Mai 2017
N°66
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Tracteur Massey Ferguson p. 26
« Avec le 6718 S, je peux tout faire ! », résume Benoît Guéroult, agriculteur ou Au
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Élevage laitier p. 12 Productivité = rentabilité : « Un mensonge en bande organisée »
Politique agricole commune p. 10 Quelles priorités pour la prochaine réforme ?
Cahier d’occasions p. 44 Mensuel - 3,50 € HT - ISSN 2112-6690 - n°66
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Mai 2017
N°66
Fertilisation
En précision tu gagneras Élevage laitier p. 12 Productivité = rentabilité : « Un mensonge en bande organisée »
Tracteur Massey Ferguson p. 26
« Avec le 6718 S, je peux tout faire ! », résume Benoît Guéroult, agriculteur
Politique agricole commune p. 10 Quelles priorités pour la prochaine réforme ?
Cahier d’occasions p. 44 Mensuel - 3,50 € HT - ISSN 2112-6690 - n°66
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sommaire 18 Enrubannage de méteil : une ration totalement autonome pour 150 vaches
© Terre-net Média
Points de vue
4
[Édito]
6
[Instantanés]
8
[Terre’momètre]
9
Paroles de lecteurs : consultation publique sur la Pac 2020
Décider et agir plutôt que renoncer
Spécial Brexit et coût d’entretien des machines
10
[Tri angles]
12
[Tribune]
14
[Champ planet’terre]
Pac : quelles priorités pour la prochaine réforme ? Élevage laitier : productivité = rentabilité, « un mensonge en bande organisée » Au Cameroun : Jean-Pierre Imele exporte 80 % de sa production de fruits bio et Agnès Koa a créé son label "poulet de Nkom Ndamba"
Stratégies
Colza associé :
les conditions d’un mariage heureux
© Terre-net Média
24
16
[En avant marge]
Marché laitier : le monde manque de lait
17
Céréales : malgré les tensions géopolitiques, l’Ukraine monte en puissance
18
[Performance productions animales]
22
[Incontournables]
24
[Performance productions végétales]
Enrubannage de méteil : une ration totalement autonome pour 150 vaches
Colza associé : les conditions d’un mariage heureux
Machinisme
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[Essai]
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[Pleins phares]
32
[Incontournables]
34
[Pleins phares]
Tracteur Massey Ferguson : « Avec le 6718 S, je peux tout faire ! », résume Benoît Guéroult, agriculteur Tracteur : acheter un modèle neuf ou d’occasion ?
Apport de lisier : l’épandage sans tonne séduit les éleveurs
36
Fertilisation : en précision tu gagneras
© Fotolia, Terre-net Média // Création Terre-net Média
Le dossier
36
[Grand angle]
Fertilisation : en précision tu gagneras
Cahier d’occasions
44 52
[Terre-net Occasions]
La sélection professionnelle agricole [Cote matériel]
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Points de vue
Édito Vous voulez réagir ? Contactez-nous par mail à redaction@terre-net.fr
Terre-net Magazine - NGPA Avenue des Censives – TILLE BP 50333 60026 BEAUVAIS cedex – Tél. 03 44 06 84 84 NGPA - SAS au capital de 22.432.600 € 529 106 544 RCS Beauvais terre-net@terre-net.fr Jean-Marie SAVALLE, directeur de la publication. Gérard JULIEN, directeur général NGPA, directeur Terre-net Média. Pierre BOITEAU, directeur des rédactions. Xavier DUFAY, directeur technique.
PUBLICITÉ regieagricole@terre-net.fr Direction commerciale : Christophe CASANOVA, Guillaume MORO. Chefs de publicité : Jonathan HAVART, Benjamin LESOBRE, Damien ROY. Chargée de mise en place : Angélique GOUCHET. PETITES ANNONCES annonces@terre-net.fr Direction commerciale : Denis Bost. Responsable marketing : Julien STROZYK. Chargés d’affaires : Alicia RODRIGUEZ, Léontine SAEZ, Lucia BEDOYA ROMERO, Damien ROY, Jean-Claude Barbotin. BASES DE DONNÉES & MARKETING DIRECT infohyltel@hyltel.fr Hyltel Groupe ISAGRI Direction : Mickaël MENAGER. Direction commerciale : Christophe SEMONT. Chargés d’affaires : Gaëlle FOUCART, Marine LOUVEL, Mathieu DESMEDT, Solène DOMEON, Damien ROY. Responsable de la base : Grégory JAMAIN. Gestion technique de la base : Anthony RENAULT, Marc LE SCOEZEC, Hakim SIAD, Alexandra TIGEOT, Annie BOULMER, Martine PERRUSSEL. INFOGRAPHIE, FABRICATION Infographie@terre-net.fr Direction artistique : Nicolas LEFRANC. Responsable maquettiste : Estelle FONTAINE. Studio création : Mathilde GRIFFOIN, Cédric Finsac. Responsable fabrication : Vincent TROPAMER. ABONNEMENT-SYNDICATION abonnement@terre-net.fr Direction commerciale : Laurent GARREZ. Chargés des abonnements : Angélique GUILBERT, Olivier COUPPEZ. Services aux abonnés : Lysiane ANDRIEU. SERVICES GÉNÉRAUX, JURIDIQUE & FINANCIER Directeur administratif & financier : Jean-Marc STAUFFER. Juriste : Nathalie GOUVERNET. Imprimé par Imprimerie LEONCE DEPREZ ZI « Le Moulin » 62620 RUITZ N°66 - Mai 2017. Tirage : 100 000 / ISSN 2112-6690. Crédits photos de la couverture : Fotolia, Terre-net Média // Création Terre-net Média Soucieux de la préservation de l’environnement, la société Terre-net Média sélectionne des fournisseurs engagés dans une démarche environnementale. Ce magazine est imprimé sur du papier certifié PEFC issu de forêts gérées durablement. Les encres utilisées sont végétales. Tous les produits qui ont servi à la réalisation de ce magazine ont été recyclés ou retraités conformément à la certification IMPRIM’VERT.
Décider et agir plutôt que renoncer © Terre-net Média
REDACTION redaction@terre-net.fr Rédactrice en chef : Mathilde CARPENTIER. Politique agricole, économie, gestion, société : Arnaud CARPON, chef de rubrique. Productions végétales : Mathilde CARPENTIER, chef de rubrique. Productions animales : Robin VERGONJEANNE, chef de rubrique. Machinisme, agroéquipements : Benoît EGON, chef de rubrique, Sébastien DUQUEF. Secrétariat de rédaction : Céline CLEMENT, Amélie BACHELET.
« C
hoisir, c’est renoncer », affirmait André Gide. La formule de l’écrivain n’a jamais été autant d’actualité que ces derniers mois. La présidentielle nous en a malheureusement offert une regrettable illustration. Que peut-on retenir de cette campagne électorale sans fond si ce n’est le renoncement général à considérer l’agriculture à sa juste valeur ? C’est vrai, vous ne représentez pas davantage, en nombre, que le score d’un "petit" candidat à l’Élysée. Mais les politiques mesurent-ils votre travail, votre passion et votre dévouement quotidien pour produire des denrées de qualité et ainsi nourrir le peuple français, et bien plus encore ? N’est-ce pas là une fonction essentielle pour une nation ? Un autre abandon, historique celui-là, fêtera bientôt son premier anniversaire. Il y a un an déjà, les Britanniques choisissaient de quitter l’Union européenne. Dès lors, plusieurs postulants à l’Élysée ont brandi cette décision comme un exemple à suivre, oubliant que les Anglais vont devoir batailler pour conserver quelques avantages de cette Europe dont ils ne veulent plus. Pourtant, les agriculteurs d’outre-Manche ont indéniablement plus à perdre qu’à gagner. À l’instar des candidats promoteurs du "Frexit", certains sont tentés d’abandonner ce qui a été si long et difficile à bâtir : l’Europe et sa Pac certes imparfaite, la diversité de l’agriculture française et sa puissance dans le monde, la qualité de vos productions et l’amélioration continue de vos pratiques qui, quoi qu’en disent quelques détracteurs "anti-viande", restent inégalées. Et vous ? Dans cette période empreinte de difficultés et d’incertitudes dont profitent les marchands de nostalgie et du repli sur soi, à quoi allez-vous renoncer ? À la passion qui vous anime chaque matin ? À votre enthousiasme à exercer votre si noble activité ? À votre cadre de vie que beaucoup vous envient ? “ Allez-vous laisser s’essouffler
la passion qui vous anime ? „
Un autre adage est sans nul doute plus opportun que celui d’André Gide : "décider, c’est agir". Plutôt que de capituler, ne faut-il pas continuer à prendre des décisions (positives !), trouver des solutions, développer vos projets ? Ne faut-il pas tout simplement aller de l’avant ? Le tout sans attendre la tenue d’une parole politique devenue aussi incertaine que la conjoncture. La moindre action sur votre exploitation, dans votre coopérative, votre association, votre syndicat ou votre conseil municipal, vaut mieux que la résignation. ●
Origine du papier : Allemagne Taux de fibres recyclées : 100% Certification : PEFC « Eutrophisation » : Ptot 0,005 kg/tonne
Arnaud Carpon, chef de rubrique "politique, économie, gestion et société"
Éthique1
Pratique
Encarts Ce numéro comprend deux encarts nationaux « LA RECOLTE » et « DURAPLAS », déposés sur la 4e de couverture.
Éthique2
Annonceurs & Agences
Lecteurs Pas de publi-information dissimulée
Remise des certificats d'envois postaux
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Terre-net Magazine I Mai 2017
Terre-net Magazine en ligne Vous pouvez retrouver Terre-net Magazine sur internet, avec des liens directs vers des infos complémentaires, des témoignages, des machines en action… Rendez-vous sur
www.terre-net.fr/magazine
Points de vue
Voir plus loin que le bout de son champ, fera toujours la différence.
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© HVA Conseil 2017 - 6348 - Crédits photos : Thinkstock ©Brickrena, Gettyimages ©Mats Silvan, ©Echo
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Terre-net Média : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Mai 2017
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Points de vue
Instantanés
Identification des bovins Les veaux nés à partir du 1er janvier 2018 devront avoir la boucle électronique
Les propositions de la FNSEA pour « mieux d’Europe »
Lors de son 71e congrès national à Brest, le syndicat majoritaire a débattu de l’Europe et de la politique agricole commune, thèmes de son rapport d’orientation intitulé "Nos propositions pour mieux d’Europe". À l’heure de l’ouverture des négociations sur le Brexit, le document scelle sa position officielle pour la prochaine réforme de la Pac et se veut un « diagnostic lucide sur l’Union européenne ». « Cela fait bien longtemps que l’Europe ne fait plus rêver, a déclaré Henri Brichart, vice-président. Les agriculteurs ne se sentent protégés ni par ses règles, ni par ses institutions. Notre rôle est d’aider à préserver l’édifice européen. » La FNSEA considère que les paiements uniques, appelés DPB ou DPU, constituent le socle nécessaire de la Pac. « Les aides directes sont un facteur de durabilité, explique Henri Brichart. Elles doivent rester un élément essentiel de la future politique agricole, mais ne sont pas suffisantes. Il faut soutenir les productions spécifiques via des aides couplées et compenser les handicaps, comme avec l’ICHN. » DPB, aides couplées et compensations : les « trois étages d’une fusée », insiste le responsable professionnel, « indispensables à l’objectif de développement durable de l’agriculture européenne ». Par ailleurs, afin d’accroître la résilience des exploitations, il faudrait améliorer selon la FNSEA les soutiens directs, les organisations de producteurs, la contractualisation, les négociations commerciales, les politiques fiscales et les outils de régulation. Autre priorité pour le syndicat : étendre les outils assurantiels privés, comme l’assurance récolte, grâce à une incitation financière plus forte.
© WATIER-VISUEL
En novembre dernier, le Conseil national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale (CNOPSAV) avait validé la mise en place de boucles électroniques pour les veaux nés à partir du 1er janvier 2018. Les Chambres d’agriculture et les EDE (Établissement départemental de l’élevage) invitent toutefois les éleveurs à les utiliser dès à présent. Selon l’APCA (Assemblée permanente des Chambres d’agriculture), ce dispositif fiabilisera les données et sécurisera les mouvements d’animaux, simplifiera les tâches administratives, accélérera la transmission des informations et permettra de mieux maîtriser la situation sanitaire des exploitations. Néanmoins, il engendrera un surcoût de 0,75 € par boucle.
Élevage durable et consommation de viande : les réponses de l’Inra
Les surfaces de colza diminueraient de 7 % en France en 2017 comparé à 2016, à cause de conditions de semis
défavorables, estime FranceAgriMer. À l’inverse, la récolte mondiale d’oléagineux s’annonce record, à 558 Mt, soit 37 Mt de plus qu’en 2015-2016. « Pour la campagne commerciale 2016/2017, la trituration et les exportations françaises de colza sont prévues en baisse en raison, notamment, du recul de la production à 4,7 Mt (- 0,6 Mt par rapport à 2015/2016) suite à la météo capricieuse du printemps 2016 », explique l’organisme public dans une note.
© terre-net media
© Terre-net Média
Quelles sont les conséquences environnementales de l’élevage ? Doit-on réduire notre consommation de viande dans le cadre d’une alimentation durable ? Manger de la viande est-il mauvais pour notre santé ? Autant de questions que la société se pose de plus en plus. Mais, dans l’état actuel des connaissances, difficile selon l’Inra de résumer tous les effets des productions animales dans un seul indicateur global d’impact, positif ou négatif. Cependant, l’institut recommande de mieux intégrer tous les bienfaits de l’élevage, souvent moins bien pris en compte que les incidences néfastes : valorisation des surfaces herbagères, richesse gastronomique, emploi (4 millions d’actifs en Europe) et apport protéique (60 % des besoins journaliers). D’après les experts, une suppression totale de cette activité se traduirait par la perte de services environnementaux tels que la fertilisation organique des terres, le recyclage des sous-produits des cultures et l’entretien des prairies riches en biodiversité.
Lait équitable « Faire France a éveillé les consciences sur la valeur du lait », selon Jean-Luc Pruvot
Quatre ans après son lancement, l’initiative de lait équitable Faire France peine à se développer. Sans dévoiler de chiffres précis, son président Jean-Luc Pruvot indique que les volumes ont plus que doublé en un an. Il espère atteindre 10 millions de litres commercialisés en 2017 et, surtout, continuer « à éveiller les consciences et à faire reconnaître que le lait a une certaine valeur ». Le lait Faire France est référencé dans de très nombreuses enseignes : Cora, Carrefour et Auchan sur toute la France, Lidl sur une large moitié, Super U dans l’ouest, Intermarché et Leclerc dans certaines régions. « Il y a un regain d’intérêt des producteurs », note Jean-Luc Pruvot. « Avant Faire France, personne ne pensait qu’il était possible de vendre du lait au consommateur à 99 centimes », conclut-il. 6
Terre-net Magazine I Mai 2017
Points de vue
Une commune interdit l’épandage de phytos à proximité des maisons
Filière laitière En Nouvelle-Zélande, des ambitions toujours aussi fortes malgré les difficultés
Sous la pression d’une habitante, le maire de Ruelle-sur-Touvre, en Charente, a pris un arrêté pour interdire l’épandage de produits phytosanitaires à moins de 50 m de toute habitation de sa commune, invoquant le principe de précaution. La Chambre d’agriculture du département a saisi la préfecture pour demander de déclarer la décision illégale. « L’arrêté n’apparaît pas en phase avec la législation en vigueur », commente-t-elle. En effet, il va bien au-delà de celui du 12 mai 2016, pris en Charente et Charente-Maritime pour proscrire l’usage des produits phytos à moins de 20 m des établissements scolaires.
