N°77 - Décembre 2018 - 3,50 €
Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-occasions.fr
Maïs écolo
De moins en moins gourmand Élevage
Décryptage
La loi Égalim en 8 repères
Robot de traite et pâturage
Comment concilier les deux ?
Le saviez-vous ?
Quel tractoriste est le plus actif ?
MEDIA DATA SERVICES
Avenue des Censives - TILLE BP 50333 60026 BEAUVAIS Cedex - Tél : 03 44 06 84 84 terre-net@terre-net.fr www.terre-net.fr et www.web-agri.fr www.facebook.com/terrenet Twitter : @TerrenetFR Linkedin : Terre-net Média
édito
Par Mathilde Carpentier mcarpentier@terre-net-media.fr
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SAS au capital de 1 500 000 € 829 606 599 RCS BEAUVAIS Jean-Marie SAVALLE, président, directeur de la publication Gérard JULIEN, président délégué Aurélie CAILLE, directrice générale Pierre BOITEAU, directeur des rédactions
Éthique1 Éthique1
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Respirez et reposez-vous… sur nous pour sélectionner le meilleur de nos sites internet et identifier les sujets incontournables du moment. S’il fallait n’en retenir qu’un seul, quel serait-il ? Pour le savoir, il suffit de parcourir nos pages Repères. Parmi elles, faites une pause p. 10-11 au Décryptage pour mieux comprendre les sujets qui agitent le monde agricole. Après la Pac et le glyphosate, vous avez choisi ce mois-ci la loi alimentation. Une respiration se décompose en deux temps. L’inspiration d’abord. Robots, agriculture biologique, maïs vert. Tenez-vous prêt, un jour ou l’autre, vous étudierez, pour votre propre compte, l’une ou l’autre de ces thématiques. En parlant de projets, inspirez-vous de nos partages d’expérience. Ils vous apporteront une mine de renseignements pour vous lancer. Puis c’est l’expiration. Sortez l’air et les mots, exprimez-vous ! Sur les réseaux sociaux, sur Terre-net et Web-agri, partagez vos humeurs et votre quotidien. Nous aurons à cœur de relayer vos opinions, visions, accords et désaccords pour que la communauté des agriculteurs vive et évolue. s prochains s de nu jet
sur ros mé
Imprimé par Imprimerie LéONCE DEPREZ ZI « Le Moulin » 62620 RUITZ N°77 – Décembre 2018. Tirage : 100 000 / ISSN 2112-6690 Crédits photos de la couverture : Pixabey Création Nathalie Jacquemin Murtin Soucieux de la préservation de l’environnement, Terre-net Média sélectionne des fournisseurs engagés dans une démarche environnementale. Ce magazine est imprimé sur du papier certifié PEFC issu de forêts gérées durablement. Les encres utilisées sont végétales. Tous les produits qui ont servi à la réalisation de ce magazine ont été recyclés ou retraités conformément à la certification IMPRIM’VERT. Origine du papier : Allemagne Taux de fibres recyclées : 100 % Certification : PEFC « Eutrophisation » : Ptot 0,005 kg/tonne
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Direction artistique : Nicolas LEFRANC Conception graphique : Nathalie JACQUEMIN MURTIN Maquettiste principale : Estelle FONTAINE Responsable fabrication : Vincent TROPAMER
coutez le son de ma voix, concentrez-vous sur votre respiration, évacuez les soucis, les pensées parasites… Non, non, restez, vous ne vous êtes pas trompé, ce n’est pas un cours de méditation. Je souhaite seulement vous mettre dans les meilleures conditions pour profiter de la lecture de ce nouveau numéro de Terre-net Le Magazine. Réfléchissez. Pourquoi apprécionsnous toujours autant l’information imprimée sur papier ? Sans doute parce qu’elle se consomme dans des moments particuliers, privilégiés même, car dédiés à elle. Ainsi, elle requiert un environnement calme, du temps et une certaine concentration, comparé aux contenus web ou radio dans lesquels nous piochons, zappons, que nous enregistrons partiellement, ou écoutons d’une seule oreille, occupé à une autre activité.
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INFOGRAPHIE, FABRICATION
Détendez-vous
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redaction@terre-net.fr Directeur des rédactions : Pierre BOITEAU Rédactrice en chef : Mathilde CARPENTIER Première secrétaire de rédaction : Céline CLEMENT Journalistes : Amélie Bachelet (desk et météo), Arnaud CARPON (chef de rubrique politique agricole, économie, gestion, société), Sébastien DUQUEF (machinisme), Benoît EGON (chef de rubrique machinisme), Sophie GUYOMARD (cultures), Delphine SCOHY Ont participé à ce numéro : Émilie DURAND, Cécile Julien, Nicolas Mahey
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En plus de l’enquête, n’hésitez pas à me contacter directement par mail à mcarpentier@terre-net-media.fr Ou sur les réseaux sociaux : mathilde.carpentier.370 @MCTerrenetFR Mathilde CARPENTIER
Lecteurs Lecteurs
décembre 2018 /
Le Magazine / 3
TERRE N
N°77 - Décembre 2018 - 3,50 €
Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-occasions.fr
Maïs écolo
De moins en moins gourmand Élevage
Décryptage
Robot de traite et pâturage
La loi Égalim en 8 repères
Comment concilier les deux ?
le saviez-vous ?
Quel tractoriste est le plus actif ?
SOMMAIRE repères Résumé de ce qui est bon à savoir, ce qu’il ne fallait pas manquer parmi vos infos web préférées sur Terre-net et Web-agri, chiffres pour se situer et décryptage synthétique d’un sujet que vous estimez majeur et qui aura un impact sur l’activité agricole.
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© Cécile Julien
N°77 décembre 2018
10
6 Bon à savoir 10 Décryptage : loi Égalim tenez-vous prêt © terovesalainen, Fotolia
Pistes de réflexion, innovations et idées dans l’air du temps pour l’agriculture de demain... qui commence aujourd’hui !
14 Robotique agricole de plein champ 16 Robot de traite et pâturage 18 Grandes cultures biologiques dossier Creusons un sujet utile pour votre exploitation, avec les options qui s’offrent à vous pour la conduite de votre entreprise agricole.
20 M aïs écolo : de moins
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en moins gourmand
partage d’expérience
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Des experts (agriculteurs mais aussi conseillers, techniciens, agrofournisseurs...) partagent leurs avis, conseils, cas pratiques, expériences.
Broyeur Desvoys Master Field En photos : six pick-up à l’essai Ferme laitière bas carbone Le chanvre pour l’éco-construction
Engagement sur Facebook des tractoristes pendant Innov-‐Agri 2018
brèves des champs
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Le Magazine / décembre 2018
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Ce numéro comporte : 3 encarts nationaux La Récolte, Duraplas et Vital Concept, 1 encart sélectif Adama, 1 encart national Terre-net Magazine Occasion.
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40 10 imitations chinoises de machines 42 Paroles de lecteurs : faire du bio ou non 44 Revue des réseaux 46 Shopping 50 Les tractoristes sur Facebook
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Un peu de détente pro pour finir avec des infos plus légères mais toujours professionnelles : nouveautés, discussions entre lecteurs, photos, vidéos, réseaux sociaux…
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AGENDA
Par Pierre Boiteau pboiteau@terre-net-media.fr
repères Bon à savoir
5 et 6/12
En bref...
Journées 3R : 24e rencontres recherches ruminants à Paris (75)
➜➜Résidus de phytosanitaires dans les cheveux. Alors que les agriculteurs sont montrés du doigt, un producteur de la Somme a décortiqué sur Twitter (@Agritof80) une étude sur les résidus de phytos dans les cheveux de 148 citoyens européens. Résultat : « L’agriculture n’est pas responsable de tous les maux. » Les colliers antipuces, les insecticides et les produits domestiques, de traitement du bois en particulier, ont une forte part de responsabilité.
www.journees3r.fr
22/01
Venu des USA
Le financement de L214 fait débat
➜➜Dans les retards de versement des aides Pac, la Cour des comptes épingle des dispositifs trop complexes. Elle pointe aussi la préparation insuffisante aux conséquences opérationnelles de la régionalisation, combinée à la définition tardive du cadre européen. L’instance suggère de réformer la chaîne de paiement des soutiens agricoles avec un plan d’action interministériel. ➜➜Un contrôle régulier des Gaec a été instauré, en 2018, pour les aides Pac. Afin de lancer le processus, chaque groupement doit remplir le questionnaire « suivi de conformité ». Les résultats permettront aux DDT(M) de cibler ceux susceptibles d’être contrôlés de façon plus approfondie. Au moins 25 % pourraient être concernés chaque année.
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29/01
Colloque « Créer de la performance en grandes cultures » à Beaune (21) www.evenements-arvalis.fr
30/01
Journée technique nationale pomme de terre Arvalis à Paris (75) www.evenements-arvalis.fr
5/02
Journée filière blé dur Arvalis à Tours (37)
www.evenements-arvalis.fr
13 et 14/02
Congrès des céréaliers AGPB à Compiègne (60) www.agpb.fr
23/02 au 3/03
Sia, salon international de l’agriculture à Paris Porte de Versailles (75)
www.salon-agriculture.com
24 au 28/02
Sima, salon mondial des fournisseurs de l’agriculture et de l’élevage à Paris Nord Villepinte (93) www.simaonline.com
EN IMAGE
© Tatomm, Fotolia
Un fond américain finance l’association anti-élevage L214 en France, connue pour ses vidéos chocs sur les conditions d’élevage ou d’abattage. Selon ses comptes annuels publics de 2017, décortiqués par le comité « No Vegan », elle a reçu 1 140 000 € de l’Open Philanthropy Project. Cette somme représente 26 % des dons et legs qu’elle collecte auprès du public et près de 22 % de son budget. L’organisation réalise des bénéfices : « le résultat net comptable est excédentaire de 1 703 683,90 €. » Ce financement américain fait débat bien au-delà du monde de l’élevage. Car L214 n’est pas welfariste (qui prône des mesures en faveur du bien-être animal, NDLR) mais abolitionniste (qui réclame la fin de l’élevage, assimilé à de l’esclavage). Certains craignent donc que derrière ce mouvement et d’autres du même type se cachent des financeurs voulant remplacer les aliments issus de l’élevage par leurs produits industriels, développés spécifiquement dans ce but. Bref une opération de guerre commerciale menée par des investisseurs qui utilisent les associations vegans.
www.evenements-arvalis.fr
© DKE Data
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2e rencontres des grandes cultures bio à Paris (75)
Échanger les données entre les machines agricoles et les applications : tel est le but de la plateforme Agrirouter de DKE Data qui arrivera dans les fermes en février 2019. Ont déjà rejoint le consortium : Agco, Amazone, Exel Industries, Grimme, Horsch, Krone, Kuhn, Lemken, Pöttinger, Rauch, SDF…
Le Magazine / décembre 2018
Gabarit.in
PUBLI-INFORMATION
Supplément partenaire EDF Entreprises
EDF Entreprises s’adapte à vos consommations estivales Pour permettre aux entreprises, dont l’activité est saisonnière, de bénéficier de prix adaptés aux consommations estivales, EDF Entreprises leur propose un contrat spécialement conçu pour elles : le contrat Estivia.
Un contrat simple...
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dapté aux consommations estivales, le contrat Estivia* propose aux agriculteurs et aux hôteliers de plein air des prix plus attractifs en demi-saison (avril, septembre et octobre) et en saison estivale (de mai à août). EDF Entreprises prend ainsi en compte les besoins spécifiques de ses clients afin de leur permettre une meilleure maîtrise de leur facture énergétique. Établi sur une période initiale de 3 ans, avec des prix garantis** et une reconduction tacite à échéance tous les ans, le contrat Estivia assure aux professionnels qui le souscrivent une tranquillité d’esprit, essentielle pour se consacrer pleinement à leur activité.
