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Plan Cophyto 2030

Le ministère de l’Agriculture a défini des groupes de travail par filière

Les grandes lignes du plan Écophyto 2030 avaient déjà été esquissées par la Première ministre Élisabeth Borne fin février, lors du Salon de l’agriculture. Il s’agissait alors de proposer des alternatives aux agriculteurs préoccupés par l’interdiction de substances telles que les néonicotinoïdes et le S-métolachlore. Dans son communiqué du 2 mai, le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a précisé la méthode retenue pour accompagner la transition agroécologique : « Nous avons mis en place des groupes de travail pour chacune des sept filières identifiées : grandes cultures (céréales, oléo-protéagineux, betteraves à sucre, pommes de terre), fruits et légumes, plantes aromatiques et médicinales, vigne, horticulture, semences, cultures ultra-marines, et cultures biologiques. » Chaque groupe devra diffuser les informations relatives au retrait des substances actives et recenser les problématiques posées par les méthodes actuelles de protection des cultures. « Il s’agit, dans un premier temps, de partager collectivement avec les filières le calendrier européen de retrait des substances actives, de cibler les usages les plus menacés, d’identifier l’éventail des alternatives disponibles et dont l’efficacité est reconnue, d’analyser leur degré de maturité, de les déployer et pour certaines d’entre elles d’intensifier les actions de recherche et d’innovation, notamment dans le cadre de France 2030 », a indiqué le ministère. Chacun s’appuiera sur l’expertise de plusieurs instances scientifiques et gouvernementales. Les instituts techniques et interprofessionnels, l’Anses et l’Inrae ainsi que les experts de la Direction générale de l’Alimentation (DGAL) seront associés afin que les filières puissent proposer des techniques alternatives, chimiques ou non, aux substances actives menacées. « En parallèle, ajoute le ministère, un appel à projets de 6,25 M€ de budget a été lancé dans le cadre du Plan Écophyto II+. Objectif : cibler prioritairement les projets développant des alternatives non chimiques à l’utilisation d’herbicides en lien avec les priorités identifiées par les filières. » Sur Twitter, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a rappellé l’importance d’une « stratégie globale et progressive, et sans surtransposition ». La finalisation est prévue pour la rentrée 2023.

NÉONICOTINOÏDES LE CONSEIL D’ÉTAT A JUGÉ LES DÉROGATIONS DE 2021 ET 2022 ILLÉGALES

« Aucune dérogation n’est possible si la Commission européenne a formellement interdit un produit phytopharmaceutique », a souligné le Conseil d’État dans un communiqué, se référant à l’arrêt de la Cour européenne de justice (CJUE) du 19 janvier. L’UE a interdit depuis 2018 l’usage en plein champ, pour toutes les cultures, de trois néonicotinoïdes (clothianidine, thiaméthoxame et imidaclopride), accusés d’accélérer le déclin massif des colonies d’abeilles. Saisie par la justice belge après des recours contre des dérogations prises en Belgique, la CJUE a estimé qu’aucune d’entre elles concernant les semences traitées aux néonicotinoïdes n’était justifiée, y compris dans les circonstances exceptionnelles invoquées pour protéger les betteraves sucrières. En France, le Parlement avait autorisé fin 2020 le retour temporaire de deux néonicotinoïdes pour voler au secours de la filière betteravière dont les rendements avaient été drastiquement réduits par la jaunisse, une maladie virale transmise par le puceron vert. Des dérogations avaient été accordées par arrêté ministériel le 5 février 2021 puis le 31 janvier 2022, et le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, s’était dit favorable à une nouvelle dérogation pour 2023, avant que la décision de la CJUE ne signe la fin de l’usage des néonicotinoïdes partout en Europe et donc en France – où ils étaient uniquement utilisés en enrobage des semences pour des cultures en plein champ.

