Ce magazine contient de la réalité augmentée
GÉNÉTIQUE COLZA
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GÉNÉTIQUE COLZA
DÉCRYPTAGE
Où part le blé français ?
AGRIVOLTAÏSME
Faut-il se lancer ?
STOCKAGE
Limiter l’impact de la volatilité
PRODUIT COMPLET
2L/HA
EFFICACITÉ GRAMINÉES & DICOTS(1)
> 90%
BAISSE DE L’IFT(2)
-37%
GESTION DES RÉSISTANCES
SOUPLESSE D’UTILISATION
PRÉ & POST
TESTÉ ET RECONNU PAR(3)
N°
Mateno® • 450 g/l aclonifène 75 g/l ufénacet 60 g/l di ufénicanil • AMM n°2190214 • Détenteur d’homologation : Bayer SAS • ® Marque déposée Bayer.
Cancérogénicité, catégorie 2 • Sensibilisation cutanée, catégorie 1B • Toxicité aiguë pour le milieu aquatique, catégorie 1 • Toxicité chronique pour le milieu aquatique, catégorie 1.
H351 - Susceptible de provoquer le cancer.
ATTENTION :
H317 - Peut provoquer une allergie cutanée.
H410 - Très toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes à long terme.
Avant toute utilisation, assurez-vous que celle-ci est indispensable. Privilégiez chaque fois que possible les méthodes alternatives et les produits présentant le risque le plus faible pour la santé humaine et animale et pour l’environnement, conformément aux principes de la protection intégrée, consultez http://agriculture.gouv.fr/ecophyto. Pour les usages autorisés, doses, conditions et restrictions d’emploi : se référer à l’étiquette du produit ou à la fiche produit sur www.bayer-agri.fr - Bayer Service infos au N° Vert 0 800 25 35 45.
PRODUITS POUR LES PROFESSIONNELS : UTILISEZ LES PRODUITS PHYTOPHARMACEUTIQUES AVEC PRÉCAUTION.
AVANT TOUTE UTILISATION, LISEZ L’ÉTIQUETTE ET LES INFORMATIONS CONCERNANT LE PRODUIT.
Bayer SAS – Division Crop Science – 16 rue Jean-Marie Leclair – CS 90106 – 69266 LYON Cedex 09 agrément Bayer SAS : RH02118 (distribution de produits phytopharmaceutiques à des utilisateurs professionnels).Revue éditée par : MEDIA DATA SERVICES
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Éditeur du pôle Agriculture : Jonathan HAVART
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Rédacteur en chef terre-net.fr : Arnaud CARPON
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Secrétaire de rédaction : Adélaïde BEAUDOING-NEGRO
Journalistes : Amélie BACHELET (rédactrice en chef adjointe Terre-net.fr), Céline CLÉMENT (installation-transmission), Sophie GUYOMARD (cultures), Olivier CHARLES-ANGÈLE (économie et politique), Laure SAUVAGE (marchés)
A participé à ce numéro : Antoine HUMEAU
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Conception graphique et maquettiste principale : Nathalie JACQUEMIN-MURTIN
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Votre contact p.nom@gfa.fr (ex : Albert Dupuy > a.dupuy)
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BASES DE DONNÉES & MARKETING DIRECT infohyltel@hyltel.fr
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SAS au capital de 1 500 000 € 829 606 599 RCS BEAUVAIS
Pour Groupe ISA, Gérard JULIEN, directeur de la publication, Hervé NOIRET, directeur général NGPA
Imprimé par : RICCOBONO IMPRIMEURS – NEWS PRINT
1, boulevard d’Italie – 77127 LIEUSAINT N° 104 – Mai-juin-juillet 2023
Dépôt légal : à parution - Diffusion : 50 000 exemplaires
Crédits photos de la couverture : Luc Tiffay, Adobe Stock, TSE/Alliance BFC
Soucieux de la préservation de l’environnement, Terre-net Média sélectionne des fournisseurs engagés dans une démarche environnementale. Ce magazine est imprimé sur du papier 100 % certifié PEFC issu de forêts gérées durablement. Les encres utilisées sont végétales. Tous les produits qui ont servi à la réalisation de ce magazine ont été recyclés ou retraités conformément à la certification IMPRIM’VERT.
Origine du papier : Suisse - Taux de fibres recyclées : 52 %
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« Eutrophisation » : Ptot 0,006 kg/t
DUQUEF
sduquef@terre-net-media.fr
Améliorer les plantes par voie de génétique. Quelle idée astucieuse à l’origine de tellement d’évolutions côté agricole. Dès les prémices de l’activité semencière, le rendement a représenté le premier critère auquel s’intéressaient les sélectionneurs. À partir des années 1950, la liste s’est beaucoup allongée : résistances aux maladies, aux ravageurs, aux intempéries, augmentation de la teneur en acide gras, du taux de protéines ou de la valeur boulangère, etc. L’exigence des marchés, donc celle des consommateurs, n’a eu de cesse de demander aux exploitants de s’adapter. MacClintock, Watson et Crick, Mulder… des noms qui pour la plupart d’entre nous ne sonnent pas. Pourtant, ces chercheurs ont tous contribué à élargir les connaissances en génétique. Aujourd’hui, ce sont des NBT (new breeding techniques), les « nouvelles techniques de sélection », dont il est question. Des technologies dont le nom fait peur et qui voient aussitôt brandir les accusations de nouvelle forme d’OGM ! Ne pourrait-il s’agir, simplement, d’un moyen d’accompagner les hommes dans la sauvegarde de la planète et de ses populations ? D’une arme supplémentaire destinée à déjouer les embûches disséminées sur le parcours ? Ce qui surprend, au bout du compte, c’est que si la méthode est employée à des fins médicales, pour trouver un remède à telle ou telle maladie, tout le monde applaudit, mais que dès qu’elle s’applique à l’évolution variétale, l’opinion publique crie au scandale ! Même si l’objectif initial est louable : optimiser la production agricole afin de nourrir tout le monde à sa faim tout en respectant la planète. Quel paradoxe… Idem côté énergie. Nombre de bobos écolos se targuent de rouler en voiture électrique. Fort bien ! Est-ce cependant la « vérité vraie », l’unique alternative au pétrole ? Question d’autant plus légitime face aux pays qui réouvrent leurs centrales à charbon pour produire de l’électricité. Y a-t-il une cohérence écologique, ici ? Puis tombe la carte de l’hydrogène. Voilà, encore une porte de sortie ! Sans doute… À ce détail près que produire de l’hydrogène, qui plus est à l’échelle de nos besoins, nécessite de l’électricité. Beaucoup d’électricité. Sans évoquer l’eau, nouveau sujet polémique. Et soudain, revoilà l’agriculteur en première ligne ! Autre source énergétique intéressante : l’agrivoltaïsme. Produire de l’énergie dans les champs, quoi de mieux ? D’autant que les installations s’avèrent bénéfiques aux cultures installées dessous. Vaste chantier tout de même. Surtout qu’il y a un hic. Malgré des discours propices au développement de cette technique, n’en demeure pas moins que nos politiques freinent des quatre fers ! Que se passerait-il si, grâce à elle, les paysans gagnaient plus, beaucoup plus d’argent qu’en produisant du blé ?
Bonne lecture !
Sébastien Duquef
S’enrichir
N° 104
Mai-juin-juillet 2023
REPÈRES
6 Bon à savoir
7 Agenda
10 Décryptage : où part le blé produit en France ?
TENEZ-VOUS PRÊT
12 TEMPS FORT
Faut-il se lancer dans l’agrivoltaïsme ?
DOSSIER
20 Génétique colza : des points supplémentaires pour gagner la partie ?
PARTAGE D’EXPÉRIENCE
30 TEMPS FORT
Limiter l’impact de la volatilité des prix grâce au stockage à la ferme
38 Anti-limaces : les fabricants face au défi des CMR2
BRÈVES DES CHAMPS
40 En photos : l’actualité calme augure-t-elle une déferlante de nouveautés ?
42 La revue des réseaux
44 Phytos CMR2 : « Interdire les habitations à moins de 10 m des champs, plutôt ! »
45 Éclairage : fini les produits dits CMR2 à moins de 10 m des habitations
46 Shopping
47 Vu sur le Web
48 Associer binage et intervention chimique : efficace en colza
12
Sont joints à ce numéro un encart Agrilead, sur la totalité de la diffusion, et un encart Amazone, sur une partie.
30 10
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Les grandes lignes du plan Écophyto 2030 avaient déjà été esquissées par la Première ministre Élisabeth Borne fin février, lors du Salon de l’agriculture. Il s’agissait alors de proposer des alternatives aux agriculteurs préoccupés par l’interdiction de substances telles que les néonicotinoïdes et le S-métolachlore. Dans son communiqué du 2 mai, le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a précisé la méthode retenue pour accompagner la transition agroécologique : « Nous avons mis en place des groupes de travail pour chacune des sept filières identifiées : grandes cultures (céréales, oléo-protéagineux, betteraves à sucre, pommes de terre), fruits et légumes, plantes aromatiques et
médicinales, vigne, horticulture, semences, cultures ultra-marines, et cultures biologiques. » Chaque groupe devra diffuser les informations relatives au retrait des substances actives et recenser les problématiques posées par les méthodes actuelles de protection des cultures. « Il s’agit, dans un premier temps, de partager collectivement avec les filières le calendrier européen de retrait des substances actives, de cibler les usages les plus menacés, d’identifier l’éventail des alternatives disponibles et dont l’efficacité est reconnue, d’analyser leur degré de maturité, de les déployer et pour certaines d’entre elles d’intensifier les actions de recherche et d’innovation, notamment dans le cadre de France 2030 », a indiqué le ministère. Chacun s’appuiera sur l’expertise de plusieurs instances scientifiques et gouvernementales. Les instituts techniques et interprofessionnels, l’Anses et l’Inrae ainsi que les experts de la Direction générale de l’Alimentation (DGAL) seront associés afin que les filières puissent proposer des techniques alternatives, chimiques ou non, aux substances actives menacées. « En parallèle, ajoute le ministère, un appel à projets de 6,25 M€ de budget a été lancé dans le cadre du Plan Écophyto II+. Objectif : cibler prioritairement les projets développant des alternatives non chimiques à l’utilisation d’herbicides en lien avec les priorités identifiées par les filières. » Sur Twitter, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a rappellé l’importance d’une « stratégie globale et progressive, et sans surtransposition ». La finalisation est prévue pour la rentrée 2023.
« Aucune dérogation n’est possible si la Commission européenne a formellement interdit un produit phytopharmaceutique », a souligné le Conseil d’État dans un communiqué, se référant à l’arrêt de la Cour européenne de justice (CJUE) du 19 janvier. L’UE a interdit depuis 2018 l’usage en plein champ, pour toutes les cultures, de trois néonicotinoïdes (clothianidine, thiaméthoxame et imidaclopride), accusés d’accélérer le déclin massif des colonies d’abeilles. Saisie par la justice belge après des recours contre des dérogations prises en Belgique, la CJUE a estimé qu’aucune d’entre elles concernant les semences traitées aux néonicotinoïdes n’était justifiée, y compris dans les circonstances exceptionnelles invoquées pour protéger les betteraves sucrières. En France, le Parlement avait autorisé fin 2020 le retour temporaire de deux néonicotinoïdes pour voler au secours de la filière betteravière dont les rendements avaient été drastiquement réduits par la jaunisse, une maladie virale transmise par le puceron vert. Des dérogations avaient été accordées par arrêté ministériel le 5 février 2021 puis le 31 janvier 2022, et le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, s’était dit favorable à une nouvelle dérogation pour 2023, avant que la décision de la CJUE ne signe la fin de l’usage des néonicotinoïdes partout en Europe et donc en France – où ils étaient uniquement utilisés en enrobage des semences pour des cultures en plein champ.