… une gestion souple
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vec le contrat Estivia, les professionnels bénéficient également du service optionnel SuiviConso qui leur assure une meilleure gestion de leur contrat d’électricité. Ainsi, l’espace Client EDF Entreprises leur permet, à tout moment, de gérer leur compte en ligne de manière rapide et sécurisée et de consulter leurs factures. De plus, ils bénéficient d’alertes automatisées par e-mail en cas de dérive de consommation par rapport à l’année précédente ou en cas de dépassement de la puissance souscrite : une aide précieuse pour un suivi optimal de leur consommation.
Mieux maîtriser ses consommations
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uiviConso d’EDF Entreprises permet de gérer efficacement ses consommations énergétiques grâce au suivi des courbes de charges hebdomadaires, avec un historique des trois dernières années. Ce suivi aide à optimiser ses usages et à mesurer les effets en termes d’économies d’énergie. Conçu comme un outil collaboratif, SuiviConso est partageable avec les collaborateurs de l’entreprise, sur un périmètre défini. Avec le pack « Estivia & SuiviConso », EDF Entreprises vous offre trois mois de service SuiviConso. *Offre Estivia destinée aux entreprises et professionnels pour leur site d’une puissance supérieure à 36 kVA et disposant d’un compteur Saphir ou PME-PMI. Voir caractéristiques sur le site edf.fr/entreprises. **L’abonnement et le prix du kWh sont fixes pendant la période initiale du contrat hors évolution des coûts induits par la règlementation applicable aux garanties de capacité. Ils seront majorés de plein droit du montant des taxes, impôts, charges ou contribution de toute nature supportés par EDF au titre du contrat ainsi que du Tarif d’Utilisation des Réseaux de Distribution.
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Terre-net Magazine I Mai 2018
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Le Magazine / 7 16/05/2018 08:45:40
Par Mathilde Carpentier mcarpentier@terre-net-media.fr
repères Bon à savoir
➜➜Faillites en hausse au 3e trimestre 2018. Selon le cabinet d’études Altares, elles n’avaient pas été aussi élevées en productions végétales depuis 2011 au moins. Dans l’ensemble de l’agriculture, elles ont augmenté plus fortement que pour tous secteurs d’activité confondus (+ 6,8 %). ➜➜Kubota et Fendt à l’honneur. Le syndicat européen des concessionnaires, le Climmar, a rendu son verdict. En 2018, l’enquête annuelle évaluant les tractoristes place Kubota et Fendt, comme l’an dernier, en première et seconde places.
Financement de l'installation
Et si vous optiez pour le crowdfunding ? Miimosa, plateforme de crowdfunding fondée en 2015 et dédiée à l’agriculture, s’est récemment ouverte aux prêts participatifs pour accompagner des projets jusqu’à 200 k€. Blue Bees, également lancée en 2015, se distingue de sa consœur par ses revendications idéologiques. Emmanuelle Paillat, sa directrice, précise : « Nous retenons un dossier sur trois, privilégiant ceux à fort impact social et environnemental. » Agrilend, un an d’existence, se consacre exclusivement aux prêts participatifs et aux besoins de financement importants. « 20 k€ au minimum, avec l’objectif d’atteindre plutôt des montants de 200 k€ ou plus », appuie François Fromaget, l’un des trois fondateurs. Les taux proposés sont plus élevés que ceux des banques mais ces structures
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En bref...
financent sans demander de garantie, caution ou frais d’assurance et réalisent gratuitement une analyse financière. L’opération peut, en outre, être très rapide et s'avérer une solution temporaire, en attendant une mise à disposition des fonds bancaires.
➜➜Une plus forte emprise des constructions. Au deuxième trimestre 2018, 2 529 permis de construire ont été accordés sur des surfaces agricoles. Un chiffre en baisse de près de 7 % par rapport à 2017 et de 31 % par rapport à la période 2013-2017. Mais la superficie moyenne concernée est en nette hausse : + 11 % comparé à 2017. Les chiffres par département sur www.terre-net. fr/mag/77permis ➜➜Le pâturage dynamique dès cet hiver ? Florent Cotten, éleveur et co-fondateur de Pâturesens, conseille aux éleveurs laitiers et allaitants qui souhaitent se lancer d’y réfléchir dès cet hiver. Selon lui, « cela laisse le temps de se former, de revoir les bases, de préparer le matériel et de monter les clôtures pour entamer la saison d’herbe en toute sérénité ». L’intégralité de l’article sur www.terre-net.fr/ Web -agri mag/77paturage
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« L’enjeu numéro un pour une exploitation céréalière est le prix de vente » et non le rendement. Sébastien Poncelet, consultant chez Agritel
Le lait américain payé 13 % plus cher Aux États-Unis, une dizaine de « Federal Milk Marketing Orders » régulent la répartition de la valeur ajoutée au sein de la filière laitière, avec un système de péréquation. Un modèle qui protège les éleveurs des crises. Dans chaque région, de la taille de trois ou quatre États, ces derniers « bénéficient d’un prix de base unique, calculé sur l’évolution des prix des produits laitiers industriels, explique Frédéric Courleux, directeur des études d’Agriculture Stratégies. Avec le modèle américain, les éleveurs français auraient été payés en moyenne 13 % de plus sur les 10 dernières années », soit 43 €/1 000 l.
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la citation
Crédit photo : Adobe Stock –Novembre 2018.
38 %
C’est la hausse du prix du GNR en trois ans, qui dépasse aujourd’hui 1 €/l chez plusieurs distributeurs. Elle est particulièrement importante depuis plus d’une année en raison de l’évolution du cours du pétrole. Selon Total, le prix du GNR dépend en partie de celui de l’or noir, mais également de la parité euro/dollar, sans oublier la marge du raffineur et les frais de livraison.
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À quel âge les faire partir ? Et à quel prix ?
La sécheresse a contraint les éleveurs à réduire leurs effectifs mais en lait comme en viande, les tarifs en vigueur pour les veaux sont bien loin des espérances. En outre, depuis la fin du mois d’octobre, la Fédération française des commerçants de bestiaux (FFCB) appelle à la grève pour protester contre le désengagement de l’État et des GDS dans la gestion de la FCO. Des négociants ont arrêté de ramasser les animaux et beaucoup d’éleveurs restent avec leurs veaux « sur les bras ». Pour ceux qui parviennent à les vendre, les prix font peur. Entre 0 et 100 € pour des bêtes âgées de 15 jours selon un éleveur de Rhône-Alpes sur facebook. Concernant l’âge, toujours sur les réseaux sociaux, certains préconisent de faire partir le plus tôt possible les femelles laitières en surplus pour qu'elles ne coûtent pas trop cher à élever. D’autres préfèrent vendre des génisses prêtes à vêler ou qui viennent de mettre bas, mais encore faut-il trouver preneur.
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Le Magazine / 9 19/11/2018 12:39
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Ce n’est que courant 2019 que les agriculteurs et leurs organisations représentatives pourront dresser un premier bilan des mesures clés de la loi alimentation.
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repères Décryptage
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Loi Égalim
L’essentiel en 8 repères Après six mois d’échanges entre acteurs de la chaîne alimentaire, puis neuf de débats parlementaires, la « loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine et durable » a été promulguée le 30 octobre 2018. Son contenu permettra-t-il au chef de l’État de tenir sa promesse initiale d’une meilleure rémunération pour les agriculteurs ? Focus sur les éléments essentiels du texte.
1
Inversion des rôles
Dans toutes les filières pour lesquelles la contractualisation est obligatoire, comme en production laitière, l’agriculteur doit désormais adresser une proposition écrite au premier acheteur. C’est donc maintenant au producteur de fixer ses conditions, et notamment son prix de vente, et non plus à l’industriel ou au distributeur d’imposer son prix d’achat.
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Si l’agriculteur a donné mandat à une organisation de producteurs ou une association d’OP, le contrat et la proposition doivent respecter les stipulations de l’accord-cadre écrit entre l’acheteur et l’OP ou l’AOP.
2
Coût pour coût
La formule législative pour mieux prendre en compte les coûts des producteurs a été l’un des points les plus discutés par les députés.
Le producteur ou son AOP ne peuvent pas proposer de prix sans repères. « Les critères et modalités de détermination » doivent intégrer les « coûts pertinents de production en agriculture et leur évolution », les « prix des matières premières agricoles et alimentaires constatés sur le marché » et, évidemment, la quantité, la composition, la qualité, l’origine et la traçabilité des produits ou encore le respect d’un cahier des charges.
Par Arnaud Carpon acarpon@terre-net-media.fr
4
Promos et vente à perte
Autre promesse : mieux encadrer les pratiques des distributeurs. Les promotions ne pourront plus dépasser 34 % de la valeur du produit. Fini, donc, l’offre « un acheté, un offert ». Le texte prévoit aussi le relèvement du seuil de revente à perte (SRP) de 10 %. Concrètement, un acheteur qui paie un produit 10 € aura l’obligation de le revendre 11 €.
5
Ordonnances attendues
Ces deux points – l’encadrement des promotions et le relèvement du SRP – doivent faire l’objet d’une ordonnance. Ce texte d’application doit être publié dans les quatre mois suivant la promulgation de la loi. Mais le gouvernement les a promis bien avant, pour qu’ils puissent s’appliquer dans le cadre des négociations commerciales de 2019.
6
Vente et conseil séparés
Parmi les mesures concernant l’usage des phytosanitaires, il est prévu de séparer le conseil et la vente. Les entreprises spécialisées dans l’une ou l’autre de ces activités ne pourront donc plus avoir de lien capitalistique entre elles. L’objectif est également d’encourager le recours au conseil « stratégique et indépendant » en matière de traitements et de sceller la mise en œuvre effective des certificats d’économie de produits phytos. Une révolution pour le secteur, qui doit être définie par ordonnance dans les prochaines semaines.
Ce qu’ils en pensent Olivier Mevel, enseignant-chercheur spécialiste des filières alimentaires © Olivier Mevel
Il revient finalement aux interprofessions, et non à l’Observatoire de la formation des prix et des marges comme le souhaitaient certains, d’élaborer les fameux « indicateurs » sur lesquels se baseront ces critères de coûts. Comme le voulait Emmanuel Macron, la loi responsabilise ainsi les acteurs des filières au sein des organisations interprofessionnelles.
© Jean-Marie Séronie
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Indicateurs interprofessionnels
« Ce texte ne changera rien » « La structure déséquilibrée des marchés, avec des milliers d’agriculteurs d’un côté et seulement quatre centrales d’achat de l’autre, empêchera toute tentative législative pour une meilleure rémunération des producteurs. Depuis la libéralisation des prix en 1986, nous en sommes à la 14e tentative de réforme pour mieux répartir la valeur. Aucune n’a fonctionné. L’État devrait d’abord organiser et protéger l’offre quand la demande est trop oligopolistique. »
Jean-Marie Séronie, agroéconomiste indépendant
« Le prix ne va en rien régler les problèmes des filières » « Ce n’est pas la loi qui peut déterminer les prix, mais les entreprises et acteurs des filières. La valeur ajoutée se construit. Elle ne se partage pas, elle se négocie ! Les démarches équitables qui se développent comme « C’est qui le patron ? » l’illustrent bien : par le prix et un travail d’image très bien fait, elles arrivent à créer de la valeur. Mais cette dernière ne va pas intégralement dans les poches des producteurs. Les industriels et les distributeurs voient aussi leurs marges augmenter. »
C’est donc maintenant au producteur de fixer ses conditions, et notamment son prix de vente, et non plus à l’industriel ou au distributeur d’imposer son prix d’achat.
