de problèmes. Pour cela, il faut se référer à l’ar-

ticle L221-2 du code de la route, modifié en 2012. Selon Jean-Luc Pérès, chargé de mission agroéquipements à l’Apca, « n’ont pas besoin d’un permis spécifique (permis CE, cf. encadré ci-contre) pour conduire un tracteur de plus de 3,5 t de Ptac avec une remorque de plus de 750 kg, les conducteurs qui cotisent au régime agricole ». Autrement dit qui travaillent dans l’agriculture : chefs d’exploitation ou d’Eta (à titre principal ou temporaire), conjoints prenant part aux travaux de la ferme, collaborateurs à titre principal ou secondaire (participent

Qui peut conduire dans l’entourage du chef d’exploitation ?

Permis C, permis CE, Fimo, késako ? Permis C : appelé "permis poids lourd", il est requis pour conduire sur la route tout véhicule affecté au transport de marchandises ou de matériels, dont le Ptac est supérieur à 3,5 t. Il suffit pour atteler une remorque d’un Ptac inférieur ou égal à 750 kg. Permis CE : aussi dénommé "permis super lourd", c’est concrètement celui des chauffeurs de semi-remorques. Il autorise la conduite des engins transportant des marchandises ou des matériels, dont le Ptac dépasse 3,5 t ; et auxquels on peut accrocher une remorque ou une semiremorque d’un Ptac de plus de 750 kg. Fimo (Formation initiale minimale obligatoire) : formation exigée au niveau européen pour les chauffeurs routiers professionnels (permis C et CE) qui transportent des marchandises. Les véhicules qui roulent à moins de 45 km/h en sont dispensés.

© INFOGRAPHIE TERRE-NET MÉDIA

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mais sans rémunération), aides familiaux (épouse, enfants), salariés agricoles, apprentis et stagiaires. Cas particulier : les cotisants à la retraite, ou qui ont arrêté leur

Source : Article R221-4 du code de la route.

Terre-net Magazine I Novembre 2014


PLEINS PHARES activité agricole, peuvent conduire un trac- son chauffeur. Il doit aussi le déclarer à teur avec remorque à condition de détenir l’assurance comme salarié exceptionnel. En le permis B (voiture). Cette autorisation effet, par jurisprudence, le bénévolat n’est concerne n’importe quel tracteur, pas seu- admis que pour les associations à but non lement ceux de leur ancienne exploitation. lucratif. En cas de contrôle par la Msa ou Reste les personnes qui ne la Direccte(1), les expeuvent pas justifier être, ou “Les mêmes sanctions ploitants agricoles qui avoir été, actifs agricoles et pas fait de déclaque si vous conduisiez n’ont qui doivent donc posséder ration risquent un prole permis CE (également cès-verbal pour travail sans permis„ appelé "super lourd", voir dissimulé. En conclul’encadré p. 24). Dans tous les cas, il n’est sion, si durant la moisson, vous êtes contrôlé pas nécessaire de rédiger une autorisation au volant d’un ensemble tracteur-benne et de conduite, contrairement à un engin de que vous n’êtes ni cotisant au régime agrimanutention. Mais charge au propriétaire cole ni détenteur d’un permis CE, vous risdu tracteur de vérifier les compétences de quez (en théorie) les mêmes sanctions que

si vous conduisiez sans permis. Rappelons que, selon le code de la route, ce délit est puni d’un an d’emprisonnement et de 15.000 € d’amende. Le plus grave bien entendu : vous n’êtes pas couvert par votre assurance. Pensez aux conséquences pénales en cas d’accident sur la route avec un autre usager… ● (1) Direction régionale des entreprises de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi

Sur le web Qui a le droit de conduire un tracteur avec une benne ?

Découvrez cinq cas concrets, en vidéo, sur www.terre-net.fr/mag/40conduite

… ni n’importe quoi dans la remorque ! cusable, si ce dernier ne lui a pas fourni les moyens matériels nécessaires pour vérifier la charge transportée. Il est alors préférable d’éviter toute surcharge, donc de vérifier que les Ptac/PV/CU des remorques sont respectés. Rien de plus simple : il faut regarder la carte grise ou la plaque de tare, obligatoires comme l’indique l’article R317-9 du code de la route (voir encadré ci-dessous). ●

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Sur le web Quelques centaines de kilos en trop peuvent coûter très cher ! Le point avec Groupama sur

www.terre-net.fr/mag/40surcharge Au-delà de la prise de risques, être en surcharge peut avoir des conséquences pénales.

Q

u’il est tentant de remplir toujours un peu plus sa benne avec des moissonneusesbatteuses et des ensileuses de plus en plus performantes et des fenêtres de travail parfois courtes ! Au-delà de la prise de risques (augmentation des distances de freinage, moins bonne tenue de route), être en surcharge peut avoir des conséquences pénales.

Jusqu’à 3.000 € d’amende Par définition, il y a surcharge dès lors que le Ptac ou le Ptra est dépassé (voir l’encadré p. 25). Comme le stipule l’article R312-2 du code de la route, « il est interdit de faire circuler un ensemble de véhicules, un véhicule articulé ou un train double, dont le poids total roulant réel dépasse le poids total roulant autorisé fixé par la direction régionale de l’industrie, de la recherche et de l’environnement ou par l’autorité compétente d’un Etat membre de la Communauté européenne, et inscrit sur le certificat d’immatriculation du véhicule tracteur. »

En cas de contrôle sur la route, une surcharge de plus de 5 % du Ptac constitue une infraction de 4e classe sanctionnée d’un retrait de 3 à 6 points sur le permis et d’une amende forfaitaire de 135 € (pouvant être minorée à 90 € et majorée jusqu’à 750 €). S’il y a récidive, ou si la surcharge excède 20 % du Ptac, il s’agit d’une infraction de 5e catégorie, passible d’une amende de 1.500 à 3.000 € voire d’une suspension de permis (qui peut durer trois ans). Le véhicule peut également être immobilisé jusqu’à ce que l’excédent de marchandises soit déchargé. Plus grave comme l’explique Groupama Loire-Bretagne, si les experts de l’assurance démontrent qu’une surcharge est à l’origine d’un accident, vous n’obtiendrez qu’une indemnisation en responsabilité civile, c’està-dire que seuls les dommages causés à un tiers seront couverts, excluant de ce fait les dégâts sur votre matériel ou votre personne. De même, si le conducteur est salarié de l’exploitation, il peut se retourner juridiquement contre son employeur pour faute inex-

Lire correctement une plaque de tare PV (poids à vide) : poids du véhicule en ordre de marche comprenant le châssis, les accumulateurs, le réservoir d’eau plein, les réservoirs à carburants remplis, la carrosserie, les équipements normaux, les roues, les pneus de rechange et l’outillage courant normalement livré avec le véhicule. Ptac (poids total autorisé en charge) : valeur seuil au-delà de laquelle un véhicule seul, chargement compris, est en surcharge. Ptra (poids total roulant autorisé) : valeur seuil au-delà de laquelle un ensemble de véhicules (tracteur et remorque), chargement compris, est en surcharge. CU (charge utile) : c’est la quantité maximale de marchandises que peut transporter le véhicule. Elle se calcule en soustrayant le poids à vide du Ptac ou en additionnant le poids à vide et le Ptra. Source : Article R312-1 du code de la route.


PLEINS PHARES Essai

Farmet Softer 11

L’essayer, c’est l’adopter Les outils de travail du sol et de semis Farmet font beaucoup parler d’eux dans les campagnes depuis le Sima 2013. Deux lecteurs de Terre-net ont essayé le Softer 11, l’un des déchaumeurs à disques indépendants du constructeur tchèque. Une bonne surprise.

