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Thangka Art Museum
Lhasa, Tibet, China
AND Studio/Duccio Cardelli
Le musée d’art Thangka est un projet culturel de 8 000 m2 situé au cœur d’un nouveau quartier au sud de Lhassa, au Tibet.
Il Thangka Art Museum è un progetto culturale di 8.000 m² situato nel cuore di un nuovo distretto a sud di Lhasa, in Tibet.
Thangka Art Museum is an 8,000 m² cultural project located in the heart of a new mixed-use district in the south of Lhasa, Tibet.
Il y a deux ans, Lhassa City Investment Co. Ltd, un groupe de promotion et de construction dont le directeur général détient la plus grande collection d’art Tangkha au monde, a contacté l’agence AND Studio Architects pour étudier un projet de musée au Tibet.
Un “Thangka” est la représentation peinte d’une ou de plusieurs divinités ou de bouddhas du panthéon bouddhiste tibétain. Il s’agit d’un “moyen” pour la compréhension et la réalisation, sur la voie spirituelle du bouddhisme Vajrayana. L’objectif était de concilier modernité et tradition, et pour ce faire l’équipe a entrepris un voyage initiatique pour connaître et comprendre l’art Tangkha, l’architecture locale, dans ses formes d’expression volumétrique et sa composition architecturale.
La visite du Palais du Potala, résidence du dernier Dalaï Lama, suivie de la visite de plusieurs autres sites religieux, a permis de mieux comprendre la composition et l’organisation volumétrique. Une composition souvent organisée en mouvement ascendant, correspondant aux trois formes du Point Culminant du “Chemin de l’éveil”. Le chemin vers l’illumination est complexe et est souvent représenté par un parcours ascendant et tortueux. La montagne est la suprême représentation de ce voyage et ses sommets sont des lieux de prière. Les monastères sont organisés selon le principe de ce parcours, et ce schéma a également été appliqué au nouveau musée. L’organisation du programme se présente non pas comme une seule masse bâtie mais comme une composition de volumes, qui rappelle l’organisation du palais du Potala en reprenant partiellement les parois inclinées qui caractérisent l’architecture tibétaine.
Le bâtiment est construit au pied des montagnes et se décompose en six volumes reliés sur la pente, à la manière d’un monastère tibétain.
Le projet s’articule autour de deux axes. Le parcours extérieur, qui reprend le chemin du monastère tibétain, une montée entre les différents volumes, qui rappelle l’ascension de la montagne, pour mener à la petite place haute, où les fdèles peuvent se recueillir devant un énorme Thangka de près de quinze mètres de long, accroché deux fois par an à la tour. L’autre, intérieur, qui organise les espaces d’exposition et présente les objets d’art en suivant le parcours du croyant en quête d’illumination. Le partie supérieure de la tour représente le sommet de la montagne, avec des drapeaux de prière bouddhiste et une vue panoramique sur le palais du Potala. La tour est utilisée comme espace d’exposition et fait fonction de “tour à vent”, en favorisant la ventilation naturelle. Le parcours du musée a été conçu en collaboration avec le conservateur et un moine local. L’utilisation de la lumière naturelle comme élément architectural a inspiré la conception des espaces. La lumière zénithale, les claustras et les quelques fssures percent les murs et les toits des salles d’exposition.
L’utilisation de doubles parois permet d’isoler thermiquement le bâtiment et de réduire de 30 % la consommation d’énergie destinée au chauffage et au rafraîchissement. Pour préserver l’environnement, aujourd’hui il est interdit de creuser des carrières dans la région. Le choix s’est donc porté sur une réinterprétation des murs en pierre traditionnels avec des doubles murs ventilés en béton. La terre battue, une technique locale ancestrale, a été employée pour le sol des espaces d’exposition.
Pour les éléments décoratifs, le bois (peu présent sur place), la feuille d’or et toutes les couleurs caractéristiques de la religion bouddhiste ont été utilisés : le “bleu du Tibet”, le jaune (ocre ou or), couleur du corps du Bouddha, le rouge, auquel les Tibétains attribuent des vertus magiques. Plusieurs éléments clés du projet ont été réalisés en bronze, matériau sacré symbole de prospérité, d’abondance spirituelle et de respect. Des artistes locaux sont également intervenus pour réaliser des sculptures et des peintures sur bois.
