Terre-net Magazine n°42 Janvier 2015

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sommaire Points de vue [Édito]

4 Le bon sens en question

« J’ajuste le niveau de protection de mes blés à ce qu’ils me rapportent »

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© TERRE-NET MÉDIA

Statut juridique de l’animal : une réflexion raisonnable et durable s’impose

[Tri angles]

6 Réseaux sociaux (5e partie) : les premiers pas [Terre’momètre]

8 Elections Msa 2015 : insatisfaits, les agriculteurs iront pourtant voter

9 Paroles de lecteurs [Syndic’arène]

10 Circuits courts : une nouvelle dynamique pour regagner de la valeur ajoutée [Impact]

12 Tribune de Carole Hernandez Zakine, Saf agr’iDées : « Statut juridique de l’animal : une réflexion raisonnable et durable s’impose » [Champ planet’terre]

14 Les circuits courts en vogue sur les cinq continents

Paillage automatique : la fin d’une corvée

© TERRE-NET MÉDIA

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Stratégies

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[Inflexion]

Friches agricoles : donnez un toit aux busards contre des campagnols [En avant marge]

Prix des engrais : « Le marché français est de plus en plus perméable » Marchés pétroliers : comment expliquer la baisse du prix du baril [Performance production]

Micro-irrigation : « Efficience améliorée, temps gagné et image redorée »

Machinisme

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[Pleins phares]

Paillage automatique : la fin d’une corvée Essai du tracteur Case IH Magnum 380 : la vie est une question de priorité Brèves, textos

Grand angle

30 Rouille jaune : tenez-vous prêt

En couverture

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Rouille jaune : tenez-vous prêt

© FOTOLIA, TERRE-NET MÉDIA // CRÉATION TERRE-NET MÉDIA

Cahier d’occasions

37 38 48 50 51

[Terre-net Occasions]

La sélection professionnelle agricole Top affaires spécial "tracteurs" Les annonces des agriculteurs [Argus]

Case IH Cvx 150 [Marques page]

Terre-net Média : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Janvier 2015

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La rédaction

Les lecteurs

Le bon sens en question

« J’ajuste le niveau de protection de mes blés à ce qu’ils me rapportent »

R

églementation, déclarations, volatilité des cours, financiarisation des marchés, investissements étrangers, mondialisation des échanges, aléas des revenus… Connectivité, modulation des apports, phénotypage, imagerie satellite, semences sexées, goutteà-goutte, phéromones… L’agriculture avance, les raiMathilde Carpentier, sonnements se compliquent. Il faut calculer ses coûts, rédactrice en chef de Terre-net Magazine. prévoir l’évolution des prix, établir des plans d’investissement. Trouver des débouchés, respecter les règles agronomiques, le bienêtre animal. Produire de l’énergie, réduire les effluents, limiter l’impact sur l’environnement. Rester compétitif, manager, faire attention à sa santé… J’aime l’agriculture, entre autres, parce qu’elle englobe une multitude de disciplines. Tout le monde se sent concerné, a une opinion, mais souvent forgée par ce qui est montré à la télévision ou relayé dans les journaux. Une fois confrontées à la réalité, ces mêmes personnes s’étonnent. Un locataire de gîte rural arrive pendant de la traite et s’exclame : « Quelle chance ! » Deux fois par jour, 365 jours par an, quelle chance en effet. Un autre, en juin : « Il n’y a plus de colza dans les champs ?! » Si, les fleurs ont juste disparu pour laisser place aux fruits. Ou la voisine qui réclame : « Il faudrait déplacer l’entrée du pré, j’ai trop de mouches dans mon salon. » Comment est-il possible qu’à ce niveau de méconnaissance, autant de critiques fusent ? L’agriculteur, tout homme qu’il est, n’est pas infaillible, s’agissant de ses choix techniques ou économiques. La profession, dans son ensemble, a tendance à entretenir une certaine distance. Ainsi, la société continue d’avoir une image décalée de l’agriculture, ce qui alimente l’incompréhension et peut susciter des réactions hostiles. Par exemple, les fêtes de la moisson, ne montrent-elles pas, partout, les pratiques d’antan ? Alors qu’avec une perception plus fine de la complexité du métier d’agriculteur, n’importe qui veillerait d’abord à venir voir, écouter et questionner avant d’affirmer sans savoir. Le dialogue, le rapprochement des populations, une prise de conscience, permettraient sans doute de meilleures décisions de part et d’autres pour une évolution dans le bon sens (commun). ●

Julien Bournaison

© JULIEN BOURNAISON

© TERRE-NET MÉDIA

EDITORIAUX

Polyculteur à Livry-Louvercy (Marne).

E

n 2014, j’obtiens de bons rendements en blé, 10 t/ha. Le PS est satisfaisant et le taux de protéines bien au-dessus de 11 %. Mais je n’échappe pas à la dégradation des temps de chute de Hagberg. Ils s’échelonnent de 120 à 250 sec, avec une moyenne à 180 sec. Les réfactions appliquées par Acolyance, ma coopérative, égales à 10 €/t en moyenne, vont entamer mon prix de vente. Je gère moi-même la commercialisation de ma récolte. J’ai commencé à vendre mon blé 2014 en février 2013 sur le marché à terme, et j’ai déjà engagé une partie de la récolte 2016. Je fixe mon prix objectif d’abord en fonction de mon coût de production que j’estime à 140 €/t. Fin décembre, j’en suis à 70 % de ma récolte vendue à 170 €/t en moyenne. Depuis 2009 que je pratique, j’arrive toujours à me positionner au-dessus du prix moyen de la coopérative. Je stocke l’intégralité de ma récolte, ce qui me permet de profiter des primes d’expédition directes, comprises entre 5 et 9 €/t de blé. Cela m’apporte en plus une importante flexibilité à la moisson, plutôt que de dépendre des horaires d’ouverture des silos et de livrer en pleine affluence, même si je dois veiller à récolter au taux d’humidité imposé par les contrats. Concernant les prix, j’ai vendu mon blé en 2013 à 190 €/t. En 2014, compte tenu des réfactions, je suis plutôt à 160 €/t. Je perds ainsi 120 €/ha de marge brute au niveau de la Sau globale et 300 €/ha sur la seule culture du blé. Je ne ferai pas d’ajustement au niveau des achats de matériels. Je poursuis le plan d’investissement comme il a été défini sur plusieurs années. Par contre, je vais serrer les boulons sur les autres postes : engrais, entretien, phytos… Pour la protection fongicide, l’investissement dépend du prix du blé. L’année dernière, je comptais 70 €/ha pour trois passages. Cette année, je descends à 55-60 €/ha en choisissant des produits meilleur marché pour le premier traitement. J’ai aussi semé des variétés plus résistantes aux maladies pour, si possible, économiser une intervention et ainsi alléger la facture. ●

Pratique

Terre-net Magazine en ligne Vous pouvez retrouver Terre-net Magazine sur internet, avec des liens directs vers des infos complémentaires, des témoignages, des machines en action… Rendez-vous sur

www.terre-net.fr/magazine

Vous voulez réagir ? Participer à l’édito agriculteur ? Contactez-nous par mail à redaction@terre-net.fr

Terre-net Média L'agriculture d'aujourd'hui

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Jean-Marie SAVALLE, Directeur de la publication. Gérard JULIEN, Directeur Général NGPA, Directeur Terre-net Média. Pierre BOITEAU, Directeur des rédactions. Xavier DUFAY, Directeur technique. REDACTION – redaction@terre-net.fr Rédactrice en chef : Mathilde CARPENTIER. Adjoints : Frédéric HENIN, Pierre CRIADO. Politique agricole, économie, gestion, société : Frédéric HENIN, chef de rubrique, Arnaud CARPON. Productions végétales : Mathilde CARPENTIER, chef de rubrique. Productions animales : Robin VERGONJEANNE. Machinisme, agroéquipements Pierre CRIADO, chef de rubrique, Matthieu FREULON.

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Cours & Marchés, analyses prospectives : Frédéric HENIN. Secrétariat de rédaction : Céline CLEMENT, Amélie BACHELET. PUBLICITÉ – regieagricole@terre-net.fr Direction commerciale : Christophe CASANOVA - Guillaume MORO. Chefs de publicité : Jonathan HAVART, Benjamin LESOBRE, Damien ROY. Chargée de mise en place : Angélique GOUCHET. PETITES ANNONCES – annonces@terre-net.fr Direction commerciale : Denis BOST. Chargés d’affaires : Julien TOUS, Julien STROZYK, Lucia BEDOYA ROMERO, Damien ROY, Jean-Claude BARBOTIN. Marketing : Benoît EGON BASES DE DONNÉES & MARKETING DIRECT – infohyltel@hyltel.fr Hyltel Groupe ISAGRI Direction : Mickael MENAGER. Direction commerciale : Christophe SEMONT. Chargés d’affaires : Gaëlle FOUCART, Marine LOUVEL, Mathieu DESMEDT, Solène DOMEON, Damien ROY. Responsable de la base : Grégory JAMAIN. Gestion technique de la base : Anthony RENAULT, Marc LE SCOEZEC, Hakim SIAD, Alexandra TIGEOT, Annie BOULMER, Martine PERRUSSEL.

Terre-net Magazine I Janvier 2015

INFOGRAPHIE, FABRICATION – Infographie@terre-net.fr Direction artistique : Nicolas LEFRANC. Responsable maquettiste : MAGALI BOSSARD. Studio création : Mathilde GRIFFOIN, Julien KLEBER, Cédric FINSAC. Responsable fabrication : Vincent TROPAMER. ABONNEMENT-SYNDICATION – abonnement@terre-net.fr Direction commerciale : Laurent GARREZ. Marketing marché : Amandine BANNERY. Chargées des abonnements : Angélique LEFEVRE, Angélique GUILBERT. Services aux abonnés : Lysiane ANDRIEU. SERVICES GÉNÉRAUX, JURIDIQUE & FINANCIER Directeur administratif & financier Jean-Marc STAUFFER. Juriste : Nathalie GOUVERNET. Imprimé par Imprimerie LEONCE DEPREZ ZI "Le Moulin" 62620 RUITZ

N°42 - Janvier 2015. Tirage : 105000 / ISSN 2112-6690. Crédits photos de la couverture : Fotolia, Terre-net Média. Soucieux de la préservation de l’environnement, la société Terre-net Média sélectionne des fournisseurs engagés dans une démarche environnementale. Ce magazine est imprimé sur du papier certifié PEFC issu de forêts gérées durablement. Les encres utilisées sont végétales. Tous les produits qui ont servi à la réalisation de ce magazine ont été recyclés ou retraités conformément à la certification IMPRIM’VERT. Encarts. Ce numéro comprend 3 encarts nationaux : SULKY, DURAPLAS et EDITECH déposés sur la 4 e de couverture. Il comprend également un encart ciblé CER NORD.

Éthique1 Annonceurs & Agences Remise des certificats d'envois postaux

Éthique2 Lecteurs Pas de publi-information dissimulée


UN ENTRETIEN CERTIFIE ? VOUS N’ETES PAS LE SEUL…

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TRI ANGLES Des prises de vue, notre point de vue

Réseaux sociaux (5e partie)

Les premiers pas Ultime volet de cette série d’articles d’initiation aux réseaux sociaux : publier ses messages. PAR PIERRE BOITEAU // pboiteau@terre-net-media.fr

Commencer à poster et échanger

P RIE ALÉ ©V

ublier des contenus sur les réseaux sociaux n’a d’utilité que si quelqu’un vous lit ! Il faut avoir des contacts(1), mais il faut aussi les intéresser. Et répondre quand on vous sollicite. A qui souhaitez-vous vous adresser ? Pour quoi faire(2) ? Communiquer sur quel sujet ? Soyez naturel, en étant vous-même, mais demandez-vous ce que recherchent vos contacts : infos pratiques, ou drôles, discussions entre amis, bons plans, photos, témoignages sur votre profession, réductions sur vos produits ? Et restez fidèles à vos objectifs. Vos messages n’en seront que mieux lus. Donnez-vous une

IMB , ERT E TUR CAP ER

ITT

TW

"ligne à tenir", un style : vous pouvez vous positionner comme référent de quelque chose (si vous voulez qu’on vous "suive", qu’on prenne votre avis), par exemple d’une technique culturale ou d’élevage (comme #semisdirect sur Twitter), parler de votre métier d’agriculteur, de l’actualité, etc. Vos "suiveurs" (ou "followers" dans le langage consacré) apprécieront vos conseils, votre expérience, vos opinions, vos connaissances dans tel ou tel domaine, votre sincérité… Et votre humour bien sûr ! ● (1) "Réseaux sociaux : et hop, on s’inscrit !", Terre-net Magazine n°41. (2) "Réseaux sociaux : avant d’y aller", Terre-net Magazine n°40.