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PAR PIERRE CRIADO // pcriado@terre-net-media.fr

Le Softer 11 s’adapte au relief du sol, grâce aux vérins hydrauliques qui assurent un débattement de plus ou moins 10 degrés.

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Mis en route sur l’exploitation de François Lefèvre pour un premier déchaumage des colzas et des blés, le Softer a ensuite rejoint l’est de l’Oise et les terres à silex d’Arnaud Borgoo. Après un premier passage de chisel, l’agriessayeur s’est servi du déchaumeur pour préparer ses lits de semence (lire son témoignage p. 29). Dans les deux cas, celui-ci s’est avéré facile à régler. En conditions sèches, comme beaucoup plus humides, il s’est bien comporté

François Lefèvre, céréalier dans l’Oise. Sau : 330 ha.

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Terre-net Magazine I Novembre 2014

et a permis de réaliser un mélange homogène et des lits de semence bien nivelés.

Softer 11 en chiffres Caractéristiques

Déchaumeur semi-porté à disques indépendants

Chez François Lefèvre, les fortes pluies d’août (40 mm enregistrés sur les 14 jours d’essai) ont très peu perturbé les faux semis avec le Softer. « Le résultat est bon au regard de la météo de cette année, constate François Lefèvre. Tous les deux jours, il tombait entre 4 et 8 mm. » L’agriculteur a travaillé à 6 cm de profondeur à une vitesse moyenne proche de 12 km/h.

Largeur

11 m

Châssis

En acier à poutre carrée de 100 mm de côté et 10 mm d’épaisseur, avec renfort en fer plat

Nombre de disques

90 (2 rangées de 45 disques) fixés à des bras indépendants montés sur le châssis avec 4 boudins élastomères

Diamètre des disques

510 mm

« Bon mélange des résidus »

Type de disques

Cannelés avec des roulements étanches sans entretien

« Ce n’était pas des conditions idéales. Le sol était humide. Mais aucun bourrage, l’outil est passé facilement. Avec des chaumes de colzas hauts de 60 cm, j’ai obtenu un bon mélange terre/résidus, qui correspond visuellement à mes attentes. Toutes les tiges et racines sont bien décollées et enfouies dans le sol. »

Ecartement entre disques

240 mm

Type de rouleau

Ltx (en option, 22.000 €)

Diamètre du rouleau

586 mm

Poids du rouleau

215 kg/m, environ 2,3 t

Poids du Softer

8,3 t

Puissance nécessaire

300 à 380 ch

Vitesse de travail

Entre 10 et 15 km/h

Attelage

Sur bras de relevage ou rotule

Homologation routière

25 km/h (3 m de large, 4 m de haut)

Tarif catalogue

66.000 €

« A l’arrière, le rouleau fait parfaitement son travail. Comme il est lourd (8,3 t, Ndlr), il rappuie et nivelle bien le sol. Il n’a quasiment pas bourré malgré des parcelles très grasses par endroits. Même chose en blés dans des

Source : Terre-net Média

P

our préparer les semis d’automne, deux agriculteurs lecteurs de Terrenet ont testé l’été dernier le Softer 11, le déchaumeur à disques indépendants (11 m) du constructeur tchèque Farmet.


PLEINS PHARES

Principale crainte de François Lefèvre : la qualité de travail sera-t-elle homogène sur toute la largeur de l’outil ? « J’avais un peu peur, avec un déchaumeur de 11 m, de ne pas bien reprendre les passages de roues de la moissonneuse-batteuse qui, cette année, ont bien marqué les parcelles. Mais le résultat est régulier. » Point de vigilance. Ce déchaumeur semiporté nécessite d’être particulièrement attentif au lestage du tracteur. Il n’y a pas

de report de charge possible via le troisième point ni de vérin hydraulique sur la flèche du Softer pour compenser. Dans cette série, deux types d’attelage sont disponibles : rotules ou piton. Il faut donc bien lester le tracteur afin d’optimiser l’adhérence et la transmission de la puissance au sol. Surtout que dans cette largeur, le Farmet ne nécessite pas moins de 300 ch pour atteindre une vitesse de travail suffisante à son bon fonctionnement (cf. page suivante). Le constructeur considère qu’il faut compter 33 ch/m pour définir la puissance de traction nécessaire.

Ça débite

© TERRE-NET MÉDIA

Avec une largeur de travail de 11 m, le débit de chantier augmente, surtout à 12 km/h. « On peut faire des économies de maind’œuvre et de carburant, c’est certain », ajoute François Lefèvre. Mieux vaut cependant être équipé d’une solution d’autoguidage pour éviter de recouper ses traces et de perdre le bénéfice de la largeur de l’outil.

© TERRE-NET MÉDIA

conditions similaires (voir photo ci-dessous). Ma problématique à l’automne est de faire germer un maximum de graines d’adventices. Avec le Farmet, j’ai pu effectuer mes faux semis de manière efficace. »

Vu les conditions humides, le Farmet Softer 11 n’a pas fait beaucoup de poussière. François Lefèvre est satisfait du mélange de résidus obtenu.

route, compte tenu du gabarit de l’outil une fois replié (3 m de large et 4 m de haut), le diamètre des pneumatiques de l’essieu gagnerait à être augmenté. Le but visé : améliorer la stabilité de l’outil au transport, qui ne pèche pas sur nos « belles nationales françaises » mais, sur les routes accidentées (nids de poules, accotements déformés, etc.), « il y a un peu de tangage, il faut parfois être prudent », souligne François Lefèvre. ● Sur le web :

Avec 4 à 8 mm de pluie tous les deux jours, les terres étaient effectivement très humides.

A la manœuvre, en bout de parcelle, le Softer n’apprécie pas les demi-tours effectués sur le rouleau. Il faut relever l’ensemble de l’outil via l’essieu porteur. Sur la

THINK AHEAD

Voir l’essai du déchaumeur Farmet Softer 11, en vidéo, sur

www.terre-net.fr/mag/40softer

TerraDiscpro Rapide et agressif ! Les têtes judicieuses apprécient… n son excellente pénétration en sol n son gain de temps et ses débits de chantier élevés n son incroyable facilité d‘utilisation et son importante longévité

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PLEINS PHARES Essai

Réglages : un jeu d’enfant ! Des plus et des moins La qualité de travail par temps sec et humide. Un rouleau qui ne bourre pas (bien régler les décrotteurs). La facilité de réglage. La signalétique de l’hydraulique (rubans de couleur sur toute la longueur des flexibles) : maintenance et changement des flexibles simplifiés. Le débit de chantier (autoguidage indispensable).

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(1)

La garde au sol une fois replié.

Le couple idéal Trois tracteurs se sont succédé pour tester ce nouveau déchaumeur made in République tchèque. Un John Deere 7930 de 230 ch, un John Deere 7310R de 310 ch et un Case IH de 380 ch, le Magnum 380. Avec 230 ch (quelle que soit la marque) et 1.400 kg de lestage, difficile de travailler avec le Farmet. Rien d’étonnant : il y a déjà 8 t à traîner et, même à une profondeur de travail proche de 3 cm, passer la barre des 7-8 km/h s’est avéré presque impossible. A l’inverse avec le Magnum 380, pour un travail peu profond, cela pourrait paraître « trop facile ». Le bon compromis semble se situer autour de 300 ch. Durant l’essai, dans les terres argilo-limoneuses (19 % d’argile/20 % de limons) de François Lefèvre, le Farmet Softer 11 et le John Deere 7310R (lesté de 500 kg de masses dans les roues) ont formé le meilleur duo. Quelques chiffres : • Vitesse de travail moyenne 12,6 km/h. • Taux de patinage : autour de 11 %. • Consommation : 9 à 12 l/ha.

