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N° 84 - JANVIER-FÉVRIER 2020 - 7 €
LUTTE INTÉGRÉE
Jouer la carte du biocontrôle
PARTAGE D’EXPÉRIENCE
DÉCRYPTAGE
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ÉCLAIRAGE
ISSN 2112-6690
Fertiliser après semis perturbés Être maire agriculteur en 2020 ZNT : tensions exacerbées
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Revue éditée par : MEDIA DATA SERVICES
Avenue des Censives - TILLE BP 50333 60026 BEAUVAIS Cedex - Tél. : 03 44 06 84 84 www.terre-net.fr et www.web-agri.fr www.facebook.com/terrenet Twitter : @TerrenetFR Linkedin : Terre-net Média
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redaction@terre-net.fr Éditeur du pôle agriculture : Éric MAERTEN Éditeur adjoint du pôle agriculture : Pierre BOITEAU Rédacteur en chef : Matthieu SCHUBNEL Secrétaire de rédaction : Adélaïde BEAUDOING-NEGRO Journalistes : Amélie BACHELET (rédactrice en chef adjointe Terre-net.fr), Arnaud CARPON (rédacteur en chef Terre-net.fr), Céline CLÉMENT (installation-transmission), Sébastien DUQUEF (machinisme), Sophie GUYOMARD (cultures), Delphine JEANNE (économie et politique), Delphine SCOHY (rédactrice en chef Webagri.fr), Nathalie WISOTZKI (marchés) Ont participé à ce numéro : Yoann FRONTOUT, Nicolas MAHEY, Florence MÉLIX, Nathalie TIERS
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ÉDITO
Par MATTHIEU SCHUBNEL m.schubnel@cipmedias.com
Mondialisation : des effets collatéraux
T
out est bon dans le cochon ! On ne peut manifestement pas en dire autant de la mondialisation. La pandémie en cours du coronavirus 2019-nCoV, par exemple, nous montre bien que la libre circulation des personnes favorise la propagation du virus sur la planète. Au 3 février (à l’heure du bouclage de ce magazine), selon l’agence européenne ECDC de prévention et du contrôle des maladies, l’épidémie comptait déjà 362 morts et 17 383 personnes infectées dans 25 pays du monde. Ses effets collatéraux sur l’économie globalisée se font déjà ressentir : chute du cours de l’or noir, mais aussi des indices boursiers et en particulier des produits agricoles, en raison de l’impact négatif attendu sur les niveaux de consommation. Autre effet pervers de cette mondialisation : la distorsion de concurrence provoquée par des règles du jeu différentes sur un marché international soumis au libre-échange. Les agriculteurs sont tenaillés entre les exigences sanitaires et environnementales imposées localement (par exemple les ZNT) et les prix dictés par les marchés. Si l’idée d’une application en l’état de l’accord Mercosur-UE semble avoir été écartée par la France et par d’autres pays membres, l’accord Canada-UE est déjà en vigueur avant même sa ratification ! Le projet de loi d’approbation du CETA a bien été validé par l’Assemblée nationale mais reste en attente de validation par le Sénat. Le gouvernement, convaincu des vertus du libre-échange, promettait début janvier une « mise en œuvre irréprochable du CETA » et a d’ailleurs publié un plan d’action détaillé pour montrer sa bonne volonté. Agriculteurs et défenseurs de l’environnement en prennent acte… Mi-janvier, le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume a prôné une « exception alimentaire et agricole » dans le commerce mondial concernant les futurs traités de libre-échange, afin de sortir ces secteurs des guerres commerciales. Pas sûr que les partenaires commerciaux l’entendent de cette oreille… Alors comment anticiper ces bouleversements et se faire une place sur un marché mondialisé afin de pérenniser son activité agricole ? Le groupe de veille économique du conseil national du réseau Cerfrance vous donne des pistes : améliorer sa compétitivité, sécuriser son revenu, ou même remettre en question son système de production (voir rubrique « Vu sur le Web » p. 45). Faites vos jeux !
Imprimé par Imprimerie LÉONCE DEPREZ ZI « Le Moulin » 62620 RUITZ N° 84 – janvier-février 2020 Dépot légal : à parution - Diffusion : 80 000 exemplaires Crédits photos de la couverture : Adobe Stock // Création Caroline CARPENTIER Soucieux de la préservation de l’environnement, Terre-net Média sélectionne des fournisseurs engagés dans une démarche environnementale. Ce magazine est imprimé sur du papier 100 % certifié PEFC issu de forêts gérées durablement. Les encres utilisées sont végétales. Tous les produits qui ont servi à la réalisation de ce magazine ont été recyclés ou retraités conformément à la certification IMPRIM’VERT. Origine du papier : Allemagne - Taux de fibres recyclées : 100 % Certification : 2015-PEFC-SXM-117 « Eutrophisation » : P tot 0,005 kg/t
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Annonceurs & Agences
Lecteurs
JANVIER-FÉVRIER 2020 /
Le Magazine / 3
SOMMAIRE
Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-occasions.fr
N° 84 - JANVIER-FÉVRIER 2020 - 7 €
LUTTE INTÉGRÉE
Jouer la carte du biocontrôle
t ne contien Ce magazi augmentée de la réalité
N° 84 janvier-février 2020
P. 6 Adoptez la réalité augmentée ! PARTAGE D’EXPÉRIENCE
DÉCRYPTAGE
Mode d’emploi
ÉCLAIRAGE
Fertiliser après semis perturbés Être maire agriculteur en 2020 ZNT : tensions exacerbées
ISSN 2112-6690
REPÈRES
6 Adoptez la réalité augmentée !
Mode d’emploi
6 Bon à savoir 8 Agenda 10 Municipales 2020 : quelle place
10
12
pour les maires agriculteurs ?
TENEZ-VOUS PRÊT
démocratisés ?
16 Les clés pour choisir sa mélangeuse 18 Épandre les effluents d’élevage
au plus juste
DOSSIER
DR
ADOBE STOCK
12 Semis : sur quelles cultures miser ? 14 Les robots agricoles bientôt
20
20 Lutte intégrée : jouer la carte
du biocontrôle
PARTAGE D’EXPÉRIENCE
ADOBE STOCK/CRÉATION C. CARPENTIER
30 Essai pick-up Mercedes Classe X
350d
34 Gérer les apports d’azote
après un semis perturbé
36 Les chenilles à la peine
pour les semis
2020 42 Paroles de lecteurs : levée de boucliers contre les ZNT ! 43 ZNT : apaiser les tensions 44 Revue des réseaux : Miss et Mister Agri 45 Vu sur le Web 46 Shopping 48 Le saviez-vous ? Immatriculations de tracteurs en 2019
ANNONCES D’OCCASION
30
36
CNSR
38 En photos : Machines de l’année
TERRE-NET MÉDIA
BRÈVES DES CHAMPS
44
43
49 Sélections de matériels
4/
Le Magazine / JANVIER-FÉVRIER 2020
DR
Sont joints à ce numéro sur la totalité de la diffusion routée, un encart national Duraplas, un encart national La Maison de l’Éleveur et, sur une partie la diffusion, un encart Sulky, un encart Kuhn et un encart GFA Events.
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REPÈRES Bon à savoir
Par MATTHIEU SCHUBNEL m.schubnel@cipmedias.com
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Adoptez le bon réflexe et vivez une nouvelle expérience de lecture avec Terre-net Le Magazine ! POLITIQUE AGRICOLE
Macron : quel bilan à mi-mandat ?
Les PNPP (préparations naturelles peu préoccupantes) « font l’objet depuis quinze ans d’une bataille inouïe et incompréhensible », selon Christophe Noisette, licencié en philosophie, rédacteur en chef du journal et du site Inf’OGM et contributeur à l’association Aspro-PNPP. Il estime que le « bazar législatif » encadrant ces préparations ne vise qu’à favoriser « la privatisation de ces solutions par une industrie qui sent le vent tourner ». Grâce à la réalité augmentée, accédez depuis cette page à l’intégralité de cette tribune publiée en janvier sur le site terre-net.fr.
Retrouvez un bilan complet sur ce sujet en réalité augmentée 6/
Le Magazine / JANVIER-FÉVRIER 2020
ADOBE STOCK
ADOBE STOCK
En matière agricole, les promesses du candidat Emmanuel Macron étaient nombreuses : revenu des agriculteurs, épargne de précaution, accès au foncier… Deux ans et demi après le début de son mandat, le président de la République a-t-il tenu ses engagements ? Si une partie de ces mesures ont été prévues par la loi Egalim, issue des États généraux de l’alimentation, force est de constater que la concrétisation tarde à venir sur les sujets-clés, notamment sur la question des prix payés aux producteurs. Si les textes de loi concernés sont bien entrés en vigueur, la dynamique peine à s’enclencher, comme le constatent les agriculteurs toujours en attente de résultats concrets sur leurs exploitations.
« LES PNPP, UNE ALTERNATIVE SÉRIEUSE AUX PESTICIDES DE SYNTHÈSE MISE À MAL »
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LA CULTURE DE L’INNOVATION w w w. a m a z o n e . f r
AGENDA
REPÈRES Bon à savoir ZNT
22 février au 1er mars
Salon international de l’agriculture à Paris (75)
ADOBE STOCK
Distances de 3, 5, 10 ou 20 m
La décision tant attendue aura été officialisée par le gouvernement fin décembre. Lors d’un épandage de produit phytosanitaire à proximité d’habitations, tout agriculteur doit respecter des distances minimales de zones de non-traitement (ZNT) de 5 m pour les cultures basses et de 10 m pour les cultures hautes (arboriculture, viticulture). Ces distances pourront être réduites à 5 m pour
www.salon-agriculture.com
l’arboriculture et 3 m pour la viticulture et les autres cultures, « à condition d’avoir recours aux matériels de pulvérisation les plus performants sur le plan environnemental ». Ces valeurs s’entendent entre la zone d’épandage et la bordure du champ. Cette nouvelle réglementation est en vigueur depuis le 1er janvier. Cependant, pour les parcelles déjà semées au 29 décembre (date de la publication du décret au Journal officiel), ces distances ne seront applicables qu’à compter du 1er juillet. Pour les substances les plus préoccupantes, une distance incompressible de 20 m est en vigueur depuis début janvier, quelle que soit la date de semis. Plusieurs syndicats dénoncent ces mesures : la FNSEA a demandé un moratoire sur l’application de l’arrêté concerné et entend bloquer les stations d’épuration avec JA, tandis que la Coordination rurale demande « son retrait pur et simple ». Consultez un article plus complet en réalité augmentée. Voir aussi une sélection de commentaires sur le sujet en p. 42 de ce numéro.
10 mars
Journée certifiée terrain « Sol, traction et pneumatiques » à Outarville (45) www.innovagri.com/les-journees
12 mars
Journée thématique Comifer « pH et fertilité des sols » à Paris (75). comifer.asso.fr
25 au 26 mars
Journées de printemps de l’AFPF à Paris (75)
afpf-asso.fr/journees-de-printemps-2020
31 mars
Journée certifiée terrain « Semis de printemps » à Outarville (45) www.innovagri.com/les-journees
7 avril
7e Conférence Grand angle lait à Paris (75) www.idele.fr
27 au 28 mai
20e Salon de l’herbe à Poussay (88) www.salonherbe.com
29 mai
Journée certifiée terrain « Désherbage des cultures » à Outarville (45) www.innovagri.com/les-journees
LA CITATION
11 au 19 juin
Congrès mondial de la nature à Marseille (13)
L’attente sociétale en matière de baisse de l’usage de produits phytosanitaires est bien réelle.
Terres en fête à Tilloy-les-Mofflaines (62)
UNION DES INDUSTRIES DE LA PROTECTION DES PLANTES, le 21 janvier
www.innovagri.com
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12 au 14 juin
www.terres-en-fete.com
8 au 10 septembre
Salon Innov-Agri à Outarville (45)
CORONAVIRUS
ADOBE STOCK
LE COMMERCE DES PRODUITS AGRICOLES IMPACTÉ
8/
Avec l’expansion du coronavirus 2019-nCoV, le monde a les yeux rivés sur la Chine depuis plusieurs semaines. L’inquiétude monte chez les opérateurs des marchés et les cours plongent dans le rouge. Mais comment un virus arrive-t-il à impacter à ce point le commerce mondial de produits agricoles ? La Chine a un poids important dans les échanges mondiaux de ces biens et tout bouleversement engendre des conséquences négatives sur les marchés. C’est ce qui se passe actuellement avec le coronavirus. Le développement de cette
Le Magazine / JANVIER-FÉVRIER 2020
pandémie en Chine risque de baisser le niveau de la demande chinoise. Ce ralentissement aurait pour résultat une diminution de ses importations de biens agricoles au cours des prochains mois. D’ailleurs, les volumes de soja se trouvent déjà impactés en raison de la fièvre porcine qui ravage les cheptels à travers le pays. D’autant que l’épidémie pourrait bien durer a minima plusieurs mois. Pour en savoir plus sur cette crise, consultez l’article complet en ligne, accessible en réalité augmentée depuis cette page.