Une réaction ? Une question ? Retrouvez-moi sur les réseaux sociaux Suivez Pierre Boiteau sur Facebook : http://www.facebook.com/pierre.boiteauterrenetmedia, Twitter : @PBTerrenetMedia, Google+ : http://www.google.com/+PierreBoiteauTerrenetMédia/

P

our être visible, publiez régulièrement, aux horaires qui conviennent à vos contacts, et variez les types de "posts" (messages). Intervenez avec pertinence. Multiplier les liens, messages, photos… ne sert à rien. En faire trop, ou abuser de l’autopromotion, peut produire l’effet inverse à celui désiré : on ne vous suivra plus. Choisissez qui peut voir chacune de vos publications : tout le monde, vos proches uniquement, les listes ou cercles de personnes que vous avez définis(1). Si votre but est de communiquer, privilégiez le mode public pour que vos posts puissent

être vus par le plus grand nombre, et soient même parfois repris par des médias. Qui dit échanges dit discussions et écoute : n’hésitez pas à partager les infos de vos contacts, à répondre à leurs messages… Bref, intéressez-vous sincèrement à vos interlocuteurs et ils s’intéresseront à vous, tout naturellement. Pas de secret, vous devrez y consacrer du temps et de l’énergie. Donc fixez-vous des plages horaires et respectez-les. Il est facile de se laisser capter par une photo originale ou une vidéo sympa puis une autre et une autre et… Mince, j’ai perdu une heure ! ●

© FOTOLIA

Quelques règles de base

« Blindez-vous ! »

S

LIA OTO ©F

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’exprimer, c’est aussi parler de soi, s’engager, s’exposer. Ne prenez pas tout au pied de la lettre en cas de succès ("good buzz") comme de flop ("bad buzz"), voire d’attaques verbales. « Blindez-vous ! » Pensez aussi à tous ceux qui vous lisent sans se manifester. Gardez en tête : la majorité des gens n’aiment pas ce mode de communication. En 2014, 70 % des utilisateurs vont tous les jours sur les réseaux sociaux, selon Médiamétrie. Mais plusieurs études indiquent qu’environ 9 personnes sur 10 ne

font que lire les messages ; seule 1 sur 10 participe... 1 % régulièrement ! Donc ne désespérez pas : interagissez avec ceux qui sont actifs. Et profitez de votre présence sur les réseaux pour faire de la veille sur les thèmes qui vous intéressent. Dernière recommandation : évaluez vos résultats. Faites le point régulièrement sur ce que vous apportent les réseaux sociaux et sur vos objectifs. C’est le meilleur moyen de rester maître du jeu, sans vous laisser dévorer par ces outils. Ils sont à votre service, pas l’inverse ! ●



TERRE'MOMÈTRE

La température du monde agricole

Elections Msa 2015

Insatisfaits, les agriculteurs iront pourtant voter

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n majorité mécontents des services et prestations de la Mutualité sociale agricole, les agriculteurs voteront pourtant massivement aux prochaines élections de leurs 25.000 délégués cantonaux, qui se déroulent du 12 au 27 janvier 2015. Tels sont les principaux enseignements du Baromètre agricole Terre-net Bva(1). Seuls 28 % des exploitants sont satisfaits du niveau de remboursements et de la qualité de services comparés aux cotisations versées. Ils ne sont que 4 % à être très satisfaits. Pire, de nombreux producteurs seraient prêts à renoncer au régime spécial agricole de la sécurité sociale. 42 % d’entre eux préfèreraient être affiliés au régime général et seulement un tiers affichent leur attachement à la Msa. Néanmoins, lorsqu’on leur demande de choisir l’un ou l’autre, un quart des personnes interrogées restent indécises et ne se prononcent pas.

Scrutin 2.0

© INFOGRAPHIES TERRE-NET MÉDIA

Malgré ces mauvaises appréciations, le taux de participation des agriculteurs au scrutin devrait être bon, de l’ordre de 65 %. Un chiffre nettement supérieur au taux global qui, avec le vote de tous les bénéficiaires de la Msa (salariés, retraités, etc.), avoisinerait plutôt les 40 %. C’est en tout cas le souhait des responsables nationaux de la Msa, son président sortant Gérard Pelhate en tête. Grâce à la possibilité pour la première fois de voter par internet, cet objectif sera plus facile à atteindre qu’en 2010, où 38,8 % des électeurs uniquement s’étaient mobilisés. ● (1) Enquête réalisée du 24 septembre au 6 octobre 2014 par internet auprès de 480 agriculteurs professionnels connectés, âgés de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : région et orientation principale de l’exploitation (grandes cultures/polyculture-élevage/autres : viticulturearboriculture-maraîchage). Source : Rga 2010.

Sur le web D’autres sondages, des témoignages d’élus, des infos pratiques et bien sûr les résultats du scrutin à suivre sur www.terre-net.fr

Source : Baromètre agricole Terre-net Bva(1)

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AGRICULTEURS – VITICULTEURS

OPINIONS

TERRE'MOMÈTRE

Paroles de lecteurs Extraits des commentaires d’articles et des discussions sur les forums de Terre-net.fr et Web-agri.fr

La communication, la clé de la réussite Eric de Pommereau : « II est essentiel de communiquer dans ces entreprises que sont les exploitations agricoles, d’autant que les responsabilités sont importantes et partagées par l’ensemble de l’équipe. Les conditions de travail sont souvent difficiles et la confiance est un facteur de réussite. Le bon sens agricole, bien connu, est une règle d’or, qui doit être valorisée. » Source : commentaire de l’article "Olivier Claux, gérant de MG Consultants – Plus difficile de manager dans une exploitation que dans une grande entreprise", publié sur Terre-net.fr.

« Pas besoin de loi, seulement de bon sens paysan » Eleveur : « Tout éleveur, qui se respecte, respecte ses bêtes. Le bien-être des animaux permet qu’ils soient en bonne santé et se développent bien. Je suis toujours très vigilant lors de la mise bas de mes vaches, notamment vis-à-vis des conditions d’hygiène et de confort. Pas besoin de loi, seulement de bon sens paysan. » Source : commentaire de l’article "Statut et bien-être animal – La Fnsea en campagne contre la désinformation des anti-élevage", paru sur Web-agri.fr.

« Ne laissez plus rien sortir de vos fermes ! » Indispensable agriculture : « La majorité des Français se moquent complètement que des ragondins se fassent lyncher sur la place publique. Ce sont les médias qui ont décidé que c’était important. Amis agris de tout poil, si vous êtes vraiment sûrs que vous êtes indispensables, alors une seule chose à faire : ne laissez plus rien sortir de vos exploitations pendant une semaine ! Ce sera largement suffisant pour faire comprendre à tous votre rôle central. Sinon, vous continuerez à n’être qu’un petit écrou de cette grande machine que votre sueur et vos risques financiers alimentent. Ceux qui vous amènent au casse-pipe sont bien au chaud. » Source : commentaire de l’article "Manifestation à Nantes – Des agriculteurs maltraitent des ragondins", publié sur Terre-net.fr.

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Vivez-vous d’amour et d’eau fraîche ? Hoggan : « Je n’ai pas dit que nous ne polluons pas, mais que nous ne sommes pas les seuls responsables. Sans traitement, les fruits et légumes n’auraient pas l’apparence qui plaît au consommateur. A l’état sauvage, ils ne ressemblent pas vraiment à ce qu’on connaît. Il ne faut pas mélanger les fermes industrielles et les petits producteurs que nous sommes. Quant au "faire moins et mieux", encore faut-il que ce soit rentable. Dans un autre monde, ce serait peut-être possible et nous le ferions avec plaisir, mais pas dans la société libérale dans laquelle nous vivons où le prix est le seul critère de choix pour bon nombre de consommateurs... Dites-moi, vivez-vous d’amour et d’eau fraîche ? » Source : commentaire de l’article "Manifestations du 5 novembre – Retour sur une journée de forte mobilisation Fnsea-JA", paru sur Web-agri.fr.

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SYNDIC'ARÈNE Le pluralisme des idées

Circuits courts

Une nouvelle dynamique pour regagner de la valeur ajoutée Des coopératives qui créent des magasins de producteurs, un guide de l’approvisionnement local des collectivités édité par le ministère de l’Agriculture… : une dynamique nouvelle semble impulsée au profit des circuits courts de commercialisation. Quelle que soit la formule retenue, l’objectif des agriculteurs est le même : maintenir la valeur ajoutée sur l’exploitation. PROPOS RECUEILLIS PAR ARNAUD CARPON // acarpon@terre-net-media.fr

André Lefranc

« Réduire la production mais transformer plus » Eleveur laitier, Manche. 180 ha, dont 60 ha de pâtures situées dans le domaine maritime. 780.000 l de lait biologique, dont 30.000 l transformés à la ferme en caramels vendus en direct.

«

A

lait, prend beaucoup de temps, mais nous conservons la valeur ajoutée dégagée. Les heures passées à transformer et à vendre sont bien mieux rémunérées que celles consacrées à la traite !

vec ma femme, nous transformons notre lait en caramels de qualité depuis 2010. Nous avons installé un laboratoire sur l’exploitation et valorisons près de 30.000 l par an. Nos "Cara-Meuh de la baie du Mont-Saint-Michel" sont commercialisés chez une vingtaine de revendeurs locaux. Cela va du simple gîte rural aux épiceries fines. Nos produits sont aussi référencés dans les deux Leclerc les plus proches, mais la grande distribution représente une très faible part de nos débouchés.

Nous envisageons donc d’augmenter le volume de lait transformé tout en réduisant notre production. La taille de notre laboratoire nous le permet. Nous gagnerons mieux notre vie avec 28 vaches au lieu de 50, en valorisant tout le lait à la ferme.

70 % de nos caramels sont vendus directement à la ferme. Nous ajustons notre politique de prix pour privilégier la vente en épiceries fines et rester indépendants vis-à-vis des Gms. Créer une marque, investir, transformer quotidiennement notre

La structuration de la filière laitière nous prive de toute lisibilité, mais également de rentabilité. Avec nos caramels, nous fixons nos prix en fonction de nos coûts de production et de la marge que nous souhaitons tirer de cette activité. » ●

Vincent Durou

« Je gagne 1.000 € de plus par bête vendue en direct » Modef Eleveur, Landes. 60 ha, 40 Blondes d’Aquitaine.

«

I

© VINCENT DUROU

l y a trois ans, j’ai prospecté auprès de mes voisins pour savoir si certains seraient prêts à acheter de la viande bovine de mon exploitation. Beaucoup ont répondu favorablement. Depuis, je vends en direct quatre ou cinq animaux par an et propose deux tailles de colis. Il faut s’inscrire par téléphone. Dès qu’il y a assez de demandes, je fais abattre la bête. Un boucher la découpe après trois semaines de maturation en chambre froide. Je récupère les morceaux sous vide en vrac, prépare les colis et appelle les clients pour qu’ils viennent chercher leur commande à la ferme.

N.B. : lire également, sur les circuits courts, Champ planet’terre p. 15.

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En commercialisant quelques bêtes en direct, je peux pallier la faiblesse des cours de la viande, donc de mon revenu. J’ai d’autant plus d’intérêt à développer ce mode de commercialisation que mes aides vont baisser de 3.000 €/an avec la nouvelle Pac. A la ferme, un animal est valorisé 1.000 € de plus qu’en circuit traditionnel. Certes, c’est énormément de travail d’appeler et de recevoir plus de 60 personnes par bête, mais pour gagner 1.000 € supplémentaires, ça vaut la peine. Entre les drives fermiers et les magasins de producteurs, les démarches collectives se multiplient. Cependant, je ne suis pas sûr que les producteurs engagés dans de tels projets s’y retrouvent. La vente directe n’est intéressante pour les agriculteurs qu’à l’échelle de l’exploitation, afin de ne générer ni charges supplémentaires ni investissements à amortir. Accueillir les clients à la ferme est aussi l’occasion de faire de la pédagogie sur notre métier. Même mes voisins les plus proches connaissent peu l’élevage ! Une ouverture vers le grand public que j’apprécie. L’année prochaine, des élèves viendront découvrir mon élevage. » ●

© ANDRÉ LEFRANC

Non syndiqué


SYNDIC'ARÈNE

Arnold Puech d’Alissac

« Les cahiers des charges des collectivités sont souvent trop contraignants » Fnsea Polyculteur-éleveur, Seine-Maritime. 100 ha dont 40 ha de cultures. 70 vaches allaitantes et des volailles vendues en direct aux boucheries, cantines de collectivités et particuliers à la ferme.

© L’UNION AGRICOLE

«

Dmes

epuis quatre ans, je valorise volailles via l’association "Local et facile" que je préside. Cette dernière regroupe environ 90 producteurs de la région rouennaise et effectue des prestations de commercialisation. Elle donne surtout la possibilité d’accéder aux marchés publics.

buffets et formules repas. Nous réalisons environ 130 réceptions par an. L’absence de structuration de l’offre n’est pas le principal frein au développement des débouchés publics pour les agriculteurs. Par contre, les cahiers des charges des collectivités sont souvent beaucoup trop contraignants pour que des producteurs puissent y répondre. J’en ai déjà vu qui mentionnaient des limites maximales d’indices de fréquence de traitement pour de la viande bovine ! C’est un critère très idéologique et surtout inutile. Avec une bonne organisation de l’approvisionnement, un repas local de qualité ne coûte pas plus cher. Nous fournissons, aux cantines de Rouen, des plats pour moins de 2 €. Le guide du ministère de l’Agriculture est une très bonne initiative. Toutes les informations, dont les agriculteurs et les collectivités ont besoin pour nouer des partenariats, sont désormais réunies dans un document unique. » ●

Grâce à son offre modulable, locale et de qualité, l’association approvisionne la cuisine centrale des cantines scolaires de Rouen. 300.000 repas par an y sont cuisinés grâce aux produits de 22 agriculteurs du secteur. Nous écoulons chaque année sur ce marché une centaine de bovins. "Local et facile" propose également, à la demande, des

Trois avis par mois Tous les syndicats sont sollicités, à tour de rôle, afin de garantir le pluralisme.

A chacun sa machine, du SUR MESURE pour tous.

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IMPACT

Votre horizon

Tribune de Carole Hernandez Zakine, Saf agr’iDées

« Statut juridique de l’animal : une réflexion raisonnable et durable s’impose » Un "animal meuble" traité "scandaleusement" comme une table. Face aux nombreux débats que suscite en ce moment le bien-être animal et aux propos ineptes des intellectuels qui s’agitent autour de cette question, le think tank Saf agr’iDées prône une réflexion globale qui tienne compte de tous les enjeux. PAR CAROLE HERNANDEZ ZAKINE, DOCTEUR EN DROIT ET RESPONSABLE TERRITOIRES ET DÉVELOPPEMENT DURABLE AU THINK TANK SAF AGR’IDÉES

© TERRE-NET MÉDIA

RUBRIQUE RÉALISÉE PAR FRÉDÉRIC HÉNIN // fhenin@terre-net-media.fr

L’animal est un être vivant sensible dans le code rural depuis 1976.

«

S

oyons précis. En droit, l’animal est considéré comme un "meuble" car il est mobile ; contrairement à un "immeuble" qui ne peut pas se déplacer, un arbre par exemple. La qualification de "meuble" n’a jamais empêché le droit de créer des régimes de protection particuliers pour les animaux, ni de décider de règles de bien-être.

