Les Électriciennes sans frontières au service de la solidarité internationale Être une Électricienne sans frontières consiste avant tout à participer à une aventure humaine. Chacun des projets est porté par une équipe de bénévoles avec un objectif final : permettre aux populations d’accéder à l’électricité et à l’eau pour en faire un levier de développement à la fois économique et humain. Au sein de l’association, tous les profils sont représentés : de la technique à la communication, en passant par la gestion de projet, mais dans quelles proportions ? Quelle place les femmes occupent-elles au sein de l’ONG ? Deux Électriciennes sans frontières nous livrent les raisons de leur engagement.
© Electriciens sans frontières
d’autres horizons à passer le pas : « Si vous êtes dans la réflexion ou si vous êtes motivée à vous engager, je vous conseille de venir découvrir l’association comme j’ai pu le faire la première fois, par curiosité, et de décider par la suite. Je pense avant tout que c’est un engagement personnel d’être bénévole, il faut en ressentir l’envie et être prête à donner du temps personnel. » Avec 20 % de femmes parmi les bénévoles au sein de l’association, il semble aujourd’hui important que les femmes sachent que l’ONG a besoin de tous les profils, tant sur le terrain que dans les instances de gouvernance. Comme aime l’expliquer Valérie Jovet, « la parité dans un groupe est essentielle à un bon équilibre d’échanges d’idées ». Elle va plus loin en imaginant « un projet réalisé par les femmes pour les femmes, et là, non seulement il sera peutêtre plus facile de trouver sa place au féminin mais vous verrez ce que les femmes sont capables de faire vraiment ! ». © Electriciens sans frontières
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alérie Jovet aime la remise en cause et les nouveaux challenges. Après une carrière de 30 ans, essentiellement chez Legrand, elle s’attelle aujourd’hui à la création de sa propre entreprise. Elle est bénévole depuis 2011 : « J’ai connu Électriciens sans frontières par Legrand, au moment où j’avais envie d’aider les autres de par le monde. Quand je me suis inscrite, mon principal objectif était d’aider les femmes et les filles. Je suis Valérie Jovet. Charlotte Boyé convaincue que l’éducation des filles change, on en voit toujours les stigmates. leur permettra de connaître leurs droits afin Aujourd’hui, Électriciens sans frontières, de ne plus se faire abuser, et que l’émancià l’instar de la filière électrique, est encore pation des femmes est la clé du développeà connotation très masculine. Atteindre ment économique en Afrique. » la parité, c’est ce que nous allons essayer Charlotte Boyé a 33 ans et après une de faire dans la délégation Normandie : si carrière dans l’armée de terre, elle est des femmes sont membres du secrétariat aujourd’hui technicienne chez Enedis où régional, alors d’autres femmes rejoinelle intervient à la fois au niveau opéradront plus facilement la délégation. Cela tionnel et en activité clientèle. Charlotte démontrera leur bienvenue a priori, il ne est bénévole depuis 2016 : « Pour moi, suffit pas de le dire, il faut le démontrer ». donner du temps et s’investir dans le doCharlotte Boyé nous explique : « J’espère maine associatif c’est important, c’est un que ce partage d’expérience aura un imengagement personnel que j’apprécie. Au pact et une influence sur d’autres femmes, sein d’Électriciens sans frontières, je peux sur le fait de s’engager dans ce domaine, utiliser mon expertise acquise chez Enedis mais j’ai conscience que ce n’est pas facile. dans un but non lucratif et d’entraide. » Il n’y a pas beaucoup de femmes dans ces Valérie Jovet précise que « s’engager, métiers. À travers mon témoignage, j’aic’est prouver qu’il est toujours possible merais motiver d’autres femmes et leur de se dévouer aux autres, et c’est d’abord montrer qu’elles ont tout autant leur place une énorme source de progression de soi. dans le bénévolat que dans la filière élecCulturellement, on a fait longtemps croire trique, comme moi. » Elle invite d’ailleurs à la femme qu’elle ne pouvait pas accéder les femmes de la filière et celles venant aux métiers techniques. Même si ce monde
Qui sommes-nous ? Électriciens sans frontières est une ONG de solidarité internationale, qui lutte depuis 1986 contre les inégalités d’accès à l’électricité et à l’eau dans le monde. Grâce au soutien de nos 1 300 bénévoles et à nos partenariats avec des acteurs locaux, nous favorisons le développement économique et humain en utilisant les énergies renouvelables. j3e 876 /MARS 2020 - www.filiere-3e.fr 51