Sous l’effet des conflits, des chocs économiques et des catastrophes climatiques, l’insécurité alimentaire s’est encore aggravée dans le monde en 2022. 258 millions de personnes ont eu besoin d’une aide alimentaire d’urgence, contre 193 millions l’an passé. C’est le chiffre communiqué par le Rapport mondial sur les crises alimentaires, qui constate l’échec de l’humanité à aller vers l’élimination de la faim, objectif de développement durable numéro 2 fixé par l’ONU. L’insécurité alimentaire aiguë progresse également pour la quatrième année consécutive, avec des millions de personnes souffrant d’une faim si sévère qu’elle menace directement leur vie. Elle avait déjà très fortement augmenté dans le monde en 2021.
La reprise d’une exploitation agricole est problématique en cas de réticence des propriétaires à louer leurs terres. La chambre d’agriculture de Bretagne a rappelé les règles applicables dans le cadre de la maîtrise du foncier. En cas de refus des propriétaires d’accorder un bail à un nouvel exploitant, le cédant qui loue les terres peut s’associer à ce dernier pour la reprise de l’exploitation. En effet, le cédant peut très bien mettre les terres dont il est le locataire à disposition de cette société d’exploitation a précisé Gwenola Lesné, juriste à la chambre d’agriculture. Il est uniquement tenu d’en
avertir le bailleur par lettre recommandée. Néanmoins dans ce cas de figure, il va rester seul titulaire des baux exploités par la société. Il conserve ainsi la détention du bail qu’il
devra ensuite céder lors de sa cessation d’activité. Cela équivaut à un retour à la case départ pour l’exploitant agricole qui doit de nouveau obtenir l’accord des propriétaires.
1er au 11 septembre
Foire de Châlons à Châlonsen-Champagne (51) https://foiredechalons.com
5 au 7 septembre
Innov-agri à Outarville (45) www.innovagri.com
20 et 21 septembre
Tech&Bio 2023 à Bourglès-Valence (26) www.tech-n-bio.com/fr
25 et 26 octobre
Betteravenir à Bernyen-Santerre (80) www.betteravenir.com
12 au 18 novembre
Agritechnica à Hanovre (Allemagne) www.agritechnica.com/en
12 au 14 décembre
Salon des ETA à Tours (37) www.saloneta.com
DANIEL LENOIR, ancien coordinateur national du programme interministériel du plan de prévention du mal-être
La coopérative agricole Limagrain, actionnaire majoritaire de Vilmorin, le quatrième semencier mondial, a annoncé fin avril vouloir acheter les parts manquantes et ainsi retirer le titre de la Bourse pour investir plus librement dans l’activité. Le projet « vise
à permettre à l’actionnaire de retrouver davantage de liberté dans ses choix stratégiques, notamment en ce qui concerne ses activités semences », indique le groupe coopératif. Le métier de semencier, avec ses cycles de sélection, s’inscrit dans un temps long qui ne correspond pas nécessairement au rythme des marchés boursiers dans un environnement concurrentiel et macroéconomique incertain. Le groupe a lancé une offre publique d’achat simplifiée « visant les 28,78 % du capital de la société Vilmorin & Cie qu’il ne détient pas encore. Il propose de racheter les actions au prix de 62,60 €, alors que le titre valait 43,05 € à la clôture ce jour-là. » Vilmorin a par ailleurs annoncé un chiffre d’affaires de 1,4 milliard sur les neuf premiers mois de son exercice décalé 20222023, soit une hausse de 20,9 %. La société, qui commercialise des semences de grandes cultures et potagères, dit ne pas être en mesure d’honorer l’ensemble de ses commandes en Russie, du fait de « problématiques d’acheminement » vers le pays en guerre avec l’Ukraine, sans donner plus de détails.
L’agriculture est confrontée à une révolution agricole qui crée un contexte de tensionADOBE STOCK ADOBE STOCK
En 2019, les chambres d’agriculture (CA) de l’Aisne et de la Somme ont lancé un programme expérimental concernant la détection d’adventices par drone, en lien avec l’agence de l’eau Artois-Picardie et le Casdar. Si les traitements herbicides contre
les chardons des champs sont généralement réalisés en localisé et manuellement, là, l’idée est de cartographier précisément à partir d’images drone la présence des adventices dans l’interrang afin de cibler la pulvérisation sur maïs ou betterave.
Après plusieurs années d’essais, le service a été ouvert à l’ensemble des agriculteurs installés dans les Hauts-de-France. L’économie de produit oscille entre 50 et 80 % par rapport à un traitement en plein. « Cela varie en fonction du niveau d’infestation de la parcelle et de la répartition des adventices », présente Aymeric Lepage, responsable d’équipe agronomie, productions végétales et numérique de la CA de l’Aisne. Dans le département, une dizaine de producteurs ont recouru au service l’an passé et parmi eux, Vincent Gandon, installé dans le Tardenois, teste la détection des chardons par drone sur betteraves depuis trois ans. Selon lui, « l’économie moyenne était de 68 % d’herbicides sur l’exploitation en 2022 », avec 5,20 ha traités sur une parcelle de 15,90 ha (à l’aide d’un équipement bénéficiant de la coupure de tronçons tous les 4 m).
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La part des pays tiers domine dans les exportations françaises, y compris pour la campagne 2022-2023 encore en cours. Nos premiers clients sont le Maghreb et l’Afrique subsaharienne, avec une émergence de la Chine.
Premier pays producteur et exportateur de blé tendre en Europe, la France vend plus de la moitié de sa récolte à l’export. Les débouchés sont diversifiés et varient en fonction des années. Meunerie, alimentation du bétail, alcool… quelles sont les destinations du blé cultivé dans l’Hexagone ?
Le blé cultivé en France se destine principalement à l’export – plus d’une tonne sur deux. Mais ce qu’on connaît moins, c’est où part exactement la récolte…
1Un export supérieur à la consommation intérieure
La production tourne en moyenne autour de 37 millions de tonnes (Mt). La part qui reste sur le marché intérieur représente
environ 15 Mt, le reste étant vendu à l’export. Sur ce volume, la partie consommée par les Français équivaut à 9 Mt, un chiffre qui regroupe les activités de meunerie, d’amidonnerie, de glutennerie, de biscuiterie, de malterie et d’alcool. L’autre part, soit environ 6 à 7 Mt, s’oriente plutôt vers la fabrication d’aliments pour animaux. Chaque année, les quantités partant vers les usines agroalimentaires demeurent globalement stables. C’est surtout la part destinée
à l’alimentation animale qui a tendance à varier, notamment en fonction des cours des récoltes agricoles. La quantité de blé vouée à l’export s’avère généralement supérieure à la consommation intérieure. En moyenne, entre 16 et 20 Mt alimentent le marché mondial. Entre 8 et 9 Mt ravitaillent nos voisins européens, essentiellement l’Espagne, l’Italie, la Belgique et les Pays-Bas. Pour deux tiers, il s’agit de blés fourragers.
Quant aux pays tiers, ils représentent un débouché pour 8 à 12 Mt de blé tricolore. Les destinations sont très diverses et les ventes variables selon les années. Seule certitude : il s’agit presque exclusivement de blé de qualité meunière. Environ 5 Mt sont envoyées vers le Maghreb (Algérie, Maroc…) et l’Afrique de l’Ouest, soit quasiment autant que la quantité destinée à la meunerie française. L’Égypte est l’un des principaux acheteurs à l’échelle mondiale, elle constitue donc un client pour la production française. Certains pays comme cette dernière et l’Algérie bénéficient d’un organisme étatique chargé d’acheter la céréale et ensuite de fournir les moulins. Les cahiers des charges assez stricts écartent pour le moment la plupart des blés russes et ukrainiens, en raison des exigences attendues sur la qualité et, par exemple, sur les dommages dus aux insectes. Notons que le blé français peut parfois toucher des destinations plus lointaines, comme Cuba, le Yémen ou encore la Chine.
3La meunerie privilégie les blés label rouge, CRC, filière durable ou bio Sur le marché intérieur, l’alimentation humaine a des attentes centrées sur les variétés, la teneur en protéines, ainsi que l’homogénéité. Certains meuniers privilégient la variété, là où les amidonniers s’intéressent plutôt à l’homogénéité des lots. À l’export, assurer l’homogénéité en termes de qualité et de livraison reste primordial, d’autant que souvent, les industriels n’ont pas de grandes capacités de stockage. Pour répondre aux exigences des consommateurs, les meuniers recherchent du blé ayant reçu moins d’insecticides de stockage, issu de filières tracées aux cahiers des charges reconnus type label rouge, CRC, filière durable ou bio. Le caractère local de la production entre également en ligne de compte. Avantage donc au blé français, qui n’a pas de concurrent sur ce critère. Le risque est plus de voir la qualité devenir le standard de marché, ce qui ferait perdre sa valeur ajoutée au blé hexagonal.
Adèle Dridi, chargée d’études économiques sur les marchés céréaliers français pour FranceAgriMer
« Sur le marché national, les principaux débouchés du blé tendre sont la nutrition animale et la meunerie, soit deux tiers des utilisations intérieures. Les autres usages sont l’amidonnerie/glutennerie (18 %) et l’éthanolerie (11 %). Depuis quelques années, les incorporations de blé dans l’alimentation animale sont en recul, à cause du prix très élevé des céréales, en lien avec la crise du Covid-19 suivi de la guerre en Ukraine. Sans oublier la décapitalisation des élevages français. Par ailleurs, l’utilisation de blé par la meunerie française s’effrite à cause du repli de la consommation de pain et du nombre de meuniers, dont les marges se dégradent. À périmètre européen, les exportations constituent le débouché majeur de notre blé, soit plus de la moitié de la collecte en moyenne. Les ventes vers l’UE représentent environ 45 % du total exporté. Nos principaux acheteurs sont le Benelux (qui en absorbe plus de la moitié) et l’Espagne. La part des pays tiers domine dans les exportations françaises, y compris pour la campagne 2022-2023 encore en cours. Nos premiers clients sont le Maghreb et l’Afrique subsaharienne, avec une émergence de la Chine ces dernières années. Depuis que l’Algérie a assoupli ses normes sanitaires à l’importation, la part de blé français est en recul au profit des origines mer Noire, plus compétitives. Cependant, les liens de confiance entre les filières française et africaine, ainsi que la bonne qualité du blé hexagonal, permettent de conserver le dynamisme des exportations vers cette zone. »
Du côté de l’alimentation animale, les attentes concernent en premier lieu le prix. Les fabricants formulant des aliments les moins chers possibles, le taux d’incorporation de blé dépend du prix des autres céréales telles que l’orge fourragère et le maïs. La substitution est assez facile, ce qui explique la variabilité du débouché mis en concurrence avec l’orge et le maïs. Pour l’export intracommunautaire,
les deux tiers de la quantité vendue sont destinés à l’alimentation animale. D’où le fait que les acheteurs visent le prix bas. Un des plus gros concurrents sur ce segment se révèle être le maïs en provenance de la mer Noire.
4La concurrence se développe
La part du blé destinée à l’export est généralement supérieure à la consommation intérieure. Elle s’élève en moyenne entre 16 et 20 Mt, dont 8 à 9 Mt partent sur le marché communautaire, vers des pays limitrophes, essentiellement l’Espagne, l’Italie, la Belgique et les Pays-Bas.
Vers les pays tiers, les attentes varient en fonction de la destination. Les achats sont réalisés différemment selon qui achète : acquéreurs privés ou étatiques. La concurrence vers ces destinations provient surtout de Russie et d’Ukraine, mais le nord de l’Union européenne peut aussi être considéré comme un concurrent. Depuis dix ans, les producteurs autour de la mer Noire ont bien progressé. Leur développement agricole et logistique a été très fort. Qualité du produit, ports, capacité de stockage… leur niveau de production a fait un saut, de même que les exportations. Avant la guerre, la Russie concurrençait la production de blé française. Soulignons cependant que la France reste parmi les plus gros producteurs mondiaux, avec près d’un hectare sur six consacré à la culture du blé. ■
«
»
À Amance (Saône-et-Loire), une canopée de panneaux photovoltaïques couvre une parcelle de 3 ha. Une expérimentation menée par la société TSE et Alliance BFC pour étudier l’impact des panneaux sur les cultures.