L’arbre qui cache la forêt Néanmoins, cette confusion entre l’animal et la table est montée en puissance début 2014 pour aboutir à l’amendement 59, porté notamment par Jean Glavany dans un texte qui a priori n’avait aucunement pour objet de s’intéresser à cette question : il s’agit d’un projet de loi relatif à la modernisation et à la simplification du droit et des procédures dans les domaines de la justice et des affaires inté12

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rieures. Toujours en attente d’une adoption, il a interpellé fortement le monde de l’élevage puisqu’il vise à faire reconnaître, dans le code civil, les animaux en tant que "biens corporels vivants doués de sensibilité".

dans le code rural depuis 1976. Néanmoins, elle ne l’est pas en termes d’ouvertures juridiques. En effet, les animaux deviendraient "sensibles" et, à ce titre, les régimes de protection pourraient être renforcés. Quid de la corrida ? De certaines formes de chasse ? Mais aussi des élevage qualifiés "d’industriels"...

Le projet de loi sur la biodiversité, prochainement en discussion “Tenir compte des devant le Parlement, reprend cette évolution en intérêts des animaux souhaitant l’appliquer aux animaux sauvages. mais aussi des aspects

Cette sensibilité, affichée dans le "roi" des codes qu’est le code civil, oblige en réalité Certes, au regard de économiques, sanitaires, à s’interroger sur les valeurs et fonctions l’amendement 59 de culturels, religieux…„ que l’on reconnaît aux Jean Glavany, l’animal activités qui utilisent demeure un bien corporel, meuble ou immeuble, sauf qu’il devient les animaux "sensibles" et sur la façon un être vivant sensible dans le code civil. dont elles le font. Enfin, ces discussions Cette évolution juridique pourrait paraître juridiques illustrent les préoccupations anodine puisque cette reconnaissance existe sociétales croissantes liées à l’animal et


IMPACT

© SAF AGR’IDÉES

en compte la complexité des enjeux en présence et sortir de l’apparence trompeuse d’une "simple" modification du code civil.

« La question de "l’entre deux" juridique se pose aussi pour les embryons, les entreprises ou les cadavres », constate Carole Hernandez Zakine, de Saf agr’iDées.

pourraient être l’arbre qui cache la forêt : la définition d’une troisième catégorie juridique intermédiaire entre la personne, sujet de droit et les biens, objets de droit. L’animal ne serait ni sujet, ni objet mais un vivant "non humain" sensible.

L’animal sensible doit être abordé aussi bien comme objet de conflits que de pluralité de valeurs et d’intérêts, ce de façon réfléchie et durable. Il n’est pas le seul à inspirer des questionnements juridiques particuliers, de par sa nature juridique singulière. La question de "l’entre deux" juridique se pose aussi pour les embryons, les entreprises ou les cadavres par exemple.

Le statut juridique de l’animal se craquelle

Cette nouvelle catégorie juridique intermédiaire est d’ailleurs inscrite dans la proposition de loi déposée par Geneviève Gaillard en avril 2014. La volonté de ne plus voir les animaux comme des objets doit être considérée avec sérieux et soulève la question de l’utilité d’une telle démarche.

L’acceptation de cette réalité juridique et de cette nécessité de créer un régime de biens approprié permettrait une réflexion globale tenant compte du bien-être animal mais également des aspects économiques, sanitaires, culturels, religieux et ceci en intégrant des données scientifiques.

Certes, il faut cesser d’ignorer que le statut juridique actuel de l’animal se craquelle de toute part et n’est plus adapté. Il faut prendre

Il s’agit bien de réfléchir à une politique de l’animal en France afin de ne pas inscrire, dans le code civil, des termes mo-

tivés seulement par les intérêts des animaux et dont l’utilisation ultérieure par les juges, le législateur et le pouvoir réglementaire est totalement imprévisible.

Réfléchir à une politique de l’animal en France En attendant cette réflexion juridique raisonnable, une dernière réaction en date des sénateurs Ump, en deuxième lecture de la loi d’avenir agricole, attire notre attention. Ces derniers ont fait passer un amendement limitant la possibilité, pour les associations, de se porter partie civile en matière de bien-être animal, ceci afin de limiter les risques "de dénonciation calomnieuse d’un éleveur" par ces organisations, "pour inciter les services vétérinaires (Ddpp) à contrôler cet élevage". Les discussions n’en finissent pas d’être vives autour du statut de l’animal sans que, pour autant, une solution durable et responsable soit adoptée. » #

Sur le web Pour en savoir plus sur le statut de l’animal :

www.terre-net.fr/mag/42statutanimal


CHAMP PLANET’TERRE

Passe et impasse

Les circuits courts en vogue sur les cinq continents Pour échapper aux diktats de la mondialisation des marchés agricoles, de plus en plus d’agriculteurs optent pour les circuits courts. L’attractivité de ces modes de commercialisation rémunérateurs ne se dément pas. Elle s’étend à toutes les productions, à l’abri de la volatilité des prix. PAR CINDY CROZET, ÉLÈVE INGÉNIEUR À PURPAN // RUBRIQUE RÉALISÉE PAR FRÉDÉRIC HÉNIN // fhenin@terre-net-media.fr

En Australie Production ovine

Hamilton

U

ne diversification par nécessité. Bruce et Elizabeth Cuming élèvent encore des ovins viande et produisent de la laine parce qu’ils ont su se diversifier. Dans les années 1990, ils se sont lancés dans la transformation fromagère après avoir été victimes de la crise lainière.

Moins exposés aux caprices des marchés Bruce et Elizabeth résident à Glenthompson (Victoria), un village situé à 50 km d’Hamilton. Comparée aux autres fermes australiennes, la leur est plutôt de taille modeste. Sur 400 ha, ils élèvent 2.700 moutons grâce à une production d’herbe relativement abondante. Quelques temps après leur installation dans les années 1980, les cours de la laine, et dans une moindre mesure de la viande, se sont effondrés. Et l’exportation en France de peaux d’agneaux mort-nés destinées à l’industrie de la ganterie, aujourd’hui très prisées, n’était pas suffisamment rémuné14

Terre-net Magazine I Janvier 2015

Les éleveurs assurent la rentabilité de leur exploitation en produisant à la fois du lait, de la viande, de la laine et des peaux. La production de fromages est devenue leur principale source de revenu.

ratrice. En 1996, pour conforter leur exploitation, les éleveurs décident de transformer le lait de leurs brebis en fromages, qui seront ensuite vendus en circuit court. Avec des produits à forte valeur ajoutée et des revenus plus réguliers, leur activité est moins exposée aux caprices des marchés mondiaux des commodités.

yaourts. L’objectif : mieux maîtriser les circuits de distribution de leurs produits. Un choix pertinent puisque la transformation fromagère est devenue leur principale activité et leur première source de revenu.

Le troupeau est scindé en deux lots. Le premier, composé de 2.500 brebis de races Suffolk blanc et Mérinos, est réservé Comme l’agriculture australienne n’est ni à la production de viande et de laine. Le soutenue par des fonds publics, ni enca- second, destiné à la production laitière, 200 femelles drée par des organisations de “Mieux maîtriser comprend Friesian de l’Est, pures producteurs, Bruce et Elisabeth ou croisées Suffolk. Afin ont dû trouver seuls une solules circuits de produire du lait toute tion à leur manque de revenu. Aujourd’hui, c’est en combinant de distribution l’année pour la transformation fromagère, ce quatre productions ovines (laine, des produits„ second lot est divisé lait, viande et peau) qu’ils assurent en quatre groupes de la rentabilité de leur élevage. brebis désaisonnalisées. Ainsi, Bruce et Elisabeth traient 12 mois sur 12. Lorsqu’ils ont démarré la production laitière il y a plus de 20 ans, Bruce et Elizabeth livraient leur lait à une entreprise de trans- Les agnelages ont lieu sur quatre péformation située à Melbourne. Deux ans riodes : février-mars, juin-juillet, ocplus tard, les éleveurs ont construit un labo- tobre, novembre-décembre. La plupart ratoire pour fabriquer des fromages et des des agneaux mâles sont engraissés sur

© CINDY CROZET

La vente directe, une assurance revenu


En France

vement, à l’assaut des débouchés locaux. Guy Vasseur, président de l’Apca, l’a bien compris. Depuis sa première élection, en 2010, à la tête des Chambres d’agriculture, il a toujours considéré comme une priorité le développement de ces circuits directs de commercialisation vers les collectivités. Un essor qui se heurte à une structuration difficile de l’offre.

Circuits courts

Un exploitant sur cinq se lance

Pmateur. C’est le choix de plus de 100.000

rivilégier la proximité avec le consom-

agriculteurs, selon une étude du service de la statistique et de la prospective du ministère de l’Agriculture. Au total, un exploitant sur cinq opte pour les circuits courts (lire aussi sur ce sujet Syndic’arène p. 10-11).

300.000 repas par an Pour pallier cette difficulté, plusieurs Chambres d’agriculture départementales et régionales se sont engagées, avec une vingtaine de partenaires, dans le projet "Realisab" (Restauration et approvisionnement local, identifier des systèmes adaptés aux besoins). Celui-ci vise à proposer des outils de conseil et d’accompagnement aux agriculteurs désireux de conquérir le marché des collectivités locales.

Depuis le lancement, il y a 25 ans, du réseau Bienvenue à la ferme, l’offre d’approvisionnement local proposée par les producteurs s’est considérablement développée.

Structuration difficile de l’offre

Autre initiative des Chambres d’agriculture, le logiciel "mes produits en ligne" permet aux agriculteurs de créer leur boutique sur internet. Grâce à cet outil, 30 sites web, dont quelques drives fermiers, ont vu le jour. Parmi les nouveaux débouchés locaux,

En plus des 6.500 agriculteurs de ce réseau, dont bon nombre commercialisent une partie de leur production directement à la ferme, beaucoup de producteurs se sont lancés, individuellement ou collecti-

l’exploitation et revendus à l’âge de cinq mois. Quant aux femelles, elles sont toutes élevées et intégrées au troupeau pour le renouvellement. Durant l’été austral, les éleveurs compensent la baisse de la production laitière en trayant en plus des brebis qui élèvent des agneaux aptes à supporter l’absence de nourriture durant 24 h.

Très peu de fermes spécialisées en ovins lait Le turn-over dans le troupeau laitier est important. Après l’agnelage, les brebis qui ne produisent plus assez de lait sont taries et remplacées par d’autres, sélectionnées au préalable par Bruce. Les éleveurs emploient deux "Jackaroos", des jeunes venus se former avant de reprendre une ferme. A 70 ans, Bruce et Elizabeth souhaitent prendre leur retraite mais envisagent de céder l’exploitation à un membre de leur famille. En Australie, il y a très peu de fermes spécialisées en production d’ovins lait. Dans le Victoria, Bruce et Elisabeth

Un exploitant sur cinq opte pour les circuits courts.

la restauration collective est sans doute celui qui représente le meilleur potentiel pour les agriculteurs. Dans l’Ariège par exemple, une société coopérative d’intérêt collectif, portée par la Chambre d’agriculture, a été mise en place. Regroupant environ 70 producteurs, elle fournit quelque 300 produits différents à la restauration collective du département depuis 2011. Pour ces agriculteurs, la restauration collective constitue un débouché pour trois ans, avec une révision annuelle des prix. En 2013, 300.000 repas ont ainsi été livrés dont la moitié composés de produits bio, avec un potentiel estimé à 3 millions de repas par an. Toutefois, de nombreux freins subsistent. ● MOMAGRI PROPOS RECUEILLIS PAR FRÉDÉRIC HÉNIN

Résultats technico-économiques en 2012/2013 - Vente de produits laitiers : 120.000 $, soit 78.337 € (chiffre de juin 2014). Quelques exemples : 4,50 $ (2,94 €) le pot de yaourt de 300 g, 58 $/kg (37,86 €/kg) pour du pecorino pepato (fromage), 50 $/kg (32,64 €/kg) pour de la feta. - Vente d’agneaux : 250.000 $ (163.202 €), soit 42 $/animal de 18 à 24 kg de carcasse. - Vente de brebis de réforme : 6.000 $ (3.917 €).

© CINDY CROZET

Ces femelles sont isolées la veille dans une parcelle proche de la salle de traite et sont séparées de leurs agneaux à la tombée de la nuit, 12 h minimum avant la traite.

n’ont qu’un concurrent. Ils ont dû faire face à de nombreux préjugés. Faire connaître et apprécier leurs produits n’a pas non plus été chose facile. ●

© TERRE-NET MÉDIA

CHAMP PLANET’TERRE

- Vente de laine : 20.000 $ en 2012, soit 13.056 €. En 2014, la laine sera vendue aux enchères. Bruce et Elizabeth élèvent 2.700 moutons sur 400 ha grâce à une production d’herbe assez abondante.

La production de viande ovine est la principale source de revenus de l’exploitation, mais la vente directe des produits laitiers génère de la trésorerie tout au long de l’année.

Une quasi-autonomie fourragère Les troupeaux de l’exploitation sont nourris grâce aux prairies. L’hiver, lorsque l’herbe est rase, Bruce et Elisabeth distribuent quelques balles de foin achetées à un voisin. La ration des brebis traites ou prêtes à agneler est complétée par de l’orge achetée à un tiers. La rotation s’effectue sur une vingtaine de parcelles. Les prairies ayant du mal à se régénérer sont laissées au repos un an sans être pâturées. De l’engrais est parfois épandu. Les bonnes années, Bruce produit du foin sur les meilleures parcelles, mais jamais en quantité suffisante pour couvrir les besoins en période sèche.

Répartition et gestion des troupeaux d’ovins viande sur les 20 parcelles • 200 béliers Mérinos sont élevés sur une seule parcelle pour la laine (pas de reproduction). • 7 béliers Suffolk blancs, destinés à la reproduction des brebis laitières, sont parqués avec les femelles pendant cinq à six mois. • 200 brebis Suffolk blanches sont réparties en 13 à 14 lots, dont 2 constitués uniquement de femelles pour le renouvellement.

Terre-net Média : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Janvier 2015

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INFLEXION

La valeur ajoutée est à vous

A la moisson, la découverte d’une nichée de busards cendrés dans un champ contraint à mettre en place un périmètre de protection.

Donnez un toit aux busards contre des campagnols La friche, mal aimée des agriculteurs parce qu’improductive, pourrait devenir leur meilleure alliée. Un minimum d’entretien peut en faire un véritable refuge pour une multitude d’auxiliaires des cultures, les busards en particulier, prédateurs des campagnols des champs. PAR PATRICE FRANCO, LPO RHÔNE, ET MARIE RACAPÉ, LPO ISÈRE // RUBRIQUE RÉALISÉE PAR MATHILDE CARPENTIER // mcarpentier@terre-net-media.fr

U

ne famille de busards en période d’élevage peut consommer jusqu’à une vingtaine de campagnols par jour. Alors qu’une parcelle de moins d’un hectare peut accueillir quatre à cinq couples de busards, leur présence limitera de façon significative la prolifération des micromammifères, souvent responsables de dommages dans les cultures.