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Assiettes bio
D’ici le 1er janvier 2022, 50 % de la valeur des repas servis dans les restaurants collectifs publics (écoles, hôpitaux, etc.) devra être constituée de produits biologiques, sous label qualité, ou locaux tenant compte « des coûts imputés aux externalités environnementales ». À la fin de cette même année 2022, 15 % de la surface agricole utile française devra être en production bio, soit plus du double par rapport à 2017 (6,5 % de la SAU).
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Le plastique, pas si fantastique
Le 1er janvier 2020 au plus tard, les bouteilles d’eau plate en plastique seront bannies des services de la restauration collective scolaire. Et à partir du 1er janvier 2025, les couverts et contenants en plastique, sources de pollution parce que difficiles à recycler, ne pourront plus non plus être utilisés dans les cantines, de la maternelle à l’université. Les services des collectivités territoriales de moins de 2 000 habitants auront un délai supplémentaire de trois ans pour s’en passer. ■ Suivre l’application de la loi sur www.terre-net.fr/mag/77egalim
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Le Magazine / 11
Par Pierre boiteau pboiteau@terre-net.fr
repères Bon à savoir Agriculture de précision
47 % de GPS
© Chambre d’agriculture de Saône-et-Loire
Plus de 47 % des agriculteurs déclarent disposer d’un système de positionnement par satellite sur leur exploitation. Tel est le résultat d’un sondage en ligne réalisé en octobre sur Terre-net.fr auprès de 1 492 lecteurs. 33 % utilisent un dispositif GPS classique, d’une précision de l’ordre de 20 cm, et 14 % un système de positionnement RTK, précis à plus ou moins 2 cm. Et les autres exploitants agricoles ? 15 % envisagent d’investir dans l’un de ces équipements et 38 % n’y trouvent aucun intérêt. Selon un second sondage auprès de 1 026 lecteurs de Terre-net.fr, 46 % possèdent un tracteur « piloté » par satellite : la moitié avec autoguidage et l’autre avec assistance au guidage. 11 % souhaitent s’équiper de cette technologie et 43 % ne sont pas intéressés. Les résultats de ces deux sondages sont indicatifs (l’échantillon n’a pas été redressé). Selon le ministère de l’agriculture, 46 % des agriculteurs avaient un GPS en 2013.
© Case IH
Par quoi remplacer le colza qui n’a pas levé ? Les semis de colza ont souffert de la sécheresse. Or, cette plante ne peut pas toujours être remplacée par des cultures de printemps. Marie-Agnès Loiseau, chef du service grandes cultures à la chambre d’agriculture de l’Yonne explique : « Si les parcelles ont été désherbées, selon les produits utilisés, il y a peu de possibilités de remplacement : du pois éventuellement, en sortie d’hiver, du tournesol ou du maïs. En revanche, si aucun herbicide n’a été appliqué, cela ouvre le champ des possibles pour les cultures d’automne : une troisième paille ou du pois d’hiver. »
Décembre, enfin de saison ! Restant à distance des zones anti-cycloniques et des dépressions, la France connaîtra une alternance de temps doux et froid, donnant un mois de décembre proche des chiffres de saison côté thermomètre. Les précipitations devraient se situer dans les moyennes saisonnières également, tout en étant excédentaires sur les régions méridionales, de l’Aquitaine à la Méditerranée. L’ensoleillement enfin devrait être dans les normes, voire un peu en dessous. Sur le web : retrouvez les tendances météo des six prochains mois sur www.terre-net.fr/mag/77meteo Écart de température : + 0,1 degré Précipitations : de saison, excédentaires dans le sud Ensoleillement : de saison à faible
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Le Magazine / décembre 2018
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Trop de précipitations au printemps, pas assez en été : voilà le résumé de la campagne 2018. Pour ne rien arranger, l’étude Climalait de l’Institut de l’élevage idele semble indiquer que cette combinaison climatique pourrait devenir de plus en plus fréquente dans les années à venir. Pour y faire face et ne plus manquer de fourrages, l’organisation donne quelques pistes d’adaptation possibles : • ajuster les effectifs du troupeau pour réduire les besoins fourragers, « sans décapitaliser inconsidérément afin de conserver le potentiel de production de l’exploitation », • penser aux coproduits et calculer leur intérêt technique et économique : place dans la ration, valeur alimentaire, coût… • intégrer de la paille dans la ration des animaux aux besoins modérés (génisses de plus de 15 mois ou vaches allaitantes avant le 8e mois de gestation) à condition qu’elle soit bien complémentée, • pratiquer, dans les zones où c’est possible, le pâturage hivernal pour une partie du troupeau, notamment pour les bovins allaitants.
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septembre 2018 /
Le Magazine / 13
Par Benoît Egon begon@terre-net-media.fr
tenez-vous prêt Machinisme Robots agricoles
Pourquoi ne sont-ils pas encore dans nos champs ? Après l’élevage il y a quelques années, la robotique arrive dans les parcelles. Mais le concept n’est pas encore entièrement finalisé et très peu de modèles sont commercialisés. Quels sont les freins à un développement plus poussé des robots en productions végétales ?
© Naïo Technologies
Les robots préparent leur débarquement en grandes cultures, comme ici avec les modèles Oz et Dino de Naïo Technologies.
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n France, les robots de traite ont fait leur apparition au Sima 1989, au stade de prototype, et il a fallu attendre six ans pour que le premier arrive dans un élevage. En 2000, notre pays en comptait déjà une quarantaine, un chiffre multiplié par 10 dès l’année suivante ! 2 400 installations en 2010, 4 800 en 2016… En 20 ans, cette technologie confidentielle s’est considérablement répandue. Aujourd’hui, une salle de traite sur deux est robotisée. En productions végétales, la robotique n’a pas connu le même essor : les fabricants proposent des prototypes ou robots de pré-série de quelques dizaines d’unités. 14 /
Le plus souvent, il ne s’agit d’ailleurs pas d’une vente seule, mais d’un partenariat visant à finaliser leur développement. On parle de produit en bêta test comme pour les logiciels informatiques avant leur publication. Pour ces robots de plein champ, les technologies de positionnement répondent de manière plutôt satisfaisante aux problématiques de sécurité. Les capacités de calcul s’adaptent bien à l’hétérogénéité intra-parcellaire, mais les algorithmes sont encore en phase d’essai. La robotique et les nouvelles technologies s’installent là où il y a une pénurie de maind’œuvre. Pour qu’un robot soit rentable, il doit libérer du temps de travail humain,
qui sera souvent réaffecté à des tâches moins pénibles et répétitives. C’est pourquoi il est surtout utilisé en maraîchage et en viticulture, où il apporte le plus de valeur ajoutée. Toutefois, vu les avancées réalisées avec le modèle Ecorobotix et son traitement localisé, il finira bien par débarquer dans les champs de céréales.
Un robot doit être rentable
Autre exemple : le projet Centéol issu d’un partenariat entre Agreen-culture et Kuhn. Son objectif : démontrer qu’un robot peut travailler une parcelle de 50 ha de maïs, de manière rentable et plus écologique, qu’un itinéraire cultural
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Le Magazine / décembre 2018
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classique. Ces essais n’ont cependant pas encore donné de résultats concrets. Ainsi, peu de constructeurs peuvent se targuer d’avoir commercialisé plus de 100 robots. Dans les domaines de la vigne et du maraîchage, Naïo Technologies est à ce jour le seul annonçant un chiffre de cette ampleur. Sa famille de robots effectue principalement du désherbage mécanique, afin de réduire le recours aux intrants, et la firme pourrait bientôt s’attaquer aux grandes cultures.
Des réticences à changer ses habitudes
La robotique agricole apporte son lot de questions au niveau de l’organisation du travail. Serons-nous équipés demain d’un tracteur de 300 ch sans chauffeur ou d’un essaim de petits robots légers et polyvalents ? Dans le second cas, les habitudes de travail seront sans doute davantage modifiées. Pourquoi, par exemple, prévoir des traitements deux à trois fois par an sur toute la parcelle quand un robot
veille au grain tous les jours et traite seulement les plants qui en ont besoin ? Quant au tassement du sol, sera-t-il toujours une préoccupation majeure ?
Les utilisateurs sont moins attirés par la nouveauté que par les bénéfices qu’elle apporte. Ces changements organisationnels ne sont pas les seuls freins à l’essor des robots en productions végétales. Désormais, les utilisateurs sont moins attirés par la nouveauté que par les bénéfices qu’elle apporte. Les propos de Flavien Nicolas, viticulteur, sont clairs : « Je ne suis pas sûr que ces engins puissent m’aider à désherber mes parcelles de vigne pleines de cailloux. Ils font certainement gagner du
temps et sont meilleurs pour l’environnement, mais sont-ils vraiment rentables. »
L’innovation s’accélère
Avec des cycles d’innovation de plus en plus courts, les robots pourraient maintenant se développer plus rapidement en grandes cultures qu’ils ne l’ont fait en élevage. Toutefois, entre le stade de prototype dans lequel nous sommes actuellement et l’acquisition de ces matériels par les agriculteurs, il y a une phase de désillusion comme l’explique Gartner (courbe du Hype de l’innovation technologique). Pour en sortir, les robots doivent prouver qu’ils sont rentables et sûrs. Aussi de nombreuses expérimentations sont menées en France, en Allemagne et aux États-Unis. Passé ce cap, la robotique devrait amener de réels gains en termes de rentabilité, d’organisation de chantier et de protection de l’environnement. ■ Lire aussi l’article « Demain des robots dans ma ferme ? » sur www.terre-net.fr/ mag/77robots
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*Données recueillies sur nos fermes pilotes
Le Magazine / 15
Par Cécile Julien redaction@terre-net.fr
tenez-vous prêt Élevage Pâturage et robot de traite
Comment concilier les deux ? Avec un parcellaire groupé, de bons chemins et une organisation optimale, l’arrêt du pâturage n’est pas une fatalité quand on s’équipe d’un robot de traite, comme le montre ce reportage chez Christophe Vermet, éleveur en Ille-et-Vilaine.
© Cécile Julien
Chez Christophe Vermet, une porte de tri oriente les vaches vers le robot ou la pâture.
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ui a dit que robot de traite et pâturage ne faisaient pas bon ménage ? Pas le Gaec des Onze écluses. Chez ces éleveurs de Tinténiac en Ille-et-Vilaine, les vaches trouvent leur bonheur dans les prés et vont se faire traire au robot quand bon leur semble. « 70 % des éleveurs équipés font, plus ou moins, pâturer », confirme Anthony Baslé, consultant robot chez Eilyps.
Optimiser le pâturage
Salle de traite ou robot ? Christophe Vermet et son voisin JeanPierre Blanchard se sont posé cette question lorsqu’ils se sont mis en Gaec en 2009. Car, si la stabulation de Christophe pouvait accueillir 70 à 80 vaches en logeant les taries et les génisses ailleurs, la salle de traite 2 x 5 semblait bien insuffisante. Les deux associés demandent alors plusieurs devis. « Pour une 2 x 7 avec compteurs à lait, il fallait compter 70 000 € plus la maçonnerie. Avec un robot, l’investissement atteignait 120 000 € mais nous pouvions économiser sur les charges salariales, précise l’éleveur. Pour trancher, nous avons réalisé une étude économique avec notre centre de gestion. » Le robot l’emporte et une stalle Lely A3 est installée, munie d’une porte de tri orientant les animaux vers le box d’isolement 16 /
Le Magazine / décembre 2018
ou les pâtures. Pas question en effet pour les éleveurs de remettre en cause le pâturage, « pour le bien-être des vaches et la maîtrise du coût alimentaire ». « Nous avons la chance d’avoir 17 ha à côté de la stabulation. Ce n’est pas énorme mais cela nous suffit », insiste Christophe Vermet. Aujourd’hui, la production de l’exploitation s’élève à 800 000 l et le coût alimentaire est contenu entre 75 et 80 €/1 000 l. Si l’arrivée du robot n’empêche pas le pâturage, les deux producteurs ont dû revoir leur organisation pour favoriser le passage des vaches à la traite. Avec l’aide de leur conseiller Eilyps, ils ont tracé de plus petits paddocks, conduits en pâturage dynamique. « Les bêtes disposent de 70 ares pour deux jours avec un fil à l’avant. Cela augmente l’appétence de l’herbe et les incite à sortir », explique Christophe. Le matin, elles sont bloquées au cornadis où elles reçoivent un complément de ration. « Cette pratique permet d’isoler certaines vaches, par exemple pour les inséminer. »
Accepter un rythme de traite ralenti
Les autres restent une demi-heure dans la stabulation, le temps de boire, puis direction le pré. « Comme elles ont encore faim, elles ne se font pas prier. » À part en période de grosse chaleur, l’éleveur a choisi de ne pas mettre d’eau au champ. Ainsi, les
© Chambre d'agriculture de Bretagne
Le robot de traite mobile de la ferme de Trévarez permet de faire pâturer les vaches sur 22 ha éloignés de l’exploitation.