Voilà vingt ans que la ferme de Bel-air, installée à Channay, en Côte-d’Or, subit des dégâts climatiques. La sécheresse le plus souvent, ou parfois le gel, comme en 2012 où 700 ha de cultures ont dû être refaits. Alors en 2017, quand il a rejoint les trois associés de l’exploitation bourguignonne, Jean-Philippe Delacre a cherché un système simple pour diversifier ses revenus. C’est là que le projet d’agrivoltaïsme a émergé. Si la récolte est fichue, il reste une rentrée d’argent, stable et régulière, grâce aux loyers versés par le producteur d’énergie. Sur les 1 100 ha de l’exploitation céréalière, l’installation occupe une parcelle de 4,5 ha. Des panneaux solaires verticaux doubles-faces ont été implantés il y a deux ans. Quatorze rangées de 50 m de long, espacées de 12 m. Ici, on ne cultive que sur 8 m de large, entre chaque rangée, et des bandes enherbées de 2 m ont été implantées sous les panneaux.
Le dispositif, installé par TotalEnergies, constitue l’un des trois « démonstrateurs » mis en place en Bourgogne-Franche-Comté par Alliance BFC, l’union des trois coopératives céréalières que sont Dijon céréales, Terre comtoise et Bourgogne du Sud. L’objectif est de tester durant cinq à dix ans le comportement de différentes cultures sous les panneaux. Si l’essai est concluant, Alliance BFC, qui fédère 12 000 agriculteurs, vise l’installation de systèmes agrivoltaïques sur 300 ha/an.
« Les impacts sur les cultures sont en cours de qualification, mais les résultats sont pour l’instant encourageants, on n’observe pas de différence significative avec une production classique », indique Laurent Druot, chargé de développement énergies renouvelables à Dijon Céréales.
Jean-Philippe Delacre, lui, est plutôt content : « Avec le blé, c’est mieux entre les panneaux qu’en dehors sur la parcelle témoin ; avec les lentilles également, le rendement est de 13 q sous les panneaux, contre 12 en dehors. » Les panneaux verticaux de 3 m de haut freinent le vent, et donc l’évapotranspiration, remarque l’agriculteur. Et ce n’est pas le seul atout du dispositif à en croire Christian Dupraz, chercheur à l’Inrae et spécialiste du sujet : « Avec des densités de panneaux raisonnables, la quantité d’eau d’irrigation peut diminuer de 30 à 35 %, les cultures peuvent être protégées des gelées tardives ou précoces, et l’ombre partielle apportée par les panneaux permet aux cultures de mieux supporter les grosses chaleurs. Reste encore à le démontrer et à quantifier le bienfait. »
Alors qu’actuellement, on ne compte qu’une dizaine d’installations agrivoltaïques en grandes cultures, des projets en cours pourraient permettre d’atteindre les 100 000 ha d’ici dix à quinze ans. Pour un céréalier, le complément de rémunération est intéressant. Attention, cependant, au risque de dérives.
Il existe deux grands types d’installations agrivoltaïques. Le premier se présente sous la forme d’alignements de panneaux verticaux, sorte de haies de 3 m de haut. Il s’agit de la solution en place à la ferme de Bel-air. L’autre type, baptisé « canopée », consiste en une couverture formée de panneaux photovoltaïques à plusieurs mètres de hauteur au-dessus des cultures. Ils sont orientés Est-Ouest et tournent toute la journée pour suivre le soleil. C’est le système qui a été installé à la ferme de Sylvain Raison, à Amance, à 30 km au nord de Vesoul (Haute-Saône), par l’entreprise niçoise TSE. Il aura fallu à cette dernière deux ans de recherche puis seulement quelque mois pour établir la structure suspendue à des câbles à 5 m du sol. Celle-ci produit à
2,4 mégawatts-crête (MWc), soit l’équivalent de la consommation des 600 habitants du village d’Amance. La canopée bénéficie de 5 500 panneaux, sur 3 ha. Et tous les engins agricoles peuvent circuler dessous. La largeur entre poteaux est de 27 m, avec une emprise au sol très réduite, de 1 % seulement. Un premier test a été effectué avec du soja, avec Alliance BFC. Les six variétés se sont comportées de la même façon dans la parcelle test et dans celle témoin. « La photosynthèse était supérieure dans la zone sous les panneaux, en raison du niveau de stress hydrique et thermique inférieur », se réjouit Mathieu Debonnet, le président de TSE. Cet été, les essais concerneront la à
« Dans mon précédent métier d’enseignant en lycée agricole, j’en ai vu des cas de diversification, et l’agrivoltaïsme, c’est le modèle que je trouve le plus transposable », témoigne Jean-Philippe Delacre, un des trois associés de la ferme de Bel-air, en Côte-d’Or. Sur les 1 100 ha de sa SAU, deux tiers des parcelles ont un faible potentiel. « Les sols sont très superficiels, le facteur limitant, c’est l’eau. Je doute du sens qu’aurait un projet agrivoltaïque sur des terres à fort potentiel. Là, dans les cailloux, cela prend tout son sens », explique l’agriculteur. « Avant de se lancer dans un tel projet, mieux vaut raisonner l’installation en fonction du parc matériel, recommande-t-il. Ce qui dicte l’espacement entre les rangées de panneaux, c’est la largeur de la coupe de la moissonneuse. Attention, aussi, à ne pas négliger la proximité avec un poste de raccordement électrique. Et avant tout, les porteurs de projet ne doivent pas oublier l’acceptabilité locale. Mieux vaut être parfaitement transparent et consulter les élus locaux, les habitants, leur expliquer le maximum de choses. »
Jean-Philippe Delacre, producteur de grandes cultures à Channay (Côte-d’Or)
« Un projet d’agrivoltaïsme sur des terres à faible potentiel, cela a du sens »
« Avec des densités de panneaux raisonnables, on peut réduire la quantité d’eau d’irrigation de 30 à 35 %, protéger les cultures des gelées tardives ou précoces, et l’ombre partielle apportée par les installations permet aux cultures de mieux supporter les grosses chaleurs »
CHRISTIAN DUPRAZ, chercheur à l’Inrae
RWE, ce sont plus de 50 milliards d’Euros exclusivement investis d’ici 2030 dans la transition énergétique et plus particulièrement au profit de l’éolien terrestre, de l’éolien en mer, du photovoltaïque, du stockage et de l’hydrogène.
À Channay (Côte-d’Or), Jean-Philippe Delacre utilise une moissonneuse de 9 m de largeur de coupe afin de passer entre les « haies », espacées de 12 m. Des bandes enherbées de 2 m de large ont été implantées au pied des rangées de panneaux.
La canopée agricole installée à Amance (Saône-et-Loire) est le « seul système au monde de si grande portée qu’il permette le passage de tous les engins agricoles », s’enorgueillit le président de TSE, Mathieu Debonnet.
production de maïs, culture fortement pénalisée par la sécheresse l’an dernier.
Question conduite des cultures et passage des matériels, il faut avouer que la présence des panneaux solaires ne facilite pas les choses. À Amance, la canopée installée semble plutôt adaptée.
« C’est le seul système au monde ayant une portée si importante qu’elle permette le passage de tous les engins agricoles », claironne Mathieu Debonnet. Avec ce type d’installation, la plupart des engins doivent pouvoir passer dessous, exception faite peut-être de certaines ensileuses et moissonneuses-batteuses. Et les piliers sont certes très espacés, mais pas assez, parfois, pour les pulvérisateurs de plus de 27 m de largeur de travail.
À la ferme de Bel-air, en Côte-d’Or, les machines ne passent pas sous les panneaux mais entre les rangées. Jean-Philippe Delacre a dû s’adapter : les 12 m de largeur entre ces « haies » sont un peu justes pour la coupe de 11,3 m de sa moissonneuse-batteuse. Il emprunte donc celle du voisin, dont la coupe fait tout de même 9 m. Et puis sur ces 4,5 ha, il n’a pas d’autre choix que de tout conduire en bio, car naturellement, traiter avec le pulvé
« Avec 500 000 ha de production agrivoltaïque, soit moins de 2 % de la surface cultivée hexagonale, nous produirions l’équivalent de l’électricité fournie par le parc nucléaire français, sans diminuer la production agricole », s’enthousiasme Christian Dupraz, chercheur en agroforesterie et agrivoltaïsme à l’Inrae Montpellier, et inventeur du terme « agrivoltaïsme » en 2011. Pour cela, les installations doivent être cohérentes, raisonnées, équilibrées. Or, « dans l’agrivoltaïsme, il y aura toujours la tentation de privilégier la production d’électricité parce qu’elle est plus rémunératrice que la production agricole », met-il en garde avant d’ajouter : « Beaucoup d’industriels projettent des installations avec une densité de panneaux de 50 ou 60 %. Ces systèmes ne sont pas viables pour l’agriculteur. Diminuer la densité de moitié est indispensable afin de ne pas diminuer le niveau actuel de rendement. » La démarche doit rester « citoyenne », plaide-t-il, « pour cela, les projets ne devront pas excéder 5 ha, condition importante pour que le plus grand nombre d’agriculteurs en bénéficie. Projets dans lesquels le consommateur pourrait aussi être impliqué ».
entre ces rangées de panneaux photovoltaïques s’avère impossible. Autre limite : les engins roulent toujours au même endroit, ce qui risque de tasser le sol.
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« L’agrivoltaïsme doit rester un projet agricole, au service des cultures. Il doit donc s’adapter aux contraintes de l’exploitation, à la taille des engins, par exemple, et pas l’inverse », met en garde Antoine Nogier, président de la toute jeune fédération France agrivoltaïsme, qui se donne pour objectif d’organiser la filière
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« Attention aux projets qui sacrifieraient la production agricole pour générer plus d’électricité »
« L’agrivoltaïsme doit rester un projet agricole, au service des cultures, il doit donc s’adapter aux contraintes de l’exploitation, à la taille des engins, par exemple, et pas l’inverse »
ANTOINE NOGIER, président de la fédération France agrivoltaïsme.
et d’éviter les éventuelles dérives. Pas question, non plus, de pénaliser les cultures. « Les gestionnaires doivent accepter des densités de panneaux réduites, le taux de couverture sur une parcelle ne doit pas dépasser 30 % pour conserver le niveau de rendement actuel », insiste Christian Dupraz. Avec TSE, si l’agriculteur cesse de cultiver sous les panneaux, aucune indemnité ne lui sera versée par l’énergéticien. C’est acté dans le contrat.
Quelle forme de rémunération ?
Le revenu généré par la vente de l’électricité appartient au producteur : TotalEnergies, TSE, GLHD ou autre… Le propriétaire de la parcelle perçoit environ 40 % du loyer, l’exploitant agricole 60 %. Soit environ 1 500, voire 2 000 € par hectare et par an. Le chiffre varie néanmoins d’une région à l’autre. France agrivoltaïsme souhaite que les agriculteurs puissent aussi percevoir une partie des dividendes liés à la production d’électricité. « Il est important que l’agriculteur puisse être acteur de son projet, estime Antoine Nogier, le président de la fédération. La meilleure façon de l’intéresser, c’est de l’associer au capital ou de lui permettre de moderniser son exploitation par des contributions à l’achat de matériels. »
La rémunération sous forme de loyer n’est pas sans risques de dérives et Christian Dupraz, de l’Inrae, propose de la « limiter
à la valeur du loyer agricole ». En effet, des sociétés parcourraient actuellement les campagnes françaises et signeraient des réserves foncières avec des agriculteurs à des loyers délirants pouvant atteindre 15 000 € par hectare et par an. Le syndicat Jeunes agriculteurs pointe le risque de spéculation foncière : « La stricte priorité doit demeurer l’installation d’agriculteurs et pas de panneaux solaires. » Point de vue partagé par France agrivoltaïsme.