Malgré la crise et quelques freins, en particulier sur le plan environnemental, la Nouvelle-Zélande affiche toujours des objectifs ambitieux pour sa filière laitière dans les 10 ans à venir : d’ici 2025, le premier exportateur mondial de produits laitiers souhaite accroître de 55 % la valeur de ses exportations dans ce secteur. Pour y parvenir, le pays veut améliorer la valeur ajoutée de sa production de 27 % et augmenter les volumes produits d’environ 12 %. Ces ambitions sont maintenues dans un contexte plus compliqué pour les producteurs. Les fermes doivent faire face à une augmentation des coûts alimentaires et à un endettement croissant. Et la hausse des teneurs en azote dans le sol inquiète les pouvoirs publics et la société civile.
© Morgan Eston
« Accepter de telles méthodes porterait atteinte à l’agriculture en général et à terme à l’économie nationale, sans pour autant répondre aux attentes sociétales grandissantes sur le sujet. L’absence de concertation avec les professionnels concernés, ainsi que la méconnaissance de l’activité agricole et des pratiques mises en œuvre sur ces terrains, reviennent à nier le rôle majeur de l’agriculture, son poids économique, les paysages qu’elle entretient, les hommes et les femmes qu’elle nourrit. C’est refuser d’admettre que les agriculteurs participent à la vie de nos territoires. »
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Près de la moitié des producteurs ne connaissent pas leur coût de revient
Tous les spécialistes de la gestion du risque prix sur le marché des grains le martèlent depuis des années : pour définir une stratégie de commercialisation cohérente pour ses récoltes, encore faut-il au préalable se fixer un prix objectif, lui-même déterminé en fonction du coût de revient de ses productions, en y intégrant, bien évidemment, sa rémunération. Et pourtant, selon un sondage en ligne sur Terre-net, 44,3 % des répondants affirment qu’ils ne connaissent pas le coût de revient d’une tonne de de blé produite sur leur exploitation. De même en élevage, quatre producteurs sur dix disent ignorer le coût de revient d’un kilo de viande produit ou de 1 000 l de lait, selon un sondage en ligne sur Web-agri. Pourtant, c’est un indicateur crucial pour tout choix de gestion.
Approchant la fin d’une campagne de commercialisation à l’export délicate après la piètre récolte 2016 (en quantité et qualité), la filière française blé tendre voit ses principaux acheteurs du Maghreb se tourner vers l’origine mer Noire. Au détriment de la France, la Russie et l’Ukraine deviennent de plus en plus incontournables sur le marché céréalier. Ainsi, l’Égypte s’est massivement reportée sur les blés russes. Fin février, elle en a importé 3,3 Mt, soit quasiment les trois quarts de ses achats. De même, la part de marché des blés français dans les importations algériennes - le premier client de la France à l’export a fortement chuté cette année, confirmant la tendance baissière observée depuis la campagne 2013-2014. Alors que le pays s’approvisionnait à hauteur de 90 % en blés français, ces derniers ne représentent plus que 40 % des importations 2016-2017. « Comment faire, dans ce contexte, pour que la France retrouve ses parts de marché l’an prochain ? Il faudra avoir de la disponibilité dès le début de la campagne car la logistique reste le point faible de la mer Noire. Il faudra aussi être au prix du marché et surtout disposer de blé avec des taux de protéines supérieurs à 11,5 %. », explique Yann Lebeau, responsable du bureau de Casablanca de France Export Céréales. « Les importateurs du Maghreb mettent en avant le rapport qualité-prix offert par les blés russes et ukrainiens, confirme le spécialiste. Les meuniers de ces pays sont satisfaits, et les boulangers aussi ! »
© Terre-net Média
Commercialisation des céréales Faute de blé français, le Maghreb est séduit par les origines russes
Terre-net Média : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Mai 2017
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Points de vue
Terre’momètre
Brexit
Les agriculteurs très partagés sur l’idée d’un référendum similaire en France Par Arnaud Carpon // acarpon@terre-net-media.fr
Source : sondage réalisé sur Terre-net et Web-agri du 20 au 27 juin 2016 (2 620 répondants)
Union Européenne Souhaitez-vous qu’un référendum identique à celui du Royaume-Uni soit organisé en France ? 1- Oui (1 297 votes) 49,5 %
© shockfactor.de - FOTOLIA - Infographie Terre-net Média
L
e 23 juin 2016, les Britanniques ont voté pour la sortie de leur pays de l’Union européenne. L’annonce de ce "Brexit" a ébranlé la classe politique française et donné des idées à certains leaders qui brandissent le spectre d’un référendum comparable en France. Les agriculteurs sont-ils prêts à donner leur avis sur un éventuel "Frexit" ? Selon un sondage en ligne réalisé sur Terre-net et Web-agri, ils sont très partagés. Une courte majorité (49,5 %) est pour et 46,3 % s’y opposent. Avec 3,6 % d’indécis parmi les sondés, ces résultats ne permettent pas de dire si les exploitants agricoles y seraient majoritairement favorables ou non.
2- Non (1 229 votes) 46,9 % 3- Ne se prononce pas (94 votes) 3,6 %
Matériel
70 % des agriculteurs comptent rogner sur les coûts d’entretien Par Benoît Egon // begon@terre-net-media.fr
S
CRISE AGRICOLE Pensez-vous faire des économies sur les charges d’entretien et de maintenance de votre matériel agricole ? 1- Oui, c’est déjà le cas (778 votes) 49,8 %
27,3 % 3- Oui, je compte en faire (296 votes) 19 % 4- Ne se prononce pas (61 votes) 3,9 %
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Terre-net Magazine I Mai 2017
© Arpad Nagy-Bagoly - FOTOLIA - Infographie Terre-net Média
2- Non (427 votes)
elon un sondage en ligne effectué sur Terre-net, 49,8 % des agriculteurs limitent les coûts d’entretien de leurs équipements depuis plusieurs années déjà. Et 19 % envisagent de le faire en 2017. 68,8 % des exploitants prévoient donc de diminuer ce poste de charges. Seuls 27,3 % n’envisagent pas d’économies dans ce domaine. Attention toutefois : si les frais de maintenance sont parfois élevés, quelles seraient les pertes générées par une moissonneuse en panne pendant la moisson ? Source : sondage effectué sur Terre-net en novembre 2016 (1 562 participants)
Points de vue
Points de vue
Paroles de lecteurs publique n o ti a lt u s n o c l Spécia sur la Pac 2020
Pif et paf : « Je ne veux plus de la Pac ! Je souhaite que la France sorte de l’Europe ! »
Scea du pas : « Foutez-moi tous ces technocrates européens dehors et rendez-nous nos sous ! »
Near00535 : « Avant de parler de la Pac de 2020, il faudrait peut-être arriver à appliquer celle de 2012 (mise en place en 2015), dont la première année n’est pas encore soldée... » Moi-même : « J’ai répondu au questionnaire très orienté "environnement et social", mais avec très peu de choses nous concernant. Serions-nous considérés par la Commission européenne comme des acteurs minoritaires de l’économie mondiale ? Je n’en serais pas étonné. J’en suis même convaincu. Bruxelles nous prend pour des esclaves ! »
Jové Bosé : « Il ne faut plus de petites fermes qui ne survivent que grâce à la Pac ! Les terres libérées permettraient aux vrais entrepreneurs de produire en récupérant les aides des petites exploitations. L’agriculture française deviendrait forte. Arrêtons de faire du social... » Phil47 : « Cela se saurait si les grosses structures vivaient mieux ! N’est-ce pas un peu contradictoire ce que vous dites José Bosé ? Plutôt que "d’arrêter de faire du social", cessez d’écrire des absurdités ! »
120 : « Mort aux grosses exploitations pompes à subventions ! S’agrandir uniquement pour avoir des aides supplémentaires ! Économiquement, ça ne rapporte rien. Dix petites fermes valent mieux que six grandes. D’autant que ces "usines" deviennent intransmissibles, sauf à des Chinois... »
Maxens : « Toujours les mêmes commentaires stériles des gros contre les petits ou des petits contre les gros, histoire de diviser le monde agricole. L’idéal serait de revenir à une prime à la tonne et que chacun vive de sa production au lieu de rêver à une plus grande part d’un gâteau qui diminue de plus en plus, au détriment des voisins. »
Source : commentaires de l̓article Consultation publique sur la Pac 2020 - Exprimezvous ! Bruxelles vous donne la parole pendant trois mois…, paru sur Terre-net
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Points de vue
Tri angles
Politique agricole commune
Trois avis par mois
Divers acteurs du monde agricole sont sollicités, à tour de rôle, afin de favoriser le débat d’idées.
Quelles priorités pour la prochaine réforme ?
Les ministres de l’agriculture de l’Union européenne prônent une Pac plus simple, plus souple et plus efficace pour les agriculteurs. L’idée d’instaurer des aides contracycliques, comme le suggère le think tank Momagri, fait son chemin. Mais selon l’eurodéputé Michel Dantin, le cadre budgétaire ne permet pas d’instaurer un tel système. Propos recueillis par Arnaud Carpon // acarpon@terre-net-media.fr
Stéphane Le Foll
Ministre de l’agriculture
« I
l n’y aura pas de "Pac-exit". Les ministres de l’agriculture de l’UE sont tous attachés à la politique agricole commune, élément important de la construction européenne. Toutefois, nous devons simplifier sa mise en œuvre, tout en gardant sa cohérence mais avec plus de souplesse (…). La Pac doit effectivement faire face à de grands enjeux, alimentaires, environnementaux, économiques et territoriaux.
Les ministres des 27 sont unanimes : il faut améliorer les outils de gestion des risques, car actuellement, les agriculteurs ne peuvent pas faire face à tous les coups durs. Pour les aider à mieux passer les crises, il faudrait un troisième pilier spécifique. Les aides contracycliques commencent à faire consensus auprès des ministres de l’agriculture européens. Cependant, elles ne doivent pas être raisonnées comme dans le Farm Bill américain. En effet, il n’est pas question d’envisager, comme aux États-Unis, un budget agricole variable selon les aléas.
Ces soutiens pourraient être activés lorsque les pertes sont inférieures à 30 %. Au-delà, la solidarité européenne s’appliquerait. Reste l’interrogation budgétaire que suscite le futur Brexit. Il va manquer 7 Mds€. Le Royaume-Uni est un contributeur net au budget européen, notamment agricole. » ●
Jacques Carles
« Oui, des aides contracycliques sont possibles ! » Délégué général du think tank Momagri, ayant été en charge des questions agricoles à la Commission européenne
© Momagri
« D
es aides contracycliques variant en fonction des prix du marché soutiendraient beaucoup plus efficacement les agriculteurs, à budget équivalent. C’est un système qui ne coûte que lorsque les prix sont déprimés. Sur la durée, il reviendrait même
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moins cher. Mais selon certains, l’eurodéputé Michel Dantin entre autres (lire p. 11), cela impliquerait un ajustement budgétaire annuel impossible à réaliser. Je contexte cette position. La seule référence à un montant de crédit à ne pas dépasser est celle du cadre financier pluriannuel (CFP). Aujourd’hui, l’enveloppe pluriannuelle (2014-2020) est divisée à parts égales pour obtenir le budget utilisable chaque année. Toutefois, aucun traité de l’UE n’indique que le budget annuel de la Pac doive être équivalent au septième du CFP. L’autorité budgétaire doit en revanche fixer un plafond de crédit. En cas de crise, rien ne l’empêche, tous les ans, d’aller au-delà du montant annuel moyen à res-
pecter. Ensuite, nous nous situons dans la procédure classique d’élaboration du budget. Les dispositifs rectificatifs, de reports de crédits et de fonds de réserve permettraient de gérer l’indispensable variabilité budgétaire et d’ajuster les dépenses avant la fin de l’exercice, en évitant les transferts d’une année sur l’autre au-delà des reports usuels prévus par l’article 316 du traité sur le fonctionnement de l’UE. Enfin, les dispositions du règlement Omnibus confirment l’importance d’assouplir le fonctionnement des budgets et d’avoir une flexibilité accrue, en particulier dans les situations de crise et d’urgence. » ●
© Terre-net Média
« Les 27 en faveur d’une Pac plus efficiente face aux crises »
Points de vue
Michel Dantin
« La prochaine réforme n’aura pas lieu avant 2023 »
Je ne crois pas à une solution plutôt qu’à une autre, mais à un mix. Et il ne sera pas identique pour toutes les productions. Personne n’a encore démontré, par exemple,
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3500 4100 5000
Ceci dit, le Brexit oblige à reporter la réforme de la politique agricole commune. Les négociations pour que le Royaume-Uni sorte de l’Union européenne vont durer deux ans, voire un peu plus si nécessaire et si tous les États membres le souhaitent. Tant que tout n’est pas réglé, on ne peut pas parler des perspectives financières pour la période à venir, donc on ne pourra pas conclure la prochaine réforme de la Pac. Celle-ci ne devrait donc pas intervenir avant 2023, au lieu de 2020. En outre, les Européens en ont assez que les règles changent
et Média
ettre en place des aides contracycliques, comme le propose notamment Momagri, est intellectuellement intéressant. Le modèle de prévision doit être travaillé car il peut apporter des informations utiles. Néanmoins, un dispositif contracyclique se heurte au problème majeur de l’annualité budgétaire. Il faudrait que l’Union européenne et les États membres soient capables d’effectuer des reports de budget. Or, aujourd’hui, cette pratique va à l’encontre de ce que j’appelle le "droit canon européen" en matière budgétaire.
en permanence. Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, d’ailleurs s’est dit favorable à l’allongement la durée des politiques européennes à 10 ans. Enfin, la dernière révision de la Pac s’avère extrêmement complexe à mettre en œuvre sur le terrain. J’ai d’ailleurs un peu honte d’être français au parlement européen, vu les problèmes constatés en France. » ● © Terre-n
« M
l’efficacité d’une assurance climatique pour l’ élevage. Avant d’en arriver, peutêtre un jour, à des aides contracycliques, un travail de longue haleine doit être mené pour que l’argent versé à Bruxelles par les États membres, mais non utilisé, soit thésaurisé pendant trois ans.
SUR LE WEB
Député européen LR (Les Républicains)
L’intégralité du témoignage de Michel Dantin sur www.terre-net.fr/mag/66dantin
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Points de vue
Tribune
Élevage laitier
Productivité = rentabilité : « Un mensonge en bande organisée » La filière laitière dans son ensemble, mais aussi les techniciens, les chercheurs, les enseignants, partent du postulat que la productivité par vache ou par exploitant est un gage de rentabilité. Mais ne nous serions-nous pas trompés d’indicateur de performance ? À qui profite réellement la productivité ? Par une future éleveuse // redaction@terre-net.fr
« J
e viens de voir les résultats d’une exploitation laitière en système 100 % herbe sur des terres difficiles, qui ne distribue pas un gramme de maïs, ni de céréales, ni de correcteur azoté et dont les vaches produisent à peine 4 500 l par an, forcément. Oui, mais 4 500 l très rentables ! Je suis restée scotchée par les performances économiques : en pleine crise laitière, ces éleveurs conventionnels peuvent prélever, chacun, un revenu de plus de 3 000 € par mois.