258 Millions

Sous l’effet des conflits, des chocs économiques et des catastrophes climatiques, l’insécurité alimentaire s’est encore aggravée dans le monde en 2022. 258 millions de personnes ont eu besoin d’une aide alimentaire d’urgence, contre 193 millions l’an passé. C’est le chiffre communiqué par le Rapport mondial sur les crises alimentaires, qui constate l’échec de l’humanité à aller vers l’élimination de la faim, objectif de développement durable numéro 2 fixé par l’ONU. L’insécurité alimentaire aiguë progresse également pour la quatrième année consécutive, avec des millions de personnes souffrant d’une faim si sévère qu’elle menace directement leur vie. Elle avait déjà très fortement augmenté dans le monde en 2021.

Foncier

QUEL CADRE POUR L’EXPLOITATION DE TERRES AGRICOLES EN L’ABSENCE DE BAIL RURAL ?

La reprise d’une exploitation agricole est problématique en cas de réticence des propriétaires à louer leurs terres. La chambre d’agriculture de Bretagne a rappelé les règles applicables dans le cadre de la maîtrise du foncier. En cas de refus des propriétaires d’accorder un bail à un nouvel exploitant, le cédant qui loue les terres peut s’associer à ce dernier pour la reprise de l’exploitation. En effet, le cédant peut très bien mettre les terres dont il est le locataire à disposition de cette société d’exploitation a précisé Gwenola Lesné, juriste à la chambre d’agriculture. Il est uniquement tenu d’en avertir le bailleur par lettre recommandée. Néanmoins dans ce cas de figure, il va rester seul titulaire des baux exploités par la société. Il conserve ainsi la détention du bail qu’il devra ensuite céder lors de sa cessation d’activité. Cela équivaut à un retour à la case départ pour l’exploitant agricole qui doit de nouveau obtenir l’accord des propriétaires.

La Citation

1er au 11 septembre

Foire de Châlons à Châlonsen-Champagne (51) https://foiredechalons.com

5 au 7 septembre

Innov-agri à Outarville (45) www.innovagri.com

20 et 21 septembre

Tech&Bio 2023 à Bourglès-Valence (26) www.tech-n-bio.com/fr

25 et 26 octobre

Betteravenir à Bernyen-Santerre (80) www.betteravenir.com

12 au 18 novembre

Agritechnica à Hanovre (Allemagne) www.agritechnica.com/en

12 au 14 décembre

Salon des ETA à Tours (37) www.saloneta.com

Semences

DANIEL LENOIR, ancien coordinateur national du programme interministériel du plan de prévention du mal-être

Limagrain veut sortir Vilmorin de la Bourse

La coopérative agricole Limagrain, actionnaire majoritaire de Vilmorin, le quatrième semencier mondial, a annoncé fin avril vouloir acheter les parts manquantes et ainsi retirer le titre de la Bourse pour investir plus librement dans l’activité. Le projet « vise à permettre à l’actionnaire de retrouver davantage de liberté dans ses choix stratégiques, notamment en ce qui concerne ses activités semences », indique le groupe coopératif. Le métier de semencier, avec ses cycles de sélection, s’inscrit dans un temps long qui ne correspond pas nécessairement au rythme des marchés boursiers dans un environnement concurrentiel et macroéconomique incertain. Le groupe a lancé une offre publique d’achat simplifiée « visant les 28,78 % du capital de la société Vilmorin & Cie qu’il ne détient pas encore. Il propose de racheter les actions au prix de 62,60 €, alors que le titre valait 43,05 € à la clôture ce jour-là. » Vilmorin a par ailleurs annoncé un chiffre d’affaires de 1,4 milliard sur les neuf premiers mois de son exercice décalé 20222023, soit une hausse de 20,9 %. La société, qui commercialise des semences de grandes cultures et potagères, dit ne pas être en mesure d’honorer l’ensemble de ses commandes en Russie, du fait de « problématiques d’acheminement » vers le pays en guerre avec l’Ukraine, sans donner plus de détails.

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