Terre-net LE MAGAZINE N°91

Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-occasions.fr

N° 91 - MARS-AVRIL 2021 - 7 €

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CHOIX AGRONOMIQUES

Avoir confiance dans les prédictions numériques Vente des récoltes 2.0

SEMIS

Le numérique auxiliaire

PULVÉRISATION

La précision au premier plan

ISSN 2112-6690

DÉCRYPTAGE

TÉMOIGNAGE

publi-information

LES OAD* MALADIES : NOUVELLE MODE OU RÉELLE UTILITÉ ?

DES CONSEILS À LA PARCELLE “Il y a 3 ans, j’ai opté pour un OAD maladies connecté à ma station météo Météus. Basé sur l’expertise ARVALIS, cet OAD m’aide à positionner mes fongicides sur blé au bon moment. Il m’indique pour chaque parcelle le risque de contamination à venir, et la date optimale de traitement T1, T2.”

UNE SURVEILLANCE ACCRUE “Aujourd’hui, je combine tour de plaine et modèle maladies pour me conforter dans ma décision de traiter ou non. Avant chaque tour de plaine, je consulte mon téléphone ; si je vois deux parcelles dans le rouge, je vais les voir en priorité. C’est rassurant.”

PAS DE RESSAISIE “L’OAD maladies se base sur les données météo relevées par ma station connectée. C’est précis. Il tient compte également pour chaque parcelle de la variété, de la date de semis, du type de sol…, qu’il récupère automatiquement de mon logiciel parcellaire Geofolia.”

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OAD = Outil d’aide à la Décision

Arnaud CADON Céréalier de 400 ha en Indre-et-Loire (37) Utilisateur d’une station météo Météus, couplée à un OAD maladies.

Revue éditée par : MEDIA DATA SERVICES

Avenue des Censives - TILLE BP 50333 60026 BEAUVAIS Cedex - Tél. : 03 44 06 84 84 www.terre-net.fr et www.web-agri.fr www.facebook.com/terrenet Twitter : @TerrenetFR Linkedin : Terre-net Média

ÉDITEUR DÉLÉGUÉ

CIP Médias - 8, cité Paradis 75493 PARIS CEDEX 10 Tél. : 01 53 33 82 20 Media Data Services et CIP Médias sont des filiales du groupe NGPA, dirigé par Hervé NOIRET

RÉDACTION

redaction@terre-net.fr Éditeur du pôle agriculture : Éric MAERTEN Éditeur adjoint du pôle agriculture : Pierre BOITEAU Rédacteur en chef : Matthieu SCHUBNEL Secrétaire de rédaction : Adélaïde BEAUDOING-NEGRO Journalistes : Amélie BACHELET (rédactrice en chef adjointe Terre-net.fr), Arnaud CARPON (rédacteur en chef Terre-net.fr), Céline CLÉMENT (installation-transmission), Sébastien DUQUEF (machinisme), Sophie GUYOMARD (cultures), Delphine JEANNE (économie et politique), Delphine SCOHY (rédactrice en chef Web-agri.fr) Ont participé à ce numéro : Barbara ATÈS, Louise BENOÎT, Pauline DEBRIS, Nicolas MAHEY, Nathalie TIERS

INFOGRAPHIE, FABRICATION

Conception graphique et maquettiste principale : Nathalie JACQUEMIN-MURTIN Responsable fabrication : Vincent TROPAMER assisté de Florian SANDOZ

PUBLICITÉ

regieagricole@terre-net.fr Directeur commercial : Luc FAURE Directeur commercial adjoint : Christophe CASANOVA Chefs de publicité : Isabelle BEAUDOIN, Émeline BROCHIER, Solène DOMEON, Gaëlle FOUCART, Jonathan HAVART, Lara JABBAR, Anne LECA, Benjamin LESOBRE, François LHOMER, Armance POTEL, Ugo RHLIOUCH, Damien ROY, Laurence SYLLA Mise en place : Olivier DUMEY, Meliha ELMAS, Angélique GOUCHET

BASES DE DONNÉES & MARKETING DIRECT

infohyltel@hyltel.fr Directrice des offres de services : Delphine DUCLOS Directeur du marketing des offres : Mikaël MENAGER Responsable des offres : Christophe SEMONT

ANNONCES OCCASIONS

contact@terre-net-occasions.fr Directeur commercial régie locale : Laurent GARREZ Responsable back-office commercial : Philippe SUBREROQUE Mise en place et montage : Élodie MERAT, Isabelle THURET

ABONNEMENT

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SERVICES GÉNÉRAUX, JURIDIQUE & FINANCIER

Responsable du contrôle de gestion : Céline CASSAGNE Administration/comptabilité : Valérie MARTIN Comptable général : Maxime LAPERCHE Tél. : 03 44 06 68 66

MÉDIA DATA SERVICES

SAS au capital de 1 500 000 € 829 606 599 RCS BEAUVAIS Pour Groupe ISA, Gérard JULIEN, directeur de la publication, Hervé NOIRET, directeur général NGPA Imprimé par Imprimerie LÉONCE DEPREZ ZI « Le Moulin » 62620 RUITZ N° 91 – mars-avril 2021 Dépôt légal : à parution - Diffusion : 70 000 exemplaires Crédits photos de la couverture : Adobe Stock/Création L. Tiffay, Adobe Stock/Création N. Murtin, Arvalis-Institut du végétal, John Deere Soucieux de la préservation de l’environnement, Terre-net Média sélectionne des fournisseurs engagés dans une démarche environnementale. Ce magazine est imprimé sur du papier 100 % certifié PEFC issu de forêts gérées durablement. Les encres utilisées sont végétales. Tous les produits qui ont servi à la réalisation de ce magazine ont été recyclés ou retraités conformément à la certification IMPRIM’VERT. Origine du papier : Allemagne - Taux de fibres recyclées : 100 % Certification : 2015-PEFC-SXM-117 « Eutrophisation » : Ptot 0,005 kg/t Éthique1

Éthique2

Remise des certificats d'envois postaux

Pas de publi-information dissimulée

Annonceurs & Agences

ÉDITO

Par MATTHIEU SCHUBNEL m.schubnel@cipmedias.com

Sautez dans le train de la révolution numérique !

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martphones, services dématérialisés, applications… le numérique est omniprésent dans notre quotidien. En agriculture, l’exploitation des données numériques constitue un enjeu crucial. Elle rend possible la création de nouvelles connaissances et de services inédits. Elle permet de valoriser les enregistrements pratiqués au cours des campagnes précédentes, sur l’exploitation ou à plus large échelle. Les modèles des outils numériques, notamment, ont la capacité de guider les exploitants dans leurs choix et de leur permettre de relever certains défis auxquels ils sont confrontés pour optimiser leurs itinéraires techniques. En témoignent les nombreuses utilisations évoquées dans les pages de ce numéro spécial « agriculture numérique », dans les domaines couvrant l’intégralité du cycle de production : choix des variétés, des semis, des engrais, des produits phytosanitaires, maintenance des matériels et jusqu’à la commercialisation du grain !

Pourtant, à en croire la dernière enquête annuelle Agrinautes1 menée durant l’été 2020, nombre d’agriculteurs, peut-être par manque de confiance, n’ont pas encore franchi le pas de ces technologies, s’appuyant sur leur expertise et leurs convictions pour optimiser leurs pratiques. Il semble cependant difficile d’imaginer atteindre un niveau de performance comparable à celui que l’on peut obtenir avec ces nouveaux outils.

Science omnipotente ?

Car les modèles scientifiques, établis à partir de données numériques, sont plutôt fiables. En matière de Covid-19, par exemple, ils ne se sont jusqu’à présent presque jamais trompés, comme le soulignait récemment un article du journal Libération. Ils constituent le socle à partir duquel le Conseil scientifique établit ses recommandations. Libre ensuite à nos dirigeants de les suivre ou non, avec les conséquences que pourrait engendrer une décision hasardeuse… Cependant, le scientifique Albert Einstein, lui-même, émettait des réserves sur le caractère incontestable de la science confrontée à des questions d’ordre social : « Nous devons veiller à ne pas surestimer la science et les méthodes scientifiques lorsqu’il s’agit de problèmes humains, et nous ne devons pas supposer que les experts sont les seuls à avoir le droit de s’exprimer sur des questions concernant l'organisation de la société. » Un avertissement qui, certes, s’applique particulièrement bien à la gestion de crise sanitaire actuelle, mais qui ne doit pas empêcher de sauter dans le train de la révolution numérique !

Bonne lecture !

Étude Agrinautes 2020 réalisée par Hyltel-Datagri pour Terre-net Média et La France Agricole.

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Lecteurs

MARS-AVRIL 2021 /

Le Magazine / 3

N° 91 - MARS-AVRIL 2021 - 7 €

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CHOIX AGRONOMIQUES

Avoir confiance dans les prédictions numériques DÉCRYPTAGE

SEMIS

Le numérique auxiliaire

P. 6 Adoptez la réalité augmentée !

PULVÉRISATION

La précision au premier plan

Mode d’emploi

ISSN 2112-6690

Vente des récoltes 2.0

REPÈRES

Mode d’emploi

6 Bon à savoir 8 Agenda 10 Décryptage : bien commercialiser

ses récoltes à l’ère du numérique

TENEZ-VOUS PRÊT

12 Temps fort - Choix variétal et semis :

des outils gratuits, ergonomiques et facilement accessibles 18 Maïs : les étapes-clés pour réussir votre semis

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10 ADOBE STOCK/CRÉATION N. MURTIN

6 Adoptez la réalité augmentée !

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ADOBE STOCK/CRÉATION L. TIFFAY

N° 91 mars-avril 2021

Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-occasions.fr

ARVALIS-INSTITUT DU VÉGÉTAL

SOMMAIRE

DOSSIER

20 Décisions agronomiques :

ADOBE STOCK

avoir confiance dans les prédictions numériques

PARTAGE D’EXPÉRIENCE

30 Essai du tracteur Kubota M6-132 32 Temps fort - Pulvérisation :

veillent au grain

BRÈVES DES CHAMPS

40 En photos : sept innovations

tournées vers l’avenir

42 Suicides : remédier au mal-être

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TERRE-NET MÉDIA

la précision au premier plan

38 Stockage : les outils numériques

par des prix rémunérateurs

43 Égalim et rémunération : les réponses

du ministre J. Denormandie

de prix en Europe

ANNONCES D'OCCASION

JOHN DEERE

des conditions météo mitigées

45 Vu sur le web 46 Shopping 48 Foncier agricole : de fortes disparités

43

38 48

FARMVIZ

44 Semis de printemps :

4/

Le Magazine / MARS-AVRIL 2021

ADOBE STOCK

Sont joints à ce numéro un encart national Sulky-Burel, un encart national Larécolte.fr et, sur une partie de la diffusion, un encart Amazone et un encart Artec.

TERRE-NET MÉDIA

49 Sélections de matériels de seconde main

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REPÈRES Bon à savoir

Par la rédaction redaction@terre-net.fr

INNOVATION

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FORTES GELÉES

Semaine noire pour les cultures

ARVALIS-INSTITUT DU VÉGÉTAL ET N. CORNEC

Durant la deuxième semaine d’avril, les efforts nocturnes des agriculteurs pour limiter les dégâts du gel, en dispersant des braseros entre leurs vignes ou en aspergeant d’eau les vergers pour créer une coque de glace autour des bourgeons, n’ont pas suffi : les cultures sont sévèrement atteintes dans plusieurs régions de France. En betteraves, Cristal Union indiquait, suite à une première évaluation, que les surfaces impactées pourraient avoisiner les 15 000 ha à l’échelle du groupe. « Il s’agit probablement pour le pays de la plus grande catastrophe agronomique de ce début du xxie siècle », a déclaré lundi 12 avril le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, sur le plateau d’Audition publique.

Avec plusieurs centaines de milliers d’hectares touchés, le régime de calamité agricole va être activé et des aides mobilisées. Les agriculteurs redoutent encore la survenue d’un nouvel épisode de gel, qui peut se manifester jusqu’à début mai.

Pour en savoir plus au sujet des conséquences sur les cultures, consultez l’article en réalité augmentée.

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Le Magazine / MARS-AVRIL 2021

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C’est le nombre d’heures que travaille un agriculteur français chaque semaine, selon les résultats de l’investigation annuelle « Portrait des professions », analysée par le site de fact-checking decodagri.fr. Publiée en début d’année par l’Insee, cette enquête repose sur les données de 2019.

Par rapport aux personnes en emploi qui travaillent 37 h en moyenne, les exploitants agricoles dépassent ainsi de 49 % le temps de travail hebdomadaire moyen de la population.

Plus d’infos en réalité augmentée.

LE BON ATOUT EN MAIN

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Déchaumeur et préparateur de lit de semences à petits disques en grandes largeurs.

Outils supplémentaires : rouleau couteaux ou Crossbar Travail sur toute la surface à faible profondeur de travail Différents rouleaux pour un ré-appui optimal Création de terre fine dans l‘horizon de germination OFFRE SPECIALE JOKER RT PACK ESSENTIEL (5 – 6 – 7+)

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REPÈRES Bon à savoir

AGENDA

LOI CLIMAT

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Les mesures qui vont concerner le secteur agricole

Issu des propositions de la Convention citoyenne, le projet de loi Climat et résilience est actuellement débattu à

l’Assemblée nationale. Il fait suite aux travaux de la Convention citoyenne pour le climat mis en place afin de lutter contre le réchauffement climatique. Plusieurs points concernent le secteur agricole, notamment l’objectif de diviser par deux l’artificialisation des sols dans les dix ans, l’expérimentation d’un menu végétarien quotidien dans les cantines ou encore la taxation des engrais. Les lobbies et ONG ont redoublé d’activité pour faire bouger les lignes du texte.

Plus d’informations en réalité augmentée.

LA CITATION

Le développement de l’agriculture biologique sera soutenu par la Pac, la recherche et l’innovation, ainsi que par une coopération étroite avec les principaux acteurs aux niveaux européen, national et local.

JANUSZ WOJCIECHOWSKI, commissaire européen chargé de l’agriculture, le 25 mars 2021

Attention ! Certains évènements prévus initialement ont été annulés ou reportés, ou risquent de l’être dans les prochaines semaines en raison de précautions prises pour éviter la propagation de la Covid-19.

13 au 24 mai

Semaine de l’agriculture française, à travers toute la France www.semainedelagri.fr

15 au 24 mai

Salon de l’Agriculture de Nouvelle-Aquitaine en édition hybride www.salon-agriculture.fr

2 au 3 juin

Salon Expobiogaz, à Metz (57) www.expo-biogaz.com/fr Reporté aux 1er et 2 septembre 2021

11 au 13 juin

Salon Terres en fête, à Tilloy-lèsMofflaines (62) www.terres-en-fete.com

15 au 17 juin

Salon Les culturales, à Bétheny (51) www.lesculturales.com

21 au 25 juin

Congrès mondial sur l’agriculture de conservation, en distanciel 8wcca.org

1er et 2 septembre

Salon Potato Europe, à Flevoland (Pays-Bas) https://potatoeurope.nl

6 au 10 septembre

Congrès mondial de la bio, à Rennes (35) owc.ifoam.bio/2021/fr

7 au 9 septembre

Salon Innov-Agri, à Outarville (45) www.innovagri.com

PRODUITS PHYTOSANITAIRES

ADOBE STOCK

LES DÉROGATIONS D’ÉPANDAGE NON CONFORMES À LA CONSTITUTION Le gouvernement va à nouveau devoir revoir sa copie sur les règles d’épandage des pesticides à proximité des habitations : les dérogations permises localement par des « chartes d’engagement départementales » et validées par les préfets après concertation publique ne sont pas conformes à la Constitution. Le Conseil constitutionnel a donné raison aux défenseurs de l’environnement sur la méthode d’élaboration de ces chartes, qui ne respectent pas les règles de consultation générale du public imposées par la Charte de l’environnement qui a valeur constitutionnelle.