Un cercle vicieux Alors que s’est-il passé ? Qu’avons-nous fait pour qu’en un demi-siècle, la marge des producteurs de lait fonde comme neige au soleil ? La réponse se résume en un mot : la productivité. La productivité au détriment de la rentabilité. Dans un grand aveuglement collectif, tout le monde - entreprises, médias professionnels, enseignement agricole, contrôle laitier - pousse pour que nos vaches produisent davantage, soient plus efficientes, valorisent mieux leurs rations… Mais à quel prix ? Pour quel bénéfice ? Dans la poche de qui ? Vous connaissez la réponse. Même lorsque le cours du lait est bas, une ferme laitière parvient à réaliser un chiffre d’affaires plutôt conséquent, de l’ordre de quatre fois le revenu nécessaire à rémunérer sa main-d’œuvre. Néanmoins, les charges et le remboursement des capitaux engagés dilapident cette création de 12
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En croisant la moitié de leurs femelles avec un taureau de race à viande, ils obtiennent des marges brutes supérieures à 340 €/1 000 l, qui dépassent largement le prix du lait actuel ! Alors que la majorité de leurs voisins n’arrivent plus à payer les factures d’aliments et les honoraires du vétérinaire, il y a de quoi se poser des questions sur nos systèmes d’élevage. « Pourquoi s’obstiner à cultiver pour nourrir des ruminants ou à remplacer des hommes par des robots ? »
du soja OGM pour équilibrer la ration (plus richesse. Au-delà du niveau de produccher mais meilleur que le colza), rajouter tion laitière permis par l’herbe, tout augmente… sauf le revenu ! Les charges opéune pincée de levures (pour lutter contre l’acidose) et de capteurs de mycotoxines rationnelles et de structure explosent, le temps de travail et la santé des animaux se (indispensables en cas de printemps pluvieux), une goutte de propylène glycol (sidétériorent. Le cercle vicieux de la productivité s’enclenche : il faut d’abord produire non les vaches font de l’acétonémie), un davantage de lait par soupçon de sélénium personne pour payer “ Des éleveurs un peu trop (ça booste l’immunité) et d’autres oligoéléles annuités, rembour"éleveurs" et pas assez ments (pour favoriser ser le bâtiment, les la fertilité), et enfin une bétons, les tapis et le "businessmen" „ robot de traite. poignée de tourteau de Il faut bien évidemment s’équiper d’un lin (pour les oméga-3, qui limitent les accidents cardio-vasculaires). tracteur de grosse cylindrée et faire le plein de la cuve de gasoil pour labourer et mettre Au final, les animaux boitent, ont des en terre les semences de maïs enrobées (qui donneront, paraît-il, un fourrage riche mammites. Il faut appeler le pareur pour en fibres de cellulose super digestibles), soigner les dermatites et installer un pédiluve dernier cri, le véto prescrit des antipuis ensiler, bâtir des silos, investir dans biotiques et des produits de tarissement… une mélangeuse pour distribuer l’ensilage La plupart des bêtes n’atteignent pas la deux fois par jour (c’est mieux pour l’introisième lactation. Il faut alors élever plus gestion et ça chauffe moins en été), acheter
Points de vue de génisses, utiliser de la semence sexée, et malgré les efforts pour mettre en place des vêlages précoces, le coût du renouvellement grimpe. Cela n’en finit plus. Heureusement, les entreprises regorgent d’idées pour nous venir en aide. Chaque nouveau problème voit apparaître de nouvelles solutions en matériels, services, etc., généralement récompensées pour leur caractère innovant. Les 12 heures de travail quotidiennes des éleveurs sont vaines, grignotées minute après minute par les charges et les divers techniciens à payer.
La filière s’est fourvoyée avec de mauvais indicateurs Bien sûr votre technico-commercial cherchera à vous prouver le contraire. Pourtant, ce gars a bon fond et souhaite que vous réussissiez. Vous éprouvez certainement de l’amitié pour lui (d’ailleurs, c’est un copain d’enfance de votre frère). Il veut vous vendre un produit "gagnant-gagnant", son "job" en dépend et les temps sont durs pour lui aussi. Gardons cependant à l’esprit que, pour financer chaque intrant supplémentaire, il faut augmenter la production laitière.
En production laitière, le rendement n’est pas toujours synonyme de rentabilité. C’est sans doute vrai également en bovins viande et plus généralement pour l’ensemble des ruminants. Je ne dirais pas la même chose en volailles, porcs et grandes cultures où les économies d’échelle et les gains de productivité peuvent avoir davantage d’impact sur le revenu final. N’allez pas croire que je suis contre le progrès, ou que je prône une vision passéiste de l’élevage. Au contraire, je pense que l’avenir peut être résolument technique, tout en alliant efficacité économique et durabilité environnementale, et en respectant les attentes des consommateurs.
Il aura fallu pas moins de deux crises laitières pour se rendre à l’évidence. Chercher à transformer un herbivore en granivore ne rapporte rien aux producteurs, les acteurs en amont captant tous les bénéfices. D’ailleurs, même dans certaines zones fromagères sous appellation d’origine protégée (AOP) où le lait dépasse les 500 €/t, heureusement que le cahier des charges limite la part de concentré dans la ration ! Sans quoi de nombreux exploitants se laisseraient entraîner par cette dérive de vouloir transformer des vaches en cochons, pour au final ne rien gagner et ne pas profiter des avantages de l’AOP.
Je ne prône pas une vision passéiste de l’élevage
Les éleveurs sont sans doute un peu trop "éleveurs" et pas assez "businessmen". Dans les campagnes, l’orgueil de présenter au comice de belles vaches, avec un excellent niveau d’étable, prime sur la gestion économique et la quête de rentabilité. Les habitudes et la pression des pairs pèsent lourd sur ceux qui voient l’élevage autrement. Vous me direz, des contre-exemples existent. Et heureusement. Tous les pro-
Je suis pragmatique : je calcule et regarde ce qui fonctionne ailleurs. Par exemple chez les producteurs néo-zélandais. En véritables chefs d’entreprise, ils connaissent les vrais indicateurs de performance et les appliquent depuis que l’État leur a sucré leurs subventions il y a plus de 30 ans. Alors pourquoi s’obstiner à cultiver des terres pour nourrir des ruminants ou à remplacer des hommes par des robots ? Avec plus d’un tiers de sa surface agricole en prairies permanentes, la France ne manque pas de ressources herbagères. Ni de maind’œuvre, puisque 10 % de la population active est au chômage. Avant de vouloir nourrir le monde en 2050, il faut que les éleveurs vivent décemment de leur métier, pour que des jeunes aient envie de s’installer dans une filière qui prend soin de ses animaux, ainsi que des hommes, des femmes et des enfants qu’elle nourrit. » ●
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À quoi servent les milliards d’argent public injectés dans la recherche en zootechnie ? Sans doute à entretenir le grand mensonge d’un secteur aveuglé par une équation fausse : productivité = rentabilité. Le monde de l’élevage n’a cessé d’inventer des indicateurs pour mesurer la productivité : nombre de kilos de lait produits par vache, par unité de main-d’œuvre, par
grès zootechniques réalisés ne sont pas à mettre à la poubelle. En effet, certaines exploitations avec une forte productivité par vache s’en sortent à 300 €/1 000 l grâce à une bonne autonomie alimentaire et des charges de structure limitées ou amorties. Toutefois, elles sont rares, tandis que je n’ai encore jamais rencontré quiconque, ayant mis en place un système herbager économe, souhaitant faire machine arrière, et encore moins en ce moment.
hectare de surface fourragère, par stalle de robot, par kilo de matière sèche ingéré (efficacité alimentaire)… Mais comment traduire ces données en euros sonnants et trébuchants ? Il me semble que nous avons confondu l’objectif final avec les moyens d’y parvenir. Seuls deux chiffres comptent vraiment : le revenu et le temps disponible pour l’éleveur.Les professionnels se sont fourvoyés avec ces paramètres non pertinents, qui fonctionnaient tout juste lorsque le prix du lait tutoyait les 400 €/t et qui, sous les 300 €/t comme actuellement, se révèlent être des gouffres financiers.
Qu’avons-nous fait pour qu’en un demi-siècle, la marge des producteur de lait fonde comme neige au soleil ?
N.B. : Les agriculteurs sont invités à prendre la parole sur Terre-net, sur Web-agri et dans Terre-net Magazine. Cette tribune nous a été envoyée par une jeune éleveuse en cours d’installation qui a préféré rester discrète. Afin de ne pas gêner ses projets, nous avons accepté, à titre exceptionnel, de conserver son anonymat et de ne donner aucune précision géographique.
Terre-net Média : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Mai 2017
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Points de vue
Champ planet’terre
Au Cameroun
Jean-Pierre Imele exporte 80 % de sa production de fruits bio L’engagement et la passion de certains agriculteurs camerounais pour leur métier en font des pionniers de l’agriculture moderne dans ce pays d’Afrique centrale. Jean-Pierre Imele par exemple, la soixantaine, gère depuis 2004 des centaines d’hectares de plantations de fruits, à l’ouest et sur le littoral. Mais aussi plus de 200 employés, un carnet de commandes bien rempli par les grandes surfaces et un label bio parmi les plus prestigieux du continent. Par Fabien Essiane // redaction@terre-net.fr
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n 2001, après 27 ans passés en France, Jean-Pierre Imele revient s’installer au Cameroun, d’où il est originaire. Dans ses valises, Biotropical, un projet d’entreprise de production et de transformation de produits tropicaux biologiques. Les 15 années précédentes, il les a passées entre deux avions, dirigeant de jeunes plantations fruitières au Cameroun et Exodom en France, une société qu’il a créée en 1999 pour commercialiser les fruits de son pays, cultivés sans traitement chimique de synthèse.
Nombreux bénéfices collatéraux Aujourd’hui, le producteur est à la tête de centaines d’hectares, à l’ouest et sur le littoral. Il y cultive des papayes, ananas, fruits de la passion, bananes et mangues. Son travail a, en plus, pour objectif de « limiter l’exode rural, le chômage et d’impacter positivement l’économie locale ».
© Fabien Essiane
Jean-Pierre veut faire connaître « leur goût exquis ». Il part alors à la rencontre d’agriculteurs bio ghanéens, connus pour leur dynamisme et considérés comme un exemple pour l’agriculture biologique africaine. Des échanges riches en enseignements et en partages d’expériences. Jean-Pierre veut faire connaître « le goût exquis » des fruits bio de son pays.
à Nkombé à 45 km. De sa petite usine de Bonabéri sortent des pulpes de fruits surgelées, destinées aux grands hôtels locaux, et surtout des fruits frais et séchés, des bananes et des mangues principalement, pour le marché européen. Jean-Pierre Imele exporte en effet 80 % de sa production.
Biotropical représente 500 millions de Pour accroître sa production, Jean-Pierre FCFA (763 400 €) de capital et d’actifs ima acheté de nouvelles terres et planté des mobilisés, et près de 400 ha de plantations milliers de pieds d’arbres concentrées dans la parfruitiers. Ainsi, il fourtie littorale du Cameroun nit des plants à d’autres “ Impacter positivement et éparpillées sur l’île de agriculteurs qui, s’ils à une heure de l’économie locale „ Mbanjo, respectent les normes pirogue de Douala, à Babiologiques, deviendront fia (est du pays), Zoétélé les fournisseurs de son unité industrielle, (centre), Banganté et Foumbot (ouest). Des située dans le quartier Bonabéri à Douala, centaines de parcelles sur lesquelles tracapitale économique du Cameroun (à vaillent des dizaines de tracteurs et pick240 km de Yaoundé, capitale administraup. Le manager emploie plus d’une centive), et qui dispose d’un site délocalisé taine de jeunes ingénieurs locaux, dont il 14
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a repéré les qualités et financé une partie de la formation, sous forme de bourse. Depuis 2007, deux partenaires européens sont entrés au capital de Biotropical : le Private Equity Fund (Proparco et BEI) à hauteur de 25 % et Patrick Font, un entrepreneur français, pour 15 %. Grâce à cela, le poids financier de la structure et sa production ont doublé en seulement six ans.
Des partenaires européens Le Cameroun a été traversé par une série de troubles liés aux politiques multipartistes en 1992 et à la faim en 2008. Jean-Pierre, en observateur avisé, déclare ouvertement que « les fonctionnaires sont responsables à plus de 50 % du sous-développement du pays » ajoutant que « l’Afrique n’a pas besoin de souveraineté militaire, mais de souveraineté alimentaire ». ●
Points de vue
Agnès Koa a créé son label "poulet de Nkom Ndamba" À Nkom Ndamba, à 100 kilomètres de Yaoundé, Agnès Koa a mis en place son propre label qualité. La clé de sa réussite : l’attention que l’éleveuse de poulets porte à ses animaux et à leur alimentation. Par Fabien Essiane // redaction@terre-net.fr
A
gnès Koa, 50 ans, est l’exemple type de la femme africaine qui a réussi. Très occupée mais rarement préoccupée, elle en fait 10 de moins, malgré ses cinq maternités et un emploi du temps chargé. « Je me lève tous les jours à 7 h 30 pour me rendre au poulailler. Je sors les abreuvoirs sales et les lave avant de donner à manger aux poulets. Puis, je passe le reste de la journée dans mes plantations que je ne quitte qu’à la tombée de la nuit. » L’agricultrice ne cultive que quelques hectares de soja et maïs, le constituant principal de la provende, un mélange pour nourrir les volailles. Elle a fait construire un crib(1) pour conserver le surplus de sa production.
Agnès Koa veille à la qualité de l’alimentation de ses poulets.
55 kg de maïs, 35 kg de soja et 10 kg de concentré. Toutefois, la manière de moudre le maïs, de griller et d’écraser le soja, ainsi que le taux d’humidité des ingrédients, la densité dans les bâtiments et la durée d’engraissement des animaux, sont autant d’éléments qui font la différence entre deux producteurs, surtout au niveau de la qualité gustative du produit. Mon mode d’élevage favorise la croissance des volailles et donne un goût succulent à la chair. J’utilise
des graines de soja que je grille à feu doux, avant de les moudre, alors que d’autres préfèrent les tourteaux. Je produis moi-même du maïs jaune au lieu d’acheter du blanc comme la majorité de mes voisins. Enfin, le dosage des matières premières et la régularité de distribution sont importants. » Ainsi, au fil des années, l’agricultrice est parvenue à se démarquer, en créant notamment le label "poulet de Nkom Ndamba".
© Wollwerth Imagery, Fotolia
Agnès a commencé avec une bande de 250 poulets. Elle en perd près d’une centaine et doit se contenter de 55 % de réussite sur le reste. Un échec qui entame son capital. Mais elle n’abandonne pas pour autant. Apprenant de ses erreurs, elle relance une autre bande de 250 poussins et obtient, cette fois, un taux de 95 %. Grâce à sa ténacité et son ingéniosité, l’éleveuse commence à maîtriser les nuances de la composition et de la fabrication de la ration. « Pour 100 kg de provende, il faut
© Fabien Essiane
Avancer à force de tenacité et d’ingéniosité
Agnès élève aujourd’hui 5 000 poulets, qu’elle vend 9 000 FCFA pièce (13,74 €), et emploie une vingtaine de jeunes. « Je livre la plupart des grandes surfaces du Cameroun. Mes relations avec les clients, mes techniques d’élevage, les 200 000 FCFA nets (305,34 €) que je gagne par bande de 500 poussins... c’est énorme ici au village. Sans compter ce que me rapporte le reste de l’exploitation. Parce que j’ai aussi un atelier d’une centaine de porcs et des plantations de maïs et de bananes plantains. » ● (1) Cage grillagée haute, étroite et longue, où l’on stocke les épis de maïs pour les sécher
Le maïs est l’une des principales productions vivrières camerounaises.
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Stratégies
En avant marge
Marché laitier
« Le monde manque de lait » La demande mondiale de produits laitiers reste dynamique, selon Offre et demande agricole, en particulier concernant la matière grasse et à destination des pays asiatiques. A contrario, le marché de la poudre de lait écrémé est en panne. Pour ce seul produit, l’Union européenne a exporté 1,2 milliard de litres de lait de moins que l’année dernière. Par Arnaud Carpon // acarpon@terre-net-media.fr
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© Food-micro, Fotolia
n décembre 2016, la collecte laitière a diminué de 2,8 % en Europe par rapport au même mois de 2015, d’après les chiffres publiés par la Commission européenne. « Sur l’année 2016, elle atteint 153,2 Mt, soit une augmentation de 0,6 % seulement », a expliqué la société de conseil Offre et demande agricole.
SUR LE WEB
La demande mondiale accrue en matière grasse s’est heurtée à un manque de lait disponible en Europe mais également dans la principale région exportatrice, l’Océanie.
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Web -agri
Suivre l’évolution du prix du lait
sur www.terre-net.fr/mag/66lait
Terre-net Magazine I Mai 2017
qu’un an auparavant pour la seule poudre de lait écrémé. Du coup, les stocks ont explosé sur les huit premiers mois de 2016 et s’élevaient à 420 000 t en août. Les tentatives de la Commission européenne pour les vendre au prix du marché sont vaines.