Les friches, des îlots de biodiversité Cette forme de régulation intéresse fortement certains agriculteurs de la Bièvre, confrontés à la surabondance des campagnols. La Lpo Isère a donc été sollicitée afin de trouver des solutions naturelles et efficaces pour limiter la pullulation des micromammifères dans les champs. Un exemple parmi les actions mises en place : le renard roux (Vulpes vulpes) a été déclassé temporairement du statut de 16

Terre-net Magazine I Janvier 2015

nuisible. l’installation de perchoirs et de nichoirs pour les rapaces, et l’amélioration de la fonctionnalité des haies champêtres, ont également été envisagées.

d’intervenir pour éviter la destruction des nids de busards cendrés (Circus pygargus,), une espèce protégée. La préservation des nichées en milieux agricoles exige beaucoup d’énergie de la “Recréer un équilibre En Rhône-Alpes, certains terpart de chacun rains agricoles non entretenus naturel entre prédateurs des acteurs. (peu productifs, inondables, en déprise) peuvent servir de et "prédatés"„ refuge à un grand nombre d’esLes secteurs pèces et acquérir un intérêt agro-écologique notable. Ces zones sont très souvent mal laissés verts évoqués ci-dessus peuvent perçues, puisqu’elles symbolisent un aban- permettre aux busards, comme à d’autres espèces auxiliaires des cultures (passedon de l’activité agricole et des terres. reaux insectivores, reptiles, amphibiens...), de s’y installer pour la nidification. Le Pourtant, ces îlots constituent de véritables travail de sauvegarde des producteurs, trames vertes dans un paysage parfois trop comme des protecteurs des busards, serait uniforme. Ils jouent à la fois le rôle de largement allégé et les cultures profiteréservoirs de biodiversité et de corridors raient de la présence de ces alliés. biologiques nécessaires à la faune, qui y trouvera de quoi se nourrir, s’abriter et se reproduire. En effet, dans les plaines céréa- Pour garder leur fonctionnalité, les lières telles que la Bièvre en Isère, mais friches doivent être entretenues afin aussi dans le Rhône(1) ou la Loire, agricul- d’offrir, à la faune des plaines cultivées, teurs et naturalistes sont souvent contraints un périmètre ouvert adéquat et d’héber-

© DANIEL DE SOUSA, LPO

Friches agricoles


INFLEXION ger une plus grande variété d’espèces. Il est essentiel de maintenir en permanence une strate herbacée basse afin d’empêcher le développement d’arbres à hautes tiges qui pourraient perturber les chantiers agricoles et attirer des espèces préjudiciables aux plantes cultivées, telles que les corvidés ou le gros gibier.

(1) Dans le département du Rhône, certaines friches accueillant plusieurs couples de busards ont été conventionnées avec le Cen (Conservatoire des espaces naturels), les agriculteurs, les fédérations de chasse et les associations naturalistes afin de les préserver et de les pérenniser.

© MARIE RACAPÉ, LPO

Une parcelle de moins d’un hectare peut accueillir quatre à cinq couples de busards cendrés.

Le renard roux mange 8.000 petits mammifères par an.

© HUGO BOURDIN, LPO

A court terme, la valorisation des friches permettrait de créer un maillage géographique et stratégique d’espaces verts utiles, bénéfique pour tous, agriculteurs, chasseurs, naturalistes et faune sauvage. ●

Les perchoirs et nichoirs attirent les busards, qui limitent significativement la prolifération des micromammifères.

© THOMAS CUGNOD, LPO

Ainsi, les parcelles peuvent être conduites de manière extensive, selon un cahier des charges simple et peu contraignant, prenant en compte la gestion des espèces envahissantes. De cette manière, elles joueraient pleinement leur rôle, en recréant un équilibre naturel entre prédateurs et "prédatés".

© MARIE RACAPÉ, LPO

Entretien nécessaire

La martre consomme 3.300 micromammifères par an.


EN AVANT MARGE

Les clés pour vous positionner

Prix des engrais

Thierry Loyer, président de l’Unifa : « Le marché français est de plus en plus perméable » Pour les engrais, la France s’approvisionne à 60 % à l’étranger. Les prix sont corrélés, entre autres, aux capacités de production et d’exportation des pays fabricants et aux marchés céréaliers mondiaux. Autant de facteurs face auxquels l’Hexagone n’a aucun poids. Analyse de Thierry Loyer, président de l’Unifa. PAR MATHILDE CARPENTIER // mcarpentier@terre-net-media.fr

L

e gaz naturel, principale matière première entrant dans la fabrication de l’ammoniac (comme source d’hydrogène), représente plus de 50 % du coût de production des engrais azotés comme l’ammonitrate, l’urée ou la solution azotée.

Moins de 1 % de la production mondiale

Depuis 2010, les fabricants d’engrais recommencent à investir comme par exemple K+S, spécialiste allemand des produits potassiques et magnésiens, dans sa mine de potasse au Canada (2,84 Mds d’€).

extraient du gaz de schiste de leur sous-sol. « L’Europe se heurte à plusieurs handicaps : le coût élevé du gaz naturel, sa dépendance vis-à-vis des importations, les contraintes encadrant la production, les quotas CO2 qui n’existent pas ailleurs dans le monde. »

La disponibilité en phosphore et potassium est liée aux activités minières. « La Chine est le premier producteur d’ammoniac sur la scène internationale, et aussi le premier consommateur, précise Thierry Loyer. Ses décisions d’exporter, ou non, « En face, l’Amérique du Nord retrouve un jouent forcément sur avantage compétitif fort les prix mondiaux. » grâce à l’exploitation du gaz “25 % des engrais de schiste, qui fait baisser proviennent de manière importante le Avec moins de 1 % de prix du gaz naturel et donc la production mondiale de pays tiers„ les coûts de fabrication de d’engrais, la France est l’ammoniac. Elle permet tributaire du marché chinois, des mouvements de l’Inde, des capa- également la réouverture d’usines, réduit le cités d’exportation d’azote de ces deux pays, recours aux importations et développe la capacité exportatrice du pays, qui expédie des ainsi que de celles du Canada pour la potasse. solutions azotées vers la France. »

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Plus de 60 % des engrais consommés en France sont importés et 25 % ne proviennent pas de l’Union européenne. « D’où un marché français très perméable. »

Amendements issus de ressources locales

Le prix de l’ammonitrate est fortement corrélé à celui de l’urée. Celui du chlorure de potassium aux capacités de production mondiale et celui de la solution azotée aux capacités d’exportation des Etats-Unis qui

Le président de l’Unifa en appelle aux pouvoirs publics « pour qu’une stratégie d’approvisionnement en gaz soit mise en place au sein de l’UE, afin de préserver la compétitivité de l’agriculture et l’activité industrielle ».

Terre-net Magazine I Janvier 2015

Quant au phosphore, la Chine est le premier producteur. L’Arabie Saoudite occupe une place essentielle dans la production de Dap, et le Maroc, détenteur des plus grandes réserves, continue son expansion. L’Europe dépend à 95 % de l’importation de pays tiers. Concernant les extractions de potassium, le Canada et la Russie, déjà sur les deux plus hautes marches du podium, prévoient d’augmenter leurs capacités de production d’ici 2018 grâce à de nouvelles mines. Enfin, les 3 Mt d’amendements minéraux basiques livrées sur la campagne 2013-2014 proviennent de ressources locales et sont valorisées sur des marchés régionaux de proximité (moins de 200 km) : 1 Mt d’écumes de sucrerie et de carbonates issus de papeteries, recyclés après un premier usage des carbonates de calcium, et 2 Mt produites à partir de roches extraites de carrières. 5,7 Mt d’amendements et d’engrais organiques ont été commercialisées, dont plus de 1 Mt importées de Belgique et des Pays-Bas. ●

Sur le web Lire aussi, sur les engrais, l’article :

www.terre-net.fr/mag/42engrais

© UNIFA

« Sur le marché international, explique Thierry Loyer, président de l’Unifa et de Yara, les variables de l’azote dépendent donc du marché du gaz et de l’énergie, et de la consommation mondiale d’engrais, qui fluctue surtout en fonction des marchés céréaliers mondiaux et des utilisations de l’Asie et de l’Amérique latine. »


EN AVANT MARGE

Marché pétrolier

Comment expliquer la baisse du prix du baril Le cours du pétrole s’est replié de plus de 40 % en six mois. Et il n’est pas exclu que le recul se poursuive. PAR FRÉDÉRIC HÉNIN // fhenin@terre-net-media.fr

in novembre, les marchés pétroliers ont

décision, de l’Organisation des producteurs de produits pétroliers, de maintenir leur production à 30 millions de barils par jour. Le prix du baril est passé sous le seuil des 70 $ (56,4 €) et les experts n’excluent pas qu’il reste inférieur à 60 $ (48,4 €) d’ici la fin du premier semestre 2015. Par rapport à 2012, il pourrait ainsi avoir chuté de 50 %.

En chute de 50 % par rapport à 2012 Selon Philippe Chalmin, professeur à Paris-Dauphine, le prix du baril ne restera pas durablement à ce niveau. Sinon, l’extraction d’hydrocarbures de schiste aux Etats-Unis ne serait plus rentable. Mais

en imposant des rabais et en refusant de diminuer sa production de pétrole, l’Arabie saoudite teste « la résistance des compagnies pétrolières américaines en faisant des offres plus basses que le prix mondial », a analysé le quotidien Le Monde. Les conflits russo-ukrainien et libyen ont aussi contribué à détendre le marché pétrolier. Le premier ne prend pas l’envergure crainte ces derniers mois. Il a seulement retardé le repli des cours du pétrole, devenu inéluctable. En ce qui concerne le second, il faut signaler le retour de la Lybie sur le marché pétrolier sitôt les problèmes tribaux réglés. Enfin, la croissance économique de l’Union européenne est faible et celle de la Chine perd de la vigueur. Ceci dit, le prix

RANGER

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du pétrole ne conditionne pas à lui seul le bouquet d’énergies consommées (électricité, charbon, etc.) par les pays importateurs.

Retour de la Lybie Les politiques fiscales des principaux producteurs de bioéthanol et de biodiesel (EtatsUnis et Brésil) ne permettent pas toujours aux consommateurs de profiter de l’énergie la plus avantageuse, le montant des taxes et les taux d’incorporation de biocarburants étant imposés par voie réglementaire. Néanmoins, elles garantissent l’activité des filières de biocarburants issus de la transformation de maïs et de canne à sucre, même lorsque la conjoncture n’est plus favorable. ● N.B. : article écrit le 15 décembre 2014.

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PERFORMANCE PRODUCTION Vos challenges techniques

Micro-irrigation

« Efficience améliorée, temps gagné et image redorée » Producteur de semences de maïs dans le Tarn-et-Garonne, Francis Bourges teste l’irrigation goutte-àgoutte sur une vingtaine d’hectares pour remplacer la couverture intégrale. Les intérêts qu’il entrevoit sont multiples : efficacité supérieure, gain de temps, meilleure image auprès de la société. PAR MATHILDE CARPENTIER // mcarpentier@terre-net-media.fr

B

ien qu’il dispose déjà, sur ses 150 ha de production de semences (dont la moitié de maïs), des trois systèmes d’irrigation classiques (pivot, enrouleur, intégrale), Francis Bourge a équipé 20 ha en goutte-à-goutte de surface en 2014. « L’objectif est de remplacer la couverture intégrale, très efficace mais coûteuse et gourmande en temps, pour l’entretien notamment. Si je suis satisfait, je ferai de même sur les 25 ha restants », précise l’agriculteur, installé à Bioules dans le Tarn-et-Garonne.

Economie d’eau et respect de l’environnement, ou comment redorer l’image de la culture du maïs. Tel est le leitmotiv des agriculteurs du sud-ouest, comme Francis Bourges.

La première motivation évoquée s’éloigne pourtant des considérations techniques. « Je cherche à faire évoluer mes pratiques à cause de l’opinion publique. L’image du maïs a besoin d’être redorée. Si les enrouleurs disparaissent des champs, les restrictions d’irrigation se feront peut-être plus rares. Je ne peux pas envisager l’avenir de mon exploitation sans le maïs. »

© TERRE-NET MÉDIA

De petites quantités apportées régulièrement jours pendant 3-4 h, voire plus », témoigne Francis Bourges. Les sondes capacitives évaluent la quantité d’eau présente dans le sol et alertent sur les besoins à venir.