Cette décision fait suite à la saisine par huit organisations du Conseil d’État, qui s’est tourné vers le Conseil constitutionnel le 4 janvier pour qu’il se prononce.

Article complet en réalité augmentée.

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Le Magazine / MARS-AVRIL 2021

14 au 20 novembre

Salon Agritechnica, à Hanovre (Allemagne) www.agritechnica.com Reporté du 27 février au 5 mars 2022

24 au 25 novembre

Rencontres de la fertilisation raisonnée et de l’analyse, à Clermont-Ferrand (63) comifer.asso.fr/

7 au 9 décembre 2021

Forum international de la robotique agricole, à Toulouse (31) et en ligne www.fira-agtech.com

nouveau !

LE GUIDE PRATIQUE DE RÉFÉRENCE

Pour bien réussir sa transmission

DÉCLARATION PAC 2021

LE SITE TELEPAC OUVERT DEPUIS DÉBUT AVRIL Le site Telepac a rouvert début avril pour que les agriculteurs puissent déposer en ligne leurs demandes d’aides pour 2021.

Les dossiers concernent les aides découplées, les aides couplées végétales, l’indemnité compensatoire de handicaps naturels (ICHN), les aides en faveur de l’agriculture biologique (AB), les mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC), et l’aide à l’assurance récolte, rappelle le ministère. Réalisable uniquement par Internet, le dépôt des dossiers est possible jusqu’au 17 mai 2021.

Transmettre l’exploitation et ses biens est une opération potentiellement complexe qu’il faut appréhender sous tous les angles. Pour vous y aider, retrouvez dans ce hors-série de 92 pages des témoignages d’agriculteurs, des exemples chiffrés et des conseils d’experts.

Un guide pratique et accessible à tous, qui rassemble l’essentiel pour préparer et réussir sa transmission !

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92 pages 6 CHAPITRES pour tout comprendre Anticiper et communiquer Faire un état des lieux

PLAN STRATÉGIQUE NATIONAL

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Les orientations se précisent, les lignes peuvent encore bouger Les agriculteurs sont montés au créneau ces dernières semaines pour dénoncer les orientations prises dans le PSN Pac (plan stratégique national pour la Pac) toujours en discussion. Ce plan établi pour sept ans contribuera à définir la stratégie de la prochaine politique agricole européenne. Le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a réuni le 6 avril les organisations agricoles pour clarifier la situation et faire baisser la pression, notamment sur le sujet des éco-régimes. Un Conseil supérieur d’orientation devrait se tenir très prochainement pour préciser les axes retenus et les premiers arbitrages. Les discussions devraient en tout cas se poursuivre pour affiner les éléments techniques. Pour mémoire, le plan stratégique national doit être signé avant la fin de l’année avec la Commission européenne.

Plus d’infos en réalité augmentée.

Envisager toutes les options Evaluer l’exploitation L’essentiel sur la transmission Six stratégies en chiffres Indiquez votre n° d’abonné à La France Agricole

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8 cité Paradis 75493 PARIS Cedex 10

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Hors-série Transmission & Patrimoine

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E-mail _____________________________________________________________________________________________________________________________________ Conformément à la loi Informatique et Libertés du 06/01/1978 modifiée, vous pouvez exercer votre droit d’accès aux données vous concernant et les faire rectifier ou supprimer, en nous contactant par e-mail : abos@gfa.fr. Notre politique de confidentialité des données est accessible sur notre site www.lafranceagricole.fr. Les délais de livraison sont compris entre 5 et 15 jours ouvrés à compter de la date d’enregistrement de la commande, sous réserve de disponibilité.

Hors-série à commander en complément de votre abonnement à La France Agricole. Création graphique : Pôle Graphique Pour une commande en nombre merci de contacter Stéphanie au 06 76 90 87 74 et s.herrama@gfa.fr. Ce hors-série est édité par le Groupe France Agricole - 8 Cité Paradis 75493 Paris cedex 10 - S.A.S au capital de 10 479 460 € - B 479 989 188 RCS Paris

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Le Magazine / 9

REPÈRES Décryptage

ADOBE STOCK

La souscription à un abonnement payant pour un outil d’aide à la gestion du risque de prix est encore largement minoritaire en France, ce malgré l’enjeu financier important d’une valorisation satisfaisante de la récolte.

VALORISATION

Bien commercialiser ses récoltes à l’ère du numérique Dans un marché dominé par l’incertitude, gérer sereinement la commercialisation de ses récoltes relève du défi ! Un mauvais choix peut avoir des conséquences graves sur le chiffre d’affaires. Terre-Net vous propose un tour d’horizon des solutions numériques pour rester zen.

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Débuts La presse agricole s’est employée à relayer les cours des marchés céréaliers sur Internet dès la fin des années 1990. Parmi les précurseurs, on retrouve les groupes Isagri, avec Terre-net, et Crédit Agricole, via pleinchamp.com. Peu à peu, des sites permettant de consulter cotations et tendances apparaissent sur le web, en même temps que les premiers logiciels d’aide à la décision dans la gestion du risque de prix, comme Gephymat, lancé en 2009, ou Agrinext, en 2011.

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Évolution Selon Gauthier Le Molgat, directeur général adjoint du cabinet d’expertise Agritel, « les technologies numériques permettent 10 /

Le Magazine / MARS-AVRIL 2021

aux agriculteurs d’avoir de plus en plus accès à une information de qualité.

La proportion de ceux qui veulent vendre eux-mêmes est en augmentation. » Déléguer la commercialisation de ses céréales reste cependant le modèle majoritaire en France. Si la plupart des collecteurs se sont adaptés en proposant des solutions numériques à leurs clients (type extranet ou application mobile) se rendre physiquement au silo, téléphoner ou envoyer un SMS à son technicien reste fréquent.

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Négoces Le développement du numérique a favorisé l’émergence de nouveaux entrants. Créée courant 2016, la place de marché digitale

www.comparateuragricole.com est entrée dans le top 10 des négociants français en achetant plus de 300 000 t de céréales par an, pour un chiffre d’affaires de 100 M€.

Le site propose aux agriculteurs une plateforme en accès libre permettant de vendre en ligne leurs récoltes à un prix transparent, compétitif et actualisé toutes les 15 minutes. Boursagri va plus loin en proposant un système innovant de mise en relation entre vendeurs et acheteurs.

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Rouages Sites Internet, applications mobiles, logiciels spécifiques… les outils numériques dédiés à la commercialisation prennent diverses formes. Les plus prisés sont les applications gratuites de veille

Par NICOLAS MAHEY redaction@terre-net.fr

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Contrats Il faut distinguer les outils de veille mentionnés ci-dessus des dispositifs permettant de contractualiser les ventes. Certains assurent cependant les deux fonctions : l’application Farmi (9 000 utilisateurs), développée par le groupe Soufflet, permet à ses clients de conclure une vente directement depuis un smartphone. Isanet M@rchés ou encore l’outil de la start-up Perfarmer proposent, eux, des solutions de contractualisation dématérialisée à destination des collecteurs. Perfarmer équipe une vingtaine d’organismes stockeurs. Elle propose aussi en téléchargement gratuit une application d’aide à la commercialisation destinée aux producteurs, intégrant un large panel de fonctionnalités.

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Expertise Au-delà de la simple délivrance d’informations de marché, certains éditeurs numériques se positionnent sur le segment du conseil personnalisé. Pionnier des outils numériques d’aide à la commercialisation des récoltes, Piloter Sa Ferme (PSF) fonde ses recommandations sur un modèle 100 % mathématique. Propulsé par un algorithme, PSF se décline à la fois sous forme de logiciel à installer sur son ordinateur et en version application mobile. Lancée en 2019, la start-up Captain Farmer (600 abonnés) propose un service de conseil davantage basé sur l’analyse humaine, en lien avec le cabinet Agritel. Les deux offres sont payantes.

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Profils Ces outils d’aide à la prise de décision « experts » prennent en compte un ensemble de paramètres propres à chaque exploitation. Selon Sébastien Poncelet, fondateur de Captain

CE QU’ILS EN PENSENT

YOT

Benjamin Yot, Céréalier sur 110 ha à Marolle-lèsBailly (Aube)

« Répercuté à la tonne, le coût est dérisoire au regard de ce que ça peut faire gagner ! »

« Je gère 110 ha avec mon père, lui aussi associé sur une autre exploitation.

2021 sera la première campagne où nous vendrons nous-mêmes les récoltes des deux fermes, soit 300 ha. C’est moi qui suis les marchés. Au départ, j’allais chaque jour sur agritel.com. Selon l’info, je me renseignais sur le web. Il y a deux ans, j’ai testé l’application Captain Farmer. J’ai été convaincu. L’ergonomie est bien faite et c’est très lisible. Il faut entrer les caractéristiques de l’exploitation, ce qui permet de recevoir des conseils personnalisés. Ensuite, il suffit de cliquer : en 30 secondes, on connaît les tendances. On peut aussi ouvrir chaque item pour pousser l’analyse. Le coût est de 540 €/an. Des collègues trouvent ça cher.

Mais répercuté à la tonne, c’est dérisoire au regard de ce que ça peut faire gagner ! »

Jean-Philippe Frossard, céréalier double actif sur 265 ha à Laville-aux-Bois (Haute-Marne) J.-P. FROSSARD

automatisée. Elles agrègent différentes sources d’information : cotations Euronext, Bourse de Chicago, cotations physiques, prévisions, tendances… Toutes ont en commun d’intégrer un système d’alertes paramétrables avec réception de flashs de marché, dès que le prix d’une céréale atteint un seuil de rentabilité fixé par l’utilisateur. Trois applications affichent plus de 10 000 téléchargements sur Google Play Store : Agritel, Terre-net et Farmi.

« J’ai défini un cadre stratégique pour ne plus subir les marchés »

« J’ai une double activité, dont la gestion d’une exploitation de 265 ha. Après avoir délégué mes ventes pendant quinze ans, j’ai commencé à utiliser Piloter Sa Ferme en 2016. Pour moi, c’est un outil qui va au-delà de la commercialisation. On visualise ses propres données économiques pour suivre en instantané où on en est et où on veut aller. Le logiciel m’a permis de définir un cadre stratégique global.

Sans ça, on subit les marchés. De plus, l’algorithme qui émet les préconisations est factuel, il n’est pas soumis à l’interprétation subjective. Pour ma part, j’ai une gestion sécuritaire. Je reçois des recommandations en conséquence et je m’y conforme. Ça marche : en moyenne, sur cinq années d’utilisation, je suis à 80 % du temps au-dessus du prix moyen de ma coopérative. Je paie un abonnement de 1 000 €/an. »

« Fixer des alertes de prix c’est bien, mais ça ne sert à rien si ce n’est pas mis en corrélation avec des éléments comptables et la stratégie de l’agriculteur. » SÉBASTIEN PONCELET, fondateur de Captain Farmer Farmer, « fixer des alertes de prix c’est bien, mais ça ne sert à rien si ce n’est pas mis en corrélation avec des éléments comptables et la stratégie de l’agriculteur. » Assolement, rendements et coûts de production doivent être renseignés, de même que l’aversion au risque. Selon que l’agriculteur présente un profil de gestion prudent ou audacieux, les préconisations émises ne seront pas les mêmes.

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Frilosité Selon les formules, les tarifs de ces outils numériques avancés

varient de 450 €/an à plus de 1 000 €/an. À 9 €/mois, Terre-net propose également Simmarchés, un simulateur permettant de tester différentes stratégies de commercialisation. Mais alors que souscrire un abonnement payant pour un outil d’aide à la gestion du risque de prix est courant chez les farmers nordaméricains et en croissance dans les pays émergents, la pratique peine toujours à entrer dans les mœurs en France. ■ En réalité augmentée, découvrez le Market Live de Terre-net.fr pour réagir à l’actualité des marchés.

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TENEZ-VOUS PRÊT Cultures

Par NATHALIE TIERS redaction@terre-net.fr

CHOIX VARIÉTAL ET SEMIS

Des outils gratuits, ergonomiques et facilement accessibles L’offre de nouvelles variétés s’enrichit en permanence et de nombreux critères doivent être pris en compte dans certaines espèces pour faire les bons choix.

Avec les outils numériques créés par les instituts techniques et les semenciers, l’exploitation des importantes bases de données de résultats d’essais à l’aide de filtres est simplifiée.

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R

ien qu’en 2020 ont été inscrites au Catalogue officiel français des espèces et variétés végétales 65 nouveautés en céréales à paille, 46 en maïs, une vingtaine de nouveaux colzas d’hiver ainsi qu’une vingtaine de plantes protéagineuses. D’année en année, la gamme de variétés disponibles pour les agriculteurs s’élargit et faire son choix n’est pas toujours facile, surtout avec un nombre élevé de critères à considérer.

C’est le cas, par exemple, en blé tendre où sont pris en compte précocité, productivité, mais aussi critères de qualité (poids spécifique, protéines) ainsi que tolérances et résistances à diverses maladies et à la verse.

Depuis quelques années, instituts techniques et semenciers s’efforcent donc d’exploiter les potentialités offertes par le secteur

Selon un sondage réalisé par Terre-Net du 9 au 16 mars, 82,7 % des 1 165 votants ont déclaré ne pas utiliser d’outils d’agriculture numérique pour leurs semis. Seuls 4 % ont indiqué avoir recours à un outil pour le choix des variétés et 6,7 % à un outil pour la densité de semis. À titre d’exemple, selon Arvalis-Institut du végétal, l’outil Choix des variétés blé tendre a enregistré 27 000 connexions l’année de son lancement en 2019.

Jusqu’au calcul d’indicateurs économiques En accédant à l’outil via la rubrique « OAD – conduite des cultures » du site www.arvalis-infos.fr ou via la réalité augmentée depuis cette page du magazine , la première étape consiste à définir le contexte de la parcelle par son code postal, la date de semis prévue (par tranches de dix jours) et le type de sol.

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numérique pour mettre au point des outils de choix et de comparaison, plus ergonomiques que les longs tableaux aux multiples colonnes de chiffres ou les lourds catalogues de fiches variétés.

Arvalis-Institut du végétal a ainsi lancé en 2019 l’outil interactif Choix des variétés de blé tendre disponible gratuitement sur son site. Il permet, à l’aide de 19 critères, de faire le tri parmi 300 variétés. Les données utilisées pour caractériser ces dernières sont des synthèses réalisées à partir des résultats d’essais durant la phase d’inscription au Catalogue (CTPS/Geves), et/ou des résultats d’essais du réseau de post-inscription (Arvalis-Institut du végétal, distributeurs, sélectionneurs, chambres d’agriculture, Inra). « Nous avons au moins quatre ans de recul sur chaque variété, indique Philippe Du Cheyron, du pôle Variétés, génétique et semences d’Arvalis-Institut du végétal. Parfois davantage pour les meilleures variétés que nous gardons plus longtemps dans le réseau de postinscription. L’intérêt de ce réseau est surtout de repérer d’éventuels contournements de résistance aux maladies. Nous mettons à jour la base de données à l’issue de chaque campagne. »

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Le Magazine / 13

TENEZ-VOUS PRÊT Cultures

SEMENCES DE FRANCE

L’outil SemScope de Semences de France propose de choisir ses variétés de céréales et protéagineux en fonction de différents critères, de comparer des variétés et de consulter les fiches techniques.