Les produits laitiers, poudre de lait et beurre notamment, ont cédé du terrain à l’international en janvier. Cette accalmie n’est pas La faute un trou d’air ou le début de la détente des au cours du pétrole marchés, mais simplement la conséquence de la trêve des confiseurs. À l’autre bout de « Mi-2016, la situation s’est retournée. la planète, les enchères de Fonterra confirLa demande mondiale accrue en matière ment le niveau élevé des prix du beurre. Et grasse s’est heurtée sur le marché alleà une pénurie de lait mand de Kempten, en Europe mais éga- “ Les prix du beurre ont bondi ils sont repartis à la lement dans la prinhausse, le cube de de 50 % en six mois „ 25 kg valant entre cipale région exportatrice, l’Océanie 3 900 et 4 200 €/t. (Australie et Nouvelle-Zélande), qui a vu Les cours sur le marché à terme de Leipzig sa collecte régresser fortement. » se sont stabilisés sur l’échéance rappro« Résultat, les cours du beurre ont bondi de chée, mais retrouvent ces jours-ci leur plus 50 % en moins de six mois pour atteindre haut niveau sur les échéances à trois ou six mois, soit 4 100 €/t. 4 500 €/t en fin d’année. Une très forte hausse, néanmoins contenue grâce aux stocks accumulés en Europe et aux États420 000 t de poudre de lait Unis. Mais celle-ci a permis à l’indicateur encore en stock de la valorisation beurre-poudre (qui permet de mesurer la rentabilité de l’industrie laitière et entre fréquemment dans le calcul Par ailleurs, en février, les enchères de de la paye de lait) de redevenir positif Fonterra ont réussi à maintenir les prix du après 18 mois dans le rouge. » beurre tandis que ceux de la poudre grasse, de lait écrémé et de lactosérum reculent significativement sans remettre en cause Au-delà du beurre, la demande mondiale de produits laitiers reste dynamique, partila progression des cours depuis un an. Ces culièrement sur la matière grasse (fromage hausses compliquent logiquement les néen tête et beurre) et vers l’Asie (et pas la gociations annuelles avec la grande distriChine uniquement). À l’inverse, le marché bution, pour leurs produits de boulangerie, de la poudre de lait écrémé, un produit clé viennoiserie et pâtisserie. Heureusement, les GMS françaises ne sont pas le premier pour l’Europe, est en berne. La faute au acheteur de lait français ! Près de la moitié cours du pétrole. D’où des commandes en forte baisse et un manque à gagner chez de la production nationale part à l’exportation et le prix du lait payé aux éleveurs nos principaux clients, tels que l’Algérie et demande à être valorisé dans une compétil’Arabie Saoudite. En équivalent lait, l’Eution internationale drastique. ● rope a exporté 1,2 milliard de litres de moins
Stratégies
Céréales
Malgré les tensions géopolitiques, l’Ukraine monte en puissance En dépit des troubles géopolitiques qui animent le pourtour de la mer Noire, l’Ukraine pourrait augmenter progressivement son potentiel de production céréalier de 40 Mt ! Une ambition qui ferait grimper d’autant sa capacité d’exportation. Par Arnaud Carpon // acarpon@terre-net-media.fr
L
es 38 millions d’hectares de terres labourables d’Ukraine pourraient générer une collecte totale de 150 à 200 Mt ! Mais les experts s’accordent plutôt autour d’un potentiel de production de 100 Mt et d’une capacité d’exportation de 70 Mt.
« Un niveau qui devrait être atteint progressivement alors que depuis 2013, 60 Mt de céréales sont produites en moyenne chaque année », explique dans le Déméter 2017 Jean-Jacques Hervé, spécialiste de ce pays et des marchés agricoles. Selon lui, il faut donc s’attendre à une forte crois-
sance de la production ukrainienne. Ainsi, la concurrence sur les marchés à l’export sera inévitablement renforcée.
+ 0,6 q/ha par an Dans les champs, l’augmentation est déjà substantielle. En moins de 10 ans, la collecte céréalière est passée de 40 Mt environ à plus de 60 Mt, soit une progression annuelle moyenne de 2 Mt, représentant « un gain de 0,6 q/ha ». Le tout à moindre coût grâce à « la fertilité naturelle de beaucoup de terres agricoles ». En aval de la fi-
lière, « les tensions internes entre la Russie et l’Ukraine n’empêchent pas la multiplication des investissements pour augmenter et améliorer les capacités de stockage et de chargement portuaires », considère l’économiste. Les chantiers en cours devraient accroître la capacité de stockage de 2 Mt. En outre, les ports de la mer Noire sont de mieux en mieux raccordés aux silos à l’intérieur du pays, ce qui devrait encore "booster" de 20 Mt la capacité de chargement maritime. « Ainsi, il serait possible de charger 60 Mt de grains dès la campagne 2017-2018. » ●
La gagnante du concours #êtreéleveur2017 avec 91 % des votes ! Félicitation Anna ! Décrivez-nous votre exploitation (région, filière, races des bêtes, nombre, grandeur exploitation...) ? Nous sommes une exploitation en polyculture élevage qui se situe à Bournois dans le Doubs (25). Notre exploitation est 100% en Montbéliardes et notre production principale est le lait transformé en emmental grand cru livré à l’Alliance à Clerval. Nous avons 45 laitières, 240 porcs a l’engraissement, des boeufs de nos régions, des génisses gestantes à l’export. Des génisses pour le renouvellement du troupeau, 30 hectares de céréales (blé, orge, colza). Et 6 poules.hiiii.
Depuis quand et pourquoi êtes-vous devenu éleveur ? J’ai épousé un agriculteur et j’ai épousé le métier. Après avoir travaillé à l’extérieur. En 2003, j’ai passé mon BPREA à Châteaufarine à Besançon. Je me suis installée suite à la retraite des beau parents... Je n’ai aucun regret de mon installation.
Quelle est votre vision de l’avenir pour votre métier ? J’aimerais que l’on puisse vivre de notre métier, de pouvoir prendre des vacances et surtout rester POSITIVE. Et qu’on nous donne un prix fixe et non des primes.
#êtreéleveur continue sur le web ! Venez partager la passion de votre métier. @EtreEleveur
êtreéleveur
www.etreeleveur.net
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Stratégies
Performance productions animales
Système polyculture-élevage
Une ration à base d’enrubannage de méteil totalement autonome pour 150 vaches En Loire-Atlantique, la famille Bakker affine son système de polyculture-élevage pour produire du lait à moindre coût et des céréales en semis direct. Elle n’achète pas de tourteau pour nourrir ses 150 vaches laitières et mise sur l’enrubannage de méteil de protéagineux et de fourrages riches en protéines. Par Robin Vergonjeanne // redaction@terre-net.fr
« O
En 1995, Sikke et Augustina Bakker ont quitté leur ferme de 30 ha en Hollande pour trouver trois fois plus grand à 1 000 km. Le Gaec de l’Alverne produit aujourd’hui 1,1 million de litres de lait avec 250 animaux, dont 115 vaches traites. Les exploitants viennent d’investir dans un bâtiment pour les génisses et une nouvelle salle de traite 2 x 12 postes SAC Christensen.
1 700 boules d’enrubanné La famille Bakker mise sur une stratégie alliant productivité (9 237 kg lait/VL) et économies de charges avec un coût alimentaire proche de 70 €/1 000 l en moyenne sur l’année. Tous les ingrédients de la ration proviennent de la ferme à part quelques coproduits (purée de chips). Le traitement du blé autoconsommé au Maxammon est également réalisé à l’extérieur. Les éleveurs inséminent eux-mêmes et effectuent le contrôle laitier. Le passage au semis direct a limité les achats de matériels et la fertilisation ne dépasse pas 90 unités d’azote par hectare sur les blés. Les 275 ha de SAU comprennent de grandes surfaces de légumineuses : 20 ha de luzerne, 30 ha de méteil de protéagineux
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n est à la recherche d’un système gagnant-gagnant entre l’élevage et les cultures. Une vache laitière pour 2 ha, ça me semble un bon équilibre au niveau de l’agronomie comme de l’autonomie et de la sécurité fourragères, mais aussi financièrement selon les aléas des cours du lait et des céréales », estime Wybe Bakker. Après des études d’ingénieur agricole à Rouen et une première expérience dans la grande distribution aux Pays-Bas, le jeune homme de 29 ans a rejoint l’élevage de ses parents à Grand-Auverné en Loire-Atlantique.
Depuis qu’il a rejoint la ferme familiale, Wybe Bakker pratique le semis direct sous couverts fourragers.
on peut les laisser dans les champs et les récoltés avant les semis de maïs et 45 ha reprendre plus tard. » Plutôt que de transde féveroles d’hiver (autour de 35 q/ha) qui ont pris progressivement la place des former leurs silos couloirs d’ensilage, les pois fourragers, plus difficiles à cultiver exploitants se sont équipés de machines effiselon les producteurs. caces pour l’enrubannage. Ils ont opté pour Au fil des années, ils un châssis enrubanneur ont mis en place une rade la marque autri“ Un coût alimentaire tion à base d’enrubanchienne Göweil (G5040 de 70 € pour 1 000 l „ nage. Aujourd’hui, ils Kombi), sur lequel pressent près de 2 000 est montée la presse boules de fourrage par an et 1 700 environ à balles rondes Lely Welger RP 535, pour sont enrubannées en monoballes (RGI, féun total avoisinant 70 000 €. « Les deux tuque, luzerne, méteil, couverts...). « Nous engins forment un combiné très efficace, avons choisi l’enrubannage plutôt que puisqu’on enrubanne pendant l’avancement, l’ensilage car nos parcelles sont éloignées et permettent de grouper les bottes deux par et cela nous évite de recourir à de la maindeux pour faciliter le ramassage. J’arrive à d’œuvre externe », précise Sikke. en presser et en enrubanner jusqu’à 45 par heure quand les andains sont gros. En plus, « Nous venons de faire 330 boules de mécet outil est polyvalent, on s’en sert aussi teil sur 60 ha en répartissant le chantier pour le foin ou la paille », détaille Wybe. sur trois jours, de la fauche au pressage. Il n’y a besoin que d’une seule personne Les agriculteurs distribuent chaque jour et une fois que les bottes sont plastifiées, quatre boules d’enrubannage, dont trois
Le témoignage
Web -agri d’ Anton Sidler qui utilise l’ensilage de méteil
www.bioret-agri.com
sur www.terre-net.fr/mag/66meteil
INNOVATION COULOIR
SUR LE WEB
Stratégies
dans la mélangeuse double vis Triolet de 24 m3. Pour gagner du temps, ils ont acheté la pince Göweil RBS. Cette dernière pique la balle pour la transporter puis la coupe en deux, tandis que le film plastique et le filet restent maintenus par des crochets. Tout cela sans avoir besoin de descendre du tracteur. Question coût, l’ensemble des enrubannages revient à 0,007 €/kg MS tout compris, ce qui est assez raisonnable. Habituellement, en passant par un prestataire, il faut plutôt compter 0,011 €/kg MS. Néanmoins, il y a quelques contraintes. « La qualité des balles peut être assez variable selon les coupes et les fauches. Mieux vaut noter sur un papier à quelle coupe correspond chaque lot, sinon on ne s’y retrouve plus. »
Zéro tourteau « La mélangeuse est vraiment indispensable. Grâce à elle, on peut équilibrer l’aliment en fonction de la qualité de chaque botte. Nous ne faisons pas d’analyse fourragère et nous ne calculons pas vraiment les rations, les résultats étant beaucoup trop hétérogènes. Par contre, nous observons énormément nos animaux. Pour moi, ça vaut n’importe quel logiciel de nutrition ! Le niveau du tank est un indicateur fiable, mais lorsqu’on cherche une ration économe, il faut accepter certaines variations au lieu de vouloir les corriger d’un jour à l’autre à coup de concentré. »
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Modèle déposé
La ration à base d’enrubannage est fibreuse et appétente.
Les éleveurs essaient de limiter les dépenses et parviennent à produire plus de 9 000 kg de lait sans un seul kilo de tourteau. L’exploitation autoconsomme tout de même 330 t de blé par an. La céréale est traitée au Maxammon avec de l’urée pour gagner 6 à 7 points de MAT, la moitié à la récolte avec un camion lamineur et la mélangeuse. « On obtient un très bon produit, au pH basique, qui améliore la rumination des vaches et la production laitière, mais attention au prix ! Le Maxammon
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Stratégies
Performance productions animales
coûte 17 €/t auxquels il faut ajouter l’urée et le laminage (18 €/t). C’est pourquoi il faut bien mesurer son intérêt. Si les cours sont favorables, il est préférable de vendre le blé et de privilégier les coproduits. » L’élevage est à l’affût des bonnes affaires et a acquis 50 t de purée de chips à 40 €/t, stockées dans un silo couloir non bâché. « Auparavant, nous achetions souvent des coproduits, mais les opportunités intéressantes deviennent de plus en plus rares dans notre région. Mon objectif : ne pas dépenser plus de 10 €/kg MS », précise Sikke.
il y a quelques années avec l’acquisition d’un semoir spécifique à disques Tume (Nova Combi 4000). Désormais, c’est le seul outil de travail du sol de l’exploitation. Les couverts fourragers prennent toute leur place dans la rotation. Le blé moissonné en août est suivi d’un semis de "petit méteil" à base de trèfle d’Alexandrie et de moha, une graminée africaine qui résiste à la sécheresse.
Sursemis de couverts avant la moisson « Une limite cependant, la dimension des graines : plus elles sont petites, plus il est difficile de réussir ses semis directs sous couvert. C’est pour cette raison que la féverole fonctionne bien chez nous, commente Wybe. Dans notre système, où l’on cherche à récolter un maximum de fourrages riches en protéines et à réduire l’usage du maïs plante entière, chaque année est une nouvelle expérience. Nous avons encore de nombreuses choses à apprendre. Nous avançons petit à petit dans la bonne direction, j’en suis convaincu. » ●
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« Le moha a bien poussé, le trèfle nettement moins ! » Ce couvert de fin d’été a été enrubanné en octobre et remplacé par un méteil, enrubanné en mai. Le maïs est Avec de nombreux fourrages riches en pro- semé dans la foulée, courant mai. Wybe téines dans la ration, l’énergie fait davan- vient de dégoter une variété très précoce tage défaut que l’azote, venue d’Angleterre surtout que les deravec un indice 140 Composition d’un méteil niers maïs ont été très (Zeta 140 S de Formauvais à cause de la sem), qu’il prévoit de riche en protéagineux sécheresse.« Cette anrécolter en épi. - 100 kg/ha de féverole née, j’espère pouvoir - 50 kg/ha de pois fourrager tout ensiler en maïs épi L’automne dernier, - 10 kg/ha de vesce plutôt qu’en plante enWybe a semé 30 ha - 20 kg/ha d’avoine tière. Cela densifierait de méteil à base de la ration des vaches protéagineux (féveen énergie et les cannes, laissées au sol, ra- role, pois, vesce et un peu d’avoine) avec mèneraient de la matière organique, ce qui le semoir Tume en un seul passage et deux boosterait la vie du sol », explique de son profondeurs : les rangs de féveroles à 5 cm côté le jeune homme. et le reste des graines à 3 cm. « Sans fertilisation ni désherbage, nous avons obEn non-labour depuis 20 ans, les agricul- tenu de beaux méteils avec beaucoup teurs se sont lancés dans le semis direct de féveroles. Néanmoins, le rendement
n’était pas exceptionnel : 3,8 tMS/ha. » Le maïs est lui aussi semé en direct, mais en deux passages successifs : le premier pour déposer l’engrais et faire un premier effet "strip-till", le second étant réalisé dans le rang grâce au positionnement GPS. Wybe s’occupe dorénavant des cultures et aime tester de nouvelles techniques. « Par exemple, un mois avant la moisson, j’ai fait du sursemis de moutarde dans du blé, à la volée au distributeur d’engrais. Ça a très bien marché. L’été prochain, je sèmerai des couverts fourragers de la même manière, avec du pois, de la vesce et un peu de moutarde. On verra ce que cela donne. »
Avec trois bottes d’enrubannage, la mélangeuse tourne 30 minutes chaque matin.