« Le mieux est d’apporter quotidiennement un volume d’eau équivalent à l’Etp, en prenant en compte la réserve utile quand elle est connue », recommande Frédéric La gestion du temps est également détermi- Honoré, technico-commercial au sein de nante. « Déplacer un enrouleur prend une l’entreprise Modern’irrigation 82. Francis demi-heure. J’en ai sept. Rien à voir avec Bourges ajoute : « Au moins là, je suis sûr le goutte-à-goutte. Il a aussi besoin de sur- que les 1.000 m3 iront au maïs. Je cherche veillance mais un passage en voiture suffit, à améliorer l’efficience histoire de contrôler tout. Pour de réelles “Je suis sûr que les avant que toutes les raies économies, il me faudrait sont humides et qu’il 1.000 m3 iront au maïs„ un tensiomètre, mais je n’y a pas de fuite. » verrai plus tard. » Les contraintes de débit et de pression entrent enfin en ligne de compte. « Je pompe l’eau sur un réseau collectif alors plusieurs agriculteurs peuvent être branchés en même temps… » Le goutte-à-goutte n’exige qu’une pression de 3 bars au départ. La micro-irrigation consiste à apporter de l’eau en petite quantité, plus régulièrement. « J’arrose tous les 20

Terre-net Magazine I Janvier 2015

A noter : il est possible de coupler microirrigation et fertirrigation. « Une telle installation assure, au moment de l’apport, une répartition homogène de l’eau et du fertilisant et la possibilité d’intervenir même après le stade limite de passage du tracteur. » Frédéric Honoré insiste sur l’économie

d’échelle qu’entraîne le passage au goutteà-goutte. « Il réduit le développement des adventices, puisque seul le rang est arrosé, ce qui abaisse la note d’herbicides. Il corrige les problèmes de tassement du sol en préservant la structure, avec un effet positif sur la propagation des racines et la diffusion de l’eau et de l’engrais. Enfin, et surtout, il augmente l’efficience de ces deux éléments. Un réel progrès par rapport à l’irrigation par aspersion par exemple où 30 à 40 % de l’eau est perdue. »

Un marché qui se développe L’arboriculture et le maraîchage sont le cœur d’activité de Netafim, spécialiste de la micro-irrigation. « Le marché des grandes cultures se développe, explique LouisGeorges Lafont, responsable du secteur sud-ouest. Actuellement, 1.000 ha profitent d’un équipement enterré et 500 ha d’un goutte-à-goutte de surface. Une centaine d’hectares supplémentaires sont couverts chaque année. Les premières installations


PERFORMANCE PRODUCTION datent d’il y a cinq ans alors que les maraîchers utilisent la technique depuis 20 ans ! » Hormis la couverture intégrale, tous les autres dispositifs sont encore demandés aujourd’hui, alors que les contraintes sur la ressource se renforcent. « Il faut croire qu’elles ne sont pas encore assez fortes et que le prix de l’eau demeure acceptable. Il n’existe aucune incitation financière pour la micro-irrigation alors que des subventions sont versées pour les pivots et les enrouleurs. »

Le filtre, la pièce maîtresse Chez Francis Bourge, les tuyaux préperforés ont été mis en place au stade 4-5 feuilles du maïs, après un binage. L’écartement entre deux lignes de goutteurs dépend de la culture. En maïs, il faut compter une ligne de goutteurs pour deux rangs de culture. L’agriculteur redoutait le passage de la machine lors des chantiers de castration mais les tuyaux ont résisté. « Ils sont prévus pour, assure Louis-George Lafont. Pouvoir arroser, quand les équipes travaillent dans la parcelle, est un autre avantage de la technique. » En micro-irrigation, le filtre est un élément capital. Plusieurs

modèles existent : à tamis, à sable ou à disque. Ce sont la qualité de l’eau et le niveau d’automatisation souhaité qui orientent le choix. « Quand j’entends parler de colmatage en goutte-à-goutte, c’est forcément parce qu’il n’y a pas de filtre, s’emporte Frédéric Honoré. Sa présence est indispensable ! C’est le cœur du système, le premier poste de dépense. De lui dépendent la réussite et la qualité de l’irrigation. Mieux vaut choisir un filtre automatisé, capable de lancer une procédure de contrelavage du tamis si nécessaire. » Le coût de l’installation, lui, est lié à la configuration de la parcelle, au nombre de raccords. « Pour 20 ha, il faut prévoir 1.200 à 1.500 €/ha et, chaque année, 205 à 400 €/ha pour le renouvellement des tuyaux. A partir de 5 ha, ce mode d’irrigation est intéressant. Sachant que plus la surface est grande, plus le coût du filtre est dilué. »

Ensemble, simplifions l’agriculture

Il faut 5 à 6 h/ha pour tout monter la première fois, puis, quelques jours chaque année pour la dépose et le remontage. Francis Bourges s’inquiète « du temps à consacrer après la récolte. Aux fabricants de proposer des solutions. L’idéal serait d’injecter dans les tuyaux un produit qui les décomposerait ». ●

Participez au concours Sur le web D’autres articles sur l’irrigation sur www.terre-net.fr/mag/42irrigation

« Adama – Créer de la simplicité pour l’agriculture » et gagnez des tablettes tactiles sur www.adama.com

Enterré ou en surface ? La micro-irrigation enterrée L’installation est relativement lourde, car les tuyaux doivent être placés à 35 cm de profondeur. Ce mode d’irrigation convient bien à ceux qui ont adopté les Tcs ou le semis direct. L’invisibilité de l’arrosage devient alors un avantage en termes d’image. Autre intérêt : le temps gagné en manipulations diverses. La durée de vie de l’équipement est estimée à 20 ans. Le retour sur investissement se fait en sept ans. Le goutte-à-goutte de surface

Pour toute participation, -10% sur votre commande d'EPI sur securama.fr Extrait du règlement : Adama France s.a.s organise un jeu en ligne gratuit, sans obligation d’achat, intitulé « Créer de la simplicité pour l’agriculture », qui se déroulera du 1er décembre 2014 au 31 mars 2015. Pour participer, connectez-vous sur www.adama.com pendant la durée de l’opération et décrivez votre projet pour simplifier le métier d’agriculteur. 35 lots à gagner au total : du 1er au 5e prix, une tablette tactile, d’une valeur unitaire de 499 € TTC, et du 6e au 35e prix, 1 Tee-shirt, d’une valeur unitaire de 21 € TTC. Pour toute participation, -10% sur votre commande d’EPI sur securama.fr. Le présent règlement est déposé chez S.C.P. LAVOIR et B. SILINSKI – Huissiers de Justice Associés – CLAMART. Ce règlement peut être consulté sur www.adama.com.

Simply.Grow.Together.

Il se révèle plus facile à utiliser et concerne toutes les cultures à grand écartement. Le dispositif peut être déplacé chaque année d’une parcelle à une autre pour s’adapter à la rotation. Le retour sur investissement est rapide, trois ans en moyenne.

Adama France s.a.s - RCS Nanterre N° 349 428 532 - www.adama.com Octobre 2014 - Crédits photographiques : ©Sébastien Champion - ©Vector_master Photos non contractuelles.


PLEINS PHARES Au cœur du machinisme

Paillage automatique

La fin d’une corvée Le Gaec Grée Lemais en Ille-et-Vilaine est le premier élevage en France équipé du système de paillage automatisé Strohmatic de la marque autrichienne Schauer. Les éleveurs estiment le gain de temps à près de quarante-cinq minutes par jour et économisent 40 % de paille.

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PAR ROBIN VERGONJEANNE // rvergonjeanne@terre-net-media.fr

Les brins de paille hachés tombent comme des flocons de neige sur l’ensemble des logettes.

Importé d’Autriche par l’entreprise TardifVassal, la pailleuse Strohmatic de Schauer a été récompensée aux Innov’Space 2014. Cette installation broie, dépoussière et distribue la paille sans soufflerie. Fini 22

Terre-net Magazine I Janvier 2015

brins de 1,5 à 6 cm en fonction de ce que souhaite l’éleveur. Ces derniers sont ensuite soufflés dans une unité de transfert et dépoussiérés par un aspirateur à poussière. L’unité de transfert envoie la paille dans une chaîne de distribution à pastilles

en circuit fermé, qui l’achemine dans des tubes en Pvc de 20 cm de diamètre. Le moteur qui entraîne la chaîne régule le débit afin d’éviter les bourrages. Les tuyaux en Pvc sont perforés à intervalle régulier : sous chaque trou, une gouttière dispatche le flot de paille dans les différentes logettes. Si besoin, le débit peut être ajusté manuellement à l’aide de

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P

our faire face au manque de main- les allers-retours dans les couloirs avec d’œuvre, certains éleveurs choi- la pailleuse traînée et la corvée de résissent d’automatiser la traite partition de la litière à coups de fourche et d’huile de coude. ou l’alimentation. Dorénavant, il Mickaël et Philippe Un gain de 45 min/jour Duval, eux, ont présuffit de dépoféré automatiser le ser la balle de et de 40 % de paille paille (ronde ou paillage, une tâche jugée jusqu’alors contraignante et qui cubique) dans le démêleur et d’appuyer mobilisait deux personnes et un tracteur. sur le bouton. A chaque traite, durant une vingtaine de minutes, des brins tombent Grâce au système Strohmatic, les deux en fine pluie au-dessus des logettes. frères, éleveurs de vaches laitières à Saint-Germain-sur-Ille en Ille-et-Vilaine, Chaîne à pastilles estiment gagner trois quarts d’heure par jour pour pailler leurs 90 logettes béton- Une fois démêlée, la paille passe dans un nées et utilisent 40 % de paille en moins. broyeur à couteaux pour être hachée en

La paille tombe de façon régulière via les perforations des tubes en Pvc. Des répartiteurs, situés en dessous, la distribuent de part et d’autre des logettes face à face.


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PLEINS PHARES tion des lisiers et fumiers. D’après Hervé Tanguy de Tardif-Vassal, distributeur des pailleuses Strohmatic en France : « Cet équipement s’adapte facilement à tous les types de bâtiments, même si la charpente est légère. »

200 m de long et compter près de 90 trous. Seul bémol : les bottes ne doivent pas être trop humides (14 % d’humidité maximum), ni composées de trop grands brins (moins de 35 cm), pour être aisément démêlées et broyées. « Mieux vaut rester plusieurs jours avec des lots homogènes, car dès qu’on change de type de paille, il faut modifier les réglages du broyeur », détaille Philippe Duval.

« On peut jouer sur le nombre de perforations des tubes Pvc et sur la Derrière les portes du démêleur à vis, la paille est hachée puis dépoussiérée avant taille des répartiteurs qui d’être envoyée dans le circuit, où elle est entraînée par une chaîne à pastilles. dispersent la litière, que ce soit en stabulation avec logettes, en aire paillée, manchons coulissants sur les tubes. Grâce à la très bonne capacité d’absorption de la dans des cases à taurillons, pour des porcs paille broyée, les éleveurs consomment sur paille voire des boxes à chevaux. » un peu moins de 3 kg par vache et par jour au lieu de 4,5 kg auparavant. « Sans que cela nuise au confort de couchage, au Logettes, aire paillée ou boxes contraire », constate Philippe Duval.

Question sécurité, le dispositif est équipé d’un piège à cailloux, d’un détecteur de température et même d’un système d’arrosage au cas où la paille prenne feu. ●

L’absence de poussière est également bénéfique à la santé respiratoire des animaux, comme des éleveurs. Par ailleurs, la paille broyée facilite la gestion des effluents, en particulier la fermentation et la manuten-

La paille doit circuler dans les tubes de façon fluide afin d’être répartie de manière uniforme dans l’ensemble des trous. La capacité de transport est d’environ 300 à 400 kg/h ; le circuit peut mesurer jusqu’à

Sur le web

Web -agri

Découvrez le système de paillage automatique Strohmatic de Schauer, en vidéo, sur

www.terre-net.fr/mag/42paillage


PLEINS PHARES Essai

Case IH Magnum 380

La vie est une question de priorité Labour, polyvalence, transport, confort, prix… Les critères de choix d’un tracteur sont nombreux. Le tout est de savoir lesquels privilégier. Avec le Magnum 380, vous misez sur un tracteur de tête conçu pour tracter. PAR PIERRE CRIADO // pcriado@terre-net-media.fr

S

érifontaine dans l’Oise. Pas de plaine céréalière à perte de vue, mais un paysage vallonné, digne du bocage normand, où se pratique une agriculture à taille humaine. Imaginez la surprise des voisins d’Arnaud Borgoo, agriculteur sur la commune, lorsque la rédaction est arrivée sur son exploitation avec un Magnum Case IH de 380 ch.

A l’extérieur, c’est une nouvelle casquette de toit qui fait son apparition. Cette nouvelle génération de Magnum intègre aussi 14 feux de travail à Led et 3 Hid pour une meilleure visibilité de nuit.

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Même le concessionnaire n’avait jamais vu une telle bête sur son secteur… Il faut dire que ce n’est pas le modèle le plus adaptée aux parcellaires du coin. Mais peu importe. L’objectif : voir comment se comporte au champ cette nouvelle génération de Magnum et prendre en main les fonctionnalités et équipements.

Pure traction

Selon l’agriessayeur, ce tracteur est idéal pour les travaux d’automne, c’est-à-dire les gros déchaumages et le labour. Il peut avaler les hectares et travailler avec des outils larges. Cependant, vu son poids, Arnaud Borgoo considère qu’il manque de polyvalence. « Même équipé d’un jumelage, il est un peu trop lourd pour la reprise des terres au printemps », estime-t-il. Même remarque au transport. Le Case affiche 24

Terre-net Magazine I Janvier 2015

déjà 17 t sur la balance (dont 2,5 t dans les roues), ce qui réduit fortement la charge utile (Ptac – PV ; voir l’encadré page 26). Un ensemble tracteur/remorque bien chargé serait certainement limite par rapport à la capacité des ponts bascules de certaines coopératives.

qu’avec la transmission Cvx. Cette dernière comporte quatre plages mécaniques et la gestion automatique Apm déjà présente sur les versions antérieures. Une nouvelle fonctionnalité voit le jour, l’Active Hold Control. Elle empêche le Fiche technique du Case IH Magnum 380

Toujours aussi simple Pourtant, le Magnum 380 n’a pas le pire rayon de braquage du marché. Avec des pneus 710/75R42 à l’arrière et 620/75 R30 à l’avant, il lui faut une largeur de 13,3 m pour faire demi-tour. Côté transmission, les quatre premiers modèles de la gamme existent en Fullpowershift ou en variation continue Cvx. Celui que nous avons testé n’est disponible

Motorisation

6 cylindres Fpt Cursor 9 8,7 l de cylindrée 380 ch de puissance nominale

Normes moteur

Stage IV (Scr et Doc)

Transmission

Cvx à variation continue

Hydraulique

220 l/min 6 distributeurs

Régime prise de force

1.000 tr/min

Confort

Pont avant suspendu Cabine à suspension mécanique

Prix catalogue HT

275.000 €

SOURCE : TERRE-NET MÉDIA

C’est plutôt une bonne surprise ! Cette bête de traction a parfaitement rempli son rôle. Rien à redire, en effet, sur ses performances dans les terres tirantes d’Arnaud Borgoo, qui l’a essayé pendant une dizaine de jours. Rien à redire non plus sur son adhérence, avec un poids de 17 t, réparti à 61 % sur l’essieu arrière grâce à 2,5 t de masse dans les roues et à un empattement de 3,15 m.


PLEINS PHARES tracteur de reculer lors d’un arrêt en pente, ce qui permet de repartir sans avoir à utiliser l’embrayage ou les freins. Très pratique. En cabine, pas de changement majeur. On retrouve l’univers américain, une cabine à suspension mécanique, et la simplicité d’utilisation et de réglage propre à Case IH.