MAÏS FOURRAGE
Ils ont eu froid, puis très chaud, mais finalement, ils ne s’en sortent pas trop mal. Selon les résultats d’analyses des maïs fourrage 2019, la qualité semble au rendez-vous. D’après Arvalis-Institut du végétal, ceux de 2019 sont plus riches en énergie que ceux de 2018 et présentent une proportion d’amidon supérieure. Leur teneur en matières azotées totales, elle, diffère peu de celle de l’année précédente. À l’échelle nationale, la teneur moyenne en matière sèche du maïs fourrage atteint 33,5 % et se révèle ainsi conforme aux préconisations. En revanche, l’institut relève une grande hétérogénéité sur les dates de récolte : « 38 % des chantiers d’ensilage ont été réalisés à plus de 35 % MS. » En prévision de la prochaine campagne, découvrez en réalité augmentée les résultats d’essais des variétés de maïs fourrage en 2019.
-12,6 %
C’est la baisse du nombre de chefs d’exploitation ou d’entreprise agricole en France entre 2008 et 2018. Durant cette période de dix ans, cette classe d’actifs est passée de 513 500 à 448 500 responsables, selon la MSA.
RECYCLAGE
Une solution pour les pneus usagés Les pneumatiques usagés disparaissent peu à peu des silos d’ensilage. C’est en effet ce que révèle un sondage réalisé du 15 au 22 octobre sur Web-agri. Selon cette enquête, les boudins et sacs prennent l’avantage : 45 % des répondants les utilisent, contre 37,4 % pour les pneus. D’autres techniques existent pour lester les silos, comme les tapis, la paille ou encore le couvert végétal. Que faire alors de ses pneus usagés ? Les brûler, les abandonner dans la nature ou encore s’en débarrasser lors d’une manifestation sont bien entendu des choses à proscrire ! Une opération de grande ampleur est actuellement en train de s’organiser pour les collecter. CIP MÉDIAS
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Le Magazine / 9
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REPÈRES Décryptage
ADOBE STOCK
En France, 20,2 % des maires sont agriculteurs, qu’ils soient en activité ou retraités.
MUNICIPALES DES 15 ET 22 MARS
Quelle place pour les maires agriculteurs en 2020 ? Les exploitants agricoles fournissent, aujourd’hui encore, le plus gros contingent d’élus dans les communes rurales. Mais leur nombre ne cesse de baisser. Confrontés à de nouvelles problématiques, comment les maires agriculteurs administrent-ils leurs communes ?
1
Baisse En 1953, plus de la moitié des communes françaises étaient menées par un maire agriculteur. Aujourd’hui encore, en milieu rural, cette profession constitue la plus représentée parmi les élus : 13,7 % de 35 000 maires sont agriculteurs, 20,2 % avec les retraités. Et 10,2 % des conseillers municipaux le sont également. Mais leur nombre décline. En zone périurbaine, moins de 5 % d’entre eux sont élus municipaux.
2 10 /
Transformations De nombreux exploitants se sont fait élire grâce à leur ancrage local.
Le Magazine / JANVIER-FÉVRIER 2020
Ils connaissent bien leur territoire et ses habitants. Mais la mobilité résidentielle rebat les cartes : les actifs citadins se logent de plus en plus loin des centres-villes et les communes connaissent de profondes recompositions démographiques. Les attentes des nouveaux administrés changent, l’appartenance historique et la connaissance du terrain ne suffisent plus à fidéliser les électeurs.
3
Compétences Les maires ruraux sont de plus en plus souvent amenés à arbitrer les conflits entre agriculteurs et
non-agriculteurs : utilisation de pesticides, nuisances sonores ou olfactives, salissement des routes, circulation des engins… Concernés au premier chef, les élus agriculteurs seraient mieux à même de prévenir leur apparition. Une problématique récente qu’ils doivent apprendre à gérer.
4
Foncier À l’échelle communale, la défense des intérêts agricoles s’exerce principalement sur l’usage des sols. Les maires agriculteurs sont généralement partisans de leur protection à des fins productives. La décentralisation a accru
Par NICOLAS MAHEY redaction@terre-net.fr
le pouvoir d’intervention des élus locaux en matière d’aménagement du territoire en leur confiant l’élaboration du plan local d’urbanisme et la délivrance des permis de construire.
Michel Petit, maire de Bagneux (Indre), polyculteuréleveur et entrepreneur de travaux agricoles
« Il faut des élus agriculteurs autour de la table » DR
5
Soutien Certains élus agriculteurs font preuve d’implication pour aider les exploitants à développer leur activité : organisation de marchés de producteurs, soutien aux réseaux de circuits courts, approvisionnement local pour la restauration collective, etc. Ils sont souvent aussi les premiers à être informés des projets d’installation sur leur commune.
CE QU’ILS EN PENSENT
« Le village de Bagneux, dans lequel je suis né, compte 180 habitants. C’est mon second mandat de maire mais je siège au conseil municipal depuis 1983. Un PLU [plan local d’urbanisme, NDLR] intercommunal doit être élaboré. Conserver des surfaces à vocation agricole dans le périmètre des exploitations est indispensable. Il faut des élus agriculteurs autour de la table pour en discuter. Bien qu’il n’y ait pas vraiment de pression foncière, le zonage est primordial pour éviter les conflits. Même ici, il est déjà arrivé que de nouveaux résidents se plaignent… La mairie me prend environ un tiers-temps. Et encore, pour certaines tâches, je peux m’appuyer sur mon adjointe, elle-même céréalière, et sur ma secrétaire. »
Christelle Minard, maire de Tremblay-les-Villages (Eure-et-Loir), agricultrice en grandes cultures
6 7
Influents Les maires continuent de peser dans le débat politique. Ainsi, « l’agenda rural » du gouvernement est un programme de 173 mesures issu de propositions d’édiles ruraux : maintien des surfaces, alimentation locale, recrutement dans les établissements agricoles, etc. Plusieurs maires agriculteurs se sont aussi fait remarquer en prenant des arrêtés à contre-pied des positions anti-pesticides d’autres élus ruraux.
8
Encouragements La FNSEA a renouvelé sa position d’encourager l’engagement électoral des agriculteurs. « Lutter contre l’artificialisation des sols, développer l’alimentation locale et concilier les usages productifs, récréatifs et résidentiels des campagnes dans le respect environnemental sont nos trois priorités », a tweeté en novembre 2019 Christiane Lambert, la présidente du syndicat.
« Préserver le foncier agricole tout en se développant » DR
Conservateurs Dans une étude consacrée au sujet, le sociologue JeanYves Nevers note que le modèle de gestion des élus agriculteurs est plutôt conservateur. Peu enclins à augmenter les impôts locaux, les maires agriculteurs limiteraient également davantage les dépenses d’investissement. Des choix très souvent par défaut, car liés aux problématiques des petites communes : faibles ressources financières, manque de moyens humains.
« Je siège au conseil municipal depuis 2001. C’est mon premier mandat de maire. En quarante ans, la commune a connu une transformation démographique : sur 2 300 habitants, 85 % ont moins de 60 ans. L’un des enjeux est de préserver le foncier agricole tout en continuant à nous développer. On densifie plutôt les dents creuses ; lors d’une extension de l’urbanisation on agit de manière concertée. Nous allons ainsi aménager une maison médicale, un relais d’assistantes maternelles et des résidences seniors. Une bande de 3 m les séparera des champs via une voie douce avec des haies. Étant élue au département d’Eure-et-Loir et à l’agglomération, mes fonctions m’occupent à plein temps. Ce n’est possible que grâce à mon mari, qui pilote l’exploitation, et à nos salariés. À la ferme, je gère l’administratif. »
Les communes connaissent de profondes recompositions démographiques et les attentes des nouveaux administrés changent. L’ancrage local du maire ne suffit plus à fidéliser les électeurs.
9
Indemnités Le montant brut de l’indemnité mensuelle des élus dépend du nombre d’habitants de la commune. Par exemple, pour un maire, elle s’élève à 661 € pour moins de 500 résidents, 1 206 € de 500 à 999 administrés, 1 672 € pour 1 000 à 3 499 habitants, etc. Nouveauté : les élus locaux conserveront désormais le bénéfice de l’ICHN (Indemnité compensatoire de handicaps naturels) lors de l’intégration de cette indemnité dans le calcul de leurs revenus. Cette mesure fut annoncée
par le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume en novembre 2019.
10
Contraintes La fonction de maire requiert temps et disponibilité. Elle est de fait plébiscitée par les retraités. En milieu rural, l’âge moyen des maires est supérieur à 62 ans. Les agriculteurs dans l’exercice de leur mandat doivent se rendre disponibles non seulement pour leurs administrés, mais aussi de plus en plus au niveau intercommunal. ■ JANVIER-FÉVRIER 2020 /
Le Magazine / 11
TENEZ-VOUS PRÊT Cultures
Par FLORENCE MÉLIX redaction@terre-net.fr
SEMIS DE PRINTEMPS
Sur quelles cultures miser ?
DR
Le climat capricieux de cet automne chamboule les assolements. Certains agriculteurs, faute d’avoir pu semer les céréales d’hiver, sont contraints de se rabattre sur des productions de remplacement selon la rotation, la disponibilité en semences, le débouché et la rémunération.
S
uite aux pluies incessantes des derniers mois, toutes les surfaces initialement prévues en céréales n’ont pas pu être semées. Si ce constat est très marqué dans la moitié sud de la France, il l’est un peu moins dans le Grand Est et moins encore dans le Nord-Ouest. Dans les régions concernées, il est heureusement possible de basculer à la mi-février sur des semis de pois protéagineux, de féveroles de printemps ou d’orge de brasserie. Un peu plus tard, des cultures d’été peuvent être envisagées selon le type de sol, la possibilité d’irrigation, la rotation…
La précaution d’usage est de s’assurer du débouché auprès de ses collecteurs.
Pénurie de semences Attention cependant, en tournesol oléique, des tensions sur le marché des approvisionnements en semences sont observées 12 /
depuis la fin décembre. Les variétés tolérantes aux herbicides sont davantage concernées. Celles supportant le traitement avec Express SX, notamment, sont en pénurie dans le Sud-Ouest. Par ailleurs, avec un écart s’amenuisant entre les prix de vente des tournesols oléique et linoléique, le choix d’une bonne variété linoléique serait plus judicieux qu’une oléique moins performante. À condition, bien sûr, que l’organisme stockeur soit en mesure d’accepter les deux types de variétés. Par ailleurs, « même si cette pratique est déconseillée d’un point de vue agronomique, informe Laurent Jung, de Terres Inovia zone Nord et Est, semer du tournesol sur tournesol est désormais toléré si des agriculteurs y sont contraints. En effet, en décembre 2019, le statut du mildiou du tournesol a évolué : il est devenu un organisme
Le Magazine / JANVIER-FÉVRIER 2020
réglementé non de quarantaine [NDLR : voir article à ce sujet en réalité augmentée p. 12] ». S’assurer que la parcelle n’a pas connu de problème de mildiou auparavant et choisir une variété différente de celle de l’année précédente sera tout de même nécessaire. « Pour une gestion durable du mildiou, la parcelle ne devra pas être semée avec du tournesol les deux années suivantes », précise Claire Martin-Monjaret de Terres Inovia Sud.
Pneus & entretien
Évaluer l’intérêt économique En maïs, un problème d’approvisionnement en semences est également constaté sur les variétés précoces. Dans le Sud, des maïs n’ont pas pu être récoltés à cause des mauvaises conditions climatiques de l’automne. Les agriculteurs cherchent donc cette année des variétés plus précoces pour augmenter leurs chances d’une récolte dans de bonnes conditions. Par ailleurs, dans la moitié nord, les besoins en maïs, suite aux semis d’hiver non réalisés, se font également en variétés précoces, d’où une faible disponibilité. De même, des tensions sont observées sur les semences de certaines variétés de soja et de sorgho précoce. Mais outre les contraintes liées au choix variétaux, « la précaution d’usage est de s’assurer du débouché auprès de ses collecteurs », rappelle Laurent Jung, notamment pour les productions sous contrats ou les petits marchés comme celui du lin, du chanvre, du millet, de la lentille, du pois chiche… Il convient aussi de calculer l’intérêt économique de chacune des cultures de remplacement envisagées avec des prix de vente plus ou moins rémunérateurs et les primes associées aux protéagineux, au soja, au chanvre, au tournesol oléique… « Ce calcul est très important, car dans certains contextes du sud de la France, laisser la parcelle en jachère reviendra moins cher que d’investir dans des semences chères, sans irrigation possible », alerte Matthieu Killmayer, ingénieur régional chez Arvalis-Institut du végétal. Concernant la préparation des sols, les fortes précipitations subies ont pu tasser les différents horizons. Des reprises seront peut-être nécessaires pour restructurer avec des passages plus ou moins profonds selon les cas. Ces interventions devraient contribuer par la même occasion à maîtriser le salissement. ■
TOUT SAVOIR SUR LE SEMIS DE PRINTEMPS Une journée de formation gratuite intitulée « Semis de printemps : les clés de la réussite » se tiendra le 31 mars à Outarville (Loiret). Préparation du sol, semoir, adaptation des choix de semences, fertilisation, destruction de couvert et semis consécutif, déclenchement du semis… cet évènement technique inédit sera animé par Jean-Paul Daouze, ingénieurconseil en productions végétales à la chambre d’agriculture de la Marne. Cette session fait partie du programme des Journées certifiées terrain planifiées désormais tout au long de l’année par GFA Events, l’organisateur du salon Innov-Agri. Pour découvrir tous les détails du programme et vous inscrire, rendez-vous sur www.innovagri.com/le-programme ou, plus simplement, utilisez la réalité augmentée en scannant la page ci-contre.