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Le MAGELLAN améliore animaux reviennent à l’étable pour s’abreuver et vont au robot en même temps. À 17 h, la fin de la ration est distribuée. « Les vaches ont fini leur paddock et rentrent seules. » Quand elles dorment dehors, elles sont dirigées vers un paddock de nuit, toujours équipé d’un fil à l’avant, après un arrêt obligé au robot. Si déplacer les fils demande du temps, Christophe Vermet estime que cette technique conditionne l’efficacité du pâturage. L’objectif de l’éleveur : 11 t de MS valorisées. Par ailleurs, concilier le robot et les pâtures nécessite de bons chemins, car les bêtes font plusieurs allers-retours entre le pré et la stabulation. « Un terrain glissant freine les vaches. Et s’il y a trop de cailloux, elles s’abîment les pattes », constate l’exploitant. Quand les vaches sont au pâturage, le rythme de traite ralentit. « Il faut l’accepter. Les élevages robotisés effectuent entre 2,6 et 2,8 traites/jour en hiver et entre 2,2 et 2,4 au pâturage, prévient Anthony Baslé, avec des variations de production d’un jour à l’autre, par exemple quand les animaux changent de paddock. C’est le volume produit sur une semaine qu’il faut regarder. »
Et si le robot s’installait au pré ?
Pour lever le frein de l’accessibilité des parcelles, la station expérimentale de Trévarez dans le Finistère teste depuis 2012 un robot transportable. En stabulation l’hiver, il déménage chaque printemps dans les 22 ha les plus éloignés où les vaches, conduites en bio, restent cinq mois avec un régime 100 % herbe. Le robot Delaval est en effet installé sur une bétaillère, dont le pont s’abaisse pour faciliter la montée des animaux, et le tank sur une remorque légumière. Après quatre ans d’expérience, le transfert se fait facilement, sans le concessionnaire, et le robot n’est arrêté que trois heures. « Rendre le robot mobile a coûté 95 000 € », chiffre Estelle Cloet, chargée d’études à la Chambre d’agriculture de Bretagne. Un surcoût amorti par au moins 150 jours en 100 % herbe, assurant une production journalière de 18 kg avec des charges alimentaires inférieures à 15 €/1 000 l. Sur l’année 2014, le coût de fonctionnement s’est élevé à 7 600 €, soit 26,3 €/1 000 l (dont 23,2 € de maintenance). Deux autres robots mobiles fonctionnent en France, un de deux stalles dans l’Aveyron et un dans le Doubs. ■ Web -agri
D'autres infos sur les robots de traite sur sur www.terre-net.fr/mag/77robottraite
ü La moyenne de lactations ü Les détections de chaleurs ü Les performances de reproduction ü La production annuelle ü La santé des pieds
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Le Magazine / 17
Par Nicolas Mahey redaction@terre-net.fr
Tenez-vous prêt Cultures Grandes cultures biologiques
Une opportunité pour ma ferme ?
© Watier-Visuel
Un panel d’agriculteurs et d’experts exposent les atouts et les contraintes du bio pour une exploitation céréalière.
Gestion des adventices et rotations sont les clés de voûte des systèmes biologiques
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a-t-il un intérêt à convertir mon exploitation à l’agriculture biologique ? Si oui, à quelles conditions ? « La production française de céréales, oléagineux et protéagineux bio est aujourd’hui de 500 000 t/an, contre 70 à 80 Mt/an en conventionnel », détaille Serge Rostomov, directeur technique de la coopérative Agribio Union. En 2016, les surfaces conduites en AB ont bondi de 20 % par rapport à 2015. Et cette année-là, elles avaient déjà augmenté de 33 %. Aujourd’hui, 3 % environ de la SAU française est consacrée aux grandes cultures biologiques (chiffres fournis par l'A gence Bio).
Engagement environnemental ou motivation économique
Un engouement salué par Paul Barradat, céréalier à Cadeilhan dans le Gers, qui y voit la même « tendance de fond » que celle qui l’avait conduit à quitter en 1977 son métier d’enseignant pour devenir agriculteur. « Cet engagement, ancien, est fortement lié à l’écologie et à l’environnement », pointe celui qui est aujourd’hui à la tête d’une exploitation de 120 ha entièrement certifiée. 18 /
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Romain Planès, qui exploite 260 ha de cultures mixtes conventionnelles/bio à Soupex dans l’Aude (voir l’encadré), admet être lui aussi sensible aux problématiques environnementales, mais il met également en avant des motivations plus économiques. « Le marché semble mieux se tenir en AB qu’en conventionnel », avance-t-il. Actuellement en conversion sur 80 ha, il prévoit de certifier 10 à 20 ha supplémentaires chaque année, « en gardant les terres les plus difficiles en conventionnel. »
Des inquiétudes côté phosphore
Les deux producteurs s’accordent cependant sur plusieurs points. La rotation, « clé de voûte de leur modèle », doit être au cœur des pratiques agronomiques, tout comme la gestion des adventices. L’un et l’autre expriment aussi leurs inquiétudes concernant la fertilisation. « On peut gérer l’azote, mais pour les fumures de fond, c’est plus compliqué, surtout en l’absence d’élevage à proximité, souligne Romain Planès. Les grandes cultures biologiques disposent de débouchés et les cours sont élevés. Toutefois, les intrants sont chers et les rendements moins bien maîtrisés. »
RETROUVEZ-NOUS SUR
© Nicolas Mahey
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De gauche à droite : Paul Barradat et Romain Planès (agriculteurs bio), Laurence Fontaine (Itab), Régis Hélias (Arvalis-Institut du végétal) et Serge Rostomov (Agribio Union).
N°1 DU DÉBIT DE CHANTIER
Régis Hélias, d’A rvalis-Institut du végétal, alerte notamment sur la difficulté à maintenir des niveaux de phosphore satisfaisants. « Les recherches montrent une baisse de la disponibilité de cet élément à moyen-long terme. Or, aucun engrais n’en apporte de manière efficace et les systèmes bio en exportent beaucoup, sans en fournir. Le plus inquiétant aujourd’hui : certains se convertissent en partant avec des valeurs très basses. » D’après le spécialiste, la durabilité de ces systèmes n’est pas garantie.
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de surfaces en grandes cultures biologiques entre 2014 et 2016 Un marché très organisé
Côté filière, Serge Rostomov rappelle que les céréales bio constituent un marché très organisé qui amène parfois les coopératives à orienter les agriculteurs vers telle ou telle culture, selon les années et la demande. « Si le marché est compliqué, il nous arrive de demande à nos adhérents de diviser leurs surfaces par deux. Sinon les prix risquent de se casser la figure. » ■ Selon les lecteurs, le bio doit être choisi, pas subi. Leurs commentaires p. 42-43 et sur www.terre-net.fr/mag/77bio
Mixité bio/non-bio, c’est possible Romain Planès, céréalier dans l’Aude à Soupex, cultive 260 ha dont 80 ha en conversion. Comment gère-t-il les deux conduites culturales ? « Physiquement, l’exploitation est divisée en quatre îlots distants de plusieurs kilomètres. Cela ne pose donc pas de problèmes règlementaires. » Côté semis et récoltes, un protocole de nettoyage strict est appliqué à tous les outils utilisés à la fois en conventionnel et bio. Un processus auquel Romain Planès était déjà habitué, puisqu’il produit plusieurs variétés de semences et des oléagineux pour la consommation humaine. Pour éviter le salissement des parcelles en AB, l’agriculteur audois va également s’équiper d’un trieur.
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dossier Maïs écolo
De moins en moins gourmand
N’en déplaise à certains, maïs et environnement font aujourd’hui plutôt bien la paire. Entre semis direct et biocontrôle, les maïsiculteurs n’ont pas à rougir des innovations techniques que connaît la culture de cette plante tropicale, par essence consommatrice d’eau et d’engrais. 20 /
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© Pixabey // Création Nathalie Jacquemin Murtin
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dossier Maïs écolo
Par Émilie Durand redaction@terre-net.fr
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e maïs est plus écolo depuis longtemps ! », s’exclame Jean-Baptiste Thibord, ingénieur responsable du pôle ravageurs chez Arvalis-Institut du végétal. Biocontrôle, fertilisation, irrigation : il fait l’objet de nombreuses recherches pour accroître sa rentabilité et diminuer son impact environnemental. Pour Jean-Baptiste Thibord, qui évoquera plus loin la dernière innovation technique pour lutter contre la pyrale via un leurre olfactif (parfum de maïs), « le talon d’Achille de cette production reste le taupin ». Face à ce ravageur, point de salut d’après lui, à part les néonicotinoïdes. « Il peut mettre en péril une production bio », souligne le spécialiste.
Pour réduire la consommation d’eau du maïs, « soit on augmente l’efficience des apports, soit il faut réutiliser les eaux usées ». Sophie Gendre, ingénieur spécialisée irrigation chez Arvalis-Institut du végétal
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© De Sangosse
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est équivalente aux traitements conventionnels. Lancé il y a 30 ans, il s’agit du premier produit de biocontrôle en grandes cultures. » « En 2009, plusieurs espèces de trichogrammes ont été testées avec des résultats concluants si la dose est respectée et les capsules déposées correctement », explique Jean-Baptiste Thibord.
Pourtant, le maïs a fait des efforts côté phytosanitaire, par rapport à la pyrale notamment avec l’arrivée des trichogrammes. « Ils représentent aujourd’ hui 25 % du marché de la lutte contre la pyrale, soit plus de 120 000 ha, explique Christophe Zugaj, responsable de la communication institutionnelle chez De Sangosse. Leur efficacité
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En plus de l’hélicoptère et du drone, les trichogrammes peuvent être épandus par cette machine adaptable sur un enjambeur, un pulvérisateur, une castreuse ou un automoteur et commercialisée par De Sangosse.
© De Sangosse
Lancées il y a 30 ans, les capsules de trichogrammes constituent le premier produit de biocontrôle en grandes cultures.