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Terre-net Magazine I Novembre 2014

2/ Une fois la profondeur de travail définie, il suffit de consulter l’abaque situé à l’arrière de l’outil. Il se lit ligne par ligne. La colonne de droite correspond à la profondeur de travail souhaitée en mm, les blocs de couleur désignent le type de cale à fixer sur les vérins hydrauliques de réglage du rouleau et enfin les chiffres sur la gauche indiquent où placer la cale de réglage des roues de jauge. Par exemple : pour travailler à 5 cm de profondeur, il faut deux cales (grise et jaune) et placer les roues de jauge en position 3. « Le tableau est très explicite », témoigne François Lefèvre.

(2)

(3)

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Le manque de stabilité de l’outil sur route accidentée.

1/ La profondeur de travail se règle en intervenant sur la position du rouleau et des roues de jauge et sur l’alignement horizontal de la machine. Dès que l’outil est attelé au relevage arrière, une plaque à l’avant affiche le schéma de fonctionnement et de branchement du circuit hydraulique.

3/ Les roues de jauge disposent de 11 positions possibles pour un travail de 3,5 à 12 cm de profondeur. 4/ Le vérin et ses cales en position travail. 5/ Lorsque ces deux éléments sont réglés, reste à ajuster la hauteur du relevage arrière pour que l’outil soit à l’horizontal.

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Sur les petites routes, l’outil « est moins stable et il faut être plus attentif », estime Arnaud Borgoo (lire son témoignage p. 29).

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Légendes photos


PLEINS PHARES

Le bilan Arnaud Borgoo :

« Quel débit de chantier ! »

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ur son exploitation céréalière, Arnaud Borgoo a utilisé le déchaumeur Farmet pour préparer la terre après un premier travail du sol au chisel sur colza. L’objectif : structurer un lit de semence de 5 à 7 cm pour semer le blé, en rappuyant et nivelant le sol.

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Arnaud Borgoo exploite 315 ha sans

Après une trentaine d’hec- labour à Sérifontaine dans l’Oise. tares, le jeune agriculteur se dit « satisfait du Softer 11 sur ses terres de limon à silex ». « On a l’habitude de travailler avec un cover-crop. Le résultat est même mieux car il n’y a pas l’effet butte lié aux deux rangées de disques. » « Par contre, c’est un engin qui demande de la vitesse pour être efficace. J’ai travaillé sur des plages de 8 à 12 km/h. Le principe de l’outil est de projeter de la terre. En dessous de 8 km/h, ce n’est pas la peine, le travail est de moins bonne qualité. Qui dit vitesse, avec une configuration en 11 m de large… Je vous laisse imaginer le débit de chantier en travaillant à 11 km/h en moyenne. Le tout, c’est de disposer d’un système d’autoguidage sur son tracteur pour éviter de recouper 0,5 à 1 m à chaque passage, donc de perdre l’intérêt d’une si grande largeur de travail. »

11 m, 11 km/h « D’aspect, le déchaumeur semble bien pensé, fiable et costaud. Néanmoins, j’ai quelques réserves quant à la fiabilité car je ne connais pas bien cette jeune marque tchèque (créée en 1992 et importée de façon plus importante depuis 2013 en France, Ndlr) », nuance Arnaud Borgoo. « Avec un poids d’environ 8 t et un sacré gabarit (qui respecte les normes routières 25 km/h, Ndlr), des pneumatiques de plus grand diamètre permettraient d’améliorer l’équilibre et la garde au sol de l’engin sur la chaussée (surtout à l’arrière au niveau du rouleau). Sur de belles routes type nationales, il n’y a pas de problème mais sur les départementales ou les communales, le Softer est moins stable et il faut être plus attentif. » Notation de l’agriessayeur • • • •

Facilité de réglage : Qualité de travail : Qualité des matériaux : Comportement routier :

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Sur le web Toutes les nouveautés et l’actualité du constructeur Farmet sur sur www.terre-net.fr/ mag/40farmet

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GRAND ANGLE Les enjeux de saison

Travail du sol

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Pivot d’une implantation réussie

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Terre-net Magazine I Novembre 2014


GRAND ANGLE

En France, les agriculteurs sont de plus en plus nombreux à s’orienter vers une réduction progressive du travail du sol, pour des raisons à la fois économiques et agronomiques. Quelle que soit l’option choisie, la finalité reste la même : créer un environnement favorable au développement de la culture. PAR MATHILDE CARPENTIER // mcarpentier@terre-net-media.fr

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uelle que soit la culture, un semis réussi se caractérise par une levée rapide et homogène, elle-même conditionnée par une structure favorable à l’implantation des racines et à la croissance des plantes. Le travail du sol, ou son absence, influence directement l’ensemble de ces critères. Toute réflexion quant à l’évolution de ses pratiques doit donc garder, en ligne de mire, le respect de cette phase primordiale qu’est l’installation de la culture ; que ces changements pallient un agrandissement ou un

défaut de main-d’œuvre, ou soient guidés par des motivations économiques ou plus philosophiques (adhésion au principe de conservation des sols). Julien Charbonnaud du Cetiom l’exprime clairement : « Le dogmatisme n’a pas lieu d’exister dans la gestion du sol. Seul le résultat compte. » Plusieurs approches peuvent d’ailleurs être combinées pour prendre en compte la diversité d’un parcellaire ou d’un assolement, les spécificités locales et les exigences de l’espèce à implanter. Pour Jean Roger-Estrade, pro-

fesseur d’agronomie à AgroParisTech, il est impossible de trancher en faveur d’une technique plutôt que d’une autre. « Quelle que soit l’approche choisie, la variation des états obtenus est très large. Il est très difficile d’établir un bilan positif ou négatif entre labour et non-labour. En tout cas, il ne faut pas les opposer. » Le sujet n’en est pas moins crucial. « Parmi toutes les techniques culturales, le travail du sol a un statut particulier : il agit sur l’ensemble des composantes du profil cultural (physiques, chimiques et ●●●

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GRAND ANGLE Les enjeux de saison

Les tassements profonds longtemps négligés La qualité d’un sol, déterminée par sa porosité structurale, varie en permanence sous l’effet du climat, de la faune, des racines et des interventions de l’agriculteur. Les pratiques culturales ou la circulation d’engins influent directement sur celle-ci, la succession des cultures moins. Les passages d’engins peuvent abîmer la structure du sol (compaction, tassement) et diminuer sa porosité structurale, tout comme le climat qui entraîne parfois des phénomènes de prise en masse (battance). Le travail du sol et les agents naturels (fissuration via l’alternance gel-dégel ou humectation-dessication, action mécanique de la faune du sol par son activité fouisseuse) augmentent quant à eux la porosité du sol et améliorent sa structure. Celle-ci est donc directement liée à la manière de travailler ou non la parcelle.

© TERRE-NET MÉDIA

Une analyse de l’état de la structure à un instant t revient à faire le bilan entre les actions positives et négatives sur la porosité

Certains sols nécessitent un passage de strip-till à l’automne avant reprise et semis au printemps.

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Attention au risque de tassement profond

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Pression au sol : 107 kPa

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●●● biologiques), de manière directe et indirecte (via la structure), donc fait évoluer l’état de la parcelle cultivée avec des conséquences sur la production végétale et l’environnement. Et ce, alors que les propriétés qui découlent de la structure du sol déterminent non seulement les conditions de développement des cultures (germination, levée, croissance et fonctionnement des racines) mais aussi d’application des techniques culturales (portance, efficacité de l’action des outils…) et une part importante de l’impact des systèmes de culture sur l’environnement (pollutions, érosion, maintien de l’activité biologique, de la biodiversité). » La boucle est bouclée.