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Le Magazine / 13
Par MATTHIEU SCHUBNEL m.schubnel@cipmedias.com
TENEZ-VOUS PRÊT Machinisme SALON
Robotique agricole : une démocratisation en bonne voie La quatrième édition du Fira (Forum international de la robotique agricole) s’est tenue en décembre 2019 à Labège, près de Toulouse (Haute-Garonne). L’automatisation est-elle en passe de se généraliser dans les exploitations ? Plusieurs experts internationaux ont débattu sur la question.
E
n Australie, la commercialisation de machines autonomes a déjà commencé, rapporte Rohan Rainbow, directeur de l’entreprise australienne AgTechCentric accompagnant les fermes dans l’adoption de nouvelles technologies. Le marché est prêt ! » Pas étonnant, toutefois, que les farmers australiens soient en avance dans l’adoption de robots agricoles : les 4 000 plus grosses exploitations du pays comptent chacune une surface de plus de 10 000 ha. Dans cet environnement aux parcellaires démesurés, « les chauffeurs s’ennuient dans les tracteurs et la maind’œuvre vient à manquer », indique le responsable. Par le passé, déjà, les fermes australiennes avaient été avant-gardistes en adoptant les premières le niveau de précision de 2 cm pour le guidage de leurs machines. « Le développement de ce genre de services requiert toutefois des structures de soutien avant leur mise en œuvre », prévient Rohan Rainbow. À en croire Ole Green, PDG de la start-up danoise Agrointelli et professeur en management du sol à l’université d’Aarhus (Danemark), le début de cette nouvelle ère est déjà en cours en Europe. « Grâce à l’ intelligence artificielle, les robots peuvent aider considérablement les agriculteurs, explique ce responsable. Ils s’adaptent bien aux différentes conditions rencontrées en production agricole et sont aujourd’ hui capables d’assurer les travaux répétitifs sur les exploitations. » Les robots réduisent également certains effets indésirables de la mécanisation. « Pour les cultures, par
FIRA
«
Le Fira, salon de la robotique agricole, a rassemblé de nombreux experts et plus d’une vingtaine d’entreprises de robotique qui ont exposé leurs engins automatisés.
exemple, mieux vaut compacter le sol le moins possible, rappelle le dirigeant. Selon la littérature danoise, la compaction susci-
de la robotisation. « Lorsque les travaux des champs sont assurés à l’aide de notre automate porte-outils Robotti, le retour sur investissement ne dépasse pas un à deux ans, contre quatre à cinq ans dans le cas des matériels agricoles conventionnels. »
Grâce à l’intelligence artificielle, les robots peuvent aider considérablement les agriculteurs.
14 /
Le Magazine / JANVIER-FÉVRIER 2020
tée par un tracteur et son outil impacterait le rendement bien davantage que celle due à un automate (baisse de 1 %, contre 4 % avec un tracteur). » Des scénarii d’investissement sur une ferme cultivant 150 ha de betteraves mettent en évidence l’intérêt
Question de confiance Semis, binage, pulvérisation localisée… les robots se montrent de plus en plus à l’aise dans bien des situations, en particulier dans les cultures spécialisées telles que le maraîchage ou encore la viticulture. Mais l’entrepreneur reconnaît toutefois qu’aujourd’hui, les automates ne remplacent pas intégralement le tracteur, car ce dernier remplit encore de nombreuses
tâches. D’après le Chilien José Miguel Arizabalo, directeur des technologies d’intelligence artificielle chez Hortifruit, le plus gros producteur de baies au monde, l’adoption en masse de solutions robotisées ne devrait pas intervenir avant trois à cinq ans, selon une prévision optimiste. Le tractoriste John Deere, par la voix de Peter Pickel, son responsable des relations externes du centre européen des innovations technologiques, se veut plus prudent . Il considère que son concept Joker (voir Terre-net Le Magazine n° 81, ou sur cette page en réalité augmentée) ne sera disponible en série que d’ici une dizaine d’années, le système d’approvisionnement en énergie n’étant pas encore développé à ce stade. Le constructeur prédit d’ailleurs un mode d’animation principalement électrique. Drone de pulvérisation piloté par l’intelligence artificielle, automoteur de pulvérisation autonome, poste de pilotage avec automatisation des commandes… l’exposition de toute une série de concepts innovants sur son stand lors du dernier salon allemand Agritechnica l’atteste.
Mais comme le dit Alexei Grinbaum, chercheur au CEA à Saclay, les automates semblent encore acceptés difcilement « L’automatisation suscite un grand espoir, mais aujourd’ hui, beaucoup de personnes font encore davantage confiance à leurs pairs plutôt qu’aux robots. » De ce point de vue, le secteur de l’élevage laitier a déjà pris une longueur d’avance. En témoigne notamment l’explosion du nombre d’installations de traite robotisées en Europe au cours des dernières
années. « Et cette tendance se confirme. En Norvège et en Finlande, par exemple, la traite robotisée est aujourd’ hui privilégiée dans 90 % des projets d’investissement ! » se réjouit Timo Joosten, à la tête des responsables produits chez Lely International. Preuve en est qu’une majorité d’agriculteurs est disposée à adopter une technologie révolutionnant les habitudes de production. ■ À voir en réalité augmentée : que seront vos tracteurs dans dix ans ?
UN SALON DÉDIÉ AUX ROBOTS AGRICOLES Fin 2019, le Fira (Forum international de la robotique agricole), rendez-vous annuel dédié à l’automatisation des tâches du secteur primaire, a attiré plus de 850 personnes de 42 pays, dont de nombreux experts internationaux. Outre les tables rondes ayant trait à cette thématique, le forum rassemble des constructeurs et fournisseurs présentant leurs solutions et avancées technologiques au travers de pitchs, suivis d’une convention d’affaires. Depuis l’édition 2019, l’évènement est organisé par l’association Gofar (Global Organization for Agricultural Robotics). Cette entité fut érigée en mai dernier par le syndicat des industriels de l’agroéquipement Axema et par le constructeur de robots Naïo Technologies. La prochaine édition aura lieu à Toulouse les 8 et 9 décembre 2020.
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Le Magazine / 15
Par le cabinet DE MEUH EN MIEUX redaction@terre-net.fr
TENEZ-VOUS PRÊT Élevage ÉQUIPEMENT D’ÉLEVAGE
Les clés pour choisir sa mélangeuse Avec l’augmentation de la taille des cheptels, le besoin d’autonomie alimentaire et la volonté de diminuer la pénibilité du travail, les mélangeuses gagnent les cours de ferme des élevages de bovins lait ou viande, voire de caprins. Avant de franchir le cap, mieux vaut se poser les bonnes questions pour maîtriser niveau d’investissement et coût d’utilisation.
S
Les différentes mélangeuses et leurs prix Avant d’acheter une machine, mieux vaut calculer le volume nécessaire, car une mélangeuse trop petite ne fera pas un bon mélange et s’usera plus vite que prévu. En moyenne, on compte 0,2 m3/vache laitière en ration standard, soit 14 m3 pour 16 /
Le Magazine / JANVIER-FÉVRIER 2020
Parmi les différents systèmes de mélange disponibles aujourd’hui, les mélangeuses à vis verticales représentent de loin la plus grosse part du marché.
LES TROIS PRINCIPAUX SYSTÈMES DE MÉLANGEUSES DISPONIBLES SUR LE MARCHÉ À vis horizontales
À vis verticales/bols
À pales
Utilisation
Polyvalence
Polyvalence ++++
Polyvalence - - -
Mécanique
Durée vie fond de cuve ----
Mécanisme simple
Puissance tracteur nécessaire
Incor. fibres
Toutes fibres
Balles entières
Quantité de fibres ----
Coproduits
Tous
Oui
Oui
Rapide +++ Surveillance +++
Rapide +++
Long
Homogénéité
Oui
Oui
Oui
Respect fibre
+/-
++
+++++
Mélangeuses
Temps de mélange
Produits humides - - -
Oui
+++
Volume réel
85 à 90 % du volume utile
100 % du volume de la cuve (hors vis)
Capacité de remplissage < 85 %
Distribution
Régularité andain - - - -
Régulière si tapis
Régulière
Aération
(Source : FDCuma)
Quelques éléments pratiques à garder en tête Peser les ingrédients : un réel plus au quotidien qui permet de ne rien gâcher et de gérer les stocks. Réduire la pénibilité : des essais de la chambre d’agriculture de Vendée évaluent à 95 minutes le temps de préparation et de distribution d’une ration pour 200 jeunes bovins avec une désileuse, contre seulement 50 minutes avec une mélangeuse. Réduire les risques : la ration mélangée permet de faire consommer de la fibre plus facilement et ainsi diminuer les risques d’acidose. Mieux valoriser la ration : avec des ingrédients de qualité, une ration bien dosée et un mélange doté d’une bonne structure mécanique pour faire ruminer, on augmente l’efficacité alimentaire (nombre de litres de lait/kg MS ingérée). Utiliser les produits de la ferme : làdessus, la ration mélangée est championne, car distribuer un grand nombre d’ingrédients n’est plus une contrainte.
CIP MÉDIAS
oyons clairs, un éleveur allaitant naisseur qui rentre ses vaches du 15 novembre au 1er avril et les nourrit essentiellement au foin et aux céréales n’aura pas vraiment l’utilité d’acheter une mélangeuse. Même chose chez un producteur laitier très herbager. Ce qui importe, c’est l’adéquation entre le nombre de bêtes à nourrir, la durée d’utilisation et les gains de performances ainsi que le confort de travail attendus.
Ce qui importe, c’est l’adéquation entre le nombre de bêtes à nourrir, la durée d’utilisation et les gains de performances ainsi que le confort de travail attendus. 70 vaches et moitié moins pour un troupeau de taurillons de cette taille. Le bol est plutôt considéré comme le choix sans risque. Ces machines polyvalentes conviennent au mélange de tous les fourrages et peuvent même recevoir des balles entières. Attention cependant, la hauteur de chargement est supérieure à celle des modèles à vis horizontales. Pour se faire un ordre d’idée du prix, il faut compter environ 2 000 €/m3 pour un bol neuf et moitié moins pour une machine d’occasion. Il convient alors d’ajouter 4 000 à 5 000 € pour l’option paillage (ou 15 % du prix d’achat dans le cas d’une mélangeuse à pales). ■
COMPARAISON COÛTS D’INVESTISSEMENT ET PRIX DE REVIENT ENTRE DIFFÉRENTS MATÉRIELS D’ALIMENTATION DU TROUPEAU
Grâce à la réalité augmentée (voir mode d’emploi p. 6), accédez depuis cette page au guide de la ration mélangée coécrit par le cabinet De Meuh en Mieux et Web-Agri.
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Le Magazine / 17
Par BUREAU TECHNIQUE DE PROMOTION LAITIÈRE redaction@terre-net.fr
TENEZ-VOUS PRÊT Conseils
FERTILISATION ORGANIQUE
Épandre les effluents d’élevage au plus juste
Les effluents d’élevage peuvent constituer une source d’économies. Bien exploiter lisiers et fumiers en s’aidant de matériels d’épandage adaptés limite en effet les achats extérieurs d’engrais… Le Bureau technique de promotion laitière (BTPL) formule quelques conseils à ce sujet.
1
Répartissez les apports Épandez sur un maximum de surface possible, en établissant un roulement annuel entre les parcelles, plutôt que de mettre tous les ans le maximum de déjections sur les champs destinés à la culture du maïs, ou sur les terres plus proches de l’étable.
2
Ajustez la dose Prenez comme repère pour les effluents bovins autour de 20 m3/ha de lisier ou 20 t/ha de fumier sur les prairies, et autour de 40 m3/ha à 40 t/ha de fumier sur les terres de cultures (à moduler selon les besoins, la teneur des effluents et les règles locales). Attention, les repères pour les déjections d’autres espèces comme les volailles sont différents.
3
Exploitez les possibilités d’épandage
Les couverts végétaux mis en place avant les cultures d’été peuvent recevoir des effluents en fin d’hiver. En zone vulnérable, cela permet de réduire la durée de stockage et, par conséquent, les besoins en volume pour les fosses ou en surface pour les fumières. Cela nécessite un calcul DeXeL (diagnostic environnemental de l’exploitation d’élevage) de la capacité agronomique.
4
Proscrivez l’azote sur légumineuses En France,
la réglementation interdit, en général, l’apport d’azote sur les légumineuses fourragères pures, comme les luzernes, ou en mélange, sauf cas particulier. Elle le limite ou l’interdit sur les légumineuses à graines (suivant leur nature – pois, soja, fève…). Tenir compte de leur capacité à capter l’azote de l’air par les nodosités est logique.
18 /
Le Magazine / JANVIER-FÉVRIER 2020
En réalité augmentée, découvrez un article sur la prise en compte des valeurs fertilisantes des produits organiques.
5
Suivez la réglementation locale Vérifiez
le calendrier d’épandage de la région. Astuce utile pour s’y retrouver, surtout lorsque plusieurs intervenants s’occupent de l’épandage : affichez le calendrier local d’interdiction dans le bureau.