Welcome to the Usa Le siège peut pivoter sur luimême pour améliorer la visibilité du chauffeur sur son outil au travail. Dans le prolongement de l’accoudoir multi-commandes : le levier d’avancement et de gestion de la transmission, dont les touches sont ergono-

miques, faciles à utiliser et rétroéclairées. Comme sur les séries antérieures, il permet d’effectuer les changements de gamme, d’inverser le sens de conduite ou de piloter le relevage arrière et les distributeurs. Et contribue à la simplicité de prise en main du tracteur. Au final, le Case IH Magnum 850 a séduit Arnaud Borgoo et la rédaction grâce notamment au couple puissance/adhérence. Seul regret : le manque de finitions et de confort en cabine (lire le témoignage de l’agriessayeur page 27 et sur Terre-net.fr) ●

22 >26 FÉVRIER 2015 Paris Nord Villepinte - France

Sur le web L’essai du tracteur Case IH Magnum 380, en vidéo, sur

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www.terre-net.fr/mag/42magnum

L’essai s’est déroulé dans les terres argileuses du pays de Bray en Normandie. Pour préparer les terres à colza, le Magnum 380 a tiré un déchaumeur à disques, le Softer 11.

first!

by SIMA

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fr Avec un outil de 11 m, à 12 km/h, et 5 à 7 cm de profondeur de déchaumage, le tracteur n’est pas en surcharge. Il pourrait emmener quelques mètres de plus, selon Arnaud Borgoo.


PLEINS PHARES Essai

Ça booste à 435 ch !

Sensations pures et brutes

L

C

a puissance à l’état pur… Voilà ce qu’il faut retenir de l’essai du Magnum 380 Stage IV. Un tracteur puissant, dédié à la traction. Facile à prendre en main, il dispose de plusieurs équipements utiles et bien pensés, comme les rétroviseurs ou un éclairage de dernière génération. La traction (puissance, adhérence). La simplicité d’utilisation. L’ergonomie du levier de transmission. Les rétroviseurs équipés de deux miroirs. L’accessibilité du filtre à air. La présence d’un essuie-glace sur la porte de droite. L’éclairage à Led. Le prix. Mais le Magnum 380, c’est aussi… la puissance à l’état brut car malheureusement, il pèche au niveau des finitions en cabine et du confort en général.

ette nouvelle génération de Magnum gagne en puissance. Quand la précédente série ne développait que 340 ch, avec une quarantaine de chevaux de puissance additionnelle, le plus puissant des cinq modèles de la gamme frôle aujourd’hui les 415 ch, auxquels il faut ajouter 20 ch disponibles en boost aux travaux à la prise de force et au transport à partir de 18 km/h.

Autrement dit, après le Doc, de l’Adblue est injecté dans les gaz d’échappement. Pas de filtre à particules ni de vannes Egr. La réduction des émissions de particules polluantes est limitée par la hausse de la pression d’injection et le volume d’Adblue consommé.

Et pourtant c’est le même 6 cylindres. Un Fpt Cursor 9 de 8,7 l dont la pression d’injection a été dopée et qui intègre un unique système Scr (dénomination Case IH : système HI-eScr) pour le respect des normes antipollution Stage IV.

Le système Scr traite plus de 95 % des oxydes d’azotes rejetés par les gaz d’échappement. Le constructeur annonce une consommation moyenne d’environ 8 %, soit 8 l pour 100 l de carburant utilisé. Une consommation plus impor-

C’est au niveau de la cabine (sonorisation, finitions) que le bas blesse selon Arnaud Borgoo, même si elle est spacieuse.

La sonorisation et les finitions de la cabine. La position du bouton d’activation de l’autoguidage (cf. photo 1). La faible charge utile. La visibilité sur le relevage avant.

Attention à la charge utile

Si vous souhaitez rester dans la légalité, avec une benne 3 essieux de 10 t par exemple, vous ne pourrez transporter qu’une quinzaine de tonnes. Ramené aux 380 ch du 6 cylindres et au gabarit du tracteur, ça ne semble pas être la solution idéale pour enchaîner les trajets champ-coopérative.

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Terre-net Magazine I Janvier 2015

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Avec un poids de 14,5 t, sans les masses des roues arrière (2,5 t sur le modèle essayé), et une règlementation à 40 t pour ce type de tracteur (ensemble remorque + chargement + tracteur), la charge utile est faible par rapport à la puissance.

(1)

7,4 l/ha


PLEINS PHARES

Arnaud Borgoo :

« Aucun problème pour emmener quelques mètres de plus »

tante que la moyenne qui explique aussi la présence, sur le Magnum 380 Cvx, d’un réservoir de 100 l d’Adblue pour 617 l de Gnr.

A 12 km/h de moyenne durant l’essai, la charge moteur est rarement montée à 95 % et le tracteur n’a jamais atteint plus 10 % de taux de patinage, hormis dans certaines parcelles en pente de l’exploitation d’Arnaud Borgoo.

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La consommation moyenne d’Adblue est de 8 %. Le réservoir a une capacité de 100 l.

Légendes photos

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1/ L’accoudoir regroupe les commandes servant à régler et activer les différentes fonctionnalités du tracteur. 2/ Grâce aux deux écrans situés sur le montant droit de la cabine, le chauffeur peut visualiser les principales données du tracteur : vitesses, températures, messages d’alerte...

(2)

(3)

(4 )

3/ Un seul bémol : le bouton d’activation de l’autoguidage est un peu perdu au milieu de l’accoudoir. Son activation requiert donc, au départ, un minimum d’attention. Il s’agit du bouton avec le volant. 4/ Au niveau du volant, l’environnement est épuré : ne perdurent que l’inverseur et le commodo regroupant klaxon, feux de route et clignotants. On note au passage que le champ de vision est assez dégagé vers l’avant (pour un tracteur de ce gabarit), hormis sur le relevage avant (récurrent sur ce segment de puissance).

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Après avoir déchaumé une trentaine d’hectares avec le Softer 11, la consommation moyenne est faible, 7,4 l/ha. Rien d’étonnant vu les travaux effectués (second déchaumage à 5-7 cm de profondeur).

A

rnaud Borgoo a testé le Magnum 380 durant dix jours. Chauffeur multimarque, il n’a pas de préférences et découvrait l’univers Case IH. Même peu habitué à la conduite d’une variation continue, il n’a pas eu de difficultés à prendre en main ce monstre de puissance. Rapidement, il a oublié la pédale pour se servir du levier d’avancement, « très simple et pratique à utiliser ». « Au bout d’une demi-heure à une heure, nous avions compris la cinématique de la transmission et l’utilisation du levier, explique l’agriessayeur. Proportionnel, celui-ci centralise toutes les fonctions requises au déchaumage (changement de gamme, relevage, distributeur et inverseur). Pour avancer, il suffit de pousser. Enfantin. » Arnaud Borgoo n’en revient pas : « Dès les premiers tours de roues, la puissance est impressionnante, tout comme l’adhérence. » La majeure partie de l’essai s’est déroulée dans des parcelles argileuses du pays de Bray en Normandie. « Pour préparer les terres à colza, nous tournions à 12 km/h, à 5-7 cm de profondeur, avec un déchaumeur à disques de 11 m. Le tracteur s’est assez bien comporté au niveau de la traction. La charge moteur oscillait entre 70 et 100 % dans les côtes. » Même avec un outil de 11 m, le tracteur n’est pas en surcharge. « Aucun problème pour emmener quelques mètres de plus », selon Arnaud Borgoo. « L’écran de l’ordinateur de bord n’est pas indispensable à la conduite du tracteur. On peut tout faire sans, les différents réglages, paramétrages... Couleur et tactile, il apporte par contre une touche de gaité à l’environnement cabine. Mais avec l’autoguidage, difficile de s’en passer puisqu’il rend les réglages machines, hydrauliques en particulier, beaucoup plus intuitifs. Au champ, le Case IH est relativement confortable même si, et c’est certainement une question de réglage, les suspensions de la cabine et du siège sont un peu souples. Toutefois, sur route, le confort est moyen. Quant à la visibilité, elle est plutôt bonne compte tenu du gabarit de ce modèle. Néanmoins, on ne voit ni le piton d’attelage ni les bras du relevage avant. »

Notation de l’agriessayeur • Puissance : • Transmission : • Manœuvrabilité : • Joystick et terminal : • Confort : • Visibilité :

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PLEINS PHARES Les incontournables du machinisme

Tout savoir sur sa vache d’un coup d’œil

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Quantité de lait, chaleurs, activité… A partir de fin 2015, grâce au programme développé par Sac Christensen, il suffira de regarder une vache à la traite (installation rotative ou classique) avec des Google Glass pour obtenir des informations sur l’animal.

Une caméra 3D pour évaluer l’engraissement DeLaval peut apprécier en temps réel l’état d’engraissement des vaches via une caméra 3D infrarouge et un algorithme de calcul. Baptisée Body condition scoring, cette caméra se monte sur une porte de tri, une sortie de salle de traite ou un robot.

Avez-vous déjà vu une course de tracteurs tondeuses ?

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Un, deux, trois, partez ! L’occasion de rappeler, de manière décalée, dans une ambiance à la "MarioKart", que les matériels pour espaces verts seront également à l’honneur au Sima 2015. En janvier sur Terre-net.fr.

« Pas la peine de courir le risque de faire du chiptuning(1) pour quelques chevaux de plus et quelques euros de moins ! » Thierry Panadero, président de Claas France, s’exprimant au nom d’Axema.

Robot Merlin : une porte de sortie qui fait le tri

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Fullwood Packo lance la commercialisation de la 2e génération de son robot de traite Merlin. L’innovation se situe au niveau de la circulation des vaches. Ces dernières peuvent entrer et sortir soit en ligne droite, soit par une porte latérale, selon la configuration du robot dans le bâtiment.

(1) Reprogrammation électronique du moteur d’un tracteur ou d’un automoteur agricole.

Sur le web Le Sima a commencé sur Terre-net.fr. Le palmarès de l’innovation, des vidéos pré-salon et plusieurs nouveautés sont déjà disponibles sur

www.terre-net.fr/mag/42sima

Textos

Förster automatise l’allaitement des veaux Le système CalfRail repose sur un bras autonome, monté sur un rail en T et équipé d’un moteur électrique. Il est relié à un Dal qui contrôle son déplacement et les quantités de lait distribuées. Chaque Dal peut gérer un à quatre bras pour une capacité de 128 veaux (4 x 32).

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Agrotronix transforme la Viper 4 en tablette tactile. Avec un software revu, le terminal Isobus de Raven se présente désormais sous forme d’une interface personnalisable, comme une tablette.

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Une tablette pour surveiller tout le monde

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Phrase du mois

Récompensé d’une médaille d’or au palmarès de l’EuroTier, Lifestart d’Urban assure un suivi de chaque veau dans le temps via un terminal tactile de 12 pouces : croissance, consommation laitière (même en niche collective), etc.

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Deux certifications de plus pour l’IsoMatch Tellus. Le terminal Isobus Kverneland a été certifié par l’Aef (association de constructeurs de machines agricoles fédérés autour de l’Isobus) pour les fonctionnalités coupure de sections et documentation. Un boîtier Pérard pour piloter les épandeurs. Le Spread Control 400 permet une régulation par pesée dynamique ou Dpae et un débourrage automatique des hérissons. La famille des télescopiques articulés Dieci s’agrandit. Le constructeur italien a dévoilé à l’Eima un prototype, l’Agri Pivot T80 : 140 ch, 5,45 m au pivot et une capacité de charge maximale de 6,2 t. Le T90 est attendu au Sima 2015. 116,82 km/h. C’est le record de vitesse en chargeusepelleteuse Jcb GT, officialisé par le Guiness des records.


Le P2O5 en liquide, c’est directement assimilable !

Spectaculaire sur céréales, Deyme (Hte Garonne) « Au stade tallage, j’ai appliqué entre 80 et 100 l/ha de 14-48-0 avec des buses à jet filet classique. Au pulvérisateur, c’est pratique et l’effet a été spectaculaire : couleur plus verte, meilleur développement végétatif. »

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Pour la régularité et le rendement du maïs, Sore (Hautes-Landes) « En monoculture, avec le 14-48-0 en localisé au semis, j’ai observé un effet starter intéressant pour prendre de vitesse les nématodes. Le gain de rendement est notable, en plus l’humidité à la récolte est inférieure. Voilà pourquoi, cette année, nous passons de 110 à 150 l/ha de 14-48-0. »

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Le maillot jaune de la fertilisation


GRAND ANGLE Les enjeux de saison

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GRAND ANGLE

Protection des blés

La rouille jaune en embuscade PAR MATHILDE CARPENTIER // mcarpentier@terre-net-media.fr

Alors que les produits phytosanitaires affichent une bonne efficacité vis-à-vis de la rouille jaune, l’infestation de 2014 a marqué les esprits. Elle a en effet surpris par sa précocité et sa virulence. Seules les variétés sensibles ont à craindre d’elle mais cela suffit à lancer une mise en garde générale pour 2015, d’autant que toutes les conditions sont réunies pour qu’elle fasse à nouveau parler d’elle. Repères pour la construction de vos programmes fongicides.

© FOTOLIA, TERRE-NET MÉDIA // CRÉATION TERRE-NET MÉDIA

Les triazoles sont les matières actives les plus efficaces contre septoriose et rouille jaune. Veiller à l’alternance des matières actives, à la hiérarchie des solutions, au choix du partenaire (chlorothalonil, strobilurine, prochloraze…). Les leviers agronomiques aident à lutter contre les maladies : préférer notamment des variétés peu sensibles.

Une seule Sdhi par campagne, l’excellence contre la septoriose. Respecter les seuils de déclenchement. Viser un optimum préventif. Importance du traitement à dernière feuille étalée. Contre la rouille jaune, mieux vaut trop tôt que trop tard. Protéger toutes les feuilles au fur et à mesure de leur émergence.

Terre-net Média : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Janvier 2015

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GRAND ANGLE Les enjeux de saison

Respect des basiques et vigilance rouille jaune L’explosion de rouille jaune en 2014 incite à la prudence pour cette année. Se tenir prêt, en cas d’infestation précoce, à protéger les variétés sensibles devient le maître mot. L’omniprésence de la maladie dans les mémoires ne doit cependant pas faire oublier les basiques de la protection du blé.