Avis d’expert Jean-Baptiste Thibord, ingénieur responsable du pôle ravageurs chez Arvalis-Institut du végétal
© Watier-Visuel
« La météo a favorisé les dégâts de pyrale » « La pyrale est présente sur tout le territoire même si cette année, elle a été particulièrement remarquée dans certaines zones », constate Jean-Baptiste Thibord, ingénieur responsable du pôle ravageurs chez Arvalis-Institut du végétal. « Nous n’avons pas encore les cartes de répartition des larves », précise-t-il, préférant rester « prudent » quant au caractère exponentiel du développement de l’insecte durant cette campagne. « La dessiccation avancée du maïs en septembre et la sénescence accélérée de la plante en raison de la météo ont favorisé l’expression des dégâts. Une chose est sûre cependant : les pyrales sont aussi nombreuses que d’habitude ! » Dans certains endroits, du fait des conditions climatiques, une seconde génération s’est même développée. « Quel que soit le niveau d’attaque, le premier levier de lutte agronomique demeure le broyage fin des tiges de maïs et leur incorporation dans le sol », rappelle le spécialiste. Une grande partie des larves sont ainsi éliminées et les survivantes sont la proie des prédateurs et des parasites, ou sont détruites par le froid hivernal. De plus, le broyage facilite la mise en place de la culture suivante et réduit les pertes d’azote en piégeant 20 à 30 kg par hectare sous forme minérale.
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dossier Maïs écolo
« Un maïs plus écolo implique avant tout d’améliorer l’efficience des apports d’engrais. » Baptiste Soenen, ingénieur responsable du pôle nutrition des plantes chez Arvalis-Institut du végétal
Des épandages par drone de trichogrammes
Diverses technologies d’épandage sont apparues au fil du temps. Fini, ou presque, les plaquettes déposées à la main (20-30 min par ha et 30 ha/ jour maximum), les hélicoptères (de 600 à 800 ha/ jour) et les drones (100 ha/jour) prennent la relève. Si les premiers n’ont pas bonne presse auprès du grand public, les seconds passent plutôt bien. En outre, « ils sont plus précis, grâce au GPS en particulier », complète Christophe Zugaj. Néanmoins, comme le fait remarquer Anne Court, conseillère à la chambre d’agriculture de la Drôme, « tout dépend de l’ habileté du droniste », souvent prestataire de service.
Une fertilisation plus pointue et localisée
Depuis 2013, un nouvel outil se développe : une machine pneumatique, conçue par Biocare en Allemagne et adaptable sur un enjambeur, un pulvérisateur, une castreuse ou un automoteur. Des expérimentations ont été menées avec différents prototypes. En une heure, l’engin couvre en moyenne 25 à 30 ha sur une largeur de 20 à 25 m, pour un coût de revient de l’ordre de 8 000 €. « Ce 24 /
Le Magazine / décembre 2018
type de matériel convient bien aux chantiers d’épandage en prestation de service ou en Cuma », observe Christophe Zugaj, qui précise que « De Sangosse est le seul à le vendre en France ». Question fertilisation ensuite, impossible de ne pas parler des méthodes Cultan ou Starter. « La première existe depuis 25 ans dans notre pays, mais n’est pas utilisable partout. Par exemple, elle n’est pas adaptée aux sols superficiels filtrants, détaille Baptiste Soenen, ingénieur responsable du pôle nutrition des plantes chez Arvalis. L’autre procédé permet de localiser l’azote avec précision au semis
Ci-dessus : « Les agriculteurs utilisent beaucoup de références mais pas assez les analyses de leur propre engrais », observe Baptiste Soenen, ingénieur responsable du pôle nutrition des plantes chez Arvalis.
Cibler l’oligo-élément nécessaire plutôt qu’un cocktail Baptiste Soenen, ingénieur responsable pôle nutrition des plantes chez Arvalis-Institut du végétal, alerte sur la nécessité de cibler les oligo-éléments pour la culture du maïs : « Dans les cocktails, certains ont des effets antagonistes. Leur utilisation n’est donc pas pertinente. » Ainsi, le zinc « peut faire du bien » mais « ne sert à rien » en excès. Autant alors éviter ce surcoût. « Les oligo-éléments doivent être ciblés et épandus uniquement lorsque des carences sont observées sur les plantes elles-mêmes », souligne-t-il. Car celles-ci sont visibles : un maïs devenant rouge, vert pâle ou blanc au stade 5-6 feuilles manque d’oligo-éléments.
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dossier Maïs écolo et est très employé dans certaines régions ». Pour lui, « un maïs plus écolo implique avant tout d’améliorer l’efficience des apports d’engrais, en les fractionnant et en les enfouissant afin de limiter la volatilisation de l’azote ». Concernant les engrais de ferme, « il n’y a pas eu beaucoup d’évolution, sauf pour la gestion de l’ interculture grâce aux légumineuses qui, détruites tardivement, permettent d’économiser de l’azote sur la culture suivante ». Il se demande cependant si les agriculteurs continueront d’utiliser de l’urée alors que d’autres formes, comme l’ammonitrate, seraient tout à fait pertinentes.
Quant à l’irrigation, les producteurs français ne semblent pas encore prêts à adopter les pratiques israéliennes de retraitement des eaux usées ou d’utilisation du goutte à goutte. Pour réduire la consommation d’eau du maïs, « soit on augmente l’efficience des apports, soit il faut réutiliser les eaux usées », insiste Sophie Gendre, ingénieur spécialisée dans l’irrigation chez Arvalis. Depuis quatre ans, l’Irstea pilote un projet de recherche sur un distributeur d’arrosage pour eaux usées épurées (DA-EU). Pour autant, Sophie Gendre pointe un retard réglementaire, même si les législateurs travaillent sur le sujet actuellement. Le goutte à goutte, lui, « ne connaît qu’un très faible essor en France », poursuit-elle. En cause, un coût trop élevé à l’achat et d’importants besoins de main-d’œuvre, pour retirer le dispositif en fin de cycle. Par contre, il consomme 5 à 35 % d’eau en moins comparé à un système par aspersion. D’autres leviers plus classiques (semis précoce et variétés tolérantes à la sécheresse) sont déjà à l’œuvre pour que la culture soit moins sensible au manque d’eau. « L’ idée est de disposer d’un panel variétal pour s’adapter aux conditions climatiques », note Sophie Gendre.
Une plante tropicale qui aime l’eau et les sols fertiles
Reste qu’il faut peut-être tout simplement revenir à l’essence même de la plante, comme le fait remarquer Frédéric Thomas, agriculteur et formateur en agriculture de conservation. « Le maïs est une espèce tropicale, qui aime les terres organiques fertiles, mais pas la concurrence. Ses graines sont grosses, riches en énergie et conviennent bien au semis direct. » Associée aux couverts végétaux, cette technique a d’ailleurs fait évoluer la culture ces dernières années. 26 /
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© Sylvain Chaix
Des recherches pour utiliser les eaux usées
Avis d’agri Sylvain Chaix, céréalier
« Un rendement toujours supérieur à la moyenne avec le goutte-à-goutte » « Avec le goutte à goutte, je peux arroser n’importe quand, même en plein soleil ou en plein vent », observe Sylvain Chaix, céréalier à Marsanne dans la Drôme (50 ha de SAU). Sur ses 4,5 ha de maïs semence, irrigués superficiellement avec cette technique, « le rendement a toujours été supérieur à la moyenne, même en année très sèche ». Pour gérer l’arrosage et mesurer l’humidité du sol, il utilise des tensiomètres. « Cela fait parfois peur de voir un sol humide et 20 cm plus loin, une terre complètement craquelée par la dessiccation », souligne-t-il. Toutefois, il ne regrette pas son choix. Pour déployer, seul, le matériel sur toute la superficie, il lui faut environ trois jours, contre seulement un pour le retirer. « C’est un équipement gourmand en main-d’œuvre et coûteux », ce qui explique son développement limité selon lui. L’agriculteur reste en revanche « sceptique » concernant les systèmes entièrement enterrés. « J’installe le dispositif au stade 6 feuilles et je le retire avant la récolte. Je m’en sers aussi pour apporter de l’engrais, de l’urée notamment. » L’installation, présente sur l’exploitation depuis neuf ans et réservée au départ aux tomates (cette culture, moins rentable que le maïs, a été arrêtée, NDLR), est employée depuis six ans sur le maïs.
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Le « parfum » synthétique de maïs, une nouvelle méthode de biocontrôle ? Arvalis-Institut du végétal a reconstitué l’odeur du maïs en analysant ses composés organiques volatiles (COV). Grâce à ce « parfum », les femelles de pyrale fécondées s’orientent principalement vers le maïs, plante hôte indispensable à la survie de leurs œufs. Selon les expérimentations, les mâles y seraient moins sensibles. Les chercheurs ont créé et testé quatre associations de COV à l’aide d’un « tunnel de vol ». L’un de ces « parfums » s’est avéré particulièrement efficace pour attirer les femelles de pyrale fécondées, ce qui ouvre de nouvelles perspectives de lutte contre la pyrale, voire la sésamie.
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« Nous ne pourrons pas nous passer de l’irrigation. Toutefois, celle-ci doit être une sécurité et non un pilier de la production », explique Frédéric Thomas, agriculteur et formateur en agriculture de conservation.
dossier Maïs écolo D’après le producteur, inutile d’associer maïs grain et légumineuses. En effet, « ces plantes ne sont pas concurrentes sur l’azote, mais sur les autres éléments minéraux ». Autant donc les semer en couvert avant l’implantation du maïs. Stéphane Jezequel, ingénieur de développement chez Arvalis pour la région sud-est, conseille également un couvert de trèfle violet avec un semis de maïs au strip-till, puis un premier épandage d’herbicide pour « arrêter le développement du trèfle et laisser la place au maïs ».
Stéphane Jezequel reprend : « Beaucoup de gens sont partis sur du trèfle blanc mais une fois installé, il est vite concurrencé. La technique n’est pas évidente à maîtriser. Tout dépend du type de maïs, de la lumière, du désherbage de la parcelle, de la concurrence... Il n’y a pas encore de solution clé en main, seulement des pistes prometteuses. » Selon l’expert, les couverts végétaux sont testés dans toute la France afin d’obtenir des sols vivants et de limiter l’érosion. En maïs fourrage, les associations sont moins contraignantes. Frédéric Thomas cite, entre autres, les mélanges de maïs et vesce, haricot tarbais, tournesol, etc. L’objectif : parvenir à « une forme de méteil d’ été avec une production fourragère plus importante ». Ce type d’association a également été expérimenté dans le cadre du programme multi-partenarial Reine Mathilde, visant à renforcer la filière laitière biologique en Normandie. Conclusion de ces trois ans d’essais : « Seuls la féverole et le haricot tarbais paraissent intéressants, mais la féverole affecte le rendement global. » Cette fois encore, « la réussite de l’association est
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Des couverts végétaux testés dans toute la France
Le maïs, une graine adaptée au semis direct, selon Frédéric Thomas. Ce producteur, formateur en agriculture de conservation, prône un couvert de légumineuses avant son implantation.
liée à de nombreux paramètres : les dates et densités de semis de chaque espèce, leur écartement et leur arrangement spatial, leur capacité à supporter un désherbage et leur maturité respective à la récolte ». ■ Consulter le Livre blanc de l’irrigation, publié par Terre-net, sur www.terre-net.fr/mag/77irrigation
Ci dessous : L’utilisation de légumineuses, dans la culture du maïs ou en interculture, est expérimentée localement par des groupes d’agriculteurs, mais reste très technique.
Les outils d’aide à la décision (OAD) sont très présents en matière d’irrigation. La baisse du prix des capteurs les a rendus plus accessibles et leur autonomie s’est considérablement améliorée. Pour autant, les OAD ne font pas gagner du temps. Mais ils n’en font pas perdre non plus. Par contre, ils permettent d’économiser de l’eau et l’énergie nécessaire à son acheminement dans les parcelles. Certains ont même été conçus pour s’adapter aux cultures et aux conditions pédoclimatiques.
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Une irrigation 2.0 pour le maïs
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Par Sébastien Duquef sduquef@terre-net-media.fr
partage d’expérience Essai Broyeur Desvoys Master Field
Il pulvérise tout sur son passage !
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Desvoys a mis à disposition de Frédérick Besnard, agriculteur dans l’Oise, l’un des fleurons de la marque : le broyeur à axe horizontal Master Field DRH, capable de détruire tout ce qu’il croise sur son passage.