Pression au sol : 109

Avec une charge doublée, la contrainte est la même en surface, mais est plus élevée en profondeur.

structurale. « Les expériences le montrent. Quel que soit le système, labour ou nonlabour, le bilan peut être très positif ou très négatif, précise Jean Roger-Estrade. Les conditions d’intervention sont déterminantes dans l’évolution de la structure, plus que le type de travail du sol. » En revanche, la structure du sol se régénère plus ou moins rapidement selon la technique. « La régénération est plus lente en non-labour, d’où la nécessité de ne recourir à cette pratique que lorsque l’état structural s’y prête et d’éviter ensuite les tassements. » Autrement dit, le retour à la normale à partir d’un état dégradé est plus long en nonlabour. Le point majeur reste qu’il n’y a pas de lien direct entre le type de travail du sol et la qualité de sa structure. Jean Roger-Estrade insiste sur les risques de tassement, en particulier les phénomènes profonds, négligés durant de nombreuses années, surtout en non-labour. « Les problèmes de compaction doivent revenir au cœur des préoccupations. » L’enjeu, derrière : pouvoir évaluer l’état d’un sol à un moment précis et prévoir les conséquences d’une action sur sa structure. « L’impact des pneumatiques par exemple est connu. Pour une même charge sur l’essieu, la pression au sol est moindre avec des pneus larges. »

Avec des contraintes faibles (inférieures à 4 t par roue), les tassements sévères peuvent être évités. Par contre, les tassements profonds ont été fortement sousestimés. « Avec des charges lourdes sur essieux, la contrainte est identique en surface mais plus élevée en profondeur. D’où des tassements dans les horizons profonds contre lesquels la fissuration et la régénération naturelle ne pourront rien. » La prévention est le seul recours. Plus globalement, l’entretien d’un état physique favorable nécessite d’abord de limiter les causes de dégradation, ce qui ne concerne

Labour = désherbage Le labour est considéré comme le moyen le plus efficace pour enfouir les semences et les plantules d’adventices. S’il n’est pas trop dressé, il enfouit à plus de 5 cm de profondeur 93 à 99 % des graines initialement en surface et jusqu’à 90 % à plus de 10 cm, limitant considérablement les levées dans la culture qui suit. Le labour occasionnel s’avère très intéressant comme stratégie d’épuisement progressif de certaines graminées (bromes, vulpins, ray-grass). En revanche, la création de flux de terre et le retournement accroissent le potentiel de levée des dicotylédones. A proscrire donc dans les parcelles à risque d’infestation par des géraniums.


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des périodes de trop forte humidité. La mise en place d’une culture intermédiaire permet également, en asséchant le sol, d’effectuer des travaux en conditions plus favorables. De même avec le drainage.

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pas directement le travail du sol. La diminution du tassement, particulièrement pendant la récolte, repose sur l’utilisation de pneumatiques adaptés ou sur une programmation des interventions en dehors

Importance des conditions d’intervention Les modèles de prévision du compactage à l’échelle de la parcelle cultivée, pour une large gamme de conditions au champ, offrent de nouvelles perspectives pour la gestion de l’état structural. Un outil d’aide à la décision américain, en cours d’acquisition par les chercheurs français, évalue le risque d’une intervention selon l’humidité, le type de sol, la charge des engins, les pneumatiques, les actions déjà réalisées. « Anticiper un compactage permet de choisir le meilleur moment pour intervenir. » Pour corriger ces phénomènes, les outils de régénération sont bien identifiés mais la connaissance des procédés en jeu reste très expérimentale. La macrofaune agit sur la structure du sol. En créant des galeries, les vers de terre accroissent la porosité mais attention en semis direct car,

en cas de tassement, il leur faudra deux ans pour recréer un réseau identique. Les micro-organismes participent aux processus d’agrégation du sol et à sa stabilité structurale. Le climat entre aussi en ligne de compte grâce aux variations de teneurs en eau et de températures, aux épisodes de gel-dégel. La fissuration liée à l’alternance gonflement-retrait des argiles, par exemple, est essentielle. Très souvent associé à la régénération d’états structuraux altérés, le travail du sol, comme l’a indiqué plus haut Jean Roger-Estrade, joue en fait un rôle bien plus complexe dans l’itinéraire technique, et ses conséquences sur la production végétale et l’environnement sont très importantes. « La diversité des systèmes s’explique par cette nécessité de faire face à de nombreux risques agronomiques, dont la maîtrise est rendue plus délicate par la suppression du labour, tout particulièrement lors des premières années du changement : altération de la structure après des récoltes en conditions humides, défaut de nivellement, présence de résidus en surface qui nuisent à la précision des semis et

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GRAND ANGLE Les enjeux de saison sont très intéressants concernant la qualité de levée, nettement meilleure qu’avec les autres Ttsi.

En colza, quelle que soit la méthode, il faut viser une levée rapide, un peuplement homogène, une couverture rapide du sol et une biomasse aérienne élevée en entrée d’hiver, sans élongation. Une croissance racinaire active permet au pivot d’atteindre 15 cm en novembre. Enfin, il faut empêcher les levées d’adventices difficilement contrôlables.

entraînent la prolifération de certains pathogènes, maintien ou augmentation des populations de mauvaises herbes, baisse de l’efficacité de certains herbicides… »

font le reste : semis direct, malgré l’incompatibilité du tournesol, non-labour très superficiel et superficiel, travail du sol localisé sur la ligne de semis.

A chaque technique, sa raison d’être

Dans le sud-ouest, les motivations sont d’ordre agronomique (amélioration de la qualité des sols, réduction de l’érosion) et économique (diminution du temps de travail). « Le suivi de parcelles en Ttsi (hors strip-till) a mis en évidence l’insuffisance des résultats, commente Franck Duroueix du Cetiom. Les densités à la levée, en particulier, sont irrégulières et souvent trop faibles. »

Le strip-till, lui, a été développé pour corriger les freins des Tcs et du semis direct notamment en colza et cultures de printemps. La mise en place du tournesol a également beaucoup évolué. Cette culture, comme le colza, la betterave et le maïs, est très exigeante au démarrage tant au niveau du peuplement à la levée (densité de 50 à 60.000 plantes par ha, régularité) que de la qualité d’enracinement (longueur du pivot supérieure à 1520 cm). En bonnes conditions, le taux moyen de levée ne dépasse pas 80 %. Le labour est encore pratiqué, en 2013, sur 64 % de la sole. Le non-labour profond (> 15 cm) a connu un bel essor, sur 20 % des surfaces. Les techniques très simplifiées d’implantation (Ttsi)

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A l’origine de ces observations : des défauts du lit de semence (amas de paille ou menues pailles, manque de terre fine lié à une mauvaise fermeture de la ligne), des conditions de semis limitantes (sols plastiques) et un parasitisme défavorable (limaces noires même si le printemps est sec). La qualité d’enracinement a montré une trop grande hétérogénéité. « La recherche des causes révèle des défauts de structure et un lissage de surface qui donne des pivots coudés ou fourchus. »

La qualité de la structure peut éventuellement être reléguée au second plan pour lever un facteur encore plus limitant comme le désherbage. ».

Le tournesol a besoin de travail du sol Le strip-till là encore, compromis entre semis conventionnel et direct, avec la promesse de combiner les avantages des deux, ouvre de nouveaux horizons. « Les bilans d’essais menés en 2012 et 2013

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Selon Julien Charbonnaud du Cetiom, « l’arrêt du labour est souvent motivé par la volonté d’améliorer l’implantation de certaines cultures, par exemple le colza en sol argileux, ou s’intègre dans une démarche de conservation des sols axée sur le maintien de la matière organique en surface ». Cependant, 40 à 70 % de la sole française est encore labourée.