Le programme opère une première sélection de variétés ayant pression maladies (ajustable selon sa connaissance des parcelles). un rythme de développement adapté à ces conditions de produc- En ajoutant le prix du blé attendu et le rendement moyen de la tion. La deuxième étape consiste à utiliser différents filtres pour parcelle, il obtient finalement le rendement et l’IFT pour chaque restreindre le choix en fonction de ses exigences : précocité variété, ainsi que le produit brut et la marge (en €/ha). « Nos ingéà épiaison (présélectionnée suite à l’étape 1 mais modifiable), nieurs régionaux testent régulièrement l’outil et les sorties se révèlent classe de qualité, PS, taux de protéines, résistance à la verse et aux cohérentes, relate Philippe Du Cheyron. Sa limite réside dans les maladies (piétin verse, rouille jaune, septoriose, rouille brune, indicateurs technico-économiques, car les facteurs de risque peuvent fusariose de l’épi). « Attention, alerte toutefois Philippe évoluer en fonction des conditions de l’année. » Du Cheyron, il faut utiliser ces filtres avec parcimonie et définir Gagner du temps ses priorités, car la variété cumuÀ partir des cotations lant tous les critères favorables d’Arvalis-Institut du végétal n’existe pas. Le risque avec un (synthèses des résultats inscripchoix trop restreint est de passer tion et post-inscription), la à côté de variétés plus perforsociété Semences de France a mantes, sur le rendement ou la elle aussi mis au point un outil marge notamment. » Ceux qui de choix et de comparaison de le souhaitent peuvent néanvariétés en céréales à paille : le moins ajouter des critères de SemScope, accessible librePHILIPPE DU CHEYRON, Arvalis-Institut du végétal choix, en filtrant par exemple la ment via la rubrique « OAD » de précocité à épi 1 cm (présélectionnée suite à l’étape 1 mais modi- son site Internet, ou directement via la réalité augmentée fiable), la hauteur de tige, la résistance au froid, à l’oïdium, depuis cette page du magazine . « L’ensemble de nos variétés aux mosaïques, etc. et celles de nos concurrents y sont répertoriées, même si nous ne À l’issue des deux premières étapes, l’agriculteur dispose d’une sommes pas aussi exhaustifs qu’Arvalis, explique Sertaç Turan, sélection de variétés avec leurs caractéristiques. Il peut aller plus directeur développement et marketing. Nous nous concentrons sur loin et calculer les indicateurs technico-économiques lors d’une les variétés représentant plus de 80 % du marché. Notre objectif est troisième étape, en renseignant les facteurs de risque (précédents de proposer un outil opérationnel pour accompagner nos clients disculturaux, travail du sol, gestion des résidus), afin d’estimer la tributeurs et leur permettre de gagner du temps. » Ainsi, les

« Il faut utiliser les filtres avec parcimonie et définir ses priorités, car la variété cumulant tous les critères favorables n’existe pas. »

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7j/7 - 24h/24

rendements obtenus dans le réseau de post-inscription d’Arvalis sur neuf zones géographiques ne sont pas repris dans SemScope, qui ne tient pas compte du code postal de la parcelle.

SemScope répertorie actuellement 121 variétés de blé tendre, 33 d’orge six rangs, 30 de triticale ou encore 65 de pois protéagineux. L’utilisateur renseigne les critères l’intéressant, par exemple pour le blé tendre, la précocité à épiaison, l’alternativité, l’année d’inscription, la qualité, les caractéristiques physiologiques ou la résistance aux maladies. Dans la sélection proposée, il peut alors cocher plusieurs variétés pour les comparer.

Du côté de la filière des huiles et protéines végétales, Terres Inovia diffuse depuis 2014 tous les résultats variétaux en colza, tournesol, soja, lin et chanvre sur l’outil myVar, accessible en ligne (accès direct via la réalité augmentée depuis cette page ).

Celui-ci est enrichi depuis 2019 des références sur les variétés de pois, féverole et lupin. Destiné aux agriculteurs et techniciens, myVar propose quatre entrées : la consultation des fiches variétés, le choix variétal par département à l’aide d’un système de filtres par critère (précocité, sensibilité maladies, richesse en huile ou en protéines, etc.), la comparaison de variétés et enfin, les résultats annuels et recommandations régionalisées.

SURVEILLEZ VOS PARCELLES !

BIEN PLUS QU‘UNE STATION MÉTÉO,

Visualiser les conditions de semis à six jours Pour la culture du maïs et du tournesol, le semencier LG a mis au point au cours des dernières années toute une gamme d’outils numériques accessibles ici en réalité augmentée . Pour pouvoir les utiliser, l’agriculteur doit au préalable créer son compte gratuitement sur le site Internet. « Il peut ainsi enregistrer ses parcelles afin de les associer à l’une de nos 550 stations météo virtuelles cumulant douze ans de données », explique Marine Jouanin, responsable data management.

Avec le premier outil, dénommé « LG Vision précocité », l’agriculteur renseigne ses dates de semis et de récolte souhaitées. Le calcul de la somme de températures disponible selon la situation géographique sélectionne les variétés LG dans le bon créneau de précocité. À partir de mars, un deuxième outil (LG Vision semis) L’OAD Choix des variétés blé tendre d’Arvalis-Institut du végétal permet à l’agriculteur de sélectionner ses exigences en termes de qualité et de résistance aux maladies.

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12 informations en temps réel et alertes personnalisables Prévision météo à 14 jours géolocalisée à la parcelle OAD pression maladies à 5 jours / 40 cultures / 100 maladies OAD pulvérisation à 48h / 1280 PPP / Traiter au bon moment

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Informations sur : iqblueclara.lemken.com

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Le Magazine / 15

TENEZ-VOUS PRÊT Cultures

LG

Après création d’un compte en ligne, LG met à disposition une gamme d’OAD pour choisir le groupe de précocité adapté, programmer la date de semis et surtout, celle de récolte optimale du maïs fourrager.

DEKALB

Avec son calculateur en ligne, le semencier Dekalb formule des recommandations de densité de semis pour ses variétés de maïs grain et fourrage.

« Dans nos échanges avec les agriculteurs et les distributeurs, apporter le mode d’emploi de nos produits est important. » JEAN-MARIE LÉZÉ, Dekalb 16 /

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permet de visualiser les conditions de semis à six jours pour aider l’agriculteur à programmer l’implantation de la culture. Toujours sur la base des données météo et en prenant en compte cette fois le type de sol, l’outil informe sur la température optimale de celui-ci, son niveau de ressuyage et le risque de gel. Enfin, dans le cas du maïs fourrage, la variété LG étant choisie et le semis réalisé, l’agriculteur saisit ces deux informations dans un troisième outil (LG Vision récolte) actualisant quotidiennement les dates prévues des stades-clés de la culture à l’aide des données météo. « La plupart de nos clients sont des éleveurs et c’est une priorité pour eux de connaître la date de récolte optimale du maïs fourrager pour la qualité de l’alimentation de leur bétail, souligne Marine Jouanin.

C’est pourquoi l’outil LG Vision récolte est le plus utilisé. Au cours de la culture, l’agriculteur a la possibilité d’ajuster si besoin la date du stade floraison femelle, et d’ajouter une mesure de matière sèche avant récolte s’il réalise un échantillonnage, afin que l’outil recalcule au plus juste la date de récolte optimale. » Pour le maïs grain, LG propose aussi l’outil LG Vision densité pour déterminer la densité de semis idéale en fonction de la variété, de la localisation géographique et du potentiel de la parcelle.

Une densité de semis adaptée à la variété La densité de semis est aussi le cheval de bataille du semencier Dekalb qui propose sur son site un calculateur pour le maïs grain et fourrager, accessible en réalité augmenté depuis cette page . Cet outil libre d’accès indique, pour chaque variété de la marque, une densité de semis recommandée en grains par hectare, en précisant la fiabilité de la préconisation (standard, très fiable, extra-fiable). « Dans nos échanges avec les agriculteurs et les distributeurs, apporter le mode d’emploi de nos produits est

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Consacré aux espèces oléagineuses et protéagineuses, l’outil myVar de Terres Inovia est accessible sur ordinateur et sur appareils mobiles, comme la plupart des OAD disponibles.

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important, justifie Jean-Marie Lézé, responsable marketing. Nous avons constaté que la réponse à la densité est liée davantage à l’hybride qu’à son créneau de précocité : deux variétés de notre génétique proches en précocité peuvent avoir des comportements différents.

C’est pourquoi nous testons chaque variété dans notre réseau européen avec des densités comprises entre 60 000 et 130 000 grains/ha. Chaque nouveauté reste trois ans en essais pour affiner nos préconisations, d’où les trois niveaux de fiabilité. » Pour le maïs grain, le calculateur demande à l’agriculteur de renseigner la variété, la région, la profondeur de sol, le type de sol et le potentiel de la parcelle (q/ha). En maïs fourrager, l’éleveur indique la variété, le potentiel (tMS/ha) et le pourcentage de maïs dans la ration.

Le calcul de la densité de semis optimale est proposé aussi par Arvalis pour le blé tendre, avec un outil très simple disponible sur son site. La première étape détermine le nombre de plantes optimal par mètre carré à partir du département, du type de sol et de la date de semis. La deuxième étape calcule le taux de pertes lié à la pierrosité, la profondeur de semis, l’état de surface du lit de semences et le risque éventuel d’eau stagnante.

La troisième étape est le choix du poids de 1 000 grains de la variété, pour finalement aboutir à la masse de semences nécessaire à l’hectare. ■

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MARS-AVRIL 2021 / Le Magazine / 17 Pour toute information, contactez Olivier au 03 44 06 84 81 ou par mail contact-abos@terre-net-media.fr

Par BARBARA ATES VILLAUDY redaction@terre-net.fr

TENEZ-VOUS PRÊT Conseils

IMPLANTATION DU MAÏS

Les étapes-clés pour réussir vos semis

Vous n’avez pas encore semé vos maïs ce printemps ?

En quelques points, Terre-net Le Magazine vous rappelle les conseils à suivre pour réussir cette phase cruciale.

En effet, ne dit-on pas que 50 % du rendement de la parcelle est fixé lorsque le semoir est sorti du champ ?

1 Choisissez le type de préparation

Labourer à une profondeur de 15 à 30 cm, travailler superficiellement sur 5 à 10 cm, semer en direct ou pratiquer le strip-till… il n'est pas de technique de préparation incompatible avec une bonne implantation du maïs. À noter toutefois que le non-labour affecte la température du sol, sa teneur en eau et la structure. En effet, les résidus recouvrant le sol limitent l’évaporation et constituent un écran à l’ensoleillement. Dans ce cas, le ressuyage est plus long, tout comme le réchauffement.

2 Préparez vos parcelles avec soin

Du travail du sol dépendent la germination et l’enracinement de la plante. Le lit de semence idéal présente quelques mottes en surface pour limiter la battance, une terre fine et rappuyée sur les premiers centimètres pour favoriser le contact et les échanges avec la graine et les futures racines. La terre ne doit pas être trop tassée. Elle doit être ameublie en profondeur et homogène en surface, sans trous d’air.

3 Choisissez la bonne date d’intervention

Si le semis est réalisé trop tôt, la germination risque d’être retardée, ce qui augmente les risques de perte à la levée et l’exposition aux ravageurs. Mais s’il est réalisé trop tardivement, la période de végétation est raccourcie, la plante plus chétive et le risque de mauvaises conditions de récolte plus grand. Suivez les préconisations régionales d’Arvalis-Institut du végétal pour les semis de maïs. Enfin, si la météo joue contre vous, il faut réagir en optant pour une variété plus précoce.

4 Préférez un sol réchauffé

La croissance du système racinaire est conditionnée par la teneur en eau et la température du sol. C’est durant le premier mois de croissance que le maïs développe ses racines et ses feuilles ; de cette période dépend toute l’évolution de la plante, et par conséquent le rendement. Le maïs a besoin d’un sol humide, d’une température supérieure à 10 °C, faute de quoi la graine aura des difficultés à germer.

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pour une variété adaptée 5 Optez à votre contexte

Choisissez une variété de semence aux performances optimales compte tenu à la fois des moyennes climatiques de votre région, du niveau de risque de stress abiotique et de la nature de votre terrain.

Sélectionnez votre variété de maïs en prenant en compte la précocité, le rendement escompté, la rusticité face à la verse et au stress hydrique, la résistance aux maladies comme la fusariose, la dessiccation vis-à-vis des frais de séchage ou encore la robustesse de germination en sols froids.

Consultez les résultats d’essais d’Arvalis-Institut du végétal.

6 Réglez votre semoir pour un travail de qualité

Du réglage du semoir monograine dépendent notamment la profondeur, la régularité et la densité de semis. Les graines de maïs doivent être déposées sans doublon, avec un espacement régulier.

La profondeur du semis varie selon la structure de la terre et le type de préparation du sol. À une profondeur de 4 ou 5 cm, la graine est assez bien protégée contre l’attaque des corbeaux, tout en disposant d’un environnement optimal pour la germination. En conditions sèches, elle pourra être placée un peu plus bas, à 7-8 cm.

7 Déterminez la densité adéquate

La densité doit tenir compte de l’indice de précocité du maïs, de l’irrigation potentielle et de la date de semis.

Plus ce dernier a lieu précocement, plus il faut majorer la densité. À l’inverse, en cas de semis tardif (après le 20 mai), réduisez la densité d’environ 10 000 pieds/ha.

L’écartement interrang est souvent réglé entre 75 et 80 cm, pour une distance entre graines d’environ 13 cm. Avec un écartement inférieur (50 à 60 cm), mieux vaut augmenter l’espace entre graines à 18 cm pour éviter la concurrence.

la vitesse d’avancement 8 Adaptez à votre semoir

La vitesse conditionne la densité de semis. Une vitesse d’avancement modérée de 5 km/h assure une distance entre graines et une profondeur de semis homogènes, garantes d’une levée régulière et de la densité recherchée. Il existe des semoirs de précision conçus pour travailler à 15 km/h, mais cette allure peut être compromise par la présence de cailloux ou de terre argileuse.

9 Protégez la semence

Tant que la plante n’a pas atteint le stade cinq feuilles, elle s’avère particulièrement vulnérable. Au-delà de la génétique, une option est de choisir une graine enrobée d’un traitement contre la fonte des semis et/ou contre les ravageurs aériens et souterrains au stade jeune, ou encore d’appliquer un microgranulé insecticide dans la raie de semis. Contre les adventices, la technique du faux semis reste une solution efficace, mais insuffisante, à compléter par exemple avec le binage.

10 Fertilisez au semis

En réalité augmentée, téléchargez le livre blanc deTerre-net consacré au semis de maïs.

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ADOBE STOCK

L’engrais localisé au semis (engrais starter), composé essentiellement d’azote ammoniacal et de phosphore, améliore la vigueur de la plante et la disponibilité du phosphore. Il permet d’atteindre plus rapidement le stade sevrage et ainsi de sortir plus vite de la zone de sensibilité au parasitisme. Selon Arvalis-Institut du végétal, utiliser un engrais starter favorise la précocité et fait gagner 2 q/ha en maïs grain.