Aucun débris végétal ne résiste aux marteaux de type B1, installés sur le rotor.
Présentation du matériel
Il envoie du lourd avec sa prise de force de 1 000 tr/min Le broyeur à axe horizontal Master Field DRH de Desvoys se replie en deux parties pour circuler sur la route. Au champ, il envoie du lourd grâce à son boîtier de prise de force, prévu pour tourner à 1 000 tr/min. À l’avant, les morceaux de chaîne accrochés au châssis freinent les projectiles expulsés à vive allure, ce qui limite les risques pour les engins et personnes à proximité. D’ailleurs, les ingénieurs de la marque utilisent une tôle blindée pour éviter qu’elle ne se déforme lors d’un choc. Quant aux marteaux de type B1 installés sur le rotor, ils ne laissent aucune chance à la végétation, ni aux pierres qui se trouvent sur le chemin de l’outil. La charge au sol est répartie sur les six roues : une paire de simples et une de jumelées. Leur articulation optimise le suivi du sol et du tracteur dans les courbes. Inutile donc de relever le broyeur pour tourner en bout de champ. Pour régler la hauteur de travail, il suffit de placer
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les axes de butée sur le niveau souhaité, sans oublier les patins fixés sur les côtés de la machine. Dans les cultures en rang, la technique fonctionne bien mais lorsque l’agriculteur broie une parcelle d’herbe ou de culture en plein, il reste une bande non travaillée entre les deux modules. Pliage/dépliage hydraulique C’est pourquoi Desvoys propose, en option, un mini broyeur à entraînement hydraulique, suspendu à la barre d’éclairage. Pour passer du mode transport au mode champ, il n’y a qu’à déverrouiller le système de sécurité via un distributeur hydraulique. L’autre circuit actionne le vérin de montée/descente des organes de broyage et l’opérateur n’a pas besoin de quitter son siège. À noter aussi : le Master Field est équipé d’une rampe de feux de signalisation assurant la sécurité du chauffeur en toutes circonstances, de jour comme de nuit.
Le Master Field DRH en bref Axe horizontal 4,8 m de largeur de travail Marteaux de type B1 Prise de force de 1 000 tr/min 6 roues (une paire de jumelées et une de roues simples) En vidéo sur www.terre-net.fr/ mag/77desvoys
partage d’expérience Essai
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- Peu exigeant en puissance - Consommation de 5-6 l/ha - Réglages simples - Bonne répartition de la charge au sol LES
-P résence de zones non travaillées par absence de recoupement 1. L’outil se replie en deux parties pour circuler sur la route.
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2. « Une fois lancé, le Master Field semble peu exigeant en termes de puissance et carburant », constate Frédérick Besnard, agriculteur.
L’avis de l’agriculteur
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Frédérick Besnard, polyculteur-éleveur dans l’Oise
« De nombreux atouts, mais attention au recoupement » L’outil à peine déchargé du camion de transport, Frédérick Besnard l’attelle sur son New Holland T7 de 250 ch. A priori, il n’y a pas de quoi faire pâlir l’étalon italien. « Pourtant, dès que je mets la prise de force en route, le moteur accuse le coup en raison de son inertie, remarque-t-il. Une fois lancé, le Master Field semble peu exigeant en termes de puissance et carburant. Au travail, à 8 km/h, il consomme entre 15 et 20 l/h, soit pas plus de 5 ou 6 l/ha. Côté réglage, c’est plutôt simple. Pour la hauteur de broyage, il faut positionner les boulons de butée des roues sur le cran adéquat. La position du troisième point est importante et doit rester en mode flottant pour un bon suivi du terrain. À l’arrière, les organes de broyage reposent sur trois roues pour une meilleure répartition du poids. Protections obligatoires Le passage du mode route à champ s’effectue en un clin d’œil, sans descendre du tracteur. Le système de sécurité se déverrouille hydrauliquement. Par ailleurs, un second distributeur permet de plier et déplier l’engin. Même si les chaînes fixées à l’avant du caisson semblent efficaces, la consigne est claire sur la ferme : avec un broyeur ou un épandeur à fumier, les protections sont obligatoires. Installer la grille de protection "maison" doit être un réflexe. On évite ainsi de casser les vitres du tracteur ou d’abîmer autre chose. Seul bémol : la zone située entre les deux organes de fauche n’est pas détruite. Je ne m’en serais pas aperçu dans une culture en rang comme le maïs. En plein, ça se voit ! » En vidéo sur www.terre-net.fr/mag/77besnard
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3. Les morceaux de chaîne accrochés au châssis freinent les projectiles expulsés à vive allure, ce qui limite les risques pour les engins ou personnes à proximité.
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partage d’expérience En photos Mercedes Classe X
« Un confort haut de gamme » Sébastien Pluquet, polyculteur-éleveur bio dans la Somme LES LES
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Le confort, la capacité de charge de la benne et la finition. La boîte de vitesse pas assez réactive. Ce pick-up haut de gamme a perdu quelque peu son âme d’utilitaire. L’avis de Sébastien Pluquet en détail sur www.terre-net.fr/mag/77pluquet
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« Polyvalent et agréable à conduire » Didier Huchard, exploitant agricole dans l’Oise LES La polyvalence (à la fois utilitaire et 4 X 4), les capacités de chargement et de franchissement, la puissance, la simplicité de conduite. LES La finition pas assez aboutie. En savoir plus sur les impressions de Didier Huchard sur www.terre-net.fr/mag/77huchard
Six pick-up à l’essai Toyota, Mercedes, Renault, Volkswagen, Mitsubishi, Isuzu : les principales marques de pick-up ont été testées par des agriculteurs avec Terre-net.fr et Web-agri.fr. Retrouvez le résumé de ces essais en photos.
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« À l’aise sur tous les terrains » Romain Laignel, éleveur dans la Somme LES Le moteur puissant (224 ch), la transmission automatique DSG qui transmet en permanence cette puissance aux quatre roues, la suspension, le confort à bord. LES Véhicule cher et un peu trop haut de gamme pour un utilitaire. L’opinion de Romain Laignel sur www.terre-net.fr/mag/77laignel
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« La transmission automatique est un régal » Damien Lefèvre, producteur de grandes cultures dans l’Aisne LES La transmission automatique, très douce, la stabilité sur route et la qualité de la caméra de recul. LES Le manque de puissance (150 ch) pour ce niveau de standing et le prix un peu élevé. Découvrez le point de vue de Damien Lefèvre sur www.terre-net.fr/mag/77lefevre
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Renault Alaskan 190 DCI
« Suspension et confort au top » Nicolas Sainthorant, agriculteur en Indre-et-Loire
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« Abordable et passe-partout » Arnaud Gekiere, jeune agriculteur dans l’Oise
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LES La puissance, la suspension multibras, le design et le confort. LES La transmission qui « donne l’impression que le moteur mouline » et la finition à l’intérieur de l’habitacle. L’intégralité de l’interview de Nicolas Sainthorant sur www.terre-net.fr/mag/ 77sainthorant
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LES Un modèle agile, confortable, puissant, robuste, qui adhère bien dans les chemins boueux. LES Il « chasse vite » sur les routes humides et « l’arrière, léger, a tendance à se lever dans les virages ».
Le ressenti d’Arnaud Gekiere sur www terre-net.fr/mag/77gekiere
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Par Delphine Scohy dscohy@terre-net-media.fr
partage d’expérience Élevage Ferme laitière bas carbone
« Moins d’émissions de GES, plus de revenu » Suite au diagnostic Cap’2ER pour connaître l’empreinte carbone de son élevage, Jean-Marc Burette a changé progressivement ses pratiques. Aujourd’hui, il a réduit ses émissions de GES de 17 % sans pénaliser sa production et en diminuant ses charges de 10 000 €.
L
e programme « Ferme laitière bas carbone », porté par le Cniel, vise à promouvoir les pratiques agricoles qui permettraient de baisser de 20 %, d’ici 2025, les rejets de gaz à effet de serre (GES) de l’élevage. Les éleveurs qui s’engagent dans la démarche le font de leur plein gré. C’est le cas de JeanMarc Burette, éleveur laitier depuis 1990 à Fleurbaix dans le Pas-de-Calais. « Nous sommes tous témoins du changement climatique. Nous, agriculteurs, avons notre part de responsabilité. Or, nous pouvons réduire notre empreinte carbone. » En 2015, Jean-Marc et sa femme Babeth réalisent leur premier diagnostic Cap’2ER (calcul automatisé des performances environnementales en élevage de
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« Mon travail est redevenu un plaisir et en plus, j’y gagne financièrement », confie Jean-Marc Burette (ici avec son épouse).
ruminants, NDLR). « Avec une empreinte carbone de 1 150 g d’équivalent CO2/litre de lait produit, nous avions une belle marge de progrès, explique l’éleveur (à titre indicatif, la moyenne nationale est de 910 g/l de lait). Notre conseillère de l’Institut de l’élevage idele a identifié trois types d’action possibles : améliorer l’autonomie alimentaire du troupeau (moins de concentré protéique), limiter le recours aux engrais chimiques sur les cultures et la consommation d’énergie. »
Optimiser la fertilisation organique et minérale
« Pour diminuer leur impact environnemental, certains éleveurs se tournent vers les prairies. Ici, ce n’était pas
- 20 % de rejets de GES d’ici 2025 pour la filière laitière « La ferme laitière bas carbone est une démarche volontaire, explique Ronan Lasbleiz, chargé de mission environnement au Cniel. L’objectif de - 20 % d’émissions de gaz à effet de serre fait partie du plan de filière. Grâce au diagnostic individuel, l’éleveur sait quels leviers actionner selon les caractéristiques de son exploitation (région, climat, mode d’élevage…). Actuellement, 7 600 producteurs français sont engagés et nous espérons atteindre 50 % d’ici cinq ans. Car en plus d’améliorer leurs performances environnementales, ils augmentent leur efficience économique. »
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envisageable vu les bons rendements en maïs : 14 t de MS/ha environ. Avec un hectare de prairie, on alimente une seule vache contre deux avec un hectare de maïs. En raison de la pression urbaine, je devais optimiser ma surface de maïs, c’est-à-dire améliorer sa productivité, donc mieux nourrir mon sol. » En nonlabour depuis 2006, l’éleveur décide d’aller plus loin. Pour mieux connaître leur composition et épandre au plus juste, il fait analyser ses effluents d’élevage. « Auparavant, je cherchais surtout à m’en débarrasser sans tenir compte de leur valeur. » Aujourd’hui, puisqu’il fabrique du compost, il a une idée bien plus précise de celle-ci. Il reconnaît néanmoins avoir été trop laxiste au niveau chimique : « Actuellement, je consomme 25 t d’engrais, soit moitié moins que par le passé. Je me suis équipé d’un semoir qui dépose en même temps l’engrais starter. Pour enrichir le sol, j’ai aussi intégré les légumineuses dans ma rotation, entre une céréale et un maïs. » Cette année, il a par exemple implanté un mélange de vesce, phacélie, tournesol, lin et sarrasin. Il aurait pu choisir des espèces fourragères pour ses
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bêtes mais il ne voulait « rien exporter ». « Je préférais nourrir la faune du sol, c’est mon deuxième élevage. »
Un effet ricochet
Jean-Marc aime tester les nouveautés et a semé de la féverole pour la distribuer aux vaches et limiter les concentrés. « Malheureusement, cette plante n’était pas assez riche pour combler leurs besoins protéiques et remplacer le colza dans la ration. » En revanche, l’efficacité alimentaire est meilleure. « Il y a un véritable effet ricochet : le sol est mieux nourri, les plantes sont plus robustes et les bêtes en meilleure santé. Les frais vétérinaires sont passés de 6 000 à 4 000 €/an et peuvent encore baisser… » « Je suis moins sur mon tracteur, ce qui me permet de mieux observer mes animaux. Je n’ai pas réduit mon temps de travail mais plutôt les contraintes, et mon métier est redevenu un plaisir, confie le producteur. De plus, j’ai
amélioré mon bilan économique : en deux ans (de 2015 à 2017), j’ai diminué les charges de l’atelier de 10 000 € en maintenant le même produit brut. » Jean-Marc rappelle : « Il y a trois gros émetteurs de gaz à effet de serre sur l’exploitation : les fermentations entériques des bêtes sur lesquelles on ne peut pas agir, ainsi que les consommations protéiques et énergétiques. » Pour économiser de l’énergie, il a d’abord changé de tank à lait puis s’est doté d’un prérefroidisseur. La chaleur ainsi récupérée sert à chauffer l’eau (210 l/j) pour nettoyer la salle de traite. Les eaux usées sont ensuite épurées dans un filtre à roseaux. « Il n’y a donc rien à stocker ni à transporter. »
Sur la bonne voie
Deux ans et deux diagnostics plus tard, les émissions de l’élevage ont nettement baissé : de 1 150 g d’équivalent CO2/l de lait en 2015 à 950 g en 2017, soit de 17 %.