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Stratégies
Au menu, chaque jour
Pour 115 VL (kg brut)
Par VL (kg brut)
Enrubannage de fétuque
700
6,1
Enrubannage de luzerne 4e coupe
700
6,1
Enrubannage de couvert de moha/trèfle d’Alexandrie
700
6,1
Purée de chips
1 000
8,7
Blé concassé Maxammon
1 000
8,7
Ensilage de maïs plante entière
1 000
8,7
Paille de pois
200
1,7
CMV
42
0,4
5 457
46,5
- dont argile bentonite - dont sel - dont carbonate calcium - dont minéral Maxor
8 12 10 12
0,1 0,1 0,1 0,1
Eau Total
Source : Gaec de l’Alverne
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Incontournables
Tout d’abord, une poudre assimilable rapidement procure un effet flash. Puis, un petit bolus à action progressive prolonge cet effet pendant 15 jours. Enfin, un grand bolus à libération lente permet une complémentation sur le long terme. Le réseau Océadis sort aussi un nouveau produit de post-trempage. Grâce à sa matière active iodée et à ses propriétés filmogènes, Helio Cap Iode désinfecte les trayons et assure une protection physique jusqu’à la traite suivante. De plus, il se retire facilement au début de la traite, en particulier quand il est utilisé avec Helio Mousse, un produit moussant d’avant-traite. Helio Cap Iode est recommandé en cas de pression microbienne importante, de conditions météo défavorables, etc.
Technoboots, des bottes pour travailler en toute sécurité Ukal, vendeur de produits pour l’élevage, propose des bottes de sécurité S5 de marque Technoboots, conformes aux normes européennes pour les chaussures de travail à usage professionnel. Mais surtout, elles possèdent une semelle en acier pour éviter les perforations et une coque à l’avant, en acier également, pour protéger les pieds des chutes d’objets et de l’écrasement.
© Ukal
Ces bottes en polyuréthane « sont plus légères que celles en PVC et bénéficient d’une meilleure résistance et tenue dans le temps ». De plus, elles isolent parfaitement du froid et de la chaleur et leur semelle antidérapante absorbe les chocs. Prix de vente : 59,90 € TTC.
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une conservation rapide et efficace des enrubannages. Il est non-corrosif pour le matériel et peut être manipulé sans aucun danger par l’utilisateur.
Jouffray-Drillaud optimise le procédé d’application de son additif microbiologique Silo-king dry : équipé d’une soufflerie plus puissante, le diffuseur Appli-Dry de la société Ermas garantit une répartition plus régulière sur le foin ou l’enrubannage. « Une sonde mesure en temps réel le taux d’humidité du fourrage contenu dans la chambre de la presse. Ainsi, on peut moduler la dose d’apport en fonction de sa teneur matière sèche », commente Cédric Pasquier, chef produits élevage. En 2015/2016, 5 000 ha d’herbe ont été traités avec Silo-king dry. Ce produit se compose d’antioxydants pour limiter l’échauffement, d’anti-moisissures pour un aliment sain et plus appétant, d’un cocktail d’enzymes pour accroître sa digestibilité et de bactéries lactiques pour
© Jouffray-Drillaud
Le réseau Océadis complète son programme Liber’Ys de gestion du vêlage avec les nouveautés Liber Tarimax et Liber Rumical. Toutes deux allient plusieurs formes d’assimilation dans un même produit pour une libération différenciée de leurs divers composants. Ainsi, les besoins des animaux sont mieux couverts aux différents stades de leur cycle de production.
Un applicateur plus précis pour l’additif Silo-king dry
Evolution, BCEL Ouest et GDS Bretagne s’unissent pour des projets communs Evolution, le spécialiste de la génétique animale, BCEL Ouest, organisme de conseil en élevage et le GDS Bretagne ont scellé début avril un projet d’alliance, via une société commune baptisée Innoval. L’objectif pour les trois partenaires : « Devenir le leader reconnu nationalement et internationalement de la conduite d’élevage du Grand Ouest. » Cette association vise à « mener conjointement des actions innovantes et à initier une nouvelle dynamique pour l’amont de filière, au profit d’un meilleur service et accompagnement des producteurs. » « Innoval est avant tout
une réponse concrète à leurs demandes », rappelle Vincent Rétif, président d’Evolution. Les dirigeants des trois sociétés précisent qu’il ne s’agit pas d’une fusion. « Innoval est une entreprise à part entière, créée afin d’échanger et de travailler ensemble sur des initiatives concrètes pour plus de cohérence dans l’offre que nous proposons aux éleveurs. » Innoval doit permettre de croiser les données récoltées par les trois structures fondatrices « afin d’apporter plus de confort dans la gestion quotidienne des exploitations de nos adhérents et clients ». © David Le Guyader
Océadis élargit sa gamme "vêlage" et "hygiène de traite"
© Ukal
Stratégies
Stratégies
Atlas-Maladies du blé de BASF, outil de position-
LG Semences : 10 nouvelles variétés de tournesol
nement des interventions fongicides sur blé, est dorénavant disponible sur tous les supports mobiles via un site internet dédié, www.mon-conseil-agro.fr (à accès sécurisé). « La mobilité assure aux agriculteurs et techniciens une mise à jour quotidienne, partout, des risques maladies et des conseils associés, en fonction des évolutions météo et des traitements phytosanitaires effectués. Ce dispositif aide à prioriser les chantiers et enregistre les applications phytos réalisées. » BASF travaille, par ailleurs, avec Arvalis-Institut du végétal à étendre les espèces pilotées avec Atlas. Un conseil blé dur est testé ce printemps chez certains distributeurs et de nouveaux modèles orges sont expérimentés dans les grandes régions productrices.
© LG Semences
Le semencier inscrit dix nouveaux tournesols pour 2017. Quatre se positionnent sur le segment oléique : deux précoces (LG 50.300 HOV et LG 50.627 HOV CLP) et deux demi-précoces (LG 50.625 HOV et LG 50.531 HOV CLP). Sur le marché linoléique, six hybrides entrent au catalogue. LG 54.78, LG 50.514 et LG 54.61 CLP sont trois variétés précoces qui se distinguent respectivement par leur rendement, leur profil sanitaire et la technologie ClearfieldPlus. Les trois dernières nouveautés (LG 56.38, LG 50.505 et LG 50.545 CLP) sont des demiprécoces très bien adaptées aux conditions séchantes.
© BASF
L’ensemble de ces variétés présente « de hauts profils de résistance au mildiou, une résistance souvent complète aux sept races d’orobanche connues à ce jour, de très bonnes tolérances au phomopsis et de plus en plus au verticillium ». En complément, les niveaux de rendement sont « très élevés », grâce notamment à deux facteurs clés : la vigueur de départ des hybrides pour réduire la période de sensibilité aux oiseaux et l’adaptation aux conditions séchantes par la gestion de la masse foliaire.
La technologie LQM de DuPont améliore la formu-
lation des sulfonylurées et associe des modes d’action complémentaires à la famille des inhibiteurs de l’ALS (HRAC, B). « Les solutions LQM élargissent le spectre des sulfonylurées et maximisent l’efficacité et la flexibilité du désherbage. Elles renforceront les programmes de lutte contre les dicotylédones des céréales. Leurs principaux atouts : la formation d’un spectre de gouttelettes de pulvérisation plus homogène, l’amélioration de la rétention des gouttes de pulvérisation et de la couverture du feuillage ainsi que l’augmentation de la pénétration et de la dispersion du produit dans la plante. » Le premier représentant de la gamme, Omnera LQM/ Provalia LQM, sera disponible pour la prochaine campagne.
BreedWheat a produit un milliard de données pour sélectionner de nouveaux blés
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Deux guides pour la culture du lin fibre et de la pomme de terre
© TERRE-NET MEDIA
Dans ses deux guides Choisir & décider, disponibles en ligne, Arvalis-Institut du végétal regroupe les résultats des essais 2016 et les préconisations pour 2017. Le document Choisir et décider - Lin fibre s’adresse en priorité aux techniciens des unités de teillage et aux décideurs de la prescription et de la distribution. Il dresse le bilan de la campagne passée, fait le point sur la réglementation et aborde plusieurs questions concernant la production de lin fibre d’hiver et de printemps : choix variétal, densité de semis, protection contre les maladies et les ravageurs ou encore gestion du risque verse. Le document Choisir et décider - Pomme de terre retrace les diverses étapes de l’itinéraire technique de cette culture, de la production jusqu’au stockage. Au sommaire : actualités réglementaires, bilan de campagne, présentation des neuf variétés proposées à l’inscription, évaluation de la présentation d’un lot de pommes de terre, traitement des plants et du sol, désherbage, etc.
Six ans après son lancement, le programme BreedWheat a produit plus d’un milliard de données et défini 350 000 nouveaux marqueurs du génome du blé. Une puce à ADN, l’une des plus importantes développées pour le blé (423 000 marqueurs), a permis d’établir la carte génétique de plus de 10 000 lignées. Ainsi, les partenaires du projet ont pu identifier des régions génomiques impliquées dans le contrôle de caractères d’intérêt agronomique comme le rendement, la résistance à une maladie ou au stress hydrique. Pour Jacques Le Gouis, directeur de recherche à l’Inra : « Malgré la complexité du génome du blé tendre, nous avons pu créer rapidement des outils génomiques d’une très grande puissance et précision, qui offrent de nouvelles possibilités aux scientifiques et semenciers pour utiliser la diversité naturelle. C’est important si nous voulons améliorer la tolérance à la sécheresse, aux fortes températures ou aux maladies. Nous espérons ainsi accélérer la sélection de variétés adaptées et accessibles pour les agriculteurs, les transformateurs et les consommateurs. »
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Stratégies
Performance productions végétales
Colza associé
Les conditions d’un mariage heureux Le colza associé à un couvert de légumineuses présente de nombreux avantages. Certaines situations valorisent cependant mieux la technique que d’autres. Le point avec Terres Inovia. Par Mathilde Carpentier // mcarpentier@terre-net-media.fr
A
vant toute discussion sur le contexte d’exploitation, le recours au colza associé implique de satisfaire deux conditions pour envisager d’en tirer profit : choisir une légumineuse, gélive de surcroît. « Grâce à la synergie entre les deux cultures, il est possible globalement de réduire les doses d’azote et d’herbicides, assure Terres Inovia, et de maîtriser les adventices, tout en maintenant les rendements. »
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« La synergie entre le colza et le couvert permet de réduire les doses d’azote et d’herbicides, et de maîtriser les adventices, tout en maintenant les rendements », assure Terres Inovia.
soins en azote au printemps. Dans l’ouest, L’association colza/légumineuse est partile centre et le sud, les températures douces culièrement intéressante quand l’azote est en automne favorisent généralement peu disponible. « Les le développement des effets positifs de cette légumineuses si elles plante compagne sont “ Une implantation précoce lèvent avant le 1er sepainsi mieux valorisés. Dans l’est et pour plus de bénéfices „ tembre. Si bien qu’on observe le nord, elles sont plus parfois, pour la culture fraîches et peuvent liprincipale, des déplafonnements de renmiter considérablement leur croissance et dement. » A contrario, ils sont variables et donc leur action bénéfique sur les adventices, les insectes et l’azote. » L’intérêt des plus faibles en cas de forte disponibilité en azote au semis (sols profonds, apports de colzas associés dépend alors de la possibifertilisants organiques, précédents protéalité ou non de semer tôt, avant le 20 août. gineux, reliquats post-récolte élevés). La contribution des légumineuses est alors moindre et l’association rarement justifiée. « Sous réserve d’une implantation précoce et réussie, le colza, seul, est capable de concurrencer les adventices et d’atténuer les dégâts d’insectes à l’automne. Sa croissance automnale importante (aux dépens d’ailleurs des légumineuses) réduit les be-
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Attention aux levées d’adventices dicotylédones
grammes herbicides provoquent des phytotoxicités sur les légumineuses associées. Enfin, la principale limite dans le sud et sur les bordures maritimes est l’absence de gel prononcé, opter pour des couverts sensibles étant primordial pour éviter de les détruire chimiquement. En résumé, « le colza associé est difficile à rentabiliser lorsque l’on cumule, dans le nord et l’est, forte disponibilité en azote et températures fraîches à l’automne. Dans le sud ou près de la mer, l’importante disponibilité en azote et le manque de gelée diminuent la rentabilité », prévient Terres Inovia. ●
Association
Ensuite, mieux vaut proscrire les parcelles présentant un risque élevé de levée précoce d’adventices dicotylédones, comme les géraniums. À moins de semer en direct avec des disques et sans flux de terre, les pro-
SUR LE WEB
L’institut prévient cependant que « pour garantir la réussite et la rentabilité du colza associé, il est nécessaire d’adapter la technique à sa situation, en respectant plusieurs principes et en modifiant certaines pratiques ». Quatre critères essentiels permettent d’évaluer cette adaptabilité pour tirer les bénéfices escomptés : les températures et la disponibilité en azote à l’automne, la pression des adventices et l’intensité des épisodes de gel hivernal.
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Les bienfaits dépendent de la disponibilité en azote
colza/légumineuse : un autre article à découvrir sur www.terre-net.fr/mag/66colza et un reportage sur www.terre-net.fr/mag/66reportage
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Machinisme
Essai
Tracteur Massey Ferguson
« Avec le 6718 S, je peux tout faire ! », résume Benoît Guéroult, agriculteur À peine sorti de l’usine de Beauvais, le nouveau tracteur Massey Ferguson série 6700 S part à l’essai sur l’exploitation de Benoît Guéroult au Coudray-Saint-Germer dans l’Oise. Pour voir ce que cette version haut de gamme a dans le ventre, l’agriculteur attèle sa charrue et va labourer dans les coteaux du bassin de captage d’Ons-en-Bray à quelques kilomètres. Puissance, adhérence, confort, ergonomie... selon la marque, ce modèle, l’un des plus puissants de sa catégorie, présente de nombreuses qualités. C’est bien ce que compte vérifier l’agriessayeur.
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Par Sébastien Duquef // sduquef@terre-net-media.fr
Même en conditions limites, le Massey Ferguson 6718 S adhère au sol.
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évoilée au dernier salon Innov-Agri, MF 6718 S, je fais un bond dans le futur ! », la nouvelle série 6700 S de Massey s’exclame-t-il. D’autant que la marque posiFerguson rétionne cette série "S" pond aux exigences en version Premium. des exploitations de “ En montant dans le MF 6718 S, Et pour la différentaille moyenne en cier de l’entrée de quête de puissance, je fais un bond dans le futur ! „ gamme (Global Setraction et maniaries), l’équipemenbilité. Selon le constructeur, ces tracteurs tier a ajouté un "S" après le numéro de la quatre cylindres sont même les plus puismachine. Ainsi, les engins haut de gamme sants de leur catégorie. Mais à la rédaction, se distinguent d’un coup d’œil. les journalistes sont comme Saint Thomas : ils ne croient que ce qu’ils voient ! Au total, la série 6700 S se compose de Ainsi, tout juste sorti de l’usine de Beauvais, six modèles, animés par le nouveau mole premier exemplaire est mis à l’essai sur teur quatre cylindres Agco Power de 4,9 l la ferme de Benoît Guéroult, au Coudrayde cylindrée, développant 120 à 175 ch. Saint-Germer dans l’Oise. Ce passionné de Voire 200 ch avec la réserve de puissance machinisme a plusieurs jours pour ausculter apportée par la technologie Engine Power l’engin sous toutes les coutures. Management (EPM), « ce qui en fait le quatre cylindres le plus puissant du marché », selon Paul Rigaux, chef produits tracteurs chez Massey Ferguson. Pourquoi un "S" ? Le jeune éleveur souhaite justement remplacer son vieux Fiat 160-90, un six cylindres un peu vieillot qui fume noir dès qu’on le sollicite trop. « En montant dans le
Après deux heures de prise en main, l’agriculteur semble déjà conquis. « Difficile de ne pas l’être quand on est habitué à un vieux Fiat », reconnaît-il. Le bloc moteur
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Machinisme
Benoît Guéroult, polyculteur-éleveur dans l’Oise, est passionné de machinisme.
est conforme à la norme Tier 4 final grâce à la seule association de la technologie SCR avec un catalyseur d’oxydation diesel (Doc). Un dispositif simple qui ne comporte ni filtre à particules, ni vanne EGR, ni turbo à géométrie variable. Du coup, la facture d’entretien devrait être moins importante d’après le tractoriste. Côté transmission, trois possibilités : la Dyna-4, la Dyna-6 et la Dyna-VT. Le MF 6718 S, le moins puissant de la série, ne
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Essai
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Machinisme
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Le moteur répond aux exigences de la norme Tier 4 final grâce à un catalyseur Doc et de l’AdBlue.