L’enquête nationale sur la conduite du colza de 2012 confirme la tendance à la réduction du labour dans la plupart des régions de l’Hexagone. En 2012, 43 % de la sole nationale a été labourée, contre 48 % en 2010 et 54 % en 2008 et 2005. En non-labour, le sol est travaillé en profondeur dans la plupart des cas. Selon Gilles Sauzet du Cetiom, « toutes les techniques sont bonnes pour implanter du colza ». L’enjeu est de choisir la plus appropriée en fonction du type de sol. Le semis direct, par exemple, résout les problèmes d’évaporation et d’assèchement en contexte argilocalcaire, en particulier lorsque la parcelle est couverte d’un lit de paille bien répar-

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Par contre, les semis en sols argileux sont encore sujets à réflexion, ainsi que les performances du strip-till en termes de qualité de l’enracinement. La profondeur de la dent semble déterminante. La gestion des Cipan pose également question alors que l’introduction d’un couvert d’interculture, en favorisant les populations de limaces, peut dégrader la qualité des résultats obtenus en strip-till, technique qui entretient leur activité. »

L’intensité du compactage dépend beaucoup de l’humidité et des contraintes appliquées lors de l’intervention.


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GRAND ANGLE Les enjeux de saison

Le semis direct rentable à certaines conditions Gilles Sauzet prend l’exemple du Berry où, en sols profonds, travailler à plus de 15 cm de profondeur reste sécurisant alors qu’en sols superficiels, le semis direct corrige ponctuellement les soucis récurrents d’adventices. « Par ailleurs, en cas de diminution du travail du sol, le sol argileux se prêtera mieux à une intervention rapide après récolte avec, de préférence, un outil à dents fines et peu écartées. Le roulage est indispensable pour compenser une structure grossière et un rappuyage insuffisant. Il faut veiller aux remontées de pierres et à la levée de dormance des adventices. » Pour remédier à l’encombrement pailleux du lit de semences, responsable de difficultés d’enracinement une fois sur deux, il convient d’utiliser un semoir adapté, à dents, à disques ou muni de chasse-débris.

Le semis direct est possible si la qualité de la structure est satisfaisante, avec une gestion adéquate des résidus pailleux et en l’absence de limaces et de rongeurs. « La technique permet de réduire l’infestation par les adventices, d’améliorer la portance et la qualité des sols, de diminuer l’érosion et le ruissellement. Elle est source d’économies de temps. Y avoir recours implique de soigner le broyage et la répartition des pailles de la culture précédente, et de passer une herse peigne. Au moment du semis, qui doit être précoce pour assurer la levée, le semoir (adapté et équipé de chasse-débris pour éviter l’encombrement de la ligne) travaille à vitesse réduite ; ceci pour empêcher les flux de terre et la pollution de l’inter-rang avec des graines d’adventices. Un sol devient propice au semis direct si l’on gère sa structure dans la rotation en le travaillant dans les intercultures qui s’y prêtent. »

Travailler le sol, c’est trouver des compromis Mais la technique exige plusieurs années de préparation. Et la pérenniser peut s’avérer compliqué quand certaines cultures de la rotation préfèrent des lits de semence affinés et réchauffés. « Le choix du procédé de travail du sol se fait à l’échelle du système selon les cultures, les intercultures et la possibilité ou non de travailler la struc-

Dans cette parcelle en semis direct, le colza est associé à des lentilles, du fénugrec et de la gesse.

ture à tel ou tel moment. » En pratique, travailler le sol, c’est trouver des compromis, évaluer et hiérarchiser les facteurs limitants, agir en fonction des séquences climatiques et enfin adapter les techniques à la succession des cultures et à l’interculture. « Le travail profond convient bien à certaines espèces, comme le tournesol et le pois. Mieux vaut privilégier le travail du sol dans les intercultures longues (blé-orge, céréale-tournesol) et le limiter dans les courtes (orge de printemps-colza, tournesol-blé). Certaines rotations (colzablé) favorisent les levées d’adventices et donc leur destruction, d’autres non (orgecolza). Partant de ces constats, il paraît opportun d’alterner autant que possible les méthodes d’implantation en fonction du contexte pédologique (sols argileux ou non) et de la pression des bio-agresseurs (adventices, mulots). » ● Sources : L’agronomie aujourd’hui, T. Doré, M. Le Bail, P. Martin, B. Ney, J. Roger-Estrade, coord., éditions Quae, 2006. Choisir ses outils de travail du sol, éditions Arvalis-Institut du végétal, 2010.

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« En sols limoneux et sableux, une intervention profonde, en l’occurrence une fissuration, se révèle généralement nécessaire après la récolte du précédent. Un roulage, ainsi qu’un travail d’affinage avant ou pendant le semis, complèteront l’opération. Attention au roulage sur un sol soufflé et à l’utilisation de la herse rotative, ennemi n°1 du colza car elle peut compacter en surface lors de la reprise

de labour ou au semis. Les amas pailleux et une éventuelle levée de dormance des adventices sont également à surveiller. »

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tie. Il aide à la gestion des adventices en atténuant, par l’absence de flux de terre, le risque de levée des dicotylédones de type géraniums, gaillets, crucifères sauvages.

La variabilité spatiale de la porosité structurale, souvent importante au sein du profil cultural, dépend de la variabilité spatiale des contraintes appliquées.

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Préparation du lit de semence Objectif : levée rapide et homogène de la culture, bon enracinement

- humidité et température  pourrissement, défaut et ralentissement de la levée ; - présence de mottes et de débris végétaux dans la raie  détériore le contact solgraine ; - croûte de battance, mottes  obstacles à la levée ; - zones de compaction  obstacles à la colonisation par les racines, au développement du pivot, du tubercule, asphyxie racinaire.

La structure du sol sera donc jugée selon trois critères : - les compactions qui limitent l’exploration du sol par les racines ou l’infiltration de l’eau ;

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- les semelles ou les ruptures entre les horizons du sol qui ralentissent ou stoppent la progression des racines ou l’infiltration de l’eau ;

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- les vides centimètres, c’est-à-dire les zones creuses défavorables au bon contact sol-graine.

Le travail du sol se raisonne aussi selon les conséquences sur : - le comportement du sol : remontée de pierres, lit de semence grossier et creux, portance, sensibilité à l’érosion, à la battance ; - la protection des cultures : l’enfouissement des débris végétaux diminue le risque fusariose sur les blés de maïs, le retournement peut atténuer la pression de certaines adventices, le faux semis en limite le stock semencier, un déchaumage freine l’activité des limaces et détruit les repousses ; - les charges : réduire le travail du sol fait baisser les charges de mécanisation, de main-d’œuvre, d’herbicides en l’absence de stimulation des levées d’adventices.

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GRAND ANGLE Les enjeux de saison AVIS D’AGRI Quand les conditions s’y prêtent, le strip-till peut être combiné au semis, comme ici dans la Marne pour le colza.

« J’alterne semis direct, travail du sol et strip-till »

«C

omme l’élevage a disparu de l’exploitation depuis une trentaine d’années, pour laisser la place aux céréales, le taux de matière organique n’a cessé de baisser. Aujourd’hui, les réserves de mes sols sont épuisées et je cherche à retrouver un bon niveau de fertilité en plus de corriger les défauts de structure et de limiter les phénomènes de compaction. Déjà, je fais en sorte que mes parcelles soient couvertes le plus souvent possible. J’ai aussi modifié ma technique de travail du sol.

gestion des résidus et du salissement des parcelles. S’en est suivi une tentative de semis direct. J’ai observé à la fois une amélioration de la portance et de l’état biologique et organique de mes terres. Mais les échecs rencontrés en cultures de printemps, sensibles à la qualité de l’enracinement, la nécessité de fissurer pour pallier les reprises en masse superficielles et la maîtrise compliquée des ravageurs, ont mis fin à l’expérience. Mon sol n’était pas prêt.