Une diminution que vient confirmer un troisième diagnostic à 930 g d’éq. CO2/l de lait. « Je suis sur la bonne voie et reste convaincu que d’autres leviers existent pour arriver à - 20 % de rejets de GES. Les derniers grammes sont les plus durs à obtenir. » Si Jean-Marc est plutôt fier d’avoir réussi une telle transition, il se dit favorable à ce que les agriculteurs soient rémunérés pour leurs actions contre le réchauffement climatique. ■
L’élevage en quelques chiffres 1,5 UMO 70 vaches Prim’holsteins SAU : 68 ha dont 40 ha de SFP (5 ha de prairie et 35 ha de maïs) Référence laitière : 655 000 l Production : 8 900 l/VL Taux moyens : 34/42
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Par Nicolas Mahey redaction@terre-net.fr
partage d’expérience Cultures Chanvre mellois
Douze années d’expertise pour l’éco-construction Le groupe de producteurs « Chanvre mellois » s’est lancé dans cette nouvelle culture il y a douze ans. Objectifs : diversifier les productions de l’exploitation et répondre à la demande locale en fibre et laine de cette plante pour l’éco-construction.
Aucun désherbage
Depuis 2006, la petite association de producteurs s’est transformée en société et rassemble 10 exploitations. Spécialisée dans la production et la vente directe de fibre et de laine de chanvre destinées
Le chanvre, une culture aux multiples atouts : simple à implanter, elle est peu exigeante et constitue un bon précédent.
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structure du sol, ce qui en fait un excellent précédent avant une céréale. « Un atout intéressant dans nos terres rouges argileuses », complète Emmanuel.
à l’éco-construction, la SARL « Chanvre mellois » dégage depuis cinq ans un chiffre d’affaires annuel moyen de 180 000 €. Certes cette année, la sécheresse a impacté la récolte (environ 30 % de baisse de rendement), mais le chanvre produit habituellement 0,6 à 1 t de graines à l’hectare et 4 à 6 t de MS. Peu exigeante, cette plante donne malgré tout de meilleurs résultats si elle est bien arrosée et si les réserves organiques et minérales des sols sont importantes. « Nous apportons 60 à 80 unité d’azote en épandant du fumier composté. La mise en place de la culture, fin avril, est facile. De plus, cette dernière ne nécessite aucun désherbage car elle peut pousser très vite, gagnant parfois jusqu’à 70 cm en 10 jours. Sa masse végétative étouffe alors naturellement les adventices. Néanmoins, nous réalisons toujours un faux semis au préalable ». Le chanvre possède en outre un système racinaire pivotant qui casse la
On ne sème que ce qu’on peut écouler
Les superficies cultivées varient d’une année sur l’autre. En 2018 par exemple, 45 ha ont été implantés contre 60 ha lors de la campagne précédente. Une fois par an, le groupe de producteurs détermine un objectif de production en fonction des stocks restants. « On ne sème que ce qu’on est capable de traiter et d’écouler, insiste l’agriculteur. Chaque année, nous nous répartissons les surfaces selon les besoins de la filière et les envies de chacun. Le marché n’est pas infini même si la demande progresse depuis 10 ans. »
Plasturgie et cosmétique, deux nouveaux débouchés
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« N
ous étions un petit g roupe d ’a g ricu lteurs cherchant à diversifier leurs productions, se souvient Emmanuel Ingrand, volailler et cultivateur à SaintVincent-la-Châtre dans les Deux-Sèvres. L’un de nous avait participé à un chantier d’éco-construction et s’était aperçu que la fibre et la laine de chanvre étaient très demandées pour les enduits ou l’isolation. Pourquoi alors ne pas en cultiver ? L’Afipar (Association de formation et d’information des paysans et des ruraux, NDLR), basée à Melle, nous a aidé à structurer le projet. »
En plus de l’éco-construction et du chènevis (c’est-à-dire la graine, qui sert à fabriquer de l’huile ou des aliments pour l’oisellerie), d’autres débouchés émergent dans la plasturgie, les polymères, les cosmétiques… « Nous sommes très attentifs à ces nouvelles utilisations », confirme Emmanuel Ingrand. Côté coût de production, un hectare de chanvre, du semis au conditionnement, revient à 1 900 €. Il est vendu en direct près du double auprès d’une clientèle composée pour moitié de maçons spécialisés et de particuliers. Si réussir la culture du chanvre est à la portée de tous, la récolte, la première quinzaine de septembre, s’avère plus délicate. « La SARL fait appel à un
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© Le Chanvre Mellois
Le groupe de producteurs « Chanvre mellois ».
entrepreneur qui vient avec une moissonneuse modifiée. » Une première coupe, à 1,50 m, permet de récolter la graine. Les tiges, qui peuvent mesurer jusqu’à 4 m, sont ensuite fauchées et andainées. Puis, l’entreprise intervient à nouveau avec une ensileuse puissante pour effectuer un premier défibrage. « Le chantier a duré deux jours pour 45 ha. Il faut en effet que le sol soit impeccable pour ne pas pénaliser l’implantation de la culture suivante. La laine de chanvre, c’est de la corde ! Imputrescible, elle s’enroule et se coince dans le moindre outil. » La production est ensuite acheminée vers l’unité de triage, où fibre et chènevotte sont séparées puis conditionnées.
Une unité de défibrage maison
La première ligne de défibration, construite en 2006 avec des pièces de moissonneuses-batteuses, vient d’être remplacée. Cette fois encore, elle a été assemblée par
La fibre et la laine de chanvre sont très demandées pour les enduits ou l’isolation. deux membres du groupe, dont Emmanuel Ingrand. « Nous avons apporté plusieurs améliorations qui devraient augmenter le débit et diminuer le nombre d’opérations mécaniques. » La machine est constituée d’une distributrice d’aliment en tête de ligne, suivie de deux secoueurs de moissonneuses. Séparée de la laine, la chènevotte
est reprise par une vis et envoyée dans un crible de carrière où elle subit un dernier tri. « Une unité neuve prête à l’emploi coûte entre 250 000 et 300 000 €, souligne le producteur. Nous avons préféré investir du temps sur la conception. » Coût de revient de l’installation : 50 000 € et quelques litres d’huile de coude… ■
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Faire du bio ou non Le choix appartient aux producteurs !
Des aides légitimes… « Normal que les producteurs bio touchent des aides car ce mode de production exige beaucoup de technicité, d’observation et de recherche. » Loïc « Sans oublier le cahier des charges et son lot de contraintes ! » Moi-même
matins à la télé et font croire aux bobos parisiens qu’ils gagnent de l’argent. » Jglespinasse « Tout le monde encense le bio » mais « le marché risque un jour d’être saturé » et les prix pourraient baisser.
Repenser ses pratiques
« Le gouvernement, en baissant les soutiens à l’agriculture biologique, condamne ceux qui tentent de satisfaire les exigences des consommateurs. » Éric C
« En agriculture bio, il faut repenser la façon de cultiver. Ce n’est pas du conventionnel avec moins de phytos ! » Camarje
« Et la France regardera les autres pays développer leur filière, comme dans de nombreux secteurs malheureusement. » Jb19
« L’agriculture biologique n’est pas exempte de chimie, comme le croient de nombreux citadins. Elle emploie du soufre et du cuivre, qui sont également toxiques... » Moi-même
… ou pas toujours nécessaires « Je trouve les soutiens pendant la conversion légitimes puisque les rendements chutent et que les produits sont payés comme en conventionnel. Ensuite, si la demande est aussi dynamique qu’on le dit, les primes n’ont plus de raison d’être. Pourquoi vouloir bénéficier de la Pac comme les autres agriculteurs ? Revendiquez plutôt des prix sinon vous disparaîtrez comme eux... » Maxens « Pourquoi des aides au maintien ? Les agriculteurs bio passent tous les quatre
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En bio, il y a des phytos
L’appât du gain « Passer en bio juste pour gagner sa vie n’a pas de sens ! Plus il y aura de conversions, plus la différence de prix par rapport au conventionnel diminuera. Quelle sera alors la rentabilité de ce système ? » Lebiopaspourmoi
Des profits pour l’aval « Les industriels et les distributeurs se sont accaparé le bio parce qu’ils ont compris qu’ils peuvent augmenter leur marge. » Phil47
© Jan Engel, Fotolia
Par Céline Clément CEClement@terre-net-media.fr
brèves des champs Paroles de lecteurs
Importations à bas prix « Ce marché sera un jour saturé, avec des produits pas chers venant d’on ne sait où, et plus aucune valeur ajoutée pour les exploitants français. » Rutabaga
Que le "bio" à la bouche ! « Parfois, ça frise l’endoctrinement. Le gouvernement, la presse, les associations... tout le monde encense le bio. L’agriculture conventionnelle aussi progresse chaque jour. » DRD
O
Jusqu’à perdre son âme « On ne peut pas reprocher aux agriculteurs de convertir alors qu’on leur demande tous les jours... Or, s’il devient un produit de consommation courante, le bio va perdre son âme ! Les agris vont tous être bio pour faire bien. Et les importations progresseront pour que les Français aient de quoi manger ! » The germs
Nourrir la planète ? « Comment le bio, aux rendements aléatoires, diminuerait-il la faim dans le monde alors que l’agriculture productive n’y arrive pas ? » PàgraT
Ne pas être trop sectaire « Toutes les agricultures ont leur place. Mais certains aujourd’hui sont trop sectaires et portent préjudice au bio. » Agri44
Le Magazine / décembre 2018
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« Bio ou conventionnel, l’important est de vivre du métier que l’on a choisi » « Arrêtez de vouloir un seul modèle agricole qui corresponde à vos seules aspirations ! Soyez plus ouverts ! » Zozzo « Alors on choisit quoi, le conventionnel qui ne parvient plus à faire vivre les agriculteurs ou le bio qui va dans le mur ? À mon avis, chacun doit faire ce qu’il lui plaît dans le respect de l’autre. » Sanglier72
« Bio ou conventionnel, l’important est de vivre du métier que l’on a choisi, ce qui est de moins en moins le cas actuellement. Une chose est sûre : demain, il n’y aura pas de place pour tout le monde ! Plus vos productions répondront aux attentes des consommateurs, plus vous aurez de chance de continuer à exercer la profession que vous aimez. » Patrice Brachet
Source : commentaires de plusieurs articles sur l’agriculture bio, parus sur Terre-net.fr et Web-agri.fr au cours des derniers mois
Le lait bio sera-t-il victime
Web -agri de son succès ?