Paul Rigaux, chef produits tracteurs de la marque, assure la prise en main du tracteur.
peut recevoir que la Dyna-4 ; par contre, elle n’est pas proposée sur les deux modèles de plus forte puissance. La capacité de relevage, elle, culmine à 9,6 t. « Pour les outils nécessitant de l’huile, l’engin embarque jusqu’à cinq distributeurs à centres fermés et à détection de charge, alimentés via une pompe débitant jusqu’à 190 l/min », poursuit Paul Rigaux. Selon la version, la prise de force possède jusqu’à quatre vitesses de rotation (540, 540 Éco, 1 000 et 1 000 Éco). Le principal intérêt de ce tracteur, c’est son rayon de braquage. « Les exploitants agricoles recherchent de plus en plus des machines maniables, surtout sur le segment de puissance de 100 à 200 ch. Le 6718 S correspond parfaitement à ces attentes », fait remarquer le chef produits. 200 ch qui tournent sur eux-mêmes en seulement 4,75 m, ça vous parle ? Sans oublier le poids. Le Massey n’excède pas 6 t à vide, de quoi satisfaire la plupart d’entre vous. Associé avec ses parents depuis trois ans, le jeune producteur souhaite avoir 28
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SUR LE WEB
Le levier de décompression des valves hydrauliques.
l’avis de son père, amateur de machinisme installé à l’usine, ce qui permet de conserégalement. Pour mesurer la puissance et ver une maniabilité équivalente, avec l’adhérence de l’engin, les deux hommes un accès facile aux organes à entretenir partent labourer une régulièrement. « Le de leurs parcelles, joystick de com“ La consommation située dans les mande pilote mêne dépasse pas 15 l/ha. pentes du bassin me des fonctions de captage d’Ons10 l de moins que le Fiat ! „ liées à la transmisen-Bray à quelques sion. Je peux, par kilomètres. Ainsi, le tracteur peut exexemple, inverser le sens de marche ou primer tout le potentiel de ses 200 ch ! changer de vitesse », explique Benoît. « Je suis surpris par le faible niveau soUne fois la parcelle labourée, retour à la nore. On n’entend presque pas le moteur et pourtant, regardez comme il emmène ferme pour changer d’outil. Cette fois, l’outil ! », constate le père. Pour labourer à c’est la prise de force qui travaille. « Mon 6,5-7 km/h, le régime n’excède pas épandeur Dangreville est lourd avec sa caisse de 10 m3. Et il faut pas mal de 1 600 tr/min. Du coup, il n’y a quasiment puissance pour entraîner les deux hérispas de bruit, en cabine comme à l’extérieur. sons verticaux. Un bon test pour le quatre cylindres. Dès qu’on enclenche la prise Le design est épuré, de force, on sent qu’il en a sous le pied. pas de superflu La baisse de régime est quasi imperceptible. C’est bluffant ! » Polyvalence, puisLa transmission Dyna-6 engage automasance, économie de carburant... L’agriculteur est convaincu, c’est le tracteur qu’il tiquement le rapport le plus adapté, pour optimiser le régime moteur et économiser lui faut ! Avec le 6718 S, il pourra effecdu carburant. « Là aussi, je suis étonné. La tuer toutes les tâches de l’exploitation. consommation ne dépasse pas 15 l/ha. Avec « Et quelle maniabilité ! », conclut-il, évole Fiat, c’est 10 l de plus », ajoute l’éleveur quant le rayon de braquage de 4,75 m. ● en souriant. Point de vue confort, rien à redire. Les matériaux utilisés sont de qualité, on s’en aperçoit dès qu’on entre en cabine. La présentation Le design est épuré, pas de superflu. du MF 6718 S, en vidéo, Le modèle testé est équipé de la cabine sur www.terre-net.fr/mag/66massey Efficient, une finition de milieu de gamme. Pour gagner en productivité et en ergonomie, le constructeur a regroupé tous les réglages sur l’accoudoir. Certains peuvent L’avis de Benoît Guéroult, être en plus automatisés via le tableau éleveur dans l’Oise, de bord. Parmi les autres avantages : le sur www.terre-net.fr/mag/66benoit pré-équipement pour chargeur. Le bâti est SUR LE WEB
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Les commandes sur les ailes actionnent le relevage, un distributeur hydraulique et la prise de force.
© Terre-net Média
Machinisme
Selon le constructeur, le MF 6718 S est le quatre cylindres le plus puissant de sa catégorie.
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Machinisme
Pleins phares
Tracteur
Acheter un modèle neuf ou d’occasion ? Il se vend en moyenne chaque année en France 39 507 tracteurs neufs et 90 786 modèles d’occasion, soit plus du double. Et avec la conjoncture difficile, l’écart pourrait encore se creuser entre ces deux marchés. Alors faut-il se tourner vers l’occasion ? Quels sont les bénéfices pour l’agriculteur ? Y a-t-il des risques ? Éléments de réponse.
© Terre-net Média
Par Benoît Egon // begon@terre-net-media.fr
Principal avantage de l’occasion : le prix inférieur au matériel neuf pour un service rendu équivalent.
E
n France, sur les 10 dernières années, il s’est immatriculé en moyenne 2,3 fois plus de tracteurs d’occasion que neufs. En 2015, le service de l’observation et des statistiques (SOeS) du ministère de l’environnement a ainsi recensé 37 947 immatriculations de tracteurs neufs, contre 84 555 pour les engins d’occasion.
Pourtant, acheter une machine neuve offre de multiples avantages, puisque l’agriculteur peut bénéficier : • de la garantie constructeur (tranquillité d’esprit, budget d’entretien prévisible) ; • d’un financement intéressant (participation du tractoriste) ; • de faibles coûts d’entretien les premières années car les pièces d’usure sont neuves (ex. : les pneumatiques). • d’un large choix d’options électroniques ou mécaniques (prise de force et relevage avant en particulier) ; • du confort de conduite qu’apportent les dernières générations ; • des technologies les plus récentes ; • de la réduction réglementaire des émissions polluantes par rapport aux anciennes motorisations ; • d’une fiscalité plus souple avec des dispositifs plus nombreux et une charge plus 30
Terre-net Magazine I Mai 2017
élevée que sur les occasions, d’où une incidence sociale et fiscale plus forte. • de contrats de location incluant la maintenance (l’investissement devient alors une charge d’exploitation à coût fixe). Enfin, qui ne rêve pas d’avoir dans sa cour de ferme le tout dernier modèle sorti, histoire de frimer un peu ? Un argument non rationnel qui a son importance.
Des modèles éprouvés
d’incident rendant inutilisable l’ancienne machine. Le matériel recherché est souvent disponible dans le parc d’une concession, quelque part en France, et peut être mis en service rapidement, moyennant des impasses sur certaines options. On peut également limiter les dépenses puisque les générations antérieures de moteurs ne consomment pas d’AdBlue. Le mode d’achat permet aussi pouvoir choisir un modèle dont la fiabilité a été éprouvée, ce qui limite les désagréments par la suite. Et si l’on est fidèle à son concessionnaire, c’est aussi l’opportunité de changer de marque de temps en temps.
Mais l’achat d’occasion présente aussi de nombreux atouts. Le premier, non des moindres : le prix inférieur au matériel neuf pour un service rendu équivalent. Certains gros tracteurs tournent très peu. Après tout, un tracteur de 150 ch est un C’est pourquoi il n’est pas rentable de les tracteur de 150 ch. En outre, l’occasion acheter neufs. En effet, la décote prend en se déprécie moins compte le nombre vite que le neuf, d’heures d’utilisa“ 45 à 55 % d’économie qui perd 15 à 20 % tion mais aussi l’âge de sa valeur la prela machine. avec un tracteur de trois ans „ de mière année, 15 à Acheter neuf, c’est le prix à payer pour 20 % la deuxième et 12 à 15 % la troisième, etc. Un engin s’assurer la tranquillité. Car, lorsqu’on achète d’occasion, on n’est pas à l’abri de trois ans représente par conséquent une économie de 45 à 55 %. Autre intérêt de des mauvaises surprises. Par exemple, on l’occasion : la disponibilité, surtout en cas ne sait pas comment l’entretien a été fait.
Machinisme
Entre un engin de 4 ans affichant 2 500 heures, et un autre de plus de 15 ans avec 12 500 heures au compteur, il n’y a pas photo et pourtant, ceux sont tous les deux des "occases". Attention donc à bien lire les annonces et à toujours essayer avant d’acheter. Hors fiscalité, l’occasion récente est certainement le meilleur compromis, si la différence de prix par rapport au neuf est suffisante. ●
© INFOGRAPHIE TERRE-NET MEDIA
Immatriculations de tracteurs agricoles neufs et d’occasion sur les 10 dernières années
SUR LE WEB
Source : SOeS-RSVERO (Service de l’observation et des statistiques - répertoire statistique des véhicules routiers)
Trouver le tracteur d’occasion que vous recherchez sur www.terre-net-occasions.fr
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Machinisme
Incontournables
Plus de capacité pour les Rollspeed HD de Rolland Avec leurs côtés monoblocs d’1,80 m en acier, les bennes Rollspeed HD 7141, 7845 et 8851 peuvent transporter plus de volume. Fini la corvée de montage et démontage des ridelles pour ajouter 32 cm à la caisse de 1,5 m. Cette benne de haute capacité dispose d’un hublot de très grande dimension situé à l’avant, d’une béquille hydraulique, d’une suspension hydraulique indépendante et d’essieux avant et arrière autopilotés.
© JCB
Un nouveau boîtier électronique commande les cinq fonctions de base : le bennage, la porte, la flèche, l’essieu suiveur et le report de charge. En haut des portes arrière, les feux optionnels à Led Secure sécurisent davantage les changements de direction sur la route. Les Rollspeed peuvent également recevoir, en option, un dispositif en aluminium pour l’ensilage, à montage rapide, afin de surélever la caisse de 70 cm.
JCB se lance dans la formule 1
L’autoguidage pour tous avec Fendt
© Rolland
JCB et Williams viennent de signer un accord de partenariat. Depuis le lancement la saison de formule 1 fin mars 2017, le logo du constructeur de télescopiques apparaît sur le châssis et l’aile arrière de la Williams FW40 Mercedes, ainsi que sur les combinaisons et les casques de course de Felipe Massa et Lance Stroll. « La conception de produits innovants est au cœur de notre stratégie. Nous combinons souvent notre expertise en ingénierie avec les meilleures technologies automobiles », a déclaré le président de JCB, Lord Bamford. Cette collaboration avec Williams Martini Racing illustre une fois de plus les liens forts de la marque avec le sport automobile.
Depuis maintenant deux ans, les Fendt 800 et 900 sont équipés du PowerPlus. Dès juin 2017, les séries 500 et 700 seront elles aussi dotées de cette prédisposition pour l’autoguidage. L’objectif : que les petites exploitations bénéficient des avantages de ce système pour la fenaison ou l’épandage. Le groupe espère vendre, dès cette année, la moitié de ses tracteurs avec cet équipement. Les Fendt 300 ne sont pas en reste : ils seront bientôt disponibles en version Profiplus, avec écran et joystick de commande intégral.
Même le raclage est connecté avec le Mirobot ! Le Mirobot 3.0 de Miro est le premier robot porte-outils autonome, muni d’une pelle de raclage adaptée au lisier comme au fumier. Celle-ci est prévue pour une aire de circulation de 2 à 5,50 m de large et selon le fabricant, les quatre roues motrices poussent jusqu’à une tonne de matière. Principale nouveauté : le Mirobot 3.0, filoguidé, réalise des trajectoires complexes sur plusieurs couloirs, même en courbe.
© Fendt
Pour répondre aux multiples besoins des éleveurs, l’équipementier développera progressivement une gamme d’accessoires polyvalents et adaptables sur le corps du robot. Le premier devrait être une brosse pour nettoyer le bord des logettes. Côté prise en main, c’est vraiment simple et intuitif. Une application avec plusieurs niveaux de contrôle assure une consultation et un pilotage à distance. Par exemple, elle facilite la planification de la maintenance et envoie des alertes à l’exploitant, mais aussi au concessionnaire et au fabricant.
La flèche articulée à voie déportée et à suspension hydraulique fait du Dangreville Terra-one un épandeur original. Destiné à une utilisation intensive, cet engin d’une capacité de 16 à 18 m3 est un bon allié pour préserver la structure du sol. En outre, il permet de travailler dans des conditions météo difficiles, ce qui élargit la fenêtre de travail. Cette machine se veut plus polyvalente et moins cher qu’un épandeur automoteur classique. À disposition également : la gestion DPAE version Isobus, la pesée dynamique, le volet de bordure hydraulique, le graissage centralisé, la caméra de surveillance…
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Terre-net Magazine I Mai 2017
© Miro
© Dangreville
Terra-one, l’épandeur Dangreville à voie déportée
StratĂŠgies
Terre-net MĂŠdia : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Mai 2017
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Machinisme
Pleins phares
Apport de lisier
L’épandage sans tonne séduit les éleveurs Fini d’apporter du lisier avec des machines qui pèsent plusieurs dizaines de tonnes et qui défoncent les sols en plein hiver. En épandant directement depuis la fosse, ou un camion garé au bord de la route, la fenêtre d’action pour réaliser les chantiers s’allonge franchement, y compris dans les terres fragiles.
© Nicolas Robillard
Par Yann Kerveno // redaction@terre-net.fr
L’installation comprend un double enrouleur déployant 1 100 m de tuyaux souples, un tracteur Fendt 822 aux pneus basse pression et une rampe pendillard de 24 m.
L
e problème de portance des sols se révèle un casse-tête sans nom quand vient l’heure d’épandre sur des terres parfois gorgées d’eau. Le calendrier qui s’affole, des plantes qui poussent très vite, la météo qui ne permet pas de travailler dans de bonnes conditions... Pour contourner ces difficultés, certains éleveurs bretons ont fait le choix de l’épandage sans tonne.
Parmi eux, Gérard Colas, naisseurengraisseur près de Lamballe dans les Côtes-d’Armor. « Ça évite d’amener des engins de 40 t dans les champs, précise-t-il. Les faire passer assez “ Préserver tôt en saison est toujours délicat dans notre région, même si les terrains sont drainés et si nous avons abandonné le labour pour améliorer la portance des sols. » Autour de sa fosse, l’agriculteur dispose de 60 ha directement épandables, plus une dizaine chez un voisin. « Le matériel de l’ETA est vraiment puissant. Il peut faire la totalité de mes parcelles en une journée et demi. » Durant l'opération, Gérard Colas reste à proximité de la fosse de façon à ouvrir les vannes pour alimenter le système, la pompe étant placée dans une préfosse de 120 m3. « Par mesure de sécurité, je ne laisse pas le lisier 34
Terre-net Magazine I Mai 2017
se déverser en continu. Un accident serait très compliqué à gérer. » À quelques kilomètres de là, Yvan Gauthier a intégré physiquement l’épandage sans tonne à son exploitation. Il a posé des canalisations permanentes pour développer cette technique sur un maximum de parcelles. « J’ai la chance d’avoir une cinquantaine d’hectares groupés autour de l’élevage, ce qui a simplifié la tâche. »
nant que mon achat est amorti, ça me coûte moins cher que d’épandre avec une tonne, parce que tout est plus rapide. » François Boétard, naisseur-engraisseur à la ferme des Aubiers à côté de Dinan, dresse un constat assez similaire. Autour de la porcherie de 400 truies : 300 ha dont 30 situés à proximité de la fosse à lisier. Le producteur a eu recours à l’épandage sans tonne pour la première fois en 2015.