« Je pense à mon sol » Très fréquent jusqu’en 2000, le labour est facile et sécurisant pour les cultures de printemps. Il favorise la minéralisation de la matière organique et donc sa dégradation. Au fil du temps, sont apparus des problèmes de portance ; la structure de surface trop fine est devenue sensible à la battance, entraînant une rupture de la porosité et finalement, une semelle de labour s’est formée. Afin de la détruire sans que la reprise des tassements ne coûte trop cher, j’ai opté pour le Paraplow avant colza. Je suis passé ensuite au Terraplow, qui travaille moins profond. La porosité a progressé, mais la reprise du lit de semences était difficile, de même que la

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économiques. Mais je pense également à mon sol. Même si le taux de matière organique ne remonte toujours pas, j’ai réussi au moins à enrayer sa baisse. Je souhaite améliorer durablement la qualité de mes sols. Et ce, à plusieurs niveaux : structural, biologique et organique. » ●

Sur le web En combinant strip-till et semis de colza, Olivier Morant « gagne en autonomie sans perdre en qualité d’implantation ». Le reportage complet sur

Depuis 2010, je teste le strip-till, plus salutaire pour les racines. Il est combiné à un semoir monograine équipé de dents chasse-débris et de disques ouvreurs. Au final, j’alterne selon la culture semis direct, strip-till et travail du sol. En dehors du matériel, j’ai introduit du trèfle violet dans ma rotation, une légumineuse aux effets extraordinaires sur la structure du sol et en termes de restitution d’azote. Je construis ma rotation sur sept ans avec sept cultures : trèfle violet, blé tendre, colza associé, tournesol, orge d’hiver et parfois maïs et pois de printemps. Mes motivations sont d’abord

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RENAULT Temis 610 RZ

Le nouveau site matériel d’occasion de La France Agricole et de Terre-net

N O U V E L L E G É N É R AT I O N

2012 - 600h - 180cv

Percé

Terre-net

2001 - 5365h - 110cv

42

CLAAS Lexion 540

2007 - 620h - 6,60m VARIO II

N. HOLLAND T 6070 ARC 2008 - 2310h - 140cv

DEUTZ-FAHR M 650 Profiline

2010 - 2226h - 190cv

CLAAS Axion 820 CEBIS 2010 - 2805h - 185cv

N. HOLLAND TM 155 PC

J.DEERE 6820 AQ TLS

J.DEERE W660I - 4RM

J.DEERE CTS 9780 HM

2003 - 4305h - 155cv

2003 - 4321h - 135cv

200 - 1536h - 6,70m

2007 - 985h - 7,50m

CASE-IH 7088 GUID GPS

CASE-IH Puma 8010 AFX

2010 - 1053h - 7,32m Vari

2008 - 976h - 7,32m Vari

CLAAS Lexion 410 EVO 2003 - 2230h - 4,50m

N.HOLLAND CR 9060 SL 2008 - 1340h - 6,10m Vari

N.HOLLAND CX 860 SL 2006 - 1520h - 7,32m


www.goichon.com

Centre Occasions Deux Sèvres ZA Le Poirier - 79200 LE TALLUD Tél. : 05 49 64 91 31 - Fax : 05 49 69 13 99 Responsable occasion Port. : 06 08 57 22 36

PORTES OUVERTES 6,7,8 novembre 2014 : 1 rue de Boisseau - 79200 LE TALLUD 14 novembre 2014 : 9 route de la Mothe - 79500 SAINT MARTIN LES MELLE 21 novembre 2014 : ZEI Bois Roux - 79300 SAINT AUBIN DU PLAIN

Broyeur VICON GM 280 2010

CAT TH 330 B 2005 – 5700h - 126cv Multi-benne 2,40 m

CAT TH 337 2012 – 2900h - 126cv Agrip - Suspension IBS 150l/mn

Cover crop RJH2 2012 - 36 disques - 3,60 m

DEUTZ K120 2007 – 3300h - 120cv Tripleur - Rel. AV

JD 5820 2009 – 3200h – 88cv PQ+ - Clim.

JD 6130 2008 – 7400h - 85cv PQ+ - Clim. Chargeur Q55

JD 6210 1998 – 7768h – 95CV PQ+ - Chargeur 631

JD 6420 TLS 2004 – 6200h - 110cv PQ+ - Clim.

JD 6530 2008 – 2730h – 120cv PQ+ - Clim.

JD 6930 TLS 2008 – 4500h - 155cv PQ+ - Clim.

JD 7215 R 2012 – 482h - 215cv Auto Power

JD 2066 1995 3500h Broyeur - Coupe 5,50 m

KUHN FC 330GL 2006 –Fléaux

KONGSKILDE RK 300 3m - PF 540 tmn

CLAAS Lexion 410 2001- 2700hb - 211cv Clim. - Coupe 4,50m

R.Baller 592 Hiflow 2006 – Baltrack - Lub. Auto Filet/Ficelle

RENAULT Ares 556RZ 2003 – 7442h – 92cv Quadri shift Charg. Prestige 100

VALTRA 6650 2001 – 7823h - 115cv Tripleur - Clim.

JD 6620 2005 – 2640h -PQ+

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GOICHON

centreoccasion@goichon.fr

43


FENDT 724 SCR PROFI 2013 - 756 H - Circuit air Pont susp. - Rel. AV 130 000 € HT

FENDT 718 SCR PROFI 2012 - 2950 H - Circuit air Cab. + pont susp. - Rel. AV 97 000 € HT

JD 7430 PREMIUM AUTOQUAD+ - 2009 4125 H - HMS - Pt susp. Rel. AV - 56 000 € HT

JD 7530 PREMIUM AUTOQUAD+ - 2008 3650 H - HMS - Pont susp. Rel. AV - 62 000 € HT

SPRACOUPE 3450 2004 -1150 L - 1300 H BV méca - 28-30m - Alu 35 000 € HT

MATROT MAESTRIA 21 4000L - 36/38m - Alu - 9T 2300 H - 210CV - GPS 90 000 € HT

SPRACOUPE 3440 1999 - 1150L - 3200 H BV méca - 24m - Alu 20 000 € HT

Percé

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Le nouveau site matériel d’occasion de La France Agricole et de Terre-net

FENDT 828 SCR PROFI 2013 - 900 H - Circuit air Cab. + pont susp. - Rel. AV 139 000 € HT

N O U V E L L E G É N É R AT I O N

FENDT 930 SCR PROFI 2013 - 500 H - Circuit air Cab. + pont susp. - Rel. AV Nous consulter

Terre-net

Le site matériel d’occasion de La France Agricole et de Terre-net

CASA AGRIPRO Siège : 80200 PERONNE Pascal DELOT Tél. : 03 22 73 33 53 Port. : 06 89 91 78 07 pascal.delot@casa-agripro.fr www.casa-agripro.fr


RD 1029 - BP 10 80480 SALEUX Contact : M. Michel Martin tél.: +33 (0)3 22 33 24 70 mmartin@gueudet.fr

CLAAS Lexion 440 EVOLUTION 2003 - 1590hm – 280cv 6m - Broyeur

CLAAS Lexion 510 2005 - 1100h - 220cv 5.40m – Broyeur

CLAAS Lexion 570C 2008 – 1300h 7.50m – Broyeur

DEUTZ-FAHR

DEUTZ-FAHR l710 - 2012 - 190cv 950h - Rel AV Prix HT : 72 500 €

Kastor 500 PA 2012 Prix HT : 17 900 €

CASE-IH Axial

HORSCH

ZETOR 85 Plus

GYRAX

SAMSON

Agrotrac 620 - 2012 300h - 163cv - Rel AV Prix HT : 45 900 €

CLAAS Lexion 650 2013 – 115h 6.60m – Vario – Broyeur

CLAAS Lexion 740 2012 – 350h 7.50m Vario – Broyeur

CLAAS Medion 340 2005 – 1900hm 5.10m – Broyeur 2366 - 1999 - 260cv 4100hm - 5m - Broyeur Prix HT : 47 500 €