DOSSIER

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CHOIX AGRONOMIQUES

AVOIR CONFIANCE DANS LES PRÉDICTIONS NUMÉRIQUES

ADOBE STOCK/CRÉATION L. TIFFAY

Même si la majorité d’entre vous n’a pas encore eu recours aux services numériques, l’offre se déploie au nom de l’agroécologie. Ce sont bien la praticité, l’optimisation économique des itinéraires techniques ainsi que l’interopérabilité entre les logiciels qui ressortent en tête de liste de vos attentes, selon les concepteurs, les distributeurs agricoles et les conseillers.

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DOSSIER

OAD

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Par LOUISE BENOÎT redaction@terre-net.fr

’étude Agrinautes 2020, réalisée à l’automne par Hyltel-Datagri pour Terre-net Média et La France Agricole auprès de 980 agriculteurs français, indique que l’emploi du numérique est loin d’être systématique.

56 % des répondants n’y font pas appel.

Pour l’instant, 20,6 % utilisent Arvalis Itinéraire technique, 15,2 % Farmstar et 12,1 % Yara Fertilisation. Concernant leurs besoins, 43,9 % des répondants aimeraient bénéficier d’un outil de conseil pour la météo. Cette exigence s’explique par une demande des agriculteurs centrée sur plus de précision à la parcelle, avec une anticipation à plus longue échéance.

Pourtant, l’offre en services numériques monte en puissance avec des fonctionnalités complémentaires.

Tristan Guilbot, responsable numérique Bayer, en isole trois : « Accompagner l’agriculteur, donner une recommandation en temps réel et enfin, vérifier que les conseils qui font évoluer les pratiques agronomiques sont appropriés. » En ligne de mire : la baisse des IFT pour les produits phytosanitaires avec des gains nets de rendement et la quête de points de protéines en plus pour les engrais azotés. « Plus on se rapproche du cœur de la parcelle, plus le service numérique est pertinent et l’investissement sera justifié », témoigne Florent Babin, chef produit marketing à la Scael (Société coopérative agricole d’Eure-et-Loir). Pour lui, le numérique doit être considéré comme un investissement en R&D. Le durcissement de la réglementation participe à l’essor du numérique. Les concepteurs d’outils d’aide à la décision (OAD) en fertilisation ont déjà aligné le

D’une moisson à l’autre, les données recueillies par les services numériques servent de références pour ajuster les pratiques et améliorer la performance des itinéraires culturaux.

Le côté « tableau de bord » d’un OAD, consultable pendant les tours de plaine, répond au besoin de plus de praticité.

Ici, Farmi, de Soufflet Agriculture, qui intègre notamment Avizio, l’outil de prédiction des maladies de Syngenta.

calcul des doses d’azote sur la méthode préconisée par la directive nitrates. « C’est toujours la principale motivation de ceux qui ont recours à ces outils afin d’être en conformité avec le plan prévisionnel de fumure, précise Pauline Hallier, responsable du service Agronomie conseil et innovation chez Soufflet Agriculture.

Néanmoins, des obligations non réglementaires émergent, comme celles de les employer dans le cadre des cahiers de charges des filières de qualité. Cette contractualisation incite à considérer les OAD sous un angle plus agronomique et organisationnel puisqu’ils compilent les éléments de preuve sur l’optimisation des pratiques. »

FARMI - SOUFFLET

Accompagnement et praticité Comment, alors, expliquer un taux d’utilisation en dessous de la barre des 50 % face à une offre plurielle ? Florent Babin nuance le constat. Il relie ces tendances au rythme de la production agricole ainsi qu’au contexte économique tendu de la ferme France. « Nous avons l’impression que cela n’avance pas vite et pourtant… observe-t-il. Si l’offre en services numériques explose, en face, les agriculteurs ont besoin de se les approprier. En 10 moissons, ils n’auront eu le temps de tester que 10 solutions au maximum ! » Pour lui, la clé du déploiement repose sur un accompagnement et une dynamique de groupe. « Sinon, c’est compliqué de changer la perception des choses, poursuit-il. Derrière, il doit y avoir une vraie équipe. Nous proposons un accès à des plateformes de services, telles Farmstar d’Arvalis-Institut du végétal, Be Api d’InVivo ou encore Xarvio Field Manager 22 /

Le Magazine / MARS-AVRIL 2021

L'AVIS DE L'AGRICULTEUR

Julien Baduraux, agriculteur à Villers-le-Rond (Meurthe-etMoselle) sur 120 ha

CLIMATE FIELDVIEW - BAYER

J. BAUDURAUX

« Faire parler le sol pour affiner la prise de décision »

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« Depuis cinq ans, je fais partie du réseau Dephy Fermes 30 000.

En lien avec ma coopérative EMC2, je viens de rejoindre le pôle expérimental de la ferme 112 dédié au secteur du numérique et géré par l’association Terrasolis. Être en prise directe avec les innovations est toujours enrichissant, néanmoins mon rôle est de rappeler qu’au-delà de la performance des outils, l’agriculteur doit obtenir un retour sur investissement significatif.

Pour ma part, l’enveloppe réservée à un OAD doit se situer entre 15 et 20 €/ha et par an. Installé depuis 2004 sur 120 ha, j’ai déjà utilisé de nombreux services fondés sur la télédétection de la biomasse par satellite ou par drone pour piloter la fertilisation, ou sur la climatologie pour suivre la pression maladie. J’ai même expérimenté des pièges connectés pour être alerté sur les dépassements de seuil des insectes du colza.

Je trouve que les outils faisant parler le sol sont ceux qui conviennent le mieux à mon exploitation.

Avec mon conseiller de coopérative, j’ai donc

choisi cette campagne le module Défisol d’InVivo qui gère à la fois la fertilisation azotée et la fumure de fond. Le diagnostic préalable de mes parcelles fondé sur l’analyse physico-chimique de mes sols a complètement changé ma perception. Je pensais avoir une ferme homogène et que l’ajustement des doses devait se raisonner globalement, en fonction du potentiel de production recherché.

J’ai dû revoir ma copie ! À titre d’exemple, un premier profil pédologique a révélé une réserve utile de 260 mm. Dans un deuxième profil, effectué 150 m plus loin, elle est cinq fois moins importante ! Cela veut dire que sur cette zone, je vais moins produire avec en plus un risque de lessivage accru, sur un sol plus filtrant. La règle “le bon produit, à la bonne dose, au bon endroit” est plus que jamais d’actualité ! En conséquence, j’ai programmé un apport d’engrais de fond P et K en accentuant la dose de potasse sur les zones les moins fertiles. Quant à l’azote, je vais aussi le raisonner en fonction des besoins de la plante, là encore en modulant les doses intraparcellaires. »

Faible empreinte carbone

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Le Magazine / 23

DOSSIER

de BASF. Plus de 25 % de nos 1 800 adhérents en bénéficient. Notre objectif est de couvrir tous les postes d’intrants, semences, engrais et phytosanitaires en une seule solution, c’est plus cohérent pour les agriculteurs. » Le côté « tableau de bord » d’un OAD, consultable pendant les tours de plaine, répond au besoin de plus de praticité. Dans cet esprit, Soufflet Agriculture a créé son application Farmi en 2018. Son service agronomique a sélectionné l’OAD de prédiction Avizio de Syngenta pour suivre la pression maladies sur blé.

Il l’a ensuite adapté pour une utilisation sur smartphone. Le module Crop Observer, gratuit, compile également les observations d’une carte collaborative informant sur le niveau de pression et la présence de maladies et ravageurs dans les cultures. La communauté d’observateurs est constituée des équipes du distributeur et de deux observatoires de référence, celui de De Sangosse pour les limaces et celui de Gowan pour les grosses altises du colza. Farmi enregistre ainsi 10 000 visiteurs actifs par mois.

« Les agriculteurs ont besoin de temps et d’accompagnement pour s’approprier les services numériques. » FLORENT BABIN, chef produit marketing à la Scael, coopérative d’Eure-et-Loir

Face à une offre pléthorique en OAD, la praticité devient bien la carte maîtresse. L’application gratuite Zea Scan (anagramme d’Ascenza) a été conçue dans cet objectif. Laurent Magnant, son chef de projet, est impatient de mesurer l’accueil qu’elle va recevoir pendant la période de désherbage du maïs, pratique pour laquelle elle est destinée. « L’accès à l’information sur les mauvaises herbes et les conseils de désherbage liés à l’application de nos herbicides ou à la réglementation doivent s’obtenir en deux clics, raconte-t-il. Enfin, pour rester sur le smartphone, elle ne doit pas être trop lourde. » Avec les logiciels payants, souvent par abonnement

ZA ASCEN

L’application Zea Scan identifie les adventices du maïs et donne un accès rapide à l’information sur 30 d’entre elles et sur les bonnes pratiques de traitement.

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XARVIO - BASF

OAD

La modulation de dose au sein de la parcelle est l’une des voies privilégiées pour diminuer les quantités de produits.

XARVIO HEALTHY FIELDS, MODÈLE DISRUPTIF DE PROTECTION DES CÉRÉALES Healthy Fields, solution disruptive portée par Xarvio Digital Farming, filiale de BASF, commercialise un résultat sanitaire garanti sur la parcelle de céréale, au lieu de vendre les produits pour la protéger. Elle gère le risque. Sa vocation est de piloter précisément le positionnement et l’application des fongicides pour optimiser les intrants à partir de l’OAD Xarvio Field Manager. « Cette solution marque l’émergence d’une vraie économie du service en protection des cultures, complète Yohann Béréziat, responsable du développement Xarvio Healthy Fields. Pour l’agriculteur qui confie la protection de ses céréales, c’est du temps et de la sérénité de gagnés avec un résultat garanti indépendamment des conditions climatiques et de la pression maladies. » L’IFT est un indicateur-clé de la performance environnementale et économique de ce modèle. En 2020, il a été expérimenté par trois distributeurs de zones céréalières sur un total de 400 ha. Les résultats sont très encourageants : les IFT ont été réduits de 30 % en moyenne, par rapport aux pratiques habituelles des exploitations. L’outil Xarvio Field Manager propose en complément, depuis cette année, la modulation de semis et de fertilisation.

Accédez en réalité augmentée depuis cette page à davantage de détails sur la nouvelle approche Healthy Fields de protection des cultures.

10 à 20 %

C’est le pourcentage d’applications fongicides sur blé économisées en moyenne grâce aux outils d’aide à la décision selon la fiche 46 du Contrat de solutions. Sans traitement positionné correctement (selon le risque et la météo prévisionnelle), une perte de rendement de 20 % en moyenne peut être observée sur blé avec pression maladie à dominante septoriose. À consulter en réalité augmentée depuis cette page : la fiche 46 du Contrat de solutions, relative aux OAD pour optimiser les traitements contre les maladies du blé.

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DOSSIER

OAD SOUFFLET AGRICULTURE

L'AVIS DE LA SPÉCIALISTE

Pauline Hallier, responsable agronomique Soufflet Agriculture

YARA - ATFARM

« Les services numériques sont plus rentables dans les parcelles à fort potentiel »

annuel, le retour sur investissement doit être au rendez-vous. Florent Babin note pour Be Api, plateforme de pilotage intraparcellaire de la fertilisation, un gain annuel de 30 à 60 €/ha. L’outil héberge d’autres solutions, dont Xarvio Field Manager qui s’appuie sur le modèle Septo-LIS d’Arvalis-Institut du végétal. Au printemps 2020, l’OAD a recommandé de supprimer le T1 pour la majorité des utilisateurs. Le T2, pilier de la protection fongicide, a été piloté en fonction des dates de semis et des variétés. « Avec les conditions météo du printemps 2020, précise Florent Babin, l’application du T2 pouvait varier de dix jours selon les parcelles. » Pour lui, la marge de progrès immédiate pour les OAD se retrouve plutôt dans la

Avec Atfarm, la modulation des apports d’azote se raisonne à partir d’une carte d’évaluation de la densité de biomasse exploitable en temps réel.

VRAI ou FAUX ➜ Les OAD sont des outils de prises de risques FAUX Ils apportent avant tout une information, en agrégeant ou comparant des données liées à la typologie des parcelles, à la météo, aux variétés, aux cartes de rendement… Ils reposent généralement sur des modèles mathématiques, descriptifs ou prédictifs. Pour avertir l’utilisateur, ils génèrent des indicateurs de risque. Chacun décide ensuite en croisant les informations.

La décision finale revient à l’agriculteur. Pas d’OAD pertinent sans observation et interprétation agronomique ! ➜ Un modèle donne une information réaliste VRAI Même s’il donne plutôt une vision simplifiée de la parcelle au moment où les calculs sont établis. Le développement des capteurs au champ et la télémétrie réduisent considérablement les incertitudes en transmettant des données calées sur l’observation. Les OAD de prédiction, qui utilisent un modèle,

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Le Magazine / MARS-AVRIL 2021

« Farmi, le service numérique de Soufflet Agriculture, avec son module Avizio de Syngenta, a préconisé la suppression du T1 en 2020.

Nous avons relevé un gain de 5,7 q, soit 85 €/ha, par rapport à une parcelle de référence qui a reçu trois traitements et livré 90 q/ha. Ce calcul intègre les économies liées aux fongicides et au passage du pulvérisateur, et le prix du blé à 150 €/t. Dans les parcelles qui font 70 q/ha, le gain est moins important, soit 28,50 €/ha pour 1,8 q/ha. Les outils de prédiction sont pertinents dans toutes les situations, ne serait-ce que pour l’économie du T1, mais plus rentables dans les secteurs à haut potentiel de production. »

prise de décision sur le terrain. « Il faut avoir confiance dans les prédictions ! Et se fier aussi à son expertise, car les OAD sont avant tout des outils qui complètent le bon sens paysan », conclut-il.

Modulation intraparcellaire : LE sujet Le tour de plaine reste l’un des fondamentaux dans la prise de décision. L’OAD Spotifarm optimise l’observation en réalisant des cartographies satellites des parcelles. En fonction des données obtenues par l’indice de végétation, il permet la modulation intraparcellaire des doses d’intrants. « C’est une amélioration des OAD pour l’agriculteur, c’est également un levier pour gagner en compétitivité »,

réalisent leur analyse à partir des informations acquises, comme celles sur les cycles des bioagresseurs, sur la nature des sols ou l’historique sanitaire de la parcelle, mais ils intègrent aussi des données prévisionnelles comme la météo. ➜ Les OAD diminuent significativement les volumes d’intrants VRAI Si cela concerne les herbicides. C’est sur ce poste que réside la plus grande marge de manœuvre avec les phytosanitaires. Les outils de reconnaissance des adventices en sont à leurs débuts et supposent des caméras embarquées sur les pulvérisateurs. Pour les fongicides, les modèles ont déjà montré leur efficacité pour abaisser les IFT. En fertilisation, c’est moins évident. La modulation de dose intraparcellaire répartit mieux l’engrais sans pour autant diminuer le nombre d’unités à l’échelle de la parcelle. Dans tous les cas, la répartition des intrants en fonction du potentiel de production de la parcelle est optimisée.

explique Alexandre Diaz, directeur marketing et communication Spotifarm.

