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Une concertation enfumée ?

Alors que la Défense s’est engagée à promouvoir la santé et le bien-être de ses travailleurs en matière de tabagisme, la mise en œuvre de cette politique ressemble plutôt à un nuage de fumée sans une approche globale et réaliste tout en essayant d’y associer les syndicats.

Ce n’est un secret pour personne que le tabac est un problème majeur de santé publique. Récemment en 2021, la Défense a décidé de mettre ce point au Plan Global de Prévention afin que des actions soient prises sur plusieurs années aussi bien au niveau national qu’au niveau des unités. Parmi celles-ci, la publication d’une politique en matière de tabagisme était une étape cruciale avant l’élaboration d’une campagne de sensibilisation. Et c’est malheureusement ici que la Défense est repartie dans ses travers dans la concertation : une seule réunion préparatoire en janvier 2023 pour une politique aussi importante, un haut comité de concertation bien-être début mars sans document définitif et finalement une publication en avril sans réellement tenir compte des seuls commentaires fondamentaux issus de l’ACMP-CGPM. Le sommet a par la suite été atteint en diffusant une note d’implémentation avec l’éternelle phrase magique « après récolte des avis des organisations syndicales » pour se donner bonne conscience alors que nous n’avions exprimé aucun avis, encore moins favorable.

Extinction du feu !

Lassée de la tournure des événements, l’ACMP-CGPM a été très claire lors du dernier haut comité de concertation bien-être de début juin car le code pénal social interdit de fumer dans les espaces de travail, les équipements sociaux ainsi que dans les moyens de transport mis à la disposition du personnel pour le transport collectif du et vers le lieu de travail. Ajouter à cela l’interdiction de fumer à l’extérieur des bâtiments dans tous les quartiers (sauf dans des espaces fumeurs désignés) serait irréaliste – voire contre-productif – sans une approche globale et normative avec de réels moyens budgétaires au niveau de l’infrastructure. Il faudrait investir aussi non seulement dans la prévention mais aussi dans les soins. Malheureusement, la survie des cellules spécialisées dans les addictions au sein du Département n’a pas été la réelle priorité de la Défense ces dernières années. De plus, la nouvelle procédure spécifique (DGHWB-SPS-FHPROT-001) est actuellement en contradiction avec le règlement de service inté- rieur. Notre expérience démontre que l’application de telles directives est souvent à géométrie variable si elles sont sujettes à de possibles interprétations. Les procédures disciplinaires pleuvent dans la foulée même si nous ne doutons pas (ou presque) que les plus hautes autorités fumeuses ne manqueront pas de montrer l’exemple.

C’est ainsi que la mise en œuvre de cette politique est déjà gelée dans les faits car une réelle concertation avec les organisations syndicales est plus que nécessaire, sans y voir le moindre combat retardateur de notre organisation. L’ACMP-CGPM attend avec impatience de futures réunions techniques afin de réellement aider nos collègues militaires dans la question délicate du choix personnel du tabagisme. Nous ne manquerons pas de vous tenir informés de l’évolution de ce dossier fumant. 

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