6
Préservez les sols Pour conserver une bonne structure de sol, privilégiez des pneus basse pression. Évitez le plus possible les épandages sur sol insuffisamment ressuyé et veillez plus généralement à connaître les interdictions réglementaires (sur sols détrempés, gelés, en pente, etc.).
7
Privilégiez les bons outils Utilisez une rampe à pendillards
plutôt que des buses avec palette, pour éviter la formation d’un brouillard de lisier source de pertes d’azote par volatilisation d’ammoniac. C’est moins polluant pour l’atmosphère et surtout, plus efficace pour la parcelle.
8
Déléguez l’épandage Les épandeurs et tonnes à lisier
sont coûteux pour un temps d’utilisation réduit. Si vous comptez réellement votre temps, une délégation à la Cuma ou à l’ETA est le plus souvent moins chère qu’avoir son propre équipement. Et mieux vaut passer du temps auprès du troupeau.
9
Respectez les distances Lors de l’épandage, appliquez
les distances réglementaires : à 35 m des berges et cours d’eau ou à 10 m en présence d’une bande enherbée de 10 m, et à 15 m, 50 m ou 100 m des voisins selon la nature du produit épandu (lisier, fumier raclé, fumier d’aire paillée intégrale, déjections ayant subi un traitement, compost…). Vos conseillers agronomes sauront vous guider.
10
Ménagez les voisins Afin d’éviter les conflits de voisinage, mieux vaut
ménager les susceptibilités. La gêne est réelle, avec les odeurs d’épandage et le va-et-vient du matériel. Dans la mesure du possible, prévenez les voisins. Le recouvrement rapide des effluents épandus réduit la gêne de ceux sous le vent.
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Complétez les apports L’apport de matières organiques pourra
CIP MÉDIAS
ensuite être complété ou non par des engrais minéraux. Un bilan Corpen (bilan des entrées et sorties d’azote, de phosphore et de potasse sur l’exploitation tenant compte du cheptel, de l’assolement, des rendements et des achats d’engrais) est un bon outil pour savoir si les achats d’engrais sont trop élevés ou trop faibles.
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Le Magazine / 19
DOSSIER LUTTE INTÉGRÉE
JOUER LA CARTE DU BIOCONTRÔLE Pour la troisième année consécutive, le marché du biocontrôle enregistre en France une croissance à deux chiffres. Ce développement est parfois contraint par la disparition des pesticides de synthèse pour certains usages. En grandes cultures, rares sont les solutions naturelles ayant réellement fait leurs preuves. Si les champs d’innovation restant à explorer sont source d’optimisme, la perspective du 100 % biocontrôle demeure lointaine. La décennie 2020-2030 sera décisive pour transformer l’essai.
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Le Magazine / JANVIER-FÉVRIER 2020
Le Magazine / 21
ADOBE STOCK/CRÉATION C. CARPENTIER
JANVIER-FÉVRIER 2020 /
DOSSIER
BIO
CONTRÔLE En complément du phosphate ferrique, solution de biocontrôle efficace contre les limaces, le piégeage demeure indispensable pour évaluer la pression du ravageur.
Par NATHALIE TIERS redaction@terre-net.fr
L
a publication par le gouvernement en janvier des statistiques de vente des pesticides en France en 2018 indique que les produits de biocontrôle, à risque faible1, représentent 24 % de la quantité de substances actives (QSA), soit + 20 % en un an. Il s’agit d’agents et produits utilisant des mécanismes naturels dans le cadre de la lutte intégrée contre les ennemis des cultures. Cet ensemble comprend des macro-organismes (insectes tels que les trichogrammes), des produits élaborés à partir de micro-organismes (ex : Bacillus thuringiensis ou Bt), des médiateurs chimiques (ex : phéromones), ou des substances naturelles d’origine végétale, animale ou minérale (ex : soufre). En quantité de substances actives, le soufre est le premier pesticide vendu en France, avec 16 % du total. D’après une enquête de l’association IBMA 2 auprès de 542 agriculteurs en 2018, l’usage des produits de biocontrôle est plus répandu dans les cultures spécialisées qu’en grandes cultures. Ainsi, 34 % seulement des céréaliers déclarent en utiliser, contre 57 % des vignerons ou 84 % des maraîchers. Dans le Contrat de solutions3 , 17 fiches concernent le biocontrôle, dont quatre sont applicables en grandes cultures. L’outil le plus utilisé est le phosphate ferrique contre les limaces. Il serait aujourd’hui employé sur 300 000 ha, soit 10 % des surfaces traitées contre ce ravageur. D’après Arvalis-Institut du végétal, l’adoption de ce produit s’explique par une efficacité et un coût similaires à la solution conventionnelle (hors génériques), le même matériel et la même technique d’application. Dans le cadre d’une protection intégrée, l’institut souligne l’intérêt du piégeage pour évaluer la
PROPORTIONS DES DIFFÉRENTS PRODUITS DE BIOCONTRÔLE VENDUS EN FRANCE EN 2018
Autres (non précisé) Molluscicides
6%
7% 39 %
16 %
Insecticides
Herbicides
32 %
Fongicides La liste des agents de biocontrôle écarte les produits contenant certaines mentions de danger, à l’instar du cuivre. 2 Association internationale des fabricants de produits de biocontrôle. 3 Démarche de réduction de l’usage des pesticides grâce aux solutions alternatives, soutenue par 40 organisations agricoles françaises. 1
22 /
Le Magazine / JANVIER-FÉVRIER 2020
Source : IBMA France
L’AVIS DE L’AGRICULTEUR
Julien Viaud, polyculteur-éleveur dans le Maine-et-Loire
ANDRÉ CHOBERT, ACTA
DR
« Avec les trichogrammes, l’efficacité n’est pas de 100 % » Au sein d’un Gaec de trois associés, Julien Viaud produit du lait et des volailles sur 250 ha à Sœurdres, dans le Maine-etLoire. Depuis trois ans, il utilise des trichogrammes contre la pyrale dans 60 ha de maïs. « Outre la perte de rendement, les dégâts de pyrale entraînaient des problèmes qualitatifs dans l’ensilage. Des analyses ont notamment révélé des taux élevés de mycotoxines. Nous utilisons le service Trichopilot proposé par Terrena pour environ 40 €/ha. Grâce à son réseau de piégeage, la coopérative nous alerte par SMS de la date du vol. Il faut poser les plaquettes d’œufs de trichogrammes manuellement avant le vol, c’est la contrainte. Cela demande une journée à six personnes au cours du mois de juin. Nous mettons nos enfants à contribution ! L’efficacité n’est pas de 100 % mais les pieds de maïs cassés sont fortement réduits et, chez les vaches, nous n’avons plus de problèmes sanitaires causés par l’ensilage. L’année 2018 a été plus compliquée, peut-être en raison des sésamies. L’avantage de l’insecticide Coragen par rapport aux trichogrammes est de lutter également contre la sésamie. Le coût est similaire, mais nous ne possédons pas d’automoteur pour l’appliquer et d’ailleurs, le pulvérisateur est mal vu. »
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Le Magazine / 23
DOSSIER
BIO
CONTRÔLE
CIP MÉDIAS
Le deuxième traitement fongicide sur céréales est plus stratégique et sa substitution par le soufre moins évidente.
« En grandes cultures, seuls 34 % des agriculteurs déclarent utiliser des solutions de biocontrôle », selon une enquête de l’IBMA menée en 2018. pression du ravageur, ainsi que des leviers agronomiques préventifs (travail du sol, rotation). Des résultats modestes Deuxième solution de biocontrôle la plus répandue à ce jour en grandes cultures : le soufre contre la septoriose des céréales, principalement le blé. 300 000 ha seraient déjà concernés et « cela va se développer avec le retrait du chlorothalonil », d’après Claude Maumené, chargé de mission biocontrôle chez Arvalis-Institut du végétal. Les essais de l’institut montrent que le soufre peut remplacer 50 % du fongicide de synthèse utilisé en T1, voire jusqu’à 100 % en combinant des solutions génétiques. Il est économique ; son inconvénient réside dans le volume de dosage (3 kg ou 3 L/ha). « Trois des cinq millions d’ hectares de blé reçoivent un T1, souligne Claude Maumené. Notre message est aussi d’essayer de s’en passer quand cela est possible, à l’aide de variétés résistantes et en fonction du contexte agronomique. Quant au T2, il est plus stratégique et la substitution moins évidente. » La piste du soufre est 24 /
Le Magazine / JANVIER-FÉVRIER 2020
également étudiée par Terres Inovia dans la lutte contre le sclérotinia sur colza. Le taux d’efficacité serait de l’ordre de 30 %. Contre la septoriose, Arvalis-Institut du végétal a par ailleurs étudié le Vacciplant de Goëmar, stimulateur des défenses des plantes. « Nos résultats sont modestes et notre position prudente, avoue Claude Maumené. À ce jour, nous n’avons pas de mode d’emploi garantissant la protection. » Par ailleurs, une perspective intéressante se dessine avec les phosphonates de potassium et de sodium utilisés contre le mildiou de la vigne. À la fois fongicides et stimulateurs de défenses, leur action contre la septoriose n’est pas neutre. Combinés au soufre, ils
8%
C’est la part du marché français de la protection des plantes représentée, en 2018, par les produits de biocontrôle, soit un chiffre d’affaires de 170 M€ et des ventes en hausse de 24 %. En incluant le cuivre, n’appartenant pas à la liste des produits « à risque faible » publiée par la DGAL1, cette part atteint 9,5 % et 200 M€. D’après l’association IBMA2 France, dont les 31 membres actifs représentent 90 % du marché du biocontrôle, le cap des 15 % du marché pourrait être atteint dès 2021-2022.
1 2
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Contre la pyrale du maïs, de nouveaux modes d’application des trichogrammes apparaissent, tels que le drone ou l’épandeur à capsules.
Maumené. Le soufre, de même que les phosphonates de potassium et de sodium, n’a pas d’effet contre ces maladies. Dans les régions touchées, il faut opter pour des variétés résistantes. » Contre le sclérotinia sur colza, Terres Inovia s’intéresse aussi à Polyversum. « Un coup de pouce d’une demi-dose de fongicide conventionnel est quand même nécessaire, reconnaît Annette Penaud, chargée d’études protection des cultures. C’est le cas aussi avec Ballad, à base de Bacillus pumilus, et Rhapsody, à base de Bacillus subtilis. » Davantage utilisée en cultures légumières, la solution actuellement la plus efficace (40-50 %) contre le sclérotinia du colza est le champignon Coniothyrium minitans (Contans WG) appliqué avant le semis. En 2019, suite au retrait du thirame, les premiers semis de colza réalisés avec un traitement de semences classé « biocontrôle » ont eu lieu. À base de Bacillus amyloliquefaciens, Intégral Pro revendique une action contre le phoma et un effet de stimulation des défenses du colza pour plus de robustesse vis-à-vis des altises (des effets « non démontrés » dans les essais de Terres Inovia). « La voie génétique semble plus prometteuse contre le phoma, et peut-être un jour contre le sclérotinia, prédit Annette Penaud. C’est par ce moyen que le tournesol peut aujourd’ hui se passer de traitement contre le sclérotinia et le phomopsis. »
pourraient constituer une solution à part entière pour le T1. Une autorisation de mise sur le marché (AMM) est attendue au plus tôt en 2021. Fongicide de synthèse en appui En matière de biocontrôle contre les maladies des céréales, les priorités d’A rvalis-Institut du végétal comprennent aussi la fusariose. Autorisées sur le marché, les pistes du Polyversum (Pythium oligandrum, champignon du sol) et de l’Échiquier (bicarbonate de potassium) sont étudiées, mais l’institut constate pour le moment des efficacités limitées contre la fusariose. « Pour tous les actifs testés, nous regardons aussi l’effet sur les rouilles, précise Claude 26 /
Le Magazine / JANVIER-FÉVRIER 2020
« La génétique, un espoir » La troisième solution de biocontrôle employée de façon significative en grandes cultures repose sur les trichogrammes, microguêpes pondant leurs œufs dans ceux de la pyrale du maïs, compromettant ainsi la viabilité des larves. Cette technique dont l’efficacité est reconnue couvre aujourd’hui 23 % des surfaces traitées, soit entre 110 000 et 140 000 ha. Son inconvénient est le temps passé à accrocher à la main les supports contenant les œufs de trichogrammes. Toutefois, de nouveaux modes d’application apparaissent, tels que le drone ou l’épandeur à capsules. « En revanche, ni les trichogrammes, ni le Bacillus thuringiensis du DiPel DF utilisé en pulvérisation ne sont efficaces contre la sésamie, constate Jean-Baptiste Thibord, responsable du pôle ravageurs d’A rvalis-Institut du végétal. Avec 50 à 55 % d’efficacité contre cet insecte, le Success 4 à base de spinosad, une substance naturelle produite par une bactérie du sol, est intéressant
Alors qu’ils représentent la moitié des usages de pesticides en France, les herbicides n’ont aucun substitut crédible en matière de biocontrôle.