Le responsable Outils&services chez Yara France, Florent Richardeau, estime que ce sont les réglages, adaptés à l’organisation des agriculteurs, qui les confortent dans la valeur ajoutée perçue grâce aux services numériques. Le fabricant d’engrais connecte depuis deux ans ses outils (dont la pince N-Tester BT ou la technologie N-sensor) à la plateforme Atfarm, laquelle édite aussi des conseils et des cartes de modulations de dose. (Accédez en réalité augmentée depuis cette page à la boîte à outils numérique d’Atfarm pour gérer la fertilisation. ) « Un tel service numérique, facile d’utilisation, amène une information que l’agriculteur précise, rappelle-t-il. Et plus l’outil proposera une gestion au plus près de la parcelle, plus il sera pertinent. La rapidité d’exécution entre aussi en ligne de compte. « Si l’agriculteur entrevoit une fenêtre météo dans les trois jours pour réaliser son apport azoté, les outils digitaux doivent lui permettre de calculer les doses immédiatement, poursuit Florent Richardeau. Pour mettre ensuite en œuvre la modulation parcellaire, il doit récupérer une image des parcelles exploitable en temps réel, et non une cartographie éditée à intervalles réguliers.

Les fichiers doivent être facilement exportables vers le terminal pour ne pas ralentir son organisation, du bureau

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Grâce aux cartes de rendement FieldView, identifier et mesurer les zones de potentiel de rendement sur une parcelle et y adapter les pratiques agronomiques s’avère très simple.

« Les services numériques apportent des références pour ajuster les pratiques au fil des campagnes. » TRISTAN GUILBOT, responsable numérique Bayer Climate FieldView

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MARS-AVRIL 2021 /

Le Magazine / 27

DOSSIER

Le capteur frontal Crop Sensor attelé à l’avant du tracteur Claas dialogue avec tous les systèmes numériques pour effectuer de la modulation intraparcellaire.

OAD

CLAAS

la fusariose, si on diminue le T3, l’effet de cette stratégie pourra ensuite être évalué. »

« La valeur de la donnée agricole réside dans le traitement de l’information par l’outil numérique. » YOHANN BÉRÉZIAT, responsable du développement Xarvio Healthy Fields

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Le Magazine / MARS-AVRIL 2021

L'AVIS DE L'AGRICULTEUR

Florian Boyard, agriculteur, membre d’un GDA et gérant d’ETA (600 ha travaillés) près de Nogent-sur-Seine (Aube) F. BOYARD

au champ. » Avec Atfarm, les agriculteurs restent acteurs du pilotage de la fertilisation. « D’autres plateformes, comme Wanaka, se voient déléguer le calcul des doses et la réalisation des cartes de modulation [NDLR : Accédez en réalité augmentée depuis cette page à l’outil en ligne. ] », ajoute Pauline Hallier de chez Soufflet Agriculture, qui référence ces deux services.

Les progrès se retrouvent aussi du côté des agroéquipements, car l’OAD fait partie d’un écosystème numérique qui relève du principe de l’économie circulaire vertueuse. D’une moisson à l’autre, des données sont générées pour être triturées afin d’améliorer la qualité de la récolte et la performance des itinéraires culturaux. Les cartographies de rendements servent de point de contrôle. Tristan Guilbot, de chez Bayer, estime qu’elles apportent un élément de preuve essentiel dans le cadre d’une démarche de progrès. « Les agriculteurs enregistrent beaucoup d’informations techniques et agronomiques, témoigne-t-il. Toutefois, ils ne prennent pas le temps de comparer au fil des campagnes l’impact de leurs pratiques ainsi que les performances des parcelles. Avec la plateforme de gestion agronomique Climate FieldView, nous créons lors de la récolte des cartes de rendement très fines en évaluant le poids du grain toutes les secondes via un capteur placé sur la moissonneuse. Ces références sont reprises à chaque campagne pour ajuster les pratiques, que ce soit le choix variétal, la densité de semis, la fertilisation ou la protection. Par exemple, avec une variété résistante à

La donnée agricole au cœur du moteur Les constructeurs ont saisi l’enjeu autour de l’interopérabilité des données. Claas, par exemple, observe un intérêt grandissant pour les plateformes numériques et a noué des partenariats voici plusieurs années, notamment avec 365Farmnet. Il dispose d’une solution de capteurs embarqués, le Crop Sensor, qui dialogue avec tous les systèmes grâce à son protocole d’échanges normalisés Isobus. Édouard Lavoisier, responsable commercial nouvelles technologies chez ce constructeur, a en charge depuis trois ans le quart nord-ouest de la France. « Nous avons des clients qui nous demandent de stocker les informations recueillies par les machines pour avoir le juste recul sur un cycle de cinq ans afin de dresser la référence la plus précise sur leur parcelle », expliquet-il. Pour lui aussi, le numérique n’a pas de sens sans l’interprétation agronomique ni les comparatifs. Se pose en filigrane la question du consentement autour de la donnée agricole. Pour Yohann Béréziat, responsable du développement Xarvio Healthy Fields, tout est question d’équilibre : « L’accès à la donnée favorise l’innovation. La donnée parcellaire a peu de valeur seule.

Agrégée et combinée à d’autres éléments, elle en crée.

L’agriculteur doit bénéficier de cette valeur en retour. » ■

« La modulation intraparcellaire, la clé pour mieux positionner mes intrants » « En comptabilisant la surface de mon exploitation, celle de mon père et celles de mes clients, je gère cette année avec mon ETA plus de 600 ha.

Je viens en effet de doubler la superficie avec un contrat de gestion d’une ferme de 360 ha. Mon objectif est de mettre à profit l’expertise que j’ai acquise depuis 5 ans pour piloter la fertilisation. Je m'appuie sur la modulation intraparcellaire que je pratique depuis un an à l’aide du capteur frontal Crop Sensor attelé à l’avant de mon tracteur Claas. Premier élément de recul sur la modulation de dose, laquelle est calculée en temps réel par l’outil selon le volume de biomasse : je positionne mieux mon engrais à partir des 3e et 4e apports d’azote. Je peux homogénéiser le taux de protéines à la parcelle en fonction d’un objectif de commercialisation des lots de blés et obtenir un gain de rendement dans les zones de mauvaise terre. Je n’ai pas baissé le volume total d’engrais. On ne peut pas faire l’économie d’une analyse de sol pour évaluer les besoins en fumure de fond et oligoéléments. Sur mes propres terres, j’envisage de moduler aussi les apports de potassium. En complément, les cartes de rendement que j’édite depuis 5 ans me servent de référence pour analyser mes pratiques. Quant aux OAD dédiés à la protection des cultures que je n’utilisais pas jusqu’à présent, je compte m’en servir pour raisonner la protection à la parcelle et non de façon globale. Je n’ai pas encore arrêté mon choix en blé. Pour le mildiou de la pomme de terre, je vais m’abonner à Mileos d’Arvalis. Je souhaite aussi moduler les doses de fongicide en fonction de la biomasse. »

PARTAGE D'EXPÉRIENCE Essai

Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr

KUBOTA M6-132

Traction sauce nipponne

TERRE-NET MÉDIA

La nouvelle série de tracteurs Kubota, baptisée M6002, dispose d’attributs avantageux. Ces appareils de 123 à 143 ch de puissance conjuguent capacité de relevage, confort en cabine, technologie Isobus et manœuvrabilité, grâce à un rayon de braquage de 4,5 m. L’agriculteur peut en outre demander le montage d’un chargeur frontal en usine.

L

a série de tracteurs polyvalents Kubota M6002, révélée courant 2020, vient compléter l’offre du constructeur japonais. Trois modèles composent cette gamme dont la puissance maximale oscille entre 143 et 163 ch ECE R120. Chacun d’entre eux est capable de délivrer une surpuissance de 20 ch lors d’applications de transport. Sous le capot, les engins embarquent le quatrecylindres maison de 6,1 L de cylindrée conforme aux exigences de la norme d’émissions Stage V. Il y répond grâce à la technologie SCR, associée à un catalyseur d’oxydation diesel et à un filtre à particules. La marque intègre sa nouvelle transmission à huit rapports Powershift et trois gammes (ou quatre avec les vitesses rampantes optionnelles). L’opérateur atteint l’allure de 40 km/h à seulement 1 650 tr/min.

En standard, le tracteur profite des quatre régimes de prise de force conventionnels. La capacité de relevage atteint 7 t à l'arrière et 3,26 t à l'avant.

115 L/min en load sensing La pompe hydraulique load sensing montée de série fournit 115 L/min. Le constructeur japonais

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Le Magazine / MARS-AVRIL 2021

LE TRACTEUR KUBOTA M6-132 EN BREF (DONNÉES CONSTRUCTEUR) Motorisation : Kubota V6108 Stage V 6,1 L à 4 soupapes Puissance moteur : 133 ch de puissance maximale ECE R120 Surpuissance : + 20 ch au transport Capacité du réservoir de GNR : 230 L Transmission : Powershift à 8 rapports et 3 gammes sous charge Hydraulique : pompe load sensing de 115 L/min Terminal : K-Monitor Isobus certifié AEF avec écran de 7 pouces

installe d’office trois distributeurs mécaniques.

Il propose également le montage d’usine d’un chargeur frontal.

Sur le plan du confort, les modèles de la série M6002 accèdent à la suspension du pont avant, de la cabine et du siège. L’habitacle à quatre montants offre une bonne visibilité et est équipé d’un toit vitré deux fois plus grand que celui de l’ancienne gamme MGX. L’opérateur profite d’un levier multifonction avec inverseur pour piloter la transmission, contrôler le relevage hydraulique ou encore rappeler les régimes moteur programmés.

Grâce à la fonction de stop&go « X-press restart » une sollicitation de la pédale de freins désactive la transmission. En outre, l’utilisateur peut enclencher le mode Bi-Speed réduisant le rayon de braquage à 4,5 m.

Enfin, l’opérateur bénéficie d’un terminal K-Monitor Isobus certifié AEF, avec écran tactile couleur de 7 pouces. Il permet, par exemple, de régler la vitesse de démarrage, la sensibilité d’engagement de la prise de force ou encore sa mise en route automatique.

1. Avec le joystick multifonction de l'accoudoir, le chauffeur contrôle la transmission, le sens d’avancement, le relevage, le régime moteur et le blocage du différentiel.

Le point fort de la série M6 est sa manœuvrabilité, qui l’autorise à se faufiler partout dans le bâtiment.

2. En cabine, le second joystick installé d’usine sert au pilotage du chargeur frontal, réactif grâce à la pompe hydraulique load sensing débitant 115 L/min.

3. Ce modèle bénéficie du freinage hydraulique et pneumatique en double ligne. La jauge à droite du tableau de bord indique la pression du circuit pneumatique.

4. Pour faciliter l’attelage, le constructeur a installé des commandes de relevage et de prise de force sur les ailes du tracteur.

5. Jean-Bernard Mallet apprécie la visibilité à 360°, ainsi que la position haute du conducteur qui améliore la vue sur l’attelage.

2

3 PHOTOS TERRE-NET MEDIA

1

6. Le rayon de braquage est réduit avec un entraînement des roues avant par engrenages coniques, grâce auxquels ce tracteur Kubota s’affranchit de cardans de transmission.

4

L'AVIS DE L'AGRICULTEUR

« Moins de fatigue lors de l’épandage ou du chargement de paille » Jean-Bernard et Jean-Philippe Mallet viennent de tester, durant une semaine, le dernier-né de la gamme de tracteurs Kubota, le M6-132. Le constat des deux frères, agriculteurs membres du Gaec familial à Coulogne (Pas-de-Calais), est sans appel. « Nous sommes agréablement surpris par le confort, la facilité de prise en main et surtout, la maniabilité de l’engin, résumentils à l'unisson. Le rayon de braquage est impressionnant. Le dispositif Bi-Speed le réduit davantage encore, mais mon frère et moi avons eu peur de détériorer les pneus en ripant sur le béton. » La météo n’a pas permis de tester le tracteur en conditions de travail du sol. Mais au transport, Jean-Philippe indique qu’avec son plateau chargé de bottes de paille, il n’a presque pas ralenti. « À souligner aussi : l’efficacité du frein moteur ! » estime l’exploitant.

Gabarit contenu « Le tracteur, la cabine et le siège sont bien suspendus, ce qui est appréciable sur les routes du secteur, qui ne sont pas bonnes », reprend Jean-Philippe, avant de mettre en avant un autre point : l’insonorisation. « Au chargeur frontal, ça envoie ! ajoute son frère. Pas besoin d’accélérer, les mouvements sont rapides. Le petit plus qui a son utilité, ce sont les molettes de gestion du débit d’huile des distributeurs hydrauliques, installées derrière le siège. » En outre, le constructeur japonais équipe l’engin du Xpress Restart (voir page ci-contre) « Nous ne sommes pas férus de technologie, explique Jean-Bernard, mais ça, au moins, c’est utile. Bilan : moins de fatigue lors des journées d’épandage ou de chargement de paille. » Autre caractéristique intéressante relevée par les deux agriculteurs : le gabarit. « Le M6 est moins haut que les deux M7 que nous utilisons, indique Jean-Philippe. Avec une marche de moins, l’accès en cabine est plus facile ! » Accédez en réalité augmentée à la vidéo de l’essai du tracteur Kubota M6.

5

6

LES

- Le faible rayon de braquage et la manœuvrabilité - Le confort sur la route et l’insonorisation de la cabine - Les performances du moteur et de la transmission LES

- L’à-coup lors du passage en vitesse « économique » - L’activation sur béton de la fonction Bi-Speed, risquée pour les pneus.

MARS-AVRIL 2021 /

Le Magazine / 31

Par MATTHIEU SCHUBNEL Par NOM m.schubnel@cipmedias.com mail

PARTAGE D’EXPÉRIENCE Machinisme PULVÉRISATION

La précision au premier plan Avec le développement des technologies de précision et l’utilisation croissante des données numériques, l’optimisation des travaux de pulvérisation affiche aujourd’hui un potentiel prometteur. Ces innovations, déjà disponibles ou sur le point de l’être, favorisent une répartition optimale des produits phytosanitaires sur les cultures. Cependant, malgré des gains économiques et agronomiques, leur coût parfois élevé peut freiner l’agriculteur, ce malgré la pression sociétale.

Terre-net Le Magazine a recueilli l’expérience de plusieurs utilisateurs.

Les efforts des constructeurs se concentrent désormais sur les innovations capables de diffuser le produit le plus précisément possible vers la cible.