Due anni fa AND Studio è stato contattato dalla Lhasa City Investment Co., Ltd, un gruppo di promozione e costruzione, il cui amministratore delegato detiene la più grande collezione di arte Thangka al mondo, per studiare un progetto museale in Tibet.
Un “Thangka” è la rappresentazione sacra dipinta della religione buddista tibetana, un “mezzo” per la comprensione e la realizzazione, nel percorso spirituale del buddismo Vajrayana.
L’ambizione era di conciliare modernità e tradizione, e per questo il team ha compiuto un percorso iniziatico per conoscere e comprendere l’arte Thangka, l’architettura locale, nelle sue espressioni di composizione volumetrica e architettonica.
La visita del Palazzo Potala, la casa dell’ultimo Dalai Lama, seguita dalla visita di diversi altri luoghi religiosi, ha illuminato molto sulla composizione e l’organizzazione volumetrica. Composizione spesso organizzata in un movimento ascendente, che corrisponde alle tre forme del Punto Culminante della “Via del Risveglio”. Il percorso verso l’illuminazione è complesso, spesso rappresentato da un percorso ascendente e tortuoso. La montagna è la massima rappresentazione di questo viaggio e le sue vette sono luoghi di preghiera. I monasteri sono organizzati secondo il principio di questo percorso e anche per il nuovo museo si è seguito questo schema. L’organizzazione del programma si presenta non come un’unica massa costruita ma come una composizione di volumi, che ricorda l’organizzazione del Palazzo Potala, riprendendo parzialmente le pareti inclinate tipiche dell’architettura tibetana.
L’edifcio poggia ai piedi delle montagne ed è scomposto in sei volumi collegati nel pendio, come un monastero tibetano.
Il progetto è organizzato su due percorsi. Quello esterno, che riprende il percorso del monastero tibetano, una salita tra i diversi volumi, che ricorda la salita della montagna, per condurre alla piazza alta, dove i fedeli possono raccogliersi davanti a un enorme Thangka lungo quasi 15 m, attaccato due volte l’anno alla torre. L’altro interno, che organizza gli spazi espositivi e gli oggetti esposti seguendo il cammino del credente alla ricerca dell’illuminazione. La parte superiore della torre rappresenta la cima della montagna, con bandiere di preghiera buddista e la vista panoramica del Palazzo Potala. La torre è utilizzata come spazio espositivo e funge da “torre del vento”, favorendo la ventilazione naturale.
Il percorso museale è stato progettato in collaborazione con il curatore e un monaco locale. L’uso della luce naturale come componente architettonica ha guidato la progettazione degli spazi. Luce zenitale, claustra e fessure occasionalmente perforano le pareti e i tetti delle sale espositive.
L’utilizzo di doppie pareti isola termicamente l’edifcio e riduce del 30% il consumo energetico per il riscaldamento e il raffrescamento. Per proteggere l’ambiente, nella regione è ora vietato l’escavazione delle cave. Si è quindi scelto di reinterpretare i tradizionali muri in pietra con doppie pareti ventilate in cemento. Per i pavimenti degli spazi espositivi è stata utilizzata la terra battuta pressata, una tecnica ancestrale locale.
Per gli elementi decorativi si è utilizzato legno (poco presente localmente), foglia d’oro e tutti i colori tipici della religione buddista: “blu tibetano”, giallo (ocra o oro), il colore del corpo del Buddha, rosso, cui i tibetani assegnano virtù magiche. Diversi elementi chiave del progetto sono stati realizzati in bronzo, materiale sacro, simbolo di prosperità, abbondanza spirituale e rispetto. Artisti locali sono intervenuti anche per la realizzazione di sculture e dipinti su legno.
Client: Lhasa City Investment Project: AND Studio/Duccio Cardelli (www.andstudio.net)
Two years ago, AND Studio was approached by Lhasa City Investment Co., Ltd, a promotion and construction group, whose managing director holds the world’s largest collection of Thangka art, to study a museum project for Tibet.