mais pas utilisé, car trop coûteux. On retrouve cette matière active dans le Success GR employé contre le taupin, mais son efficacité est insuffisante. » Du côté des ravageurs des céréales à paille, aucune solution de biocontrôle n’est encore identifiée contre les pucerons et les cicadelles vecteurs de viroses, ni contre la cécidomyie. « Nous testons des pistes en nous inspirant notamment de ce qui existe en cultures spécialisées, explique Jean-Baptiste Thibord. La génétique constitue aussi un espoir. Plusieurs variétés d’orges sont tolérantes aux viroses, mais elles sont peu acceptées en brasserie. En blé, tout reste à faire ! » Depuis 2018, le projet ABCD_B (Arvalis-Institut du végétal, Inra, Terres Inovia, ITB) cherche à évaluer les solutions génétiques et de biocontrôle contre les viroses transmises par les pucerons en céréales à paille, colza et betterave. Sorgholéone : un potentiel herbicide Si certaines solutions de biocontrôle apparaissent déjà comme une réalité sur le terrain, la route est encore longue avant une généralisation dans le secteur des grandes cultures. Ainsi, aucun substitut crédible n’existe pour les herbicides alors qu’ils
VRAI ou FAUX ➜ Le biocontrôle n’est pas soumis aux ZNT. L’usage de tout produit phytosanitaire, VRAI FAUX chimique ou non, est interdit sur les zones bordant les points d’eau. Dans le cas du biocontrôle, cette « ZNT aquatique » est réduite au minimum de 5 m. En revanche, les nouvelles « ZNT riverains » ne s’appliquent pas au biocontrôle. ➜ Les biostimulants font partie du biocontrôle. Les produits de biocontrôle sont définis dans FAUX le Code rural et ont vocation à répondre à un stress biotique des plantes résultant de l’attaque par un organisme vivant. Les biostimulants sont des fertilisants stimulant le processus de nutrition des végétaux. Leur définition est en cours dans le cadre de la réglementation européenne. ➜ Le cuivre n’est pas un produit de biocontrôle. Bien que d’origine naturelle, le cuivre n’est pas sur VRAI la liste des produits de biocontrôle, dits « à risque faible », publiée par la DGAL. Son évaluation par l’Autorité européenne de sécurité sanitaire des aliments (EFSA) a mis en évidence des risques sur l’environnement (oiseaux, mammifères, organismes aquatiques, vers de terre). Source : ministère de l’Agriculture
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Le Magazine / 27
DOSSIER
BIO
CONTRÔLE Aucune solution de biocontrôle n’est encore identifiée contre les pucerons et les cicadelles, vecteurs de viroses sur les céréales à paille.
L’AVIS DE LA COOPÉRATIVE
Baptiste Lebreton, directeur technique de la coopérative La Tricherie, dans la Vienne
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« Les rendements et la qualité du blé au rendez-vous sans surcoût » « Nous utilisons le biocontrôle sur 6 000 de nos 20000 ha de SAU. L’intégralité de nos blés est valorisée en filières, dont 70 % en CRC. C’est via cette démarche que nous avons initié la dynamique voici six ans. D’abord avec Vacciplant contre la septoriose, mais nous avons eu quelques déboires au début. Le biocontrôle seul en environnement hostile ne fonctionne pas, il faut aussi recourir aux variétés rustiques, à l’agronomie et à la nutrition. Pour cela, il faut former les conseillers. Sur blé, nous employons également l’Héliosoufre en T1, cela permet de réduire de 30 à 100 % le fongicide de synthèse. Il ne faut pas être sectaire dans les pratiques ni faire de surpromesse à propos du biocontrôle. Il manque de solutions performantes. Toutefois, les rendements et la qualité en blé sont aujourd’hui au rendez-vous sans surcoût. Et avoir un IFT de 0,5 à 1 plutôt que 1,5 à 2 est déjà significatif. Désormais, 54 % de nos T1 en blé comprennent du biocontrôle, 60 % de nos colzas reçoivent du Ballad contre le sclérotinia avec un IFT réduit de 50 %, et un hectare de maïs sur deux est couvert par les trichogrammes ou le Dipel DF. En 2019, 34 de nos 280 adhérents étaient déjà certifiés HVE de niveau 3, et 80 autres sont candidats en 2020. Nous valorisons les blés CRC issus des exploitations HVE à 200 €/t. La demande de nos clients, c’est la demande de la société. L’objectif est de la concilier avec la réalité économique des agriculteurs. »
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NATHALIE TIERS
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« La décennie 2020-2030 sera celle du déploiement du biocontrôle : nous voulons passer en dix ans le cap des 30 % du marché des pesticides et couvrir la majorité des usages », prévoit Denis Longevialle, secrétaire général d’IBMA France.
représentent la moitié des usages de pesticides en France. Un projet associant l’Inra, l’Iteipmai4 et la société Plant Advanced Technologies (PAT) vient d’ailleurs d’être lancé afin de découvrir de nouveaux bio-herbicides. « Nous partons de zéro, déclare Thomas Regnault, responsable projet recherche-développement chez PAT. Notre objectif est d’ identifier dans les plantes de nouvelles molécules originales avec un potentiel herbicide. Certaines sont déjà connues, comme la sorgholéone, sécrétée par les racines du sorgho, ou la juglone, contenue dans les feuilles de noyer. » « La décennie 2010-2020 fut celle de la reconnaissance du biocontrôle, résume Denis Longevialle, secrétaire général d’IBMA France. La décennie 2020-2030 sera celle du déploiement : nous voulons passer en dix ans le cap des 30 % du marché des pesticides et couvrir la majorité des usages. Nous avons confiance dans l’accélération de l’innovation, et demandons pour cela un crédit impôt recherche majoré. Toutefois, il ne faut pas laisser croire que le biocontrôle sera la solution unique, en particulier pour les grandes cultures. » ■ Institut technique interprofessionnel des plantes à parfum, médicinales, aromatiques et industrielles.
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PARTAGE D’EXPÉRIENCE Essai
Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr
MERCEDES CLASSE X 350 D 4MATIC
TERRE-NET MÉDIA
Une étoile dans la galaxie des utilitaires
Le look du Mercedes Classe X a été légèrement revu pour caser le moteur V6 sous le capot.
Mercedes tente de se faire une place sur le marché dynamique des pick-up. Son modèle utilitaire Classe X se positionne clairement dans les hauts de gamme. Dans l’habitacle, le conducteur prend conscience du côté premium de l’engin. Il retrouve le niveau de confort et les technologies adoptés par l’industriel.
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rofitant d’un triplement du marché du pick-up au cours des dernières années, Mercedes s’est engouffré sur ce segment, bien décidé à transformer l’utilitaire en véhicule haut de gamme. À bord du Classe X, fabriqué à Barcelone sur la chaîne Nissan, le chauffeur profite de sièges en cuir chauffants à réglages électriques, de feux à allumage automatique, d’un limiteur-régulateur de vitesse, d’une planche de bord de dernière génération, d’un GPS… Pour piloter le terminal de commande de 8,4’’, il suffit d’utiliser la molette et le pavé tactile installés devant l’accoudoir central. Les habitués de la marque ne seront pas déboussolés là où d’autres regretteront l’absence d’un écran tactile ! À souligner aussi : le pack stationnement. Une caméra grand-angle est installée sur chaque face de la voiture. Le dispositif centralise et associe les plans pour reconstituer une image aérienne de l’environnement immédiat du véhicule. Toujours pour augmenter le confort, les ingénieurs ont renforcé le châssis et élargi la voie. Le Mercedes Classe X, plus long, plus large mais aussi
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Le Magazine / JANVIER-FÉVRIER 2020
plus bas que ses cousins Nissan Navara et Renault Alaskan, gagne ainsi en stabilité.
LE MERCEDES CLASSE X 350 D 4MATIC EN BREF
963 kg de charge utile Sous le capot, ce pick-up reçoit un six-cylindres diesel en V de 3 L de cylindrée, développant jusqu’à 258 ch. La transmission intégrale 4Matic, fournie par Renault-Nissan, est associée à une boîte automatique à sept rapports avec deux modes de transmission au choix : 100 % automatique ou séquentiel. Le véhicule supporte jusqu’à 963 kg de charge utile. Équipé d’un attelage, il peut tracter jusqu’à 3,5 t. Au niveau de la caisse arrière, le rideau de benne optionnel est verrouillable. Une paroi de séparation, installée sur une glissière, s’avère pratique pour caler les petites charges, mais un peu compliquée à démonter. Mercedes aurait prévu de stopper la production de cette gamme dans les deux ans en raison de volumes de ventes insuffisants. Le modèle essayé affiche 64 880 € TTC dans sa finition (options incluses). Le pick-up étant une version double cabine, impossible de récupérer la TVA ! ■
Moteur : Mercedes V6 diesel X 350 d Puissance : 258 ch à 3 400 tr/min Transmission : intégrale permanente 4Matic Consommation mixte : 8,4 L/100 km Émissions CO2 en cycle mixte : 221 g/km Poids à vide : 2,28 t Charge utile : 963 kg PTRA : 6 180 kg Monte pneumatique standard : 255/65 R17
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PARTAGE D’EXPÉRIENCE Essai 1
1. Le V6 de 258 ch et la transmission intégrale permanente offrent des performances plus qu’honorables. 2. Les dimensions de la benne permettent le chargement d’une palette dans les deux sens. 3. La position des crochets de la benne est réglable en fonction de la charge à arrimer. 4. L’intérieur du pick-up allie confort et pratique. La planche de bord est en plastique moussé imitation cuir et se nettoie facilement.
PHOTOS TERRE-NET MÉDIA
5. Le pavé tactile pilote toutes les fonctions de l’engin : paramètres intérieurs, navigateur GPS système audio…
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6. La petite vitre arrière à commande électrique permet de ventiler le véhicule.
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L’AVIS DE L’AGRICULTEUR
Pierre-Antoine Lagache, agriculteur dans la Somme
« Le pick-up Mercedes Classe X répond à mes attentes au quotidien sur la ferme » Après quelques jours passés au volant du pick-up Mercedes Classe X 350 d, Pierre-Antoine Lagache, agriculteur à Chuignolles, dans la Somme, livre ses impressions : « Ce pick-up est luxueux et confortable. Lors du renouvellement de mon 4x4 Mercedes ML, je vais y réfléchir à deux fois mais le Classe X est une option… D’autant plus que je me déplace de plus en plus loin en voiture pour vendre mes lots de pommes de terre ! Ce pick-up polyvalent convient aussi bien pour les trajets professionnels que personnels. À l’arrière, la caisse est suffisamment grande pour charger une palette de semences quel que soit son sens, ou un big-bag d’engrais. Dans les chemins, au champ ou sur la route, je ne sens ni les bosses ni les trous ! La suspension arrière multibras spécifique est vraiment un plus pour ce pick-up destiné à tous les types de travaux de l’exploitation. À l’intérieur, la finition est très soignée. Le tableau de bord recouvert d’une matière plastique en imitation cuir est une bonne idée, car visuellement, j’ai la qualité du cuir et techniquement, le nettoyage est facile. On y trouve tout le nécessaire : climatisation automatique, siège en cuir à réglage électrique et chauffant, GPS, feux et essuie-glaces à allumage automatique… là encore, pas de différence avec mon véhicule. Avec la vue aérienne reconstituée, plus de risque de percuter le pare-chocs en attelant la remorque, même sans l’aide de quelqu’un.Toutes ces options en font une voiture presque trop luxueuse pour l’exploitation, mais elles facilitent la vie au quotidien ! » À découvrir en réalité augmentée, la vidéo de l’essai du Mercedes Classe X 350 d.
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LES
- Confort procuré par la suspension arrière - Puissance du moteur V6 - Luxe à bord LES
- Prix élevé - Trop luxueux pour des applications purement agricoles - Arrêt de production dans les deux ans
TROPHÉE NATIONAL DES LYCÉES AGRICOLES Un événement du Concours Général Agricole
Crédit photo C. Faimali - GFA
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L’équipe du lycée agricole Le Robillard, grand champion 2019
55 établissements agricoles venus de France, Chine, Tunisie et Côte d’Ivoire
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PARTAGE D’EXPÉRIENCE Polyculture-élevage FERTILISATION
Semis perturbés : comment gérer les apports azotés ? Pour de nombreux agriculteurs, les semis d’automne de cette campagne se sont révélés compliqués. Ainsi, chez l’exploitant Luc Monville, installé en Seine-Maritime dans le Pays de Caux, plusieurs parcelles de céréales se montrent affaiblies. Comment gérer la fertilisation azotée dans ce contexte pédoclimatique défavorable ? Éléments de réponse dans cet article.
A
vec environ 700 mm de pluie reçus depuis le 15 octobre, contre 850-900 mm annuellement en temps normal, « nous n’avons eu que deux ou trois jours de créneaux favorables aux semis d’automne, se désole Luc Monville. Pour des parcelles semées à 200 grains/m², le nombre de pieds tourne aujourd’ hui autour de 150 à 160/m² ». Avec ces conditions climatiques, « on a l’impression qu’il y aura peu de reliquats azotés cette campagne, mais pour le savoir, mieux vaut les mesurer, affirme Julie Coulerot, directrice d’A gro Conseil. Cela va dépendre non seulement du type de sol, de son état, du pH, du taux de matière organique (MO), mais aussi du précédent, du type de travail réalisé, etc. »
Chez Luc Monville, les reliquats azotés sortie hiver seront réalisés à la mi-février.