Au total, il a déroulé près de 800 m de conduits au départ de la fosse. « La suite est simple. L’entreprise installe sa pompe et les sols „ l’ensemble du dispositif sur le réseau. Il n’y a plus qu’à dérouler un tuyau souple dans le champ concerné et à connecter le tout. » Yvan Gauthier insiste sur l’expérience du chauffeur, « un élément essentiel pour réussir l’épandage sans tonne. Il sait observer la parcelle, et comment s’y engager et travailler pour ne pas perdre de temps ».
Les routes restent propres
Pourquoi avoir adopté cette pratique ? « Voir des tonnes à lisier dans les champs m’a toujours énervé ! J’ai tout de suite vu l’intérêt de la technique pour préserver les sols. En plus, la qualité d’épandage est bonne. » Il ajoute : « Les routes restent propres même en plein chantier. Et mainte-
« Auparavant, l’entrepreneur n’était pas équipé d’une rampe de 24 m comme celle que nous employons pour les traitements, et je ne voulais pas multiplier les passages. Mais aujourd’hui, son matériel est compatible. Nous utilisons l’épandage sans tonne dans les terrains les moins portants et la première campagne nous a convaincus. Le lisier est très bien épandu et le sol n’est pas marqué comme avec une tonne attelée au tracteur. » L’exploitant réfléchit maintenant à mettre des tuyaux et un busage sous les routes alentours pour exploiter le dispositif sur une surface plus importante. Nicolas Robillard, l’entrepreneur qui réalise les travaux chez ces trois agriculteurs, a fabriqué son propre matériel il y a une dizaine d’années, « principalement pour
Machinisme
répondre aux préoccupations de certains clients, soucieux de ménager leurs sols ». « Il y a deux ans, nous voulions investir dans un équipement spécifique danois, mais la facture dépassait 100 000 €. Nous avons donc amélioré le procédé existant à partir de différents éléments : un châssis de camion remorque, une moto-pompe achetée en Italie, un groupe pneumatique pour faire la chasse d’air, plusieurs cuves dont une petite de 5 000 l, une pompe de gavage pour gérer les fluctuations… »
tuyaux déployée ». Question coût, Nicolas Robillard annonce 1,9 à 2 €/m3. François Boétard estime qu’économiquement, « cela revient peu ou prou au même tarif,
mais il n’y a pas de rupture dans le chantier ». « Au lieu d’acheter une tonne, j’ai pu construire une unité de stockage », ajoute Gérard Colas, satisfait lui aussi. ●
Auxquels s’ajoutent un double enrouleur avec 1 100 m de tuyaux souples, un tracteur Fendt 822 aux pneus basse pression et une rampe pendillard de 24 m. Ainsi, le système offre un débit de 100 à 180 m3/h « selon les configurations : dénivelé et longueur de
© Nicolas Robillard
Un coût identique
Le système est alimenté depuis la fosse ou à partir d’un camion si celle-ci est trop loin des parcelles.
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Terre-net Média : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Mai 2017
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Le dossier
Grand angle
Fertilisation
En précision tu gagneras La modulation n’est plus seulement un phénomène de mode. L’intérêt est avéré, les techniques maîtrisées, les matériels perfectionnés. Pourtant, le champ des possibles à explorer est encore vaste dans l’univers de la fertilisation. Tour d’horizon.
© Fotolia, Terre-net Média // Création Terre-net Média
Par Mathilde Carpentier // mcarpentier@terre-net-media.fr
De l’idée à la concrétisation
Premiers pas vers la modulation automatique Dominique Bayart, agriculteur à Cerisy-Buleux dans la Somme, constate des écarts de besoins d’azote de 70 unités à l’intérieur d’une même parcelle. Grâce à son nouvel épandeur, il module en automatique son troisième apport. Par Nicolas Cavenne // redaction@terre-net.fr
« P
ourquoi apporter 100 unités alors que le besoin est de 40 u ? », questionne Dominique Bayart, agriculteur dans la Somme. Voilà une raison qui incite l’agriculteur à croire en la modulation. La cartographie, effectuée suite au vol d’un drone de la société Airinov sur une parcelle de colza, a en effet révélé des écarts de 70 u. Cette année, pour la fertilisa-
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Terre-net Magazine I Mai 2017
tion de ses blés, le producteur part d’une dose bilan théorique. Lors des deux premiers passages, il épand de l’engrais liquide sans moduler. Son nouvel investissement sera utile au troisième apport pour ajuster éventuellement la dose. Dominique Bayart n’est cependant pas totalement surpris de ce que montre la cartographie. En effet, pendant six ans, il a utilisé Farmstar,
puis a abandonné ce service à cause « de problèmes de rapidité d’intervention. Ce système est basé sur le survol des parcelles par satellite. Mais lorsque le temps est couvert, celui-ci est reporté ». L’agriculteur souhaite un conseil sur les apports d’azote et non des informations sur le risque de septoriose, piétin verse… « Pour les maladies, je fais ce que je peux. Tout dépend de la météo. »
© Dominique Bayart
Le dossier
Progresser encore L’exploitant vient de renouveler son épandeur d’engrais. Il a opté pour un Bogballe, équipé pour moduler les doses. La marque est distribuée par Lemken, un constructeur que Dominique connaît bien puisqu’il possède déjà plusieurs matériels sortis de ses usines. « Je l’ai choisi pour la qualité de répartition de l’engrais. Comme sur les semoirs d’autrefois, les granulés vont de l’extérieur vers l’intérieur, l’inverse des techniques d’épandage classiques. Autre argument en sa faveur : la résistance à la corrosion. Le fabricant danois construit également des épandeurs pour le salage des routes. » Le système de modulation n’était pas alors un critère de choix. Sur sa ferme de 375 ha, l’agriculteur pratique l’agriculture raisonnée. Il privilégie les observations sur le terrain au lieu d’intervenir systématiquement et lorsqu’il a recours à la chimie, il fait du bas volume. Persuadé de pouvoir encore progresser, il s’est inscrit en septembre 2016 à une formation proposée par la Chambre d’agriculture de la Somme. Le thème : "Identifier les enjeux sur mon exploitation pour mieux produire demain". Pour Dominique Bayart, le sujet d’étude est tout trouvé : la modulation de la fertilisation azotée avec son nouvel épandeur, et éventuellement des semis.
« Il faut avoir confiance dans la technologie » Après la partie théorique, vient la mise en pratique. Dans la cabine du tracteur, l’exploitant jongle entre deux boîtiers. Le premier commande l’épandeur et informe le chauffeur sur la surface à couvrir et, via la pesée embarquée, sur la quantité d’engrais restant dans la trémie. Le second, la tablette personnelle du producteur, gère la modulation automatique avec l’antenne GPS du tracteur. Airinov envoie la carte de préconisation par mail et le programme est lancé. Une fois réglée, la machine pilote seule la modulation. « J’ai parfaitement confiance dans ce dispositif. Bien sûr, il faut du temps pour se former et apprendre à l’utiliser. Et il faut apprécier la technique pour se lancer dans la modulation. Ma principale motivation n’est pas financière, mais environnementale : mettre la bonne dose au bon endroit », confie-t-il. Son but, cette année, est de se familiariser avec cette nouvelle technologie en colza et blé. Par la suite, il projette de l’étendre aux engrais de fond sur deux parcelles remembrées, en mauvais état. Pour améliorer la modulation tout en restant dans une stratégie environnementale, il souhaite réaliser une carte de résistivité du sous-sol, qui permettra de mettre en évidence un zonage net et de travailler plus précisément. ●
« Ma première motivation n’est pas financière, mais environnementale : mettre la bonne dose au bon endroit », confie Dominique Bayart, agriculteur dans la Somme.
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Le dossier
Grand angle
Drones
Moduler l’apport d’azote sur céréales à épi 1 cm Alors que les drones de la société Airinov survolent depuis deux ans les parcelles de céréales en cours de montaison, ils démarrent pour cette campagne l’évaluation des niveaux de biomasse au stade épi 1 cm. À l’issue des vols, grâce aux cartes de modulation, l’agriculteur répartit sa dose d’azote selon les différences de développement des plantes pour aider les moins avancées à rattraper leur retard de croissance. Par Mathilde Carpentier // mcarpentier@terre-net-media.fr
© airi
© airinov
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« Selon sa position, géolocalisée, le producteur sait quelle quantité d’azote apporter et peut faire varier la dose manuellement », détaillent les salariés de l’entreprise.
« À ce stade précoce, contrairement au vol à montaison, il ne s’agit pas de déterminer la dose d’azote dont la culture a besoin. Les préconisations ne ciblent donc pas le nombre d’unités au mètre carré mais la manière de répartir le premier apport. 38
Terre-net Magazine I Mai 2017
C’est l’agriculteur qui décide de la dose en fonction de son plan de fumure prévisionnel. » L’effet attendu : que les petites biomasses rattrapent les plus grosses pour obtenir une parcelle plus homogène avant la montaison et un gain en termes de potentiel de rendement moyen.
est géolocalisé. Selon sa position, il sait quelle quantité d’azote apporter et peut faire varier la dose manuellement. L’agriculteur teste le concept de modulation et voit les résultats. Le jour où il décidera d’investir, il choisira éventuellement la modulation automatique. » ●
Modulation intraparcellaire « Moduler la dose d’engrais intéresse de fait nos clients. Il y a trois ans, 10 % d’entre eux réclamaient les cartes pour la modulation automatique. Aujourd’hui, ils sont près de 35 % à en vouloir. » Pour les 65 % restants, pour lesquels la modulation manuelle est une option, Airinov a créé une application mobile. « Cette dernière superpose les cartes de conseil délivrées suite aux passages de drone à une image satellite sur laquelle l’utilisateur
© airinov
D
epuis deux ans, Airinov propose un pilotage de la fertilisation azotée des céréales à paille en cours de montaison, du stade deux nœuds à dernière feuille. Pour cette campagne, l’offre s’enrichit d’un vol à épi 1 cm. Érick Lebrun, responsable grandes cultures, explique qu’à ce stade de la céréale, « les capteurs fixés sur les drones évaluent le niveau de biomasse ». Le conseil porte alors sur la répartition de la dose d’azote selon les différences de développement observées au sein de la parcelle. La modulation permet ainsi d’homogénéiser la pousse des plantes en vue de la montaison.
La modulation de la fertilisation par drone améliore les rendements des cultures.
Le dossier
Un gain de 69 €/ha en blé et de 107 €/ha en colza Grâce aux préconisations d’apports d'azote réalisées par drones, les adhérents de la coopérative Ocealia ont gagné, en moyenne sur les trois dernières campagnes, 69 €/ha de marge en blé et 107 €/ha en colza. Par Mathilde Carpentier // mcarpentier@terre-net-media.fr
D
epuis plusieurs années, Ocealia, 7e coopérative agricole française en termes de collecte céréalière, fait appel à l’entreprise Airinov, filiale du groupe Parrot, pour du conseil en fertilisation. 10 % de ses adhérents ont recours à la modulation automatique, 60 % la pratiquent en manuel et 30 % n’en font pas.
augmenté leur rendement de 4,9 q/ha, en moyenne toujours », précisent les responsables de la société Airinov. Sur les trois dernières campagnes, leur marge sur cette culture a progressé de 107 €/ha/an.
Pour ceux qui utilisent ce service, le bilan est très positif. « Par exemple, en 2016, sur les 627 parcelles de colza couvertes, il préconisait d’épandre 163 u/ha en moyenne en sortie hiver, soit une économie de 34 u/ha par rapport au plan prévisionnel de fumure. De plus, les producteurs, ayant respecté la dose conseillée par Airinov, ont
En blé aussi, les résultats sont bons, même sur une année difficile comme 2016 pour les céréales à paille. « En moyenne sur 1 734 parcelles, la dose recommandée s’est établie à 53 u/ha au stade dernière feuille étalée, soit 13 u/ha de plus qu’un apport classique. » À la récolte, les agriculteurs ayant épandu de plus faibles quantités ont
Mieux coller aux besoins des cultures
Gains obtenus en colza en pilotant la fertilisation avec les drones Airinov Azote économisé Gain de rendement Coût service Airinov (2 vols)
Bilan économique
2014
- 36 u + 36 €
2015
- 17 u + 17 €
2016
- 34 u + 34 €
+ 3 q/ha (x 28 €/ha) + 84 €
+ 1,3 q/ha (x 32,5 €/ha) + 42 €
+ 4,9 q/ha (x 31 €/ha) + 152 €
- 15 €
- 15 €
- 15 €
+ 105 €/ha
+ 44 €/ha
+ 171 €/ha
en moyenne perdu 3,2 q/ha de rendement. Le déplafonnement de la dose a donc permis de mieux coller aux besoins du blé. En moyenne, sur les trois dernières campagnes, les exploitants ayant suivi les préconisations d’Airinov ont gagné 69 €/ha/an de marge sur cette culture. Si l’engrais constitue l’un des premiers postes de dépenses d’un agriculteur, ce dernier pourrait « ne plus gaspiller le moindre kilo d’azote » grâce aux recommandations d’Airinov, qui indiquent où en apporter moins et où en ajouter. « En plus d’améliorer leurs performances environnementales, les producteurs optimisent leurs rendements et réduisent leurs frais. » ●
Comment lutter contre les géraniums dans mes colzas ?
Source : chiffres des adhérents d’Ocealis sur les trois dernières campagnes
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2015
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2016
+ 13 u - 13 €
+ 7,5 q/ha (x 14 €/ha) + 105 €
+ 8 q/ha (x 15 €/ha) + 120 €
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Fertilisation de fond
Appréhender l’hétérogénéité intraparcellaire Pour la campagne 2016, quatre agriculteurs du Geda de Scarpe-Hainaut, dans le Nord, ajustent leur fumure de fond en suivant une méthode basée sur l’historique parcellaire de leur ferme. Accompagnés par un bureau d’étude, ils ont cartographié les quantités de nutriments disponibles, pour un dosage des intrants au plus près des besoins des plantes. Par Marion Vandenbulcke, de Trame (association qui fédère l’ensemble des Groupes d’étude et de développement agricole (Geda)), et Yannick Cosperec, de la Chambre d’agriculture du Nord-Pas-de-Calais // redaction@terre-net-media.fr
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Pour les accompagner dans leur démarche, ils font appel à Berger Conseil, un bureau d’étude spécialisé dans l’agriculture de précision. Rencontré lors d’une formation de la Chambre d’agriculture du Nord-Pasde-Calais, ce cabinet travaille à partir de l’historique de chaque parcelle. Tournée autrefois vers l’élevage ovin, la région disposait de beaucoup de prairies pâturées, qui expliquent la richesse des sols actuels. Par ailleurs, les pratiques de fertilisation des précédentes générations d’exploitants ont été très impactantes sur leur niveau, actuellement élevé, de potasse et phosphore. Certains ratios entre éléments nutritifs sont fortement déséquilibrés.