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Le Magazine / MARS-AVRIL 2021

JOHN DEERE

L

e secteur de la pulvérisation enregistre depuis quelques L’AmaSwitch présente un autre intérêt. « Depuis son acquisition, années de consistantes émulations technologiques. Les indique Alain Godet, nous l’utilisons également en pulvérisation efforts des constructeurs se concentrent désormais sur ciblée pour contrôler, au printemps, le développement des vivaces les innovations capables de dans nos parcelles de maïs et de bettediffuser le produit le plus précisément raves. Je charge les cartes établies par possible vers la cible, en faisant de plus le drone de la chambre d’agriculture en plus appel à l’électronique et aux du Loiret sur une clé USB et les transdonnées numériques. fère dans l’Amapad », qui contrôle « Nous avons été parmi les premiers l’alimentation des tronçons. Le termià acquérir, en 2017, un pulvérisanal exploite ces données ainsi que le teur porté Amazone doté de l’opsignal Egnos, capté par l’antenne GPS tion AmaSwitch, explique Alain du tracteur, pour piloter la coupure de COLIN CHABALLIER, directeur général d’Exxact Robotics, Godet, salarié de l’exploitation agrisections. « Après trois années d’expéfiliale du groupe Exel Industries. cole du lycée du Chesnoy à Amilly rience, je n’ai aucun raté, affirme le sala(Loiret). Avec ce dispositif, notre appareil UF 1501 équipé d’une rié de l’exploitation agricole. À l’allure de 13-15 km/h, le pulvé traite rampe de 24 m est en mesure de contrôler la diffusion de bouil- exclusivement les ronds d’armoises et de chardons, dont la surface ne lie par chacune des 48 buses. Chacune d'entre elles est alimen- dépasse parfois pas 2 ou 3 m2. » tée en tout ou rien. » Cet utilisateur exploite les possibilités du porte-buses à coupure électrique individuelle pour diffé- Pression fixe et fréquence d’impulsions rentes applications. Lors d’un traitement dans les pointes modulée de champ, le boîtier de contrôle Amapad installé en cabine « Chez John Deere, le système PWM [NDLR : porte-buses à fréquence gère la coupure à la buse des tronçons de 50 cm pour empê- modulée de 10 ou 20 Hz] n’est intégré que sur les automoteurs depuis cher tout recouvrement. Il limite ainsi la phytotoxicité liée à trois ans », explique Julien Saint-Laurent, responsable marketing une application en excès, tout en économisant du produit. chez John Deere France. Chacun des portes-buses, distants entre

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MARS-AVRIL 2021 /

Le Magazine / 33

PARTAGE D’EXPÉRIENCE Machinisme

CAPTURE D’ÉCRAN VIDÉO KUHN

La fonction Turn compensation, comprise chez Kuhn dans l’option Autospray, réduit la dose appliquée à l’intérieur des virages et l’augmente à l’extérieur des virages pour homogénéiser la quantité de traitement appliquée.

CIP MÉDIAS

eux de 50 cm, comporte deux solénoïdes contrôfréquence est élevée (jusqu’à alimenter la buse en lés par bus-CAN avec pulsation jusqu’à 2 x 15 Hz. continu), plus le volume pulvérisé est important. « Le système fonctionne de 10 à 25 km/h à pression constante, poursuit le responsable. La vitesse Confort de conduite moyenne de pulvérisation est ainsi augmentée de 3 à « Le pulvérisateur propose différentes possibilités de tra5 km/h et la productivité augmente d’autant plus que vail, reprend le président de la Cuma de Chalandry. le parcellaire est morcelé. » Il sera décliné sur les appaSur nos parcelles, nous fixons la pression à 2,7 bar reils traînés. « La modulation n’est pour l’instant posquelle que soit la vitesse d’avancement choisie ( jusqu’à sible que sur la rampe complète, mais nous visons à 22 km/h). C’est un vrai confort de conduite ! Idem en moyen terme une application par sections de rampe », fertilisation avec une seule buse dédiée, quel que soit le « Avec l’AmaSwitch, dommage qu’on ajoute Julien Saint-Laurent. niveau d’apport entre 50 et 400 L/ha, ce sans monter ne puisse pas faire Au travers de sa solution Autospray elle aussi à en pression. On ne traite pas plus vite qu’avant, mais on de la modulation buse portes-jets équipés de PWM, Kuhn améliore la quagagne en souplesse d’utilisation. En fertilisation liquide, à buse, car on entrerait là dans une précision lité de pulvérisation en luttant notamment contre la ajuster les apports selon une carte de préconisation incroyable ! », estime dérive (voir vidéo en réalité augmentée ). Le est possible, mais seulement à l’échelle de la rampe : si Alain Godet, salarié de dispositif intègre une circulation continue couplée à l’exploitation agricole du la carte mentionne trois niveaux d’apports différents, une coupure buse à buse par GPS. « Le Metris 4102 Chesnoy à Amilly (Loiret). le système appliquera systématiquement la plus forte toutes options que nous utilisons depuis le printemps concentration des trois sur toute la largeur du passage.

2020 est muni du dispositif Autospray, explique Frédéric Sabreja, pré- Pour l’instant, nous préférons fixer une concentration pour toute la sident de la Cuma de Chalandry (Aisne). Nous avons choisi cette parcelle dans les rares cas où nous fertilisons à l’azote liquide. » option avant tout pour la coupure buse à buse. » Avec une rampe de Depuis la saison 2021, l’Autospray intègre la fonctionnalité sup38 m comptant un porte-buses tous les 50 cm, les adhérents de plémentaire Turn compensation, réduisant la dose à l’intérieur des cette Cuma exploitent la fonctionnalité pour tous les traitements, virages tout en en augmentant simultanément le niveau d’appliainsi qu’en fertilisation à l’azote liquide. Le porte-buses intelligent cation à l’extérieur des virages. « L’option Autospray, bien que relatipilote lui aussi l’ouverture de la buse en évitant les recouvrements vement coûteuse (entre 15 000 et 20 000 € pour une rampe de 36 m) avec les zones déjà traitées. « Nous pulvérisons les zones d’adventices suscite un fort intérêt, selon Luc Monville, responsable commercial sur betteraves en exploitant des cartes de drone et le signal DGPS de et marketing Kuhn Blanchard. Si elle est évoquée systématiquement l’antenne embarquée sur le pulvérisateur, ou celui plus précis de l’un de aujourd’hui avec les clients, cela ne se traduit pas encore dans les nos tracteurs », précise Frédéric Sabreja. L’Autospray ne se limite tou- ventes. Mais d’ici 2022 ou 2023, l’Autospray nous permettra de modutefois pas à une pulvérisation en tout ou rien : il ajuste précisément ler la dose à l’échelle du tronçon, puis dans un second temps à la buse ! le volume diffusé par la rampe en alimentant les buses selon une Cette évolution est actuellement en test. » fréquence adaptée au volume par hectare souhaité. Deux types de buses suffisent pour réaliser la quasi-totalité des traitements à pres- Caméras embarquées sion constante, grâce à la large plage de fréquences d’impulsions La pulvérisation non sélective, elle, est déjà disponible mais ne générée par l’électrovanne alimentant chaque porte-jet. Plus cette se destine pas vraiment au marché français. Elle cible pour le 34 /

Le Magazine / MARS-AVRIL 2021

« Plutôt que le pulvérisateur en lui-même, c’est davantage la gestion des données et l’accès aux conseils qui freinent aujourd’hui. »

CIP MÉDIAS

moment les exploitants de très grandes surfaces. Des acteurs tels qu’Amazone, avec l’Amaspot doté de portes-jets PWFM, ou encore Trimble et son Weedseeker 2, sont positionnés sur ce créneau.

La pulvérisation sélective suscite quant à elle l'intérêt de nombreux constructeurs. « Avec l’automoteur Agrifac Condor ClearancePlus, nous traitons chaque année une surface cumulée de 5 000 à 6 000 ha », confie Mickaël Bridonneau, de la Sarl Bridonneau, à Longeville-sur-Mer (Vendée). Cet entrepreneur envisage de renouveler son appareil d’ici un à deux ans. S’il voit d’un bon œil l’arrivée de caméras détectant les mauvaises herbes, il tempère son enthousiasme en évoquant la bouillie résiduelle en fin de parcelle, dans le cas où la détection et l’application ont lieu en temps réel. « Avec les caméras de détection d’adventices sur les rampes, explique-t-il, on n’a aucune notion de la quantité de bouillie à préparer. Si on gaspille avec un fond de cuve résiduel trop important, ça n’a pas de sens. Dans ce cas, mieux vaut utiliser des pompes doseuses. » C’est justement ce que teste actuellement Agrifac avec son dispositif AICPlus. Des sociétés telles que Bosch, Diimotion ou Horsch travaillent elles aussi activement sur l’injection directe.

Mais cette technique se heurte à des problèmes de variations de débit et de temps de réactivité. « Il n’est pas facile de préparer la bouillie en temps réel, indique Xavier Cassassolles, responsable de Diimotion. À ce stade, nous sortons à peine des prototypes pour des applications agricoles. » Avec le rachat de Blue River, John Deere a investi ce segment-là de la pulvérisation localisée : il propose désormais le See & Spray Select en Amérique du Nord (voir vidéo en réalité augmentée – en anglais ). La firme promet une réduction de 77 % d’herbicide par rapport à une pulvérisation en plein.

AMAZONE

JULIEN SAINT-LAURENT, responsable marketing chez John Deere France

Pour améliorer la précision et la commodité d’application, les pulvérisateurs récents intègrent différents types de portes-buses : à sélection automatique (en haut) ou à pulsation de type PWM/PWFM (en bas).

C. DESBOURDES

« La pulvérisation de précision englobe quatre notions »

« La pulvérisation sélective présente le potentiel le plus important », estime Caroline Desbourdes, spécialiste en agriculture de précision chez ArvalisInstitut du végétal.

Spécialiste en agriculture de précision chez Arvalis-Institut du végétal, Caroline Desbourdes décrypte ce qu’évoque l’expression « pulvérisation de précision » : « Elle recouvre quatre sortes de dispositifs : les porte-buses à sélection automatique, le PWM1 (buse à pulsation), la pulvérisation ciblée hors culture (également appelée non sélective ou green on brown) et la pulvérisation ciblée en culture (dite sélective ou green on green). Les porte-buses à sélection automatique, qui constituent le premier type de dispositifs, sont composés d’un porte-buses doté de plusieurs buses (deux ou quatre). Le logiciel choisit la buse ou la combinaison de buses permettant d’atteindre la dose souhaitée tout en restant dans la bonne plage de la dose. La deuxième sorte de dispositifs regroupe les portes-jets à coupure automatique électrique, PWM ou PWFM2. Ces systèmes, sur le marché depuis plusieurs années, apportent de la précision en pulvérisation classique. Ils ajustent le cycle d’ouverture pour fournir la dose choisie. La pulvérisation non sélective, troisième type de dispositifs, elle, est utilisée avec un herbicide total. Elle concerne principalement les pays disposant de très grandes surfaces, nécessaires pour amortir le surcoût élevé de l’équipement. En spot spraying, l’objectif est d’apporter un produit exclusivement sur les adventices. Enfin, la pulvérisation sélective, elle, présente le potentiel le plus important. Elle vise à traiter toute plante à l’exception de la culture en place, grâce à une détection préalable ou en temps réel et une application en temps réel ou différé. » 1 2

PWM : à fréquence modulée de 10 ou 20 Hz. PWFM : à fréquence et largeur d’impulsion modulées, jusqu’à 50 Hz.

MARS-AVRIL 2021 /

Le Magazine / 35

PARTAGE D’EXPÉRIENCE Machinisme

MICHEL BLOSSIER POUR TEREOS

Le constructeur helvétique Ecorobotix pratique lui aussi la pulvérisation sélective, avec ses trois caméras embarquées et sa rampe de 2 m à 52 buses.

F. SABREJA

Le robot Avo du constructeur de robots Ecorobotix commodité d’utilisation, John Deere multiplie les fait lui aussi appel à la pulvérisation sélective, mais à partenariats afin de simplifier le transfert par l’agritrès haute précision. Francis Bazelaire, du service culteur des cartes de préconisation vers les appareils agronomique de la coopérative Tereos, a pu tester connectés de la marque, via la fonctionnalité cet automate lors de la dernière campagne. « Équipé Autosetup. C’est le cas, par exemple, avec la cartograde trois caméras et d’une rampe de 2 m avec phie par drones Delair (voir vidéo en réalité aug52 buses indépendantes, détaille-t-il, il a pulvérisé de mentée ) ou avec les données de satellites façon sélective sur les adventices dans une parcelle de proposées par Xarvio. Un seul clic sur un bouton betteraves à 6,5 km/h. Après plusieurs réglages MyJohnDeere suffit désormais pour transférer les « La pression constante de l’appareil, le taux de réussite est passé de 80 % à cartes de préconisation vers l’a utomoteur. quelle que soit la quasiment 100 %. Je n’ai toutefois pas pu vérifier les L’Autosetup est disponible avec la mise à jour vitesse d’avancement économies de produit, estimées à 90 % par Ecorobotix. gratuite de toute console 4640 ou 4240. choisie, c’est un vrai confort de conduite Cette année, je teste la rampe de désherbage Ara trois « Avec plusieurs bureaux d’études de notre groupe avec l’Autospray ! », fois plus large, attelée sur tracteur mais fonctionnant indique Exel Industries, nous mettons au point des solutions Frédéric Sabreja, selon le même principe. » d’agriculture de précision pour la protection des président de la Cuma de Chalandry, dans l’Aisne.

Horsch travaille également sur la pulvérisation par plantes, avant de les industrialiser au travers, notamimpulsions (Precision Spray), avec une répartition ment, de Berthoud, Tecnoma, Evrard et Agrifac, des buses PWM tous les 25 cm, pour moduler à terme les doses les marques du groupe adressant le marché des grandes cultures, de produit sur le rang et dans l’interrang. De son côté, Amazone explique Colin Chaballier, directeur général d’Exxact Robotics. poursuit, en partenariat avec Bosch et Xarvio, la mise au point de Nos principaux axes de recherche concernent les pulvérisations Smart Spraying, combinant application localisée sélective avec localisées non sélectives et sélectives. » L’entreprise s’est entourée PWFM et en plein (vidéo en réalité augmentée ). de plusieurs start-up comme CarbonBee. Berthoud poursuit Artec vient quant à lui de lancer sa nouvelle mouture d'automo- d’ailleurs avec ce partenaire-là ses essais de pulvérisation localisée teur de pulvérisation F40 évo (voir pages « Shopping ») avec (voir dossier de notre numéro d’octobre-novembre) avec portes-buses PWM capables de moduler le dosage. « La modula- le dispositif de désherbage green on green SmartStriker tion buse à buse en est encore au stade de l'essai et sera disponible en (voir vidéo en réalité augmentée ) que permet le système mise à jour sur nos nouveaux appareils », indique Thierry Spraytronic à porte-buses PWM. « Quand on parle caméra et traiLeroueil, directeur général d'Artec. tement d’image, ce sont de gros investissements derrière, ajoute Colin Chaballier. Aujourd’hui, on est persuadé que ces techAméliorer la commodité d’utilisation nologies vont percer, non seulement en raison de la pression « Plutôt que le pulvérisateur en lui-même, c’est davantage la gestion sociétale, mais aussi parce qu’elles changent très peu les habitudes des données et l’accès aux conseils qui freinent, aujourd’hui », estime de l’utilisateur, sans même parler des leviers économiques Julien Saint-Laurent, de chez John Deere France. Pour améliorer la et agronomiques. » ■ 36 /

Le Magazine / MARS-AVRIL 2021

I Les éditions France Agricole présentent I

Une approche organique et agroécologique Nous connaissons les solutions alternatives pour éviter la destruction des écosystèmes en vue d’étendre les surfaces cultivées. Nous connaissons même les solutions pour régénérer les sols grâce à l’agriculture !

Cette nouvelle agriculture repose sur l’élevage des microanimaux et microvégétaux telluriques dont les activités enzymatiques permettent la croissance des plantes depuis des millions d’années. Ce sont eux : bactéries, champignons, vers de terre, nématodes, collemboles et autres protozoaires, les grands décideurs, les arbitres de notre avenir. Nous commençons à les connaitre, à savoir les apprivoiser, les nourrir, les utiliser pour nous aider à produire et protéger nos cultures.

Cet ouvrage donne des clés pour comprendre et mettre en application ces grands principes agronomiques afin que l’agriculture assure des services environnementaux puissants.