L

a dernière campagne a été marquée par une pression inhabituelle des maladies sur le blé. La perte de rendement en l’absence de protection fongicide a atteint 22 q/ha, contre 17 q/ha en moyenne pluriannuelle, en ne tenant compte que des maladies courantes, donc pas de la rouille jaune. En effet, celle-ci a marqué l’année, surprenant par son agressivité.

Des interventions rentabilisées Sa nuisibilité a approché les 45 q/ha en moyenne, allant jusqu’à 80 q/ha dans certaines parcelles. Toutes maladies confondues, la nuisibilité sur le blé, en 2014, a dépassé les 27 q/ha. Sur orge d’hiver, elle atteint 18,5 q/ha, ce qui est également supérieur à la moyenne pluriannuelle de 15 q/ha. Selon Arvalis-Institut du végétal, l’épidémie de 2014 est sans conteste la plus importante des 15 dernières années, à la fois par les surfaces concernées que par l’intensité des attaques. La rouille jaune, habituellement cantonnée au nord de la Loire, a également touché le sud de la France à des niveaux rarement atteints. Un grand nombre de blés tendres, de blés 32

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durs et de triticales en ont fait les frais. Seules les orges semblent avoir été épargnées. Toutes les variétés ont été touchées, plus ou moins selon leur niveau de sensibilité. La contamination a même atteint les épis, ce qui n’était jamais arrivé. « Cette forte pression a engendré une nouvelle progression du marché fongicide céréales, témoigne Jérôme Tournier, responsable du pôle céréales de Basf France - division agro, à un niveau historique. » Selon les chiffres de Basf, le marché des fongicides céréales a fait un bond de 10 % entre 2013 et 2014. Les surfaces de blés protégées sont stables mais celles d’orges sont en hausse de 9 %. Tous les segments progressent en valeur : orges (+ 11 %), blés : T1 (+ 11 %), T2 (+ 5 %), T3 (+ 13 %). « Cette croissance est surtout liée à l’adaptation des céréaliers à la forte pression rouille jaune. » Dans un grand nombre de parcelles, elle a obligé un traitement supplémentaire, voire davantage. Les programmes à trois ou quatre traitements ont été plus fréquents que de coutume, même si les stratégies à deux passages restent majoritaires. Sur blé tendre, les céréaliers ont dû passer plus souvent dans leurs

parcelles : + 0,2 passage par hectare au niveau français, et jusqu’à + 0,6 passage dans le Nord-Pas-de-Calais, et débourser en moyenne 7 € supplémentaires, pour un investissement global de 87 €/ha. « A ce niveau, étant donné la nuisibilité moyenne de 27 q/ha et le prix moyen du grain à 155 €/t, l’enveloppe a été rentabilisée. Même lorsque le blé, pour des raisons de qualité, est valorisé en blé fourrager, le retour sur investissement fongicide dépasse les 4 €. » Les traitements courants au T1 ou au T3 se sont faits avec des triazoles, ou triazoles et strobilurines, et au T2 avec des strobilurines associées aux Sdhi. La hausse du marché est également liée au déploiement des Sdhi, qui couvrent en 2014 plus de 70 % des blés et 80 % des orges.

Remarquable rouille jaune La rouille jaune s’étend depuis plusieurs campagnes. « La maladie devient plus agressive, en lien avec le développement de la race Warrior. Cette agressivité se traduit par une plus grande tolérance aux facteurs climatiques et une meilleure adaptation aux variétés de blés et triticales. » Bon nombre d’agriculteurs ont été surpris par la mala-

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Programmes fongicides


GRAND ANGLE

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die, qui a causé des dégâts depuis la reprise de végétation jusqu’après la floraison. « L’observation a été capitale pour pouvoir intervenir le plus tôt possible. Les triazoles, en particulier l’époxiconazole, procurent à la fois préventivité et curativité. Les strobilurines, du fait de leur action sur la rouille brune, ont parfois été choisies, avec peu de satisfaction derrière car pas assez curatives. »

Selon Philippe Pluquet, responsable technique chez Noriap, il est essentiel de bien positionner le premier traitement contre la rouille jaune.

conservé l’inoculum, les conditions climatiques favorables de l’été et de l’automne, et l’emblavement de variétés sensibles. » A l’automne, les spores présents sur les repousses, souvent discrets, migrent vers les jeunes pousses de céréales fraîchement semées. Le climat va jouer un rôle déterminant sur la quantité d’inoculum disponible en sortie d’hiver. Plus il sera doux et humide, plus le risque d’une attaque précoce et de grande ampleur sera élevé. « Sans détruire l’inoculum, les températures froides stoppent le développement des spores de rouille jaune. En cas de gel, les feuilles les plus âgées sont détruites, avec l’inoculum qu’elles contiennent. Tant que les tissus de la plante hôte restent vivants, les températures négatives, jusqu’à - 10°C, ne compromettent pas la survie de la maladie. »

Mieux vaut anticiper sur les variétés sensibles

« Pour 2015, les risques d’une nouvelle épidémie sont réels », prévient Jean Yves Maufras d’Arvalis-Institut du végétal. En année classique, un traitement fongicide « Plusieurs facteurs plaident en faveur de n’intervient pas avant le stade épi 1 cm et un DjembeCér-200Lx135H-12-14HD.pdf 1 19/12/14 09:57 ce scénario : l’importance de l’épidémie de traitement, à base de triazoles, est déclen2014, l’abondance des repousses qui ont ché en général au stade 1 nœud. « Le niveau

FONGICIDE

exceptionnel de l’infestation en 2014 a poussé à recommander un déclenchement au stade épi 1 cm, à T0, en cas de foyers actifs de rouille jaune. Stratégie dont le bien-fondé a été confirmé par les essais. »

Durcissement de la réglementation « Un traitement plus précoce n’a de sens que s’il est relayé dans les 20 jours par un autre, avec pour conséquence une multiplication du nombre de passages… » En effet, à un tel niveau d’infestation, plus que le produit, c’est le délai entre deux interventions qui prévaut. En 2014, les fongicides n’assuraient pas plus de 20 jours de protection. « Une intervention, avec des triazoles, dont l’efficacité est très satisfaisante, revient à une vingtaine d’euros. Une dépense supérieure n’augmente pas la durée de protection. » Jérôme Tournier prévient de « la complexité des prescriptions fongicides alors que les contraintes réglementaires se durcissent et ce, dans un contexte économique perturbé ». Fait majeur, les produits contenant de l’époxiconazole, molécule fongicide la plus utilisée sur céréales, changent de

Blé tendre, blé dur, triticale, épautre

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GRAND ANGLE Les enjeux de saison

Les plus résistants

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() à confirmer Source : essais pluriannuels Arvalis-Institut du végétal (2010-2014), dont 50 en 2014

Classement des variétés de blé tendre selon leur niveau de sensibilité à la rouille jaune. Retrouvez celui des variétés de blé dur et d’orge sur le site internet d’Arvalis-Institut du végétal.

classement au 1er janvier 2015. La phrase H361 est remplacée par la H360 (H361fd : susceptible de nuire à la fertilité et au fœtus, remplacée par H360Df : peut nuire au fœtus, susceptible de nuire à la fertilité). Leur utilisation par les femmes enceintes et allaitantes est dorénavant proscrite. Les agriculteurs employeurs, qui souhaitent recourir à ces produits, doivent réaliser une analyse bénéfices/risques et la transcrire dans le document unique de sécurité. Enfin, les spécialités à base d’époxiconazole ne peuvent plus être mélangées à d’autres produits, en dehors des autorisations accordées par le ministère (un seul mélange autorisé à l’heure où nous écrivons ces lignes : Swing gold 0,75 + Caramba star 0,5).

« Les solutions développées récemment par Basf se suffisant souvent à elles-mêmes, l’enjeu mélanges reste limité, rassure Jérôme Tournier. Il concerne quelques associations de fongicides de T1 avec des régulateurs et des associations de fongicides entre eux, comme par exemple Adexar + strobilurine. Cependant, l’année a confirmé l’efficacité d’Adexar, utilisé seul sur septoriose et rouilles. Les produits les plus concernés sont ceux contenant uniquement de l’époxiconazole, fréquemment mélangés. » Jean-Yves Maufras d’Arvalis y voit lui l’opportunité pour le prothioconazole, deuxième molécule du marché, de prendre les devants. « De même, Opus et Osiris devraient perdre du terrain en T1 au profit des produits à base de chlorothalonil. »

© TERRE-NET MÉDIA

Importance du premier traitement

Les solutions à base de triazole fonctionnent bien contre la rouille jaune, à condition d’intervenir à temps et de répéter les traitements tous les 20 jours.

34

Terre-net Magazine I Janvier 2015

Philippe Pluquet, responsable technique chez Noriap, coopérative picarde, revient sur la rouille jaune et les données confirmées par l’expérimentation. « A Fauvilleen-Caux, dans un secteur favorable à cette maladie, le témoin non traité, un blé semé le 18 novembre, arrive à 14,7 q/ha ! Trois traitements préservent le rendement, qui atteint 79,1 q/ha, alors que deux, T2 et T3, per-

mettent seulement d’obtenir 50 q/ha. Ces résultats illustrent bien le poids de la protection fongicide mais aussi l’importance du premier traitement. Contre la rouille jaune, il fallait intervenir tôt. Surtout que le temps de réaction est plus faible que contre la septoriose. » Pour 2015, il faut considérer la rouille jaune en plus des maladies classiques, septoriose, rouille brune selon les régions et fusariose.

Variétés sensibles à surveiller Les protections fongicides en 2014 contre la rouille jaune ont, dans l’ensemble, été satisfaisantes sauf en cas de : • démarrage trop tardif • délai trop long entre deux traitements • arrêt trop précoce de la protection • produit inadapté sur rouille jaune « Face à des attaques de rouille jaune, les variétés les plus résistantes, notées 8 et 9 selon le classement Geves/Arvalis-Institut du végétal, ne présentent généralement pas de symptôme, tout au plus quelques stries, rassure Jean-Yves Maufras. Elles ne justifient aucun traitement spécifique, même en cas de forte épidémie. » Les variétés résistantes représentaient en 2014 près de 40 % des surfaces cultivées de blé tendre. « Les autres variétés, classées très sensibles à moyennement sensibles, sont à surveiller en priorité. Enfin, celles classées assez résistantes peuvent, lors de fortes attaques, nécessiter un traitement fongicide précoce. »

Se tenir prêt Les programmes à deux traitements n’ont pas lieu d’être cette année sur variétés sensibles à la rouille jaune. Sur variétés très sensibles, le spécialiste d’Arvalis conseille de prévoir d’intervenir avant le stade épi 1 cm en cas d’infestation précoce, à épi 1 cm sinon, sur variétés sensibles. Philippe Pluquet insiste sur le temps de réaction disponible contre la rouille jaune, plus faible que face à la septoriose. Les premiers foyers actifs déclenchent le traitement. Pour les autres, prévoir un programme classique en un, deux ou trois passages selon le niveau de résistance des variétés aux maladies, et un complément contre la rouille jaune au cas où. Philippe Pluquet incite à se prémunir dès la morte-saison s’il y a des variétés sensibles dans l’assolement.


GRAND ANGLE « Si tout le monde se réveille fin février, les commandes ne pourront pas toutes être honorées dans le temps imparti pour intervenir. » Pour 2015, l’adaptation du programme à la variété est plus que jamais pertinente. Pour construire son programme fongicides, Philippe Pluquet recommande de partir de la fin. « Le dernier traitement laisse peu de marges de manœuvre. Après avoir choisi la matière active pour la protection de l’épi, décision majeure pour la qualité et le rendement, il suffit de dérouler le programme dans l’autre sens en veillant à l’alternance. »

Contre la rouille jaune, les produits à base de triazole ou double triazoles à T0 ont une efficacité très satisfaisante. Ils peuvent être complétés par une strobilurine. Contre la septoriose, selon les essais d’Arvalis, les associations triazoles + chlorothalonil en T1 se comportent mieux que triazoles + prochloraze lorsque les triazoles seules sont en difficulté. En T2, les carboxamides (Sdhi) associées aux triazoles se valorisent mieux sur la dernière feuille. En année tardive, mieux vaut attendre pour traiter avec un chlorothalonil que de passer trop tôt avec Sdhi + triazole. En bordure atlantique et dans le sud-ouest, l’adjonction de prochloraze peut renforcer l’efficacité des triazoles et constituer une alternative aux Sdhi. Les strobilurines jouent un rôle marginal sur septoriose.

© TERRE-NET MÉDIA

Les basiques du programme fongicide Quel que soit le climat de l’hiver, la rouille jaune apparaîtra en 2015, mais plus ou moins précocement.

Enfin, diversifier les modes d’action et les substances actives est certainement l’un des moyens les plus sûrs pour ralentir la pres-

sion de sélection : pas plus d’un prochloraze, d’une strobilurine et d’un carboxamide par campagne. Il est aussi préférable d’alterner si possible les triazoles, éviter d’utiliser deux fois la même matière active. Contre la rouille brune, les triazoles associées entre elles, ou à une strobilurine, jouent un rôle de premier choix. Les strobilurines, pyraclostrobine, picoxystrobine et azoxystrobine semblent les mieux adaptées contre cette maladie. Les Sdhi ne sont pas indispensables mais en mélange trois voies, ils font partie des traitements les plus efficaces. Le prothioconazole reste la matière active de référence contre la fusariose des épis, de par son caractère polyvalent (efficace sur Fusarium graminearum et Microdochium spp.). Pour ne pas dégrader la qualité sanitaire, seules deux strobilurines sont positionnables à floraison : la fluoxastrobine (Fandango S) et la dimoxystrobine (Swing gold).

Sur le web Pour tout connaître sur les fongicides, rendez-vous sur

www.terre-net.fr/ mag/42fongicides


GRAND ANGLE Les enjeux de saison

Conseil de programme fongicide Basf pour 2015

Préserver son rendement Au vu de la dernière campagne, Basf France-Agro recommande de rester vigilant quant au développement des maladies des céréales. La firme préconise également de garder en tête la rentabilité des traitements fongicides.

L2013/2014 laissent présager de sa prées fortes attaques de rouille jaune en

sence pour les prochaines campagnes.