LAVERDA 304 2007 – 880hm – 275cv 5.40m – Broyeur Prolonge colza

LAVERDA 517 MCS 1996 – 2200h – 170cv 4.80m – Broyeur

ROUSSEAU

4 CO 2004 - 4m Prix HT : 17 500 €

Proxima - 2012 - 542h 85cv - Chargeur Prix HT : 27 500 €

N.HOLLAND CR 9090 2013 – 600hm – 570cv 10.70m – Broyeur

GREG-BESSON SPER-B7 2012 - 8 corps Prix HT : 23 500 €

C 4700 R - 2012 4.7 - Hyd raulique Prix HT : 9 900 €

SP 15 2009 - 15t Prix HT : 20 900 €

claas.fr

Thomas DALLEMAGNE: 06.81.66.20.19 - email : thomas.dallemagne@terrea-sas.fr Nicolas GALLAND : 06.84.45.47.88 - email : nicolas.galland@terrea-sas.fr

M. FERG. 7624 2013 – 400h – Dyna 6 Cab. & Pont susp.

N. HOLL. T 7220 2012 – 2700h – Rel. AV Power Command

VALTRA T 163 2013 – 300h Cab. & Pont susp.

TECNOMA Laser 5240 2011 – 1200h – 244cv 42m – 5000l

BERTHOUD Tenor 2011 – 28m – 4300l Dp Tronic : 43-46

J. DEERE 7200 R 2012 – 700h Autopower TLS Cab. susp. – 3 DE

J. DEERE 7530 2008 – 3300h - 185cv Autopower – TLS – Rel. AV

95 000 € HT

125 000 € HT

67 000 € HT

43 000 € HT

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J. DEERE S 670 HM 2012 – 660hm – 400hb 7.60m

J. DEERE S 680 HM 2012 – 750hm – 440hb Coupe 10.70m Broyeur

J. DEERE 832 SE 2004 – 28m – 3200l Correcteur de devers

J. DEERE 6140 R 2013 – 1079h – PQ – TLS Rel. AV

J. DEERE 6230 2009 – 100cv – 2800h PQ – TLS – Chargeur 653

M. FERG. 6465 2011 – 2866h - 120cv Dyna 6 – Pont susp.

M. FERG. 6475 2007 – 4077h – 140cv Dyna 6 – Cab. & Pont susp.

80 000 € HT

Prix HT : 45 000 €

Prix HT : 40 000 €

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DEBOFFE

M. FERG. 7475 2005 – 5791h – 135cv Dyna VT – Cab. & Pont susp.

Prix HT : 38 000 €

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occasions@davidagri.fr

Tél. : 03 23 50 30 24 - Port. : 06 71 21 71 82

8870 - 1999 - 8750 H Rel. AV - Pt Super Steer 18 000 € HT

311 VARIO 2007 - 3700 H 45 000 € HT

7120 - 1996 - 9650 H Relevage AV 12 000 € HT

LEXION 580 2005 - 1050 H 7,50m - 3D

2377 EX 2007 - 650 H - 6,10m 95 000 € HT

2264 HM 1031 H - 5,50m 70 000 € HT

M44D - 2005 - 1950 H 36m - GPS 50 000 € HT

MAESTRIA 21.40 2010 - 1800 H - 36m 100 000 € HT

FORTIS 4500L - 38m - 2013 58 000 € HT

Parc de plus de 300 machines « Lanauze » 47200 MARMANDE-VIRAZEIL Contacts : François / Yannick Mail : service.occasion@tonon.fr

Possibilité de Révision, de Garantie, de Livraison

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N O U V E L L E G É N É R AT I O N

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Percé

Terre-net

100 TRACTEURS EN STOCK

FENDT 920 Favorit Vario 2001 - 5000 H

CASE MX 110 2011 - 1750 H Chargeur MX U10

CLAAS Arion 640 Cebis - 2011 2200 H - Bâtis MX

JD 7530 Premium PQ 2009 - 2650 H

JD 6130M PQ 2013 90 H

JD 6130R PQ+ 2012 700 H

JD 7280R AP 2012 - 1400 H

NH TD5040 2009 - 2400 H

MF 6490 2009 - 2100 H


TRACTEURS - MACHINES AGRICOLES - www.sarl-rault.com POILLEY . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 02 33 48 43 38 ROZ-SUR-COUESNON . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 02 99 80 23 43 LESSAY . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 02 33 45 75 48 LA CHAPELLE-CÉCELIN. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 02 33 61 04 41

Bureau : 02 22 06 00 87 Port. : 06 12 70 13 45

CLAAS

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NEW HOLLAND

CLAAS

Axion 820 Cmatic 2009 - 1400h - 193cv Rel AV

FENDT 722 2012 2100 H

FENDT 820 2010 4200 H

3625 2009 - 3300h - 70cv Chargeur

MF 6485 2007 4500 H

TC 5070 2013 - 340hm - 210cv 5m - Broyeur

MF 7465 2008 4600 H

JD 7920 H 00 2004 - 60

PERARD

VALTRA S293 2013 2400 H

JEANTIL

455 RC 2010 2.20m

EVR 21-15 2007 - 21m3 Table épandage

JOSKIN

CALVET

NH T6050 2008 3500 H

170 SL Optium 2011 - 15T Porte hydraulique

MC CORMICK MC 135 2006 4200 H

LAVERDA

M 305 SP 2008 - 275cv - 780hm Coupe 6,10m

14000 MEB 2004 - 11000L 13000L et 14000L

DP 180 Dérouleuse Pailleuse

JD 7430 2007 4900 H

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Matériels agricoles

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CASE-IH AXIAL 2388 AFS 1999 - 2299hm 6.7m - Broyeur Prix HT : 68 000 €

NEW HOLLAND CR 9080 2008 - 1235hm - 9.15m Broyeur - 9.15 VF Nous consulter

CASE-IH MXM 190 2003 - 3640h - 190cv Pont AV et cab susp. Prix HT : 39 000 €

CLAAS 557 ATZ 2006 - 6075h - Rel. AV Chargeur T12 Prix HT : 33 000 €

NEW HOLLAND TM 165 2001 - 6200h - 165cv Prix HT : 30 000 €

CLAAS Dominator 98S 2800hm - 4.50m Broyeur Prix HT : 21 000 €

NEW HOLLAND CR 9090 2013 - 437hm Broyeur - 10.70VF

NEW HOLLAND TX 64 1995 - 3316hm - 5.18m Broyeur Prix HT : 55 000 €

NEW HOLLAND TX 66 FS 2001 - 2518hm - 2005hb 6.10m + chariot Prix HT : 75 000 €

CASE-IH MX 150 2000 - 4900h Prix HT : 26 000 €

VALTRA N 123 135cv - 362h Rel. AV Prix HT : 69 000 €

MATROT Maestria 21 2011 - 1446h - 210cv 36m - 4000l Prix HT : 115 000 €

NEW HOLLAND T 7060 2007 - 5513h - 213cv Rel. AV Prix HT : 51 000 €

NEW HOLLAND T 7550 2007 - 3100h - 197cv Rel. AV - Pont & cab susp. Prix HT : 61 000 €

NEW HOLLAND CR 8080 2013 - 431hm Broyeur - 7.62VF Prix HT : 220 000 €

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10220 ONJON

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Tél. : 03 25 21 63 60 Fax : 03 25 39 93 85

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JOHN DEERE 832 2001 28m 3200L 16 000 €