Le développement de techniques respectueuses de la biologie tellurique, scientifiquement étudiées depuis une cinquantaine d’années, nous permettent aujourd’hui de changer de cap pour aller vers une agriculture moins artificielle, calquant son raisonnement sur les mécanismes naturels observés sur le terrain.

L’AUTEUR

2021 - 324 pages 16,5 x 23 cm - 39 ¤ Réf. : 929043

Christian de Carné-Carnavalet

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Par MATTHIEU SCHUBNEL m.schubnel@cipmedias.com

PARTAGE D’EXPÉRIENCE Cultures STOCKAGE

Les outils numériques veillent au grain Afin de maîtriser les conditions de stockage du grain à la ferme, plusieurs start-up proposent des solutions de surveillance et d’optimisation du refroidissement. Terre-net Le Magazine a recueilli deux témoignages d’utilisateurs convaincus de leur intérêt.

A

griculteur à La Chapelle-duNoyer (Eure-et-Loir), Guillaume d’Amécourt ne cache pas sa satisfaction quant à l’utilisation du système Farmviz. « Mes vieux thermomètres à mercure étaient hors d’usage, explique-t-il. Je n’avais plus aucun contrôle de température pour le stockage de mes 13 000 q de blé tendre, blé dur et maïs dans des cellules rondes de 60 à 250 t, ventilées par le bas. » L’agriculteur, qui conserve la moitié environ du grain produit sur les 395 ha de grandes cultures, a donc voulu repartir sur de bonnes bases. La filière Label rouge dans laquelle s’est engagée la SCEA de Touchebredier se révèle en effet assez exigeante en termes de traçabilité. « Pour la filière Label rouge sans insecticides de stockage, la coopérative nous demande un suivi de ventilation et un relevé des températures. On a donc posé des sondes Farmviz

lors de la dernière récolte », détaille-t-il. Les capteurs sont attachés par le haut et positionnées en partie supérieure du tas dès la mise en silo. L’exploitant reçoit par SMS ses fenêtres de ventilation. Il consulte l’historique sur l’interface web avec son smartphone ou son ordinateur et l’exporte lors du déstockage. Le montant de l’abonnement annuel au pack Thermométrie haut de gamme dépend du nombre de cellules sous surveillance. Le kit Farmviz comprend un boîtier de réception associé au nombre de sondes thermométriques nécessaires. « Avec mon compteur électrique général, je ne suis pas en mesure de quantifier l’économie. Mais j’ai déjà remarqué une durée de ventilation moindre », confie l’exploitant.

Couple ventilation-température « Nous utilisons et testons différents outils de la société Javelot depuis trois ans, explique

FARMVIZ

Certains agriculteurs prennent conscience de l’intérêt de surveiller précisément l’évolution des températures de leurs stocks de grains à la ferme, ce quel que soit le mode de stockage.

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Le Magazine / MARS-AVRIL 2021

Didier Renou, responsable qualité Pôle agriculture de la coopérative Océalia, dans le centre-ouest de la France. Nos clients industriels, soucieux de disposer d’une récolte sans résidus d’insecticides [voir article dans notre numéro d’octobrenovembre 2020], nous demandent de maîtriser le stockage, c’est-à-dire le couple ventilation-température. Avec plus de 350 sondes Javelot installées d’août à octobre, nos opérateurs de silos surveillent environ 50 000 t de grain. Ces thermomètres connectés sont répartis dans de petits volumes de stockage (de 100 à 600 t) pour lesquels un équipement de thermométrie fixe ne se justifie pas. » Chaque sonde de 2 m de haut mesure la température du stock de blé, orge, tournesol, lentilles… à intervalles réguliers, elle communique ces valeurs en exploitant le réseau bas débit Sigfox. L’opérateur peut ainsi surveiller, même à distance, les évolutions de ce paramètre depuis l’application web dédiée. Il reçoit une alerte par e-mail en cas d’éventuelle remontée de la température et y remédie en brassant le stock puis en le ventilant. En fin de période de suivi, il peut éditer un rapport de surveillance.

Selon Javelot, le coût de l’abonnement à ce service dépend beaucoup de la structure. « Financièrement on y gagne, estime Didier Renou. Indispensable dès la moindre tonne de grain stockée sans lutte chimique, il convient aussi pour le stockage à la ferme, y compris à plat. » La coopérative teste par ailleurs sur un site le dispositif d’automatisation de la ventilation Venti’Javelot et expérimente des pièges à insectes connectés pour détecter la présence de charançons, accessibles via la même interface. ■

26/06/2018 15:42:54

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Le Magazine / 39

ABONNEMENT TERRE-NET

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BRÈVES DES CHAMPS En photos

Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr

TrackenGo Optimiser le pressage et la collecte des balles

TRACKENGO

TrackenGo propose deux applications destinées à la gestion des chantiers de pressage. Kropeo permet de localiser les parcelles à presser. Reckeo, elle, situe chaque balle réalisée au moyen d’un point GPS. L’agriculteur connaît ainsi son stock en temps réel et le système optimise la logistique de ramassage.

L’application fournit la position optimale de la remorque pour opérer le chargement.

Consultez un article plus détaillé en réalité augmentée.

MACHINISME

Sept innovations tournées vers l’avenir L’optimisation des équipements est au cœur des préoccupations des constructeurs de machines agricoles. Ces derniers empruntent de plus en plus la voie de l’innovation numérique pour fournir des solutions améliorant le déroulement des chantiers ou la commodité d’utilisation des matériels.

Lemken TIM prend le volant Lemken a reçu la certification de l’AEF pour la fonction TIM (tractor implement management) de son terminal numérique iQblue Connect. Ainsi, les outils du constructeur compatibles avec ce mode de contrôle peuvent désormais prendre les commandes du tracteur tant sur le plan de la vitesse d’avancement que des réglages hydrauliques.

Claas Déchiffrer les codes d’erreur et commander les pièces Claas ajoute des fonctionnalités à sa plateforme Claas Connect et lance une version mobile. Où que vous soyez, vous pouvez, par exemple, déchiffrer le code erreur de la machine et si besoin, commander les pièces de rechange sans quitter le siège de votre tracteur. Manuels d‘utilisation, guide lubrifiants, données Claas Telematics… tout est à portée de clic !

Plus d’infos en réalité augmentée.

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Le Magazine / MARS-AVRIL 2021

CLAAS

LEMKEN

Plus de détails dans un article à découvrir en réalité augmentée.

Claas L’appli Crop View module aussi la densité de semis L’agriculteur peut analyser ses données directement via l’application Claas Crop View et décider d’adapter ses doses de semis. Reste à créer des cartes de préconisation puis à les transférer vers le terminal Isobus du tracteur. Celui-ci renseigne le semoir sur la quantité de semences à distribuer selon sa position GPS. En analysant la biomasse, l’agriculteur peut ainsi éviter l’apparition de maladies en cas de surpeuplement, ou limiter le salissement de la parcelle si la densité est trop faible.

CLAAS

Article détaillé en réalité augmentée.

FENDT

Fendt TIM optimise le débit de chantier

FPT Industrial Cursor X : une nouvelle vision du moteur

Depuis le développement de l’Isobus, les possibilités se multiplient. Désormais, la fonction TIM (tractor implement management) permet à l’outil de prendre les commandes du tracteur de manière à optimiser le débit de chantier, tout en sécurisant le matériel. Autre avantage : la fatigue de l’opérateur baisse considérablement. Tous les tracteurs de la série 500 Vario et supérieurs sont désormais compatibles, de même que les remorques Tigo XR et les pulvérisateurs traînés Rogator 300.

Apprenez-en plus via la réalité augmentée.

Avec son concept baptisé « Cursor X », FPT Industrial, la filiale du groupe CNH Industrial, envisage le moteur de l’avenir comme un composant externe. La marque propose des sources d’alimentation multiples, que l’intelligence du moteur adapte en fonction du type de sollicitations. Tout électrique, hybride rechargeable grâce au gaz ou via la pile à combustible à hydrogène, ce concept de moteur a d’abord été conçu pour respecter la planète.

MYEASYFARM

Consultez l'article en réalité augmentée.

FPT INDUSTRIAL

MyEasyFarm Bilan carbone : l’appli MyEasyCarbon fait le job Nominée cette année aux Sima Innovation Awards, l’application MyEasyCarbon calcule le bilan carbone de la ferme à l’échelle parcellaire. En connectant les diverses sources de données, le système calcule automatiquement les crédits carbone dans le cadre d’un projet Label bas carbone grandes cultures. Après avoir défini le scénario de référence, la plateforme simule le gain potentiel d’un changement de pratiques culturales.

Plus d’infos en réalité augmentée.

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Le Magazine / 41

Par MATTHIEU SCHUBNEL m.schubnel@cipmedias.com

BRÈVES DES CHAMPS Paroles de lecteurs

Suicides en agriculture

Remédier au mal-être par des prix rémunérateurs Les lecteurs de Terre-net ont vivement réagi à la publication le mois dernier par le Sénat d’un rapport contenant 63 propositions pour lutter contre le suicide des agriculteurs.

Ils demandent avant tout une augmentation des prix des produits agricoles pour améliorer leur revenu.

Olmer : « Tout ça pour ça ! On veut des prix rémunérateurs, bordel !! La semaine du salon de l’Agriculture est finie, vous avez remarqué ? On ne parle plus d’agriculture dans les médias… la loi Égalim… le coût de production… les FNSEA et JA ne font plus de manifs… les négos commerciales GMS… Bref : les bouseux, retournez au boulot pour qu’on puisse vous saigner et vivre grassement sur votre dos !!!! […] »

Détritus : « Personne ne rêve d’un coup de fusil. On y pense peut-être et c’est légitime vu tout le mal qu’on nous fait, mais ce n’est pas un rêve. C’est un choix. [...] Ça mène à une prison de 6 planches. Ça déplace tous nos problèmes sur le dos de nos proches. C’est un choix égoïste. [...] La vraie liberté, c’est celle que l’on gagne. [...] C’est celle qu’on mérite, car qu’on soit bio, éleveur, céréalier ou maraîcher… on sait tous que notre métier demande des compétences du courage et un bon sens qu’aucune autre profession ne requiert. Soyez fiers, écrasez les emmerdeurs, tracez votre route sans écouter tous ces c_ns. »

vigneronderions : « Il n’y a pas besoin de monter des usines à gaz pour éviter les suicides dans le monde agricole. Il suffit d’instaurer des prix planchers pour chaque culture. Aujourd’hui on peut imposer des règles de productions mais on ne peut pas imposer les prix qui vont avec, pourquoi ? C’est juste une volonté. […]

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Le Magazine / MARS-AVRIL 2021

On ne peut pas continuer comme c’est actuellement. On exploite, on asservit les agriculteurs par un système très simple. Une exploitation agricole, c’est des emprunts sur 15 ou 20 ans. Tu démarres l’activité, 5 ans après on rebat les cartes et toutes les règles changent, et tu en remets une couche d’emprunts pour des “mises aux normes”.C’est quoi le choix possible ? Arrêter tout immédiatement et tout perdre ? Puisque pas aux normes = invendable. Non, on s’accroche et c’est le début des galères pour beaucoup. Les gens ne comprennent pas le fait que ce n’est pas une entreprise comme les autres. […] »

Karine35 : « Et bla bla bla, toujours et toujours depuis des années, des paroles et encore des paroles. La solution est toute simple : que ce soit les agriculteurs qui fixent leurs prix eux-mêmes et qu’ils fassent leurs factures, et de plus, que l’Europe via la France garde sa Pac, comme ça l’administration ne viendra plus contrôler les fermes pour racketter de l’argent et trouver tout et n’importe quoi pour prendre de l’argent et humilier encore plus les agriculteurs. »

sam : « […] Il y a 50 ans, pour valoriser leurs produits, les agriculteurs créaient des coopératives. On disait : “La coopérative, c’est mieux que les méchants organismes non coopératifs qui ne défendent pas les prix pour les agriculteurs.” OÙ EST PASSÉE CETTE COOPÉRATIVE ? À des agriculteurs

surchargés de travail, on conseille la vente directe. Ces conseillers font leurs 35 h, récupèrent leur RTT… etc. etc. De qui se moque-t-on ??? Des agriculteurs qui sont entourés “de spécialistes” à 35 h, pour amuser des consommateurs qui font leur 35 h […] »

jo : « Marre de cotiser pour des trucs que l’on nous refuse ! Marre de travailler comme trois pour aller vendre mes légumes aux marchés où des bourgeois me disent “c’est trop cher” et de vivre des fins de mois plus que difficiles ! Marre de cette société d’abrutis qui pensent que la bouffe apparaît spontanément dans les rayons des supermarchés sans travail ni effort et que cela n’a aucune valeur ! »

monique : « Un suicide, c’est coltiner la merde aux autres de la famille. Les situations changent au cours de la vie, apportant leur lot de bonheur et de joie.

Chacun connaît des difficultés d’ordre familial, de santé, économique… Gravir une montagne, c’est la joie de la réussite une fois arrivé. Par contre, il ne faut pas rester dans une prison mais changer dans son travail, sa production, son organisation pour pouvoir s’en sortir. Il y a plein de solutions. » ■ À voir en réalité augmentée : l’article traitant des différentes propositions formulées par la Commission des affaires économiques du Sénat pour prévenir et accompagner les situations de détresse en agriculture.

Par ARNAUD CARPON et DELPHINE JEANNE redaction@terre-net.fr

BRÈVES DES CHAMPS Éclairage ÉGALIM

Rémunération des agriculteurs : les réponses de Julien Denormandie

Terre-net.fr : Pourquoi le rapport de Serge Papin sur l’amélioration des relations commerciales entre producteurs et grande distribution était-il si attendu ?

Julien Denormandie : « Nous vivons aujourd’hui une situation paradoxale, avec d’un côté les citoyens qui veulent plus de produits de très grande qualité, une qualité qui fait la marque de l’agriculture française, et de l’autre, une guerre des prix qui perdure, malgré la loi Égalim. Et il est inacceptable que cette guerre des prix se fasse sur le dos des agriculteurs. […] Il faut donc faire preuve d’une immense fermeté vis-à-vis de la guerre des prix, et aller plus loin : la loi Égalim aujourd’hui doit être renforcée, c’est l’objet des propositions de Serge Papin […] qui sont très concrètes et doivent être mises en œuvre. […] » T-n : Quelles sont les propositions qui retiennent votre attention ?

J. D. : « La plus importante à mes yeux, c’est la sanctuarisation des prix des matières premières agricoles. […] [Car en détruisant] les revenus de nos agriculteurs, on vient percuter de plein fouet ce qui fait la marque de fabrique de notre agriculture : la qualité.

Et c’est cette qualité qui fait la compétitivité de notre modèle. C’est ce qui est plébiscité par les Français. La loi Égalim est donc venue instaurer la “marche en avant” du prix. L’industriel ne peut pas aller négocier avec le distributeur avant d’avoir négocié avec l’agriculteur.

Le rapport Papin va encore plus loin. Il propose de rendre le prix de la matière première agricole, prévu par le premier contrat avec l’agriculteur, non négociable dans la suite des négociations. » T-n : L’ensemble des acteurs de la chaîne agroalimentaire va-t-il y consentir ?