Privilégier les projets de taille modeste
Autre sujet de débat : la taille des structures. Des firmes comme Green Lighthouse Développement (GLHD) défendent l’installation de projets de grande taille, plus rentables pour absorber les coûts liés au raccordement au réseau et plus lucratifs pour l’entreprise. Christian Dupraz défend l’inverse : « On peut faire 100 projets de 1 000 ha, je préfère que l’on fasse 100 000 projets d’un hectare pour que cela puisse profiter à plus de gens. » L’avis est partagé par France agrivoltaïsme. « Pour qu’il y ait une vraie redistribution, un vrai partage de la valeur, il est nécessaire qu’il y ait beaucoup de projets », abonde Antoine Nogier. Les dispositifs de plus grande taille sont par ailleurs plus exposés à la contestation locale. À Curtil-Saint-Seine (Côte-d’Or), par exemple, Nicolas Simonet s’était lancé en compagnie de deux
autres agriculteurs dans un projet de 65 ha avec TotalEnergies. Face à la contestation, les trois fermiers ont réduit à 42 ha. « Je le reconnais, le projet de départ était trop proche des habitations », indique-t-il. Nicolas espère déposer le permis de construire d’ici septembre pour envisager une mise en service d’ici deux ans au plus tôt.
Un cadre fixé par la loi
La loi d’accélération des énergies renouvelables votée en janvier à l’Assemblée nationale fixe un cadre pour éviter les dérives. Chaque projet devra passer par l’inspection d’une commission départementale de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers ou d’une chambre d’agriculture, condition sine qua non de l’acceptabilité locale. La loi fixe aussi la primauté du projet agricole sur la production énergétique. En clair, produire de l’électricité, d’accord, mais à condition de ne pas sacrifier le rendement des cultures. Les décrets d’application restent à rédiger, ce sont eux qui, d’ici la fin de l’année, devraient fixer les seuils de maintien d’activité agricole significative et du revenu durable en étant issu. Ils définiront également la notion de service et devraient stipuler les conditions de contrôle et d’éventuelles sanctions. ■
Face au réchauffement climatique et à l’interdiction de certains pesticides, les semenciers orientent leurs programmes de recherche en vue de proposer des variétés de colza plus robustes et capables de mieux supporter les attaques d’insectes. Si l’objectif numéro 1 reste évidemment le rendement, la filière s’intéresse à un nouveau critère : la teneur en protéines.
Entre 2016 et 2020, les implantations de colza ont chuté de près d’un tiers en France, passant de 1,5 million à 1 million d’hectares. Depuis, la courbe remonte grâce aux prix plus porteurs, mais il y a urgence à redonner aux agriculteurs des moyens de produire cette culture. Si les surfaces ont tant baissé, c’est notamment parce que plusieurs années consécutives compliquées en ont découragé plus d’un. En cause, le réchauffement climatique et l’interdiction de certains pesticides. Il s’agit donc pour les semenciers de proposer des variétés plus résilientes, tolérantes à toute forme de stress. Terres Inovia, l’institut technique des huiles et protéines végétales, a développé le concept de « colza robuste », c’est-à-dire peu sensible aux ravageurs et aux adventices, et ne nécessitant que peu d’intrants. Le tout en résistant mieux aux stress dus aux aléas climatiques. Il y a quelques années, les agriculteurs ne cherchaient pas des plantes à la croissance excessive en début de cycle, et qui marquaient une phase de repos hivernal assez nette. Or, aujourd’hui, « leur souhait est tout autre, constate David Gouache, directeur de recherche à Terres Inovia. L’implantation est devenue un enjeu majeur, la croissance doit être rapide durant l’été et à l’automne pour gagner la course contre les ravageurs ».
Des colzas plus robustes face aux insectes
« Certains insectes se déplacent et sont de plus en plus présents dans certaines régions », remarque Clara Simon, spécialiste colza chez Limagrain. Cette montée en puissance de leurs attaques a entraîné d’importants efforts de recherche pour les firmes semencières. « Cela fait une dizaine
Colza début octobre.
« L’implantation est devenue un enjeu majeur, on a besoin d’une croissance rapide, d’avoir une pousse dynamique tout au long de l’été et de l’automne pour gagner la course contre les ravageurs », explique David Gouache, directeur de recherche chez Terres Inovia. + 9 %
La surface de colza d’hiver est estimée cette année à 1,34 million d’hectares en France, selon les chiffres du ministère de l’Agriculture. Cela représente une hausse de 9 % par rapport à 2022, et de plus 11 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années. De 2019 à 2021, les surfaces avaient plafonné entre 0,9 et 1,1 million d’hectares.
d’années que l’on travaille sur les sujets, mais ce sont plutôt des projets à horizon vingt ans », prévient Sébastien Châtre, directeur de la recherche chez RAGT Semences.
La nécessité de trouver des variétés plus résilientes aux attaques d’insectes est liée au bouleversement climatique, mais aussi à l’interdiction de certaines molécules. « Il y aura de moins en moins de produits autorisés », observe Patrick Bagot, secrétaire du CTPS (Comité technique permanent de sélection des plantes cultivées) pour le colza, au Geves. Après l’interdiction des néonicotinoïdes, la fin du phosmet a été annoncée. Seules sont dorénavant autorisées les pyréthrinoïdes, or « lorsqu’il n’y a plus qu’une seule famille de produits homologuée, la quantité d’insectes résistants augmente », remarque David Gouache. Les semenciers sont donc « obligés de revenir aux bases, c’est-à-dire de recourir aux entomologistes, explique Sébastien Châtre, de RAGT Semences. Nous devons réapprendre à travailler avec les insectes ». Il s’agit d’en élever une quantité pour pouvoir les mettre au contact des plantes et ainsi mesurer les réponses de celles-ci. Pour l’heure, la meilleure réponse trouvée est la vigueur de la plante. Le colza doit avoir développé suffisamment de biomasse à l’arrivée des vols d’insectes pour mieux réagir. Sans pour autant être trop développé quand l’hiver arrive. « Nous évaluons sa vitesse de développement végétatif à l’automne, et son comportement face aux attaques de larves au printemps », indique Élodie Batut, chef de marché oléagineux chez Corteva Agriscience.
« Là où les problèmes sont fréquents, c’est lors de la reprise de végétation, quand les méligèthes attaquent au moment de la floraison, ou les charançons du bourgeon terminal », constate Thierry Momont, chef du marché hybride chez KWS-Momont et par ailleurs référent du pôle Amélioration des plantes à l’Union française des semenciers (UFS).
Vers des variétés résistantes aux insectes ?
Les travaux de recherche portent donc également sur la résistance des variétés aux insectes. Pour l’instant, aucune d’entre elles ne résiste à tous en même temps. Certaines, développées par l’Allemand KWS, notamment, se comportent bien face à une sélection seulement. « Il y a énormément de travaux de recherche sur le sujet, poursuit Patrick Bagot, le défi consiste à trouver la variété qui résistera à de multiples insectes à la fois » – charançon du bourgeon terminal, grosse altise, charançon du printemps, méligèthes…
La dynamique d’amélioration devrait être assez forte dans les années à venir, croit savoir Terres Inovia. Des travaux de recherche collaboratifs ont été mis en place dans le cadre du plan de
« Dans les années qui viennent, la dynamique d’amélioration devrait être forte sur le critère de résistance aux insectes, parce que la préoccupation devient très importante. Vu le contexte climatique, posséder des variétés à forte croissance automnale pourrait permettre de rattraper une éventuelle difficulté au démarrage. Les attaques d’insectes ont lieu principalement en automne-hiver, on est donc dans une sorte de course-poursuite entre les insectes et la plante. Cette dernière doit produire de la biomasse et donc avoir suffisamment de feuilles pour éviter que les insectes n’aillent la manger à cœur et ainsi la mettre en péril définitivement. Ensuite, il faut prendre en compte le comportement des plantes vis-à-vis des larves. Aujourd’hui, impossible d’expliquer par quels mécanismes certaines variétés sont plus tolérantes que d’autres. Et pourtant, les différences sont réelles. Les travaux de recherche dans le cadre du plan de sortie du phosmet impliquent Terres Inovia, l’Inrae et les semenciers. Objectif : mettre au point des méthodes capables d’accélérer l’évaluation du comportement des plantes vis-à-vis des larves. Les observations demandent beaucoup de temps et coûtent cher. Il faut d’abord comprendre les mécanismes, avant de rechercher des sources de résistance parmi les espèces proches du colza. »
L’unique semoir ef cace sur tout type de sol, même non ressuyé à 100% Dégagement de 35 cm entre le rang avant et arrière. Possibilité d’allégement de 100 % de la pression des éléments semeurs. Recul de la roulette pour un meilleur passage en conditions humides.
« Le critère insecte, une préoccupation très importante »
sortie de l’insecticide phosmet (Boravi). « Mais pour obtenir des variétés très résistantes en allant chercher des ressources génétiques lointaines, il faut compter dix ans de travail minimum », avertit David Gouache. L’idée est d’identifier quelles sont les espèces parentes ou cousines du colza qui pourraient apporter un gène de tolérance, puis d’introduire celui-ci dans son génome. « Pour cela, il pourrait falloir vingt-cinq ans », complète Clara Simon, de Limagrain, un des leaders sur le marché colza avec un tiers des parts de marché.
Autre axe d’étude pour les semenciers : l’amélioration de la résistance aux viroses amenées par des vecteurs de type pucerons. Pour l’instant, un peu plus de la moitié des variétés sont résistantes au TuYV, un des trois virus présents sur colza. Ce qui permet de s’affranchir d’une molécule insecticide en évitant la jaunisse. De meilleures résistances aux autres bioagresseurs
Méligèthes sur fleur de colza. L’un des défis de la recherche consiste à trouver une variété résistante à une multitude d’insectes à la fois : charançon du bourgeon terminal, grosse altise, charançon du printemps, méligèthes…
(phoma et hernie de la crucifère, par exemple) sont aussi recherchées.
Les semenciers étudient en outre la résistance au sclérotinia, ce champignon qui conduit à appliquer en préventif un à deux fongicides par an. La firme américaine Corteva (Brevant) a sorti il y a deux ans un hybride de colza d’hiver tolérant à ce champignon, à condition de l’associer, par exemple, à un produit de biocontrôle. Elle en commercialise une nouvelle version pour les semis de l’été à venir, également sur le créneau demi-précoce.
Colza ravagé par le sclérotinia. Les semenciers travaillent activement à la résistance à ce champignon. Corteva (Brevant), qui a sorti il y a deux ans un hybride de colza d’hiver tolérant, en commercialise une nouvelle variété pour le semis de cet été.
D’autres semenciers semblent lui emboîter le pas : Limagrain, RAGT ou Bayer devraient avoir des variétés au catalogue d’ici un ou deux ans. Terres Inovia planche actuellement sur la mise au point de méthodes d’évaluation pour vérifier à quel point ces nouvelles variétés permettront de réduire les traitements fongicides. Corteva, de son côté, travaille aussi à développer la tolérance à la hernie du chou, un pathogène qui se fixe sur les racines de la plante et empêche son développement. Il s’agit là de répondre à une problématique
Plusieurs firmes semencières travaillent collectivement dans des programmes de recherche pour identifier des espèces cousines de la famille des Brassica susceptibles de porter des gènes de résistance aux insectes
spécifique, puisque la maladie reste cantonnée dans les parcelles bretonnes.
Face aux stress abiotiques, des variétés plus plastiques
Enjeu majeur supplémentaire pour les semenciers : les stress abiotiques, c’est-à-dire provoqués par les aléas météorologiques – fortes variations thermiques, gel, manque d’eau… L’objectif consiste à trouver des variétés plus stables, plus vigoureuses et capables de résister aux carences azotées. En effet, lors de printemps secs, la plante n’est pas capable d’assimiler l’azote apporté. Corteva évalue les variétés les moins gourmandes, capables de moins « décrocher » en situation de manque, mais la firme américaine ne commercialise pas encore ce genre d’hybride. « On essaie d’identifier les variétés se comportant de façon stable dans différents cycles climatiques, du semis à la récolte », développe de son côté Sébastien Châtre, de RAGT. Gelées de printemps ou manque d’eau pendant la floraison, les situations de stress sont plus fréquentes. « Si la période de froid se réduit, et que le printemps démarre plus tôt, le colza n’exprimera pas son rendement ensuite. Et le gel tardif a également un effet sur le rendement, parce qu’il provoque la tombée des fleurs », explique Élodie Batut, de Corteva. Ce que recherchent les semenciers, ce sont des variétés plus « plastiques », c’est-à-dire capables de mieux se comporter quels que soient la situation
Légumineuses sous couverts de colza dans l’Essonne. Les sélectionneurs cherchent des variétés adaptées à la culture en association. Actuellement, 20 % de la sole française de colza est cultivée en couverts complexes (féverole et deux autres espèces compagnes). De quoi réduire aussi le recours aux herbicides.