Réponse sur www.terrenet.fr/mag/77laitbio
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Le Magazine / 43 24/04/2018 13.30
Par Pierre boiteau pboiteau@terre-net.fr
brèves des champs Online La revue des réseaux
Des semis perturbés Malgré le retour de la pluie dans plusieurs régions, la sécheresse a souvent perturbé les semis et la levée des colzas, blés, orges, prairies... Quelques secteurs ont eu plus de chance avec la météo. Les agriculteurs en témoignent sur les réseaux sociaux.
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Le Magazine / décembre 2018
Bobcat depuis p
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Par Céline Clément CEClement@terre-net-media.fr
Vu sur le Web
© Étienne Fourmont
➜➜Répondre aux absurdités qui circulent sur le lait Les éleveurs laitiers continuent de communiquer sur les réseaux sociaux pour tordre le cou aux idées reçues du grand public sur l’élevage. Étienne Fourmont explique par exemple « qu’il n’y a ni sang, ni antibiotique, ni pus dans le lait de vache », contrairement à ce que prétendent certains. Écoutez les arguments d’Étienne Fourmont sur www.terre-net.fr/mag/77lait ➜➜Se former à transmettre sa ferme Dans une vidéo publiée sur Youtube, trois agriculteurs proches de la retraite témoignent de l’intérêt de la formation pour réussir la transmission d’une exploitation, tant les éléments à prendre en compte sont nombreux et pas toujours simples à appréhender. À voir sur www.terre-net. fr/mag/77transmission
© ImagiTerre, PAIT et chambre d’agriculture du Nord-Pas-de-Calais
© Alexis Peulson
➜➜Limiter l’empreinte carbone du maïs Benjamin Lammert, agriculteur en Alsace, utilise une technique particulière pour récolter son maïs grain. Un « corn picker » coupe les tiges et récupère les épis entiers, en les débarrassant de leurs feuilles. Ces derniers sont ensuite stockés à l’air libre dans des séchoirs appelés « cribs ». Un séchage naturel qui réduit l’empreinte carbone de la culture. Démonstration, en vidéo, sur www.terre-net.fr/mag/77cribs
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décembre 2018 /
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Bobcat est une filiale du Groupe Doosan. Doosan, leader mondial spécialisé dans les équipements de construction, les solutions dédiées à l’eau et à l’énergie, les moteurs et l’ingénierie, est au service de ses et des collectivités e clients agazine depuis plus d’un siècle. Bobcat et le logo Bobcat sont des marques déposées de Bobcat Company aux États-Unis et dans d’autres pays. ©2018 Bobcat Company. Tous droits réservés.
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Par Céline Clément CEClement@terre-net-media.fr
brèves des champs Shopping Krone Ensileuse Big X Grâce à son moteur Liebherr (12 cylindres, 24,24 l de cylindrée) développant 1 156 ch, le modèle 1180 est encore plus puissant que le 1 100 qu ’il remplace et devient le fleuron de la marque. L’éclateur à rouleaux de 305 mm de diamètre est en accord avec la puissance de l’engin.
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Eco-mulch Gaïa 10 Un seul châssis sur lequel on peut changer rapidement d’outils : tel est le concept de cette machine. La poutre peut recevoir 10 parallélogrammes et 8 matériels différents, de la herse étrille jusqu’au semoir pneumatique à disques. À découvrir sur www.terre-net.fr/mag/77ecomulch
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Bio 3G Orga Sol Tonic Selon le fabricant, cet amendement organique 100 % végétal, utilisable en agriculture biologique, « augmente le taux de matière organique des sols et améliore leur fertilité ».
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© bio 3g
Cette appli mobile évalue la qualité de la digestion des vaches laitières, et donc le risque de subacidose, à partir des photos de leurs bouses.
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Web -agri
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Le Magazine / décembre 2018
TEXTOS Absent du Sima 2019
Grégoire Besson, l’un des leaders de la charrue en France, tire un trait sur le Sima. Le fabricant du Maine-et-Loire mise sur les événements locaux pour ses clients et prospects nationaux et sur l’Agritechnica pour l’export.
Télescopiques électriques
© Terre-net Média
Entre Manitou et Deutz, le courant passe bien ! Ils ont développé deux prototypes de télescopiques 100 % électriques pour réduire la consommation de carburant et les émissions polluantes.
Mobilité réduite
Lindner propose, en option sur ses tracteurs, une plateforme d’accès pour personne à mobilité réduite. Plus besoin d’aide pour atteler/dételer les outils, piloter la machine ou encore s’installer au volant.
Topsoil Mapper
Magnétisez votre tracteur Le système Topsoil Mapper de New Holland émet un champ magnétique qui, associé au GPS du tracteur, cartographie la zone du sol à analyser (structure, compaction et réserve en eau). Un capteur évalue instantanément les irrégularités du terrain et l’agriculteur connaît aussitôt l’hétérogénéité de ses parcelles ! À noter : le champ magnétique n’a aucun impact sur la pédofaune et flore. Autre avantage : la technologie agit en direct sur le relevage et le circuit hydraulique, et adapte en temps réel la profondeur de travail du matériel attelé. Elle peut également être couplée à un semoir pour ajuster la densité de semis et homogénéiser la levée de la culture. L’équipement se place sur le relevage ou une masse avant.
Vice-champion du monde
Kuhn s’est offert la 2e marche du podium au championnat du monde de labour en Allemagne grâce au français Thomas Debas, équipé d’une charrue Master 121 à deux corps.
Maladies respiratoires
Boehringer Ingelheim a mis au point Bovalto respi intranasal, un nouveau vaccin respiratoire pour jeunes bovins dont le système d’application, innovant, simplifie le geste de l’éleveur.
Génétique Blanc Bleu Belge
Pas moins de 77 génisses Blanc Bleu Belge ont pris la route pour la Russie fin octobre. Elles rejoignent ainsi leurs congénères parties en 2015 et 2016 pour développer la race dans le pays.
© Terre-net Média
Résistances aux sulfonylurées
Décompacter et déchaumer en un passage Le DTX de Kverneland ameublit le terrain et déchaume en même temps. À la clé, un gain de temps et des économies de carburant tout en améliorant la structure du sol. Les dents Pro-Lift fissurent la terre en profondeur jusqu’à 40 cm et les deux rangées de disques Qualidisc de 520 mm de diamètre mélangent les chaumes sur 10 cm environ. Le rouleau DD600, lui, passe partout, même en conditions difficiles. www.terre-net.fr/mag/77kverneland
Certis Europe et Kumai Chemical ont signé un accord pour le développement d’une nouvelle molécule herbicide, la fenquinotrione. Baptisée Effeeda, elle pourrait apporter « une réponse concrète contre les résistances aux sulfonylurées ».
Mélanges variétaux Le Syndicat des trieurs à façon de France sort une application web. Son objectif : renforcer les connaissances pratiques sur les mélanges variétaux, via la collecte d’informations auprès des producteurs. décembre 2018 /
Le Magazine / 47
brèves des champs Shopping Dans les abattoirs
Fini les erreurs d’étourdissement
© creative commons
Neotec Vision lance Cet’automatique, un outil pour contrôler, automatiquement et de façon fiable, l’étourdissement des animaux. Ainsi, plus aucune bête ne devrait être saignée sans avoir été correctement étourdie. Un jet d’air est envoyé sur l’œil et une caméra vérifie s’il y a ou non clignement. Le dispositif a été testé dans quatre abattoirs de l’ouest de la France et les résultats sont encourageants. « Tous les mouvements de paupière des porcs ont été détectés et pour les bovins, nous n’en avons pas observé, ce qui prouve que les opérateurs font bien leur travail », explique Vincent Gauthier, co-fondateur de l’entreprise qui espère que les professionnels s’équiperont pour « redorer le blason de la filière viande ». www.terre-net.fr/mag/77neotec
10 à 12 %
de croissance par an pour les biostimulants au niveau européen © Terre-net Média
Pas étonnant qu’Arysta LifeScience veuille augmenter sa présence sur ce marché via le lancement d’une dizaine de solutions d’ici 2023. La firme phyto entend « couvrir l’ensemble des interventions, du traitement de semences aux applications foliaires, et des grandes cultures aux espèces pérennes ».
Prévenir les dermatites
La coopérative maïsadour a conçu, en collaboration avec Pérard, un prototype de silo mobile, le Prox’Silo, pour collecter les céréales de ses adhérents au plus près des champs, avec les mêmes fonctionnalités que dans un point de collecte classique. « Un fourgon d’agréage a été spécialement aménagé pour la mesure des taux d’humidité et d’impuretés », précise le groupe dans un communiqué. www.terre-net.fr/mag/77maisadour
Le complément alimentaire Pietix de Biodevas, à base d’extraits de plantes, prévient l’apparition des boiteries dues aux dermatites digitées, en stimulant les défenses immunitaires. La marque recommande une distribution pendant toute la lactation, à raison de 10 g ou ml/j/VL, ce dès la présence de lésions chez 15 % des vaches du troupeau, lorsque les mesures d’hygiène, de parage et d’alimentation se sont révélées sans succès. www.terre-net.fr/mag/77biodevas
© Maïsadour
Le premier silo mobile européen
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Le Magazine / décembre 2018
© Biodevas
www.terre-net.fr/mag/77arysta
Par Benoît Egon begon@terre-net-media.fr
brèves des champs Le saviez-vous ? Réseaux sociaux
Quel est le tractoriste le plus actif sur Facebook ? Si depuis la dernière enquête de la rédaction il y a deux ans, le nombre de « likes » sur les pages Facebook des constructeurs de tracteurs a augmenté, le podium, lui, reste le même. Ce qui les différencie désormais : leurs interactions avec les facebookeurs lors d’événements tels qu’Innov-Agri.
D
epuis la première édition en 2016, le palmarès par Terre-net des fabricants de tracteurs les plus présents sur Facebook n’a pas changé. Avec 3,7 millions de fans, ou de « J’aime » sur sa page, John Deere reste en tête, toujours suivi de New Holland et Case IH. Néanmoins, certaines marques ont fortement progressé comme Valtra (+ 139 %), Massey Ferguson (+ 110 %) et Deutz-Fahr (84 %). Toutefois, collectionner les fans ne suffit pas à la réussite d’un réseau social. Il faut interagir avec eux, cela s’appelle
l’engagement. C’est pourquoi, cette année, d’autres indicateurs ont été intégrés à ce classement comme le nombre de
Collectionner les fans ne suffit pas, il faut interagir avec eux. commentaires ou de partages de publication par les constructeurs sur une période donnée (dans le cas précis, autour du salon
Engagement sur Facebook des tractoristes pendant Innov-‐Agri 2018
Nombre de likes sur les pages Facebook des tractoristes en septembre 2018
2 337
3 770 000 1 044 000
Innov-Agri, soit du 1er au 7 septembre). Ce qui bouleverse le podium initial. Claas se hisse sur la première marche avec 1 830 likes, 201 commentaires, 306 partages de publication et 45 900 vues sur ses vidéos. John Deere est rétrogradé à la deuxième place et New Holland à la troisième. Cette enquête ne répond sans doute pas à toutes les normes exigées en matière de statistiques, mais elle montre indéniablement que certains tractoristes prennent en compte les réseaux sociaux dans leur stratégie de communication et d’autres beaucoup moins. ■
2 015
1 841
3,7 millions
de « J’aime » sur sa page Facebook
50 /
John Deere
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est en tête cette année, comme en 2016, en nombre de fans.
© Terre-net Média
© Terre-net Média
908 000
1 830 likes, 201 commentaires,
306 partages de publication 45 900 vues sur les vidéos
Claas
a mis le paquet sur les réseaux sociaux pour Innov-Agri.
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