A “Thangka” is the Tibetan Buddhist religion’s own style of holy painting, a ‘means’ of understanding and self-realisation on the spiritual path of Vajrayana Buddhism.
The aim was to reconcile modernity and tradition, so the team went on an initiatory journey to get to know and understand Thangka art and structural-compositional tenets of local architecture.
A visit to Potala Palace, the home of the last Dalai Lama, followed by visits to several other religious sites, provided plenty of insight into its structural composition and organisation. Architectural designs often feature upward motion corresponding to the three forms of the Culminating Point of the “Path to Awakening”. The way to enlightenment is complex and often represented by an ascending, winding path. The mountain is the ultimate embodiment of this journey, and its peaks and summits are places of prayer. Monasteries are designed in accordance with this pathway and the new museum has this kind of layout. The building is not designed as one single built mass but rather as a composition of structures reminiscent of the layout of Potala Palace, partially echoing the sloping walls typical of Tibetan architecture. The building stands at the foot of the mountains and is broken down into six structures connected across the slope like a Tibetan monastery. The project is organised along two paths. The external path is the same as that of a Tibetan monastery, an as- cent across various structures reminiscent of a climb up a mountain. It leads to a high square, where worshippers can gather in front of an enormous Thangka almost 15 m long that is attached to the tower twice a year. The other interior path sets out the exhibition spaces and their exhibits tracing the believer’s path in search of enlightenment. The upper part of the tower represents the top of a mountain and is decorated with Buddhist prayer fags. It also offers a panoramic view of Potala Palace. The tower is used as an exhibition space and also acts as a “wind tower” facilitating natural ventilation.
The museum layout was designed in partnership with the curator and a local monk. The use of natural light as an architectural feature guided the overall spatial design. Zenith light, claustra and occasional slits pierce the walls and roofs of the exhibition rooms.
The use of double walls thermally insulates the building and reduces energy consumption for heating and cooling by 30 per cent. Quarrying is now prohibited in the region to protect the environment, so it was decided to reinterpret traditional stone walls in the form of ventilated concrete double walls. Pressed earth, a local ancestral technique, was used to construct the foors of the exhibition spaces.
Wood (rarely found locally), gold leaf and all the most distinctive colours of Buddhism were used for the decorative features: “Tibetan blue”, yellow (ochre or gold), the colour of Buddha’s body, and red, a colour with magical properties for the Tibetans. Several key elements of the project were made of bronze, a sacred material symbolising prosperity, spiritual abundance and respect. Local artists also contributed by creating sculptures and paintings on wood.
Bologna è una città dove da secoli si cammina, con il sole o con la pioggia, sotto la più straordinaria rete di portici d’ Europa, e dove un tempo c’era (e ora circola ancora, ma nascosta sottoterra) anche una sua magnifca trama di canali. Mentre i parigini celebrano i doni portici della loro Rue de Rivoli, i bolognesi non menzionano i quasi 32 km di strade porticate e pochi di loro si vantano di avere avuto un sistema di canali che una volta metteva in moto industrie e commerci. Questi canali, che originano dagli Appennini, meritano d’essere nuovamente riportati alla memoria dei suoi cittadini e allo stupore de suoi visitatori. Il progetto appartiene alla grande tradizione bolognese delle fontane pubbliche cittadine. Si potrebbe pertanto chiamare questa fontana, per esempio, Aqua Aemilia secondo l’uso storicamente praticato dai diversi papi urbanisti (Aqua Pia, Aqua Claudia, Aqua Alexandrina, Aqua Felix, Aqua Paola, ecc.) ma sarebbe più poetico, e anche più idoneo, chiamarla La Fontana dei Canali Nascosti per celebrare il suo valore simbolico. I due piani verticali di mattoni, uno rettangolare e l’altro trapezoidale, che defniscono e racchiudono lo spazio della fontana, riecheggiano gli Appennini che incorniciano Bologna verso Sud. Questi piani non si intersecano ma, avvicinandosi come il dito del Creatore ad Adamo nel dipinto di Michelangelo nella Cappella Sistina, evocano la tensione della Creazione. Il piano inclinato della fontana, richiamandosi all’orografa di Bologna (ai piedi delle montagne) è composto di ciottoli che, come le corde di un violoncello, cantano con un mormorio all’acqua che scorre alimentando l’immagine di un simbolico canale. Infne, una sottile nebbia d’acqua fresca si alza talvolta dalla fontana creando, quando è baciata dal Sole o illuminata di notte, sorprendenti arcobaleni e vari giochi di colore
Emilio Ambasz.