Patrick Bagot, directeur d’unité et secrétaire technique du CTPS
« L’évolution du climat impose de prendre un virage très important. Au sud de la diagonale La Rochelle-Verdun, les zones historiques de production de colza ont vu leurs surfaces chuter de moitié en raison de mois de septembre trop secs. Les variétés doivent répondre aux situations climatiques de plus en plus changeantes d’une année à l’autre, ou d’un lieu à un autre. Elles doivent être plus stables. Avec les sélectionneurs, le CTPS [Comité technique permanent de sélection des plantes cultivées] tente de définir comment qualifier la stabilité de performance de rendement des variétés. Les sélectionneurs ajoutent de plus en plus de traits de résilience face aux aléas climatiques dans leurs variétés, à l’image de la vigueur ou de la capacité à surmonter les carences azotées. On a connu pas mal de printemps secs, et l’azote n’est plus assimilable. La prochaine étape sera d’inscrire au catalogue français des variétés plus résistantes face aux carences ; les sélectionneurs y travaillent, c’est un axe de recherche à part entière. Dès lors qu’une variété capable de s’affranchir de tous ces stress sera trouvée, l’agriculteur devrait voir le progrès, surtout au niveau de la stabilité des rendements. Les variétés résilientes à tous types de stress sont un point de passage obligatoire pour continuer à produire du colza d’ici dix ans dans l’Hexagone ! »
de stress et l’environnement. « Nous exposons nos variétés en cours de sélection à des conditions agroclimatiques extrêmement diverses sur environ 50 sites en Europe », développe Élodie Batut. Travailler sur la plasticité, revient à empiler certains attributs qui permettront au colza de bien répondre aux agressions : tolérance aux insectes, gène de résistance au TuYV, tolérance au stress azoté (caractère N-Flex), plasticité face aux maladies de tige (phoma, cylindrosporiose) et résistance à l’égrenage.
La génétique seule ne répondra pas à la problématique de vigueur, « le choix variétal doit être raisonné par rapport à l’itinéraire technique, à la rotation ou aux couverts associés, rappelle Anne Laperche, maître de conférences en génétique et amélioration des plantes à l’Institut Agro Rennes-Angers. Un colza n’a pas forcément les mêmes caractéristiques variétales selon qu’il doit être utilisé en culture pure ou en couverts associés. » Les sélectionneurs cherchent des variétés adaptées à la culture en association. Actuellement, 20 % de la sole française de colza est cultivée en couverts complexes (féverole et deux
Les semenciers recherchent des variétés plus « plastiques », c’està-dire capables de mieux se comporter quels que soient la situation de stress et l’environnement, tout au long du cycle de la culture
colza
« Le changement climatique amène à chercher des variétés plus stables »PATRICK BAGOT
autres espèces compagnes). De quoi réduire aussi le recours aux herbicides.
Les rendements, priorité n° 1
« Les rendements restent le premier critère de sélection », rappellent cependant les sélectionneurs à l’unisson. À ce propos, ils semblent avoir consenti des investissements importants. « Nous avons des outils de sélection génomique pour prédire les rendements », glisse Élodie Batut. « Les nouvelles générations de variétés n’ont plus rien à voir avec ce que l’on trouvait il y a quelques décennies, constate David Gouache, de Terres Inovia. Un saut méthodologique a été effectué par la plupart des structures. » « On voit bien qu’il y a des rendements qui augmentent, dans les conditions d’essais, abonde Patrick Bagot. De là à dire que cela va
Moisson de colza dans le Maine-et-Loire. « Il y a du potentiel pour accroître encore les rendements, mais ce que l’on ne maîtrise pas, c’est la vitesse et l’intensité du changement climatique, et de certains choix politiques », remarque David Gouache, directeur de recherche chez Terres Inovia.
La teneur en protéine du tourteau de colza constitue un enjeu émergeant, lié à la souveraineté alimentaire. Certains sélectionneurs y travaillent, mais l’engouement reste globalement modéré.
VRAI
➜ Le colza figure parmi les plantes cultivées les plus transformées par le génie génétique. Les plus importants programmes de recherche ont été conduits en Europe de l’Ouest (en particulier en France et en Allemagne) et au Canada. Les modifications successives apportées à la plante oléagineuse ont permis d’accroître les rendements dans des proportions importantes – en France, le rendement moyen du colza est passé de 15 à 20 q/ha à la fin des années 1960 à 40 à 45 q/ha depuis les années 2000 – et d’améliorer les qualités nutritionnelles des graines.
continuer, c’est compliqué. » Les progrès génétiques de fond s’avèrent un peu masqués par les conséquences sur le terrain du changement climatique. « Il y a donc du potentiel pour accroître encore les rendements, croit savoir David Gouache, mais ce que l’on ne maîtrise pas, c’est la vitesse et l’intensité du changement climatique, et de certains choix politiques. » Et l’on en revient à la problématique insectes, « la plante doit pouvoir supporter les attaques d’altises pour améliorer le rendement », résume Ludovic Grosjean, responsable des services agronomiques de BASF.
La protéine, un nouvel enjeu à venir Et si la protéine de colza devenait un vrai sujet ? Sa valorisation constitue un enjeu de souveraineté protéique. Actuellement, le tourteau de colza se valorise
les trois conditions suivantes :
- être reconnue « distincte, homogène et stable » (DHS), la DHS permet de garantir l’identité de la variété aux utilisateurs, elle est la base de la certification des semences et de la protection des droits de l’obtenteur ;
- apporter une amélioration de valeur agronomique ou d’utilisation, amélioration jugée dans les épreuves VATE (valeur technologique, agronomique et environnementale) ;
- être désignée par une dénomination approuvée conformément aux règles applicables.
➜ La date de semis est importante pour une bonne résistance au stress hydrique.
VRAI FAUX
➜ Pour inscrire une variété au catalogue français des semences, il suffit de déposer un dossier auprès du ministère.
Pour être proposée à l’inscription sur la liste A du catalogue français, une nouvelle variété doit remplir
Une étude a montré que les semis précoces, surtout en sols argileux, sont à même de résister à la sécheresse et aux ravageurs. Et pourtant, l’assèchement touche plus les sols argileux. Y semer son colza dès début août permet d’avoir des plantes plus robustes que celles semées le 30 août.
bien chez les ruminants et les porcins, il s’agit désormais de le faire passer sur tous les types d’élevage monogastriques, et notamment en volaille, où il n’a pas le niveau de performance requis d’un point de vue zootechnique. Or ce sont les besoins dictés par les filières qui orientent les choix des firmes semencières. Pour l’instant, « on est toujours un peu dans l’expectative, souffle Fabrice Roux, directeur du développement grandes cultures de Limagrain. Il faut d’abord que le besoin soit clairement défini pour ensuite apporter la bonne réponse. » « Sincèrement, et je ne parle pas que pour nous, la teneur en protéine c’est quelque chose que l’on regarde, mais on n’y met pas beaucoup de moyens. Je ne pense pas que la teneur intrinsèque du tourteau de colza soit aujourd’hui une priorité. On produit d’abord du colza pour en faire de l’huile, il n’est pas sûr que l’acheteur soit d’accord pour valoriser cette protéine, c’est-à-dire sacrifier le rendement », admet Thierry Momont, de KWS et de l’UFS. « On a la meilleure teneur en huile du marché avec quatre variétés à haute teneur », se félicite Élodie Batut, de Corteva. La firme américaine a toutefois développé parallèlement une caractéristique variétale en Amérique du Nord réussissant à accroître le taux de protéine sans diminuer la teneur en huile, en diminuant le taux de fibre. « Cette approche-là permettrait au colza de franchir un cap supplémentaire dans sa capacité à aider la France et l’Europe à réduire leur dépendance au soja », anticipe David Gouache. Corteva entend bien commercialiser d’ici 2027 le 1er hybride à forte teneur en protéines. Des semenciers ont signé des accords avec la firme pour intégrer cette caractéristique particulière à leurs propres variétés. Ces dernières pourraient arriver sur le marché d’ici cinq ans. ■
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Une revue du groupe
Moins subir la variation importante des prix grâce au stockage à la ferme, beaucoup d’agriculteurs en rêvent ! D’autant qu’il s’agit d’une solution permettant de valoriser des installations existantes. Mais attention, ventiler et refroidir le stock demeure essentiel pour préserver la qualité de la récolte. Et gare aux rongeurs, oiseaux et autres nuisibles, qui auront vite compris que le tas de céréales constitue un garde-manger inépuisable.
Vouloir stocker ses récoltes à la ferme pour les vendre quand le prix est plus élevé, l’idée n’est pas nouvelle. Mais actuellement, elle s’avère d’autant plus judicieuse qu’en cette période de guerre en Ukraine, rien n’est moins sûr que le cours des matières premières agricoles. Par ailleurs, cela fait déjà un moment que le secteur a compris que la question du changement climatique n’en était plus au stade de la théorie. C’est maintenant que les choses se jouent et qu’il faut s’adapter ! Car quel que soit le phénomène météorologique, sa manifestation aura un impact sur le rendement des cultures. Question valorisation, est-ce utile de préciser que la volatilité devient monnaie courante ? Les facteurs d’évolution sont nombreux, ils diminuent de plus en plus la capacité des fermiers à jouer sur la valeur de leur stock. Volume produit, qualité de la récolte, écarts de compétitivité, variations de la demande mondiale, évolution de la réglementation ou encore tensions géopolitiques, chacun de ces paramètres exerce une influence sur le prix.
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La crise sanitaire a souligné la fragilité des circuits, et a sans doute renforcé la fluctuation des cours du blé, de l’orge, du maïs et du colza. Stoppez la transformation d’un produit et hop, sa valeur augmente. Idem avec le pétrole, dont la faiblesse du cours avantage aussitôt les productions venues d’Europe de l’Est.
La plupart des exploitants se retrouvent dépendants de leur organisme stockeur (OS), du fait, essentiellement, de sa capacité à bien conserver le grain. Les estimations indiquent néanmoins qu’environ 40 % de la production céréalière et oléo-protéagineuse française seraient conservés au sein des exploitations agricoles. Plus longtemps la matière peut être stockée, plus le paysan a les atouts en main en matière de résilience. C’est souvent le cas des céréaliers, qui sont près de neuf sur dix à bénéficier d’un système de ventilation. L’objectif est de garder la main sur la qualité, et donc de pouvoir retarder leurs prises de position sur les marchés. Contrairement aux idées reçues, le stockage n’est pas une activité réservée aux « gros » producteurs. Cela peut aussi être l’occasion de valoriser des bâtiments existants sans que cela ne nécessite d’importants investissements. Nombreux sont ceux qui possèdent déjà des cellules, des boisseaux ou des cases de stockage à plat sur leur ferme.
Stocker offre également davantage de souplesse dans l’organisation des chantiers. Fini les files d’attente quand la moisson
bat son plein et que les coopératives se retrouvent prises d’assaut. Fini la dépendance aux horaires d’ouverture du silo, chacun est libre de piloter ses chantiers et de profiter au maximum des fenêtres météorologiques. Certains pointeront sans doute les contraintes liées à la surveillance et à la ventilation des tas de grains. Avec le développement des outils connectés permettant d’accéder à un suivi à distance et à des automatismes, le travail s’avère moins chronophage. Des agriculteurs demandent la mise en place d’une prime liée à la qualité du grain livré. L’idée semble alléchante. Cependant, il faut aussi prendre en compte le risque « insectes », à même d’engendrer de fortes pénalités à la livraison, voire un refus du lot impliquant le retour sur l’exploitation à la charge du producteur. À noter que certains OS ont choisi de former et de conseiller leurs adhérents afin que le stockage à la ferme se développe.