CARUELLE OLYMPIA 400S 2009 28m - 4000L 34 000 €

LEMKEN RUBIN 9/400 CLAAS ARES 697 ATZ KUA - 2008 - 4m 2006 - 4000 H - 145CV Semi porté repliable Pont susp. - Clim. auto 23 000 € 41 500 €

VALTRA T202V 2009 - 1600 H 200CV Pont suspendu 71 000 €

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VALTRA T202D 2010 - 2760 H - 200CV Pont suspendu Variat. Cont. 66 000 €

PRO

LEMKEN RUBIN 9/500 KUA 2012 - 5m Semi porté repliable 26 500 €

RLT ARES 696 RZ 2004 - 3900 H - 130CV Clim. - Rel. AV 3,8T 34 000 €

VALTRA S232 2009 - 2070 H - 240CV Pont suspendu Variat. Cont. 90 000 €

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N.H. T 7.250 2012 - 523h 197cv - Rel AV Prix HT : 83 000 €

DTZ-FAHR 6090H Balance - 2011 - 300hm 316cv - 5.40m - Broyeur Prix HT : 115 000 €

FENDT 512 C 1995 - 11960h 125cv Prix HT : 19 500 €

SAME 265

N.H. T 5.115

Diamond - 2007 3397h - 277cv - Rel AV Prix HT : 40 000 €

2013 - 340h 115cv Prix HT : 45 000 €

N.H.TX 68

CASE-IH CX 80

1996 - 3589hm 300cv - 6.1m - Broyeur Prix HT : 50 000 €

FENDT 818

Vario TMS - 2005 6400h - 185cv - Rel AV Prix HT : 52 000 €

2000 - 6491h - 80cv Chargeur Prix HT : 21 000 €

CASE-IH 2388 1999 - 2552hm - 6.10 m Broyeur

LAVERDA M 306 2006 - 2400hm – 305cv 6.60m – Broyeur

NEW HOLLAND CX 840 2004 – 1450h – 300cv 6.09m – VF

NEW HOLLAND L 523 MCS 2001 – 2700hm – 230cv 4.80m – Broyeur

NEW HOLLAND TC 5070 2009 – 831hm - 207cv 5.18m – Broyeur

NEW HOLLAND TF 76 1998 – 4900hm – 6.09m Broyeur

NEW HOLLAND TF 78 1996 – 4400hm – 330cv 6.09m – Broyeur

NEW HOLLAND TX 68 2004 - 2033h - 300cv - 7.32m

NEW HOLLAND BB 9080 2012 90x120

J.D 6140 R

IT4 AP - 2013 - 1200h 140cv - Rel AV Prix HT : 75 000 €

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SUREAU AGRICULTURE Marc Sureau ZI Route de sauvigny le bois 89202 Avallon Tél:03 86 34 18 35 Fax:03.86.31.64.70 marcsureau@orange.fr

LA MOTOCULTURE DE L’OISE 265 rue de Clermont 60000 BEAUVAIS Contact : Benoit HOREN Tél. : 03 44 10 35 37 Fax : 03 44 05 24 33 Port. : 06 84 58 17 09

CLAAS CELTIS 456RX CLAAS ARES 657ATZ 2007 - 8080 H - Bâti charg. 2007 - 6525 H - Rel. AV CLAAS FL 20 - 19 000 € HT Pont susp. - 34 000 € HT

CLAAS AXION 820CIS - 2010 4037 H - Rel. AV - Pont susp. Freins pneum. - 52 000 € HT

CLAAS AXION 840CIS RENAULT ARES 735RZ RENAULT ARES 816RZ 2008 - 4837 H - Rel. AV 2001 - 7830 H - Relevage AV 2004 - 5603 H - Relevage AV Pt susp. - PdF - 58 000 € HT 23 000 € HT 27 000 € HT

DEUTZ-FAHR M 410 - 2012 FENDT 816 - 2004 661 H - Relev. AV - Pont 5748 H - Rel. AV - Pont suspendu - 50 000 € HT suspendu - 39 000 € HT

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JOHN DEERE 6520 - 2002 8587 H - Pont suspendu Chargeur JD - 27 000 € HT

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ARGUS La cote tracteur

Massey Ferguson 8280 PAR MATTHIEU FREULON // mfreulon@terre-net-media.fr

© MASSEY FERGUSON // TERRE-NET MÉDIA

Marque : Massey Ferguson Modèle : 8280 Powershift Plus (version 2001) Puissance annoncée (ch) : 260 – Din Moteur : 6 cylindres Sisu Valmet (Stage I/Tier 1) Cylindrée (l) : 8,45 Boîte de vitesses : Powershift Gima 18 AV/8 AR (36 AV/16 AR en option) Couple maxi (Nm) : 1.137 à 1.400 tr/min Effort de relevage annoncé (t) : 11 PV 4RM (t) : 9,58

Avis utilisateurs et réseau de distribution

Une traction record

Tracteur lourd et puissant, idéal pour la traction. Série fiable dans son ensemble. Moteur coupleux dès les bas régimes. Prise en main facile.

L

e Massey Ferguson 8280 est le modèle le plus puissant de la série 8200, lancée en 1998 en remplacement des 8100. Les MF 8200 sont réputés pour leur fiabilité (contrairement à la génération précédente) et leur moteur 6 cylindres de 8,45 l, à la fois puissant et coupleux dès les bas régimes. Avec un poids à vide de 9,5 t, ce tracteur est adapté à la traction et aux travaux lourds.

La série 8200 est dotée d’une transmission Powershift (18/8), ou Powershift Plus avec passage des rapports automatisé (du 13e au 18e), et d’un circuit hydraulique Load Sensing de 110 l/min. A noter, quelques changements en 2002 avec l’arrivée des 8200 Xtra : une motorisation conforme aux normes antipollution Stage II (Tier 2), une puissance qui grimpe à 288 ch et un couple qui atteint 1.280 Nm. La même année en mars, ce tracteur réalise le record du monde de labour : plus de 251 ha travaillés en 24 h avec une charrue portée 4 corps à l’avant et une semi-portée 13 corps à l’arrière (cf. photo principale).

Confort sur route (sans le pont avant suspendu). Consommation. Rayon de braquage. Modèle difficile à trouver.

Notation Fiabilité : Finition : Budget : Cote à la revente :

Cote moyenne des Massey Ferguson 8280 30.000 €

Deux ans plus tard, le MF 8280 laisse la place au MF 8480 Dyna-VT. Ce dernier est équipé d’une transmission à variation continue et d’un moteur Stage IIIa (Tier 3).

28.000 €

27.430 € 26.170 € 25.080 €

26.000 €

24.840 € 24.070 €

24.000 €

Unités commercialisées en France entre 2000 et 2005 : 1.600. Options les plus vendues : Datatronic 2, pont avant suspendu et, à partir de 2001, le joystick Sms. Rappels recensés : MF 8210 et MF 8220 produits avant 2002 (durites d’admission d’air).

22.000 € 20.000 €

2003

2002

2001

2000

Années d’immatriculation

*Cote établie pour un tracteur en équipement standard et une utilisation moyenne annuelle de 500 h.

Retrouvez ce modèle sur Terre-net-occasions.fr

Pour accéder aux détails des annonces, utilisez le numéro de référence (ex. : N° 200198)

N° 615853

N° 637312

N° 608268

N° 395798

Massey Ferguson 8270 2003 – 260 ch – 11.576 h Prix HT : 18.900 €.

Massey Ferguson 8260 2000 – 220 ch – 10.012 h Prix HT : 23.800 €.

Massey Ferguson 8250 1999 – 185 ch – 9.800 h Prix HT : 17.000 €.

Massey Ferguson 8240 2001 – 170 ch – 5.300 h Prix HT : 24.000 €.

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Terre-net Magazine I Novembre 2014

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