Une mesure sur laquelle s’appuyer Si plusieurs outils de pilotage de la fertilisation azotée en temps réel se développent (voir Terre-net Le Magazine n° 79), en faveur notamment de l’économie et de l’environnement, la méthode du bilan reste, pour l’heure, un incontournable. Sur son exploitation située dans le bassin-versant de la Durdent, Luc Monville a recours à un prestataire pour procéder à « quatre reliquats azotés entrée/sortie hiver et un reliquat sortie hiver avant betteraves sur trois horizons ». Étant convaincu de leur nécessité, l’agriculteur ne compte pas déroger à cette règle. Ils permettent de mesurer la fraction d’azote minéral présente dans le sol sous forme d’ions NO3- et NH4+, et disponible pour la plante en sortie d’hiver. « C’est également un moyen supplémentaire de contrôler
TERRE-NET MÉDIA
L’EARL DE GAUQUETOT EN QUELQUES POINTS :
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- 110 ha de surface agricole utile dont 20 ha d’herbages - 80 bêtes de race charolaise, soit 56 UGB - Assolement : 45 ha de blé tendre, 10 ha d’orge d’hiver, 15 ha de colza, 9 ha de betteraves sucrières et 9 ha de lin - Types de sols : limons battants - Main-d’œuvre : Luc et 1 salarié 1 jour/semaine ; l’arrachage des betteraves et la récole du lin (arrachage et encapsulage) sont sous-traités - Entraide avec un voisin (majorité du matériel en commun)
les apports de fumier, au-delà des analyses d’effluents d’élevage », ajoute l’agriculteur. Tout le fumier produit sur l’exploitation est rapporté au champ, à hauteur de 30 à 40 t/ha, généralement avant betteraves. Cela permet aussi de surveiller « les effets des couverts végétaux sur le sol […] Nous n’avons pas de recul sur ces effets pour le savoir », note Luc Monville. Depuis quelques années, l’exploitant teste en effet différents mélanges de couverts végétaux sur son exploitation, dans le but de « limiter l’ érosion », très problématique en bordures maritimes, et de « maintenir le taux de matière organique des sols à 1,7, voire de le remonter ». Il adhère d’ailleurs à un groupement d’intérêt économique et environnemental dans ce cadre.
le quatrième sous forme d’ammonitrate », souligne l’agriculteur. Pour le dernier apport, il utilise l’outil N-Tester afin de « réajuster les besoins de la culture en fin de campagne ». Cette année, « le premier apport devra peut-être avoir lieu plus tôt, estime Luc Monville. Tout dépendra bien sûr des reliquats azotés sortie hiver, qui seront évalués vers la mi-février ». Pour les parcelles ayant souffert d’un excès d’eau (asphyxie) ou d’un problème de battance, Julie Coulerot conseille de « fractionner le premier apport à la reprise de végétation afin d’ éviter un phénomène de lessivage ». Pour compenser la perte de pieds, « il convient d’avoir un fort coefficient de tallage. Il n’y a pas que l’azote qui compte, le phosphore, très peu mobile en terre, va permettre aux racines de mieux occuper le sol ». À ne pas négliger non plus : la disponibilité en soufre, « qui contribue à une bonne assimilation de l’azote et inversement », précise Julie Coulerot. Tout cela montre bien que « la fertilisation est un travail global, la plante ayant besoin de tous ces éléments pour bien fonctionner ». ■
Le niveau des reliquats azotés dépend de facteurs pédologiques, physiques, chimiques et agronomiques.
La fertilisation : un « travail global » En année classique, la fertilisation azotée du blé tendre chez Luc Monville se décompose en quatre apports : avant le stade épi 1 cm, en cours de montaison, à dernière feuille et à épiaison. En moyenne, chaque apport tourne autour de 40 unités/ha. Les trois premiers sont appliqués « en liquide (solution azotée 39) et
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NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2019 /
Le Magazine / 35
Par AUDE SOREL asorel@terre-net-media.fr
PARTAGE D’EXPÉRIENCE Machinisme TRACTION
« Même les chenilles étaient à la peine pour les semis ! » Les tracteurs à chenilles sont-ils vraiment adaptés à toutes les conditions ? Christophe Lempereur, chef de chantier au sein de la ferme CNSR, en Picardie, répond dans une interview. Cet automne, la pluie a mis en difficulté le déroulement des semis. Une occasion pour cette exploitation de faire un bilan sur les aptitudes de son tracteur de tête, un Quadtrac 620, mais aussi d’expliquer le raisonnement de son investissement.
S
i un jour le Quadtrac pas passer dans la raie de 620 est à l’arrêt, la ferme labour, contrairement à des est à l’arrêt », lance pneumatiques. Christophe Lempereur, Christophe Lempereur préchef de chantier. Depuis 2015, cise : « Le Quadtrac 620 est un le tracteur à chenilles est en excellent tracteur de tête, mais effet la pièce maîtresse de la contrairement aux idées reçues, société CNSR (Compagnie mieux vaut l’utiliser en condinouvelle de sucreries réunies) tions sèches. À la fin de l’ été, à Seraucourt-le-Grand, dans 1 000 ha de céréales sont implanl’A isne. Un choix justifié par tés en TCS. Le Quadrac décomdeux éléments. « Sur les 1 680 ha pacte devant, suivi d’un Xerion de l’exploitation, les productions 3800 et d’un semoir Horsch sont nombreuses, nous avons Pronto de 6 m. Nous avons un besoin de passer beaucoup de débit de chantier de 80 ha par puissance au sol, mais il y a une jour. Le chenillard prépare égaréflexion économique, également, lement les terres pour les semis derrière », explique le chef de de printemps. » Des postes de chantier. L’assolement comtravail importants pour cette prend 800 ha de blé, 345 ha de entreprise qui a pour habitude betteraves, 200 ha de légumes, de dire qu’elle « ne passe pas un 150 ha de pommes de terre et mois de l’année sans semer ». 180 ha d’autres cultures. Pour les Christophe Lempereur corsemis d’automne, par exemple, rige cependant : « HabituelleCHRISTOPHE LEMPEREUR, chef de chantier à la ferme CNSR le chenillard et son décompacment, le chenillard se repose un à teur de 6 m de large préparent deux mois pendant l’ hiver, mais 80 % des terres. cette année, nous avons adapté Cette année, cette proportion s’avère moins le Quadtrac et avons semé avec une herse notre stratégie ! » importante en raison des conditions cli- rotative. Mais nous voyons les limites des matiques difficiles. En effet, pendant de chenilles [malgré leur largeur de 914 mm, Sans escorte nombreuses semaines cet automne, les NDLR]. » Une expérience nouvelle pour le Pour choisir les outils adaptés aux 620 ch précipitations n’ont pas épargné le nord chenillard, qui s’est révélé inadapté. de puissance disponibles, Marcel Lejosne, de la France. « Seulement 50 ha avaient directeur de la société CNSR, s’est rendu en été implantés avec le montage habituel, Taux de patinage République tchèque chez le constructeur indique Christophe Lempereur. Excep- « Quand le sol n’est pas ressuyé, le taux de d’outils de travail du sol Bednar. Plusieurs tionnellement et pour ouvrir de nouvelles patinage des chenilles est très élevé et nous appareils de cette marque font désormais fenêtres de semis, nous avons attelé une n’arrivons plus à transmettre la puissance partie du parc matériel de la société dimencharrue Grégoire Besson de neuf corps sur au sol. » Sans oublier qu’elles ne peuvent sionné pour 2 800 ha : un déchaumeur à TERRE-NET MÉDIA
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« Quand le sol n’est pas ressuyé, le taux de patinage des chenilles est très élevé et nous n’arrivons plus à transmettre la puissance au sol. »
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Le Magazine / JANVIER-FÉVRIER 2020
disques Swifterdisc XE travaillant sur 12 m, un décompacteur Terraland TO d’une largeur de travail de 6 m, un préparateur de sol Swifter SE de 12 m de large complétés par un déchaumeur lourd Köckerling Vario d’une largeur de 7,50 m. « Auparavant, précise Christophe Lempereur, les tracteurs jumelés nécessitaient une escorte, une contrainte importante pour notre exploitation divisée en quatre sites répartis entre l’Aisne et la Somme. Heureusement, le Quadtrac peut se déplacer seul sur la route, car sa largeur est inférieure à 3 m », ce qui est important pour la CNSR, dont le parc matériel est centralisé au siège social. Avant investissement, une réflexion économique a également été menée. « Le tracteur est engagé sur un coût horaire fixe. Nous n’ inter venons pas sur son entretien. Nous avons conclu un contrat de maintenance avec le concessionnaire David. En cas de problème majeur, Case IH s’engage à le remplacer dans les quarante-huit heures », détaille le chef de chantier. Avec une moyenne d’utilisation de 1 000 h par an, le renouvellement du mastodonte est prévu d’ici cinq ans. ■
CNSR
« Le Quadtrac 620 est un excellent tracteur de tête, mais contrairement aux idées reçues, mieux vaut l’utiliser en conditions sèches », estime Christophe Lempereur, chef de chantier à la ferme CNSR.
TOUT SAVOIR SUR LA TRACTION ET LES PNEUMATIQUES Une journée de formation gratuite intitulée « Sol, traction et pneumatiques : préserver le potentiel de rendement avec des machines bien équipées et bien réglées » se tiendra le 10 mars à Outarville (Loiret). Pneumatiques, lestage, télégonflage, traction… cet évènement inédit sera animé par Julien Hérault, spécialiste du machinisme agricole. Il fait partie du programme des Journées certifiées terrain planifiées désormais tout au long de l’année par GFA Events, l’organisateur du salon automnal Innov-Agri. Pour découvrir tous les détails du programme et vous inscrire, rendez-vous sur www.innovagri.com/le-programme ou, plus simplement, scannez cette page pour accéder à la réalité augmentée.
NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2019 /
Le Magazine / 37
BRÈVES DES CHAMPS En photos
Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr
MACHINE DE L’ANNÉE 2020
2020
De belles mécaniques au palmarès !
Le verdict du jury européen Machine de l’année 2020 est tombé en fin d’année dernière. Retrouvez quels sont les lauréats et les matériels de cette édition où près de 50 machines agricoles concourraient dans 16 catégories. Accédez en réalité augmentée à leur présentation détaillée.
Fendt a inauguré récemment sa nouvelle génération de tracteurs série 900 Vario S5. Principal changement : son moteur Man de 9 L inspiré du 1000 Vario qui fournit un couple impressionnant à bas régime. Avec des puissances de 300 à 420 ch, la gamme comble la plage disponible entre les séries 800 et 1000. Une cascade de nouveautés modernise le tracteur et affirme sa position Premium.
FENDT
Tracteur XL et prix du public : Fendt 900 Vario S5
JOHN DEERE
Tracteur L : John Deere 7R Cinq modèles composent la gamme 7R de John Deere, dont un nouveau de 363 ch qui coiffe désormais la série. Le constructeur renforce son confort haut de gamme et mise sur les économies de carburant, preuve à l’appui suite à l’opération Fuel Guarantee. La cabine CommandPro débarque sur les 7R, avec la transmission à variation continue ou e23, le son Surround 6.1, la connectivité grâce au JDLink et au système Autosetup. Sans oublier l’AutoTrac, l’EZBallast… un concentré de technologies au service du smart farming.
Tracteur M : Massey Ferguson 6700 S
AGCO
L’offre 6700 S évolue avec cinq modèles de 135 à 200 ch. Les moteurs intègrent la technologie All-in-one Stage V. Pour optimiser le transport et le travail à la prise de force, 15 à 20 ch de surpuissance sont délivrés par le système de gestion de puissance moteur (EPM). Déclinés en versions Exclusive, Efficient et Essentiel, ces modèles offrent des nouvelles solutions de connectivité.
Tracteur S : Lindner Lintrac 130
LINDNER
Le Lintrac 130 intègre le moteur Perkins Synchro Stage V d’une cylindrée de 3,6 L, développant 136 ch de puissance et 550 Nm de couple. C’est le plus puissant modèle de la marque bénéficiant en outre de quatre roues directrices. Sans compter la transmission à variation continue TMT11 IF de son petit frère le Lintrac 110. 38 /
Le Magazine / JANVIER-FÉVRIER 2020
Claas lève le voile sur sa nouvelle gamme de moissonneuses-batteuses Lexion de 313 à 790 ch. Sept modèles hybrides (Lexion 7000 et 8000) bénéficient d’organes de battage baptisés « APS Synflow Hybrid ». Des machines conçues pour être pilotées de manière autonome, une cabine plus silencieuse et un accoudoir dernier cri… de quoi parfaire le confort de l’opérateur.
CIP MÉDIAS
Moissonneuse-batteuse : Claas Lexion 8000 & 7000
Ensileuse : Claas Jaguar 900
CLAAS
Claas repousse les limites de l’ensileuse et dévoile sa Jaguar 990. Le symbole de puissance de ce nouveau monstre ? Ses 925 ch accompagnés de trains de chenilles à l’avant. Motorisation Stage V, nouvel espace de pilotage, système Cemos performance… le constructeur profite de sa nouvelle tête de gamme pour appliquer une mise à jour sur toutes les séries 800 et 900.
Matériel de récolte (Pommes de terre/ Betteraves) : Grimme Evo 280
GRIMME
L’arracheuse à trémie traînée deux rangs Evo 280, basée sur le concept de la SE 150-60, devrait débouler sur le marché en 2020. Respect du produit, du sol et débit de chantier… des arguments qui ont demandé une augmentation de 33 % du volume de la trémie et une plus grande surface de tamisage. L’essieu intégré maintient le gabarit routier à 3 m.