Lors des États généraux de l’alimentation, FranceAgriMer et la filière céréalière ont chiffré le coût à la tonne de chaque étape de la logistique, de la collecte jusqu’à la fosse de l’industriel. Côté
40 % de la production céréalière et oléo-protéagineuse française serait
Guillaume Folliard, agriculteur dans le sud de la Meuse, gère une exploitation de polyculture avec du blé, du colza, de l’orge, des pois, du maïs ainsi que de l’élevage. La particularité du coopérateur du groupe Vivescia, c’est qu’il stocke sa récolte à la ferme. « En adaptant les bâtiments pour stocker à la ferme, l’idée était de gagner en souplesse et en efficacité, explique-t-il. Désormais, j’ai la capacité d’entreposer entre 1 500 et 1 600 t. Avant de commencer, je passe le balai pour supprimer la poussière et les impuretés. Puis je nettoie à l’eau avec le jet à haute pression. Pour terminer, après séchage, je dispose des bâches plastiques sur tous les murs. Reste à amener les bennes pleines de matière. Dès que le stockage est rempli, j’installe les vis de ventilation pour refroidir la récolte. Grâce au stockage, j’ai gagné en indépendance, je peux travailler plus tard le soir. Sans oublier le gain de temps au transport de la marchandise. Bilan : la moisson gagne en flexibilité. »
stockage à la ferme, les chiffres montrent une variation assez large, entre 6,7 et 10 €/t, due au type de stockage, à sa capacité et à la durée de l’amortissement. À cela s’additionnent évidemment les charges énergétiques et de main-d’œuvre. Autre possibilité analysée dans l’étude : le stockage en silo bag. Son coût se montrerait légèrement inférieur, entre 5 et 8 €/t. La méthode est fréquemment utilisée ailleurs dans le monde et présente de bons résultats en termes de qualité, ainsi que vis-à-vis des rongeurs et des oiseaux. Cependant, le placement des tas en bordure de champ implique un engagement de la surface foncière. Autre bémol : les déchets plastiques occasionnés.
Les insectes peuvent mettre en péril la qualité Certains inconvénients ne doivent pas être négligés lorsqu’on stocke la récolte. En premier lieu, le risque est réel dans
Pour les petits rongeurs, le tas de grains représente un gardemanger inépuisable. Il convient de piéger à proximité des dépôts afin d’éliminer ceux qui tenteraient de braver l’interdiction et ainsi éviter la présence d’excréments, voire de cadavre dans la récolte.
l’hypothèse où les insectes parviennent à proliférer et donc à mettre en péril la qualité. L’agriculteur doit aussi garder en tête qu’il diminue sa trésorerie au moment de la moisson. En effet, le stock n’étant pas vendu, pas de rentrées d’argent. Il doit également tenir compte de l’investissement nécessaire. L’installation sera plus fonctionnelle avec une construction neuve qu’avec l’adaptation d’un bâtiment existant. Mais l’étude de faisabilité peut nécessiter quelques semaines et le paysan devra demander un permis de construire avant de pouvoir démarrer les travaux, ce qui implique un minimum d’anticipation.
Le stockage ne peut pas s’opérer dans n’importe quelles conditions. La surface destinée à l’accueillir doit naturellement être couverte, propre et, préférablement, bétonnée. Le grain peut être directement vidangé sur le sol ou vidé dans une fosse de réception, puis nettoyé et réparti dans des cases par lots. à
« Stocker à la ferme m’apporte plus d’indépendance ! »VIVESCIA ADOBE STOCK
Au niveau des murs, plusieurs solutions existent. Éléments préfabriqués (en T, en L, ou en A) ou bastaings en bois, quel que soit le matériau utilisé, il est essentiel qu’il résiste à d’impressionnantes forces de poussée. Autre donnée à prendre en compte : la durée du stockage.
Le dispositif de ventilation a toute son importance, c’est lui qui permet de lutter contre les maladies, les moisissures et les insectes. En présence d’une atmosphère humide, leur développement peut être rapide et les dégâts liés, importants. D’où la nécessité de baisser la température et le taux d’humidité du silo. Deux critères qu’il faut contrôler régulièrement pour vérifier l’efficacité de l’installation. Le résidu de la récolte précédente, s’il en reste, ne doit pas être mélangé avec la nouvelle récolte. Enfin, même si cela va sans dire, précisons que le nettoyage des lieux est indispensable avant d’entreposer le grain. Les nuisibles, aussi petits soient-ils, doivent être éliminés. Pour les plus gros, les rongeurs, ainsi que pour les oiseaux, les tas représentent un garde-manger idéal. Leur interdire l’accès et poser des pièges afin d’éliminer ceux qui essaieraient de déjouer vos efforts est donc préférable. Sans compter qu’ils peuvent
« Piloter automatiquement sa ventilation est une idée qui séduit beaucoup d’organismes stockeurs, et pour cause. Le dispositif permet de réduire la facture énergétique.
L’algorithme analyse en temps réel l’écart de température entre l’air extérieur et celui du silo, c’est lui qui pilote la ventilation. Le procédé est plus efficace qu’avec le mode manuel ou qu’en installant un thermostat, car celui-ci se base uniquement sur la température de l’air extérieur. L’opérateur doit fréquemment régler sa ventilation.
À l’échelle de la coopérative ou du négoce, l’installation garantit la standardisation des pratiques de ventilation. Pour les opérateurs, le confort et le temps gagné sont plutôt mis en avant. Du temps disponible pour se consacrer à d’autres tâches, à plus forte valeur ajoutée. Chez Javelot, l’objectif est de poursuivre continuellement l’amélioration de la plateforme permettant de piloter le stockage. Par exemple, en ce moment, nous travaillons à ajouter une fonctionnalité capable de calculer le pourcentage d’efficience de la ventilation en tenant compte du niveau de refroidissement réel obtenu sur les différentes plages de fonctionnement. L’outil devrait permettre aux clients de vérifier si le système est bien dimensionné et surtout, de détecter rapidement la moindre anomalie de fonctionnement. »
Le résidu de la récolte précédente ne doit pas être mélangé avec la nouvelle, il faut créer un lot séparé
à
La sonde de 2 m est installée dans le tas. Grâce au capteur de température, elle détecte la moindre variation à 0,25 °C près. Selon le réglage de l’opérateur, une alerte est envoyée aussitôt.
Le système d’aération contrôle la température dans le silo dès que la sonde de température détecte une augmentation. Le rafraîchissement et l’aération des matières premières sont effectués en soufflant ou en aspirant l’air dans le canal installé au fond du silo, ou sous le tas entreposé en vrac.
véhiculer des bactéries pathogènes, et ainsi polluer les lots. Excréments et cadavres de rongeurs sont évidemment indésirables dans les tas de grains. Pour les stockages à plat, les cheminées de ventilation s’avèrent très adaptées. Elles permettent d’aérer, de refroidir et de conserver les récoltes. Le plus souvent, leur hauteur est comprise entre 2,6 m et plus de 6 m. Leur conception robuste leur permet de résister à l’écrasement et aux chocs. Pour faciliter leur installation et gagner en stabilité, elles bénéficient d’une base assez large. Le ventilateur fixé au sommet du tube est généralement alimenté
via du courant continu de manière à économiser l’énergie. Des contrôleurs pilotent la température, les sondes différencient celle extérieure et celle du produit, ce qui permet au dispositif de s’enclencher automatiquement en fonction des conditions climatiques. Dès que la ventilation n’est pas efficace, le système s’arrête. Mettre en fonctionnement les ventilateurs dès le début du stockage est préconisé. Démarrer tôt repousse les insectes et conserve ainsi la qualité de la récolte. Pensez à vérifier si l’air poussé dans le tas circule bien dans la masse. Par exemple, en plaçant une feuille au-dessus. Autre point sur lequel l’agriculteur peut influer : le taux d’humidité à la récolte. Mieux vaut ne pas sortir la moissonneuse-batteuse au premier rayon de soleil et s’assurer du taux d’humidité avant de commencer à travailler. Moins la matière est humide, moins le risque est élevé et moins il sera nécessaire de sécher le grain.
Traiter seulement si nécessaire
Si, et seulement si, en dépit des efforts de ventilation, le stock montre une infestation avérée, il convient de le traiter par nébulisation. Ce procédé projette le produit à pression élevé via de l’air comprimé. La buse s’installe soit sur un pied d’élévateur, soit en tête de vis sans fin de sorte de passer en revue tout le silo. Pour respecter la dose homologuée, l’agriculteur doit impérativement vérifier le débit de son installation et adapter le dosage du nébuliseur. Seules les solutions à base de pyréthrines naturelles sont autorisées.
Le coût d’une telle intervention étant estimé entre 5 et 7 €/t, mieux vaut être attentif afin de pouvoir l’éviter. ■
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EUH401 Respectez les instructions d’utilisation pour éviter les risques pour la santé humaine et l’environnement
La classification en CMR2 (dangereux pour la santé humaine) des anti-limaces contenant 3 % ou plus de métaldéhyde impose aux fabricants d’accélérer la transition vers les produits de biocontrôle. La qualité de ceux-ci semble toutefois très hétérogène.
Depuis octobre 2021, la réglementation est plus contraignante pour l’emploi des anti-limaces traditionnels, c’est-à-dire ceux contenant 3 % ou plus de métaldéhyde. Ils sont classés comme cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction de catégorie 2 (CMR2). Autrement dit, ils présentent un risque pour la santé humaine. À chaque kilo d’anti-limace vendu, une Redevance pollution diffuse (RPD) est désormais appliquée, ce qui entraîne une augmentation pour l’agriculteur du coût/hectare. Par ailleurs, ceux-ci ont l’obligation de stocker ces produits dans un local phyto fermé à clé, sur étagère, bien identifiés et séparés des autres produits. Pas facile, donc, pour tous ceux qui les achètent durant la
morte-saison afin de payer moins cher et qui doivent trouver une solution pour stocker 300 à 500 kg pendant plusieurs mois… Vers du produit hybride pour contourner la réglementation Pour éviter de voir leurs clients agriculteurs se détourner de leurs produits, une course s’est engagée entre fabricants d’anti-limaces. De Sangosse, le leader du marché, a trouvé une solution lui permettant de contourner les exigences en vigueur : il propose un produit hybride contenant deux matières actives, du métaldéhyde et du sulfate ferrique à seulement 1 %. En passant en dessous du radar des 3 %, ce produit breveté s’affranchit des contraintes réglementaires et peut ainsi grignoter des parts de marché importantes.
Il y a cinq ans, les métaldéhydes représentaient 86 % des hectares traités en France. Les produits de biocontrôle (sulfate ferrique) représentaient le reste, c’est-à-dire 14 %. Depuis, les métaldéhydes ont chuté à 40 %, une part qui devrait encore diminuer dans les années à venir.
Restaurer l’image des produits de biocontrôle
« Les produits de biocontrôle, parallèlement, poursuivent leur progression. Ils représentent actuellement un peu plus du tiers du marché et pourraient atteindre 50 % des surfaces traitées d’ici deux ans », veut croire Pierre Olçomendy, chef du marché anti-limaces chez De Sangosse. « Compte tenu des contraintes sur les métaldéhydes, beaucoup de firmes se sont tournées vers les solutions à base de sulfate ferrique, et leur niveau d’efficacité est parfois très bas », peste-t-il. Sous-entendu, les concurrents vont ruiner le marché avec des produits qui ne sont pas à la hauteur et qui nuiront à l’image du biocontrôle.