Photos aériennes et cartes de remembrement Pour établir l’historique, Jean-Sébastien Berger utilise des photos aériennes, prises depuis 1945 et des cartes de remembrement. Il se déplace aussi sur le terrain et échange avec l’exploitant. « Les vieilles cartes viennent de l’IGN (BD ortho historique), mais on n’y trouve pas tout. Il s’agit de repérer les anciennes prairies avec une précision de 3 m. C’est en effet la marge que pourra compenser l’épandeur. En général, les agriculteurs ne sont pas surpris des résultats. Les zones avec une bonne production étaient jadis des pâtures », souligne l’expert. « Ce travail montre qu’une parcelle ne doit pas être considérée comme 40
Terre-net Magazine I Mai 2017
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uatre agriculteurs du Groupe d’étude et de développement agricole (Geda) de Scarpe-Hainaut dans le Nord se sont lancés, pour la campagne 2016, dans la fertilisation de précision. partant du constat économique suivant : il faut réduire le coût des intrants, notamment des engrais, sans pénaliser les rendements. Ils souhaitaient également adapter leurs apports aux besoins précis des cultures.
Les analyses de terre, géolocalisées, permettent de cartographier la disponibilité du sol en huit éléments chimiques (P, K, Mg, MO, pH, pHKCl, CaO, calcaire total).
une seule entité, mais comme la juxtapo- Les remembrements répétés sont un autre sition d’une multitude de petites portions facteur d’importante variabilité intrade terrain qui ont chacune été conduites parcellaire. Cette cartographie s’accomdifféremment », précise Yannick Coperec, pagne de conseils annuels. Jean-Sébastien conseiller en producBerger définit avec tions végétales à la ses ob“ Améliorer les performances l’exploitant jectifs (économiques, Chambre d’agriculture du Nord-Pasagronomiques) et sa de l’exploitation „ de-Calais. De ce fait, stratégie, puis réalise pour une parcelle de 20 ha par exemple, une carte des doses à appliquer sur les diil ne faudra pas effectuer une seule analyse verses zones de la parcelle. de sol, mais cinq, dix ou vingt en fonction de l’hétérogénéité intraparcellaire obser- Les préconisations sont formulées à partir vée. Chaque échantillon prélevé est bien de la méthode Comifer, qui intègre l’exiévidemment géolocalisé. gence de la culture et l’historique récent de fertilisation. La carte est livrée sur un Ces prélèvements permettent de cartogra- support numérique adapté à l’épandeur. phier la disponibilité du sol en huit éléments Celui-ci doit donc permettre la modulation chimiques (P, K, Mg, MO, pH, pHKCl, de doses, c’est d’ailleurs la principale liCaO, calcaire total). « Au sein d’une même mite de cette approche. parcelle, des zones très bien pourvues (où « Aujourd’hui, presque tous les modèles les plantes vont pouvoir puiser des nutri- neufs sont équipés de systèmes de modulaments) côtoient des endroits plus pauvres tion automatique », indique Jean-Sébastien (où les impasses sont déconseillées). » Berger. Cette technique de fertilisation de
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précision comporte de nombreux avantages économiques et environnementaux. Les intrants sont dosés très précisément, élément par élément, selon les besoins effectifs des cultures et les fournitures du sol. « Les gains annuels constatés sont de l’ordre de 40 à 80 € par hectare pour les betteraves, de 20 à 50 € pour les pommes de terre et de 15 à 20 € pour le colza. Nous n’avons pas encore évalué les impacts sur l’environnement, mais de fait, les quantités de produits apportées diminuent », ajoute Yannick Cosperec.
Rééquilibrer le sol
© Berger Conseil
« Par contre, on ne gagne rien au niveau du temps de travail. Il augmente même un peu. L’agriculteur réalise deux passages sur chaque parcelle, un pour le phosphore et l’autre pour la potasse. En effet, les teneurs de ces deux éléments ne sont pas liées et sont très variables d’une sous-parcelle à une autre. C’est pourquoi nous recommandons d’employer des engrais monophasés et non binaires ou tertiaires. » À moyen et long termes, la fertilisation de précision améliore l’équilibre du sol. « Les producteurs maîtrisent davantage de ce qu’ils font, notamment en termes de coûts, sont plus précis et connaissent mieux leurs parcelles. » ●
Exemple de carte de fourniture du sol en potasse pour une parcelle de 25 ha. Les sous-parcelles au nord sont déficitaires et celles au sud très fournies.
Comment réduire les fortes infestations de graminées grâce à la rotation ?
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Un champ de 20 ha regroupe peut-être 15 petites parcelles autrefois exploitées par plusieurs agriculteurs aux pratiques bien différentes.
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Grand angle
Outils d’analyse
Zonage maîtrisé pour l’azote, moins pour le reste L’efficacité de la modulation intraparcellaire dépend, à la base, de la qualité d’estimation des différences existant à l’intérieur d’une même parcelle. Bien maîtrisée pour l’état de nutrition azotée de la culture, celle-ci est plus aléatoire selon la méthode d’analyse des différentes composantes du sol. Par Mathilde Carpentier // mcarpentier@terre-net-media.fr
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Exemple de carte de modulation de fumure de fond.
vement cher. » À moins d’utiliser un capS’agissant des données d’entrée, la moduteur infrarouge portable pour les mesures. lation de l’azote sur colza et blé sera per« L’opération est simple, réalisable en moins d’une minute et on n’est pas obligé tinente sur la base de la variabilité intraparcellaire de l’état nutritif de la végétad’envoyer des échantillons au laboratoire. tion. Pour les engrais de fond, le deuxième Elle est reproductible avec, à la clé, une apport d’azote sur blé et la densité de sesubstantielle réduction de coût. » mis, on s’appuiera plutôt sur la nature du L’institut mène des travaux pour calisol. « Alors que le pilotage de la fertilisation à partir des données de nutrition azotée brer l’appareil, c’est-à-dire relier le sides plantes a fait ses preuves, commente gnal optique avec les propriétés physicoCaroline Desbourdes, chimiques du sol. « Les les processus de carac- “ Caractériser un maximum premiers résultats sont térisation indirects du encourageants. L’obde paramètres „ sol ne sont pas encore jectif est de caractéfiables à ce jour. » riser un maximum de L’un d’eux, appelé grid sampling ou préparamètres tels que le pH, les éléments lèvement systématique, consiste à échanphysiques et les teneurs en nutriments. » tillonner la parcelle selon une grille fixe. Les principales applications concernent « D’après une étude d’Arvalis, il faut la fumure de fond, le pilotage de l’irrigaprélever au moins cinq échantillons par tion pour identifier les endroits où placer hectare pour déterminer la variabilité des les sondes, voire la densité de semis si un éléments chimiques ou physiques du sol. lien peut être établi avec la nature du sol. Un procédé efficace mais qui coûte relatiD’autres méthodes d’analyse, dites indi-
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Terre-net Magazine I Mai 2017
rectes, existent. L’une d’elles repose sur la résistivité ou la conductivité du sol lorsqu’il est soumis à un courant électrique. « Sur la moitié des parcelles testées, les zones de comportement homogène ainsi définies sont corrélées avec la variation de profondeur. En revanche, il n’y a aucune relation avec la répartition des éléments chimiques, tels que le phosphore ou le potassium. Celle-ci dépendant, entre autres, de l’historique des pratiques culturales. » La spécialiste poursuit : « Les cartes de rendements, quant à elles, correspondent à un constat annuel issu de nombreuses variables rendant difficile, voire impossible, toute modulation des interventions à partir de ces informations. » ● SUR LE WEB
Le capteur infrarouge en cours de calibrage
© Terre-net Média
a modulation intraparcellaire revient à différencier les pratiques dans une même parcelle afin de s’adapter au potentiel de la culture. La technique est donc d’autant mieux valorisée si celleci présente une hétérogénéité importante et structurée, permettant de délimiter des zones d’intervention de taille suffisante. Caroline Desbourdes, spécialiste en agriculture de précision chez Arvalis-Institut du végétal, rappelle en effet que « la largeur minimale sur laquelle il est possible de moduler se limite aujourd’hui le plus souvent à celle que couvrent les matériels utilisés pour la fertilisation. Certains épandeurs sont néanmoins déjà capables d’effectuer des apports différenciés d’un côté ou de l’autre de la trémie ».
Tout savoir sur la modulation sur www.terre-net.fr/mag/66modulation
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Modulation intraparcellaire
Pour le lisier aussi ! John Deere a développé le système Manure Sensing d’analyse, en temps réel, de la teneur du lisier épandu en éléments nutritifs (N, NH4, P, K et matière sèche). La dose d’azote par exemple, apportée par l’engrais organique, peut ainsi être modulée à l’intérieur de la parcelle.
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Par Mathilde Carpentier // mcarpentier@terre-net-media.fr
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e lisier est un engrais organique riche en éléments fertilisants. Jusqu’à présent, les variations naturelles de sa composition et sa sédimentation rapide rendaient impossible le pilotage de la fertilisation. Mais, avec le système Manure Sensing de John Deere, le lisier et les digestats de méthanisation peuvent maintenant être épandus avec précision. Via plus de 4 000 mesures par seconde, un capteur calcule la teneur de ces effluents en matière sèche, azote, phosphore, potassium et ammonium, en cours d’épandage avant qu’ils ne touchent le sol. En amont de l’application, l’agriculteur détermine un objectif d’apport en kilos par hectare pour un nutriment en particulier, l’azote par exemple. En parallèle, il peut fixer une valeur limite pour une deuxième substance nutritive, telle que le phosphore. Pendant l’intervention, le capteur proche infrarouge mesure la teneur en temps réel du lisier en éléments fertilisants et la compare aux données préalablement définies.
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© John Deere
La quantité de nutriments apportée est ajustée en régulant la vitesse de déplacement du tracteur, une fonctionnalité automatique sur les John Deere. Pour encore plus de précision et de facilité d’utilisation, des cartes de modulation peuvent être téléchargées afin d’adapter la dose de tel ou tel élément nutritif aux variations des besoins des plantes selon les zones de la parcelle. En cours de chantier, le dispositif cartographie les quantités d’éléments fertilisants appliquées. La carte d’épandage est ensuite disponible sur myjohndeere.com. Grâce au Manure Sensor, le constructeur promet des économies en engrais minéraux. Autre avantage de l’outil : sur une ensileuse automotrice, le capteur analyse de la même manière les constituants des fourrages récoltés. ●
La teneur du lisier en éléments fertilisants est calculée en temps réel.
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2015
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CASE IH Farmall 95 U 2013 - 3361 H 34 000 € HT
CASE IH Maxxum 110 2012 - 4780 H 36 500 € HT
CASE IH Puma CVX 195 2011 - 1844 H 67 000 € HT
CASE IH Puma CVX 200 2013 - 200 CV - 3158 H 66 000 € HT
CLAAS Axion 820 2012 - 4253 H 47 000 € HT
CLAAS Axion 830 2008 - 196 CV - 4377 H 49 000 € HT
FENDT 412 2012 - 120 CV - 3340 H 68 000 € HT
FENDT 714 2000 - 6170 H - Rel AV 36 000 € HT
NH T7050 2009 - 4288 H 51 000 € HT
51
Occasions
Cote matériel
Kubota M 128 X Par sébastien duquef // sduquef@terre-net-media.fr
© Kubota
Marque : Kubota Modèle : M 128 X Puissance annoncée (ch) : 128 Moteur : 4 cylindres Kubota Tier 4 interim Cylindrée (l) : 6,1 Boîte de vitesses : Powershift 8 x 2 Couple (N.m) : 532 à 1 100 tr/min Effort de relevage annoncé (t) : 5,8 Poids à vide 4RM (t) : 4,4
Un modèle résolument japonais
Avis utilisateurs et réseau de distribution
T
Couple important pour un moteur quatre cylindres. Cabine spacieuse. Bon étagement de la boîte de vitesses.
ous les composants majeurs de ce tracteur sont conçus et fabriqués au Japon. Le moteur quatre cylindres sort de l’usine de la marque, premier motoriste mondial. Il répond aux exigences de la norme Tier 3 A avec une vanne EGR externe. Côté refroidissement, les ingénieurs ont installé un ventilateur viscostatique. Le dispositif d’injection de carburant abaisse, via une rampe commune, le niveau sonore et le régime nominal de 200 tr/min. La puissance est transmisse aux roues par l’intermédiaire d’une boîte Powershift à 16 rapports avant et arrière. De plus, l’inverseur électrohydraulique sous charge facilite les manœuvres lorsque l’on veut changer le sens de marche. La fonction Intelli-Shift gère automatiquement le passage des vitesses. En mode champ, le système s’adapte tout seul aux conditions de travail. Au bout de la parcelle, quand l’opérateur actionne le relevage, l’engin rétrograde et ralentit pour faire demi-tour. Au transport, la transmission enclenche de manière automatique le rapport optimal selon la charge moteur et le niveau d’enfoncement de la pédale d’accélérateur. Par ailleurs, les ailes avant pivotent afin de ne pas limiter le rayon de braquage et de préserver la maniabilité de la machine. Celle-ci est encore améliorée grâce à la technologie Bi-Speed. À la clé : un gain de temps et moins de fatigue.
Unités commercialisées en France : 180 environ. Options les plus vendues : information non disponible. Rappels recensés : aucun.
Manque de finition. Tracteur trop léger pour exploiter toute la puissance. Inverseur sous charge fragile et un peu brutal.
Notation Fiabilité : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Finition : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Budget : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Cote à la revente : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Cote moyenne des Kubota M 128 X 31 500 €
31 250 €
31 000 €
30 500 €
30 500 €
30 000 € 29 500 €
29 000 € 29 000 € 28 500 €
2010
2009
2008
Années dʼimmatriculation
Cote établie pour un tracteur en équipement standard et une utilisation moyenne annuelle de 500 h.
Retrouvez ce modèle sur Terre-net-occasions.fr
Pour accéder aux détails de ces annonces, utilisez le numéro de référence (ex : N° 200 198)
52
N° 1 108 181
N° 1 013 604
N° 993 803
Kubota M 128 X 2 000 h - 2010 128 ch Prix HT : 31 000 e
Kubota M 128 X 3 568 h - 2009 128 ch Prix HT : 29 000 €
Kubota M 128 X 2 500 h - 2009 128 ch Prix HT : 32 000 e
Terre-net Magazine I Mai 2017
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PROTECTION DES CULTURES ET LUTTE CONTRE LES NUISIBLES
RÉPULSIF CORBEAU, PIGEON, FAISAN ET SANGLIER - AMO 03-09* Repousse les nuisibles lorsque les plantes sont au stade plantule ou 2-3 feuilles. Diluer 1 L de produit dans 75/100 L d’eau, pour 1 ha. À appliquer par pulvérisation après la levée de la culture. A fait ses preuves sur maïs, pois, soja et tournesol.
TRAITEMENT DES SEMENCES PNF 19* Repousse les nuisibles dès le semis jusqu’à la germination. Ne pas diluer, 1 dose pour 25 kg de semis. Imprégner les semences puis semer par temps sec dans les 48 h. Éviter le choc thermique (chaud-froid) Attention : Ne protège pas contre les attaques de pies. A fait ses preuves sur maïs, pois, soja et tournesol.
bidon de 1 L :
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TÉMOIGNAGE D’UN AGRICULTEUR DU DOMAINE EXPÉRIMENTALE DE L’INRA Sur l’exploitation agricole du domaine de Dijon, nous subissons depuis toujours des dégâts de pigeons, de corbeaux et de corneilles sur nos semis de tournesols et de maïs. Au printemps 2016 nous avons enrobé les semences de tournesol avec le PNF19 . Bien équipé de gants j’ai réalisé le mélange dans un grand baquet de quatre doses de tournesol avec deux flacons de PNF19. Dans les heures qui ont suivies, j’ai réalisé le semis de 10 ha avec un semoir de précision. Les années précédentes corbeaux et pigeons se posaient dans la parcelle avant même que le semis soit terminé. Ce printemps aucune présence ne fut observée, ce qui à garanti une levée très régulière avec un rendement de 40 quintaux/ hectare à la clef pour la meilleure parcelle. Les volatiles n’avaient pas disparu du secteur car les semis de tournesol sur les exploitations voisines ont subit leur appétit. C’est sans hésitation que cette année, nous allons renouveler ce mélange et que nous recommandons le PNF19 à nos voisins. *PRODUITS À UTILISER OBLIGATOIREMENT AVEC MASQUE, GANTS ET LUNETTES DE PROTECTION
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