Faucheuse : Pöttinger Alpha Motion Pro
PÖTTINGER
Pöttinger ajoute la finition Pro à sa gamme de faucheuses frontales Alpha Motion. Des outils faciles à atteler, utiliser et entretenir pour un débit de chantier et un confort maximal. Sans oublier la qualité de coupe garantie par le suivi de terrain de la machine quelles que soient les conditions et la vitesse d’avancement.
22 % de densité en plus pour des balles de 120 cm x 90 cm. C’est ce qu’annonce Case IH au lancement de sa presse LB 436 HD. L’outil bénéficie du nouveau noueur double TwinePro et son piston, à raison de 48 coups par minute, gagne 150 % de puissance par rapport à celui de la LB 434 XL. Un engin qui envoie du lourd tout en améliorant le confort de l’opérateur comme le débit de chantier.
CASE IH
Récolte fourrages : New Holland Big Baler 1290 HD/Case IH LB 436 HD
JANVIER-FÉVRIER 2020 /
Le Magazine / 39
BRÈVES DES CHAMPS En photos
La dernière-née dans la gamme de charrues réversibles semi-portées Kverneland s’appelle 6300 S Variomat. Son développement tient compte des plus récentes innovations de la marque et de sa philosophie : résistance, aisance et haute performance. Par exemple, l’outil bénéficie des innovations déjà présentées sur le modèle 2500 i-Plough, récompensé en 2017 notamment pour son nouvel age profilé offrant un grand dégagement sous châssis et optimisant les conditions de travail.
KVERNELAND
Travail du sol : Kverneland 6300 S Variomat
Semis : Väderstad Tempo V WideLining
VÄDERSTAD
Serait-ce la fin des pertes de densité de semis au niveau des roues de passage ? En tout cas, c’est ce que Väderstad avance avec la sortie du système Widelining pour semoir monograine. L’innovation a d’ailleurs été primée au palmarès Agritechnica 2019. Le constructeur présente également une extension mobile de son interface de pilotage.
Lemken a dévoilé son automoteur de pulvérisation à Hanovre. Son nom : Nova 14. L’engin embarque 4 800 à 7 200 L dans sa cuve et une rampe de 24 à 39 m de largeur. Cabine pressurisée, direction intégrale, suspension de rampe, ajustement automatique de la hauteur de travail… la marque propose une série d’équipements en faveur du confort et de la sécurité de l’opérateur.
LEMKEN
Protection des cultures : Lemken Nova
Logistique : Joskin X-trem 2 JOSKIN
Joskin présente l’X-trem 2, seconde génération de ces tonnes à lisier. Pour cette nouvelle mouture, le constructeur s’est fixé deux objectifs : moins de compaction des sols et plus de maniabilité. Il s’inspire des deux autres gammes, notamment de la structure monocoque du Volumetra et de l’essieu pendulaire des bennes de travaux lourds. Le tout avec les mêmes codes que la première version : faible longueur, grande cuve et pneumatiques extra-larges.
Électronique : DataConnect
DR
Case IH, NewHolland, Steyr, Claas, John Deere et 365FarmNet lancent DataConnect, la solution Cloud to Cloud qui permet d’échanger des données via une interface commune. Un seul environnement au choix de l’agriculteur capable de récupérer ou envoyer des données, connaître la position, le niveau de carburant, la vitesse… ceci sans avoir à se connecter au système de chaque marque. Une sorte d’Isobus nouvelle génération.
Désherbage mécanique : Horsch Transformer VF
HORSCH
En dévoilant sa gamme Transformer VF à Agritechnica, Horsch se lance dans la bineuse mécanique. Un outil compatible avec n’importe quel système de caméra grâce à l’Isobus et polyvalent via son châssis permettant de glisser-déplacer les éléments. Sans oublier la technologie qui relève individuellement chaque rang afin de pas dégrader la culture, dans les zones de recoupement par exemple. 40 /
Le Magazine / JANVIER-FÉVRIER 2020
Par CÉLINE CLÉMENT ceclement@terre-net-media.fr
BRÈVES DES CHAMPS Paroles de lecteurs
Société
Levée de boucliers contre les ZNT ! Avec plus de 700 commentaires cumulés, les deux articles de terre-net.fr relatifs à la mise en place des zones de nontraitement (ZNT) au 1er janvier sont ceux ayant suscité le plus de réactions sur ce site web depuis que la possibilité de s’exprimer a été ouverte aux lecteurs. Cette kyrielle de propos en dit long sur le niveau d’exaspération des agriculteurs… phil47 : « Le gouvernement ne veut se mettre personne à dos : il a mis une distance suffisante pour faire plaisir aux villageois mais pas trop grande pour calmer les agris. Résultat : il divise encore plus ces deux mondes. »
rouvroy : « Espérons au moins que les ZNT mettent un frein à l’extension des villages ! […] »
Pipo : « L’augmentation de ces distances dans le futur est plus que probable, tout comme la diminution de la valeur du point de retraite ! Mais surtout, créer des limites fictives à partir de paramètres mal définis ne mènera qu’à une seule chose : des débats judiciaires interminables. […] La rampe du pulvé estelle passée à 4,99 m du coin du champ ou à 5,01 m de l’autre coin ? Comment le prouver ? Qui sera attaqué, le salarié qui a traité, l’exploitant, l’entrepreneur de travaux agricoles ou le propriétaire des terres ? Tous peut-être ? C’est un débat infini… En tout cas, j’attends avec impatience un constat d’huissier complet indiquant l’ensemble des critères, seule chose qui pourrait faire foi devant un tribunal. »
vd : « Une chose est sûre : va falloir prendre un bon avocat, car les plaintes des voisins bobos vont pleuvoir !!! » 42 /
Le Magazine / JANVIER-FÉVRIER 2020
Maxens : « Un super cadeau de Noël ! »
tlecomte : « Après les bandes enherbées le long des rivières, les zones de nontraitement autour des habitations ! Bientôt il faudra en mettre au bord des routes et des chemins et plus aucun outil agricole ne pourra sortir du vendredi midi au lundi midi !! »
H.V.E minator : « Si les riverains ne sont pas contents, ils ont qu’à se retourner contre les municipalités qui font n’importe quoi au niveau de l’urbanisme. »
The germs : « @FNSEA parle du “début de la fin pour les fanatiques de la chimie”. Et le fanatisme anti-agricole, on en parle ? Poussière, bruit, etc. : notre présence dérange, la volonté de supprimer les phytos n’est qu’un prétexte parmi d’autres… »
The germs : « Un projet comme l’arrêt de la chimie dans l’agriculture, ça se prépare quasiment sur une décennie… En outre, il s’agit plus d’un problème sociétal que politique. De toute façon, cela fait plusieurs années que l’État prend des décisions sans en prendre vraiment. Regardez les OGM : ils sont “dangereux” au point de les interdire en France, mais notre pays en importe
quand même (et on accuse les éleveurs derrière, alors que les pouvoirs publics n’ont jamais eu de véritable plan protéine)… On sait aussi que la suppression des phytos va demander plus de main-d’œuvre.
phil47 : « Si un voisin vient me faire la moindre remarque, je lui plante une haie d’un mètre et, comme les engrais sont autorisés, j’en épandrai une bonne dose pour qu’elle pousse très haut. »
Axial31 : « Les élections municipales arrivent. Pourquoi ne pas intégrer les ZNT dans les zones constructibles des PLU et rendre ainsi à César ce qui lui appartient ? Nos voisins seront moins pressés quand ils verront le coût de l’investissement et de l’entretien ! »
phil47 : « C’est déplorable de se voir spolier notre outil de travail ! Hier, c’était le cri du coq, le coassement des grenouilles, l’odeur des vaches, etc. et aujourd’hui, la chimie dont les pouvoirs publics ont autorisé la mise sur le marché. Et demain, ce sera peut-être de voir un agriculteur dans un champ ? Bientôt, nous devrons embaucher des gardes du corps !! » En réalité augmentée, accédez à l’intégralité de cette sélection de commentaires ainsi qu’aux deux articles ayant suscité ces nombreuses réactions.
Par YOANN FRONTOUT redaction@terre-net.fr
BRÈVES DES CHAMPS Éclairage SOCIÉTÉ
ZNT : apaiser les tensions Des ZNT (zones de non-traitement) inadaptées, trop contraignantes ou, au contraire, peu sécurisantes ? Elles semblent, quoi qu’il en soit, attiser les tensions déjà présentes. Lorsque pulvériser rime avec hostilité, il est urgent de renouer le dialogue et de mieux communiquer.
CIP MÉDIAS
L
’épandage de produits phytosanitaires peut conduire à des mésententes entre riverains et agriculteurs, aboutissant parfois à des altercations, des menaces voire des agressions. Comment désamorcer sur le terrain une situation qui s’envenime ? Le politologue Eddy Fougier est formel : « Des éléments de langage façon “ boîte à outils” pour régler ce type de problème, ça ne fonctionne pas. » Alors, que faire ? « À mes yeux, la première démarche, c’est l’état d’esprit », répond-il. C’est, mot pour mot, ce sur quoi insiste également Laurent Rougerie, président de l’AOP Pomme du Limousin. « Il faut partir du principe que les gens qui nous critiquent sont nos clients : si l’on ne répond pas à leurs attentes, ça ne va pas », expliquet-il. Certaines suspicions viennent d’une méconnaissance des pratiques agricoles, que l’isolement des agriculteurs n’aide pas à corriger. « Plus personne ne se connaît dans les villages, constate Cyrille Milard, président de la FDSEA de la Seine-etMarne. Pour que demain nous puissions faire notre travail, il faut que nous endossions ce rôle de pédagogue et que nous entamions la discussion. » La création de chartes de bon voisinage, lorsqu’elles sont réalisées avec une volonté réelle de trouver un terrain d’entente, peut constituer une première étape
(voir encadré). Fêtes des moissons comme portes ouvertes à la ferme sont autant d’occasions d’échanges durant lesquels il ne faut pas hésiter à mettre les points de friction sur la table. Quant à la pratique d’envoyer des SMS à ses voisins pour avertir d’une pulvérisation, elle ne prend sens que si elle ne constitue pas l’unique occasion de communiquer avec eux. Comme le souligne Laurent Rougerie, il faut également penser à des leviers de communication indirects. Dans plusieurs vergers de l’AOP qu’il préside, des ruches ont été installées, favorisant la pollinisation et montrant, par là même, que les traitements
DES CHARTES POUR ORIENTER LES PRATIQUES Les chartes de bon voisinage présentent des listes de principes, certains s’adressant aux citadins, d’autres aux agriculteurs. Ces derniers s’engagent notamment à : - pulvériser en respectant les recommandations et se tenir informés des évolutions de celles-ci ; - répondre aux questions des voisins et autres usagers ; - adapter la période d’application des traitements : tôt le matin ou tard le soir, en évitant le week-end et parfois le mercredi (enfants) ; - empêcher les dérives, en prenant en compte les conditions météo et en adaptant son matériel ; - informer le maire ou le préfet de tout incident. En réalité augmentée, consultez quelques exemples de chartes en vigueur.
aujourd’hui employés ne sont pas néfastes pour la faune. Désamorcer Lorsque l’on réalise un traitement et qu’un riverain s’interpose pour exprimer son désaccord, l’objectif n’est pas de s’engager dans une guerre des modèles (conventionnelle, raisonnée, bio…). Encore moins d’arguer que l’agriculture française serait la plus vertueuse. Ce n’est ni l’endroit, ni le moment. « Une explication envisageable est d’abord de rappeler que le traitement est réalisé dans de bonnes conditions : la météo y est propice, les voisins ont été prévenus, les enfants ne sont pas présents dans l’école mitoyenne lors de la pulvérisation, etc. », détaille Eddy Fougier. Puis il faut faire comprendre, avec des images simples, le risque encouru par la culture et ce qui ne serait pas produit (baguettes, huiles, bières…) sans cette intervention. Et si jamais la tension monte, mieux vaut s’assurer de sa propre protection physique. Du bon sens que tient à rappeler Benoît Croguennec, référent sûreté à la gendarmerie nationale : « En cas d’agression, il faut rester dans son tracteur et alerter les forces de l’ordre. » ■ JANVIER-FÉVRIER 2020 /
Le Magazine / 43
BRÈVES DES CHAMPS Online ÉLECTION MISS ET MISTER AGRI 2020
La relève assurée ! Les résultats du concours Miss et Mister France Agricole 2020 ont été dévoilés en fin d’année. Au terme de cette édition marquée par une forte hausse du nombre de candidatures, retrouvez ci-dessous le palmarès complet et les nouveaux visages de l’agriculture d’aujourd’hui et de demain. Parmi les cinq lauréats, Noémie est la nouvelle Miss Agri 2020 et Jean-Baptiste, le nouveau Mister Agri 2020.
En réalité augmentée depuis cette page, retrouvez toutes les candidatures sur le mur Facebook de Miss et Mister Agri, ainsi qu’une interview de Miss Agri.