Contrairement à celle des produits dits conventionnels, la matière active des produits de biocontrôle n’agit pas sur les cellules produisant du mucus, mais sur les glandes digestives. Les limaces peuvent ainsi consommer plusieurs granulés sans s’en rendre compte. Conséquence : une surconsommation par certaines et d’autres
Sur le marché des anti-limaces, les règles européennes ont changé. Depuis mars 2020, les solutions dont la concentration en métaldéhyde s’avère supérieure ou égale à 3 % se retrouvent classées comme cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction (CMR2). Jusqu’à présent, elles étaient non classées. La décision a des impacts non seulement économiques, mais aussi en termes de stockage et d’utilisation. Le classement en CMR2 nécessite en effet d’avoir une zone spécifique dans le local de stockage des produits phytosanitaires. Les CMR2 sont en outre soumis à la Redevance pour pollution diffuse (RPD). Le métaldéhyde a, depuis janvier 2021, fait son entrée sur la liste des substances soumises à cette taxe. Les agriculteurs se retrouvent donc avec un supplément à payer estimé aujourd’hui à 9 €/kg de substance active, selon Pierre Olçomendy, chef du marché anti-limaces chez De Sangosse. Soit 0,45 €/kg d’anti-limace pour un produit affichant une concentration de 5 % de métaldéhyde. Pour un produit épandu à 4 kg/ha, la RPD s’élèverait alors à 1,80 €/ha. Pour un produit coûtant autour de 13 €/ha, le coût passe à environ 15 €/ha. Autre changement : le délai d’entrée des personnes dans les parcelles traitées s’allonge. Il passe de six à quarante-huit heures. Enfin, l’utilisation de produits contenant au moins 3 % de métaldéhyde doit être consignée dans le document unique d’évaluation des risques. D’après les articles R. 4412-59 à R. 4412-93 du Code du travail, l’employeur doit essayer de remplacer les produits CMR par d’autres moins dangereux.
qui n’y ont pas accès. Pour l’agriculteur, le résultat observé est le manque d’efficacité, aboutissant à une image négative du produit de biocontrôle. De Sangosse propose une solution permettant d’éviter la
Les granulés d’anti-limaces cassés à l’épandage sont plus sensibles à la désagrégation précoce, du fait de la rosée ou de la pluie. Or le granulé étant un appât, il perd son efficacité s’il est détruit. Des travaux de l’Inrae ont montré que l’épandage avec un outil classique de type Delimbe entraînait la casse de 30 et 70 % des granulés, selon leur qualité. D’où la naissance de l’outil Spando, développé grâce à un partenariat entre l’Inrae et De Sangosse. Ce dispositif breveté gère deux nappes d’épandage (une à droite et une à gauche) à l’aide de deux tubes d’alimentation et d’un seul disque. La prise en pale des granulés est déterminante pour limiter la casse. La technologie a fait chuter le taux de cette dernière à seulement 5 %. La variabilité de la dose, quant à elle, n’excède pas 5 à 10 % sur la largeur de travail. Soit une performance équivalente à celle d’un épandeur classique. Le modèle Spando reçoit en outre le DPAE, ce qui adapte le débit à la vitesse du quad. Il accueille aussi un troisième tube alimentant un second disque installé sous le principal. Son objectif est d’épandre
surconsommation des appâts. « Avec un granulé, on contrôle trois ou quatre limaces », affirme le chef de marché, certain que le fameux « Ironmax Pro » a de quoi restaurer l’image des anti-limaces de biocontrôle. ■
en bordure de parcelle, une fonction intéressante en termes de gestion des zones de non-traitement. Enfin, l’outil gagne en polyvalence puisqu’il peut également servir à semer les couverts végétaux. En y installant la trémie Emix, il bénéficie de déflecteurs servant à mélanger les semences et les granulés anti-limaces, le tout sans que l’opérateur entre en contact avec le produit. Le mélange s’effectue grâce à la gravité, ce qui, là encore, n’entraîne pas de casse.
« Les produits de biocontrôle poursuivent leur progression et pourraient atteindre 50 % des surfaces traitées d’ici deux ans »
PIERRE OLÇOMENDY, chef du marché anti-limaces chez De Sangosse
Durant six semaines, à l’usine de tracteurs de Saint-Valentin, en Autriche, Case IH a formé son réseau de concessionnaires européens, soit 1 400 personnes venues de 25 pays. Était également présent le contingent du Moyen-Orient, d’Afrique, de la CEI et de la région Asie-Pacifique. L’objectif était de former les distributeurs aux nouvelles machines dévoilées lors de la convention Trust the Red qui s’est tenue en mars à Madrid. Pour cela, le constructeur a organisé des ateliers pratiques afin que tous puissent examiner les fonctionnalités des matériels.
L’agriculture émet 21 % des gaz à effet de serre (Ges) dans l’Hexagone, composés à 45 % de méthane (issu essentiellement de l’élevage), à 42 % de protoxyde d’azote (engrais azotés, effluents d’élevage et résidus de cultures) et à 13 % de carbone lié aux émissions polluantes des moteurs thermiques des engins agricoles. Ce sont les chiffres communiqués lors de la Convention nationale des agroéquipements organisée par Axema et le Sedima.
MACHINISME
Autant dire que côté actualité du machinisme, c’est calme plat. Certaines marques étoffent ou réorganisent leur réseau de distribution, d’autres forment les équipes en attendant sans doute le prochain grand rendez-vous de la filière, Agritechnica. Le syndicat français Axema, quant à lui, a profité de la trêve pour renouveler son bureau et fixer son cap à venir. La décarbonation semble être au cœur des préoccupations.
Désormais, les concessions Viau Agri vont distribuer les tracteurs des marques Landini et McCormick du groupe italien Argo Tractors. Deux journées de lancement ont été organisées en juin en vue de souligner la collaboration. Ont alors été présentées les gammes spécialisées Rex 4 et X4 F à transmission robotisée, ainsi que les robots Vitibot. La zone travaillée par le concessionnaire est assez diversifiée, entre maraîchage, viticulture, arboriculture, grandes cultures et élevage.
Havre
Hydrokit a annoncé l’ouverture de son treizième point services de proximité à Montivilliers, près du Havre (76). L’entreprise profite de l’opportunité de répondre davantage aux attentes des clients pour renforcer son maillage du territoire.
Le groupe italo-américain CNH Industrial vient d’annoncer sa collaboration avec One Smart Spray, de Bosch et BASF. Désormais, le système sera intégré aux pulvérisateurs présents dans ses catalogues et mis en place par les équipes Raven. Il sera distribué via les marques Case IH et New Holland. L’objectif est d’aller plus vite en matière de précision et de pulvérisation automatisée au sein du groupe. Plusieurs caméras installées sur la rampe du pulvérisateur permettent de détecter des mauvaises herbes dans une culture (vert sur vert) ou sur sol nu (vert sur marron), leurs informations déclenchent la pulvérisation seulement là où c’est nécessaire.
En avril dernier, le syndicat des constructeurs de matériels agricoles a tenu son assemblée générale, durant laquelle ses membres ont élu leur nouveau bureau. Frédéric Martin, ancien président d’Axema, a laissé sa place à Damien Dubulle, dirigeant de Downs. Les ateliers de réflexion ont fait émerger les thèmes prioritaires à aborder : attractivité des emplois de la filière, salons de demain, quelles énergies pour les moteurs de demain, la France doit devenir championne mondiale de l’agroéquipement et de l’innovation, les solutions d’achat ou de location de matériels pour les agriculteurs, la réduction d’intrants, robotiser les tâches agricoles, et décarboner la filière agro-industrielle.
Le cultivateur à trois rangées de dents Karat 10 est commercialisé en différentes versions, portées ou semi-portées. Le constructeur allemand Lemken propose une nouvelle génération plus ergonomique, équipée de dents disposées symétriquement par rapport à l’axe de traction la rendant plus facile à tracter et sans contraintes latérales. Un argument intéressant pour ceux qui bénéficient de tracteurs équipés du guidage GPS. L’outil peut être doté d’une rangée de disques de prédécoupe grâce à laquelle de grandes quantités de matière organique peuvent être incorporées au sol. La version semi-portée profite d’un report de charge hydraulique pour accroître l’adhérence du tracteur. Une herse-étrille permet de soulever les racines en surface pour qu’elles se dessèchent.
Depuis avril 2022, les secteurs des anciennes concessions Hennequin, Cal et Haag ont été réunis sous le nom de « ManutOne ». Partenaire de JCB en agricole, ManutOne distribue la gamme JCB Agri sur les départements de la Meurtheet-Moselle (54), de la Moselle (57), des Vosges (88), du Bas-Rhin (67) et sur une grande partie du Haut-Rhin (68). Le siège social et l’établissement principal de ManutOne seront situés à Villeen-Vermois (54). Le permis de construire a été validé et la fin des travaux est estimée pour fin 2024.
LA
La météo aura mis un peu de temps à se décider de laisser les agriculteurs aller travailler aux champs. Semis ou plantations des cultures de printemps, céréales, betteraves à sucre, maïs, tournesol, lin, pommes de terre… à cette période de l’année, le boulot ne manque pourtant pas ! Les pages des réseaux fleurissent de témoignages à tout va.
Laurent :
« La distance d’épandage des phytos par rapport aux habitations importe peu. Il faut surtout éviter la dérive [...] »
Arnaud :
« En bonnes conditions, il n’y a pas besoin de pulvériser à 10 m des maisons. »
René :
« La meilleure solution est de [...] rester en ville. »
Marylène :
« Pourquoi construire à côté d’un champ et après se plaindre ? Le pire, c’est qu’ils bâtissent des écoles à côté des vignes pour ensuite faire des pétitions contre les viticulteurs… »
Pierre :
« Ce sont ceux qui vendent les terrains à bâtir, les responsables. À eux de garantir la sécurité des futurs habitants. L’entretien des zones non traitées (ZNT) devrait être également à leur charge. »
Mika80 :
« Et si l’on met une haie, est-on toujours contraint par cette distance, comme elle sert de barrière et fait déjà naturellement reculer la bordure du champ ? »
Hgobaut :
« Y a qu’à mettre du miscanthus partout sur les 10 m pour que les sangliers viennent visiter les jardins. »
Interdire les habitations à proximité des zones traitées plutôt que l’inverse. C’est ce que souhaitent nombre de lecteurs de Terre-net à la suite de la parution de l’interdiction d’épandage des produits phytosanitaires CMR2 à moins de 10 m des habitations au Journal officiel, le 21 mars. Les commentaires ont fusé.
Arnaud :
« Il ne faut rien à moins de 500 m d’une habitation : ni champs, ni éoliennes, ni usines, ni coqs, ni clochers… »
Noël :
« Il reste de la place sur la lune ou dans la forêt amazonienne. Mais attention, il faut Internet, le gaz de ville, des cinémas, etc. [...] »
Régis :
« […] une agriculture européenne sans pesticide chimique peut-être, une Europe sans agriculture sûrement. Des espaces verts, des zones sauvages, humides, des prairies pour les loups et du miel pour les ours, le paradis sans agriculteurs ni chasseurs… »
Jérôme :
« Pas sûr que ce soit le paradis bien longtemps ! »
Bibi :
« La nature est belle certes, mais sauvage et implacable. Ça, on l’a oublié. On n’a pas inventé les phytos sans raison. »
Sébastien :
ARNAUD2
Valentin :
« Regardez déjà les molécules dans les produits ménagers ! Pas de distance pourtant !! »
Julien :
« Quand il n’y aura plus que des produits importés 10 fois plus exposés aux phytos, on en reparlera. »
Jérôme :
« Les politiques et le grand public veulent une France sans agriculteurs, les autres pays produiront pour nous. »
« Si on n’assure plus de suivi phytosanitaire des plantes comestibles, faut arrêter de vacciner et soigner les humains. Il est sûr qu’on en tirera vite les conclusions qui s’imposent. »
Kesteman :
« Les produits phytos sont homologués par une AMM. Il faut que les gens comprennent que les agriculteurs sont les mieux placés pour produire sain et durable. Faire croire le contraire est un mensonge intentionnel pour nuire à la profession. [...] Nourrir la planète ne se fera pas par l’opération du SaintEsprit ! Il faut laisser un peu tranquille ceux qui se défoncent au travail pour produire l’alimentation. » ■
« Mieux vaudrait une Europe sans technocrates, qui ne servent à rien et nous ruinent »
L’épandage de produits
phytosanitaires classés CMR2, suspectés d’être dangereux pour la santé, est dorénavant interdit dans un périmètre de 10 m autour des habitations, contre 5 auparavant, selon un arrêté publié le mardi 21 mars au Journal officiel en réponse à une injonction récente du Conseil d’État.
Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a signé un arrêté en date du 14 février imposant une zone de non-traitement (ZNT) incompressible de 10 m autour des habitations pour les applications de produits phytosanitaires classés CMR2. Celui-ci a été publié au Journal officiel du mardi 21 mars. Le 22 mars, la réglementation s’est donc durcie en matière de traitements avec des produits comportant « une substance suspectée d’être cancérogène, mutagène ou toxique pour la reproduction », dite CMR2. Près de 300 produits seraient concernés, d’autant que le principe s’applique dans le cas où l’autorisation de mise sur le marché (AMM) ne fixe pas déjà une distance de sécurité pour l’épandage.