Triazoles dynamiques au T1 « Les conditions météo de cet hiver seront déterminantes, prévient Jérôme Tournier. Plus l’hiver sera doux, plus l’inoculum de démarrage sera important. Basf FranceAgro contribue à la veille via l’Observatoire rouille jaune. Une application en ligne, sur le site www.observatoire-

rouille-jaune.fr, permet de partager les observations de la maladie en saison. » Concernant les triazoles, « nos produits, idéalement adaptés au traitement montaison, ont en commun une très bonne efficacité contre la septoriose et les différentes rouilles. Capalo et Ceando disposent en plus de la polyvalence piétin et oïdium. Osiris Win est particulièrement performant dès le T1 avec la force préventive et curative de l’association de deux triazoles complémentaires (époxiconazole et metconazole). » Le développement des

Sdhi devrait se poursuivre lors de la prochaine campagne, pour passer de 70 % des blés à 80 % et de 80 % des orges à 90 %.

Au T2, les Sdhi en pilier de la protection blés et orges « Comparé aux anciennes références du T2 en blé, le gain net pour l’agriculteur, de 85 €/ha avec Xemium, devrait contribuer au à l’essor de ce produit. Le bénéfice technique et économique vient de sa polyvalence sur blé (septoriose, rouille brune et jaune) et sur orges. »

© BASF-FRANCE AGRO

AVIS D’EXPERT

Jérôme Tournier, responsable du pôle céréales de Basf FranceAgro, incite à garder en tête la rentabilité des traitements fongicides alors que les défauts de trésorerie pourraient conduire à revoir le niveau de l’enveloppe dédiée à la protection des céréales.

AVIS D’AGRI

Patrick Roussel,

polyculteur-éleveur à Bouchon (Somme)

Des programmes adaptés à la sensibilité variétale Malgré une perte de 20 q/ha en 2014 à cause de la rouille jaune sur Trapez, Pierrick Roussel persiste à garder cette variété dans son assolement parce qu’elle est adaptée à son exploitation. Mais il a une stratégie de défense contre un éventuel retour de la maladie.

© TERRE-NET MÉDIA

épiaison. En plus de ces deux interventions, Trapez a reçu en 2014 un traitement à dernière feuille étalée et un après épiaison. »

Pierrick Roussel prévoit un programme spécifique pour ses variétés sensibles à la rouille jaune.

Pà Bouchon dans la Somme, implante ierrick

Roussel,

polyculteur-éleveur

chaque année cinq à six variétés différentes sur sa trentaine d’hectares de blé.

« Je prévois des programmes fongicides en deux passages. En 2014, mon éventail de variétés était composé de Razzano, Selekt, Trapez, Pakito et Dinosor. Trapez, classée très sensible à la rouille jaune, a subi une forte attaque de la maladie. Dans les zones où elle était présente, j’ai dû multiplier par deux mon nombre de traitements. Je prévois toujours d’intervenir contre la septoriose et la rouille en T1 et contre la fusariose en T2 à 36

Terre-net Magazine I Janvier 2015

« Des interventions qui ont coûté cher, 40 €/ha de plus que mes 90 €/ha d’investissement habituel, mais qui ont limité la casse. Dans la même parcelle, Razzano a fait 100 q/ha et Trapez 80 q/ha. Je suis intervenu 15 jours trop tard au départ et je n’ai pas réussi à rattraper ce retard. La rouille jaune avait déjà explosé. J’ai réussi à calmer le feu mais pas à l’éteindre, malgré les quatre passages. »

d’une centaine d’euros qui m’assure un niveau de protection suffisant. Lyrik et Bergamo, semées tôt, en profiteront également. Les autres variétés se contenteront des deux traitements habituels. » « Je démarre à un nœud par un chlorothalonil. Un Sdhi prend le relais trois semaines plus tard à deux nœuds. Un antifusariose, à épiaison, termine le travail. Le programme à deux traitements se passe de chlorothalonil et commence 10 jours avant.» ●

Un Sdhi prend le relais

Résistance de Septoria tritici aux fongicides

« Pour cette campagne, j’ai choisi de semer Pakito, Bergamo, Lyrik, Diamento, Cellule et de nouveau Trapez. Malgré sa sensibilité, c’est une variété qui possède un très bon potentiel de rendement en plus d’être bien adaptée à mes terres séchantes. Pour prévenir l’arrivée de la rouille jaune, je prévois trois passages, un programme

Enseignements tirés des essais menés dans le Réseau performance blé 2014 : diversifier les modes d’action et les substances actives est certainement l’un des moyens les plus sûr de ralentir la pression de sélection. Préconisation : un seul Sdhi par programme complété par une triazole en foliaire positionnée à partir du stade dernière feuille étalée.



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SAME Sylver 90 2001 Prix HT : 19 000 €

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Matériels agricoles

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ENTRE PROS

La concession du mois Chaque membre de la famille proche du dirigeant, Gilbert Méthivier (au centre sur la photo), occupe un poste clé dans l’entreprise. (de gauche à droite : Sandra Méthivier, Arnaud Méthivier, Marièle Méthivier, Gilbert Méthivier, Anne-Lise LombardyMéthivier et Florian Lombardy).

Un groupe familial d’envergure, orienté vers le service client Depuis trente-cinq ans, le groupe Méthivier se développe en mêlant intelligemment les compétences internes de l’entreprise à celles de la famille du fondateur. L’objectif : offrir aux clients des services de qualité. PAR BENOÎT EGON // BEgon@ngpa.fr

C’

est dans un hangar agricole, à Bray-en-Val dans le Loiret, que Gilbert Méthivier s’installe comme réparateur de machines agricoles toutes marques le 1er décembre 1979. Rapidement, l’entreprise connaît un franc succès dans le service après-

vente et commence à commercialiser des matériels d’accompagnement. Dès 1981, Gilbert Méthivier prend la carte Fiat sur le sud du Loiret. Depuis, le groupe continue sa progression via la création de nouvelles succursales, ou l’acquisition d’entreprises de distribu-

tion. « Nous avons privilégié la croissance locale », précise le dirigeant. Aujourd’hui, la concession a réussi un déploiement cohérent, avec un siège social situé au centre de son secteur. En 2013, 34 ans après sa création, le groupe Méthivier génère un chiffre d’affaires consolidé de 68 M€, ce qui le place dans le top 15 des concessionnaires français toutes marques confondues.

ALAIN BEETS, RESPONSABLE IRRIGATION

« 1.000 enrouleurs par an en hivernage »

Un groupe familial

A

lain Beets a rejoint le groupe Méthivier en 1985, après un Bts agroéquipement au Chesnoy, Il passe deux ans à l’atelier, puis se spécialise dans l’irrigation. Aujourd’hui, il dirige une équipe de 10 personnes. Trois véhicules ateliers spécifiques irrigation gèrent l’installation et la maintenance de 1.600 stations de pompage. « Nous assurons aussi l’hivernage de plus de 1.000 enrouleurs par an. Concrètement, mon rôle consiste à étudier le cahier des charges et la liste des besoins avant chiffrage du dossier. »

« Après une première expérience dans la grande distribution, j’ai rejoint l’entreprise familiale car j’ai toujours été attirée par le milieu agricole », raconte Anne-Lise Lombardy, la fille de Gilbert Méthivier.

© TERRE-NET MÉDIA

« Très tôt, mes enfants se sont intéressés à la concession. Tout naturellement, ils ont intégré l’équipe d’animation du groupe », complète Gilbert Méthivier.

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Terre-net Magazine I Janvier 2015

A la plupart des postes clés, un membre de la famille proche du dirigeant. Son épouse Marièle est directrice générale, son fils Arnaud responsable de l’ensemble des magasins et sa belle-fille Sandra respon-

© TERRE-NET MÉDIA

Méthivier


ENTRE PROS Départements couverts

Chiffres clés

14 bases réparties dans 7 départements

Répartition des ventes en 2013 Nombre de tracteurs neufs : 180. Nombre de tracteurs d’occasion : 250. Nombre de moissonneuses-batteuses neuves : 35. Nombre de moissonneuses-batteuses d’occasion : 40.

Répartition du chiffre d’affaires en 2013 Etampes

6%

Egreville Sermaises

Pithiviers

21 %

Villemandeur Sandillon Joigny

Bray en Val

56 %

Ste Geneviève

Toucy

17 %

Santranges St Martin/Nohain

Les Aix d’Angillon

Matériel neuf

Dun sur Auron

Matériel d’occasion Pièces détachées

(1) Pas d’activité New Holland à Joigny.

Service

Marques distribuées

sable du site de Joigny. Sa fille, Anne-Lise Lombardy-Méthivier, est responsable des ressources humaines et son beau-fils, Florian Lombardy, responsable commercial de zone. A la tête du service pneumatiques enfin, son frère Christian Méthivier. Gilbert Méthivier sait aussi s’appuyer sur des compétences internes, construites à mesure que l’entreprise se développait. Dans le comité de direction, on retrouve des cadres expérimentés qui sont presque tous passés par la promotion interne. « Savoir s’entourer » est essentiel pour Gilbert Méthivier, mais « aimer travailler ensemble, en exploitant au mieux les compétences de chacun », l’est tout autant.

A chaque métier, son service, ses clients Le développement du groupe Méthivier repose sur celui des services à destination des clients. L’entreprise est organisée par métier (pulvérisation, pneumatiques, élevage, irrigation, agriculture de précision, climatisation, vitres), véritables centres de profit. « Le secteur

Chiffre d’affaires total : 68 M€. Source : groupe Méthivier

N.B. : au moment où nous publions ces lignes, le chiffre d’affaires 2014 n’est pas encore connu.

"matériel agricole", y compris le service, fait vivre aujourd’hui 160 salariés grâce à la confiance de nos clients, souligne Gilbert Méthivier. Notre métier n’est pas seulement de vendre des machines. Nous devons mettre en place autour les services nécessaires pour qu’elles fonctionnent ! » A l’avenir, le dirigeant sou-

haite stabiliser l’activité de l’entreprise, en profitant néanmoins des opportunités de croissance externe qui se présentent. « S’adapter aux nouveaux enjeux de l’agriculture et satisfaire les besoins de nos clients sont indispensables pour pérenniser notre groupe familial. » ● FABIEN ALLAIN, DIRECTEUR TECHNIQUE

« Je manage 15 chefs d’ateliers, soit 70 techniciens au total »

n 2001, après un Bts agroéquipement Saint-Hilaire-du-Harcouët, Fabien Allain rejoint le site d’Etampes en tant que responsable d’atelier. « Dans le groupe Méthivier, on nous laisse grandir dans nos postes. Ainsi, depuis 2009, j’assure la direction technique de l’entreprise. Je manage 15 chefs d’atelier, soit 70 techniciens au total. J’accompagne les clients dans le choix de leurs contrats d’entretien. Dans l’enquête de satisfaction, plus de 90 % d’entre eux plébiscitent notre service après-vente. Il n’y a pas de meilleure récompense ! »

Terre-net Média : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Janvier 2015

© TERRE-NET MÉDIA

Tracteurs : New Holland. Moissonneuses-batteuses : New Holland. Pulvérisateurs : Artec et Promodis. Télescopiques : New Holland. Centrale d’achat : Promodis.

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Case IH Cvx 150 PAR MATTHIEU FREULON // mfreulon@terre-net-media.fr

© CASE IH // TERRE-NET MÉDIA

Marque : Case IH Modèle : Cvx 150 (version 2004) Puissance annoncée (ch) : 150 – Ece R24 Moteur : 6 cylindres Sisu Steyr (Stage I/Tier 1) Cylindrée (l) : 6,6 Boîte de vitesses : Cvx (variation continue) avec gestion électronique Apm Couple maxi (N.m) : 579 à 1.500 tr/min Effort de relevage annoncé (t) : 9,9 PV 4RM (t) : 6,37

Les débuts de la Cvx et du Multicontroller

Avis utilisateurs et réseau de distribution Tracteur confortable (Cvx, suspensions en option). Prise en main facile, commandes ergonomiques. Moteur puissant et plutôt sobre. Matériel fiable dans son ensemble.

P

résentée en 1999 (quatre modèles de 120 à 170 ch), la première génération de Case IH Cvx est équipée, comme son nom l’indique, d’une transmission à variation continue. Une première dans l’histoire de la marque. Avec 150 ch de puissance maximale, le Cvx 150 correspond au cœur de gamme. La transmission repose sur trois plages de vitesse d’avancement (deux sur les modèles d’avant 2002) et deux plages de vitesse de recul, et dispose de l’Apm : gestion automatique des performances du moteur. Concrètement, elle ajuste le régime moteur et le ratio de la transmission en fonction des sollicitations du chauffeur. A noter aussi : la fonction Active Stop. A 0 km/h, le mouvement entre les entrées et sorties du train épicycloïdal s’annule, sans que le chauffeur ait besoin d’appuyer sur la pédale de frein ou d’embrayage (pas de "roue libre"). Pour piloter la transmission, ce tracteur est doté du joystick multifonction Multicontroller. En option, côté confort : la cabine et le pont avant suspendus (suspension indépendante sur chaque roue pour le pont avant). En 2004, pour respecter les normes anti-pollution Stage II (Tier 2), Case IH remplace les Cvx 100 par les Cvx 1100. Le constructeur américain revient à la nomenclature de la première génération en 2006, avec les Cvx 100 Stage IIIa (Tier 3). Unités commercialisées en France : non communiqué. Options les plus vendues : relevage avant, pont avant suspendu, contrôle de patinage, suspension de cabine. Rappels recensés : aucun.

Peu de frein moteur. Cabine trop basse. Modèle relativement cher à l’achat et à l’entretien. Surveiller l’état du moteur pas à pas de la transmission.

Notation Fiabilité : Finition : Budget : Cote à la revente :

Cote moyenne des Case IH Cvx 150 36.502 €

37.000 € 36.000 € 35.000 €

34.424 €

34.000 € 32.618 €

33.000 €

31.923 €

32.000 € 31.000 €

2004

2003

2002

2001

Années d’immatriculation

Cote établie pour un tracteur en équipement standard et une utilisation moyenne annuelle de 500 h.

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Pour accéder aux détails des annonces, utilisez le numéro de référence (ex : N° 200198).

N° 669763

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Case IH Cvx 150 2007 – 150 ch – 6.364 h Prix HT : 47.500 €.

Case IH Cvx 150 2003 – 150 ch – 7.160 h Prix HT : 36.088 €.

Case IH Cvx 150 2001 – 150 ch – 7.930 h Prix HT : 27.000 €.

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