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Le Magazine / JANVIER-FÉVRIER 2020
Par MATTHIEU SCHUBNEL m.schubnel@cipmedias.com
➜ À VOIR SUR TWITTER Solidarité paysanne Le 7 janvier, suite à un problème d’alimentation électrique sur la ligne ferroviaire entre Agen et Bordeaux, le train Bordeaux-Marseille est tombé en panne en rase campagne. Pour récupérer ses passagers, la SNCF a affrété des bus, mais aucune voie praticable pour ces derniers n’atteignait le lieu où ces naufragés du rail ont débarqué. Heureusement, deux agriculteurs locaux ont pris l’initiative de rapatrier les voyageurs jusqu’aux bus… à l’aide de leur remorque monocoque. Sage initiative dans ces circonstances exceptionnelles !
À VOIR SUR YOUTUBE Vision stratégique de Cerfrance à l’horizon 2030 Le groupe de veille économique du réseau Cerfrance a identifié quatre options stratégiques à l’horizon 2030 pour rester dans la course en production agricole. L’une d’entre elles, intitulée « avantage système », repose sur la conversion vers une filière bien différenciée. Selon le réseau associatif, l’exploitant peut être motivé par ce choix avec l’apparition de nouveaux systèmes de production cohérents et prenant en compte leurs effets sur l’environnement, tels que les agricultures de conservation ou biologique. Leur reconnaissance est cependant conditionnée par la mise en place d’un label.
DR
À VOIR SUR YOUTUBE Les jeunes interpellés sur les risques professionnels Selon une étude de l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité), près de 50 % des accidents du travail survenus en 2017 chez les moins de 30 ans ont eu lieu lors de leur première année d’embauche. Ces chiffres démontrent la vulnérabilité des jeunes face aux risques professionnels, notamment en raison de leur inconscience des dangers. L’institut a réagi et mis en ligne mi-2019 une série de six courtes vidéos animées par l’humoriste Inès Reg pour tenter d’inverser la tendance. À voir en réalité augmentée.
CERFRANCE
Par MATTHIEU SCHUBNEL m.schubnel@cipmedias.com
INRS
BRÈVES DES CHAMPS Vu sur le web
INNOVATION
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Le Magazine / 45
Par MATTHIEU SCHUBNEL m.schubnel@cipmedias.com
BRÈVES DES CHAMPS Shopping ECOROBOTIX
développer une activité de prestation de pulvérisation dans une région donnée. Il sera distribué au travers des réseaux existant, composés de concessionnaires agricoles pour le support technique et de prescripteurs tels que Bonduelle et les coopératives Triskalia et Tereos, avec qui le constructeur suisse travaille déjà. La commercialisation de l’Avo est prévue pour fin 2021. D’ici là, cinq prototypes puis une présérie de 30 machines devraient être mis en service.
PARUTION
GERESO
COMPRENDRE LES COMPTES ANNUELS Bilan, résultat, taux de rentabilité, besoin en fonds de roulement... Des termes souvent flous pour les non-initiés ! Pourtant, du business plan aux bilans et comptes de résultat, en passant par la gestion quotidienne de la trésorerie, toute la vie de l’entreprise est dépendante de ces chiffres. Bien plus qu’un guide d’initiation à la finance, Comprendre les comptes annuels représente un véritable outil de gestion ! Son auteur, le consultant et formateur Damien Péan, intervient auprès d’étudiants et de professionnels d’entreprise. Ce livre de 330 pages paru aux éditions Gereso est proposé au prix de 25 €.
KAWECO/CLAAS
Un automoteur configuré pour l’épandage
Le premier tracteur Claas Xerion équipé d’une cuve et d’une unité d’épandage de lisier circule dans la plaine française. Le constructeur a choisi de travailler en partenariat avec la société hollandaise Kaweco et installe une cuve de 16 m3 de capacité en polyester pour garder le poids à vide le plus faible possible. L’automoteur pourrait bien faire parler de lui dans les entreprises de travaux agricoles grâce à sa maniabilité et la visibilité lors du remplissage. Découvrez les détails en réalité augmentée. CORTEVA AGRISCIENCE
SYNGENTA
UN OAD POUR ÉVALUER LE RISQUE TAUPIN
CRÉDIT
Selon Syngenta, il convient d’adapter les stratégies de désherbage au contexte local en respectant les doses maximales et les bonnes pratiques d’utilisation. Afin d’accompagner les agriculteurs dans ce sens, l’entreprise a élargi les fonctionnalités de son outil cartographique d’aide à la décision Quali’Cible. Utilisé au départ pour les herbicides à base de prosulfocarbe, il peut désormais être employé pour ceux à base de S-métolachlore. Pour en savoir plus, consultez l’article en réalité augmentée. 46 /
Le Magazine / JANVIER-FÉVRIER 2020
CRÉDIT
L’OAD Quali’Cible pour adapter son désherbage
Les ravages du taupin sur maïs sont difficiles à prévoir et peuvent être importants. Afin d’assister l’agriculteur, Corteva Agriscience propose un outil d’aide à la décision pour évaluer le risque à la parcelle. Cette application mobile gratuite Taup’info est disponible sous iOS et Android. Il suffit d’y renseigner le code postal et les éléments se rapportant à sa parcelle : précédent, type de sol, technique culturale, taux de matière organique, rotation, environnement et historique « taupin » de la parcelle, etc. En fonction du niveau identifié de risque d’attaque, différentes solutions seront proposées. À voir en réalité augmentée.
CRÉDIT
À l’occasion du salon de la robotique agricole Fira 2019 (voir p. 14), la jeune entreprise suisse Ecorobotix a dévoilé son dernier robot de désherbage autonome Avo. Cet appareil de pulvérisation de précision s’adresse aux producteurs de betteraves, de colza, d’oignons, de haricots ou d’épinards. Il intervient aussi dans les prairies pour éliminer les vivaces de type rumex ou chardon. L’automate pourrait intéresser des groupements d’agriculteurs, ou des entrepreneurs souhaitant
CIP MÉDIAS
Le robot Avo désherbe
Par MATTHIEU SCHUBNEL m.schubnel@cipmedias.com
BRÈVES DES CHAMPS Textos ➜ Un nouveau président à la tête de l’APCA Depuis le 29 janvier, Sébastien Windsor, agriculteur et président de la chambre d’agriculture de Normandie, remplace Claude Cochonneau, décédé accidentellement le 22 décembre 2019. ➜ Corruption autour de la PAC Le New York Times a publié fin 2019 les résultats d’une longue investigation révélant une PAC corrompue. Une partie des 65 Md€ annuels de subventions agricoles versés par l’Union européenne est ainsi captée abusivement par des oligarques d’Europe de l’Est, aidés par des ministères de ces pays. Voir l’article (en français) de The conversation, accessible ici en réalité augmenté. ➜ Agriculteurs retraités : les laisséspour-compte de la réforme La réforme proposée par le gouvernement prévoit une retraite agricole au moins égale à 85 % du Smic. Mais le monde agricole attend avant tout une réforme revalorisant aussi les pensions des actuels retraités ! Voir les détails de ce sujet en réalité augmentée. ➜ Didier Guillaume renonce à Biarritz Le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume, qui briguait la mairie de
Biarritz, abandonne cette bataille électorale à la demande d’Emmanuel Macron. La profession agricole aurait peu apprécié un troisième ministre en moins de trois ans… Plus d’informations en réalité augmentée. ➜ 14 M€ pour Naïo Technologies L’entreprise toulousaine de robotique agricole Naïo Technologies a annoncé en janvier avoir bouclé un second tour de table de 14 M€, après une première levée de fonds de 3 M€ en 2015. La structure de 70 personnes prévoit d’employer cet argent pour travailler sur l’autonomie des robots et se développer à l’international. ➜ Forte densité de semis pour rendements supérieurs ? Des chercheurs d’INRAe (fusion de l’Inra et de l’Irstea, voir notre magazine de novembre-décembre), de l’institut Agro et du CNRS ont développé un modèle de sélection fondé sur le rendement du groupe de plantes semées à forte densité, afin d’augmenter la productivité de la culture sur une même surface. Plus d’informations en réalité augmentée. ➜ Erratum Une erreur s’est glissée dans l’article « Décryptage » du dernier
Avec les données du changement climatique, ce hors-série vous projette dans « l’irrigation 2.0 », celle d’une gestion fine des apports en eau aux plantes.
POINTS FORTS
• Des réponses claires à ceux qui contestent l’irrigation • Des données fiables et concrètes sur l’eau et l’irrigation • Des expertises et des témoignages sans parti pris
➜ Un label pour l’agriculture de conservation des sols L’APAD (Association pour la promotion d’une agriculture durable) lancera lors du Salon de l’agriculture le premier label de l'agriculture de conservation des sols baptisé « Au Cœur des Sols ». Selon son président François Mandlin, « c’est le premier pas de la reconnaissance des services rendus par cette forme de production sur les enjeux environnementaux actuels (stockage du carbone, biodiversité qualité de l’eau) ». ➜ Atelier Paysan : un incendie retarde le chantier La Maison des technologies paysannes, implantée sur la ferme de Trévero, à Sérent (Morbihan), et en cours de construction, a subi un grave incendie au matin du vendredi 17 janvier. La coopérative assure néanmoins que ce projet verra le jour et compte sur le soutien des donateurs.
BON DE COMMANDE
nouveau TOUT SAVOIR SUR
L’eau & l’irrigation irrigation
numéro de Terre-net Le Magazine consacré aux betteraves. Dans le témoignage apporté par Cyril Cogniard, le président de la commission économique de la CGB, il fallait bien entendu lire que les deux mauvaises récoltes étaient 2018 et 2019, et non 2017 et 2018.
HSO-TN
01 40 22 79 85
seulem
99€0
ent
Frais d e OFFER port TS
www.editions-france-agricole.fr
Désignation
Référence
Hors-série Eau & irrigation
012020
Prix unitaire 9,90 €
La France Agricole
8 cité Paradis 75493 PARIS Cedex 10
Qté
Total
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Nom _____________________________________________________________________________________________________________ Prénom________________________________________________________________________________________________________ GAEC / société __________________________________________________________________________________________
Vous y découvrirez des expertises et des témoignages variés et sans parti pris pour comprendre l’histoire commune entre l’eau et l’agriculture. Au-delà du problème de l’eau, se posent les questions alimentaires et démographiques et c’est bien vous, agriculteurs, qui êtes en première ligne pour apporter des réponses concrètes et solides.
Adresse _______________________________________________________________________________________________________ ______________________________________________________________________________________________________________________
Commune ___________________________________________________________________________________________________ Code postal
Tél.
E-mail _____________________________________________________________________________________________________ Conformément à la loi Informatique et Libertés du 06/01/1978 modifiée, vous pouvez exercer votre droit d’accès aux données vous concernant et lesfaire rectifier ou supprimer, en nous contactant par e-mail : abos@gfa.fr. Notre politique de confidentialité des données est accessible sur notre site www.abonnements-gfa.com. Les délais de livraison sont compris entre 5 et 15 jours ouvrés à compter de la date d’enregistrement de la commande, sous réserve de disponibilité. Hors-série à commander en complément de votre abonnement à La France Agricole. Pour une commande en nombre merci de contacter Alix PERDEREAU à a.perdereau@gfa.fr. Ce hors-série est un ouvrage du Groupe France Agricole - 8 Cité Paradis 75493 Paris cedex 10 - S.A.S au capital de 10 479 460 € - B 479 989 188 RCS Paris
www.editions-france-agricole.fr/eau.html
JANVIER-FÉVRIER 2020
Le Magazine / 47
Par ARNAUD CARPON et SÉBASTIEN DUQUEF redaction@terre-net.fr
BRÈVES DES CHAMPS Le saviez-vous ? PARTS DE MARCHÉ TRACTEURS 2019
John Deere reprend la tête, les challengers reculent Quel fabricant a immatriculé le plus de tracteurs agricoles l’an passé en France ? Sur un marché dynamique, la bataille entre les marques se fait rude. Selon nos estimations, John Deere a récupéré en 2019 sa place de leader, occupée par New Holland en 2018.
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ur l’année 2019, pas moins de 30 286 unités ont été commercialisées et immatriculées en France dans la catégorie tracteurs et tracteurs spécialisés, de plus de 50 ch. Terre-net Le Magazine partage ici avec ses lecteurs les estimations annuelles de parts de marché des tracteurs agricoles standards et spécialisés en France en 2019. Les chiffres de ce classement sont établis directement à partir du fichier officiel du SIV, le Système d’immatriculation des véhicules du ministère de l’Intérieur (voir encadré méthodologique). ■ En réalité augmentée, accédez à 12 ans d’historique des parts de marché des tracteurs dans l’Hexagone.
Les immatriculations brutes officielles issues du SIV (Système d’immatriculation des véhicules) du ministère de l’Intérieur sont filtrées pour ne conserver que les machines neuves, de plus de 50 ch, de la catégorie des tracteurs agricoles. Ainsi, chenillards, quads et chariots télescopiques sont exclus pour disposer d’une estimation la plus fine possible du marché des tracteurs. Les chiffres publiés par Terre-net et Terre-net Le Magazine ont été retravaillés de manière indépendante par le groupe de presse NGPA (Nouvelle génération de presse agricole), d’après les données du SIV. Seules les parts de marché supérieures à 0,8 % ont été retenues pour gagner en lisibilité.
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Le Magazine / JANVIER-FÉVRIER 2020
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MÉTHODOLOGIE
Les chiffres d’immatriculations publiés par Terre-net et Terre-net Le Magazine ont été retravaillés de manière indépendante.
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