Signé par les ministres de l’Agriculture, de l’Économie, de la Transition écologique et de la Santé, l’arrêté constitue « une mise en conformité » par rapport à la décision rendue par le Conseil d’État le 22 décembre 2022. La plus haute juridiction administrative avait donné deux mois au gouvernement pour fixer des distances de sécurité élargies autour des habitations pour cette catégorie de substances. Les magistrats lui avaient enjoint de tenir ses propres engagements. En
janvier 2022, le gouvernement avait en effet proposé d’instaurer une distance de sécurité de 10 m par défaut pour l’épandage de certains produits phytos à compter du 1er octobre 2022, délai qu’il n’a pas tenu. Le Conseil d’État a été saisi par des organisations environnementales comme Générations futures et France Nature Environnement, et a pointé dans sa décision la « gravité des conséquences du défaut partiel d’exécution en termes de santé publique » et « l’urgence particulière qui en découle ».
Pour les produits dits CMR1, dont la nocivité est avérée, l’utilisation reste interdite dans un périmètre plus large – 20 m –autour des habitations.
Pour savoir si un produit est classé CMR, il faut lire l’étiquette sur le bidon. Ceux qui le sont sont répartis dans les catégories
Dorénavant, les agriculteurs ne peuvent plus épandre de produits classés CMR2 à moins de 10 m des habitations. La distance est incompressible.
1A et 1B. Ils portent alors la mention d’avertissement « Danger », une mention de danger spécifique et le pictogramme « Danger pour la santé ». Les produits concernés sont ceux comportant au moins une des mentions suivantes :
- H341 : susceptible d’induire des anomalies génétiques.
- H351 : susceptible de provoquer le cancer.
- H361 : susceptible de nuire à la fertilité ou au fœtus.
- H361f : susceptible de nuire à la fertilité.
- H361d : susceptible de nuire au fœtus.
- H361fd : susceptible de nuire à la fertilité. Susceptible de nuire au fœtus. ■
Pour les produits dits CMR1, dont la nocivité est avérée, l’utilisation reste interdite dans un périmètre de 20 m autour des habitationsRetrouvez la liste des produits classés CMR2 concernés.
Cinq dimensions complètent l’offre agricole du manufacturier Alliance, trois dans la gamme 882 – les 710/35R22.5, 600/60R30.5 et 710/50R30.5 – et deux dans la série 885 – les 850/50R30.5 et 710/40R22.5. La ceinture en acier développée pour les épandeurs, les remorques, les presses à balles et les camions d’engrais est conçue pour les fortes charges.
➜ Agroalimentaire : Bonduelle nomme son nouveau directeur général Le spécialiste français des légumes en conserve et surgelés Bonduelle a annoncé l’arrivée à sa direction générale de Xavier Unkovic, fort d’une expérience de plus de vingt ans en Amérique du Nord, où le groupe connaît des difficultés. Début mai, la maison mère des marques Bonduelle et Cassegrain avait annoncé le départ de son directeur général Guillaume Debrosse, un cousin par alliance de Christophe Bonduelle nommé cinq ans plus tôt et qui avait notamment travaillé pour L’Oréal et dans le secteur des télécoms.
➜ Biotechnologies : bataille en vue à Bruxelles pour réguler les nouveaux OGM Semences moins vulnérables aux sécheresses et maladies, moins gourmandes en eau… Appelés en anglais
JCB a dévoilé la chargeuse compacte 403E, sur laquelle le moteur thermique a été remplacé par deux moteurs électriques. Des capacités équivalentes à celles de la version diesel, une autonomie de quatre à cinq heures de travail continu, et seulement deux heures de temps de charge sur une prise 380 V… de quoi trouver une place sur les exploitations aux bâtiments exigus !
Fin mai, Axema a publié ses premières tendances sur le marché des agroéquipements pour l’année 2023. Après des ventes record en 2022, le syndicat des constructeurs craint l’amorce d’une décrue marquée du carnet de commandes. Les chiffres annoncés évoquent des baisses allant de 15 à 50 %, selon les familles de produits.
« NBT » ou « NGT » (pour « nouvelles techniques génomiques »), une kyrielle d’outils d’édition génomique apparus ces dernières années modifient le matériel génétique des plantes sans ajout extérieur, à la différence des OGM dits « transgéniques », introduisant un gène extérieur. Une simple façon d’accélérer l’évolution qu’on aurait pu obtenir naturellement selon leurs partisans ; des « OGM cachés » selon les organisations environnementales, vent debout contre toute dérégulation.
➜ Agriculture biologique : un plan de soutien insuffisant pour le bio selon la Conf’ Mi-mai, la Confédération paysanne estimait dans un communiqué que la nouvelle enveloppe en faveur de la filière bio demeure insuffisante. Le syndicat attend un geste fort du gouvernement en direction de l’ensemble
des producteurs d’un secteur en difficulté. En outre, le nouveau programme de soutien ne peut exclure certaines catégories de producteurs, en raison d’une réglementation inadaptée.
➜ Aides Pac : la définition de l’agriculteur actif élargie Dans le cadre du plan stratégique national, un arrêté a modifié les conditions d’attribution des aides de la Pac. La définition de l’« agriculteur actif », qui détermine l’accès à ces subventions, s’applique à des exploitants auparavant exclus en raison de la forme juridique de leur société. Dorénavant, le décret intègre les sociétés civiles d’exploitation agricole (SCEA), les sociétés coopératives d’intérêt collectif et les sociétés coopératives de production. La part du capital social requis pour un exploitant est d’au moins 5 %. Le chiffre passe à 40 % pour un jeune agriculteur.
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Limaces, oiseaux… des cultures de printemps malmenées par les ravageurs
Dans une vidéo, Gilles VK, agriculteur du Loiret, fait le point quinze jours après ses semis de maïs et de tournesol. Les cultures n’ont pas démarré leur cycle dans les meilleures conditions. En effet, les températures fraîches et les ravageurs ont freiné leur développement. Et comme en témoignent de nombreux partages d’agriculteurs sur les réseaux sociaux, Gilles VK ne serait pas le seul concerné…
Voir la vidéo en réalité augmentée.
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Ensilage de miscanthus en Côte-d’Or avec l’ETA La Louvière
Loïc Madre, de la chaîne « Loagri », a filmé un chantier d’ensilage de miscanthus réalisé fin mars par l’ETA La Louvière (Côte-d’Or). Ensileuse Krone Big X780, tracteur Fendt 942 Black Edition, remorque autochargeuse Schuitemaker trois essieux, tracteurs Fendt 724 Black One attelés à des bennes Deguillaume trois essieux… autant dire du beau matériel ! L’implantation du miscanthus, à raison de 20 000 rhizomes/ha, coûte 3 000 €/ha environ. La culture reste en terre entre quinze et vingt ans, voire trente. Découvrez le chantier grâce à la réalité augmentée.
Semis de maïs en ACS chez Guillaume Bruniaux à Davenescourt (80) Guillaume Bruniaux s’est lancé en 2016 en agriculture de conservation des sols. Avant maïs, il privilégie un couvert chargé en légumineuses (160 kg/ha de féveroles, 50 kg/ha de seigle et 5 kg/ha de trèfle incarnat). Dans une vidéo, il explique son objectif : semé autour du 15 septembre avec un passage de déchaumeur à disques indépendant, son but est de produire un maximum de biomasse et d’amener de l’azote dans la rotation pour décomposer les pailles et la culture suivante. Apprenez-en davantage avec la réalité augmentée.
Les fermes s’équipent pour s’adapter aux contraintes actuelles – réduction de la quantité de produit chimique épandue, respect de l’environnement… La question du désherbage mécanique se pose alors pour la culture du colza. Selon Terres Inovia, l’associer à une lutte chimique s’avère une piste intéressante à explorer.
herse-étrille gère mieux les dicotylédones que les graminées, plus solidement enracinées. Un des atouts de l’outil est son débit de chantier important, puisqu’il peut travailler à vitesse élevée. Si le stade est précoce, envisagez de rouler à 3 km/h, voire jusqu’à 6-8 km/h. De quoi rivaliser avec le pulvérisateur de 24 m de largeur de travail sans trop de difficulté.
La houe rotative : plus risquée
Deuxième possibilité : la houe rotative. Certains estiment que la passer dans une parcelle de colza constitue une action risquée. Les plantes sont fragiles et le risque demeure plus élevé qu’avec une bineuse. Néanmoins, parmi le panel d’équipements disponibles, cet outil permet de s’affranchir des problèmes de rangs et d’interrangs. Il travaille toute la largeur sans contrainte d’écartement au semis. Bémols : son prix important et une fenêtre de réalisation assez exiguë. Le fermier doit passer entre deux et trois feuilles, ce qui lui donne peu de temps de réaction. Et mieux vaut que la météo soit de la partie, faute de quoi détruire les adventices avec cet outil deviendra compliqué. Elles ne doivent pas être trop développées. Sans oublier qu’il est conseillé d’agir sur sol suffisamment sec en surface et avec des prévisions météo sèches durant les trois à quatre jours suivant l’intervention.
Pour compléter une intervention chimique tout en renforçant son efficacité, l’idée de l’associer à un binage mécanique semble assez prometteuse. Cela entraînera en outre une baisse des IFT qui devrait répondre aux contraintes actuelles, tant d’ordre sociétal qu’environnemental. Sans oublier que la facture devrait également être en baisse. L’évolution du matériel a conduit à des outils plus performants et dont le débit de chantier n’est pas un frein. Trois méthodes sont actuellement disponibles pour les producteurs, présentant chacune leurs avantages et leurs inconvénients.
Première solution : la herse-étrille, qui permet de déraciner les jeunes adventices présentes dans l’interrang de la culture au passage de ses dents souples. Concernant la date d’intervention, Terres Inovia préconise de la programmer à partir du stade quatre feuilles, quand le colza est suffisamment résistant à l’outil. Pour autant, il ne faut pas trop tarder, car plus les plantes à détruire sont développées, plus la tâche s’avère difficile et moins l’outil se montre efficace. L’agriculteur devra augmenter la pression sur la dent afin de la rendre plus agressive. À savoir, par ailleurs, que la
Le binage, enfin, a le vent en poupe et de plus en plus d’exploitants s’équipent. Grâce à ses socs, la bineuse sectionne les racines
des adventices dans l’interrang. Le matériel impose cependant de semer à 50 cm entre rang, minimum. Idéalement, il faut donc opter pour le semis monograine. Dans cette configuration, le paysan doit réfléchir sa stratégie au global, selon le parc matériel dont il bénéficie. Mieux vaudra anticiper les besoins d’investissement éventuels. S’agissant de l’intervention, les spécialistes conseillent de biner à partir de cinq-six feuilles. Avoir bien réglé son outil avant de se lancer est primordial, de même qu’éviter de travailler trop vite, afin de limiter les projections de terre et de graines d’adventices sur le rang. Ou alors il faudra installer des disques protège-plante sur les socs. Les performances oscillent entre 50 et 100 %, selon que la flore à détruire est composée de dicotylédones ou de graminées. Même si la mauvaise herbe n’est pas anéantie, son développement se trouvera ralenti et son potentiel de nuisance diminué.
Selon les essais conduits par Terres Inovia, la méthode baptisée « herbisemis » suivie d’un binage mécanique laisse entrevoir des perspectives intéressantes : réduction de la surface pulvérisée de deux tiers, efficacité plutôt bonne sur la flore du colza et possibilité d’intervenir en post-levée si nécessaire. Les ingénieurs ont également testé le désherbage en post-levée localisé, couplé au binage (localisé biné). Les résultats se révéleraient tout aussi intéressants. Le défi réside dans la possibilité de réaliser les deux opérations en même temps. L’herbicide nécessite une hygrométrie importante alors que le binage préfère un temps séchant. L’agriculteur doit donc s’attendre à devoir séparer les deux interventions ■
Le binage a le vent en poupe et de plus en plus d’exploitants s’équipent
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