Depuis des siècles, Bologne est une ville où l’on marche, sous le soleil et sous la pluie, sous le plus extraordinaire complexe de portiques d’Europe, et où il y avait autrefois (et où il y a toujours, mais caché sous terre) un magnifque réseau de canaux. Tandis que les Parisiens vantent les portiques de la rue de Rivoli, les Bolognais ne parlent pas des près de trente-deux kilomètres de rues à arcades et rares sont ceux qui parlent du système de canaux qui autrefois a permis le développement de l’industrie et du commerce. Ces canaux, qui naissent dans les Apennins, méritent d’être rappelés à la mémoire des habitants et à l’émerveillement des visiteurs.
Le projet s’inscrit dans la grande tradition bolonaise des fontaines publiques.
On pourrait donc appeler cette fontaine, par exemple, Aqua Aemilia selon l’usage historique adopté par les différents papes urbanistes (Aqua Pia, Aqua Claudia, Aqua Alexan-
Bologna is a city where for centuries people have walked, whatever the weather, under the most extraordinary network of porticoes in Europe and where there was once (and now still is but hidden away underground) also a magnifcent network of canals. While Parisians celebrate the porticoed wonders of their own Rue de Rivoli, the people of Bologna never mention the almost 32 km of porticoed streets, and few of them boast of having had a system of canals that were once the real wheels of industry and trade. Local and visitors alike should be reminded about these maganifcent canals originating in the Apennines. This project fts in with that great Bolognese tradition of public city fountains.
This fountain could, for example, be called Aqua Aemilia in line with how town-planners used to refer to them (Aqua Pia, Aqua Claudia, Aqua Alexandrina, Aqua Felix, Aqua Paola, etc.), but it would be more poetic and also more drina, Aqua Felix, Aqua Paola, etc.), mais il serait plus poétique, et aussi plus approprié, de l’appeler “La fontaine des canaux cachés” pour célébrer sa valeur symbolique. Les deux pans verticaux en briques, l’un rectangulaire et l’autre trapézoïdal, qui défnissent et délimitent l’espace de la fontaine, évoquent les Apennins qui encadrent Bologne au sud. Ces pans ne se croisent pas mais, se rapprochant l’un de l’autre comme le doigt du Créateur vers Adam dans la fresque de Michel-Ange dans la chapelle Sixtine, ils évoquent la tension de la Création. Le plan incliné de la fontaine, qui rappelle l’orographie de Bologne (au pied des montagnes), se compose de galets qui, comme les cordes d’un violoncelle, chantent en murmurant à l’eau qui ruisselle, alimentant l’image d’un canal symbolique. Enfn, une fne brume d’eau fraîche s’élève parfois de la fontaine et, lorsqu’elle est baignée de soleil ou illuminée la nuit, crée d’étonnants arcs-en-ciel et de nombreux jeux de couleurs.
Emilio Ambasz.
appropriate to name it La Fontana dei Canali Nascosti (The Fountain of Hidden Canals) to celebrate its symbolic value.The two vertical brick surfaces, one rectangular and the other trapezoidal, which border around and enclose the fountain’s space, echo the Apennines towering above Bologna to the south.
These planes do not intersect, but, as they draw close to each other like the fngers of the Creator and Adam in Michelangelo’s painting in the Sistine Chapel, they effectively evoke the inherent tension of Creation.
The sloping surface of the fountain, reminiscent of Bologna’s orography (at the foot of the mountains), is made of pebbles, which, like the strings of a cello, vibrate with a shimmer towards the fowing water to create the image of a symbolic canal. Finally, a fne mist of cool water sometimes rises from the fountain, creating, when sun-kissed or illuminated at night, dazzling rainbows and startling colours.
Emilio Ambasz