J. D. : « Déjà, Serge Papin a largement consulté. Ensuite, le sens de l’histoire, c’est d’accepter de rémunérer l’alimentation à la hauteur de sa qualité. Le consommateur est un acteur majeur : il faut accepter qu’un concombre produit en France, issu d’une ferme ayant conduit une transition agroécologique, n’ait pas les mêmes qualités nutritionnelles et environnementales qu’un concombre importé d’un pays qui ne respecte pas les mêmes normes que nous,

TERRE-NET MÉDIA

Suite aux recommandations de Serge Papin et à celles du député Thierry Benoît, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation Julien Denormandie a donné fin mars sa position à Terre-net sur la manière de remédier à l’échec de la loi Égalim et réorienter de la valeur ajoutée vers les agriculteurs.

« En détruisant les revenus de nos agriculteurs, on vient percuter de plein fouet ce qui fait la marque de fabrique de notre agriculture : la qualité », analyse le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation Julien Denormandie.

et donc que les prix soient différents. […] J’en appelle vraiment à un sursaut collectif qui doit venir de la grande distribution, des industriels, car à la fin, si tout le monde ne joue pas le jeu, c’est une tombe collégiale que l’on creuse. […] » T-n : Est-il réaliste d’imaginer une mise en œuvre d’ici la fin du quinquennat ?

J. D. : « Nous avons un travail à faire pour traduire les recommandations du rapport avec les membres du gouvernement et les parlementaires, dont beaucoup sont très actifs sur le sujet. Dans l’idéal, […] les modifications nécessaires devraient être apportées dès cet été afin que les prochaines négociations commerciales se déroulent dans un nouveau contexte. D’autres mesures ne relèvent pas nécessairement de la loi (pluriannualité dans les contrats, mise en avant de l’origine) […] [mais on y travaille]. » Pour en savoir plus, accédez en réalité augmentée à l’intégralité de l’interview depuis cette page.

MARS-AVRIL 2021 /

Le Magazine / 43

Par PAULINE DEBRIS pdebris@terre-net-media.fr

BRÈVES DES CHAMPS Online CHANTIER DE SAISON

Semis de printemps : des conditions météo mitigées Début avril, tous les indicateurs étaient au vert pour les semis de printemps.

Grand soleil, températures en hausse… les conditions météorologiques idéales ont facilité la tâche dans les parcelles. Comme à leur habitude, les exploitants ont partagé leurs clichés en ligne. Mais l'hiver n'avait pas encore dit son dernier mot…

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Le Magazine / MARS-AVRIL 2021

Par la rédaction redaction@terre-net.fr

CAPTURE VIDÉO YOUTUBE PASSION CÉRÉALES

À voir en réalité augmentée.

➜ À VOIR SUR YOUTUBE Bien chaussé pour fertiliser Sur la chaîne YouTube d’Agri de l’ouest, direction les Côtes-d’Armor, en Bretagne.

L’ETA Briand Delamarre fertilise les parcelles de céréales à l’aide d’un Fendt 720 Vario chaussé de quatre chenilles, de 760 mm de large à l’arrière et 610 mm à l'avant. Cet équipement évite au prestataire de marquer le terrain et dégrader la culture. Impossible en effet pour un tracteur à roues de passer dans ces conditions sans labourer le champ ! Le chauffeur utilise par ailleurs un distributeur d’engrais Kuhn Axis 20,2 M-EMC avec pesée et coupure de tronçons pour cette tâche.

➜ VU SUR FACEBOOK Une moto surpuissante aux couleurs John Deere Après les « deux-chevaux », John Deere se lance dans la moto ! La peinture personnalisée de cette Boss Hoss V8 de 5,9 L de cylindrée ne passe pas inaperçue… Si cela ne suffit pas à se faire remarquer, reste à démarrer le moteur.

Le son en dit long sur le nombre de chevaux que cache le monstre… Le cerf installé sur le capot risque de détaler !

Difficile de connaître sa puissance exacte.

Mais sa grande sœur, la version de 6,2 L, développe 485 ch, autant dire presque autant que les modèles de tracteurs vert et jaune les plus puissants ! À voir en réalité augmentée.

À découvrir en réalité augmentée.

LE MOIS DES

PROS SION POLARIS

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15 MAI / 15 JUIN TRACTER, TRANSPORTER, NETTOYER, DÉBROUSSAILLER, PULVÉRISER : 1 SOLUTION EFFICACE POUR VOS TÂCHES QUOTIDIENNES DÉCOUVREZ LA GAMME POLARIS ET DES SOLUTIONS DE FINANCEMENTS Le Magazine / 45 SUR WWW.POLARISFRANCE.COM AVRIL-MAI 2021 /

CAPTURE VIDÉO FACEBOOK ADOLFO LEMBO

➜ À VOIR SUR YOUTUBE Passion Céréales publie trois nouveaux Tuto’Com La chaîne YouTube Passion Céréales publie ce printemps trois nouvelles vidéos pour aider les acteurs de la filière céréalière à mieux expliquer leur métier au grand public et aux prescripteurs.

Ces web-formations enregistrées se focalisent cette fois-ci sur les outils de communication positive, sur le dialogue avec les acteurs du territoire ou encore l’utilisation d’une photo pour communiquer. D’une durée de 40 minutes chacune, ces sessions peuvent être consultées à tout moment sur la chaîne vidéo à compter de leur publication.

CAPTURE VIDÉO YOUTUBE AGRI DE L’OUEST

BRÈVES DES CHAMPS Vu sur le web

Par la rédaction redaction@terre-net.f

BRÈVES DES CHAMPS Shopping ARTEC

F40 évo : l’automoteur F40 revisité

ARTEC

Artec vient de dévoiler la nouvelle génération de son appareil F40. Baptisée « F40 évo », cette mouture redessinée loge désormais un bloc Volvo D8 Stage V de 7,8 L de cylindrée. En revanche, elle conserve le châssis symétrique et la boîte hydromécanique couplée à la régulation Automotive.

L’opérateur conduit dorénavant par impulsions. En cabine, le terminal Isobus CCI 1200 prend en charge toutes les fonctions liées à la pulvérisation et à l’autoguidage. Les modèles de présérie embarquent une cuve de 5 000 L. Leur rampe en aluminium mesure entre 24 et 50 m selon la version. L’opérateur profite de trois systèmes de circulation : un retour à fermeture pneumatique de tronçons et deux circuits à technologie PWM (Dynapulse et Dynapulse Evo). La dernière version intègre la coupure buse à buse, la compensation en virages et la modulation de dosage.

Article intégral en réalité augmentée.

PARUTION

HORSCH

SE FAMILIARISER AVEC LES PSE

LE SEMOIR MAESTRO DÉCLINÉ EN VERSION SIX RANGS

Le groupe de travail interprofessionnel sur les PSE (paiements pour services environnementaux) a conçu un guide destiné aux acteurs des filières oléagineux et légumineuses : agriculteurs, coopératives, négociants et transformateurs distributeurs. Les PSE ts emenes Les pai rémunèrent un service rendu rvic pour seentaux nnem neux enviro s oléagi par l’agriculteur restaurant outs de mineuses? at s el gu qu et lé ou contribuant à maintenir l’écosystème. Cette brochure d’une dizaine de pages explique pourquoi et comment établir un PSE, quels sont ses objectifs et quels sont les atouts environnementaux de ces cultures à faire valoir dans ce type de démarche.

La gamme de semoirs monograines Horsch s’étoffe grâce aux six-rangs Maestro qui complètent les versions huit et douze rangs du modèle RV, et huit, neuf et douze rangs du modèle RX. En version RV ou RX, l’agriculteur privilégie soit le doseur à dépression, plus régulier sur la profondeur de semis avec les petites graines, soit le doseur en surpression, qui permet des vitesses d’avancement importantes, pour le maïs par exemple. Côté fertilisation, le monodisque à engrais est indépendant de l’élément semeur. Il suit le relief du terrain et bénéficie du système AutoForce en option, pour ajuster la pression appliquée à l’élément semeur en fonction du sol.

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Arion 400 : la quatrième génération dévoilée

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Le Magazine / MARS-AVRIL 2021

Claas vient de lancer la quatrième génération de son best-seller Arion 400. Les sept modèles de 95 à 145 ch de puissance nominale gagnent en polyvalence, en efficacité, en confort et en visibilité. Les modèles les plus puissants (Arion 440 à 470) bénéficient d’une surpuissance de 10 ch au transport ou avec des outils animés. Tous embarquent un 4-cylindres FTP Stage V de 4,5 L. Celui-ci entraîne une transmission à quatre gammes respectivement de quatre

ou six rapports sous charge. L’inverseur sous charge Revershift est accessible au volant, ou à droite via le levier multifonction (option). Le circuit hydraulique est alimenté par une pompe à centre ouvert débitant 60 ou 100 L/min, ou load sensing à 150 L/min (option). Toujours disponible, la cabine Panoramic fournit à l’opérateur une vue imprenable sur le chargeur frontal.

Lisez l’article complet en réalité augmentée.

Par MATTHIEU SCHUBNEL m.schubnel@cipmedias.com

BRÈVES DES CHAMPS Textos ➜ LA GRAINE DE CHIA AU MENU La filière chia de France vient de passer le cap des 500 t produites. La graine de cette plante mellifère provenant d’Amérique du Sud concentre notamment 24 % de protéines et 19 % d’acides gras oméga 3. Une ligne complète de triage et de conditionnement a vu le jour en Occitanie.

Plus d’infos en réalité augmentée. ➜ COVID-19 : LES PRÉCAUTIONS SUR UN CHANTIER AGRICOLE La MSA a publié récemment une fiche de quatre pages rassemblant les mesures d’organisation à appliquer pour éviter la propagation de la Covid-19 lors du travail sur un chantier agricole.

Accédez directement à cette fiche en réalité augmentée. ➜ LE GIP-PULVÉS REMPLACÉ PAR OTC-PULVÉS Le GIP-Pulvés, organisme supervisant le contrôle des pulvérisateurs depuis leur mise en place en 2009, est remplacé par OTC-Pulvé, l’Organisme technique central du contrôle des pulvérisateurs. Un nouveau prestataire a été trouvé et devait

être désigné officiellement au 1er avril.

Le tuilage est en cours et la convention sera signée sous peu. ➜ BETTERAVES SUCRIÈRES : TOLÉRANCE TEMPORAIRE POUR LES NÉONICOTINOÏDES Le Conseil d’État, échelon suprême de la juridiction administrative, a validé mi-mars la réautorisation provisoire des insecticides néonicotinoïdes dans la filière des betteraves sucrières.

Plus d’infos en réalité augmentée. ➜ UNE CENTRALE D’ACHAT POUR LE RÉSEAU CUMA La SAS Camacuma, première centrale d’achat de matériels agricoles pour les Cuma, a été créée fin 2020 par les fédérations de Cuma pour rationaliser les achats de matériels agricoles et bénéficier de prix plus avantageux.

Voir article en réalité augmentée ➜ UN PLAN POUR DÉVELOPPER LA BIO EN EUROPE La Commission européenne a dévoilé fin mars son plan d’action pour

le développement de la production biologique jusqu’en 2030. Il vise à atteindre l’objectif de 25 % de terres agricoles exploitées en bio à cette échéance, comme le prévoit le Pacte vert pour l’Europe. ➜ HORSCH : UN CHAR D’ASSAUT POUR LES SEMIS Horsch a dévoilé fin février, par le biais du compte Twitter de son codirigeant Philipp Horsch, un prototype d’automoteur de semis articulé, dépourvu de cabine et animé par un moteur thermique. Affaire à suivre…

Vidéo en réalité augmentée. ➜ MODULATION : AMÉLIORER L’EXPÉRIENCE UTILISATEUR John Deere et Solorrow collaborent en vue de simplifier le transfert de données et de cartes de préconisation entre le matériel et les applications. Avec l’appli géolocalisée de Solorrow, l’agriculteur peut créer ses cartes et les transférer sans fil sur le terminal de son pulvérisateur ou de son distributeur d’engrais.

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MARS-AVRIL 2021 /

Le Magazine / 47

Par DELPHINE JEANNE djeanne@terre-net-media.fr

BRÈVES DES CHAMPS Le saviez-vous ?

C’est dans la province nord-occidentale Noord Holland, aux Pays-Bas, que les terres arables se vendent le plus cher en Europe, à 82 710 €/ha en moyenne.

De fortes disparités de prix en Europe La dernière mise à jour des prix européens du foncier agricole par Eurostat confirme les écarts importants entre les pays.

Selon ces chiffres, la France fait partie de ceux où les terres sont les moins chères, bien moins qu’aux Pays-Bas qui occupent le haut du tableau. La Croatie, elle, enregistre la moyenne de prix de foncier agricole la plus faible du Vieux Continent.

E

urostat a mis à jour en février les chiffres des prix du foncier agricole en Europe avec les données de 2019. Dans l’Hexagone, la moyenne se situe à 6 000 €/ha. Si on observe quelques changements par rapport à la précédente mise à jour (chiffres de 2016), force est de constater que d’un pays à l’autre ou d’une région à l’autre, les prix font toujours le grand écart. À noter que les données pour la Belgique, l’Allemagne, le Royaume-Uni, 48 /

Le Magazine / MARS-AVRIL 2021

Chypre, Malte, l’Autriche et le Portugal ne sont pas disponibles.

Le prix le plus bas s’observe dans la région septentrionale de la Suède (Övre Norrland), à 1 624 €/ha. Celui le plus élevé est enregistré aux îles Canaries, une communauté autonome d’Espagne au large du Maroc, avec pas moins de 134 000 €/ha !

En mettant de côté cette exception, c’est aux Pays-Bas, dans le province nordoccidentale Noord Holland, que les terres arables se vendent le plus cher, à 82 710 €/ha en moyenne. D’ailleurs, les Pays-Bas représentent en Europe l’endroit où les prix du foncier agricole sont les plus élevés, à 69 632 €/ha en moyenne en 2019. C’est en Croatie qu’ils sont les plus bas, pays qui enregistre le prix moyen des terres le plus faible du Vieux Continent (3 395 €/ha), ainsi que dans les pays d’Europe de l’Est : 3 361 €/ha en Estonie, 3 922 €/ha en Lettonie. À l’opposé, les terres sont particulièrement chères en Italie, à 34 156 €/ha en moyenne, mais aussi en Irlande avec un prix moyen de 28 068 €/ha.

Pourquoi ces différences de prix ?

Le niveau du prix du foncier agricole dépend de plusieurs facteurs, comme la

législation, la disponibilité des terres ou les revenus des agriculteurs. En France, cependant, la conjoncture agricole ne l’influence pas vraiment. Les prix sont stables depuis quelques années. La faible réactivité de ce marché aux politiques nationales comme européennes s’explique entre autres par l’encadrement très strict des fermages. En revanche, dans certains pays comme le Danemark, les prix sont directement liés aux revenus agricoles et à la réglementation. Entre 2016 et 2019, parallèlement à un renforcement des contraintes environnementales, les prix ont donc diminué dans ce pays, passant de 21 202 €/ha en moyenne à 17 580 €/ha.

Aux Pays-Bas, c’est la faiblesse de l’offre qui justifie le niveau élevé des prix.

D’autres facteurs peuvent également peser, comme la facilité ou non de modifier l’usage des terres, ou la forte valeur ajoutée des productions. Le coût des transactions, plus ou moins important d’un pays à l’autre ( frais d’agence, de notaire, droits de mutation…), compte également, puisqu’il diminue les capacités de financement, et donc le prix, lorsqu’il est élevé. ■ Pour en savoir plus, accédez en réalité augmentée depuis cette page à la carte du prix des terres par régions en France et en Europe.

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